Cours Histo Theorie Urbanisme PDF
Cours Histo Theorie Urbanisme PDF
Cours Histo Theorie Urbanisme PDF
Bibliographie
CHOAY F. 1965, L’urbanisme, utopies et réalités : Une anthologie, Paris, Seuil.
MERLIN P., & CHOAY F., (ss dir.), 1988, Dictionnaire de l’urbanisme et de
l’aménagement. Paris, PUF, 723 p.
SITTE CAMILLO, 1889, L'art de bâtir les villes - L'urbanisme selon ses fondements
artistiques, Paris, Seuil (Traduit par Daniel Wieczorek et préfacé par Françoise Choay)
WIECZOREK DANIEL, 1981, Camillo Sitte et les débuts de l'urbanisme moderne,
Bruxelles, Architecture + recherches,
SMETS M. (1977), L’avènement de la cité-jardin en Belgique : Histoire de l’habitat
social en Belgique de 1830 à 1930, Bruxelles & Liège, Pierre Mardaga.
SMETS M. (1985) “La reconstruction belge ou le passage de l’art urbain à l’urbanisme”,
in SMETS M. (éd.), Resurgam : La reconstruction en Belgique après 1914, Bruxelles,
Crédit Communal de Belgique.
VERWILGHEN R. (1933), “L’urbanisme et la crise économique”, Conférence au
Congrès de rationalisation SBUAM du 22 janvier 1933, archives écrites de H. De
Koninck, dossiers CIAM, Archives d’Architecture Moderne, 1 page.
WEBBER MELVIN M., 1996, L’urbain sans lieu ni bornes, La Tour-d’Aigues, France,
Éd. de l’Aube, 123 p.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/art/
http://www.menighetti.fr/Meniurbain.htm [archive]
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068895&date
Texte=20101120 [archive]
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068963&date
Texte=20101120 [archive]
http://www.mementodumaire.net/03dispositions/DGu4.htm [archive]
http://www.mementodumaire.net/03dispositions/DGu3.htm [archive]
http://www.aperau.org [archive]
http://www.opqu.org [archive]
http://www.opqu.org/pdf/opqu_referentiel_urba_204.pdf [archive]
http://www.urbanistes.com [archive]
http://www.fnau.org [archive]
Introduction
Depuis l’antiquité dans de nombreux pays occidentaux, les responsables politiques et les
scientifiques se sont très tôt intéressés à la gestion de l’espace et la qualité de
l’installation des hommes. Le dynamisme et la répercussion des formes de réponse
données ont conduit non seulement à forger une nouvelle discipline, mais aussi un métier
noble au service de la ville : l’urbanisme. Cependant, il a fallu attendre l’engagement des
pionniers qui ont, à partir du XXe siècle, commencé à écrire l'histoire de l'urbanisme.
Ainsi, les praticiens qui se voulaient théoriciens ont tenté de cerner les réponses
spécifiques apportées au phénomène urbain à chaque période, particulièrement en
Europe. La plupart de ces réponses trouvent leur fondement dans les préoccupations
religieuses, hygiéniques et esthétiques. «Entre l’urbanisme religieux des anciens et
l’urbanisme pratique des modernes, celui de l’âge classique peut être dit esthétique». Ces
précurseurs et historiens de l’urbanisme estimaient comme la plupart des disciplines au
service de l’homme que l’urbanisme avait la prééminence sur les autres professions.
Aussi Thomas Adams pouvait-il écrire, dans son esquisse historique en 1935, «C'est un
lieu commun de dire que l'urbanisme intelligent est ce qui promeut le bien-être de
l'humain et ce qui donne le plus haut degré de satisfaction sociale». Pour eux donc,
«1'avenir des sociétés urbaines reposait presque tout entier sur le recours à 1'urbanisme.»
Rioux Gabriel, 2013.
L’histoire de l’urbanisme n’est donc pas l’histoire de la ville ni celle de l’urbanisation.
Mais cette histoire se fonde uniquement sur les travaux réalisés en faveur des villes
européennes et celles de leurs rapports avec le monde. Ainsi, telle qu’on la présente
aujourd’hui l’histoire de l’urbanisme se fonde uniquement sur l’histoire des réflexions
menées dans les villes européennes et celles de leurs rapports avec le monde. Cela
conduit à certaines remarques. 1- Il n’y aurait que les civilisations européennes qui ont
développé des outils pour l’aménagement et la gestion des villes ? 2-Que dire de la
civilisation égyptienne avec ses nombreuses prouesses architecturales et urbanistiques?
Par ailleurs, l’urbanisme est toujours ou souvent soutenu par une idéologie… En effet, les
moyens mis à dispositions, les directives données et les outils mobilisés sont au service
d’une politique en vue d’atteindre des objectifs fixés.
Les théories de l'urbanisme sont en étroite filiation avec les sciences humaines
(géographie, économie, science juridique, écologie, anthropologie, science politique,
sociologie). Les pratiques et techniques de l'urbanisme découlent quant à elle de la mise
en œuvre des politiques urbaines (habitat, logement, transport, environnement, zones
d'activités économiques et appareil commercial).
1. Le mot urbanisme est un néologisme tiré urb (la ville, agglomération issue de
l’urbanisation) : la science de l'Urbanité (Coyer). Il apparait avec l’ingénieur catalan,
Ildefons Cerdà et son ouvrage Théorie générale de l'urbanisation (1867). «Sience de
l'urbanité» Richard. B. [1900 «Ensemble des arts et des techniques concourant à
l'aménagement des espaces urbains» (Lar. mens. 1936, p. 439a: 1910 (P. CLERGET,
Urbanisme [...] grande, supérieure, urbanité qui se montre continuellement et en tout.
2- Selon le dico. Larousse, 2010. L’urbanisme est la science et technique de
l’organisation et de l’aménagement des agglomérations… Selon le dico de la géo, …
L’urbanisme est l’ensemble des règlements et des actions qui font la ville. Science ou art
de réalisation de villes ou des quartiers urbains, de l’aménagement des espaces urbains,
3- Ensemble des sciences, des techniques et des arts relatifs à l'organisation et à
l'aménagement des espaces urbains, en vue d'assurer le bien-être de l'homme et
d'améliorer les rapports sociaux en préservant l'environnement. Études, opération,
problèmes, projet, techniques d'urbanisme; urbanisme banal, intelligent, moderne;
urbanisme national, régional. Les clefs de l'urbanisme sont dans les quatre fonctions:
habiter, travailler, se récréer (dans les heures libres), circuler (LE CORBUSIER, Charte
Ath., 1957, p. 100).
L’urbanisme apparaît à la fois comme un champ disciplinaire et un champ professionnel.
Il recouvre l'étude du phénomène urbain, l'action d'urbanisation et l'organisation de
l’espace urbain, sa gestion et ses territoires. Les personnes qui exercent ce métier sont des
urbanistes.
«Les modèles constituent pour les aménageurs des outils efficaces dans la
représentation de leur conception des projets» (Rousseau D. et Vauzeilles G., 1992).
Selon Françoise Choay (L’urbanisme, utopie et réalité, édition du seuil, Paris 1965), il y
a trois modèles de pensée qui ont marqué l’histoire de l’urbanisme: le progressiste, le
culturaliste et le naturaliste. Chacun de ces courants a été précédé d’une longue période
allant de l’antiquité au XIXème siècle, nourrie par l’utopie qu’elle qualifie de pré-
urbanisme. En effet, les théories en vogue à cette époque aboutissaient peu aux
réalisations concrètes. Par contre, à partir du XXe siècle, dans la volonté politique de
résoudre la crise du logement occasionnée par la révolution industrielle et par les des
deux guerres mondiales, l’urbanisme trouve un terrain d’application. L'urbanisme
moderne est marqué pendant le XXe siècle et ce jusqu'à la fin des années 70 par deux
grands courants : le courant progressiste et le courant culturaliste. Ces deux courants sont
restés antagonistes. Cependant chacun d’eux puise sa source dans la période pré-urbaniste
(1810 pour les progressistes et 1840 pour les culturalistes) pour se concrétiser dans la
période urbaniste. D’autres courants de pensées moins solides ont apparu aux côtés de ces
deux. Par exemple, le naturalisme qui propose un habitat dispersé sur une très grande
surface : un village de la taille d’un pays et l’anti-urbanisme américain traduit par le refus
de la ville industrielle. »
Source : cf. pdf : article_jds_0021-8103_1942_num_1_1_2263 (1)
«Lorsque furent construits les grands ensembles pour répondre à la crise d'après-guerre
du logement, on ne retint de ce concept que la possibilité de loger à moindre coût de
nombreuses familles.»
À quelques exceptions près, dont celle de Gaston Bardet, en France, la critique des
réalisations naît aux États-Unis, pays le premier touché par cet urbanisme. Elle porte
essentiellement sur les effets sociaux provoqués par la stéréotypie, le gigantisme, la
pauvreté formelle et sémantique des nouveaux ensembles. Lewis Mumford (1961), Jane
Jacobs (1961) puis C. Abrams (1964) s'accordent pour dénoncer le caractère totalitaire,
l'indifférence à l'égard des problèmes sociaux et le mépris de l'individu qui marquent les
réalisations de l'urbanisme progressiste. Ils stigmatisent l'obsession de l'hygiène
physique aux dépens de l'hygiène morale, font l'apologie de la rue, dans une perspective
parfois nostalgique. De son côté, K. Lynch oppose les nouveaux espaces aux quartiers
urbains traditionnels dont il entreprend une analyse morphologique pionnière. Tous ces
thèmes sont repris en Europe, avec un léger décalage, à la fin des années 1960. Le
psychiatre A. Mitscherlich leur donne une ampleur particulière dans Vers une société
sans père (1969).
Malgré ces critiques, pour faire face aux problèmes socioéconomiques et politiques c’est
à ce type d’urbanisme que l’on a recours.
Idelfonso Cerdà, le père de l’urbanisme moderne
Cette discipline apparaît avec Idelfonso Cerdà, ingénieur espagnol d’origine catalan.
Avec son ouvrage intitulé Théorie générale de l'urbanisation (1867), il est présenté
comme le premier à établir les bases concrètes d’analyse d’une problématique autour de
laquelle on essayait depuis l’antiquité de réfléchir… Loin de l’approche sectorielle,
Cerdà, le pionnier de l’urbanisme moderne, a su
aborder les problèmes de la société dans son
ensemble. Libéral et engagé, il a dénoncé les
rapports de pouvoir influencés par le système
économique dominant de son époque. Politicien et
élu, il a su mettre la gestion pour l’aménagement des
transformations urbaines sur la scène publique. C’est
la raison pour laquelle l’espace urbain est catégorisé,
certainement pour la première fois, comme «le
support de tous les enjeux sociaux».
Sa Théorie générale de l’urbanisation constitue une
œuvre inaugurale et de référence parmi les traités
d’urbanisme proposant une théorie de
l’aménagement de l’espace. C’est pourquoi Cerdà
est souvent considéré comme le premier théoricien de l’urbanisme.
Du point de vue de la méthode et de la démarche utilisée, le travail de Cerdà constitue un
exemple puisque ses observations sont profondément ancrées dans la réalité et
l’expérience de terrain. A ce titre, ses idées vont de pair avec ses réalisations et sont
légitimées par la complexité d’une réalité couvrant à la fois la conception, la technique et
la gestion des travaux d’aménagement urbain. Grâce à sa polyvalence (ingénieur,
politicien, penseur social, observateur - philosophe...), il nous offre une réflexion
interdisciplinaire et intersectorielle sur le sujet.
Dès qu’il a pu, l’urbaniste de terrain a quitté sa pratique pour se dédier à des recherches
qui vont le consacrer comme le premier théoricien de l’urbanisme progressiste ou
moderne. Ses idées sont ainsi légitimées par cet ancrage dans l’expérience complète
acquise par la pratique et la confrontation quotidienne avec les contradictions de la
réalité.
Par cette manière, Cerdà crée le néologisme « urbanización », qui couvre à la fois
l’action d’urbaniser, la concentration des populations et des activités, ainsi que
l’urbanisme comme discipline. Rejetant la notion de ville, trop limitée par ses références
traditionnelles ou idéales, normales et normatives, il propose à la place le terme « urbe
» pour désigner toutes les agglomérations possibles issues de l’urbanisation, quelles que
soient leurs formes et leurs dimensions.
Dans son ouvrage, Cerdà a présenté « l’urbanisation comme fait concret » et a inauguré le
travail scientifique ayant l’urbanisation pour objet d’étude. En plein essor du positivisme,
le monde découvre en 1867, les débuts du projet occidental qui consiste à considérer
l’urbanisme comme phénomène spécifique et catégorie accessible au savoir, soumis à des
lois et accompagné d’une terminologie propre. Depuis, les avatars de cette aventure ne
cesseront de poser des problèmes épistémologiques et méthodologiques.
A l'inverse, le courant culturaliste se distingue par son respect de la ville, de ses traditions
et de ses habitants. Chaque ville est unique, chaque ville a une âme différente. Elle n'est
pas homogène, chaque particularité l'enrichit. Pour agir dans la continuité, il faut donc
réaliser de nombreuses études (données démographiques, géographiques, sociales,
culturelles, architecturales, ...). Le risque est de s'enfermer dans une vision nostalgique
qui ne permet à la ville ni de s'adapter à son présent, ni de se préparer à son futur.
L'urbanisme culturaliste s’appuie sur les valeurs sociétales, la richesse des relations
humaines et la permanence des traditions culturelles; il élabore un modèle spatial
circonscrit, clos et différencié. Ce modèle peut être défini à partir des œuvres de John
RUSKIN (1819-1900) et William MORRIS (1834-1896). « Le modèle spatial culturaliste
cherche dans la forme des villes du passé l’organicité perdue.»
Ce modèle est caractérisé par un certain nombre de déterminations :
- la cité modèle culturaliste est bien circonscrite, à l'intérieur de limites précises ; elle
contraste avec les espaces naturels environnants ;
- ses dimensions sont modestes, inspirées de celles des cités médiévales ;
- elle ne présente aucune trace de géométrie : l'irrégularité et l'asymétrie sont la marque
de l'ordre organique, qui traduit la puissance créatrice de la vie ;
- l'art y présente la même importance que l'hygiène : moyen par excellence d'affirmer une
culture, il ne peut se développer que par la médiation d'un artisanat ;
- en matière de construction, pas de prototypes : chaque établissement doit être différent
des autres, tant par ses édifices publics que par ses demeures individuelles.
On pourrait soutenir que sur le plan politique, l'idée de communauté s'achève en formules
démocratiques.
« L'urbanisme culturaliste, selon ce courant, la ville est une totalité culturelle au service
du groupement humain ; elle doit créer un climat existentiel propre à développer les
besoins de spiritualité du groupe, organisé autour des bâtiments communautaires. Ses
outils sont l'histoire, l'archéologie, la poésie ; il milite pour la conservation d'une ville
polaire, identifiable et distincte de la campagne. Hélas, cet urbanisme se fonde sur la
nostalgie et évacue le progrès comme fondateur de l'urbain ; « le mouvement historiciste
se ferme à l'histoire ». L'idée de la cité se substitue à la présence de la cité.
La ville est un objet socialisé qui dialogue avec une société, non avec les spécialistes;
c'est l'essence du progrès démocratique. Elle n'est pas réductible à des fonctions vitales, à
la reproduction aveugle d'un état existant, ou à un modèle utopique quelconque.»
Mais de toute manière, dans la pratique, seul le modèle progressiste a donné lieu à des
réalisations concrètes, peu nombreuses et de dimensions réduites. Ces expériences
appartiennent aux curiosités sociologiques, mais en revanche, les modèles du pré-
urbanisme présentent un intérêt épistémologique considérable, car ils annoncent des
conceptions de l'urbanisme. (Françoise Choay).
Le courant naturaliste
Se référer au sous-titre de F. Choay
Progressisme Culturalisme
Commerces:
de grosses zones commerciales avec des rues piétonnes dans le centre-ville avec
une multitude de grandes surfaces des magasins dont on connait les
proposant une offre variée, mais dans commerçants, où l'on est incité à flâner
l'anonymat et sur un site mal intégré.
Tableau de comparaison
Les chartes d’Aalborg et les modèles culturaliste et progressiste de Françoise Choay
In PDF : Complmt cours I Urba et modele met-carriou-ratouis
Typologie
On classe en deux catégories l'urbanisme : l’urbanisme règlementaire administratif
restrictif-incitatif et l’urbanisme opérationnel d’action sur le terrain par des opérations
concrètes.
Urbanisme réglementaire
Il s'agit de créer un document d'urbanisme qui définit des règles à observer pour réaliser
les opérations d’aménagement ou d'urbanisation au sein de périmètres découpés sur le
territoire communal, intercommunal ou national en fonction du droit de l'urbanisme. Ce
travail est aussi appelé planification. Ex- Le droit de l'urbanisme, le règlement
d'urbanisme, le schéma ou plan directeur d’urbanisme, etc.
Urbanisme opérationnel
L’urbanisme opérationnel consiste à mettre en place les actions nécessaires à la
réalisation d’un projet urbain. Il regroupe ainsi « l’ensemble des actions conduites ayant
pour objet la fourniture de terrains à bâtir, la construction de bâtiments ou le traitement de
quartiers et d'immeubles existants (recomposition urbaine, réhabilitation, résorption de
l’habitat insalubre) ». Par cela, il se différencie de l’urbanisme réglementaire qui
regroupe l’ensemble des documents thématiques et réglementaires de planification
stratégique et de programmation.