Finance FARBER Carte Important PDF
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Synthse
de cours
exercices
corrigs
&
Finance
2e dition
collection
Synthex
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lps 2008/7/15 12:22 page III #1
Sciences de gestion
Synthse
de cours
&
Exercices
corrigs
Finance
2 e dition
Andr FARBER
Marie- Paule LAURENT
Kim OOSTERLINCK
Hugues PIROTTE
Direction de collection : Roland Gillet
p ro fe s s e u r l u n i v e rs i t Pa r i s 1 Pa n t h o n -S o r b o n n e
Collection
synthex
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lps 2008/7/15 12:22 page IV #2
ISBN : 978-2-7440-4068-9
ISSN : 1768-7616
Copyright 2009 Pearson Education France
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lps 2008/7/15 12:22 page III #4
Sommaire
Les auteurs
IV
Introduction
Chapitre 1 Fondements
35
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actifs
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36
37
40
41
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44
45
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1. Critres de dcision . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2. lments prendre en compte dans le calcul de la VAN
3. Analyse des dterminants de la valeur . . . . . . . . .
4. Flexibilit de la dcision . . . . . . . . . . . . . . . . .
5. Financement des projets . . . . . . . . . . . . . . . .
Problmes et exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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IV
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169
172
176
189
195
200
205
221
Index
164
189
1.
143
145
145
148
152
163
111
113
114
119
222
225
227
230
232
234
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Finance
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Les auteurs
Andr Farber est professeur la Solvay Business School de lUniversit Libre de Bruxelles (ULB) o il a
t doyen de la facult des sciences sociales, politiques et conomiques. Auteur de nombreux articles
et ouvrages, il a cotraduit la 5e dition de Principes de gestion financire de R. Brealey et S. Myers.
Parmi ses publications les plus rcentes figure une srie de dveloppements en matire de cot du
capital de lentreprise, gnralisant sa formulation.
Titulaire dun doctorat en sciences de gestion de lULB, Andr Farber est ensuite professeur visiteur
la Cornell University de 1973 1974. Il est lu prsident de lEuropean Finance Association en 1975.
Deux ans plus tard, luniversit de Chicago laccueille comme professeur visiteur. Il y rencontre plusieurs futurs prix Nobel (Franco Modigliani, Merton Miller, Robert Merton, Myron Scholes) et publie
des articles en collaboration avec dautres fondateurs de la thorie financire moderne tels que Eugne Fama ou Richard Roll. Curieux de nature, ses thmes de recherche comprennent notamment la
finance internationale, la thorie des options, le financement de linnovation technologique ou encore les marchs financiers des pays mergents.
En plus de ses activits acadmiques, Andr Farber est administrateur du Crdit professionnel du
Hainaut, de Fluxys, de la Fondation Bernheim, de la Fondation Hoover, membre du Comit Bel20 et
du Comit Suprieur des Finances belge.
Marie-Paule Laurent est chercheuse au sein du Centre Emile Bernheim (CEB, ULB) et partenaire de
Risk Dynamics.
Docteur en sciences de gestion (ULB), elle sintresse la gestion des risques bancaires (crdit, march, oprationnel, stratgique) tant dun point de vue quantitatif (modles de mesure de risque) que
qualitatif (politiques de gestion de risque). Elle dispense actuellement divers cours de finance la SBS.
Elle est galement partenaire de Risk Dynamics, socit belge spcialise dans le conseil en gestion
de risque pour les groupes bancaires et dassurance ayant des activits internationales.
Kim Oosterlinck est professeur la Solvay Business School (ULB) aprs un doctorat de la mme institution, et a publi plusieurs articles et ouvrages centrs sur les problmatiques des dettes souveraines.
Coresponsable acadmique du programme doctoral de la Solvay Business School, lessentiel de ses
recherches se base sur lanalyse de cas historiques extrmes (rpudiation des emprunts russes, fonctionnement boursier durant les guerres, etc.). Enfin, Kim Oosterlinck est prsident du master en gestion culturelle (facult de philosophie et lettres, ULB) au sein duquel il dispense lessentiel de ses
enseignements.
Hugues Pirotte est professeur la Solvay Business School (ULB).
Aprs des tudes secondaires au Vnzula, Hugues Pirotte rejoint la verte campagne helvtique pour
complter sa formation en finance. Il y dcroche un doctorat en finance luniversit de Lausanne
sous la direction de Rajna Gibson, grce qui il rencontre notamment Robert Merton, Stephen Schaefer, Eduardo Schwartz et Suresh Sundaresan. Professeur luniversit de Lausanne ds 1999, Hugues
Pirotte, fonde FinMetrics SA, une socit suisse spcialise dans le conseil stratgique en matire
de gestion des risques et dans le dveloppement dun tableau de bord de gestion des risques utilis aujourdhui par des banques prives et des trsoreries de socits industrielles internationales.
Passionn de ce sujet, il rdige avec Didier Cossin, professeur lIMD, un ouvrage intitul Advanced
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Credit Risk Analysis, paru chez Wiley et rapidement devenu une rfrence. En 2002, il rejoint la SBS.
Hugues Pirotte est par ailleurs en charge du module Corporate Finance auprs de lAcadmie suisse
dexpertise comptable dlivrant le diplme fdral dexpert-comptable. Il est lauteur douvrages et
darticles dans les domaines du risque de crdit et de la valorisation dactifs financiers. Il intervient
comme orateur dans diffrentes confrences sur les thmes de la finance structure , et est galement Academic Expert la Luxembourg School of Finance.
Hugues Pirotte a fond en 2008 le Finance Club of Brussels .
VI
Finance
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Introduction
Lobjectif de ce livre est daider mettre en application les principes fondamentaux de
la finance. Il est n du dsir des auteurs de trouver dans un seul ouvrage, pas trop volumineux, la fois les concepts thoriques de base et leurs applications. Lexprience
montre, en effet, que le passage de la thorie la pratique peut tre pineux. Cet ouvrage sadresse donc en premier lieu aux tudiants qui suivent un enseignement de
finance. Il peut se rvler galement utile aux professionnels confronts un problme
pratique et dsireux de rafrachir ou complter leurs connaissances. Les enseignants
y trouveront non seulement des illustrations des matires enseignes traditionnellement dans les cours de finance mais galement des exercices portant sur des thories
rcentes pour lesquelles les applications pratiques sont encore rarement abordes.
Nous avons choisi de nous limiter aux notions essentielles. La finance repose sur quelques
principes fondamentaux que nous mettons dabord en vidence dans les exposs thoriques avant den montrer lapplication.
La rsolution de problme occupe plus de la moiti du livre. Cest dire limportance
que nous y accordons. Ces problmes permettront de vrifier la comprhension de la
thorie. Tous les exercices tant corrigs, on pourra vrifier aisment les rsultats.
Le fond et la forme
Aucune loi ne dcrte que la finance doive tre triste. Les problmes qui sont prsents
vous feront dcouvrir, au fil des pages, quelques personnages incongrus dans un ouvrage de finance : Tante Agathe, Oncle Sraphin et autres Nicolas Pipette. Ils ont tous
une caractristique commune : se poser des questions pertinentes et ne se satisfaire
que de rponses chiffres.
Le ton parfois lger adopt ne signifie pas que les notions abordes soient lmentaires.
La finance nest sans doute pas, parmi les sciences de gestion, la matire la plus facile.
Elle fait appel plusieurs autres disciplines : lconomie, bien sr, dont elle est issue
mais aussi la comptabilit, les mathmatiques, les statistiques. Nous avons choisi de
limiter le niveau mathmatique et statistique afin de rendre louvrage accessible. Cependant nous ne transigeons pas sur le fonds. Les concepts que nous abordons constituent les pierres angulaires de la finance. Leurs applications relles ncessitent parfois
de faire appel des outils plus sophistiqus que ceux utilis dans ce livre. Mais la logique de base des modles prsents dans ce livre subsiste.
Pendant longtemps, le calcul a t un obstacle majeur lapplication des concepts de
finance. Ce nest plus le cas actuellement. Excel est devenu lun des compagnons indispensables du financier moderne. Nous vous encourageons travailler les problmes
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en tirant parti de toute la puissance de calcul dun tableur. En outre, lensemble des
solutions se trouve dans des fichiers Excel disponibles sur le site qui accompagne louvrage qui vous permettront peut-tre de dcouvrir outre la finance quelques astuces
utiles.
Le contenu
Nous avons repris dans ce livre des problmes relevant tant de la finance de march
que de la finance dentreprise. Nous pensons, en effet, que ces deux branches forment
un tout.
Le plan de louvrage est le suivant. Les trois premiers chapitres prsentent les fondements de lvaluation : la valeur actuelle en certitude et en incertitude est aborde dans
le chapitre 1 (Fondements). Le chapitre 2 dveloppe la thorie des choix de portefeuille
et des modles dvaluation dactifs financiers. La valorisation doptions est prsente
et illustre dans le chapitre 3. Le chapitre 4 est consacr lvaluation dune entreprise
en labsence dendettement. Il constitue la charnire entre les fondements de lvaluation abords dans les premiers chapitres et les analyses des dcisions financires
dentreprises dveloppes par aprs. Les deux chapitres suivant traitent de lendettement. Le chapitre 5 permet de lvaluer tout dabord en labsence de risque de crdit.
Le chapitre 6 comble tout de suite cette lacune en introduisant notamment des notions
dvaluation des drivs de crdit. Il soccupe galement des obligations convertibles.
Le chapitre 7 montre limpact de lendettement sur la valeur de lentreprise (suite du
chapitre 4). Les projets dinvestissement sont analyss dans le chapitre 8. Louvrage se
termine par le chapitre 9, consacr la gestion des risques de march.
Lquipe rdactionnelle, se fondant sur les initiales des auteurs, sest intitule FLOP. Ses
membres enseignent la finance luniversit. Ils ont, ensemble, prs dun demi sicle
dexprience. Le choix de ce sigle est prtexte toute sorte de jeux de mots que vous
retrouverez plus loin. Peut-tre aurions-nous pu intituler notre livre Finance Lgre
Orientation Pratique ? Nous esprons seulement que le choix de cet acronyme ne prfigure pas le sort rserv notre travail.
Notre projet naurait jamais abouti sans le soutien et les encouragements de nombreuses
personnes. Nous tenons remercier Pearson Education France qui nous a fait confiance.
Pascale Pernet a cru, ds le dpart, dans le concept que nous proposions et nous a aids laffiner. Roland Gillet, le directeur de cette collection, nous a donn des conseils
judicieux sur lorganisation gnrale du livre. Antoine Chret a suivi ligne par ligne et
mme quation par quation la rdaction de ce livre. Il nous a guids avec gentillesse
et efficacit et nous lui en sommes reconnaissants.
Andr Farber, professeur
Marie-Paule Laurent, chercheur
Kim Oosterlinck, professeur
Hugues Pirotte, professeur
Solvay Business School
Universit libre de Bruxelles
VIII Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 1 #10
Chapitre
Fondements
1.
2.
Problmes et exercices
La valeur actuelle en certitude .
tat de la nature, titres
contingents, actifs financiers
Actifs financiers
. . . . .
Dcision dinvestissement,
march complet et choix de
portefeuille
. . . . .
2
8
16
27
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C1
1+rf
Le taux qui apparat au dnominateur est appel taux dactualisation. Dans notre modle simple, il est gal au taux dintrt sans risque. Ce nest pas toujours le cas. Dans
un environnement incertain, le cash-flow futur est une valeur attendue (ou espre).
Or, un euro risqu vaut moins quun euro certain. En consquence, le taux dactualisation utiliser pour calculer la valeur actuelle peut tre diffrent du taux dintrt sans
risque. Nous analyserons le choix du taux dactualisation en incertitude plus en dtail
par la suite.
Remarquons que, si le taux dactualisation r f est positif, la valeur actuelle VA(C 1 ) est
infrieure au cash-flow futur C 1 . Il sagit de la traduction mathmatique de la rgle : un
euro demain vaut moins quun euro aujourdhui.
2 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 3 #12
Chapitre
Complment
Actualisation et zro-coupon
On peut donner une autre interprtation de la formule de la valeur actuelle, plus rvlatrice de sa nature
profonde. En effet, la valeur actuelle de C1 peut scrire :
VA(C 1 ) = C 1 v 1
o
v1 =
1
1+rf
La valeur actuelle est ainsi obtenue en multipliant le montant futur par un facteur dactualisation (v1 ).
Ce facteur dactualisation sinterprte comme le prix en t = 0 dune obligation. Le terme obligation
est utilis ici dans un sens trs large pour dsigner tout titre reprsentatif dune dette quelconque.
Lobligation la plus simple est un zro-coupon. Comme son nom lindique, il sagit dune obligation donnant droit au paiement dun montant lchance (ce montant est la valeur nominale ou valeur faciale
du zro-coupon) sans aucun paiement intermdiaire dintrts. Imaginons un zro-coupon donnant lieu
au paiement de 1 e lchance. Nous appellerons cet instrument financier un zro-coupon unitaire.
Combien serions-nous disposs payer aujourdhui pour acheter un zro-coupon unitaire venant
chance dans un an ? La rponse cette question est donne par la valeur actuelle. Le taux dintrt
en vigueur sur le march tant r f , un investisseur fixera le prix de manire raliser un intrt sur son
placement exactement gal au taux dintrt. Le prix quil sera dispos payer sera donc :
V A(1) =
1
= v1
1+rf
Nous constatons que le facteur dactualisation est le prix de march dun zro-coupon unitaire.
Nous avons fix, dans notre modle, lhorizon un an. Mais la formule de calcul se gnralise immdiatement un horizon quelconque. La valeur actuelle dun cash-flow Ct ralisable dans t annes
est :
V A(C t ) = C t v t
De manire similaire, la valeur actuelle dun chancier de cash-flows, C1 , C 2 , . . . , C T , est la somme
des valeurs actuelles des cash-flows individuels.
V A = C 1 v 1 +C 2 v 2 + ... +C T v T
Fondements 3
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lps 2008/7/15 12:22 page 4 #13
la VAN conduit la rgle fondamentale : il faut entreprendre les projets ayant une valeur
actuelle nette positive.
Nous pouvons aller un pas plus loin en analysant la rentabilit attendue note R. Par
dfinition, la rentabilit attendue dun placement est gale au rapport entre le profit
attendu et le montant investi :
R=
Profit attendu
Investissement
1 v1
v1
1
1+rf
4 Finance
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Chapitre
Tableau 1.1
Illustration des
oprations
darbitrage
Flux de trsorerie t = 0
Flux de trsorerie t = 1
Cas 1 : v 1 < 1/(1 + r f )
Emprunter
+v 1
Remboursement
de lemprunt
v 1 (1 + r f )
Acheter lobligation
v 1
Revenus tirs
de lobligation
+1
Total
v 1 (1 + r f ) + 1 > 0
+v 1
Payement du principal
Placer
v 1
Rsultat du placement
Total
1
+v 1 (1 + r f )
+v 1 (1 + r f ) 1 > 0
Exemple
Supposons que le taux dintrt une priode soit de 5 % et que le prix dun zro-coupon unitaire
une priode soit de 0,95. Le facteur dactualisation vaut : 1 / (1 + r ) = 1 / 1,05 = 0,9524. Il est suprieur
au prix du zro-coupon (v1 = 0,95). Pour profiter de la situation, il faut raliser la stratgie dfinie dans
le cas 1.
En t = 0, nous achetons le zro-coupon au prix du march : v1 = 0,95. Cet achat est financ par un
emprunt du mme montant. Par consquent, le flux de trsorerie net est nul. En t = 1, le zro-coupon
arrive chance. Nous recevons alors un revenu de 1. Celui-ci nous permet de rembourser lemprunt.
Le montant du remboursement est de : v1 (1 + r ) = 0,95 (1 + 5 %) = 0,9975. Au total, il nous reste donc :
1 0,9975 = +0,0025. Le flux de trsorerie en t = 1 est bien positif.
Actif
Immobiliss
Passif
I
Fonds propres
FP
Dettes
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Charges financires r f D
Bnfice C 1 r f D
Affectation :
Remboursement de lemprunt D
Dividende D I V1 = C 1 D(1 + r f )
Anecdote
Proposition I de Modigliani-Miller et intuition
La proposition I repose sur la logique suivante. Le choix du financement dtermine la rpartition du
rsultat dexploitation entre les apporteurs de capitaux. Mais ce processus de rpartition ne change en
rien le montant total rpartir. Celui-ci dpend exclusivement du succs (ou de lchec) conomique
du projet. En consquence, comme le processus de rpartition ne cre ni ne dtruit rien, la valeur du
cash-flow total doit tre gale la somme des valeurs des cash-flows revenant chacun des groupes
dapporteurs de capitaux.
Merton Miller, devant expliquer son rsultat en quelques secondes aux tlspectateurs amricains, utilisa lanalogie suivante : supposons que vous ayez une pizza, le thorme de Modigliani-Miller dit que
vous aurez toujours la mme quantit de pizza que vous la coupiez en deux, quatre ou huit ou tout
autre nombre. Lanalogie fut semble-t-il suffisamment frappante pour bien faire comprendre lessence
du thorme, mais laissa les tlspectateurs dans la confusion sur les motifs dattribution dun prix
Nobel dconomie lun des auteurs.
Sous quelles conditions les actionnaires ont-ils intrt crer cette socit ? La socit
vaut la peine dtre cre, cest--dire que linvestissement est intressant, si elle aboutit un accroissement de la richesse des actionnaires. Ceci peut tre rig en rgle : les
dcisions financires doivent crer de la valeur. Dans notre modle simple, le principe
de cration de valeur sera satisfait si la valeur des actions est suprieure au montant des
fonds propres, qui reprsente le montant des capitaux apports par les actionnaires
la socit :
Condition de cration de valeur : A > FP
6 Finance
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Chapitre
Or :
A=
D I V1 C 1 D(1 + r f )
C1
C1
=
=
D =
(I F P)
1+rf
1+rf
1+rf
1+rf
A > F P I +
Il est intressant de prciser plus avant la relation entre la valeur des actions et la valeur
actuelle nette. En effet, la valeur des actions A peut scrire :
A = F P + (I +
C1
) = F P + V AN
1+rf
ce qui montre bien que laccroissement de la richesse des actionnaires rsulte dune
valeur actuelle positive.
Complment
La valeur actuelle nette et le taux de rentabilit interne
Nous pouvons formuler la rponse diffremment. Nous avons prcdemment donn une dfinition gnrale du taux de rentabilit attendu. Pour un projet dinvestissement, on le dsigne comme le taux de
rentabilit interne TRI (ou taux de rentabilit actuariel) du projet. Dans notre modle simplifi, il peut
tre dfini comme suit :
C1 I
T RI =
I
Cette dfinition est spcifique aux projets dune priode. Mais une autre prsentation de lexpression
aboutit une dfinition de porte plus gnrale. En effet, la dfinition peut galement scrire :
I +
C1
=0
1+T RI
Le taux de rentabilit interne peut donc sinterprter comme tant le taux dactualisation qui annule la
valeur actuelle nette.
En ralisant le projet, linvestisseur renonce placer la somme sur le march des capitaux. La condition
pour quil ralise le projet est donc que le taux de rentabilit attendu du projet soit suprieur au cot
dopportunit du capital, en loccurrence le taux dintrt dans notre modle simplifi. Ceci nous amne
une seconde rgle en matire de choix dinvestissement : raliser les projets dinvestissement dont le
taux de rentabilit interne est suprieur au cot dopportunit du capital.
Nous avons ainsi identifi deux critres de dcision :
1. le critre de la VAN : entreprendre les projets dont la VAN est positive ;
2. le critre du TRI : entreprendre les projets dont le TRI est suprieur au cot dopportunit du capital.
Dans notre modle simple, ces deux rgles conduisent la mme dcision pour les projets dinvestissement. En effet :
C1
C1 I
> r f T RI > r f
V AN > 0 I +
>0
1+rf
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Fondements 7
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(suite)
Nous gnraliserons lanalyse au chapitre 8. Nous montrerons notamment que le critre de la VAN
reste valable dans tous les cas, mais que le critre du TRI peut poser problme dans un contexte plus
gnral.
Il est important de remarquer que, dans notre modle, le critre de choix (la VAN) est indpendant
du mode de financement du projet. En effet, en remplaant A par son expression dans la valeur de
lentreprise, nous obtenons :
C1
V=
1+rf
Ceci montre que, en certitude et dans un march parfait des capitaux, la valeur de lentreprise est
indpendante de la structure financire. Il sagit dun rsultat fondamental. Nous verrons quil peut, dans
certaines conditions, tre gnralis au cas de lincertitude : cest le clbre thorme de Modigliani et
Miller (1958).
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Chapitre
Tableau 1.3
Caractristiques
Zro-coupon unitaire
des zroAction
coupons
unitaires et des
actions
Prix
aujourdhui
v1
a 1b
a 1m
est lie au taux dintrt sans risque (not r f , risk-free rate ) par la relation :
1
1+rf
v1 =
Laction est un titre risqu, son revenu futur dpendant de la conjoncture. Elle peut
gnrer deux valeurs diffrentes de cash-flow : a 1b et a 1m (avec a 1b > a 1m ). Le cash-flow
est une variable alatoire. Les probabilits associes ses deux valeurs possibles sont p
et (1 p) respectivement. Le cash-flow attendu a 1 est, par dfinition, gal lesprance
mathmatique des cash-flows futurs :
a 1 = p a 1b + (1 p) a 1m
La rentabilit attendue r de laction est dfinie par la relation :
r=
a1 a
a
On obtient :
a=
a1
1+r
On obtient la valeur de laction a en actualisant le cash-flow attendu en prenant la rentabilit prvue de laction comme taux dactualisation. Cette approche est la plus souvent utilise en pratique.
chance (annes) 1
Cash-flow
6e
2
6e
3
106 e
Comme montr dans le tableau 1.5, cette obligation peut tre vue comme une combinaison de trois zro-coupons.
Fondements 9
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Tableau 1.5
Dcomposition
de lobligation
en zrocoupons
Zro-coupons
1
2
3
chance
1 an
2 ans
3 ans
Valeur nominale
6e
6e
106 e
De mme que les physiciens dcomposent les atomes en particules lmentaires, les
financiers peuvent dcomposer les titres financiers en titres financiers lmentaires.
Dans notre exemple, il sagit des zro-coupons dchances diffrentes. Le prix pay
pour lobligation doit, en consquence, tre gal la somme des prix des titres financiers lmentaires. Dans notre exemple, le prix du fonds dtat est de 103 e. Il doit
correspondre la somme des prix des titres financiers lmentaires :
103 = 6 v 1 + 6 v 2 + 106 v 3
o v 1 , v 2 et v 3 sont les prix de zro-coupons unitaires venant chance dans un an,
deux ans et trois ans.
En avenir certain, les titres financiers gnrent des revenus des dates diffrentes. Ils
sont dcomposs en titres financiers lmentaires, les zro-coupons unitaires, qui rapportent 1 e une date donne et rien aux autres dates. Le nombre de titres financiers
lmentaires est gal au nombre de dates de paiement des revenus.
En avenir incertain (et une priode), les titres financiers gnrent des revenus dans
diffrents tats de la nature (les tats de lconomie). Nous les dcomposons en autant
de titres financiers lmentaires que dtats de la nature. Ces titres lmentaires sont
appels titres contingents. Chaque titre financier lmentaire rapporte 1 e dans un
tat de la nature et rien dans les autres tats. Prenons, de nouveau, un exemple. Supposons que nous disposions des donnes du tableau 1.6.
Tableau 1.6
Donnes
Zro-coupon unitaire
Action
Prix
aujourdhui
0,95 e
1e
1e
1,45 e
2e
1e
Chacun de ces titres peut tre dcompos en titres contingents, un actif financier qui
procure un revenu si et seulement si un tat de la nature se matrialise. Nous pouvons
ici en identifier deux : un titre contingent bonne conjoncture (not B ), qui donne
droit 1 e en cas de bonne conjoncture et 0 e en mauvaise conjoncture, et un titre
contingent mauvaise conjoncture (not M ), qui donne droit 1 e en cas de mauvaise conjoncture et 0 e en bonne conjoncture. Le tableau 1.7 illustre la dcomposition
des deux titres financiers en titres contingents.
Les prix des titres contingents sont appels prix dtat. Les prix pays refltent les valeurs des flux montaires dans les deux tats de la nature.
0,95 = 1 v 1b + 1 v 1m 1,45 = 2 v 1b + 1 v 1m
10 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 11 #20
Chapitre
Tableau 1.7
Dcomposition
en titres
contingents
Nombre de titres
contingents unitaires
B
Zro-coupon unitaire
Action
Nombre de titres
contingents unitaires
M
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 12 #21
Zro-coupon unitaire
Action
Prix
aujourdhui
0,95 e
1e
1e
0,95 e
2e
1e
En achetant une action (n a = 1) et en vendant un zro-coupon (n z = 1), un investisseur se constituerait un portefeuille de valeur nulle et de valeur future positive en cas
de bonne conjoncture et nulle en cas de mauvaise conjoncture. Il recevrait, en quelque
sorte, un repas gratuit. Or, de telles occasions nexistent pas dans un march concurrentiel.
La consquence de labsence dopportunit darbitrage est quil existe des prix dtat
positifs, solution du systme dquations :
v 1 = v 1b + v 1m a = v 1b a 1b + v 1m a 1m
La loi du prix unique affirme, ds lors, que, en labsence dopportunit darbitrage, la
valeur actuelle de cash-flows futurs incertains est :
VA = v 1b C 1b + v 1m C 1m
Notons que, dans ce modle simplifi, le nombre de titres sur le march est gal au
nombre dtats de la nature, ce qui correspond la situation dun march financier dit
complet.
12 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 13 #22
Chapitre
Bonne conjoncture
Mauvaise conjoncture
Valeur de march des actions
Cash-flow dexploitation
Dette
Actions
C 1b
C 1b F
C 1m
C 1m F
A = (C 1b
F ) v 1b + (C 1m F ) v 1m
D = F v 1b + F v 1m
Cash-flow dexploitation
Dette
Actions
Bonne conjoncture
C 1b
C 1b F
Mauvaise conjoncture
C 1m
C 1m
A = (C 1b F ) v 1b
D = F v 1b + C 1m v 1m
Fondements 13
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 14 #23
Rsum
Nous avons, dans ce chapitre dintroduction, mis en vidence plusieurs points importants qui seront dvelopps plus longuement et gnraliss dans la suite de louvrage.
Les dcisions financires des entreprises (choix dinvestissement et politique de financement) doivent viser maximiser la valeur des actions.
Sil existe un march parfait des capitaux, la maximisation de la valeur des
actions se traduit par une rgle simple : raliser des oprations ayant une
valeur actuelle nette positive.
Dans le modle simple analys (march parfait des capitaux, une priode,
pas dimpts), la valeur actuelle nette des oprations de financement est
nulle et la valeur de lentreprise est indpendante de sa structure de financement tant donn la politique dinvestissement fixe.
Rfrences bibliographiques
A RROW, K. J. Le rle des valeurs boursires pour la rpartition la meilleure des risques ,
conomtrie, Colloque international CNRS, 1953, pp. 41-47, traduction The Role of
Securities in the Optimal Allocation of Risk-Bearing , Review of Economic Studies, 31
(1964), pp. 91-96.
C OBBAUT, R., Thorie financire, 3e dition, Economica, 1994.
C OCHRANE , J., Asset Pricing, Princeton University Press, 2001.
C OPELAND, T. et W ESTON , F., Financial Theory and Corporate Policy, 3d edition, AddisonWesley, 1988.
D EMANGE , G. et R OCHET, J.-C., Mthodes mathmatiques de la finance, Economica,
1992.
FAMA, E. F. et M ILLER , M. H., The Theory of Finance, Hold, Rinehart & Winston, 1971.
F ISHER, I., The Theory of Interest, Macmillan Co., 1930.
H IRSHLEIFER , J. et R ILEY, J., The Analytics of Uncertainty and Information An Expository Survey , Journal of Economic Literature, 42 (December 1979), pp. 1375-1421.
H IRSHLEIFER, J., On the Theory of Optimal Investment Decision , Journal of Political
Economy, 66, 4 (August 1958), pp. 329-352.
H IRSHLEIFER, J., Investment, Interest and Capital, Prentice Hall, 1970.
QUINTART, A. et Z ISSWILLER , R., Thorie de la finance, 2e dition, Presses universitaires
de France, 1990.
S HARPE , W. F., Nuclear Financial Economics , Beaver, W. H. et G. Parker (editors), Risk
Management : Problems and Solutions, McGraw-Hill, 1995.
VARIAN, H., Intermediate Microeconomics, 4t h edition, W. W. Norton & Company, 1996.
V ON N EUMAN , J. et M ORGENSTEIN , O., Theory of Games and Economic Behaviour, Princeton University Press, 1944.
14 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 15 #24
Chapitre
Commentaires
Les notions dveloppes dans ce chapitre sont abordes dans Vernimmen (2000), chapitre 21 ; Brealey Myers (2003), chapitre 2 ; et Ross Westerfield Jaffe (2002), chapitre 3.
Le lecteur dont le bagage comprend des connaissances de microconomie naura pas
manqu de remarquer que le modle simplifi dvelopp dans ce chapitre trouve ses
sources dans la thorie du choix intertemporel de consommation (voir, par exemple,
Varian [1987], chapitre 10). Il trouve ses sources dans les travaux de lconomiste amricain Iriving Fisher (1930) qui lon doit le thorme de sparation des dcisions dinvestissement et de financement dans un march parfait des capitaux. Hirshleifer (1958)
contribua beaucoup positionner le modle comme lun des fondements de la finance
moderne. Deux ouvrages assez anciens restent les meilleures rfrences en la matire :
Hirshleifer (1970) et Fama Miller (1971). Pour une prsentation du modle en franais,
voir notamment Quintart et Zisswiller (1990) ou Cobbaut (1994).
Le modle tudi dans ce chapitre a t dvelopp initialement par Arrow (1953). Une
prsentation complte avec bibliographie est fournie par Hirshleifer et Riley (1979).
Bien que constituant un modle important en conomie, cette approche ne se retrouve
gnralement pas dans les manuels de finance. Copeland et Weston (1988) constitue
une exception. Le critre de lesprance mathmatique de lutilit (ou esprance morale) a t initialement prsent par von Neuman et Morgenstein (1944).
Cest William Sharpe que nous devons lanalogie entre les physiciens qui dcomposent les atomes en particules lmentaires et les financiers qui dcomposent les
titres financiers en titres financiers lmentaires (aussi appels titres contingents ou
titres Arrow-Debreu du nom des auteurs qui ont introduit ce paradigme). Il propose de
dnommer cette approche dconomie financire nuclaire dans Sharpe (1995).
Fondements 15
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i
lps 2008/7/15 12:22 page 16 #25
Problmes et exercices
Les premiers exercices qui suivent ont pour objectif de tester la comprhension de
la notion de valeur actuelle nette, de la loi du prix unique et du premier thorme de
Modigliani-Miller. Dans ce cadre, les exercices prsentent la manire de dterminer
le facteur dactualisation et la rentabilit attendue, la notion darbitrage ainsi que la
valorisation dactions dans un monde sans incertitude.
vous disposez dune somme de 150 000 e sur votre compte en banque ?
Commenons par analyser le problme de choix dans le cas o vous possdez la somme
ncessaire pour lachat du pavillon.
Solution
Si vous nachetiez pas le pavillon, vous placeriez votre argent pour un an. tant donn
le taux en vigueur sur le march, la valeur future de ce placement serait :
VF = (150 000) (1 + 5 %) = 157 500 e
Si par contre, vous achetiez le pavillon, vous renonceriez au placement mais vous obtiendriez, dans un an, un cash-flow de 200 000 e.
La valeur future nette de lachat (la diffrence entre le cash-flow futur de lachat et celui
dun placement) est donc :
VFN = +200 000 157 500 = +42 500 e
Par consquent, linvestissement est rentable. En achetant le pavillon, vous dgagez un
surplus de 42 500 e par rapport un placement.
16 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 17 #26
Chapitre
Exercice 2
nonc
Si vous ne possdez pas les capitaux ncessaires, la conclusion est la mme. La somme
de 157 500 e calcule prcdemment correspond la somme du remboursement de
lemprunt (150 000 e) et du paiement des intrts (7 500 e). La VFN calcule prcdemment correspond donc au solde disponible aprs revente et remboursement de
lemprunt.
Sur la base des donnes de lexercice 1.1, calculez la VAN du projet. Que dcidez-vous ?
Vrifiez que la VAN est gale la valeur actuelle de la valeur future nette calcule dans
lexercice 1.1.
Solution
V AN = 150 000 +
200 000
= 40 476 e
1,05
La VAN est positive ; ds lors, sur la base de la rgle de la VAN, le projet doit tre ralis.
b
V F N 42 500
=
= 40 476 e
1+r
1,05
Supposons que vous ne possdiez pas les capitaux ncessaires et que vous souhaitiez
emprunter. Si le montant emprunt tait gal au montant de linvestissement initial,
vous devriez attendre la fin de lanne avant de disposer du profit de lopration. Que
faire si vous souhaitez en bnficier immdiatement ? Il suffit demprunter la valeur
actuelle du produit de la vente, cest--dire :
000
VA (200 000) = 200
1,05 = 190 476 e
Vous consacrez 150 000 e lachat du pavillon. Il vous reste donc 40 476 e, cest--dire
le montant de la valeur actuelle nette calcule prcdemment.
nonc
Exercices
Exercice 3
Fondements 17
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 18 #27
Solution
1
= 0, 96618
1, 035
Le prix payer pour recevoir 75 000 e dans un an est gal la valeur actuelle :
VA(75 000) = 75 000 0,96618 = 72 463,77 e
Exercice 4
nonc
Le prix cot correspond une valeur nominale de 100. En payant 93,45 aujourdhui,
nous raliserons une plus-value au cours de lanne qui vient de 100 93,45 = 6,55. La
rentabilit attendue est donc :
Solution
R=
b
Exercice 5
nonc
Profit attendu
6, 55
=
=7%
Investissement 93, 45
Si le march est lquilibre, le taux dintrt est gal la rentabilit attendue du bon
du Trsor. Le taux dintrt un an est donc gal 7 %.
18 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 19 #28
Chapitre
Calculez le prix thorique dun bon du Trsor de valeur nominale gale 100 e tant
donn le taux dintrt en vigueur sur le march.
Dterminez larbitrage raliser pour dgager un profit immdiat sur la base de la diffrence entre le prix de march et le prix thorique calcul en a. Supposez que larbitrage
porte sur des bons du Trsor pour une valeur nominale dun million deuros.
Le lendemain, vous constatez que le taux dintrt un an est inchang. Le cours dun
bon du Trsor a brusquement augment et cote 96 e pour une valeur nominale de
100 e. Quel nouvel arbitrage devriez-vous initier ?
Solution
Le prix de march tant de 95, le bon du Trsor est clairement sous-valu. Prsent
diffremment, il savre que la rentabilit attendue de lachat dun bon du Trsor au
prix cot sur le march est de :
100 95
=5%
100
Cette rentabilit attendue est suprieure au taux dintrt en vigueur.
R=
Toutes les conditions sont remplies pour raliser un arbitrage. Pour cela, il faudra emprunter au taux du march et investir le produit de lemprunt en bons du Trsor. Supposons que lopration porte sur 1 000 000 e. Les cash-flows de lopration darbitrage
sont repris dans le tableau 1.11.
Tableau 1.11
Emprunt
Achat de bons du Trsor
Total
Cash flow t = 1
1 000 000
+1 000 000
0
Si le prix de march dun bon du Trsor est de 96, une nouvelle occasion darbitrage
se prsente. Le prix de march tant suprieur au prix thorique calcul ci-dessus, le
bon du Trsor est survalu. Il faut donc vendre dcouvert le bon du Trsor et placer
sur le march la valeur actuelle du montant nominal. Les cash-flows de cette opration
darbitrage sont donns dans le tableau 1.12.
Que cet exercice ne vous fasse pas trop rver. Les occasions de raliser un profit sans
risque grce une opration darbitrage sont trs rares. Les marchs de capitaux sont
trs concurrentiels. Ds que loccasion se prsente, les arbitragistes agissent et les prix
se modifient en consquence pour liminer tout profit darbitrage.
Exercices
Cash-flows de
larbitrage
Cash flow t = 0
+956 938
(= 1 000 000 v 1)
950 000
+6 938
Fondements 19
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 20 #29
Tableau 1.12
Cash-flows de
larbitrage
Exercice 6
nonc
Cash flow t = 0
+960 000
956 938
(= 1 000 000 v 1)
+3 062
Cash flow t = 1
1 000 000
+1 000 000
0
Solution
Immobiliss nets
Bilan de Biopipette en t = 0
1 000 000 e Capitaux propres
1 000 000 e
20 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 21 #30
Chapitre
Impts
Bnfice
1 250 000 e
Affectation du rsultat
Remboursement de la dette
Dividendes
1 250 000 e
Valeur de march des actions = VA(Dividendes) = 1 250 000 / 1,05 = 1 190 476 e
Exercice 7
nonc
Solution
Immobiliss nets
Bilan de Biopipette en t = 0
1 000 000 e Capitaux propres
Dettes
500 000
500 000
Bnfice
1 225 000 e
Affectation du rsultat
Remboursement de la dette 500 000 e
Dividendes
725 000 e
Exercices
Rsultat dexploitation
Charges financires
Fondements 21
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 22 #31
Valeur de march des actions = VA(Dividendes) = 725 000 / 1,05 = 690 476 e
Exercice 8
nonc
Nous avions initialement pens mettre 4 000 actions supplmentaires 100 e par action, le prix pay par les membres de mon quipe par action. Mais nous craignons de
voir disparatre au profit des nouveaux actionnaires une bonne partie de la VAN de
notre projet.
22 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 23 #32
Chapitre
Solution
Si le prix de 100 e par action est trop faible, quel est le prix maximum que nous pourrions exiger ?
Nous avons calcul, dans lexercice 1.7, la capitalisation boursire de Biopipette si la
socit se finance par dette concurrence de 500 000 e :
Capitalisation boursire (valeur de march des actions) A = 690 476 e :
En mettant 4 000 actions nouvelles 100 e par action, Biopipette porterait le nombre
total dactions 5 000 (1 000 actions dtenues par les membres de lquipe et 4 000
actions souscrites par les nouveaux actionnaires).
La capitalisation boursire est gale au nombre dactions multipli par le cours par
action. En consquence, le cours par action P serait :
P = 690 476 / 5 000 = 138,095 e
Le tableau 1.13 reprend la rpartition des plus-values ralises par les actionnaires de
Biopipette.
Tableau 1.13
Rpartition des
plus-values par
types
dactionnaires
Nombre
dactions
Nicolas Pipette et son quipe 1 000
Actionnaires externes
4 000
5 000
Exercices
Fondements 23
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 24 #33
nouvelles se trouve dans la cellule B8 dans cette illustration. Augmentez le prix dmission (par exemple 150 e par action, et observez ce qui se passe). Le prix maximum que
Biopipette peut demander pour les actions nouvelles est celui qui limine la plus-value
pour les actionnaires externes. Vous pouvez procder par essais successifs ou utiliser la
commande Valeur cible (Goal Seek) qui se trouve dans le menu Outils (Tools). Le prix
maximum que vous obtiendrez est de 290,48 e.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
A
Nicolas Pipette et son quipe
Nombre dactions
Prix dmission
Montant total investi
Actionnaires externes
Montant total apport
Prix dmission
Nombre dactions mises
Capitalisation boursire
Nombre total dactions
Cours par action
Plus-value des actionnaires
Nicolas Pipette et son quipe
Actionnaires externes
Total
1 000
100 e
100 000 e
Donne
Donne
=B3*B4
400 000 e
100 e
4 000
690 476 e
5 000
138,095
Donne
Donne
=B7/B8
Donne
=B3+B9
=B10/B11
38 095 e
152 381 e
190 476 e
=B3*(B12-B4)
=B9*(B12-B8)
=B14+B15
Utilisation de Valeur cible (Goal Seek) dans Outils (Tools) : cette commande permet
dviter de longs ttonnements pour aboutir la solution recherche. Dans notre exemple,
il faut demander Excel de mettre la cellule B15 gale 0 en modifiant la cellule B8.
La seconde solution pour sortir de limpasse est dutiliser un peu dalgbre. Nous prendrons les notations suivantes :
n le nombre dactions souscrites par lquipe Pipette (une donne)
P 1 le prix dmission des actions souscrites par lquipe Pipette (une donne)
I le montant de linvestissement (une donne)
D le montant de la dette (une donne)
A la capitalisation boursire des actions (une donne)
m le nombre dactions nouvelles souscrites par les actionnaires externes (inconnue)
P 2 le prix dmission des actions souscrites par les actionnaires externes (inconnue)
P le prix dquilibre des actions (inconnue)
La premire quation nous indique que linvestissement est financ par actions et par
dette :
I = n P1 + m P2 + D
24 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 25 #34
Chapitre
nonc
Exercices
Exercice 9
Fondements 25
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 26 #35
Investissement
initial
15 000 e
10 000 e
12 000 e
13 000 e
50 000 e
Le problme, a expliqu M. Olympe, est simple. Il faut accepter lensemble des projets,
ce qui nous donnera une rentabilit de 10 % sur les capitaux investis. Mais le redoutable
M. Strictosensus responsable des finances de la socit nest pas daccord. Nous
disposons de 30 000 e en caisse et il faut donc limiter nos investissements aux projets
les plus rentables.
Nathalie est charge danalyser le problme. En sirotant un caf, elle rsume les questions aborder pour la runion du lendemain :
a
M. Strictosensus a-t-il raison de limiter le budget dinvestissement au montant des capitaux disponibles ?
Solution
Tableau 1.14
VAN et TRI des
diffrents
projets
Projet
A
B
C
D
VAN
1 667 e
286 e
190 e
619 e
TRI
16,67 %
8,00 %
3,46 %
6,42 %
26 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 27 #36
Chapitre
Vous avez rassembl les donnes suivantes concernant des titres cots sur le march
(voir tableau 1.15).
Tableau 1.15
Prix aujourdhui
Donnes
Cash-flow
en
bonne conjoncture
100 e
120 e
Bon dtat
95,50 e
Action Vnus 82 e
Le taux dintrt sans risque est calcul sur la base des donnes relatives au bon dtat
(celui-ci est bien sr sans risque vu quil vous garantit le mme montant quel que soit
ltat de la nature) :
Solution
10095,50
95,50
rf =
b
= 4,71 %
Le cash-flow attendu de laction Vnus est gal la moyenne des cash-flows futurs pondre par les probabilits associes aux deux tats de lconomie :
a 1 = 0,60 120 + (1 0,60) 50 = 92 e
La rentabilit attendue de laction Vnus est gale la plus-value attendue (la diffrence
entre le cash-flow attendu et le prix aujourdhui) divise par le prix aujourdhui :
r=
92 82
= 12, 20 %
82
Pour obtenir les prix des titres contingents unitaires, nous devons rsoudre le systme
de deux quations deux inconnues suivant :
Solution
Exercices
nonc
Fondements 27
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 28 #37
Tableau 1.16
Donnes
Prix aujourdhui
Alpha 9 e
Bta 12 e
Cash-flow
en
bonne conjoncture
7e
10 e
9 = 7 v 1b + 16 v 1m
12 = 10 v 1b + 20 v 1m
12 / 10 = v 1b + 20 / 10 v 1m
28 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 29 #38
Chapitre
1
1+rf
1
1 = 11, 11 %
0, 60 + 0, 30
Actifs financiers
Exercice 12 Valoriser des titres sur la base des prix de titres
contingents
nonc
Supposons que les prix des titres traits soient fonction de la mto. Deux tats sont
possibles : soleil et pluie. La probabilit du soleil est 0,6. Vous avez repris dans le tableau 1.17 les donnes relatives des contrats dassurance des risques mto.
Vous tes charg danalyser les titres financiers repris dans le tableau 1.18.
a
Tableau 1.17
Donnes
relatives des
contrats
dassurance
des risques
mto
Tableau 1.18
Assurance soleil 55 e
Assurance pluie 40 e
Cash-flow en cas de
soleil
100 e
0e
Cash-flow en cas de
pluie
0e
100 e
Exercices
Titres financiers
Prix aujourdhui
Fondements 29
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 30 #39
Solution
a
Les contrats dassurance permettent dobtenir les prix des titres contingents unitaires
(v 1,sol ei l et v 1,pl ui e ). En effet, les prix pays refltent les valeurs des cash-flows dans les
deux tats de la nature.
55 = 100 v 1,sol ei l + 0 v 1,pl ui e
Nous obtenons :
v 1,sol ei l = 0,55 v 1,pl ui e = 0,40
En consquence, les valeurs de march des trois titres financiers sont :
Fonds dtat : Valeur de march = 100 0,55 + 100 0,40 = 95 e
Crmasol : Valeur de march = 20 0,55 + 5 0,40 = 13 e
Paraplus : Valeur de march = 10 0,55 + 50 0,40 = 25,50 e
b
La rentabilit attendue dun titre est, selon nos hypothses, donne par la formule :
Rentabilit attendue = Cash-flow attendu - Prix
Prix
avec :
Cash-flow attendu = p Cash-flowsol ei l + (1 p) Cash-flowpl ui e
Le tableau 1.19 donne un rsum de ces prix.
Tableau 1.19
Prix des
diffrents titres
financiers
Prix
Fonds dtat
95 e
Crmasol (producteur de crme solaire) 13 e
Paraplus (producteur de parapluies)
25,50 e
Cash-flow
attendu
100 e
14 e
26 e
Rentabilit attendue
5,26 %
7,69 %
1,96 %
Remarque : les probabilits du soleil et de la pluie ninterviennent pas dans le calcul des
prix des titres financiers, mais dans la dtermination des rentabilits attendues. Dans
ce chapitre, nous calculons les rentabilits attendues sur la base des prix de march des
titres financiers. Dans la suite de louvrage, nous suivrons la dmarche inverse : nous
dterminerons dabord les rentabilits attendues pour ensuite en dduire les prix.
De plus, les rentabilits attendues des titres financiers ne sont pas toutes gales. Celle
du fonds dtat correspond au taux dintrt sans risque. Celles de Crmasol et Paraplus
sont diffrentes du taux dintrt sans risque. Nous analyserons plus loin la logique
financire qui explique des diffrentes rentabilits attendues.
30 Finance
i
i
i
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Chapitre
Quel est le prix payer pour recevoir 100 e en cas de bonne conjoncture et 0 e en cas
de mauvaise conjoncture ? Que devrait valoir laction Saturne aujourdhui ?
Quels seraient les cash-flows futurs de tante Agathe dans les deux tats de la nature si
elle investissait :
i) tout son argent (100 000 e) en fonds dtat ?
ii) tout son argent en actions Saturne ?
iii) la moiti de son argent en fonds dtat et lautre moiti en actions Saturne ?
De quel montant doit-elle rduire son revenu de mauvaise conjoncture pour accrotre
son revenu de bonne conjoncture de 100 e ?
Supposons que tante Agathe souhaite percevoir un revenu de 160 000 e en cas de
bonne conjoncture. Que doit-elle faire pour atteindre cet objectif ?
Tante Agathe change davis. Elle souhaite maintenant percevoir un revenu de 130 000 e
en cas de mauvaise conjoncture. Comment doit-elle composer son portefeuille dans ce
cas ?
Tableau 1.20
Titres financiers
Prix
au- Cash-flow en cas de Cash-flow en cas de
jourdhui bonne conjoncture mauvaise conjoncture
Fonds dtat
90 e
100 e
100 e
Titre contingent M 30 e
0e
100 e
Action Saturne
80 e
20 e
?e
Le titre contingent M nous permet de dterminer aisment que le prix dun titre contingent unitaire M est v 1m = 0,30. Par ailleurs, le fonds dtat est un portefeuille de titres
contingents unitaires et donc 90 = 100 v 1b + 100 v 1m . En remplaant v 1m par sa valeur et en rsolvant, on obtient v 1b = 0,60.
Laction Saturne vaudra, en labsence darbitrage, un prix P = 80 v 1b + 20 v 1m , soit
P = 54.
Exercices
Solution
Fondements 31
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i
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b
Tableau 1.21
Le tableau 1.21 expose les caractristiques des trois portefeuilles repris dans la question.
Portefeuille
Revenu bonne conjoncture
Caractristiques I. Fonds dtat
des trois
Nombre dobligations
portefeuilles
= 100 000 / 90 = 1 111 = 1 111 100 = 111 111 e
II. Actions Saturne
Nombre dactions
= 100 000 / 54 = 1 852 = 1 852 80 = 148 148 e
III. 50-50 obligations et Saturne
N obligations
= 50 000 / 90 = 556
= 555,56 100 = 55 556 e
N Saturne
= 50 000 / 54 = 926
= 926 80 = 74 074 e
Total
100 000 e
= 55 556 + 74 074 = 129 630 e
c
= 1 852 20 = 37 037 e
Le passage dun portefeuille tout obligations un portefeuille tout actions permet daccrotre le revenu de bonne conjoncture de 37 037 e (148 148 e 111 111 e)
en contrepartie dune diminution du revenu de mauvaise conjoncture de 74 074 e
(111 111 e 37 037 e). Laccroissement dans un cas induit une diminution dans lautre
cas avec un rapport de 1 2. En consquence, un accroissement du revenu de bonne
conjoncture de 100 e peut se faire en contrepartie dune diminution du revenu de mauvaise conjoncture de 200 e.
Un change de cash-flows futurs est appel un swap. Plutt que de modifier la composition de son portefeuille, tante Agathe aurait pu, par exemple, investir tout son argent
en obligations et entrer simultanment dans un contrat de swap avec une tierce partie.
Le contrat spcifierait que tante Agathe recevrait x e en cas de bonne conjoncture et
sengagerait payer 2x e en cas de mauvaise conjoncture.
Les 160 000 e que souhaite recevoir tante Agathe en bonne conjoncture sont suprieurs
au revenu du portefeuille tout actions que nous venons danalyser. Les deux quations lui permettant de trouver la solution son problme sont :
100 000 = q 90 + n 54 (la contrainte de budget)
160 000 = q 100 + n 80 (le revenu souhait en bonne conjoncture)
Divisons la premire quation par 90, la seconde par 100 et soustrayons-la de la premire. On obtient 1 600 1 111 = n (0,80 0,60). On en dduit n = 2 444,44 et donc
q = 355,56.
Tante Agathe est perplexe. Que signifie cela ? La variable n donne le nombre dactions
acheter, soit 2 444,44 actions. Le montant total du portefeuille dactions sera : 2 444,44
54 = 132 000 e. Tante Agathe a un montant investir de 100 000 e. Elle doit donc emprunter 32 000 e (ce qui correspond une vente dcouvert de 355,56 obligations
32 Finance
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Chapitre
dune valeur nominale de 100 e par obligation). La valeur ngative de q indique quil
sagit dune position dcouvert. Le montant rembourser dans un an, quelle que soit
la conjoncture, slvera 35 555 e. Vrifions que cela donnera le bon rsultat dans un
an :
Revenu bonne conjoncture = 2 444,44 80 35 555,55 = 160 000 e
Revenu mauvaise conjoncture = 2 444,44 20 35 555,55 = 13 333,33 e
e
Tante Agathe souhaite maintenant recevoir 130 000 e en mauvaise conjoncture. Les
deux quations lui permettant de trouver la solution son problme sont :
100 000 = q 90 + n 54 (la contrainte de budget)
130 000 = q 100 + n 20 (le revenu souhait en mauvaise conjoncture)
On obtient q = 1 394,44 et n = 472,22. Le nombre dactions n est ngatif : tante Agathe
prend donc une position dcouvert sur 472,22 actions (elle emprunte ces actions et
investit le produit de la vente en obligations) et achte 1 394,44 obligations. Le montant
total du portefeuille dobligations sera donc : 1 394,44 90 = 125 000 e.
Exercices
Tante Agathe a un montant investir de 100 000 e. Sy ajoute le produit de la vente des
actions (25 000 e), ce qui permet de financer la totalit du portefeuille dobligations.
Nous pouvons vrifier que son objectif est atteint :
Revenu bonne conjoncture = 1 394,44 100 472,22 80 = 101 667 e
Revenu mauvaise conjoncture = 1 394,44 100 472,22 20 = 130 000 e
Fondements 33
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Chapitre
Relation risque
rentabilit attendue
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
La distribution de
probabilits Les rentabilits
La rentabilit et le risque
dun portefeuille de deux
N actifs . . . . . .
La rduction du risque
par la diversification . . .
La mesure du risque dun actif
Le choix du portefeuille optimal
Le Mdaf . . . . . .
Le modle dvaluation
par arbitrage . . . . .
Problmes et exercices
La distribution de probabilits
des rentabilits . . .
Rentabilit et risque
dun portefeuille de deux
N actifs . . . . .
Choix de portefeuille optimal
Mdaf
. . . . . . .
36
37
40
41
43
44
45
48
.
.
.
53
65
69
La premire partie du chapitre analyse la relation entre le risque et la rentabilit attendue dun portefeuille. Nous mettons en vidence limportance de la diversification et
nous montrons quune partie du risque total dun titre peut tre limine. Nous identifions les portefeuilles risqus les plus intressants, cest--dire ceux qui procurent la
rentabilit attendue la plus leve pour un niveau de risque donn. Sil existe un titre
sans risque, on peut dfinir un portefeuille risqu optimal dont la composition est indpendante des prfrences de linvestisseur.
La seconde partie du chapitre examine le lien entre le risque et la rentabilit attendue
dans des marchs lquilibre. Nous prsentons lquation dquilibre du Mdaf qui
permet de dterminer la rentabilit attendue dun actif quelconque en fonction de son
risque
35
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La distribution de probabilits
Les rentabilits
La rentabilit dune action au cours dune priode est dfinie par lgalit :
R=
Div1 + P 1 P 0
P0
Nous supposerons quil sagit dune variable alatoire dont les valeurs sont distribues
selon la loi normale :
R N (r, )
o r dsigne lesprance mathmatique et lcart type, lequel est une mesure du
risque du portefeuille, galement appele volatilit.
Il est possible de dfinir un intervalle de confiance des rentabilits pour diffrents niveaux de probabilits sur la base de la fonction de rpartition de la normale centre
rduite (de moyenne nulle et dcart type gal lunit) qui donne le percentile de la
distribution :
R r
F (x) = Pr
x
Une table des percentiles peut aisment tre gnre sur un tableur. La fonction loi.normale.standard(X) peut tre utilise pour calculer un percentile dans Excel. Elle renvoie
la distribution cumule dune normale centre rduite. Remarquez que les probabilits
et les percentiles donns par le tableur sont toujours unilatraux. Vous trouverez une
table dans le fichier Excel accompagnant ce chapitre.
Les valeurs particulires pour une normale N (r, ) sont :
La probabilit que la rentabilit soit dans lintervalle [r 1 r + 1 ] = 67 %.
La probabilit que la rentabilit soit dans lintervalle [r 1, 96 r +1, 96] = 95 %.
La figure 2.1 , donne une reprsentation graphique de ces lments.
La rentabilit peut tre calcule pour une priode de dure quelconque : un jour, un
mois, un trimestre, un an. La volatilit est videmment fonction de cette dure. Elle est
souvent exprime sur la base dune priode annuelle, ce qui permet davoir une unit
de mesure commune. La volatilit t pour une priode de longueur t quelconque
peut tre calcule sur la base de la volatilit annuelle annuel par la formule :
t = annuel t
Complment
La loi normale est-elle vrifie ?
Lhypothse de normalit est une premire approximation des distributions de probabilits observes.
Celles-ci se caractrisent par deux types de dviations par rapport la loi normale :
une frquence des valeurs proches de la moyenne plus leve ;
des valeurs extrmes plus frquentes.
Ces diffrences se refltent dans les coefficients daplatissement (kurtosis) observs suprieurs ceux
de la loi normale (gaux 3). On parle de phnomne de queues paisses ( fat tail ).
36 Finance
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Chapitre
Figure 2.1
0,45
Loi normale.
0,40
0,35
0,30
Probabilit = 67 %
0,25
0,20
0,15
0,10
Probabilit = 95 %
0,05
0,00
-4
-3,5
-3
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0,5
1,5
2,5
3,5
P =
x 12 21 + x 22 22 + 2(x 1 x 2 1 2 12 )
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Complment
Le coefficient de corrlation
Notez lapparition du coefficient de corrlation dans la formule de lcart type du portefeuille. Les
rentabilits des deux actifs peuvent tre lies et la corrlation est une mesure de leur relation. Elle peut
prendre des valeurs entre 1 et +1. Une autre formulation de lcart type du portefeuille fait apparatre
la covariance entre les rentabilits, une autre manire de mesurer la variabilit conjointe des titres :
P =
Nous commenons par analyser trois cas particuliers avant daborder le cas gnral.
Complment
Le ratio de Sharpe
La pente de la droite [(r A r f )/ A ] est le ratio de Sharpe ( Sharpe ratio ) de lactif A : il donne la rentabilit attendue excdentaire de lactif A ramene une unit de risque (cart type). Si un investisseur
doit choisir entre plusieurs actifs risqus mutuellement exclusifs, il portera son choix sur lactif ayant le
ratio de Sharpe le plus lev.
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Chapitre
Complment
Constitution dun portefeuille sans risque partir de deux actifs parfaitement corrls positivement
Un portefeuille sans risque peut tre constitu en combinant les deux titres. Les proportions investir
sont alors :
2
1
x1 =
et x2 =
2 1
2 1
Le portefeuille sans risque est obtenu en achetant le titre ayant la volatilit la plus faible et en vendant
dcouvert le titre ayant la volatilit la plus leve. Si le march est lquilibre, la rentabilit attendue
de ce portefeuille doit tre gale au taux dintrt sans risque. Si ce nest pas le cas, un arbitrage peut
tre ralis.
2
1 + 2
et x 2 =
1
1 + 2
La relation entre le risque et la rentabilit attendue du portefeuille est donne par deux
segments de droites dquation :
rP = r1 +
r2 r1
2
(P 1 ) pour x 1 >
1 + 2
1 + 2
rP = r2 +
r1 r2
2
(P 2 ) pour x 1 <
1 + 2
1 + 2
N
N
i =1 j =1
x i x j i j =
N
i =1
i
xi r i
x i2 2i +
i j =i
x i x j i j
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Figure 2.2
20,00 %
18,00 %
16,00 %
Corrlation = -1
Rentabilit attendue
Relation risque
rentabilit
attendue pour
un portefeuille
de deux actifs.
14,00 %
Corrlation
= +1
-1<Corrlation<+-1
12,00 %
10,00 %
A
8,00 %
6,00 %
rf
4,00 %
2,00 %
0,00 %
0,00 %
5,00 %
10,00 %
15,00 %
20,00 %
25,00 %
30,00 %
cart type
Les covariances entre les titres jouent un rle prpondrant. Le calcul de la variance du
portefeuille comprend N 2 termes dont N termes sont des variances et N 2 N termes
des covariances.
P =
1
2
+ 2 1
n
n
40 Finance
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Chapitre
Figure 2.3
30,00 %
Rduction du
risque par la
diversification.
25,00 %
Risque total
cart type
20,00 %
15,00 %
Risque
diversifiable
10,00 %
Risque systmatique
5,00 %
0,00 %
1
9 13 17 21 25 29 33 37 41 45 49 53 57 61 65 69 73 77 81 85
Nombre de titres
Quel que soit le nombre de titres en portefeuille, il existe un niveau de risque, dtermin
par la covariance entre les titres, au-dessous duquel il nest pas possible de descendre.
Nous devons donc tablir une distinction entre :
le risque total dun titre donn par sa volatilit ;
le risque systmatique ne pouvant tre limin par la diversification ;
le risque diversifiable.
x j i j
La variance du portefeuille est gale la moyenne pondre des covariances des actifs
avec le portefeuille.
N
x i i P
2P =
i =1
i
i
i
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i P
2P
Un bta suprieur lunit signifie que le risque du titre j dans le portefeuille P est
suprieur la moyenne. La moyenne des btas est gale lunit :
N
i =1
x i i P = 1
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 43 #52
Chapitre
jP
2P
Figure 2.4
20,00 %
Choix du
portefeuille
optimal.
18,00 %
Rentabilit attendue
16,00 %
14,00 %
12,00 %
10,00 %
8,00 %
Allocation optimale,
L'allocation optimale
est la combinaison
du portefeuille risqu
optimal et du titre
sans risque qui
maximise l'utilit de
l'investisseur,
6,00 %
rf
4,00 %
2,00 %
0,00 %
0,00 %
P*
5,00 %
10,00 %
15,00 %
20,00 %
25,00 %
30,00 %
35,00 %
40,00 %
cart type
Le portefeuille risqu optimal est caractris par une condition ncessaire : la rentabilit excdentaire par unit de risque de chacun des titres est la mme et est gale la
rentabilit excdentaire par unit de risque du portefeuille global :
rj rf
jP
rP r f
2P
j = 1, 2, . . ., N
i
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x=
2a
2A
Le Mdaf
Le Mdaf (Modle dquilibre des actifs financiers) est un modle qui analyse lquilibre du march des capitaux si tous les investisseurs choisissent leurs portefeuilles selon la logique prsente prcdemment. Dans sa version la plus simple, il sappuie sur
les hypothses suivantes :
march parfait des capitaux ;
prvisions homognes (tous les investisseurs ont les mmes anticipations de rentabilits, dcarts types et de corrlations).
Ce modle nonce que le portefeuille optimal est le portefeuille de march, qui comprend tous les titres existants en proportion de leur capitalisation boursire prsentation correcte.
x i = (Capitalisation boursire de i )/Capitalisation boursire totale
Consquence
Le portefeuille de march est efficient et la condition suffisante doptimalit sapplique
lquilibre :
jm
r j r f = (r m r f ) 2
m
ou encore :
r j = r f + (r m r f ) j m
o (r m r f ) est la prime de risque du march et j m est le bta de laction, une mesure du risque systmatique de laction. Cette relation entre la rentabilit attendue dun
titre et son risque systmatique est linaire et est appele droite de march. La dernire
quation prsente est celle du Mdaf. Elle est couramment utilise en pratique.
44 Finance
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Chapitre
et x j =
i j
i
i j
Celui-ci est sans risque. Pour liminer les possibilits darbitrage, sa rentabilit attendue doit tre gale au taux dintrt sans risque :
j
i j
ri +
i
rj = rf
i j
rj rf
j
ou encore :
r i r f = i
Cette relation nous apprend quen labsence de possibilit darbitrage la rentabilit excdentaire par unit de bta doit tre la mme pour tous les titres et tous les portefeuilles. Elle est gale la prime de risque qui reprsente la rmunration du risque
Relation risque rentabilit attendue 45
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Rsum
Cette section met en avant un ensemble dlments fondamentaux pour lvaluation et le choix de portefeuille :
Ce choix est fond sur deux paramtres : la rentabilit attendue et le risque
mesur par lcart type de sa rentabilit.
La diversification permet de rduire le risque mais non de lliminer si les
rentabilits des actions ne sont pas indpendantes. Le risque qui ne peut
tre limin par la diversification est appel risque systmatique.
Le risque dun titre dans un portefeuille est mesur par la contribution de ce
titre au risque du portefeuille. Il est mesur par la covariance du titre avec le
portefeuille (i P ) ou par le bta du titre dans le portefeuille (i P ).
Dans le monde rel, il est possible de dterminer une frontire efficiente,
constitue de lensemble des portefeuilles qui maximisent la rentabilit
pour un risque donn. Si linvestisseur peut prter/emprunter un taux
sans risque, il investira dans lactif sans risque et un portefeuille risqu optimal appartenant la frontire efficiente.
Le portefeuille risqu optimal sera le mme pour chaque investisseur. Les
proportions respectives investies dans lactif sans risque et le portefeuille
seuls varieront en fonction de son aversion au risque.
Dans le cadre du Mdaf, la rentabilit attendue dun actif j est donne par
r j = r f + (r m r f ) j m , avec r m le portefeuille de march, r f le taux sans
risque, (r m r f ) la prime de risque du march et j m le bta de laction, une
mesure du risque systmatique de laction. Par ailleurs, j m peut sexprimer
jm
comme : j m = 2 .
m
46 Finance
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Chapitre
Rfrences bibliographiques
C AMPBELL J.Y., L O A.W. et M AC K INLAY A.C., The Econometrics of Financial Markets, Princeton University Press, 1997.
D OR E., conomtrie, coll. Synthex, Pearson Education France, 2004.
G RAHAM J.R. et H ARVEY C.R., The theory and Practice of Corporate Finance : Evidence
from the Field , Journal of Financial Economics, 60 (2001), pp. 187243.
L INTNER J., Security Prices, Risk and Maximal Gains from Diversification , Journal of
Finance, 20, 4 (Dcembre 1965), pp. 587615.
M ARKOWITZ H., Portfolio Selection, Journal of Finance, 7,1 (Mars 1952), pp. 7791.
ROGER P., Probabilits, statistique et calcul stochastique, coll. Synthex, Pearson Education France, 2004.
RUBINSTEIN M., Markowitzs Portfolio Selection : A Fifty-Year Retrospective , Journal
of Finance, 57, 3 (Juin 2002), pp. 10421045.
S HARPE W.F., Capital Asset Prices : A Theory of Market Equilibrium under Conditions
of Risk , Journal of Finance, 19, 3 (Septembre 1964), pp. 425442.
Commentaires
La thorie du choix de portefeuille a t dveloppe initialement par Harry Markowitz
dans un article publi en 1952. Cet article a pos les fondements de la finance moderne.
Son auteur sest dailleurs vu attribu le prix Nobel dconomie en 1990 (pour un hommage rcent, lire Rubinstein [2002]). Une dizaine danne plus tard, Bill Sharpe et John
Lintner publiaient (indpendamment lun de lautre) leurs articles prsentant le Mdaf. Bill Sharpe a galement reu le prix Nobel pour sa dcouverte, la mme anne
que Harry Markowitz. En dpit de sa simplicit, ce modle rsiste remarquablement
lusure du temps. Les vrifications empiriques du modle font toujours lobjet de recherches et de discussion dans les milieux acadmiques (voir Campbell, Lo et MacKinlay [1997]) pour une synthse de la littrature. Une enqute rcente (Graham et Harvey
2001) a cependant rvl que le Mdaf reste le modle le plus couramment utilis en
pratique pour dterminer le cot du capital dune entreprise.
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Problmes et exercices
Les exercices suivants ont pour objet, en premier lieu, de vous familiariser avec le
traitement de donnes financires. La pratique a en effet montr que, sortis dun
cadre thorique, il peut tre difficile de calculer et danalyser des rentabilits. Laccent est mis sur lutilisation dun tableur permettant de faciliter les calculs. Les exercices visent principalement ancrer la relation existant entre le risque et la rentabilit attendue. Plusieurs approches sont dveloppes notamment celle fonde sur
les tats du monde, celle reprenant deux puis N actifs et celle du Mdaf. Le chapitre
se conclut par des exercices testant la notion de choix de portefeuille optimal.
Tableau 2.1
Anne
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
Donnes
historiques
March
8,43 %
23,46 %
16,28 %
3,07 %
6, 12 %
30,89 %
27,31 %
23,10 %
24, 46 %
33,66 %
Action A
23,45 %
87,17 %
45,22 %
19, 47 %
61, 98 %
42,33 %
46,89 %
22, 36 %
52, 21 %
60,24 %
Action B
37,24 %
56,32 %
14, 26 %
3, 58 %
5,60 %
49,12 %
62,94 %
40,39 %
11, 17 %
10, 49 %
Calculez les coefficients de corrlation entre chacune des paires de variables (A,M),
(B,M), (A,B).
Calculez les covariances entre chacune des paires de variables (A,M), (B,M), (A,B).
48 Finance
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Chapitre
Solution
a
Pour faciliter les calculs, il est plus simple dentrer les donnes dans un tableur. En utilisant les fonctions Excel moyenne(X) et ecartypep(X), vous obtiendrez les rsultats du
tableau 2.2.
Tableau 2.2
March
Action A
Action B
Moyennes et
carts types
Moyenne
13,56 %
14,94 %
21,21 %
cart type
17,49 %
47,99 %
29,24 %
Souvenez-vous que ces donnes sappuient sur dix observations seulement. Elles ne
donnent donc que des estimations des paramtres.
Excel contient deux fonctions diffrentes pour la variance : varp() calcule la variance de
la population et var() celle de lchantillon. La premire fonction divise la somme des
carrs des carts par rapport la moyenne par N , le nombre dobservations alors que
la seconde divise par N 1. Deux fonctions en rsultent pour lcart type : ecartypep()
et ecartype(). Nous utilisons ici la premire version de ces fonctions.
Pour calculer les coefficients de corrlation, utilisez la fonction coefficient.correlation
(X,Y).
Tableau 2.3
Coefficients de
corrlation
March
Action A
Action B
Action A
0,79
1,00
Action B
0,50
0,41
1,00
Les covariances peuvent tre obtenues en utilisant la fonction covarp() (voir tableau 2.4).
Souvenez-vous galement que la covariance dune variable avec elle-mme est gale
la variance.
Tableau 2.4
Covariances et
variances
March
1,00
March
Action A
Action B
March
3,06 %
Action A
6,65 %
23,03 %
Action B
2,57 %
5,77 %
8,55 %
Les btas des actions sont les pentes de droite de rgression. La fonction pente() donne
le rsultat recherch (voir tableau 2.5).
Le bta de laction A est suprieur lunit. Cette action amplifie les mouvements du
march. Laction B, quant elle, a un bta infrieur lunit, do une rentabilit du
march attnue.
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 50 #59
Tableau 2.5
Bta
Exercice 2
nonc
March
1,00
Action A
2,17
Action B
0,84
Dterminez les rentabilits du march et des titres A et B pour chacune des trois situations conomiques envisages.
Calculez les carts de rentabilit par rapport aux valeurs attendues dans les trois situations conomiques.
Tableau 2.6
Cours actuel
Estimations
Probabilit
March
Action A
Action B
100 e
25 e
40 e
Solution
a
Les rentabilits attendues dans les diffrents tats de lconomie sont reprises dans le
tableau 2.7.
Tableau 2.7
Rentabilits
attendues dans
les diffrents
tats de
lconomie
March
Action A
Action B
Rentabilits en cas de :
Croissance
Stabilit
Dpression
(140 100)/100 = 40 % (112 100)/100 = 12 % (70 100)/100 = 30 %
(50 25)/25 = 100 %
(20 25)/25 = 20 %
(17 25)/25 = 32 %
(10 40)/40 = 75 % (35 40)/40 = 12, 5 %
(50 40)/40 = 25 %
50 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 51 #60
Chapitre
La rentabilit attendue dun titre est obtenue en calculant la moyenne, pondre par
les probabilits, des rentabilits dans les diffrents tats de lconomie. Par exemple, le
calcul de la rentabilit attendue du march est :
r M = 0, 30 40 % + 0, 50 12 % + 0, 20 (30 %) = 12 %
Par un calcul similaire, on obtient :
r A = 13, 6 %
r B = 23, 75 %
Le calcul des variances et des covariances est fond sur les carts entre les rentabilits
et leurs esprances mathmatiques. Il est utile de calculer dabord les carts par rapport
la moyenne pour les diffrents titres.
Tableau 2.8
carts par
rapport
la rentabilit
attendue
March
Action A
Action B
Lexamen du tableau 2.8 rvle que le march et le titre A ralisent des carts de rentabilit par rapport leurs valeurs attendues respectives dans les mmes situations conomiques. La covariance de laction A avec le march devrait donc tre positive. En
revanche, le titre B obtient de bonnes performances en cas de baisse du march. Sa
covariance avec le march devrait donc tre ngative.
Tableau 2.9
Matrice
variancecovariance
March
Action A
Action B
March
5,88 %
11,09 %
8, 40 %
Action A
Action B
32,20 %
19, 62 %
13,27 %
Les covariances tant symtriques, nous omettons les termes au-dessus de la diagonale. Ceux situs dessus donnent les variances des diffrents titres. En examinant les
Exercices
Des calculs similaires pour les autres paires de titres nous conduisent la matrice
variance-covariance reprise dans le tableau 2.9.
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 52 #61
Les volatilits, cest--dire les carts types des diffrents titres sont les racines carres
des variances :
M = 24, 25 %
A = 56, 74 %
B = 36, 42 %
Le coefficient bta dune action est, par dfinition, le rapport entre la covariance de
laction et le march, divis par la variance de celui-ci :
i M =
i M
2M
On obtient :
Exercice 3
AM =
0, 1109
= 1, 89
0, 0588
B M =
0, 0420
= 1, 43 %
0, 0588
nonc
Quelle est la perte maximale (avec une probabilit de 99 %) encourue dans un an si tout
largent est investi dans A++ ?
Si on fait lhypothse que les rentabilits suivent une loi normale, on peut sappuyer sur
les rsultats connus concernant la loi normale standard : si X N (0, 1), alors Pr[1, 96
X 1, 96] = 95 %. Sous lhypothse de normalit, la distribution de probabilit de la
sicav A++ est normale : R N (11, 7 % 19, 04 %).
Solution
52 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 53 #62
Chapitre
Dterminons maintenant pour quelle valeur il existe une probabilit de 99 % que la rentabilit ralise soit suprieure, ou encore que la probabilit que la rentabilit ralise
soit infrieure cette valeur soit de 1 %.
Nous savons que si X N (0, 1), alors Pr(2, 33 X ) = 99 %. Par consquent :
Pr[R 11, 7 % 2, 33 19, 04 %] = 1 %
Il y a donc 99 chances sur 100 que la rentabilit ralise soit suprieure 11, 7 %2, 33
19, 04 % = 32, 66 %. La perte maximale en un an (au seuil de 99 %) que tante Agathe
pourrait raliser sur son portefeuille est :
32, 66 % 5 000 e = 1 633, 16 e.
Ce dernier montant est appel la Value at Risk (VaR). Ce concept sera tudi dans le
chapitre 9.
nonc
Actions
Bons du Trsor un an
Montant
(en millions e)
140
60
Exercices
Exercice 4
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 54 #63
Le niveau actuel du taux dintrt sans risque est de 6 %. Le portefeuille dactions est diversifi et reproduit exactement le portefeuille de march, dont la rentabilit attendue
est de 14 % et la volatilit de 20 %.
a
Quelle devrait-tre lallocation des actifs pour aboutir une rentabilit attendue de 10 % ?
Quelle devrait tre lallocation des actifs pour aboutir une rentabilit attendue de 20 % ?
Dterminez lquation donnant la relation entre la volatilit du portefeuille et la proportion investie en actions.
Solution
54 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 55 #64
Chapitre
Exercice 5
nonc
rA rf
A
P = 0, 06 + 0, 70P
Action A
Action B
Rentabilit attendue
8%
10 %
Volatilit
10 %
20 %
Les rsultats que vous obtenez sont-ils compatibles avec un quilibre de march ?
Solution
r P = x A r A + xB r B
Les deux actions tant parfaitement corrles positivement, le risque dun portefeuille
constitu de ces deux actions est :
rB r A
(P A )
B A
= 0, 06 + 0, 2P
Exercices
P = x A A + x B B
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 56 #65
Il sagit dune relation linaire. Lordonne lorigine de la droite (6 %) donne la rentabilit attendue dun portefeuille sans risque, compos des actions A et B. La pente
indique quun accroissement de volatilit de 1 % saccompagne dun accroissement de
la rentabilit attendue de 0,2 % (20 points de base).
b
B
20 %
=
=2
A B 10 % 20 %
xB =
A
10 %
=
= 1
B A 20 % 10 %
et
Supposons que le montant investir soit de 100. Les proportions que nous venons
de calculer indiquent quil faut prendre une position dcouvert sur B concurrence
de 100 (emprunter des actions B pour une valeur de 100 et les vendre) et investir 200
en actions A (les 100 de dpart auxquels sajoute le produit de la vente des titres B emprunts).
c
Exercice 6
nonc
Les rponses obtenues prcdemment nous ont permis didentifier un portefeuille sans
risque compos des actions A et B. La rentabilit attendue de ce portefeuille doit tre
gale au taux dintrt sans risque. Si ce ntait pas le cas, il y aurait une possibilit de
raliser un arbitrage. Or, dans un march lquilibre, il est impossible de raliser un
profit de cette manire.
Quelle allocation dactif devrait-elle raliser selon la sicav choisie et quel serait le risque
correspondant ?
56 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 57 #66
Chapitre
Figure 2.5
14,00 %
Solution de
lexercice 5.
12,00 %
B
Rentabilit attendue
10,00 %
A
8,00 %
6,00 %
4,00 %
2,00 %
0,00 %
0,00 %
5,00 %
10,00 %
15,00 %
20,00 %
25,00 %
30,00 %
cart type
Quelle allocation dactif devrait-elle raliser selon la sicav choisie et quelle serait la rentabilit attendue correspondante ?
Tableau 2.10
Donnes des
sicav
Rentabilit
attendue
3%
5%
10 %
13 %
cart type
0%
6%
10 %
20 %
Solution
Si tante Agathe exprime son objectif en termes de rentabilit attendue, la proportion de
son pargne investir dans la sicav choisie et le risque qui en rsulte sont donns par :
x=
rP r f
ri r f
et P = xi
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 58 #67
Tableau 2.11
Proportions
(sur la base
dune rentabilit
attendue)
Proportion investie
dans la sicav
300 %
86 %
60 %
A
B
C
Risque
18 %
8,57 %
12 %
Remarquez que si A est choisie, tante Agathe empruntera pour investir un montant
suprieur son pargne initiale.
b
Si tante Agathe exprime son objectif en termes de risque, la proportion investir dans
la sicav choisie et la rentabilit attendue qui en rsulte sont exprimes par :
x=
P
i
et r P = r f +
ri r f
i
A
B
C
Proportion investie
dans la sicav
250 %
150 %
75 %
Rentabilit
attendue
8%
13,50 %
10,50 %
Tante Agathe choisira la solution qui lui donne la rentabilit attendue la plus leve : la
sicav B de nouveau.
Cette question peut tre rsolue soit graphiquement, soit analytiquement. La figure 2.6
prsente les rentabilits (et les carts types correspondants) quil est possible datteindre
en crant des portefeuilles constitus dune sicav et de lactif sans risque.
Lexamen de la figure 2.6 nous apprend que le choix sera le mme quel que soit lobjectif. Il dpend uniquement de la pente de la droite liant, pour chacune des sicav, la
rentabilit attendue au risque. Graphiquement, la droite dont la pente est la plus leve sera systmatiquement prfre. Dans notre cas, il conviendra dinvestir dans la
sicav B et lactif sans risque. Analytiquement, la pente de cette droite est gale au ratio
de Sharpe :
ri r f
i
Ce ratio donne laccroissement de rentabilit attendue par unit daccroissement de
la volatilit. Le choix portera sur la sicav B qui prsente le ratio le plus lev. Le tableau 2.13 reprend le ratio de Sharpe pour les trois sicav.
58 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 59 #68
Chapitre
Tableau 2.13
Ratio de Sharpe
0,33
0,70
0,50
A
B
C
Ratio de Sharpe
pour les trois
sicav
Figure 2.6
18%
16%
14%
Rentabilit attendue
Couples
rentabilit
cart type pour
chacun des
portefeuilles
constitus de
lactif sans
risque et de
lune des sicav.
12%
10%
B
Objectif = rentabilit
attendue
8%
6%
A
4%
2%
Objectif risqu
0%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
cart type
Exercice 7
nonc
Obligations
Actions
Rentabilit
attendue
5%
10 %
Volatilit
6%
15 %
Calculez la covariance de chacun des titres avec le portefeuille puis la variance et lcart
type du portefeuille.
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 60 #69
La rentabilit attendue du portefeuille est la moyenne des rentabilits des titres, pondre par les proportions de chacun deux :
Solution
(0, 70)2 (6 %)2 + (0, 30)2 (15 %)2 + 2 (0, 70) (0, 30) (6 %) (15 %) (0, 30)
= 7, 02 %
Afin de poser les repres pour les calculs plus complexes reprenant un nombre de titres
plus levs, nous suggrons de dcomposer le calcul du risque du portefeuille en quatre
temps :
1. Construction de la matrice des variances et des covariances.
2. Calcul des covariances de chacun des titres avec le portefeuille.
3. Calcul de la variance du portefeuille.
4. Calcul de lcart type.
Reprenons ces tapes une une.
1. Construction de la matrice des variances et des covariances.
Il sagit dun tableau carr symtrique reprenant les variances dans la diagonale et les
covariances dans les cases hors de la diagonale.
Obligations
Actions
Obligations
0,36 %
0,27 %
Actions
0,27 %
2,25 %
60 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 61 #70
Chapitre
0, 49 % = 7, 02 %
Nous avons dfini le bta dun titre dans un portefeuille comme la covariance de ce titre
avec le portefeuille divis par la variance du portefeuille.
O =
0, 33 %
0, 86 %
= 0, 68 et A =
= 1, 76
0, 49 %
0, 49 %
Au vu des rsultats, la contribution des obligations au risque du portefeuille est infrieure au risque de lensemble du portefeuille (le bta est infrieur lunit) alors que
la contribution des actions au risque est suprieure la moyenne (le bta est suprieur
lunit).
Exercice 8
nonc
Tableau 2.14
Proportion Rentabilit
attendue
Donnes
A
B
C
D
10 %
20 %
40 %
30 %
8%
12 %
7%
10 %
A
B
C
D
A
9%
5%
0%
5 %
B
5%
8%
3%
1%
C
0%
3%
7%
2 %
D
5 %
1%
2 %
12 %
Solution
a
La covariance dun titre avec le portefeuille est gale la moyenne des covariances de
chacun des titres avec lui, pondre par leurs proportions. Par exemple, pour laction A :
AP = xi Ai = (10%) (9%) + (20%) (5%) + (40%) (0%) + (30%) (5%)
i
= 0, 40%
Exercices
= 9%
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 62 #71
La variance du portefeuille est la moyenne des covariances de chacun des titres avec le
portefeuille, pondre par leurs poids :
2P =
x i i P
2P = 16, 22 %
Le bta dun titre dans le portefeuille est le rapport entre la covariance de ce titre avec
le portefeuille et la variance du portefeuille :
i P =
i P
2P
On obtient :
AP = 0, 15, B P = 1, 37, C P = 1, 06, DP = 0, 95
Laction A contribue trs peu au risque du portefeuille. Cela sexplique par la covariance
nulle de A avec C et la covariance ngative de A avec D. La contribution des actions B
et C est suprieure la moyenne et leurs coefficients bta sont donc suprieurs lunit.
Le risque du titre D est lgrement infrieur la moyenne : bien quayant la variance la
plus leve, il est corrl ngativement avec A et C.
Exercice 9
nonc
62 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 63 #72
Chapitre
Sil rpartit son portefeuille entre N actions, quels en seront la rentabilit attendue et
le risque ?
Les caractristiques dun portefeuille constitu dune fraction 1/N investie dans chaque
action sont :
Solution
1
rP = N r = 9 %
N
N
N
x i x j i j i j
P =
x i 2i +
=
b
Tableau 2.15
i =1
i =1 j =i
1
N
N
2
1
2 + N (N 1)
N
1
1
0, 09
2
=
+ 1
0, 045
N
N
N
Rsultats
Rentabilit
attendue
cart type
9%
9%
9%
9%
30,00 %
22,25 %
21,74 %
21,56 %
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 64 #73
Tante Agathe dtient un portefeuille diversifi dactions europennes. La rentabilit attendue est de 10 % et la volatilit de 15 %. Son banquier, M. dArgent, lui suggre dinvestir 5 % de son portefeuille dans EmDucoin, la nouvelle sicav de la Banque Ducoin
place en actions de pays mergents. La rentabilit attendue est de 15 %. Mais, a rajout M. dArgent, son risque est lev : la volatilit slve 30 %.
a
Solution
(95 %)2 (15 %)2 + (5 %)2 (30 %)2 + 2 (95 %) (5 %) (15 %) (30 %)
On obtient :
= 0 : P = 14, 33 % et = 0, 6 : P = 15, 20 %.
Si la sicav nest pas corrle avec les actions europennes, le risque du portefeuille diminue. Tante Agathe aurait donc intrt investir dans cette sicav qui lui permettrait
daccrotre la rentabilit attendue tout en diminuant le risque du portefeuille.
Si, en revanche, le coefficient de corrlation est gal 0,60, le risque augmente et aucune recommandation claire ne peut tre formule.
c
Le risque du portefeuille augmente lorsque tante Agathe investit une petite fraction
dans la sicav si la covariance de celle-ci avec les actions europennes est suprieure
leur variance :
(15 %) (30 %) > (15 %)2
64 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 65 #74
Chapitre
Construisez une feuille de calcul qui dtermine le risque et la rentabilit attendue dun
portefeuille de quatre actions.
En vous servant de la commande Solveur, calculez la composition du portefeuille efficient dcart type gal 15 %.
Solution
Vous avez calcul les caractristiques de plusieurs portefeuilles risqus efficients (voir
tableau 2.16).
Le taux dintrt sans risque est gal 3 %. Quel portefeuille choisir ?
Caractristiques
A
B
C
D
E
Solution
Rentabilit
attendue
6,00 %
7,00 %
8,00 %
9,00 %
10,00 %
cart type
5,66 %
7,00 %
9,31 %
12,06 %
15,00 %
Le portefeuille optimal est celui qui maximise le ratio de Sharpe (S), cest--dire le rapport entre la rentabilit attendue excdentaire et lcart type. Pour les cinq portefeuilles
risqus efficients, nous trouvons :
S A = 0, 530 S B = 0, 571 SC = 0, 537 S D = 0, 498 S E = 0, 467.
Il faut donc choisir le portefeuille B.
Exercices
Tableau 2.16
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 66 #75
Rcemment engage comme agent de change, Nathalie doit grer, pour compte dun
de ses clients, un portefeuille dont la composition est la suivante :
Montant (en millions
deuros)
3
2
Actions
Bons du Trsor
En supposant le portefeuille dactions bien diversifi, quels en sont la rentabilit attendue et le risque ?
Le portefeuille actuel est investi 60 % en actions et 40 % en bons du Trsor. La rentabilit attendue du portefeuille et son risque sont :
Solution
rA rf
2a2A
0, 11 0, 05
= 69, 2 %
2 1, 5 0, 172
66 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 67 #76
Chapitre
nonc
Fonds
Rentabilit attendue %
cart type %
A
15
10
B
14
12
C
20
15
D
21
25
E
25
30
Supposons dabord que loncle Sraphin souhaite investir dans un seul de ces fonds.
a
Donnez la dfinition dun portefeuille efficient. Identifiez les fonds communs proposs
qui ont cette proprit.
Supposons maintenant que le taux dintrt sans risque en vigueur sur le march soit
de 6 % et quoncle Sraphin souhaite prendre un risque de 12 % sur son portefeuille.
Un portefeuille est efficient sil nest pas possible de trouver un autre portefeuille de
rentabilit attendue plus leve pour le mme risque. Le portefeuille B est clairement
non efficient puisque, compar A, il a la fois un risque plus lev et une rentabilit
attendue moindre. Le portefeuille D nest pas efficient non plus puisque ses caractristiques le situent au-dessous de la droite CE dans le plan risque-rentabilit attendue.
Or, cette droite reprsente lensemble des couples risque-rentabilit attendue si C et E
sont parfaitement corrls. Dans le cas o la corrlation serait imparfaite (infrieure
+1), les couples se situeraient au-dessus de la droite, ce qui renforce largument (voir
figure 2.7 ).
Exercices
Solution
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 68 #77
30
Figure 2.7
25
20
15
10
5
0
0
10
20
30
40
1. Choix du portefeuille optimal, celui qui maximise le ratio de Sharpe, le rapport entre
la rentabilit attendue excdentaire et le risque du portefeuille (r P r F )/P .
Dans notre cas :
Fonds
(r P r F )/P
A
0,90
B
0,67
C
0,93
D
0,60
E
0,63
100 %
0%
15,00
10,00
0,90
75 %
25 %
17,50
10,61
1,08
50 %
50 %
20,00
15,81
0,89
25 %
75 %
22,50
22,64
0,73
0%
100 %
25,00
30,00
0,63
Parmi tous les portefeuilles considrs la question c, loptimal est celui investi concurrence de 75 % dans A et 25 % dans E. Il maximise la rentabilit excdentaire par unit
de risque (ratio de Sharpe). Compte tenu de sa fonction dutilit, Sraphin devrait y
investir une proportion X , donne par la formule :
X=
1 rP rF
1 0, 175 0, 06
=
= 2, 56
2
2a P
2 2 0, 10612
Il doit donc emprunter 156 000 000 e 6 % pour placer 256 000 000 e dans la combinaison optimale.
68 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 69 #78
Chapitre
Mdaf
Exercice 15 Utiliser la droite de march
Vous avez rassembl les donnes suivantes : taux dintrt sans risque = 3 % ;
nonc
Tableau 2.18
Action
Bta
1,80
1,30
1,00
0,80
0,50
Alcatel
Bouygues
Saint-Gobain
LOral
Pernod-Ricard
Bta de
socits
franaises
Solution
a
Rentabilits
attendues
des socits
Bta
1,80
1,30
1,00
0,80
0,50
Rentabilit attendue
= 3 % + (5 %)(1,80) = 12 %
9,50 %
8%
7,00 %
5,50 %
Exercices
Tableau 2.19
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 70 #79
14 %
Reprsentation
graphique de la
droite
de march.
12 %
Rentabilit attendue
Figure 2.8
Alcatel
10 %
Bouygues
8%
Saint-Gobain
L'Oral
6%
Pernod-Ricard
4%
2%
0%
0
0,5
1,5
2,5
Bta
Tableau 2.20
Description des
sicav
Sicav
B-demi
B-un
B-deux
Description
Portefeuille de variance minimum investi en actions
ayant chacune un bta de 0,50
Portefeuille de variance minimum investi en actions
ayant chacune un bta de 1
Portefeuille de variance minimum investi en actions
ayant chacune un bta de 2
Solution
70 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 71 #80
Chapitre
Le bta du portefeuille de march est gal lunit. Il est efficient, cest--dire quil
minimise la variance pour un niveau fix de la rentabilit attendue. La composition de
la sicav B-un est identique celle du portefeuille de march.
Daprs la thorie du Mdaf, la stratgie optimale de placement doit tre fonde sur
une combinaison du titre sans risque et du portefeuille de march. Un investisseur qui
souhaite dtenir un portefeuille de bta gal 0,50 doit placer une moiti de son investissement dans le portefeuille de march et lautre dans le titre sans risque. Cette stratgie minimise le risque du portefeuille (son cart type). Investir dans la sicav B-demi
conduit un cart type suprieur.
Figure 2.9
20,00 %
Stratgie
optimale
de placement
dans le cadre
du Mdaf.
18,00 %
Bta = 2
Rentabilit attendue
16,00 %
14,00 %
12,00 %
Bta = 1
10,00 %
8,00 %
Bta = 0,50
6,00 %
4,00 %
2,00 %
0,00 %
0,00 %
5,00 %
cart type
Un investisseur qui dsire dtenir un portefeuille de bta gal 2 doit emprunter pour
investir dans le portefeuille de march le double de sa mise de fonds initiale. La figure 2.9 , reprend cela et montre graphiquement la stratgie optimale de placement
dans le cadre du Mdaf.
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 72 #81
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 73 #82
Chapitre
Valorisation doptions
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Problmes et exercices
Valorisation des options :
modle binomial . .
Formule de Black-Scholes
.
.
.
.
73
73
75
76
76
80
83
86
103
73
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 74 #83
il choisit ou non dexercer son option en fonction des conditions de march (le prix du
sous-jacent).
Tableau 3.1
Acheteur
C
Valeur et profit la conclusion du contrat
lchance dun lchance
ST < X
ST > X
call europen
Dcision
Ne pas exercer
Exercer
Valeur
0
ST X
Profit
C
ST X C
Vendeur
+C
ST < X
ST > X
0
(S T X )
+C
+C (S T X )
50
Valeur et profit
lchance pour
un call
europen (sur la
base dun prix
dexercice gal
100 et dune
prime gale 5).
Valeur du call
40
Cash flows
30
20
10
Profit de l'acheteur
-10
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
Prix du sous-jacent
Tableau 3.2
Valeur et profit
lchance dun
put europen
la conclusion du contrat
lchance
Dcision
Valeur
Profit
Acheteur
P
ST < X
ST > X
Exercer
Ne pas
exercer
X ST
0
X ST P
P
Vendeur
+P
ST < X
ST > X
(X S T )
+P (X S T )
0
P
74 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 75 #84
Chapitre
Figure 3.2
60
Valeur et profit
lchance pour
un put europen
(sur la base
dun prix
dexercice gal
100 et dune
prime gale 5).
50
Valeur du put
Cash flows
40
30
20
X
10
0
Profit pour
l'acheteur
-10
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
Prix du sous-jacent
Valorisation doptions 75
i
i
i
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70
La relation de
parit put call.
60
Valeur du portefeuille
Figure 3.3
50
40
Sous-jacent + put
30
20
Placement
10
Call
0
0
10
20
30
40
50
60
70
Prix du sous-jacent
76 Finance
i
i
i
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Chapitre
et d =
1
= e t .
u
Le taux dintrt sans risque est r f . De manire tablir un lien entre le facteur dactualisation et la longueur de la priode, nous utiliserons un taux continu. Le facteur
dactualisation permettant de calculer la valeur actuelle, en dbut de priode, de 1 e
disponible en fin de priode est :
v = e r f t
Pour liminer toute forme darbitrage, nous supposerons lingalit suivante vrifie :
u > e r f t > d
Considrons une option, un call ou un put, et notons sa valeur Vu en cas de hausse, Vd
en cas de baisse et V en dbut de priode. Si loption vient chance en fin de priode,
Vu et Vd peuvent tre calcules pour chaque valeur possible de laction :
Vu = Max [0, (S u X )]
et Vd = Max [0, (S d X )]
o est une variable prenant la valeur +1 si loption est un call et la valeur 1 si loption
est un put. Lvaluation de loption sappuie sur le principe de labsence dopportunit
darbitrage. Nous en donnons deux formulations quivalentes : lvaluation sur la base
des prix des titres contingents et celle fonde sur la rplication de loption.
Valorisation doptions 77
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 78 #87
S vS d 1 vd
=
Su Sd
u d
vd =
vS u S vu 1
=
Su Sd
u d
et S d + Me r f t = Vd
Vu Vd
Vu Vd
=
Su Sd
uS dS
et M = v
uVd dVu
S u Vd S d Vu
=v
Su Sd
(u d)
Le nombre dactions dans le portefeuille qui permet de rpliquer loption est appel le
delta de loption. Il peut sinterprter comme la sensibilit de la valeur de loption
par rapport lvolution du cours du sous-jacent. On peut vrifier que le delta dun call
est positif (il faut acheter des actions pour rpliquer un call) et que le delta dun put est
ngatif (il faut vendre les actions dcouvert pour rpliquer un put). En revanche, la
position dans lactif sans risque M est ngative pour un call (un emprunt) et positive
pour un put (un placement) :
call : > 0 et M < 0 ;
put : < 0 et M > 0.
Sous la condition dabsence dopportunit darbitrage, la valeur de loption doit tre
gale celle du portefeuille qui le rplique. Par consquent, nous avons :
V = S +M
Cette galit peut galement scrire :
S V = M
La combinaison de actions et de la vente dune option est quivalente une position
sans risque.
78 Finance
i
i
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Chapitre
p Vu + (1 p) Vd
e r f t
= v pVu + (1 p)Vd
avec :
1
d e r f t d
v
=
p=
u d
u d
La variable p ainsi dfinie est un nombre compris entre 0 et 1. Elle sinterprte comme
la probabilit dune hausse de laction dans un monde hypothtique caractris par la
neutralit au risque. Elle est appele probabilit risque neutre . La valeur de loption
sobtient en actualisant, au taux sans risque, lesprance neutre au risque des valeurs
futures. En comparant les expressions donnant la valeur du titre contingent v u et la
valeur de la probabilit risque neutre, on obtient :
vu = v p
et v d = v(1 p)
ce qui dmontre lquivalence des deux formulations que nous avons prsentes.
Figure 3.4
Arbre binomial
2 priodes
avec les
probabilits
risque neutre
associes
chaque nud.
p
uS
p
S
udS
2p(1-p)
dS
1-p
dS
(1-p)
Valorisation doptions 79
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Lapproche reste identique. Il faut tout dabord construire larbre binomial des valeurs
possibles du sous-jacent. lchance (T = n), les diffrentes valeurs finales de loption sont calcules en fonction des valeurs du sous-jacent. Dans le cas o n = 2, nous
obtenons trois valeurs : Vuu , Vud et Vd d . La suite du calcul dpend du type doption.
Option europenne
Pour une option europenne, cest--dire qui ne peut tre exerce avant lchance, la
valeur de loption peut tre calcule de deux manires :
1. En actualisant lesprance risque neutre au taux dintrt sans risque :
V = v 2 p 2Vuu + 2p(1 p)Vud + (1 p)2Vd d
2. En remontant dune priode (t = n 1) et en analysant chaque nud de larbre
de la mme manire que pour le cas une seule priode. La procdure est itre
jusquau retour la priode t = 0.
Par exemple, pour n = 2, cela conduit aux calculs suivants :
Vu = v pVuu + (1 p)Vud
Vd = v pVud + (1 p)Vd d
V = v pVu + (1 p)Vd
Option amricaine
Pour une option amricaine, seule lapproche itrative peut tre applique avec une
complication supplmentaire : il faut, chaque nud, vrifier si loption doit tre exerce. Pour cela, la valeur de loption non exerce est compare sa valeur intrinsque.
La valeur de loption est donne par le maximum de ces deux valeurs. Formellement, la
valeur de loption au nud j (lorsque le cours de laction est S j ) est :
V j = Max Max 0, (S j X ) , v pV j u + (1 p)V j d
o Max 0, (S j X ) est la valeur intrinsque et v pV j u + (1 p)V j d est la valeur de
loption en labsence dexercice.
Formule de Black-Scholes
La formule de Black-Scholes (BS) donne la valeur dune option europenne ne payant
pas de dividendes et dont la volatilit est constante. Ce modle est une extension du
modle binomial dans lequel lhorizon est dcoup en priodes de longueur t que
lon fait tendre vers zro. En effet, comme lillustre la figure 3.5 , la valeur de loption
rsultant de lapplication du modle binomial converge lorsque le nombre de pas augmente. La formule de Black-Scholes donne la valeur de loption lorsque le nombre de
pas est infini.
Pour un call europen, la formule de Black-Scholes scrit :
C = SN (d 1 ) X e r f T N (d 2 )
80 Finance
i
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Chapitre
Figure 3.5
10,00
Valeur de l'option
Valeur dune
option en
fonction du
nombre de pas
utiliss dans le
modle
binomial.
12,00
8,00
6,00
4,00
2,00
1
4
7
10
13
16
19
22
25
28
31
34
37
40
43
46
49
52
55
58
61
64
67
70
73
76
79
82
85
88
91
94
97
10
0
0,00
Nombre de pas
o N (x) est la fonction de rpartition de la loi normale (une table donnant la fonction
de rpartition de la loi normale est donne en annexe) et :
S
log r T
e F X
d1 =
+ 0, 5 T
T
d2 = d1 T
Dans cette formule, N (d 1 ) est le delta de loption cest--dire :
la drive partielle de la valeur de loption par rapport au prix du sous-jacent
C
;
N (d 1 ) = =
S
le nombre dactions acheter pour crer un portefeuille de rplication.
Le terme N (d 2 ) est gal la probabilit risque neutre dexercer loption. Lapplication
de la formule ncessite cinq donnes :
S le prix de lactif sous-jacent ;
X le prix dexercice ;
t lchance ;
r le taux dintrt (continu) ;
la volatilit de lactif sous-jacent.
Notons que la formule peut scrire :
Valeur dun call C = Prix de lactif sous-jacent Delta Emprunt
= S Delta M
Cette formule gnrale est identique celle que nous avons trouve prcdemment
dans le cadre du modle binomial. La figure 3.6 illustre la relation entre la valeur du call
et le prix de lactif sous-jacent.
Valorisation doptions 81
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 82 #91
Figure 3.6
60,00
50,00
Valeur du call
Relation entre la
valeur dun call
et le prix de
lactif
sous-jacent
pour X = 100,
T = 1, r f = 5 %
et = 30 %.
40,00
30,00
20,00
Valeur intrinsque
Delta du call = 0,57
10,00
0,00
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
Prix de l'action
Nous pouvons remarquer que la relation entre la valeur du call et le prix de laction
est convexe : la pente de la relation (le delta de loption) augmente lorsque le prix de
laction augmente. La convexit de la relation est mesure par la variation du delta (plus
prcisment, la drive du delta par rapport au prix de laction). Elle est appele gamma
(). Formellement :
2C
=
=
S S 2
101 101 Il est important de remarquer que la valeur du call (lorsque le titre sous-jacent
ne paie pas de dividendes) est toujours suprieure la valeur intrinsque. Cela montre
quun call amricain ne sera jamais exerc avant lchance. La valeur dun put europen peut tre obtenue en utilisant la relation de parit put call :
P = C S + V A(X )
ou encore, en remplaant C par sa valeur :
P = S [N (d 1 ) 1] + X e r f T [1 N (d 2 )]
Le delta dun put est gal N (d 1 ) 1 et est donc ngatif. Rappelons que le delta mesure
la pente de la relation entre la valeur de loption et le prix de lactif sous-jacent. Un delta
ngatif signifie donc que la valeur du put diminue lorsque le cours de laction augmente.
La figure 3.7 illustre ce point.
Il est intressant de noter que la valeur dune option europenne peut tre infrieure
la valeur intrinsque. Cela se produit lorsque le cours de laction est largement infrieur
au prix dexercice. Dans ce cas, la probabilit dexercice de loption lchance est
leve. Mais, loption tant europenne, son dtenteur doit attendre avant de pouvoir
vendre laction. Il encourt donc un cot dopportunit puisquil ne recevra le produit
de la vente qu lchance. Il en rsulte que, contrairement au cas du call, la formule
82 Finance
i
i
i
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Chapitre
Figure 3.7
50,00
40,00
Valeur du put
Relation entre la
valeur dun put
et le prix de
lactif
sous-jacent
pour X = 100,
T = 1, r f = 5 %
et = 30 %.
60,00
30,00
20,00
10,00
Valeur intrinsque
0,00
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
de Black-Scholes ne peut pas tre utilise pour valuer un put amricain. En ralit, il
nexiste pas de formule pour cela. Mais le modle binomial peut tre utilis.
Lorsque la valeur de loption est donne (par exemple, lorsque loption est cote), une
volatilit implicite peut tre calcule. Celle-ci est obtenue en modifiant la volatilit dans
la formule de Black-Scholes de manire que la valeur calcule soit gale la valeur
observe. La figure 3.8 illustre ce point.
Valorisation doptions 83
i
i
i
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Figure 3.8
25,00
Relation entre la
valeur dun call
et la volatilit
du titre
sous-jacent.
Valeur du call
20,00
15,00
Prix observ
10,00
5,00
Volatilit implicite
0,00
0,00 % 5,00 % 10,00 % 15,00 % 20,00 % 25,00 % 30,00 % 35,00 % 40,00 % 45,00 % 50,00 %
Volatilit
Rsum
Les options ont des caractristiques bien spcifiques dues la libert dexercice
dont jouit son dtenteur. En pratique, ceci se traduit par les lments suivants :
Le dtenteur de loption a le choix de lexercer ou non et la personne qui la
vendue doit forcment suivre ce choix.
Lacheteur doit payer, la contrepartie, une prime correspondant la valeur
de loption.
Pour un modle binomial plusieurs priodes, la procdure dvaluation
pour une option est la suivante :
dterminer lvolution du cours du sous-jacent ;
dterminer la valeur du call lchance ;
remonter dans le temps en appliquant la formule binomiale chaque
nud.
84 Finance
i
i
i
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Chapitre
Rfrences bibliographiques
B LACK F. et S CHOLES M., The Pricing of Options and Corporate Liabilities , Journal of
Political Economy, 81 (maijuin 1973), pp. 637654.
C OX J.C., ROSS S.A. et RUBINSTEIN M., Option Pricing : A Simplified Approach , Journal of Financial Economics, 7 (septembre 1979), pp. 145166.
H ULL, Options, futures, et autres drivs, 6e d., Pearson Education France, 2007.
M ERTON R.C., Theory of Rational Option Pricing , Bell Journal of Economics and Management Science, 4 (printemps 1973), pp. 141183.
S HARPE W.F., Investments, Prentice Hall, 1978.
Commentaires
La thorie des options est devenue lune des pierres angulaires de la finance moderne.
Elle fournit la cl permettant danalyser les dcisions dinvestissement (les options relles) ainsi que les conditions de financement, comme nous le dcouvrirons dans le chapitre 6. Lapproche de base est due Black, Scholes et Merton (1973). Scholes et Merton ont reu le prix Nobel en 1997. Lintuition du modle binomial est attribue Bill
Sharpe (1978) qui devait enseigner le modle de Black et Scholes des tudiants de
MBA peu forms en mathmatiques. Il fut dvelopp par Cox et Rubinstein en 1979 qui
dmontrrent la relation entre lapproche binomiale et la formule de Black et Scholes.
Louvrage de Hull (2004) est la rfrence standard pour tudier de manire plus approfondie la problmatique de lvaluation des diffrents types doptions.
Valorisation doptions 85
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Problmes et exercices
Les exercices suivants abordent la valorisation des options de manire progressive. Le modle binomial est dabord prsent pour une seule priode avant dtre
appliqu plusieurs. Ensuite, les relations thoriques prsentes prcdemment
sont analyses sur la base du principe dabsence darbitrage. Enfin, cette section
sachve avec ltude du modle de Black-Scholes.
Exercice 1
nonc
quel prix, sur la base dun modle binomial avec pas dun an, tante Agathe peut-elle
acheter le call lchance ?
Daprs lnonc, nous savons que : S = 200, X = 190, r f = 4 %, u = 2 (le prix de laction
Dterminons tout dabord lvolution possible de la valeur de laction.
double) et d = D.
Solution
T=0
T=1
Su = 400
S = 200
Sd = 100
Le call est un droit dachat. Par consquent, dans un an, tante Agathe aura le droit
(mais non lobligation) dacheter laction pour 190 e. En cas de hausse du cours, tante
Agathe exercera son option. En effet, elle peut acheter laction 190 e et la revendre
immdiatement sa valeur de march (400 e). Dans ce cas, elle ralise un gain de
86 Finance
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Chapitre
400190 = 210 e. En revanche, en cas de baisse, tante Agathe nexercera pas son option
car, sinon, elle achterait 190 e une action valant seulement 100 e.
La formule gnrale pour dfinir la valeur dun call est C = Max(S X , 0). Celle-ci indique que le call est exerc uniquement si le cours du sous-jacent est suprieur au prix
dexercice.
Dans notre cas, la valeur du call lchance est de :
T=0
T=1
Cu = 210
C=?
Cd = 0
b
Cu Cd
210 0
=
= 0, 7
Su Sd
400 100
d Cu u Cd
0, 5 210 2 0
=
= 67, 31
(u d) (1 + r f )
(2 0, 5) 1, 04
La valeur de ce portefeuille est : M S = 67, 310, 7200 = 72, 69 e. Le montant emprunt ne couvre pas entirement le montant dbours pour lachat des actions do
un signe ngatif, ce dernier saccorde avec lide dachat dun call.
lchance, le portefeuille vaut : S T M (1 + r f ). Cette formulation sinterprte
comme la revente des actions leur cours du moment et le remboursement de lemprunt sans risque (avec payement des intrts). Par consquent :
Si le cours augmente, le portefeuille vaudra :
0, 7 400 67, 31 (1 + 4 %) = 210 e .
Si le cours diminue, le portefeuille vaudra :
Le portefeuille et le call ayant des cash flows identiques lchance, leur valeur aujourdhui doit tre la mme. Dans le cas contraire, il serait possible de raliser un arbitrage (un profit certain sans prendre de risque). Par consquent, la valeur du call est
de 72,69 e.
Il est galement possible dappliquer la formule de lactualisation dans un monde neutre
au risque. Pour ce faire, il faut tout dabord calculer les probabilits adquates, les probabilits neutres au risque, et non utiliser les probabilits relles.
Exercices
0, 7 100 67, 31 (1 + 4 %) = 0 e .
Valorisation doptions 87
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lps 2008/7/15 12:22 page 88 #97
1+rf d
u d
1 + 4 % 0, 5
= 36 % et p d = 1 p u = 1 36 % = 64 %
2 0, 5
Exercice 2
nonc
p C u + (1 p) C d 36 % 210 + 64 % 0
=
= 72, 69 e
(1 + r f )
1, 04
Sur la base dun modle binomial avec pas dun an, quel serait le prix du put ?
Nous pouvons nouveau utiliser larbre binomial de lexercice prcdent. Le put est
un droit de vente. Par consquent, dans un an, tante Agathe aura le droit (mais non
lobligation) de vendre laction pour 190 e. En cas de baisse du cours, tante Agathe
exercera son option. En effet, elle peut acheter laction sa valeur de march (100 e) et
la revendre immdiatement 190 e. Dans ce cas, elle ralise un gain de 190100 = 90 e.
En revanche, en cas de hausse, tante Agathe nexercera pas son option car, sinon, elle
revendrait 190 e une action en valant 400 e.
Solution
La formule gnrale pour dfinir la valeur dun put est P = Max(X S, 0). Celle-ci indique que le put est exerc uniquement si le cours du sous-jacent est infrieur au prix
dexercice.
T=0
T=1
S u = 400
Pu = 0
S = 200
P=?
S d = 100
Pd = 90
88 Finance
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Chapitre
Il est possible de rpliquer le put par actions du titre sous-jacent et B de titre sans
risque. Nous savons que :
=
et que
B=
Pu Pd
0 90
=
= 0, 3
Su Sd
400 100
d Pu u Pd
0, 5 0 2 90
=
= 115, 38
(u d) (1 + r f ) (2 0, 5) 1, 04
Le signe ngatif de indique quil faut vendre dcouvert les actions FLOP. De plus, le
signe ngatif de B implique que largent est plac dans un titre sans risque. La valeur
de ce portefeuille est : B xS = 115, 38 (0, 3) 200 = 55, 38 e. lchance, le
portefeuille vaut : S T B x(1 + r f ). Par consquent :
Si le cours augmente, le portefeuille vaudra : 0, 3400(115, 38)(1+4 %) = 0 e.
Si le cours diminue, le portefeuille vaudra : 0, 3 100 (115, 38) (1 + 4 %) = 90 e.
Sous la condition dabsence darbitrage, la valeur du put est donc de 55,38 e.
b
p u P u + p d P d 36 % 0 + 64 % 90
=
= 55, 38 e
(1 + r f )
1, 04
Une dernire mthode plus rapide consiste utiliser la parit put call. En effet, nous
connaissons le prix du call qui possde les mmes caractristiques que le put valoriser
(exercice 3.1). Nous avons :
C 0 + V A 0 (X ) = S 0 + P 0 .
Ce qui nous donne :
P 0 = C 0 + V A 0 (X ) S 0 = 72, 69 + 190/(1 + 4 %) 200 = 55, 38 e .
Exercice 3
Le banquier doncle Sraphin voudrait lui vendre un call europen sur laction FLOP.
Lchance est dun an avec un prix dexercice gal son prix actuel (1 000 e). Lanne
prochaine, le cours de laction peut soit augmenter de 25 %, soit diminuer de 20 %. Le
taux (linaire) sans risque est de 5 %.
a
Exercices
nonc
Valorisation doptions 89
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 90 #99
Solution
a
Nous pouvons valoriser ce call en utilisant un arbre binomial avec un pas dun an. Nous
avons les donnes suivantes : S = 1 000, X = 1 000, r f = 5 %, u = 1, 25 et d = 0, 8.
T=0
T=1
Suu = 72000
Su = 6000
S = 5000
Cuu = 2700
Cu = ?
C=?
Sud = 5000
Sd = 4166,61
Cud =
500
Cd = ?
Sdd = 3472,22
Cdd =
1 + 5 % 0, 8
= 55, 56 % et p d = 1 55, 56 % = 44, 44 %
1, 25 0, 8
Le prix propos par le banquier (125 e) tant infrieur la valeur de loption (132,28 e),
oncle Sraphin a intrt acheter le call. Il peut mme raliser un arbitrage ! Pour cela,
il doit acheter le call au banquier (au prix de 125 e) et en compenser les cash flows
futurs.
Dans un premier temps, rpliquons les cash flows lis au call en empruntant un montant M et en linvestissant dans actions du titre sous-jacent. Nous savons que :
=
250 0
0, 8 250 1, 25 0
= 0, 5556 et que M =
= 423, 28
1250 800
(1, 25 0, 8) 1, 05
Pour raliser larbitrage, il faut faire les oprations inverses de la rplication. Le tableau 3.3, prsente les cash flows doncle Sraphin aux diffrentes priodes et pour les
diffrentes ralisations de prix du sous-jacent.
En faisant cette opration, oncle Sraphin ralise un profit immdiat de 7,28 e sans
prendre de risque puisque les cash flows futurs lis au call achet sont exactement compenss par linverse de la rplication.
90 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 91 #100
Chapitre
Tableau 3.3
T =0
Arbitrage
et cash flows
aux diffrentes
priodes
Exercice 4
nonc
T =1
ST > X
ST < X
Inverse de la rplication
Prt (puis remboursement)
423, 28
+444, 44
+444, 44
de M
(= 423, 28 1, 05)
Vente (puis rachat) de
+555, 6
694, 44
444, 44
actions
(= 0, 55561 000) (= 0, 5556 1 250) (= 0, 5556 800)
Cash flow de cette
+132, 28
250
0
opration (1)
Achat du call au banquier
125
+250
0
(puis cash flows lis) (2)
Total (1) + (2)
+7, 28
0
0
Que vaut un call europen chance de deux ans, de prix dexercice 4 500 e, sur cette
action ? Employez un modle binomial avec pas dun an.
Solution
T=0
T=1
Suu = 7200
Su = 6000
Cu = ?
C=?
Sud = 5000
Sd = 4166,61
Cud =
500
Cd = ?
Sdd = 3472,22
Cdd =
Exercices
S = 5000
Cuu = 2700
Valorisation doptions 91
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 92 #101
En travaillant reculons , nous trouvons les valeurs intermdiaires et la valeur actuelle du call : C u = 1 794, 39 e, C d = 301, 61 e et C = 1 182, 37 e.
b
Pour rpliquer cette option, il faut procder de mme. Commenons par C u qui reprsente la valeur en T = 1 (cas o S = 6 000 e) dun call une priode. Nous savons que :
=
et que
M=
2 700 500
Cu Cd
=1
=
Su Sd
7 200 5 000
d Cu u Cd
0, 833 2700 1,2 500
=
= 4 205, 61 e
(u d) (1 + r f )
(1, 2 0, 833) 1, 07
Cu Cd
500 0
=
= 0, 327
Su Sd
5 000 3 472, 22
0, 833 500 1, 2 0
d Cu u Cd
=
= 1 062, 02 e
(u d) (1 + r f )
(1, 2 0, 833) 1, 07
d Cu u Cd
0, 833 1794, 4 1,2 301,6
=
= 2 888, 85 e
(u d) (1 + r f )
(1, 2 0, 833) 1, 07
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 93 #102
Chapitre
Exercice 5
Solution
Oncle Sraphin semble perplexe. Il a lu dans son quotidien financier que laction FLOP
vaut 56 e et quun call europen six mois sur cette action, de prix dexercice gal
40 e, vaut 14 e. Oncle Sraphin se doute quil est possible de gagner de largent puisque
la relation dfinissant les bornes dun call nest pas vrifie.
a
Exercices
nonc
Valorisation doptions 93
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 94 #103
il est toujours intressant dacheter laction et de vendre le call. Ainsi, on gagne la diffrence et les exigences de la vente du call seront couvertes par laction dtenue (arbitrage). La premire partie de lingalit se comprend comme suit : dune part, le call ne
peut avoir une valeur ngative (au pire des cas, il nest pas exerc et vaut donc zro) et
dautre part, il ne peut coter moins que (S X ), sinon il y aurait possibilit darbitrage.
Cest ce que nous allons montrer maintenant puisque Max(0, S X ) = 16 e et C = 14 e.
a
Larbitrage se construit comme suit : achat de llment sous-valu (ou vente de llment survalu) et compensation des cash flows qui dcoulent de lopration. Dans
notre cas, puisque C est plus petit que sa borne infrieure, il faut acheter le call. La compensation des cash flows se fait par la vente dune action et le placement au taux sans
risque dun montant correspondant la valeur actuelle du prix dexercice ( lchance,
le remboursement de lemprunt sera gal au prix dexercice). Le tableau 3.4, rsume les
oprations.
Tableau 3.4
T =0
Arbitrage.
volution des
cash flows
Compensation
Placement (puis remboursement)
Vente dcouvert (puis rachat) dune
action
Cash flow de cette opration (2)
Total (1) + (2)
14
(C )
V A(40)
(V A[X ] < X )
+56
(+S)
56 V A(40)
(> S K )
56 V A(40) 14
(> 0)
T = six mois
ST > X
ST < X
ST X
0
Exercer
Ne pas
exercer
+X
+X
S T
S T
X ST
X ST
>0
En effet, le total SV A(K )C est toujours suprieur SK C . De plus, dans cet exercice SK C est
suprieur 0. Par consquent, par cette opration, oncle Sraphin reoit un profit certain aujourdhui
et recevra dans le futur soit un profit, soit rien. Cest sans risque. Il sagit donc bien dun arbitrage.
Dans ce cas, le prix du call tant plus lev que sa limite suprieure, il faut le vendre. La
compensation se fait par lachat dune action. Le tableau 3.5 rsume les oprations.
Dans ce cas, oncle Sraphin reoit un profit certain aujourdhui et recevra, dans le futur,
un profit dont le montant nest pas encore dtermin mais de toute faon positif. Cest
une opration sans risque. Il sagit donc bien dun arbitrage.
94 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 95 #104
Chapitre
Tableau 3.5
Arbitrage.
volution des
cash flows
T =0
Vente du call (puis cash flows lis)
(1)
Compensation
Achat (puis vente) dune action
56
(S)
58 56 = 2
(C S > 0)
Exercice 6
nonc
+58
(+C )
T = six mois
ST > X
ST < X
(S T X )
Le call nest pas
Le call est
exerc
exerc
+S T
+S T
X
(> 0)
ST
(> 0)
Solution
Type
Mois
Prix
dexercice
Call
Call
Put
Put
Put
Put
Put
JUN
JUN
JUN
JUN
JUN
JUI
SEP
2 760
2 880
2 680
2 760
2 800
2 680
2 800
Cours du
jour de
loption
42
6
31,28
59
80
47
125
Deux possibilits soffrent tante Agathe : regarder les bornes des options ou utiliser la
parit put call. Dune part, il est assez ais de voir que les bornes des options sont respectes. Dautre part, il faut se souvenir que la parit put call ne vaut que pour des options europennes de mmes sous-jacent, prix dexercice et chance. Par consquent,
les puts chant en juillet (JUI) et septembre (SEP) ne seront pas utiliss puisquil ny
aura pas de calls de mme chance. De plus, pour les options restantes, il nexiste
quune seule paire put call de mme prix dexercice (X = 2 760 e). Voyons si la parit
est respecte.
Nous avons : V A(X ) = X er t = 2 760 e(37/365)6% = 2 743, 26 e. Ds lors, P + S =
59 + 2 792, 86 = 2 851, 86 e et C + V A(K ) = 42 + 2 743, 26 = 2 785, 26 e. Lgalit nest pas
Exercices
Tableau 3.6
Valorisation doptions 95
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 96 #105
T = mai
T = juin
S T > 2 760
S T < 2 760
+59
0
(2760S T )
+2 792, 86
S T
S T
2 743, 26
+2 760
+2 760
42
S T 2 760
0
66,60
0
0
Exercice 7
nonc
Solution
La figure 3.9 donne lvolution, dans le cas dune option europenne, de la valeur sousjacent et de la valeur finale de loption.
Celui-ci se construit en dterminant tout dabord larbre des cours futurs du sous-jacent.
Le cours initial (S) est fix 100 e, les facteurs de croissance sont u = 1, 1 et d = 0, 909.
Ensuite, la valeur du put lchance est calcule par : Max(0, X S) o X est fix
100 e. Puis les probabilits neutres au risque sont calcules (notons que le taux sans
risque est continu).
e r t 0, 909
= 50, 24 %
pu =
1, 1 0, 909
Enfin, la valeur du put est dtermine reculons chaque nud (cf. exercice 3.4).
titre dexemple :
P d d = p u P ud d + p d P d d d e r t
= (50, 24 % 9, 09 + 49, 76 % 24, 87) e 0,005 = 16, 86 e
96 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 97 #106
Chapitre
Figure 3.9
T=0
T=1
T=2
T=3
Suuu = 133,1
Puuu =
Suu = 121
Puu =
Su = 110
Pu = 2,22
S = 100
P=
Suud = 110
Puud = 0
Sud = 100
6,35
Pud =
4,50
Sd = 90,91
Sudd = 90,91
Pd = 10,60
Pudd =
9,09
Sdd = 82,64
Pdd = 16,86
Sddd = 75,13
Pddd = 24,87
La valeur du put europen est donc de 6,35 e.
Dans le cas du put amricain, il est possible dexercer avant lchance. Cette dcision
est prise si lexercice immdiat (X S) rapporte plus que la valeur du put ce momentl. Notons la valeur du put P xx sil nest pas exerc et P xx une fois que le choix dexercer
ou non a t ralis. Pour valoriser le put amricain, il faut partir de la dernire priode
qui reste inchange (le fait de pouvoir exercer de manire prcoce naltre en rien les
rsultats finaux).
Ensuite, la priode prcdente (T = 2) est analyse. chaque nud de larbre binomial,
il faut choisir entre conserver loption (dont la valeur est dtermine comme pour une
option europenne) et exercer loption (qui rapporte X S). Dans les deux premiers cas
(S = 121 et S = 100), exercer nest pas intressant car le prix du sous-jacent nest pas
infrieur au prix dexercice. En revanche, dans le troisime cas (S = 82, 64), lexercice
immdiat rapporte X S d d = 10082, 64 = 17, 36 e alors que loption vaut 16,86 e. Il est
donc plus intressant dexercer loption. Larbre sen trouve modifi pour les priodes 1
et 0. En effet, dans ce cas :
P d = p u P ud + p d P d d e r t
= (50, 24 % 4, 5 + 49, 76 % 17, 36) e 0,005
Le mme exercice est ralis pour chaque nud de larbre correspondant la priode 1.
Dans aucun cas, un exercice prcoce de loption nest intressant. La valeur du put amricain se calcule donc par :
P = p u P u + p d P d e r t
= (50, 24 % 22, 2 + 49, 76 % 10,84) e 0,005 = 6, 48 e
Exercices
= 10, 84 e
Valorisation doptions 97
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 98 #107
Larbre binomial est reprsent dans la figure 3.10 . Les cases claires indiquent quil y a
exercice de loption.
La valeur du put amricain (6,48 e) est suprieure celle du put europen (6,35 e).
Cela sexplique par le fait quil offre plus de droits : il peut tre exerc tout moment.
Ce supplment de droits a bien videmment une valeur (6, 48 6, 35 = 0, 13 e).
Figure 3.10
T=0
Arbre binomial
du put
amricain.
Les cases
claires
indiquent quil y
a exercice de
loption.
(*) indique que
la valeur du put
doit tre
recalcule.
T=1
T=2
T=3
Suuu = 133,1
*Puuu = 0
X-S = -33,1
Puuu = 0
Suu = 121
*Puu = 0
X-S = -21
Puu = 0
Su = 110
Suud = 110
*Pu = 2,22
*Puud = 0
X-S = -10
X-S = -10
Pu = 2,22
Puud = 0
S = 100
Sud = 100
*P = 5,42(*)
X-S = 0
*Pud = 4,5
X-S = 0
P = 6,48
Pud = 4,5
Sd = 90,91
*Pd = 10,84(*)
Sudd = 90,91
*Pudd = 9,09
X-S = 9,09
X-S = 9,09
Pd = 10,84
Pudd = 9,09
Sdd = 82,64
*Pdd = 16,86
X-S = 17,36
Pdd = 17,36
Sddd = 75,13
*Pddd = 24,87
X-S = 24,87
Pddd = 24,87
98 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 99 #108
Chapitre
Exercice 8
nonc
Solution
Figure 3.11
T=0
T=1
T=2
T=3
Suuu = 133,1
Cuuu = 33,1
Suu = 121
Cuu = 21,50
Su = 110
Cu = 13,22
S = 100
Suud = 110
Cuud = 10
Sud = 100
C = 7,85
Cud= 5,00
Sd = 90,91
Sudd = 90,91
Cd = 2,50
Cudd = 0
Sdd = 82,64
Cdd = 0
Sddd = 75,13
Cddd = 0
Exercices
La valeur du call amricain est de 7,85 e. La dcision dexercer avant lchance est
prise si lexercice immdiat (S X ) rapporte plus que la valeur du call ce moment-l.
Notons la valeur du call C xx sil nest pas exerc et C xx une fois que le choix dexercer ou non a t ralis. Pour les calculs, il faut partir de la dernire priode qui reste
inchange.
Valorisation doptions 99
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 100 #109
Figure 3.12
T=0
T=1
T=2
T=3
Suuu = 133,1
*Cuuu = 33,1
S-X = 33,1
Cuuu =33,1
Suu = 121
*Cuu = 21,50
S-X = 21
Cuu = 21,50
Su = 110
Suud = 110
*Cu = 13,22
*Cuud = 10
S-X = 10
S-X = 10
Cu = 13,22
Cuud = 10
S = 100
Sud = 100
*C = 7,85
S-X = 0
*Cud= 5,00
S-X = 0
C = 7,85
Cud = 5,00
Sd = 90,91
*Cd = 2,50
Sudd = 90,91
*Cudd = 0
S-X = - 9,09
S-X = -9,09
Cd = 2,50
Cudd = 0
Sdd = 82,64
*Cdd = 0
S-X = -17,36
Cdd = 0
Sddd = 75,13
*Cddd = 0
S-X = -24,87
C ddd = 0
100 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 101 #110
Chapitre
Exercice 9
nonc
Sachant que laction FLOP ne verse pas de dividendes et que chaque mois elle peut soit
augmenter de 25 %, soit baisser de 20 %, que devrait choisir le patron entre le bonus et
le montant fixe ? Le taux dintrt mensuel en capitalisation continue est de 0,4 %.
Solution
1. Une limite infrieure 0.
2. Une limite suprieure 100 000 e.
3. Entre les deux, il suit lvolution du cours ( un facteur 10 000 prs).
Figure 3.13
120 000
Montant du bonus
100 000
80 000
60 000
40 000
20 000
0
115
117
119
121
123
125
127
129
131
133
135
La premire partie du graphique (figure 3.13 , S < 130) a lallure dun call de prix dexercice gal 120 e. Dans la seconde partie du graphique (S > 130), le bonus est constant.
Il faut par consquent trouver un produit financier qui annule leffet du premier call.
Cest le cas dun call vendu avec un prix dexercice de 130 e. Le graphique suivant (figure 3.14 ) prsente les deux options spares : achat dun call avec X = 120 et vente
dun call avec X = 130.
Leur combinaison donne bien la courbe du bonus ( un facteur 10 000 prs). Par consquent, la structure de cash flow du bonus peut tre rplique en achetant 10 000 calls
de prix dexercice 120 et en vendant 10 000 calls de prix dexercice 130. Nous pouvons
vrifier cela dans le tableau 3.8, montrant les cash flows en fin danne.
Exercices
Cours du sous-jacent
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 102 #111
Figure 3.14
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
115
117
119
121
123
125
127
129
131
133
135
137
139
Cours du sous-jacent
Achat Call, X = 120
Vente Call, X = 130
Tableau 3.8
Cash flows en
fin danne
Cours de FLOP
Bonus
Achat de 10 000 calls avec X = 120
Vente de 10 000 calls avec X = 130
Total du montage
S > 130
100 000
10 000 (S 120)
10 000 (S 130)
100 000
= 10 000 (130 120)
Il y a deux possibilits pour valoriser le bonus en utilisant un arbre binomial : soit directement, soit en calculant la valeur des deux options et en dduisant celle de leur
combinaison. En effet, puisque le bonus procure des cash flows identiques la combinaison des deux calls, sa valeur doit tre gale la valeur du portefeuille doptions.
Soit C 120 le call prix dexercice 120 et C 130 le call prix dexercice 130 et Bon la valeur
du bonus. Larbre binomial se construit sur la base de lvolution possible du prix du
sous-jacent. Nous en dduisons les probabilits neutres au risque :
pu =
e r t d e 0,004 0, 8
=
= 45, 33 %
u d
1, 25 0, 8
102 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 103 #112
Chapitre
Figure 3.15
T=0
T=1
T=2
Suu = 187,5
C120,uu = 67,5
C130,uu = 57,5
Bon = 10
Su = 150
C120,u = 30,48
C130uu = 25,96
Bon = 4,56
S = 120
Sud = 120
C120 = 13,76
C120,ud = 0
C130 = 11,72
Bon = 2,04
C130,ud = 0
Bon = 0
Sd = 96
C120,d = 0
C130,d = 0
Bon = 0
Sdd = 76,8
C120,dd = 0
C130,dd = 0
Bon = 0
Formule de Black-Scholes
Exercice 10 Valoriser des options sur la base de la formule
de Black Scholes
Install dans le train, vous devez dterminer pour votre client la valeur dune option
europenne sur laction AluFrance. Les caractristiques de loption sont :
prix du sous-jacent : 100 ;
prix dexercice : 100 ;
chance : un an ;
taux dintrt : 5 % (capitalisation continue) ;
volatilit : 40 %.
En fait, vous ne vous souvenez pas du type doption valuer mais vous pouvez utiliser
une feuille Excel qui vous donnera les valeurs dun call et dun put. Vous avez entr les
donnes dans votre ordinateur mais, sans imprimante, vous avez crit manuellement
les rsultats sans avoir le temps de tout noter avant que la batterie de votre portable ne
se soit puise... Vous avez pu mettre sur papier les lments suivants :
delta du call = 0, 627 ;
probabilit dexercice du call (dans un monde neutre au risque) = 0, 47.
Exercices
nonc
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 104 #113
Que vaut le call ? Que vaut le put ? De plus, vous ralisez que le cours de laction AluFrance repris dans lnonc est celui de la clture de la veille. Votre client souhaitera
sans doute connatre la valeur des options sur la base du cours du jour qui pourrait
se situer entre 97 et 103. Vous voulez tre prt rpondre ses questions.
Solution
Faute dordinateur, nous supposerons que vous avez une calculatrice (il faut toujours
avoir une solution de sauvegarde). La valeur de loption call est obtenue en appliquant
directement la formule :
C = SN (d 1 ) PV (K )N (d 2 ).
La valeur du call est donc :
C = 100 0, 627 (100e 0,05) 0, 47 = 17, 99 e
Pour trouver la valeur du put, utilisons la relation de parit put call :
P = C S + PV (K )
= 17, 99 100 + 95,12 = 13, 11 e
Ces prix correspondent un cours de laction de 100. Comme le delta de loption est
gal la drive premire du cours par rapport au prix du sous-jacent, nous pouvons
calculer une valeur approximative du call sur la base du cours du jour en ajustant les
prix trouvs prcdemment :
C = Delta S = 0, 627 (S jour 100)
Ainsi, pour les valeurs extrmes envisages, on aurait :
S jour = 97
104 Finance
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Chapitre
Arriv Paris, vous apprenez que le cours de laction AluFrance a brusquement grimp
ce matin suite lannonce dun rsultat annuel largement suprieur aux prvisions
faites par les analystes financiers. Elle cote actuellement 120 e. Vous ralisez alors que
lapproximation linaire que vous aviez envisage dans le train manque de prcision.
Vous ne vous souvenez pas prcisment du sens de lerreur.
Vous dcidez de profiter de la demi-heure de transport pour aller votre rendez-vous
pour recalculer la valeur des options. Vous avez, heureusement, dans votre serviette
une table donnant les valeurs de la fonction de rpartition de la loi normale.
Que valent maintenant les options ?
Solution
tape 1 : calculons d 1 et d 2
S = 120.
PV (K ) = 95, 12 (voir Ex. 3.10).
t = 0, 40.
d 1 = ln(120/95, 12)/(0, 40) + 0, 50 0, 40 = 0, 7808.
d 2 = 0, 7808 0, 40 = 0, 3808.
tape 2 : trouvons N (d 1 ) et N (d 2 )
N (0, 7808) = 0, 7823.
et N (0, 3808) = 0, 6480.
tape 3 : calculons C et P
C = 120 0, 7823 95, 12 0, 6480 = 32, 24 e .
P = 32, 24 120 + 95, 12 = 7, 36 e.
Quaurait donn lapproximation fonde sur le delta ?
S jour = 120 C = 17, 99 + 0, 627(120 100) = 30, 53 e.
S jour = 120 P = 13, 11 + (0, 373)(120 100) = 5, 65 e.
Exercices
Les approximations des valeurs des options fondes sur les deltas sous-estiment ces valeurs. Cela est d la convexit de la relation entre la valeur de loption et celle du cours.
Lapproximation fonde sur le delta est linaire, sous-estime la hausse et surestime la
baisse de la valeur de loption.
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Chapitre
valuation
dentreprises
non endettes
1.
2.
3.
4.
108
.
.
111
113
114
Problmes et exercices
Dividend Discount Model et
modle de Gordon-Shapiro
Lien entre free cash flow
et dividendes : le tableau
de financement . . . .
Free cash flow model . . . .
Valeur actuelle des opportunits
de croissance . . . . .
119
128
132
136
Le point de dpart de ces modles est la dtermination de la valeur dune action. Nous
dveloppons, dans la premire section, le Dividend Discount Model (DDM) qui montre
que la valeur dune action est gale la valeur actuelle des dividendes futurs que peut
attendre lactionnaire.
La provenance des fonds ncessaires pour le paiement des dividendes est dveloppe
dans la deuxime section. Nous y prsentons le tableau de financement qui tablit la
relation entre les diffrents cash flows dune entreprise au cours dune priode : oprationnels, dinvestissement et de financement. Leur somme doit toujours tre gale la
variation des montants dont dispose la socit (le disponible).
Nous appuyant sur le tableau de financement, nous montrons dans la troisime section
que la valeur de lentreprise, cest--dire la valeur de lensemble des actions, nest pas
dtermine par les dividendes verss mais est gale la valeur actuelle des free cash
flows.
107
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DPA 1 + P 1 P 0
P0
DPA 1 DPA 2 + P 2
+
1+r
(1 + r )2
DPA
t
t
(1
+
r
)
t =1
Il est difficile de prvoir les dividendes futurs sur une longue priode. Lvolution des
actions peut tre value grce lutilisation dhypothses simplificatrices. Nous commencerons par prsenter les formules permettant de calculer plus aisment les valeurs
actuelles dans quelques cas particuliers.
108 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 109 #118
Chapitre
C
r
C1
r g
o V A = C
1v
r
et le facteur dannuit = v 1 + v 2 + + v n .
Facteur dannuit
4. Valeur actuelle dune annuit croissante, cest--dire une suite finie de cash flows
croissants au taux g : C 1 ,C 2 = C 1 (1 + g ), . . .,C t = C 1 (1 + g )t 1 :
1+g t
C
1
VA=
r g
1+r
1
DPA 1
2
DPA 1
...
...
T
DPA 1
T +1
DPA 1
...
...
DPA 1
r
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Priode
Dividende
1
2
DPA 1 DPA 1 (1 +
g)
P0 =
...
...
T
DPA 1 (1 +
g )T
T +1
DPA 1 (1 +
g )T +1
...
...
DPA 1
r g
P0 =
1
2
DPA 1 DPA 2
...
...
T
DPA T
DPA 1
DPA T 1
DPA 2
++
+
1+r
(1 + r )2
(1 + r )T 1
T +1
DPA T (1 +
g)
...
...
DPA T
r g
+
(1 + r )T 1
B PA 1
r
110 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 111 #120
Chapitre
Ce prix est galement celui dune entreprise qui produirait un bnfice par action attendu constant et qui distribuerait la totalit de son bnfice (d = 1). Ds lors, le rinvestissement dune partie des bnfices ne conduit un accroissement de la valeur
des actions qu la condition que la rentabilit des investissements nouveaux soit suprieure celle exige par les actionnaires ce qui implique que lentreprise a un avantage
concurrentiel :
B PA 1
d B PA 1
>
RN I > r
r (1 d)R N I
r
taux de distribution d donn, lhypothse dun taux de croissance g constant suppose
que lentreprise soit mme de prserver son avantage concurrentiel anne aprs anne jusqu linfini. Cela est tout fait irraliste. La thorie conomique nous enseigne
que, dans un march concurrentiel lquilibre, le profit est nul. Transpos notre cas,
ce rsultat signifie que dans un tel march, la rentabilit des investissements nouveaux
est gale celle du march (R N I = r ).
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lps 2008/7/15 12:22 page 112 #121
Complment
Comment passer dun rsultat comptable un cash flow ?
Il est important de se souvenir que le bnfice dune entreprise rsulte de rgles comptables. Or, la
comptabilit nenregistre pas uniquement les encaissements et les dcaissements pour aboutir au bnfice. Pour connatre le cash flow correspondant un rsultat comptable, il faut procder des redressements, qui sont essentiellement de deux ordres :
1. Rajouter au bnfice les charges comptables non dcaisses, cest--dire des dotations aux amortissements (et, plus gnralement les variations de provisions).
2. Soustraire du bnfice la variation du besoin en fonds de roulement. Celui-ci est dfini comme la
somme des stocks (S ) et des crances court terme dexploitation (CC Texp ), dont sont dduites
les dettes court terme dexploitation (DC Texp ) : BF R = S +CC Texp DC Texp .
Pour comprendre la logique qui sous-tend la dduction de la variation du besoin en fonds de roulement,
considrons une vente ralise par lentreprise au cours de la priode. Cette vente est reprise dans
le chiffre daffaires et affecte le bnfice. Mais si la facture nest pas paye en fin de priode, aucun
encaissement nest ralis. Cela conduit un accroissement des comptes clients et donc des crances
court terme dexploitation. En soustrayant du bnfice la variation de ce poste, on aboutit une
mesure plus prcise du montant des encaissements. Un raisonnement similaire peut tre men pour un
achat non pay en fin de priode. Cela diminue le bnfice et conduit un accroissement des dettes
court terme dexploitation, quil faut rajouter au bnfice.
Quant la variation du stock, elle intervient dans la dtermination du prix de revient des ventes (en
dduction des achats) mais ne correspond aucun cash flow. Elle doit tre dduite du bnfice.
Dans ces conditions : C Fexp = BE N + D AM S CC Texp + DC Texp = BE N + D AM BF R .
Le cash flow dinvestissement est gal la variation (change de signe) des actifs immobiliss bruts de lentreprise : C F i nv = I M B .
Le cash flow de financement dune entreprise non endette est la diffrence entre les
capitaux obtenus par augmentation de capital (K ) et le montant des dividendes verss
aux actionnaires : C F f i n = K D I V .
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lps 2008/7/15 12:22 page 113 #122
Chapitre
[n 0 DPA 1 + n 0 P 1 ]
(1 + r )
Ici, n 0 reprsente le nombre dactions mises en t = 0. Or, les dividendes dune anne
ne sont pays quaux actionnaires de lanne prcdente : D I V1 = n 0 DPA 1 . Dautre
part, la valeur de lentreprise en t = 1, (V1 = n 1 P 1 ), peut tre dcompose ainsi :
la valeur des actions anciennes (n 0 P 1 ) ;
la valeur des actions nouvellement mises (n 1 n 0 ) P 1 , cest--dire le produit
dune ventuelle augmentation de capital.
K 1 = (n 1 n 0 ) P 1
Donc :
V0 =
D I V1 K 1 + V1
1+r
(1 + r )t
Les free cash flows sont dtermins par les activits dexploitation de lentreprise et par
sa politique dinvestissement mais nullement par sa politique de dividende. Nous aboutissons donc la conclusion que la valeur de lentreprise est indpendante de la politique de dividende. Ce rsultat, dmontr pour la premire fois par Modigliani et Miller en 1961, indique que la valeur dune entreprise est fondamentalement dtermine
par ses activits dexploitation et dinvestissement. Le financement na pas dinfluence
comme cela est dmontr par la relation, issue du tableau de financement, entre les
free cash flows, les dividendes et les augmentations de capital : D I Vt K t = F C F t .
Cette galit doit toujours tre vrifie puisquelle dcoule de celle entre actif et passif. En consquence, free cash flow donn, toute variation du dividende dune anne
doit saccompagner dune modification de mme niveau des augmentations de capital.
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lps 2008/7/15 12:22 page 114 #123
Cette affirmation est toujours vraie seulement si les augmentations de capital sont la
seule source de financement externe possible pour lentreprise, parce quelle ne veut
pas ou ne peut pas sendetter.
Une augmentation de capital aboutit ncessairement un accroissement du nombre
dactionnaires auxquels une partie des dividendes futurs reviendra. Ds lors, pour les
actionnaires actuels, la baisse de dividendes rsultant de ce changement doit tre compense.
Pour illustrer cela, supposons que lentreprise ralise une seule augmentation de capital dun montant K 1 lanne 1. Soient n 0 le nombre initial dactions et n 1 le nombre
dactions mises lanne 1. la fin de lanne 1, la valeur V1 de lentreprise est gale
la valeur actuelle des free cash flows quelle produit partir de lanne 2. Si aucune
augmentation de capital nest prvue ultrieurement, cette valeur est galement gale
la valeur actuelle des dividendes.
La valeur de lentreprise V1 peut tre dcompose en :
valeur des actions nouvellement mises K 1 ;
valeur des actions anciennes (les actions en circulation lanne prcdente) = V1
K 1 .
Le nombre dactions anciennes (n 0 ) est connu. En consquence, le prix par action en
t = 1 peut tre calcul en divisant la valeur des actions anciennes par leur nombre :
V1 K 1
. Notons que si un dividende est pay en t = 1, le prix P 1 est un prix ex
P1 =
n0
dividende , cest--dire le montant payer pour avoir droit aux dividendes verss
partir de lanne 2.
Connaissant le prix par action, le nombre dactions nouvelles mises en t = 1 peut tre
K 1
calcul : n 1 =
. Le nombre total dactions la fin de lanne 1 est n 1 = n 0 + n 1 et
P1
les dividendes par action verss sont : DPA t = D I Vt /n t 1 .
Dans notre exemple, le nombre dactions reste constant partir de lanne 1. On peut
vrifier que la valeur V0 des actions est gale la valeur actuelle des dividendes verss
n 0 DPA t
aux actionnaires initiaux : V0 = t
(1 + r )t
114 Finance
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Chapitre
B E N1 d B E N1 B E N1 (1 d) (R N I r )
=
+
r g
r
r (r g )
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constant jusqu linfini, pour un taux de distribution d fix, signifie que lon fait implicitement lhypothse que lentreprise a la capacit de conserver perptuit son avantage concurrentiel. Cela est contraire ce que lon observe. Au fil du temps, lavantage
concurrentiel des entreprises srode et la rentabilit des nouveaux investissements
R N I tend progressivement vers le cot du capital r .
Lorsque R N I = r , lavantage concurrentiel dune entreprise disparat et sa valeur est
celle dune entreprise sans croissance, quel que soit son taux de distribution. Si, par
exemple, lavantage concurrentiel disparat aprs T annes, la valeur des opportunits
de croissance devient :
B E N1 (1 d) (R N I r )
(1 + g )T
V AOC =
1
r (r g )
(1 + r )T
Complment
La valeur des opportunits de croissance dans le modle de Gordon-Shapiro
Dans le modle de Gordon-Shapiro, le montant des investissements est gal au bnfice non distribu.
Ainsi, la premire anne, le montant des investissements I NV1 est gal : I NV1 = BE N1 (1d). Les
cash flows annuels produits par linvestissement sont obtenus en multipliant le montant de celui-ci par la
rentabilit des nouveaux investissements. Il sagit de perptuit. La valeur actuelle de linvestissement
ralis la premire anne scrit :
V AN1 = BE N1 (1 d) +
BE N1 (1 d) (RN I r )
BE N1 (1 d) RN I
=
r
r
Comme les investissements sont proportionnels aux bnfices, le taux de croissance de la VAN des
investissements nouveaux est gal g . La valeur actuelle des valeurs actuelles nettes lorsque la croissance est infinie est, par consquent :
V AOC =
V AN1 BE N1 (1 d) (RN I r )
=
r g
r (r g )
Rappelons que, dans ce chapitre, lhypothse est que les socits ne sont jamais endettes, donc que la valeur de lentreprise est la mme que celle de ses actions. De mme,
la rentabilit attendue des actifs est identique celle des actions et correspond au taux
dactualisation.
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lps 2008/7/15 12:22 page 117 #126
Chapitre
Ce chiffre est trs largement utilis en pratique pour apprcier le niveau du cours car il
donne une mesure du prix de march par unit montaire de bnfice attendu. Les actions ayant un PE R lev sont parfois considres chres. Ce nest pas ncessairement
le cas. En effet, les dveloppements qui prcdent nous montrent que le PE R dune
entreprise non endette peut scrire :
B E N1
+ V AOC 1 V AOC
= +
PE R = r
B E N1
r
B E N1
Deux principales conclusions ressortent de cette formulation :
Le PE R diminue lorsque la rentabilit exige par le march augmente : une action
plus risque aura, toutes choses tant gales par ailleurs, un PE R plus faible.
Le PE R est plus important pour les entreprises ayant des V AOC positives. Un PE R
lev peut alors indiquer, quaux yeux du march, lentreprise possde un avantage
concurrentiel et quelle pourra lavenir raliser des investissements ayant une valeur actuelle nette positive.
Rsum
Plusieurs modles ont t proposs pour dterminer la valeur des actions. Ceux prsents dans cette section se basent tous sur le mme principe : lactualisation des
flux financiers esprs par la dtention de laction. Leur prsentation peut cependant prendre les formes suivantes :
Le Dividend Discount Model (DDM) montre que la valeur dune action individuelle est gale la valeur actuelle des dividendes futurs et de la valeur de
laction lhorizon de prvision.
P0 =
DPA 1
DPA T
PT
DPA 2
++
+
+
(1 + r ) (1 + r )2
(1 + r )T (1 + r )T
V0 = A 0 =
t
t (1 + r )
La valeur dune entreprise peut se dcomposer en deux parties : la valeur
de lentreprise sans croissance (B en 1 /r ) et la valeur actuelle des opportunits de croissance (V AOC 0 ) qui correspond la somme actualise des valeurs actuelles nettes des investissements futurs. Celle-ci reflte lavantage
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Rfrences bibliographiques
C OPELAND T., KOLLER T. et M URRIN J., Valuation Measuring and Managing the Value of
Companies, 3rd ed., John Wiley & Sons, 2000.
D IXIT A. et P INDYCK R.S., Investment under Uncertainty, Princeton University Press,
1994.
G ILLET R., J OBARD J.-P., N AVATTE P. et R AIMBOURG P., Finance, 2e dition, Dalloz, 2003.
G ORDON M.J. et S HAPIRO E., Capital Equipement Analysis : The Required Rate of Profit , Management Science, 3 (octobre 1956), pp. 1735.
M ILLER M. et M ODIGLIANI M., Dividend Policy, Growth and the Valuation of Shares ,
Journal of Business, 34 (october 1961), pp. 411433.
P ORTAIT R. et N OUBEL P., Les Dcisions financires dans lentreprise, 5e dition, Presses
universitaires de France, 1998.
W ILLIAMS J.B., The Theory of Investment, Harvard University Press, 1938.
Commentaires
Le Dividend Discount Model (curieusement, il ne semble pas exister dexpression
franaise pour dsigner ce modle) remonte aux travaux prcurseurs de Williams (1938)
ainsi qu Gordon et Shapiro (1956). Le rle des free cash flows a t mis en lumire
pour la premire fois par Miller et Modigliani (1961). Nous pensons quil est important
dinsister sur le fait que le DDM et le FCFM constituent deux prsentations diffrentes
du mme modle. Ce point napparat pas toujours clairement dans les manuels et est
source derreurs en pratique. Notre prsentation du tableau de financement sest limite lessentiel. Une prsentation plus complte peut tre trouve dans Portait et Noubel (1998). Diffrentes prsentations du tableau sont possibles ainsi que le montrent
Gillet, Jobard, Navatte et Raimbourg (2003). Louvrage de Copeland et al. (2000) est la
rfrence la plus complte pour lapplication pratique de ces modles. Nous avons calcul la valeur actuelle des opportunits de croissance en supposant la politique future
dinvestissement connue. La ralit est videmment plus complexe. Les opportunits
dinvestissement sont, en ralit, des options. La thorie des options relles dveloppe
cette approche comme le montrent, par exemple, Dixit et Pindyck (1994).
118 Finance
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Chapitre
Problmes et exercices
Nous commenons par aborder diffrents problmes dvaluation daction fonds
sur lactualisation des dividendes. Nous explorons ensuite les liens entre les diffrents cash flows dune entreprise travers la construction et linterprtation de
tableau de financement. Lvaluation dentreprises par lactualisation des free cash
flows est ensuite illustre. Nous terminons cette srie dexercices par un examen de
limpact de lavantage concurrentiel sur la valeur dune entreprise.
Solution
Le calcul direct du prix dune action consiste additionner les cash flows (dividendes
et revente) actualiss :
P0 =
DPA 1
DPA 3
P3
DPA 2
+
+
+
(1 + r ) (1 + r )2 (1 + r )3 (1 + r )3
P0 =
20
20
4 500
20
+
+
= 3 430, 65 e
+
2
3
1, 10 (1, 10)
(1, 10)
(1, 10)3
Dans le cas prsent, lhorizon de revente est assez proche (T = 3) et le calcul simple.
Cependant, si le dlai est plus long, cela peut devenir fastidieux. Dans ce cas, un calcul
reculons est prfrable et peut facilement tre appliqu dans un tableur. Cette mthode
utilise la formule :
DPA t + P t
P t 1 =
1+r
Elle est dabord applique pour dterminer la valeur de laction un an avant lhorizon
de revente puis successivement aux priodes prcdentes. Dans le cas prsent, lhori-
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DPA 3 + P 3 20 + 4 500
=
= 4 109, 09.
1+r
1, 10
Dans un tableur (voir tableau 4.1), les calculs reculons sont raliss par des formules
rptitives. Les deux mthodes donnent videmment les mmes rsultats.
Tableau 4.1
Illustration du
calcul
reculons du prix
dune action
1
2
3
4
Exercice 2
DPA
Prix
B
t =0
3 430,65
(C2 + C3)
B3 =
(1, 10)
C
t =1
20
3 753,72
(D2 + D3)
C3 =
(1, 10)
D
t =2
20
4 109,09
(E2 + E3)
D3 =
(1, 10)
E
t =3
20
4 500
E3 = 4 500
nonc
Oncle Sraphin veut acheter une action Agatha & Co. Il estime quil pourra la revendre
dans trois ans au prix de 1 250 e. Durant cette priode, la socit devrait lui verser 50 e
par an. Le taux dactualisation a t valu 10 %.
a
Quel est le prix de laction aujourdhui ? Que vaudrait-elle, aux yeux doncle Sraphin,
sil considre que la rentabilit attendue devrait tre de 15 % en fonction du risque ?
Quels seraient la valeur de laction, sa rentabilit attendue, son rendement et sa plusvalue au cours des diffrentes priodes si les dividendes verss slevaient 150 e au
lieu de 50 e ?
Quel doit tre le dividende vers pour que le prix de laction reste constant ?
Solution
a
50
50
1 250
50
+
+
= 1 063, 49. Si oncle
+
1, 10 (1, 10)2 (1, 10)3 (1, 10)3
Sraphin exige une rentabilit attendue de 15 %, il doit actualiser les cash flows futurs
ce taux. Dans ce cas :
La valeur de laction est : P 0 =
P0 =
50
50
50
1 250
+
+
+
= 936, 06 e.
1, 15 (1, 15)2 (1, 15)3 (1, 15)3
120 Finance
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Chapitre
Tableau 4.2
Calcul du prix et
dcomposition
de la rentabilit
de laction
Agatha & Co
1
2
3
4
5
6
DPA
Prix
Rentabilit
Plus-value
Rendement
B
T =0
1 063,49
C
T =1
50
1 119,83
10 %
5,30 %
4,70 %
D
T =2
50
1 181,82
10 %
5,54 %
4,46 %
E
T =3
50
1 250
10 %
5,77 %
4,23 %
DPA
Prix
Rentabilit
Plus-value
Rendement
B
T =0
1 312,17
C
T =1
150
1 293,39
10 %
1,43 %
11,43 %
D
T =2
150
1 272,73
10 %
1,60 %
11,60 %
E
T =3
150
1 250
10 %
1,79 %
11,79 %
Le prix diminue dans le temps, ce qui sexplique par limportance du dividende pay.
En effet, il est de 150 e soit 12 % du prix de laction qui ne vaut que 1 250 e. Le rendement de laction est suprieur la rentabilit espre. Par consquent, le prix doit
diminuer afin de garder la rentabilit son niveau de 10 %.
Si le prix de laction reste constant, la plus-value sera nulle. Cela implique que la rentabilit attendue sera entirement ralise par le rendement de laction. Dans ce cas, le
rendement = DPA t /P t 1 = 10 %, et le dividende doit slever 10 % du prix final, soit
125 e. Ce quon peut vrifier en modifiant le tableau :
A
1
2
3
DPA
Prix
B
T =0
1 250
C
T =1
125
1 250
D
T =2
125
1 250
E
T =3
125
1 250
Exercices
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Exercice 3
nonc
Quel est le prix des actions si tante Agathe les revend demain (aprs distribution du
dividende) ?
Quel est le prix des actions si tante Agathe les revend aujourdhui (avant distribution
du dividende) ?
Les cash flows lis laction sont prsents dans le tableau 4.3 :
Solution
Tableau 4.3
volution des
dividendes
de Agatha Intl
DPA
DPA
1
100 (1 + 2 %)
= 102, 00
2
100 (1 + 2 %)2
= 104, 04
3
100 (1 + 2 %)3
= 106, 12
4
...
...
Laction distribue un dividende croissant, mais dont le taux de croissance est infrieur
au taux dactualisation. La formule retenir est, ds lors :
P0 =
DPA 1
102
=
= 1 700 e
r g
8%2%
Le prix varie selon que la transaction a lieu avant ou aprs le versement du dividende.
Toutefois, pour tante Agathe, il ny a pas de diffrence. En effet, si elle revend aujourdhui, elle touchera 1 800 e par action. Si elle revend demain, elle touchera 1 700 e par
action plus les dividendes (100 e par action). Sa situation financire est donc indpendante du moment de la vente.
Il est possible dtablir un tableau de calcul reculons du prix de laction (voir tableau 4.4). Il faut dabord calculer le dividende vers jusqu la priode t = 6 puis valuer le prix de laction en t = 5. Pour ce faire, la formule P t = DPA t +1 /(r g ) peut tre
utilise. En effet, le dividende continue de crotre rgulirement de 2 % jusqu linfini.
Il faut cependant remarquer que lestimation du dividende en t = 6 est ncessaire pour
valuer le prix de laction lanne prcdente (en t = 5).
122 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 123 #132
Chapitre
Tableau 4.4
DPA
Prix
Rentabilit
Plus-value
Rendement
Dcomposition
de la rentabilit
dAgatha Intl
1
2
3
4
5
6
102,00 104,04 106,12 108,24 110,41 112,62
1 700,00 1 734,00 1 768,68 1 804,05 1 840,13 1 876,94
8%
8%
8%
8%
8%
2%
2%
2%
2%
2%
6%
6%
6%
6%
6%
Exercice 4
nonc
Quelle est limportance des cinq premiers dividendes (de t = 1 t = 5) dans la valeur de
laction ?
Pour dterminer le prix actuel de laction, il faut tout dabord tablir le montant des
dividendes verss au cours des cinq prochaines annes. Il est possible de calculer le prix
en fin danne 4 en appliquant la formule dvaluation dune action dont le dividende
crot un taux constant. Pour bien comprendre le choix de lanne 4, rappelez-vous
que la formule donne le prix de laction un an avant le versement du dividende dont la
croissance dbute un an plus tard. On obtient donc :
Solution
P4 =
Calcul du prix
de BLU
DPA
DPA
Prix
1
100
2
3
4
5
6
7
8
100
115 132, 25
100
174, 9 174, 9 . . .
(1 + 15 %) (1 + 15 %) (1 + 15 %) (1 + 15 %) (1 + 2 %) (1 + 2 %)2
= 100
(1 + 15 %)4
100
115
132,25
152,09
174,90
178,40 181,97 . . .
1 882,4 1 970,7 2 052,74 2 125,77 2 186,26
Exercices
Tableau 4.5
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 124 #133
Le mme rsultat peut tre obtenu directement en utilisant les formules dannuits
croissantes pour dcrire les quatre premires annes, g 1 tant le premier taux de croissance (15 %), et de perptuit pour les annes suivantes avec g 2 = 2 % :
P0 =
DPA 1
1+ g1
1
r g1
1+r
4
+
DPA 1 (1 + g 1)4
r g2
(1 + r )4
Exercice 5
nonc
La valeur des cinq premiers dividendes donne leur poids dans la valeur totale de laction. Elle correspond la valeur actuelle des dividendes pays de t = 1 t = 5 : 100/1, 1+
115/1, 12 + 132, 25/1, 13 + 152, 08/1, 14 + 174, 9/1, 15 = 497, 79 e. Ils reprsentent 26 % (=
497, 79/1 882, 43) du prix de laction.
Quel titre doit-elle choisir sachant que les deux prsentent un risque semblable ?
Solution
124 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 125 #134
Chapitre
Gordon-Shapiro
Exercice 6
nonc
Calculez la rentabilit attendue de cette action pour lanne prochaine et lanne suivante. Dcomposez-la en rendement et plus-value.
Si Choc distribue 60 % de ses bnfices partir de lanne prochaine, quel doit tre le
R N I pour atteindre une croissance des dividendes de 8 %. Ce taux de croissance des
dividendes est-il raliste ?
Le prix aux diffrentes priodes peut tre dtermin directement via la formule utilise
la question prcdente. Pour ce faire, il est ncessaire de calculer le montant du dividende au cours de la priode suivante. Par exemple, pour calculer le prix en t = 3, il faut
Exercices
Solution
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 126 #135
Calcul du prix
de Choc et
dcomposition
de la rentabilit
Exercice 7
Dividende
Prix
Rentabilit
Plus-value
Rendement
250,00
1
10,00
270,00
12 %
8%
4%
2
10,80
291,60
12 %
8%
4%
3
11,66
314,93
12 %
8%
4%
4
12,60
nonc
Quelle est la rentabilit que Shopira peut attendre de ses nouveaux investissements ?
Quel serait le prix de laction si Shopira dcidait dinvestir une plus grande partie de
son bnfice (50 %) ?
Si Shopira ne dveloppe pas un avantage concurrentiel, la rentabilit de ses investissements sera gale la rentabilit attendue sur le march pour un mme risque. Par
consquent, il est raisonnable destimer que R N I = r = 10 %.
Solution
126 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 127 #136
Chapitre
Le prix de laction est aisment calcul par la formule suivante (dividendes croissants) :
P 0 = DPA 1 /(r g ) = 105/(10 % 3 %) = 1 500 e.
Exercice 8
nonc
Si EVCO garde 40 % de ses bnfices pour les rinvestir, quelle doit tre la rentabilit
des nouveaux investissements pour atteindre une croissance de 5 % des dividendes ?
Tableau 4.7
Dividendes par
action de EVCO
Priode
DPA
1
15 e
2
20 e
3
24 e
La RNI est gale g /(1d) = 5 %/40 % = 12, 5 %. En effet, si EVCO obtient une rentabilit
de 12,5 % sur ses nouveaux investissements, son bnfice devrait augmenter du mme
taux. Sachant que 40 % des bnfices sont rinvestis, et toutes choses tant gales par
ailleurs, le bnfice dEVCO devrait augmenter chaque anne de 40 % 12, 5 % = 5 %.
Puisque les dividendes sont proportionnels aux bnfices taux de distribution constant,
ils devraient galement crotre la mme allure.
P 0 = DPA 1 /(1 + r ) + DPA 2 /(1 + r )2 + P 2 /(1 + r )2 = 15/1, 15 + (20 + 240)/1, 152 = 209, 64 e.
Exercices
Solution
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 128 #137
Les dividendes seront constants dans le futur puisquil ny aura pas de nouveaux investissements. De plus, le dividende en t = 3 vaut le bnfice en t = 3 : DPA 3 = B PA 3 = ancien DPA 3 /d = 24/60 % = 40 e. Donc, le prix en t = 2 est calcul comme lactualisation
des dividendes futurs constants : P 2 = DPA 3 /r = 40/15 % = 266, 67 e. Par consquent,
le prix aujourdhui slve : P 0 = 15/1, 15 + (20 + 266, 67)/1, 152 = 229, 80 e.
Le prix de laction est plus lev si tout le bnfice est distribu. En effet, la partie rinvestie des bnfices ne procure quune rentabilit de 12,5 % infrieure la rentabilit
attendue (15 %). Par consquent, les actionnaires dEVCO ont intrt recevoir lentiret des bnfices sous forme de dividendes. Ils pourront esprer une rentabilit de
15 % sils rinvestissent dans un projet de mme risque ailleurs.
Tableau 4.8
Bilan de
Bemirco
(milliers
deuros)
ACTIF
Fin 2001
Immobiliss nets
320
Besoin en fonds de roulement
140
Disponible
10
Total
470
PASSIF
Fonds propres
470
Total
+70
128 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 129 #138
Chapitre
Tableau 4.9
Compte de
rsultats de
Bemirco
pour lanne
2001 (milliers
deuros)
Chiffre daffaires
Charges dexploitation
Dotations aux amortissements
Rsultat dexploitation
Impts
Bnfice
Dividendes
500
350
50
100
40
60
50
Solution
a
Pour calculer le cash flow dinvestissement, notons que la variation des immobiliss
nets (I M N ) est gale : = 320 250 = 70 milliers e. Cette variation rsulte dune part
des investissements raliss par lentreprise (I M B ) et dautre part des dotations aux
amortissements : I M N = I M B D AM .
On obtient donc : I M B = I M N + D AM = 70 + 50 = 120 milliers e. Le cash flow dinvestissement est : C F i nv = 120 milliers e
Le free cash flow (F C F ) est la somme du cash flow dexploitation et du cash flow dinvestissement : 70 + (120) = 50 milliers e. On obtient un free cash flow ngatif. Le
montant des investissements raliss a t suprieur au cash flow dexploitation. Lentreprise prsente de ce fait un solde financier ngatif.
Laccroissement des fonds propres de Bemirco est la somme des bnfices non distribus et de laugmentation de capital :
La relation du tableau de financement est vrifie car la somme des trois cash flows est
bien gale la variation du disponible : C F exp +C F i nv +C F f i n = (+70)+(120)+(+10) =
40 = D I SP.
La Socit gazire (Sogaz) est une entreprise non endette de transport du gaz. Les capitaux investis dans lentreprise slvent 40 milliards deuros et son capital est reprsent par 100 000 000 actions. Le bnfice attendu pour lanne prochaine slve
Exercices
F P = B E N D I V + K = 60 50 + 60 = 70 milliers e
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 130 #139
3 milliards deuros. En labsence dinvestissements nouveaux (hormis les investissements de remplacement, gaux au montant des dotations annuelles aux amortissements), le bnfice futur attendu restera ce niveau.
Lentreprise a dcid de construire de nouveaux gazoducs qui devraient lui permettre
de doubler son bnfice en quelques annes. Un plan financier montre lvolution des
bnfices et le montant des nouveaux investissements raliser (voir tableau 4.10).
partir de lanne 5, le bnfice restera constant au niveau de celui de lanne 4, au-del
de laquelle aucun investissement nouveau nest prvu. Sogaz na pas de besoins en
fonds de roulement. Elle distribue traditionnellement la totalit de son bnfice sous
forme de dividendes. Mais le projet pourrait compromettre cette politique de distribution. La question doit tre aborde lors de la prochaine runion du conseil dadministration.
Dterminez pour les quatre prochaines annes :
a
Que vaudront les dividendes pays par Sogaz si le projet est autofinanc ?
Si Sogaz continue distribuer la totalit du bnfice, quel est le montant trouver par
augmentation de capital ?
Tableau 4.10
volution des
bnfices et
nouveaux
investissements
3
3
1
1
4
3
1
1
3
2
0,75
4
4
3
1
0
3
5
1,75
1,75
4
4
6
2
2
0
Solution
a
b et c
Le tableau 4.11 dtaille lvolution des cash flows dexploitation, dinvestissement et des free cash flows. En labsence de besoin en fonds de roulement, le cash
130 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 131 #140
Chapitre
flow dexploitation est gal la somme du bnfice et des amortissements. Par ailleurs,
les investissements raliss par lentreprise sont gaux la somme des investissements
dexpansion et des investissements de remplacement. Ces derniers sont, par hypothse,
gaux aux dotations aux amortissements. Enfin, le free cash flow est la somme du cash
flow dexploitation et du cash flow dinvestissement.
Tableau 4.11
volution du
cash flow
dexploitation,
du cash flow
dinvestissement et des free
cash flows de
Sogaz (milliards
deuros)
Anne
Bnfice
+ Dotations aux amortissements
= Cash flow dexploitation (C F exp )
Investissement dexpansion
+ Investissements de remplacement
= Cash flow dinvestissement C F i nv
C F exp + C F i nv = Free cash flow
1
3
1
4
3
1
-4
0
2
4
1,50
5,50
4
1,50
-5,50
0
3
5
1,75
6,75
4
1,75
- 5,75
1
4
6
2
8
0
2
-2
6
Il est intressant de souligner les consquences de lhypothse dgalit entre les investissements de remplacement et les dotations aux amortissements. Il en rsulte que le
montant de ces dernires ne modifie pas le free cash flow qui peut tre calcul directement en soustrayant du bnfice le montant des nouveaux investissements.
Tableau 4.12
Calcul du
dividende de
Sogaz en cas
dautofinancement (milliards
deuros)
Tableau 4.13
Calcul des
augmentations
raliser par
Sogaz en cas de
distribution du
bnfice
Si le projet est autofinanc, le montant des dividendes sera gal au free cash flow (voir
tableau 4.12). En effet, en labsence daugmentation de capital (K = 0) et dutilisation
du disponible (D I SP = 0), lquation du tableau de financement scrit : F C F = D I V .
Anne
Free cash flow
= Dividende
1
0
0
2
0
0
3
1
1
4
6
6
Si Sogaz dcide de continuer distribuer tout ou partie du bnfice sous forme de dividendes, le montant des augmentations de capital raliser sera : K = D I V F C F .
Pour une politique de distribution de la totalit des bnfices, on aurait donc les augmentations de capital dtailles tableau 4.13 :
Anne
Free cash flow
= Dividende
Augmentation de capital
1
0
3
3
2
0
4
4
3
1
5
4
4
6
6
0
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 132 #141
Le directeur financier de Sogaz (voir exercice 4.10) vous a charg danalyser diffrentes
politiques de financement du projet dexpansion. Il a rsum les possibilits (voir tableau 4.14).
La rentabilit exige par le march est de 15 %. Le nombre dactions en circulation est
actuellement de 1 milliard.
a
Dcomposez la valeur de lentreprise chaque date, en valeur des actions nouvellement mises et valeur des actions anciennes.
Vrifiez que la valeur de laction en t = 0 est gale la valeur actuelle des dividendes
par action dans les deux plans envisags ?
Tableau 4.14
Politiques de
financement et
projet
dexpansion
Solution
a
Si le plan A est adopt, aucune augmentation de capital naura lieu. Le nombre dactions restera constant et leur valeur sera gale la valeur actuelle des dividendes. La
technique de lvaluation reculons conduit aux rsultats du tableau 4.15.
Si le plan B est adopt, la valeur des actions est obtenue en actualisant non plus les
dividendes mais les free cash flows, qui sont gaux aux dividendes du plan A. Nous
retrouvons donc la mme valeur (voir tableau 4.16).
Il est cependant important de souligner que la valeur des actions aux diffrentes dates
reprsente la valeur de toutes les actions, y compris celles nouvellement mises. La
diffrence essentielle entre ces deux situations est que le nombre dactions change et
132 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 133 #142
Chapitre
Tableau 4.15
Anne
Dividende
Calcul du prix
de laction dans Valeur des actions (milliards deuros)
le cas dun auto- Cours par action
financement
des projets
Tableau 4.16
valuation des
actions par
actualisation
des free cash
flows
Anne
Free cash flow
Valeur des actions (milliards deuros)
0
26,96
26,96
0
26,96
1
0
31,00
31,00
2
0
35,65
35,65
3
1
40,00
40,00
4
6
1
0
31,00
2
0
35,65
3
1
40,00
4
6
que le dividende qui est distribu partir de lanne 3 revient en partie aux actionnaires
ayant souscrit aux augmentations de capital les annes prcdentes.
c
Tableau 4.17
Dcomposition
de la valeur de
Sogaz en
actions
anciennes et
nouvelles
La valeur des actions anciennes est obtenue en soustrayant le montant de laugmentation de capital de la valeur de lentreprise : Vt K t (voir tableau 4.17).
Anne
Valeur des actions (milliards deuros)
Valeur des actions nouvellement mises
Valeurs des actions anciennes
0
26,96
1
31,00
3
28,00
2
35,65
4
31,65
3
40,00
4
36,00
4
0
Commenons par laugmentation de capital de lanne 1. La valeur des actions anciennes en t = 1 est gale 28 milliards deuros et le nombre dactions n 0 est de 1 milliard. En consquence, le prix par action est : P 1 = 28, 00/1 = 28, 00 e. Le montant de
laugmentation de capital est de 3 milliards deuros et les actions nouvelles sont mises
3 109
= 107 135 624. Le nombre toau prix du march. Leur nombre sera alors : n 1 =
28
tal dactions en circulation la fin de lanne 1 sera donc n 1 = 1 107 135 624. Des calculs
similaires pour les annes 2 et 3 aboutissent aux rsultats figurs dans le tableau 4.18.
Les dividendes par action sont calculs en divisant le montant total pay chaque anne par le nombre total dactions en circulation la fin de lanne prcdente (voir
tableau 4.19).
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 134 #143
Tableau 4.18
Calcul de
lvolution du
prix de laction
Sogaz et du
nombre total
dactions
Tableau 4.19
Comparaison
des dividendes
par action de
Sogaz selon
lhypothse de
financement
Anne
0
1
2
3
4
Prix par action P t
26,96
28,00
28,59
28,87
Nombre dactions
107 135 624 139 912 744 138 560 930
nouvellement mises
K t
Nombre total
1 000 000 000 1 107 135 624 1 247 048 368 1 385 609 298
dactions n t
Anne
Plan A : Autofinancement
Plan B : Augmentation de capital
Diffrence A B
1
2
3
4
0,00
0
1,00
6,00
3,00
3,61
4,01
4,33
3, 00 3, 61 3, 01 +1, 67
Quel que soit le plan, la valeur de laction est gale la valeur actuelle des dividendes
par action.
Plan A : P 0 =
0, 00
0, 00
1, 00
1
6, 00
+
= 26, 96 e
+
+
2
3
3
1, 15 (1, 15)
(1, 15)
(1, 15)
0, 15
Plan B : P 0 =
3, 00
4, 01
1
4, 33
3, 61
+
+
+
= 26, 96 e
1, 15 (1, 15)2 (1, 15)3 (1, 15)3 0, 15
Les actionnaires devraient donc tre indiffrents. Une autre manire de voir les choses
est de constater que la valeur actuelle nette de la diffrence entre les dividendes par
action des deux plans est nulle :
V AN =
3, 00 3, 61
3, 01
1
1, 67
+
+
+
=0
2
3
3
1, 15
(1, 15)
(1, 15)
(1, 15)
0, 15
nonc
Une partie des investissements du projet correspond des investissements de remplacements et vaut les dotations aux amortissements lis ce projet.
a
134 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 135 #144
Chapitre
Calculez les free cash flows de la socit en prenant en compte le projet. Calculez, aux
diffrentes priodes, la valeur de lentreprise et de ses actions si le projet est autofinanc.
Calculez les dividendes futurs si BelAir fait une augmentation de capital pour financer
tout le projet. Calculez, aux diffrentes priodes, la valeur de lentreprise et de ses actions.
Tableau 4.20
Plan dinvestissement de
BelAir (en
millions
deuros)
Anne
Investissements
Bnfice net
Amortissements
1
100
2
110
50
10
3
20
100
20
Solution
a
Tableau 4.21
Calcul des free
cash flows de
BelAir (en
millions
deuros)
Anne
Bnfice net
DAM
C F expl
INV remplacement
INV nouveaux
C F i nv
FCF
1
100
50
150
50
100
150
0
2
150
60
210
60
100
160
50
3
200
70
270
70
0
70
200
Lactualisation des free cash flows donne la valeur de lentreprise et permet de calculer
le prix dune action.
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 136 #145
Tableau 4.22
Valeur de BelAir
en cas dautofinancement
c
Tableau 4.23
Calcul de la
valeur des
actions de
BelAir en cas
daugmentation
de capital
Anne
A (en millions d e)
P (en e)
0
1 694,21
16,94
1
1 863,64
18,64
2
2 000
20
3
2 000
20
Si tous les investissements sont financs par augmentation de capital, le dividende distribu voluera comme dans le tableau 4.23.
Anne
Bnfice net
INV nouveaux
DIV
Augmentation de capital
Valeur des actions
Nombre dactions (millions)
Prix par action (e)
1 694,21
100
16,94
1
100
100
100
100
1 863,64
105,67
17,64
2
150
100
150
100
2 000
111,23
17,98
3
200
0
200
0
2 000
111,23
17,98
Si 40 % du bnfice est distribu, quelle devrait tre la rentabilit des capitaux rinvestis
par la division Plastique pour que la vente se fasse au Price Earnings Ratio du march ?
136 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 137 #146
Chapitre
Solution
a
Si la division Plastique dAlufrance na aucun avantage concurrentiel, la valeur de lentreprise est gale la valeur en labsence de croissance :
V0 = B en/r = 210/0, 122 = 1 721 millions e
Le mme rsultat peut tre obtenu sachant que, en labsence davantage concurrentiel,
le R N I est gal au cot du capital soit 12,2 %. Le taux de croissance anticip du dividende est g = 12, 2 %(1 40 %) = 7, 32 %. En consquence, la valeur de lentreprise, en
appliquant le DDM , est : V0 = D I V1 /(r g ) = B E N1 d/(r g ) = 210 0, 40/(12, 2 %
7, 32 %) = 1 721 millions e.
Le PE R du march vaut 14. Sur cette base, la division Plastique serait value : V0 =
PE R B E N = 14 210 = 2 940 millions e. Nous pouvons calculer, sur la base du DDM ,
le taux de croissance qui justifierait ce prix : 2 940 = (210 0, 40)/(12, 2 % g ) et donc :
g = 9, 34 %. Comme g = R N I (1d), nous pouvons en dduire la rentabilit sur les nouveaux investissements qui justifierait cette valeur : R N I = 9, 34 %/(1 0, 40) = 15, 57 %.
La socit Sraphin Intl (SI) possde des actifs gnrant un bnfice annuel de 60 millions e. Ce bnfice devrait rester constant si les investissements de la socit se limitent aux investissements de remplacement (que nous supposerons gaux au montant des dotations aux amortissements). La socit a identifi trois nouveaux projets
raliser au cours des trois prochaines annes (de t = 1 t = 3). Chacun deux entranera
un accroissement permanent du bnfice. Les cash flows (en millions deuros) relatifs
ces projets sont rsums dans le tableau 4.24.
Calculez la valeur de SI sans investissements nouveaux (uniquement avec les investissements de remplacement).
Tableau 4.24
Projets de
dveloppement
de Sraphin Intl
Anne
Projet 1
Projet 2
Projet 3
1
20
2
+4
20
3
+4
+3
20
4
+4
+3
+2
5
+4
+3
+2
Exercices
i
i
i
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Solution
a
Commenons par calculer le free cash flow de lentreprise si les projets sont autofinancs (voir tableau 4.25).
Tableau 4.25
Anne
BEN
INV
B E N 1
B E N 2
B E N 3
FCF = DIV
Valeur A
1
60
20
2
60
20
4
3
60
20
4
3
40
44
47
626,45 649,09 670,00 690,00
4
60
5
60
4
3
2
69
4
3
2
69
Les dividendes varient les trois premires annes, puis restent un niveau constant.
Les actions valent : 40/1, 1 + 44/1, 12 + 47/1, 13 + (69/0, 1)/1, 13 = 626, 45 millions e.
c
Tableau 4.26
Calcul de la
valeur actuelle
des
opportunits de
croissance de
Sraphin Intl
V AN t
V AN1 = 20 + 4/0, 10 = +20
V AN2 = 20 + 3/0, 10 = +10
V AN3 = 20 + 2/0, 10 = +00
V A(V AN t )
V A(V AN1 ) = 20/1, 10 = 18, 18 millions e
V A(V AN2 ) = 10/1, 102 = 8, 26 millions e
V A(V AN3 ) = 0/1, 10 = 0 million e
V A(V AN1 ) + V A(V AN2 ) + V A(V AN3 )
= 26, 45 millions e
Vous tes charg de prparer une analyse financire pour la Banque Ducoin concernant
la Fabrique lyonnaise dordinateurs performants (FLOP). La socit a pris une avance
importante sur ses concurrents en produisant des ordinateurs souples bass sur les
derniers dveloppements en matire de nanotechnologie. Le bnfice attendu lanne
prochaine slve 10 e par action. La socit na pas de dettes, distribue 40 % de son
bnfice sous forme de dividendes et ne prvoit pas de modifier ce taux de distribution.
Elle na, par ailleurs, aucune intention de raliser des augmentations de capital et fonde
138 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 139 #148
Chapitre
son dveloppement sur lautofinancement. La rentabilit exige par le march pour ces
actions est de 10 %.
La banque Ducoin tablit habituellement ses analyses sur le modle de Gordon-Shapiro.
Vous estimez que les nouveaux investissements raliss par lentreprise dgageront une
rentabilit de 14 %.
Supposons dabord que FLOP ait la capacit de maintenir son avantage concurrentiel
de manire permanente et rinvestisse dans des nouveaux projets ayant une rentabilit
constante 14 %.
a
Calculez la valeur de laction ? Quelle est la part de cette valeur attribuable lavantage
concurrentiel de FLOP ?
Comparez les PE R de FLOP avec et sans avantage concurrentiel. Lavantage concurrentiel rend-il laction plus chre ?
Vous tes quelque peu sceptique sur la capacit de FLOP prserver son avantage
concurrentiel indfiniment et dcidez donc de mener une analyse de sensibilit pour
mesurer limpact de sa dure sur la valeur de laction. Supposons que la dure de la
croissance soit de dix ans, cest--dire que FLOP soit capable, durant cette priode,
dinvestir dans des projets ayant une R N I de 14 %.
Ralisez une analyse de sensibilit pour montrer la relation entre la valeur de la croissance et la dure de lavantage concurrentiel.
Intrigu par les rsultats que vous avez obtenus (et avide de tirer parti la fois de vos
connaissances financires et de la puissance dExcel), vous voulez mesurer la valeur
actuelle des opportunits de croissance partir dhypothses plus ralistes concernant
lvolution de la rentabilit des nouveaux investissements. Vous venez de lire un article
(E. Fama et K. French, Forecasting profitability and earnings , Journal of Business,
73 [2000] 161175) montrant que la rentabilit sur les nouveaux investissements tend
revenir vers une valeur moyenne. Vous imaginez donc de reprsenter lvolution du
R N I de FLOP par lquation :
R N I t = R N I t 1 + a(r R N I t 1 ) .
Construisez un modle dans une feuille de calcul qui permette de calculer la valeur
actuelle des investissements futurs de FLOP pendant les cinquante prochaines annes
si le R N I de la premire anne est de 14 % et si la force de rappel a = 0, 40.
tant donn le taux de distribution (d = 40 %), une rentabilit de 14 % sur les nouveaux investissements devrait conduire un taux de croissance des bnfices et des
dividendes de : g = 14 % (1 40 %) = 8, 4 %. Si ce taux de croissance est constant
Solution
Exercices
Cette expression indique que la variation de R N I (R N I t = R N I t R N I t 1 ) est proportionnelle lcart entre le cot du capital et la rentabilit des nouveaux investissements.
Le coefficient a mesure la force de rappel vers la valeur attendue long terme (Fama et
French trouvent une valeur a = 0, 40).
i
i
i
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10 0, 40
= 250 e. En labsence davantage
10 % 8, 40 %
concurrentiel, la rentabilit des nouveaux investissements serait gale celle exige
par le march. Le taux de croissance du dividende serait : g = 10 % (1 40 %) = 6 %. Le
10 0, 40
= 100 e.
prix de laction serait alors : P =
10 % 6 %
Notons que cette valeur est identique celle quaurait FLOP si la totalit des bnfices
tait distribue.
Tableau 4.27
volution du
bnfice par
action et du
dividende par
action de la
socit FLOP
Si FLOP est mme de rinvestir les bnfices non distribus des dix prochaines annes
dans des projets ayant un R N I de 14 %, la socit connatra un taux de croissance de
8,40 % pendant dix ans. Le bnfice par action de la 11e anne sera donc gal B PA 11 =
B PA 1 (1 + g )10 = 10 1, 08411 = 22, 40 e. Lavantage concurrentiel ayant disparu par la
suite, le taux de croissance sera de 6 % ensuite (voir tableau 4.27).
Anne
B PA
DPA
g
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
10,00 10,84 11,75 12,74 13,81 14,97 16,22 17,59 19,06 20,67 22,40
4,00 4,34 4,70 5,10 5,52 5,99 6,49 7,04 7,63 8,27 8,96
8,4 % 8,4 % 8,4 % 8,4 % 8,4 % 8,4 % 8,4 % 8,4 % 8,4 % 8,4 % 6,0 %
P=
(10 % 8, 4 %)
(1, 10)10
(10 % 6 %) (1, 10)10
Le premier terme de cette expression reprsente la valeur des dividendes des dix premires annes (une annuit croissante), le second est la valeur actuelle de la valeur
terminale. Nous pouvons aboutir au mme rsultat en calculant la somme de la valeur
de laction sans croissance et de la valeur actuelle de la croissance :
(1 + g )T
B PA 1 B PA 1 (R N I r )
1
+
P=
r
r (r g )
(1 + r )T
(1, 084)10
10
10 (14 % 10 %) (1 0, 40)
1
P=
+
0, 10
0, 10 (0, 10 0, 084)
(1, 10)10
= 100 + 20, 44 = 120, 44 e
140 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 141 #150
Chapitre
Tableau 4.28
Relation entre la
dure de
lavantage
concurrentiel et
la valeur
actuelle des
opportunits de
croissance
En introduisant les formules dans une feuille de calcul Excel, vous obtiendrez les rsultats du tableau 4.28.
Dure de lavantage
Prix par
concurrentiel
action
(annes)
en labsence
de croissance
1
100
2
100
3
100
4
100
5
100
6
100
7
100
8
100
9
100
10
100
11
100
12
100
13
100
14
100
15
100
16
100
17
100
18
100
19
100
20
100
Valeur actuelle
des opportunits
de croissance
par action
Valeur
par action
PE R
2,18
4,33
6,45
8,54
10,60
12,62
14,62
16,59
18,53
20,44
22,33
24,19
26,02
27,82
29,60
31,35
33,07
34,77
36,45
38,10
102,18
104,33
106,45
108,54
110,60
112,62
114,62
116,59
118,53
120,44
122,33
124,19
126,02
127,82
129,60
131,35
133,07
134,77
136,45
138,10
10,22
10,43
10,65
10,85
11,06
11,26
11,46
11,66
11,85
12,04
12,23
12,42
12,60
12,78
12,96
13,13
13,31
13,48
13,65
13,81
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 142 #151
Tableau 4.29
Modle de
calcul de la
VAOC lorsque la
rentabilit des
nouveaux
investissements
suit un
processus de
retour
la moyenne
Anne
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
RNI
14,00 %
12,40 %
11,44 %
10,86 %
10,52 %
10,31 %
10,19 %
10,11 %
10,07 %
10,04 %
BPA
10,00 e
10,84 e
11,65 e
12,45 e
13,26 e
14,09 e
14,97 e
15,88 e
16,84 e
17,86 e
INV
6,00 e
6,50 e
6,99 e
7,47 e
7,95 e
8,46 e
8,98 e
9,53 e
10,11 e
10,72 e
VAN
2,40 e
1,56 e
1,01 e
0,65 e
0,41 e
0,26 e
0,17 e
0,11 e
0,07 e
0,04 e
VA(VAN)
2,18 e
1,29 e
0,76 e
0,44 e
0,26 e
0,15 e
0,09 e
0,05 e
0,03 e
0,02 e
142 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 143 #152
Chapitre
Valorisation de la dette
sans risque et structure
des taux dintrt
1.
2.
3.
4.
valuation dobligation .
Rendement lchance
Risque de taux . . .
Structure terme
des taux dintrt
. .
.
.
.
143
145
145
148
Problmes et exercices
valuation dobligation
et rendement lchance
152
Risque de taux . . . . . .
155
Structure terme des taux dintrt 158
Il sagit dun produit financier mis par une entreprise (ou par ltat) auprs des marchs financiers. Plusieurs facteurs influencent sa valeur : les taux dintrt, le risque de
faillite de lemprunteur et les clauses optionnelles attaches au produit.
Dans ce chapitre-ci, la valorisation des obligations dtat classiques est dabord prsente et une mesure du risque de taux (la duration) est tudie. Le jonglage avec la
structure terme des taux dintrt et lexpression des taux terme lis cette structure sont examins. Le prsent chapitre reste dans un contexte hors risque de dfaut.
Le chapitre 7 abordera cette composante supplmentaire part entire.
valuation dobligation
Une obligation classique donne lieu au paiement priodique dintrts, appels coupons, et au remboursement du principal lchance. Les coupons sont pays une fois
par an en Europe, deux fois par an aux tats-Unis. Le coupon annuel est calcul en multipliant la valeur nominale (ou faciale, ou encore face value) par le taux de lobligation.
Les prix cots des obligations sont exprims sur la base dune valeur nominale gale
100 et aprs dduction du prorata dintrts depuis le dernier paiement de coupon.
Ces prix sont qualifis de clean prices . Le prix dachat (ou de vente) est obtenu en
rajoutant au prix cot (clean price) les intrts courus (depuis le dernier coupon vers)
pour obtenir un prix cash ou dirty.
Considrons une obligation venant chance dans exactement n annes. Les flux de
trsorerie qui lui sont associs sont les n coupons C payables dans 1, 2, . . ., n annes
143
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lps 2008/7/15 12:22 page 144 #153
C
C
C +F
+
++
2
1 + r 1 (1 + r 2 )
(1 + r n )n
n
t =1
vt C + vn F = C
n
t =1
vt + vn F
Quand lobligation est considre comme un portefeuille de n zro-coupons, la fraction du portefeuille investie dans le zro-coupon dchance t est mesure par le rapport entre la valeur actuelle du flux montaire en t et le prix de lobligation : (v t C )/P.
En faisant lhypothse dune structure des taux plate (cest--dire quil y a un seul taux
dintrt quelle que soit lchance), il est possible de rcrire le prix dune obligation
en utilisant le facteur dannuit (F A n,r % ) : P = C F A n,r % + v n F . Cette formulation met
en vidence la relation inverse entre le prix dune obligation et le taux dintrt : plus
le taux dintrt est bas, plus le portefeuille obligataire aura une valeur actuelle importante.
Dmonstration
Raccourcis actuariels
De manire gnrale, le taux dintrt varie en fonction de lchance. Dans ce cas, le facteur dactualin
1
sation de la priode t est vt =
et le facteur dannuit correspond F An,r % = t =1 v t
(1 + r t )t
Si la structure des taux est plate (r t = r pour tout t ), un seul taux (r ) permet dactualiser pour toutes les
1
1
o v =
priodes. La formule prcdente se simplifie : vt = v t =
1+r
(1 + r )t
De plus, le facteur dannuit se simplifie galement :
F A n,r % =
n
t =1 v t =
n
1
t
t
t =1 v = r 1 v
144 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 145 #154
Chapitre
Rendement lchance
Le rendement chance de lobligation, y, (ou taux de rendement actuariel, yield to
maturity) est le taux dactualisation qui ralise lgalit entre le prix de march de lobligation et la valeur actuelle des flux de trsorerie. Il peut sinterprter comme le taux de
rentabilit interne (T R I ) associ lachat dune obligation au prix du march. Remarquons quil est une manire indirecte dexprimer le prix de march dune obligation.
y = r t , t = 1 . . .n P =
n
t =1
vtC + vnF , v =
1
1+ y
Le calcul du rendement chance nest pas vident sauf pour les obligations de type
zro-coupon. Le mieux est dutiliser la fonction Excel IRR().
On dit quune obligation cote au pair si son prix est gal sa valeur faciale (P = F ). Si
la structure par termes des taux est plate, lobligation cote au pair si et seulement si le
taux de coupon [c = C /F ] est gal au taux dintrt. Pour une structure par termes des
taux quelconque, lobligation cote au pair si et seulement si le taux de coupon est gal
au taux de rendement actuariel y. Lobligation cote au-dessus (au-dessous) du pair si le
taux de coupon est suprieur (infrieur) au taux de rendement actuariel.
En termes de risque, un placement obligataire peut tre examin sous deux angles diffrents :
1. Le risque de prix. Le prix dune obligation est inversement reli au taux dintrt.
Donc, plus la structure des taux est basse, plus lobligation aura une valeur actuelle
importante.
2. Le risque de rinvestissements des coupons. En tant que placement dont on calcule un rendement lchance (dans le sens le plus strict), une obligation classique procure des coupons qui seront forcment rinvestis mais un taux inconnu
ex ante. Et ce nest que si ce taux de rinvestissement des coupons quivaut au rendement lchance estim ex ante que nous aurons un rendement quivalent in
fine.
Risque de taux
3.1 Duration
Il existe une relation inverse entre la valeur dune obligation et le niveau des taux dintrt. Une hausse des taux dintrt provoque une baisse du prix dune obligation et
inversement. La sensibilit dune obligation (la variation relative du prix, P/P) une
variation donne r de lensemble des taux dintrt (cest--dire un dplacement
de la courbe des taux paralllement elle-mme) est fournie par sa duration.
Supposons, pour simplifier la prsentation, que la structure par termes des taux soit
plate. Considrons dabord un zro-coupon. Son prix est :
P=
F
(1 + r )t
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 146 #155
avec P t =
Ct
(1 + r )t
On dduit :
P = P 1 + P 2 + + P n
1
2
n
P 1 r
P 2 r
P n r
=
(1 + r )
(1 + r )
(1 + r )
donc :
P1
P2
Pn
1
+2
++n
P
P
P
P r
=
P
(1 + r )
La duration dune obligation est la moyenne des chances des zro-coupons constitutifs de lobligation pondre par leurs poids.
duration = x 1 1 + x 2 2 + + x t t + + x n n,
o x t est le rapport entre la valeur actuelle du flux de trsorerie de lanne t et le prix
Pt
de lobligation x t =
P
Nous retrouvons la formule dveloppe dans le cas des zro-coupons :
duration
P
=
r
P
(1 + r )
Celle-ci permet de calculer, par approximation linaire, la variation de prix dune obligation lorsque le taux varie. La figure 5.1 , prsente le prix dune obligation (prix rel)
pour diffrentes valeurs du taux dintrt en supposant une structure plate des taux. Ce
prix est compar la droite de prix obtenue en utilisant lapproximation venant de la
duration (prix estim).
146 Finance
i
i
i
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Chapitre
Figure 5.1
150
Prix rel et
estim dune
obligation
dchance
dix ans, de
coupon 5
un taux
de 6 %.
140
130
Prix estim
120
Prix rel
110
100
90
80
70
60
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0,05
0,06
0,07
0,08
0,09
0,1
3.2 Convexit
Il existe dailleurs une sensibilit de second ordre (drive seconde) appele couramment convexit qui permet de corriger ces estimations. La figure 5.1 montre que la
duration ne tient pas compte de la convexit de la fonction du prix de lobligation par
rapport aux taux dintrt. Dans la pratique, cependant, on se borne souvent lutilisation dune seule sensibilit, celle de premier ordre. En prenant les deux premiers termes
dune expansion de Taylor, nous avons :
1 2 P
P
r +
(r )2
r
2 r 2
duration
1
P (r ) + convexit (r )2
(1 + r )
2
n(n + 1)
(1 + r )2
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 148 #157
ne pas tenir compte de la premire hypothse, nous sommes toujours sujets lhypothse de changements parallles de la courbe des taux, sans quoi nous ne pourrions
analyser le prix dune obligation ou dun portefeuille obligataire par rapport un r
unique.
Complment
Immunisation de portefeuille et gestion actifs-passifs
La duration offre une facilit dutilisation dans la mesure o celle dun portefeuille est gale la moyenne
pondre des durations des positions individuelles. De plus, si deux portefeuilles obligataires ont des
durations semblables, cela suggre que la sensibilit de leurs valeurs au risque de taux dintrt est
semblable. Ds lors, il est possible dallouer les parts aux diffrentes positions de manire recrer un
portefeuille de la sensibilit souhaite. Par ailleurs, puisque la duration reprsente une sensibilit mais
aussi une dure effective de placement, cette allocation correspondra aussi lhorizon-temps souhait
par linvestisseur.
Lutilisation de la duration dans la pratique peut se rsumer aux deux exemples suivants :
148 Finance
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i
i
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Chapitre
(1 + r 0,2 )2
1 + r 0,1
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 150 #159
t =0
Prt entre 1 et 2 au taux terme
remboursement de 1 en t = 2
Emprunt entre 0 et 2 au taux au
comptant remboursement de 1 en
t =2
Prt entre 0 et 1 au taux au comptant
montant prt en t = 1 de
1/(1 + r 0,2 )2
Total
t =1
t =2
1
1 + f 1,2
+1
+1
(1 + r 0,2 )2
+(1 + r 0,1 )
(1 + r 0,2 )2
1
(1 + r 0,2 )2
(1 + r 0,1 )
(1 + r 0,2
)2
1
1 + f 1,2
(1 + r 0,2 )2
. Nous pouvons construire larbitrage du
1 + r 0,1
tableau 4.2.
Au total, le montage permet de recevoir avec certitude un montant positif en t = 1 :
(1 + r 0,1 )
1
> 0.
(1 + r 0,2 )2 1 + f 1,2
Dans le cas o 1 + f 1,2 <
(1 + r 0,2 )2
1 + r 0,1
150 Finance
i
i
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Chapitre
Rsum
Cette section met en avant les caractristiques des obligations. Parmi celles-ci, les
lments suivants mritent dtre souligns :
Une obligation classique dchance T , de valeur faciale F et payant un couT
pon C vaut P = t =1 v t C + v T F . Elle peut tre vue comme la somme dun
ensemble de zro-coupons.
Une premire source de risque des obligations est la variation des taux dintrt. Celle-ci est mesure par la duration.
Grce la duration, il est relativement facile dexaminer la sensibilit dune
institution financire face lvolution des taux dintrt, communment
appele gestion actifs-passifs .
Les taux terme permettent de fixer aujourdhui un taux prvalent pour un
emprunt dans le futur. Bien sr, ils dcoulent de la structure terme des taux
actuels.
Rfrences bibliographiques
FABBOZZI F., Fixed Income Mathematics : Analytical and Statistical Techniques, 3rd edition, McGraw-Hill Trade, 1996.
FABBOZZI F., Advances in Fixed Income Valuation Modeling and Risk Management, John
Wiley & Sons, 1997.
H ULL J., Options, futures et autres actifs drivs, 6e dition, Pearson Education, 2007.
I NGERSOLL J.E. Jr , Theory of Financial Decision Making, Studies in Financial Economics,
Rowman & Littlefield Publishers Inc., 1987.
G ARBADE K.D., Fixed Income Analytics, MIT Press, 1998.
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College Pub, 2001.
T UCKMAN B., Fixed Income Securities : Tools for Todays Markets, 2nd edition, John Wiley
& Sons, 2002.
VAN D EVENTER R. et I MAI K., Financial Risk Analytics, Irwin, 1997.
Commentaires
La duration fut introduite en 1938 par Frederick Macaulay. Il fallut attendre la fin des
annes 1970, (Vasicek en 1977 et Cox, Ingersoll et Ross en 1981), et lapplication de
la finance en temps continu au problme de lvolution de la structure des taux dintrt pour voir apparatre des approches bases sur des bases thoriques cohrentes.
Tuckman (2002) ou Sundaresan (2001) sont de bonnes rfrences pour sinitier cette
littrature. Enfin, une prsentation complte des mthodes de bootstrapping peut
tre trouve dans Garbade (1998), Tuckman (1995) et Van Deventer et Imai (1997).
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 152 #161
Problmes et exercices
La premire partie des exercices sintresse la valorisation dobligations classiques, tandis que la deuxime traite du risque que reprsente linfluence des taux
dintrt sur des portefeuilles obligataires. la troisime partie est consacre plus
prcisment la structure des taux dintrt.
nonc
1
0,9615
2
0,9105
3
0,8565
Calculez le prix des obligations dtat suivantes (toutes de valeur nominale gale
100 e) :
a
Lobligation un an 8 % versera dans un an un coupon C = 100 8 % = 8 et remboursera la valeur faciale de lobligation F = 100. Son prix est donc P = C F 1 v 1 =
108 0, 9615 = 103, 84 e.
Les flux montaires de lobligation trois ans 4 % viennent du paiement des coupons
la fin de chaque anne C = 100 4 % = 4 et du remboursement de la valeur faciale
(F = 100) de lobligation lchance (trois ans). Ainsi le prix est : P = C F 1 v 1 + C F 2
v 2 + C F 3 v 3 = 4 0, 9615 + 4 0,9105 + 104 0, 8565 = 96, 56 e
Si un emprunt est mis au pair, son prix initial est gal sa valeur faciale. Ici, P = 100.
Linconnue est le taux de lemprunt c et donc indirectement le montant du coupon
Solution
152 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 153 #162
Chapitre
puisque C = c100. Ce coupon doit satisfaire lgalit entre le prix et la valeur actualise
des flux futurs :
100 = C 0, 9615 + C 0, 9105 + (100 + C ) 0, 8565
On en dduit : C =
Exercice 2
nonc
Sur la base des rponses obtenues en b., calculez la rentabilit quobtiendrait chaque
anne un investisseur qui dtiendrait cette obligation.
Au 1e r avril 2004, lchance de lobligation B282 est de treize ans. La structure des flux
montaires lis lobligation est la suivante :
Solution
Paiement du coupon
Remboursement du principal
2005
8
2006
8
...
2016
8
2017
8
100
Le prix de lobligation tant la valeur actualise des flux futurs, il peut tre dcompos
en la valeur actuelle des paiements de coupons (qui correspond une annuit sur treize
annes) et la valeur actuelle du remboursement du principal. Le taux dintrt en vigueur sur le march tant de 5 %, le facteur dannuit donnant la valeur de 1 e par an
Exercices
2004
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 154 #163
1
1
1
=
v
= 9, 3936
1
(1
13 )
r
5%
(1 + 5 %)13
Prix de
lobligation
B282
en fonction du
taux
dactualisation.
160
Valeur de l'obligation
Figure 5.2
140
120
100
80
60
40
20
0
2%
4%
6%
8 % 10 %
12 %
14 %
16 %
18 %
20 %
Taux d'intrt
On constate que la valeur de lobligation diminue lorsque le taux dactualisation augmente. Quand le taux dactualisation gale 8 % (qui est le taux du coupon), le prix de
lobligation correspond sa valeur faciale (100). Lorsque le taux dactualisation est suprieur 8 %, la valeur de lobligation est infrieure 100 : lobligation cote au-dessous
du pair.
b
Les valeurs de march de lobligation dans un an et dans deux ans sont obtenues en
reprenant les calculs prcdents mais en modifiant lchance qui sera de douze ans
dans un an et de onze ans dans deux ans. Il vient :
P 2005 = 70, 91 + 55, 68 = 126, 59 e.
P 2006 = 66, 45 + 58, 47 = 124, 92 e.
Le prix de march de lobligation diminue mesure que lon se rapproche de son terme.
lchance finale, il est gal la valeur nominale. La figure 5.3 , illustre cette volution
du prix de lobligation dans le temps.
La rentabilit attendue de lobligation est toujours gale au taux dactualisation. En effet, le prix de lobligation classique une date t est gal :
Pt =
T
t =1
F
C
+
(1 + r )t (1 + r )T
154 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 155 #164
Chapitre
Figure 5.3
140
Valeur de l'obligation
volution du
prix de
lobligation
B282 avec le
temps.
130
120
110
100
90
80
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
T+6
T+7
T+8
T+9
Temps
C + P t +1
1+r
Dautre part, la rentabilit attendue dune obligation est donne par la formule :
ou encore P t =
R=
C + (P t P t 1 )
P t 1
C
, et en plus- ou moins-value
P t 1
P t P t 1
. Pour les deux annes qui suivent, on obtient ainsi les rsultats
P t 1
suivants pour lobligation B282 :
en capital,
Anne
2005
2006
Rendement
6,24 %
6,32 %
Plus-value
attendue
1, 24 %
1, 32 %
Rentabilit
attendue
5%
5%
Risque de taux
nonc
Exercices
Exercice 3
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 156 #165
Sur la base de la duration calcule prcdemment, quelle variation du prix du zrocoupon attendriez-vous ?
Un zro-coupon est une obligation ne payant pas de coupon, il nexiste donc quun
seul flux financier : le remboursement lchance. Si le taux dintrt est 5 %, le prix
du zro-coupon venant chance dans dix ans est :
Solution
La duration dun zro-coupon est gale son chance, soit dix ans.
r
P
1+r
Une variation du taux dintrt de 0, 60 % conduit une variation du prix de lobligation de :
10
P
=
(0, 60 %) = 5, 71 %
P
1+5%
Le prix du zro-coupon passe donc de 61,39 e P = 61, 39 (1 + 5, 71 %) = 64, 90 e.
Figure 5.4
Prix de
lobligation en
fonction du taux
dintrt.
Si le taux dintrt est 4,40 %, le prix du zro-coupon venant chance dans dix ans
est : P = 100/(1, 044)10 = 65, 01 e.
90
80
70
60
50
40
30
2%
3%
4%
5%
6%
7%
8%
9 % 10 % 11 %
Taux d'actualisation
Valeur du zro coupon
Approximation linaire
On constate donc un cart de 0,11 e entre le prix exact et le prix calcul sur la base de la
duration. Cet cart sexplique dune part par la convexit de la relation entre le prix dun
zro-coupon et le taux dintrt et dautre part par la linarit de lapproximation base
sur la duration. Lapproximation linaire aboutit une sous-estimation (surestimation)
de la variation du prix suite une baisse (hausse) du taux dintrt. Cela est illustr dans
156 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 157 #166
Chapitre
la figure figure 5.4 qui prsente la valeur du zro-coupon ( dix ans) et lapproximation
linaire partir du taux dactualisation actuel (5 %) en se fondant sur la duration.
Mathmatiquement, la convexit de la courbe de la valeur du zro-coupon apparat
clairement en prenant la drive seconde de la relation entre le prix et le taux dintrt :
t
dP
=
P < 0 et
dr
(1 + r )
Exercice 4
nonc
d 2 P t (t + 1)
=
P >0
dr 2 (1 + r )2
Supposons que le taux dintrt augmente de 50 points de base (0,50 %). Sur la base de
la duration calcule prcdemment, quelle variation du prix de lobligation attendriezvous ?
Lobligation vient chance dans quatre ans. Elle peut tre dcompose en quatre
zro-coupons. La valeur de lobligation est la somme des valeurs de ces zro-coupons.
Solution
Anne
chance
Valeur nominale du zro-coupon
Facteur dactualisation
Valeur actuelle
2005
1
7
0,9615
6,73
2006
2
7
0,9246
6,47
2007
3
7
0,8890
6,22
2008
4
107
0,8548
91,46
2005
1
6,07 %
2006
2
5,84 %
2007
3
5,61 %
2008
4
82,48 %
Exercices
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 158 #167
3,65 annes. Notons que la duration est infrieure lchance de lobligation (quatre ans).
Cela sexplique par lexistence de flux de trsorerie avant lchance.
d
r
P
1+r
Une variation du taux dintrt de +0, 50 % conduit donc une variation du prix de
lobligation de : P/P = (3, 65/1, 04) (+0, 50 %) = 1, 75 %.
Lapproximation donne un prix de : P = 110, 89 (1 1, 75 %) = 108, 95 e.
2005
1
7
0,9569
6,70
2006
2
7
0,9157
6,41
2007
3
7
0,8763
6,13
2008
4
107
0,8386
89,73
nonc
Coupon
8,00 %
6,00 %
6,50 %
4,00 %
Prix
104,85
102,89
102,96
93,96
Quels sont les facteurs dactualisation sous-jacents ? Quels sont les taux dintrt comptants ?
158 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 159 #168
Chapitre
Solution
C
C +F
C
++
+
2
(1 + r 1 ) (1 + r 2 )
(1 + r T )T
o r 1 , r 2 . . . sont les taux au comptant dchance 1, 2 . . . Par consquent, afin de retrouver la courbe des taux au comptant, nous allons extraire les taux du prix des obligations
progressivement en commenant par lobligation dchance un an pour terminer par
celle dchance quatre ans.
Obligation un an. Nous avons lquation suivante : 104, 85 = 108 v 1. Il en rsulte :
1
1
v 1 = 0, 9708 et comme v 1 =
1 = 3%
, nous obtenons : r 1 =
(1 + r 1 )
v1
Obligation deux ans. Sa valeur est donne par : 102, 89 = 6 v 1 + 106 v 2. En utilisant
le facteur dactualisation un an qui a t calcul prcdemment, nous obtenons :
v 2 = (102, 89 6 0, 9708)/106 = 0, 9157
Le taux dintrt comptant correspondant (le taux deux ans) est la solution de : v 2 =
1
. Nous en dduisons r 2 = (1/v 2 )(1/2) 1 = 4, 50 %.
(1 + r 2 )2
Obligation trois ans.
v 3 = (102, 96 6, 50 0,9708 6, 50 0, 9157)/106, 50 = 0, 8516
r 3 = (1/v 3 )(1/3) 1 = 5, 50 %.
Obligation quatre ans.
v 4 = (93, 96 4 0, 9708 4 0, 9157 4 0, 8516)/104 = 0, 7918
r 4 = (1/v 4 )(1/4) 1 = 5, 80 %.
La technique prsente illustre une approche plus gnrale connue sur le nom de
bootstrap method . La prsentation qui en est donne est simplifie plusieurs gards.
Premirement, nous supposons que les quatre obligations verseront leur prochain coupon dans exactement une anne (lintervalle de temps qui spare les flux de trsorerie
est exactement dun an). Dans la ralit, les choses sont videmment plus complexes,
lchance du prochain coupon pouvant varier dune obligation lautre. Deuximement, nous supposons que nous disposons de prix de quatre obligations pour calculer
les quatre facteurs dactualisation. De nouveau, les choses sont moins simples en ralit. Le nombre de facteurs peut tre suprieur ou infrieur au nombre dobligations
disponibles.
nonc
Exercices
Exercice 6
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 160 #169
Un de vos clients sait quil devra faire face un investissement assez important dans un
an pour un projet dune dure de deux ans, la fin duquel il devrait tre parfaitement
en mesure de couvrir linvestissement de dpart et mme dgager une bonne marge,
suite un calcul relativement objectif de VAN. Lide de cette socit est de financer
cet investissement par un emprunt. Mais avant daccepter ce projet, votre client veut
absolument sassurer du taux de cet emprunt pour pouvoir ds aujourdhui avoir une
vision ferme du projet en son ensemble. Aprs stre renseign auprs des banquiers,
votre client vous informe qua priori, le meilleur taux quon lui offre pour cet emprunt
dmarrant dans un an est de 10 %. Bien que la courbe actuelle des taux soit oriente
la hausse, votre client est assez surpris dun taux si lev. Voici la structure des taux au
comptant observable sur les marchs aujourdhui.
chance
1 an
2 ans
3 ans
4 ans
Taux
6,50 %
7,30 %
8,20 %
8,60 %
Quelle stratgie vous permettrait dobtenir le mme rsultat quun emprunt direct
un an auprs du banquier ? Quel est le taux obtenu pour cette proposition-l ? Que
suggrez-vous ?
Quen pensez-vous ?
Solution
Figure 5.5
1 an
2 ans
3 ans
4 ans
emprunt 3 ans
prt 1 an
"forward synthtique"
160 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 161 #170
Chapitre
Le raisonnement du banquier nest pas tout fait faux, ceci prs quil omet de dire que
les 0,40 % supplmentaires sont cumuler sur quatre ans ! En somme, vous allez payer
0,40 % de plus sur les trois premires annes pour avoir droit un taux fix aujourdhui
pour la quatrime anne... Regardons de plus prs le cot rel de la quatrime anne.
Si nous nous fondons sur le taux trois ans pendant trois ans, le taux terme implicite
pour atteindre un taux global de 8,60 % sur quatre ans est de :
1
(1 + 8, 20 %)3 1 + f 3,4 = (1 + 8, 60 %)4
(1 + 8, 60 %)4
(1 + 8, 20 %)3
1 = 9, 81 %
Ce qui veut dire que fixer la quatrime anne quivaut aujourdhui bloquer un taux
de reconduction du prt pendant un an de 9,81 %, ce qui semble assez cher ! Ce taux
rsulte directement pourtant de la courbe des taux dtermine par le march. Daprs
la thorie des anticipations rationnelles, il reprsente la meilleure esprance de march
pour le taux un an dans trois ans. Donc, mme sil parat lev, cest la juste valeur (fair
value) ! Cela voudrait dire que si votre client dcide tout de mme de se limiter un
emprunt de trois ans parce quil ne pense pas que le taux un an atteindra rellement
un niveau aussi lev dans trois ans, il sagit alors dun choix spculatif, ce commentaire
devant tre pondr par le risque rel quil reprsente pour votre client, surtout la vue
du fait de devoir de toute faon renouveler le prt ensuite, que ce soit aprs trois ou
quatre ans.
Exercices
f 3,4 =
i
i
i
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i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 163 #172
Chapitre
Valorisation de la dette
risque et des produits
drivs de crdit
1.
2.
3.
4.
Problmes et exercices
Risque de crdit
. . .
valuation dobligations
convertibles . . .
Produits drivs de crdit
164
168
169
172
176
.
.
.
.
180
183
Le prsent chapitre se concentre sur la notion de risque de crdit, tout dabord en examinant sa signification au sein dune obligation qui nest plus cette fois-ci une obligation dtat, cest--dire sans risque de dfaut daprs une catgorisation un peu simpliste1 , mais une obligation dentreprise. Nous revoyons ainsi deux techniques des chapitres prcdents, appliques cette fois-ci au problme du risque de crdit :
1. les arbres binomiaux, qui permettent de visualiser trs concrtement les cash-flows
finaux atteints dans un prt risque, et
2. le modle dvaluation des options de Black, Scholes et Merton, que Merton appliquera toute une srie de cas autres que celui simplement des options financires,
en particulier celui du risque de crdit.
La prsence de risque de crdit rend la prsentation des obligations convertibles beaucoup plus intressante. Elles prsentent ici trois sorties diffrentes linvestisseur :
une conversion en actions si la socit a du succs, un remboursement de la valeur
nominale si ce nest pas vraiment le cas, et un remboursement partiel en valeur de liquidation des actifs de la socit si elle vient faire dfaut.
Bien que complexe et crant une discontinuit dans la survie de la contrepartie, le
risque de crdit est aujourdhui transfrable synthtiquement grce des drivs de
crdit. Nous nous permettrons galement dintroduire ce sujet.
1. Bien quen thorie une obligation dtat soit perue comme la reprsentante dun emprunt hors risque de
dfaut, il existe bien sr de nombreux cas de dfauts souverains. . .
163
i
i
i
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164 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 165 #174
Chapitre
Tableau 6.1
chelle de
ratings des
principales
agences de
notation
Standard
AAA
AA+
AA
AA
A+
A
A
BBB+
BBB
BBB
BB+
BB
BB
B+
B
B
CCC+
CCC
CCC
CC
C
D
Poors Moodys
Aaa
Aa1
Aa2
Aa3
A1
A2
A3
Baa1
Baa2
Baa3
Ba1
Ba2
Ba3
B1
B2
B3
Caa1
Caa2
Caa3
Ca
C
Fitch IBCA
AAA
AA+
AA
AA
A+
A
A
BBB+
BBB
BBB
BB+
BB
BB
B+
B
B
CCC+
CCC
CCC
CC
C
D
Le score ainsi trouv doit tre compar la table suivante pour estimer la vraisemblance de faillite :
Probabilit trs leve dinsolvabilit
Probabilit leve dinsolvabilit
Possibilit dinsolvabilit
Insolvabilit peu probable
Moins de 1,81
Entre 1,81 et 2,7
Entre 2,7 et 3
Plus de 3
Diffrentes versions ont t ensuite publies avec des coefficients revus pour des
socits non cotes en Bourse ou non manufacturires.
2. Des mthodes de rgression statistique particulires comme les mthodes logit
et probit qui permettent de calibrer une fonction de type :
= f (a + bx 1 + c x 2 + d x 3 + ... + ) o ne peut prendre des valeurs quentre 0 et
1, cest--dire les valeurs associes une mesure de probabilit. Au moment o la
rgression est calcule, les x sont remplacs par les valeurs des ratios des socits examines et est remplac par un 0 ou un 1, selon que la socit est toujours vivante lanne suivante ou pas. Une fois les coefficients trouvs avec un
ensemble de socits de contrle, ces derniers peuvent tre rappliqus aux valeurs
dune nouvelle socit pour obtenir son , qui sera compris entre 0 et 1.
Valorisation de la dette risque et des produits drivs de crdit 165
i
i
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166 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 167 #176
Chapitre
Tableau 6.2
lchance
VT < F
Cranciers (D) VT
Actionnaires (A) 0
Profil de valeur
des bailleurs de
fonds
lchance de
lobligation
zro-coupon de
valeur faciale F
VT > F
F
VT F
D 0 = Fer T
A 0 = e r T E[max(0, VT F )] = call
hor s r i sque
e r T E[max(0, F VT )] = D 0
put
avec d 1 =
d 2 = d 1 V T
ln
V
r T
e f F
+ 0, 5V
et
i
i
i
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Complment
Probabilit de dfaut et recouvrement
Le modle de Merton peut tre ramnag algbriquement pour faire apparatre les deux paramtres
essentiels dans ltude du risque de crdit : la probabilit de dfaut et la valeur espre de recouvrement
(ou son complmentaire : la valeur espre de la perte). Ainsi, la dette risque est gale la diffrence
entre la dette sans risque et la valeur espre de la perte multiplie par la probabilit de dfaut.
D0 =
r T
Fe
N(d )
2
Probabilit de dfaut
r T
.
Fe
N(d1 )
V
N(d )
2
Ce modle est donc plus complexe quil ny parat car la valeur espre de recouvrement y est implicite,
ce qui implique que le taux de recouvrement effectif est stochastique.
1
1
V N (d 1 )
r T
c s = [ln (1 PL % )] =
ln 1 N (d 2) e
T
T
F N (d 2 )
Ce modle et surtout les concepts quil cache seront source dintuitions. Le modle en
lui-mme fait appel certaines hypothses et dveloppements mathmatiques requrant certaines conditions. Mais le simple fait dimaginer le capital-actions comme un
call sur les actifs de la socit est en soi particulirement novateur. Ainsi, on sait que la
volatilit est dautant plus importante pour une option call que lon sapproche du prix
dexercice, cest--dire au point dinflexion du profil de loption. Or cest justement
ce moment-l que les actionnaires, proches du dfaut, auront tendance miser sur des
projets trs risqus, pour maximiser la valeur de la volatilit tant donn leur responsabilit limite !
168 Finance
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Chapitre
Tableau 6.3
Profil de valeur
dune obligation
convertible
lchance
i
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 170 #179
un certain. . . cadre. Car il est impensable dimaginer que lon puisse appliquer une hypothse de loi normale aux. . . dfauts. Or, la corrlation linaire telle quon lutilise en
a besoin. Pour rsumer :
Tout dabord, imaginons que lon exprime la propension faire dfaut comme tant
une esprance du temps Ti que la socit i met faire dfaut. Ainsi, une socit avec
un rating AAA devrait avoir un Ti trs lointain, tandis quune socit avec un rating
bien plus mauvais, C par exemple, devrait avoir un Ti trs rapproch. Bien sr, au vu de
lincertitude planant autour de ce Ti , on peut considrer quil existe une distribution
du temps avant de faire dfaut, cest--dire une dispersion autour de cette valeur.
Quelle serait la forme de cette distribution ? Peut-tre quelque chose comme ce qui est
illustr la figure 6.1.
Figure 6.1
Forme de la
distribution.
9.00 %
8.00 %
7.00 %
6.00 %
5.00 %
4.00 %
3.00 %
2.00 %
1.00 %
0.00 %
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47
Prenons maintenant deux contreparties : elles peuvent avoir clairement une distribution diffrente de ce temps faire dfaut . Certains auteurs ont imagin que, quelle
que soit la distribution de ce temps au dfaut, on pouvait mapper (faire concider ou
calquer) celle-ci sur une distribution de probabilit normale, et ce pour chaque contrepartie. Ensuite, on pourrait toujours utiliser un paramtre de corrlation () entre les
distributions ainsi mappes (voir figure 6.2).
Figure 6.2
En haut :
distributions
originales (Q(.)).
En bas :
distribution
normale (N(.)).
Ty
Tx
Rx
Ry
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 171 #180
Chapitre
RT ai F
N
Pr (R i < R T |F ) = Pr (T i < T |F ) N
=N
1 a i2
(Q i (T )) a i F
1 a i2
1
1. Vu que tout calcul statistique de moyenne et dcart-type sur des donnes empiriques est de facto une manire de mapper nos donnes vers une distribution normale, sachez que la tentation est grande pour certains
auteurs de remplacer le mot corrlation linaire par gaussian copula . Ce discours plus quimpermable est
nanmoins trs in .
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 172 #181
Pour finir, ce qui nous inquite cest que F soit plus petit quune certaine valeur, car cela
augmenterait notre probabilit de dfaut. Une alternative est de chercher dterminer
la probabilit que reprsente F davoir des cas encore pires. Si lon veut prendre une
valeur de F telle que lon est sr X % quil ny aura pas de cas de F plus dfavorable
encore, alors il faut remplacer F par N 1 (X ), cest--dire Pr (F < N 1 (X )) = X , donc
Pr (F > N 1 (X )) = 1 X ou Pr (F < N 1 (X )) = X . On obtient finalement que la plus
mauvaise probabilit (worst-case probability) X % de confiance est de :
N 1 (Q (T )) + N 1 (X )
WPr
(T < T |F ) = N
X% i
1
Ce rsultat est celui de Vasicek (1987), repris en 2002 dans un article de Risk Magazine consacr au dveloppement de la mthode KMV, de la socit portant le mme
nom. Cette mthode reprsente lune des approches les plus rapides pour obtenir une
valeur risque de crdit , comme le montrera un exercice ci-dessous. Laccord de
Ble 2 reprendra lui-mme cette dfinition, do son importance pratique. Hull (2007)
prsente cette dmarche de manire trs pdagogique.
172 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 173 #182
Chapitre
Figure 6.3
Vhicule de placement
Les CDO.
Actifs
Pa s s i f s
Prts
Mmes
prtentions
Vhicule de placement
Actifs
Pa s s i f s
Highly Senior
Prts
Senior
Ju n i o r
Tra n c h e s
Mezzanine
Equity
Hull et White (2004) proposent de rutiliser lide de Vasicek prsente plus haut pour
valuer la probabilit de dfaut. Tout dabord nous nous rappelons que la probabilit de
dfaut, cest--dire que le temps du dfaut soit atteint en T , conditionnelle la valeur
du facteur commun F , est de :
N 1 (Q (T )) + F
Q (T |F ) = N
1
Conditionnellement F , ces dfauts sont indpendants, et comme la probabilit quune
tranche soit atteinte dpend du nombre de dfauts, on sait que la probabilit binomiale
de n dfauts enregistrs au temps T dans un portefeuille de N contreparties sera de :
Pr #dfauts = n |F =
N!
Q (T |F )n [1 Q (T |F )]N n
(N n)!n!
On peut jouer avec les deux dernires expressions pour calculer lesprance de cashflows recevoir pour un produit dpendant de ces probabilits. tant donn quil sagit
de probabilits conditionnelles, ces esprances devraient tre calcules pour un F donn
et ensuite intgres sur tous les F possibles. Ou alors, on se fixe sur un F donn correspondant un plus mauvais scnario , comme ci-dessus.
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 174 #183
Rsum
Ce chapitre met en vidence certains dveloppements en matire de risque de crdit. Parmi ceux-ci, les lments suivants mritent dtre souligns :
Le risque de crdit peut tre vu comme tant loption que donnent les cranciers dune socit aux actionnaires de faire dfaut : D0 = Fey T put
r T
F
e
D0 =
r T
F e
N (d )
2
Probabilit de dfaut
N (d 1 )
V
N (d 2 )
Valeur actuelle espre du recouvrement
Rfrences bibliographiques
B RIYS E. et DE VARENNE F., Valuing Fixed Rate Debt : An Extension , Journal of Financial and Quantitative Analysis, vol. 32, 2, Juin 1997, pp. 239-249.
D UFFIE D. et S INGLETON J., Modeling the term structures of defaultable bonds ,
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H ULL J., Gestion des risques et institutions financires, Pearson Education, 2007.
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L ELAND H., Corporate debt value, bond covenants and optimal capital structure ,
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174 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 175 #184
Chapitre
L ELAND H. et T OFT K., Optimal capital structure, endogenous bankruptcy, and the
term structure of credit spreads , Journal of Finance, 51, 1996, pp. 987-1019.
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P IROTTE H., A structural model of the term structure of credit spreads with stochastic
recovery and contractual design , Working Papers, HEC Lausanne, 1999.
VAN D EVENTER D.R. et I MAI K., Financial Risk Analytics, Irwin, 1997.
Commentaires
Le traitement plus structurel du risque de crdit a dmarr en 1973-74 quand Merton
a propos dappliquer le cadre de lvaluation doptions financires ce problme. la
fin des annes 1990, alors que la recherche a permis une certaine matrise des risques
de march, la ncessit dtendre lvolution du domaine de la gestion des risques
au risque de crdit et les discussions pour laborer un nouveau cadre rglementaire,
connu sous le nom de Ble II, gnrent un engouement sans prcdents. Les partisans
des modles forme rduite , cest--dire des modles probabilistes sans recherche
de variables sous-jacentes, affrontent les dfenseurs des modles de type structurel ,
cest--dire des modles o le dfaut est conomiquement expliqu comme le fait que
la valeur des actifs tombe en dessous de la valeur de la dette au passif. Parmi les premiers, on trouvera : Jarrow (1978, 1997), Jarrow et Turnbull (1995), Jarrow, Lando et
Turnbull (1997), Duffie et Singleton (1999). Parmi les seconds, on peut citer : Merton
(1974), Leland (1994, 1998), Leland et Toft (1996), Longstaff et Schwartz (1995), Briys et
de Varenne (1997), Pirotte (1999).
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Problmes et exercices
La premire partie des exercices sintresse la valorisation dobligations classiques et linfluence des taux dintrt sur le prix. La structure des taux dintrt
et la problmatique du risque de crdit sont ensuite analyses. Enfin, les derniers
exercices sont consacrs lvaluation des obligations convertibles.
Risque de crdit
Exercice 1
nonc
Sur la base du modle binomial dvaluation doptions, calculez la valeur des actions
aujourdhui si la socit emprunte les 2 millions aux conditions proposes par la banque
daffaires.
Quelle est la valeur de la dette ? Expliquez la diffrence avec la valeur dune dette sans
risque.
176 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 177 #186
Chapitre
Solution
a
Figure 6.4
La valeur initiale de la socit est gale 2,5 millions deuros (250 000 actions 10 e). La
ralisation du projet ncessite un apport de fonds concurrence de 2 millions deuros,
ce qui porte la valeur 4,5 millions deuros. Les paramtres de larbre binomial (voir
chapitre 4) sont u = 2 et d = 0,50. Ainsi, dans un an, la valeur de la socit peut valoir
soit 2 4,5 = 9 millions deuros, soit 0,5 4,5 = 2,25 millions deuros. Larbre binomial
donnant lvolution de la valeur de la socit (en e) est montr la figure 6.4.
T=0
Arbre binomial
donnant
lvolution de la
valeur de la
socit (en e).
T=1
T=2
18 000 000
9 000 000
4 500 000
4 500 000
2 250 000
1 125 000
La valeur des actions (voir figure 6.5) est obtenue en les assimilant un call europen
sur lentreprise venant chance dans deux ans et de prix dexercice gal la valeur nominale du zro-coupon (3 millions deuros). La probabilit de hausse dans un monde
neutre au risque est : p =
1+r f d
ud
1,020,50
21,50
= 0, 3467.
T=0
T=1
T=2
15 000 000
Valeur des
actions.
6 058 824
2 385 749
1 500 000
La valeur des actions A = 2,386 millions deuros. Notons quelle est infrieure la valeur
initiale (2,5 millions deuros). Cela signifie que les conditions de lemprunt sont dfavorables aux actionnaires. En effet, nous allons voir que le montant emprunt (2 millions
Exercices
509 804
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 178 #187
deuros) est infrieur la valeur de march de la dette, ce qui entrane une perte pour
les actionnaires.
d
Figure 6.6
T=1
T=2
3 000 000
Valeur de
march de la
dette.
2 941 176
2 114 251
3 000 000
1 740 196
1 125 000
La valeur de march (2,114 millions deuros) est suprieure au montant emprunt (2 millions deuros) : le taux exig par la banque daffaires entrane une baisse de la valeur des
actions gale la diffrence entre les deux montants (0,114 million deuros).
En labsence de risque, la valeur de la dette serait obtenue en actualisant la valeur nominale au taux dintrt sans risque :
Valeur de la dette non risque = 3/(1,02)2 = 2,883 millions deuros
La diffrence entre les valeurs de la dette risque et de la dette sans risque est la valeur
dun put. Ce put traduit loption quont les actionnaires de dclarer la faillite de lentreprise lchance, ce qui leur garantit que la valeur de leurs actions ne sera jamais
ngative.
Le constat dune valeur de march suprieure au montant emprunt a pour corollaire
que le taux demprunt propos par la banque daffaires est trop lev. Le montant emprunt tant fix, la banque devrait accepter une diminution de la valeur nominale du
zro-coupon. Vous pouvez vrifier (en utilisant la fonction Valeur cible dans Excel) que
la valeur nominale du zro-coupon qui ralise lgalit entre la valeur de march de la
dette et le montant emprunt est gale 2,793 millions deuros. Cela correspond un
taux demprunt de 18,17 % par an.
Exercice 2
nonc
178 Finance
i
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 179 #188
Chapitre
Calculez le rendement lchance tel quil est donn par le modle et comparez-le au
rendement contractuel.
Solution
Par consquent, nous pouvons calculer la valeur de la dette partir des quations suivantes :
d1 =
D = Fe
r T
ln(
4,5
)
ln( e 1,98%2
3
+ 0, 5 69, 31% 2 = 0, 9442
69, 31% 2
d 2 = d 1 V T = 0, 9442 69, 31 % 2 = 0, 0361
r f T
V T
+ 0, 5V
T=
r T
F e
N (d 1 )
N (d 2 )
Valeur actuelle
espre du recouvrement
N (d )
2
Probabilit de dfaut
= 3e 1,98%2 N (0, 0361) 3 e 1,98%2 4, 5 NN(0,9442)
(0,0361) = 2, 884 0, 5144 1,374 = 2, 177
Cela donne une probabilit de dfaut de 51,44 %. Le taux de recouvrement est mesur
soit en valeur actuelle, soit en valeur finale (il faut toujours comparer les valeurs la
mme date). Le rsultat est videmment identique.
1
1,374
VA(perte)
VF(perte)
= 1
= 1
-1,98
%
2
VA(valeur faciale)
VF(valeur faciale)
3e
1, 374e 1,98 % 2
= 52, 35 %
3
La valeur des actions peut tre obtenue en calculant explicitement celle du call quelles
reprsentent ou, dans le cas des hypothses de Merton (une dette zro-coupon, pas
dimpts ni de taxes, pas de dividende ou autres flux verss aux actionnaires dici
T , etc.), elle peut tre dduite de la valeur de lentreprise moins la valeur calcule de la
dette :
A = V D = 4,5 2,177 = 2,323 millions deuros
De nouveau, on se rend compte du transfert de valeur implicite des actionnaires vers
les cranciers que ce contrat suppose.
Exercices
=1
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 180 #189
D
F
= 12 ln
2,177
3
= 16, 04%.
16,04 %
Pour valoriser lobligation classique, il faut actualiser ses flux financiers au taux de 9 % :
Solution
Cependant, une obligation convertible donne droit quatre actions. Par consquent,
la prime totale slve 4 20,07 = 80,27 millions deuros. Lobligation convertible est
180 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 181 #190
Chapitre
donc relativement chre puisquelle demande un prix trop lev pour le warrant. Cela
vient du fait que le taux de coupon est trop bas. Avec loutil Valeur cible dExcel, on
trouve quun coupon de 3,44 % donnerait une valeur de 80,27 millions deuros pour la
prime implicite.
La diffrence de prix du call peut galement tre partiellement explique par la microstructure. En effet, nous ne savons pas quel est le nombre actuel dactions dans la socit, ni combien dactions devront tre mises pour rpondre toutes les demandes
de conversion potentielles. Notre valuation se fonde sur un impact marginal dune
conversion individuelle. Nous valuons loption de lobligation convertible comme sil
sagissait dune option standard. Or, si lon reoit rellement des actions (livraison physique et pas cash settlement), il y aura certainement une dilution de la valeur des actions actuelles si nous ne sommes pas les seuls convertir, do le fait quun discount
plus important doive tre appliqu par rapport lobligation standard.
Exercice 4
nonc
Calculez la valeur de lensemble des obligations convertibles dans deux ans en utilisant
un arbre binomial avec pas dun an.
En cas de conversion, les dtenteurs des obligations convertibles recevront 125 000 actions nouvelles. Le nombre dactions initial tant de 250 000, le nombre total dactions
aprs conversion sera de 375 000. Les nouveaux actionnaires dtiendraient donc 1/3 de
lentreprise. Dans le cas contraire et en labsence de faillite, les obligataires recevront la
valeur nominale de la dette. La condition de conversion en labsence de faillite est :
(1/3) V 3 > 3 000 000 e V 3 > 9 000 000 e.
Exercices
Solution
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 182 #191
Larbre binomial reprsentant la valeur de lentreprise est identique celui qui est prsent dans lexercice 6.1. Notons que la valeur de lentreprise pourrait devenir infrieure la valeur faciale de la dette. Dans ce cas, les actionnaires ont intrt invoquer
la clause de responsabilit limite et dclarer la faillite, ce qui leur vite de devoir recapitaliser lentreprise pour permettre le remboursement de la dette. Ds lors, la valeur
des obligations convertibles correspond la valeur rsiduelle de la socit. En labsence
de faillite, il ny a conversion que dans le cas o lentreprise vaut 18 millions. Lensemble
des obligations converties correspond alors 1/3 de lentreprise : 6 millions deuros.
t=0
t=1
t=2
Valeur de lentreprise
Dcision
Valeur des
obligations
convertibles
18 000 000
Convertir
6000 000
4500 000
Ne pas
convertir
3000 000
1125 000
Ne pas
convertir
(faillite)
1125 000
9000 000
4500 000
2250 000
Connaissant la valeur des obligations convertibles lchance, nous pouvons aisment calculer la valeur de march lmission en appliquant la technique dvaluation
neutre au risque. Nous obtenons :
t=0
t=1
t=2
6000 000
3960 784
2460 784
3000 000
1740 196
1125 000
La valeur initiale des obligations convertibles est donc suprieure au montant de lmission. La valeur des actions est calcule par diffrence entre les valeurs de lentreprise et
de lobligation convertible, A = 4 500 000 2 460 786 = 2 039 216 e. Lmission de cette
obligation convertible tant survalue, cela entranera une chute de la valeur des actions.
182 Finance
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 183 #192
Chapitre
Sil existe un march qui traite le risque de crdit, comment dterminer rapidement ce
cot supplmentaire pour le banquier ?
Le Credit Default Swap (CDS) est un produit couramment trait dans les marchs financiers aujourdhui, qui permet une contrepartie de sassurer auprs dun agent contre
le risque de dfaut dune tierce contrepartie. Le cot de ce produit est donc une prime
dassurance contre le dfaut. Si la combinaison dun prt risqu et dune assurance
contre le dfaut potentiel de ce prt constitue synthtiquement un prt hors risque,
alors, selon le principe dabsence dopportunits darbitrage (AOA), le cot de cette assurance nest rien dautre que le spread de crdit qui devrait tre demand pour le prt
risqu ! Effectivement, le fait que ces assurances soient traites et puissent devenir
des instruments liquides permettrait davoir une excellente source de renseignement
sur le spread de crdit, autrement meilleur que celui que lon obtient en regardant le
prix dobligations que lon sait trs peu liquides.
Le CDS, bien quil corresponde plutt une assurance et donc une option (on paie
une prime pour pouvoir exercer cette assurance en cas de dfaut), est appel un swap
en ce sens quil suppose lchange dune prime rgulirement paye contre lindemnisation en cas de dfaut dune contrepartie. Il y a donc si lon veut deux jambes la
transaction :
1. une jambe correspondant une suite de paiements de primes tant que le dfaut na
pas lieu ;
2. une jambe correspondant une indemnit sur le montant perdu si le dfaut a lieu.
Exercices
Solution
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 184 #193
Le calcul, comme le prouve Hull dans une simple dmonstration, peut se faire en trois
parties.
Dans un premier temps, il convient de calculer la probabilit de dfaut inconditionnelle pour chaque anne pour se rendre compte de ce que cela signifie. Ainsi une
probabilit de dfaut de 8 % suppose un taux de survie de 92 % pour la deuxime
anne. Le taux de 8 % de la deuxime anne sapplique donc seulement aux 92 % de
cas o lon existe encore au dbut de lanne 2, et ainsi de suite. Les taux de dfaut
inconditionnels et donc les diffrents taux de survie, anne aprs anne, sont :
Anne
1
2
3
4
5
PD inconditionnelle
8,00 %
7,36 % = 92 % 8 %
6,77 % = 84,64 % 8 %
6,23 % = 77,87 % 8 %
5,73 % = 71,64 % 8 %
Probabilit de survie
92,00 %
84,64 %
77,87 %
71,64 %
65,91 %
Partie 1 Imaginons pour linstant que la prime annuelle est de 1 e ; cela veut dire que
lassur va payer un flux de 1 e tant que la tierce contrepartie sur laquelle lassurance est prise est toujours vivante, cest--dire dans les cas dcrits dans la troisime colonne du tableau prcdent. Ainsi, on a :
Anne Psurvie
1
2
3
4
5
92,00 %
84,64 %
77,87 %
71,64 %
65,91 %
E(paiement) =
Psurvie paiement de 1 e
0,920000
0,846400
0,778688
0,716393
0,659082
Facteur dactualisation 4 %
= 1/(1+r)anne
0,9615
0,9246
0,8890
0,8548
0,8219
VA(E(paiement))
= E(paiement) facteur dactualisation
0,8846
0,7825
0,6923
0,6124
0,5417
Somme = 3,5135
Partie 2 Imaginons maintenant, pour ajouter un petit peu de complexit ou de compltude, que le dfaut intervient systmatiquement au milieu de lanne (cest ici
quune bonne part de discrtisation entre en jeu). Cela veut dire que lassureur
paiera les 60 % (tant donn le taux de recouvrement de 40 %) du montant dans
chaque cas de dfaut. Pour pouvoir ajouter des cas notre esprance, il nous faut
les probabilits inconditionnelles calcules plus haut :
184 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 185 #194
Chapitre
0,5
1,5
2,5
3,5
4,5
dition-
espre
nelle
= 1 40 %
espre
8,00 %
7,36 %
6,77 %
6,23 %
5,73 %
60 %
60 %
60 %
60 %
60 %
4,800 %
4,416 %
4,063 %
3,738 %
3,439 %
0,9806
0,9429
0,9066
0,8717
0,8382
0,0471
0,0416
0,0368
0,0326
0,0288
Somme = 0,1869
Partie 3 Puisque le dfaut peut intervenir au milieu de lanne, cela veut dire que dans
chaque cas (chaque ligne de notre tableau) lassureur peut tout de mme demander
lassur de payer la fraction danne chue. En effet, dans notre premier tableau,
nous avons suppos quon ne payait que si on survivait la fin de lanne. Quen
est-il si le dfaut a dj lieu pendant la premire anne ? Nous devons toujours la
moiti de la prime alors. . . Voici ce petit raffinement, cest--dire la valeur actuelle
de lesprance de prime accrue :
Anne PD incon- E(prime
accrue) Facteur
0,5
1,5
2,5
3,5
4,5
8,00 %
7,36 %
6,77 %
6,23 %
5,73 %
dactua- VA(E(prime
accrue))
% = E(prime) facteur
PD
= 1/(1 + r)anne
dactualisation
0,0400
0,0368
0,0339
0,0311
0,0287
0,9806
0,9429
0,9066
0,8717
0,8382
0,0392
0,0347
0,0307
0,0272
0,0240
Somme = 0,1558
Exercices
i
i
i
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Exercice 6
nonc
Sachant que la banque peut samuser garder certaines tranches et en revendre dautres,
M. Flopper a envie de connatre leffet de la corrlation sur ce portefeuille et sur les
tranches. En utilisant une corrlation variable de 0 % 100 %, comment se comporte
lvaluation des tranches suivantes : la tranche premier faire dfaut vs la tranche
40e faire dfaut ?
Pour cette premire partie, on peut utiliser de manire stricte la formule suivante prsente auparavant, avec les diffrentes valeurs de situation conomique :
Solution
Cela revient dire dans notre cas que = 10 %, Q(T = 1 an) = 4 % et que lon choisit un
X dont les valeurs sont respectivement : 50 %, 25 %, 1 %. Les rsultats de probabilit
186 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 187 #196
Chapitre
conditionnelle ltat F de la nature (ici, suppos reprsenter la situation conomique) sont les suivants :
N 1 (4 %) + 0, 10N 1 (50 %)
= 3, 25 %
N
1 0, 1
1
N (4 %) + 0, 10N 1 (25 %)
N
= 5, 26 %
1 0, 1
1
N (4 %) + 0, 10N 1 (1 %)
= 14, 23 %
N
1 0, 1
Pour valoriser la tranche premier faire dfaut , nous devons calculer la probabilit davoir un ou plus de dfauts dans le portefeuille. La valeur de cette tranche sera
directement lie la probabilit obtenue bien sr. De mme, la tranche 40e faire
dfaut suppose que celle-ci est concerne seulement sil y a plus de 39 dfauts dans
notre portefeuille de 100 contreparties.
Comme nous lavons prsent plus haut, nous pouvons utiliser le modle binomial
pour calculer cette probabilit :
Pr (#dfauts n |F ) =
N
N!
Q (T |F )k [1 Q (T |F )]N k
k)!k!
(N
k=n
Cette probabilit peut tre calcule dans Excel grce la fonction : 1-BINOMDIST(n,N,
Q(T|F),TRUE).
Suivant la tranche que lon examine, on a donc un effet de la corrlation tout fait
inverse. Encore une fois, en jonglant avec ces valeurs, vous pourrez vous apercevoir
assez rapidement de la sensibilit et des diffrences importantes de comportement.
Exercices
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Chapitre
Structure financire
et cot du capital
1.
La valeur et la structure
financire de la socit
dans un monde sans impts
Fiscalit et endettement
.
La thorie du compromis .
189
195
200
Problmes et exercices
La valeur et la structure
financire de la socit
dans un monde sans impts
Fiscalit et endettement . . .
La thorie du compromis
. .
205
212
218
2.
3.
189
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D
A
A
D
+ r Dette = r Actifs
V
V
190 Finance
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Chapitre
Dmonstration
Imaginons un investisseur qui dtiendrait la totalit des actions et de la dette de lentreprise. Il possde
un portefeuille de valeur gale V (en vertu de la proposition I, V est indpendant de la structure
financire). La composition de ce portefeuille comprend une fraction A/V investie en actions et une
fraction D/V investie dans la dette. La rentabilit attendue du portefeuille est :
r Portefeuille = r Actions
A
D
+ r Dette
V
V
Elle nest autre que le cot moyen pondr du capital. De plus, en dtenant la totalit des titres mis
par lentreprise, linvestisseur se trouve exactement dans la mme situation que celle quil connatrait
sil dtenait la totalit des actions de la mme entreprise non endette. Or, dans ce cas, sa rentabilit
attendue serait r Actifs . En consquence : C MPC = r Actifs .
A
D
+ Dette
V
V
D
Actions = Actifs + Actifs Dette
A
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Figure 7.1
Bta
Risque et
rentabilit
attendue des
actions dette
sans risque.
Actions
Risque
financier
U
Actifs
Risque
conomique
rActions
rActifs
rf
D/A
Figure 7.2
Rentabilit
attendue des
actions, cot de
la dette et cot
moyen pondr
du capital
dette sans
risque.
Cot des
actions
rActions
rActifs
rf
Cot de la dette
rDette
192 Finance
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Chapitre
A
Dette = DeltaPut Actifs 1 +
D
Enfin, le delta du put tant ngatif, le bta de la dette est positif. La formule du Mdaf
permet de dterminer le cot de la dette :
r Dette = r f + (r M r f )Dette
Structure financire et cot du capital 193
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Figure 7.3
Risque et
rentabilit
attendue des
actions dette
risque.
Actions
Actifs
rActions rActifs
rf
D/A
A
D
+ r Dette = r f + (r M r f )(DeltaActions DeltaPut )Actifs = r Actifs
V
V
La figure 7.4 montre que le CMP reste constant alors que la rentabilit des actions et de
la dette augmentent avec le levier dendettement. Pour aboutir au rsultat, rappelonsnous la relation de parit put-call : DeltaActions DeltaPut = 1.
Figure 7.4
Rentabilit
attendue des
actions, cot de
la dette et cot
moyen pondr
du capital
dette risque.
25,00 %
Rentabilit attendue
des actions rActions
20,00 %
15,00 %
Cot moyen
pondr du capital
10,00 %
Cot de la
dette rDette
5,00 %
0,00 %
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
3,50
4,00
4,50
194 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 195 #204
Chapitre
tous les flux montaires soient des perptuits. La valeur de lentreprise endette peut
tre calcule en actualisant, au cot moyen pondr du capital, le rsultat attendu
avant charges financires et impts (= RE X P) que raliserait lentreprise en labsence
dendettement :
RE X P
V=
C M PC
Dmonstration
La valeur des actions dune entreprise endette est gale la valeur actuelle des dividendes futurs :
A=
RE X P r Dette D
r Actions
RE X P
A
D
= r Actions + r Dette = C MPC
V
V
V
Cela peut scrire : V =
RE X P
C MPC
Dans cette approche, limpact ventuel de la structure financire sur la valeur de lentreprise est incorpor dans le cot moyen pondr du capital. Une forme de dualit
entre la valeur de lentreprise et le cot moyen pondr du capital apparat : si la structure financire modifie la valeur dune entreprise, elle modifie du mme coup le cot
moyen pondr du capital.
Fiscalit et endettement
Dans lenvironnement idalis dfini par Modigliani-Miller en 1958, labsence dimpts
constitue, sans nul doute, lhypothse la moins facile accepter. Dans cette section,
nous examinons les consquences de diffrentes formes dimpositions. Nous montrons
que :
Si limpt sur les socits est la seule forme dimposition, lendettement diminue la
charge fiscale dune entreprise. En consquence, la valeur dune entreprise endette est suprieure celle quelle aurait en labsence dendettement.
coefficient dendettement D/A donn, limpact de lendettement sur la rentabilit attendue des actions est moindre lorsque les charges dintrt sont dductibles
du bnfice taxable et le risque des actions de lentreprise endette augmente avec
lendettement.
En corollaire, le cot moyen pondr du capital dcrot lorsque lendettement augmente.
Si, outre limpt sur les socits, nous prenons en compte dans lanalyse limpt des
personnes physiques, lavantage fiscal de lendettement sattnue, voire disparat
ou peut devenir un dsavantage.
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TIsoc r Dette D
= T Isoc D
r Dette
et donc : V = VU + T Isoc D
Lorsque la dette nest pas une perptuit, le calcul de la V AF E est un peu plus complexe.
Si la dette de lentreprise donne lieu des charges dintrt C f i n 1 ,C f i n 2 . . .C f i n T au
cours des T prochaines annes, la valeur actuelle des conomies fiscales sera de :
V AF E =
TIsocC f i n t
t
(1 + r Dette )t
D
A
et
Actions = Actifs + (Actifs Dette )(1 TIsoc )
D
A
196 Finance
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Chapitre
A
D
+ r Dette
V
V
VU
TIsoc D
V TIsoc D
TIsoc D
+ r Dette
= r Actifs
+ r Dette
V
V
V
V
A
D
V TIsoc D
TIsoc D
+ r Dette = r Actifs
+ r Dette
V
V
V
V
D
A
Cette expression est trs proche de celle trouve en labsence dimpts. De plus, coefficient dendettement D/A donn, limpact de lendettement sur la rentabilit attendue des actions est moindre lorsque les charges dintrt sont dductibles du bnfice
taxable.
Nous pouvons, par un raisonnement similaire, prciser limpact de lendettement sur
le risque des actions :
Actions = Actifs + (Actifs Dette )(1 TIsoc )
D
A
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RE X P t (1 T Isoc )
t
(1 + C M PC )t
Le numrateur reprsente le bnfice de lentreprise non endette. Leffet de lendettement sur la valeur est obtenu en ajustant le taux dactualisation. Cette approche est
trs largement utilise en pratique et selon la politique dendettement de lentreprise,
diffrentes formules seront utilises.
La formule classique
C M PC = r Actions
A
D
+ r Dette (1 T Isoc)
V
V
Il sagit dune gnralisation de la formule prsente prcdemment en labsence dimpts. La formule du cot moyen pondr du capital peut aisment tre retrouve dans
le cas de perptuits.
Complment
CMPC : Formule classique
La rentabilit attendue des actions est le rapport entre le bnfice (distribu aux actionnaires sous
formes de dividendes) et la valeur de march des actions (souvenez-vous de lhypothse de perptuit) :
(RE X P r Dette )(1 TIsoc )
r Actions =
, ce qui peut scrire : RE X P(1 TIsoc ) = r Actions A + r Dette
A
(1 TIsoc ) D .
Mais :
RE X P(1 TIsoc )
V=
C MPC
et donc V C MPC = r Actions A +r Dette D . En divisant les deux termes par V , on trouve lexpression
du cot moyen pondr du capital en prsence dimpts :
C MPC = r Actions
A
D
+ r Dette (1 TIsoc )
V
V
Cette formule suppose que lon connat le cot des actions (r Actions ). Il est obtenu en
se rapportant des socits de rfrence et, sil sagit dvaluer une entreprise, il sera
calcul partir de donnes dautres entreprises du mme secteur. Pour un projet dinvestissement, il sera gnralement tabli partir des donnes de lentreprise qui ralise
le projet.
Deux hypothses importantes doivent tre satisfaites dans ce cas :
198 Finance
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Chapitre
Dmonstration
Formule dajustement de Modigliani-Miller
Considrons une entreprise qui gnre un rsultat dexploitation annuel RE X P . Le montant emprunt
pour financer un projet est gal, compte tenu de la dfinition du coefficient dendettement, D = LV .
En consquence, la valeur actuelle des cash flows, en dsignant par rActifs le taux dactualisation qui
reflte le risque conomique du projet, peut scrire :
V=
RE X P(1 TIsoc )
+ TIsoc D.
r Actifs
D
RE X P(1 TIsoc )
RE X P(1 TIsoc )
, alors : V =
+ TIsoc (LV ). On en dduit : V =
V
r Actifs
r Actifs (1 TIsoc L)
La valeur de lentreprise est obtenue en actualisant le cash flow aprs impt (en labsence dendettement) au taux ajust r Actifs (1TIsoc L) : ce taux dactualisation est le cot du capital ajust de ModiglianiMiller. Il est gal au cot moyen pondr du capital :
Si : L =
Dans cette formule, le point de dpart est le cot du capital en labsence dendettement
r Actifs . Il reflte uniquement le risque conomique propre au projet. Ce taux est ensuite
ajust pour tenir compte des retombes fiscales de lendettement. Si le taux dimposition est nul, on retrouve lgalit entre C M PC et r Actifs et donc un cot du capital
indpendant de la structure financire. En revanche, le cot du capital ajust diminue
avec lendettement si le taux dimposition est positif.
Cette dernire formule fait apparatre clairement les deux lments importants de lanalyse : le risque conomique et lavantage fiscal de lendettement. Elle a linconvnient,
comme pour la formule du cot moyen pondr dailleurs, de supposer que la contribution du projet la capacit dendettement de lentreprise est permanente avec, pour
consquence, une survaluation de lavantage fiscal de lendettement.
1 + r Actifs
1 + r Dette
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lps 2008/7/15 12:22 page 200 #209
Dmonstration
Formule de Miles-Ezzel
Supposons que le dernier cash flow ait lieu lanne T . La valeur de lentreprise endette est gale la
valeur de la mme entreprise non endette laquelle sajoute la valeur actuelle de lconomie fiscale :
VT 1 =
Ou reformul : VT 1 =
RE X P T (1 TIsoc )
$
1 + r Actifs TIsoc r Dette 1 + r Actifs
1 + r Dette
Le dnominateur de cette formule donne lexpression du cot moyen pondr du capital utiliser un
an avant lchance finale. La formule met aussi en avant la proportionnalit existant entre la valeur de
lentreprise endette et la valeur de la mme entreprise non endette. Il en rsulte que leurs risques
sont identiques.
Calculons maintenant la valeur de lentreprise en T = 2 :
VT 2 =
RE X P T 1}(1TIsoc )
1 + r Actifs
1 + r Dette
(1 T I P P,Dette )
La thorie du compromis
Sil existe un avantage fiscal lendettement, les entreprises devraient toutes en tirer
profit en choisissant les taux dendettement les plus levs possibles. Empiriquement,
cela nest pas observ. Le risque le plus vident pour une entreprise fortement endette est limpossibilit, un moment donn, de remplir ses engagements vis--vis de ses
cranciers. La situation extrme est la faillite. Limpact des difficults financires potentielles sur la valeur de lentreprise est li aux cots associs cette situation : cots
200 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 201 #210
Chapitre
Thorie du
compromis :
structure
financire
optimale.
140,00
Valeur de l'entreprise
120,00
100,00
Valeurs actuelles
Figure 7.5
VU
80,00
60,00
40,00
Valeur actuelle de
l'conomie fiscale VAFE
20,00
0,00
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
0,70
0,80
0,90
Le niveau optimum dendettement est atteint lorsque lavantage marginal de lendettement est gal la valeur actuelle des cots de dtresse financire. La figure 7.5 illustre
cette situation. La valeur de lentreprise crot tant que lavantage fiscal rsultant dune
augmentation de lendettement compense celle des cots de dtresse financire quelle
produit.
Un modle rcent, dvelopp par Leland (1994), permet dillustrer la thorie du compromis. Il est construit dans lesprit du modle de Merton pour lanalyse de la dette
risque et incorpore de manire simple les deux lments majeurs de la thorie du compromis : la valeur actuelle des conomies fiscales et les cots de dtresse financire.
La valeur de lentreprise non endette, VU , est connue au dpart et volue de manire
alatoire selon un processus stochastique identique celui utilis par Black-Scholes
(caractris par une volatilit qui mesure la volatilit des actifs en labsence dendettement). Le taux dintrt sans risque r f est constant. Lentreprise sendette en mettant un emprunt perptuel donnant lieu au paiement dun intrt annuel (le coupon) C .
Lentreprise fait faillite si, un moment donn, la valeur des actions devient nulle. Cette
faillite se produit si la VU tombe au-dessous dun seuil (que nous noterons Vfaillite ) que
permet de dterminer le modle. Dans ce cas, une fraction de la valeur est perdue
(cette perte est une mesure des cots de difficults financires). La figure 7.6 illustre le
modle.
Remarquons que la date de faillite nest pas connue a priori.
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lps 2008/7/15 12:22 page 202 #211
Figure 7.6
Valeur de lentreprise
non endette
Condition de
faillite dans le
modle de
Leland.
V
Faillite
Seuil de
faillite
Vfaillite
(1-
)Vfaillite
Temps
TIsocC TIsocC
TIsocC
=
v faillite
rf
rf
rf
202 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 203 #212
Chapitre
Les cots de dtresse financire en cas de faillite sont gaux Vfaillite . Leur valeur actuelle est obtenue en multipliant ce montant par le prix de march de 1 e en cas de
faillite. Il nous reste dterminer la valeur des actions et la valeur de la dette.
C
La valeur de la dette est donne par : D = (1 v faillite ) + v faillite (1 )Vfaillite .
rf
Le premier terme reprend la valeur de la dette sans risque multiplie par la valeur de
1 e en labsence de faillite. Le second indique le montant que touchent les cranciers
lors dune faillite multipli par la valeur de 1 e en cas de faillite.
La valeur des actions est obtenue par diffrence entre la valeur de lentreprise et la valeur de la dette :
A = VU + (1 v faillite )
TIsocC
C
v faillite Vfaillite (1 v faillite ) v faillite (1 )Vfaillite
rf
rf
ce qui donne :
A = VU (1 v faillite )(1 TC )
C
v faillite Vfaillite
rf
Rsum
La valorisation dentreprises endettes ainsi que la dtermination dune structure financire du capital optimale demeurent des sujets de recherche et dinterrogations.
Les lments suivants font nanmoins lobjet dun consensus :
Dans un monde prsentant un march parfait des capitaux caractris, de
plus, par labsence de frais de transactions et dimposition, si une entreprise
a une politique dinvestissement fixe, alors sa valeur et son cot moyen
pondr du capital sont indpendants de son mode de financement. Ds
lors, la rentabilit attendue des actions est une fonction linaire croissante
du coefficient dendettement.
La prsence de limpt modifie la proposition prcdente. Les charges dintrt tant fiscalement dductibles, lendettement augmente, toutes choses
tant gales par ailleurs, la valeur de la socit. Cela amne une baisse du
cot moyen pondr du capital et une hausse du risque des actions lorsque
lendettement augmente.
Si, outre limpt sur les socits, limpt des personnes physiques est pris en
compte, lavantage fiscal de lendettement sattnue, disparat ou devient un
dsavantage.
Ce cot moyen pondr du capital, reflet du cot net dimpt des diffrentes
formes de financement, permet, sil est pris comme taux pour actualiser les
cash flows nets dimpt en labsence dendettement, de dterminer la valeur
de lentreprise.
La thorie du compromis considre que la socit doit faire un arbitrage
entre laccroissement de lavantage fiscal et des cots de dtresse financire
rsultant dune augmentation de la dette.
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lps 2008/7/15 12:22 page 204 #213
Rfrences bibliographiques
B AXTER N.D., Leverage, Risk of Ruin and the Cost of Capital , Journal of Finance, 22,
3 (September 1967), pp. 395403.
FARBER A., G ILLET R. et S ZARFARZ A., A general formula for the WACC , International
Journal of Business, 11, 2, 2000.
M ILES J. et E ZZELL J.R., The Weighted Average Cost of Capital, Perfect Capital Market
and Project Life : A Clarification , Journal of Financial and Quantitative Analysis, 15, 3
(septembre 1980), pp. 719730.
L ELAND H.E., Corporate Debt Value, Bond Covenants and Optimal Capital Structure ,
Journal of Finance, 49, 4 (septembre 1994), pp. 12131252.
M ILES J. et E ZZELL J.R., Reformulating Tax Shield Valuation : A Note , Journal of Finance 40, 5 (dcembre 1985), pp. 14851492.
M ODIGLIANI M. et M ILLER M.H., Corporate Income Taxes and the Cost of Capital : A
Correction , The American Economic Review, 53, 3 (juin 1963), pp. 433443.
RUBINSTEIN M.E., A Mean-Variance Synthesis of Corporate Financial Theory , Journal of Finance, 28, 1 (mars 1973), pp. 167181.
TAGGART R.A., Consistent Valuation and Cost of Capital Expressions With Corporate
and Personal Taxes , Financial Management (automne 1991), pp. 820.
Commentaires
La synthse du Mdaf et des thormes de Modigliani et Miller fut ralise la fin des
annes 60. Elle est magnifiquement expose dans Rubinstein (1973). La premire analyse de lavantage fiscal de lendettement se trouve dans Modigliani et Miller (1963).
Elle aboutira quelques annes plus tard la thorie du compromis (Baxter, 1967). Cette
thorie restera longtemps au stade darguments qualitatifs. Il fallu attendre 20 ans pour
voir apparatre un modle plus raliste (Leland, 1994) permettant de mesurer avec plus
de prcision les composantes de la valeur dune entreprise endette. La recherche dans
ce domaine est toujours trs active.
En pratique, lutilisation du cot moyen pondr du capital reste la norme. Les limitations de la formule classique ont conduit plusieurs autres formules dont celle publie
par Miles et Ezzell (1980, 1985). Une excellente synthse de cette littrature est donne
par Taggart (1991).
204 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 205 #214
Chapitre
Problmes et exercices
La premire partie des exercices illustre la loi de la conservation de la valeur dmontre par Modigliani-Miller en 1958 dans leur proposition I. Ces exercices supposent
quil ny a pas dimpts. Les exercices qui suivent analysent diffrents aspects du
choix dune structure financire en prsence dimpts. Enfin, le dernier exercice
traite de la problmatique de la thorie du compromis.
Quelle sera la valeur des actions si le produit de lemprunt sert payer un dividende
aux actionnaires ?
La valeur initiale de la socit est gale au nombre dactions multipli par le cours. Cette
valeur reprsente la valeur de lentreprise en labsence dendettement (VU ) : 10 000
30 = 300 000 e.
La valeur de lentreprise endette (V ) est gale la somme de la valeur des actions (A)
et de celle de la dette (D) : 240 000 e + 60 000 e = 300 000 e. Nous retrouvons donc bien
le rsultat de la proposition I.
Le rsultat ne diffrerait pas si la socit rachetait une partie de ses actions. Dans ce cas,
le nombre dactions pouvant tre rachetes est gal 60 000/30 = 2 000, chaque action
tant rachete au cours de bourse. Le nombre dactions en circulation aprs lopration
Solution
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serait alors de 8 000 et lensemble des actions aprs lopration vaudrait donc : 8 000
30 = 240 000 e. Nous retrouvons exactement la mme valeur que prcdemment.
Exercice 2
nonc
Solution
Exercice 3
nonc
206 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 207 #216
Chapitre
Quelles seront les valeurs des actions, de la dette et de lentreprise lissue de cette
opration ?
Le cot des actions est gal la rentabilit attendue des actions. Il peut tre calcul en
appliquant la formule du Mdaf : r Actions = 4 % + 5 % 0, 70 = 7, 50 %.
2 000
500
Le cot moyen pondr du capital vaut alors : C M PC = 7, 50 %
+4 %
= 6, 80 %.
2 500
2 500
La dette tant sans risque,
le bta des actifsde Pipeline
est calcul en utilisant la relaD
500
tion : Actions = Actifs 1 +
= 0, 70 = Actifs 1 +
et donc : Actifs = 0, 56.
A
2 000
La diffrence entre le bta des actions (0,70) et le bta des actifs (0,56) reflte le risque
financier.
Solution
1 000
D
= 6, 80 % + (6, 80 % 4 %)
= 8, 67 %.
A
1 500
Exercices
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lps 2008/7/15 12:22 page 208 #217
Exercice 4
nonc
Quel sera limpact de cette dcision sur la rentabilit attendue des actions ?
Solution
Le risque de lentreprise est inchang. La valeur de lentreprise avec le projet sil est
financ par actions serait donc : V = RE X P/r Actifs = 2 250 000/10 % = 22 500 000 e. Il
sagit bien de la mme valeur que celle calcule prcdemment.
c
208 Finance
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Chapitre
La socit distribue lentiret du bnfice et la valeur des actions est gale la valeur
actuelle des dividendes futurs : A = Di v/r Actions . Nous avons donc : r Actions = Di v/A =
2 000 000/17 500 000 = 11, 43 %.
Quen est-il du cot moyen pondr du capital ? Daprs Modigliani-Miller, il est inchang (voir leur proposition II). La situation de lentreprise se prsente comme suit
(voir tableau 7.1).
Tableau 7.1
Actions
Dette
Entreprise
Valeur de march
17 500 000
5 000 000
22 500 000
Proportions
77,78 %
22,22 %
100,00 %
Cot
11,43 %
5,00 %
Exercice 5
nonc
Plusieurs actionnaires expriment leur dsaccord profond avec la remarque qui vient
dtre faite. Une augmentation de capital , dit lun deux, entranerait videmment
une augmentation du nombre dactions et donc une dilution des bnfices futurs. Mieux
vaut un risque additionnel que la dilution . Certains actionnaires vont mme plus
loin. La socit est, selon eux, trop conservatrice en matire dendettement. Chacun
sait, dclarent-ils, que lendettement permet daccrotre la rentabilit des actions. Lemprunt qui a t contract va donc dans le bon sens. Ils souhaitent que la socit aille
plus loin dans cette voie et augmente son endettement.
M. Pignon est bien embarrass et se penche vers vous pour obtenir de laide. Que rpondre ces points de vue apparemment contradictoires ?
Exercices
Le temps des questions est venu. Un actionnaire se lve pour exprimer son mcontentement. Monsieur , dit-il, les dcisions que vous avez prises ont conduit un
accroissement du risque des actions que je dtiens. Plutt que de financer le dernier
investissement par dette, il et mieux valu le financer par fonds propres. Une augmentation de capital aurait abouti une mme plus-value mais avec, en plus, un risque
de nos actions inchang. La remarque suscite de nombreuses ractions dans lassemble.
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Que faut-il conseiller lactionnaire qui souhaite que la socit nait pas de dettes ?
Lemprunt a-t-il permis dviter la dilution des bnfices qui rsulterait dune augmentation de capital ?
Lintuition qui sous-tend les deux propositions de Modigliani-Miller est primordiale ici.
Les dcisions des entreprises en matire de financement peuvent tre modifies sans
cot par les actionnaires au niveau de leurs portefeuilles. Considrons dabord le cas
de lactionnaire qui regrette laccroissement de risque de ses actions. Pour rappel, la
rentabilit attendue des actions en labsence dendettement tait de 10 %. Quel tait le
risque correspondant ? Le taux dintrt sans risque est de 5 % et la prime de risque du
march galement de 5 %. Daprs le Mdaf, le bta des actions en labsence dendettement valait donc : 10 % = 5 % + 5 % Actifs et : Actifs = 1.
Rappelons que nous sommes dans un monde dans lequel les individus peuvent emprunter aux mmes conditions que les socits. Imaginons quun actionnaire considre
que le niveau dendettement que devrait atteindre lentreprise est D/A = 1. Si ctait le
cas, le bta des actions serait : 1 (1 + D/A) = 1 (1 + 1) = 2. Or, le bta est actuellement
de 1,286. Notre actionnaire devrait donc modifier la composition de son portefeuille
et investir dans laction Gamma une fraction X de son investissement initial qui soit :
(1 X ) 0 + X 1, 286 = 2. Aprs calcul : X = 1, 55 et (1 X ) = 0, 55. Sachant quune
fraction ngative correspond une position dcouvert (un emprunt), lactionnaire
doit donc emprunter 55 e par 100 e investis actuellement dans laction Gamma et utiliser le produit de lemprunt pour acheter des actions Gamma additionnelles.
Solution
210 Finance
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Chapitre
Exercice 6
nonc
Exercices
Solution
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 212 #221
Tableau 7.2
Donnes
Valeur de la socit
4 500 000
millions e
3 000 000
millions e
2
2%
69,31 %
2 323 248 e
0,83
2 176 752 e
A
1+
D
2 176 752
= 0, 53
Dette = (0, 17) 1, 50 1 +
2 323 248
Fiscalit et endettement
Exercice 7
nonc
212 Finance
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 213 #222
Chapitre
Solution
VU =
D
A
60
= 11, 50 %
144
144
60
+4 %(10, 40)
=
204
204
Exercices
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 214 #223
Nous pouvons ainsi vrifier que lendettement conduit une diminution du cot moyen
pondr du capital, qui est le reflet de laccroissement de la valeur de lentreprise rsultant des conomies fiscales.
Exercice 8
nonc
Solution
1. La formule de Modigliani-Miller : r Actifs (1 T Isoc L) avec L = D/V = 25 %.
Lapplication de cette formule conduit au rsultat suivant :
C M PC = 10 % (1 0, 40 25 %) = 9 %
2. La formule classique.
Il faut dabord calculer la rentabilit attendue des actions :
r Actions = r Actifs + (r Actifs r Dette )(1 TIsoc )
D
A
La valeur de lentreprise est calcule en actualisant le bnfice de lentreprise non endette au cot moyen pondr du capital :
V=
214 Finance
i
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i
lps 2008/7/15 12:22 page 215 #224
Chapitre
La valeur de lavantage fiscal de lendettement est gale la diffrence entre la valeur de lentreprise endette et la valeur de lentreprise non endette. Comme VU =
RE X P(1 T Isoc ) 30(1 0, 40)
=
= 180 millions e, la valeur de lavantage fiscal de lenr Actifs
10 %
dettement slve : V AF E = V VU = 200 180 = 20 millions e. La valeur obtenue est
gale au montant de la dette multipli par le taux dimpt sur les socits.
Les deux exercices prcdents appellent un commentaire : ils illustrent les deux approches permettant de dterminer la valeur dune entreprise endette lorsquil existe
un avantage fiscal lendettement. Dans les deux cas, le niveau de la dette est constant.
La premire approche consiste rajouter la valeur de lavantage fiscal de lendettement
celle de lentreprise non endette pour aboutir la valeur de lentreprise endette. Il
est recommand de lutiliser lorsque le montant de la dette est connu. La seconde approche dtermine la valeur de lentreprise endette en se fondant sur le calcul du cot
moyen pondr du capital. Elle sapplique lorsque le coefficient dendettement est fix.
Exercice 9
nonc
Dterminez la valeur des actions de CAM avant lopration de rachat (en supposant
que cette opration ne soit pas anticipe).
Calculez la VAN du projet de rachat et la valeur de CAM aprs annonce mais avant que
le mode de financement du rachat nait t dcid.
CAM annonce que lopration sera finance par emprunt. Quel est limpact de cette
information sur la valeur des actions ?
Exercices
Supposons que CAM emprunte le montant ncessaire lacquisition au taux du march de 5 %. Considrez que lemprunt est sans risque. Supposons que lemprunt soit
permanent.
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lps 2008/7/15 12:22 page 216 #225
Contrlez que le rsultat que vous obtenez vrifie la relation thorique entre la rentabilit attendue dune action pour une entreprise endette et son niveau dendettement.
Solution
a
Valeur de march de CAM avant rachat : 20(1 0, 40)/12 % = 12/12 % = 100 millions e.
La V AN du rachat de ABM par CAM est calcule comme suit : 20+5(10, 40)/12 % =
5 millions e. Si lopration nest pas anticipe, la valeur de march des actions de CAM
augmentera dun montant gal la V AN de lopration : 100 + 5 = 105 millions e.
14, 40
= 12, 74 %
113
D
A
20
= 12, 74 %
113
Dans trois ans auront lieu les Jeux olympiques et votre nouvelle socit, la Firme lgendaire olympique provisoire (FLOP) produira des articles (tee-shirts, casquettes et
trompettes) destins aux nombreux supporters de cet vnement sportif. Le montant
de linvestissement initial slve 6,5 millions deuros. Malheureusement, il nexiste
pas damortissements dans le pays o la socit est tablie. Une partie de linvestissement (2 millions deuros) sera finance par capitaux propres, le reste par un emprunt
bancaire rembourser par tranche de 1,5 million en trois ans au taux de 8 %. Cet emprunt sera contract la fin de T = 0 et le premier payement dintrt aura lieu la fin
de T = 1. Le cot du capital dentreprises similaires non endettes est de 10 %. La politique de la socit vise reverser, sous forme de dividendes, largent disponible aprs
remboursement de la dette.
Le taux dimposition sur les socits est de 40 % et le rsultat dexploitation attendu,
aprs impts, au cours des trois prochaines annes est le suivant (en milliers deuros) :
216 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 217 #226
Chapitre
0
0
1
1 800
2
2 400
3
9 000
En labsence dendettement, la valeur de lentreprise peut tre dtermine en actualisant, au cot du capital, son rsultat dexploitation aprs impts. Donc la socit vaudra, en T = 0, V = 1 800 000/1, 1+2 400 000/1,12+9 000 000/1, 13 = 10 382 000 e. Le mme
procd permet de dterminer sa valeur pour les autres annes.
Solution
1
3 000
2
4 000
3
15 000
1 800
2 400
9 000
9 620
8 182
0
4 500
254
10 382 + 254
= 10 635
4 500
6 135
1
3 000
360
2
1 500
240
144
130
9 620 + 130
= 9 750
3 000
6 750
96
44
8 182 + 44
= 8 226
1 500
6 726
3
120
48
0
Plusieurs lments mritent dtre signals. Dune part, lavantage fiscal de lendettement est trs largement infrieur au rsultat obtenu en prenant la formule V AF E =
Tc D.
Exercices
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lps 2008/7/15 12:22 page 218 #227
Pour rappel, cette dernire ne sapplique que pour les perptuits ! Par ailleurs, le remboursement progressif de lemprunt entrane un ensemble de baisses successives de la
V AF E . Enfin, il convient de noter le changement important, en proportion, de la valeur
des actions par rapport celle de la socit. Il correspond bien entendu au remboursement progressif de la dette, ce qui a un impact certain sur la mthode dvaluation de
la socit comme nous le verrons ci-aprs.
d
Pour pouvoir dterminer le cot moyen pondr du capital, il faut dabord calculer le
taux de rentabilit exig par les actionnaires. Lvolution du montant de la dette entrane avec lui un changement dans la valeur de lavantage fiscal de lendettement et
une variation du risque support par les actionnaires. La rentabilit exige varie donc
avec le temps. Elle est calcule ici sur la base des dividendes escompts par les actionnaires : r actions2 = (A 3 A 2 + D I V3 )/A 2 .
0
1
1 584
2
2 256
3
8 928
1 500
7 428
Le cot moyen pondr du capital varie donc suite aux remboursements successifs. Sa
croissance sexplique par celle, proportionnelle, des actions par rapport la dette. En
fait, son volution rsulte dun double mouvement : une baisse due la rduction de
la rentabilit exige par les actionnaires (conscutive la baisse de risque provenant
de la diminution de lendettement) et une hausse qui reflte la part croissante des actions dans la socit (pour rappel r actions > r d ). Dans ces conditions, lactualisation de
lensemble des cash flows au cot moyen pondr du capital dtermin pour lanne 1
conduirait un rsultat erron. Labus du cot moyen pondr du capital peut donc
gravement nuire la sant financire de lentreprise.
La thorie du compromis
Exercice 11 Calculer une structure financire optimale
(modle de Leland)
nonc
Pablo Gonzales est analyste chez Merry Launch, la banque daffaire londonienne. Il met
la dernire main la prsentation quil doit faire le lendemain devant le conseil dadministration de Fixphone, loprateur de tlphonie fixe. Fixphone est une entreprise
publique qui sera prochainement privatise. La banque charge de mener lopration
sera prochainement dsigne. La concurrence est vive pour dcrocher ce mandat et
218 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 219 #228
Chapitre
Pablo est dsireux de se diffrencier de ses concurrents. Il pense y parvenir en proposant une approche originale concernant la structure financire de la socit. Fixphone
est actuellement entirement finance par actions. Sa valeur de march est estime
480 millions e. Les donnes qui sous-tendent cette estimation sont les suivantes :
rsultat dexploitation : 80 millions e (une perptuit) ;
impts (au taux de 40 %) : 32 millions e ;
bnfice : 48 millions e ;
rentabilit exige par le march : 10 %.
Pablo se demande si Fixphone ne pourrait pas accrotre le revenu de cette opration
pour ltat en empruntant et en rachetant une partie des actions. Lemprunt permettrait lentreprise de raliser une conomie dimpt. Pour clarifier le problme, Pablo
dcide dutiliser le modle de Leland avec les paramtres suivants :
taux dintrt sans risque : 5 % ;
volatilit des actifs de lentreprise : 30 % ;
cot de faillite : 50 % de la valeur de lentreprise.
Supposons que Fixphone ralise un emprunt donnant lieu au paiement dune charge
dintrt annuelle de 10 millions e perptuit.
a
Quelles seraient la valeur de la dette et la valeur actuelle des conomies fiscales en labsence de risque de faillite ?
Quelle serait la valeur actuelle des conomies fiscales compte tenu du risque de faillite ?
Quels sont les cots engendrs par la faillite ? Quelle en est la valeur actuelle ?
Quelle serait la valeur de march des actions ? (Lanalyse qui prcde a permis de comprendre les diffrents lments qui interviennent dans la dtermination de la valeur
dune entreprise endette)
La faillite a lieu lorsque la valeur de lentreprise non endette atteint le niveau suivant :
Solution
Vfaillite =
6
C (1 T Isoc )
10(1 0, 40)
=
=
= 63, 16 millions e
2
2
(r f + 0, 5 )
9, 5 %
5 % + 0, 5 (30 %)
Vfaillite
VU
2r2f
63, 16
=
480
25 %
0,302
= 0, 1050 e
Exercices
ce moment-l, la valeur des actions devient nulle. Notons que le seuil de faillite diminue lorsque la volatilit de lentreprise non endette augmente.
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lps 2008/7/15 12:22 page 220 #229
La valeur actuelle des conomies fiscales en labsence de risque de faillite serait gale
10 0, 40
la valeur actuelle des conomies fiscales annuelles :
= 80 millions e
5%
Nous retrouvons un rsultat analys prcdemment. En effet, labsence de risque de
faillite implique que la dette D est sans risque. Sa valeur de march serait donc calcule
10
en actualisant les intrts au taux dintrt sans risque :
= 200 millions e. La valeur
5%
de lavantage fiscal de lendettement serait donc : TIsoc D = 0, 40 200 = 80 millions e.
C
+ v faillite (1 )Vfaillite
rf
Cette dette donne lieu au paiement dun intrt annuel de 10 millions e perptuit.
10
Le taux demprunt est de : r Dette =
= 5, 49 %, soit un cart (spread) de 0,49 % par
182, 31
rapport au taux dintrt sans risque.
220 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 221 #230
Chapitre
Analyse de projets
dinvestissement
1.
2.
3.
4.
5.
Critres de dcision . .
lments prendre
en compte dans le calcul
de la VAN . . . . .
Analyse des dterminants
de la valeur
. . . .
Flexibilit de la dcision
Financement des projets
Problmes et exercices
Critres de dcision .
Calcul de la VAN . .
Projets dinvestissement
rcapitulatifs . .
Analyse de point mort
Flexibilit de la dcision
Financement des projets
222
225
.
.
.
227
230
232
.
.
.
.
.
.
234
237
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
247
252
254
257
Nous verrons dans ce chapitre que lvaluation concrte de projets est proche de celle
dune socit dans son ensemble car le critre retenir est celui de la valeur actuelle
nette (V AN ) fond sur lactualisation de flux financiers futurs : les projets doivent tre
entrepris sils enrichissent la socit.
Un projet dinvestissement demande une mise de fonds, linvestissement, qui affecte
les cash flows futurs. Elle peut tre unique ou multiple et son influence sur les cash
flows due laugmentation du chiffre daffaires (ex : nouveau produit), la diminution
des cots (ex : nouvelle technique de production), etc.
De manire gnrale, lvaluation dun projet commence par la dtermination des flux
futurs qui dcouleront de cet investissement, suivie du calcul de sa valeur actuelle. Le
choix du taux dactualisation est important : il doit reflter le risque inhrent au projet.
Par ailleurs, la prise en compte de la flexibilit spcifique certaines dcisions amne
une application concrte des notions de la thorie dvaluation des options. Enfin, ce
chapitre sintresse galement aux dterminants de la valeur dans lvaluation finale
(analyse de sensibilit, de point mort ou de scnarios).
221
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lps 2008/7/15 12:22 page 222 #231
Critres de dcision
Diverses mthodes sont utilises pour valuer les projets dinvestissement, qui se fondent
toutes sur le montant de linvestissement, la valeur des cash flows futurs et le taux dactualisation.
Les principales sont celles du payback, du payback actualis, du taux de rentabilit interne et de la valeur actuelle nette. De manire gnrale, cest cette dernire qui permet
de trancher correctement. Les autres mthodes sont nanmoins exposes puisquelles
sont parfois utilises dans la pratique.
Nous prendrons pour exemple un projet ncessitant un investissement I cette anne
(en t = 0) et rapportant au cours des annes 1 T un cash flow C t pour chaque anne t .
1.1 Le payback
Le payback mesure le nombre dannes ncessaire avant que le projet ne permette de
rembourser linvestissement, grce aux cash flows attendus. Il est gal lanne n pour
laquelle la somme des cash flows attendus est suprieure linvestissement initial :
n
t =1
Ct I
Ct
I
t
t =1 (1 + r )
La mesure du payback actualis rpond lun des problmes du payback. Cependant,
les autres critiques restent valides.
T
Ct
t
t =1 (1 + r )
222 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 223 #232
Chapitre
T
Ct
=0
(1
+
T R I )t
t =1
223
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lps 2008/7/15 12:22 page 224 #233
Complment
Le lien entre V AN et T R I
VAN
TRI
Taux d'actualisation r
Figure 8.1
VAN
T R I pour des
projets
mutuellement
exclusifs.
Taux d'actualisation r
VAN A
VAN B
3. Dans certains cas, il nest pas possible de trouver une solution unique lquation
dfinissant le T R I . En effet, lorsquil y a alternance de cash flows positifs et ngatifs,
il peut exister plusieurs T R I . Il nest alors pas possible de savoir lequel utiliser pour
le comparer au taux dactualisation.
4. Dans le cas dun projet prteur (cash flows positifs puis ngatifs), la rgle du T R I
doit tre inverse. Ce critre ne peut donc pas tre utilis aveuglment.
224 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 225 #234
Chapitre
Complment
Rduction de cots
Certains investissements ont pour objectif de faire baisser les cots. Dans ce cas, seule la partie
charges du compte de rsultats est affecte. Pour simplifier, il nest pas ncessaire de rintgrer
tout le compte de rsultats mais uniquement les variations affectant les charges. Il est nanmoins important de savoir si la socit est bnficiaire ou non. Si elle lest, chaque rduction de charge rapporte
moins que son montant nominal. En effet, les charges tant dductibles, leur rduction entrane, toutes
choses tant gales par ailleurs, une augmentation de la base imposable.
225
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lps 2008/7/15 12:22 page 226 #235
Complment
Inflation et amortissements
Pour la plupart des montants, linflation est rpercute sur les prix, elle na donc aucune influence.
Il existe cependant certains lments qui ne peuvent sadapter linflation, par exemple les amortissements pour lesquels les montants sont dtermins sur la base du cot historique. Ds lors, pour
ceux-ci, seul le facteur dactualisation tient compte de linflation, les montants amortis restant fixes. Les
conomies fiscales ralises via les amortissements ont ds lors une valeur actuelle moindre.
Cots dopportunit
Certains lments qui ne semblent pas tre rellement des flux montaires doivent parfois tre pris en compte. Les cots dopportunit en sont un exemple. Ils refltent des
cots indirects induits par le lancement du projet et rendant trs souvent compte de la
moindre libert dont dispose dsormais la socit.
226 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 227 #236
Chapitre
Par exemple, si le projet ncessite lutilisation dun terrain inemploy pour linstant et
appartenant la socit, ce terrain devra tre intgr dans la valorisation. En effet, peuttre que la socit a un objectif le concernant, malgr sa non-utilisation actuelle. Dans
ce cas, le fait de lattribuer au projet forcera la socit en acqurir un nouveau. Si la
socit navait rien prvu pour ce terrain, elle aurait pu le revendre et toucher sa valeur
en cash. Par consquent, il faut de toute faon tenir compte de ce cot dans lvaluation
du projet.
Quand ce type de question se pose, il faut se fonder sur une mthode avec ou sans
le projet. Dans notre exemple, le fait dentreprendre le projet nous empche de raliser
la vente du terrain, ou son exploitation dautres fins, cette limitation de libert est un
cot dopportunit qui doit tre intgr.
1
1
1
r
(1 + r )n
227
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lps 2008/7/15 12:22 page 228 #237
FA
C f + D AM
et le
m
C AE + C f (1 T c)+ D AM T c
m (1 T c )
[C AE + D AM ]
m (1 T c )
Comme le facteur dannuit est infrieur la dure de vie, si lamortissement est linaire (D AM = I /n), nous avons : D AM < C AE . Par consquent, le point mort financier sera suprieur au point mort comptable.
228 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 229 #238
Chapitre
229
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lps 2008/7/15 12:22 page 230 #239
Flexibilit de la dcision
Les mthodes qui prcdent nincorporent aucune possibilit de pilotage du projet, aucun lment de flexibilit. Les arbres de dcision et les options relles sont des techniques permettant dintgrer dans lanalyse des dcisions pouvant tre prises durant la
vie du projet.
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lps 2008/7/15 12:22 page 231 #240
Chapitre
Figure 8.2
Un arbre de
dcision.
T+1
T+2
Test ?
Investir ?
Exploitation
Investir (Cot)
March : +
Proba
Test
CF
CF
Stop (Cot)
Cot
Investir (Cot)
March :
Proba
Stop (Cot)
Stop
CF
CF
CF
Cot
Larbre de dcision est reprsent ainsi : chaque carr reprsente une dcision, chaque
sparation indique une ralisation (assortie dune probabilit de ralisation).
Un arbre de dcision sanalyse en commenant par la fin et en remontant dans le temps.
En T + 1 : investir ou non. On commence par lanalyse de la dcision dinvestissement
en T + 1 en se fondant sur les cash flows futurs dans cette branche de larbre. Ainsi, une
dcision optimale est fixe dans les deux cas possibles de lissue du test de prototype.
Larbre est simplifi puisque les branches non choisies sont limines.
En T : raliser ou non le test. La dcision sappuie sur la valeur actuelle des cash flows
dans les branches de larbre simplifi.
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lps 2008/7/15 12:22 page 232 #241
dun professionnel qui ritre lopration plusieurs fois. En effet, lorsque le projet est
rpt plusieurs fois (par exemple, la vente de bouteilles pour pouvoir en acqurir de
nouvelles), linvestisseur doit tenir compte du nombre de fois quil pourra renouveler
lopration sur une priode donne. Dans son cas, lanalyse doit faire appel une notion proche de celle vue prcdemment lors de lanalyse des cots annuels quivalents.
Il faut dterminer le gain annuel quivalent correspondant chaque dure dattente et
choisir le plus lev. De manire intuitive, il doit dterminer une dure telle que le cot
dopportunit gnr par une vente plus prcoce soit plus que compens par la multiplication de lopration. Linvestisseur ponctuel nest pas confront ce problme et il
aura donc tendance attendre plus longtemps avant de clturer son opration.
r d , r f et Tc alors : V AN A = V AN + Tc D
rf
Cette mthode nest pas la seule envisageable. En pratique, le cot moyen pondr du
capital est souvent utilis. Si le projet ne modifie pas le risque moyen et si son financement reflte celui de la socit, alors le cot moyen pondr du capital peut tre directement utilis. Ce taux reprsente un raccourci permettant de prendre en compte
simplement limpact du mode de financement. La valeur du projet est alors obtenue
en actualisant au cot moyen pondr du capital les free cash flows calculs comme si
le projet tait 100 % financ par actions.
Le cot moyen pondr du capital peut aussi tre utilis sous une forme modifie sous
certaines conditions. Il sagit des formules de Modigliani-Miller et Miles-Ezzel qui ont
t prsentes dans le chapitre 7.
Une dernire approche est celle du flux aux actionnaires ou flow to equity . Ici, lide
est dactualiser, un taux refltant les attentes des actionnaires, les flux financiers que
ces derniers recevront et de soustraire, ce montant, linvestissement quils auront
consenti (donc linvestissement initial du projet moins le montant emprunt).
232 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 233 #242
Chapitre
Rsum
Lvaluation de projets dinvestissement constitue sans conteste une tche importante pour les gestionnaires. La capacit retenir le projet valable reprsente un
atout indniable. Diffrentes propositions ont merg avec le temps. Dune manire
gnrale, il convient de garder lesprit les lments suivants :
La V AN est le meilleur critre pour valuer et choisir un projet dinvestissement. Celle-ci est calcule en actualisant les cash flows diffrentiels nominaux aprs limpt sur les socits un taux qui reflte le risque du projet.
Les options relles permettent dinclure en plus la flexibilit dans la valorisation du projet.
Les analyses de sensibilit mettent en avant le potentiel des projets et limportance de certaines estimations.
Rfrences bibliographiques
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B IERMAN H. et S MIDT S., The Capital Budgeting Decision. Economic Analysis of Investment projects, 7th ed., Macmillan Publishing Company, 1988.
C HRISSOS J. et G ILLET R., Dcision dinvestissement, Pearson Education, 2003.
C OPELAND T. et A NTIKAROV V., Real Options : A Practioners Guide, Texere, 2001.
D IXIT A.K. et P INDYCK R.S., Investment Under Uncertainty, Princeton University Press,
1994.
G OFFIN R., Principes de finance moderne, 3e d., Economica, 2001.
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J ACKSON M. et S TAUNTON M., Advanced Modeling in Finance using Excel and VBA, Wiley, 2001.
W ILMOTT P., Derivatives, Wiley, 1998.
Commentaires
Le critre de la valeur actuelle nette est maintenant le plus utilis pour lvaluation de
projets dinvestissement. Alors quen 1959, une enqute rvlait que seulement 19 %
des entreprises interroges utilisait lactualisation, le pourcentage atteignait 75 % la
fin des annes 1990. Lexplosion de la puissance de calcul grce aux ordinateurs et
lapparition de tableurs au dbut des annes 1980 explique cette volution. Louvrage
classique de rfrence est celui de Bierman et Smidt (1988). Chrissos et Gillet (2003)
fournissent une approche claire et pratique de lensemble de la dmarche. Benninga
(2000) et Jackson et Stauton (2001) sont deux excellentes rfrences sur les applications
dExcel en finance. Pour une analyse approfondie des options relles, louvrage de rfrence est celui de Dixit et Pindyck (1994). Pour un guide plus pratique, voir Copeland
et Antikarov (2001). Goffin (2001) prsente les grands principes et les fondements de la
dcision dinvestissement, ainsi que lutilisation des options relles.
233
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 234 #243
Problmes et exercices
Les exercices suivants mettent en premier lieu laccent sur le critre de la VAN pour
effectuer le classement de plusieurs projets. Ensuite, limpact de certains cas particuliers (cots dopportunit, sunk costs...) est dtaill. Par ailleurs, les exercices
permettent de distinguer point mort financier et point mort comptable. Enfin, de nombreux exercices rcapitulatifs offrent lopportunit dtudier des cas plus proches de
la ralit.
Critres de dcision
Exercice 1
nonc
0
500 e
750 e
750 e
1
200 e
300 e
300 e
2
350 e
300 e
300 e
3
50 e
10 000 e
1 000 000 e
nonc
a
Calculez le payback des trois projets. Quel serait alors le meilleur projet ?
Calculez le payback actualis des projets en utilisant les facteurs dactualisation suivants :
Anne
Vt
0
1
1
0,95
2
0,90
3
0,87
Solution
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 235 #244
Chapitre
Trayeuse A
Trayeuse B
Trayeuse C
Payback
2 ans
3 ans
3 ans
linvestissement initial, le payback a lieu cette anne-l. Dans le cas des trayeuses B
et C, il faut attendre lanne 3 pour que linvestissement initial soit rcupr.
La mthode du payback favorise le projet dont le payback est le plus bas et retient donc
le projet A.
b
Dans le cas du payback actualis, il sagit deffectuer un payback sur la base des cash
flows actualiss (V A[C t ] = C t v t ) :
Anne
Trayeuse A
Trayeuse B
Trayeuse C
0
500 e
750 e
750 e
1
190 e
285 e
285 e
2
315 e
270 e
270 e
3
43,5 e
8 700 e
870 000 e
Pour le projet A, le montant rcupr aprs deux ans slve 190 + 315 = 505 (> 500).
Le payback actualis est toujours de deux ans. Pour les projets B et C, le payback actualis reste galement de trois ans. Les rsultats ne diffrent gure de ceux obtenus
prcdemment. En effet, le critre du payback actualis ne rsout que lun des dfauts
du payback et doit donc aussi tre proscrit.
c
Pour dterminer la V AN , il convient de calculer la somme actualise des cash flows lis
au projet :
V AN A = 500 + 200 0, 95 + 350 0, 9 + 50 0, 87 = 48, 5 e.
V ANB = 750 + 300 0, 95 + 300 0, 9 + 10 000 0, 87 = 8 505 e .
V ANC = 750 + 300 0, 95 + 300 0, 9 + 1 000 000 0, 87 = 869 805 e .
En prenant le critre de la maximisation de la V AN , le projet C est prfr. Il rapporte
plus de 800 000 e de plus que les autres ! Les montants de cet exercice sont dlibrment trs diffrents entre les projets pour montrer quel point les critres payback
sont mauvais.
nonc
Exercices
Exercice 2
235
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 236 #245
Anne
Projet A
Projet B
0
1 000
1 400
1
1 150
1 600
Comment explique-t-on les diffrences de rsultats entre les deux mthodes. Laquelle
doit-on retenir ?
Solution
V AN A = 1 000 +
1 150
1 600
= 45, 45 e et V ANB = 1 400 +
= 54, 55 e
1 + 10 %
1 + 10 %
1 150
1+r
et V ANB (r ) = 1 400 +
1 600
1+r
Par dfinition, le T R I est le taux qui annule la V AN et dont la fonction coupe laxe des
abscisses. La figure 8.3 met en avant le fait que le choix entre les deux projets dpend du
taux dactualisation. Tant que r est infrieur un certain seuil, le projet B est prfrable
(car V ANB > V AN A ), au-del, la situation sinverse. Le T R I tant fixe, il privilgiera
inconditionnellement le projet A.
Dans ce cas-ci, il est ais de dterminer partir de quelle valeur de r le projet A devient le plus intressant. En effet, les deux courbes ne se coupent qu un seul endroit
(V AN A = V ANB ) pour lequel r = 12, 5 %. Au-dessous de cette valeur, le projet B est le
plus intressant, au-dessus cest le projet A.
236 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 237 #246
Chapitre
Figure 8.3
250
200
150
100
50
0
-50
-100
-150
-200
0%
3%
6%
9%
12 %
15 %
18 %
21 %
24 %
27 %
30 %
Taux d'actualisation
VAN A
VAN B
Calcul de la VAN
Exercice 3
nonc
Calculer la VAN
Oncle Sraphin vient de recevoir une nouvelle proposition dinvestissement pour sa
socit. Il sagit dune nouvelle machine de 20 000 e amortissable de manire linaire
en cinq ans. Elle permettrait daugmenter le chiffre daffaires de sa socit de 10 % par
an pendant cinq ans et ce ds lan prochain. Les ventes passeraient 110 000 e, leur
montant annuel actuel tant de 100 000 e.
Oncle Sraphin sinterroge sur le bien-fond de cet investissement et dcide de faire
appel vos lumires. Vous savez que le r a de la socit est de 10 %, son taux de taxation
marginal est de 40 % et le B F R reprsente 25 % du montant du chiffre daffaires. Quelle
que soit loption retenue, les activits de la socit cesseront dans cinq ans.
Calculez la VAN du projet.
Il faut comparer les deux hypothses : investir ou non.
Dans notre cas, en labsence du projet la valeur de la socit resterait inchange. Il reste
donc dterminer quelles modifications sa mise en uvre entranera. Dans un premier
temps, il convient de sparer les lments affectant le compte de rsultats (C R) des
autres. En effet, Au Bon Clou tant soumise limpt sur les socits, les variations du
compte de rsultats ont une incidence fiscale. Le projet le modifiera via deux lments :
le montant des ventes et lapparition de nouveaux amortissements. Nous faisons lhypothse que la mthode de comptabilisation des stocks reste constante et ninfluence
donc pas le compte de rsultats. Le montant incrmental (supplmentaire) du chiffre
daffaires (C A) sera le suivant.
Exercices
Solution
237
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 238 #247
C A si projet
C A sans projet
C A
T =0
T =1
T =2
T =3
T =4
T =5
100 000 110 000 121 000 133 100 146 410 161 051
100 000 100 000 100 000 100 000 100 000 100 000
0
10 000 21 000 33 100 46 410 61 051
Les amortissements supplmentaires seront de 4 000 e par an (20 000 e rpartis linairement sur cinq ans). Linfluence sur le bnfice (B E N ) peut se rsumer comme suit :
C A
D AM
B E N avant impts
impts
B E N aprs impts
T =0
0
0
T =1
10 000
4 000
17 000
2 400
3 600
T =2
21 000
4 000
29 100
6 800
10 200
T =3
33 100
4 000
42 410
11 640
17 460
T =4
46 410
4 000
57 051
16 964
25 446
T =5
61 051
4 000
22 820
34 231
En sarrtant ici, seul laspect comptable aurait t trait. Or, ce quil faut actualiser,
ce sont des free cash flows. Le passage par linfluence sur le compte de rsultats est
nanmoins oblig pour pouvoir dterminer limpact fiscal. Dans un second temps, il
faut traiter les lments qui entranent des flux financiers mais ne se retrouvent pas
dans le compte de rsultats et ceux qui ont t utiliss pour calculer le bnfice mais
ne correspondent pas des dcaissements rels.
Repartons du bnfice additionnel aprs impts. Il faut y ajouter les amortissements
(charges non dcaisses), tenir compte de linvestissement effectuer pour acqurir la
machine (les investissements naffectent le compte de rsultats que via les amortissements mais lachat de la machine correspond bien un dcaissement) et dduire les
variations du B F R dues larrive du nouveau projet. Remarquons que B F R doit tre
calcul sur base du montant incrmental des ventes. Celui-ci a eu lvolution suivante :
B F R suppl.
B F R
T =0
0
T =1
2 500
2 500
T =2
5 250
2 750
T =3
8 275
3 025
T =4
11 603
3 328
T =5
T =6
15 263
3 660 15 263
Remarque : ce sont les montants des variations de B F R qui sont calculs. On ne doit tenir compte que des immobilisations financires supplmentaires apparaissant chaque
anne. Lanne suivant la fin du projet, on observe un B F R ngatif. Le projet tant
achev, on rcupre toutes les sommes qui avaient d tre immobilises pour lexploitation (tous les stocks sont vendus, les fournisseurs pays et nos cranciers nous ont
rembourss).
Le tableau des cash flows prend alors la forme suivante :
Il ne reste plus qu actualiser :
V AN = 20 000 +
238 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 239 #248
Chapitre
T =0
B E N aprs impts
D AM (+)
I NV ()
B F R()
FCF
Exercice 4
nonc
T =1
3 600
4 000
T =2
10 200
4 000
T =3
17 460
4 000
T =4
25 446
4 000
T =5
34 231
4 000
T =6
2 500
5 100
2 750
11 450
3 025
18 435
3 328
26 119
3 660 15 263
34 570 15 263
20 000
20 000
Solution
Heureusement pour Oncle Sraphin, il y a moyen de dterminer limpact fiscal en tablissant un compte de rsultat tronqu. Si le projet est entrepris, certains lments auront un impact fiscal sur le C R :
les amortissements de la nouvelle machine (impact ngatif ) ;
la moins-value comptable enregistrer la revente de lancienne machine (impact
ngatif ) ;
larrt des amortissements sur lancienne machine (impact positif, car cest une
charge qui disparat) ;
les cots lis lamlioration du systme dempaquetage (impact ngatif ) ;
la rduction des cots par unit produite (impact positif ).
Comme la socit est en bnfice, toute nouvelle charge amnera une baisse du montant imposable. Dterminer ce montant nest pas indispensable. Ce qui nous intresse,
cest laugmentation dimpts, ou au contraire la diminution, que le projet va amener.
Exercices
239
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 240 #249
C R tronqu (en e)
D AM ancienne machine
D AM nouvelles machines
Moins-value sur ralisation de la machine
Amlioration empaquetage
Baisse des cots variables
B E N avant impts
Impts
B E N aprs impts
T =0
30 000
40 000
70 000
50 000
50 000
80 000
(32 000)
48000
T =1
30 000
40 000
T =2
30 000
40 000
50 000
40 000
16 000
24 000
50 000
40 000
16 000
24 000
Passons maintenant llaboration du tableau des cash flows. Comme vu prcdemment, il convient de rajouter les montants des charges non dcaisses (ici, D AM ). La
moins-value a t enregistre de manire comptable, elle permet de diminuer la pression fiscale. La vente nest pas un lment ngatif (mme si elle apparat comme telle
dun point de vue comptable). Au contraire, elle permet de toucher un montant de
20 000 e et la moins-value comptable rduit le montant imposable.
Anne
B E N aprs impts
D AM ancienne machine
D AM nouvelles machines
Moins-value sur ralisation de la machine
Vente de lancienne machine
Achat de la nouvelle machine
FCF
T =0
48 000
30 000
40 000
70 000
20 000
120 000
68 000
T =1
24 000
30 000
40 000
T =2
24 000
30 000
40 000
34 000
34 000
Exercice 5
nonc
240 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 241 #250
Chapitre
Solution
Une premire solution serait de tout recalculer avec ce nouveau prix. Il est cependant
plus simple de se servir de ladditivit des V AN pour cela. Dans ce cas, il suffit de retirer
les lments lis au prix de la machine (I NV et variations dimpts dues aux D AM ) et
de les remplacer par leur valeur en fonction de linconnue (P) reprsentant le prix de la
machine. La valeur de P est trouve en annulant la V AN .
Donc, les F C F se prsenteraient comme suit :
T =0
68 000
T =1
34 000
T =2
34 000
Anciens F C F
limination des F C F lis lancien
prix
conomie fiscale (lie la D AM )
16 000()
16 000
16 000
Achat de la nouvelle machine
120 000
Ajout des F C F lis au nouveau prix
conomie fiscale (lie la D AM )
0, 4 1/3 P () 0, 4 1/3 P 0, 4 1/3 P
Investissement
P
FCF nouveau prix
36 000 0, 86P
18 000 +
18 000 +
0, 13P
0, 13P
() Le montant conomis grce aux amortissements vaudra : T D AM = 0,4 40000 = 16000 e.
c
() Les nouvelles conomies fiscales vaudront 40 % (T ) du montant amorti. Lamortissement se faic
18 000 + 0, 13 P 18 000 + 0, 13 P
=0
+
1, 1
1, 12
Et, P = 105 845, 62 e. La diffrence entre le prix propos par M. Sagwin (111 008,26 e)
et celui propos par M. Pingouin (105 845,62 e) sexplique par le fait que loption de
M. Sagwin vise diminuer le prix du montant de la V AN calcule prcdemment. Ce
faisant, il diminue le montant des conomies fiscales et au total narrive pas combler
lentiret du montant ngatif observ prcdemment !
Exercice 6
Exercices
nonc
241
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 242 #251
Solution
a
T =0
Compte de rsultats
CA
D AM
B E N avant impts
Impts
B E N aprs impts
20 000
20000
8 000
12 000
B E N aprs impts
D AM
I NV
FCF
vt
FCF actualiss
T =0
12 000
20 000
60 000
52000
1
52 000
T =1
30 000
20 000
10 000
4 000
6 000
T =2
31 500
20 000
11 500
4 600
6 900
T =3
33 075
T =1
6 000
20 000
T =2
6 900
20 000
T =3
19 845
26 000
0,91()
23 636
26 900
0,83()
22 231
19 845
0,75()
14 910
33 075
13 230
19 845
Tout dpend de la rapidit avec laquelle les prix de vente sajustent linflation. Si nous
faisons lhypothse quils sadaptent immdiatement, les ventes vont augmenter de
30000 (1 + r inflation ) la premire anne, reprsentant laugmentation due au nouvel
investissement (30 000 e) qui se traduira, en raison de linflation, en un montant nominal plus lev de 300001, 07 = 32100. La croissance se fera ensuite au rythme nominal
de (1 + r inflation ) (1 + g ) = 1, 07 1, 05 = 1, 1235 soit 12,35 %.
Linvestissement nest pas affect par linflation car nous le faisons aujourdhui. Par
ailleurs, les montants amortis restent les mmes car ils sont lgalement bass sur la
valeur dacquisition. Lanalyse se transforme ainsi :
Compte de rsultats
CA
DAM
B E N avant impts
Impts
B E N aprs impts
T =0
20 000
20 000
8 000
12 000
T =1
32 100
20 000
12 100
4 840
7 260
T =2
36 064
20 000
16 064
6 426
9 639
T =3
40 518
40 518
16 207
24 311
242 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 243 #252
Chapitre
B E N aprs impts
DAM
INV
FCF
T =0
12 000
20 000
60 000
52 000
T =1
7 260
20 000
T =2
9 639
20 000
T =3
24 311
27 260
29 639
24 311
Il faut actualiser les F C F un taux qui tient compte de linflation : le taux nominal.
Le taux r a = 10 % correspond au taux dactualisation pour une inflation nulle. Il sagit
du taux rel. Le taux nominal est trouv via lquation : (1 + r nominal ) = (1 + r rel ) (1 +
r inflation ).
Ds lors, r nominal = (1 + r rel ) (1 + r inflation ) 1 = 1, 1 1, 7 1 = 17, 7 %. Ce taux est logiquement plus lev que le taux rel, les montants touchs dans le futur vaudront donc,
en valeur actuelle, moins que dans lexemple prcdent.
Anne
FCF
Facteur dactualisation
FCF
actualiss
0
52 000
1
1
27 260
1/(1, 177) = 0, 85
52 000
23 161
2
3
29 639
24 311
1/(1, 177)2 = 0, 72 1/(1, 177)3 = 0, 61
21 395
14 910
La V AN slve alors :
52 000 +
Exercice 7
nonc
T =1
200 e
10 000 e
200 e
T =2
350 e
1 000 e
650 e
T =3
100 e
1 200 e
1 300 e
oncle Sraphin refuse den entendre parler. En effet, la V AN est lheure actuelle de
9 528, 93 e (10 000 + 200/1, 1 + 350/[1, 1]2). Y investir davantage dargent na donc
ses yeux pas de sens.
Le raisonnement doncle Sraphin vous semble-t-il correct ?
Exercices
Anne
Nouvelles vis
Extension
Total
243
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 244 #253
Solution
Projet
Nouvelle vis
Nouvelle vis
Extension
T =2
1 000
T =3
100
0
100
1 200
Exercice 8
nonc
244 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 245 #254
Chapitre
ans. Le cot du capital de la socit est de 10 %. Les cash flows lis ce projet sont les
suivants :
Cash flows
a
T =0
10 000 e
T =1
5 000 e
T =2
7 500 e
T =3
9 000 e
Jolie vis
Entrept
Total projet Jolie
vis
T =0
10 000 e
100 000 e
110 000 e
T =1
5 000 e
T =2
7 500 e
T =3
9 000 e
5 000 e
7 500 e
9 000 e
V AN = 10 000+
Solution
5 000 7 500 9 000
+
= 7 505, 63 e. Pour oncle Sraphin, il faut raliser
+
1, 1
1, 12
1, 13
le projet.
Exercices
245
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 246 #255
la fin du projet, la socit possdera toujours lentrept quelle pourra revendre aprs
lanne T = 3 (vendre un entrept peut prendre du temps. Nous considrerons donc
quil est vendu en anne 4). Il faut donc en tenir compte galement. Si le prix de lentrept na pas vari entre-temps, les cash flows pourraient tre les suivants :
Anne
Jolie vis
Entrept
Total projet Jolie vis
T =0
10 000 e
100 000 e
110 000 e
T =1
5 000 e
T =2
7 500 e
T =3
9 000 e
5 000 e
7 500 e
9 000 e
T =4
0e
+100 000 e
100 000 e
Dans ce cas, le cot de lentrept pour le projet nest donc pas gal 100 000 e mais
bien : 31698, 65 = 100 000 + 100 000/(1, 1)4. Cette somme peut tre vue comme le
prix (en valeur actuelle) de la location de lentrept pendant quatre annes.
Finalement, on trouve :
5 000 7 500 9 000 100 000
+
+
+
1, 1
1, 12
1, 13
1, 14
= 7 505, 63 31 698, 65
V AN = 110 000 +
= 24 193, 02 e .
Exercice 9
nonc
Solution
Afin de rpondre cette question, il faut calculer les cots annuels quivalents et donc
commencer par dterminer les deux V AN . Par ailleurs, lhypothse est faite que chaque
machine pourra tre remplace par une machine identique lorsquelle cessera de fonctionner.
Pour la machine CafCaf, les amortissements slveront 130/2 soit 65 e en annes 0
et 1, les consommables vaudront 600 0, 5 = 300 e (voir tableau 8.1).
V AN = 284 154/1, 08 180/(1, 08)2 = 580, 91 e.
Facteur dannuit = 1 + (1/0, 08 1/[0, 08 1, 082]) = 2, 78.
C AE = 580, 91/2, 78 = 208, 72 e.
246 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 247 #256
Chapitre
Tableau 8.1
F C F CafCaf
D AM
Cots consommables
B E N avant impts
Impts
B E N aprs impts
Achat
+D AM
F C F
Tableau 8.2
F C F Quickcoff
D AM
Cots consommables
B E N avant impts
Impts
B E N aprs impts
Achat
+D AM
F C F
0
65
300
365
0, 4
365
219
130
65
284
1
65
300
365
0, 4
365
219
300
300
0, 4
300
180
65
154
180
0
57, 5
288
345, 5
0, 4 345, 5
207, 3
115
57,5
264, 8
1
57, 5
288
345, 5
0, 4 345, 5
207, 3
57,5
149, 8
Nous sommes le 31 dcembre de lanne T = 0. Le patron de la socit des Bouchonniers Runis envisage de lancer un nouveau type de bouchon sur le march. Ce dernier
Exercices
247
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lps 2008/7/15 12:22 page 248 #257
permettrait de conserver linfini les vins les plus rares. Le procd industriel la base
du projet est protg lgalement pour une dure de quatre ans. Le projet prendra donc
fin en T = 4. Ce projet ncessite un investissement de 70 000 e en machines (amorties
linairement sur cinq ans). La socit ne produira plus en T = 5 et compte revendre les
machines pour un montant de 5 000 e. Si le projet est concrtis, lachat des machines
se fera immdiatement, pour que les amortissements puissent encore tre acts pour
lexercice T = 0. Un spcialiste, pay 36 000 e par an et ayant travaill un mois sur ce
projet lors de lanne T = 0, a fourni les lments suivants votre apprciation :
La socit est bnficiaire lheure actuelle.
Le segment est porteur. Les ventes de la socit sur ce segment (non exploit
lheure actuelle) seraient de 200 000 e ds la premire anne.
La croissance espre est de 6 % par an de T = 2 T = 4 inclus.
Afin de mener bien ce projet, la socit devra acheter des terrains en Espagne propices la culture des arbres produisant la matire premire de ce nouveau produit.
Leur valeur sur le march est de 200 000 e ; si le projet est entrepris lachat aura lieu
en T = 0 (rappel de comptabilit : les terrains ne samortissent pas). Le march immobilier devrait rester stable dans ce pays au cours des cinq prochaines annes et
lentreprise entend revendre les terrains pour 200 000 e en T = 5 .
Les cots variables et associs la production seraient de 55 %.
Une campagne marketing devrait tre lance, ses charges seraient encourues et
payes en T = 1 et slveraient 10 000 e.
Le besoin en financement court terme reprsente 30 % du chiffre daffaires.
Il ny a pas dinflation.
Le taux sans risque est de 8 %.
Le cot du capital nominal est de 12 %.
Le taux dimposition de la socit est lheure actuelle de 40 %.
Si le projet est lanc, le spcialiste engag ci-dessus devra encore travailler deux
mois sur ce projet (soit trois mois au total).
Calculez les free cash flows et la V AN du projet. Faut-il raliser linvestissement ?
Plutt que dacheter les terrains pour les revendre aprs cinq ans, le dirigeant envisage
davoir recours la location (dans ce cas il les louerait de T = 1 T = 4). Il est en pleine
ngociation avec un paysan espagnol. Quel est le loyer annuel en dessous duquel il
devient intressant davoir recours la location ?
Afin de dterminer les F C F , il faut tablir le compte de rsultats propre ce projet. Tous
les lments traditionnels (C A, cots variables [CV ], D AM et plus-value de ralisation) doivent videmment tre pris en compte. La campagne de marketing sera lance
uniquement si le projet est entrepris : son cot doit tre inclus. Le cas du spcialiste est
plus dlicat. Il a dj travaill un mois et en travaillera encore deux si le projet est entrepris. Que le projet soit lanc ou non, il faudra payer son salaire de T = 0, dont il ne faut
donc pas tenir compte (cest un cot irrcuprable). En revanche, la seconde partie ne
sera paye que si le projet se ralise. Elle doit donc tre comptabilise.
Solution
248 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 249 #258
Chapitre
Tableau 8.3
T =0
CA
CV ()
Marketing ()
D AM ()
Spcialiste ()
PV de ralisation
BEN avant impts
Impts
BEN aprs impts
Compte de
rsultats
T =1
T =2
T =3
T =4
200 000 212 000 224 720 238 203
110 000 116 600 123 596 131 012
10 000
14 000 14 000 14 000 14 000 14 000
6 000
14 000
5600
8 400
60 000
24 000
36 000
81 400
32 560
48 840
87 124
34 850
52 274
93 191
37 277
55 915
T =5
5 000
5 000
2 000
3 000
calcul. La valeur comptable des machines est nulle en T = 5 car elles sont dj entirement amorties. La plus-value correspond donc la valeur de revente de ces machines.
La socit est en bnfice, les pertes comptables de lanne T = 0 permettent de diminuer le bnfice imposable. Il faut donc bien soustraire la valeur ngative ( !) des impts
pour cette anne (tableau 8.4).
Tableau 8.4
B E N aprs impts
D AM (+)
B F R ()
I NV terrains ()
I NV machines ()
FCF
Tableau de
financement
T =0
8 400
14 000
T =1
36 000
14 000
60 000
T =2
48 840
14 000
3 600
T =3
52 274
14 000
3 816
T =4
55 915
14 000
4 045
200 000
70 000
264 400 10 000
59 240
62 458
65 870
T =5
3 000
71 461
200 000
274 461
T =2
L
0, 4 L
0, 6 L
T =3
L
0, 4 L
0, 6 L
T =4
L
0, 4 L
0, 6 L
Exercices
Loyer
Impts
B E N aprs impts
249
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lps 2008/7/15 12:22 page 250 #259
nonc
Calculez les F C F et la V AN du projet dans le cas o Bow&Tie nest pas soumis limpt.
Faut-il raliser linvestissement ?
Dans cet exercice, deux donnes mritent une explication spcifique. Dune part, les
cots de start-up qui correspondent aux charges rencontres uniquement la premire
anne et lies la mise en place du projet. Ils doivent tre inclus dans le calcul des F C F .
Dautre part, la baisse des ventes de la gamme PAP-Schmit. Ce phnomne est appel
cannibalisme . Le nouveau projet mange en effet une partie des ressources dune
autre branche de la socit. Comme cet impact sur les ventes dcoule de la mise en
place du projet, il faut en tenir compte dans le calcul des F C F .
Solution
Les cots variables (CV ) slvent 360 e la premire anne (soit 40 % du C A) et suivent
videmment lvolution du C A.
La plus-value de revente est dtermine par la diffrence entre la valeur de revente et
la valeur comptable : 750 (1 000 4 [1 000/10]) = 150 e.
La plus-value (PV ) de ralisation correspond la diffrence entre la valeur de revente
et la valeur comptable : 750 (1 000 3 [1 000/10]) = 50 e (voir tableau 8.6).
V AN = 1 000 + 136 + 300 + 444 + 580 = 460 e. Il faut donc raliser le projet.
250 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 251 #260
Chapitre
Tableau 8.5
T =0
CA
CV ()
D AM ()
PV de ralisation (+)
Cots de start-up ()
Cannibalisme ()
BEN
Compte de
rsultats
diffrentiel
Tableau 8.6
Free cash flows
BEN
D AM (+)
PV de
ralisation ()
INV ()
B F R ()
FCF
Vt ( 10 %)
FCF actualiss
100
T =1
900
360
100
100
100
200
140
T =2
945
378
100
T =3
992,25
396,9
100
T =4
150
T =0
100
100
T =1
140
100
200
267
T =2
267
100
495,35
T =3
495,35
100
150
T =4
150
150
1 000
1 000
1
1 000
90
150
0,91
136
4,5
362,5
0,83
300
750()
4,725
99, 225
590,625 849,225
0,75
0,68
444
580
Pour dterminer limpact de limpt, nous pourrions reprendre tout le problme depuis
le dbut. Heureusement, il y a moyen daller plus vite. Les V AN tant additives, nous
savons que : V AN avec impts = V AN sans impts V AN des impts.
Il faut, par consquent, commencer par calculer les impts sur la base du bnfice
(avant impts) trouv prcdemment et actualiser ces valeurs. Ainsi, nous obtenons
la V AN des impts (voir tableau 8.7).
Tableau 8.7
VAN des impts
B E N avant impts
Impts
Vt ( 10 %)
Impts actualiss
T =0
100
40
1
40
T =1
140
56
0,91
50,9
T =2
267
106,8
0,83
88,3
T =3
495,35
198,14
0,75
148,9
T =4
150
60
0,68
41
Exercices
La V AN avec impts est de : 460289 = 171 e. Mme avec un impt, le projet demeure
intressant !
251
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lps 2008/7/15 12:22 page 252 #261
Calculez la valeur actuelle nette du projet et le taux de rentabilit interne. Quelle dcision devrait prendre EuroCorp ?
Solution
CA
Prix de revient des ventes
D AM ()
B E N avant impts
I M P ()
B E N aprs impts
Le tableau de financement pour les quatre prochaines annes (en e) est le suivant :
T =0
BEN ap. IMP
D AM (+)
B F R ()
I NV ()
FCF
b
200 000
800 000
1 000 000
T =1
120 000
200 000
T =2
120 000
200 000
T =3
120 000
200 000
T =4
120 000
200 000
200 000
320 000
320 000
320 000
520 000
320 000
520 000
320 000
320 000
+
+
+
(1 + 10 %) (1 + 10 %)2 (1 + 10 %)3 (1 + 10 %)4
= 150 960 e.
252 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 253 #262
Chapitre
Par facilit, il est possible dutiliser la fonction I RR dans le tableur Excel pour rsoudre
lquation permettant de trouver, dans ce cas, que le T R I = 16, 27 %. Le projet est rentable. En effet, la V AN est positive et le T R I est suprieur au cot du capital (10 %).
c
Le point mort comptable est obtenu en calculant le nombre denregistreurs DVD que
devrait vendre EuroCorp pour raliser un bnfice nul. Notons n le nombre denregistreurs. Le bnfice annuel est donn par la relation :
B E N = (n [100 60] 200 000) (1 0, 40) .
Par consquent, le bnfice est nul si n = 200 000/(100 60) = 5 000 units. Notons que
le projet ne modifie pas les frais fixes de lentreprise. Le point mort comptable est obtenu en divisant les dotations annuelles aux amortissements par la marge brute unitaire. De manire plus gnrale, le point mort comptable est gal la somme des frais
fixes et des amortissements divise par la marge brute unitaire.
Le point mort financier est le nombre denregistreurs DVD que devrait vendre EuroCorp
chaque anne pour que la V AN du projet soit nulle. Le flux de trsorerie disponible
annuel, si on ignore la variation du besoin en fonds de roulement (nous y reviendrons
dans un instant), scrit : F C F (sans B F R) = B E N + D AM = (n [100 60] 200 000)
(1 0, 40) + 200 000 = n 24 + 80 000. Ce flux de trsorerie peut tre interprt comme
le nombre denregistreurs multipli par la marge unitaire nette (40 [1 0, 40]) auquel
on rajoute lconomie fiscale lie aux amortissements (200 000 0, 40). Comme ce flux
de trsorerie est constant pendant quatre ans, sa valeur actuelle est gale au flux de
trsorerie annuel multipli par le facteur dannuit pour une priode de quatre ans (au
taux de 10 %). Celui-ci vaut 3,16910.
Le calcul de la V AN du projet scrit :
800 000 200 000 + (n 24 + 80 000) 3, 1699 + 200 000/(1, 10)4 =
863 397 + (n 24 + 80 000) 3, 1699
Exercices
253
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lps 2008/7/15 12:22 page 254 #263
Flexibilit de la dcision
Exercice 13 valuer un projet en tenant compte
des options relles
nonc
Vous tes charg de raliser une tude de rentabilit pour le lancement dun nouvel appareil photographique digital par Nika. Une tude de march a montr que Nika pourrait vendre 15 000 units par an pendant dix ans. Le cash flow net dimpt par unit
vendue serait de 50 e. Le cash flow anticip est de 750 000 e par an. Le montant investir serait de 5 millions e.
Les responsables financiers de Nika nont quune confiance trs limite dans les prvisions fournies par le service de marketing. Ils pensent que la premire anne fournira
une bonne information sur les ventes de ce nouvel appareil. Deux cas quiprobables
sont envisags : aucun appareil nest vendu ou les ventes slvent 30 000 units par
an, ce qui conduirait un cash flow annuel de 1,5 million e. En cas dabandon du projet
aprs un an, les investissements pourraient tre revendus pour 2 millions e.
Le cot du capital de Nika est de 10 %.
a
Calculez la valeur actuelle nette de base du projet, en ne tenant pas compte de loption dabandon.
Calculez la valeur actuelle nette du projet, compte tenu de loption dabandon. Quelle
est la valeur de loption dabandon ?
La valeur actuelle nette de base du projet est calcule en actualisant les cash flows
attendus du projet et en soustrayant linvestissement initial. La valeur actuelle des cash
flows attendus peut tre calcule comme la valeur dune annuit de 750 000 e constante
sur dix ans. Le facteur dactualisation dix ans au taux de 10 % est de 6,1446.
Solution
Pour tenir compte de loption dabandon, utilisons un arbre de dcision (voir la figure 8.4 ). Un arbre de dcision sanalyse en commenant par la fin et en remontant
dans le temps.
En T = 1 : Continuer ou arrter ?
On commence par lanalyse de la dcision en T = 1, compte tenu du niveau de vente
de lanne.
Si le niveau de vente slve 30 000 units :
La valeur actuelle (en T = 1) si on continue est : V A = V A(C F [2 . . . 10]) = 1 500 000
5, 759 = 8 638 536 e.
La valeur actuelle (en T = 1) si on arrte est : V A = Revente = 2 000 000 e.
254 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 255 #264
Chapitre
T=0
Investir ?
Arbre de
dcision.
Valeur en T = 1
T=1
Continuer ?
Continuer
Vente : 30 000 units
Proba = 0,50
Investir
INV : 5 000 000
Stop (Revente)
Continuer
Vente : 0 unit
Proba = 0,50
Stop (Revente)
Ne pas investir
INV : 0
VA = 10 138 536
VA = 3 500 000
VA = 0
VA = 2 000 000
VA = 0
nonc
Exercices
255
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lps 2008/7/15 12:22 page 256 #265
Tableau 8.8
Date dabattage
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Flux montaire
(e/ha)
122
238
348
453
553
648
738
824
906
984
1 058
Date dabattage
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
Flux montaire
(e/ha)
1 128
1 195
1 259
1 319
1 377
1 431
1 484
1 533
1 580
1 625
1 668
Dterminez la dure optimale de linvestissement. Cette dure est-elle fonction du niveau de linvestissement initial ? Expliquez.
Supposons maintenant que M. Lechaine puisse racheter le terrain la commune et
crer une entreprise dexploitation forestire.
Si labattage a lieu aprs sept ans, la valeur actuelle nette de linvestissement sera :
V AN (7) = 400 + 824/1, 087 = 80, 796 e.
Solution
La dure de linvestissement doit tre augmente tant que laccroissement de cash flow
est suprieur au cot dopportunit. Il faut donc attendre tant que : C t C t 1 > 8 %
C t 1 . Par consquent, il faudrait abattre les peupliers aprs neuf ans.
256 Finance
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i
lps 2008/7/15 12:22 page 257 #266
Chapitre
En effet :
aprs huit ans,
82 = C 8 C 7 > 8 % C 7 = 65, 92 e
74 = C 10 C 9 < 8 % C 9 = 78, 72 e.
Si M. Lechaine cre une entreprise, le rythme dexploitation sera dtermin pour maximiser la valeur de lentreprise dans son ensemble. Dans ce cas, il faut considrer le
fait que lentreprise recommence une nouvelle exploitation juste aprs labattage. Pour
trouver la valeur de lentreprise pour un rythme dexploitation de t annes, il faut :
1. calculer le revenu annuel quivalent : R(t ) = N PV (t )/Facteur dannuit ;
2. valoriser lentreprise : V (t ) = R(t )/r .
Dans notre cas, nous obtenons les rsultats du tableau suivant.
T
N PV (t )
6
7
8
9
65,07
80,80
89,48
92,24
Facteur
dannuit
4,623
5,206
5,747
6,247
R(t )
V (t )
14,07
15,52
15,57
14,77
175,93
193,98
194,64
184,58
M. Lechaine devrait abattre tous les huit ans pour maximiser la valeur de son entreprise.
nonc
Exercices
257
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lps 2008/7/15 12:22 page 258 #267
Si le projet est financ par une perptuit, il faut ajouter la V AN lavantage fiscal procur par cet endettement, ce qui implique de calculer la V AN A. Elle vaut ici, puisque la
dette est sans risque : V AN A = V AN +T c D = 37313, 43+40 %500 000 = 237 313, 43 e.
Solution
258 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 259 #268
Chapitre
Gestion des risques
1.
2.
3.
4.
259
260
261
268
Problmes et exercices
La mesure des risques . . .
Comment gre-t-on les risques ?
284
290
Nous analysons, dans ce chapitre, la gestion des risques. Dans les deux premires sections, nous dtaillons les besoins dune telle gestion et les sources de risques auxquelles
nous sommes confronts. Les sections suivantes prsentent les principaux outils de mesure des risques et les diffrentes stratgies de couverture qui peuvent tre employes.
259
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i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 260 #269
Et quels risques la socit entend-elle grer ? Les socits font une diffrence entre les
risques oprationnels et les risques financiers. Elles estiment que les risques dcoulant
directement de leurs activits et de leur capacit gnrer du volume (de vente ou de
production), sur lesquels lactionnaire a investi, leurs sont inhrents. En revanche, la
volatilit des composantes financires (taux de change, prix des matires premires,
taux dintrt, etc.) peut affecter les cash flows et, de l, menacer la chane des produits
ou des services rels. 262
Mais jusquo convient-il de se couvrir, de se protger ? Si lon dpasse le seuil de couverture des 100 % de lexposition de base, on finit par tre expos de manire inverse
au risque du sous-jacent. Dautre part, couvrir tout juste 100 % dune exposition est assez difficile maintenir pour diffrentes raisons : le montant couvrir nest peut-tre
pas constant, les effets du produit de couverture ne sont peut-tre pas parfaits, il y a
des cots de transaction qui rendent onreux de trop frquents ramnagements de
couverture, etc.
Prcdemment, il a t question de diversification (de portefeuille) et dimmunisation
(de stratgie obligataire). Ici nous parlerons de couverture et de protection. Couvrir signifie rduire voire annuler, le risque de perte, en choisissant une stratgie qui gnre
ou gnrera un profil de diffrences de cash flows exactement inverse tout ou partie
de celui qui est subit sur un sous-jacent donn. Protger, cest adopter une stratgie
dassurance qui produira un certain cash flow uniquement lors de la survenance dun
vnement qui serait dfavorable.
Remarque
La couverture (le hedging)
La notion de couverture, appele communment hedging, est plus largement utilise pour recouvrir
toute stratgie financire destine la modification ou la rduction dune exposition une source de
risque dtermine. Dans ce sens, le hedging recouvre aussi bien la couverture que la protection (ou
assurance).
Quels risques ?
On distingue en gnral quatre catgories majeures de risques :
1. Les risques de march, qui regroupent :
a. lincertitude lie la structure des taux dintrt ;
b. lincertitude lie au taux de change ;
c. lincertitude lie au march des actions ;
d. lincertitude lie au prix des matires premires.
2. Le risque de crdit , souvent reprsent par le risque de faillite ou de dtresse financire. Mais ce dernier correspond au stade ultime de lvolution dfavorable du
standing de crdit dune contrepartie financire. Pour certains, le risque de revue
la baisse du rating (downgrade) dune socit constitue dj en soi un risque de
crdit.
260 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 261 #270
Chapitre
3. Les risques oprationnels, qui reprennent tous les risques lis lactivit et qui ne
sont pas recouverts par les deux catgories prcdentes.
4. Enfin, on peut faire un apart sur le risque de modle qui peut tre d un excs
de confiance li lutilisation trop myope de quelques modles de calculs de
risques. Certains calculs peuvent effectivement ne pas reflter lensemble de la ralit dun problme pour des raisons diverses :
a. Limbrication des sources de risques peut tre complexe.
b. Les modles apprhendent trs mal les impacts nfastes des problmes de liquidit et autres absences dhypothses frquemment faites en finance (voir
chapitres prcdents).
c. La plupart des modles ne sadressent qu la reprsentation de conditions normales de march et sous-estiment la frquence et lamplitude dvnements
rares.
Les biais, absences ou erreurs de ces modles/systmes sont dautant plus dangereux
quils sont utiliss simultanment pour le contrle et la gestion.
Dans les sections qui suivent, nous aborderons essentiellement les risques de march.
La mesure du risque
La mesure du risque repose sur le couple moyenne-variance utilis par Markowitz dans
les annes 1950 pour analyser la gestion de portefeuille. Cette approche repose sur lhypothse que les rentabilits des actifs financiers et les variations des taux dintrt ou
des taux de change suivent une loi normale. Cette hypothse rsulte du thorme de
tendance normale de Laplace (Central Limit Theorem) qui dit que la somme (ou la
moyenne) de n ralisations indpendantes dun mme processus, pour autant que la
variance soit finie, approche une distribution gaussienne quand n devient infiniment
grand. On voit dj ce stade pourquoi lutilisation de cette distribution pour la plupart
des mesures de risque peut se rvler trs approximative : en situation de marchs trs
problmatiques par exemple, on ne peut faire lhypothse quon est face des tirages
indpendants .
La distribution de probabilit dune distribution normale est caractrise par ses deux
premiers moments : la moyenne et la variance. Ces paramtres et leurs estimateurs
respectifs sont donns par les quations suivantes :
Moyenne = = E[X ] =
n
1
Obs i
n i =1
n
1
(Obs i )2
n 1 i =1
est lestimateur de .
o
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Les variables alatoires considres dans ce chapitre sont des variations au cours dun
intervalle de temps. Nous ferons lhypothse que lunit de temps est lanne. titre
dexemple, le taux de rentabilit pour la priode allant de t 1 t est donn par la
formule :
R t = ln (P t /P t 1 )
Une modification de la longueur de lintervalle de temps modifie les paramtres de
la distribution. Considrons, par exemple, une priode de longueur T . La moyenne et
lcart type pour cette priode sobtiendront par les rgles suivantes :
T = T et T = T
o et sont la moyenne et lcart type sur base annuelle. Ces relations traduisent
le fait que la moyenne et la variance sont proportionnelles la longueur de la priode.
Lcart type pour une priode est donc calcul en multipliant lcart type annuel par la
racine de la longueur de la priode.
Les quantiles dune variable normale centre rduite Z (de moyenne 0 et dcart type 1)
sont connus. Un quantile est la valeur z c de la variable normale rduite telles que la
probabilit de ralisations infrieures z c soit gale un pourcentage dsir :
Pr [Z z c ] = , si Z N (0, 1)
Notons que la loi normale tant symtrique, il sen suit que :
Pr [z c Z ] = 1
Le tableau 9.1 donne quelques valeurs de z c pour diffrentes valeurs de .
Figure 9.1
Loi normale et
intervalle de
confiance dune
variable centre
rduite.
12,00 %
10,00 %
8,00 %
6,00 %
4,00 %
95 %
2,00 %
0,00 %
-1,96
1,96
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Chapitre
Tableau 9.1
90,0 %
95,0 %
97,5 %
99,0 %
zc
1,2816
1,6449
1,9599
2,3263
Valeurs de z c
pour diffrentes
valeurs de
Dmonstration
En sachant que E [a + bY ] = a+b E[Y ] et que Var [a + bY ] = b 2 Var[Y ], on trouve facilement que E[X ] =
E[Z ] + = et que Var[X ] = 2 Var[Z ] = 2 .
ou
Pr [WT Wc ] = = 1 c
Deux dfinitions de la VaR sont possibles selon que lon mesure la perte par rapport
la valeur initiale du portefeuille ou par rapport sa valeur attendue.
La VaR absolue exprime la perte par rapport la valeur daujourdhui, W0 :
VaRabs = W0 Wc = W0 W0 (1 + R c ) = W0 R c
La VaR relative calcule la perte maximale par rapport la moyenne attendue de WT :
VaRr el = E [WT ] Wc = W0 (1 + T ) W0 (1 + R c ) = W0 (R c T )
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Rc
ou 0
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Chapitre
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Ces deux expressions de lesprance et de la variance peuvent tre crites sous forme
matricielle :
W 0 P = W
Var(W0 R P ) = W W
o W est le vecteur 3 1 des montants exposs aux diffrents risques, est le vecteur
3 1 des rentabilits attendues et est la matrice 3 3 des variances covariances des
rentabilits.
La gnralisation un portefeuille de n actifs i et m sources de risques j est facilement
ralise en considrant que, dans le cadre dun portefeuille, on peut concevoir lexposition de chaque actif chaque source de risque. Ainsi, on peut dfinir une matrice
dexposition de dimensions n m qui contienne les montants notionnels de chaque
actif exposs chaque source de risque :
2,1 w 2,2
Wnm = .
.
..
..
w n,m
w n,1
En faisant le total de chaque colonne, nous rcuprons la transpose du vecteur W (de
dimension m1) des montants totaux exposs chaque risque. Le calcul de lesprance
mathmatique et de la variance peut alors tre ralis comme prcdemment.
Tous les actifs i ne possdent pas forcment une sensibilit de 1 avec la source de
risque j . Nous pouvons ainsi distinguer quatre cas typiques :
Les actions qui ne sont pas traites individuellement mais par rapport un indice.
Si la source de risque ultime est un indice, alors le poids de laction dans la colonne
de cette source-l (w i , j ) vaut
w i , j = Montant i , j .
Les options sur un sous-jacent repris dans les sources. Le principe est le mme que
pour les actions. Par exemple, si lon se limite au delta de loption en tant que paramtre de sensibilit aux variations du sous-jacent, alors le poids de loption dans la
colonne de la source du sous-jacent (w i , j ) vaut :
w i , j = Montant Del t a i , j .
Les options (position i 1 ) sur un sous-jacent (position i 2 ) lui-mme reli un indice
(source de risque j ). En appliquant les deux principes prcdents, le montant
inscrire dans la matrice W aux coordonnes i 1, j vaut
w i 1 , j = Montant Del t a i 1 ,i 2 i 2 , j .
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Chapitre
%x c
f (x)d x = F X (x c ) = = 1 c
Cela veut simplement dire que lon peut trs bien prendre la distribution effective de
rendements en ordre ascendant et choisir la valeur qui laisse % des observations plus
basses (en termes statistiques, cest le percentile ) comme la valeur la plus basse un
certain niveau de confiance c (voir figure 9.3 ).
Cette mthode ainsi que celle des simulations de Monte-Carlo fait partie des mthodes
dites dvaluation intgrale car tous les produits du portefeuille sont purement et simplement rvalus laide de leur formule complte, sur tous les points de la distribution effective de rendements de toutes les sources de risques sous-jacentes. Ensuite, il
suffit de prendre lobservation correspondant au % de la distribution (pralablement
trie par ordre ascendant) des valeurs de la position pour trouver la VaR de la position.
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Figure 9.3
Fonctions de
rpartition de la
distribution
thorique et de
la distribution
effective.
100,00 %
95,00 %
90,00 %
85,00 %
80,00 %
75,00 %
70,00 %
65,00 %
1,65
60,00 %
55,00 %
50,00 %
45,00 %
40,00 %
35,00 %
30,00 %
25,00 %
20,00 %
15,00 %
10,00 %
5,00 %
0,00 %
Distribution normale
Distribution effective
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Chapitre
cessaire. Imaginons par exemple une socit holding AAA dont le sige est Paris, avec
une filiale aux USA et une autre Montpellier. Si la filiale de Montpellier reoit des revenus en dollars amricains et que la filiale amricaine est demandeuse de cette mme
monnaie pour des investissements, cela permet la holding dviter de devoir acheter
des dollars, voire de devoir conclure un contrat pour fixer ce taux de change en interne.
Il existe diffrentes manires de couvrir naturellement des situations qui, la base, sont
risques. Parmi celles-ci :
1. Avoir une politique dachats dans le mme pays que celui do proviennent la majorit des revenus.
2. Utiliser les prts intersocits (dits intercompany loans ou prts interco ).
En matire de taux dintrt, on peut ranger dans cette catgorie aussi limmunisation
qui consiste avoir une structure obligataire ou de prt lactif dont la duration corresponde celle des engagements pris au passif. Cest le fondement mme de la gestion
actif-passif des socits soumises au risque de taux dintrt (ALM, Asset-Liability Management).
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Complment
La prfrence pour les options
Dans bon nombre de cas, il apparat que les gestionnaires prfrent payer une prime en change dun
certain sentiment de confiance du fait de pouvoir refuser le downside ou flux la baisse.
Mais, on peut dmontrer que si le but est de minimiser la volatilit budgtaire de lentreprise, alors
les contrats terme sont un moyen aussi efficace et moins coteux, et ce, mme dans le cas o
lentreprise ne connatrait pas totalement la valeur des montants futurs encaisser ou dcaisser. Une
option peut dailleurs tre rplique par une stratgie de ramnagement continue de contrats terme.
Les praticiens vendant des options rtorqueront que cela implique des cots de transaction ainsi que
le suivi par une personne avertie. La prime de loption serait ainsi en partie aussi la rtribution dun
service.
Exemple
Deux socits multinationales (dont les siges sont en Europe) oprant dans un pays
dont le taux de change est relativement contrl (ou la devise est simplement illiquide),
peuvent tablir entre elles un contrat terme fixant le taux de change auquel elles vont
schanger des devises trangres contre leur devise de domicile. Il se peut par exemple
que lune soit investisseur net dans le pays tranger (elle a besoin dacheter des devises)
tandis que lautre est implante l-bas depuis trs longtemps et cherche plutt rapatrier des devises.
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Chapitre
March
Les futures sont des contrats termes traits sur des marchs organiss. Acheter un
futures et acheter un contrat terme sont presque quivalents. Les futures prsentent
plusieurs avantages par rapport aux contrats terme :
Liquidit : il est possible de modifier la position tout moment.
limination du risque de contrepartie : une chambre de compensation garantit
lexcution du contrat vis--vis de toutes les contreparties.
Ces avantages sont acquis au prix dune souplesse moindre dans la dfinition des termes
du contrat puisque les futures sont des contrats standardiss tant en terme des chances
que du montant de la transaction (la taille du contrat) alors que les contrats terme
peuvent tre taills sur mesure. Les diffrences de mode oprationnel des futures et
des contrats terme sont numres dans le tableau 9.2.
Tableau 9.2
Forwards
contre futures
Disponibilit
Diversit de sous-jacents,
chances
Montants
Exigences
Forward
Futures
De gr gr (OTC), contrat Sur un march organis
priv entre deux parties.
avec une chambre de
compensation.
Illimite.
Limite aux produits
changs sur les Bourses
existantes.
Indfinis.
La valeur dun contrat est
dfinie. Il est impossible de
ngocier des fractions de
contrat.
Pas dexigence gnrale.
tablissement dun
Un compte de marge
compte de marges (margin
gnrale est toutefois
account) avec une marge
couramment requis.
initiale (initial margin) et
des appels de marge
(margin calls) en fonction
de lvolution du
sous-jacent.
La rpartition dans le temps des cash flows pour un futures est diffrente de celle dun
contrat terme. Dans un contrat terme, tout se passe la date dchance. Le cash
flow pour lacheteur (dun contrat portant sur une unit du sous-jacent) est gal la
diffrence entre le prix spot la date dchance (S T ) et le prix terme fix initialement
en t = 0 (F 0 ) :
S T F 0 la lchance T
Dans le cas dun futures, les gains et les pertes sont rgls quotidiennement. Ce contrat
donne donc lieu des cash flows quotidiens gaux la variation du prix du futures. La
squence des cash flows pour lacheteur est donc :
F t F t 1 pour t = 1, 2, . . ., T
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Chapitre
La formule dvaluation peut tre utilise, moyennant une lgre adaptation, pour des
contrats dont le sous-jacent verse des montants (dividendes ou intrts) leurs dtenteurs au cours de la priode prcdent lchance du contrat ou dont le stockage (ou le
portage) gnre des cots. Il convient, dans ce cas, de remplacer le prix spot S par :
S = Prix spot Valeur actuelles des dividendes ou intrts
+ Valeur actuelle des cots de stockage
Si le rendement du sous-jacent (q) et le cot de stockage (k) sont proportionnels au prix
spot, on obtient les expressions suivantes de la valeur du contrat et du prix terme :
f = Se (q+k)T X e r T
F = Se (r q+k)T
Ces formules trs gnrales nous permettront de prsenter quatre des types de contrats
terme les plus couramment utiliss :
Les contrats terme sur devise, qui permettent de grer les risques de change.
Les futures sur indices boursiers, utiliss pour la gestion des risques lis lvolution des marchs dactions.
Les futures sur obligations notionnelles, qui sont les instruments de base de gestion
des risques associs aux taux dintrts long terme.
Les futures sur taux dintrt, qui peuvent servir la gestion des risques de taux
dintrt court terme.
S, le taux de change
r , taux dintrt domestique
q, taux dintrt tranger
k =0
Nous pouvons ainsi constater que le prix terme dune devise est suprieur au prix spot
si le taux dintrt domestique (r ) est suprieur au taux dintrt de la devise (q).
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r , taux dintrt.
q, rendement en dividendes de lindice.
k = 0.
lchance T (ce deux taux sont des taux continus). La valeur actuelle de ce zro-
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Chapitre
Comme cela a t dmontr prcdemment, le prix terme est gal la valeur future
du prix spot. Ce prix dtermine, comme nous lavons vu au chapitre 6, le taux dintrt
terme (que nous notons R)
F = Se r 0,T T = Ae R(T
T )
Comme pour tout contrat terme, le rsultat sur cette opration lchance est la
diffrence entre le prix spot du sous-jacent et le prix terme. Or, le prix spot du sousjacent est calcul ici en actualisant la valeur faciale sur base du taux spot prvalent
lchance du contrat r T,T . Nous avons donc :
Ae r T,T (T
T )
Ae R(T
T )
96 96, 50 3
3
Nous pouvons aboutir au mme rsultat plus rapidement en utilisant le tick du contrat
cest--dire , la valeur en euros dun point de base (0,01 %). Pour lIRF trait sur EURONEXTLIFFE, le tick vaut 25 e (1 000 000 1/100 3/12). Une variation du prix du futures de
50 pb entrane un rsultat de 50 pb 25 e = 1 250 e
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Le risque de base
La base est dfinie comme la diffrence existant entre le cours du sous-jacent et le prix
terme, une date donne t :
Bt = Ft St
Cette diffrence est connue ex ante. La base thorique devrait tre gale aux cots de
portage nets et cest lexistence dactivits darbitrage qui la force reflter cette valeur.
Cette base peut dailleurs tre positive, ngative ou nulle suivant la nature et lvolution
des cots de portage. Quelle quen soit la valeur, elle est nulle lchance du contrat
terme puisque le prix terme converge vers le prix spot.
La figure 9.4 , montre lvolution de la base au fur et mesure que le temps scoule
jusqu lchance.
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Chapitre
Figure 9.4
Exemple
dvolution du
prix du
sous-jacent et
de celui du
futures au fur et
mesure du
passage du
temps.
102,0
101,5
101,0
100,5
100,0
99,5
99,0
1
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
S
F
Tableau 9.3
Flux
lchance dans
le cadre dune
stratgie de
couverture avec
des contrats
terme
lchance
Flux li au sous-jacent
Contrat terme
Flux du driv ( f )
Rsultat
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Q S
N F
Le ratio de couverture h est le rapport entre la position prise en futures (le nombre de
contrats multipli par la taille dun contrat, n N ) et la position couvrir.
h=
nN
Q
Cov(S, F )
Var(F )
Nous trouvons une formule similaire celle prsente pour le bta dune action. Le
ratio de couverture est la pente de la droite de rgression S = F + .
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Chapitre
En t = 0
aucun change
En t = 1 . . .T 1
(taux fixe taux flottant)
En T
aucun change
Le taux fixe du swap tant fix ds le dpart, ces instruments peuvent tre vus comme
une suite de contrats terme sur taux (chaque chance correspondant un change
taux fixe taux flottant) ou comme lchange de deux obligations (appeles jambes
du swap), lune fixe et lautre flottante, comme le montre le tableau 9.5. Nous avons,
dans ce tableau rajout chaque jambe du swap un remboursement lchance de
manire faire apparatre deux obligations classique : une obligation taux fixe et une
obligation taux variable.
Tableau 9.5
Anne
Dcoupage dun Jambe fixe
swap o lon
+ Jambe flottante
paie un taux fixe
(6 %) contre la
rception dun
taux flottant
(Libor) ( Payer
swap )
0
+100
+100
1
6 %
Libor
2
6 %
Libor
3
6 %
Libor
4
6 %
Libor
4 (Remb)
100
100
La valeur du swap est gale la diffrence entre les valeurs des deux jambes cest--dire
la diffrence entre la valeur dune obligation taux flottant et celle dune obligation
taux fixe :
VIRSwap = V f l ot V f i x
Plaons-nous une date de paiement pour un swap de montant notionnel gal 100.
Notons R le taux fixe et v t le facteur dactualisation du paiement la date t . La valeur
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R 100 v t + 100 v T
Le premier terme est la valeur de la jambe flottante. Le second terme entre parenthses
est la valeur de la jambe fixe (la somme des valeurs actuelles des coupons et de la valeur
actuel du principal lchance). En t = 0, la valeur du swap est par dfinition nulle. Le
taux fixe du swap est donc fix de manire ce que la valeur la jambe fixe soit gale au
montant notionnel du swap.
En t = 0
change des montants
En t = 1 . . .T 1
(taux fixe devise1 taux
fixe devise2)
En T
change inverse des
montants
Notons quil existe une forme hybride appele cross-currency interest-rate swap qui
permet dchanger des flux dintrts fixes et flottants dans des devises diffrentes.
Le principe dvaluation est trs semblable celui dun swap de taux dintrt. La seule
diffrence rside dans le fait que lon utilise une structure des taux diffrente pour
chaque devise et que le plain vanilla currency swap suppose deux jambes fixes dans
deux devises diffrentes. Considrons, par exemple, un swap de devises dans lequel on
paie un taux fixe libell en euros et on reoit un taux fixe libell en dollars. Notons VEuro
la valeur (en euro) de la jambe euro, VDollar la valeur (en dollar) de la jambe $ et S e$ le
taux de change. La valeur de ce swap scrit :
VCurSwap = S e$VDollar VEuro
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Chapitre
tout cas, de trs nombreuses entreprises et intermdiaires sont sur ce march et sont
prts sexposer au risque de crdit pour obtenir de meilleures conditions de taux.
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4. Produits de levier. Il sagit simplement de produits faisant appel au fort effet de levier de lendettement et de certaines stratgies comme la vente de produits drivs,
etc.
Rsum
La gestion des risques est lun des domaines de la finance qui connat une expansion considrable. Des notions thoriques prsentes ci-dessus, les lments suivants mritent de retenir toute lattention :
La VaR est un concept extrmement utile pour mesurer lexposition aux
risques dun portefeuille dactifs divers. Elle mesure la perte maximale espre pour un certain degr de confiance et un certain horizon-temps.
Il existe trois mthodes principales pour produire une estimation de la VaR :
la mthode var-covar, les simulations historiques, les simulations de MonteCarlo.
Lassurance de portefeuille consiste couvrir les actifs par des options.
La couverture consiste utiliser des contrats terme pour fixer la valeur de
certaines variables. La formule dvaluation gnrale dun contrat futures
peut tre vue comme f = Se (q+k)T X e r T
Dans un contrat terme, un risque de base demeure ds que la qualit de
sous-jacent couvrir ou lhorizon-temps de linvestissement dans celui-ci
ne correspondent pas avec ceux de linstrument de couverture.
Quand un risque de base peut exister, il convient dutiliser un ratio optimal
de couverture qui minimise la variance du risque :
h=
Cov(S t , F t )
Var(F t )
Les swaps sont frquemment utiliss dans la gestion des risques de taux de
change et de taux dintrt. Ils sont valus comme deux jambes obligataires
aux caractristiques diffrentes.
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Chapitre
Rfrences bibliographiques
A LLEN F. et D OUGLAS G., Financial Innovation and Risk Sharing, MIT Press, 1994.
C ROUHY M. et G ALAI, Risk Management, McGraw-Hill, 2000.
D ERMINE J. et B ISSADA Y.F., Asset & Liability Management, Prentice-Hall, 2002.
E SCH K. et L OPEZ, Value At Risk : vers un Risk Management moderne, DeBoeck Universit, 1997.
E SCH L., L OPEZ T. et K LEFFER R., Asset et Risk Management, DeBoeck Universit, 2003.
D OHERTY N.A., Integrated Risk Management : Techniques and Strategies for reducing
Risk, McGraw-Hill, 2000.
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J ORION P., Value-at-Risk : The New Benchmark for Managing Financial Risk, McGrawHill, 2000.
J ORION P., Financial Risk Manager Handbook, John Wiley and Sons, 2003.
S TULZ R.M., Risk Management & Derivatives, Thomson, 2003.
Commentaires
Lutilisation de produits drivs pour la gestion des risques nest pas nouvelle. Bon
nombre de textes tendent confirmer que ce sont les commerants hollandais au XVIIe
sicle qui traitrent les bulbes de tulipes terme et crrent ainsi le premier vrai march
de contrats forwards.
Dautres iront mme jusqu dire que lon retrouve lide de la gestion des risques dans
lAncien Testament : un pharaon de lgypte ancienne ayant fait un tonnant rve sur
sept bovins sains dvorant sept pis de bl sains et sept bovins malades dvorant sept
pis de bl malades, Joseph fut appel pour linterprter. Il conclut que le rve prdisait
sept annes dabondance suivies de sept annes de famine. Pour se protger contre
ce risque, le pharaon acheta et stocka de grandes quantits de bl. Lgypte prospra
durant la famine et Joseph devint le deuxime homme le plus puissant dgypte.
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Problmes et exercices
Les exercices suivants illustrent les concepts abords prcdemment. Le calcul de
lexposition VaR dans diffrents contextes est dabord prsent. Ensuite, lutilisation de certains actifs en tant quinstruments dimmunisation, de couverture ou de
protection est dveloppe.
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Chapitre
Solution
a
VaRr el = z c T Montant = 2, 326342 0, 5 29 989, 38 52 % = 25 652, 48 e !
Cette fois-ci, on ne sintresse quau risque systmatique dALCATEL. Nous devons donc
ne pas considrer la volatilit totale dALCATEL. Nous allons utiliser la volatilit de lindice et la relier la variabilit dALCATEL (en termes de risque systmatique) travers
le bta. Nous avons donc :
VaRr el = z c T Montant indice alcatel
Grce la duration, et en supposant que la structure des taux dintrt volue par mouvements parallles, nous savons que la sensibilit relative du prix dune obligation par
rapport lvolution des taux dintrt (ou du yield moyen de lobligation) est donne
par la relation :
P
duration
y
=
P
(1 + y)
duration modifie
Ds lors, comme pour le cas de lindice, il existe un lien entre lvolution du taux et
lvolution du rendement de la valeur des obligations. Nous pouvons donc nous fonder
sur la valeur de la volatilit du taux tout en la faisant correspondre la volatilit du prix
en la multipliant par la duration modifie. Puisque la valeur pour une obligation de
1 000 e est de 997,4 e, nous devons malheureusement nous limiter un achat rond de
30 obligations, ce qui nous fait une valeur investie de 30 997, 4 = 2 9922 e. Ainsi nous
avons :
Ceci est problmatique car la VaR dpasse la valeur de linvestissement. Ceci est d au
fait que le niveau de confiance est trs haut et que, comme la duration est une mesure
linaire de limpact sur le prix, la convexit du prix de lobligation par rapport aux taux
est absente du calcul. Donc, dans ce cas, la VaR maximale est le montant de linvestissement. Par contre, ceci montre aussi que, en dehors dun investissement jusqu
lchance, le risque de prix dune obligation nest pas si faible quon le croit.
d
Nous allons reprendre le mme raisonnement que pour le bta et la duration. Cette fois,
la sensibilit du prix dune option par rapport lvolution du cours du sous-jacent est
Exercices
Durationobligation
VaRr el = z c T Montant yield
1+ y
8, 35
= 2, 326342 0, 5 29 922 9 %
(1 + 4, 283 %)
= 35 470, 28 e !
285
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 286 #295
reprsente par le delta de loption. Dans le modle propos par Black et Scholes, ce
delta pour un call quivaut au N(d1). Cette approche est trs rductrice car le prix de
loption nest pas linaire par rapport lvolution du sous-jacent et il dpend aussi
dautres facteurs. Nous savons que lorsque S < K (la valeur du sous-jacent est infrieure
au prix dexercice), la valeur du call nest quune valeur temporelle et sa valeur intrinsque [Max(S K , 0)] est de 0. Le delta va donc sensiblement voluer dici lchance.
Dans notre cas, nous ne pouvons, avec 30 000 e, acheter que 3 call 9 700 e. Donc,
voici notre VaR (calcule simplement avec le delta) :
VaRr el = z c T Montant indice Deltaoption call
Exercice 2
nonc
Description
2
3
Prix
unitaire de
march
1 500,00
Devise
10 000,00
USD
650,00
USD
EUR
Le taux de change $/e (nombre de dollars par euro) est actuellement de 1,25. Votre
devise de rfrence est leuro, cest--dire que votre but est de pouvoir consommer in
fine des euros.
a
Calculez les expositions de chacune des trois positions aux sources de risque mentionnes dans la question prcdente.
Les calculs dcarts-type des rendements annuels des valeurs des sources de risque
ainsi que les corrlations entre elles vous sont proposs ci-dessous. Calculez la matrice
de variances-covariances.
286 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 287 #296
Chapitre
EuroStoxx 50
DJ
$
US 10 ans
DJ
0,49
1,00
0,80
0, 37
$
0,64
0,80
1,00
0, 43
US 10 ans
0, 28
0, 37
0, 43
1,00
Solution
Position
1
2
3
Description
Parts EuroStoxx 50 :
Parts Dow Jones :
Obligations US :
Calcul
7 1 500 = 10 500
(2 10 000)/1, 25 = 16 000
(10 650)/1, 25 = 5 200
Valeur en e
(33,12 %)
(50,47 %)
(16,40 %)
Maintenant, nous devons attribuer ces valeurs des expositions aux quatre sources de
risque mentionnes en a . La position 1 est expose au risque EuroStoxx 50 , tandis
que la position 2 prsente une exposition au risque Dow Jones mais aussi devise $ .
Pour ce qui est de la troisime position, elle est expose au risque obligations US 10
ans ainsi que devise $ . Le montant de ces expositions est tout simplement bas
sur la valeur des positions dans la devise de rfrence, cest--dire leuro. Le tableau ou
matrice suivante donne les rsultats par position et par source de risque ( mapping )
tout en calculant la somme totale (de chaque colonne) expose chaque source :
EuroStoxx 50
$/e
16 000
16 000
5 200
21 200
Obligation US
10 ans
10 500
10 500
16 000
5 200
5 200
Nous avons ainsi des expositions totales chaque source pour ce portefeuille de trois
positions.
Exercices
Parts EuroStoxx 50 :
Parts Dow Jones :
Obligations US :
Total
Dow Jones
287
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 288 #297
Une variance ou covariance est obtenue par la multiplication des carts-type de toutes
les paires de sources de risque possibles, fois leur corrlation. Ainsi, toute variance (ou
covariance) est obtenue par la multiplication suivante :
i j = i j i , j
En appliquant cela toutes les paires possibles, nous avons la matrice de variancescovariances suivante (tableau 9.7).
Tableau 9.7
Variancescovariances
EuroStoxx 50
DJ
$
US 10 ans
d
EuroStoxx
50
0,09000
0,02940
0,01920
0, 00756
DJ
US 10 ans
0,02940
0,04000
0,01600
0, 00666
0,01920
0,01600
0,01000
0, 00387
0, 00756
0, 00666
0, 00387
0,00810
Daprs la formule de VaR relative, nous devons faire le produit de toutes les paires multiplicatives dexpositions ( partir des quatre expositions totales calcules ci-dessus)
par leur variance-covariance respective de la matrice obtenue dans la question prcdente. En rsumant, le vecteur des expositions totales (4 valeurs) doit tre multipli
une premire fois par la matrice de variances-covariances, ce qui revient sommer
toutes les multiplications ligne-par-ligne, et ce colonne par colonne de la matrice de
variances-covariances. Ainsi, pour la premire source de risque, nous avons :
EuroStoxx 50
10 500 0, 09000
16 000 0, 02940
21 200 0, 01920
5 200 0, 00756
Total
= 945, 00
= 470, 40
= 407, 04
= 39, 312
1 783,13
DJ
1 253,27
$
649,8
US 10 ans
225, 86
Ensuite, il faut re-multiplier ce vecteur par celui des expositions encore une fois, et nous
obtenons ainsi le tableau 9.8.
288 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 289 #298
Chapitre
Tableau 9.8
EuroStoxx 50
1 783, 13 10 500
1 253, 27 16 000
649, 48 21 200
225, 86 5 200
Total
= 18 722 844, 0
= 20 052 288, 0
= 13 768 891, 2
= 1 174 493, 8
51 369 530,4
Cette variance totale en euros est une variance annuelle. Pour la convertir en variance
hebdomadaire, il faut encore la diviser par 52 (semaines par anne). Pour ensuite en
obtenir un cart-type, il faut en calculer la racine carre. Au total, cela donne :
&
51 369 530, 4
= 993, 92
52
On peut se baser sur le premier vecteur de rsultats pour voir lapport de chaque source
de risque. Si lon prend chaque valeur de ce vecteur et quon la divise par la volatilit
totale annuelle, mais normalise par la valeur critique de z c , on a :
EuroStoxx 50
(1783, 13/7 167, 25)
1, 644853
0,41
DJ
(1253, 27/7 167, 25)
1, 644853
0,29
USD
(649, 8/7167, 25)
1, 644853
0,15
US 10 ans
(225, 86/7 167, 25)
1, 644853
0, 05
En multipliant ensuite chaque valeur par celle correspondante dans le vecteur des expositions, on obtient finalement le montant de la VaR qui peut tre attribu chaque
source de risque :
(36,45 %)
(39,04 %)
(26,80 %)
(2, 29 %)
(100 %)
Exercices
10 500 0, 41 = 4 296, 81
16 000 0, 29 = 4 601, 91
21 200 0, 15 = 3 159, 90
5 200 0, 05 = 269, 54
Total 11 789,08
289
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 290 #299
0, 65 $/lbs
31 %
1%
Options put et call europennes trois
mois
37 500 lbs. = 17 010 kg
Quelle est la taille, en $, dun contrat pour acheter le sous-jacent au prix actuel ?
La taille dun contrat en valeur montaire peut tre estime laide de la taille du
contrat spcifie par le descriptif ainsi quavec le cours actuel du sous-jacent. Ainsi,
la taille de ce contrat est aujourdhui de :
Solution
Taille du contrat (en USD) = Taille du contrat (units) Prix par unit
= 37 500 lbs 0, 65 USD/lb
= 24 375 USD
290 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 291 #300
Chapitre
Figure 9.5
Les quatre graphiques suivants (voir figure 9.5 ) montrent les profils obtenus pour quatre
stratgies diffrentes et ce, sans prise en compte de leur cot, tant donn quon sintresse dabord lexposition rsiduelle quelles nous proposent. Dautres stratgies
connues existent (Butterfly spread, Seagull, Cilindres, etc.) mais nous nen montrons
ici que quatre.
140
140
120
120
100
80
100
60
80
40
20
60
0
40
-20
-40
20
-60
0
-80
90
110
120
130
140
150
160
170
180
190
200
110
120
130
140
150
160
170
180
190
200
80
100
70
80
90
60
70
100
50
60
Straddle
40
30
20
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
90
100
80
Call2
180
50
Call 1
70
60
50
40
30
20
10
Bull Spread
10
-20
-100
Call
140
160
120
140
100
120
100
80
80
60
60
40
40
20
Strip
Call
Put
Strangle
40
30
20
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
-20
0
-20
10
10
20
Call
Put
En cas dachat de ces stratgies les quatre profils ne prsentent pour ainsi dire aucun
risque pour M. Loiseau, mis part la valeur des primes payes pour ces combinaisons.
Elles sont toutes haussires. On peut dire est que le bull spread propos contient simplement un cot dopportunit, cest--dire celui de refuser une partie de la hausse si
le prix du caf venait atteindre un niveau suprieur 1, 20 $/lb.
En appliquant directement la formule de Black-Scholes aux parties de chaque combinaison, nous obtenons les rsultats suivants (voit tableau 9.9).
Exercices
Un bull-spread : achat dun call et vente dun call, le premier ayant un prix dexercice plus lev. Dans le cas prsent, nous avons choisi des prix dexercice de 80
et 120, en supposant quils soient disponibles sur le march.
Un long straddle, cest--dire un straddle misant la hausse. Il sagit de combiner
lachat simultan dun call et dun put des conditions identiques. De nouveau,
nous avons choisi un prix dexercice out-of-the-money.
Un long strip. Les strips sont spciaux en ce sens quils combinent un double put
avec un call de mmes caractristiques.
Le strangle prsente le mme profil que le straddle mais ceci prs quil laisse une
zone neutre autour du prix spot actuel.
291
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 292 #301
On saperoit avec ce tableau que, suivant les valeurs du prix dexercice, nous pouvons obtenir des valeurs trs leves pour certaines stratgies. Cest surtout le cas pour
toutes les stratgies cumulant des options in-the-money et donc relativement chres
initialement.
Tableau 9.9
Prix de
diffrentes
stratgies
optionnelles
daprs
certaines
valeurs de K
(prix dexercice)
Stratgie
Nb
Option
Prix
dexercice
Valeur
Bull spread
1
1
Call
Call
Long straddle
1
1
Call
Put
Strip
1
2
Call
Put
Strangle
1
1
Call
Put
80
120
Total
80
80
Total
80
80
Total
80
50
Total
0,4824
0,0001
0,4825
0,4824
15,2826
15,7650
0,4824
15,2826
31,0476
0,4824
0,1576
0,6400
Valeur
dun
contrat
Valeur en % dun
contrat valu au
prix du
sous-jacent
180,89
0,74 %
0,05
0,00 %
180,94
0,74 %
180,89
0,74 %
5 730,99
23,51 %
5 911,88
24,25 %
180,89
0,74 %
5 730,99
23,51 %
11 642,87
47,77 %
180,89
0,74 %
59,10
0,24 %
240,00
0,98 %
Le strangle permet dobtenir un profil proche des strips et des straddles pour autant
que lon puisse esprer une certaine volatilit des cours sur le march. Le fait de vouloir
profiter de toute la hausse ds le premier mouvement de march rend la stratgie trs
chre. Pour ce qui est du spread, la vente du call 120 ne permet pas vraiment de rendre
la stratgie moins chre car le prix dexercice est visiblement difficile atteindre mme
en cas de forte volatilit.
De manire gnrale, la volatilit actuelle est intgre dans les prix. moins dattendre
une volatilit encore plus forte, les prix refltent prcisment lavantage attendu de
chaque stratgie daprs les conditions actuelles. Do le fait que les options sont assez
chres ds le moment o le risque est trs limit et les gains potentiels, assez levs. On
rappellera ici que ces prix sont obtenus partir de relations darbitrage qui interdisent
tout profit anormal sans risque.
e
Le choix dpend avant tout des esprances de volatilit effective de M. Loiseau et des
prix des stratgies. A priori, le straddle est bidirectionnel (des gains sont possibles
la hausse comme la baisse) et peu cher. Le spread est lgrement moins cher mais
il suppose que lon fasse une hypothse de hausse (pour le bull spread) ou de baisse
(pour le bear spread).
La taille minimale du contrat (37 500 lbs.) impose une limitation sur le fractionnement
de linvestissement de M. Loiseau tout en dfinissant un levier sur une base de 24 375 $.
292 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 293 #302
Chapitre
Exercice 4
nonc
Cours ($/tonne)
1 200
1 218
1 225
Il voit, par ailleurs, que le taux dintrt (continu) sur le march US est de 5 % par an.
a
Que doit faire M. Laiglon pour bloquer son rsultat sur ces contrats venant chance
en avril ?
Calculez le prix terme du contrat chance avril en labsence dopportunits darbitrage. Que conseilleriez-vous M. Laiglon ?
Quelle dcision devrait prendre M. Laiglon concernant les contrats venant chance
en juillet ?
Comtrade est vendeur, lchance davril, de 50 tonnes de zinc un prix de livraison de 1 250 $/tonne. Le prix terme cot sur le march pour cette chance est de
1 218 $/tonne. M. Laiglon pourrait donc clturer sa position en achetant terme
chance avril 50 tonnes de zinc 1 218 $/tonne ce qui lui permettrait de raliser en
avril un profit de : 50 (1 250 1 218) = 1 600 $.
En labsence dopportunit darbitrage, le prix terme devrait tre gal la valeur future du prix spot (compte tenu de lhypothse que le zinc ne gnre aucun revenu et
nentrane aucun cot de stockage) : F = Se r T = 1 200e 0,050,25 = 1 215, 09 $.
Nous constatons donc que le prix cot sur le march (1 218 $) est suprieur au prix en
labsence darbitrage. Autrement dit, un achat terme synthtique (un achat au comptant coupl un emprunt) est meilleur march quun achat terme au prix cot sur le
Exercices
Solution
293
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 294 #303
march. Plutt que dacheter terme au prix cot sur le march, M. Laiglon doit raliser
un achat terme synthtique pour aboutir une position cash and carry . Pour
cela, il procde ainsi :
Achat de 50 tonnes de zinc au comptant et stockage (il prend une position longue
sur le zinc).
Emprunt de la somme ncessaire la transaction.
tant vendeur terme, M. Laiglon utilisera le zinc stock pour excution des contrats
de vente terme. Il aboutira ainsi au rsultat suivant : 50 (1 250 1 215, 09) = 1 745 $.
Notons quil ne doit pas limiter sa position aux cinq contrats initiaux. Il pourrait accrotre son profit en achetant un volume de zinc plus important (financ par emprunt)
et en revendant ce surplus terme au prix cot de 1 218 $/tonne. Il raliserait ainsi un
profit darbitrage (en avril) de 2,91 $ (1 218 1 215, 09) par tonne additionnelle.
c
La valeur dun contrat terme par tonne de zinc ( f ) est gale la diffrence entre le
prix spot et la valeur actuelle du prix de livraison : 1 200 1 250e 0,050,25 = 34, 47 $.
Mais Comtrade a une position courte sur les contrats venant chance en avril. Leur
valeur est donc de 50 34, 47 = 1 723, 61$ ! Il est important de remarquer que cette valeur est aussi gale la valeur actuelle du rsultat que pourrait dgager Comtrade en
mettant en place une position cash and carry , soit 1 723, 61 $ = 1 745 $ e 0,050,25 .
Exercice 5
nonc
294 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 295 #304
Chapitre
Si maintenant on vous disait que la diffrence constate prcdemment nest rien dautre
quune apprciation diffrente du convenience yield pour cette qualit-l de cacao
daprs les tudes doffre et de demande faites trois mois, combien se monterait
ce taux ?
Solution
Exercices
295
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 296 #305
Il suffit de reprendre la mme formule que dans la rponse a et de la remanier de manire isoler le taux y :
F 0,3 mois = S 0 e (r y )(T t ) + k 0S
'
(
F 0,3 mois k 0S
= e (r y )(T t )
S0
'
(
F 0,3 mois k 0S
1
ln
=r y
T t
S0
'
(
F 0,3 mois k 0S
1.597 30
1
ln
= 15, 80 %
= 2 % 4 ln
y =r
T t
S0
1.622
Cette sous-question montre combien lapprciation de ce convenience yield rend sensible le prix du futures, et quil nest pas vident de se rendre compte quel point lopportunit darbitrage est bien relle. Les convenience yields sont dailleurs trs levs
pour les futures sur cacao. Ce taux est plutt de lordre de 2 %3 % pour largent par
exemple.
Exercice 6
nonc
Prix au 15 janvier
Nombre
Fortis
18,21
650
calcul le 15
janvier 2004 (par
rapport lEuro
Stoxx 50)
1,15
Groupe
Danone
Alcatel
132,60
200
0,27
13,73
850
0,92
Dividende
attendu
Vous savez que vous devrez liquider le portefeuille le 15 juin 2004. Craignant une ventuelle baisse du march franais au cours des prochains mois, vous envisagez de couvrir
ce portefeuille avec des contrats futures sur lindice Euro Stoxx 50 avec chance le 25
juin 2004. Le prix de ce contrat est de 2 842 e. La valeur de lindice au comptant est, le
15 janvier 2004, de 2 824,39 tandis que la taille du contrat est 10 e par point dindice.
a
Calculez le nombre optimal de contrats acheter ou vendre pour couvrir votre portefeuille.
Vous faites lhypothse des donnes de march ou rsultats suivants pour le 15 juin 2004 :
+6 % sur votre portefeuille, lindice cote 2 940 et le futures 2 960. En utilisant le
296 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 297 #306
Chapitre
Est-ce que votre stratgie vous conduit ncessairement une couverture parfaite ? Dans
le cas contraire, montrez chiffres lappui les sources principales des diffrences par
rapport une couverture parfaite.
Dans le cas prsent, notre hedge ratio est le bta du portefeuille, puisque nous ne pouvons pas faire lhypothse dune sensibilit de 1 par rapport lindice et donc par rapport au futures. La valeur de ce portefeuille est de :
Solution
Vt
Vt
=
F t ,T taille
F t ,T taille
Cov(V %, F %)
Vt
Var(F %)
F t ,T taille
Vt
F t ,T taille
=
Vt
Cov(V %, I %)
Var(I %)
F t ,T taille
Cov(S %, I %)
Q
It
=
Var(I %)
F t ,T taille
= 0, 6298
Exercices
50 027
= 1, 1087
28 420
297
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 298 #307
Cette dmonstration revient dire que, dans le cas des actifs financiers, on sintresse
davantage la covariance des rendements qu celle des prix car cest sur les premiers
que nous faisons en gnral lhypothse de normalit. On dcide de vendre un contrat
futures sur lEuro Stoxx 50.
b
Exercice 7
nonc
298 Finance
i
i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 299 #308
Chapitre
Quelle perte pourrait subir les ASU en cas de hausse des taux dintrt de 1 % ?
Les ASU sont confrontes un risque de taux dintrt. La duration du portefeuille tant
de neuf ans, un accroissement des taux de 1 % devrait entraner une perte denviron
9 % sur lavaleur du portefeuille soit 148,5 millions deuros (rappelez-vous la formule
P/P = D/(1 + r ) r du chapitre 6). Lobjectif de Lynda est de compenser cette perte
par un gain sur une position en futures sur obligation notionnelle.
Pour couvrir sa position, Lynda devrait vendre des contrats futures. En effet, une hausse
des taux conduira une baisse du prix du futures et donc un profit sur les positions
courtes. Elle dgagera ainsi un profit en cas de hausse des taux dintrt qui compensera la perte sur son portefeuille. Si la variation du prix du futures (F ) est gale celle
du prix moyen des obligations dtenues par les ASU (S), celles-ci devraient choisir
un ratio de couverture gal lunit, cest--dire un montant nominal gal la valeur
nominale de la position couvrir. Le nombre de contrats vendre est donc :
Solution
n=
Exercice 8
nonc
Le contrat venant chance dans six mois cote actuellement 115,60 e et la duration
est de neuf ans. Une hausse des taux de 1 % provoquerait une baisse du cours denviron
9 % soit 10, 04 e. Cette variation correspond une baisse de 1 004 points de base. Or,
le tick du contrat est de 10 e. En consquence, la variation entranera un gain pour les
ASU (qui ont pris une position courte) de 10 040 e par contrat. Multipli par le nombre
de contrats (15 000), cela conduit un gain sur la position en futures de 156 millions
de qui compense ainsi la perte de 148,5 millions sur la position couvrir.
Exercices
299
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lps 2008/7/15 12:22 page 300 #309
Quel est le taux dintrt que la SAS pourrait sassurer sur son placement en prenant
une position en IRF ?
Quelle position sur futures devrait prendre la SAS pour couvrir sa position ?
Vrifiez lefficacit de la couverture pour des valeurs du taux Euribor trois mois de 2 %
et 3 % fin juin.
Le cours dun IRF est gal 100 taux. Le cours de 97,80 e signifie donc que M. Delco
devrait pouvoir assurer un taux dintrt de 2, 20 % = ([100 97, 80]/100) sur le placement de 2 millions deuros quil ralisera de fin juin fin septembre.
Pour couvrir sa position, la SAS doit acheter des IRF. Le risque auquel est soumise la
socit est celui dune baisse des taux qui conduirait une rmunration moindre de
son placement. Cette perte devrait alors tre compense par un gain sur la position en
IRF. Or, une baisse des taux entranerait une hausse du cours de lIRF (souvenez-vous
quil est calcul en soustrayant le taux de 100). En consquence, en tant longue sur des
contrats IRF, la SAS ralisera un profit en cas de hausse des taux.
Solution
Le nombre de contrats est gal la position couvrir (2 millions deuros) divise par la
taille dun contrat (1 million deuros). Il faudrait donc acheter deux contrats.
c
Le tableau qui suit montre que le rsultat est identique quelle que soit lvolution du
taux dintrt.
Taux Euribor trois mois
Intrts perus
Cours du futures
Variation (pb)
Rsultat par contrat
Rsultat sur futures
Rsultat total
Taux dintrt
2%
10 000
98
+20
500
+1 000
+11 000
2,20 %
3%
15 000
97
80
2 000
4 000
+11 000
2,20 %
300 Finance
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i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 301 #310
Chapitre
Exercice 9
nonc
AlphaCorp
BetaLink
Taux fixe
7,0 %
8,8 %
Taux flottant
Libor +0, 5 %
Libor +1, 5 %
Supposez que les deux compagnies ont chacune la ncessit imminente de sendetter
concurrence de 5 millions deuros. De plus, BetaLink prfrerait sendetter au taux fixe
alors que AlphaCorp dsirerait payer des intrts nets au taux flottant sur son opration
de financement.
a
Pouvez-vous dceler une opportunit darbitrage dans cette situation ? Si oui, laquelle ?
combien se monte-t-elle ?
Quels sont le(s) risque(s) encouru(s) par les deux compagnies ? Quel(s) risque(s) assumez-vous en tant quintermdiaire ?
Que se passerait-il sil ny avait pas dintermdiaire entrant dans la transaction, au niveau du cot et des risques pour les deux contreparties ? Quen penseriez-vous ?
Il y a une opportunit darbitrage en ce sens que la diffrence de taux nest pas la mme
sur les deux marchs. En effet, on voit que :
Solution
AlphaCorp
BetaLink
Diffrence
Taux fixe
7,0 %
8,8 %
1, 8 %
Taux flottant
Libor +0, 5 %
Libor +1, 5 %
1 %
Avec lexistence dun intermdiaire, la proposition peut tre rsume par la figure 9.6
(les flches indiquent le sens du paiement). Il y a 0,8 % rpartir de la manire suivante :
0,2 % pour lintermdiaire et 0,3 % pour chaque partie. Lintermdiaire va ainsi conclure
un swap avec chacune delles :
Exercices
Ds lors, il y a un avantage arbitrer de 1, 8 % 1 % = 0, 8 %. Cela veut dire quAlphaCorp a un avantage relatif emprunter sur le march fixe, ce qui intresse BetaLink qui
veut justement emprunter au taux fixe ! BetaLink peut emprunter au taux flottant (relativement plus favorable pour lui) et changer ce flux en taux fixe grce au swap de taux
dintrt.
301
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lps 2008/7/15 12:22 page 302 #311
Figure 9.6
Swap 2
Swap de taux
dintrt
Swap 1
L + 1,5
7%
AlphaCorp
8,3 %
L + 1,5
L + 1,5
Intermdiaire
8,5 %
BetaLink
Bonaventure SA voudrait emprunter des couronnes norvgiennes (KN) un taux dintrt fixe, tandis que Costandina Inc. a besoin de ringgits malais (RM). Les montants
requis par les deux socits sont rigoureusement les mmes au taux de change actuel.
Voici les taux dintrt cots pour chacune dentre elles :
a
Pouvez-vous dceler une opportunit darbitrage dans cette situation ? Si oui, laquelle ?
combien se monte-t-elle ?
302 Finance
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lps 2008/7/15 12:22 page 303 #312
Chapitre
Ringgit
Bonaventure SA
Costandina Inc.
3,5 %
5,5 %
Couronnes
norvgiennes
9%
10 %
prime annuelle nette de 0,5 % ? (Lopration devrait en outre paratre aussi attractive
Bonaventure SA qu Costandina Inc.)
c
Quels sont le(s) risque(s) encouru(s) par les deux compagnies ? Quel(s) risque(s) assumezvous en tant quintermdiaire ?
Que se passerait-il sil ny avait pas dintermdiaire entrant dans la transaction, au niveau du cot et des risques pour les deux contreparties ? Quen penseriez-vous ?
Bonaventure SA voudrait savoir quelle est la valeur du swap avec lintermdiaire alors
quil reste trois ans courir pour le swap. Pour cela, voici les donnes supplmentaires :
Supposez que les structures des taux dintrt soient uniformes en Malaisie comme
en Norvge et quelles se situent 3,5 % et 9 % daprs la structure de la courbe zrocoupon obtenue partir de celle des taux swaps (ici plate) de ces deux marchs.
Le taux de change actuel est de 1 ringgit = 2,57 couronnes norvgiennes.
Les montants changs dans les deux devises sont 10 millions de ringgits et 24 millions de couronnes norvgiennes.
Les paiements sont changs chaque anne (un vient juste davoir lieu).
Supposez que tous les taux dintrt soient composs de manire continue.
Il y a une opportunit darbitrage en ce sens que la diffrence de taux nest pas la mme
sur les deux marchs. En effet, on voit que
Solution
Ringgit malais
Bonaventure SA
Costandina Inc.
Diffrence
3,5 %
5,5 %
2 %
Couronnes
norvgiennes
9%
10 %
1 %
Avec lexistence dun intermdiaire, la proposition peut tre rsume par le schma suivant (les flches indiquent le sens du paiement). Il y a 1 % rpartir de la manire suivante : 0,5 % pour lintermdiaire et 0,25 % pour chaque contrepartie. Lintermdiaire
va ainsi conclure un swap avec chaque contrepartie :
Swap 1 : Costandina emprunte 10 % en couronnes norvgiennes dabord. En reportant 10 % KN sur la flche suprieure du cercle Swap 1 , on en dduit trs
rapidement que Costandina doit payer 5,25 % RM pour avoir un avantage de 0,25 %
par rapport aux 5,5 % quil obtiendrait sil allait directement sur le march malais.
Exercices
303
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lps 2008/7/15 12:22 page 304 #313
Swap 2 : Bonaventure emprunte dabord au taux de 3,5 % RM. 3,5 % RM est report sur la flche infrieure du Swap 2 , et sachant que lintermdiaire doit garder une marge de 0,5 %, nous voyons un paiement de 8,75 % (KN) de Bonaventure.
Figure 9.7
Swap 2
Swap de taux
de change
Swap 1
8,75 % KN
3,5 % RM Bonaventure
3,5 % RM
10 % KN
10 % KN
Intermdiaire
5,25 % RM
Costandina
Les contreparties ont obtenu ce quelles dsiraient. Dans le cas idal o lintermdiaire
leur fournit le paiement exact dans la devise dans laquelle ils ont emprunt au dpart
(cas montr ici), celui-ci conserve le risque de change en plus du risque de dfaut. En
effet, il va devoir convertir des ringgits malais en couronnes norvgiennes chaque
paiement. De plus, le risque de crdit est accru puisquil y a change des montants
dans chaque devise au dbut et la fin du contrat.
On est juste aprs une date de versement et la question nous prcise que lon va entreprendre les actualisations en continu en faisant lhypothse que nous sommes en
prsence de taux continus.
En ce qui concerne la jambe en ringgits, on paie un coupon de 3,5 % sur un montant
de 10 millions et la courbe des taux est 3,5 %. Cela donne, avec des paiements reus
annuellement :
JambeRM = 0, 35e 1.3,5% + 0, 35e 2.3,5% + 10, 35e 3.3,5% = 10
Pour la jambe en couronnes, on paie un coupon de 8,75 % (obtenu grce au swap) sur
un montant de 24 millions tandis que la vraie structure est 9 %, cest--dire :
JambeK N = 2, 1e 1.9% + 2, 1e 2.9% + 26, 1e 3.9% = 23, 84
La valeur du swap est donc simplement la somme de ces deux jambes, values dans la
mme devise grce au taux de change actuel du march (marked-to-market). Laquelle
des deux devises ? Comme cette valuation doit tre faite du point de vue de Bonaventure qui tait dsireuse de se retrouver avec un emprunt en couronnes, on va lestimer
en couronnes tout en respectant les signes des jambes, soit :
V S t = JambeRM taux R M JambeK N
KN
= 10 2, 57 23, 84 = 1, 85
En valeur actuelle et dans les conditions actuelles de march, le swap est donc positif
envers Bonaventure. Cela est d lvolution du taux de change. Dans la ralit, le taux
304 Finance
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Chapitre
Exercices
fixe du swap est le rsultat recherch en t = 0. On actualise les flux fixes une courbe
de taux dintrt gnrale du march swap (gnralement non plate) indpendamment
de la contrepartie pour en dterminer, t = 0, le taux fixe du swap qui fait que celui-ci
a une valeur nulle.
305
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Index
A
Actifs financiers, 8
Actions
bta, 191
plus-value, 107
prix, 107
rendement, 107
valuation, 189
Agences de rating, 164
Analyse
arbre de dcision, 230
point mort, 228
scnarios, 229
sensibilit, 228
Annuit
facteur dannuit, 109, 143
valeur actuelle, 109
Arbitrage, 12
absence, 4, 11, 76
dfinition, 4
modle dvaluation, 44
taux terme, 149
Arbitrage Pricing Theory (APT), 44
Arbre de dcision, 230
Augmentation de capital, 113
Avantage concurrentiel, 116
Avantage fiscal de lendettement, 195, 200
Aversion au risque, mesure de, 44
B
Besoin en fonds de roulement (BFR), 112
Bta
actifs, 41, 191, 193
actions, 191, 193
dette, 191, 193
interprtations, 42
rentabilit attendue (lien avec), 191
C
Call, 167
Capitalisation, 2
307
i
i
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lps 2008/7/15 12:22 page 308 #317
swaps, 281
Covariance, 41
Cot dopportunit
investissement alternatif, 4
projet dinvestissement, 226
Cot Moyen Pondr du Capital (CMPC)
dfinition et prsentation, 190, 198
formule dajustement de Modigliani-Miller, 198, 232
formule de Miles-Ezzel, 200, 232
impt des personnes physiques, 200
Cots annuels quivalents, 227
Cots de difficults financires, 201
Cots irrcuprables, 226
Credit Default Swaps (CDS), 172
D
Dcouvert (position ), 12
Delta, 78, 80, 194, 269
Dette
avantage fiscal, 195
bta, 194, 197
risque, 163, 167, 193
valuation, 189
Distribution de probabilit normale, 170
Diversification, 40
Dividend Discount Model (DDM), 107
Dividendes (taux de croissance), 109
Droit
de conversion, 168
de priorit, 166
Duration, 145
Dure des investissements, 231
Dcouvert (position ), 76
E
cart-type
dun portefeuille de n actifs, 40
dun portefeuille de 2 actifs, 37
chelle de ratings, 165
tats de la nature, 8
valuation
actions, 189
contrats terme, 272
dette, 143, 189
dette risque, 163
entreprise non endette, 112
obligation, 143
obligation convertible, 168
option, 76, 77
swaps, 279, 280
F
Facteur dactualisation, 3
G
Gamma, 82, 269
Gaussian copula, 171
Gestion Actifs-Passifs, 148, 269
Gordon-Shapiro
modle, 108, 110
valeur dopportunit de croissance, 116
Greeks
delta, 78, 194, 269
gamma, 82, 269
vega, 83, 269
I
Inflation, 226
K
KMV, 172
L
Leland (Modle de), 201
logit, 165
Loi
du prix unique, 11
normale, 36, 169, 171, 261
Longue (position), 12, 76
M
March parfait des capitaux, 1
MEDAF
dfinition, 44
gestion de portefeuille, 260
Merton (modle de), 163, 166, 193, 201
Mesure daversion au risque, 44
Mezzanine financing, 168
Miles-Ezzel, 200, 232
308 Finance
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i
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Modigliani-Miller
dans un monde avec impts, 198, 232
dans un monde sans impts, 1, 5, 12, 191, 194
en avenir incertain, 12
gestion de portefeuille, 259
Modle
binomial ( n priodes), 79
binomial ( 2 priodes), 76
black-Scholes, 80
Dividend Discount Model, 107
valuation par arbitrage, 44
Gordon-Shapiro, 108, 110
Leland (1994), 201
Merton, 163, 166, 193, 201
Monte-Carlo, 229, 268
Mthode var-covar, 265
O
Obligation, 3
classique, 143
convertible, 168
convexit, 147
coupon, 143
duration, 145
principal, 143
rendement actuariel, 145
rendement lchance, 145
risques (prix, rinvestissement, taux), 145
valeur faciale, 143
valeur nominale, 143
Opportunits darbitrage, 11
Options
amricaine, 80, 168
bornes, 76
call, 73
dachat (call), 73
de conversion, 169
de vente (put), 73
delta, 78, 194, 269
chance, 73
europenne, 73, 80
valuation, 76, 77, 79
exercice de loption, 75
gamma, 82
instrument de couverture, 269
parit Put-Call europens, 75
prime, 73
profit lchance (option europenne), 73
put, 73
stratgies, 269
valeur intrinsque, 76
valeur lchance (option europenne), 73
valorisation, 73, 76, 77, 79
P
Pair, 145
Parit Put-Call, 75
Payback, 222
Perptuits
constante, 109
croissante, 109
Plus-value, 107
Point mort (analyse), 228
Portefeuille
bta, 41, 42
choix, 11
diversification, 40
efficient, 44
impact du coefficient de corrlation, 37
march, 44
optimal, 44
prfrences (fonction dutilit), 44
ratio de Sharpe, 44
variance, 42
n actifs, 40
2 actifs, 37
Position
dcouvert, 12, 76
courte, 12, 76
longue, 12, 76
Price Earnings Ratio, 116
Prime de risque du march, 44
Prix
action, 107
dexercice, 73
Probabilit
binomiale, 173
dfaut, 164, 166, 168, 169
neutre au risque, 79
probit, 165
Produits
drivs de crdit, 172
hybrides et structurs, 281
Q
Quantiles, 170
R
Rating, 164
Index 309
i
i
i
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Ratio
de conversion, 168
de couverture des intrts, 164, 276
Ratio de Sharpe
dfinition, 38
dtermination du portefeuille optimal, 44
Recouvrement, 168
Remboursement anticip, 169
Rendement
action, 107
actuariel (obligation), 145
Rentabilit
attendue, 4, 191, 196
distribution de probabilit, 36
dfinition, 35
excdentaire par unit de risque, 38, 44
exige par les actionnaires, 108, 189, 196
modle dvaluation par arbitrage, 44
Mdaf, 44
portefeuille n actifs, 40
portefeuille 2 actifs, 37
ratio de Sharpe, 38, 44
structure financire, 189
Risque
base (contrats terme), 276
crdit, 163, 260
diversifiable, 41
financier, 191
march, 260
mesures, 41, 261
modle, 260
oprationnel, 260
portefeuille n actifs, 41
portefeuille 2 actifs, 37
prix (obligations), 145
rentabilit attendue, 191, 196
rduction par diversification, 41
rinvestissement (obligations), 145
systmatique, 41, 45
value at risk, 263
conomique, 191
S
Score, 164
Sharpe (ratio de)
dfinition, 38
dtermination du portefeuille optimal, 44
Solvabilit
lie la liquidit, 164
structurelle, 164
Sous-jacent, 73
Structure financire
cot moyen pondr du capital (impact sur), 189
T
Tableau de financement, 112
Taux
actualisation, 2
actuariel, 7
croissance des dividendes, 109
de recouvrement, 166
rendement actuariel, 145
rentabilit des investissements nouveaux, 110
rentabilit exige par les actionnaires, 107
rentabilit interne (TRI), 7, 145, 223
rinvestissement, 110
Taux dintrt
annuel quivalent, 148
capitalisation multiple, 148
caractristiques, 148
composition, 148
comptant, 148
forward, 149
sans risque, 9, 191
spot, 148
structure par terme, 148
taux terme, 149
Thorie du compromis, 200
Titres contingents
dfinition, 9, 10
valuation doptions, 77
Titrisation, 172
Tranche, 172
CDO, 172
V
Valeur
risque de crdit, 172
actions, 189
avantage fiscal de lendettement (VAFE), 195
dette, 189
dterminants, 227
310 Finance
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i
i
lps 2008/7/15 12:22 page 311 #320
Variance, 42
Vasicek, 172
Vega, 83, 269
Volatilit, 168
implicite, 83
W
Warrant, 169
Y
Yield, 168
Z
Zro-coupon 3
unitaire, 3
Index 311
i
i
Sciences de gestion
Synthse
de cours
exercices
corrigs
&
Direction de collection :
Roland Gillet, professeur lUniversit Paris 1 Panthon-Sorbonne
Finance
2e dition