Essai Sur La Rhétorique Grecque Avant Aristote - Navarre PDF
Essai Sur La Rhétorique Grecque Avant Aristote - Navarre PDF
Essai Sur La Rhétorique Grecque Avant Aristote - Navarre PDF
^
ESSAI
SUR LA
RHTORIQUE GRECQUE
AVANT ARISTOTE
i
ESSAI
SUR LA
RHTORIQUE GRECQUE
AVANT ARISTOTE
Octave NAVARRE
DOr.TKUR es LETTRES
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET C*'
79 , BOULEVARD SAINT-GERMAIN , 79
1900
pft
a/3
M. Alfred CROISET
Membre de l'Institut,
O. N.
PREFACE
1. Cela est vrai galement des ouvrages suivants, que j'ai con-
sults l'occasion G. Perrot, L'loquence judiciaire Athnes,
:
rieurs Aristote ;
2" les tmoignages anciens rela-
tifs ces rhteurs. Ce sont, sans contredit, les
plus sures; mais en revanche combien ce qu'on en
peut tirer est misrable. En faul-il d'autre preuve
que la scheresse mme et les lacunes de l'expos
de Spengel? La nouveaut de mon livre rsidera
surtout dans l'emploi continu et systmatique de
deux autres groupes de documents, savoir la :
1. P. 245.
2. P. 246-251.
XIV
La Rhtorique sicilienne.
I.
parole n'a nulle part jet plus d'clat qu' Athnes, c'est
ailleurs cependant qu'il est n. L 'honneur d'avoir bau-
ch la^remjrethoriederl()que^
liens". Aucun peuple grec, du reste, n'avait, au tmoi-
gnage de Thucydide, plus d'affinit intellectuelle avec
les Athniens : mme vivacit d'imagination, mme
esprit d'entreprise et d'aventure-'. Quatre sicles plus
tard, Cicron, qui avait vcu longuement parmi eux
comme prteur, fut vivement frapp des mmes carac-
tres : C'est une race l'esprit aiguis et naturelle-
geste. Voir par exemple Perrot, L'lo /Uence altique, p. 53, et Re-
nan, Viagl jours en Sicile (R '.vue des Deux-Mondes, 15 nov. i6l).
y. Cicron, BriUus, 46.
4. Dio lore de Sicile, XI 43-49, 67-68. 73-74, 76, 83-87. Cf. aussi
,
tini".
On connat peu de chose de la politique des tyrans
dans les autres villes de Sicile; mais ce peu suffit
prouver que tous usrent des mmes procds de gou-
vernement. C'est ainsi qu'on voit en 478 Thron d'Agri-
gente, pour chtier Himra, souleve contre son fils
Thrasydaeos, gorger partie des habitants, en expulser
un plus grand nombre, et combler ensuite les vides par
un appel de colons doriens^.
Mais de tels rgimes, fonds sur la compression et la
terreur, ne pouvaient durer. Ds 472, Thrasydaeos
d'Agrigente ayant t battu par son puissant voisin Hi-
ron et rduit fuir, les Agrigentins profitrent de sa d-
faite pour abolir chez eux la t\Tannie\ A son tour,
II.
'i Dioj^ftiie Liiercp, VIII, 57 : 'AsutotjXt]; '?v to) -tjtTj 9l'w rp^ov
'E i :65'/.Xi ,5r|TopixTiv i^^zTt, 'l,\m>ixil taXsiCTiy.'iv. Cf. JX,'&. (Juinti.ieil,
111. 1. 1 : m )visse !ilh(iiii circa rlieiocicen Kiiipedocles fertur.
Sextiis Ein(iii-icus, Vil, (i. Siiiilas, s. v. Zivuv,
3. Dioi^ne Laerce, VllI, 57.
lO
se former dans cet artT Mais une fois qu'il n'eut plus
rien apprendre, il voulut frustrer son matre du salaire
promis. Les juges s'tant rassembls, Tisias eut recours,
dit-on, devant eux ce dilemme : Corax, qu'as-tu pro-
mis de m'apprendre? L'art de persuader qui tu
voudrais. Soit, reprit Tisias ou bien tu m'as ap-
:
du genre'
seurs, depuis Tisias, le pre et l'inventeur :
2. Aristote, Rh'loi'ique, l. l.
Pour moi, j'v vois surtout une analyse fine et sans pr-
jugs de la nature et des conditions de l'loquence judi-
ciaire. Qu'appelons-nous, en effet, le vraisemblable, sinon
une reconstruction mentale des faits dont nous n'avons
pas t tmoins? En chacun de nous ce travail est spon-
tan et s'opre selon des lois fixes, valables pour tous les
esprits : lois de vraisemblance physique pour les circons-
tances matrielles, lois de vraisemblance morale en ce
qui concerne le caractre et les mobiles des personnages.
Or quelle est en gnral la situation d'esprit d'un juge?
Force lui est de prononcer sur des faits qu'il n'a pas
semblable psychologiquement ,
parce qu'il est impos-
sible que l'accus n'ait pas prvu les soupons. En
pareil cas, l'accus usera donc pour sa justification du
vraisemblable relatif, c'est--dire que, loin de combattre
directement les charges dont il est l'objet, il s'appli-
quera lui-mme les grossir jusqu' l'invraisemblance.
Entre ces deux probabilits contradictoires, l'une mat-
rielle, l'autre morale, c'est au juge qu'il appartient de
dcider. Elles ne sont, du reste, quivalentes qu'en
thorie. Dans la ralit il y a lieu de tenir compte des
circonstances concrtes de la cause, et particulirement
[II.
II.
27
parole et l'action les affaires de l'Etat '. Les autres so-
phistes usaient de formules toutes semblables. Prota-
goras d'Abdre, Prodicos de (>os et tant d'autres savent,
dit Socrate, dans les entretiens particuliers, persuader
aux hommes de leur temps que jamais ils ne seront
capables de gouverner ni leur famille ni leur patrie, s'ils
/
1. Platon. Prolagoras, .318 E. Cf. Aristophane. Nues, 418 :
m.
parle d'une sance qui avait eu lieu chez Callias; enfin, il t'ait
personnes en de jugera
tat
de l'esclave'.
Avec quelle ardeur la jeunesse athnienne coutait ces
lectures, quel trouble et quelle excitation fconde elles
portaient dans ces intelligences si curieuses et encore
neuves, c'est ce dont tmoigne, par exemple, l'introduc-
tion du Phdre de,J:'iaton. Socrate, rencontrant aux
portes de la ville le jeune Phdre tout plong dans la
mditation, l'interroge : D'o vient-il? O va-t-il l' Ph-
dre rpond qu'il sort de chez Epicrats, o il a pass la
matine entire en compagnie de Lysias, qui leur a lu
1. 2i3 B.
2. Platon, Pfotagoras, 310 D sq.
3. Platon, Thags, dbut.
4. Platon, Phdre, 228 D.
37
I 2.
Les sances d'improvisation.
Le premier sophiste qui mit la mode les sances
d'improvisation parat avoir t Protagoras. J'ai en-
tendu, dit Socrate, dans le dialogue qui porte le nom de
ce sophiste, que tu es en tat, lorsque tu le veux, de par-
ler si longtemps sur la mme matire que le discours ne
tarit pas, et d'enseigner tout autre parler de mme'.
Gorgias, lui aussi, se targuait volontiers de cette virtuo-
sit. Non seulement il se faisait fort de parler avec abon-
dance ou brivet sur tout sujet, mais il promettait en-
core de satisfaire au pied lev toute question. J'ajoute
mme, lui fait dire Platon, que depuis bien des annes
personne ne m'a propos une question qui me ft
I 3.
La critique des potes.
Le cominentaire des potes tait galement un des
exercices favoris des sophistes. J'estime, dit chez Pla-
ton Protagoras, que la plus importante partie de l'du-
cation consiste tre savant en posie, c'est--dire capa-
ble de comprendre ce qu'ont dit les potes, de discerner
ce qu'il y a de bon et de mauvais dans leurs crits, et
d'en rendre raison lorsqu'on le demande '. Et Isocrate
compte mme cette tude au nombre des quatre genres
de la prose reconnus de son temps'. Depuis bien des
annes, du reste, l'explication des potes avait, comme
on sait, sa place dans les petites coles; nous avons vu
p. 998 A.
5. Aristote, Rfutations sopliisliqiw.i. XXXIV.
G. Cicron, Brutus, 46.
4
5o
On ne sait rien de plus certain sur les crits de Prota-
goras.
On imagine assez aisment, grce aux dialogues de
Platon, ce qu'tait une dispute ristique. L'ristique
tait un art vritable, ayant sa nature propre et ses lois.
Au dbut de la sance, on distribue les rles. C'est d'or-
dinaire au sophiste que revient le rle d'interrogateur;
c'est lui, par consquent, qui gouverne la discussion.
L'un des assistants a spcialement mission de rpondre.
Le plus souvent on choisit pour cette fonction un jeune
homme, et cela pour deux raisons. L'une, c'est que les
vieillards, comme dit Thodoros dans le Thtte, ont
vous la refuserait.
Recourez plutt aux propositions
suprieures, en lesquelles est enveloppe celle dont vous
avez besoin; de la sorte, l'adversaire se trouvera avoir
concd la chose son insu. Ou bien prenez les pro-
positions infrieures, c'est--dire des cas particuliers de la
proposition gnrale que vous voulez tablir ; rien de plus
facile ensuite que de remonter jusqu' celle-ci par induc-
tion \ Ou bien encore, au lieu d'avancer directement
une proposition, demandez telle autre dont elle est la con-
squence; car qui accorde l'effet accorde la cause*. S'il
3. Ibid., VIII, 1, 6.
des^. Etc.
(Jjaton est trop fin et trop malicieux observateur pour
n'avoir pas rendu au vif quelques-uns de ces traits dans
les scnes o il fait parler les sophistes. Voyez, par
exemple, de quelle impertinente faon le sophiste Dio-
nysodore rabroue Socrate, qui Ta pris en flagrant dlit
de Platon :
p' esTt ciYwvxa X^siv ; ce qui signifie volont :
de la langue.
Y eut-il jamais Athnes des sophistes capables de se
rabaisser de telles bouffonneries, et un public assez
futile pour y applaudir?'' On serait tent au premier
abord d'en douter. Mais la concordance des descrip-
tions de Platon et d'Aristote, soit entre elles, soit avec
les autres renseignements que nous possdons, nous au-
torise, dit trs justement Ed. Zcller, en rapporter tous
les traits essentiels la sophistique elle-mme'. Du
reste, on s'explique la rflexion le succs de ces argu-
ties. La logique tait alors un art tout nouveau : que
les inventeurs en aient abus et s'en soient griss, quoi
de plus naturel ? La mme chose s'est produite depuis au
Moyen-ge. Je croirais mme volontiers que, comme les
autres.
Les philosophes tiennent en (jrcc deux langages
contraires sur le bien et le mal : ceux-ci prtendent
que le bien est une chose, et le mal une autre; ceux-l
que c'est la mme chose, mais bonne pour les uns et
mauvaise pour les autres, et, selon les circonstances,
bonne ou mauvaise pour lamme personne. No'h la
cet crit aurait t compos vers 400 av. .I.-G. par un Byzantin
ou un Rliodien. Teichmller /. l. l'altribue avec bien peu Je
vraiseml)lan9e au cordonnier Simon. Blass songe Simmias, le
disciple lliljain do Socratc Berglv au Tliessalien Miltas ein
;
66
Je ne prtends pas, conclut l'anonyme, expliquer ce
qu'est le bien, mais montrer seulement que le bien et
le mal sont deux choses, et non pas une.
Par cette dissertation nous pouvons nous faire quel-
IV.
f
Trois conditions sont ncessaires pour que l'loquence
atteigne sa perfection. Il faut que l'orateur ait en
main une prose savante, c'est--dire dj discipline et
distinctions demots
dont la trace peut se suivre chez
Antiphon, chez Thucydide et jusque chez Isocrate
n'aient contribu puissamment dvelopper chez les
crivains attiques le got de l'exactitude, de la prcision
mots pour un), et plus loin : r.'Mi'^^i jxoi iagooS/ov /.l J-ia-rrjv
z'i ::pjTavtv EX;a6ai.
- (^9
1. V. 675.
72
V.
74
exemple'. Rien ne le distinguerait de ceux que l'on lit
son. Car enfin ce pre est de tous les Grecs le seul qui
ait jamais sacrifi sa fille aux dieux. Rfutation : Mais
apprends-moi pourquoi il l'a sacrifie. A. Dira-t-il que
c'est dans l'intrt des Grecs? Mais les Grecs n'avaient
pas de droits sur ma fille. B. Dira-t-il que c'est dans
l'intrt de Mnlas? a) Mais alors n'tait-il pas plus
juste de sacrifier les deux enfants de Mnlas, en faveur
de qui se faisait l'expdition? b) Ou bien Hads tait-il
75
voit tout de suite la diffrence de ces deux manires. Ici
La Rhtorique de Gorgias.
GORGIAS A ATHENES.
If.
pour modle les oMivres des lyriques, en particulier les Otvo! et les
r.iii.y'fiiix de Simonido et de Pindare. De mme tirent, son exem-
ple, ses successeurs. Kl c'est ainsi que ds l'origine s'tablit pour
l'oraison funbre un schma invariable, emprunt an lyrisme. Il
y avait l nu prcdent, dont s'inspira peut-tre Gorgias. (Thucyd.,
II, 34-5; Denys d'ihilicarnasse. .\iilitjitits rovtauies, V, 17; Dio-
dore de Sicile,XI, 33.) Voir sur l'origine et la date du U^o; JriTiio
l'article rcenl de M. llauvelle dans les Mldiif/cs ^ycil. pp. IS'Jscf.
82
trait selon un plan fixe et en quelque sorte prtabli.
Prenez, par exemple, celui de tous les genres lyriques
III
LES INNOVATIONS DE GORGIAS EN FAIT DE LANGUE
ET DE STYLE.
ST, A5tO(.)v \)\-i T-jV Ojiav vi;.aiv, 'jy'''>v Si Tbv dtvOpiztvsv ifOcvsv
cjtoi
TiTSV viij.:v, TS Sv v tw cvt'. y.at A7'.v y.a'' cr/v y.ai zsuv < y.at
v>\ y.at oisci cy.r,avT iJ.iXtTa (ov 8r, Yvt!);j.-r|V y.a't pw[J.r,v, tt;v
0JX vsTxXfou EptSo; o'Jx (BiXcy.iXu tpf,vr,, ap' p.kv ^pb xey 6C'j
xi Sty.a((i), tot ok Tpb xw xy.lz xr, Opaza, Sty.ais'. [j-kv rpb xsli
(j(!);Aat
fj
cj (ovx(i)v.
de -/.aTi n'avait sans doute pour but, en donnant aux deux compo-
ss le mme nombre de syllabes, que de rendre ainsi plus sensible
l'antithse.
4. Aristote, Rhtorique, III, 3, p. 1406 B.
5. [Longin], Du sxiblime, 3, 2.
Nombre de singularits grammaticales, que s'appro-
priera plus tard Thucydide, sont aussi dj dans ce mor-
ceau '. Par exemple, l'emploi de l'adjectif neutre au lieu
du substantif abstrait -es spiv ( f, ipjvr,), construit
:
T(T) spv([x(;) xr,; yvwij/^;, soit avec une pithte : tbTrpiv xiei-
1. Edition de Thucydide,
Alf. (iroisot, prHface, ji. UVJ sq.
2. Dcnys trUnlicarnasse, Dc'moslhni', . 2.").
OavTi'., fi,
wvTwv), elle crpite et clate comme le bou-
quet final d'un feu d'artifice.
paromoiose (ibid.).
T/vri TJ/riv larso: /.a't rjyr, T^/\.r|V (Arist., Morale Nkoniaque, VI,
4 = Irilgin. 0, Didol) To ij.'/ ripspYov ^-^oi G>i ncjtoj;x0a |
tb S'ffov
<".);
j:pYov z;:ovoJ|iOa (Athne, V, 185 A = l'rag. 10 Did.) V.l (liv
p(i) pY;ijiva'.
r, ;;,v vp jix'^s'.pia zkyyTf'i ir.Z'.r^zvi ^ f,
5'
7:'.pia
IV.
9^
finale si, antithse avec paronomasie de ip'Xfilvt et de
W-- 1 111
V. 25. y.7.'. v.zpx ') J ; '/.-.^ 1- \i- 1 '. -/.OT ; '.
y.at T;/.Tiv'. cey.Tuv,
y g/.y.iT) o'p'ciCvT:.
97
/.T. Sy.gAtTpdiv 7:Ar;p
/.a; T(o a
Y y.r.S
1^. Xwvti /,3 AtV.
44-45 'Ey,ii>.
r? aiy.Av ; j/ |
261 - Tiy.q (jlv v -r,vi'.; r|'(i)v r,v, T:y.a Sk zap Tr.vt ; l^wv.
263- i^uvcXpiOv) y.xl i'. :yp;0->; y -r,vOv, Ojv^vOrA, TriA'.v,
Y5 ih) y5'''-'-
(antithse), 209 (irf.), 275-7, 288-9 (/rf.), 292 (ici.), 2t'3, o01-2, S04,
314, 315.
-98 -
Mais passons de la Sicile Athnes. Bien avant Gor-
gias, on trouve dj chez Eschyle la plupart des figures
auxquelles Gorgias devait attacher son nom. Les exem-
ples suivants sont pris dans la plus ancienne pice date
d'Eschyle, les Perses (476 av. J.-C.l :
18, 21.)
24
47 cpputii T y.a't Tpip:'j;j.a
235-6
253 y.jy.iv y.ay.i
269 z .ix ,j X ;g
323 r.vr.i,y.ZT.7. -vr.i/.:-
408
411 XXriv XXs;
55o-2
X. T:TXvf[X0'
s5r,X '{ip
gA Ag ' z'aAAi
141-2 -Tx Xo/x^v. -c:p j'r-g -'JAg'.
367.)
379-80 (0 S'jsty;vi; |
x; usTr,vsj -atpc
7 9-20
1
VWTp:'J :p'j6'J'.V
744-5
75. XYtv XYW"'
753 9avtTxt 6avoli3a
104
754-5 zaTS'./.jv iT:i.Ti
834-5 O; svvvr;? |
[ipzi:\ Ov^ti-.'svT
Ou encore
Et Cron Antigone :
lanc :
Hmon. i- yuvy; TJ
s5j ^p s3v ::pxi?;5s[j.a'..
Yiv ;
Cron.
-/'/.XM)/ iypV(l)T'. , (OV pV(nV i'JTb
loy
de Polvnice et Etocle, tombs sous les coups l'un de
l'autre ij^ Oxvvtwv r,\i.ifx 'zXf, yj^'. (v. 14), c'est le got
:
xj-:iY.-.z'nZ'/-i
(v. 596-615) :
de ir (tsl, z, xav).
Vers Antithse de
4. y.va et Ti, de Xiv.^^.'. et sei.
Vers Antithse de
5. y.ay. et y.a"A(T) spivv.
Vers Parchse de
8-9. nwi et -j9ij'.
(v. 8).
T; et Tw /pTiTTo; -m/.zz.
X);). dipe-Roi, 70 et 603 (cits plus haut). 397 (ar,Sv sSi; OSi-
sou;). 10.36 (tymologie d'Ototeous). dipe Colone, 48<) (tymologie
d'EpiEvioE). 1320 (tymologie de Wm^^imT-oXai) Anligone, 111 (ty- .
rapproch de ^pooivr;).
("Acppoodr)
La parchse sert parfois aussi
aiguiser le sarcasme. F'.semple le vers o dipe reproche au :
gone, 10, 73, 99, 187, 521, 898 (?(Xr) r.r^o'j^Mfi ?!Xri). Philoctte, 1178.
Euripide, Iphignie en Tanride, 610. Etc.
Exemples de IV.wv
redoubl ou oppos i/.wv Eschyle, Promlhe, 19, 218, 266, 671.
:
V.
8
114
isocratiques. Mais qu'on anahse en dtail l'une d'elles,
par exemple, la belle et large priode du Pangyri-
que, o se droulent paralllement les services lgen-
daires rendus par Athnes Adraste et aux Hraclides
(I 54),
on verra qu'elle repose essentiellement sur
deux principes que Gorgias a le premier formuls la :
ii5
aimait souligner le rythme antithtique, ils ont eu ga-
lement aprs lui une assez belle fortune. Non seulement
ils demeurrent de tout temps la parure oblige de l'lo-
fonuft qui leur donne, avec un contour plus net, quelque chose du
relief propre aux vers; l'empreinte est alors dfliiilive. (.\lf. Croi- >i
IAjIts lXrjO^ Pou).(i;j.vov dr.tiv ar.a^-x oivaaOai, XX' ivYzr) ) tjv r-arf,-
crat., 202). Dans ce dernier cas, qui est le plus frquent, l'orateur
ne recule pas mme, comme on voit, devant le calemlwur et
l'-peu-prs. Mais rien n'est de pur ornement dans tout cela ; la
Xiv)
) Y? !:otr,T!/.7j ?ato; oi Tanetvii, oXX' o npnouaa X^to Sib Bit izoiv
iv)V XT]v Si).:y.iov SerXavBiveiv noio3vT, xa'i [xi] So/.efv Xfuy 7:E;:Xaij|ilv(u
iXXk Tzt(fjY.6-z(iii y.7:-fzxi 5'eI, liv xt; 1/. t^ EtoOufa SiaXixTOj zXs'Ywv o-jv-
TiO^, Zr.ip Ept):(Sr,' n'jet xot) C;:^3tE np!i>TOi.
iig
a en efiet telle de ces brves tournures qui ramasse tout
le sens d'une longue priphrase, telle autre mme qui
exprime une nuance nouvelle, et que par suite aucune
priphrase ne saurait suppler. Comme toute langue
jeune, la langue grecque avant Gorgias tait pauvre de
termes et de tour^ apjpropns_ji la^djscussjon et Pana-
lyse. Avec G orgias forme pour la premire fo is
elle se
[a Rhtorique d'Antiphon.
II.
I2D
2. Fragm. 69 (Blass.).
8. Fragm. 68.
4. Voir le chapilro I de lu seconde partie.
5. Fragm. 70.
126
toutes celles qui suivent. Estimant que, dans une version d'Anti-
phon, l'lgance serait une infidlit, je n'ai cherch ni dissimu-
ler ni mme attnuer l'embarras, la gaucherie, la lourdeur de
l'original.
2. Cf. encore, entre autres exemples, 2^ Tlral., 1, 1.
2J
128
donnez-la moi, et voyez-y une marque d'inexprience,
non de culpabilit; mais, si je parle de faon vous
satisfaire, attribuez la chose ma vracit, non
mon loquence : il n'est pas juste, si un homme a
mal agi, que ses paroles le sauvent, ni, s'il a bien
agi, que ses paroles le perdent. Dans la parole il n'y
a, en effet, qu'une faute de la langue; dans l'action
il une faute de la volont. Et forcment celui qui
y a
court un danger personnel doit commettre en par-
lant quelque faute. Il n'a pas seulement se proc-
cuper de ce qu'il dit, mais aussi de ce qui en rsul-
tera : car tout ce qui est encore incertain dpend
plus de la fortune que de la prvoyance. Voil ce qui
cause forcment une grande frayeur l'accus; aussi
je vois les orateurs les plus exprmients tomber au
dessous d'eux-mmes, lorsqu'ils courent quelque dan-
ger, tandis que, si aucun danger ne les menace, ils
russissent bien mieux. Ma demande, juges, est donc
d'accord avec les lois humaines et divines, et aussi
tires
*"
empirique de son
f^
enseignement.
_
On saisit l le caractre rsolument
du plaidoyer.
Les rhteurs du sicle
suivant, chez qui cette mthode se perptua, s'efforaient
pas assez de l' uvre d'Antip hon pour juger bon es-
cient de l'empl oi qu'il en faisait. Cette partie n existe en
effet dans aucune^PS_liEalogies; non, comme le pr-
r35
tend un scoliaste, que l'art n'et pas alors atteint tout
son dveloppement '
(c'est l une pure sottise, car il est
semblance vraisemblance.
Mais ce n'est pas seulement dans les causes fictives
que le vraisemblable tient tant de place; c'est aussi dans
les plaidoyers rels. Voici en effet la longue srie d'in-
ductions qu'met l'accus pour sa dfense dans le plai-
1. l'o Ttralogie, 2, 6.
2. Ibid., 2, 3.
3. Aristote, Rhtorique, II, 23, p. 1400 B.
'
140
guer de l'invraisemblance ps}xhologique d'une action.
Antiphon n'a pas manqu de se l'approprier. Dans la
/" Ttralogie l'accusateur prtend, on s'en souvient,
que les auteurs du meurtre ne sauraient tre des bri-
gands, puisque le cadavre n'a pas t dpouill. Un
brigand , surtout dans une affaire o il exposait sa
vie, n'et pas nglig un profit qui s'offrait de lui-
mme. A quoi l'accus riposte que, si les brigands se
sont enfuis l'approche de quelque passant, ils ont fait
Si c'est parce que mon fils tirait que le sien est mort,
tous ceux qui s'exeraient en mme temps tomberaient
sous le coup de l'accusation; ce n'est pas, en effet, pour
n'avoir point tir qu'ils ne l'ont pas frapp, mais parce
qu'il ne s'est pas offert leurs coups ^. Ayant ainsi
rejet sur la victime la responsabilit de l'accident, l'ac-
I les
Mais
inventions dont son enseignement peut tirer parti.
il ne faut pas oublier qu'Antiphon tait lui-mme
chef d'cole et l'un des technographes les plus renom-
ms de son temps'. Parmi les innovations techniques
dont il convient de honneur, signa lons en p ar-
lui faire
lu
14^
plus directe, du moins est-ce la plus commode, etAn-
tiphon la choisit prcisment parce qu'il est mieux
prpar pour des argumentations gnrales de ce genre
que pour celles qui portent sur des causes particulires
I
^autre utilit, plus directe. Outre les argmiieats spciatix
qui n'appartiennent __q^u'ene'raqu._ausei^ en effet,
COUP n IL D RNSFMRI.r.
1. Suidas, . V. epaojjjLa/o.
p. 1414 B.
4. Sur Tliodoros, vnir Uhiss. ouvr. cile, 1 {;i'^ d.). p. i'iSl sij.
dont il un instant'.
sera question dans
Nous ne" sommes pas mieux renseigns sur les '.at
=9
ippos et de Pamphi
Compltons ce trop sec historique en empruntant
Aristote un instructif rsum des progrs de la rhtori-
que jusqu' son temps'. Les premiers inventeurs de la
Se /.a\ Twv Xq{T.~>'i Tyvo-cpiiwv 3t'.; ti vXajpbv 'jr.ia twv 'jtjv to'jtojv
bienveillance.
Si les juges ne sont ni bien ni mal disposs votre
gard, faites votre propre loge et blmez votre adver-
se saire. L'loge de soi se tire des qualits auxquelles les
juges sont le plus sensibles : patriotisme, dvouement
aux amis, gratitude, humanit et autres sentiments
du mme genre. Le blme d'autrui, des vices qui irri-
autres semblables^
Si l'on a affaire des juges mal disposs, il faut de
11
102
.\
ie3
* limes de la calomnie. On fera voir qu'il serait insens
quand on dlibre sur les intrts publics de ne
pas couter tous les orateurs et de se laisser indispo-
ser par les calomnies de quelques-uns'. Enfin on
promettra de prouver que la dcision laquelle on
convie l'auditoire est juste, avantageuse, honorable^..
Si les prventions contre la personne de l'orateur
se rapportent au prsent, il faut ncessairement qu'el-
les aient un de ces trois motifs. Ou bien il y a dfaut
de convenance entre l'orateur et le dbat; par exem-
pie, l'orateur est trop vieux, ou il est trop jeune, ou
il parle pour autrui '. Ou bien sa rputation est en op-
position avec sa plainte : robuste, il poursuit pour mau-
vais traitements un faible; violent, il poursuit pour
violences un homme pacifique; pauvre, il cite en jus-
tice pour dettes un riche. Ou bien enfin il y a accord
entre sa rputation et l'accusation dont il est l'objet :
plaider pour autrui est en etTet un troisime jjrlef distinct des deux
autres, et qui sera rfut part quelques Uj^fues plus bas (liv o^ Oro
iXXou X^r,?, ^ritiov ...)
Je maintiens d'autre part les mots f,
bien que le moyen de rfuter ce grief ne soit pas indi-
j:psa6iiTpo;,
faire.
2 Quant aux prventions qui naissent de la cause,
on les cartera en rejetant la faute sur l'adversaire,
. qu'on accusera d'injures, d'injustice, d'avidit, d'hu-
- i65
meur querelleuse, de colre, et en prtextant qu'on
s'est trouv dans l'impossibilit d'obtenir justice par
un autre moyen '.
1. C 3(), p. 'l'ii, S|i. <> qui suit est tlf iinuvenu ( iiiprunli^ au
c. 20.
2. C. 2!l, p. ,t8-!>, Sp.
i66
II.
1. Athne, X, p. 416 A.
2. Il est probable en effet que les crits de Thrasymachos sur
haine, la colre, la piti (voir plus haut, p. 156-7)
l'art d'exciter la
avaient en vue cette partie du discours. Et ds lors on doit croire
que, selon l'usage du temps, ]e modles y tenaient plus de place
que la thorie.
3. Rkelores graeci, Walz IV, p. 352.
if)7
en quelque mesure aussi le fruit de l'observation et de
l'tude'.
On ne sait au juste ce qu'il faut entendre par ces '...
sques (TS/Vl).
qui peut nous donner quelque ide des napaoxsua!. L'orateur l'an-
nonce lui-mme comme un lieu commun il veut apprendre, dit-il,
;
k ses juges o'; C l^/iofit -zwt vOpw-djv jpi^Ti; e'vai xai o'; w npoi^^xt.
Et ces mots pourraient en effet servir de litre tout le morceau.
i68
mun a une histoire intressante : c'est dans le plaidoyer
d'Ise Sur l'hritage de Kiron que nous le iisoiss d'abord,
et il y est peu prs complet". Il en reste quelques tra-
ces galement dans le discours Sur l'hritage d'Aristar-
chos'. Puis Dmosthne, son lve, s'en empare, et ds
lors en fait l'exorde-type, en quelque sorte, de ses plai-
doyers civils. Nous le retrouvons en elet, plus ou moins
complet, dans trois des discours sur la tutelle, savoir :
tutelle'".
1. 4-6.
2. 1.
3. i 2-3. 7 exlr. 5.
4. 3. 5-6.
5. [Plularque], Vie d'Ise, p. 261, 10 (West.) : aitb SI xa'i to Ir.i-
6. 2-3.
7. 2.
8. 28.
9. Denys d'Ha., Ise, 30.
10. C. Aphobos, I, 47-8; II, 23; III, .55.
lg
Qu'est-ce qui donne du crdit aux paroles? N'est-ce
pas les tmoignages? Je le pense. Et aux tmoins?
N'est-ce pas la torture? Naturellement. Et qu'est-ce qui
enlve tout crdit aux paroles de mes adversaires?
N'est-ce pas leur opposition tous ces moyens de
preuve? Sans aucun doute. Comment donc pourrait-on
vous dmontrer plus nettement les faits?... Non certes,
par les dieux de l'Olympe, je ne saurais fournir de preu-
ves plus fortes. Celles que j'ai donnes me paraissent
compltes.
Qui ne voit que ce morceau c'est la raison pour
laquelle il pouvait s'adapter la plupart des cas est
bien moins
rsum des arguments produits dans tel
le
1. 12-13.
2 37-.3S.
170
libres que vous avez recours, vous mettez les esclaves
sres' !...
Par l'exemple de Dmosthne, s'appropriant sans
scrupule plusieurs morceaux d'ise, nous avons vu avec
quelle libert plaideurs et logographes puisaient pour
leur usage dans les recueils de lieux communs. Evidem-
ment on les considrait comme proprit publique. Mais
il est un de ces morceaux dont la fortune est plus cu-
rieuse encore, car nous le suivons pour ainsi dire la
1. 1,6-7,9.
2. % 2-6, 11. Cf. un fragment le Lysiis cit par Stobe, Flo-
rileg. XLVI, lUl.
3. Ttjv |jlv npaa/.u>iv /.a"! ijjv 7:pou;/!av -h't ivt'.oizwv pir:, m i. S. (Cl-
ment d'Alex., VI. p. 234 B.)
4. I 17-19.
Une phrase du plaidoyer .Sur l'Atlelage (.397 av.
J.-C.) semble galement uni' rminiscence de ce lieu commun (7) :
oiti) atp)? iT.ihv^ti xJTO-j; ^sjooaivou; (aTS r*f [j.ev tSiv 7.aTTjY<5f(uv f(SJ(ii.
5. 1-2.
6. 1 1. .\joutons enlin que l'auteur de la Rhtorique Alexan-
dre connat, lui aussi, celle formule il'exorde : v. 51 /.si-:r,-^ot'i /r.r]
iaSoXTJj, )tat Xi^ti'i i>; osivoj xs't xo'.vbv /.at r.oXkUf^ xay.iv atTiov l[ji<pvt3Tov
S' 8t'. /.\ tzo'kX' ffi^i oi6ior|5av hUio; O'.T.Q.rfiii-. -/pr, Bl xai Z'.ii/.v.v 6);
tirfiii loT'.v...., [iT) T.xpi r:ivi(o'> lo'j; Xd-fou; /.oOovT;, taT; h'.un Btao-
III.
EXERCICES ORATOIRES.
1. Voir p. !<!.
La Rhtorique d'Isocrate.
12
- 178 -
s'adresse aux rois, aux peuples, aux politiques, pour
leur prclier le patriotisme et la vertu '. Mais il nejl-
pendait pas naturellement d'Isocrate de limiter l'in-
mmes
de la science.
1. Ihid.
:l. Nous en fivons drjii la preuve dans ce seul fait i|uc' la plupart
(les lo}ogi'iiplios athniens, partir d'Ise, sont sortis de son
cole : entre autres Ise (qui son tour eut pour lve Dnios-
thne), Androlion. Lycurgue, Ilypc'iidc.
3. t'hiton, Phdre, 378 E.
-i. C. les Sopliislex. 20. Hlne, 1.
'79
II,
sret du raisonnement'.
ne suis pas ton amant. Car les amants, une fois satis-
faits...
Socrate. Arrte. 11 faut examiner en quoi Lvsias
se trompe et manque d'art, n'est-il pas vrai?
Phdre. Oui...
1. Platon, Phdre, 262 D sq., 263 D sq., 264 A sq.
i83
SociUTK. Mais, dis-moi, ai-jc pour mon compte
dfini l'amoLir en commenant mon discours?
PiiKDRK. Par Zeus, merveille.
SocRATE. Que dis-tu? Les nymphes, filles d'Ach-
loos, sont donc plus habiles dans l'art de la parole que
Lysias, fils de Kcphalos'. Ou bien est-ce que je me
trom pe; et Lysias )mmen(;ant I discours sur
l'amour, nous a-t-il tait accepter une dfinition laquelle
il ait rapport toute la suite de son discours et la con-
clusion mme?... Il s'en faut bien, ce me semble, qu'il
ait fait ce que n(jus demandons. Il no dbute pas par le
1. 264 D-E.
3. 235 A.
3. 237 B.
1
iH5
reportant sans cesse ces principes, ramenant toute et y
la discussion, examinons s'il est utile ou nuisible...
1. x'05 c;.
i86
naturellement de deux parties runies sous le nom d'un
mme tre, savoir la droite et la gauche, de mme nos
deux discours ont dgag de cette dfinition gnrale du
dliredeux notions distinctes. L'un a distingu tout ce
qui tait gauche, et n'est revenu sur ses pas, pour
les recueillit, leur fit une place d'honneur dans son en-
seignement, et ainsi les vulgarisa.
>7
III.
L KNSKIGNEMENT D ISOCKATK.
;i Ibid.
h. Antidosis, l'.II.
Quant la thorie, Isocrate en parle au contraire en
termes trs modestes, et qui font contraste avec les pom-
peuses promesses des sophistes. Ce n'est pas lui qui se
vanterait d'tre en possession d'une science permeltantde
former volont des orateurs parfaits : L'instruction
apporte un art plus savant et de plus grandes ressources
pour l'invention : ce qu'on ne faisait que rencontrer par
aventure, elle enseigne le trouver avec plus de sret.
Pour ceux d'une nature infrieure, elle ne saurait en
faire ni de grands orateurs d'action ni des rhteurs dis-
tingus; mais elle pourra les rendre suprieurs eux-
mmes, et beaucoup d'gards plus capables'.
De ces trois conditions l'lve doit naturellement
apporter lui-mme la premire : l'exercice et l'instruc-
^2. La thorie.
(Teubner.)
i8<)
esi frapp au conlraire de lour parlait accord avec tout
ce que nous savons par ailleurs de la doctrine d'Iso-
crate. La solution la plus sduisante de cette difficult
est donc celle qu'ont propose Pfund et Rehdantz : il
y
a lieu de croire que quelque auditeur avait publi sous
forme de notes l'enscif^nement, ou, comme ncnis dirions,
d. Benseler-Blass.
I9>
parisose', tantt les dtails du st\le, mots potiques,
exotismes, )1( l> la varit des
contenues dans le mot tcia'. on voit qu'en somme elles
1. ICvnyoras, !>.
,
;i. Konfjoni.i, 9. Antidosis, 18L
.S. Invention : t'ov yo'nx Tr)v jjiiv 'j/u/riv cii^nXi ... . Su^a|iivr,v {Antido-
sis, IHO). Jlisjiosition : tij jArai (r; Ka) jtpb; XX/jXa zat Tocjai xocT
-.^ir.oi (C. les Snpitisles, 10). - Hlocntinn : -<ni Mj^i.m\v sifiOijnu; xat
13
194
reconnat l les principes mmes de Socrate sur Tart de
la composition? Isocrate les avait faits siens, et il v tient
beaucoup : une de mes maximes les plus
C'est, dit-il,
rebattues. Beaucoup d'autres observations de dtail
proviennent galement de cette source. On se rappelle,
En fait de style ^^
le _jirincipe for idani ental pos par
Isocra te est la s paration absolue de la langue de la
2. Evagorax, 9. Fvagni.
do la '.i/yr vA. Henseler-iJlass.
(i
Toutefois Piilix' les.iiivcrs ('cri vains en |)i'()sc Isocrate fait une ilis-
titiclion. Aux orateurs pidictiques il porniel un style plus vari,
[ilus lleuri, plus rapproch en un mot de la posie {\nlid., 47.
Sophistes, 18). Lil)rc aussi eux de liasarder l'occasion une ni-
tapliorc, pourvu qu'elle soil amene avec art et ne dtone pas (j;i-
Ta^ipa ari a/./,r,di. Frnpin. 6 de la zi^r,). Ain.si l'ail Isocrate Ini-ninie :
3. Philippe, 4.
4. Fragm. 6 de la xi/yr,.
d'un ct, avec le xai [tv 54, les ides se juxtaposent sans former
un tout; de l'autre, avec le Toaojrov wat, elles se subordonnent
16.
2. Rhtorique, III, 8, p. 1408 A, 1409 A.
3. Fragm. C de la i^'/v/j.
r 199
que d'Isocrate. Peine assez inutile, car la conclusion de
ses minutieuses analyses, c'est que la prose d'Isocrate
est une combinaison de tous les rythmes, mais sans,
prdominance sensible des iambes et des troches'.
Cela revient dire, et l'on s'en doutait d'avance, que
le rythme oratoire est affaire avant tout d'instinct et^
d'oreille.
raire.
I 3.
Les Exercices.
1. Fragm. 6 de la t-/v7).
IV.
CONCHJSIOX .
1. Antidosis, 41.
204
Tous les autres matres furent clipss; mme le plus
illustre d'entre eux, Aristote, dut renoncer la lutte. Ne
peut-on dcouvrir dans l'tude qui prcde quelques-
unes des causes de ce succs?
Isocrate ralisait pleinement la dfinition qu'il a pro-
pose lui-mme d'un bon matre : Un bon matre est
1. Ihid., 208.
2. Voir chap. III d" la premire partie.
3. Voir p. 19(5, n. 5.
4. Le rythme ponique. Aristote, Rhtorique, III, X, p. 1409 A.
5. Voir p. 173, n. 1.
6. Voir plus haut, p. 179 sq.
n
205
3. Ibid., p. 8L
;$. Ibid.. p. 78 sff.
SECONDE PARTIE
14
INTRODUCTION.
L'Exorde.
quer '.
I I-
riiov ..... To5 nf^Yl^ato; li y.f^'.'x'.M \>.t^ swrjt 3>'|).ioa'., va yiYvo'jszuat -Ef."t mv
W^os nxp.oX<,JO<.ia! Te t) OnoOsaEt. Aristote, Rhtorique, 111, l'i,
p. 1415 A 3rf[ii ioTt xoj Xdyou va sposiiT. r.tfi o [r,v] 6 "ki-^o. lihtO-
:
),srv l/. TO'jTiDV Sv O{r)aEv, e! /.aTxvor(at|j.sv to'i rotot; [xiXi^Ta /.ai ^yoi; zat
5!/.a;a za /.aX zal ouii^E'povTa xa'i poia /."i Xr/jrj ;:i3ffjuaiv jjirv, p'
1. Lysias, C. Diogilon, 3.
Z. Cf. encore Dmosthne, C. Aristocrate, 1-5. Lycurgue, C. Au-
lolycos (fi'dy. l.j I_)ldol) : tioXXw 5s xai i^u-^Hki^is lytviov Ebtxr,XuO<5Ttov
4)
'. 3 Prie^ directement les juges de vous couter.
Ainsi font en effet tous les plaideurs, et c'est dj chez
Antiphon un des lments fixes de l'exorde. Je vous
ferai une demande, juges, non pas celle que vous adres-
% 2.
6. Aristophane, Gupes, v. O.
220
cun serment, et n'y eiU-il pas de loi pour vous guider, je vous con-
fierais le soin de dcider de ma vie, tant j'ai confiance ... que vous
prononcerez selon la justice . Cfioreitle, 10 Je crois bien savoir ;
bunal qui l'a commise; car entre tous ceux qui portent
le bton et la tablette d'hliaste il y a une solidarit, et
comme un esprit de corps. Rejetez toute la faute sur
l'adversaire ou ses tmoins qui ont tromp les juges, et
connaissant pour les pins pionx et les ]ilus justes des Grecs, sont
pourtant venus pour vous tromper s'ils le peuvent... Andocide,
Mystres,^ ,Ie vous croi.s disposs rendre une juste sentence...,
:
et de k it itre ue son
adversaire est un orateur habile un routier de chi-
et
246 sq.
16
220
I
227
doit donner en prsent, comme l'amour', * Fidles ga-
lement l'ancienne opinion, Platon et Aristote ne rcla-
ment pour le matre d'autre salaire que la gratitude et la
Aristophane, Nues, 115 : toOtov tv ?-tpov lov Xyov, xbv jttovs, vuv
Sixe; xbv jJxKO Xdyov zpixTu jcoiv "/.a\ dXXou; x3t ax xauxa SiSdijxtov
(Platon, Avotoffie, 18 B).
2. Thucydide, VIII, 68.
des accuss, ou l'on mut en lumire les dsavantages de
ceux-ci. Les premiers ont tout loisir pour prparer leur
accusation et machiner leurs calomnies; de plus,
ne courant aucun danger, ils restent en possession
de tout leur sang-froid. Les accuss au contraire, obligs
de rpondre presque l'improviste, et troubls en outre
par l'incertitude du rsultat, perdent une partie de leurs
moyens et se montrent infrieurs eux-mmes. La con-
clusion, c'est qu'en accordant une gale bienveillance
aux deux parties, le tribunal ne ferait pas assez, et que
les accuss ont droit une bienveillance plus grande.
Ce lieu commun se trouve dj chez Antiphon : Fata-
lement, celui qui court un danger personnel doit com-
mettre quelque faute. 11 lui faut se proccuper nor^eu-
lement de ce qu'il dit, mais encore de ce qui en tj^J^
tera, car toute chose qui ne s'est pas epc^fe produite -*"'
\l-\tii -/.otv /.aii rivTKjv. to fiv..., to 8 i'TEpov, e ta; r.^i\%\i [liiOTa (jiv :;
*" 2 *
(o a. 0., ...
TT fie Zo^ixi -oii 0!/.aoar/oi; r.ouT... Ibid., p. 7.5 Sp. : xi; B p't t'o
np3(Y[j.a o'jKo r.waiiLifi^, xtjv aTav et; Tov ivavtiov x^ir.ov-:;:, i) XotSopt'av ifxx-
nom de Dmosthne.
Juges, dit l'auteur du second de ces plaidoyers, je
sur. Mais j'y suis forc par les torts considrables qu'il
me cause. Si j'agissais ainsi sans avoir rien lui repro-
cher et sur des griefs mensongers, si je repoussais l'ar-
D'Jraosthne, C. Androtion, 1.
a37
Comment expliquer un usage si choquant? Par l'un"
II.
1. g 2.
2. Denj's d'IIalicnrnasse, Lysias, 17.
3. Lucien, Zeus tragique, 15.
CHAPITRE II.
La Narration,
1. Voir p. 10.
2. Voir p. 122.
;i Aristote, Rhtorique, III, 13, p. 1414 B.
16
I
242
tratif, et judiciaire'. A ces renseignements sommaires
joignons enfin un tmoignage gnral d'Aristote, d'o
il rsulte que la narration avait t tudie en grand d-
tail par tous les technographes, ses prdcesseurs'.
II.
p. 275.
2. Aristote, Rhtorique, III, 13, p. 1414 B. Ibid., III, 16, p. 1416 B.
Fraf/m, 4 et 6 de la tf/vr, dans l'dition Benseler-Blass, t. II,
5) SiTY'i^i.
3. Voir p. 123.
i. Voir p. 157.
244
chez tous les reprsentants de cette manire nouvelle,
que Denys d'Halicarnasse caractrise trs heureusement
du mot savoup-fia : la Kavsuf-;a, c'est l'art savant et, en
quelque sorte, perfide, qui prmdite tous ses effets'.
Qu'tait-ce ou postnarration de Thodo-
que ri:ti-?;Yr,c'.,
chapitre suivant.
III.
bilemve dicamus.
3. Quintilien, l. l. : maxime qui suiil ab Isoeratc.
246
l'autre, ne saurais-tu me la cuire point'? Toutefois
j'ai peine croire que le triple prcepte dont il s'agit
soit de l'invention d'Isocrate : il est bien plus vraisem-
blable, comme on le verra tout l'heure, que ce rhteur
n'a fait que promulguer des rgles plus anciennes et
leur donner par l plus d'autorit.
Il ne sufft pas de dire Soyez bref, soyez clair, sovez
:
1. Voir p. 166.
25l
connu. Introduisez dans votre rcit, comme sans in-
tention, tous les traits qui sont votre honneur : Je
ne lui donnais que de bons conseils, le conjurant au
nom de la justice de ne pas laisser ses enfants dans
l'abandon. Ou la honte de l'adversaire : Mais lui
sias.
La Preuve.
3. Voir p. 146.
4. Voir p. 92.
fj. C. 7, p. 37 Sp.
G. Isocrate, Sophistes. 1G. Pangyrique, 9. Evagoras, 10.
256
morceaux de ce genre, qu'ils faisaient apprendre leurs
lves. Les Traits donnaient, d'autre part, des listes
TTj piavfi) signifie que le juge n'est pas oblig de s'en tenir
exclusivement la loi crite. Que l'quit est chose
constante et invariable, et de mme aussi la loi univer-
selle, parce qu'elles sont fondes sur la nature, tandis
que la loi crite varie souvent... Que la justice est
1. C. i sq.
aSy
mettre cela en lumire, et s'en faire une arme contre
elle.
17
258
traire, vous ne l'aurez peut-tre pas, et que, par cons-
quent, c'est par honntet, non par crainte d'un parjure
que vous vous abstenez. Et ici le mot de Xnophane
sera de circonstance : 11 n'y a pas galit, quand un
homme impie dfre le serment un homme pieux;
c'est comme si un homme robuste provoquait un adver-
saire chtif la lutte.
Si vous acceptez le serment,
ditesque vous avez confiance en vous-mme, mais
non en votre adversaire, et retournez le mot de Xno-
phane Il }' a galit, lorsque c'est l'impie qui dfre
:
II.
xoDtov...
264
Le genre dfensif comprend moyens ou bien
trois :
la dfense".
Objectera-t-on que la Rhtorique Alexandre est de
date fort incertaine? Mais ce livre composite renferme,
nous l'avons dj dit, des parties trs anciennes. Et tout
prouve que nous occupe est de celles-l.
la partie qui
Remarquez-v d'abord l'absence de tout terme technique :
1. 5i sq.
2. 1,7.
3. Lysias, Meurtre d'Eraloslhne, 43.
4. Dmosthne, Ambassade, ^21 sq. Cf. C. Aphohos, III, 22-24.
268
l'accus peut tre regard comme le coupable : les mo-
biles qui l'ont pouss sont la haine, le dsir de la ven-
geance, la crainte d'un procs qui le menaait. Le
rhteur latin dit encore : L'accus affaiblira le soupon
de prmditation en montrant qu'il n'avait nul intrt
commettre le dlit, ou qu'il en avait peu, ou que d'au-
tres en avaient un plus grand, ou un gal, ou qu'il de-
vait en rsulter plus de mal que de bien, de sorte que
l'avantage qu'oit prtend qu'il recherchait n'tait point
comparable au dommage qu'il a prouv ou au dan-
ger qu'il court prsentement (De invent., II, 8). Rap-
*^
.
271
(tat de qualit); et le tribunal comptent tait le Del-
phinion '. On peut donc dire que la thorie des tats
tait implicitenient contenue dj dans l'orf^anisalion de
la justice criminelle athnienne. Les rhteurs n'ont fait
III.
ECONOMIFC DK LA PREUVE.
(j. Voir Blass, Altisch. Beredsamk., t. II, p. 48G, 495, 511, 529,
532; t. III', p. 190.
272
En regard des trois types de narration que nous avons
dcrits plus haut, la rhtorique ancienne reconnaissait
paralllement trois formes de la preuve : i" la preuve
indpendante de la narration, et place immdiate-
ment aprs elle; 2" la preuve intercalaire, coupe en
autant de tronons que la narration elle-mme; 3 la
L'pilogue.
galement dans Aristote, Rhl., III, 13, p. 1414 B. Les autres noms
auxquels fait allusion Socrate sont videmment nt'oyo (mot dj
connu au temps d'Antiplion, puisque celui-ci tait l'auteur d'un
recueil de 7:pooi;xta /.a'i klXoYoi), ou i.-ii\v4rpi, (Aristote, Rhl., III, 19,
init.), ou zaXfXXoYi {Rhl. Alexandre, c. 20, inil. el passim).
279
mme place, c'est--dire entre la preuve et l'pilogue,
(Rhl. l'i ffrpiiniiis, II, ld, Vi). llaec (conclusio) habet trs pur-
28o
II.
doyer est celui de rJ.z-\. -/. t:j Y;Oa que lui donne Aris-
tote : ce sont des preuves morales, tires des antcdents
des deux plaideurs'. Venant aprs la preuve propre-
ment dite, elles en sont un complment et une confir-
mation. C'est l, du reste, un lment dont ne lais-
1, 2).
1. Aristole, Rhtorique, 1, 2, p. 1.356 A.
28l
manire plus gnrale, sa famille '. Et ce n'est pas tout :
Vous avez pris Eschine en flagrant dlit, lui qui n'a jamais
valide, 25.
283
ses anclres; du moins, c'est chose indispensable qu'ils
n'aient jamais t les ennemis du peuple'. C'est ainsi
que nous voyons Eschine lui-mme se recommander des
soulrances endures sous les Trente par son pre Atro-
mtos^. Mais nul plaideur n'atteint des effets aussi
'pathtiques que le neveu de Nicias, exposant le long
martyrologe de sa famille : Nicias, son oncle, tu
l'ennemi en Sicile; Eucrats, son pre, qui, sollicit de
faire partie des Trente, prfra le supplice; Nicratos,
son cousin, mis mort par ces tyrans; enfin Diogntos,
Son parent, qui, exil injustement par le peuple, n'en
refusa pas moins de s'associer l'oligarchie'. Parfois
mme on remontait bien plus haut encore dans l'histoire
d'Atfines. Andocide dans le discours Sur son Relniir,
un client inconnu de Lysias, et le jeune Alcibiade, chez
Isocrate, voquent le souvenir des luttes soutenues par
leurs illustres anctres contre les Pisistratides *.
ple, le fils il'Alciliiadc clbre devant les juges une victoire de son
pre Olynipie : Mon pre voj'ant que les jeux Olympiques
taient l'objet de l'admiration gnrale, que l les Grecs donnaient
le spectacle de leur richesse, de leur force, de leur esprit, et que
non seulement les vainqueurs mais les villes des vainqueurs y
acquraient la gloire, et estimant qu' Athnes chacun concourt en
son propre nom, tandis qu' Olympie on concourt au nom de sa
patrie contre toute la Grce..., rsolut de nourrir des chevaux; et
non seulement il vainquit ses rivaux, mais il surpassa tous les
vainqueurs qui l'avaient prcd, et ceux qui devaient venir
aprs lui il ne laissa aucun moyen de le surpasser (Isocrate,
Attelage, 32 sq.). Cf. Lysias, Biens d'Aristophane, G3. Dmos-
thne, C. Thocrins, 66, etc.
1. Dmosthne,Midias, 13, 166. Couronne, 99.
C.
2. 1. Biens d'Aristophane, 29.
Lysias, Corruption,
3. Lysias, C. Mantithos, l'i. Biens d'Aristophane, 'lA. Dmos-
livr pour elle tant de combats et sur terre et sur mer '
!
Quand on avait accompli personnellement quelque ac-
tion d'clat, il va de soi qu'on ne s'en tenait pas des
termes si vagues. C'est ainsi que nous voyons un client
de Lysias, Mantithos, s'tendre longuement, faute de
liturgies, sur ses faits de guerre. Eschine aussi dtaille
tout au long ses campagnes trs honorables, qui font
contraste avec le Dmosthne sur le
silence absolu de
mme sujet". A dfaut d'actes personnels, on rappelle au
besoin quelque beau fait d'armes d'un parent un plai- :
Hritage d'Apollodoros,
1. Ise, 41. Lysias, C. Simon, 47. Oli-
vier, 41.
Cf. Idem, Corruption. 11. ^r['x. xitX. zolo-^ix, 12. D-
mosthne, C. Midias, 95.
2. Eschine, Ambassade, KiJ sq. Lysias, Corruption, 9. P. Man-
tithos, 12-18.
3. Dmostline, C.,Thocrins, 00. C. Euboulids, 37-38. Es-
chine, Ambassade, 149.
4. Lysias, P. Mantithos, 10-11 : y.A ti liv 'Sia ojtu Sio'ixnixa
nsp\
U TJv Dmosthne, C. Arislogiton, , 70. Dinarqnc,
zoivwv... Cf.
C. Arislogiton, 8.
II est remarquer du reslo qu'entre ces deux
294
client de Lysias, je n'ai jamais rpliqu mon pre '.
Vertu rare sans doute, et bien dmode ds ce temps-l,
car dans les Nues d'Aristophane le .Vive; <.Y.3.'.i, qui
promet de former son lve ne pas rpliquer son
pre (vTtTCv T ittpi \).r,Hy), est trait en vieux radoteur".
A ct des obligations l'gard des pre et mre, il
Yova; J^aixapiEiv
3. Lysias, C. Agovalos, 45.
4. Lysias, P. Mantithos, 10. Ise, Hritage d'Aristarchos, fin.
2. Ibid., 172.
Dmosthne, Couronne, 129 sq., 259, 261.
3.
Idem, C. Midias, 149.
4.
296
scythe, mais d'une famille athnienne tablie dans le
l.
261 sq.
2. Anliplion, Sur lu rvolution (fr. 1 , M. Blnss). Andocide.
Mystres. iH-iJ. Lysias, P. Manlilhos, 3. Invalide, '>. Aiijji. xaTaX.
ir.oXoylix, 11. C. J-Jviindros, 4. Cf. Eschine, C. Ctsiphon, 1G8. 1)''-
2. L'amplijicalion.
1. Aristote,Rhtorique, I, 9, p. 1368 A.
2. Rhtorique Alexandre, c. 3, p. 20 Sp.
3. Cicron, Brutus, 46.
4. Probablement aussi les ;:f6iXXovTE5 de Thrasymachos, dont
nous avons dj parl p. 156, taient une tude de ce genre.
5. Aristote, Rhtorique, III, 19, p. 1419 B.
^ 3o3
C'est par Aristote qu'on peut se rendre compte du
dveloppement qu'avait atteint ds le quatrime sicle
la thorie de l'amplification '. Selon cet auteur, on am-
plifie principalement au moyen des lieux suivants : en
montrant que l'inculp est le seul qui ait commis un tel
mfait dxivo?);
ou qu'il est le premier qui en ait donn
l'exemple (xpuT:;); ou que bien peu l'avaient commis
avant lui (|j.:-:' XYOJv); ou qu'il a port la mchancet
son comble ([/iXicxa); en allguant le temps et l'oc-
y.ai);
les moyens (a Suvip.t;); la difficult (t -/aXc-
KWTepvj; la manire (oStio;); la rptition (-cXi-/.:;),
20
_ 3o6
66; C. Nra. 77; Dinarque, C. Aristogiton, 22 '.j
Cet argument semble l'usage exclusif de l'accusa-
tion. Il } a cependant pour l'accus un mo\en de le
uns, pour savoir s'il faut se fier aux lois tablies et aux
serments jurs, les autres pour connatre par votre ju-
gement s'ils pourront faire impunment le mtier de
sycophantes et d'accusateurs Oui, Athniens, il en
est ainsi : la cause prsente m'est personnelle, mais
votre sentence aura une porte gnrale. Elle dcidera
si l'on doit se fier vos lois, ou chapper aux syco-
phantes, soit en les achetant, soit en fuyant loin d'eux
et de la patrie. (Andocide, Mystres, io5; Antiphon,
Meurtre d'Hrods , 80; Lysias, Meurtre d'ratos'
thne, 3, 47; P Callias, 5; Dmosthne, P. Phormion.
58.)
De mme aussi le lieu : multos alacres exspectare
quid statuatur^, a t ramen de trs bonne heure
1. 97.
3. 19:^-198.
3ofj
prochement de deux scnes si disparates, et en recon-
naissant l l'habilet consomme d'un rhteur? Eschine
dans sa rplique appelle, non sans raison, ce passage
une antithse calcule et sclrate {-.x r'.syXeui^ivx -/.ai
y.ay.jOf, T'j-a - vT'.OTil'.
\. E^c\\uw, Ambassade, k.
^ 3.
1. Isocrato, Anlidosis,'Sl.
2. Par exemple, la Rhtorique Hrennius (II, 31), le De in-
ventions de Cicron (I, .55).
S. Voir en particulier Rhtor. Hrennius, ihid. Gicron, De
inventionc, ibid.
3i4
est une laquelle la rhtorique romaine attribuait le
1. Quintilien, VI, 1, 9.
3, Voir p. 279, n. 2.
3i5
donc bien probable que ce lieu, ds le quatrime sicle
il, que les uns ont pri en guerre pour la cit, et que
les autres ont donn leur vie sous les Trente pour la
Anlidosis, .'fl.
2. Lysias, C. Poliochos, 2'i. Cf. Andocide, Mystres, 14!.
111.
3. G. 20-21.
Voir le commentaire de Spengel qui, pour chacun
de ces procds, cite des exemples tirs des orateurs attiques
(Anaximenis nrs rhelorica, p. 184 sq.).
4. Aristote, Rhtorique, III, 13, p. 1414 B.
323
formment la justice et votre propre intrt (Lysias
Biens d'Aristophane, 64). Secourez-moi, secourez les
lois que vous avez tablies et les serments que vous avez
jurs (Lysias, C, Thumnestos, 32j. Je vous prie,
juges, de me venir en aidc.JJe vous le demande pour
vous-mmes comme pour moi, pour la justice et pour
les lois (Dmosthne, C. Stphanos, II, fin). Ne me
trahissez pas, ne vous trahissez pas vous-mmes, ne
trahissez pas les lois (Dmosthne, C. Midias, 222).
Rappelez-vous les lois, le serment que vous avez jur,
et prononcez selon la justice. (Ise, Hritage de M-
ncls, fin)'. En invoquant les lois, le plaideur mettait
sa cause prive sous la protection de l'intrt social. En
invitant ses juges au respect de leur serment, il leur
rappelait les imprcations redoutables par lesquelles ils
Eginlique. Trapzilique.
Ise, Hritage de Mncls. Er. de
Nicostratos. Hr. de Philocttnon. Hr. d'Apoltodoros. D-
mosthne, C. Apfiobos, I. C. Apatourios. P. Phormion. C. So-
tos, l. C. Macartatos. C. Stphanos, I et II. C. Evergos. V. Olytn-
piodoros. C. Vallippos. C. Nicostratos. C. Calticls. C. Eubou-
lids.
2.Meier-Schomann-Lipsius, Atlisch. Process, p. 154.
3.Lysias, Marchands de bl. C. Panclon. C. Philon. Ise,
Hr. d'Apoltodoros. Hr. de Kiron.
Dmosthne, C. Leptine.
^24
que interpellation aux syngores Je voudrais bien:
Hr. de Kiron.
3. Andocide, Mystres, 148.
325
reprsente les victimes des Trente, et parmi elles son
frre, coutant les dbats et prenant intrt la sentence
qui va tre prononce De mme dans le plaidoyer Con-
'.
1. p 100.
2. 83.
3. Lycurgue, C. I.ocrals, 150.
/|. 1(10.
.5. Dniosthne, C. Xra, lITi.
G. Eschine, C. Ctsiphon, 250.
326
prosopopes pathtiques la manire de Cicron ! En g-
nral la prosopope attique n'a aucun dveloppement;
c'est une simple indication en deux ou trois lignes. De
plus, la finesse et l'esprit s'y montrent plus que la pas-
d'Aristote '
qui rattache aux rvolutions siciliennes du
cinquime sicle la naissance de la rhtorique. Mais
quelle est l'exacte relation de ces deux faits? Cela res-
C'est ce que j'ai essay de faire dans mon
tait prciser.
vet, convenance.
Mais la rhtorique d'Antiphon, de Lysias et de Dmos-
quemment.
Mon opinion sur cet ouvrage se rsume ainsi.
Je ne crois pas la thse de Spengel (Suva-fw-i-r, Tr/,viv,
xat :iiv Xotnwv xejfvoYpi?"'* Rati? xi ^Xatpupv Onp tiv atcov totwv -^i-^aaftt
h lar tI/vi nptiEiir) 5; Suo'i totoi pi6).(oi;, o>v -r [lv Jittv liibv v xat;
Phefale Ii-xv
PREMIRE PARTIE.
HISTOIRE DE LA RHTORIQUE GRECQUE AVANT APISTOTE.
CHAPITRK PREMIER.
LA RHTORIQUE SICILIENNE.
thorie du vraisemblable o
III. (juand et comment la rhiorii)ue sicilienne s'est introduite
Athnes ; i
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
LA RHTORIQUE DE CORGIAS.
I. Gorgias Athnes 70
II. _ Gorgias crateur de la prose savante : comment cette cra-
LA RHTORIQUE d'aNTIPHON.
CHAPITRE V.
CHAPITRE VI.
LA RHTORIQUE d'ISOCRATE.
SECONDE PARTIE.
ESSAI DE RESTITUTION d'uNE RHTORIQUE GRECQUE DU QUATRIME
SICLE AVANT jSUS-CHRIST.
Introduction 211
CHAPITRE PREMIER.
lV.xordk.
CHAPITRE IL
I. A NARRATION.
CHAPITRE III.
LA PREUVE.
CHAPITRE IV.
i.'kpilogue.
I .
Les deux sens du mot pilogue 277
1
344
H. L'pilogue au sens large :
CONCLUSION :
Appendice 335
,
HiRRATA
/|, niitc 2,
5, Hiifiic 3o,
j, note 1
\f\, note I
,
i<i, noie I
,
-/x, liifiic (j,
346
l'aare 1)7, liinc l'i, an lion ili', ttit/iPe;, rroocTr^jH; lisr: 7T3CT>ips;,
Ko5oT7)p;;
l'a!?o lo, liniir 17, rtH //>" lie ir)4-7 //spr 7")4-7
108, noir 1, lise: -.uXb zi t' 10 xa t6v t vov tj t' o;j.;x it' 1
278, noie 1.
-xXiXKo-(ix lise: r.uXO.Xo-^h
282, li4rne 20, '
vou; lise: svou;
287, note I, Kisp'.aoSiTO) /(.pr Kri-.a'joxw
imT
PA Navarre, Octave
3265 Essai sur la rhtorique
N3 grecque avant Aristote
-i-
'I-^^^aW^