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1re B et C 10 Atome de Bohr 120

Chapitre 10: Atome de Bohr


1. Etude exprimentale du spectre dmission de latome dhydrogne
En comparant le spectre du rayonnement thermique mis par les corps denses (Soleil ; arc
lectrique ; filament incandescent ; ...) et le spectre dmission de latome dhydrogne, on
constate que :

a) Le spectre du rayonnement thermique est


continu ce qui veut dire que toutes les
couleurs, c.--d. les longueurs dondes
correspondantes, y sont reprsentes.

b) Le spectre dmission de latome


dhydrogne est discontinu. On ne peut
distinguer que quelques raies colores
auxquelles correspondent des longueurs
dondes discrtes que lon peut mesurer
laide dun spectromtre adquat.

En 1885, Johann Jacob Balmer publia une formule empirique permettant de calculer les
longueurs donde du spectre de latome dhydrogne. Cette formule, que Johannes Robert
Rydberg gnralisa en 1890, peut scrire pour la partie visible du spectre de latome H :

1 1 1
Formule de Balmer Rydberg: RH 2 2
2 n

RH est une constante appele constante de Rydberg. Sa valeur exprimentale vaut :


RH = 1,096 776 107 m-1

2. Modle de Bohr : tude des orbites de latome H


Avertissement !

Bien que le modle ait permis de faire des calculs corrects pour l'atome dhydrogne, elle ne
peut pas tre applique d'autres atomes.

Le modle ne peut pas expliquer le concept des doublets lectroniques, qui sont dus aux
subshells dans les niveaux nergtiques.
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Le modle prvoit que les lectrons orbitent des rayons fixes autour du proton. Ceci sest
avr tre faux aprs que Heisenberg eut tabli son fameux principe dincertitude, dont la
consquence est que seule une probabilit de prsence d'un lectron apparaissant un
endroit peut tre prvue et non sa position et donc sa trajectoire exactes.

a) Postulats de Bohr

En 1913, Niels Bohr propose son modle atomique bas sur des principes classiques
(2e principe de Newton) mais aussi sur des principes de la physique moderne (transport de
lnergie rayonne par paquets indivisibles : les photons). Son modle remplaait celui de
Rutherford (modle plantaire) qui, cause de son approche purement classique, ntait pas
dans la mesure dinterprter lmission discontinue des spectres atomiques. Dautre part,
selon la thorie classique de lmission lectromagntique, toute charge acclre met un
rayonnement c.--d. quelle perd de lnergie. Vu quun lectron qui tourne autour dun
noyau est une charge acclre, le systme noyau - lectron devrait perdre continuellement de
lnergie ce qui signifie que llectron devrait tt ou tard finir sa course dans le noyau. Mais
ce nest pas le cas.

Pour expliquer les spectres discontinus et, en mme temps, contourner le problme de la perte
continuelle dnergie de llectron acclr, Bohr, dans son modle, eut recours des
postulats.

Postulat no. 1 : postulat des orbites

Sans mission de rayonnement, les lectrons ne peuvent graviter autour du noyau


que sur certaines orbites permises. Celles-ci sont dtermines par la condition de
quantification suivante :
h
mv n rn n
2

avec : n = nombre quantique principal, n {1 ; 2 ; 3 ; ... }


m = masse de llectron
rn = rayon de lorbite de llectron autour du noyau
vn = vitesse linaire de llectron sur son orbite
h = constante de Planck
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Postulat no. 2 : postulat des missions et absorptions dnergie

A chaque orbite permise correspond un niveau nergtique dtermin. Les


transitions lectroniques dune orbite vers une autre se font par sauts
(Quantensprnge) et sont accompagnes de lmission ou de labsorption dun
photon dnergie :

E Ef E i hf

avec : Ei = nergie correspondant lorbite de dpart


Ef = nergie correspondant lorbite darrive
f = frquence du rayonnement mis ou absorb

Comparaison : spectre dmission et spectre dabsorption

Le spectre dmission dune source lumineuse sobtient en analysant la lumire mise par
la source laide dun spectroscope. On obtient soit un spectre continu ou soit des raies
colores sur un fond noir.

Le spectre dabsorption dun gaz sobtient en illuminant le gaz par de la lumire blanche.
Le gaz absorbe les photons de certaines frquences discrtes, ou de certaines bandes de
frquence. La lumire transmise par le gaz est analyse laide dun spectroscope. On
obtient des raies ou des bandes noires sur fond arc-en-ciel.
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b) Etude des orbites : Modle classique de Rutherford


Considrons un atome dhydrogne et admettons que, conformment au modle plantaire de
Rutherford, llectron de charge qe = -e et de masse m tourne avec une vitesse linaire v
autour du proton de charge qp = e et de masse mp >> m.
1 q eq p
Systme : lectron soumis la force de Coulomb dintensit FC
4 0 r 2
Repre : repre de Frenet

Daprs le 2e principe de Newton :


v
F ma

Selon la normale : FC ma n lectron
n (m, qe)
En remplaant:
r Fc
1 q eq p v2

2
m proton
4 0 r r
(mp, qp)
1 e2
mv 2 (1)
4 0 r
e2
r (2)
4 0 mv 2
Conclusion : Daprs la thorie classique, tous les rayons sont permis car il nexiste aucune
condition limitant les valeurs possibles de v.

c) Etude des orbites : Modle de Bohr


Daprs le 1er postulat de Bohr, seules les orbites dont les rayons sont dfinis par
h
mv n rn n
2
permettent llectron de graviter sans mission de rayonnement autour du proton. Les
vitesses possibles sont ainsi donnes par :
nh
vn (3)
2mrn

En remplaant lexpression (3) dans lexpression (2) on trouve :


0h 2 2
rn n (4)
me 2
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Conclusions :

En tenant compte du 1er postulat de Bohr, on constate que rn ne peut pas prendre
nimporte quelle valeur. Les orbites permises sont situes sur des couches sphriques et
concentriques (Schalen) de rayons discrets r1 ; r2 ; r3 ; etc. autour du noyau. Pour cette
raison, le modle de Bohr est encore appel modle des couches (Schalenmodell)
n=1 couche K
n=2 couche L
n=3 couche M
etc.

Les rayons des diffrentes couches K, L, M, ..., sont proportionnels au carr du nombre
quantique principal n : rn n2

Lorbite la plus proche du proton est celle correspondant la couche K (n = 1). Le rayon
de cette orbite vaut :
0 h 2
r1 2
= 0,52910-10 m
me
On lappelle rayon de Bohr .

Lexpression (4) scrit : rn r1 n 2


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3. Modle de Bohr : Etude nergtique de latome H


a) Energie potentielle du systme proton lectron

Considrons le systme form par latome dH (proton et lectron).

* La variation de lnergie mcanique E est donne par le thorme de lnergie


mcanique :

E W(Fext. )

Rappel : Les forces de Coulomb sexerant sur llectron et le proton sont des forces
intrieures au systme !

Appliquons une force extrieure Fext . pour arracher
llectron de latome dH vitesse constante.
Lnergie cintique du systme est donc constante au
cours du temps.

Donc : E E c E p E p W(Fext. )

Soit r le rayon de lorbite de laquelle llectron est retir. La distance x entre lectron et
proton varie donc de la valeur r jusqu linfini.

E p E p (x ) E p (x r) W(Fext. )

Attribuons arbitrairement ltat de rfrence de lnergie potentielle (= niveau o Ep = 0)


llectron libre, c.--d. llectron se trouvant une distance r infinie du proton.

E p (x ) 0 et E p (r) W(Fext. )


* Exprimons le travail W(Fext. ) !

Comme la vitesse de llectron est constante, la force extrieure doit tre, chaque

instant, oppose la force de Coulomb (principe dinertie de Newton) : Fext . FC
1 e2
Lintensit de ces forces est la mme : Fext. FC
40 x 2

Comme celle-ci nest pas constante au cours du dplacement (lorsque x augmente), il faut

dterminer le travail W(Fext. ) en utilisant le calcul dintgrales.

Travail lmentaire de la force exercer par loprateur pour un loignement



infinitsimal dx (sur lequel Fext . ne varie pratiquement pas) de llectron du proton :
1 e2
dW(Fext. ) Fext.dx dx
40 x 2
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Le travail total est alors la somme de tous les travaux lmentaires o x a vari de la
valeur r jusqu linfini.


W(Fext. ) dW(Fext. )
r

En remplaant dans lexpression trouve prcdemment on obtient :




1 e2 e2

dx
E p (r) W(Fext. ) dW(Fext. ) dx x
r r
40 x 2 4 0 r
2


e2 1
x
40 r

e2 1

40 r
Lnergie potentielle du systme proton lectron correspondant au rayon orbital r vaut :
e2 1
E p (r )
4 0 r

b) Energie cintique
La masse du proton est si grande, compare celle de llectron, quen premire
approximation on peut considrer le proton comme restant immobile. Toute lnergie
cintique est ainsi attribue au mouvement de llectron autour du proton.

Elle vaut, en fonction du rayon r de lorbite daprs lexpression (1) :


1 1 1 e2
Ec (r) mv 2
2 2 40 r
1
Ec (r) E p (r)
2

c) Energie de latome H
e2 1
E(r) E p (r) E c (r )
80 r

Vu que les rayons sont quantifis (rn = r1n2), lnergie lest certainement aussi !

e2 1
E(rn ) (5)
80 rn
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d) Conclusions
Lnergie de latome H est ngative. Cela est d notre choix arbitraire du niveau de
rfrence de lnergie potentielle savoir : Ep(r ) = 0. Ce choix est judicieux car le
bon sens nous suggre dattribuer un lectron libre au repos une nergie nulle.

Lnergie de latome H ne peut pas prendre nimporte quelle valeur. Seules les nergies
remplissant la condition (5) sont permises. A chaque couche correspond une nergie
bien dtermine.

Il faut fournir latome H au moins le travail W E (rn ) positif pour librer llectron
circulant sur lorbite n. Si n = 1, ce travail porte le nom de travail de sortie ou travail
dextraction. On la dj rencontr lors de ltude de leffet photolectrique. Il est
numriquement gal lnergie de liaison de llectron de latome.

3. Niveaux dnergie de latome H


a) Expression fondamentale
e2 1
On vient de montrer que : (5) E(rn )
8 0 rn

0h2 2
dautre part, les rayons rn scrivent : (4) rn n
me 2
On en tire lexpression de lnergie de latome H en fonction du nombre quantique principal :
me4 1
En (6)
8 20 h 2 n 2

n = 1 : lnergie de latome dhydrogne vaut : E1 = -21,810-19 J = -13,6 eV


Cest lnergie dun atome dH dans lequel llectron se trouve sur la couche K.
Lnergie de latome dH est la plus petite possible : latome dH se trouve dans son
tat fondamental.

E1
La relation (6) peut scrire plus simplement : En avec E1 = -13,6 eV.
n2

b) Tableau des nergies des premiers tats nergtiques de latome H

Couche n rn(nm) En(eV)


K 1 0,0529 -13,6
L 2 0,2116 -3,40
M 3 0,4761 -1,51
N 4 0,8467 -0,85
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c) Conclusions
1
En ~ : les couches correspondant un nombre quantique n lev sont les couches
n2
les plus nergtiques.
Plus n augmente, plus rn augmente et moins llectron est li au noyau. A la limite, si
n , llectron est sorti de latome. Ce dernier est alors ionis.

Si n augmente, les niveaux nergtiques se rapprochent de plus en plus.

Le niveau dnergie le plus bas correspond n = 1 (couche K). Cest ltat fondamental
de latome. Si n > 1, latome se trouve dans un tat excit.

Lnergie dionisation Eion de latome dhydrogne est lnergie minimale quil faut lui
fournir pour arracher llectron partir de ltat fondamental. On voit que : E ion E 1 .
Numriquement : Eion = 13,6 eV pour latome dhydrogne.

4. Transition lectronique du niveau ni vers le niveau nf


a) Emission et absorption

Daprs le 2e postulat de Bohr, si un lectron passe dun tat initial ni vers un tat final nf ,
un photon est mis ou absorb. Ce photon emporte (sil est mis) ou apporte (sil est absorb)
la diffrence dnergie entre les deux tats de latome.

Si ni > nf : mission dun photon dnergie hf. Latome se dsexcite. Il perd de lnergie.
On obtient un spectre dmission form par des raies colores sur fond noir.
Si ni < nf : absorption dun photon dnergie hf. Latome est excit. Il gagne de lnergie.
On obtient un spectre dabsorption form par des raies noires sur fond arc-en-
ciel.

b) Energie E du photon mis ou absorb

Daprs le principe de la conservation de lnergie, il faut que, en valeur absolue, la variation


dnergie entre les deux tats atomiques i et f soit gale lnergie du photon mis ou
absorb.

1 1
Dou : E E Enf Eni E1 hf (7)
i f nf2 ni2

avec E1 = 13,6 eV et nf et ni : entiers naturels > 0


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c) Longueur donde des raies de latome dH


c
Comme f , la relation (6) scrit :

c 1 1
h E1 2 2
nf ni
1 E1 1 1

hc n f2 n i2
1 1 1
RH 2 2 avec RH = constante de Rydberg
nf ni

Si nf = 2, on retrouve la formule de Balmer-Rydberg (mission : ni > nf), en posant ni = n :

1 1 1
RH 2 2
2 n

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