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Ecole Centrale Nantes

Master Recherche Sciences Mecaniques Appliquees



Option Energetique et propulsion 2009-2010

Rapport de stage de fin detudes

Etude theorique de linteraction entre lacoustique et les detachements


tourbillonnaires dans une chambre de moteur `a propergol solide

Sheddia Didorally

Stage soutenu le 29 septembre 2010

Responsable doption : Jean-Francois Hetet


Responsable de Master : Xavier Tauzia
Matre de stage : Emmanuel Radenac
Dates de stage : 1er avril au 31 ao
ut 2010
Adresse du lieu de stage : ONERA
Chemin de la Huni`ere
FR-91761 PALAISEAU CEDEX
Remerciements

Je souhaite tout dabord remercier Yves Fabignon de mavoir accueillie au sein de lunite

Propulsion Solide du departement Energ etique Fondamentale et Appliquee `a lONERA de Pa-
laiseau, rendant ainsi ce stage possible.

Jai eu la chance detre encadree par Emmanuel Radenac qui ma temoigne sa confiance
pour mener ` a bien ce stage. Je le remercie non seulement pour sa disponibilite mais egalement
pour son ecoute et sa patience. Il a ainsi su me guider et repondre `a mes questions tout en
veillant `a me dispenser la formation necessaire afin daccomplir mon travail. Je remercie de
meme Germain Boyer, doctorant ` a lONERA de Toulouse, qui ma fait beneficie de son travail
sur les modes hydrodynamiques. Une attention particuli`ere va au doctorant Stephane Cerqueira
pour les discussions enrichissantes que nous avons eues et son aide tout au long de mon stage
par ses conseils avises.

Je salue egalement tous les doctorants, stagiaires et employes de lONERA `a Palaiseau qui
ont contribue `a maccueillir et mintegrer et avec qui jai passe de bons moments dans une
ambiance agreable et detendue. Enfin, je remercie Mme Rougerie, qui par sa bienveillance a
facilite mon arrivee et toutes les formalites administratives tout au long du stage.

i
R
esum
e

Les moteurs ` a propergol solide (ou boosters) fournissent la grande majorite de la force de
poussee au decollage des lancements spatiaux (Ariane 5, Navette spatiale americaine...etc). Ils
sont neanmoins soumis ` a des instabilites qui se manifestent sous la forme doscillations de pres-
sion interne, et donc de poussee, qui peuvent nuire `a la charge utile et aux equipements des
lanceurs.

Plusieurs programmes de recherche autour de cette problematique ont permis de mettre en


avant divers types dinstabilites aero-acoustiques. Dans ce rapport, nous nous attacherons ` a
letude dun de ces mecanismes dinstabilite qui implique lacoustique des moteurs ainsi quune
instabilite intrins`eque de lecoulement moyen se traduisant par des detachements tourbillon-
naires parietaux (vortex-shedding parietal).

Pour cela, nous modeliserons dans un premier temps sur Scilab le cas simplifie dune chambre
de moteur cylindrique et sans combustion des particules daluminium presentes dans le proper-
gol. Deux configurations, lune en gaz froid et lautre en gaz propergolique `a haute temperature,
seront ainsi etudiees. Nous decomposerons alors la perturbation en differents composantes
et calculerons notamment les termes dattenuation (production dinstabilite) et de dispersion
resultant de linteraction entre les modes acoustiques de la chambre du moteur et les modes
hydrodynamiques representatifs des detachements tourbillonnaires. Nous presenterons ensuite
les differentes tentatives de simulation numerique doscillations de pression avec le code de cal-
cul CEDRE, ayant pour but de consolider le parametrage de constantes damplitude du mod`ele
utilise sur Scilab.

Mots cles : Moteur `


a propergol solide, Oscillations de poussee, Instabilite aero-acoustique,
Acoustique, Detachement tourbillonnaire parietal, Modelisation, Interaction, Attenuation, Dis-
persion, Simulation numerique, Parametrage.

ii
Abstract

Thrust is mostly provided by solid-propellant rocket motors (or boosters) during the take-
off of spacecrafts (Ariane 5, NASA space shuttle...etc). Nevertheless, they suffer instabilities
leading to pressure oscillations, and consequently thrust ones. These thrust oscillations can be
harmful to the rocket equipments and to the payload.

Many research programs on this issue gathered several kinds of aeroacoustic instabilities.
Here, we will take particular care to study one of these instability mechanisms which involves
both the acoustics of the motor and an intrinsic instability of the mean flow that results in
parietal vortex shedding.

For that purpose, we will first use a model in the simplified case of a cylindrical chamber
without distributed combustion. Two configurations will be considered : one with a cold gas
and the other with a high temperature propellant gas. Then, we will split the perturbation into
several physical parts, and especially we will compute growth rate (instability production) and
dispersion contributions resulting from the interaction between the chamber acoustic modes
and the hydrodynamic modes which stand for vortex shedding. Second, we will deal with the
various attempts to simulate pressure oscillations numerically with the CFD code CEDRE, in
order to improve the estimation of input parameters in the Scilab model.

Key words : Solid-propellant rocket motor, Thrust oscillations, Aeroacoustic instability,


Acoustics, Parietal vortex shedding, Modelling, Interaction, Attenuation, Dispersion, Numerical
simulation, Estimation of input parameters.

iii
Table des mati`
eres

Nomenclature 1

Introduction 3

I Environnement de stage 5
I.1 Presentation de lONERA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.1.1 Missions et activites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.1.2 Quelques chiffres-cles en 2008 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
I.1.3 Competences et moyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
I.1.4 Une forte interaction avec le monde industriel et de la recherche . . . . . 8
I.1.5 Vers lexpertise et la prospective . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
I.1.6 Le DEFA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
I.2 Contexte et mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.2.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.2.2 Mission de stage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13


II Etat de lart 14
II.1 Les oscillations de poussee . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
II.2 Les instabilites hydrodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
II.2.1 Le Vortex Shedding dAngle (VSA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
II.2.2 Le Vortex Shedding dObstacle (VSO) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
II.2.3 Le Vortex Shedding Parietal (VSP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
II.2.4 Le couplage aero-acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
II.3 Les mod`eles analytiques pour la comprehension des phenom`enes . . . . . . . . . 20
II.3.1 Lecoulement moyen : solution de Taylor-Culick . . . . . . . . . . . . . . . 20
II.3.2 Mode acoustique longitudinal pur (irrotationnel) . . . . . . . . . . . . . . 21
II.3.3 Couche limite acoustique : solution de Majdalani et Flandro . . . . . . . . 21
II.3.4 Stabilite lineaire biglobale et mode hydrodynamique . . . . . . . . . . . . 23

III Demarche du bilan acoustique 25


III.1 Hypoth`eses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
III.2 Mise en uvre du bilan acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
III.2.1 Linearisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
III.2.2 Hypoth`ese de perturbations harmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
III.2.3 Expression des perturbations harmoniques : differents modes . . . . . . . 29

III.2.4 Equation pour le nombre donde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
III.3 Obtention des coefficients dattenuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
III.3.1 Termes generaux du bilan acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
III.3.2 Termes dus au mode rotationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

iv
III.3.3 Termes dus au mode hydrodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
III.3.4 Termes negliges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

III.4 Etude de la dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
III.4.1 Termes generaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
III.4.2 Dispersion due au mode rotationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
III.4.3 Dispersion due au mode hydrodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
III.4.4 Dispersion due au flux de chaleur, aux forces visqueuses et au poids . . . 36

IV Resultats 37
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert . . . . . . . . . . . . 37
IV.1.1 Le champ de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
IV.1.2 Les coefficients dattenuation et de dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . 42
IV.1.3 Bilan des resultats en configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
IV.2 Configuration 2 : ecoulement de gaz propergolique chaud dans un tube ferme . . 45
IV.2.1 Le champ de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
IV.2.2 Les coefficients dattenuation et de dispersion locaux lies au VSP . . . . . 49
IV.2.3 Bilan des resultats en configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

IV.3 Etude de la configuration 2 sous CEDRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
IV.3.1 Demarche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
IV.3.2 Cas Xf = 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
IV.3.3 Cas Xf = 16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
IV.3.4 Bilan de letude sous CEDRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Conclusion et perspectives 56

Bibliographie 57

Annexe 59
A Transformee de Fourier ` a fenetre glissante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
B Termes lies `
a la presence de particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
B.1 Expressions des perturbations de differentes grandeurs utiles . . . . . . . 61
B.2 Coefficients dattenuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
B.3 Dispersion due aux particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
C Termes dus au flux de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
C.1 Coefficient dattenuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
C.2 Dispersion due au flux de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
D Termes dus aux forces visqueuses et au poids . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
D.1 Coefficient dattenuation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
D.2 Dispersion due aux forces visqueuses et au poids . . . . . . . . . . . . . . 65
E Caracteristiques des gaz utilises pour les simulations . . . . . . . . . . . . . . . . 66
E.1 Configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
E.2 Configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
F Conditions limites dans CEDRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
F.1 Cas Xf = 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
F.2 Cas Xf = 16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

v
Table des figures

1 Maquette dAriane 5 `
a la cite de lespace de Toulouse . . . . . . . . . . . . . . . 3

I.1 Activite par domaines dapplication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5


I.2 Prise de commandes (notifications contractuelles - en millions deuros) . . . . . . 6
I.3 Potentiel scientifique et technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
I.4 Depenses dinvestissement (en millions deuros constant-2008) . . . . . . . . . . . 7
I.5 Soufflerie S1 Modane-Avrieux : plus grande soufflerie dEurope . . . . . . . . . . 8
I.6 Simulation numerique de lavion daffaires Falcon 7X . . . . . . . . . . . . . . . . 8
I.7 Syst`eme de veille spatiale Graves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
I.8 Fusee Titan IV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

II.1 Spectrogramme du signal de lEAP numero 1 du tir 510 . . . . . . . . . . . . . . 14


II.2 Geometrie dun P230 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
II.3 Schema de principe dun VSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
II.4 Schema de principe dun VSO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
II.5 Simulation numerique de VSP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
II.6 Schema de principe dun VSP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

III.1 Geometrie utilisee pour le bilan acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

IV.1 Contours de uz en m/s pour la configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38


IV.2 Perturbation de vitesse acoustique u cN en m/s `a r = 0.015m . . . . . . . . . . . . 38
IV.3 Perturbation de vitesse rotationnelle u fN en m/s `a z = 0.12m . . . . . . . . . . . . 39
IV.4 Contours de udzvsp en m/s pour la configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
IV.5 Contours de udrvsp en m/s pour la configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
IV.6 Contours de uz en m/s pour la configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
IV.7 Contours de ur en m/s pour la configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
~ u
IV.8 Contours de |rot( ~N )| en Hz pour la configuration 1 . . . . .
f . . . . . . . . . . . . 41
~ ud
IV.9 Contours de |rot( ~vsp )| en Hz pour la configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . 41
~
IV.10Contours de |rot(~u)| en Hz pour la configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
IV.11Tableau des coefficients dattenuation en configuration 1 . . . . . . . . . . . . . 42
IV.12R
C1 local en configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
IV.13H
C2 local en configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
IV.14H
C1b local en configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
IV.15Tableau des en configuration 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
IV.16Contours de uz en m/s pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
IV.17Contours de ur en m/s pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
IV.18Contours de udzvsp en m/s pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
IV.19Contours de udrvsp en m/s pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
IV.20Contours de udvsp en m/s pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

vi
TABLE DES FIGURES
IV.21Contours de uz en m/s pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
IV.22Contours de ur en m/s pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
~ ud
IV.23Contours de |rot( ~vsp )| en Hz pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . 48
~
IV.24Contours de |rot(~u)| en Hz pour la configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
IV.25H
C1b local en configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
H
IV.26C2 local en configuration 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
H local en configuration 2 . . . . . . . . . . . . .
IV.27C1b . . . . . . . . . . . . . . . 49
IV.28Geometrie et maillage pour le cas Xf = 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
IV.29Somme des debits entrants et sortant pour Xf = 12 . . . . . . . . . . . . . . . . 52
IV.30Contours du rotationnel de lecoulement total pour Xf = 12 . . . . . . . . . . . . 52
IV.31Pression au fond avant en instationnaire pour Xf = 12 . . . . . . . . . . . . . . . 53
IV.32Geometrie et maillage pour le cas Xf = 16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
IV.33Contours du rotationnel de lecoulement total pour Xf = 12 . . . . . . . . . . . . 54
IV.34Pression au fond avant en instationnaire pour Xf = 12 . . . . . . . . . . . . . . . 55

35 Tableau des caracteristiques de lecoulement en configuration 1 . . . . . . . . . . 66


36 Tableau des caracteristiques de lecoulement en configuration 2 . . . . . . . . . . 66
37 Tableau des conditions limites en configuration 2 avec Xf = 12 . . . . . . . . . . 67
38 Tableau des conditions limites en configuration 2 avec Xf = 16 . . . . . . . . . . 67

vii
Nomenclature

Lettres latines
C capacite thermique des particules (J.K 1 .kg1 )
Cp capacite thermique massique `a pression constante (J.K 1 .mol1 ou J.K 1 .kg1 )
Cv capacite thermique massique `a volume constant (J.K 1 .kg1 )
Dp diam`etre des particules
EN 2 fonction de normalisation de lenergie du mode N (J)
f frequence (Hz)
~g acceleration de la pesanteur (m.s2 )
F~D tranee (N )
h enthalpie (J.mol1 ou J.kg1 )
k conductivite thermique (W.m1 .K 1 )
L longueur (m)
M nombre de Mach
m debit massique (kg.s1 )
Np nombre de particules par unite de volume (m3 )
p pression (P a)
r coordonnee radiale (m)
R rayon de la section moteur (m)
Re nombre de Reynolds
T temperature (K)
~u vitesse (m.s1 )
Lettres grecques
rapport des chaleurs specifiques
rapport des chaleurs specifiques de melange
p p
taux de chargement : =

viscosite dynamique (kg.s1 .m1 )
masse volumique (kg.m3 )
masse volumique de melange (kg.m3 )
p masse volumique de lesp`ece constituant la particule (kg.m3 )
u~p desequilibre dynamique particules-gaz (m.s1 )
rotationnel ou pulsation (s1 ou rad.s1 )
ecart de pulsation (rad.s1 ) : = r N
fraction volumique ; ou coefficient dattenuation du bilan acoustique (s1 )
ecart de coefficient dattenuation (s1 ) : = i
T temps de relaxation thermodynamique de particule (s)
V temps de relaxation dynamique de particule (s)
~
~v tenseur des contraintes visqueuses (N.m2 )

1
Indices
ac acoustique
Al aluminium
C convection
F AV fond avant
~
FD tranee moyenne
F CH flux de chaleur
FT flow-turning
g gaz
inj injection
N mode N acoustique
p pression
P particule
PV poids et forces visqueuses
r radial
R rayonnement
T thermodynamique
V dynamique
vsp hydrodynamique
Exposants
H mode hydrodynamique
N mode acoustique
R mode rotationnel
Autres notations
grandeur moyenne
perturbation de
grandeur de melange
c
N perturbation, mode acoustique
f
N perturbation, mode rotationnel
dVSP perturbation, mode hydrodynamique
P P = P
d d ~
dt = + ~u
dt t

2
Introduction

Le lanceur Ariane 5 de lAgence Spatiale Europeenne (ESA) assure 5 `a 7 vols commerciaux


par an pour la mise en orbite de satellites, et chacun de ces lancements depuis Kourou en
Guyane coute jusqu`a plus de 170 millions deuros.

Fig. 1 Maquette dAriane 5 `a la cite de lespace de Toulouse

Ariane 5 se distingue de ses predecesseurs par son architecture et surtout par son syst`eme de

propulsion. Celui-ci est compose : dun Etage Principal Cryotechnique (EPC) propulse par un
moteur Vulcain (` a propergols liquides) delivrant une poussee denviron 100 tonnes, et de deux
propulseurs `
a propergol solide constituant lEtage dAcceleration `a Poudre (EAP ou P230) qui
developpent une poussee maximale de 640 tonnes chacun. Les deux EAP (ou boosters) sont
identiques et entourent lEPC comme on peut lobserver sur la figure 1 ci-dessus.

Dotes de 237 tonnes de propergol, les deux exemplaires P230 fournissent 92 % de la poussee
au decollage et assurent lessentiel de la propulsion pendant les deux premi`eres minutes du vol,
puis sont separes du lanceur `
a 70km daltitude pour enfin retomber dans locean Atlantique.

Ces deux elements essentiels lors dun vol sont cependant sujets `a des instabilites de fonc-
tionnement sous forme doscillations de poussee. Meme si elles menacent rarement lintegrite
du moteur, ces instabilites plus ou moins prononcees, nen constituent pas moins une source de
vibrations genantes voire nefastes pour la charge utile (satellite) et les equipements.

Plusieurs programmes de recherche lances sur cette problematique de developpement des


EAP ont permis de mettre en lumi`ere le role dinstabilites intrins`eques de lecoulement `a injec-
tion parietale et de lacoustique des boosters dans certains cas.

3
Leurs mecanismes dinteraction et de couplage restent toutefois encore mal connus.

Lobjet de ce stage est ainsi detudier linteraction entre les detachements tourbillonnaires
dus `a cette instabilite intrins`eque (vortex-shedding parietal) et les modes acoustiques de la
chambre du moteur ` a propergol solide.
Pour cela nous mettrons en place une analyse de type bilan acoustique afin de modeliser des
termes de production dinstabilite lies `a linteraction de ces deux acteurs sous Scilab.
Dans un premier temps, nous etudierons deux configurations : lune en gaz froid (air) et
lautre en gaz propergolique chaud. Nous utiliserons alors Scilab afin dobserver les differents
champs de vitesse et de rotationnel mis en jeu ainsi que le comportement de termes de dispersion
et des coefficients dattenuation impliquant lacoustique et le vortex-shedding parietal.
Ensuite nous essaierons, pour la deuxi`eme configuration, daffiner la modelisation par des
simulations numeriques sous CEDRE (code de calcul de lONERA).

4
Chapitre I

Environnement de stage

I.1 Pr
esentation de lONERA
I.1.1 Missions et activit
es
LONERA (Office National dEtudes et de Recherches Aerospatiales) est un etablissement
public francais de recherche dedie au secteur aeronautique et spatial et a pour objectif de remplir
six missions-cles :
Orienter et conduire les recherches dans le domaine aerospatial ;
Valoriser ces recherches pour lindustrie nationale et europeenne ;
Realiser et mettre en uvre les moyens dexperimentation associes ;
Fournir ` a lindustrie des prestations et des expertises de haut niveau ;
Conduire des actions dexpertise au benefice de lEtat ;
Former des chercheurs et des ingenieurs.

Le metier de lONERA est la recherche finalisee, au benefice de lindustrie et de lEtat. Ses
travaux concernent :
les avions civils et militaires ;
les helicopt`eres et convertibles ;
la propulsion des aeronefs ;
les syst`emes orbitaux ;
le transport spatial ;
les syst`emes de missiles, de defense, de securite ;
et enfin, les syst`emes aerospatiaux.

Fig. I.1 Activite par domaines dapplication

5
I.1 Presentation de lONERA

I.1.2 Quelques chiffres-cl


es en 2008
En 2008, lONERA avait 202 millions deuros de budget. Ses activites se deroulaient `a 61%
dentre elles sur contrats et 18,5% etaient realisees `a linternational (cooperation+export). Pr`es
de 11 millions deuros ont ete consacres `a des activites dans le cadre de projet europeens et 61%
du budget a ete dedie aux charges de personnel [1].

Fig. I.2 Prise de commandes (notifications contractuelles - en millions deuros)

Car lONERA comptait en 2008 un effectif total (hors stagiaires) de 2048 personnes dont
1198 ingenieurs et cadres avec 23% de femmes et 74 recrutements en CDI dont 64 ingenieurs et
cadres. Sa vocation de formation se retrouve dans les 215 doctorants et post-doctorants presents
en 2008.

De meme, sa position dans la direction des recherches aerospatiales et leur valorisation ap-
parat clairement `
a travers ses 262 publications, 1561 rapport techniques et 661 communication
dans des congr`es cette meme annee.

I.1.3 Comp
etences et moyens
LONERA est un etablissement pluridisciplinaire o` u chercheurs et ingenieurs de lONERA
couvrent toutes les disciplines scientifiques necessaires aux progr`es du secteur aerospatial, re-
groupees en 4 branches :
Materiaux et structures ;
Mecanique des fluides et energetiques ;
Physique ;
Traitement de linformation et syst`emes.

6
I.1 Presentation de lONERA

Fig. I.3 Potentiel scientifique et technique

Chacune delle est divisee en departements scientifiques pour un total de 16 dont une unite
mixte ONERA-CNRS. Ceux-ci sont repartis sur 6 sites differents en France. Jai ainsi eu loc-
casion deffectuer mon stage sur le site de Palaiseau, dans le departement Energetique Fonda-
mentale et Appliquee (DEFA) au service Propulsion Solide (PRS).

Le role de lONERA etant dinnover au benefice de la competitivite industrielle et de


repondre aux grands enjeux societaux (environnement, securite et souverainete), elle poss`ede
de grands moyens techniques pour experimentation mais egalement au service des industriels
de laeronautique et du spatial. Elle investit donc pour les maintenir `a une certaine hauteur

scientifique avec laide financi`ere de lEtat et de ses partenaires (DGA, industriel FSV). Par
exemple :
des moyens de laboratoire : bancs de velocimetrie laser, canon `a electrons...
de grands moyens scientifiques : laboratoire de vol libre, bancs dessais de combustion...
le premier parc europeen de souffleries (Midi-Pyrenees et Modane-Avrieux).

Fig. I.4 Depenses dinvestissement (en millions deuros constant-2008)

7
I.1 Presentation de lONERA

I.1.4 Une forte interaction avec le monde industriel et de la recherche


I.1.4.1 R
eseau de partenariats
LONERA est un partenaire incontournable des grands projets internationaux, principale-
ment europeens. Pr`es du quart de son activite est en lien avec letranger. Le reseau de partena-
riats et tr`es etendu notamment avec des laboratoires academiques et de grandes ecoles tels que
Polytechnique, Supaero, CNRS, DLR (agence spatiale allemande), NASA, ENS ainsi quavec de
grands industriels du secteur aerospatial comme Airbus, Dassault aviation, Eurocopter, Snecma,
Thales, MBDA...

Moteur dans la construction de la recherche europeenne, lONERA est membre fondateur



de lErea (association des Etablissements de Recherche Europeens en Aeronautique). Cest
egalement un acteur cle de lATA (Aero Testing Alliance) avec le plus grand parc de souf-
fleries en Europe, en partenariats avec le DLR et le NLR (agence spatiale neerlandaise).

Fig. I.5 Soufflerie S1 Modane-Avrieux : plus grande soufflerie dEurope

Linstitut Ingenierie des syst`emes aerospatiaux (ISA) cree au sein de lONERA a obtenu
le label Carnot en mars 2007. Avec un millier de chercheurs, il represente 16% de la recherche
partenariale menee dans le dispositif Carnot.

I.1.4.2 Les r
eussites
De grands succ`es de laerospatial ont beneficie des competences et installations de lONERA
notamment :
la flotte airbus de lA300 `a lA380 a ete optimisee par ses laboratoires et souffleries ; de
meme que la gamme Dassault de lavion de combat Myst`ere II `a lavion daffaires Falcon
7X ;

Fig. I.6 Simulation numerique de lavion daffaires Falcon 7X

les lanceurs europeens dAriane 1 `a 5 ;


le syst`eme de veille spatiale Graves et radar transhorizon Nostradamus ;

8
I.1 Presentation de lONERA

Fig. I.7 Syst`eme de veille spatiale Graves

de nouveaux alliages tr`es hautes temperatures pour aubes et disques de turbines ;


le VLT du Chili : syst`eme doptique adaptative pour corriger les effets de la turbulence
atmospherique ;
les accelerom`etres ultra sensibles embarques dans lespace pour la mesure du champ de
gravite terrestre (mission GRACE et GOCE de lESA) ;
les premi`eres pales silencieuses pour helicopt`eres....etc

LONERA a egalement eu loccasion de mettre ses competences aeronautiques au service


de lagroalimentaire (reglage du syst`eme de sechage des salades pour Bonduelle) et de leolien
(eolienne Nheolis plus compacte, silencieuse et fonctionnant sur un large spectre de vent) avec
succ`es.

I.1.5 Vers lexpertise et la prospective


Apr`es ces succ`es, lONERA se tourne aujourdhui vers dautres objectifs :
ameliorer la competitivite industrielle en augmentant les performances des avions, helicop-
t`eres, lanceurs... et en reduire les co
uts. Mais aussi proteger les aeronefs de la foudre et
du givrage ; et les satellites contre les agressions de lespace.
lenvironnement et la societe : diminuer les emissions polluantes, le bruit des aeronefs ;
ameliorer la securite du transport aerien mais aussi concevoir et evaluer ceux du futur ;
permettre linsertion des drones dans le milieu aerien.
la defense et securite : radars, imagerie optique, syst`emes embarques, missiles.
le progr`es des connaissances : veille scientifique permanente et developpement des connais-
sances de base du meilleur niveau international.

I.1.6 Le DEFA

Le Departement dEnerg etique Fondamentale et Appliquee a pour mission dassister les
industriels du secteur aerospatial dans le developpement et la mise au point des syst`emes pro-
pulsifs. Pour cela, le departement m`ene des etudes et des recherches `a la fois experimentales et
numeriques permettant daider ` a la conception et `a loptimisation de ces syst`emes et de prevoir
leur fonctionnement.

Domaines de competences :
Aerothermique ;
Combustion ;
Materiaux ;

Energetique.

9
I.2 Contexte et mission

Syst`emes concernes :
Turboreacteurs ;
Statoreacteurs ;
Superstatoreacteurs ;
Moteurs ` a propergol solide ;
Moteurs ` a ergols liquides ;
Concepts avances de propulsion (micromoteurs, moteurs a` detonation,...).

Le departement comporte 5 unites :


Materiaux energetiques (MAE) ;
Propulsion aerobie (PRA) ;
Propulsion liquide (PRL) ;
Propulsion solide (PRS) ;
Soutien `a la recherche (SRE).

Jai ainsi effectue mon stage `


a lunite Propulsion Solide sous la responsabilite dEmmanuel
Radenac, ingenieur de recherche.

I.2 Contexte et mission


I.2.1 Contexte
Linteret pour les instabilites de combustion des moteurs `a propergol solide sest developpe
a` la fin des annees 30, periode pendant laquelle les instabilites des moteurs `a ergols liquides ont
elles aussi ete decouvertes. Dimportants moyens ont ete mobilises afin de mieux comprendre
ces phenom`enes pendant la seconde guerre mondiale puis la guerre froide.

Ces travaux ont ete menes en grande partie par des Americains dont les differents pro-
grammes civils et militaires ont fortement contribue au developpement des connaissances. Ces
etudes ont permis de constater que les instabilites se manifestent principalement par des fluctua-
tions de la pression interne qui gen`erent des oscillations de la poussee produite par les moteurs.

Ces travaux ont debouche sur des methodes asymptotiques linearisees dites de bilan acous-
tique, qui continuent aujourdhui ` a etre utilisees pour letude de la stabilite des moteurs `
a
propergol solide. Elles furent cependant mises en defaut lors du developpement des moteurs ` a
propergol solide du lanceur Titan IIIC/D puis 34D et plus recemment TITAN IV/SRMU(Solid
Rocket Motor Upgrade) et de la navette spatiale americaine. Ces moteurs ont la particularite
detre des moteurs de grande taille (grand rapport daspect i.e. longueur sur rayon) dont le
chargement de propergol est segmente car les limitations des procedes industriels pour les vo-
lumes de coulee du propergol solide obligent `a diviser la charge en plusieurs blocs (le nombre
de segments est de 5 21 pour le Titan III, 7 12 pour le Titan 34D, 4 pour les SRB de la navette et
3 pour le SRMU).

10
I.2 Contexte et mission

Fig. I.8 Fusee Titan IV

Les travaux americains ont rapidement etabli que ces moteurs, bien que predits stables
par les methodes classiques (bilan acoustique), etaient sujets `a des oscillations de pression de
basses frequences, autour des frequences de leurs premiers modes longitudinaux. Ces oscillations
damplitudes moderees avaient un caract`ere et une signature frequentielle systematiques ce qui
intrigua les chercheurs americains. Lanalyse conduite aux USA conclut que ces oscillations
avaient pour origine un couplage entre une emission tourbillonnaire au sein de lecoulement
(vortex-shedding) et les modes acoustiques longitudinaux de la chambre de combustion.

I.2.1.1 Lancement des programmes : 1988-1991


Ce type de chargement est egalement visible sur le moteur P230 (booster) du lanceur Ariane
5 qui presente 3 segments et qui d`es sa conception en 1987 etait pressenti pour exhiber des insta-
` la suite dune expertise realisee `a lONERA par P. Kuentzmann (1989), et la premi`ere
bilites. A
analyse du probl`eme conduite pour le CNES (Centre National dEtudes Spatiales) ayant conclu
`a un risque potentiel, un premier programme devaluation etait mis en place par BPD (Italie),
sur financements du programme Ariane 5 (Stability Assessment Program).

Il impliquait de nombreux acteurs europeens de la recherche : outre BPD et le CNES, la


SNPE (mesures de reponse en combustion, fabrication des propergols, essais en propulseur ` a
echelle 1/15), le VKI (experiences en gaz froid), le Politecnico di Milano (mesures de reponse en
combustion) et lONERA (modelisation, mesures de reponse en combustion, granulometrie des
produits de combustion, essais en propulseur `a echelle 1/15 - montage LP3 -). Ce programme
a produit des resultats remarquables rappeles par F. Vuillot dans [2] et a jete les bases du pro-
gramme de recherche ASSM. Ainsi les programmes ASSM (Aerodynamics of Segmented Solid
Motors) et POP (Programme Oscillations de Poussee) ont ete inities par le CNES (1991-2000)
afin de developper des methodes fiables de prevision des instabilites du P230. Le premier tir B1
au banc dessai BEAP en 1993 a confirme les previsions realisees.

Les instabilites observees pour le P230, le SRMU (moteur de la fusee Titan IV) et le SRB
(Solid Rocket Booster qui equipe la navette spatiale), ne mettent pas lintegrite de ces moteurs
en danger, comme constate pour des moteurs plus courts et/ou non segmentes. Cependant, il
nen est pas de meme pour le lanceur Ariane 5 o` u elles peuvent nuire `a la charge utile (satel-
lite) en raison des specificites du syst`eme de transmission de la poussee des boosters au corps
principal et en depit du syst`eme DIAS (DIspositif ASsouplisseur) qui limite les vibrations. Les
oscillations de poussee du lanceur Ariane 5 sont donc une preoccupation serieuse et cest en par-
tie ce qui fait que les etudes actuelles des oscillations de poussee des grand moteurs segmentes
sont nombreuses en France.

Lincapacite des methodes de bilan acoustique `a retrouver le comportement observe sur le


P230 a conduit ` a une remise en cause de ce que lon croyait savoir de lecoulement interne.

11
I.2 Contexte et mission

En effet, pour pallier les defauts du bilan acoustique, lhypoth`ese dune instabilite intrins`eque
de lecoulement a ete avancee. Sil existe des perturbations de lecoulement temporellement
amplifiees, alors les solutions supposees de lecoulement jusqualors sont fausses. Cependant les
experiences ont mis en evidence dans une configuration gaz froid lexistence dune instabilite
seulement amplifiee spatialement. Afin de mieux comprendre ces observations, une approche
locale de la stabilite lineaire de lecoulement moyen est mise en place et ces etudes de stabilite
vont conduire ` a lidentification dune instabilite intrins`eque de lecoulement.

I.2.1.2 R&T : 1990-1993


Sur la base des nombreux resultats obtenus alors, un programme de recherche a ete bati
pour, en particulier, developper les methodes necessaires `a la quantification du phenom`ene
de vortex-shedding (axe Stabilite de Fonctionnement du programme ASSM). Lobjectif affiche
etait la prevision des frequences et des niveaux doscillation. Cet objectif ambitieux, passait
necessairement par la simulation numerique directe (SND) i.e. que lon calcule explicitement
toutes les structures tourbillonaires (dans une approche de la turbulence) contrairement `a cer-
taines methodes comme la LES (large eddy simulation) qui utilise un mod`ele pour les plus
petites echelles.

Dans cette optique, une demarche devaluation et de validation des codes de simulation
numerique progressive etait mise en place. Cette demarche impliquait de nombreuses equipes
de recherche sous la coordination scientifique et technique de lONERA.

I.2.1.3 Application et maturation : 1993-1997


A` lissue de la deuxi`eme phase, la situation etait bien clarifiee et une logique de travail
visant desormais la prevision des niveaux etait definie et commencait `a etre appliquee dans le
programme ASSM (Aerodynamics of Segmented Solid Motors). Les codes de simulation, qui
avaient demontre leur capacite `
a capturer le phenom`ene de vortex-shedding, allaient etre pro-
gressivement enrichis par des mod`eles physiques. La logique de validation des mod`eles, pris
independamment puis une fois implantes dans les codes, allait de cas academiques aux simu-
lations compl`etes, en passant par des comparaisons avec les solutions analytiques ou semi-
analytiques disponibles. En parall`ele, un programme `a caract`ere applicatif etait mis en place
(programme sur les oscillations de poussee : POP).

Ce programme etait essentiellement experimental au depart. Il sagissait de mettre en place


un montage detude ` a lechelle 1/15 (LP6), plus proche du P230 que ne pouvait letre le LP3,
detendre les mesures `
a la composante instationnaire de la poussee (le rapport entre oscillations
de poussee et de pression est une grandeur complexe, difficile `a prevoir du fait des termes
instationnaires) et de definir les conditions dextrapolation des resultats dessais entre lechelle
1/15 et lechelle 1.

I.2.1.4 Aujourdhui
Cest aux travaux issus du programme ASSM, que lon doit la classification des mecanismes
dinstabilites en trois detachements tourbillonnaires : VSO, VSA et VSP. Ces trois acronymes
designent respectivement les Vortex Shedding dObstacle issus des PTF (protections thermiques
de faces), les Vortex Shedding dAngle provoques par la forme du bloc aval et les Vortex Shed-
ding Parietaux qui sont les instabilites intrins`eques de lecoulement `a parois debitantes (ceux-ci
sont decrits au paragraphe II.2). Les interactions entre ces detachements tourbillonnaires mais

12
I.2 Contexte et mission

aussi leurs probables liens avec lacoustique du P230 font de lanalyse des instabilites une etude
complexe faisant intervenir ` a la fois des montages experimentaux (montages gaz chauds LP3,
LP6, LP10 et LP9 et gaz froids VECLA, VALDO, montage VKI, MICAT), des simulations
numeriques (codes SIERRA, MSD et CEDRE pour lONERA et les codes CPS et MOPTI pour
la SNPE) et des developpements theoriques (stabilite lineaire).

Les mod`eles physiques ont ete ameliores, de meme que les simulations numeriques. Elles ont
permis, avec les differents montages de moteurs `a echelle reduite de retrouver une configuration
minimale dapparition des oscillation de poussee [3] et de mettre en lumi`ere le fait que le VSP est
un mecanisme souvent ` a lorigine des oscillations. Mais celui-ci est encore mal connu notamment
au niveau de son apparition, de son maintien ou non et de son couplage avec lacoustique,
importance qui sera developpee plus loin dans le rapport.

I.2.2 Mission de stage



Sujet : Etude theorique de linteraction entre lacoustique et les detachements tourbillon-
naires dans une chambre de moteur ` a propergol solide.

La propulsion solide est largement utilisee pour des applications spatiales et militaires, par
exemple dans la propulsion de la fusee Ariane 5 comme nous lavons dit plus haut. LONERA
participe `a differents projets visant `
a la comprehension du fonctionnement des moteurs et no-
tamment aux oscillations de pression observees dans les accelerateurs `a propergol solide du
lanceur Ariane 5. Lecoulement dans la chambre de combustion de ces derniers etant souvent
complexe, il est necessaire de distinguer les divers phenom`enes et de caracteriser leurs inter-
actions. Il peut notamment y avoir des detachements tourbillonnaires (Vortex Shedding) du
fait de la presence dobstacles, de cavites ou bien encore en raison dune instabilite intrins`eque
generee par lecoulement de gaz `
a la surface du propergol.

Lobjectif du stage est de comprendre puis danalyser linteraction entre les detachements
tourbillonnaires provenant de la surface du propergol et lacoustique ainsi que son influence
sur les oscillations de pression. Le travail consistera `a developper une modelisation physique
appropriee des differents phenom`enes en presence dapr`es les recents travaux de la litterature
existante et dun outil developpe `a lONERA. Une caracterisation sera mise en uvre sur un
cas academique representatif de lecoulement dans la chambre de combustion dun moteur ` a
propergol solide.

13
Chapitre II

Etat de lart

II.1 Les oscillations de pouss


ee
Elles interviennent lors de chaque tir de moteur `a propulsion solide `a poudre du lanceur
Ariane 5 (EAP ou booster ou encore P230). Les boosters dAriane 5 sont equipes daccelerom`etres
grace auxquels on peut avoir acc`es ` a ces fameuses oscillations de poussee. Les signaux acquis lors
des tirs representent levolution au cours du temps des differentes frequences en presence. Cer-
taines frequences impliquees changent au cours du temps en raison des phenom`enes de VSP, on
parle alors de glissements en frequence. Pour avoir acc`es `a ce type dinformation, la transformee
de Fourier `a fenetre glissante (TFFG) est utile.
La TFFG consiste ` a deplacer une fenetre h(t) le long du signal s(t) pour en deduire les am-
plitudes des oscillations en chaque instant (voir annexe A). Numeriquement, le spectrogramme
reprend ce principe. Ce que lon obtient finalement avec la TFFG (que lon confondra avec le
spectrogramme) cest levolution au cours du temps des frequences et de leurs amplitudes as-
sociees. Pour representer cette evolution, on se place dans le plan temps-frequence et on trace les
isocontours damplitudes. La figure II.1 presente le spectrogramme etabli `a laide de la TFFG
du signal issu de lEAP numero 1 du tir 510 tire de la th`ese de F. Chedevergne [3].

Fig. II.1 Spectrogramme du signal de lEAP numero 1 du tir 510

En ne retenant que la region du plan temps-frequence o` u les amplitudes sont significative-


ment importantes `
a savoir (f,t) [15, 50] [60, 120] sur la figure, on identifie tr`es clairement

14
II.1 Les oscillations de poussee

les glissements en frequence qui sont la marque des oscillations de poussee mesurees sur les deux
EAP.
Entre t = 70 s et t = 90 s on voit par exemple sur les deux EAP un glissement en frequence
de f = 21 Hz `a f = 19 Hz.

Les oscillations de poussee sont le resultat de fluctuations de pression de lecoulement interne


du P230 qui ont ete transmises par la tuy`ere. Les EAP sont des environnements `a geometrie
complexe, o` u setablit un ecoulement de gaz multiphasique `a haute pression (60bars environ) et
`a haute temperature (3000K environ), extremement bruite ne serait-ce que par les vibrations du
booster lui-meme. Lacoustique des EAP apparat donc comme un suspect ideal pour expliquer
les oscillations de poussee.

Nous savons en effet que les frequences amplifiees se trouvent dans des gammes centrees au-
tour des premiers modes acoustiques longitudinaux. Un calcul simple assimilant le booster `a une
cavite cylindrique fermee conduit (sans tenir compte de lecoulement) `a des modes acoustiques
longitudinaux qui donnent les valeurs 22 et 44 Hz pour les deux premiers modes. Cependant, si
les oscillations de poussee netaient tout simplement que la resultante du passage dune onde de
pression de type acoustique au niveau de la tuy`ere, alors nous nobtiendrions pas les glissements
en frequences observes. Lamplitude serait repartie le long dune ligne decrivant levolution des
modes acoustiques longitudinaux. On peut neanmoins supposer que lacoustique joue un role
important quil reste ` a preciser.
Apr`es lexamen rapide du suspect acoustique se dresse une liste de candidats potentielle-
ment acteurs dans lapparition des glissements en frequence. Ces differents candidats sont pour
la plupart lies `
a la geometrie interne des boosters.

Fig. II.2 Geometrie dun P230

La figure II.2 donne une representation schematique de la geometrie du P230. Le moteur


P230 est compose de trois blocs de propergol, appeles segments et notes S1, S2 et S3. Le premier
S1, `a lamont, `
a section etoilee sert `
a fournir la forte poussee pour la premi`ere phase du tir. Les
deux autres segments S2 et S3 assurent la production de gaz durant le reste du tir, produisant
ainsi la poussee desiree. Ces deux blocs sont leg`erement coniques (la schematisation de la fi-
gure II.2 exag`ere volontairement cette conicite) et poss`edent un petit decrochage sur leur partie
amont pour des raisons de fabrication (coulee du propergol). Entre les blocs, des protections
thermiques prennent place pour eviter la combustion des blocs par leur face amont. Enfin, on
note la presence dun chambrage important du bloc S3 dans sa partie aval. Ce chambrage, dit
arri`ere par opposition aux petits chambrages des blocs situes en face avant des blocs, resulte de

15
II.2 Les instabilites hydrodynamiques

la presence de la tuy`ere integree. On imagine aisement que des elements comme les Protections
Thermiques de Face (PTF) et le chambrage arri`ere soient suspectes dintervenir dans lappari-
tion du phenom`ene doscillation de poussee.

Les detachements tourbillonnaires VSO et VSA issus de ces elements sont susceptibles de
venir impacter la tuy`ere et perturber ainsi la poussee. De plus, les VSP issus dune instabilite
intrins`eque de lecoulement sont egalement des suspects potentiels. Si leur participation dans
les phenom`enes est indeniable (notamment sur leur amplitude), il semble neanmoins que les
elements lies `
a la geometrie interne des boosters (les PTF, la presence de tuy`ere externe, de
chambrage arri`ere, le diam`etre au col, le rapport daspect (L/R), la cavite amont ou le fait que
lon ait des blocs coniques plutot que cylindriques) ne soient pas des elements primordiaux dans
lapparition des glissements en frequence [3].
En revanche, il semblerait que ces glissements aient egalement lieu sans intersegment mais
la faible amplitude des phenom`enes observes ne permet pas de conclure de facon categorique
car elles sont de lordre de la precision des mesures ([3],[4]). Les intersegments jouent donc cer-
tainement un role important au moins sur lamplitude des glissements en frequence. On observe
egalement sur des experiences en montage `a petite echelle en gaz chauds que lapparition de
glissements en frequence singuliers a lieu au moment o` u le chambrage arri`ere est decouvert :
la surface de propergol en combustion chute alors brutalement do` u une chute de la pression
interne dans le moteur (directement correlee `a la poussee dans ce type de montage) qui corres-
pond qualitativement ` a une chute de la poussee. Ceci pourrait donc avoir une incidence directe
sur les instabilites observees et plus probablement sur lacoustique du moteur.

Les deux candidats restants, potentiellement responsables des oscillations de poussee, sont
donc les instabilites intrins`eques de lecoulement moyen (VSP), les VSA et VSO ainsi que les
modes acoustiques du moteur ; voire meme leur couplage i.e. les interactions entre ces differents
acteurs ou avec dautres phenom`enes.

II.2 Les instabilit


es hydrodynamiques
Comme nous lavons dit plus haut, divers mecanismes dinstabilites ont ete mis en relief
lors des travaux ASSM/POP. Ces mecanismes, au nombre de trois, sont dorigine purement
hydrodynamique :
detachement tourbillonnaire dangle ou Vortex Shedding dAngle (VSA)
detachement tourbillonnaire dobstacle ou Vortex Shedding dObstacle (VSO)
detachement tourbillonnaire parietal ou Vortex Shedding Parietal (VSP).

Le caract`ere hydrodynamique de ces mecanismes permet, contrairement aux instabilites de


combustion, de negliger laspect reactif de lecoulement et ainsi de mener des experimentations
sur des montages en gaz froid cest-`a-dire sans combustion (VECLA en 2D plan, VALDO en 2D
axisymetrique). Ceux-ci permettent une etude vaste et peu onereuse des differents mecanismes
generateurs dinstabilite.
Ces trois types dinstabilites ont ete mis en evidence par des simulations numeriques, des
experiences en gaz froid et des essais au banc. Ils sont bri`evement presentes dans ce qui suit et
sont par exemple detailles dans la th`ese de M. Simoes [5].

16
II.2 Les instabilites hydrodynamiques

II.2.1 Le Vortex Shedding dAngle (VSA)


Ce type de detachement se rencontre lorsque la geometrie du propergol presente un angle
ou un elargissement brusque de la section de passage. Cest le cas par exemple dans un bloc
cylindrique non inhibe aux bords : le propergol regressant sur ses cotes, on obtient une variation
brutale de section en fin de bloc. Langle du propergol cree une couche cisaillee avec un profil
inflexionnel de vitesse axiale comme on peut le voir sur la figure II.3. Les structures tourbillon-
naires se deplacent ensuite `
a vitesse constante depuis le point anguleux.

En outre, la theorie de Rayleigh et lexperience montrent que ce type de profil inflexionnel


est couramment instable. Aussi linstabilite dangle a-t-elle ete etudiee tr`es tot.

Fig. II.3 Schema de principe dun VSA

II.2.2 Le Vortex Shedding dObstacle (VSO)


Dans ce cas, il sagit dun obstacle present dans lecoulement et qui entrane la formation
dune couche de cisaillement associee ` a un profil de vitesse inflexionnel. Ce profil de vitesse peut
alors donner lieu `a une instabilite hydrodynamique (cf. Figure II.4) : des tourbillons se forment
`a une frequence fixee qui peut etre obtenue par les theories de stabilite.

Fig. II.4 Schema de principe dun VSO

17
II.2 Les instabilites hydrodynamiques

II.2.3 Le Vortex Shedding Pari


etal (VSP)
Linstabilite parietale na pas pour origine une couche fortement cisaillee, mais seulement la
courbure des lignes de courant. Elle a souvent ete intuitee et consideree comme un mecanisme
faible, `a tort. Les premi`eres simulations numeriques faites dans le programme ASSM indiquent
la presence dun phenom`ene particulier aux parois debitantes. Ce phenom`ene recurrent peut
etre observe sur les resultats des simulations, effectuees par lONERA.

Fig. II.5 Simulation numerique de VSP

On comprend bien en voyant la figure II.5 lorigine de lappellation du VSP : la vorticite


instationnaire sorganise en structures qui semblent emerger de la paroi lors des simulations.

Cette instabilite naturelle de lecoulement moyen, cree du rotationnel `a proximite de la paroi


debitante et donne lieu pour certaines frequences `a de fortes amplifications. Le VSP est amplifie
tout le long de la paroi.

Fig. II.6 Schema de principe dun VSP

En pratique, le VSP necessite pour se developper une source generatrice dinstabilite. Le


bruit de combustion du propergol pourrait etre ce mecanisme declencheur. De meme, une pe-
tite cavite `a lavant du moteur est tout `a fait adequate pour cela. En effet, lorsque la geometrie
de lecoulement presente un obstacle ou une cavite, des tourbillons sechappent de la couche de
cisaillement (VSO ou VSA) et perturbent lecoulement. Il est alors facile de mesurer tout lim-
pact qua la geometrie sur le developpement du VSP : une petite particularite geometrique, ou
une anomalie, est susceptible dengendrer un VSP, qui est absent des geometries trop reguli`eres.
Sur le plan pratique, il manque aujourdhui la connaissance de tous les facteurs capables dengen-
drer le VSP. Si lon pressent bien linfluence essentielle de la geometrie, il est encore aujourdhui

18
II.2 Les instabilites hydrodynamiques

difficile de savoir si le VSP va se declencher ou non.

II.2.4 Le couplage a
ero-acoustique
Des etudes ont montre que les trois instabilites hydrodynamiques precedemment presentees
peuvent effectivement destabiliser le moteur. Mais elles ne suffisent pas `a expliquer les ampli-
tudes des oscillations qui setablissent. En effet, ces amplitudes dependent du couplage qui peut
exister entre linstabilite hydrodynamique et lacoustique de la chambre.

Des travaux ont dej`a ete menes concernant linstabilite hydrodynamique creee dans lecoule-
ment par la presence de PTF (i.e. les VSO) et ont debouche sur un premier mod`ele, propose
par Flandro en 1986 [6], reliant une solution dorigine hydrodynamique (des tourbillons) et une
solution acoustique. Dans ces travaux, linstabilite hydrodynamique est creee dans lecoulement
par la presence de protections thermiques (VSO) et le retour acoustique resulte de limpact
des tourbillons sur le nez de la tuy`ere, ou sur une autre PTF. Ce retour donde est pos-
sible car lecoulement dans le moteur est subsonique. Lespace confine du canal joue le role
de resonateur avec ses frequences naturelles. Les oscillations de poussee se rev`elent maximales
lorsque la frequence du VSO est proche de la frequence de lun des modes acoustiques resonants
du syst`eme. Un couplage aero-acoustique a egalement ete mis en evidence pour des instabilites
hydrodynamiques de type VSA mais aussi de type VSP dans la th`ese de B. Ugurtas [7].

Nous avons vu aux paragraphes precedents que des tourbillons pouvaient apparatre dans
la chambre de combustion. Ces tourbillons, qui proviennent de la presence dune ou plusieurs
source(s) demission tourbillonnaire (VSA, VSO, VSP) sont ensuite convectes par lecoulement
moyen. Si les frequences respectives du mode acoustique longitudinal de la chambre et du
mode hydrodynamique de lecoulement ne sont pas accordees, les fluctuations de pression se-
ront limitees. Au contraire, si la frequence associee au detachement tourbillonnaire concide
avec celle dun des modes acoustiques resonants de la chambre du moteur, les fluctuations de
pression creees seront dampleur maximale. Cest le phenom`ene daccrochage aero-acoustique :
une source dinstabilite dont la frequence evolue dans le temps (vortex-shedding) entre en in-
teraction avec lacoustique de cavite de frequence evoluant peu au cours du temps. Comme ces
frequences sont amenees ` a varier lors de la duree du tir (conditions decoulement, geometrie car
le rayon augmente ` a mesure que le propergol est consomme), les instabilites peuvent apparatre,
disparatre, voire reapparatre. Do`
u les bouffees dinstabilites observees sur le P230 (figure II.1).

Le comportement aero-acoustique du moteur est enti`erement subordonne aux modes din-


stabilite hydrodynamique et ` a leur couplage avec les modes propres acoustiques de la cavite.
Toutefois, les conditions sous lesquelles ce mariage seffectue restent `a determiner. Dautre
part, la frequence demission tourbillonnaire peut, dans une certaine mesure, etre imposee par
les proprietes acoustiques de la chambre. La frequence du vortex-shedding peut ainsi sauter
dun mode acoustique ` a lautre comme on peut lobserver sur la figure II.1.

De plus, un couplage entre les detachements tourbillonnaires dus `a un obstacle (VSO) et ` a


linstabilite naturelle de lecoulement de Taylor (VSP) a ete mis en evidence experimentalement
par J. Vetel dans sa th`ese [8] et numeriquement par Godfroy et Briand dans [9]. Ces travaux ont
montre que linstabilite du moteur etait principalement due au VSP ; le VSO ayant plutot un
role declencheur. Un calage en frequence du VSP sur le VSO est egalement observe. Ce couplage
peut contrecarrer le phenom`ene de couplage aero-acoustique, ou au contraire lamplifier.

19
II.3 Les mod`eles analytiques pour la comprehension des phenom`enes

II.3 Les mod`


eles analytiques pour la compr
ehension des ph
enom`
enes
Nous avons pu voir dans ce qui prec`ede que les instabilites hydrodynamiques couplees ` a
lacoustique du moteur sont souvent ` a lorigine de lapparition des oscillations de poussee ob-
servees. Divers mod`eles et demarches ont ete developpes puis ameliores afin dessayer de mieux
apprehender et comprendre les phenom`enes et les interactions mis en jeu. Des methodes de
bilan acoustique, de stabilite locale (th`ese de Th.Feraille [10]) et autres sont donc utilisees.

Tous les mod`eles analytiques presentes sont valables pour une geometrie tr`es simplifiee
cylindrique et on utilisera les notations suivantes pour une grandeur q donnee :

q = q + q (II.1)
avec :

q = O() (II.2)
Et q de la forme :

q = qb(r, z) exp(t) (II.3)


o`
u est la pulsation complexe.

II.3.1 L
ecoulement moyen : solution de Taylor-Culick
Soit un ecoulement, considere laminaire et incompressible, dans un cylindre semi-infini de
rayon R et daxe e~z , dont la paroi laterale est debitante. Au niveau de la paroi du fond avant
(z = 0), la pression est pFAV et la vitesse est nulle. Linjection se fait `a vitesse constante vinj .
Enfin, les forces visqueuses sont negligees. Les expressions suivantes sont obtenues pour les
repartitions de vitesse (radiale puis axiale) et de pression dans :

~u = ur e~r + uz e~z (II.4)

 
R r 2
ur = vinj sin (II.5)
r 2R2
 
z r 2
uz = vinj cos (II.6)
R 2R2

  2 2 !
2 2z2 R2 r
p = pFAV vinj 2
+ 2 sin (II.7)
2R 2r 2R2

Par ailleurs :

div(~u) = 0 (II.8)

 
2 z r r 2
rot(~u) = vinj sin e~ (II.9)
R RR 2R2

20
II.3 Les mod`eles analytiques pour la comprehension des phenom`enes

II.3.2 Mode acoustique longitudinal pur (irrotationnel)


Lacoustique de la chambre de combustion est consideree comme un champ oscillant de
lecoulement dans un tube cylindrique. Les modes acoustiques peuvent etre longitudinaux et
transverses. On ne consid`ere ici que les modes longitudinaux car ce sont ceux qui sont le plus
souvent observes (notamment le premier mode 1L) comme nous lavons constate precedemment.
Les modes transverses sont notamment developpes par G.A.Flandro dans [11].

Sous lhypoth`ese de petites perturbations irrotationnelles dans un fluide au repos (pas


decoulement moyen), en negligeant les frottements et les transferts de chaleur, la perturbation
de pression dans un tube de longueur L est donnee par une somme de mode (ondes station-
naires) :

X


p = AN cos(kN z) exp(N t) (II.10)
N =1
avec :

N a
N = (II.11)
L
En considerant un mode unique, lequation pour la composante spatiale de la perturbation
de pression est donnee par :

~ 2 pc
2
c
N + kN p N = 0 (II.12)
~ pN = 0 aux limites
~n c (II.13)
Do`
u:

pc c
N = p N 0 cos(kN z) (II.14)

~ pN
c
c
u
~N = (II.15)
akN
Soit :

c c
pN 0
u
~N = sin(kN z)~ez (II.16)
akN

II.3.3 Couche limite acoustique : solution de Majdalani et Flandro


Majdalani et Flandro ont montre dans [12] lexistence dun terme source (dans le bilan
denergie) d
u`a la production de vorticite.

Leffet de la presence dune couche limite acoustique qui se developpe `a linjection sur les
perturbations de pression et surtout de vitesse se retrouve dans les expressions obtenues, et
reportees ci-dessous. Elles sont valables pour une geometrie cylindrique, avec un ecoulement
moyen laminaire donne par la solution de Taylor-Culick, `a lordre 1 (sur les perturbations et
sur le nombre de Mach). Le raisonnement est aussi effectue en conservant les effets visqueux. La
presence dune simple onde acoustique, irrotationnelle, ne permet pas dobtenir une composante
longitudinale de vitesse nulle aux parois injectantes (condition dadherence). En introduisant
les perturbations rotationnelles et incompressibles (div(u f ~ u
~N ) = 0 et rot( f
~N ) 6= 0) suivantes,

21
II.3 Les mod`eles analytiques pour la comprehension des phenom`enes

ladherence est obtenue (grace finalement `a lattenuation dorigine visqueuse sur une certaine
epaisseur, correspondant `a la couche limite acoustique).

z r 2 r 2 z
pf
N = c
pN 0 Minj sin(2 2 ) exp( ) sin(sin( 2 )kN ) (II.17)
2R 2R 2R R

f pc
N0
r 2 r 2 z
u
~N = a sin( 2 ) exp( ) sin(sin( 2 )kN )e~z (II.18)
2R 2R R
Dans les expressions precedentes, les notations suivantes, propres `a Flandro, ont ete adoptees :

r 2
1 r 2 cos( 2R2 ) r 2
= 2 1 + I( ) I( ) (II.19)
r 2 2R 2
2 r
2 2R 2 2
sin( 2 ) sin ( 2 )
2R 2R
2
r
kN 2R2
= ln tan (II.20)
Minj 2

y3 7y 5 31y 7
I(y) = y + + + + ... (II.21)
18 1800 105840

kN2 2
= (II.22)
M3inj
r

= (II.23)
aR

22
II.3 Les mod`eles analytiques pour la comprehension des phenom`enes

II.3.4 Stabilit
e lin
eaire biglobale et mode hydrodynamique
II.3.4.1 Stabilit
e lin
eaire biglobale
La stabilite lineaire consiste `a rechercher des solutions additionnelles `a un ecoulement de base
qui ne sont pas directement correlees ` a des perturbations au niveau des conditions limites (il ne
sagit pas ici de fonctionnement en reponse forcee). On a alors un ecoulement de base ou moyen
(au sens de la stationnarite) auquel on cherche `a ajouter des solutions de faibles amplitudes sous
forme de mode normaux (en admettant que lecoulement moyen est quasi parall`ele) et connues
`a une constante damplitude pr`es. Elles correspondent `a des perturbations de lecoulement.
Ces perturbations ajoutees ` a lecoulement moyen sont introduites dans les equations de Navier-
Stokes et en negligeant les termes quadratiques, on obtient :

~ u~ = 0

~ ~ (II.24)
u + ~ ~~
~ u ~u + ~ ~ ) + 1 u
u ~u = (p ~
t Re
avec les conditions aux limites suivantes :


z, uz = ur = 0 `
a la paroi en r=R

r, uz = ur = 0 au fond avant en z=0 (II.25)

2n ur 2n1 uz
z, n N , ur = 0, = 0, = 0 sur laxe en r=0
r 2n r 2n1
Les termes non lineaire des equations de Navier-Stokes (termes quadratiques) peuvent alors
etre negliges do`
u lobtention dun probl`eme lineaire. Lecoulement dans les moteurs `a proper-
gol solide presente deux variables : longitudinale et radiale i.e. r et z en coordonnees cylin-
driques (laxisymetrie du probl`eme fait quon se place independamment de do` u des modes
axisymetriques et une vitesse azimutale nulle en general). On parle donc de stabilite lineaire
biglobale.

II.3.4.2 Vortex-shedding pari


etal : mode hydrodynamique
Des perturbations exclusivement hydrodynamiques (ici VSP) ont egalement ete obtenues
par F. Chedevergne dans [3] et par F. Chedevergne, G. Casalis et Th. Feraille dans [13]. Ces
perturbations sont encore une fois de la forme donnee dans lequation (II.3). Ici, on consid`ere
la perturbation de la fonction de courant et son amplitude b telle que :

~vsp = u[
ud ~ + u[
rvsp ~
zvsp (II.26)

1 b
u[
~ =
rvsp e~r (II.27)
r z

1 b
u[
~ =
zvsp e~z (II.28)
r r
La perturbation de pression hydrodynamique pdvsp sobtient elle en combinant et en int
egrant
les equations de Navier-Stokes pour un probl`eme avec une perturbation purement hydrodyna-
mique.

23
II.3 Les mod`eles analytiques pour la comprehension des phenom`enes

Obtention de b par la m
ethode de collocation spectrale par F. Chedevergne

On injecte alors b dans les equations de Navier-Stokes et de conditions limites des syst`emes
b une methode de collocation
(II.24) et (II.25). Pour la resolution du probl`eme (lobtention de ),
spectrale par F. Chedevergne est utilisee pour la discretisation. La fonction b est projetee sur
une base de polynomes interpolateurs (i ,j ) construits `a partir des polynomes de Tchebyshev.
b dependant de deux variables, il y a deux familles de polynomes pour chacune des variables (r
et z). Les polynomes etant definis sur [-1,1][-1,1], on fait un changement de variable :

= 2 Lz 1
(II.29)
= 2 Rr 1

b ) = P P bi,j i ()j ()
N M
(, (II.30)
i=1j=1

Avec :

   

1 2 i TN () (i 1)
i () = (1) avec i = cos i [1, N ]
 i2  (N 1)2 di  N 1 
() (II.31)

1 TM (j 1)
j () = (1)j 2
avec j = cos j [1, M ]
j (M 1) dj M 1

o`
u Tn (cos()) = cos(n) est le polynome de Tchebyshev de degre n, N et M sont respectivement
les nombres de points de discretisation dans les directions z et r ; et :

d1 = dN = dM = 2
(II.32)
d2 = d3 = ... = dN 1 = dM 1 = 1

Les points i et j sont appeles points de collocation (ou points de Gauss-Lobatto). Les
polynomes i et j valent 1 en ces points 1 donc la projection (II.30) concide avec b aux points
b i , j ) = bi,j . Il suffit alors de connatre les bi,j pour connatre .
de collocation i.e. ( b On obtient
un probl`eme aux valeurs propres sous forme matricielle :

b = B
A b (II.33)

o` b le vecteur propre tel que :


u est la valeur propre et
b =t (b1,1 , ..., bN,1 , ..., b1,j , ..., bN,j , ..., b1,M , ..., bN,M )
(II.34)

La methode de resolution fait ensuite appel `a la methode dArnoldi qui est mise en uvre
dans la th`ese de C.Robitaille-Montane [14]. Les valeurs propres et les vecteurs propres obtenus
sont alors utilises pour reconstituer des modes hydrodynamiques de pulsation complexe selon
lequation (II.30).

1
Les polyn
omes i et j ne sont pas definis en i et j mais leur expression admet 1 pour limite en ces points
do`
u on prend leur valeur egale `
a 1 aux points de Gauss-Lobatto (i (j ) = i,j et i (j ) = i,j )

24
Chapitre III

D
emarche du bilan acoustique

Nous allons etudier les interactions entre lacoustique et le vortex-shedding parietal (VSP)
via lintroduction, dans une demarche de bilan acoustique presentee ci-apr`es, de modes acous-
tiques et de modes hydrodynamiques (cette analyse est semblable `a celle developpee par E.
Radenac dans [15]). Ce type de demarche avait egalement ete entamee par Flandro et Majda-
lani [12] mais sans avoir de mod`ele `a proposer pour le mode hydrodynamique.

Nous travaillons ici dans une situation similaire `a un montage en gaz froid, etant donne que
les VSP decoulent dune instabilite intrins`eque de lecoulement moyen donc independamment
du caract`ere reactif de lecoulement. De meme, on ne conserve pas les termes lies aux particules
daluminium en raison de la difficulte de modelisation de leur interaction avec les tourbillons
(presentes dans le propergol pour accrotre les performances).

Lanalyse est menee sur le cas simplifie dune chambre parfaitement cylindrique (voir la
L
figure III.1) avec Xf = R = 8 (R et L etant `a parametrer) et Re=2100 (ecoulement laminaire).
Cela permet dune part de faciliter la mise en uvre du bilan, mais surtout dassurer une cer-
taine fiabilite de quelques hypoth`eses utilisees (ecoulement moyen represente par la solution de
Taylor-Culick, mode acoustique normal, couche limite acoustique modelisee par la solution de
Flandro et Majdalani).

Nous chercherons ensuite `


a evaluer et preciser limportance des interactions entre le VSP et
lacoustique du moteur dans les instabilites observees, par une approche de bilan acoustique,
sous Scilab.

III.1 Hypoth`
eses
Les hypoth`eses utilisees dans notre etude sont les suivantes :
la pesanteur est negligee ;
le gaz est considere comme constitue dune seule esp`ece ;
le nombre de Mach M dans la chambre de combustion est faible ;
une linearisation des equations est effectuee `a lordre 1 en tel que les perturbations soient
u = O(), p = O(), etc.
les perturbations sont la somme de composantes acoustique, rotationnelle et hydrodyna-
mique (cette derni`ere etant due a` la presence de VSP).

Les composantes acoustique et rotationnelle sont sous forme harmonique `a la pulsation N


cN e(N )t et xN e(N )t .
avec un coefficient dattenuation . Elles sont notees respectivement : x

25
III.2 Mise en uvre du bilan acoustique

Pour le mode hydrodynamique, qui a une dynamique propre, la pulsation est la partie reelle
de la valeur propre correspondant au mode soit r et le coefficient dattenuation est sa par-
tie imaginaire i . Les grandeurs seront notees : xd (r i )t soit xd e(N )t e()t avec
vsp e VSP
= r N et = i .

Ainsi, on ecrira les fluctuations de :


1. pression : pc (N )t + p
f (N )t + p
d (N )t e()t ;
Ne Ne vsp e
cN e(N )t + u
2. vitesse : u fN e(N )t + udvsp e
(N )t e()t ;

Notons que pour les trois modes, les perturbations de pression, de masse volumique et de
temperature sont tr`es faibles.

Fig. III.1 Geometrie utilisee pour le bilan acoustique

La configuration cylindrique est propice `a lutilisation des solutions analytiques existantes :


celles du mode acoustique longitudinal normal et de Taylor-Culick pour lecoulement moyen
developpees aux paragraphes II.3.2 et II.3.1 ; de Majdalani pour la couche limite acoustique
developpee dans II.3.3, puisque ces derni`eres sont obtenues dans ce cadre. De meme, les modes
hydrodynamiques sont pris de la forme developpee dans le paragraphe II.3.4.

III.2 Mise en uvre du bilan acoustique


La mise en place de letude passe par une linearisation des equations de mouvement et
denergie. Entre ensuite en jeu, lapplication de lhypoth`ese de perturbations harmoniques sous
les formes developpees dans le paragraphe precedent. Ceci nous permettra ensuite de developper
une equation pour le nombre donde faisant apparatre les termes lies aux differents phenom`enes
et notamment ceux dus ` a la presence dun mode hydrodynamique (VSP).

III.2.1 Lin
earisation
Les differentes variables sont ecrites comme la somme dune grandeur moyenne et dune
grandeur perturbee : = + . Le developpement est effectue au premier ordre en = et
en M.
Les equations de depart pour un gaz de masse volumique sont les suivantes :

+
~ (~u) = 0
t (III.1)
~u + ~
~~ ~
u ~u + (p) ~ (~~v )
= ~g +
t

26
III.2 Mise en uvre du bilan acoustique

Et pour lenergie :
 
p ~ + pdiv(~u) = r ~ ~ ~
~
+ ~u p div(kT ) + ~v : ~u (III.2)
t Cv

Des equations pour les grandeurs moyennes dune part et pour les grandeurs fluctuantes
dautre part sont ensuite obtenues. Nous presenterons ici ces derni`eres uniquement. Les equations
pour les grandeurs moyennes sont censees donner lecoulement moyen, mais lobtention de
resultats analytiques dans le cas general nest pas possible. Cest pourquoi nous utilisons no-
tamment la solution de Taylor-Culick.
La conservation de la quantite de mouvement devient :
 
~u ~ ~~ ~~
+ p = ~u ~u + ~u ~u + ~g + div(~~v )

(III.3)
t

Celle de lenergie :

p  
~ + pdiv(~u ) = r div(k (T
+ ~u p ~ ) + div(k (T ~ ))
t Cv  
r ~~ ~~
+ ~u (~g + div~~v ) + ~~v : ~ u + ~~v : ~u ~u (~g + div~~v )
1 Cv
(III.4)
Une seule equation fonction de la pression est obtenue en appliquant ~ (III.3) 1
a2 t
(III.4) :

2
  
~ 2 p 1 p = 1 ~ p ~ ~~ ~~
~
u
u
~ ~u + ~u ~
u + AF CH + AP V (III.5)
a2 t2 a2 t

avec : - les termes dus au flux de chaleur :


" #
~ )) div(k(T
( 1) div(k (T ~ ))
AF CH = + (III.6)
a2 t t
- les termes dus `
a la pesanteur et aux forces visqueuses :
  1  
~ ~ ~ ~~ ~ ~
~
AP V = div(~v ) + ~g ~v : ~u + ~v : ~u
 a2 t  (III.7)
~
+ ( ~u ~u ) (div(~v ) + ~g) .
t 1
La condition aux limites est donnee par :
   
u ~~ ~~
~n ~
p = ~n ~n ~u ~u + ~u ~u + ~n ~g + div(~~v )

(III.8)
t

27
III.2 Mise en uvre du bilan acoustique

III.2.2 Hypoth`
ese de perturbations harmoniques
b (N )t ou = e
Les grandeurs perturbees sont supposees varier comme : = e b (r i )t
selon le mode.
Les equations (III.5) et (III.8) prennent alors la forme :

~ 2 p + k2 p = h
(III.9)

~ = f (aux limites)
~n p (III.10)

Soit en simplifiant par e(N )t


h i
~ 2 pc
f
N + p d
N +p vsp e
()t
+ kN2 (c
pN + pf 2
d
N ) + kVSP p vsp e
()t
= h (III.11)
h i
~ (c
~n pN + pf d
N) + p vsp e
()t
= f (aux limites) (III.12)
avec :
+

k=

a
N +
kN = (III.13)

a

k r + i
VSP =
a

N ~ NR r i h i
h = ~
u b
p + ~
u ~ pd
vsp e()t
a2    NR a H
2
  NR  
~ ~~ b b
~ u ~u + ~u e()t ~ b
~ ~u + ~u eb H
()t (III.14)
+ ~u
+ [AF CH + AP V ] e(N +)t

o`
u lexposant NR designe la partie acoustique et rotationnelle de la perturbation, lexposant H
indiquant la partie hydrodynamique de celle-ci. Par exemple : pbNR = pc f
N + p N.

 
f = (N )~n u c
~N + uf~N + (r i )~n ud
~vsp e()t
  NR    
~
~ b b H
()t ~~ bNR bH ()t
+~n ~u ~u + ~u e + ~u + ~u e ~u (III.15)


~n ~g + div(~
~v )

Rappelons que le mode acoustique pur est lui caracterise par les equations :

~ 2 pc
2
c
N + kN p N = 0 (III.16)
~ pN = 0 aux limites
~n c (III.17)

28
III.2 Mise en uvre du bilan acoustique

III.2.3 Expression des perturbations harmoniques : diff


erents modes
On utilise demblee les expressions suivantes pour la pression et la vitesse :

p = pbe()t = (c
pN + pf
N )e
(N )t + p
d vsp e
(N )t e()t
()t ( (N )t e()t (III.18)
u =u be = (c
uN + ufN )e N )t + ud vsp e

Les notations et solutions adoptees pour les perturbations sont rappelees dans ce qui suit.

Nous remarquerons que le mode hydrodynamique presente une specificite par rapport aux
termes acoustiques et rotationnels du fait quil presente une evolution temporelle en e()t .
Cette dependance temporelle sera difficile `a evaluer dans le cas general mais sil y a un bon
accord entre lacoustique et lhydrodynamique, et que est suffisamment faible, alors ce terme
en exponentielle disparat.

III.2.3.1 Mode acoustique

pc
N = AN cos(kN x) (III.19)

~ pN
c
c
u
~N = (III.20)
akN

III.2.3.2 Mode rotationnel

z r 2 r 2 z
pf
N = AN Minj sin(2 2 ) exp( ) sin(sin( 2 )kN ) (III.21)
2R 2R 2R R

f AN r 2 r 2 z
u
~N = sin( 2 ) exp( ) sin(sin( 2 )kN )e~z (III.22)
a 2R 2R R

III.2.3.3 Mode hydrodynamique


Nous avons ici travaille avec des modes hydrodynamiques de pulsation telle que r =48.7, 53,
57.7, 62.8, 68.7, 75.7, 83.9 . Ces modes nous ont ete fournis par Germain Boyer et G.Casalis qui
travaillent sur les VSP `a lONERA de Toulouse. Ils ont ete obtenus pour Xf = 8 et Re=2100 en
utilisant une discretisation par collocation spectrale decrite dans II.3.4 et que nous utiliserons
egalement pour notre maillage.

PPd
N M
d
vsp (, ) = Avsp vsp i,j i ()j () (III.23)
i=1j=1

2 PP d
N M
u[
~ = rL
rvsp
i ()
vsp i,j j ()e~r (III.24)
i=1j=1

2 PP d
N M
u[
j ()
~ =
zvsp rR vsp i,j i () e~z (III.25)
i=1j=1

29
III.2 Mise en uvre du bilan acoustique

Comme nous lavons dit precedemment, la perturbation de pression se deduit de lintegration


dune equation fonction de u, uvsp et de leurs derivees partielles. Cependant, la perturbation
etant negligeable, on prendra :
pd
vsp = 0 (III.26)
En revanche, le gradient de la perturbation de pression hydrodynamique sera calcule avec
Scilab et ne sera pas neglige.

La pulsation complexe du mode hydrodynamique est notee :

= r + i (III.27)

La frequence du mode hydrodynamique est donnee par la relation :

Vinj
fvsp = r (III.28)
2R

III.2.4
Equation pour le nombre donde
R
Une equation pour le nombre donde est obtenue grace `a lintegrale (c
pN (III.9) b
p
(III.16) )d :

Z Z 2
c N pc
N
(k2 kN2 )EN
2 = (N ) c pN u~N ~ndS + ~u ~ndS
Z a2 2 (III.29)
kN
+ pN 2 ~u ~ndS + fufN + fud
c vsp
+ fF CH + fPV
2a

u lenergie acoustique 2 EN
o` 2 est affect
ee par linfluence non rigoureusement nulle du mode
rotationnel et du VSP sur la pression :
Z Z Z
2 2 ()t
EN = pcN d + c
p f
p
N N d + pd c
vsp p Ne d (III.30)

En pratique, les termes rotationnels et hydrodynamiques de cette energie sont imaginaires mais
tr`es faibles. On negliglera le terme impliquant pd
vsp par la suite.
Cette equation compare lacoustique pure dans un cylindre avec celle perturbee par la
presence dun ecoulement moyen, de modes supplementaires (hydrodynamique et rotationnel),
du poids et des effets visqueux...etc qui se traduit par les termes suivants :

Z h Z i
fufN = (N ) c f
pN u
~N ~ndS +
( f
~ ~u) u~N + ( f
~ u ~ pN d+
~N ) ~u c
Z Z (III.31)
f N ~ pN d
kN2 ~N pc
~u u N d + ~u pcN f
a2

 Z Z h i
fud = (r i ) cpN ud
~vsp ~ndS + ( ~ ~u) u[~
rvsp + (~ d
u~
vsp ) ~
u ~ pN d
c
vsp
Z Z

r i
+kN2 ~u ud~vsp pc
N d + ~u pc ~d
N p vsp d e
()t
a2
(III.32)
2
Lenergie acoustique `
a proprement parler incluerait une energie cinetique liee `
a la vitesse acoustique

30
III.3 Obtention des coefficients dattenuation

Z
(N +)t
fF CH = pc
N AF CH e d (III.33)

Z   Z

fPV = pc ~
N div(

~v ) + ~g ~ndS + pc
N AP V d (III.34)

Les trois premiers termes de lequation (III.29) sont les plus generaux : ils ont des expressions
de simples integrations en surfaces et correspondent `a linteraction entre lecoulement moyen et
lacoustique pure. fufN regroupe les termes lies mode rotationnel (dautres termes dans fPV et
fFCH resultent de la presence de la couche limite acoustique). fud vsp
est le terme correspondant
`a la presence du mode hydrodynamique et son interaction avec lacoustique et lecoulement
moyen. On peut voir quil presente des termes analogues `a fufN avec cependant un nouveau
terme lie `a la composante radiale de ce mode (ce terme sannule dans fufN car c ~ pN (axial) et
( f
~ ~u) u~N (radial) sont perpendiculaires).

III.3 Obtention des coefficients datt


enuation
Dans la suite, on negligera devant N et i devant r . Grace `a lapproximation : k2 =
2 2 + 2 2 + 2
avec 2 2 (valable pour kN et kVSP ), la partie relle de (III.29)
a2 a2
donne la pulsation et la partie imaginaire les coefficients dattenuation. Lapproximation sui-
r N
vante est effectuee : = kN . Elle est valable quand les modes hydrodynamiques
a a a
ont `a peu pr`es la meme frequence que les modes acoustiques.

Ainsi, on peut decomposer Pcomme la somme de plusieurs coefficients dattenuation selon


le phenom`ene mis en jeu : = f . Un coefficient dattenuation correspondant `a un terme
a2 f a f
f du second membre de lequation (III.29) est alors obtenu par : f = ( 2 ) ( 2 ).
2 EN 2kN EN
Chacun des termes du second membre de lequation (III.29) (pris dans lordre) est ainsi
developpe pour donner les contributions suivantes. La logique qui regit la construction des
noms des differents termes est la suivante : en indice, le phenom`ene (R pour rayonnement, C
pour convection, F CH pour flux de chaleur, etc.) ; en exposant, le ou les mode(s) concerne(s)
(N pour lacoustique normal, R pour le rotationnel, H pour lhydrodynamique).

III.3.1 Termes g
en
eraux du bilan acoustique
III.3.1.1 Terme de rayonnement acoustique

 Z 
a N c
N
R = 2 c
pN u
~N ~ndS (III.35)
2kN EN

III.3.1.2 Termes de convection acoustique

Z !
2
a N pc
N
N
C1 = ~u ~ndS (III.36)
2kN a2 EN
2
2

31
III.3 Obtention des coefficients dattenuation

 Z 
a kN 2
N
C2 = 2 c
pN ~u ~ndS (III.37)
2kN 2aEN

III.3.2 Termes dus au mode rotationnel


III.3.2.1 Correctif aux termes de rayonnement acoustique

 Z 
a N f
R
R = 2 c
pN u
~N ~ndS (III.38)
2kN EN

III.3.2.2 Correctifs aux termes de convection

 Z   2 Z 
a 1 f
~ u~N ) ~u c
~ pN d + k f
R
C1 = 2 ( N
2 ~u u~N pc
N d (III.39)
2kN EN EN

o`
u lon a utilise lorthogonalite entre ( f
~ ~u) u ~ pN (axial). Ce terme sapparente
~N (radial) et c
`a un terme du bilan acoustique historique tel quil a ete developpe par Culick i.e. initialement
sans prendre en compte la presence dun mode rotationnel.
 Z 
a N ~ pN d
R
C2 = pc
N~u f (III.40)
2kN a2 EN
2

III.3.3 Termes dus au mode hydrodynamique


Ce sont ces termes qui vont nous interesser particuli`erement pour letude des interactions
entre lacoustique et lhydrodynamique. On ne connat pas a priori les amplitudes relatives de
lacoustique et de lhydrodynamique. En effet, les amplitudes du mode acoustique et du mode
rotationnel sont liees ([12]) mais pas celles du mode acoustique et du mode hydrodynamique.
Do`u la constante Kvsp (donnee par la relation III.43) reste une inconnue `a parametrer. Par
2 donc les coefficients datt
ailleurs, dans le bilan acoustique, tout est divise par EN enuation et
les termes de dispersion sont independants de AN et sont proportionnels `a Kvsp (et non `a Avsp ).

III.3.3.1 Correctif au terme de rayonnement acoustique

 Z 
aKvsp N
H
R = 2 pN ud
c ~vsp ~ndSe()t (III.41)
2kN EN

qui devient, une fois developpe :


 Z R 
aKvsp N ()t
H
R = 2 pN (L)u[
2rc z vsp (r, L)dre (III.42)
2kN EN 0

Avec :
Avsp
Kvsp = (III.43)
AN

32
III.3 Obtention des coefficients dattenuation

III.3.3.2 Correctifs aux termes de convection

 Z  
aKvsp 1 ~ ud ~ pN de()t
H
C1a = 2 ( ~
vsp ) ~
u c
2kN EN Z  (III.44)
kN2 d ()t
+ 2 ~u u~vsp pc
N de
EN

Le premier terme de H C1a correspond `


a lamplification acoustique par les tourbillons selon
la theorie de M.Howe [16].
 Z   
aKvsp 1 ~ ~u) u[ ~ ()t
H
C1b = 2 ~
rvsp cp N de (III.45)
2kN EN

o` ~ ~u) u[
u lon a cette fois-ci utilise lorthogonalite entre ( ~ pN (axial). Ce
~ (radial) et c
zvsp
deuxi`eme terme correspond ` a lamplification acoustique par linteraction combinee entre lacous-
tique, le VSP et le rotationnel de lecoulement moyen.

On separe ici les deux contributions car lune est analogue `a R


C1 et lautre est un nouveau
u `a la composante radiale de ud
terme d vsp . Ils deviennent :

 Z RZ L  
aKvsp 1 u[
z vsp u[rvsp dc
pN
H
C1a = 2 2r ur drdze()t
2kN EN 0 0 r z dz
(III.46)
Z RZ L 
k2  ()t
+ N2 2r ur u[ [
rvsp + uz u c
z vsp p N drdze
EN 0 0

 Z RZ L   
aKvsp 1 uz ur dc
pN
H
C1b = 2
2r u[
r vsp drdze()t (III.47)
2kN EN 0 0 r z dz

Enfin, un dernier terme de correction analogue `a R


C2 :
 Z 
aKvsp N ~ pd ()t
H
C2 = pc
N~u vsp de (III.48)
2kN a2 EN
2

Soit :
 Z RZ L   
aKvsp N pd
vsp pd
vsp ()t
H
C2 = 2rc
p N ur + uz drdze (III.49)
2kN a2 EN
2
0 0 r z

On remarquera ici que H H


C1a et C1b sont `a relier respectivement aux termes 6 et 7 donnes
par Madjalani et Flandro dans [12] et que ceux-ci estimaient que 7 etait un terme negligeable
devant 6 . 6 et 7 ne faisaient alors intervenir que la perturbation acoustique (qui na pas de
composante radiale) et la perturbation rotationnelle dont la composante radiale est negligeable.

33

III.4 Etude de la dispersion

III.3.4 Termes n
eglig
es
Les coefficients dattenuation dus au flux de chaleur sont precises en annexe C.1 en ne tenant
pas compte de la dependance temporelle sous forme dexponentielle des termes lies au VSP.
Comme nous lavons dit precedemment, les perturbations de temperature sont negligeables.
Nous verrons par la suite que les termes lies au flux de chaleur sont donc negligeables appuyant
ainsi le choix de ne pas insister sur ces perturbations.

De meme les termes dus aux forces visqueuses et au poids sont developpes en annexe D.1 et
seront negliges dans les resultats qui suivront.

Les coefficients dattenuation lies a` la prise en compte de la presence de particules dalu-


minum ou dalumine dans le gaz sont donnes `a titre indicatif en annexe B.2 toujours sans
la dependance en temps. Le gaz est alors modelise par un melange gaz de masse volumique
= (1 + ) (toutes les grandeurs de melange sont etoilees) o` u est le taux de chargement.
Les termes correspondant ` a la relaxation thermique et dynamique des particules sont ceux de
S.Temkin et R.A.Dobbins dans [17]. La principale difficulte vient du fait que les particules ont
une repartition liee `
a leur interaction avec les tourbillons. Il reste difficile de modeliser leur
repartition spatiale analytiquement, cest pourquoi nous netudierons pas ce cas.

III.4
Etude de la dispersion
Comme nous lavions dit plus haut, la partie reelle de (III.29) donne la pulsation. Plus
precisement, elle nous donne la dispersion due `a chacun des phenom`enes mis en jeu par rapport
 2 2
`la frequence acoustique : k2 k2 N 2N ( N ) (toujours en negligeant
N
a2 a2
N
devant et en suppsosant 1).
N
Ainsi, une contribution `a la dispersion correspondant
  `a un2 terme
 f du second membre de
a2 f a f
lequation (III.29) est obtenue par : f 2 2 .
2N EN 2N EN
Chacun des termes du second membre de lequation (III.29) (pris dans lordre) est ainsi
developpe pour donner les contributions suivantes. La logique qui regit la construction des
noms des differents termes reste la meme.

III.4.1 Termes g
en
eraux
III.4.1.1 Termes de rayonnement acoustique

 Z 
N a2 c
R = 2 c
pN u
~N ~ndS (III.50)
2 EN

III.4.1.2 Termes de convection acoustique

Z !
2
N a2 pc
N
C1 = 2 2 ~u ~ndS (III.51)
2 a EN 2
 Z 
N a2 kN 2
C2 = 2 c
pN ~u ~ndS (III.52)
2N 2aEN

34

III.4 Etude de la dispersion

N et N sont tr`
C1 2 est r
es faibles car ils sont nuls si EN eel.
C2

III.4.2 Dispersion due au mode rotationnel


III.4.2.1 Dispersion du correctif aux termes de rayonnement acoustique

 Z 
R a2 f
R = 2 c
pN u
~N ~ndS (III.53)
2 EN

III.4.2.2 Dispersion des correctifs aux termes de convection

 Z   Z 
R a2 1 ~ f ~ kN2 f
C1 = 2 ( u~N ) ~u cpN d + 2 ~u u~N pc
N d (III.54)
2N EN EN

o`
u lon a utilise lorthogonalite entre ( f
~ ~u) u ~ pN (axial).
~N (radial) et c
 Z 
R a2 ~ pN d
C2 = 2 2 pc
N~u f (III.55)
2 a EN

III.4.3 Dispersion due au mode hydrodynamique


L`a encore, ce sont ces termes qui vont nous interesser particuli`erement pour letude des
interactions entre lacoustique et lhydrodynamique.

III.4.3.1 Dispersion du correctif aux termes de rayonnement acoustique

 Z 
a2 Kvsp
H =
R 2 pN ud
c ~vsp ~ndSe()t (III.56)
2 EN

III.4.3.2 Dispersion des correctifs aux termes de convection

 Z  
H a2 Kvsp 1 ~ ud ~ pN de()t
C1a = 2 ( ~
vsp ) ~
u c
2N EN Z  (III.57)
kN2 d ()t
+ 2 ~u u~vsp pc
N de
EN
 Z   
H a2 Kvsp 1 ~ [ ~ ()t
C1b = 2 ~u) urvsp
~ cpN de (III.58)
2N EN

o` ~ ~u) u[
u lon a cette fois-ci utilise lorthogonalite entre ( ~ pN (axial).
~ (radial) et c
zvsp
Enfin, la dispersion due au dernier terme de correction :
 Z 
H a2 Kvsp ~ pd ()t
C2 = pc
N~u vsp de (III.59)
2 a2 EN2

35

III.4 Etude de la dispersion

III.4.4 Dispersion due au flux de chaleur, aux forces visqueuses et au poids


De la meme facon que pour les coefficients dattenuation, ceux-ci sont donnes en annexe C.2
et D.2 et seront negliges par la suite. Les termes de dispersion lies aux particules sont egalement
explicites en annexe B.3 sans tenir compte de levolution temporelle des modes.

36
Chapitre IV

R
esultats

Au chapitre precedent, nous avons defini les differentes equations regissant notre probl`eme
qui est une configuration simplifiee de ce quil se passe en realite dans les moteurs `a propergol
solide. Nous allons `a present nous interesser aux grandeurs developpees dans le chapitre III
(perturbations, coefficients dattenuation, dispersion...) sur des cas de modelisations. Puis nous
essaierons dameliorer notre mod`ele notamment au niveau des constantes `a parametrer.

Plusieurs configurations ont dabord ete etudiees sous Scilab : une premi`ere similaire `a celle
etudiee par F. Chedevergne dans le chapitre IV de sa th`ese [3] en gaz froid. Puis une configura-
tion en gaz chaud de propergol pour un Xf plus grand. Les resultats obtenus sous Scilab, pour
ces differentes configurations, sont presentes dans les paragraphes IV.1 et IV.2.

Dans un troisi`eme paragraphe, nous essaierons daffiner le mod`ele utilise sous Scilab pour la
configuration en gaz propergolique. Nous tenterons ainsi de simuler du vortex-shedding parietal
afin de parametrer plus rigoureusement les constantes damplitude de lacoustique et du VSP
AN et Avsp .

IV.1 Configuration 1 :
ecoulement dair dans un tube semi-
ouvert
La premi`ere configuration est semblable `a celle du chapitre IV de [3] cest-`a-dire en gaz froid
(air considere comme gaz parfait), sans particules et pour une veine semi-ouverte en z = L
avec Xf = 8 (R = 0.03m et L = 0.24m) et vinj = 1m/s. Les caracteristiques de lair et de
lecoulement sont recapitulees dans un tableau en annexe E.1.

Un maillage par collocation spectrale est utilise comme decrit au paragraphe II.3.4 pour
pouvoir projeter aisement le mode hydrodynamique. Le mode hydrodynamique utilise est celui
tel que r = 68.7 (adimensionne) qui donne une frequence fvsp de 364Hz correspondant le mieux
au premier mode acoustique longitudinal f1L `a 360Hz (ici fnL = (n 21 ) 2L
a
). On negligera donc
= r N .

On negligera pd vsp (pdvsp = 0) mais pas son gradient qui sexprime en fonction de udvsp , u et de
leurs differentes derivees. Pour le premier mode, cette configuration revient `a observer ce qui se
passe sur la premi`ere moitie dun tube ferme aux deux extremites cette fois-ci (avec une tuy`ere
au bout), mais de longueur 2L. En effet, les frequences f1L sont les memes dans les deux cas
z
et la perturbation hydrodynamique prend la meme forme et les memes valeurs jusque =8
R

37
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert

(idem pour les perturbations acoustiques et rotationnelles).

Afin de respecter lhypoth`ese de petites perturbations, nous avons pris AN = 0.01 applique
aux perturbations acoustique et rotationnelle et nous avons parametre Avsp `a 0.05 pour la
perturbation hydrodynamique. De meme, les resultats presentes correspondent `a ce qui se passe
dans le tube `a un instant donne car on ne tient pas compte de levolution temporelle exp (t)
des perturbations. Ce terme nest pas calculable et on suppose |T | 1 (avec la periode
1
T = ), hypoth`ese qui sera `
a verifier a posteriori.
f1L

IV.1.1 Le champ de vitesse


IV.1.1.1 Le champ moyen

Fig. IV.1 Contours de uz en m/s pour la configuration 1

Le champ moyen radial est relativement faible (de 0 `a -1m/s `a la paroi injectante) par
rapport `a la composante longitudinale dont les contours sont representes sur la figure IV.1 ci-
dessus. Celle-ci diminue jusqu`a devenir nulle lorsque lon se rapproche de la paroi injectante
(R = 0.03) pour une abscisse donnee, conformement `a la condition limite imposee. De meme,
elle augmente avec z selon les formules de la solution de Taylor-Culick vues dans II.3.1.

IV.1.1.2 Les perturbations de vitesse


La vitesse acoustique est imaginaire et adopte lallure suivante dans le tube `a r donne (elle
ne depend que de z) :

Perturbation de vitesse acoustique


-0.0

-0.5

-1.0
uac(m/s)

-1.5

-2.0

-2.5

-3.0

-3.5
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20 0.25
z(m)

cN en m/s `a r = 0.015m
Fig. IV.2 Perturbation de vitesse acoustique u

La vitesse est non nulle en fin de tube car celui-ci est semi-ouvert mais elle le serait pour un
tube ferme de longueur 2L.

38
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert

On observe ensuite la perturbation de vitesse rotationnelle pour une abscisse z donnee :

Perturbation de vitesse rotationnelle


0.030

0.025

0.020

r(m)
0.015

0.010

0.005

0.000
-3 -2 -1 0 1 2 3
urot(m/s)

fN en m/s `a z = 0.12m
Fig. IV.3 Perturbation de vitesse rotationnelle u

La perturbation rotationnelle est surtout localisee pr`es de la paroi injectante o`


u elle prend
ses valeurs maximales. Elle est uniquement longitudinale comme la perturbation acoustique.

On sinteresse `
a present aux contours de la perturbation de vitesse hydrodynamique :

Fig. IV.4 Contours de u[


zvsp en m/s pour la configuration 1

Fig. IV.5 Contours de u[


rvsp en m/s pour la configuration 1

La perturbation hydrodynamique est importante en fin du tube car elle saccrot en fonction
de z. On y distingue de premi`eres structures tourbillonnaires caracteristiques du phenom`ene de
VSP.

39
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert

IV.1.1.3 Le champ de vitesse total

Fig. IV.6 Contours de uz en m/s pour la configuration 1

Fig. IV.7 Contours de ur en m/s pour la configuration 1

Le champ de vitesse total montre bien leffet des perturbations sur lecoulement : on peut
voir sur la figure IV.6 que uz est deformee par la presence du mode hydrodynamique en fin
de tube et quelle subit linfluence de la couche limite acoustique quand on sapproche de la
paroi injectante. De meme, ur (figure IV.7) est dependante du mode hydrodynamique (et de
son amplitude), seule perturbation ` a avoir une composante radiale.

40
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert

IV.1.1.4 Le rotationnel du champ de vitesse


Le rotationnel de la perturbation de vitesse acoustique etant nul, regardons celui des pertu-
bations rotationnelle et hydrodynamique ainsi que le rotationnel de lecoulement total (pertur-
bation+ecoulement moyen) :

~ u
Fig. IV.8 Contours de |rot( ~N )| en Hz pour la configuration 1
f

~ ud
Fig. IV.9 Contours de |rot( ~vsp )| en Hz pour la configuration 1

~ u)| en Hz pour la configuration 1


Fig. IV.10 Contours de |rot(~

Pour le rotationnel de ud ~vsp et ~u, nous avons reduit la fenetre dobservation en se limitant ` a
des valeurs environ inferieures ` a 20fvsp . On remarque que lon retrouve les deux composantes
des rotationnels des perturbations de vitesse et particuli`erement les 4 structures tourbillonnaires
du rotationnel de la perturbation de vitesse hydrodynamique. Leffet de la couche limite acous-
tique est encore dominant, ce qui nest pas forcement choquant si proche du fond avant. Le
a ud
coefficient Avsp applique ` vsp (modes norm es) a ainsi ete ajuste afin dobserver ces structures
qui apparaissent dans les situations reelles.

41
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert

IV.1.2 Les coefficients datt


enuation et de dispersion
Les resultats presentes concernent a` la fois les valeurs locales de ces coefficients (integrandes
des ) et les valeurs globales (valeurs locales integrees sur tout le volume). Ces derni`eres nau-
raient plus de sens dans un tube ferme de longueur 2L puisquelles resultent de lintegration
sur un tube semi-ouvert de longueur L alors quil faudrait connatre ce qui se passe dans tout
le tube (de longueur 2L) pour les calculer.

IV.1.2.1 Les coefficients datt


enuation
Le tableau suivant presente lensemble des coefficients dattenuation obtenus dans la confi-
guration 1 (explicites dans III.3) `
a savoir : les termes generaux de rayonnement et de convection
acoustique, les termes dus au flux de chaleur, les termes dus `a la presence de la perturbation ro-
tationnelle et enfin ceux induits par la perturbation hydrodynamique. Tous les termes generaux,
de flux de chaleur et rotationnels sont comparables entre eux. En revanche, leffet du VSP est
forcement dependant de la valeur de Kvsp qui a ete choisie arbitrairement. Les termes VSP sont
donc uniquement comparables entre eux. Les termes preponderants sont en gras.

Coefficient Generaux Flux de chaleur Rotationnel VSP


N
R = 2, 08.10
18
N
F CH = R
R = 3, 9.10
15 H
R = 1, 03.10
18

N
C1 = 2, 67.10
30 1, 88.104 R
C1 = 33, 37 H
C1a = 2, 15
(s1 )
H
C1b = 54
N
C2 = 2, 67.10
30 R
F CH = 2.10
6 R
C2 = 2.10
4
HC2 = 0, 06

Fig. IV.11 Tableau des coefficients dattenuation en configuration 1

Comme nous nous y attendions les termes de flux de chaleur sont negligeables (le terme
H
F CH nest pas donne car alourdissant trop les temps de calcul). Les termes les plus importants
du tableau IV.11 sont R H H H
C1 , C1a , C1b et C2 . Les trois premiers sont a priori d
estabilisants
( negatif). Cependant, pour les termes lies au VSP, le caract`ere stabilisant ou destabilisant
depend de Kvsp qui nest pas forcement positif comme nous lavons pris ici (Kvsp = 5).

En observant localement les contours des deux termes de correction au terme de convection
acoustique (les plus destabilisants), on a :

Fig. IV.12 R
C1 local en configuration 1

42
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert

Fig. IV.13 H
C2 local en configuration 1 Fig. IV.14 H
C1b local en configuration 1

RC1 montre linteraction entre la couche limite acoustique que lon reconnait, lacoustique
du tube et lecoulement moyen.
Quant `a H C1b , repr
esente localement ci-dessus, il traduit linteraction entre le mode hy-
drodynamique, le mode acoustique et lecoulement moyen. On voit ainsi apparatre plusieurs
structures `a partir de la fin du tube, tantot destabilisantes (en bleu) puis stabilisantes (en rouge
ou bleu clair). Celles-ci narrivent pas ` a compenser les structures destabilisantes puisque que le
terme global est negatif donc destabilisant (H 1
C1b = 54s ). Ces structures ne sont pas sans
rappeler celles dej`a observees sur la figure IV.5 pour u[ rvsp , lui-meme etant implique dans H
C1b
H
(equation (III.47)). Elles sont egalement observables sur C2 qui traduit linteraction entre le
gradient de la perturbation de pression hydrodynamique, le mode acoustique et lecoulement
moyen. Ce terme est non negligeable mais stabilisant probablement car il y a plus de traces de
tourbillons stabilisants et il est relativement faible devant H C1b .

Un resultat tr`es interessant est donc que le terme dinteraction entre la composante ra-
diale du mode hydrodynamique u[ rvsp , le gradient de la pression acoustique et le rotationnel
H
de lecoulement moyen (C1b ) est le majeur responsable parmis les termes lies au mode hy-
drodynamique dans la destabilisation de lecoulement (la contribution de H H etant
C1a et C2
negligeable).

IV.1.2.2 Les termes de dispersion


Comme precedemment, le tableau qui suit regroupe les resultats de dispersion pour la confi-
guration 1.

Coefficient Generaux Flux de chaleur Rotationnel VSP


N = 4, 08.1013 R H = 7, 35.1019
R FNCH = R = 1, 13.1016 R
N = 1, 36.1035
C1 9, 6.1010 R
C1 = 8.102 H
C1a = 7, 61
(rad/s) H
C2N = FRCH = C2R = C1b = 108, 85
1, 36.1035 3, 97.104 2, 8.105 H = 0, 32
C2

Fig. IV.15 Tableau des en configuration 1

Ce tableau nous indique que la dispersion due `a la presence du mode hydrodynamique, im-
plique toujours principalement le terme supplementaire lie `a linteraction entre u[~ , le mode
rvsp
acoustique et le rotationnel de lecoulement moyen. Les valeurs sont ici de lordre de 5% de dis-
persion (N = 2264rad/s), mais dependent enti`erement des valeurs des constantes AN et Avsp

43
IV.1 Configuration 1 : ecoulement dair dans un tube semi-ouvert

adoptees par observation du rotationnel. Cest pourquoi nous ne pouvons pas rigoureusement
les comparer aux faibles valeurs obtenues pour la perturbation rotationnelle par exemple. On
remarquera simplement que la dispersion ne presente pas du tout les memes ordres de grandeur
pour les termes hydrodynamiques et les termes rotationnels ce qui pourrait suggerer un role
important du mode hydrodynamique dans la dispersion.

IV.1.3 Bilan des r


esultats en configuration 1
Nous avons pu voir dans ce premier cas detude que la presence dune perturbation sous
forme de mode hydrodynamique induit des termes dinstabilite et de dispersion qui semblent
non negligeables (pour des frequences hydrodynamique et acoustique proches).

Un type de terme retient ici particuli`erement notre attention `a savoir ceux lies `a linterac-
tion entre la composante radiale de vitesse du mode hydrodynamique, le mode acoustique et
le rotationnel de lecoulement moyen de Taylor-Culick (terme H C1b ). Ce terme a dautant plus
de signification quil laisse apparatre des structures tourbillonnaires. H C2 montre egalement
des structures tourbillonnaires mais est negligeable devant H C1b . Si lon sint
eresse a
` H
C1a qui
R
concerne une composante de vitesse longitudinale uniquement (analogue `a C1 ), celui-ci a un
effet destabilisant negligeable par rapport `a H
C1b contrairement `
a ce qui etait intuite dans [12].
Cette meme interaction semble egalement etre une source importante de dispersion.

Concernant les hypoth`eses et approximations faites dans cette configuration, les valeurs ob-
tenues pour les coefficients dattenuation valident la possibilite de negliger devant (avec
un facteur de 25). De plus, le coefficient damplitude Avsp attribue `a la perturbation hydro-
dynamique a ete ajuste subjectivement afin de favoriser lobservation des structures de VSP
sur le rotationnel de lecoulement total. Ce coefficient pourrait donc etre assujetti `a certains
doutes quant ` a sa valeur et son signe. Ainsi, la somme de tous les coefficients dattenuation est
aux alentours de 89s1 soit un terme eT de lordre de 1, 58 (i = 257, 63s1 ) ce qui nest
pas vraiment negligeable mais il faudrait voir ce que nous obtiendrions avec une valeur mieux
estimee de Kvsp .
La pertinence des resultats obtenus reside donc plutot dans le poids relatif des termes les
uns vis-`a-vis des autres plutot qu`a leurs valeurs precises. Ainsi, cest linteraction entre la com-
posante radiale de vitesse du mode hydrodynamique, le mode acoustique et le rotationnel de
lecoulement moyen qui est essentiellement mise en avant parmi les diverses interactions VSP-
acoustique dans le mecanisme dinstabilite.

De meme, pour pousser plus avant letude des interactions entre le mode hydrodynamique et
lacoustique, il faudrait pouvoir tenir compte de la dependance temporelle des differents modes
et trouver un moyen moins subjectif dajustement des amplitudes de mode. Ces resultats ayant
ete obtenus en gaz froid, lon peut `
a present essayer de se rapprocher dune configuration reelle
en travaillant avec un gaz de propergol `a haute temperature.

44
IV.2 Configuration 2 : ecoulement de gaz propergolique chaud dans un tube ferme

IV.2 Configuration 2 :
ecoulement de gaz propergolique chaud
dans un tube ferm e
Cette configuration reprend la geometrie precedente avec une longueur de tube double mais
en gaz de propergol chaud (T = 3610K), sans particules et pour un tube ferme par une tuy`ere
en z = L avec Xf = 16 (R = 0.03m et L = 0.48m) et vinj = 2.56m/s. La vitesse dinjection est
choisie de facon ` a ce que lun des modes hydrodynamiques fournis par G. Boyer puisse corres-
pondre `a un mode acoustique tout en restant dans les valeurs usuellement observees (jusqu`a 3
ou 4 m.s1 ). Les caracteristiques du gaz propergolique sont reportees dans un second tableau
en annexe E.2. Les coefficients dattenuation et de dispersion globaux nont ici pas de sens et
les resultats presentes ne concernent que la premi`ere moitie de la veine (i.e jusque z = 0.24m).

On negligera encore pd
vsp . Le mode hydrodynamique utilis
e est le mode r = 83.6 qui donne
une frequence de 1135Hz correspondant le mieux au premier mode acoustique `a 1136Hz (ici
a
fac = n 2L avec T = 3610K soit a = 1091m/s). sera donc neglige.

Lhypoth`ese de petites perturbations est respectee : AN = 0.003 est applique aux pertur-
bations acoustique et rotationnelle et Avsp = 0.03 pour la perturbation hydrodynamique (soit
Kvsp = 10). De meme, les resultats presentes correspondent toujours `a ce qui se passe dans le
tube `a un instant donne. Nous nous concentrerons ici sur les resultats concernant les interactions
entre lhydrodynamique, lacoustique et lecoulement moyen.

IV.2.1 Le champ de vitesse


IV.2.1.1 Le champ moyen

Fig. IV.16 Contours de uz en m/s pour la configuration 2

Fig. IV.17 Contours de ur en m/s pour la configuration 2

45
IV.2 Configuration 2 : ecoulement de gaz propergolique chaud dans un tube ferme

Le champ moyen radial est relativement faible par rapport `a la composante longitudinale
mais elle atteint tout de meme 2.56m/s `a la paroi injectante (vinj ). La composante longitu-
dinale presente dej`a une vitesse importante `a la moitie du tube (60m/s) ce qui laisse supposer
une vitesse encore plus grande vers la fin du tube.

IV.2.1.2 La perturbation hydrodynamique


La perturbation de vitesse comprend toujours une composante acoustique et rotationnelle
mais lon sinteressera seulement `
a la composante hydrodynamique.
Les deux composantes de la perturbation de vitesse hydrodynamique presentent des contours
similaires `a ce que nous observions au paragraphe precedent IV.1.

Fig. IV.18 Contours de u[


zvsp en m/s pour la configuration 2

Fig. IV.19 Contours de u[


rvsp en m/s pour la configuration 2

La norme de la perturbation de vitesse hydrodynamique presente les contours suivants :

Fig. IV.20 Contours de ud


vsp en m/s pour la configuration 2

46
IV.2 Configuration 2 : ecoulement de gaz propergolique chaud dans un tube ferme

La perturbation hydrodynamique saccrot en fonction de z et apparat ainsi vers la moitie


du tube. On y distingue une nouvelle fois des structures tourbillonnaires caracteristiques du
phenom`ene de VSP qui laissent presager des structures plus importantes `a mesure que lon
sapprochera de la fin du tube.

IV.2.1.3 Le champ de vitesse total

Fig. IV.21 Contours de uz en m/s pour la configuration 2

Fig. IV.22 Contours de ur en m/s pour la configuration 2

Le champ de vitesse total montre une nouvelle fois leffet des perturbations sur lecoulement :
on peut voir sur la figure IV.21 que uz est deformee par la presence du mode hydrodynamique
en fin de tube. De meme, ur (figure IV.22) est affectee par le mode hydrodynamique pr`es de la
paroi injectante et d`es la moitie du tube.

47
IV.2 Configuration 2 : ecoulement de gaz propergolique chaud dans un tube ferme

IV.2.1.4 Le rotationnel du champ de vitesse


Le rotationnel de la perturbation de vitesse rotationnelle a la meme allure que precedemment.
Interessons-nous au rotationnel de la perturbation de vitesse hydrodynamique ainsi que le ro-
tationnel de lecoulement total (perturbation+ecoulement moyen) :

~ ud
Fig. IV.23 Contours de |rot( ~vsp )| en Hz pour la configuration 2

~ u)| en Hz pour la configuration 2


Fig. IV.24 Contours de |rot(~

Nous avons egalement reduit la fenetre dobservation en se limitant `a des valeurs environ
inferieures `a 20fvsp . On remarque que lon retrouve les composantes des rotationnels des per-
turbations de vitesse rotationnelle et hydrodynamique. Le rotationnel du champ moyen est plus
visible dans cette configuration et on remarque en particulier les 4 structures tourbillonnaires
du rotationnel de la perturbation de vitesse hydrodynamique.

48
IV.2 Configuration 2 : ecoulement de gaz propergolique chaud dans un tube ferme

IV.2.2 Les coefficients datt


enuation et de dispersion locaux li
es au VSP

Fig. IV.25 H
C1b local en configuration 2

Fig. IV.26 H
C2 local en configuration 2

H local en configuration 2
Fig. IV.27 C1b

Du cote des coefficients dattenuation traduisant linteraction qui nous interesse, on observe
toujours une alternance de structures tourbillonaires stabilisantes (en rouge) et destabilisantes

49

IV.3 Etude de la configuration 2 sous CEDRE

(en bleu). Celles-ci apparaissent `


a la moitie du tube comme precedemment.

Quant `a la dispersion liee ` H , elle semble localis


a notre terme dinteraction C1b ee au niveau
des tourbillons. La dispersion de lacoustique par le mode hydrodynamique est donc essentiel-
lement liee `a ces tourbillons.

IV.2.3 Bilan des r


esultats en configuration 2
Tout comme precedemment, linteraction entre u[ ~ , lacoustique et le rotationnel de lecoule-
rvsp
ment moyen montre des structures tourbillonnaires alternativement stabilisantes et destabilisan-
tes `a la fois au niveau du coefficient dattenuation et du terme de dispersion la concernant. Ceci
confirme donc le role important de cette interaction dans la dispersion et les instabilites de
lecoulement.

On remarquera egalement que le coefficient Kvsp est different de celui utilise en configuration
1 (10 contre 5 en configuration 1). Lamplitude Avsp a ici aussi ete choisie pour favoriser la
visualisation des structures tourbillonnaires sur le rotationnel de lecoulement total. Elle reste
cela dit arbitraire et demande ` a etre parametree plus rigoureusement afin de mieux correspondre
`a ce qui se passe en realite. Ceci nous am`ene `a approfondir la question en travaillant sur une
configuration en tube entier sous CEDRE, code de calcul developpe par lONERA.

IV.3
Etude de la configuration 2 sous CEDRE
IV.3.1 D
emarche
La demarche consiste ici ` a essayer dajuster au mieux les constantes damplitude AN et
Avsp , donc Kvsp , utilisees dans le programme Scilab en reproduisant lapparition de VSP et
doscillations de pression sous CEDRE. Ceci nous permettrait alors de comparer les valeurs du
rotationnel de lecoulement (directement proportionnelles aux constantes) `a celles obtenues avec
z
Scilab seulement sur la portion = 8.
R
Nous avons ici travaille en 2D axisymetrique avec donc laxe z pour axe de symetrie. La
tuy`ere a un rayon au col Rc conditionne par le debit dinjection m
inj et la pression au fond
avant choisis. Le rayon au col se deduit de la relation suivante :

Ac
m
inj = pFAV (IV.1)
C
Avec :

Ac = Rc2 (IV.2)

  +1
s
2 2(1) rT
C = (IV.3)
+1
Il faut ici introduire un bruit ou une perturbation afin de generer du VSP, nous avons ainsi
choisi dinserer quelques cellules du maillage non debitantes (scotch). Celles-ci sont placees
au milieu de la paroi injectante et separent donc le booster en deux segments. Le maillage est
fait de telle sorte que les mailles soient de 1mm dans la partie cylindrique que nous etudions

50

IV.3 Etude de la configuration 2 sous CEDRE

(la tuy`ere ne rentre pas dans notre etude). On commence par faire converger le calcul en sta-
tionnaire puis lon passe en instationnaire pour simuler le phenom`ene de VSP.

Nous avons travaille tout dabord avec une configuration similaire `a la configuration 2 mais
avec Xf = 12 et une cellule non debitante. Nayant pas reussi `a visualiser de VSP, nous avons en-
suite travaille avec une configuration identique cest-`a-dire avec Xf = 16 et 5 cellules debitantes
en stationnaire puis non debitantes en instationnaire. Dans les deux cas, nous avons utilise
lediteur de maillage ICEM CFD et le solveur CHARME de CEDRE. Les donnees sont post-
traitees avec le logiciel EXPLORE puis exploitees sous TECPLOT.

IV.3.2 Cas Xf = 12
IV.3.2.1 Mise en place
Pour ce cas, nous sommes toujours en gaz propergolique, sans particules et avec un tube
de longueur L = 0.36m et de rayon R = 0.03m ferme par une tuy`ere en z = L. Les ca-
racteristiques du gaz sont les memes que dans le tableau E.2 hormis la vitesse dinjection qui
est de vinj = 3.41m/s.

Nous nous sommes dabord limites `a Xf = 12 car cest une limite approximative de com-
portement laminaire. En effet, au del`a lecoulement devient turbulent ce qui ne correspond pas
aux hypoth`eses permettant de valider les differentes solutions analytiques utilisees dans notre
mod`ele.

Le mode hydrodynamique vise est celui tel que r = 83.6 qui donne une frequence de 1515
Hz comme le premier mode acoustique longitudinal. Le col de la tuy`ere est place `a z = 0.37m
avec pour rayon Rc = 0.011m deduit de la relation (IV.1) et il y a une cellule non debitante.
Les conditions limites imposees sont presentees en annexe dans le tableau en annexe F.1 et le
maillage utilise est represente sur la figure IV.28 ci-dessous avec les differentes parties de la
geometrie.

Fig. IV.28 Geometrie et maillage pour le cas Xf = 12

IV.3.2.2 Donn
ees recueillies
On commence par faire converger le calcul en stationnaire avec un schema implicite sur
0.3s et un pas de temps de 105 s en prenant une condition limite subsonique sortante pour la
sortie (calcul plus rapide) puis sur 0.3s avec le meme pas de temps mais cette fois-ci avec une
condition supersonique sortante.

Un crit`ere de convergence possible est notamment de regarder levolution de la somme des


debits entrants aux segments 1 et 2 avec le debit sortant qui doit tendre vers zero comme on

51

IV.3 Etude de la configuration 2 sous CEDRE

peut le voir sur le graphique IV.29.

Fig. IV.29 Somme des debits entrants et sortant pour Xf = 12

On peut ensuite passer en instationnaire avec une methode de Runge-Kutta dordre 2 et un


pas de 108 s sur 0.02s. On obtient `
a la fin du calcul le rotationnel total et la pression au fond
avant suivants :

Fig. IV.30 Contours du rotationnel de lecoulement total pour Xf = 12

52

IV.3 Etude de la configuration 2 sous CEDRE

Fig. IV.31 Pression au fond avant en instationnaire pour Xf = 12

IV.3.2.3 Observations et conclusions


On observe au niveau du scotch linfluence des cellules non debitantes. Cependant, elle ne se
propage pas dans le reste du cylindre et le rotationnel ne presente pas de tourbillons indiquant
la presence de VSP. Si on sinteresse `a la pression dans le booster (capteur de pression place au
fond avant) celle-ci noscille pas visiblement, on observe seulement quelle est leg`erement bruitee.

Nous avons ensuite tente de rallonger le scotch `a 5 cellules et de le garder debitant en sta-
tionnaire dans un premier temps avant de le rebasculer en non debitant au moment du passage
en instationnaire. Cela dit, nous navons pas observe de detachements tourbillonnaires et os-
cillations de pression. Le VSP etant davantage visible lorsque labscisse est grande, nous avons
donc decide de tenter une configuration avec un L plus grand et de revenir `a un Xf = 16. Si
cela na pas de sens au global de faire cette simulation en laminaire, on peut la comparer `a une
modelisation o`u lecoulement est laminaire egalement et cela peut nous aider `a avoir une idee
de ce qui se passe dans la partie Xf = 8 qui nous interesse et o` u lecoulement est laminaire.

53

IV.3 Etude de la configuration 2 sous CEDRE

IV.3.3 Cas Xf = 16
IV.3.3.1 Mise en place
Pour ce cas, nous sommes toujours en gaz propergolique, sans particules et avec un tube de
longueur L = 0.48m et de rayon R = 0.03m ferme par une tuy`ere en z = L. Les caracteristiques
du gaz sont les memes que dans le tableau E.2.

Le mode hydrodynamique vise est celui tel que r = 83.6 qui donne une frequence de 1135
Hz proche du premier mode acoustique longitudinal. Le col de la tuy`ere est place `a z = 0.49m
avec pour rayon Rc = 0.011m et il y a 5 cellules respectivement debitantes puis non debitantes
en stationnaire et en instationnaire. Les conditions limites imposees sont presentees en annexe
dans le tableau F.2 et le maillage utilise est represente sur la figure IV.32 ci-dessous avec les
differentes parties de la geometrie.

Fig. IV.32 Geometrie et maillage pour le cas Xf = 16

IV.3.3.2 Donn
ees recueillies
Comme precedemment, on fait converger le calcul en stationnaire avec un schema implicite
sur 0.3s et un pas de temps de 105 s en prenant une condition limite subsonique sortante pour
la sortie puis sur 0.3s avec une condition supersonique sortante. Les 5 cellules sont toutefois
debitantes au meme debit que le reste de la paroi injectante dans ce cas.

Puis lon passe en instationnaire avec une methode de Runge-Kutta dordre 2 et un pas
de 108 s sur 0.01s. Le scotch est cette fois-ci non debitant. On obtient `a la fin du calcul le
rotationnel total et la pression au fond avant suivants :

Fig. IV.33 Contours du rotationnel de lecoulement total pour Xf = 12

54

IV.3 Etude de la configuration 2 sous CEDRE

Fig. IV.34 Pression au fond avant en instationnaire pour Xf = 12

IV.3.3.3 Observations et conclusions


On observe, comme pour la configuration precedente, une leg`ere influence des cellules non
debitantes qui ne se propage pas dans le reste du cylindre et le rotationnel ne presente pas de
tourbillons indiquant la presence de VSP. De le meme facon, la pression diminue mais noscille
pas.

IV.3.4 Bilan de l
etude sous CEDRE
Dans les deux cas de simulation, nous navons pas reussi `a faire apparatre du VSP. Plu-
sieurs explications sont possibles : peut-etre le maillage nest-il pas assez fin ou le schema
trop dissipatif lissant ainsi les phenom`enes (notamment lapparition et le developpement de
VSP). Il se peut egalement quun ensemble de param`etres reste `a determiner comme la pres-
sion au fond avant, la vitesse dinjection...etc afin detre dans une configuration propice `a un
accrochage aero-acoustique et au developpement de VSP. Toutes ces pistes sont `a explorer et
lon pourrait egalement etudier des configurations qui ont presente des phenom`enes de VSP
experimentalement sur les montages VECLA (passer alors en 2D plan) et VALDO par exemple,
pour lesquels des conditions daccrochage ont ete etudiees par G. Avalon et son equipe dans [18]
et [19]. Nous pourrions ensuite comparer les resultats Scilab et CEDRE comme nous souhaitions
le faire afin dameliorer le parametrage de nos constantes damplitude.

55
Conclusion et perspectives

Au cours de cette etude, nous avons modelise sur Scilab un probl`eme pour une configuration
simplifiee cylindrique et sans combustion en adoptant une approche de type bilan acoustique par
letude des coefficients dattenuation et de la dispersion. Nous avons ainsi etudie linteraction
entre lacoustique du moteur et les modes hydrodynamiques (ou VSP) dans un booster sur une
L
configuration avec de lair et Xf = = 8 puis avec du gaz propergolique et Xf = 16.
R
Nous avons pu constater que parmi les differents types dinteraction entre ces deux ac-
teurs, cest celle entre la perturbation hydrodynamique de vitesse radiale, le gradient de la
pression acoustique et le rotationnel de lecoulement moyen qui semble jouer le role le plus
important dans les mecanismes dinstabilite. Pour les deux configurations etudiees, nous avons
observe localement la presence de tourbillons successivement stabilisants et destabilisants pour
les coefficients dattenuation et de tourbillons fortement dispersant concernant letude de la
dispersion. De plus, lobservation des termes dattenuation et de dispersion a montre que cette
interaction etait `
a chaque fois non seulement responsable des termes au poids le plus fort parmi
tous ceux impliquant acoustique et VSP ; mais egalement que les ordres de grandeur de ces
termes semblent non negligeables par rapport aux perturbations acoustique et rotationnelle en
premi`ere approche. Cependant, nous navons pas pu quantifier rigoureusement limportance de
ce phenom`ene par rapport aux autres perturbations dans cette partie de letude, en raison du
caract`ere arbitraire du parametrage des constantes damplitude.

Nous avons ainsi essaye de consolider ce resultat en reproduisant les phenom`enes doscillation
de pression (et donc de poussee) par simulation avec le code CEDRE. Les diverses simulations
nont cependant pas abouti ` a ce qui aurait pu permettre un parametrage plus fin des amplitudes
par comparaison des valeurs de rotationnel de lecoulement. Si les premiers resultats aboutissent
`a la mise en lumi`ere dune interaction en particulier, ceux-ci doivent etre consolides par la si-
mulation ou lexperimentation.

Plusieurs possibilites apparaissent alors, comme de determiner un type de perturbation/bruit


ou les param`etres de configuration (pression au fond avant, vitesse dinjection..etc) permettant
de simuler les oscillations de pression avec CEDRE. On pourrait egalement passer le bilan acous-
tique Scilab sur une configuration en gaz froid se rapprochant des essais faits sur VALDO pour
comparaison ou bien sur une configuration o` u le VSP se developpe davantage (Xf = 12 voire
Xf = 16 malgre le probl`eme de lecoulement turbulent).

Apr`es validation des resultats sur ce type de configuration, il serait interessant dintegrer
la combustion des particules au mod`ele et de mener une etude sur les interactions entre le
VSP, lacoustique et les particules. Cela necessitera neanmoins des hypoth`eses ou mod`eles sur
la repartition des particules en presence de tourbillons. Enfin, il est egalement envisageable de
travailler avec Xf 25, ce qui correspond plus `a la realite dun booster dAriane 5.

56
Bibliographie

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P230 dAriane 5 , in 3`eme Colloque R&T Ecoulements internes en propulsion solide, 1998.
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septembre 2007.
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numero 10 a ` 15 du montage LP9 - demonstrateur de VSP , Rapport technique CNES-
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decoulements cisailles en milieu confine R ole de linjection differentielle , Th`ese de
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de la PTFS3 sur le couplage VSO/VSP , Rapport technique 420/2005/SME/DPS/CEP,
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[12] G.A.FLANDRO et J.MAJDALANI, Aeroacoutic Instability in Rockets , AIAA Jour-
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chambres de moteurs a ` propergol solide , Rapport technique RT-NT-1113000-0826-ONER-
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57
BIBLIOGRAPHIE

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Relaxation Processes , Journal of Acoustical Society of America, vol. 40, no. 2, p. 317324,
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des isntabilites et rechercher de la validation des crit`eres daccrochage acoustique par le
VSP , rapport technique, ONERA, 2000.
[19] G.AVALON, D.LAMBERT et Th.JOSSET, Synth`ese des activites effectuees sur le
montage en gaz froid VALDO de 2000 a
` 2004. , rapport technique, ONERA, 2005.

58
Annexe

A Transform
ee de Fourier `
a fen
etre glissante
Le principe de la TFFG est decrit dans la th`ese de F. Chedevergne [3]. Il consiste ` a
decomposer un signal s(t) continu sur une famille de fonctions fenetre h,f . Chacune dentre
elle decrit une meme fonction fenetre h(t) par une translation en temps de param`etre et
par une modulation en frequence de param`etre f . Ici, h(t) correspond `a la fonction fenetre de
Hanning ou Hann. La transformee de s(t) secrit ainsi (letoile designe le complexe conjugue) :
Z +  
1
T F F G(, f ) = s(t) h(t )e2if t dt (4)
2
Avec :  
0.5 0.5cos 2t si t [0, T ]
h(t) = T (5)

0 sinon
On deplace donc h(t) le long de s(t) pour en deduire les amplitudes des frequences en chaque
instant.

B Termes li
es `
a la pr
esence de particules
On considerera que le nombre de particules par unite de volume Np reste constant dans toute
la zone ce qui est neanmoins inadapte car les tourbillons ont tendance `a ejecter les particules
de leur centre vers lexterieur.
On prendra le taux de chargement (constant) :

Np Dp3 p
= (6)
6
Dans la suite, on prendra pour hypoth`ese que le desequilibre dynamique entre les particules
et le gaz est essentiellement axial (ce qui est aussi discutable en presence de VSP) : u~p r = 0 .
On ecrit le terme de tranee des particules de la facon suivante :

p u~p Dp3
F~D = (7)
V 6
Les equations de depart pour un melange gaz-particules de masse volumique = (1 + )
deviennent les suivantes :

+
~ (~u) +
~ (p u~p ) = 0
t (8)
~u + (p)
~ ~ (~~v ) + F~p
= ~g +
t

59
B Termes lies a
` la presence de particules

avec :  
~u ~~ u~p ~~
F~p = p + ~u ~u u~p u~p (9)
t t
Et pour lenergie :


 
p ~ + pdiv(~u) = r ~ ~ ~ ~~
+ ~u p QP Np FD u~p + div(kT ) + ~v : ~u (10)
t Cv

avec :  
Qp = p C
T ~ Tp u~p T
+ ~u T ~ p (11)
t t
Lequation en fonction de la pression devient alors :

2 h i
~ 2 p 1 p = 1 ~ p 1 QP + 1 Np F~D u~p + Np F~D u~p

~
u
a2 t2 a2 t a2 t a2 t

~ ~
~ ~~ ~~
+ FP ~u ~u + ~u ~u + AF CH + AP V

(12)
La condition aux limites devient :
   
u ~~ ~~
~
~n p = ~n
+ ~n FP ~n ~u ~u + ~u ~u + ~n ~g + div(~~v )
~
(13)
t

De la me facon que precedemment, on obtient lequation pour le nombre donde suivante :

Z Z 2
c N pcN
(k2 2
kN2 )EN = (N ) pcu
N N ~
~ ndS + 2 ~u ~ndS
Z Z a 2
kN 2 pcN (N )( 1) d NR

+ pcN ~u ~ndS 2 QP d
2a
Z a
pc
N (r i )( 1) d H

2 QP de()t
Z aNR
Z H
c ~ pN dF~P d ~ pN d
c F~P de()t
Z  
NR
pc
N (N )( 1)

~ d NR \ ~
+ 2 Np FD u~p + Np FD u~p d
Z a  
H
pc
N (r i )( 1)

~ d H \ ~
+ 2 Np FD u~p + Np FD u~p de()t
a
+fufN + fud vsp
+ fF CH + fPV
(14)
Les nouveaux termes qui apparaissent correspondent `a la presence de particules notamment
les quatre premiers qui sont dus `
a leffet de relaxation classique des particules. Les deux autres
termes de ce groupe sont moins habituels et sont dus au fait que lon ne suppose pas lequilibre
dynamique entre gaz et particules `a letat moyen.

60
B Termes lies a
` la presence de particules

B.1 Expressions des perturbations de diff


erentes grandeurs utiles
Pour la masse volumique de melange, on a :

b = (1 + )b
(15)
Afin dobtenir u c
~p et d
u~p , on ecrit lequation de quantite de mouvement perturbee. On utilise
la tranee dune sph`ere non debitante dans le regime de Stokes. La linearisation est effectuee `a
lordre 1 en et en M, et les termes dordre O(M) sont negliges.

u~p ~~
p + p u~p u~p = p~g 3Np Dp u~p
t (16)
u~p
p = p ~g 3Np Dp u~p
t
Do`
u:

u~p u~p ~u ps
+ ~g (17)
t V ps
Avec V le temps de relaxation dynamique des particules :
ps Dp2
V = (18)
18
En negligeant le poids, et avec u~p mis sous la forme harmonique habituelle, on obtient :

b
~u
c
u
~p = (19)
1 + N V
Do`
u:

+ N V b
d
u~p = N V ~u (20)
1 + N2 V2
Le terme du poids peut etre neglige aisement meme si les effets du poids ne sont pas negliges
par ailleurs : ps est negligeable.
Tp Tp T
Du point de vue thermique, . Avec Tp mis sous la forme harmonique
t T
cp = Tb
habituelle, on obtient : T . Et donc :
1 + N T
dp = N T + N T Tb
T (21)
1 + N2 T2
Avec T le temps de relaxation thermique des particules :
3C
T = PrV (22)
2 Cp
Pour une injection `
a debit constant :

vc
inj b
(23)
vinj
Dautres grandeurs perturbees utilisees sont :
!
dp b
u
dp = Rep
Re + (24)
up

61
B Termes lies a
` la presence de particules

B.2 Coefficients datt


enuation
La composante hydrodynamique des perturbations nest pas prise en compte dans ce qui
suit.

B.2.1 Termes de relaxation thermique des particules

Z !
a pc
N (N )( 1) d

P T = 2 2 QP d (25)
2kN a EN
d
dP = C Tp .
Or `a lordre O(), Q
t
On a de plus :

dP = CN + N T Tb
Q (26)
1 + N2 T2
Il decoule des relations precedentes que lintegrale du terme de relaxation thermique des
particules peut etre decompose en les integrales suivantes :

2  
N C EN ac a2 ( + N T )
N
PT = ( 1) (27)
2 Cp 1 + N2 T2 a 2 2
EN
Z  
N 1 a2 f ( + N T )
R
PT = ( 1)C pc
N TN d (28)
2 1 + N2 T2 a 2 EN2

Le terme classique serait obtenu en la presence de N P T , moyennant lhypoth` ese que la


contribution rotationnelle ` 2 soit n
a lenergie EN egligee 3 . R est leffet du mode rotationnel sur
PT
la relaxation thermique des particules

B.2.2 Termes de relaxation dynamique des particules

R
~ d~
a cpN Fp d
P D = 2
(29)
2kN EN

Or, au premier ordre en et M, et en negligeant les termes dordre O(M) (ce qui est
a lobtention de d
coherent avec les hypoth`eses menant ` u~p ), il est possible decrire :

d N ( + N V ) b
F~p = 3Np Dp d
u~p = ~u (30)
1 + N2 V2
Le terme de relaxation dynamique des particules est maintenant decompose en les integrales
suivantes :
 Z
N 1 N V ~ pN )2 d
N
PD = 2 2 (c (31)
2kN (1 + N2 V2 ) EN

Z  
N2 1 N V f ~
R
PD = 2 2 pN d
u~N c (32)
2kN (1 + N2 V2 ) EN
3 2
R 2
ENac =
pc
N d

62
B Termes lies a
` la presence de particules

Encore une fois, le terme classique serait donne par N P D , si la contribution rotation-
2 est n
nelle `a lenergie EN egligee. R correspondent a
` leffet du mode rotationnel et du mode
PD
acoustique.

B.2.3 Termes dus `


a une tran
ee moyenne des particules non nulle

 Z 
a N \
F~D = ( 1)(Np F~D d
u~p + Np F~D u~p )c
pN d (33)
2kN a 2 EN
2

3
Dp3 Np ps u~p Dp Np ps u~p
Or, Np F~D = ~
. Donc Np FD = . Dautre part :
6 V 6 V

3 3 3 cp Dp 3 Np ps u~p
\ ~ Dp Np ps d
u~p Dp Np ps u~p bV Dp Np ps u~p D
Np FD = + (34)
6 V 6 V 2 2 V Dp 6 V
2
Finalement, en negligeant les termes en O(M2 ) contenant u~p :

Z 3
!
a N Dp Np ps u~p d Np ps du~p
F~D = ( 1)
( u~p + u~p )c
pN d (35)
2kN a 2 EN
2
6 V V

Z 3
!
a N2 Dp + N V c
N~ = ( 1) Np ps ~N pc
u~p u N d (36)
FD 2kN a 2 EN
2
6 1 + 22
N V

Z 3
!
a N2 Dp + N V f
R~ = 2 ( 1) Np ps ~N pc
u~p u N d (37)
FD 2kN a 2 EN 6 1 + 22
N V

B.3 Dispersion due aux particules


B.3.1 Dispersion li
ee `
a la relaxation thermique des particules

Z !
a2 pc
N (N )( 1) d

P T = 2 2 QP d (38)
2N a EN
De la meme mani`ere que pour P T , ce terme peut etre decompose en les integrales suivantes :

2  
N C EN ac a2 ( + N T )
PNT = ( 1) (39)
2 Cp 1 + N2 T2 a 2 EN2

Z  
N 1 a2 f ( + N T )
PRT = ( 1)C pc
N TN d (40)
2 1 + N2 T2 a 2 EN2

63
C Termes dus au flux de chaleur

B.3.2 Dispersion li
ee `
a la relaxation dynamique des particules

R
~ d~
a2
cpN Fp d
P D = 2
(41)
2N EN
Le terme de dispersion par relaxation dynamique des particules est comme precedemment
decompose en les integrales suivantes :
 Z
N 1 N V ~ pN )2 d
PND = 2 2 (c (42)
2kN (1 + N2 V2 ) EN
Z  
N2 1 N V f ~
PRD = 2 2 u~N c
pN d (43)
2kN (1 + N2 V2 ) EN

B.3.3 Dispersion li
ee `
a une tran
ee moyenne des particules non nulle

 Z 
a2 N \
F~D = 2 ( 1)(Np F~D d
u~p + Np F~D u~p )c
pN d (44)
2N a EN
2

Soit :

Z 3
!
a2 Dp Np ps u~p d Np ps du~p
F~D = 2 ( 1) ( u~p + u~p )c
pN d (45)
2 a EN
2
6 V V
Z 3
!
a2 N Dp + N V c
N~ = ( 1) Np ps ~N pc
u~p u N d (46)
FD 2 a 2 EN
2
6 1 + 22
N V

Z 3
!
a2 N Dp + N V f
R~ = 2 ( 1) Np ps ~N pc
u~p u N d (47)
FD 2 a EN
2
6 1 + N2 V2

C Termes dus au flux de chaleur


C.1 Coefficient datt
enuation

 Z 
a N
F CH = ( 1)div(b ~ + k [
k T ~ TcN + T
fN + Td
VSP ])c
pN d (48)
2kN a 2 EN
2

Avec :
cN = pc
T
N
(49)
Cp

fN = pf
T
N
(50)
r

pd
vsp
Td
VSP = (51)
r
Si la conductivite thermique est constante, b
k = 0 et la decomposition en N R
F CH , F CH et
H
F CH devient evidente.

64
D Termes dus aux forces visqueuses et au poids

C.2 Dispersion due au flux de chaleur

 Z 
a2
F CH = ( 1)div(b ~ + k [
k T ~ TcN + T
fN + Td
VSP ])c
pN d (52)
2 a 2 EN
2

De meme, si la conductivite thermique est constante, b


k = 0 et la decomposition devient
evidente.

D Termes dus aux forces visqueuses et au poids


D.1 Coefficient datt
enuation
Une simplification du terme dintegration surfacique de fPV (equation (III.34)) par lintegrale
volumique du premier terme d u`a AP V (equation (III.7)) est effectuee. Finalement :

  Z Z
a 1 b ~ pN d N ( 1)(~~bv : ~
~~ ~~ b
P V = 2 (div(~
~v ) + b~g) c 2
u + ~~v : ~u)c
pN d
2kN EN a #!
Z c

+N ( ~u ~bu) (div(~~v ) + ~g)c
pN d
1

(53)

D.2 Dispersion due aux forces visqueuses et au poids


Toujours avec une simplification du terme dintegration surfacique de fPV (equation (III.34))
par lintegrale volumique du premier terme d
u `a AP V (equation (III.7)), on a :

  Z Z
a2 1 b
~ N b ~~ ~~ b
P V = 2
b ~
(div(~v ) + ~g ) c
pN d 2 u + ~~v :
( 1)(~~v : ~ ~u)c
pN d
2N EN a #!
Z c
b) (div(~~v ) + ~g )c
+N ( ~u ~u pN d
1
(54)
Ces termes sont negliges dans les resultats : PNVR = 0 et P V = 0.

65
E Caracteristiques des gaz utilises pour les simulations

E Caract
eristiques des gaz utilis
es pour les simulations
E.1 Configuration 1

Air `a 298K
Masse molaire M (kg.mol1 ) 0,0289653
Constante gaz parfait specifique rg (J.kg1 .K 1 ) 287,03273
Capacite thermique massique `
a pression constante Cp (J.kg1 .K 1 ) 1006
Masse volumique moyenne g (kg.m3 ) 1,1845924
Coefficient isentropique g 1,3992292
Viscosite dynamique (kg.s.m1 ) 1, 85.105
Nombre de Prandtl P r 0,708
Vitesse du son moyenne a (m.s1 ) 345,95393
Vitesse dinjection Vinj (m.s1 ) 1
Pression au fond avant pF AV (bar) 1

Fig. 35 Tableau des caracteristiques de lecoulement en configuration 1

E.2 Configuration 2

Gaz propergolique `a 3610K


Masse molaire M (kg.mol1 ) 0,0293957
Constante gaz parfait specifique rg (J.kg1 .K 1 ) 282,83048
Capacite thermique massique `
a pression constante Cp (J.kg1 .K 1 ) 1987,5294
Masse volumique moyenne g (kg.m3 ) 8,8147316
Coefficient isentropique g 1,1659123
Viscosite dynamique (kg.s.m1 ) 9, 1.105
Nombre de Prandtl P r 0,84
Vitesse du son moyenne a (m.s1 ) 1091,0625
Vitesse dinjection Vinj (m.s1 ) 2.56
Pression au fond avant pF AV (bar) 90

Fig. 36 Tableau des caracteristiques de lecoulement en configuration 2

66
F Conditions limites dans CEDRE

F Conditions limites dans CEDRE


F.1 Cas Xf = 12

Partie Type de condition Definition


Fond avant Paroi Immobile, adiabatique, pas de rugosite
Tuy`ere Paroi Immobile, adiabatique, pas de rugosite
Subsonique entrant, Normale au maillage,
Segment 1 Entree-Sortie Debit-Ti
ebit = 30.1kg.s1 .m2 , T i = 3610K
D
Subsonique entrant, Normale au maillage,
Segment 2 Entree-Sortie Debit-Ti
ebit = 30.1kg.s1 .m2 , T i = 3610K
D
Symetrie Glissement-Symetrie Paroi immobile
Scotch Glissement-Symetrie Paroi immobile
Sortie
Entree-Sortie Etat Supersonique sortant

Fig. 37 Tableau des conditions limites en configuration 2 avec Xf = 12

F.2 Cas Xf = 16

Partie Type de condition Definition


Fond avant Paroi Immobile, adiabatique, pas de rugosite
Tuy`ere Paroi Immobile, adiabatique, pas de rugosite
Subsonique entrant, Normale au maillage,
Segment 1 Entree-Sortie Debit-Ti
Debit = 22.59kg.s1 .m2 , T i = 3610K
Subsonique entrant, Normale au maillage,
Segment 2 Entree-Sortie Debit-Ti
Debit = 22.59kg.s1 .m2 , T i = 3610K
Symetrie Glissement-Symetrie Paroi immobile
Glissement-Symetrie (stationnaire) Paroi immobile
Scotch Entree-Sortie Debit-Ti Subsonique entrant, Normale au maillage,
(instationnaire) Debit = 22.59kg.s1 .m2 , T i = 3610K
Sortie
Entree-Sortie Etat Supersonique sortant

Fig. 38 Tableau des conditions limites en configuration 2 avec Xf = 16

67

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