Exploitation Minere Final
Exploitation Minere Final
Exploitation Minere Final
Tome 6
Fvrier 2017
Poulard F., Daupley X., Didier C., Pokryska Z., DHugues P., Charles N., Dupuy J.-J., Save M.
Comit de rdaction de la collection
Rseau dExcellence Mine & Socit (Mines ParisTech, Mines Nancy, Ecole Nationale
Suprieure de Gologie, Mines dAls)
Coordination : Philippe Kister
Rdacteurs : Hossein Ahmadzadeh, Jean-Alain Fleurisson, Damien Goetz, Philippe Kister,
Yann Gunzburger, Michel Jbrak, Brice Laurent, Jack-Pierre Piguet, David Salze.
Mots-cls : exploitation minire, traitement des minerais, mthodes, techniques, impacts, solutions,
bonnes pratiques.
Poulard F., Daupley X., Didier C., Pokryska Z., DHugues P., Charles N., Dupuy J.-J., Save M. (2017)
Exploitation minire et traitement des minerais. Collection La mine en France . Tome 6, 77 p., 43
fig., 2 ann.
Sommaire
4.4.LES SOLUTIONS POUR LIMITER LES REPERCUSSIONS SUR LES EAUX .............. 53
Gnralits ...................................................................................................................... 53
Limiter les effets des mthodes par dissolution .............................................................. 55
Rduire les impacts des mthodes par lixiviation ........................................................... 55
Supprimer ou rduire le drainage minier acide ............................................................... 57
Figure 8 : Foration horizontale dans la mine de sel de Varangville exploite en chambres et piliers, en
France (Clich : Comit des Salines de France). .............................................................. 16
Figure 9 : Technique d'exploitation par tranches montantes remblayes (Source : BRGM). ..................... 18
Figure 10 : Technique d'expoitation du sel par dissolution in situ par forage isol (Source : modifi daprs
CSME). .............................................................................................................................. 19
Figure 11 : Mthodes extensives en gisements peu profonds (< 300 m) (Source : INERIS). .................... 20
Figure 12 : Mthode intensive piste et sondages (Source : INERIS). ...................................................... 21
Figure 13 : Technique d'exploitation par lixiviation in situ (Source : BRGM). ............................................. 22
Figure 14 : Ventilateurs principaux coupls en carrire souterraine, Isre (Source : INERIS, SAMIN). .... 24
Figure 15 : Impact de travaux miniers souterrains sur l'hydrodynamique : (1) niveau hydrostatique avant
exploitation, (2) pendant lexploitation, (3) aprs abandon (Source : www.ineris.fr/guide-
pprm). ................................................................................................................................. 25
Figure 16 : Impact de travaux ciel ouvert sur l'hydrodynamique : (1) niveau hydrostatique avant
exploitation, (2) pendant lexploitation, (3) aprs abandon (Source : www.ineris.fr/guide-
pprm). ................................................................................................................................. 26
Figure 17 : Usine de traitement de la mine d'or de Kittila, en Finlande (Source : www.agnicoeagle.com).27
Figure 18 : Procdure du traitement du minerai de nickel (Source : SLN). ............................................... 28
Figure 19 : Procdure du traitement du minerai de cuivre (Source : http://copperalliance.fr/le-cuivre). ..... 29
Figure 20 : Broyeur boulets de la mine d'or de Kittila, en Finlande (Source : www.agnicoeagle.com). .. 30
Figure 21 : Principe de fonctionnement dune colonne de flottation (Source : Thse F.-O. Verret, 2006). 31
Figure 22 : Cellules de Flottation de lancienne usine de traitement de la mine dor du Bourneix, Haute-
Vienne (Source : BRGM). .................................................................................................. 32
Figure 23 : Lixiviation en tas, mine de nickel en Finlande (Source : www.womp-int.com). ........................ 33
Figure 24 : Stockages des striles (Source : www.rgc.ca).......................................................................... 35
Figure 25 : Techniques de construction de digues rsidus miniers (Source : modifi daprs Aubertin et
al. (2002). Environnement et gestion des rejets miniers, Manuel sur CD-ROM, Presses
internationales Polytechnique)........................................................................................... 37
Figure 26 : Chutes de toit (instabilit locale), Mine de calcaires asphaltique, Gard (Source : INERIS). .... 41
Figure 27 : Principe dune cuvette daffaissement et de ses consquences sur le bti de surface (Source :
www.ineris.fr/guide-pprm). ................................................................................................. 42
Figure 28 : Effondrement generalis sur le perimtre de l'ancienne mine de fer d'Hussigny, 54 (Source :
BRGM). .............................................................................................................................. 43
Figure 29 : Pompage dexhaure des eaux de mine sulfates, bassin ferrifre du Nord (galerie de la Paix
Knutange), 57 (Source : INERIS). ..................................................................................... 45
Figure 30 : Consquences du drainage minier acide Carnouls, Gard (Source : INERIS). ................... 46
Figure 31 : Diffrentes mises en oeuvre de remblais en mines souterraines allemandes gauche et
amricaines droite (Source : www.victaulic.com/ et www.asse-archiv.de)..................... 52
Figure 32 : Bio-lixiviation pour traiter le minerai de cuivre en Ouganda (Source :
http://promine.gtk.fi/about/WorkPackage4.html)................................................................ 56
Figure 33 : Zones humides ou wetlands, mine de cuivre, de zinc, d'or, d'argent et de cadmium dEast
Sullivan au Cabada (Source : www.mern.gouv.qc.ca). ..................................................... 57
Figure 34 : Gauche : Dcoupe de grs des Vosges par jet deau haute pression (Source : www.carriere-
logel-rothbach.fr). Droite : Dispositif exprimental de dcoupe de roches avec des jets
deau haute pression (Source : www.geosciences.mines-paristech.fr). ........................ 60
Lexploitation dune mine consiste extraire des roches ou minerais ayant une valeur
conomique. Plusieurs techniques dexploitation minire existent mais peuvent tre rparties en
trois grandes familles :
la mine ciel ouvert (Figure 1) ;
la mine souterraine (Figure 2) ;
lexploitation par dissolution et la lixiviation in situ.
En complment, une quatrime famille peut tre dfinie elle concerne lexploitation des placers
qui est trs spcifique mme si elle reste du type ciel ouvert (lexploitation de ce type de
gisement nest pas envisage en France mtropolitaine tandis quelle est courante en Guyane
(Cf. Tome 8).
Figure 3 : Moyennes des cots dextraction du minerai en fonction de la technique dexploitation (Source :
BRGM).
Lexploitation dune mine ciel ouvert (MCO ou open pit en anglais) consiste
exploiter le minerai depuis une excavation cre en surface aprs avoir enlev les matriaux
striles qui le surmontent. Les MCO concernent lexploitation de parties de gisement situes
proches de la surface topographique (typiquement
entre 0 et 400 m de profondeur).
Les exploitations ciel ouvert requirent gnralement des engins de chantier aux gabarits
imposants et peu communs aux autres secteurs de lindustrie (pelles, roues-pelles, draglines,
tombereaux, foreuses).
1
Cette profondeur est limite en France 15 m.
2
Les chargeuses permettent un chargement en masse et des dplacements frquents et rapides. Les pelles seront
prfres pour leur capacit de tri et de travaux en toutes circonstances (terrains humides, terrassements), leur
cot sera moindre pour des rendements quivalents
Exploitation en dcouverte
La dcouverture commence par une tranche ouverte dans le recouvrement strile sur toute la
largeur du panneau exploiter jusqu'au toit de la minralisation puis elle est largie
progressivement vers les extrmits du panneau (front de dcouverture, Figure 5).
L'exploitation du minerai se fait de la mme faon, partir d'une tranche initiale qui progresse
paralllement la dcouverture (front d'exploitation), les striles tant gnralement remis en
place au fur et mesure pour combler l'excavation (front de remblayage).
Exploitation en fosse
La dcouverture porte alors sur tout le volume du cne qui constitue la fosse. Tous les
matriaux striles sont vacus hors de la fosse et stocks (pour remblayage ventuel du trou,
Figure 6). Cette mthode est rserve aux filons, aux couches fortement pentes et aux amas.
Le taux de dcouverture s'accrot trs vite avec la profondeur, ce qui limite l'intrt conomique
de la mthode.
En zone plane, cette fosse correspond une excavation ferme plus ou moins vase vers le
haut dont les dimensions peuvent tre importantes (hectomtriques kilomtriques). En zone
montagneuse, la fosse est gnralement creuse flanc de coteau et ouverte sur une de ses
faces.
La fosse stage selon une succession de gradins et de banquettes dont la pente assure la
stabilit locale et globale de lexcavation (30 75, selon la nature des roches). Le maintien
dune pente rgulire demeure complexe puisque les massifs rocheux traverss sont souvent
htrognes et fracturs.
Gnralement, on diffrencie les fosses creuses au sein de massif de roches dures de celles
creuses au sein de massif de roches tendres ou de terrains meubles. Les pentes de ces
fosses ne sont pas les mmes, le maintien dune pente rgulire dans un massif rocheux
demeure complexe compte tenu de leur htrognit et de leur fracturation, les massifs
meubles sont relativement plus sensibles une mauvaise gestion des eaux.
Lexploitation dune mine souterraine consiste exploiter le minerai depuis une excavation
cre sous la surface du sol, en souterrain, sans avoir enlever lintgralit des matriaux
striles qui le surmontent. Pour une exploitation souterraine, une quantit minimale de morts-
terrains est donc enleve pour accder au gisement, elle correspond aux travaux dossature
(ex. rampes, descenderies, galeries, puits). Ces derniers permettent daccder au minerai et de
mettre en place toutes les infrastructures afin dassurer laration, lexhaure, laccs du
personnel et lvacuation du minerai. Bien que chaque mine soit un cas particulier, toutes ont
en commun la recherche de la rentabilit et de la scurit travers un ensemble de techniques
pour procder labattage du minerai dans le respect de lenvironnement. Comme
prcdemment, le choix entre les diffrentes techniques dexploitation souterraine est
conditionn principalement par la gologie au sens large et notamment par :
Gomtrie du corps minralis (couche, amas, filon, subhorizontal, subvertical, pais,
mince, profondeur) ;
Comptence du minerai (friable, rsistant) ;
Nature de lencaissant et sa dlimitation avec le minerai (pontes franches avec coupe
argileuse, ponte diffuses) ;
Fracturation.
Les mmes tapes quen ciel ouvert se rencontrent en souterrain et sont compltes par deux
phases additionnelles :
Une des mthodes les plus emblmatiques de cette famille est celle des chambres et piliers
abandonns, elle est dcrite ci-aprs. Le descriptif des autres mthodes est renvoy en
annexe.
Lexploitation par chambres et piliers ( room and pillar en anglais) (Figure 7) sapplique pour
tous les types de gisements mais principalement aux formations dorigine sdimentaire (ex.
potasse, sel, fer, bauxite), dont le pendage ne dpasse pas une vingtaine de degrs. Labattage
du minerai se fait le plus souvent par foration puis tirs de mine pour fragmenter et bouler la
partie qui va tre extraite (Figure 8). Des vides (ou chambres) sont ainsi crs et spars par
des piliers de minerai laisss en place qui supportent, au moins temporairement, le poids des
terrains sus-jacents et assurent la stabilit globale de la mine. Les chambres servent ensuite de
voies de roulage pour le transport du minerai par camions ou par bande transporteuse. La
mcanisation est trs importante dans ce type dexploitation et les volumes crs permettent
lutilisation dengins de chantier classiques (camions benne basculante, jumbos, chargeuses).
Dans le cas de galeries de faible hauteur (3 m), des chargeuses et des camions spcialement
adapts seront utiliss. Le taux de dfruitement (rapport entre la quantit de minerai laisse en
place et celle extraite) dune exploitation par chambres et piliers varie gnralement entre 40 et
75% mais reste dpendant de la comptence du minerai vis--vis de la profondeur : le taux
diminuant lorsque le minerai est peu rsistant (piliers plus importants) et/ou lorsque la mine
sapprofondit. En outre, le toit des chambres et des galeries peut tre boulonn si la stabilit
locale nest pas assure.
Le dimensionnement des ouvrages souterrains (piliers notamment) est essentiel (Cf. annexe 2).
Dans le cas de piliers instables (fracturation, vieillissement, effet de leau, etc.) leur
renforcement, par remblayage des chambres notamment, est parfois ncessaire pour remdier
cet impact. Une autre solution consistant dtruire les piliers (foudroyage) est parfois
envisage selon les cas doccupation de la surface.
En France, la mine de sel de Varangville est actuellement exploite en partie selon la mthode
des chambres et piliers abandonns (Figure 8).
Figure 8 : Foration horizontale dans la mine de sel de Varangville exploite en chambres et piliers, en
France (Clich : Comit des Salines de France).
Seule la mthode par tranches montantes remblayes sera dtaille ici, les autres sont dcrites
en annexe 1.
Lextraction par tranches montantes remblayes ( cut and fill en anglais, Figure 9) est
particulirement adapte lexploitation des filons de faible puissance et fort pendage,
encaisss dans un massif rocheux stable. Le minerai est abattu et dblay par tranches
horizontales, prises en montant. Cette technique permet gnralement une bonne slectivit du
minerai et un excellent taux de rcupration. Les vides sont remblays progressivement (avec
les striles des galeries dossature ou rsidus de lunit de traitement) pour permettre dlaborer
un plancher de travail la tranche suivante. Labattage du minerai peut se faire par :
Gradins renverss : les vides sont remblays avec des matriaux secs ou humides. Le
minerai est abattu en montant, par tranches de 3 4 m dpaisseur et par des trous de
mine verticaux fors laide de perforatrices montes sur chariot ;
Abattage du front : les vides sont remblays avec du sable, de faon quasi complte, le
sable formant une surface suffisamment dure pour la circulation des engins sur pneus
la tranche suivante. Lexploitation est entirement mcanise, avec forage par jumbos et
dblocage par chargeuses.
Cette technique est spcifique aux minerais solubles et concerne donc particulirement les
exploitations de sel gemme (notamment en France). Actuellement, les exploitations actives de
ce type se situent notamment en Lorraine, en Rhne-Alpes et en Provence
Gisements profonds
Lorsque le gisement dissoudre est situ grande profondeur, de lordre de 1000 m et jusqu
plus de 2000 m, la mthode mise en uvre consiste dissoudre le sel partir dun sondage
isol. Lextension et la forme de la cavit cre sont lies aux paramtres dinjection deau
douce et de pompage de la saumure (positions et dbits) et la mise en uvre dun matelas
inerte au sommet de la cavit (en gnral de lair ou de lazote, voire du fuel) pour contrler et
limiter lextension verticale de la dissolution (Figure 10). Une garde ou planche de sel
dpaisseur suffisante est maintenue au toit de la cavit pour en assurer sa stabilit. Ces
oprations peuvent tre rptes partir de plusieurs sondages pour crer un champ de
cavits isoles les unes des autres.
Figure 10 : Exemple de technique d'exploitation du sel par dissolution in situ par forage isol (Source :
modifi daprs CSME).
signaler que cette mthode pour les gisements profonds de sel gemme est utilise pour
lexploitation de la substance elle-mme mais aussi, des fins, dans un second temps, de
stockage de produits ptroliers (ex. gaz naturel) dans les cavits cres.
Lexploitation des gisements peu profonds de sel gemme a t ralise dans de nombreuses
rgions franaises (Franche-Comt, Aquitaine, Lorraine) et reste toujours trs active dans le
bassin salifre de Dombasle, prs de Nancy. Actuellement, parmi les mthodes modernes
dexploitation par dissolution des gisements faible profondeur (de lordre ou infrieur 200-
300 m de profondeur), on distingue :
Il sagit dexploiter partiellement le gisement partir de sa base (mur) ou dans la masse partir
dun ou plusieurs sondages avec pour objectif de crer des cavits stables (Figure 11).
Pour les cavits connectes, leur mise en communication seffectue par dissolution latrale en
imposant un plan dair en partie haute des vides crs. Une fois cette communication ralise,
leau douce est injecte partir dun sondage afin dagrandir la cavit et la saumure sature
pompe partir dun autre sondage (Figure 11).
Pour ces mthodes, une garde de sel dpaisseur suffisante doit tre maintenue pour assurer la
stabilit et ltanchit des cavits sur le long-terme.
Figure 11 : Mthodes extensives en gisements peu profonds (< 300 m) (Source : INERIS).
La mthode intensive
Cette mthode est qualifie dintensive car elle vise au dfruitement total du gisement du mur
au toit. La consquence est une fermeture de la cavit par boulement, crant en surface des
mouvements de terrains de type affaissement ou effondrement. La mthode mise en uvre est
dnomme piste et sondages car elle consiste exploiter le gisement de sel par dissolution
selon un alignement (piste) de sondages foncs jusquau mur du gisement. Lexploitation se
dcompose en trois phases successives (Figure 12) :
- une fois le chenal cr, la piste peut tre mise en exploitation. De leau douce est
injecte dans les sondages situs une extrmit de la piste et la saumure est extraite
par des sondages extracteurs lautre extrmit. La dissolution progresse selon
lalignement de la piste et sur la totalit de lpaisseur du gisement. Lorsque toute
lpaisseur du gisement est dissoute, les cavits cres deviennent instables et
Cette technique impose de disposer de la matrise foncire des terrains laplomb des zones
exploites.
Cette technique ( in situ leaching en anglais) permet dexploiter des gisements basse
teneur minrale, stratiformes, encaisss dans des horizons grseux permables et encadrs
par des horizons trs peu ou pas permables (ex. grs rouges cuivre ou red-beds ). A
laide dune srie de puits injecteurs et producteurs, une circulation de solution lixiviante
(souvent de lacide sulfurique ou du carbonate de soude) est tablie, permettant lattaque du
minerai (Figure 13). La solution est, par la suite, rcupre pour la phase de traitement. Le
principal avantage de cette technique est de pouvoir rcuprer des mtaux ou minerais de
valeur sans avoir recours aux techniques minires traditionnelles impliquant : explosions,
dcouverture coteuse ou infrastructures souterraines. Cette technique a donc une faible
emprise en surface et ne cre aucune verse strile. Toutefois elle prsente un risque de
contamination des eaux souterraines. Aucune mine en France na eu recours cette mthode
et sa mise en uvre future nest pas envisage.
lexploitation elle-mme (mission de chaleur, gaz, vapeurs...). Notons nanmoins quil y a des
latitudes o linversion de temprature provoque laccumulation de gaz en MCO. En phase
dexploitation, il y a ncessit dvacuer ces gaz et donc darer les chantiers pour permettre le
travail des mineurs dans de bonnes conditions :
assurer la qualit convenable de la composition de latmosphre au sein de la
mine, en termes de teneur en oxygne et de dilution de gaz nocifs ;
assurer les conditions climatiques suffisantes, en termes de temprature et
dhumidit.
Par ailleurs, les techniques et les moyens darage mis en uvre doivent prendre en compte la
lutte contre les poussires mises par lexploitation.
Globalement, les mlanges gazeux prsents dans les exploitations minires peuvent avoir deux
origines :
une origine endogne : il sagit de gaz contenus dans le gisement et/ou dans les
roches encaissantes avant lexploitation. Il sagit classiquement du mthane, de
ses homologues suprieurs, du dioxyde de carbone, du radon et bien plus
rarement dautres gaz (azote, hydrogne, argon, sulfure dhydrogne, etc.). La
composition de ces mlanges gazeux est lie la nature et lenvironnement
gologique des matriaux extraits. Par exemple, on sattendra la prsence de
CH4 et de CO2 dans les gisements de potasse et de sel ou dans les exploitations
avec des encaissants comportant des composs hydrocarbons tandis que les
atmosphres de mines mtalliques prsenteront plutt un appauvrissement en
oxygne avec la production ventuelle de certains gaz nocifs (CO2, H2S, etc.).
Ces gaz se librent continuellement en cours de lexploitation, par un mcanisme
de dtente, et migrent vers latmosphre des travaux souterrains ;
une origine exogne : ce sont des gaz produits par des ractions chimiques
spcifiques, pendant lactivit minire. Il sagit le plus souvent de :
Par le pass, dans les mines peu profondes et peu tendues, un arage naturel pouvait suffire.
Aujourdhui, cet arage est systmatiquement mcanis. Sans entrer dans les dtails, le
principe gnral est damener de lair frais en quantit suffisante vers toutes les parties de la
mine restant en activit et dvacuer lair us vers la surface. La ventilation de la mine est
classiquement ralise grce :
Figure 14 : Ventilateurs principaux coupls en carrire souterraine, Isre (Source : INERIS, SAMIN).
Les principaux facteurs permettant de dimensionner larage sont connus des spcialistes,
notamment :
Gomtrie du rseau minier ;
Mthode dexploitation minire et mode dabattage (par explosifs ou mcanis) ;
Nature et volumes des gaz prsents (caractrisation minralogique et
Gochimique du gisement et des roches encaissantes) ;
Nombre de personnes en poste.
Ces facteurs varient dune mine lautre et parfois mme dun quartier dune mme mine
lautre, il est donc illusoire dimaginer dupliquer un rseau darage dun site lautre.
A noter que dans le cas de certaines mines profondes, larage seul peut savrer insuffisant
pour assurer des conditions climatiques adaptes (temprature, humidit, etc.). Il sera
ncessaire dans ce cas de faire appel des techniques de climatisation.
mine, soit ses alentours immdiats. Si par le pass, cette vacuation (ou exhaure) pouvait
tre ralise gravitairement, elle est le plus souvent aujourdhui mcanise et ncessite lemploi
dune ou plusieurs pompes.
ciel ouvert, laccumulation des eaux dans les fosses est principalement due lextension de
la mine qui cre un rservoir daccumulation prfrentiel des eaux de pluie (Figure 16). Une
fosse peut galement recouper des sources et des aquifres souterrains. Comme pour le
souterrain, lexploitation ciel ouvert peut ncessiter la mise en uvre dune exhaure. Dans ce
cas, divers pompes, conduites et bassins sont crs pour grer ces eaux.
Ces eaux peuvent gnrer des volumes importants qui ne peuvent pas tre stocks
indfiniment . Les compagnies minires mettent en place des solutions de traitement, actives
ou passives, qui permettent de vrifier et de rendre ces eaux compatibles avec les usages des
eaux souterraines et superficielles proximit. In fine les eaux dexhaure sont ensuite
restitues lenvironnement via le rseau hydrographique de surface.
Si des roches ont t extraites dans le cas dune exploitation minire, cest pour leur richesse
en minerais valorisables. Cependant, mme des concentrations intressantes, les minerais
ont rarement une puret suffisante pour pouvoir tre transforms directement en produits finis
(souvent de type mtaux). Il est donc ncessaire de modifier ltat du minerai extrait. Le
passage de la mine au mtal peut se dcomposer en deux grandes tapes :
Le traitement du minerai seffectue dans une usine de traitement ddie qui peut tre localise
sur le site mme de la mine ou bien totalement dlocalise du site dexploitation (Figure 17). Le
traitement du minerai suit un schma de procd ( flow sheet en anglais) bien dfini et
spcifique pour chaque type de minerai, faisant souvent lobjet dune forte concurrence entre
les entreprises du secteur (Figure 18 et Figure 19). Ces procdures de traitement sont la base
du savoir-faire de chaque compagnie minire et industrielle.
2.1. LA COMMINUTION
2.2. LA CONCENTRATION
Une fois le minerai concass et broy, dbute alors la phase de concentration qui va permettre
de sparer les particules libres lors de la comminution, selon leurs proprits physico-
chimiques et produire un concentr de minerai. Il est important de rappeler ici, que les produits
issus de ces tapes minralurgiques peuvent tre directement commercialisables.
sparation par milieu dense : cette mthode consiste sparer les minraux par
gravit laide dune liqueur dense (typiquement des densits de lordre de 3) ou
dune suspension de solide une densit donne (ex. magntite, ferro-silicium).
Elle est particulirement utilise pour les mtaux lourds (or, tungstne, titane,
niobium et tantale, etc.) ;
Sparation par gravit : cette mthode consiste sparer les minraux par
gravit de faon mcanique grce des appareils spcifiques (tables
secousse, spirales, sluices ou rampes de lavage, jigs, etc.) ;
Cette mthode sutilise pour la quasi-totalit des minerais sulfurs, mais aussi pour la plupart
des mtaux non-sulfurs et pour les minraux industriels.
Figure 21 : Principe de fonctionnement dune colonne de flottation (Source : Thse F.-O. Verret, 2006).
Figure 2
23 : Lixiviation
n en tas, min
ne de nickel e
en Finlande (Source : ww
ww.womp-intt.com).
2.3. LA TRAN
NSFORMA
ATION MET
TALLURG
GIQUE
la pyromtallur
p rgie, la pluss anciennee. Elle cons
siste en un traitementt thermique
e
(grilllage) pour homognis
h ser la sourc
ce de mtal. Cette ta pe est com
mbine avecc
une raction chimique
c doxydation permettant la sparration des mtaux ett
d
laffinage ;
lhyd
dromtallurg gie (par vo chimique), la plus rccente (db
oie lectroc but de XXe
siccle). Elle coomporte un ne tape oo le mta al est solubbilis (d'o le prfixe
e
hyydro ) pour permettre e sa purific
cation et elle peut fairre appel, en
e dernire e
tap u cours de cette phase un couraant lectriqu
pe, l'lecttrolyse). Au ue de forte
e
puisssance pas sse entre u une anode e et une cathode
c auu sein dun ne solution
n
conttenant l'lment exxtraire. Le mtal
m valorrisable est ensuite rcupr surr
lanoode ou la ca
athode.
Collection
n La mine en
n France Tome
T 6 33
mtallurgiques, non valorisables dont la gestion constitue un rel dfi pour les mines
responsables.
Il y a donc lieu de prciser la diffrence entre deux types de produits non valorisables :
La gestion de ces produits constitue un enjeu majeur pour une exploitation minire responsable
car ils ont t lorigine daccidents et de dsastres environnementaux majeurs.
Striles miniers
gnralement dverss et mis en dpts sec dans des verses striles (ou
haldes ou terrils), Figure 24. La stabilit des ouvrages est assure par le respect
de langle de talus naturel de chaque matriau dpos (angle que suit le
matriau naturellement lors de son dversement). Localement des remodelages
de pentes peuvent tre entrepris ;
Les oprations de verse sont relativement simples et ralises laide dengins de chantiers
(pelles et camions) ou de bandes transporteuses. Toutefois, cette simplicit apparente de mise
en uvre ne doit pas masquer la gestion cruciale des eaux (ruissellement et infiltration) sur ces
ouvrages ralise laide de drains, de canaux de drivation, de couverture, etc.
Remarques : Notons que les rsidus de traitement pyromtallurgique, sous forme de diverses
scories, sont gnralement grs comme des strile miniers et non comme des rsidus
miniers (mme sils sont issus dune opration de traitement). Les cendres, du fait de leur
finesse, sont plus souvent traites comme des rsidus miniers (Cf. ci-aprs).
Rsidus miniers
Les rsidus miniers sont des matriaux artificiels fins produits sous forme liquide ou de boue
souvent en grande quantit. Ces rsidus sont enrichis en minraux de gangue et minraux
rsiduels non conomiques ainsi quen ractifs chimiques. Ils sont dverss sous forme liquide,
boueuse ou pteuse et doivent donc souvent tre retenus derrire des digues ou dposs dans
des bassins. Il est galement possible de mlanger ces rsidus (les parties inertes) aux striles
miniers pour constituer des ouvrages de dpts de meilleure stabilit. Compte tenu de la forme
de ces rsidus (semi-liquide), leur dpt ncessite le recours des infrastructures plus lourdes
que la mise en dpts sec des striles : pompes spcifiques, dessiccateurs, rseaux de
canalisations, cyclones
une partie amont, qui est capable de retenir les rsidus sans pntration ou
rosion excessive, qui est compose des rsidus proprement dits (par exemple
du sable compact) ;
une partie centrale ou cur qui ne peut ni s'effondrer ni tre bouche par des
fines (roche ou pierre filtre concasse) ;
une partie aval, qui assurant la solidit et la stabilit du pied, qui va rester
sche en toutes circonstances.
Lorsqu'on envisage la construction dune digue avec une partie des rsidus miniers, celle-ci se
fait par phases. La partie grossire des rsidus est utilise pour constituer le cur de la digue
tandis que les rsidus plus fins sont dposs en amont de celle-ci. Pour une construction par
tapes dune digue, il existe trois mthodes principales de construction (Figure 25) :
La mthode amont est la technique de construction traditionnellement utilise lorsque les rejets
de concentrateur sont dposs laide de lances robinet ( spigotting ) ou avec des
hydrocyclones. Cette mthode sapplique lorsque les rsidus possdent les caractristiques
gotechniques et physicochimiques ncessaires la construction des digues, quand la rgion
est faible risque sismique et pour des digues de faible hauteur. La construction des digues par
la mthode amont est relativement simple, ce qui expliquerait son utilisation rgulire malgr les
limitations qui y sont rattaches. Un inconvnient inhrent aux digues construites selon la
mthode amont rside dans le fait que les petites digues construites successivement partir de
rsidus miniers peuvent reposer sur des matriaux relativement fins, peu consolids, qui ont t
mis en place au cours des tapes prcdentes.
Figure 25 : Techniques de construction de digues rsidus miniers (Source : modifi daprs Aubertin et
al. (2002). Environnement et gestion des rejets miniers, Manuel sur CD-ROM, Presses internationales
Polytechnique).
Comme son nom lindique, la digue de retenue en mthode aval est construite laval de la
digue damorce, gnralement partir des rejets grossiers. La crte de la digue se dplace
ainsi vers lextrieur du parc rsidus. Cette mthode engendre typiquement une meilleure
stabilit que la mthode amont et elle gnre, de plus, un bilan dentreposage positif puisque le
volume disponible dans le bassin augmente progressivement avec la hauteur de la digue. En
revanche, un espace important est ncessaire en pied de la digue initiale.
La mthode de laxe central reprsente une solution de compromis entre les deux mthodes
prcdentes. Il sagit de maintenir la crte de la digue la mme position horizontale, avec une
lvation qui se fait selon un axe vertical. Cette mthode confre une meilleure stabilit que la
mthode amont, et elle demande moins de matriaux grossiers que la mthode aval.
Lhistoire minire est malheureusement entache daccidents et de dsastres qui ont eu des
consquences dommageables sur lenvironnement et les hommes proximit des exploitations
concernes. Il sagit de les lister et de les analyser, afin que toute mine responsable prenne les
mesures adquates pour viter quils ne se reproduisent. Tous les impacts lists par la suite
dpendent des spcificits de chaque site minier (gologie, environnement et techniques) et ne
se rencontrent videmment pas sur une mme mine.
Les phases de production minire (exploitation et traitement de minerai) sont celles qui
favorisent le plus le tissu conomique local et rgional relativement aux autres phases de la vie
dune mine : Exploration minire (Tome 4), Dveloppement-Financement-Construction
(Tome 5) et Fermeture-Reconversion-Gestion de laprs-mine (Tome 7). En exploitation, une
mine est :
Les ventuelles craintes des parties prenantes apparaissent souvent ds les phases initiales du
projet minier : Exploration minire et Dimensionnement (Cf. Tomes 4 et 5). Nanmoins, elles se
cristallisent souvent la phase dexploitation.
La problmatique des conflits dusage deau (et des sols) est gnralement mise en avant par
les opposants au projet minier. En effet, les pompages ncessaires lexploitation minire
induisent un rabattement des nappes souterraines au droit et proximit de la mine qui peut
tre prjudiciable leur intgrit, au moins localement. Des asschements de sources ou de
captages sont envisageables et potentiellement dommageables relativement aux usages qui en
sont fait (eau potable, agriculture ou industriel). De plus, certaines techniques de traitement du
minerai sont consommatrices deau (la concentration et lhydromtallurgie requirent environ 3
Les nuisances sonores et vibratoires (tirs de mines, circulation dengins, etc.) sont parfois mis
en avant par les opposants locaux aux exploitations mais leur ressenti nen demeure pas moins
local (ordre de grandeur kilomtrique).
Enfin, de par leur emprise gographique, les projets miniers peuvent susciter des rejets
marqus du projet par les populations du fait de la nature des terrains qui seront exploits
(friche industrielle, exploitations agricoles, zones naturelles protges, tourisme, etc.) et sur
lesquelles des projets autres que miniers auraient pu tre dvelopps (Cf. Tome 5).
Il faut galement tenir compte de la mdiatisation des accidents miniers, actuels ou passs, qui
peut susciter chez certaines parties prenantes des ractions hostiles au projet minier.
Nanmoins, dans tous les cas, lexploitant minier se doit de comprendre et de prvoir aussi
finement que possible le comportement du massif rocheux en raction aux modifications
auxquelles il le soumet du fait des travaux dextraction entrepris en son sein.
Lobjectif est dviter toute volution non matrise du milieu pouvant contribuer au
dveloppement dinstabilits non prvues et susceptibles de mettre en danger la scurit des
mineurs, des machines, du bon fonctionnement de lexploitation ou lintgrit des terrains de
surface et des infrastructures ou enjeux qui y sont prsents. Les principaux modes de rupture
des massifs rocheux sont connus des spcialistes (compression, traction, cisaillement, flexion,
caillage, etc.). Les experts gotechniciens se basent sur une caractrisation amont prcise
(sondages, essais de laboratoires, modlisations, etc.) des massifs objets de lexploitation afin
de dterminer les cas dinstabilit envisageable et de proposer des dimensionnements
permettant de les minorer. Ces tudes nen demeurent pas moins bases sur des hypothses
gologiques et gotechniques quil convient dintgrer aux diffrents calculs (Cf. annexe 2).
Les modes de rupture varient dune mine lautre et parfois mme dun quartier dune mme
mine lautre. Ils dpendent, entre autres paramtres, de la nature et du comportement des
roches concernes, de la gomtrie des travaux, des paramtres environnementaux (prsence
deau, de failles, variations de temprature, etc.) ainsi que de la prsence ventuelle
dexploitations prexistantes.
Dans certaines configurations spcifiques, un troisime concept peut tre introduit pour tenir
compte des spcificits du phnomne dynamique de type coups de terrain (ou rockburst
en anglais), Cf. annexe 2.
La stabilit locale concerne donc essentiellement la scurit immdiate des mineurs et relve
principalement du dimensionnement adquat des chantiers (largeur, hauteur, formes, etc.) ainsi
que du choix appropri des mthodes de soutnement des terrains (boulonnage, grillage, bton
projet, remblayage). Ces phnomnes pourront tre traits par des mesures lgres
mises en uvre par lexploitant (complment de soutnement, armement de pilier, etc.).
Ces phnomnes nont gnralement aucune consquence dommageable sur les terrains
extrieurs lexploitation minire puisquils sont rapidement traits et stopps par lexploitant
avant toute extension.
Figure 26 : Chutes de toit (instabilit locale), Mine de calcaires asphaltique, Gard (Source : INERIS).
Il sagit de phnomnes dampleur qui concernent tout ou partie dune exploitation minire :
Dans le cas de phnomnes accidentels, ces vnements peuvent mettre en pril, en plus de
la scurit immdiate des mineurs, lintgrit des terrains de surface, la scurit des enjeux de
surface proximit et galement condamner tout ou partie du gisement exploitable. Ces
phnomnes, une fois initis, ne sont gnralement pas matrisables. Cette stabilit relve
principalement dun choix adapt de la nature et du dimensionnement de la mthode
dexploitation globale, en tenant compte :
de la rsistance des terrains et des contraintes qui sappliquent en leur sein ;
des incertitudes sur ces facteurs au travers de la dfinition de facteurs de
scurit adapts (Cf. annexes 1 et 2).
Les phnomnes globaux viss par la mthode dexploitation ne sont gnralement pas
dommageables pour la scurit des mineurs ni pour les enjeux vulnrables de surface, car la
rupture est prvue et planifie.
Figure 27 : Principe dune cuvette daffaissement et de ses consquences sur le bti de surface (Source :
www.ineris.fr/guide-pprm).
Figure 28 : Effondrement generalis sur le perimtre de l'ancienne mine de fer d'Hussigny, 54 (Source :
BRGM).
Les diffrentes activits exerces sur un site minier pendant, voire aprs lexploitation, peuvent
tre lorigine de la pollution des sdiments et des sols. Elle se traduit par la prsence, des
concentrations anormales (diffrentes de celles naturellement prsentes), en surface ou dans
les premiers mtres de sol, dlments indsirables et se prsentant sous forme de particules
solides.
contamination par des polluants issus de striles ou de rsidus miniers via les
circulations deaux ;
dpt de poussires par voie olienne. Lenvol de poussires, partir dun dpt
de rsidus miniers ou du minerai mis nu dans une mine ciel ouvert peut tre
lorigine de la contamination de sols aprs dpt et accumulation des poussires.
Les pompages dexhaure peuvent collecter des quantits deau parfois importantes (Figure 29).
Aprs vrification de leur qualit, ces volumes deau peuvent rejoindre le rseau
hydrographique superficiel o ils sont susceptibles de modifier les coulements naturels
(dbordement de cours deau en crue ou en hautes eaux, coulement prenne de certains
cours deau normalement asschs pendant une priode de lanne).
Figure 2
29 : Pompage e dexhaure des
d eaux de
e mine sulfat
es, bassin ferrifre
f du N
Nord (galerie de la Paix
Knutangge), 57 (Sourrce : INERIS)).
Les as
spects qua
alitatifs
Les eau
ux dexhaure
e
la suite dune d
faillance dees systmess de vrificaation de la qualit des eaux dexh haure, leau
u
rejete en surface pourrait ne pas tre de e bonne qu ualit (peu oxygne
o ett souvent fe
errugineusee
ou charrge en difffrentes lments). E Elle perturbberait alors le milieu rcepteur surs le plan n
physicoo-chimique (teneur en n oxygne, pH, conce entration en certains ions, nota amment en n
lmentts traces mtalliques
m ) et physiqque (temprature, coulleur et turbiidit). Les usages
u dess
eaux et la biodiverssit des milieux pourra
aient alors tre
mis en danger.
d
Le drain
nage minierr acide
Le Drainage Minie er Acide ouo DMA (A AMD en an nglais) est un des dfis environnementauxx
majeurss de lindusttrie minire. Le DMA eest un impact lie leau dans lacctivit mini re. Il sagitt
du lessiivage par le
eau mtorique de cerrtains dptts miniers (sstriles, verrses, terrils, etc.) ou de
e
travaux miniers ou daffleurem ment naturells.
Lcouleement de ce
c DMA verrs le rseauu superficie
el ou souterrrain est unne cause fr
quente de
e
pollution
n dans les anciennes
a zones
z mini
res :
p
pollution de
es eaux (et des
d sdime
ents en mta
aux lourds) ;
Collection
n La mine en
n France Tome
T 6 45
effets nfastes sur la biodiversit des eaux (acidification et pollution des eaux).
Les mtaux des effluents miniers acides sont gnralement des poisons du mtabolisme, en
particulier les mtaux lourds. Lacidification est directement lorigine dune mortalit importante
des populations de poissons. Presque aucune espce ne survit des pH infrieurs 5. Dans
les rgions constitues de terrains acides, lacidit des eaux est conserve et les mtaux sont
transports sous forme soluble grande distance. Dans les rgions constitues de terrains
calcaires (basiques), en revanche, les eaux acides sont rapidement neutralises par les roches
carbonates, et la plupart des mtaux deviennent insolubles et prcipitent
Notons que les DMA ont galement un impact sur les paysages : il s'agit de l'impact visuel que
constituent les dpts de couleur rouille sur plusieurs kilomtres de cours d'eau ou l'aspect
dnud des stocks striles ou de rsidus miniers (Figure 30).
Enfin, des ruptures douvrages de retenue de rsidus miniers peuvent conduire au dversement
de grandes quantits de rsidus plus ou moins acides et plus ou moins pollus dans les milieux
environnants.
- Dans le cas des exploitations par dissolution ou par lixiviation in situ, la matrise et la
dtermination prcises des formes et de lextension des zones lixivies ou dissoutes constituent
un axe de recherche des exploitants miniers. De possibles mises en communication des eaux
dexploitation (saumure, solution de lixiviation, etc.) avec les aquifres peuvent survenir. Dans
certaines configurations anormales, des fuites au niveau des puits ou des sondages peuvent
galement avoir lieu. Une modification de la qualit et notamment de la salinit des eaux reste
possible dans les aquifres proches.
- Les techniques de traitement du minerai sont pour les plus courantes pourvoyeuses de
rsidus boueux ou aqueux en grand volume contenant des minraux de gangue, des minraux
rsiduels non conomiques et ventuellement des produits chimiques (agents de flottation,
cyanures, acides, bases, etc.). A la suite dune fuite ou dune rupture accidentelle des digues ou
des bassins de rtentions o sont stocks ces rsidus, les eaux de surface et les eaux
souterraines peuvent tre pollues.
Des accidents majeurs ont touch des ouvrages de retenue deffluents miniers et ont marqu
l'opinion mondiale :
le site de la mine dAznalcllar (Espagne), en 1998, leffondrement dun terril a entran
le dversement de 4 millions de m3 de DMA dans un fleuve adjacent ;
Baia Mare (Roumanie), en 2000, une rupture similaire entrana le dversement de
100 000 m3 de DMA contenant entre 50 et 100 t de cyanure, qui ont contamin le
Danube sur plus de 2000 km ;
en aot 2015, une fuite accidentelle cause par des personnels de lAgence de
Protection de lEnvironnement du gouvernement amricain a contamin la rivire
Animas (3,8 millions de litres d'eaux pollues [cadmium, du plomb, du zinc, du fer, du
cuivre ou de l'arsenic]).
De par sa composition, le mlange gazeux prsent dans les exploitations minires prsente
souvent plusieurs risques parmi lesquels :
le risque d'asphyxie, du fait d'une trop faible teneur en oxygne ;
le risque d'intoxication, du fait de la prsence de monoxyde de carbone et de
sulfure d'hydrogne et, dans une moindre mesure, de dioxyde de carbone ;
le risque d'inflammation ou d'explosion, du fait de la prsence de mthane.
Selon leur nature et leur quantit, ces gaz constituent une source de danger plus ou moins
important, pouvant rendre trs onreuse voire remettre en cause une exploitation minire.
Les poussires
Trois phases principales sont sujettes aux missions de poussires lors de lexploitation et du
traitement du minerai :
foration et abattage du minerai. Les poussires gnres peuvent nuire en
premier lieu la sant des mineurs mais elles peuvent gnrer des nuisances
sur lenvironnement extrieur la mine. En souterrain, cet aspect est minime et
se concentre aux points de sortie dair du circuit darage. A ciel ouvert, des
poussires peuvent tre mises sur des secteurs plus larges autour des fronts de
fosses en cours dexploitation ;
comminution (concassage et broyage). Ces tapes sont par nature gnratrices
de poussires (rduction successive de la granulomtrie), toutefois de nombreux
systme dabattage de poussires existent ;
stockage de striles et de rsidus de traitement de minerai. Au moment du
stockage et du dversement des striles des poussires, sont gnralement
cres. Lenvol de poussires depuis les zones de dpts est galement un
impact possible.
Les mines ciel ouvert ont souvent une grande emprise foncire et donc, en fonction
des sites, une empreinte cologique importante. Elles peuvent galement conduire la
constitution dimportantes zones de dpts de striles. Par consquent elles peuvent
modifier sensiblement lintgrit paysagre de la mine et de ses alentours.
Les mines souterraines sintgrent relativement plus facilement au site que les MCO,
puisque les seuls accs (puits, galeries ou forages) ainsi que les infrastructures de
surface sont visibles.
Les usines de traitement impactent les paysages au mme titre que tout autre site industriel, les
zones de stockage de rsidus de traitement peuvent en revanche dans le cas de sites de
capacits importantes gnres de vaste zone de dpts.
Comme pour la phase dexploration minire dcrite dans le Tome 4, un certain nombre de
textes rglementaires (Droit du travail, Droit de lenvironnement et Droit minier) existent et
encadrent le bon droulement dune exploitation minire en phase active. Nanmoins, cette
phase dexploitation minire est sans doute aujourdhui la plus rglemente et la plus contrle.
Le dtenteur du permis dexploiter tout comme le grant dune usine de traitement de minerai
se doit de veiller au respect de ces dispositions rglementaires par son propre personnel mais
galement par le personnel des ventuels sous-traitants qui il confie certaines phases de
lexploitation (abattage notamment). Il doit galement sassurer du srieux des aptitudes
professionnelles et certifications des sous-traitants.
Dans ce cadre, lidentification de bonnes pratiques (au-del des dispositions lgales) pouvant
tre mises en uvre afin de matriser les risques et les impacts socio-conomico-
environnementaux des travaux dexploitation est difficile. Le Tome 9 liste et analyse les
documents proposant des bonnes pratiques dexploitation minires dans dautres pays. Celles
compltant les attentes rglementaires franaises ont t compiles ci-aprs.
Remarques :
(2) Tout comme le choix de la mthode dexploitation, la mise en place de bonnes pratiques
est dpendante du site minier, il faudra donc veiller relativiser les russites des mines
exemplaires dont les solutions pourraient ne pas tre directement transposables dautres
sites sans adaptation circonstancie.
(3) Les compagnies minires et les bureaux dtudes cherchent continuellement des
mthodes innovantes pour limiter leurs impacts tout en maximisant leur rendement. La liste des
solutions ci-aprs ne doit pas tre considre comme ferme mais au contraire destine
sallonger au cours des prochaines annes.
Les phases dexploitation minire et de traitement de minerai sont souvent les plus stigmatises
des grandes tapes de la vie dun projet minier de par les impacts potentiels craints, tort ou
raison, pour chaque configuration de projet. Les compagnies minires se doivent donc de
concevoir des mthodes pour limiter ces impacts sociaux et pour valoriser les retombes
positives. Dans ce contexte, plusieurs solutions existent :
A travers des sites internet ddis, des lettres dinformation spcifiques, des runions
publiques, darticles dans la presse locale, des visites de chantier, des interventions dans les
tablissements scolaires locaux, etc.
Etre aussi transparent que possible sur lutilisation des bnfices de la mine :
Taxes diverses dont celles rtribues aux communes ;
Part investie dans le dveloppement R&D pour dvelopper les moyens de
lutte contre les impacts environnementaux et sociaux ;
Remarques :
Les aspects et impacts sociaux des projets miniers, et notamment des phases
dexploitation, font lobjet de travaux, dtudes et de recherche innovantes, les
australiens et les canadiens sont particulirement engags sur cette piste. La
France est relativement en retard dans ce domaine. La participation ces
travaux de recherche est une bonne pratique pour tout exploitant minier se
voulant responsable.
Suivi et information
Pour les exploitations par dissolution crant des cavits rputes stables sur le
long-terme :
Pratiquer :
des contrles rguliers (mesures sonar, diagraphies) des
dimensions des cavits et de la position du toit (vrification de la
garde de minerai au toit) ;
des tests dtanchit des puits/sondages daccs aux cavits ;
Vrifier labsence dvolution anormale des cavits par la ralisation de
mesures de nivellement rgulires laplomb des cavits.
4.4. LES SOLUTIONS POUR LIMITER LES REPERCUSSIONS SUR LES EAUX
Gnralits
Suivi et information
Suivre rgulirement la qualit des eaux dexhaure et de toutes les eaux collectes
sur le site (site dexploitation et de traitement).
Suivre rgulirement la qualit des eaux souterraines et de surface proximit du
site (site dexploitation et de traitement).
Former et informer rgulirement les personnels aux actions de recyclage des eaux
et de limitations des impacts sur la ressource en eau.
Publier les donnes relatives aux consommations deau et aux potentiels risques
pesant sur cette ressource, du fait de lactivit minire.
Recherche et dveloppement
Dimensionner les cavits en laissant une garde de minerai au toit suffisante pour
garantir une protection vis--vis des circulations deaux souterraines (eaux douces vers
la cavit).
Mise en uvre de contrles rguliers et adapts de la qualit des eaux dans les
aquifres et les eaux de surface potentiellement impactes : suivis des aquifres
(pizomtres et analyses sur les eaux) et mesures de nivellement pour vrifier labsence
de dissolution parasite.
Gestion et traitement
Par ailleurs, la profession a mis en place un code international de gestion du cyanure , qui
est une initiative adhsion volontaire, constitue par les socits minires, les producteurs et
les transporteurs du cyanure. Il vise complter les rglementations existantes et il a pour
objectif la gestion en toute scurit de lusage du cyanure. Ladhsion ce type de dmarche
est une bonne pratique de tout projet minier se voulant responsable.
Recherche et dveloppement
Gestion et traitement
Dans le cas des DMA issus de verses striles ou de bassins de rsidus. Il existe plusieurs
mthodes de neutralisation :
noyer les stocks de striles et de rsidus miniers sous une lame deau ou les
dverser dans des lacs anoxiques et ferms (loxygne pntre trs difficilement dans
leau).
Figure 33 : Zones humides ou wetlands, mine de cuivre, de zinc, d'or, d'argent et de cadmium dEast
Sullivan au Cabada (Source : www.mern.gouv.qc.ca).
Recherche et dveloppement
Dvelopper la recherche sur les bioracteurs. Des rsultats intressants (enlvement du Fe >
90%, des concentrations denviron 2-3 g/L) ont t rcemment obtenus au Canada dans une
filire constitue des deux biofiltres-sulfato-rducteurs, spars dune unit constitue de
cendres de bois.
Gestion et traitement
Suivi et information
De manire gnrale, une exploitation minire responsable se doit dtre ractive , cest
dire capable danticiper une quantit dalas. Ainsi, elle devra mettra en uvre des outils
performants (qui existent dj) pour anticiper et piloter lexploitation de la ressource minrale de
faon de plus en plus prcise et respectueuse.
En outre, la gestion des poussires, celle des vibrations, la minimisation des impacts sur la
biodiversit, des consommations dnergie et des produits dangereux sont au cur des
proccupations dune exploitation minire responsable.
NB : ces solutions nen restent pas moins consommatrices deau et doivent tre envisages
dans certains cas spcifiques. En effet, ladoption de bonnes pratiques sur un projet minier
particulier est le rsultat de compromis sociaux, environnementaux, techniques et conomiques
(Cf. Tome 5).
Pour les exploitations ciel ouvert, privilgier les mthodes dexploitation qui
permettent un auto-remblayage partiel ou total des fosses.
Annexe 1
Cette mthode dexploitation est classique et fut lune des plus rpandues au sicle dernier. Elle
se pratique dans des exploitations dextension modre et sapplique aux gisements de forme
rgulire et fortement pentus aux pontes rocheuses comptentes (cas des filons notamment).
Elle (Figure 35) utilise la gravit, les matriaux abattus en montant dune voie de base vers une
voie tte, tombant dans la chambre puis sont soutires directement dans des berlines sur rails
via des trmies, ce qui vite le chargement manuel. Le minerai est enlev par tranches
horizontales. La majorit des matriaux abattus est provisoirement laisse en place : ils servent
de plancher de travail pour la prparation de la vole suivante ou comme soutnement
provisoire des parements. La fragmentation augmentant le volume de la roche, des matriaux
abattus sont soutirs au fur et mesure pour laisser un espace de travail suffisant, le reste
tant vacu aprs labattage de la dernire tranche.
En fin dexploitation les chambres sont le plus souvent laisses vides, toutefois localement elles
peuvent tre remblayes.
Cette mthode ne peut tre utilise que pour les minerais non altrables lorsquils sont laisss
en place aprs abattage (ex. les minerais sulfurs tendent soxyder et se dcomposer une
fois exposs lair).
Ce type dexploitation est mis en uvre dans des gisements subverticaux modrment pais.
Le principe dexploitation est ici de dcouper le gisement en galeries de niveaux (et galeries de
sous-niveaux) superposes verticalement et dabattre le minerai partir de ces galeries.
Cette technique dexploitation est essentiellement destine aux gisements rguliers, verticaux
ou fortement inclins. Le corps minralis est divis verticalement en sous-niveaux superposs
Deux grands types dextraction par sous-niveaux sont identifiables en fonction de la manire
dont sont traits les vides (chambres) :
Par sous-niveaux abattus par charges concentres (chambre rservoir exploite par sous-
niveaux montants, vertical crater retreat en anglais), Figure 37. Cest une variante des sous-
niveaux abattus par lutilisation de forages en gros diamtre (165 mm). Les charges explosives
sont concentres permettant une fragmentation importante et localise (Figure 37). Les niveaux
exploits sont de lordre de 30 70 m de hauteur. Cette technique a t employe dans les
annes 1980-1990 la mine de chrome de Tibaghi en Nouvelle-Caldonie.
Figure 36 : La technique d'exploitation par sous-niveaux abattus (modifi daprs Atlas Copco Rock Drills
AB).
Figure 37 : La technique d'exploitation par sous-niveaux abattus par charges concentres (modifi
daprs Atlas Copco Rock Drills AB).
Trs similaire la mthode dexploitation par chambres et piliers abandonns dans sa premire
phase, cette technique dextraction permet un traitement intgral des vides crs lors de
lexploitation. La suppression des vides est assure par le remblayage des chambres ou
leffondrement des piliers rsiduels. Cet effondrement peut tre spontan (piliers dgraisss
pour ntre stables qu trs court terme) ou dclench (torpillage des piliers par tirs
lexplosif).
La mthode dexploitation par lots rduits est une variante de la mthode des chambres et
piliers foudroys. Conue pour lexploitation de gisements situs sous des infrastructures
sensibles en surface sans sacrifier pour autant la totalit des rserves de matriau, cette
mthode consiste mnager des bandes fermes (non exploites ou trs faiblement dfruites)
sparant des zones dpiles puis foudroyes.
Cette technique assure lautoremblayage des vides tout en limitant lextension verticale de la
cloche de foudroyage (zone de terrain dconsolide laplomb des secteurs bouls). Le
dimensionnement du schma dexploitation doit garantir la stabilit long terme des bandes
fermes. La largeur de ces dernires et celle des lots dpendent de la profondeur et de
louverture de la couche ainsi que de la nature des terrains de recouvrement.
Lextraction par tranches descendantes sous dalle ( undercut and fill en anglais) consiste
abattre et dblayer le minerai par tranches horizontales en descendant en profondeur. Entre
chaque niveau dexploitation une dalle en bton est coule servant de toit (plafond) la tranche
Figure 39 : La technique d'expoitation par tranches descendantes sous dalle (Source : BRGM).
On parle de blocs foudroys pour dsigner une mthode de type sous-niveaux foudroys mais
des gisements de grandes dimensions (dans les 3 directions), d'un volume de l'ordre de 100
millions de tonnes.
Cette technique de dpilage est adapte aux corps minraliss de grandes dimensions en
forme damas (fort tonnage) et basse teneur (ex. porphyres cuprifres) et seffectue par des
tirs au toit des galeries de base, opration dite de foudroyage du minerai (Figure 40). Ce dernier
se dsagrge spontanment et descend en masse o il est soutir via un rseau dentonnoirs
amnag la base des blocs foudroys. Ce genre dexploitation ncessite un minerai
homogne car aucune slectivit nest possible mais permet une trs forte productivit.
Figure 40 : La technique d'exploitation par blocs foudroys (modifi daprs Atlas Copco Rock Drills AB).
Lexploitation par taille est caractrise par une alle qui progresse paralllement elle-mme
au sein du gisement minral. Cette alle est maintenue ouverte au moyen de lignes de
soutnement constitues de piles, dtais ou dtanons qui progressent au fur et mesure de
Dans le cas de dressants, la mthode dite par gradins renverss a souvent t utilise.
Dans cette mthode, le front de taille est constitu par une srie de gradins dcales les uns par
rapport aux autres, ce qui conduit avoir un pied de taille en avance par rapport la tte
de taille , larrire taille est remblaye par dversement de remblais partir de la tte de taille
qui se mettent en place suivant leur pente naturelle, lvacuation du minerai seffectuant dans
des couloirs situs sur le remblai. Le front de taille est parallle la pente naturelle des
remblais.
La taille soutirage est une mthode spcifique rserve aux couches paisses en plateure ou
aux amas. Elle consiste raliser une taille foudroye la partie infrieure de la couche
paisse avec utilisation ou non de soutnement marchant adapt pour le soutirage. Sous leffet
du foudroyage, le matriau exploit de la partie suprieure de la couche sboule dans larrire
taille do il est soutir.
Figure 41 : La technique d'exploitation par tailles (modifi daprs Brady and Brown (1985), Rock
mechanics for underground mining).
Annexe 2
Stabilit globale
Pour ce qui touche la stabilit globale, le dimensionnement du projet repose sur des analyses
dtailles de spcialistes en mcanique des roches qui sappuient sur des modlisations du
comportement court, moyen et long terme des infrastructures minires (Figure 42). Quelles
soient bases sur des approches analytiques, empiriques ou numriques, ces modlisations
sattachent gnralement couvrir un large panel de solutions techniques de manire trouver
le meilleur compromis entre le rendement de lexploitation et la stabilit du massif. Les
mcaniciens des roches raisonnent frquemment en termes de coefficient de scurit
concept qui exprime la rserve de scurit dun ouvrage, c'est--dire le fait que sa
rsistance intrinsque est suffisamment suprieure aux contraintes auquel il est soumis. Les
calculs mens se doivent dintgrer, entre autres, les trois paramtres fondamentaux suivants :
nature gologique et caractristiques gotechniques et structurelles du massif
rocheux encaissant ;
champ de contraintes rencontr dans lenvironnement immdiat de la mine ;
techniques de soutnement des terrains retenues pour consolider le massif
exploit.
Les analyses doivent de fait sappuyer sur une reconnaissance des conditions gologiques et
gotechniques dexploitation dont des campagnes appropries de prlvements, de
caractrisation, de mesures in situ ainsi que sur des travaux de modlisation du comportement
du massif.
Un autre paramtre galement crucial vis--vis des calculs de stabilit est la gestion des
incertitudes. En effet, le degr de connaissances du massif est variable selon la densit des
investigations menes mais il ne sera jamais complet. Des incertitudes psent
systmatiquement sur les paramtres dentre des diffrents calculs et sont gnralement
gres par des coefficients de scurit adapt (classiquement entre 1 et 1,4).
Le dimensionnement dfini, valid et mis en uvre se doit dtre confort par un mode
opratoire de suivi visant collecter des informations sur le comportement du massif et
sassurer que les hypothses retenues dans la phase danalyse sont bien conformes la ralit
(observations directes et/ou surveillance instrumente, Figure 43). La conception, la mise en
uvre et lexploitation de ce suivi dpendent troitement du contexte, des objectifs et de la
sensibilit de chaque exploitation.
Figure 43. Gauche : Centrale autonome dacquisition surveillance de surface en Isre (Source : INERIS).
Droite : Suivi de la convergence de piliers de sel au Maroc (Source : INERIS).
Stabilit locale
La stabilit locale relve pour sa part de ltat de lart, dune connaissance approfondie de
lenvironnement local (variations gologiques, failles, infiltration deau) et des techniques de
soutnement les plus adaptes au contexte.
Sa gestion est, de fait, souvent confie des chefs mineurs ou des ingnieurs scurit
expriments. Ceux-ci se doivent de connatre parfaitement leurs chantiers et leur volution au
quotidien. Ils doivent tre lcoute des remarques du personnel dexploitation et sont chargs
de mener des inspections rgulires de ltat des ouvrages souterrains. Ils doivent ragir, dans
les meilleurs dlais, pour adapter le schma dexploitation ou de soutnement aux variations
rencontres lavance des travaux.
Lun des dfis majeurs en termes de stabilit des ouvrages souterrains relve de la prvision et
de la prvention des phnomnes dynamiques de type coups de terrain (ou rockburst en
anglais) au sein dexploitation appeles devenir de plus en plus profondes et, par l-mme,
potentiellement de plus en plus dangereuses (du fait de laccroissement des pressions).
On appelle coup de terrain , une rupture des terrains, prsentant un caractre explosif ,
qui se dveloppe dans lenvironnement immdiat dune exploitation souterraine et qui rsulte
dune trop forte concentration de contraintes au regard de la rsistance du massif rocheux. La
rupture de la zone surcontrainte induit un relchement instantan ou trs rapide de lnergie
accumule qui peut se traduire par une projection de massif broy au sein des vides excavs
jusqu engendrer la fermeture totale des travaux. Le phnomne saccompagne classiquement
du dclenchement de phnomnes sismiques associes qui peuvent atteindre des magnitudes
leves.
Le caractre soudain et brutal des coups de terrain, associ labsence frquente de signes
prcurseurs au niveau des chantiers contribuent rendre ces phnomnes potentiellement
dvastateurs trs difficile prvoir.