Plantes Aromatiques Medicinales Et Tinctoriales PDF
Plantes Aromatiques Medicinales Et Tinctoriales PDF
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Etudes thmatiques
en vue du dveloppement des oasis de la rgion de Tata (Maroc)
effectues par des tudiants du CNEARC
Etude n 5
Juillet 2004
CNEARC DPA ALCESDAM
Etudes thmatiques
en vue du dveloppement des oasis de la rgion de Tata (Maroc)
effectues par des tudiants du CNEARC, option AGIR, mars 2004.
Etude n 5
Les oasis du Sud du Maroc sont des agrocosystmes originaux et un lment important
du patrimoine agronomique, cologique et culturel du monde rural mditerranen. Mais de
nombreuses menaces psent sur ces oasis qui mettent en pril leur durabilit. Cest pour
contribuer la reconnaissance de ce patrimoine et une meilleure connaissance de ces
agrocosystmes quune premire tude a t effectue en mars 2003 par des tudiants du
CNEARC.
Cette tude rpondait une demande formule par lALCESDAM (Association de
lutte contre lrosion , la scheresse et la dsertification au Maroc) et la Direction Provinciale
de lAgriculture de la Province de Tata.
Cette premire tude a permis danalyser le fonctionnement de quatre oasis de la
rgion : les oasis de Laayoune, Tagmout, At Hemmane et Agadir Lehna 1. Elle a mis en
vidence la grande diversit de ces oasis en fonction de leur situation gographique, de
lhistoire de leur peuplement et de leurs disponibilits respectives en eau et en terre. Cette
diversit souvent mal perue ncessite de dfinir avec les populations les actions de
dveloppement les plus appropries chaque type doasis. Cest ce que nous nous sommes
efforcs de faire en proposant pour chaque oasis des axes de dveloppement .
1
Cf. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata Contribution au dveloppmeent rural des zones oasiennes du
Sud du Maroc CNEARC Montpellier mai 2003
2
3. Rle et place des femmes dans le dveloppement oasien
Cette thmatique sest pratiquement impose nous ds lors que nous nous sommes
aperus que dans de nombreux oasis, la migration des hommes dans les rgions nord du
Maroc ou ltranger, avait conduit les femmes occuper une place prpondrante dans
le fonctionnement des units de production et plus globalement dans celle des oasis. Mais
l aussi, la situation est trs contraste dune oasis lautre en fonction notamment de
lhistoire du peuplement. Cest loasis de Tagmout qui a t retenue, dans un premier
temps, pour tudier en dtail la situation des femmes et leurs projets. Ltude a t ensuite
largie dautres oasis afin danalyser les actions dj entreprises pour amliorer la
condition fminine et les rapports de genre au sein des oasis.
4. Les cultures sur pandage de crues.
A loccasion de ltude effectue en 2003, nous avons dcouvert quil y avait une vie en
dehors des oasis proprement dites. En effet nous nous sommes aperus que les
populations de nombreuses oasis pratiquaient des cultures non irrigues sur des zones
dpandage de crue. Ces cultures situes souvent plusieurs kilomtres de loasis sont
videmment trs alatoires mais elles prsentent cependant un rel intrt pour les
agriculteurs et une opportunit valoriser.
Cest dans cette perspective quont t tudis les diffrents systmes de culture de
dcrue, leur fonctionnement agroconomique, leur place dans lconomie des
exploitations et des oasis et les possibilits damliorer ces systmes.
5. Les plantes aromatiques, mdicinales et tinctoriales
Ds 2003 nous nous tions rendu compte que le dveloppement des zones oasiennes
devait sefforcer de valoriser sinon les rentes de situation du moins les avantages
comparatifs de ces zones par rapport notamment aux autres rgions agricoles du pays.
Parmi ces avantages comparatifs il y a la possibilit de produire et/ou rcolter des plantes
qui ne poussent pas ou moins bien ailleurs et qui prsentent un intrt conomique.
Parmi ces plantes il y a des plantes aromatiques telle que larmoise, des plantes
mdicinales que lon ne trouve quen zone aride et des plantes tinctoriales comme le
henn.Cette dernire tude a port sur les conditions de production de ces diffrentes
plantes, leur mode de commercialisation et les perspectives dune meilleure valorisation
des produits qui en sont tirs.
Les propositions rsultant de ces diffrentes investigations ont t prsentes et
discutes avec les agriculteurs et agricultrices des oasis ainsi quavec les responsables de
lencadrement agricole.
Une fois de plus nous voudrions remercier tous ceux qui ont contribu la ralisation de cette
tude collective, commencer par les reprsentants de lALCESDAM : M. Raymond
Loussert et Hassan Mouradi ainsi que les responsables de la DPA et en particulier tous les
techniciens qui se sont joints aux tudiants pour effectuer les tudes de terrain. Nos
remerciements vont galement M. Herbouz ; Gouverneur de la Province de Tata pour
lintrt quil port notre tude ainsi qu M. Moulay Mehdi Lahbibi, Prsident de la
municipalit de Tata et membre actif de lALCESDAM dont laide et la connaissance de la
rgion nous ont t trs prcieuses . Un grand merci galement aux collgues qui ont particip
lencadrement et lorganisation du stage : Mireille Dosso, Stphanie Druguet, Jean-Claude
Mouret, Louis Dupuy, Angeline Ducros.
Nous esprons que ce modeste exercice de formation, effectu partir de deux
semaines de terrain, constituera une contribution utile au dveloppement de cette rgion dont
la beaut des paysages et la qualit de laccueil des populations ne peuvent laisser personne
indiffrent.
Philippe JOUVE
3
Sommaire
I Introduction .6
IV Conclusion 43
4
Table des illustrations
Figure 1 : Carte de localisation de Tata 7
Figure 2 : Carte de localisation des sites dtude 9
Figure 3 :Itinraire technique du henn 14
Photo 1 : henn 11
Photo 2 : Tatouage au henn 13
Photo 3 : Parcelle de henn 15
Photo 4 : Schoir en bton 16
Photo 5 : Stockage du henn 17
Photo 6 : Conduite du henn At Hemanne 18
Photo 7 : Agaya 20
Photo 8 : Gartofa 20
Photo 9 : Diffrentes plantes mdicinales 21
Photo 10 : Ruche en canes recouvertes de terre 24
Photo 11 : Rayon fait par les abeilles : aucune structure ne permet de les conserver aprs
rcolte 24
Photo 12 : Rucher traditionnel Tagmout : la plupart des ruches sont en bois de palmier. 25
Photo 13 : Trous de vol dune ruche en bois 25
Photo 14 : Amandiers en bordure de palmeraie avec une couverture dorge 26
Photo 15 : Moulin pouvant servir broyer les grenades pour en extraire le jus 28
Photo 16 : Grenade acide 28
Photo 17 : Amaghouss (1/2L) 28
Photo 18 : Poudre de henn 32
5
I Introduction
La province de Tata a t cre rcemment dans le sud du Maroc. Cette cration a permis la
construction de routes depuis une trentaine d'annes, rduisant ainsi considrablement
l'enclavement. Mais, situe au pied de l'anti-atlas, elle n'en reste pas moins dfavorise par
son loignement. Cette marginalit pnalise de nombreuses activits.
Compare d'autres rgions, celle de Tata prsente donc des handicaps sur certains points
(disponibilit en eau, loignement). Dans ces conditions, la stratgie de dveloppement
adopter est de valoriser ce que l'on appelle les avantages comparatifs locaux. En effet, par sa
localisation, son contexte gographique, topographique et social, mais aussi grce aux savoirs
et savoir-faire locaux, cette province prsente des avantages pour diverses productions.
Cest ce qui a t lorigine de lhypothse sur laquelle est base notre tude : les
plantes aromatiques, mdicinales et tinctoriales peuvent reprsenter un atout pour le
dveloppement rural local. Plusieurs lments nous poussent le penser :
- Ces plantes sont prsentes de faon trs diversifie dans cette rgion.
- Il existe un regain d'intrt pour la mdecine traditionnelle au Maroc, et de faon
plus gnrale, le march des produits traditionnels s'tend au niveau
international.
- Le henn lui tout seul pet-tre une plante motrice pour le dveloppement : elle
est connue et son march se dveloppe dans tout le Maghreb et en Europe.
Pour vrifier cette hypothse, nous avons slectionn diverses productions nous
semblant intressantes et nous en avons tudi le fonctionnement local actuel. Nous parlons
de productions et non seulement de plantes, car il existe des activits permettant de valoriser
des avantages comparatifs qui ne se limitent pas une simple culture (ex : le miel). Dans une
seconde partie, nous verrons les moyens d'amlioration et de valorisation possibles pour ces
productions.
Rappelons enfin le cadre gnral dans lequel sest effectu cette tude. Il s'agissait,
dans un temps trs rduit (10 jours), de caractriser les amliorations possibles des
cosystmes cultivs des oasis de la rgion de Tata. Pour cela, cinq thmes d'tude privilgis
ont t pralablement dfinis : la rhabilitation des palmeraies, l'approvisionnement en eau, le
rle des femmes dans le dveloppement rural, les cultures sur zone d'pandage de crues et les
plantes aromatiques, mdicinales et tinctoriales.
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I.1 Contexte de ltude :
Localisation :
Le milieu :
Le climat aride est de type saharien : les prcipitations annuelles moyennes sont infrieures
100mm/an et les tempratures maximales peuvent dpasser les 50C. La vgtation visible
hors oasis est assez clairseme. Seuls les espaces oasiens, grce la mobilisation deau,
prsentent une vgtation abondante.
De plus, la variabilit climatique interannuelle est trs grande. Elle entrane des priodes de
scheresse qui durent parfois 2 3 ans. Ainsi, mme au sein des oasis, leau est une ressource
rare et convoite.
Les zones non irrigables contrastent avec les oasis vertes et trs anthropises. Chaque oasis est
gnralement centre sur une palmeraie.
7
La mise en valeur du milieu :
Une tude diagnostic de 4 oasis diffrentes de la rgion de Tata a t effectue en 2003 par
des tudiants du CNEARC (CNEARC, 2003). Il en dcoule que les oasis ont des modes de
mise en valeur assez diversifis.
La principale activit des populations des oasis est lagriculture. Les palmeraies procurent
souvent le principal revenu des familles ayant des terres et des droits deau. Trois strates
peuvent entrer dans sa composition : herbace, arbore et la strate suprieure forme par les
palmiers dattiers. Elles permettent aussi bien de pratiquer des cultures de rente, que des
productions vivrires et fourragres (dattes, fruits et crales varis, lgumes, luzerne, etc.).
Des parcelles consacres au marachage sont parfois localises la priphrie des oasis, mais
peuvent tout de mme bnficier de leau prsente dans loasis (puits ou khettara). Les terres
extrieures aux oasis sont irrigues par pompage ; elles permettent de cultiver des espces
particulires (marachage, henn, etc.). Enfin, certaines zones, loignes des oasis sont des
zones dpandage de crue o il ny a pas dirrigation mais o leau stocke dans le sol permet
une culture de crale assez alatoire.
Llevage est souvent limit quelques ovins, mais une complmentation, voire un apport
total de fourrages (constitu par la luzerne cultive dans les palmeraies) est ncessaire. Il
existe cependant une relle dynamique autour de llevage de la race oasienne Dman, qui est
trs prolifique.
Cadre institutionnel :
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sorganisent. Cela permettra de faire un bilan des actions qui ont t entreprises et dessayer
de suggrer des pistes pour dvelopper ces filires et mieux valoriser ces produits.
Pour rpondre ces questions, nous avons interrog les diffrents acteurs de la filire sous
forme dentretien semi-directifs. Cette tude tant un exercice de formation en temps limit,
nous avons seulement interrog un petit nombre de personnes tous les niveaux de la filire :
producteurs, commerants, utilisateurs, herboristes Il ne sagit donc pas de faire une tude
exhaustive de ces plantes mais plutt didentifier quelques-uns de ces produits et de leurs
usages en se basant sur les savoirs et les savoirs-faire locaux ainsi que sur les pratiques
paysannes. Le but nest en effet pas dimposer des productions aux agriculteurs mais de
mieux valoriser les plantes dj cultives ou utilises localement. Nous avons cherch aussi
comprendre les conditions dadoption de certaines productions forte valeur ajoute que les
agriculteurs envisagent de mettre en place.
Nous avons identifi diffrents produits plus ou moins mis en valeur dans ces oasis sur
lesquels nous baserons cette tude. Il sagit du henn, des plantes et produits mdicinaux, du
miel, des amandes douces et amres et du safran. Nous avons choisi nos sites denqutes en
fonction de ces produits et en collaboration avec lALCESDAM : Foum Zguid et At
Hemmane pour le henn, Tagmout pour le miel, les amandes et le safran, Tissint, Tagmout et
Foum Zguid pour les plantes mdicinales (fig.2)
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II Une grande diversit de produits et de productions
II.1 Le henn
Gnralits
Photo 1 : henn
11
Origine
Actuellement, le henn est cultiv dans tout le proche orient, en Iran dans lInde Occidentale
et la Chine. En Afrique il est cultiv notamment dans le Maghreb, le Sngal et le Mali.
Usages
Le henn un double langage, celui de la sduction et de la magie, travers les diffrents
rituels auxquels il participe.
Le henn est une plante qui fait partie de l'environnement traditionnel. Profondment ancr
dans les us et coutumes, il tient une place de choix dans la vie quotidienne marocaine.
Les femmes font un usage courant du henn pour teindre elles-mmes leurs cheveux, leurs
mains et leurs pieds. Pour des applications labores elles recourent aux femmes appeles
hennayat, vritables artistes qui officient galement pour les crmonies.
La pte de henn est compose de feuilles sches, piles, auxquelles on ajoute du jus de
citron et de l'eau chaude ce qui produit une matire onctueuse, dont la couleur peut tre
intensifie en ajoutant d'autres ingrdients, dont le secret est bien gard. Les hennayats
dessinent sur les mains, sur les pieds, une belle calligraphie o foisonnent arabesques et
symboles dont l'origine est secrte. Jadis, les hennayats utilisaient un btonnet effil pour
baucher de fines lignes, de subtiles croix, aujourd'hui elles utilisent des seringues de calibre
diffrent, et avec une prcision tonnante, elles tracent leurs dessins. Les symboles utiliss
pour les tatouages ont des significations bien prcises : par exemple, le cercle est un symbole
de labsolu, la spirale symbolise lharmonie ; elle exprime le devenir et lternel retour
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Photo 2 : Tatouage au henn
On dit que le henn est un signe de bonne chance. Une tache de henn dans la main droite
permet de se protger contre le mauvais sort. Cest ce que font les hommes lors de la fte de
lAd. Du henn est aussi appliqu sur la tte du mouton qui va tre gorg et celui ci doit
aussi en manger un peu.
Avec le dveloppement des tatouages temporaires au henn dans les villes marocaines et en
Europe, le savoir-faire des hennayats modernes s'est adapt la demande des jeunes
gnrations ; elles prsentent un catalogue de photographies, o chaque femme peut choisir le
graphisme quelle souhaite.
Enfin, en plus de ses vertus tinctoriales, le henn est aussi reconnu pour ses qualits
mdicinales. En effet, il peut tre utilis contre les maux destomacs, la fivre. Il est appliqu
en cataplasme pour la cicatrisation des plaies et des abcs et pour soigner les entorses.
La culture du henn ncessite des sols bien ars, bien drains gnralement caillouteux et
avec un taux de limon relativement faible. Pour ces raisons, le sol des palmeraies nest pas
vraiment adapt cette culture. Les sols plus favorables sont ceux des zones bour (non
irrigues)
Il sagit dune plante du dsert et elle supporte donc bien les fortes chaleurs. Pour autant, ses
besoins en eaux sont relativement importants. Dans le contexte du sud du Maroc, cette culture
ncessite une irrigation rgulire et importante.
Il existe certains bioagresseurs de cette culture (des vers qui sattaquent aux feuilles ainsi que
des insectes piqueurs) mais ils ne semblent pas poser de problmes particuliers aux
agriculteurs. Il faut de plus noter que cette plante nest pas attaque par les criquets.
Foum Zguid se situe une centaine de km lest de Tata. Cette rgion est actuellement la
deuxime rgion productrice de henn du Maroc. La majorit des agriculteurs ont des
parcelles de henn bien que les superficies cultives restent pour linstant relativement faibles.
Le henn est conduit au ras du sol et coup rgulirement.
Dans le douar o nous avons enqut, il ny a pas proprement parler doasis. En effet, les
terres cultives sont des terres bour irrigues grce des puits privs. Jusquaux annes 60, il
y avait une khettara et donc une organisation collective de lirrigation mais lentretien de la
khetarra a t progressivement abandonn et les agriculteurs ont commenc sapproprier
des terres bour (qui taient des terres collectives) pour construire des puits privs.
En plus du henn on retrouve les cultures classiques de la rgion : palmiers dattiers, bl, orge,
arbres fruitiers. Llevage occupe aussi une place importante dans les activits de la rgion.
La plupart des agriculteurs ont une bergerie et lve des brebis de la race Dman.
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Conduite des ppinires
Les jeunes plants sont irrigus tous les jours pendant la premire semaine, puis tous les 2
jours pendant 2 semaines et ensuite deux fois par semaine. Les parcelles sont aussi
rgulirement dsherbes.
Lorsque les agriculteurs ne peuvent pas faire de ppinires, ils ont la possibilit de planter
directement un morceau de racine coupe.
ct ov ec an ev ars vr ai uin ui ou ep
Nettoyage
parcelle
coupes
Apport
fumier
schage
irrigation
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Cet entretien consiste en un dsherbage de la parcelle et un apport de fumier. Le dsherbage
se fait la main laide dune faucille. Cette opration est souvent ralise par les femmes. Il
sagit le plus souvent de main duvre salarie, les femmes tant payes 20 Dh par jour.
Lapport de fumier est ncessaire : il faut en gnral appliquer la quantit de 4 5 camions
par hectare et par an, ce qui correspond un prix de 10 000 12 500 Dh par an et par hectare.
Ce prix est trs lev et une grande partie des producteurs ne peut donc pas se le permettre.
Cette quantit est de plus trop importante pour pouvoir tre produite sur lexploitation.
Irrigation :
Les parcelles sont rgulirement irrigues : deux fois par semaine pendant la priode de
coupe, une fois en dehors de cette priode. La frquence des irrigations est cependant adapte
en fonction du climat. Les pompes pour lexhaure de leau sont alimentes grce des
bouteilles de gaz, ce qui constitue un systme plus conomique que les pompes gazoil ou
lctriques. Une journe dirrigation ncessite de 2 3 bouteilles de gaz cest dire de 100
120 Dh par jour.
Coupe :
La priode de coupe stend davril novembre. En gnral, les producteurs effectuent
quatres coupes. La qualit de ces coupes nest pas identique. La quatrime coupe est souvent
de faible qualit et les producteurs dcident parfois de ne pas la faire. Cette opration
demande beaucoup de travail : pour une coupe sur un hectare, 12 personnes sont ncessaires
pendant prs dun mois. La main duvre est parfois difficile trouver mme si des ouvriers
viennent parfois dautres rgions du Maroc pour cette opration. La production moyennne est
de 4t par hectare et par coupe.
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Oprations post rcoltes
Schage :
Aprs la coupe, le henn est dispos dans un schoir. Ces schoirs peuvent tre en pis ou en
bton. Le schage dure de 4 8 jours en fonction du climat. Le schoir est conu pour
protger le henn contre la pluie et le soleil tout en favorisant une bonne aration. En effet, le
soleil risque de brler les feuilles et la pluie risque de les faire moisir. A lintrieur du schoir,
les feuilles sont disposes sur des claies qui peuvent tre en mtal ou fabriques laide de
cannes. On peut noter quil existe un systme dentraide pour les producteurs qui nont pas de
schoir : Ceux qui en ont mettent gratuitement leur schoir la disposition de leurs amis.
Commercialisation du henn
Le henn est vendu en feuilles. Au Maroc, le march principal du henn se situe Marrakech.
Ainsi, ce sont des acheteurs de Marrakech qui fixent les prix puis viennent dans la rgion
prendre livraison des feuilles de henn. Il est ensuite transport Marrakech, moulu, ensach
et vendu sur place et dans tout le pays. Le prix est soumis une forte variabilit : il fluctue
entre 4 et 25 Dh le kilo pour le henn vendu en feuilles (cette anne, par exemple, le kilo de
feuilles de henn se vend autour de 9 Dh). Ainsi, lheure actuelle le seul moyen des
producteurs pour lutter contre la variation des prix reste le stockage. Lorsquils nont pas un
besoin urgent de trsorerie et quils ont un local disposition, les agriculteurs choisissent
parfois de stocker les sacs de feuilles pour les vendre quand les prix sont meilleurs.
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Photo 5 : Stockage du henn
Un petit nombre dagriculteurs a investi dans un moulin pour traiter leur henn. Ils achtent
aussi le henn dautres producteurs pour le moudre et le vendre ensuite. Cela leur permet de
le vendre un prix plus lev. Dautres choisissent daller eux mme Marrakech pour
vendre leur production. Ces deux stratgies ont le mme but : rduire le nombre
dintermdiaires et rcuprer une plus grande part de la valeur ajoute.
Qualit du henn
Aprs lachat, le henn est class en 4 catgories en fonction de sa qualit. Bien que le prix
dachat au producteur soit identique, il est ensuite revendu des prix diffrents :
La qualit du henn dpend de la couleur (il doit tre bien vert), de la quantit de dbris
prsents (seules les feuilles ont un pouvoir tinctorial) et de son humidit.
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Dsherbage : 3 femmes pendant 6 jours : 360 Dh
Rcolte : 10 personnes pendant 20 jours par coupe : 24 000 Dh
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Ppinire Pendant 1 an Pendant 4 5 ans
Non exploite Exploite
Conduite Au ras du sol En arbuste
Irrigation 2 fois par semaine pendant 1 fois par semaine
priode de coupe, 1 semaine
sinon puits gaz
exhaure classique
Nombre de rcoltes Au maximum 4 Au maximum 3
Type de rcolte Coupe manuelle de la plante Effeuillage manuel (sans
(faucille) outil)
Schage Dans un schoir Dans les maisons
Place dans le revenu des Culture de rente Autoconsommation
mnages majoritaire
Commercialisation En feuilles des commerants Vente locale uniquement
de Marrakech
Prix de vente De 4 25 Dh le kilo Autour de 20 Dh le kilo
Qualit Moyenne Trs bonne
Il existe au Maroc une grande diversit de plantes qui ont des vertus mdicinales. Parmi les 40
000 espces vgtales existantes au Maroc, plus de 280 plantes sont actuellement exploites.
L'origine de l'exploitation de ces ressources remonte lAntiquit. Le transport se faisait par
caravane depuis la rgion d'Agadir. Cette activit a continu de s'exercer d'une faon
traditionnelle.
Mais il ne sagit pas pour autant uniquement de tradition car ces plantes sont toujours
vritablement utilises dans les familles. En effet, la totalit des gens que nous avons
rencontrs utilise les plantes mdicinales et une grande partie dentre eux rcoltent
occasionnellement des plantes. Ce phnomne peut tre reli trois facteurs majeurs :
- Les familles de la rgion ont des revenus faibles et elles se tournent donc de plus
en plus vers la mdecine traditionnelle qui reste peu chre.
- Malgr le dveloppement des infrastructures, les oasis restent des zones
enclaves. Ainsi, il nest pas toujours facile davoir accs au systme de sant
moderne alors quon trouve des plantes mdicinales dans tous les villages.
- Enfin, au Maroc comme en Europe on assiste actuellement une relle volution
des mentalits. Les gens sont de plus en plus attirs par les remdes naturels .
Ces trois facteurs sont des lments dterminants pour la prise en compte et le dveloppement
de lusage des plantes mdicinales.
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Photo 7 : Agaya
Photo 8 : Gartofa
La situation est diffrente Tissint (ville situe 60 kilomtres lest de Tata). En effet, cette
ville est rpute pour ses herboristes. Sur les cinq quartiers que compte la ville, un est
spcialis dans cette activit : sur les 260 familles de ce quartier, 200 sont des herboristes.
Ces herboristes ne se contentent pas de cueillir et de vendre des plantes, ce sont en fait de
vritables mdecins traditionnels. Chaque herboriste choisit ses plantes et ralise ses propres
mlanges adapts chaque patient . Il faut noter que les herboristes de Tissint sont en
majorit originaire dAfrique sub-saharienne. Leur savoir est originaire de cette rgion (et
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dailleurs, certaines plantes en proviennent toujours) et sest transmis de gnration en
gnration. Mais la spcialisation dans cette activit est aussi la consquence de l'organisation
sociale du village. En effet, ces herboristes n'ont pas d'accs la terre et l'eau et ils ne
peuvent donc pas avoir de revenus par l'agriculture. Dans ce contexte, l'herboristerie leur
permet de vivre et de subvenir aux besoins de leur famille.
La majorit des plantes mdicinales sont des plantes de montagne mme si certaines poussent
aux environs du village. Les plantes sont le plus souvent cueillies directement par les familles.
Mais ces familles ne vont en gnral pas en montagne spcifiquement pour cueillir les
plantes : elles en rcuprent par exemple lorsqu'elles vont moissonner l'orge de montagne.
D'autres plantes poussent parfois trs loin du village et celles ci sont souvent achetes aux
herboristes par les villageois.
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Maux de tte, fivre : Infections de lil :
Mkhinza, Iguise, Timsera Anebdib, Lkamcha, peau
doignon et miel
Problmes uro-gnitaux :
Racine Boughlam (infections), Coliques :
Iguise (rgles douloureuses), Gartofa, Feuilles dacacia,
Timsera (rgles douloureuses), Kamoun Sofi, Azgar
Ikhhila (calculs rnaux), Igrigi (coliques animaux), Arq
(fertilit), safran (rgles Ddamoun, Timsera
douloureuses, accouchement),
Arq ddamoun (maladies
rnales, strilit)
Affection de la peau :
Henn et Ifzi (cataplasme
pour cicatrisation), Lhdj
Entorse : henn (appliquer fruit sur piqre
scorpion), Lghlgaya (sur
pine), Miel (brlures, contre
la rougeole), Amandes amres
Rhumatisme : (hydratation peau et
Msakhn (Mlange de shampooing)
plusieurs plantes),
Racine de Boughlam,
Indkhir, Lsdar, Igrigi,
Sadra Lbayda Contre la jaunisse :
Ifzi
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Valorisation des plantes mdicinales
Il existe en gnral peu de valorisation des plantes mdicinales : aprs la rcolte, celles ci
sont mises scher et utilises telles quelles pour des infusions. Elles ne sont pas
conditionnes ou alors en trs gros sac.
Il y a trs peu de commercialisation, sauf dans le cas de Tissint. En effet, dans ce village la
vente des plantes mdicinales reprsente le seul moyen de subsistance de toute une partie de
la population. Les herboristes de Tissint se dplacent dans tout le Maroc pour vendre leurs
plantes mais chacun a son propre circuit de commercialisation. Il y a deux principaux modes
de vente de ces plantes : sur les souks (principalement ceux des grandes villes) et sur
commande. En effet, ces herboristes ont un rseau de clients bien tabli qui les appellent pour
obtenir les plantes dont ils ont besoin. Ainsi, les hommes des familles d'herboristes voyagent
tout au long de l'anne. Ils ne rentrent Tissint que pour l'Ad. Ils profitent de ce retour pour
se fournir en plantes que leur femme et leurs enfants ont rcoltes pendant toute l'anne.
II.3 Le miel
L'aridit du climat n'est pas favorable une production de miel en grosse quantit. Cependant,
de nombreuses espces de plantes mellifres sont prsentes dans la rgion, dont la plupart ont
des vertus mdicinales. Il en rsulte que le miel obtenu est un produit de qualit, assimil un
mdicament. On trouve deux races d'abeilles: l'abeille tellienne (Apis mellifica intermissa
Buttel-Reepen) et surtout la " saharienne " ou abeille dore du Sahara (Apis mellifica
sahariensis)
L'apiculture tant peu dveloppe, il nous a sembl ncessaire d'tudier cette production de
plus prs.
La zone de production :
L'espace pastoral dans lequel on trouve des plantes mellifres est vaste. Cependant, les oasis
d'altitude se prtent plus au dveloppement de l'apiculture, car les abeilles peuvent y trouver
des fleurs toute l'anne. Ceci est d'autant plus vrai les annes de scheresse qui sont fatales
une partie des essaims, mme en zone montagneuse.
Ainsi nous avons tudi l'apiculture dans l'oasis de Tagmout qui est une oasis de montagne.
23
Il est consomm petite dose, en tant "qu'alicamant". Il doit sa renomm notamment au thym
mais aussi aux nombreuses autres plantes mdicinales qui entrent dans sa composition. Des
commandes sont passes de tout le pays aux producteurs Tagmoutis. La demande est trs
suprieure l'offre actuelle. Le prix du kilo est suprieur 250Dh (~25) et peut atteindre
400Dh (~40).
La conduite technique :
Le rucher est conduit de faon traditionnelle.
Des essaims sauvages sont rcolts en dbut de campagne, tt dans la journe pour profiter de
l'engourdissement par le froid. Sinon, ils peuvent tre achets d'autres apiculteurs, mme si
la plupart sont offerts entre amis. En effet, nous verrons que l'essaimage est frquent et permet
de multiplier rapidement le nombre de ruches.
La ruche traditionnelle
utilise est un cylindre en
vannerie de canne. Sa
longueur est de 1,20m et
son diamtre de 0,30m.
Ferm aux deux extrmits
par un plateau tress ou une
planche, il est enduit d'une
paisseur de 2 3 cm de
terre qui assure l'tanchit.
Les trous de vol sont situs Photo 10 : Ruche en canes
au bas de chaque couvercle. recouvertes de terre
Elles sont souvent installes
cte cte mme le sol ou
sur une tagre, quelquefois
sous un auvent. Dans les
oasis, on trouve cependant
de nombreuses ruches en
bois de palmier, fabriques
par les apiculteurs eux
mmes. Dans les deux cas,
elles sont de petite taille et
ne peuvent que trs
rarement abriter plus de
10 000 abeilles. Elles ne
comportent pas de rayon, ce
qui contraint les abeilles Photo 11 : Rayon fait par les
tout reconstruire aprs abeilles : aucune structure ne permet de les conserver aprs rcolte
chaque rcolte.
Plus que le faible volume des ruches, l'absence d'opration visant dtruire les futures reines
surnumraires provoque des essaimages trs frquents. Ceci limite le nombre d'abeilles par
ruche et diminue l'efficacit de la production de miel.
Pour les autres oprations techniques, les apiculteurs spcialiss les connaissent bien. Elles
ncessitent un suivi permanent des ruches, sinon cest lchec. Les Marocains ont un adage
qui rappelle cela : Les brebis sont pour qui les veut, les abeilles sont pour qui elles
veulent . Ce suivi est principalement constitu de deux types d'oprations :
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l'approvisionnement en eau et les soins apports aux ruches. En effet, dans ce climat aride, les
abeilles doivent pouvoir boire tous les jours. L'entretien de la ruche consiste en un nettoyage
rgulier et une surveillance des parasites ventuels (autres insectes et acariens). Il est
galement parfois ncessaire de dplacer les ruches, afin de les protger des trop fortes
chaleurs et de la pluie.
Photo
13 : Trous de vol dune ruche en bois
Ces ruches produisent environ 4kg de miel chacune. Cependant certains producteurs qui
sinvestissent peu dans l'apiculture, n'obtiennent que 2kg/ruche, ce qui les oppose fortement
aux producteurs spcialiss qui arrivent obtenir jusqu 15kg avec certaines ruches.
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amres. Ce critre importe peu aux producteurs, mme si lutilisation quils en font est
diffrente.
La culture :
Les arbres sont rarement regroups au sein dune parcelle. Ils sont plutt disperss dans les
diffrentes parcelles de chaque propritaire. Ceci est non seulement luvre du temps et des
plantations successives, mais est galement d lobjectif des agriculteurs : ils ne souhaitent
pas cultiver les amandiers intensivement. Ils bnficient de la fumure et de leau apporte sur
la parcelle sur laquelle ils se trouvent (souvent associs des crales).
Les arbres sont gs. Les producteurs les remplacent rarement. Lentretien qui leur est apport
est galement trs limit. Deux raisons expliquent de cette faible quantit de soins :
- De nombreux arbres ont t transmis par hritage. Lindivision bloque la prise
de dcision. Les personnes prsentes sur lexploitation ne peuvent couper des
branches sans en discuter avec les autres propritaires migrs.
- Le manque de connaissance : certains producteurs nous ont dit possder des
arbres personnellement, mais ne pas savoir comment les tailler.
Les arbres entrent en production au bout de 7 8 ans en rgle gnrale, et ne produisent
beaucoup que pendant une courte priode. Cependant, les vieux amandiers ne sont pas
supprims. Seuls les arbres morts peuvent tre replants. Depuis quelques annes, on observe
une diminution du nombre dindividus, car beaucoup meurent cause des scheresses
frquentes.
Production et valorisation :
La production des arbres de Tagmout est faible : 8 10kg damandes dcortiques par
amandier. Certains producteurs se souviennent pourtant avoir connu des rendements moyens
de 20 30 kg par arbre. Si lge et le faible entretien des arbres sont la cause la plus probable
de cette diminution, la population locale lexplique par la pratique de la lessive dans les
squias qui altre la qualit de leau dirrigation.
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Pour cette production galement la demande est suprieure loffre. Les annes o la
demande provoque l'augmentation des prix sont pourtant exceptionnelles.
Les amandes amres sont vendues en totalit une socit qui vient les chercher dAgadir. Il
nous a t impossible de connatre la destination finale de la production. Il semble probable
que ces amandes sont utilises dans lindustrie cosmtique.
Les amandes douces sont en majeure partie consommes par la population de Tagmout :
autoconsommation, ventes ou dons.
Une faible partie sert faire du Amelou, ironiquement appel "le nutella berbre". Il sagit
dune recette labore la base partir dhuile dargan, damande et/ou darachides et de miel
ou de sucre. Larganier ntant pas prsent Tagmout, lamelou qui y est prpar est base
dhuile dolive. Il sagit dun produit forte valeur ajoute : il est vendu 150Dh/L alors que
les matires premires pour faire un litre cotent moins de 50Dh.
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II.5 L'Amaghouss
A Tagmout, les femmes prparent une "potion" bien particulire base de
grenades acides : lamaghouss. Pour cela, elles dcortiquent les grenades
acides et les broient pour en extraire le jus, quelles font bouillir jusqu ce
quil devienne noir et perde 85% de son volume (environ 24h). Le liquide
obtenu est un mdicament frquemment utilis. Sa renomme est nationale
bien quil ne soit produit que dans quelques rgions (Tagmout, Issafen et
Tinkhit). Des gens viennent en chercher de trs loin. Il semble que lefficacit
du produit propage de bouche oreille soit lorigine de ce succs. La
demande est donc trs importante.
17 : Amaghouss (1/2L)
Cependant, il existe une limite cette production : loasis manque cruellement de grenadiers
acides pour augmenter les volumes damaghouss produits. En effet, cet arbuste est peu
apprci des producteurs. Mme sils en reconnaissent lutilit mdicinale, il est considr
comme un arbre parasite. Contrairement au grenadier doux qui est plant dans les parcelles, la
varit acide qui se cantonne aux bordures de champs est limine par les agriculteurs. En
effet, malgr les dbouchs des prix raisonnables (50Dh/L) que reprsente lamaghouss, il
ne parait pas rentable aux producteurs. Il faut effectivement se rendre compte quil faut 7L de
jus de grenade acide, du bois de chauffe pour 24h par cuisson et une main duvre importante
pour faire un litre damaghouss.
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- Les femmes des foyers sans terre. Deux options sont alors possibles : 1)
lagriculteur invite des femmes venir chez lui faire de lamaghouss. Il fournit
alors tout (bois, vaisselle et grenades) et garde la majeure partie du produit
(jusqu 95%) - 2) lagriculteur donne seulement les grenades aux femmes, qui
lui rendent moins de 25% du liquide obtenu.
Il semble donc que dans le deuxime cas lagriculteur a trs peu de charges. Les
exploitants prfrent cependant consacrer leurs parcelles dautres cultures que celle du
grenadier acide.
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III Actions entreprises et projets
Toutes ces productions n'ont t jusqu' prsent que peu prises en compte par les structures de
dveloppement. En effet, celles-ci se sont plus concentres sur les productions
"traditionnelles" des oasis qui sont seules censes gnrer un revenu pour les agriculteurs. La
seule culture laquelle les structure de dveloppement se sont dj intresss est le henn qui
bnficie dj dun march important aussi bien au Maroc que dans d'autres pays notamment
d'Europe.
Or les autres productions que nous avons tudies reprsentent des opportunits intressantes
pour les oasis. Certains producteurs l'ont dj compris et tentent de s'organiser pour mieux
dvelopper, valoriser et commercialiser ces productions.
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Dveloppement de la culture du henn
Production
Les agriculteurs de Foum Zguid estiment que la production de henn est quasi optimale. En
effet, ils apportent dj beaucoup de soin cette culture qui est conduite de faon relativement
intensive (utilisation de fumier, dengrais et dinsecticides en quantit importantes). Autour de
Foum Zguid, la production slve 16 t par hectare et par an. Aussi laugmentation de la
production ne nous a pas sembl tre une proccupation majeure Foum Zguid.
La situation est diffrente At Hemmane o la production de henn est plus faible (autour de
8 t par hectare). Il y a diffrentes explications cela. Tout dabord, le mode de conduite est
diffrent puisque le henn est cultiv sous forme darbre et rcolt seulement trois fois par an
(contre quatre Foum Zguid). Le mode de coupe est aussi diffrent : Foum Zguid, la plante
entire est coupe alors qu At Hemmane, seules les feuilles sont coupes. Un des souhaits
majeurs de ces agriculteurs est daugmenter le rendement. Pour cela ils songent adopter le
mode de conduite pratiqu Foum Zguid. Afin de sinformer, ils souhaiteraient organiser un
voyage dtude pour un petit nombre dentre eux pour rencontrer les agriculteurs de Foum
Zguid.
Dans les deux situations que nous avons tudies, les agriculteurs ont la volont dtendre les
superficies cultives en henn.
A Foum Zguid, les surfaces sont dj importantes mais les agriculteurs que nous avons
rencontrs prvoient de crer de nouvelles parcelles. En effet, il existe une grande surface de
terres collectives bour appeles Ol Batha (Ce qui signifie, la plaine) que les
agriculteurs prvoient doccuper. Pour cela, ils comptent sapproprier individuellement ces
terres en construisant des puits privs. Cest dj ce qui sest pass pour les parcelles cultives
aujourdhui. Cela permettrait daugmenter de faon trs importante les quantits de henn
produites localement. Il existe donc un fort potentiel pour dvelopper cette culture Foum
Zguid.
A At Hemmane aussi les agriculteurs veulent augmenter les surfaces cultives mais la
situation est diffrente. Pour linstant, le henn est cultiv lintrieur de loasis uniquement.
Le projet des agriculteurs serait de mettre en culture des zones bour disponibles. Mais
pour cela, il faut construire des puits collectifs ou individuels et les moyens manquent pour
linstant. Un projet mener pourrait donc tre dtudier plus finement la situation pour mettre
en place de nouveaux puits avec une gestion collective.
Amlioration de la valorisation
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Tous les agriculteurs rencontrs cherchent produire un henn de qualit. Cependant, le mode
de classement du henn selon la qualit, pratiqu actuellement nincite pas ncessairement les
agriculteurs rechercher la meilleure qualit possible. En effet, lorsque le henn est achet en
feuilles, il est toujours achet au mme prix quelle que soit sa qualit. Le classement nest fait
quaprs lorsquil est rduit en poudre. Pour dvelopper un henn de qualit, il faudrait peut
tre envisager une autre faon de dterminer la qualit.
Selon les dires des agriculteurs le henn de At Hemmane serait de meilleure qualit
notamment du fait du mode de rcolte. La poudre de henn produite ne contient dans ce cas
que des feuilles alors que malgr un tri celui de Foum Zguid contient des dbris de tiges. Pour
cette raison, on peut se demander si le changement de mode de culture envisag par les
agriculteurs de At Hemmane est vraiment adapt lvolution de la filire.
Transformer le henn
Aussi bien Foum Zguid qu At Hemmane, le principal projet des agriculteurs rencontrs
est de transformer eux mme le henn. En effet, la poudre de henn se vend un bien meilleur
prix que le henn en feuilles (un kilo de henn en poudre se vend jusqu 50Dh le kilo).
Certains agriculteurs ont des moulins individuels mais le prix dachat de ces moulins les rend
inaccessibles la majorit des producteurs. Linvestissement dans un moulin doit donc
probablement senvisager comme un investissement collectif dont la forme et les modalits
sont dterminer en fonction du projet des agriculteurs. Le type de moulin mettre en place
est bien videmment diffrent Foum Zguid et At Hemmane. En effet, si on peut envisager
de mettre en place de petites units At Hemmane le projet de moulin de Foum Zguid doit
tre plus important, pour pouvoir transformer de plus grandes quantits.
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Amliorer le conditionnement
En mme temps que les moulins, les agriculteurs sont intresss par la mise en place de petits
conditionnements. La vente au dtail permet de rcuprer une plus grande partie de la valeur
ajoute. Cela permet aussi un stockage plus facile et moins volumineux. Un projet de vente de
henn en petit sachet a dj t mis en place par lALCESDAM mais cela reste pour linstant
une initiative isole.
Lorganisation actuelle de la filire nest pas au bnfice des agriculteurs. En effet, le henn
est vendu au bord du champ, un prix fix par le march de Marrakech. En vendant eux
mme leur henn, les agriculteurs peuvent rcuprer une plus grande partie du prix de vente.
Cela passe par la mise en place de nouveaux circuits de commercialisation.
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Avoir un meilleur pouvoir de ngociation :
Jusqu prsent, le prix est fix par le march de Marrakech et les producteurs nont pas de
pouvoir de ngociation. Il ne faut cependant pas oublier que la rgion de Foum Zguid est
actuellement la deuxime rgion de production de henn au Maroc. Ainsi, en se coordonnant
les producteurs pourraient avoir un rel pouvoir de ngociation sur le prix.
Toutes ces propositions ont dj t plus ou moins bien formules par les agriculteurs de
Foum Zguid mais aussi, une plus petite chelle, par ceux de At Hemmane. Il sagit
maintenant de les aider prciser ces propositions et les mettre en uvre.
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Petites units multifonctionnelles
Cette organisation pourrait tre de type cooprative ou simplement organisation
professionnelle . Ces structures permettraient de valoriser le henn sans pour autant tre
spcialis dans cette production. Ainsi, on peut envisager une structure qui sorganise autour
de productions varies comme par exemple llevage de brebis DMan, la production de
dattes et la transformation du henn.
A At Hemmane :
Il existe dj une association Anakhil pour les palmiers dattiers. Le premier projet de cette
association est de mettre en valeur de nouvelles terres. Dans un deuxime temps, ils
souhaiteraient mettre en place une unit de transformation. On se dirige donc aussi vers une
unit multifonctionnelle.
A Tissint
Il existe bien une filire des plantes mdicinales dans cette ville. Mais cette filire est trs
particulire. En effet, elle est fortement lie des savoirs que les gens ne souhaitent pas
partager. Il existe beaucoup de secrets autour de cette activit. Tout dabord au niveau des
comptences des herboristes : il nexiste pas une mais une multitude de connaissances autour
des plantes. De lavis mme des herboristes, tous nont pas le mme niveau de comptence et
certains ont des spcialits quils ne veulent pas partager. Mais cette multitude de savoirs
concerne aussi les matires premires utilises. Certains herboristes ont acquis une
connaissance fine du milieu et des plantes qui reprsente pour eux un avantage sur les autres
herboristes. Ainsi un grand nombre dentre eux est oppos toute organisation de la filire de
peur que ces secrets soient divulgus aux autres herboristes.
Il faut enfin noter que mme les circuits de commercialisation sont diffrents dun herboriste
lautre. Une mise en commun dans la filire pourrait conduire certains herboristes perdre
des marchs quils sont pour linstant les seuls occuper.
Par le pass, il y a dj eu une tentative dorganisation des herboristes mais celle ci a chou
car ils considraient que leurs intrts taient trop divergents.
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Dans ce contexte, on peut se demander si une organisation professionnelle de la filire est
vraiment envisageable. Or ceci reprsente un rel handicap pour lvolution et le
dveloppement de la filire.
On peut se demander sil sagit vritablement dune filire. En effet, lorsque la vente est
possible, elle est exclusivement locale et les prix de vente des plantes mdicinales dans les
oasis sont trs faibles et ne peuvent donc pas contribuer vraiment au revenu des familles.
Existe t-il un march pour ces plantes ? En effet, dans la rgion la grande majorit des
familles va cueillir elle-mme ses plantes et elles ne sont pas prtes les acheter. Les
dbouchs possibles se trouvent donc plus dans les grandes villes ou en Europe.
On ne peut donc pas, l non plus parler dorganisation professionnelle et les villageois ne
semblent pas convaincu quil y ait un rel intrt entreprendre des actions pour dvelopper
cette filire. En tous cas, rien na t entrepris pour linstant et ce nest pas sr que ce soit la
filire prioritaire dvelopper dans tous ces villages.
Pour autant, il y a une exception en ce qui concerne larmoise pour laquelle il existe un
march dj bien dvelopp et une demande. Mais, sans avoir pu vraiment tudier cette
filire, il nous semble quactuellement le prix propos par la socit industrielle pour
rmunrer les cueilleurs est faible par rapport la quantit de travail fourni. On pourrait peut-
tre envisager un regroupement des cueilleurs permettant une meilleure ngociation de la
rmunration du travail.
Nous ne pouvons bien videmment pas prtendre que notre tude apporte de grandes
connaissances sur les plantes mdicinales et leurs vertus. La diversit de ces plantes et leurs
utilisations ncessite une tude beaucoup plus fine, notamment sur le plan pharmaceutique.
Malgr certaines tentatives ( Tissint) personne ne sest vraiment intress aux proprits de
ces plantes. Pour mieux connatre les espces intressantes valoriser et commercialiser, la
premire priorit est donc de raliser une tude chimique et pharmaceutique de ces plantes.
Cette tude devrait permettre de connatre quelles sont les plantes mdicinales qui
reprsentent vraiment un avantage comparatif pour la rgion de Tata (cest dire celles qui
sont spcifiques cette rgion), quelles sont leurs proprits, leur efficacit et dans quelle
mesure elles peuvent tre exploites.
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Mise en place de contrats
Lexploitation de ces ressources ne doit pas se faire au dtriment des villageois. Ainsi, la mise
en place de contrats devrait saccompagner de lorganisation des villageois qui cueillent ces
plantes afin quils aient un pouvoir de ngociation des prix vis vis des laboratoires.
Dans le mme temps, il ne faut pas non plus que la cueillette de ces plantes soit une menace
pour la biodiversit. Il faut viter quil y ait une surexploitation du milieu. Cela passe par la
mise en place dans les contrats dune srie de rgles concernant les lieux de collecte, les
modes de collecte des plantes (elles sont pour linstant arraches avec leurs racines, ce qui est
prjudiciable une utilisation durable de ces ressources), les priodes de collecte et les
quantits maximales de plantes cueillir.
Pour protger leurs rserves et se dfendre, de leurs ennemis les habitants des
villages ont construit des btiments fortifis communautaires, les agadirs.
Chaque famille y possde un entrept. On y conserve des produits de toute sorte
comme les crales, les amandes, lhuile, des pains de sel, des dattes, du henn,
des bijoux, des documents et des titres de proprit.
Lagadir est plac sous la garde dun gardien tenu pour responsable de tout vol,
prsent jour et nuit, et qui en garde la cl.
Les rapports sociaux entre les utilisateurs de lagadir sont rgis par les rgles
de droit coutumier.
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lanne. Si cet agadir tait construit cela pourrait aussi constituer un centre dintrt
touristique, non ngligeable. Aprs la visite de ce btiment, les touristes seraient
probablement intresses par lachat de plantes.
On voit quil existe certaines actions qui pourraient tre entreprises pour dvelopper cette
filire qui reprsente un potentiel important dans le contexte actuel dattrait pour les produits
naturels.
III.3 Le miel :
Bien que le climat aride limite lextension de lapiculture, cest une activit qui peut trouver
une place parmi les productions des oasis de montagne.
Ainsi, une seule personne a pu ces dernires annes amliorer sa technique de faon concrte,
notamment grce un voyage dtude organis par la DPA, et par lobtention de ruches
modernes prix prfrentiels.
Pour favoriser le dveloppement de cette filire, les paysans ont formul des demandes et ont
voqu diverses limites. Il nous semble donc primordial que trois aspects soient pris en
compte :
- Amlioration de la production : rendre disponible un encadrement technique
- Valorisation du produit : organisation collective de la profession
- Des savoir-faire traditionnels primordiaux
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Jusqu prsent, lapiculture na pas fait lobjet dun soutien technique important.
Contrairement dautres rgions du Maroc. La DPA sest peu intresse la production de
miel. De fait ; Tagmout a moins davantages que nombre dautres rgions du nord du pays
pour une production massive de miel.
Que le contexte dans lequel se trouve Tagmout lui permette de bnficier de lappui de la
DPA ou non, il semble intressant dorganiser les producteurs (cf. ci-dessous) pour amliorer
les techniques apicoles locales. Lorganisation des producteurs est en effet un moyen
privilgi pour changer des informations : connaissances, expriences, techniques, tester et
diffuser des techniques apicoles encore mconnues Tagmout.
Sur le plan du dveloppement nous avons tendance privilgier lintrt conomique dun tel
regroupement (march du miel de qualit). Or, il semble plutt que lobjectif que visent les
paysans est une amlioration de leur technique. Comme nous le disions ci-dessus, le
regroupement de producteurs est le meilleur moyen de crer un forum de discussion mme
de faire circuler des informations utiles au perfectionnement de la conduite des ruches
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III.4 Les amandes :
Les agriculteurs sont peu demandeurs dinnovation ou damlioration en ce qui concerne la
production damandes. Les amandes douces, qui sont vendues sur le march local, sont
commercialises et un prix quils estiment correct. Les amandes amres sont vendues en
totalit pour lindustrie. Les paysans ne savent rien des destinations de ces amandes : ils ne
semblent pas dcids sorganiser pour rcuprer de la valeur ajoute sur ce produit, qui se
vend facilement .
Le seul souhait qui a t formul, et qui nest pas partag par tous les producteurs porte sur
lentretien des arbres. En effet, nous avons soulign que les amandiers ne sont pas taills.
Seuls les bois morts sont retirs aprs la rcolte. Certains agriculteurs ont exprim la volont
dapprendre tailler leurs arbres (au moins ceux qui ne sont pas multipropritaires,
victimes de lindivision). A ce propos, une personne nous a affirm quil a dj t
question que lALCESDAM forme des tagmoutis la taille. Il serait donc important de savoir
si les membres de groupements multifonctionnels existants sont intresss par ce type
d(in)formation. Un suivi des connaissances (voire de la production) pourrait alors tre
intressant.
III.5 Lamaghouss :
Nous avons vu que les grenadiers acides sont considrs comme une plante parasite par les
propritaires terriens. Aucun ne semble prt en augmenter le nombre, et encore moins en
prendre soin. Les familles ne possdant pas ou peu de terres ne peuvent planter ces arbustes. Il
semble donc difficile daugmenter la production annuelle de grenades acides, et donc
damaghouss. Peut-tre quen montrant lintrt que peut avoir la culture du grenadier
acide certains producteurs, il serait possible de leur faire essayer (quelques ares, quelques
annes) de planter ces arbustes. Il est cependant ncessaire dtudier le revenu que
lamaghous peut gnrer, et le comparer celui dautres productions.
Ce qui peut facilement tre amlior pour lamaghouss est le conditionnement du produit fini.
Il en est de mme pour plusieurs autres produits (cf. encadr ci-dessous).
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Lamaghouss en est un trs bon exemple. Il est souvent vendu en
bouteilles plastiques rcupres, parfois abmes (cf. photo ci-
contre). Le seul fait de remplacer ce rcipient par des bouteilles
neuves sur lesquelles une tiquette trs simple serait accole
changerait totalement limage externe du produit.
Nous pouvons penser que cet emballage peut faire gagner de la
valeur au produit ; et si le cot de ce conditionnement est
infrieur aux charges engendres (ce qui est probable pour
plusieurs produits), les agriculteurs ont tout intrt faire cette
dmarche qualit .
Reprenons lamaghouss comme exemple ; Son prix actuel se situe aux environs de
50Dh/L, et il est vendu en bouteille de 0.5, 1 ou 1.5 L. Il y fort parier que les
acheteurs de Tata, Foum Zguid ou Taroudant sont prts acheter des flacons de
0.5 L (bouteilles plastique neuves) tiquets Amaghouss de Foum Zguid un
prix de 40Dh.
Lintrt port cette culture sexplique aisment : un gramme de safran se vend entre 10 et
15 Dh.
Elle semble de plus adapte aux conditions sociales de la rgion. En effet, la productivit de la
terre de cette culture est trs leve. Le safran permet dobtenir un revenu lev avec de
faibles surfaces : Une plantation bien conduite peut donner jusqu 6 kg par hectare. Ceci est
donc intressant pour une partie des villageois de Tagmout (ceux qui ont accs la terre). Ils
ne disposent pas de grandes surfaces de terre disponible mais pourraient consacrer une petite
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surface cette culture. Lirrigation du safran ne devrait pas poser trop de problmes pour ces
agriculteurs, puisque leau est relativement abondante Tagmout.
Il sagit aussi dune culture trs exigeante en main duvre. Or il y a une possibilit de
trouver de la main duvre Tagmout et les villageois (en particulier les femmes) sont la
recherche de nouvelles activits. Si cette activit se dveloppait de manire significative, elle
pourrait constituer aussi un moyen de lutter contre lmigration des hommes de Tagmout (qui
est considrable actuellement).
De plus, il ne faut pas oublier que Tagmout reste, malgr les efforts qui ont t accomplis, une
oasis enclave et loin des principaux centres de commerce. Le transport des produits agricoles
est donc toujours problmatique et coteux. Le safran, quant lui est extrmement lger et ne
ncessite pas de moyen de transport particulier. Cest un atout important pour le
dveloppement de cette activit.
Enfin, il faut replacer cette production dans le contexte mondial. Le safran est encore cultiv
dans des pays o le prix de la main duvre est lev. On pourrait donc envisager une
dlocalisation de cette culture vers des pays o la main duvre revient moins cher. Dans
cette perspective, le Maroc a certainement une carte jouer.
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IV Conclusion
Les productions que nous avons considres nont t que peu tudies jusqu prsent. Aussi
les rfrences bibliographiques sur ces productions taient donc rares. Les rsultats que nous
avons exposs sont donc surtout descriptifs. Ils ont toutefois le mrite de prsenter le
fonctionnement de certaines productions bien particulires dans le contexte prcis de la rgion
de Tata.
Il semble, daprs les rsultats auxquels nous sommes parvenus, quil existe des productions
peu ou mal valorises et qui mriteraient une attention particulire. Il en ressort dailleurs une
spcialisation locale, due soit au contexte biophysique et climatique, soit aux savoirs-faire
locaux. Nous avons vu en particulier que la culture commerciale du henn reste cantonne
Foum Zguid (pour linstant), la cueillette des plantes mdicinales se fait uniquement Tissint
et lapiculture est bien dveloppe Tagmout.
Ainsi, le dveloppement local doit valoriser opportunits locales et diversifier les ressources
et les activits de la rgion. Cest de cette faon que lALCESDAM et la DPA pourront
efficacement lutter contre le dclin de cette rgion et contribuer la rgnration de
lagriculture oasienne.
Remerciements
Nous tenons remercier dabord tous les agriculteurs de la rgion de Tata que nous avons
rencontrs et en particulier les villageois de Foum Zguid, Tagmoute et At Hemmane. Leur
volont de partager leurs connaissances de lagriculture et des savoirs traditionnels a
beaucoup contribu au bon droulement de ce stage. Parmi tous les agriculteurs rencontrs,
nous souhaitons tout particulirement remercier Abdellah pour sa gentillesse, le temps quil
nous a consacr et son accueil qui reste pour nous un des meilleurs souvenirs de ce stage.
Nous remercions ensuite lALCESDAM pour laccueil, lassistance logistique et les prcieux
conseils quils nous ont fourni. Un grand merci notamment Hassan Mouradi pour son aide
malgr son emploi du temps trs charg.
Nous remercions aussi Mustapha Akchour pour laide pendant ce stage. Plus que de
traduire, il nous a guid et conseill tout au long de cette tude. Il nous a apport une
connaissance des habitudes marocaines et du milieu qui nous a permis de nous intgrer dans
les diffrents villages tudis.
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Rfrences bibliographiques
VERNON, H., the Mediterranean region a major centre of plant diversity. option
mediterranneene.
Sites internet :
Le miel au Maroc
http://perso.club-internet.fr/cetam/maroc.htm
44
Introduction au henn
http://www.maroc.net/ghis/Henne/hen.html
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