Groupes PDF
Groupes PDF
Groupes PDF
David Harari
1. Generalites
1.1. Definitions, premieres proprietes
Definition 1.1 Un groupe (G, .) est la donnee dun ensemble G et dune loi
interne (notee multiplicativement) G G G, (x, y) 7 xy verifiant :
1. . est associative : pour tous x, y, z de G, on a (xy)z = x(yz).
2. . possede un element neutre (necessairement unique), note e ou 1, i.e. :
xe = ex = x pour tout x de G.
3. Tout element x admet un symetrique (qui est forcement unique), cest-
a-dire un element x0 tel que xx0 = x0 x = e. On note en general x0 = x1
et on dit que x0 est linverse de x.
Definition 1.2 On dit que G est abelien (ou commutatif) si on a de plus
xy = yx pour tous x, y de G. Dans ce cas on notera souvent + la loi, 0 le
neutre, et x le symetrique de x quon appelle alors loppose de x.
Remarques :
Si (G, +) est un groupe abelien, on peut noter x y pour x + (y) =
(x) + y. On se gardera par contre bien dutiliser une notation du
genre x/y si G nest pas abelien car on ne saurait pas si cela signifie
xy 1 ou y 1 x.
Ne pas oublier de verifier les deux sens pour le neutre et le symetrique
si on veut montrer que (G, .) est un groupe.
Si G et H sont deux groupes, lensemble G H est muni ipso facto
dune structure de groupe definie par (g, h).(g 0, h0 ) := (gg 0 , hh0 ). Ceci
se generalise immediatement a une famille (pas forcement finie) de
groupes. On dit que le groupe ainsi obtenu est le produit direct des
groupes consideres.
1
Exemples :
5. Soit K un corps. Alors le groupe GLn (K) des matrices inversibles (n, n)
est un groupe (non abelien si n 2) pour la multiplication.
Remarques :
2
Exemples.
1. Si a R, alors x 7 ax est un morphisme de (R, +) dans lui-meme.
Cest un isomorphisme si a 6= 0, et on a lanalogue en remplacant R
par nimporte quel corps commutatif.
2. Lapplication z 7 exp z est un morphisme, surjectif mais non injectif,
de (C, +) dans (C , ).
3. Si G est un groupe et a G, lapplication x
7 ax (translation a
gauche) est une bijection de G dans G, mais (sauf cas triviaux) ce
nest pas un morphisme.
4. Si G est abelien et n N , alors lapplication x 7 xn est un morphisme,
mais en general cela ne marche pas si G nest pas abelien. On notera
aussi que pour tout groupe G, lapplication x 7 x1 est un anti-
morphisme de G dans G, i.e. on a (xy)1 = y 1 x1 . 2
5. Si E est fini de cardinal n, on a S(E) ' Sn . Pour n 2, il existe
un unique morphisme non trivial de Sn vers {1}, la signature. En
particulier la signature de toute transposition est 1.
6. Soit K un corps. Le determinant est un morphisme de GLn (K) dans
K . Si E est un K-ev de dimension n, alors GLn (K) est isomorphe au
groupe (GL(E), ) des applications lineaires bijectives de E dans E.
1 H.
Pour tous x, y de H, on a xy H.
Pour tout x de H, on a x1 H.
Il revient au meme de dire que . est une loi de composition interne sur H
qui en fait un groupe.
Pour verifier que H est un sous-groupe, on peut aussi verifier quil est
non vide et que xy 1 reste dans H pour tous x, y de H, mais ce nest pas
plus simple en pratique.
[Exercice : Soient K un corps et G une partie de Mn (K) telle que G soit
un groupe pour la multiplication. G est-il un sous-groupe de GLn (K) ? ]
2
En termes pompeux, cest un morphisme de G vers Gopp , qui est par definition le
groupe ayant meme ensemble sous-jacent que G mais une loi definie par x y = yx.
3
Proposition 1.5 Si f : G H est un morphisme de groupes, alors limage
directe f (G0 ) dun sous-groupe G0 de G et limage reciproque f 1 (H 0 ) dun
sous-groupe H 0 de H sont des sous-groupes respectifs de H, G. En particulier
le noyau ker f := f 1 ({e}) est un sous-groupe de G et limage Im f := f (G)
est un sous-groupe de H. Le morphisme f est injectif si et seulement si son
noyau est reduit a lelement neutre.
Exemples.
4
Demonstration : Il suffit de prendre pour hAi lintersection de tous les
sous-groupes de G contenant A. On peut aussi decrire hAi comme lensemble
des produits x1 ...xn , ou chaque xi verifie : xi A ou x1
i A (si A est vide
on prend hAi = {e}).
Definition 1.9 Un groupe est dit monogene sil est engendre par un seul
element, cyclique sil est de plus fini.
1. Le groupe (Zn , +) est engendre par (1, 0, ...0), (0, 1, ..., 0), ..., (0, ..., 0, 1).
5
3. Pour n 2, le groupe orthogonal On (R) est engendre par les reflexions
(i.e. les symetries orthogonales par rapport a un hyperplan), et pour
n 3 le groupe special orthogonal SOn (R) := On (R) SLn (R) est
engendre par les retournements (i.e. les symetries orthogonales par
rapport a un sous-espace de codimension 2).
Remarques :
Exemples
2. Si K est un corps commutatif, alors SLn (K) est distingue dans GLn (K).
6
3. Soient n 3 et H le sous-groupe de Sn constitue de lidentite et dune
transposition = (a, b). Alors si Sn , on a 1 = ((a), (b))
donc H nest pas distingue dans Sn .
7
Theoreme 1.16 Soient G un groupe et H un sous-groupe distingue de G.
Alors :
2. Il existe une unique structure de groupe sur G/H telle que la surjection
canonique p : G G/H (qui a tout a associe sa classe a = aH = Ha)
soit un morphisme de groupes. Le groupe G/H ainsi obtenu sappelle
le groupe quotient de G par H.
2. La loi sur G/H doit necessairement etre definie par ab = ab. Montrons
dabord que cette loi est bien definie, i.e. que ab ne depend pas du choix des
representants a et b. Si a = a0 et b = b0 , on peut dapres 1. ecrire a0 = h1 a
et b0 = bh2 avec h1 , h2 dans H, dou a0 b0 = h1 (ab)h2 . Ainsi a0 b0 H(abh2 ) =
(abh2 )H dapres 1., mais ce dernier ensemble nest autre que (ab)H vu que
h2 H. Finalement a0 b0 ab, cest ce quon voulait.
Le fait que lon ait defini une loi de groupe resulte alors immediatement
de la surjectivite de p jointe a la formule p(xy) = p(x)p(y) pour tous x, y de
G.
Remarques :
Lelement neutre de G/H est e = H.
8
Demonstration : Cela resulte de ce que les classes a gauche (resp. a
droite) forment une partition de G, et chacune a pour cardinal celui de H.
Remarques :
G/ ker f est bien un groupe car on a vu que ker f etait distingue dans
G.
9
est exacte (les Gi etant des groupes et les fi des morphismes ) si pour tout
i, on a Im fi = ker fi+1 . En particulier
i p
1N GH1
est une suite exacte (dite courte) si et seulement si on a les trois proprietes :
i injective, p surjective, Im i = ker p. Dans ce cas, on a G/N ' H via le
theoreme de factorisation, et on dit que G est une extension de H par N . 5
Remarques :
De meme quon ne confondra pas sous-groupe et quotient, on ne con-
fondra pas sur-groupe et extension.
Exemples.
1. Si K est un corps, alors la suite
det
1 SLn (K) GLn (K) K 1
est exacte.
2. Les suites
det
1 SOn (R) On (R) {1} 1
et
det
1 SUn (C) Un (C) S 1 1
sont exactes, ou S 1 designe le groupe multiplicatif des complexes de
module 1.
3. Si n 2, la suite
1 An Sn {1} 1
est exacte.
10
[Exercices : -montrer que Z/2Z Z/2Z et Z/4Z sont tous deux des
extensions de Z/2Z par Z/2Z.
-Si n 3, le centre de Sn est reduit a lidentite. (Utiliser la formule
1 = ((a), (b)) pour Sn et = (a, b) transposition).
-Si K est un corps, le centre de GLn (K) est reduit au sous-groupe (iso-
morphe a K ) des homotheties. ]
Definition 1.22 Un groupe G est dit simple si ses seuls sous-groupes dis-
tingues sont G et {e}, parfait si D(G) = G.
Par exemple un groupe abelien est simple si et seulement sil est isomorphe
a Z/pZ avec p premier, et un groupe simple non abelien est parfait. On verra
que An est simple si n 5, et SLn (K) est parfait si n 3.
6
Attention lensemble des commutateurs ne forme en general pas un sous-groupe, bien
quil soit assez difficile de construire un contre-exemple.
11
2. Groupes operant sur un ensemble
2.1. Generalites, premiers exemples
Definition 2.1 Soit G un groupe et X un ensemble. On dit que G opere
(ou agit) sur X si on sest donne une application G X X, (g, x) 7 g.x,
verifiant
Remarques :
On a en particulier pour tout g que x 7 g.x est une bijection de X sur
X, de reciproque x 7 g 1 .x. Une definition equivalente consiste a se
donner un morphisme : G (S(X), ), en posant g.x = ((g))(x).
Premiers exemples.
1. G opere sur lui-meme par translations a gauche via g.x := gx. De
meme tout sous-groupe H de G opere sur G par translations a gauche.
Definition 2.2 Etant donnee une operation dun groupe G sur un ensemble
X, on appelle :
12
stabilisateur dun element x de X le sous-groupe Hx des g de G qui
verifient g.x = x. Il nest pas distingue dans G en general. On dit que
laction est fidele si le seul element de G qui stabilise tous les elements
de X est e, libre si tous les stabilisateurs sont reduits a {e} (cest
beaucoup plus fort).
Exemples.
2. Laction de Sn sur {1, ..., n} est transitive, et tous les stabilisateurs sont
isomorphes a Sn1 .
3. Laction de G sur G/H vue plus haut est transitive. La proposition ci-
dessous va montrer que cest en quelque sorte le cas generique dune
action transitive.
Proposition 2.3 Etant donnee une operation dun groupe G sur un ensem-
ble X et x X, on definit une bijection de lensemble des classes a gauche
G/Hx sur lorbite (x) de x via : g 7 g.x. En particulier si G est fini on
a # (x) = #G/#Hx (donc le cardinal de (x) divise celui de G). Ainsi si
laction est transitive, laction de G sidentifie a laction de G sur G/H x par
translation a gauche.
Corollaire 2.4 (Equation aux classes) Soit G un groupe fini operant sur
un ensemble fini X. Soit lensemble des orbites, notons #H le cardinal
du stabilisateur de x pour x dans lorbite (independant du choix de x dans
dapres la proposition precedente). Alors
X #G
#X =
#H
13
Demonstration : Comme les orbites forment une partition de X, cest
immediat dapres la proposition precedente. Il y a neanmoins (comme on le
verra plus tard ) des consequences tout a fait non triviales !
14
Demonstration : 1. On fait operer G sur lui-meme par conjugaison. Il
y a #Z orbites reduites a un element, et le cardinal des autres orbites est un
diviseur de pn := #G autre que 1, donc est divisible par p. Ainsi pn (avec
n > 0) est la somme du cardinal de Z et dun multiple de p, donc p divise
#Z.
2. Si G est de cardinal p, alors tout element non trivial de G est dordre
divisant p, donc dordre p, et G est cyclique. Supposons que G soit de cardinal
p2 . Si G netait pas abelien, le cardinal de Z serait p dapres 1., donc G/Z
serait cyclique (car de cardinal p). Mais on obtient une contradiction via le
lemme suivant :
Lemme 2.8 Soit G un groupe de centre Z avec G/Z cyclique. Alors G est
abelien.
Theoremes de Sylow.
On se pose la question suivante : etant donnes un groupe fini G et un
entier n divisant son cardinal, peut-on trouver un sous-groupe dordre n ? En
general la reponse est non (A4 est de cardinal 12, mais na pas de sous-groupe
dordre 6, regarder la decomposition dune permutation en cycles), mais dans
le cas particulier des p-sous-groupes, on va voir quon a une reponse positive.
15
Lemme 2.12 Soit Fp = Z/pZ (corps a p elements) et Gp := GLn (Fp ) avec
n N . Alors Gp possede un p-Sylow.
16
2. Les p-Sylow de G sont tous conjugues, et leur nombre k divise n.
3. k est congru a 1 mod. p (donc k divise m).
Le cardinal des orbites qui sont dans 0 divise celui de S et nest pas 1, donc
est divisible par p. Pour conclure il suffit donc de montrer quil ny a quune
seule orbite reduite a un point (celle de S). i.e. : si T est un p-Sylow de G
tel que sT s1 = T pour tout s de S, alors S = T .
Pour cela, on introduit le sous-groupe N de G engendre par S et T . A
fortiori S et T sont des p-Sylow de N , donc sont conjugues par un element
de N . Mais T est distingue dans N via le fait que sT s1 = T pour tout s de
S, donc finalement T = S. 8
17
Le produit semi-direct est une generalisation de cette notion. Soient N et
H deux groupes et : H Aut N un morphisme de groupes, qui definit en
particulier une action h.n := (h)(n) de N sur G (mais on demande en plus
ici que limage de soit incluse dans Aut N , et pas seulement dans S(N )).
Proposition 2.14 On definit une loi de groupes sur lensemble produit N
H en posant
(n, h).(n0 , h0 ) := (n(h.n0 ), hh0 )
Ce groupe sappelle le produit semi-direct de N par H relativement a laction
; on le note N o H (ou simplement N oH si laction est sous-entendue).
Remarques :
Parler du produit semi-direct de N par H na de sens que si on precise
laction, il peut exister plusieurs actions de H sur N , donc plusieurs
produits semi-directs. On fera aussi attention au fait que H et N ne
jouent pas des roles symetriques.
Laction triviale correspond au produit direct.
Proposition 2.15 Avec les notations ci-dessus, soit G = N o H. Alors :
1. On a une suite exacte
i p
1N GH1
avec i(n) = (n, 1) et p(n, h) = h. En particulier N sidentifie a un
sous-groupe distingue (note encore N ) 9 dans G.
9
N comme normal; le symbole o ressemble a C et permet de se rappeler le sens
dans lequel on effectue le produit semi-direct.
18
2. La suite exacte est scindee, i.e. il existe un morphisme s : H G
(section) verifiant p s = IdH . Ainsi H sidentifie a un sous-groupe
(encore note H) de G.
1N GH1
19
Demonstration : 1. Soit loperation de H sur N definie par (h)(n) =
hnh1 . Alors lapplication : N o H G qui associe a (n, h) le produit
nh (dans G) est un morphisme car ((n, h)(n0 , h0 )) = (n(hn0 h1 ), hh0 ) =
nhn0 h0 . Linjectivite de resulte de ii) et sa surjectivite de iii).
2. Posons H1 = s(H). Comme s est injective vu que ps = idH , H1 est un
sous-groupe de G isomorphe a H et via 1., il suffit de montrer : N H1 = {1}
et N H1 = G (on a identifie N a son image dans G). Si h1 N H1 , alors
p(h1 ) = 1 mais h1 = s(h) avec h H, dou 1 = p(s(h)) = h et h1 = 1. Si
maintenant g G, alors g et s(p(g)) ont meme image par p, donc ils different
dun element du noyau N , i.e. g = nh1 avec h1 := s(p(g)), et g N H1 .
Cest en general le deuxieme critere qui est le plus utile pour obtenir
des decompositions en produit semi-direct, mais on gardera bien a lesprit la
facon de determiner loperation de H sur N associee en fonction de la suite
exacte et de la section.
[Exercices : -Soit G = N oH, alors loperation de H sur N est triviale (i.e.
le produit est direct) si et seulement si le sous-groupe H de G est distingue.
-Soient N et H deux groupes, et deux morphismes H Aut N . Sil
existe u Aut N tel que (h) = u (h) u1 (actions conjuguees), alors
N o H ' N o H.]
-Soient N et H deux groupes, et deux morphismes H Aut N . Sil
existe Aut H tel que = , alors N o H ' N o H (envoyer
nh N o H sur n(h) N o H).]
Exemples.
est scindee via la section s qui envoie 0 sur Id et 1 sur une transposition
(arbitraire) . On en deduit une decomposition Sn ' An o Z/2Z.
20
3. Le groupe Z/4Z nest pas produit semi-direct de Z/2Z par Z/2Z. En
effet le seul automorphisme de Z/2Z est lidentite, donc laction serait
triviale; or Z/4Z nest pas isomorphe au produit direct Z/2Z Z/2Z
(le premier groupe a des elements dordre 4 et pas le deuxieme). En
particulier la suite exacte
21
On prendra garde de ne pas confondre les structures additives et multi-
plicatives (par exemple ne pas remplacer iii) par s engendre (Z/nZ) , ce
qui est trivialement faux par exemple pour s = 1; on verra que le groupe
multiplicatif (Z/nZ) nest pas cyclique en general, ex. n = 8).
On va preciser maintenant un peu la structure de (Z/nZ) et son lien
avec Aut ((Z/nZ, +)); pour tout n N , on note (n) lindicatrice dEuler
de n, i.e. le nombre dentiers x de [1, n] qui sont premiers avec n.
Qr
Proposition 2.18 Soit n N , on ecrit n = i=1 pi i avec les pi premiers
deux a deux distincts. Alors :
3. On a un isomorphisme danneaux
Y
r
Z/nZ ' Z/pi i Z
i=1
et un isomorphisme de groupes
Y
r
(Z/nZ) '
(Z/pi i Z)
i=1
Qr Qr
4. On a (n) = i=1 pi i 1 (pi 1) = n i=1 (1 1
pi
).
22
Q
3. Lapplication de Z/nZ dans ri=1 Z/pi i Z qui envoie x sur (xi )1ir ,
ou xi est la classe de x mod. pi i est clairement un morphisme danneaux.
Il est injectif car si x est divisible par tous les pi i , il est divisible par leur
produit
Qr n vui quils sont deux a deux premiers entre eux.12 Comme Z/nZ
et i=1 Z/pi Z ont meme cardinal, il est aussi surjectif . La deuxieme
assertion est immediate en ecrivant que deux anneaux isomorphes ont des
groupes dinversibles isomorphes.
4. resulte de 1. et 3.
23
dordre d, cest-a-direPen tout cas au plus (d) elements dordre d. Dapres
le lemme, on a n > d|n,d6=n (d), donc on obtiendrait une contradiction si
G navait pas delements dordre n. Ceci montre que G est cyclique.
Corollaire 2.21 Pour p premier, le groupe (Z/pZ) est cyclique (donc iso-
morphe a Z/(p 1)Z).
En effet dans ce cas Z/pZ est un corps. Notons que determiner explicite-
ment un generateur de (Z/pZ) est un probleme en general difficile.
On passe maintenant au cas general.
X
p
pk+1 k+1 p k+2 k+2
(1 + p) = (1 + p ) = 1 + p +p Cpi i pi(k+1)(k+2)
i=2
P
et comme p divise pi=2 Cpi i pi(k+1)(k+2) (il divise Cpi pour 2 i p 1, et
pp(k+1)(k+2) ), on obtient le resultat.
24
Preuve du theoreme : Dapres le lemme, lelement s = 1 + p est dordre
p1 dans (Z/p Z) . Cherchons maintenant un element dordre p 1. On a
un morphisme surjectif : (Z/p Z) (Z/pZ) obtenu en envoyant x sur la
classe de x modulo p (en effet x est inversible modulo p si et seulement sil
est inversible modulo p). Soient u un generateur de (Z/pZ) (qui est cyclique
dapres le corollaire 2.21) et v (Z/p Z) tel que (v) = u. Soit m lordre
de v, alors v m = 1 donc um = (v m ) = 1 et p 1 (qui est lordre de u) divise
m. Posons r = v m/(p1) , alors r est dordre p 1 dans (Z/p Z) .
Maintenant rs est dordre (p 1)p1 dans (Z/p Z) car il est immediat
que dans un groupe abelien (note multiplicativement), lordre dun produit
xy est le produit des ordres de x et de y quand ceux-ci sont premiers entre
eux. 14
1 N (Z/2 Z) (Z/4Z) 1
14
Ce nest pas vrai sans cette derniere hypothese, prendre par exemple y = x 1 .
25
Letude du groupe dautomorphismes de Z/nZ permet de construire des
produits semi-directs non triviaux. Voici un exemple simple dapplication
(on en verra dautres en T.D.) :
Par exemple, le seul groupe dordre 15 est Z/15Z, et pour q 3, les deux
groupes dordre 2q sont le groupe cyclique et le groupe diedral Dq .
26
Notons que le resultat est encore vrai (trivialement) pour n = 2 et n = 3,
mais pas pour n = 4, le groupe consitue des doubles transpositions dans A4
etant un sous-groupe distingue non trivial.
Avant de passer a la demonstration du theoreme, donnons tout de suite
quelques corollaires.
27
Demonstration : Les cas n = 2, n = 3 sont triviaux. Pour n = 4, H
est de cardinal 6, mais il ne peut pas etre cyclique (il ny a pas delements
dordre 6 dans S4 , vu que lordre dun element est le ppcm des longueurs des
cycles de sa decomposition) donc il est isomorphe au groupe diedral D3 , i.e.
a S3 . Supposons donc n 5. Alors Sn opere par translation sur lensemble
E := Sn /H des classes a gauche, dou un morphisme : Sn S(E). Le
noyau est un sous-groupe distingue de Sn , et il ne peut pas contenir An
parce quil est inclus dans H (le stabilisateur de la classe du neutre est H),
qui est de cardinal (n 1)! < n!2 . Dapres le corollaire precedent, le noyau
est donc trivial. Ainsi est injective, et comme E est de cardinal n, cest
un isomorphisme. Posons alors U := (H). Alors un element u de S(E) est
dans U si et seulement si u.H = H, cest-a-dire que U est le stabilisateur de
lelement H de E. Comme E est de cardinal n, U (qui est isomorphe a H)
est isomorphe au stabilisateur dun point dans Sn , i.e. a Sn1 .
28
Il resulte des deux lemmes que tout sous-groupe de An contenant un
3-cycle est egal a An si n 5.
On montre maintenant le resultat pour n = 5 :
Remarque : En fait A5 est le le plus petit groupe simple autre que les
Z/pZ pour p premier (voir TD).
15
En fait si c et c0 sont deux 5-cycles, c est conjugue de c0 ou c02 , ce qui suffit a faire
largument.
29
Preuve du theoreme dans le cas general. Soit E = [1, n], H un sous-
groupe de An non reduit a lidentite. On choisit non trivial dans H. On
va se ramener au cas n = 5 en fabriquant un element de H qui agit sur un
sous-ensemble de cardinal au plus 5 de E. Pour cela, on va considerer non
pas un conjugue de (qui aurait le meme nombre de points fixes que ), mais
un commutateur = 1 1 (qui a une chance den avoir davantage). On
choisit de la maniere suivante : soit a dans E tel que b := (a) soit distinct
de a, puis c dans E distinct de a, b, et (b). On pose alors = (a, c, b),
ce qui fait que = ( 1 ) 1 est bien dans H. Alors 1 = (a, b, c) dou
= (a, c, b)( 1 1 ) = (a, c, b)(.a, .b, .c). Comme .a = b, on voit quil
existe un sous-ensemble F de E qui a au plus 5 elements (et on peut le
prendre de cardinal exactement 5) tel que opere trivialement en dehors de
F , et F contienne {a, b, c, (b), (c)}.
On obtient un morphisme injectif i de A(F ) dans An en prolongeant une
permutation de f par lidentite en dehors de F . Posons H0 = i1 (H), cest un
sous-groupe distingue de A(F ) ' A5 . Mais H0 nest pas trivial car il contient
la restriction de a F , et on a (b) = (b) 6= b (vu que (b) 6= c = 1 (b)).
Ainsi H0 = A(F ) dapres le cas n = 5. En particulier H0 contient un 3-cycle,
donc H aussi, donc H = An avec les deux lemmes.
Definition 4.1 Soit G un groupe.16 On dit que G est resoluble sil existe
une suite finie
{1} = G0 G1 ... Gn = G
avec pour tout i [1, n], Gi1 C Gi et Gi /Gi1 abelien.
Remarques :
30
2. Si G est fini et quon nimpose pas Gi C G, on peut demander Gi /Gi1
cyclique dordre premier au lieu dabelien (car tout groupe abelien fini
H admet une suite H ... {1} avec tous les Hi /Hi1 simple, par
recurrence sur #H). Par contre demander Gi /Gi1 cyclique et Gi C G
pour tout i est plus fort (on parle de groupe hyper-resoluble).
Une notion plus forte que resoluble (et meme quhyper-resoluble pour les
groupes finis) est celle de groupe nilpotent :
Definition 4.2 On dit quun groupe G est nilpotent sil existe une suite finie
{1} = G0 G1 ... Gn = G
avec pour tout i [1, n], Gi C G et Gi /Gi1 inclus dans le centre de G/Gi1 .
Cela signifie donc que G se deduit de {1} par une suite finie dextensions
centrales (une extension 1 N G H 1 est dite centrale si N est
inclus dans le centre de G).
Exemples.
2. Un p-groupe est nilpotent : cest immediat par recurrence sur son car-
dinal, vu que son centre est non trivial, et le quotient par son centre
est encore un p-groupe.
31
4. S4 est resoluble, via la suite
S4 A4 V4 {1}
32