Chap 3
Chap 3
Chap 3
3.1 Préambule
Dans tout ce chapitre on notera E l’ensemble des points de l’espace et V l’ensemble des vecteurs de l’espace.
De la même façon que dans le plan, on peut additionner les vecteurs de l’espace ainsi que les multiplier par des scalaires
réels. Pour résumer l’ensemble des propriétés de cette addition et de cette multiplication, qui sont les mêmes que pour les
vecteurs du plan, on dit que le triplet (V , +, .) possède une structure d’espace vectoriel sur R.
– Soient A un point et →
−
u un vecteur de l’espace. La droite affine passant par le point A et de vecteur directeur →
−
u est
−−→ → −
l’ensemble D des points M de l’espace tel que les vecteurs AM et u sont colinéaires :
n −−→ o
D = M ∈ E | ∃λ ∈ R : AM = λ→
−
u
Remarque 3.1 Se donnant deux points distincts A et B de l’espace, la droite de l’espace passant par les points A et B
−→
est la droite passant par A et dirigée par AB.
113
– Soient →
−
u et →
−
v deux vecteurs non colinéaires de l’espace V et A ∈ E un point de l’espace. On appelle plan affine
engendré (ou dirigé) par les vecteurs →
−
u et →
−
v et passant par A l’ensemble, noté P, des points M de E tels que le
−−→
vecteur AM est combinaison linéaire de →
−
u et →
−
v :
n ¡ ¢ −−→ o
P = M ∈ E | ∃ α, β ∈ R2 : AM = α→
−
u + β→
−
v .
Remarque 3.2
– Avec les notations précédentes : M est élément du plan affine passant par A et engendré par →
−u et →
−
v si et seulement si
−−→ →
− →
−
le vecteur AM
¡− → est
¢ élément du plan vectoriel engendré par u et v : P .
– Le couple¡ → u ,−
v forme
¢ une base de P .
– Le triplet A, →
−
u ,→−
v forme un repère de P.
– On peut aussi définir un plan affine P en se donnant trois points non alignés A, B et C de E . On définit le plan affine
−→ −→
passant par ces trois points comme étant le plan affine passant par A et engendré par les vecteurs AB et AC.
Remarque 3.3
– Se donner un plan vectoriel revient à se donner un vecteur normal à ce plan.
– Se donner un plan affine revient à se donner un vecteur normal à ce plan et un point de ce plan.
Remarque 3.4 En prenant la négation de ce qui précède : trois vecteurs sont non coplanaires si et seulement si on ne
peut écrire aucun des trois comme combinaison linéaire des deux autres (on dit qu’ils sont linéairement indépendants).
Démonstration
– Soit P le plan engendré par → −
u et →−
v . Soit −m→ →
− →
−
0 le projeté du vecteur m sur P parallèlement à w . Il existe γ ∈ R tel que
→
−
m = m 0 + γ w . Comme m 0 est élément du plan engendré par u et v , il existe (α,β) ∈ R tel que −
−→ →
− − → →
− →
− 2 m→ →
− →−
0 = α u + β v . Donc
→
− →
− →
− →
−
m = α u + β v + γw .
v + γ′ →
u + β′ →
m = α′ →
– Ce triplet est unique : Si il existe un autre triplet (α′ ,β′ ,γ′ ) ∈ R3 vérifiant →
− − − −
w alors (α − α′ )→
−
u + (β − β′ )→
−
v + (γ −
→
−
γ′ )→
−
w = 0 . Supposons qu’un des trois : α − α′ , β − β′ , γ − γ′ ne soit pas nul, par exemple α − α′ , alors
→
− β−β′ →
− γ−γ′ →
−
u = ′
v + ′
w
α−α α−α
et →
−
u est combinaison linéaire de →
−
v et →−
w , et est donc élément du plan engendré par ces deux vecteurs, ce qui est contradictoire
avec notre hypothèse de départ. Le triplet (α,β,γ) est donc unique.
114
D ÉFINITION 3.7 ♥ Base orthogonale, orthonormale
Soit B (→
−
u ,→
−
v ,→
−
w ) une base de V . Si les vecteurs → −
u ,→
−
v ,→
−
w sont deux à deux orthogonaux, on dit que la base B est
orthogonale. Si ils sont de plus unitaires, on dit que B est orthonormale.
Comme on l’a vu dans le chapitre 2, il est important, pour pouvoir définir certaines notions ou résoudre certains problèmes,
de savoir orienter l’angle formé par deux vecteurs donnés. Dans le cas du plan, il est facile de fixer cette orientation. Il
suffit de décider, entre le sens horaire et le sens trigonométrique, quel sera le sens positif. Dans le cas de l’espace, les
→
− →
−
choses sont plus compliquées. Considérons deux vecteurs i et j de l’espace non colinéaires et nommons P le plan
vectoriel qu’ils engendrent. Ce plan sépare l’espace en deux demi espaces E 1 et E 2 . Supposons que chacune de ces deux
parties contient un « observateur » du plan P nommé O1 pour E 1 et O2 pour E 2 . Chacun de ces deux observateurs peut
orienter le plan P mais le sens trigonométrique pour O1 correspond au sens horaire pour O2 et le sens horaire pour O1
correspond au sens trigonométrique pour O2 . L’orientation d’un plan dans l’espace dépend donc de « la position d’où
on l’observe ». Nous allons tout d’abord expliquer ce que signifie orienter l’espace puis nous en tirerons un procédé
permettant d’orienter les plans de l’espace.
direct indirect
~k ~i ~j
~i ~j ~k
Il existe plusieurs règles mnémotechniques pour fixer une orientation de l’espace. Parmi celles ci, donnons celle dite « du
bonhomme d’ampère ».
→ − →
− → − −
→ →
− −
→ →
−
Considérons (O, i , j , k ) un repère orthonormal de l’espace. Soient I, J et K des points de E tels que OI = i , OJ = j ,
−→ → −
OK = k . On considère un « observateur » placé les pieds en O, la tête en K et qui a le point I devant lui.
Par convention, on dit que :
→ − →
− → − → − →
− → −
– le repère (O, i , j , k ) est direct si l’observateur a le point J à sa gauche. On dit aussi que la base ( i , j , k ) est directe.
→
− → − → − →
− → − → −
– le repère (O, i , j , k ) est indirect si l’observateur a le point J à sa droite. On dit aussi que la base ( i , j , k ) est indirecte.
Choisir une orientation de l’espace, c’est choisir de travailler avec les repères directs, ou avec les repères indirects. Si on
fixe un repère dans l’espace, on choisit une orientation.
115
z
zM
M
b
~
k
~
i ~
j
yM
y
xM
P ROPOSITION
³ → 3.2 ♥´ Coordonnées d’un point dans un repère cartésien
− → − → −
Soit R O, i , j , k un repère cartésien de l’espace. Soit M ∈ E un point de l’espace. Il existe un unique triplet
¡ ¢ −−→ →
− →
− →
−
α, β, γ ∈ R3 tel que OM = α i + β j + γ k . Ce triplet s’appelle les coordonnées de M dans le repère R. On le note :
¯
¯α α
¯
M ¯¯ β ou M β ou aussi M(α, β, γ)
¯γ γ
¡ ¢
où α, β, γ sont les coordonnées de M dans R. Cette application est bijective et permet d’identifier E et R3 . De même,
on peut identifier V et R3 .
116
P ROPOSITION
³ → 3.3 ´♥ Calculs avec les coordonnées →
−
− → − → −
Soit R O, i , j , k un repère cartésien de l’espace. Soient →
−
u et u ′ des vecteurs de coordonnées, dans R :
¯ ¯ ′
¯x ¯
→
− ¯ −′ ¯ x ′
→
u ¯¯ y et u ¯¯ y
¯z ¯z′
→
−
Soient α, α′ ∈ R. Les coordonnées du vecteur α→
−
u + βu ′ sont :
¯ ′
¯
→
− −′ ¯ αx + βx
→
α u + βu ¯¯αy + α′ ′
y
¯ αz + α′ z ′
→
− →
− →
− →
− →
− →
− →
−
Démonstration ♥ Par définition, on a : →
−
u = x i + y j + z k et u ′ = x ′ i + y ′ j + z ′ k . Par conséquent :
→
− ¡ ¢→
− ¡ ¢→
− ¡ ¢→
−
α→
−
u + βu ′ = αx + βx ′ i + αy + α′ y ′ j + αz + α′ z ′ k
ce qui prouve le résultat.
Norme d’un vecteur, distance entre deux points dans un repère orthonormé
P ROPOSITION
³ → 3.4 ´♥ Expression de la norme d’un vecteur dans un repère orthonormal
− →− →− ¡ ¢
Soit R O, i , j , k un repère orthonormal de l’espace et →
−
u un vecteur de coordonnées →
−
u x, y, z dans la base associée
à ce repère. On a :
°→ ° q
°−
u ° = x2 + y 2 + z2
−−→
Démonstration ♥ Soit M ∈ E tel que OM = → −u . Soient
³ :→
− →−´
• H le projeté orthogonal de M sur le plan horizontal : O, i , j .
−
→ →
−
• I le point de (Ox) donné par : OI = x i .
¡ ¢ −
→ →
−
• J le point de Oy donné par : OI = y j .
Par définition du projeté orthogonal, le triangle OMH est rectangle en H. De plus, comme le repère R est orthonormal, le triangle
OIH est rectangle en I. Par application du théorème de Pythagore dans ce triangle, on a
OH2 = OI2 + IH2 .
Par application du même théorème dans le triangle OMH, on a aussi
OM2 = OH2 + HM2 .
Il vient alors
OM2 = OI2 + IH2 + HM2
= x2 + y2 + z2
d’où le résultat.
C OROLLAIRE
³ → 3.5 ♥ ´ ¡ ¢ ¡ ¢
− → − → −
Soient R O, i , j , k un repère orthonormal de l’espace, A x A , y A , z A et B xB , y B , zB des points de l’espace alors
q ¡ ¢2
AB = (xB − x A )2 + y B − y A + (zB − z A )2
−→
Démonstration ♥ Les coordonnées du vecteur AB sont
¯
¯x − x A
−→ ¯¯ B
AB ¯ y B − y A
¯z − z
B A
Si on applique à ce vecteur la formule précédente, on obtient le résultat escompté.
117
3.2.2 Coordonnées cylindriques et sphériques
z z
M ρ M
ϕ
z
y y
r
θ θ
x P x P
où :
– (r, θ) est un système de coordonnées polaires pour P relativement à R0 .
−→
• r est le réel positif tel que OP = r →
−
u (θ)
• z est la cote de M dans R.
P ROPOSITION
³ → 3.6 ´♥ Lien entre les coordonnées cylindriques et les coordonnées cartésiennes
− →− → − ¡ ¢
Soit R O, i , j , k un repère orthonormal de l’espace, M un point de l’espace de coordonnées cartésiennes x, y, z
dans R et de coordonnées cylindriques par rapport à R (r, θ, z). On a :
x = r cos θ
y = r sin θ
z=z
¡ ¢
Démonstration ♥ Soit ³ M→ un point de l’espace de coordonnées cartésiennes x, y, z dans R . Soit P le projeté orthogonal de
− → −´ ¡ ¢
M sur le plan horizontal O, i , j et ρ,θ un système de coordonnées polaires pour P par rapport au repère orthonormal direct
³ → −´
− → →
− →
− −→
R0 O, i , j . Avec →
−
u (θ) = cos θ i + sin θ j , on a OP = ρ→
−
u (θ) et :
−−→ −→ −−→
OM = OP + PM
→
−
= r→−
u (θ) + z k
→
− →
− →
−
= r cos θ i + r sin θ j + z k
d’où le résultat.
D ÉFINITION
³ →3.12 ♥ ´ Système de coordonnées sphériques
− →− → −
Soient R O, i , j , k un repère orthonormal de l’espace, M un point de l’espace et P son projeté orthogonal sur le plan
³ → −´
− →
horizontal O, i , j .
118
¡ ¢
On appelle
°−−→°système de coordonnées sphériques de M par rapport à R tout triplet de réels r, θ, ϕ tel que :
° °
• r = °OM°.
¡ ¢ ³ →− → −´
• ρ, θ est un système de coordonnées polaires de P par rapport au repère orthonormal direct O, i , j .
µ ¶
→
−à −−→
• ϕ est la mesure de l’angle k , OM élément de [0, π].
ϕ est appelé la colatitude du point M et θ la longitude.
Remarque 3.7 µ ¶
→
−−→
– θ étant une mesure de l’angle orienté i , OP , il est défini modulo 2π.
³→
− −−→´
– L’angle k , OM n’est pas orienté car on n’a pas choisi d’orientation du plan (zOM). C’est pour cela que sa mesure
est donnée modulo π.
– On utilise parfois la latitude : π2 − ϕ à la place de la colatitude.
P ROPOSITION
³ → 3.7 ♥´ Lien entre les coordonnées sphériques et les coordonnées cartésiennes
− →− → − ¡ ¢
Soient R O, i , j , k un repère orthonormal de l’espace, M un point de l’espace de coordonnées cartésiennes x, y, z
¡ ¢
dans R et de coordonnées sphériques r, θ, ϕ . On a :
x = r sin ϕ cos θ
y = r sin ϕ sin θ
z = r cos ϕ
¡ ¢
Démonstration ♥ Soit ³ M→ un point de l’espace de coordonnées cartésiennes x, y, z dans R et soit P le projeté orthogonal de
− → −´ ¡ ¢
M sur le plan horizontal O, i , j . Soit ρ,θ un système de coordonnées polaires pour P par rapport au repère orthonormal direct
³ → −´
− → →
− →
− −→
u (θ) = cos θ i + sin θ j . On a : OP = ρ→
R0 O, i , j et : →
− −
u (θ) et :
−−→ →
−
OM = r cos ϕ k + r sin ϕ→
−u (θ)
→
− →
− →
−
= r cos ϕ k + r sin ϕ cos θ i + r sin ϕ sin θ j
d’où le résultat.
Remarque 3.8 Si à la place de désigner la colatitude, ϕ désigne la latitude alors les formules précédentes deviennent :
x = r cos ϕ cos θ
y = r cos ϕ sin θ .
z = r sin ϕ
119
P ROPOSITION 3.8 ♥
Deux vecteurs non nuls de V sont orthogonaux si et seulement si leur produit scalaire est nul.
L EMME 3.9
Soient →
−
u et →
−
v deux vecteurs de V alors
1
³° °2 °− °2 °→ °2 ´
→
−
u .→
−
v = °→−
u +→
−
v ° − °→
u ° − °−
v°
2
T HÉORÈME
³ 3.10 ♥♥♥ Expression du produit scalaire dans une base orthonormale
→
− → − → −´ ¡ ¢ ¡ ¢
Soient R O, i , j , k un repère orthonormal de l’espace, x, y, z et x ′ , y ′ , z ′ les coordonnées respectives des vecteurs
→
−
u et →
−
v de V dans R. On a
→
−
u .→
−
v = xx ′ + y y ′ + zz ′
° °2 ° °2
Démonstration ♥ On a °→
−
u ° = x 2 + y 2 + z 2 et °→
−
v ° = x ′2 + y ′2 + z ′2 . Par ailleurs
°→ °2 ¡ ¢2 ¡ ¢2 ¡ ¢2
°−
u +→
−
v° = x + x′ + y + y′ + z + z′
= x 2 + 2xx ′ + x ′2 + y 2 + 2y y ′ + y ′2 + z 2 + 2zz ′ + z ′2 .
Par application de la formule établie dans le lemme précédent, on obtient l’expression mentionnée pour le produit scalaire.
→
−
u .→
−
v =→
−
v .→
−
u
Démonstration C’est clair en passant en coordonnées. On peut aussi voir cette proposition comme une conséquence directe du
fait que le produit scalaire dans le plan est symétrique, voir proposition 2.10 page 71.
P ROPOSITION
³→ 3.13
− →− → −´ ¡ ¢
Soit B i , j , k une base orthonormale. Soit →
−
u un vecteur de V de coordonnées x, y, z dans B. Alors
→
− →
− →
−
x =→
−
u. i y =→
−
u. j z =→
−
u.k
120
3.4 Produit vectoriel
3.4.1 Définition du produit vectoriel
→
−
u ∧→
−
v
→
−
v
→
−
u
F IGURE 3.4 – Produit vectoriel de deux vecteurs dans l’espace
→
− →
−
u ∧→
−
v = det(→
−
u ,→
−
v )k.
→
− →
−
Remarque 3.10 fondamentale Il y a deux choix possibles pour un vecteur normal unitaire à P : k ou − k . Le produit
vectoriel dépend donc à priori du choix fait au départ pour ce vecteur normal.
→
−
Notons (→−
u ∧→ →
− →
−
− v ) le produit vectoriel construit en ayant choisi le vecteur k et ( u ∧ →
k
→
−
− v ) le produit vectoriel construit
−k
→
− →
− → − →
− →
−
− ( u , v ) le déterminant des vecteurs u et v dans le plan P orienté par
en ayant choisi le vecteur − k . Notons aussi det→
k
→
− →
− → − →
− →
− →
−
k et det−→ − ( u , v ) le déterminant des vecteurs u et v dans le plan P orienté par − k .
k
→
− →
−
En choisissant le vecteur − k à la place du vecteur k , on change l’orientation de P, et donc le signe de l’angle orienté
(→
−
u ,→
−
v ) ainsi que le signe du déterminant du couple (→ −u ,→
−v ). Mais ce changement de signe est compensé par le changement
→
− →
− → − →
− →
− − →
→ − →
− → − →
− →
− →
−
du vecteur k en le vecteur − k : ( u ∧→ k
− v ) = det→
k
− ( u , v ) k = − det →
−k
− ( u , v )(− k ) = ( u ∧ →
−k
− v ).
Remarque 3.11
– | sin(→
−
u ,→
−
v )| ne dépend pas de l’orientation choisie pour le plan P contenant les deux vecteurs →
−
u et →
−
v.
→
− →
− →
− →
−
– || u ∧ v || est l’aire du parallélogramme construit à partir des vecteurs u et v .
Démonstration Considérons un plan P contenant ces deux vecteurs. Ces deux vecteurs sont colinéaires si et seulement si leur
déterminant dans le plan P est nul.
Remarque 3.12
→
− → − →
− → − → − → −
– Soient i et j deux vecteurs orthogonaux (respectivement orthogonaux et unitaires) de V . Alors ( i , j , i ∧ j ) forme
une base orthogonale (respectivement orthonormale) directe de l’espace.
121
– La droite passant par le point A et de vecteur directeur →
−
u est l’ensemble des points M du plan vérifiant
−−→ → →
−
AM ∧ −
u = 0.
Démonstration C’est une conséquence directe de l’antisymétrie du déterminant de deux vecteurs dans le plan.
Interlude
Lors d’une première lecture, on pourra passer directement à la proposition 3.22 page 123. Ce qui suit permet de démontrer
cette proposition mais n’est pas important pour la compréhension du chapitre.
f (→
−
u +→
−
v ) = f (→
−
u ) + f (→
−
v) et f (λ→
−
u ) = λ f (→
−
u ).
f (α→
−
u + β→
−
v ) = α f (→
−
u ) + β f (→
−
v) .
P ROPOSITION 3.18
Une application composée de deux applications linéaires est encore linéaire.
122
Quelques exemples d’applications linéaires fort utiles pour ce qui vient...
→ − →
− → − →
−
Soit →−u un vecteur de V . Soient (O, i , j , k ) une base orthonormale directe telle que i et →
−
u sont colinéaires et telle que
− →
→ − →
−
( j , k ) est une base du plan orthogonale à u .
P ROPOSITION 3.19
La projection orthogonale p sur le plan orthogonale à →
−
u est linéaire.
→
− → − → −
Démonstration Soient →
− v ′ deux vecteurs de V de coordonnées respectives (x, y, z) et (x ′ , y ′ , z ′ ) dans ( i , j , k ) alors p(→
v et →
− −
v)
→
−′
est le vecteur de coordonnées (0, y, z) et p(v ) est le vecteur de coordonnées (0, y ′ , z ′ ). Comme → −v +→
−v ′ admet (x + x ′ , y + y ′ , z + z ′ )
comme coordonnées, p(→ −
v +→ −
v ′ ) admet comme coordonnées (0, y + y ′ , z + z ′ ) qui sont aussi celles du vecteur p(→ −v ) + p(→ −v ′ ). Par
→
− →
− ′ →
− →
−
conséquent, p( v ) + p( v ) = p( v + v ).′
P ROPOSITION 3.20
π − →
→ −
La rotation r d’angle 2 dans le plan orienté (O, j , k ) est linéaire.
Démonstration Les vecteurs de ce plan sont ceux de coordonnées (0, y, z). Soit → −
v un vecteur de ce plan. L’image par r de →
−
v
est le vecteur de coordonnées (0,−z, y). On prouve la linéarité de cette application en passant aux coordonnées, comme dans la
proposition précédente.
P ROPOSITION 3.21
Soit k un réel non nul. L’homothétie hk de rapport k , qui à un vecteur →
−
v de V associe le vecteur k →
−
v est linéaire.
→
−
Démonstration Soient →
−
v et v ′ deux vecteurs de V . On a
→
− →
− →− →
−
h k (→
−
v + v ′ ) = k(→
−
v + v ′ ) = k→
−
v + k v ′ = h k (→
−
v ) + h k (v ′ ).
Remarque 3.13 °− °
– En particulier l’homothétie h de rapport k = °→
u ° est linéaire.
– Cette proposition est une reformulation du théorème de Thalès.
Ces trois exemples vont nous permettre de démontrer que le produit vectoriel est bilinéaire.
→
−
u ∧ (λ1 −
v→1 + λ2 −
v→2 ) = λ1→
−
u ∧−
v→1 + λ2→
−
u ∧−
v→2 (λ1 −
→+λ − → → − −
→ → − −
→ → −
et u 1 2 u 2 ) ∧ v = λ1 u 1 ∧ v + λ2 u 2 ∧ v .
Démonstration Fixons →
−
u dans V . L’application :
½
V −→ V
u :
θ→
− →
− →
−
x 7−→ u ∧→
−
x
est linéaire comme composée des trois applications linéaires p , r et h . Pour montrer que ϕ est bilinéaire, il faut encore montrer
→
−
que, pour →−
v fixé dans V et pour tout →
−
u , u ′ dans V et λ réel,
→
− →
− −
(→
−
u + u′ ) ∧ →
−
v =→
−
u ∧→
−
v + u′ ∧ →
v et (λ→
−
u ) ∧→
−
v = λ→
−
u ∧→
−
v
123
T HÉORÈME
³→ 3.23´ ♥♥♥ Expression du produit vectoriel dans une base orthonormale
− →− → − ¡ ¢
Soit B i , j , k une base orthonormale directe. Soient →
−
u et →
−
v des vecteurs de V de coordonnées respectives x, y, z
¡ ¢
et x ′ , y ′ , z ′ dans B. Les coordonnées (X, Y, Z) de →
−
u ∧→
−
v sont données par :
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ y y ′ ¯¯ ¯ z z ′ ¯¯ ¯ x x ′ ¯¯
X = ¯¯ Y = ¯¯ X = ¯¯
z z′ ¯ x x′ ¯ y y′ ¯
Autrement dit :
¯ ′
¯ y z − y′z
→
− →
− ¯
u ∧ v ¯¯ zx ′ − z ′ x
¯x y ′ − x ′ y
Démonstration ♥ On a :
→
− →
− →
− →
− →
− →
− →
−
u = x i + y j +z k et →
−
v = x′ i + y′ j + z′ k .
Utilisant la bilinéarité du produit vectoriel et les relations
→
− →− → − →
− →− →
− − →
→ − →− →
− →− →
− →
− →
− → − − →
→ − →
−
i ∧ j =k j ∧ i =−k j ∧k = i k ∧ j =− i k∧ i = j i ∧ k =− j
→
− →− → − → − → − →
− →−
i ∧ i = j ∧ j =k∧k = 0
qui découlent du fait que B est une base orthonormale directe, on peut écrire :
³ →
− →
− −´ ³ →
→ − →
− − ´
→
→
−
u ∧→
−
v = x i + y j + z k ∧ x′ i + y′ j + z′ k .
→
− → − →
− →− − →
→ −
= xx ′′ i ∧ i + x y ′ i ∧ j + xz ′ i ∧ k
→
− → − →
− →− − →
→ −
+yx ′ j ∧ i + y y ′ j ∧ j + yz ′ j ∧ k
→
− → − →− →− →
− → −
+zx ′ k ∧ i + z y ′ k ∧ j + zz ′ k ∧ k
→
− →
−
= x y ′ k − xz ′ j
→
− →
−
−yx ′ k + yz ′ i
→
− →
−
+zx ′ j − z y ′ i
¡ ′ ¢ →
− ¡ − ¡
¢→ ¢→
−
= yz − y ′ z i + zx ′ − z ′ x j + x y ′ − x ′ y k
T HÉORÈME
³→ 3.24´ ♥♥♥ Expression du déterminant dans une base orthonormale directe
− →− →− ¡ ¢ ¡ ¢
Soit B i , j , k une base orthonormale directe de V . Soient →
−
u,→−v,→−
w trois vecteurs de V et soient x, y, z , x ′ , y ′ , z ′
¡ ′′ ′′ ′′ ¢
et x , y , z leurs coordonnées respectives dans cette base. Alors :
¯ ¯
¯ x
¯ x′ x ′′ ¯
¯
¯
¯
¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¡→ ¢
¯ = x ′′ ¯ y y ′ ¯¯ ¯
′′ ¯ z z ′ ¯¯ ¯
′′ ¯ x x ′ ¯¯
det −
u ,→
−
v ,→
−
w = ¯¯ y y′ y ′′ ¯ ¯ z ′ ¯− y ¯ ′ ¯+z ¯ ′ ¯
¯ z ¯ z x x y y
z′ z ′′
124
Démonstration ♥ Il suffit de calculer le produit mixte de ces trois vecteurs en utilisant les formules vues pour calculer le produit
scalaire et le produit vectoriel de deux vecteurs dans une base orthonormale directe.
Remarque 3.14
Le moyen mnémotechnique suivant, appelé règle de Sarrus, permet de calculer le déterminant de trois vecteurs assez
facilement en additionnant les produits formés le long des flèches bleues et en soustrayant ceux formés le long des flèches
rouges :
x x′ x ′′
y y′ y ′′
z z′ z ′′
x x′ x ′′
y y′ y ′′
On résume ces trois propriétés en disant que le produit mixte est antisymétrique.
Démonstration ♥
• Démontrons (1) :
¡− → ¢ ¡→ ¢−
det →
v ,−
u ,→
−
w = −
v ∧→−
u .→w
¡ → ¢−
= −−u ∧→
−v .→w par antisymétrie du produit vectoriel
¡→ ¢→
= − u ∧ v .−
− →
− w
¡− → ¢
= −det →u ,−
v ,→
−
w
125
P ROPOSITION 3.27 ♥
Le produit mixte est trilinéaire.
Démonstration
¡− → ¢ ¡− → ¢
• Fixons →
u ,−
v dans V × V et montrons que l’application : ϕ : →
−
w→7 det →
u ,−
v ,→
−
w est linéaire. Soient α, α′ deux scalaires et →
−
w,
→
− ′
w deux vecteurs de V . On a
¡ − ¢ ¡− → ¢
ϕ α→
w + α′ →
−
w′ = det →u ,−
v ,α→−
w + α′ → −
w′
¡→
− ¢ ¡ ¢
= u ∧→−v . α→ −
w + α′ → −
w′
¡→ ¢ ¡ ¢ −′
= α −u ∧→−v .→−
w + α′ → −
u ∧→ −
v .→ w par linéarité du produit scalaire
¡→ ¢ ¡ ¢
= αdet − u ,→
−
v ,→
−
w + α′ det → −u ,→
−
v ,→
−
w′
¡− ¢ ¡− ′ ¢
= αϕ →w + α′ ϕ → w
¡→ ¢ ¡− → ¢
− →−
• Fixons maintenant u , w dans V × V et montrons que l’application ϕ : →
−
v 7→
¡→det → u ,¢−
v ,→
−
w est¡ linéaire. ¢Il suffit de remarquer
→
− − →
− →
− →
− → − →−
que pour tout
→
− ¡→
− →− →
− ¢ V , comme le produit mixte est antisymétrique, det u , v , w = −det u , w , v et que l’application
v dans
v 7→ −det u , w , v est, d’après le¡ premier¢point, linéaire.
• On montre la linéarité de →
−
u 7→ det →−u ,→
−
v ,→
−
w de la même façon.
T HÉORÈME 3.28 ♥ Trois vecteurs sont coplanaires si et seulement si leur produit mixte est nul
Soient →
−
u,→
−
v,→
−
w trois vecteurs de V . Ces trois vecteurs sont coplanaires si et seulement si leur produit mixte est nul.
→
−
w
→
−
v
→
−
u
F IGURE 3.5 – Interprétation du produit mixte
Démonstration ♥ Si les trois vecteurs sont coplanaires, le résultat est évident. On suppose donc que ce n’est pas le cas. Soient
−→ − −→ → −→
O, A, B et C des points de l’espace tels que →
−
u = OA, →v = OB et −
w = OC.
→
− →
−
• Soit H le projeté orthogonal de C sur la droite dirigée par u ∧ v . OH est la hauteur du parallélépipède P . OH est donnée par :
¯ ¡− → ¢¯ °− ° ¯ ¡− → ¢¯
OC ¯cos →
u ∧−
v ,→
−
w ¯ = °→
w ° ¯cos →
u ∧−
v ,→
−
w ¯
126
• Le parallélogramme formant la base de P est porté par les vecteurs →−
u et →
−v et son aire A est donnée par :
¯°→ ° ° ° ¡ ¢¯ ° °
¯°−
u ° °→
−v ° sin →−
u ,→
−
v ¯ = °→
−u ∧→−
v°
V = A × OH
°→ ° °− ° ¯ ¡− → ¢¯
= °−u ∧→
−v ° × °→
w ° ¯cos →
u ∧−
v ,→
−
w ¯
¯¡→ ¢ −¯
= ¯−u ∧→−
v .→w¯
¯ ¡→ ¢¯
= ¯det −
u , v ,→
→
− −
w ¯
P ROPOSITION
³ → 3.30´ ♥♥♥ Équation paramétrique d’un plan
− → − → − ¡ ¢ ¡ ¢ →− ¡ − , y→ ¢
Soit R O, i , j , k un repère de l’espace E . Soient : A x A , y A , z A ∈ E , →
−
u x→u , y→
− u , z→
− u et v x→
− v v , z→
− v deux vecteurs
−
¡ ¢
de V . Soient M x, y, z un point de l’espace et P le plan affine passant par A et engendré par →
−
u et →
−
v . On a équivalence
entre :
1 M est élément de P
¡ ¢ −−→
2 il existe α, β ∈ R2 tel que AM = α→
−
u + β→
−
v.
¡ ¢ 2
3 il existe α, β ∈ R tel que :
x = x A + αx→
u + βx→
− −
v
y = y A + αy→
−
u + βy →
−
v
z = z A + αz→
u + βz→
− −v
Le système
x = x A + αx→
−u + βx→−v
y = y A + αy u + βy −v
→
− →
z = z A + αz→
u + βz→
− −
v
P ROPOSITION 3.31 ♥ ¡− → ¢
Soit P un plan affine de E Soit A un point de P et →
u ,−
v un couple de vecteurs engendrant P. On a équivalence
entre :
1 le point M est élément de P.
³−−→ ´
2 le produit mixte det AM, →
−
u ,→
−
v est nul.
−−→ −−→
Démonstration ♥³ Si M ∈ P´ alors AM est combinaison linéaire de →
−
u et →
−
v et les vecteurs AM, →
−
u,→
−
v sont coplanaires. On a alors
−−→ →
− →
−
nécessairement det AM, u , v = 0.
³−−→ ´ −−→
Réciproquement, si det AM, → − v = 0 alors les vecteurs AM, →
u ,→
− −u, →−
v sont coplanaires ce qui n’est possible que si le point M est
dans le même plan que celui passant par A et engendré par u , v , c’est à dire P (car →
→
− →
− −
u et →
−
v ne sont pas colinéaires par hypothèse).
127
C OROLLAIRE
¡ 3.32¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
Soient A x A , y A , z A , B xB , y B , zB , C xC , y C , zC trois points non alignés de l’espace E . Alors M x, y, z ∈ E est élément
du plan affine P passant par A, B et C si et seulement si
¯ ¯
¯ x − xA xB − x A xC − x A ¯
¯ ¯
¯ y − yA yB − y A yC − y A ¯=0
¯ ¯
¯ z−z zB − z A zC − z A ¯
A
−→ −→
Démonstration Il suffit d’appliquer la proposition précédente à →
−
u = AB et →
−
v = AC et d’exprimer le produit mixte avec les
coordonnées de ces vecteurs.
¡ ¢
• Réciproquement, l’ensemble des points M x, y, z vérifiant l’équation ax + by + cz = d où a , b , c , d sont des réels et
où a , b , c ne sont pas tous nuls est un plan affine de vecteur normal →
−
n (a, b, c) .
Démonstration
−−→ − −−→ −
• M est élément de P si et seulement si AM et → n sont orthogonaux et donc si et seulement si AM.→ n = 0. Exprimant cette dernière
égalité avec les coordonnées
³ ´ des vecteurs considérés, on
³ retrouve
´ la formule proposée. ³ ´
• Si a 6= 0, posons A − da ,0,0 sinon, si b 6= 0, posons A 0,− db ,0 sinon on a forcément c 6= 0 et nous posons A 0,0,− dc . Comme
¡ ¢ −−→
le point M x, y, z vérifie l"équation ax + by + cz = d , on a AM.→
−
n = 0 et donc M est un point du plan passant par A et de vecteur
→
−
normal n .
On a donc
→
− − →
− − →− −
cos α = i .→
u, cos β = j .→
u et cos γ = k .→
u
¡ ¢
et →
−
u cos α, cos β, cos γ . Comme →
−
u est unitaire, on a aussi cos2 α + cos2 β + cos2 γ = 1. Par ailleurs
¡ ¢ −−→ →
M x, y, z ∈ P ⇐⇒ HM.− u =0
³−−→ −−→´
⇐⇒ OM − OH .→ −u =0
³ →− →
− →
− ´ °−−→°
° °
⇐⇒ x i + y j + z k − h→
−
u .→−
u = 0 où h = °OH°
⇐⇒ cos αx + cos βy + cos γz = h.
128
Position relative de deux plans
³ → −´
− →
− →
L’espace est ici encore rapporté à un repère orthonormal direct R O, i , j , k .
ax + by + cz = d et a′ x + b′ y + c′ z = d ′.
¡ ¢
Les vecteurs →
−
n (a, b, c) et →
−
n ′ a ′ , b ′ , c ′ sont donc, respectivement, des vecteurs normaux à P et à P ′ .
1 Les plans P et P ′ sont parallèles si et seulement si il existe un réel λ 6= 0 tel que
a ′ = λa, b ′ = λb et c ′ = λc
a ′ = λa, b ′ = λb, c ′ = λc et d ′ = λd
aa ′ + bb ′ + cc ′ = 0
Démonstration ♥
1 P et P ′ sont parallèles si et seulement si leurs vecteurs normaux sont colinéaires ce qui est se traduit en termes de
coordonnées par les 3 égalités ci dessus.
¡ ¢
2 P et P ′ sont confondues si et seulement si, à la fois, ils sont parallèles et si ils ont un point commun A x A , y A , z A . D’après
le point précédent, ceci est équivalent à
a ′ = λa, b ′ = λb, c ′ = λc et ax A + by A + cz A − d = a ′ x A + b ′ y A + c ′ z A − d ′ = 0
On obtient alors
(λa − a) x A + (λb − b) y A + (λc − c) z A − d + d ′ = 0
ou encore ¡ ¢
(λ − 1) ax A + by A + cz A − d + d ′ = 0
Et comme A est élément de P , on a aussi
(λ − 1) d − d + d ′ = 0
Ce qui prouve que d ′ = λd
3 Les deux plans sont perpendiculaires si et seulement si leurs vecteurs normaux sont orthogonaux, c’est-à-dire si et seulement
si →
−
n .→
−
n ′ = 0, de quoi découle l’égalité à prouver quand on la transcrit en coordonnées.
P ROPOSITION 3.35 ♥
Soient P et P ′ deux plans de l’espace de vecteurs normaux respectifs →
−
n et →
−
n ′ . Si P et P ′ sont sécants alors leur
→
− →
− ′
intersection est une droite de vecteur directeur n ∧ n .
Démonstration ♥ Soit A un point de l’intersection des deux plans P et P ′ .
−−→ −−→
Si le point M est élément de P ∩ P ′ alors AM est orthogonal à → −
n et à →−n ′ . Par conséquent, AM est colinéaire à → −n ∧→
−n ′ et M
→
− →
−
appartient à la droite passant par A dirigée par n ∧ n ′ .
−−→
Réciproquement, supposons que M appartient à la droite passant par A dirigée par → −
n ∧→−
n ′ , alors le vecteur AM est orthogonal à →−
n
→
− ′ ′ ′
et à n . Comme A est élément des plans P et P , nécessairement M est élément de P et P et donc de P ∩ P . ′
129
F IGURE 3.6 – Plans sécants dans l’espace
Démonstration ♥ Soit A ∈ P . Le théorème de Pythagore appliqué dans le triangle AHM permet d’écrire AH2 + HA2 = AM2 .
Comme HA2 Ê 0, on a MH2 É AM2 et donc MH É MA.
H
A
−−→ −
Remarque 3.15 H est l’unique point de P tel que les vecteurs MH et →
n sont colinéaires.
T HÉORÈME 3.37 ♥ Quand le plan est donné par un point et deux vecteurs directeurs
Soit P un plan défini passant par un point A, engendré par les vecteurs →
−
u et →
−
v et de vecteur normal →
−
n . Soit M un
point de l’espace. On a
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ³ ´¯
¯→− −−→¯ ¯¡→− → − ¢ −−→¯ ¯ → − −−→ ¯
− →
¯ n · AM¯ ¯ u ∧ v · AM¯ ¯det u , v , AM ¯
d (M, P ) = °→ ° = °→ ° = °→ °
°−
n° °−
u ∧→−v° °−u ∧→−
v°
130
Démonstration ♥♥ Soit H le projeté
³ −−→ orthogonal
´ de M sur P . Plaçons nous dans le plan défini par les points A, H et M. Soit θ
une mesure de l’angle non orienté →
−
n , MA . On a MH = AM · |cos θ| .
Par ailleurs
°→ °° °
°−−→°
¯
¯− −−→¯
¯
n ° °AM° |cos θ| ¯→
°− n · AM¯
MH = AM · |cos θ| = °→ ° = °→ °
°−n° °−
n°
ce qui prouve la première formule. Pour la seconde, il suffit³ d’appliquer la première avec →
−
n =→
−
u ∧→
−
v qui est bien un vecteur normal
¡→
− →
− ¢ −−→ →
− →
− −−→´
à P . Enfin, par définition, on sait que u ∧ v · AM = det u , v , AM
T HÉORÈME 3.38 ♥ Quand le plan est donné par une équation cartésienne
On¡ rapporte le¢ plan à un repère orthonormal R. Soient P un plan d’équation cartésienne ax + by + cz + d = 0 et
M xM , y M , zM un point de l’espace. On a
¯ ¯
¯ axM + by M + czM + d ¯
d (M, P ) = p
a2 + b2 + c2
Démonstration
¡ ¢ ♥ Au regard de l’équation cartésienne de P le vecteur →
−
n (a,b,c) est normal pour P . On considère un point
A x A , y A , z A ∈ P . En utilisant la formule précédente, on obtient
¯ ¯
¯→− −−→¯
¯ n · AM¯
d (M, P ) = °→ °
°−
n°
¯ ¡ ¢ ¯
¯a (xM − x A ) + b y M − y A + c (zM − z A )¯
= p
a 2 + b2 + c 2
¯ ¡ ¢¯
¯axM + by M + czM − ax A + by A + cz A ¯
= p
a 2 + b2 + c 2
¯ ¯
¯axM + by M + czM + d ¯
= p
a 2 + b2 + c 2
car comme A est élément de P , on a ax A + by A + cz A = −d .
x = x A + t x→
−
u
y = yA + t y u
→
−
z = z A + t z→
−
u
(
ax + by + cz + d = 0
(⋆)
a′ x + b′ y + c′ z + d ′ = 0
¡ ¢
est une droite de vecteur directeur →
−
n ∧→
−
n ′ où →
−
n (a, b, c) et →
−
n ′ a′, b′, c ′ .
Réciproquement, toute droite admet au moins un système d’équations de ce type.
131
¡ ¢
Démonstration Les triplets (a,b,c) et a ′ ,b ′ ,c ′ n’étant pas proportionnels, les vecteurs normaux au plan P d’équation ax +by +
cz +d = 0 et P ′ d’équation a ′ x +b ′ y +c ′ z +d ′ = 0 ne sont pas colinéaires et ces deux plans ne sont pas parallèles. Leur intersection
forme donc une droite affine d’après la proposition 3.35. Un système d’équations cartésiennes pour cette droite est donné par le
système (⋆).
→
− →
−
Réciproquement,
¡→
− →
− →
− ¢ si D est une droite affine dirigée par u ∈ V et passant par A ∈ V , alors si ¡on → complète
− →
− ¢ le vecteur
¡ → − →
−
v¢ en un trièdre
direct u , v , w de l’espace, il est clair que D est l’intersection des plans passant par P A, u , v et P A, u , w . La droite D
admet donc bien un système d’équations du type indiqué.
T HÉORÈME 3.42 ♥
Soit D une droite de l’espace passant par le point A et de vecteur directeur →
−
u . Soit M un point de l’espace. On a
° −−→°
°→ °
°−u ∧AM°
d (M, D ) =
k→
−
uk
³−→ −−→´
Démonstration ♥ Soient H le projeté orthogonal de M sur la droite D . Soit θ une mesure de l’angle non orienté AH, AM . On
a : AH = AM |sin θ|. Par ailleurs, on a ° ° ° °
− −−→° °→
°→ − ° °−−→°
° u ∧ AM° = ° u ° °AM° |sinθ|
d’où l’égalité.
Remarque 3.16 Si D et D ′ sont deux droites parallèles, il existe une infinité de perpendiculaires commune à ces deux
droites. Elle effet, elles sont contenues dans un même plan et il existe une infinité de droites perpendiculaires à ce plan.
Démonstration ♥
• Existence Soient :
• →−
u un vecteur directeur de D et A un point de D
• −→
u ′ un vecteur directeur de D ′ et A′ un point de D ′ .
Posons → −
w =→−u ∧→−u ′ . Comme les droites D et D ′ ne sont¡ −pas→ parallèles,
¢ leurs vecteurs directeurs ¡ne sont pas¢ colinéaires et donc
w est non nul. Notons P le plan donné par le triplet A, →
→
− u ,−
w et P ′ le plan donné par le triplet A′ , → −
u ′, →
−
w . Un vecteur normal
à P est → −
n =→ −
u ∧→ −
w et un vecteur normal à P ′ est → −
n′ =→−
u ′ ∧→−
w . Ces deux plans ne sont pas parallèles. En effet, si c’était le
→
−
cas, alors →
− n ′ seraient¢ colinéaires. Il existerait donc des scalaires α,β non tous deux nuls tels que α→
n et¡→
− −
u ∧→ −
w +β→ −
u ′ ∧→
−
w = 0 ce
→
− →
− ′ →
− →
− →
− →
− →
−
qui amènerait α u + β u ∧ w = 0 . Alors w serait élément du plan vectoriel engendré par u et v ce qui n’est pas possible par
définition de →
−
w . L’intersection des plans P et P ′ est donc une droite affine ∆ qui est dirigée par → −
w et donc perpendiculaire aux
deux droites D et D ′ .
• Unicité Soit ∆′ une droite affine perpendiculaire aux deux droites D et D ′ . Alors un vecteur directeur → −
w ′ de ∆′ est orthogonal
→
− →
− →
− ¡ − →
′ est colinéaire à w = u ∧ u ′ . De plus, ∆′ est incluse dans le plan affine A, →
→
− →
− →
− ¢
à la fois à u et à¡ u ′ . Autrement
¢ dit w u ,−
w ainsi
′ →
− ′ →
−
que dans le plan A , u , w . Par conséquent ∆ = δ.′
132
D
D0
133
°−−→ −−−→° −−→ −−−→
° ° →
−
Il vient alors MM′ Ê HH′ et on a égalité si et seulement si °MH + H′ M′ ° = 0, c’est à dire si et seulement si MH + H′ M′ = 0 ce qui
équivaut à H = M et H′ = M′ .
Démonstration ♥ Soit ∆ la perpendiculaire commune aux deux droites D et D ′ . Comme précédemment notons° H le°point
¡ ¢ °−−→°
formant l’intersection de D et ∆, ainsi que H′ le point formant l’intersection de D ′ et ∆. On a d D , D ′ = HH′ = °HH′ °. Les
−−→
vecteurs →
−
u ∧→
−
u ′ et HH′ sont colinéaires donc
¯¡ ¯ ° °
¯→− →− ¢ −−→¯ °→ − → − ° °−−→°
¯ u ∧ u ′ .HH′ ¯ = ° u ∧ u ′ ° °HH′ ° .
Par conséquent ¯¡ ¯ ¯ ³ ´¯
¯→− → − ¢ −−→¯ ¯ →
− →− −−→ ¯
¯ u ∧ u ′ .HH′ ¯ ¯det u , u ′ , HH′ ¯
HH′ = °→ ° = °→ °
°−
u ∧→ −
u ′° °−u ∧→−
u ′°
On a de plus
¯ ³ ´¯ ¯ ³ ´¯
¯ →
− →− −−−→ ¯ ¯ →
− → − −−→ −−→ −−−→ ¯
¯det u , u ′ , MM′ ¯ = ¯det u , u ′ , MH + HH′ + H′ M′ ¯
¯ ³ ´¯
¯ →
− → − −−→ ¯ →
− −−→ →
− −−−→
= ¯det u , u ′ , HH′ ¯ car u et MH ainsi que u ′ et H′ M′ sont colinéaires
¯¡ ¯
¯→ − →− ¢ −−→¯
= ¯ u ∧ u ′ .HH′ ¯ par définition du produit mixte
°→ °°°−−→°
° −−→
= °−u ∧→u ′ ° °HH′ ° car les vecteurs →
− −
u ∧→−
u ′ et HH′ sont colinéaires
d’où l’égalité.
3.8 Sphères
3.8.1 Généralités
P ROPOSITION 3.46 ♥
L’ensemble des points M de l’espace vérifiant
−−→ −−→
MA · MB = 0
est la sphère de diamètre [AB].
¡ ¢ °−−→°2
° °
Démonstration Il suffit d’écrire que : M x, y, z ∈ S ⇐⇒ °AM° = R2 .
134
3.8.2 Sphères et plans
Démonstration Soit M ∈ P . Par application du théorème de Pythagore, d (A,M)2 = d (A,H)2 +d (H,M)2 = d (A, P )2 +d (H,M)2 .
Par conséquent, M ∈ S si et seulement si R2 = d (A,M)2 = d (A, P )2 + d (H,M)2 .
En résumé
1 Il convient d’avoir bien compris :
– l’utilité du produit scalaire
– l’utilité du déterminant
– l’utilité du produit mixte
et les différentes techniques pour les calculer.
2 Il faut savoir calculer rapidement et sans hésitation
– l’équation cartésienne et de l’équation paramétrée d’un plan
– l’équation cartésienne et de l’équation paramétrée d’une droite
– l’équation cartésienne d’une sphère
3 Il faut savoir retrouver rapidement aussi les formules de changements de coordonnées sphériques et cylindriques.
Elles seront utilisées à la fois en mathématiques et en physique.
4 Les différentes formules pour calculer la distance d’un point à un plan, d’un point à une droite, entre deux droites,
ou le volume d’un parallélépipède doivent être bien connues.
135
3.9 Exercices
3.9.1 Produits scalaire, vectoriel et mixte
Exercice 3.1 ♥♥
Soient →
−
u,→
−v et →
−
w trois vecteurs de l’espace. Montrer que :
→
− ¡− → ¢ ¡− → ¢ − ¡→ ¢−
u∧ →
v ∧−
w = →u .−
w → v− −
u .→
−
v →w
→
− → − →³− ´
Solution : Considérons un repère orthonormal direct O, i , j , k dans lequel les coordonnées de →
−
u sont (a, 0, 0),
→
− ¡ ′ ′
¢ →
− →
− →
− →
− →
−
¡ ′′ ′′de ′′ v¢ sont a , b , 0 (il suffit pour cela que i et j engendrent un plan contenant u et v ) et celles de w sont
celles
a , b , c . On a alors :
¯ ¯ ′ ¯ ′′ ¯ ¯ ¯
¡ ¢
¯a
¯
¯a ¯ a
¯ ¯
¯a ¯
¯ ¯ b ′ c ′′ ¯
¯ 0
→
− →
− →
− ¯ ¯ ′ ¯ ′′ ¯ ¯
u ∧ v ∧ w = ¯ 0 ∧ ¯b ∧ ¯b = ¯ 0 ∧ ¯ −a c ′ ′′
= ¯¯aa ′′ b ′ − aa ′ b ′′
¯0 ¯ 0 ¯ c ′′ ¯ 0 ¯ a ′ b ′′ − b ′ a ′′ ¯ −aa ′ c ′′
et : ¯ ′ ¯ ′′ ¯
¯a ¯a ¯ 0
¡→
− →
− ¢ →
− ¡→− →
− ¢ →
− ¯ ¯ ¯
u . w v − u . v w = aa ¯b − aa ¯b = ¯¯ aa ′′ b ′ − aa ′ b ′′
′′ ¯ ′ ′ ¯ ′′
¯0 ¯ c ′′ ¯ −aa ′ c ′′
d’où l’égalité.
Exercice 3.2 ♥♥
→
− → − → −
Dans l’espace, on considère un vecteur →
−
u unitaire et une base orthonormale directe ( i , j , k ).
→
− →
− →
−
1. Calculer α = k→
−
u ∧ i k2 + k→
−
u ∧ j k2 + k→
−
u ∧ k k2 .
p
2. En déduire que l’une de ces trois normes est supérieure ou égale à 2/3.
Solution :
¯ ¯ ¯ ¯
¯x ¯ 0 ¯−z ¯ y
¯ →
− ¯ →
− ¯ →
− ¯
1. Notons →
−
u ¯¯ y . Alors →
−
u ∧ i ¯¯ z , →
−
u ∧ j ¯¯ 0 , →
−
u ∧ k ¯¯−x . Par conséquent, α = 2(x 2 + y 2 + z 2 ) = 2 puisque kuk2 = 1.
¯z ¯−y ¯x ¯ 0
p
2. Par l’absurde, si les trois normes étaient toutes strictement inférieures à 2/3, on aurait 2 = α < 2/3+2/3+2/3 = 2,
ce qui est absurde.
2. Montrer que ¯
¯→− →
− →
− − ¯¯
→
→
− →
− → − →
− ¯a.c a .d ¯
( a ∧ b ).( c ∧ d ) = ¯→− →
− →
− →−¯
¯b.c b .d ¯
3. Montrer que
→
− −c ∧ →
− →
− → − − →
− − → −
(→
−
a ∧ b ) ∧ (→ d ) = det(→
−
a , b , d )→
c − det(→
−
a , b ,→
c )d
Solution :
1. Utilisons la formule du double produit vectoriel :
→
− →
− − →− →
−
a ∧( b ∧→ c ) + b ∧ (→ −c ∧ →
−a )+→ −c ∧ (→
−
a ∧ b)
→
− →
− →
− →
− −c .→
− → →
−
= (→
−a .→
−c ) b − (→
−a . b )→
−c + ( b .→
−
a )→
−c − ( b .→
−c )→
−
a + (→ b )−
a − (→
−c .→
−
a)b
→
−
= 0
136
2.
→
− − → − →
− − → −
〈→
−
a ∧ b |→
c ∧d〉 = det(→ −
a , b ,→c ∧ d ) par définition du produit mixte
→
− − → − −
= det( b , → c ∧ d ,→ a ) car le déterminant est invariant par permutation circulaire
− ³→
→ − −´ →
→ −
= 〈b ∧ c ∧ d |a〉
→
− →− − − − →
→ − −
= 〈〈 b | d 〉 →c − 〈 b |→c 〉 d |→a 〉 d’après la formule du double produit vectoriel
→
− →− → →
− → →
− −
= 〈 b | d 〉〈 c | a 〉 − 〈 b | c 〉 〈 d |→
− →
− − a 〉 par bilinéarité du produit scalaire
¯ →− ¯ ¯
¯ 〈→− →
− →
−
¯ a | c 〉 〈 a |d 〉 ¯
= ¯ → − ¯
¯ 〈−b |→−c 〉 〈→ − →
b |d 〉 ¯
→
− → − − →
− − → −
= det(→−
a , b , d )→c − det(→
−
a , b ,→
c )d
Exercice 3.4 ♥♥
→
−
On considère deux vecteurs (→
−
a , b ) de l’espace. Résoudre l’équation vectorielle
→
− →
−
x +→
−
a ∧→
−
x =b
Solution : Soit →
−
x une solution. En prenant le produit scalaire avec →
−
a , on trouve que
→
− →
−
a .→
−
x =→
−
a.b
→
− →
−
a ∧→
−
x + (→
−
a .→
−
x )→
−
a − k→
−
a k2→
−
x =→
−
a∧b
→
− →
−
d’où l’on tire (remplacer →
−
a ∧→
−
x par b − →
−
x et →
−
a .→
−x par →
−
a . b ) que :
→
−x = 1 £→
− → →
− − −¤
→
b −−
a ∧ b + (→
−
a . b )→
a
1 + k→
−
a k2
On vérifie réciproquement en utilisant la formule du double produit vectoriel que ce vecteur est solution.
→
− →
− →
− →
−
Solution : Soit →
−x un vecteur solution. On calcule b ∧ (→
−
x ∧→
−
a ) = b ∧ b = 0 d’où en utilisant la formule du double
→
− →
− →
− →
− →
− →
−
produit vectoriel, ( b .→
−
a )→
−
x −( b .→
− a = 0 . Mais puisque →
x )→
− −
a . b = 0 et que →
−
a 6= 0 , on en tire que b .→
−x = 0 . De la même
→
− − →
−
façon, en calculant →
−
a ∧( b ∧→
x ), on trouve que →
−
a .→
−
x = 0 . Puisque le vecteur →
−
x est orthogonal à →
−
a et à b , il existe
→
−
λ ∈ R tel que →
−
x = λ→
−
a ∧ b . Alors en calculant
→
− →
−
λ(→
−
a ∧ b ) ∧ a = λk→
−
a k2 b
1
on doit avoir λ = → . De même, en calculant
k−
a k2
→
− →
−
a ∧ b ) = λkbk2 →
b ∧ (λ→
− −
a
1
on doit avoir λ = →
− 2 . Par conséquent,
kb k
137
– Si kak 6= kbk , S = ∅.
n→
− →
−
a∧bo
– Si kak = kbk , S = .
k→−
a k2
où S est l’ensemble solution du système étudié.
Exercice 3.6 ♥♥
→
− − → −
Soient quatre vecteurs →
−
a, b,→
c , d de l’espace. Montrer que
(→
− −c ) × (→
a .→
− →
b .−c ) + (→
− −c ).(→
a ∧→
− →
b ∧ −c ) = (→
− →
−
a . b ) × kck2
Solution : Calculons
¡→ ³− ´
− −c ¢ × →
a ∧→ b ∧→
−c = det(→−a ,→−c , →
− →
b ∧ −c )
−c , →
= det(→
− →
b ∧ −c , →
−
a)
£→ →
− → ¤
= c ∧ ( b ∧ c ) .→
− − −a
£ − 2→ − →− − → ¤−
= k→ c k b − ( b .→c )−c .→ a
→
− →
− →
→
−
= k c k a . b − ( b . c )( a .→
2→
− − →
− −c )
Exercice 3.7 ♥♥
P → → −
Soit n Ê 3 et n vecteurs de l’espace −
→
ai vérifiant ni=1 −
ai = 0 . Montrer que
X −
→ X
ai ∧ −
a→j = −
→
ai ∧ −
a→j
1Éi< j Én 1Éi< j Én−1
et que
X
n−1 ³n−1
X→ ´
−
→
ai ∧ −
a→ ai ∧ −
− a→ −
→ − → → −
n= n = −an ∧ an = 0
i=1 i=1
on en déduit le résultat.
138
Solution :
1. Une équation de P est de la forme x − y + 2z + d = 0 avec d ∈ R. Mais comme A ∈ P , d = −3 et donc P :
x − y + 2z − 3 = 0. Pour trouver une équation paramétrée de P , il nous faut connaître deux vecteurs → −
u et →
−
v qui
→
−
engendrent P . Il suffit de prendre deux vecteurs non colinéaires et orthogonaux à n . C’est le cas par exemple de
x = 1 + s + 2t
→
− →
−
u = (1, 1, 0) et v = (2, 0, −1). Donc P : y = s ; s, t ∈ R.
z = 1−t
2. Comme P est engendré par u = (1, −1, 0) et →
→
− −
v = (0, 0, 2), il admet → −
n ′ = (−2, −2, 0) ou encore →
−
n = (1, 1, 0) comme
vecteur normal. Son équation cartésienne est donc de la forme x + y + d = 0 avec d ∈ R. Comme A ∈ P , d = −1 et
x = s
P : x + y − 1 = 0. On trouve facilement une équation paramétrée P : y = 1 − s ; s, t ∈ R.
z = 1 + 2t
3. Comme le plan P est parallèle au plan Q : x − 2z + 1 = 0 il admet → −
n = (1, 0, −2) comme vecteur normal. Son
équation est donc de la forme x − 2z + d = 0 avec d ∈ R. On utilise les coordonnées de A pour calculer d = −1.
Donc P : x − 2z − 1 = 0. Pour déterminer une équation paramétrique de P , il nous faut connaître deux vecteurs
→
−
u et →
−v engendrant P . On peut procéder comme dans la première question. On peut aussi chercher ces vecteurs
dans le plan vectoriel P : x − 2z = 0. On choisit par exemple →−u = (2, 0, 1) et →
−
v = (0, 1, 0). Il vient alors P :
x = 1 + 2t
y = −1 + s ; s, t ∈ R.
z =t
4. Un vecteur directeur à D est donné par (2, −1, 0) ∧ (1, −1, 1) = (−1, −2, −1) et ce vecteur est normal à P . On
termine alors comme dans la première question et une équation de P est x + 2y + z = 0. On cherche alors deux
vecteur engendrant ce plan. On peut prendre →
−
u = (1, 0, −1) et →
−v = (2, −1, 0) et une équation paramétrée de P est
x
= s + 2t
y = −t ; s, t ∈ R.
z = −s
−→ −→
5. Les vecteurs AB = (−1, 1, −2) et AC = (1, 1, −1) ne sont pas colinéaires et ils engendrent P . Un vecteur normal
−→ −→
au plan est donc →
−
n = AB ∧ AC = (1, −3, −2). On termine alors comme dans la première question et on a P :
x
= 1−s +t
x − 3y − 2z + 1 = 0. Une équation paramétrée est P : y = s+t ; s, t ∈ R.
z = 1 − 2s − t
6. Comme le système :
x − y +1 =0
y − z − 2
=0
x = −3 + t
y = 2−t
z = 2 − 2t
admet (−1, 0, −2) comme solution, les deux droites sont sécantes en le point A (−1, 0, −2) et elles définissent bien
un plan. Un vecteur directeur de D est →
−u = (1, −1, 0) ∧ (0, 1, −1) = (1, 1, 1). On lit sur l’équation paramétrée de D ′
un vecteur directeur de D qui est v = (1, −1, −2). Donc un vecteur normal à P est →
′ →
− −
n =→ −u ∧→−
v = (−1, 3, −2) et en
utilisant les coordonnées de A, on trouve que P : −x + 3y − 2z − 5 = 0. Comme les vecteurs → −
u et →
−v engendrent
x
= −1 + s + t
P , on a P : y = s−t ; t ∈R
z = −2 + s − 2t
7. Les plans
( Q : x − 2y + z − 1 = 0 et Q ′ : y − 2z + 1 = 0 ne sont pas parallèles et s’intersectent suivant la droite
x − 2y + z − 1 =0
D : . Cette droite est encore perpendiculaire à P et un vecteur directeur pour cette droite
y − 2z + 1 =0
donné par (1, −2, 1) ∧(0, 1, −2) = (0, 2, 1) est normal à P . On en déduit que P : 2y +z = 0. Par ailleurs, tout vecteur
normal à Q ou à Q ′ est élément du plan vectoriel associé à P donc P est le plan passant par A et engendré par
x = 1 + s
(1, −2, 1) et (0, 1, −2). On en déduit une équation paramétré : P : y = −2s + t ; t ∈ R
z = s − 2t
139
8. Le vecteur →−
n = (1, −1, 1) normal à Q : x − y + z = 1 est élément du plan vectoriel associé à P . Le vecteur
−→
AB = (−1, −1, 3) est aussi élément de ce plan vectoriel et donc P est le plan passant par A et engendré par →
−
n et
−→ →
− −→
AB. En particulier, n ∧ AB = (−2, −4, −2) est normal à P . Une équation cartésienne de P est donc x +2y +z+ = 0.
x
= 1+s −t
Une équation paramétrée est P : y = −s − t ; t ∈ R.
z = −2 + s + 3t
Exercice 3.9 ♥
On considère la droite D passant par A = (1, −2, 0) et dirigée par →
−
u = (1, 1, −1). Soit B = (0, 1, −2) un point de l’espace.
1. Déterminer les coordonnées du point H, projeté orthogonal de B sur D .
2. Calculer de deux manières différentes la distance de B à la droite D .
Solution :
x = 1 + t
1. L’équation paramétrique de D est : y = −2 + t ; t ∈ R. De plus, une équation du plan normal à → −
u passant par
z = −t
B est : x + y − z − 3 = 0. Le point H forme l’intersection de ce plan et de la droite D et ses coordonnées satisfont
le système :
x = 1+t
y = −2 + t
.
z = −t
x + y −z −3 = 0
Exercice 3.10 ♥
On considère les plans P et P ′ d’équations respectives x − y + z + 1 = 0 et 2x + y − z − 1 = 0.
1. Vérifier que ces deux plans ne sont pas parallèles.
2. Déterminer une paramétrisation de leur intersection D .
3. Donner une équation cartésienne du plan Q passant par A = (1, 1, 0) et perpendiculaire aux deux plans P et P ′ .
Solution :
¯ ¯
¯1 ¯2
→
− ¯ −′ ¯
→
1. Un vecteur normal à P est n ¯¯−1 et un vecteur normal à P est n ¯¯ 1 . Ces deux vecteurs ne sont pas colinéaires
′
¯1 ¯−1
donc les plans ne sont pas parallèles. Leur intersection est alors une droite D .
2. D est dirigée par le vecteur ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯0
→
− −′ ¯ 1 ¯ 2
→ ¯
n ∧ n = ¯−1 ∧ ¯ 1 = ¯¯3
¯ ¯
¯ 1 ¯−1 ¯3
¯ ¯ (
¯0 ¯0
→
− ¯ ¯ x − y +z +1 =0
¯ ¯
ou encore par le vecteur u = ¯1 . Un point de D est : M¯ 0 . On l’obtient à partir du système
¯1 ¯−1 2x + y − z − 1 =0
en fixant y = 0 et en résolvant le système à deux équations et deux inconnues ainsi obtenu. Une paramétrisation
x
=0
de D est alors : y =t , t ∈R .
z = −1 + t
140
Exercice 3.11 ♥♥
On considère les plans P et Q d’équations respectives 3x − 4y + 1 = 0 et 2x − 3y + 6z − 1 = 0. Déterminer l’ensemble
des points équidistants de P et Q .
¡ ¢
Solution : Soit M x, y, z . On a la série d’équivalences :
d (M, P ) = d (M, Q )
¯ ¯ ¯ ¯
¯3x − 4y + 1¯ ¯2x − 3y + 6z − 1¯
⇐⇒ p = p
2 2 2 2 2
¯ 3 +4 ¯ ¯ 2 +3 +6 ¯
⇐⇒ 7 3x − 4y + 1 = 5 2x − 3y + 6z − 1¯
¯ ¯ ¯
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
⇐⇒ 7 3x − 4y + 1 = 5 2x − 3y + 6z − 1 ou 7 3x − 4y + 1 = −5 2x − 3y + 6z − 1
⇐⇒ 11x − 13y − 30z + 2 = 0 ou 31x − 43y + 30z = 0
Le lieu des points équidistants de P et Q est donc la réunion des plans d’équations 11x − 13y − 30z + 12 = 0 et 31x −
43y + 30z + 2 = 0. Ces deux plans sont appelés plans médiateurs de P et Q .
Exercice 3.12 ♥
Calculer :
1. La distance du point A(1, 2, 1) au plan P : x − 2y + 3z = 1.
x = 1 + 3t
2. La distance du point B(1, 2, −1) à la droite D paramétrée par y = 2−t avec t ∈ R.
z = 2t
½
2x − y + z = 1
3. La distance du point C(1, 0, 2) à la droite ∆ définie par
x − y + z = −1
½ ½
−x + y − z = 1 2x − y − z = 0
4. Déterminer la distance entre les droites D et D ′ d’équations respectives : et
x − y + 2z = 1 −x − 2y + 3z = 0
Solution :
|1 × 1 − 2 × 1 + 3 × 1 − 1| 1
1. d (A, P ) = p = p
2
1 +2 +32 2 14
¯ ¯ ° °
¯3 ¯1 − −−→°
°→ r
¯ ¯ ° u ∧ BM° 5
→
− ¯ ¯
2. Un vecteur directeur de D est : u ¯−1 et un point de D est : M¯2 . Par conséquent : d (B, D ) = ° ° = .
°→−
u °
¯2 ¯0 7
¯ ¯ ¯ ¯
¯2 ¯1 ¯0 ¯2
→
− ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯ ¯
3. Un vecteur directeur de ∆ est : u = ¯−1 ∧ ¯−1 = ¯−1 et un point de ∆ est : M¯¯ 0 . Par conséquent : d (C, D ) =
¯1 ¯1 ¯−1 ¯−3
° °
− −−→°
°→ r
° u ∧ CM° 27
°→ ° = .
°−
u° 2
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯−1 ¯ 1 ¯1 ¯ 2 ¯−1 ¯−5
¯ ¯ ¯ →
− ¯ ¯ ¯
4. Un vecteur directeur de D est → −
u = ¯¯ 1 ∧¯¯−1 = ¯¯1 et un vecteur directeur de D ′ est ũ ′ = ¯¯−1 ∧¯¯−2 = ¯¯−5 ou mieux :
¯−1 ¯ 2 ¯0 ¯−1 ¯ 3 ¯−5
¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
¯ ¯−3 ¯0 ¯1 ¯1 ¯ 1
−′ ¯1
→ ¯ ¯ →
− →
− ¯ ¯ ¯
u = ¯¯1 . Un point de D est M¯¯ 0 et un point de D ′ est M′ ¯¯0 , par conséquent, comme u ∧ u ′ = ¯¯1 ∧ ¯¯1 = ¯¯−1 :
¯1 ¯2 ¯0 ¯0 ¯1 ¯ 0
¯ ³ → ´¯
¯ − − −−−→ ¯
→ p
¡ ¢ ¯det u , u ′ , MM′ ¯ 3 2
′
d D,D = ° ° = .
°→− → −° 2
° u ∧ u′ °
Exercice 3.13 ♥
On considère le plan P représenté paramétriquement par :
x
= 2+λ−µ
y = 3 − λ + 2µ (λ, µ) ∈ R2
z = 1 + 2λ + µ
141
1. Donner une équation cartésienne du plan P .
¯
¯1
¯
2. Déterminer la distance du point A¯¯1 au plan P .
¯1
3. Donner une équation cartésienne de la droite passant par le point A et perpendiculaire au plan P .
Solution :
¯ ¯ ¯ ¯
¯2 ¯1 ¯−1 ¯−5
¯ ¯ ¯ ¯
1. Le plan passe par le point Ω¯¯3 et est dirigé par les vecteurs →
−
u ¯¯−1 , →
−
v ¯¯ 2 . Le vecteur →
−
n =→
−
u ∧→
−
v ¯¯−3 est normal
¯1 ¯2 ¯1 ¯1
au plan. L’équation cartésienne est donc de la forme −5x − 3y + z + c = 0. Puisque Ω ∈ P , on trouve que c = 18, et
donc
P : −5x − 3y + z + 18 = 0
Exercice 3.14 ♥
On considère la droite d’équation : (
x + y −z +1 =0
2x − y + z − 2 =0
¯
¯1
¯
Déterminer la distance du point Ω¯¯2 à cette droite.
¯1
¯ ¯
¯1 ¯2
→
− ¯ →
− ¯
Solution : Le vecteur u ¯ 1 est normal au plan P 1 , le vecteur v ¯¯−1 est normal au plan P 2 . Puisque D = P 1 ∩ P 2 ,
¯
¯−1 ¯1
¯ ¯
¯0 ¯0
→
− →
− ¯ →
− ¯
le vecteur u ∧ v ¯¯−3 dirige la droite D . On peut également prendre comme vecteur directeur le vecteur n ¯¯1 qui lui est
¯−3 ¯1
¯
¯ 1/3
¯
proportionnel. Cherchons un point A de la droite D . En choisissant z = 0, on trouve par exemple A¯¯−4/3 . Et alors :
¯ 0
−→ − p
kAΩ ∧ →
nk 19
d(Ω, D) = →
− =p p
kn k 3 2
Exercice 3.15 ¯ ♥♥
¯1
¯
Soit a ∈ R et le point A¯¯ 1 . On considère les quatre plans d’équations :
¯a
P1 : x + y − 1 = 0, P2 : y + z − 1 = 0, P3 : x + z − 1 = 0, P4 : x − y + z = 0
142
Trouver une condition nécessaire et suffisante sur a pour que les projections orthogonales de A sur les quatre plans
soient 4 points coplanaires.
¯ ¯
¯1 ¯x
→¯1 . En notant A ¯¯ y le projeté orthogonal de A sur le plan P , il existe
Solution : Un vecteur normal au plan (P1 ) est −
n
¯
1¯ 1¯ 1
¯0 ¯z
λ ∈ R tel que A 1 = A + λ→
−
n :
x
= 1+λ
y = 1+λ
z =a
¯
¯1/2
¯
Comme A1 ∈ P1 , on a (1 + λ) + (1 + λ) − 1 = 0 d’où l’on tire λ = −1/2 et A1 ¯¯1/2 . Par la même méthode, on trouve
¯ a
¯ ¯ ¯
¯ 1 ¯1 − a/2 ¯1 − a/3
¯ ¯ ¯ −−−→ −−−→ −−−→
A 2 ¯¯1 − a/2 , A 3¯¯ 1 et A4¯¯1 + a/3 . Les quatre points sont coplanaires si et seulement si det(A1 A2 , A1 A3, A1 A4) = 0,
¯ a/2 ¯ a/2 ¯ 2a/3
−−−→ −−−→ −−−→
ou encore (pour simplifier les calculs), det(2A1 A2, 2A1 A3 , 6A1 A4 ) = 0. En développant, on trouve que 2a(a + 1) = 0,
c’est-à-dire a = 0 ou a = −1 .
Exercice 3.16 ♥
On considère les deux droites de E 3 d’équations cartésiennes :
½
x = 2z + 1
D:
y = z −1
½
x = z +2
D′ :
y = 3z − 3
Montrer qu’elles sont coplanaires et former une équation cartésienne de leur plan.
¯
¯x
¯
Solution : Soit M¯¯ y . Alors M ∈ D ∩D ′ ssi x = 3, y = 0, z = 1. Donc les deux droites sont concourantes et par conséquent
¯z
¯ ¯ ′
¯a ¯a
¯ ¯
Solution : Posons →
−
n = ¯¯b et →
−
n ′ = ¯¯b ′ . Un vecteur directeur à D est →
−
u =→
−
n ∧→
−
n ′ . Notons V la plan vectoriel engendré par
¯c ¯c′
→
−
n et →
−n ′ . Tout vecteur de ce plan est orthogonal à tout vecteur directeur de D . Réciproquement, tout vecteur orthogonal
à un vecteur directeur de D est élément de V .
143
→
−
⇒ Supposons que P est élément du faisceau issu de D . Un vecteur N normal à P est orthogonal à → −u et est donc
→
−
élément du plan vectoriel V . Par conséquent,¡ il existe
¢ α,¡ β′ ∈ R non tous¢ deux nuls tels que N = α n + β→
→
− −
n ′ . Une
′ ′
équation de P est alors de la forme α ax + by + cz + β a x + b y + c z + D = 0 où D ∈ R. Considérons un point
M ∈ D . Comme les coordonnées de M vérifient à la fois les équations de D et P , on obtient : D = αd +βd ′ . On a ainsi
prouvé qu’une équation cartésienne de P est de la forme proposée. ¡ ¢
⇐ ¡ Réciproquement, supposons ¢ que P ait une équation cartésienne de la forme : P : α ax + by + cz + d +
β a ′ x + b ′ y + c ′ z + d ′ = 0. Un vecteur normal à P est α→−n + β→−n ′ qui est orthogonal à →−
u car élément de V . La
droite D et le plan P sont donc parallèles. On considère alors un point M de D . Comme les coordonnées de M véri-
fient les équations de D , elles vérifient l’équation de P et donc M ∈ P . Le plan P contient alors nécessairement la
droite D .
Exercice 3.18 ♥♥
Trouver l’équation cartésienne du plan P passant par les points A = (1, 1, 1) et B = (2, 1, 0) et tel que la droite
½
x + 2y + z − 2
D:
x + y −z +3 = 0
soit parallèle à P .
Indication 3.0 : Utiliser la notion de faisceau de plans développée dans l’exercice 3.17 page 143
x
= 1+t
Solution : Une équation paramétrique de (AB) est y =1 . On en tire une équation cartésienne de (AB) :
z = 1−t
½
y −1 =0
x +z −2 =0
P : x + λy + z − (2 + λ) = 0
Exercice 3.19 ♥♥
On considère les droites ½
x = z −1
D:
y = 2z + 1
½
y = 2x + 1
D′ :
z = 2x − 1
Montrer qu’il existe un unique couple de plans (P , P ′ ) tels que
D ⊂P, D′ ⊂ P ′ P //P ′
Solution : Supposons qu’il existe deux plans P et P ′ vérifiant les conditions de l’énoncé. Comme D ⊂ P , P appartient
au faisceau de plan issu de D et comme D ′ ⊂ P ′ , P ′ appartient au faisceau de plan issu de D ′ . Il existe alors θ, θ′ ∈ R
tels que :
P : (x − z + 1) + θ(y − 2z − 1) = 0
P ′ : (y − 2x − 1) + θ′ (z − 2x + 1) = 0
144
On écrit l’équation cartésienne des plans vectoriels associés :
P : x + θy − (1 + 2θ)z = 0
P′ : −2(1 + θ′ )x + y + θ′ z = 0
¯ ¯
¯ 1 ¯−2(1 + θ′ )
¯ ¯
Ces deux plans sont parallèles si et seulement si les vecteurs ¯¯ θ et ¯
¯ 1 sont colinéaires. En utilisant le
¯− (1 + 2θ) ¯ θ′
produit vectoriel, la condition de parallélisme s’écrit donc :
′ ′
θθ + 2θ +¡1
¢
=0 θθ + 2θ + 1
=0
2(1 + 2θ) 1 + θ′ − θ′ = 0 ⇐⇒ 4θθ′ + 4θ + θ′ + 2 =0
¡ ¢
1 + 2θ 1 + θ′ =0 2θθ′ + 2θ + 1 =0
En soustrayant la première et la troisième équation, on trouve θθ′ = 0. Mais θ = 0 est impossible d’après la première
équation, donc θ′ = 0. Il vient alors θ = −1/2. On trouve finalement :
P : 2x − y + 3 = 0 et P ′ : −2x + y − 1 = 0
Réciproquement, on vérifie que les plans P et P ′ donnés par ces deux équations cartésiennes sont solutions du prob-
lème.
Exercice 3.20 ♥♥
Trouver l’équation cartésienne des plans contenant la droite D dirigée par →−
u = (−1, 0, 2) passant par A = (2, 3, −1) et
qui se situe à distance 1 du point B = (0, 1, 0).
Indication 3.0 : On pourra utiliser la notion de faisceau de plans développée dans l’exercice 3.17 page 143
Si un tel plan P existe alors c’est un plan du faisceau issu de D et il existe λ ∈ R tel que :
P : 2x + λy + z − 3(1 + λ) = 0
et alors p
−6 ± 2 6
d(A, P ) = 1 =⇒ λ =
3
On en tire deux plans P possibles. On vérifie réciproquement que ces deux plans sont solutions du problème.
Exercice 3.21 ♥♥
On considère dans l’espace muni d’un repère R , les deux droites d’équations :
( (
x−z−a =0 ′ x + 2y + z − 2b =0
D D
y + 3z + 1 =0 3x + 3y + 2z − 7 =0
où (a, b) ∈ R2 .
1. Montrer qu’elles ne sont pas parallèles.
2. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur (a, b) pour que les deux droites soient sécantes. Former alors
l’équation cartésienne de leur plan.
Solution :
→
− →
−
1. On trouve un vecteur directeur de D : d = (1, −3, 1) et de D ′ : d ′ = (1, 1, −3). Ils ne sont pas colinéaires et donc
les droites ne sont pas parallèles.
On détermine un point A de D . On suppose que x = a et on reporte dans le système définissant D . Il vient
2. (
z =0
et donc A (a, −1, 0). On fait de même pour D ′ . On suppose que y = b et on reporte dans le
y + 3z + 1 =0
145
(
′ x+z =0
système définissant D . Il vient donc A′ (7 − 3b, b, 3b − 7) ∈ D ′ . De plus A 6= A′ . Les deux
3x + 3b + 2z − 7 = 0
³→
− →− −−→´
droites sont sécantes si et seulement si det d , d ′ , AA′ = 0, c’est-à-dire si et seulement si −8a −8b +32 = 0 ce qui
s’écrit aussi a + b = 4 . On pourrait aussi procéder ainsi. Les deux droites sont concourantes si et seulement si le
système de 4 équations à 3 inconnues est compatible. On écrit :
x −z = a x −z = a x − z = a
y + 3z =
y + 3z =
y + 3z = − 1 −1 −1
⇐⇒ L3 − L1 ⇐⇒ L3 .
x + 2y + z = 2b
2y + 2z = 2b − a
− 2z = b − a2 + 1 2 − L2
3x + 3y + 2z = 7 3y + 5z = 7 − 3a L4 − 3L1 − 4z = 10 − 3a L4 − 3L2
¡ ¢
Donc le système est compatible si et seulement si 2 b − a2 + 1 = 10−3a c’est-à-dire si et seulement si a + b = 4 .
On calcule facilement que l’équation du plan alors formé par les deux droites est 2x + y + 2 − 2a + 1 = 0 .
Exercice 3.22 ♥ ¯ ¯ ¯ ¯
¯3 ¯0 ¯ 2 ¯1
¯ ¯ ¯ ¯
Dans l’espace rapporté à un repère orthonormé, on considère les points A¯¯ 0 , B¯¯1 , C¯¯ 1 et D¯¯1 . Calculer la distance
¯−1 ¯1 ¯−1 ¯1
2
Après calculs, on trouve que d = p p .
3 7
Exercice 3.23 ♥♥
On considère dans E 3 la droite ½
x = az + p
D:
y = bz + q
¯ ¯
¯0 ¯ 0
¯ ¯
et les points A¯ 0 , A = ¯¯ 0 . On suppose que A 6∈ D et que A′ 6∈ D .
¯ ′
¯h ¯−h
1. Donner une équation cartésienne du plan P (respectivement P ′ ) passant par le point A (resp A′ ) contenant la
droite D .
2. Trouver une condition nécessaire et suffisante sur a, b, p, q, h pour que P et P ′ soient perpendiculaires.
Indication 3.0 : On pourra utiliser la notion de faisceau de plans développée dans l’exercice 3.17 page 143
Solution :
1. Le plan P appartient au faisceau de plans issu de la droite D . Son équation cartésienne est de la forme
(P ) : θ(x − az − p) + (y − bz + q) = 0
(On suppose que ah +p 6= 0. Comme A 6∈ P , si ah +p = 0, le plan cherché serait le plan d’équation x −az −p = 0).
On trouve alors l’équation cartésienne de P :
146
2. Les deux plans sont perpendiculaires si et seulement si
c’est-à-dire
h 2 (a 2 + b 2 ) = p 2 (b 2 + 1) + q 2 (a 2 + 1) − 2abp q.
Exercice 3.24 ♥♥
Dans l’espace euclidien E = R3 , rapporté à un repère orthonormé direct, on considère deux droites D1 et D2 d’équation
cartésienne ( (
x + y − 3z + 4 = 0 x −z +1 = 0
D1 : et D2 :
2x − z + 1 = 0 y −z +1 = 0
1. Trouvez une équation cartésienne de la perpendiculaire commune ∆ à D1 et D2 .
2. Déterminez la distance entre les droites D1 et D2 par deux méthodes différentes :
(a) la première utilisant le cours.
(b) la seconde utilisant le plan P contenant la droite D2 et parallèle à la droite D1
Solution :
¯ ¯ ¯
¯1 ¯1 ¯3
→¯¯
− →¯¯
− −
→ − →¯¯
1. Le vecteur d1 ¯5 dirige la droite D1 et le vecteur d2 ¯1 dirige la droite D2 . Par conséquent, le vecteur d1 ∧ d2 ¯ 1
¯2 ¯1 ¯−4
dirige la perpendiculaire commune ∆. Écrivons une équation du plan P 1 contenant la droite D1 et orthogonal à
D2 . En fixant z = 0 dans l’équation cartésienne de D1 , on trouve qu’un point de D1 est A 1 (−1/2, −7/2, 0) . Le plan
¯
¯ 11
→
− →− −
→ ¯
P 1 passe par A 1 et admet n 1 = u ∧ d1 = 2¯¯−5 comme vecteur normal. On a donc : P 1 : 11x − 5y + 7z − 12 = 0.
¯7
(b) Pour calculer d(D1 , D2 ), considérons le plan P contenant la droite D2 et parallèle à la droite D1 . Un vecteur
−
→ − →
normal à ce plan est d1 ∧ d2 et comme A2 ∈ P , une équation cartésienne de P est 3x + y − 4z + 4 = 0.
La distance entre D1 et D2 est la distance entre un point quelconque de D1 et le plan P . On trouve
|3 × (−1/2) − 7/2 + 4| 4
d(D1 , D2 ) = d (A 1 , P) = p = p .
26 26
3.9.3 Sphères
Exercice 3.25 ♥
Calculer la distance entre la droite (
x−y +z =0
D:
x+z =1
147
et la sphère
S : x 2 + y 2 + z 2 − 6x + 2y − 4z = −5
donc le centre de la sphère est Ω(3, −1, 2) et son rayon vaut R = 3. Si on fixe z = 0 dans l’équation de D , on trouve qu’un
point de D est A (1, 1, 0). Un vecteur directeur de D est →
−
u de coordonnées
¯ ¯ ¯
¯ 1 ¯1 ¯−1
¯ ¯ ¯
¯−1 ∧ ¯0 = ¯ 0 .
¯ ¯ ¯
¯ 1 ¯1 ¯ 1
Alors −→ − p
kAΩ ∧ →
uk 24 p p
d(Ω, D) = →
− = p = 12 et d (S , D) = 12 − 3 .
kuk 2
Exercice 3.26 ♥
1. Montrer que x 2 + y 2 + z 2 − 2x − 4y − 6z + 5 = 0 est l’équation d’une sphère S dont on déterminera le centre et le
rayon.
2. Étudier l’intersection de S avec le plan P d’équation x + y + z − 1 = 0. On précisera les éléments géométriques
de cette intersection.
Solution :
¡ ¢2
1. L’équation x 2 + y 2 +z 2 −2x −4y −6z +5 = 0 s’écrit aussi : (x − 1)2 + y − 2 +(z − 3)2 = 32 . On reconnaît l’équation
d’une sphère de centre Ω(1, 2, 3) et de rayon 3 .
¯ ¯
¯ xω + y Ω + zΩ − 1¯ p
2. On applique le cours : d (Ω, P ) = p = 5 3 3 < 3. S ∩ P est donc un cercle. Déterminons son
3
centre et son rayon. Soit A un point de ce cercle et B le projeté orthogonal de Ωp sur P . Le triangle ΩAB est
5 3
rectangle en B, OA est un rayon de la sphère S donc OA = 3 et de plus : OB = 3 . En appliquant le théorème
p
6
de Pythagore dans ce triangle, on trouve AB = 3 . Par conséquent, le rayon du cercle intersection de S avec le
p
6
plan P vaut . Il reste à déterminer les coordonnées du point B qui est aussi le centre de ce cercle. La droite
3
¯
¯1
−¯
→
(ΩB) est perpendiculaire à P et est donc dirigée par le vecteur n ¯¯1 qui est normal à P . Cette droite est donc
¯1
x = 1+t
x = 1 + t
y = 2 + t
paramétrée par : y = 2 + t , t ∈ R. Les coordonnées de B sont solutions du système : et
z = 3+t
z = 3+t
x + y +z −1 = 0
¯ 2
¯−
¯ 3
donc B¯¯ 31 .
¯ 4
3
Exercice 3.27 ♥
Soit une droite D de l’espace et A, B deux points distincts tels que les droites (AB) et D soient orthogonales et non-
coplanaires. Déterminer le lieu des centres des sphères passant par A et B et tangentes à D .
148
¯
¯0
¯
Comme ΩA = ΩB, Ω est dans le plan médiateur de [AB], Ω¯¯ y . On traduit que D est tangente à la sphère par d(Ω, D =
¯z
R = kAΩk . On trouve alors 2hz = −y 2 − h 2 + a 2 , c’est une parabole dans le plan médiateur de [AB].
Exercice 3.28 ♥ ³ → −´
− → − →
On muni l’espace d’un repère orthonormal R O, i , j , k . On considère la sphère S d’équation :
x 2 + y 2 + z 2 − 2x + 4y + 6z − 11 = 0
ainsi que le plan P d’équation :
3x − 4z + 19 = 0.
1. Donner le centre Ω et le rayon R de S .
2. Déterminer l’intersection de P et de S .
3. Donner une représentation paramétrique de la droite ∆ perpendiculaire à P qui passe par Ω.
4. Trouver les coordonnées des points M et N de S respectivement le plus proche et le plus éloigné de P en
précisant les distances correspondantes (ces points sont sur ∆).
Solution :
1. On a : ¡ ¢2
x 2 + y 2 + z 2 − 2x + 4y + 6z − 11 = 0 ⇐⇒ (x − 1)2 + y + 2 + (z + 3)2 = 25
¯ ¯
¯−2 ¯4
¯ ¯
et sont donc : M¯−2 et N¯¯−2 . Par suite :
¯
¯1 ¯−7
|3 × −2 − 4 × −2 + 19| 21 |3 × 4 − 4 × −2 + 19| 39
d (M, P ) = = et d (N, P ) = =
5 5 5 5
Exercice 3.29 ♥
Montrer qu’il existe une et une seule sphère, dont on déterminera le rayon et le centre, intersectant les plans x = 1 et
z = −1 suivant les cercles d’équations cartésiennes :
( (
x=1 z = −1
C1 : 2 2
et C 2 : .
y − 2y + z + 6z + 2 = 0 x 2 − 4x + y 2 − 2y = 0
149
Solution : On a :
Exercice 3.30 ♥♥ (
x + y − 2z =1
Montrer qu’il existe une et une seule sphère S tangente en A (1, 2, 1) à la droite D : et tangente
2x − y − 3z = −3
(
′ ′ 2x + y + 2z = −3
en A (1, −1 − 2) à la droite D : . On déterminera son centre et son rayon.
x−y −z =4
¡ ¢
Solution : Supposons qu’une telle sphère S existe. Notons Ω xΩ , y Ω , zΩ son centre. En utilisant les équations cartési-
ennes de D et D ′ , on calcule →
−u = (−5, −1, −3) un vecteur directeur de D et →
−
u ′ = (1, 4, −3) un vecteur directeur de D ′ .
−→ →− −−→ → −
Comme les deux droites sont tangentes à la sphère, on doit avoir ΩA · u = 0 et ΩA′ · u ′ = 0°ce qui
° amène
° °les deux équa-
′ °−→° °−−→′ °
tions : 5xΩ + y Ω + 3zΩ = 10 et xΩ + 4y Ω − 3zΩ = 3. Comme A, A ∈ S , on doit aussi avoir °ΩA° = °ΩA ° ce qui amène
l’équation : y Ω + zΩ = 0. On résout alors le système :
5xΩ + y Ω + 3zΩ
= 10
xΩ + 4y Ω − 3zΩ =3
y Ω + zΩ =0
3
p
et on trouve Ω(76/37, 5/37, −5/37) . On en déduit que le rayon de S est 37 894. Réciproquement, on vérifie que cette
sphère convient.
150