Cours Pediatrie de L'infirmier PDF

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Guide de pédiatrie clinique du

personnel infirmier en soins


primaires
Direction générale de la santé des
Premières Nations et des Inuits
Notre mission est d’aider les Canadiens et les Canadiennes à maintenir et à améliorer leur état de santé.
– Santé Canada

Publication autorisée par le ministre de la Santé

Ce document figure aussi sur le site Web de Santé Canada :


www.hc-sc.gc.ca/msb/fnihp

Also available in English under the following title :


First Nations and Inuit Health Branch Pediatric Clinical
Practice Guidelines for Nurses in Primary Care

© Ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, 2002


Numéro de catalogue : H35-4/11-2001F
ISBN 0-662-30588-4
Guide de pédiatrie clinique du personnel
infirmier en soins primaires

Table des matières

Introduction
Remerciements
Préface
Chapitre 1 Évaluation de la santé des enfants
Chapitre 2 Méthodes utilisées en pédiatrie
Chapitre 3 Prévention
Chapitre 4 Maintien de l’équilibre hydro-électrolytique
Chapitre 5 Enfants maltraités
Chapitre 6 Troubles fonctionnels chez l’enfant
Chapitre 7 Nutrition
Chapitre 8 Ophtalmologie
Chapitre 9 Oto-rhino-laryngologie
Chapitre 10 Appareil respiratoire
Chapitre 11 Appareil cardiovasculaire
Chapitre 12 Appareil digestif
Chapitre 13 Appareil génito-urinaire
Chapitre 14 Appareil locomoteur
Chapitre 15 Système nerveux central
Chapitre 16 Dermatologie
Chapitre 17 Hématologie, endocrinologie, métabolisme
et immunologie
Chapitre 18 Maladies transmissibles
Chapitre 19 Santé des adolescents
Chapitre 20 Urgences générales et traumatismes majeurs
Abréviations
Bibliographie
Index
iii

Introduction
Les personnes qui ont contribué à la révision du
Cette édition revue du Guide de pédiatrie clinique du guide se sont efforcées d’en actualiser le contenu en
personnel infirmer en soins primaires, Direction s’inspirant d’une approche fondée sur des données
générale de la santé des Premières Nations et des médicales probantes.
Inuits, renferme de l’information sur le diagnostic et
la prise en charge des problèmes de santé les plus Le Système de classification des médicaments à
fréquents chez les enfants des communautés l’intention des infirmières a été incorporé aux
nordiques et chez les enfants autochtones du Canada. traitements médicamenteux décrits dans le guide :

Le guide se compose de deux parties. La première, Les médicaments de classe A sont ceux qu’une
qui comprend les chapitres 1 à 7, contient de infirmière est autorisée à prescrire de son propre chef.
l’information générale sur les soins dispensés aux
enfants (p. ex. l’évaluation physique) et sur les Les médicaments de classe B sont ceux que seul un
méthodes utilisées en pédiatrie (p. ex. la perfusion médecin peut prescrire.
intra -osseuse). La deuxième, qui compre nd les Les médicaments de classe C sont ceux qu’une
chapitres 8 à 20, contient des lignes directrices infirmière peut prescrire pour un cycle de traitement
précises. Chacun de ces chapitres traite de seulement.
l’évaluation d’un système ou appareil du corps
humain (anamnèse et examen physique) et présente Les médicaments de classe D sont ceux dont une
les lignes de conduite à suivre, en clinique, devant infirmière ne peut administrer qu’une seule dose,
des maladies et des situations d’urgence courantes. dans une situation d’urgence; toute dose subséquente
doit être autorisée par un médecin.

Remerciements
La première édition de ce guide, parue en 1992 sous le titre Directives cliniques pour le personnel des services
médicaux, a été rédigée par les collaborateurs suivants de la Faculté de médecine de l’Université du Manitoba, à
Winnipeg :
M. Collison, Department of Paediatrics and Child Health
D. Lindsay, Department of Paediatrics and Child Health
S. Longstaffe, Department of Paediatrics and Child Health
M. Moffat, Departments of Paediatrics and Child Health and of Community Health Sciences
B. Postl, Departments of Paediatrics and Child Health and of Community Health Sciences
M. Tenebein, Department of Paediatrics and Child Health
S. Wood, Department of Paediatrics and Child Health
Le guide a été revu en 2000 par le Dr Charles Malcomson, chef du service de pédiatrie au Children’s Hospital de
McMaster University Medical Centre, à Hamilton (Ont.), et Carol Sargo, RN(EC), infirmière clinicienne en soins
primaires à Barrie (Ont.)
Les infirmières-éducatrices suivantes ont collaboré à la révision du guide :
Pauline David
Karen Hindle
Karen McColgan
Dorothy Rutledge
Sheila Thompson
Daunett Tucker

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirm ier en soins primaires Février 2002
v

Préface
Ce Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier Nous avons tout mis en œuvre pour garantir que
en soins primaires s’adresse essentiellement aux l’information contenue dans ce guide est exacte et
infirmières qualifiées qui travaillent dans les postes qu’elle correspond aux normes médicales actuelles,
de soins infirmiers et les centres de santé situés dans mais il ne faut pas perdre de vue que la médecine est
des communautés isolées et semi-isolées des en constante évolution. No us encourageons donc le
Premières Nations et des Inuits. lecteur à consulter d’autres publications ou manuels.
Il convient tout particulièrement de vérifier toutes les
Il importe de rappeler que, même s’il contient de posologies, indications, contre-indications et effets
l’information utile, ce guide ne se veut pas un traité secondaires possibles dans le Compendium des
de pédiatrie complet. Il doit être utilisé uniquement produits et spécialités pharmaceutiques ou dans le
comme outil de référence et d’éducation et ne doit feuillet d’information qui accompagne le
jamais se substituer au jugement clinique, aux médicament. De plus, le lecteur devrait avoir sous la
recherches indépendantes ou à la consultation d’un main une édition récente d’un des principaux
professionnel de la santé qualifié.
ouvrages de pédiatrie (p. ex. Current Pediatric
Il faut consulter un médecin par téléphone lorsque Diagnosis and Treatment) pour pouvoir le consulter
l’état de l’enfant est le moindrement préoccupant ou lorsqu’il a besoin d’une information plus détaillée sur
lorsqu’il nécessite des interventions ou des les maladies décrites dans le présent guide ou de
connaissances qui dépassent le champ d’exercice renseignements sur celles qui n’y sont pas abordées.
autonome du personnel infirmier. Enfin, il est possible qu’une politique locale, qu’une
directive propre à une région ou à une zone, ou
encore qu’une pratique médicale locale courante
l’emporte sur l’information présentée dans ce guide.
Nous invitons le lecteur à vérifier l’existence de ces
autres sources d’information.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirm ier en soins primaires Février 2002
CHAPITRE 1 — ÉVALUATION DE LA SANTÉ DES
ENFANTS

Table des matières


INTRODUCTION ................................ ................................ ........................ 1–1
BESOINS POUR LE MAINTIEN DE LA SANTÉ ............................................ 1–1
ANAMNÈSE............................................................................................... 1–2
Conseil utiles et façon de procéder .................................................. 1–2
Contenu de l’anamnèse en pédiatrie ................................ ................ 1–2
EXAMEN PHYSIQUE DE L’ENFANT........................................................... 1–2
Approche ....................................................................................... 1–2
Jalons du développement de l’enfant ............................................... 1–3
EXAMEN PHYSIQUE DU NOUVEAU-NÉ .................................................... 1–3
Généralités..................................................................................... 1–3
Signes vitaux .................................................................................. 1–3
Mesure de la croissance................................................................. 1–3
Peau .............................................................................................. 1–4
Cou et tête ..................................................................................... 1–4
Appareil respiratoire................................ ................................ ........ 1–5
Appareil cardiovasculaire ................................ ................................ 1–6
Abdomen ....................................................................................... 1–6
Organes génitaux ........................................................................... 1–7
Appareil locomoteur ................................ ................................ ........ 1–7
Système nerveux central................................................................. 1–8
Indice d’Apgar ................................ ................................ ................ 1–9
Évaluation de l’âge gestationnel ..................................................... 1–10
Tests de dépistage ....................................................................... 1–10

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1–1

INTRODUCTION

L’évaluation clinique des nourrissons et des enfants paramètres comme les besoins alimentaires et la
diffère à bien des égards de celle des adultes. Comme fréquence de maladies, les valeurs biologiques
les enfants sont en croissance et qu ’ils se développent normales et la réaction aux médicaments peuvent être
tant sur le plan physique que mental, différents différents de ceux qu’on observe chez les adultes.

BESOINS POUR LE MAINTIEN DE LA SANTÉ

Les enfants bien portants devraient être suivis – alimentation équilibrée


régulièrement par un professionnel de la santé, – mesures de sécurité
normalement lors des visites périodiques pour les enfants – stades du développement/comportements prévus
en bonne santé. Ces consultations ont généralement lieu On devrait également évaluer la qualité des soins
immédiatement après la naissance, à 2 semaines, chaque physiques, de l’attention et de la stimulation dont
fois que l’enfant doit être vacciné (à 2, 4, 6, 12 et 18 mois) l’enfant fait l’objet.
et tous les ans ou les deux ans par la suite. Chaque visite
doit comporter la prise des antécédents, un examen Le tableau 1-1 présente les aspects les plus
physique et une évaluation du développement de l’enfant. importants des évaluations effectuées à différents
De plus, des conseils devraient être donnés sur les points moments.
suivants à des fins de prévention :

Tableau 1-1 : Aspects de l’évaluation d’un enfant bien portant à différents âges

Paramètre Stades les plus importants pour l’évaluation


Taille, poids À chaque visite, de la naissance à 16 ans
Périmètre crânien À chaque visite au cours des deux premières années de vie

Courbe de croissance À chaque visite


Tension artérielle Une fois au cours des deux premières années, une fois à 4-5 ans, pendant les années de
f réquentation scolaire s’il y a risque d’hypertension ou inquiétude à ce sujet, et tous les
deux ans pendant l’adolescence
Examen de la vue À chaque visite jusqu’à l’âge d’un an
Dépistage du strabisme À chaque visite jusqu’à l’âge d’un an

Tests d’acuité visuelle Premier dépistage (p. ex. tableau de Snellen) à l’âge de 3-5 ans, tous les deux ans entre 6
et 10 ans, puis tous les trois ans jusqu’à l’âge de 18 ans
Examen dentaire À chaque visite
Évaluation du langage À chaque visite

Évaluation du développement* À chaque visite


Développement sexuel À chaque visite

Adaptation scolaire À chaque visite à compter de l’entrée à l’école


Abus de substances chimiques À prendre en considération lors de l’examen d’un enfant de plus de 8 ans

Vaccinations Selon le calendrier vaccinal : à 2, 4, 6, 12 et 18 mois, puis à 4-6 ans et 14-16 ans
Hémoglobine Test de dépistage à 6-12 mois
Conseils de sécurité À chaque visite

Conseils nutritionnels De la naissance à 5 ans, et pendant l’adolescence


Conseils sur l’éducation des À chaque visite
enfants

*Une évaluation formelle du développement (à l’aide du test de Denver, p. ex.) n’est effectuée que si un parent de l’enfant, la
personne qui s’en occupe ou le professionnel de la santé a des inquiétudes à ce sujet.

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1–2 Évaluation de la santé des enfants

ANAMNÈSE

CONSEIL UTILES ET FAÇON DE CONTENU DE L’ANAMNÈSE EN


PROCÉDER PÉDIATRIE
ENFANTS Les éléments de l’anamnèse de l’enfant sont en
On doit s’adresser directement aux enfants capables bonne partie les mêmes que pour l’adulte : raison de
de communiquer verbalement; les parents de l’enfant la consultation, histoire de la maladie actuelle,
ou les personnes qui s’en occupent donneront des antécédents médicaux (maladies, allergies et
renseignements supplémentaires au besoin. Les médicaments), antécédents familiaux et examen des
questions, explications et discussions en présence de systèmes et appareils. Cependant, dans le cas des
l’enfant doivent tenir compte de son degré de enfants, l’anamnèse doit aussi inclure de
compréhension. On peut aider le jeune enfant à l’information sur les points suivants :
donner des détails sur ses symptômes en l’invitant à – grossesse et histoire périnatale
faire des jeux de rôles ou à faire un dessin. La – antécédents vaccinaux
personne qui interroge l’enfant doit s’efforcer de
– histoire nutritionnelle détaillée pour la première
comprendre les termes par lesquels l’enfant désigne
année de la vie, y compris la prise de
les différentes parties de son corps.
suppléments vitaminiques et de fluorure
ADOLESCENTS – antécédents sur le plan du développement
– antécédents sociaux, y compris de l’information
Il faut respecter la vie privée des adolescents et le sur une séparation récente, un décès, une crise
caractère confidentiel des renseignements fournis. familiale, les amis, les relations avec d’autres
– L’adolescent doit être seul au moment de enfants, les modalités de garde de l’enfant
l’interrogatoire. pendant le jour et les progrès à l’école.
– Toute discussion avec ses parents ou son tuteur
doit se dérouler séparément, avec la permission
de l’adolescent.
Voir aussi le chapitre 19, « Santé des adolescents ».

EXAMEN PHYSIQUE DE L’ENFANT

Les cliniciens doivent savoir que chez l’enfant, les Pour le jeune enfant, une partie de l’examen peut se
parties du corps n’ont pas les mêmes proportions que dérouler pendant que l’enfant est dans les bras d’un
chez l’adulte : la tête est relativement plus grosse, les de ses parents ou de la personne qui prend soin de lui
membres relativement plus courts et, chez le petit ou sur les genoux de cette personne.
enfant, la surface corporelle par rapport au poids est En règle générale, on doit commencer l’examen par
relativement plus importante.
les interventions les moins stressantes pour l’enfant et
réserver les parties plus invasives ou désagréables
APPROCHE pour la fin (p. ex. l’examen du pharynx pendant que
l’enfant est immobilisé). L’examen doit se dérouler
Tout en faisant l’anamnèse d'un enfant, on peut, sans le dans l’ordre qui convient dans chaque cas particulier.
toucher, tirer beaucoup d ’information de l’observation de
ses activités spontanées. À cette fin, il est utile d'avoir à Il faut prendre soin de choisir du matériel adapté à la
portée de la main un jouet adapté à l’âge de l’enfant. taille de l’enfant (p. ex. le brassard de tensiomètre ne
doit pas dépasser en largeur les deux tiers de la
Sans toucher l’enfant, observez : longueur du bras, de l’épaule au coude).
– sa démarche La taille et le poids doivent être mesurés à chaque
– sa respiration (fréquence et régularité) visite de suivi courant (de même que le périmètre
– ses réactions aux sons crânien pendant les deux premières années de vie).
– ses modes de préhension Ces paramètres doivent être notés sur la courbe de
– sa coloration croissance appropriée selon le sexe, qui doit faire
partie du dossier médical de l’enfant.
– ses réactions au réconfort offert par les parents

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Évaluation de la santé des enfants 1–3

JALONS DU DÉVELOPPEMENT DE Tableau 1-2 : Âge approximatif des jalons du


développement de l’enfant pendant les deux premières
L’ENFANT années de la vie
Jalon Âge approximatif
L’évaluation du développement doit faire partie
Sourire -réponse 1 mois
intégrante de chaque examen complet. Chaque enfant
atteint les jalons du développement à un âge différent; Position assise 7 mois
le tableau 1-2 présente l’âge approximatif auquel ces Babillage 9 mois
grandes étapes du développement surviennent. Une
Station debout 9-1 0 mois
évaluation plus poussée s ’impose si l’enfant ne semble
pas progresser normalement. Préhension (pince fine) 12 mois
Marche (sans aide) 13 mois
Lors de chaque évaluation complète de la santé de
Utilisation de 3-4 mots 18 mois
l’enfant, on devrait aussi tâcher d’évaluer ses
réactions aux sons et sa vue. Pré férence marquée pour une main 18 mois
Vocabulaire assez étendu 24 mois

EXAMEN PHYSIQUE DU NOUVEAU-NÉ

GÉNÉRALITÉS MESURE DE LA CROISSANCE

Observez bien le corps tout entier du nouveau-né au Mesurez et notez par écrit la taille, le poids et le
début de l’examen, avant d’évaluer chacun des périmètre crânien. Si le nouveau-né semble
appareils. Il importe que l’enfant soit complètement prématuré ou s’il est très gros ou très petit, évaluez
nu, dans un environnement chaud et bien éclairé. l’âge gestationnel (voir le tableau 1-4 plus loin).
Évaluez les points suivants : – Taille moyenne à la naissance : 50-52 c m
– Poids moyen à la naissance : 3500-4400 g
– État de conscience, attitude éveillée,
comportement général – Périmètre crânien moyen à la naissance : 33-35 c m
– Symétrie des parties du corps et des mouvements Pour plus d'information sur les mesures de la croissance,
(p. ex. les bras et les jambes, grimace) voir la section « Enfants bien portants » dans le
– État nutritionnel et d’hydratation chapitre 3, « Prévention ».
– Coloration
– Tout signe de détresse clinique
(p. ex. respiratoire)

SIGNES VITAUX

Voici les valeurs moyennes des signes vitaux chez les


nouveau-nés :
– Température : de 36,5 à 37,5 °C
– Fréquence cardiaque : 120-160 puls/min
– Fréquence respiratoire : 30-60/min, jusqu’à
80/min si le nouveau-né pleure ou est stimulé
– Tension artérielle systolique : 50-70 mm Hg

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1–4 Évaluation de la santé des enfants

PEAU COU ET TÊTE


COULEUR TÊTE
– La pâleur est associée à un faible taux Il faut rechercher :
d’hémoglobine.
– tout chevauchement des os du crâne
– La cyanose est associée à l’hypoxémie.
– les fontanelles antérieure et postérieure (taille,
– La pléthore (rougeur anormale) est associée à la
consistance)
polyglobulie.
– forme anormale de la tête (p. ex. bosse
– La jaunisse est associée à un taux élevé de
sérosanguine, modelage, encéphalocèle)
bilirubine.
Mesurez le périmètre crânien.
LÉSIONS
– Milium : micro-papules blanches de matière YEUX : INSPECTION
kératogène, siégeant généralement sur le nez, les – Examinez la cornée pour voir si elle est trouble
joues et le front et persistant plusieurs semaines. (signe de cataractes congénitales).
– Miliaire : conduits sudoripares obstrués – Examinez la conjonctive pour déceler érythème,
apparaissant comme de petites vésicules sur le exsudat, œdème orbitaire, hémorragie sous-
front, le cuir chevelu et dans les plis cutanés; conjonctivale, ictère du sclère.
disparaissent généralement après une semaine. – Vérifiez la taille, la forme, l’égalité et la
– Mélanose pustuleuse transitoire du nouveau-né : réactivité des pupilles à la lumière (PERRL :
de petites vésicopustules, généralement présentes pupilles égales et rondes, réaction à la lumière et
à la naissance, contenant des leucocytes et aucun accommodation normales).
micro -organisme; la rupture des vésicules – Reflet rétinien : tenez l’ophtalmoscope à 15-
intactes révèle une macule pigmentée entourée 20 cm (6-8 pouces) de l’œil et utilisez la lentille
d’un mince anneau cutané. de correction dioptrique +10; s’il est normal,
– Érythème toxique : éruption cutanée très l’œil du nouveau-né produit un reflet rouge clair.
fréquente chez le nouveau-né, consistant en Des points noirs peuvent dénoter des cataractes;
nappes maculaires irrégulières et variables qui une couleur blanchâtre peut indiquer un
persistent pendant quelques jours. rétinoblastome.
– Taches café au lait : s’il y a beaucoup de grandes
OREILLES : INSPECTION
taches (plus de cinq ou six), il faut soupçonner
une neurofibromatose. – Recherchez une asymétrie, une forme irrégulière,
ou une localisation anormale de l’oreille par
rapport au coin de l’œil (des oreilles basses
peuvent dénoter certains problèmes congénitaux,
par exemple une anomalie des reins).
– Recherchez tout appendice charnu, lipome ou
petit appendice cutané.
– Faites un examen otoscopique si vous redoutez
une septicémie; examinez les conduits auditifs
pour voir s’il y a écoulement et les membranes
tympaniques pour en évaluer la coloration, la
luminosité, les repères osseux et le triangle
lumineux.

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Évaluation de la santé des enfants 1–5

NEZ : INSPECTION Palpation


– Recherchez un battement des ailes du nez, signe – Palpez tous les muscles pour déceler
d’un effort respiratoire accru. d’éventuelles bosses et les clavicules pour
– Recherchez un hypertélorisme ou hypotélorisme. détecter une fracture possible.
– Recherchez une atrésie des choanes, qui se – Habituellement, il est impossible de palper les
manifeste par une détresse respiratoire. Les ganglions lymphatiques chez le nouveau-né; leur
nouveau-nés doivent obligatoirement respirer par présence dénote généralement une infection
le nez, alors il faut d’abord déterminer si l’air congénitale.
sort des narines; si ce n’est pas le cas et si vous
soupçonnez une atrésie des choanes, insérez un APPAREIL RESPIRATOIRE
tube nasogastrique souple dans chaque narine
pour vérifier la perméabilité. INSPECTION
– Cyanose centrale ou périphérique (les extrémités
PALAIS : INSPECTION ET PALPATION
des membres peuvent avoir une coloration
– Recherchez des malformations comme un bec- bleutée de façon transitoire si le nouveau-né se
de-lièvre et une fente palatine. refroidit pendant l’examen)
– Fréquence et régularité de la respiration
BOUCHE : INSPECTION
(p. ex. respiration périodique, périodes d’apnée)
– Observez la taille et la forme de la bouche. – Observez les mouvements thoraciques pour voir
– Microstomie : présente dans les cas de trisomie s’ils sont symétriques et pour déceler
18 et 21. d’éventuelles rétractions.
– Macrostomie : présente dans les cas de – Utilisation des muscles accessoires, signe de la
mucopolysaccharidose. trachée, rétraction des muscles intercostaux ou
– Palais ogival : observé dans les cas de syndrome sous-costaux.
d’alcoolisme fœtal.
PALPATION
– Perles d’Epstein : petits kystes blancs contenant
de la kératine, souvent observés de chaque côté – Recherchez toute masse anormale (palpez avec
du sillon médian du palais. douceur).
– Les seins peuvent être légèrement gonflés à
LANGUE : INSPECTION cause de la présence des hormones de la mère.
– Macroglossie : signe d’hypothyroïdie ou de
mucopolysaccharidose AUSCULTATION
– Bruits respiratoires
DENTITION : INSPECTION
– Rapport inspirations/expirations
– Présence possible de dents (habituellement, les – Bruits adventices (p. ex. stridor, crépitations,
incisives inférieures) respiration sifflante, gémissement respiratoire)
– Il y a risque d’aspiration si ces dents sont très
La percussion n’est guère utile pour l’examen
mobiles.
clinique et doit être évitée particulièrement chez les
MENTON : INSPECTION nouveau-nés prématurés ou de faible poids à la
naissance, car elle peut causer des blessures
– La micrognathie est possible si le nouveau-né (ecchymoses, contusions).
présente un syndrome de Pierre Robin, un
syndrome de Treacher-Collins ou un syndrome
de François (synonyme : syndrome de
Hallermann-Streiff)
COU
Inspection
– Forme symétrique
– Alignement : le torticolis congénital est
habituellement secondaire à un hématome
sterno-cléido-mastoïdien.
– Présence d’une masse (le lymphangiome
kystique en est le type le plus fréquent).

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1–6 Évaluation de la santé des enfants

APPAREIL CAR DIOVASCULAIRE ABDOMEN


– Fréquence respiratoire INSPECTION
– Fréquence cardiaque – Forme de l’abdomen : un abdomen plat peut
– Tension artérielle dans les membres supérieurs et dénoter une baisse de tonus, la présence du
inférieurs contenu abdominal dans le thorax ou des
Voir les valeurs normales dans la section « Signes anomalies de la musculature abdominale.
vitaux » plus haut. – Contour : notez toute distension abdominale.
– Masses
INSPECTION – Péristaltisme visible
– Coloration : pâleur, cyanose, pléthore – Diastasis des grands droits
– Malformations évidentes (p. ex. présence du
PALPATION contenu des intestins à l’extérieur de la cavité
– Repére z l’emplacement du choc de la pointe en abdominale [omphalocèle]; cette anomalie est
plaçant un doigt sur le thorax du nouveau-né, recouverte d ’une membrane [à moins que celle-
dans le quatrième espace intercostal vers le ci ne se soit rompue pendant l’accouchement],
milieu de la ligne médioclaviculaire. tandis qu’il n’y a pas de membrane dans les cas
– L’emplacement anormal du choc de la pointe de gastroschisis).
peut être un signe de pneumothorax, de hernie – Cordon ombilical : comptez les vaisseaux (il
diaphragmatique, d’inversion viscérale ou d’un devrait y avoir une veine et deux artères) : notez
autre problème thoracique. la couleur et la présence de tout écoulement.
– Remplissage capillaire (un délai < 2 secondes est
AUSCULTATION
normal)
– Pouls périphériques : notez la caractéristique du – Bruits intestinaux
pouls (inégal et saccadé, filiforme ou égal); une PALPATION
diminution des pouls fémoraux ou un retard
radial-fémoral peut être un signe de coarctation – Recherchez toute masse anormale.
de l’aorte. – Foie et rate : il est normal que le foie soit situé
environ 2 cm au-dessous du rebord costal droit.
AUSCULTATION La rate n’est habituellement pas palpable; si on
– Notez la fréquence et la vitesse des battements. peut la sentir, cela peut dénoter une infection
– Notez la présence du premier bruit et du congénitale ou une hématopoïèse
deuxième bruit (B1 et B2). extramédullaire.
– Notez la présence de souffles cardiaques – Reins : ils devraient mesurer 4,5-5 cm de
(considérez-les comme pathologiques, signes longueur chez le nouveau-né à terme.
d’une malformation cardiaque congénitale, – Méthodes de palpation des reins : placez les
jusqu’à preuve du contraire). quatre doigts d’une main sous le dos du bébé,
puis palpez en roulant le pouce au-dessus des
reins; ou encore, placez la main droite sous la
région lombaire gauche et palpez l’abdomen
avec la main gauche pour repérer le rein gauche.
Faites l’inverse pour le rein droit).
– Hernie : ombilicale ou inguinale
On omet normalement la percussion à moins d'avoir
constaté des problèmes comme une distension
abdominale.
Examinez la région anale pour vérifier qu’elle est
perméable et pour voir s’il y a des fistules ou de
petits appendices cutanés.

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Évaluation de la santé des enfants 1–7

ORGANES GÉNITAUX APPAREIL LOCOMOTEUR


Il faut examiner les organes génitaux avec soin en INSPECTION ET PALPATION
recherchant toute malformation, anomalie ou Rachis
ambiguïté sexuelle. – Recherchez des signes de scoliose, de cyphose,
de lordose, de malformation de la colonne, de
ORGANES GÉNITAUX MASCULINS myéloméningocèle.
Inspection
Membres supérieurs
– Gland : couleur, œdème, écoulement, saignement
– Évaluez la gain e scapulaire pour déceler toute
– Orifice de l’urètre : devrait être situé au centre du lésion et les clavicules pour voir s’il y a fracture
gland (dans les cas d’hypospadie, l’orifice se (surtout si l’accouchement a été difficile et chez
trouve sur la surface inférieure du pénis). les nouveau-nés de grande taille à la suite d’une
– Prépuce : il est habituellement difficile à rétracter dystocie centrée sur l’épaule).
complètement. – Évaluez la mobilité de l’épaule et l’e xtension du
– Scrotum : chez le nouveau-né à terme, le scrotum coude.
devrait avoir une pigmentation brunâtre et être – Examinez les plis palmaires pour évaluer l’âge
entièrement plissé. gestationnel (voir le tableau 1-4 plus loin).
Palpation – Comptez les doigts.
– Testicules : s’assurer que les deux testicules sont Membres inférieurs
descendus dans le scrotum.
– Examinez les pieds et les chevilles pour déceler
ORGANE GÉNITAUX FÉMININS toute malformation et évaluer la mobilité.
Inspection – Comptez les orteils.
– Examinez les plis de la plante du pied pour
– Examinez les lèvres, le clitoris, l’orifice de
évaluer l ’âge gestationnel (voir le tableau 1-4
l’urètre et le dôme vaginal externe. plus loin).
– Un écoulement blanchâtre, souvent présent, est – Examinez les hanches en dernier, à l’aide de la
normal, tout comme l’écoulement d’une petite manœuvre d’Ortolani-Barlow.
quantité de sang, qui survient généralement
quelques jours après la naissance et est causée Manœuvre d’Ortolani-Barlow pour l’examen des
par la perte des hormones maternelles. hanches :
– De petits appendices cutanés rattachés à l’hymen – Placez les majeurs sur les grands trochanters
sont aussi normaux. (partie supérieure externe des jambes).
– Placez les pouces sur les côtés internes des
genoux.
– Fléchissez les cuisses à 90° en appliquant une
pression latérale avec le pouce.
– Déplacez les genoux vers le milieu et replacez-
les dans la position de départ.
– Si vous entendez un ressaut à tonalité grave
(« clunk »), la hanche peut être luxable.
– Si vous entendez un ressaut à tonalité aiguë
(« click »), la hanche peut être subluxable.

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1–8 Évaluation de la santé des enfants

Réflexe tonique du cou


SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
– Apparaît vers l’âge de 2 mois
– Évaluez l’état d'éveil du nouveau-né. – Disparaît vers l’âge de 6 ou 7 mois.
– Vérifiez s’il est léthargique ou irritable. – Lorsqu’on tourne la tête du bébé vers un côté, le
– Posture : chez le nouveau-né à terme, la position bébé étire le bras de ce côté et replie le bras
normale est d’avoir les jambes écartées et opposé.
partiellement fléchies aux hanches, et les genoux
Réflexe d’agrippement des doigts
fléchis; les bras sont en adduction et fléchis aux
coudes; les poings sont souvent fermés, les – Présent à la naissance
doigts couvrant le pouce. – Disparaît vers l’âge de 2 ou 3 mois.
– Évaluez le tonus : par exemple, si on soutient le – Si on touche la paume de la main du bébé, celui-
nourrisson avec une main sous le thorax, les ci ferme les doigts dans un mouvement
muscles extenseurs du cou devraient être en d’agrippement.
mesure de tenir la tête droite pendant 3 secondes; – Ce réflexe est plus fort chez les bébés
la tête ne devrait pas rester dans un angle de plus prématurés.
de 10 % par rapport à l’axe du corps quand le
nouveau-né est ramené de la position couchée à Réflexe de la marche ou automatique
la position assise. – Présent à la naissance
– Disparaît vers l’âge de 2 mois.
RÉFLEXES
– Lorsqu’on place le dos de son pied sous le bord
Les réflexes sont des mouvements ou des actes d’une table, le nouveau-né fait un pas en relevant
involontaires qui aident à déterminer si le cerveau et le pied et en le plaçant sur la table.
les nerfs fonctionnent normalement. Certains réflexes
Autres réflexes
ne sont présents que pendant des périodes bien
précises du développement. Voici certains des Les réflexes doivent être symétriques.
réflexes présents chez les nouveau-nés.
– Le réflexe bicipital permet d’évaluer le
Réflexe des points cardinaux fonctionnement neurologique au niveau des
vertèbres C5 et C6.
– Présent à la naissance
– Le réflexe rotulien permet de l’évaluer au niveau
– Disparaît vers l’âge de 4 mois. des vertèbres L2-L4.
– Lorsqu’on touche la commissure de sa bouche, le – Le tonus du pied permet de l’évaluer au niveau
bébé tourne la tête et ouvre la bouche vers le côté des vertèbres S1 et S2.
stimulé. Ce réflexe l’aide à trouver le sein ou le
– Le réflexe d’incurvation du tronc permet de
biberon afin de téter.
l’évaluer au niveau des vertèbres T2 à S1.
Réflexe de succion – Le réflexe anal permet de l’évaluer au niveau des
– Apparaît vers la 32e semaine de la gestation. vertèbres S4 et S5.
– N’est pas entièrement développé avant la
36e semaine de gestation.
– Disparaît vers l’âge de 4 mois.
– Chez les bébés prématurés, la capacité de
succion peut être faible ou immature.
Réflexe de Moro
– Présent à la naissance
– Disparaît vers l’âge de 4 -5 mois.
– Souvent réflexe du sursaut, parce qu’il survient
habituellement quand le bébé est surpris par un
bruit fort ou un mouvement.
– En réaction au bruit, le bébé rejette la tête vers
l’arrière, étend les bras et les jambes, pleure, puis
ramène les bras et les jambes vers lui dans un
mouvement d’embrassement.

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Évaluation de la santé des enfants 1–9

INDICE D’APGAR
L’indice d’Apgar (tableau 1-3) est établi une et cinq
minutes après la naissance. Si nécessaire, il est répété
10 minutes après la naissance.

INTERPRÉTATION

À 1 minute
< 7 : dépression du système nerveux
< 4 : dépression grave du système nerveux

À 5 minutes
> 8 : absence d’asphyxie
< 7 : risque élevé de dysfonctionnement ultérieur du
système nerveux central
5-7 : asphyxie légère
3-4 : asphyxie modérée
0-2 : asphyxie grave

Tableau 1-3 : Établissement de l’ indice d’Apgar*

Caractéristique évaluée 0 point 1 point 2 points

Fréquence cardiaque 0 < 100 puls/min > 100 puls/min

Respiration Apnée Irrégulière, superficielle ou Vigoureuse, pleurs


haletante

Coloration Pâle ou bleutée partout Pâle ou bleutée aux extrémités Rose

Tonus musculaire Absent Faible, passif Mouvements actifs

Irritabilité réflexe Absente Grimace Évitement actif

*Calculer le total pour chaque caractéristique. Indice maximum = 10, indice minimum = 0

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1–10 Évaluation de la santé des enfants

ÉVALUATION DE L’ ÂGE
GESTATIONNEL

On peut évaluer l’âge gestationnel d’après les


caractéristiques externes du nouveau-né (tableau 1-4).

Tableau 1-4 : Évaluation de l’âge gestationnel

Caractéristique 28 semaines 32 semaines 36 semaines 40 semaines


externe

Cartilage de l’oreille Pavillon mou, reste Pavillon plus ferme, Pavillon plus ferme, Pavillon ferme, oreille
plié mais reste plié rétraction immédiate rigide

Tissu mammaire Non palpable Non palpable Nodule de 1 à 2 mm Nodule de 6 à 7 mm


de diamètre de diamètre

Organes génitaux Scrotum plat, Testicules dans le Testicules placés haut Testicules au fond
masculins testicules non canal inguinal, dans le scrotum, des bourses, scrotum
descendus scrotum légèrement scrotum plus plissé plissé et pendant
plissé

Organes génitaux Clitoris saillant, lèvres Clitoris saillant; lèvres Clitoris moins saillant, Clitoris recouvert par
féminins petites et très plus grandes, bien grandes lèvres les grandes lèvres
écart ées séparées recouvrant les petites
lèvres

Plante du pied Lisse, pas de plis 1 ou 2 plis antérieurs 2 ou 3 plis antérieurs Entièrement plissée

TESTS DE DÉPISTAGE HYPOTHYROÏDIE CONGÉNITALE


– Il faut effectuer un test de dépistage de
PHÉNYLCÉTONURIE (PCU) l’hypothyroïdie congénitale au cours des
7 premiers jours de vie (dosage de la TSH dans
– Effectuez ce test dans les 24 premières heures de un échantillon de sang capillaire séché).
vie; répétez-le sur du sang capillaire 2-7 jours
plus tard. – Si l’enfant est né à l’hôpital, vérifiez si ce
dépistage a été effectué sur place.

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CHAPITRE 2 — MÉTHODES UTILISÉES EN PÉDIATRIE

Table des matières


CONTENTION............................................................................................ 2–1
Généralités..................................................................................... 2–1
Technique ...................................................................................... 2–1
PONCTION VEINEUSE .............................................................................. 2–1
Généralités..................................................................................... 2–1
Points de ponction .......................................................................... 2–1
Technique ...................................................................................... 2–1
VOIE DE PERFUSION INTRAVEINEUSE .................................................... 2–2
Voies d’abord vasculaire ................................................................. 2–2
Types d’aiguilles ............................................................................. 2–2
Technique ...................................................................................... 2–3
Complications................................................................................. 2–3
VOIE DE PERFUSION INTRA -OSSEUSE.................................................... 2–4
Généralités..................................................................................... 2–4
Points d’injection............................................................................. 2–4
Technique ...................................................................................... 2–4
Complications................................................................................. 2–4
INSERTION D’UNE SONDE NASOGASTRIQUE .......................................... 2–5
Généralités..................................................................................... 2–5
Technique ...................................................................................... 2–5
POINTS DE SUTURE ................................................................................. 2–5
Anesthésie locale ........................................................................... 2–5

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2–1

CONTENTION

GÉNÉRALITÉS
Si en tenant l’enfant fermement on ne réussit pas à
l’immobiliser pour effectuer une intervention, on peut
recourir à une méthode d’emmaillotement. Cette
méthode est souvent nécessaire pour les enfants de 1
à 6 ans.

TECHNIQUE
Utilisez un drap ou une couverture pour envelopper
l’enfant de la façon illustrée dans la figure 2-1. Si un
membre doit être dégagé pour l’intervention (p. ex.
pour mettre en place une voie de perfusion
intraveineuse), laissez-le à l’extérieur. Fig. 2-1 : Méthode d’emmaillotement permettant
d’immobiliser un enfant en vue d’une
intervention

PONCTION VEINEUSE

GÉNÉRALITÉS TECHNIQUE

Pour effectuer une ponction veineuse, faites toujours 1. Immobilisez l’enfant en le tenant ou en
votre première tentative dans la veine la plus grosse l’emmaillotant (voir la section « Contention »
et la plus saillante que vous pouvez trouver. plus haut).
Il est parfois plus facile de palper une veine que de la 2. Appliquez les précautions universelles pour
voir. éviter toute contamination par les substances
corporelles de l’enfant (p. ex. porter des gants et,
POINTS DE PONCTION dans certains cas, des lunettes de protection, jeter
l’aiguille dans un contenant imperforable).

À PRIVILÉGIER (MEMBRE SUPÉRIEUR) 3. Mettez le garrot en place en amont du point de


ponction; masser la peau aide à dilater la veine;
– Veines de l’avant-bras (p. ex. céphalique, la chaleur aide aussi.
médiane basilique ou médiane antécubitale); ce
sont les meilleurs choix pour les enfants de tout 4. Utilisez une aiguille à ailettes de calibre 23 ou
âge, mais ces veines peuvent être difficiles à 25, fixée à une seringue, pointe vers le haut.
localiser chez les bébés gras.
5. Tendez la peau pour immobiliser la veine.
– Veines du dos (dessus) de la main
– Veines qui se drainent dans les veines céphaliques 6. Insérez l’aiguille juste assez profondément pour
et basilique, arcade veineuse dorsale obtenir un reflux de sang.
AUTRES (MOINS CONNUS) 7. Exercez une légère succion pour éviter que la
veine ne s’affaisse.
– Veine saphène, juste en avant de la malléole
interne (membre inférieur) 8. Si le débit est très lent, essayez de « pomper » le
– Petites veines sur la face interne du poignet ou sang en serrant le membre au-dessus du point de
veine plus grosse sur la face interne du poignet à ponction.
proximité du pouce

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2–2 Méthodes utilisées en pédiatrie

VOIE DE PERFUSION INTRAVEINEUSE

VOIES D’ABORD VASCULAIRE TYPES D’ AIGUILLES


MEILLEURS CHOIX (DANS L’ORDRE) CATHÉTERS À AIGUILLE INTERNE
– Dos de la main – Les cathlons ou les cathéters IV sont les plus
– Pied stables.
– Veine saphène – On utilise habituellement une aiguille de calibre
– Poignet 24 ou 22 chez les nourrissons.
– Cuir chevelu : il s’agit d’un bon choix chez les – Nécessaires pour les mesures de réanimation
nourrissons, car les veines sont situées près de la volémique
surface et sont plus faciles à voir que dans les Avantages
membres. Voie d’accès utile pour
– Plus confortables que l’aiguille à ailettes
l’administration de liquides ou de médicaments
aux enfants dont l’état est stable, mais rarement – Risque plus faible d’extravasation dans l’espace
utile pendant des manœuvres de réanimation interstitiel
complète. AIGUILLE À AILETTES
– Veine antécubitale
– Particulièrement utile pour les veines du cuir
MEMBRE SUPÉRIEUR chevelu
– Veines de l’avant-bras (p. ex. céphalique, – Chez les nourrissons, on utilise le plus souvent
méd iane basilique ou médiane antécubitale); ces des aiguilles de calibre 25 à 23.
veines peuvent être difficiles à trouver chez un Avantages
bébé gras.
– Peut être utilisée pour prélever des échantillons
– Veines du dos (dessus) de la main de sang.
– Veines qui se drainent dans les veines céphalique – La façon dont cette aiguille est conçue facilite
et basilique, arcade veineuse dorsale de la main l’insertion parce que les ailettes permettent la
MEMBRE INFÉRIEUR préhension.
– Les ailettes permettent de fixer l’aiguille plus
– Veine saphène, juste en avant de la malléole solidement à l’aide de ruban adhésif.
interne
– Veine marginale médiane Inconvénients
– Arcade veineuse dorsale du pied Les aiguilles à ailettes s’insèrent dans l’espace
interstitiel plus souvent et ne doivent pas servir
d’accès veineux principal lors des manœuvres de
réanimation volémique.

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Méthodes utilisées en pédiatrie 2–3

TECHNIQUE COMPLICATIONS
1. Appliquez les précautions universelles pour éviter LOCALES
toute contamination par les substances corporelles – Cellulite
de l’enfant (p. ex. porter des gants et, dans – Phlébite
certains cas, des lunettes de protection, jeter – Thrombose
l’aiguille dans un contenant imperforable).
– Formation d’un hématome
2. Rassemblez le matériel nécessaire.
GÉNÉRALES
3. Immobilisez bien l’enfant, mais en évitant de – Septicémie
recourir à des dispositifs de contention si possible.
– Embolie gazeuse
4. Choisissez toujours la veine la plus grosse et la – Embolie causée par un fragment du cathéter
plus saillante pour la première tentative – prenez – Thrombo-embolie pulmonaire
votre temps pour choisir la meilleure veine.
5. Si vous choisissez une veine du cuir chevelu, vous
devrez peut-être raser la région choisie.
6. Mettez en place le garrot si nécessaire.
7. Désinfectez la peau.
8. Stabilisez la veine.
9. Si vous utilisez une aiguille munie d’un cathéter,
insérez-la dans la peau à un angle de 30 à 45°.
10. Quand l’aiguille a transpercé la peau, ajustez
l’angle de la canule de manière à ce qu’elle soit
parallèle à la peau et introduisez-la lentement dans
la veine assez profondément pour obtenir un reflux
de sang, puis enfoncez-la un millimètre de plus
environ pour que le cathéter en plastique soit lui
aussi dans la lumière de la veine avant de
commencer l’injection.
11. Retirez le garrot et raccordez le nécessaire de
perfusion. Assurez-vous qu ’il n ’y a pas de bulles
d’air dans la tubulure avant de la brancher.
12. Laissez s’écouler une certaine quantité de soluté.
Si la tubulure est perméable, fixez l’aiguille et le
cathéter solidement en place à l’aide de ruban
adhésif.
Ces petits cathéters sont fragiles. Évitez de les plier et
fixez-les toujours solidement à l’aide de ruban
adhésif. Utilisez de préférence un accotoir et la
moitié d ’un gobelet de plastique pour couvrir le point
d’injection.

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2–4 Méthodes utilisées en pédiatrie

VOIE DE PERFUSION INTRA-OSSEUSE

GÉNÉRALITÉS 2. Rassemblez le matériel nécessaire.


3. Immobilisez bien l’enfant, mais en évitant de
RAISON recourir à des dispositifs de contention si possible.
– Sert à administrer des liquides et des 4. Placez l’enfant en décubitus et tournez la jambe
médicaments IV quand on n’a pas réussi à établir vers l’extérieur pour bien voir la face interne du
une voie intraveineuse. membre.
– Méthode à n’utiliser qu’en cas d’urgence.
5. Déterminez les repères anatomiques pour
INDICATIONS l’insertion de l’aiguille.
Essayez d’établir une voie de perfusion intra-osseuse 6. Désinfectez le point d’injection.
dans les cas suivants chez les enfants de 6 ans ou 7. Si l’enfant est conscient, procédez à une
moins, lorsqu’il est impossible d’établir un accès anesthésie locale. (Voir les explications sur
veineux après trois tentatives ou 60-90 secondes l’anesthésie locale dans la section « Points de
(selon la première de ces deux éventualités) : suture » plus loin).
– Polytraumatisme accompagné d’un état de choc 8. Utilisez une aiguille intra -osseuse ou, chez le
ou d’une hypovolémie grave (ou les deux) jeune enfant, une aiguille à ailettes de calibre 18.
– Déshydratation grave associée à un collapsus 9. Éloignez la pointe de l’aiguille de l’articulation.
vasculaire ou à une perte de connaissance (ou les Insérez l’aiguille à un angle de 60°, 2 cm au-dessous
deux) de la tubérosité tibiale, à travers la peau et le tissu
– Enfant qui ne réagit à aucun stimulus et qui a sous-cutané.
besoin d’une réanimation liquidienne et 10. Quand l’aiguille atteint l’os, exercez une pression
médicamenteuse immédiate; brûlures, état de ferme vers le bas et imprimez-lui un mouvement
mal asthmatique, septicémie, quasi-noyade, arrêt de rotation, dans le sens des aiguilles d’une
cardiaque, anaphylaxie. montre, puis dans le sens inverse. Prenez garde de
CONTRE-INDICATIONS ne pas plier l’aiguille.

– Fracture du bassin 11. Quand l’aiguille atteint la moelle, la résistance


diminue (on entend un « pop »).
– Fracture de l’os choisi pour établir l’accès intra-
osseux ou de la partie proximale du membre. 12. Branchez une seringue de 10 ml et aspirez du sang
et de la moelle pour voir si l’aiguille est bien
POINTS D’INJECTION placée (d’autres signes indiquent qu’elle est bien
placée : l’aiguille tient droite par elle-même, le
À PRIVILÉGIER liquide IV s’écoule librement, il n’y a aucun signe
d’infiltration sous-cutanée).
– Surface (plate) antérolatérale du tibia proximal,
1-3 cm (largeur du doigt) au-dessous de la 13. Fixez l’aiguille en place à l’aide de ruban adhésif.
tubérosité tibiale et juste au milieu de celle-ci. 14. Procédez comme vous le feriez avec une
AUTRE POSSIBILITÉ intraveineuse ordinaire. Par exemple, on peut
perfuser rapidement des liquides pour réanimer un
– Tibia distal, 1-3 cm au-dessus de la malléole enfant en état de choc.
interne sur la surface du tibia près de la cheville.
(Selon certains, il s’agirait du meilleur choix COMPLICATIONS
chez les grands enfants parce que le tibia
proximal est plus épais que le tibia distal) – Extravasation
– Fracture du tibia
TECHNIQUE – Ostéomyélite
1. Appliquez les précautions universelles pour – Lésion épiphysaire
éviter toute contamination par les substances – Syndrome de loge dans le membre inférieur
corporelles de l’enfant (p. ex. porter des gants et, – Obstruction de l’aiguille par de la moelle, des
dans certains cas, des lunettes de protection, jeter fragments d’os ou du tissu
l’aiguille dans un contenant imperforable).

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Méthodes utilisées en pédiatrie 2–5

INSERTION D’UNE SONDE NASOGASTRIQUE

GÉNÉRALITÉS 3. Lubrifiez la pointe du tube et introduisez-la


lentement dans la narine le long de la base du nez.
DIMENSIONS DU TUBE Il faut parfois exercer une certaine pression pour
Évaluez la longueur nécessaire en tendant la tubulure introduire le tube dans le rhinopharynx.
du bout du nez de l’enfant jusqu’au lobe de l’oreille Demandez à l’enfant de faciliter la manœuvre en
puis jusqu’à la pointe du sternum. avalant.

– Nouveau-nés : calibre 5-8 French 4. Une fois la tubulure introduite à la profondeur


– Jeunes enfants : calibre 12-16 French souhaitée, vérifiez sa position, soit en aspirant le
contenu de l’estomac, soit en vous servant d ’un
stéthoscope pour écouter les bruits de l’estoma c
TECHNIQUE
pendant qu’une petite quantité d’air est instillée
dans le tube.
1. Rassemblez tout le matériel nécessaire.
5. Fixez la tubulure en place à l’aide de ruban
2. Expliquez l’intervention à l’enfant (s’il ou elle est adhésif.
capable de comprendre) de même qu’à ses parents
ou à la personne qui en prend soin. 6. Raccordez la tubulure à la poche de drainage.
Retirez la tubulure si l’enfant s’étouffe ou tousse
pendant l’insertion.

POINTS DE SUTURE

ANESTHÉSIE LOCALE Pour des renseignements détaillés sur la prise en


charge des blessures et les points de suture, voir la
GÉNÉRALITÉS section « Lésions cutanées » du chapitre 9 intitulé
– Il faut utiliser de la lidocaïne (à 1 %, sans « Derma tologie » du guide pratique clinique
épinéphrine) pour l’anesthésie locale. s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
– Pour éviter les effets toxiques généraux, santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
n’instillez pas plus de 4 mg/kg (0,4 ml/kg d’une
solution à 1 % sans épinéphrine).
– Utilisez une aiguille de calibre 28 ou 27 (taille
des seringues à insuline) et injectez lentement.

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CHAPITRE 3 — PRÉVENTION

Table des matières


PRÉVENTION............................................................................................ 3–1
Définitions ...................................................................................... 3–1
Prévention primaire......................................................................... 3–1
Prévention secondaire .................................................................... 3–1
Prévention tertiaire.......................................................................... 3–1
VACCINATION ........................................................................................... 3–1
BLESSURES .............................................................................................. 3–1
Définition................................ ................................ ........................ 3–1
Types de blessures les plus courantes ............................................. 3–1
STRATÉGIES DE PRÉVENTION DES BLESSURES.................................... 3–2
Généralités..................................................................................... 3–2
Conseils d’ordre préventif et counselling .......................................... 3–2
ENFANTS BIEN PORTANTS ...................................................................... 3–4
Visites périodiques .......................................................................... 3–4
Évaluation préscolaire ..................................................................... 3–8
Composantes de la consultation préscolaire..................................... 3–8
Prévention de problèmes particuliers chez les adolescents................ 3–8
ANNEXE 3-1 : TEST DE DÉVELOPPEMENT............................................... 3–9
Test de développement de Denver (TDD) ................................ ........ 3–9
ANNEXE 3-2 : DÉPISTAGE DE LA SURDITÉ ............................................ 3–10
Nouveau-nés et nourrissons .......................................................... 3–10
Jeunes enfants et enfants d’âge préscolaire (de 3 à 5 ans)................ 3–10
ANNEXE 3-3 : DÉPISTAGE DES TROUBLES DE LA VUE ......................... 3–11
Principes généraux et lignes directrices de la SCP .......................... 3–11

Techniques de dépistage suggérées pour


les nouveau-nés et les nourrissons ................................................ 3–11
Test d’acuité visuelle..................................................................... 3–12

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3–1

PRÉVENTION

DÉFINITIONS PRÉVENTION SECONDAIRE


La prévention désigne un ensemble d’activités visant Ensemble d’activités axées sur le dépistage précoce
à diminuer le risque de maladies ou de troubles et le traitement immédiat de la maladie, afin de
spécifiques chez les individus, les familles et les l’enrayer dès ses premières manifestations ou de
collectivités. Elle repose sur le principe selon lequel ralentir son évolution, de prévenir les complications
on peut réduire la fréquence des maladies en et d ’atténuer l’invalidité lorsque la guérison est
réduisant ou en éliminant les facteurs de risque impossible. Un programme de dépistage est un bon
pouvant contribuer à ces maladies. exemple de prévention secondaire.
La prévention comporte trois volets : primaire,
secondaire et tertiaire. PRÉVENTION TERTIAIRE

PRÉVENTION PRIMAIRE Elle consiste à atténuer, dès les premières


manifestations d’une maladie, ses effets et l’invalidité
Ensemble d’activités centrées sur l’intervention, qu’elle entraîne, de même qu’à fournir des services
avant l’apparition d’une maladie et pendant la de réadaptation fonctionnelle à ceux qui en ont déjà
période où elle est susceptible de survenir. La des séquelles.
vaccination est un exemple de prévention primaire.

VACCINATION

Pour des renseignements détaillés sur les vaccins et Suivez le calendrier de vaccination régional ou
l’immunisation, consultez le Guide canadien provincial.
d’immunisation, 5e édition (Santé Canada, 1998).

BLESSURES

DÉFINITION TYPES DE BLESSURES LES PLUS


COURANTES
Une blessure est le résultat d’un traumatisme
quelconque, qu’il soit intentionnel ou non. On peut NOURRISSONS ET JEUNES ENFANTS
prévenir les blessures. – Chutes
Sur le plan des années de vie perdues, les blessures – Quasi-noyades
contribuent de façon significative à la mortalité – Brûlures, échaudures
générale et elles comptent parmi les principales – Empoisonnements
causes de décès et d’incapacité chez les enfants, peu
importe le groupe d’âge. En outre, elles sont en tête de GRANDS ENFANTS (8 À 15 ANS)
liste chez les enfants de plus d ’un an. – Blessures liées à la pratique de la bicyclette et
d’autres sports.
ADOLESCENTS (15 À 20 ANS)
– Blessures liées aux armes à feu

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3–2 Prévention

STRATÉGIES DE PRÉVENTION DES BLESSURES

GÉNÉRALITÉS DE 6 À 12 MOIS
– La prévention des blessures requiert un effort – Ne jamais laisser un enfant dans la baignoire sans
collectif. surveillance.
– La prévention des blessures nécessite une – Utiliser des sièges d'auto pour enfants homologués.
description détaillée des activités dangereuses – Installer des dis positifs de sécurité sur les prises de
auxquelles l’enfant est exposé en famille et à courant.
l’école. – Débrancher les fiches et les cordons électriques; les
– Une étape essentielle de la prévention des blessures enfants peuvent se brûler en mâchouillant les
consiste à cibler les enfants et les familles à risque. cordons électriques ou en portant les fiches à leur
– L’environnement peut être modifié par des bouche.
constructions (clôtures autour des plans d ’eau, – Garder les nettoyants liquides, les solvants et les
routes plus sécuritaires, etc.) et par des règlements médicaments hors de la portée des enfants capables
(port obligatoire de ceintures de sécurité, de de ramper (p. ex. dans les armoires du haut).
casques protecteurs, etc.). – Éviter d’utiliser les marchettes; elles sont une
– La prévention des blessures consiste en grande cause importante de blessures.
partie à éduquer les parents et ceux qui ont la – Protéger l’accès aux marches et aux escaliers avec
charge des enfants sur les dangers potentiels une barrière.
auxquels les enfants sont exposés et sur les façons – Éviter de servir des arachides, du beurre
de les éviter. C’est une tâche importante que d’arachides, des graines et des bonbons ronds.
doivent assumer les travailleurs de la santé, en – Aviser les enfants plus grands qu’ils ne doivent pas
particulier les infirmières (lors des visites donner d’aliments ou d’objets de petite taille
périodiques de l’enfant bien portant ou de (gommes à mâcher, arachides, pièces de monnaie,
l’examen d’enfants malades). etc.) à un nourrisson.
– S’assurer que l’enfant porte un gilet de sauvetage
CONSEILS D’ORDRE PRÉVENTIF ET et qu’il est sous surveillance constante lorsqu’il est
COUNSELLING près d’un plan d’eau.

Il faut informer le parent ou la personne qui s’occupe de DE 1 À 2 ANS


l’enfant des moyens suivants de réduire les risques de – Ne jamais laisser un enfant dans la baignoire sans
blessures. surveillance.
DE LA NAISSANCE À SIX MOIS – Régler la température du réservoir d’eau chaude à
54 °C, afin d’éviter que l’enfant ne s’ébouillante.
– Lorsqu’on couche l’enfant, le mettre sur le dos ou
sur le côté (pour prévenir le syndrome de mort – Surveiller attentivement l’enfant lorsqu’il se tient à
subite du nourrisson – SMSN). proximité de la circulation routière.
– Ne jamais laisser un enfant dans la baignoire sans – Utiliser des sièges d ’auto pour enfants homologués.
surveillance. – Tourner les poignées des casseroles vers le centre
– Utiliser un siège d'auto homologué (fixé solidement) de la cuisinière.
afin d ’assurer la sécurité de l’enfant en voiture. – Garder les substances toxiques sous clé ou hors de
– Utiliser un matelas qui s’ajuste parfaitement au lit portée.
d’enfant et qui soutient bien le corps (éviter les – Aviser les grands enfants qu’ils ne doivent pas
matelas de plumes ou trop mous); l’espace entre les donner d’aliments ou d’objets de petite taille
barreaux du lit doit répondre aux normes (gommes à mâcher, arachides, pièces de monnaie,
internationales de l’ACNOR (anciennement, etc.) à un nourrisson.
Association canadienne de normalisation). – S’assurer que l’enfant porte un gilet de sauvetage
– Les enfants aiment porter les choses à leur bouche; il et qu’il est sous surveillance constante lorsqu’il est
faudra donc garder hors de leur portée les objets durs près d’un plan d’eau.
et petits qu’ils pourraient avaler et éviter les jouets
comportant de petites pièces pouvant se détacher
lorsque l’enfant met le jouet dans sa bouche.

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Prévention 3–3
DE 2 À 5 ANS DE 10 À 15 ANS
– Ne jamais laisser un enfant dans la baignoire sans – Fournir des indications claires sur les
surveillance. comportements à risque (en particulier en matière
– S’assurer que la ceinture de sécurité de l’enfant est de consommation d’alcool et de drogues).
bouclée lorsqu’on circule en voiture. – Donner des conseils concernant l’activité sexuelle,
– Veiller à ce que l'enfant porte un casque protecteur notamment comment dire non aux attouchements.
lorsqu’il fait de la bicyclette ou de la planche à – Donner des renseignements sur la sécurité des
roulettes. armes à feu.
– Éviter de circuler en VTT ou en motoneige avec – Donner des renseignements sur la sécurité
des enfants de 2 à 5 ans. nautique.
– Garder les allumettes et les briquets hors de portée. – Veiller à ce que le jeune adolescent utilise la
– Garder les substances toxiques sous clé ou hors de ceinture de sécurité lorsqu’il circule à bord d’un
portée. véhicule.
– Aviser les grands enfants qu’ils ne doivent pas – S’assurer que le jeune adolescent porte un casque
donner d’aliments ou d’objets de petite taille protecteur lorsqu’il fait de la bicyclette ou de la
(gommes à mâcher, arachides, pièces de monnaie, planche à roulettes et lorsqu’il circule en
etc.) à un jeune enfant. motoneige ou en VTT.
– S’assurer que l’enfant porte un gilet de sauvetage – S’assurer que le jeune adolescent connaît bien les
et qu’il est sous surveillance constante lorsqu’il est règles de sécurité nautique et qu’il sait nager.
près d’un plan d’eau.
DE 15 À 20 ANS
DE 5 À 10 ANS – Fournir des indications claires sur les
– S’assurer que l’enfant porte un casque protecteur comportements à risque (en particulier en matière
lorsqu’il fait de la bicyclette ou de la planche à de consommation d’alcool et de drogues).
roulettes. – Donner des conseils concernant l’activité sexuelle,
– S’assurer que la ceinture de sécurité de l’enfant est notamment comment dire non aux attouchements.
bouclée lorsqu’on circule en voiture. – Donner des renseignements sur la sécurité des
– Apprendre à l’enfant comment éviter les blessures armes à feu.
au terrain de jeu et comment utiliser les – Donner des renseignements sur la sécurité
installations qui s ’y trouvent de façon sécuritaire. nautique.
– S’assurer que l’enfant porte un gilet de sauvetage – Veiller à ce que l’adolescent boucle sa ceinture de
et qu’il est sous surveillance constante lorsqu’il est sécurité lorsqu’il circule à bord d ’un véhicule.
près d’un plan d’eau. – S’assurer que l’adolescent porte un casque
– Veiller à ce que l'enfant connaisse les règles de protecteur lorsqu’il fait de la bicyclette ou de la
sécurité aquatique et apprenne à nager. planche à roulettes et lorsqu’il circule en
– Prévenir l’enfant qu’il ne doit pas entrer en contact motoneige ou en VTT.
avec des étrangers.
LA SÉCURITÉ À LA MAISON
– S’assurer que la maison est dotée d’avertisseurs
d’incendie et d’extincteurs.
– Établir un plan d’évacuation d’urgence en cas de
feu et en informer les membres de la famille.
– Ranger les armes à feu et les munitions en lieu sûr.
– Placer les produits chimiques dangereux dans un
endroit sécuritaire, surtout s’il y a de jeunes enfants
à la maison.

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3–4 Prévention

ENFANTS BIEN PORTANTS

VISITES PÉRIODIQUES Examinez également :

OBJECTIFS – Les cheveux, le cuir chevelu et les fontanelles


– Les yeux, les oreilles, le nez, la bouche
– Vaccination (notamment les dents) et la gorge
– Aide aux parents en matière d’alimentation, de – Les poumons et le cœur
sécurité et de soins aux enfants
– L’abdomen et les organes génitaux
– Dépistage des problèmes de développement ou des – Les membres, plus précisément le tonus
troubles physiques
musculaire, les mouvements, la symétrie et les
– Éducation des parents, counselling et conseils hanches (pour déceler une luxation congénitale; au
d’ordre préventif
cours de la période néonatale et lors de chaque
COMPOSANTES DE LA VISITE visite, jusqu’à l’âge de 12 mois)
– La peau
Examinez le dossier médical de l’enfant et les données – Les mesures de la croissance
concernant la famille de façon à connaître les raisons
– Les jalons du développement
des consultations précédentes et afin de pouvoir
planifier ce qui doit être fait au cours de la visite. Il faut être à l’affût de différents problèmes : strabisme,
trouble de la vue, carie dentaire ou signe évocateur
Examinez le dossier de vaccination de l’enfant. d’un enfant victime de violence ou de négligence.
Assurez-vous qu ’il contient un formulaire de
consentement. MESURE DE LA CROISSANCE
Discutez de la santé de l’enfant et de ses progrès avec Étant donné que l’enfance se caractérise surtout par la
les parents ou la personne qui s’en occupe : croissance, lors de l’évaluation de la santé de l’enfant,
– État de santé général il est primordial de mesurer son poids, sa taille et son
périmètre crânien. Des schémas de croissance
– Étapes du développement franchies
anormaux peuvent indiquer la présence de processus
– Habitudes alimentaires pathologiques.
– Habitudes de sommeil
– Comportement Il est essentiel d’appliquer des méthodes de mesure
adéquates et d’être précis si l’on veut utiliser ces
– Relations avec les membres de la famille
mesures pour évaluer la croissance. En outre, il faut
Procédez à un examen médical. Soyez attentifs aux inscrire correctement ces mesures sur une fiche de
aspects suivants : croissance et les comparer aux courbes de croissance
– État nutritionnel normales correspondant à l’âge de l’enfant, ainsi qu’à
– Caractéristiques des pleurs (chez les nourrissons son profil de croissance antérieur. Si les mesures de
de moins de 6 mois) l’enfant concordent avec la courbe de croissance
– Teint correspondante, le schéma de croissance est considéré
comme normal.
– Vision
– Audition Un graphique illustre clairement la croissance de
– Vitalité l’enfant et devrait mettre en évidence tout écart
– Tout autre aspect pertinent, selon les antécédents anormal.
de l’enfant Il faut soupçonner un retard de croissance si la courbe de
croissance de l’enfant présente une cassure, c’est-à-dire
si elle diminue subitement d’au moins deux groupes
percentiles. Dans ce cas, l’enfant est considéré comme à
risque élevé. Voir la section « Retard de croissance »
dans le chapitre 17, « Hématologie, endocrinologie,
métabolisme et immunologie ».

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Prévention 3–5
CROISSANCE ANORMALE Périmètre crânien
Tout enfant présentant des problèmes de croissance ou Microcéphalie
de développement devrait être dirigé vers un médecin.
– Un périmètre crânien trop petit par rapport à la
Poids taille et au poids de l’enfant est souvent l’indice
d’un processus pathologique.
– Un poids au-dessus de la normale associé à une
taille normale : envisagez un problème de – Un périmètre crânien sous la normale associé à une
suralimentation. taille et un poids normaux : envisagez une
– Un poids au-dessus de la normale associé à une craniosténose, une atteinte intra-utérine (p. ex.
consommation de drogues et abus d ’alcool pendant
taille sous la normale : envisagez un problème
la grossesse), une infection materno-fœtale, des
d’origine génétique (p. e x. le syndrome de Down)
ou des troubles endocriniens (p. ex. hypothyroïdie complications lors de la grossesse ou de
l’accouchement ou une anomalie chromosomique.
ou syndrome de Cushing).
– Une microcéphalie requiert une évaluation
– Un poids sous la normale associé à une taille et un
immédiate (au moment du diagnostic).
périmètre crânien normaux : envisagez un
problème de sous-alimentation, un retard de Macrocéphalie
croissance, une carence en fer, l’hypothyroïdie ou – Si le périmètre crânien est relativement gros par
une carence psychosociale.
rapport à la taille et au poids de l’enfant, il faudra
– Un poids, une taille et un périmètre crânien sous la être particulièrement attentif lors de l’examen
normale : envisagez une cause d’origine organique physique et de l’évaluation du développement.
(p. ex. insuffisance rénale, carence en fer, Recherchez des signes physiques révélateurs, tels
intoxication par le plomb, déficit immunitaire, qu’une fontanelle bombée ou des sutures trop
maladie enzymatique ou infection par le VIH). larges, des anomalies neurologiques ou un retard
Taille de croissance.
– Une taille au-dessus de la normale associée à un – Un périmètre crânien au-dessus de la normale
poids et un périmètre crânien normaux : dans 90 % associé à une taille et un poids normaux:
des cas, cette combinaison de paramètres de la envisagez une hydrocéphalie primitive ou une
croissance résulte d’une prédisposition familiale; hydrocéphalie secondaire liée à une maladie du
le taux de croissance est normal, même si la valeur système nerveux central, une mégacéphalie
percentile absolue est supérieure à la normale; le primitive ou une mégacéphalie secondaire
problème peut aussi découler d’une production associée à une maladie du système nerveux central
excessive d’hormone de croissance, de ou à une maladie liée à une surcharge métabolique
l’hyperthyroïdie ou du syndrome de Marfan. (p. ex. maladie de Krabbe).
– Une taille, un poids et un périmètre crânien au- Évaluation
dessus de la normale : envisagez un processus
Il faut procéder en trois étapes lorsqu’on évalue un
pathologique (p. ex. acromégalie) ou un trouble
chromosomique (p. ex. le syndrome de Klinefelter). enfant dont la courbe de croissance est anormale.
– Une taille sous la normale : envisagez un 1. Vérifiez l’exactitude des données relatives à la
processus pathologique (p. ex. déficience de croissance.
l’hormone de croissance, hypothyroïdie, anémie
2. Si le problème de croissance est confirmé,
chronique), un trouble chromosomique (p. ex.
examinez soigneusement l’enfant à la recherche de
syndrome de Turner) ou le mauvais
symptômes associés, de signes anormaux ou de
fonctionnement d’un appareil important (p. ex.
retards de développement.
digestif, rénal, pulmonaire ou cardiovasculaire).
3. Toute anomalie du rythme de croissance d’un
enfant nécessite une évaluation plus poussée.
Demandez l’avis d’un médecin. Les enfants chez
lesquels on soupçonne des troubles de la
croissance, et qui sont par ailleurs normaux,
devraient être suivis de près, afin de déterminer
leur rythme de croissance.

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3–6 Prévention
DÉPISTAGE Tableau 3-1 : Taux d’hémoglobine normaux chez les
enfants
L’idée du dépistage précoce de maladies est attrayante,
mais le dépistage n’est approprié que dans les cas Âge Taux d’hémoglobine (g/l)
suivants : 1 mois 115 à 180
– Un diagnostic fiable de la maladie peut être obtenu 2 mois 90 à 135
par un test simple et acceptable.
– Il existe un traitement efficace. 3 à 12 mois 100 à 140

– Les avantages du dépistage l’emportent sur ses 1 à 5 ans 110 à 140


coûts.
6 à 14 ans 120 à 160
Dans le suivi médical des enfants, le dépistage est jugé
utile dans les situations décrites ci-dessous.
Voir la section « Anémie ferriprive chez l’enfant »
Phénylcétonurie (PCU) dans le chapitre 17, « Hématologie, endocrinologie,
métabolisme et immunologie ».
– Avant de quitter l’hôpital, tous les nouveau-nés
devraient faire l’objet d’un test de dépistage de la Dépistage des troubles du développement
PCU, effectué à partir d’un échantillon de sang Lorsqu’on surveille la santé de l’enfant, l’évaluation du
capillaire.
développement est un élément important qui ne doit
– Tout nouveau-né qui subit ce type de dépistage pas être négligé. Cette évaluation se fait en interrogeant
dans les 24 heures suivant sa naissance doit à les parents ou la personne qui s’occupe de l’enfant et
nouveau y être soumis entre le deuxième et le en observant l’enfant pour voir s’il a atteint les jalons
septième jour après sa naissance. du développement correspondant à son âge.
Hypothyroïdie congénitale
Évaluez les étapes du développement franchies pour
– Au cours de la première semaine de vie, tous les tous les enfants, chaque fois que l’occasion se présente
nouveau-nés devraient subir un dosage de la TSH, mais à tout le moins, au moment des visites prévues à
effectué à partir d’un échantillon de sang capillaire 2, 4, 6, 12 et 18 mois, entre l’âge de 4 à 5 ans et lors de
séché. la consultation précédant l’entrée à l’école.
– Si l’enfant est né à l’hôpital, il faut s’assurer que
ce test a été effectué avant sa sortie. Plus la détection des retards du développement est
précoce, plus on peut intervenir tôt. En principe, une
Dépistage des hémoglobinopathies intervention précoce limite les répercussions à long
terme de ce retard sur l’enfant. Il faut à tout prix
La prévalence de l’anémie est élevée parmi les enfants
prendre des mesures pour corriger les problèmes avant
autochtones de 6 à 24 mois. Outre l’origine ethnique, on que l’enfant n’atteigne l’âge scolaire.
compte d ’autres facteurs de risque d ’anémie : prématurité
et faible poids à la naissance, allaitement maternel au-delà Le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé
de l’âge de 6 mois, inaccessibilité des produits enrichis de préventifs recommande que le test de développement
fer ou incapacité de les consommer, régime alimentaire ne de Denver (TDD) soit exclu de l’examen de santé
comportant que du lait durant la première année de vie et périodique des enfants asymptomatiques.
statut socio-économique défavorisé.
Toutefois, les tests de développement formels (p. ex. le
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé TDD, de même que d’autres outils d'évaluation)
préventifs (anciennement, le Groupe d’étude canadien peuvent être utiles si le parent, celui qui s’occupe de
sur l’examen médical périodique, 1994) recommande l’enfant ou le professionnel de la santé soupçonne un
que le dosage de l’hémoglobine soit réalisé entre l’âge retard de croissance. (Pour des renseignements sur le
de 6 et 12 mois ou, idéalement, à 9 mois (tableau 3-1). test de développement de Denver, voir l’annexe 3-1,
Il faut surveiller plus fréquemment le taux « Test de développement » plus loin).
d’hémoglobine des enfants chez lesquels on a décelé
une anémie et amorcé un traitement. Il faut orienter sans tarder vers un médecin tout enfant
chez qui l’on soupçonne un retard de croissance, afin
qu’il soit évalué.

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Prévention 3–7
Dépistage de la surdité Dépistage des troubles de la vue
La déficience auditive est l’une des causes les plus Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé
importantes du retard de langage et des troubles de préventifs recommande que toutes les visites
l’apprentissage et du comportement. L’intervention périodiques des deux premières années de la vie
précoce peut aider à prévenir les retards de langage et comprennent un examen de la vue et des yeux, afin de
d’apprentissage importants. C’est donc pendant la dépister toute anomalie oculaire, ainsi que le test du
petite enfance qu’il importe le plus de dépister la reflet cornéen. Les nourrissons devraient aussi être
surdité. Malheureusement, c’est aussi la période où les examinés pour le strabisme (au moyen du test de
tests d’audition sont le plus difficile à réaliser. l’écran) au cours de la première année de vie (Voir
aussi la section « Strabisme » dans le chapitre 8,
L’interrogatoire des parents de l’enfant ou de la « Ophtalmologie »).
personne qui s ’en occupe concernant la capacité
auditive d’un enfant bien portant devrait faire partie Le Groupe d’étude recommande également que le
des visites courantes. En outre, le clinicien devrait premier examen d’acuité visuelle soit effectué au cours
observer la façon dont l’enfant réagit aux sons. de la période préscolaire (entre l’âge de 3 et 5 ans). Si
le niveau d’acuité visuelle représenté sur l’échelle de
Le dépistage formel de la surdité par des méthodes Snellen est de 20/30 ou moins, un examen
comme la tympanométrie ou l’audiométrie tonale optométrique est conseillé.
liminaire est réservé aux enfants qui éprouvent des
symptômes ou présentent un risque élevé (p. ex. otites Voir l’annexe 3 -3, plus loin, pour des précisions au
à répétition ou antécédents familiaux importants). sujet du dépistage des troubles de la vue. Pour plus de
renseignements sur les soins ophtalmologiques pour
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé
enfants, voir le chapitre 8, « Ophtalmologie ».
préventifs ne recommande pas le dépistage
systématique formel de la déficience auditive chez les Cas où le dépistage est inutile
enfants d’âge préscolaire asymptomatiques. De plus,
ces tests s’avèrent peu utiles chez les grands enfants et Urine
les adolescents asymptomatiques.
Les analyses d’urine courantes ne sont pas
Une surdité de transmission temporaire, secondaire à recommandées chez les enfants asymptomatiques.
une otite moyenne ou à une otite moyenne séreuse
s’accompagnant d’un épanchement, est chose courante Scoliose
au sein des collectivités autochtones et peut persister
On connaît peu l’histoire naturelle de la scoliose et
durant de longues périodes (mois). Il importe de
l’efficacité des traitements reste à déterminer. Le test de
consulter un médecin pour traiter une otite moyenne
chronique associée à une perte auditive. dépistage n ’est ni très sensible ni précis. Toute anomalie
au niveau de la posture, de la symétrie ou de la courbure
Voir l’annexe 3-2 de ce chapitre pour des détails de la colonne vertébrale signalée par l’enfant, la personne
concernant le dépistage de la surdité. qui s ’en occupe ou les parents, devrait être signalée à un
médecin pour qu’il procède à une évaluation.
Examinez la colonne vertébrale des adolescents qui
consultent pour d’autres raisons.

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3–8 Prévention

ÉVALUATION PRÉSCOLAIRE – Hémoglobinopathies : la mesure du taux


d’hémoglobine et l’analyse d’urine devraient être
Il est important que tous les enfants d’âge préscolaire réservées aux enfants dont les antécédents
subissent un examen minutieux en prévision de leur médicaux indiquent un problème passé ou
entrée à l’école. Le but de l’évaluation préscolaire est persistant, tel qu’une anémie ou une infection
de s’assurer que l’enfant est bien prêt à entrer à l’école urinaire.
et de déceler et de corriger tout problème de santé qui – Évaluation de l’état vaccinal : obtenir les
pourrait nuire à son rendement scolaire. consentements requis et administrer les vaccins
conformément au calendrier prévu. Se reporter aux
En général, on procède à cette évaluation entre l’âge de calendriers régional et provincial et au Guide
4 à 5 ans, avant que l’enfant n’entre à la maternelle. canadien d’immunisation, 5e édition (Santé
Canada, 1998).
Il vaut mieux organiser une ou plusieurs cliniques
spéciales, au printemps de chaque année, afin de Conseils en prévention et en promotion de la
procéder à l’examen de tous les enfants de la santé adaptés aux besoins des parents ou de
collectivité qui sont en âge de commencer l’école. la personne qui s’occupe de l’enfant
Cette mesure laisse du temps pour orienter l’enfant – Offrez des conseils nutritionnels
vers des services médicaux, chirurgicaux ou sociaux
nécessaires, avant la rentrée des classes, à l’automne. – Recommandez que l’on stimule les capacités
intellectuelles de l’enfant (offrir des livres, susciter
le goût de la lecture, etc.)
COMPOSANTES DE LA – Donnez des conseils d’ordre préventif concernant
CONSULTATION PRÉSCOLAIRE les stades du développement.
– Donnez des renseignements sur les ressources
Il importe qu’un parent ou que la personne qui disponibles pour les enfants d’âge scolaire (soins
s’occupe de l’enfant accompagne ce dernier lors de la dentaires, audiologie, optométrie, orthophonie,
consultation préscolaire. etc.).
– Examen des antécédents médicaux personnels de – Gardez-vous quelques minutes pour discuter des
l’enfant, de même que des antécédents familiaux résultats de l’évaluation avec les parents ou la
personne qui s’occupe de l’enfant et pour les
– Examen de l’état de santé actuel
laisser exprimer leurs inquiétudes ou poser des
Examen physique global questions.
– Yeux, oreilles, nez, gorge et dents – Entamez des démarches pour orienter l’enfant vers
– Appareil respiratoire les professionnels de la santé ou les organismes
– Présence d’un souffle cardiaque pouvant répondre aux problèmes de santé détectés
(avec l’approbation et le consentement des
– Abdomen parents).
– Organes génitaux
– Consignez dans un dossier général, si nécessaire,
– Appareil locomoteur tous les renseignements relatifs aux antécédents
Dépistage médicaux personnels de l’enfant et à la
vaccination.
– Retard de croissance : mesurez et pesez l’enfant,
puis inscrivez le résultat sur un graphique de – Informez les parents ou la personne qui s’occupe
croissance. de l’enfant qu’il faut aviser l’école de tout
problème de santé pouvant se répercuter sur la
– Troubles de la vue : test de Snellen (échelle pour
analphabètes) ou test des « E » aléatoires fréquentation et le rendement scolaire de l’enfant.
– Surdité
PRÉVENTION DE PROBLÈMES
– Troubles du langage : recherche d’anomalies au
niveau de l’articulation PARTICULIERS CHEZ LES
– Troubles du développement : TDD complet si les ADOLESCENTS
inquiétudes exprimées par les parents, la personne
qui s’occupe de l’enfant ou le professionnel de la Voir chapitre 19, « Santé des adolescents ».
santé le justifient.

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Prévention 3–9

ANNEXE 3-1 : TEST DE DÉVELOPPEMENT

TEST DE DÉVELOPPEMENT DE S’il est bien formé, le RSC (représentant en santé


communautaire) peut administrer ce test et obtenir de
DENVER (TDD) meilleurs résultats, puisqu’il qu’il peut éviter les
barrières linguistiques et culturelles. Il peut être
Le manuel de référence du TDD (DDST Manual, également avantageux d’administrer le TDD au
Frankenburg et al., 1986), qui décrit la méthode domicile de l’enfant ou dans un environnement qui
normalisée d’administration et d’interprétation de lui est familier.
chaque élément du TDD, est disponible dans tous les
postes de soins infirmiers et centres de santé. Le Les parents ou un autre adulte avec lequel l ’enfant est
fournisseur de soins de santé devrait le lire avant familier devraient être présents aux questions
d’administrer le test. concernant les activités de l’enfant à la maison.
Le TDD a été conçu pour servir d’outil d'évaluation à Calculez minutieusement l’âge de l’enfant de façon à
des fins de counselling et de planification. Ce n’est pouvoir tracer correctement la courbe des résultats.
pas un test d’intelligence; il indique plutôt comment Ajustez la courbe de l’âge pour tenir compte des
l’enfant se développe par rapport aux autres enfants semaines de prématurité.
du même âge. Certaines activités mises en relief dans
le TDD devront être adaptées au milieu culturel de Pour déterminer le stade de développement le plus
l’enfant. avancé atteint, le test devrait toujours comporter
quelques éléments dépassant le niveau de
Le TDD dure de 15 à 30 minutes et aborde le développement actuel de l’enfant.
développement sous quatre angles :
Les résultats sont confidentiels et font partie du
– Les grands muscles (bras, jambes) dossier de santé de l’enfant. Il faut en discuter avec
– Les petits muscles (mains, yeux) les parents ou la personne qui s’occupe de l’enfant,
– Les mots et le langage tout en leur expliquant comment stimuler le
– L’autonomie de l’enfant et sa capacité d’entrer développement de l’enfant.
en relation avec les autres
Les résultats obtenus permettront de décider si
l’enfant doit faire l’objet d’un suivi, d’une
consultation ou être orienté vers d’autres ressources.

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3–10 Prévention

ANNEXE 3-2 : DÉPISTAGE DE LA SURDITÉ

Lors des visites périodiques, procédez au dépistage l’observation de la réponse à un stimulus sonore
global de la surdité chez tous les enfants. Ce type de (p. ex. réagit-il lorsqu’on tape des mains?) et, chez
dépistage comprend : l’interrogatoire des parents ou l’enfant d’âge préscolaire (de 3 ans et plus), la
de la personne qui s’occupe de l’enfant concernant réalisation d’un test audiométrique tonal liminaire
l’acuité auditive de cet enfant; chez le nourrisson, (si des inquiétudes ont été exprimées).

NOUVEAU -NÉS ET NOURRISSONS

Âge Aptitude Marche à suivre Ré action normale

De la naissance à Réflexe de sursaut (réflexe Produisez un bruit fort près de L’enfant est surpris,
2 mois de Moro) l’oreille de l’enfant (p. ex. tapez sursaute en entendant le
dans vos mains ou sur la surface bruit, ouvre grand les yeux
d’une table). et pleure.

De 3 à 5 mois Capacité de l’enfant à Produisez un son (faites sonner une L’enfant tourne les yeux en
repérer d’où vient un son cloche, appelez l’enfant par son direction du bruit; il réagit à
nom, chantez , etc.). la voix de sa mère ou
roucoule lorsqu’o n lui parle
de près.

De 6 à 8 mois Reconnaissance des sons Produisez un son hors du champ L’enfant répond en tournant
visuel de l’enfant (faites sonner une la tête du côté d’où provient
cloche, appelez l’enfant par son le son; il réagit lorsqu’o n
nom, chantez , etc.). prononce son nom et babille
lorsqu’on lui parle.

De 8 à 12 mois Localisation des sons Appelez l’enfant par son nom ou L’enfant localise le bruit en
parlez en demeurant hors d u champ tournant la tête ou le corps
visuel de l’enfant. en direction du bruit; il peut
tenter de répéter des mots.

De 12 à 24 mois Acquisition du langage Engagez une conversation avec


(normale à cet âge) l’enfant ou interrogez le parent ou la
personne qui s’en occupe au sujet
du langage de l’enfant.

JEUNES ENFANTS ET ENFANTS 5. Après quelques essais, lorsque l’enfant semble


avoir compris la méthode et réagit adéquatement,
D’ÂGE PRÉSCOLAIRE (DE 3 À 5 ANS)
passez au test de dépistage.
AUDIOMÉTRIE TONALE LIMINAIRE PAR LE 6. Réglez l’audiomètre à une intensité de 25 dB et à
JEU une fréquence de 1 000 Hz et dirigez le son vers
l’écouteur gauche.
Marche à suivre
7. Si l’enfant répond correctement, passez
1. Montrez à l’enfant comment s ’y prendre : placez les successivement aux fréquences de 2 000, 4 000
écouteurs sur vos oreilles, faites semblant d ’entendre et 6 000 Hz, en maintenant l’intensité à 25 dB.
un son et dites « Je l’entends! » et, au même 8. Testez ensuite l’oreille droite à 25 dB et aux
moment, mettez un bloc dans une boîte ou enfilez un fréquences de 2 000, 4 000 et 6 000 Hz.
anneau de plastique sur un support à anneaux. 9. Consignez les résultats sur l’audiogramme (à
2. Ajustez ensuite les écouteurs sur les oreilles de 25 dB, l’enfant devrait pouvoir entendre toutes
l’enfant. les fréquences).
3. Donnez-lui un bloc ou un anneau. 10. Plus tard au cours de la consultation, testez à
4. Produisez un son d’une intensité de 50 dB et nouveau les fréquences pour lesquelles vous
d’une fréquence de 1 000 Hz et guidez la main avez obtenu des résultats « douteux».
de l’enfant pour l’aider à placer un bloc dans la 11. Les enfants qui ne perçoivent pas toutes les
boîte ou à enfiler un anneau. fréquences devraient être dirigés vers un
médecin pour une évaluation approfondie.

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Prévention 3–11

ANNEXE 3-3 : DÉPISTAGE DES TROUBLES DE LA VUE

PRINCIPES GÉNÉRAUX ET LIGNES TECHNIQUES DE DÉPISTAGE


DIRECTRICES DE LA SCP SUGGÉRÉES POUR LES NOUVEAU -
NÉS ET LES NOURRISSONS
Procédez, pour tous les enfants, au dépistage des
anomalies de la vision. Le dépistage devrait DE LA NAISSANCE À 4 MOIS (VISION DE
comprendre : l’examen des structures de l’œil, afin PRÈS)
d’y déceler des anomalies; le test du reflet cornéen, le Observez l’enfant et assurez-vous qu’il :
test de l’écran pour les nouveau-nés et les
nourrissons, et le test d ’acuité visuelle pour les – Regarde le visage (de l’examinateur ou de sa
enfants de 3 ans et plus. mère) situé dans son champ visuel
– Suit un objet ou une lumière situés sur la ligne
La société canadienne de pédiatrie (SCP) a formulé médiane
les recommandations suivantes en matière de
– Suit un objet ou une lumière situés au-delà de la
dépistage des troubles de la vue (Comité de la ligne médiane
pédiatrie communautaire, SCP 1998).
– Suit un objet ou une lumière sur un angle
DE LA NAISSANCE À 3 MOIS de 180°
– Agrippe un hochet qu’on lui présente
– Un examen complet des structures cutanées et
– Tente d’atteindre un objet situé dans son champ
des structures externes de l’œil ainsi que de la
visuel
conjonctive, de la cornée, de l’iris et des pupilles
fait partie intégrante de l’examen physique de ENFANTS DE 3 MOIS ET PLUS
tous les nouveau-nés.
– On vérifie le reflet rétinien pour déceler toute Mêmes examens que pour les enfants de 1 à 4 mois,
auxquels s’ajoutent les tests de dépistage du strabisme.
opacité du cristallin (cataractes) ou signe de
lésion du fond de l’œil (rétinoblastome).
TESTS DE DÉPISTAGE DU STRABISME
– L’absence de reflet rétinien ou des anomalies de
(DÉVIATION DE L’Œ IL)
ce reflet justifient une consultation avec un
ophtalmologiste. Marche à suivre pour le test du reflet
– On vérifie le reflet cornéen pour déceler une cornéen
déviation oculaire.
1. Assoyez l’enfant de manière que ses yeux soient
DE 6 À 12 MOIS à la hauteur des vôtres.
– On répète les examens précédents. 2. Tenez une source lumineuse (lampe-stylo) à une
– On vérifie de nouveau l’alignement oculaire afin distance de 13 pouces (32 cm) de l’enfant,
de déceler les cas de strabisme. Le reflet cornéen devant votre nez.
doit être symétrique et le test de l’écran, normal. 3. Demandez à l’enfant de fixer la lumière (s’il est en
– On observe la fixation et la poursuite. âge de comprendre) et de suivre vos instructions.
DE 3 À 5 ANS 4. Observez la réflexion de la lumière sur la cornée
de chaque œil et la position des yeux.
– On procède aux mêmes examens que pour les
nourrissons. Réponses
– On évalue l’acuité visuelle. – Normale : les deux yeux sont symétriques, de
– Un enfant dont l’acuité visuelle est inférieure à même que les reflets sur les deux cornées; en
20/30 devrait être adressé à un optométriste. général, le reflet lumineux est situé légèrement plus
près du nez par rapport au centre de la pupille.
DE 6 À 18 ANS
– Anormale : les yeux ne sont pas symétriques, les
– On réévalue l’acuité visuelle tous les deux ans, reflets cornéens non plus : ils sont situés sur
jusqu’à l’âge de 10 ans et par la suite, tous les deux zones distinctes de la cornée; ce qui peut
trois ans (p. ex. à l’aide du test de Snellen). être l’indice d’une déviation de l’œil.
– Un enfant dont l’acuité visuelle est inférieure à Si la réponse est anormale, vérifiez s’il s’agit
20/30 devrait être adressé à un optométriste.
vraiment de strabisme au test de l’écran.

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3–12 Prévention

Marche à suivre pour le test de l’écran Orientation vers d’autres ressources


médicales
Ne faites ce test que si l’enfant peut coopérer.
Les enfants dont les réponses au test du reflet cornéen
1. Couvrez un œil à l’aide d’un objet opaque (vous et au test de l’écran sont anormales doivent être
disposez peut-être d’une luette de plastique en examinés par un médecin le plus tôt possible. Il peut
forme de grosse cuillère; sinon, improvisez).
s’avérer nécessaire de diriger l’enfant vers un
2. Demandez à l’enfant de fixer une source ophtalmologiste.
lumineuse (placée devant lui) avec son œil
découvert ou amenez-le à le faire. TEST D’ ACUITÉ VISUELLE
3. Découvrez rapidement l’œil et observez sa
position. Si l’enfant présente une acuité visuelle de 20/30 ou
moins, il faut l’adresser à un optométriste.
4. Répétez les étapes 1, 2 et 3 pour l’autre œil.
DE 3 À 5 ANS
Pour plus d’explication, voir la section « Strabisme »
du chapitre 8, « Ophtalmologie ». Si l’enfant est en mesure de comprendre les
instructions, utilisez le « E » de l’échelle de Goodlite
Réponses ou le test des « E » aléatoires. Il est préférable
– Normale : les deux yeux ont une position d’administrer ce test dans la langue de l’enfant.
symétrique.
– Anormale : l’œil recouvert va dévier et peut-être DE 6 À 18 ANS
s’aligner à nouveau lorsqu’on le découvre; dans Si l’enfant connaît l’alphabet, utilisez les planches de
certains cas plus frappants, l’œil demeure dévié Snellen. Sinon, utilisez l’échelle pour analphabètes
ou semble toujours l’être. de Snellen.

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CHAPITRE 4 — MAINTIEN DE L’ÉQUILIBRE
HYDRO-ÉLECTROLYTIQUE

Table des matières


MAINTIEN DE L’ÉQUILIBRE HYDRO-ÉLECTROLYTIQUE ........................... 4–1
Besoins liquidiens de l’enfant ........................................................... 4–1
Déshydratation chez l’enfant ............................................................ 4–1

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4–1

MAINTIEN DE L’ÉQUILIBRE HYDRO-ÉLECTROLYTIQUE

BESOINS LIQUIDIENS DE L’ENFANT DÉSHYDRATATION CHEZ L’ENFANT


DÉFINITION
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
Diminution anormale du volume de plasma circulant.
Les besoins hydriques d’entretien correspondent à la
quantité d’eau et d’électrolytes dont le corps a besoin CAUSES
quotidiennement pour combler les pertes liquidiennes
habituelles par les poumons, la peau, l’urine et les – Gastro-entérite (cause la plus fréquente chez l’enfant)
selles. – Apport liquidien insuffisant
– Diabète sucré
Un enfant en bonne santé boit normalement plus de – Brûlures
liquide qu’il n’en a besoin pour maintenir l’équilibre
hydro-électrolytique. Toutefois, si l’enfant boit trop peu – Sténose du pylore
pour combler ses besoins liquidiens, il se déshydratera. – Occlusion gastro-intestinale
L’organisme des nouveau-nés et des jeunes enfants
Les besoins liquidiens d’entretien de l’enfant varient en contient, proportionnellement, beaucoup plus d’eau que
fonction de son poids (tableau 4-1). En outre, un celui des adolescents et des adultes; le jeune enfant est
nourrisson a besoin de plus de liquide par kilogramme
donc plus sujet à la perte d’eau, de sodium et de
de poids corporel qu’un enfant plus vieux. Des potassium lorsqu’il est malade.
affections diverses peuvent aussi modifier ces
besoins (tableau 4-2). SYMPTOMATOLOGIE
– Fièvre
Tableau 4-1 : Besoins liquidiens d’entretien – Vomissements
(période de 24 heures) – Diarrhée
Méthode de calcul – Débit urinaire réduit
100 ml/kg pour les 10 premiers kg de poids corporel – Léthargie
+ 50 ml/kg pour les 10 kg suivants – Irritabilité
+ 20 ml pour chaque kg excédant 20 k g
Tous les appareils doivent être examinés afin d’établir la
Exemples cause profonde de la déshydratation.
Enfant de 10 kg : 10 kg x 100 ml/kg = 1 000 ml
Enfant de 15 kg : (10 kg x 100 ml/kg) + (5 kg x 50 ml/kg)
= 1 250 ml OBSERVATIONS
Enfant de
25 k g : (10 kg x 100 ml/kg) + (10 kg x 50 ml/kg) + Le tableau 4-3 présente les signes cliniques des différents
(5 kg x 20 ml/kg) = 1 600 ml degrés de déshydratation.

TESTS DIAGNOSTIQUES
Tableau 4-2 : Affections modifiant les besoins liquidiens – Analyse d’urine pour déceler la présence de cétones
quotidiens
– Mesure de la glycémie afin d’exclure la possibilité du
Augmentation des besoins Diminution des diabète (en l’absence de diarrhée)
besoins
TRAITEMENT
Fièvre*, sudation, vomissements Méningite
ou diarrhée
Objectifs
Diabète Insuffisance cardiaque
congestive
– Remédiez à l’état de déshydratation en ayant recours
à la réhydratation par voie orale (RVO), avec ou sans
Brûlures Insuffisance rénale solutions intraveineuses.
*L’apport liquidien quotidien devrait être augmenté de 12 %
– Traitez ou prévenez l’état de choc.
pour chaque degré Celsius dépassant 37,5 °C (température – Prévenez les complications (convulsions ou œdème).
rectale).

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4–2 Équilibre hydro-électrolytique

Consultation Surveillance et suivi


Si vous constatez des signes de déshydratation chez un Réévaluez fréquemment l’état de conscience (en vous
nourrisson ou un jeune enfant, consultez un médecin basant sur l’échelle de coma de Glasgow au chapitre 15,
aussitôt que possible. Si l’enfant présentait des signes « Système nerveux central », tableau 15-1), les signes
graves (p. ex. état de choc) au moment de l’examen, il vitaux, l’irrigation sanguine de la peau, la persistance du
faudra peut-être attendre que son état se soit stabilisé pli cutané et le débit urinaire.
avant de consulter un médecin.
Orientation vers d’autres ressources médicales
Interventions non pharmacologiques
Aussitôt que possible, procédez à l’évacuation médicale
– D’après les signes cliniques présentés au tableau 4-3, de tout enfant modérément ou gravement déshydraté.
déterminez si l’enfant est légèrement, modérément
ou gravement déshydraté.
– Pesez l’enfant (sans vêtements). Tableau 4-4 : Calcul du déficit liquidien
– Une fois que vous aurez déterminé le degré de
Méthode
déshydratation, calculez le déficit liquidien en Déficit liquidien (l) = poids (kg) x % déshydratation
utilisant la méthode décrite dans le tableau 4-4
(utilisez les taux de déshydratation figurant dans Exemple
l’en-tête du tableau 4-3). Lors que vous aurez Enfant pesant 8 kg, déshydraté à 10 % :
8 kg x 10 % = 0,8 l (déficit)
calculé le déficit, ajoutez-y les besoins liquidiens
d’entretien (voir les tableaux4-1 et 4-2) et
réhydratez en suivant les indications du tableau 4-5.

Tableau 4-3 : Signes cliniques de la déshydratation

Caractéristique Déshydratation légère Déshydratation modérée Déshydratation grave


(< 5 %) (5 % à 10 %) (> 10 %)

Fréquence Normale Légèrement élevée Rapide, faible


cardiaque

TA systolique Normale Normale à orthostatique, Hypotension


variation > 10 mm Hg

Débit urinaire Réduit Modérément réduit Gravement réduit, anurie

Muqueuses Légèrement sèches Très sèches Parcheminées

Fontanelle Normale Normale ou enfoncée Enfoncée


antérieure

Sécrétion Présente Réduite, yeux cernés Absente, yeux creux


lacrymale

Peau* Pli cutané normal Pli cutané + ou - persistant Pli cutané très persistant

Irrigation sanguine Remplissage capillaire Remplissage capillaire lent (2 à Remplissage capillaire


normal (< 2 secondes) 4 secondes); la peau est froide au nettement lent (> 4
toucher secondes); peau froide,
marbrée et grisâtre

*L’état de la peau est moins utile au diagnostic de déshydratation chez les enfants de plus de 2 ans.

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Équilibre hydro-électrolytique 4–3

Tableau 4-5 : Réanimation liquidienne

Déshydratation légère (< 5 %) Déshydratation modérée (5 % à 10 %) Déshydratation grave (> 10 %)


Amorcez une RVO : 10 ml/kg pendant Tentez une RVO, comme pour la Urgence médicale
6 à 8 heures déshydratation légère : 15 à 20 ml/kg Administrez 20 ml/kg de soluté physiologique
Réévaluez toutes les 4 heures pendant 6 à 8 heures ou de lactate de Ringer par voie IV en 20
Pendant 8 à 24 heures, RVO ad libitum Réévaluez toutes les 4 heures minutes
Donnez à boire souvent, par petites Pendant 8 à 24 heures, RVO ad libitum Surveillez la tension artérielle
quantités Donnez à boire souvent, par petites Si l’état de choc persiste (p. ex. tachycardie,
Compensez le déficit en 6 à quantités baisse de la TA systolique, irrigation sanguine
8 heures (ajoutez-y les besoins Compensez le déficit en 6 à insuffisante, peau grisâtre et marbrée), répétez
d’entretien) 8 heures (ajoutez-y les besoins le bolus IV (pas plus de 3 bolus/heure)
Réhydratez par voie orale après d’entretien) Aussitôt que l’enfant répond au traitement,
chaque selle diarrhéique (p. ex. 5 à 10 Réhydratez par voie orale après chaque calculez le reste du déficit : corrigez 50 % du
ml/kg) selle diarrhéique (p. ex. 5 à 10 ml/kg) déficit en 8 heures et le reste, au cours des
16 heures suivantes (assurez-vous d’ajouter les
Surveillez le débit urinaire (il devrait Surveillez le débit urinaire (il devrait être besoins d’entretien au traitement IV global)
être d’au moins 1 ml/kg/1 heure) d’au moins 1 ml/kg/1 heure)
Surveillez le débit urinaire (il devrait être d’au
Maintenez l’allaitement; si l’enfant est Maintenez l’allaitement; si l’enfant est moins 1 ml/kg/1 heure)
nourri au biberon, il est recommandé nourri au biberon, il est recommandé de
de revenir rapidement à sa préparation revenir rapidement à sa préparation Si après trois tentatives (ou dans un délai de 60
habituelle (dans les 6 à 12 heures) habituelle (dans les 6 à 12 heures) à 90 secondes) vous ne parvenez pas à mettre
en place une intraveineuse, procédez à une
Retournez à une diète normale après Retournez à une diète normale après 24 perfusion intra-osseuse
24 à 48 heures, si possible à 48 heures, si possible
Pour des précisions au sujet de la perfusion
Retardez le retour à l’alimentation Retardez le retour à l’alimentation intra-osseuse, voir la section « Voie de
normale seulement en présence de normale seulement en présence de perfusion intra -osseuse », chapitre 2,
vomissements graves et prolongés vomissements graves et prolongés « Méthodes utilisées en pédiatrie ». Cette
intervention peut sauver la vie de l’enfant et elle
n’est pas difficile à exécuter sur le plan
technique. Lorsque la voie intra-osseuse est en
place, utilisez-la comme s’il s’agissait d’une
intraveineuse ordinaire

RVO = réhydratation par voie orale; IV = intraveineuse

Remarques générales concernant l’équilibre Si la diarrhée augmente considérablement lorsqu’un


hydro-électrolytique enfant nourri au biberon recommence à boire sa
préparation habituelle à base de lait de vache, consultez
Généralement, on ne devrait avoir recours au traitement un médecin pour savoir s’il faudrait opter pour une
IV que dans les cas de déshydratation grave ou de préparation à base de soya (p. ex. Prosobee ou Isomil).
vomissements réfractaires; la réhydratation orale est Revenez à la préparation habituelle à base de lait de
toujours plus sûre. vache dans les 7 à 10 jours. À moins que le nombre de
Toutefois, la solution de réhydratation orale (SRO) peut selles n’augmente considérablement lorsque l’enfant est
être administrée, si nécessaire, par sonde nasogastrique. nourri à l’aide d ’une préparation à base de soya, ne lui
donnez plus de Pédialyte. Une certaine augmentation de
Pour corriger le déficit, utilisez une SRO telle que la quantité de selles ne pose aucun problème si l’enfant
Pédialyte ou Gastrolyte. boit suffisamment pour compenser les pertes.
Autrement dit, traitez l’enfant et non la diarrhée.
Si l’enfant est nourri au sein et est capable de téter, il
faudrait poursuivre l’allaitement, afin de combler les L’enfant qui vomit tolère habituellement les liquides si
besoins d ’entretien; corrigez le déficit en administrant la on les lui fait boire par petites quantités (une gorgée à la
solution Pédialyte ou Gastrolyte. fois). S’il ne tète pas, essayez de le faire boire à la
cuillère et souvent. Permettez à la mère et aux autres
Augmentez la quantité de liquides d’entretien en cas de membres de la famille de faire boire l’enfant.
pertes liquidiennes continues (p. ex. diarrhée Augmentez l’apport liquidien quotidien de 12 % pour
persistante). chaque degré Celsius dépassant 37,5 °C (température
rectale).

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CHAPITRE 5 — ENFANTS MALTRAITÉS

Table des matières


DÉFINITIONS............................................................................................. 5–1
Violence à l’égard des enfants......................................................... 5–1
Violence physique........................................................................... 5–1
Violence sexuelle............................................................................ 5–1
Violence psychologique................................................................... 5–1
Négligence..................................................................................... 5–1
SITUATIONS OÙ UN ENFANT EST VICTIME DE VIOLENCE ...................... 5–1
ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE......................................................... 5–2
Indicateurs de violence physique ..................................................... 5–2
Diagnostic différentiel de violence physique...................................... 5–2
Indicateurs de violence sexuelle ...................................................... 5–2
Indicateurs de violence psychologique ............................................. 5–2
Indicateurs de négligence................................ ................................ 5–2
TRAITEMENT ............................................................................................ 5–3
ASPECTS JURIDIQUES ............................................................................. 5–3

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5–1

DÉFINITIONS

VIOLENCE À L’ÉGARD DES VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE


ENFANTS
Acte ou omission de la part des parents, de la
Tout mauvais traitement infligé intentionnellement à personne qui s’occupe de l’enfant ou de toute autre
un enfant par une personne plus âgée que lui. Il peut personne, qui nuit au développement physique,
s’agir d’un acte de violence physique, sexuelle ou intellectuel ou affectif de l’enfant. L’incapacité ou le
psychologique, ou de négligence. refus de prodiguer les soins nécessaires, d’assurer la
surveillance requise ou d’offrir l’affection ou la
VIOLENCE PHYSIQUE stimulation dont l’enfant a besoin, ou encore le fait
d’exposer l’enfant à un milieu familial violent,
Acte ou omission de la part des parents, de la personne constituent de la violence psychologique.
qui s'occupe de l’enfant ou de toute autre personne, qui
entraîne une blessure chez l’enfant. Il peut s’agir de coups NÉGLIGENCE
causant des contusions, de coups de poing ou de pied, de
coups portés à l’aide d'un instrument, ou d’autres gestes Le fait, de la part des parents ou de la personne qui
violents comme pousser l’enfant ou le secouer. Une s’occupe de l’enfant, de ne pas répondre aux besoins
omission est le fait de ne pas prévenir un acte pouvant physiques fondamentaux de l’enfant.
causer une blessure.

VIOLENCE SEXUELLE
Toute forme d’exploitation d'un enfant pour la
gratification sexuelle d'un adulte ou d ’une autre
personne plus âgée que l’enfant. La violence sexuelle
est un crime en vertu du Code criminel du Canada;
par conséquent, dans toute enquête sur un acte
présumé de violence sexuelle, il faut faire intervenir
les forces policières et les organismes de protection
de l’enfance locaux.

SITUATIONS OÙ UN ENFANT EST VICTIME DE VIOLENCE

Le risque qu’un enfant soit victime de violence ont eux-mêmes été victimes de violence dans leur
dépend de l’interaction de trois facteurs : parent à enfance.
risque élevé, enfant à risque élevé et situation de Un enfant à risque élevé peut être celui qui présente
crise. des besoins physiques spéciaux ou qui est perçu
Les parents à risque élevé ont généralement une comme indésirable pour différentes raisons (p. ex.
faible estime de soi, peu de soutien et de la difficulté non désiré, paternité douteuse, irritabilité).
à établir des relations de confiance. Ce ne sont pas La crise survient quand un événement familial,
tous les enfants maltraités qui deviennent des parents majeur ou mineur, pousse l’un des protagonistes à
violents, mais un grand nombre de parents violents commettre un acte violent.

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5–2 Enfants maltraités

ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE

INDICATEURS DE VIOLENCE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL DE


PHYSIQUE VIOLENCE PHYSIQUE
– Blessure accidentelle (p. ex. enfant non attaché
GÉNÉRAUX
victime d’une collision automobile, accident de
– Antécédents familiaux de violence bicyclette)
– Délai entre le moment de la blessure et la – Affection dermatologique (p. ex. impétigo,
consultation médicale dermatite de contact)
– Contradictions dans le récit de l’incident – Taches mongoliques
– Récit incompatible avec la raison de la
consultation INDICATEURS DE VIOLENCE
SPÉCIFIQUES SEXUELLE
– Contusions et marques de coups inexpliquées
SPÉCIFIQUES
surtout lorsque plusieurs régions du corps sont
touchées ou si les marques sont faciles à – Contusions ou lacérations des organes génitaux
identifier (traces laissées par une ceinture, – Pertes vaginales ou péniennes
empreintes de doigts, etc.) – MTS
– Lésions qui en sont à différents stades de – Saignements vaginaux
cicatrisation (tableau 5-1) et qui se présentent sur – Grossesse (chez des filles âgées de 14 ans et
des régions du corps où les enfants ne se blessent moins, lorsqu’un homme adulte est en cause)
pas normalement en jouant (p. ex. aisselles, cou,
oreilles) MOINS SPÉCIFIQUES
– Brûlures inexpliquées – Marche difficile
– Fractures inexpliquées – Douleurs ou démangeaisons dans la région
– Toute fracture au cours de la première année de génitale
vie – Symptômes comportementaux : comportement
sexualisé dans le jeu, délinquance, comportement
auto-destructeur, fugues
Tableau 5-1 : Estimation de l’âge de la contusion
– Dépression chez un enfant ou un adolescent
Couleur de la contusion Nombre de jours écoulés

Rouge 0-1 INDICATEURS DE VIOLENCE


Violacée 1-4
PSYCHOLOGIQUE
Jaune verdâtre 5-7 – Retard de croissance (chez certains nourrissons)
Brune jaunâtre ≥8 – Comportement perturbé
Source : Rudolph ’s Fundamentals of Pediatrics (Rudolph and
– Retards dans le développement
Kamei, 1998).
INDICATEURS DE NÉGLIGENCE
– Besoins médicaux non satisfaits
– Hygiène déficiente
– Abandon

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Enfants maltraités 5–3

TRAITEMENT

Consultez la politique régionale sur la violence à Traitez les blessures nécessitant des soins immédiats
l’égard des enfants. sur place ou faites transporter l’enfant à l’hôpital.
Le tableau 5-2 indique les étapes à suivre lorsqu’on Signalez immédiatement le cas à l’organisme local de
soupçonne que l’enfant a été maltraité. protection de la jeunesse, en fournissant les
renseignements suivants : données démographiques
Tableau 5-2 : Étapes à suivre dans les cas de violence complètes sur la famille, nature de l’acte commis et
soupçonnée
tous les antécédents sociaux disponibles sur la
1. Envisagez qu’il y a eu violence. famille.
2. Procédez à une anamnèse détaillée (rencontrez Pendant l’évaluation initiale, communiquez avec les
l’enfant en privé, s’il est assez âgé pour cela). Inscrivez responsables de la protection de l’enfance pour
la date et l’heure des incidents et les noms des
personnes en cause. trouver éventuellement un endroit sûr où placer
l’enfant. Il s’agit là d’une étape cruciale de la prise en
3. Dans les cas d’agression sexuelle, appelez un médecin charge du cas.
avant de procéder à l’examen et aux prélèvements.

4. Avisez les autorités compétentes (p. ex. les services à Vous devez consigner l’information suivante dans le
l’enfance et à la famille, la police). dossier :
5. Ne renvoyez pas l’enfant dans un milieu – Description détaillée de la blessure
potentiellement violent. – Mesures et dessin de la blessure, s’il y a lieu
6. Envisagez la possibilité que les frères et sœurs de – Couleur, taille et âge des lésions
l’enfant soient aussi victimes de violence. – Dates, heures et noms des personnes s’occupant
7. Offrez du soutien aux parents ou à la personne qui de l’enfant interrogées
s’occupe de l’enfant, sans porter de jugement. – Comportement de l’enfant
– Précisions sur toute information fournie

ASPECTS JURIDIQUES

Le Code criminel du Canada est de nature pénale, Au Canada, toute personne qui a des raisons de croire
c’est-à-dire qu’il vise à punir les contrevenants. Pour qu’un enfant est maltraité ou a besoin de protection
qu’une personne soit condamnée en vertu du Code est légalement tenue de signaler le cas à un
criminel, il faut avoir des preuves hors de tout doute organisme de protection de la jeunesse ou à la police.
raisonnable contre elle. Cependant, lorsqu’on Toute omission à cet égard est une infraction
soupçonne un cas de violence à l’endroit d ’un enfant, punissable sur déclaration sommaire de culpabilité.
on peut prendre des mesures pour qu’une enquête soit Les personnes qui signalent un cas en toute bonne foi
entamée et que l’enfant soit placé. Des lois assurant sont protégées contre toute poursuite.
la protection de l’enfance ont été adoptées dans
toutes les provinces et les territoires du Canada, dans Les infirmières doivent connaître (1) les lois qui
le but précis de déterminer ce qui est le mieux dans s’appliquent dans leur province ou territoire et (2) les
l’intérêt de l’enfant. Les enquêtes entreprises en vertu organismes de protection de l’enfance et les corps
de ces lois étant de nature civile, le degré de preuve policiers avec qui il faut communiquer dans ces cas.
requise est la prépondérance des probabilités.

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CHAPITRE 6 — TROUBLES FONCTIONNELS CHEZ
L’ENFANT

Table des matières


INTRODUCTION ................................ ................................ ........................ 6–1
TROUBLES FONCTIONNELS COURANTS ................................................. 6–1
Troubles d’apprentissage ................................ ................................ 6–1
Syndrome d’alcoolisme fœtal et effets de l’alcool sur le fœtus............ 6–2
Trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA)................ 6–5

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6–1

INTRODUCTION
Les sujets abordés dans le présent chapitre touchent Pour évaluer ces problèmes, il faut avant tout établir
une gamme de problèmes physiologiques, une bonne relation avec la famille et l’enfant.
psychologiques et sociaux qui peuvent perturber des Habituellement, la première entrevue est longue;
fonctions importantes de la vie quotidienne. c’est au cours de cette séance qu ’un lien de confiance
s’établit. L’anamnèse et l’examen physique varient
selon le motif de la consultation.

TROUBLES FONCTIONNELS COURANTS

TROUBLES D’ APPRENTISSAGE EXAMEN


DÉFINITION La plupart des éléments de l’examen requis pour
Difficultés qu’éprouvent certains enfants à acquérir déceler des difficultés d’apprentissage particulières
des compétences analogues à celles de leurs pairs sont administrés par un psychologue et des
dans les domaines du langage et de l’écriture ou de spécialistes de l’éducation.
l’arithmétique. Procédez à un examen physique de façon à exclure la
Ces enfants présentent des troubles d’apprentissage possibilité d’une des affections suivantes :
dans un domaine précis, tandis que toutes les autres – Troubles auditifs et visuels
facettes de leur développement sont normales.
– Problèmes médicaux
CAUSES – Syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF)
– Mauvais traitements
En général, on croit que des facteurs biologiques sont
à l’origine de difficultés d’apprentissage – Anémie ferriprive
particulières, même si l’on ignore la nature de ces – Anomalies neurologiques
facteurs et leurs mécanismes exacts.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Des troubles mentaux importants, l’isolement ou la
– Piètre rendement scolaire (fréquent)
détérioration des facultés auditives ou visuelles peuvent
également se traduire par des difficultés d’apprentissage – Manque de motivation (climat familial perturbé)
et doivent être distingués de certaines déficiences. – Retard global du développement (retard mental)
– Dépression
ANTÉCÉDENTS – Troubles sensoriels (p. ex. perte auditive
– Comportement actuel et passé et rendement consécutive à une otite moyenne)
scolaire (recherchez des constantes précises et – Infirmité motrice cérébrale (paralysie cérébrale)
des signes d ’hyperactivité, celle -ci étant souvent
associée à un trouble d’apprentissage) TRAITEMENT
– Antécédents périnatals (l’asphyxie périnatale ou Interventions non pharmacologiques
des lésions intra-utérines peuvent être en cause
dans certains cas) et prématurité – Il importe de défendre les intérêts de l’enfant
auprès de l’établissement scolaire.
– Antécédents familiaux (souvent, plusieurs
membres d’une même famille ont des troubles – Amenez l’enfant à avoir confiance en lui.
d’apprentissage) – Aidez l’enfant, ses parents ou la personne qui
– Premières années de vie : reconnaissance de s’en occupe en proposant des stratégies de
facteurs de risque tels qu’un retard dans comportement et en dispensant des conseils de
l’acquisition du langage nature psychologique et pédagogique.
– Facteurs sociaux, environnementaux et familiaux – Orientez l’enfant vers des spécialistes.
ayant pu aggraver le problème (p. ex. un enfant
constamment ridiculisé risque d’avoir une piètre
estime de lui-même)
– Antécédents de méningite ou de traumatisme
crânien

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6–2 Troubles fonctionnels chez l’enfant

Surveillance et suivi La gravité des anomalies découlant d’une exposition


– Deux ou trois fois par année, rencontrez l’enfant prénatale à l’alcool varie et nombre de termes ont été
et ses parents ou la personne qui s’en occupe, et sont encore utilisés pour les décrire.
afin d’évaluer les progrès réalisés et d’apporter – Syndrome d’alcoolisme fœtal (SAF) : entité
votre aide. clinique désignant un ensemble de déficiences
– Une fois l’an, entrez en contact avec l’école attribuables à la consommation d’alcool pendant
(obtenez auparavant le consentement des parents). la grossesse. Au Canada, le SAF est reconnu
comme l’une des principales causes évitables de
Orientation vers d’autres ressources
malformations congénitales et de retard de
médicales développement chez l’enfant.
– La prise en charge du problème devrait se faire – Effets de l ’alcool sur le fœtus (EAF) : malformations
essentiellement par le biais du système scolaire. congénitales ou anomalies du développement dont
– Orientez l’enfant vers un médecin pour qu’il soit l’une des causes pourrait être la consommation
évalué dès que possible (rendez-vous non urgent). d’alcool. Ce terme s'applique aux enfants victimes
– Une évaluation pédiatrique préliminaire est d’une exposition prénatale à l’alcool, mais ne
recommandée. présentant que quelques -unes des caractéristiques du
SAF, notamment, un retard ou un ralentissement de
SYNDROME D’ ALCOOLISME FŒTAL la croissance, des malformations congénitales
ET EFFETS DE L’ALCOOL SUR LE simples ou des troubles d’apprentissage et de
comportement. Il peut s'écouler des mois, voire des
FŒTUS années, avant qu’on ne remarque leur présence.
INTRODUCTION – Malformations congénitales liées à l’alcool (MCLA)
– Troubles neurodéveloppementaux liés à l’alcool
L’alcool est un agent tératogène connu qui, par son (TNLA)
action sur la croissance et la formation normale de
l’organisme et du cerveau du fœtus, peut provoquer La Société canadienne de pédiatrie (1997) recommande
des anomalies congénitales (Olson et al., 1992). aux professionnels de la santé, notamment aux médecins
L’exposition du fœtus à l'alcool peut entraîner des de famille, aux pédiatres et aux autres spécialistes vers
troubles chroniques du développement sur les plans lesquels sont orientés les enfants, de se renseigner
de la motricité, du langage ou du comportement. Les davantage sur la consommation d’alcool durant la
déficiences associées à ces troubles sont diverses, et grossesse, afin de pouvoir déterminer les causes
ce, même parmi les cas diagnostiqués de syndrome possibles de malformations congénitales et d ’autres
d’alcoolisme fœtal(SAF). troubles du développement, et de reconnaître et prévenir
les risques lors de grossesses ultérieures.
Aucune information ne permet d'établir avec
certitude la quantité d’alcool pouvant être POPULATIONS À RISQUE ÉLEVÉ
consommée sans risque au cours de la grossesse. Les Les femmes qui consomment de l’alcool et qui présentent
risques de SAF caractérisé sont plus élevés en cas de les caractéristiques suivantes :
consommation continue ou importante d’alcool
pendant la grossesse (Olson, 1992), mais on a – Faible statut socio -économique
également observé des effets néfastes dans les cas de – Pauvreté
consommation occasionnelle ou d’alcoolisme – Faible scolarisation
périodique. Les enfants nés de mères ayant – Tabagisme
consommé en moyenne un ou deux verres par jour et, – Consommation de drogues illicites
à l’occasion, cinq verres ou plus, risquent davantage – Santé fragile
de présenter des troubles d’apprentissage et d’autres
Des taux de prévalence supérieurs ont été observés
troubles cognito-comportementaux.
chez les autochtones du Manitoba et de la Colombie-
Britannique. Chez les familles comptant un ou
plusieurs enfants atteints du SAF, les risques de
récurrence sont beaucoup plus élevés.
Selon des recherches récentes, les femmes qui ont
reçu une formation de niveau collégial ou qui sont
encore aux études, les célibataires, les fumeuses et les
femmes issues de familles dont le revenu annuel est
supérieur à 50 000 $ seraient également à risque de
donner naissance à des enfants atteints du SAF.

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Troubles fonctionnels chez l’enfant 6–3

CRITÈRES DIAGNOSTIQUES Prévention primaire


Le diagnostic du SAF doit reposer, à tout le moins, Participez à l’éducation des femmes, de leur
sur les critères suivants : partenaire et de la collectivité en général sur le SAF
– Antécédents maternels de consommation et les effets nocifs de l’alcool sur le fœtus.
d’alcool pendant la grossesse
La prévention primaire vise :
– Retard de croissance pré natal ou postnatal
– Atteinte du système nerveux central (p. ex. – À dépister de manière précoce les femmes qui
anomalies neurologiques, retard de boivent de l’alcool pendant leur grossesse.
développement, troubles de comportement ou – À dispenser des conseils judicieux qui
d’apprentissage ou autres déficiences permettront de réduire ou d ’éliminer la
intellectuelles et malformations cérébrales consommation d’alcool avant la conception et
– Faciès caractéristique : petite ouverture des pendant la grossesse.
yeux (fentes palpébrales), minceur de la lèvre – À dépister tous les nouveau -nés atteints de
supérieure, pommettes plates et sillon mal défini troubles liés à l’alcool afin d’intervenir
entre la lèvre supérieur et le nez (ne pas précocement.
confondre ces traits avec ceux que l ’on trouve Posez à toutes les clientes en âge de procréer
chez les sujets normaux de divers groupes quelques questions fondamentales au sujet de leur
ethniques) consommation d’alcool :
STRATÉGIES DE PRÉVENTION – Buvez-vous de l’alcool?
Comme les femmes enceintes sont généralement – L’alcool a-t-il déjà entraîné des problèmes pour
réceptives à l’idée de limiter leur consommation vous ou votre famille?
d’alcool pendant leur grossesse, cette période offre une – Faites-vous régulièrement usage de médicaments
excellente occasion pour le professionnel de la santé de ou d’autres substances (p. ex. drogues illicites,
promouvoir des changements de comportement. médicaments prescrits ou en vente libre)?
Discutez des méthodes contraceptives avec les
Selon la Société canadienne de pédiatrie (1997), les
femmes et leur partenaire et facilitez-leur l’accès à
efforts de prévention devraient être dirigés vers les
ces méthodes.
femmes avant et pendant la période de la procréation,
de même que vers les personnes qui ont de Sensibilisez les femmes aux ressources
l’influence sur elles, entre autres, leur partenaire, leur communautaires de lutte contre l’abus d ’alcool et
famille et les membres de la collectivité. Tous les encouragez-les à y recourir.
efforts doivent tenir compte de la famille et du milieu
culturel, autrement dit, cibler aussi bien la femme Renseignez-vous sur la documentation existante
enceinte que son partenaire et son milieu familial concernant les risques associés à la consommation
dans le contexte de la collectivité à laquelle ils d’alcool pendant la grossesse, consultez-la et offrez-
appartiennent. De plus, ils doivent reposer sur une la aux personnes qui viennent vous consulter.
démarche intégrée, en d’autres termes, mobiliser tous
les services que suppose la prise en compte des
besoins souvent complexes de ces femmes sur les
plans social, économique et affectif.
La SCP est également d’avis que « Les
professionnels de la santé qui travaillent auprès des
membres et des responsables des collectivités doivent
transmettre aux femmes et à leur partenaire un
message uniforme, à savoir qu’il est plus prudent de
s’abstenir de boire pendant la grossesse.

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6–4 Troubles fonctionnels chez l’enfant

Prévention secondaire Selon la Société canadienne de pédiatrie (1997), les


professionnels de la santé devraient informer les
Selon la Société canadienne de pédiatrie (1997), les
femmes ayant consommé à l’occasion de faibles
professionnels de la santé ont un rôle essentiel à jouer
quantités d ’alcool pendant leur grossesse que le
en repérant les femmes dont la consommation
risque pour le fœtus, dans la plupart des cas, est sans
d’alcool présente un risque pour le fœtus et pour
doute très faible. Ils devraient informer les femmes
elles-mêmes. Il faudrait appliquer des méthodes de
que ce risque dépend de la quantité d’alcool
dépistage pour déterminer quelles sont les femmes
consommée, de la morphologie, de la santé
qui risquent de consommer de grandes quantités
nutritionnelle et d’autres facteurs liés au mode de vie
d’alcool avant et durant la grossesse. De même, les
de la future mère. Ils devraient également informer
professionnels de la santé doivent informer les
les femmes déjà exposées au risque que le fait de
femmes à risque, intervenir de façon positive et
cesser de boire, à n’importe quel moment de la
orienter les intéressées vers les services appropriés.
grossesse, sera bénéfique pour le fœtus comme pour
Pour dépister les femmes qui consomment de l’alcool elles -mêmes.
pendant la grossesse, interrogez-les sur leurs habitudes
de consommation (voir plus haut, « Prévention Prévention tertiaire
primaire »). Si la cliente répond par l’affirmative à Les stratégies de prévention tertiaire devraient
n’importe laquelle de ces questions, posez-lui d’autres comprendre :
questions pour évaluer son niveau de risque.
– En temps normal, combien de jours par semaine – Le diagnostic précoce et la création de
buvez-vous? programmes conçus spécialement pour les
enfants atteints du SAF ou des EAF et leurs
– Ces jours -là, combien de verres buvez-vous parents ou les personnes qui s ’en occupent.
habituellement?
– L’orientation des femmes présentant un risque
Faites suivre ces questions d’un test de dépistage élevé vers des ressources de traitement de
normalisé, tel que le questionnaire T-ACE : l’alcoolisme.
– T pour tolérance : Combien de verres devez- – Le dépistage et l’intervention auprès des femmes
vous boire avant de vous sentir euphorique? et de leur partenaire ayant déjà un enfant victime
(Plus de deux verres, score = 2; deux verres ou du SAF ou des EAF et qui prévoient avoir
moins, score = 0) d’autres enfants .
– A pour agacement : Cela vous agace-t-il lorsque
TRAITEMENT
les gens vous critiquent parce que vous buvez?
(Réponse affirmative, score = 1) Consultation
– C pour cesser : Avez-vous déjà ressenti le besoin Consultez un médecin sans tarder pour tout enfant
de cesser de boire? (Réponse affirmative, qui semble présenter les EAF.
score = 1)
– E pour éveil : Avez-vous déjà bu en vous levant Orientation vers d’autres ressources
le matin pour tenter de retrouver un certain médicales
équilibre, par exemple, pour vous débarrasser La participation d’une équipe multidisciplinaire
d’une gueule de bois ou pour vous calmer? coordonnée est essentielle si l’on veut qu ’un enfant
(Réponse affirmative, score = 1)
atteint du SAF, d ’EAF, de MCLA ou de TNLA ait
– Tout score = 2 indique un risque élevé toutes les chances de bénéficier d’une bonne qualité
Pour les femmes dont les résultats indiquent un de vie.
risque élevé de donner naissance à un enfant atteint
du SAF, suivez les étapes suivantes : On dispose toutefois de peu de temps, soit jusqu’à
l’âge de 10 -12 ans, pour offrir cette chance aux
– Demandez à ces femmes pourquoi elles boivent. enfants exposés aux effets de l’alcool in utero.
– Informez-les des effets de l’alcool sur le fœtus et Pendant cette période, les voies neuronales
sur leur propre santé. définitives se développent et il est donc plus facile de
– Expliquez-leur les bienfaits d’arrêter de boire ou de favoriser le développement d ’autres voies neuronales
réduire leur consommation d’alcool, peu importe à qui viendront pallier les lésions neurologiques subies
quelle étape de leur grossesse elles en sont. avant la naissance.
– Donnez-leur des documents d’information pour
faciliter les changements de comportement.
– Assurez un suivi étroit, aidez-les et encouragez-les.

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Troubles fonctionnels chez l’enfant 6–5

TROUBLE D’HYPERACTIVITÉ AVEC Tableau 6-1 : Critères diagnostiques du trouble


d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA)
DÉFICIT DE L’ATTENTION (TH ADA)
État d’agitation persistant depuis au moins six mois,
DÉFINITION caractérisé par la présence d’au moins huit des
symptômes suivants
Le THADA est caractérisé par une triade de
symptômes comportementaux : Remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur s a
chaise (chez les adolescents, ce symptôme se limite à un
– Faible capacité d’attention sentiment subjectif d’impatience motrice)
– Impulsivité A du mal à rester assis lorsqu’il est tenu de le faire
– Hyperactivité
Se laisse facilement distraire par des stimuli extérieurs
Cette triade de symptômes n’est pas nécessairement
présente chez tous les enfants; ainsi, certains enfants A du mal à attendre son tour au cours des jeux ou des
sont très calmes, mais ont une capacité d ’attention activités de groupe
réduite. Répond souvent de f açon impulsive et avant qu’elles ne
soient terminées aux questions de l’interlocuteur
CAUSES
Respecte difficilement les consignes, mais pas parce qu’il
Syndromes génétiques s’y oppose ou ne les comprend pas (p. ex. il n’arrive pas à
finir ce qu’il commence)
– Syndrome de l’X fragile
A du mal à se concentrer sur des tâches ou des jeux
– Phénylcétonurie (PCU)
– Maladie de Gilles de la Tourette Passe souvent d’une activité à l’autre sans en finir aucune

Lésions intra-utérines ou prénatales A de la difficulté à jouer calmement

– Exposition du fœtus à l’alcool Souvent excessivement volubile


– Anoxie in utero Interrompt ou dérange fréquemment les autres enfants (p.
Facteurs postnatals ex. s’immisce dans leurs jeux)

– Prématurité Semble souvent inattentif à ce qu’on lui dit

– Méningite Perd ou oublie souvent des objets nécessaires à


– Traumatisme crânien grave l’accomplissement de tâches ou d’activités à l’école ou à la
maison (jouets, crayons, livres, devoirs, etc.)
Il est possible que le problème soit héréditaire et
qu’on ne puisse en préciser la cause. S’adonne souvent à des activités dangereuses sans tenir
compte des conséquences possibles et sans avoir pour but
Chez la plupart des enfants atteints, on peut d’expérimenter des sensations fortes (p. ex. court dans la
difficilement établir une cause précise. rue sans regarder).

Autres critères
ANTÉCÉDENTS
Apparition des troubles avant l’âge de 7 ans
– Prénatals : grossesse, exposition aux drogues et à
Comportement non caractéristique d’un trouble envahissant
l’alcool du développement
– Périnatals : accouchement, asphyxie et maladies
Adapté avec la permission des auteurs de Ambulatory
– Familiaux : THADA et autres troubles connexes
Paediatrics IV, Green M., Haggerty RJ. W.B. Saunders Ltd.,
– Médicaux : méningite ou autres maladies, Baltimore, MD. (Permission de reproduction accordée.)
blessures, hospitalisations
– Scolaires : progrès et comportement (entre tien
avec le professeur) EXAMEN PHYSIQUE
– Les symptômes (voir tableau 6-1) apparaissent – Examen général complet : recherchez des
généralement avant que l’enfant n’entre à dysmorphies évocatrices d’affections génétiques
l’école. ou du SAF.
En général, le diagnostic est confirmé si 8 des – Examen des oreilles et de l'audition
14 symptômes possibles persistent depuis au moins – Examen des yeux et de la vue
six mois (voir le tableau 6-1). – « Signes neurologiques légers » souvent présents
(hyperréflectivité, manque de coordination,
d’équilibre, etc.)
– Évaluation pédagogique effectuée à l’école

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6–6 Troubles fonctionnels chez l’enfant

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Éducation du client


– Troubles du comportement avec passage à l’acte – Expliquez la nature, le déroulement et les
– Réaction à un milieu très stressant modalités de traitement du trouble
– Surdité – Soulignez l’importance d’assurer un suivi
– Trouble envahissant du développement (p. ex. régulier
autisme) – Donnez aux parents ou à la personne qui
s’occupe de l’enfant des conseils sur les
TRAITEM ENT médicaments : utilisation appropriée, posologie
Objectifs et effets secondaires
– Améliorer le rendement scolaire Stratégies de comportement
– Accroître la capacité d’attention
Expliquez aux parents ou à la personne qui s’occupe
– Maîtriser l’hyperactivité (comportement) de l’enfant des stratégies de comportement :
La prise en charge du THADA fait appel à la
– Diminuez les stimuli environnementaux.
participation d’une équipe multidisciplinaire ayant
pour pivot des spécialistes de l’éducation. On peut – Soulignez les atouts de l’enfant pour accroître
avoir recours à nombre de méthodes pour surmonter l’estime qu’il a de lui-même.
les faiblesses de l’enfant et exploiter ses forces. – Donnez des consignes simples.
– Regardez l’enfant dans les yeux.
Le rôle du personnel infirmier consiste à veiller aux – Utilisez la méthode dite de Time Out (temps
intérêts de l’enfant et, parfois, à administrer un mort) comme tactique disciplinaire.
médicament. L’école, les parents ou la personne qui
s’occupe de l’enfant devraient être attentifs aux effets Interventions pharmacologiques
souhaités et aux effets indésirables des médicaments Médicament de choix :
(p. ex. retard de croissance ou tics).
méthylphénidate (Ritalin) (médicament de
Interventions non pharmacologiques classe B), dose de départ : 0,2-0,5 mg/kg, deux
fois par jour, le matin et le midi; on peut augmenter
– Appuyez la famille la dose de 0,15 mg/kg par jour.
– Faites valoir les intérêts de l’enfant auprès de
l’école et de la collectivité Ce médicament n’est pas recommandé aux enfants de
– Surveillez la prise des médicaments, la posologie moins de 6 ans.
et les effets secondaires Le Ritalin peut améliorer la capacité de concentration
et, en plus fortes doses, réduire l’hyperactivité. Son
utilisation demeure controversée et il ne devrait être
prescrit que par un médecin ayant au préalable
procédé à une évaluation complète de l’enfant.
Durant les vacances scolaires, l’interruption
temporaire du médicament permettra une croissance
rapide, dite de rattrapage.

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CHAPITRE 7 — NUTRITION

Table des matières


PRINCIPES NUTRITIONNELS .................................................................... 7–1
Généralités..................................................................................... 7–1
Types de nutriments ....................................................................... 7–1
PRINCIPES DE L’ALIMENTATION DU NOUVEAU-NÉ ................................. 7–1
Généralités..................................................................................... 7–1
Apport suffisant .............................................................................. 7–1
CHOIX DU MODE D’ALIMENTATION.......................................................... 7–2
Allaitement maternel ....................................................................... 7–2
Alimentation au biberon................................................................... 7–6
Suppléments vitaminiques et minéraux ............................................ 7–8
Aliments solides.............................................................................. 7–8
TROUBLES DUS À DES CARENCES NUTRITIONNELLES ......................... 7–8
PROBLÈMES NUTRITIONNELS COURANTS ........................................... 7–10
Obésité ........................................................................................ 7–10
Rachitisme nutritionnel .................................................................. 7–12
Anémie ferriprive chez le nourrisson ................................ .............. 7–13

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Nutrition 7–1

PRINCIPES NUTRITIONNELS

GÉNÉRALITÉS – Glucides : fournissent de l’énergie calorique et


aident ainsi à réduire les besoins en protéines et
Pour se développer normalement, l’enfant doit avoir en matières grasses.
une alimentation suffisamment riche en protéines, en – Matières grasses : satisfont une bonne partie des
matières grasses, en glucides, en eau, en vitamines, besoins énergétiques en raison de leur forte
en minéraux et en oligo-éléments. Pour plusieurs densité énergétique (9 kcal/g); certains acides
nutriments, une consommation insuffisante engendre gras essentiels jouent un rôle important dans le
un état de carence, et une consommation excessive de développement du système nerveux du
certains nutriments peut provoquer diverses maladies. nourrisson.
– Eau : essentielle à la vie et à la croissance
TYPES DE NUTRIMENTS – Vitamines : cofacteurs essentiels dans les
processus métaboliques
– Énergie (exprimée en kilocalories [kcal]) :
essentielle aux fonctions métaboliques et à la – Minéraux : nécessaires, en faible quantité, à la
croissance; provient des protéines, des glucides croissance et au métabolisme; les états de
et des matières grasses. carence cliniquement reconnus ne concernent
que quelques -uns d’entre eux.
– Protéines : contribuent à l’apport énergétique et
procurent les acides aminés nécessaires à la
croissance et au remplacement des tissus.

PRINCIPES DE L’ALIMENTATION DU NOUVEAU-NÉ

GÉNÉRALITÉS APPORT SUFFISANT


L’alimentation du nouveau-né est l’occasion d’un La meilleure façon de s’assurer que le nourrisson est
contact privilégié entre le nourrisson et ses parents ou suffisamment nourri est de surveiller son gain de
les personnes qui lui prodiguent des soins. Elle donne poids. Un bébé grossit généralement de :
au nourrisson à la fois les nutriments nécessaires à sa – 30 g/jour pendant les trois premiers mois
croissance et la possibilité d’une interaction sociale,
– 15-20 g/jour pendant les trois mois suivants
deux éléments indispensables à son bien-être. Il est
important de toujours tenir le bébé dans ses bras Autres indicateurs : six couches bien mouillées et une
pendant la tétée pour tenter d’éviter les caries selle jaunâtre par jour.
dentaires causées par le biberon. Les besoins énergétiques sont en moyenne de
115 kcal/kg pendant la première année, mais ils
peuvent varier quelque peu d’un enfant à l’autre. La
valeur calorique moyenne des préparations lactées
pour nourrissons et du lait maternel est de 20 kcal/oz
ou 67 kcal/100 ml (1 oz = 30 ml).

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7–2 Nutrition

CHOIX DU MODE D’ALIMENTATION

ALLAITEMENT MATERNEL TECHNIQUE


– La mère doit être dans une position confortable,
Pendant les six premiers mois, c’est le lait maternel habituellement assise ou allongée, avec la tête du
qui comble le mieux les besoins en eau, en calories et bébé au creux du bras (après une césarienne, elle
en nutriments essentiels du nourrisson. Pour cette a souvent avantage à s’allonger sur le côté).
raison et pour les bienfaits émotionnels qu’il apporte – Apportez le bébé à la mère (pour réduire au
à l’enfant et la protection qu’il lui confère contre les minimum les contraintes exercées sur le dos de
infections (surtout dans les populations qui n’ont pas la mère).
accès à la réfrigération ou dont l’approvisionnement – Le ventre du bébé et celui de la mère doivent se
en eau laisse à désirer), le lait maternel est considéré faire face ou se toucher (position ventre contre
comme le meilleur choix. ventre).
– La mère doit déclencher le réflexe des points
AVANTAGES cardinaux en chatouillant les lèvres du bébé avec
– Moins d’infections respiratoires, d’infections le mamelon ou avec un doigt; lorsque le bébé
digestives et d’otites moyennes ouvre grand la bouche, la mère introduit le
– Aliment idéal : facile à digérer, bonne absorption mamelon vers l’arrière de sa bouche en ramenant
des nutriments, moins de constipation le bébé vers elle; elle s’assure ainsi que les
– Contact plus étroit entre la mère et le bébé et gencives du bébé saisissent l’aréole et non le
parfois accroissement de l’estime de soi de la mamelon.
mère – Il est important de mettre le bébé au sein dans
– Aliment économique, facile à transporter, permet l’heure qui suit l’accouchement.
de répondre aux besoins du nourrisson
rapidement
– Peut diminuer la fréquence des allergies pendant
l’enfance
– Préféré à l’allaitement au biberon par bien des
mères
– Involution utérine plus rapide et plus complète
CONTRE-INDICATIONS
– Infection par le VIH ou tuberculose active
– Passage de l’alcool et des autres drogues dans le
lait maternel; voir le tableau 7-1 plus loin, qui
présente des données sur les médicaments et les
drogues qui passent dans le lait.

PHYSIOLOGIE
– La stimulation de l’aréole entraîne la sécrétion
d’oxytocine.
– L’oxytocine entraîne le réflexe d’éjection, grâce
auquel le lait est éjecté des cellules dans les
canaux galactophores.
– La succion stimule la sécrétion de prolactine, qui
stimule à son tour la production de lait.
– Le lait est donc produit en réponse à la tétée,
c’est-à-dire que la tétée augmente la quantité de
lait.

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Nutrition 7–3

POSITION ET MISE AU SEIN 12. Laissez le bébé téter le premier sein jusqu’à ce
Source : Baby & Parent Health Program, Community qu’il repousse le mamelon; faites-lui faire un rot
Health Services, Halton Regional Health Department et passez à l’autre sein. Il ne tétera peut-être pas
longtemps le deuxième sein. Commencez par ce
côté au moment de la prochaine tétée.
13. Si le bébé commence à s’agiter pendant
l’allaitement, il a peut-être besoin de faire un rot.
Retirez-le du sein, faites-lui faire son rot et
remettez-le au sein.
14. Chaque bébé est différent, et la durée de
l’allaitement varie selon chacun. Si la tétée dure
une heure ou plus, c’est probablement que le bébé
ne prend pas le sein correctement. Demandez à
quelqu’un de vous regarder allaiter et de vérifier
la prise du sein.

Fig. 7-1 : Position d’allaitement maternel : la madone


1. Installez-vous pour allaiter le plus tôt possible en
position assise, le dos bien appuyé.
2. Posez un oreiller sur vos genoux pour amener le
bébé à la hauteur du sein.
3. Placez la tête du bébé sur votre avant-bras, face à
vous (ventre contre ventre), et placez votre main
sous la couche.
4. Le bébé doit avoir le visage contre le sein, la
bouche contre le mamelon et la tête légèrement
penchée vers l’arrière. Fig. 7-2 : Position d’allaitement maternel : le ballon
5. Placez quatre doigts sous le sein et le pouce sur le de football
sein, loin du mamelon et de l’aréole.
Si vous avez de la difficulté à allaiter votre bébé dans
6. Chatouillez légèrement la lèvre inférieure du bébé la position de la madone, essayez la position du
avec le mamelon. Soyez patiente. ballon de football. Elle peut donner de bons résultats
7. Lorsque le bébé ouvre grand la bouche (comme dans les situations suivantes :
pour bâiller), insérez-y rapidement le mamelon et – Césarienne
ramenez le bébé contre le sein. – Bébé de petite taille
8. Si le bébé est bien placé, il doit avoir le nez sur le – Plus grande difficulté à allaiter d’un côté que de
sein et non enfoui dans les tissus mammaires. l’autre
N’appuyez pas sur le sein pour donner au bébé de – Mamelons plats
l’espace pour respirer.
1. Assoyez-vous en position droite, le dos bien
9. Si vous ressentez de la douleur, retirez le bébé du appuyé.
sein et recommencez.
2. Placez un ou deux oreillers à côté de vous.
10. Vérifiez la prise du sein. La bouche doit être
grande ouverte et les lèvres doivent être 3. Allongez le bébé sur les oreillers à côté de vous.
retournées. Le menton doit être bien en-dessous 4. Soutenez l’arrière du cou du bébé avec votre main,
du sein et le nez doit être sur le sein. ce qui fera incliner sa tête légèrement vers l’arrière.
11. Écoutez la déglutition du bébé. S’il boit bien, 5. Tenez votre sein comme dans la position de la
vous le verrez téter et avaler par petits coups, en madone.
faisant des pauses. Le mouvement des mâchoires
s’étend au delà des oreilles, qui bougent parfois. 6. Chatouillez la lèvre inférieure du bébé. Lorsqu’il
ouvre la bouche, mettez-le au sein.

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7–4 Nutrition

ÉDUCATION DE LA CLIENTE

Avant l’accouchement
Faites valoir les avantages de l’allaitement maternel
dès le début de la grossesse et revoyez-les
régulièrement avec la cliente.

Après l’accouchement
Donnez des conseils aux femmes sur les aspects
suivants de l’allaitement maternel :
– Technique
Fig. 7-3 : Position d’allaitement maternel : la madone – Évolution naturelle
inversée – Colostrum présent dans le sein à l’accouchement,
mais non visible
1. Assoyez-vous en position droite, le dos bien – Si le bébé boit bien, il sera bien nourri.
appuyé.
– Apparition du lait au troisième jour après
2. Placez un oreiller devant vous. l’accouchement seulement
– Des tétées fréquentes (au moins 9 tétées par
3. Allongez le bébé face à vous.
période de 24 heures) provoqueront une
4. Tenez le sein avec la main qui est du même côté production de lait plus rapide et plus abondante.
(sein droit, main droite). – La mère doit laisser le bébé déterminer la durée
de chaque tétée.
5. Soutenez l’arrière du cou et les épaules du bébé – Le bébé perdra du poids au cours des premiers
avec l’autre main. jours et ne retrouvera peut-être pas son poids à la
6. Chatouillez la lèvre inférieure du bébé. Lorsqu’il naissance avant 7 jours.
ouvre la bouche, mettez-le au sein. – Les suppléments vitaminiques sont superflus,
sauf si le bébé est très peu exposé au soleil
7. Lorsque le bébé boit bien, essayez de retirer la (auquel cas il faut lui donner de la vitamine D).
main du sein et de la placer sous le bébé pour le Voir la section « Suppléments vitaminiques et
soutenir. minéraux » plus loin.
– Le lait maternel seul suffit pendant les 6 premiers
ALIMENTATION DE LA MÈRE PENDANT mois.
L’ALLAITEMENT
– Les aliments solides peuvent être introduits vers
– Apport adéquat en calories et en protéines l’âge de 4 à 6 mois.
– Beaucoup de liquides Les mères qui prévoient retourner au travail doivent
– Vitamines prénatales passer à l’alimentation au biberon environ une semaine
à l’avance pendant les heures de la journée où elles
SIGNES D’ALLAITEMENT ADÉQUAT
seront absentes. Pour ce faire, elles peuvent remplacer
– Les seins deviennent durs avant l’allaitement et une tétée, à intervalles de quelques jours, par du lait
mous après (observation notée dans les maternel retiré à la pompe ou par des préparations
premières semaines après l’accouchement). lactées pour nourrissons données, de préférence, par
– Six couches souillées ou plus par période de quelqu’un d’autre. Elles doivent introduire l’allaitement
24 heures au biberon à trois ou quatre semaines (une fois
– Bébé rassasié et gain pondéral adéquat (en l’allaitement maternel bien établi) pour augmenter la
moyenne 1 oz ou 28 g par jour au cours des probabilité que le bébé accepte un biberon à l’occasion.
premiers mois) Il est bon de donner un biberon de lait une ou deux fois
– Des poussées de croissance sont à prévoir autour par semaine.
de 10 jours, 6 semaines, 3 mois et 4 à 6 mois.
– Le bébé boira plus souvent pendant quelques
jours au cours des poussées de croissance, ce qui
augmentera la production de lait permettant une
croissance adéquate.

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Nutrition 7–5

Soins des seins Engorgement


– Les compresses d’allaitement poreuses absorbent L’engorgement mammaire apparaît généralement
le lait qui s’écoule des seins et doivent être tout juste après la première montée de lait (jour 3 ou
changées dès qu’elles sont humides pour éviter 4). Les seins sont alors chauds, durs et douloureux.
que la peau ne macère dans le liquide.
– Pour éviter d’avoir les mamelons douloureux et Pour résoudre le problème, la mère doit allaiter le
gercés, il est important de bien placer le bébé et bébé plus souvent. Elle devra peut-être extraire un
de s’assurer que le mamelon et l’aréole sont bien peu de lait manuellement afin de ramollir l’aréole
dans sa bouche quand il tète. suffisamment pour que le bébé puisse prendre le sein.
La durée de la tétée doit être assez longue pour
– En cas de gerçures, il est bon d’extraire du lait et
de le laisser sécher sur les mamelons; il faut permettre le vidage des seins. Le problème disparaît
généralement en un jour ou deux.
aussi vérifier si le bébé prend le sein
correctement. Mamelons plats ou rentrés
– Si un mamelon est douloureux, il faut
commencer la tétée par le sein qui n’est pas À la suite d’une stimulation, les mamelons rentrés se
endolori. Il peut aussi être utile de changer de rétractent vers l’intérieur, tandis que les mamelons
position pour allaiter l’enfant (p. ex. de la plats demeurent plats. Vérifiez si la mère présente
position assise à la position allongée). l’un de ces anomalies au cours du premier examen
physique prénatal.
COMPLICATIONS POSSIBLES
La mère peut porter des coupelles (en forme
Obstruction des conduits mammaires d’anneau) dans son soutien-gorge pendant le dernier
mois de la grossesse afin de forcer doucement le
La mère va bien, mais elle a des masses douloureuses mamelon à pointer dans l’ouverture centrale de la
dans un ou les deux seins et elle ne fait pas de fièvre.
coupelle. Le bébé peut bien boire même si la coupelle
Elle peut appliquer des compresses humides chaudes ne corrige pas le problème avant l’accouchement.
sur les masses avant et après l’allaitement. Elle doit Une conseillère en allaitement ou une membre de la
allaiter plus souvent du côté douloureux et vérifier si Ligue La Leche peut donner de bons conseils dans un
elle a la bonne technique. cas de ce genre.

Mastite
La mère a une masse douloureuse dans un ou les
deux seins, accompagnée de fièvre ou d’une rougeur
de la peau au-dessus de la masse. Elle peut être très
malade. Il faut éliminer d’autres causes possibles de
fièvre (en particulier l’endométrite et la
pyélonéphrite).
La femme peut appliquer des compresses humides
chaudes sur les masses avant et après la tétée. Elle
doit allaiter plus souvent du côté douloureux.
Administrez des antibiotiques (p. ex. de la
cloxacilline) efficaces contre Staphylococcus aureus
(micro-organisme le plus courant) pendant au moins
7 jours. La mère doit se reposer davantage et prendre
de l’acétaminophène (Tylenol) au besoin. La fièvre
devrait disparaître dans les 48 heures qui suivent;
dans le cas contraire, il faut changer d’antibiotique.
La masse devrait aussi se résorber. Une masse
persistante peut être un abcès, qui nécessite un
drainage chirurgical.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


7–6 Nutrition

PROBLÈMES DE LACTATION ALIMENTATION AU BIBERON


Source : Baby & Parent Health Program, Community GÉNÉRALITÉS
Health Services, Halton Regional Health Department
Les préparations lactées commerciales pour nourrissons
Lactation insuffisante s’apparentent étroitement au lait maternel, mais elles
Ce problème est presque toujours causé par de n’en possèdent pas les éléments immunologiques. On
mauvaises techniques d’allaitement qu’il est possible recommande maintenant systématiquement les
de corriger. Il peut parfois tenir à d’autres causes. préparations enrichies de fer pour tous les bébés nourris
au biberon depuis la naissance. Les bébés qui cessent
Signes d’être allaités au sein avant l’âge de 9 mois doivent
– Le gain d e poids chez le bébé exclusivement recevoir une préparation enrichie de fer. Les
nourri au sein est insuffisant. préparations de lait évaporé ont une valeur énergétique
– Le bébé prend mal le sein. et nutritive adéquate et sont moins coûteuses à condition
que les proportions de lait et d’eau recommandées soient
– Le bébé tète irrégulièrement.
respectées. Elles ne contiennent pas suffisamment de fer
– Le réflexe d’éjection se déclenche irrégulièrement.
et peuvent nuire à l’absorption du fer provenant d’autres
– Certains bébés semblent avoir faim (pleurs sources. La composition du lait de vache entier ne
aussitôt après la tétée), tandis que d’autres convient pas aux bébés et entraîne des pertes sanguines
semblent rassasiés, mais prennent peu de poids. intestinales. Ce lait ne doit pas être donné à des
Facteurs de risque nourrissons de moins de 9 ou 10 mois. Il ne faut jamais
– La mère a déjà eu ce genre de problème. donner de lait partiellement écrémé ou écrémé au cours
de la première année parce que l’absence de matières
– Le sein présente une anomalie physique.
grasses peut être difficile pour les reins du bébé. Voir la
– Les seins n’ont pas augmenté en volume pendant fréquence des tétées et la quantité de lait maternisé à
la grossesse. donner au tableau 7-2.
La mère a déjà eu une intervention chirurgicale aux seins.
Tableau 7-2 : Fréquence des tétée s et quantités
Traitement approximatives
Âge Nbre de biberons par Quantité
L’objectif est de maintenir l’allaitement au sein dans période de 24 heures (ml/biberon)
la mesure du possible.
1 re semaine 6-10 30-80
– Tétées fréquentes
– Extraction du lait (à l’aide d’un tire-lait 1-4 semaines 7 ou 8 60-120
électrique, si possible) après chaque tétée 1-4 mois 4 ou 5 210-240
– Consommation accrue de liquides par la mère
5-9 mois 3 ou 4 210-240
– Repos suffisant pour la mère
– Eau donnée, au besoin, en petite quantité au bébé Si l’on n’a pas accès à un réfrigérateur, il est
après les tétées conseillé de faire bouillir les biberons avant de
– Surveillance du bien-être du bébé préparer le lait.
En cas de retard pondéro-statural ou de
Les mères qui se voient forcées par les circonstances
déshydratation chez le bébé, il faut consulter une
spécialiste en allaitement et un médecin. Il peut être d’utiliser du lait évaporé doivent bien respecter le
mode de préparation (voir plus loin) et donner chaque
indiqué de lui donner du lait maternisé après les
tétées ou de passer exclusivement au lait maternisé. jour au bébé un supplément de sulfate de fer
(2 mg/kg de fer élémentaire). L’administration
Toxicologie et lait maternel quotidienne d’un supplément de fer, que ce soit dans
le lait maternisé ou sous forme de Fer-In-Sol, dès la
La plupart des médicaments pris par la mère sont excrétés
naissance est recommandé pour les bébés à risque
en partie dans le lait maternel (tableau 7-1). Il faut évaluer (p. ex. les bébés ayant un faible poids à la naissance
les risques de l’arrêt du traitement de la mère par rapport
et les bébés prématurés, les bébés issus d’un milieu
aux risques courus par le bébé. Dans certains cas, le très pauvre ou ceux dont les frères et les sœurs
médicament peut être remplacé ou encore les effets sur le présentent des carences en fer).
bébé ne portent pas à conséquence.
Tous les médicaments marqués d’un astérisque au
tableau 7-1 sont totalement contre-indiqués pendant
l’allaitement.

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Nutrition 7–7

Tableau 7-1 : Médicaments et allaitement


Médicament ou autre Excrété dans le Effet possible sur le nourrisson et recommandations
substance lait
AAS Oui Complications rares
Alcool Oui Nourrissons plus vulnérables aux effets
Ampicilline Oui Diarrhée, candidose
Caféine Oui Énervement possible
Carbamazépine Oui Ralentissement du gain pondéral
Céphalexine Non Aucun effet

Chlorpromazine Oui (qt é minime) Sûr pour le nourrisson


Codéine Oui (traces) Dépression néonatale; aucun effet ultérieurement en doses habituelles
Contraceptifs Oui Effets à long terme incertains
Somnolence; peut accentuer l’ictère du nouveau-n é; ne pas administrer à une
Diazépam Oui femme qui allaite un b ébé de moins d’un mois

Digoxine Oui (qt é minime) Habituellement aucun effet


Diurétiques thiazidiques Oui Faible risque de déshydratation, d éséquilibre électrolytique
Érythromicine Oui Ictère; ne pas administrer à une femme qui allaite un bébé de moins d’un mois
Isoniazide (INH)* Oui Peut être toxique pour le nourrisson
Méthyldopa Oui Galactorrhée
Métronidazole Oui (en grande qté) Contre-indiqu é chez les mères de nourrissons de moins de six mois
Nitrofurantoïn e Oui (traces) À é viter
Nystatine Non Aucun effet
Pénicilline Oui Effets habituels des antibactériens
Phénobarbital Oui Léthargie
Phénytoïne Oui Habituellement aucun effet
Prednisone Oui Habituellement aucun effet
Propranolol Oui Hypoglyc émie; habituellement aucun effet
Propylthiouracile * Oui Risque de goître chez le nourrisson
Séné Non Aucun effet
Ictère nuclé aire (ne pas administrer à une femme qui allaite un bébé de moins
Sulfisoxazole Oui d’un mois)
Tétracycline† Oui Coloration anormale des dents
Théophylline Oui Irritabilité
* Ne pas allaiter
† Utiliser un autre médicament

MODE DE PRÉPARATION Lait évaporé

Préparations commerciales de lait maternisé 3 oz de lait + 5 oz d’eau + 1 c. à soupe de sucre = un


biberon de 8 oz (30 ml = 1 oz)
– Prêtes à servir : donner telles quelles, sans diluer
Après six mois, 4 oz de lait + 4 oz d’eau (ne pas
– Concentrées : diluer dans une quantité égale ajouter de sucre)
d’eau
– En poudre : suivre les instructions sur la boîte; il
peut être dangereux de trop diluer.

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7–8 Nutrition

SUPPLÉMENTS VITAMINIQUES ET Tableau 7-3 : Besoins en vitamine D

MINÉRAUX Type d’allaitement Besoin en supplément


de vitamine D

Les enfants de certaines communautés des Premières Lait maternel Oui


Nations et inuites ont besoin de suppléments de fluor, Lait maternis é Non
sauf si l’approvisionnement en eau de leur
collectivité est naturellement riche en fluor. Le Lait é vaporé Non
dentiste hygiéniste régional peut vous indiquer ce qui Lait de vache et lait maternel, Oui
en est dans votre localité. suppléments de jus

La dose recommandée de fluor est la suivante


(Société canadienne de pédiatrie, 1996) :
ALIMENTS SOLIDES
– 6 mois à 2 ans : 0,25 mg/jour Les céréales pour bébés enrichies de fer doivent être
– 3 à 4 ans : 0,50 mg/jour les premiers aliments donnés à titre de complément
– plus de 5 ans : 1 mg/jour au lait à l’âge de 4 à 6 mois (un type de céréale à la
fois). Les mères qui ont recours au x aliments
Les multivitamines ne sont généralement pas
préparés pour bébés doivent les introduire en petites
recommandées, mais le Tri-Vi-Sol enrichi de fluor
est indiqué pour les enfants de 0 à 2 ans. quantités, un à la fois, après les céréales. Il faut
introduire les légumes et les viandes avant les fruits.
Il est préférable de donner séparément la vitamine D
(p. ex. D-Vi-Sol) et le fluor (p. ex. Pedi-Dent ou
Karidium).
Le tableau 7-3 présente les besoins en vitamine D par
rapport au type d’allaitement. La dose recommandée
de vitamine D est de 800 UI/jour pour les nourrissons
vivant dans les villages du Nord.

TROUBLES DUS À DES CARENCES NUTRITIONNELLES

Les signes et symptômes cliniques des carences l’appareil cardiovasculaire, l’appareil locomoteur et
nutritionnelles peuvent toucher un grand nombre de le système neurologique. Voir les renseignements sur
systèmes et d’appareils, notamment la peau, les les manifestations cliniques des carences
cheveux, les ongles, les yeux, la bouche, le cou, nutritionnelles fréquentes au tableau 7-4.

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Nutrition 7–9

Tableau 7-4 : Signes physiques de troubles dus à des carences nutritionnelles


Système ou appareil Signe Carence
Apparence générale Réduction du poids par rapport à la taille Calories
Peau et cheveux Pâleur Anémie (fer, vitamine B12, vitamine E, folate et cuivre)
Œdème Protéines, thiamine
Séborrh ée nasolabiale Calories, prot éines, vitamine B6
Dermatite Riboflavine, acides gras essentiels, biotine
Dermatite par photosensibilité Niacine
Acrodermatite Zinc
Hyperkératose folliculaire (ponctuée) Vitamine A
Peau dépigmentée Calories, prot éines
Purpura Vitamines C, K
Dermatite scrotale ou vulvaire Riboflavine
Alopécie Zinc, biotine, prot éines
Cheveux dé pigmentés, ternes Protéines, calories, cuivre
Tissu sous-cutané Amincissement Calories
Yeux (vue) Mauvaise adaptation à l’obscurité Vitamines A, E, zinc
Mauvaise distinction des couleurs Vitamine A
Taches de Bitot , x érophtalmie, kératomalacie Vitamine A
Pâleur conjonctivale Anémies nutritionnelles
Micro-an évrismes capillaires fundiques Vitamine C
Visage, bouche, cou Perlèche Riboflavine, fer
Cheilite due à l’ariboflavinose Vitamine B6, niacine, riboflavine
Saignement des gencives Vitamines C, K
Papilles atrophiées Riboflavine, fer, niacine
Langue lisse Fer
Langue rouge (glossite) Vitamines B6 , B12, niacine, riboflavine, folate
Œdème des parotides Protéines
Caries Fluor
Anosmie Vitamines A, B12 , zinc
Hypogueusie Vitamine A, zinc
Goître Iode
Appareil cardiovasculaire Insuffisance cardiaque Thiamine, s élénium, an émies nutritionnelles
Appareil génito-urinaire Hypogonadisme Zinc
Appareil locomoteur Aspect en chapelet des côtes Vitamines D, C
Hémorragie sous-périosté e Vitamine C, cuivre
Saillie crânienne Vitamine D
Fontanelle large Vitamine D
Élargissement épiphysaire Vitamine D
Craniotab ès Vitamine D, calcium
Sensibilité des os Vitamine C
Sensibilité des mollets Thiamine, s élénium
Ongles en cuillère (koïlonychie) Fer
Lignes transversales sur les ongles Protéines
Système nerveux central Neuropathie sensorielle ou motrice Thiamine, vitamines E, B6 , B12
Ataxie, ar éflexie Vitamine E
Ophtalmoplégie Vitamine E, thiamine
Tétanie Vitamine D, calcium++, magnésium++
Retard Iode, niacine
Démence, délire Vitamine E, niacine, thiamine
Source : Nelson’s Essentials of Pediatrics (Behrman et al., 1994)

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7–10 Nutrition

PROBLÈMES NUTRITIONNELS COURANTS

OBÉSITÉ SYMPTOMATOLOGIE
– Poids de l’enfant à la naissance
DÉFINITION – Alimentation en bas âge
Poids supérieur de 20 % ou plus au poids idéal – Âge à la survenue de l’obésité
calculé d’après l’âge, le sexe et la taille, à l’aide des – Habitudes alimentaires (pendant la semaine et la
courbes de croissance couramment utilisées en fin de semaine)
pédiatrie. Bon nombre d’enfants autochtones ont un – Apport calorique supérieur aux normes établies
rapport poids-taille élevé d’après les courbes de d’après l’âge
croissance standard. Une augmentation rapide du – Préférences alimentaires, collations, lieux où les
rapport poids-taille est à surveiller, tout comme repas sont pris, personnes avec lesquelles ils sont
l’obésité chez les enfants plus âgés. pris, humeurs associées à l’alimentation
– Habitudes alimentaires de l’enfant et de la famille
CAUSES
– Utilisation des aliments comme récompense ou
– Le plus souvent, l’obésité est attribuable à des dans le cadre d’activités sociales
facteurs exogènes tels qu’un apport calorique – Antécédents familiaux d’obésité, d’hypertension,
trop élevé compte tenu du métabolisme basal et de maladie cardiovasculaire, de diabète sucré ou
de la faible dépense énergétique. d’accident vasculaire cérébral
– Influences génétiques : les enfants obèses de – Antécédents médicaux (maladies, interventions
moins de 3 ans dont les parents ne sont pas chirurgicales, hospitalisations)
obèses ont un faible risque d’obésité à l’âge
– Activité physique
adulte, mais chez les enfants plus âgés, l’obésité
– Grands enfants : rendement scolaire, relations
est un prédicteur de plus en plus important
d’obésité à l’âge adulte, que les parents soient avec les pairs, relations avec les parents, image
corporelle
obèses ou non. Qu’ils soient obèses ou non, les
enfants de moins de 10 ans dont les parents sont OBSERVATIONS
obèses sont deux fois plus susceptibles d’être
obèses à l’âge adulte que les enfants dont les – Apparence générale
parents ne sont pas obèses. – Tension artérielle
Facteurs de risque de développement de l’obésité – Poids et taille (l’obésité exogène s’accompagne
chez les enfants : généralement d’une croissance linéaire accélérée,
tandis que l’obésité due à des troubles
– Excès de poids chez les parents endocriniens ou métaboliques est habituellement
– Excès de poids à la naissance associée à un retard de croissance linéaire)
– Sédentarité – Hypoventilation (peut évoquer le syndrome de
– Collations irrégulières Pickwick)
– Mauvais choix alimentaires – Répartition du tissu adipeux
– Peu d’accès à des aliments nutritifs et variés – Épaississement du tissu sous-cutané
– Épaississement du pli cutané au niveau des
triceps
– Peau : vergetures, irritations (intertrigo)
– Stade de maturation sexuelle
– Problèmes orthopédiques (p. ex. scoliose, genu
valgum, épiphysiolyse)
– Autres causes d’obésité associées à des signes
révélateurs de la cause sous -jacente (p. ex.
l’hirsutisme, l’acné, les vergetures,
l’hypertension, la déficience mentale)
Vérifiez la présence d’hypogonadisme, de retard
statural, de dysmorphie, de retard de croissance des
membres et de retard mental afin d’éliminer la
possibilité d’un syndrome congénital.

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Nutrition 7–11

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL TESTS DIAGNOSTIQUES


– Diabète sucré – Glycémie au hasard, mesurée par glucométrie
– Hypothyroïdisme – Taux de thyrotropine (TSH) et de thyroxine (T4 )
– Maladie de Cushing (si l’enfant est de petite taille)
– Maladies du système nerveux central (p. ex. la – Analyse d’urine (recherche de glucose)
méningite, les tumeurs cérébrales, l’accident – Profil lipidique (chez les adolescents)
vasculaire cérébral ou le traumatisme crânien – Échographie du bassin afin d’éliminer le
peuvent être associés à la survenue de l’obésité à syndrome des ovaires polykystiques chez les
cause d’une hyperphagie et d’une réduction de adolescentes souffrant d’aménorrhée ou de
l’activité). saignements utérins dysfonctionnels (ce test doit
– Troubles génétiques ou congénitaux (p. ex. être prescrit par un médecin).
trisomie 21)
TRAITEMENT
COMPLICATIONS
Objectifs
– Accélération de la croissance osseuse et de la
maturation squelettique Modifier le comportement de l’enfant afin qu’il brûle
– Accélération de la maturation, accompagnée de plus d’énergie qu’il n’en consomme pour la
l’apparition précoce des règles et d’une réduction croissance, l’activité et les processus métaboliques.
de la taille définitive, fréquente chez les filles Il faut inclure toute la famille dans le traitement de ce
– Hyperinsulinémie problème.
– Baisse des taux d’hormone de croissance
– Baisse des taux de prolactine chez les filles Consultation
– Baisse des taux de testostérone chez les garçons – Consultez un médecin si vous soupçonnez que
– Fréquence accrue d’aménorrhée et de l’obésité est causée par un trouble physiologique,
saignements utérins dysfonctionnels chez les métabolique ou psychologique sous-jacent.
filles – Il faut faire preuve de prudence lorsqu’on traite
– Hyperlipidémie des nourrissons et des jeunes enfants; consultez
– Hypertension un médecin avant d’amorcer des examens plus
poussés ou des traitements.
– Calculs biliaires
– Épiphysiolyse fémorale supérieure Interventions non pharmacologiques
– Maladie de Legg-Perthes -Calvé et genu valgum Prévention
– Accroissement des maladies respiratoires chez
les enfants de moins de 2 ans – Mesures de prévention précoce axées surtout sur
les familles où l’un des parents ou les deux ont
– Syndrome de Pickwick (accroissement de la un excès de poids.
somnolence diurne et hypoventilation)
– La promotion de l’allaitement maternel prolongé
– Apnée obstructive du sommeil peut diminuer le taux d’obésité chez les enfants.
– Séquelles psychosociales (faible estime de soi,
– Comme les enfants obèses risquent fort de
image corporelle anormale, difficulté à établir devenir des adultes obèses, ces mesures de
des relations avec les pairs, retrait social et
prévention pourraient à la longue faire baisser la
isolement)
fréquence des maladies cardiovasculaires et
– Obésité à l’âge adulte d’autres maladies connexes.
Comme de plus en plus d’enfants ont un excès de – Si l’obésité est due à d’autres causes, il faut
poids, la prévalence de l’insulinorésistance entraînant traiter le trouble sous-jacent.
le diabète de type II est en hausse. Les complications
surviennent d’autant plus tôt que le diabète est apparu
tôt. La survenue du diabète chez les enfants est un
grave problème de santé publique. Voir la section
« Diabète sucré chez les enfants autochtones » au
chapitre 17 « Hématologie, endocrinologie,
métabolisme et immunologie ».

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7–12 Nutrition

Grands enfants souffrant d’obésité exogène SYMPTOMATOLOGIE


– Programme de longue durée combinant une – Alimentation pauvre en vitamine D (le lait
réduction de l’apport calorique et une maternel, le thé et les jus étant les principaux
augmentation de l’activité physique aliments liquides donnés au bébé)
– La réduction du temps consacré à la télévision, – Faible exposition au soleil à cause de la
aux bandes vidéo et aux jeux vidéo peut s’avérer pigmentation de la peau ou de la saison hivernale
une approche prometteuse, axée sur la population, – Faible apport en vitamine D chez la mère
pour prévenir l’obésité chez les enfants. pendant la grossesse
Surveillance et suivi – Douleur osseuse
– Retard dans la capacité de se tenir debout ou de
Surveillez la taille et le poids de l’enfant chaque mois marcher
jusqu’à ce que le poids optimal ait été atteint.
– Anorexie
– Convulsions (causées par une carence en
RACHITISME NUTRITIONNEL calcium)
– Fractures pathologiques
DÉFINITION – Antécédents familiaux de rachitisme
Trouble caractérisé par un défaut de minéralisation OBSERVATIONS
osseuse. Les os sous -minéralisés sont moins rigides que
les os normaux, ce qui entraîne des difformités. – Ralentissement de la croissance (retard statural)
– Déformation en saillie de la tête
CAUSES – Craniotabès
– Carence en vitamine D – Jambes arquées
– Carence en calcium – Tuméfaction des jonctions costochondrales
(chapelet costal)
– Carence en phosphore
– Proéminence des poignets et des genoux
Enfants à risque – Faiblesse musculaire
– Nourrissons petits et prématurés – Dé marche maladroite
– Bébés nourris au sein qui ne reçoivent pas de – Caries dentaires
suppléments de vitamine D – Hypertrophie du foie ou des reins (seulement si
– Enfants dont l’alimentation est pauvre en le rachitisme est lié à une hépatite ou à une
vitamine D ou dont l’exposition au soleil est néphropathie)
insuffisante – Convulsions (causées par une carence en
– Enfants souffrant d’insuffisance rénale chronique calcium)
– Enfants souffrant d’atrésie des voies biliaires ou
d’hépatite chronique DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Enfants souffrant d’entéropathie inflammatoire – Insuffisance rénale chronique
– Atrésie des voies biliaires
– Hépatite chronique
– Entéropathie inflammatoire
COMPLICATIONS
– Jambes arquées en permanence, problème qui
peut, dans certains cas, exiger une intervention
chirurgicale
– Les contractions du bassin peuvent occasionner
des difficultés lors du travail et de
l’accouchement.

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Nutrition 7–13

TESTS DIAGNOSTIQUES Traitement


Consultez un médecin au sujet des tests diagnostiques Consultez un médecin au sujet de la dose initiale de
à réaliser. vitamine D à administrer pour traiter le rachitisme.
– Radiographie du genou et du poignet, si possible vitamine D (D-Vi-Sol) (médicament de classe A),
(un cliché seulement, car le rachitisme est un 400 unités/ml. L’administration de 5 000 à 10 000
trouble symétrique) unités/jour pendant 5 semaines, puis
400 unités/jour (dose curative) est un schéma
– Les radiographies révéleront la présence de posologique courant.
corticales et de marges osseuses irrégulières, de
métaphyses élargies, de plaques cartilagineuses Surveillance et suivi
élargies et d’ostéopénie.
– Surveillez la concentration de calcium dans le
TRAITEMENT sang et l’urine si vous administrez un traitement
à la vitamine D.
Interventions non pharmacologiques – Discutez de la fréquence de la surveillance avec
Prévention : il faut encourager la prise de un médecin.
suppléments vitaminiques pendant la grossesse. Orient ation vers d’autres ressources
médicales
Dans les communautés où le rachitisme est répandu,
encourager l’éducation nutritionnelle et Dirigez tous les cas possibles de rachitisme vers un
l’administration de suppléments de vitamine D à tous médecin pour qu’il les évalue le plus tôt possible.
les enfants de moins de 2 ans.

Interventions pharmacologiques ANÉMIE FERRIPRIVE CHEZ LE


NOURRISSON
Prévention : Recommandations de la Société
canadienne de pédiatrie Voir la section « Anémie ferriprive chez le jeune
Source : Comité de la santé des Indiens et des Inuits, enfant » au chapitre 17, « Hématologie,
Société canadienne de pédiatrie (1988; réitérées en endocrinologie, métabolisme et immunologie ».
avril 2000)
Il faut administrer 400 UI/jour de vitamine D aux
bébés nourris exclusivement au sein. On peut porter
la dose à 800 UI/jour pendant l’hiver pour les enfants
du Grand Nord. Il faut restreindre l’administration de
800 UI/jour aux enfants de moins de 2 ans, qui
présentent le plus grand risque de rachitisme.

Les bébés nourris au biberon à l’aide de préparations


à base de lait entier ou en conserve enrichi reçoivent
une quantité suffisante de vitamine D pendant l’été,
mais ils doivent recevoir un supplément de
400 UI/jour de vitamine D pendant l’hiver.
Dans les régions nordiques, les femmes enceintes et
celles qui allaitent doivent prendre 400 UI/jour de
vitamine D soit au moyen de lait enrichi ou en plus
de leurs suppléments vitaminiques et minéraux, qui
leur fournissent 400 UI/jour de vitamine D.
Les enfants de plus de 2 ans qui ne boivent pas
suffisamment de lait enrichi de vitamine D doivent
recevoir 400 UI/jour de vitamine D pendant l’hiver.
Les longues journées de l’été devraient leur fournir
suffisamment de lumière du soleil pour produire de la
vitamine D endogène en quantité suffisante.

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CHAPITRE 8 — OPHTALMOLOGIE

Table des matières


ÉVALUATION DES YEUX........................................................................... 8–1
Anamnèse et examen des yeux ....................................................... 8–1
Examen physique ........................................................................... 8–2
PROBLÈMES OCULAIRES COURANTS ..................................................... 8–2
Rougeur de l’œil ............................................................................. 8–2
Conjonctivite................................................................................... 8–5
Conjonctivite allergique ................................................................... 8–6
Ophtalmie du nouveau-né ............................................................... 8–7
Obstruction du canal lacrymo-nasal (dacryosténose)......................... 8–8
Strabisme....................................................................................... 8–9
Orgelet ......................................................................................... 8–11
Chalazion ..................................................................................... 8–11
PROBLÈMES OCULAIRES URGENTS ..................................................... 8–11
Cellulite orbitaire ........................................................................... 8–11
Cellulite péri-orbitaire (préseptale) ................................................. 8–12
Érosion de la cornée ..................................................................... 8–13
Corps étranger sur la conjonctive,
sur la cornée ou dans le globe oculaire .......................................... 8–13
Glaucome aigu à angle fermé........................................................ 8–13
Brûlures chimiques ....................................................................... 8–13
Contusion ou lacération de l’œil ..................................................... 8–13
Uvéite (iritis) ................................................................................. 8–13

Pour plus d’information sur l’anamnèse et l’examen physique des yeux chez les enfants
plus âgés et les adolescents, voir le chapitre 1, « Ophtalmologie », du guide de pratique
clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale de la santé des Premières Nations et
des Inuits, 2000).
Pour de nombreuses atteintes oculaires, le tableau clinique et la prise en charge sont les
mêmes chez l’adulte et l’enfant. Vous trouverez l’information sur les problèmes suivants
dans le chapitre 1, « Ophtalmologie » du guide de pratique clinique s’appliquant aux
adultes (Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
– Conjonctivite allergique – Corps étrangers sur la conjonctive, sur
– Orgelet la cornée ou dans le globe oculaire
– Chalazion – Glaucome chronique à angle ouvert
– Érosion de la cornée – Brûlures chimiques
– Contusion ou lacération de l’œil
– Uvéite (iritis)

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8–1

ÉVALUATION DES YEUX

ANAMNÈSE ET EXAMEN DES YEUX ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX (YEUX)


– Maladies ou lésions oculaires
GÉNÉRALITÉS
– Chirurgie oculaire
Chaque symptôme doit être noté et examiné en – Port de verres correcteurs ou de lentilles
fonction des caractéristiques suivantes : cornéennes
– Apparition (soudaine ou graduelle) – Infection concomitante des voies respiratoires
supérieures (IVRS)
– Évolution dans le temps
– Déficit immunitaire d'origine pathologique ou
– Situation actuelle (amélioration ou aggravation)
médicamenteuse
– Localisation
– Exposition à des irritants oculaires (dans
– Irradiation l’environnement)
– Qualité – Maladie inflammatoire générale (p. ex.
– Fréquence et durée polyarthrite juvénile)
– Sévérité – Diabète sucré
– Facteurs déclenchants et aggravants – Néphropathie chronique
– Facteurs de soulagement – Troubles de la coagulation
– Symptômes associés – Allergies (en particulier, saisonnières)
– Répercussions sur les activités quotidiennes – Médication actuelle
– Épisodes similaires diagnostiqués auparavant
– Traitements antérieurs ANTÉCÉDENTS PERSONNELS ET SOCIAUX
(YEUX)
– Efficacité des traitements antérieurs
– Inquiétudes exprimées par le parent, la personne
SYMPTÔMES DOMINANTS qui s’occupe de l’enfant ou le professeur au sujet
En plus des caractéristiques générales décrites plus de la vue de l’enfant (p. ex. strabisme, maux de
haut, il faut aussi explorer les symptômes spécifiques tête dus à la lecture)
suivants. – Port de lunettes de protection pour les sports et
autres activités
Vision – Hygiène du milieu de vie (logement)
– Changements récents – Exposition à des micro-organismes contagieux
– Vue brouillée (infections oculaires) à l’école ou à la garderie
– Verres correcteurs (lunettes, lentilles cornéennes)
Autres symptômes
– Douleur
– Irritation
– Sensation de corps étranger
– Photophobie
– Diplopie
– Larmoiement
– Démangeaison
– Écoulement
– Otalgie
– Écoulement nasal
– Mal de gorge
– Toux
– Nausée ou vomissement

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8–2 Ophtalmologie

EXAMEN PHYSIQUE – Champ visuel (à faire chez l’enfant plus âgé, car
réduit dans les cas de glaucome)
– Transparence, érosion ou lacération de la cornée
YEUX
– Opacité du cristallin (cataractes)
Examinez l’orbite, les paupières, l’appareil lacrymal, – Reflet rétinien (anormal en cas de décollement
la conjonctive, la sclère, la cornée, l’iris, la pupille, le de la rétine, de glaucome ou de cataracte)
cristallin et le fond de l’œil. Portez une attention – Hémorragie ou exsudat
particulière aux points suivants :
– Papille optique et système vasculaire rétinien
– Acuité visuelle (réduite s’il y a kératite, uvéite ou Palpez l’orbite, les sourcils, l’appareil lacrymal et les
glaucome aigu) ganglions lymphatiques pré-auriculaires : sensibilité
– Œdème au toucher, œdème, masses.
– Écoulement ou croûtes
Si vous soupçonnez une lésion traumatique, vérifiez
– Coloration anormale (érythème, contusion ou
hémorragie) si la cornée est intacte en appliquant le colorant à la
fluorescéine.
– Position et alignement des yeux (p. ex.
strabisme); test du reflet cornéen et test de En présence de symptômes évoquant une IVRS
l’écran d’origine virale, examinez également les oreilles, le
– Réaction de la pupille à la lumière nez et la gorge, ainsi que les ganglions de la tête et du
– Mouvements extra-oculaires (avec douleur dans cou.
les cas d’uvéite)

PROBLÈMES OCULAIRES COURANTS

ROUGEUR DE L’ŒIL SYMPTOM ATOLOGIE


– L’anamnèse doit être exacte.
DÉFINITION
– L’anamnèse peut mettre en évidence une
Inflammation de l’œil et des structures périphériques. affection généralisée telle que la polyarthrite
juvénile ou évoquer des lésions traumatiques.
CAUSES – Demandez s’il y a déjà eu une IVRS d’origine virale
(qui indiquerait une conjonctivit e infectieuse).
La rougeur de l’œil chez l’enfant peut être due à une – Demandez à l’enfant (s’il est en âge de répondre)
variété de causes (tableau 8-1). s’il voit bien, s’il ressent de la douleur lorsqu’il
bouge les yeux, s’il a été en contact avec des
produits chimiques ou du maquillage (dans ce
cas, il peut s ’agir d ’une conjonctivite allergique).
– Dans le cas des nouveau -nés, demandez à
l’accompagnateur si l’enfant a été exposé au
nitrate d’argent ou si la mère lui aurait transmis
une infection telle que la gonorrhée.

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Ophtalmologie 8–3

Tableau 8-1 : Caractéristiques des différentes causes de rougeur oculaire chez l ’enfant

Conjonctivite* Lésion ou Uvéite (iritis) Glaucome


infection
Bactérienne Virale Allergique cornéenne

Vision normale normale normale réduite ou très réduite très réduite


réduite

Douleur – – – + + +++

Photophobie ± – – + ++ –

Sensation de ± ± – + – –
corps étranger

Démangeaison ± ± ++ – – –

Larmoiement + ++ + ++ + –

Écoulement mucopurulent mucoïde – – – –

Adénopathie – + – – – –
pré-auriculaire

Pupilles normales normales normales normales ou rétrécies modérément


rétrécies dilatées et fixes

Hyperémie de diffuse diffuse diffuse diffuse avec injection ciliaire diffuse avec
la conjonctive injection ciliaire injection ciliaire

Cornée claire parfois faibles claire selon l’affection claire ou trouble


taches ponctuées légèrement trouble
ou inflitrats

Pression normale normale normale normale réduite, normale accrue


intra-oculaire ou nulle

+ présence à divers degrés; – absence; ± possibilité de présence


*L’hyperthyroïdie peut provoquer la congestion conjonctivale.

OBSERVATIONS CAS OÙ LA ROUGEUR MENACE LA VUE


– Évaluez la symétrie des yeux. En présence d'une rougeur de l’œil, il faut d’abord
– Notez soigneusement tout signe de lésion distinguer les causes graves des causes bénignes.
traumatique externe. Voici les signes qui exigent une consultation
– Évaluez l’acuité visuelle et la réaction des d’urgence et/ou l’orientation de l’enfant vers un
pupilles (essentiel pour mesurer l’amélioration médecin.
ou la détérioration de l’état de l’enfant). – Douleur oculaire intense, surtout si elle est
– Examinez le segment antérieur du globe oculaire unilatérale
à l’aide d’une lampe-stylo, et appliquez un – Photophobie
colorant fluorescent pour détecter les érosions ou – Vue brouillée persistante
les ulcères de la cornée.
– Exophtalmie (proptose)
– Évaluez la mobilité oculaire en notant
– Mouvements oculaires réduits
l’amplitude du mouvement.
– Injection ciliaire
– Reflet cornéen anormal
– Anomalie ou opacité de l’épithélium cornéen
– Non-réactivité de la pupille à la lumière directe
– Aggravation des signes après 3 jours de
traitement pharmacologique de la conjonctivite
– Système immunitaire affaibli (p. ex. nouveau-né,
patient immunodéprimé)

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8–4 Ophtalmologie

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL TRAITEMENT


Voir la figure 8-1. Certaines des maladies (p. ex. ophtalmie du nouveau-
– Ophtalmie du nouveau-né né) associées à la rougeur oculaire sont décrites en
détail plus loin. Voir la table des matières du chapitre.
– Conjonctivite (bactérienne, virale ou allergique)
– Lésion traumatique (p. ex. érosion de la cornée) Orientation vers d’autres ressources
– Corps étranger médicales
– Glaucome Si le diagnostic vous semble incertain ou si vous
– Uvéite (iritis) constatez des lésions oculaires traumatiques ou une
– Cellulite orbitaire ou péri-orbitaire baisse de la vision importantes, une consultation
Figure 8-1 : Diagnostic diffé rentiel de la rougeur oculaire
d’urgence et/ou l’orientation de l’enfant vers un
médecin s’impose.
Traumatisme ? Pour obtenir plus de détails sur les causes, l ’évaluation et
la prise en charge des affections associées à la rougeur
oui non oculaire, voir la section « Rougeur des yeux » dans le
chapitre 1, « Ophtalmologie », du guide de pratique
clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale de
la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
Colorant
fluorescéine non Baisse de la vue
(ulcère) ? ou doul. intense ?

oui
oui non
Érosion
de la corné e
Corps étranger
Conjonctivite
(allergique
ou infectieuse)

Si la pression intra -
oculaire est élevée,
consultez le médecin

oui non

Glaucome Iritis
Iritis

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Ophtalmologie 8–5

CONJONCTIVITE OBSERVATIONS
– Évaluez la symétrie des yeux.
DÉFINITION – Consignez soigneusement tout signe de lésion
traumatique externe.
Inflammation de la conjonctive. C’est l’une des – Évaluez l’acuité visuelle et la réaction pupillaire
principales causes de rougeur oculaire chez l’enfant. (essentiel pour mesurer l’amélioration ou la
détérioration de l’état); les deux doivent être
CAUSES normales.
La conjonctivite virale ou bactérienne est fréquente – Examinez le segment antérieur du globe avec
chez l’enfant. une lampe-stylo et, si l’anamnèse ou les
observations évoquent une érosion de la cornée,
Chez l’adolescent, la forme allergique est plus utilisez du colorant à la fluorescéine pour
fréquente. Voir la section « Conjonctivite » confirmer.
(allergique), dans le chapitre 1, « Ophtalmologie », – Évaluez la mobilité oculaire en notant
du guide de pratique clinique s’appliquant aux l’amplitude du mouvement.
adultes (Direction générale de la santé des Premières
– Vérifiez si la conjonctive est rouge
Nations et des Inuits, 2000). (unilatéralement ou bilatéralement).
Pathogènes bactériens – Vérifiez s’il y a écoulement (purulent, aqueux,
laiteux); habituellement présent.
– Chlamydia
– Vérifiez s’il y a des granules blancs (phlyctènes)
– Haemophilus influenzae (non typable) entourés d’érythème sur les bords de la cornée.
– Neisseria gonorrhoeae
– Staphylococcus aureus DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Streptococcus pneumoniae – Conjonctivite infectieuse
– Chez l’adolescent, il faut envisager l’infection à – Traumatisme
gonocoques ou à chlamydia si l’anamnèse – Corps étranger
confirme le diagnostic et si l’adolescent est – Conjonctivite allergique
sexuellement actif.
– Kératite
Pathogènes viraux – Glaucome
– Adénovirus – Uvéite (iritis)
– Entérovirus – Cellulite orbitaire ou péri-orbitaire
– Virus Epstein-Barr et virus du zona (moins – Conjonctivite associée à la rougeole
fréquent)
COMPLICATIONS
– Virus de la rougeole et de la rubéole
– Propagation de l’infection aux autres structures
SYMPTOMATOLOGIE de l’œil
– Rougeur et démangeaison de l’œil – Contagion
– Écoulement ou sécrétions qui collent les
TESTS DIAGNOSTIQUES
paupières, au réveil
– Sensation de sable dans les yeux – Mesure de l’acuité visuelle chez l’enfant de plus
– Affection souvent précédée d’une IVRS de 3 ans
d’origine virale – Prélèvement de l’écoulement pour culture et
– Possibilité de signes révélant une infection antibiogramme
bactérienne secondaire, comme une otite
moyenne.
– Effectuez un examen général si l’enfant semble
souffrir d’un malaise général (p. ex. fièvre).
L’enfant atteint d’une conjonctivite virale ou
bactérienne bénigne ne présente habituellement pas
de symptômes généralisés notables.

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8–6 Ophtalmologie

TRAITEMENT Interventions pharmacologiques

Objectifs Il ne faut jamais utiliser de gouttes ophtalmiques à


base de corticostéroïdes ou d ’une association
– Soulager les symptômes
corticostéroïdes-antibiotiques, car l’infection peut
– Éliminer la possibilité d’une infection plus grave s’aggraver ou un ulcère cornéen peut apparaître
(p. ex. uvéite)
rapidement et entraîner une perforation.
– Prévenir les complications
– Éviter la contagion Conjonctivite bactérienne
Consultation Gouttes ophtalmiques antibiotiques topiques :
Il faut consulter un médecin dans les cas suivants : gouttes ophtalmiques polymyxine B-gramicidine
(Polysporin) (médicament de classe A), 2 ou 3
– Douleur oculaire importante gouttes qid pendant 5-7 jours
– Toute perte de l’acuité visuelle ou de la
perception des couleurs Une pommade ophtalmique antibiotique peut être
appliquée à l’heure du coucher en plus des gouttes,
– Signes évocateurs d’une kératoconjonctivite ou
au besoin :
d’une autre cause plus grave de rougeur oculaire
– Signes de cellulite péri-orbitaire érythromycine 0,5 % (Ilotycin) (médicament de
– Pas d’amélioration après 48-72 heures malgré le classe A), au coucher
traitement Ces traitements ne doivent pas être utilisés pour les
Interventions non pharmacologiques infections oculaires associées à la gonorrhée ou à
l’herpès. Il faut consulter un médecin.
– Soins de soutien et bonnes mesures d’hygiène
pour les deux types de conjonctivite infectieuse Conjonctivite virale
– Application qid de compresses de soluté salé ou
d’eau pour nettoyer les paupières Les antibiotiques ne sont pas efficaces et ne sont pas
indiqués.
– Mesures d’hygiène (p. ex. lavage fréquent des
mains, usage d’une serviette et d’une En général, l’irrigation de l’œil à l’aide de soluté
débarbouillette propres réservées à l’enfant), car physiologique soulage très bien les symptômes.
la conjonctivite est très contagieuse
Surveillance et suivi
Éducation du client
Suivi après 2 ou 3 jours, ou plus tôt si les symptômes
– Expliquez aux parents ou à la personne qui s’aggravent.
s’occupe de l’enfant l’utilisation appropriée des
médicaments (dose, fréquence, instillation). Orientation vers d’autres ressources
– Recommandez aux parents ou à la personne qui médicales
s’occupe de l’enfant d’éviter de contaminer le
tube ou le flacon de médicament. L’enfant doit être orienté vers d’autres ressources
médicales dans les cas suivants :
– Expliquez des moyens d’éviter la contagion.
– Expliquez aux parents ou à la personne qui – Diagnostic incertain et possibilité d’infection
s’occupe de l’enfant (et à l’enfant, s’il est en âge oculaire grave (p. ex. uvéite).
de comprendre) les règles d ’hygiène relatives – Lésion traumatique
aux mains et aux yeux. – Acuité visuelle réduite
– Conjonctivite bactérienne : dans certains cas, – Douleur oculaire importante
l’enfant ne doit pas aller à l’école ou à la – Aggravation de l’état de l’enfant ou persistance
garderie pendant 24-48 heures après le début du des symptômes malgré le traitement.
traitement. – Récurrence fréquente de l’infection
– Conjonctivite virale : contagieuse pendant
48-72 heures, mais les symptômes peuvent durer CONJONCTIVITE ALLERGIQUE
deux semaines.
– Conjonctivite allergique : l ’enfant doit éviter Voir la section « Conjonctivite » (allergique) dans le
d’aller dehors lorsque le taux de pollen est élevé; chapitre 1, « Ophtalmologie » du guide de pratique
s’il doit sortir, il doit porter des verres clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
protecteurs. de la santé des Premières Nations et des Inuits,
– Ne pas porter de pansement oculaire. 2000).

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Ophtalmologie 8–7

OPHTALMIE DU NOUVEAU -NÉ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


– Conjonctivite infectieuse
DÉFINITION – Traumatisme
Conjonctivite grave chez le nouveau-né (de moins de – Obstruction du canal lacrymo-nasal
28 jours). (dacryosténose)

Il faut distinguer la conjonctivite néonatale de la COMPLICATIONS


conjonctivite bénigne courante, qui a les mêmes – Conjonctivite gonococcique pouvant être
causes; voir la section « Conjonctivite » plus haut. fulminante et entraînant rapidement une infection
orbitaire importante et même la cécité
CAUSES – Possibilité d’infection généralisée (p. ex. sang,
– Généralement acquise lors du passage dans la articulations et SNC) secondaire à l’infection par
filière génitale N. gonorrhoeae
– Bactéries le plus souvent en cause : Chlamydia et TESTS DIAGNOSTIQUES
Neisseria gonorrhoeae
– L’infection à Chlamydia étant une MTS très – Prélèvement de l’écoulement pour culture et
fréquente en Amérique du Nord, elle est la antibiogramme (N. gonorrhoeae et Chlamydia)
principale cause de conjonctivite chez le Il est important d’éliminer la possibilité d’une
nouveau-né. infection à Chlamydia en effectuant un test de
– Également : certaines souches d’Haemophilus, détection des antigènes de Chlamydia.
Staphylococcus aureus, Streptococcus
pneumoniae et autres micro-organismes Gram TRAITEMENT
négatifs Objectifs
SYMPTOMATOLOGIE – Traiter l’infection
– Selon le micro-organisme en cause – Prévenir les complications
Gonorrhée Consultation
– Se manifeste habituellement dans les premiers Il faut consulter immédiatement un médecin, avant
jours (3 à 5 jours après la naissance) même d ’entreprendre le traitement, surtout si on
– Doit être envisagée chez tout nouveau-né de soupçonne une conjonctivite gonococcique ou une
moins de 2 semaines qui présente une infection à Chlamydia.
conjonctivite
Voir aussi la section « Conjonctivite » plus haut.
Infection à Chlamydia
Interventions non pharmacologiques
– Rougeur et écoulement oculaire après une
période d’incubation de 1 à 2 semaines – Prévention des infections périnatales lors des
consultations prénatales, par le dépistage
– Doit être envisagée chez tout enfant de moins de prénatal et la lutte contre les MTS
3 mois qui présente une conjonctivite réfractaire
– Suivi approprié de la mère infectée et de son
aux antibiotiques topiques normalement prescrits
dans les cas de conjonctivite bénigne. partenaire sexuel

OBSERVATIONS
L’enfant peut sembler gravement malade, mais les
signes physiques se limitent habituellement aux
yeux :
– Œdème ou érythème de la conjonctive
– Écoulement purulent
– Les paupières peuvent être collées par des
sécrétions purulentes qui ont séché.

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8–8 Ophtalmologie

Interventions pharmacologiques SYMPTOMATOLOGIE ET OBSERVATIONS


Prévention – Affection généralement unilatérale
Prophylaxie systématique au moyen d'une pommade – Érythème et irritation minimes de la conjonctive
d’érythromycine (Ilotycin; médicament de classe A) – Larmoiement dans l’œil touché
appliquée à tous les nouveau-nés à la naissance. – Accumulation ou flaques de larmes
– Épiphora (écoulement important des larmes sur
Traitement de l’infection à Chlamydia la joue)
suspension d’éthylsuccinate d’érythromycine (EES- – Accumulation de liquide mucoïde ou
200) (médicament de classe A), 40 à mucopurulent dans l’œil atteint, entraînant la
50 mg/kg/jour, en doses fractionnées qid, PO formation de croûtes (habituellement évidentes
pendant 10 jours au réveil)
À elle seule, une pommade d’érythromycine ne peut – Érythème ou macération de la peau sous l’œil
pas enrayer la colonisation du rhinopharynx. touché
– De façon intermittente ou constante pendant
Orientation vers d’autres ressources plusieurs mois, écoulement clair ou
médicales mucopurulent lorsque la région du sac lacrymal
Adressez immédiatement le cas à un médecin si vous est massée
soupçonnez une ophtalmie gonococcique. L’enfant – Exacerbation possible par une IVRS
sera alors hospitalisé pour recevoir une
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
antibiothérapie IV (p. ex. pénicilline ou céfotaxime)
pendant 7 jours. – Signes avant-coureurs de glaucome congénital
– Photophobie
Adressez tous les cas d’infection à Chlamydia au
– Cornée trouble
médecin s’il n ’y a aucune amélioration après 2 ou
3 jours de traitement oral. – Larmoiement exagéré
COMPLICATIONS
OBSTRUCTION DU CANAL – Dacryocystite : inflammation (aiguë ou
LACRYMO-NASAL chronique) du sac lacrymal, accompagnée
(DACRYOSTÉNOSE) d’œdème, d’érythème et de sensibilité de la peau
au-dessus du canal touché
DÉFINITION – Péricystite : inflammation des tissus avoisinant
le canal touché
Trouble congénital de l’appareil lacrymal caractérisé – Mucocèle : masse bleuâtre située sous la peau,
par l’obstruction du canal lacrymo-nasal qui entraîne sous le canthus interne
un larmoiement marqué et un écoulement – Cellulite péri-orbitaire : inflammation autour de
mucopurulent de l’œil touché. l’œil homolatéral (urgence oculaire)
Cette affection, qui touche environ 2 % à 6 % des
TESTS DIAGNOSTIQUES
nouveau-nés, se déclare habituellement dans les
premières semaines. – Prélèvement de l’écoulement (purulent) pour
culture et antibiogramme.
CAUSE
C’est la persistance de la membrane à l’extrémité
inférieure du canal lacrymo-nasal qui gêne
l’écoulement et entraîne l’obstruction.

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Ophtalmologie 8–9

TRAITEMENT Pathogenèse
Dans 90 % des cas, ce problème se règle vers l'âge Lorsque la position des deux yeux est telle que
de un an grâce à un traitement conservateur. l’image se situe sur la fovéa (région où l’acuité
visuelle est la meilleure) d’un œil, mais non celle de
Objectifs l’autre, celui-ci déviera pour que l’image se forme sur
– Surveiller l’état de l’enfant pour prévenir ou sa fovéa. Cette déviation peut être vers le haut, le bas,
détecter toute complication. l’extérieur ou l’intérieur : c ’est le strabisme.
Interventions non pharmacologiques – Ésotropie : les deux yeux convergent (dévient
vers l’intérieur)
– Rassurez les parents ou la personne qui s’occupe
de l’enfant. – Ésotrophie : un œil dévie vers l’intérieur
– Offrez du soutien et de l’encouragement, car il – Exotropie : un œil dévie vers l’extérieur
peut se passer des mois avant que la situation se – Hypertropie : un œil dévie vers le haut
corrige. – Hypotropie : un œil dévie vers le bas
– Recommandez de masser la région lacrymo - Il est important de détecter et de traiter le strabisme le
nasale deux ou trois fois par jour, puis de plus tôt possible, d’une part pour assurer le meilleur
nettoyer la paupière à l’eau tiède. développement possible de la vision binoculaire et
– Suggérez de masser doucement le sac lacrymal d’autre part pour des raisons esthétiques. Un
vers le nez pour libérer le canal. strabisme non traité peut entraîner une baisse de
– Décrivez les signes et symptômes des l’acuité visuelle dans l’œil qui dévie. Idéalement, le
complications aux parents ou à la personne qui strabisme doit être traité avant l’âge de 5 ans.
s’occupe de l’enfant et dites -leur de les signaler
si elles surviennent. Principaux types de strabisme

Interventions pharmacologiques Hétérophorie (strabisme latent)


Antibiotiques topiques (écoulement mucopurulent) : Tendance intermittente au désalignement
pommade oculaire à l’érythromycine 0,5 % – Se manifeste seulement dans certaines conditions
(Ilotycin) (médicament de classe A), au coucher (p. ex. stress, fatigue, maladie)
– Fréquente
Orientation vers d’autres ressources
– Peut être associée à la vision double (diplopie)
médicales
temporaire, à des maux de tête et à la fatigue
Adressez le cas à un médecin si l’obstruction persiste oculaire
malgré un traitement conservateur lorsque l’enfant
Hétérotropie
atteint l’âge de 6 mois ou s’il y a des complications
(p. ex. dacryocystite, péricystite ou cellulite péri- Désalignement constant des yeux.
orbitaire, qui constitue une urgence).
– Les mouvements de fusion normaux ne
Une consultation en chirurgie peut s’imposer pour réussissent pas à corriger la déviation de l’œil.
une ponction lacrymale, qui peut être répétée une ou – L’enfant est incapable d’utiliser ses deux yeux
deux fois. L’intervention chirurgicale s’impose si le pour fixer un objet et apprend à supprimer
problème n’est toujours pas résolu après trois l’image formée dans l’œil qui dévie.
ponctions lacrymales. – Alternante : l’enfant utilise l’un ou l'autre de ses
yeux pour fixer, tandis que l’autre dévie; la
STRABISME vision se développe normalement dans les deux
yeux, car il n’y a aucune préférence pour la
fixation.
DÉFINITION – Constante : l’enfant utilise un seul œil pour fixer
Toute anomalie de l’alignement des yeux. et c’est toujours le même qui dévie; sa vision
dans l’œil qui dévie risque de ne pas se
La classification du strabisme est complexe. Du point développer normalement (en raison de la
de vue étiologique, il peut être paralytique ou non, suppression constante de l’image).
mais il peut aussi être classé comme congénital ou
acquis, intermittent ou constant, ou convergent ou
divergent.

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8–10 Ophtalmologie

CAUSES OBSERVATIONS
Paralysie Évaluez d’abord les éléments suivants :
– Faiblesse ou paralysie d’un ou de plusieurs – Mouvements extra -oculaires (en demandant à
muscles oculaires l’enfant de suivre un objet des yeux) : symétrie
– Déviation asymétrique du mouvement?
– Congénitale : consécutive à un défaut de – Acuité visuelle (tableau de Snellen ou tableau
développement des muscles ou des nerfs ou à similaire)
une infection congénitale Puis, évaluez l’alignement à l’aide des deux
– Acquise : paralysie du nerf extra-oculaire; révèle techniques suivantes :
un problème sous-jacent grave (p. ex. fracture
d’un os de la face, tumeur ou infection du SNC, Test du reflet cornéen (test de Hirschberg)
atteinte neurodégénérative, myasthénie grave) Dirigez un petit rayon de lumière vers le visage de
Autre (strabisme non paralytique) l’enfant et observez-en le reflet dans chaque cornée.
Si les yeux sont bien alignés, le reflet sera symétrique
– C’est le plus fréquent. sur les cornées.
– Les muscles extra-oculaires et les nerfs qui les
commandent sont normaux. Test de l’écran
– Parfois, ce type de strabisme est consécutif à un
L’enfant doit fixer un objet du regard. Couvrez en
trouble visuel ou oculaire sous-jacent, comme
une cataracte ou un vice de réfraction. alternance chaque œil et observez les yeux après leur
avoir laissé le temps de se placer.
– Chez 3 % des enfants
– Alignement normal : les yeux ne bougent pas
Pseudo -strabisme
– Phorie : lorsque l’œil qui dévie est couvert, il a
Chez le nouveau-né, comme la voûte du nez est large, tendance à bouger; par conséquent, lorsqu’on
on voit moins la portion interne de l’œil, si bien retire l’écran, on le voit reprendre sa position
qu’on peut avoir l’impression qu ’il louche. initiale (figure 8-2).
– Tropie : lorsque l’œil qui fixe est couvert, l’œil
La convergence intermittente des yeux chez les
qui dévie (découvert) bouge; on voit le
nourrissons de 3 à 4 mois est habituellement normale,
mouvement en couvrant l’œil qui dévie.
mais si elle persiste, il faut faire voir l’enfant par un
médecin.
Normal
SYMPTOMATOLOGIE
– Antécédents familiaux (environ 50 % des cas
sont héréditaires) Œil gauche
– Déviation constante ou intermittente d’un œil ou dévié vers
des deux l’extérieur
– Strabisme accentué par la fatigue ou le stress
– L’enfant penche la tête ou ferme un œil Œil gauche
(mécanisme de compensation pour l’œil faible) dévié vers
l’intérieur

Figure 8-2 : Test de l'écran (ce que voit le praticien


qui fait face à l’enfant)

COMPLICATIONS
– Amblyopie

TESTS DIAGNOSTIQUES
Aucun.

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Ophtalmologie 8–11

TRAITEMENT
ORGELET
Objectifs
Voir la section « Orgelet » dans le chapitre 1,
– Prévenir les complications « Ophtalmologie », du guide de pratique clinique
Surveillance et suivi s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
Quand un nourrisson présente un strabisme non
paralytique intermittent, il doit être mis en
observation jusqu’à l’âge de 6 mois. Si le strabisme CHALAZION
persiste, il faut adresser le cas à un médecin.
Voir la section « Chalazion » dans le chapitre 1,
Orientation vers d’autres ressources « Ophtalmologie », du guide de pratique clinique
médicales s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
– Adressez à un médecin tous les enfants chez qui santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
vous soupçonnez un strabisme.
– Tous les enfants qui présentent un strabisme fixe
(paralytique) doivent être adressés rapidement à un
médecin, surtout s’il s’agit d ’une paralysie acquise.
Pour que la vision des deux yeux soit la meilleure
possible et que les yeux soient bien alignés, il faut
adresser les cas à un médecin et les traiter le plus tôt
possible.

PROBLÈMES OCULAIRES URGENTS

CELLULITE ORBITAIRE OBSERVATIONS


DÉFINITION – Inflammation et œdème des paupières et des
tissus voisins
Infection bactérienne des tissus profonds de l’espace – Possibilité d’exophtalmie (proptose) dans les cas
orbitaire postérieur. graves
La cellulite orbitaire et la cellulite péri-orbitaire – Ophtalmoplégie légère ou modérée (incapacité
peuvent coexister (voir la section suivante). de bouger l’œil)
– Baisse légère ou importante de l’acuité visuelle
CAUSES – Selon la gravité de l’infection, l’enfant peut
En général, c’est une complication grave d’une sembler légèrement malade ou moribond.
sinusite aiguë ou d’une autre infection ou Évaluez l’état de conscience et recherchez toute
traumatisme facial. complication neurologique (voir l’échelle de Glasgow
– Streptococcus pneumoniae chez l’enfant, tableau 15-1, du chapitre 15, « Système
nerveux central »).
– Haemophilus influenzae (non typable)
– Branhamella catarrhalis DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Staphylocoques (moins fréquent)
– Cellulite péri-orbitaire
SYMPTOMATOLOGIE – Piqûre d’insecte
– Antécédents récents de sinusite aiguë (plutôt – Réaction allergique
rares chez un enfant de moins de 6 ans) – Conjonctivite
– Souvent, chez l’enfant, aucun antécédent évident – Dacryocystite
– Fièvre légère ou forte – Dermatite eczématiforme
– Œdème léger ou marqué et douleur associée au – Rhabdomyosarcome
mouvement de l’œil
– Trouble visuel léger ou prononcé

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


8–12 Ophtalmologie

COMPLICATIONS CELLULITE PÉRI-ORBITAIRE


– Thrombose du sinus caverneux (associée à des (PRÉSEPTALE)
signes d’irritation du SNC, visage bouffi,
altération de l’état de conscience)
DÉF INITION
– Abcès orbitaire ou sous-périosté
– Infection des autres structures orbitaires Infection des tissus situés dans la région antérieure du
– Méningite septum orbitaire.
– Abcès intracrânien La cellulite orbitaire (voir la section précédente) et la
– Cécité cellulite péri-orbitaire peuvent coexister.
TESTS DIAGNOSTIQUES CAUSES
– Prélèvement de l’exsudat pour culture et
À la suite d’une lésion traumatique, de pustules, de
antibiogramme avant l’administration
d’antibiotiques piqûres d’insectes, d’IVRS, d’infections dentaires et
parfois de sinusite, les bactéries peuvent atteindre les
TRAITEMENT tissus péri-orbitaires .
Objectifs – Haemophilus influenzae (type B) – agent
pathogène fréquent chez l’enfant de moins de 5
– Traiter l’infection ans
– Prévenir les complications
– Staphylococcus aureus
Consultation – Streptococcus pyogenes
Consultez un médecin immédiatement. SYMPTOMATOLOGIE
Traitement adjuvant – Possibilité d'antécédents récents de traumatisme
ou de piqûre d'insecte autour de l’œil; le plus
– Amorcez un traitement IV avec du soluté
physiologique pour maintenir un accès veineux. souvent, il n ’y a aucun antécédent.
– Possibilité d ’autres symptômes généraux comme
Interventions non pharmacologiques de la fièvre et de l’irritabilité
– Enflure des yeux, entraînant parfois leur
Éducation du client
fermeture.
– Expliquez aux parents ou à la personne qui – L’examen peut être difficile à réaliser à cause de
s’occupe de l’enfant la nature de la maladie, son l’œdème, de la douleur et de l’anxiété de
évolution, le traitement envisagé et le pronostic. l’enfant.
Interventions pharmacologiques
OBSERVATIONS
– Instaurez une antibiothérapie IV d’urgence avant
le transport de l’enfant. – Enfant fébrile et mal en point
– Aucune douleur associée au mouvement des
– Consultez un médecin au sujet du choix de
l’antibiotique. yeux
– Acuité visuelle habituellement normale (si elle
– Antibiotique de choix : céfuroxime (Zinacef)
peut être évaluée)
(médicament de classe B)
– Œdème et érythème de l’orbite
Orientation vers d’autres ressources – Écoulement des paupières et des tissus
médicales avoisinants
Procédez à l’évacuation médicale. Normalement, aucun signe de trouble neurologique
s’il n’y a pas d ’autres complications.

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Cellulite orbitaire
COMPLICATIONS
– Infection du SNC
– Méningite

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Ophtalmologie 8–13

TESTS DIAGNOSTIQUES
CORPS ÉTRANGER SUR LA
– Prélèvement de l’écoulement pour culture et CONJONCTIVE, SUR LA CORNÉE OU
antibiogramme avant l’administration DANS LE GLOBE OCULAIRE
d’antibiotiques
TRAITEMENT Voir la section « Corps étranger sur la conjonctive,
sur la cornée ou dans le g lobe oculaire » dans le
Consultation chapitre 1, « Ophtalmologie », du guide de pratique
clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
Consultez toujours un médecin si vous soupçonnez
de la santé des Premières Nations et des Inuits,
une cellulite péri-orbitaire.
2000).
Interventions non pharmacologiques
GLAUCOME AIGU À ANGLE FERMÉ
Éducation du client
– Expliquez aux parents ou à la personne qui Voir la section « Glaucome aigu à angle fermé »
s’occupe de l’enfant la nature de la maladie, son dans le chapitre 1, « Ophtalmologie », du guide de
évolution, le traitement envisagé et le pronostic. pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
– Si l’enfant n'est pas hospitalisé, expliquez aux générale de la santé des Premières Nations et des
parents ou à la personne qui s’occupe de l’enfant Inuits, 2000).
l’utilisation appropriée des médicaments (dose,
voie d ’administration, effets secondaires). BRÛLURES CHIMIQUES
Interventions pharmacologiques
Voir la section « Brûlures chimiques » dans le
Discutez du cas avec un médecin. Si l’infection est chapitre 1, « Ophtalmologie », du guide de pratique
étendue, il faudra peut-être instaurer une clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
antibiothérapie IV avant de transporter l’enfant à de la santé des Premières Nations et des Inuits,
l’hôpital. Si l’infection est légère ou modérée, le 2000).
médecin peut décider de traiter l’enfant par des
antibiotiques oraux, sans l’hospitaliser (p. ex.
amoxicilline/clavulanate [Clavulion]). CONTUSION OU LACÉRATION DE
L’ŒIL
Orientation vers d’autres ressources
médicales Voir la section « Contusion ou lacération de l’œil »
dans le chapitre 1, « Ophtalmologie », du guide de
Procédez à l’évacuation médicale. Si l’infection est
grave, une antibiothérapie IV s’impose. pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
générale de la santé des Premières Nations et des
Inuits, 2000).
ÉROSION DE LA CORNÉE
UVÉITE (IRITIS)
Voir la section « Érosion de la cornée » dans le
chapitre 1, « Ophtalmologie », du guide de pratique Voir la section « Uvéite (iritis), » dans le chapitre 1,
clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale « Ophtalmologie », du guide de pratique clinique
de la santé des Premières Nations et des Inuits,
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
2000). santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).

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CHAPITRE 9 — OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE (ORL)

Table des matières


ÉVALUATION DES OREILLES, DU NEZ ET DE LA GORGE ........................ 9–1
Anamnèse et examen physique................................ ....................... 9–1
Examen des oreilles, du nez et de la gorge................................ ....... 9–2
AFFECTIONS COURANTES DES OREILLES, DU NEZ ET DE LA GORGE... 9–3
Otite externe ................................................................................... 9–3
Otite moyenne aiguë ................................ ................................ ....... 9–3
Otite moyenne chronique (otorrhée purulente) .................................. 9–6
Otite moyenne séreuse (avec épanchement) .................................... 9–6
Corps étranger dans le nez .............................................................. 9–7
Stomatite........................................................................................ 9–8
Pharyngo-amygdalite ...................................................................... 9–9
Pharyngo-amygdalite bactérienne .................................................. 9–10
Pharyngo-amygdalite virale ........................................................... 9–11
Sinusite ........................................................................................ 9–12
URGENCES OTO-RHINO-LARYNGOLOGIQUES ...................................... 9–12
Abcès rétropharyngé et péri-amygdalien......................................... 9–12
Épistaxis....................................................................................... 9–14
PROBLÈMES DENTAIRES COURANTS CHEZ LE NOURRISSON............. 9–16
Kyste d’éruption ............................................................................ 9–16
Perles d’Epstein ............................................................................ 9–16
Éruption dentaire précoce.............................................................. 9–16
Développement dentaire normal .................................................... 9–17
PROBLÈMES BUCCO-DENTAIRES COURANTS CHEZ
LE GRAND ENFANT................................................................................. 9–17
Ankyloglossie (brièveté anormale du frein de la langue) .................. 9–17
Glossite exfoliatrice marginée (langue en carte géographique)......... 9–18
Succion du pouce ......................................................................... 9–18
Agénésie dentaire totale (anodontie) .............................................. 9–18
Agénésie dentaire partielle (oligodontie) ......................................... 9–18
Autres anomalies dentaires courantes ............................................ 9–18
Malocclusions courantes ............................................................... 9–18
Carie dentaire............................................................................... 9–19
Carie du biberon ........................................................................... 9–19
Pour de plus amples renseignements sur la symptomatologie et l’examen des oreilles, du
nez et de la gorge chez les grands enfants et les adolescents, voir le chapitre 2, « Oto-rhino-
laryngologie (ORL) », du guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
Quant aux signes cliniques et au traitement de l’otite externe, de l’otite moyenne
chronique (otorrhée purulente) et de la sinusite, ce sont les mêmes chez les adultes et
les enfants. Pour plus d’information sur ces affections, voir le chapitre 2, « Oto-rhino-
laryngologie (ORL) », du guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).

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9–1

ÉVALUATION DES OREILLES, DU NEZ ET DE LA GORGE

ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE Bouche et gorge


GÉNÉRALITÉS – État de la dentition
– Lésions buccales
On doit relever et explorer chaque symptôme en – Saignements des gencives
fonction des caractéristiques suivantes :
– Maux de gorge
– Apparition (soudaine ou graduelle) – Dysphagie (déglutition difficile)
– Évolution dans le temps – Enrouement ou modification récente de la voix
– État actuel (amélioration ou aggravation) Cou
– Localisation
– Irradiation – Douleur
– Qualité – Tuméfaction
– Fréquence et durée – Enflure des ganglions
– Sévérité Autres symptômes associés
– Facteurs déclenchants et aggravants – Fièvre
– Facteurs de soulagement – Malaise
– Symptômes associés – Nausées et vomissements
– Répercussions sur les activités quotidiennes
– Épisodes similaires déjà diagnostiqués ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX (ORL)
– Traitements antérieurs – Allergies saisonnières
– Efficacité des traitements antérieurs – Infections fréquentes des oreilles ou de la gorge
– Sinusite
SYMPTÔMES DOMINANTS
– Traumatisme du crâne, des oreilles, du nez ou de
Outre les caractéristiques générales énumérées ci- la gorge
dessus, il faut aussi explorer les symptômes – Chirurgie ORL
spécifiques suivants : – Audiométrie révélant une perte auditive
– Prise régulière de médicaments prescrits ou en
Oreilles
vente libre
– Perte auditive récente
– Démangeaisons ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX (ORL)
– Otalgie – Autres membres de la famille présentant des
– Écoulement symptômes semblables
– Acouphènes – Allergies saisonnières
– Vertiges – Asthme
– Traumatisme de l’oreille – Surdité
Nez ANTÉCÉDENTS PERSONNELS ET SOCIAUX
– Écoulement nasal ou rétro-nasal (ORL)
– Épistaxis – Méthode d’allaitement (sein ou biberon); enfant
– Obstruction inspiratoire buvant son biberon seul
– Douleur des sinus – Exposition fréquente à l’eau (otite du baigneur)
– Démangeaisons – Nettoyage de l’oreille à l’aide d’un objet
– Traumatisme nasal – Insertion d’un corps étranger dans l’oreille
– Logement surpeuplé
– Mauvaise hygiène personnelle
– Exposition à la fumée de cigarettes, de bois ou à
d’autres toxines

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9–2 Oto-rhino-laryngologie (ORL)

EXAMEN DES OREILLES, DU NEZ ET OREILLES


DE LA GORGE Inspection
ASPECT GÉNÉRAL – Oreille externe : position par rapport aux yeux
– État de santé apparent (p. ex. signes visibles (basse ou petite); une déformation des pavillons
d’une maladie aiguë) peut être l’indice de malformations congénitales,
en particulier d’agénésie rénale.
– Degré d’hydratation
– Pavillon de l’oreille : lésions, apparence ou
– Degré de confort ou de détresse position anormale
– Coloration (rouge ou pâle) – Conduit auditif : écoulement, œdème, rougeur,
– Caractéristiques des pleurs (chez les nourrissons bouchon de cérumen, corps étrangers
de moins de 6 mois )
– Tympan : coloration, triangle lumineux, repères,
– Vitalité (activité ou léthargie) bombement ou rétraction, perforation, tissu
– État mental (l’enfant est-il alerte et actif?) cicatriciel, bulles d’air, niveau de liquide
– Degré de coopération, consolabilité Évaluez l’audition d ’un nourrisson ou d’un jeune
– Réaction émotionnelle de l'enfant face au parent enfant en produisant un bruit fort (p. ex. en tapant des
(ou à la personne qui s’en occupe) et à mains, provoquant ainsi un clignement des yeux) ou
l’examinateur celle d’un enfant plus vieux à l’aide d’une montre ou
– Hygiène en chuchotant. Procédez à une tympanographie (si
– Posture vous disposez de l’équipement requis).
– Instabilité de la démarche ou de l’équilibre Conseil médical : Pour mieux voir le tympan d’un
MESURES DE PRÉCAUTION nourrisson ou d ’un enfant de moins de 6 ans, tirez l’oreille
externe vers le haut, vers l’extérieur ou vers l’arrière.
Pour examiner un enfant qui se débat, il peut être
nécessaire de l’immobiliser. Par exemple, couchez Palpation
l’enfant sur le dos et demandez au parent ou à la
– Sensibilité du tragus et de l’apophyse mastoïdienne
personne qui s’en occupe de maintenir les bras de
l’enfant allongés en les tenant de chaque côté de la – Sensibilité du pavillon de l’oreille à la manipulation
tête. Cette position empêchera l’enfant de se tourner – Ganglions pré-auriculaires ou rétro-auriculaires
d’un côté ou de l’autre pendant que vous examinez les NEZ
structures des oreilles, du nez et de la gorge. Retenez
l’otoscope avec votre main pour parer à tout Inspection
mouvement brusque de la tête de l’enfant. – Partie externe : inflammation, déformation,
écoulement, saignement
– Partie interne : coloration de la muqueuse,
œdème, déviation de la cloison nasale, polypes,
sources de saignement
– Transilluminez les sinus pour déceler toute
atténuation du reflet lumineux.
Palpation
– Vérifiez la sensibilité des sinus et du nez
(seulement chez les enfants plus âgés qui peuvent
coopérer et s’exprimer).
Percussion
– Vérifiez la sensibilité des sinus et du nez
(seulement chez les enfants plus âgés qui peuvent
coopérer et s’exprimer).

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–3
COU
BOUCHE ET GORGE
Inspection
Inspection
– Symétrie
– Lèvres : coloration, lésions et symétrie
– Tuméfaction
– Cavité buccale : haleine, coloration, lésions de la
– Masses
muqueuse buccale
– Rougeur
– Dents et gencives : rougeur, tuméfaction, caries
– Hypertrophie thyroïdienne
– Langue : coloration, texture, lésions et sensibilité
du plancher de la bouche Palpation
– Gorge : coloration, hypertrophie amygdalienne, – Sensibilité, hypertrophie, mobilité, pourtour et
exsudat consistance des ganglions et des masses
– Thyroïde : taille, consistance, pourtour, position,
sensibilité

AFFECTIONS COURANTES DES OREILLES, DU NEZ ET


DE LA GORGE

OTITE EXTERNE CAUSES


Virus
Voir la section « Otite externe », du chapitre 2, « Oto-
rhino-laryngologie (ORL) » du guide de pratique – Origine virale dans 25 % à 30 % des cas
clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale – Virus respiratoire syncytial
de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000). – Virus grippal A
– Virus Coxsackie
OTITE MOYENNE AIGUË – Adénovirus
– Virus parainfluenza
DÉFINITION
Bactéries courantes
Infection aiguë et purulente de l’oreille moyenne
souvent consécutive à une infection des voies – Branhamella catarrhalis
respiratoires supérieures (IVRS) d’origine virale . – Hemophilus influenzae
– Pseudomonas aeruginosa
Sa fréquence est plus élevée :
– Staphylococcus aureus
– chez les enfants ayant une fente palatine – Streptococcus pneumoniae
– chez les enfants atteints du syndrome de Down – Streptococcus pyogenes
– dans les garderies
Micro-organismes moins courants
– chez les enfants d’origine autochtone
– peut-être chez les enfants nourris au biberon, – Mycoplasma
lorsqu’ils boivent seuls ou qu’ils ont l’habitude – Chlamydia
de s ’endormir avec un biberon de lait Autres causes diverses
– chez les enfants qui dorment avec une sucette – Réactivité immunologique
– chez les enfants de 6 mois à 3 ans
– Rhinite allergique
– pendant les mois d’hiver
– chez les garçons que chez les filles SYMPTOMATOLOGIE
– chez les enfants exposés à la fumée de cigarettes – Otalgie (absente chez 20 % des enfants atteints)
– Fièvre
– Irritabilité (chez les nourrissons)
– Perte auditive
– Vomissements et diarrhée possibles
– Vague sensation de plénitude de l’oreille
– Sommeil agité

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9–4 Oto-rhino-laryngologie (ORL)
OBSERVATIONS COMPLICATIONS
– Fièvre – Perforation de la membrane tympanique
– L’enfant peut sembler très mal en point. – Otite moyenne séreuse
La clé du diagnostic réside dans l’inspection de la – Mastoïdite (rare)
membrane tympanique.
TESTS DIAGNOSTIQUES
– L’otite moyenne aiguë est généralement associée
à la disparition du triangle lumineux et des – Prélevez tout écoulement par écouvillonnage en
vue d’une culture et d ’un antibiogramme.
repères osseux.
– La membrane tympanique est mate, rouge et TRAITEMENT
bombée.
Objectifs
– Immobilité ou mobilité réduite de la membrane
tympanique lors de l’otoscopie pneumatique. – Enrayer la douleur et la fièvre
– Enrayer l’infection
Le cérumen et autres débris devraient être enlevés du
conduit auditif pour permettre de voir clairement la – Prévenir les complications
membrane tympanique. – Éviter le recours inutile aux antibiotiques

En l’absence d’autres signes cliniques, il se peut que la Consultation


rougeur de la membrane tympanique soit due à Généralement inutile en l’absence de complications
l’agitation provoquée par les pleurs, à un rhume, à une
manipulation ou à un examen vigoureux du conduit Intervention non pharmacologique
auditif externe ou à une otite moyenne séreuse avec
épanchement (voir plus loin dans ce chapitre, la section Éducation du client
« Otite moyenne séreuse [avec épanchement] »). – Recommandez du repos pendant la phase fébrile
aiguë.
Protocole d’otoscopie pneumatique
– Expliquez aux parents ou à la personne qui
L’otoscopie pneumatique est relativement simple, mais s’occupe de l’enfant l’utilisation appropriée des
elle nécessite de la pratique. Elle consiste à appliquer médicaments (posologie, adhésion au traitement
une pression d’air sur le tympan puis à observer les et suivi).
mouvements tympaniques qui en résultent. – Expliquez l’évolution de la maladie et le
– Instruments : une lumière puissante dotée de piles pronostic.
bien chargées et un otoscope hermétiquement – Recommandez d’éviter tout voyage en avion
scellé muni d'une poire en caoutchouc jusqu’à la disparition des symptômes.
– L’enfant doit demeurer immobile durant
l’examen (il peut être nécessaire de
l’immobiliser).
– Appliquez une pression positive (comprimez
complètement la poire) puis une pression
négative (relâchez la poire) et observez les
mouvements du tympan.
– Une mobilité réduite peut indiquer la présence
d’un liquide dans l’oreille moyenne ou une
rigidité chronique de la membrane tympanique.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Otite externe aiguë
– Pharyngite ou amygdalite
– Épanchement non infectieux de l’oreille moyenne
– Traumatisme au niveau du conduit auditif ou
présence d’un corps étranger
– Douleur irradiant vers l’oreille à partir d’un abcès
dentaire
– Mastoïdite (rare)

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Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–5

Interventions pharmacologiques Surveillance et suivi


Antipyrétique et analgésique : Demandez aux parents ou à la personne qui s’occupe
de l’enfant de ramener l’enfant à la clinique si son état
acétaminophène (Tylenol) (médicament de classe
A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4-6 h au besoin
ne s’est pas amélioré après de 3 jours ou si les
symptômes se sont aggravés malgré le traitement.
En cas d’incertitude quant au diagnostic (s’il est
possible que l’enfant ne souffre pas d’une otite Sinon, revoyez l’enfant après 14 jours.
moyenne aiguë), ne donnez pas d’antibiotiques. Dans – Si l’oreille est normale, aucun autre traitement
70 % des cas, l’otite moyenne aiguë guérit d’elle - n’est requis.
même et un traitement de soutien suffit. – Si le tympan est toujours mat, mais
Antibiotique de première intention : asymptomatique (sans douleur ni perte auditive),
revoyez l ’enfant après 6 semaines.
amoxicilline (Amoxil) (médicament de classe A), – Si l’affection persiste, envisagez un antibiotique
40 mg/kg par jour, doses fractionnées, tid, PO
de seconde intention.
pendant 10 jours
– Vérifiez pour voir si une otite moyenne séreuse
Envisagez un antibiotique de seconde intention dans s’est développée.
les circonstances suivantes :
Un mois après la fin du traitement, évaluez l’audition.
– Allergie à la pénicilline
Dans 70 % à 80 % des cas, l’épanchement persiste
– Otite moyenne aiguë ne répondant pas au
après 2 semaines, tandis que chez 10 % des clients, il
traitement initial à l’amoxicilline après 3 à 4
persiste jusqu’à 3 mois et peut s ’accompagner d’une
jours et s’accompagnant de fièvre, d’irritabilité
perte auditive de transmission (voir plus loin, la
ou d ’otalgie persistante.
section « Otite moyenne séreuse [avec
– Récidive rapide d ’une otite moyenne (en moins épanchement] »).
de 2 mois), souvent due aux bactéries
productrices de ß-lactamase et donc résistantes à Orientation vers d’autres ressources
l’amoxicilline, au pneumocoque qui est peu médicales
sensible aux pénicillines et aux céphalosporines
Elle est inutile en l’absence de complications.
ou à des micro -organismes résistants au
triméthoprime -sulfaméthoxazole.
OTITE MOYENNE AIGUË À RÉPÉTITION
– Infection de l’oreille moyenne persistant après
une antibiothérapie de 10 jours La récurrence de cette affection est très fréquente
– Enfant immunodéprimé (p. ex. leucémique) chez les enfants.
– Infection chez un nouveau-né de moins de 2 mois – Si l’infection récidive dans les 2 mois, prescrivez
– Préférence pour un autre schéma posologique l’un des antibiotiques de seconde intention.
(p. ex. lorsque les parents travaillent) – Si l’infection récidive après 2 mois, traitez à
triméthoprime-sulfaméthoxazole en suspension l’aide d’amoxicilline (Amoxil), comme pour
(Septra ou Bactrim) (médicament de classe A), l’otite moyenne aiguë.
8-10 mg/kg par jour, doses fractionnées bid, PO
pendant 10 jours Protocole pour l’antibiothérapie
ou
prophylactique

L’association érythromycine-sulfisoxazole (Pediazole) Envisagez un traitement prophylactique chez les


(médicament de classe A), 40 mg/kg par jour, doses enfants qui ont eu plusieurs épisodes d’otite moyenne
fractionnées qid, PO pendant 10 jours aiguë (trois épisodes en six mois). L’antibiotique est
ou administré à titre préventif, surtout durant les mois
d’hiver. Consultez un médecin avant d’amorcer le
céfaclor (Ceclor) (médicament de classe B), traitement prophylactique.
40 mg/kg par jour, doses fractionnées tid, PO
pendant 10 jours amoxicilline (Amoxil) (médicament de classe A),
20 mg/kg par jour, PO au coucher
Le choix du médicament doit reposer sur son
ou (chez les enfants plus vieux)
efficacité, son coût et son acceptation par l’enfant.
triméthoprime-sulfaméthoxazole (Septra)
L’efficacité des antihistaminiques et des (médicament de classe A), 4 -20 mg/kg par jour,
décongestionnants dans le traitement de l’otite moyenne PO au coucher
aiguë n ’a pas été démontrée ; ils devraient donc être
évités.

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9–6 Oto-rhino-laryngologie (ORL)
Surveillance et suivi OBSERVATIONS
– Surveillez l’adhésion au traitement prescrit pour – Membrane tympanique mate, translucide ou
un épisode aigu ou une prophylaxie. bombée; repères osseux imprécis ou absents
– Soyez à l’affût des crises récidivantes aiguës. – Réduction de la mobilité de la membrane
– Évaluez l’audition tous les mois. tympanique à l’otoscopie pneumatique (pour une
description de cette technique, voir la section
Orientation vers d’autres ressources « Otite moyenne aiguë », plus haut)
Orientez vers un médecin tout enfant souffrant
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
d’otites moyennes aiguës à répétition (plus de cinq
épisodes en une année) qui ne répond pas au – Otite moyenne aiguë
traitement. La consultation d’un oto-rhino- – Dysfonction de la trompe d’Eustache
laryngologiste est recommandée.
COMPLICATIONS
Une myringotomie avec mise en place d’aérateurs
– Surinfection
transtympaniques en forme de T (associée à une
adénoïdectomie) peut être indiquée. – Otite moyenne séreuse chronique
– Perte auditive
OTITE MOYENNE CHRONIQUE Il faut exclure les facteurs de complication tels que la
rhinite allergique, les divisions (fentes) sous-
(OTORRHÉE PURULENTE) muqueuses et les tumeurs du nasopharynx.
L’otite moyenne est considérée comme chronique ou TESTS DIAGNOSTIQUES
persistante lorsqu’on dénombre :
– Une tympanographie (si disponible) peut permettre
– Six épisodes de la naissance à 6 ans de confirmer le diagnostic d’épanchement.
– Cinq épisodes au cours de la même année
– Trois épisodes en six mois TRAITEMENT
Le diagnostic et le traitement de l’otite moyenne Objectifs
chronique sont les mêmes chez les adultes et les
– Prévenir toute perte auditive
enfants. Voir la section « Otite moyenne chronique
(otorrhée purulente) », du chapitre 2, « Oto-rhino- Interventions non pharmacologiques
laryngologie (ORL) » du guide de pratique clinique – Assurez un suivi pendant 2 à 3 mois.
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la – Veillez à ce que l’enfant occupe une place
santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
appropriée en classe afin qu’il entende bien (p.
exemple vers l’avant de la classe).
OTITE MOYENNE SÉREUSE (AVEC – Favorisez l’adhésion au traitement et un suivi
ÉPANCHEMENT) régulier.
– Encouragez les parents ou la personne qui
DÉFINITION s’occupe de l’enfant à lui parler directement, en
Présence d’un liquide non infectieux dans l’oreille articulant bien.
moyenne pendant plus de 3 mois (suivant un épisode – Évaluez l’audition par l’audiométrie si
d’otite moyenne aiguë), sans signe d’infection aiguë. l’épanchement persiste de 2 à 3 mois
Interventions pharmacologiques
CAUSES
Aucune
– Inconnue
– Les bactéries sont isolées dans une proportion L’efficacité des antihistaminiques, des
importante des échantillons prélevés par décongestionnants et des stéroïdes n’a pas été
aspiration dans l’oreille moyenne. démontrée.

SYMPTOMATOLOGIE Surveillance et suivi


– Otite moyenne antérieure asymptomatique – Examinez les oreilles et évaluez l’audition toutes
– Sensation de plénitude de l’oreille les deux semaines.
– Acouphènes (inhabituel) – Chez un jeune enfant, surveillez le
– Baisse de l’acuité auditive à l’épreuve auditive développement du langage tant que dure
l’épanchement.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–7
Consultation DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Si l’épanchement persiste après trois mois, consultez – Sinusite
un médecin au sujet d’une éventuelle antibiothérapie.
COMPLICATIONS
Orientation vers d’autres ressources – Infection des sinus
médicales – Épistaxis
Si l’épanchement persiste, orientez l’enfant vers un TESTS DIAGNOSTIQUES
médecin. La consultation d’un oto-rhino-
laryngologiste au sujet de l’opportunité d’un – Aucun
traitement chirurgical peut être indiquée.
TRAITEMENT
Indications d’ordre général relatives à une
Objectifs
myringotomie avec insertion d’aérateurs
transtympaniques : – Dégager les fosses nasales
– Épanchement persistant pendant plus de six mois, – Prévenir les récidives
accompagné de perte auditive. Interventions non pharmacologiques
– Otites récidivantes aiguës associées à un
Les corps étrangers peuvent habituellement être
épanchement chronique et à une altération
délogés au moyen d’un crochet de plastique à pointe
anatomique du tympan (p. ex. poche de
arrondie. L’intervention consiste à glisser le crochet le
rétraction, granulomes)
long de la paroi de la narine, au-delà du corps étranger,
– Retard dans l’acquisition du langage puis à le retourner vers l’intérieur de façon à le placer
derrière le corps étranger et à extraire celui-ci.
CORPS ÉTRANGER DANS LE NEZ
Les objets ronds, lisses et durs peuvent être plus
Les enfants introduisent souvent des objets dans leurs difficiles à extraire. Si un tel objet s’est fixé derrière
narines. Il arrive qu’un tel corps étranger (que ce soit un tissu de granulation, il faudra peut-être consulter
un petit pois, une petite bille ou une pièce de jouet) un oto-rhino-laryngologiste et envisager une
obstrue les voies respiratoires ou s’y loge, causant extraction sous anesthésie générale.
ainsi une infection sévère. Il n ’est pas recommandé de tenter d’extraire le corps
étranger à tout prix. L’enfant n’en sera que plus
SYMPTOMATOLOGIE effrayé et l’intervention, d ’autant plus difficile.
– Trouble habituellement unilatéral
Informez les parents ou la personne qui s’occupe de
– Antécédents de rhinorrhée purulente et l’enfant des problèmes liés aux corps étrangers,
respiration difficile du côté de la narine obstruée. notamment du risque d’aspiration et de la nécessité
– Le parent ou la personne qui s’occupe de l’enfant d’extraire le corps étranger sous anesthésie générale.
signale généralement qu’une odeur fétide se
dégage de l’enfant.
– La fièvre et la présence d ’autres signes et
symptômes généraux sont inhabituels.

OBSERVATIONS
– Écoulement mucopurulent habituellement
unilatéral
– L’obstruction nasale peut être telle qu’il est
impossible de bien voir le corps étranger.
– Un drainage des sécrétions peut être nécessaire
pour voir le corps étranger.
Il importe d’examiner l’autre narine et les oreilles à la
recherche d’autres corps étrangers.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


9–8 Oto-rhino-laryngologie (ORL)

STOMATITE OBSERVATIONS
– Les stomatites infectieuses s’accompagnent
DÉFINITION d’une augmentation de la température (elle est
Ulcération et inflammation des tissus buccaux dont souvent très élevée dans les cas d ’infection
les lèvres, la muqueuse buccale, les gencives et la herpétique).
paroi postérieure du pharynx. – Lésions douloureuses
Examinez d’abord l’extérieur des lèvres. Ensuite,
CAUSES abaissez doucement les lèvres à l’aide d’un abaisse-
langue pour examiner la muqueuse buccale antérieure
Chez la plupart des jeunes enfants, la stomatite est
due au : et les gencives, puis tentez doucement d’écarter les
mâchoires et abaissez la langue. Recherchez les
– Virus de l’herpès simplex signes cliniques suivants :
– Virus Coxsackie – Érythème (herpangine)
SYMPTOMATOLOGIE – Vésicules (premier stade de toute infection)
– Fièvre – Ulcères : notez leur répartition (les ulcères
confluents peuvent prendre la forme de larges
– Otalgie
zones blanches et irrégulières).
– Écoulement de salive – Ganglions lymphatiques sous -mandibulaires
– Dysphagie (plus évidents dans les cas d’herpès)
– Diminution de l’appétit
Voir le tableau 9 -1 pour les signes cliniques des
– Symptômes respiratoires ou gastro-intestinaux formes courantes de stomatites.
concomitants
– Éruption cutanée concomitante DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Angine ulcéro-nécrotique (angine de Vincent)
– Lichen plan
– Mononucléose
– Cause immunologique : hyperplasie gingivale
– Lupus érythémateux disséminé
– Épidermolyse bulleuse congénitale
– Érythème polymorphe
COMPLICATIONS
– Douleur
– Déshydratation
– Surinfection (p. ex. stomatite gangréneuse)
– Angine de Ludwig
Tableau 9-1 : Signes cliniques des formes courantes de stomatites chez l’enfant

Maladie Cause Type de lésion Site Taille Autres signes cliniques

Herpangine ou Virus Vésicules et ulcères Piliers antérieurs, 1-3 mm Dysphagie, vésicules sur la
syndrome pieds- Coxsackie, accompagnés palais postérieur; paume des mains, sur la plante
mains-bouche Échovirus , d’érythème pharynx et des pieds et dans la bouche
Entérovirus 71 muqueuse buccale

Stomatite herpétique Virus de Vésicules et ulcères Gencives, muqueuse > 5 mm Écoulement salivaire,
l’herpès simplex superficiels pouvant buccale, langue, coalescence des lésions
être confluents lèvres Durée d’environ 10 jours

Stomatite aphteuse Inconnue Ulcères avec Muqueuse buccale, > 5 mm Otalgie, état afébrile
exsudat face latérale de la Gén éralement, on ne compte
langue
qu’une ou deux lésions

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–9
TESTS DIAGNOSTIQUES Surveillance et suivi
Aucun . Réexaminez le jeune enfant (de moins de 2 ans) dans
les 24-48 heures pour vérifier l’équilibre hydrique.
TRAITEMENT
Consultation et orientation vers d’autres
Il n ’existe toujours pas de traitement spécifique pour ressources médicales
aucune de ces affections. Il faut donc se fier à son
flair professionnel pour en déterminer la cause. Comme la maladie guérit spontanément, la
consultation d ’un médecin et l’orientation vers
La stomatite herpétique dure normalement dix jours et d’autres ressources médicales sont en général inutiles,
l’enfant peut se sentir misérable pendant cette à moins de complications.
période. L’herpangine ne dure que quelques jours et
entraîne peu de complications. La stomatite aphteuse
ne nécessite aucun traitement. PHARYNGO -AMYGDALITE
Ne traitez pas cette affection à l’aide d’antibiotiques; DÉFINITION
ils sont contre-indiqués et inutiles. Affection douloureuse de l’oropharynx associée à une
Objectifs infection des muqueuses du pharynx et des a mygdales
palatines. Sa prévalence est maximale chez les enfants
– Soulager les symptômes de moins de 5 ans.
– Prévenir les complications
La pharyngo-amygdalite peut être d’origine
Interventions non pharmacologiques
bactérienne ou virale et il est parfois difficile, à
– Il importe de maintenir l’état d’hydratation. l’examen clinique, de différencier l’une de l ’autre.
– Augmentez l’apport hydrique oral (besoins Chez les jeunes enfants, les infections virales sont la
d’entretien + déficits liquidiens résultant de la cause la plus fréquente de la pharyngo-amygdalite; la
fièvre). forme bactérienne de cette infection est très rare chez
les enfants de moins de 3 ans, mais sa prévalence
Éducation du client augmente avec l’âge.
– Informez les parents ou la personne qui s’occupe
de l’enfant de la durée prévue de la maladie et Les deux sections suivantes décrivent en détail les
des signes et symptômes de déshydratation. formes bactériennes et virales de pharyngo-
amygdalite.
– Recommandez des changements nutritionnels,
entre autres, la consommation de liquides fades et
non acides (p. ex. lait, eau). Les grands enfants
peuvent manger des sucettes (Popsicle), de la
crème glacée et d’autres aliments similaires, en
évitant les aliments à base d’agrumes , comme le
jus d’orange.
– Recommandez l’utilisation locale, en bains de
bouche, d ’une solution de peroxyde d’hydrogène
et d’eau à parts égales, tout particulièrement
après les repas.
– Recommandez d’éviter tout contact direct avec
des personnes infectées (p. ex. baisers, utilisation
des mêmes verres et ustensiles, contact des
mains) pour empêcher que l’infection ne se
propage.
– Apportez votre aide aux parents ou à la personne
aux prises avec un enfant maussade.
Interventions pharmacologiques
Antipyrétique et analgésique :
acétaminophène (Tylenol) (médicament de classe
A), 10-15 mg/kg PO ou PR toutes les 4 h au besoin

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


9–10 Oto-rhino-laryngologie (ORL)
COMPLICATIONS
PHARYNGO-AMYGDALITE
BACTÉRIENNE – Abcès péri-amygdalien ou rétropharyngé
– Rhumatisme articulaire aigu (consécutif à une
CAUSES infection à streptocoque ß-hémolytique du
– Streptocoque ß -hémolytique du groupe A (dans groupe A)
15 à 40 % des cas de pharyngo-amygdalite – Obstruction des voies respiratoires supérieures
aiguë); inhabituel chez les enfants de moins de (dans les cas de diphtérie); voir la section
3 ans « Diphtérie », du chapitre 18, « Maladies
– Mycoplasma pneumoniae (dans 10 % des cas de transmissibles ».
pharyngo-amygdalite chez les adolescents)
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Pneumocoque, micro -organismes anaérobies de
la bouche – Chez les enfants présentant des signes cliniques,
– Staphylococcus aureus, Hemophilus influenzae prélevez par écouvillonnage un échantillon de la
(rares) gorge en vue d ’une culture et d’un
antibiogramme.
– Facteurs prédisposants : antécédents de
pharyngite ou d’amygdalite, logement surpeuplé TRAITEMENT
et malnutrition
Objectifs
Une pharyngo-amygdalite peut être consécutive à une
diphtérie ou à une mononucléose infectieuse. – Soulager les symptômes
– Prévenir les complications
SYMPTOMATOLOGIE – Empêcher la transmission de l’infection à
– Survenue brutale streptocoque du groupe A.
– Gorge très douloureuse – Déterminez s’il s’agit d’une pharyngo-
– Fièvre amygdalite bactérienne ou virale et tenez compte
– Céphalée de la possibilité d’une mononucléose ou d ’une
diphtérie dans le diagnostic différentiel (voir la
– Douleurs abdominales et vomissements section « Mononucléose » du chapitre 11,
– Malaise généralisé « Maladies transmissibles », du guide de
OBS ERVATIONS pratique clinique s’appliquant aux adultes
[Direction générale de la santé des Premières
– Fièvre importante Nations et des Inuits, 2000] et la section
– Tachycardie « Diphtérie » du chapitre 18 du présent Guide de
– Érythème pharyngé ou amygdalien pédiatrie clinique).
– Pétéchies sur le voile du palais Consultation
– Exsudat amygdalien (surtout dû aux
– Consultez un médecin si l’enfant présente une
streptocoques, à la diphtérie ou à la
mononucléose) dysphagie ou une dyspnée importante dénotant
une obstruction des voies aériennes supérieures
– Adénopathie de la région cervicale antérieure
ou si vous soupçonnez un état pathologique sous-
– Érythème « granité » au toucher comme dans les jacent tel qu’un abcès péri-amygdalien ou un
cas de scarlatine (peut être associé à une infection rhumatisme articulaire aigu.
à streptocoque)
Interventions non pharmacologiques
– Érythème (surtout si l’enfant prend de
l’amoxicilline) et adénopathie s’accompagnant Faites les recommandations suivantes :
d’une splénomégalie chez l’enfant atteint de
mononucléose – Augmenter les périodes de repos et la prise de
liquides le temps que dure la fièvre.
– Rarement associée à un coryza
– Éviter les irritants (p. ex. la fumée)
– Toux insignifiante ou absente (élément très utile
au diagnostic) – Se gargariser avec de l’eau chaude salée qid
(grands enfants)
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL – Assurez une surveillance adéquate des membres
– Pharyngo-amygdalite virale de l’entourage pour déceler les complications du
rhumatisme articulaire aigu.
– Épiglottite
– Pharyngite gonococcique chez les adolescents
actifs sexuellement.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–11
Interventions pharmacologiques PHARYNGO -AMYGDALITE VIRALE
Indications de l’antibiothérapie : CAUSES
– L’enfant semble très malade. – Adénovirus ou entérovirus (ce dernier est plus
– L’enfant a des antécédents de rhumatisme fréquent chez les enfants de moins de trois ans)
articulaire aigu. – Virus grippal
– L’enfant présente un tableau clinique évocateur – Virus parainfluenza
de la scarlatine. – Virus Coxsackie
– L’enfant présente les signes d’un abcès péri- – Échovirus
amygdalien précoce (consultez un médecin).
– Virus d’Epstein -Barr (mononucléose)
Sauf dans les cas décrits ci-dessus et si l’enfant est – Virus de l’herpès simplex
relativement asymptomatique, il convient d’attendre
les résultats de la culture avant d’administrer des SYMPTOMATOLOGIE
antibiotiques (si les résultats peuvent être obtenus – Maux de gorge aigus combinés à des symptômes
rapidement). Cette approche n’augmente pas le risque propres à une IVRS d ’origine virale (rhinorrhée,
de rhumatisme articulaire aigu et elle permet d’éviter toux et enrouement fréquent)
le recours inutile aux antibiotiques. Si les résultats de
la culture sont positifs, on peut faire revenir l’enfant OBSERVATIONS
pour amorcer l’antibiothérapie.
– Fièvre (légère ou importante)
Antibiotiques : – Tachycardie
pénicilline V (Pen Vee K) (médicament de – Inflammation pharyngée ou amygdalienne et
classe A), 25-50 mg/kg par jour, PO tid ou id tuméfaction
ou – Pétéchies sur le voile du palais
– Possibilité d’un exsudat amygdalien analogue à
érythromycine (E-Mycin, en comprimés)
(médicament de classe A), 30-40 mg/kg par jour,
celui d’une infection bactérienne, en particulier
doses fractionnées qid, PO dans le cas d’une pharyngo-amygdalite causée
par un adénovirus.
ou (pour nourrissons)
– Adénopathie de la région cervicale antérieure
suspension d’éthylsuccinate d’érythromycine (EES- – Présence possible de vésicules et d’ulcères dans
200) (médicament de classe A), 30–40 mg/kg par
les cas d’infection par le virus Coxsackie (comme
jour, doses fractionnées qid, PO
dans le syndrome mains-pieds-bouche associé au
De nombreux enfants sont porteurs de streptocoques virus Coxsackie A16 [généralement sur le voile
ß-hémolytiques du groupe A. Cependant, lorsque du palais) ou le virus herpétique (habituellement
l’antibiothérapie est bien suivie, un examen de situé dans la partie antérieure de la bouche).
contrôle suffit. Une culture n’est pas indiquée.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Antipyrétique et analgésique :
– Pharyngo-amygdalite bactérienne
acétaminophène (Tylenol) (médicament de – Épiglottite
classe A), 10-15 mg/kg toutes les 4-6 h au besoin
COMPLICATIONS
Surveillance et suivi
– Surinfection bactérienne
Un suivi est recommandé après 48-72 heures. Vérifiez
alors les résultats de la culture. TESTS DIAGNOSTIQUES
Une fois l’antibiothérapie terminée, il est inutile de Aucun
faire faire une nouvelle culture; il n’est pas nécessaire
non plus de demander des cultures pour les membres
asymptomatiques de la famille.
Orientation vers d’autres ressources
médicales
Les enfants qui ont eu au moins cinq infections
confirmées à streptocoque ß-hémolytique du
groupe A devraient être orientés vers un oto-rhino-
laryngologiste. Une amygdalectomie pourrait leur être
bénéfique.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


9–12 Oto-rhino-laryngologie (ORL)
TRAITEMENT SINUSITE
Objectifs
Chez les jeunes enfants (de moins de 10 à 12 ans), la
– Traitement de soutien pour soulager les sinusite est inhabituelle.
symptômes
Interventions non pharmacologiques Voir les sections « Sinusite aiguë » et « Sinusite
chronique », du chapitre 2, « Oto-rhino-laryngologie
– Rassurez l’enfant et recommandez-lui du repos (ORL) » du guide de pratique clinique s’appliquant
– Donnez les conseils suivants : aux adultes (Direction générale de la santé des
– Augmenter la prise orale de liquides le temps que Premières Nations et des Inuits, 2000).
dure la fièvre.
– Éviter les irritants (p. ex. la fumée)
– Se gargariser avec de l’eau chaude salée qid
(pour les enfants plus vieux).
Interventions pharmacologiques
Antipyrétique et analgésique :
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
classe A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4-6 h au
besoin

Il arrive que des enfants soient incapables de boire en


raison de la douleur provoquée par une pharyngo-
amygdalite virale, en particulier si elle est causée par
le virus Coxsackie ou celui de l ’herpès. Dans de tels
cas, il peut être nécessaire d’hospitaliser l’enfant pour
lui administrer des liquides par IV (pour prévenir la
déshydratation).

URGENCES OTO-RHINO-LARYNGOLOGIQUES

ABCÈS RÉTROPHARYNGÉ ET PÉRI- SYMPTOMATOLOGIE


AMYGDALIEN
Abcès rétropharyngé
DÉFINITION
– Plus fréquent chez les jeunes enfants que chez les
Abcès rétropharyngé adolescents
– L’enfant est fébrile, bave et refuse d'avaler.
Accumulation de pus dans l’espace rétropharyngé.
– L’enfant peut présenter un stridor.
Abcès péri-amygdalien – Il faut écarter la possibilité d’un traumatisme de
l’oropharynx.
Accumulation de pus entre la fosse amygdalienne et
le pilier antérieur ou le pilier postérieur du voile du Abcès péri-amygdalien
palais. – Beaucoup plus fréquent chez les adolescents que
chez les jeunes enfants
CAUSES – On note souvent des antécédents de maux de
gorge.
L’abcès péri-amygdalien est une complication d’une
pharyngo-amygdalite bactérienne. – Fièvre fréquente
– Douleur, écoulement salivaire et dysphagie
Abcès rétropharyngé – Présence possible d’un trismus (difficulté à
– Traumatisme pénétrant de l’oropharynx ouvrir la bouche)
Abcès péri-amygdalien – L’enfant peut avoir de la difficulté à respirer.

– L’infection s’étend à partir de l’extrémité


supérieure de l’amygdale infectée.

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Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–13
OBSERVATIONS Traitement adjuvant
Avant d ’examiner le pharynx, envisagez le diagnostic – Amorcer l’administration d’un soluté
d’épiglottite. Si vous soupçonnez une épiglottite, physiologique par IV, à un débit suffisant pour
n’examinez pas la gorge. maintenir l’hydratation (selon la taille de l’enfant
et son état d ’hydratation).
Abcès rétropharyngé
Interventions non pharmacologiques
– L’enfant semble très malade.
– Raideur du cou; il est possible que l’enfant refuse – L’enfant doit garder le lit.
de pencher la tête. – En présence d’un écoulement salivaire, il ne doit
– L’inspection de la partie postérieure du pharynx rien prendre par la bouche.
révèle une inflammation et un œdème évidents. – S’il est capable d’avaler sa salive, faire boire à
– On peut observer un exsudat amygdalien. l’enfant de petites gorgées de liquides froids.
– Une adénopathie cervicale est habituellement Interventions pharmacologiques
présente.
Antibiotiques :
Abcès péri-amygdalien
pénicilline G sodique (Crystapen) (médicament de
– L’enfant semble très mal en point. classe A), 100 000 à 300 000 unités/kg par jour,
– L’inspection révèle une tuméfaction unilatérale doses fractionnées toutes les 6 h, IV.
du pilier antérieur ou postérieur.
Pour les enfants allergiques à la pénicilline :
– Les amygdales sont refoulées par l’infection et la
luette est déplacée du côté opposé à l’infection. érythromycine (Erythrocin) (médicament de classe
A), 20-50 mg/kg par jour, doses fractionnées,
– Il peut être difficile d’examiner l’enfant ayant un
toutes les 6 h, IV.
trismus.
Surveillance et suivi
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Épiglottite (en présence d'un stridor, d’un Surveillez l’enfant de près pour vous assurer que ses
écoulement salivaire et de fièvre); voir la section voies respiratoires ne sont pas obstruées.
« Épiglottite », du chapitre 10, « Appareil
Orientation vers d’autres ressources
respiratoire ».
médicales
– Diphtérie
– Mononucléose Procédez à l’évacuation médicale pour hospitaliser
l’enfant. Une consultation en ORL est habituellement
COMPLICATIONS nécessaire et une intervention chirurgicale peut être
– Obstruction des voies respiratoires requise.
– Abcès parapharyngé
– Aspiration (si l’abcès se rompt) INDICATIONS GÉNÉRALES DE
L’AMYGDALECTOMIE
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Antécédents confirmés d’amygdalite à répétition
Aucun (enfant symptomatique ou culture positive pour
le streptocoque ß-hémolytique du groupe A); la
TRAITEMENT
survenue de cinq épisodes par an sur une période
Objectifs de deux ans est généralement considérée comme
– Soulager les symptômes une indication de l’amygdalectomie.
– Prévenir les complications – Infection de la gorge compliquée par un abcès
péri-amygdalien ou rétropharyngé nécessitant un
Consultation drainage.
Consultez un médecin immédiatement. Faites – Lésion maligne de l’amygdale soupçonnée.
hospitaliser l’enfant et assurez-vous qu’il sera vu par – Cœur pulmonaire
un oto-rhino-laryngologiste. – Apnée obstructive du sommeil
Une antibiothérapie IV peut être amorcée en attendant – Obstruction grave des voies respiratoires
le transfert de l’enfant, surtout si celui-ci ne peut être supérieures
effectué avant un bon nombre d’heures.
Chez les grands enfants, les cas bénins peuvent être
traités sans hospitalisation, mais seulement après
consultation d’un médecin.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


9–14 Oto-rhino-laryngologie (ORL)

ÉPISTAXIS EXAMEN PHYSIQUE


Examinez l’enfant en position assise et inclinée vers
DÉFINITION
l’avant pour que le sang s ’écoule vers l’avant. Un bon
Hémorragie nasale très fréquente chez l’enfant. éclairage est essentiel, munissez-vous d’une lampe de
poche, de même que d'une poire pour aspirer le sang
CAUSES et les sécrétions; l’utilisation de vasoconstricteurs
topiques peut s ’avérer utile pour une bonne
– Dysfonction mécanique du nez consécutive à visualisation.
l’assèchement des muqueuses (p. ex. en raison
d’un chauffage au bois ou de l’air sec), à un – Évaluez l’ABC et les signes vitaux; stabilisez
traumatisme ou à une inflammation. l’état de l’enfant au besoin.
– La plupart des saignements proviennent de la – Tension artérielle normale, sauf en présence d’un
cloison nasale antérieure (aire de Little ou zone saignement suffisamment important pour
de Kiesselbach). entraîner une hypovolémie.
– Les saignements postérieurs (habituellement, en – La fréquence cardiaque peut être élevée si
provenance de l’artère sphénopalatine) sont l’enfant est effrayé ou si le saignement est
beaucoup moins fréquents pendant l’enfance. suffisamment important pour entraîner une
– Il faut toujours envisager la possibilité de causes hypovolémie.
fortuites (tumeur, corps étranger, leucémie, – Présence possible de malformations ou de
rhumatisme articulaire aigu, hypertension et déviations apparentes
maladies hémorragiques), mais elles sont rares – Possibilité d'un saignement dans la partie
pendant l’enfance. antérieure de la cloison nasale
– Examinez la gorge à la recherche d’un
SYMPTOMATOLOGIE saignement postérieur.
– Le saignement peut être léger ou abondant, en – Les sinus peuvent être sensibles au toucher.
raison d’un traumatisme ou d’un néoplasme. – Possibilité d ’une déviation de la cloison nasale.
– Habituellement, le saignement provient presque – Tentez de voir si les saignements ne sont pas dus
exclusivement de la région antérieure des fosses à un corps étranger, à des polypes ou à une
nasales. tumeur.
– Dans le cas d ’une épistaxis postérieure, le
saignement est généralement plus abondant et DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
sévère, le sang s’écoulant dans le nasopharynx et – Infection légère des muqueuses nasales
la bouche, même lorsque l’enfant est assis.
– Sécheresse et irritation des muqueuses nasales
– Essayez de savoir si un traumatisme quelconque
– Fracture du nez
a pu survenir, si l’enfant met les doigts dans son
nez ou si on a observé du sang sur son oreiller ou – Corps étranger
ses draps. – Lésion maligne
– Exclure la possibilité d’une maladie – Tuberculose
hémorragique, d’une ingestion d’AAS ou – Dyscrasie sanguine
d’autres facteurs pouvant accroître le risque de TESTS DIAGNOSTIQUES
saignement.
– Informez-vous sur le taux d'humidité de l’air Aucun
ambiant à la maison.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–15
TRAITEMENT Interventions pharmacologiques
Objectifs Si la simple application d’une pression directe ne
– Arrêter le saignement permet pas d’enrayer le saignement, on peut utiliser
– Prévenir d’autres épisodes des gouttes nasales contenant un vasoconstricteur
(sauf chez les enfants de moins de 6 ans) :
Interventions non pharmacologiques
xylométazoline, 0,05 %, gouttes nasales pour
La plupart des saignements s’arrêteront si on exerce enfants (Otrivin) (médicament de classe A)
une pression de chaque côté du nez, en appuyant
fermement contre la cloison nasale pendant 5 à Imbibez un tampon d’ouate de xylométazoline. Insérez-
15 minutes. le dans la partie antérieure du nez, puis appuyez
fermement sur la cloison nasale pendant 10 minutes.
Éducation du client
Pour les enfants plus vieux (12 ans et plus), suivez la
Recommandez d’augmenter l’humidité ambiante à la méthode décrite dans les sections « Épistaxis
maison (en gardant en tout temps, l’hiver surtout, une
antérieure » et « Épistaxis postérieure », du chapitre 2,
casserole remplie d’eau sur la cuisinière).
« Oto-rhino-laryngologie (ORL) » du guide de pratique
– Expliquez aux parents ou à la personne qui clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
s’occupe de l’enfant l’utilisation appropriée des de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
médicaments (posologie, effets secondaires et
problèmes liés à la surconsommation). Consultation
– Reco mmandez d’éviter les irritants connus et les Consultez un médecin dans les cas suivants :
traumatismes locaux (p. ex. se mettre les doigts
dans le nez, se moucher énergiquement). – Les interventions précédentes n’ont pas enrayé le
saignement.
– Expliquez aux parents ou à la personne qui
– Le saignement devient plus abondant.
s’occupe de l’enfant (à l’enfant aussi, s’il est en
âge de comprendre) les premiers soins en cas – Possibilité que le saignement provienne de la
d’épistaxis récurrente (l’enfant doit être assis, cloison nasale postérieure.
penché vers l’avant; on appuie alors fermement et – L’épistaxis est récurrente et on redoute un
directement sur la cloison nasale). problème sous-jacent grave.
– Recommandez l’application de glace pour arrêter Si le saignement persiste, il faudra peut-être procéder
les saignements abondants. au tamponnement antérieur ou postérieur du nez; cette
– Recommandez l’application de lubrifiants intervention ne doit être faite que si le soignant l’a
comme la gelée de pétrole (Vaseline) à l’intérieur déjà pratiquée et uniquement après consultation d’un
des narines pour favoriser l’hydratation de la médecin.
muqueuse nasale.
Surveillance et suivi
– Conseillez aux parents ou à la personne qui
s’occupe de l’enfant de garder les ongles de – Surveillez l’ABC s’il y a eu saignement abondant
l’enfant courts pour éviter qu’il ne se blesse en se ou s’il persiste toujours.
mettant les doigts dans le nez. – Assurez le suivi nécessaire si le traitement de
première intention réussit à enrayer le
saignement.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


9–16 Oto-rhino-laryngologie (ORL)

Orientation vers d’autres ressources Une consultation téléphonique avec un médecin est
médicales obligatoire avant d’évacuer tout enfant souffrant
d’épistaxis.
Dans de rares cas, il faut évacuer l’enfant pour le faire
voir par un oto-rhino-laryngologiste en vue d’une S’il y a eu un traumatisme, il est important d’exclure
ligature artérielle, mais seulement si les trois mesures la possibilité d’un hématome de la cloison nasale. Ce
décrites plus haut (pression sur la cloison nasale, type d’hématome nécessite une chirurgie et
tampon d’ouate médicamenté et tamponnement) n ’ont l’évacuation médicale vers un hôpital s’impose.
pas enrayé le saignement.
En cas d ’épistaxis récurrente, dirigez l’enfant vers un
médecin pour exclure d’autres pathologies.

PROBLÈMES DENTAIRES COURANTS CHEZ LE NOURRISSON

KYSTE D’ÉRUPTION ÉRUPTION DENTAIRE PRÉCOCE


DÉFINITION DÉFINITION
Petites éruptions translucides, bleuâtres, grises ou Éruption de dents pendant la période néonatale. Dans
blanches situées sur la crête maxillaire ou 80 % des cas, il s’agit des incisives primaires
mandibulaire. inférieures. Elles ont tendance à être très mobiles en
raison d’une malformation radiculaire.
CAUSE
TRAITEMENT
Épithélium résiduel de la lame dentaire qui disparaît
généralement après la naissance. Rassurez les parents ou la personne qui s’occupe de
l’enfant en expliquant que cette anomalie disparaîtra
TRAITEMENT d’elle -même, sans laisser de séquelles.
Rassurez les parents ou la personne qui s’occupe de Orientation vers d’autres ressources
l’enfant en expliquant que cette affection ne nécessite médicales
aucun traitement et qu’elle guérira d’elle-même.
Dirigez l’enfant vers un dentiste. L’extraction est
PERLES D’EPSTEIN recommandée pour prévenir l’aspiration des dents.

DÉFINITION
Petites lésions blanches kératinisées siégeant le long
de la ligne médiane du palais.

CAUSE
Vestiges du tissu épithélial emprisonnés pendant le
développement du fœtus et qui disparaissent
habituellement après la naissance.

TRAITEMENT
Rassurez les parents ou la personne qui s’occupe de
l’enfant en expliquant que cette affection va guérir
d’elle-même et qu’elle ne nécessite aucun traitement.

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Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–17

DÉVELOPPEMENT DENTAIRE Tableau 9-2 : Âge d’éruption des dents permanentes


NORMAL Dent* Âge
Dents supérieures (maxillaires)
Vers l’âge de cinq ou six ans, les mâchoires de Incisives centrales (1) 7-8 ans
l’enfant sont suffisamment développées pour laisser Incisives latérales (2) 8-9 ans
place aux dents permanentes. À l’âge de six ou sept
Canines (3) 11-12 ans
ans, la première dent permanente (la première
Premières prémolaires (4) 10-11 ans
molaire) commence à poindre dans le fond de la
Deuxièmes prémolaires (5) 10-12 ans
bouche, non pas sous les dents primaires, mais
derrière celles-ci. Le tableau 9-2 indique les âges Premières molaires (6) 6-7 ans
auxquels les dents permanentes apparaissent en Deuxièmes molaires (7) 12-13 ans
général (la figure 9-1 montre la position des dents sur Troisièmes molaires (8) 17-21 ans
la mâchoire). Dents inférieures (mandibulaires)
Troisièmes molaires (8) 17-21 ans
Deuxièmes molaires (7) 11-13 ans
Premières molaires (6) 6-7 ans
Deuxièmes prémolaires (5) 11-12 ans
Premières prémolaires (4) 10-12 ans
Canines (3) 9-10 ans
Incisives latérales (2) 7-8 ans
Incisives centrales (1) 6-7 ans
*Les nombres correspondent aux désignations de la figure 9 -1

Fig. 9-1 : Position des dents permanentes dans les


mâchoires supérieures et inférieures

PROBLÈMES BUCCO-DENTAIRES COURANTS CHEZ LE GRAND


ENFANT

ANKYLOGLOSSIE (BRIÈVETÉ Orientation vers d’autres ressources


ANORMALE DU FREIN DE LA médicales
LANGUE) Dans de très rares cas, un tissu fibreux épais freine la
protrusion linguale au-delà des lèvres. On
DÉFINITION recommande alors d ’orienter l’enfant vers un oto-
rhino-laryngologiste qui pourra éventuellement
Affection liée au fait que le frein de la langue est trop procéder à une section chirurgicale.
court, empêchant celle-ci de quitter le plancher de la
bouche et faisant obstacle à la protrusion linguale.

TRAITEMENT
Aucun traitement n’est indiqué si la langue peut être
projetée au-delà des lèvres. Dans 95 % des cas, il
suffit de rassurer les parents.

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9–18 Oto-rhino-laryngologie (ORL)

GLOSSITE EXFOLIATRICE AGÉNÉSIE DENTAIRE PARTIELLE


MARGINÉE (LANGUE EN CARTE (OLIGODONTIE)
GÉOGRAPHIQUE)
Cette affection touche davantage les dents
permanentes, surtout les troisièmes molaires, les
DÉFINITION
deuxièmes prémolaires inférieures, les incisives
Affection de la langue caractérisée par la présence de supérieures latérales et les deuxièmes prémolaires
plusieurs zones lisses et rouges délimitées par un supérieures.
bourrelet de tissu épithélial gris.
TRAITEMENT
CAUSE
Orientation vers d’autres ressources
Inconnue médicales
L’enfant doit être dirigé vers un spécialiste des soins
TRAITEMENT
dentaires.
Rassurez l’enfant et les parents ou la personne qui
s’occupe de l’enfant.
AUTRES ANOMALIES DENTAIRES
COURANTES
SUCCION DU POUCE
– Éruption tardive
Cette habitude, généralement inoffensive, peut mener – Rotation des incisives
à la protrusion des incisives supérieures et à une – Hypertrophie de la crête alvéolaire
béance occlusale dentaire antérieure. Cela dit, la – Large espacement entre les incisives supérieures
succion du pouce n’a aucune conséquence sur la centrales
dentition de la plupart des enfants.
TRAITEMENT
TRAITEMENT
Orientation vers d’autres ressources
Rassurez les parents ou la personne qui s’occupe de médicales
l’enfant. Les enfants qui font leur entrée à l’école
cessent habituellement de sucer leur pouce étant En présence d’une de ces anomalies, il faudra que
donné l’influence de leurs pairs. l’enfant consulte un dentiste avant l’âge de 7 ans.

Orientation vers d’autres ressources


MAL OCCLUSIONS COURANTES
médicales
Dans de rares cas, il faut orienter vers un dentiste DÉFINITION
l’enfant qui présente un problème grave de succion
digitale et surveiller étroitement l’occlusion dentaire Béance occlusale dentaire antérieure (protrusion des
antérieure. dents antérieures de la mâchoire supérieure) ou
articulé croisé antérieur (dents supérieures situées
derrière les dents inférieures).
AGÉNÉSIE DENTAIRE TOTALE
(ANODONTIE) TRAITEMENT

Très rare. Normalement, l’éruption des dents débute Orientation vers d’autres ressources
vers l’âge de 6 mois, mais elle peut être retardée médicales
jusqu’à l’âge de 12 mois.
Les enfants qui présentent une malocclusion
importante doivent être dirigés vers un dentiste.

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Oto-rhino-laryngologie (ORL) 9–19
TRAITEMENT
CARIE DENTAIRE
La carie dentaire constitue un problème important en
La fluoration de l’eau potable de certaines santé publique et les mesures de prévention de la carie
communautés urbaines et rurales, l’ajout de fluorure à du biberon sont une priorité dans ce secteur :
la plupart des dentifrices et une plus grande attention
portée à la santé dentaire ont permis de réduire la – Découragez la pratique consistant à laisser
l’enfant boire son biberon seul.
prévalence de la carie dentaire chez les enfants de la
plupart des populations du sud du Canada. – Déconseillez l’utilisation de biberons contenant
des liquides sucrés.
Certains facteurs du milieu (tels que l’hygiène et – Recommandez l’utilisation d’un gobelet dès que
l’alimentation), qui dépendent notamment des parents l’enfant atteint 12 mois et pour l’enfant nourri au
ou de la personne qui s’occupe de l’enfant, sont les sein, le sevrage dès l’âge de 18 mois.
principales causes des problèmes dentaires chez – Encouragez une bonne hygiène bucco-dentaire :
l’enfant. nettoyage des dents avec de la gaze dès
l’apparition des premières dents et pour les
TRAITEMENT jeunes enfants, le brossage des dents à l’aide
Prévention d’une brosse à dents à soies souples. Jusqu’à
l’âge de 6 ans, un adulte doit s’assurer que
Encouragez une bonne hygiène dentaire : brossage l’enfant a correctement brossé ses dents.
des dents dès leur éruption, utilisation de la soie – Incitez les parents ou la personne qui s’occupe de
dentaire dès l’âge scolaire et faible consommation de l’enfant à effectuer une première visite chez le
sucre. dentiste dès que l’enfant a 3 ans.
Lorsque l’eau potable n’est pas fluorée, les enfants de – Un apport supplémentaire en fluorure peut être
14 ans et moins peuvent avoir besoin d’un apport approprié pour les nourrissons et les enfants de
complémentaire en fluorure. Voir les 14 ans et moins.
recommandations de la Société canadienne de Orientation vers d’autres ressources
pédiatrie concernant le fluorure, dans la section médicales
« Suppléments vitaminiques et minéraux » du
chapitre 7, « Nutrition ». Le traitement approprié comprend l’orientation de
l’enfant vers un dentiste qui procédera à l ’obturation
Informez-vous, auprès de votre bureau régional, de la des dents cariées. Cette intervention peut nécessiter
politique relative aux apports complémentaires en une anesthésie générale, surtout lorsqu ’il s’agit de
fluorure. caries du biberon. Les obturations résisteront pendant
8 à 10 ans.
CARIE DU BIBERON Les résines de scellement (polymères organiques) qui
adhèrent à l’émail sont destinées à protéger les dents
DÉFINITION qui présentent des sillons profonds et à prévenir la
carie. Toutefois, le coût de l’intervention n’est pas
Caries des dents primaires, le plus souvent, les justifié dans le cas des molaires primaires.
incisives supérieures et les prémolaires inférieures.
Elles peuvent être suffisamment profondes pour
causer des abcès dentaires.
Très fréquentes dans la population autochtone du
Canada, ces caries conduisent souvent à l’extraction
des dents primaires, ce qui cause des problèmes pour
les dents permanentes.

CAUSES
– Affection causée par l’allaitement prolongé (au
biberon ou au sein) à l’heure du coucher
– Les dents de l’enfant baignent dans le lait, ce qui
cause des caries importantes, surtout au niveau
des incisives supérieures.

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CHAPITRE 10 — APPAREIL RESPIRATOIRE

Table des matières


INFORMATION GÉNÉRALE ..................................................................... 10–1
ÉVALUATION DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE ....................................... 10–1
Anamnèse et examen physique ..................................................... 10–1
Examen de l’appareil respiratoire ................................................... 10–1
AFFECTIONS RESPIRATOIRES COURANTES......................................... 10–3
Infection des voies respiratoires supérieures (IVRS)....................... 10–3
Croup (laryngo-trachéo-bronchite) ................................................. 10–5
Bronchiolite .................................................................................. 10–7
Pneumonie ................................................................................... 10–9
Asthme aigu ................................................................................10–12
Asthme chronique........................................................................10–15
Toux persistante ..........................................................................10–17
URGENCES RESPIRATOIRES................................................................10–18
Épiglottite ....................................................................................10–18
Réanimation du nouveau-né.........................................................10–20
ANNEXE 10-1 : MODES D’ADMINISTRATION DE L’OXYGÈNE ................10–25

Pour plus d’information sur l’anamnèse et l’examen physique de l’appareil


respiratoire chez le grand enfant et l’adolescent, voir le chapitre 3 « Appareil
respiratoire » du guide de pratique clinique s’appliquant au x adultes (Direction
générale des Premières Nations et des Inuits, 2000).

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10–1

INFORMATION GÉNÉRALE

Chez les enfants autochtones, les maladies exposés à la fumée de cigarette ou des feux de bois.
respiratoires sont les principales causes des visites au Comme bon nombre de ces infections virales sont
poste de soins infirmiers et d’hospitalisation. Ces contagieuses, les poussées épidémiques sont
maladies sont plus fréquentes chez les enfants qui fréquentes. Une évaluation attentive est donc
vivent dans des habitations surpeuplées et qui sont nécessaire pour prévenir la morbidité.

ÉVALUATION DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE

ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE EXAMEN DE L’APPAREIL


RESPIRATOIRE
GÉNÉRALITÉS
Utilisez l’approche IPPA :
L’anamnèse varie selon l’âge de l’enfant.
– I pour inspection
– Apparition de la maladie (soudaine ou graduelle) – P pour palpation
– Symptômes (aigus ou chroniques) – P pour percussion
– Fièvre – A pour auscultation
– Rhinorrhée
Certaines de ces méthodes (notamment la palpation et
– Maux de gorge
la percussion) sont difficiles à utiliser chez les
– Douleur thoracique (les grands enfants peuvent nourrissons et les très jeunes enfants, et il est possible
présenter ce symptôme) qu’elles ne procurent pas d’information utile.
– Dyspnée
– Toux, toux nocturne, toux à l’effort (voir le SIGNES VITAUX
tableau 10-1) – Fréquence respiratoire : normalement 3 0-40
– Stridor respirations/minute chez le nourrisson,
– Respiration sifflante 20 respirations/minute chez l’enfant de 6 ans,
– Cyanose 16 respirations/minute chez l’adolescent
– Fatigue – Une fréquence respiratoire très rapide est
– Pâleur évocatrice d’une maladie des voies respiratoires
– Épisodes antérieurs semblables inférieures, et non supérieures
– Médicaments – Rythme et amplitude de la respiration
– Allergies – Fréquence cardiaque
– Antécédents familiaux de troubles respiratoires – Température
(p. ex. asthme)
Tableau 10-1 : Types de toux et diagnostic probable

Nature de la toux Diagnostic probable

Paroxystique Coqueluche

Grasse, productive IVRS, bronchite

Perçante, aboyante Croup, corps étranger

Sèche, ± productive Pneumonie, bronchiolite

Chronique Asthme, bronchectasie, tuberculose

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10–2 Appareil respiratoire

INSPECTION AUSCULTATION

Signes de détresse – Qualité des bruits respiratoires


(trachéobronchiques, bronchovésiculaires,
– L’enfant semble très malade (indice possible de vésiculaires)
septicémie). – Volume d’air inspiré
– Fatigue
– Durée de l’inspiration par rapport à l’expiration
– Pâleur
– Bruits adventices : râles crépitants, respiration
– Cyanose du lit des ongles et des muqueuses sifflante, frottement pleural, stridor, souffle
(signe tardif) tubaire
– Battement des ailes du nez (surtout chez le
nourrisson) Chez le nourrisson et le jeune enfant, les sons se
transmettent facilement et il peut donc être difficile
– Écoulement de bave : signe d’une affection des de les localiser. Les bruits respiratoires semblent
voies respiratoires supérieures (p. ex. épiglottite) souvent plus forts chez les enfants à cause de la
– Gémissement respiratoire (particulièrement chez minceur de la paroi thoracique.
les nourrissons)
– Phase d’expiration prolongée (peut dénoter de Diminution des bruits respiratoires
l’asthme ou une bronchiolite) – Pneumonie
– Symétrie des mouvements thoraciques – Affaissement du poumon
(l’asymétrie peut dénoter une pneumonie) – Épanchement pleural
– Utilisation des muscles accessoires de la – Pneumothorax
respiration : l’utilisation des muscles sterno-
cleido-mastoïdiens évoque une obstruction des Phase d’expiration prolongée
voies respiratoires supérieures, due à une affection – Asthme
comme le croup ou l’épiglottite; la mobilisation – Bronchiolite
des muscles intercostaux et abdominaux chez les
enfants de moins de 6 ans peut dénoter une Crépitations localisées
maladie des voies respiratoires inférieures, comme – Pneumonie
la pneumonie ou la bronchiolite. – Bronchectasie
Signes de maladie chronique Crépitations diffuses
– Hyppocratisme digital (peut dénoter une – Pneumonie grave
bronchectasie ou la fibrose kystique) – Bronchiolite (et insuffisance cardiaque
– Eczéma (indice possible d’asthme) congestive)
– Distension thoracique (« thorax en tonneau ») Les crépitations qui disparaissent après une quinte de
PALPATION toux sont généralement sans gravité. Si l’enfant
respire de façon superficielle, il peut être impossible
La palpation n’est pas utile chez l’enfant de moins de d’entendre les râles crépitants. Demandez-lui de
3 ans, mais elle peut l’être chez le grand enfant qui se respirer profondément.
montre coopératif. Elle permet d’évaluer plus
précisément la course diaphragmatique. Certains enfants atteints de pneumonie ne présentent
pas de râles crépitants ni d’autres signes qu’une
PERCUSSION tachypnée.

N’est utile que chez l’enfant de plus de 2 ans. Respiration sifflante

– Sonorité normale – Peut se manifester à l’inspiration ou à


l’expiration
– On observe une matité à la percussion au-dessus
des régions constituées de tissus liquides ou – Évocatrice d’asthme ou de bronchiolite
solides dans les cas de pneumonie lobaire, Frottement pleural
d’épanchement pleural et de poumon collabé. – Son semblable à celui de deux morceaux de cuir
– On note une plus grande sonorité au-dessus des que l’on frotte l’un contre l’autre
régions distendues du thorax (semblable au bruit – Évoque une pneumonie
de la percussion d’une joue gonflée) dans les cas
de bronchiolite, d’asthme, d’obstruction du
poumon par un corps étranger et de
pneumothorax.

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Appareil respiratoire 10–3

RADIOGRAPHIES SUR DES ENF ANTS Les radiographies ne sont d’aucune utilité pour le
Les radiographies devraient être faites sur place diagnostic ou le traitement de l’asthme ou de la
(lorsque c’est possible), conformément à la politique bronchiolite, ou encore chez les enfants qui, malgré
de la région ou de la zone, sur les enfants qui une respiration sifflante, ne semblent pas très mal en
présentent des signes évocateurs d’une atteinte aiguë point.
des voies respiratoires inférieures (tachypnée, râles
crépitants persistants ou forte fièvre), si cette
méthode d’imagerie peut contribuer à clarifier le
diagnostic ou à orienter le traitement. Autrement,
traiter l’enfant d’après le tableau clinique.

AFFECTIONS RESPIRATOIRES COURANTES

INFECTION DES VOIES OBSERVATIONS


RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES Généralités
(IVRS) – Si l’enfant fait de la fièvre, recherchez les signes
d’une pharyngite ou d’une otite moyenne.
DÉFINITION – Examinez les oreilles, le nez, la bouche et les
ganglions du cou.
Infection virale et inflammation des voies
respiratoires supérieures. Aussi appelée rhume banal. – Une IVRS non compliquée est rarement
accompagnée de fièvre.
CAUSES – Généralement, pas de détresse respiratoire
– Présence possible d’une éruption maculaire
– Origine virale (exanthème viral)
– De nombreux virus différents peuvent causer les – Les membranes tympaniques peuvent être un peu
symptômes d’une IVRS.
rouges.
SYMPTOMATOLOGIE – Ailes du nez rouges et enflées avec rhinorrhée
claire ou purulente
– Installation graduelle : 1-2 jours
– Le pharynx et les amygdales peuvent être un peu
– Durée habituelle : de 3 à 7 jours rouges.
– Fièvre
– Rhinorrhée Poumons
– Toux – Les bruits respiratoires sont généralement
– Affection peu incommodante (les nourrissons, normaux, de même que l’entrée d’air bilatérale.
qui doivent respirer par le nez, peuvent être plus – On peut noter des râles crépitants qui
incommodés si le nez est bouché). disparaissent après une quinte de toux.
– Contact avec des personnes atteintes d’IVRS DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Perte d’appétit
– IVRS bactérienne
COMPLICATIONS
– IVRS bactérienne (p. ex. sinusite)
TESTS DIAGNOSTIQUES
Aucun.

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10–4 Appareil respiratoire

TRAITEMENT Surveillance et suivi


Objectif Un suivi n’est nécessaire que si les symptômes
s’aggravent ou persistent au-delà de la durée prévue.
– Essentiellement, soulager les symptômes
Interventions non pharmacologiques Demandez aux parents de l’enfant ou à la personne
qui s’en occupe de guetter les symptômes suivants :
– Repos
– Quantité suffisante de liquides – Survenue d’une bronchiolite (surtout chez les
nourrissons)
– Gouttes de soluté physiologique à instiller dans
le nez pour les nourrissons, si la congestion – Survenue d’une otite moyenne
nasale les empêche de téter. – Aggravation de la respiration sifflante chez les
enfants asthmatiques
Interventions pharmacologues
– Survenue d’une pneumonie secondaire
Antipyrétique : Orientation vers d’autres ressources
acétaminophène (Tylenol) (médicament de médicales
classe A), 10-15 mg/kg PO ou PR toutes les 4-6h – N’est généralement pas nécessaire.
au besoin
TROUBLES DES VOIES RESPIRATOIRES
Les décongestionnants et les antitussifs ne traitent
que les symptômes et ont peu de valeur démontrée. Il SUPÉRIEURES
faut les utiliser judicieusement et seulement chez les Les troubles des voies respiratoires supérieures sont
grands enfants. des problèmes fréquemment vus en clinique. Il est
Ne pas administrer de décongestionnants ni souvent difficile de les différencier les uns des autres.
d’antihistaminiques aux enfants de moins d’un an. Les tableaux 10-2 et 10 -3 présentent des
renseignements utiles sur les manifestations cliniques
de ces troubles, dont plusieurs sont décrits en détail
dans ce chapitre.
Tableau 10-2 : Caractéristiques des troubles des voies respiratoires supérieures

Affection Âge habituel de survenue Mode de survenue de la détresse respiratoire


Amygdalite grave Âge de la maternelle ou âge scolaire Graduelle

Abcès péri-amygdalien Habituellement plus de 8 ans Hausse soudaine de température, symptômes aigus, douleur unilat érale à
la gorge, élocution de type « patate chaude »
Abcès rétropharyngé De la naissance à l’adolescence Fièvre et signes de maladie aiguë après une IVRS, une pharyngite ou une
lésion pénétrante
Épiglottite 1-7 ans Survenue soudaine d’hyperpyrexie, de dysphagie et d’écoulement de bave

Croup 6 mois à 4 ans Apparition graduelle de stridor et d’une toux aboyante après une IVRS
bénigne
Aspiration d’un corps étranger 1 an à 4 ans Épisode d’étouffement entraînant une détresse respiratoire imm édiate ou
différée
Trachéite bactérienne De la naissance à 4 ans Fièvre d’installation assez rapide, apparence de maladie aiguë, détresse
respiratoire

Tableau 10-3 : Signes cliniques de troubles aigus des voies respiratoires supérieures
Signe clinique Troubles supraglottiques (épiglottite) Troubles sous-glottiques (croup)
Stridor Bruit faible Bruit fort
Altération de la voix Aphonique, voix étouffée Voix enrouée
Dysphagie + –
Préférence posturale + ±
Toux aboyante – +
Fièvre +++ ±
Apparence de maladie aiguë ++ –
Remarque : + bénigne; ++ modérée; +++ sévère; ± peut être présente ou absente; – absente.

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Appareil respiratoire 10–5

OBSERVATIONS
CROUP (LARYNGO-TRACHÉO-
BRONCHITE) Les signes peuvent être minimes ou marqués. Il faut
en priorité évaluer la fonction respiratoire, et non
DÉFINITION établir le diagnostic. Si l’enfant présente des signes
Affection aiguë des voies respiratoires supérieures de détresse respiratoire, évitez toute intervention
entraînant une obstruction sous -glottique. Survient intrusive comme prendre sa température ou examiner
principalement à la fin de l’automne et au début du sa gorge ou ses oreilles.
printemps. – Irritabilité, anxiété (peut dénoter l’hypoxie)
– Léthargie (peut être due à l’hypercapnie)
Cause la plus fréquente de stridor chez les enfants.
Frappe le plus souvent les enfants de 6 mois à 4 ans – Élévation (habituellement minime) de la
(âge de survenue maximale < 3 ans). Plus fréquent température
chez les garçons que les filles (ratio 3:2). – État d’hydratation à évaluer
– Tachypnée
Le croup s’observe aussi chez le nourrisson. Or, – Les résultats de l’oxymétrie de pouls peuvent
comme les voies respiratoires sont très petites, le être altérés si l’enfant est en détresse respiratoire.
risque de détresse respiratoire est beaucoup plus
– La respiration peut être laborieuse.
grand dans ce groupe d’âge.
Signes de détresse respiratoire
L’évolution de la maladie varie, mais les symptômes
s’améliorent généralement après 3 à 5 jours. – Stridor à l’inspiration (au repos)
– Cyanose
CAUSES – Rétraction (plus importante au-dessus du
Maladie contagieuse pouvant être contractée par sternum que dans les espaces intercostaux),
battement des ailes du nez
contact direct ou par inhalation de particules de
sécrétions en suspension dans l’air. – Les bruits respiratoires sont généralement
normaux, mais un stridor transmis aux voies
Virus respiratoires supérieures est audible
– Virus para-influenza (principal agent causal) – Respiration sifflante et distension du thorax
– Virus syncytial respiratoire (VSR) Le « signe du trépied » ou la position de reniflement
– Adénovirus peut indiquer une obstruction au niveau du larynx ou
plus haut (p. ex. épiglottite).
Bactérie
– Mycoplasma pneumoniae DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Épiglottite
SYMPTOMATOLOGIE
– Trachéite bactérienne
– Précédé par une IVRS (fièvre, rhinorrhée) – Abcès rétropharyngé
– Mal de gorge – Diphtérie
– Taux rauque, aboyante, ressemblant au cri du – Aspiration d’une substance caustique
phoque
– Aspiration d’un corps étranger
La plupart des enfants ne sont pas très malades. – Lésion thermique
Certains peuvent manifester les symptômes d’une
– Inhalation de fumée
atteinte des voies respiratoires supérieures :
– Fracture du larynx
– Diminution de l’ingestion de liquides – Malformation congénitale (p. ex. trachéomalacie,
– Écoulement de bave hémangiome du larynx)
– Dysphagie – Affection neurologique entraînant l’hypotonie
– Stridor bruyant – Œdème de Quincke
– Voix ou pleurs enroués, aphonie
COMPLICATIONS
Les symptômes sont plus prononcés pendant la nuit.
– Détresse respiratoire
Éliminez la possibilité d’un traumatisme cervical, – Insuffisance respiratoire
d’un épisode d’étouffement ou de l’ingestion d’un – Hypoxie
corps étranger.
– Déshydratation
– Œdème pulmonaire

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10–6 Appareil respiratoire

TESTS DIAGNOSTIQUES CROUP MODÉRÉ OU GRAVE


– Oxymétrie de pouls (si ce test est possible et si Consultation
l’enfant est en détresse respiratoire)
Consultez un médecin si l’enfant présente des signes
TRAITEMENT de détresse respiratoire.
Buts Traitement adjuvant
– Soulager les symptômes
Administrez de l’oxygène s’il y a des signes de
– Prévenir les complications détresse respiratoire :
CROUP BÉNIN – Débit de 6-10 l/min ou plus au masque
– Maintenez la saturation en oxygène > 97 %
Il n’y a pas de traitement précis pour cette affection.
L’enfant s’alimente bien, ne présente pas de signes de Interventions non pharmacologiques
détresse aiguë et ne semble pas incommodé, mais il a
– Augmentez l’apport liquidien pour prévenir la
une toux aboyante. déshydratation.
Interventions non pharmacologiques – Faites boire l’enfant en position redressée
Interventions pharmacologiques
Éducation du client
– Expliquez la nature de la maladie, son évolution Les médicaments suivants doivent être prescrits par
et le pronostic. un médecin :
– Prévenez les parents de l’enfant ou la personne épinéphrine racémique, en aérosol (Vaponefrin)
qui s’en occupe que le croup peut empirer la (médicament de classe B), 0,5 ml dans 3 ml de
nuit. soluté physiologique
– Invitez-les à surveiller tout signe de détresse et
respiratoire.
corticostéroïdes (p. ex. dexaméthasone
– Recommandez de donner suffisamment de [Decadron]) (médicament de classe B), 0,6 mg/kg
liquides à l’enfant pour prévenir la PO ou IM (une dose avant le transfert du patient)
déshydratation.
– Recommandez d’accroître l’humidité ambiante Surveillance et suivi
en utilisant un humidificateur à vapeur froide, en Surveillez l’ABC et la saturation en oxygène à l’aide
tenant l’enfant dans une salle de bain remplie de
d’un oxymètre de pouls (si possible), l’état
vapeur ou en l’emmenant dehors à l’air frais. d’hydratation, l’apport liquidien et le débit urinaire .
Interventions pharmacologiques
Si l’enfant semble très malade et présente une fièvre
Antipyrétique et analgésique pour la fièvre et le mal élevée, envisagez le diagnostic de trachéite
de gorge : bactérienne (Staphylococcus ou Hemophilus
influenzae) et consultez un médecin au sujet de
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
classe A), 10-15 mg/kg PO ou PR toutes les
l’antibiothérapie.
4-6 heures au besoin
Orientation vers d’autres ressources
Surveillance et suivi médicales

Revoyez l’enfant après 24-48 heures (ou avant si les Procédez à l’évacuation médicale.
symptômes empirent).

Orientation vers d’autres ressources


médicales
Il faut adresser à un médecin, de façon non urgente,
tout enfant qui présente un croup récidivant (même
s’il est bénin), pour l’évaluation d’éventuels
problèmes concomitants (p. ex. sténos e sous -
glottique ou hémangiome du larynx).

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 10–7

Signes d’aggravation
BRONCHIOLITE
– Tachypnée (60-80 respirations/minute)
DÉFINITION – Tachycardie (> 200 puls/min)
– Hypoxie accompagnée ou non de cyanose, pâleur
Syndrome viral aigu des bronchioles caractérisé par – Battement des ailes du nez, tirage, rétractions
une respiration sifflante et une détresse respiratoire. thoraciques
C’est une maladie du jeune enfant (< 2 ans) qui
– Léthargie et apnée
survient le plus souvent en hiver et au printemps. La
maladie dure 4 ou 5 jours, mais peut se prolonger – Respiration sifflante audible
chez les nourrissons. – Diminution des bruits respiratoires
– Phase expiratoire prolongée
Évolution aiguë – Râles crépitants généralisés, audibles à la fin de
– Dans 80 % des cas, une amélioration clinique est l’inspiration et au début de l’expiration.
évidente 3 ou 4 jours après la première Il se peut qu’un enfant gravement malade ne présente
consultation (le rétablissement est généralement pas une respiration sifflante parce qu’il est incapable
spectaculaire). d’inspirer. Il faut donc se méfier du thorax silencieux.
– Les anomalies mises en évidence par la Dans un pareil cas, l’enfant paraît très mal en point.
radiologie disparaissent dans les neuf semaines Vérifiez l’état d’hydratation.
suivantes.
Évolution prolongée DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

– Dans 20 % des cas, la bronchiolite peut durer des – Pneumonie


semaines ou des mois. – Asthme
– Respiration sifflante et distension thoracique – Aspiration d’un corps étranger
persistantes – Inhalation d’une substance nocive
– Anomalie des échanges gazeux et de la fonction (p. ex. produits chimiques, émanations, toxines)
pulmonaire – Reflux gastro-œsophagien (RGO)
– Certains enfants présentent un collapsus lobaire. COMPLICATIONS
CAUSES Aiguës
– Virus respiratoire syncitial (VRS) : principal – Déshydratation
agent causal
– Convulsions fébriles
– Virus para-influenza
– Détresse respiratoire avec période d’apnée
– Adénovirus prolongée
SYMPTOMATOLOGIE – Insuffisance respiratoire
– Décès (taux de mortalité < 1 %, mais > 1 % chez
Prodrome les enfants atteints d’autres maladies)
– IVRS bénigne durant plusieurs (1-4) jours Chroniques
– Rhinite (rhinorrhée séreuse)
– Bronchiolite à virus respiratoire syncitial (VRS)
– Éternuements
– Asthme
– Toux
– Forte association entre une bronchiolite à VRS
– Petite fièvre (38,5 °C à 39 °C) confirmée et l’apparition ultérieure d’asthme (de
– Anorexie et alimentation difficile 30 à 50 % des enfants victimes d’une
– Irritabilité bronchiolite à VRS deviennent asthmatiques).
OBSERVATIONS – Brochiolite à adénovirus
– Bronchiolite oblitérante (bronchiolite chronique)
Détresse respiratoire d’intensité variable, allant de
nulle à grave. TESTS DIAGNOSTIQUES
– Oxymétrie de pouls (si possible)
Forme bénigne
– Apparition graduelle, guérison après 1-3 jours.
– Petite fièvre
– Respiration sifflante paroxystique, toux sèche

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10–8 Appareil respiratoire

TRAITEMENT Interventions pharmacologiques


Objectifs Il faut faire l’essai d’un bronchodilatateur si la
respiration sifflante est marquée. Les nourrissons
– Soulager les symptômes ayant des antécédents de respiration sifflante ou des
– Observer étroitement l’état de l’enfant et antécédents familiaux d’asthme sont plus susceptibles
prévenir les complications de répondre aux bronchodilatateurs.
BRONCHIOLITE BÉNIGNE Traitement d’essai :
Caractérisée par l’accélération de la fréquence salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D)
respiratoire (qui reste cependant < 50 administré à l’aide d’un nébuliseur et d’un masque,
respirations/min). L’enfant ne semble pas à raison d’une dose de 0,03 ml/kg dans 3 ml de
soluté physiologique (dose maximale 1 ml)
incommodé malgré une respiration sifflante; et il
mange bien et dort bien. ou
salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
Consultation
administré par aérosol-doseur, 1 ou 2 inhalations
Consultez un médecin si l’enfant éprouve des
Si l’enfant répond au traitement d’essai, consultez un
symptômes bénins mais présente un risque élevé pour médecin concernant la poursuite du traitement à la
les raisons suivantes :
maison de la façon suivante :
– Incapacité de tolérer les aliments salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
– Présence d’une autre maladie (p. ex. maladie administré par aérosol-doseur, 1 ou 2 inhalations
pulmonaire, cardiopathie congénitale, faiblesse toutes les 4 h au besoin.
neuromusculaire ou déficit immunitaire)
– Prématurité Surveillance et suivi
– Âge de moins de 3 mois Réévaluez chaque jour l’état de l’enfant jusqu’à ce
– Impossibilité d’assurer une surveillance étroite à que les symptômes s’atténuent (habituellement après
la maison pour déceler les signes de détresse 3-5 jours).
respiratoire
Interventions non pharmacologiques
Si les parents prennent bien soin de l’enfant et s’ils
habitent à proximité de l’établissement de soins de
santé, renvoyez l’enfant à la maison en donnant à ses
parents les directives suivantes :
– L’enfant doit dormir avec la partie supérieure du
corps surélevée.
– Placer un humidificateur à vapeur froide dans sa
chambre.
– Veiller à ce qu’il consomme suffisamment de
liquides (besoins d’entretien et compensation des
pertes attribuables à la fièvre ou à la tachypnée).
– Surveiller de près l’enfant pour déceler tout signe
de détresse respiratoire.
Si l’enfant est déshydraté, amorcez un traitement de
réhydratation (pour des instructions à ce sujet, voir la
section « Déshydratation chez l’enfant » du
chapitre 4, « Maintien de l’équilibre hydro-
électrolytique).

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Appareil respiratoire 10–9

BRONCHIOLITE MODÉRÉE OU GRAVE Surveillance et suivi


Caractérisée par une détresse respiratoire Il faut surveiller étroitement l’enfant dans
accompagnée ou non de crises d’apnée et de cyanose l’établissement de soins jusqu’à son transport à
ou survenue de la maladie chez un enfant à risque l’hôpital :
élevé.
– ABC
Consultation – Saturation en oxygène : signes d’hypoxie
– Crise d’apnée
Consultez immédiatement un médecin si l’enfant
– État d’hydratation : apport liquidien et débit
présente des symptômes modérés ou sévères.
urinaire
Traitement adjuvant Orientation vers d’autres ressources
– Administrez de l’oxygène à raison de 6-10 l/min. médicales
– Maintenez la saturation en oxygène au-dessus de Procédez à l’évacuation médicale si l’enfant présente
97 %. l’un des signes suivants :
– Commencez un traitement IV à l’aide d’un soluté
physiologique. – Signes de détresse respiratoire
– Administrez assez de liquides pour maintenir – Crises d’apnée accompagnées de cyanose
l’hydratation. – Diminution de la saturation en oxygène
– Incapacité de tolérer les aliments
Interventions pharmacologiques
– Maladie sous-jacente (p. ex. maladie pulmonaire,
Bronchodilatateur cardiopathie congénitale, faiblesse
neuromusculaire ou déficit immunitaire)
Il faut faire l’essai d’un bronchodilatateur si on – Prématurité
constate une respiration sifflante marquée. Les – Âge inférieur à 3 mois
nourrissons ayant des antécédents de respiration
– Incapacité de bien surveiller l’enfant à domicile
sifflante ou des antécédents familiaux d’asthme sont
pour déceler les signes de détresse respiratoire
plus susceptibles de réagir aux bronchodilatateurs :
Envisagez les mesures suivantes pour le transport de
salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
l’enfant :
administré à l’aide d’un nébuliseur et d’un masque,
à la dose de 0,03 ml/kg dans 3 ml de soluté – Oxygène d’appoint (si l’enfant présente une
physiologique (dose maximale 1 ml) cyanose, une accélération marquée de la
ou fréquence respiratoire ou une fatigue)
salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D), – Traitement IV (si l’enfant présente une détresse
administré par aérosol-doseur, 1 ou 2 inhalations sévère ou une déshydratation)
– Administration d’un bronchodilatateur (si
Antibiotiques l’enfant a besoin d’un traitement médicamenteux
L’antibiothérapie n’est pas indiquée sauf s’il y a des continu pendant son transport).
signes d’infection bactérienne secondaire, comme
une détérioration de l’état de l’enfant, accompagnée PNEUMONIE
ou non de septicémie.
DÉFINITION
Agent antiviral Inflammation et infection du poumon. La pneumonie
La ribavirine (Virazole) est un agent antiviral est souvent classée selon son siège anatomique :
synthétique qui s’attaque à l’ADN viral. Cet analogue – Pneumonie lobaire : localisée à un ou plusieurs
de la guanine empêche la réplication virale et est lobes du poumon
employé pour abréger la durée clinique de la maladie. – Bronchopneumonie : inflammation des voies
Il peut atténuer la gravité de la bronchiolite s’il est respiratoires de calibre moyen, qui cause une
administré de façon précoce. En milieu hospitalier, condensation inégale de certaines parties des lobes
cet antiviral est administré par inhalation continue
– Pneumonie interstitielle : inflammation
d’une vapeur de petites particules pendant 12-20 habituellement généralisée, souvent virale, du
heures sur 24 heures sur une période de 3 à 5 jours. Il tissu pulmonaire interalvéolaire
est indiqué chez les patients à risque élevé.

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10–10 Appareil respiratoire

CAUSES Symptômes respiratoires


– La forme virale est la plus fréquente chez les – Symptômes d’IVRS, surtout dans la forme
enfants (VRS, virus para-influenza, virus grippal virale.
A ou B, adénovirus) – Douleurs thoraciques (les grands enfants peuvent
– Présence de bactéries dans 10 à 30 % des cas signaler ce symptôme).
– Mycoplasma, Chlamydia – Dyspnée
– Inhalation de substances toxiques – Toux
– Origine fongique (cas peu fréquents) Chez les enfants, il n’y a souvent pas
– Tuberculose : est encore une cause de pneumonie d’expectoration.
chronique chez les enfants autochtones.
S’il y a écoulement oculaire, l’agent causal peut être
– Se propage souvent par une infection
Chlamydia ou un adénovirus.
intercurrente (p. ex. otite moyenne)
Voir le tableau 10-4. OBSERVATIONS
– Température élevée (plus fréquente chez les grands
SYMPTOMATOLOGIE enfants atteints de pneumonie bactérienne)
Pneumonie virale – Tachypnée
– Installation graduelle – Tachycardie
– Les symptômes d’IVRS apparaissent en premier. – Signes d’IVRS (p. ex. rhinorrhée, gorge rouge)
Pneumonie bactérienne – Rétraction intercostale, battement des ailes du
nez
– Apparition brutale
– Diminution unilatérale de la course
Symptômes généraux diaphragmatique au-dessus de la région atteinte,
– Fièvre (moins forte dans les cas de pneumonie virale, dans les c as de pneumonie lobaire (la course
élevée dans les cas de pneumonie bactérienne) diaphragmatique peut être normale dans les cas
– Frissons de bronchopneumonie ou de pneumonie
interstitielle).
– Malaise
– Les vibrations vocales sont accrues dans les cas
– Céphalée de pneumonie lobaire et diminuées s’il y a
– Léthargie épanchement pleural.
– Anorexie ou alimentation insuffisante chez les – Matité à la percussion dans les cas de pneumonie
nourrissons lobaire et d’épanchement pleural.
– Bruits respiratoires diminués ou absents ou
parfois augmentés au-dessus de la zone de
condensation.
– Crépitations parfois présentes au niveau des
lobes atteints (les autres sont normaux) dans la
pneumonie lobaire.
– Crépitations dispersées dans les cas de
bronchopneumonie.
– Crépitations dispersées et respiration sifflante
dans les cas de pneumonie interstitielle
– Frottement pleural (localisé dans la pneumonie
lobaire)
Tableau 10-4 : Causes fré quentes de pneumonies selon l'âge
Âge Bactéries Virus

0-4 semaines Streptocoque du groupe B, bacille Gram négatif, Mycoplasma CMV, herpèsvirus

4-16 semaines Chlamydia, Hemophilus influenzae, Staphylococcus aureus , CMV, VRS


Streptococcus pneumoniae
4 mois à 5 ans Hemophilus influenzae, Mycoplasma, Staphylococcus aureus, VRS, adénovirus
Streptococcus pneumoniae

> 5 ans Mycoplasma, Streptococcus pneumoniae Virus grippal

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Appareil respiratoire 10–11

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Traitement adjuvant


– Bronchite – Administrez de l’oxygène (humidifié) au
– Asthme masque, à raison de 6-10 l/min ou plus, à tout
– Aspiration de corps étranger ou inhalation de enfant en détresse respiratoire
substance toxique – Amorcez un traitement IV à l’aide de soluté
– Tumeur physiologique pendant le transport à l’hôpital et
– Traumatisme pulmonaire réglez le débit de manière à maintenir l’état
d’hydratation.
– Fibrose kystique
– Insuffisance cardiaque Interventions non pharmacologiques
– Affection intra-abdominale entraînant une – Repos
contracture antalgique réflexe ou un – Assurez une hydratation suffisante
épanchement réactionnel. – Faites boire l’enfant en position redressée s’il
COMPLICATIONS présente une dyspnée.

– Insuffisance respiratoire et collapsus Interventions pharmacologiques


cardiovasculaire Le choix de l’antibiotique et de la voie
– Épanchement pleural d’administration dépend de l’âge de l’enfant et de
– Empyème l’agent infectieux le plus probable.
– Abcès du poumon Nouveau-nés
– Pneumothorax Administrez un antibiotique contre les streptocoques
– Bactériémie du groupe B et les coliformes avant le transfert de
– Septicémie l’enfant :
– Péricardite
ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D),
TESTS DIAGNOSTIQUES 200 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les
8 heures, IV
Radiographie pulmonaire (si possible), mais et
seulement si le diagnostic est incertain et si les
gentamicine (Garamycin) (médicament de
résultats de la radiographie sont susceptibles classe B), 2,5 mg/kg IV bid
d’orienter le traitement; autrement, traiter l’enfant
d’après le tableau clinique. Nourrisson de 1 à 4 mois
Administrez un antibiotique contre Hemophilus
TRAITEMENT
influenzae, Staphylococcus aureus et Streptococcus
Le traitement dépend de la cause et de la gravité de la pneumoniae.
maladie de même que de l’âge de l’enfant. Traitez l’enfant « moins malade » en clinique
Objectifs externe :
– Enrayer l’infection amoxicilline (Amoxil) (médicament de classe A),
40 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les
– Prévenir les complications
8 heures, PO pendant 10 jours
Consultation
Pour l’enfant malade en attente d’un transfert à
Consulter un médecin en présence d’un des éléments l’hôpital :
suivants : céfuroxime (Zinacef) (médicament de classe B),
– Détresse respiratoire modérée ou sévère 75 mg/kg par jour, doses fractionnées, toutes les
8 heures, IV ou IM
– Enfant de moins de 6 mois
ou
– Maladie cardiaque ou pulmonaire sous-jacente
– Déficit immunitaire ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D),
200 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les
– Non-réponse à une antibiothérapie orale après
6 heures, IV
24-48 heures.
– Intolérance aux antibiotiques oraux
– Présence de symptômes intéressant d’autres
appareils ou systèmes (p. ex. diarrhée)

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


10–12 Appareil respiratoire

Enfant de 4 mois à 5 ans Orientation vers d’autres ressources


Traiter l’enfant « moins malade » en clinique médicales
externe : Procédez à l’évacuation médicale dans les cas
amoxicilline (Amoxil) (médicament de classe A), suivants :
40 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les
– Détresse respiratoire modérée ou sévère
8 heures, PO pendant 10 jours
– Enfant de moins de 3 mois
ou
– Maladie cardiaque ou pulmonaire sous-jacente
érythromycine-sulfisoxazole (Pediazole) – Déficit immunitaire
(médicament de classe A), 30-50 mg/kg, doses
fractionnées toutes les 6 heures, PO pendant – Non-réponse à une antibiothérapie orale après
10 jours 24-48 heures
– Intolérance aux antibiotiques par voie orale
Pour l’enfant malade en attente de transport à
l’hôpital : – Impossibilité d’assurer les soins appropriés à
domicile
ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D),
200 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les
6 heures, IV
ASTHME AIGU
ou
DÉFINITION
céfuroxime (Zinacef) (médicament de classe B),
75 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les Maladie pulmonaire causant une obstruction
8 heures, IV ou IM réversible des voies respiratoires et caractérisée par
l’hyperréactivité de celles-ci, qui entraîne des
Enfant de plus de 5 ans
épisodes récurrents de toux et de respiration sifflante.
Traitez l’enfant « moins malade » en clinique De 5 à 10 % des enfants souffrent d’asthme et la
externe : prévalence de cette maladie augmente, pour des
éthylsuccinate d’érythromycine, suspension (EES- raisons inconnues.
200) (médicament de classe A), 30-50 mg/kg par
jour, doses fractionnées toutes les 6 heures, PO L’obstruction des voies respiratoires a trois grandes
pendant 10 jours causes :
ou (chez le grand enfant) – Œdème et inflammation des muqueuses
érythromycine (E-Mycin) (médicament de – Sécrétion accrue de mucus
classe A), 250 mg, 1 comprimé PO toutes les – Hyperréactivité des muscles lisses
6 heures pendant 10 jours (bronchospasme)
Pour l’enfant malade en attente d’un transfert à CAUSES
l’hôpital
ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D), Facteurs précipitants
200 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les – Bronchiolite grave ou récurrente à VRS
6 heures, IV
– Pneumonie récurrente
ou
– Antécédents familiaux
céfuroxime (Zinacef) (médicament de classe B),
Facteurs déclenchants
75 mg/kg par jour, doses fractionnées, toutes les
8 heures, IV ou IM – Allergènes (p. ex. pollens)
Surveillance et suivi – Effort
– Air froid
– Patient non hospitalisé : revoyez l’enfant après
– Fumée de cigarette
24-48 heures pour réévaluer son état et de
nouveau après la fin de l’antibiothérapie. – Fumée de feu de bois
– Enfant en attente d’un transfert à l’hôpital : – Infection respiratoire
surveillez l’ABC, la saturation en oxygène à – Émotions (p. ex. peur, colère, accès de pleurs ou
l’aide d’un oxymètre de pouls (si possible et si rires)
l’enfant est en détresse respiratoire) et l’état
d’hydratation.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 10–13

ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE Exacerbation modérée


Crises aiguës – Toux, respiration sifflante, dyspnée
– Rétraction intercostale, signe de la trachée
– Antécédents d’IVRS
– Sifflement à l’inspiration et à l’expiration
– Exposition à un allergène connu (la fumée, par
exemple) – Saturation en oxygène : de 92 à 95 % en air ambiant
– Respiration sifflante – DEP équivalant à 40 à 75 % des meilleures
valeurs du patient
– Toux
– Dyspnée Exacerbation grave
– Oppression thoracique – Anxiété, confusion, fatigue, altération de l’état
de conscience
Répercussions de l’asthme sur l’enfant
– Dyspnée, incapacité de parler ou de manger
– Nombre de jours d’école perdus – Fréquence respiratoire supérieure de 2 écarts-
– Restriction des activités à cause de la fréquence types aux valeurs normales pour l’âge
des crises
Signes d’obstruction grave des voies
– Nombre de visites à une clinique ou à une salle
d’urgence respiratoires
– Nombre d’hospitalisations ou d’admissions à une – Cyanose
unité de soins intensifs (USI) – Battement des ailes du nez, signe de la trachée,
– Nombre de traitements complets par des rétraction intercostale
corticostéroïdes à action générale nécessaires – Tirage sus-claviculaire
pour enrayer les crises aiguës. – Utilisation des muscles accessoires, particulièrement
Environnement des muscles sterno-cléido-mastoïdiens
– Pouls paradoxal supérieur à 20 mm Hg
– Type de domicile
– Bruits respiratoires faibles ou absents (à cause de
– Mode de chauffage l’obstruction de l’entrée d’air)
– Moquettes – Respiration sifflante très marquée à l’expiration,
– Animaux domestiques phase expiratoire prononcée
– Fumée secondaire – Saturation en oxygène inférieure à 91 % en air
– Animaux en peluche ambiant
Signes de maladie atopique – DEP inférieur à 40 % des meilleures valeurs du
patient ou des valeurs normales
– Eczéma
– Cernes colorés sous les yeux Méfiez-vous du thorax silencieux, qui est causé par
– Pli nasal transversal une faible circulation d’air. C’est un phénomène très
fréquent dans les cas d’asthme sévère.
– Besoin fréquent de se frotter le nez
– Larmoiement et écoulement nasal FACTEURS DE RISQUE D’ASTHME GRAVE
ÉVALUATION DE LA GRAVITÉ D’UNE Antécédents faisant état des éléments suivants :
EXACERBATION AIGUË DE L’ASTHME
– Asthme mal maîtrisé
Exacerbation bénigne – Crises d’asthme fréquentes (plus de deux par
semaine)
– Toux, respiration sifflante, légère dyspnée
– Crise d’asthme grave récente
– Sifflement à l’inspiration et à l’expiration
– Saturation en oxygène > 95 % en air ambiant – Visite récente à la salle d’urgence ou admission
récente à l’hôpital ou à une USI en raison de
– DEP équivalant à 75 % des meilleures valeurs du l’asthme
patient
– Gravité de la crise en cours
– Symptômes remontant à plus de 24 heures
– Plus de 10 inhalations de salbutamol (Ventolin)
au cours des 24 dernières heures
– Prise récente de corticostéroïdes à forte dose
– On a longtemps tardé à consulter un
professionnel de la santé.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


10–14 Appareil respiratoire

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Interventions non pharmacologiques


– Pneumonie – Donnez à boire à l’enfant en position assise
– Croup – Donnez beaucoup de liquides pour prévenir la
– Bronchiolite déshydratation et pour aider à liquéfier les
– Aspiration d’un corps étranger sécrétions.
– Fibrose kystique Interventions pharmacologiques
– Œdème pulmonaire
En présence d’une crise d’asthme aiguë, essayez de
– RGO avec aspiration récurrente consulter un médecin avant de donner un médicament
COMPLICATIONS quelconque à l’enfant.

– Absences fréquentes de l’école Agonistes β2 en aérosol :


– Hospitalisations fréquentes salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
– Restriction de l’activité physique 5 mg/ml par nébuliseur, toutes les 20 minutes, au
– Répercussions psychologiques d’une maladie maximum 3 fois (peut être administré de façon
chronique continue au besoin)
– Bronchectasie localisée Déterminez la dose en fonction du poids de l’enfant :
– Décès
≤ 10 kg : 1,25-2,5 mg/dose, dans 3 ml de soluté
TESTS DIAGNOSTIQUES physiologique
– Oxymétrie de pouls (si possible) 11-20 kg : 2,5 mg/dose, dans 3 ml de soluté
– Mesure du DEP (peut être tenté chez le grand physiologique
enfant, s’il ou elle n’est pas trop affolé)
– Radiographie pulmonaire (si possible) pour > 20 kg : 5,0 mg /dose, dans 3 ml de soluté
physiologique
écarter la possibilité d’un pneumothorax avant de
procéder à une évacuation médicale par avion. Si l’enfant répond bien au traitement, consultez un
médecin concernant la poursuite du traitement à la
TRAITEMENT DE L’EXACERBATION AIGUË
maison :
D’ASTHME
salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
Objectifs par aérosol-doseur, 1 ou 2 inhalations toutes les 2-
4 heures au besoin pour obtenir un soulagement,
– Soulager les symptômes
selon la gravité des symptômes
– Prévenir les complications
et
– Prévenir les récidives
prednisone (APO-Prednisone) (médicament de
Consultation classe B), 1-2 mg/kg par jour (jusqu’à concurrence
Il faut consulter un médecin : de 60 mg) PO 1 fois par jour pendant 5 jours

– Si l’asthme (soupçonné) de l’enfant n’a jamais Si la réponse au traitement n’est que partielle :
été diagnostiqué Poursuivre l’administration d’un agoniste β2 toutes
– Si un enfant asthmatique éprouve des symptômes les 20 min de la façon décrite plus haut et ajouter le
aigus médicament suivant :
– Si les symptômes de l’enfant ne sont pas bien
bromure d’ipratropium (Atrovent) (médicament de
maîtrisés malgré un traitement prophylactique à classe B), 250 µg toutes les heures, par
long terme. nébuliseur en association avec du salbutamol
Traitement adjuvant (Ventolin) (médicament de classe D)
et
– Administrez de l’oxygène (6-10 l/min ou plus au
masque) pour maintenir la saturation en oxygène hydrocortisone (Solu-Cortef) (médicament de
au-dessus de 95 %. classe D), dose d’attaque IV de 4-6 mg/kg (jusqu’à
concurrence de 500 mg)
– Commencez un traitement IV à l’aide de soluté
physiologique si l’enfant présente une détresse Surveillance et suivi
respiratoire modérée ou grave.
Surveillez l’ABC, la saturation en oxygène à l’aide d’un
oxymètre de pouls (si possible), l’état d’hydratation et
l’état de conscience jusqu’à l’arrivée du transport.

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Appareil respiratoire 10–15

Orientation vers d’autres ressources


ASTHME CHRONIQUE
médicales
Procédez à l’évacuation médicale. DÉFINITION
Critères d’hospitalisation – Asthme chronique léger : légère restriction des
activités, épisodes peu fréquents
– L’enfant est dans un état critique (obstruction
– Asthme léger persistant : toux nocturne
moyenne ou grave des voies respiratoires
accompagnée de détresse respiratoire). occasionnelle soulagée par des agonistes β2 ou
bronchospasme à l’effort régulièrement soulagé
– Piètre réponse au traitement d’urgence : l’enfant
par des agonistes β2
a besoin de plus de trois ou quatre traitements
par du salbutamol (Ventolin); après le traitement, – Asthme modéré : utilisation régulière
son DEP est inférieur à 40 des valeurs d’agonistes β2 pour soulager une toux nocturne,
théoriques; la saturation en oxygène après le restriction des activités malgré la prise
traitement est inférieure à 95 % en air ambiant. d’agonistes β2, traitement d’urgence récent de
– Considérations sociales : les parents de l’enfant symptômes aigus ou utilisation de prednisone
pour maîtriser les symptômes
ou les personnes qui s’en occupent ne sont pas
fiables, le domicile est loin d’un centre de soins. – Asthme à l’effort

Retour de l’enfant à son domicile après le TRAITEMENT


traitement d’une crise aiguë
Objectifs
– Donnez des instructions (de préférence par écrit)
aux parents de l’enfant ou à la personne qui s’en – Prévenir les symptômes (p. ex. toux, dyspnée,
occupe à propos des signes et symptômes de respiration sifflante qui nuit aux activités
détresse respiratoire. diurnes, à l’activité physique, à l’assiduité
scolaire ou au sommeil).
– Demandez aux parents de l’enfant ou à la
personne qui s’en occupe de revenir à la clinique – Prévenir la nécessité de recourir régulièrement
si l’enfant ne répond pas aux agonistes β2 ou si le aux médicaments de dépannage (p. ex.
soulagement dure moins de 2 heures. salbutamol [Ventolin]).
– Expliquez l’utilisation appropriée des – Prévenir les visites à la salle d’urgence ou les
hospitalisations.
médicaments, notamment la posologie, les
modes d’administration (p. ex. l’utilisation d’un – Normaliser le DEP et le VEMS déterminés à
aérosol-doseur muni d’un tube d’espacement), l’aide d’épreuves de la fonction pulmonaire.
les effets souhaités et les effets secondaires des Consultation
médicaments.
– Expliquez des moyens de prévenir les crises dans Consultez un médecin dans les cas suivants :
l’avenir. – L’asthme de l’enfant n’a jamais été diagnostiqué.
– Prescrivez un traitement médicamenteux à visée – Un enfant asthmatique éprouve des symptômes
prophylactique au besoin. aigus.
– Un enfant qui suit un traitement prophylactique à
long terme dont les symptômes ne sont pas bien
maîtrisés par le régime médicamenteux actuel.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


10–16 Appareil respiratoire

Interventions non pharmacologiques Interventions pharmacologiques

Éducation du client Traitement de fond de l’asthme chronique


– Expliquez le diagnostic et l’évolution normale de (prophylaxie à long terme)
la maladie. Le traitement doit être prescrit par un médecin.
– Expliquez aux parents de l’enfant ou à la
personne qui s’en occupe l’utilisation appropriée Différents régimes médicamenteux peuvent être
prescrits à titre prophylactique, dont les suivants.
des médicaments (dose, fréquence, effets
secondaires).
Bronchodilatateurs (agonistes β2)
– Expliquez à l’enfant comment utiliser un
inhalateur muni d’un tube ou dispositif – À courte durée d’action (p. ex. salbutamol
d’espacement (aérochambre). [Ventolin] [ médicament de classe D])
– Revenez souvent sur les méthodes d’inhalation – À longue durée d’action (p. ex. salmétérol
pour vous assurer qu’elles sont suivies de façon [Serevent] [ médicament de classe B])
optimale. Agents anti-inflammatoires
– Expliquez aux parents de l’enfant ou à la
personne qui s’en occupe comment surveiller les – Corticostéroïdes (p. ex. budésonide [Pulmicort]
[médicament de classe B] ou fluticasone
symptômes d’asthme et utiliser le débitmètre (si
[Flovent] [médicament de classe B])
vous le jugez utile pour la maîtrise des
symptômes). – Stabilisateurs de membrane (p. ex. cromoglycate
sodique [Intal] [médicament de classe B])
– Expliquez les signes d’aggravation de l’asthme.
– Théophylline (médicament de classe B) : elle
– Remettez aux parents de l’enfant ou à la
personne qui en prend soin un plan d’action écrit peut être utile aux enfants qui reçoivent un
traitement anti-inflammatoire optimal, mais qui
décrivant les mesures à prendre aux premiers
signes d’une exacerbation (p. ex. utilisation ont besoin d’un effet bronchodilatateur plus
puissant que celui que leur procurent les
accrue des médicaments de dépannage
agonistes β2 .
habituels).
– Antagonistes des récepteurs des leucotriènes
– Expliquez aux parents et à l’enfant (ou à la
personne qui en prend soin) comment prévenir (p. ex. montélukast) : ils peuvent soulager
l’asthme à l’effort et permettre de mieux
les effets secondaires locaux (candidose buccale)
en se rinçant soigneusement la bouche et en se maîtriser l’asthme tout en réduisant les doses de
gargarisant. corticostéroides en inhalation.
Asthme chronique léger
salbutamol aérosolisé (Ventolin) (médicament de
classe D), 100-200 µg (1 ou 2 inhalations) toutes
les 4-6 heures
Dans le cas d’un jeune enfant, il faut envisager
l’administration d’une solution aérosolisée à l’aide d’un
nébuliseur à domicile. S’il est impossible d’obtenir un
nébuliseur, l’asthme chronique léger peut être traité chez
le très jeune enfant à l’aide d’un inhalateur ordinaire
muni d’un dispositif d’espacement (aérochambre, p. ex.)

Asthme léger persistant


Agoniste β 2 au besoin (p. ex. salbutamol [Ventolin]
[médicament de classe D])
et
cromoglycate sodique (Intal) (médicament de
classe B)
ou
corticostéroïdes en inhalation (p. ex. budésonide
[Pulmicort] [médicament de classe B]),
200-800 µg/jour

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 10–17

Asthme modéré chronique TOUX PERSISTANTE


Agonistes β 2 au besoin (p. ex. salbutamol
[Ventolin] [médicament de classe D]) DÉFINITION
et
La toux est une expiration brusque et forte
corticostéroïdes en inhalation (p. ex. budésonide
accompagnée d’une expulsion d’air, qui sert à
[Pulmicort] [médicament de classe B]),
200-800 µg/jour
expulser des voies respiratoires les sécrétions et les
substances étrangères qui pourraient s’y trouver. La
ou
toux chronique ou persistante est celle qui dure plus
fluticasone (Flovent) (médicament de classe B), de trois semaines. La toux est le symptôme d’une
100-500 µg/jour autre affection.
et
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
prednisone (APO-Prednisone) (médicament de
classe B), 0,5 -1 mg/kg par jour en cas Infection
d’exacerbation, PO (pendant 5 jours au maximum)
– IVRS accompagnée d’irritation ou d’écoulement
Asthme à l’effort rétro-nasal (ou les deux); peut être associée à la
sinusite.
salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
100-200 mg (1 ou 2 inhalations) 15 minutes avant – Bronchite d’origine virale, Mycoplasma ,
l’exercice coqueluche, tuberculose ou (rarement) d’autres
micro -organismes ou parasites.
Toux nocturne – Pneumonie, surtout à Mycoplasma
corticostéroïdes en inhalation (p. ex. budésonide Toux consécutive à une infection
[Pulmicort] [médicament de classe B]),
200-800 µg/jour – Après une bronchiolite ou une pneumonie
ou – Allergie : rhinite allergique accompagnée d’un
écoulement rétro-nasal
fluticasone (Flovent) (médicament de classe B),
100-500 µg/jour – Asthme : une toux plutôt qu’une respiration
sifflante peut être le symptôme dominant.
ou
Affection pulmonaire suppurée
salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
100-200 mg (1 ou 2 inhalations) au coucher – Bronchectasie
– Fibrose kystique
Surveillance et suivi
Irritants environnementaux
Il faut voir les enfants souffrant d’asthme chronique
plusieurs fois par année pour évaluer si leurs – Air sec
symptômes sont bien maîtrisés. Surveillez tout retard – Vapeurs ou inhalations
de croissance chez les enfants qui prennent plus de – Fumée
800 µg de corticostéroïdes en inhalation par jour.
Aspiration
Orientation vers d’autres ressources – D’un corps étranger : la toux est généralement
médicales soudaine, mais les symptômes peuvent être
chroniques si l’objet aspiré est petit.
Si vous le jugez utile, adressez l’enfant à un médecin
qui évaluera la maîtrise de son asthme et prescrira au – Reflux gastro-œsophagien avec aspiration
besoin des médicaments pour un traitement de fond – Troubles neuromusculaires : aspiration surtout
(prophylaxie à long terme). associée à la prise d’aliments
Anomalies anatomiques
– Compression des voies respiratoires par des
anomalies ou des tumeurs des poumons ou des
vaisseaux sanguins.

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10–18 Appareil respiratoire

SYMPTOMATOLOGIE Antécédents médicaux


Nature de la toux – Retard de développement
– Anomalies neuromusculaires
– La production d’expectorations est un signe de
pneumonie ou de bronchectasie. – Eczéma (parfois antérieure à l’asthme)
– Pneumonie virale (causée par le VRS ou un
– La présence du « chant du coq » est un signe de
coqueluche. adénovirus) parfois suivie de lésions aux voies
respiratoires, de toux chronique et de respiration
– Le caractère paroxystique de la toux (p. ex. de sifflante.
brefs efforts consécutifs pour tousser au cours
d’une seule expiration) indique une coqueluche, EXAMEN PHYSIQUE
une paracoqueluche ou une infection causée par
Évaluez les points suivants :
certains virus comme l’adénovirus.
– Une toux quinteuse et sèche dénote une irritation – Présence de détresse respiratoire (fréquence
de la trachée. respiratoire, utilisation des muscles accessoires)
– Une toux rauque est un signe de compression de – Congestion nasale
la trachée ou des bronches. – Cernes sous les yeux caractéristiques des
– Une toux aggravée par la position couchée allergies
dénote une sinusite accompagnée d’écoulement – Matité à la percussion au-dessus des zones de
rétro-nasal ou un reflux gastro-œsophagien. condensation pulmonaire
– Une toux nocturne est un signe d’asthme. – Son de la toux
– Une toux déclenchée par l’effort indique – Bruits respiratoires
l’asthme. – Bruits adventices
Symptômes et circonstances associés – Éruption cutanée
– Diminution de la masse musculaire
– Symptômes d’une IVRS
– Retard de développement
– Écoulement rétro-nasal
– Cernes sous les yeux dénotant des allergies TRAITEMENT
– Contact avec des personnes infectées
Le traitement dépend du diagnostic.
– Diarrhée, faible gain pondéral (fibrose kystique)
Objectif
– Diagnostiquer l’affection à l’origine de la toux.
Consultation
Consultez un médecin pour savoir s’il est nécessaire
de faire d’autres investigations ou d’orienter l’enfant
vers un centre de soins tertiaires.
Ne pas administrer de médicaments contre la toux
avant d’avoir établi le diagnostic.

URGENCES RESPIRATOIRES

ÉPIGLOTTITE CAUSES
Généralement, une infection bactérienne :
DÉFINITION
– Hemophilus influenzae de type B (à l’origine de
Infection aiguë potentiellement fatale qui consiste en plus de 90 % des cas avant l’introduction des
une cellulite de l’épiglotte et entraîne un vaccins mais rare de nos jours)
rétrécissement critique des voies respiratoires. Évolue
– Staphylococcus aureus
rapidement (une détresse respiratoire survient moins
de 12 heures après l’infection). Frappe généralement – Streptococcus pneumoniae
les enfants de 3-7 ans. Les enfants non vaccinés – Streptococcus pyogenes, groupe A
contre Hemophilus influenzae type B sont
particulièrement réceptifs.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 10–19

SYMPTOMATOLOGIE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


– Survenue brutale – Croup (voir le tableau 10-5)
– Prodrome de courte durée ou absence de – Trachéite bactérienne
prodrome – Abcès péri-amygdalien ou rétropharyngé
– Forte fièvre (> 39 °C) – Uvulite
– Mal de gorge accompagné d’écoulement de bave – Diphtérie
– Dysphagie – IVRS en présence d’une maladie congénitale ou
– Absence de toux, d’écoulement nasal ou d’autres acquise des voies respiratoires (p. ex. sténose
symptômes d’une IVRS sous-glottique ou palmure laryngée)
Vérifiez si la série vaccinale primaire (contre COMPLICATIONS
Hemophilus influenzae type B) est complète.
– Obstruction complète des voies respiratoires
OBSERVATIONS entraînant un arrêt respiratoire, l’hypoxie et la
mort
N’essayez pas d’examiner l’oropharynx, car cela – Septicémie
pourrait provoquer une obstruction soudaine. – Choc septique
L’examen devra être très sommaire pour causer le
moins possible de détresse à l’enfant. TESTS DIAGNOSTIQUES
– L’enfant semble très malade et anxieux. Aucun
– Forte fièvre
– Cyanose TRAITEMENT
– Respiration lente et laborieuse
Vérifier l’ABC est la priorité absolue!
– Tirage sus-sternal
– Écoulement de bave Objectifs
– L’enfant refuse de parler et se tient assis droit – Enrayer l’infection
dans la position caractéristique : le thorax penché – Prévenir les complications
vers l’avant et le cou en hyperextension.
– Stridor d’intensité relativement faible, étant Consultation
donné le degré de détresse. Consultez un médecin dès que possible, mais
– Bruits respiratoires normaux, avec stridor assurez-vous d’abord que l’ABC est bien stabilisé.
irradiant
– Réduction de l’entrée d’air Traitement adjuvant
– Administrez de l’oxygène au masque à raison de
6-10 l/min ou plus, sauf si cela alarme l’enfant.
– Il peut être moins alarmant pour l’enfant
d’administrer l’oxygène à l’aide d’une lunette
nasale à raison de 2-4 l/min.
– Amorcez un traitement IV à l’aide de soluté
physiologique pour maintenir un accès veineux,
à moins que cette intervention n’effraie l’enfant
et ne contribue ainsi à accentuer sa détresse
respiratoire.

Tableau 10-5 : Comparaison de l’épiglottite et du croup


Caractéristique Épiglottite Croup
Âge 2-8 ans 6 mois à 4 ans

Installation Brutale Graduelle; l’enfant commence souvent par avoir le rhume


Température Élevée (> 39 °C) Peu élevée (< 38 °C)

Déglutition Difficulté; salivation Aucune difficulté


Position Assis, le thorax penché vers l’avant Variable

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10–20 Appareil respiratoire

Interventions non pharmacologiques RÉANIMATION DU NOUVEAU -NÉ


– Soignez l’enfant pendant que sa mère, son père,
ou une autre personne qui lui est familière le DIAGNOSTIC
tient dans ses bras.
– Ne lui administrez rien par la bouche. Essayez de prévoir les cas où la réanimation d’un
– Laissez l’enfant prendre toute position qui lui nouveau-né pourrait être nécessaire. Voici certains
semble confortable. facteurs à considérer :

Interventions pharmacologiques Antécédents maternels de complications


périnatales
Dans la mesure du possible, il faut commencer à
administrer les antibiotiques efficaces contre – Déclenchement prématuré du travail
H. influenzae avant même le transport. – Anomalies placentaires : placenta praevia,
décollement placentaire ou compression du
Un enfant qui présente une épiglottite est atteint de cordon ombilical
septicémie et doit recevoir les premières doses
– Anomalies du liquide amniotique : hydramnios
d’antibiotique, à moins que ce traitement ne soit ou oligohydramnios
susceptible de l’affoler. Parlez-en au médecin.
– Processus infectieux : fièvre maternelle
céfuroxime (Zinacef) (médicament de classe B), – Agents infectieux (source maternelle) :
75 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les streptocoque du groupe B, bactérie Gram
8 heures, IV
négative, virus (p. ex. HSV, toxoplasmose,
et CMV, VIH)
ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D), – Anomalies maternelles : diabète sucré, diamètre
200 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les du détroit inférieur
6 heures, IV – Anomalies génétiques, anatomiques ou
et cardiaques du nouveau-né
chloramphénicol (Chloromycetin) (médicament de – Médicaments d’ordonnance et drogues illicites
classe B), 50-75 mg/kg par jour, doses pris par la mère
fractionnées toutes les 6 heures, IV
Examen physique et évaluation
On recommande un traitement prophylactique par la
Il faudra peut-être faire l’examen physique pendant la
rifampicine (dose quotidienne unique de 20 mg/kg
réanimation.
pendant 4 jours) pour l’enfant et ses contacts dans la
famille, dans la maisonnée et à la garderie. Consultez – Voies respiratoires : sont-elles perméables? Sont-
le médecin au sujet de la prophylaxie. elles obstruées par un corps étranger (p. ex. du
méconium)?
Surveillance et suivi
– Effort respiratoire : présent ou absent?
Surveillez l’ABC et la saturation en oxygène à l’aide – Circulation : y a -t-il un pouls? Quelle est la
d’un oxymètre de pouls (si disponible) le plus fréquence cardiaque? Quelle est la couleur du
souvent possible, mais de façon discrète en essayant nouveau-né?
de ne pas agiter l’enfant. – Déficience : état neurologique, absence de tonus,
absence de réflexes et grimace
Orientation vers d’autres ressources
– Environnement : perte de chaleur
médicales
– Indice d’Apgar : doit être évalué 1 et 5 minutes
Évacuer immédiatement l’enfant vers un après la naissance (tableau 10-6)
établissement hospitalier doté des installations
nécessaires pour assurer une intubation contrôlée.
Un médecin ou un ambulancier qualifié pour
effectuer une intubation doit accompagner l’enfant
pendant son transfert.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 10–21

Tableau 10-6 : Établissement de l’indice d’Apgar *


Caractéristique évaluée 0 point 1 point 2 points
Fréquence cardiaque 0 < 100 puls/min > 100 puls/min
Respiration Apnée Irrégulière, superficielle ou haletante Vigoureuse, pleurs
Coloration Pâle ou bleutée partout Pâle ou bleutée aux extrémités Rose
Tonus musculaire Absent Faible, passif Mouvements actifs
Irritabilité réflexe Absente Grimace Évitement actif
*Calculer le total pour chaque caractéristique. Indice maximum = 10, indice minimum = 0

MÉTHODE DE RÉANIMATION Si la fréquence cardiaque est de 60-80 puls/min :


1. Placez l’enfant de manière que ses voies 9. Continuez la ventilation assistée.
respiratoires soient accessibles.
10. S’il n’y a pas d’amélioration après 30 secondes
2. Aspirez les sécrétions de la bouche et du de ventilation à l’aide d’oxygène pur,
rhinopharynx. commencez les compressions thoraciques. Il doit
3. Asséchez le nouveau-né et gardez-le au chaud à y avoir trois compressions pour chaque
l’aide d’une couverture thermique ou d’une ventilation (90 compressions pour
serviette sèche. Couvrez le cuir chevelu. 30 ventilations).

4. Stimulez le nouveau-né en l’asséchant et en lui 11. Réévaluez la fréquence cardiaque et la


frottant le dos. respiration chaque minute.
5. Clampez et coupez le cordon. Si la fréquence cardiaque est de 81-100 puls/min et
augmente :
6. Évaluez la respiration.
9. Administrez de l’oxygène pur au masque ou par
7. Si le nouveau-né est en détresse légère, nébulisation à jet dirigé.
administrez-lui de l’oxygène pur à l’aide d’un
masque facial simple ou par nébulisation à jet 10. Donnez une stimulation tactile.
dirigé. Si le nouveau-né présente une apnée ou
une dépression respiratoire grave, commencez à 11. Réévaluez la fréquence cardiaque et la
respiration après 15-30 secondes. Si la fréquence
administrer de l’oxygène pur à l’aide d’un
ballon-masque autoremplisseur; ventilez à raison cardiaque est inférieure à 100 puls/min,
de 30 respirations/minute. commencez la ventilation assistée à l’aide d’un
ballon-masque et d’oxygène pur.
8. Vérifiez la fréquence cardiaque (choc de la pointe)
12. Réévaluez la fréquence cardiaque après 15-
Si la fréquence cardiaque est < 60 puls/min : 30 secondes.
9. Poursuivez la ventilation assistée Si la fréquence cardiaque est supérieure à
(30 respirations/min).
100 puls/min :
10. Commencez les compressions thoraciques
9. Vérifiez la coloration de la peau. En cas de
(90/min).
cyanose périphérique, administrez de l’oxygène
11. S’il n’y a pas d’amélioration après 30 secondes, au masque ou par nébulisation à jet dirigé.
continuez la ventilation et les compressions.
10. Réévaluez la fréquence cardiaque après
12. S’il n’y a pas d’amélioration après 30 secondes 1 minute.
de plus, établissez un accès vasculaire et – Voir la tableau 10-7 pour un résumé des étapes
administrez une solution d’épinéphrine de la réanimation du nouveau-né.
(1:10 000) (médicament de classe D) à raison
de 0,01-0,03 mg/kg par voie intraveineuse (IV)
ou intra-osseuse (IO). Toute dose subséquente
doit être prescrite par un médecin.
13. Réévaluez la fréquence cardiaque et la
respiration.

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10–22 Appareil respiratoire

Tableau 10-7 : Résumé des étapes de la réanimation SOINS POST-RÉANIMATION


du nouveau-né
Signes d’asphyxie périnatale persistante
A Voies respiratoires
– Regard altéré, visage flasque
§ Dégager les voies respiratoires ou aspirer les – Irritabilité accrue
sécrétions
– Convulsions
§ Envisager de donner de l’oxygène au besoin – Diminution du tonus musculaire
B Respiration – Diminution du réflexe de succion, du réflexe de
déglutition ou du réflexe pharyngé
§ Faciliter la respiration à l’aide d’une canule
oropharyngée et d’un ballon-masque au besoin
– Respiration irrégulière
– Stupeur ou coma
§ Oxygène pur
– Signes d’hypertension intracrânienne (p. ex.
C Circulation fontanelles bombées, vomissements fréquents,
réflexes émoussés, yeux à demi-fermés)
§ Aucune intervention nécessaire si la fréquence
cardiaque est supérieure à 100 puls/min Stabilisation
§ Si la fréquence cardiaque est inférieure ou égale à Surveillance et suivi
100 puls/min, ventiler et observer
– Surveillez le nouveau-né constamment.
§ Si le nouveau-né répond bien (accélération de la
fréquence cardiaque jusqu’à 100 puls/min), aucune – Ne le laissez pas sans surveillance.
autre intervention n’est nécessaire – Manipulez-le doucement.
Si le nouveau-né répond mal (fréquence cardiaque de 60- Signes vitaux
80 puls/min), revérifier les voies respiratoires; si les voies
respiratoires et la respiration sont normales, commencer Notez les signes vitaux toutes les 15 minutes ou plus
les compressions thoraciques souvent, selon la situation.
Si les étapes ABC (détaillées ci-dessus) ne produisent
aucune réponse, envisager l’étape D (de la façon suivante): – Fréquence cardiaque : normalement 120-
160 puls/min (utilisez un oxymètre de pouls si
D Médicaments
possible)
§ Administration de liquides IV (pour l’expansion – Fréquence respiratoire : normalement 40-
volémique) : soluté physiologique de NaCl à 0,9 %
60 respirations/min (maintenez les voies
§ Solution d’épinéphrine (1:10 000) (médicament de aériennes ouvertes en plaçant la tête en légère
classe D), 0,01-0,03 mg/kg par voie IV ou IO (perfusion extension et en aspirant les sécrétions au besoin)
lente) – Température axillaire : normalement de 36,5 à
§ Envisager l’administration de naloxone (Narcan) 37 °C
(médicament de classe D), s’il est possible que la – Tension artérielle : difficile à évaluer chez les
mère ait pris des stupéfiants. nouveau-nés sans un dispositif spécial; un bon
E Chaleur remplissage capillaire, une bonne coloration, un
débit urinaire adéquat et un état d’éveil normal
§ Garder le nouveau-né sur une table à infrarouges ou
sont des signes d’une bonne perfusion.
l’envelopper de couvertures réchauffées
Déterminez le temps de remplissage capillaire
F Étape finale (pour évaluer la perfusion de la peau) en
§ Consulter les services de pédiatrie et de néonatologie appuyant avec le doigt sur une région (temps de
du centre de soins tertiaires le plus près. remplissage capillaire normal : 2-4 secondes).

§ Transférer l’enfant à une USI néonatale s’il a besoin de


plus que la simple administration d’oxygène et qu’une
ventilation assistée transitoire (moins de 5 minutes) à
l’aide du ballon-masque.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil respiratoire 10–23

Thermorégulation Insuffisance respiratoire et ventilation


mécanique
Entourez le nouveau-né de chaleur pour qu’il puisse
maintenir sa température corporelle normale. La – Besoins en oxygène de plus en plus grands et
température ambiante à laquelle un nourrisson brûle le détresse respiratoire
moins d’énergie pour maintenir sa température – S’il y a des signes d’insuffisance respiratoire,
corporelle dépend de son poids, de son âge gestationnel intervenez immédiatement pour mettre en place
à la naissance et de son âge postnatal. Une exposition une ventilation à pression positive (VPP).
prolongée au froid entraîne une consommation accrue – Maintenez la saturation en oxygène dans
d’oxygène et une utilisation anormale du glucose, ce qui l’intervalle de 90 à 95 %, et mesurez-la par
peut mener à l’hypoglycémie, à l’hypoxémie et à oxymétrie de pouls (si possible).
l’acidose. – Amorcez la VPP à l’aide d’un ballon de
réanimation pour nourrisson à raison de
Mesures à prendre pour maintenir la chaleur 30 respirations/min et à une pression de 20-
– Asséchez bien le bébé et gardez-le dans un 30 cm H2 O.
milieu chaud et humide. – Évaluez l’efficacité de la ventilation d’après la
– Gardez la température de la pièce chaude, réponse clinique du nouveau-né, la symétrie des
éloignez le nouveau-né de tout courant d’air mouvements thoraciques et l’auscultation des
froid et utilisez des incubateurs à parois doubles deux poumons pendant l’inspiration.
ou des appareils de chauffage à rayonnement (si – On peut éviter une insuffisance cardiopulmonaire
possible). grave par l’administration précoce d’oxygène pur
– Chauffez la literie en contact avec le bébé et et par la VPP.
changez le linge mouillé.
Maintien de la circulation
Maintien de l’oxygénation et de la ventilation
Un débit cardiaque suffisant est essentiel au maintien
Signes de détresse respiratoire de la circulation. La meilleure façon de maintenir la
circulation est d’administrer une quantité suffisante
– Respiration irrégulière de liquide et d’électrolytes. On ne donne
– Tachypnée (fréquence respiratoire > habituellement rien par la bouche aux bébés dont
60 respirations/min) l’état n’est pas stable et on amorce une perfusion.
– Gémissements respiratoires
– Rétractions thoraciques Circonstances nécessitant une perfusion IV
– Battement des ailes du nez – Prématurité extrême
Causes fréquentes de détresse respiratoire chez – Anomalies de l’appareil digestif
les nouveau-nés (p. ex. laparoschisis)
– Anomalies cardiaques
– Syndrome de détresse respiratoire
– Syndrome de détresse respiratoire
– Syndrome d’aspiration
– Déshydratation
– Pneumonie
– État de choc
– Fuite d’air dans le poumon
Dans ces cas, il faut consulter un médecin. Balises pour l’administration de liquide aux
nouveau-nés :
– Nourrisson à terme : 80-100 ml/kg toutes les
24 heures
– Nourrisson prématuré : 100-140 ml/kg toutes les
24 heures

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10–24 Appareil respiratoire

Maintien de l’homéostase Pneumothorax


Le problème le plus fréquent est l’hypoglycémie, qui Selon la gravité de l’atteinte respiratoire, il peut être
survient dans différentes circonstances : nécessaire d’évacuer l’air d’un pneumothorax (sous
tension) à l’aide d’une aiguille. Gardez l’enfant dans
– Prématurité un milieu riche en oxygène.
– Retard de croissance intra-utérin
– Asphyxie pendant l’accouchement Convulsions
– Hypothermie
Administrez des anticonvulsivants pour enrayer les
– Mère diabétique convulsions :
Utilisez une bandelette réactive ou un glycomètre
lorazépam (Ativan) (médicament de classe D),
pour évaluer la glycémie toutes les heures. Maintenez
0,05 mg/kg par dose IV
la glycémie au-dessus de 2 mmol/l.
L’administration IV d’une solution de dextrose à État de choc
10 % (à raison d’environ 3-4 ml/kg par heure) suffit Si vous redoutez un état de choc, l’expansion
généralement pour corriger une hypoglycémie volémique est indiquée (p. ex. bolus de 20 ml/kg de
transitoire. L’hypoglycémie persistante doit être soluté physiologique ou de lactate de Ringer).
traitée par l’administration d’un bolus de soluté de
dextrose à 5 % (D5W) ou à 10 % (D10W) Exposition du contenu abdominal ou neural
(2-3 ml/kg). Consultez un médecin à ce sujet.
Appliquez les règles de soins stériles. Enveloppez
Certaines anomalies comme l’hypocalcémie, l’anomalie dans un pansement chaud stérile et imbibé
l’hypomagnésie, l’hyponatrémie et l’hyperkaliémie de soluté physiologique; recouvrez-la d’une feuille de
peuvent compliquer l’homéostase, surtout si les plastique pour l’empêcher de sécher. Placez le
manœuvres de réanimation et de stabilisation se nourrisson de manière à ce qu’aucune pression ne
prolongent. s’exerce sur l’anomalie.

Infection Atrésie des choanes


Si vous soupçonnez une septicémie, prélevez les Insérez une canule oropharyngée et fixez-la
sécrétions du conduit auditif, de l’ombilic et de la solidement.
trachée à l’aide d’un coton-tige. Prélevez du sang en
vue d’une culture si possible. Il faut administrer sans Obstruction gastro-intestinale
tarder des antibiotiques par voie IV. Consultez un
médecin. Ce trouble peut être causé, par exemple, par une
atrésie (ou imperforation) du duodénum, de l’iléon ou
Posologie habituelle des antibiotiques : de l’anus. Ne donnez rien par la bouche. Insérez un
tube orogastrique pour vidanger l’estomac et prévenir
ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D),
une distension abdominale. Amorcez une perfusion
25-37,5 mg/kg toutes les 12 h heures par bolus lent
IV de soluté physiologique.
et
gentamicine (Garamycin) (médicament de
classe B), 2,5 mg/kg toutes les 12 heures par voie
IM ou IV par bolus lent

Traitement d’affections particulières

Aspiration de méconium
Si le nouveau-né présente des signes de détresse
respiratoire, aspirez le méconium présent dans ses
voies respiratoires dès que possible après la
naissance.

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Appareil respiratoire 10–25

ANNEXE 10-1 : MODES D’ADMINISTRATION DE L’OXYGÈNE

Annexe 10-1 : Modes d’administration d’oxygène

Dispositif Débit (l/min) Oxygène (%)

Lunette nasale 2-4 24-28

Masque facial simple 6-10 35-60

Demi-masque à oxygène 10-15 35-40

Masque Venturi 4-10 25-60

Masque de réinhalation partielle 10-12 50-60

Enceinte de Hood (Oxyhood) 10-15 80-90

Masque sans réinspiration 10-12 90-95

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CHAPITRE 11 — APPAREIL CARDIOVASCULAIRE

Table des matières


NOTE EXPLICATIVE ................................................................................ 11–1
ÉVALUATION DE L’APPAREIL CARDIOVASCULAIRE .............................. 11–1
Anamnèse et examen physique ..................................................... 11–1
Observations ................................................................................ 11–2
AFFECTIONS COURANTES DE L’APPAREIL CARDIOVASCULAIRE ........ 11–3
Souffles cardiaques ................................ ................................ ...... 11–3
Souffles anorganiques .................................................................. 11–4
URGENCES CARDIOVASCULAIRES ....................................................... 11–4
Cyanose du nouveau -né (de la naissance à 6 semaines) ................ 11–4
Rhumatisme articulaire aigu (cardite) ............................................. 11–5
Insuffisance cardiaque .................................................................. 11–7

Pour tout complément d’information sur l’anamnèse et l’examen physique de l’appareil


cardiovasculaire chez le grand enfant et l’adolescent, prière de se reporter au chapitre 4,
« Appareil cardiovasculaire » du guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes
(Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).

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11–1

NOTE EXPLICATIVE

Les maladies cardiovasculaires restent rares chez les Les souffles fonctionnels ou anorganiques sont
enfants. Les affections majeures les plus fréquentes courants.
sont les maladies cardiaques congénitales L’insuffisance cardiaque à la naissance est rare et elle
(généralement causées par des anomalies des grands est généralement le signe de malformations
vaisseaux, l’hypoplasie du cœur, une atrésie valvulaires graves.
pulmonaire ou aortique et la tétralogie de Fallot),
l’insuffisance cardiaque, la cardite rhumatismale et la Les symptômes de la communication
myocardite. intraventriculaire, dont l’insuffisance cardiaque, se
manifestent généralement vers l’âge de 6 semaines.

ÉVALUATION DE L’APPAREIL CARDIOVASCULAIRE

ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE Sueurs excessives


– La tête du nourrisson est « toujours moite ».
Les symptômes des maladies cardiovasculaires
– Le nourrisson transpire beaucoup et facilement,
varient selon l’âge de l’enfant.
surtout lors de l’excrétion ou lorsqu’il boit.
GÉNÉRALITÉS Croissance lente
Posez des questions sur ce qui suit : – Retard pondéral, par rapport au développement
statural
– Respiration rapide ou bruyante
– Les difficultés à boire peuvent contribuer à ce
– Toux problème
– Cyanose
– Augmentation des besoins métaboliques
– Habitudes de sommeil
– Tolérance à l’effort : que l’on évalue chez le Infections respiratoires
jeune enfant par son aptitude à s’alimenter et – Plus fréquentes en cas d’insuffisance cardiaque
chez le grand enfant par son aptitude à jouer avec – Plus sévères en cas d’augmentation du débit
ses semblables et à s’accroupir lorsqu’il joue. pulmonaire
NOURRISSON ENFANT
Cyanose – Croissance lente
– Anomalie du transport de l’oxygène vers le – Infections respiratoires
cœur, les poumons ou dans le sang – Douleurs thoraciques
– Provoque une coloration bleuâtre des – Palpitations
muqueuses, du lit unguéal et de la peau; il s’agit – Étourdissements ou voiles noirs
d’un signe clinique important.
– Intolérance à l’effort
Intolérance à l’effort – Accroupissement avec épisodes cyanotiques
– Alimentation lente (« crises de tétralogie »)
– Fatigabilité anormale pendant la tétée ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX (APPAREIL
– Cyanose pendant la tétée CARDIOVASCULAIRE)
– Souvent décrit par les parents ou les personnes – Prématurité (associée à une fréquence accrue de
qui s’en occupent comme un « bon bébé » : il est cardiopathies congénitales)
toujours calme et dort beaucoup.
– Antécédents d’affections liées à une cardiopathie
Difficulté respiratoire (pharyngite streptococcique)
– Tachypnée – Syndrome d’allure grippale
– Signes de rétraction – Douleurs ou œdèmes articulaires
– Faciès anxieux – Syndrome de Down (associé à une fréquence de
– Gémissement respiratoire (« grunting ») cardiopathie congénitale)

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11–2 Système cardiovasculaire

OBSERVATIONS – Pouls : brachial, radial, fémoral, poplité, tibial


postérieur, pédieux (vérifiez également si les
L’examen physique de l’appareil cardiovasculaire ne pouls radial et fémoral sont synchrones)
se limite pas au cœur. Il englobe généralement le – Palpez les pouls périphériques en évaluant leur
système cardiovasculaire central (tête, cou et région fréquence, leur rythme, leur amplitude et leur
précordiale [poitrine]) et le système vasculaire équivalence surtout au niveau fémoral (pouls qui
périphérique (membres). L’examen doit également est inégal et saccadé en cas de persistance du
inclure une évaluation complète des poumons et de canal artériel et absent en cas de coarctation de
l’état neuromental (signes de confusion, irritabilité ou l’aorte).
stupeur). – Œdème : œdème avec godet (évaluation de 0 à 4)
et niveau (étendue de l’œdème sur les pieds et les
SIGNES VITAUX jambes); œdème sacro-iliaque
– Fréquence cardiaque – Peau : température, signe du pli cutané
– Fréquence respiratoire
AUSCULTATION
– Tension artérielle (prise à un bras et à une jambe
si possible) – Bruits du cœur en B1 et B2
– Température (élevée en cas de myocardite ou de – Fractionnement physiologique du bruit en B2
rhumatisme articulaire aigu) – Bruits supplémentaires (B3 et B4) : déterminez
– Les problèmes cardiovasculaires peuvent se leur emplacement et leur rapport avec la
traduire par un retard de croissance (poids et respiration
taille en-dessous des percentiles pour la tranche – Souffles : déterminez l’emplacement (là où ils
d’âge) ou par un déclin marqué de la courbe de sont le plus audibles), leur irradiation, leur durée
croissance, par rapport à la courbe de percentile. par rapport au cycle cardiaque, leur intensité
(grade, voir tableau 11-1) et leur qualité
INSPECTION – Bruits : peuvent survenir dans les carotides,
– Détresse respiratoire l’aorte abdominale, les artères rénales, les artères
– Cyanose : centrale et périphérique iliaques et les artères fémorales.
– Mains et pieds : cyanose, hippocratisme digital – Crépitations dans les poumons : peuvent dénoter
– Région précordiale : battements cardiaques une insuffisance cardiaque (chez les nourrissons
visibles et les enfants, il s’agit généralement d’un signe
– Œdème tardif).

PALPATION
Tableau 11-1 : Caractéristiques des bruits du cœur
– Le choc de la pointe est situé au quatrième selon le grade
espace intercostal, près de la ligne
Grade Caracté ristiques
médioclaviculaire chez le nourrisson et au
cinquième espace intercostal, près de la ligne I Très doux, à peine audible
médioclaviculaire chez le grand enfant.
II Doux mais audible
– Un choc de la pointe localisé et bref est normal.
– Il peut y avoir un déplacement latéral du choc de III Facilement audible
la pointe, ce qui dénote une cardiomégalie. IV Frémissement palpable, souffle facilement
– Soulèvements ou frémissements à la palpation de audible
la cage thoracique. Recherchez les V Frémissement palpable et souffle bruyant,
frémissements dans la zone supraclaviculaire audible avec le stéthoscope posé légèrement
(chez les enfants dont la paroi thoracique est sur la poitrine
mince, les mouvements normaux du cœur VI Frémissement palpable et souffle très fort
peuvent être palpés facilement et ne doivent pas audible avec le stéthoscope tenu près de la
paroi thoracique
être confondus avec de vrais soulèvements et
frémissements)
– Hépatomégalie

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Système cardiovasculaire 11–3

AFFECTIONS COURANTES DE L’APPAREIL CARDIOVASCULAIRE

SOUFFLES CARDIAQUES Localisation dans la révolution cardiaque


– Les souffles d’éjection systoliques surviennent
GÉNÉRALITÉS après le premier bruit. Ils résultent de la
turbulence du débit lorsque le sang quitte le
Dans la majorité des cas, ce sont des souffles cœur.
anorganiques de débit, tout à fait anodins, présents
– Les souffles holosystoliques débutent par le
chez presque 50 % des enfants. Voir la section
« Souffles anorganiques » plus loin. premier bruit et se terminent par le deuxième. Ils
sont le plus souvent associés à une
Le souffle peut révéler une lésion anatomique communication interventriculaire.
congénitale, infectieuse ou inflammatoire au niveau – Les souffles diastoliques débutent avec le
des valvules et des orifices des quatre cavités du deuxième bruit et sont toujours anormaux.
cœur.
Localisation dans le thorax
OBSERVATIONS : AUSCULTATION Il y a quatre principales zones d’auscultation :
L’auscultation permet de distinguer les souffles – Aortique : souffle d’éjection ventriculaire gauche
importants des souffles anodins. – Pulmonaire : souffle d’éjection ventriculaire
droit, persistance du canal artériel
Les souffles doivent être distingués des autres bruits
physiologiques et pathologiques du cycle cardiaque. – Tricuspide : les souffles tricuspides augmentent
à l’inspiration; la communication
– Le premier bruit cardiaque est causé par la interventriculaire est mieux perçue dans cette
fermeture des valvules mitrale et tricuspide qui zone
survient généralement simultanément. Le – Mitrale : souffle au niveau de la pointe du cœur
premier bruit est plus particulièrement audible au
niveau de la pointe du cœur. Irradiation
– Le deuxième bruit survient à la fermeture des L’irradiation du souffle dans le dos, les côtés et le
valvules aortique et pulmonaire. Étant donné que cou doit faire l’objet d’une auscultation soignée. Elle
cette fermeture est asynchrone, le deuxième bruit peut fournir d’importants indices diagnostiques (les
est dédoublé. Ce dédoublement est souvent sténoses aortiques irradient par exemple vers le cou).
difficile à percevoir chez le jeune enfant, même
s’il s’accentue à l’inspiration. Un écart important Intensité du souffle
entre les deux éléments du deuxième bruit – L’intensité s’exprime en fractions de 6 (p. ex.
constitue souvent un signe pathologique 1/6, 2/6); souffle très intense = 5/6 ou 6/6;
important. Le deuxième bruit est plus facile à souffle intense = 3/6 ou 4/6 et souffle de faible
entendre aux deuxième et troisième espaces intensité = 1/6 ou 2/6.
intercostaux gauches.
– L’intensité n’est pas nécessairement liée à la
– Un troisième bruit peut survenir après le gravité de l’affection. Des souffles de faible
deuxième. Cela peut se produire chez un enfant intensité peuvent être dangereux, alors que les
en bonne santé. C’est un signe d’insuffisance souffles de forte intensité ne le sont pas
cardiaque chez un enfant qui présente des nécessairement. Tout souffle frémissant a une
symptômes. Ce troisième bruit s’entend mieux intensité d’au moins 4/6.
au niveau de la pointe du cœur (quatrième et – L’intensité peut également croître avec
cinquième espaces intercostaux); et est accentué
l’augmentation du débit sanguin, comme c’est le
en décubitus latéral gauche. Utilisez le pavillon cas pendant l’effort.
du stéthoscope.
– Des « clics » d’éjection peuvent être audibles en Qualité
présence de certaines pathologies; ils sont – Soufflement
toujours anormaux. – Grondement
Si on détecte un souffle, plusieurs caractéristiques – Bruit métallique
doivent être recherchées.

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11–4 Système cardiovasculaire

SOUFFLES ANORGANIQUES CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES


Les souffles anorganiques sont asymptomatiques et
DÉFINITION
sont généralement détectés lors d’un examen
Un souffle peut être audible sans qu’il soit physique régulier.
nécessairement synonyme d’anomalie anatomique ou
physiologique du cœur. Ce type de souffle est donc EXAMENS DIAGNOSTIQUES
anodin sur le plan clinique. – ECG
Il concerne 50 % des enfants et apparaît – Échocardiographie (sur les recommandations du
généralement entre 3 et 8 ans. médecin seulement)
TRAITEMENT
PHYSIOPATHOLOGIE
– Aucun traitement nécessaire
La plupart des souffles anorganiques sont causés par – Rassurez les parents ou la personne qui s’occupe
le débit sanguin qui crée de la turbule nce dans les de l’enfant
cavités du cœur ou dans les grands vaisseaux.
Comme l’intensité du souffle est équivalente à la Orientation vers d’autres ressources
vitesse d’éjection du sang au niveau des ventricules, médicales
les souffles anorganiques sont généralement audibles
Orientez l’enfant vers un médecin en vue d’une
au début ou au milieu de la systole, durent peu
évaluation non urgente, si un souffle est décelé.
longtemps et affichent un tracé crescendo-
decrescendo (surtout en cas de souffle éjectionnel);
leur intensité est inférieure à 3/6 et ils ne sont jamais
diastoliques.

URGENCES CARDIOVASCULAIRES

CYANOSE DU NOUVEAU -NÉ (DE LA Causes non cardiaques


NAISSANCE À 6 SEMAINES) – Infection pulmonaire (à streptocoque du
groupe B, p. ex.)
DÉFINITION
– Aspiration de méconium
Coloration bleutée de la peau et des muqueuses – Hypoplasie pulmonaire
consécutive à une hypoxie. – Syndrome de détresse respiratoire (chez les
prématurés, p. ex.)
CAUSES
– Hypoventilation (dépression neurologique,
Cardiopathie congénitale p. ex.)
– Circulation fœtale persistante : observée chez les
La cyanose d’origine cardiaque est causée par un shunt enfants nés après terme avec détresse périnatale
gauche-droite qui, à la faveur d’une communication ou chez ceux atteints d’une maladie pulmonaire
anormale, entraîne le passage du sang veineux non
oxygéné dans les artères et la circulation générale. CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES DES
NOURRISSONS ATTEINTS D’UNE
Conditions qui augmentent le risque de cardiopathie
congénitale : CARDIOPATHIE CYANOGÈNE

– Syndromes génétiques (syndrome de Down, p. ex.) Les signes cliniques se manifestent généralement
pendant la première semaine de vie, mais peuvent
– Certaines anomalies extracardiaques
(omphalocèle, p. ex.) aussi survenir ultérieurement :
– Diabète maternel mal maîtrisé pendant le – Difficulté à boire; grande fatigabilité
premier trimestre – Léthargie
– Exposition à un tératogène cardiaque (lithium, – Cyanose pendant la tétée ou pendant l’effort
isotrétinoïne [Accutane]) (lorsque l’enfant pleure, p. ex.)
– Antécédents familiaux de cardiopathie – Sudation au niveau du visage ou du front,
congénitale importante notamment lorsque l’enfant boit ou qu’il s’agite.
– Respiration rapide et bruyante

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Système cardiovasculaire 11–5

OBSERVATIONS Orientation vers d’autres ressources


– Léthargie médicales
– Cyanose, au départ des muqueuses buccales; – Procédez à l’évacuation médicale dès que
dans les cas graves , la cyanose se généralise. possible.
– Tachypnée
– Mauvaise perfusion (pâleur, teint gris ou RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU
cendreux; extrémités froides; ralentissement du (CARDITE)
remplissage capillaire; ralentissement des pouls
périphériques) DÉFINITION
– En cas de coarctation de l’aorte, la qualité du
pouls et la tension artérielle peuvent différer dans Inflammation diffuse des tissus conjonctifs
les différents membres intéressant le cœur, les articulations, la peau, le SNC
– Bruits du cœur forts et les tissus sous -cutanés. Tendance à la récidive.
– Apparence hyperdynamique de la région Mécanisme auto-immun résultant d’une infection à
streptocoque ß-hémolytique du groupe A.
précordiale (soulèvements ou frémissements)
– Souffle cardiaque possible Cette maladie est beaucoup plus répandue chez les
– Hépatomégalie (en cas d’insuffisance cardiaque) enfants autochtones et chez ceux qui vivent dans des
conditions socio-économiques difficiles. Elle peut
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL survenir à tout âge, mais elle est plus fréquente chez
– Causes pulmonaires, énumérées plus haut les enfants d’âge scolaire. Le risque est supérieur
– Septicémie dans les familles qui ont des antécédents de cette
maladie.
COMPLICATIONS
– Insuffisance cardiaque CAUSES
– Retard de croissance – Infection à streptocoque ß-hémolytique du
– Décès groupe A (pharyngite) et réponse immunitaire
subséquente
EXAMENS DIAGNOSTIQUES
ANAMNÈSE
– Oxymétrie de pouls (si possible)
La maladie est presque toujours précédée d’une
TRAITEMENT pharyngite streptococcique (survenue 2 à 5 semaines
Consultation plus tôt).
– Consultez immédiatement un médecin et Les symptômes sont variables mais peuvent être les
préparez l’évacuation médicale suivants :
Traitement adjuvant – Fièvre
– Administrez de l’oxygène à raison de 6-10 l/min – Douleur, rougeur et œdème articulaires
(ou plus, au besoin) à l’aide d’un masque. (constellation de symptômes connue sous le nom
– Envisagez une perfusion de soluté physiologique d’arthrite migratoire, qui intéresse généralement
si le nourrisson a du mal à téter ou s’il présente les grosses articulations)
une détresse clinique importante. – Labilité émotionnelle
Interventions non pharmacologiques – Mouvements involontaires inutiles (chorée de
Sydenham)
– Faites -le boire en position redressée. – Essoufflement, œdème, toux, fatigue
– Offrez de petites quantités fréquemment. (caractéristiques de l’insuffisance cardiaque)
Surveillance et suivi – Éruption cutanée (érythème marginé)
– Apparition de nodosités sous-cutanées (sur les
– Surveillez l’état de conscience, les signes vitaux,
les bruits du cœur et des poumons, la perfusion, gaines des tendons)
la saturation en oxygène à l’aide d’un oxymètre
de pouls (si possible), l’apport liquidien et le
débit urinaire.
– Surveillez les signes d’insuffisance cardiaque (voir
la section « Insuffisance cardiaque » plus loin)

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11–6 Système cardiovasculaire

OBSERVATIONS COMPLICATIONS
Les observations sont variables et dépendent des – Cardite
organes et appareils touchés. – Insuffisance cardiaque congestive
– Faible fièvre – Cardiopathie rhumatismale (lésion valvulaire,
– Tachycardie (augmentation du rythme cardiaque généralement de la valvule mitrale)
au repos) EXAMENS DIAGNOSTIQUES
– Tachypnée
Aucun
Signes cardiovasculaires
– Dyspnée, cyanose, œdème et hépatomégalie si TRAITEMENT
l’enfant est en situation d’insuffisance cardiaque.
Le diagnostic et le traitement du rhumatisme
– Soulèvements ou frémissements possibles articulaire aigu exigent une hospitalisation. Un
– Nouveau souffle cardiaque, souvent traitement d’urgence pour l’insuffisance cardiaque
holosystolique congestive peut s’imposer. Voir la section
– Frottements audibles à l’inspiration et à « Insuffisance cardiaque » plus loin.
l’expiration en cas de péricardite
– Affaiblissement de l’intensité des bruits du cœur Objectifs du traitement
Signes musculosquelettiques – Identifier tôt la maladie
– Prévenir les complications
– Articulations chaudes, douloureuses et enflées à
plusieurs endroits Prévention primaire
Peau – Traitement énergique des infections pharyngées
à streptocoque du groupe A par une
– Éruption cutanée (érythème marginé)
antibiothérapie rigoureusement suivie.
– Nodosités sous -cutanées, généralement sous la
surface des muscles extenseurs des membres PHASE AIGUË
Autres symptômes Consultation
– Labilité émotionnelle
Consultez immédiatement un médecin et préparez
– Mouvements involontaires inutiles (chorée de l’évacuation médicale.
Sydenham)
Le diagnostic repose sur un ensemble complexe de Interventions non pharmacologiques
signes connu sous le nom de critères de Jones – Repos au lit
(Tableau 11-2).
Interventions pharmacologiques
Tableau 11-2 : Critères de Jones pour le diagnostic du
rhumatisme articulaire aigu* Ne pas administrer de médicament tant que le
Critère principal Critère secondaire diagnostic n’a pas été clairement établi. Les
médicaments doivent être prescrits par un médecin.
Cardite Fièvre
Polyarthrite Arthralgies salicylates (AAS) (médicament de classe B),
100 mg/kg par jour
Chorée Poussées antérieures
(rhumatismales) En cas de cardite :
Érythème marginé Résultats des analyses de
laboratoire prednisone (APO-prednisone) (médicament de
classe B), 2 mg/kg par jour
Nodules sous-cutanés
Surveillance et suivi
*Toute association de deux critères principaux ou d’un
critère principal et de deux critères secondaires permet de
confirmer le diagnostic. Surveillez les signes d’insuffisance cardiaque.
En cas d’insuffisance cardiaque, voir la section
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL « Insuffisance cardiaque » plus loin.
– Cardiopathie congénitale (jamais diagnostiquée) Orientation vers d’autres ressources
– Cardite virale médicales
– Polyarthrite rhumatoïde
Procédez à l’évacuation médicale
– Tics (évoquant le syndrome choréique)

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Système cardiovasculaire 11–7

PHASE POST-AIGUË ANAMNÈSE


Interventions pharmacologiques L’anamnèse varie selon l’âge de l’enfant.
prophylactiques – Alimentation difficile
À cause du risque de récidive, une prophylaxie – Essoufflement
continue à la pénicilline s’impose. Le risque de – Sueurs excessives
récidive est maximal dans les 5 années suivant la – Faible gain pondéral
première poussée. C’est le médecin qui prescrit la – Faciès anxieux
prophylaxie en privilégiant généralement les régimes
médicamenteux suivants : OBSERVATIONS
pénicilline G benzathinique (Bicillin) (médicament – Tachycardie
de classe A), 1,2 million d’unités par mois IM – Tachypnée
La pénicilline à prendre par voie orale ne doit être – Tension artérielle généralement normale, mais
prescrite que dans les cas exceptionnels car, il est parfois basse (ce qui est grave et peut dénoter un
difficile d’assurer l’adhésion au traitement. état de choc cardiogénique)
– Température : si elle est supérieure à la normale,
Pour les enfants allergiques à la pénicilline : peut indiquer un état inflammatoire ou infectieux
érythromycine (E-Mycin) (médicament de – Irritabilité
classe A), 250 mg PO toutes les 12 h – Anxiété
Pour les enfants qui n’ont pas de cardite – Fontanelles bombées
rhumatismale, la prophylaxie doit durer au moins – Battements des ailes du nez
cinq ans et de préférence pendant toute leur enfance. – Cyanose
– Œdème périphérique (chez les enfants plus âgés)
En cas de pathologie valvulaire, une prophylaxie à
vie est conseillée ou à tout le moins jusqu’à 21 ans. – Distension veineuse importante
– Soulèvements ou frémissements
– Bruit de galop (avec bruits cardiaques B3
INSUFFISANCE CARDIAQUE supplémentaires)
DÉFINITION – Souffles plus intenses
– Crépitations dans les champs pulmonaires
Incapacité du cœur à pomper le sang en quantité
– Hépatomégalie
suffisante pour satisfaire aux besoins de l’organisme.
Les signes et symptômes ont un rapport étroit avec le DIAGNOSTI C DIFFÉRENTIEL
degré d’insuffisance cardiaque.
– Maladie respiratoire (bronchiolite ou pneumonie)
CAUSES – Anomalie métabolique (hypoglycémie,
empoisonnement par les salicylates)
– Anomalie congénitale des structures cardiaques
– Inflammation (rhumatisme articulaire aigu, p. – Septicémie
ex.) COMPLICATIONS
– Infection (cardiomyopathie virale, endocardite
– Diminution du débit cardiaque (état de choc)
bactérienne subaiguë)
– Décès
– Anémie grave (taux d’hémoglobine inférieur à
40 g/l) TESTS DIAGNOSTIQUES
– Autres états (thyrotoxicose, malformation
– Oxymétrie de pouls (si disponible)
artérioveineuse)
– Maladie extracardiaque (maladie pulmonaire
chronique, hypertension pulmonaire)

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11–8 Système cardiovasculaire

TRAITEMENT Surveillance et suivi

Objectifs du traitement Phase aiguë


– Accroître la fonction hémodynamique Surveillez l’ABC, les signes vitaux, la saturation en
– Prévenir les complications oxygène à l’aide d’un oxymètre de pouls (si
Consultation disponible), les bruits du cœur et des poumons,
l’apport liquidien et le débit urinaire jusqu’à ce que
Consultez un médecin pour un traitement d’urgence. l’enfant soit transféré à l’hôpital.
Interventions non pharmacologiques À long terme
– Nourrissez l’enfant en surélevant sa tête (évitez L’enfant atteint de cardiopathie doit faire l’objet
toute flexion de la nuque).
d’une surveillance régulière dans la communauté
– Limitez les apports liquidiens à la quantité pour veiller à ce qu’il grandisse et se développe
nécessaire au maintien de l’hydratation. normalement et pour déceler toute complication. La
Traitement adjuvant fréquence du suivi dépend de la gravité de la maladie.
– Amorcez un traitement IV avec du soluté Orientation vers d’autres sources médicales
physiologique pour maintenir un accès veineux.
– Administrez de l’oxygène à raison de 6-10 l/min Procédez à l’évacuation médicale immédiatement.
ou plus au moyen d’un masque.
Interventions pharmacologiques
Diurétiques pour diminuer le volume :
furosémide (Lasix) (médicament de classe D),
1 mg/kg IV immédiatement
Le médicament suivant, qui permet d’augmenter la
contractilité, doit être prescrit par un médecin :
digoxine pédiatrique (Lanoxin) (médicament de
classe B), 0,04 mg/kg IV ou PO
La dose totale est généralement fractionnée comme
suit : une demi-dose administrée immédiatement, un
quart de dose 6 heures plus tard et un quart de dose
12 heures après la première dose (c.-à-d. 6 heures
après la deuxième dose).

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CHAPITRE 12 — APPAREIL DIGESTIF

Table des matières


ÉVALUATION DE L’APPAREIL DIGESTIF ................................................. 12–1
Anamnèse et examen physique ..................................................... 12–1
Examen de l’abdomen .................................................................. 12–1
AFFECTIONS COURANTES DE L’APPAREIL DIGESTIF ........................... 12–3
Gastro-entérite ............................................................................. 12–3
Hernie inguinale............................................................................ 12–6
Hernie ombilicale .......................................................................... 12–7
Constipation ................................................................................. 12–8
Reflux gastro-œsophagien (RGO).................................................12–10
URGENCES GASTRO-INTESTINALES....................................................12–13
Douleur abdominale (aiguë) .........................................................12–13
Appendicite .................................................................................12–15
Occlusion intestinale ....................................................................12–17
Invagination intestinale.................................................................12–18

Pour en savoir davantage sur le relevé des antécédents et l’examen physique de l’appareil
digestif chez les enfants plus âgés et les adolescents, voir le chapitre 5, « Appareil
digestif » du guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
santé des Première Nations et des Inuits, 2000).

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12–1

ÉVALUATION DE L’APPAREIL DIGESTIF

ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE EXAMEN DE L ’ABDOMEN


DOULEUR ABDOMINALE GÉNÉRALITÉS
– Siège – État de santé apparent
– Fréquence – Apparence de bien-être ou de détresse
– Durée – Teint (p. ex. rouge, pâle, jaune)
– Nature (p. ex. crampes ou douleur constante, – État nutritionnel (obésité ou maigreur)
vive ou en coup de poignard) – Hydratation (signe du pli cutané)
– Irradiation
SIGNES VITAUX
– Apparition (soudaine ou graduelle)
– Évolution – Température parfois élevée en présence d’une
– Facteurs aggravants et de soulagement infection
– Symptômes associés – Tension artérielle habituellement normale
– Tachycardie possible
VOMISSEMENTS OU RÉGURGITATION
– Fréquence respiratoire habituellement normale
– Fréquence
INSPECTION
– Volume
– Force (p. ex. en jet) Observez l’abdomen de loin :
– Couleur – Taille, forme et contour; notez toute distension
– Hématémèse ou asymétrie (chez le nourrisson, l’abdomen est
– Relation avec l’apport alimentaire généralement proéminent, mais s ’aplatit lorsque
l’enfant est couché sur le dos).
HABITUDES INTESTINALES
– Ondes péristaltiques
– Fréquence, quantité, couleur et consistance des
– Masses visibles
selles
– Défense musculaire et adoption d'une position
– Présence de sang
de confort (le comportement de l ’enfant peut
– Douleur avant, pendant ou après la défécation également donner de très bons indices de
AUTRES CARACTÉRISTIQUES ET l’intensité de la douleur abdominale).
SYMPTÔMES AUSCULTATION
– Antécédents de croissance (si possible, obtenez
les mensurations réelles) L’auscultation, à la recherche de bruits intestinaux,
doit être effectuée avant la palpation.
– Appétit
– Apport en aliments et en liquides depuis le début L’augmentation des bruits intestinaux n’est pas
de l’affection significative en soi, car elle peut être causée par
– Habitudes nutritionnelles et alimentaires : type l’anxiété ou une gastro -entérite bénigne. Elle peut
d’aliments consommés, variété des aliments cependant aussi dénoter une occlusion.
composant le régime, quantités consommées,
L’absence de bruits intestinaux évoque l’iléus, qui
bilan alimentaire, teneur en fibres
peut être causé par divers facteurs, dont des troubles
– Dysphagie du métabolisme, une infection ou une irritation
– Perte ou gain de poids inhabituel péritonéale.
– Teint (p. ex. présence d’ictère)
– Peau (p. ex. prurit, éruption)
– Niveau d’activité
– Antécédents de maladies gastro-intestinales ou
de chirurgie abdominale
– Médicaments (p. ex. fer)
– Allergies, notamment allergies connues aux
aliments (p. ex. intolérance au lactose)

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12–2 Appareil digestif

PERCUSSION Palpation superficielle


– Percussion générale dans les quatre quadrants à – Évaluez la sensibilité au toucher, la défense
la recherche d’un tympanisme normal. musculaire et les masses superficielles.
– Un tympanisme accru dans un abdomen distendu – Observez les expressions faciales de l’enfant.
indique la présence de gaz, qui peut résulter Palpation profonde
d’une occlusion, d’une perforation, d’un ileus ou
d’une ingestion d’air. – Palpez les organes (foie, rate, vessie et rein) à la
– Une matité associée à une distension de recherche de masses.
l’abdomen indique la présence de liquide. – Évaluez la douleur à la décompression brusque,
– Délimitez les contours du foie; le bord supérieur indice d’irritation péritonéale.
se trouve sur la ligne médioclaviculaire, entre le – Recherchez une sensibilité projetée (douleur
quatrième et la sixième espace intercostal; la ressentie dans une région éloignée de la région
largeur de la limite supérieure du foie varie de palpée), indice possible de l’emplacement d’une
8 cm à 5 ans à 13 cm à la puberté. maladie sous-jacente.
– Déterminez la taille de la rate. EXAMEN RECTAL
– En présence d’une ascite, on note une matité à la
percussion du côté déclive lorsque l’enfant est – Perméabilité de l’anus (à n e vérifier que chez les
allongé sur le côté; la limite de la note percussive nouveau-nés)
se déplace plusieurs secondes après que l’enfant – Acrochordons
est revenu en décubitus dorsal. – Tonus du sphincter
– Fissures
PALPATION
– Sensibilité
Idéalement, on procède à la palpation lorsque l’enfant – Masses
est allongé sur le dos, mains détendues sur les côtés. – Sang occulte
En pratique toutefois, il faut parfois l’effectuer en
vitesse. Assurez-vous d ’avoir les mains chaudes.
L’abdomen de l’enfant doit être entièrement dénudé.
Examinez les quatre quadrants à la suite. En présence
d’une douleur, commencez par les zones indolores et
terminez par la région douloureuse. Commencez par
une palpation superficielle et passez graduellement à
une palpation profonde à la fin de l’examen.

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Appareil digestif 12–3

AFFECTIONS COURANTES DE L’APPAREIL DIGESTIF

GASTRO -ENTÉRITE SYMPTOMATOLOGIE


DÉFINITION – Apparition et durée des symptômes
Processus inflammatoire (habituellement infectieux) – Vomissements : fréquence, couleur et quantité
intéressant le tube digestif et entraînant diarrhée et – Selles : fréquence, quantité (consignez la
vomissements. L’affection est très fréquente, quantité en tasses), consistance (formées ou
notamment chez les nourrissons. Le risque de liquides), couleur, présence de sang ou de mucus
déshydratation attribuable à la diarrhée est beaucoup – Soif
plus élevé chez l’enfant que chez l’adulte vu la – Apport oral de toutes origines
différence dans la teneur en eau du corps et le rapport – Miction : fréquence et durée, nombre de couches
poids/surface corporelle. La diarrhée et les mouillées et degré de saturation
vomissements abondants doivent être pris au sérieux
– Vivacité et niveau d’activité
chez les jeunes enfants.
– Altérations de l’état mental (p. ex. irritabilité,
CAUSES léthargie)
De nombreux micro-organismes peuvent causer la – Antécédents alimentaires (attachez une
gastro-entérite, dont des bactéries, des virus et des importance particulière à la source de l’eau
parasites. Ces organismes peuvent être classés en consommée et à la consommation de volaille, de
fonction du mécanisme par lequel ils provoquent la lait et de poisson).
diarrhée (mécanisme sécrétoire, cytotoxique, – Antécédents familiaux : autres membres de la
osmotique ou dysentérique). famille ou proches présentant des symptômes
similaires
Virus
– Exposition à des contacts infectés à la garderie
– Rotavirus : cause la plus fréquente chez les – Antécédents médicaux : autres maladies
enfants de 6-24 mois récentes, antibiothérapie récente (pouvant avoir
– Virus Norwalk : touche les enfants plus âgés causé une infection à C. difficile), chirurgie
– Adénovirus entérique : courant chez les enfants gastro-intestinale
de moins de 2 ans – Voyage récent dans une région où les maladies
Bactéries diarrhéiques sont endémiques
– Salmonella OBSERVATIONS
– Shigella
Le poids (enfant dévêtu) doit être consigné en vue de
– Escherichia coli comparaisons futures.
– Campylobacter
Parasites Signes vitaux
– Giardia – Température élevée dans les cas de gastro-
entérite infectieuse
Autres causes
– Tachycardie en présence de fièvre ou d'un état
– Intoxication alimentaire de choc compensé
– Réaction indésirable à l’antibiothérapie, causant – Respiration normale, sauf dans les cas de choc
une infection à Clostridium difficile – Tension artérielle normale, sauf dans les cas de
– Hyperthyroïdie choc causé par la déshydratation
– Maladie de Hirschsprung (mégacôlon – Teint : une peau pâle, marbrée peut évoquer la
congénital) déshydratation.
– Suralimentation (chez les nouveau-nés)

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12–4 Appareil digestif

État d’hydratation Interventions non pharmacologiques


– Muqueuses : recherchez la sécheresse Voir la section « Déshydratation chez l’enfant » au
– Dépression de la fontanelle en présence de chapitre 4, « Maintien de l’équilibre hydro-
déshydratation. électrolytique ».
– Persistance du pli cutané dans les cas de – La thérapie liquidienne se fonde sur l’évaluation
déshydratation; la peau a parfois une consistance du degré de déshydratation.
molle et élastique; au pincement, la peau
– Le traitement doit comprendre un apport
conserve parfois la forme d ’une tente pendant
liquidien suffisant pour réhydrater l’enfant,
plusieurs secondes avant de reprendre lentement
sa forme normale. satisfaire les besoins d’entretien et remplacer les
pertes.
– État mental (p. ex. irritabilité, apathie)
– Pour évaluer le degré de déshydratation, voir le
Voir le tableau 4-3, « Signes cliniques de la tableau Table 4-3, « Signes cliniques de la
déshydratation » au chapitre 4, « Maintien de déshydratation » au chapitre 4, « Maintien de
l’équilibre hydro-électrolytique ». l’équilibre hydro-électrolytique ».
Examen de l’abdomen – Pour calculer la déperdition hydrique, voir le
tableau 4-4, « Calcul du déficit liquidien », au
– Distension chapitre 4, « Maintien de l’équilibre hydro -
– Bruits intestinaux : bruits aigus dans les cas de électrolytique ».
gastro-entérite sécrétoire ou dysentérique; – Pour calculer les besoins hydriques d’entretien
peuvent être atténués en présence d’iléus dans les quotidiens, voir les tableaux 4-1, « Besoins
syndromes dysentériques ou de malabsorption. liquidiens d’entretien », et 4-2, « Affections
– Une sensibilité légère, diffuse et généralisée est modifiant les besoins liquidiens quotidiens », au
courante. chapitre 4, « Maintien de l’équilibre hydro -
électrolytique ».
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Diarrhée bénigne sans déshydratation
Voir la section « Causes » plus haut.
– L’allaitement maternel doit se poursuivre à la
– Gastro-entérite virale : 80 % des cas chez les
maison, l’apport nutritionnel demeurant normal
enfants de moins de 2 ans
et l’apport liquidien étant dicté par la soif de
– Gastro-entérite bactérienne : 20 % des cas chez l’enfant.
les enfants de moins de 2 ans – Une solution buvable (p. ex. Pedialyte) doit être
Diverses infections extérieures au tube digestif offerte à volonté pour remplacer les pertes.
peuvent également causer une diarrhée et des – Évitez les liquides à forte osmolalité (p. ex. jus
vomissements, notamment chez les jeunes enfants, ou boisson gazeuse non dilués) et l’eau.
les plus fréquentes étant l’otite moyenne, la
pneumonie et les infections urinaires. Déshydratation légère (< 5 %)
– On recommande une évaluation et un traitement
TRAITEMENT sous étroite observation.
Objectifs – Phase de réhydratation : solution orale
(p. ex. Pedialyte), 10 ml/kg par heure, avec
– Maintenir une bonne hydratation réévaluation toutes les 4 heures
– Réhydrater en cas de déshydratation – La réhydratation doit se faire en 4 heures.
– Prévenir les complications – L’allaitement maternel doit se poursuivre.
Consultation – Pour les enfants nourris au biberon, il faut
reprendre la préparation lactée habituelle dans
Consultez un médecin dans les cas suivants : les 6-12 heures.
– Le nourrisson ou l’enfant présente des signes de – On peut donner de la solution orale
déshydratation lors de la première consultation. supplémentaire (à raison de 5-10 ml/kg) après
– L’état du nourrisson ou de l’enfant ne s’améliore chaque selle diarrhéique.
pas avec le traitement à domicile.
– La diarrhée augmente au moment où le
nourrisson ou l’enfant recommence à boire du
lait de vache maternisé.

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Appareil digestif 12–5

Déshydratation modérée (5 à 10 %) Directives sur les liquides et l’alimentation


– Phase de réhydratation : solution orale – On peut administrer les liquides à l’aide d’une
(p. ex. Pedialyte), 15-20 ml/kg par heure, sous sonde nasogastrique si nécessaire.
observation directe – La solution de réhydratation orale doit être
– Des réévaluations fréquentes s’imposent, administrée lentement, mais de façon régulière,
notamment pour le poids et l’état d’hydratation en petites quantités (pour éviter les
(toutes les heures ou aux 2 heures) vomissements).
– La réhydratation doit se faire en 4 heures. – On ne doit pas administrer seulement de la
– Une fois la réhydratation terminée, poursuivez la solution de réhydratation orale pendant plus de
thérapie liquidienne pour satisfaire les besoins 24 heures.
d’entretien et pour compenser les pertes en – Encouragez la mère à faire boire l’enfant au
cours. moyen d’une seringue ou à la cuillère, en petites
– On peut donner de la solution orale doses fréquentes.
supplémentaire (à raison de 5-10 ml/kg) après – L’allaitement maternel doit se poursuivre
chaque selle diarrhéique. pendant la réhydratation.
– Si la déshydratation persiste, répétez la phase de – L’alimentation normale (au sein ou au biberon)
réhydratation. doit commencer dans les 6-12 heures.
– L’allaitement maternel doit se poursuivre. – Le régime complet doit être repris dans les 24-
– Pour les enfants nourris au biberon, il faut 48 heures, si possible.
reprendre la préparation lactée habituelle dans D’après les études, la diarrhée dure plus longtemps
les 6-12 heures. lorsqu’il y a inanition.
Déshydratation sévère (> 10 % ou signes Si la reprise de la préparation de lait maternisé
d’état de choc) aggrave la diarrhée, envisagez la possibilité d’une
La déshydratation sévère commande un traitement IV intolérance au lactose, qui suit parfois la perte de la
en plus d ’une réhydratation orale. bordure en brosse de l’épithélium intestinal (voir la
section « Intolérance au lactose » au chapitre 17,
– Amorcez un traitement IV avec du soluté « Hématologie, endocrinologie, métabolisme et
physiologique ou du lactate de Ringer. immunologie »). Si cette réaction indésirable persiste
– Administrez un bolus de 20 ml/kg en 20 minutes. plus de 2 jours, consultez un médecin pour savoir si
– Réévaluez l’état de l’enfant et administrez un vous devez passer à une préparation sans lactose
nouveau bolus (jusqu’à un maximum de trois (p. ex. Prosobee ou Isomil) pendant 5-7 jours.
bolus en 1 heure) si l’état de choc ou d’autres
signes de déshydratation sévère persistent. Interventions pharmacologiques
– À l’apparition d’une réponse, calculez le déficit Il ne faut utiliser ni antispasmodique ni
restant; remplacez 50 % du déficit en 8 heures et antidiarrhéique. Expliquez aux parents ou à la
le reste dans les 16 heures qui suivent. Assurez- personne s’occupant de l’enfant qu’il vaut mieux
vous d’inclure des besoins d’entretien dans la considérer la diarrhée comme un processus de purge
thérapie IV totale. qui expulse les micro-organismes du tube digestif, et
– Procédez à une perfusion intra -osseuse s ’il est que l’élément le plus important du traitement consiste
impossible d’établir une voie IV (voir « Voie de à remplacer les liquides perdus. Le rôle des
perfusion intra-osseuse » au chapitre 2, antiémétiques est également très limité.
« Méthodes utilisées en pédiatrie »).
Les antimicrobiens spécifiques ne sont généralement
pas indiqués, même en présence d’une infection
bactérienne. Une exception : la gastro-entérite causée
par Giardia lamblia , habituellement traitée comme
suit :
métronidazole (Flagyl) (médicament de classe A),
15-20 mg/kg par jour, doses fractionnées tid

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12–6 Appareil digestif

Surveillance et suivi HERNIE INGUINALE


Gastro-entérite sans déshydratation DÉFINITION
Réévaluez l’enfant qui présente des symptômes Protrusion d’une partie d’organe de l’abdomen dans
bénins (traités à la maison) dans les 24 heures. le canal inguinal.
Assurez-vous qu e les parents ou la personne
s’occupant de l’enfant connaissent les signes et Fréquent chez les enfants, ce type de hernie touche
symptômes de la déshydratation, et demandez-leur de davantage les garçons que les filles et survient plus
revenir immédiatement à la clinique s ’il y a souvent à droite qu’à gauche.
déshydratation ou si celle-ci s ’aggrave, ou si l ’enfant
est incapable d’ingérer une quantité de liquide CAUSE
suffisante. – Anomalie embryologique de la fermeture du
canal péritonéo-vaginal
Gastro-entérite avec déshydratation
SYMPTOMATOLOGIE
Notez fréquemment les signes vitaux, l’état clinique,
l’apport liquidien, le débit urinaire ainsi que le poids – Une masse est parfois présente à l’aine à la
pendant la réhydratation d’un enfant déshydraté, et naissance, ou peut apparaître par la suite.
gardez l’enfant sous o bservation à la clinique. – On peut repousser cette masse dans l’abdomen
(« hernie réductible »).
Orientation vers d’autres ressources Si la hernie devient incarcérée :
médicales
– une douleur apparaît parfois
– Les nourrissons ou les enfants souffrant de
déshydratation légère qui répondent au – il devient impossible de repousser la masse dans
l’abdomen (« hernie irréductible »).
traitement de réhydratation après 4 heures
peuvent rentrer à la maison où ils recevront un Si l’incarcération dure assez longtemps pour causer
traitement d’entretien; si la déshydratation un infarctus de l’intestin, il peut y avoir des signes
persiste et qu’il y a pertes liquidiennes continues, d’occlusion intestinale. Voir la section « Occlusion
il faut procéder à l’évacuation médicale. intestinale » plus bas.
– La décision de poursuivre le traitement à la
maison doit être prise après consultation d’un OBSERVATIONS
médecin et dépend avant tout de la capacité des – Les signes vitaux sont normaux, sauf en cas
parents ou de la personne s'occupant de l’enfant d’infarctus de l’intestin.
de prodiguer les soins adéquats ainsi que de – Une masse est visible dans la zone inguinale,
divers autres facteurs, comme la distance entre le notamment lorsque le bébé pleure.
domicile et l’établissement de traitement.
– Si la masse n’est pas visible, palpez le canal
– La plupart des enfants souffrant d’une inguinal en invaginant la partie supérieure du
déshydratation importante (≥ 5 %) doivent être scrotum ou des lèvres à l’aide d’un doigt; si le
hospitalisés. doigt peut pénétrer dans le canal inguinal, c’est
– Dans beaucoup de cas, les enfants souffrant que celui-ci est trop large.
d’une déshydratation de 5 à 10 % peuvent – En palpant légèrement la région inguinale
commencer à être réhydratés au poste de soins inférieure près du pubis, on a parfois l’impression
infirmiers en attendant le transport. de frotter ensemble deux couches de soie.
– Lors de la transillumination du scrotum (effectuée
en projetant le faisceau d ’une lampe de poche
derrière le scrotum), le contenu herniaire n’est pas
transilluminé car il contient des viscères.
– Essayez de réduire la hernie pendant que l’enfant
est en décubitus dorsal ou positionné la tête vers le
bas, de façon que la gravité facilite la manœuvre.
– Si la hernie s’avère difficile à réduire, ne
repoussez pas le contenu abdominal, car cela
risquerait d’incarcérer la hernie, et l’enfant serait
e xposé à toutes les complications qui s’ensuivent
(voir la section « Complications » plus bas).

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Appareil digestif 12–7

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Orientation vers d’autres ressources


– Hydrocèle médicales
– Cryptorchidie (testicules non descendus) Adressez tout enfant asymptomatique à un médecin
– Traumatisme au scrotum pour une évaluation non urgente. Une consultation
– Séminome, tératome chirurgicale s'impose. Vu le risque d’incarcération, la
– Lymphadénopathie chirurgie est recommandée pour toutes les hernies
inguinales infantiles.
COMPLICATIONS
– Incarcération de la hernie HERNIE OMBILICALE
– Étranglement de la hernie
– Occlusion intestinale DÉFINITION
– Infarcissement du testicule
Protrusion du contenu de l’abdomen dans le diastasis
La cryptorchidie est associée à la hernie inguinale.
des grands droits, causant une protrusion de
l’ombilic. L’affection est très courante chez les
TESTS DIAGNOSTIQUES
enfants des Premières Nations.
Aucun
CAUSE
TRAITEMENT
– Faiblesse des muscles grands droits de
Objectifs l’abdomen
– Garder l’enfant sous observation jusqu’à la ANTÉCÉDENTS ET OBSERVATIONS
chirurgie
– Agrandissement et protrusion de l’ombilic
– Prévenir les complications
Consultation COMPLICATIONS

Consultez un médecin et préparez l’évacuation Les complications sont rares.


médicale si la hernie est incarcérée et qu’il y a des – Incarcération ou étranglement de la hernie
signes de complications. Si la hernie n’est pas – Occlusion intestinale
incarcérée (et est donc réductible), il ne s’agit pas
d’une situation d ’urgence. TESTS DIAGNOSTIQUES
Interventions non pharmacologiques Aucun

Rassurez les parents ou la personne s’occupant de TRAITEMENT


l’enfant.
Malgré leur taille, les hernies ombilicales ne
Éducation du client deviennent presque jamais irréductibles, et la
chirurgie n'est pas nécessaire. Ces hernies
Enseignez ce qui suit aux parents ou à la personne
qui s ’occupe de l’enfant : disparaissent habituellement vers l’âge de 2 ou 3 ans.
Il suffit de rassurer les parents ou la personne qui
– Comment surveiller et réduire la hernie s’occupe de l’enfant.
– Les signes et symptômes de complications
Le bandage n’a aucune valeur clinique, mais il peut
(p. ex. incarcération, étranglement, occlusion
intestinale) aider à calmer l’inquiétude des parents et ne fait
généralement pas de mal.
Insistez sur la nécessité de faire évaluer l’enfant sans
tarder si la hernie devient difficile à réduire.

Interventions pharmacologiques
Aucune
Surveillance et suivi
Déterminez la taille et la réductibilité de la hernie
tous les 3 mois en attendant la consultation avec le
chirurgien et l’intervention proprement dite.

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12–8 Appareil digestif

CONSTIPATION SYMPTOMATOLOGIE
– Fréquence des selles : chez les enfants de plus de
DÉFINITION 1 an, une période de plus de 3 jours sans selle est
le meilleur indicateur de la constipation.
Évacuation peu fréquente de selles dures et souvent – Les selles sont habituellement dures.
sèches. Dans 99 % des cas, la cause n ’est jamais – Dans les cas sévères, les selles peuvent être très
établie de façon certaine. Courante chez les enfants, épaisses.
la constipation survient souvent au cours de la – Douleur à la défécation
première année de la vie (dans 60 % des cas).
– Présence de sang dans les selles
La constipation est un symptôme et non un – Effort de défécation
diagnostic. Dans tous les cas, il faut rechercher la – Crampes abdominales intermittentes
cause, qui peut souvent être corrigée. – Constipation présente depuis la naissance (dans
ce cas, envisagez une maladie de Hirschsprung)
CAUSES
– Alimentation, notamment carence en fibres (les
Causes d’origine alimentaire meilleures sources de fibres sont le pain et la
farine de blé entier, le son, les céréales de grains
– Introduction du lait de vache entiers, les légumes et certains fruits)
– Apports liquidiens insuffisants – Antécédents familiaux de constipation
– Sous-alimentation – Prise de médicaments constipants (p. ex. fer)
– Régime trop riche en glucides ou en protéines – Incontinence urinaire concomitante ou tonus anal
(ou les deux) anormal (origine neurologique)
– Régime pauvre en fibres – Hypothyroïdie (peau sèche, léthargie, croissance
Causes d’origine organique lente des cheveux et des ongles)
– Maladies causant des selles anormalement sèches OBSERVATIONS
– Diabète insipide ou sucré – Mesurez la taille de l’enfant pour déceler un
– Syndrome de Fanconi retard statural.
– Hypercalcémie idiopathique
Examen de l’abdomen
Anomalies gastro-intestinales
– On peut habituellement palper les masses fécales
– Maladie de Hirschsprung (mégacôlon le long du côlon descendant ou dans la région
congénital) suspubienne.
– Sténose, fissure ou rétrécissement anorectal
Examen rectal
– Masses (intrinsèques ou extrinsèques)
– Déplacement anal vers l’avant – Rectum gros et dilaté, rempli de selles
– Tonus normal du sphincter externe
Lésions du SNC
– Contraction réflexe de l'anus lorsqu’on gratte
– Hypotonie (hypotonie congénitale bénigne) légèrement la peau périanale avec un objet
– Hypertonie (paralysie cérébrale) pointu (réflexe anal externe)
– Polynévrite infectieuse ou poliomyélite – L’anus doit être situé à mi-chemin du cul-de-sac
– Myélodysplasie vaginal postérieur et du coccyx, sur la ligne
médiane.
Autres causes
– Signe d’un événement déclencheur (p. ex. fissure
– Hypothyroïdie anale)
– Aplasie congénitale de la paroi abdominale
(Prune-belly syndrome)
– Apprentissage coercitif de la propreté

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Appareil digestif 12–9

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Éducation du client


Voir la section « Causes » plus bas. – Expliquez les caractéristiques
physiopathologiques de l’affection à la famille
Chez le nourrisson, c’est la possibilité d’une maladie (et à l’enfant s’il est assez âgé pour
de Hirschsprung qui est le plus à craindre. Ce comprendre) : faites un dessin de l’appareil
diagnostic est le plus probable chez un bébé digestif et expliquez comment les selles se
gravement constipé depuis la naissance et chez qui forment et le mécanisme de la constipation.
l’évacuation du méconium a été tardive (plus de
– Insistez sur l’importance d’un régime riche en
24 heures après la naissance). Lors de l’examen rectal
fibres. La plupart des enfants mangent très peu
d’un enfant atteint de cette maladie, on peut
de fibres. La famille doit habituellement
généralement insérer profondément le doigt avant de
s’engager à modifier cet aspect de son
repérer la dilatation du rectum; dans la constipation
alimentation. Une bonne raison de promouvoir
fonctionnelle, le rectum est dilaté jusqu’au sphincter
un régime riche en fibres pour toute la famille
externe. À l’occasion, la maladie de Hirschsprung de
tient à ce qu’un apport élevé en fibres peut
segment court peut apparaître plus tard dans la vie
sous forme de constipation. réduire le risque de cancer plus tard au cours de
la vie tout en favorisant l’absorption des
COMPLICATIONS glucides.
– Incontinence fécale (encoprésie) avec souillure – Soulignez l’importance du suivi.
fécale (aussi appelée « fausse diarrhée ») – Enseignez les bonnes méthodes d'apprentissage
– Fécalome accompagné de dilatation chronique de la propreté pour les tout-petits : tentatives
régulières à la fin des repas, bonne position
– Infection des voies urinaires avec ou sans reflux (hanches fléchies, pieds posés à plat sur le sol).
urétéral
– Occlusion intestinale Interventions pharmacologiques
La constipation semble également liée à l’énurésie. On n’a recours aux médicaments que si un trouble
d’origine organique a été écarté.
TESTS DIAGNOSTIQUES
Nourrisson (s'il semble incommodé) :
– Vérifiez l’urine (culture et antibiogramme) afin
d’exclure la possibilité d ’une infection urinaire, suppositoire de glycérine pour nourrisson
qui peut compliquer la constipation chronique. (médicament de classe A), 1,5 g; donner un
suppositoire et répéter au besoin
TRAITEMENT
Enfant :
Objectifs
hydroxyde de magnésium (lait de magnésie)
– Soulager les symptômes (médicament de classe A), 6,5-15 ml PO au
– Favoriser la régularité des selles coucher (2-6 ans) ou 15 -30 ml PO au coucher
(6-12 ans)
– Écarter toute cause sous-jacente
– Prévenir ou traiter les complications ou
– Encourager une utilisation prudente des laxatifs huile minérale (médicament de classe A), 5-20 ml
afin de prévenir la dépendance à ces médicaments PO au coucher
Interventions non pharmacologiques Limitez l’utilisation de ces médicaments à 3 ou
4 jours au plus dans les cas de constipation aiguë, à
Les interventions dépendent de l’âge de l’enfant et de
la gravité de la constipation. moins de complications, comme l’encoprésie.

– Nouveau-né : ajouter de la cassonade au lait Surveillance et suivi


maternisé ou à de l’eau (1 c. à thé dans 4-8 oz ou Si vous traitez l’enfant pour une constipation
5 ml dans 125-250 ml) fonctionnelle aiguë, réévaluez la situation dans les 2
– Nourrisson : au moment de l’introduction ou 3 jours qui suivent pour voir s’il s’est rétabli.
d’aliments solides, augmenter graduellement la
proportion de fruits et de légumes dans le régime
– Grand enfant : les pruneaux ou le jus de
pruneaux sont parfois efficaces.
– Accroître l’apport alimentaire en fibres s’il est
faible.
– Accroître l’apport liquidien

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12–10 Appareil digestif

Orientation vers d’autres ressources REFLUX GASTRO-ŒSOPHAGIEN


médicales
(RGO)
En présence des facteurs suivants, il se pourrait que
vous deviez adresser l’enfant à d’autres ressources : DÉFINITION
– Antécédents : défaut d’évacuer le méconium Reflux physiologique ou pathologique d’une quantité
dans les 24 heures suivant la naissance chez un anormale du contenu gastrique dans l’œsophage
enfant qui a maintenant du mal à déféquer donnant lieu à des manifestations gastro-intestinales,
– Examen rectal : rectum vide, malgré la présence respiratoires ou neurocomportementales.
de selles dans le côlon (confirmé par la palpation Prévalence inconnue. Chez les enfants, le RG0
de l’abdomen) apparaît le plus souvent à l’âge de 1-4 mois.
– Taille et emplacement anormaux de l’anus
(ectopique ou imperforé) Reflux physiologique
– Observations anormales à l’examen Un reflux se produit à l’occasion chez tous les
neurologique des membres inférieurs nourrissons et les enfants, et les épisodes brefs
– Signes d’abus sexuel (petites quantités) après les repas sont normaux. Il
Les facteurs suivants peuvent indiquer la nécessité importe de distinguer le reflux physiologique du
d’une évacuation médicale d’urgence : reflux pathologique.
– Signes cliniques d’occlusion intestinale Reflux pathologique
(p. ex. vomissements, douleur abdominale,
diminution des bruits intestinaux) Le reflux pathologique diffère du reflux
physiologique sur deux plans :
– Signes cliniques de maladie de Hirschsprung
(p. ex. évacuation tardive du méconium à la – Quantité anormalement grande de matière
naissance, fièvre, douleur, ballonnement, régurgitée
diarrhée sanglante) – Fréquence élevée ou durée prolongée des
– Signes cliniques d’abdomen chirurgical aigu épisodes (ou les deux)
(p. ex. fièvre, sensibilité abdominale, masses)
CAUSES
À cause d’une perturbation du fonctionnement
normal de l’œsophage et des structures connexes, la
barrière anti-reflux fait défaut.

Dysfonction gastrique
– Volume élevé de contenu gastrique
– Forte pression abdominale (à cause de l’obésité
ou de vêtement trop serrés)
Dysfonction du sphincter œsophagien
inférieur
– Relâchement temporaire du sphincter (principale
cause de reflux)
– Relâchement de base du sphincter (cause
secondaire de reflux)
Dysfonction œsophagienne
– Défaut de l’évacuation œsophagienne du liquide
de reflux
Facteurs prédisposants
– Position de décubitus dorsal
– Certains aliments et médicaments (voir la section
« Traitement » plus bas)

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Appareil digestif 12–11

ANTÉCÉDENTS ET OBSERVATIONS DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


Nourrissons – Infection entraînant des vomissements
(p. ex. gastro-entérite)
Manifestations digestives – Trouble neurologique (p. ex. hydrocéphalie,
– Retard de croissance tumeur cérébrale)
– Malnutrition – Trouble du métabolis me (p. ex. phénylcétonurie,
galactosémie)
– Œsophagite
– Intolérance à des aliments (p. ex. allergie au lait,
– Difficultés d'alimentation
maladie coeliaque)
– Irritabilité
– Malformations anatomiques (p. ex. sténose du
– Hématémèse pylore, atrésie œsophagienne, invagination)
– Anémie
COMPLICATIONS
Manifestations respiratoires
– Œsophagite
– Apnée (obstructive)
– Rétrécissement de l’œsophage
– Toux chronique
– Retard de croissance
– Respiration sifflante
– Pneumonie par aspiration récidivante
– Pneumonie (chronique ou récidivante)
– Affection réactionnelle des voies respiratoires,
– Accès cyanotiques asthme
– Autres (p. ex. stridor, hoquet, enrouement)
– Apnée, quasi-mort soudaine du nourrisson
Le reflux accompagné de manifestations respiratoires – Anémie
s’observe souvent en association avec d’autres
troubles tant chez les nourrissons que chez les enfants TESTS DIAGNOSTIQUES
plus âgés (p. ex. atrésie de l’œsophage, fibrose – Dosage de l’hémoglobine (si l’on craint
kystique, dysplasie bronchopulmonaire et fistule l’anémie)
trachéo-œsophagienne).
– Radiographie thoracique (si disponible) pour
Manifestations neurocomportementales exclure la possibilité d’une pneumonie par
aspiration ou récidivante
– Cambrure et raidissement du dos
– Hyperextension du cou ou flexion marquée du TRAITEMENT
cou d’un côté (torticolis)
Objectifs
Enfants et adolescents
– Éliminer les effets nuisibles du reflux
Manifestations gastro-intestinales (manifestations digestives, respiratoires et
(œsophagite) neurocomportementales)
– Douleur thoracique (brûlures d’estomac) Interventions non pharmacologiques
– Dysphagie (difficulté à avaler)
Éducation du client
– Halitose (causée par le liquide de reflux dans la
bouche) Expliquez le diagnostic aux parents ou à la personne
– Odynophagie (déglutition douloureuse) s’occupant de l’enfant, et expliquez-leur la différence
– Régurgitation de liquides amers ou acides entre le reflux physiologique et le reflux pathologique.
– Hématémèse Posture
– Anémie (causée par une carence en fer)
– Placer l’enfant de manière qu’il ait le dos droit.
Manifestations respiratoires – Éviter le décubitus dorsal ou la position demi-
– Pneumonie récidivante ou chronique assise
– Respiration sifflante récidivante – Il peut être utile de surélever la tête du lit au
– Toux chronique moyen de blocs de 6 pouces (15 cm).
– Autres (p. ex. stridor, enrouement)

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12–12 Appareil digestif

Alimentation Agents prokinétiques


– Épaissir les aliments pour bébé (ajouter 1 c. à Ces médicaments agissent en élevant la pression de
table [15 ml] de céréale de riz sèche par once de base du sphincter œsophagien inférieur, en
lait maternisé). améliorant l’évacuation œsophagienne et en
– Faire jeûner l’enfant quelques heures avant de le accélérant la vidange gastrique. Le traitement
coucher. commence habituellement par une période d’essai de
– Éviter les gros repas (c.-à-d. préparer des repas 8 semaines.
plus petits , mais plus fréquents.)
antagoniste de la dopamine (p. ex. dompéridone
– On peut envisager un régime amaigrissant chez [Motilium]) (médicament de classe B), à titre de
les grands enfants qui font de l’embonpoint ou traitement de première ligne, avant le repas
sont obèses.
Surveillance et suivi
– Éviter les aliments qui diminuent la pression du
sphincter inférieur de l’œsophage ou augmentent Réévaluez l’enfant chaque mois tant que les
l’acidité gastrique (p. ex. les boissons gazeuses, symptômes persistent. Recherchez attentivement les
les aliments gras, les agrumes, les tomates). signes de complications (p. ex. retard de croissance,
– Éviter les vêtements trop serrés. pneumonie récidivante, asthme, œsophagite érosive
– Éviter l’exposition à la fumée de tabac. ou anémie). Surveillez la croissance et le
développement, le taux d ’hémoglobine et les bruits
Consultation pulmonaires.
Consultez un médecin dans les cas suivants :
Orientation vers d’autres ressources
– Vous estimez que des tests s’imposent pour médicales
confirmer le diagnostic, ou qu’un traitement
médicamenteux est nécessaire. Adressez tout nourrisson chez qui vous soupçonnez
– Les mesures conservatrices n’arrivent pas à un RGO à un médecin dans les cas suivants :
contrôler le reflux. – Des mesures élémentaires ne permettent pas de
– Vous décelez des complications (p. ex. retard de régler le problème.
croissance) – Vous observez des signes de complications
Interventions pharmacologiques (pour les (p. ex. retard de croissance, pneumonie
grands enfants et les adolescents) récidivante).
La chirurgie est parfois nécessaire dans les cas
Les médicaments pour nourrissons et jeunes enfants graves.
doivent être prescrits par un médecin.
Indications de chirurgie :
Les médicaments proposés ici sont destinés aux
grands enfants et aux adolescents (plus de 12 ans). – Échec du traitement médical
– Effets graves ou réfractaires au traitement
Anti-acides (p. ex. retard de croissance, pneumonie
Utilisés plus souvent chez les grands enfants qui récidivante, sténose peptique)
éprouvent une douleur associée à l’œsophagite : – Enfant atteint d’une déficience neurologique,
avec ou sans tube de gastrostomie
suspension d’aluminum-magnésium -siméthicone
(p. ex. Mylanta) (médicament de classe A), Pronostic
0,5-1,0 ml/kg PO 3-6 fois par jour
– Les symptômes disparaissent spontanément chez
Antihistaminiques la plupart des nourrissons présentant un reflux
bénin à modéré, et le traitement médical peut être
cimétidine (Tagamet) (médicament de classe C), interrompu avant l’âge de 1 an.
5-10 mg/kg PO qid
– De 60 à 65 % des nourrissons présentant un
ranitidine (Zantac) (médicament de classe C), reflux sévère deviennent asymptomatiques sans
2 mg/kg PO tid traitement avant l’âge de 2 ans.
– Dans certains cas réfractaires, l’enfant répond
bien au traitement médical, mais fait des rechutes
à l’arrêt de la médication.

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Appareil digestif 12–13

URGENCES GASTRO-INTESTINALES

DOULEUR ABDOMINALE (AIGUË) SYMPTOMATOLOGIE

La douleur abdominale est un symptôme courant Caractéristiques de la douleur


chez les enfants. Chez l’enfant très jeune, qui ne peut Pour caractériser la douleur, il faut en évaluer les
décrire sa douleur, il est parfois difficile de confirmer aspects suivants :
s’il s ’agit vraiment d’une douleur abdominale. Sa
douleur peut être le symptôme non spécifique d’une – Début
maladie intéressant à peu près n’importe quel – Progression
appareil. Chez l’enfant plus âgé, les symptômes sont – Nature
plus spécifiques, mais peuvent encore une fois être – Irradiation
provoqués par un éventail d’affections plus ou moins – Siège
graves. – Moment d’apparition
La douleur abdominale est souvent classée comme – Facteurs aggravants et symptômes associés.
aiguë, chronique ou récurrente. Cette dernière catégorie Examen des appareils et anamnèse
désigne habituellement une douleur qui revient au moins
une fois par mois sur une période de 6 mois. La douleur – Appareil respiratoire
qui commande une intervention chirurgicale est presque – Appareil urinaire
toujours aiguë. – Régime alimentaire
– Antécédents sexuels (chez les adolescentes)
CAUSES – Traumatisme
Nourrissons – Médicaments
– Colique infantile OBSERVATIONS
– Hernie
– Température
– Invagination (chez les enfants de 3 mois à 2 ans)
– Fréquence cardiaque
– Volvulus
– Tension artérielle
– Duplication de l’intestin
– Fréquence respiratoire
Enfants d’âge préscolaire Observations générales
– Pneumonie – Teint
– Hydronéphrose – Sudation
– Pyélonéphrite – Détresse
– Appendicite (surtout chez les enfants de 3 ans ou – Expression du visage
plus)
– Infection urinaire
6-18 ans
– Appendicite
– Syndrome intermenstruel (présumément lié à
l’ovulation)
– Amygdalite
– Infection urinaire
– Cause fonctionnelle

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12–14 Appareil digestif

Examen de l’abdomen DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


– Distension (parfois causée par une Voir la section « Causes » plus haut.
organomégalie, une infection, une occlusion ou
une ascite) La liste des causes donnée ci-dessus n ’est pas
– Ondes péristaltiques dans les cas d’occlusion exhaustive, mais la plupart des affections urgentes y
(p. ex. sténose du pylore chez le nourrisson) figurent. Une fois que l’on a écarté la possibilité
d’une urgence, on peut souvent traiter les symptômes
– Défense musculaire avec ou sans diminution du jusqu’à ce que le médecin ait pu faire une évaluation.
niveau d’activité
– Défense musculaire involontaire TESTS DIAGNOSTIQUES (SI DISPONIBLES)
– Bruits intestinaux : aigus (indice possible
d’occlusion) ou absents (indice possible d’iléus) – Dosage de l’hémoglobine
– Numération des globules blancs
– Augmentation du tympanisme en présence d’une
distension sévère ou d’une perforation – Analyse d ’urine (sang, protéines, nitrates et
globules blancs)
– Sensibilité (généralisée ou localisée)
– Test de grossesse chez toutes les adolescentes en
– Rigidité musculaire (volontaire ou involontaire)
âge de procréer
– Une rigidité localisée peut indiquer une irritation
péritonéale. – Radiographie thoracique (en position debout)
pour écarter la possibilité d’une pneumonie
– Masses, pulsation, hernie
– Une douleur à la décompression brusque peut TRAITEMENT
indiquer une irritation péritonéale; le même
genre de douleur peut également apparaître Le traitement spécifique se fonde sur la cause la plus
lorsque l’enfant tousse ou saute. probable de la douleur abdominale.
– Signe de l’obturateur (douleur à la rotation Décision initiale
interne et externe de la hanche)
– Le signe du psoas (douleur à l’élévation de la Décision d'admettre l’enfant et de le garder en
jambe tendue au moyen du muscle obturateur) observation, de lui donner son congé ou de demander
peut évoquer un abcès. l’avis d’un chirurgien.
– Une douleur projetée (douleur ressentie dans une Objectifs
autre région que la région palpée) peut évoquer
une lésion. – Rechercher les causes nécessitant une
intervention urgente afin de les écarter d’emblée
– Un ventre de bois peut dénoter une perforation.
– Signe de Murphy (douleur dans le quadrant – Adresser l’enfant souffrant d’une affection
urgente à un centre où l’on offre des services de
supérieur droit lorsque l’enfant respire et que
chirurgie
l’examinateur appuie sur le foie)
– Traiter les affections traitables
– Hypertrophie du foie ou de la rate
– Sensibilité de l ’angle costovertébral – Soulager la douleur et rassurer l’enfant lorsque
l’affection n’est pas grave
Examen rectal
Consultation
– Le toucher rectal est indiqué si vous soupçonnez
un problème nécessitant une intervention Consultez un médecin si le diagnostic n’est pas clair
chirurgicale (p. ex. appendicite). et si le tableau clinique semble sérieux. (p. ex.
– Recherchez les selles durcies. abdomen chirurgical), et avant d’administrer un
analgésique quelconque.
– Recherchez une sensibilité dans la région de
l’appendice. Interventions non pharmacologiques
Examen pelvien – N’administrez rien par la bouche tant que le
– Examen pelvien bimanuel (facultatif) pour palper diagnostic n ’est pas certain.
l’utérus et les annexes chez les adolescentes – Installez une sonde nasogastrique dans les cas de
sexuellement actives vomissements, de saignements ou d’occlusion
intestinale soupçonnée.
– Installez au besoin une sonde de Foley.

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Appareil digestif 12–15

Traitement adjuvant APPENDICITE


– Amorcez un traitement IV avec du solu té
physiologique. DÉFINITION
– Évaluez les pertes hydriques prévisibles et l’état Inflammation de l’appendice.
d’hydratation, et hydratez l’enfant en
conséquence. Cette affection est rare chez les enfants de moins de
3 ans. Comme elle peut être très difficile à
Interventions pharmacologiques diagnostiquer, notamment chez le jeune enfant, il faut
À moins d’être certain du diagnostic, on ne doit maintenir un indice de suspicion élevé.
jamais administrer d’analgésique sans avoir consulté
un médecin au préalable. CAUSE

Malgré l’idée, classique en chirurgie, que – Occlusion de l’ouverture de l’appendice par les
l’administration d’un analgésique risque de selles. Une infection peut survenir par la suite.
compliquer le diagnostic de la douleur abdominale en SYMPTOMATOLOGIE
situation d ’urgence, la littérature médicale ne
corrobore pas cette hypothèse. Bien au contraire, le Voici les caractéristiques classiques de l’appendicite
soulagement de la douleur permettrait même de aiguë. Chez le jeune enfant, ces symptômes sont
préciser le diagnostic et, par conséquent, d’éviter des moins probables. Chez le grand l’enfant ayant un
interventions chirurgicales inutiles. appendice rétrocæcal ou rétropéritonéal, le tableau
clinique est parfois confondant, avec douleur
Surveillance et suivi irradiant vers le dos ou la vessie ou irritation
– Surveillez attentivement la douleur, l’ABC, les intestinale.
signes vitaux et toute perte hydrique connexe. – Douleur péri-ombilicale ou épigastrique vague,
Des examens sériés effectués dans les heures qui diffuse
suivent peuvent clarifier le diagnostic. – La douleur se déplace vers le quadrant inférieur
Orientation vers d’autres ressources droit au cours des heures suivantes.
médicales – Anorexie
– Nausées
Procédez à une évacuation médicale si le diagnostic
est incertain et si l’état de l’enfant justifie une – Vomissements possibles quelques heures après
évaluation d’urgence. l’apparition de la douleur
– Présence possible d’une faible fièvre
Gardez l’enfant sous observation si vous n ’êtes pas – Pollakiurie, dysurie et diarrhée possibles si la
sûr du diagnostic. Lorsqu’on renvoie un enfant pointe de l’appendice irrite la vessie ou l’intestin.
souffrant d ’une douleur abdominale aiguë à la – Chez les adolescentes, notez la date des dernières
maison, il faut expliquer aux parents ou à la personne règles et toute irrégularité menstruelle récente.
qui s ’en occupe qu’il est difficile de diagnostiquer
une appendicite aux premiers stades et qu’ils doivent OBSERVATIONS
donc ramener l’enfant à la clinique si la douleur
augmente ou devient constante ou localisée dans une Le tableau clinique varie selon que l’on amène
région précise (notamment dans le quadrant inférieur l’enfant à un stade précoce ou avancé du processus
droit). morbide.
– Température légèrement élevée
– Tachycardie (bien que la fréquence cardiaque
puisse être normale à un stade précoce)
– La plupart des enfants sont pâles et semblent
souffrir.
– L’enfant peut être peu ou très souffrant.
– La posture et la démarche peuvent orienter le
diagnostic : dans nombre de cas constitués,
l’enfant se tient penché et éprouve une douleur
au mouvement ou évite tout mouvement ou
activité.

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12–16 Appareil digestif

Examen de l’abdomen Consultation


– Bruits intestinaux variables : hyperactifs à Consultez un médecin le plus tôt possible.
normaux dans les premiers stades, réduits ou Interventions non pharmacologiques
absents dans les stades avancés
– Sensibilité localisée dans le quadrant inférieur – Repos au lit
droit – Ne rien administrer par la bouche
– Défense musculaire dans le quadrant inférieur – Mise en place d’une sonde nasogastrique si
droit l’abdomen est distendu
– Sensibilité à la décompression brusque dans Traitement adjuvant
certains cas
– Amorcez un traitement IV avec du soluté
– Signe du psoas positif physiologique.
Un autre test pour détecter l’irritation péritonéale – Réglez le débit de perfusion en fonction de l’âge
consiste à demander à l’enfant de sauter en bas de la et de l’état d ’hydratation de l’enfant.
table d’examen. S’il peut le faire sans douleur, il ou Interventions pharmacologiques
elle n’a probablement pas l’appendicite.
Malgré l’idée, classique en chirurgie, que
Examen rectal l’administration d'un analgésique risque de compliquer
– Sensibilité dans le quadrant inférieur droit si la le diagnostic de la douleur abdominale en situation
pointe de l’appendice se trouve près du rectum d’urgence, la littérature médicale ne corrobore pas cette
hypothèse. Bien au contraire, le soulagement de la
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL douleur permettrait de préciser le diagnostic et, par
L’appendicite est renommée pour être trompeuse. Ses conséquent, d’éviter des interventions chirurgicales
signes et les symptômes varient en fonction de inutiles. Néanmoins, ne donnez pas d'analgésique avant
l’emplacement de l’appendice dans l’abdomen. d’avoir consulté un médecin.
– Gastro-entérite Si le diagnostic est clair, le médecin peut
– Maladie de Crohn recommander d’amorcer un traitement par des
– Calcul dans l’uretère antibiotiques à large spectre avant le transport à
– Syndrome intermenstruel l’hôpital. Par exemple, lorsqu’on soupçonne un
– Rupture d’un kyste folliculaire appendice gangreneux ou perforé :
– Grossesse extra -utérine ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D),
– Infection génitale haute 200 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les
– Torsion d’un kyste ovarien 6 h, IV
– Pyélonéphrite et
– Colique biliaire gentamicine (Garamycin) (médicament de
– Cholécystite classe B), 7,5 mg/kg par jour, doses fractionnées
toutes les 8 h, IV
COMPLICATIONS et
– Abcès phosphate de clindamycine (Dalacin-C)
– Péritonite localisée (médicament de classe B), 40 mg/kg par jour,
doses fractionnées q6-8 h, IV
– Perforation
– Péritonite généralisée Surveillance et suivi
– Septicémie
Vérifiez souvent les signes vitaux et l’état général de
TESTS DIAGNOSTIQUES l’enfant.
– Numération des globules blancs, si possible Orientation vers d’autres ressources
– Analyse d’urine médicales

TRAITEMENT Procédez à l’évacuation médicale le plus tôt possible; la


consultation d’un chirurgien s’impose.
Objectifs
– Maintenir l’état d’hydratation
– Prévenir les complications

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Appareil digestif 12–17

OCCLUSION INTESTINALE OBSERVATIONS


– Observation générale du teint, de l’hydratation et
DÉFINITION de l’expression faciale
– Température normale ou légèrement élevée
Obstruction de l’intestin grêle ou du gros intestin.
– Tachycardie
Très fréquente chez le nouveau-né; mais moins
fréquente chez le grand enfant, sauf en présence d’un – Tension artérielle normale, sauf lorsque l’enfant
facteur de risque spécifique. est en état de choc
– Remplissage capillaire normal, sauf lorsque
CAUSES l’enfant est en état de choc

Nouveau-né Examen de l’abdomen


– Distension abdominale, sauf si l’occlusion est
– Atrésie : duodénale (souvent associée au
située très haut dans le tractus gastro-intestinal
syndrome de Down), jéjunale ou iléale
– Ondes péristaltiques parfois visibles
– Imperforation de l’anus
– Les bruits intestinaux, parfois accrus dans les
– Dystopie par malrotation
premiers stades, disparaissent par la suite.
– Duplication de l’intestin
– Sensibilité diffuse
– Volvulus
– Un déplacement de la matité peut aider à faire la
Nourrisson distinction entre une distension causée par une
– Atrésie : duodénale (souvent associée au ascite et une occlusion intestinale.
syndrome de Down), jéjunale ou iléale DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Imperforation de l’anus
– Dystopie par malrotation Voir la section « Causes » plus haut.
– Duplication de l’intestin COMPLICATIONS
– Volvulus
– Sténose du pylore – Perforation
– Adhérences postchirurgicales – Péritonite
– Invagination (plus fréquente chez les enfants de – Étranglement d'un segment de l’intestin
3 mois à 2 ans) – Septicémie
– Hypotension, état de choc
Grand enfant
– Décès
– Adhérences postchirurgicales
– Invagination (inhabituelle, mais possible) TESTS DIAGNOSTIQUES
– Dystopie par malrotation – Recherche de sang occulte dans les selles
– Duplication de l’intestin – Analyse d’urine
– Tumeur
SYMPTOMATOLOGIE
– Vomissements : souvent d’apparition soudaine;
parfois teintés de bile si l’occlusion se situe sous
le ligament de Treitz; parfois en jet si l’occlusion
se situe dans la partie supérieure du tube digestif;
peuvent être teintés de fèces si l’occlusion se
situe très bas dans le tube digestif.
– Diarrhée : sanglante ou de la couleur de la gelée
de groseille (évoque une invagination)
– Douleur abdominale : sévère et commence par
des crampes
– Diminution ou disparition des selles
– Distension abdominale
– Antécédents de chirurgie gastro-intestinale
– Antécédents de douleurs semblables

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12–18 Appareil digestif

TRAITEMENT INVAGINATION INTESTINALE


Objectifs DÉFINITION
Le traitement dépend de la cause de l’occlusion et est
Pénétration d ’un segment intestinal dans le segment qui
donc habituellement chirurgical.
lui fait suite. Chez l’enfant, la forme la plus courante
– Enrayer la distension d’invagination est le prolapsus de l’iléon terminal dans
– Maintenir l’état d’hydratation le côlon. (Selon certains cliniciens, cette affection serait
– Prévenir les complications moins fréquente chez les enfants autochtones, mais cela
n’a jamais été prouvé.)
Consultation
Consultez un médecin et préparez l’évacuation CAUSE
médicale. Inconnue
Traitement adjuvant
SYMPTOMATOLOGIE
– Amorcez un traitement IV à l’aide d’une aiguille
– Débute habituellement par des crampes
de gros calibre (14 ou 16); administrez du soluté
physiologique. abdominales, qui se manifestent sous forme
d’épisodes de coliques réguliers et intermittents
– Administrez suffisamment de liquide pour pendant lesquels le bébé se met en position genu-
satisfaire les besoins d’entretien ou davantage, pectorale.
selon l’état d’hydratation.
– Vomissements
– S’il y a des signes d’hypovolémie ou d’état de
– Selles couleur de « gelée de groseilles » : signe
choc, administrez un bolus de soluté IV presque pathognomonique lorsque présent
(20 ml/kg) en 20 minutes; répétez au besoin
jusqu’à correction de l’hypovolémie (jusqu’à – D’autres signes d’occlusion, y compris une
trois fois en 1 heure). distension abdominale, sont parfois présents.
– Léthargie : devient parfois extrême, très
Voir la section « État de choc » au chapitre 20, semblable au coma.
« Urgences générales et traumatismes majeurs ».
Interventions non pharmacologiques OBSERVATIONS
– Signes vitaux habituellement normaux dans les
– Repos au lit
premiers stades
– Ne rien administrer par la bouche.
– Mise en place d’une sonde nasogastrique avec Examen de l’abdomen
drainage par succion ou par gravité – Une palpation attentive peut révéler une
– Mise en place d’une sonde urinaire; mesurer le sensation de vide dans le quadrant inférieur droit
débit urinaire à l’heure et une masse en forme de saucisse dans la région
Interventions pharmacologiques du côlon transverse.
Examen rectal
Les analgésiques sont parfois nécessaires; on y aura
recours par mesure de prudence si le transfert est – Révèle parfois des selles sanglantes ou en gelée
retardé. Consultez en d’abord un médecin. de groseilles.

mépéridine (Demerol) (médicament de classe D),


posologie en fonction de l’âge et du poids de
l’enfant
Surveillance et suivi
Vérifiez fréquemment l’ABC, les signes vitaux,
l’apport liquidien et le débit urinaire, les signes
abdominaux et l’état général de l’enfant en attendant
son transfert.

Orientation vers d’autres ressources


médicales
Procédez à l’évacuation médicale le plus tôt possible.

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Appareil digestif 12–19

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Traitement adjuvant


– Infection – Amorcez un traitement IV avec du soluté
– Infestation par des parasites (p. ex. Enterobius) physiologique à un débit suffisant pour maintenir
– Tumeur l’hydratation.
– Maladie de Hirschsprung (mégacôlon – S’il y a des signes d’hypovolémie ou d’état de
congénital) choc, administrez un bolus de soluté IV
(20 ml/kg) en 20 minutes; répétez au besoin
– Occlusion intestinale
jusqu’à correction de l’hypovolémie (jusqu’à
– Diverticule de Meckel trois fois en 1 heure).
– Hernie incarcérée
Voir la section « État de choc » au chapitre 20,
– Dystopie par malrotation de l’intestin avec « Urgences générales et traumatismes majeurs »
incarcération
Chez l’enfant très léthargique, il faut faire un relevé Interventions non pharmacologiques
des antécédents cliniques et un examen physique et – N’administrez rien par voie orale
maintenir un indice élevé de suspicion pour écarter la – Insérez une sonde nasogastrique
possibilité d’affections comme la méningite, divers
troubles du métabolisme, l’entérocolite causée par un Interventions pharmacologiques
virus Coxsackie et un traumatisme. Aucune

COMPLICATIONS Surveillance et suivi


– Nécrose de l’intestin Vérifiez fréquemment l’ABC, les signes vitaux,
– Hémorragie gastro-intestinale l’apport liquidien, le débit urinaire et les signes
– Perforation de l’intestin abdominaux en attendant le transfert de l’enfant.
– Septicémie Orientation vers d’autres ressources
– État de choc médicales
TESTS DIAGNOSTIQUES – Lorsqu’on soupçonne ce diagnostic, il faut
transférer l’enfant dans un centre où l’on offre
Aucun des services de chirurgie et de radiologie
pédiatriques.
TRAITEMENT
– Si l’invagination est présente depuis moins de
Objectifs 18 heures et que la radiographie de l’abdomen ne
– Détecter l’affection rapidement (maintenir un montre pas d’air libre, on peut tenter
indice de suspicion élevé) d’administrer un lavement baryté sous pression
– Maintenir l’hydratation hydrostatique pour réduire l’invagination. Cette
intervention réussit dans jusqu’à 70 % des cas et
– Prévenir les complications
évite d’avoir à recourir à l’intervention
Consultation chirurgicale.
Consultez un médecin et préparez l’évacuation – En cas d’échec de la tentative de réduction de
médicale. l’invagination ou s’il semble y avoir un obstacle
(p. ex. tumeur), la chirurgie s’impose dans les
plus brefs délais.

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CHAPITRE 13 — APPAREIL GÉNITO-URINAIRE

Table des matières


ÉVALUATION DE L'APPAREIL GÉNITO-URINAIRE .................................. 13–1
Généralités................................................................................... 13–1
Anamnèse et examen physique ..................................................... 13–1
Examen de l’appareil génito-urinaire ................................ .............. 13–1
AFFECTIONS GÉNITO-URINAIRES COURANTES .................................... 13–3
Infection des voies urinaires .......................................................... 13–3
Hydrocèle (physiologique) ............................................................. 13–5
Pertes vaginales chez l’enfant prépubère....................................... 13–6
Glomérulonéphrite ........................................................................ 13–8
Balanite........................................................................................ 13–9
URGENCES DE L'APPAREIL REPRODUCTEUR MASCULIN .................... 13–9
Torsion testiculaire........................................................................ 13–9

Pour en savoir davantage sur l'anamnèse et l'examen physique de l'appareil génito-


urinaire chez les grands enfants et les adolescents, voir le chapitre 6, « Appareil urinaire
et appareil reproducteur de l'homme », et le chapitre 13, « Santé des femmes et
gynécologie », dans le guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
Pour la balanite et la torsion testiculaire (urgence médicale), le tableau clinique et le
traitement sont identiques pour les adultes et les enfants. Pour en savoir davantage sur ces
affections, voir le chapitre 6, « Appareil urinaire et appareil reproducteur de l'homme »,
dans le guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale de la santé
des Premières Nations et des Inuits, 2000).

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13–1

ÉVALUATION DE L'APPAREIL GÉNITO-URINAIRE

GÉNÉRALITÉS EXAMEN DE L’APPAREIL GÉNITO-


URINAIRE
L'appareil génito-urinaire peut être perturbé par une
infection, des troubles externes, des anomalies
SIGNES VITAUX
congénitales et des maladies des reins. Nous
abordons ci-dessous certains des problèmes les plus – Température
fréquents. – Fréquence cardiaque
– Tension artérielle
ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE APPAREIL URINAIRE (EXAMEN DE
L'ABDOMEN)
Voici les symptômes les plus fréquemment associés à
l'infection des voies urinaires chez l'enfant : Pour des informations détaillées, voir la section
« Examen de l'abdomen » du chapitre 12, « Appareil
– Fièvre
digestif ».
– Pleurs inexpliqués
– L'enfant se tient les parties génitales. Inspection
– Énurésie (incontinence au lit) – Recherchez en particulier une distension
– Constipation (chronique) abdominale (signe d'ascite)
– Problèmes d'apprentissage de la propreté – Masses
– Dysurie – Asymétrie
– Fréquence des mictions Percussion
– Urgence mictionnelle
– Taille du foie (parfois accrue en présence d'une
– Changement de couleur de l'urine
glomérulonéphrite)
– Douleur abdominale et dorsale – Ascite (matité à la percussion des flancs lorsque
– Douleur au scrotum et à l'aine, pertes vaginales l'enfant est en décubitus dorsal; l'emplacement de
– Lésions, tuméfaction et coloration anormale des la matité change lorsque l'enfant change de
organes génitaux position)
Les symptômes suivants sont associés au syndrome – Sensibilité de l'angle costovertébral
néphrotique et à la glomérulonéphrite :
Palpation
– Tuméfaction (p. ex. au niveau des chevilles, des
– Taille du foie et toute sensibilité causée par la
yeux) congestion
– Céphalées – Il est souvent possible de palper les reins du
– Saignements de nez (parfois symptôme nourrisson, le rein droit étant plus facile à
d'hypertension, les saignements de nez sont repérer; palpez en profondeur pour déterminer la
cependant fréquents chez les enfants.) taille et la sensibilité du rein (placez une main
– Hématurie sous le dos de l'enfant et l'autre sur son abdomen
– Diminution du débit urinaire pour tenter de « saisir » le rein entre vos mains).
Un relevé complet des antécédents génito-urinaires
doit comprendre des questions portant sur les sujets
suivants :
– Activité sexuelle (chez les adolescents)
– Troubles liés à des attouchements inappropriés
(c.-à -d. abus sexuel)
Lorsqu'on interroge l'enfant, il faut faire preuve de
sensibilité et ne pas poser de questions orientées. On
peut poser directement les questions sur ces sujets
aux parents ou à la personne s'occupant de l'enfant.

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13–2 Appareil génito-urinaire

ORGANES GÉNITAUX MASCULINS ORGANES GÉNITAUX FÉMININS


Examinez l'enfant en décubitus dorsal et, si possible, – Pour l'examen, l'enfant doit être en décubitus
en position debout. dorsal, position de « grenouille ».
– N'effectuez pas d'examen vaginal interne chez
Pénis une enfant prépubère ou une adolescente qui
n'est pas active sexuellement
Inspection
– Écartez les lèvres en exerçant une légère traction
– Position de l'urètre (p. ex. épispadias, vers vous et légèrement vers l'extérieur pour voir
hypospadias) l'orifice vaginal.
– Pertes urétrales (signe d'urétrite) Inspection
– Inflammation du prépuce ou du gland (signe de
balanite) – Irritation de la vulve
– Érythème (Il est normal que les lèvres soient plus
Palpation rouges chez la fille prépubère que chez la femme
– Prépuce adhérent à la naissance adulte parce que le tissu est plus mince.)
– Chez 90 % des enfants non circoncis, le prépuce – Irritation de l'urètre (signe d'infection des voies
devient rétractable en partie ou en totalité avant urinaires)
l'âge de 3 ans. – Pertes vaginales (peuvent évoquer une vaginite
– Incapacité de rétracter le prépuce (phimosis) ou un abus sexuel)
– Incapacité de rabattre le prépuce dans sa position – Hémorragie (peut évoquer une vaginite ou un
normale (paraphimosis) abus sexuel chez une fille pas encore pubère)
Scrotum et testicules – Agrandissement de l'orifice du vagin (peut
évoquer un abus sexuel)
Inspection Pour plus d'information sur l'adolescente voir la
– Le scrotum semble parfois enflé. section « Évaluation de l'appareil reproducteur de la
– Recherchez un œdème (signe de femme » du chapitre 13, « Santé des femmes et
glomérulonéphrite), une hydrocèle (la gynécologie », dans le guide de pratique clinique
transillumination devrait être possible), une s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
hernie ou une varicocèle. santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).

Palpation
– Réflexe crémastérien (absent en présence d'une
torsion testiculaire)
– Taille, consistance, forme et descente des
testicules dans le scrotum
– Sensibilité des testicules : recherchez une torsion
ou une épididymite (la douleur se situe en fait
dans l'épididyme et non dans le testicule).
– Tuméfaction du canal inguinal : recherchez une
hernie ou une hydrocèle du cordon spermatique.
Pour de l'information sur l'examen de l'adolescent,
voir la section « Examen physique de l'appareil » du
chapitre 6, « Appareil urinaire et appareil
reproducteur de l'homme », dans le guide de pratique
clinique s’appliquant aux adultes (Direction de la
santé des Première Nations et des Inuits, 2000).

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Appareil génito-urinaire 13–3

AFFECTIONS GÉNITO-URINAIRES COURANTES

INFECTION DES VOIES URINAIRES Jeunes enfants (3 ans ou moins)


– Plaintes portant davantage sur l'abdomen que sur
DÉFINITION les voies urinaires
Invasion bactérienne des voies urinaires. – Fièvre
– Douleur abdominale
– Cystite : infection n'intéressant que les voies – Vomissements
urinaires basses (p. ex. la vessie)
– Fréquence et urgence de la miction, dysurie,
– Pyélonéphrite : infection ascendante intéressant énurésie, forte odeur de l'urine
les voies urinaires hautes (p. ex. les uretères et – Rétention urinaire
les reins)
L'infection des voies urinaires est l'affection génito- Grands enfants (plus de 3 ans)
urinaire la plus fréquente chez les enfants. Après l'âge – Fréquence
de 1 an, elle touche plus souvent les filles que les – Dysurie
garçons. En fait, elle est peu fréquente chez les – Urgence
garçons et commande un examen plus poussé des – Énurésie
voies urinaires.
– Douleur au flanc ou au dos (indice probable de
pyélonéphrite et non de cystite)
CAUSES
– Fièvre
Invasion bactérienne par un des micro-organismes – Vomissements
suivants :
OBSERVATIONS
– Escherichia coli
– Klebsiella – Fièvre (parfois absente dans la cystite simple)
– Streptocoque entérique – Sensibilité suspubienne (dans la cystite)
– Staphylococcus – Sensibilité de l'abdomen, du flanc et de l'angle
– Proteus costovertébral (plus probable dans la
pyélonéphrite)
– Facteurs prédisposants : anomalies congénitales
des voies urinaires (p. ex. urètre court), bien que Assurez-vous d'évaluer le degré d'hydratation.
la plupart des enfants atteints aient des voies
urinaires normales; contamination fécale DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
périanale attribuable à une mauvaise hygiène; Il faut différencier la cystite de la pyélonéphrite.
mictions espacées; infections périanales; activité
sexuelle. Infection des voies urinaires basses
SYMPTOMATOLOGIE – Irritation de l'urètre (p. ex. bains mouss ants)
– Traumatisme urétral
Les symptômes dépendent de l'âge de l'enfant.
– Diabète sucré
Nouveau-nés et nourrissons – Masses adjacentes à la vessie
– Symptômes surtout non spécifiques, non Infection des voies urinaires hautes
urinaires – Gastro-entérite
– Septicémie possible – Infection pelvienne
– Fièvre – Abcès tubo-ovarien
– Irritabilité (« coliques ») – Appendicite
– Tétées difficiles ou insuffisantes – Torsion ovarienne
– Vomissements, diarrhée
– Jaunisse (surtout chez les nouveau-nés)
– Hypothermie
– Retard de croissance
– Diminution de l'activité, léthargie

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13–4 Appareil génito-urinaire

COMPLICATIONS CYSTITE
– Infection urinaire récidivante Interventions non pharmacologiques
– Septicémie, notamment chez les nouveau-nés et
les nourrissons de moins de 6 mois – Repos accru s’il y a fièvre
– Lésion rénale conduisant à l'hypertension à l'âge – Augmentation de l’apport liquidien oral
adulte, insuffisance rénale Interventions pharmacologiques
TESTS DIAGNOSTIQUES Ne traitez l'infection urinaire que si l’épreuve sur
bandelette réactive a confirmé le diagnostic
Analyse d'urine courante et microscopie (échantillons (p. ex. test positif pour les nitrates ou les globules
à mi-jet pour les enfants, échantillons prélevés par blancs).
cathéter pour les nourrissons) :
Antibiotiques :
– Numération des globules blancs
– Bactériurie amoxicilline (Amoxil) (médicament de classe A),
40 mg/kg par jour, doses fractionnées tid, PO
– Légère hématurie (sang dans l'urine)
pendant 10 jours
– Test positif pour les nitrates (bien que l'infection
ou
urinaire puisse être causée par des micro-
organismes ne produisant pas de nitrates) sulfaméthoxazole-trim éthoprime (Septra)
(médicament de classe A), 5-10 mg/kg par jour,
Échantillon d'urine pour culture et antibiogramme : doses fractionnées bid, PO pendant 7-10 jours
– Il est préférable d'utiliser un échantillon de la
première miction matinale. PYÉLONÉPHRITE (SOUPÇONNÉE)
– Si la culture révèle la présence de nombreux Traitement adjuvant
micro -organismes, soupçonnez une
contamination et non une véritable infection. – Une perfusion IV de soluté physiologique
s'impose parfois chez l'enfant atteint de
TRAITEMENT pyélonéphrite (avant le transfert).
Les infections des voies urinaires basses – Maintenez un débit suffisant pour assurer
(p. ex. cystite) sont habituellement bénignes et l'hydratation.
peuvent être traitées en toute sécurité en consultation Interventions pharmacologiques
externe. La pyélonéphrite est plus grave et nécessite
parfois des soins hospitaliers (antibiothérapie IV). La On peut, sur avis d'un médecin, amorcer une
décision concernant l'hospitalisation dépend de l'âge antibiothérapie IV avant le transfert :
de l'enfant et de la gravité de l'affection. ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D),
200 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes les
Objectifs 6 h, IV
– Éliminer l'infection et
– Prévenir les récidives gentamicine (Garamycin) (médicament de
– Déterminer les facteurs sous-jacents classe B), 2,5 mg/kg par dose tid
Consultation Surveillance et suivi
Consultez un médecin dans l'un ou l'autre des cas – Si l'enfant est traité en consultation externe,
suivants : assurez un suivi dans les 24-48 heures qui
– Infections néonatales nécessitant une évacuation suivent. Vérifiez la sensibilité des micro-
médicale; ces infections souvent associées à une organismes aux antibiotiques sur réception des
septicémie bactérienne commandent un résultats des cultures d'urine.
traitement plus énergique. – Si l’enfant ne répond pas aux antibiotiques oraux
– Pyélonéphrite soupçonnée pour laquelle l'enfant après 48-72 heures ou si les symptômes
peut être hospitalisé (selon l'âge de l'enfant et la s'aggravent, consultez un médecin au sujet d'un
gravité de la maladie) éventuel changement d'antibiotiques ou de la
nécessité d'amorcer une antibiothérapie IV.
– Faites faire une analyse d'urine et une culture de
contrôle une semaine après la fin du traitement,
puis chaque mois pendant 3 mois par la suite (si
l'anatomie des voies urinaires est normale).

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil génito-urinaire 13–5

Orientation vers d'autres ressources


HYDROCÈLE (PHYSIOLOGIQUE)
médicales
– Pour tous les nouveau-nés, il faut procéder à DÉFINITION
l'évacuation médicale.
– Dans le cas des nourrissons et des enfants chez Chez le nourrisson de sexe masculin, léger œdème du
qui l'on soupçonne une pyélonéphrite, scrotum attribuable à un épanchement de liquide
l'évacuation médicale peut s'imposer, selon l'âge autour du testicule (unilatérale ou bilatérale). On peut
et l'état du malade. confondre l’hydrocèle avec un ganglion inguinal.
– Adressez à un médecin (pour évaluation) tout Habituellement présent depuis la naissance, ce
enfant ayant une infection urinaire confirmée par trouble est causé par la perméabilité du canal
culture qui a été traité en consultation externe. péritonéo-vaginal.
Une évaluation radiologique est parfois indiquée chez L'affection ne survient que rarement chez les
la fille qui a déjà eu plus de deux ou trois infections nourrissons de sexe féminin, chez qui elle apparaît
des voies urinaires basses confirmées par culture, sous forme de tuméfaction ferme de l'aine.
chez le garçon qui a déjà eu une telle infection et
chez tout enfant ayant eu une pyélonéphrite. Ce genre CAUSE
d'évaluation comprend une échographie rénale et une
Inconnue
cysto-urétrographie permictionnelle.
SYMPTOMATOLOGIE
– Œdème du scrotum, indolore et de taille variable
– Congénital ou acquis
– La plupart des cas guérissent avant l'âge de 1 an.
– La taille de la tuméfaction peut varier.
OBSERVATIONS
– On devrait pouvoir palper la bordure supérieure
de l’hydrocèle.
– On peut habituellement sentir le testicule derrière
la masse, bien que cela puisse parfois s'avérer
difficile.
– Il devrait être possible de transilluminer la
tuméfaction.
– Une hernie inguinale est aussi parfois présente.
On peut aussi observer une hydrocèle du cordon
spermatique :
– Tuméfaction kystique indolore le long du canal
inguinal
– La tuméfaction peut être transilluminée.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Hypertrophie du ganglion inguinal
– Hernie inguinale
– Traumatisme
– Lésion kystique
– Hématome
– Néoplasme
COMPLICATIONS
– Légère augmentation du risque de hernie
inguinale

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13–6 Appareil génito-urinaire

TESTS DIAGNOSTIQUES
PERTES VAGINALES CHEZ
Aucun L’ENFANT PRÉPUBÈRE
TRAITEMENT Pour les pertes vaginales chez les adolescentes, voir la
section « Vulvovaginite » du chapitre 13, « Santé des
Objectifs femmes et gynécologie », dans le guide de pratique
– Garder l'enfant sous observation jusqu'à ce que clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
l'affection guérisse spontanément ou jusqu'à ce de la santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
qu'une consultation chirurgicale s'impose.
DÉFINITION
Consultation
Pertes physiologiques :
Consultez un médecin dans les cas suivants :
– Mucoïdes
– Diagnostic incertain
– Inodores
– Signes de complications (p. ex. infection)
– Observées chez les filles à la naissance et avant
– Hernie inguinale associée
l'apparition des premières règles (stades de
Interventions non pharmacologiques Tanner II et III); (pour une définition des stades
– Expliquez la physiopathologie de l’hydrocèle de Tanner, voir la section « Puberté » du
chapitre 19, « Santé des adolescents »)
aux parents ou à la personne qui s'occupe de
l'enfant. – Les sécrétions vaginales normales augmentent
souvent au milieu du cycle chez les adolescentes.
– Rassurez les parents ou cette personne.
– Demandez aux parents ou à la personne qui Toute autre leucorrhée est un symptôme de
s'occupe de l'enfant de revenir à la clinique si la problèmes sous-jacents.
masse grossit.
Les pertes vaginales sont rares chez les filles de
Surveillance et suivi moins de 9 ans.
Réévaluez le cas tous les 3 mois jusqu'à la guérison CAUSES ET MICRO-ORGANISMES
ou jusqu'à ce qu'il faille adresser l'enfant à d'autres ASSOCIÉS
ressources médicales.
– Manque d’hygiène (Escherichia coli)
Orientation vers d'autres ressources – Auto-inoculation par suite d’une IVRS
médicales concomitante (Hemophilus influenzae,
streptocoque du groupe B) ou d’infection
Il peut être nécessaire d'adresser l'enfant à un cutanée (Staphylococcus)
médecin s'il y a des signes de complications (p. ex. en
présence d'une hernie inguinale associée) ou si la – Oxyures (E. coli)
guérison ne survient pas au moment attendu (soit – Corps étranger (associé à E. coli)
avant l'âge de 1 an). – Infection spécifique : Candida, Chlamydia,
Neisseria gonorrhoeae, Trichomonas (rare),
On envisage un traitement chirurgical dans les cas vaginose bactérienne
suivants :
Si N. gonorrhoeae ou Chlamydia est la cause des
– En l'absence de tout signe de guérison à l'âge de pertes et que l'enfant n'a pas atteint l'âge du
1 an cons entement légal aux relations sexuelles (c.-à-d. si
– En présence de hernies associées elle a moins de 14 ans), il faut envisager l'abus sexuel.

SYMPTOMATOLOGIE
– Gêne ou démangeaisons périnéales à des degrés
divers
– Dysurie
– Fréquence des mictions
– Maladies concomitantes (p. ex. IVRS, affections
cutanées, oxyures)
– Hygiène
– Abus sexuel possible

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Appareil génito-urinaire 13–7

OBSERVATIONS TESTS DIAGNOSTIQUES


Ne faites pas d'examen vaginal avec spéculum. Si l'enfant coopère, tentez de prélever un échantillon
– Hygiène générale ou périnéale sous-optimale par écouvillonnage dans l'orifice vaginal (à l'aide d'un
petit écouvillon Galgi); évitez de toucher la bordure
– Signes d'IVRS ou de maladie de la peau
hyménéale. Prélevez, dans l'ordre, des échantillons
Irritation des lèvres pour Chlamydia, N. gonorrhoeae, pour culture et
– Envisagez la possibilité d’une mauvaise hygiène antibiogramme, et pour préparation à l'état frais de
périnéale. soluté physiologique (méthode de la goutte
suspendue).
– Candida
– Abus sexuel TRAITEMENT
Érythème sévère
Le traitement dépend de la cause.
– Envisagez Candida.
Objectifs
Leucorrhée
– Déterminer la cause sous-jacente et corriger la
– Peut être non spécifique situation.
– Épaisse, blanche, caséeuse : Candida
Consultation
– Écumeuse, verte : Trichomonas
Corps étranger Consultez un médecin si l'enfant est fébrile ou a des
douleurs abdominales, ou si vous soupçonnez un
– Plus facile à voir si l'enfant est en position genu- abus sexuel.
pectorale
– On peut parfois palper un corps étranger à Lorsque l'enfant a moins de 14 ans et qu'il y a eu une
l'examen rectal. activité sexuelle impliquant un partenaire adulte, il
s’agit d’un cas d'abus sexuel au sens de la loi. Il faut en
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL aviser les autorités judiciaires (p. ex. la police) et les
Origine non infectieuse autorités de la protection de l'enfance.

– Manque d’hygiène Interventions non pharmacologiques et


pharmacologiques
– Irritation chimique (p. ex. bains moussants)
– Corps étranger Manque d’hygiène
– Traumatisme
– Améliorer l'hygiène périnéale (p. ex. porter des
Origine infectieuse culottes de coton propres, changer souvent de
sous-vêtements)
– Infection à streptocoque du groupe A
– Éviter les bains moussants
– Infection bactérienne non spécifique
– S'essuyer d'avant en arrière en évitant de frotter
– Oxyures les organes génitaux
– Candida (peu fréquent)
– MTS (envisagez l'abus sexuel) Corps étranger

COMPLICATIONS Chez la fillette capable de collaborer, retirez le corps


étranger si possible; sinon, consultez un médecin.
Les complications dépendent de la cause sous-
jacente. Administrez :
amoxicilline (Amoxil) (médicament de classe A),
– Irritation périnéale localisée
40 mg/kg par jour, doses fractionnées tid, PO
– Infection des voies urinaires pendant 7-10 jours en attendant que le corps
– Douleur abdominale (avec oxyures ou infection étranger soit enlevé
des voies urinaires)
– Vaginite
– Hémorragie (causée par un traumatisme)

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13–8 Appareil génito-urinaire

Oxyurose SYMPTOMATOLOGIE
Voir la section « Oxyurose » du chapitre 18, – Installation brutale
« Maladies transmissibles ». – Habituellement, antécédents de pharyngite ou
d'impétigo environ 10 jours avant l'apparition
Infection à Candida brutale d'urine foncée.
nystatin onguent (Mycostatin) (médicament de – La phase aiguë dure environ 1 semaine.
classe A), PV une fois par jour pendant 6 jours
Symptômes généraux
Infection à Trichomonas – Anorexie
métronidazole (Flagyl) (médicament de classe A), – Douleur abdominale
1-2 g PO immédiatement – Fièvre
– Céphalées
Vaginose bactérienne
– Léthargie
métronidazole (Flagyl) (médicament de classe A), – Fatigue, malaise
1-2 g PO immédiatement
– Faiblesse
Maladies transmissibles sexuellement – Éruption, impétigo
– Douleurs articulaires
Consultez un médecin si vous soupçonnez une MTS
– Perte de poids
chez un pré-adolescent. Suivez les Lignes directrices
canadiennes pour les MTS (Santé Canada, 1998). OBSERVATIONS
Si la cause des pertes n'est pas claire, envoyez des Les signes physiques varient et peuvent inclure les
échantillons pour la culture (selon l'âge de l'enfant) suivants :
comme ci-dessus, et traitez par l’amoxicilline (Amoxil) – Œdème (dans environ 75 % des cas)
en attendant de recevoir les résultats. – Hypertension (dans environ 50 % des cas)
Signalez comme abus sexuel présumé tous les cas de – Hématurie (deux tiers des enfants souffrent
gonorrhée et d'infection à Chlamydia chez les filles de d'hématurie macroscopique)
moins de 14 ans qui ont eu des relations sexuelles avec un – Protéinurie
adulte (conformément à la définition légale de l'abus – Oligurie
sexuel). D'autres cas de vaginite doivent aussi être – Insuffisance rénale (à un degré variable)
déclarés, selon les circonstances.
– Insuffisance cardiaque congestive
– Encéphalopathie (rare)
GLOMÉRULONÉPHRITE
L'œdème, l'hypertension et l'hématurie sont les
symptômes les plus fréquents et les plus
DÉFINITION préoccupants.
Atteinte immunologique ou toxique des glomérules des DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
reins. Elle peut être aiguë, chronique ou débuter de
façon insidieuse. – Autres formes de glomérulonéphrite, ayant de
nombreuses caractéristiques similaires
Certains types de glomérulonéphrite guérissent (différenciées au moyen de tests de laboratoire,
spontanément et d'autres peuvent perdurer et causer des
d'une biopsie rénale ou d'autres méthodes
lésions permanentes aux reins. diagnostiques)
Le type le plus fréquent dans le nord du Canada est la – Cystite hémorragique aiguë (sans œdème,
glomérulonéphrite post-streptococcique, décrite ci- hypertension, ni insuffisance rénale; avec
dessous. Tout cas de glomérulonéphrite soupçonné dysurie, fréquence des mictions et urgence
doit faire l'objet d'un examen complet. mictionnelle)
– Néphrite interstitielle aiguë
CAUSES
– Habituellement secondaire à une infection COMPLICATIONS
streptococcique (p. ex. de la gorge ou de la peau) – Insuffisance rénale aiguë
– Survient 1-3 semaines après la pharyngite. – Insuffisance cardiaque congestive
– Après une infection cutanée, le délai est le plus – Hypercalcémie
souvent de 1-2 semaines. – Hypertension
– Insuffisance rénale chronique

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Appareil génito-urinaire 13–9

TESTS DIAGNOSTIQUES Surveillance et suivi en attendant le transfert


Le diagnostic se fonde sur le tableau clinique et est – Restriction liquidienne (60 ml/kg par jour +
confirmé par les tests suivants : pertes d'urine)
– Analyse d'urine (hématurie, protéinurie) – Surveillez la tension artérielle et les signes
vitaux.
– Diminution du taux d'hémoglobine (anémie
bénigne), augmentation du nombre de globules – Surveillez l'apport en liquides et le débit urinaire.
blancs – Recherchez les troubles majeurs qui mettent la
– Prélèvement de la gorge récent ayant confirmé vie en danger : insuffisance rénale aiguë avec
une infection à streptocoque du groupe A anomalies électrolytiques, surcharge liquidienne,
œdème pulmonaire, insuffisance cardiaque
TRAITEMENT congestive et hypertension aiguë.
Objectifs Surveillance et suivi à long terme
– Prévenir, si possible, par un traitement précoce – Dépendent de la cause et du type d'affection
toute infection à streptocoque (peau et pharynx) – La glomérulonéphrite post-streptococcique ne
– Prévenir ou traiter les complications laisse habituellement aucune séquelle, mais les
autres types de glomérulonéphrite peuvent
Consultation présenter des complications à long terme,
Consultez un médecin immédiatement si vous notamment des récidives et une insuffisance
soupçonnez une glomérulonéphrite. rénale chronique.
– Consultez un spécialiste au sujet de la
Interventions non pharmacologiques surveillance de ces cas.
En attendant le transfert : Orientation vers d'autres ressources
– Repos au lit médicales
– Restriction liquidienne (à 60 ml/kg par jour + Procédez à l'évacuation médicale.
pertes d'urine)
Interventions pharmacologiques BALANITE
Aucune, sauf en présence de complications. Traitez
ces dernières uniquement sur ordre du médecin. Voir la section « Balanite » du chapitre 6, « Appareil
urinaire et appareil reproducteur masculin », dans le
guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes
(Direction générale de la santé des Premières Nations
et des Inuits, 2000).

URGENCES DE L'APPAREIL REPRODUCTEUR MASCULIN

TORSION TESTICULAIRE
Voir la section « Torsion testiculaire » du chapitre 6,
« Appareil urinaire et appareil reproducteur
masculin », dans le guide de pratique clinique
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).

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CHAPITRE 14 — APPAREIL LOCOMOTEUR

Table des matières


EXAMEN DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR ............................................... 14–1
Anamnèse et examen physique ..................................................... 14–1
Examen de l’appareil locomoteur ................................................... 14–2
AFFECTIONS COURANTES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR .................. 14–3
Douleur dans un membre................................ .............................. 14–3
Hallux varus ................................................................................. 14–4
Luxation congénitale de la hanche
(dysplasie congénitale de la hanche) ............................................. 14–6
Boiterie ........................................................................................ 14–7
Douleurs de croissance................................................................. 14–8
Maladie d’Osgood-Schlatter .......................................................... 14–9
Syndrome fémoropatellaire...........................................................14–10
URGENCES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR ..........................................14–11
Lésions musculosquelettiques ......................................................14–11
Fractures................................ ................................ .....................14–12
Luxation d’une grosse articulation.................................................14–15

Pour obtenir des informations détaillées sur le tableau clinique, l’évaluation et le


traitement des autres troubles de l’appareil locomoteur chez les enfants, consulter le
chapitre 7, « Appareil locomoteur », du guide de pratique clinique s’appliquant aux
adultes (Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, 2000).

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14–1

EXAMEN DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

ANAMNÈSE ET EXAMEN PHYSIQUE MUSCLES

Les antécédents varient selon l’âge et le type – Douleur


d’affection. – Faiblesse
– Atrophie
GÉNÉRALITÉS – Blessures et traitements antérieurs
Chaque symptôme doit être noté et examiné en MANIFESTATIONS NEUROVASCULAIRES
fonction des caractéristiques suivantes :
– Paresthésie
– Apparition (soudaine ou graduelle) – Parésie
– Caractère aigu ou chronique (subaigu, aigu ou – Paralysie
chronique) – Peau : recherchez des signes d’agression
– Chronologie physique (p. ex. contusions, marques de coups,
– Localisation brûlures de cigarette)
– Irradiation
ÉVALUATION FONCTIONNELLE
– Qualité
– Fréquence et durée – Incapacité ou refus d’utiliser un membre ou d e se
– Caractère intermittent ou constant porter dessus (notamment chez un jeune enfant)
– Sévérité – Lacunes dans les soins personnels
(p. ex. hygiène, habillement, élimination, soins
– Facteurs déclenchants et aggravants
du corps)
– Facteurs de soulagement
– Mobilité et utilisation d’aides à la mobilité
– Symptômes associés
– Répercussions sur les activités quotidiennes ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX (APPAREIL
– Épisodes similaires diagnostiqués auparavant LOCOMOTEUR)
– Traitements antérieurs – Infection récente, comme une IVRS (peut-être
– Efficacité des traitements antérieurs associée à une arthrite septique)
– Fièvre – Immunisation récente (notamment si le vaccin a
été administré dans un membre)
OS ET ARTICULATIONS
– Traumatismes antérieurs (os, articulations,
– Douleur ligaments)
– Tuméfaction – Arthrite (arthrite rhumatoïde juvénile)
– Rougeur – Immobilisation récente d’un membre
– Chaleur – Médication (p. ex. médicaments pour traiter des
– Raideur symptômes musculosquelettiques)
– Moment de la journée où les symptômes sont le – Obésité
plus incommodants
ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX (APPAREIL
– Rapport des symptômes avec certains LOCOMOTEUR)
mouvements
– Limitation des mouvements – Polyarthrite rhumatoïde
– Altération de la démarche (p. ex. claudication) – Diabète sucré
– Déformations – Lupus érythémateux
– Signes extra -articulaires (p. ex. éruptions)
– Traumatisme (obtenez une description précise
des circonstances dans lesquelles le traumatisme
s’est produit [mécanisme de la blessure]).

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14–2 Appareil locomoteur

ANTÉCÉDENTS PERSONNELS ET SOCIAUX Observez :


(APPAREIL LOCOMOTEUR)
– Mobilité
– Absentéisme à l’école (plusieurs jours) – Démarche et posture
– Activités sportives (p. ex. sports de contact – Présence d’une claudication ou incapacité de se
comportant des mouvements répétitifs) porter sur une jambe
– Comportements à risque, notamment chez les Déterminez la capacité d’effectuer les activités de la
adolescents (p. ex. motoneige, consommation de
vie quotidienne (p. ex. s’asseoir, rester debout,
drogues illicites, abus d’alcool [en particulier la marcher, s’habiller, jouer).
conduite avec facultés affaiblies])
– Apport alimentaire en calciumet en vitamine D Comparez les articulations et les os correspondants
– Tabagisme des deux côtés du corps à la recherche des
– Habitudes en matière d’activités physiques caractéristiques suivantes.
Tuméfaction :
EXAMEN DE L ’APPAREIL – Aux articulations (indice possible d’arthrite :
LOCOMOTEUR chronique, aiguë ou infectieuse)
– Aux os (indice possible de traumatisme, de
Bien que l’on aborde l’appareil locomoteur et le fracture ou de tumeur)
système nerveux séparément dans ce guide (voir le – Dans les tissus mous (indice possible de
chapitre 15, « Système nerveux central »), en traumatisme ou d’infection)
clinique, on les examine habituellement en même
temps. Rougeur :
– Évoque un processus inflammatoire ou une
SIGNES VITAUX infection
– Température parfois élevée dans les cas de – Notez toute induration et l’ampleur de la rougeur
maladies inflammatoires ou infectieuses – Éruption cutanée
– Tachycardie due à la douleur et au choc en
présence d’un traumatisme majeur PALPATION
– Tension artérielle normale, à moins que l’enfant – Tuméfaction et induration (p. ex. les tissus
soit en état de choc après un traumatisme majeur semblent tendus, spongieux)
INSPECTION – La chaleur évoque un processus inflammatoire ou
une infection (lorsqu’une région semble chaude au
L’inspection est peut-être la partie la plus importante toucher, comparez-la à des articulations ou à des
de l’examen. Prenez donc votre temps. zones de peaux non touchées).
– État de santé apparent (l’enfant semble parfois – Nodules sous-cutanés
gravement malade) – Tuméfaction des articulations (indice possible d ’un
– Confort ou détresse apparente épanchement ou d’une infection de l’articulation)
– L’enfant semble parfois gravement malade à – Une crépitation est parfois palpable à la
cause d ’un processus infectieux ou mobilisation de l’articulation ou dans les tissus
inflammatoire mous au-dessus des fractures osseuses
– Signes de détresse (liée à la douleur) évidents – Amplitude du mouvement des articulations
lorsque la cause est d ’origine infectieuse ou (mobilisation active et passive)
inflammatoire ou liée à une fracture – Résistance ou douleur à la mobilisation de
– Un traumatisme grave à un membre peut donner l’articulation
lieu à un état de choc apparent – Amplitude du mouvement de l’articulation atteinte
– Teint (p. ex. rouge, pâle) – Stabilité et intégrité des ligaments
– État nutritionnel (obésité ou maigreur) – Fonction des tendons

MANIFESTATIONS NEUROVASCULAIRES
– Pâleur
– Température du membre (notamment la froideur)
– Paresthésie
– Pouls périphérique
– Paralysie

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Appareil locomoteur 14–3

AFFECTIONS COURANTES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

DOULEUR DANS UN MEMBRE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


– Cellulite (des régions sus-jacentes uniquement;
La douleur se manifeste souvent comme une aucune atteinte des os ou des interlignes
altération de l’activité ou de la démarche, ou comme articulaires)
un refus de se porter sur un membre. – Arthrite septique (urgence médicale)
– Arthrite virale transitoire
Le membre touché n'est pas toujours celui dont
l'enfant se plaint; par exemple, il peut se plaindre – Arthrite rhumatoïde juvénile
d'une douleur au genou, projetée en fait par une – Synovite toxique transitoire (observée
affection de la hanche. couramment dans la hanche); associée à une
IVRS antérieure
SYMPTOMATOLOGIE – Ostéomyélite
– Traumatisme : aigu ou subaigu – Traumatisme (p. ex. hémarthrose)
– Infection (la douleur est parfois associée à une – Arthrite post-vaccinale (notamment après le
IVRS ou à une infection cutanée) vaccin antirubéoleux)
– Détresse variable, intense (comme dans l’arthrite – Trouble hémorragique (p. ex. hémophilie)
septique) ou modérée (comme dans l’arthrite – Purpura de Schönlein -Henoch (recherchez une
rhumatoïde juvénile où prédomine la raideur) douleur abdominale et une éruption cutanée)
– Fièvre (élevée dans les cas d’atteinte septique – Foulure ou entorse
d’une articulation) – Épiphysiolyse fémorale supérieure
– Degré variable de limitation des activités – Maladie de Legg-Perthes -Calvé
(p. e x. l’enfant souffrant d’arthrite septique ou – Douleurs de croissance
d’un traumatisme grave est moins susceptible de – Rachitisme
pouvoir porter un poids)
– Lésion maligne
OBSERVATIONS – Rhumatisme articulaire aigu
Les observations varient selon la cause sous -jacente Le diagnostic de la douleur à un membre est difficile
de la douleur. Recherchez les caractéristiques à poser et devrait être fait avec l’aide d’un médecin.
suivantes : L’arthrite septique et l’ostéomyélite peuvent mettre la
vie de l ’enfant en danger, tout comme les fractures
– Fièvre ou changements dans les signes vitaux (la des gros os et des grosses articulations.
détresse peut entraîner une accélération des
fréquences cardiaque et respiratoire) TESTS DIAGNOSTIQUES
– Chaleur, rougeur, tuméfaction, déformations
évidentes Discutez-en avec un médecin.
– Diminution de la mobilité
– Sensibilité des os
Effectuez un examen physique général à la recherche
de signes d’autres maladies (p. ex. éruption avec
purpura de Schönlein-Henoch ou cardiopathie
accompagnée de rhumatisme articulaire).

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14–4 Appareil locomoteur

TRAITEMENT Surveillance et suivi


Objectifs La surveillance et le suivi varient selon le diagnostic.
– Vérifier l’exactitude du diagnostic Orientation vers d’autres ressources
– Réduire au minimum le risque d’autres lésions médicales
(p. ex. par l’immobilisation)
Dans la plupart des cas, une douleur aiguë à un
Consultation membre commande l’évacuation médicale.
Consultez un médecin en présence d’une douleur On peut adresser les cas de douleur légère non aiguë
aiguë accompagnée d’une altération grave de la à un médecin pour évaluation.
fonction, si vous n’êtes pas sûr du diagnostic, en
présence d’un traumatisme grave ou s ’il y a
HALLUX VARUS
possibilité d’infection articulaire ou osseuse.

Traitement adjuvant DÉFINITION


Si l’enfant semble gravement malade, si vous Déviation des orteils vers l’intérieur. Léger, l’hallux
soupçonnez une infection (p. ex. cellulite, arthrite varus disparaît de lui-même; grave, il commande un
septique), ou s’il y a eu un traumatisme grave : traitement.
– Entamez un traitement IV avec du soluté
CAUSES
physiologique, à un débit suffisant pour
maintenir l’hydratation. – Metatarsus varus : adduction de l’avant-pied sur
l’arrière-pied (le bord latéral du pied est courbé
Pour plus de précisions sur les besoins d’entretien
au lieu d’être droit); apparaît chez le nourrisson.
quotidiens en liquides et les signes de déshydratation,
voir le chapitre 4, « Maintien de l’équilibre hydro - – Torsion tibiale : incurvation de tout le pied
électrolytique) ». (torsion médiale du tibia); apparaît dans la petite
enfance.
Interventions non pharmacologiques – Antéversion fémorale : incurvation de la jambe
– Repos au lit (torsion médiale à la hanche; apparaît dans la
– Immobilisation du membre pour prévenir toute petite enfance.
lésion et atténuer la douleur SYMPTOMATOLOGIE
Interventions pharmacologiques – Parfois associé au trébuchement
Antipyrétiques et analgésiques : – L’enfant dort le pied coincé sous les jambes
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
(torsion tibiale).
classe A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4 h au – Station assise en W, les genoux rapprochés et les
besoin pieds écartés latéralement (antéversion fémorale)
Toute inflammation articulaire aiguë accompagnée de
fièvre, mais sans cause évidente, doit être traitée
comme une infection (sur les conseils d’un médecin).
En attendant le transfert, le médecin peut prescrire
des antibiotiques, tels que les suivants :
céfuroxime (Zinacef) (médicament de classe B),
100-150 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes
les 8 h, IV
ou
céfazoline (Ancef) (médicament de classe B),
50-100 mg/kg par jour, doses fractionnées, toutes
les 8 h

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Appareil locomoteur 14–5

OBSERVATIONS DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


– Malformation congénitale plus grave avec pied
bot (malformation rigide de tout le pied présente
à la naissance)
COMPLICATIONS
– Troubles de la démarche, en l’absence de
traitement
TRAITEMENT
Fig. 14-1 : Metatarsus varus
Objectifs
L’avant-pied est tourné médialement sur l’arrière- – Améliorer la position du pied
pied. L’articulation de la cheville présente une
dorsiflexion et une flexion plantaire normales. Metatarsus varus

Le metatarsus varus physiologique peut conduire à – Ne commande habituellement aucun traitement


l’adduction de l’avant-pied au-delà de la ligne si bénin. Rassurez les parents de l’enfant ou la
médiane (aucun traitement nécessaire). personne qui s’en occupe, et effectuez un suivi
étroit. Voir la section « Orientation vers d’autres
ressources médicales » plus loin.
Torsion tibiale
– Consultez un médecin
– Conseillez un changement de posture pendant le
sommeil
Hyperantéversion fémorale
– Faites adopter la position assise en tailleur au
lieu de la position assise en W.
– La plupart des enfants n’ont besoin d’aucune
autre intervention.
Surveillance et suivi
Fig. 14-2 : Torsion tibiale
Surveillez la démarche tous les 3 ou 4 mois.
Mesurée par l’angle entre le pied et la cuisse, lorsque
la cheville et le genou sont placés à 90°. Normalement, Orientation vers d’autres ressources
le pied s’incurve vers l’extérieur avec l’âge médicales
(d’environ 2° aux environs de 1 an, et d ’environ 20° à – Metatarsus varus : Adressez l’enfant à un
15 ans). Lorsqu’il y a torsion tibiale, cet angle est plus médecin si l’état persiste plus de 3 mois ou s’il y
petit. a malformation non flexible à la naissance.
– Torsion tibiale : Adressez l’enfant à un médecin.
Une consultation en orthopédie est parfois
nécessaire.

Fig. 14-3 : Mesure de la rotation dans l'antéversion


fémorale
Diminution de la rotation externe de la hanche; si la
rotation est inférieure à 20°, un hallux varus peut
s’ensuivre.

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14–6 Appareil locomoteur

OBSERVATIONS
LUXATION CONGÉNITALE DE LA
HANCHE (DYSPLASIE Inspection du nouveau-né
CONGÉNITALE DE LA HANCHE) – Plis cutanés asymétriques au niveau des cuisses
– Plis cutanés excédentaires du côté atteint
DÉFINITION
Inspection de l’enfant
La tête fémorale ne s’insère pas dans l’acétabulum du – Jambes de longueurs inégales
bassin (Fig. 14-4). On trouve trois tableaux – Boiterie
cliniques : luxation, instabilité ou subluxation de la
hanche. – Signe de Trendelenburg : inclinaison du côté
atteint
Cette affection est courante dans certaines Palpation
communautés des Premières Nations, mais
pratiquement absente chez les Inuits. – Examinez l’enfant en décubitus dorsal
– Cuisses fléchies, l’enfant devrait pouvoir réaliser
La recherche d’anomalies congénitales de la hanche une abduction de 90° à chaque hanche; une
fait partie du dépistage néonatal systématique. Ces abduction limitée à 60° à 70° évoque ce
anomalies se diagnostiquent mieux avant que l’enfant diagnostic.
commence à marcher. Voir la partie sur l’appareil
locomoteur dans la section « Examen physique du Manœuvre d’Ortolani- Barlow pour le dépistage
néonatal :
nouveau -né » du chapitre 1, « Évaluation de la santé
des enfants ». – Placez les majeurs sur les grands trochanters
(partie supérieure externe des jambes).
– Placez les pouces sur les côtés internes des
genoux.
– Fléchissez les cuisses à 90° en abduction en
exerçant une pression latérale avec les pouces.
– Ramenez les genoux vers l’intérieur puis à leur
position de départ.
– Si vous entendez un ressaut à tonalité grave
(« chunk »), la hanche pourrait être luxable.
– Si vous sentez un ressaut à tonalité claire
(« clic »), la hanche pourrait être subluxable.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Fémur court congénital
– Clic synovial
– Contraction congénitale de l’adduction
Fig. 14-4 : Articulation de la hanche – Luxation fixée dans l’arthrogrypose

CAUSES COMPLICATIONS
– Anomalie congénitale – Altération persistante de la démarche si
– Trouble exacerbé par l’utilisation des tikanakans l’anomalie n ’est pas diagnostiquée et traitée
(porte-bébé dorsaux) ou par d’autres façons de – Arthrose
langer l’enfant
– On trouve souvent d’autres membres atteints
dans la famille.
– Accouchement en présentation par le siège
SYMPTOMATOLOGIE
– Lorsque le diagnostic est posé après que l’enfant
a commencé à marcher, on note une boiterie,
avec ou sans douleur.

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Appareil locomoteur 14–7

TRAITEMENT CAUSES
Objectifs Articulation
– Améliorer ou rétablir l’insertion fémorale Infection :
normale dans l’acétabulum
– Bactérienne (arthrite septique)
– Normaliser la démarche
– Virale
Interventions non pharmacologiques
Inflammation :
Le dépistage précoce est important. C’est pourquoi – Arthrite rhumatoïde juvénile ou rhumatisme
l’examen des hanches est un élément essentiel du articulaire aigu
dépistage néonatal. Le nouveau-né devrait d’ailleurs
– Synovite réactionnelle
être examiné à cet égard plusieurs fois par le
personnel infirmier et médical au cours de sa Traumatisme
première année de vie, car le problème n’est pas
nécessairement évident à la naissance. Os
– Traumatisme
Sensibilisez la communauté aux moyens de remédier
– Fracture
à ce problème, comme une utilisation moins
fréquente des tikanakans. – Ostéomyélite
– Tumeur
Traitements définitifs :
Muscles
– Attelle (p. ex. attelle de Pavlik pour enfants, de
– Entorses
la naissance à 8 mois)
– Foulures
– Plâtre
– Processus inflammatoire
– Chirurgie
Ligaments (tissus mous)
Orientation vers d’autres ressources
médicales – Traumatisme
– Infection (cellulite)
Adressez l’enfant sans tarder à un médecin en vue
d’une évaluation. – Syndrome post-vaccinal
Une boiterie peut apparaître en présence d’une
atteinte ou d’une lésion à l’abdomen ou à la colonne.
BOITERIE
SYMPTOMATOLOGIE
DÉFINITION – Traumatisme
Anomalie de la démarche. – Fièvre
– IVRS virale au cours de la semaine précédente
Ce motif de consultation doit toujours être pris au – Douleur
sérieux. Une boiterie peut en effet résulter de troubles
– Incapacité de se porter sur une jambe
des articulations, des os, des ligaments ou des tissus
mous. Lorsqu’on diagnostique une boiterie, il est – Diminution de la mobilité
difficile de faire la distinction entre la douleur OBSERVATIONS
osseuse et la douleur musculaire et articulaire. Les
tout-petits refusent parfois de se porter sur leurs Recherchez :
membres. De graves affections des os, des – Chaleur
articulations ou des muscles peuvent se manifester
par une boiterie. – Œdème
– Rougeur
– Douleur à la mobilisation
– Difficulté à se porter sur la jambe
– Diminution de l’amplitude de mouvement
(mobilisation active et passive)
Effectuez un examen de l’abdomen et un examen
général si la cause n’est pas évidente à l’examen du
membre (p. ex. une hernie incarcérée se manifeste
souvent comme une boiterie).

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14–8 Appareil locomoteur

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
DOULEURS DE CROISSANCE
Voir la section « Causes » plus haut.
DÉFINITION
COMPLICATIONS Syndrome idiopathique touchant de 10 à 20 % des
Selon la cause de la boiterie enfants d’âge scolaire. La douleur survient
habituellement dans les muscles des mollets ou des
TESTS DIAGNOSTIQUES cuisses. La douleur articulaire est rare. Intermittente,
la douleur apparaît généralement la nuit et dure de
Aucun 30 minutes à plusieurs heures.

TRAITEMENT CAUSES

Objectifs Inconnues, bien que l’affection soit probablement


attribuable au surmenage et à la fatigue. Des facteurs
– Poser un diagnostic exact
émotionnels peuvent également entrer en jeu.
– Traiter la cause de la boiterie
– Maintenir un indice de suspicion élevé au sujet SYMPTOMATOLOGIE
de toute pathologie possible
– Douleurs habituellement non articulaires
Consultation – Habituellement localisées dans les mollets ou les
Consultez un médecin si vous n ’êtes pas sûr(e) du cuisses
diagnostic ou si les symptômes sont importants. – Douleurs sourdes, généralement plus intenses la
nuit
Interventions non pharmacologiques – Réveillent parfois l’enfant pendant la nuit
L’immobilisation s’impose parfois pour reposer le – Peuvent être soulagées par des massages et des
membre, atténuer la douleur et prévenir toute autre frictions
lésion.
OBSERVATIONS
Interventions pharmacologiques Aucun signe physique
Analgésique :
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
classe A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4 h au – Infection ou inflammation aiguë
besoin – Traumatisme
Surveillance et suivi COMPLICATIONS
Selon le diagnostic Aucune
Orientation vers d’autres ressources TRAITEMENT
médicales
Objectifs
Adressez l’enfant à un médecin ou à un hôpital selon
la gravité des symptômes et le diagnostic éventuel. – Écarter la possibilité d’affections ou de maladies
plus graves
Interventions non pharmacologiques
– Rassurez l’enfant et la famille.
Éducation du client
– Expliquez l’évolution du syndrome et le
pronostic.
– Donnez aux parents ou à la personne s’occupant
de l’enfant des conseils au sujet des soins à
donner à la maison (repos, chaleur et analgésie).
– Soulignez qu’un le coussin chauffant ou des
compresses humides chaudes peuvent aider au
besoin.

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Appareil locomoteur 14–9

Interventions pharmacologiques COMPLICATIONS


Analgésique (pour les enfants de moins de 6 ans) : – Décollement de fragments de cartilage de la
tubérosité tibiale
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
– Diminution de la capacité de s’adonner à une
classe A), 325 mg, 1-2 comprimés PO toutes les
6 h au besoin
activité physique
– Arthrose
Surveillance et suivi
TESTS DIAGNOSTIQUES
Réévaluez l’enfant si la fréquence ou la gravité des
crises augmentent. Aucun

Orientation vers d’autres ressources TRAITEMENT


médicales
Interventions non pharmacologiques
Il est habituellement inutile d’adresser l’enfant à un
– Expliquez à l’enfant et à ses parents, ou à la
médecin, sauf lorsque le diagnostic est confus ou
inexact, ou si les symptômes empirent. personne qui s’en occupe, qu’il s’agit d’une
affection bénigne au pronostic favorable, afin de
les rassurer.
MALADIE D’OSGOOD -SCHLATTER – L’enfant doit garder le membre au repos
DÉFINITION – On peut appliquer de la glace au besoin.
– Il faut diminuer les activités qui aggravent les
Apophysite de traction de la tubérosité tibiale. symptômes.
L’affection est considérée comme un syndrome de – On peut immobiliser le genou (p. ex. au moyen
surmenage consistant en microtraumatismes répétés d’une attelle), mais seulement pour une courte
causant une avulsion partielle du tendon rotulien à période (p. ex. quelques jours).
son point d’insertion sur le tibia. Elle survient durant
– Donnez aux parents ou à la personne s’occupant
la poussée de croissance pubertaire.
de l’enfant des conseils sur l’utilisation
Facteurs de risque appropriée des médicaments, notamment sur la
posologie et les effets secondaires.
– Sexe masculin
Interventions pharmacologiques
– Participation à des activités sportives
(p. ex. football, soccer) Anti-inflammatoire et analgésique :
– Poussée de croissance récente
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
CAUSE classe A), 325 mg, 1-2 comprimés PO toutes les
6 h au besoin pendant 7-10 jours
– Activité (p. ex. sports et course à pied) ou
occasionnant des microtraumatismes
ibuprofène (Motrin) (médicament de classe A),
ANTÉCÉDENTS ET OBSERVATIONS 200 mg, 1-2 comprimés PO toutes les 6 h au
– Douleur au genou autour de la tubérosité tibiale besoin pendant 7 -10 jours
– Tuméfaction Surveillance et suivi
– Boiterie
Faites un suivi après 1-2 semaines. D’habitude,
– Sensibilité et protrusion du tubercule tibial l’affection guérit spontanément en quelques mois.
Les symptômes s’aggravent avec l’activité
(p. ex. course à pied, saut, montée et descente Orientation vers d’autres ressources
d’escaliers, agenouillement) et diminuent au repos. médicales
Adressez l’enfant à un médecin pour une évaluation
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
si le traitement symptomatique ne donne aucun
– Tendinite rotulienne résultat après 6-8 semaines.
– Ostéomyélite
Cette affection devient chronique dans 5 à 15 % des
– Entorse du genou
cas, avec sensibilité persistante, tuméfaction et
– Entorse ligamentaire formation d’osselets pouvant nécessiter une
– Syndrome fémororotulien extraction chirurgicale.
– Ostéosarcome

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14–10 Appareil locomoteur

SYNDROME FÉMOROPATELLAIRE SYMPTOMATOLOGIE


– Douleur aiguë ou chronique à la face antérieure du
DÉFINITION
genou et douleur à la face postérieure de la rotule
Ostéochondrite intéressant la rotule et entraînant une – Douleur générale ou de frottement évoluant
douleur et une tuméfaction du genou. On considère progressivement
l’affection comme un syndrome de surmenage ne – Sensation d’instabilité du genou (réponse réflexe
comportant ni nécrose avasculaire ni processus à la douleur); l’enfant est incapable de garder le
inflammatoire; à ce titre, elle évolue avec le temps. genou fléchi même pendant un court moment.
Habituellement unilatérale, mais parfois bilatérale. – Bruit de grincement, pop ou cliquetis audible à la
Début pendant l’adolescence. flexion du genou
La plupart des sujets atteints présentent un alignement Facteurs causaux
fémororotulien légèrement défectueux qui, avec
l’activité, entraîne une instabilité de la rotule et une – Montée et descente d ’un escalier ou d’une pente
destruction progressive du cartilage rotulien. – Course à pied
– Position assise prolongée avec les genoux fléchis
Facteurs de risque
– Sexe féminin OBSERVATIONS
– Activité physique – Aucun épanchement dans le genou
CAUSES – Aucune diminution de l'amplitude du
mouvement du genou touché
Tissus mous – Sensibilité de la face postérieure interne ou
– Bursite prépatellaire externe de la rotule
– Tendinite rotulienne – Grincement, pop ou clic à la flexion du genou,
– Déchirure du ménisque détecté à la manipulation de la rotule
Articulations – Test d'inhibition rotulienne positif : l’enfant
refuse de déplier le genou lorsque la rotule est
– Chondromalacie rotulienne
comprimée contre les condyles fémoraux; la
– Arthrose de la rotule rotule est déplacée lorsque le genou est en
– Ostéochondrite disséquante du genou extension.
– Fracture chondrale – Une douleur chronique peut se traduire par une
Fonctions atrophie de non-utilisation des quadriceps.
– Instabilité de la rotule – Crépitation à la détermination de l’amplitude du
mouvement du genou
– Synovie piégée entre la rotule et le fémur
– Angle Q accru
Douleur projetée
– Alignement rotulien anormal
– Dorsalgie
Signe d’appréhension
– Douleur à la hanche
– Douleur à la cheville – Tenez la rotule de l’enfant dont le genou est en
extension.
Mécanisme
– Demandez à l’enfant de tendre ses quadriceps.
– Syndrome de surmenage chez les athlètes – Résultat positif : l'enfant ressent de la douleur.
– Sports comportant de la course, des sauts ou des – L’enfant refuse parfois de faire le test de crainte
arrêts et des rotations brusques d’avoir mal.
– Sports de contact (p. ex. football)
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Impact direct sur la rotule
– Dégénérescence de la rotule – Entorse du genou
– Chondromalacie rotulienne – Entorse ligamentaire
– Arthrose de la rotule – Maladie d’Osgood -Schlatter
– Variation anatomique, telle qu’un angle plus
grand entre le fémur et le tibia (angle Q; noter
que cet angle est souvent plus grand chez les
femmes que chez les hommes) ou un sillon
fémoropatellaire externe peu profond (rotule
sujette à la subluxation ou à la luxation latérale)

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Appareil locomoteur 14–11

COMPLICATIONS Interventions pharmacologiques


– Limitation des activités de la vie quotidienne Anti-inflammatoire (A INS) pour une courte période
(1-2 semaines) :
TESTS DIAGNOSTIQUES
ibuprofène (Motrin) (médicament de classe A),
Aucun 200 mg, 1-2 comprimés PO tid
ou
TRAITEMENT
naproxène (Naprosyn) (médicament de classe A),
Interventions non pharmacologiques 125 mg, 1-2 comprim és PO bid ou tid
– Repos; l’enfant peut continuer à exercer la Surveillance et suivi
plupart de ses activités, mais pour une courte
période, pendant la phase aiguë (1-2 semaines), il Réévaluez l’enfant toutes les 1-2 semaines pendant le
doit limiter les activités nécessitant la flexion des stade aigu. Voyez à ce qu’il observe le programme
genoux. d’exercice et offrez-lui soutien et encouragement.
– Application de glace au besoin
Une arthroscopie chirurgicale s’impose parfois (dans
– Les bandages élastiques peuvent offrir un certain 5 à 10 % des cas) pour extraire des fragments osseux
confort (mais ne doivent pas être portés la nuit). ou cartilagineux ou raboter la face postérieure de la
Exercices de renforcement des quadriceps rotule.
– Exercices isométriques de résistance progressive Orientation vers d’autres ressources
– appareils de flexion-extension des jambes (45°) médicales
Exercices d’étirement des membres Adressez l’enfant à un médecin pour une évaluation
inférieurs si le traitement conservateur ne donne lieu à aucune
– Étirement des quadriceps amélioration après 6-8 semaines.
– Étirement des ischio-jambiers
– Étirement de la bandelette de Maissiat
– Étirement des chevilles
– Étirement des jumeaux
– Étirement du soléaire

URGENCES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

LÉSIONS
MUSCULOSQUELETTIQUES

Un traumatisme du tissu musculosquelettique peut Voir au tableau 14-1 les données comparatives sur les
causer des dommages allant de la lésion mineure symptômes courants des lésions musculo-
(entorse) à la lésion majeure (fracture ou luxation). squelettiques.

Tableau14-1 : Symptômes de lésions musculosquelettiques

Symptôme Fracture Luxation Entorse (ligamentaire) Entorse (musculaire)


Douleur Aiguë Modéré e-aiguë Légère-modérée Lé gère-mod érée
Tuméfaction Modérée-prononc ée Légère Légère-prononc ée Lé gère-mod érée
Contusions Légères -sévères Légères-sé vères Légères-sévères Lé gères-sévè res

Déformation Variable Prononc ée Aucune Aucune


Fonction Perte de fonction Perte de fonction Limitée Limitée
Sensibilité Aiguë Modéré e-aiguë Modérée Modérée
Crépitations Présentes Absentes Absentes Absentes

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14–12 Appareil locomoteur

FRACTURES Types de fractures


– Fracture fermée (simple) : fracture qui ne
DÉFINITION communique pas avec le milieu extérieur.
Rupture de continuité du tissu osseux. – Fracture ouverte (exposée) : fracture qui
communique avec le milieu extérieur (par une
Le trait de fracture peut être transversal, oblique ou lacération de la peau).
spiroïde.
– Fracture comminutive : fracture comportant trois
La fracture de la clavicule est l’une des plus fragments ou plus.
fréquentes chez les enfants. – Fracture-avulsion (par arrachement) : fracture
dans laquelle un fragment osseux est tiré hors de
La lésion osseuse la plus grave aux membres
sa position normale par la contraction musculaire
supérieurs est la fracture supracondylienne du coude.
ou la résistance d’un ligament.
Les fractures de l’épiphyse d’un os sont graves, car – Fracture en bois vert : fracture angulée
elles peuvent léser le cartilage de conjugaison au incomplète d’un os long, observée le plus
point de stopper la croissance. souvent chez les enfants.
Les fractures du bassin, de la hanche, du fémur et les – Fracture sans déplacement : fracture dans
décollements épiphysaires à proximité du genou sont laquelle les fragments osseux ont conservé leur
des lésions graves nécessitant des soins prolongés en position anatomique.
milieu hospitalier. – Fracture déplacée : fracture dans laquelle les
fragments osseux n’ont pas conservé leur
CAUSES position anatomique.
La cause la plus courante est le traumatisme. SYMPTOMATOLOGIE
À l’occasion, certains troubles pathologiques Antécédents habituels de traumatisme, sauf en
préexistants peuvent prédisposer aux fractures : présence d ’une maladie osseuse préexistante
– Ostéogenèse imparfaite (fragilité osseuse (notamment l’ostéopénie, observée chez les enfants
constitutionnelle) atteints de paralysie cérébrale).
– Rachitisme Le siège et le type de la fracture peuvent
– Scorbut généralement être liés à la description de la lésion.
– Kyste osseux – Déterminez les circonstances exactes dans
– Lésion maligne lesquelles la fracture s’est produite (mécanisme
En cas de fracture chez un nourrisson ou un tout- de blessure)
petit, il faut envisager la possibilité de mauvais – Douleur
traitements. – Tuméfaction
– Perte de fonction
– Engourdissement distal par rapport au siège de la
fracture (possible)
En cas de mauvais traitements, les antécédents
habituels des fractures sont parfois absents ou ne
concordent pas avec la lésion observée.

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Appareil locomoteur 14–13

OBSERVATIONS Au cours des mois ou des années suivantes


– Augmentation de la fréquence respiratoire, de la – Déformation
fréquence cardiaque et de la tension artérielle (à – Arthrose des articulations adjacentes ou distantes
cause de la douleur) – Nécrose aseptique
– S’il y a une hémorragie sévère, la tension – Chondromalacie traumatique
artérielle peut chuter.
– Syndrome algodystrophique
– Chez le grand enfant, la fracture du tibia, du
fémur ou du bassin est parfois associée à un choc TESTS DIAG NOSTIQUES
traumatique. – Radiographie si possible, mais seulement si le
– L’enfant est en état de détresse à cause de la résultat peut avoir une incidence sur la décision
douleur. de transférer l’enfant à l’hôpital.
– Présence possible de lacérations cutanées et d’os – Lorsqu’aucune fracture n’est visible à la
en saillie dans le cas des fractures ouvertes radiographie mais que les os sont sensibles, il est
– Ecchymoses et tuméfaction prudent de traiter comme une fracture.
– Diminution de l’amplitude des mouvements – Les fractures de type I (fractures des zones
– Déformation visible lorsque les os sont déplacés cartilagineuses d’accroissement des os longs)
– La région atteinte est parfois pâle si la circulation apparaissent souvent normales à la radiographie.
sanguine y est gênée.
TRAITEMENT
– Le membre est frais, le pouls absent et la
sensibilité diminuée lorsque la circulation La plupart des os fusionnent en 4-6 semaines; ce
sanguine est interrompue dans la région atteinte. délai est parfois plus long pour les os des membres
– Vérifiez la température de la région atteinte et la inférieurs; certaines fractures en bois vert peuvent
présence des pouls distaux par rapport au siège mettre plus de temps à guérir.
de la fracture.
Objectifs
– Vérifiez (avec la tête et la pointe d’une épingle)
la sensibilité tactile distale par rapport au siège – Stabiliser la fracture
de la fracture. – Soulager la douleur
– La région atteinte est extrêmement sensible. – Prévenir ou traiter les complications
– Lorsque les os sont déplacés, on sent parfois des Consultation
crépitations.
Consultez le médecin pour toutes les fractures
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL soupçonnées ou confirmées.
– Entorse grave
– Contusion sévère
– Luxation
COMPLICATIONS
Au cours des premières heures
– Hypovolémie causée par l’hémorragie
– État de choc
– Lésion des artères, des paquets vasculonerveux
et des tissus mous avoisinants.
Au cours des premières semaines
– Infection de la plaie
– Embolie graisseuse
– Syndrome de détresse respiratoire
– Infection thoracique
– Coagulopathie intravasculaire disséminée
– Ostéomyélite (si la fracture est ouverte)
– Cal vicieux et syndrome de loge possibles dû au
plâtre

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14–14 Appareil locomoteur

Traitement adjuvant Interventions pharmacologiques


En présence d'antécédents ou de signes cliniques Un analgésique est parfois nécessaire dans les cas de
indiquant un traumatisme grave, et pour toute fractures graves. Consultez un médecin avant
fracture majeure (p. ex. fémur, bassin, hanche) : d’utiliser un analgésique narcotique si possible.
– Amorcez un traitement IV avec du soluté mépéridine (Demerol) (médicament de classe D),
physiologique en perfusant à un débit suffisant IM
pour maintenir l’hydratation, sauf en présence ou
d’hypotension.
codéine sirop (médicament de classe B), PO
Si l’enfant est hypotendu, traitez pour un état de
choc : Pour la mépéridine et la codéine, la posologie dépend
– Administrez de l’oxygène à raison de 10-12 l/min de l’âge et de la taille de l’enfant. Consultez le
au moyen d’un masque sans réinspiration afin Compendium des produits et spécialités
pharmaceutiques pour en savoir davantage.
d’obtenir les plus fortes concentrations d’oxygène
possibles. Les antibiotiques s’imposent s’il s’agit d’une fracture
– Maintenez le taux de saturation en oxygène au- ouverte. Il faut alors consulter un médecin. Vous ne
dessus de 97 %. devez administrer des antibiotiques IV ou IM que sur
– Mettez en place deux tubulures IV de gros calibre l’avis d’un médecin.
et administrez du soluté physiologique (ou du céfuroxime (Zinacef) (médicament de classe B),
lactate de Ringer). Si vous n'arrivez pas à mettre 50-100 mg/kg par jour, doses fractionnées, toutes
en place une intraveineuse en 60-90 secondes, les 8 h, IV
établissez une voie de perfusion intra-osseuse; ou
voir la section « Voie de perfusion intra -osseuse »
au chapitre 2, « Méthodes utilisées en pédiatrie ». ceftriaxone (Rocephin) (médicament de
classe B), 50-75 mg/kg par jour, dose unique, IM
– Administrez un bolus de 20 ml/kg en 20 minutes. ou IV (dose maximale 2 g)
– Répétez le bolus au besoin jusqu’à ce qu’il y ait
une réponse. Administrez de l’anatoxine tétanique au besoin. Voir
les recommandations du Guide canadien
Voir également la section « État de choc » au d’immunisation, 5e édition (Santé Canada, 1998).
chapitre 20, « Urgences générales et traumatismes
majeurs ». Surveillance et suivi
Interventions non pharmacologiques Surveillez l’ABC, les signes vitaux, la douleur et
– Si vous soupçonnez une lésion à la colonne, l’état neurovasculaire de la région distale par rapport
gardez l’enfant couché et utilisez une planche au siège de la fracture en attendant le transfert à
dorsale munie d’une attelle cervicale pour le l’hôpital.
transporter.
Après le traitement d’urgence, profitez de l’occasion
– Immobilisez le siège de la fracture au moyen pour faire un suivi avec l’enfant et ses parents ou la
d’une attelle se prolongeant sur l’articulation, au- personne qui s ’occupe de lui et leur donner des
dessus et au-dessous du siège de la lésion. conseils sur la prévention des accidents.
– Utilisez au besoin une attelle postérieure ou une
écharpe (pour les membres supérieurs). Orientation vers d’autres ressources
– Exercez une traction en cas de fracture déplacée médicales
du fémur (utilisez une attelle Thomas, s’il y en Procédez à l’évacuation médicale.
a).
– En cas de fracture ouverte, enveloppez la plaie
avec un pansement stérile et protégez-la au
moyen d’une attelle.
– Ne plâtrez pas la fracture.
– Ne tentez pas de réduire une fracture déplacée.
– N’administrez rien par voie orale à l’enfant
victime d ’une fracture déplacée, car il pourrait
avoir besoin d’une intervention chirurgicale.

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Appareil locomoteur 14–15

LUXATION D’UNE GROSSE Consultation


ARTICULATION Consultez un médecin. Si c’est une grosse
articulation qui est luxée, il faudra probablement
procéder à une évacuation médicale.
DÉFINITION
Désinsertion d’un os de son attache anatomique Interventions non pharmacologiques
normale. – N’administrez rien par voie orale, car une
chirurgie pourrait s’avérer nécessaire.
CAUSE – Au besoin, immobilisez le siège de la blessure à
– La cause la plus fréquente est le traumatisme. l’aide d’une attelle postérieure ou d’une écharpe
(pour les membres supérieurs).
Problèmes propres à l’enfance
Interventions pharmacologiques
Chez les nouveau-nés et les tout-petits, l’examen des
luxations et des fractures doit tenir compte de la Un analgésique est parfois nécessaire pour les
possibilité de mauvais traitements. blessures graves. Consultez un médecin avant
d’utiliser des analgésiques narcotiques si possible.
La subluxation du coude est courante chez les tout-
petits. Elle est causée par une traction ou une mépéridine (Demerol) (médicament de classe D),
secousse soudaine (traumatisme) qui désengage la IM
tête du radius du ligament qui y est fixé ou
(subluxation). La luxation des genoux et des coudes codéine sirop (médicament de classe B), PO
constitue une urgence médicale vu le risque de
troubles neurovasculaires. Pour la mépéridine et la codéine, la posologie dépend
de l’âge et de la taille de l ’enfant. Consultez le
SYMPTOMATOLOGIE Compendium des produits et spécialités
pharmaceutiques pour en savoir davantage.
– Traumatisme associé compatible avec le siège et
le type de la lésion Surveillance et suivi
– Si les circonstances décrites ne sont pas
Exercez une surveillance pour soulager la douleur et
compatibles avec la lésion, envisagez la déterminer l’état neurovasculaire du membre atteint.
possibilité de mauvais traitements.
– Douleur, souvent aggravée par la mobilisation Orientation vers d’autres ressources
– Perte de fonction médicales
OBSERVATIONS Procédez à une évacuation médicale en vue d’une
consultation en orthopédie et du traitement définitif.
– Tachycardie et tachypnée (associées à la
douleur)
LUXATION D’UNE PETITE ARTICULATION
– Tuméfaction (légère)
– Ecchymoses (légères à graves) Le médecin peut vous donner des conseils pour le
– Déformation marquée de l’articulation réalignement des petites articulations (p. ex. les
doigts) au moyen d’une légère traction.
– Sensibilité (modérée à élevée)
Une fois l’articulation remise en place, immobilisez-
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
la pour qu’elle guérisse. La durée de l’immobilisation
– Fracture dépend de l’articulation atteinte et doit être
– Lésion des tissus mous déterminée par le médecin. Il ne faut jamais
immobiliser les doigts pendant plus de 3 ou 4 jours.
COMPLICATIONS
– Lésion vasculaire ou nerveuse

TRAITEMENT
Objectifs
– Soulager la douleur
– Réaligner

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CHAPITRE 15 — SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

Table des matières


ÉVALUATION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL .................................. 15–1
Anamnèse et examen du système nerveux central ......................... 15–1
Examen physique ......................................................................... 15–1
AFFECTIONS COURANTES DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL ............ 15–3
Hypotonie (« poupée de son »)................................ ...................... 15–3
URGENCES – SYSTÈME NERVEUX CENTRAL........................................ 15–4
Troubles épileptiques .................................................................... 15–4
Traumatisme crânien .................................................................... 15–7
Céphalée ....................................................................................15–10
ANNEXE 15-1 : EXEMPLE DE RELEVÉ DES CÉPHALÉES
ET DES CRISES CONVULSIVES................................ .............................15–15

Pour de plus amples renseignements sur l’anamnèse et l’examen physique du système


nerveux central chez les grands enfants et les adolescents, voir le chapitre 8, « Système
nerveux central », dans le guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
générale de la santé des Premières Nations et des Inuits , 2000).

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15–1

ÉVALUATION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

ANAMNÈSE ET EXAMEN DU EXAMEN PHYSIQUE


SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
Il importe d’effectuer un examen physique général et
Il est important d’obtenir les antécédents complets et un examen neurologique poussé. Évaluez les aspects
les détails concernant chaque symptôme, y compris suivants :
des renseignements sur l’apparition (soudaine ou – État de conscience (peut être quantifié à l’aide de
graduelle), la durée et la progression de la maladie. l’échelle de Glasgow pour enfants – voir le
– Altération de l’état de conscience (p. ex. tableau 15-1)
léthargie, stupeur) – État mental
– Irritabilité – Élocution
– Modification des pleurs (chez les nourrissons de – Examen des yeux : mouvements extra-oculaires
moins de 6 mois) complets, PERRLA (pupilles égales et rondes,
– Modification des habitudes alimentaires réaction à la lumière et accommodation), examen
– Présence et caractéristiques des céphalées : siège du fond de l’œil pour vérifier la clarté et la
vascularité de la papille optique
de la douleur, durée, facteurs de soulagement,
association à des vomissements ou à des troubles – Forme et taille de la tête; grosseur des
de la vue fontanelles et des sutures
– Troubles de la vue (p. ex. la diplopie [vision – Dysmorphie faciale (peut être associée à un
double] indique que les nerfs crâniens sont syndrome génétique)
atteints) – Nævus (peut dénoter un trouble neurocutané)
– Altération de l’ouïe, de l’odorat ou du goût chez – Souffle intracrânien (peut être associé à une
le grand enfant malformation vasculaire intracrânienne)
– Vertige (dénote un trouble de l’oreille interne) – Fistule externe au bas du dos et touffe de poils
– Faiblesse ou atrophie musculaire – Tonicité, force et réflexes des membres
– Mouvements moteurs involontaires (p. ex. tics, – Observation de l’atteinte des principaux jalons
chorée) du développement de l’enfant pour son âge
– Tonicité musculaire anormale (hypertonie (p. ex. ramper, marcher, jouer avec des jouets)
[augmentation] ou hypotonie [diminution]) – Observation de la démarche de l’enfant
– Altération des perceptions sensorielles (p. ex. – Signes méningés (p. ex. raideur de la nuque,
picotements, engourdissement) signe de Kernig [douleur lors de l’extension
– Description détaillée de convulsions, passive du genou et de la flexion des hanches],
d’évanouissements ou d’autres types de crises : signe de Brudzinski [la flexion passive de la
couleur de la peau, respiration, facteurs nuque provoque la flexion des hanches])
déclenchants, durée, coordination des – Examen respiratoire : vérifier la possibilité d’une
mouvements des membres et des yeux, état de pneumonie sous-jacente
conscience, comportement avant et après la crise – Examen cardiaque : être à l’écoute de souffles
– Chronologie de l’atteinte des stades normaux du (qui pourraient être associés à une embolie ou à
développement un abcès cérébral)
– Antécédents de troubles neurologiques – Examen abdominal : rechercher une
– Antécédents familiaux de troubles neurologiques hépatomégalie ou une splénomégalie (qui
(de nombreux troubles sont héréditaires) pourraient être associées à une surcharge
liquidienne)
– Détails sur la grossesse, le travail,
l’accouchement et la période néonatale
(particulièrement pour les enfants de moins de
2 ans)

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15–2 Système nerveux central

Tableau 15-1 : Scores de l’échelle de coma de Glasgow*


Critère Score Groupe d’âge et réponse
Ouverture des yeux > 1 an < 1 an
4 Spontanée Spontanée
3 À la parole Au cri
2 À la douleur À la douleur
11 Pas de réponse Pas de réponse
Meilleure réponse motrice > 1 an < 1 an
6 Obéit S.O.
5 Localise la douleur Localise la douleur
4 Flexion et retrait Flexion normale

3 Flexion anormale (rigidité de Flexion anormale (rigidité


décortication) de décortication)

2 Extension (rigidité de Extension (rigidité de


décérébration) décérébration)
1 Pas de réponse Pas de réponse
Meilleure réponse verbale > 5 ans 2-5 ans Naissance à 23 mois

5 Orientée (conversation) Adéquate (mots et phrases) Sourire, gazouillements et


pleurs adaptés
4 Confuse (conversation) Inadéquate Pleurs
3 Inadéquat Pleurs ou cri Pleurs ou cris inadaptés
2 Incompréhensible Gémissements Gémissements
1 Pas de réponse Pas de réponse Pas de réponse
* On obtient le score global en additionnant le score de chacun des trois critères (ouverture des yeux, meilleure réponse motrice,
meilleure réponse verbale).
Note : S.O. = sans objet

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Système nerveux central 15–3

AFFECTIONS COURANTES DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

HYPOTONIE (« POUPÉE DE SON ») Symptômes prénataux


– Accidents physiologiques durant la grossesse ou
DÉFINITION l’accouchement
– Problèmes de santé de la mère (p. ex.
Diminution de la résistance musculaire à la
hypertension, diabète sucré)
mobilisation passive d’une articulation. La force
musculaire est un élément primordial de cette – Consommation de médicaments neurotoxiques
résistance. par la mère
OBSERVATIONS
CAUSES
– Signes vitaux
– Encéphalopathie statique liée à un accident
– Procéder à un examen physique général pour
périnatal ou prénatal (p. ex. hypoxie, ischémie
écarter toute cause sous-jacente
présente à la naissance, hémorragie
intracrânienne) – Examen complet du SNC (voir la section
« Examen physique » ci-dessus)
– Atteinte directe du SNC (p. ex. section de la
moelle épinière) – Évaluation des jalons du développement en
fonction de l’âge
– Atrophie musculaire au niveau de la colonne
vertébrale – Évaluation des réflexes primitifs du nouveau-né
(voir la section « Examen physique du nouveau-
– Myasthénie
né » dans le chapitre 1, « Évaluation de la santé
– Myopathie congénitale des enfants »)
– Myotonie atrophique – Diminution de la tonicité musculaire (hypotonie)
– Dystrophie musculaire progressive
– Maladie intéressant l’organisme entier (p. ex. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
cardiopathie congénitale, hypothyroïdie, maladie Voir la section « Causes » ci-dessus.
coeliaque, erreurs innées du métabolisme)
– Botulisme infantile COMPLICATIONS
SYMPTOMATOLOGIE – Invalidité de longue durée
– Apparition (soudaine ou graduelle) TESTS DIAGNOSTIQUES
– Durée
Aucun.
– Antécédents de maladies aiguës (p. ex.
méningite)
TRAITEMENT
– Antécédents familiaux de myopathie
– Antécédents sociaux : interaction enfant-parent, Le traitement varie selon la cause de l’hypotonie.
antécédents des frères et sœurs (de nombreux
Objectifs
bébés ont l’allure d’une « poupée de son » parce
qu’ils ne sont pas assez stimulés) – Déterminer rapidement la cause de l’hypotonie
Symptômes associés – Réduire le risque d’invalidité de longue durée
– Difficultés respiratoires ou alimentaires Consultation
– Fasciculations Consultez immédiatement un médecin au sujet du
– Ptoses cas.
– Tout retard dans l’atteinte d’un stade du
développement Orientation vers d’autres ressources
médicales
– Prise de poids inappropriée pour l’âge
Un enfant hypotonique devrait être évacué pour faire
l’objet d’une évaluation et d’un examen approfondi.
L’urgence de l’évacuation médicale varie selon l’état
clinique de l’enfant et les causes possibles de
l’hypotonie.

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15–4 Système nerveux central

URGENCES – SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

TROUBLES ÉPILEPTIQUES Convulsions fébriles


– Associées à une température supérieure à 38 °C
DÉFINITION – Se produisent chez les enfants de moins de 6 ans
(prévalence de 2-4 % chez les enfants de moins
Manifestations neurologiques de décharges de 5 ans)
neuroniques involontaires et excessives. Les – Aucun signe ou antécédent de trouble épileptique
symptômes, qui varient selon la région du cerveau sous-jacent
atteinte, peuvent comprendre :
– Souvent héréditaires
– Altération de l’état de conscience – Les convulsions fébriles sont simples et bénignes
– Mouvements toniques et cloniques d’une partie si elles sont de courte durée (moins de
ou de l’ensemble des parties du corps 5 minutes)
– Mouvements oculaires – Caractérisées par des mouvements tonico-
– Troubles visuels, auditifs ou olfactifs cloniques
Chez les enfants, la plupart des crises épileptiques – Bilatérales
entraînent une perte de conscience et des D’autres crises épileptiques complexes
mouvements toniques et cloniques, mais des troubles (n’appartenant à aucune des catégories ci-dessus)
auditifs, visuels ou olfactifs, des modifications peuvent exiger un examen plus complet dans un
comportementales et des absences peuvent également centre de soins tertiaires.
se produire.
SYMPTOMATOLOGIE
Il faut distinguer les crises épileptiques des autres
types de « crise » (p. ex. évanouissement, arythmie, – Crises antérieures (p. ex. crises épileptiques
vertige, tics). connues)
Nature de la crise épileptique actuelle
Types
– Apparition (soudaine ou graduelle)
Crise d’épilepsie généralisée – Date et heure du début de la crise
– Affecte les deux hémisphères – Reprise de conscience ou non depuis la crise
– Caractérisée par l’altération de l’état de – Durée de la crise
conscience – Chronologies des crises
– Manifestations motrices bilatérales – Type de crise (généralisée ou partielle)
– Exemples : crise de petit mal ou crise de grand – Présence de fièvre
mal avec mouvements tonico-cloniques des – Présence d’une blessure à la tête
quatre membres – Consommation d’une substance toxique ou autre
Crise d’épilepsie partielle simple forme d’empoisonnement (p. ex.
encéphalopathie saturnine – attribuable au
– Affecte seulement une partie du cerveau (focale, plomb)
motrice ou sensorielle)
Autres facteurs
– Également appelée « crise d’épilepsie focale »
– Peut dégénérer en crise d’épilepsie généralisée – Adhésion au traitement anticonvulsivant chez
l’enfant épileptique
Les antécédents médicaux de l’enfant sont
importants, car les anticonvulsivants utilisés pour – Autre maladie chronique
traiter une crise d’épilepsie partielle ne sont pas les – Consommation de médicaments
mêmes que ceux indiqués pour une crise d’épilepsie – Allergies à des médicaments
généralisée. – Symptômes d’une maladie intercurrente (p. ex.
fièvre, malaise, toux)
Crise d’épilepsie partielle complexe
– Crise d’épilepsie partielle accompagnée de
modifications comportementales et affectives

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Système nerveux central 15–5

OBSERVATIONS COMPLICATIONS

Crise aiguë – Hypoxie durant les crises


– État de mal épileptique
– Température normale à moins qu’une infection
sous -jacente soit présente – Arythmie
– Blessure durant la crise (p. ex. chute)
– Fréquence cardiaque élevée et parfois irrégulière
– Respiration irrégulière (absente pendant la crise, – Lésions cérébrales
présente entre deux crises) – Mort
– Tension artérielle élevée ou faible TESTS DIAGNOSTIQUES
– Diminution possible de la saturation en oxygène
– Perte de conscience Crise aiguë
– Peau pâle ou cyanosée – Mesure aléatoire de la glycémie avec un bâtonnet
– Signes de perte du contrôle des intestins et de la – Oxymétrie de pouls (si disponible)
vessie
TRAITEMENT
– Crises répétées accompagnées de mouvements
tonico-cloniques
CRISE AIGUË (ÉTAT DE MAL ÉPILEPTIQUE)
– Possibilité d’écume aux lèvres
– Sang autour ou à l’intérieur de la bouche si Objectifs
l’enfant s’est mordu la langue – Préserver la perméabilité des voies respiratoires.
– Anomalies qui semblent indiquer la cause sous- – Stabiliser la fonction cardiorespiratoire.
jacente (p. ex. la raideur de la nuque et le
– Mettre fin à la crise.
bombement des fontanelles sont évocateurs de la
méningite) L’ABC est prioritaire :
– Signes neurologiques focaux (p. ex. une – S’assurer que les voies respiratoires sont
hémiparésie ou un réflexe tendineux anormal dégagées et perméables.
serait d’un intérêt particulier) – Aspirer les sécrétions au besoin.
Il faut toujours envisager la méningite chez l’enfant – Introduire une canule oropharyngée.
qui présente des convulsions fébriles simples. La – Aider l’enfant à respirer, au besoin à l’aide d’un
méningite peut habituellement être diagnostiquée ballon masque Ambu.
d’après les symptômes cliniques, mais dans le doute, Consultation
communiquez avec un médecin.
Consultez un médecin immédiatement après avoir
Si on vous amène un enfant en proie à une crise de
donné les soins d’urgence.
grand mal généralisée dont on ne connaît pas le
moment exact du début, traitez-le comme s’il était en Traitement adjuvant
état de mal épileptique (crise durant plus de
30 minutes caractérisée par des convulsions – Administrez de l’oxygène au masque à raison de
continues ou intermittentes et par l’absence d’une 6-10 l/min ou plus si nécessaire pour maintenir la
reprise de conscience entre les convulsions. Voir la saturation en oxygène.
section « Traitement », plus bas. – Maintenez une saturation en oxygène supérieure
à 97-98 %.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL – Commencez le traitement IV avec un soluté
– Épilepsie physiologique; réglez le débit de perfusion en
fonction de l’équilibre hydrique de l’enfant.
– Médicaments (non-adhésion au traitement
prescrit, syndrome de sevrage, surdose, abus de Interventions non pharmacologiques
plusieurs médicaments) – Faites étendre l’enfant sur le côté pour lui donner
– Hypoxie les soins nécessaires.
– Tumeur cérébrale – Gardez l’enfant au chaud.
– Infection (p. ex. méningite) – N’administrez rien par voie orale tant que
– Troubles métaboliques (p ex. hypoglycémie, l’enfant ne sera pas entièrement rétabli.
urémie, insuffisance hépatique, perturbation
électrolytique)
– Traumatisme crânien

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15–6 Système nerveux central

Interventions pharmacologiques Orientation vers d’autres ressources


médicales
lorazépam (Ativan) (médicament de classe D),
0,05-0,10 mg/kg IV (maximum 4 mg par dose), – Procédez à l’évacuation médicale en vue de
répétez la dose toutes les 10 min jusqu’à l’élaboration du diagnostic s’il s’agit d’un cas
concurrence de 2 s upplémentaires doses (perfusez d’un trouble épileptique non encore diagnostiqué
lentement en 5 minutes, à un débit maximal de ou si vous soupçonnez une méningite ou une
2 mg/min) autre cause métabolique.
ou
– Les cas de convulsions non fébriles ou associées
diazépam (Valium) (médicament de classe D), à une infection grave doivent être orientés vers
0,3 mg/kg IV (maximum 5 mg par dose chez un d’autres ressources médicales pour subir d’autres
enfant de 5 ans et moins, 10 mg par dose chez un examens.
enfant de plus de 5 ans ), répétez la dose toutes les
– En général, les convulsions fébriles bénignes
5 min jusqu’à concurrence de 2 supplémentaires
peuvent être traitées sans hospitalisation.
doses (perfusez lentement en 5 minutes, à un débit
maximal de 2 mg/min) – D’autres examens sont nécessaires seulement si
les convulsions durent longtemps (c.-à-d. plus de
S'il est impossible d’établir une voie de perfusion 15 minutes) ou si elles entraînent des
intraveineuse, le diazépam peut être administré avec complications (p. ex. paralysie focale ou
efficacité par voie rectale. Le diazépam non dilué est résiduelle).
administré à l'aide de la seringue la plus petite
possible ou d'un petit cathéter placé au bout de la Il est important que les convulsions soient maîtrisées
seringue. Si la dose est inférieure à 5 mg, une avant le transport de l’enfant. Dans la mesure du
seringue à tuberculine est idéale : possible, obtenez l’aide d’un pédiatre ayant de
l’expérience dans le domaine des soins intensifs pour
diazépam (Valium) (médicament de classe D), stabiliser l’enfant et le transférer à l’hôpital.
0,5 mg/kg par dose PR (dose maximale : 10 mg),
répétez la dose toutes les 5-10 minutes jusqu’à TROUBLE ÉPILEPTIQUE CHRONIQUE
concurrence de 2 doses, à un débit maximal de
2 mg/min Le traitement varie selon la cause sous-jacente et la
sévérité des symptômes.
Le médicament doit être inséré à une profondeur de 4
cm dans le rectum, près de la muqueuse rectale, et les Objectifs
fesses, soulevées et resserrées pendant 5 minutes afin
d'éviter l'évacuation du contenu rectal par suite de – Enrayer les convulsions.
l'administration du médicament. On peut administrer – Prévenir toute rechute.
le diazépam deux fois, à 5-10 minutes d'intervalle. – Permettre à l’enfant de revenir à un style de vie
normal.
Risques du traitement médicamenteux – Assurer l’adhésion au traitement médicamenteux
– Hypotension pendant une longue période.
– Dépression respiratoire – Éventuellement, cesser l’administration de
médicaments tout en prévenant les crises
Surveillance et suivi convulsives.
– Déterminez les déficits neurologiques localisés. Interventions non pharmacologiques
– Évaluez si l’état de conscience redevient normal.
– Surveillez les signes vitaux, l’ABC et Rassurez l’enfant et sa famille.
l’oxymétrie de pouls (si possible).
– Surveillez l’enfant de près pour voir si l’activité
convulsive se poursuit.

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Système nerveux central 15–7

Éducation du client TRAUMATISME CRÂNIEN


– Expliquez le pronostic.
– Mettez l’accent sur l’importance d’observer le Les traumatismes crâniens, fréquents chez les
traitement. enfants, sont à l’origine de bon nombre de
consultations dans les cliniques d’urgence.
– Expliquez les premiers soins à administrer durant
les crises. Les enfants sont davantage prédisposés que les
– Recommandez de ne pas laisser l’enfant nager adultes aux traumatismes crâniens car le rapport entre
sans surveillance. leur tête et leur corps est plus grand, leur cerveau est
– Recommandez aux parents de traiter l’enfant moins myélinisé et par conséquent plus exposé aux
comme un enfant normal. lésions, et les os du crâne sont plus minces. Les
enfants subissent moins fréquemment que les adultes
– Expliquez les effets potentiellement tératogènes
des lésions étendues, mais ils sont plus susceptibles
des médicaments (p. ex. phénytoïne) aux jeunes de souffrir d'une forme exceptionnelle de lésion
filles actives sexuellement.
cérébrale appelée « œdème cérébral malin ». En
Interventions pharmacologiques outre, ils peuvent perdre des quantités relativement
importantes de sang par des lacérations du cuir
Les anticonvulsivants sont conçus pour traiter un type
chevelu ou des hématomes sous -aponévrotiques et
précis de crise. La monothérapie est l’idéal, mais présenter par conséquent un choc hémorragique.
entre 10 et 15 % des patients doivent prendre deux ou
plusieurs médicaments à la fois. La non-adhésion au SYMPTOMATOLOGIE
traitement est la principale cause des rechutes. Les traumatismes crâniens peuvent être dus à des mauvais
traitements ou à de la négligence à l’égard de l’enfant.
Anticonvulsivants utilisés couramment
Dans tous les cas, il faut obtenir des renseignements sur
(médicaments de classe B)
les blessures antérieures et les circonstances entourant la
– carbamazépine (Tegretol) blessure actuelle. Il n’est pas pratique d’examiner les
– lamotrigine (Lamictal) dossiers médicaux de tous les enfants souffrant d’une
– phénobarbital (Phenobarb) blessure à la tête, mais dans les cas suspects, examinez
– phénytoïne (Dilantin) ces dossiers et prenez les mesures de suivi appropriées.
Vérifiez les aspects suivants :
– primidone (Mysoline)
– acide valproïque (Depakene) – Mécanisme de la blessure
– vigabatrin (Sabril) – Moment de la blessure
– Perte de conscience (crise convulsive brève au
Surveillance et suivi
moment de la blessure), bien qu’elle puisse ne
– Tous les 6 mois si les crises sont enrayées; plus pas être importante sur le plan clinique
souvent si le client a des crises malgré le – Perte de mémoire
traitement. – Amnésie
– Évaluez l’adhésion au traitement. – Irritabilité
– Surveillez les concentrations sériques de – Troubles de la vue
médicaments tous les 6 mois si l’état du client – Désorientation
est stable, ou plus souvent si nécessaire.
– Démarche anormale
Orientation vers d’autres ressources – Léthargie, pâleur ou agitation pouvant dénoter
médicales une blessure grave
– Faites examiner l’enfant par un médecin a u – Vomissements
moins une fois par année si les crises sont – Symptômes d’hypertension intracrânienne
enrayées. (vomissements, céphalée, irritabilité)
– Dirigez l’enfant d’urgence vers un médecin s’il a De nombreux enfants vomissent deux ou trois fois
des crises épileptiques malgré le traitement. après une blessure à la tête, même mineure.
– Envisagez un suivi neurologique si les Cependant, des vomissements et des haut-le-cœur
médicaments que prend l’enfant ne suppriment prolongés accompagnés d’autres signes ou symptômes
pas les crises. laissent supposer un traumatisme crânien plus grave.
Il faut obtenir l’ensemble des antécédents médicaux
de l’enfant. La présence d’affections prédisposant à
des crises convulsives ou à des hémorragies est
importante et influera sur le choix du traitement.

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15–8 Système nerveux central

OBSERVATIONS
La gravité d’une lésion intracrânienne peut être
évaluée d’après différentes caractéristiques (voir le
tableau 15-2).

Tableau 15-2 : Classification des lésions intracrâniennes selon la gravité

Légères Modérées Graves

Absence de symptômes Léthargie progressive Signes neurologiques localisés

Léger mal de tête Mal de tête progressif

Aucun signe de fracture du crâne, de Signes de fracture de la base du crâne; Lésion crânienne par pénétration;
blessure faciale ou d’autres possibilité de lésion par pénétration ou enfoncement localisé palpable ou
traumatismes d’enfoncement localisé du crâne; fracture ouverte du crâne; blessure
blessure faciale sérieuse; faciale sérieuse ou polytraumatisme
polytraumatisme

Trois épisodes de vomissement ou Vomissements prolongés (plus de trois


moins fois) ou associés à d'autres symptômes

Score de 15 sur l'échelle de Glasgow Score de 11 à 14 sur l'échelle de Score de 10 ou moins sur l'échelle de
Glasgow Glasgow ou baisse de deux points ou
plus non attribuable avec certitude à
des convulsions, des médicaments ou
drogues, une réduction de l'irrigation
cérébrale ou des facteurs métaboliques

Perte de conscience de moins de 5 Perte de conscience de 5 minutes ou Inconscience


minutes plus
Amnésie ou convulsions post-
traumatiques

Adapté, avec la permission des auteurs, de la Section de pédiatrie d’urgence, Société canadienne de pédiatrie (1990). Conduite
à tenir dans les cas de traumatisme crânien chez les enfants. [No de référence : EP90-01; approuvé par le conseil
d'administration de la SCP en 1990]. Journal de l’Association médicale canadienne 1990; 142(9):949-952. Aussi disponible :
http://www.cps.ca/francais/enonces/EP/ep90-01.htm

Signes vitaux Signes de fracture du crâne


– Température habituellement normale – Hématotympan
– Tachypnée : une fréquence cardiaque rapide peut – Ecchymose péri-orbitaire ou post-auriculaire
dénoter une perte sanguine; si c’est le cas, – Otorrhée ou rhinorrée de liquide
cherchez des signes d’autres blessures. céphalorachidien
– Bradycardie avec hypertension (réaction de – Enfoncement localisé du crâne ou plaie par
Cushing) : il s’agit habituellement d’une réaction pénétration
tardive chez les enfants présentant une Palpez le cuir chevelu, plus précisément les
hypertension intracrânienne; par conséquent, ce
n’est pas un indice très fiable hématomes et les contusions, pour déceler
d’éventuelles dépressions, qui sont un signe
– Hypertension : signe tardif d’hypertension d’enfoncement localisé (fracture) du crâne. Avant de
intracrânienne suturer, explorez toutes les lacérations complètes du
– L’hypotension est signe d’un choc : cherchez cuir chevelu afin de vous assurer que l’os sous -jacent
d’autres blessures, car l’état de choc n’est pas un est intact.
signe habituel de traumatisme crânien.

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Système nerveux central 15–9

Examen neurologique TRAITEMENT


– Échelle de Glasgow adaptée aux enfants : voir BLESSURE LÉGÈRE
tableau 15-1
– Œdème papillaire (hypertension intracrânienne) Vous pouvez renvoyer à la maison les enfants qui ne
présentent qu’une légère blessure intracrânienne.
– Réflexes pupillaires (pupilles égales et rondes,
Donnez aux parents (ou à la personne qui s’occupe de
réaction à la lumière et accommodation
normales) l’enfant) une feuille d’instructions indiquant les signes à
observer et les précautions à prendre (voir tableau 15-3).
– Examen des nerfs crâniens
– Mouvement des extrémités Tableau 15-3 : Instructions aux parents ou aux
gardiens relativement à l'observation à la maison
– Position anormale (de décortication ou de d'un enfant souffrant d’un traumatisme crânien
décérébration)
Amener immédiatement l'enfant à la clinique si l'un des
– Flaccidité ou spasticité musculaire signes ou des symptômes suivants apparaît dans les
– Réflexe cutané plantaire 72 heures qui suivent le retour à la maison :
Il faut chercher et traiter rapidement les blessures à Comportement inhabituel
d’autres régions telles que le thorax et l’abdomen, car Confusion dans les noms et les endroits
elles peuvent contribuer à la morbidité et même Impossibilité de réveiller l'enfant
causer la mort.
Mal de tête qui s'aggrave
Indices d’hypertension intracrânienne : Convulsions
– Baisse de 2 points ou plus du score à l’échelle de Démarche instable
Glasgow Somnolence inhabituelle
– Anomalies ou changements de la taille des Vomissements à plus de deux ou trois reprises
pupilles et de leur réaction à la lumière
– Anomalies respiratoires
BLESSURE MODÉRÉE OU GRAVE
– Développement d’une parésie en absence d’un
état de choc Prise en charge prioritaire
– Hypoxie
– Crises convulsives Il faut évaluer l’ABC avant de procéder à une
anamnèse détaillée ou d’effectuer l’examen
– Élévation de la tension artérielle
neurologique. L’instabilité de l’appareil
– Diminution de la fréquence cardiaque cardiorespiratoire peut être due à une lésion
– Diminution de la fréquence respiratoire intracrânienne grave, à une hypertension
Envisagez toujours la possibilité de mauvais intracrânienne ou à une lésion siégeant à d’autres
traitements infligés à l’enfant. régions telles que le thorax et l’abdomen. Il faut
immédiatement procurer une ventilation assistée à
l’enfant et traiter l’état de choc; autrement, il peut en
résulter des traumatismes intracrâniens secondaires.

Voir la section « État de choc » dans le chapitre 20,


« Urgences générales et traumatismes majeurs ».
Stabilisation de la tête et de la colonne
cervicale
Stabilisez manuellement la tête dans l’axe du corps
jusqu’à ce que la possibilité d’une blessure à la
colonne cervicale lait été exclue ou jusqu’à ce que le
cou ait été immobilisé sur une surface plane et dure,
des poids ayant été placés sur les deux côtés du cou.
Suturez les lacérations du cuir chevelu, car elles
peuvent causer des pertes sanguines importantes.

Consultation
Dans le cas d’une perte de conscience, consultez un
médecin au sujet de l’examen et du traitement.

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15–10 Système nerveux central

Traitement adjuvant
CÉPHALÉE
– Commencez un traitement IV avec un soluté
physiologique pour maintenir un accès veineux DÉFINITION
(à moins que l’état de choc soit dû à d’autres Aiguë
blessures)
– Administrez de l’oxygène à raison de 6-10 l/min Douleur au niveau de la tête intéressant les vaisseaux
ou plus si nécessaire. sanguins, les méninges, les parties osseuses et les
tissus mous de la tête.
Interventions non pharmacologiques
– Élevez la tête du lit de 30° à 45°. Chronique ou récurrente
– Alignez la tête et le cou dans l’axe du corps. Mal de tête chronique dont les causes se rangent en
– Réduisez au minimum les stimuli (p. ex. trois grandes catégorie s : facteurs vasculaires
aspiration et mouvement) (migraines), contractions musculaires (céphalées de
– Réduisez l’apport de liquides à 60 % de la tension) et facteurs organiques. Ce type de céphalée,
quantité normale (sauf en présence d’un état de présent chez 20 % des enfants d’âge scolaire, peut
choc) apparaître à tout âge.
– Pour maîtriser une hypertension intracrânienne :
prenez les mesures qui précèdent et provoquez CAUSES
une hyperventilation contrôlée.
Les facteurs vasculaires (à l’origine des migraines) et
Interventions pharmacologiques les contractions musculaires (qui causent les
céphalées de tension) sont les principales causes des
N’administrez des médicaments que s’ils sont céphalées chez les enfants.
prescrits par un médecin.
Lésions vasculaires
Administrez des diurétiques si l’hypertension
intracrânienne empire en dépit des mesures indiquées – Malformation artérioveineuse
ci-dessus : – Anévrisme sacciforme
– Infarctus cérébral
mannitol (médicament de classe B), 0,5 à 1 g/kg
IV – Hémorragie intracrânienne

Surveillance et suivi Migraine

Surveillez l’ABC, les signes vitaux, la saturation en Les céphalées vasculaires (migraines) sont courantes
oxygène par oxymétrie de pouls (si possible), l’état chez les enfants, qui présentent souvent seulement
de conscience (avec série de scores à l’échelle de certains signes de l’affection. Ce type de céphalée
Glasgow), l’apport liquidien et le débit urinaire. devrait être envisagé pour toute céphalée récurrente.
– Classique
Orientation vers d’autres ressources
– Courante
médicales
– Céphalée vasculaire de Horton
Procédez à l’évacuation médicale. Infarctus migraineux
– Tronc basilaire
– Hémiplégique
– Ophthalmoplégique
Variantes de la migraine
– État confusionnel aigu
– Vertiges positionnels paroxystiques bénins
– Vomissements cycliques
Contractions musculaires
– Tension

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Système nerveux central 15–11

Infection Irradiation
– Abcès du cerveau – Endroit où la céphalée débute
– Infection dentaire – Endroit où la douleur est plus vive
– Encéphalite – Régions auxquelles la douleur s’étend
– Méningite – Irradiation occipitale : problèmes au cou,
– Sinusite (chronique) névralgie occipitale, migraine basilaire
Traumatisme – Irradiation faciale : sinus, dents ou articulation
temporo-mandibulaire
– Blessure au cou
Caractéristiques de la douleur
– Syndrome commotionnel
– Hématome sous-dural – Vive, sourde ou constrictive
– Sensation de pulsations ou de battements
Intoxications (caractéristique des céphalées vasculaires)
– Monoxyde de carbone – Évolution du type de douleur avec le temps
– Intoxication par des métaux lourds (p. ex.
Sévérité
plomb)
– Agents non médicinaux – Sévérité de la céphalée sur une échelle de 1 à 10,
– Consommation excessive de vitamines 10 représentant la pire douleur jamais ressentie
– Augmentation ou diminution de l’intensité de la
Facteurs psychiques douleur avec le temps
– Conversion – Perturbation des activités quotidiennes de
– Dépression l’enfant
– Trouble factice Fréquence et durée
Autres causes – Constante ou intermittente
– Allergie ou sensibilité alimentaire – Fréquence par jour, par semaine et par mois
– Vice de réfraction – Augmentation de la fréquence avec le temps
– Déséquilibre moteur des deux yeux – Association avec un moment particulier dans la
– Dysfonction de l’articulation temporo- journée, la semaine, le mois ou la saison
mandibulaire – Durée et augmentation ou non de la durée dans le
temps
Traction
Symptômes associés (bilan fonctionnel)
– Tumeurs cérébrales
– Hydrocéphalie – Nausée et vomissements avec ou sans douleurs
– Hypertension abdominales (typiques de la migraine)
– Photophobie, douleurs faciales, fièvre
SYMPTOMATOLOGIE – Signes d’atteinte neurologique passagers
Faites l’anamnèse en recueillant des renseignements – Confusion aiguë, hémiplégie, ophthalmoplégie,
auprès de nombreuses sources, notamment l’enfant, syncope, vertige, paresthésie, phonophobie
ses parents (ou la personne qui s’en occupe) et ses – Dépression
professeurs. Il est préférable qu’on vous décrive non – Anorexie, baisse du rendement scolaire,
seulement la première céphalée, mais également les insomnie, perte de poids
plus récentes. Les enfants de plus de 4 ans peuvent – Autres problèmes médicaux
être en mesure de bien décrire leurs symptômes. – Antécédents médicaux
Apparition – Antécédents familiaux de céphalée
– Début de la céphalée Les céphalées récurrentes qui durent plus de 3 mois
sans être associées à d’autres symptômes sont
– Circonstances associées à la céphalée initiale
rarement dues à des facteurs organiques. Les
(p. ex. traumatisme, consommation de
céphalées relativement récentes (moins de
médicaments)
3 semaines) et dont la fréquence et la sévérité
– Aura : visuelle, auditive augmentent sont particulièrement préoccupantes.
Localisation
– Unilatérale ou bilatérale

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15–12 Système nerveux central

OBSERVATIONS Caractéristiques cliniques de certains types


de céphalées
Dans les cas de céphalée, les signes physiques sont
habituellement négligeables. Traction
– Tension artérielle habituellement normale – Augmentation rapide de la fréquence et de la
– La température peut être élevée en raison d’une sévérité des céphalées
infection (p. ex. méningite). – La céphalée atteint son paroxysme au réveil, puis
– Taille et poids diminue au cours de la journée.
Tête, yeux, oreilles, nez et gorge – La douleur perturbe le sommeil de l’enfant.
– Douleurs faciales – Aggravée par la toux et la manœuvre de Valsalva
– Peut être soulagée par des vomissements
– Raideur de la nuque
– Symptômes associés : signes d’atteintes
– Examen du fond de l’œil (papilles optiques,
neurologiques focales; altération de la démarche;
vaisseaux sanguins) : résultats habituellement
normaux modifications du comportement, de la
personnalité et des facultés cognitives et
– Spasmes ou sensibilité des muscles du cou, d’apprentissage
sensibilité de l’articulation temporo-
mandibulaire Quatre-vingt-huit pour cent des enfants ayant une
– Déficit des nerfs crâniens tumeur cérébrale présentent des signes évidents
d’atteinte neurologique dans les 4 mois qui suivent
– Rhinorrhée purulente
l’apparition des céphalées.
– Haleine fétide, abcès dentaires
– Souffles céphaliques : passez la cloche du Migraine classique
stéthoscope sur les régions fronto-temporales et – Céphalée pulsatile, périodique, épisodes séparés
les orbites. par des périodes asymptomatiques et associés à
Examen neurologique au moins trois des symptômes suivants :
douleurs abdominales avec nausée et
– État de conscience
vomissements, aura (motrice, sensorielle ou
– État mental : attitude générale, confusion, visuelle), antécédents familiaux de migraine
dépression, stress
– Unilatérale
– Lésions cutanées (taches « café au lait »)
– Soulagée par le sommeil
– Anomalies focales (p. ex. tics, paralysie des
membres) Céphalée de tension
– Déficits sensoriels – Sensation de serrement ou de pression aux
– Réflexe tendineux anormal niveaux des deux lobes frontaux, de la région
– Confusion mentale occipitale ou de la nuque, persistant pendant des
jours ou des semaines, mais qui ne perturbe pas
les activités régulières; absence de prodrome;
observée chez des sujets de tout âge
– Symptômes associés : serrement des muscles du
cou, sensibilité du cuir chevelu; la nausée, les
vomissements et l’épilepsie sont peu fréquents
Vice de réfraction
– Céphalée frontale persistante qui empire lorsque
l’enfant lit ou fait ses devoirs

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Système nerveux central 15–13

Dysfonction de l’articulation temporo- TRAITEMENT


mandibulaire
Objectifs
– Céphalée temporale
– Symptômes associés : inconfort localisé à la Les objectifs varient selon la cause de la céphalée.
mâchoire, malocclusion (occlusion croisée),
Aiguë
réduction de l’amplitude des mouvements
mandibulaires, claquement lors des mouvements – Exclure toute pathologie organique sévère.
mandibulaires, bruxisme (grincement de dents) – Soulager la douleur.
Sinusite chronique Récurrente ou chronique
– Céphalée frontale – Soulager la douleur.
– Sensibilité à la percussion au-dessus des sinus – Prévenir les récurrences.
frontal, maxillaire ou nasal – Éviter la perturbation des activités normales de la
– Symptômes associés : rhinorrhée et congestion vie (p. ex. aller à l’école).
prolongées, toux et écoulement rétro-nasal
Consultation
chroniques, anorexie, température subfébrile,
malaise Consultez un médecin immédiatement dans les cas
Les enfants de moins de 10 ans présentent rarement suivants :
des céphalées récurrentes secondaires à une sinusite – Possibilité d’une cause organique sous-jacente
chronique. – Incertitude quant au diagnostic
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL – Céphalées chroniques ne répondant pas aux
analgésiques courants.
Voir la section « Causes » ci-dessus.
Interventions non pharmacologiques
COMPLICATIONS Le réconfort et l’éducation conviennent seulement si
– Les céphalées récurrentes ou chroniques peuvent les céphalées n’ont pas de cause organique :
être incapacitantes et entraîner l’absence à – Informez les parents ou la personne qui s’occupe
l’école et le retrait social de l’enfant. de l’enfant que les céphalées sont un problème
– Les lésions, masses et infections intracrâniennes courant et réel chez les enfants.
présentent un danger de mort. – Rassurez la famille en lui disant qu’il est peu
TESTS DIAGNOSTIQUES probable qu’une céphalée soit associée à une
tumeur cérébrale.
La plupart des céphalées peuvent être diagnostiquées – Expliquez la physiopathologie des céphalées
à la lumière de l’anamnèse et de l’examen physique. vasculaires et de tension (qui sont bénignes et
Dans les cas de céphalée récurrente ou chronique, un dont le pronostic est favorable).
relevé quotidien des céphalées peut faciliter le – Soulignez l’importance d’éviter les facteurs qui
diagnostic (voir l’annexe 15-1). déclenchent les céphalées.
– Cernez les sources de stress et expliquez les
façons de les atténuer.
– Expliquez l’utilisation des médicaments (dose,
fréquence, effets secondaires).
Thérapie de relaxation et imagerie visuelle
– Exercices de respiration abdominale
– Exercices d’imagerie visuelle

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


15–14 Système nerveux central

Interventions pharmacologiques Surveillance et suivi


Les analgésiques sont utiles pour traiter les céphalées Lors des visites subséquentes :
de tension et les migraines légères :
– Examinez le relevé quotidien des céphalées si
acétaminophène (Tylenol) (médicament de vous n’êtes pas en mesure de déterminer la cause
classe A), 10-15 mg/kg par dose (habituellement lors de la première consultation. Cela vous
le médicament de choix) permettra également d’évaluer les résultats du
traitement.
Les enfants de plus de 6 ans peuvent recevoir
325 mg, et ceux de plus de 12 ans peuvent recevoir – Soulignez l’importance d’habitudes de vie saines
entre 325-650 mg PO toutes les 4 heures au besoin. (sommeil, activité physique et alimentation).
ou Orientation vers d’autres ressources
médicales
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) :
Procédez à l’évacuation médicale de tout enfant qui
ibuprofène (Motrin) (médicament de classe A), 5-
10 mg/kg par dose PO toutes les 8 heures au
présente des symptômes aigus et chez qui une cause
besoin, jusqu’à concurrence de 40 mg/kg par jour organique est évidente ou ne peut pas être exclue sans
d’autres examens. Si les symptômes sont légers,
Les AINS comportent un risque d’effets indésirables dirigez l’enfant vers un médecin (rendez-vous non
digestifs. urgent).
N’utilisez pas de l’AAS, car il est associé au
syndrome de Reye.
Pour les migraines :
– Évitez les facteurs déclenchants.
– Vous pouvez administrer des analgésiques
simples (acétaminophène, ibuprofène) dès les
premiers signes d’aura ou de céphalée.
– Évitez de recourir à des narcotiques.
Sur l’avis du médecin, vous pouvez prescrire une
prophylaxie anti-migraine, mais cette mesure est
rarement nécessaire chez de jeunes enfants.
Pour de plus amples renseignements sur le traitement
et la prophylaxie de la migraine, voir la section
« Migraines » du chapitre 8, « Système nerveux
central », dans le guide de pratique clinique
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Système nerveux central 15–15

ANNEXE 15-1 : EXEMPLE DE RELEVÉ DES CÉPHALÉES ET DES


CRISES CONVULSIVES

NOM CENTRE DE SOINS PÉDIATRIQUES


DN RELEVÉ MENSUEL
No DE DOSSIER DES CÉPHALÉES/CRISES CONVULSIVES
SALLE
JOUR DU JANV. FÉV. MARS AVR. MAI JUIN JUIL. AOÛT SEPT. OCT. NOV. DÉC.
MOIS J N J N J N J N J N J N J N J N J N J N J N J N
1
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31
Totaux
Note : J = jour ; N = nuit

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15–16 Système nerveux central

DATE ET HEURE DESCRIPTION : durée, facteurs déclenchants, relevé de tout aliment consommé dans les 24 heures
précédant l’apparition de la céphalée

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CHAPITRE 16 — DERMATOLOGIE

Table des matières


EXAMEN DE LA PEAU............................................................................. 16–1
Anamnèse et examen de la peau................................................... 16–1
Examen physique ......................................................................... 16–2
AFFECTIONS COURANTES DE LA PEAU ................................................ 16–4
Gale ............................................................................................. 16–4
Impétigo....................................................................................... 16–6
Cellulite........................................................................................ 16–7
Eczéma (dermite atopique)............................................................ 16–9
Érythème fessier du nourrisson ....................................................16–11
Dermite causée par l’herbe à puce................................................16–12
Érythème polymorphe héréditaire photo-allergique ........................16–13
Hémangiome...............................................................................16–14
Taches mongoliques ....................................................................16–15
Molluscum contagiosum ...............................................................16–15
Teigne tondante (tinea capitis)......................................................16–16
Acné vulgaire ..............................................................................16–17
Teigne (tinea) ..............................................................................16–18
Verrues .......................................................................................16–18
URGENCES DERMATOLOGIQUES.........................................................16–18
Brûlures ......................................................................................16–18

Pour plus de renseignements sur l’anamnèse et l’examen de la peau chez le grand enfant et
l’adolescent, voir le chapitre 9 « Dermatologie » du guide de pratique clinique s’appliquant
aux adultes (Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, 2000).
Le tableau clinique et la prise en charge de la dermatophytose (teigne), y compris tinea
corporis et tinea pedis, et des verrues sont identiques pour les enfants et les adultes. Pour
plus de renseignements sur ces maladies, voir le chapitre 9 « Dermatologie » du guide de
pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale de la santé des Premières
Nations et des Inuits, 2000).

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16–1

EXAMEN DE LA PEAU

ANAMNÈSE ET EXAMEN DE LA ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX (CUTANÉS)


PEAU – Allergies (p. ex. asthme, fièvre des foins,
urticaire, eczéma)
GÉNÉRALITÉS – Maladie virale récente ou actuelle
– Allergies à des médicaments, à des aliments ou à
Chaque symptôme doit être noté et examiné en d’autres substances chimiques
fonction des caractéristiques suivantes : – Photosensibilité
– Apparition (soudaine ou graduelle) – Consommation actuelle et passée de
– Siège de la lésion médicaments prescrits et en vente libre
– Évolution dans le temps – Immunosuppression (p. ex. VIH/sida)
– Dates et localisation des récidives – Dermite séborrhéique
– État actuel (amélioration ou aggravation) – Dermatite
– Nature des symptômes : intermittents ou – Psoriasis
continus – Diabète sucré
– Influence des facteurs environnementaux ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX (CUTANÉS)
– Facteurs potentiellement responsables
– Allergies (saisonnières comme la fièvre des
– Mesures prises pour soulager les symptômes
foins, allergies alimentaires)
SYMPTÔMES DOMINANTS – Asthme
– Dermite séborrhéique
En plus des caractéristiques générales décrites ci-
dessus, il faut aussi explorer les symptômes suivants : – Psoriasis
– Autres membres de la famille ayant des
Peau symptômes similaires (p. ex. éruption)
– Modification de la texture, de la couleur ou de la ANTÉCÉDENTS PERSONNELS ET SOCIAUX
pigmentation
(CUTANÉS)
– Sécheresse ou moiteur anormale
– Obésité
– Démangeaisons
– Manque d’hygiène
– Éruptions
– Environnement chaud ou humide, milieu de vie
– Contusions, pétéchies insalubre
– Lésions
– Exposition à de nouveaux produits chimiques
– Modifications des grains de beauté ou des taches (p. ex. savons), aliments, animaux de compagnie
de naissance et plantes
Cheveux – Troubles émotifs
– Modifications de la texture ou de la répartition – Antécédents de peau sensible
des cheveux, perte de cheveux – Autres personnes à la maison, au travail ou à
Ongles l’école ayant des symptômes similaires
– Voyage récent
– Modifications de la texture, de la structure

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16–2 Dermatologie

EXAMEN PHYSIQUE PRINCIPAUX TYPES DE LÉSIONS


CUTANÉES

ASPECT GÉNÉRAL Les lésions de la peau et des muqueuses se


caractérisent par leur taille, leur relief, leur contenu et
– État de santé apparent leur couleur (figures 16-1 à 16-3).
– Confort ou détresse
– Teint (p. ex. rouge, pâle)
– État nutritionnel (obésité, maigreur)
– État d’hydratation A
– Signes vitaux (la température peut être élevée)
INSPECTION ET PALPATION DE LA PEAU
– Couleur
– Température, texture, pli cutané B
– Sécheresse ou moiteur
– Desquamation
– Pigmentation
– Vascularité (érythème, veines anormales)
– Ecchymoses, pétéchies C
– Œdème (déclive, facial)
– Indurations (fermes au toucher)
– Lésions isolées (couleur, type, texture,
A : Macule – tache plane sur la peau ou la muqueuse,
répartition générale, pourtour et relief) circonscrite, d’une couleur anormale, pouvant atteindre 1 cm
– Cheveux (densité, texture, distribution) de long maximum. B : Papule – lésion pleine, faisant saillie
sur la peau ou la muqueuse, pouvant atteindre 1 cm de long
– Ongles (forme, texture, coloration anormale, maximum. C : Vésicule – lésion de la peau ou de la
stries) membrane muqueuse remplie de sérosité, faisant saillie sur
– Muqueuses (p. ex. moiteur, lésions) la peau et mesurant moins de 1 cm.
– Plis cutanés (p. ex. éruptions, lésions) Fig. 16-1 : Lésions cutanées de moins de 1 cm
– Articulations
AUTRES ASPECTS
– Examinez les ganglions lymphatiques
– Examinez les régions distales des ganglions
lymphatiques enflés

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Dermatologie 16–3

B
Papule œdémateuse – lésion de forme irrégulière,
surélevée, solide, changeante et fugace de la peau ou de la
muqueuse, causée par un œdème cutané. Parmi les autres
lésions de tailles variées figurent les pustules (vésicules ou
cloques contenant du pus plutôt que du liquide transparent)
et les télangiectasies (fines lignes rouges souvent
irrégulières, produites par la dilatation d’un capillaire
C normalement invisible).

Fig. 16-3 : Lésions cutanées de tailles variées

A : Tache – plane et circonscrite, d’une couleur anormale, de


la peau ou de la muqueuse, mesurant plus de 1 cm.
B : Plaque – lésion pleine et surélevée de la peau ou de la
muqueuse, mesurant plus de 1 cm. C : Nodule – lésion pleine,
surélevée de la peau ou de la muqueuse, plus profonde que la
papule mais mesurant au moins 1 cm. D : Tumeur – lésion
pleine et surélevée de la peau ou de la muqueuse, plus
profonde dans les tissus et mesurant plus de 1 cm. E : Bulle –
lésion remplie de liquide, superficielle, faisant saillie sur la
peau ou la muqueuse, mesurant plus de 1 cm.
Fig. 16-2 : Lésions cutanées de plus de 1 cm

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16–4 Dermatologie

AFFECTIONS COURANTES DE LA PEAU

GALE SYMPTOMATOLOGIE
– Démangeaisons intenses
DÉFINITION – Exacerbation des démangeaisons la nuit
– Éruptions cutanées sur les mains, les pieds et aux
La gale est causée par un parasite. Les éruptions plis de flexion
cutanées peuvent prendre différentes formes : saillies, – Les symptômes peuvent survenir un ou deux
papules, vésicules, sillons et dermite eczématiforme mois après le contact avec le parasite
superposée. Les lésions sont très prurigineuses,
– Les symptômes sont dus à une hypersensibilité
surtout la nuit, ce qui entraîne une excoriation
au parasite et à ses produits
marquée.
Chez les nourrissons, le visage, le cuir chevelu, les OBSERVATIONS
paumes et la plante des pieds sont généralement les – Les lésions ont généralement pour siège les
régions les plus touchées. Chez les adolescents, les espaces interdigitaux, les plis de flexion au
lésions siègent de préférence dans les espaces niveau des poignets et des bras, les aisselles, la
interdigitaux, sur les poignets, les coudes, les taille, les plis inférieurs des fesses, les organes
chevilles, les fesses, l’ombilic, l’aine, les organes génitaux, l’aréole des seins.
génitaux et les aisselles, et elles prennent souvent – Éruptions rouges diffuses
l’aspect de sillons linéaires. – Lésions primaires : papules, vésicules, pustules,
sillons
CAUSE
– Lésions secondaires : croûtes, excoriations,
– Un acarien, Sarcoptes scabiei, qui creuse un lésions de grattage, nodules, infection secondaire
sillon dans l’épiderme – Lésions de différents stades présentes en même
– Habituellement, l’infection se transmet par temps
contact direct; la transmission indirecte par des – Les lésions secondaires peuvent dominer
vêtements et la literie contaminés est possible, – Sillons (lignes grises ou de couleur chair de 5 à
mais rare. 15 mm de long), nombreux ou clairsemés
Facteurs de risque – Sillons généralement visibles à l’intérieur du
– Infestation non reconnue poignet et de la main et dans les espaces
interdigitaux
– Mauvaise application du traitement.
– Chez les nourrissons, les sillons sont moins
– Proches non traités
fréquents
– Non-éradication des parasites dans les vêtements
et la literie DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Contact avec une personne atteinte de gale – Pédiculose
Les populations autochtones de certaines régions – Impétigo
peuvent parfois être exposées à d’autres facteurs de – Eczéma atopique
risque, notamment : – Dermite de contact ou irritante
– Logements surpeuplés, partage du même lit, – Exanthème viral
écoles et garderies surpeuplées – Varicelle
– Clientèle pédiatrique importante – Réaction à un médicament
– Absence d’eau courante pouvant prédisposer à
une mauvaise hygiène et à des infections COMPLICATIONS
cutanées secondaires – Impétigo
– Cellulite
TESTS DIAGNOSTIQUES
Aucun.

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Dermatologie 16–5

TRAITEMENT Interventions pharmacologiques


Objectifs Crème ou lotion acaricide appliquée sur tout le corps,
du menton aux orteils. La crème ou la lotion doit être
– Enrayer l’infestation
appliquée dans les plis cutanés, entre les doigts et les
– Enrayer l’infection secondaire orteils, entre les fesses, sous les seins et autour des
– Soulager les symptômes organes génitaux.
Consultation crème perméthrine à 5 % (Nix) (médicament de
classe A) (médicament de choix)
Il faut consulter un médecin en cas de doute sur le
diagnostic. Laissez au contact de la peau pendant 8-14 heures.
Une application suffit généralement, mais il peut être
Interventions non pharmacologiques
nécessaire de réappliquer la crème après une semaine
Éducation du client si les symptômes persistent.

– Expliquez aux parents ou à la personne qui L’innocuité de la perméthrine pour les nourrissons de
s’occupe de l’enfant (et à l’enfant s’il est moins de 3 mois n’a pas été établie.
suffisamment grand) l’utilisation appropriée des Le prurit peut poser problème, surtout la nuit.
médicaments et leurs effets secondaires. Prévenez l’enfant et ses parents ou la personne qui
Mesures de contrôle s’en occupe que les démangeaisons peuvent durer
jusqu’à 2 semaines. Pour les démangeaisons :
– Le traitement prophylactique est essentiel pour
toute la maisonnée, puisque la gale peut se chlorhydrate de diphénhydramine (Benadryl)
manifester un à deux mois après le contact avec (médicament de classe A) (2,5 mg/ml en sirop),
le parasite. 1,25 mg/kg PO toutes les 4-6 h au besoin, dose
maximale 300 mg/jour (plus de 6 doses)
– Traitez tous les membres de la famille en même
temps pour prévenir les réinfections. Enfants de moins de 2 ans : 2-3 ml
– Tout le linge de lit (draps, taies d’oreiller) et les Enfants de 2 à 4 ans : 5 m l
vêtements portés à même la peau (sous-
Enfants de 5 à 11 ans : 5-10 m l
vêtements, T-shirts, chaussettes, jeans) doivent
être lavés dans de l’eau chaude savonneuse et Enfants de 12 ans et plus : 10-20 ml ou 25-50 mg
séchés au cycle chaud (si possible). en comprimés
– S’il n’y a pas d’eau chaude, placez tous les Les corticostéroïdes topiques peuvent être utiles
vêtements et le linge de lit dans des sacs en après le traitement acaricide car l’éruption et les
plastique et entreposez-les à l’écart pendant 5 à démangeaisons peuvent durer plusieurs jours :
7 jours; le parasite ne peut survivre plus de
4 jours sans contact avec la peau. hydrocortisone 0,5 % (Unicort) (médicament de
classe A), une ou deux applications par jour
– L’exposition de la literie au froid ou aux
rayonnements ultraviolets peut également être Surveillance et suivi
utile.
– Suivi après une semaine pour évaluer la réponse
– Les enfants peuvent retourner à la garderie ou à au traitement
l’école le lendemain de la fin du traitement.
– Demandez aux parents ou à la personne qui
– Les professionnels de la santé en contact étroit s’occupe de l’enfant de revenir à la clinique
avec des personnes atteintes de gale pourront immédiatement en cas de signe d’infection
avoir besoin d’un traitement prophylactique. secondaire.
– Éducation communautaire orientée sur la
sensibilisation et l’identification précoces de la Orientation vers d’autres ressources
gale. médicales
– En cas d’épidémie de gale importante, le Rarement nécessaire si le diagnostic initial est correct
traitement prophylactique de tout le village peut et si le traitement acaricide qui s’impose est suivi à la
constituer la prise en charge optimale. lettre par l’enfant et les personnes de son entourage

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16–6 Dermatologie

COMPLICATIONS
IMPÉTIGO
– Cellulite localisée ou étendue
DÉFINITION – Glomérulonéphrite post-streptococcique
– Infection invasive à streptocoque du groupe A
Infection bactérienne superficielle de la peau,
extrêmement contagieuse. TESTS DIAGNOSTIQUES
– Prélèvement d’échantillon par écouvillonnage
CAUSES
pour culture et antibiogramme (pouvant
– Streptococcus, Staphylococcus ou les deux confirmer le diagnostic)
– Facteurs prédisposants : traumatisme local,
TRAITEMENT
piqûres d’insectes, lésions cutanées attribuables à
d’autres affections (p. ex. eczéma, gale, Objectifs
pédiculose)
– Enrayer l’infection
SYMPTOMATOLOGIE – Prévenir l’auto-inoculation
– Plus courant sur le visage, le cuir chevelu et les – Prévenir la contamination des membres de
mains, mais peut se manifester également ailleurs. l’entourage
– Les régions touchées sont généralement Consultation
découvertes.
– Maladie qui survient généralement l’été Consultez un médecin si le traitement ne donne
aucun résultat.
– Les nouvelles lésions sont généralement
attribuables à l’auto-inoculation. Interventions non pharmacologiques
– L’éruption se manifeste d’abord par des taches – On peut appliquer qid et au besoin des
rouges qui peuvent causer des démangeaisons.
compresses d’eau tiède salée pour assouplir et
– Les taches se transforment en petites vésicules et éliminer les croûtes.
pustules qui éclatent et suppurent. – Nettoyer la région atteinte avec un agent
– Les suppurations sèchent et forment des croûtes antimicrobien antiseptique pour freiner la
couleur miel très caractéristiques. croissance bactérienne.
– Les lésions sont indolores.
Éducation du client
– La fièvre et les symptômes généraux sont rares.
– Fièvre bénigne en cas d’infection généralisée – Expliquez aux parents ou à la personne qui
s’occupe de l’enfant l’utilisation appropriée des
OBSERVATIONS médicaments (dose, fréquence et adhésion au
– Lésion formant une croûte épaisse de couleur traitement)
miel sur fond rouge – Formulez des recommandations sur l’hygiène, au
– Lésions cutanées nombreuses à différents stades besoin
d’évolution (vésicules, pustules, croûtes, exsudat – Coupez les ongles pour éviter les lésions de
séreux ou pustuleux, lésions en voie de grattage.
cicatrisation) – Conseillez les parents ou la personne qui
– Présence possible de bulles s’occupe de l’enfant sur les mesures de
– Les lésions et leur pourtour peuvent être chauds prévention à prendre pour éviter les récidives.
au toucher. – Proposez des moyens de prévenir la
– Les ganglions dans la région touchée peuvent contamination des autres membres de la famille
être enflés et sensibles au toucher (p. ex. se laver soigneusement les mains, ne pas
partager les serviettes de toilette)
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Infection liée à un eczéma, à une dermite de
contact ou à la gale
– Herpès simplex accompagné de vésicules ou de
croûtes
– Varicelle avec vésicules ou croûtes
– Zona avec vésicules ou croûtes
– Piqûres d’insectes

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Dermatologie 16–7

Interventions pharmacologiques CELLULITE


Application d’un antibiotique topique après chaque
application de compresses : DÉFINITION
mupirocine en pommade (Bactroban) Inflammation aiguë, extensive et diffuse de la peau,
(médicament de classe A), qid pendant 7-
10 jours
affectant ses couches plus profondes et les tissus
sous-cutanés.
ou
acide fusidique (Fucidin) (médicament de La cellulite péri-orbitaire est une forme particulière
classe A) qid pendant 7-10 jours de cellulite qui survient généralement chez les
enfants. Elle se caractérise par une enflure et une
Antibiothérapie orale si un grand nombre de lésions rougeur unilatérales de la paupière et de la zone
semblent infectées : orbitaire ainsi que par de la fièvre et des malaises.
cloxacilline (Orbénine) (médicament de classe A), Faites attention à l’enfant qui ne peut ni lever ni
25-50 mg/kg par jour, fractionnés toutes les 6 h, bouger les yeux ou à l’enfant qui présente un
PO déplacement antérieur du globe oculaire, signe que
ou l’infection s’est étendue à l’orbite (cellulite orbitaire).
Voir la section « Cellulite péri-orbitaire
érythromycine (E-Mycin en comprimés ou EES en (préseptale) » au chapitre 8 « Ophtalmologie ».
suspension) (médicament de classe A), 40 mg/kg
par jour, doses fractionnées, toutes les 6 h, PO Les cellulites faciale, péri-orbitaire et orbitaire sont
Les antibiotiques topiques comme la mupirocine particulièrement inquiétantes car elles peuvent
(Bactroban) peuvent être employés seuls sur les dégénérer en méningite.
régions circonscrites ou en association avec un
CAUSES
antibiotique oral si les régions touchées sont plus
étendues. – Bactéries : principalement Staphylococcus ou
Streptococcus
Surveillance et suivi
– Facteurs prédisposants : traumatisme local,
– Assurez un suivi après 3 à 5 jours pour évaluer la furoncle, ulcère sous-cutané
réponse au traitement. Lorsque la cellulite est provoquée par une morsure,
– Demandez aux parents ou à la personne qui différents agents pathogènes peuvent être en cause.
s’occupe de l’enfant de revenir avec l’enfant Voir la section « Lésions cutanées » au chapitre 9
pour un examen s’il fait de la fièvre ou si « Dermatologie », du guide de pratique clinique
l’infection s’étend malgré le traitement. s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
Orientation vers d’autres ressources santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
médicales La cellulite faciale chez l’enfant de moins de 3 ans
Généralement inutile, sauf en cas de complications. peut être due à Hemophilus influenzae.

SYMPTOMATOLOGIE
– Douleur localisée
– Rougeur
– Œdème
– Région de plus en plus rouge, chaude au toucher,
douloureuse
– Sensibilité autour de la région atteinte
– Présence possible d’une légère fièvre et de
céphalées

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16–8 Dermatologie

OBSERVATIONS Traitement adjuvant


– La température peut être élevée. En cas de lésion provoquée par un traumatisme,
– La fréquence cardiaque peut être accélérée. vérifiez si l’enfant est immunisé contre le tétanos;
– Rougeur, œdème dans le cas contraire, administrez le vaccin
– Lésion diffuse, non clairement circonscrite antitétanique.
– Léger écoulement purulent possible Interventions pharmacologiques
– Rougeur et œdème autour de la lésion, tension
cutanée possible Antibiotique oral :
– Œdème cloxacilline (Orbénine) (médicament de classe A),
– Sensibilité 50-100 mg/kg par jour, doses fractionnées toutes
les 6 h, PO pendant 7-10 jours (pour la plupart des
– Induration (ferme au toucher)
cas touchant les membres et le tronc)
– Hypertrophie et sensibilité possibles des
ganglions dans la région atteinte Pour les enfants allergiques à la pénicilline :

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL érythromycine (EES en suspension ou E-Mycin en


comprimés) (médicament de classe A), 40 mg/kg
– Folliculite par jour, doses fractionnées, toutes les 6 h, PO
– Présence d’un corps étranger pendant 7-10 jours
– Abcès Antipyrétique et analgésique :
– Dermite de contact
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
COMPLICATIONS classe A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4-6 h

– Extension de l’infection Surveillance et suivi


– Formation d’abcès – Assurez un suivi quotidien pour vérifier si
– Septicémie l’infection diminue.
TESTS DIAGNOSTIQUES – Demandez aux parents ou à la personne qui
s’occupe de l’enfant de revenir à la clinique sans
– Prélevez un échantillon de l’exsudat par délai si la lésion devient fuyante, si la douleur
écouvillonnage pour culture et antibiogramme augmente ou en cas de fièvre.
TRAITEMENT CELLULITE MODÉRÉE OU SÉVÈRE
Objectifs Consultation
– Enrayer l’infection Il faut consulter un médecin dans les cas suivants :
– Déceler la présence d’un abcès
– La cellulite est modérée ou grave (p. ex. la
CELLULITE BÉNIGNE région atteinte est étendue).
– Elle progresse rapidement, ce qui peut être un
Traitez en clinique externe. signe d’infection invasive à streptocoque.
Interventions non pharmacologiques – Les régions atteintes sont les mains, les pieds, le
visage ou une articulation.
– On peut appliquer des compresses d’eau chaude
– L’enfant présente un déficit immunitaire (p. ex. il
salée sur les régions atteintes, qid
est diabétique).
– Mettre le membre atteint au repos, le surélever et
– L’enfant est fébrile, semble gravement malade
le soutenir à l’aide d’une attelle peu serrée
ou montre des signes de septicémie.
Éducation du client Il ne faut pas sous-estimer la cellulite. Elle peut se
– Expliquez aux parents ou à la personne qui propager très rapidement et dégénérer rapidement en
s’occupe de l’enfant l’utilisation appropriée des fasciite nécrosante. Elle doit faire l’objet d’un
médicaments (dose, fréquence, adhésion au traitement énergique.
traitement).
– Encouragez l’adoption de règles d’hygiène
adéquates pour toutes les plaies cutanées afin de
prévenir toute infection future.
– Insistez sur l’importance d’un suivi étroit.

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Dermatologie 16–9

Traitement adjuvant
ECZÉMA (DERMITE ATOPIQUE)
– Amorcez un traitement IV avec du soluté
physiologique pour maintenir un accès veineux; DÉFINITION
réglez le débit de perfusion en fonction de l’état
d’hydratation et de l’âge du patient. Inflammation cutanée accompagnée d’érythème,
– En cas de lésion provoquée par un traumatisme, d’œdème, de prurit, d’un exsudat, de croûtes, de
assurez-vous que l’enfant a été vacciné contre le pustules et de vésicules. Il peut s’agir d’un
tétanos; dans le cas contraire, administrez le phénomène allergique.
vaccin antitétanique.
L’eczéma est un problème courant chez les enfants et il
Interventions pharmacologiques prédispose à l’impétigo. Il peut apparaître pendant la
petite enfance et passer à un état quiescent plus tard au
Amorcez une antibiothérapie IV sur prescription du cours de l’enfance. Les récurrences et exacerbations
médecin seulement : sont fréquentes.
Enfants de moins de 2 ans : céfuroxime (Zinacef)
(médicament de classe B), 75 mg/kg par jour, CAUSES
doses fractionnées toutes les 8 h, IV
– Essentiellement inconnues
Enfants ≥ 2 ans : cloxacilline (Orbénine) – Prédisposition familiale fréquente
(médicament de classe A), 100-150 mg/kg par – Peut être associé à une rhinite allergique ou à de
jour, doses fractionnées toutes les 6 h, IV
l’asthme
Antipyrétique et analgésique :
SYMPTOMATOLOGIE
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
classe A), 10-15 mg/kg par dose PO toutes les 4- – Érythème
6 h, au besoin – Plaques suintantes
– Prurit
Surveillance et suivi
– Chez les nourrissons, les joues, le visage et les
Vérifiez fréquemment les signes vitaux et la région surfaces des muscles extenseurs des bras et des
atteinte pour déceler des signes de progression. jambes sont atteints.
– Les plis de flexion sont souvent atteints chez les
Orientation vers d’autres ressources
enfants et les adolescents.
médicales
OBSERVATIONS
Procédez à l’évacuation médicale.
– Lésions érythémateuses, sèches et prurigineuses
– Dans les cas graves, lésions suintantes
– Localisations multiples
– Présence possible de croûtes purulentes, signe de
surinfection
– Induration possible des lésions
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Dermite séborrhéique
– Gale
– Dermite allergique
– Éruption polymorphe héréditaire photo-
allergique

COMPLICATIONS
– Sécheresse et épaississement de la peau
(lichénification)
– Infection secondaire
TESTS DIAGNOSTIQUES
Aucun

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16–10 Dermatologie

TRAITEMENT Lésions humides


Objectifs Pour favoriser l’assèchement et le rafraîchissement :
– Soulager les symptômes compresses d’acétate d’aluminium (solution de
– Déterminer et maîtriser les causes dans Burrows, diluée 1:20), qid, au besoin
l’environnement de l’enfant (pour les cas ou
d’allergie) compresses de soluté physiologique, qid, au
– Prévenir les infections secondaires besoin
Interventions non pharmacologiques Lésions sèches
– Offrez du soutien à l’enfant et à sa famille, car
Pour favoriser la lubrification :
cette affection chronique est difficile à vivre.
– Aidez les parents (ou la personne qui s’occupe Glaxal base, crème Nivea et gelée de pétrole
de l’enfant) et l’enfant à identifier les facteurs (Vaseline) deux applications par jour (après le bain
et au besoin)
déclenchants et aggravants et incitez-les à les
éviter. Interventions pharmacologiques
Éducation du client Pour atténuer l’inflammation en cas de
– Expliquez aux parents (ou à la personne qui démangeaisons modérées ou sévères :
s’occupe de l’enfant) et à l’enfant l’utilisation hydrocortisone à 0,5 % en crème ou en onguent
appropriée des médicaments (dose, fréquence, (Unicort) (médicament de classe A), bid ou tid,
application). pendant 1-2 semaines
– Conseillez-leur :
Les stéroïdes doivent être utilisés parcimonieusement
– d’observer les règles d’hygiène appropriées pour
sur le visage et uniquement pendant de courtes
éviter les infections bactériennes secondaires.
périodes.
– de porter des vêtements de coton amples et
d’éviter les tissus rugueux et la laine. Les gels et les crèmes sont utilisés pour les éruptions
– d’éviter l’usage du savon sur le visage. aiguës suintantes et les pommades pour les lésions
sèches ou lichénifiées. Les lotions sont réservées aux
– d’éviter de surchauffer.
régions velues.
– d’éviter les produits irritants.
– d’éviter les parfums, les détergents et le savon le Surveillance et suivi
plus possible (et d’utiliser un substitut de savon
comme Aveeno). Assurez un suivi après 1-2 semaines pour évaluer la
réponse au traitement. Demandez aux parents ou à la
– d’appliquer des lubrifiants gras sur la peau peu personne qui s’occupe de l’enfant de revenir si des
de temps après le bain ou la douche pour signes d’infection apparaissent.
« emprisonner » l’humidité (p. ex. Lubriderm,
Sofsyn, Dermabase). Consultation
– Dites aux parents ou à la personne qui s’occupe
Il faut consulter un médecin si le traitement ne donne
de l’enfant de cesser d’appliquer des aucun résultat après 1-2 semaines. Des stéroïdes plus
corticostéroïdes dès que les lésions graves sont
puissants, doivent être prescrits par le médecin, au
cicatrisées, ces médicaments n’ayant pas besoin.
d’action préventive et risquant d’irriter ou de
léser davantage l’épiderme. Orientation vers d’autres ressources
médicales
Fixez un rendez-vous de suivi avec un médecin si le
traitement ne donne aucun résultat.

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Dermatologie 16–11

TESTS DIAGNOSTIQUES
ÉRYTHÈME FESSIER DU
NOURRISSON Aucun

TRAITEMENT
DÉFINITION
Objectifs
Inflammation de la peau aux endroits où elle est en
contact avec la couche; peut s’accompagner – Réduire l’exposition aux irritants
d’érythème, de papules, de vésicules et parfois de – Traiter l’infection secondaire
bulles.
Interventions non pharmacologiques
CAUSES – Changer fréquemment les couches
– Réaction à la friction et au contact prolongé avec – Laver la peau à l’eau tiède et au savon doux et
l’urine et les selles laisser sécher la peau à l’air
– Dermite à candidose – Laisser l’enfant fesses nues le plus longtemps
possible
SYMPTOMATOLOGIE – Appliquer une protection topique à chaque
– Éruption rouge et douloureuse dans la région changement de couche (p. ex. crème à base
fessière d’oxyde de zinc [Zincofax])
– L’infection candidosique peut être associée à la – Éducation de la famille et de la personne qui
prise d’antibiotiques par voie orale pour le s’occupe de l’enfant sur les bains, le changement
traitement d’autres symptômes. de couches et les soins de la peau.
– L’infection candidosique peut être observée dans Interventions pharmacologiques
d’autres plis cutanés comme au niveau du cou et
des aisselles et être associée au muguet. En cas de dermite de contact, l’administration de
corticostéroïdes peu puissants peut être indiquée :
OBSERVATIONS
hydrocortisone à 0,5 % en onguent (Unicort)
Dermite de contact dans la région fessière (médicament de classe A) appliquée en couche
mince bid ou tid, jusqu’à ce que l’éruption
– Éruption érythémateuse dans la région fessière disparaisse (5-7 jours)
– Les plis cutanés sont habituellement épargnés
En cas de dermite à candidose :
s’il s’agit d’une dermite de contact simple causée
par l’urine. crème à base de nystatine (Mycostatin)
(médicament de classe A), bid ou tid, jusqu’à la
Infection candidosique disparition de l’éruption
– Éruption érythémateuse dont les contours sont Pour les cas sévères de dermite à candidose :
nettement délimités
crème à base de nystatine (Mycostatin)
– Éruption rouge et suintante localisée dans la
(médicament de classe A) appliquée bid ou tid,
région fessière
jusqu’à ce que l’éruption disparaisse
– Pustules satellites situées à l’extérieur du contour et
de l’éruption
– L’éruption se localise souvent dans les plis hydrocortisone à 0,5 % en crème (Unicort)
cutanés (médicament de classe A), bid

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Surveillance et suivi

– Dermite fessière irritante du nourrisson Recommandez un suivi après une semaine si


– Infection candidosique l’éruption n’a pas diminué ou avant, en cas
d’aggravation de l’infection.
– Infection staphylococcique
– Dermite séborrhéique Orientation vers d’autres ressources
médicales
COMPLICATIONS
– Infection secondaire causée par d’autres Généralement inutile sauf en cas de récidive ou si le
bactéries traitement ne donne aucun résultat.

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16–12 Dermatologie

DERMITE CAUSÉE PAR L’HERBE À Éducation du client


PUCE – Conseillez les parents (ou la personne qui
s’occupe de l’enfant) sur les vêtements qu’il
convient de porter en plein air (activités dans les
DÉFINITION bois) (p. ex. manches longues, pantalons longs).
Type de dermite de contact, secondaire à l’exposition Interventions pharmacologiques
au sumac vénéneux (herbe à puce).
Cas bénins ou modérés :
CAUSE
hydrocortisone à 0,5 % en crème (Unicort)
– Exposition à l’oléorésine du sumac vénéneux (médicament de classe A), tid, sur la région
atteinte
SYMPTOMATOLOGIE
En cas de prurit intense :
– Jeu ou activité récente dans les bois
chlorhydrate de diphénhydramine (Benadryl)
– Éruption érythémateuse suintante et très (médicament de classe A) (sirop 2,5 mg/ml),
prurigineuse 1,25 mg/kg PO toutes les 4-6 h au besoin, dose
OBSERVATIONS maximale 300 mg/jour (plus de 6 doses)
Enfants de moins 2 ans : 2-3 ml
– Érythème
– Lésions vésiculaires, bulleuses Enfants de 2 à 4 ans : 5 ml
– Éruptions suintantes Enfants de 5 à 11 ans : 5-10 ml
– Stries linéaires
Enfants de plus de 12 ans : 10-20 ml ou 25-50 mg
– Œdème des tissus a ffectés en comprimés
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL ou

– Eczéma atopique hydroxyzine (Atarax) (médicament de classe A)


– Psoriasis Enfants de moins de 6 ans : 50 mg/jour, doses
– Autres dermites de contact fractionnées, toutes les 6 h
Enfants de plus de 6 ans : 50-100 mg/jour, doses
COMPLICATIONS
fractionnées toutes les 6 h
– Infection bactérienne secondaire
À l’occasion, il est nécessaire d’administrer des doses
TESTS DIAGNOSTIQUES dégressives de corticostéroïdes par voie orale
(prednisone) (1 à 2 mg/kg par jour pendant 14-
Aucun 21 jours). Les corticostéroïdes ne doivent être
administrés que sur recommandation du médecin.
TRAITEMENT
Surveillance et suivi
Objectifs
Réévaluez au besoin après 2 ou 3 jours.
– Prévenir l’infection
– Soulager les démangeaisons Orientation vers d’autres ressources
Consultation médicales

Consultez un médecin si l’éruption est grave ou très Il s’agit généralement d’une affection qui guérit
étendue. spontanément.

Interventions non pharmacologiques


– Nettoyer la peau pour prévenir d’autres éruptions
– Si laver les mains en insistant particulièrement
sous les ongles
– Laver les vêtements contaminés par l’oléorésine

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Dermatologie 16–13

ÉRYTHÈME POLYMORPHE TRAITEMENT


HÉRÉDITAIRE PHOTO- ALLERGIQUE Objectifs
– Soulager les symptômes
DÉFINITION – Réduire l’exposition au soleil
Lésions cutanées apparaissant sur les régions Interventions non pharmacologiques
exposées au soleil, sans autre cause. Fréquentes chez
– utiliser un écran solaire à indice de protection
les autochtones d’Amérique du Nord et d’Amérique
élevé (FPS > 30)
du Sud.
– couvrir les parties du corps exposées (vêtements,
CAUSES chapeaux à large bord, etc.)
– Éduquer la famille sur l’habillement et l’emploi
– Hypersensibilité au soleil d’écrans solaires.
– Affection héréditaire
Interventions pharmacologiques
– Phénomène probablement immunologique
Il est possible d’essayer des corticostéroïdes topiques
SYMPTOMATOLOGIE
en commençant par :
– Éruption érythémateuse avec vésicules, bulles et
hydrocortisone à 0,5 % en crème (Unicort)
papules apparaissant sur les régions exposées, (médicament de classe A), une ou deux
habituellement entre la fin de l’hiver et la fin de applications par jour, pendant 1-2 semaines
l’été
– Récurrence fréquente Des corticostéroïdes flurorinés (p. ex. bétaméthasone)
– Souvent prurigineuse peuvent s’avérer nécessaires sur les parties du corps
autres que le visage. Ces médicaments ne peuvent
OBSERVATIONS être prescrits que par un médecin.
– Éruption érythémateuse sur le visage, les mains Orientation vers d’autres ressources
et les autres régions exposées médicales
– S’accompagne souvent d’une cheilite
(inflammation des lèvres) Adressez l’enfant à un médecin si le traitement ne
donne aucun résultat.
– La distribution de l’éruption oriente souvent le
diagnostic.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Eczéma atopique
– Dermite de contact
– Impétigo
– Dermite séborrhéique
COMPLICATIONS
– Infection secondaire
– Lichénification
– Dépigmentation
TESTS DIAGNOSTIQUES
Aucun

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16–14 Dermatologie

COMPLICATIONS
HÉMANGIOME
Hémangiome capillaire (fraise)
DÉFINITION – Infection secondaire ou fragmentation avec
Nævus vasculaire, superficiel ou profond, capillaire l’involution
ou caverneux. Souvent plus visible chez les enfants, – Traumatisme
l’hémangiome a tendance à se résorber avec l’âge. – Peut laisser de petites cicatrices après avoir
disparu
CAUSE
Hémangiome caverneux
– Défaut vasculaire congénital, à propension
génétique – Infection secondaire
– Peut s’étendre aux structures profondes, y
SYMPTOMATOLOGIE compris aux os
– Lésion vasculaire visible – Les gros hémangiomes caverneux peuvent être
– Habituellement visible dès la naissance ou la associés à une hémorragie ou à une
thrombocopénie
petite enfance
– Change avec le temps TESTS DIAGNOSTIQUES
Hémangiome capillaire (fraise) Aucun
– Généralement présent de la naissance à 2 mois
– Situé le plus souvent sur le visage, le cuir TRAITEMENT
chevelu, le dos ou la poitrine Objectifs
– Grossit rapidement au début
– Rassurer l’enfant et ses parents ou la personne
– 60 % de ces hémangiomes ont disparu à l’âge de
5 ans qui s’en occupe
– Traiter l’infection secondaire
– 95 % des hémangiomes ont disparu à l’âge de
9 ans Interventions non pharmacologiques
Hémangiome caverneux – Rassurez la famille
– Hémangiome rouge Interventions pharmacologiques
– Plus profond, mais pas aussi bien défini ou Pour l’hémangiome caverneux, corticostéroïdes
délimité que l’hémangiome fraise
(p. ex. prednisone [médicament de classe B],
– Période de croissance suivie d’une période de 1 mg/kg par jour). Toutefois, les corticostéroïdes ne
régression peuvent être prescrits que par un médecin.
OBSERVATIONS Orientation vers d’autres ressources
Hémangiome capillaire (fraise) médicales

– Rouge, protubérant, compressible et nettement – Adressez l’enfant à un médecin pour une


délimité évaluation, au besoin
– Une évaluation plus urgente peut s’imposer en
Hémangiome caverneux cas d’infection secondaire importante, si
– Hémangiome rouge, mal défini l’hémangiome bloque un organe vital (p. ex. les
– Lésion parfois compressible yeux) ou si la lésion est suffisamment grosse
– Lésion qui peut être complètement recouverte de pour séquestrer des plaquettes
peau – Certains enfants ont besoin d’une consultation en
chirurgie plastique
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

Hémangiome capillaire (fraise)


– Hémangiome caverneux
Hémangiome caverneux
– Hémangiome capillaire (fraise)

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Dermatologie 16–15

SYMPTOMATOLOGIE
TACHES MONGOLIQUES
– Grappes de papules pouvant se trouver un peu
DÉFINITION partout sur le corps

Lésions bénignes qui se présentent sous la forme de OBSERVATIONS


taches de couleur bleutée. Fréquentes chez les enfants – Papules de forme globuleuse, de couleur rosée,
noirs, asiatiques, inuits et des Premières Nations. Ces bien délimitées, de tailles variées
taches diminuent ou disparaissent pendant l’enfance. – Ombilication en leur centre
– Peuvent siéger partout sur le corps, mais de
CAUSE
préférence sur le visage, les paupières, le cou, les
– Inconnue aisselles et les cuisses
SYMPTOMATOLOGIE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Coloration bleutée – Verrues
– Asymptomatique
COMPLICATIONS
– Les lésions pâlissent avec l’âge
– Rares
OBSERVATIONS – Cicatrices, en cas d’infection
– Taches bleutées de différentes tailles
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Peuvent se trouver partout sur le corps, mais sont
généralement plus fréquentes dans la région Aucun
lombo-sacrée, dans le dos, sur les épaules et sur
les jambes TRAITEMENT

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Objectifs


– Ecchymoses résultant d’un traumatisme – Poser un diagnostic exact
On peut parfois les confondre avec des ecchymoses – Prévenir les infections secondaires
et il est déjà arrivé qu’on les prenne à tort pour des Interventions non pharmacologiques
traces de sévices.
– Traitement indiqué : abstention thérapeutique (la
COMPLICATIONS plupart des lésions disparaissent en l’espace de
2 ans)
Aucun. – Rassurez l’enfant et les parents ou la personne
qui s’en occupe en leur rappelant que les lésions
TESTS DIAGNOSTIQUES sont bénignes.
Aucun. – Recommandez-leur d’éviter de gratter ou de
presser les lésions pour prévenir les infections
TRAITEMENT secondaires.
Objectifs Interventions pharmacologiques

– Poser un diagnostic précis Il est possible d’utiliser au besoin de la podophylline,


du nitrate d’argent ou de l’acide trichloro-acétique
Interventions non pharmacologiques
pour éradiquer les lésions. Ces substances ne doivent
– Rassurez la famille être administrées que sur l’avis d’un médecin.
Orientation vers d’autres ressources
MOLLUSCUM CONTAGIOSUM
médicales

DÉFINITION Adressez l’enfant à un médecin pour un traitement


définitif si les parents (ou la personne qui s’occupe de
Affection cutanée virale caractérisée par des papules l’enfant) sont inquiets et souhaitent ce type de
transparentes, rondes et fermes à la palpation. traitement.
CAUSE
– Infection virale

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16–16 Dermatologie

TEIGNE TONDANTE (TINEA CAPITIS) Interventions non pharmacologiques


– Rassurez les parents ou la personne qui s’occupe
DÉFINITION de l’enfant.
– Offrez votre aide car le traitement est long et
Infection superficielle du cuir chevelu par un ardu.
champignon du type Microsporum ou Trichophyton.
Il est inutile de raser la tête.
CAUSE
Interventions pharmacologiques
– Mycose, généralement acquise au contact direct
d’une personne infectée Les agents antifongiques topiques sont inefficaces sur
le cuir chevelu.
SYMPTOMATOLOGIE
Consultez un médecin pour qu’il prescrive :
– Alopécie
griséofulvine (Fulvicin) (médicament de classe B),
– D’autres membres de la famille peuvent être 15 mg/kg par jour pendant 8-12 semaines
infectés
Ce médicament ne figure pas sur la liste des
OBSERVATIONS médicaments pouvant être prescrits par le personnel
– Alopécie ou dépilation par plaques infirmier.
– Squames gris La griséofulvine peut avoir de nombreux effets
– Cheveux cassés secondaires : troubles digestifs, hépatotoxicité et
– Lésions généralement bien délimitées leucopénie , mais elle est généralement bien tolérée
par les enfants.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Surveillance et suivi
– Séborrhée
– Trichotillomanie (arrachement des cheveux) Assurez un suivi toutes les 2 ou 3 semaines pendant
– Psoriasis que l’enfant prend le médicament pour évaluer
– Pelade l’adhésion au traitement, déterminer s’il y a
amélioration et pour apporter votre aide aux parents
COMPLICATIONS ou à la personne qui s’occupe de l’enfant.
– Lésion des follicules capillaires Il peut être nécessaire de procéder à une formule
– Propagation de l’infection sanguine complète, de surveiller les niveaux de
créatinine et de faire un bilan hépatique.
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Prélevez des squames ou des cheveux pour une
analyse fongique
– Examen à la lumière de Wood
– Test à l’hydroxyde de potassium (KOH),
préparation à l’état frais
TRAITEMENT
Objectifs
– Poser le bon diagnostic
– Soulager l’infection
Consultation
Consultez un médecin au sujet du traitement si le
diagnostic est confirmé car les agents antifongiques
topiques n’ont aucun effet sur le cuir chevelu.

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Dermatologie 16–17

ACNÉ VULGAIRE Pustules


– Lésions plus grosses, plus enflammées que les
DÉFINITION papules; superficielles ou profondes
Nodules et kystes
Maladie inflammatoire chronique de la peau
caractérisée par l’éruption de papules ou de pustules. – Nodules : se forment lorsque les pustules
Il s’agit de l’affection cutanée la plus courante chez profondes se rompent et forment des abcès
les adolescents. Presque tous les adolescents en sont – Kystes : stade final des pustules ou des nodules
atteints à un degré ou à un autre. – On les rencontre dans les cas plus graves
Bien qu’elle ne soit pas mortelle, cette affection peut – Risquent de se réenflammer
avoir de graves effets psychologiques chez les – Peuvent laisser des cicatrices
adolescents timides.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
CAUSES ET PATHOGENÈSE – Infection fongique
– Acné rosacée
L’acné touche les follicules pilo-sébacés qui sont des
glandes sébacées dont le canal excréteur débouche – Verrues plates
sur le canal folliculaire. On les trouve essentiellement COMPLICATIONS
sur le visage, la poitrine et le dos. Ces follicules
apparaissent à la puberté en raison de l’augmentation – Cicatrices
de la production d’androgènes. Ils augmentent leur – Hyper-pigmentation des régions lésées
production de sébum (huile) qui, associé à la kératine
TESTS DIAGNOSTIQUES
du canal folliculaire, forme des bouchons
(comédons). Les bactéries envahissent les comédons Aucun
(surtout Propionibacterium acnes), ce qui produit des
lipases qui transforment le sébum en acides gras et TRAITEMENT
causent une inflammation et la rupture subséquente
du follicule. Objectifs
– Maîtriser les symptômes
SYMPTOMATOLOGIE
– Prévenir les complications
– Éruptions, lésions sur le visage
Interventions non pharmacologiques
– Effets psychologiques, avec gêne et retrait social
OBSERVATIONS Éducation du client
– Préconisez l’emploi régulier de savons non
Comédons irritants, les savons forts pouvant provoquer des
– Follicules obstrués irritations et augmenter la production de sébum
– Comédon ouvert (point noir) : sac épithélial – Recommandez les savons doux qui contiennent
rempli de kératine et de lipides avec un orifice du soufre ou de l’acide salicylique
largement dilaté, cylindrique, d’une profondeur – Les régions atteintes doivent être lavées deux ou
de 1 à 3 mm; la couleur noire est due à la trois fois par jour
pigmentation de la mélanine dans le derme et à – Insistez sur la nécessité d’observer le traitement
l’exposition à l’air (qui provoque une coloration (p. ex. trétinoïne), même en cas d’aggravation
des lipides et de la mélanine); cette couleur n’est temporaire après 2-3 semaines de traitement
pas due à la saleté. – Dissipez les mythes au sujet de l’acné (n’est pas
– Comédon fermé (point blanc) : précurseur de associée à la consommation d’aliments vides ou
lésion inflammatoire; petit, de forme globulaire, à un manque d’hygiène)
couleur chair, papule légèrement surélevée juste – Recommandez d’éviter les produits gras pour les
en-dessous de la surface de la peau cheveux et le maquillage
Papules
– Se développent à partir des follicules obstrués
qui deviennent le siège d’une inflammation

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16–18 Dermatologie

Interventions pharmacologiques Orientation vers d’autres ressources


médicales
Peroxyde de benzoyle (Benzagel)
(médicament de classe A) Adressez l’adolescent à un médecin si les traitements
de première intention ne donnent pas de résultats ou
– Réduit la production de sébum et la formation de s’il s’agit d’une maladie nodulokystique sévère.
comédons
– Antibactérien
– Vendu sous forme de gels de 2,5 % à 10 %
TEIGNE (TINEA)
– Application privilégiée : gel à 5 %, bid
Voir la section « Dermatophytose» (teigne) » au
– Effets secondaires : sécheresse et irritation chapitre 9 « Dermatologie », du guide de pratique
Antibiotiques par voie orale clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
de la santé des Premières Nations et des Inuits,
tétracycline (Tetracyn) (médicament de classe A),
2000).
250 mg, tid pendant 3 semaines, ramener
progressivement à une fois par jour
VERRUES
Ce médicament peut être administré à long terme,
jusqu’à résorption de l’acné.
Voir la section « Verrues » au chapitre 9
Surveillance et suivi « Dermatologie », du guide de pratique clinique
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
Suivez l’adolescent toutes les 2 ou 3 semaines au santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
début du traitement.

URGENCES DERMATOLOGIQUES

BRÛLURES Brûlures du troisième degré

DÉFINITION – La surface est sèche, de couleur blanc nacré,


calcinée et elle a l’aspect du cuir.
Lésions tissulaires dues à l’action de la chaleur sur la – Cicatrisation par migration épithéliale à partir de
peau (épiderme) ou sur les muqueuses. La brûlure la région périphérique et par contracture
peut atteindre le derme, les tissus sous -cutanés, les – Ces brûlures peuvent toucher les tissus adipeux,
muscles ou les os. La profondeur de la brûlure le fascia, les muscles ou les os
dépend de l’intensité de la chaleur (ou des autres
expositions) et de la durée de l’exposition. CAUSES
Les brûlures sont fréquentes chez les enfants et – Soleil
peuvent causer une morbidité et une mortalité – Liquides chauds
importantes. Il s’agit de la principale cause de décès – Vapeur
accidentel chez l’enfant. – Flammes
– Contact avec des objets chauds
TYPES DE BRÛLURES
– Produits chimiques caustiques ou acides (les
Brûlures du premier degré signes ou symptômes peuvent être rares pendant
les premières journées suivant l’exposition)
– Ne touchent que l’épiderme
– Électricité (peut causer des brûlures graves avec
– Douloureuses et érythémateuses peu de lésions apparentes)
Brûlures du deuxième degré Les flammes et les liquides chauds sont la cause la
– Superficielles : touchent l’épiderme et la moitié plus fréquente (chaleur généralement entre 15 °C et
supérieure du derme; les poils ne sont pas 45 °C ou plus).
touchés
– Profondes : touchent l’épiderme, et détruisent la
couche réticulaire du derme; peuvent se
transformer facilement en brûlures profondes en
présence d’une infection secondaire, d’un
traumatisme mécanique ou d’une thrombose en
évolution.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Dermatologie 16–19

Facteurs de risque SYMPTOMATOLOGIE


– Exposition excessive au soleil Avant de faire l’anamnèse, évaluez et stabilisez les
– Chauffe-eau réglé à une température trop élevée voies respiratoires, la respiration et la circulation
– Exposition à des produits chimiques ou à (l’ABC).
l’électricité – Obtenez une description précise des
– Les jeunes enfants dont la peau est fine sont plus circonstances de l’accident (mécanisme de la
vulnérables aux blessures. blessure).
– Négligence avec les cigarettes – Posez des questions sur les soins prodigués à la
– Installation électrique inadéquate ou défectueuse maison (p. ex. application de froid, d’un corps
Questions pédiatriques gras).
– Obtenez les antécédents médicaux (seulement si
– La surface corporelle des enfants est le temps le permet).
proportionnellement élevée par rapport à leur – Déterminez les médicaments utilisés (seulement
poids.
si le temps le permet).
– La contribution relative des différentes parties du
– Déterminez les allergies de l’enfant (seulement si
corps par rapport à la surface corporelle n’est pas le temps le permet).
la même chez les enfants que chez les adultes
– Vérifiez l’immunisation antitétanique.
(p. ex. tête relativement plus grosse, jambes
relativement plus petites) OBSERVATIONS
– Chez les enfants de moins de 3 ans, les brûlures
causées par des liquides chauds sont les plus – Évaluez l’ABC.
fréquentes. – La température peut être élevée si les plaies sont
infectées.
– Les brûlures électriques à la bouche peuvent
survenir chez les enfants qui commencent à – La fréquence cardiaque peut être élevée en raison
marcher et qui introduisent des fils électriques de la douleur.
dans leur bouche. – La tension artérielle peut être faible si l’enfant
est en état de choc.
Brûlures intentionnelles
– Déterminez la profondeur (tableau 16-1) et
Forme de mauvais traitements pouvant parfois être l’étendue (tableaux 16-2 et 16-3) de la brûlure.
reconnue selon la topographie de la brûlure. Difficile – Déterminez la nature de la brûlure en fonction de
à diagnostiquer. Un diagnostic exact exige une prise sa topographie (tableau 16-4).
détaillée des antécédents, un examen physique et une
évaluation attentive des capacités de développement
de l’enfant ainsi que la consultation d’un médecin ou
une hospitalisation en vue d’une évaluation.
– Envisagez que l’enfant a été maltraité s’il porte
des traces de brûlures à l’eau chaude.
– Observez la distribution des brûlures.
– Faites attention aux brûlures q ui forment une
ligne droite, surtout si elles sont bilatérales.

Tableau 16-1 : Évaluer la profondeur de la brûlure

Caracté ristique Premier degré Deuxième degré Troisièm e degré


Ampoules Aucune Présentes Aucune

Couleur Rouge Rouge Blanche, calcinée

Hydratation Sécheresse Humidité Sécheresse


Sensibilité Présente Présente Absente
Douleur Modérée Intense Absente

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16–20 Dermatologie

Tableau 16-2 : Évaluer l’étendue des brûlures chez les enfants


Pourcentage de la surface corporelle de l’enfant, selon l’âge

Partie du corps De la naissance à 11 mois 1 an 5 ans 10 ans 15 ans


Tête 19 17 13 11 9

Cou 3 3 3 3 3
Tronc 26 26 26 26 26
Fesses 4 4 4 4 4
Organes 1 1 1 1 1
génitaux

Bras 7 7 7 7 7
Main 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5
Cuisse 5,5 6,5 8,5 8,5 9,5

Jambe 5 5 5,5 6 6,5


Pied 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Tableau 16-3 : Classification des brûlures selon leur
gravité (surface corporelle touchée) – Érythrodermie bulleuse avec épidermolyse
Mineures – Épidermolyse bulleuse staphylococcique aiguë
(scalded skin syndrome)
< 10 % de la surface corporelle pour les brûlures du
deuxième degré COMPLICATIONS
< 1 % de la surface corporelle pour les brûlures du
troisième degré – Hypoglycémie (peut survenir chez les enfants en
raison d’un stockage limité du glycogène)
Modérées
– Septicémie au niveau des plaies (généralement
10 % à 20 % de la surface corporelle pour les brûlures du causée par des bactéries Gram négatives)
deuxième degré
– Mobilité réduite avec contractures possibles à la
1 % à 10 % de la surface corporelle pour les brûlures du flexion
troisième degré
– Ulcère gastroduodénal (ulcère de Curling)
Graves – Pneumonie
> 20 % de la surface corporelle pour les brûlures du
deuxième degré TESTS DIAGNOSTIQUES
> 10 % de la surface corporelle pour les brûlures du – Glycémie (une hypoglycémie peut survenir chez
troisième degré des enfants en raison du stockage limité du
Toutes les brûlures sur les mains, les pieds, le visage, les glycogène)
yeux, les oreilles, le périnée
– En cas de brûlures électriques,
Toute brûlure par inhalation électrocardiogramme

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Dermatologie 16–21

Tableau 16-4 : Classification des brûlures selon leur TRAITEMENT


topographie
Le traitement dépend de la profondeur des brûlures et
Coup de soleil de l’évaluation précise de la surface corporelle
Régions exposées au soleil touchée (voir tableaux 16-2 et 16-3).
Brûlures par projections ou par ébouillantement
Objectifs
Brûlures maximales au point d’impact, avec brûlures plus
légères dans les régions déclives où le liquide a refroidi ou – Favoriser la cicatrisation et la réparation des
est tombé tissus
Multiples brûlures satellites de petite taille autour de la – Prévenir les complications
zone ébouillantée
– Prévenir les récidives
Brûlures électriques Premiers soins pour toutes les brûlures
Brûlures de la bouche et des lèvres, œdème des
muqueuses et coagulation – Brûlure thermique : refroidissez la brûlure si elle
Points d’entrée et de sortie parfois mineurs avec est encore chaude au toucher. Il faut refroidir
destruction tissulaire importante le long du trajet intra- immédiatement les brûlures causées par un
corporel liquide. Retirez sans délai les vêtements en
contact avec la région atteinte. Immergez les
Brûlures par immersion forcée
brûlures dans l’eau froide pour réduire la chaleur
Preuve de sévices
et empêcher que la brûlure s’étende. Évitez
Brûlures graves dans les zones submergées généralement d’immerger dans de l’eau froide ou d’asperger de
séparées de la peau intacte par une ligne bien nette, sans
trace d’éclaboussures
l’eau froide si la brûlure touche plus de 10 % du
corps.
Topographie en chaussette ou distribution sur le tronc
– Brûlure chimique : irriguez. Il faut enlever la
Zones épargnées aux contours bien définis dans les
régions déclives où le corps a été en contact avec le poudre visible sur la peau avant d’irriguer.
récipient Rincez à grande eau pendant au moins
15 minutes (de préférence 30 minutes) après
Brûlures par contact
avoir enlevé la poudre. Ces soins doivent être
Les régions brûlées portent la trace de la forme de l’objet prodigués sur les lieux mêmes de l’accident, si
entré en contact avec la peau (gril, élément de cuisinière)
possible. Les brûlures causées par des produits
Peuvent être accidentelles ou non alcalins doivent être irriguées pendant 1-2 heures
Brûlures par flamme après l’accident. Communiquez avec le centre
Risque d’inhalation associée pouvant causer une antipoison pour les consignes à suivre.
insuffisance respiratoire aiguë – Brûlure de goudron : refroidissez la brûlure,
Brûlures de cigarette
nettoyez-la délicatement et appliquez une
pommade antibactérienne à base de pétrolatum
Lésions circulaires généralement distinctes et bien
(p. ex. Polysporin) ou tout autre produit à base
circonscrites
de gelée de pétrole. N’essayez pas de gratter la
Peuvent être le signe de sévices corporels et être
confondues avec l’impétigo
peau pour enlever le goudron, ce qui pourrait
aggraver les lésions. Évitez les solvants
Adaptation autorisée de Ludwig, S.; Fleisher, G., 1988. chimiques qui peuvent causer d’autres brûlures.
Textbook of Pediatric Emergency Medicine, 2e éd., Après 24 heures, vous pouvez laver la région
Williams and Wilkins, Baltimore, MD., p. 902-3.
atteinte pour enlever le goudron et traiter la
lésion comme une brûlure thermique.
– Brûlure électrique : soyez vigilant(e) et
surveillez l’enfant de près. Surveillez les signes
d’arythmie cardiaque. Il faut surveiller les
fonctions cardiaques pendant 24 heures en cas
d’exposition importante au courant électrique.
Posez un collet cervical. Vérifiez si des fractures
ont été causées aux os longs par suite de
contractions musculaires. Les brûlures
électriques peuvent causer une thrombose dans
n’importe quelle partie du corps. Nettoyez et
pansez la blessure en procédant comme pour une
blessure thermique (voir ci-après).

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16–22 Dermatologie

TRAITEMENT DES BRÛLURES MINEURES Traitement adjuvant


(< 10 % DE LA SURFACE CORPORELLE)
Vérifiez si l’enfant a été vacciné contre le tétanos;
Interventions non pharmacologiques administrez le vaccin au besoin (voir le Guide
canadien d’immunisation, 5e édition [Santé Canada
Brûlures superficielles 1998]).
– Nettoyez la région touchée avec du soluté
physiologique ou de l’eau stérile. Interventions pharmacologiques
– Pansements : appliquez une compresse de gaze Analgésique :
propre et sèche sur la région brûlée en prenant
soin de ne pas exercer de pression. acétaminophène (Tylenol) (médicament de
classe A), 10-15 mg/kg par dose, PO toutes les
Brûlures du deuxième degré (superficielles 4 h au besoin
ou profondes) (pour les enfants de plus de 6 ans : 325 mg, 1-
– Retirez les vêtements et les débris en contact 2 comprimés PO, toutes les 4 h au besoin)
avec la région touchée.
Les brûlures du deuxième degré plus étendues et plus
– Nettoyez avec du soluté physiologique ou de graves nécessitent l’application d’un onguent
l’eau stérile.
antibiotique ou de pansements imprégnés (les
– Débridez délicatement la brûlure au moyen onguents peuvent compliquer l’évaluation du
d’instruments stériles. drainage de la plaie). Appliquez :
– Ne touchez pas aux petites ampoules.
bacitracine en onguent (Baciguent) (médicament
– Enlevez les grosses ampoules au moyen d’une de classe A), une ou deux fois par jour
pince et de ciseaux (le liquide qui s’écoule est un
milieu de culture idéal). ou
– Pansements : les brûlures mineures et peu étendues pansement Sofratulle (médicament de classe A)
du deuxième degré (brûlures superficielles du chaque jour
deuxième degré) ne nécessitent pas l’application ou
d’un onguent antimicrobien ou de pansements sulfadiazine d’argent (Flamazine) (médicament de
imprégnés; appliquez plutôt un pansement de gaze classe C), une ou deux fois par jour
poreux et non adhésif (p. ex. Jelonet).
– Surélevez les extrémités brûlées pour atténuer les Contre-indication relative de la sulfadiazine
risques d’œdème. d’argent : sensibilité croisée possible à d’autres
sulfamides.
– Augmentez l’hydratation pendant 24 heures.
Une antibiothérapie prophylactique est rarement
Éducation du client
nécessaire, mais peut être envisagée dans les cas
– Conseillez les membres de la famille sur suivants :
l’utilisation appropriée des médicaments (dose,
fréquence) – enfant immunodéprimé
– enfant à risque élevé d’endocardite
– Conseillez de donner un analgésique à l’enfant
1 heure avant le changement de pansement. On peut utiliser au besoin des antibiotiques à large
– Précisez que le pansement doit rester propre et spectre comme les céphalosporines de première
sec jusqu’à ce que la plaie soit cicatrisée. génération ou la pénicilline résistante à la
pénicillinase, en association avec un aminoglycoside.
– Recommandez l’utilisation d’écrans solaires.
– Recommandez que l’enfant ne puisse avoir accès Discutez des différentes possibilités avec un médecin.
aux fils et prises électriques.
– Suggérez de ranger les produits ménagers hors
de la portée de l’enfant.
– Proposez de baisser la température du chauffe-
eau.
– Recommandez l’installation de détecteurs de fumée
en insistant tout particulièrement sur leur entretien.
– Recommandez un plan d’évacuation de la
maison en cas d’incendie.
– Donnez des conseils sur l’entreposage et
l’utilisation des produits inflammables.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Dermatologie 16–23

Surveillance et suivi Interventions non pharmacologiques


– Assurez un suivi après 24 heures et tous les jours Réanimation liquidienne
jusqu’à ce que la brûlure soit cicatrisée.
– Réévaluez la profondeur et l’étendue de la Calculez les besoins pour la réanimation liquidienne
brûlure. à partir du moment où l’enfant s’est brûlé et non à
– Surveillez la cicatrisation et le risque d’infection. partir du moment où le traitement est amorcé.
– Nettoyez et débridez la plaie au besoin; – Amorcez un traitement IV avec du soluté
l’immersion de la région brûlée peut aider à physiologique ou du soluté lactate de Ringer.
désintégrer les caillots de sang et accélérer – Amorcez un traitement IV si plus de 10 % de la
l’expulsion des débris nécrosés. surface corporelle de l’enfant a été brûlée.
– Réappliquez de la bacitracine ou de sulfadiazine – Remplacez les pertes liquidiennes.
d’argent et un pansement stérile sec. – On peut suivre la règle de base suivante pour le
Il n’est pas absolument nécessaire d’assurer une remplacement des pertes liquidiennes des enfants
stérilité totale durant les changements de pansement; gravement brûlés : 4 ml × poids corporel (en
toutefois, la propreté et le nettoyage minutieux des kilos) × pourcentage de la surface corporelle
mains, des lavabos, des baignoires et des instruments brûlée.
utilisés sont d’une importance capitale. On peut – La moitié de ce volume est perfusée pendant les
appliquer de l’acide acétique (0,25 %) dans un but 8 premières heures, un quart pendant les 8 heures
prophylactique contre les infections à Pseudomonas. suivantes et le dernier quart 16 heures après.
– Cette quantité est administrée en plus des
TRAITEMENT DES BRÛLURES GRAVES liquides nécessaires pour les besoins d’entretien
Consultation et ajustée en fonction du débit urinaire et des
signes vitaux.
Consultez un médecin dès que l’état de l’enfant s’est Le choc des brûlés ne se manifeste généralement pas
stabilisé et procédez à l’évacuation médicale avant plusieurs heures. Si l’état de choc est évident
d’urgence. dès le début, cherchez d’autres causes
d’hypovolémie, comme une blessure grave à une
Examen primaire
autre partie du corps. Voir la section « État de choc »
– Stabilisez l’ABC. au chapitre 20, « Urgences générales et
– Dégagez les voies respiratoires et assurez une traumatismes majeurs ».
ventilation artificielle au besoin.
– Administrez de l’oxygène pour que la saturation Considérations spéciales liées à la
réanimation
à l’oxygène se maintienne à plus de 97 % ou
98 %. – L’agitation peut être consécutive à l’hypoxie
– Prenez pour acquis que l’enfant a inhalé de la
fumée; voir la section « Inhalation de substances
toxiques » au chapitre 3 « Appareil
respiratoire », du guide de pratique clinique
s’appliquant aux adultes (Direction générale de
la santé des Premières Nations et des Inuits,
2000).
– Surveillez les signes de détresse respiratoire ou
d’insuffisance respiratoire.
Examen secondaire
– Recherchez les blessures associées.
– Mettez en place une sonde urinaire.
– Mettez en place une sonde nasogastrique.
– Évaluez la circulation périphérique en cas de
brûlure circonférentielle aux membres.
– Surveillez la couleur de l’enfant, le remplissage
capillaire, la paresthésie et les douleurs aux
tissus profonds.

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16–24 Dermatologie

Soin des plaies Orientation vers d’autres ressources


– Recouvrez les brûlures de pansements humides médicales
stériles.
Procédez à l’évacuation médicale (se reporter aux
– Ne crevez pas les ampoules.
critères du tableau 16-5).
– Évitez d’immerger la plaie ou de l’asperger
d’eau froide si la brûlure couvre plus de 10 % de Tableau 16-5 : Critères de transfert des brûlé s (toutes
la surface corporelle. les brûlures graves)

Interventions pharmacologiques Brûlures du deuxième degré sur au moins 10 % de la


surface corporelle, brûlures du troisième degré
S’il faut administrer un analgésique, consultez
d’abord un médecin, si possible; sinon, administrez : Brûlures des mains, des pieds, du visage ou du périné e

Brûlures électriques ou causées par la foudre


morphine (médicament de classe D) IV en petites
doses fréquentes (0,1 mg/kg par dose) Inhalation de fumée
Surveillez la respiration pour éviter toute dépression Brûlures chimiques
respiratoire causée par les narcotiques.
Brûlures circonférentielles
Une indication d’antibiothérapie prophylactique n’est
pas indiquée.
Surveillance et suivi
– Surveillez fréquemment l’ABC et les signes
vitaux.
– Surveillez les signes d’état de choc (le choc des
brûlés ne survient généralement qu’après
plusieurs heures).
– En cas de brûlures circonférentielles, de brûlures
étendues aux membres ou de brûlures
électriques, il faut surveiller les signes d’atteinte
vasculaire ou neurologique, évocateurs du
syndrome de loge. Dans ce cas, pratiquez
immédiatement une incision de décharge.
– Surélevez les membres pour réduire l’œdème.
– Enveloppez l’enfant dans un drap propre et
couvrez-le de couvertures pour qu’il garde sa
chaleur et éviter l’hypothermie.

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CHAPITRE 17 — HÉMATOLOGIE, ENDOCRINOLOGIE,
MÉTABOLISME ET IMMUNOLOGIE

Table des matières


NOTE EXPLICATIVE ................................................................................ 17–1
PROBLÈMES HÉMATOLOGIQUES COURANTS....................................... 17–1
Anémie ferriprive chez le jeune enfant ............................................ 17–1
PROBLÈMES ENDOCRINIENS ET MÉTABOLIQUES COURANTS ............ 17–3
Retard de croissance .................................................................... 17–3
Diabète sucré chez les enfants autochtones ................................... 17–6
PROBLÈMES IMMUNOLOGIQUES COURANTS ....................................... 17–9
Allergies ....................................................................................... 17–9
Urticaire......................................................................................17–10
Sensibilité aux protéines du lait ................................ .....................17–11
Intolérance au lactose ..................................................................17–12
Obésité .......................................................................................17–14

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17–1

NOTE EXPLICATIVE

La symptomatologie et l’examen des appareils et Pour plus d’information sur la symptomatologie et


systèmes ne sont pas traités comme tels dans ce l’examen physique de ces appareils et systèmes,
chapitre parce que les troubles hématologiques, veuillez consulter les chapitres correspondants.
endocriniens, métaboliques et immunologiques
produisent souvent des signes et symptômes dans
plus d’un appareil. Les appareils cardiovasculaire et
digestif ainsi que les systèmes nerveux, endocrinien
et tégumentaire doivent particulièrement être évalués
parce que c’est là que se manifestent souvent les
symptômes des troubles hématologiques,
endocriniens, métaboliques et immunologiques.

PROBLÈMES HÉMATOLOGIQUES COURANTS

ANÉMIE FERRIPRIVE CHEZ LE CAUSES


JEUNE ENFANT
– Insuffisance de l’apport alimentaire de fer
(fréquente chez les enfants et les adolescents)
Voir également la section « Anémie ferriprive » dans
le chapitre 10, « Hématologie, métabolisme et – Besoins accrus en fer sans apports
endocrinologie », du guide de pratique clinique supplémentaires (durant les poussées de
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la croissance des nourrissons, des enfants et des
adolescents)
santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
– Insuffisance des réserves en fer à la naissance
DÉFINITION due à une mauvaise absorption du fer de la mère
dans l’utérus
Quantité inférieure à la normale de globules rouges – Carences nutritionnelles (p. ex. acide folique)
(GR), d’hémoglobine ou d’hématocrite dans le sang.
– Infection
L’anémie ferriprive est la plus fréquente pendant la – Effets toxiques
petite enfance. Dans certaines communautés – Insuffisance médullaire
autochtones, jusqu’à 65 % des enfants de 6-24 mois – Anomalie de la structure de l’hémoglobine
souffrent d’anémie ferriprive. Le groupe d’âge le plus – Facteurs prédisposants : prématurité, hémorragie
touché est celui des 10-15 mois.
fœtale ou néonatale, utilisation d’une préparation
La concentration d’hémoglobine moyenne normale pour nourrisson à base de lait de vache et non
varie selon l’âge de l’enfant (voir tableau 17-1). enrichie de fer
Une anémie qui persiste au-delà de l’âge de 2 ans
Tableau 17-1 : Concentrations d’hémoglobine
n’est probablement pas due à une carence en fer.
normales chez l’enfant

Âge Concentration d’hémoglobine (g/l) SYMPTOMATOLOGIE


1 mois 115-180 – Alimentation presque exclusivement constituée
de lait
2 mois 90-135
– Âge de l’enfant : entre 6 et 24 mois
3-12 mois 100-140 (habituellement)
1-5 ans 110-140 – Possibilité de symptômes d’irritabilité ou de
léthargie
6-14 ans 120-160

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17–2 Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie

OBSERVATIONS Consultation
– Obésité Consultez un médecin pour :
– Pâleur
– Obtenir des ordonnances une fois que vous avez
– Tachycardie détecté une anémie
– Souffle systolique – Tout enfant présentant des symptômes évidents
– Les cas graves peuvent présenter des signes d’anémie; la situation est particulièrement
d’insuffisance cardiaque (p. ex. hépatomégalie, urgente si l’enfant montre également des signes
bruit de galop); voir la section « Insuffisance d’insuffisance cardiaque.
cardiaque » dans le chapitre 11, « Appareil
cardiovasculaire ». Interventions non pharmacologiques
– Encouragez une consommation suffisante
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
d’aliments riches en fer, tels que les céréales et la
– Anémie des maladies chroniques viande.
– Anémie hémolytique – Encouragez l’utilisation de préparations pour
– Anémie hémorragique aiguë nourrisson enrichies de fer.
– Anémie aplasique – Les enfants souffrant d’anémie très sévère
– Thalassémie peuvent d’abord avoir besoin d’une transfusion.
– Anémie par carence en vitamine B12 Interventions pharmacologiques
– Anémie par carence en folates
Pour les cas d’anémie légère sans insuffisance
– Retard de croissance attribuable à la diminution cardiaque :
de l’apport nutritif
sulfate ferreux (Fer-in-Sol) (médicament de
COMPLICATIONS classe B), 5 mg/ml de solution, 6 mg/kg tous les
jours, pendant 3 mois
– Infections fréquentes
– Effets secondaires des suppléments de fer Administration prophylactique d’un supplément de
– Insuffisance cardiaque (seulement si l’anémie est fer aux enfants qui pèsent moins de 2 500 g à la
sévère) naissance ou qui consomment des quantités
excessives de préparations à base de lait concentré :
TESTS DIAGNOSTIQUES
gouttes de sulfate ferreux, 2 mg de fer élémentaire
– Formule sanguine complète par kg de masse corporelle par jour, à partir de la
– Frottis sanguin : GR petits et pâles naissance
– Diminution du taux de ferritine Surveillance et suivi
– Diminution du taux de fer sérique
– Diminution du taux d’hémoglobine selon l’âge Réévaluez l’enfant tous les mois pour vérifier
(< 110 g/l) l’adhésion au traitement et pour mesurer son taux
d’hémoglobine.
– Augmentation de la capacité de fixation du fer
sérique Orientation vers d’autres ressources
TRAITEMENT médicales
Dirigez l’enfant vers un médecin s’il ne répond pas
Objectifs
au traitement de supplémentation en fer au bout d’un
– Prévenir les carences alimentaires en fer. mois.
– Corriger l’anémie et accroître les réserves en fer.

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Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie 17–3

PROBLÈMES ENDOCRINIENS ET MÉTABOLIQUES COURANTS

RETARD DE CROISSANCE Causes organiques


– Moins de 20 % des cas
DÉFINITION – Habituellement, une affection digestive ou
neurologique empêche un apport calorique
Symptôme (et non maladie) caractérisé par un gain suffisant (p. ex. une fente palative ou une atrésie
pondéral insuffisant par rapport à la croissance des choanes)
staturale. Dans les cas graves, la taille et le périmètre – Trouble d’assimilation de la nourriture (p. ex.
crânien sont affectés. giardiase, entéropathie exsudative telle que la
Ce syndrome peut être dû à une gamme de facteurs maladie coeliaque)
allant du manque d’expérience des parents ou des – Perte excessive des calories consommées (p. ex.
personnes qui s’occupent de l’enfant à la négligence diarrhée chronique, reflux gastro-œsophagien
et aux mauvais traitements. Il a été démontré que la infantile)
relation parent-enfant peut entraîner un retard de – Immunodéficience
croissance (Bennett, 1996). – Sida
– Lésion maligne
On ne connaît pas la prévalence du retard de
croissance. Cependant, 3-5 % des enfants admis dans – Cardiopathie cyanogène
les hôpitaux présentent ce problème courant, mais – Néphropathie
difficile à diagnostiquer. La plupart des enfants – Causes prénatales (p. ex. infection intra -utérine)
affectés ont entre 6 et 12 mois. La quasi-totalité des Enfants normaux de petite taille
cas ont moins de 5 ans. Ce trouble touche également
les garçons et les filles. – Environ 10 % des cas
– Il ne s’agit pas d’un véritable retard de
CAUSES croissance.

Privation de nourriture Facteurs de risque

– Environ 70 % des cas – Problèmes psychosociaux chez les parents ou les


personnes responsables de l’enfant
– Le tiers des cas dépend de simples problèmes
– Enfant prématuré ou malade à la naissance
d’éducation, tels que des méthodes
d’alimentation ou la reconstitution inadéquate de – Nourrisson difforme
préparations pour nourrisson et de leur – Milieu familial instable et dysfonctionnel
substitution excessive par du jus de fruit.
SYMPTOMATOLOGIE
– Parmi les autres causes, figurent un manque
d’attachement mère-enfant et la négligence. – Les parents ou les personnes qui s’occupent de
l’enfant peuvent le décrire comme un bébé
difficile.
– Troubles du sommeil
– Comparaison avec les mensurations précédentes
(poids, taille et périmètre crânien); dans le cas
d’un enfant prématuré, rajustez les valeurs pour
tenir compte de l’âge gestationnel à la naissance.
Habitudes alimentaires
– Apport alimentaire
– Événements psychosociaux associés à l’heure
des tétées ou des repas
– Préparation des aliments
– Qualité et quantité des aliments
– On peut demander aux parents de faire le relevé
de l’apport alimentaire de l’enfant pendant 1-
3 jours.

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17–4 Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie

Allaitement au sein ou au biberon COMPLICATIONS


– Allaitements brefs ou peu fréquents Le pronostic à long terme des enfants qui présentent
– Consommation d’inhibiteurs de la lactation un retard de croissance parce qu’ils vivent dans un
(p. ex. alcool ou diurétiques) par la mère milieu défavorable n’est pas encourageant : bon
– Production insuffisante de lait maternel nombre de ces enfants demeurent petits et la plupart
– Problèmes de mamelons d’entre eux présentent des lacunes sur les plans du
– Réflexe d’éjection ou réflexe de succion développement et de l’apprentissage, de même que
inadéquat des troubles de personnalité; le tiers des cas
seulement finit par se développer normalement.
– Malnutrition, épuisement ou dépression de la
mère – Résultats inférieurs à la normale aux tests
d’intelligence
Antécédents sociaux
– Lacunes aux chapitres de l’acquisition du
– Perturbation des soins adéquats langage et des aptitudes de lecture
Facteurs de risque – Immaturité sociale, troubles comportementaux
plus fréquents
– Problème d’argent
– Famille dysfonctionnelle Source : Oates (1985)
– Isolement social
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Dépression parentale
Courbes de croissance Une anamnèse et un examen physique détaillés et
rigoureux sont les plus importants outils
Prise de poids prévue : diagnostiques.
0-3 mois : 26-31 g/jour – Observez l’enfant et la façon dont il interagit
avec les personnes qui s’occupent de lui et son
3-9 mois : 13-18 g/jour environnement.
9-14 mois : 10-11 g/jour – Tracez soigneusement les courbes de croissance
(poids, taille et périmètre crânien).
15-24 mois : 7-9 g/jour
La courbe de croissance devrait être tracée à chaque
consultation; observez-la attentivement.
OBSERVATIONS
– Petit poids pour l’âge (inférieur au troisième Il faut recourir le moins possible aux analyses de
laboratoire courantes. Faites-les faire seulement si,
percentile) ou poids inférieur à 80 % au poids
médian par rapport à la taille après avoir consulté un médecin, vous décidez de
traiter le cas en clinique externe :
– La courbe de croissance de l’enfant montre un
ralentissement de la prise de poids (elle croise – Formule sanguine complète
deux grandes courbes de percentiles) – Analyse d’urine
– Apathie et repli sur soi ou attention et vigilance – Uroculture
de l’enfant – Profil biochimique, y compris les taux d’azote
– Manque d’hygiène uréique du sang, de calcium et de phosphore
– Signes de traumatismes – Vitesse de sédimentation globulaire
– Caractéristiques de la principale personne qui – Autres examens jugés nécessaires à la lumière
s’occupe de l’enfant : troubles psychosociaux, des antécédents et de l’examen physique (p. ex.
humeur souvent dépressive profil de l’activité thyroïdienne si l’enfant
– Caractéristiques de la famille : instable, présente des symptômes digestifs tels que la
dysfonctionnelle diarrhée; échantillons de selles pour culture,
– Signes de troubles neurologiques comme le sensibilité et recherche de sang occulte)
syndrome d’alcoolisme fœtal
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Tout problème assez grave pour nuire à la prise
de poids normale de l’enfant, y compris la
négligence et les mauvais traitements

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie 17–5

TRAITEMENT Autres interventions


Objectifs – Stimulez, caressez et cajolez les enfants, qu’ils
séjournent ou non à l’hôpital.
– Déterminer la cause du retard de croissance.
– Protéger l’enfant contre des séquelles Interventions pharmacologiques
permanentes. – Administrez systématiquement des suppléments
– Améliorer les aptitudes parentales des personnes vitaminiques pour enfants.
qui s’occupent de l’enfant. Surveillance et suivi
Consultation – Si la cause est organique, le suivi dépend de la
Consultez un médecin dans les plus brefs délais. maladie en question.
L’admission de l’enfant à l’hôpital est souvent – Si on établit que l’enfant vit dans un milieu
nécessaire pour déterminer la cause du retard de défavorable, un suivi très étroit (hebdomadaire,
croissance. et à la fois au domicile et à la clinique) est
essentiel. Si la famille ne prend pas les mesures
Interventions non pharmacologiques nécessaires, vous devez aviser immédiatement
les autorités de protection de la jeunesse. Il est
Alimentation possible que l’enfant doive être placé en famille
– Prescrivez une alimentation équilibrée et d’accueil.
hypercalorique, à la fois selon un horaire établi et Orientation vers d’autres ressources
à volonté. médicales
– L’apport alimentaire devrait être de 150-
200 kcal/kg par jour. Il est recommandé de diriger l’enfant vers un
– Durant la période d’observation, cessez de médecin qui procédera à d’autres examens pour
donner à l’enfant tout solide contenant moins de exclure les causes organiques. L’urgence de cette
calories par once que la préparation pour mesure varie selon le cas. La protection de l'enfant
nourrisson ou le lait qu’il consomme. contre tout mauvais traitement ou négligence est le
principal facteur à prendre en considération.
Éducation du client
Une intervention polyvalente à long terme est
– L’éducation du client varie selon la cause (p. ex. nécessaire dans les cas de retard de croissance
fournissez de l’information sur reconstitution de d’origine non organique :
la préparation pour nourrisson si vous
soupçonnez que la cause est un apport – Soutien des parents et encouragement des
alimentaire inadéquat). méthodes d’éducation positives.
– Si on établit que l’enfant vit dans un milieu – Services psychiatriques et sociaux
défavorable, il faut rééduquer la famille d’une – Stimulation du développement
manière non punitive. – Activités communautaires de nature à stimuler le
développement du jeune enfant
Comportement et du traitement de la famille
– Faites participer les parents ou les personnes qui
s’occupent de l’enfant à la recherche des causes
du trouble et au traitement.
– Rappelez-vous que les parents ou les personnes
qui s’occupent de l’enfant peuvent ressentir de la
frustration et de la culpabilité.
– Faites en sorte que l’enfant reçoive des soins
adéquats.
– Corrigez les mauvaises habitudes alimentaires
acquises par l’enfant.
– Traitez les problèmes d’interaction entre l’enfant
et ses parents (ou les personnes qui s’en
occupent).

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17–6 Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie

DIABÈTE SUCRÉ CHEZ LES CAUSES


ENFANTS AUTOCHTONES – Bagage génétique
– Maladie auto-immune
Pour de plus amples renseignements, voir la section Facteurs de risque
« Diabète sucré » dans le chapitre 10,
« Hématologie, métabolisme et endocrinologie », du – Antécédents familiaux
guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes – Obésité tronculaire
(Direction générale de la santé des Premières – Alimentation riche en matières grasses
Nations et des Inuits, 2000) ainsi que les Lignes
directrices de pratique clinique 1998 pour le SYMPTOMATOLOGIE
traitement du diabète au Canada (Meltzer et al., – Polyurie (sécrétion excessive d’urine)
1998). – Polydipsie (soif excessive)
– Polyphagie (besoin excessif de manger)
DÉFINITION
– Fatigue
Trouble du métabolisme glucidique caractérisé par – Irritabilité
l’hyperglycémie, qui est due à la réduction de la – Vision trouble
sécrétion d’insuline, à l’augmentation de la résistance – Nausées et vomissements
des tissus à l’insuline ou à ces deux causes à la fois.
– Syndrome grippal persistant
CLASSIFICATION – Antécédents familiaux de diabète
Antécédents personnels
Il existe deux grands types de diabète. Les deux
peuvent entraîner des complications sérieuses à long – Poids élevé à la naissance, mère diabétique
terme, notamment les maladies cardiovasculaires, – Infections de l’appareil urinaire ou infections à
l’hypertension, l’insuffisance rénale, la rétinopathie, levures (ou les deux)
qui mène à la cécité, et les neuropathies.
État de santé actuel
Type 1 – Habitudes alimentaires (choix des aliments,
– Arrêt presque total de la production d’insuline agencement temporel des repas)
– Peut apparaître à tout moment durant l’enfance – Activité physique
ou le début de l’âge adulte – Tabagisme
– L’absence d’insuline entraîne une cétose dont – Consommation d’alcool
l’issue peut être fatale.
OBSERVATIONS
– Très rare (presque inexistante) chez les enfants
autochtones – Signes vitaux normaux à moins qu’il y ait des
complications
Type 2
– Changements de poids (l’enfant peut avoir pris
– Ancien nom : diabète non insulinodépendant du poids au cours des années précédant
– Carence relative en insuline ou réponse l’apparition des symptômes et perdu du poids par
émoussée à l’insuline la suite)
– Souvent associée à l’obésité – Obésité (habituellement obésité tronculaire)
– Cétose peu fréquente pouvant être associée au diabète de type 2
Au cours des dernières années, de plus en plus de cas – Certains enfants présentent des signes de
de diabète de type 2 ont été signalés chez les déshydratation (p. ex. yeux creux, muqueuses
sèches)
adolescents et enfants autochtones.
– La plupart des e nfants atteints paraissent
Autres troubles du métabolisme glucidique normaux, mais ils peuvent sembler malades si le
– Hyperglycémie modérée à jeun diabète apparaît subitement.
– Intolérance au glucose
Le présent chapitre porte sur le diabète de type 2.

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Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie 17–7

TESTS DIAGNOSTIQUES Interventions non pharmacologiques


– Analyse d’urine pour vérifier la glycémie et la Le traitement du diabète vise principalement
présence de corps cétoniques et de protéines l’alimentation de la personne atteinte. Il est
– Le diabète de type 1 peut être associé à des habituellement recommandé de modifier en
quantités importantes de corps cétoniques; ceux- profondeur l’alimentation de la famille entière.
ci sont toutefois rarement présents chez les
diabétiques de type 2. L’alimentation d’un enfant diabétique devrait être
faible en glucides bruts, modérée en glucides
Mesure de la glycémie complexes (féculents) et riche en fibres. Un système
Voici les lignes directrices concernant le diagnostic d’équivalents alimentaires, comme celui recommandé
du diabète sucré fondé sur la glycémie : par l’Association canadienne du diabète, est utile.

– Glycémie aléatoire ≥ 11,0 mmol/l Si possible, les deux parents (ou la personne qui
– Glycémie à jeun ≥ 7,0 mmol/l s’occupe de l’enfant) et l’enfant devraient participer à
un programme d’éducation sur le diabète qui
– Glycémie 2 heures après le repas ≥ 11,0 mmol/l
comprend des conseils sur la nutrition et les
– Hyperglycémie modérée à jeun : glycémie à habitudes de vie. Sinon, les infirmières, les médecins
jeun entre 6,1 et 6,9 mmol/l et les représentants en santé communautaire (RSC)
– Intolérance au glucose : glycémie entre 7,9 et doivent unir leurs efforts pour fournir le plus de
11,0 mmol/l 2 heures après l’ingestion d’une renseignements possibles aux familles touchées.
charge de glucose par voie orale
La réduction de l’apport calorique est recommandée
Si des symptômes persistants se manifestent, une pour les enfants obèses.
seule mesure de glycémie anormale suffit pour établir
le diagnostic. En l’absence de symptômes, deux L’activité physique réduit la glycémie et favorise
valeurs anormales sont nécessaires pour établir le l’absorption du glucose par les cellules. En outre,
diagnostic. l’activité physique régulière réduit le risque de
maladies cardiovasculaires et aide à perdre du poids.
TRAITEMENT Tous les enfants diabétiques de type 2 devraient être
encouragés à adopter un régime d’activité physique
Objectifs régulière. Il faut également inviter toutes les
– Améliorer le métabolisme glucidique. ressources communautaires (p. ex. professeur
– Soulager les symptômes. d’éducation physique à l’école et, éventuellement,
– Prévenir les complications à long terme. directeur des loisirs communautaires) à participer à
cet effort.
Consultation
Il est recommandé de consulter d’urgence un Prévention
médecin pour tout enfant diabétique nouvellement Bien que rien ne démontre que le diabète peut être
diagnostiqué. prévenu, il existe de solides données indiquant que le
diabète était rare chez les autochtones il y a 40 ans.
Si un diagnostic de diabète de type 2 est confirmé et
Les modifications de l’alimentation et du style de vie
que les signes et symptômes ne sont pas sévères, le
ont probablement contribué à accroître la prévalence
traitement médical n’est pas nécessairement urgent.
de cette affection.
Le diagnostic doit être considéré comme une urgence
médicale si l’enfant présente des quantités modérées Il paraît logique d’essayer de prévenir le diabète en
ou importantes de corps cétoniques dans l’urine et sensibilisant les communautés à la nutrition, en
d’autres signes cliniques d’acidocétose (p. ex. réduisant la consommation de sucre (p. ex. friandises,
déshydratation). Cependant, l’acidocétose est rare tablettes de chocolat et boissons gazeuses), en
chez les diabétiques de type 2. éduquant les jeunes sur le diabète dans les écoles et
en encourageant l’activité physique régulière et le
développement de programmes et de centres de
loisirs.

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17–8 Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie

Interventions pharmacologiques Néphropathie


Les deux principaux types de traitement – Les diabétiques de type 2 de plus de 15 ans
médicamenteux reposent sur l’insuline et les devraient subir annuellement un examen de
hypoglycémiants oraux. dépistage de la micro-albuminurie si la
bandelette réactive montre que l’urine contient
Ces traitements, qui ne devraient être amorcés peu ou pas de protéines.
qu’après l’essai d’un traitement non – Dépistage recommandé : ratio
pharmacologique, doivent être prescrits par un albumine/créatinine dans un échantillon d’urine
médecin, de préférence par celui qui s’occupera de prélevé au hasard durant la journée
l’enfant à long terme.
– Si le ratio est supérieur à 2,8 mmol/l (femmes)
Surveillance et suivi ou à 2,0 mmol/l (hommes), le test devrait être
repris et peut-être confirmé par l’examen des
Les enfants diabétiques de type 2 ont besoin d’un urines de 24 heures afin de déterminer le taux de
suivi médical étroit et régulier. Les caractéristiques micro-albuminurie.
les plus importantes sont le poids et l’état de santé en
général. La glycémie à jeun et le taux de Hb A1c Neuropathie
(hémoglobine glycosylée) peuvent servir – Les diabétiques de type 2 devraient subir
d’indicateurs de la maîtrise du diabète, mais il faut annuellement un examen de dépistage de
mettre l’accent sur les habitudes de vie, la perte de neuropathie périphérique (perte ou réduction de
poids et l’activité physique. la sensibilité vibratoire, perte de la sensibilité des
La surveillance des complications devrait gros orteils à un monofilament de calibre 10,
perte du réflexe achilléen ou toute combinaison
comprendre les éléments suivants : tension artérielle,
de ces symptômes)
examen des yeux, analyse d’urine (recherche de
protéines et de micro-albuminurie), glycémie, Soins des pieds
exploration de la fonction rénale, fonctions
– Évaluez au moins une fois par année les pieds
sensorielles dans les membres et bilan lipidique.
pour détecter toute anomalie structurelle,
L’Association canadienne du diabète a formulé les neuropathie, maladie vasculaire périphérique,
recommandations suivantes concernant les ulcère et signe d’infection.
complications du diabète. Maladie cardiovasculaire et hypertension
Rétinopathie – Prenez la tension artérielle lors de chaque
consultation.
– Les diabétiques de type 2 de plus de 15 ans
devraient subir un examen de dépistage de la – On devrait déterminer le profil lipidique à jeun
rétinopathie par un ophtalmologiste au moment de tous les diabétiques de type 2 de plus de
du diagnostic. 15 ans, puis le mettre à jour tous les 1-3 ans,
selon les indications cliniques.
– Les personnes présentant peu ou pas de
rétinopathie devraient faire l’objet d’un nouvel Orientation vers d’autres ressources
examen tous les deux ans. médicales
– Les personnes présentant une rétinopathie lors de
Procédez à l’évacuation médicale si l’enfant montre
l’examen initial devraient faire l’objet d’un suivi des signes de cétonurie ou d’acidocétose.
approprié par un ophtalmologiste. Le suivi
variera selon la gravité de la rétinopathie. Sinon, l’enfant devrait être examiné par un médecin
dès que possible. Une fois son état stabilisé grâce à
un régime diabétique, l’enfant devrait être réexaminé
par un médecin tous les 3-6 mois et subir un examen
de la rétine tous les ans. Il est conseillé d’augmenter
la fréquence des consultations de suivi si le diabète
n’est pas bien maîtrisé ou si l’enfant présente des
complications.

La prise en charge à long terme du diabète de type 2


est la responsabilité conjointe des médecins, des
infirmières, des RSC, des nutritionnistes, des
éducateurs et d’autres intervenants.

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Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie 17–9

DIABÈTE DE TYPE 2 CHEZ LES indiqué. Les hypoglycémiants oraux sont contre-
ADOLESCENTES ENCEINTES indiqués en raison de leur effet potentiellement
tératogène. Bon nombre d’adolescentes doivent être
Il faut porter une attention particulière à certains
traitées avec de l’insuline pendant leur grossesse et
facteurs dans la prise en charge du diabète chez recevoir des soins prénataux spécialisés.
l’adolescente enceinte. Il faut bien maîtriser la
glycémie pour réduire le risque d’un enfant de poids Pour des renseignements détaillés sur le diabète chez
élevé à la naissance présentant des malformations la femme enceinte, voir la section « Diabète
congénitales ou mort-né. gestationnel » du chapitre 12, « Obstétrique », dans
le guide de pratique clinique s’appliquant aux
Un médecin devrait surveiller attentivement la
adultes (Direction générale de la santé des Premières
glycémie de l’adolescente et lui donner des soins Nations et des Inuits, 2000).
réguliers. Un traitement médicamenteux est souvent

PROBLÈMES IMMUNOLOGIQUES COURANTS

ALLERGIES Symptômes les plus courants

DÉFINITION – Peau : démangeaisons, éruption, sécheresse


– Enflure des lèvres, des paupières et des oreilles
Tout événement physiologique indésirable causé par – Symptômes nasaux: écoulement clair, coryza ,
une réaction immunologique. éternuements, ronflements
L’atopie est une prédisposition, souvent génétique, à – Symptômes respiratoires : respiration sifflante,
présenter des réactions allergiques déclenchées par dyspnée, toux (surtout la nuit)
un mécanisme dans lequel intervient – Symptômes digestifs : crampes, selles liquides
l’immunoglobuline E (IgE). Elle peut se manifester
OBSERVATIONS
de plusieurs façons : urticaire, anaphylaxie, eczéma,
asthme, allergie aux piqûres d’insecte, allergie – Les signes vitaux changent seulement lors de
alimentaire ou rhinite allergique. réactions sévères (augmentation de la fréquence
respiratoire et de la fréquence cardiaque, baisse
SYMPTOMATOLOGIE de la tension artérielle)
– Âge lors de l’apparition de la maladie – Faciès allergique : cernes, plis sous les yeux, pli
transversal sur le nez, faciès adénoïdien causé
– Progression des symptômes
par la respiration buccale, sillon nasolabial
– Caractère saisonnier (p. ex. si l’allergie se profond, voûte du palais très bombé,
manifeste au début du printemps, elle est hypertrophie des amygdales et des végétations
probablement liée aux arbres; au début de l’été, adénoïdes
au gazon; et à l’automne, à l’herbe à poux)
– Peau : sécheresse, follicules saillants,
– Exposition à des animaux desquamation, peau plus épaisse et plus foncée
– Exposition à la poussière au niveau des plis de flexion du coude et du
– Exposition à de la moisissure dans des milieux creux poplité
humides – Éruption cutanée : si présente, comprend
– Relevé complet des facteurs environnementaux l’urticaire et l’eczéma
(à la fois intérieurs et extérieurs) – Croissance : les allergies alimentaires peuvent
– Relevé des activités et des habitudes alimentaires causer un retard de croissance
– Examen complet de l’organisme, car les – Poumons : respiration sifflante due à un
réactions allergiques peuvent toucher n’importe bronchospasme
quel système ou appareil.
AFFECTIONS PARTICULIÈRES
Les affections allergiques ci-dessous sont abordées
dans le présent chapitre :
– Urticaire
– Sensibilité aux protéines du lait
– Intolérance au lactose

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17–10 Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie

URTICAIRE OBSERVATIONS
– Température normale
DÉFINITION – Fréquence cardiaque normale ou élevée
– Tension artérielle normale ou diminuée
Papules rouges en plaques sur la peau superficielle ou – L’éruption cutanée est habituellement le seul
les muqueuses, qui deviennent blanches à la pression symptôme.
et causent habituellement des démangeaisons.
Un traitement d’urgence s’impose si l’enfant présente
L’urticaire aiguë est courante chez les enfants une enflure des lèvres et des tissus sous-cutanés, une
(environ 10-15 % des enfants en vivent au moins un dyspnée ou une respiration sifflante. Voir la section
épisode). « Choc anaphylactique » dans le chapitre 20,
« Urgences générales et traumatismes majeurs ».
CAUSES
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Le mécanisme de l’urticaire consiste en la libération
de peptides vaso-actifs (p. ex. histamine, – Piqûres d’insectes
prostaglandines, leucotriènes et facteur d’activation – Érythème polymorphe
des plaquettes), qui causent la dilatation des – Vascularite
vaisseaux sanguins de la peau et un épanchement – Exanthème viral
dans les tissus environnants.
COMPLICATIONS
Les causes fréquentes de l’urticaire sont :
Aucune complication.
– Réactions à des médicaments
– Aliments Si l’urticaire est associée à une réaction
– Infections (virales, streptococciques) anaphylactique, un arrêt respiratoire et même la mort
– Substances inhalées (p. ex. pollen, phanères peuvent s’ensuivre. Si l’urticaire est due à une
animaux) maladie sous-jacente, le traitement doit viser cette
maladie.
– Piqûres d’insectes
– Maladies intéressant l’organisme entier (p. ex. TESTS DIAGNOSTIQUES
maladies rhumatoïdes, lésions malignes, troubles
endocriniens) Aucun.
– Causes héréditaires
Des tests allergologiques peuvent être utiles chez le
– Causes physiques (p. ex. activité physique, froid, grand enfant. Consultez un médecin avant d’effectuer
chaleur, exposition au soleil) ces tests.
SYMPTOMATOLOGIE
TRAITEMENT
– Apparition
– Durée Objectifs
– Fréquence (si récurrente) – Éliminer la cause.
– Alimentation – Soulager les symptômes.
– Exposition à des substances inhalées Consultation
– Antécédents familiaux
– Fièvre Consultez un médecin si l’urticaire est étendue et si
l’enfant présente des symptômes respiratoires aigus.
– Mal de gorge
– Autres symptômes généraux Interventions non pharmacologiques
– Médicaments – Il faut éviter tout contact avec les objets qui
semblent liés à l’apparition de l’urticaire.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie 17–11

Interventions pharmacologiques SENSIBILITÉ AUX PROTÉINES DU


Si les symptômes sont légers, un antihistaminique LAIT
courant peut aider à les soulager :
chlorhydrate de diphénhydramine (Benadryl) DÉFINITION
(médicament de classe A) (élixir à 2,5 mg/ml),
1,25 mg/kg PO toutes les 4-6 h au besoin, jusqu’à Réaction digestive anormale aux protéines du lait de
300 mg/jour (sur 6 doses) vache dans les préparations pour nourrisson.

Enfants de moins de 2 ans : 2-3 m l Se manifeste au cours des deux premiers mois de la
vie. Plus courante chez les garçons et les enfants
Enfants de 2-4 ans : 5 ml
ayant des antécédents familiaux d’allergies. La
Enfants de 5-11 ans : 5-10 m l plupart des nourrissons allergiques aux protéines du
Enfants de 12 ans et plus : 10-20 ml ou 25-50 mg lait perdent cette sensibilité vers 2-3 ans.
sous forme de comprimés
CAUSE
Le traitement d’urgence de l’anaphylaxie est abordé
à la section « Choc anaphylactique » dans le – Inconnue
chapitre 20, « Urgences générales et traumatismes – Facteurs prédisposants : antécédents familiaux
majeurs ». importants d’allergies

Surveillance et suivi SYMPTOMATOLOGIE ET OBSERVATIONS

Faites un suivi après 24 heures pour vous assurer que – Vomissements


les symptômes s’atténuent. – Diarrhée
– Douleurs abdominales
Orientation vers d’autres ressources – Stéatorrhée
médicales – Symptômes respiratoires (p. ex. respiration
Préparez l’enfant pour une évacuation médicale si ses sifflante)
symptômes sont sévères ou s’il présente un choc – Eczéma
anaphylactique. Sinon, dirigez l’enfant vers un – Prise de poids insuffisante
médecin pour examen non urgent. – Œdème
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Intolérance au lactose
– Syndrome de malabsorption
– Gastro-entérite
COMPLICATIONS
– Sténose pyloroduodénale
– Hémorragie digestive menant à l’anémie
– Malabsorption de protéines entraînant un retard
de croissance
– Œdème secondaire à une hypoprotéinémie
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Taux élevé d’éosinophiles sériques
– Taux élevé d’immunoglobuline E (IgE) sérique

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


17–12 Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie

TRAITEMENT INTOLÉRANCE AU LACTOSE


On peut traiter l’enfant en clinique externe, sauf dans
les cas de malnutrition. DÉFINITION
Objectifs Incapacité à digérer le lactose (principal sucre
– Prévention primaire. contenu dans le lait) en raison d’un déficit en lactase,
enzyme qui catalyse l’hydrolyse du lactose en
– Atténuer les symptômes.
glucose et en galactose, dans la bordure en brosse du
– Prévenir les complications. duodénum.
Intervention s non pharmacologiques
Intolérance congénitale au lactose
Stratégies de prévention des allergies :
– Très rare
– Identifiez les enfants à risque rapidement (avant la
Intolérance primaire au lactose
naissance ou peu de temps après celle-ci; consignez
les cas de familles hautement atopiques). – Survient après le sevrage, généralement vers la
– Recommandez l’allaitement au sein, car il s’agit fin de l’enfance
d’un moyen de prévenir les allergies – Apparaît habituellement à l’adolescence ou à
alimentaires, surtout dans les familles atopiques. l’âge adulte
– Retardez l’introduction du lait de vache dans – Les symptômes se manifestent à la suite de la
l’alimentation de l’enfant (p. ex. pas avant l’âge consommation de lait.
de 12 mois). – L’intolérance varie selon la quantité de lactose
– Il existe maintenant des jus enrichis de calcium consommé.
pour les personnes qui ne peuvent pas boire de lait. – La prévalence varie selon l’origine ethnique :
Jusqu’à 25 % des enfants sensibles aux protéines du aux États-Unis, elle est de 100 % chez les
lait de vache sont également allergiques aux protéines autochtones, de 80 à 90 % chez les Noirs, les
du soja. Le remplacement du lait de vache par une Asiatiques, les Juifs et les personnes de
préparation lactée pour nourrisson à base de soja descendance méditerranéenne et inférieure à 5 %
pourrait donc s’avérer inutile . parmi la descendance des peuples d’Europe du
Nord et d’Europe centrale.
Surveillance et suivi
Intolérance secondaire au lactose
– Assurez le suivi nécessaire jusqu’à ce que les
– Causée par toute affection qui lèse la muqueuse
symptômes soient maîtrisés.
intestinale (p. ex. diarrhée) ou par la réduction
– Surveillez la croissance pour vous assurer que des muqueuses (p. ex. en raison d’une résection)
l’enfant continue de prendre du poids.
– Habituellement passagère, sa durée variant selon
Orientation vers d’autres ressources la nature et l’évolution de l’affection primaire.
médicales – Au moins la moitié des nourrissons souffrant de
Adressez l’enfant à un médecin pour d’autres diarrhée aiguë ou chronique (surtout ceux
examens si le régime alimentaire prescrit ne suffit pas atteints d’une infection à rotavirus) présentent
à enrayer les symptômes, si vous redoutez une une intolérance au lactose.
affection sous -jacente (p. ex. entéropathie – Affection assez souvent associée à la giardiase et
inflammatoire) ou si l’enfant présente un retard de à l’ascaridiase, aux entéropathies inflammatoires
croissance. et au syndrome de malabsorption lié au sida
– L’âge auquel apparaît l’intolérance varie selon
l’affection sous-jacente.
Le lait maternel contient une grande quantité de
lactose, mais il ne semble pas empirer la diarrhée
associée aux maladies virales et bactériennes.
Malabsorption du lactose
– Incapacité d’absorber le lactose
– N’équivaut pas nécessairement à une intolérance
au lactose

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Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie 17–13

CAUSES TESTS DIAGNOSTIQUES


Forme primaire – Analyse des selles : pH fécal peu élevé et faible
quantité de sucres réducteurs dans les selles; de
– Déclin normal de l’activité de la lactase dans la tels résultats ne sont valides que si les selles
muqueuse intestinale après le sevrage recueillies sont fraîches et évaluées
– Comme ce déclin est déterminé génétiquement et immédiatement; même dans ces conditions, la
permanent, l’intolérance au lactose est également sensibilité de ce test est assez faible.
permanente. – Le test respiratoire à l’hydrogène est
Forme secondaire particulièrement utile chez les enfants (et doit
être prescrit par un médecin).
– Associée à la gastro-entérite chez les enfants
– Habituellement temporaire, bien qu’elle puisse TRAITEMENT
persister plusieurs mois après la guérison de la
maladie causale On peut traiter l’enfant en clinique externe, sauf dans
les cas de malnutrition sévère.
– Également associée aux sprues tropicale et non
tropicale, à l’entérite régionale, à Interventions non pharmacologiques
l’abêtalipoprotéinémie, à la fibrose kystique, à la
rectocolite hémorragique et aux déficiences en Modification du régime alimentaire
immunoglobulines à la fois chez les adultes et les – Il faut réduire ou supprimer le lactose dans
enfants
l’alimentation de l’enfant pour enrayer les
SYMPTOMATOLOGIE ET OBSERVATIONS symptômes.
– Le yogourt et les produits fermentés, tels que les
– Ballonnement
fromages à pâte dure , sont mieux tolérés que le
– Crampes lait.
– Malaise abdominal – Le lait préhydrolysé (Lactaid) est efficace.
– Diarrhée ou selles liquides – On peut donner des jus enrichis en calcium aux
– Flatulence enfants de plus de 1 an qui ne peuvent pas boire
– Gargouillements (borborygmes) du lait.
– Vomissements courants chez les enfants – Préparations pour nourrisson sans lactose (p. ex.
– Selles mousseuses et acides chez les enfants Prosobee)
– Malnutrition possible (voir le tableau 7-4, Éducation du client
« Signes physiques de troubles liés à des
carences nutritionnelles », dans le chapitre 7, – Recommandez au client de ne pas donner de
« Nutrition ») lactose en grandes quantités à l’enfant afin de
– Prise de poids insuffisante diminuer les symptômes.
– Suggérez aux parents (ou aux personnes qui
L’importance des symptômes varie selon la charge en s’occupent de l’enfant) et à l’enfant de chercher
lactose et les autres aliments consommés en même le seuil de tolérance au lactose.
temps.
– Soulignez l’importance de lire les étiquettes des
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL aliments, car le lactose est utilisé dans de
nombreux produits. Sinon, les symptômes
– Carence en sucrase pourraient se manifester.
– Maladies mentionnées dans la présente section – Les enfants intolérants au lactose tolèrent parfois
sous « Définition » le lait entier ou le lait au chocolat mieux que le
– Fibrose kystique lait écrémé.
– Retard de croissance – Le lactose est mieux toléré s’il est consommé
avec d’autres aliments.
COMPLICATIONS
– Carence en calcium

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17–14 Hématologie, endocrinologie, métabolisme et immunologie

Interventions pharmacologiques Orientation vers d’autres ressources


médicales
lactase (p. ex. Lactaid, Lactrase), 1 ou
2 comprimés ou capsules avant l’ingestion de Adressez l’enfant à un médecin pour d’autres
produits laitiers (peut aussi être ajouté au lait) examens si le régime alimentaire prescrit ne suffit pas
Ces produits ne figurent pas dans le Système de à enrayer les symptômes, si vous redoutez une
classification des médicaments à l’intention des affection sous-jacente (p. ex. entéropathie
infirmières. inflammatoire) ou si l’enfant présente un retard de
croissance.
L’efficacité de ces agents varie en ce qui a trait à la
prévention des symptômes. Dans certaines régions, il
est possible d’acheter du lait additionné de lactase. OBÉSITÉ
Les suppléments de calcium (carbonate de calcium) Voir la section « Obésité » dans le chapitre 7,
peuvent être nécessaires si l’apport alimentaire en « Nutrition ».
calcium devient insuffisant.

Surveillance et suivi
Assurez le suivi nécessaire jusqu’à ce que les
symptômes soient maîtrisés. Surveillez la croissance
pour vous assurer que l’enfant continue de prendre du
poids.

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CHAPITRE 18 — MALADIES TRANSMISSIBLES

Table des matières


MALADIES TRANSMISSIBLES COURANTES ........................................... 18–1
Anamnèse et examen des systèmes et appareils............................ 18–1
Examen physique ......................................................................... 18–1
Syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA)............................... 18–2
Botulisme ..................................................................................... 18–2
Exanthème ................................................................................... 18–4
Rougeole ..................................................................................... 18–5
Scarlatine ..................................................................................... 18–6
Rubéole ....................................................................................... 18–8
Érythème infectieux aigu (cinquième maladie) ...............................18–10
Roséole infantile ..........................................................................18–12
Varicelle......................................................................................18–13
Dipht érie ................................ ................................ .....................18–15
Parotidite (oreillons) ................................ ................................ .....18–16
Coqueluche .................................................................................18–18
Oxyurose ....................................................................................18–20
Hépatite ......................................................................................18–21
Tuberculose ................................................................................18–21
Mononucléose................................ ................................ .............18–21
MALADIES TRANSMISSIBLES – URGENCES .........................................18–22
Méningite ....................................................................................18–22

Le tableau clinique et la prise en charge de la mononucléose infectieuse sont les mêmes


chez les adultes et les enfants. Pour de plus amples renseignements sur cette affection,
voir le chapitre 11, « Maladies transmissibles » dans le guide de pratique clinique
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la santé des Premières Nations et des
Inuits, 2000).

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18–1

MALADIES TRANSMISSIBLES COURANTES

ANAMNÈSE ET EXAMEN DES EXAMEN PHYSIQUE


SYSTÈMES ET APPAREILS
SIGNES VITAUX
Si on soupçonne l’existence d’une maladie
– Température
transmissible, il faut faire une anamnèse détaillée.
Comme les micro-organismes peuvent affecter tout – Fréquence cardiaque
système ou appareil, un examen rigoureux de chacun – Fréquence respiratoire
d’eux est indiqué. Mettez l’accent sur les éléments – Tension artérielle, au besoin
suivants :
INSPECTION
– Apparition (date et heure) et durée de la maladie
– Couleur
– Fièvre, frissons
– Coryza
– Douleur
– Pharynx : rougeur, lésions
– Éruption cutanée : site, couleur et consistance
– Muqueuses : humidité, lésions (p. ex. taches de
– Atteinte des muqueuses ou de la conjonctive Koplik)
– Coryza
– Peau : éruption ou pétéchies
– Toux
– Articulations : œdème et mobilité
– Mal de gorge
– Excoriation anale dans les cas de maladies
– Écoulement salivaire diarrhéiques
– Vomissements
– Diarrhée PALPATION
– État de conscience – Fontanelle (chez les enfants) : taille, consistance
– Irritabilité – Raideur de la nuque
– Convulsions – Caractéristiques tactiles de l’éruption cutanée
– Contact avec une personne présentant des – Adénopathie
symptômes semblables ou souffrant d’une – Hépatosplénomégalie
maladie transmissible – Mobilité articulaire
– Antécédents de voyage (plus précisément, un – Signe du pli cutané et hydratation
voyage récent dans une région où une maladie
transmissible est endémique) AUSCULTATION (CŒUR ET POUMONS)
– Murmure vésiculaire
– Crépitations
– Respiration sifflante
– Bruits du cœur
– Frottement pleural ou péricardique
– Souffles

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18–2 Maladies transmissibles

SYNDROME D’IMMUNODÉFICIENCE BOTULISME


ACQUISE (SIDA)
DÉFINITION
Le sida est encore rare chez les enfants canadiens.
Cependant, il peut se transmettre de façon verticale de Maladie causée par des neurotoxines associées à
la mère au nouveau-né et toucher les adolescents qui se l’infection à Clostridium botulinum, qui cause une
prostituent ou font l’usage de drogues. Les adolescents paralysie flasque, descendante et aiguë.
impliqués dans de telles activités forment le segment Le botulisme se présente sous trois formes :
de population juvénile le plus exposé au sida. – Alimentaire : se produit après l’ingestion
d’aliments contenant des toxines préformées;
ASPECTS CLINIQUES courante dans le Nord
– Apparition insidieuse de la maladie – Infantile : survient probablement lorsque des
– Fièvre organismes ingérés produisent des toxines dans
– Diarrhée le tube digestif; rare
– Fatigue – Cutané (ou d’inoculation) : causé par la
– Perte de poids contamination d’une blessure où des conditions
Adénopathie anaérobies sont présentes; rare

La personne peut présenter une infection CAUSES


opportuniste, parfois grave et potentiellement
– L’une des cinq neurotoxines produites par
mortelle : Clostridium botulinum
– Pneumonie à Pneumocystis carinii
– Cryptosporidiose Transmission
– Toxoplasmose – Chez les enfants (botulisme infantile) :
– Infection à Cryptococcus probablement par l’ingestion de spores de
– Tuberculose C. botulinum; le miel en contient souvent, et le
sirop de maïs également.
La personne peut également souffrir d’un cancer peu
– Chez les grands enfants et les adultes : ingestion
courant :
d’aliments contaminés par une toxine
– Sarcome de Kaposi Période d’incubation
– Lymphome primaire du cerveau
– Botulisme alimentaire : 12-36 heures après la
Autres affections associées au sida : consommation d’aliments avariés
– Syndrome cachectique
– Botulisme infantile : inconnue
– Encéphalopathie
– Botulisme cutané : 4-14 jours après la
La Direction générale de la santé des Premières contamination de la blessure
Nations et des Inuits de Santé Canada (anciennement
Contagiosité
la Direction générale des soins médicaux) a préparé
un guide sur l’infection par le VIH et le sida, qui Le botulisme n’est pas considéré comme contagieux;
contient de l’information détaillée au sujet de cette cependant, le mécanisme exact de survenue du
maladie complexe (Direction générale des soins botulisme infantile demeure inconnu.
médicaux, 1995). Le lecteur est également invité à
Transmissibilité
consulter les Lignes directrices canadiennes pour les
MTS (Santé Canada, 1998). Sans objet

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Maladies transmissibles 18–3

SYMPTOMATOLOGIE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


Botulisme alimentaire – Chez les grands enfants, plusieurs infections
(p. ex. septicémie bactérienne, méningite,
– Consommation d’aliments préparés à la maison ou
poliomyélite, paralysie par piqûre de tique);
de miel. Dans les communautés inuites du Grand
cependant, en l’absence de fièvre et de troubles
Nord, le botulisme est parfois causé par l’ingestion
de la conscience, la septicémie et la méningite
de nageoires de phoque fermentées contaminées ou sont moins probables.
par l’ingestion de conserves maison de viande ou
de poisson, telles que le saumon sur la côte ouest. – Syndrome de Guillain-Barré, habituellement
associé à une paralysie ascendante
– Vomissements
– Diarrhée, suivie par la constipation dans un La paralysie de nature descendante et symétrique, les
premier temps antécédents d’ingestion d’aliments préparés à la
maison et l’atteinte précoce et sévère des nerfs
– Faiblesse
crâniens sont des indices pour le diagnostic.
– Sécheresse de la bouche
– Troubles visuels (p. e x. vue trouble, perte de COMPLICATIONS
l’accommodation, diplopie)
– Déshydratation
– Dysphagie
– Pneumonie d’aspiration
– Dysarthrie
– Paralysie
Les symptômes ci-dessous se manifestent dans les – Insuffisance respiratoire
3 jours suivants :
– Mort
– Paralysie descendante symétrique
– Les nerfs crâniens sont les premiers touchés. TESTS DIAGNOSTIQUES
– État mental normal, sauf pour la peur et l’anxiété Aucun.
Botulisme infantile TRAITEMENT
– La constipation est souvent le premier symptôme.
Objectifs
– Faiblesse
– Léthargie progressive – Offrir des soins de soutien
– Refus de manger ou de téter Prévention
Si un nourrisson fébrile présente une constipation Expliquez comment préparer adéquatement les aliments
suivie par une faiblesse progressive et une baisse du (conserves maison). Soulignez l’importance de faire
degré d’activité, il faut immédiatement envisager le bouillir pendant 3 minutes les aliments contaminés
diagnostic du botulisme. préparés à la maison pour détruire les toxines.
Parfois, la léthargie et la faiblesse apparaissent et Dans l’Arctique, le botulisme semble être devenu
progressent rapidement, mais la durée habituelle des plus fréquent depuis l’introduction des sacs en
symptômes avant qu’on n’examine l’enfant est de 1- plastique, qui sont maintenant utilisés par de
20 jours. nombreux Inuits pour conserver les nageoires de
Botulisme cutané phoque et le morse en vue de leur fermentation. Cela
est peut-être dû au fait qu’un milieu anaérobie
– La fièvre peut être présente, mais elle ne permet favorise la croissance de Clostridium. Inversement,
pas d’établir le diagnostic. on a avancé que le botulisme est moins probable si
– Constipation des matières poreuses sont utilisées dans la
– Écoulement purulent de la plaie fermentation, car la bactérie se développe mal dans
– Changements sensoriels unilatéraux un milieu aérobie. Il faut éduquer les personnes qui
souhaitent conserver cette forme traditionnelle de
OBSERVATIONS conservation des aliments.
– La fièvre peut être présente. Déconseillez l’utilisation de miel ou de sirop de maïs
– Ptose dans les préparations lactées pour nourrissons et sur
– Vue trouble les sucettes.
– Dysphagie (due à une paralysie bulbaire) Consultation
– Hypotonie et faiblesse
Communiquez avec un médecin immédiatement si
– Insuffisance respiratoire cette affection est soupçonnée.
– Arrêt respiratoire d’origine neuromusculaire

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18–4 Maladies transmissibles

Traitement adjuvant
EXANTHÈME
– Amorcez le traitement IV avec un soluté
physiologique; réglez le débit de perfusion de DÉFINITION
manière à maintenir l’équilibre hydrique.
– Administrez de l’oxygène si l’enfant montre des Éruption cutanée qui apparaît subitement en
signes de complications respiratoires. association avec certaines infections. Largement
disséminé et réparti symétriquement sur le corps de
Interventions non pharmacologiques
l’enfant, l’exanthème consiste en des taches rouges
– N’administrez rien par voie orale. distinctes ou confluentes, saillantes (papules) ou non
Lutte contre les infections (macules), qui ne sont pas squameuses (du moins pas
au départ).
– Avisez un médecin du service de santé
Les maladies qui se manifestent d’abord par
immédiatement de toute augmentation de cas l’exanthème peuvent être causées par une bactérie, un
d'intoxications alimentaires.
virus ou une réaction à un médicament.
– Déterminez quels aliments pourraient être à
l’origine des intoxications, car il est recommandé Certains exanthèmes sont accompagnés de lésions
d’administrer l’antitoxine à toutes les autres buccales, les plus connues étant les taches de Koplik
personnes qui ont consommé ces aliments. et les lésions buccales présentes dans les cas de la
maladie mains-pieds-bouche.
Interventions pharmacologiques
Auparavant, les exanthèmes étaient numérotés selon
L’antitoxine, administrée si le botulisme est causé par leur apparition chronologique chez l’enfant :
une infection alimentaire ou cutanée, peut être – Première maladie : rougeole
utilisée chez les grands enfants, mais rarement chez – Deuxième maladie : scarlatine (infection
les nourrissons. streptococcique du groupe A)
Si elle est disponible, l’antitoxine peut seulement être – Troisième maladie : rubéole
administrée sur l’ordonnance d’un médecin. Il faut – Quatrième maladie : maladie de Dukes
prendre les dispositions nécessaires pour se faire (probablement causée par le virus Coxsackie ou
livrer l’antidote dans une situation d’urgence. l’échovirus). Cette affection étant difficile à
établir comme entité diagnostique distincte, elle
Dans les cas d’infection cutanée, vous pouvez
n’est pas abordée dans le présent guide.
administrer des antibiotiques sur les conseils d’un
médecin avant le transfert de l’enfant : – Cinquième maladie : érythème infectieux aigu
(virus Coxsackie)
pénicilline G sodique (Crystapen) (médicament de
classe A), 250 000 unités/kg par jour, en doses – Sixième maladie : roséole infantile (infection par
fractionnées toutes les 6 heures l’herpèsvirus 6, exanthème subit)

Surveillance et suivi Bon nombre d’infections virales de l’enfance sont


caractérisées par un exanthème qui apparaît vers la
Surveillez l’ABC, les signes vitaux, le réflexe fin de l’évolution de la maladie. Souvent,
pharyngé, les bruits pulmonaires, la saturation en l’exanthème apparaît au niveau de la tête, après quoi
oxygène par oxymétrie de pouls (si possible), il descend le long du corps jusqu’aux extrémités.
l’apport liquidien et le débit urinaire. Habituellement, l’apparition de l’exanthème coïncide
Orientation vers d’autres ressources avec la baisse de la fièvre associée à l’infection, et
l’enfant commence à se sentir beaucoup mieux. De
médicales
nombreuses maladies virales s’accompagnent d’un
Procédez à l’évacuation médicale. exanthème qui aide à établir le diagnostic (p. ex.,
rougeole, rubéole, érythème infectieux aigu, roséole
infantile, varicelle), mais les exanthèmes de la plupart
des maladies virales sont trop variés pour permettre
un diagnostic précis. C’est pourquoi les
professionnels de la santé se contentent souvent de
dire au client qu’il s’agit d’un virus.

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Maladies transmissibles 18–5

ROUGEOLE DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


DÉFINITION – Exanthème viral non précisé
– Rubéole
Maladie exanthématique dont l’évolution est
relativement prévisible. – Réaction indésirable à un médicament
– Photosensibilité
CAUSE – Roséole infantile
– Virus de la rougeole – Infection par le virus Coxsackie
Transmission – Syndrome de Kawasaki (exanthème semblable à
celui de la rougeole; fièvre durant 7-10 jours;
– Gouttelettes en suspension dans l’air caractérisé par l’inflammation des muqueuses et
– Contact direct avec des sécrétions des ganglions cervicaux; cause inconnue)
Période d’incubation – Érythème infectieux aigu (cinquième maladie)
(aspect de « joue giflée » et éruption confluente
– Environ 10 jours (de 8 à 12 jours) entre
sur les membres et le tronc, souvent intermittente
l’exposition au virus et l’apparition de la maladie
pendant plusieurs semaines; en général, non
Contagiosité associé à de fortes fièvres); voir la section
– Élevée « Érythème infectieux aigu » ci-dessous
– Scarlatine
La maladie confère habituellement une immunité
définitive. – Syndrome de Stevens-Johnson
Transmissibilité COMPLICATIONS
La maladie peut être transmise durant le prodrome et – Otite moyenne
pendant les 1-2 jours qui précèdent ou les 4 jours qui – Pneumonie
suivent l’apparition de l’exanthème. – Encéphalite
SYMPTOMATOLOGIE TESTS DIAGNOSTIQUES
– Contact avec une personne infectée – Échantillon de sang pour le dosage des IgG ou
– Fièvre IgM sériques : l’élévation du titre des IgG
– Toux sériques (quatre fois la valeur normale) entre la
– Coryza phase aiguë et la phase de convalescence ou la
– Malaise présence des IgM spécifiques de la rougeole dans
les cas présentant un tableau clinique évocateur
– Conjonctivite avec écoulement établit le diagnostic.
– Exanthème sur le visage et le tronc – Urine pour culture virale
OBSERVATIONS – Écouvillonnage du rhinopharynx pour culture
virale
– Fièvre (pouvant atteindre 40° C)
– Taches de Koplik (taches blanches sur la
muqueuse buccale au cours des premiers stades
de la maladie)
Exanthème
– Présent du 3 e au 7e jour
– Érythémateux, maculopapuleux
– Apparaît souvent au niveau du visage et de la
nuque, mais se propage ensuite au reste du corps
– S’étend de la tête aux pieds
– Les lésions peuvent confluer (plaques rouges).
– Après 3 ou 4 jours, l’exanthème disparaît, laissant
une coloration brunâtre et une légère desquamation.
– Les manifestations suivantes peuvent accompagner
l’exanthème : conjonctivite, pharyngite,
adénopathie cervicale et splénomégalie.

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18–6 Maladies transmissibles

TRAITEMENT Orientation vers d’autres ressources


médicales
Prévention et maîtrise
Comme il s’agit d’une maladie spontanément
– Si possible, immunisez les enfants à l’âge de
résolutive, il n’est généralement pas nécessaire de
12 mois ou peu de temps après.
diriger l’enfant vers un médecin. Demeurez
– Le vaccin antirougeoleux (vaccin contre la néanmoins à l’affût de complications, telles que la
rougeole, les oreillons et la rubéole) est donné en pneumonie, et dirigez l’enfant vers le spécialiste
deux doses : la première est administrée après le approprié.
premier anniversaire de l’enfant, et la seconde
(rappel), à 4-6 ans, soit lorsque l’enfant
SCARLATINE
commence l’école (le moment de la seconde
administration du vaccin contre la rougeole, les DÉFINITION
oreillons et la rubéole varie d’une province à
l’autre; consultez votre ministère provincial de la Syndrome causé par une toxine d’un streptocoque du
Santé). groupe A et caractérisé par un exanthème écarlate.
– Donnez aux proches non immunisés des CAUSE
gammaglobulines (0,25 ml/kg IM) dans les
6 jours qui suivent l’exposition au virus ou le – Toxine érythogène produite par les streptocoques
vaccin antirougeoleux dans les 72 heures qui du groupe A (qui font partie de la flore
suivent l’exposition. rhinopharyngée normale de l’enfant)
– Habituellement associée à la pharyngite, mais
Objectifs dans de rares cas, suit l’infection streptococcique
– Offrir des soins de soutien d’un autre site.
– Empêcher la transmission de la maladie – L’infection peut se p roduire à tout moment de
Consultation l’année, mais la prévalence des maladies
pharyngiennes est plus élevée chez les enfants
Consultez un médecin si vous avez des doutes quant d’âge scolaire (de 5 à 15 ans), pendant l’hiver et
au diagnostic. La rougeole est rare au sein d’une le printemps et dans les milieux où il y a
population bien immunisée, et elle peut être difficile à beaucoup de personnes et de contacts étroits.
diagnostiquer. Transmission
Interventions non pharmacologiques
La transmission se fait principalement de personne à
– Repos personne par des gouttelettes de salive projetées par
– Donnez à l’enfant des quantités suffisantes de la toux.
liquides pour prévenir la déshydratation.
Période d’incubation
– L’enfant doit s’absenter de l’école durant les
5 jours qui suivent l’apparition de l’exanthème. – Entre 12 heures et 7 jours
– Avisez la famille de ne pas recevoir de visiteurs, Contagiosité
surtout pas d’enfants non vaccinés ni de femmes – Les personnes affectées sont contagieuses durant
enceintes, durant les 5 jours qui suivent les phases aiguës et infraclinique.
l’apparition de l’exanthème.
– Principalement chez les enfants d’âge scolaire
– Avisez un agent de santé publique. (de 5 à 15 ans)
Interventions pharmacologiques
SYMPTOMATOLOGIE
Antipyrétique :
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
Prodrome
classe A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4 heures au – Fièvre
besoin – Mal de gorge
Les antibiotiques doivent être utilisés seulement si – Céphalée
des complications bactériennes surviennent. – Vomissements
Surveillance et suivi – Douleurs abdominales

Dites aux parents (ou à la personne qui s’occupe de


l’enfant) de ramener l’enfant à la clinique s’il
présente des signes de complications.

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Maladies transmissibles 18–7

OBSERVATIONS DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


– L’enfant semble modérément malade. – Érythrodermie
– Rougeur du visage avec pâleur péribuccale – Érythème polymorphe
– Fièvre – Mononucléose
– Tachycardie – Érythème infectieux aigu (cinquième maladie)
– Amygdales gonflées, érythémateuses et – Maladie de Kawasaki
recouvertes d’un exsudat jaune, gris ou blanc – Rougeole
– Pétéchies sur le voile du palais – Pharyngite
– Adénopathie cervicale antérieure (ganglions – Pneumonie
sensibles à la palpation) – Rubéole
Caractéristiques de l’exanthème de la – Pityriasis rosé
scarlatine – Gale
– Apparaît 12-24 heures après le début de la – Épidermolyse superficielle staphylococcique
maladie sur le tronc, puis s’étend rapidement à – Syphilis
l’ensemble du corps jusqu’aux membres. – Érythrodermie bulleuse avec épidermolyse
– S’étend habituellement de la tête vers les pieds – Syndrome de choc toxique staphylococcique
– Érythème diffus – Hypersensibilité à un médicament
– Dans certains cas, l’exanthème est plus palpable – Exanthème viral non précisé
que visible.
– Texture habituelle : papier abrasif COMPLICATIONS
– L’érythème blanchit à la pression. – Adénite cervicale
– Prurit cutané habituellement non douloureux – Otite moyenne ou mastoïdite
– Quelques jours après que l’exanthème se soit – Ethmoïdite
étendu à l’ensemble du corps, il s’intensifie dans – Sinusite
les plis cutanés, créant des lignes de pétéchies – Abcès péri-amygdalien
confluentes (causées par l’augmentation de la – Pneumonie
fragilité capillaire), appelées signes de Pastia – Septicémie
– Trois ou quatre jours après être apparu, – Méningite
l’exanthème commence à s’estomper; c’est le
– Ostéomyélite
début de la desquamation. Les squames se
détachent du visage puis, environ une semaine – Arthrite septique
plus tard, des paumes et des doigts. La – Rhumatisme articulaire aigu
desquamation persiste pendant environ un mois – Insuffisance rénale aiguë consécutive à une
après le début de la maladie. glomérulonéphrite post-streptococcique
Apparence de la langue TESTS DIAGNOSTIQUES
– Durant les 2 premiers jours de la maladie, la – Prélèvement de gorge pour culture et
langue est couverte d’une sécrétion blanche à antibiogramme
travers de laquelle paraissent les papilles
œdémateuses. TRAITEMENT
– Après 2 jours, la langue se desquame également,
Objectifs
ce qui lui donne une apparence rouge avec des
papilles saillantes; cet état est appelé « langue – Enrayer l’infection
framboisée ». – Prévenir les complications
– Prévenir la transmission à d’autres
Consultation
Consultez un médecin si vous avez des doutes quant
au diagnostic ou s’il y a des complications.

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18–8 Maladies transmissibles

Interventions non pharmacologiques Surveillance et suivi


– Repos Faites un suivi après 1-2 jours. Soyez à l’affût de tout
– Donnez à l’enfant des quantités suffisantes de signe de complication.
liquides pour maintenir l’équilibre hydrique.
Orientation vers d’autres ressources
Prévention médicales
L’enfant doit s’absenter de l’école ou de la garderie Habituellement non nécessaire, à moins de
pendant au moins 24 heures après le début de complications. Le pronostic est excellent avec le
l’antibiothérapie. traitement.
Éducation du client
RUBÉOLE
– Dites aux parents (ou à la personne qui s’occupe de
l’enfant) que l’enfant doit suivre l’antibiothérapie
DÉFINITION
jusqu’à la fin, même si les symptômes disparaissent
avant la fin du traitement. Maladie virale exanthématique, souvent modérée et
– Informez les parents (ou la personne qui infraclinique. Elle est rare dans les populations bien
s’occupe de l’enfant) de la desquamation immunisées.
généralisée qui se produira au cours des
2 semaines suivantes. CAUSE
– Expliquez clairement les signes avant-coureurs – Virus de la rubéole
de complications de l’infection streptococcique, Transmission
comme une fièvre persistante, l’intensification
du mal de gorge ou de la douleur des sinus et – Transmission aérienne par des gouttelettes de
l’œdème généralisé. salive projetées par la toux
Interventions pharmacologiques – Contact direct avec des sécrétions
rhinopharyngées
Antipyrétique : – Peut également être transmise du placenta au
acétaminophène (Tylenol) (médicament de fœtus
classe A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4-6 heures Période d’incubation
au besoin
– 14-23 jours
Antibiotiques :
pénicilline V (Pen Vee) (médicament de classe A)
Contagiosité

Enfants de moins de 12 ans : 25-50 mg/kg par jour,


– Élevée
en doses fractionnées qid (jusqu’à concurrence de Transmissibilité
3 g/jour), PO pendant 10 jours
– Une semaine avant l’apparition de l’exanthème
Enfants de 12 ans et plus : 300 mg PO pendant et deux semaines après celle -ci
10 jours
ou SYMPTOMATOLOGIE
pénicilline G benzathine (Bicillin) (médicament de – Maladie bénigne
classe A) – Jusqu’à 50 % des cas sont asymptomatiques.
Enfants de moins de 12 ans : 25 000 à 50 000 U/kg – Température subfébrile
IM (une seule dose; dose maximum de 1,2 million – Signes généraux modérés (p. ex. céphalée,
U) malaise)
Enfants de 12 ans et plus : 1,2 million unités IM – Arthralgie (douleur articulaire), plus courante
(une seule dose) chez les adolescents
Pour les enfants allergiques à la pénicilline :
érythromycine (EES en suspension ou comprimés
E-Mycin) (médicament de classe A)
Enfants de moins de 12 ans : 40 mg/kg par jour, en
doses fractionnées qid, PO pendant 10 jours
Enfants de 12 ans et plus : 250 mg qid, PO
pendant 10 jours

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Maladies transmissibles 18–9

OBSERVATIONS TRAITEMENT
– Température subfébrile Prévention de la rubéole congénitale
– Conjonctivite
– Toutes les adolescentes et les femmes en âge de
– Éruption maculeuse apparaissant d’abord sur le procréer devraient recevoir le vaccin contre la
visage, puis s’étendant au tronc et aux extrémités
rougeole, les oreillons et la rubéole, à moins
– Exanthème non confluent qui dure environ qu’elles n’aient une preuve écrite d’immunité.
3 jours.
– On recommande aux femmes vaccinées contre la
– Adénopathie (surtout les ganglions rétro- rubéole d’éviter de devenir enceinte durant le
auriculaires; cervicaux postérieurs et sous - mois qui suit l’administration du vaccin.
occipitaux)
– Le virus utilisé dans le vaccin peut traverser le
– Arthrite (chez les adolescents) placenta; cependant, aucun cas de rubéole
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL congénitale n’a été signalé chez les nouveau-nés
de femmes vaccinées par inadvertance durant la
– Rougeole grossesse.
– Exanthème viral non précisé – Chez les femmes vaccinées par inadvertance
– Réaction indésirable à un médicament durant la grossesse, le risque pour le fœtus est
– Scarlatine faible, et il ne justifie pas l’interruption de la
– Érythème infectieux aigu (cinquième maladie) grossesse.
– Mononucléose – Si une femme enceinte est exposée au virus de la
rubéole (maladie indigène, et non le vaccin), il
COMPLICATIONS faut procéder immédiatement au dosage des
anticorps; si des anticorps sont présents, la
Fœtus femme est immunisée et ne court aucun risque.
La rubéole congénitale peut causer plusieurs – Si on ne trouve pas d’anticorps, il faut procéder à
anomalies fœtales, à savoir : un nouveau dosage 3 semaines plus tard; si on
– Surdité détecte des anticorps dans le second échantillon,
– Cataractes l’infection a eu lieu et le fœtus risque d’être
– Microcéphalie atteint de rubéole congénitale.
– Arriération mentale – Si les anticorps ne sont pas détecté dans le
– Lésions cardiaques deuxième échantillon, il faut faire un nouveau
test 3 semaines plus tard (c.-à-d. 6 semaines
– Hépatosplénomégalie après l’exposition); un troisième résultat négatif
– Ictère veut dire qu’il n’y a pas eu d’infection, tandis
Le risque est plus élevé durant le premier trimestre. qu’un résultat positif signifie que l’infection a eu
Enfants lieu et le fœtus risque d’être atteint de rubéole
congénitale évolutive.
– Thrombopénie – On peut administrer des immunoglobulines à une
Adolescents femme enceinte exposée à la maladie durant le
premier trimestre.
– Arthrite
– Consultez un médecin au sujet de
– Encéphalite
l’administration prophylactique
TESTS DIAGNOSTIQUES d’immunoglobulines durant la grossesse, car elle
prévient de façon efficace la rubéole et la rubéole
Aucun. congénitale.
Pour de plus amples renseignements, voir le Guide
canadien d’immunisation, 5e édition (Santé Canada,
1998).

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


18–10 Maladies transmissibles

Prévention et traitement de la maladie chez ÉRYTHÈME INFECTIEUX AIGU


les enfants (CINQUIÈME MALADIE)
– Le vaccin contre la rubéole (vaccin contre la
rougeole, les oreillons et la rubéole) est donné en DÉFINITION
deux doses : la première, après le premier
anniversaire de l’enfant, et la seconde, à 4-6 ans, Maladie virale infantile généralement bénigne
soit lorsque l’enfant commence l’école (vaccin caractérisée par un aspect de « joues giflées » et une
de rappel). éruption confluente.
Le moment de la seconde administration du vaccin L’affection est un peu plus fréquente chez les filles
contre la rougeole, les oreillons et la rubéole varie que chez les garçons. Environ 70 % des cas sont âgés
d’une province à l’autre. Consultez votre ministère de 5 à 15 ans, tandis que les nourrissons et les adultes
provincial de la Santé. sont peu touchés.
L’incidence de la maladie est plus élevée à l’hiver et
Objectifs
au début du printemps. Les poussées épidémiques
– Traiter les symptômes de la maladie causées par l’agent pathogène semblent se produire
– Prévenir la transmission du virus de façon cyclique tous les 4-7 ans.
Interventions non pharmacologiques CAUSE
– Repos – Parvovirus humain B19
– Il faut donner des quantités suffisantes de
Transmission
liquides pour maintenir l’équilibre hydrique.
– Demandez aux parents (ou à la personne qui – Sécrétions respiratoires
s’occupe de l’enfant) de réduire au minimum le – Peut-être par l’entremise d’objets hébergeant des
nombre de nouveaux visiteurs à la maison, micro-organismes
surtout les femmes enceintes, dans les 14 jours – Voie parentérale par transmission verticale
qui suivent l’apparition de l’exanthème. (mère-fœtus)
– Signalez tous les cas au service de santé – Transfusion sanguine ou produits du sang
publique. La transmission fœtale peut entraîner une anémie
Interventions pharmacologiques grave causant une insuffisance cardiaque congestive
ou une anasarque fœtoplacentaire (dans moins de
Antipyrétique et analgésique : 10 % des cas de primo-infections maternelles). Selon
acétaminophène (Tylenol) (médicament de des études récentes, le risque de mort fœtale chez les
classe A), 10-15 mg/kg toutes les 4 heures au femmes enceintes exposées au parvovirus humain
besoin
actif serait de 1-9 %, ce risque étant plus élevé durant
Les antibiotiques doivent être utilisés seulement en le premier trimestre.
cas de complications bactériennes. Période d’incubation
Surveillance et suivi – Habituellement 7-10 jours, mais peut s’étendre
– Demandez aux parents (ou à la personne qui de 4-21 jours
s’occupe de l’enfant) de ramener l’enfant à la Contagiosité
clinique s’il présente des signes de – Lorsque l’exanthème apparaît, la personne n’est
complications. plus contagieuse.
– En général, l’enfant est entièrement rétabli après
1-2 semaines. SYMPTOMATOLOGIE
Orientation vers d’autres ressources Maladie généralement biphasique : prodrome suivi
d’un exanthème viral. Ces deux stades sont séparés
Comme il s’agit d’une maladie spontanément
par une période asymptomatique d’environ 7 jours.
résolutive, il n’est généralement pas nécessaire
d’adresser l’enfant à un médecin. Demeurez
néanmoins à l’affût de complications, telles que
l’encéphalite, et dirigez l’enfant vers un médecin au
besoin.

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Maladies transmissibles 18–11

Prodrome DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


– Les symptômes prodromiques (surtout les – Maladie mains-pieds-bouche
symptômes articulaires) se manifestent plus – Rougeole
souvent chez les adultes; les enfants demeurent – Parotidite infectieuse (oreillons)
actifs et relativement aymptomatiques.
– Roséole infantile
– Symptômes prodromiques habituellement légers,
– Rubéole
qui apparaissent environ 1 semaine après
l’exposition et durent 2-3 jours – Scarlatine
– Céphalée – Lupus érythémateux aigu disséminé
– Fièvre – Réaction indésirable à un médicament
– Mal de gorge – Éruption due à une réaction allergique
– Prurit – Exanthème viral non précisé
– Coryza COMPLICATIONS
– Douleurs abdominales – Les complications se produisent habituellement
– Arthralgies chez les enfants qui sont atteints d’une anémie
Exanthème hémolytique chronique ou qui présentent un
déficit immunitaire congénital ou acquis.
– L’éruption virale typique (exanthème) se divise
– Arthralgie ou arthropathie présente chez jusqu’à
en trois stades (voir la section « Observations »
ci-dessous). 10 % des enfants touchés
– Anémie aplasique
OBSERVATIONS
TESTS DIAGNOSTIQUES
– Parmi les cas infectés par le parvovirus
humain B19, plus de 75 % des enfants – mais Aucun.
moins de 50 % des adultes – présentent un
exanthème. TRAITEMENT
– L’exanthème est d’abord rouge vif et papuleux, Objectifs
ce qui donne un aspect de « joues giflées », avec
une pâleur péribuccale (les plis nasolabiaux ne – Offrir des soins de soutien
sont habituellement pas touchés). Interventions non pharmacologiques
– Un à quatre jours plus tard, un exanthème En général, l’exanthème guérit spontanément, mais il
maculopapuleux érythémateux apparaît sur les peut durer plusieurs semaines, voire même plusieurs
parties supérieures des membres (généralement mois, en raison des exacerbations causées par la
les bras et les surfaces des muscles extenseurs) et chaleur et la lumière du soleil.
sur le tronc (les paumes et les plantes des pieds
– L’enfant doit être protégé contre la chaleur et la
ne sont habituellement pas touchées).
lumière du soleil excessives (elles peuvent
– L’exanthème maculopapuleux s’estompe et causer une poussée éruptive).
prend un aspect réticulé à mesure que les régions
– Encouragez le lavage méticuleux des mains.
confluentes disparaissent.
– L’exanthème disparaît et réapparaît durant Éducation du client
plusieurs semaines, voire même plusieurs mois – Expliquez bien aux parents (ou à la personne qui
(occasionnellement), peut-être en réponse à des s’occupe de l’enfant) qu’un enfant par ailleurs en
stimuli, tels que l’activité physique, l’irritation bonne santé n’est plus contagieux lorsque
ou l’exposition de la peau à la chaleur du bain et l’exanthème apparaît. Il n’est donc pas
la lumière du soleil. nécessaire de l’isoler ou de l’empêcher d’aller à
– L’exanthème peut être prurigineux. l’école ou à la garderie.
– L’arthrite peut également survenir et affecter – Les enfants atteints d’une maladie hémolytique
(par ordre de fréquence) les articulations ou d’un déficit immunitaire peuvent être très
métacarpophalangiennes et interphalangiennes, contagieux; ils devraient être placés en isolement
les genoux, les poignets et les chevilles. respiratoire, et tenus à l’écart surtout des femmes
enceintes et des personnes souffrant d’anémie
chronique ou d’un déficit immunitaire.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


18–12 Maladies transmissibles

Interventions pharmacologiques SYMPTOMATOLOGIE


Antipyrétique et analgésique : La roséole est généralement caractérisée par une forte
acétaminophène (Tylenol) (médicament de fièvre suivie d’une défervescence rapide et d’un
classe A), exanthème caractéristique.
10-15 mg/kg PO toutes les 4 heures au besoin – Symptômes prodromiques (dans 14 % des cas) :
apathie, irritabilité
Surveillance et suivi
– Fièvre (peut monter jusqu’à 40 °C)
Il faut assurer un suivi si des complications – Exanthème (s’estompe habituellement en
surviennent ou si les symptômes ne disparaissent pas quelques heures, mais peut durer jusqu’à 2 jours)
après la période prévue (20 jours ou plus). – Lésions maculopapuleuses ou érythémateuses
Orientation vers d’autres ressources – L’exanthème caractéristique débute sur le tronc
médicales et peut s’étendre au cou et aux membres.
Habituellement non nécessaire à moins de – Non prurigineuse
complications. – Les lésions blanchissent à la pression.
– Convulsions (dans 6-15 % des cas)
ROSÉOLE INFANTILE – Diarrhée (dans 68 % des cas)
OBSERVATIONS
DÉFINITION
– L’enfant semble alerte et peu malade.
Maladie aiguë bénigne caractérisée par une phase – Fièvre
prodromique fébrile durant environ 3 jours, suivie – Exanthème
d’une défervescence et d’un léger exanthème – Macules ou maculopapules rose clair d’environ
maculopapuleux rose. 2-5 mm de diamètre
La roséole infantile peut se présenter comme une – Lésions typiquement discrètes, confluant
maladie aiguë fébrile accompagnée de symptômes rarement et disparaissant à la pression
respiratoires ou gastro-intestinaux. La plupart des cas – Touche généralement le tronc ou le dos; les
ont moins de 2 ans, le groupe d’âge le plus touché parties supérieures des membres et le visage sont
étant celui des 7-13 mois. La roséole est plus généralement épargnés.
fréquente au printemps et à l’automne.
– Certaines lésions peuvent être entourées d’un
CAUSE halo de peau pâle
– Taches de Nagayama (papules érythémateuses
L’agent causal de la maladie, l’herpèsvirus 6 (HVH - sur le voile du palais et la luette)
6), a été identifié en 1988. Ce virus compte deux
– Œdème périorbitaire, habituellement durant la
souches principales (A et B). La souche B est
phase préexanthémateuse
responsable de la plupart des primo -infections chez
les enfants. – Adénopathie cervicale, rétro-auriculaire et post-
occipitale
Transmission
– Splénomégalie
– Probablement par les sécrétions respiratoires de – Érythème conjonctival
personnes asymptomatiques
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Période d’incubation
– Mononucléose
– Environ 9 jours (entre 5 et 15 jours)
– Convulsions fébriles
Contagiosité – Érythème infectieux aigu (cinquième maladie)
– Transmise plus facilement durant les phases – Rougeole
fébrile et virémique de la maladie – Méningite ou encéphalite
– La virémie est habituellement observée le – Rubéole
troisième jour de la maladie, tout juste avant – Réaction indésirable à un médicament
l’apparition de l’exanthème.
– Le huitième jour de la maladie, l’activité des
anticorps culmine et la virémie disparaît.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Maladies transmissibles 18–13

COMPLICATIONS VARICELLE
La roséole guérit habituellement d’elle-même sans laisser
de séquelles. DÉFINITION
– Convulsions durant la phase fébrile de la maladie
– Encéphalite Infection virale habituellement bénigne caractérisée
par des éruptions vésiculaires.
– Méningite
– Hépatite CAUSE
L’hépatite fulminante, le syndrome d'activation – Virus herpes zoster
macrophagique et l’infection disséminée par le Transmission
HVH-6 sont extrêmement rares.
– Contact direct
TESTS DIAGNOSTIQUES – Inhalation de gouttelettes en suspension dans
l’air
Aucun.
Période d’incubation
TRAITEMENT
– Habituellement 13-17 jours, mais peut aller
Objectifs jusqu’à 3 semaines
– Offrir des soins de soutien – Se développe typiquement 2 semaines après le
contact
Interventions non pharmacologiques
Contagiosité
– Repos
– Il faut donner suffisamment de liquides à – Très élevée
l’enfant. Transmissibilité
– Rassurez les parents (ou la personne qui – La contagiosité atteint un sommet 12-24 heures
s’occupe de l’enfant) en leur expliquant la nature après l’apparition de l’exanthème.
bénigne de la maladie.
SYMPTOMATOLOGIE
Éducation du client
– Renseignez la famille au sujet des signes et des – Fièvre légère
symptômes de complications. – Symptômes généraux légers
– S’il s’agit d’un grand enfant, recommandez-lui – Lésions cutanées pouvant s’étendre à tout le
corps par poussées successives
de couvrir son nez et sa bouche lorsqu’il éternue
ou tousse. – Les lésions peuvent affecter les muqueuses.
– Il est possible que l’enfant présente seulement
Interventions pharmacologiques quelques lésions.
Antipyrétique : – Apparaît généralement sur le tronc ou le cou
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
classe A), 10-15 mg/kg PO toutes les 4 heures au
OBSERVATIONS
besoin – Fièvre habituellement légère
Surveillance et suivi – Les lésions cutanées prennent d’abord la forme
de macules.
La roséole est généralement bénigne et de courte – Présence simultanée de lésions cutanées à
durée. Le suivi est seulement nécessaire s’il y a des différents stades
complications. – Les lésions deviennent vésiculaires après 3-
Orientation vers d’autres ressources 4 jours, après quoi elles se fendillent et forment
médicales des croûtes.
Non nécessaire à moins de complications. Il est probable qu’au terme de la maladie, l’enfant
sera immunisé pour la vie. Cependant, comme
l’immunité diminue avec l’âge, le zona peut se
développer, particulièrement chez les
personnes âgées. Le zona, qui consiste en la
réactivation du même virus, peut être légèrement
contagieux pour les personnes non immunisées.

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18–14 Maladies transmissibles

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Interventions pharmacologiques


– Gale hydroxyzine (Atarax) (médicament de classe A),
– Impétigo 2 mg/kg, en doses fractionnées 2-3 fois par jour,
PO
– Herpès
– Infection par le virus Coxsackie ou
chlorhydrate de diphénhydramine (Benadryl)
COMPLICATIONS (médicament de classe A) (élixir contenant
– Impétigo 2,5 mg/ml), 1,25 mg/kg PO toutes les 4-6 heures
au besoin, dose maximum de 300 mg/jour (sur
– Cellulite
6 doses)
– Encéphalite
Enfants de moins de 2 ans : 2-3 m l
– Pneumonie
Enfants de 2-4 ans : 5 ml
TRAITEMENT
Enfants de 5-11 ans : 5-10 m l
Objectifs
Enfants de 12 ans et plus : 10-20 ml ou 25-50 mg
– Offrir des soins de soutien sous forme de capsules
Interventions non pharmacologiques Les enfants qui présentent un déficit immunitaire
– Lotion à la calamine ou bain Aveeno pour doivent recevoir des immunoglobulines antivaricelle -
soulager les démangeaisons et assécher les zona (VZIG) dans les 24 heures qui suivent
lésions l’exposition au virus. Les immunoglobulines sont
– La varicelle n’est pas une maladie à déclaration également recommandées pour les nouveau-nés et les
obligatoire dans la majeure partie du Canada, mères qui contractent la varicelle dans les 5 jours qui
mais vérifiez la réglementation de votre précèdent ou les 48 heures qui suivent
province. l’accouchement. Consultez un médecin.
Surveillance et suivi
La Société canadienne de pédiatrie recommande de
permettre aux enfants atteints d’une varicelle légère Suivi après 1 semaine.
de retourner à l’école ou à la garderie dès qu’ils se
sentent assez bien pour participer à toutes les Orientation vers d’autres ressources
activités, indépendamment de l’état de l’éruption. La médicales
pratique en vigueur dans votre région peut être
Habituellement non nécessaire à moins de
différente, selon la politique scolaire locale.
complications.

Prévention
Un vaccin contre la varicelle (Varivax) a été
homologué au Canada en décembre 1998. Un autre
est actuellement à l’étude. Au moment de la rédaction
du présent guide, le vaccin n’avait pas encore été
inclus dans les programmes d’immunisation
provinciaux. Consultez votre bureau de la santé ou
service de santé publique pour en savoir davantage
sur l’utilisation du vaccin dans votre région.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Maladies transmissibles 18–15

DIPHTÈRIE – La laryngite diphtérique constitue souvent une


extension de l’infection pharyngée et se
manifeste cliniquement comme un croup
DÉFINITION typique; une obstruction aiguë des voies
Maladie aiguë infectieuse qui affecte principalement aériennes peut survenir.
les membranes des voies aériennes supérieures. Elle – La diphtérie cutanée est caractérisée par des
touche surtout les enfants de moins de 15 ans qui ne ulcères qui ne cicatrisent pas recouverts d’une
sont pas bien immunisés. membrane grise qui peut servir de réservoir de
diphtérie respiratoire dans les régions
CAUSE endémiques.
– Corynebacterium diphtheria (souche toxigène ou – La peau est le principal réservoir de l’infection
non toxigène) diphtérique dans les communautés autochtones
Transmission du Canada.

– Contact direct avec une personne infectée ou OBSERVATIONS


gouttelettes de salive projetées
Les observations varient selon le siège et l’étendue de
Période d’incubation l’infection, mais elles peuvent comprendre un ou
– 1-6 jours plusieurs des signes suivants :
– Fièvre
Contagiosité
– Tachycardie à la fièvre
– Modérée – L’enfant paraît très malade
Transmissibilité – Otorrhée
– Peut être transmise jusqu’à ce que les bacilles – Rhinorrée
virulents aient disparu de l’organisme de la – Membrane grise ou blanche adhérant au
personne infectée rhinopharynx
– Il arrive, dans de rares cas, que des porteurs – Enflure du cou
chroniques excrètent la bactérie pendant des – Adénopathie modérée ou sévère
mois. – Lésions cutanées pouvant ressembler à
l’impétigo
SYMPTOMATOLOGIE
– Toux, enrouement
– Apparition soudaine – Stridor
– Fièvre – Détresse respiratoire
– Otorrhée
– Rhinorrhée DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Mal de gorge – Pharyngite streptococcique
– La diphtérie auriculaire se présente comme une – Abcès périamygdalien
otite externe assortie d’un écoulement purulent et – Angine ulcéro-nécrotique (angine de Vincent)
malodorant. – Mononucléose infectieuse
– La diphtérie nasale, courante chez le s enfants,
commence par une légère rhinorrhée, qui devient COMPLICATIONS
progressivement sérosanguine, puis – Obstruction respiratoire
mucopurulente; l’écoulement est souvent – Effets toxiques (notamment la paralysie des nerfs
malodorant.
et la myocardite) 2-6 semaines après la
– La diphtérie pharyngo-amygdalienne commence disparition des symptômes initiaux
par une anorexie, un malaise, une température
subfébrile et un mal de gorge. TESTS DIAGNOSTIQUES
– Une membrane se forme au niveau du – Prélèvements de gorge et/ou écouvillonnage du
rhinopharynx ou des amygdales en 1 ou 2 jours. rhinopharynx pour culture et antibiogramme
– L’adénite cervicale et l’œdème des tissus mous pour confirmer le diagnostic
cervicaux peuvent être sévères, et un collapsus
respiratoire ou cardiovasculaire peut se produire.

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18–16 Maladies transmissibles

TRAITEMENT Interventions pharmacologiques


Prévention Vous pouvez commencer l’antibiothérapie avant le
transfert du patient, mais seulement sur l’ordonnance
Anatoxine diphtérique dans le vaccin contre la diphtérie, d’un médecin :
la coqueluche, le tétanos, et la poliomyélite (DCTP)
Antibiotique habituel :
administré aux enfants de moins de 7 ans et dans le
vaccin contre la diphtérie et le tétanos (Td) administré érythromycine (Erythrocin) (médicament de
classe A), 40 mg/kg par jour, en doses
aux plus de 7 ans, selon le calendrier de vaccination
fractionnées bid, IM ou IV
recommandé; voir le Guide canadien d’immunisation,
5e édition (Santé Canada, 1998). Le porteur de la maladie peut être traité par le
Proches du cas index médicament suivant :
érythromycine (comprimés E-Mycin ou EES
Utilisez des antibiotiques : suspension) (médicament de classe A), 40 mg/kg
par jour, en doses fractionnées qid, PO pendant
érythromycine (E-Mycin) (médicament de 7 jours
classe A) pendant 7 jours
– Si le proche a déjà été vacciné mais n’a pas reçu Surveillance et suivi
de rappel au cours des 5 dernières années, Surveillez l’ABC, la saturation en oxygène par
administrez une dose de rappel du vaccin contre oxymétrie de pouls (si possible), les appareils
la diphtérie. respiratoire et cardiovasculaire, le système nerveux,
– Si le proche n’a jamais été immunisé, utilisez les l’état d’hydratation, l’apport liquidien et le débit
antibiotiques indiqués ci-dessus, prélevez des urinaire.
échantillons en vue de cultures avant et après le
début du traitement, et commencez Orientation vers d’autres ressources
l’immunisation contre la diphtérie. médicales

Objectifs Procédez à l’évacuation médicale.


– Évaluer en priorité l’ABC. PAROTIDITE (OREILLONS)
– Remédier à toute difficulté respiratoire.
Consultation DÉFINITION
Il est essentiel de consulter un médecin Infection virale aiguë caractérisée par une
immédiatement. tuméfaction douloureuse de la glande parotide et
Traitement adjuvant d’autres glandes salivaires.

– Commencez le traitement IV avec un soluté CAUSE


physiologique; réglez le débit de perfusion de – Myxovirus parotidis (virus des oreillons)
manière à maintenir l’équilibre hydrique.
Transmission
– Administrez de l’oxygène au besoin si l’enfant
pré sente des signes de détresse respiratoire. – Gouttelettes en suspension dans l’air
Interventions non pharmacologiques – Contact direct avec la salive

– Ne rien donner par voie orale Période d’incubation


– Repos au lit – 2-3 semaines
Contagiosité
– Faible ou moyenne
Transmissibilité
– Pendant les 6 jours qui précèdent et les 9 jours
qui suivent la parotidite

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Maladies transmissibles 18–17

SYMPTOMATOLOGIE TRAITEMENT
– Contact avec une personne infectée Prévention et prise en charge
– Vaccination inadéquate
– Le vaccin anti-ourlien (compris dans le vaccin
– Douleur et œdème des glandes parotides trivalent contre la rougeole, les oreillons et la
(unilatéraux ou bilatéraux)
rubéole) est donné en deux doses : la première,
– Dysphagie après le premier anniversaire de l’enfant, et la
Prodrome seconde, à 4-6 ans, soit lorsque l’enfant
commence l’école (vaccin de rappel).
– Fièvre
– Voir le Guide canadien d’immunisation,
– Malaise
5e édition (Santé Canada, 1998)
– Anorexie
Le moment de l’administration de la seconde dose du
– Céphalée
vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole
– Myalgie (douleurs musculaires)
varie d’une province à l’autre. Consultez votre
OBSERVATIONS ministère provincial de la Santé.

– Tuméfaction (unilatérale ou bilatérale) des Objectifs


glandes parotides – Offrir des soins de soutien
– Glandes très sensibles à la palpation – Prévenir les complications
– L’oreille du côté affecté est déviée vers le haut et – Prévenir la transmission
l’extérieur.
– Les glandes sous-maxillaires et sublinguales Consultation
peuvent également être enflées. Consultez un médecin si vous avez des doutes quant
– Dysphonie au diagnostic. La parotidite étant rare chez les
populations bien vaccinées, elle peut être difficile à
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
diagnostiquer.
– Lithiase salivaire (calculs au niveau des glandes Interventions non pharmacologiques
parotides)
– Syndrome de Sjögren (parotidite, – Repos
kératoconjunctivite, absence de larmes) – Il faut donner à l’enfant des quantités suffisantes
– Parotidite purulente de liquides pour prévenir la déshydratation.
– Tumeur de la parotide – L’enfant peut retourner à l’école 9 jours après le
début de la tuméfaction des glandes parotides.
– Cellulite buccale
– Recommandez aux parents (ou la personne qui
COMPLICATIONS s’occupe de l’enfant) de réduire au minimum le
nombre de visiteurs, surtout les enfants non
– Orchite
vaccinés et les femmes enceintes, dans les
– Ovarite 5 jours qui suivent le début de l’œdème.
– Surdité
– Signalez le cas à un agent de santé publique.
– Pancréatite
Interventions pharmacologiques
– Encéphalite
– Méningite aseptique Antipyrétique et analgésique pour combattre la fièvre
et la douleur :
TESTS DIAGNOSTIQUES
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
Aucun. classe A)
Enfants de moins de 6 ans : 10–15 mg/kg toutes
les 4 heures au besoin
Enfants de 6–12 ans : 325 mg toutes les
4 heures au besoin
Enfants de plus de 12 ans : 325–650 mg toutes les
4 heures au besoin
Les antibiotiques doivent être utilisés seulement en
cas de complications bactériennes.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


18–18 Maladies transmissibles

Surveillance et suivi SYMPTOMATOLOGIE


– Demandez aux parents (ou à la personne qui Stade catarrhal
s’occupe de l’enfant) de ramener l’enfant à la
clinique s’il présente des signes de – Durée : 1-2 semaines
complications. – Symptômes d’une IVRS : rhinorrhée, fièvre,
– En général, l’enfant est entièrement rétabli après rougeur de la conjonctive, larmoiement
1-2 semaines. Stade paroxystique
Orientation vers d’autres ressources – 2-4 semaines ou plus
médicales – Toux paroxystique, de fréquence et de sévérité
Comme il s’agit d’une maladie spontanément croissantes; inspiration sifflante à tonalité aiguë à
résolutive, il n’est généralement pas nécessaire de la fin de la quinte de toux (« chant du coq »).
faire voir l’enfant par un médecin. Demeurez – Des vomissements peuvent suivre les quintes de
néanmoins à l’affût de complications, telles que la toux.
pneumonie, et dirigez l’enfant vers un médecin au – La cyanose et les périodes d’apnée sont
besoin. courantes chez les nourrissons.
– Difficultés alimentaires
COQUELUCHE Le « chant du coq » qui accompagne la reprise
inspiratoire est habituellement absent chez les petits
DÉFINITION enfants, et n’est pas nécessaire pour établir le
diagnostic.
Maladie aiguë bactérienne qui affecte les voies
aériennes supérieures. OBSERVATIONS
CAUSE – Fièvre
– Bordetella pertussis – Rhinorrhée
– Larmoiement
Période d’incubation
– Rougeur de la conjonctive
– 7-10 jours – Apnées et cyanose (peuvent être observées
Contagiosité durant le stade paroxystique et être présentes
sans toux paroxystique)
– Élevée chez les personnes non vaccinées
– Poumons normaux, à moins que l’enfant ne
Transmissibilité souffre d’une pneumonie ou d’une atélectasie.
– Très contagieuse au début du stade catarrhal, DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
avant l’apparition de la toux paroxystique
– Négligeable après 3 semaines – Infections virales (virus respiratoire syncytial,
adénovirus, virus parainfluenza)
– Habituellement, jusqu’à 5-7 jours après le début
du traitement – Asthme
– Tuberculose
COMPLICATIONS
– Hypoxie
– Apnées chez les nourrissons de moins de 6 mois
– Pneumonie
– Convulsions

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Maladies transmissibles 18–19

TESTS DIAGNOSTIQUES Éducation du client


– Formule sanguine complète (nombre élevé de – Expliquez aux parents (ou à la personne qui
globules blancs avec prédominance de s’occupe de l’enfant) les signes de
lymphocytes) complications.
– La mise en culture d’échantillons rhinopharyngés – Expliquez-leur l’utilisation appropriée des
prélevés à l’aide d’un écouvillon recouvert méd icaments (dose, fréquence, effets
d’alginate de calcium ou en dacron dans des secondaires).
milieux spéciaux (si ces milieux de culture sont – Demandez aux parents (ou à la personne qui
disponibles) peut permettre de confirmer le s’occupe de l’enfant) de réduire au minimum le
diagnostic. nombre de nouveaux visiteurs à la maison dans
L’agent pathogène est habituellement cultivé les 5 jours qui suivent le début de
seulement durant le stade catarrhal et au début du l’antibiothérapie.
stade paroxystique. Interventions pharmacologiques
TRAITEMENT érythromycine (comprimés E-Mycin ou EES
suspension) (médicament de classe A), 40 mg/kg
Prévention et prise en charge par jour, en doses fractionnées qid, pendant
14 jours
– Administration du vaccin DCTP selon le
calendrier recommandé (à 2, 4, 6 et 18 mois et Si l’enfant est allergique à l’érythromycine, consultez
avant de commencer l’école [c.-à -d. 4-6 ans]) un médecin au sujet des médicaments de rechange.
– Voir le Guide canadien d’immunisation,
5e édition (Santé Canada, 1998) Contacts de cas index
– Actuellement, le vaccin contre la coqueluche érythromycine (comprimés E-Mycin ou EES
n’est pas administré aux enfants de plus de 6 ans. suspension) (médicament de classe A), 40 mg/kg
par jour pour les contacts à la maison et à la
Contacts de cas index garderie
Administrez une dose de vaccin DCTP aux contacts Surveillance et suivi
de moins de 6 ans qui n’ont pas reçu la série primaire
de vaccins. Le stade paroxystique peut durer jusqu’à 4 semaines,
et la convalescence, plusieurs mois. Il faut assurer un
Objectifs suivi toutes les 1-2 semaines au besoin afin de
– Traiter l’infection déceler d’éventuelles complications et d’offrir du
– Prévenir les complications soutien.
– Prévenir la transmission Orientation vers d’autres ressources
Consultation médicales

Consultez un médecin si vous soupçonnez qu’un Les nourrissons et les grands enfants qui présentent
jeune enfant est atteint de coqueluche, surtout s’il des manifestations graves de la maladie (p. ex.
s’agit d’un nourrisson, car les enfants de ce groupe apnées, cyanose, difficultés alimentaires) devraient
d’âge risquent le plus de présenter des complications. être hospitalisés pour y recevoir des soins de soutien.

Interventions non pharmacologiques


– Repos
– Il faut donner à l’enfant des quantités suffisantes
de liquides pour maintenir l’équilibre hydrique.
– Signalez tout cas soupçonné ou confirmé à un
agent de santé publique.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


18–20 Maladies transmissibles

Interventions non pharmacologiques


OXYUROSE
– Laver le linge de lit, les serviettes et les
DÉFINITION vêtements
– Passer l’aspirateur dans la maison
Infestation parasitaire du caecum du côlon. Plus
courante chez les filles, l’oxyurose survient à la fin Éducation du client
de l’automne et pendant l’hiver. Sans rapport avec – Expliquez à toute la famille les règles d’hygiène
l’hygiène personnelle. personnelle (se laver les mains, se tailler les
ongles)
CAUSE
Interventions pharmacologiques
– Enterobius vermicularis
pamoate de pyrvinium (Vanquin) (médicament de
Transmission classe A), 5 mg/kg, une seule dose, suspension
– Transfert direct d’œufs de l’anus à la bouche ou
– Contact avec des objets contaminés par des œufs pamoate de pyrantel (Combatrin) (médicament de
Transmissibilité classe A), 11 mg/kg, une seule dose, comprimés
ou suspension
– Environ 2 semaines (tant que des œufs pondus
sur la peau périanale demeurent intacts) La famille entière devrait recevoir le traitement en
Période d’incubation même temps.

– 4-6 semaines (durée du cycle de vie du parasite) Surveillance et suivi


Contagiosité Les symptômes devraient s’atténuer en quelques
jours. En général, un deuxième traitement n’est pas
– Moyenne ou élevée
nécessaire, même si les récurrences sont fréquentes.
SYMPTOMATOLOGIE Orientation vers d’autres ressources
– Prurit périanal, plus intense la nuit médicales
– Irritabilité Aucune.
– Sommeil agité
– Possibilité de douleur abdominale diffuse et non
précisée

OBSERVATIONS
– Petits vers blancs visibles dans la région
périanale ou les fèces
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Hémorroïdes
– Infection par tænia
COMPLICATIONS
– Excoriation périanale due au grattage
– Vulvovaginite

TESTS DIAGNOSTIQUES
– Test du ruban adhésif : appliquez un ruban
transparent sur la région périanale, retirez-le tôt
dans la matinée et examinez-le au microscope
pour rechercher des œufs
TRAITEMENT
Objectifs
– Soulager l’infestation
– Prévenir la transmission

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Maladies transmissibles 18–21

HÉPATITE TUBERCULOSE

HÉPATITE A Pour des renseignements détaillés sur le tableau


clinique et le traitement de la tuberculose, voir la
Pour des renseignements détaillés sur le tableau section « Tuberculose » du chapitre 11, « Maladies
clinique et le traitement de l’hépatite A aiguë, voir la transmissibles », dans le guide de pratique clinique
section « Hépatite » du chapitre 11, « Maladies s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
transmissibles », dans le guide de pratique clinique santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la
Vous trouverez égale ment des renseignements
santé des Premières Nations et des Inuits, 2000).
détaillés sur la prévention, le diagnostic et le
Prévention traitement de la tuberculose pulmonaire dans les
Normes canadiennes pour la lutte antituberculeuse
administration d’immunoglobuline sérique 0,02-
0,04 ml/kg IM aux contacts à la maison et à la
(Association pulmonaire du Canada, 2000).
garderie Au cours des 50 dernières années, la tuberculose a été
une cause importante de morbidité et de mortalité
HÉPATITE B chez les autochtones du Canada. Depuis 20 ans,
Pour des renseignements détaillés sur le tableau l’incidence de la tuberculose a chuté dans l’ensemble
clinique et le traitement de l’hépatite B aiguë, voir la du Canada, bien qu’on observe actuellement une
section « Hépatite » du chapitre 11, « Maladies recrudescence de cette maladie, car elle frappe
transmissibles », dans le guide de pratique clinique souvent les personnes atteintes du sida. En outre, la
s’appliquant aux adultes (Direction générale de la tuberculose demeure endémique chez les autochtones
santé des Premières Nations et des Inuits, 2000). du Canada.
– Plus fréquente dans les milieux surpeuplés
Prévention chez le nouveau-né
– Touche davantage les enfants que les adultes
– Si un nouveau-né est exposé à l’hépatite B (p. ex.
mère porteuse de l’antigène de surface de PRÉVENTION DE LA TUBERCULOSE CHEZ
l’hépatite B [AgHBs]), administrez LES ENFANTS
l’immunoglobuline contre l’hépatite B (0,5 ml
Le vaccin BCG est systématiquement administré aux
IM) dans les 24 heures qui suivent la naissance.
nouveau-nés autochtones. Il protège contre la
Le vaccin contre l’hépatite B (0,5 ml) peut être méningite tuberculeuse et la tuberculose miliaire.
administré dans les 7 jours qui suivent la
naissance, à 1 et à 6 mois. Cependant, il peut être moins efficace contre la
tuberculose pulmonaire.
– Comme l’administration de l’immunoglobuline
et du vaccin varie d’une province à l’autre, MONONUCLÉOSE
vérifiez les lignes directrices de votre province.
– Les programmes scolaires de vaccination contre Voir la section « Mononucléose » du chapitre 11,
l’hépatite B varient également selon les « Maladies transmissibles », dans le guide de
provinces; consultez les lignes directrices de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
votre province.
générale de la santé des Premières Nations et des
Inuits, 2000).

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18–22 Maladies transmissibles

MALADIES TRANSMISSIBLES – URGENCES

MÉNINGITE Contagiosité
– Méningite causée par H. influenzae : moyenne;
DÉFINITION risque élevé de transmission dans les garderies et
d’autres endroits surpeuplés
Inflammation des méninges, membranes qui – Méningite méningococcique (causée par
entourent le cerveau ou la moelle épinière. La plupart N. meningitidis) : faible; se propage plus
des cas (70 %) sont des enfants de moins de 5 ans. La rapidement dans des endroits surpeuplés
méningite peut être consécutive à d’autres infections
Transmissibilité
localisées ou générales (p. ex. otite moyenne).
– Méningite causée par H. influenzae : aussi
CAUSES longtemps que l’agent pathogène est présent; non
La méningite peut être causée par des bactéries, des transmissible 24-48 heures après le début du
virus, des champignons ou (rarement) des parasites. traitement
– Méningite méningococcique (causée par
Bactérienne
N. meningitidis) : aussi longtemps que l’agent
– Enfants de moins de 1 mois : streptocoque du pathogène est présent dans les sécrétions du nez
groupe B, Escherichia coli et de la bouche
– Enfants de 4-12 semaines : E. coli, Hemophilus
influenzae de type B, Streptococcus pneumoniae, SYMPTOMATOLOGIE
streptocoque du groupe B, Neisseria meningitidis – Habituellement précédée par une IVRS
(méningococcique) – Forte fièvre
– Enfants âgés de 3 mois à 18 ans : Streptococcus Les symptômes ne sont pas caractérisés chez les
pneumoniae (principale cause), N. meningitidis, enfants de moins de 12 mois. Les symptômes
H. influenza de type B (rare) suivants sont souvent signalés par le parent ou la
– Mycobacterium tuberculosis personne qui s’occupe de l’enfant :
Virale – Irritabilité
– Environ 70 souches d’entérovirus – L’enfant dort « tout le temps ».
Fongique – L’enfant « se comporte bizarrement ».
– L’enfant pleure quand on le prend ou quand on le
– Candida déplace.
Lymphocytaire bénigne – Pleurs incessants
– Maladie de Lyme – Bombement de la fontanelle
Tous les cas soupçonnés de méningite dans les – Vomissements (souvent non précédés de nausée)
communautés du Nord devraient être traités comme – Refus de boire ou de manger
des cas de méningite bactérienne jusqu’à ce que ce Les grands enfants peuvent se plaindre des
type de méningite puisse être exclu. symptômes suivants :
Transmission – Photophobie
– Céphalée de plus en plus sévère
– Méningite causée par H. influenzae : gouttelettes
et sécrétions en suspension dans l’air – Céphalée exacerbée par le mouvement, surtout
celui de se pencher vers l’avant
– Méningite méningococcique (causée par
N. meningitidis) : contact direct avec des – Douleur de la nuque
gouttelettes ou des sécrétions – Dorsalgie
– Altération progressive de l’état de conscience
Période d’incubation
(irritabilité, confusion, somnolence, stupeur et
– Méningite causée par H. influenzae : 2-4 jours coma)
– Méningite méningococcique (causée par – Des convulsions peuvent se produire.
N. meningitidis) : 2-10 jours – Éruption cutanée (taches violacées)

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Maladies transmissibles 18–23

OBSERVATIONS TESTS DIAGNOSTIQUES


Procédez à un examen complet de la tête et du cou Il est important de mettre en culture plusieurs
pour déterminer une source possible d’infection. échantillons avant de commencer l’antibiothérapie si
– Fièvre on soupçonne une méningite afin d’augmenter les
– Tachycardie ou bradycardie avec hypertension chances d’isoler l’agent pathogène. Si possible,
intracrânienne consultez un médecin avant de prélever les
– Tension artérielle normale (faible si un choc échantillons.
septique s’est produit) – Trois échantillons sanguins pour culture,
– Détresse modérée ou aiguë prélevés à des intervalles de 15 minutes
– Rougeur – Urine pour analyse courante et microscopie,
– État de conscience variable culture et antibiogramme
– Hypertrophie possible des ganglions du cou – Prélèvement de gorge pour culture et
antibiogramme
– Signes d’atteinte neurologique focale :
photophobie, raideur de la nuque (chez les TRAITEMENT
enfants de plus de 12 mois), signe de Brudzinski
(flexion des membres inférieurs provoquée par la Objectifs
flexion passive de la nuque; chez les enfants de – Enrayer l’infection
plus de 12 mois), signe de Kernig (douleur
– Prévenir les complications
provoquée par la mise en extension de la jambe
sur la cuisse fléchie; chez les enfants de plus de Consultation
12 mois)
Consultez un médecin immédiatement. Ne retardez
– La méningite méningococcique peut pas le début de l’antibiothérapie si vous soupçonnez
s’accompagner de pétéchies avec ou sans la méningite. Si vous ne pouvez pas communiquer
purpura. avec un médecin, administrez des antibiotiques par
– Choc (septique) IV de la façon décrite ci-dessous.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL Interventions non pharmacologiques
– Bactériémie – Repos
– Septicémie – Ne rien administrer par voie orale
– Choc septique – Sonde de Foley (optionnelle si l’enfant est
– Abcès cérébral conscient)
– Convulsions Traitement adjuvant
COMPLICATIONS – Commencez le traitement IV avec un soluté
physiologique; réglez le débit de perfusion en
– Convulsions fonction de l’état d’hydratation de l’enfant.
– Coma
– Limitez l’apport liquidien à 50-60 % des besoins
– Cécité d’entretien (à moins que l’enfant ne soit en état
– Surdité de choc septique).
– Mort Évitez toute surcharge liquidienne, car cela pourrait
– Paralysie des nerfs crâniens III, VI, VII ou VIII causer un œdème cérébral.
Interventions pharmacologiques
Antipyrétique :
acétaminophène (Tylenol) (médicament de
classe A), 10-15 mg/kg toutes les 4 heures au
besoin
Dans la mesure du possible, consultez un médecin
avant de commencer l’antibiothérapie. Administrez la
dose initiale d’antibiotique dès que possible.

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18–24 Maladies transmissibles

Nourrissons de 6 semaines et moins Prévention


ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D), Méningite causée par Hemophilus influenzae
75 mg/kg par dose, IV toutes les 6 heures
(maximum 2,5 g/dose) Un vaccin est maintenant systématiquement
et administré aux nourrissons dans le cadre de
l’immunisation normale des enfants. Le type de
gentamicine (Garamycin) (médicament de
classe B), 2,5 mg/kg par dose toutes les 8 heures vaccin et le calendrier de vaccination varient selon
les provinces. Cependant, le vaccin est
Nourrissons de 6 semaines à 3 mois habituellement administré à l’âge de 2, 4, 6 et
18 mois avec le vaccin DCTP.
ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D),
75 mg/kg par dose, IV toutes les 6 heures Chimioprophylaxie des contacts à la maison (y
(maximum 2,5 g/dose) compris les adultes) dans les familles comptant des
et enfants de moins de 4 ans :
rifampicine (Rifadin) (médicament de classe B),
ceftriaxone (Rocephin) (médicament de 20 mg/kg par dose une fois par jour pendant
classe D), 80 mg/kg par dose, IV toutes les
4 jours (dose maximum 600 mg)
12 heures (durant les 48 premières heures)
(maximum 2 g/dose, 4 g/jour) Méningite méningococcique
Enfants âgés de 3 mois à 18 ans Il existe des vaccins pour certains sous-types; ils sont
ceftriaxone (Rocephin) (médicament de parfois utilisés lors d’épidémies. Malheureusement,
classe D), 80 mg/kg par dose, IV toutes les le vaccin ne comprend pas le sous-type (type B) qui
12 heures (durant les 48 premières heures) cause le plus souvent la maladie dans le Nord
(maximum 2 g/dose, 4 g/jour) canadien. De plus, il n’est pas très efficace.
Surveillance et suivi Chimioprophylaxie des contacts à la maison :
rifampicine (Rifadin) (médicament de classe B)
Surveillez l’ABC, les signes vitaux, l’état de
Nourrissons de moins de 1 mois : 5 mg/kg bid
conscience, l’apport liquidien et le débit urinaire pendant 2 jours
horaire, et soyez à l’affût de signes d’atteinte
neurologique focale. Enfants : 10 mg/kg bid pendant 2 jours
Orientation vers d’autres ressources Adultes : 600 mg bid pendant 2 jours
médicales
Procédez à l’évacuation médicale dans les plus brefs
délais.

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CHAPITRE 19 — SANTÉ DES ADOLESCENTS

Table des matières


INTRODUCTION ................................ ................................ ...................... 19–1
DÉVELOPPEMENT DE L’ADOLESCENT .................................................. 19–1
Caractéristiques des étapes du développement .............................. 19–1
SOINS DE SANTÉ DES ADOLESCENTS .................................................. 19–2
Anamnèse.................................................................................... 19–2
Examen physique ......................................................................... 19–3
Prévention des blessures ................................ .............................. 19–3
Puberté ........................................................................................ 19–3
Sexualité................................ ................................ ...................... 19–4
Grossesse chez les adolescentes : test de grossesse et orientation . 19–5
Contraception............................................................................... 19–6
Maladies transmises sexuellement ................................................. 19–7
Suicide......................................................................................... 19–7
CONSOMMATION ABUSIVE D’ALCOOL, DE NICOTINE, DE DROGUES
ET DE SUBSTANCES INHALÉES............................................................. 19–7
Facteurs associés à des comportements à haut risque.................... 19–7
Facteurs de risque de toxicomanie et d’alcoolisme.......................... 19–7
Alcool........................................................................................... 19–8
Nicotine........................................................................................ 19–8
Marijuana ..................................................................................... 19–8
Substances inhalées ..................................................................... 19–8
Interventions en toxicomanie ......................................................... 19–9

Pour plus de renseignements sur la prévention des blessures, voir la section


« Stratégies de prévention des blessures » du chapitre 3 « Prévention » du présent guide.
Pour plus de renseignements sur le tableau clinique et la prise en charge des MTS, voir la section
« Maladies transmises sexuellement » du chapitre 11 « Maladies transmissibles » du guide de
pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale de la santé des Premières Nations et
des Inuits, 2000). Veuillez également vous reporter aux Lignes directrices canadiennes pour les
MTS (Santé Canada, 1998).

Pour plus de renseignements sur le suicide, voir la section « Comportement suicidaire » du


chapitre 15 « Santé mentale » du guide de pratique clinique s’appliquant aux adultes (Direction
générale de la santé des Premières Nations et des Inuits , 2000).

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19–1

INTRODUCTION

L’adolescence est un moment unique du Les adolescents ont, par ailleurs , la fâcheuse tendance
développement humain, sur les plans physiologique à avoir des comportements à risque, à abuser de
et psychologique. Les adolescents des sociétés drogues et d’alcool, par exemple, ce qui cause une
modernes sont confrontés à de nombreux problèmes morbidité et une mortalité prématurées dans cette
de santé, notamment dans le domaine de la santé tranche d’âge.
mentale, psychologique et sociale. Malheureusement,
l’adolescence est aussi une période de la vie où les Chez les adolescents, 77 % des décès sont causés par
contacts avec les professionnels de la santé sont rares, des accidents, des actes violents et des suicides.
voire inexistants.

DÉVELOPPEMENT DE L’ADOLESCENT

Critères de développement harmonieux: CARACTÉRISTIQU ES DES ÉTAPES


– Un environnement soucieux du bien-être de DU DÉVELOPPEMENT
l’enfant à long terme
– Étapes graduelles vers une plus grande Début de l’adolescence
autonomie – Souci des changements corporels
Autres facteurs favorables à un développement – Activité physique intense et sautes d’humeur
harmonieux :
Milieu de l’adolescence
– Engagement positif et réciproque entre – Indépendance
adolescents et adultes
– Vie sociale dominée par les groupes de pairs
– Programmes scolaires et communautaires
– Comportements à risque plus fréquents
– Vif intérêt pour la sexualité
Fin de l’adolescence
– Anatomie adulte
– Plus capable d’orienter ses activités vers l’avenir,
de s’occuper des autres et d’être maître de soi
– Incertitudes sur la sexualité, les relations futures
et les débouchés professionnels

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19–2 Santé des adolescents

SOINS DE SANTÉ DES ADOLESCENTS

En règle générale, l’adolescent ne consulte que ANAMNÈSE


lorsqu’il a un besoin médical aigu. Il importe de
profiter de l’occasion pour aborder avec lui ou elle Tenez compte des éléments suivants lors de
des questions de santé importantes. Un moyen l’entrevue avec l’adolescent(e) :
mnémotechnique très simple vous permettra de vous
souvenir des sujets à aborder : – Invitez l’adolescent à raconter lui-même ce qui
se passe. Il est préférable de l’interroger en
– S pour les questions de sexualité l’absence de ses parents ou de la personne qui
– A pour affect(p. ex. dépression) et abus (p. ex. s’occupe de lui, bien qu’il puisse être nécessaire
drogues) d’obtenir par la suite d’autres renseignements
– F pour famille (fonctionnement et antécédents auprès des parents, des enseignants ou de toute
médicaux) autre personne. Assurez l’adolescent que tous les
– E pour examen (sensible et adéquat) problèmes importants qu’il pourra évoquer
– T pour temps, soit le stade du développement resteront strictement confidentiels (à quelques
(image corporelle) exceptions près, évidemment, dont les idées
– I pour immunisations suicidaires et les autres comportements à haut
risque, potentiellement destructeurs).
– M pour minéraux (questions de nutrition)
– Abordez avec tact les éventuels problèmes de
– E pour éducation et emploi (questions liées à sexualité, de drogues, d’alcool, d’école et de famille.
l’école et au travail)
– Essayez d’obtenir des renseignements sur les
– S pour sécurité (p. ex. à bord d’un véhicule
activités auxquelles il/elle se livre et auxquelles
automobile)
les membres de son groupe d’amis s’adonnent
Le tout donne « SAFE TIMES ». aussi. Les activités du groupe reflètent
généralement celles de l’adolescent(e).
– Si l’adolescent(e) est renfermé(e), il est possible
d’opter pour des questions à choix multiples
(« Comment compares-tu tes résultats scolaires à
ceux de tes camarades? Sont-ils meilleurs, pires
ou identiques? »).

BILAN FONCTIONNEL
Un relevé complet des antécédents de l’adolescent(e)
en matière de santé doit être dressé dès que
l’occasion se présente. Il est essentiel de noter les
changements pubertaires et, pour les jeunes filles, les
antécédents menstruels.

ÉVALUATION PSYCHOSOCIALE
Les problèmes liés à la sexualité, à la consommation
de drogues ou d’alcool et aux difficultés familiales et
scolaires doivent être abordés systématiquement.
Pour être complète, l’évaluation doit aussi porter sur
l’assiduité et les résultats scolaires ainsi que sur les
projets d’études et de carrière.

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Santé des adolescents 19–3

EXAMEN PHYSIQUE EXAMEN DU RECTUM

Il convient d’insister sur les aspects propres à Cet examen doit figurer, à un moment ou à un autre,
l’adolescence. Chez les adolescents, la taille, le poids et dans le programme de surveillance de la santé de tous
la tension artérielle doivent être mesurés chaque année. les adolescents, mais il peut être reporté à la fin de
Le développement pubertaire (selon les stades de l’adolescence, si nécessaire.
Tanner; voir tableau 19-1) doit être dûment consigné.
PRÉVENTION DES BLESSURES
PEAU
Les problèmes évidents, comme l’acné, doivent être Voir la section « Stratégies de prévention des
consignés et traités. blessures » au chapitre 3 « Prévention ».

YEUX PUBERTÉ
Évaluez l’acuité visuelle, car la myopie apparaît
souvent pendant la poussée de croissance de FEMME
l’adolescence.
Chez la femme, la puberté commence entre 8 et
BOUCHE 14 ans et dure habituellement 3 ans. Les règles
apparaissent généralement 2,5 ans après le début de
Les caries dentaires et les maladies périodontiques la puberté; en Amérique du Nord, l’âge moyen
peuvent poser des problèmes majeurs pendant d’apparition des règles (ménarche) est de 12,5 ans. À
l’adolescence. la ménarche, l’adolescente a généralement atteint
95 % de sa taille adulte. Chez la fille, la poussée de
SEINS croissance de l’adolescence survient d’ordinaire entre
Le développement et la symétrie des seins doivent les stades II et IV de Tanner (voir le tableau 19-1);
être évalués; il faut enseigner aux jeunes filles la pendant cette période, l’adolescente grandit en
technique de l’auto-examen des seins. moyenne de 8 cm par année.

APPAREIL CARDIOVASCULAIRE HOMME

Les souffles fonctionnels sont fréquents pendant Chez le garçon, la puberté débute habituellement
l’adolescence; recherchez les autres formes de 1,5 an à 2 ans plus tard que chez la fille et dure deux
cardiopathie (prolapsus valvulaire mitral, p. ex.). fois plus longtemps. La poussée de croissance de
l’adolescent survient au stade V de Tanner (voir le
APPAREIL LOCOMOTEUR tableau 19-1). L’augmentation de taille moyenne
pendant cette période est d’environ 10 cm par année.
Les blessures sportives, les problèmes de genoux et
les autres problèmes de l’appareil locomoteur sont
fréquents pendant l’adolescence. L’utilité du
dépistage systématique de la scoliose est contestée.

ORGANES GÉNITAUX
Évaluez la pilosité pelvienne pour déterminer le stade
de Tanner (voir tableau 19-1).

Chez les garçons, il faut évaluer la croissance et le


développement des organes génitaux externes.
Les filles qui sont sexuellement actives doivent subir
un examen gynécologique et un test de Papanicolaou
ainsi qu’un test de dépistage des MTS au moins une
fois par an. Parmi les indications générales de
l’examen gynécologique figurent également
l’irrégularité du cycle menstruel, la dysménorrhée
grave, les pertes vaginales, les douleurs abdominales
inexpliquées ou la dysurie.

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19–4 Santé des adolescents

Tableau 19-1 : Principaux stades du développement pubertaire selon Tanner*

Pilosité pubienne †
Testicules et pénis chez Développement des
Stade Homme Femme l’homme seins chez la femme

I (pré-adolescence) Absence de pilosité Absence de pilosité Testicules, scrotum et Pas de seins, élévation
pubienne; un fin duvet pubienne pénis de taille prépubère éventuelle du mamelon
couvre la zone génitale et aréole petite et plate

II Quelques poils Quelques poils longs Croissance du scrotum et Apparition du bourgeon


légèrement pigmentés, pigment és, apparaissant des testicules; peau mammaire. Le mamelon
droits, allongés, en sur le pourtour des scrotale plus rouge et et l’aréole augmentent
général à la base du grandes lèvres augmentation du volume de diamètre et sont
pénis du pénis légèrement bombés.

III Poils pubiens bien Augmentation de la Croissance du pénis en Les bourgeons


visibles, pigmentés, pigmentation des poils longueur. Allongement du mammaires et l’aréole
bouclés, étalés pubiens, qui scrotum et augmentation continuent de s’élargir.
latéralement commencent à friser et du volume testiculaire Le contour des seins ne
n’occupent qu’une petite se dessine pas encore
partie du pubis

IV Pilosité de type adulte, Les poils pubiens Le volume testiculaire et le Projection antérieure de
plus drue continuent de friser et scrotum continuent l’aréole et du mamelon
deviennent plus drus; d’augmenter; pigmentation pour former une seconde
pilosité plus dense plus marquée du scrotum; protubérance.
le pénis continue de
grandir et le contour du
gland devient visible.

V Pilosité adulte qui Pilosité de type adulte Les testicules, le scrotum La protubérance
s’étend sur la surface en triangle qui s’étend et le pénis atteignent leur aréolaire a disparu, le
interne des cuisses sur la surface interne taille et leur forme adultes. mamelon continue de
des cuisses saillir; anatomie de type
adulte.

*Tiré de J.M. Tanner, Growth at Adolescence , 2e éd. Blackwell Scientific Ltd., Osney Mead, 1962.  Blackwell Scientific Publication.
Reproduction autorisée.
†La distribution et la rigidité des poils pubiens peuvent différer selon l’origine ethnique (p. ex. chez les adolescents autochtones, la
distribution des poils drus diffère de celle des Blancs).

SEXUALITÉ HOMOSEXUALITÉ

D’après les estimations les plus récentes, près de 70 % Tous les adolescents homosexuels sont confrontés à
des adolescents nord -américains seraient sexuellement des problèmes physiques et sociaux épineux. À l’âge
actifs à l’âge de 17 ans. Dans certaines communautés de 19 ans, 17 % des garçons et 11 % des filles
autochtones, les adolescents peuvent devenir déclarent avoir eu au moins une expérience
sexuellement actifs plus tôt. L’adolescence est donc une homosexuelle. D’après les estimations, la moitié de
période importante pour la détermination de l’identité ces adolescents seront homosexuels à l’âge adulte.
sexuelle et de l’attitude à l’égard de l’orientation
sexuelle.
Par ailleurs, la fréquence des MTS et des grossesses
non désirées est élevée chez les adolescents. Il s’agit
là incontestablement de problèmes de santé publique
fort importants pour la société et le fait d’interroger
les adolescents sur leurs activités sexuelles et sur
celles de leur groupe d’amis pourrait peut-être
contribuer à cerner les problèmes courants.

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Santé des adolescents 19–5

GROSSESSE CHEZ LES SUIVI


ADOLESCENTES : TEST DE – L’état nutritionnel et le gain pondéral de la mère
GROSSESSE ET ORIENTATION sont les principaux paramètres à considérer dans
le suivi prénatal d’adolescentes.
Il importe de toujours envisager la possibilité d’une – Comme les MTS sont plus fréquentes chez les
grossesse lorsque l’adolescente consulte pour un des adolescents, il faut toujours envisager la
motifs suivants :
transmission possible d’une infection au bébé.
– Menstruations irrégulières L’examen de l’adolescente enceinte doit donc
– Saignements vaginaux anormaux toujours comprendre une culture et, au besoin,
– Douleurs abdominales aiguës ou chroniques des cultures de contrôle.
– Antécédents menstruels incertains – Évaluez l’immunité contre la rubéole.
– Aménorrhée – Établissez avec l’adolescente un plan à long terme
concernant soit le placement du bébé en adoption,
TEST DE GROSSESSE (URINE) soit, ce qui est plus fréquent, l’aide que la jeune
mère pourra recevoir après la naissance de l’enfant.
Les méthodes de détection des anticorps
– Détectez tout problème de toxicomanie ou
monoclonaux hautement spécifiques permettent
d’alcoolisme et offrez les conseils qui s’imposent.
d’obtenir des résultats dès le début de la grossesse,
habituellement deux semaines après la conception. SANTÉ COMMUNAUTAIRE : OBJECTIFS ET
INTERVENTIONS
ORIENTATION
– La fréquence d’une deuxième grossesse dans les
Conseiller l’adolescente sur les différentes options deux ans qui suivent la première est un
qui s’offrent à elle est un rôle important de phénomène connu chez les adolescentes.
l’infirmière. Au nombre de ces options figurent la – Il est essentiel de conseiller l’adolescente sur les
possibilité de mener la grossesse à terme et de garder méthodes de contraception à adopter après
l’enfant, de mener la grossesse à terme et de confier l’accouchement.
l’enfant aux services d’adoption ou de recourir à une – Suivez l’adolescente de près pour voir si elle
interruption volontaire de grossesse. L’adolescente s’adapte à sa nouvelle situation et si elle
enceinte devra faire un choix et il faut l’adresser aux s’occupe bien de son bébé.
services compétents, quel que soit son choix.
– Les programmes d’éducation communautaire pour
prévenir les grossesses non désirées chez les
FACTEURS PROPRES AUX ADOLESCENTES
adolescentes, notamment auprès de la population
ENCEINTES QUI POSENT DES RISQUES d’âge scolaire, sont également importants.
POUR LE FŒTUS
– Suivi prénatal médiocre (réticence à consulter un
médecin)
– Mauvaise alimentation risquant d’entraîner un
retard de croissance intra-utérine
– Tabagisme (le tiers des adolescentes enceintes
fument)
– Consommation de drogues illicites
– MTS
– Compétences parentales insuffisantes

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19–6 Santé des adolescents

CONTRAC EPTION Pour des renseignements détaillés sur les moyens de


contraception et les contraceptifs oraux, voir la
CONTRACEPTION HORMONALE section « Contraception » du chapitre 13 « Santé des
femmes et gynécologie » du guide de pratique
– Les contraceptifs oraux sont la meilleure méthode clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
non chirurgicale de prévention des grossesses de la santé des Premières Nations et des Inuits,
pour les adolescentes, au même titre que les 2000).
injections de Depo-Provera (tous les 3 mois).
– Le principal inconvénient des contraceptifs oraux AUTRES QUESTIONS
est le non-respect ou l’interruption pure et simple Fidélité au traitement
du traitement (chez de 25 % à 50 % des
adolescentes d’Amérique du Nord à qui cette La fidélité au traitement est un problème important
forme de contraception a été prescrite). chez les adolescentes et l’un des principaux facteurs
– C’est habituellement suite à l’apparition d’effets d’échec du traitement contraceptif oral.
indésirables ou à cause de pressions familiales ou L’adolescente qui prend la pilule doit savoir que
sociales que le traitement contraceptif est abandonné.
celle -ci provoque souvent des problèmes de
– La prise de contraceptifs hormonaux n’entrave saignotement (spotting), de saignements intermittents
pas la croissance des adolescentes. et d’absence de règles. Habituellement, la situation
TRAITEMENT DES ADOLESCENTES QUI s’améliore ou le problème disparaît dans les 3 à
6 mois qui suivent le début du traitement.
ONT BESOIN D’UN MOYEN DE
CONTRACEPTION Rubéole
– Relevé détaillé des antécédents et examen
physique, avec mesure de la tension artérielle. Les adolescentes qui ne peuvent prouver qu’elles ont
été vaccinées contre la rubéole doivent subir un test
– Examen gynécologique et test de Papanicolaou de détection et de titrage des anticorps
(qui peut être reporté à plus tard si l’adolescente antirubéoliques; si les résultats sont négatifs, il
n’est pas encore active sexuellement). convient de les vacciner contre la rougeole, les
CONTRACEPTIFS ET COUNSELLING oreillons et la rubéole. On peut également vacciner
les adolescentes qui n’ont aucune preuve documentée
Les infirmières ont un rôle essentiel à jouer dans de vaccination contre la rubéole, sans leur faire subir
l’éducation sexuelle des adolescents; elles doivent les de test préalable.
informer des risques liés aux activités sexuelles et les
conseiller à ce sujet. Il faut encourager les Test de Papanicolaou
adolescents sexuellement actifs à employer un moyen Toutes les adolescentes actives sexuellement doivent
de contraception.
subir un test de Papanicolaou, tous les ans si les résultats
Il faut aborder les différents moyens de contraception sont normaux et plus souvent, selon les résultats.
en présentant leurs avantages et leurs inconvénients.
Il convient d’insister fortement sur l’utilisation du
condom. Les contraceptifs et les condoms doivent
être facilement accessibles au poste de soins
infirmiers et les condoms doivent être disponibles
dans d’autres endroits stratégiques de la localité.
Effectuez un suivi après 1, 3 et 6 mois de traitement
contraceptif pour vérifier l’absence d’effets secondaires
importants et pour prendre la tension artérielle.
Les condoms et gelées spermicides doivent être
utilisés comme compléments pendant le premier mois
de contraception orale. Par la suite, l’emploi du
condom est à recommander pour éviter les MTS.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Santé des adolescents 19–7

MALADIES TRANSMISES SUICIDE


SEXUELLEMENT
Voir la section « Comportement suicidaire » du
La fréquence des MTS chez les homosexuels de sexe chapitre 15 « Santé mentale » du guide de pratique
masculin est un problème de santé publique important. clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
Il convient d’envisager la vaccination contre de la santé des Premières Nations et des Inuits,
l’hépatite B et d’effectuer les tests de dépistage du 2000).
VIH, de la syphilis (VDRL) et des MTS chez tous les
adolescents qui ont des activités sexuelles.

Voir la section « Maladies transmises sexuellement »


du chapitre 11 « Maladies transmissibles » du guide
de pratique clinique s’appliquant aux adultes
(Direction générale de la santé des Premières
Nations et des Inuits, 2000).

CONSOMMATION ABUSIVE D’ALCOOL, DE NICOTINE,


DE DROGUES ET DE SUBSTANCES INHALÉES

La toxicomanie est un phénomène fort répandu dans FACTEURS DE RISQUE DE


la société nord-américaine. C’est habituellement TOXICOMANIE ET D’ALCOOLISME
pendant l’adolescence que commence la
consommation de drogues dites « d’initiation » – Antécédents familiaux d’alcoolisme ou de
comme l’alcool, le tabac et la marijuana. Les toxicomanie du côté paternel ou maternel
adolescents d’aujourd’hui sont par ailleurs initiés – Consommation précoce d’alcool, de marijuana
beaucoup plus tôt que ceux des générations ou de cocaïne
précédentes. La nicotine est la drogue le plus souvent – Consommation de drogues qui entraînent une
consommée, suivie de l’alcool, de la marijuana puis dépendance croisée : marijuana, sédatifs,
des stimulants, comme les amphétamines et la tranquillisants
cocaïne. Dans les collectivités autochtones, les
– Consommation de drogues dans le groupe de
problèmes posés par l’inhalation de vapeurs
pairs
d’essence et de solvants constituent également un
danger très grave. L’ecstasy (drogue consommée à – Hyperactivité/déficit de l’attention, trouble
l’occasion des « rave-parties ») est une nouvelle d’apprentissage ou dépression
drogue faisant l’objet d’une consommation abusive. – Adolescents suicidaires
En règle générale, les garçons abusent davantage que – Famille dysfonctionnelle : divorce, alcoolisme
les filles de tous les types de drogues ou d’alcool. ou toxicomanie, violence à l’égard des enfants,
vols irréguliers ou impulsifs
– Problèmes scolaires (p. ex absentéisme) ou
FACTEURS ASSOCIÉS À DES
démêlés avec la justice
COMPORTEMENTS À HAUT RISQUE
– Consommation de drogues et d’alcool
– Activité sexuelle
– Mauvais résultats scolaires
– Influence des pairs
– Mauvaise alimentation et activité physique
limitée
– Situation socio-économique défavorisée
– Mauvaises relations avec les parents ou avec la
personne qui s’occupe de l’adolescent(e)

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


19–8 Santé des adolescents

ALCOOL NICOTINE

FACTEURS DE RISQUE DE NATURE La nicotine est une des drogues qui créent le plus
GÉNÉTIQUE d’accoutumance; c’est aussi celle qui cause le plus de
décès. On estime que 85 % des adolescents qui
D’après une étude, le tiers des alcooliques interrogés commencent à fumer en prennent l’habitude.
auraient au moins un parent alcoolique. Les études
biologiques corroborent cette tendance familiale. INTERVENTION DE L’INFIRMIÈRE
– Éduquez tôt les enfants (lorsqu’ils vont à l’école)
MESURES PRÉVENTIVES
sur les dangers du tabac.
– Lors de l’entrevue avec l’adolescent, posez des – Renseignez les jeunes sur les effets à court terme
questions sur sa consommation d’alcool, de du tabagisme : mauvaise haleine, dents et doigts
drogues et de cigarettes, et ce, dès le plus jeune tachés, mauvaises odeurs sur les vêtements,
âge. Cherchez à déceler le profil indicateur de mauvaise condition physique et coût élevé.
toxicomanie (questionnaire T-ACE). – Fournissez aux fumeurs des conseils et de l’aide
– Tout adolescent qui a des problèmes à l’école ou pour qu’ils cessent de fumer.
dans sa famille, qui présente des symptômes de
dépression, qui affiche un comportement antisocial, MARIJUANA
dont le groupe de pairs abuse de drogues ou dont la
famille a des problèmes de toxicomanie ou La marijuana est la drogue illicite la plus consommée
d’alcoolisme, doit être interrogé au sujet de sa par les adolescents et les jeunes adultes. Elle est
consommation de drogues ou d’alcool. Les associée à un risque accru de cancer du poumon et de
adolescents qui ont des antécédents d’accidents à crises de panique, d’états confusionnels, de réactions
répétition ou de conduite avec facultés affaiblies, psychotiques (notamment chez les sujets prédisposés à
par exemple, doivent être considérés comme ayant la maladie mentale à cause de leur bagage génétique).
des problèmes d’alcoolisme ou de toxicomanie
jusqu’à preuve du contraire. L’abus de marijuana pourrait être associé à la
– Les adolescents qui ont des comportements dépression chronique, à l’alcoolisme et à la
antisociaux, doublés de problèmes d’alcoolisme ou consommation d’autres drogues.
de toxicomanie sérieux, ont en général besoin d’un
traitement de longue durée, adapté à leur âge. Le SUBSTANCES INHALÉES
choix du programme qui convient est souvent
difficile, particulièrement dans les régions Des douzaines de substances volatiles sont vendues
éloignées, et il faut en général faire appel à un dans les magasins. Les produits le plus souvent
travailleur social ou à un intervenant du Programme utilisés sont sous forme liquide (comme la colle à
national de lutte contre l’alcoolisme et la maquette), les colles contact, les laques et les
toxicomanie chez les autochtones qui connaît bien aérosols (comme l’essence, les aérosols de cuisson et
les organismes d’intervention dans le domaine.
pour la toilette [laque, cologne]). Ces substances sont
surtout utilisées par les jeunes adolescents.
Leur inhalation peut entraîner une dépression aiguë
du SNC et poser par conséquent un risque élevé
d’accidents (brûlure, noyade, p. ex.). La mort subite
après inhalation volontaire reste rare; elle est sans
doute provoquée par l’absorption rapide de la
substance par le nez ou les poumons, qui rend le cœur
vulnérable aux arythmies, notamment aux arythmies
ventriculaires, généralement fatales.

Des cas de déficit neurologique persistant ont été


signalés suite à l’inhalation d’hydrocarbures volatils
comme le toluène, encore que les recherches menées
sur ce type de toxicomanie soient insuffisantes. Selon
certains, les inhalants pourraient causer des pertes
auditives et d’autres déficits des nerfs crâniens, de
même que des encéphalopathies chroniques.

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Santé des adolescents 19–9

INTERVENTIONS EN TOXICOMANIE TRAITEMENT


Les adolescents qui ont de graves problèmes
PRÉVENTION d’alcoolisme et de toxicomanie doivent être adressés
aux services sociaux compétents (p. ex. le
Les professionnels de la santé doivent sensibiliser les
PNLAADA). Les fondations provinciales de lutte
enfants, les adolescents, leurs parents ou les
contre l’alcoolisme subventionnent également divers
personnes qui s’en occupent, les enseignants, les
programmes de traitement destinés aux adolescents.
distributeurs de substances volatiles et les
Dans les régions éloignées, il peut être indiqué
représentants communautaires aux risques que l’abus
de substances intoxicantes fait peser sur la santé. d’adresser l’adolescent à un intervenant en santé
mentale ou à un médecin pour déterminer le
L’éducation est le moyen de prévention le plus traitement le plus efficace et le plus pratique.
efficace, notamment si elle précède l’âge habituel
d’initiation. La mise sur pied d’un programme
scolaire progressif assorti de modules adaptés à
chaque tranche d’âge, offert pendant tout le cycle
primaire, est considérée comme la stratégie la plus
efficace et devrait être privilégiée dans les régions où
l’inhalation de solvants est répandue.
L’organisation d’activités récréatives et de loisirs et
la promotion des valeurs culturelles favorisent
l’adoption de modes de vie positifs et peuvent
atténuer les risques d’inhalation de solvants et
d’autres comportements destructeurs.

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CHAPITRE 20 — URGENCES GÉNÉRALES ET
TRAUMATISMES MAJEURS

Table des matières


ÉVALUATION ET TRAITEMENT DES TRAUMATISMES PÉDIATRIQUES .. 20–1
Observations générales ................................................................ 20–1
Particularités des traumatismes pédiatriques .................................. 20–1
Approche générale de l’enfant traumatisé....................................... 20–2
Examen primaire .......................................................................... 20–2
Réanimation................................................................................. 20–3
Examen secondaire ................................ ................................ ...... 20–4
Soins définitifs ................................ ................................ .............. 20–7
URGENCES MAJEURES.......................................................................... 20–8
Choc anaphylactique .................................................................... 20–8
État de choc ................................................................................20–10
Surdoses, empoisonnements et toxidromes ..................................20–13
Fièvre d’origine inconnue (bactériémie et septicémie) ....................20–17

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20–1

ÉVALUATION ET TRAITEMENT DES TRAUMATISMES PÉDIATRIQUES

OBSERVATIONS GÉNÉRALES – On peut estimer la tension artérielle systolique


« normale » en ajoutant 80 au double de l’âge de
Les traumatismes sont la principale cause de l’enfant (en années). La tension diastolique
mortalité chez les enfants de tous âges, sauf au cours normale équivaut en gros aux deux tiers de la
de la première année de la vie. Pour réduire les taux tension systolique.
de morbidité et de mortalité au cours des premières – Vu l’excellente capacité d’adaptation
heures critiques suivant un traumatisme (« golden physiologique de l’enfant, l’état de choc peut
period »), il est essentiel de procéder rapidement à la passer inaperçu à ses débuts.
réanimation et au transport vers l’hôpital.
LÉSION DES VOIES RESPIRATOIRES

PARTICULARITÉS DES Plus l’enfant est petit, plus la taille du crâne est
disproportionnée par rapport à la partie moyenne du
TRAUMATISMES PÉDIATRIQUES massif facial. La région pharyngienne postérieure
aura donc davantage tendance à se déformer, si
– Chez les enfants, les lésions polysystémiques
sont la règle plutôt que l’exception. l’occiput, relativement gros, impose une flexion
passive de la colonne cervicale.
– Les priorités du traitement des traumatismes sont
les mêmes chez l’enfant et chez l’adulte; les TRAUMATISME THORACIQUE
caractéristiques anatomiques propres à l’enfant
nécessitent cependant une attention spéciale. La paroi thoracique de l’enfant étant très souple,
– Comme l’enfant a une masse corporelle l’énergie peut se transmettre aux tissus mous intra -
inférieure à celle de l’adulte, l’énergie des forces thoraciques sans aucune trace de lésion externe. Les
linéaires (p. ex. lors de collisions contre l’aile ou contusions pulmonaires et les hémorragies intra-
le pare -choc d’une automobile ou de chutes) est pulmonaires sont donc fréquentes.
plus élevée par unité de surface corporelle.
La mobilité des structures thoraciques rend l’enfant
– L’enfant a moins de graisse, ses tissus encore plus vulnérable au pneumothorax sous tension
conjonctifs sont moins élastiques et ses organes et au volet costal.
plus rapprochés : il est donc davantage sujet aux
lésions multisystémiques. TRAUMATISME CRÂNIEN
– Le squelette de l’enfant, incomplètement calcifié,
est plus souple. L’enfant est particulièrement vulnérable aux effets
– Les organes internes sont parfois lésés sans trace secondaires des lésions cérébrales découlant de
de fracture osseuse. l’hypoxie, de l’hypotension, des convulsions et de
– Lorsque les os sont fracturés, il faut présumer l’hyperthermie. Pour une issue heureuse, il est de la
que la force appliquée était massive. plus haute importance de pratiquer une réanimation
sur les enfants en état de choc et d’éviter l’hypoxie.
– Vu la capacité limitée de l’enfant d’interagir et
de collaborer avec ses parents ou la personne qui Le jeune enfant dont les fontanelles sont ouvertes et
s’occupe de lui, l’anamnèse et l’examen les sutures crâniennes mobiles supporte mieux les
physique sont difficiles. lésions expansives intracrâniennes; la
– Chez l’enfant, la surface corporelle est décompensation ne survient parfois que lorsque la
importante par rapport au poids; la peau est aussi lésion expansive est devenue énorme. Une fontanelle
relativement mince et le tissu adipeux, qui sert protubérante ou une suture élargie sont des signes
normalement d’isolant, peu abondant. Si bien inquiétants.
que toute perte éventuelle d’eau et de chaleur
risque chez lui d’être très importante. Il faut voir
à ce que l’enfant blessé ne souffre pas
d’hypothermie (p. ex. le recouvrir de couvertures
thermiques, lui administrer des solutés chauffés).

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20–2 Urgences générales et traumatismes majeurs

LÉSION MÉDULLAIRE EXAMEN PRIMAIRE


L’enfant peut souffrir d’une lésion de la moelle
L’examen primaire sert à la fois à détecter et à traiter
épinière sans qu’une anomalie soit visible à la
radiographie. Cela est dû à l’élasticité et à la mobilité les lésions dont l’issue pourrait être fatale. Il consiste
de sa colonne, de loin supérieures à celles de l’adulte. à appliquer les principes de l’ABC, auquel on ajoute
D et E :
Ses ligaments interépineux et ses capsules articulaires
sont beaucoup plus flexibles et ses facettes – A (airway) désigne le dégagement des voies
articulaires, plus plates. La taille relativement respiratoires et la stabilisation de la colonne
importante de son crâne permet par ailleurs un plus cervicale.
grand mouvement angulaire durant la flexion et – B (breathing) désigne le maintien d’une fonction
l’extension, ce qui en retour se traduit par un plus respiratoire et d’une ventilation adéquates.
grand transfert d’énergie. Il faut sans cesse protéger – C (circulation) désigne l’arrêt des hémorragies.
la colonne. – D (disability) désigne le déficit neurologique
(évaluation neurologique)
APPROCHE GÉNÉRALE DE – E (exposure et environment) désigne la maîtrise
L’ENFANT TRAUMATISÉ de l’environnement et des conditions auxquelles
le blessé est exposé.
L’ABC est la grande priorité. Procédez à l’examen VOIES RESPIRATOIRES
primaire et à la réanimation, puis à l’examen
secondaire, aux soins définitifs et au transport. Recherchez les signes d’obstruction des voies
respiratoires, comme la présence d ’un corps étranger
L’examen primaire et la réanimation se font
ou une fracture du massif facial, de la mandibule, de
simultanément. Lors de cette étape, on dégage les la trachée ou du larynx.
voies respiratoires tout en stabilisant la colonne
cervicale. Il importe avant tout de maintenir la La colonne cervicale doit être protégée (en soulevant
perméabilité des voies respiratoires. Il faut toujours le menton ou en déplaçant la mâchoire inférieure vers
considérer, jusqu’à preuve du contraire, que l’enfant l’avant). Évitez toute hyperextension, hyperflexion
gravement blessé a une fracture de la colonne ou rotation. Il faut immobiliser la colonne cervicale.
cervicale.
RESPIRATION ET VENTILATION
Suivent, par ordre de priorité :
– Le maintien d’une ventilation adéquate Procédez à l’inspection, à la palpation, à la percussion et
à l’auscultation afin de déceler un pneumothorax sous
– Le traitement de l’état de choc
tension, un volet costal, des contusions pulmonaires, un
– L’identification des lésions potentiellement pneumothorax ouvert, des côtes fracturées et toute autre
fatales lésion susceptible de gêner la respiration.
L’enfant polytraumatisé peut présenter à la fois une
insuffisance cardiorespiratoire et un état de choc. Il CIRCULATION ET CONTRÔLE DES
faut évaluer sans tarder l’appareil cardiorespiratoire HÉMORRAGIES
et procéder à un examen thoraco-abdominal rapide
afin de déceler toute lésion thoracique ou abdominale Jusqu’à preuve du contraire, l’hypotension chez
susceptible de compromettre la réanimation. La l’enfant victime d’un traumatisme doit être
ventilation et l’oxygénothérapie peuvent par exemple considérée comme d’origine hypovolémique.
demeurer inefficaces tant qu’on n’a pas traité un – On postule en général que tout enfant hypotendu
pneumothorax sous tension. par suite d’une hypovolémie a perdu au moins
25 % du volume sanguin.
Voici quelques erreurs que l’on commet
– L’altération de l’état de conscience peut être
fréquemment lors de la réanimation :
causée par l’hypoperfusion cérébrale.
– Ne pas dégager les voies respiratoires et les tenir – Une peau gris cendré ou blanche est un signe
libres d’hypovolémie.
– Ne pas assurer une réanimation liquidienne – Le pouls rapide et filiforme et l’allongement du
adéquate à l’enfant victime d’un traumatisme temps de remplissage capillaire sont des signes
crânien précoces d’hypovolémie.
– Ne pas déceler et traiter une hémorragie interne – Une perte sanguine externe rapide doit être
traitée en priorité par une pression manuelle
directe sur la plaie.

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–3

DÉFICIT (ÉVALUATION NEUROLOGIQUE) ÉTAT DE CHOC


Utilisez la méthode EVDA et vérifiez le diamètre et Voir aussi la section « État de choc » plus loin.
la réactivité des pupilles pour évaluer l’état de
Il faut présumer que l’état de choc est d ’origine
conscience. Le score sur l’échelle de coma de
hypovolémique, vu la rareté des chocs neurogénique
Glasgow (voir le tableau 20-1 plus bas) est toujours
et cardiogénique chez les enfants traumatisés. L’état
obtenu pendant l’examen secondaire.
de choc commande un traitement liquidien énergique.
– E pour éveillé
– V pour réaction aux stimuli verbaux La réanimation liquidienne se fait en général avec du
soluté physiologique ou du lactate de Ringer.
– D pour réaction aux stimuli douloureux
Administrez un bolus de 20 ml/kg sur une courte
– A pour absence de réaction période (p. ex. 20 minutes). Si la normovolémie ne se
Toute altération de l’état de conscience devrait rétablit pas, administrez d ’autres bolus de 20 ml/kg
donner lieu à une réévaluation immédiate de jusqu’à la stabilisation.
l’oxygénation, de la ventilation et de la circulation. Si
celles-ci sont adéquates, il faut présumer que le Il ne faut consacrer que très peu de temps (60-
traumatisme est la cause du problème. L’alcool ou les 90 secondes) à l’établissement d’un accès veineux
drogues peuvent aussi affecter l’état de conscience, périphérique chez un enfant hémodynamiquement
mais ils constituent des diagnostics d’exclusion chez instable. La mise en place d’une voie de perfusion
un patient traumatisé. intra-osseuse permet un accès r apide à la circulation
et est plus sûre. Voir la section « Voie de perfusion
MAÎTRISE DE L’EXPOSITION ET DE intra-osseuse » du chapitre 2, « Méthodes utilisées en
L’ENVIRONNEMENT pédiatrie ».

Dévêtez complètement l’enfant, mais protégez-le SURVEILLANCE ECG


contre l’hypothermie. Il faut prévoir des couvertures
chaudes, des liquides IV chauffés et un Si possible, surveiller la fonction cardiaque à l’aide
d’un moniteur ECG.
environnement chaud.
– Les dysrythmies, la tachycardie, la fibrillation
auriculaire, les contractions ventriculaires
RÉANIMATION prématurées et les changements du segment ST
peuvent tous évoquer une contusion cardiaque.
VOIES RESPIRATOIRES – La bradycardie, les battements prématurés ou les
Toute personne dont les voies respiratoires sont profils de conduction aberrants peuvent évoquer
lésées ou qui éprouve des problèmes ventilatoires a l’hypoxie, l’hypothermie ou l’hypoperfusion.
besoin d’être intubée. L’accès de l’air doit être SONDE URINAIRE
protégé et maintenu en tout temps; au besoin, ventilez
à l’aide d’un ballon ou d ’un masque. Installez une sonde urinaire, sauf si vous soupçonnez
une section ou une lésion urétrale.
OXYGÈNE
Un examen génital et rectal s’impose avant
Il faut donner de l’oxygène à tous les enfants l’insertion d’une sonde urinaire.
traumatisés; il faut l’utiliser librement (10-12 l/min Voici les contre-indications à la mise en place d’une
au moyen d’un masque sans réinspiration).
sonde de Foley :
TRAITEMENT INTRAVEINEUX – Sang visible au méat urétral
– Sang visible dans le scrotum
Installez deux intraveineuses de gros calibre.
Rappelez-vous qu’à défaut de pouvoir les mettre en Il importe de vérifier le débit urinaire (1-2 ml/kg par
place rapidement, il faut recourir à la voie intra - heure) pour évaluer le remplacement liquidien, mais
osseuse (voir la section « Voie de perfusion intra - au moment même des changements associés à la
osseuse » du chapitre 2, « Méthodes utilisées en réanimation, la surveillance des signes vitaux est plus
importante.
pédiatrie »). Si l'enfant est en état de choc, installez
directement une voie de perfusion intra-osseuse.
N’essayez pas d’installer une voie de perfusion intra-
osseuse dans un os fracturé.

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20–4 Urgences générales et traumatismes majeurs

SONDE GASTRIQUE TÊTE ET COU


Il faut installer une sonde gastrique pour réduire la Avant tout, évaluez de nouveau l’ABC.
dilatation de l’estomac et diminuer le risque
d’inhalation du contenu gastrique. Inspection et palpation du crâne et du massif
facial
En présence d ’une fracture de la lame criblée
confirmée ou soupçonnée, consultez un médecin – Déformations, contusions, éraflures, plaies
pénétrantes, brûlures, lacérations ou œdème
concernant l’insertion d’une sonde gastrique.
– Sensibilité, instabilité ou crépitations
– Signe de Battle (décoloration bleuâtre de
EXAMEN SECONDAIRE l’apophyse mastoïde)
– Yeux : conjonctive, PERRLA (pupilles égales et
L’examen secondaire commence dès que l’on a
rondes, réaction à la lumière et accommodation
terminé l’examen primaire (ABC), amorcé la normales)
réanimation et réévalué l’ABC de l’enfant.
– Ecchymose en lunettes (ce qui pourrait dénoter
Cet examen sert à déceler toute atteinte cardio- une fracture de la base du crâne)
respiratoire potentiellement fatale qui n’est pas – Écoulement nasal clair (indiquant une rhinorrhée
apparue d’emblée à l’examen primaire. Il s’agit d’une de liquide céphalo -rachidien)
évaluation de la tête aux pieds tenant compte de tous – Oreilles : sang dans le conduit auditif ou
les signes vitaux, accompagnée d’un relevé des hémotympan (coloration bleuâtre-violacée
antécédents et d’un examen physique complets, d’un derrière le tympan causée par la présence de sang
examen neurologique complet et de l’établissement du et indiquant une fracture de la base du crâne)
score de coma de Glasgow.
– Vérifiez les mouvements symétriques volontaires
1. Prenez les signes vitaux en utilisant notamment un des muscles du visage.
oxymètre de pouls (si disponible). Inspection et palpation du cou
2. Renseignez-vous sur les circonstances de – Distension des veines du cou (signe d’un
l’accident. Il faut en particulier noter le moment pneumothorax sous tension ou d’une
où s'est produite la blessure ainsi que son tamponnade cardiaque)
mécanisme (p. ex. traumatisme fermé ou – Déviation de la trachée
pénétrant), l’état de l’enfant sur les lieux de – Déformations, contusions, éraflures, plaies
l’incident, tout changement d’état dans le temps et pénétrantes, brûlures, lacérations ou œdème
toute plainte exprimée par l’enfant. Si l’enfant est
– Vérifiez de nouveau le pouls carotidien.
jeune ou inconscient, informez-vous auprès de
– Considérez que la colonne cervicale est touchée si le
passants ou de témoins. Si l’enfant est
inconscient, vérifiez s’il porte un bracelet d’alerte traumatisme est survenu au-dessus de la clavicule.
médicale. – Immobilisez bien le cou.
– Mettez en place un collet cervical si ce n’est
3. L’anamnèse sommaire (SAMMDE) est utile pour déjà fait!
connaître les circonstances lorsque l’enfant est
conscient : THORAX
S pour symptômes Inspection
A pour allergies – Effort respiratoire
M pour médicaments – Mouvement thoracique égal
– Déformation
M pour maladies antérieures
– Contusions
D pour dernier repas – Lacérations
E pour événements ou environnement liés à la – Plaies pénétrantes
blessure.
Palpation
4. Faites un examen physique détaillé de la tête aux
– Mouvement thoracique égal
pieds. Retournez l’enfant en bloc en protégeant sa
colonne vertébrale afin d’examiner la face – Position de la trachée
postérieure de la paroi thoracique, les flancs, le dos – Crépitation, déformations
et le rectum. Si un objet s ’est logé dans la peau, ne – Fractures des côtes inférieures (présence possible
le retirez pas; contentez-vous de le stabiliser. de lésions à la rate ou aux reins)

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–5

Percussion MEMBRES
– Zone de matité Inspection
Auscultation – Saignement, lacérations, contusions, œdème,
– Entrée d’air déformations
– Qualité des bruits respiratoires – Position des jambes : la rotation externe
– Égalité des bruits respiratoires inhabituelle d’une jambe peut dénoter une
fracture du col fémoral ou de la jambe.
APPAREIL CARDIOVASCULAIRE – Mouvement des membres
– Auscultez le cœur pour évaluer les bruits : Palpation
présence, qualité
– Sensation
ABDOMEN – Sensibilité au toucher
– Crépitation
Inspection
– Tonus musculaire
– Plaies pénétrantes, traumatismes fermés, – Pouls distaux, remplissage capillaire
lacérations
– Réflexes : présence, qualité
– Contusions (face antérieure, côtés)
Rappelez-vous que les fractures du bassin et du
– Saignement
fémur peuvent entraîner des pertes de sang
– Distension abondantes.
– Mouvement de la respiration
Auscultation DOS
– Bruits intestinaux Retournez l’enfant en bloc en protégeant sa colonne
vertébrale afin d’examiner le dos et le rectum.
Palpation
– Sensibilité Inspection
– Défense abdominale, rigidité – Saignement
– Sensibilité à la décompression – Lacérations
– Fractures des côtes inférieures (rupture de la rate, – Contusions : face postérieure de la paroi
lésions de l’intestin et présence possible d’une thoracique, flancs, région lombaire, fesses
plaie pénétrante ou d’une hémorragie intra - – Œdème
abdominale)
Palpation
BASSIN ET APPAREIL GÉNITAL – Sensibilité
Inspection – Déformations
– Lacération, hématome ou hémorragie active – Crépitation
périnéales RECTUM
– Écoulement de sang du méat urinaire
Inspection
Palpation
– Sang occulte
– Sensibilité de la crête iliaque et de la symphyse
pubienne (indiquant une fracture du bassin) Palpation
– Distension de la vessie – Vérifiez les parois, le sphincter anal et le tonus
Rappelez-vous que les fractures du bassin et du musculaire
fémur peuvent entraîner des pertes de sang
abondantes.

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20–6 Urgences générales et traumatismes majeurs

SYSTÈME NERVEUX CENTRAL Signes de fracture du crâne


Effectuez un examen neurologique pour évaluer le – Contusions périorbitales (indiquant une fracture
niveau de fonctionnement de l’enfant. Déterminez de la base du crâne)
l’état de conscience à l’aide de l’échelle de coma – Écoulement nasal clair (liquide céphalo-
pédiatrique de Glasgow (tableau 20-1). rachidien) (indiquant une fracture de la base du
crâne)
– Nerfs crâniens
– Hématome rétro-auriculaire, écoulement de sang
– Anomalies des pupilles : position, diamètre,
égalité, réactivité, fond d’œil des oreilles, présence de sang derrière les
tympans (indiquant une fracture de la base du
– Examinez de nouveau le nez à la recherche d’une crâne)
rhinorrhée.
– Lacérations du crâne, avec irrégularité ou
– Fonction motrice (mouvement volontaire des dépression osseuse palpable (indiquant une
doigts et des orteils) forme quelconque de fracture du crâne)
– Sensibilité (capacité de l’enfant de sentir que
vous lui touchez les doigts et les orteils) Restez calme et réfléchissez bien. Essayez de faire les
choses dans un ordre logique, tel que décrit ci-dessus.

Tableau 20-1 : Scores de l’échelle de coma de Glasgow*


Critère Score Groupe d’âge et réponse
Ouverture des yeux > 1 an < 1 an
4 Spontanée Spontanée
3 À la parole Au cri
2 À la douleur À la douleur
11 Pas de réponse Pas de réponse
Meilleure réponse motrice > 1 an < 1 an
6 Obéit S.O.
5 Localise la douleur Localise la douleur
4 Flexion et retrait Flexion normale

3 Flexion anormale (rigidité de Flexion anormale (rigidité


décortication) de décortication)

2 Extension (rigidité de Extension (rigidité de


décérébration) décérébration)
1 Pas de réponse Pas de réponse
Meilleure réponse verbale > 5 ans 2-5 ans Naissance à 23 mois

5 Orientée (conversation) Adéquate (mots et phrases) Sourire, gazouillements et


pleurs adaptés
4 Confuse (conversation) Inadéquate Pleurs
3 Inadéquat Pleurs ou cri Pleurs ou cris inadaptés
2 Incompréhensible Gémissements Gémissements
1 Pas de réponse Pas de réponse Pas de réponse
* On obtient le score global en additionnant le score de chacun des trois critères (ouverture des yeux, meilleure réponse motrice,
meilleure réponse verbale).
Note : S.O. = Sans objet

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–7

SOINS DÉFINITIFS SURVEILLANCE ET SUIVI


– Surveillez et réévaluez souvent l’ABC.
– Poursuivez les mesures de réanimation amorcées – Surveillez les signes vitaux aussi souvent que
plus tôt (p. ex. dégagement des voies possible jusqu’à ce que l’état de l’enfant soit
respiratoires, traitement intraveineux, stabilisé.
administration d’oxygène).
– Réévaluez la situation si l’état de l’enfant
– Prenez en charge les problèmes décelés selon s’aggrave.
l’ordre de priorité.
– Réévaluez la situation chaque fois que vous
– Veillez à protéger les voies respiratoires chez faites une intervention.
l’enfant inconscient.
– Surveillez le débit urinaire horaire (débit visé :
– Aspirez les sécrétions, au besoin. > 1 ml/kg par heure).
– Administrez de l’o xygène même si la respiration
semble adéquate. L’irritabilité ou l’agitation peuvent être causées par
l’hypoxie, la distension de la vessie ou de l’estomac,
– Traitez énergiquement l’hypotension en la peur, la douleur ou un traumatisme crânien. Mais
procédant au remplacement liquidien par voie ne présumez pas qu’un traumatisme crânien est en
intraveineuse (Voir la section « État de choc » cause. Écartez d’abord les causes corrigibles.
plus loin ).
– Introduisez une sonde gastrique et aspirez les Les traumatismes crâniens n’entraînent jamais de
sécrétions (si ce n’est déjà fait) sauf si l’enfant a choc hypovolémique. Recherchez d’autres sources
des fractures du massif facial ou si vous d’hémorragie.
soupçonnez une fracture de la base du crâne. En
LISTE DE CONTRÔLE
cas de doute, n’introduisez pas la sonde.
Consultez d’abord un médecin. – Vérifiez si les voies respiratoires sont libres.
– Installez une sonde de Foley (s’il n’y a pas de – Vérifiez le débit d’oxygène.
contre -indications). – Vérifiez la perméabilité des tubulures et le débit
– Contre-indications à la mise en place d’une de perfusion.
sonde : sang dans le méat urinaire, sang dans le – Vérifiez si l’aiguille utilisée pour exsuffler le
scrotum, fracture évidente du bassin pneumothorax sous tension est perméable, s’il y
a lieu.
MISE EN PLACE DE BANDAGES
ET D’ ATTELLES – Vérifiez les attelles et les pansements.
– Vérifiez le rythme d’hyperventilation de l’enfant
– Au besoin, finissez d’appliquer des bandages et dont l’état de conscience est diminué.
des attelles sur les blessures.
– Dans le cas de fractures des membres supérieurs CONSULTATION
avec déformation, il vaut mieux poser l’attelle
Consultez un médecin de l’établissement d’accueil
dans l’état où le membre a été trouvé.
dès que possible (quand l’état de l’enfant s’est
– Redressez doucement les fractures des membres stabilisé).
inférieurs à l’aide d ’attelles à traction (attelles de
Thomas). ORIENTATION VERS D’ AUTRES
RESSOURCES MÉDICALES
– Procédez à l’évacuation médicale dès que
possible. Veillez à ce que l’état de l’enfant soit
aussi stable que possible avant qu’il ne quitte
l’établissement de santé.
– Les effets de la pression sur certaines blessures
sont accentués dans les avions non pressurisés;
certaines limites maximales s’appliquent à
l’altitude de vol; voir le guide « Soins du malade
à bord d’un avion » (Direction générale des
services médicaux, 1985).

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20–8 Urgences générales et traumatismes majeurs

URGENCES MAJEURES

CHOC ANAPHYLACTIQUE Réaction grave


DÉFINITION – Détresse respiratoire grave (obstruction des voies
respiratoires inférieures caractérisée par une
Réaction allergique rare et susceptible d’être fatale. respiration sifflante à tonalité aiguë, obstruction
Les symptômes apparaissent en quelques minutes; ils des voies respiratoires supérieures caractérisée
peuvent toucher plusieurs systèmes et appareils de par un stridor)
l’organisme (p. ex. la peau, l’appareil respiratoire, – Difficulté à parler
l’appareil circulatoire) et provoquer, dans les cas – Difficulté à avaler
graves, une perte de conscience tardive. La perte de
– Agitation
conscience est rarement la seule manifestation du
choc anaphylactique. – État de choc
– Perte de conscience
Il faut distinguer le choc anaphylactique de
l’évanouissement (syncope vaso-vagale), beaucoup plus OBSERVATIONS
courante et bénigne. C’est la rapidité d’apparition du – Tachycardie
syndrome qui fait toute la différence. Une personne qui – Tachypnée, respiration difficile
s’évanouit passe de l’état normal à l’inconscience en
– Tension artérielle normale-faible (l’enfant est
quelques secondes. Pour la réanimer, il suffit de hypotendu s ’il est en état de choc).
l’installer en position allongée. L’évanouissement
s’accompagne parfois d’une activité convulsive – L’oxymètre de pouls peut indiquer une hypoxie.
clonique de courte durée, qui n’exige toutefois aucun – Détresse modérée ou grave
traitement ni examen complémentaire particulier. – Utilisation des muscles accessoires de la
respiration
CAUSES – Thorax : entrée d’air réduite, respiration sifflante
– Vaccins modérée ou sévère
– Injection de médicaments ou drogues – Rougeur, diaphorèse
– Piqûres d ’insecte (p. ex. abeille) – Urticaire généralisée
– Œdème facial
SYMPTOMATOLOGIE – Diminution du degré de conscience
Le choc anaphylactique débute généralement quelques – Peau moite et froide
minutes après l’injection de la substance en cause et
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
est habituellement manifeste dans les 15 minutes qui
suivent. Voici quelques-uns des symptômes possibles : – Asthme
– Éternuements – Aspiration de corps étrangers
– Toux – Œdème de Quincke
– Prurit COMPLICATIONS
– Picotements cutanés
– Hypoxie
– Rougissement de la peau
– État de choc
– Œdème facial (urticaire péribuccale, buccale ou
périorbitale) – Obstruction des voies respiratoires causée par
l’œdème des voies respiratoires supérieures
– Anxiété
– Convulsions
– Nausées, vomissements
– Aspiration
– Apparition rapide de difficultés respiratoires
– Décès
(p. ex. respiration sifflante, dyspnée, oppression
thoracique) TESTS DIAGNOSTIQUES
– Palpitations
Aucun.
– Hypotension pouvant mener à l’état de choc et
au collapsus
Le collapsus cardiovasculaire peut survenir en
l’absence de tout symptôme respiratoire.

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–9

TRAITEMENT Si le choc anaphylactique a été causé par


Objectifs l’administration sous-cutanée d’un vaccin, on peut
injecter une dose supplémentaire de 0,005 ml/kg
– Améliorer l’oxygénation (dose maximale 0,3 ml) d’épinéphrine en solution
– Atténuer les symptômes aqueuse (1:1000) au point de vaccination pour
– Prévenir les complications ralentir l’absorption du vaccin. Mais si le vaccin a été
– Prévenir les récidives administré par voie intramusculaire, il ne faut pas
faire injecter d’épinéphrine au point de vaccination,
Il est vital de reconnaître et de traiter rapidement un
car cela dilatera les vaisseaux et accélérera
choc anaphylactique.
l’absorption.
Interventions non pharmacologiques
Il est primordial d’intervenir rapidement. Il est plus
– Installez l’enfant en position allongée (surélevez dangereux de tarder à administrer l’épinéphrine que
ses pieds, si possible). d’en administrer rapidement mais de façon
– Mettez en place une canule oropharyngée au inadéquate.
besoin.
Dose d’épinéphrine
– Installez un garrot (si possible) au-dessus du
point d’injection; desserrez-le pendant 1 minute Il faut établir avec soin la dose d’épinéphrine à
toutes les 3 minutes. administrer. Il vaut mieux la calculer selon le poids
Traitement adjuvant corporel s’il est connu. Dans le cas contraire, on peut
établir la dose (1:1000) approximativement d’après
Choc anaphylactique grave l’âge du sujet (tableau 20-2).
– Administrez de l’oxygène au moyen d’un Une dose excessive peut augmenter la détresse du
masque sans réinspiration à raison de 6-12 l/min patient en causant des palpitations, de la tachycardie,
ou plus; maintenez la saturation en des rougeurs et des céphalées. Ces effets secondaires
oxygène > 97 % ou 98 %. sont désagréables, mais peu dangereux. Des
– Amorcez le traitement IV avec du soluté dysrythmies cardiaques peuvent survenir chez des
physiologique pour maintenir un accès veineux, adultes âgés, mais elles sont rares chez les enfants en
sauf si l’enfant a une réaction anaphylactique bonne santé.
grave et présente des signes d’état de choc (Voir
les détails de la réanimation liquidienne des Tableau 20-2 : Dose d'épinéphrine selon l’âge
enfants en état de choc dans la section « État de Âge Dose
choc » plus loin).
2-6 mois* 0,07 ml (0,07 mg)
Interventions pharmacologiques
12 mois* 0,1 ml (0,1 mg)
Administrez rapidement : 18 mois* à 4 ans 0,15 ml (0,15 mg)
épinéphrine en solution aqueuse (médicament de 5 ans 0,2 ml (0,2 mg)
classe D), 1:1000, 0,01 ml/kg (dose maximale
0,5 ml) SC ou IM dans le membre opposé à celui 6-9 ans 0,3 ml (0,3 mg)
dans lequel l’injection initiale a été faite 10-13 ans 0,4 ml (0,4 mg)

L’injection sous-cutanée d’épinéphrine convient aux ≥ 14 ans 0,5 ml (0,5 mg)


cas bénins ou à ceux qui sont traités rapidement. Une * Il faut calculer les doses pour les bébés de 6 à 12 mois
seule injection suffit, en général, dans ces cas. et de 12 à 18 mois de façon approximative (en
choisissant une dose intermédiaire entre les valeurs
Dans les cas graves, il faut donner une injection intra - indiquées ou en passant à la dose immédiatement plus
musculaire, qui permet une distribution générale plus élevée, selon ce qui est le plus pratique).
Source : Guide canadien d'immunisation, 5e éd. (Santé
rapide du médicament. On peut administrer deux Canada, 1998)
nouvelles doses d’épinéphrine à des intervalles de
20 minutes, au besoin. Si la réaction est grave, il peut
être nécessaire de raccourcir l’intervalle entre les
doses (10-15 minutes).

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20–10 Urgences générales et traumatismes majeurs

Choc anaphylactique grave Consultation


Administrez ce médicament en plus d e Choc anaphylactique grave
l’épinéphrine :
Consultez un médecin dès que l’état de l’enfant se
chlorhydrate de diphénhydramine (Benadryl) sera stabilisé; discutez de la possibilité d’administrer
(médicament de classe A) des stéroïdes par voie IV.
Ce médicament doit être réservé aux enfants qui ne
Orientation vers d’autres ressources
répondent pas bien à l’épinéphrine. Il peut aussi être
utilisé pour prévenir la réapparition des symptômes médicales
chez ceux qui y ont répondu (l’épinéphrine étant un Procédez à l’évacuation médicale dès que possible.
agent à courte durée d’action), surtout si le transfert à Dans tous les cas sauf les plus bénins, les victimes de
un centre de soins actifs ne peut se faire dans un délai choc anaphylactique doivent être hospitalisées pour
de 30 minutes. la nuit ou être surveillées pendant au moins
12 heures.
Il faut de préférence administrer la diphénhydramine
par voie orale si l’enfant est conscient et n’est pas Comme le choc anaphylactique est rare, il faut
gravement malade, car l’administration du vérifier régulièrement les flacons d'épinéphrine et les
médicament par voie intramusculaire est autres fournitures d’urgence et les remplacer s’ils
douloureuse. Ce médicament ayant une marge sont périmés.
d’innocuité élevée, il est moins important d’en établir
la posologie avec précision.
ÉTAT DE CHOC
Le tableau 20-3 présente les doses approximatives de
diphénhydramine à injecter (solution de 50 mg/ml). DÉFINITION
Tableau 20-3 : Dose de diphénhydramine selon l’âge Trouble qui survient lorsque la perfusion des tissus
Âge Dose par l ’oxygène est insuffisante. Les cellules de
l’organisme subissent alors un choc, et de graves
< 2 ans 0,25 ml (12,5 mg)
modifications cellulaires se produisent. La mort des
2-4 ans 0,5 ml (25 mg) cellules peut s’ensuivre.
5-11 ans 1,0 ml (50 mg)
On caractérise l’état de choc de plusieurs façons,
≥ 12 ans 2,0 ml (100 mg) notamment selon la progression physiologique du
Source : Guide canadien d'immunisation, 5e éd. (Santé
trouble :
Canada, 1998) – Choc compensé : la perfusion des organes vitaux
est maintenue grâce à des mécanismes de
Pour le bronchospasme compensation endogènes.
– Choc décompensé : les mécanismes de
salbutamol (Ventolin) (médicament de classe D),
par nébuliseur, trois doses toutes les 20 min (dose
compensation sont dépassés; on observe une
selon le poids corporel) hypotension et une altération de la perfusion des
tissus.
poids ≤ 10 kg : 1,25-2,5 mg/dose dans 3 ml de
– Choc irréversible : insuffisance terminale de
soluté physiologique
nombreux organes suivie du décès, malgré une
poids 11-20 kg : 2,5 mg/dose dans 3 ml de soluté reprise de la fonction cardiorespiratoire
physiologique spontanée dans certains cas.
poids > 20 kg : 5 mg/dose dans 3 ml de soluté La tension artérielle est souvent maintenue par des
physiologique mécanismes de compensation vasoconstricteurs
jusqu’à une étape très avancée de l’état de choc. Il ne
Surveillance et suivi
faut donc pas trop se fier aux chiffres tensionnels,
Choc anaphylactique grave sinon on risque de ne pas reconnaître et traiter à
temps l’état de choc.
Surveillez souvent l’ABC, les signes vitaux et l’état
cardiorespiratoire.

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–11

TYPES D’ ÉTAT DE CHOC Grand enfant


– État de choc hypovolémique : dû à une perfusion – Nausée
insuffisante des organes vitaux causée par la – Étourdissements, lipothymie
réduction de la masse sanguine – Soif
– État de choc cardiogénique : dû à l’incapacité du – Altération de l’état de conscience
cœur de pomper du sang vers les tissus – Autres symptômes selon la cause sous-jacente
(réduction du débit cardiaque), comme dans
– Traumatisme
l’insuffisance cardiaque
– État de choc consécutif à une répartition OBSERVATIONS
inadéquate du débit sanguin : dû à une
Rappelez-vous que l’ABC est à surveiller en priorité.
vasodilatation massive causée par la perturbation
du système nerveux sympathique ou par les effets Les observations varient selon que l’enfant est en état de
de l’histamine ou de toxines, comme dans le choc choc compensé ou décompensé. On présume en général
anaphylactique, le choc septique, une lésion qu’un enfant hypotendu par suite d ’une hypovolémie a
neurologique, une lésion de la moelle épinière, perdu au moins 25 % de sa masse sanguine.
une intoxication par certains médicaments
(p. ex. antidépresseurs tricycliques, fer) Ne vous fiez pas aux chiffres tensionnels. Chez
l’enfant, la tension artérielle est souvent maintenue
– État de choc consécutif à une obstruction
mécanique : dû à une obstruction du remplissage par des mécanismes de compensation
vasoconstricteurs jusqu’à une étape très avancée de
ventriculaire, causée, par exemple, par une
l’état de choc. L’aspect de l’enfant, sa respiration et
tamponnade péricardique ou un pneumothorax
sous tension la perfusion sont des signes cliniques plus fiables.
– État de choc lié à la dissociation de L’allongement du temps de remplissage capillaire
l’hémoglobine : l’hémoglobine ne libère pas (> 2 secondes) dénote une diminution de la perfusion
d’oxygène pour les cellules (comme dans les cas tissulaire et est un meilleur signe de l ’état de choc
d’empoisonnement au monoxyde de carbone) chez l’enfant que chez l’adulte.
– État de choc hypoxémique : dû à une Une tachycardie persistante est le meilleur indicateur
insuffisance respiratoire causée par une lésion au de l’état de choc chez l’enfant.
poumon ou par l’obstruction ou la perturbation
des voies respiratoires Choc compensé
– État de choc consécutif à une diminution de la – Aspect : enfant éveillé, anxieux
masse sanguine (hypovolémie absolue): dû à une – Travail ventilatoire : tachypnée ou hyperpnée
hémorragie ou à une autre perte importante de – Circulation : tachycardie, peau froide ou pâle,
liquides organiques ralentissement des pouls périphériques
– État de choc consécutif à une augmentation du
Choc décompensé
lit vasculaire (hypovolémie relative) : dû à une
blessure à la colonne vertébrale, à une syncope, à – Aspect : altération de l’état mental et de l’état de
un traumatisme crânien grave ou à une lésion conscience
vasomotrice découlant de l’hypoxie – Travail ventilatoire : tachypnée ou bradypnée
– Circulation : tachycardie ou bradycardie, peau
SYMPTOMATOLOGIE marbrée ou cyanosée, pouls périphériques absents
Nourrisson Source : APLS: The Pediatric Emergency Medicine
– Parfois combatif au début, puis léthargique Course Manual (Strange, 1998); pages 29-39.
– Difficulté à téter
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Réaction diminuée vis -à-vis des parents ou des
personnes s’occupant de l’enfant – Septicémie
– Antécédents de traumatisme – Choc anaphylactique
– Antécédents de symptômes d’une maladie – État de mal asthmatique
préexistante (p. ex. toux évocatrice de COMPLICATIONS
pneumonie)
– Ischémie ou infarctus du myocarde
– Insuffisance ou arrêt cardiorespiratoire
– Insuffisance rénale
– Décès

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20–12 Urgences générales et traumatismes majeurs

TESTS DIAGNOSTIQUES Après la réanimation initiale


Aucun. – Mettez en place une sonde urinaire à demeure.
– Introduisez une sonde nasogastrique au besoin.
TRAITEMENT Surveillance et suivi
Rappelez-vous que la surveillance de l’A BC a la – Surveillez l’ABC, les signes vitaux (notamment
priorité. par l’oxymétrie de pouls) et l’état de conscience
Objectifs aussi souvent que possible jusqu’à ce que l’état
de l’enfant soit stable.
– Rétablir la masse sanguine – Réévaluez la situation fréquemment pour
– Améliorer l’oxygénation des tissus vitaux déterminer si les pertes sanguines persistent.
– Prévenir de nouvelles pertes de sang – Surveillez l’apport liquidien et le débit urinaire
Interventions non pharmacologiques horaires.
– Déterminez et traitez la cause sous-jacente de
– Évaluez et stabilisez l’ABC. l’état de choc (p. ex. traiter la septicémie par
– Veillez à ce que les voies respiratoires soient antibiothérapie IV).
libres et que la ventilation soit adéquate.
– Évaluez la stabilité des troubles médicaux
– Introduisez une canule oropharyngée et ventilez préexistants (p. ex. diabète sucré).
(avec de l’oxygène) à l ’aide d’un ballon Ambu,
au besoin. Orientation vers d’autres ressources
– Enrayez toute hémorragie externe; exercez une médicales
pression directement sur la plaie pour arrêter le Procédez à l’évacuation médicale.
saignement.
– Surélevez les pieds de l’enfant.
Traitement adjuvant
– Administrez de l’oxygène au moyen d ’un masque
sans réinspiration à raison de 12-15 l/min ou plus;
maintenez la saturation en oxygène > 97 ou 98 %.
– Pratiquez une perfusion avec du soluté
physiologique (ou du lactate de Ringer) en
installant deux intraveineuses de gros calibre.
– Administrez 20 ml/kg de liquides en bolus IV en
20 minutes.
– Vérifiez si l’état de choc persiste.
– Si c'est le cas, continuez à administrer des
liquides en bolus de 20 ml/kg et réévaluez la
situation après chaque bolus.
– Rajustez le débit de perfusion selon la réponse au
traitement.
– La poursuite du traitement IV dépend de la
réponse à la réanimation liquidienne initiale, de
la persistance des pertes et de la cause sous-
jacente.
– Pour les besoins liquidien d'entretien, voir la
section « Besoins liquidiens de l’enfant » du
chapitre 4, « Maintien de l ’équilibre hydro-
électrolytique ».
– S’il est impossible d’avoir accès rapidement (en
60-90 secondes ou moins) à une veine
périphérique, procédez à une perfusion intra-
osseuse (voir « Voie de perfusion intra-osseuse »
au chapitre 12, « Méthodes utilisées en
pédiatrie »).

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–13

SURDOSES, EMPOISONNEMENTS SYMPTOMATOLOGIE


ET TOXIDROMES En général, le jeune enfant est amené au
professionnel de la santé très tôt après que l’on ait
DÉFINITION découvert qu’il a accidentellement ingéré une
substance. Dans la plupart des cas, le délai n ’est pas
Ingestion d’une substance potentiellement toxique, assez long pour permettre aux symptômes
comme un médicament, un produit chimique d’apparaître.
ménager ou industriel, une substance végétale ou un
produit de vidange. Déterminez :
– Les circonstances de l’incident
L’une des caractéristiques propres de l’intoxication
– Quelle substance a été ingérée et en quelle
durant l’enfance tient à ses deux scénarios très
quantité
différents. Le premier scénario est celui du jeune
enfant de 1 à 5 ans qui ingère accidentellement une – L’heure de l’ingestion
petite quantité d’une substance susceptible ou non – Le moment d’apparition des symptômes (s’il y
d’avoir des propriétés pharmaceutiques. Le second en a)
est celui de l’adolescent qui ingère volontairement – Si l’intensité des symptômes a diminué,
une grande quantité d’une ou de plusieurs substances, augmenté ou est demeurée stable
habituellement des produits pharmaceutiques. Récupérez le contenant (envoyez quelqu’un au
Bien que ce dernier scénario puisse se traduire et se domicile de l’enfant s’il le faut) et toute pilule
traduise effectivement par une importante morbidité, retrouvée. Si l’informateur peut dire avec certitude
il est fort peu courant chez les jeunes enfants. Chez quelle quantité de la substance avait déjà été utilisée,
les plus jeunes, moins de 10 % de ceux qui ingèrent ce renseignement peut servir au calcul :
une substance potentiellement toxique Volume initial ou nombre de pilules moins
s’empoisonnent vraiment, soit parce que la substance quantité restante = ingestion maximale
ingérée est en soi non toxique, soit parce que la
quantité ingérée est trop petite pour avoir des effets Il faut toujours présumer une ingestion maximale. Par
toxiques. exemple, si deux enfants ont partagé une bouteille de
médicaments, présumez que chacun a pu ingérer la
Le traitement des surdoses intentionnelles chez bouteille au complet.
l’adolescent est le même que chez l’adulte. Voir la
section « Surdoses, empoisonnements et toxidromes » Renseignez-vous sur les circonstances de l’ingestion :
du chapitre 14, « Urgences générales et – Comment l’enfant a-t-il trouvé le contenant?
traumatismes majeurs », dans le guide de pratique – Le contenant était-il à sa portée?
clinique s’appliquant aux adultes (Direction générale
– Le mécanisme de fermeture à l’épreuve des
de la santé des Premières Nations et des Inuits,
enfants était-il désengagé?
2000).
Cette information est utile pour les conseils de
ÉVALUATION INITIALE prévention à donner à la fin de la rencontre.
L’ABC est la priorité. Bien que la plupart des cas d’empoisonnements
d’enfant soient accidentels, envisagez toujours la
Assurez-vous que l’état de l’enfant est stable. Si ce possibilité d’une administration intentionnelle par un
n’est pas le cas, prenez des mesures pour le stabiliser parent ou une personne s’occupant de l’enfant. Il faut
avant de faire l’anamnèse, de procéder à l’examen notamment le faire si l’enfant a moins de 1 an ou s ’il
physique et de mettre un traitement en route. a ingéré une substance potentiellement toxique à
plusieurs reprises, et d’autant plus si les divers
incidents mettent en cause le même composé.
L’anamnèse est la partie la plus importante de
l’évaluation, vu qu’il n’y a parfois aucun signe
clinique au moment de la consultation.

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20–14 Urgences générales et traumatismes majeurs

EXAMEN PHYSIQUE Décontamination du tube digestif


– L’ABC est la priorité. On recommande aujourd’hui l’administration de
– Signes vitaux : température, fréquence cardiaque, charbon de bois activé comme seul traitement pour
fréquence respiratoire, amplitude respiratoire, l’ingestion de toutes les substances toxiques, sauf le
tension artérielle fer, les hydrocarbures, les alcools et les agents
– État de conscience caustiques.
– Examinez de près les appareils cardiovasculaire – Le charbon activé vient en contenants
et respiratoire ainsi que le système nerveux prémélangés de 50 g de charbon de bois en
central. suspension dans 250 ml d ’eau ou de sorbitol à
Le tableau clinique varie selon le type de poison. Les 70 %.
principaux appareils et systèmes intéressés par une – Posologie pour les enfants de moins de 6 ans :
intoxication sont les appareils cardiovasculaire et 25 g de charbon de bois dans l’eau par voie orale
respiratoire ainsi que le système nerveux central; ou, si l’enfant ne boit pas, par sonde
dans certains cas, cependant, il faut mettre l’accent nasogastrique (utilisez une canule de 12-
sur d’autres entités (p. ex. la bouche et l’œsophage 14 French, les plus petites ayant tendance à
après l’ingestion d’un produit alcalin caustique). s’obstruer).
– Le seul risque associé au traitement au charbon
TRAITEMENT : APPROCHE GÉNÉRALE de bois est l’aspiration si l’enfant vomit; cela
Les intoxications par les opiacés sont rares dans les peut arriver lorsque l’enfant a ingéré de la
populations nordiques. Rappelez-vous que toutes les théophylline ou des salicylates, ou lorsqu’il a
caractéristiques de la triade classique des opiacés déjà reçu de l’ipéca.
(altération de l’état de conscience, dépression – Agitez vigoureusement la bouteille avant de
respiratoire et myosis extrême [micropupilles]) n’ont l’ouvrir, car le charbon de bois a tendance à se
pas besoin d’être présentes pour poser un diagnostic. déposer au fond.
– Avant d ’administrer le charbon de bois dans la
Si vous soupçonnez une intoxication par les opiacés sonde nasogastrique, vérifiez que la canule se
chez un jeune enfant, demandez-lui s’il a pris un trouve dans l’estomac (par retour spontané du
médicament contre la toux. contenu gastrique ou par auscultation de l’air
Interventions non pharmacologiques injecté sur le quadrant supérieur gauche).

Stabilisez l’ABC au besoin. Consultation


Le premier service à consulter pour les
Pour tout enfant dont l’état de conscience est altéré
empoisonnements est le centre antipoison de la
sans cause apparente :
région. On peut joindre ce service immédiatement en
– Administrez de l’oxygène au masque à raison de tout temps. Soyez prêt à fournir les renseignements
6-10 l/min ou plus. suivants :
– Amorcez un traitement IV avec du soluté
– Produit ingéré
physiologique (si la circulation semble
compromise ou s’il y a déshydratation – Dose approximative
importante) à un débit suffisant pour maintenir – Heure de l’ingestion
les signes vitaux et l’hydratation. – Âge et poids de l’enfant
Une sonde nasogastrique est parfois nécessaire chez – Signes vitaux
l’enfant inconscient qui ne peut pas ou ne veut pas boire. – État de conscience
– Tout signe ou symptôme pertinent
Administrez du charbon de bois activé (voir la section
« Décontamination du tube digestif » plus loin). Le centre antipoison vous indiquera si l’exposition
est potentiellement toxique et vous donnera des
Insérez une sonde de Foley (chez l’enfant dont l’état conseils sur le traitement à donner et sur l’évacuation
de conscience est altéré). éventuelle de l’enfant vers un établissement de soins
médicaux.
Interventions pharmacologiques
Consultez un médecin au sujet de tout traitement que
Si vous soupçonnez une intoxication par les opiacés, vous connaissez mal et de la nécessité d’une
administrez : évacuation.
naloxone (Narcan) (médicament de classe D),
0,1 mg/kg en bolus IV

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–15

Surveillance et suivi On peut prévenir les effets toxiques si l’on


– Surveillez souvent l’ABC, les signes vitaux, commence à administrer l’antidote N-acétyl-cystéine
l’état de conscience, la fonction dans les 8 heures suivant la surdose. Bien qu’au-delà
cardiorespiratoire, l’apport liquidien et le débit de cette période l’antidote soit moins efficace, il vaut
urinaire de l'enfant si son état est instable et si encore la peine d’amorcer le traitement dans les 8 à
vous prévoyez le transférer vers un hôpital. 24 heures qui suivent l’ingestion. Dans les
– Si l’enfant est renvoyé à la maison, on établissements de soins médicaux, l’administration de
cet antidote est déterminée par le taux sanguin
recommande de faire un suivi le lendemain.
d’acétaminophène, que l’on ne peut obtenir dans les
Prévention postes de soins infirmiers.
L’information recueillie lors de l’anamnèse initiale Anamnèse et examen
est souvent très utile pour les conseils de prévention à
donner aux parents après la rencontre. Il faut revenir Bien que l’enfant puisse ne présenter aucun
régulièrement sur la prévention des symptôme, on note souvent des nausées, des
empoisonnements, tout comme sur la prévention des vomissements et des crampes abdominales chez ceux
accidents, lors du suivi et des visites de puériculture, qui sont à risque de toxicité hépatique.
dès que l’enfant a atteint l’âge de 6 mois. – Tentez de déterminer la quantité maximale que
l’enfant a pu ingérer.
Orientation vers d’autres ressources
médicales – Tentez de retrouver le contenant pour vérifier la
quantité ingérée.
S’il se peut que l’enfant ait ingéré une quantité
toxique de la substance ou s’il présente des Traitement
symptômes cliniques d ’effets toxiques, il faut Voir la section « Traitement : Approche générale »
procéder à l’évacuation médicale. plus haut.
N’oubliez pas de prélever un échantillon de sang avant Interventions spécifiques
l’évacuation et de noter l’heure du prélèvement.
Il faut administrer du charbon de bois activé à tous
Donnez, dans votre lettre de référence, tous les les enfants ayant ingéré plus de 150 mg/kg
renseignements mentionnés plus haut, et mentionnez d’acétaminophène, et on peut administrer de la
tout traitement qui a déjà été administré; décrivez N-acétylcystéine (p. ex. Mucomyst, Parvolex)
l’évolution clinique provisoire et précisez l’heure à (médicaments de classe B) selon le protocole oral
laquelle vous avez prélevé un échantillon de sang. suivant :

EMPOISONNEMENTS SPÉCIFIQUES dose de charge : 140 mg/kg PO


doses ultérieures : 70 mg/kg PO, toutes les
Le tableau 20-4 donne les antidotes pour les
4 heures jusqu’à concurrence de 17 doses
empoisonnements spécifiques susceptibles de
survenir dans le Nord. Une fois amorcée l’administration de N-acétylcystéine,
l’enfant doit être transféré dans un établissement de
Acétaminophène soins médicaux. N’oubliez pas de prélever un
L’acétaminophène est la cause la plus fréquente de échantillon de sang et de noter l’heure du prélèvement
surdose, tous âges confondus. Malgré les dizaines de avant l’évacuation.
milliers de cas déclarés d’ingestion par des enfants de On peut aussi administrer de la N-acétylcystéine
moins de 6 ans, on n ’a signalé que quelques cas (Mucomyst) par voie intraveineuse ou au moyen d’un
d’effets toxiques significatifs, ce qui s’explique avant masque nébuliseur.
tout par le fait que les petits enfants ingèrent
habituellement des formulations pédiatriques.
Les cas d’ingestion de plus de 150 mg/kg doivent être
examinés avec soin, mais il ne faut pas oublier que ce
chiffre incorpore un facteur de sécurité, de sorte que
les effets toxiques importants se manifestent en fait à
une dose un peu plus forte. L ’organe à risque est le
foie, les effets toxiques survenant quelques jours
après l’ingestion.

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


20–16 Urgences générales et traumatismes majeurs

Fer Traitement
L’intoxication par le fer peut être très grave. Elle Voir la section « Traitement : Approche générale »
résulte habituellement de l’ingestion d’un supplément plus haut.
prénatal ou d’une autre forme posologique pour
La surdose de fer est l’un des rares cas où le charbon
adulte. Ses effets toxiques dépendent de la quantité
de bois activé s’avère inefficace.
de fer élément ingérée (le sulfate ferreux contient
20 % de fer élémentaire, le fumarate ferreux, 33 %, et Interventions spécifiques
le gluconate ferreux, 12 %). Ainsi, un comprimé de
sulfate ferreux de 300 mg contient 60 mg de fer Si l’enfant a ingéré plus de 20 mg/kg de fer
élémentaire. élémentaire, donnez-lui du sirop d’ipéca, à moins qu’il
ait déjà vomi spontanément (au moins à trois reprises).
Symptomatologie
Vérifiez la quantité maximale ingérée. Protégez les voies respiratoires.

Plus la quantité ingérée est importante, plus les effets La déféroxamine est l’antidote spécifique contre
l’intoxication par le fer. Il ne faut l’administrer
toxiques sont prononcés. À 20 mg de fer élémentaire,
qu’après avoir consulté un centre antipoison et un
on doit s’attendre à des symptômes digestifs comme
médecin.
des vomissements et de la diarrhée, avec possibilité
de sang dans les vomissements ou les selles. À N’oubliez pas de prélever un échantillon de sang
60 mg/kg, le risque d’hémorragie gastro-intestinale, pour la détermination du taux de fer, et de l’envoyer
de choc et d’acidose est élevé. en même temps que l’enfant au moment du transfert.
Le coma survient tardivement et fait suite à l’état de Il importe au plus haut point de prélever cet
choc et à l’acidose. échantillon avant d’amorcer le traitement par la
déféroxamine, car l’antidote peut nuire à la mesure
Examen physique du taux de fer en laboratoire.
– ABC Orientation vers d’autres ressources
– Signes vitaux médicales
– État de conscience
Procédez à l’évacuation médicale de tout enfant :
– Hydratation
– Circulation – qui présente des symptômes d’intoxication par le
fer
– qui a reçu de la déféroxamine
– qui a ingéré plus de 40 mg/kg de fer élémentaire
Tableau 20-4 : Antidotes

Toxines et indications Antidote Quantité requise

Acétaminophène N-acétylcystéine (Mucomyst) Vérifiez le protocole auprès du centre


antipoison et du médecin.

Éthylène-glycol, méthanol Éthanol Vérifiez le protocole auprès du centre


antipoison et du médecin.

Fer (test de provocation ou Déféroxamine (Desferal) Vérifiez le protocole auprès du centre


traitement) antipoison et du médecin.

Isoniazide (INH) Pyridoxine (vitamine B6) 50-75 mg

Narcotiques Naloxone (Narcan) 0,1 mg/kg/dose ou 2-4 mg pour les


enfants de plus de 5 ans

Insecticides organophosphorés ou Atropine 0,5 mg en perfusion IV lente


du groupe des carbamates; crise Si les symptômes de toxicité persistent
cholinergique et qu'il n'y a pas d'effets secondaires
cholinergiques, administrez de nouveau
toutes les 5 min jusqu'à concurrence de
2 mg.

Majorité des toxines orales Charbon de bois activé 25-50 g

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Urgences générales et traumatismes majeurs 20–17

FIEVRE D’ORIGINE INCONNUE Les pathogènes le plus souvent à l’origine de la


(BACTÉRIÉMIE ET SEPTICÉMIE) septicémie chez le nouveau -né sont les suivants :
– Escherichia coli
DÉFINITION – Streptocoque du groupe B
– S. pneumoniae
Chez le nourrisson et le très jeune enfant, la fièvre est
définie par une température rectale supérieure à – Listeria monocytogenes
38 °C. Chez le nouveau-né, une bactériémie occulte Les pathogènes le plus souvent à l’origine de la
ou une septicémie peuvent se présenter sous forme septicémie chez le nourrisson (> 3 mois) sont les
d’hypothermie plutôt que de fièvre. suivants :

Comme la température tympanique n’est pas aussi – S. pneumoniae


fiable que la température rectale chez les nourrissons – H. influenzae (chez l’enfant non immunisé)
de moins de 2 ans, il faut utiliser cette dernière pour – N. meningitidis
prendre une décision. – Staphylococcus aureus
– Fièvre d’origine inconnue : fièvre survenant – Streptocoque ß -hémolytique du groupe A
chez un enfant qui ne présente aucune source – Bâtonnets Gram négatifs
d’infection facilement identifiable après une Facteurs de risque influant sur la
anamnèse et un examen physique rigoureux. vulnérabilité à la bactériémie occulte
– Bactériémie occulte : fièvre sans foyer
d’infection évident avec résultat positif à L’âge est un important facteur sur le plan de la
l’hémoculture. vulnérabilité : plus l’enfant est jeune, plus le risque est
– Septicémie : bactériémie sans preuve d’infection élevé. Ce sont les nouveau-nés qui risquent le plus de
invasive générale. contracter une septicémie bactérienne, affection qui
devient peu fréquente à partir de l’âge de 2 ou 3 ans.
Observations générales Chez le grand enfant, l’infection bactérienne sévère est
Le nourrisson et l’enfant de moins de 3 ans fébriles plus souvent identifiée à l’examen clinique (plutôt que
arrivent en général aux services d’urgence. Le par la fièvre).
diagnostic différentiel est vaste, allant de la simple Les facteurs qui contribuent à augmenter les risques
IVRS à la bactériémie occulte et à la septicémie. chez les nouveau-nés sont les suivants :
L’âge de l ’enfant, le tableau clinique, la probabilité – E. coli, L. monocytogenes et les streptocoques du
d’un diagnostic particulier et les facteurs de risque de groupe B sont les micro-organismes pathogènes
septicémie ou de bactériémie sont d’importants qui sont le plus souvent à l’origine des infections
éléments à prendre en considération lorsqu’on évalue bactériennes graves dans ce groupe d’âge.
un jeune enfant fiévreux. – Les résultats de l’examen physique sont moins
fiables chez le nouveau-né.
CAUSES DE BACTÉRIÉMIE OCCULTE – Le système immunitaire du nouveau-né n’est pas
Les micro-organismes pathogènes qui sont le plus entièrement développé.
souvent à l’origine de la bactériémie occulte chez En l’absence de déshydratation ou d’une température
l’enfant entièrement immunisé sont les suivants : ambiante élevée, la septicémie est une cause
– Streptococcus pneumoniae (environ 98 % des fréquente de fièvre au cours de la première semaine
cas) de vie.
– Hemophilus influenzae de type B (< 2 % des cas) Parmi les autres facteurs qui influent sur la
– Neisseria meningitidis, Salmonella et autres vulnérabilité à la bactériémie occulte figurent les
(< 1 % des cas) suivants :
– Exposition à des micro-organismes pathogènes
transmissibles
– Lésions malignes
– Chimiothérapie
– Immunodépression (p. ex. l’hyposplénie,
l’anémie falciforme)

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20–18 Urgences générales et traumatismes majeurs

SYMPTOMATOLOGIE Lorsqu’on évalue un nourrisson, l’observation peut


En général, le jeune nourrisson (moins de 3 mois) orienter le diagnostic :
atteint d’une grave maladie bactérienne présente une – Qualité des pleurs
fièvre et des signes discrets, comme l’irritabilité ou la – Réaction aux stimuli provenant des parents ou d e
léthargie. L’enfant plus âgé présente souvent des la personne s’occupant de l’enfant
signes cliniques plus spécifiques.
– Degré d’activation
– Fièvre documentée à domicile par un soignant – Teint
fiable (doit être considérée comme équivalant à – État d’hydratation
une fièvre enregistrée à la clinique)
– Réponse aux avances sociales
– Altération de l’état mental (p. ex. léthargie,
somnolence ou diminution du niveau d’activité) Chez le nourrisson plus âgé ou l’enfant, recherchez
pouvant dénoter une maladie bactérienne grave. les signes focaux :
– Immunisations récentes – Dans ce groupe d’âge, la méningite se manifeste
– Prématurité ou absence de vaccination souvent par une raideur de la nuque, un signe de
(augmentent le risque pour l’enfant) Kernig positif (douleur à l’extension passive du
– Contact récent avec des personnes malades genou, jambe fléchie à la hanche) et un signe de
Brudzinski positif (flexion involontaire des
– Antibiothérapie récente
hanches à la flexion passive du cou)
– Maladies récidivantes
– L’examen tégumentaire, souvent négligé, fournit
– Les enfant immunodéprimés sont non seulement
parfois des indices diagnostiques (p. ex. la
plus exposés à contracter une infection présence de pétéchies et la fièvre représentent un
bactérienne sévère, mais aussi plus vulnérables à
large diagnostic différentiel englobant la
différents micro-organismes pathogènes. septicémie méningococcique et l’exanthème
– La réponse aux antipyrétiques ne permet pas de viral)
différencier entre les micro-organismes
bactériens et viraux; elle n’aide pas non plus à DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
identifier les enfants sujets à une infection grave. – Bactériémie et septicémie
– Impact de l’environnement (chez l’enfant trop – Bronchiolite
emmitouflé, la température peut monter de 0,4 à – Varicelle
0,8 °C)
– Faux-croup (laryngotrachéobronchite)
OBSERVATIONS – Convulsions fébriles
– Les signes vitaux pouvant révéler une – Mégalérythème épidémique (cinquième maladie)
hyperthermie, une normothermie, une – Gastro -entérite
hypothermie, une tachycardie, une tachypnée ou – Syndrome pieds-mains-bouche
une hypotension. – Syndrome de Kawasaki
– Si la tachycardie est disproportionnée par rapport – Méningite et encéphalite
à la fièvre, envisagez comme causes possibles la – Otite moyenne
déshydratation, la septicémie et une anomalie – Pharyngite
cardiaque.
– Pneumonie
– Une tachypnée disproportionnée par rapport à la
fièvre peut évoquer les stades précoces de la – Roséole infantile
bronchiolite, de la pneumonie ou de la – Scarlatine
laryngotrachéite. – Infection urinaire, pyélonéphrite
– Chez le nouveau-né ou l’enfant immunodéprimé, COMPLICATIONS
l’hypothermie est parfois le seul indice
diagnostique d’une infection bactérienne grave. – Infections bactériennes focales graves, comme la
– L’enfant atteint de septicémie a généralement méningite
l’air très malade et peut présenter un état mental – Choc septique (pouvant entraîner une défaillance
altéré (p. ex. léthargie), une hypotension multiviscérale)
(facilement décelable par l’allongement du temps
de remplissage capillaire), une hypoventilation,
une hyperventilation ou une cyanose.

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Urgences générales et traumatismes majeurs 20–19

TESTS DIAGNOSTIQUES Consultation


– Oxymétrie de pouls (si possible) Une fois l’état de l’enfant stabilisé, consultez un
– L’hémoculture (si possible) demeure la norme médecin :
pour détecter une bactériémie occulte chez
– Pour tous les nourrissons de moins de 3 mois
l’enfant : prélevez trois échantillons de sang pour
la culture (à 15 minutes d’intervalle). – Pour tous les nourrissons de 3 à 36 mois qui
semblent gravement malades ou qui présentent un
– Numération des globules blancs (si possible) :
risque accru de bactériémie occulte ou de septicémie
résultats entre 15 000 et 20 000 ou inférieurs à
5 000 Interventions pharmacologiques
– Une analyse et une culture d’urine s'imposent; Les antibiotiques sont la norme pour traiter les enfants
pour les nourrissons, la façon la plus rapide et la chez qui on soupçonne une bactériémie ou une
plus fiable d ’obtenir de l’urine à cette fin est septicémie. Le choix du médicament se fonde sur l’âge
d’utiliser un cathéter.
de l’enfant et la présence de facteurs de risques pour
– La radiographie thoracique (si possible) n’est des micro-organismes pathogènes inhabituels. Les
utile que si le tableau clinique évoque une antibiotiques doivent être administrés sans tarder après
infection respiratoire (p. ex. tachypnée, toux, réception des résultats de la ou des cultures. Consultez
rétractions, utilisation des muscles accessoires, d’abord un médecin, si possible.
crépitations ou respiration sifflante); ce genre
d’imagerie ne doit être fait que chez le Le nouveau-né atteint de bactériémie ou de septicémie
nourrisson âgé et l’enfant relativement peu doit être traité au moyen d’une polythérapie, par
malade, et seulement si le résultat peut avoir une exemple ampicilline et gentamicine. Les
incidence sur la décision de transférer l’enfant à céphalosporines de troisième génération, comme la
l’hôpital. ceftriaxone (Rocephin), permettent parfois de mieux
pénétrer le SNC et peuvent remplacer la gentamicine.
TRAITEMENT
Les nourrissons plus âgés et les enfants atteints de
Les soins préhospitaliers prodigués à l’enfant fébrile, bactériémie ou de septicémie peuvent être traités par
surtout s ’il semble gravement malade, doivent viser la ceftriaxone.
avant tout à assurer son transport rapide vers un
service d’urgence hospitalier. Antibiothérapie :

Interventions de stabilisation ampicilline (Ampicin) (médicament de classe D)


Nouveau-né < 7 jours et > 2000 g : 75 mg/kg par
– L’ABC est la priorité.
jour, doses fractionnées, toutes les 8 h, IV
– Le dégagement des voies respiratoires et la mise
en place d’un accès veineux sont indiqués Nouveau-né ≥ 7 jours et > 2000 g : 100 mg/kg par
lorsque l’enfant présente des signes de jour, doses fractionnées, toutes les 6 h, IV
septicémie. Enfant : 100-200 mg/kg par jour, doses
Traitement adjuvant fractionnées, toutes les 4-6 h, IV ou IM
et
– Amorcez un traitement IV avec du soluté
physiologique, à un débit suffisant pour gentamicine (Garamycin) (médicament de
maintenir l’état d’hydratation, sauf en présence classe B)
de signes de choc septique (voir la section « État Nouveau-né < 7 jours et > 2000 g : 2,5 mg/kg par
de choc » plus haut). dose IV toutes les 12 h
– L’oxygénothérapie s’avère parfois nécessaire en
Nouveau-né ≥ 7 jours et > 2000 g : 2,5 mg/kg par
présence de signes de septicémie (6–10 l/min ou dose IV toutes les 8 h
plus; maintenez la saturation en oxygène > 97 ou
98 %) Enfant : 1,5 -2,5 mg/kg IV ou IM toutes les 8-12 h
– Sonde de Foley (parfois nécessaire en présence La dose et la fréquence d’administration de la
de choc septique) gentamicine sont basées sur l’âge de l’enfant et la
fonction rénale.
ou
ceftriaxone (Rocephin) (médicament de
classe A), 50-75 mg/kg par jour, doses
fractionnées, toutes les 12-24 h, IV ou IM

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


20–20 Urgences générales et traumatismes majeurs

Surveillance et suivi L’enfant fébrile de 1 à 36 mois dont la température


Surveillez souvent l’ABC, les signes vitaux, est inférieure à 39 °C, chez qui on ne décèle aucune
l’oxymétrie de pouls (si possible), l’état de source évidente d’infection et qui ne semble pas très
conscience et le débit urinaire si l’état de l’enfant est malade peut être traité en consultation externe par des
instable. antipyrétiques, à condition de faire l’objet d’un suivi
étroit.
Orientation vers d’autres ressources
Aucun test diagnostic n’est indiqué et les
médicales
antibiotiques ne sont pas recommandés chez ces
– Procédez à l’évacuation médicale de tout enfants. Le fait d'éviter le recours aux antibiotiques
nourrisson fébrile de 1 mois ou moins et de tout aide à distinguer entre la méningite virale et
enfant de 1 à 36 mois qui semble gravement bactérienne et dans l’éventualité d’une détérioration
malade et chez qui vous soupçonnez une clinique il permet aussi de différencier le traitement
bactériémie ou une septicémie. partiel d ’une bactériémie occulte d ’un syndrome
– On peut administrer des antibiotiques avant le viral. Toutefois, si l’on doute de la fiabilité du suivi
transfert, sur avis du médecin. ou si l’enfant est exposé à un risque élevé de maladie
– Dans certains endroits, une équipe de transfert bactérienne grave (p. ex. à cause d’une immuno-
pédiatrique (qui compte souvent un médecin) est dépression), il faut songer à faire une série plus
sur place pour les enfants gravement malades. complète d ’analyses.
Certains nourrissons et enfants de 1 à 36 mois Le traitement de l’enfant de 1 à 36 mois fébrile dont
fébriles peuvent être traités en consultation externe. la température est ≥ 39 °C chez qui on ne décèle
Les études cliniques ont établi les critères suivants aucun foyer d’infection et qui ne semble souffrir
pour identifier les enfants qui courent le moins de d’aucune maladie aiguë est controversé.
risques et qui se prêtent par conséquent à un
traitement en consultation externe : Dans un tel cas, l’enfant est plus susceptible de souffrir
d’une bactériémie occulte (environ 4 %) et ne présente
– Soignants fiables
pas toujours un tableau clinique d’affection bactérienne
– Suivi dans les 24 heures grave. Même s'il a bénéficié d ’une évaluation
– Enfant n’ayant pas l’air gravement malade diagnostique et d’un traitement des plus complets, cet
– Gestation à terme enfant doit faire l’objet d ’un suivi étroit après son congé
– Enfant auparavant en bonne santé afin de prévenir toute complication infectieuse. Pour
– Aucune antibiothérapie en cours donner un bon traitement en consultation externe, il faut
– Résultats normaux à l’analyse d’urine qu’il y ait un soignant fiable, un suivi étroit et un
– Résultats normaux à la radiographie thoracique protocole établi pour informer les parents ou la personne
qui s ’occupe principalement de l’enfant de tout résultat
(lorsque indiquée et si disponible)
de culture positif.

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A–1

ABRÉVIATIONS

AAS acide acétylsalicylique od par jour


ABC ABC (airway, breathing and ORL oto-rhino-laryngologie ou
circulation) – voies aériennes, oto-rhino-laryngologiste
respiration et circulation pc après un repas
ADN acide désoxyribonucléique PCU phénylcétonurie
AgHBs antigène de surface de l’hépatite B PERRLA pupilles égales et rondes, réaction à
AINS anti-inflammatoire non stéroïdien la lumière et accommodation
BCG bacille de Calmette-Guérin normales
bid deux fois par jour PNLAADA Programme national de lutte contre
l’abus de l’alcool chez les
CMV cytomégalovirus autochtones (Toxicomanie et
D10W soluté de dextrose à 10 % programmes subventionnés par la
D5W soluté de dextrose à 5 % communauté)

DCTP diphtérie-coqueluche-tétanos - PO par voie orale


poliomyélite PR par voie rectale
DEP débit expiratoire de pointe prn au besoin
EAF effets de l’alcool sur le fœtus PV par voie vaginale
ECG électrocardiogramme ou qid quatre fois par jour
électrocardiographie RGO reflux gastro-œsophagien
EES éthylsuccinate d’érythromycine, RSC représentant en santé
suspension communautaire
ET écart-type RVO réhydratation par voie orale
FPS facteur de protection solaire SAF syndrome d’alcoolisme fœtal
GI gastro-intestinal SC sous-cutané, par voie sous -cutanée
GR globules rouges SCP Société canadienne de pédiatrie
GU génito-urinaire SGA streptocoque du groupe A
Hb A1C hémoglobine glycosylée sida syndrome d’immunodéficience
HHV virus herpétique humain acquise
hs au coucher SMSN syndrome de mort subite du
nourrisson
HSV virus de l’herpès simplex
Ig immunoglobuline SNC système nerveux central

IM intramusculaire SRO solution de réhydratation orale

INH isoniazide T4 thyroxine (libre)


IV intraveineux Td vaccin contre le tétanos et la diphtérie

IVRS infection des voies respiratoires TDD test de développement de Denver


supérieures TDM tomodensitométrie
KOH test à la potasse THADA trouble d’hyperactivité avec déficit
de l’attention
LCR liquide céphalorachidien
MCLA malformations congénitales liées à tid trois fois par jour
l’alcool TNLA troubles neurodéveloppementaux
MTS maladie transmissible sexuellement liés à l’alcool
TSH hormone thyréotrope, thyrotropine

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A–2 Abréviations

UI unités internationales VPP ventilation à pression positive


USI unité de soins intensifs VSR virus syncytial respiratoire
VDRL test VDRL VTT véhicule tout terrain
VEMS volume expiratoire maximal VZIG immunoglobulines
seconde antivaricelle-zona
VIH virus de l’immunodéficience
humaine

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


B–1

BIBLIOGRAPHIE
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C–1

Index
Note: « IVRS » indique l'infection des voies respiratoires supérieures

A Acétaminophène, usages (suite)


IVRS, 10-4
AAS (acide acétylsalicylique), usages maladie d'Osgood-Schlatter, 14-9
contre-indication (à cause du syndrome de Reye), méningite, 18-23
15-14 oreillons (parotidite), 18-17
toxicologie du lait maternel, 7-6, 7-7 otite moyenne aiguë, 9-5
ABC (voies respiratoires, respiration, circulation), et pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-11
brûlure grave, 16-23 roséole infantile, 18-13
crise épileptique aiguë, 15-5 rougeole, 18-6
épiglottite, 10-19 rubéole, 18-10
réanimation du nouveau-né, 10-20, 10-21 scarlatine, 18-8
surdose, empoisonnement et toxidrome, 20-13, stomatite, 9-9
20-14 surdose, 20-15, 20-16
traumatisme crânien, 15-9 Acétate d'aluminium, compresses, contre l'eczéma,
traumatisme pédiatrique, 20-2, 20-4 16-10
Abcès Acide acétylsalicylique. Voir AAS (acide
abcès cérébral, 15-11 acétylsalicylique)
péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-12 à 9-13 Acide fusidique, contre l'impétigo, 16-7
Abdomen, examen de l' Acide trichloro -acétique, contre le molluscum
en cas de traumatisme pédiatrique, 20-5 contagiosum, 16-15
nouveau-né, 1-6 Acide valproïque, contre le trouble épileptique
Voir aussi Auscultation; Palpation; Percussion chronique, 15-7
Abus d'alcool Acné vulgaire, 16-17 à 16-18
conseils pour les adolescents, 3-3 Acromégalie, et problème de croissance, 3-5
facteurs de risque, 19-7, 19-8 Activité physique, en cas de diabète sucré, 17-7
mesures préventives, 19-8 Adénopathie, et
pendant la grossesse, 6-2, 6-3 diphtérie, 18-15
Abus de substances, 3-3, 19-7 à 19-9 hypertrophie, en cas de cellulite, 16-8
colle, 19-8 à 19-9 méningite, 18-23
marijuana, 19 -8 pharyngo-amygdalite, 9-10, 9-11
substances inhalées, 19-7 à 19-9 roséole infantile, 18-12
Voir aussi Surdose, empoisonnement et toxidrome rubéole, 18-9
Abus d'enfants. Voir Enfant maltraité scarlatine, 18-7
Abus sexuel SIDA , 18-2
grossesse, 5-2 Adolescent(e), 19-1 à 19-9
et MTS, 5-2, 13-8 anamnèse, 1-2, 19-2
et pertes vaginales chez l'enfant prépubère, 13-6, causes de décès, 19-1, 19-8
13-7 étapes du développement, 19-1, 19-4
Acétaminophène, surdose et antidote, 20 -15, 20-16 évaluation psychosociale, 19-2
Acétaminophène, usages examen physique, 1-2, 19-3
boiterie, 14-8 grossesse (voir Grossesse)
brûlure mineure, 16-22 moyens de contraception, 19 -6
cellulite, 16-8, 16-9 puberté, 19-3 à 19-4
céphalée de tension/migra ine légère, 15-14 sexualité (voir Sexualité)
croup, 10-6 stades du développement selon Tanner, 19-4
douleur dans un membre, 14-4 suicide (voir Guide de pratique clinique pour les
douleurs de croissance, 14-9 adultes)
érythème infectieux aigu (cinquième maladie), 18- Âge gestationnel, évaluation chez le nouveau-né, 1-7,
12 1-10

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C–2 Index

Agénésie dentaire partielle (oligodontie), 9-18 Anémie ferriprive, 17-1 à 17-2


Agénésie dentaire totale (anodontie), 9-18 anamnèse et examen physique, 17-1 à 17-2
Agent antiviral, contre la bronchiolite, 10-9 concentrations d'hémoglobine normales, 17-1
Agent prokinétique, contre le reflux gastro- dépistage, 3-6
œsophagien (RGO), 12-12 diagnostic différentiel, 17 -2
Agoniste β2 . Voir Bronchodilatateur (agoniste β2), en cas de reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11
usages facteurs de risque, 3-6
Agrippement des doigts, réflexe d', 1-8 Anesthésie locale et les points de suture, 2-5
Aiguille Ankyloglossie (brièveté anormale du frein de la
pour perfusion intra-osseuse, 2-4 langue), 9-17
pour perfusion intraveineuse, 2-2 Anodontie (agénésie dentaire totale), 9-18
Alcool, et toxicologie du lait maternel, 7-6, 7-7 Anorexie, et
Alignement oculaire, 3-11 appendicite, 12-15
Alimentation. Voir Nutrition et alimentation bronchiolite, 10-7
Allaitement maternel, 7-2 à 7-6 céphalée, 15-11
avantages, 7-2 glomérulonéphrite, 13-8
complications possibles, 7-5 oreillons (parotidite), 18-17
problèmes de lactation, 7-6 pneumonie, 10-10
soins des seins, 7-5 rachitisme nutritionnel, 7-12
suppléments vitaminiques, 7-4, 7-8, 7-12 Anphylaxie. Voir Choc anaphylactique
technique, 7-2 à 7-4 Antagoniste des récepteurs des leucotriènes, contre
et toxicologie du lait maternel, 7-6, 7-7 l'asthme chronique, 10-16
Allergies, 17-9 à 17-14 Antéversion fémorale, 14-4 à 14-5
en général, 17-9 Anti-acide, contre le reflux gastro-œsophagien
intolérance au lactose, 17-12 à 17-14 (RGO), 12-12
sensibilité aux protéines du lait, 17-11 à 17-12 Antibiotique, usages
urticaire, 17-10 à 17-11 abcès péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-13
Aluminum-magnésium-siméthicone, suspension d', appendicite, 12-16
contre le reflux gastro-œsophagien (RGO), bactériémie et septicémie, 20-19
12-12 botulisme, 18-4
Amnésie, en cas de traumatisme crânien, 15-7, 15-8 brûlure mineure, 16-22
Amoxicilline, usages cellulite, 16-8, 16-9
cystite, 13-4 cellulite orbitaire, 8-12
otite moyenne aiguë, 9-5 cellulite péri-orbitaire (préseptale), 8-13
pertes vaginales chez l'enfant prépubère, 13-7 conjonctivite, 8-6
pneumonie, 10-11, 10-12 diphtérie, 18-16
Amphétamines et toxicomanie, 19-7 à 19-9 épiglottite, 10-20
Ampicilline, usages fractures, 14-14
appendicite, 12-16 impétigo, 16-7
bactériémie et septicémie, 20-19 pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-11
épiglottite, 10-20 pneumonie, 10-11, 10-12
méningite, 18-24 prophylaxie contre l'otite moyenne aiguë, 9-5
pneumonie, 10-11, 10-12 scarlatine, 18-8
pyélonéphrite, 13 -4 septicémie chez le nouveau-né, 10-24
septicémie chez le nouveau-né, 10-24 Anticonvulsivant, usages
toxicologie du lait maternel, 7-6, 7-7 convulsion chez le nouveau-né, 10-24
Amygdalectomie, indications générales, 9-13 trouble épileptique chronique, 15-7
Amygdalite. Voir Pharyngo-amygdalite bactérienne Antihistamines, usages
ou virale contre-indications, 9-5, 9-6, 10-4
Analyse d'urine reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-12
indication pour un test, 3-7 Antitoxines, contre le botulisme, 18-4
pour diabète sucré, 17-7 Antitussif, 10-4, 10-18
Anamnèse Apgar, indice d', 1-9, 10-21
contenu de l'anamnèse en pédiatrie, 1-2 Apnée, et
en cas de traumatisme pédiatrique, 20-4 coqueluche, 18-18
SAMMDE (anamnèse sommaire), 20-4 reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11

Février 2002 Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires


Index C–3

Appareil cardiovasculaire, affections, 11-1 à 11-8 Appareil locomoteur, affections, 14-1 à 14-15
anamnèse, 11-1 anamnèse, 14-1 à 14-2
bruits du cœur, caractéristiques des, 11-2 antéversion fémorale, 14-4 à 14-5
cyanose du nouveau-né, 11-4 à 11-5 attelles et écharpes, 14-7, 14-14, 14-15, 20-7
en cas de diabète sucré, 17 -8 boiterie, 14-7 à 14-8
en cas d'inhalation de substances volatiles, 19-8 dépistage de la scoliose, 3-7
évaluation en cas de traumatisme pédiatrique, 20-5 douleur articulaire et osseuse, 14-1
examen de l'adolescent, 19-3 douleur dans un membre, 14-3 à 14 -4
examen du nouveau-né, 1-6 douleurs de croissance, 14-8 à 14-9
examen physique, 11-2 dysplasie congénitale de la hanche, 14-6 à 14-7
insuffisance cardiaque, 11-7 à 11-8 entorse ligamentaire ou musculaire, 14-11
insuffisance cardiaque congestive et évaluation neurovasculaire, 14-1
glomérulonéphrite, 13-8 examen du nouveau-né, 1-7, 14-6
rhumatisme articulaire aigu (cardite), 11-5 à 11-7 examen général, 14-2
souffle du cœur, 11-2 à 11-4 fracture du crâne, 15-8, 20-6
tachycardie (voir Tachycardie; voir aussi Guide de fractures, 14-11 à 14-14
pratique clinique pour les adultes) hallux varus, 14-4 à 14-5
Voir aussi Cœur, affections luxation congénitale de la hanche, 14-6 à 14-7
Appareil digestif, affections, 12-1 à 12-19 luxations, 14-11, 14-15
anamnèse, 12-1 maladie d'Osgood-Schlatter, 14-9
appendicite, 12-15 à 12-16 manœuvre d'Ortolani-Barlow, 1-7, 14-6
constipation, 12-8 à 12-10 metatarsus varus, 14-4 à 14-5
douleur abdominale aiguë, 12-10, 12-13 à 12-15 pendant l'adolescence, 19-3
examen de l'abdomen, 12-1 à 12-2, 12-8, 12-14 syndrome fémoropatellaire, 14-10 à 14-11
examen rectal, 12-2, 12-8, 12-14 torsion tibiale, 14-4 à 14-5
gastro-entérite, 4-1, 12-3 à 12-6 Appareil respiratoire, affections, 10-1 à 10-25
hernie inguinale ou ombilicale, 12-6 à 12-7 anamnèse, 10-1
invagination intestinale, 12-18 à 12-19 aspiration de méconium, 10-24
obstruction gastro-intestinale chez le nouveau-né, asthme aigu, 10-12 à 10-15
10-24 asthme chronique, 10-15 à 10 -17
occlusion intestinale, 12-17 à 12-18 bronchiolite, 10-7 à 10-9
occlusion intestinale et déshydratation, 4-1 chez le nouveau-né, 1-5, 1-9
reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-10 à 12-12 croup, 10-5 à 10-6
Appareil génital féminin détresse respiratoire, nouveau-né, signes,
développement de l'adolescent, 19-3 10-22, 10-23
évaluation en cas de traumatisme pédiatrique, 20-5 détresse respiratoire en cas de problèmes
examen, 13-2 cardiovasculaires, 11-2
examen du nouveau-né, 1-7 difficultés respiratoires en cas de choc
pertes vaginales chez l'enfant prépubère, anaphylactique, 20-8
13-6 à 13 -8 en cas d'allergies, 17-9
puberté, 19-3 à 19-4 épiglottite, 10-18 à 10-20
Voir aussi Grossesse examen, 10 -1 à 10-2
Appareil génital masculin insuffisance respiratoire, nouveau-né, 10-23
balanite (voir Guide de pratique clinique pour les IVRS, 10-3 à 10-4
adultes) pneumonie, 10-9 à 10-12
développement de l'adolescent, 19-3 pneumothorax chez le nouveau-né, 10-24
évaluation en cas de traumatisme pédiatrique, 20-5 et problèmes cardiovasculaires, 11-1, 11-2
examen, 13-2 réanimation du nouveau-né, 10-20 à 10-25
examen du nouveau-né, 1-7 thorax silencieux, 10-7
hydrocèle, 13-5 à 13-6 toux, types de, 10 -1
phimosis/paraphimosis, 13-2 toux persistante, 10-17 à 10-18
puberté, 19-3 à 19-4 troubles avec le choc anaphylactique, 20-8
torsion testiculaire (voir Guide de pratique troubles des voies respiratoires supérieures,
clinique pour les adultes) caractéristiques des, 10-4
troubles respiratoires et la diphtérie, 18-15

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C–4 Index

Appareil urinaire, affections, 13-1 à 13-5, 13-8 à 13-9 Auscultation (suite)


anamnèse, 13-1 examen pour problèmes cardiovasculaires, 11-2
cystite, 13-4 examen pour problèmes respiratoires, 10-2
débit dans le cas de la déshydratation, 4-2 examen pour souffles du cœur, 11-3
examen général, 13-1 thorax, en cas de traumatisme pédiatrique, 20-2, 20-5
glomérulonéphrite, 13-8 à 13-9 Avortement
infection des voies urinaires, 13-1, 13-3 à 13-5 conseils pour les adolescentes, 19-5
pyélonéphrite, 13 -4 à 13-5
Appendicite, 12-15 à 12-16 B
Arme à feu, renseignements sur la sécurité, 3-3
Arthrite, et rubéole, 18-9 Bacitracine en onguent, contre la brûlure mineure,
Arthrite migratoire, en cas de cardite, 11-5 16-22
Articulations, problèmes d' Bactériémie occulte, 20-17 à 20-20
douleur articulaire, 14-2 anamnèse et examen physique, 20-18
dysfonction de l'articulation temporo- causes, 20-17
mandibulaire, et céphalée, 15-11, 15 -13 diagnostic, 20-18 à 20-19
dysplasie congénitale de la hanche, 14-6 à 14-7 facteurs de risque, 20-17
fractures, 14-11, 14-12 à 14-14 traitement, 20-19 à 20-20
luxations, 14-11, 14-15 Bain Aveeno, contre la varicelle, 18-14
syndrome fémoropatellaire, 14-10 à 14-11 Balanite. Voir Guide de pratique clinique pour les
Asphyxie périnatale, 10-20 à 10-25 adultes
Aspiration de méconium, 10-24 Battle, signe de, en cas de traumatisme pédiatrique,
Asthme aigu, 10-12 à 10-15 20-4
anamnèse et examen, 10-13 BCG (vaccin contre tuberculose), 18-21
causes, 10-12 Bétaméthasone, contre l'érythème polymorphe
diagnostic différentiel, 10-14 héréditaire photo-allergique, 16-13
exacerbation aiguë, 10-13 à 10-15 Blessure
facteurs de risque, 10-13 botulisme, causé par contamination de la blessure,
obstruction grave des voies respiratoires, 10-13 18-2
thorax silencieux, 10-13 crânienne (voir Traumatisme crânien)
traitement, 10-14 à 10-15 stratégies de prévention, 3-2 à 3 -3
Asthme chronique, 10-15 à 10-17 types les plus courantes, 3-1
définition de types, 10-15 Voir aussi Traumatisme pédiatrique; et blessures
diagnostic différentiel pour le bronchiolite, 10-7 spécifiques, comme Fractures
traitement, 10-15 à 10-17 Boiterie, 14-7 à 14-8
Atrésie des choanes, chez le nouveau-né, 1-5 Voir aussi Démarche maladroite
Atropine, antidote contre l'empoisonnement, 20-16 Botulisme, 18-2 à 18-4
Attelles et écharpes anamnèse et examen, 18-3
en cas de traumatisme pédiatrique, 20-7 contagiosité et transmissibilité, 18-2
pour fractures, 14 -14 diagnostic différentiel, 18 -3
pour luxation (dysplasie) congénitale de la hanche, traitement, 18-3 à 18-4
14-7 types, 18-3
pour luxations, 14-15 Bouche et gorge
Audiométrie tonale liminaire, 3-7, 3-10 examen physique, 9-1, 9-3
Audition inspection chez le nouveau-né, 1-5
dépistage chez le nouveau-né, 3-10 Bouche et gorge, affections, 9-8 à 9-12, 9-17 à 9-19
dépistage des problèmes, 3-7, 3-10 abcès péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-12 à 9-13
évaluation, 9-2 agénésie dentaire partielle (oligodontie), 9-18
évaluation après l'otite moyenne aiguë, 9-5 agénésie dentaire totale (anodontie), 9 -18
Auscultation amygdalectomie, indications générales, 9-13
abdomen, en cas de problèmes digestifs, 12-1 anamnèse et examen physique, 9-1, 9-3
abdomen, en cas de traumatisme pédiatrique, 20-5 ankyloglossie (brièveté anormale du frein de la
abdomen chez le nouveau-né, 1-6 langue), 9-17
appareil cardiovasculaire chez le nouveau-né, 1-6 carie dentaire, 9-19
appareil respiratoire chez le nouveau-né, 1-5 carie du biberon, 9-19
examen pour maladies transmissibles, 18-1 glossite exfoliatrice marginée (langue en carte
géographique), 9-18

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Index C–5

Bouche et gorge, affections, (suite) C


malocclusions courantes, 9-18
pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-10 à 9-11 Caféine, et toxicologie du lait maternel, 7-7
pharyngo-amygdalite virale, 9-11 à 9-12 Calcium, supplément de, pour l'intolérance au
stomatite, 9-8 à 9-9 lactose, 17-14
succion du pouce, 9-18 Calcium (carence en), et rachitisme nutritionnel, 7-12
symptômes dominants, 9-1 Candida, et
Voir aussi Appareil respiratoire, affections érythème fessier du nourrisson, 16-11
Bradycardie, et méningite, 18-22
état de choc, 20-11 pertes vaginales chez l'enfant prépubère, 13-6 à
méningite, 18 -23 13-8
traumatisme crânien, 15-8 Carbamazépine, usages
Bromure d'ipratropium, contre l'asthme aigu, 10-14 et toxicologie du lait maternel, 7-7
Bronchiolite, 10-7 à 10-9 trouble épileptique chronique, 15-7
anamnèse et examen, 10-7 Cardiopathie congénitale et cyanose du nouveau-né,
diagnostic différentiel, 10 -7 11-4 à 11-5
forme bénigne, 10-7 Cardite (rhumatisme articulaire aigu), 11-5 à 11-7
modérée ou grave, 10-9 Carences nutritionnelles, 7-8 à 7-13
traitement, 10-8 à 10-9 obésité, 7-10 à 7-12
Bronchodilatateur (agoniste β2 ), usages rachitisme nutritionnel, 7-12 à 7-13
asthme aigu, 10-14 signes physiques, 7-9
asthme chronique, 10-16 à 10-17 Cathéter, pour perfusion intraveineuse, 2-2
bronchiolite, 10-8, 10-9 Céfaclor, contre l'otite moyenne aiguë, 9-5
Bronchospasme, en cas de choc anaphylactique, 20- Cefazolin, contre la douleur dans les membres, 14-4
10 Ceftriaxone, usages
Brudzinski, signe de, et méningite, 18-23, 20-18 bactériémie et septicémie, 20-19
Bruit respiratoire fractures, 14-14
bronchiolite, 10-7 méningite, 18-24
« chant du coq » (en cas de coqueluche), 18-18 Céfuroxime, usages
chez le nouveau-né, 1-5 cellulite, 16-9
détresse respiratoire, 10-5 douleur dans membre, 14-4
en cas d'obstruction grave des voies respiratoires, épiglottite, 10-20
10-13 fractures, 14-14
examen respiratoire, 10-2 pneumonie, 10-11, 10-12
pneumonie, 10-10 Cellulite, 16-7 à 16-9
Bruits du cœur, 11-2 anamnèse, 16-7 à 16-8
Brûlure, 16-18 à 16-24 bénigne, 16 -8
brûlure grave, traitement, 16-23 à 16-24 diagnostic différentiel, 16-8
brûlure intentionnelle, 16-19 modérée ou sévère, 16-8 à 16-9
brûlure mineure, traitement, 16-22 à 16-23 orbitaire, 8-11 à 8-12, 16-7
causes, 16-18 péri-orbitaire (préseptale), 8-8, 8-12 à 8-13, 16 -7
classification selon leur gravité, 16-20 Centre antipoison, 20-14
classification selon leur topographie, 16-21 Céphalée, 15-10 à 15-14
critères de transfert, 16-24 anamnèse, 15-11
degrés, 16-18, 16-19 causes, 15-10 à 15-11
et déshydratation, 4-1 et cellulite, 16-7
évaluation de la profondeur, 16-19 céphalée de tension, 15 -10, 15-12
évaluation de l'étendue, 16 -20 céphalée de traction, 15-11, 15-12
premiers soins, 16-21 et dysfonction de l'articulation temporo-
réanimation liquidienne, 16-23 mandibulaire, 15-11, 15-13
Brûlure chimique. Voir Guide de pratique clinique et érythème infectieux aigu (cinquième maladie),
pour les adultes 18-11
Budésonide, contre l'asthme chronique, 10-16, 10-17 examen général, 15-12
Bulle (lésion cutanée), 16-3 et glomérulonéphrite, 13-8
et méningite, 18-22
migraine, 15-10, 15-11, 15-12
et oreillons (parotidite), 18-17

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C–6 Index

Céphalée (suite) Cœur, affections


et pharyngo-amygdalite, 9-10 anamnèse, 11-1
et pneumonie, 10 -10 arythmie cardiaque causée par brûlure électrique,
et problèmes du système nerveux central, 15-1 16-21
relevé des céphalées, 15-13, 15-15 à 15-16 bruits du cœur, caractéristiques des, 11-2
et scarlatine, 18-6 à 18-7 cardiopathie congénitale et cyanose du nouveau-
traitement, 15-13 à 15-14 né, 11-4 à 11-5
et traumatisme crânien, 15-7, 15-8 cyanose du nouveau-né, 11-4 à 11-5
et vice de réfraction, 15 -11, 15-12 en cas de traumatisme pédiatrique, 20-3
Céphalexine, et toxicologie du lait maternel, 7-7 examen physique, 11-2
Chalazion. Voir Guide de pratique clinique pour les insuffisance cardiaque, 11-7 à 11-8
adultes insuffisance cardiaque causée par anémie, 17-2
Charbon de bois activé, contre la surdose, insuffisance cardiaque congestive et
empoisonnement et toxidrome, glomérulonéphrite, 13-8
20-14, 20-15, 20-16 rhumatisme articulaire aigu (cardite), 11-5 à 11-7
Chlamydia, et souffle du cœur, 11-2 à 11-4
ophtalmie du nouveau-né, 8-7 tachycardie (voir Tachycardie; voir aussi Guide de
pertes vaginales chez l'enfant prépubère, pratique clinique pour les adultes)
13-6 à 13-8 Voir aussi Appareil cardiovasculaire, affections
Chloramphénicol, contre l'épiglottite, 10-20 Colle, inhalation de, 19-8 à 19-9
Chlorhydrate de diphénhydramine. Voir Collet cervical, en cas de traumatisme pédiatrique, 20-4
Diphénhydramine, chlorhydrate de, usages Colonne vertébrale
Chlorpromazine, et toxicologie du lait maternel, 7-7 lésion de la moelle épinière, 20-2
Choc, état de. Voir État de choc Comédon, avec l'acné vulgaire, 16-17
Choc anaphylactique, 20-8 à 20-10 Condom, 19-6
anamnèse et examen physique, 20-8 Conjonctivite, 8-5 à 8-6
bronchospasme, 20-10 allergique (voir Guide de pratique clinique pour
causes, 20-8 les adultes)
définition, 20-8 caractéristiques, 8-3
dose de diphénhydramine, 20-10 causes, 8-5
dose d'épinéphrine, 20-9 diagnostic différentiel, 8-5
Choc électrique, stratégies de prévention, 3-2 à 3-3 et rubéole, 18-9
Choc septique, et traitement, 8-6
épiglottite, 10-19 Conscience, état de. Voir État de conscience
méningite, 18-23 Conseils
Chorée de Sydenham, en cas de rhumatisme concernant l'activité sexuelle, 3-3, 19-4 à 19-5, 19-6
articulaire aigu, 11 -5 concernant l'avortement, 19-5
Cimétidine, contre le reflux gastro-œsophagien pour l'adolescente enceinte, 19-5
(RGO), 12-12 pour les parents ou les gardiennes d'enfants, 3-8
Cinquième maladie (érythème infectieux aigu), 18- Constipation, 12-8 à 12-10
10 à 18-12 anamnèse et examen, 12-8
Circulation, et réanimation du nouveau-né, 10-20, 10- et botulisme, 18-3
21, 10 -23 causes, 12-8
Cloxacilline, usages traitement, 12-9 à 12-10
cellulite, 16-8, 16-9 Contraceptifs oraux
impétigo, 16-7 pour l'adolescente, 19-6
Cocaïne et toxicomanie, 19-7 à 19-9 et toxicologie du lait maternel, 7-7
Code Criminel du Canada, et violence à l'égard des Contraception, moyens de, 19-6
enfants, 5-1, 5-3 Contusion
Codéine, usages et affections de la peau, 16-2
fractures, 14-14 dans le cas de violence possible, 5-2
luxations, 14-15 en cas de luxation d'une grosse articulation, 14-15
et toxicologie du lait maternel, 7-7 estimation de l'âge de la contusion, 5-2
Contusion ou lacération de l'œil. Voir Guide de
pratique clinique pour les adultes

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Index C–7

Convulsion, 15-4 à 15-7 Cyanose


anamnèse, 15-1, 15-4 et asthme aigu, 10-13
chez le nouveau-né, 10-24 et coqueluche, 18-18
convulsion fébrile, 15-4 et crise épileptique aiguë, 15-5
crise aiguë (état de mal épileptique), 15-5 à 15-6 cyanose du nouveau-né, 11-4 à 11-5
définition, 15-4 et épiglottite, 10-19
diagnostic différentiel, 15 -5 et insuffisance cardiaque, 11-7
et méningite, 18-22, 18-23 et problèmes cardiovasculaires, 11-1, 11-2
méningite, possibilité de, 15-5 et problèmes respiratoires, 10-1, 10-5
et rachitisme nutritionnel, 7-12 et reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11
relevé, 15-15 à 15-16 Cystite, 13-4
et roséole infantile, 18-12
et traumatisme crânien, 15 -8, 15-9 D
trouble épileptique chronique, 15-6 à 15-7
types, 15-4 Dacryocystite, 8-8
Coqueluche, 18-18 à 18-19 Dacryosténose (obstruction du canal lacrymo -nasal),
Corps étranger, dans 8-8 à 8-9
nez, 9-7 DCT (vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le
œil (voir Guide de pratique clinique pour les tétanos), 18-16, 18-19
adultes) Décongestionnant, usages
orifice vaginal, 13-7 contre-indication pour l'otite moyenne, 9-5, 9-6
Corticostéroïde, usages IVRS, 10-4
asthme chronique, 10-16, 10-17 Déféroxamine, contre l'empoisonnement par le fer,
croup, 10-6 20-16
gouttes ophtalmiques, contre-indication, 8-6 Déficit immunitaire, et poids associé à la taille, 3-5
hémangiome, 16-14 Démangeaison. Voir Prurit
Coryza, et Démarche maladroite, et
érythème infectieux aigu (cinquième maladie), 18-11 boiterie, 14-7 à 14-8
rougeole, 18-5 luxation congénitale de la hanche, 14-6
Crâne, fracture du, 15-8, 20-6 rachitisme nutritionnel, 7-12
Crépitation, et traumatisme crânien, 15-7
bronchiolite, 10-7 Dentition, affections
insuffisance cardiaque, 11-2, 11-7 agénésie dentaire partielle (oligodontie), 9-18
pneumonie, 10-10 agénésie dentaire totale (anodontie), 9-18
problèmes respiratoires, 10-2 carie dentaire, 9-19
Croissance, problèmes de carie du biberon, 9-19
croissance anormale, 3-5 développement dentaire normal, 9-17
croissance lente et problèmes cardiovasculaires, éruption dentaire précoce, 9-16
11-1 inspection chez le nouveau-né, 1-5
Voir aussi Développement; Retard de croissance ma locclusions courantes, 9-18
Cromoglycate sodique, contre l'asthme chronique, pendant l'adolescence, 19-3
10-16 problèmes dentaires courants chez le nourrisson,
Croup, 10-5 à 10-6 9-16
bénin, 10-6 résines de scellement (polymères organiques), 9-19
comparaison avec l'épiglottite, 10-19 Dépistage, test de
diagnostic différentiel, 10 -5 acuité visuelle, 3-7, 3-8, 3-12
modéré ou grave, 10-6 anémie, 3-6
symptomatologie, 10-5 audition, 3 -7, 3-10
traitement, 10-6 chez l'enfant bien portant, 3-6 à 3-7, 3-9 à 3-12
Cryptococcus, infection à, et SIDA, 18-2 concernant les complications du diabète, 17-8
Cryptosporidiose, et SIDA, 18-2 consommation d'alcool (questionnaire T-ACE), 6-
Cushing, réaction de (avec un traumatisme crânien), 4
15-8 développement, 3-9
Cushing (syndrome de), et problème de croissance, 3-5 hypothyroïdie congénitale chez le nouveau-né, 1-
10, 3-6
MTS, 19-7

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C–8 Index

Dépistage, test de (suite) Digoxine, usages


phénylcétonurie (PCU) chez le nouveau-né, 1-10, insuffisance cardiaque, 11-8
3-6 et toxicologie du lait maternel, 7-7
prévention secondaire, 3-1 Diphénhydramine, chlorhydrate de, usages
troubles du développement, 3-6 choc anaphylactique, 20-10
vue (strabisme), 3-7, 3-11 à 3-12, 8-10 dermite causée par herbe à puce, 16-12
Dépression prurit (démangeaison), 16 -5
diagnostic différentiel pour les troubles urticaire, 17-11
d'apprentissage, 6-1 varicelle, 18-14
en cas de violence à l'égard des enfants, 5-2 Diphtérie, 18-15 à 18-16
Dermatologie. Voir Peau, affections anamnèse et examen physique, 18-15
Dermite cause et transmission, 18-15
atopique (eczéma), 16-9 à 16 -10 et pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-10
causée par herbe à puce, 16-12 traitement, 18-16
Déshydratation, 4-1 à 4-3 vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le
et gastro-entérite, 12-4 à 12-5 tétanos (DCT), 18-16
et occlusion gastro-intestinale, 4-1 Distension thoracique, en cas de problèmes
signes cliniques, 4-2 respiratoires, 10-2, 10-5
traitement, 4-1 à 4-3, 12-4 Diurétiques, usage en cas de traumatisme crânien, 15-10
Développement Diurétiques thiazidiques, et toxicologie du lait
dépistage, 3-6, 3-9 maternel, 7-7
hypotonie (« poupée de son » ), 15-3 Dompéridone, contre le reflux gastro-œsophagien
jalons pendant les deux premières années, 1-3 (RGO), 12-12
mesure de la croissance, chez l'enfant bien portant, Douleur abdominale
3-4 aiguë, 12-10, 12-13 à 12-15
mesure de la croissance du nouveau-né, 1-3, 17-4 aiguë, et administration d'un analgésique, 12-15
pendant l'adolescence, 19-1, 19-4 et appendicite, 12-15
Voir aussi Croissance, problèmes de; Évaluation et constipation, 12-8
Déviation de l'œil. Voir Strabisme et érythème infectieux aigu (cinquième maladie),
Dexaméthasone, contre le croup, 10-6 18-11
Diabète sucré, 17-6 à 17-9 évaluation générale, 12-1 à 12-2
anamnèse, 17-6 et glomérulonéphrite, 13-8 à 13-9
chez l'adolescente enceinte, 17-9 et hernie incarcérée, 12-6
complications, 17-8 et infection des voies urinaires, 13-3
et constipation, 12-8 et occlusion intestinale, 12 -17
et déshydratation, 4-1 et oxyurose, 18-20
tests diagnostiques, 17-7 et pharyngo-amygdalite, 9-10
traitement, 17-7 à 17-8 et sensibilité aux protéines du lait, 17-11
types 1 et 2, 17-6 et surdose d'acétaminophène, 20-15
Diarrhée, et Douleur articulaire
botulisme, 18-3 et érythème infectieux aigu (cinquième maladie),
déshydratation, 4-1 18-11
empoisonnement par le fer, 20-16 et glomérulonéphrite, 13-8
gastro-entérite, 12-3 maladie d'Osgood-Schlatter, 14-9
infection des voies urinaires, 13-3 et rhumatisme articulaire aigu, 11-5, 11-6
intolérance au lactose, 17-13 et rubéole, 18-8, 18-9
invagination intestinale, 12-18 syndrome fémoropatellaire, 14-10 à 14-11
occlusion intestinale, 12-17 Douleurs de croissance, 14-8 à 14-9
otite moyenne aiguë, 9-3 Down (syndrome de), et problème de croissance, 3-5
roséole infantile, 18-12 Drogues, 3-3, 19-7 à 19-9
sensibilité aux protéines du lait, 17-11 Dysphagie, et
SIDA, 18-2 abcès péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-12
Diazépam, usages botulisme, 18-3
et toxicologie du lait maternel, 7-7 choc anaphylactique, 20-8
trouble épileptique aigu, 15-6 croup, 10-5
épiglottite, 10-19

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Index C–9

Dysphagie, et (suite) Épilepsie. Voir Convulsion


oreillons (parotidite), 18-17 Épinéphrine, usages
reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11 choc anaphylactique, 20-9
stomatite, 9-8 réanimation du nouveau-né, 10-22
Dysplasie congénitale de la hanche (luxation Épinéphrine racémique, contre le croup, 10-6
congénitale de la hanche), 14-6 à 14-7 Épistaxis, 9-14 à 9-16
Dyspnée, et anamnèse et examen physique, 9-14
asthme, 10-13 causes, 9-14
insuffisance cardiaque, 11-7 traitement, 9-15 à 9-16
pneumonie, 10-10 Érosion de la cornée. Voir Guide de pratique clinique
problèmes respiratoires, 10-1 pour les adultes
rhumatisme articulaire aigu, 11-6 Érythème
Dysurie, et érythème fessier du nourrisson, 16-11
infection des voies urinaires, 13-3 érythème infectieux aigu (cinquième maladie), 18-
pertes vaginales chez l'enfant prépubère, 13-6 10 à 18-12
et pertes vaginales chez l'enfant prépubère, 13-7
E polymorphe héréditaire photo-allergique, 16-13
toxique, chez le nouveau-né, 1-4
EAF (effects de l'alcool sur le fœtus), 6-2 à 6 -4 Érythromycine, usages
Ecchymose. Voir Contusion abcès péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-13
Écharpe. Voir Attelles et écharpes cellulite, 16-8
Échelle de coma de Glasgow, 15-2, 15-8, 20-6 conjonctivite bactérienne, 8-6
Échelle de Snellen (acuité visuelle), coqueluche, 18-19
3-7, 3-8, 3-12, 8-10 diphtérie, 18-16
Ecstasy et toxicomanie, 19-7 à 19-9 impétigo, 16-7
Eczéma (dermite atopique), 16-9 à 16-10 obstruction du canal lacrymo -nasal, 8-9
et problèmes respiratoires, 10-2 pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-11
et sensibilité aux protéines du lait, 17-11 pneumonie, 10-12
Effects de l'alcool sur le fœtus (EAF), 6-2 à 6-4 prophylaxie, contre l'ophtalmie du nouveau-né, 8-8
Emmaillotement, pour effectuer une intervention, 2-1 rhumatisme articulaire aigu, 11-7
Empoisonnement. Voir Surdose, empoisonnement et scarlatine, 18-8
toxidrome et toxicologie du lait maternel, 7-7
Encéphalopathie, et SIDA, 18-2 Érythro mycine-sulfisoxazole, usages
Énergie (kilocalories), rôle nutritionnel, 7-1 otite moyenne aiguë, 9-5
Enfant bien portant, 3-4 à 3-8 pneumonie, 10-12
composantes de la visite, 3-4 Essoufflement. Voir Dyspnée
dépistage, 3-6 à 3-7, 3-9 à 3-12 État de choc, 20-10 à 20-12
évaluation préscolaire, 3-8 compensé/décompensé, 20-10, 20-11
mesure de la croissance/problèmes, 3-4, 3-5, 17-4 en cas de traumatisme pédiatrique, 20-3
Enfant maltraité, 5-1 à 5-3 occlusion intestinale, 12-17, 12-18
aspects juridiques, 5-3, 13-6, 13-7 progression physiologique, 20-10
brûlure intentionnelle, 16-19 et réanimation du nouveau-né, circonstance
diagnostic différentiel, 5-2 nécessitant une perfusion IV, 10-23
empoisonnement intentionnel, 20-13 réanimation liquidienne, 4-2, 4-3, 20-3
indicateurs de violence, 5-2 reconnu difficilement à ses débuts, 20-1, 20-10,
luxation, et la possibilité d'abus, 14-15 20-11
situations, 5-1 traitement, 20-12
traitement, 5-3 types, 20-11
traumatisme crânien, 15-7 Voir aussi Choc septique
types, 5-1 État de choc, en cas de
Engorgement, et allaitement maternel, 7-5 brûlure grave, 16 -23
Entorse ligamentaire ou musculaire, 14-11 choc anaphylactique, 20-8
Épiglottite, 10-18 à 10-20 empoisonnement par le fer, 20-16
comparaison avec le croup, 10-19 fractures, 14-13, 14-14
définition, 10-18 traumatisme crânien, 15-8, 15-9, 20-7
diagnostic différentiel, 10 -19
traitement, 10-19 à 10-20

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C–10 Index

État de conscience, et Évacuation médicale (suite)


choc anaphylactique, 20-8 surdose, 20-13 à 20-16
crise épileptique aiguë, 15-5 torsion testiculaire (voir Guide de pratique
déshydratation, 4-2 clinique pour les adultes)
échelle de coma de Glasgow, 15-2, 15-8, 20-6 traumatisme crânien, 15-7 à 15-10
état de choc, 20-11 traumatisme pédiatrique, 20-1 à 20-7
méningite, 18-22, 18-23 trouble épileptique aigu, 15-6
problèmes du système nerveux central, 15-1 Évaluation
traumatisme crânien, 15-7, 15-8 anamnèse, 1-2
traumatisme pédiatrique, 20-3, 20-6 enfant, examen physique, 1-2
État du mal épileptique. Voir Convulsion enfant bien portant, aspects d'évaluation, 1-1
Éthanol, antidote contre l'empoisonnement, 20-16 évaluation psychosociale de l'adolescent, 19 -2
Éthylène glycol, empoisonnement par, 20-16 nouveau-né, examen physique, 1-3 à 1-10, 14-6
Éthylsuccinate d'érythromycine, suspension, usages préscolaire, 3-8
ophtalmie du nouveau-né (infection à la Voir aussi Croissance, problèmes de;
Chlamydia), 8-8 Développement
pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-11 EVDA (évaluation neurologique), 20-3
pneumonie, 10-12 Examen primaire, en cas de traumatisme pédiatrique,
Évacuation médicale 20-2 à 20 -3
abcès péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-12 à 9-13 Exantheme, 18-4
appendicite, 12-15 à 12 -16
asthme aigu, 10-12 à 10-15 F
bactériémie, 20-17 à 20-20
botulisme, 18-2 à 18-4 Fanconi, syndrome de, et constipation, 12-8
bronchiolite modérée ou grave, 10-9 Fasciite nécrosante, causée par cellulite, 16-8
brûlure grave, traitement, 16-23 à 16-24 Fer
cellulite modérée ou sévère, 16-8 à 16-9 carence en, et croissance anormale, 3-5
cellulite orbitaire, 8-11 à 8-12 empoissonnement et antidote, 20-16
cellulite péri-orbitaire (préseptale), 8-12 à 8 -13 supplément de, dans les préparations lactées
céphalée aiguë, 15-13 à 15-14 commerciales, 7-6
choc anaphylactique, 20-8 à 20-10 Feu, stratégies de prévention, 3-4
croup modéré ou grave, 10-6 Fièvre, et
cyanose du nouveau-né, 11-4 à 11-5 abcès péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-12
déshydratation, 4-1 à 4 -3 appendicite, 12-15
diabète sucré avec corps cétoniques ou articulation septique, 14-3
acidocétose, 17-7 boiterie, 14-8
diphtérie, 18-15 à 18-16 bronchiolite, 10-7
douleur abdominale aiguë, 12-10, 12-13 à 12-15 cellulite, 16-7, 16-8
douleur aiguë à un membre, 14-3 à 14-4 convulsion fébrile, 15-4
empoisonnement et toxidrome, 20-13 à 20-16 déshydratation, 4-1
épiglottite, 10-18 à 10-20 diphtérie, 18-15
état de choc, 20-10 à 20-12 épiglottite, 10-19
fractures, 14-11, 14-12 à 14-14 érythème infectieux aigu (cinquième maladie), 18-11
glomérulonéphrite, 13-8 à 13-9 gastro-entérite, 12-3
hypotonie (« poupée de son »), 15-3, 18-3 glomérulonéphrite, 13-8
infection des voies urinaires chez le nouveau-né, et infection des voies urinaires, 13-3
13-3 à 13-5 IVRS, 10-3, 10-4
insuffisance cardiaque, 11-7 à 11-8 méningite, 18-22, 18-23
invagination intestinale, 12-18 à 12-19 oreillons (parotidite), 18-17
et luxation d'une grosse articulation, 14-15 otite moyenne aiguë, 9-3
maladie de Hirschsprung (mégacôlon congénital), pharyngo-amygdalite, 9-10, 9-11
12-9, 12-10 pneumonie, 10-10
méningite, 18-22 à 18-24 rhumatisme articulaire aigu, 11-5, 11-6
occlusion intestinale, 12-10, 12-17 à 12-18 roséole infantile, 18 -12
pneumonie, indications pour, 10-12 rougeole, 18-5
rhumatisme articulaire aigu (cardite), 11-5 à 11 -7 rubéole, 18-8, 18-9
scarlatine, 18-6 à 18-7

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Index C–11

Fièvre, et (suite) Glaucome


SIDA, 18-2 aigu à angle fermé (voir Guide de pratique
stomatite, 9-8 clinique pour les adultes)
Fièvre d'origine inconnue. Voir Bactériémie occulte; cause de rougeur oculaire, 8-3
Septicémie Glomérulonéphrite, 13-8 à 13-9
Fluor, supplément de, 7-8, 9-19 Glossite exfoliatrice marginée (langue en carte
Fluticasone, contre l'asthme chronique, 10-17 géographique), 9-18
Fractures, 14-11 à 14-14 Glucides, rôle nutritionnel, 7-1
complications, 14-13 Glycémie, mesure de la
du crâne, 15-8, 20-6 en cas de crise épileptique aiguë, 15-5
insertion d'une sonde gastrique, 20-4 en cas de diabète sucré, 17-7
symptômes, 14-11, 4-12 Gonorhée
traitement, 14-13 à 14-14 aspects juridiques, 13-8
types, 14-12 et ophtalmie du nouveau-né, 8-7
François, syndrome de, 1-5 Gorge. Voir Bouche et gorge; Bouche et gorge,
Fréquence cardiaque affections; Mal de gorge
chez le nouveau-né, 1-3, 1-9 Gouttes ophtalmiques, usages
crise épileptique aiguë, 15-5 corticostéroïdes, contre-indication, 8-6
en cas de cellulite, 16-8 polymyxine B-gramicidine, pour la conjonctivite
en cas de problèmes cardiovasculaires , 11-2 bactérienne, 8-6
traumatisme crânien, 15-8, 15-9 Griséofulvine, contre la teigne tondante (tinea
Frottement pleural, et capitis), 16-16
pneumonie, 10-10 Grossesse
problèmes respiratoires, 10-2 causée par violence sexuelle, 5-2
Furosémide, contre l'insuffisance cardiaque, 11-8 contraception, 19-6
et diabète sucré, 17-9
G et érythème infectieux aigu (cinquième maladie),
18-10
Gale, 16-4 à 16-5 et MTS chez l'adolescents, 19-4, 19 -5
diagnostic différentiel, 16 -4 et rougeole, 18-6
facteurs de risque, 16-4 et rubéole, 18-9, 19-6
mesures de contrôle, 16-5 test et conseils, 19-4, 19-5
traitement, 16-5 Groupe d'étude canadien sur les soins de santé
Gammaglobulines, pour exposition au virus de la préventifs, 3-7
rougeole, 18-6 Guillain -Barré, syndrome de, 18-3
Ganglion lymphatique
chez le nouveau-né, 1-5 H
Voir aussi Adénopathie
Gastro-entérite, 12-3 à 12-6 Hallerman Streiff, syndrome de, 1-5
anamnèse et examen physique, 12-3 à 12-4 Hallux varus, 14-4 à 14-5
causée par la Giardia, 12-3 Hémangiome, 16-14
causes, 12-3 Hématémèse, et reflux gastro-œsophagien (RGO),
déshydratation, état de, 4-1, 12-4 à 12-5 12-11
surveillance et suivi, 12-6 Hématologie. Voir Anémie ferriprive
Gastrolyte, contre la déshydratation, 4-3 Hématome de la cloison nasale, 9-16
Gastroschisis chez le nouveau-né, 1-6 Hématurie, et glomérulonéphrite, 13-8
Gelée de pétrole, contre l'eczéma, 16-10 Hémoglobine
Gentamicine, usages concentrations normales chez l'enfant, 17-1
appendicite, 12-16 dépistage et taux, 3-6
bactériémie et septicémie, 20-19 Hémorragie
méningite, 18 -24 en cas de traumatisme pédiatrique, 20-2
pneumonie, 10-11 gastro-intestinale, en cas d'empoisonnement par le
pyélonéphrite, 13-4 fer, 20-16
septicémie chez le nouveau-né, 10-24 Hépatite, 18-21, 19-7
Gilles de la Tourette, syndrome de, 6-5 Voir aussi Guide de pratique clinique pour les
Gland, chez le nouveau-né, 1-7 adultes
Glasgow, échelle de coma de, 15-2, 15-8, 20-6 Hépatomégalie, et insuffisance cardiaque, 11-7

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C–12 Index

Hernie inguinale ou ombilicale, 12-6 à 12-7 IgG/IgM sériques, test diagnostique pour la rougeole,
Herpangine (syndrome pieds-mains-bouche), 9-8 à 9-9 18-5
Herpes zoster (zona), 18-13 Immunisation
Hétérophorie (strabisme latent), 8-9 à 8-11 antivaricelle-zona (VZIG), 18-14
Hétérotropie (strabisme), 8-9 à 8-11 dosage des anticorps (et vaccin contre la rubéole),
Hirschsprung, maladie de (mégacôlon congénital), 18-9
12-8, 12-9, 12-10 évaluation préscolaire, 3-8
Homosexualité, 19-5, 19-7 prévention primaire, 3-1
Voir aussi Sexualité vaccin antitétanique, et brûlure, 16-22
Huile minérale, contre la constipation, 12-9 vaccin antitétanique, et cellulite, 16-8
Hydrocèle, 13-5 à 13-6 vaccin antivaricelle, 18-14
Hydrocortisone, usages vaccin BCG contre tuberculose, 18-21
asthme aigu, 10-14 vaccin contre la diphtérie, la coqueluche et le
dermite causée par herbe à puce, 16-12 tétanos (DCT), 18-16, 18-19
eczéma, 16-10 vaccin contre la méningite, 18-24
érythème fessier du nourrisson, 16-11 vaccin contre la rougeole, les oreillons et la
érythème polymorphe héréditaire photo- rubéole, 18-6, 18-10, 18-16, 19-6
allergique, 16-13 vaccin contre le tétanos et la diphtérie (Td), 18-16
prurit (démangeaison), 16-5 vaccin contre l'hépatite B, 18-21, 19-7
Hydroxyde de magnésium, contre la constipation, 12-9 Immunoglobulines, usages
Hydroxyzine, usages antivaricelle-zona (VZIG), 18-14
dermite causée par herbe à puce, 16-12 contre l'hépatite B, 18-21
varicelle, 18-14 femme enceinte exposée au virus de la rubéole, 18-9
Hyperactivité, dans le cas de THADA, 6-5 Impétigo, 16-6 à 16-7
Hypertension, et Indice d'Apgar, 1-9, 10-21
diabète sucré, 17-8 Infection des voies respiratoires supérieures. Voir
glomérulonéphrite, 13-8 IVRS (infection des voies respiratoires
traumatisme crânien, 15-8, 15-9 supérieures)
Hyperthyroïdie, et croissance anormale, 3-5 Inhalation de substances et toxicomanie, 19-7 à 19-9
Hypoglycémiant, contre le diabète, 17-8 Insecticide, empoisonnement par, 20-16
Hypoglycémie, chez le nouveau-né, 10-24 Insuffisance cardiaque, 11-7 à 11-8
Hypotension, et Insuffisance cardiaque congestive, et
choc anaphylactique, 20-8 glomérulonéphrite, 13-8
traumatisme crânien, 15-8 Insuffisance rénale, et
traumatisme pédiatrique, 20-2 croissance anormale, 3-5
Hypothermie glomérulonéphrite, 13-8
chez le nouveau-né avec septicémie, 20-18 Insuline, contre le diabète, 17-8
et infection des voies urinaires, 13-3 Intolérance au lactose, 17-12 à 17-14
Hypothyroïdie Intoxication par le plomb, et poids associé à la taille, 3-5
congénitale, test de dépistage chez le nouveau-né, Invagination intestinale, 12-18 à 12 -19
1-10, 3-6 Ipéca, sirop d', 20-16
et constipation, 12-8 IPPA (approche pour un examen respiratoire), 10-1
et croissance anormale, 3-5 Iritis (uvéite). Voir Guide de pratique clinique pour
Hypotonie (« poupée de son »), 15-3, 18-3 les adultes
Hypoxie, et Isoniazide (INH)
bronchiolite, 10-7 empoisonnement par, 20-16
traumatisme crânien, 15-9 toxicologie du lait maternel, 7-7
Hyppocratisme digital, et IVRS (infection des voies respiratoires supérieures),
problèmes cardiovasculaires 1, 11-2 et, 10-3 à 10-4
problèmes respiratoires, 10-2 méningite, 18 -22
obstruction du canal lacrymo -nasal, 8-8
I otite moyenne aiguë, 9-3
pharyngo-amygdalite virale, 9-11
Ibuprofène, usages pneumonie, 10-10
céphalée de tension/migraine légère, 15-14
maladie d'Osgood-Schlatter, 14-9
syndrome fémoropatellaire, 14-11

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Index C–13

J M
Jaunisse, et infection des voies urinaires, 13-3 Macrostomie, chez le nouveau-né, 1-5
Macule (lésion cutanée)
K caracteristiques, 16-2
et exantheme, 18-4
Kawasaki, syndrome de, et rougeole, 18-5 Maintien de l'équilibre hydro-électrolytique
Kernig, signe de, et méningite, 18-23, 20-18 besoins liquidiens d'entretien, 4-1
Klinefelter (syndrome de), et poids associé à la taille, et brûlure grave, 16-23
3-5 et déshydratation, 4-1 à 4 -3
Koplik, taches, 18-4, 18-5 en cas de traumatisme pédiatrique, 20-3
Krabbe, maladie de, 3-5 et état de choc, 20-12
Kyste et gastro-entérite, 12-4 à 12-5
et acné vulgaire, 16-17 et méningite, 18-23
d'éruption chez le nourrisson, 9-16 réanimation liquidienne, 4-2, 4-3, 20-3
Mal de gorge, et
L croup, 10-5
diphtérie, 18-15
Lactase, contre l'intolérance au lactose, 17-14 épiglottite, 10-19
Lactose, intolérance au, 17-12 à 17-14 érythème infectieux aigu (cinquième maladie), 18-11
Lamotrigine, contre le trouble épileptique chronique, scarlatine, 18-6 à 18-7
15-7 Maladie de Hirschsprung (mégacôlon congénital),
Langue 12-8, 12-9, 12-10
apparence en cas de scarlatine, 18-7 Maladie de Krabbe, 3-5
« couleur de framboise », 18-7 Maladie de Lyme, 18-22 à 18-24
glossite exfoliatrice marginée (langue en carte Maladie transmise sexuellement (MTS)
géographique), 9-18 aspects juridiques, 13-6, 13-8
inspection chez le nouveau-né, 1-5 chez les adolescents, 19-4
Langue de forme géographique (glossite exfoliatrice et grossesse, 19-4, 19-5
marginée), 9-18 et pertes vaginales chez l'enfant prépubère, 13-8
Larmoiement, et obstruction du canal lacrymo-nasal, tests de dépistage, 19-7
8-8 utilisation du condom, 19-6, 19-7
Laryngo-trachéo-bronchite. Voir Croup vaccination contre hépatite B, 19-7
Lésion cutanée. Voir Peau, affections et violence sexuelle, 5-2
Léthargie, et Maladie transmissible, 18-1 à 18-24
anémie, 17-1 anamnèse et examen physique, 18-1
botulisme, 18-3 botulisme, 18-2 à 18-4
cyanose du nouveau-né, 11-4 coqueluche, 18-18 à 18 -19
déshydratation, 4-1 diphtérie, 18-15 à 18-16
glomérulonéphrite, 13-8 érythème infectieux aigu (cinquième maladie), 18-
infection des voies urinaires, 13-3 10 à 18-12
invagination intestinale, 12-18 exantheme, 18-4
pneumonie, 10-10 hépatite, 18 -21(voir aussi Guide de pratique
traumatisme crânien, 15-7, 15-8 clinique pour les adultes)
Lidocaïne (anesthésie locale), 2-5 méningite, 18-22 à 18-24
Lorazépam, usages mononucléose (voir Guide de pratique clinique
convulsion chez le nouveau-né, 10-24 pour les adultes)
trouble épileptique aigu, 15-6 oreillons (parotidite), 18-16 à 18-18
Lotion à la calamine, contre la varicelle, 18-14 oxyurose, 18-20
Luxations roséole infantile, 18-12 à 18-13
congénitale de la hanche (dysplasie congénitale de rougeole, 18-5 à 18-6
la hanche), 14-6 à 14-7 rubéole, 18-8 à 18-10
grosse ou petite articulation, 14-11, 14-15 scarlatine, 18-6 à 18-8
Lymphome primaire du cerveau, et SIDA, 18-2 SIDA/VIH, 18-2
tuberculose, 18-21(voir aussi Guide de pratique
clinique pour les adultes)
varicelle, 18-13 à 18-14

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C–14 Index

Malocclusions courantes, 9-18 Mucocèle, 8-8


Mamelons plats ou rentrés, 7-5 Mupirocine en pommade, contre l'impétigo, 16-7
Mannitol, contre un traumatisme crânien, 15 -10 Murphy, signe de, 12-14
Manœuvre d'Ortolani-Barlow, 1-7
Marfan (syndrome de), et poids associé à la taille, 3-5 N
Marijuana, abus de, 19-8
Mastite, et allaitement maternel, 7-5 N-acétylcystéine, contre une surdose
Matières grasses, rôle nutritionnel, 7-1 d'acétaminophène, 20-15, 20-16
Mauvais traitement des enfants. Voir Enfant maltraité Nagayama, taches de (en cas de roséole infantile), 18-12
Méconium, aspiration de, 10-24 Nageoire de phoque fermentée, et botulisme, 18-3
Mégacôlon congénital (maladie de Hirschsprung), Naloxone, usages
12-8, 12-9, 12-10 antidote contre l'empoisonnement par narcotiques,
Mélanose pustuleuse transitoire du nouveau-né, 1-4 20-16
Méningite, 18-22 à 18-24 réanimation du nouveau-né, 10-22
causes, 18-22 Naproxen, contre le syndrome fémoropatellaire, 4-11
et cellulite orbitaire, péri-orbitaire, ou faciale, 16-7 Narcotiques, empoisonnement par, 20-16
et convulsion, 15-5 Nausée et vomissement, et
examen physique, 18-22 à 18-23, 20-18 appendicite, 12-15
maladie de Lyme, 18-22 botulisme, 18-3
prévention, 18-24 céphalée, 15-11
traitement, 18-23 à 18-24 choc anaphylactique, 20-8
types, 18-22 déshydratation, 4-3
Menton, inspection chez le nouveau-né, 1-5 diabète sucré, 17-6
Mépéridine, usages empoisonnement par le fer, 20-16
fractures, 14-14 état de choc, 20-11
luxations, 14-15 gastro-entérite, 12-3
occlusion intestinale, 12-18 infection des voies urinaires, 13-3
Metatarsus varus, 14-4 à 14-5 intolérance au lactose, 17-13
Méthanol, empoisonnement par, 20-16 invagination intestinale, 12-18
Méthyldopa, et toxicologie du lait maternel, 7-6, 7-7 méningite, 18 -22
Méthylphénidate (Ritalin), contre trouble occlusion intestinale, 12-17
d'hyperactivité avec déficit de l'attention, 6-6 otite moyenne aiguë, 9-3
Métronidazole, usages pharyngo-amygdalite, 9-10
gastro-entérite, 12-5 problèmes gastro-intestinales, 12-1
infection à Trichomonas, 13-8 scarlatine, 18-6
et toxicologie du lait maternel, 7-6, 7-7 sensibilité aux protéines du lait, 17-11
vaginose bactérienne, 13-8 surdose d'acétaminophène, 20-15
Microcéphalie, 3-5 traumatisme crânien, 15-7, 15-8
Micrognathie, chez le nouveau-né, 1-5 Négligence. Voir Enfant maltraité
Microstomie, chez le nouveau-né, 1-5 Neisseria gonorrhoeae. Voir Gonorhée
Miel, et transmission du botulisme, 18-2, 18-3 Néphropathie en cas de diabète sucré, 17 -8
Migraine (céphalée vasculaire) Neuropathie en cas de diabète sucré, 17-8
Miliaire, chez le nouveau-né, 1-4 Nez
Milium, chez le nouveau-né, 1-4 examen physique, 9-1 à 9-2
Minéraux inspection chez le nouveau-né, 1-5
rôle nutritionnel, 7-1 Nez, affections
supplément, pour le nourrisson, 7-8 anamnèse et examen physique, 9-1 à 9-2
Moelle épinière, lésion de la, 20-2 corps étranger dans le nez, 9-7
Molluscum contagiosum, 16-15 épistaxis, 9-14 à 9-16
Mononucléose. Voir Guide de pratique clinique pour symptômes dominants, 9-1
les adultes Nicotine, 19-8
Montélukast, contre l'asthme chronique, 10-16 Nitrate d'argent, contre le molluscum contagiosum,
Moro, réflexe de, 1-8, 3-10 16-15
Morphine, contre la brûlure grave, 16-24 Nitrofurantoïne, et toxicologie du lait maternel, 7-7
Mort subite du nourrisson (SMSN), syndrome de, 3-2 Nodule (lésion cutanée)
MTS. Voir Maladie transmise sexuellement (MTS) avec l'acné vulgaire, 16-17
caracteristiques, 16-2, 16-3

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Index C–15

Nourrisson Nutrition et alimentation


aliments solides, 7-8 allaitement maternel, 7-2 à 7-6
allaitement maternel, 7-2 à 7-6 avec le diabète sucré, 17-7
allaitement maternel et suppléments vitaminiques, avec le retard de croissance, 17-5
7-4, 7-8, 7-12 avec l'intolérance au lactose, 17-13 à 17-14
anémie ferriprive, 17-1 à 17-2 carences nutritionnelles, 7-8 à 7-13
botulisme infantile, 18-2 à 18-4 nageoire de phoque fermentée, et botulisme, 18 -3
dépistage des troubles de la surdité, 3-10 nourrisson et principes nutritionnels, 7-1
dépistage des troubles de la vue, 3-7, 3-11 à 3-12 pendant la grossesse, 19-5
éruption dentaire précoce, 9-16 pour un bébé avec le reflux gastro-œsophagien,
érythème fessier du nourrisson, 16-11 12-12
examen cardiovasculaire, 11-1 préparations lactées commerciales, 7-6 à 7-7
hypotonie (« poupée de son »), 15-3, 18-3 régime alimentaire et anémie, 17-2
méningite, 18 -22 à 18-24 régime alimentaire et constipation, 12-9
pneumonie, 10-11 à 10-12 sensibilité aux protéines du lait, 17-12
préparations lactées commerciales, 7-6 à 7-7 et toxicologie du lait maternel, 7-7
principes nutritionnels, 7-1 types de nutriments, 7-1
problèmes dentaires courants, 9-16 Voir aussi Carences nutritionnelles
et problèmes du système nerveux central, Nystatine, usages
15-1 à 15 -2 érythème fessier du nourrisson, 16-11
roséole infantile, 18 -12 à 18-13 infection à la Candida, 13-8
toxicologie du lait maternel, 7-6, 7-7 et toxicologie du lait maternel, 7-7
Voir aussi Nouveau-né
Nouveau-né O
aspiration de méconium, 10-24
bactériémie et septicémie, 10-24, 20-17 Obésité, 7-10 à 7-12
complications causées par la rubéole, 18-9 et diabète sucré, 17-6
convulsion, 10-24 Obstruction du canal lacrymo -nasal (dacryosténose),
dépistage de la surdité, 3-10 8-8 à 8-9
dépistage des troubles de la vue, 3-7, 3-11 Occlusion intestinale, 12-17 à 12-18
détresse respiratoire, signes de, 10-22, 10-23 causes, 12-17
état de choc, 10-24 chez le nouveau-né, 10-24, 12-17
évaluation de l'âge gestationnel, 1-7, 1-10 et déshydratation, 4-1
exposition du contenu abdominal ou neural, 10-24 traitement, 12-18
ganglion lymphatique, examen, 1-5 Œdème
hépatite B, prévention chez le nouveau-né, 18-21 et affections de la peau, 16-2
hypothyroïdie congénitale, test de dépistage, 1-10, et cellulite, 16-7
3-6 et cellulite péri-orbitaire, 8-12
hypotonie (« poupée de son »), 15-3 et choc anaphylactique, 20-8
indice d'Apgar, 1-9, 10-21 de la conjonctive, en cas d'ophtalmie du nouveau-
infection des voies urinaires, 13-3 à 13 -5 né, 8-7
insuffisance respiratoire, 10-23 et dermite causée par herbe à puce, 16-12
méningite, 18 -22 à 18-24 et glomérulonéphrite, 13-8
obstruction intestinale, 10 -24, 12-17 à 12-18 œdème cérébral malin (avec traumatisme crânien),
pneumonie, 10-11 à 10-12 15-7
pneumothorax, 10-24 périorbitaire, et roséole infantile, 18-12
réanimation, 10-20 à 10-22 et problèmes cardiovasculaires, 11-2
réanimation, soins après, 10-22 à 10-24 et rhumatisme articulaire aigu, 11-5
signes vitaux, 1-3 et sensibilité aux protéines du lait, 17-11
taches café au lait, 1-4 Oligodontie (agénésie dentaire partielle), 9-18
test de dépistage de la phénylcétonurie (PCU), Omphalocèle, chez le nouveau-né, 1-6
1-10, 3-6 Ophtalmie du nouveau-né, 8-7 à 8 -8
thermorégulation après réanimation, 10-23 Opiacé, surdose d'. Voir Surdose, empoisonnement et
Voir aussi Nourrisson toxidrome
Noyade, stratégies de prévention, 3-2 à 3-3

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C–16 Index

Oreilles Oxygénothérapie (suite)


dépistage de la surdité, 3-7, 3-10 septicémie, 20-19
examen physique, 9-1 à 9-2 surdose, empoisonnement et toxidrome, 20-14
inspection chez le nouveau-né, 1-4 traumatisme crânien, 15-10
Oreilles, affections, 9-3 à 9-7 traumatisme pédiatrique, 20-3
anamnèse et examen physique, 9-1 à 9-2 Oxyurose, 18-20
otite externe (voir Guide de pratique clinique pour
les adultes) P
otite moyenne aiguë, 9-3 à 9-6
otite moyenne chronique (otorrhée purulente), 9-6 Palais, chez le nouveau-né, 1-5
otite moyenne séreuse, 9-6 à 9-7 Palais ogival, chez le nouveau-né, 1-5
symptômes dominants, 9-1 Palpation
Oreillons (parotidite), 18-16 à 18-18 abdomen, avec problèmes digestifs, 12-2
Orgelet. Voir Guide de pratique clinique pour les abdomen du nouveau-né, 1-6
adultes appareil cardiovasculaire du nouveau-né, 1-6
Orifice de l'urètre, chez le nouveau-né, 1-7 appareil respiratoire du nouveau-né, 1-5
Ortolani-Barlow, manœuvre d', 1-7, 14-6 examen de l'appareil locomoteur, 14-2
Osgood-Schlatter, maladie d', 14-9 examen pour maladies transmissibles, 18-1
Œsophagite, et reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11 examen pour problèmes cardiovasculaires, 11-2
Ostéochondrite, et syndrome fémoropatellaire, 14 - examen pour problèmes respiratoires, 10-2
10 à 14-11 examen secondaire, en cas de traumatisme
Otite externe. Voir Guide de pratique clinique pour pédiatrique, 20-4 à 20-5
les adultes inspection de la peau, 16-2
Otite moyenne aiguë, 9-3 à 9-6 luxation (dysplasie) congénitale de la hanche, 14-6
antibiothérapie prophylactique, 9-5 oreilles, nez, cou et gorge, 9-1 à 9-2
définition et causes, 9-3 organes génitaux masculins, 1-7, 13-2
diagnostic différentiel, 9-4 thorax, en cas de traumatisme pédiatrique, 20-2,
otoscopie pneumatique, 9-4 20-4 à 20 -5
récurrente, 9-5 à 9-6 Palpitations, et choc anaphylactique, 20-8
traitement, 9-4 à 9-6 Pamoate de pyrantel, contre l'oxyurose, 18-20
Otite moyenne chronique (otorrhée purulente), 9-6 Pamoate de pyrvinium, contre l'oxyurose, 18-20
Voir aussi Guide de pratique clinique pour les Pansement Sofratulle, contre la brûlure mineure, 16-
adultes 22
Otite moyenne séreuse, 9-6 à 9-7 Papanicolaou, test de, 19-6
Oto-rhino-laryngologie (ORL). Voir Bouche et gorge, Papule (lésion cutanée)
affections; Nez, affections; Oreilles, et acné vulgaire, 16-17
affections caracteristiques, 16-2
Otoscopie pneumatique, 9-4 et exantheme, 18-4
Oxyde de zinc, contre l'érythème fessier du Paralysie, en cas de botulisme, 18-3
nourrisson, 16-11 Paralysie cérébrale
Oxygénothérapie et constipation, 12-8
asthme aigu, 10-14 diagnostic différentiel pour les troubles
botulisme avec signes de complications d'apprentissage, 6-1
respiratoires, 18-4 Paraphimosis, 13-2
bronchiolite, 10-9 Parotidite (oreillons), 18-16 à 18-18
choc anaphylactique grave, 20-9 Pastia, signes de (en cas de scarlatine), 18-7
crise épileptique aigë, 15-5 PCU. Voir Phénylcétonurie (PCU)
croup modéré ou grave, 10-6 Peau
cyanose du nouveau-né, 11-5 examen du nouveau-né, 1-4, 1-9
diphtérie, 18-16 signes cliniques de la déshydratation, 4-2
épiglottite, 10-19 Peau, affections, 16-1 à 16-24
état de choc, 20-12 acné vulgaire, 16-17 à 16-18, 19-3
insuffisance cardiaque, 11-8 anamnèse, 16-1
modes d'administration, 10-25 cellulite, 16-7 à 16-9
pneumonie, 10-11, 10-12 dermite causée par herbe à puce, 16-12
réanimation du nouveau-né, 10-21 à 10-23 eczéma (dermite atopique), 16-9 à 16-10
érythème fessier du nourrisson, 16-11

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Index C–17

Peau, affections (suite) Pharyngo-amygdalite virale, 9-11 à 9-12


érythème polymorphe héréditaire photo- Phénobarbital, usages
allergique, 16-13 et toxicologie du lait maternel, 7-7
état de peau en cas de choc anaphylactique, 20-8 trouble épileptique chronique, 15-7
examen physique, 16-2 à 16-3 Phénylcétonurie (PCU)
exantheme (transmissible), 18-4 test de dépistage, 1-10, 3-6
gale, 16 -4 à 16-5 et trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention
hémangiome, 16-14 (THADA), 6-5
impétigo, 16-6 à 16-7 Phénytoïne, usages
lésions cutanées, types de, 16-2 à 16-3 et toxicologie du lait maternel, 7-7
molluscum contagiosum, 16-15 trouble épileptique chronique, 15-7
taches mongoliques, 16-15 Phimosis, 13-2
teigne tondante (tinea capitis), 16-16 Phosphate de clindamycine, contre l'appendicite, 12-16
Voir aussi Brûlure Phosphore (carence en), et rachitisme nutritionnel, 7-12
Pédialyte, contre la déshydratation, 4-3 Pickwick, syndrome de, 7 -10, 7 -11
Pénicilline, et toxicologie du lait maternel, 7-7 Pierre Robin, syndrome de, 1-5
Pénicilline G benzathinique, usages Plaque (lésion cutanée), 16-3
rhumatisme articulaire aigu, 11-7 Pneumonie, 10-9 à 10-12
scarlatine, 18-8 anamnèse et examen, 10-10
Pénicilline G sodique, usages causes, 10-10
abcès péri-amygdalien ou rétropharynge, 9-13 diagnostic différentiel, 10-11
botulisme, 18-4 et reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11
Pénicilline V, usages et SIDA, 18-2
pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-11 traitement, 10-11 à 10-12
scarlatine, 18-8 types, 10-9
Pénis Pneumothorax
balanite, 13-2 chez le nouveau-né, 10-24
examen, 1-7, 13-2 en cas de traumatisme pédiatrique, 20-1, 20-2
phimosis/paraphimosis, 13-2 Podophylline, contre le molluscum contagiosum, 16-15
Voir aussi Appareil génital masculin Point blanc, et acné vulgaire, 16-17
Percussion Point noir, et acné vulgaire, 16-17
abdomen, avec les problèmes digestifs, 12-2 Polymyxine B-gramicidine (gouttes ophtalmiques),
examen pour problèmes respiratoires, 10-2 contre la conjonctivite bactérienne, 8-6
nez, 9-2 Polyurie, et diabète sucré, 17-6
thorax, en cas de traumatisme pédiatrique, 20-2, Ponction veineuse, technique, 2-1
20-5 Pouls, et obstruction grave des voies respiratoires, 10-13
Perfusion intra-osseuse Prédisposition familiale, et poids associé à la taille, 3-5
réanimation liquidienne, 4-3, 20-3 Prednisone, usages
technique, 2-4 asthme aigu, 10-14
Perfusion intraveineuse asthme chronique, 10-17
en cas de traumatisme pédiatrique, 20-3 dermite causée par herbe à puce, 16-12
maintien de la circulation du nouveau-né, 10 -23 hémangiome, 16-14
pour déshydratation, 4-3, 12-4 à 12-5 rhumatisme articulaire aigu (cardite), 11-6
pour gastro-entérite, 12-4 à 12-5 et toxicologie du lait maternel, 7-7
technique, 2-2 à 2-3 Préparations lactées commerciales, 7-6 à 7-7
Péricystite, 8-8 Prépuce
Perles d'Epstein, chez le nouveau-né, 1-5, 9-16 examen, 1-7, 13-2
Perméthrine, contre la gale, 16-5 phimosis/paraphimosis, 13-2
PERRL (évaluation des yeux), 1-5, 20-4 Voir aussi Appareil génital masculin
Pertes vaginales chez l'enfant prépubère, 13-6 à 13-8 Prévention, primaire/secondaire/tertiaire, 3-1
Pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-10 à 9-11 Primidone, contre le trouble épileptique chronique,
amygdalectomie, indications générales, 9-13 15-7
anamnèse, 9-10 Problèmes oculaires. Voir Yeux, affections
causes, 9-10
traitement, 9-10 à 9-11

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C–18 Index

Prophylaxie Rectum
contre la gale, 16-5 en cas de traumatisme pédiatrique, 20-5
contre la méningite, 18-24 examen, 12-2, 12-8, 12-14
contre la récidive du rhumatisme articulaire aigu, examen de l'adolescent, 19-3
11-7 Réflexe
contre l'anémie ferriprive, 17-2 agrippement des doigts, 1-8
contre l'asthme chronique, 10 -16 la marche ou automatique, 1-8
contre l'épiglottite, 10-20 Moro, 1-8, 3-10
contre l'ophtalmie du nouveau-né, 8-8 points cardinaux, 1-8
contre l'otite moyenne aiguë, 9-5 réflexe tonique du cou, 1-8
immunoglobulines antivaricelle -zona, 18-14 succion, 1-8
immunoglobulines durant la grossesse, 18-9 système nerveux central chez le nouveau-né, 1-8
Propranolol, et toxicologie du lait maternel, 7-7 test du reflet cornéen, 3-7, 3-11, 8-10
Propylthiouracile, et toxicologie du lait maternel, 7-7 Reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-10 à 12-12
Protéines, rôle nutritionnel, 7-1 anamnèse et examen, 12-11
Prurit, et causes, 12-10
allergies, 17-9 diagnostic différentiel, 12 -11
et choc anaphylactique, 20-8 prognostic, 12 -12
eczéma, 16-9 traitement, 12-11 à 12-12
érythème infectieux aigu (cinquième maladie), 18-10 types, 12-10
gale, 16-4 Reins
oxyurose, 18-20 glomérulonéphrite, 13-8 à 13-9
Pseudo-strabisme, 8 -10 néphropathie en cas de diabète sucré, 17-8
Psoas, signe de, 12-14, 12-16 palpation chez le nouveau-né, 1-6
Puberté, 19-3 à 19-4 Voir aussi Appareil urinaire
Pustule, avec l'acné vulgaire, 16 -17 Respiration sifflante, et
Pyélonéphrite, 13-4 à 13-5 asthme, 10-13
Pyridoxine, antidote contre l'empoisonnement, 20 -16 bronchiolite, 10-7
obstruction grave des voies respiratoires, 10-13
Q pneumonie, 10-10
problèmes respiratoires, 10-1, 10-2, 10-5
Questionnaire T-ACE (et consommation d'alcool ), 6-4 reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11
Retard de croissance, 17-3 à 17-5
R causes, 17-3 à 17-4
en cas de violence à l'égard des enfants, 5-2
Rachitisme nutritionnel, 7-12 à 7-13 facteurs de risque, 3-4, 17-4
anamnèse et examen physique, 7-12 et infection des voies urinaires, 13-3
causes et facteurs de risque, 7-12 poids associé à la taille, 3-5
traitement, 7-13 et problèmes cardiovasculaires, 11-1, 11-2
Radiographie et reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11
d'une lésion de la moelle épinière, 20-2 tests diagnostiques, 17-4
pour infection des voies urinaires, 13-5 traitement, 17-5
pour problèmes respiratoires, 10-3 Voir aussi Croissance, problèmes de
Ranitidine, contre le reflux gastro-œsophagien Reye, syndrome de (et AAS), 15-14
(RGO), 12-12 RGO. Voir Reflux gastro-œsophagien
Réaction de Cushing, avec un traumatisme crânien, Rhumatisme articulaire aigu (cardite), 11-5 à 11-7
15-8 anamnèse, 11-5
Réanimation critères diagnostiques de Jones, 11-6
en cas de traumatisme pédiatrique, 20-3 à 20-4 diagnostic différentiel, 11 -6
nouveau-né, 10-20 à 10-22 phase post-aiguë, 11 -7
soins post-réanimation, 10-22 à 10-24 signes cardiovasculaires, 11-6
Réanimation liquidienne traitement, 11-6 à 11-7
et brûlure grave, 16-23 Ribavirine, contre la bronchiolite, 10-9
et déshydratation, 4-3 Rifampicine, usages
chimioprophylaxie contre la méningite, 18-24
épiglottite, 10-20

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Index C–19

Ritalin (méthylphénidate), contre le trouble Siège d'auto, 3-2


d'hyperactivité avec déficit de l'attention, 6-6 Signe de Battle, et traumatisme pédiatrique, 20-4
Roséole infantile, 18-12 à 18 -13 Signe de Brudzinski, et méningite, 18 -23, 20-18
Rougeole, 18-5 à 18-6 Signe de Kernig, et méningite, 18-23, 20-18
Rougeur oculaire, 8-2 à 8-4 Signe de Murphy, en cas de douleur abdominale, 12-14
caractéristiques des différentes causes, 8-3 Signe de psoas, 12-14, 12-16
cas où rougeur menace la vue, 8 -3 Signe de Trendelenburg, et dysplasie de la hanche, 14-6
diagnostic différentiel, 8-4 Signes de Pastia, et scarlatine, 18-7
traitement, 8-4 Signes vitaux
Voir aussi Rougeur oculaire dans le Guide de nouveau-né, 1-3
pratique clinique pour les adultes et problèmes cardiovasculaires, 11-2
Rubéole, 18-8 à 18-10 Sinusite
anamnèse et examen physique, 18-8 à 18-9 et céphalée, 15-13
complications, 18-9 Voir aussi Guide de pratique clinique pour les
diagnostic différentiel, 18 -9 adultes
et grossesse, 18-9, 19-6 Sirop d'ipéca, 20-16
traitement, 18-9 à 18-10 SMSN (syndrome de mort subite du nourrisson), 3-2
SNC. Voir Système nerveux central
S Soins des pieds, avec le diabète sucré, 17-8
Solution de réhydratation orale (SRO), contre la
SAF (syndrome d'alcoolisme fœtal), 6-2 à 6-4 déshydratation, 4-3
Salbutamol (Ventolin), usages Solvants, inhalation de vapeurs de, 19-7 à 19-9
asthme aigu, 10-14 Sonde gastrique, 20-4
asthme chronique, 10-16, 10-17 Sonde nasogastrique, insertion, 2-5
bronchiolite, 10-8, 10-9 Sonde urinaire (Foley), 20-3
bronchospasme, 20-10 Souffle du cœur
Salicylates, contre le rhumatisme articulaire aigu, 11-6 souffle anorganique, 11 -4
SAMMDE (anamnèse sommaire), 20-4 souffle cardiaque, 11-3
Sarcome de Kaposi, et SIDA, 18-2 Voir aussi Cœur, affections
Scarlatine, 18-6 à 18-8 Sport, mesures de sécurité, 3-2 à 3-3
apparence de la langue, 18-7 SRO (solution de réhydratation orale), contre la
caractéristiques de l'exanthème, 18-7 déshydratation, 4-3
cause et transmission, 18-6 Stabilisateur de membrane, contre l'asthme
diagnostic différentiel, 18 -7 chronique, 10-16
Scoliose, dépistage de la, 3-7 Sténose du pylore, et déshydratation, 4-1
Scrotum Stéroïdes, usages
examen, 1-7, 13-2 asthme chronique, 10-16, 10-17
hydrocèle, 13-5 à 13-6 contre-indication pour l'otite moyenne, 9-6
Voir aussi Appareil génital masculin sur le visage, 16-10
Sécurité, lignes directrices, 3 -2 à 3-3 Stomatite, 9-8 à 9-9
Séné, et toxicologie du lait maternel, 7-7 Stomatite aphteuse, 9-8 à 9-9
Sensibilité aux protéines du lait, 17 -11 à 17-12 Stomatite herpétique, 9-8 à 9-9
Septicémie, 20-17 à 20-20 Strabisme (déviation de l'œil), 8-9 à 8-11
anamnèse et examen physique, 20-17 à 20-18 causes, 8-10
chez le nouveau-né, 10-24, 20-17 pseudo-strabisme, 8-10
diagnostic, 20-18 à 20-19 test de l'écran, 3-7, 3-12, 8-10
et épiglottite, 10-20 test du reflet cornéen, 3-7, 3-11, 8-10
traitement, 20-19 à 20-20 traitement, 8-11
Sexualité types, 8-9
âge d'activité, 19-4 Succion du pouce, 9-18
conseils concernant l'activité sexuelle, 3-3, 19-4, Sueur excessive, et
19-5, 19-6 cyanose du nouveau-né, 11-4
contraception, 19-6 insuffisance cardiaque, 11-7
homosexualité, 19-5, 19-7 problèmes cardiovasculaires chez le nourrisson, 11-1
test de Papanicolaou, 19-6 Suffocation, stratégies de prévention, 3-2 à 3-3
SIDA (syndrome d'immunodeficience acquise),
18-2, 19-7

Guide de pédiatrie clinique du personnel infirmier en soins primaires Février 2002


C–20 Index

Suicide. Voir Guide de pratique clinique pour les Syndrome (suite)


adultes Turner, et poids associé à la taille, 3-5
Sulfadiazine d'argent, contre la brûlure mineure, X fragile, 6-5
16-22 Syndrome cachectique, et SIDA, 18-2
Sulfaméthoxazole -triméthoprime, usages Syndrome d'immunodeficience acquise (SIDA), 18-2
cystite, 13-4 Système nerveux central, affections, 15-1 à 15-16
otite moyenne aiguë, 9-5 anamnèse, 15-1
Sulfate de fer, supplément de, pour les bébés nourris céphalée, 15-10 à 15 -14
au biberon, 7-6 céphalées, relevé des, 15-13, 15-15 à 15-16
Sulfate ferreux, contre l'anémie ferriprive, 17-2 échelle de coma de Glasgow, 15-2, 15-8, 20-6
Sulfisoxazole, et toxicologie du lait maternel, 7-7 en cas d'inhalation de substances volatiles, 19-8
Supplément de calcium, contre l'intolérance au évaluation neurologique en cas de traumatisme
lactose, 17-14 pédiatrique, 20-3, 20-6
Supplément de fer, 7-6 examen du nouveau-né, 1-8
Supplément de fluor, 7-8, 9-19 examen physique, 15-1
Supplément de sulfate de fer, 7-6 hypotonie (« poupée de son »), 15-3
Suppléments de vitamines. Voir Vitamines, lésions du SNC et constipation, 12-8
suppléments de et syndrome d'alcoolisme fœtal, 6-3 à 6-4
Suppositoire de glycérine, contre la constipation, 12-9 traumatisme crânien, 15-7 à 15-10
Surcharge métabolique (maladie de Krabbe), 3-5 trouble épileptique, 15-4 à 15-7
Surdose, empoisonnement et toxidrome, 20-13 à 20-16
acétaminophène, 20-15, 20-16 T
anamnèse, 20-13
antidotes, 20-16 T-ACE (questionnaire relatif à la consommation
centre antipoison, 20-14 d'alcool ), 6-4
décontamination du tube digestif, 20-14 Tabagisme, 19-8
fer, 20-16 Taches
intentionnelle (voir Guide de pratique clinique café au lait, chez le nouveau-né, 1-4
pour les adultes) de Koplik, 18-4, 18-5
opiacés, 20-14 de Nagayama, 18-12
prévention, 20-15 mongoliques, 16-15
stratégies de prévention, 3-2 à 3 -3 Tachycardie, et
traitement, approche générale, 20-14 bactériémie et septicémie, 20-18
Suture et l'utilisation de l'anesthésie locale, 2-5 bronchiolite, 10-7
Syndrome choc anaphylactique, 20-8
alcoolisme fœtal, 6-2 à 6 -4 diphtérie, 18-15
cachectique, et SIDA, 18-2 état de choc, 20-11
Cushing, et problème de croissance, 3-5 gastro-entérite, 12-3
Down, et problème de croissance, 3-5 insuffisance cardiaque, 11-7
Fanconi, et constipation, 12-8 luxation d'une grosse articulation, 14-15
fémoropatellaire, 14-10 à 14-11 méningite, 18 -23
François, 1 -5 pharyngo-amygdalite bactérienne, 9-10
Gilles de la Tourette, 6-5 pharyngo-amygdalite virale, 9-11
Guillain-Barré, 18-3 pneumonie, 10-10
Hallerman Streiff, 1-5 scarlatine, 18-7
immunodeficience acquise (SIDA), 18-2 traumatisme pédiatrique, 20-3
Kawasaki, et rougeole, 18-5 Taille, et croissance anormale, 3-5
Klinefelter, et poids associé à la taille, 3-5 Tanner, stades du développement pubertaire, 19-4
Marfan, et poids associé à la taille, 3-5 Td (vaccin contre le tétanos et la diphtérie), 18 -16
mort subite du nourrisson (SMSN), 3-2 TDD (test de développement de Denver), 3-7, 3-9
Pickwick, 7-10, 7-11 Technique
pieds-mains-bouche (herpangine), 9-8 à 9-9 emmaillotement, 2-1
Pierre Robin, 1-5 insertion d'une sonde nasogastrique, 2-5
Reye, et AAS, 15-14 perfusion intra-osseuse, 2-4
rubéole congénitale, 18-9 perfusion intraveineuse, 2-2 à 2-3
Treacher-Collins, 1-5 points de suture, 2-5
ponction veineuse, 2-1

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Index C–21

Teigne tondante Toxidrome. Voir Surdose, empoisonnement et


cuir chevelu (tinea capitis), 16-16 toxidrome
Température, et problèmes cardiovasculaires, 11-2 Toxine orale, empoisonnement par, 20-16
Tension artérielle Toxoplasmose, et SIDA, 18-2
en cas de choc anaphylactique, 20-8 Traumatisme crânien, 15-7 à 15-10
en cas de crise épileptique aiguë, 15-5 causes, 15-7
en cas de déshydratation, 4-2 et choc anaphylactique, 20-8
en cas de problèmes cardiovasculaires, 11-2 et choc hypovolémique, 20-7
en cas de traumatisme crânien, 15-8 classification, selon la gravité, 15-8
« normale », 20-1 échelle de coma de Glasgow, 15-2, 15-8, 20-6
nouveau-né, 1-3 et état de choc, 15-8, 15-9
Test de développement de Denver (TDD), 3-7, 3-9 examen neurologique, 15-9
Test de Papanicolaou, 19-6 fracture du crâne, 15-8, 20-6
Test du reflet cornéen, 3-7, 3 -11, 8-10 immobiliser le patient, 15-9
Testicules œdème cérébral malin, 15-7
examen, 1-7, 13-2 traitement, blessure légère, 15-9
torsion testiculaire (voir Guide de pratique traitement, blessure modérée ou grave, 15-9 à 15-10
clinique pour les adultes) et traumatisme pédiatrique, 20-1
Voir aussi Appareil génital masculin Traumatisme pédiatrique, 20-1 à 20-7
Tête contusion ou lacération de l'œil (voir Guide de
chez le nouveau-né, 1-4 pratique clinique pour les adultes)
périmètre crânien et problèmes de croissance, 3-5 échelle de coma de Glasgow, 15-2, 15-8, 20-6
Tétracycline, usages en général, 20-1 à 20-7
acné vulgaire, 16-18 état de choc, 20-3
et toxicologie du lait maternel, 7-7 examen primaire, 20-2 à 20-3
THADA (trouble d'hyperactivité avec déficit de examen secondaire, 20-4 à 20-6
l'attention), 6-5 à 6-6 réanimation, 20-3 à 20-4
Théophylline, usages soins définitifs, 20-7
asthme chronique, 10-16 sonde gastrique, 20-4
et toxicologie du lait maternel, 7-7 sonde urinaire, 20-3
Thorax en tonneau, et problèmes respiratoires, 10-2, thoracique, 20-1
10-7 types, 20-1 à 20-2
Thorax silencieux Treacher-Collins, syndrome de, 1-5
avec la bronchiolite, 10-7 Trendelenburg, signe de, 14-6
et obstruction grave des voies respiratoires, 10-13 Trichomonas, et pertes vaginales chez l'enfant
Tinea capitis (teigne tondante), 16-16 prépubère, 13-6 à 13-8
Torsion testiculaire. Voir Guide de pratique clinique Trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention
pour les adultes (THADA), 6-5 à 6 -6
Torsion tibiale, 14-4 à 14-5 Trouble endocrinien, syndrome de Cushing, 3-5
Tourette, syndrome de Gilles de la, 6-5 Trouble épileptique. Voir Convulsion
Toux Troubles d'apprentissage, 6-1
et asthme, 10-13 Troubles fonctionnels, 6-1 à 6-6
et bronchiolite, 10-7 hyperactivité avec déficit de l'attention (THADA),
et choc anaphylactique, 20 -8 6-5 à 6-6
et coqueluche, 18-18 à 18 -19 syndrome d'alcoolisme fœtal, 6-2 à 6 -4
et croup, 10-5 troubles d'apprentissage, 6-1
diagnostic probable, 10-1 Tuberculose, 18-21
et diphtérie, 18-15 et SIDA, 18-2
et IVRS, 10-3, 10-4 Voir aussi Guide de pratique clinique pour les
et pneumonie, 10-10 adultes
et reflux gastro-œsophagien (RGO), 12-11 Tumeur (lésion cutanée), 16-3
et rhumatisme articulaire aigu, 11-5 Turner (syndrome de), et poids associé à la taille, 3-5
et rougeole, 18-5 Tympanométrie, 3-7, 9-2
toux persistante, 10-17 à 10-18
Toxicomanie, 3-3, 19-7 à 19-9

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C–22 Index

U Volet costal, et traumatisme pédiatrique, 20-1, 20-2


Vomissement. Voir Nausée et vomissement
Urgences Vue. Voir Yeux; Yeux, affections
bactériémie, 20-17 à 20-20
choc anaphylactique, 20-8 à 20-10 X
échelle de coma de Glasgow, 15-2, 15-8, 20-6
empoisonnement et toxidrome, 20-13 à 20-16 X fragile, syndrome de, 6-5
état de choc, 20-3, 20-10 à 20-12 Xylométazoline, contre l'épistaxis, 9-15
évaluation et traitement, 20-1 à 20-7
examen primaire, 20-2 à 20-3 Y
examen secondaire, 20-4 à 20-6
réanimation, 20-3 à 20-4 Yeux
septicémie, 20-17 à 20-20 alignement oculaire, 3-11
soins définitifs, 20-7 anamnèse et examen, 8-1 à 8-2
sonde gastrique, 20-4 dépistage des troubles de la vue, 3-7, 3-11 à 3-12
sonde urinaire, 20-3 examen de l'adolescent, 19-3
surdose, 20-13 à 20-16 inspection du nouveau-né, 1-4
types, 20-1 à 20-2 Yeux, affections, 8-1 à 8-13
Voir aussi Évacuation médicale aigu à angle fermé (voir Guide de pratique
Urticaire, 17-10 à 17-11 clinique pour les adultes)
Uvéite (iritis). Voir Guide de pratique clinique pour brûlure chimique (voir Guide de pratique clinique
les adultes pour les adultes)
cellulite orbitaire, 8-11 à 8-12
V cellulite péri-orbitaire (préseptale),
8-8, 8-12 à 8-13, 16-7
Vaccin. Voir Immunisation chalazion (voir Guide de pratique clinique pour les
Varicelle, 18-13 à 18-14 adultes)
Ventilation mécanique conjonctivite, 8-5 à 8-6
chez le nouveau-né, 10-23 conjonctivite allergique (voir Guide de pratique
en cas de traumatisme pédiatrique, 20-3 clinique pour les adultes)
Ventolin. Voir Salbutamol (Ventolin), usages contusion ou lacération de l'œil (voir Guide de
Verrue. Voir Guide de pratique clinique pour les pratique clinique pour les adultes)
adultes corps étranger dans l'œil (voir Guide de pratique
Vers (oxyurose), 18 -20 clinique pour les adultes)
Vertige, et problèmes du système nerveux central, 15-1 érosion de la cornée (voir Guide de pratique
Vésicule (lésion cutanée), caracteristiques, 16-2 clinique pour les adultes)
Syndrome obstruction du canal lacrymo-nasal
VIH (virus de l'immunodéficience humaine), (dacryosténose), 8-8 à 8-9
3-5, 18-2, 19-7 ophtalmie du nouveau-né, 8-7 à 8 -8
Violence à l'égard des enfants. Voir Enfant maltraité orgelet (voir Guide de pratique clinique pour les
Violence sexuelle. Voir Abus sexuel adultes)
Vision. Voir Yeux; Yeux, affections et problèmes du système nerveux central, 15 -1
Vitamine D rétinopathie, en cas de diabète sucré, 17-8
besoins, pour le nourrisson, 7-8, 7-12 rougeur oculaire, 8-2 à 8-4
pour le rachitisme nutritionnel, 7-12, 7-13 strabisme (déviation de l'œil), 8-9 à 8-11
Vitamines, rôle nutritionnel, 7-1 symptômes dominants, 8-1
Vitamines, suppléments de, usages troubles de la vue avec le botulisme, 18-3
pour le nourrisson, 7-4, 7-8, 7-12 troubles de la vue avec un traumatisme crânien,
retard de croissance, 17-5 15-7, 15-8
Voies respiratoires, affections uvéite (iritis) (voir Guide de pratique clinique pour
intubation, en cas de traumatisme pédiatrique, 20-3 les adultes)
lésion, en cas de traumatisme pédiatrique, 20-1
obstruction en épiglottite, 10 -19 Z
obstruction grave en cas d'asthme aigu, 10-13
traumatisme pédiatrique, examen primaire, 20-2 Zona (herpes zoster), 18-13

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