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CHAPITRE I : CONCEPT ET CADRE GÉNÉRAL DE LA CHAÎNE DE VALEURS
INTRODUCTION :
Le point d'entrée de ce premier chapitre est celui d'une industrie spécifique ou d'un secteur
économique dans un pays en voie développement. L'accent est mis sur l'amélioration de la
compétitivité de toute la chaîne de valeur, en particulier la partie de la chaîne qui est située dans un
pays en voie de développement, ou encore les chaînes de valeur appartenant à plusieurs produits. Le
but ultime est d'améliorer la part de marché mesurée en valeur d'une chaîne dans un pays par rapport
à d'autres pays, et de façon à accroître les recettes totales de l'industrie. Cela peut se faire soit par
l'amélioration de la valeur ajoutée par produit dans le pays, soit par l'augmentation des volumes de
vente.
La valeur ajoutée par produit peut être améliorée en délocalisant la transformation des pays
développés vers les pays en développement, ou en cherchant des prix plus élevés, c'est à dire par
l'amélioration de la qualité, la recherche de différents marchés, etc. L'augmentation des ventes a
beaucoup à voir avec les efforts de marketing et le fait d'être compétitifs sur le marché mondial en
termes de prix et de qualité. Dans cette approche, l'accent est souvent mis beaucoup plus sur les
transformateurs et les exportateurs que sur les producteurs et les fournisseurs d'intrants.
Activités principales
Les activités principales servent à délivrer le produit ou service au client et sont directement
impliquées dans la création de valeur.
Logistique interne et externe. Cela concerne le transport, la distribution, la réception, le stockage
ou la manutention tant dans l’entreprise qu’à l’extérieur, chez le client. Production. La maîtrise de la
fabrication, de l’assemblage ou de l’emballage peut permettre à une entreprise de créer de la valeur
pour son client.
Marketing et commercialisation : La force de vente ou la publicité sont des moyens utilisés par les
entreprises pour présenter leur offre aux consommateurs et construire une image de marque.
Service: Afin de créer de la valeur, une entreprise peut s’appuyer sur son service après-vente
(installation, réparation, formation, pièces détachées, suivi
Activités de soutien
Les activités de soutien permettent aux activités principales de fonctionner de manière efficace et
efficiente.
Approvisionnement: L’achat de certains actifs dont les matières premières sont source de création
de valeur pour une entreprise.
Recherche et développement: La technologie, à travers la conception et le développement de
nouveaux produits permet à l’entreprise d’être toujours innovante.
Gestion des ressources humaines: Le recrutement, la formation, la rémunération ou la progression
des individus dans l’entreprise peuvent générer de la valeur.
Infrastructures et systèmes: Ce sont les systèmes de gestion de la qualité, de traitement de
l’information, de planification, de contrôle.
Dans cette optique Michael Porter distingue: Les activités principales sont essentiellement celles de
la création matérielle à la vente du produit, incluant son transport jusqu'au client et le service après-
vente. Tandis que Les activités de soutien permettent de pratiquer un effet de levier par rapport à la
marge créée par les activités principales.
C- Logistique :
La logistique signifie l’ensemble des techniques et des moyens visant à mettre à disposition un
produit donné au bon moment, au bon endroit, au moindre coût et avec la meilleure qualité en gérant
les flux physiques de l’amont à l’aval de la chaîne 4. Dans cette hypothèse le concept de logistique
subit une segmentation en trois différents segments Logistique amont regroupe l’ensemble des
activités de production mise à disposition dans les délais souhaités des matières premières, produits
semi-finis commandés par l’entreprise dans les meilleurs conditions de coût cela comporte les
activités :
• Réception, déchargement stockage matières, composants et consommables.
• Conditionnement et emballage.
• Gestion de stock physique, informatique,
• Gestion de stock de consignation et magasins avancés fournisseurs.
• Inventaires, suivi administratif.
• Approvisionnement au poste de production.
• Portage de stock matière, ébauches et composants.
• Gestion des magasins généraux Logistique interne se traduit par la mise à disposition, des matières
premières et des produits en cours de fabrication dans les délais souhaités ce segment reflète
l’importance de la coordination des unités de production et/ou d’assemblage il comporte :
-les stocks
-Transport entre les sites de stockage
Logistique aval se manifeste par la mise à disposition, des produits finis dans les délais souhaités
pour le client dans les meilleures conditions de coûts cela comprend :
• Gestion logistique des stocks.
• Gestion de bord de chaîne de production.
• Intervention éventuelle sur produit, opération de finition ou de traitement de surface.
• Préparation, conditionnement, emballage.
• Expédition et achat transport dans le cadre d’AOG, autres urgences, expédition hors gabarit.
• Gestion des échantillons et des retours.
• Optimisation douanière et gestion des régimes douaniers économiques et des zones sous douanes.
• Gestion des retours de marchandises.
En revanche les principaux acheteurs ne se fournissent plus comme avant auprès d’une multitude de
petites entreprises et tournent le dos aux anciens ateliers de coupe, de confection et d’assemblage par
couture pour établir des relations avec un nombre plus restreint de fournisseurs stratégiques et gérer
une production répartie entre de multiples entreprises dans différents endroits du monde. Pour
répondre à la nouvelle demande de «mode rapide» sur le marché, qui se caractérise par l’expédition
rapide des marchandises, des exigences de qualité plus élevées et un faible niveau de stock dans le
commerce de détail, les chaînes de valeur du secteur connaissent ainsi une profonde restructuration,
qui donne la priorité à des circuits de distribution plus courts, à une main-d’œuvre plus qualifiée et à
une optimisation de la gestion des chaînes de valeur.
Le secteur du textile-habillement emploie près de 160.000 personnes au Maroc. Il est ainsi le premier
employeur industriel du pays avec 27% des emplois industriels nationaux. Le secteur contribue
également à hauteur de 24 % des exportations marocaines de biens et à hauteur de 7% de la VA
industrielle, 5% de la Production industrielle et 5% du Chiffre d'affaires industriel.
Le secteur du textile se porte bien, voire même très bien. À voir les chiffres à l’export et le
rebondissement qu’a opéré ce secteur depuis trois ans, on remarque que les activités tournées vers
l’export ont affiché en 2016 une dynamique record avec un chiffre d’affaires en hausse de 6,7% qui
était de 34,6 milliards de DH et la tendance est à la hausse pour 2017, d'après les statistiques
d'Eurostat
CA Export 2016 : 32,3 MMDH (données provisoires de l'Office des Changes)
CA Export 2015 : 31,4 MMDH
CA Marché Local estimé à 45 MMDH en 2015, et prévisions à 90 MMDH en 2025
Ce secteur compte environ 1100 entreprises produisent un milliard de pièces par an réparties comme
suit :
• Sous-traitance : 600 millions de pièces ;
• Co-traitance : 300 millions de pièces ;
• Collections propres : 100 millions de pièces.
Ces chiffres s’expliquent par le fait que secteur du textile-habillement dispose plusieurs atouts,
parmi lesquels on distingue :
• Un cadre global incitatif : Un plan de développement concret de l’offre marocaine du secteur
textile, un système incitatif englobant un ensemble de mesures d’encouragement à l’investissement à
caractère fiscal, financier, juridique et social, un grand réseau d’accords de libre-échange avec
l’Union Européenne, Les États-Unis d’Amérique et le monde arabe, donnant accès à un marché de
plus d’un milliard de consommateurs.
• Une plateforme d’investissement : l’État marocain met à la disposition des investisseurs des
plateformes industrielles d’investissement « P2I » très avantageuses.
• La Réactivité de production : Grâce aux producteurs locaux de matière premières, et à la future
mise en place de plateformes d’approvisionnement, le Maroc peut réduire le délai de livraison de
deux semaines vers l’Europe (soit un cycle compris entre 2 et 4 semaines - 50% de temps en moins
que le cycle normal).
• La réactivité de livraison : Une proximité géographique aux marchés européens, un port « Tanger
Med » qui permet au secteur du Textile marocain d’être de plus en plus réactif, ceci grâce à :
• Un dédouanement en moins d’1heure
• Un couloir dédié aux acteurs textiles
• Une Augmentation de la capacité de rotation des navires opérant dans le port (6 à 8
correspondances par jour)
• Une Ouverture aux compagnies maritimes dédiées uniquement au transport camion
• Une grande capacité de production : une capacité de production importante du secteur, estimée à
plus d’un milliard de pièces par an ; un secteur qui opère depuis 50 ans avec les marchés européens
et américains, des instituts de formation assurant l’amélioration continue des compétences permettant
ainsi aux entreprises du secteur de bénéficier d’une main d’œuvre qualifiée et de profils pointus de
designers, stylistes et ingénieurs ; un développement de compétence qui est au centre de la stratégie
du secteur
• Une bonne organisation sectorielle : une organisation autour d’une association professionnelle «
AMITH », qui compte parmi ses adhérents plus de 90% des entreprises exportatrices du secteur, une
facilité de communication et d’interaction avec les donneurs d’ordre et les investisseurs
internationaux
• Une éthique environnementale et sociale : adoption du programme de mise en conformité sociale
dit « Fibre Citoyenne ». Ce Label distingue les entreprises du secteur textile - habillement respectant
la réglementation marocaine en matière de gestion des ressources humaines et conditions de travail.
Ces atouts ont pu être tissés et solidifiés grâce à :
- La proximité géographique de l’Europe, et la facilité de communication entre les industriels des
deux rives,
- La stabilité politique du pays et l’image sûre dont il jouit à l’étranger,
- Une compréhension mutuelle et une habitude de travail selon les normes de qualité européennes et
une rigueur et respect des engagements mutuels,
- La structure souple et évolutive de l’outil de production marocain,
- La disponibilité au Maroc d’une main d’œuvre habile et peu coûteuse par rapport aux pays
limitrophes,
- Une complémentarité manifeste des intérêts avec l'Europe, et particulièrement avec la France.
Malgré ces atouts le secteur textile connait plusieurs faiblesses qui ralentissent son accroissement tel
que :
- Faible qualification du personnel.
- Équipements industriels peu développés.
- Absence d’équipement adapté à la production de tissus de bonne qualité.
- Manque d’approvisionnement en coton pour les filateurs.
- Manque de développement des produits finis et de création de nouvelles collections propres aux
entreprises.
- Absence d’intégration de la filière.
- Prix peu compétitif de la sous-traitance.
- Concentration des exportations du secteur sur les marchés européens.
- Non-respect des délais de livraison.
D’autres faiblesses du secteur d’habillement se manifestent par :
- Manque de techniciens et de cadres qualifiés.
- Niveau bas de la productivité.
- Faible importance donnée au repassage/conditionnement.
- Manque de créativité dans le secteur du tissage.
- Absence d’intégration de la filière.
- Manque d’une gestion satisfaisante de la qualité
La consommation des vêtements revêt un caractère de plus en plus fugace. La demande dans le court
terme est instable et volatile. Elle est tributaire de nombreux facteurs ; économiques, psychologiques
et climatiques. Ce dernier n’est pas le moindre : la demande change avec les saisons ; tout décalage
climatique s’avère néfaste.
• Facteur démographique :
La démographie n’exerce guère d’effet immédiat sur la consommation. C’est un élément de long
terme qui influence le potentiel de consommation dans un sens positif ou négatif.
L’impact de ce facteur est certes limité parce que l’évolution démographique des pays les plus
consommateurs est lente
• Facteur économique :
Il s’agit du prix du revenu et de leur effet combiné. L’influence du revenu dépensé par tête doit être
corrigée par la prise en compte des coefficients budgétaires, c’est à dire la part de la dépense
d’habillement dans la consommation totale des ménages.
• Facteurs psychosociologiques :
Le vêtement répond à un besoin matériel évident, mais il satisfait également des besoins
sociologiques : il est un élément d’identité individuelle et de différenciation sociale. C’est ainsi que
la façon de s’habiller reflète les valeurs sociales dominantes de la société à un moment donné.
Les cycles de la mode influencent la consommation d’habillement à travers des éléments qui
évoluent rapidement : la couleur, la longueur, la forme et la silhouette du vêtement ou encore la
texture, l’apprêt et l’ornement.
III.2: Spécificités de l’industrie textile-habillement :
Les champs d’activité où s’exercent les métiers et professions visés par le secteur de
formation du Textile et de l’Habillement sont répartis en deux grands groupes tels que définis dans
la Classification des activités économiques du Maroc : les produits textiles et bonneterie (textile
amont) et les industries de l’habillement. Ces deux grands groupes se subdivisent en classes
industrielles (voir le tableau ci-dessous
L’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’ Habillement ( AMITH ) quant à
elle est organisée en 4 groupements représentant chacun une branche d’activité :
Pour cette étude, et en vue de s’approcher au mieux de l’organisation de l’association
professionnelle, il a été décidé de répartir les deux grands secteurs du textile et de l’habillement en 5
sous-secteurs qui sont :
• La filature
• Le tissage
• La bonneterie
• L’ennoblissement
• La confection
Évoluant dans un contexte de plus en plus concurrentiel, ce secteur tourné vers l’avenir, est
résolument décidé, en alliance avec ses partenaires de l’espace euro -méditerranéen, à gagner le pari
de la mondialisation.
Pour y parvenir, le secteur possède de nombreux atouts qui lui ont toujours permis une adaptation
plus rapide aux exigences du marché mondial. Réparties en 4 filières (chaîne et trame, maille, jeans
& sportswear, textiles de maison),
Atouts et avantages du secteur d’habillement au Maroc:
Le principal atout du secteur textile habillement au Maroc réside dans la proximité avec le marché
européen (leur principal partenaire commercial), renforcé par l’existence des accords d’association
conclus avec l’UE. La connaissance des marchés européens a, jusqu’à présent, permis de répondre
aux exigences de délais, prix et services.
Au Maroc, le secteur a également connu une période de transformation importante au niveau des
structures. Des mutations notables se sont opérées au niveau technologique et au niveau
organisationnel et managérial.
Handicaps et contraintes du secteur :
Le principal handicap de l’industrie du textile habillement au Maroc est lié à la dépendance aux
activités de sous-traitance et au manque d’intégration du secteur.
En outre, les principaux indicateurs relatifs au secteur reflètent un certain nombre de difficultés
confrontant ce secteur.
La stratégie sectorielle 2025 dans le cadre du Plan d’accélération industrielle prévoit des mesures
pour le marché local. Les ambitions affichées et qui n’ont pas encore été concrétisées sont la lutte
contre l’informel afin de permettre aux petites entreprises non organisées de basculer vers le circuit
organisé et l’émergence de champions nationaux qui serviront de locomotive aux petites entreprises
et permettront d’accroître la part des enseignes locales.
Un appui soutenu sera particulièrement porté à l’émergence d’un amont textile compétitif et
innovant, afin de drainer davantage d’IDE, notamment chinois, et de développer des partenariats
gagnants-gagnants.
L’amélioration des conditions sociales est un aspect important de l’aide des partenaires de
développement au secteur du vêtement, en particulier après les accidents du travail survenus dans le
secteur. Les approches axées sur la différenciation sur les marchés finals, offrent également des
possibilités, en particulier pour les petits fournisseurs. Une autre tendance notable est la participation
des fournisseurs et des entreprises chefs de file du secteur privé aux programmes mis en œuvre dans
ce domaine
Étant donné que plusieurs formes d’aide influent sur les résultats du secteur, il n’est pas possible de
différencier l’impact de chacune. C’est dans le domaine du soutien apporté aux producteurs que cela
apparaît le plus nettement. La fourniture d’une aide directe pour soutenir les secteurs du textile, du
cuir et des produits similaires montre que l’aide a été principalement allouée à un petit nombre de
producteurs. Dans certains pays, le soutien fourni au secteur du textile et du vêtement au titre de
l’Aide pour le commerce consiste surtout en un soutien à l’utilisation des préférences. Les
fournisseurs des pays en développement qui participent à la chaîne de valeur du textile et du
vêtement ont également bénéficié d’un soutien au développement des infrastructures liées au
commerce et à la facilitation des échanges