Techniques D'assemblage Par Dupont PDF
Techniques D'assemblage Par Dupont PDF
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Les vis à former les filets sont adaptées aux modules d’élas-
ticité inférieurs à 1500 MPa; le matériau peut alors être Filetage pointu
Certains filetages spéciaux comportent des
déformé sans entraîner de contraintes périphériques élevées. angles de filetage inférieurs à 60°, qui est la
valeur courante dans la plupart des vis stan-
Quand le module d’élasticité en flexion d’une matière plas- dards. Des angles de dégagement de 30°
ou de 45° forment des filets aigus qui sont
tique est compris entre 1500 et 3000 MPa, il est difficile de introduits plus facilement dans les plastiques
définir le type de vis le mieux approprié. D’une manière ductiles. Ils créent des sillons de contact plus
profonds et réduisent les contraintes. Dans
générale, la contrainte engendrée par la vis formant les filets certains cas, les dimensions des bossages
peuvent être réduites en présence de ces
étant trop forte pour cette classe de résines, la vis coupante filets pointus.
serait plutôt conseillée. Cependant des polymères tels que les
polyamides ZYTEL® et les résines acétal DELRIN® se compor- HI–LO
tent de façon satisfaisante sous l’action des vis à former le Ce dessin à double filetage, conçu par
ELCO Industries, augmente la force de
filetage. Les vis coupantes demeurent encore préférables à fixation de la vis en augmentant le volume
moins que des montages et démontages répétés soient ulté- de matériau retenu entre les filets.
rieurement nécessaires.
EJOT Delta Special design
Type AB L
D d
P La vis «BP» est très analogue à la vis «B», mais elle a un
angle de dégagement de 40° et une pointe conique non
Type B L filetée. Celle-ci facilite le centrage des trous au cours de
l’assemblage. Le type «U», à extrémité épointée, est une vis
à filets multiples destinée aux assemblages permanents. Ce
type «U» n’est pas conseillé si son démontage est prévu ulté-
rieurement. Des vis à former spéciales, telles «Trilobular»,
D d 40° ± 8°
conçues pour réduire la pression radiale, sont fréquemment
Type BP utilisées dans cette plage de modules d’élasticité
S
(voir figure 9.02).
H
S
Les vis à section transversale non circulaire présentent des
45° – 65°
couples d’entraînement et de serrage légèrement accrus.
Une autre forme de filetage originale, la fixation «Hi-Lo»,
A P D
comporte un double filetage dont l’un est profond et l’autre
léger. Un angle de dégagement aigu, de 30°, permet de for-
Type U
mer un sillon plus profond dans la matière et de réduire la
contrainte périphérique qui serait engendrée par l’angle de
L
S
60° d’un filet de forme conventionnelle. La vis «Hi-Lo» est
également caractérisée par un diamètre de l’âme inférieur à
celui d’une vis conventionnelle. Cette disposition augmente
la surface de matière au contact des filets hauts et minces, et
D P
accroit la surface sur laquelle s’exerce le cisaillement axial.
Tous ces facteurs contribuent à une meilleure résistance à
l’arrachement et à une fixation plus robuste. Ce style de vis
Type T
peut aussi bien être du type à former, que du type à découper
utilisé avec les matériaux de module d’élasticité encore plus
Fig. 9.01 Types de vis autotaraudeuses élevé.
76
Les résines du troisième groupe, dont le module d’élasticité se Ils sont conçus pour résister aux déplacements axiaux
trouve dans la plage de 3000 à 7000 MPa, doivent leur résis- et angulaires.
tance à la présence de fibres de verre. – Insert posé par ultrasons
Les produits caractéristiques de cette catégorie sont les ZYTEL® Cet insert est pressé dans le polymère fondu par l’action
renforcés de 13% de fibre de verre et les MINLON® renforcés des vibrations ultra-sonores, puis il est maintenu en place
de charges minérales. Les fixations sur ces produits se font par la solidification de la matière. Quand elle est appli-
au mieux à l’aide de vis découpant le filetage. Dans ces maté- cable, cette méthode est la meilleure car elle ne laisse que
riaux plus rigides, les vis coupantes assurent une bonne péné- de faibles contraintes résiduelles.
tration des filets, de fortes charges de serrage et ne donnent – Insert chauffé
pas naissance aux contraintes résiduelles élevées qui pour- L’insert est chauffé 30 à 50° C au-dessus de la température
raient entraîner des ruptures après l’insertion. de mise en œuvre de la matière et introduit à force dans le
Les matières plastiques du dernier groupe, dont le module trou correspondant, légèrement plus petit.
d’élasticité en flexion est supérieur à 7000 MPa, sont relati-
– Insert surmoulé
vement fragiles et ont tendance à granuler entre les filets,
L’insert est disposé dans le moule avant l’injection.
entraînant un arrachement à une force plus faible que pré-
Sa configuration extérieure est conçue pour engendrer
vue. Les résines de cette catégorie à module supérieur sont
le minimum de contraintes après le refroidissement.
les résines polyamides ZYTEL® renforcées de 33% et 43% de
fibre de verre, la résine RYNITE® PET renforcée de téréphta- – Insert à expansion
late de polyester, la résine CRASTIN® PBT renforcée de téré- L’insert à expansion est glissé dans l’orifice et se bloque
phtalate de polybutylène et la résine polyamide haute perfor- quand on introduit la vis qui écarte ses parois.
mance ZYTEL® HTN de DuPont. – Douilles pleines
Pour ces matériaux, on conseille les filets plus fins de la vis Les douilles sont généralement des inserts en deux parties.
du type T. Même avec les pas les plus fins, le retrait de la vis Le corps est vissé à l’intérieur d’un trou préalablement
détériore ici le filetage du plastique, rendant impossible le préparé et une bague immobilise l’insert en place.
réemploi d’une vis de même dimension. Si, dans ce groupe
de matériaux, le retrait et le remplacement de la fixation sont Conseils relatifs à la conception
à prévoir, il est recommandé d’utiliser des inserts métalliques, Il est important, lors du dessin de fixations par vis autotara-
ou bien de prévoir des bossages suffisamment dimensionnés deuses, de tenir compte d’un certain nombre de facteurs (voir
pour loger ensuite une vis de plus grand diamètre (figure 3.25). aussi figure 3.09 pour la conception) :
On utilisera des vis de taille plus importante pour les répara- – Dimensions du trou du bossage
tions ou pour permettre des forces de serrage supérieures à Pour obtenir la valeur la plus élevée du rapport couple
celles de l’installation initiale. d’arrachement/couple de vissage, utiliser un trou de dia-
Si le choix se fait sur les inserts métalliques, les cinq types mètre égal au diamètre primitif de la vis.
suivants sont disponibles sur le marché: à pose par ultrasons, (dh ≅ 0,8 Ds, voir tableaux 9.01-9.02).
inserts chauffés, surmoulés, à expansion, à douille pleine – Dimensions extérieures du bossage
(figure 9.03). Les inserts sont maintenus en place à l’aide de Le diamètre de bossage le mieux adapté est égal à 2,5 fois
moletages, de cannelures et de fentes. le diamètre externe de la vis. Un bossage trop étroit peut
se fissurer. Par contre, au delà de cette valeur, on n’obtient
aucune augmentation appréciable du couple d’arrachement
A Chauffé ultrasons par l’augmentation des dimensions du bossage.
– Influence de la longueur de la vis
Le couple d’arrachement augmente rapidement avec la lon-
gueur de la vis et atteint un palier quand la vis est engagée
dans le bossage sur une longueur égale à 2,5 fois son dia-
B Surmoulé mètre primitif.
La valeur du rapport couple d’extraction/couple de vissage
permet pratiquement d’évaluer la faisabilité d’une fixation
par vis. Dans le cas d’une production en grande série à l’aide
d’outils électriques, ce rapport doit être d’environ 5:1. Avec
des opérateurs bien entraînés, travaillant sur des séries de
C Expansion
pièces homogènes au moyen d’outils à main, un rapport de
2:1 est acceptable. Dans tous les cas on doit éviter les lubri-
fiants qui réduisent ce rapport de façon drastique.
Tableau 9.01 Valeur de la force d’arrachement pour différentes dimensions de vis et différents materiaux
D
Vis type A, no 6 7 8 10 12 14
s
d s
78
Tableau 9.02 Couple d’arrachement pour différentes dimensions de vis et pour différents matériaux
Ds
Vis type A, no 6 7 8 10 12 14
a) Pour ces dimensions, «dh» a été augmenté de 10% afin d’éviter la rupture du moyeu sur la ligne de soudure
a = pas du filetage, p
Si les deux pièces sont réalisées en plastique, le profil du
filetage doit être modifié selon l’un des deux types présentés
A
a a dans les figures 9.04B et 9.04C.
Les thermoplastiques techniques ont habituellement une
résistance aux contraintes de compression supérieure à la
résistance à la traction. Les filetages doivent par conséquent
être placés sur l’extérieur de la pièce plastique lorsque
ri ro r celle-ci est destinée à être vissée dans un tube métallique,
figure 9.05.
B p
R rI ro r
filetage arrondi
C Tube métallique
Fig. 9.04 Vis plastiques Fig. 9.05 Type d’assemblage vissé plastique-métal conseillé
79
Exemples pratiques d’assemblages vissés Conception des vis plastiques
Pour les exemples de vis plastiques, voir figures 9.06 à 9.08. Equations théoriques permettant de calculer la résistance des
joints plastiques vissés.
Couple sur la tête de la vis:
Mh = F r f rR
1
+
f2
cos()
+
p
2r = F r fa
MT = F r cos()
f 2
+
p
2r = F r fb
p a
2
80
Emmanchements à force
L’emmanchement à force constitue un moyen d’assemblage Moyeu en DELRIN® 500
Limites maxima d’interférence
simple, rapide et économique. Utilisable avec des matériaux
de nature identique ou dissemblable, il permet de supprimer 6
les vis, les inserts métalliques, les colles, etc. Quand on l’em-
% du diamètre de l’insert
d
ploie avec des matériaux de nature dissemblable, les diffé- Arbre en DELRIN®
5
rences entre les coefficients de dilatation thermique linéaire
peuvent se traduire, sous l’influence des variations de tem-
d11 D
pérature, par des interférences limitées dues au retrait ou à 4
Arbre en acier
l’expansion d’un matériau par rapport à l’autre, ou par des
contraintes thermiques. Etant donné que les matières plasti- 2·d 3
ques fluent ou relaxent leurs contraintes sous l’effet d’une 1,5 2 3 4
charge continue, on peut s’attendre, au moins dans une cer- Rapport D/d
Limites d’interférence
L’équation générale applicable aux cylindres à paroi épaisse
est utilisée pour déterminer l’interférence admissible entre
un arbre plein et un moyeu: 10
Moyen en
d D s
[ ]
ZYTEL® 101
W+νh l–νs
et 6
2 2
(Dh + Ds ) Arbre en acier
W= (16) 4
(Dh2 – D2s )
Dans lesquelles:
2
I = interférence diamétrale, mm 1 2 3 4 5
Rapport D/d
d = contrainte nominale, MPa
Dh = diamètre extérieur du moyeu, mm
Ds = diamètre de l’arbre, mm Fig. 9.10 Limites théoriques d’interférence
pour l’emmanchement à force
Eh = module d’élasticité du moyeu, MPa Chiffres basés sur la valeur du module d’élasticité à la limite élastique. Température ambiante,
et conditions d’humidité moyennes.
Es = module d’élasticité de l’arbre, MPa
νh = coefficient de Poisson du matériau du moyeu Cas 2. Arbre métallique; moyeu en plastique. Quand l’arbre
νs = coefficient de Poisson du matériau de l’arbre est en métal d'un module élevé, ou en tout autre matériau
W = facteur de forme d'un module élevé, E étant supérieur à 50 × 103 MPa, le der-
nier terme de l’équation (15) devient négligeable, et l’équa-
tion se simplifie en:
dD s W + νh
I = ×
W Eh
Les limites théoriques d’interférence pour le DELRIN®
Cas 1. Arbre et moyen sont en même polymère. Quand le et le ZYTEL® sont présentées aux figures 9.09 et 9.10.
moyeu et l’arbre sont tous deux plastiques
Les emmanchements à force sont facilités par le refroidis-
Eh = Es ; νh = νs. Ainsi l’équation (15) se simplifie en: sement de la pièce intérieure ou le chauffage de la pièce
dD s W+1 extérieure, qui réduisent l’interférence au moment de
I = ×
W Eh l’assemblage.
81
On peut calculer le changement des diamètres résultant
des modifications de température à l’aide des coefficients
de dilatation thermique linéaires des matériaux.
3000
Ainsi:
D–Do = (T–To) Do 3% Interférence
Rapport D/d = 1,5
Force, N N
2
égalité dans laquelle: 4
d’arrachement,
3
2000 4
D = diamètre à la température T, mm 3
Do = diamètre à la température initiale To, mm
2
Pull-out
= coefficient de dilatation thermique linéaire (1/°K)
1000 1,5
Force
Influence du temps sur la force de l’assemblage
Comme nous l’avons déjà indiqué, un emmanchement à force
flue et/ou relaxe ses contraintes au cours du temps. Cet effet
réduit la pression dans le joint et la puissance de maintien de
0
l’assemblage. L’ingénieur doit combattre cette conséquence 0 1 10 100 103 104 105
en moletant ou en rainurant les pièces. Le plastique tend Time, h
Temps, h
alors à s’écouler dans les rainures et à maintenir la force
du joint.
Les résultats d’essais effectués sur un arbre pressé dans un
manchon en DELRIN® sont présentés aux figures 9.11 à 9.13. Fig. 9.12 Résistance de l’assemblage en fonction du temps
pour une interférence de 3%
Ces essais ont été réalisés à la température ambiante. Des
températures plus élevées auraient accéléré la relaxation des
contraintes. La force d’arrachement varie avec l’état de sur-
face de l’arbre.
3000
Interférence:
d = 10 D 4%
20 2
d’arrachement,
4 3
2000
3000 4
3
2% Interférence
Pull-out
2
d’arrachement,
3 1000
Force
2000 4 4 2
1,5
Pull-out
3
0
1000 0 1 10 100 103 104 105
Force
2
Time, h
1,5 Temps, h
0
0 1 10 100 103 104 105 Fig. 9.13 Résistance de l’assemblage en fonction du temps
Temps,
Time, hh pour une interférence de 4 et de 5%
interférence de 4%.
Les roulements à bille sont emboîtés à la presse dans la poulie
d d D
à gorge.
Angle de Angle de
e guidage
guidage
A 30 -
45 °
3/4 t
3
5∅
h
Press-fit 1%
A · l2 t
h
0,02
t
Fig. 9.15 Roulement à billes Fig. 9.17 Languette en porte à faux d’emboîtage élastique
83
c
La force requise pour monter et démonter les éléments d’un
emboîtage élastique dépend de la géométrie de la pièce et
e du coefficient de frottement. On peut diviser arbitrairement
F cette force entre deux éléments: la force exigée initialement
d D
pour dilater le moyeu et la force nécessaire pour vaincre le
frottement.
La force maximum de dilatation apparaît, alors que les faces
chanfreinées glissent au delà l’une de l’autre, au point de
Fig. 9.18 Emboîtage élastique sphérique
dilatation maximum. Elle s’exprime approximativement par
Les emboîtages élastiques cylindriques sont généralement l’équation:
les plus solides, mais ils exigent une plus grande force d’as- [tan () + f ] d DsLh
semblage que ceux à languettes. La contre-dépouille des em- Fe =
W
boîtages élastiques cylindriques est éjectée (au moulage) par
dans laquelle:
dégagement d’un noyau. Cette opération implique la défor-
mation nécessaire à l’enlèvement du moule. Elle exige des Fe = force de dilatation, N
matériaux possédant de bonnes caractéristiques de reprise f = coefficient de frottement (tableau 7.01)
élastique. L’adoption de languettes peut, dans le cas de pièces = angle des surfaces chanfreinées
complexes, simplifier l’opération de moulage. d = contrainte résultant de l’interférence, MPa
Emboîtages élastiques en contre-dépouille Ds = diamètre de l’arbre, mm
Les emboîtages élastiques en contre-dépouille doivent, pour W = facteur géométrique
donner des résultats satisfaisants, répondre à certaines exi- (emmanchement à force, équation 16)
gences. Lh = longueur du moyeu expansé, mm
– Epaisseur de paroi uniforme Les formules de l’interférence diamétrale maximum «I»,
Il est essentiel de maintenir constante l’épaisseur de paroi et du facteur géométrique «W» sont indiquées ci-dessous.
tout le long de l’élément. Il ne doit pas y avoir de source Dans le cas des moyeux borgnes, la longueur dilatée Lh peut
de contraintes. être estimée à environ deux fois le diamètre de l’arbre. Le
– Latitude de déplacement ou de déformation coefficient de Poisson se trouve dans les données relatives
Un emboîtage élastique doit être disposé dans une zone où aux produits.
la partie en contre-dépouille peut se dilater librement. La force nécessaire pour surmonter le frottement peut s’esti-
– Forme mer par l’équation suivante:
La forme idéale de ce type d’emboîtage élastique est cir- f dDsLs
culaire. Plus la forme s’écarte du cercle, plus la pièce sera Ff =
W
difficile à éjecter et à assembler. Les emboîtages élastiques
dans laquelle:
de forme rectangulaire ne fonctionnent pas de façon satis-
faisante. Ls = longueur de la surface glissante de l’interférence
– Seuils – lignes de soudure La plupart des assemblages, le frottement est généralement
L’éjection d’une contre-dépouille hors du moule est facili- inférieur à la force nécessaire pour la dilatation du moyeu.
tée par la température de la résine qui, demeurant très éle- La valeur de [γ + atan (f)] doit être inférieure à 90° pour
vée, réduit le module d’élasticité et accroît l’allongement. que l’assemblage des pièces soit possible.
Ce n’est pas le cas lors de l’assemblage ultérieur des pièces. Exemples
Il arrive souvent que l’élément en contre-dépouille se
Les dimensions et les interférences conseillées pour emboîter
fissure au moment de l’encliquetage à cause des points
élastiquement un arbre d’acier dans un moyeu aveugle en
de faible résistance de la ligne de soudure, de turbulences
ZYTEL® sont données dans le tableau 9.03. La terminologie
dans le seuil ou de bulles. Si l’existence d’une ligne de
est illustrée sur la figure 9.16. Un angle de rappel chanfreiné
soudure soulève un problème, et qu’elle ne puisse pas être
à 45° donne satisfaction dans la plupart des applications.
supprimée en modifiant la conception de la pièce ou en
On peut obtenir un assemblage permanent avec un angle
déplaçant le seuil, on peut renforcer la section concernée
de rappel de 90°.
à l’aide d’une nervure ou d’un bourrelet.
Force d’assemblage Dans ce cas, le trou du moyeu doit être ouvert à l’autre
Au cours de l’assemblage, les éléments d’un emboîtage élas- extrémité. On pratique couramment un chanfrein de guidage
tique traversent une situation de contrainte due à l’interfé- de 30° à l’extrémité de l’arbre afin de faciliter son introduc-
rence prévue lors de la conception. La valeur des contraintes tion dans le moyeu.
peut être calculée selon la procédure déjà exposée dans le La poulie à courroie crantée de la figure 9.19 n’est pas sou-
chapitre précédent sur les emmanchements à force. Des chif- mise à un effort axial important. Un emboîtement élastique
fres de contrainte plus élevés et de plus faibles coefficients à fentes est par conséquent parfaitement approprié. Cette dis-
de sécurité sont admissibles dans le cas des emboîtements position, qui permet de prévoir une gorge plus profonde et
élastiques, compte tenu du caractère momentané de l’appli- un épaulement du coussinet plus épais, présente un avantage
cation des contraintes. certain du fait que cet élément est soumis à l’usure.
84
Fig. 9.19 Poulie à courroie crantée Fig. 9.21 Roue à vis sans fin à emboîtage élastique
85
Conception des languettes d’emboîtage élastique On utilise les équations de poutre suivantes pour contrôler
Les languettes de retenue doivent toujours être dimension- la valeur des contraintes dans les languettes flexibles:
nées de telle sorte que les contraintes ne dépassent pas la Fl 3
limite admissible au cours de l’assemblage. On néglige sou- Fléchissement: h = [mm]
3 EI
vent cette exigence quand on assemble des pièces en DELRIN®
sur des éléments en tôle métallique. Des longueurs de lan- 3 EI h
Force: F = [N]
guettes trop courtes peuvent se rompre (figure 9.24). l3
Force d’assemblage Fa = F (f + tan ) [N]
(par languette):
Fl
Contrainte: σ =C y [MPa] (élastique)
I
dans lesquelles:
F = pour déformer l’emboîtement avec une interférence h
[N]
l = longueur effective de l’encliquetage [mm]
E = module d’élasticité [MPa]
Fig. 9.24 Languettes d’emboîtage élastique sous-dimensionnées I = moment d’inertie de la section droite moyenne1),
Tableau 4.01 [mm4]
f = coefficient de frottement
γ = angle au sommet [ + atan (f)] <90
y = distance de l’axe neutre au côté sous tension,
Tableau 4.01 [mm]; rectangle: y = 0,5 × épaisseur
C = coefficient de concentration de contrainte
C = 1 pour les emboîtements élastiques à congé
C = 2 pour les angles médiocrement arrondis au niveau
de la section droite critique
L’intensité des contraintes admissibles dépend du matériau et
de la fréquence de démontage et de remontage des pièces.
Le tableau 9.04 indique des valeurs conseillées de contraintes
admissibles.
Fig. 9.25 Modèle de languettes d‘emboîtage élastique
Tableau 9.04 Allongements admissibles conseillées (%)
convenablement dimensionnées
pour les emboîtages élastiques à languettes.
Allongements admissible
Utilisé une fois Utilisé
Matériau (matériau vierge) fréquemment
DELRIN® 100 8 2–4
Ce défaut a été supprimé sur l’interrupteur de la figure 9.25, DELRIN® 500 6 2–3
dans lequel les languettes flexibles ont été considérablement ZYTEL® 101, sec 4 2
allongées pour réduire les contraintes de flexion. ZYTEL® 101, 50% HR 6 3
ZYTEL® GR, sec 0,8–1,2 0,5–0,7
Les languettes d’un emboîtage élastique doivent toujours ZYTEL® GR, 50% HR 1,5–2,0 1,0
être dimensionnées de manière à assurer une répartition uni- RYNITE® PET renforcé 1 0,5
forme des contraintes sur toute leur longueur. On y parvient CRASTIN® PBT renforcé 1,2 0,6
en leur donnant une forme progressivement amincie vers HYTREL® 20 10
l’extrémité ou bien en les renforçant à la base par une ner-
vure (figure 9.17). Il faut prendre soin d’éviter les angles 1) Si la languette est progressivement amincie vers son extrémité, la précision de la formule de
poutre diminue. Dans ce cas, il est conseillé d’avoir recours à un modèle plus complexe (par ex.
vifs et les autres sources de concentration de contraintes. Analyse par éléments finis).
86
Exemples
Pour certaines applications, l’élément à emboîter peut être
muni de fentes comme l’indique la figure 9.26. Ce système
permet de prévoir des contre-dépouilles beaucoup plus pro-
fondes, mais généralement aux dépends de la force de main-
tien. Cette solution est tout à fait indiquée pour les pièces
exigeant des montages et des démontages fréquents. Elle est
employée par exemple pour l’assemblage du corps du ther-
mostat sur la vanne d’un radiateur (figure 9.27). Le corps est
fretté par une bague métallique qui assure une fixation par-
faitement sûre.
Les vannes à diaphragme et à commande pneumatique ou
hydraulique, et les composants creux sous pression exigent
parfois des emboîtages élastiques présentant une force de
retenue plus élevée. La solution consiste à prévoir des élé-
ments de blocage à cliquets en contre-dépouille comme celui Fig. 9.28 Emboîtage élastique d’une vanne à diaphragme
représenté sur la figure 9.28. On dispose un certain nombre
de languettes (habituellement 6 ou 8) munies d’un épaule-
ment en contre dépouille à 900°, dont l’éjection s’effectue Assemblage moyeu-arbre
par les fentes correspondantes.
Cette méthode d’assemblage est généralement utilisée pour
Les parties placées entre les languettes ne comportent pas de les pièces transférant un couple d’un axe à l’autre par des
contre-dépouille. Ce système garantit un emboîtage élastique engrenages, ou transmettant un mouvement mécanique par
très résistant, la seule limitation étant l’allongement et la une came, une turbine de pompe, un ventilateur, etc.
force requis pour l’assemblage. Il est également possible
de préchauffer la pièce extérieure avant le montage afin de Le raccordement se fait généralement au moyen d’une cla-
réduire sa rigidité et de faciliter l’assemblage. vette, de vis ou par le dessin particulier de la section d’un
arbre.
Dans le cas des plastiques, les congés sont très importants et
la conception de tels joints en moyeu doit être très soigneuse.
Beaucoup d’erreurs ont été faites sur ce point. Afin d’en évi-
ter la répétition, et pour éviter de trop longues explications,
nous conseillons de regarder quelques exemples pratiques
de conceptions réussies.
Exemples pratiques, voir figures 9.29 à 9.35.
87
Fig. 9.31 Engrenage Fig. 9.34 Turbine radiale
Fig. 9.32 Poulie à gorge pour courroies trapézoïdales Fig. 9.35 Schéma proposé pour un joint en moyeu
88
Fig. 9.36 Pompe de machine à laver
89