BAC STD2A 2018 Sujet Physique Chimie

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BACCALAURÉAT TECHNOLOGIQUE

SESSION 2018
_______________

Série STD2A
Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués

PHYSIQUE CHIMIE

Épreuve du 25 juin 2018

Durée de l’épreuve : 2 heures


Coefficient : 2

L’usage de tout modèle de calculatrice, avec ou sans mode examen, est


autorisé.

La clarté des raisonnements et la qualité de la rédaction interviendront dans


l'appréciation des copies.

IMPORTANT
Ce sujet comporte 8 pages numérotées de 1/8 à 8/8.
Assurez-vous qu'il est complet ; s'il est incomplet, veuillez le signaler au
surveillant de la salle qui vous remettra un autre exemplaire.

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L’énigme Vermeer

Une exposition intitulée « Vermeer et les maîtres de la peinture de genre » a été


organisée au musée du Louvre du 22 février au 22 mai 2017. Johannes Vermeer,
peintre néerlandais né en 1632 et décédé en 1675, a révolutionné la peinture. Dans
l’un de ses célèbres tableaux, « La Laitière », l’aspect réaliste est saisissant. Ce
tableau, sous plusieurs aspects, ressemble à une photographie : on se demande si le
peintre n’aurait pas utilisé du matériel d’optique pour réaliser son œuvre. Cependant,
il n’y a aucune preuve écrite ; c’est une énigme, « L’énigme Vermeer ».
Le but de ce sujet est d’étudier des techniques qui auraient pu être utilisées par
Vermeer, aussi bien du point de vue de l’optique que de celui de l’enregistrement de
l’image, en s’appuyant sur des documents et une modélisation.

Document 1 – « La Laitière » et « Vue de Delft » de Vermeer.

La Laitière Vue de Delft


Le tableau « La Laitière » a été peint entre 1658 et 1659. Le tableau « Vue de Delft »
(Delft est une ville fluviale hollandaise) a été peint entre 1659 et 1660.

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Document 2 - Vermeer et le mystère de la chambre noire.
Lorsque Vermeer peint « La Laitière », il est encore un tout jeune peintre. C'est un de
ses plus célèbres tableaux. Cette composition fourmille d'indications pour les experts
qui traquent le secret de la technique de Vermeer. Toute leur attention s'est d'abord
fixée sur la trame lumineuse disposée devant tous les objets situés au premier plan de
la toile : le pain, la corbeille, le pichet de grès bleu. Ils se sont aperçus que cette
fameuse trame lumineuse rendait tous ces objets presque flous, alors qu'au deuxième
plan, le clou sur le mur et la panière d'osier sont d'une netteté parfaite. Comme si une
mise au point avait été faite sur le plan le plus éloigné ! D'où l'hypothèse maintes fois
formulée, mais jamais jusqu'à aujourd'hui réellement prouvée : et si Vermeer avait
utilisé la chambre noire (camera obscura) pour rendre cet effet stupéfiant ? La chambre
noire est l'ancêtre de l'appareil photographique. Il s'agit d'une boîte dans laquelle la
lumière pénètre seulement par un petit trou. […]. Ce procédé a été révélé au début du
XIe siècle par le père de l'optique moderne, le savant Ibn al-Haytham. Léonard de Vinci
le décrit avec beaucoup de précision dans son « Traité de la peinture ».

D’après http://www.lefigaro.fr

Partie A - Une première reconstitution de la « chambre noire » de


Vermeer (7 points)
La chambre noire est une boîte ou une pièce dont l’intérieur est noir et mat (afin d’éviter
toute réflexion des rayons de lumière) et dont l’une des faces est percée d’un trou
appelé « sténopé ». Ce trou laisse entrer la lumière à l’intérieur de la chambre noire.
Le matériau percé doit être très mince et le trou très petit pour que l’image soit nette.
A.1. En 1550, le mathématicien, médecin et astrologue italien Gerolamo Cardano
(1501-1576) équipe le sténopé d’un disque de verre. Ce disque permet de
concentrer les rayons lumineux, de donner une image beaucoup plus précise et
lumineuse, d’autant plus lumineuse que son diamètre est grand.
A.1.1. Donner le nom du matériel de laboratoire correspondant au disque de
verre utilisé par Cardano.
A.1.2. Donner le principal constituant du verre minéral.
A.1.3. Le verre est transparent à cause de sa structure « amorphe ». Préciser la
signification du terme « amorphe ».

Le document 3 donne le schéma d’une vue de côté de la chambre noire qu’aurait pu


utiliser Vermeer pour réaliser sa célèbre « Vue de Delft ». Sur ce schéma figurent la
lentille L de centre optique O ainsi que les positions possibles de la toile du maître.

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Document 3 – Reconstitution de la chambre noire telle qu’aurait pu l’utiliser
Vermeer.

Données :
1 1 1 1
Formule de conjugaison pour une lentille mince : ����� - ����� = ����� =
OA' OA OF' f'
�����
A'B' �����
OA'
Formule du grandissement : γ = ���� = �����
AB OA

A.2. On s’intéresse à la construction géométrique de l’image A’B’ d’un objet AB,


perpendiculaire à l’axe optique, par la lentille L. AB est un objet de hauteur égale
à 2,0 m placé à la distance de 10,0 m de L, à sa gauche. A est situé sur l’axe
optique.
Schématiser sur la copie l’axe optique, la lentille L, le centre optique O, le foyer
image F’ et le foyer objet F de la lentille L. Placer l’objet AB et construire son image
A’B’ en traçant au moins deux rayons particuliers.
Pour cette construction, une longueur de 1,0 m dans la réalité sera représentée
par une longueur de 1,0 cm sur la copie.

A.3. Déterminer par le calcul la position et la taille de l’image A’B’ de l’objet AB.

Vermeer place sa toile pour que les images des objets considérés à l’infini (maisons,
bateaux…) soient nettes.

A.4. Préciser la position de la toile.

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A.5. Pour cette position, indiquer si la nouvelle image de l’objet AB étudié aux
questions A.2. et A.3. est nette ou floue.

Partie B - La profondeur de champ (5 points)

Document 4 - Évolution de la profondeur de champ en fonction de différents


paramètres : distance de mise au point, focale et ouverture du diaphragme.

D’après Wikipédia
B.1. Donner la définition de la profondeur de champ et indiquer comment elle est
représentée sur le document 4.
B.2. Extraire du document 4 les trois paramètres qui influencent la profondeur de
champ et indiquer dans quel sens ils la font varier.
B.3. Dans le cas d’un portrait, expliquer comment un photographe peut modifier la
profondeur de champ. Préciser quel peut être l’intérêt artistique d’une telle
modification.
B.4. À partir du document 2 et des réponses aux questions précédentes, montrer que
Vermeer pourrait avoir utilisé du matériel d’optique pour réaliser ses toiles.
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Partie C - Enregistrement de l’image (8 points)

Document 5 - Des points de Vermeer au pointillisme de Seurat.


Les experts ont décelé, en disséquant « La Laitière », le secret des extraordinaires
« fondus lumineux » obtenus par Vermeer. C'est ici que l'on distingue le mieux la
technique consistant à rendre l'éclat lumineux du tableau par la ponctuation de la
touche picturale. Sur cette composition, les spécialistes ont observé les mêmes points
microscopiques, brillants, qu'ils avaient remarqués dans « La Lecture de la lettre », la
« Vue de Delft » et « La Dentellière ». Dans « La Laitière », ils scintillent presque
blancs sur le pot bleu, la corbeille, les brioches posées sur la table et le tablier de la
jeune femme, mais les petits points virent au jaune d'or sur la miche de pain. Cette
technique n'a rien de commun avec le pointillisme de Seurat ou de Signac. Chez
Vermeer, il n'y a pas de division du ton et juxtaposition de taches comme chez les
impressionnistes. Il est probable que Vermeer, de la pointe de son pinceau, ait déposé,
avec une minutie horlogère, des gouttes de couleurs claires sur d'autres couleurs
sombres.
D’après http://www.lefigaro.fr

C.1. À l’époque de Vermeer, on ne pouvait « conserver » l’image qu’en la dessinant


ou en la peignant.
C.1.1. Donner les trois principaux constituants d’une peinture à l’huile telle que
pouvait l’utiliser Vermeer.
C.1.2. Les « points microscopiques » évoqués dans le document 5 ne peuvent
pas être vus par notre œil si l’on regarde le tableau au-delà d’une certaine
distance (2 à 3 mètres). Donner le nom de la propriété d’un dispositif
imageur (comme l’œil) permettant de distinguer les détails.
C.1.3. Préciser le type de synthèse des couleurs ainsi que les couleurs primaires
utilisées par Seurat. Indiquer comment il obtient du jaune à partir de ces
couleurs primaires.
C.1.4. Seule une observation minutieuse par des experts a permis de découvrir
les tout petits points brillants de Vermeer. Préciser le rôle de ces points.
Expliquer en quoi leur présence permet de donner un argument
supplémentaire en faveur de l’utilisation par Vermeer d’un dispositif
optique.

C.2. On s’intéresse maintenant à un appareil photographique « Reflex 24 × 36 ».


C.2.1. Donner la signification de ces deux indications.

Dans cette partie, l’appareil photographique « Reflex 24 × 36 » est de type argentique


avec une pellicule noir et blanc. L’usage d’une technique reposant sur une action
chimique permet la « conservation » de l’image.

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Document 6 - Principe de « conservation » de l’image en photographie
argentique.
La photographie argentique fait intervenir des microcristaux (ou « grains ») de sels
d’argent photosensibles, non solubles dans l’eau. Le bromure d’argent, solide ionique
de formule AgBr(s), contient le cation métallique Ag+ et l’anion bromure Br-. En « noir et
blanc », le noir est de l’argent solide de formule Ag(s) et le couple d’oxydoréduction
Ag+/Ag(s) est mis en jeu.
Lorsque des cristaux reçoivent de la lumière (quand l’obturateur de l’appareil
photographique est ouvert par exemple), des germes d’argent invisibles se forment en
leur sein. On obtient alors l’image latente : celle-ci contient des grains avec germes et
des grains vierges. On révèle l’image latente lors du développement, à l’aide d’un bain
de révélateur, dans l’obscurité. Après un bain d’arrêt qui stoppe l’action du révélateur,
on utilise un bain de fixateur, contenant l’ion thiosulfate S2O32-(aq), dans lequel les sels
d’argent sont solubles, afin d’éliminer les sels d’argent vierges. On peut alors exposer
à la lumière, rincer et sécher.
C.2.2. Écrire la demi-équation d’oxydoréduction correspondant à la
transformation subie par l’ion argent contenu dans les sels d’argent sous l’effet
de la lumière ou du révélateur. Préciser si elle traduit une oxydation ou une
réduction.
C.2.3. L’hydroquinone, de formule brute C6H6O2, est un révélateur
photographique. La demi-équation d’oxydoréduction relative au couple
C6H6O2 / C6H4O2 est la suivante :
C6H6O2 = C6H4O2 + 2 H+ + 2 e-
Indiquer si l’hydroquinone est un oxydant ou un réducteur en justifiant la
réponse.
C.2.4. Établir l’équation de la réaction – correspondant à la révélation de l’image
latente – entre les ions argent d’un grain de sel d’argent ayant reçu de la
lumière et l’hydroquinone.
C.3. Dans cette partie, l’appareil photographique Reflex 24 × 36 est de type numérique
avec un capteur de 36,3 mégapixels. L’usage d’une technique reposant sur des
notions d’électronique permet la « conservation » de l’image.
Données
Pour un pixel, la luminosité et la couleur sont codées sur 256 niveaux pour chaque
couleur primaire, de 0 = 00000000 (en base 2) à 255 = 11111111 (en base 2).
Les « photosites » sont insensibles à la couleur. Pour les rendre « sensibles » aux
couleurs, on place des filtres de couleur primaire devant chacun d’eux. Ce « damier »
de filtres est appelé « filtre de Bayer ».
C.3.1. Le capteur est fait d’une matrice de « photosites ». Un « photosite »
permet de transformer une forme d’énergie en une autre : indiquer la
nature de ces deux formes d’énergie.
C.3.2. La lumière a une double nature, ondulatoire et corpusculaire. Nommer les
corpuscules correspondants.
C.3.3. Donner la définition du terme « pixel » en image numérique. Indiquer si un

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pixel est identique à un « photosite ». Si cela n’est pas le cas, préciser la
différence.
C.3.4. Déterminer la « définition maximale » d’une image numérique prise avec
cet appareil photographique numérique.
C.3.5. Citer les trois couleurs primaires que l’on trouve sur le « filtre de Bayer ».
Préciser avec quel type de synthèse trichromique l’appareil
photographique numérique fonctionne.
C.3.6. Déterminer le nombre de couleurs différentes par pixel qui peuvent être
codées avec cet appareil photographique.
C.3.7. Déterminer le nombre d’octets nécessaires pour coder un pixel. En déduire
le « poids » du fichier, en mégaoctets (Mo), correspondant à une
photographie prise avec cet appareil photographique en résolution
maximale.

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