Epreuves Condamné
Epreuves Condamné
Epreuves Condamné
Questionnaire:
· Une autobiographie ?
· Une confession ?
· Un journal intime ?
· Une lettre ?
· Des mémoires ?
3. Le personnage :
· Sur ce qu’on apprend de lui, de ses façons de se conduire…, peut-on dire qu’il est :
cultivé/ ignare/grossier/ pauvre ? vous appuierez votre réponse en citant un bref
extrait
· Quelles sont ses relations avec les autres prisonniers qu’il rencontre ?
· Quels sont ses souvenirs (extraits) sur son enfance/ les femmes/ sa femme/
· Quelles pensées a-t-il envers son enfant ?
4. le crime:
Par quels moyens Victor Hugo parvient-il à ne pas nous révéler les actes du
condamné ?
· quand il aurait pu en parler ( au procès, ch.2)
· à cause de l’état psychologique du condamné
· par un artifice romanesque
EVALUATION
Chapitre premier
Bicêtre.
Condamné à mort !
Voilà cinq semaines que j'habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé de
sa présence, toujours courbé sous son poids !
Autrefois, car il me semble qu'il y a plutôt des années que des semaines, j'étais un homme
comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée. Mon
esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s'amusait à me les dérouler les unes après les
autres, sans ordre et sans fin, brodant d'inépuisables arabesques cette rude et mince étoffe de
la vie. C'étaient des jeunes filles, splendides chapes d'évêque, des batailles gagnées,des
théâtres pleins de bruit et de lumière, et puis encore des jeunes filles et de sombres
promenades la nuit sous les larges bras des marronniers. C'était toujours fête dans mon
imagination. Je pouvais penser à ce que je voulais, j'étais libre. Maintenant je suis captif. Mon
corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une idée. Une horrible, une
sanglante, une implacable idée ! Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction, qu’une
certitude : condamné à mort ! Quoi que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale,
comme un spectre de plomb à mes côtés,seule et jalouse, chassant toute distraction, face à
face avec moi misérable, et me secouant de ses deux mains de glace quand je veux détourner
la tête ou fermer les yeux. Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir,
se mêle comme un refrain horrible à toutes les paroles qu'on m'adresse, se colle avec moi aux
grilles hideuses de mon cachot ; m'obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif, et reparaît
dans mes rêves sous la forme d'un couteau. Je viens de m'éveiller en sursaut, poursuivi par
elle et me disant : - Ah ! ce n'est qu'un rêve ! - Hé bien ! Avant même que mes yeux lourds
aient eu le temps de s'entr'ouvrir assez pour voir cette fatale pensée écrite dans l'horrible
réalité qui m'entoure, sur la dalle mouillée et suante de ma cellule, dans les rayons pâles de
ma lampe de nuit, dans la trame grossière de la toile de mes vêtements, sur la sombre figure
du soldat de garde dont la giberne reluit à travers la grille du cachot, il me semble que déjà
une voix a murmuré à mon oreille:
- Condamné à mort !
Traces écrites:
Il s'agit d'un roman à thèse où l'auteur dénonce la peine de mort. Le texte est un récit qui
s'apparent à un discours. En effet, le narrateur s'adresse à lui-même; c'est un monologue
intérieur. Le narrateur étant lui-même le personnage principal, le texte est à la première
personne avec une focalisation intérieur qui nous permet de vivre avec ce pauvre condamné
ses derniers jours attendant l'exécution. Une idée préoccupe l'esprit du narrateur sa
condamnation à mort. Cette idée l'obsède, il la décrit comme une femme qui le secoue avec
ses deux mains d'où la personnification. Le texte est riche en termes appartenant au champ
lexical "la prison".
Epreuve Globale
Texte
Voilà ce qu’ils vont faire de ton père, ces hommes dont aucun ne me hait,
qui tous me plaignent et tous pourraient me sauver. Ils vont me tuer.
Comprends-tu cela, Marie ? Me tuer de sang-froid, en cérémonie, pour
le bien de la chose ! Ah ! Grand Dieu !
Pauvre petite ! ton père qui t’aimait tant, ton père qui baisait ton petit
cou blanc et parfumé, qui passait la main sans cesse dans les boucles de
tes cheveux comme sur de la soie, qui prenait ton joli visage rond dans
sa main, qui te faisait sauter sur ses genoux, et le soir joignait tes deux
petites mains pour prier Dieu !
Qui est-ce qui te fera tout cela maintenant ? Qui est-ce qui t’aimera ?
Tous les enfants de ton âge auront des pères, excepté toi. Comment te
déshabitueras-tu, mon enfant, du Jour de l’An, des étrennes, des beaux
joujoux, des bonbons et des baisers ? – Comment te déshabitueras-tu,
malheu-reuse orpheline, de boire et de manger ?
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I-Compréhension et langue :
1- Présentez brièvement l’auteur.
b. Se rattache-t-il au genre :
. De l’autobiographie ?
. Des confessions ?
. Ou des mémoires ?
c. Le narrateur se trouve à :
Bicêtre
La Conciergerie
L’Hôtel de ville
II-Production écrite :
Sujet1 :
Sujet2 :
Imaginez le plaidoyer de l’avocat du condamné.
Epreuve
Chapitre XIII
passage 6
Texte:
En un clin d'œil le préau se vida de tout ce qui n'était pas argousin ou galérien. Les
curieux de Paris allèrent s'abriter sous les auvents des portes.
Cependant la pluie tombait à flots. On ne voyait plus dans la cour que les forçats
nus et ruisselants sur le pavé noyé. Un silence morne avait succédé à leurs
bruyantes bravades. Ils grelottaient, leurs dents claquaient ; leurs jambes maigries,
leurs genoux noueux s'entrechoquaient ; et c'était pitié de les voir appliquer sur
leurs membres bleus ces chemises trempées, ces vestes, ces pantalons dégouttant de
pluie. La nudité eût été meilleure.
Quand ils eurent revêtu les habits de route, on les mena par bandes de vingt ou
trente à l'autre coin du préau, où les cordons allongés à terre les attendaient. Ces
cordons sont de longues et fortes chaînes coupées transversalement de deux en
deux pieds par d'autres chaînes plus courtes, à l'extrémité desquelles se rattache un
carcan carré, qui s'ouvre au moyen d'une charnière pratiquée à l'un des angles et se
ferme à l'angle opposé par un boulon de fer rivé pour tout le voyage sur le cou du
galérien. Quand ces cordons sont développés à terre, ils figurent assez bien la
grande arête d'un poisson.
On fit asseoir les galériens dans la boue, sur les pavés inondés ; on leur essaya les
colliers ; puis deux forgerons de la chiourme, armés d'enclumes portatives, les leur
rivèrent à froid à grands coups de masses de fer. C'est un moment affreux, où les
plus hardis pâlissent. Chaque coup de marteau, assené sur l'enclume appuyée à leur
dos, fait rebondir le menton du patient ; le moindre mouvement d'avant en arrière
lui ferait sauter le crâne comme une coquille de noix.
Après cette opération, ils devinrent sombres. On n'entendait plus que le
grelottement des chaînes, et par intervalles un cri et le bruit sourd du bâton des
gardes-chiourme sur les membres des récalcitrants. Il y en eut qui pleurèrent ; les
vieux frissonnaient et se mordaient les lèvres. Je regardai avec terreur tous ces
profils sinistres dans leurs cadres de fer.
Compréhension:
2) Où se trouve le héros?
5) Comment chacun d'eux est-il présenté? Relevez les termes qui les décrivent.
Le corrigé:
2) Le condamné est toujours à Bicêtre mais pas dans sa cellule; un geôlier l'a invité
à regarder le spectacle de ferrement des forçats à travers la fenêtre d'une chambre
où il a été enfermé.
- Les gardes-chiourmes: on n'a aucune précision sur leur identité, ils exécutent les
ordres. Ils sont remplacé par le pronom personnel "on". Ils sont brutaux avec les
récalcitrants. .on fit asseoir les galériens dans la boue,…. on leurs essaya les
colliers on n'entendait plus que le ….par intervalles un cri et le bruit sourd du bâton
des gardes chiourmes
L’enfance évoque pour certains un bon souvenir et pour d’autres une triste période.
A la quelle des deux catégories (enfance heureuse/ enfance malheureuse)
appartenez- vous ?
Rédigez un texte dans lequel vous porterez un jugement sur votre enfance.
Compréhension de l’écrit :
1-Après son jugement le narrateur attend son exécution dans son cachot (cellule), il
tombe dans une rêverie où il évoque le sort de sa fille…
2- a- Le narrateur c’est un condamné à mort…le père d’une petite fille.
b- justifications (parmi autres) : « je serai mort ! » - « ils vont me tuer » - « …il ne
faut pas tuer le père d’un enfant de trois ans »…
3- - l’indicateur de chronologie « il est dix heures ».
- le « je »
4- a- le narrateur se décrit au début du texte comme une dépouille, il a perdu son
caractère humain et revêt un autre d’une chose « je serai quelque chose
d’immonde». Il anticipe sur la façon dont il sera torturé…il évoque la barbarie que
cause la peine de mort « une tête qu’on moulera d’un côté, un tronc qu’on
disséquera de l’autre ».
b- Il cherche à toucher le lecteur pour l’amener à partager sa thèse.
(Effetpathétique).
5- Il évoque son passée avec nostalgie, son passé est plein de bonheur à côté de sa
fille.
6- a- l’amour : entre autres (t’aimait- bisait- passait la main dans les boucles de tes
cheveux- t’aimera- bien-aimée…)
b- la mort : entre autres (disséquera- bière- tuer- mort...)
7- a- Le narrateur s’adresse dans ce texte à sa fille et à travers elle à toute la
société.
b- abolition de la peine de mort ; sa fille n’est qu’un argument de plus à la faveur
de sa thèse « … il ne faut pas tuer le père d’un enfant de trois ans ». « Quel crime je
fais commettre à la société».
8- le texte a une visée argumentative : c’est un plaidoyer contre la peine de mort.
Production de l’écrit :