Les Résines Composites
Les Résines Composites
Les Résines Composites
I Généralités...................................................................................................................................... 11
I.1 Définitions.................................................................................................................................11
I.2 Composition............................................................................................................................. 12
III Polymérisation............................................................................................................................. 25
III.1.1 La chémo-polymérisation.............................................................................................25
III.2 Principaux modes de polymérisation des composites dentaires - Résumé (figure 14)...27
IV.2.4 Dureté.............................................................................................................................31
IV.3.5 Adhérence...................................................................................................................... 36
V Annexes.......................................................................................................................................... 37
OBJECTIFS
● Connaître la composition, la réaction de prise, la classification et les propriétés
générales de ce type de matériau.
INTRODUCTION
Les problèmes esthétiques et électrochimiques des amalgames, la fragilité, la solubilité et la
mauvaise biocompatibilité des silicates et des résines PMMA (Poly Méthyl MéthacrylAtes),
ont conduit au développement d’un nouveau type de matériau dans les années 60 : les
résines composites. Celles-ci ont donc été développées pour palier notamment les
insuffisances esthétiques des obturations précédentes : Les silicates et les résines acryliques.
Le nombre de résines composites n’a cessé d’augmenter depuis leur apparition et près de la
moitié des publications des dix dernières années concernent ces matériaux. Une recherche
conduite sur Internet concernant les résines composites, actuellement commercialisés,
utilisées essentiellement en technique directe (tableau 1) mais aussi dans les reconstitutions
corono-radiculaires et les scellements prothétiques, a permis d’en recenser 210, proposées
par 42 fabricants.
Ce cours concerne uniquement les résines composites utilisées en technique directe.
Z100 H - Mi M Photo
Composite H M Photo
Aelite LS H - Mi C Photo
BisFil 2 H C Chémo
Pyramid H C Photo
Versaflo H F Photo
Versalite H M Photo
Miris H - Mi M Photo
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Surefil H - Mi C Photo
Charisma F H - Mi M Photo
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Solitaire 2 H C Photo
Helioprogress M M Photo
Inten-S H - Mi M Photo
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Point 4 H- Mi M Photo
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Clearfil ST MI M Photo
Rok H - Mi C Photo
Metafil CX MI M Photo
Permaflo H - Mi F Photo
Polofil H M Photo
I GÉNÉRALITÉS
I.1 DÉFINITIONS
La plupart du temps ces matériaux sont constitués d’une matrice et d’un renfort (ex. de
composites naturels : le bois et l’os).
En odontologie, on appelle RESINE COMPOSITE un matériau constitué d’une MATRICE
ORGANIQUE RESINEUSE et d’un renfort constitué de CHARGES. La cohésion entre ces
deux matériaux est assurée par un agent de couplage, un SILANE (Figure 1).
I.2 COMPOSITION
1 - Résine matricielle
Les résines matricielles sont les composants chimiquement actifs du composite. Ce sont tous
des monomères « R - di méthacrylates », rendant ainsi toutes les résines composites
compatibles entre elles et avec les adhésifs. Elles sont dérivées du Bis-GMA et des
polyuréthanes.
Initialement, c’est un monomère fluide qui est converti en un polymère rigide par une
réaction d’addition. Les monomères sont prépolymérisés pour former des oligomères, ceci
permet l’augmentation des propriétés mécaniques et la diminution du retrait de
polymérisation. Récemment, des dérivés du Bis-GMA (Ex : Bis-EMA, Bis-MA, Bis-PMA) ont
été utilisés par certains fabricants pour réduire l’absorption d’eau et la sensibilité à
l’humidité ; de plus, leur faible poids moléculaire leur permet de jouer le rôle de diluants.
● Bis-GMA
Caractéristiques de l’UDMA :
- poids moléculaire élevé à molécule peu toxique pour la pulpe,
- plus faible viscosité que le Bis-GMA mais forte rétraction de prise,
- pas de liaison ester à diminution des risques d’hydrolyse de la matrice,
Figure 5 : TEGDMA
des fours au laboratoire de prothèse. Pour des raisons évidentes, ceci ne peut pas se faire en
bouche. Le rôle de l’activateur est donc de déplacer l’équilibre de la réaction afin
d’augmenter la cinétique de celle-ci pour qu’elle ait lieu à température ambiante ou à 37°C
dans la bouche du patient. Néanmoins lors du stockage du monomère avec l’amorceur à
température ambiante, la dégradation en radicaux libre se produit et la réaction est inhibée
par des molécules qui consomment les radicaux libres pendant un certain temps. Ceci
explique les dates de péremption et le conseil de stocker les produits au réfrigérateur pour
améliorer le temps de stockage.
R* = radical libre.
La phase inorganique est constituée par les charges qui renforcent le matériau. Ces charges
sont liées à la matrice par l’intermédiaire d’un silane et permettent notamment d’augmenter
les propriétés mécaniques (résistance à la traction, flexion, compression) des composites. Elles
diminuent également les contraintes dues au retrait de polymérisation, compensent le
coefficient de dilatation thermique trop élevé de la phase matricielle et donnent au matériau sa
radio-opacité (visualisation radiographique).
Les composites actuels contiennent une grande diversité de particules de charge variant par
la taille, la composition et le pourcentage de celles-ci.
Les charges, la plupart du temps minérales, varient d’un composite à l’autre mais sont
composées de SILICE (SiO2) sous différentes formes et d’autres types de particules.
Depuis les années 70, le quartz a été la charge la plus fréquemment utilisée car il est très
stable chimiquement et a un indice de réfraction élevé. Cependant, il n’est pas radio
opaque, il possède un coefficient d’expansion thermique élevé, sa structure cristalline
implique une géométrie des particules avec des arêtes agressives qui confèrent au matériau
composite un pouvoir abrasif, le rendant difficile à polir. Par contre, le silane se lie plus
facilement au quartz qu’au verre, ce qui permet une meilleure stabilité de teinte et le quartz
est moins sensible à l’érosion.
Des charges constituées de résine matricielle polymérisée sont ajoutées au composite pour
diminuer la rétraction de polymérisation de la résine et le coefficient d’expansion
thermique, améliorer les propriétés optiques et augmenter la dureté du matériau.
Les charges organo-minérales possèdent un noyau minéral (silice vitreuse ou aérosil) et une
matrice résineuse polymérisée qui enrobe le noyau.
- dureté élevée,
- inertie chimique,
- indice de réfraction proche de celui des matrices résineuses,
- opacité contrôlée par addition de pigments de dioxyde de titane (TiO2).
2- Morphologie et granulométrie
3- Taux de charge
L’hydrolyse des liaisons établies entres les charges et la matrice entraîne la décohésion
des phases organique et minérale, entraînant le vieillissement prématuré et rapide de la
résine composite.
Depuis les années 80, plusieurs classifications ont été proposées : en fonction de la viscosité,
du mode de polymérisation, de l’indication clinique ou de la taille des charges, qui est
actuellement le critère de classification le plus utilisé.
Les classifications suivantes sont présentées dans un ordre chronologique d’apparition dans
la littérature :
Figure 8 : Classification des résines composites en fonction de la taille des particules de charges
Comme les résines composites se sont rapidement développés (surtout la famille des
hybrides), une distinction selon la taille des particules de charges a été rapidement adoptée.
Voici deux exemples :
Catégorie Taille
MEGA 0.5 à 2 mm
MACRO 10 à 100 µm
MIDI 1 à 10 µm
MINI 0.1 à 1 µm
MICRO 0.01 à 0.1 µm
NANO 0.0005 à 0.01 µm
Tableau 3 : Taille moyenne des particules de charges des résines composites hybrides
< 10 µm Hybrides
Figure 9 : Classification des résines composites selon Willems (Willems et coll, 1992)
Elle tient compte en premier lieu de la dimension des charges qui déterminent de
nombreuses propriétés du matériau. Elle tient compte de plus, de la viscosité du matériau ;
le mode de polymérisation est mentionné, la plupart étant photopolymérisables à
l’exception des composites hybrides indiqués pour les reconstitutions corono-radiculaires.
(le nombre absolu de matériaux ainsi que le % sont mentionnés entre parenthèses dans la
figure). * Les composites hybrides dont l'indication clinique est la reconstitution corono
radiculaire (RCR) (n = 35) et les résines composites de scellement ne sont pas représentés
sur ce schéma.
Les composites MACROCHARGES sont apparus les premiers, dans les années 60. Ils
étaient chémopolymérisables. Actuellement, il n'en reste qu’un. La taille des charges varie
de 1 à 40 µm.
Afin d’améliorer l’état de surface et l’esthétique des composites, les fabricants ont
commercialisé, dans les années 70, des composites MICROCHARGES, contenant des
microcharges (SiO2) de 0,04 µm. Cependant, comme l’incorporation de microparticules
entraîne une augmentation rapide de la viscosité, rendant le matériau impossible à
manipuler, des charges prépolymérisées (10 à 50 µm) contenant ces microcharges ont été
inclues dans la matrice.
La plus grande famille, toutes viscosités confondues, est celle des composites HYBRIDES.
Ces matériaux sont commercialisés depuis les années 80. Ils contiennent un mélange de
particules de différentes tailles et de différentes compositions qui a permis d’augmenter le
pourcentage de charges et les propriétés des matériaux. Compte tenu de l’importance et de
la diversité de cette famille, elle a été subdivisée en fonction de la taille moyenne des
particules de charges et de la présence de nano charges (2 à 70 nm) obtenues par la
« nanotechnologie » : en MICROHYBRIDES (taille moyenne des charges < 1 µm) et en
MICROHYBRIDES NANOCHARGES (taille moyenne des charges < 0,4 µm). Ils ont des
propriétés mécaniques et physiques identiques aux composites hybrides et un potentiel
esthétique ainsi qu’une aptitude au polissage identiques à ceux des microchargés.
Actuellement, la majorité des hybrides sont des microhybrides. Les composites destinés aux
reconstitutions corono-radiculaires, nombreux pour cette indication clinique, sont tous des
composites hybrides.
Les OrMoCers, commercialisés en 1998, sont en fait des composites microhybrides dont la
phase inorganique a été modifiée (cf. charges organiques, page 5). La taille des charges varie
de 1 à 1,5µm et des nano particules y sont incorporées.
Tous les composites de ces 3 familles existent en viscosité moyenne (‘Universel’). En 1996,
les fabricants ont développé une viscosité fluide pour des indications cliniques spécifiques
(substitut dentinaire, microcavités, …). Il existe des composites hybrides (microhybrides,
microhybrides nanochargés), un ormocer et un microchargé fluides.
En 1997, des composites "packables" dits compactables ont été développés, comme
matériaux alternatifs à l’amalgame. Ces matériaux devaient être placés en couche de 5mm
et être condensés comme l’amalgame. Or, ils ne peuvent pas être condensés et leur
dénomination peut paraître inadaptée bien qu'acceptée universellement. De plus, la
rétraction de prise n'a pas disparu et des résultats catastrophiques ont été enregistrés avec
certains d'entre eux, au début de leur commercialisation.
La plupart des fabricants commercialisent un composite de chaque famille, au moins en ce
qui concerne la viscosité et certains fabricants ont même plus d’un matériau dans une même
famille de composite.
III POLYMÉRISATION
III.1.1 La chémo-polymérisation
Principe de chémo-polymérisation
Un électron de l’azote (N) se fixe sur le peroxyde (de benzoyle) créant un radical libre (R*).
Il s’agit d’une réaction d’oxydo-réduction (Figure 12).
Degré de conversion :
Le degré de conversion est le pourcentage de doubles liaisons [C=C] qui se convertit en [C-
C] lors de la réaction de polymérisation.
Il n’est jamais de 100% et ne dépasse pas 50 à 60% pour les résines composites
photopolymérisables. Le degré de conversion est fonction du mode de polymérisation :
chémo- < photo- < thermopolymérisation.
Il dépend :
. de la nature de la matrice et des charges,
. de la taille des charges,
. de la teinte du composite,
. de la puissance de la source lumineuse,
. du temps d’irradiation.
Plus les charges ont un indice de réfraction proche de celui de la matrice, plus la
transmittance est élevée. Donc à puissance équivalente, une même source photonique
permettra de polymériser une plus grande épaisseur de matériau.
La technique de polymérisation par les rayons ultraviolets n’est plus utilisée depuis
plusieurs années.
Comme mentionné précédemment, la thermopolymérisation n’est pas utilisée dans les
restaurations en technique directe (cf. technique de restauration indirecte).
Il faut garder à l’esprit que les propriétés mesurées in vitro ne sont pas directement corrélées
aux résultats des essais cliniques. Néanmoins, le renouvellement commercial fréquent des
matériaux et la durée des essais cliniques sont tels qu’il est pratiquement impossible
d’obtenir des résultats cliniques pendant la commercialisation de ceux-ci. Les propriétés
physiques vont donc nous guider pour la sélection de ces matériaux.
On peut constater que le pourcentage de charges varie de façon importante d’une famille à
l’autre et au sein d’une même famille de composites (tableau 4).
D’une façon générale, les composites microchargés (52,0 à 57,1 % en poids ; 38,1 à 42,7 % en
vol.) et les composites fluides (Hybrides : 64.5 % en poids, 45,9 % en vol.; Ormocers : 63.0 %
en poids) ont un taux de charges inférieur aux composites à viscosité moyenne et aux
compactables (72,8 à 84.0 % en poids ; 58,5 à 67,0 % en vol.).
Parmi les hybrides (microhybrides, nanochargés), le taux de charges est similaire. De même,
les composites compactables (77,0 à 86.0 % en poids ; 46,0 à 67,0 % vol.) n’ont pas un taux de
charges supérieur aux hybrides à viscosité moyenne (78,0 % en poids ; 60,0 % en vol.).
Connaître le taux de charges du matériau que l’on utilise est un élément essentiel pour
prédire le comportement clinique de celui-ci. Il faut, par contre, rester prudent sur les
chiffres bruts annoncés parce que la mesure du pourcentage de charges dépend de la
technique utilisée.
(Tableau 4)
La résistance à la flexion est évaluée selon la norme ISO-4049 et revêt une importance
« clinique ». Ce test permet de simuler certaines contraintes occlusales exercées sur les
restaurations dans la cavité buccale. Dans les régions postérieures, les composites doivent
être les plus résistants possibles pour supporter les forces masticatoires. Dans ces zones, il
est indispensable d’utiliser un matériau ayant une résistance à la flexion élevée.
Elle varie fortement entre les différentes familles de composites et au sein d’une même
famille. D’une façon générale, les hybrides (médium ou compactables) ont une résistance à
la flexion similaire et supérieure aux composites des autres familles. Néanmoins, certains
microchargés ou fluides peuvent avoir une résistance à la flexion équivalente ou
supérieure aux hybrides, médium ou compactables.
Etant donné le comportement fragile des résines composites, c’est un test de traction
indirecte qui est réalisé, encore appelé test de compression diamétrale. Ce test renseigne sur
la résistance du matériau aux forces latérales.
Les composites ont une résistance à la traction supérieure à l’amalgame (≈ 48 MPa) à
l’exception des composites microchargés (≈ 40 MPa) et des composites fluides (≈ 35 MPa).
La résistance à la traction des composites macrochargés (53.4 MPa) et surtout des hybrides
(≈ 52 à 72 MPa) est plus élevée que celle des microchargés.
(Tableau 4)
Plus le module d’élasticité est élevé et moins le matériau se déforme sous la contrainte et
par conséquent, plus il est rigide. Il joue, avec le système adhésif, un rôle important dans la
prévention de la percolation, les récidives de caries et les discolorations marginales.
- Intérêt du Module Young élevé : le matériau est rigide, mais risque fracture de la dent
(rigide) à amalgame.
- Intérêt du Module Young faible : suit les contraintes dentaires (classe V, matériau non
expulsé).
IV.2.4 Dureté
La dureté (ex. Dureté Vickers) peut être définie comme la résistance qu’un corps oppose à
une déformation locale, sous charge. Elle reflète la difficulté de finition et de polissage du
matériau et donne une indication de la résistance du matériau à l’abrasion.
Elle est aussi utilisée pour évaluer le degré de conversion.
La dureté d’un composite est influencée par sa phase organique mais elle est hautement
corrélée à son taux de charges (plus le matériau est chargé, plus la dureté est élevée) et les
matériaux très durs sont difficiles à polir. Ceci explique les plus faibles valeurs des
composites microchargés et fluides. Les compactables ne sont pas plus durs que les
hybrides. Les valeurs obtenues sont bien inférieures à la dureté de l’émail (240 à 440 VHN)
et toujours en-dessous de la dureté de la dentine (50 à 87 VHN).
L’usure a longtemps été considérée comme le point faible de ces matériaux. Elle a été
améliorée par des progrès dans la composition et la technologie des charges, plus
nombreuses et plus petites.
Le processus déterminant de l’usure n’est pas connu. Il y a une faible corrélation des études
in vivo et in vitro (environnement buccal complexe) :
. liquides buccaux de composition changeante,
. pouvoir abrasif des aliments variable,
. forces exercées cycliquement durant la mastication,
. brossage, bruxisme.
La matrice subit une usure plus rapide que les charges; l’agent de couplage s’hydrolyse
(usure corrosive).
On distingue :
- CFOA (Contact Free Occlusal Area) :
. usures des aires occlusales sans contact,
. friction des aliments, dentifrices poils brosse à dents.
- FOCA (Functional Occlusal Contact Area):
. usures des aires fonctionnelles de contact,
. contacts dentaires pendant la mastication.
- PCA (Proximal Contact Area) :
. usure du point de contact,
. due aux légers mouvements des dents permis par le ligament parodontal.
● Mécanismes de vieillissement
Les composites les plus résistants sont en général les hybrides mais le matériau n’est pas le
seul facteur responsable ; il faut ajouter notamment la dimension et la localisation de la
restauration ainsi que la mise en œuvre du matériau.
En résumé, l’usure est plus importante au niveau des molaires que des prémolaires et des
autres dents, dans les restaurations de grande étendue que dans les petites, dans les zones
subissant des contacts occlusaux et dans les premières années après la pose du matériau.
Le retrait de polymérisation des résines composites à base de matrice acrylique est inhérent
à la réaction de polymérisation elle-même et dépend de leur composition chimique, de la
fraction volumique des charges et du degré de conversion (mesure du degré de
polymérisation) lors de la polymérisation qui n'est jamais totale et uniforme.
Les contraintes mécaniques apparaissant pendant et après la phase de polymérisation
s’exercent simultanément dans les tissus minéralisés, dans le matériau et à l’interface entre
les deux. Ces contraintes peuvent avoir de mauvaises conséquences cliniques : flexion des
cuspides allant jusqu’à des fractures des limites amélaires, sensibilités post-opératoires et
formation de hiatus périphériques.
⇒ ⇒ Contraintes à l’interface
Conséquences cliniques :
• Tensions au niveau des tissus dentaires pouvant entraîner des flexions des cuspides, des
fragilisations ou des ruptures de l’émail,
• Déchirures +/- étendues et profondes au niveau du joint avec création d’un hiatus
périphérique favorisant la percolation marginale, les dyscolorations, les réactions
inflammatoires pulpaires, les récidives de caries,
• Contraintes internes dans le matériau favorisant la rupture partielle ou complète de la
liaison résine-particule, apparition de fractures cohésives dans le matériau.
• Diminution de la résistance mécanique.
Cette cinétique de polymérisation dépend, quel que soit le type de polymérisation, du mode
de polymérisation (Standard, Pulsé, Exponentiel), du type de lampe (puissance, durée, type
de source lumineuse), de la distance entre le composite et la source et, du type de
composites (monomères, teinte).
- Conductibilité thermique.
D’une façon simple, on peut dire que la conductivité thermique est l’aptitude d’un matériau
à transmettre la chaleur qui lui est fournie.
Les résines composites ont une faible conductibilité thermique (1,09 W.m-1.K-1), proche de
celle de l’émail (0,93 W.m-1.K-1) et de la dentine (0,64 W.m-1.K-1), contrairement à
l’amalgame (83 W.m-1.K-1).
Les éléments lourds contenus dans les charges (numéro atomique élevé) permettent la
visualisation radiographique.
IV.3.5 Adhérence
Une résine composite n’adhère pas spontanément aux tissus dentaires. Pour qu’il y ait
adhérence aux tissus dentaires, il faut utiliser un système adhésif :
- Mordançage de l’émail (micro-rétentions), de la dentine (ouverture des tubuli),
conditionnement ou élimination de la boue dentinaire,
- Agent de couplage amélo-dentinaire : les meilleurs résultats sont obtenus avec des
adhésifs chargés et ayant un solvant ne contenant pas d’acétone (volatile, très opérateur
dépendant).
CONCLUSION
L’évolution structuraledes composites a surtout été marquée par l’augmentation du
pourcentage de charges, la diminution de leur taille, la modification de leur forme,
l’amélioration de l’agent de couplage (silane) et l’utilisation de particules de charges moins
dures. La consistance de ces matériaux a également été diversifiée puisque proposés
initialement en une seule viscosité « classique », moyenne, ils existent maintenant aussi sous
la forme de composites fluides ("flowables") et de composites compactables ("packables").
Des composites macrochargés à la « nano » technologie, en passant par les microhybrides
et les ormocers, les résines composites se sont fortement développées.
V ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
● Raskin A, Salomon JP, Sabbagh J. : Les résines composites Classification /
Evolution. Réalités Cliniques, 2006, accepté à la publication.