Le Suivi Évaluation
Le Suivi Évaluation
Le Suivi Évaluation
L'évaluation est une fonction qui consiste à porter une appréciation aussi systématique et
objective que possible, sur un projet en cours ou achevé, un programme ou un ensemble de lignes
d'actions, sa conception, sa mise en oeuvre et ses résultats. Il s'agit de déterminer la pertinence des
objectifs et leur degré de réalisation, l'efficience au regard du développement, l'efficacité, l'impact et la
viabilité. Comité d'aide au développement (CAD/OCDE)
L’évaluation prend en compte de façon raisonnée les différents intérêts en présence et recueille la
diversité des points de vue pertinents sur l’action évaluée, qu’ils émanent d’acteurs, d’experts
ou de toute autre personne concernée.
Charte de l’évaluation de la Société Française de l'Evaluation (SFE)
Définir l'évaluation comme une délibération sur les valeurs, ce qui correspond à l'étymologie du
terme, c'est refuser de la réduire à un simple exercice de mesure (...). La question des
"indicateurs" qui relève des outils ne peut donc être dissociée de celle des "critères" qui relève
du débat sur les fins. Patrick Viveret
Définitions
« évaluer une politique, c'est reconnaître et mesurer ses effets propres » Rapport du Plan
(rapport Deleau 1985)
« évaluer une politique, c'est former un jugement sur sa valeur » Rapport Viveret, 1989
« L'évaluation d’une politique publique a pour objet de rechercher si les moyens juridiques
administratifs ou financiers mis en œuvre permettent de produire les effets attendus de cette
politique et d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés » (Décret du 22 janvier 1990)
« L’évaluation d’une politique publique a pour objet d’apprécier, dans un cadre interministériel,
l’efficacité de cette politiqueen comparant ses résultats aux objectifs assignés et aux
moyens mis en œuvre » (Décret du 18 novembre 1998)
« L’évaluation d’une politique publique consiste à comparer ses résultats aux moyens
qu’elle met en œuvre, qu’ils soient juridiques, administratifs ou financiers et aux objectifs
initialement fixés. Elle doit aboutir à un jugement partagé sur l’efficacité de cette politique et
non à la simple vérification du respect des normes administratives ou techniques . »
(Circulaire du 28 décembre 1998)
L'évaluation va-t-elle porter sur les outils, une zone géographique, ou une période temporelle définie ?
Evaluation ex-ante
Intervient en aval de la mise en oeuvre du projet, au moment de la conception d'un programme. Sa fonction est notamm
vérifier l'adéquation des objectifs par rapport aux besoins, enjeux ou problèmes à résoudre.
Evaluation à mi-parcours
Permet de réorienter l'action. Peut être mise en œuvre pour vérifier, au milieu du cycle du projet, si les besoins sont tou
présents, si la gestion du programme se déroule comme prévu ou nécessite une amélioration et pour analyser éventue
premiers effets du programme.
Evaluation finale
Evaluation ex-post
Après l'arrêt du programme, se situe nettement après la clôture de l'action et s'intéresse aux effets à moyen ou long te
Evaluation effectuée tout au long du déroulement d’une politique, d’un programme, d’une action.
l'auto-évaluation
Réalisée par une ou plusieurs personnes directement impliquées dans l'action évaluée.
l'évaluation interne
Effectuée par un agent relevant de la structure responsable de l'action mais n'ayant pas été impliqué dans la concept
en oeuvre de celle-ci.
l'évaluation externe
Le but d'une évaluation est d'analyser les effets d'un programme et de porter un jugement. Ce jugement s'articule a
palette de critères :
Cinq critères recommandés par le CAD font référence dans le domaine du développement :
Pertinence
Efficacité
Efficience
Impact
Viabilité
Voir principes du CAD pour l'évaluation de l'aide au développement et Evaluer la coopération pour le développement -
des normes et standards de référence - Partie 2
La pertinence
Mesure selon laquelle les objectifs de l’action correspondent aux attentes des bénéficiaires et aux besoins du territoire. L
concerne la valeur ajoutée du projet. Sa mise en oeuvre est-elle motivée?
La pertinence d’un projet repose principalement sur sa conception. Elle concerne la mesure dans laquelle les objectif
par le projet répondent correctement aux problèmes identifiés ou aux besoins réels. La pertinence doit être éva
long du cycle du projet.
Dans l’hypothèse où des changements se produiraient tant au niveau des problèmes initialement identifiés, que
(physique, politique, économique, social, environnemental ou institutionnel), une mise au point ou une nouvelle orient
être donnée. La pertinence concerne l’adéquation du projet avec les problèmes à résoudre à deux moments do
de sa conception et lors de son évaluation.
L’efficacité
L'efficacité décrit la réalisation des objectifs. C’est la comparaison entre les objectifs fixés au départ et les résultats a
l’importance d’avoir des objectifs clairs au départ. L’intérêt est de mesurer des écarts et de pouvoir les analyser.
L'efficience
L'efficience concerne l’utilisation rationnelle des moyens à disposition et vise à analyser si les objectifs ont été attein
coût (financier, humain et organisationnel).
Le critère d’efficience mesure la relation entre les différentes activités, les ressources disponibles, et les résultats p
mesure doit être quantitative, qualitative et doit également porter sur la gestion du temps et du budget. La question
pose le critère d’efficience est "le projet a-t-il été mis en oeuvre de manière optimale ?" Il pose la question de la solution
la plus avantageuse. Il s’agit donc de voir si des résultats si des résultats similaires auraient pu être obtenus par d’aut
à un coût moins élevé et dans les mêmes délais.
L'impact
L’étude de l’impact mesure les retombées de l'action à moyen et long terme, c’est l'appréciation de tous les effets, du p
environnement, effets aussi bien positifs que négatifs, prévus ou imprévus, sur le plan économique, social, politique ou
C’est l’ensemble des changements significatifs et durables dans la vie et l’environnement des personnes et des group
lien de causalité direct ou indirect avec le projet.
L'impact porte sur les relations entre le but (ou l’objectif spécifique) et les objectifs globaux du projet. En d’autres term
mesure si les bénéfices reçus par les destinataires ciblés ont eu un effet global plus large sur un plus grand nombre d
dans le secteur, la région ou le pays dans son ensemble. Cette analyse devra dans la mesure du être aussi bien qua
qualitative.
Le cinquième critère, la durabilité (ou encore pérennité ou viabilité), vise à savoir si les effets du programme perdu
son arrêt. C'est l'analyse des chances que les effets positifs de l'action se poursuivent lorsque l'aide extérieure aura
viabilité, permet de déterminer si les résultats positifs du projet (au niveau de son objectif spécifique) sont susceptibles
une fois taris les financements externes.Viabilité financière mais aussi opportunité de reproduire ou généraliser le progra
grande échelle.
Ces critères sont spécifiques aux objectifs poursuivis par l'UE et à son identité mais leurs sens peuvent être ré
dans une palette de critères plus vaste, voir notamment dans la liste ci-dessous :
- cohérence externe/complémentarité
- cohérence interne/valeur ajoutée institutionnelle
Autres critères
Des critères supplémentaires sont à inclure suivant le type du projet. Les termes de référence devront définir sur quel
porte l’évaluation. Les questions évaluatives viendront par la suite préciser des problématiques spécifiques au sein de
critère sélectionné.
Exemple de critères :
La cohérence externe/complémentarité
A mesurer en lien avec le critère de pertinence. Si le projet répond effectivement à un besoin, combien de structures
attelés à y répondre ? Les structures sont-elles complémentaires ou en situation de concurrence ?
La cohérence interne :
Quelle adéquation entre le projet et l'objet de l'organisation qui le porte ? Quelle adéquation entre les valeurs affichées en extern
gouvernance effective de la structure ?
Quelle est la plus-value de la structure par rapport à la population cible ? En terme d'historique, de connaissance du t
des usagers, en terme de savoir-faire et de coeur de métier ?
La couverture:
Quelle est la proportion de bénéficiaires ou d'usagers par rapport à la population cible de départ? A-t-on atteint les plu
ou les plus accessibles ?
L’utilité:
Quel est l’apport du projet, quels bénéfices en tirent les bénéficiaires ? La société en général ?
La faisabilité :
Les objectifs du projet sont-ils réellement atteignable en tenant compte du contexte, des moyens ainsi que des object
L’organisation:
L’organisation chargée de l’exécution du projet dispose-t-elle des capacités et ressources nécessaires ? Quelle mode d
? Quel type d'encadrement ? Cette organisation est-elle réajustée en fonction des aléas extérieurs au projet ? I
Un outil multidimensionnel
Un outil d’apprentissage
- La démarche HQSE
La démarche HQSE a été développée par EVAL. Il s'agit d'un accompagnement à la mise en place
d'un système de suivi et d'évaluation basé sur une approche systémique et des méthodes mixtes. En
savoir plus...
Méthodes
Le cadre logique
Le cadre logique est un outil qui a été développé dans les années 1970 et utilisé depuis lors par de
nombreuses organisations de développement (USAID, EuropeAid, GIZ, DFID, DANIDA, AFD,...).
Le cadre logique est un document qui synthétise sous forme de tableau (une matrice) toutes les
informations clés d'un projet: objectifs, résultats, activités, risques, programmation, ressources. La
méthode du cadre logique est la succession d'étapes et d'analyses qui va permettre l'élaboration
progressive de la matrice.
une méthode de planification des projets ciblée sur les objectifs (gestion axée sur les
résultats)
aide à définir les objectifs, facilite la conception, améliore l'exécution
permet de résumer un projet
implique une uniformisation des documents
un support de communication entre les parties prenantes: bénéficiaires, bailleurs de fonds,
gestionnaires du projet
un document dynamique qui s'enrichit à chaque étape de la vie du projet et reflète son
évolution
Avant et en vue d'élaborer le cadre logique, il va falloir passer par une phase d'analyse qui comprend
quatre étapes:
Il s’agit identifier tous les groupes pour qui le projet (éventuel) présente un intérêt significatif;
d’examiner leurs rôles respectifs, leurs différents intérêts, leur pouvoir et leur capacité à participer,
puis d’estimer le degré de collaboration ou de frictions potentielles entre les différents acteurs, pour
finalement intégrer les résultats de l'analyse à l’élaboration du projet.
On distinguera :
les parties prenantes primaires directement concernées: publics cibles ou bénéficiaires
Les parties prenantes secondaires indirectement touchées
les parties prenantes clés, incontournables pour le processus de changement
Questions clés
Analyse SWOT
Diagrammes de Venn
Graphiques en toile d'araignée
Analyse systémique
Quels sont les problèmes rencontrés par les différents groupes cibles et bénéficiaires ?
L'ensemble des parties prenantes doit bien sûr participer à cet exercice en particulier les futurs
usagés du programme.
ITC/ILO
Exemple vierge
COOPAMI
Exemple 1
COOPAMI
Exemple 2
FAO
Exemple 3
Indaba
3. L'analyse des objectifs
On vérifie la cohérence entre les objectifs, la relation de cause à effet, chaque objectif doit amener à la
résolution du problème de niveau supérieur. Cette chaine logique doit être retravailler jusqu'à obtenir
un cohérence totale, quitte à écarter des objectifs non-réalistes.
Exemple illustré
4. L'analyse des stratégies
La démarche suivante est de confronter l'ensemble des solutions répertoriées à votre réalité et à votre
contexte.
Quelle est votre plus-value ? Quels sont vos moyens ? Quelle complémentarité avec d'autres
organisation déjà actives sur les champs identifiés ?
Il s'agit en quelque sorte du rendez-vous entre votre organisation, son objet, ses capacités, ses
spécificités et l'ampleur de la tâche à résoudre.
Le choix stratégique d'un objectif ou d'une famille d'objectif parmi l'ensemble qui avait été
détecté réinterroge l'ensemble du projet, sa cohérence globale. Faut-il se limiter à une famille unique
de solutions ou entreprendre des activités dans plusieurs familles?
Pour définir votre stratégie et donner une cohérence maximale à votre projet, il s'agira de garder en
tête l'ensemble des critères d'évaluation.
Pertinence
Cohérence
Efficacité
Efficience
Impact
Durabilité
Sans oublier vos usagers. Quelle stratégie permet d'atteindre votre public cible ou les populations les
plus vulnérables ?
L'analyse des stratégies et plus globalement la gestion de projet est comme une partie d'échec, en
plus complexe... L'ensemble des parties prenantes déplacent sans cesse des pièces sur l'échiquier du
projet et il s'agit d'anticiper le maximum de mouvements...
Exemple
Le cadre logique se crée, se développe et s'utilise à chaque étape du cycle d'un projet.
La manière dont les projets sont planifiés et réalisés suit un enchaînement répondant au nom de cycle
de projet. Le cycle débute par l'identification d'une idée et développe cette idée pour en faire un plan
de travail qui puisse être mis en oeuvre et évalué. Le cycle de projet fournit une structure visant à
garantir la consultation de toutes les parties prenantes et la mise à disposition des informations
pertinentes, afin de faciliter la prise de décisions éclairées à chaque étape de la vie d'un projet. Le
cycle de projet comporte six phases: programmation, identification, instruction, financement, mise en
oeuvre et évaluation.
Le cadre logique est élaboré pour décrire sur quatre niveaux la conception initiale du projet:
A chaque niveau correspondent des indicateurs spécifiques et pour le niveau "activités" des moyens
(type de ressources) et des coûts.
1ère colonne
La logique d'intervention
Chaque niveau doit permettre d'atteindre le niveau supérieur.
Pour les objectifs et résultats, la formulation décrit la situation souhaitée, l'état à atteindre sous forme
d'un verbe conjugué:
Ex: les jeunes créateurs d'entreprise ont accès au crédit
Pour les activités, on choisira un verbe à l'infinitif, un verbe d'action
Ex: mobiliser, former, financer
Se construit de haut en bas puis se relit de bas en haut afin de vérifier la cohérence.
2ème colonne
Les indicateurs objectivement vérifiables
Facteurs ou variables, de nature quantitatives ou qualitatives, qui constituent un moyen simple et
fiable de mesurer et d’informer des changements liés à l’intervention ou d’aider à apprécier la
performance d’un acteur du développement.
La pertinence des indicateurs est aussi fondamentale que celle des objectifs. Ceux-ci doivent être
bien pensés, SMART:
3ème colonne
Sources de vérification:
Quelles sont les sources d'information? D'où sont issues les données qui vont permettre de mesurer
et déterminer les indicateurs de la deuxième colonne?
4ème colonne
Hypothèses:
Facteurs externes qui, à chaque niveau de la première colonne peuvent influencer l'évolution du projet
Gestion par les risques: quels sont les risques sur lesquels le projet n'a pas prise et qui pourraient
affecter l'atteinte des objectifs, des résultats, la mise en oeuvre des activités?
2. Identification des domaines de changement (cette étape peut aussi être réalisée a posteriori)
Cette méthode a été développée par l'australien Rick Davies dans les années 90 et s'accompagne
d'un guide d'utilisation (1995, Rick Davies et Jess Dart).
Etude d'impact et cartographie des incidences
"Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin. C'est toujours le
chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le
parcourons."
Paulo COELHO
En 2006, le rapport "When will we ever learn ? Improving Lives through Impact evaluation" jetait un
pavé dans la mare : des milliards dépensés depuis quatre décennies dans le développement humain
et pourtant rien de substantiel sur lequel s'accrocher afin de déterminer ce qui avait pu faire une
différence ou non. Ce qui avait pu être utile. Ou pas.
Aujourd'hui, mesurer son impact est une requête récurrente des porteurs de projets. Pour autant, des
institutions se penchent sur cet impact sans même disposer du plus basique système de suivi et
d'évaluation. Répondre à la requête débute alors par la construction d'outils simples de
suivi/évaluation à destination des praticiens de terrain.
La mesure de l'impact est extrêmement complexe et requiert des moyens importants. Les études de
types aléatoires (RCT) se sont multipliées. Ces études, menées sur plusieurs années avec de vastes
échantillons ne sont pas accessibles aux petites et moyennes structures, qui pourtant exécutent,
mènent ou pilotent la grand majorité des actions de terrain.
Cartographie des incidences (outcome mapping)
La cartographie des incidences, développée par les services sociaux américains puis adapté au
développement par le CRDI dans les années 2000 est particulièrement adapté à ces structures de
tailles modestes et se distingue à plusieurs titres :
Tout d'abord son approche est plus modeste. Contrairement au cadre logique, elle n'est pas fondée sur
un système de relations de cause à effet mais reconnaît que des évènements multiples et non linéaires
mènent au changement. Elle vise à prendre en compte le rôle et la contribution essentielle des autres
acteurs. Le développement est ainsi compris comme un ensemble de petits changements contribuant
à leur échelle à l'atteinte d'un objectif partagé.
"Incidence" est alors préféré à "impact" et fait référence aux modifications des comportements, des
relations et des activités ou encore des actes des personnes, groupes ou organisations avec lesquels
les responsables du programme ont des contacts directs.
Enfin, en rupture avec le cadre logique et son arbre à problèmes; la cartographie des incidences
démarre par une réflexion sur la vision : quelle serait la situation idéale ? Comment pourrait-on y parvenir
? Le champ des possibles est ainsi démultiplié et ne s'arrête pas uniquement à la circonscription d'une
situation négative. Concrètement, la prise de parole est facilitée, chacun se projetant avec plus de
facilité dans une situation idéale.
Les partenaires limitrophes (personnes, groupes ou organisations en contact direct
avec le programme) sont les seuls à contrôler le changement ; les programmes de
développement, simples agents externes, ne servent qu’à faciliter le processus en
donnant accès à de nouvelles ressources, idées et/ou débouchés pendant la durée
du projet.
"Le désir de se voir attribuer le mérite nuit à la création du savoir". La cartographie des
incidences permet de se détacher de l'obsession des résultats. Nous prenons acte du rôle essentiel et
de la contribution des autres acteurs.
Source : la cartographie des incidences, intégrer l'apprentissage et la réflexion dans les programmes de développement, Sarah Earl,
Fred Carden et Terry Smutylo
Pour qui ?
g
Société civile
EVAL s'adresse en premier lieu aux acteurs du développement, du changement social, de l'insertion
ou de la solidarité internationale.
Nous agissons de manière transversale auprès d'institutions souhaitant s'engager dans des
démarches participatives, coproduire leurs projets avec les usagers, mieux appréhender les
processus auxquels ils participent: développer une vision partagée.
L'approche est basée sur l'utilisation; la mise en place du système d'évaluation a pour ultime objectif
le mieux-être des bénéficiaires et de la société dans son ensemble.
1. Accompagner dans la mise en place d'une démarche d'évaluation et dans la logique de projet
2. Favoriser l'accès à la formation pour les acteurs associatifs
3. Encourager la concertation, la participation, le dialogue et la mise en réseau entre les parties
prenantes
4. Impulser un système de collecte de l'information auprès des usagers permettant d'alimenter la
réflexion stratégique locale
Au-delà, la démarche sert bien-sûr une finalité déontologique et démocratique: la capacité à rendre
des comptes aux citoyens sur la manière dont une politique ou un projet à été mis en oeuvre,
l'optimisation des moyens de la collectivité sur le territoire et la qualité du service rendu aux usagés.
Comment évaluer ?
4. Budgétisation
à la source d'un minimum de 3% des ressources annuelles au
système d'évaluation
Etape 1 : (2 jours)
Choix méthodologiques
La démarche HQSE
Gestion axée sur les résultats et méthodologie du cadre logique
Le changement le plus significatif
La cartographie des incidences
Formulation d'indicateurs
Les outils de collecte d'information
Stratégies de concertation et d'implication des parties prenantes
En savoir plus
Supports et outils pédagogiques:
Etapes 1 et 2
- Guide HQSE
- Carnet de bord du projet
Etape 3
- Labellisation HQSE
Pourquoi le cadre logique n’est-il utilisé que lorsque des sources extérieures de
financement l’exigent ?, par Des Gasper
Après trente années d’utilisation du cadre logique et une expérience de quinze ans
de PIPO (Planification des interventions par objectifs), les manuels omettent
généralement d’évoquer les aléas qui accompagnent l’utilisation de ces méthodes.
Les utilisateurs (des pays bénéficiaires en particulier) n’ont aucune possibilité de
s’exprimer à propos des méthodes de planification et d’évaluation jugées bonnes
pour eux par les niveaux hiérarchiques supérieurs ou par les donateurs. Il existe dès
lors un risque de « préjugé favorable ».
Le cadre logique est une manière de décrire la conception d’un projet. Il se présente
comme une matrice généralement constituée de quatre rangées et de quatre
colonnes, comme la GCP. Les rangées correspondent aux différents niveaux des
objectifs du projet et sont supposées avoir un lien logique par lequel
l’accomplissement de ce qui est prévu à un niveau conduit tout naturellement au
niveau suivant. Quant aux colonnes, la première décrit les niveaux d’objectifs
(logique d’intervention) du projet en termes très généraux. La seconde et la
troisième précisent comment mesurer le degré de réalisation des objectifs et
rechercher des indicateurs à cette fin. La dernière décrit des facteurs externes au
projet (mais susceptibles d’en influencer le déroulement) et développe une série
d’hypothèses dans ce contexte. La GCP fait appel à ce format de base pour
l’examen de n’importe quel projet.
Le cadre logique permet donc d’avoir un bon aperçu des objectifs d’un projet tout
en attirant l’attention sur ses justifications à plus haut niveau, sur les éléments
extérieurs et sur les informations requises dans une perspective de suivi et
d’évaluation. Particulièrement pratique pour des hauts responsables très occupés,
cet aperçu pourrait également faciliter les échanges de vues entre tous les
intervenants d’un projet à condition que ceux-ci soient ouverts à un véritable
processus de consultation et de négociation.
Le cadre logique n’est souvent utilisé que lorsque les donateurs extérieurs l’exigent
et devient, dès lors, une invention a posteriori qui n’influence pas la conception
même du projet. Il ne s’agit plus d’une incitation à la réflexion sur l’enchaînement
logique entre les étapes successives ni sur le rôle des facteurs extérieurs dans ce
processus.
C’est un cadre sans logique, puisque la matrice sert à décrire un concept préexistant
plutôt qu’à en créer un dont la logique tienne. Il est théoriquement possible de
remédier à cette carence en utilisant le format du cadre logique dès les premiers
stades du projet et en établissant les liens entre les moyens et la finalité sur la base
d’une analyse préalable et systématique des causes et des effets (comme l’exigent
d’ailleurs PIPO et la GCP).
Une fois élaboré, le cadre logique tend à être rigide plutôt qu’adaptable. Rien
n’empêche de remédier également à cette carence pour autant que le personnel soit
autorisé, désireux et capable de gérer le travail supplémentaire que représente cette
mise à jour permanente.
Mais pourquoi les cadres logiques ne sont-ils utilisés que lorsque des sources
extérieures de financement l’exigent ? Pourquoi faut-il rendre ces méthodes
obligatoires, y compris désormais à des fins non seulement de suivi mais également
d’évaluation ? Pourquoi restent-elles considérées comme le passage obligé vers
l’approbation d’un projet plutôt que comme de véritables aides à la réflexion ?
Pourquoi les cadres logiques finissent-ils par devenir rigides, voire bloqués ?
Helmutt Eggers ne donne pas de réponse directe à ces interrogations qui
témoignent peut-être des carences du cadre logique traditionnel : il évoque
uniquement un manque de formation, mais une analyse plus fouillée fait apparaître
d’autres problèmes et des causes sous-jacentes non négligeables :
Les bailleurs de fonds et les contrôleurs, éloignés et occupés, préfèrent que les
descriptions de projets soient simples et concises. Ils estiment en outre que les
bénéficiaires des ressources publiques (ou étrangères) doivent respecter cette
exigence. Celle-ci comporte néanmoins le risque d’aboutir à un cadre incomplet, à
plus forte raison lorsque l’éloignement est important et la confiance limitée. On
craint en effet un manque de transparence à partir du moment où les destinataires
des ressources peuvent modifier ce qui a été antérieurement convenu. Par ailleurs,
les matrices illogiques, préparées au titre de simple formalité, risquent, elles aussi,
de demeurer inchangées.
Etant la description simple d’un concept de projet, les cadres logiques visent à
décrire les activités prévues et les effets escomptés (les moyens visant à obtenir les
effets souhaités). Prendre cette description comme base unique pour l’ensemble des
processus ultérieurs de suivi et d’évaluation équivaut à regarder par le petit bout de
la lorgnette, car cette vision ignore les effets non intentionnels et imprévus, de
même que les moyens non prévus au départ. Une telle approche limite
considérablement l’apprentissage.
Les cadres logiques offrent une base solide pour les évaluations axées sur la
clarification et la mise à jour d’un concept de projet, mais s’avèrent totalement
insuffisants pour des évaluations qui tentent de définir les processus et les effets des
projets.
Qui définit le groupe-cible ? Le terme même implique qu’il ne s ’agit pas de ses
propres membres. La définition du groupe-cible pose problème, en particulier
lorsque l’on se trouve en présence de conflits d’intérêts. Il peut même arriver qu’un
projet soit préjudiciable à certains groupes. Une approche issue de systèmes privés
ou militaires de planification reste éventuellement envisageable pour certaines
entreprises publiques mais elle devient problématique dans le cas de programmes
publics inter-organisationnels.
L’approche du cadre logique exige des projets une clarté et un ordre qui
conviennent davantage au secteur lucratif privé (ou militaire) caractérisé à la fois
par un siège d’autorité clairement défini et par un objectif unique et dominant : le
profit financier (ou la victoire militaire, voire la survie). Les activités du secteur
public, même exercées par l’Etat ou par le secteur privé, englobent une série
d’objectifs dépassant le profit financier et une série d’intervenants légitimes de
natures multiples qui sont davantage que des gestionnaires ou des actionnaires
d’entreprises (du gouvernement central aux pouvoirs locaux en passant par des
entreprises, des bailleurs de fonds, des ONG intermédiaires, des collectivités
locales et des familles). Qu’ils soient gérés par les gouvernements ou par des ONG,
ou conjointement, les projets publics manquent, souvent, d’un centre unique de
décision et d’un objectif clairement défini et agréé.
Il est vrai qu’elles ont au moins le mérite d ’exister mais certaines utilisations des
cadres logiques sont inexcusables, à plus forte raison lorsqu’il existe des
alternatives valables. Lorsqu’il sont utilisés, les cadres logiques doivent être perçus
comme des structures d’appui au travail logique : ils ne peuvent se substituer à ce
travail, ni laisser croire que leur description simplifiée couvre tous les aspects
importants du projet considéré. De même que tous les cadres logiques devraient
être datés et signés, ils pourraient s ’accompagner d’une note explicative
concernant les points qui ont été exclus et simplifiés.
Cet article est adapté d’un texte de Des Gasper, maître de conférences en politique
et administration publique à l’Institute of social studies à La Haye, intitulé Gestion
du cycle de projet : carences et aléas du cadre logique, publié dans Le Courrier,
n°173, janvier-février 1999 et reproduit par Les Echos du COTA, n° 94, mars 2002.
Glossaire
source: CAD/OCDE - glossaire des principaux termes relatifs à l’évaluation et la gestion axée sur les
résultats
Évaluation participative
Méthode d’évaluation selon laquelle les représentants des agences d’aide et des autres parties
prenantes (y compris les
bénéficiaires) collaborent pour concevoir et conduire une évaluation et en tirer les conclusions.
Auto-évaluation
Évaluation réalisée par ceux qui ont la responsabilité de concevoir et de mettre en oeuvre une action
de développement.
Bénéficiaires
Individus, groupes ou organisations qui bénéficient de l’action de développement, directement ou non,
intentionnellement ou non.
Finalité
Objectif global vers lequel l’action de développement doit contribuer.
Redevabilité
Obligation de rendre compte du fait que le travail a été conduit selon les règles et les normes
convenues, ou obligation de rendre compte de façon claire et impartiale sur les résultats et la
performance, au regard du mandat et/ou des objectifs fixés. Cela peut exiger une démonstration
précise, voire juridique, que le travail a été accompli selon les termes du contrat.
Effet
Changement escompté ou non, attribuable directement ou indirectement à une action.
Termes connexes : résultats, réalisation.
Pertinence
Mesure selon laquelle les objectifs de l’action de développement correspondent aux attentes des
bénéficiaires, aux besoins
du pays, aux priorités globales, aux politiques des partenaires et des bailleurs de fonds.
Efficience
Mesure selon laquelle les ressources (fonds, expertise, temps, etc.) sont converties en résultats de
façon économe.
Impacts
Effets à long terme, positifs et négatifs, primaires et secondaires, induits par une action de
développement, directement ou non, intentionnellement ou non.
Indicateur
Facteur ou variable, de nature quantitatif ou qualitatif, qui constitue un moyen simple et fiable de
mesurer et d’informer des changements liés à l’intervention ou d’aider à apprécier la performance d’un
acteur du développement.
Hypothèses
Suppositions déduites de facteurs ou de risques pouvant avoir des répercussions sur le progrès ou le
succès de l’action de développement.
Extrant (Produit)
Biens, équipements ou services qui résultent de l’action de développement. Le terme peut s’appliquer
à des changements
induits par l’action qui peuvent conduire à des effets directs.
Triangulation
Utilisation d’au moins trois théories, sources ou types d’informations, ou démarches d’analyse, pour
vérifier et soutenir une appréciation ou un point de vue.
Validité
Disposition selon laquelle les stratégies et les instruments de collecte d'information permettent de
mesurer ce qu'ils sont censés mesurer.
Source : UNFPA - trousse à outils de l’Administrateur de programme pour la planification, le suivi et
l’évaluation
Distorsion (Bias)
Terme se référant au contexte statistique. Représentation inexacte qui produit une erreur
systématique dans les constatations tirées d’une recherche. La déformation peut aboutir à surestimer
ou sous-estimer certaines caractéristiques de la population considérée. Elle peut résulter
d’une information incomplète ou de méthodes incorrectes de collecte des données et peut être
intentionnelle ou
non.
Rétro-information (Feedback)
Transmission, sous une forme appropriée, des conclusions des activités de suivi et d’évaluation pour
diffusion aux utilisateurs en vue d’améliorer la gestion des programmes, la prise des décisions et les
connaissances au sein de l’organisation. La rétro-information
provient du suivi et des activités d’évaluation et peut comprendre des résultats, des conclusions,
des recommandations et des enseignements tirés de l’expérience.