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2017
Table des matières
Introduction
Les régionalismes du français sont des faits de langue qui varient selon la position
géographique. Mesurer le degré de proximité des dialectes avec le français, c’est trouver les
éléments permettant d’illustrer les rapports réciproques des patois régionaux.
L’objectif essentiel de ce support didactique consiste à mettre en évidence les variétés
culturelles et linguistiques des variétés régionales et des registres du français par rapport au
français standard, leurs variations, mais aussi la dynamique linguistique et l’image que le
français garde dans ces régions.
Aborder l’histoire d’une certaine langue s’avère un travail minutieux et très difficile qui
sollicite une grande capacité de synthèse, de reformulation et d’analyse. Il s’ajoute aussi le fait
qu’on ne peut pas être originel dans ce domaine strict et rigoureux représenté par la grammaire
linguistique, parce que les faits ont déjà été identifiés et interprétés par les linguistes et les
historiens.
Dans le Dictionnaire historique du français (coord. Alain Rey), il y a la distinction nette
entre le français européen (la Belgique, le Luxembourg, la Suisse) et le français hors
d’Europe (le français québécois, aux Iles, aux Indes, aux Antilles, en Guyane, Martinique et
Guadeloupe, à la Réunion et à Maurice, au Liban, en Syrie, en Afrique : en Algérie, au Maghreb,
en Asie du Sud-Est : au Vietnam, le Las et le Cambodge, etc.). Nous nous proposons de
déchiffrer les traits du français parlé par les groupes de ces zones géographiques.
CHAPITRE 1
La pluralité de la langue française
1
Oana Păstae, Le lexique des variétés du français en Belgique, dans Annales Universitatis Apulensis, Séries
Philologicam, Universitatea 1 Decembrie 1918, Alba Iulia, tome 3, 2007, p. 141,
http://www.ceeol.com/aspx/publicationdetails.aspx?publicationid=eb4aa597-2725-4640-98d3-682cc17a36aa, site
consulté le 17.01.2015.
Le patois est la sous-division d’un dialecte ; c’est un idiome local parlé dans une région
très restreinte du point de vue géographique par une population généralement peu nombreuse,
souvent rurale et dont la culture et le niveau de civilisation sont inférieurs à ceux du milieu
environnant (elle emploie la langue commune).
2
Trésor de la langue française informatisé, http://www.cnrtl.fr/definition/variete.
caractérisé par des helvétismes et des germanismes, le français du Québec se caractérise par des
archaïsmes, des québécismes (ou acadianismes en Acadie) et des anglicismes :
3
Le français dans le monde, Revue de la Fédération Internationale des Professeurs de français, Ed. CLE
International, Paris, n˚ 333, mai-juin 2004, p. 50.
4
Trésor de la langue française informatisé, http://www.cnrtl.fr/definition/variation.
« Au fond, se dit-il, tous les Français ont un accent, les Parisiens, les Alsaciens, les
Marseillais, les Nivernais, les Lyonnais. Et encore… en cherchant bien ! Les thiernois, les
Sanflorains, on les distingue des autres ! » (J. Anglade, Un temps pour lancer des pierres, 1974,
p. 93)
« Il [un étranger du dehors] arrivait on ne savait d’où, mais certainement du Nord, car il
avait cet accent ridicule qui supprime les ‘e’ muets, comme dans les chansons de Paris. » (M.
Pagnol, Jean de Florette, dans Œuvres complètes, Paris, éd. de Fallois, 1995, t.3, p. 678)
« Rue d’Aligre, des natifs – avec cet accent qui pour moi n’est pas un accent – crient que
leurs choux sont beaux et pas chers et qu’elles sont fraiches leurs salades. » (R. Forlani, Quand
les petites filles s’appelaient Sarah, 1989, p. 46)
« Le a bien rond du terroir parisien, ample et gras, tourne en bouche, glycériné comme un
vieux bordeaux, est un phonème perdu. On dit lacet [lase] et non plus laaaçait [lɑsƐ], comme le
bon goût le commanderait. » (A. Schifres, Les Parisiens, 1990, p. 65)
« Il me semblait choquant que mes cousines parisiennes critiquent mon accent ardennais,
comme si ce n’était pas là l’unique façon de parler connue et le chant primordial de la pensée. »
(A. Dhôtel, Lointaines Ardennes, 1979, p. 25)
« Au temps pas si lointain où des provinciaux tous les jours s’installaient chez nous, il y
avait un grand mélange d’accents dans les transports en commun. Nous en avons perdu
l’habitude : les intonations du terroir sonnent désormais d’une façon bizarre à nos oreilles et les
parlers étrangers nous sont plus familiers. » (A. Schifres, Les Parisiens, 1990, p. 76)
De l’accent ! De l’accent ! Mais après tout en ai-je ? Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent !
Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ? Je veux qu’il soit sonore et clair, retentissant !
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord, Et m’en aller tout droit, l’humeur toujours pareille,
Que c’est vous qui pour nous semblez l’avoir très Et pourtant mon accent fièrement sur l’oreille !
fort… Mon accent ? Il faudrait l’écouter à genoux…
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde, Il nous fait emporter la Provence avec nous,
« Ces gens-là n’ont pas le parler de tout le monde ! » Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages,
Et que, tout dépendant de la façon de voir, Comme chante la mer au fond des coquillages !
Ne pas avoir l’accent, pour nous, c’est en avoir…
Ecoutez ! En parlant, je plante le décor :
Eh bien non ! Je blasphème, et je suis las de feindre ! Du torride Midi dans les brumes du Nord !
Ceux qui n’ont pas d’accent, je ne puis que les Mon accent porte en soi d’adorables mélanges,
plaindre ! D’effluves d’orangers et de parfum d’oranges ;
Emporter de chez soi les accents familiers, Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
C’est emporter un peu sa terre à ses souliers ! De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Emporter son accent d’Auvergne ou de Bretagne, Et le petit village ou les treilles splendides
C’est emporter un peu sa lande ou sa montagne ! Eclaboussent de bleu les blancheurs des bastides !
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s’enfuit, Cet accent-la, mistral, cigale et tambourin,
L’accent ? Mais c’est un peu le pays qui vous suit ! A toutes mes chansons donne un même refrain ;
C’est un peu, cet accent, invisible bagage, Et quand vous l’entendez chanter dans ma parole
Le parler de chez soi qu’on emporte en voyage ! Tous les mots que je dis dansent la farandole !
C’est pour les malheureux à l’exil obligés,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers !
Avoir l’accent enfin, c’est, chaque fois qu’on cause,
Parler de son pays en parlant d’autre chose !…
Les régionalismes : origine, évolution, traits lexicaux et grammaticaux
Il y a :
- des régionalismes de toujours : bibet (moustique, Normandie), darne (pris de vertiges,
champagne et Ardennes), finage (territoire d’une commune, Bourgogne et Franche-Comté) ;
- des archaïsmes du français qui se maintiennent ici ou la, depuis l’ancien ou le moyen
français : à c’t heure = maintenant ; éclairer = faire des éclairs, allumer ; échapper = laisser
tomber ; rester = habiter ; village = hameau) ;
- des emprunts à d’autres langues que le français :
à l’alsacien ou à l’allemand (bibeleskaese = fromage blanc ; bredelle = petit four de
Noël, foehn = sèche-cheveux ; mamama = mémé ; winstub = débit de vins) ;
au basque (chipiron = encornet ; ttoro = plat de poisson ; kougn-amann = gâteau
très riche en beurre ; penn-ti = petite maison traditionnelle) ;
au flamand (wassingue = serpillère ; waterzoï = plat à base de poisson ou de
poulet) ;
à l’occitan (banaste = grand panier, imbécile ; bougnette = tache ; caraque = gitan ;
cèbe = oignon ; draille = chemin de transhumance ; esquicher = comprimer, écraser ;
fenestron = lucarne ; mamé = mémé ; papé = grand-père ; pouton = bisou) ;
- des innovations (biniou = ballon pour mesurer le taux de l’alcoolémie ; bras de Vénus =
biscuit roulé au citron ; cervelle de cahut = fromage blanc ; dialectophone = locuteur alsacien ;
guenilles = beignets ; tartiflette = dés de pommes de terre, avec lardons et oignons, que l’on fait
dorer, et sut lesquels on laisse fondre du reblochon).
Comme tous les autres faits de langage, leur vie connait des fortunes diverses :
- certains perdurent depuis des siecles : clairer, finage, mique ;
- d’autres sombrent dans l’oubli : dail (masc.), daille (fem.) = faux ; drapeau = lange ;
- d’autres pénètrent le français standard de toute la France : chichi, frégi, coucouner,
fougassette, laguiole (couteau) fromage, pan bagnat.
L’ancien français
La romanisation de la Gaule a lieu entre -50 – 58. Après 476, (la chute de l’Empire
romain), le latin vulgaire en Gaule n’était plus du « vrai » latin. C’était le roman – une langue
aux variantes nombreuses, selon qu’elle était parlée dans les différentes parties de la France :
francien, picard, lorrain, normand, berrichon, champenois, franc-comtois, bourguignon,
bourbonnais, tourangeau, angevin, poitevin, saintongeais etc. L’influence francique sur les
parlers romans de la Gaule s’est manifestée dans trois directions : la prononciation, la syntaxe et
le vocabulaire. Le français oral se forme, sous l’influence germanique, entre le Ve et le Xe
siècle.
Les langues vernaculaires (vulgaires) – du latin vulgus, « peuple » - idiomes employés
dans la communication de tous les jours, à partir du IX e siècle, qui remplacent le latin pour
exprimer les idéaux et les valeurs d’une culture profane. Les premiers textes écrits dans une
langue vernaculaire sont des documents juridiques (Les Serments de Strasbourg, 842) et des
récits hagiographiques (Vie de saint Alexis, vers 1040, ou Sermon sur Jonas, vers 940).
Les langues vernaculaires comprennent trois catégories :
La langue d’oc – parler dérivé du latin vulgaire, correspondant à la période féodale
ancienne, dans le Midi de la France. Les Français de la distinguaient de la langue d’oïl. Les deux
termes en question proviennent de la façon différente d’exprimer l’adverbe d’affirmation : « oïl »
et « oc » (aujourd’hui « oui) du latin « hoc ille ». On peut la diviser en plusieurs dialectes très
proches les uns des autres: le provençal, le languedocien, l’auvergnat, le périgourdin, le
dauphinois, le gascon (avec le béarnais) et le catalan (jusqu’au XIIIe siècle, le catalan est une
branche de la langue d’Oc).
La langue d’oïl – parler dérivé du latin vulgaire, correspondant à la période féodale
ancienne, dans la moitié Nord du pays. Les dialectes de la langue d’oïl sont : le francien, le
normand (avec sa variété anglo-normande depuis la fin du XIe siècle), le picard, le wallon, le
champenois, le lorrain, le bourguignon, le berrichon, l’angevin et le poitevin.
Les dialectes franco-provençaux (« le croissant »).
Dans la période qui s’étend du Xe au XIIIe siècle, les différents textes officiels et littéraires
attestent la constitution sur le territoire du nord de la Loire d’une seule et même langue écrite
commune, nuancée selon les régions par certains traits dialectaux. C’est la langue qu’on appelle
« l’ancien français ».
Dès le XIIIe siècle, le francien – dialecte de l’Ile-de-France, variante parlée de Paris,
langue de l’autorité politique – devient le modèle.
Groupements de textes à analyser
Observez le mélange des formes qui voisinent dans les poèmes ci-dessous. Repérez les formes
graphiques purement latines et les formes spécifiques à l’ancien français.
XIII — « Belha, de vostra figura 85 XIII. — « Belle, de votre figure je n’en vis une autre
No*n vi autra plus tafura plus friponne, ni ayant le cœur plus perfide ».
Ni de son cor plus trefana ».
XIV. — « Sire, vous êtes sous le signe de la chouette
XIV — « Don, lo cavecs vos ahura, (?), car tel reste bouche bée devant la peinture taudis
Que tais bad’ en la peintura qu’un autre attend la manne (réalité) ».
Qu’autre n’espéra la mana ! » 90
o La Vie de Saint Alexis (vers 1040)
Le moyen français
110. Que les arretz soient clers et entendibles. Et affin 110. Afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence
qu’il n’y ayt cause de doubter sur l’intelligence desdictz des arrêts de nos cours souveraines, nous voulons et
arretz. Nous voulons et ordonnons qu’ilz soient faictz et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement, qu’il
escriptz si clerement qu’il n’y ayt ne puisse avoir n’y ait ni puisse avoir ambiguïté ou incertitude, ni lieu à
aulcune ambiguite ou incertitude, ne lieu a en demander demander interprétation.
interpretacion. 111. Nous voulons donc que dorénavant tous arrêts, et
111. Nous voulons que doresenavant tous arretz ensemble toutes autres procédures, soient de nos cours
ensemble toutes aultres procedeures, soient de nous souveraines ou autres subalternes et inférieures, soient
cours souveraines ou aultres subalternes et inferieures, des registres, enquêtes, contrats, testaments et autres
soient de registres, enquestes, contractz, commisions, quelconques actes et exploits de justice ou qui en
sentences, testamens et aultres quelzconques actes et dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux
exploictz de justice ou qui en dependent, soient parties en langage maternel françois et non autrement.
prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langage
maternel francoys et non aultrement.
CHAPITRE 3
Langues et dialectes de la France métropolitaine
Le franco-provençal
La zone franco-provençale est une zone de transition entre les dialectes du Nord et les
dialectes du Midi qui dépasse les frontières de la France et s’étend dans les régions de Suisse
romande et d’Italie (le Val d’Aoste) lesquelles ont le français comme langue officielle.
Le dialecte breton
Le Corse
« Dès la fin du Ve siècle, la population de l’Armorique parlait, dans les villes, un latin déjà un
peu modifié et tendant à devenir une langue romane, mais la prise de conscience de cette
évolution ne devait être effective qu’avec le Concile de Tours en 813, lorsqu’il avait été
recommandé aux prêtres de dire leurs homélies « en langue romane rustique ». C’est cette forme
évoluée du latin qui poursuivra son existence dans la langue romane de Haute-Bretagne (partie
orientale de la Bretagne), que l’on connait aujourd’hui sous le nom de gallo.
Diversement orthographié : gallo ou gallot – mais la graphie sans -t emporte dans les
usages contemporains – ce nom est à l’origine un mot breton qui signifie « français », ou plutôt
« non breton ». C’est probablement ainsi qu’on nommait autrefois ceux qui ne parlaient pas
breton. Ils ne parlaient évidemment pas encore le français, mais la forme particulière qu’avait
prise le latin dans cette région de France : le gallo.
Entre français et breton. Le gallo a eu une double malchance : celle de se trouver pris
entre deux voisins tres encombrants et qui l’ont progressivement étouffé. D’un côté, il y a le
français, une langue composite qui, partie de la région parisienne, a fini par être imposée au reste
du pays pour devenir langue officielle.
De l’autre côté, il y a le breton, seule survivance en Europe continentale du souvenir de
« nos ancêtres les Gaulois ». Or, cette langue celtique bénéficie du fait d’être reconnue, en
Bretagne et hors de Bretagne, comme une langue régionale à part entière et comme le symbole
d’une identité bretonne. Si bien que, même en Bretagne, on n’est pas loin de penser que, pour
être un vrai Breton, il faut parler breton. L’autre langue régionale de Bretagne, le gallo,
diversement nommée par la population, est ainsi rejetée dans l’oubli, à la fois parce que le
français est aujourd’hui la langue parlée quotidiennement par tous les Bretons et parce qu’une
autre langue régionale – le breton – lui fait de l’ombre.
Cette langue gallèse survit aujourd’hui, côte à côte avec le français, en Haute-Bretagne, à
l’est d’une ligne qui traverse, du nord au sud, les départements des Côtes-d’Armor et du
Morbihan (de Plouha, au nord, à la presqu’île de Rhuys, au sud) et on l’entend aussi dans les
départements d’Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique. Le français régional de Haute-Bretagne lui
est redevable d’un grand nombre de mots et d’expressions, ainsi que de prononciations
particulières.
Mots entendus au pays gallo. Parmi les expressions le plus souvent entendues en pays
gallo, il en est une qui peut passer inaperçue au visiteur temporaire mais qui peut aussi devenir
une sorte de marqueur permettant de reconnaître un habitant de Bretagne et surtout de Haute-
Bretagne. Il s’agit du mot comment…, qui s’intercale au beau milieu d’une phrase lorsque celui
qui parle hésite sur un mot : une autre façon de dire euh… Toujours dans les échanges au cours
d’une conversation familière, on entendra aussi sans doute dame oui ! pour acquiescer, dame
non ! pour dire « bien sur que non ! » et à tantôt pour « à cet après-midi ».
Dans des contextes plus spécifiques, on entendra parler d’un enfant qui pigne (« qui
pleurniche ») ou d’une maman qui demande à son fils de ne pas mettre son pantalon en bouchon
(« en tas ») car il risquerait d’être tout chiffé (froissé) le lendemain matin. On peut se voir
proposer un mic (un café) accompagné de pierres de sucre (« sucre en morceaux ») ou de la
goutte (« eau-de-vie de pommes ») après avoir apprécié une galette, c’est-à-dire, très
spécifiquement, une crêpe de sarrasin, qu’il n’est pas question d’appeler une crêpe, car, en
Bretagne, une crêpe est toujours faite avec de la farine de froment. Enfin, dans une boutique, on
ne vous offrira pas un sac pour transporter vos achats, mais surement un pochon.
De la Bretagne vers le Maine : une transition en douceur. Une partie du domaine du
gallo a été progressivement gagnée sur le breton, dont la limite orientale a reculé depuis le IX e
siècle de près de 100 km au nord et de 40 km au sud du pays. Le domaine où l’on parle
aujourd’hui le gallo est divisé en une partie bretonnante et une partie qui ne l’a jamais été. En
particulier, le breton n’a jamais été parlé, ni à Rennes, ni à Nantes.
Mais si, à l’ouest, la frontière actuelle avec le breton semble stabilisée, elle est beaucoup
plus difficile à tracer avec les parlers voisins, bas-normands, mayennais ou angevin. »
(WALTER, Henriette, Le français d’ici, de là, de là-bas, Jean-Claudes Lattes, 1998, pp. 265-
269).
o Les mots de la pluie dans la chanson « Il pleut, il pleut, bergère » de Fabre d’Eglantine
(1780)
5
http://www.accueil-francais-anvers.be/documents/VivreetTravaillerenBelgique.pdf.
6
La Constitution Belge du 7 février 1831, disponible sur http://www.senate.be/doc/const_fr.html#t1.
occupe la plus grande partie du territoire de la région Wallonne (Hainaut, Liège, Luxembourg,
Namur et Brabant wallon).
Le flamand est parlé au nord et au nord-est, dans la province de Flandre (Anvers, la
Flandre-Orientale, Brabant flamand, Limbourg et la Flandre-Occidentale) et l’allemand est parlé
à l’est de la Wallonie. La ville de Bruxelles est officiellement désignée comme une région
bilingue. Toutefois, il y a des tensions entre les différentes communautés linguistiques par
rapport à d’autres pays où la cohabitation de plusieurs langues officielles ne pose pas de
problème.
Le français de Belgique représente une variante régionale du français et est caractérisé
par des termes qui sont considérés comme archaïques en France, par des wallonismes, des
belgicismes, des innovations lexicales et par des termes bruxellois locaux. Le français de
Belgique est un synonyme de la langue d’oïl, ce qui signifie que tous les dialectes romans du
domaine d’oïl sont des variétés dialectales du français.
Caractéristiques
phonétiques :
l’accent
bruxellois/picard/wallon
En Belgique on retrouve principalement trois grandes familles d’accents : l’accent
bruxellois, l’accent picard et l’accent wallon. Si les accents français (provençal, parisien,
alsacien etc) sont jugés comme les plus raffinés, alors les accents belges sont perçus comme les
plus grossiers. On ajoute aussi l’idée tirée de l’article de Jacques Pohl qui s’avère très
importante : « Celui qui franchit la frontière franco-belge, en n’importe quel point, remarque une
différence d’« accent » […]. Le Parisien ou l’habitant des départements du nord qualifient de
« belge » assez indistinctement cet « accent » qui les surprend au premier abord.
Symétriquement, le Belge identifie en général le « Français », plus rapidement peut être
encore, à sa façon de parler. Pour lui, à vrai dire, trois « accents » se partagent en gros en
France : l’accent français proprement dit (« pincer son français » est l’équivalent belge de
« parler pointu »), l’accent du Midi et l’accent alsacien.
L’accent bruxellois est le fameux accent belge généralement parodié, mais jamais égalé
par les humoristes français. C’est en fait du français prononcé avec un accent flamand brabançon
et il est très différent par rapport aux accents trouvés dans la partie francophone du pays. Le
parler de Bruxelles est donc une variété de flamand, la ville étant majoritairement francophone,
car les citoyens se sont francisés. Au milieu du XIX-ème siècle, Bruxelles était une ville
d’expression flamande. C’est pourquoi on retrouvait ici l’utilisation du diminutif flamand « -
ke » (Marieke pour Marie), un vocabulaire flamand (eten pour désigner le repas, laaren pour
faire référence au verbe apprendre) ou la traduction littérale des expressions flamandes. Le
français de Bruxelles est très distinct du français de différentes régions de la Wallonie. Donc, il y
a deux variétés de français en Belgique : celui des Bruxellois et celui des Wallons. Quand on
parle de la « prononciation belge », on imagine souvent celle de Bruxelles qui fait l’objet de la
parodie des humoristes français, mais il y en a d’autres, car on ne parle pas de la même façon à
Charleroi, à Liège ou à Tournai. Même en Suisse romande, l’accent constitue une source
d’imitation et de parodie par les Français, car l’accent tombe sur l’avant dernière syllabe
(maison, tomate).
Le deuxième type d’accent trouvé en Belgique est celui picard, qui est le même que celui
qu’on retrouve dans le nord de la France. En Belgique, on peut le retrouver dans la partie
occidentale de la Province de Hainaut (Ath, Tournai, Mouscron, Mons).
Concernant l’accent wallon, on peut distinguer plusieurs types : l’accent carolorégien,
l’accent namurois, l’accent ardennais et l’accent liégeois. Les Wallons ont tendance à ne pas
prononcer la dernière syllabe et à allonger les voyelles : prente pour prendre et tîk pour tigre. Les
groupes [ti] et [di] précédés d’une consonne et suivis d’une voyelle se prononcent [tch] ou [dj] :
Tcherè pour Thierry et Didjé pour Didier. De plus, les consonnes finales sont assourdies : [d] se
prononce [t], [b] se prononce [p] etc.
La prosodie. Les Belges font des pauses plus nombreuses que les Français, qui recourent
aux procédés supplétifs. Les Belges parlent plus lentement et allongent les voyelles de la syllabe
pénultième et finale et ils font des accentuations et des contours intonatifs inattendus. La lenteur
du débit remarquée surtout dans le centre de la Wallonie est en corrélation avec le grand nombre
des voyelles longues ou semi-longues. On constate aussi la disparition des phrases inachevées,
les allongements vocaliques ou bien l’accent sur l’avant dernière syllabe : « écartés aussi des
usages qui relèvent de l’orthoépie : Anvers, Roulers, Villers-la-Ville, prononcés avec [s];
Wagon, Watteau, Wagram, Walter, etc., avec [w]; Verhaeren, Laeken, Beethoven, etc., avec
l’accent sur l’avant-dernière syllabe, etc. ».
La manière de s’exprimer des Belges est naturelle, spontanée, pas sophistiquée, ils ont un
accent moins aigu, tandis que les Français s’expriment de façon pédante, ils ont un accent plus
pointu, une manière sèche de parler, ils s’écoutent parler, ils ont un vocabulaire très riche, une
fluidité verbale, ils ne cherchent pas leurs mots. Les critiques littéraires affirment que le meilleur
français est celui parlé par les Français et que la France est le pays où on parle mieux le français
qu’ailleurs. La Belgique est vue comme un pays où on parle moins bien le français qu’ailleurs,
l’opinion soutenue par Marie-Louise Moreau et al. étant objective : « Ainsi, d’une part, ce qu’on
appelle « l’accent belge » est présenté comme un attribut plutôt honteux ; le locuteur qui parle
avec « l’accent belge » n’est jamais proposé comme un modèle de bon langage. Mais d’autre
part, la majorité des francophones belges estiment que la langue des Belges ne doit pas se
calquer sur celle des Français, qu’il ne faut pas fransquillonner. Qui veut bien parler ne doit donc
parler comme les Français ; il ne doit pas non plus parler comme les Belges7.
On constate aussi que la proximité géographique et les rapports fréquents entre les
francophones et les néerlandophones a donné naissance à une façon propre de parler, caractérisée
par la tendance à ne pas poser l’accent tonique sur la dernière syllabe non muette, comme on le
7
M-L Moreau, H. Brichard, C. Dupal, Les Belges et la norme. Analyse d'un complexe linguistique, Ed. Duculot,
Bruxelles, 1999, p. 28.
fait généralement en France, mais plutôt sur la première syllabe, comme dans le cas de nombreux
mots flamands.
Quant à l’intonation, c’est-à-dire la répartition des accents et des tons sur les diverses
syllabes, elle se distingue sans doute de celle du français norme. Par exemple, à l’est de la
Wallonie, on retrouve dans l’intonation de la phrase énonciative une chute de hauteur sur la
dernière syllabe.
8
Béatrice Lamiroy, Le français de Belgique et les locutions verbales figées, dans Revue belge de philologie et
d'histoire, t. 84, Ed. Delcourt, 2006, p. 832, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-
0818_2006_num_84_3_5046.
9
C’est le cas des belgicismes administratifs (bourgmestre, échevin), des belgicismes qui ont des connotations
différentes et des belgicismes pour lesquels il n’y a pas d’équivalent exact en français, par exemple les noms de
spécialités culinaires et des boissons belges : le kriek, le peket, le spéculoos etc.
s’inscrivent les mots qui sont exclusivement employés dans la région liégeoise : bonbon (=
biscuit), chique (= bonbon), bouquette (= crêpe faite avec de la farine de sarrasin pure ou
mélangée à de la farine de froment), méhin (= ennui de santé), balter (= plaisanter) ou
l’expression avoir pour faire (= être dans l’aisance). Plusieurs belgicismes ne sont en usage que
dans la région bruxelloise et c’est le cas des mots empruntés au flamand : zinneke (= chien sans
race), cocher (= nettoyer), blinquer (= faire briller), brol (= désordre), snul (= individu sans
valeur). Toutefois, il y a des mots qui sont utilisés en France, mais aussi dans d’autres pays
francophones : septante, nonante (en Suisse, au Congo, au Burundi), déjeuner, dîner, super (en
Belgique, en Suisse romande et au Québec), le nom auditoire est également utilisé en Suisse etc.
On peut rencontrer des belgicismes dans tous les domaines : administration, alimentation,
enseignement, vie quotidienne, terminologie économique et juridique etc.
Pour illustrer la première catégorie, celle de l’administration, on dit qu’à la mairie,
appelée en Belgique maison communale, travaille le maire (bourgmestre ou maïeur) et ses
adjoints (échevins). Le Registre de l’État civil ne fournit pas aux nouveaux mariés le livret de
famille comme en France, mais le livret de mariage. Les communes accordent des subventions
(subsides) et empêchent le collage des affiches sur d’autres (surcollage). Pour faire référence au
périphérique, le français de Belgique se sert du germanisme ring et une allée carrossable bordée
d’arbres est appelée drève.
Dans le français de Belgique, on découvre plusieurs particularités lexicales dans le
domaine de l’alimentation : spéculoos (= biscuit à la cassonade), filet américain (= steak tartare),
chicon (= endive), cramique (= pain au sucre et aux raisins de Corinthe), craquelin (= pain au
lait et au sucre), pistolet (= petit pain), gosette (= chausson aux pommes) etc.
Un nombre important de belgicismes est employé dans l’enseignement. Pour désigner
l’école maternelle, les Belges utilisent école gardienne ou école froebel. Le nom lycée est
remplacé en Belgique par athénée, la salle de cours s’appelle auditoire et l’année universitaire
s’appelle année académique. Les étudiants qui redoublent une année sont appelés bisseurs, ceux
qui sèchent les cours sont brosseurs, la guindaille est la fête après les examens, le blocus désigne
la période qui permet aux étudiants de préparer l’examen, la fourche est la pause entre deux
cours, le copion est un document préparé pour frauder un examen et la buse est un échec à un
examen. Si le mot lycée est propre au français de France, alors athénée est propre au français de
Belgique et gymnase, au français de Suisse.
Il existe aussi un nombre important de spécificités lexicales dans tous les domaines de la
vie quotidienne. Dans la terminologie d’habitation, par exemple, on a les belgicismes suivants :
clenche (= poignée de porte), femme à journée (= femme de ménage), maison bel-étage (=
maison avec rez de chaussée surélevé), unifamiliale (= maison qui n’est destinée qu’à une seule
famille), posture (= statuette) etc. Si les Belges emploient le mot fréquenter à propos de fiancés,
les Français utilisent courtiser, si la formule s’il vous plaît est utilisée en Belgique pour présenter
un objet, chez les Français c’est une formule de politesse, si le mot imbécile est une injure
anodine à Paris, elle est assez grave chez les Belges.
Beaucoup de belgicismes sont aussi utilisés dans le monde économique et juridique, par
exemple : jober (= exercer un travail occasionnel), colloquer (= emprisonner), prester (=
accomplir un travail), collocation (= emprisonnement) etc.
Dans son étude intitulée Des belgicismes sur les sites d’information, Antoine Jacquet10
fait un top des belgicismes journalistiques les plus utilisés sur les sites lesoir.be et dhnet.be.
Ainsi, il montre leurs fréquences et leurs formes par rapport au français de référence: pension (=
retraite), ring (= périphérique), à la côté (= sur la côté), subside (= subvention), à disposition de
(= à la disposition de), en rue (= dans la rue), sur base de (= sur la / une base de), GSM (=
portable), goal (= but) etc.
Autres belgicismes :
Passer la nuit à l’amigo - Passer la nuit au poste de police, passer une nuit en prison.
« Coffrer un voleur à l’amigo. » Un amigo est aujourd’hui un local du commissariat de police, où l’on
enferme les prévenus pour une détention momentanée.
Avoir la clope - avoir peur. « J’ai eu une clope monstre avant cet examen. » Une clope : une
angoisse avant une prestation, une rencontre importante.
Il drache - Il pleut à verse. « Une cérémonie gâchée par la drache. » « Notre promenade a dû
être écourtée à cause d’une drache. » Une drache : pluie battante, forte averse.
Aller à guindaille -aire la fête. « Les 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve, la plus grande
guindaille de l’année. » Une guindaille est une sortie joyeuse et bien arrosée (surtout pour des étudiants).
Être en guindaille, faire une guindaille.
Ça plèque - Ça colle, c’est poisseux. « Ça plèque aux doigts, cette confiture ! » « La table est
toute plèquante, avec la bière qui a été renversée. » On peut aussi plèquer des timbres.
Rappliquer volle pétrol - Arriver à toute vitesse, à toute allure. « Tu as intérêt à rappliquer volle
pétrol. » « Le voleur a filé volle pétrol par la Galerie de la Reine. »
« Après avoir fréquenté l’athénée, il suivit sa candidature aux études académiques à l’alma mater, mais il
l’avait dur, bloquait peu, brossait et il a busé. Il fit assez bien de petits boulots. Il tint une aubette, une
friture, un lavoir et une échoppe puis par après il tira son plan comme ardoisier, légumier, taximan tout un
temps et baes dans un estaminet où il servait des bistouilles, des krieks, des pils, des péquets et des thés,
mais comme il battait le beurre avec les pignoufs, il l’eut mauvais. Il se mit à cuisiner des cannibales, des
carbonades, des couques, des gosettes, des cramiques, des croustillons, des waterzoois, des fricassées, des
filets américains, des oiseaux sans tête, des vitoulets, des fricadelles ou des flamiches avant de remettre
son restaurant. Il fut même échevin mais il se méconduit avec le maïeur rattachiste, taiseux, frotte-manche
et mêle-tout qui faisait de son nez et qui lui cherchait misère et qui l’instigua à renoncer. Il prit quelques
pauses-carrières avant d’être pensionné et vécut dans un flat à rue au bel-étage d’une seigneurie jusqu’à la
nonantaine. » (http://didiertougard.blogspot.ro/2011/10/petit-dictionnaire-belge-les.html)
Dring
- Allô. Ici Pamela Burningan, chief executive officer de la société Success an Fun, je voudrais briefer le
responsable « 175 ans de la Belgique » à propos de mon package deal.
10
Antoine Jacquet, Des belgicismes sur les sites d’information, article publié dans Le discours et la langue, t. 6,
2014, pp. 177-193 (http://www.academia.edu/8192232/Les_journalistes_en_Belgique_causent-
ils_belge_une_fois_Des_belgicismes_sur_les_sites_d_information).
- Heu... vous voulez babeler avec Georges ? C’est assez dire que comme c’est bientôt son heure de table,
il est déjà parti en stoemelings et moi... Moi, c’est Paul Brugnon du service courrier. Je faisais la navette
dans les couloirs et bardaf, ça sonne chez Georges ! Alleï, je décroche ! Et...
- Je vous propose un business plan Paul, pour booster votre event.
- Oufti ! J’suis désolé, Madame l’officier, mais je suis un peu lent de la comprenure, vous comprenez.
- Dites, vous voulez pas résonner après dîner ? Là j’ai déjà mal à ma tête à vous écouter.
- Je cherche le Who’s who belge et je dispatche les personnalités les plus trendy dans les lieux de la city
avec des webcams partout. Le must !
- Dites, madame Paméla, vous zwanzez comme dans le poste quand je tombe sur CNN ! Ca à l’air tof,
votre paquage de guindaille-là, et vous savez, je suis pas contre, que du contraire ! Mais je sais que
Georges a déjà bien sukkelé pour ces fêtes ! Ils ont même fait une réunion pour pondre des idées, là
c’était...
- Brainstorming ?
- Non, Braine-l’Alleud. Mais. Attendez, je vais regarder dans ses fardes, voir si je trouve pas son plein
castard à lui... Ah ! J’ai trouvé ! Alors... Il y aura un pot le 21 juillet puis barbecue pour les hommes sauf
s’il y a la drache bien sûr... et un ballotin de Léonidas pour les femmes. Il y aura aussi tout l’été une
fancy-fair dans plein de quartiers de Bruxelles avec une kermesse pour la marmaille et des buvettes...
- Mais Paul, la Belgique est très fashion, vous savez ! Alors 175 ans ! Il faut customizer ce moment !
- Ça, c’est sûr que ça s’fête ! Et pas de chipot ! Faut que tout blinque et que les drapeaux flottent ! C’est
peut-être la dernière alors...
- Ho ?!?... Vous voulez dire que la Belgique pourrait splitter avant la dateline ?
- Heu... C’est vrai qu’on a des brettes avec les flamouches. Toujours été en brisbrouille d’ailleurs et à
force de nous mettre en rote, ça pourrait bien finir par sketter ! Des arsouilles pareils. On a les pépettes
bon... Mais on n’est pas si biesses, hein, Paméla. On va pas lâcher le morceau pour des carabistouilles !
Pas avant les fêtes !
(D’après Bruno Coppens, Plan langue spécial anniversaire de la Belgium, dans le Journal Le Soir du 17
février 2005)
Surlignez en rouge les belgicismes et en jaune les erreurs de français retrouvables dans le texte ci-
dessous :
« Ce matin-là, Claire s’éveilla en souriant : elle était de bonne humeur à cause qu’elle avait congé. Elle
sauta bas de son lit et courut dans la salle de bains. Après le petit déjeuner, elle décida de mettre de
l’ordre : il faisait trop déjeté dans son appartement. Comme le temps était cru, elle augmenta le chauffage.
Ensuite elle lava la vaisselle sale : les assiettes plates, les assiettes profondes, les verres et les couverts
furent bientôt rangés dans l’armoire. Avec une chamoisette, elle prit les poussières et fit blinquer les
potiquets au-dessus de la cheminée. Pour les meubles, elle employa une loque couverte de cire. Après
avoir utilisé une ramassette pour récolter les quelques déchets jonchant le sol, elle passa le torchon dans
les pièces carrelées et l’aspirateur sur le tapis plain. Quand tout fut propre, elle répara la lichette de son
manteau et fit ses chaussures. Il était treize heures elle décida de se rendre en ville. Elle hésita : en vélo
ou en voiture. Vu que le temps était maussade, elle choisit la voiture. Elle s’installa dans sa nouvelle Polo,
cadeau de ses parents. Heureusement qu’ils étaient là pour l’aider au plan pécunier : Claire n’en pouvait
rien, elle avait difficile pour économiser et l’argent lui filait entre les doigts malgré qu’elle faisait des
efforts. Elle prit sa sacoche et, avant de sortir, la main sur la clinche de la porte, elle admira le travail
accompli.
De nombreux enfants jouaient sur la rue et Claire conduisit avec prudence. Dans les magasins, il y
avait assez bien de monde mais il ne faisait pas malade à cause des ventilateurs. Claire essaya de
nombreux vêtements mais rien ne lui plaisait et elle avait envie d’embêter la vendeuse qui faisait de son
nez et pinçait son français. Elle finit par se décider pour une petite merveille en cachemire. La vendeuse,
énervée par cette cliente qui avait fait sortir presque l’entièreté du magasin, lui tendit son achat sans un
mot, même pas un « s’il vous plaît ». Claire s’en fichait car elle était heureuse : à dix-neuf heures, ce soir,
Alexandre serait chez elle pour souper en amoureux ! Encore bien qu’elle l’avait rencontré car elle
commençait à désespérer de trouver l’homme de sa vie.
Claire avait déjà courtisé avec un autre garçon mais elle avait rompu après deux ans. Ses parents lui
avaient rabattu les oreilles de leurs conseils car ils se faisaient mal du jeune homme. Mais il n’y eut pas
d’avance : Pierre était trop taiseux et Claire aimait les gens spitants. Alexandre était sensationnel : beau,
intelligent, cultivé. De plus, c’était un vrai castar. Depuis la rupture avec Pierre, Claire avait décidé de
vivre seule : ses parents devenaient trop mêle-tout et elle était assez grande pour tirer son plan. C’était
l’heure de se rendre au coiffeur. Claire avait envie de laisser ses cheveux libres, partagés par une ligne au
milieu et retombant en belles crolles sur les épaules. Le résultat fut magnifique : Claire ne trouva rien à
redire. Hélas ! Le temps de rejoindre sa voiture, elle fut prise sous la drache ! Ca, c’était le dernier de
tout ! Si elle aurait écouté les prévisions météorologiques, elle aurait pris un parapluie.
A sept heures moins quart, Alexandre était là ! Claire lui ouvrit, souriante, et lui dit de rentrer. Son
amoureux lui tendit un ballotin de ses pralines préférées avant de la complimenter pour la jolie table qui
les attendait. Ils mangèrent et Alexandre trouva le repas délicieux. Claire était contente que cela lui
goûtait. Ils bavardèrent longuement en se rappelant de leur première rencontre : si vite qu’ils s’étaient vus,
ils étaient tombés amoureux ! Soudain, le jeune homme se mit à genoux et lui demanda sa main.
Emotionnée, Claire faillit tomber faible ! Le cœur ravi, elle accepta. Pour fêter l’événement, ils burent
toutes les réserves de Claire : elle aurait beaucoup de vidanges à rapporter au magasin !
Quatre mois plus tard, Claire mariait Alexandre. Très vite, elle attendit famille. Beaucoup de travail
en perspective : le bac à linge serait souvent plein. Mais Claire ne pouvait mal de se laisser déborder, elle
engagerait une femme à journée.
Et un matin, Claire devint maman… » (http://www.etudier.com/dissertations/Quelques-
Belgicismes/66984469.html)
« Catelle, plectre, doucette, sous-voie… Voici ces expressions suisses qu’il vaut mieux ne pas prononcer en
France car personne ne les comprend. Je découvre ces helvétismes au hasard des conversations, lorsqu’un regard
interloqué fait écho à un de mes mots. Depuis, je tente sans succès d’éviter de les prononcer… En voici une
sélection!
Des plectres
Il y a quelques temps, je me suis rendue dans un magasin de musique avec mon petit ami français. Il a demandé au
vendeur:
« Bonjour, je voudrais des plectres et une fourre de guitare. »
« Pardon? »
« Heu…!! Je veux dire, des médiators et un étui à guitare. »
« Ah. »
À force d’entendre mes mots suisses, il les avait intégrés, et zappé le fait que ses compatriotes ne les comprenaient
pas. Un « plectre » est donc un synonyme de « médiator », ce petit bout de plastique cher aux guitaristes. Les deux
s’utilisent en Romandie. Quant à fourre…
Une fourre
Ce mot hyper courant en Suisse, qui signifie à la fois taie, étui et chemise, n’est pas utilisé par les Français! Pas
pratique, hein, quand on a l’habitude de dire: une fourre de guitare, une fourre en carton (pour mettre des fiches à
l’école), une fourre de natel, une fourre de duvet…
Il faut se concentrer!
Un duvet
« Tu veux que je lave la fourre du duvet? »
« ?!! » Pour être compris d’un Français, mieux vaut parler d’une « housse de couette ». Un duvet s’utilise pour un
sac de couchage.
Une catelle
Si vous entendez un Suisse dire: « Je vais putzer les catelles de la salle de bain » traduisez par « je vais astiquer les
carreaux de la salle de bain ». Bon, je vous l’accorde, « putzer » est un vrai cliché suisse – un mot issu de
l’allemand putzen, nettoyer, évidemment incompris de l’autre côté de la frontière. Cela ne surprend personne…
Un sous-voie
Ce mot suisse désigne un passage souterrain, qui sert à rejoindre l’autre côté d’une route par un tunnel. « Quand tu
descends du bus, tu prends le sous-voie et tu arrives près de ma maison. »
Je prépare une vinaigrette pour la doucette
Vous aurez plus de chance en tentant de dire « je prépare une vinaigrette pour la salade de mâche. » Eh oui, la
doucette, au joli nom, ne se dit pas ici… Quand les Français en mangent, ils l’appellent mâche. « Alors, tu mâches ta
mâche?!! »
J’ai eu une pêche à l’école (à force de courber les cours)
Une pêche est une mauvaise note. Mais bon, quand on courbe les cours de l’école secondaire… Enfin, on y
reviendra. Courber un cours, c’est le sécher en Suisse et sécher un cours c’est le courber en français de France.
Un costume de bain ou un calosse de bain
Se dit en France uniquement « un maillot de bain ». Souvent, les équivalents français sont aussi compris en Suisse –
mais pas l’inverse! On utilise donc aussi « maillot de bain » en Romandie.
De la moque
Berk! C’est de saison, comme les premiers rhumes: la moque est un synonyme de morve. « T’as plein de moque ».
C’est droit ce que je voulais dire!
Le sens? Cela semble évident: « C’est droit ce que je voulais dire » = « c’est tout à fait ce que je voulais dire. » Cette
construction ne sonne pas très français hexagonal, comme quand mon amie jurassienne s’exclame : « C’est monstre
bien!«
Elle est grinche.
« Qu’est-ce que t’es grinche aujourd’hui! Arrête de faire la tronche. » On est grinche quand on s’est levé du mauvais
pied.
E aigu, A grave
« Tu écris ce mot avec un e aigu? » (prononcé « heu aigu »)
« Un quoi? »
« Ben, un e avec un accent aigu, quoi. (sans blague, cela semble évident!) »
« Ah! un é! » (prononcé comme « et »)
En Suisse, on appelle ce caractère é: e aigu, à: a grave. Des Français prétendent que cela ne se dit pas en
France. Votre verdict? » (https://www.yapaslefeuaulac.ch/taisez-ces-mots-interdits-incompris-hors-de-romandie/)
CHAPITRE 5
Le français hors d’Europe
On peut trouver des variétés remarquables du français régional dans les quatre coins du
monde. A partir du XVIIe siècle, la langue française s’est implantée très loin de France à la
faveur de la colonisation dans des pays où elle reste, sous des formes diverses, le mode de
communication d’une partie de la communauté humaine.
Certains de ces pays, devenus territoires d’outre-mer (TOM) ou Départements d’Outre-
mer (DOM), font partie de la République Française.
Le français au Canada
Bref historique
Le français québécois est un français national au même titre que le français de Belgique ou
le français de Suisse. Ce n’est ni un dialecte ni un patois. Il est différent de la langue parlée en
France pour des raisons historiques faciles à expliquer. De nombreux colons qui ont immigré au
Québec à partir du XVIIe siècle parlaient des patois de différentes régions de France. Ils ont
rapidement éprouvé le besoin d’une langue commune pour se comprendre. Ils ont tout
naturellement choisi la plus prestigieuse, le « françois », c’est-à-dire la langue parlée à la cour du
roi de France.
Cette langue s’est répandue dans toute la colonie, en particulier grâce aux femmes qui,
souvent plus instruites que leur mari, enseignaient cette langue aux enfants. Les Québécois de la
première génération née ici parlaient le patois à la maison et employaient le français au travail
ainsi que dans les rapports sociaux. C’est ainsi que l’unification linguistique s’est réalisée plus
rapidement au Québec qu’en France. À la fin du XVIIe siècle, tout le monde parlait français en
Nouvelle-France. À la même époque, 40% des Français ne comprenaient pas le français et
seulement 10% d’entre eux maîtrisaient cette langue; les autres parlaient des dialectes et des
patois.
La conquête de la Nouvelle-France par les Anglais en 1759 a contribué à l’isolement du
Québec par rapport à la mère patrie. Le français du Québec a commencé à s’angliciser. Après la
Révolution française en 1789, la norme linguistique a changé en France: le français de la cour du
roi a cédé la place au français de la bourgeoisie. Au Québec, c’est le français du roi qui a
continué d’évoluer, ce qui explique la présence de nombreux mots anciens dans le français
québécois d’aujourd’hui.
Les autres langues européennes transplantées en Amérique par les colonisateurs sont
l’anglais, l’espagnol et le portugais. Elles ont évolué d’une façon différente de la langue
d’origine. En ce qui concerne les trois premières, le fait que le nombre de locuteurs américains
est supérieur au nombre de locuteurs européens confère une certaine prépondérance à la variété
américaine. Dans le cas du français, c’est l’inverse: cette langue s’est principalement développée
sur le continent européen et le français du Québec a évolué en vase clos. Par rapport à leurs
cousines européennes, les quatre langues américaines comportent des différences sur les plans
phonétique et sémantique. Le français québécois ne constitue pas une exception à cet égard.
Caractéristiques du français québécois : la prononciation dans la langue soutenue
Tout d’abord, signalons que le Québécois parle plus lentement que le Français: deux cent
cinquante mots à la minute comparativement à plus de trois cents. Le débit du Québécois moyen
est comparable au débit de l’Américain moyen. On dit du Québécois qu’il ne parle pas « pointu »
comme le Français, ce qui en réalité décrit certaines caractéristiques phonologiques du parler
québécois:
- lorsque le « t » et le « d » sont suivis d’un «i» ou d’un « u », la consonne subit une affrication,
c’est-à-dire qu’un son « s » ou « z » s’intercale entre la consonne et la voyelle. Le mot « petit »
se prononce [pətsi] et le mot « dur » se prononce [dzyʀ]. Ce phénomène est généralisé et accepté
dans la société québécoise.
- le français de France comporte les voyelles « i », « u » et « ou ». Au Québec, à chacune de ces
voyelles dites fermées correspond une voyelle dite ouverte. Les Québécois utilisent deux « i »,
deux « u » et deux « ou ». En position finale, la voyelle est fermée. Lorsqu’elle est suivie d’une
consonne qui se prononce, elle s’ouvre. Exemples : tout [tu] et toute [tʊt],
vit [vi] et vite [vɪt], lu [ly] et lutte [lʏt]. C’est un phénomène qu’on rencontre également en
Belgique. Ce système à deux voyelles existe en anglais. Comparez le « i » de « neat » (fermé)
[ni:t] à celui de « knit » (ouvert) [nɪt].
-les Français ne distinguent pas brin [bʀɛ]̃ et brun [bʀœ̃]. Au Québec, la distinction entre ces
deux phonèmes est toujours bien vivante.
La prononciation dans la langue populaire
La langue populaire du Québec présente d’autres caractéristiques qui rendent parfois la
compréhension difficile pour des personnes habituées à d’autres variétés de français parlées en
Europe. Certaines contractions sont un peu surprenantes:
- « Je suis allé » devient [ʃtale], «Sur la table » devient [sɥa tab], « Il mange » se prononce [imãʒ]
et « elle mange » se dit [amãʒ] ;
- pour poser une question, on ajoute un « tu » après le verbe: Est-ce que tu peux? se dit « Tu
peux-tu? »
- comme dans le « français du roi », « moi » se prononce [mwe] ;
- un « t » d’autrefois persiste dans les expressions « il fait [fʀɛt] » (il fait froid), « mon [lɪt] »
(mon lit), « viens [isɪt] » (viens ici) ;
« -oir » en fin de mot est souvent prononcé [wɛʀ] : [avwɛʀ] (avoir), [a swɛʀ] (ce soir).
- en fin de mot ou de phrase, le son [ɑ] est prononcé [ɔ]: le [kanadɔ], « c’est par [lɔ].
Le lexique
Il existe de nombreuses différences entre les mots qu’on utilise en France et ceux qu’on
emploie au Québec, surtout aux niveaux familier et populaire. Quand ils voyagent, les
francophones ont tout intérêt à utiliser une langue appelée « français international » qui fait appel
à un vocabulaire de niveau neutre, celui des dictionnaires. Les légères différences de
prononciation sont rapidement aplanies et la communication s’établit.
- archaïsmes : pour des raisons historiques, le français québécois a conservé des mots anciens,
souvent empruntés à la langue des marins. « Embarquer dans un char » signifie monter dans une
voiture. On appelle une voiture un « char » (ancien véhicule rural tiré par des animaux) et au lieu
d’y monter, on « embarque » (comme sur un bateau).
- anglicismes : en contact avec l’anglais depuis des siècles, le français du Québec a emprunté de
nombreux mots à cette langue et a adopté un grand nombre de tournures. Ces « anglicismes »
sont surtout présents dans la langue parlée populaire. Exemples : « arachide », « cacahuète » se
dit [pinɔt] (de peanut) ; « garçon de café » se dit « waiter » (prononcé [wetœʀ], avec l’accent
tonique sur la dernière syllabe.
- mots d’origine amérindienne : les langues amérindiennes ont fourni des mots à la langue
québécoise, surtout en ce qui concerne les réalités qui n’existent pas en Europe. Exemples:
achigan (mot algonquin): perche noire, caribou (mot algonquin): renne nordique, mocassin (mot
algonquin): chaussure souple en cuir, ouananiche (mot montagnais): saumon d’eau douce de la
région du Saguenay, ouaouaron (mot iroquois): grenouille de très grande taille.
- néologismes : les Québécois sont créatifs et ils ont appris à se défendre contre l’envahissement
de l’anglais. Souvent, au lieu d’emprunter un mot à cette langue, ils préfèrent fabriquer un
néologisme et essayer de le répandre. C’est grâce à eux que le mot « logiciel » a remplacé le mot
« hardware » que les Français ont longtemps utilisé. Ils ont aussi inventé le mot « courriel » pour
décrire le courrier électronique qui fait pendant au mot mél (mail) employé en France. Les
Québécois préfèrent le mot « traversier » au mot « ferry-boat » utilisé en France. Autres
exemples: acériculteur: producteur de sirop d’érable, motoneige: petit véhicule sur chenilles,
avec skis à l’avant, bleuetière: lopin de terre où on cueille des bleuets (airelles sauvages).
- les trois repas s’appellent le déjeuner, le dîner et le souper ;
- « pantoute!» (signifie «pas du tout!») ;
- je suis « tanné », c’est « plat » - le t final se prononce - (j’en ai marre, c’est ennuyeux).
un « bazou »: une vieille auto des « bebelles »: des jouets ou des babioles
11
http://ml.hss.cmu.edu/fol/fol4/modules/module3/F4M302/langue_quebecoise_debut.htm,
http://www.youtube.com/watch?v=o0hWstasZDE, http://www.youtube.com/watch?v=v-DqZ2l84SU
Application : A l’office de tourisme (mini-dialogue)
A l’office de tourisme de Blois. Un touriste québécois et une employée française.
- Bonjour, monsieur, je peux vous aider ?
- Oui, je fais du cyclotourisme avec ma femme. On vient d’arriver à Blois à matin. On aimerait bien rester un
peu icitte et visiter des attractions cette fin de semaine, enfin ce week-end, comme vous dites, vous autres ! Qu’est-
ce qu’il y a d’intéressant à faire et à voir ? Nous autres, on adore l’histoire de la France.
- Alors, ce qui serait très intéressant, c’est d’aller voir la cité de Beaugency. Vous verrez, il y a un magnifique
donjon qui date du XIe siècle et un jardin médiéval.
- Très bien, c’est parfait. Pouvez-vous me dire s’il y a des chambres d’hôtes près du donjon ?
- Bien sûr, je vais vous dire ça. Oui, il y en a deux à côté du château.
- Vous ne savez pas si on pourra souper chez eux ?
- Non, je ne sais pas s’ils font aussi table d’hôtes. Voici les coordonnées. Vous pouvez les appeler.
- Merci beaucoup pour votre aide, madame.
- Bonjour.
Le français à Tahiti
65% de la population de la Polynésie française vivent sur l’île de Tahiti, se trouvant sous la
domination française depuis 1880.
Le français régional a assimilé de nombreux emprunts à l’anglais, tels que :
- nice, good et fine = bien, excellent ;
- gas [gaz] = essence ;
- store = magasin ;
- pie [paj] = pâtisserie ; ex. : pie-banane = tourte aux bananes.
Certains mots français y ont été abandonnés au profit d’autres :
- four = fourneau ;
- paletot = veste, veston ;
Certains mots ont pris de nouveaux sens :
- sucré = délectable ;
- aigre = acide et amer ;
- long = grand ;
- il pleut tafait = il pleut beaucoup et fort
Le français dans les DOM
La Guadeloupe et la Martinique
Les premiers colons qui s’y installent venaient en majorité de l’ouest et du nord de la
France. On constate de nombreuses formes régionales d’oïl dans les particularités du français de
ces départements d’outre-mer.
arrimer = ranger
dalle = rigole, caniveau
grafigner = égratigner
Certains adjectifs ont pris un sens différent par rapport au français standard :
grand-grec = savant
savant = rusé
il a la tête dure = il a une intelligence limitée
tèbè, ababa = débile mental
découdre = perdre la tête, devenir sénile
être crabe = être timide
être hardi = être insolent, effronté
être comparaison = se mêler de ce qui ne le regarde pas ; être prétentieux
un syndicat = un bon ami, une personne sur qui on peut compter
ravet = cafard
almanach = calendrier
giraumon = potiron
bélangère = aubergine
pistache = cacahuète
pois tendres = haricots verts
figues = bananes
ti punch = une boisson
Ce sont des transpositions du créole, la langue parlée par l’ensemble des Antillais.
Noms de produits spécifiquement antillais :
le ouasson = sorte de grande crevette
le blaff = potage très épicé à base de poissons
le tourment d’amour = pâtisserie à base de noix de coco ou de banane
le CRS (un gendarme) = un punch typique fait de citron vert, de rhum et de sucre de canne
les Zombis = esprits, fantômes
Le français en Haïti
Cette île a été découverte en 1492 par Christophe Colomb. Sa partie occidentale devient
française en 1697 sous le nom de Saint-Domingue, puis indépendante le 1er janvier 1804 pour
devenir Haïti. Le français y est encore aujourd’hui langue officielle, bien que le créole soit la
langue usuelle de la population.
Certains termes sont venus du créole : le macoute = sac ; le clairin = alcool de canne à
sucre.
D’autres ont modifié le sens des mots français :
le bandit / le petit bandit = un enfant turbulent ou entreprenant
la figue / la figue-pomme = banane à peau épaisse et jaune, qu’on mangue crue
figue-France = figue
le chadèque = variété de pamplemousse très sucré, en forme de poire
le morne = la colline
un boss = un ouvrier qualifié dans une branche technique (plomberie, menuiserie)
un blocus = un embouteillage, une circulation difficile des véhicules
arriver en rue libre = arriver en auto-stop
déchouquer = destituer qqn de son poste
La Guyane française
Les Français s’y installent vers 1605. Pendant le XVIIe siècle, elle connaît diverses
occupations : espagnole, hollandaise, anglaise et même brésilienne ; c’est en 1814 qu’elle
devient définitivement française. Utilisée comme lieu de déportation politique, elle a été
surnommée « la guillotine sèche » pendant la Révolution française. Du milieu du XIXe siècle au
milieu du XXe, on y établit le bagne de Cayenne. Kourou devient en 1983 une base de lancement
de fusées pour le Centre National des études spatiales (CNES).
De nombreux termes attestes en Guyane le sont également aux Antilles :
Zombi = fantôme, revenant
pipiri = oiseau très matinal
carbet = hutte, case
matoutou = sorte de crabe
Le français en Afrique
le registre familier: il est employé dans les conversations privées, entre amis ou
personnes qui se connaissent bien. Il se caractérise par une prononciation qui avale certaines
syllabes, un vocabulaire familier et des incorrections grammaticales.
faire dodo : dormir (cf. chanson enfantine : « dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bientôt »)
faire panpan cucul : donner la fessée
vilain : méchant
arrête de t’chamailler : arrête de te disputer (avec qqn) ; ici : usage hypocoristique de se chamailler ; cf. aussi « Il
m’a disputé / je vais me faire disputer » dans le sens de « Il m’a grondé / je vais me faire gronder »
une beigne : une gifle, une baffe, un beignet, une mandale.
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM ! Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime! Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Au deuxième, dans mon HLM ! Au troisième, dans mon HLM,
y’a une bande d’allumés y’a l’espèce de connasse,
qui vivent à six ou huit celle qui bosse dans la pub’,
dans soixante mètres carrés l’hiver à Avoriaz,
y’a tout l’temps d’la musique. le mois d’juillet au club.
Des anciens d’Soixante-huit Comme toutes les décolorées,
y’en a un qu’est chômeur, elle a sa Mini Cooper,
y’en a un qu’est instit’, elle allume tout l’quartier
y’en a une, c’est ma sœur. quand elle sort son cocker.
Y vivent comme ça, relax, Aux manifs de gonzesses,
y’a des mat’las par terre, elle est au premier rang,
les voisins sont furax, mais elle ne veut pas d’enfants
ils font un boucan d’enfer. parc’que ça fait vieillir,
Ils payent jamais leur loyer, ça ramollit les fesses
quand les huissiers déboulent, et pi ça fout des rides,
ils écrivent à Libé, elle l’a lu dans l’Express,
c’est vous dire s’ils sont cools ! c’est vous dire si elle lit !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM ! Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime ! Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Au quatrième, dans mon HLM, Pi y’a aussi, dans mon HLM,
y’a celui qu’les voisins un nouveau romantique,
appellent "le communiste". un ancien combattant,
Même qu’ça lui plaît pas bien, un loubard, et un flic
y dit qu’il est trotskyste ! qui s’balade en survêtement,
J’ai jamais bien pigé y fait chaque jour son jogging
la différence profonde, avec son berger all’mand,
y pourrait m’expliquer de la cave au parking,
mais ça prendrait des plombes. c’est vach’ment enrichissant.
Depuis sa pétition, Quand j’en ai marre d’ces braves gens
y’a trois ans, pour l’Chili, j’fais un saut au huitième
tout l’immeuble le soupçonne pour construire un moment
à chaque nouveau graffiti, avec ma copine Germaine,
n’empêche que "Mort aux cons" un monde rempli d’enfants.
dans la cage d’escalier, Et quand le jour se lève
c’est moi qui l’ai marqué, on s’quitte en y croyant,
c’est vous dire si j’ai raison ! c’est vous dire si on rêve !
Putain, c’qu’il est blême, mon HLM ! Putain, c’qu’il est blême, mon HLM !
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime ! Et la môme du huitième, le hasch, elle aime !
Noms
H.L.M. – n.m., habitation à loyer modéré, dans la banlieue
Barbouze – n.m., agent secret
Beretta – n.m., marque de revolver
Pinard – n.m., vin rouge ordinaire
Peigne-cul – n.m., homme mesquin, ennuyeux ; grossier, inculte
Alpaga – n.m., tissu mixte de bonne qualité
Loggia – n.f., balcon spacieux, souvent couvert, fermé sur les côtés
Sciure – n.f., déchets de bois pour mettre dans le bac des chats
Contribuable – n.m., celui qui paie des contributions
Instit’ – n.m., instituteur
Boucan – n.m., du bruit
Huissier – n.m., officier ministériel chargé de signifier les actes de procédure et de mettre à exécution les décisions
de justice et les actes authentiques ayant force exécutoire
Conasse – n.f., féminin de con, conard
Plombe – n.f., une heure
Loubard – n.m., jeune homme vivant dans la banlieue, appartenant à une bande et affectant un comportement
asocial
Survêtement – n.m., vêtement de sport ou de détente composé d’un blouson et d’un pantalon.
Adjectifs
Givré : fou
Blême : pâle, il ne s’y passe rien
Costard : un costume d’homme
Centriste : indique la couleur, conviction politique
Allumé : fou, illuminé
Furax : furieux
Décoloré : qui a perdu sa couleur (ici des cheveux – ils n’ont plus leur teinte naturelle)
Verbes
Chouraver : voler, chiper
Cogner : taper
Débouler : descendre précipitamment
Bosser : travailler
Ramollir : rendre mou, faire perdre sa forme
Foutre : faire, ficher, fabriquer
Conjonctions/prépositions/interjections
Pi : puis
L’argot est un vocabulaire spécial qui transforme et crée des mots plus amusants ou
expressifs que les mots normaux, en raison de leur forme ou de leurs sonorités bizarres. Il existe
l’argot des étudiants, de certaines professions, et surtout l’argot des criminels. Ce phénomène est
international ; il évolue très vite, mais voici quelques exemples que vous risquez d’entendre
quand vous irez en France.
Soutenu Familier Argot
parler causer jacter, jactancer, rouscailler
comprendre piger capter (argot étudiant)
un homme un type, un gars, un mec un zig
l’argent le fric, le pognon l’oseille, le grisbi
manger bouffer, ("la bouffe") becter, bectancer
un alcoolique un alcoolo, un tubard un pochtron
o Je suis dans la dèche / fauché, je n’ai même pas de sous pour m’acheter des clopes. Peux-tu
me prêter un peu de fric ?
La dèche : manque d’argent
Etre fauché : ne plus avoir d’argent
Des sous : de l’argent
Une clope : cigarette (à l’origine : mégot de cigarette)
Le fric / le pognon / le blé : l’argent
o Arrête, tu ne penses quand même pas que je vais te donner du blé/pognon, tu ne m’as même
pas rendu les 500 balles que tu m’as tapé la semaine passée.
Le fric / le pognon / le blé : l’argent
Balles : des sous, des francs (à utiliser combiné avec un chiffre)
Taper : emprunter de l’argent à quelqu’un
o Tiens donc, tu en as des fringues ! Regarde cette jupe et ce jean ! Elles sont belles ces
godasses, c’est quelle pointure ? 38, tu me les prêtes ?
Des fringues : des vêtements
Une godasse : une chaussure
o Cool, tu changeras de look, ce sera en tout cas moins ringard que ce que tu as sur le dos !
Cool : agréable, détendu, chouette
Relax : détendu
Ringard : démodé ou mediocre
o T’as vu le mec, là-bas avec sa tignasse rouge, il est mignon !
Un mec : un homme, un individu, un type
Une tignasse : chevelure, cheveux
o Ah non, je n’aime pas sa tronche, t’as pas vu son pif ? En plus il a une nana, je peux pas la
sentir.
Un pif : une nez
Une nana : une fille, une gonzesse
o Ecoute, le gosse est malade, il faudrait appeler le toubib.
Un gosse / un môme : un enfant
Un toubib : un médecin
o Ah ces mômes, ils nous coûtent la peau des fesses, en plus ils chialent sans arrêt !
Chialer : pleurer (vulgaire et méprisant)
o Tu viens avec nous, on va au cinoche, puis on va se bourrer/ se prendre une cuite. Et après on
va s’éclater en boîte. Pierre, le copain de Sylvie, prend sa bagnole, il va venir avec ses potes, mon
frangin sera également de la partie et Sophie avec son Jules.
Le cinoche : le cinéma
Se bourrer / se prendre une cuite : se saouler, boire beaucoup, trop
S’éclater : se défouler, s’amuser sans retenue
Une bagnole : une voiture
Un pote : un ami, un copain
Un frangin / une frangine : un frère, une sœur
Jules : amant, amoureux, mari
o J’veux pas d’emmerdes avec les flics. Les poulets sont partout. Je ne viens pas.
Des emmerdes : des problèmes
Un flic : un policier
Un poulet : un policier
o Laisse beton, tu racontes des salades/ conneries. Allez viens, on se casse.
Laisse beton : laisse tomber (verlan)
Raconter des salades / conneries : raconter des bêtises
Se casser : s’en aller, partir
o Putain alors, ma bagnole est encore en panne, ça me fait chier. Je ne pourrai pas sortir ce soir,
à moins de prendre la guimbarde de mes parents. Mais si un chauffard me rentre dedans, je suis dans
de beaux draps ! On prend ta bécane ? S’il ne pleut pas évidemment!
Putain : zut (expression de surprise ou de colère considérée comme très vulgaire par beaucoup de gens mais très
couramment employée), à l’origine : une pute, une prostituée
Une bagnole : une voiture
Chier : faire chier quelqu’un : l’embêter ; se faire chier : s’embêter ; c’est chiant (vulgaire mais courant !)
Une guimbarde : vielle automobile délabrée
Un chauffard : mauvais conducteur
Une bécane : bicyclette ou mobylette
o Je peux venir pieuter chez toi ce soir ?
Pieuter (se) : se coucher
o Ben quoi, et ta piaule alors, qu’est-ce qu’il lui manque ? Pas question, je me mettrai le proprio
sur le dos. T’as qu’à aller crécher ailleurs. Démerde-toi !
Une piaule : une chambre
Le proprio : le propriétaire
Crécher : habiter, loger
Se démerder : se débrouiller
o Hé, les potes, on va prendre une chope au bar ?
Un pote : un ami, un copain
Une chope : une bière
o Non, je crève de faim, je veux bouffer d’abord.
Bouffer : manger
o Alors, on va au « Café du sport », la bouffe est bonne et Jean y fait la plonge.
Faire la plonge : faire la vaisselle
o Non, je ne rentre pas dans ce boui-boui, ça pue le poisson et la bouffe est dégueulasse. Si on
aller se goinfrer au resto chinois du coin ?
Un boui-boui : un restaurant de dernière classe
Dégueulasse : mot assez vulgaire que l’emploi a rendu presque banal : dégoûtant
Se goinfrer : manger avec excès et salement
Un resto : un restaurant
o - Allez, tu viens ? - Ecoute, fous-moi la paix, j’suis crevé, j’ai un coup de pompe.
Fous-moi la paix : laisse-moi tranquille
Avoir un coup de pompe : être fatigué soudainement
o Moi, par contre, j’ai la pêche, c’est la forme.
Avoir la pêche : être en pleine forme, se sentir bien
o Y’a pas le feu, on ne peut pas y aller plus tard ? En fait, elle est nulle ton idée, c’est vachement
con.
Nulle : qui ne vaut rien
Vachement : très (s’utilise dans des situations très variées)
Con : stupide
Oh, t’es casse-pieds, j’en ai plein le dos/le cul de ta mauvaise humeur. Fous le camp, j’veux
plus te voir !
Etre casse-pieds : être agaçant, embêtant
Ca va, j’ai pigé, je me casse, salut !
En avoir plein le dos/le cul : en avoir marre/ assez
Foutre le camp : s’en aller, partir
Piger : comprendre
Se casser : s’en aller, ficher le camp, partir
Il n’existe pas un argot, mais des argots (ou des parlures argotiques). Différents groupes
sociaux ont développé, à des époques différentes, leur propre parler. À l’origine, l’argot désignait le
parler des voyous et des militaires. Des argots se sont également développés dans d’autres groupes
sociaux, et chaque profession, chaque quartier possède son propre « argot ». En France le concept
apparait au XIIIe siècle et est identifié en provençal sous le nom de « jargon ».
François Villon utilise au XVe siècle le terme de « jobelin », puis au siècle suivant apparaissent
« baragouin », « narquois » ou « blesquin », notamment. Le premier texte français entièrement centré
sur l’argot et les groupes sociaux qui le parlent est publiée à Lyon en 1596 chez Jean Jullieron. Il
s’agit de la La vie genereuse des Mercelots, Gueux et Boesmiens signé par Pechon de Ruby. Ce texte
sera à l’origine du développent de la littérature argotique. Il contient au final un lexique de 150 mots
d’argot qui évoluera d’une édition à l’autre. Ce n’est qu’en 1628 que l’argot trouve son nom avec
l’ouvrage publié par Olivier Chéreau, Le jargon ou Langage de l’argot déformé. C’est surtout la
littérature qui diffuse « la langue verte », des Mémoires de l’ex-bagnard Vidocq au Mystères de Paris
d’Eugène Sue en passant par Victor Hugo, « L’argot, c’est le verbe devenu forçat ! », et Les Mohicans
de Paris de Balzac, et plus encore sous la Troisième République avec Emile Zola. Notons qu’à travers
ces ouvrages c’est plutôt l’argot « parisien » qui est mis en lumière. L’argot « parisien » reste très
vivace à Paris jusqu’aux années 1950.
L’évolution sociologique de la population parisienne explique en grande partie cette « mort » de
l’argot parisien qui ne se pratique plus vraiment dans la rue mais qui fit longtemps la joie des lecteurs
de romans comme San Antonio, des spectateurs de films dialogués par Michel Audiard ou des
auditeurs de chansons de Pierre Perret, de Renaud, ou de sketches de Coluche. Aujourd’hui, des
jeunes auteurs de romans tels qu’Anthony Michel et son personnage Toni Truand reprennent ce genre
de langage.
Le verlan, procédé très utilisé depuis 1980, est un jeu de mots populaire qui consiste à dire
les syllabes des mots à l’envers (« verlan » - « l’envers »!), un peu comme le piglatin en anglais. Par
exemple, « manger » devient « géman », « pétard » devient « tarpé », etc.
Identifiez les sigles et les initiales qui parsèment les paroles des clips musicaux ci-dessous :
Refrain
Refrain
Refrain
(https://www.youtube.com/watch?v=V8_o_7NNzPI)
BEP = Brevet d’études professionnelles, voie « professionnel » proposé dans les parcours scolaire après le
collège.
Science Po = institut d’études politiques reconnu en France pour son rôle dans la formation des élites du
système.
Lit superpo = lits superposés, c’est-à-dire, deux lits l’un au-dessus de l’autre, utiliser pour gagner de la
place dans une chambre.
Un baveu = un avocat.
- Tu l’connais ce mec?
- Ouais c’est un mytho, un neuch; il est grave ce mec!
- Un mec zarbi, il est chtarbé, et relou d’ chez relou!
- J’ai la dalle; on va grailler?
- Ouais.
- J’ai revu deux potes du lycée; on s’est tapé une barre; c’était trop dard!
- Et t’as pécho une meuf l’aut’soir?
- T’es perché! Que dalle! J’me suis pris un râteau, pas même un findus; j’ai le seum. Franchement j’avais les boules!
- LOL! TKT!
- Wesh Louis ! On s’ boit une binouze, on se prend un tarpé, un bédo et après on décare?
- T’as du swagg…
- J’ai rancard avec une gazelle…
- Dis donc ça caille ici…C’est trop cheum. File moi une clope! Z-y-va on s’arrache!
Bon, tu y es…T’es ouf ou quoi? T’es archi light, tête à mon père!... T’es un boloss!
Putain tu prends grave la tête!...
Bon je serre, j’me tire! Zyva comment j’suis trop à la bourre !
- Bon t’accouches?
- Il est trop mystique le prof de français, il vient à vélo!
- Allô ? Non mais allô, quoi
- Il est space! Un jour y va se scratcher!MDR!
- Il a pas de bagnole?
- Faut croire que non!
- C’est quoi ce clébard dans la salle? Portenawak! Y s’tape l’incruste ou quoi? ça l’fait pas!
Tu captes pas? T’es un Cassos ! Sors moi ce clebs!
- Mais cheulaouam… Eh relax, keep cool man !!
Wesh ! T’as la propal pour le client ? Non ? C’est portenawak ! T’es sûr que t’es vraiment déter ? Fais au moins un
mock-up, sinon on va passer pour des boloss et moi j’ai pas envie d’avoir le seum. Et fais-nous des slides chanmé, tu
seras trop saucé après la prèz ! En attendant, si tu veux qu’on fitte, file-moi une clope - et je préfère les indus’!”
Ses compétences de marketer capable de booster les ventes était reconnue. Son job était de s’occuper du
direct marketing. Il avait mis en place dans la société les techniques du mailing, du phoning et même du spamming
pour atteindre le maximum de prospects. C’était la base du marketing-mix de la maison.
Avant de quitter son bureau, il mit en marche son PC et composa son login et son password. Le hard-disk
contenait une data-base confidentielle qu’il fallait protéger. Il lut ses mails et les dispatcha dans les directories de
son soft de messagerie.
Sa voiture refusa de démarrer. Il emprunta celle de son fils, tunée et customisée par ce dernier. Les baffles
émirent une musique bruyante.
Bibliographie
BOURGEOIS, René, EURIN, Simone, La France des régions. Paysages, patrimoine et art de
vivre, Presses Universitaires de Grenoble, 2001.
CALVET, Louis-Jean, L’Argot, P.U.F., Paris, 2007.
*** Dictionnaire d’argot et des locutions populaires, édition critique par Denis Delaplace,
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*** Dictionnaire du français régional de Velay, sous la dir. de Claudine Fréchet et Jean-Baptiste
Martin, Editions Bonneton, Paris, 1993.
*** Dictionnaire historique de la langue française, coord. Alain Rey, le Robert, Paris, 2006.
*** Dictionnaire des expressions idiomatiques françaises, coord. Mahtab Ashrab et Denis
Miannay, Librairie Générale Française, Paris, 1995.
*** Dictionnaire des locutions françaises, coord. Maurice Rat, Librairie Larousse, Paris, 1957.
*** Dicționar de științe ale limbii, coord. Angela Bidu-Vrânceanu, Nemira, București, 2005.
DIMA, Sofia, Histoire des Français et de leur langue, Ars Longa, Iași, 2002.
DUNETON, Claude, La puce a l’oreille. Anthologie des expressions populaires avec leur
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ETIEMBLE, Parlez-vous franglais ?, Gallimard, Paris, 1991.
FRANCARD, Michel, Dictionnaire des belgicismes, Ed. du Boeck, 2010.
HAGEGE, Claude, Combat pour le français. Au nom de la diversité des langues et des cultures,
Odile Jacob, Paris, 2006.
*** Le français dans tous ses états, coord. Bernard Cerquiglini, Flammarion, Paris, 2000.
GUIRAUD, Pierre, Les gros mots, PUF, Paris, 1975.
GUIRAUD, Pierre, L’Argot, PUF, Paris, 1969.
LAGARDE, A., Michard, L., Moyen âge, Renaissance, Bordas, Paris, 1970.
PICOCHE, J., Marchello-Nizia C., Histoire de la langue française, Nathan, Paris, 1989.
PIERON, Agnès, Voulez-vous caresser l’Angoulême avec moi ? Dictons locaux, expressions
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RAY, Alain, Le français, une langue qui défie les siècles, Gallimard, Paris, 2008.
SIBILLE, Jean, Les langues régionales, Flammarion, Coll. « Dominos », Paris, 2000.
TANDIN, Traian, Dicționar de argou al lumii interlope. Codul infractorilor, Editura Meditații,
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WALTER, Henriette, Le français d’ici, de là, de là-bas, Jean-Claudes Lattes, 1998.
Sitographie
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571-5865_1954_num_6_1_2059
http://lesamisdelatour.info/index.php?z=45 (petit lexique du berrichon)
http://www.berry-passion.com/petit_glossaire_berrichon.htm
http://www.lexilogos.com/oil_langues.htm
https://archive.org/details/lalangueetlestyl00vincuoft
https://francaisdenosregions.com/2015/08/09/comment-appelez-vous-la-piece-de-tissu-que-lon-
utilise-pour-nettoyer-par-terre/
https://www.buzzfeed.com/bullo/voici-ce-quil-se-passe-quand-des-gens-essaient-dexpliquer-
de?bffbfrance&utm_term=.etm4K5rDWV#.mlalrPL8zq