Les Fonctions Du Langage
Les Fonctions Du Langage
Les Fonctions Du Langage
1. Introduction
En 1963, le linguiste Roman Jakobson définit les fonctions du langage, c'est-à-dire les
raisons pour lesquelles l’homme recourt au langage. Complété dans les années 1970 par les
théories des actes du langage, le cadre ainsi défini peut s’appliquer à l’ensemble de la
communication1.
Le linguiste Roman Jakobson définit six fonctions du langage, chacune centrée sur un
des éléments du schéma de la communication. Rappel du schéma de communication par
Jakobson2
D'après Roman Jakobson, « le langage doit être étudié dans toutes ses fonctions ». C'est-à-
dire que le linguiste doit s'attacher à comprendre à quoi sert le langage, et s'il sert à plusieurs
choses. « Pour donner une idée de ses fonctions, un aperçu sommaire portant sur les facteurs
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22 DÉCEMBRE 2016, Rédigé par E-Classroom et publié depuis Overblog 1
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Sch%C3%A9ma_de_Jakobson
constitutifs de tout procès linguistique, de tout acte de communication verbale, est nécessaire ».
Les voici :
Le message lui-même ;
« Le destinateur envoie un message au destinataire » ;
Le destinataire est censé recevoir le message ;
« Pour être opérant, le message requiert d'abord un contexte auquel il renvoie (c'est ce
qu'on appelle aussi, dans une terminologie quelque peu ambiguë, le "référent"),
contexte saisissable par le destinataire, et qui est soit verbal, soit susceptible d'être
verbalisé » ;
« Le message requiert un code, commun, en tout ou au moins en partie, au destinateur
et au destinataire (ou, en d'autres termes, à l'encodeur et au décodeur du message) » ;
« Le message requiert un contact, un canal physique et une connexion psychologique
entre le destinateur et le destinataire, contact qui leur permet d'établir et de maintenir
la ».
Les six fonctions de la communication telles que les identifie Roman Jakobson sont
chacune liées à un de ces éléments. Les fonctions du langage sont les suivantes :
Il considère d'ailleurs que ces fonctions « ne s'excluent pas les unes les autres, mais que
souvent elles se superposent ». Le langage peut ainsi servir à plusieurs choses à la fois :
maintenir le contact (fonction phatique) tout en prenant pour objet le code du message (fonction
métalinguistique), par exemple, dans as-tu entendu ce que je t'ai dit ?
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3. Les fonctions du langage selon Roman Jakobson
3.1.La fonction expressive ou émotive
L’émetteur au cœur de cette fonction exprime ses sentiments, ses opinions. Dans le
discours cette fonction se traduit par des exclamations, des verbes de sentiments ou de
jugement, des termes évaluatifs.
Elle est centrée sur le récepteur chez qui l’émetteur veut faire naitre des impressions
ou des réactions. Cette fonction se traduit par l’emploi des marques de la
2nde personne, d’impératif, de tournures interrogatives, d’exclamation…
Elle fait porter le langage sur le référent(ou contexte) sur lequel il s’agit de donner
des informations : narration, description, explication… Les phrases déclaratives et le mode
indicatif seront alors privilégiés.
« Il fait beau »
« Bonjour, ça va ? »
« Allô »
« Heu »
« N’est-ce pas ? »
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3.5. La fonction métalinguistique
Quand il faut donner des informations sur le code, ses éléments, son fonctionnement
comme édicter une règle de grammaire, cette fonction entre en jeu (le préfixe méta- signifie
« au-dessus » une métalangue est donc une lange qui permet de parler d’une autre langue.
« L’expression « il fait beau » signifie que le ciel est bleu et que le soleil brille ».
Slogan jeu de mots d’une ancienne marque de distributeur : « Mammouth écrase les prix. »
Le message expressif met en avant l’émetteur, l’image qu’il veut donner de lui, son
système de valeurs. Cela correspond à ce que la rhétorique classique appelle la preuve
éthique. La communication institutionnelle ou corporate produit souvent ce type de message
porté sur l’émetteur. L’annonceur peut également utiliser une autre personne célèbre ou reconnu
(une star, un expert…) pour être son porte-parole ou son ambassadeur et placer sa
communication sous l’autorité de cette dernière : on reconnait ici le fameux argument
d’autorité.
Dans une visuel, Novotel fait porter son message clairement sur l’annonceur et vante
son expertise « pour organiser une réunion pro, li mieux c’est de demander à des pros »,
« expert en organisation », et son professionnalisme… Cette communication vise à donner une
image positive de soi.
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4.2.Le message impressif
Dans le visuel du Crédit Agricole, la cible est directement interpellée par des impératifs
à la deuxième personne : « souriez, vous pouvez enfin être propriétaire », « financez ».
Dans le visuel de l’Oréal, le message porte clairement sur le produit (le référent). Celui-
ci se distingue aisément de l’annonceur (la marque). Des informations sont données à son
propos : sa nouveauté, sa promesse et surtout le fait qu’il soit issu d’un long travail de
recherche…
L’objectif est de créer le contact pour que le message soit vu. Le procédé le plus
employé est celui du regard du mannequin qui appelle celui du récepteur. L’originalité du
visuel peut jouer également cette fonction.
Dans le visuel de Dior pour Dior Homme, la fonction phatique apparait de façon
dominante. Le regard de l’égérie (Jude Law) est directement dirigé vers le spectateur et créé
le contact.
La fonction métalinguistique est plus rare dans la publicité. Elle peut néanmoins être
utile pour donner le nom d’un produit, ou exprime comment prononcer le nom d’une
marque à consonance étrangère.
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Dans un spot télévisé pour la marque Stoeffler, un grand père Marseillais est repris par
son petit-fils parce qu’il ne sait pas prononcer le nom de la marque des tartes flambées qu’il
apprécie. Le slogan est « je sais pas le dire, mais je le mange bien », néanmoins, le spot nous
informe de la manière de prononcer le nom de la marque.
Dans le flot incessant des publicités, il faut attirer l’attention de la cible en lui
proposant des publicités agréables, voire belles. Il faut donc soigner la qualité du message et
avoir recours à la fonction phatique, mais elle peut servir aussi à magnifier le produit en le
faisant accéder à une dimension imaginaire.
On peut définir des fonctions particulières du langage, notamment dans les situations
liées au travail et à la publicité.
Une fonction instrumentale : il est utilisé pour répartir les tâches, établir des
procédures, indiquer des finalités, donner un sens à l’action,
Une fonction cognitive lorsqu’il s’agit de transmettre des savoir, de formuler des
problèmes et leur solutions,
Une fonction sociale en permettant de construire et de maintenir des rapports sociaux.
Dans ce cadre-là, le langage peut se teinter de spécificités argotiques ou rituelles qui
permettent la reconnaissance au sein d’un groupe, un sentiment de communauté ou de
corporation. Un tel langage est appelé jargon,
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5.2. Les fonctions de la communication publicitaire
Outre l’utilisation que fait la publicité des fonctions du langage, on peut établir un
rapport assez étroit entre ces dernières et les finalités de la communication à des fins
commerciales, que celles-ci par le langage ou par l’utilisation des codes de l’image et des sons.
Une fonction phatique : dans le flot d’information et de messages dont nous sommes
assaillis, il s’agit d’attirer l’attention de la cible et pour reprendre un ancien terme de
rhétorique, de capter sa bienveillance,
Une fonction cognitive : l’annonceur veut faire connaitre son produit, sa marque, son
activité. Cette fonction recoupe assez bien la fonction référentielle de Jakobson.
Une fonction affective : l’annonceur veut faire aimer son produit, sa marque, son
activité. Il s’adresse aux sentiments conscients et inconscients de sa cible. Cette fonction
recoupe en partie la fonction conative ou impressive de Jakobson, et la fonction
poétique, qui ici instrumentalise aux fonctions de plaire, de faire naitre des vocations
liées à l’univers du produit, d’attirer l’attention ou de favoriser la mémorisation,
Une fonction conative : qui vise à faire agir la cible, à lui faire accomplir l’acte
d’achat. Cette fonction de la communication publicitaire est moins étendue que la
fonction conative du langage selon Jakobson : elle n’en retient que l’aspect incitatif,
Plus rarement, la communication commerciale jouera sur la fonction expressive c’est
pourtant le cas dans les messages d’autopromotions, de valorisation de la marque plutôt
que du produit, de construction d’une image de marque. Dans tous les cas, tout
comme la fonction poétique est subordonnée soit à la fonction cognitive, soit à la
fonction conative.
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Fonctions de la communication commerciale Fonctions du langage
Depuis les années 1970, à la suite notamment des travaux des linguistes J.L. Austin et
J.R. Searle, l’utilisation du langage est étudié comme un acte : « dire, c’est faire ». L’étude
des actes de langage s’appelle la pragmatique. Austin distingue trois sortes d’actes de
langage :
Ils consistent à dire quelques choses, l’énoncé ou contenu du message peut être faux,
mais l’énonciation est indiscutable.
« Il fait beau »
Ils désignent les actes locutoire qui manifeste l’intention de celui qui produit. Ces
actes peuvent de plusieurs sortes :
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6.1.3. Les actes perlocutoires
Ces actes sont illocutoire qui produisent un effet. « Ferme la porte » est un acte
illocutoire persuasif. Il devient perlocutoire s’il convainc le récepteur de fermer la porte.
Certains de ces actes contiennent eux-mêmes d’effet qu’il produise.
Dans certains cas, l’acte d’énonciation et le contenu logique de l’énoncé peuvent être
en opposition. Dire « Je vous interdis de penser aux vacances » induit le résultat contraire au
contenu logique de l’énoncé.
Ces actes de langage peuvent être perçus par l’émetteur tout comme par le récepteur
comme des agressions. De récentes recherches ont mis à jour lanotion de face: les
interlocuteurs sont soucieux au cours d’une conversation de « sauver la face » ou de « ne
pas perdre la face ». Brown et Levinson distinguent deux faces complémentaires :
La face négative, qui est l’ensemble des territoires du moi : corporel, spatiale, temporel,
matériel, symbolique.
La face positive, qui est constitué par les images positives que les interlocuteurs ont ou
veulent avoir d’eux-mêmes et veulent imposer au autres.
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Face de l’émetteur Face du récepteur
Actes menaçant Acte gratifiant Actes menaçant Actes gratifiant
Promesse dont la Offenses, contacts corporel
Face réalisation risque de non souhaités, agressions
Félicitation,
négative nuire au territoire, visuelle, sonores, olfactives,
compliments,
concession… Pardon, don… ordre, conseils…
reconnaissance,
Critique, réfutation,
Face Aveux, excuse, remerciement, vœux…
reproche, insultes, moquerie,
positive autocritique…
vexation…
Certaines culture donnent plus d’importance à la face positive (code de l’honneur, peur
de la honte…), d’autres valorise la face négative (soucis de préservation du territoire, de
l’intimité…). Il revient aux règles de la politesse d’atténuer l’aspect menaçant des actes de
langage.
Sitographie
http://e-classroom.over-blog.com/les-fonctions-du-langage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sch%C3%A9ma_de_Jakobson
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