Chapitre III - La Fracturation Hydraulique
Chapitre III - La Fracturation Hydraulique
Chapitre III - La Fracturation Hydraulique
Introduction :
En pompant dans le puits un fluide à un débit supérieur à ce qui peut être filtré dans la
formation, on monte en pression dans le puits. On génère ainsi des contraintes de traction qui
vont initier une fracture de la roche perpendiculairement à la contrainte horizontale minimale
en place.
Développement de la fracture :
En continuant à pomper, la fracture s’étend de plus en plus tant que le débit de pompage est
supérieur au débit de filtration à travers les faces de la fracture.
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Fermeture du puits :
Il faut évacuer au mieux non seulement le fluide de traitement contenu dans la fracture
résiduelle mais aussi encore le fluide qui a filtré dans la formation.
III.1.2. Application :
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Dans certains cas, ça peut être la traversée d’un endommagement du type blocage complet
autour d’un puits dans une couche pourtant assez perméable mais que le traitement
conventionnel n’arrive pas à résorber c’est le skin by pass.
Dans quelques cas spécifiques, la fracturation hydraulique peut permettre une productivité
valable dans des réservoirs qui réagissent mal à une acidification matricielle, à cause des
argiles dispersées ou de structure mais qui sont cependant perméables.
Le plus souvent la fracturation hydraulique d’un réservoir se traduit par l’ouverture d’une
fracture existante (cas d’un réservoir naturellement fissuré) et très rarement par l’initiation
d’une nouvelle fracture (réservoir compact).
Il est possible d’obtenir selon l’état des contraintes effectives, des fractures horizontales,
essentiellement à faible profondeur (500m) ou plus profondément dans des cas très
spécifiques (dôme de sel) .Ces fractures ayant une symétrie de révolution par rapport aux
puits, et des fractures verticales à grande profondeur (500m) qui sont en réalité asymétrie par
rapport aux puits. Par conséquence, la contrainte verticale peut être évaluée si la fracture est
horizontale, la plus petite contrainte horizontale est déterminée si la fracture est verticale et la
plus grande contrainte horizontale demeure toujours indéterminée.
Le rendement d’une opération de fracturation est en fait fonction des trois dimensions de la
fracture soutenue :
-La longueur ou l’extension Xf : qui représente la distance entre le puits et le point situé au
bout de la fracture.
-La hauteur hf: C’est la distance suivant la verticale entre les deux points associés à une
épaisseur nulle.
-L’épaisseur Wf : C’est l’écartement entre les deux faces verticales de la fracture.
Celles-ci dépendent elles- mêmes de divers paramètres dont certains sont imposé, comme les
caractéristiques du réservoir (K, E,), et d’autres sont libres comme Q, v, , c (du fluide de
frac) et la complétion du puits.
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Modèle radiale :
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III.3.Pression de fracturation :
Par le calcule, surtout pour les cas des fractures verticales, si l’on connait plusieurs
valeurs caractéristiques de la formation comme Rt, Rc, et certaines contraintes de
fond.
Grâce à une bonne connaissance préalable du gradient de fracturation « GF », sachant
qu’à la profondeur « H » considérée, la pression de fracturation est donnée par la
formule suivante : PF =GF H
Par une fracturation réalisée en injectant un volume réduit, dite mini – frac.
Nous citons dans ce qui suit les différentes testes de fracturation réalisée avant le traitement
final :
Le test Consiste à injecter un fluide comme l’eau traité, saumure ou brute en régime de
fracturation pour :
Vérifier si la formation absorbe le fluide.
Déterminer le gradient de fracturation.
Le test d’injectivité se fait avec un fluide considéré non filtrant de façon à ne pas modifier la
pression des pores.
L’essais le plus important sur l’endroit à fracturer avant le traitement final ou principal est
connu sous le nom de « minifrac » ou appelé aussi « essais d’étalonnage de la fracturation ».
Il existe trois types de test minifrac qui peuvent nous fournir un tas d’information d’une
grande importance telles que : la pression de fracturation, la pression de fermeture de la
fracture, la pression nette, les frottements au niveau des perforations et aux abords du puits, le
coefficient de filtration et l’efficacité du fluide de fracturation. Ces informations obtenues à
partir de la création d’une fracture non soutenue pendant une durée de temps suffisant, nous
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En analysant correctement cette courbe, on remarque qu’il est encore plus simple d’estimer :
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Ce test est mené uniquement pour estimer la pression de propagation de la fracture, il est
réalisé généralement avec un fluide de base (eau traitée) pour les formations de faible
perméabilité et de fluide polymère pour le cas des formations de forte perméabilité.
Ce test consiste à injecter le fluide de fracturation à faible débit, puis l’augmenter
progressivement, ces débits sont maintenus à chaque étape pendant un temps suffisant jusqu’à
la stabilisation de la pression (environs 5 à 10min) comme est montré sur la figure. III-6 .Tout
cela doit être accompagné d’un enregistrement continu de la pression en fonction de débit.
Au début, l’écoulement est de type radiale dans la matrice puis avec l’augmentation de la
pression la fracture sera amorcée et on aura un écoulement dans la fracture, c’est ce qui
explique le changement brusque de la pente, donc le point de changement de la pente
correspond la pression de propagation de la fracture et de même le débit de fracturation
maximale de la formation.
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c) Shut in test :
Ce test consiste à créer une mini-fracture dans la formation avec le même fluide que celui
proposé pour le traitement principale. En premier lieu, le fluide est injecté dans la formation
avec le débit du traitement principale proposé et le maintenir jusqu’à pomper 10 à 15% du
volume totale pour le traitement final, puis on arrête le pompage et on ferme le puits pour
entrer dans la seconde phase qui est le Fall-Off (shute de pression).
L’enregistrement de la pression doit se faire dans les deux phases en vue d’obtenir, après
l’analyse de la courbe, les informations suivantes :
L’efficacité du fluide ;
La filtration du fluide ;
La géométrie de la fracture (largeur et longueur) ;
La pression de la fermeture Pc qui est obtenue à partir d’un plot de pression en
fonction de la racine carrée du temps. Le point d’inflexion de la courbe correspond à
la pression de fermeture de la fracture.
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Le fluide de base le plus classique est l’eau, ce type de fluide possède plusieurs avantages
(faible filtration, bon transport du soutènement, puissance minimum requise pour le pompage,
sécurité d’emploi, efficace avec un large champ d’application, pas de pollution, cout
relativement faible). Sa viscosité est augmentée grâce à un additif à faible concentration qui
permet sa gélification (avec la majorité des fluides). Celle-ci peut être « linéaire », c’est –à-
dire constituée de longues chaines les unes aux cotés des autres mais sans liaisons entre elles
(100 à 300cp).
L’ajout d’un agent réticulant fait passer du mode linéaire à une structure semi-rigide
tridimensionnelle ; dite réticulée, où les liaisons entre les molécules sont très fortes, ce qui
permet une parfaite maitrise de la sédimentation du soutènement et un contrôle accrue de la
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filtration. Un des premiers polymères utilisés pour viscosifie l’eau était la gomme de guar qui
est un polymère à longue chaîne et à poids moléculaire élevé, composé de mannose et des
sucres de galactose.
Les fluides à base d’huile ont vu leur usage diminuer compte tenu de leurs inconvénients
(problème de sécurité, mise en œuvre plus délicate, cout élevé, possibilité de pollution), leur
compatibilité d’une façon générale reste leur atout principal. De façon plus analogue aux
fluides à base d’eau, on peut utiliser ici un brut simple non gélifié, par exemple, le brut de
gisement, auquel on ajoute un réducteur du filtrat. Mais dans la plupart des cas la grande
majorité, les gels sont employés.
Les émulsions à base d’eau et d’huile sont aussi utilisées, celles à base d’acide existent
également. Les émulsions du type eau dans l’huile ont laissé la place aux émulsions huile
dans l’eau dont les caractéristiques s’avèrent bien meilleures, ces fluides sont recommandés
pour les traitements très importants à forte pénétration ; la fabrication en continu est possible.
a. Filtration de fluide :
Pendant le traitement, une certaine quantité de fluide de fracturation filtre dans la formation et
ne contribue pas à l’extension de la fracture.
La filtration est influencée par trois facteurs : la compressibilité de fluide de gisement,
viscosité du fluide de fracturation, et les additifs :
La vitesse de filtration sous une P constant obéit à la loi :
c
V (t )
t t0
Où :
v(t) : Vitesse de filtration ;
t0 : Instant du début de la filtration ;
tt0 : Durée de filtration ;
c : Coefficient de filtration ;
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b. Contrôle de filtration :
Plus la roche est perméable, plus la filtration est importante et par conséquent l’efficacité
diminuer. Cependant le contrôle de filtration est nécessaire surtout dans le cas où la formation
contient des fissures susceptibles d’augmenter la perte de fluide de fracturation, préjudiciable
au développement de fracture, donc à la réussit de l’opération en générale.
Le test de minifrac permet d’estimer le coefficient de filtration, pour cela, une quantité très
important de fluide sans propant est injectée à une pression supérieure à celle de la
fracturation.
Dans un réservoir naturellement fracturé, le contrôle de la filtration est très difficile, car les
ouvertures à fermer sont plus larges, on utilise des produits des tailles de 2 à 150m, leur
efficacité est limitée par la perméabilité du cake résultant, alors une bonne diversion, on
injecte un bouchon de ces produits qui vont former une couche devant la zone de très grande
perméabilité suivit d’un colmatant de la matrice qui réduit la perméabilité du cake.
c. L’efficacité :
L’efficacité définit comme étant le volume de la fracture divisé par le volume totale pompé.
Elle dépend de débit, de la viscosité du fluide de fracturation, des caractéristiques de la roche.
Plus le débit est augmente, plus le temps de pompage et la filtration totale sont diminués, la
longueur augmente et par conséquent l’efficacité augmente. Et plus le fluide de fracturation
est visqueux, plus les pertes de charge dans la fracture sont élevées alors la pression
augmente, la filtration diminue et l’efficacité augmente.
Les agents gélifiants : qui permettent d’augmenter la viscosité de fluide de base et de réduire
sa filtration ainsi que son coefficient de friction ; ce sont généralement des solubles dans le
fluide de base ; mais dans le cas ou le gélifiant utilisé présente une faible vitesse d’hydratation
ou quand le puits est à faible profondeur le gel doit être prépare en avance pour permettre son
hydratation avant qu’il arrive au niveau du réservoir ; autrement il est possible de préparer en
continu.
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Réticulant : développent de très fortes liaisons entre les molécules d’un gel linéaire (Ti, Zr,
Al, H3Bo3).
Briseurs de gel : utilisés en vu de dégorgement des puits en fin d’opération. Ils sont
incorporés au gel dés le départ et leur concentration dépend de la duré de vie souhaitée pour le
gel et de la température de fond (K, Na, S2O82).
Réducteurs de friction : destinés à réduire les pertes de charge dues au pompage à débit élevé
dans les tubulaires. On trouve les polymères à faible concentration pour les fluides de base
d’eau, et des additifs liquides pour les fluides à base d’huile.
Les réducteurs de filtrat étant en fait des produits colmatant généralement insolubles, il
importe que les concentrations recommandées ne soient pas dépassées. Malgré leur utilisation,
les réducteurs de filtrat ne garantissent pas une absence totale de filtration à travers les faces
de la fracture, loin de là. On estime que la moitie du fluide est susceptible de filtrer et que
jusqu’à 80%du volume totale peut être ainsi « perdu » dans la formation dans certains cas.
Les agents tensioactifs : faciliter le reflux de fluide de fracturation hors la formation après
traitement.
Bactéricides : Destinés à traiter certaines eaux saumâtres que l’on peut rencontrer et qui ne
doivent pas être utilisées telles quelles. Les bactéricides ont pour but de détruire tout
composant organique qui pourrait par la suite modifier les propriétés du gel ou engendrer un
développement bactérien dans la formation.
Autres additifs : En fonction des cas rencontrés, il sera au besoin nécessaire d’utilisées les
additifs suivants : anti-moussants, séquestrant, inhibiteurs de corrosion, stabilisateurs de
viscosité à haute température, etc.
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De nombreux matériaux ont été essayés sur champs, pour mémoriser citons: la grenaille
d’aluminium, les coquilles de noix, les billes de verre, des polymères type rilsan, des billes
d’acier.
Pour des raisons diverses (densité, fluage, tenue médiocre en température, dissolution,
colmatage après casse), ils ont été plus ou moins rapidement abandonnés.
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Le compromis nécessaire entre les propriétés idéales et l’aspect pratique a conduit à retenir
essentiellement les deux catégories suivantes :
A. Le sable:
Matériau de type élasto-fragile très populaire, aillant un bon rapport qualité/prix à une densité
2,65 g/cm3. Il est très employé pour des contraintes de fond faible à moyenne n’excédant pas
400 à 500 bars. On distingue :
A.1.Le sable d’Ottawa: Il est caractérisé par une haute pureté, ou clarté, un haut degré de
fines, une sphéricité, ainsi qu’une solubilité basse dans l'acide. Le sable d’Ottawa est
disponible en dimensions de 12 à 70 mesh.
A.2.Le sable de Brady : Il est plus sombre que le sable d’Ottawa, ce sable sont poly-
cristallin, le sable de Brady est plus anguleux et contient plus d'impudicité que le sable
d’Ottawa, on le trouve en dimensions de 8/12 à 20/40 mesh.
Matériaux de type élasto - plastique, de meilleure résistance aux contraintes (500 à 1000 bar)
mais de densité plus élevée que le sable (d= 3.2). Ce sont des bauxites frittées et certaine
oxydes de zirconium. Ils représentent une très bonne solution de compromis quand les
conditions ne sont pas extrêmes. C’est entre autres le cas de la carbolite qui présente par
ailleurs une réponse positive à la diagraphie Gamma Ray.
Ils sont de même type que les précédents : bauxites et oxydes de zirconium, mais de
caractéristique « haute de gamme » avec des contraintes admissibles de 1000bar, la
contrepartie en est d’une part une densité important (d=3.7) et d’autre part un cout très élevé.
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Il existe deux techniques différentes pour la mise en place des agents de soutènement. L’une
dite « méthode des piliers ». Le soutènement est injecté en volumes partiels successifs séparés
par des bouchons de fluide de frac. La fracture est prévue de rester ouverte entre les piliers de
soutènement lors de l’exploitation. L’autre méthode, dite de « bourrage multicouche », qui
consiste en une injection continue de soutènement une fois celle-ci commencée, avec
augmentation progressive du diamètre du matériau injecté et de sa concentration.
a) Thermométries :
1) Dans les puits tubés : il est parfois possible de repérer l’extension verticale de la
fracture avec une grande précision à condition que la cimentation soit correcte (pas de
cheminement du fluide "channeling" derrière le tubage).
2) Dans les puits en découvert : l’interprétation des résultats est souvent plus difficile et
la hauteur de la fracture ne peut être estimée avec la même précision.
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b) Débitmétries :
La débitmétrie n’est pas très couramment utilisée pour localiser les fractures induites par la
fracturation hydraulique. Toutefois, son emploi après un test d’injectivité permet de compléter
les informations données par les enregistrements thermométriques.
c) Diamétreur :
Le diamétreur est indispensable dans les puits en découvert pour interpréter le débimetre
continu. Ainsi de fournir des indications utiles dans les puits tubés, s’il y a rupture,
obstruction, éclatement, ….du tubage.
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