AnalyseMusicalSemiologie&Cognition6 4 PDF
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ISBN :
Jean-Marc Chouvel
Analyse Musicale
sémiologie et cognition des formes
temporelles
1Que Annie Labussière, Laurence Bouckaert, Fabien Lévy, Anne Sellier et Marie-
Anne Rauber soient ici particulièrement remerciés.
Introduction
Quel est l’objet de l’analyse musicale ? Répondre à cette
question, cela signifie répondre à une double interrogation : celle
de l’objet au sens concret, et celle du projet auquel on compte
soumettre cet objet. L’objet de l’analyse musicale, c’est donc en
premier lieu la musique, et c’est, pour chaque analyse, une musi-
que particulière. Le projet est donc de connaître cette musique, de
la décrire, mais peut-être aussi de l’apprécier, dans son essence et
dans ses enjeux.
Toute recherche est mue par une intrigue. Celle qui est à
l’origine de ces lignes avait un nom : la notion de forme en musi-
que. Qu’est-ce donc, en effet, que la forme dans le temps ? Com-
ment cette notion, dont la terminologie et les outils de description
appartiennent au domaine de l’espace, peut-elle se transposer ?
Peut-on concevoir une géométrie du temps ? N’y a-t-il pas contra-
diction dans les termes mêmes ? En posant ce problème, on arrive
très vite à la conclusion qu’il n’y a pas de forme dans le temps
sans capacité de mémorisation. Les musiciens sont capables de
performances étonnantes dans ce domaine, mais leur conception
de la forme musicale est très sommaire. Au mieux, il s’agit de
quelques schémas génériques, de l’intuition d’un « sens de la
3 Luciano Berio, Entretiens avec Rossana Dalmonte, J.-C. Lattès, Paris, 1983, p. 21.
Luciano Berio, avant de proposer cette formule, remarquait que « la musique […] est
un ensemble de phénomènes tellement divers et qui prend forme dans des couches et
des niveaux tellement différents de la réalité et de notre conscience [qu’il est]
impossible de renfermer cet ensemble d’expériences dans une définition. »
16 Jean-Marc Chouvel
1954, p. 209-214.
9 Cf. Jean-Marc Chouvel, Esquisses pour une pensée musicale, L’harmattan, Paris,
1998, p. 35-37.
Analyse musicale 21
10 Ibid. p. 353.
11 Ibid. p. 213.
Analyse musicale 23
12 Ibid. p. 214.
13 Ibid. p. 349.
24 Jean-Marc Chouvel
17 Éditions de la Baconière, les cahiers du Rhône, série blanche, Mars 1942, II. p. 52,
cité par Jocelyne Kiss, La composition musicale et les sciences cognitives :
tendances et perspectives, thèse de doctorat sous la direction de Horacio Vaggione,
Université de Paris 8, 2001, p. 84.
Analyse musicale 27
18 Saint Augustin, Les confessions, Garnier Frères (Flammarion), Paris, 1964, Livre
dixième, Chapitre XXXIII, p. 236-237.
19 Ibid.
20 Ibid.
21 Ibid.
22 Platon, La République, Librairie Générale Française, Paris, 1995, Premier tableau,
Scène 2, §399.
28 Jean-Marc Chouvel
23 Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l’origine des langues, Chapitre XVII « Erreur
des musiciens nuisible à leur art », Gallimard, Paris, 1990, p. 134.
Analyse musicale 29
travaux de Márta Grabócz sur la narrativité musicale : Morphologie des œuvres pour
piano de Liszt, Kimé, Paris, 1996.
28 Ibid., p. 78.
29 André Boucourechliev, Le langage musical, Fayard, Paris, 1993. (italiques de
l’auteur)
Analyse musicale 31
36 Il est à noter que ces problématiques sont au centre des recherches sur le codage
numérique du son. Les procédés de « compression » audiovisuels vont dans le sens
d’une plus grande compréhension des données pertinentes pour la perception car cela
permet, sous réserve d’un codage et d’un décodage adéquat, de transférer une moins
grande quantité d’information.
Analyse musicale 37
ment des molécules qui forment des cellules qui forment des orga-
nes qui forment des individus qui forment des groupes sociaux…
Avec l’idée qu’en parlant à individu, on ne s’adresse pas à tous ses
atomes. Mais sans l’édifice fragile des atomes, il n’y a pas non plus
d’individu…
ESPACE 2
hiérarchie des niveaux d'intellection
imbrication des espaces
Fig. 3: Représentation schématique de la constitution structurée des
objets d’un univers, en parallèle avec un schéma de la tripartition
conceptuelle de la forme en espace, modèle et objet.
les accords ou les éléments de la forme. Cette démarche constitue sans doute le socle
de la « langue commune » des analystes et elle a sa nécessité. Le problème surgit
quand la « nouveauté » de l’œuvre — ou la nouveauté de l’écoute — remet en cause
ces catégories prédéfinies.
Analyse musicale 41
Il ajoute :
I. 4. Aspects cognitifs
Liaisons
Paradigmatiques
(équivalences
formelles)*
reconnaissance
et
différenciation
Liaisons
syntagmatiques
Liaisons (imbrications
métaformelles structurelles)
(équivalence du
modèle hors Liaisons saisie de la globalité
niveau structurel) "externes"
visée de
* les équivalences paradigmatiques sont à
envisager dʼun point de vue multidimentionnel l'idée ou du
concept
B
Fig. 6: Reconnaissance et distinction : cas de la forme « ABA ».
A
B
axe du diagramme formel
matériau
mémorisé
I. 4. 4. Exemple56
56 D’une manière générale, les passages repérés avec un trait dans la marge ne
concernent que les lecteurs qui désirent approfondir le fonctionnement des
algorithmes d’une manière très détaillée.
57 Op. cit. p. 112 et suivantes. Cet exemple n’est pas d’une pertinence musicologique
matériau [notes]
matériau [notes]
matériau [notes]
matériau [notes]
1 234 5 6 7 8
fa temps
do [noire]
sib
matériau [notes]
dans tous les cas : inscription en mémoire « forme » ;
1 234 5 6 7 8
fa temps
do [noire]
sib
matériau [notes]
matériau [notes]
matériau [notes]
pour chaque fragment entendu : fa
comparaison avec les fragments précédents ;
il est identique :
(inscription en mémoire « matériau » inutile) ;
dans tous les cas : inscription en mémoire « forme » ;
Analyse musicale 57
1 234 5 6 7 8
fa temps
do [noire]
sib
la
matériau [notes]
matériau [notes]
pour chaque fragment entendu : do
comparaison avec les fragments précédents ;
il est identique :
(inscription en mémoire « matériau » inutile) ;
dans tous les cas : inscription en mémoire «forme» ;
1 234 5 6 7 8
fa temps
do [noire]
sib
la
matériau [notes]
pour chaque fragment entendu : do
comparaison avec les fragments précédents ;
il est identique :
(inscription en mémoire « matériau » inutile) ;
dans tous les cas : inscription en mémoire « forme » ;
58 Jean-Marc Chouvel
1 234 5 6 7 8
fa temps
do [noire]
sib
la
matériau [notes]
8 16 24
fa temps [noire]
do
sib
la
sol
a1 a2 b1
ré b2
c1 c2
a b c
matériau [notes]
Fig. 8 : diagramme formel du début du Geisslerlied (niveau des
notes).
59 Le niveau intermédiaire de structuration (indiqué par a1, a2, etc. sur le diagramme
précédent) est nettement moins affirmé, et on peut même proposer des découpes
alternatives, par exemple en utilisant les resserrements rythmiques comme
indicateurs de groupement (trait verticaux grisés de la figure 8)
Analyse musicale 59
fa 0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
a do
temps
[mesures]
b fa
c la
matériau mélodique
Fig. 9 : Diagramme formel du Geisslerlied (matériau mélodique).
Fig. 10 : Le resserrement « en spirale » que l’on peut lire sur les deux
diagrammes formels au niveau de la note et au niveau de la forme
d’ensemble.
w w w S P
&
? w w w
S P
Fig. 13 : les schémas de base des théories de Schenker et de Greimas.
moteur temporel
(flux des événements
élémentaires) obj[niveau,i]<=>obj[niveau,i']?
evel[i]
la
?
test de
acquisition
(perception)
niveau:=0;
similarité
obj[0,i]:=evel[i]
Fig. 14.
fa do sib
la
mémorisation!
"statique"!
?
test de
similarité
non
mémorisation
(de type mémoire-matériau)
mémoire<=obj[niveau,i]
Fig. 15.
Fig. 16.
critères dʼachèvement
?
test dʼa-
chèvement
Fig. 17.
sents à foison par exemple dans le langage parlé (avec mille sortes
de consonnes, inflexions, silences, etc.) et écrit (avec les blancs et
tout le système de la ponctuation). Imaginezuninstantcombienlale
ctureseraitplusdifficilesanstouscesindicateursquenousconsidéronc
ommeévidents ! Dans le cas présent, si nous avions considéré les
signes de la partition et non le simple flux des notes, nous aurions
pris en compte la barre de mesure, qui est l’exemple même d’un
marqueur de segmentation graphique. Dans le cas d’une interpré-
tation dont nous analyserions le signal audio, un marqueur impor-
tant serait probablement l’accent métrique, sous la forme d’une in-
flexion dynamique, par exemple. Rien ne dit, d’ailleurs, que ces si-
gnes correspondent.
Fig. 18.
fa do sib la
obj[niveau,i]<=>obj[niveau,i']?
fa
protension
?
test de réalisation
similarité objhyp[niveau+1,i]
oui := obj[niveau+1,i']
acquisition
(de type
mémoire-forme)
obj[niveau+1,i]:=
objhyp[niveau+1,...]
?
test dʼa-
chèvement oui
Fig. 20.
récursivité
changement de
niveau structurel
niveau:=niveau+1
->A
niveau:=niveau-1
Fig. 21.
62 On trouvera une revue des questions liées à ces problématiques dans l’article de
Richard D. Ashley, « Modélisation de l’écoute musicale : considérations générales »,
in La musique et les sciences cognitives, Stephen McAdams et Irène Deliège (ed.),
Mardaga, Liège Bruxelles, 1989, p.415-436.
63 Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, PUF, Paris,
1827.
64 Edmund Husserl, Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du
1977.
76 Jean-Marc Chouvel
67 Émile Leipp, op. cit., p. 49. La légende originale est la suivante : « Le parallèle
entre le schéma simplifié du modèle et la réalité est évident. La véritable inconnue
est le cerveau, c’est-à-dire le centre de stockage et de traitement de l’information. »
Analyse musicale 77
Contrôle
dʼexécution
(CPU)
réseau sémantique
Paris, 2003) y croit, lui, et il donne les arguments des neurosciences. Il suggère une
conception à la fois spécifique (modularité), très souple et adaptative de nos
processus mnésiques : « Ainsi, malgré des questions assez théoriques restant en
suspens, il est vraisemblable que l’encodage musical par voie auditive se fasse dans
un court terme allongé débordant nécessairement sur la mémoire à long terme et que
la longueur du segment encodé soir conditionnée par la structure et la « découpe »
80 Jean-Marc Chouvel
[…]
auditive de l’œuvre. En somme nous pensons que les bornes du court terme peuvent
varier suivant la structure de l’œuvre elle-même. » (op. cit. p.64-65).
74 Marvin Minsky, « Musique, sens et pensée », in Quoi, quand, comment, la re-
cherche musicale, Tod Machover (ed.), Christian Bourgois éditeur, Paris, 1985,
p. 141.
Analyse musicale 81
I. 4. 7. Mémoire et conscience
79 Saint Augustin, Les confessions, op. cit., livre dixième, chapitre VIII.
80 Op. cit., p. 209.
Analyse musicale 87
cercles mnésiques
connaissance «!externe!» (résultat d'une expérience préalable)
connaissance propre à
l'expérience de l'œuvre en cours
reconnaissance reconnaissance
statique dynamique mémorisation
(paradigmatique) mémorisation
(syntagmatique) "dynamique"
"statique" connaissance
en voie de
constitution
protension
A
connaissance
immédiate
rétension
A
mémoire procédurale
Fig. 28 : rôle de la mémoire dans le mécanisme cognitif.
81 En ce sens, il faut bien comprendre que cette connaissance est impliquée dans la
récursivité, ce qui lui donne un empan éminemment variable.
82 In : La musique et les sciences cognitives, op. cit., p. 172.
Analyse musicale 89
concepts divers
événements prévus (= matériau)
contenu de la mémoire
à court terme à un
moment précis
souvenirs
immédiats parcours effectif
de l’information
histoire d’un
stades divers concept
(= temps) particulier
Fig. 30 : interprétation de la représentation de la mémoire à court
terme (MCT) proposée par Marc Leman. On notera que certains
concepts sont des événements purement mentaux, et ne sont pas
actualisés musicalement, ne sont donc pas du « matériau » au sens
musical.
présen
reconnais oui
tation
sance
non
préfiguration validation oui structura
tion
non
comprendre dans toute son ouverture. Ce qu’il dit, c’est que perce-
voir, c’est faire des choix, et que ces choix sont libres, quant à leur
contenu, de toute prescription liée au modèle. Ces choix sont une
donnée supplémentaire nécessaire au fonctionnement du schéma,
mais que le schéma lui-même n’implique pas. On peut même ima-
giner pouvoir, en introduisant des critères différents, parvenir à
rendre compte des divergences d’écoute, parvenir à les expliquer…
Autrement dit, on peut passer de ce qui pouvait relever d’un ra-
tionalisme positiviste assez mécaniste ou d’une « résolution de
problème », à une pensée beaucoup plus ouverte, beaucoup moins
programmatique. La recherche pourrait alors s’aventurer dans
l’exploration « objective » des origines de la subjectivité de l’écoute.
Adorno donne un témoignage très éclairant de ce type de diver-
gence d’appréciation dû à une divergence des critères de structu-
ration : « Il faut une rééducation de l’oreille pour écouter correc-
tement la musique de Debussy, c’est-à-dire non en tant que pro-
cessus de tensions et de résolutions, mais en tant que bout à bout
de couleurs et de surfaces comme dans un tableau » 84. Un musi-
cien baigné dans la culture allemande comme l’était Adorno, ex-
prime très lucidement à quel point un style d’œuvre, c’est d’abord
un style d’écoute, que les deux éléments sont indissociables…
image/représenté
possibilité de prise en
surconscient
compte du simultanné
infraconscient
évolution ordinaire du conscient au
cours du temps pour une
construction «!sémantisante!»
rupture de niveau dans
des moments de prise
de conscience du réel
85 Luc Ferry, Homo Æsthéticus, Le livre de poche, Grasset, Paris, 1990, p. 238.
Analyse musicale 99
mentation en ligne] :
http://www.ircam.fr/equipes/repmus/lartillot/cmmr/ cmmr.pdf
89 Benoit Meudic, (2003) Musical Pattern Extraction : from repetition to musical
structure, http://www.ircam.fr/equipes/repmus/RMPapers/CMMR-meudic2003.pdf
102 Jean-Marc Chouvel
I. 5. 1. Typologie générale
I. 5. 2. Tendance à l’intégration
I. 5. 3. Perspectives
90 Nous n’avons pas abordé le cas des logiciels consacrés au « temps réel », comme
Max, ou les suiveurs de partition. Ils sont aussi très proches, par certains aspects, de
ce que nous allons décrire.
106 Jean-Marc Chouvel
instant t
autres représentations…
sonagramme
A Transfor
mation
B ∑=mix
Transfor
mation
C
D
E
Celle qui suit ces lignes est tirée des Métamorphoses d’après
Ovide de Benjamin Britten. Elle nous donnera l’opportunité
d’illustrer la distinction entre lien externe et lien interne, ainsi
que celle, pour les liens internes, entre relation paradigmatique et
relation structurelle.
Analyse musicale 113
Ex. 5 : analyse
paradigmatique de
l’extrait des
Métamorphoses de
Benjamin Britten
au niveau des
grandes sections.
118 Jean-Marc Chouvel
93 « rouleau de piano », par allusion aux pianos mécaniques qui utilisaient cette
représentation temps/fréquence déduite de la partition et réalisée par des trous sur un
papier cartonné, chaque trou correspondant à une note.
Analyse musicale 119
94 Ce qui n’est pas sans évoquer, même si l’on n’est dans un contexte fort différent,
la « ligne de tête » de l’analyse schenkerienne.
120 Jean-Marc Chouvel
95Ce type de représentation structurelle était déjà évoquée dans un article de Thierry
Chazelle, La cantate profane de Belà Bartók, Forme et perception de la forme,
Analyse Musicale, 1e trim. 1986, p.70-76.
Analyse musicale 121
Ce niveau structurel
intermédiaire est repéré par
un petit cercle sur la figure
ci-contre. De même, on a in-
diqué en grisé les parties
« inversées » qui doublent la
partie principale pendant les
deux variations.
Seul manque le lab (9), si l’on compte dans la série les deux
notes du trille qui conclue la deuxième partie. La renaissance
symbolique passerait donc par le dodécaphonisme ? Y aurait-il
matière à régénération dans la profonde ambiguïté des destins
contradictoires de la tonalité et du chromatisme ? Nous n’in-
sisterons pas. Les possibilités de l’interprétation sont sans fin et
elles dépendent très fortement du système de référence de celui
qui l’opère.
96 On peut se demander si cette tendance musicale n’est pas par essence condamnée
à se vivre sous la forme du narcissisme.
97 Les sons sont numérotés chromatiquement à partir de do, qui a pour numéro 0. Les
98 Erich Fromm, L’art d’écouter, Desclée de Brouwer, Paris, 2000 (éd. orig. 1991),
p. 226.
126 Jean-Marc Chouvel
[Pour mémoire :
fa 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
a do
temps
[mesures]
b fa
c la
matériau mélodique
Fig. 9 : Diagramme formel du Geisslerlied (matériau mélodique).]
Ex. 7. Mesure 1.
Ex. 14.
Fig. 48.
100 Le terme de phase ne doit évidemment pas être confondu ici avec ce qu’il désigne
dans la théorie acoustique : un décalage temporel entre deux signaux identiques.
101 L’utilisation des « matrices de Markov », ou « matrices de probabilités de
transition » a aussi été proposée pour l’analyse des chaînes musicales, par exemple
par Michel Philippot dans « Muss es sein », Beethoven, L’ARC, n° 40, 1967, p. 88 à
91.
Analyse musicale 139
PHÉNOMÈNE
OBSERVÉ pendule oscillant
position
temps
REPRÉSENTATION
SPATIO-TEMPORELLE
trace du
déroulement mouvement
temporel continu
(moteur horloge)
vitesse
position
ESPACE
DES
PHASES
Do Ré Mi Fa Sol La Si Do
102 Exemple repris par Nicolas Ruwet dans son ouvrage Langage Musique, Poésie,
op. cit., p. 116.
Analyse musicale 141
1 1 1 1 1 1 2 1 1 3 3 3 4 4 2 3 2 1 1 1 1
1 1 +4
1 1 +3+
4 1 1 1 1 +3-
4 1 1 1 1 +2+
7 1 1 1 1 1 1 1 +2-
9 1 1 2 1 2 1 1 -2-
4 1 1 1 1 -2+
1 1 -3-
4 1 1 1 1 -3+
1 1 -4
2 1 1 -4+
mi fa sol la si do ré mi fa sol la si do ré
5 2 1 2 1 -2+
1 1 -3-
la si do ré mi
1 1 mi Fig. 54 : Ce diagramme,
1 1 1 mib 2 parfaitement équivalent au pré-
cédent, présente le classement
1 ré 4 des notes dans l’ordre d’ap-
1 2 3 si parition (sil. pour silence) et
1 2 do 1 1 1 avec une inflexion de 45e de
l’axe horizontal qui permet une
1 2 do# 1 1 3 meilleure compacité de la pré-
2 sib 1 1 sentation. N.B. La somme des
2 la 1 nombres verticaux et horizon-
taux doit être identique pour
Sil. 1 (1) 2 chaque note au nombre d’oc-
. currences de la note.
Analyse musicale 145
103 La loi de Weber-Fechner dit en effet que la sensation varie comme le logarithme
de l’excitation { Sensation = C log( Excitation / Q) }. L’intervalle des musiciens
est défini comme le logarithme des rapports de fréquences.
104 En particulier dans : Olivier Messiaen, Technique de mon langage musical,
Do Ré Mi Fa Sol La Si Do Ré Mi Fa Sol La Si Do
105 E. g. J.-M. Chouvel, Esquisses pour une pensée musicale, op. cit., p.94-99.
150 Jean-Marc Chouvel
(ab)(a’c)(ab)(a’c)(de)(a”b’)(fg)(ab)(a’c)(hi)(jk)(lm)(h’i’)(no)(pq)(ab)(a’c)(rs)(rs’)(ttu)
(a b ) (a b ) (c a ’ d ) (a b ) (e f g ) (e ’ h i ) (a b )
(k k l )
Les groupements indiqués par cette écriture syntagmatique
conduisent à la représentation suivante, où la forme rondo appa-
raît très clairement :
A (A B) (A C D) (A E)
Nous nous en tiendrons, pour l’exemple, à ces trois stades de
la structuration. Le diagramme de phases suivant indique les
transitions entre éléments du premier niveau. On a volontaire-
ment assimilé les variantes entre elles, et chaque élément, dont le
nombre d’occurrences est précisé, apparaît dans l’ordre de son uti-
lisation. Pour d’évidentes raisons de commodité (cf. supra) de la
représentation, l’axe « position » est incliné de 45e. Le diagramme
se lit donc comme une matrice dont la diagonale exprime les axes.
Par exemple, les 9 occurrences de a donnent 5 transitions vers b et
4 vers c (ligne verticale), ces dernières transitions étant caractéris-
tiques de la variante a’) et on arrive vers a en provenance de b (4
fois) mais aussi de c, de e, de g et de q (1fois), ainsi évidemment
106 Cet exemple a ainsi été simplifié « didactiquement ». Il faut évidemment l’en-
visager depuis des niveaux plus élémentaires, comme nous le verrons plus loin.
Analyse musicale 151
qu’à partir du silence initial (qui n’est pas représenté ici, mais ce
serait parfaitement pertinent de le faire).
1 u
1 2t1
2 2s
1 2r 1
1 1q
1 1p
1 1o
1 1n
1 1m
1 1l
1 1k
1 1j
2 2i
1 2h 1
1 1g
1 1f
1 1e
1 1d
4 4c
5 5b
9a 4 1 1 1 1
(au contraire, si l’on veut, de ce qu’on avait constaté dans les mé-
lodies de Bartòk). Notons que cet effet serait encore amplifié si on
avait assimilé h et i à a.
(a b ) (a b ) (c a ’ d ) (a b ) (e f g ) (e ’ h i ) ( a b ) (j j k )
1 1 1k
2j1
1 1i
1 1h
1 1g
1 1f
1 2e 1
1 1d
1 1c
4 4b
5a 1 1 1 1
A (A B) (A C D) (A E)
Analyse musicale 153
1 1e
1 1d
1 1c
1 1b
4a1 1 1
qu’il faut lire « a est suivi par b sauf s’il est précédé par b au-
quel cas il est suivi par c, b est suivi par a sauf s’il est précédé par
ea auquel cas il est suivi par f, etc. » On peut envisager de simpli-
fier certains groupements par l’usage des dénominations de ni-
veau supérieur, ainsi :
tes. Le cas de a>b et a’>c (a est suivi par b et a’ par c) est caractéris-
tique, la variante matérialisant en quelque sorte une spécificité
transitionnelle. L’écriture « grammaticale » de la séquence de-
vient, en tenant compte des variantes :
j°
j'
matériau
j°
dmat
j'
matériau dtemp
Fig. 63 : exemple de diagramme formel (matrice A[i,j])
doctorat en psychologie, op. cit. ; Deliège, I,. Mécanismes d’extraction d’indice dans
le groupement in Composition et perception, revue Contrechamps n° 10, Lausanne,
1989, p.85-104 ; Deliège, I., La perception de l’opposition invariant/variant Psychol.
Belg. 1991, XXXI-2, 239-263.
160 Jean-Marc Chouvel
- niveau 1/2
création
répétition
annihilation
- niveau 2/2
parcours (retour)
accumulation (recrudescence)
élision (résurgence)
- niveau 2/3
boucle
(alternance) superposition
tuilage
(enchaînement) émergence
...
temps
f
ro
n fond de répétition
t
de
dé
c o
u v e r
I matériau/information
t e
111 Paul Fraisse, Pour la psychologie scientifique. Mardaga, Liège, 1988, p. 335.
112 Michel Imberty, Progression temporelle d’une œuvre musicale, in Psychologica
Belgica, 1991, vol. 31, nr. 2, p.178. Fred Lerdhal, Structure de prolongation dans
l’atonalité, in S. McAdams et I. Deliège (Eds), La musique et les sciences cognitives,
op. cit., p.103-135.
162 Jean-Marc Chouvel
temps
Zone où l'auditeur perçoit moins
d'informations qu'il ne peut en traiter
effet de la fatigue
(saturation temporelle)
sur la performance de la
perception
I matériau/information I = Pm.t
Fig. 66 : Rapport des diagrammes formels à la performance moyenne
Pm de l’audition.
113 Ibid.p.189-190
114 Cette hypothèse recoupe des résultats connus en psychologie de la perception :
« l’élévation du seuil de reconnaissance [durée de stimulation minimum pour qu’un
sujet reconnaisse par exemple parmi une paire de mots le nom désignant une couleur
(expérience de Postman (1953))] est proportionnelle à la quantité d’information
transmise, c’est-à-dire au logarithme du nombre des alternatives possibles » .
Analyse musicale 163
l'origine
temps
tactique de réserve
épuisement
tactique de
matériau prolifération l'ultime
rupture
Fig. 67 : Tactique de réserve et tactique de prolifération.
temps
tension de saturation
(tournée vers le matériau)
matériau
Fig. 68 : diagramme formel d’une musique répétitive pure réalisée à
partir d’un matériau musical très riche par rapport à la performance
perceptive (ligne en pointillé).
temps
tension d'attente
(dirigée vers le temps)
matériau
Fig. 69 : diagramme formel d’une musique répétitive pure réalisée à
partir d’un matériau musical très succinct par rapport à la
performance perceptive (ligne en pointillé).
166 Jean-Marc Chouvel
Analyses sous-
jacentes possibles
règles de
transformation Règles préférentielles
Analyse préférée
de la pièce
122 On n’a pas tenu compte, dans le relevé du matériau mélodique, des rares notes
dont le débit, la situation dans la texture, ou la valeur harmonique de complément ne
justifiaient pas d’être considéré sur un pied d’égalité avec le matériau thématique
principal. Cela ne concerne à vrai dire qu’une partie tout à fait infime du matériau.
180 Jean-Marc Chouvel
Fig. 75 : Diagramme formel mélodique de la Fugue n° 16 en sol mineur du Clavier bien tempéré de J.-S. Bach
181
182 Jean-Marc Chouvel
Fig. 77a : diagramme formel mélodique du premier mouvement Allegro de la Sonate ne14 de Wolfang Amadeus
Mozart
124 La première apparition du matériau mélodique utilisé par Schubert est surligné en
grisé. Cette manière de représenter le matériau peut s’avérer extrêmement commode.
200 Jean-Marc Chouvel
Ex. 27 : mesures 11 à 27
126 Michel Imberty, Les écritures du temps, Dunod, Paris, 1981, p.109 et 118.
210 Jean-Marc Chouvel
harmonie des deux mesures suivantes), mais aussi entre les blocs
de quatre et de deux mesures. On notera comment Debussy intro-
duit systématiquement une légère dissymétrie pour renforcer
l’idée du balancement, pour instiller une instabilité motrice fon-
damentale dans l’évolution de la musique.
127On trouvera une analyse détaillée de cette partition dans : Jean-Marc Chouvel,
Annie Labussière, « Pierre Boulez : Mémoriale (...Explosante-Fixe... originel) », in
Musurgia, vol. IV n° 1, Eska, Paris, 1996.
214 Jean-Marc Chouvel
cas particulier
temps continuum
de la cyclicité
indifférencié
hiérarchie spatiale
cognition (mélodie de hauteurs / cellule rythmique
(espace) mélodie de timbre…)
128 Seul le phénomène harmonique introduit une « surtopologie » dont nous n’avons
guère fait mention jusqu’à présent, réservant ce problème à un livre ultérieur.
129 L’accord des deux guitares est décalé d’un demi-ton.
216 Jean-Marc Chouvel
130 Traduit de l’allemand par François Bohy, cité dans le programme du Festival
d’automne à Paris, 1993, p. 23.
Analyse musicale 217
2 : rythme régulier
B : ponticello 3 :arpège
C : bottle neck131
4 : glissando - rythme régulier
alterné
D : « harmoniques »
E : passages de sonorités 5 : rythme ternaire
6 : rythme alterné régulier
7 : polyrythmie
8 : accords
F : plectre (mélodie fantôme) 9 : rythme mélodique
G : voix parlée 10 rythme de la parole
H : son grincé
I : bottle neck très aigu
J : corps de la guitare
11 : long glissando descendant
K : pizz Bartòk
L : son vibré
M : son touché avec le capotasto
12 : arpèges alternés
…
132 Le rasgueado est une technique de jeu très courante dans la guitare flamenco qui
consiste à « arpéger » assez vivement les six cordes de la guitare.
133 La cadence andalouse fait entendre, par exemple, l’accord de Fa sur celui de Mi.
III. Essai de sémantique des formes du temps
Tous les exemples précédents l’attestent : la forme n’est pas
pour la musique un contenant superficiel, c’est au contraire le plus
efficace véhicule du sens. Le mythe de la gratuité du langage mu-
sical, de son aspect tautologique, auto-référentiel, de son abstrac-
tion mathématique intrinsèque, n’a jamais réussi à occulter com-
plètement le mythe inverse d’une musique au seul service de
l’expression sensible. Cette dichotomie court dans la civilisation
occidentale depuis le duel entre Marsyas et Apollon mis en scène
par la mythologie grecque. Les éléments méthodologiques qui ont
été exposés dans la première partie introduisaient une séparation
entre interne et externe, avec l’idée sous-jacente que la musique se
constituerait en tant que signe en faisant du sens un rapport de
l’interne à l’externe. Il y a cependant, dans le cas de la musique,
quelque chose qui n’est pas du même ordre que la perception ico-
nique qui a toujours été le référent sous-entendu des théories du
signe. L’aspect dynamique, et surtout l’interaction cognitive, que
proposent les productions musicales, sont des aspects majeurs de
leur sémantisation. Les formes temporelles ne sont alors pas si-
gnifiantes par la seule voie d’un figuralisme anecdotique, mais
226 Jean-Marc Chouvel
134 Le lecteur est désormais suffisamment à l’aise avec les techniques de représen-
tation utilisées dans cet ouvrage. Dans cette dernière partie, nous ne nous attarderons
plus sur leur fabrication, mais nous essaierons au contraire de les utiliser pour lire
d’emblée des données importantes de l’évolution formelle.
135 le rapport matériau/temps est tout simplement donné dans des diagrammes où le
matériau est synchrone, ce qui est le cas du matériau « mélodique » par le rapport de
la hauteur du diagramme à sa longueur.
Analyse musicale 229
Sic fugit amicus amicum. « Ainsi, l’ami fuit l’ami». C’est par
cette inscription à la fin du manuscrit autographe du Quatuor en
ut majeur opus 20 n° 2 (Hob.III.32) qu’Haydn indique la distance
qu’il prend lui-même avec l’écriture du mouvement en question.
Dans cette fuite, c’est bien sûr le style de la fugue qui est visé, le
dernier mouvement du quatuor étant justement une fugue à qua-
tre sujets. Sans doute Haydn avait-il gardé quelque rancœur face
à ses détracteurs, en particulier les critiques du nord de
l’Allemagne :
136 Extrait de la notice bibliographique rédigée par Haydn en 1776, soit quatre
années après les quatuors de l’Opus 20 qui datent de 1772. On trouvera tous les
détails autour de cette controverse dans Marc Vignal, Joseph Haydn Fayard, Paris,
1988, p. 201-202.
Analyse musicale 235
138 Dominique Jameux, « Une ville fatale », Beethoven, L’ARC, n° 40, 1967, p. 59.
Analyse musicale 243
139On peut également en deviner l’ombre dans les quatre mesures qui concluent le
Scherzo, ou aux mesures 12 et 13 de l’Arioso dolente.
244 Jean-Marc Chouvel
140 Qui est une reconstruction du musicologue italien Remo Giazotto sur la base d’un
fragment de 6 mesures datant d’après la deuxième guerre mondiale.
246 Jean-Marc Chouvel
qu’il est tout à fait conscient de la morbidité véhiculée par les sé-
quences répétitives et par la désagrégation thématique de l’Arioso.
142 On appellera ici périodicité la taille minimale des motifs qui se reproduisent à la
suite l’un de l’autre.
Analyse musicale
Fig. 94 : Profil de périodicité des événements pour le premier mouvement du Quatuor opus 33 n° 5 de Joseph Haydn.
255
256 Jean-Marc Chouvel
C’est sans doute à une réflexion de cet ordre que l’on doit
l’intérêt actuel pour les sciences cognitives de la musique. Dans le
mouvement d’explicitation des œuvres, la première référence est
l’audition, la perception, la cognition, autrement dit les mécanis-
mes d’appréhension du sonore. Un des efforts fondamentaux de la
Analyse musicale 259
Ex. 46
Temps
Matériau mélodique
144 Le lecteur pourrait penser qu’on peut trouver ce genre de figures élémentaires
dans n’importe quelle partition. C’est en partie vrai, mais il est évident que la
présence d’une ligne mélodique conjointe descendante dans le sujet de la fugue est le
prétexte pris par Bach pour exacerber de manière organique cet aspect du contrepoint
dans tous ses états (ou dans toutes ses « espèces », si l’on reprend le terme de Fux).
C’est un phénomène dont nombre de ses œuvres sont coutumières.
272 Jean-Marc Chouvel
147 C’est en tout cas ce qui ressort des analyses que nous avons présentées des fugues
de Bach.
148 Ce comportement dispersé des périodicités est très différent de l’organisation
lité. Penser, être, ne sont pas son premier souci. Son cogito s’écri-
rait plutôt : « je choisis donc je vis ».
étrange musique
il
ya le vide et il y a l’espace il y a l’univers et il y a la terre
l’espace
dans le vide l’univers dans l’espace les mondes dans l’univers
le soleil parmi les mondes les planètes autour du soleil la terre
parmi les planètes et d’innombrables choses encore sur la terre en
elle ou autour d’elle
la terre dans l’espace l’espace donc autour de
la terre le vide autour de l’espace le vide donc autour de la terre
et dans la terre aussi
dans et autour du vide moi
150 Marc Sabathier-Levêque, Oratorio pour la nuit de noël, EST Samuel Tastet
éditeur, Paris, 1987.
Analyse musicale 285
il y a le vide et il y a l’espace il y a l’univers et il y a la terre l’espace dans le vide l’univers dans l’espace
il y a il y a il y a il y a
le vide le vide
et et
l’espace l’espace l’espace
l’univers l’univers
la terre
dans dans
151 N’oublions pas que le premier sens de « sémiologie » était l’étude des symptômes
des maladies.
152 Françoise Dolto, Tout est langage, Vertiges Carrere, Paris, 1987, p.30-31.
Analyse musicale 289
l'invariance suposée
(Eon, le son
de l'avant vie
pur originel?)
retourner avant le
temps avant l'espace
temps
MOI
espace
Fig. 110.
MOI temps
Fig. 111.
MOI temps
dé désir désir besoin répétition
si
r MORT
dé d d
s i é s i ésir besoin répétition mort
r r
dé
si
r VIE
espace
Fig. 112.
MOI le temps
reculer
dé stagner pulsions de
si habitude besoin
r MORT
l'autre
vers du le monde
nouveau
toujours pulsions de
VIE
l'espace
Fig. 113.
Analyse musicale 291
MOI
recommencer le même parcours
pour allonger la durée
un groupe un autre se
s'élance vers hâte vers
l'avant l'arrière
156 Ibid.,
p. 254.
157 Ibid.,
p. 255.
158 Luc Ferrari, Histoire du plaisir et de la désolation (1979-1981), pour orchestre de
d’art (en tout cas une œuvre d’art maîtrisée), n’est inutile. D’où le
jeu sans cesse renouvelé avec la répétition que nous n’avons cessé
de traquer au fil des œuvres. D’où également un jeu encore plus
subtil avec la découverte. Découvrons-nous autre chose, après
avoir ouvert les portes du château de Barbe-bleue, qu’un inévita-
ble destin de mortel ? Mais si le terme nous est échu, le chemin
reste nôtre. Et si, du côté de la fin, il y a la mort, le chemin, qui est
notre liberté, va, lui, vers l’ultime. Une des fonctions de la musi-
que serait de nous fournir de ce chemin des représentations, les-
quelles représentations loin d’être immuables, évoluent en fonc-
tion de la conscience culturelle du Temps. Mircea Eliade, dans Le
mythe de l’éternel retour, renvoie la répétition, en tant que fond
grondant originel, au sentiment d’assimilation archétypal, tandis
que les structures temporelles engagées dans une progression —
au risque de la rupture, du décalage, du décentrement — aban-
donnent le « bien-être » métaphysique du temps mythique pour
plonger dans la dramatique réalité du temps historique.
165 Mircea Eliade, Le mythe de l’éternel retour, Gallimard, Paris, 1969, p. 50-51, 61-
62, 64.
298 Jean-Marc Chouvel
infiniment
mystère (la réalité?)
interminablement
poésie amour
à dire
espace
Fig. 115.
envoûter
enchanter
Fig. 116.
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Index des noms propres
Adorno, 96, 282 Britten, 113, 114, 116, 118, 121, 123,
Anzieu, 299 125, 213
Apollon, 27, 225 Cage, 15, 259
Ashley, 75 Caudwell, 215, 217, 224
Baboni-Schilingi, 101 Chomsky, 30
Bach, 184, 226, 229, 266, 279 Chouard, 78
Bach (C.P.E.), 235, 236 Couperin, 185
Bach (J.-S.), 109, 126, 132, 133, 135, 177, D’Anglebert, 260, 261, 262, 267
178, 179, 185, 196, 228, 264, 267, Dalmonte, 15, 24
268, 269, 271 Davenson, 25
Bachelard, 94 de Vinci, 12
Bartók, 142, 143, 144 Debussy, 96, 209, 210, 212
Bartòk, 152 Deleuze, 295
Beethoven, 81, 138, 238, 239, 244, 261, Deliège (Célestin), 88
262, 272 Deliège (Irène), 40, 75, 83, 84, 85, 159,
Benjamin, 224 166
Bent, 41, 42 Descartes, 11, 98
Bergson, 13, 94, 99, 298 Dolto, 288
Berio, 15, 24, 162 Edelman, 45
Bohy, 216 Ferrari, 294
Bouckaert, 9 Ferry, 97
Boucourechliev, 30 Fourier, 145
Boulez, 213, 292 Fraisse, 161
Brahms, 110, 111, 174
314 Jean-Marc Chouvel
I. 5. 3. Perspectives 105
II. LES OUTILS D’ANALYSE DE LA TEMPORALITÉ 109
II. 1. Explicitation des liens 112
II. 2. Analyse dynamique et diagrammes de phase 137
II. 3. Description du langage formel temporel (géométrie du temps)154
II. 4. Pluridimensionnalité du phénomène musical 174
II. 5. La notion de modèle : récursivité et transfert dimensionnel 198
II. 6. Structure temporelle et analyse du rythme 213
III. ESSAI DE SÉMANTIQUE DES FORMES DU TEMPS 225
III. 1. Le sens par association 226
III. 2. Le sens par situation : le même est un autre 250
III. 3. Évolution des formes et histoire des idées 258
III. 4. Le sens musical au-delà de la musique 283
CONCLUSION 301
BIBLIOGRAPHIE 305
Liste des ouvrages cités 305
Bibliographie indicative 308
Liste des articles et communications de l’auteur 309
INDEX DES NOMS PROPRES 313
TABLE DES MATIÈRES 317