Calcul Differentiel Stochastique Applique A La Finance

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CALCUL DIFFERENTIEL STOCHASTIQUE APPLIQUE A LA FINANCE

La modélisation du cours des actions utilisée notamment dans le cadre de la détermination de


la principale formule de valorisation des options (Black & Scholes) repose sur l’utilisation du
calcul différentiel stochastique. Cette approche suppose en effet que l’évolution du cours de
l’action définit un mouvement brownien géométrique ou que son rendement définit un
processus de Wiener généralisé.

1. Mouvement brownien simple

a. Evolution discrète du cours de l’action sur un petit intervalle de temps

Soit ∆x la variation du cours de l’action sur un petit intervalle de temps noté ∆t .


On suppose que ∆x = ∆z avec ∆z = ε ∆t et ε → N(0,1).
Il est alors possible de caractériser ∆z à l’aide de son espérance et de son écart type :
E( ∆z ) = E( ε ∆t )= ∆t E( ε ) = ∆t . 0 = 0
V( ∆z ) = V( ε ∆t ) = ∆t .V( ε ) = ∆t .1 = ∆t donc σ ∆z = ∆t
Finalement : ∆x = ∆z → N(0, ∆t ).

b. Evolution discrète du cours de l’action sur un grand intervalle de temps

La propriété qui vient d’être établie reste valable pour un grand intervalle de temps noté T
correspondant à n petits intervalles ∆t . En d’autres termes : T = n. ∆t .

Dans ce contexte, il convient de remplacer ∆x par x(T) – x(0). Or :

n n n
x(T) – x(0) = ∑ ∆xi = ∑ ∆zi = ∑ε i ∆t
i =1 i =1 i =1
Comme dans l’hypothèse d’une évolution du cours sur un petit intervalle de temps, il est
possible de caractériser x(T) – x(0) à l’aide de son espérance et de son écart type :

n n
E[x(T) – x(0)] = E( ∑ ε i ∆t ) = ∆t ∑ E (ε ) =
i ∆t .0 = 0
i =1 i =1
n n n
V[x(T) – x(0)] = V( ∑ ε i ∆t ) = ∆t . ∑ V (ε i ) = ∆t ∑1 = n. ∆t = T
i =1 i =1 i =1

On retrouve alors, pour un grand intervalle de temps T : x(T) – x(0) → N(0, T ).


Il est également possible d’écrire que x(T) → N[x(0), T ].

c. Evolution continue du cours de l’action

Si ∆t tend vers 0 - ce qui revient à considérer une subdivision du temps T en intervalles


extrêmement petits - le cours de l’action subit sur la période T un nombre infiniment grand de
variations. En d’autres termes, le processue d’évolution du cours de l’action est continu, ce
qui conduit à remplacer ∆t par dt, ∆x par dx et ∆z par dz.

Dans ce cas, dx → N(0, dt ) , ce qui définit un processus de Wiener


2. Mouvement brownien avec drift ou processus de Wiener généralisé.

Dans ce cas, l’évolution du cours dépend non seulement d’un processus aléatoire, mais
également d’un paramètre de tendance centrale, ou drift noté a ci-après.

En d’autres termes : dx = a.dt + b.dz avec dz = ε dt et ε → N(0,1).

a. Evolution discrète du cours de l’action sur un petit intervalle de temps

Sur un petit intervalle de temps ∆t , le processus, en temps discret s’écrit :

∆x = a. ∆t + b. ∆z . Dans ce cas :

E( ∆x ) = E(a. ∆t + b. ∆z ) = a. ∆t + b.E( ∆z ), dans la mesure où seule ∆z a une composante


aléatoire. Ainsi : E( ∆x ) = a. ∆t + b.E( ε ∆t ) = a. ∆t + b. ∆t E( ε ) = a. ∆t + 0 = a ∆t .

V( ∆x ) = V(a. ∆t + b. ∆z ) = 0 + b 2 .V( ∆z ) = b 2 .V( ε ∆t ) = b 2 ∆t V( ε ) = b 2 ∆t .

Finalement : ∆x → N(a ∆t ,b ∆t )

b. Evolution discrète du cours de l’action sur un grand intervalle de temps

En subdivisant une période T en n intervalles de temps ∆t (soit T = n. ∆t ), la variation du


cours devient sur cette période T :

n
x(T) – x(0) = ∑ ∆x
i =1
i .
n n
Dès lors : E[x(T) – x(0)] = E( ∑ ∆xi ) = ∑ E (∆x ) = n.a ∆t
i = a.T
i =1 i =1
n n n n
Et V [x(T) – x(0)] = V( ∑ ∆xi ) = ∑V (∆x ) = ∑ b
i ∆t = b 2 ∆t ∑1 = n. b 2
∆t = b 2T .
i =1 i =1 i =1 i =1

Finalement : x(T) – x(0) → N(aT,b T ) ou encore : x(T) → N[x(0) + aT, b T ].


3. Processus d’Ito et mouvement brownien géométrique

Ce processus correspond à une variation de x en temps continu définie par :

dx = a(x,t).dt + b(x,t).dz

a et b étant alors des fonctions des 2 variables x et t.

Il est possible de calculer l’espérance et la variance de dx :

E(dx) = a(x,t).dt car E(dz) = E( ε ∆t ) = ∆t E( ε ) = 0

V(dx) = b 2 ( x, t ).dt.V (ε ) = b 2 ( x, t ).dt.1 = b 2 ( x, t ).dt

Par conséquent : dx → N[a(x,t).dt, b(x,t) dt ), a(x,t) correspondant au drift instantané et


b(x,t) à la variance instantanée.

Le mouvement brownien géométrique qui permet de définir l’évolution du rendement d’une


action est un cas particulier de processus d’Ito en supposant que :

a(x,t) = µ .x
et b(x,t) = σ .x
Dès lors : dx = µ .x.dt + σ .x.dz.

Grâce au lemme d’Ito, il est possible d’établir qu’un tel processus définit une loi log-normale.

4. Lemme d’Ito

Le lemme d’Ito est établi à partir de la formule de Taylor à 2 variables x et t :

∂F ∂F 1 ∂2F 2 1 ∂2F 2 ∂2F


∆F = ∆t + ∆x + ∆x + ∆t + ∆x.∆t +…
∂t ∂x 2 ∂x 2 2 ∂t 2 ∂x.∂t

Soit ∆x = a(x,t). ∆t + b(x,t). ∆z = a(x,t). ∆t + b(x,t). ε . ∆t avec ε → N (0,1)

Pour alléger les notations, il est noté, par la suite :

∆x = a. ∆t + b ε . ∆t

Le lemme d’Ito conduit à ne considérer que les termes en ∆x et ∆t de degré égal à 1 ce qui
conduit naturellement à éliminer (par troncature) tous les termes du développement de ∆F à
partir du quatrième. En revanche, le troisième terme doit être conservé. En effet :

3
∆x 2 = (a. ∆t + b ε . ∆t ) 2 = a 2 ∆t 2 + b 2 ε 2 .∆t + 2ab.∆t 2 = b 2 ε 2 .∆t par troncature.

Or : E( b 2 ε 2 .∆t )= b 2 .∆t .E( ε 2 ) et E( ε 2 ) = V( ε ) + [ E (ε )] 2 = 1 + 0 = 1


Donc : E( b 2 ε 2 .∆t )= b 2 .∆t .

Par ailleurs : V( b 2 ε 2 .∆t )= b 4 .∆t 2 .V (ε 2 ) qui tend vers 0 quand ∆t tend vers 0.

Par conséquent : lim b 2 ε 2 .∆t = b 2 .∆t quand ∆t tend vers 0.

En considérant une subdivision du temps en intervalles dt extrêmement petits, donc en se


plaçant en temps continu, l’application de la formule de Taylor devient :

∂F ∂F 1 ∂2F 2
dF = dt + dx + b .dt
∂t ∂x 2 ∂x 2

∂F ∂F 1 ∂2F 2
= dt + .( a.dt + b.dz ) + b .dt
∂t ∂x 2 ∂x 2

∂F ∂F 1 2 ∂ 2 F ∂F
= ( +a + b ) .dt + b. dz
∂t ∂x 2 ∂x 2
∂x

Soit F(x) = ln(x)

∂F ( x )
=0
∂t

∂F ( x ) 1 ∂ 2 F ( x) 1
= et =− 2
∂x x ∂x 2
x

a 1 2 1 1
Dans ce cas, dF = (0 + − b 2 ) .dt + b. dz
x 2 x x

En revenant à l’hypothèse de mouvement brownien géométrique, ce qui revient à considérer


que :

a = a(x,t) = µ .x
et b = b(x,t) = σ .x

µ .x 1 σ 2 x 2 1
on a : dF = (0 + − ) .dt + σ x. dz
x 2 x2 x

σ2
soit finalement : dF = ( µ − ) dt + σ .dz
2

dF définit alors un mouvement brownien avec drift. Par conséquent :

σ 2
σ 2
dF → N [( µ − )dt , σ dt ] ou dlnx → N [( µ − )dt , σ dt ] .
2 2
σ2
ce qui revient à dire que dx suit une loi log-normale de paramètres ( µ − ) dt et σ dt .
2

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