Epfl TH4880 PDF
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intégraux
PAR
Damien Dreier
Suisse
2010
On ne peut rien présager.
Cela me rappel une histoire…
Un jour la compagnie générale d’électricité me
demanda de l’aider à dessiner un vaisseau
spatial et le FBI me donna l’autorisation. J’avais
plus de travail que je n’en pouvais faire, mais
j’étais quand même capable de parler de
vaisseau spatial. Je rencontrai un groupe de
scientifiques à une très longue table. Ils étaient
hauts en couleur, la pipe à la bouche, les
moustaches grisonnantes. Ils avaient un air
bizarre, comme des gens qui de toute manière
de sont pas ordinaires. L’un mit une image sur
la table et dit : « M. Kahn, nous voulons vous
montrer à quoi ressemblera un vaisseau spatial
dans cinquante ans ». C’était un excellent
dessin, très beau, représentant des gens et un
instrument compliqué, superbe, flottant dans
l’espace. Dans ce genre de situation, on se sent
humilié car on sent que l’autre sait dont on ne
connaît rien, avec un type brillant qui montre et
démontre. « Voilà à quoi ressemblera un
vaisseau spatial dans cinquante ans ». Je
répondis immédiatement : « Il ne ressemblera
pas à cela ». Alors ils rapprochèrent leurs
chaises de la table et dirent : « Comment le
savez vous ? » Je répondis que c’était très
simple… Si vous savez à quoi une chose
ressemblera dans cinquante ans, vous pouvez la
faire maintenant. Mais vous ne le savez pas,
parce que la façon dont une chose sera faite
dans cinquante ans, c’est ce qu’elle sera.
Louis I. Kahn, silence et lumière
Préface
Le thème des ponts intégraux, c'est-à-dire sans joints de dilatation dans la chaussée et/ou
sans appareils d’appui, est devenu très actuel. En effet, dans les dernières années, la
maintenance des joints de dilatation et des appuis mécaniques est devenue de plus en
plus coûteuse et problématique à cause de son entrave au trafic. Il y a donc un intérêt
important à réaliser les ponts jusqu’une certaine longueur limite sans joints de chaussée
et éviter dès que possible l’utilisation d’appuis mécaniques. Le même problème se pose
lors de l’intervention sur des ponts existants, où il est toujours souhaitable de supprimer
les joints de chaussée.
Dans sa thèse, soutenue par l’Office Fédéral des Routes, M. Dreier a étudié de façon
systématique les problèmes relatifs à l’interaction sol-structure dans la zone des culées
(possibilité d’éviter les joins de chaussée et éventuellement des appuis) ainsi que des
piles avec leurs fondations (possibilité d’éviter les appuis mécaniques). Les résultats sont
intéressants et très prometteurs. Pour ce qui concerne les culées, M. Dreier a démontré
par le biais d’outils numériques qu’une optimisation de la géométrie de la dalle de
transition devrait permettre d’éviter les joints de chaussée même pour des ponts assez
longs. Une validation des ces résultats par le biais d’essais en laboratoire est prévue afin
de confirmer ces résultats en vue d’une adaptation des règles constructives et des futures
applications.
i
ii
Remerciements
iii
iv
Résumé
Depuis quelques décennies, la part de ponts intégraux pour les nouveaux ouvrages n’a
cessé d’augmenter. L’intérêt croissant pour ce type de construction se justifie par leurs
nombreux avantages en comparaison avec les ponts équipés de joints de dilatation et
d’appuis mécaniques. L’avantage principal est une demande de maintenance fortement
réduite, les éléments mécaniques les plus sensibles aux actions mécaniques et
environnementales étant supprimés. Par conséquent, les coûts directs (heures de
maintenance et achat des éléments mécaniques) et indirects (temps perdu par les usagers
de l’infrastructure routière dans les ralentissements dus aux travaux de maintenance)
sont fortement réduits. De plus, l’efficacité statique et le confort des riverains vis-à-vis
du bruit sont augmentés. Par contre, contrairement aux structures traditionnelles
découplées du sol par les éléments mécaniques, ce type de structure doit considérer
l’interaction sol-structure induite par le comportement solidaire du pont avec le remblai
à proximité des extrémités du pont et des piles avec la fondation. Cette interaction est
complexe et n’a pas encore été suffisamment étudiée.
Cette recherche sur les ponts intégraux commence par une introduction générale. Par la
suite, un aperçu de l’état de l’art met en évidence les lacunes connues de ce type de pont
ainsi que les actions déterminantes. Une fois les problèmes constatés, des études sur les
culées intégrales et sur les piles de ponts fondées superficiellement sont présentées.
Les études sur les culées intégrales ont mis en évidence l’importance de la considération
de l’état limite de service dès la phase de conception. En effet, des modifications
géométriques, comme l’augmentation de la longueur et de la pente de la dalle de
transition, ainsi que le dimensionnement statique des éléments des culées intégrales
considérant l’interaction sol-structure permettent une amélioration significative du
comportement à long terme de ce type d’ouvrage. Lorsque ces considérations
spécifiques sont prises en considération dès les prémisses du projet, seule une
augmentation négligeable du coût de construction total de l’ouvrage est à attendre. Ces
conclusions s’appliquent autant aux nouvelles constructions qu’aux rénovations des
ponts existants dont le remplacement des joints de dilatation est nécessaire.
De manière similaire, l’étude de l’état limite de service vis-à-vis de la fissuration des
piles de ponts fondées superficiellement a mis en évidence l’importance de l’interaction
sol-structure pour ce type de problème.
Cette recherche montre que lorsque les adaptions géométriques proposées sont
considérées et qu’une modélisation réaliste de l’interaction sol-structure est effectuée, la
longueur maximale des ponts intégraux, actuellement fixée à 60 m en Suisse, peut être
significativement dépassée.
Mots-clés : pont intégral, pont semi-intégral, extrémité de pont, culée intégrale, culée semi-
intégrale, dalle de transition, pile de pont, fondation superficielle, interaction sol-structure,
durabilité, aptitude au service, choix conceptuel
v
Zusammenfassung
Seit einigen Jahrzehnten nimmt die Anzahl integraler Brücken stetig zu. Das Interesse
an solchen Bauwerkstypen begründet sich auf den vielen Vorteilen von integralen
Brücken im Vergleich zu dilatierten Brücken mit mechanischen Auflagern. Der
Hauptvorteil liegt in der deutlichen Verringerung der Unterhaltsarbeiten, da keine
Bauteile verwendet werden, welche mechanischen Einwirkungen und Umwelteinflüssen
ausgesetzt sind. Somit können die direkten Kosten (Arbeitsstunden für Unterhalt und
Kauf von mechanischen Bauteilen) und die indirekten Kosten (Zeitverlust der
Verkehrsteilnehmer, verursacht durch Verkehrseinschränkungen infolge von
Unterhaltsarbeiten) massgeblich reduziert werden. Der Bau einer integralen Brücke
ergibt eine effizientere Tragstruktur und führt zu einer geringeren Lärmbelästigung für
die Anwohner. Allerdings muss eine solche Tragstruktur, im Vergleich zu einer
traditionellen Brücke, welche durch mechanische Elemente vom Baugrund entkoppelt
ist, die Interaktion des Baugrundes mit dem Tragwerk infolge des monolithischen
Verhaltens der Brücke mit der Erdanschüttung an den Brückenenden und den
Brückenpfeilern mit der Fundation berücksichtigten. Diese Interaktion ist komplex und
wurde bisher noch nicht hinlänglich untersucht.
Der vorliegende Forschungsbericht beginnt mit einer generellen Einleitung, gefolgt von
der Beschreibung des gegenwärtigen Stands der Technik sowie der aktuellen Lücken
bezüglich des Entwurfs von integralen Brücken. Des Weiteren werden die
massgebenden Einwirkungen beschrieben und aufbauend auf der Problemstellung wird
die Forschung zu den integralen Brückenwiderlagern sowie den Flachgründungen von
Brückenpfeilern erläutert.
Die Untersuchung dieser Thematik zeigt, wie wichtig die Berücksichtigung des
Gebrauchszustandes in der Entwurfsphase von integralen Brückenenden ist. Durch die
Anpassung der Geometrie, wie eines Vergrösserung der Länge und des Neigung der
Schleppplatte, sowie durch die Berücksichtigung der Interaktion des Baugrundes mit
der Tragstruktur, eine signifikante Verbesserung des Langzeitverhaltens eines solchen
Bauwerks erreicht werden. Falls ausserdem diese spezifischen Erwägungen bereits beim
Projektbeginn berücksichtigt werden, sind die zusätzlichen Kosten im Vergleich zu den
Gesamtkosten des Projekts vernachlässigbar klein. Jedoch ermöglichen sie die Lösung
der meisten Problemen im Zusammenhang mit den Unterhaltsarbeiten der
Brückenenden. Diese Schlussfolgerungen gelten gleichwohl für Neubauten wie für die
Erneuerung bestehender Brücken, bei welchen die Dilatationsfugen ersetzt werden
müssen.
Das Studium des Grenzzustandes der Gebrauchstauglichkeit, insbesondere der
Rissbildung von Brückenpfeilern mit Flachgründung zeigt, wie wichtig die
Berücksichtigung der Interaktion von Boden und Bauwerk bei den integralen Brücken
ist.
Aus der Forschungsarbeit geht insbesondere hervor, dass durch die vorgeschlagenen
geometrischen Anpassungen sowie durch die Berücksichtigung der Interaktion Boden-
Bauwerk die heute in der Schweiz als gebräuchlich geltenden maximalen
Brückenspannweiten von 60 m signifikant überschritten werden können.
Stichwörter: integrale Brücke, semi-integrale Brücke, Widerlager, integrales Brückenenende,
semi-integrales Brückenenende, Schleppplatte, Brückenpfeiler, Flachgründung, Interaktion
Boden-Bauwerk, Dauerhaftigkeit, Gebrauchstauglischkeit, Konzeptwahl
vi
Summary
Over the past decades, an increasing number of integral bridges have been built. This
type of bridge offers various advantages in comparison with standard bridges equipped
with expansion joints and bearings. In particular, integral bridges require less
maintenance since they have less mechanical elements. Therefore, cost of retrofitting
and indirect costs such as time spent by users during the maintenance works is reduced.
Moreover, the static efficiency is increased and the noise of circulation during its
lifetime is reduced. However, for the design and analysis of this kind of structure, the
soil-structure interaction needs to be investigated to take in account the monolithic
behaviour of the bridge with the embankment near the abutment and the piers with the
foundation. This interaction is complex and further research is needed.
The report begins by a general introduction of the topic. Thereafter a brief description of
the state-of-the-art on integral bridges is presented, as well as the main difficulties faced
during design and the main actions that need to be considered. Limit states and
numerical analysis on integral abutments and pier on shallow foundations are discussed
towards a better understanding of the structural behaviour in order to improve current
detailing and design practice.
The study of integral abutments shows that soil-structure interaction should be
considered at early stages of the design process. This allows introducing small
geometric adaptations to improve detailing which in turn allows significantly increasing
the long term performance of the integral abutment without a sensible increase of
building costs. This set of new rules can further be applied to both new and existing
bridges which require retrofitting of the expansion joints at the abutments.
The study of the cracking limit state of piers shows the strong influence of the geometry
of the shallow foundations on the soil-structure interaction.
This two studies show that geometric adaptation in combination with accurate soil-
structure modeling could lead to an increase of the current Swiss limit length for
integral bridges which is now set at fixed to 60m.
Keywords: integral bridges, semi-integral bridges, end of bridge, integral abutment, semi-
integral abutment, transition slab, bridge pier, shallow foundation, soil-structure interaction,
durability, serviceability limit state, conceptual design
vii
viii
Table des matières
Préface ...................................................................................................................i
Remerciements................................................................................................... iii
Notations........................................................................................................... xiii
1 Introduction .........................................................................................................1
1.1 Problématique........................................................................................................1
1.1.1 Appuis et joints de dilatation au niveau de la culée....................................................................... 1
1.1.2 Appuis et joints de dilatation au niveau des piles.......................................................................... 2
1.1.3 Terminologie spécifique aux ponts intégraux................................................................................ 3
1.1.4 Interaction sol − structure.............................................................................................................. 5
1.2 Objectif de la recherche.........................................................................................6
1.3 Contributions personnelles....................................................................................7
ix
4 Conséquence des déplacements imposés uimp sur l’extrémité du pont......... 49
4.1 Pression contre le mur de culée .......................................................................... 49
4.2 Tassement de la surface de roulement derrière le mur de culée ......................... 53
4.3 Déformation de la surface de roulement au droit de l’extrémité de la dalle de
transition ............................................................................................................. 56
4.3.1 Modèle numérique....................................................................................................................... 57
4.3.2 Critère pour l’état limite de service ............................................................................................. 58
4.3.3 Résultats de la modélisation numérique ...................................................................................... 59
4.3.4 Comparaison avec un modèle mécanique de Mohr − Coulomb .................................................. 68
4.4 Détermination des efforts dans la dalle de transition.......................................... 69
4.4.1 Modèle numérique....................................................................................................................... 70
4.4.2 Résultats de la modélisation numérique ...................................................................................... 73
4.5 Rotation autour de la connexion entre la culée et la dalle de transition ............. 74
4.5.1 Critère pour l’état limite de service ............................................................................................. 74
4.5.2 Résultats de la modélisation numérique ...................................................................................... 75
x
6.2 Piles ...................................................................................................................123
6.2.1 Modèle numérique..................................................................................................................... 123
6.2.2 Critère pour l’état limite de service ........................................................................................... 123
6.2.3 Résultats et comparaison avec des essais expérimentaux.......................................................... 124
6.3 Système pile − fondation superficielle ..............................................................130
6.3.1 Modèle numérique..................................................................................................................... 130
6.3.2 Résultats de la modélisation ...................................................................................................... 131
6.3.3 Influence des paramètres du système pile − fondation superficielle ......................................... 134
6.3.4 Approche simplifiée .................................................................................................................. 137
Références bibliographiques...........................................................................145
Annexes.............................................................................................................157
Rapport d’essai de la série DT1 à DT4
Curriculum vitæ
xi
xii
Notations
Lettres latines
b épaisseur w déplacement vertical ; tassement ;
ouverture
c cohésion du sol
x coordonnée longitudinale ; position de
d hauteur statique
l’axe neutre
e indice de vide du sol ; enfouissement,
z coordonnée verticale
excentricité
A aire ; section
t temps
B largeur
f résistance ; critère de plasticité
E module d’élasticité
h épaisseur ; hauteur
G poids propre ; module de cisaillement
k rigidité horizontale des piles et des
culées ; rigidité du ressort I moment d’inertie
m moment de flexion par mètre linéaire K coefficient de poussé des terres
n effort normal par mètre linéaire L longueur ; dimension longitudinale
p angle de diffusion des charges dans le M moment de flexion
sol
N effort normal
p’ contrainte sphérique effective
P force de précontrainte
q contrainte déviatorique
Q charge
s espacement ; espacement des barres
T température
d’armature
V effort tranchant
u déplacement longitudinal
v effort tranchant par mètre linéaire
Lettres grecques
α angle ; pente κ courbure
αT coefficient de dilatation thermique η facteur de correction
ε déformation ρ taux d'armature
χ critère de changement de pente de la σ contrainte
surface de roulement
θ rotation
χϕ coefficient de vieillissement du béton
ψ coefficient de réduction pour l’état
γ poids volumique ; facteur de charge limite de service
pour l’état limite ultime ; facteur de
Δ différence
résistance pour les matériaux
ϕ angle de frottement du sol ; coefficient
ν coefficient de Poisson
de fluage du béton Ø diamètre des barres d’armature
xiii
Indices
-a active -trans transversal
-adm admissible -u rupture
-an anélastique -x coordonnée longitudinale
-c du béton -v verticale ; effort tranchant
-c,sh consécutif au retrait du béton -vide vide sous la dalle de transition ;
tassement de la surface de roulement
-cr consécutif au fluage du béton
-z coordonnée verticale
-d valeur de calcul
-BA British advices
-eff effectif, de référence
-DT de la dalle de transition
-éla. élastique
-F fondation
-extr. extrémité
-M matériaux ; moment de flexion
-fiss fissure
-P pile
-h horizontale
-R rupture
-imp imposé
-long longitudinal -ΔT consécutif aux variations de
température
-moy moyen
-ΔT+ consécutif aux variations de
-mur du mur de culée température dans la direction passive
-n normale (allongement thermique)
Abréviations
CM Code-Modèle CEB-FIP
EN Eurocodes
EPFL Ecole polytechnique fédérale de Lausanne
OFROU Office fédérale des routes de la confédération suisse
RILEM Internaltonal Union of Laboratories and Experts in Construction materials,
Systems and Structures
SIA Société suisse des architectes et ingénieurs
xiv
1. Introduction
1.1 Problématique
(a) (b)
Figure 1.1: Dégâts fréquemment constatés sur les ponts suisses suite à l’infiltration d’eau à travers le
joint de dilatation [Kaufmann 2009] ; (a) corrosion des armatures du mur de culée et du
tablier du pont ; (b) corrosion d’un appui
La solution la plus efficace pour éviter ces problèmes est la suppression pure et simple
des appuis et joints de dilatation. Cette suppression n’est toutefois pas si simple, ces
1
CHAPITRE 1
(a) (b)
Figure 1.2: Dégâts fréquemment constatés sur les ponts composés de poutres simples suite à
l’infiltration d’eau à travers le joint de dilatation entre les poutres longitudinales;
(a) dégradation de l’extrémité de poutres longitudinales en Espagne [León González
2008] ; (b) dégradation de la tête de pile d’un pont situé au Massachusetts / USA [Brena
2009]
En moindre mesure, les appuis glissants et rotules mécaniques situés entre le tablier des
ponts et la tête des piles, voir entre le pied des piles et des fondations, peuvent être
endommagés par des ruissellements. La photo de la figure 1.3 (b) montre un exemple
d’une dégradation importante d’un pied de pile pendulaire d’un pont allemand.
Une nouvelle fois, la solution la plus efficace pour éviter ces problèmes est la
suppression pure et simple des détails qui comporte des éléments mécaniques.
Toutefois, la suppression complète de ces éléments mécaniques conduit à devoir
considérer le pont, les piles et les fondations comme un système interdépendant et donc
2
INTRODUCTION
(a) (b)
Figure 1.3: Dégâts constatés sur des ponts allemands équipés d’appuis [Ruhrberg et Schumann
1982] ; (a) corrosion et dégradation d’une articulation Gerber ; (b) dégradation du pied
d’une pile pendulaire
3
CHAPITRE 1
Figure 1.4: Types de culée; (a) culée avec joints (appuis et joint de dilatation) ; (b) culée semi-
intégrale avec joint de dilatation ; (c) culée semi-intégrale avec appuis ; (d) culée
intégrale sans appui ni joint
Dans la classe des ponts avec joints, 4 types de système statique longitudinal doivent
être distingués :
- ponts composés de poutres simples, figure 1.5 (a) ;
- ponts avec articulations Gerber, figure 1.5 (b) : les articulations permettent de
conserver l’isostaticité du tablier du pont tout en améliorant le comportement
statique en comparaison des ponts composés de poutres simples ;
- ponts fixes, figure 1.5 (c) : pont poutre continue avec une des deux culées
équipée d’un appui mécanique fixe qui empêche les déplacements
longitudinaux ;
- ponts flottants, figure 1.5 (d) : pont poutre continue avec les deux culées
équipées d’un appui mécanique mobile qui permet les déplacements
longitudinaux, la stabilité longitudinale est assurée par les piles connectées de
manière monolithique au tablier du pont.
4
INTRODUCTION
Figure 1.5: Types de pont avec joints; (a) pont composé de poutre simples ; (b) pont munis
d’articulations Gerber ; (c) pont fixe ; (d) pont flottant
5
CHAPITRE 1
En Angleterre, des recherches ont été effectuées à la fin des années 1990 par l’équipe
d’England [England et al. 2000] et celle de Springmann [Ng et al. 1998 et Ng et al.
1998a]. Leurs essais en laboratoire sur modèles réduits, ont permis de mieux
comprendre les effets cycliques des déformations du sol à proximité des culées.
A l’heure actuelle, selon la connaissance de l’auteur, aucune étude concernant
directement les problèmes liés aux culées des ponts intégraux avec dalles de transition
n’a été conduite. Cette solution est pourtant traditionnellement utilisée en Suisse.
Depuis les années 1990, des études sur l’évaluation du comportement des piles de ponts
considérant l’interaction sol-structure ont été effectuées principalement en
Allemagne [Pötzl 1996 et Engelsmann et al. 1999]. Dans ces études, des hypothèses très
importantes concernant le comportement à long terme des piles et du sol sont admises.
De ce fait, les connaissances sur l’évaluation des états limites des piles de ponts
considérant l’interaction sol-structure restent à l’heure actuelle extrêmement faibles.
6
INTRODUCTION
7
CHAPITRE 1
8
2. Etat de l’art
(a) (b)
(c) (d)
Figure 2.1: Définition géométrique du déplacement imposé uimp aux culées et aux têtes de pile ;
(a) distance entre le point fixe et la culée Lpf,culée ; (b) détail de la culée ; (c) distance
entre le point fixe et la pile considérée Lpf,P ; (d) détail de la tête de pile
et Lpf = Lpf −culée resp. Lpf − P , ktablier = ktablier −culée resp. ktablier = ktablier − P (2.1)
où ktablier est le coefficient de rigidité longitudinal du tablier du pont, Lpf est la distance
entre le point fixe du pont et la culée, respectivement la pile considérée, et εimp est la
déformation imposée totale qui est la somme des déformations imposées de retrait εc,sh
et de fluage εcr du tablier du pont et des déformations dues aux variations de
température uniformes du pont εΔT. Les paragraphes suivants donnent plus d’explication
sur ces différents paramètres. Dans certains cas particuliers, le remblai situé à l’arrière
de la culée peut aussi se déplacer suite à un glissement du terrain en place, au fluage de
sols cohésifs ou à l’action du gel sur des remblais présentant des défauts de drainage.
9
CHAPITRE 2
L pf −culée = ∑ xi ki ∑k i (2.2)
i =1 i =1
où xi est la distance entre la pile considérée et la culée où l’on souhaite déterminer Lpf.
L’équation 2.2 parait aisée à résoudre, toutefois, la rigidité ki des piles n’est pas toujours
facilement déterminable. En effet, elle dépend de nombreux paramètres géométriques et
statiques. Les paramètres géométriques principaux étant la section et la hauteur de la
pile. Les paramètres statiques prennent en compte le chargement de la pile,
principalement l’effort normal N et le moment M, qui influencent la rigidité selon l’état
de fissuration de la pile et selon la connexion (libre, avec rotule ou encastrée) en tête et
au pied de la pile. Finalement, les propriétés du sol de fondation et la durée
d’application des actions sur le béton, qui intervient dans la détermination des
paramètres rhéologiques des matériaux, peuvent avoir une influence significative sur la
rigidité horizontale de la pile. La rigidité des murs de culée est encore plus difficilement
déterminable. En effet, en plus des paramètres des murs en béton, il faut considérer la
rigidité apportée par le remblai situé à l’arrière du mur de culée. Une difficulté
supplémentaire vient du fait que la rigidité du remblai dépend fortement de son
chargement et de sa déformation. De plus amples informations sur ce sujet sont données
dans le §5.1.1. Dans le cas de ponts intégraux et semi-intégraux parfaitement
symétriques au niveau de la structure et comportant des remblais identiques, le point
fixe se situe au niveau de la section médiane du pont et par conséquent
Lpf−culée = Lpont / 2.
Le coefficient de rigidité longitudinal du tablier du pont ktablier tient compte du
déplacement imposé uimp entravé entre le point fixe et la culée considérée,
respectivement la pile considérée. Le coefficient ktablier dans le cas d’un pont rectiligne
peut être estimé, en première approximation par l’équation 2.3.
EAtablier Lpf − culée
ktablier = nb piles+culées
(2.3)
∑k
i =1
i
+ EAtablier Lpf − culée
10
ETAT DE L’ART
remblayage est composé de sol granulaire. Par conséquent, si les piles et culées des
ponts intégraux sont flexibles ou munies de joints, ktablier tend vers 1. Ce cas est
généralement une bonne représentation de la réalité sauf dans le cas de culées basses
fondées directement dans la roche ou pour les ponts courbes [OFROU 2010].
11
CHAPITRE 2
(a) (b)
Figure 2.2: Comparaison entre différents modèles [Bazant et Baweja 1996 ; CEB 1993 et Eurocode
2005] de prédiction du retrait εc,sh et du coefficient de fluage ϕ (tcure = tcharge,0 = 28 jours;
RH = 80 % ; T = 10°C, fck = 30 MPa pour une prise normale, e/c = 0.54, h = 250 mm),
surface grisée = ±30 % par rapport à l’estimation de l’EN1992-2 ; (a) comparaison de la
déformation libre du retrait εc,sh en fonction du temps t; (b) comparaison de l’évolution du
coefficent de fluage ϕ en fonction du temps t
Par conséquent, lors de l’estimation de εc,sh et ϕ avec l’EN 1992-2 [Eurocode 2005], qui
est la norme la mieux adaptée, un certain esprit critique et le cas échéant une marge de
sécurité devra être conservée. En effet, comme le mentionne l’EN 1992-2, une
différence de ± 30 % entre les valeurs expérimentales et les estimations peuvent se
présenter. De ce fait, une étude de sensibilité vis-à-vis de ces valeurs devrait être
effectuée pour garantir un comportement correct de l’ouvrage projeté. Le cas échéant,
des mesures de retrait et de fluage sur le béton utilisé peuvent être raisonnables.
12
ETAT DE L’ART
Figure 2.3: (a) températures moyennes et extrêmes de l’air en Suisse en fonction de l’altitude [adapté
de Lebet et Badoux 1987 et SIA 2003b] ; (b) corrélation entre la température de l’air et
la température uniforme des ponts [Lebet et Badoux 1987]
La figure 2.3 (b) présente une étude effectuée par Lebet et Badoux [Lebet et Badoux
1987] qui montre l’influence significative du matériau du tablier du pont sur la variation
uniforme de température du pont pour une température journalière minimale
respectivement maximale donnée. Comme on peut le constater, les ponts en acier sont
bien plus réactifs aux variations journalières de température que les ponts en béton,
l’inertie thermique des tabliers en béton étant bien plus grande que celle des ponts en
acier.
La norme suisse SIA 261 [SIA 2003a] tient compte du matériau du tablier, qui influence
significativement son inertie thermique, lors de l’évaluation de ΔTuniforme. Les autres
paramètres (situation géographique, section du tablier, vitesse du vent, variation
journalière de température et type et épaisseur du revêtement) ne sont par contre pas
considérés dans cette évaluation. Ceci s’expliquant par la très faible influence de ces
paramètres sur la composante uniforme de la variation de la température.
Les valeurs caractéristiques pour ΔTuniforme, préconisées par la SIA 261, par rapport à la
température ambiante lors de la construction sont données dans le tableau 2.1.
Comme dans la SIA 261, l’EN 1991-5 [Eurocode 2003] tient compte du matériau
composant le tablier lors de l’évaluation de ΔTuniforme. Par contre, contrairement à la
13
CHAPITRE 2
SIA 261, l’EN 1991-1-5 considère un ΔTuniforme différent pour les maxima et minima et
tient compte de la situation géographique de l’ouvrage en renvoyant aux courbes
isothermes nationales pour déterminer la température ambiante maximale Tmax et
minimale Tmin sur site, tableau 2.2.
Une nouvelle fois, l’estimation de la déformation thermique des tabliers de pont reste
grossière et demande une certaine distance critique vis-à-vis de l’estimation.
L’incertitude sur ces valeurs peut être toutefois réduite si une station de mesures de
température est présente à proximité de la position géographique de l’ouvrage
considéré. Dans le cas où une incertitude importante subsiste sur les variations de
température, dans le même ordre d’idée que pour les effets du retrait et du fluage, une
étude de sensibilité sur les effets de la température devrait être effectuée lors de l’étude
de l’ouvrage projeté.
Pour les différents études présentées dans ce rapport, la température ambiante a
considérer est la température ambiante lors du clavage du tablier avec le mur de culée
pour les problèmes relatifs au mur de culée, respectivement lors du remblayage des
culées pour les problèmes relatifs à la dalle de transition ou encore lors de la
solidarisation du tablier avec les piles. De ce fait, les ΔTuniforme doivent être adaptés
lorsque la température ambiante lors de la construction est très différente de la
température annuelle moyenne.
Ponts en béton
Comme mentionné dans les paragraphes précédents, le déplacement imposé aux
culées uimp, respectivement à la tête de la pile considérée, est composé par : le
retrait uimp,c,sh et le fluage uimp,cr des tabliers de pont en béton et par les variations de
14
ETAT DE L’ART
Figure 2.4: Evolution du déplacement imposé à la culée ou à une tête de pile uimp consécutif au
retrait, au fluage et au variations de température en fonction du temps t
Dans la suite de ce document, les valeurs suivantes ont été choisies comme hypothèse
pour déterminer le déplacement imposé uimp : εc,sh = −0.3 mm/m ; εcr = −0.3 mm/m en
considérant un σp = 3 MPa, Ec,0 = 35'000 MPa et ϕ = 2.5 ; εΔT = ±0.2 mm/m en
considérant αT = 10-5 1/°C et ΔT = ± 20°C. De ce fait, le raccourcissement maximal
considéré est de εimp = −0.8 mm/m. Les valeurs proposées pour le retrait et le fluage
sont prudentes et ne sont données qu’à titre d’exemple. Par soucis de généralisation,
tous les résultats donnés dans ce rapport peuvent être adaptés facilement pour des
intensités de εc,sh et εcr différentes. Deux raisons principales conduisent à la variabilité
importante de l’intensité de εc,sh et εcr. La première est la grande dispersion des
estimations et des mesures expérimentales de εc,sh et εcr, leur intensité dépendant de
paramètres comme la composition exacte du béton mais également de l’humidité
relative et de la température, voir §2.2. La deuxième raison est le temps initial qui doit
être considéré dans les études lors la détermination de uimp. En effet, le nombre de jour
entre le bétonnage du tablier du pont et sa mise en précontrainte est significatif pour la
détermination de ϕ mais également le nombre de jour entre le bétonnage du tablier du
15
CHAPITRE 2
Figure 2.5: Transformation d’une culée avec joints en culée semi-intégrale ; (a) situation initiale ;
(b) excavation du remblai et découpe / suppression d’une partie de l’extrémité du pont
existant ; (c) reconstruction de la dalle de transition
Lors de transformations, qui sont souvent effectuées lors du remplacement des joints et
appuis donc entre 25 et 30 ans après la construction, la composante du retrait et du
fluage peut être négligée ou au moins réduite à une valeur très faible. Dans le cas des
ponts mixtes, la dalle de roulement en béton seule est soumise au retrait et
éventuellement au fluage. Les déplacements longitudinaux des ponts mixtes associés à
cet effet sont généralement très faibles et par conséquent négligeables.
Les variations thermiques, comme pour les ponts en béton, peuvent être décomposés en
variations saisonnières et journalières. Une évolution typique du déplacement imposé à
une culée de ces ponts est présentée à la figure 2.4. Dans la suite du rapport, lorsque les
effets de uimp sont discutés, les composantes du retrait uimp,c,sh et du fluage uimp,cr
peuvent être négligés si un pont défini selon ce paragraphe est considéré.
16
ETAT DE L’ART
2.2.1 Culées
Les culées des ponts représentent l’élément structural qui relie la superstructure du pont,
c'est-à-dire le tablier, au terrain et à l’infrastructure routière. De plus, la culée a
également comme fonction de retenir le remblai situé à l’extrémité du pont. Les types
de culées sont divers et dépendent fortement de paramètres tels que : le sol de fondation,
la longueur du pont et la catégorie de la route (autoroute, route principale,…). De plus,
les habitudes et recommandations nationales conduisent également à une grande
variabilité dans la conception des culées entre les différents pays voire états en
Amérique du Nord.
De manière générale, le sol de fondation définit si la culée est fondée sur une semelle
superficielle ou profonde. Le choix s’effectue selon les caractéristiques locales du sol de
fondation. Dans le cas de roche ou de sol de fondation de bonne qualité une fondation
superficielle sera privilégiée pour des raisons économiques. Par contre, lorsque le sol de
fondation est de mauvaise qualité ou faible portance, une fondation profonde,
généralement sur pieux, sera choisie. La catégorie de la route, la structure de la chaussée
ainsi que la longueur du pont jouent un rôle prépondérant concernant la présence ou non
d’un joint de dilatation, d’appuis mécaniques ainsi que de dalles de transition. Les
recommandations suisses de l’OFROU [OFROU 2010] permettent de se passer de joints
et dalles de transition pour des ponts dont le déplacement imposé uimp est inférieur à
5 mm et où tout tassement différentiel entre la culée et l’infrastructure routière est exclu.
Pour les ponts dont 5 uimp 20 mm, l’OFROU préconise de se passer de joints mais
pas de dalles de transition. Pour les ponts dont uimp 20 mm, l’OFROU recommande
l’utilisation de joints et dalles de transition. La catégorie de la route ainsi que sa
superstructure ont une grande importance sur la valeur limite des défauts acceptables.
Typiquement, plus l’importance de la route est grande plus elle est soumise à un débit
important de circulation, plus les limites sont exigeantes. Les habitudes nationales ont
une influence significative sur la géométrie des culées. Par exemple, les conceptions
typiques nord américaines et suisses sont très différentes comme le montre la suite de ce
document.
Les figures 2.6 et 2.7 présentent différentes sortes de culées ainsi que leur interaction
avec le remblai situé à proximité. La figure 2.6 (a) montre une culée qui repose sur un
très bon sol de fondation. La culée est découplée du tablier du pont pour éviter une
entrave importante du tablier. En effet, la suppression des joints de dilatation conduirait
à des efforts normaux de compression N très importants dans le tablier.
La figure 2.6 (b) montre une culée fondée superficiellement sur un sol de relativement
bonne qualité, typiquement utilisée en Suisse pour les ponts avec joints. La culée est
découplée du tablier du pont et par conséquent insensible aux déplacements imposés par
celui-ci. Ce découplement conduit à ne pas devoir considérer l’interaction sol-structure
à l’exception du calcul de la poussée des terres contre le mur de culée qui peut être
effectué comme pour les murs de soutènement traditionnels. Il est à noter que des
défauts de compactage dans le remblai situé à proximité de la culée, zone 1 sur la
figure 2.6, peuvent tout de même apparaître. Ces défauts peuvent être la conséquence
d’un mauvais compactage mécanique du remblai, d’un léger déplacement de la
fondation de la culée, d’une rigidité flexionnelle trop importante du mur de culée, de
problèmes liés à un mauvais drainage ou encore d’un mauvais choix du remblai. La
17
CHAPITRE 2
construction d’une dalle de transition représente une bonne mesure constructive pour
réduire les conséquences sur la surface de roulement d’un tel tassement. Il est à noter
que ces défauts sont communs à tous les types de culées qui seront présentées et donc
ne seront pas répétés.
La figure 2.6 (c) montre une culée semi-intégrale fondée superficiellement, munie
d’appuis mais pas de joint de dilatation. Ce type de culée est également utilisé en Suisse
et est très attractive car elle assure une bonne durabilité des appuis si aucune infiltration
d’eau à travers la dalle de transition n’est possible. Au contraire de la culée avec joints,
l’interaction sol-structure doit cette fois être considérée. En effet, la dalle de transition
est liée longitudinalement au tablier du pont de sorte que des déformations du remblai
peuvent apparaître aux alentours de la dalle de transition, zone 2 dans la figure 2.6. Ce
problème sera étudié spécifiquement dans les chapitres 5 et 6 de ce rapport.
Figure 2.6: Types de culée; (a et b) culée avec joints (appuis et joint de dilatation) ; (c) culée semi-
intégrale avec appuis ; (d) culée semi-intégrale avec joint de dilatation
La figure 2.6 (d) montre une culée semi-intégrale, fondée superficiellement, munie d’un
joint de dilatation mais sans appuis mécaniques. Ce type de culée a l’avantage, comme
les culées avec joints, de ne pas présenter d’interaction sol-structure. Toutefois, les
joints de dilatation, problème principal pour la maintenance des ponts, ne sont pas
supprimés. De plus, la construction de la paroi pendulaire et du mur de culée représente
une difficulté constructive plus importante que pour les culées présentées
18
ETAT DE L’ART
précédemment. Comme il sera présenté au chapitre 5, une réflexion particulière doit être
menée lors du dimensionnement de la paroi pendulaire.
La figure 2.7 (a) présente le premier type de culée intégrale. Comme pour la culée
présentée à la figure 2.6 (d), le dédoublement du mur permet de minimiser l’interaction
sol-structure. Toutefois, comme pour la culée présentée à la figure 2.6 (c), les effets
consécutifs aux déplacements longitudinaux de la dalle de transition devront être
considérés ainsi que ceux relatifs au dimensionnement de la paroi pendulaire.
Figure 2.7: Types de culée; (a-d) culées intégrales (sans appuis ni joint de dilatation)
La figure 2.7 (b) montre une culée intégrale fondée sur fondation profonde dans un sol
de fondation de faible portance avec un mur de culée de faible hauteur. Ce type de culée
est caractéristique de celles utilisés en Amérique du Nord, le détail de dalle de transition
n’étant toutefois pas réalisé de cette manière comme il sera montré au paragraphe
suivant. Cette conception est rarement utilisée en Suisse. En plus de l’interaction sol-
structure liée aux déplacements de la dalle de transition, l’interaction sol-structure doit
également être considérée pour évaluer les effets du déplacement du mur de culée ainsi
que des déformations des pieux, zone 3 sur la figure 2.7. Pour plus de détails concernant
ce sujet, une ample bibliographie est disponible, voir par exemple [Kunin et Alampalli
2000].
19
CHAPITRE 2
20
ETAT DE L’ART
Figure 2.9: Photo d’un tassement local de la surface de roulement à l’extrémité d’un pont aux
USA [Briaud et al. 1997]
Figure 2.10: Tassement local de la surface de roulement à l’extrémité d’un pont fondé sur des pieux
profonds traversant une couche de terrain de très faible portance ; (a) cas sans dalle de
transition ; (b) cas où une dalle de transition est présente
21
CHAPITRE 2
Figure 2.11: Détail standard d’une dalle de transition d’un pont intégral au New Jersey / USA [New
Jersey DOT 2002]
22
ETAT DE L’ART
Figure 2.12: Détail standard d’une dalle de transition d’un pont suisse avec joints [OFROU 2010]
Figure 2.13: Essais effectués par Wong et Small [Wong et Small 1994] ; (a) géométrie et dimensions
principales de la dalle de transition testée et de l’essieu, [cm] ; (b) déformation de la
surface du sol après 600 passages de l’essieu
23
CHAPITRE 2
Figure 2.14: Détails recommandés par l’OFROU [OFROU 2010] (a à c) et par le service des ponts et
chaussées des Grisons [Tiefbauamt Graubünden 2005] (d) pour la connexion articulée
entre la culée et la dalle de transition, [cm] ; (a) liaison avec un goujon en acier et un
dédoublement de l’étanchéité ; (b) liaison avec une plaque de glissement et une armature
de connexion ; (c) liaison avec une plaque de glissement et un joint bitume-polymère ;
(d) liaison recommandée par le département de génie civil des Grisons ; (e) nomenclature
des éléments composant les connexions présentées
Le détail présenté à la figure 2.14 (c) a été développé pour les ponts de faibles
longueurs. Le joint de dilatation en bitume-polymère [OFROU 2005] permet, sans
fissuration, un déplacement longitudinal relatif entre le mur de culée et la dalle de
transition d’une dizaine de millimètres. Ce détail est aisément réalisable, un soin
important doit toutefois être porté au joint en bitume-polymère. Toutefois, ce détail ne
peut être utilisé pour les ponts intégraux et semi-intégraux que lorsque les déplacements
horizontaux imposés aux culées sont faibles. En effet, la dalle de transition n’est pas liée
longitudinalement au tablier du pont. Par conséquent, lorsque le tablier du pont se
raccourcit longitudinalement, la dalle de transition reste à sa place initiale. De ce fait,
24
ETAT DE L’ART
(a) (b)
fissuration de
fissuration de l’enrobé bitumineux
l’enrobé bitumineux
2.3 Piles
Les piles permettent de reposer ponctuellement le tablier du pont pour diminuer la
portée des travées. Les pieds des piles reposent sur le sol de fondation à l’aide d’une
fondation. Comme pour les culées, la qualité du sol de fondation définit si la fondation
est superficielle ou profonde. Dans la suite de cette recherche, seul les sols de bonnes
qualités mécaniques sont considérés. De ce fait, seules les fondations superficielles sont
traitées. Les têtes des piles sont rattachées au tablier du pont de manière monolithique,
figure 2.16 (a), par une rotule mécaniques ou en béton, figure 2.16 (b) ou seulement
verticalement avec un appui glissant, figure 2.16 (c).
25
CHAPITRE 2
Figure 2.16: Connexion entre la tête de pile et le tablier du pont ; (a) connexion de manière
monolithique ; (b) connexion avec une rotule mécanique ou en béton ; (c) liaison
verticale uniquement à l’aide d’un appui glissant
Figure 2.17: Exemple de fissuration excessive d’un pied de pile conséquent à un déplacement
imposé uimp en tête important [Ruhrberg et Schumann 1982]
26
ETAT DE L’ART
de pile peut être considéré comme encastré, figure 2.18 (b). Pour les fondations
superficielles fondées sur un sol de bonnes qualités mécaniques, figure 2.18 (a), l’appui
à considérer dans la modélisation statique se trouve entre un encastrement parfait et une
rotule située en pied comme présentée à la figure 2.18 (c). Dans le cas de sols de bonnes
qualités mécaniques, deux approches sont principalement utilisées pour déterminer la
rigidité rotationnelle des fondations superficielles. La première, qui permet une
résolution analytique, considère le sol de fondation parfaitement élastique, voir par
exemple [Melchers 1992 et Bowles 1997]. La seconde est l’utilisation de modèles
mécaniques plus ou moins raffinés dans un logiciel d’élément fini. Une modélisation
numérique considérant le comportement à long terme des fondations superficielles est
présentée dans le § 6.1.
Figure 2.18: Liaison entre le pied de la pile et le sol de fondation ; (a) fondation superficielle ;
(b) encastrement du pied de pile dans un sol de fondation d’extrèmement bonne qualité ;
(c) rotule entre la fondation et le pied de pile
Le comportement des piles de pont à l’état limite ultime est présenté en détail dans
[Schertenleib et al. 2003] et ne nécessite pas de commentaire particulier dans le cadre de
cette recherche. Par contre, le comportement du système global, vis-à-vis de l’état limite
de service, considérant l’interaction entre la pile et la fondation est étudié plus en détail
dans le § 6.3. A titre d’exemple, la figure 2.19 compare les diagrammes des
moments MP conséquent à un déplacement imposé de la tête de pile uimp pour une pile
parfaitement élastique de rigidité flexionnelle EI pour différents systèmes statiques. On
remarquera en particulier la diminution d’un facteur 2 du moment en tête MP+ pour un
déplacement uimp donné entre un encastrement parfait du pied, figure 2.19 (a) et une
articulation, figure 2.19 (c).
27
CHAPITRE 2
Figure 2.19: Comparaison entre les diagrammes des moments MP conséquents à un déplacement
imposé uimp pour une pile parfaitement élastique en admettant un tablier infiniment
rigide; (a) pile bi-encastrée ;(b) pile encastrée en pied et connectée au tablier par une
rotule ; (c) pile avec une rotule en pied et encastreé dans le tablier ; (d) pile encastrée en
pied et liée verticalement uniquement à l’aide d’un appui glissant, avec μappui le
coefficient de frottement de l’appui ; (e) pile bi-articulée
28
ETAT DE L’ART
déduites de ces mesures concernent donc uniquement les actions que l’on peut
rencontrer sur les murs de culées et pieux des ponts intégraux. Les études par éléments
finis portent sur le même domaine d’investigation.
Sont mentionnés ci-dessous que les livres, rapports de thèse ou de master et conférences
traitant des ponts intégraux. Le livre Grundlagen für den Entwurf, die Berechnung und
konstruktive Durchbildung lager- und fugenloser Brücken de Pötzel et al. [Pötzl et al.
1996], ainsi que le livre Robuste Brücken de Pötzel [Pötzl 1996] traitent des efforts et
états limites des éléments structuraux des ponts intégraux en faisant toutefois des
simplifications très importantes concernant le sol. Le sol est au mieux considéré à l’aide
de ressorts linéaires. Le livre Integral bridges a fundamental approach to the time-
temperature loading problem de England et al. [England et al. 2000], traite
principalement de l’aspect géotechnique de l’effet de chargements cycliques sur le
comportement du remblai situé à proximité des culée de ponts intégraux. Le livre
Integral and Semi-integral Bridges de Burke [Burke 2009], porte sur l’état de l’art des
ponts intégraux et semi-intégraux ainsi que des problèmes associés aux géométries et
détails généralement utilisées aux USA.
Depuis la fin des années 1990, de plus en plus de recherches sont effectuées sur les
ponts intégraux. Ces recherches académiques ont aboutis entre autre à des rapports de
master ou de thèse. Références, non exhaustive, de cette littérature :
- en Scandinavie : [Koskinen 1997 ; Karawajczyk 2001 ; Bayoglu Flener
2004 ; Kerokoski 2006 et Nilsson 2008]
- en Angleterre : [Tsang 1998 ; Goh 2001 et Tan 2006]
- aux Etats-Unis : [Metzger 1995 ; Arsoy 2000 ; Bettinger 2001 ; Jaradat
2005 et Shah 2007]
En Allemagne, des recherches importantes ont également été effectuées depuis la fin
des années 1990 et ont été publiées dans le Deutscher Ausschuss für Stahlbeton [Pötzl
et al. 1996 et Engelsmann et al. 1999].
Les conférences internationales suivantes, ayant comme thème principal les ponts
intégraux, ont été organisées :
- Continuous and integral bridges: Towards Joint-Free Bridges en 1994 à
Cambridge/UK [Pritchard 1994]
- Integral Abutment and Jointless Bridges en 2005 à Baltimore/USA [FHWA
2005]
- International Workshop on the Bridges with Integral Abutments en 2006 à
Luleå/S [Collin et al. 2006]
29
CHAPITRE 2
aux deux culées, les ponts intégraux peuvent être construits jusqu’à une longueur Lpont
de 50 m pour une déformation imposée εimp = −0.8 mm/m. Bien évidemment, si
l’intensité de la déformation imposée εimp est plus petite, la longueur Lpont augmente
proportionnellement. Par exemple, si εc,sh = −0.25 mm/m et εcr = −0.2 mm/m alors
εimp = −0.65 mm/m et la longueur maximale devient Lpont = 62 m. Pour
εc,sh = −0.15 mm/m ; εcr = −0.15 mm/m alors εimp = −0.5 mm/m et Lpont atteint 80 m.
30
3. Comportement des matériaux considérés dans cette thèse
Dans ce chapitre, les équations constitutives des relations utilisées pour modéliser le
comportement mécanique du béton armé et des sols granulaires sont présentées. En
particulier, la relation moment M – courbure κ, pour un élément en béton armé soumis à
un effort normal N donné. De plus, les équations de l’élastoplasticité pour les sols
granulaires sont présentées.
3.1.1 σ − ε du béton
fc f c2
α = 1.5 + + où fc est en [MPa] (3.3)
75 4500
avec σc la contrainte dans le béton, εc la déformation du béton, Ec le module d’élasticité
du béton et εc,pic la déformation de pic du béton pour σc = fc.
La figure 3.1 présente la comparaison entre la relation utilisée et les essais sur cylindre
effectués par Imran et Pantazopoulou [Imran et Pantazopoulou 1996] et par
Fernández Ruiz et al. [Fernández Ruiz et al. 2007]. Le module d’élasticité du béton Ec
est de 21 GPa pour le cylindre dont la résistance du béton équivaut à fc = 27.3 MPa pour
les essais de Imran et Pantazopoulou et respectivement de 35 GPa pour fc = 30.2 MPa
dans les essais de Fernández Ruiz et al. Pour les bétons plus résistants, le module
d’élasticité a été augmenté en considérant Ec proportionnel à fc1/3 [SIA 2003c]. La
relation proposée par Guidotti et al. [Guidotti et al. 2010] évalue correctement
l’intensité de la déformation de pic εc,pic et la non linéarité de la relation σ − ε due à
l’endommagement de l’échantillon lorsque σc approche fc. Toutefois, comme le montre
la figure 3.1, les essais sur cylindres normalisés peuvent conduirent à des résultats
significativement différents dans la partie post-pic. L’attrait principal de cette relation
31
CHAPITRE 3
est son nombre d’entrées, équations 3.1 à 3.3, qui se réduit à la résistance fc et au
module d’élasticité Ec du béton.
(a) (b)
1
0.8
σc / fc [−]
0.6
0.4
f [MPa] f [MPa]
c c
0.2 27.3 30.2
29 33.7
29.7 34.3
0
0 −2 −4 −6 0 −2 −4 −6
εc [‰] εc [‰]
Figure 3.1: Comparaison entre la relation adoptée et des essais sur cylindres, essais en traitillés et
relation en ligne continue; (a) essais de Imran et Pantazopoulou [Imran et
Pantazopoulou 1996] ; (b) essais de Fernández Ruiz et al. [Fernández Ruiz et al. 2007]
32
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
Figure 3.2: Comportement du béton comprimé lors d’un cycle charge-décharge ; (a) diagramme
εc − σc ; (b) diagramme εc − σc,an
Le rapport entre E*c et Ec,0 est défini par l’équation 3.6 et la figure 3.2 (a). En admettant
un point pivot à λfc sur l’ordonnée dans le plan εc,an − σc où εc,an = εc,pl + Δεc,éla, voir
figure 3.2 (b), le rapport entre Δεc,éla et εc,pl est défini par l’équation 3.7.
ε c ,0 ,éla
Ec* = Ec ,0 (3.6)
ε c ,0 ,éla + Δε c ,éla
σ c ,0
Δε c ,éla = ξ ε c , pl avec ξ = (3.7)
λ fc
A présent, la valeur du module d’élasticité du béton endommagé E*c peut être formulée
en combinant les équations 3.4 à 3.7, ce qui aboutit à l’équation 3.8.
ε c ,0 ,éla
Ec* = Ec ,0 (3.8)
⎛ ξ ⎞
ε c ,0 ,éla + ( ε c ,0 − ε c ,0 ,éla ) ⎜ ⎟
⎝ 1+ ξ ⎠
La figure 3.3 présente la comparaison entre la réponse de la relation adoptée et les
essais effectués par Karsan [Karsan 1968] et Imran et Pantazopoulou [Imran et
Pantazopoulou 1996] pour λ = 4. La relation proposée évalue correctement Ec* lors de la
décharge mais le surestime légèrement lors de la recharge. Cette différence est la
conséquence directe des boucles d’hystérèse présentes dans les essais. En effet, le
modèle présenté ne tient pas compte de ces boucles et ne permet donc pas d’évaluer
correctement le changement de pente entre la décharge et la recharge. Sur la base de ces
comparasions, λ = 4 a été admis pour le béton armé dans le reste de cette recherche.
33
CHAPITRE 3
−30
essai
modèle
−20
σc [MPa]
−10
0
0 −2 −4 −6 −8 −10 0 −2 −4 −6 −8 −10
εc [‰] εc [‰]
Figure 3.3: Comparaison entre la relation adopté et des essais sur cylindres chargés cycliquement,
(a) essais de Karsan [Karsan 1968] ; (b) essais de Imran et Pantazopoulou [Imran et
Pantazopoulou 1996]
Charge maintenue
Lorsque une charge est maintenue sur une longue période, le fluage et le retrait du béton
doivent également être considérés. La déformation du béton pour une contrainte
maintenue est définie par l’équation 3.9.
ε c ,ϕ = ε c ,0 (1 + ϕ ) + ε c , sh (3.9)
où εc,0 est la déformation initiale du béton, ϕ est le coefficient de fluage et εc,sh est la
déformation du retrait.
Pour une contrainte maintenue faible (σc < 0.4 fc), le coefficient de fluage ϕ peut être
admis constant et par conséquent est indépendant du rapport σc / fc. Par contre, pour une
contrainte maintenue plus importante, (σc > 0.4 fc), le coefficient de fluage ϕ augmente
lorsque le rapport σc / fc s’accroît. Dans la suite de cette recherche, l’évaluation de ϕ a
été effectuée selon l’équation 3.10 proposée par Fernández Ruiz [Fernández Ruiz 2003].
4
⎛σ ⎞ ⎛σ ⎞ ⎛σ ⎞
ϕ = ϕlin ⋅η ⎜ c ⎟ avec η ⎜ c ⎟ = 1 + 2 ⎜ c ⎟ (3.10)
⎝ fc ⎠ ⎝ fc ⎠ ⎝ fc ⎠
avec ϕlin le coefficient de fluage élastique déterminé sous contrainte maintenue faible.
L’augmentation de ϕ en fonction du rapport σc / fc peut augmenter fortement la
déformation à long terme du béton εc,ϕ ainsi que l’endommagement de la microstructure
du béton. De ce fait, les composantes de l’équation 3.4 doivent être adaptées pour tenir
compte de cet accroissement de l’endommagement. Dans l’équation 3.4, la composante
élastique de la déformation εc,éla et plastique εc,pl sont remplacées respectivement par les
équations 3.11 et 3.12.
ε c ,éla = ε c ,eff ,éla + Δε c ,éla + ε cr ,éla + ε c , sh (3.11)
ε c , pl = ε c ,eff , pl + ε cr , pl (3.12)
34
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
avec εc,eff,éla = σc,eff / Ec,0, Δεc,éla = (σc,eff / λ fc ) εc,pl, εc,eff,pl = εc,eff − (εc,eff,éla + Δεc,éla),
εcr,éla = εc,0 ϕlin la partie élastique de la déformation de fluage du béton,
εcr,pl = εc,0 ϕlin (η − 1) la partie plastique de la déformation de fluage du béton et εc,sh la
déformation de retrait du béton.
Pour tenir compte de l’accroissement de l’endommagement mécanique lorsque une
surcharge est appliquée, εc,eff = εc,surcharge et σc,eff = σc,surcharge sont considérés. Par contre,
lorsque une décharge est considérée εc,eff = εc,0 et σc,eff = σc,0, figure 3.4 (a).
En considérant les équations 3.8 à 3.12, la valeur du module d’élasticité du béton
endommagé E*c est donné par l’équation 3.13.
ε c ,eff ,éla σc
Ec* = Ec ,0 avec ξ = (3.13)
⎛ ξ ⎞ λ fc
ε c ,eff ,éla + ( ε c ,eff − ε c ,eff ,éla + ε cr , pl ) ⎜ ⎟
⎝ 1+ ξ ⎠
La figure 3.4 (a) présente graphiquement le comportement du béton décrit
précédemment. Initialement, le béton est chargé jusqu’au point A équivalent à une
déformation εc,0 et une contrainte σc,0. Par la suite, la contrainte σc,0 est maintenue et la
déformation εc,0 augmente jusqu’à une valeur εc,ϕ suite au fluage et au retrait, point B. Si
une décharge est effectuée jusqu’au point Cdécharge, l’endommagement à considérer est la
somme de l’endommagement mécanique dû au chargement du béton et de la partie non
linéaire du fluage pour σc = σc,0. Par contre, si une surcharge est appliquée jusqu’au
point Csurcharge, l’endommagement à considérer est la somme de l’endommagement
mécanique dû au chargement du béton jusqu’à une contrainte σc = σc,surcharge et de
l’endommagement dû à la partie non linéaire du fluage pour une contrainte σc = σc,0. De
plus, Fernández Ruiz et al. [Fernández Ruiz et al. 2007] ont démontré que la surcharge
maximale qui peut être appliquée suite à une charge maintenue est la charge équivalente
au point D. Cette charge est définie par l’intersection entre la courbe calculée
précédemment et la courbe dans la phase post-pic du même béton en négligeant la partie
plastique du fluage. Pour une déformation εc plus importante, le comportement du béton
suit la phase post-pic du béton où la partie plastique du fluage est négligée.
Pour une contrainte maintenue très importante, σc,0 > 0.7 fc, le béton ne peut plus
développer totalement la partie plastique du fluage et se rompt sous la charge maintenue
lorsque la déformation εc atteint la valeur de la déformation inélastique εc,0,in [Rüsch
1960], point E sur la figure 3.4 (b). L’évaluation de εc,0,in est donnée dans [Fernández
Ruiz et al. 2007].
35
CHAPITRE 3
Figure 3.4: Comportement du béton en compression sous chargement de longue durée puis lors d’un
cycle décharge − surcharge ; (a) diagramme εc−σc ; (b) rupture sous charge
constante [adapté de Rüsch 1960]
La figure 3.5 présente les résultats de la relation adoptée pour le béton comprimé. En
comparant les figures 3.5 (a, b et c), on peut constater que l’endommagement, pour des
chargement à court terme, reste faible jusqu’à σc / fc = 0.8 ÷ 0.9. Les figures 3.5 (a’, b’
et c’) montrent le comportement du béton pour un chargement maintenu suivi d’une
décharge et surcharge. Dans ces figures, seule la partie élastique du fluage est
considérée. Dans les figures correspondantes 3.5 (a’’, b’’ et c’’), les mêmes
chargements sont considérés. Toutefois, la partie plastique du fluage est ajoutée. En
comparant les figures 3.5 (a’ et a’’), on constate l’effet négligeable de la partie plastique
du fluage lorsque la contrainte maintenue est faible (σc,0 / fc = 1/3). Cette proximité des
résultats était prévisible et confirme l’exactitude de la limite de σc / fc < 0.45 fixée par
la SIA 262 [SIA 2003c] qui autorise de ne pas considérer la partie plastique du fluage.
Lorsque la contrainte maintenue augmente, (σc,0 / fc = 2/3 dans la figures 3.5 (b’ et b’’),
la partie plastique du fluage n’est plus négligeable et accroît considérablement εc,ϕ, de
plus une légère augmentation de l’endommagement est également effective. La
considération de la partie plastique du fluage conduit également à une légère diminution
de la résistance puisque à présent la courbe de surcharge intercepte la courbe dans la
phase post-pic du même béton où la partie plastique du fluage est négligée. Cette
diminution de la résistance est toutefois extrêmement faible et peut généralement être
négligée pour σc,0 / fc < 0.7, qui est une limite indiquée par Rüsch [Rüsch 1960] et
Fernández Ruiz et al. [Fernández Ruiz et al. 2007]. Si la contrainte maintenue augmente
encore, (σc,0 / fc = 5/6 dans la figures 3.5 (c’ et c’’)), une rupture sous charge maintenue
est prévisible. Dans l’exemple présenté, lorsque la partie plastique du fluage n’est pas
considérée, le béton supporte la contrainte maintenue. Cet état est toutefois limite, un
coefficient de fluage linéaire ϕlin de seulement 10 % de plus conduisent à la rupture sous
charge maintenue. Par contre, si la partie plastique du fluage est considérée, la rupture
sous charge maintenue est effective. Cette prévision est en accord avec la limite
σc,0 / fc < 0.7.
36
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
−20
σ [MPa]
c
−10
−20
σ [MPa]
c
−10
−20
σ [MPa]
c
−10
0
0 −2 −4 −6 −8 −10 0 −2 −4 −6 −8 −10 0 −2 −4 −6 −8 −10
εc [‰] εc [‰] εc [‰]
37
CHAPITRE 3
900
600
300
0
0 0.005 0.01 0.015 0 0.005 0.01 0.015 0 0.005 0.01 0.015
κ [1/m] κ [1/m] κ [1/m]
Figure 3.6: Comparaison de la décharge entre les diagrammes moment M − courbure κ pour une
section de b x h = 1000 x 500 mm et un taux d’armature de ρ = As / Atot =1.8 % ;
(a) N = 0 kN ; (b) N = − 2500 kN ; (c) N = − 5000 kN
38
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
dans le béton σc0 et dans les barres d’armature Ns,0 respectivement Ns,0´ sont connues.
La deuxième étape, figure 3.7 (b), consiste à dissocier les barres d’armature du béton et
à laisser le béton se déformer librement. La déformation libre du béton Δεlibre se
compose du retrait εc,sh et du fluage εcr. Le retrait et le fluage sont effectifs que dans la
partie comprimée de la section et où la fissure n’est pas totalement ouverte (w wmax).
La déformation libre des armatures est par contre nulle.
39
CHAPITRE 3
où EC,0 est le module d’élasticité du béton à court terme, ϕ est le coefficient de fluage et
χϕ est le coefficient de vieillissement qui vaut 0.8 lorsque la charge considérée est
appliquée à t0 puis maintenue et 0.6 lorsque la charge considérée se développe entre t0 et
le temps considéré [Fernández Ruiz 2003]. Dans la quatrième étape, figure 3.7 (d), le
moment Mréap et l’effort normal Nréap de réapplication, qui sont les résultantes des
contraintes de compatibilité σcomp, sont appliqués sur la section non dissociée. Comme
pour l’étape précédente, l’effet du fluage sur la rigidité du béton doit être considéré. Par
conséquent, le module d’élasticité Eϕ défini dans l’équation 3.14 est admis pour le
béton. De ce fait, la courbure de réapplication κréap pour Nréap et Mréap connus peut être
déterminée. Finalement, la dernière étape, figure 3.7 (e), n’est que l’addition des étapes
précédentes. La courbure κϕ, les contraintes dans le béton σc,ϕ et l’effort normal dans les
armatures Ns,ϕ respectivement Ns,ϕ´ ainsi obtenue sont ceux effectifs à long terme.
900
600
300
0
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0 0.005 0.01 0.015 0.02 0 0.005 0.01 0.015 0.02
κ [1/m] κ [1/m] κ [1/m]
Figure 3.8: Comparaison de la considération de la partie plastique du fluage entre les diagrammes
moment M − courbure κ pour une section de b x h = 1000 x 500 mm,
ρ = As / Atot =1.8 %, ϕlin = 2, χϕ = 0.8 et εc,sh = − 0.3 mm / m; (a) N = 0 kN ;
(b) N = − 2500 kN ; (c) N = − 5000 kN
La figure 3.8 compare les relations M − κ − N à long terme lorsque le fluage élastique
est seulement considéré et lorsque la partie plastique du fluage est ajoutée. Pour un
effort normal N nul, figure 3.8 (a), la différence n’est perceptible que pour un
moment M maintenu proche du moment résistant. Cette similitude est la conséquence
des contraintes relativement faibles dans le béton (σc,0 > 0.5 fc). En effet, dans l’exemple
présenté, la faible quantité d’armature tendue est déterminante lors de l’évaluation de la
résistance. L’accroissement de N, figure 3.8 (b et c), augmente significativement
l’influence de la partie plastique du fluage. En effet, les fibres extrêmes de la section
peuvent à présent être fortement contraintes (σc,0 < 0.7 fc) et par conséquent être
soumises à un fluage important, jusqu’à 3 ϕlin,, voir même à une rupture sous charge
maintenue. De ce fait, le moment résistant sous charges maintenues peut être
significativement plus faible que le moment résistant pour un chargement à court terme
et la courbure κϕ significativement plus importante pour un moment M maintenu.
40
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
1200
M [kNm]
900
600
300
0
0 0.005 0.01 0.015 0.02 0 0.005 0.01 0.015 0.02 0 0.005 0.01 0.015 0.02
κ [1/m] κ [1/m] κ [1/m]
Figure 3.9: Comparaison de la décharge après fluage entre les diagrammes moment M − courbure κ
pour une section de b x h = 1000 x 500 mm, ρ = As / Atot =1.8 %, ϕlin = 2, χϕ = 0.8 et
εc,sh = − 0.3 mm / m; (a) N = 0 kN ; (b) N = − 2500 kN ; (c) N = − 5000 kN
41
CHAPITRE 3
hypothèse n’aurait pas pu être admise dans le cas de sol avec une fraction argileuse
significative.
Les équations constitutives ainsi que des indications qui concernent la détermination des
paramètres constitutifs du modèle mécanique de Hujeux sont présentées dans les
paragraphes suivants.
42
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
ε vpl,4
f 4,cyc = p '− pc r4,cyc d avec r4,cyc = r4 éla
+ (3.26)
ccyc pc pref + ε vpl,4
où ck est un paramètre cinématique d’écrouissage qui est mis à jour à chaque inversion
de chargement, voir [Aubry et al. 1982], et ccyc règle la valeur du module d’écrouissage
isotrope pour des chargement cycliques.
43
CHAPITRE 3
L’estimation des paramètres élastiques peut être effectuée en considérant les relations
déterminée par Kokusho et Esashi [Kokusho et Esashi 1981] entre l’indice de vide e et
le module de cisaillement Gref pour une pression de référence pref = −0.1 MPa . Pour des
roches concassées la relation 3.27 est effective alors que pour des graviers roulées la
relation 3.28 doit être utilisée.
Gref = 13'000
(2.17 − e )
2
[kPa] et n = 0.55 pour γ = 10−6 (3.27)
1+ e
Gref = 8'400
(2.17 − e )
2
[kPa] et n = 0.60 pour γ = 10−6 (3.28)
1+ e
Sachant que pour des graviers sableux lâches e = 0.60 ÷ 0.70, pour des graviers sableux
compacts e = 0.40 ÷ 0.50 et pour des graviers très compactes e = 0.22 ÷ 0.35 [Michalski
et Rahma 1989] et en admettant un coefficient de Poisson ν = 0.3, qui est une valeur
moyenne pour les sables et graviers, Gref et Kref peuvent être déterminés.
Une étude bibliographique a permis d’estimer ϕ = 25 ÷ 35° pour les sables et gravier
lâches avec une granulométrie étendue. Toutefois, ϕ peut monter jusqu’à 50° pour les
graviers sableux à granulométrie étendue [Terzaghi et al. 1996]. β > 30 pour les sables
et peut atteindre 40 pour les graviers. Michalski et Rahma [Michalski et Rahma 1989]
proposent des valeurs de d = 2 ÷ 3 pour les sables, sachant qu’originellement, dans le
modèle Cam-Clay d = e ≈ 2.7183 [Roscoe et Burland 1968] et b = 0.1 ÷ 0.3.
L’estimation de pc0, qui représente l’état initial du sol c’est-à-dire l’histoire du
chargement, n’est pas aisée. Dans cette recherche, il est proposé d’estimer pc0 à partir de
l’équation 3.23. Par conséquent, si l’on admet d connu, p´0 = p´max atteint par le sol
44
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
avant la modélisation peut être évalué directement. Si le sol considéré est normalement
consolidé (OCR = 1) l’équation 3.29 peut être utilisée.
pc 0 = p '0 d = (1 + 2k0 ) γ s z 3 d (3.29)
où k0 est le coefficient de poussée des terres au repos, qui peut être estimé par 1 − sinϕ
pour les sol granulaire [Jaky 1944], γs est le poids volumique du sol et z est la
profondeur de l’élément considéré.
Toutefois, lorsque le sol est surconsolidé (OCR > 1), par exemple lors d’un compactage
mécanique, l’équation 3.29 doit être modifiée selon l’équation 3.30 pour σv,mec γs z.
pc 0 = p '0 d = (1 + 2k0 ) σ v ,mec 3 d (3.30)
45
CHAPITRE 3
Tableau 3.2: Valeurs des paramètres utilisés dans le modèle de Hujeux pour les modélisations
numériques concernant les extrémités des ponts
(a) (b)
20 0.5
σrad = −14 kPa
−10 kPa
σrad = −1 kPa
15
0
q [kPa]
εV [%]
−5 kPa
10
−5 kPa
−0.5
−14 kPa
5
−10 kPa
−1 kPa
0 −1
0 1 2 3 0 1 2 3
ε [%] ε [%]
1 1
Figure 3.10: Essai triaxial sur la grave compactée pour une pression critique initiale pc0 = −14.8 kPa
qui équivaut à un compactage mécanique σv,mec = −48.8 kPa ; (a) diagramme ε1 − q ;
(b) diagramme ε1 − εV
La figure 3.10 montre les résultats de la simulation numérique d’essais triaxiaux sur la
grave compactée pour différentes niveaux de confinement initial σrad. La rigidité et la
résistance des spécimens modélisés sont accrues en accord avec l’augmentation de σrad,
figure 3.10 (a). Sur la figure 3.10 (b), on remarque dans tous les cas que la déformation
volumique εv est négative. Cette contraction volumique est associée aux déformations
élastiques des spécimens. Pour le spécimen le moins confiné, εv augmente fortement
dans la deuxième partie de l’essai. Cet accroissement volumique est conséquent aux
déformations plastiques qui deviennent plus importantes que les déformations élastiques
lorsque le sol est fortement cisaillé.
46
COMPORTEMENT DES MATERIAUX
La figure 3.11 compare les résultats des simulations des essais triaxiaux pour les
différentes graves considérées dans les études qui concernent les problèmes liés aux
extrémités des ponts. La comparaison entre la grave compactée et lâche ne présente pas
de différence significative ni par rapport à la résistance ni par rapport à la rigidité,
figure 3.11 (a). Par contre la déformation volumique plastique εvpl est plus faible pour la
grave compactée, la compressibilité plastique β étant plus importante. La comparaison
entre la grave compactée et fortement compactée montre une différence significative
tant au niveau de la résistance et de la déformation volumique. Ces différences
proviennent de l’augmentation significative de la pression critique initiale pc0 pour la
grave compactée. En effet, l’état initial de la grave, représentée par pc0, joue un rôle
important sur le critère de plasticité associé aux mécanismes déviatoires et de ce fait sur
le taux de déformation déviatoire plastique εdpl pour une déformation principale ε1
donnée. Le ballast présente une résistance plus importante que la grave compactée et
celle faiblement compactée pour une pression critique initiale pc0 environ égale. Cette
augmentation est dûe à l’accroissement significatif de l’angle de frottement ϕ. Sa
contraction volumique εv est par contre nettement plus importante. Cet effet est la cause
directe de l’indice de vide e important du ballast qui intervient directement sur les
modules K et G.
(a) (b)
20 0.5
15
Ballast Grave fortement compactée
Grave compactée
0
q [kPa]
Gravier lâche
εV [%]
Gravier lâche
10
Grave compactée
−0.5
5
Ballast
0 −1
0 1 2 3 0 1 2 3
ε1 [%] ε1 [%]
Figure 3.11: Comparasion des essais triaxiaux pour une contrainte radiale σrad = − 5 kPa des
différents remblais considérés pour les compactages mécaniques σv,mec donnés dans le
tableau 3.2; (a) diagramme ε1 − q ; (b) diagramme ε1 − εV
Lors de l’étude concernant les piles de ponts fondées sur des fondations superficielles
présentée au chapitre 6, les paramètres du tableau 3.3 ont été choisis. Les paramètres
suivants ont été conservés de manière similaire aux études sur l’extrémité des ponts :
pref = −0.1 MPa, d = 2, ψ = ϕ − 5°, a2 = a1 / 2, c = 0.004, ccyc = c / 2, rhys = 0.04,
rmob = 0.8 et r4éla.
La figure 3.12 montre les résultats de la simulation numérique des essais triaxiaux sur le
sol de fondation, admis dans le chapitre 6 traitant de l’interaction entre les piles et les
fondations superficielles, pour différentes niveaux de confinement initial σrad. Les
résultats sont de même forme à ceux de la figure 3.10. Toutefois, l’ordre de grandeur est
très différent en ce qui concerne les pressions de confinement σrad et par conséquent en
ce qui concerne la résistance. En effet, la pression critique initiale pc0 = − 320 kPa est
très importante et équivaut à un compactage mécanique σv,mec = − 1000 kPa. Ce
compactage mécanique très important représente la préconsolidation d’un dépôt
47
CHAPITRE 3
glaciaire qui a été soumis à la pression verticale d’une centaine de mètres d’épaisseur de
glace.
(a) (b)
250 0.5
σ = −10 kPa
rad
σrad = −150 kPa
200 −100 kPa
0
150
q [kPa]
ε [%]
−50 kPa
V
−50 kPa
100
−0.5
50 −10 kPa
−100 kPa
−150 kPa
0 −1
0 1 2 3 0 1 2 3
ε [%] ε [%]
1 1
Figure 3.12: Essai triaxial sur le sol granulaire considéré comme sol de fondation pour une pression
critique initiale pc0 = −320 kPa équivalente à un compactage mécanique
σv,mec = −1000 kPa ; (a) diagramme ε1 − q ; (b) diagramme ε1 − εV
Tableau 3.3: Valeurs des paramètres utilisés dans le modèle de Hujeux pour les modélisations
numériques concernant les fondations superficielles
Sol considéré
pour la fondation
γs [kN/m3] 19.0
Kref [MPa] 92.6
Gref [MPa] 37.9
n 0.6
ϕ [°] 36
β [°] 37
σv,mec [kPa] −1000
b 0.12
a1 0.008
m 1.5
réla 0.001
48
4. Conséquences des déplacements imposés uimp sur l’extrémité du pont
Les déplacements imposés uimp aux culées intégrales conduisent à différents problèmes
spécifiquement liés aux déformations du sol à proximité de la dalle de transition et du
mur de culée, voir figure 4.1. L’évaluation de la pression des terres contre le mur de
culée ainsi que de la capacité de déformation requise pour permettre une souplesse
suffisante du mur de culée sont nécessaires pour dimensionner correctement le mur
souple. La compréhension des phénomènes conduisant à la création du vide derrière le
mur de culée ainsi qu’au tassement de la surface de roulement permettra de
dimensionner la dalle de transition. Finalement, l’étude des problèmes liés à la
fissuration de l’enrobé au niveau de la connexion entre le mur de culée et la dalle de
transition permettra de mieux comprendre ce problème, plus important pour les ponts
intégraux et semi-intégraux mais également présent pour les ponts avec joints, et de
proposer une solution constructive efficace dans le chapitre 5.
49
CHAPITRE 4
uimp = 0.001 hmur du terrain et Kp, le coefficient passif de poussée de terre, qui se
présente lorsque le mur s’enfonce translationnellement d’environ uimp = 0.01 hmur du
terrain. Lorsque le mur est à sa place initiale, le coefficient de poussée des terres est dit
au repos et symbolisé par K0, figure 4.2.
Figure 4.2: Coefficient de poussée des terres K en fonction du déplacement imposé uimp au
mur [adapté de Clough et Duncan 1991]
50
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
également une influence sur la pression des terres σh à attendre, puisque la pression est
liée aux déplacements de l’élément situé contre le sol.
La détermination de la pression du remblai contre le mur de culée est encore plus ardue
pour les ponts intégraux. En effet, le déplacement imposé uimp par le tablier au mur de
culée découle du retrait et du fluage dans la direction active ainsi que de la variation
thermique provoquant des déplacements dans la direction active comme passive,
figure 2.4. Le déplacement imposé à long terme, pour les ponts en béton, est toujours
dans la direction active, le raccourcissement du retrait et du fluage étant plus important
que l’allongement thermique. Cette constatation a conduit par le passé à admettre que la
pression contre le mur de culée peut être considérée avec le coefficient actif de poussée
des terres Ka.
Figure 4.3: Essais d’England et al. [England et al. 2000] sur modèle réduit pour déterminer
l’influence d’un déplacement cyclique, uimp / hculée = ± 0.35 %, sur la pression contre les
culées intégrales comportant une rotule à leur base; (a) bâti d’essai, échelle 1:25, [cm] ;
(b) évolution de la pression contre la culée, à la fin des cycles dans la direction passive,
en fonction du nombre de cycles ; (c) évolution de la pression moyenne contre la culée en
fonction du nombre de cycles ; (d) évolution de la pression moyenne contre la culée, à la
fin des cycles dans la direction active et passive, en fonction du nombre de cycles
51
CHAPITRE 4
52
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
Figure 4.4: Essais de Cosrove et Lehane [Cosgrove et Lehane 2003] sur modèle réduit pour
déterminer l’influence des déplacements cycliques des culées intégrales comportant une
rotule à leur base, sur la pression contre la culée ; (a) bâti d’essai, échelle 1:50, [cm] ;
(b) évolution de la pression contre la culée, à la fin des cycles dans la direction passive,
en fonction du nombre de cycles
53
CHAPITRE 4
Figure 4.5: Essais de Goh [Goh 2001] sur modèle réduit pour déterminer l’influence des
déplacements translationels cycliques des culées intégrales sur le tassement dérière la
culée ; (a) bâti d’essai, échelle 1:10, [cm] ; (b) déformation de la surface du remblai en
fonction du déplacement imposé normalisé uimp / hculée après 120 cylces ; (c) déformation
de la surface du remblai en fonction du nombre de cycles pour uimp / hculée = ± 0.79 %
Lors des séries expérimentales présentées au paragraphe précédent [Ng et al. 1998 ; Ng
et al. 1998a ; England et al. 2000 ; Cosgrove et Lehane 2003 et Goh 2001], les
déformations verticales de la surface du sol w ont également été mesurées. Le bâti
d’essai de la série de Goh [Goh 2001], sur le tassement de la surface du remblai pour
des déplacements translationels cycliques de la culée, est présenté à la figure 4.5 (a).
Une nouvelle fois, ces essais ont été effectués à petite échelle, la hauteur de la culée ne
mesurant que 250 mm. La figure 4.5 (b) présente la comparaison de la déformée de la
surface après 120 cycles pour différentes amplitudes de déplacement imposé. Toutes les
courbes présentent dans la première partie un tassement de la surface qui provient de la
rupture active du remblai lors du déplacement dans la direction active de la culée. Par la
suite, un soulèvement de la surface se présente également si le déplacement dans la
direction passive est suffisant pour produire une rupture passive du remblai. On peut
noter que l’amplitude du tassement de la surface augmente avec l’augmentation de
l’amplitude du déplacement imposé mais que la position de l’extrémité du tassement,
c'est-à-dire la transition entre w positif et négatif, est approximativement constante.
Dans ce cas, environ 0.25 x / hculée. La forme de la surface peut être expliquée
qualitativement à l’aide de la théorie de la plasticité. Si le mur de culée est soumit à un
déplacement imposé uimp dans la direction active, une rupture active du remblai se
produit qui entraîne un tassement sur une distance LR,a. En admettant une rupture active
de Rankine [Rankine 1857], αR,a = 45 + ϕ / 2 et alors LR,a =hculée cotan(αR,a),
figure 4.6 (a). Si par la suite, le mur de culée est soumit à un déplacement imposé uimp
important dans la direction passive, une rupture passive du remblai se produit et
entraîne un soulèvement de la surface sur une distance LR,p, figure 4.6 (b). Pour
déterminer la distance LR,p, une surface en spiral logarithmique suivant la théorie de
54
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
Caquot-Kerisel [Caquot et Kerisel 1973] peut être utilisée. La figure 4.5 (c) montre
l’évolution de la déformée de la surface en fonction du nombre de cycles pour une
amplitude du déplacement imposé uimp / hculée = 0.79 %. Une nouvelle fois, on peut
remarquer que le tassement de la surface augmente avec le nombre de cycles mais que
la position de l’extrémité du tassement reste environ constante.
La figure 4.7 (a) montre le bâti utilisé par Cosgrove et Lehane [Cosgrove et Lehane
2003]. Ce bâti a déjà été présenté à la figure 4.4 (a). Comme dans les essais effectués
par Goh [Goh 2001], la figure 4.7 (b) montre l’évolution du tassement de la surface
avec l’augmentation du nombre de cycles. On remarquera que l’évolution de
l’amplitude maximale du tassement wmax est, comme pour la pression contre la culée, de
forme logarithmique. Par conséquent, un accroissement important est constaté lors des
premiers cycles. La valeur relative de l’amplitude du tassement wmax / hculée est plus
importante que dans les essais de Goh. Cela s’explique par le remblai lâche utilisé par
Cosgrove et Lehane à la différence du sable dense utilisé par Goh. La figure 4.7 (c)
présente l’évolution de la surface du remblai en fonction du nombre de cycles pour
uimp / hculée = ± 0.25 %. Comme dans les essais de Goh, la position x de l’extrémité du
tassement reste stable. Dans ce cas, elle se situe à environ x / hculée = 0.55. Cette valeur
est en accord avec l’évaluation LR,a / hculée =atan(ϕ / 2 + 45°) = 0.50 obtenue en
considérant la dimension longitudinale d’une rupture active LR,a selon Rankine [Rankine
1857] pour un angle de frottement du remblai ϕ = 37°. Par contre, contrairement aux
essais de Goh, aucun soulèvement de la surface n’a été constaté. Ceci signifie que la
rupture passive n’a probablement pas été atteinte.
Comme constaté dans les essais présentés précédemment, lorsque la culée intégrale se
déplace dans la direction active, même de manière extrêmement faible, un vide se forme
à proximité du mur de culée. Dans la pratique, des dalles de transition doivent être
utilisées à l’extrémité des ponts intégraux pour franchir ce défaut local. Par conséquent,
lors de leur dimensionnement, une attention particulière doit être portée au fait qu’elles
ne reposent pas sur le remblai sur toute leur longueur. Comme mentionné
précédemment, ce problème peut également se produire pour les ponts avec joints où le
remblai subit un léger tassement, figure 2.10, et sera traité au § 5.4.
Des modélisations par éléments finis ont été effectuées par Cai et al. [Cai et al. 2005]
pour déterminer l’influence de la taille du vide sous la dalle de transition sur le
déplacement vertical et les moments dans la dalle de transition lors du passage d’un
chariot. Le sol ainsi que la structure ont été modélisés par des éléments hexaèdres
élastiques-plastiques (critère de Drucker-Prager) en 3D. Evidemment, il a été constaté
que le tassement w et les moments M augmentent significativement avec l’augmentation
du vide. Toutefois, lorsque le vide sous la dalle de transition devient très important, le
remblai ne peut plus supporter les charges sans se déformer verticalement de manière
significative en se plastifiant. Roy et Thiagarajan [Roy et Thiagarajan 2007] ont étudié,
également par élément finis, l’influence d’un vide sous la dalle de transition sur son
taux de fissuration. Dans cette étude, le sol a été modélisé par des ressorts élastiques.
Une nouvelle fois, les résultats obtenus ont montré que la dimension du vide a une
influence importante sur les efforts M et V et donc sur le comportement global de la
dalle de transition.
55
CHAPITRE 4
Figure 4.7: Essais de Cosrove et Lehane [Cosgrove et Lehane 2003] sur modèle réduit pour
déterminer l’influence des déplacements cycliques des culées intégrales, comportant une
rotule à leur base, sur le tassement dérière la culée ; (a) bâti d’essai, échelle 1:50, [cm] ;
(b) évolution du tassement maximal en fonction du nombre cycles ; (c) déformation de la
surface du remblai en fonction du nombre de cycles pour uimp / hculée = ± 0.23 %
56
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
57
CHAPITRE 4
Figure 4.8: Modèle par éléments finis utilisé pour étudier le tassement de la surface de roulement au
droit de l’extrémité de la dalle de transition ; (a) matériaux considérés ; (b) paramètres
géométriques considérés
58
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
59
CHAPITRE 4
(a)
0 1 2 [m]
(b)
0 0.4 0.8 [m]
uimp = 50 mm
Figure 4.10: Déformation du maillage ; (a) plan large ; (b) agrandissement au niveau de l’extrémité
de la dalle de transition
60
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
(a)
0 1 2 [m]
u ≥ 50 mm
u ≤ 0 mm
(b)
0 1 2 [m]
w ≥ 0 mm
w ≤ −50 mm
(a)
0 1 2 [m]
εx ≥ 0.03
εx ≤ 0
(b)
0 1 2 [m]
εz ≥ 0
εz ≤ −0.03
61
CHAPITRE 4
62
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
(a)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
0
−20
−30
u [mm]
imp
80
−40 60
40
20
−50
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x/L
DT
(b)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
20
0
χ [‰]
−20 u [mm]
imp
80
60
40
20
−40
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x / LDT
Figure 4.14: Tassement de la surface de roulement ; (a) évolution de la déformation verticale wsurface
de la surface de roulement en fonction du déplacement imposé uimp ; (b) évolution du
changement de pente χ définie par l'équation 4.4 en fonction du déplacement imposé uimp
20
10
uimp,adm = 42 mm
0
0 20 40 60 80
u [mm]
imp
Figure 4.15: Détermination de la valeur du déplacement imposé maximal uimp,adm respectant la valeur
admissible du changement de pente χadm fixée par la norme SN 640 521c [SN 2003]
63
CHAPITRE 4
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
0.03
u [mm]
imp
80
0.02 60
40
20
εenrobé
0.01
−0.01
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x / LDT
0.03
0.02
enrobé,max
ε
0.01
0
0 20 40 60 80
u [mm]
imp
64
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
élastique Tenrobé,ela. ainsi que le module d’élasticité Eenrobé peuvent être déterminés. Par la
suite, il ne reste qu’à vérifier que la contrainte maximale dans l’enrobé σenrobé,max soit
inférieur à sa valeur de rupture σR,enrobé. En analysant l’équation 4.5, on constate que la
fissuration de l’enrobé est surtout sensible aux températures négatives extrêmes et par
conséquent aux déplacements imposés à court terme, soit aux variations de température
saisonnières hivernales extrêmes ainsi qu’à la composante journalière. Par contre, le
fluage et le retrait ont relativement peu d’influence, seule la valeur de déformation se
produisant pendant la durée temporelle entre Tenrobé,éla. et la température minimale
considérée Tmin devant être considérées. Cette vérification, qui ne dépendant quasiment
pas du retrait et du fluage, doit également être effectuée suite à la réparation de surfaces
de roulement après plusieurs dizaines d’années d’exploitation du pont. En effet, le
déplacement imposé par la variation de température ΔTuniforme entre la pose de l’enrobés
bitumineux et la température maximale hivernal est identique à celui d’un nouvel
ouvrage.
Figure 4.18: Résultat type d’un essai de retrait thermique empêché d’un enrobé bitumineux [adapté
de Pucci 2001] ; typiquement αT,enrobé ≈ 25·10-6
(
σ enrobé = Δε enrobé T
Tmin
enrobé ,éla .
+ αT ,enrobé ΔT
Tmin
Tenrobé ,éla . )E
enrobé ≤ σ R ,enrobé (4.5)
Comme mentionné précédemment, aucune étude expérimentale n’a jamais été effectuée
sur ce problème. Par conséquent, les résultats tirés de la présente étude doivent être
considéré avec prudence et esprit critique. En effet, les modèles numériques, même
effectués le plus consciencieusement possible, ne représentent que ce pourquoi ils ont
été conçus. De ce fait, une validation expérimentale ou in situ est encore nécessaire.
65
CHAPITRE 4
uimp = −20 mm
66
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
(a)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
50
uimp [mm]
40 −80
wsurface [mm] −60
−40
−20
30
20
10
0
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x / LDT
(b)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
40
u [mm]
imp
−80
−60
20 −40
−20
χ [‰]
−20
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x / LDT
Figure 4.20: Tassement de la surface de roulement ; (a) évolution de la déformation verticale wsurface
de la surface de roulement en fonction du déplacement imposé uimp ; (b) évolution du
changement de pente χ définie par l'équation 4.4 en fonction du déplacement imposé uimp
⏐χadm⏐ = 20 ‰
χ [‰]
20
10
uimp,adm = −52 mm
0
0 −20 −40 −60 −80
u [mm]
imp
Figure 4.21: Détermination de la valeur du déplacement imposé maximal uimp,adm respectant la valeur
admissible du changement de pente χadm fixée par la norme SN 640 521c [SN 2003]
Comme on peut le constater, les déplacements imposés uimp dans la direction passive
sont significativement moins problématiques que ceux dans la direction active. Deux
67
CHAPITRE 4
effets s’additionnent : le premier est le mécanisme induit qui s’initie dans la direction
passive pour une valeur absolue de uimp plus grande. Ce phénomène est largement connu
dans les problèmes relatifs au sol, le meilleur exemple étant l’initiation des mécanismes
plastiques lors de la détermination de la poussée et butée des terres. De ce fait, la valeur
de |uimp,adm| passe de 42 mm à 52 mm entre le déplacement dans la direction active et
passive. De plus, la valeur absolue de l’intensité de la déformation imposée |εimp| à
considérer est significativement plus faible dans la direction passive que pour la
direction active. En effet, comme préalablement mentionné dans le § 2.4, seuls les effets
des variations de température doivent être considérés pour l’évaluation de l’intensité du
déplacement imposé dans la direction passive alors que le retrait et le fluage, pour les
ponts en béton, doivent également être considéré dans la direction active. Par
conséquent, dans la suite de ce rapport, seules les mesures concernant les déplacements
imposés uimp dans la direction active sont discutées.
0 1 2 [m]
Figure 4.22: Déformation du maillage pour uimp = 50 mm, LDT = 6 m, hDT = 0.3 m, αDT = 10 % et
h0,DT = 0.1 m; modèle mécanique élastique − plastique avec un critère de plasticité de
Mohr − Coulomb pour le remblai, facteur d’amplification des déformations : 5
68
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
(a)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
20
10
[mm]
0
surface
−10
w
modèle mécanique
−20
Hujeux
Mohr − Coulomb
−30
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x/LDT
(b)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
20
10
0
χ [‰]
−10
modèle mécanique
−20
Hujeux
Mohr − Coulomb
−30
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x/LDT
Figure 4.23: Résultats de la simulation pour différent modèle mécanique du remblai pour
uimp = 50 mm ; (a) déformation verticale wsurface de la surface de roulement ;
(b) changement de pente χ définie par l'équation 4.4
69
CHAPITRE 4
figure 4.24. Une étude particulière tenant compte de cette géométrie initiale doit par
conséquence être effectuée lors de la détermination des efforts dans la dalle de
transition.
Figure 4.24: Géométrie initiale à considérer pour la détermination des efforts dans la dalle de
transition
70
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
Figure 4.25: Evaluation du comportement statique de la dalle de transition par la métode des modules
de réaction; (a) principe statique, vue en plan; [cm] ;(b) définition des paramètres
géométriques, élévation ;(c) modèle mécanique des ressorts modélisant le comportment
du remblai [adapté de Duncan et Mokwa 2001] ; (d) principe statique
Le comportement mécanique du remblai, modélisé par des ressorts, peut être approché
par la courbe présentée à la figure 4.25 (c). Lorsque la dalle de transition tend à se
soulever (w < 0), une rigidité linéaire peut être admise jusqu’au soulèvement,
équation 4.6. Lorsque la dalle de transition tend à s’appuyer sur le remblai (w > 0),
Duncan et Mokva [Duncan et Mokwa 2001] proposent d’utiliser une courbe
hyperbolique qui tend asymptotiquement vers un état parfaitement plastique,
équation 4.7. Cette théorie est basée sur le modèle mécanique pour les sols granulaires
développé dans les années 1970 par Duncan et Chang [Duncan et Chang 1970].
Nv ,ij = kv ,0,ij wij ≥ gij ΔLDT ,i ΔBDT , j = Nv,min (4.6)
wij
N v ,ij = (4.7)
1 wij
+
kv ,0,i N v , pl ,ij
71
CHAPITRE 4
Le module de réaction du remblai kv,0,ji est généralement évalué par des essais de charge
sur plaque normalisée de Ø30 cm [SN 1998]. La recommandation espagnole pour les
ponts intégraux [Dirección General de Carreteras 2000] propose dans le cas d’un
mélange de grave et de sable grossier kv,0,ij ≈ 150 ÷ 200 MPa/m et dans le cas d’une
grave grossière compactée correctement par strates kv,0,ij ≈ 200 ÷ 400 MPa/m. De son
côté l’OFROU [OFROU 2010] requiert un module de compressibilité du remblai ME
supérieur à 80 MPa, ce qui représente un module de réaction du
remblai kv,0,ij ≈ 270 MPa/m.
L’évaluation de la résistance verticale plastique Nv,pl,ij peut être effectuée directement
par l’équation 4.8 en déterminant σv,pl à partir de l’équation 4.11.
N v , pl ,ij = σ v , pl ΔLDT ,i ΔBDT , j [kN] (4.8)
Si l’on considère que la rupture du remblai chargé verticalement se produit par
poinçonnement du sol, des approches plastiques similaires à celles utilisées pour la
détermination de la capacité portante des fondations superficielles peuvent être utilisées
pour estimer σv,pl. A partir de l’équation 4.9 proposée par Buisman, Caquot et Terzaghi
vers 1943, Brinch Hansen [Brinch Hansen 1970] propose les facteurs reportés à
l’équation 4.10, pour déterminer la capacité portante NF,pl d’une fondation superficielle
infiniment longue reposant sur un sol pulvérulent (c = 0) :
N F , pl 1
= γ remblai BF ζ γ + qremblaiζ q [kN/m 2 ] (4.9)
BF 2
ζ γ = 1.5 ( N q − 1) tan (ϕ )
où γremblai [kN/m3] est le poids spécifique du remblai, ϕ [°] est l’angle de frottement du
remblai, BF [m] est la largeur de la fondation et qremblai = γremblai hremblai [kN/m2] est la
surcharge du remblai située au dessus du pied de fondation. Pour évaluer NF,pl, il est
proposé d’admettre BF = LDT,extr. et hremblai = (eextr.,DT + hDT) / 2 [m]. Finalement la
contrainte verticale conduisant à la plastification σv,pl peut être simplement évaluée par
l’équation suivante :
N F , pl
σ v , pl = [kN/m 2 ] (4.11)
BF
Le choix de rigidité flexionnelle et torsionelle des éléments plaques modélisant le béton
armé de la dalle de transition doit être effectué en considérant la dalle comme
entièrement fissurée. En effet, les charges routières peuvent être appliquées sur l’entier
de la dalle avec des positions extrêmement variables dans le temps. De ce fait, il serait
très difficile d’estimer et de justifier l’ampleur des zones non fissurées de la dalle. La
rigidité flexionnelle des dalles peut être estimée dans les deux directions principales
d’armature par l’équation 4.12 et la rigidité torsionnelle par l’équation 4.13 proposée
par Vaz Rodrigues [Vaz Rodrigues 2007].
⎛ x0 ⎞⎛ x0 ⎞
ρ d 3 Es ⎜ 1 − ⎟⎜1 − ⎟
E fissuré = ⎝ d ⎠⎝ 3d ⎠
[MPa] , (4.12)
3
h / 12
72
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
⎛ 2 ⎞
x0 = d ρ n0 ⎜ 1 + − 1⎟ [m] et n0 = Es
⎜ ρ n0 ⎟⎠
⎝ Ec ,0
1 E fissuré , x E fissuré , y
G fissuré = [MPa] (4.13)
8 2 (1 +ν )
Le logiciel Ansys [Ansys 2007] a été utilisé pour cette étude. Ce logiciel permet de
modéliser la dalle de transition par des éléments de coque dont les caractéristiques
mécaniques peuvent être entièrement définies et le remblai au moyen de ressorts non
linéaires.
73
CHAPITRE 4
(a) (b)
Figure 4.26: Moments de flexion dans la dalle de transition pour le chariot positionné à xchariot = 1.4 m
et un vide sous la dalle de transition de dimension Lvide = 2 m ; (a) moments
longitudinaux mlong = mx ± |mxy| ; (b) moments transversaux mtrans = my ± |mxy|
xchariot [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5
200
[kNm/m]
150
100
long,max
m+
50
0
−0.25 0 0.25 0.5 0.75 1 1.25
x /L
chariot DT
Figure 4.27: Moment de flexion longitudinal maximal m+long,max dans la dalle de transition en fonction
de la position du chariot xchariot pour un vide sous la dalle de transition de
dimension Lvide = 2 m
74
CONSEQUENCES DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR L’EXTREMITE DU PONT
planéité de la surface de roulement à l’extrémité des ponts, figure 4.28. C’est pourquoi,
au cours de la durée de vie de l’infrastructure routière, la cassure entre l’infrastructure
routière et la superstructure du pont ΔαDT ne doit pas dépasser 8 ‰ sur les routes
secondaires et 4 ‰ sur le réseau autoroutier et sur les routes nationales [OFROU 2010].
1.5
[‰]
1
DT
Δα
0.5
0
0 20 40 60 80 100
uimp [mm]
Figure 4.29: Evolution de la cassure entre l’infrastructure routière et la superstructure du pont ΔαDT
en fonction du déplacement imposé uimp
75
CHAPITRE 4
x [m]
chariot
0 1.5 3 4.5 6 7.5
5
4
ΔαDT [‰]
0
−0.25 0 0.25 0.5 0.75 1 1.25
x /L
chariot DT
Figure 4.30: Cassure entre l’infrastructure routière et la superstructure du pont ΔαDT en fonction de la
position du chariot xchariot pour un vide sous la dalle de transition de
dimension Lvide = 2 m
76
5. Adaptation des éléments de la culée pour les ponts intégraux
Figure 5.1: Détermination des actions sur le mur de culée intégrale en vue de son dimensionnement ;
(a) état déformé ; (b) actions et déplacements imposés à considérer
77
CHAPITRE 5
Figure 5.2: Détermination de la pression des terres contre le mur de culée selon la norme anglaise
BA 42/96 [adapté de BA 2003] ; (a) culée semi-intégrale sans joint de dilatation ;
(b) culée intégrale
La figure 5.2 (b) présente la détermination de la pression des terres σh contre le mur de
culée dans le cas d’une culée intégrale reposant sur une fondation superficielle ou
profonde. Il est admis que ces fondations ne permettent pas de rotation θ au niveau du
pied du mur de la culée. Le coefficient de poussée des terres KBA,integrale, à considérer
jusqu’à une profondeur z égale à hculée / 2, est estimé par l’équation 5.2. En dessous de la
78
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
79
CHAPITRE 5
Figure 5.3: Coefficient de poussée des terres pour la détermination de la pression σh contre le mur
de culée ; (a) état initial après la mise en place du remblai ; (b) état déformé présentant
une rupture active suite au retrait et fluage du tablier du pont ; (c) état effectif après le
recompactage du remblai par les actions thermiques de faible amplitude
80
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
active. Les plaques de géomousse permettent quant à elles de réduire la pression contre
le mur lors des déplacements imposés uimp du mur dans la direction passive. La
deuxième solution consiste à remplacer le remblai par des blocs de géomousse et de
disposer également les plaques compressibles entre le remblai et le mur de culée,
figure 5.4 (b). Ces deux solutions ont été étudiées numériquement par Horvath [Horvath
2000 et Horvath 2004].
Figure 5.4: Amélioration du remblai à proximité du mur de culée à l’aide de géosynthétiques [adapté
de Horvath 2004]
Pötzl et Naumann [Pötzl et Naumann 2005] ont également étudié la variante illustrée à
la figure 5.4 (a). Une étude numérique ainsi que des essais en grandeur réelle
(hculée = 5 m) ont été effectués. Les résultats obtenus montrent effectivement une
réduction importante des contraintes σh contre le mur de culée lors de déplacement
imposé uimp dans la direction passive ainsi qu’une diminution du tassement du sol à
proximité du mur de culée. La solution décrite à la figure 5.4 (a) présente de grands
avantages concernant la pression contre le mur de culée à considérer lors de
déplacements imposés uimp dans la direction passive ainsi qu’une nette diminution du
tassement wsurface à proximité du mur de culée. Toutefois, cette solution demande une
attention particulière lors de la mise en place du remblai, voire le recours à une
entreprise spécialisée. De plus, l’emploi d’éléments géosynthétiques conduit à des coûts
de constructions plus importants qu’une solution classique. En outre, le comportement
sur une durée de vie longue (120 ans classiquement pour les ponts) n’a pas encore été
suffisamment évalué pour ce genre de matériaux. La rupture des géotextiles pouvant
conduire à des pressions σh contre le mur de culée bien supérieures à celles attendues, le
choix de la pression à considérer lors du dimensionnement est discutable. La solution de
la figure 5.4 (b) présent les mêmes problèmes que la solution de la figure 5.4 (a). De
plus, une grande incertitude se pose sur le comportement à long terme des blocs de
géomousse soumis au passage des charges routières, un tassement non négligeable de la
dalle de transition est de ce fait à attendre.
81
CHAPITRE 5
Figure 5.5: Cas à considérer lors du dimensionnement des murs de culées intégrales
Le choix de l’épaisseur du mur de culée n’est pas évident car son influence est contraire
en se qui concerne l’état limite de service et ultime. En effet, un mur épais augment
considérablement la rigidité transversale du mur ainsi que sa résistance mais se fissure
plus pour un déplacement imposé uimp de sa tête donné. Ce choix présente une analogie
82
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
importante avec le choix de l’épaisseur des piles des ponts en cas de déplacement
imposé.
83
CHAPITRE 5
Figure 5.6: Mécanisme plastique de rupture du remblai lors d’un déplacement imposé uimp dans la
direction active (a, c et e) ou passive (b, d et f) ; (a et b) pont semi-intégral sans dalle de
transition ; (c et d) pont semi-intégral avec dalle de transition ; (e et f) pont intégral avec
dalle de transition
Une étude par éléments finis peut également être effectuée pour déterminer
l’amplitude Lvide. Un modèle mécanique simple pour le remblai, de type élastique-
plastique avec un critère de Mohr-Coulomb, peut être choisi, les mécanismes purement
actifs étant bien représentés par ce type de modèle.
Il faut noter que l’évaluation de Lvide permet uniquement de déterminer la longueur
minimale de la dalle de transition LDT,min. En effet, le choix de la longueur de la dalle de
transition ne repose pas uniquement sur ce critère mais également sur la portance et la
rotation de la dalle de transition ΔαDT lors du passage du convoi normalisé, voir § 5.4,
84
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
85
CHAPITRE 5
(a) (b)
−40
−30
adm
−20
χ < χadm χ < χadm
86
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
Figure 5.8: Paramètres géométriques considérés dans le modèle par éléments finis utilisé pour
étudier le tassement de la surface de roulement au droit de l’extrémité de la dalle de
transition
La figure 5.9 regroupe les résultats obtenus selon la démarche présentée à la figure 4.15
pour la détermination de uimp,adm et selon le paramètre géométrique eextr.,DT présenté à la
figure 5.8 pour la valeur admissible du changement de pente sur le réseau des routes
nationales et des autoroutes. Par conséquent, pour un déplacement imposé uimp donné et
selon la catégorie de la route, ces figures permettent de déterminer l’enfouissement
nécessaire de l’extrémité de la dalle de transition eextr.,DT. Par la suite, le concepteur peut
choisir le couple géométrique [LDT ; αDT] satisfaisant eextr.,DT souhaité en respectant
toutefois la borne suivante 5 % αDT 20 %. Par exemple, pour un déplacement
imposé uimp = 60 mm sur le réseau autoroutier, eextr.,DT nécessaire est d’environ 1.0 m et
alors, par exemple, LDT = 6 m, αDT = 15 % et e0,DT = 0.1 m. Dans le cas où εimp est fixé,
ici à −0.8 mm/m, la longueur maximale entre le pont fixe et la culée Lpf,adm, pour une
géométrie de dalle de transition donnée peut être directement déterminée selon
l’équation 2.1.
(a) (b)
100 125
χadm = 28 ‰ : routes nationales χadm = 20 ‰ : réseau autoroutier
Lpf,adm [m] pour εimp = −0.8 [mm/m]
80 100
uimp,adm [mm]
60 75
40 50
20 L = [4 5 6 7 8m] et α = 5% L = [4 5 6 7 8m] et α = 5% 25
DT DT DT DT
LDT = [4 5 6 7 8m] et αDT = 10% LDT = [4 5 6 7 8m] et αDT = 10%
L = [4 5 6 7m] et α = 15% L = [4 5 6 7m] et α = 15%
DT DT DT DT
0 0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
e [m] e [m]
extr.,DT extr.,DT
87
CHAPITRE 5
(a) (b)
0 0.4 0.8 [m]
(c) (d)
0 0.4 0.8 [m] 0 0.4 0.8 [m]
88
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
(a)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
0
wsurface [mm]
−10
hDT [m]
−20
0.30
0.20
0.10
−30
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x/L
DT
(b)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
20
0
χ [‰]
h [m]
−20 DT
0.30
0.20
0.10
−40
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x/L
DT
Figure 5.11: Résultats de la simulation pour différentes épaisseur hDT de l’extrémité de la dalle de
transition pour uimp = 50 mm ; (a) déformation verticale wsurface de la surface de
roulement ; (b) changement de pente χ défini par l'équation 4.4
89
CHAPITRE 5
a été considéré. Dans une seconde étape, l’influence du taux de compactage sera
effectuée en comparant l’effet d’une augmentation de σh,mec de 20 kPa à 50 kPa sur la
grave compactée. Tous les paramètres mécaniques utilisés dans ces comparaisons sont
donnés dans le § 3.2.
(a)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
0
[mm]
−10
surface
w
−20
grave compactée
gravier lâche
ballast
−30
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x/LDT
(b)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
20
0
χ [‰]
−20
grave compactée
gravier lâche
ballast
−40
0 0.25 0.5 0.75 1 1.25 1.5 1.75
x/LDT
Figure 5.12: Résultats de la simulation pour différents types de remblai pour pour uimp = 50 mm ;
(a) déformation verticale wsurface de la surface de roulement ; (b) changement de pente χ
défini par l'équation 4.4
90
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
(a)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
0
wsurface [mm]
−10
−20
(b)
x [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5 9 10.5
20
0
χ [‰]
−20
91
CHAPITRE 5
conséquent, il est une nouvelle fois conseillé d’augmenter les dimensions de la dalle de
transition LDT et αDT pour parer à ce défaut local.
Une étude pour déterminer l’influence de la rugosité de l’interface δinterface entre la dalle
de transition et le remblai a également été effectuée. Les différences entre les
simulations modélisant une interface rugueuse (δinterface = 2 / 3 ϕ), et une interface lisse
(δinterface = 0) sont négligeables pour les dalles de transition de géométrie standard. Du
point de vu pratique, une interface lisse sera évitée, un risque de glissement en bloc du
remblai situé sur la dalle de transition étant possible pour un δinterface petit.
Il faut rappeler une fois encore que les modèles numériques, même effectués le plus
consciencieusement possible, ne représentent que ce pourquoi ils ont été conçus. De ce
fait, une validation expérimentale ou in situ est encore nécessaire.
92
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
Figure 5.14: Limites spécifiées par l’OFROU [OFROU 2010] concernant le déplacement imposé uimp
selon le type de culée
93
CHAPITRE 5
Figure 5.15: Rotule en béton armé pour la connexion entre la culée et la dalle de transition ;
(a) élévation générale ; (b) détail, [cm]
Δα DT = ∫
Lrotule ,DT
κ rotule, DT dx (5.4)
Pour garantir un bon fonctionnement de cette rotule en béton, une rotation ΔαDT
importante doit être possible avant rupture et ceci pour n’importe quel couple d’effort
[M ; V ]. Une vérification expérimentale de la capacité de déformation du détail proposé
a été effectuée pour vérifier que son comportement est satisfaisant tant pour des actions
exceptionnelles (état limite ultime) que pour des actions fréquentes (état limite de
service). Une simulation numérique, basée sur les équations données dans le § 3.1, qui
permet de reproduire le comportement du détail proposée est présentée. Pour
comparaison, une modélisation par éléments finis à l’aide d’un logiciel spécifiquement
adapté au béton armé a également été effectuée.
94
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
Les six premiers essais, ont visé à cerner l’influence du taux d’armature flexionnel ρ, du
type de détail d’armature (avec ou sans étriers, position 3 de la figure 5.17 (c)) et de
l’excentricité du chargement e pour tester différents couples d’effort M - V. Les deux
derniers essais, ont visé à cerner l’influence d’un chargement cyclique (comportement
en service) par rapport au chargement monotone appliqué lors des six premiers essais.
Inc-2
P
Reac-N Reac-S
Q
Figure 5.16: Photo d’un spécimen et indication des forces et réactions appliquées lors de l’essai
Toutes les bandes de dalles disposent d’une armature de flexion supérieure composée de
barres Ø12 mm s150 mm pour DT1, respectivement Ø18 mm s150 mm pour DT2, DT3
et DT4 (position 4 de la figure 5.17 (c)). De plus, les bandes de dalles possèdent toutes
une armature supplémentaire inclinée (barres relevées) qui permet une plus grande
résistance à la flexion et à l’effort tranchant à proximité de l’encastrement. A nouveau,
cette armature est composée de barres Ø12 mm s150 mm pour DT1, respectivement
Ø18 mm s150 mm pour DT2, DT3 et DT4 (position 1). Un des deux côtés pour les
spécimens DT2, DT3 et DT4 est renforcé par deux étriers supplémentaires de diamètre
Ø12 mm (position 3). Toutes les bandes de dalle possèdent également une armature
constructive, composée de barres Ø12 mm s150 mm dans la zone comprimée
(position 2).
Des capteurs de force positionnés au niveau des appuis (Reac–N et Reac–S) et sous les
vérins (Q), figure 5.16 et figure 3.17 (c), ont été disposés pour mesurer la force de
précontrainte P nécessaire à l’encastrement des spécimens et suivre l’évolution du
chargement lors des essais. Des jauges omégas (OmeT–1 à OmeT–15 et OmeC–1 à
Ome15) disposées respectivement au niveau des armatures tendues et à 20 mm du bord
de la zone comprimée ont permit d’estimer la courbure le long de la poutre à l’aide de la
relation κ (x) = (εOmeT–X + εOmeC–X) / hOme, figure 5.17 (b). Cette évaluation reste toutefois
qualitative, les fissures ponctuelles induisant des sauts importants dans la courbure de la
poutre. Deux inclinomètres (Inc–1 et Inc–2), figure 3.17 (b), disposés sur la face
supérieure de la poutre ont permit d’évaluer directement la rotation ΔαDT et d’évaluer
partiellement sa répartition le long de la poutre. Finalement, des capteurs
inductifs (IndD–1 à IndD–8) disposés longitudinalement tous les 200 mm ont permit de
mesurer la flèche tous le long de la poutre et ainsi d’évaluer sa déformation. Des
capteurs inductifs pour évaluer la déformation verticale de la section de la poutre ainsi
que des jauges omégas sur la position des armatures inclinées ont également été utilisés.
Ces capteurs et jauges n’ont toutefois pas donnés de mesures directement utilisables.
95
CHAPITRE 5
Figure 5.17: Représentation graphique d’un spécimen; (a) élévation avec dimensions principales [cm]
et indication des forces et réactions appliquées lors de l’essai ; (b) position des capteurs ;
(c) plan d’armature des spécimens
96
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
DT2b et DT3b. Le second type est une rupture par effort tranchant suite à l’écoulement
des armatures de flexion. Ce type de rupture a été observé sur les spécimens DT1b,
DT4a et DT4b. Finalement, une rupture par effort tranchant avant écoulement des
armatures de flexion a été enregistrée pour le spécimen DT3a. Le relevé montre
également la bonne répartition des fissures de flexion dans la zone de la rotule en béton.
Figure 5.18: Relevé des fissures à la fin de l’essai des spécimens testés en laboratoire
97
CHAPITRE 5
Capacité de déformation
Pour évaluer la capacité de déformation, la courbe charge Q-rotation θInc-2 à été
normalisée sur l’ordonnée par M / Mpl selon les équations 5.5 et 5.6.
M ( 0.62 m ) = Q ( e − 0.62 m ) (5.5)
1/3
⎛ f s ,moy ρ ⎞ ⎛ 30 ⎞
M pl = f s ,moy ρ bd ⎜1 −
2
⎟⎟ avec η fc = ⎜⎜ ⎟⎟ ≤ 1.0 (5.6)
⎜ 2η f
⎝ fc c , moy ⎠ ⎝ f c ,moy ⎠
avec M (0.62 m) le moment dans la section située à une distance x = 0.62 m de
l’encastrement, b la largeur de la bande de dalle, d la hauteur statique de la bande de
dalle, fs,moy respectivement fc,moy la résistance moyenne de l’acier d’armature
respectivement du béton, ρ =As / (bd ) le taux d’armature flexionnel, ηfc le facteur de
correction pour la prise en compte du comportement plus fragile des bétons à résistance
élevée [SIA 2003c]. La figure 5.19 présente les diagrammes moment normalisé
M / Mpl – rotation θInc-2 de tous les spécimens. De plus, la valeur admissible de la
rotation pour les routes secondaires ΔαDT = 0.8‰ est indiquée sur l’abscisse en
comparaison de la rotation θInc-2 obtenue. Il est intéressant de noter que les spécimens
avec un taux d’armature ρ = 0.3 % mais sans étriers ont toujours conduit à une
résistance plus importante (> 15%) que le moment plastique Mpl défini selon
l’équation 5.6, figure 5.19 (a). Cela s’explique par la détermination du moment
plastique Mpl selon l’équation 6 qui ne tient pas compte de l’écrouissage de l’acier
d’armature. Dans le cas des barres Ø12 mm écrouies à froid, une augmentation
relativement importante de la contrainte dans les barres d’armature σs suite à
l’écrouissage peut être atteinte avant l’écrasement du béton d’enrobage. Dans le cas des
spécimens avec un taux d’armature ρ = 0.7 %, figure 5.19 (b), les deux spécimens avec
la plus grande excentricité, e = 1.52 m, ont atteint le moment plastique Mpl et ceci
indépendamment de la présence ou non d’étriers dans la zone de la rotule en béton. Par
contre, contrairement aux barres Ø12 mm, les barres Ø18 mm sont de dureté naturelle et
n’ont pas permis une augmentation significative de la résistance par écrouissage avant
l’écrasement du béton. Pour l’excentricité testée la plus faible, e = 1.20 m, le spécimen
sans étriers a montré un comportement extrêmement fragile et une rupture prématurée
par effort tranchant. Bien que la rotation θR,Inc-2 soit supérieure à ΔαDT = 8 ‰, ce
comportement n’est pas tolérable. En effet, une grande incertitude est à attendre sur le
niveau des actions et par conséquent une capacité de déformation permettant une
rotation bien supérieure à la valeur admissible est souhaitable. Le spécimen avec des
étriers dans la zone de la rotule n’a juste pas atteint la résistance plastique. Ceci est dû
au détachement prématuré du béton d’enrobage comprimé. Toutefois, une grande
capacité de déformation a été constatée.
98
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
(a) (b)
1.4 Δα
ΔαDT = 8 ‰ DT
=8‰
1.2
0.8
pl
M/M
0.6
0.4
DT2a
DT2b
0.2 DT1a DT3a
DT1b DT3b
0
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
θ [‰] θInc−2 [‰]
Inc−2
Figure 5.19: Diagramme Moment normalisé M / Mpl – Rotation θinc-2 ; (a) comparaison de l’effet de
l’exentricité de la charge e entre les spécimens chargés de manière monotone DT1a et
DT1b, taux d’armature ρ = 0.3 % ; (b) comparaison de l’effet de l’exentricité de la
charge e et de la présence d’étriers entre les spécimens chargés de manière monotone
DT2a, DT2b, DT3a et DT3b, taux d’armature ρ = 0.7 %
(a) (b)
1.4 ΔαDT = 8 ‰
Δα =8‰
DT
1.2
0.8
pl
M/M
0.6
0.4
Figure 5.20: Diagramme Moment normalisé M / Mpl – Rotation θinc-2 ; (a) comparaison de l’effet d’un
chargement cyclique par rapport à un chargement monotone DT2a et DT4a, détail sans
étriers ; (b) comparaison de l’effet d’un chargement cyclique par rapport à un
chargement monotone DT2b et DT4b, détail avec étriers
99
CHAPITRE 5
(a) (b)
1.4 wfissure = 0.7 mm
w = 0.7 mm
fissure
1.2
0.8
pl
M/M
0.6
0.4
DT2a : OmeT−8
DT2b : OmeT−8
0.2 DT1a : OmeT−6 DT3a : OmeT−4
DT1b : OmeT−7 DT3b : OmeT−8
0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
wmax [mm] wmax [mm]
Figure 5.21: Diagramme moment normalisé M / Mpl – ouverture maximale des fissures wfiss ;
(a) comparaison de l’effet de l’exentricité de la charge e entre les spécimens chargés de
manière monotone DT1a et DT1b, taux d’armature ρ = 0.3 % ; (b) comparaison de l’effet
de l’exentricité de la charge e et de la présence d’étriers entre les spécimens chargés de
manière monotone DT2a, DT2b, DT3a et DT3b, taux d’armature ρ = 0.7 %
Dans les deux cas, ces taux M / Mpl de service rapportés sur le diagramme des
ouvertures de fissure montrent que l’ouverture des fissures dans la région de rotule en
béton de la dalle de transition w est inférieure à wfissure. Toutefois, des rotations
cycliques consécutives aux actions de service peuvent conduire à long terme à
w > wfissure. Ce phénomène n’est pas trop grave, les zones de rotule étant protégées par
une étanchéité, figure 5.15, et enfouies dans la couche de support donc non visibles.
100
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
(a) (b)
1.4 wfissure = 0.7 mm
wfissure = 0.7 mm
1.2
0.8
pl
M/M
0.6
0.4
Figure 5.22: Diagramme moment normalisé M / Mpl – ouverture maximale des fissures wfiss ;
(a) comparaison de l’effet d’un chargement cyclique par rapport à un chargement
monotone DT2a et DT4a, détail sans étriers ; (b) comparaison de l’effet d’un chargement
cyclique par rapport à un chargement monotone DT2b et DT4b, détail avec étriers
5.3.3 Modélisation
La modélisation numérique, basée sur les équations du § 3.1, a été programmée sur le
logiciel de calcul Matlab [MathWorks 2009]. Pour une charge Q donnée, les moments
le long de la poutre M(x) sont connus. Par conséquent, la courbure κ (x) peut être
directement déterminée selon les relations moment M – courbure κ. Une variation de la
relation M – κ le long de la poutre doit être considérée pour prendre en compte le
changement de la position des armatures et l’épaississement du spécimen à proximité de
l’encastrement. Par la suite, la κ (x) a été intégrée numériquement pour évaluer la
rotation θ (x) et finalement la rotation θ (x) a été intégrée numériquement pour évaluer la
flèche w(x). Cette procédure est exprimée par les équations 5.7 à 5.10
M ( x) = Q ( e − x ) (5.7)
κ ( x) = f ( M ( x) ) (5.8)
θ ( x) = ∫ κ (ζ ) dζ
x
(5.9)
0
w( x) = ∫ θ (ζ ) dζ = ∫ ∫ κ (ζ ) d 2ζ
x x
(5.10)
0 0
Si cette procédure est répétée pour différentes valeurs de charge Q, la relation théorique
w – Q pour une position x donnée peut être évaluée et comparée aux résultats
expérimentaux. Lors de la simulation des cycles de charge effectués lors des essais
DT4a et DT4b, la rigidité flexionnelle lors de la décharge a été admise selon la relation
empirique développé par Rotilio [Rotilio 1998], voir § 3.1.2.
Cette simulation ne permettant que l’évaluation du comportement flexionnel des
poutres, la résistance à l’effort tranchant VR, dans les zones sans armatures inclinées ni
étriers, a été déterminée par la théorie de la fissure critique ou critical shear crack
101
CHAPITRE 5
theory CSCT développée par Muttoni et al. [Muttoni et Schwartz 1991 et Muttoni et
Fernández Ruiz 2008] et sur laquelle la formulation simplifiée de la SIA 262 [SIA
2003c] est basée. Pour chaque test, la résistance à l’effort tranchant VR a été évaluée en
considérant la hauteur participative de la section dv égal à la hauteur statique dflex et égal
à la distance verticale entre l’armature tendue et le renforcement à l’effort
tranchant détrier, respectivement le pied de l’armature inclinée et la base des étriers. Cette
diminution de dflex à détrier est effectuée en accord avec la proposition pour le
poinçonnement donnée par Fernández Ruiz et Muttoni [Fernández Ruiz et Muttoni
2010]. Lorsque la résistance à l’effort tranchant est similaire à la résistance flexionnelle,
la valeur n’est pas indiquée sur les graphiques.
Il a également été considéré que lorsque le moment de sollicitation M atteint pour la
première fois la valeur de résistance MR dans une section, une rotule plastique, de
dimension Lrotule,pl = 4 xpl et centrée sur la section déterminante, se crée [Muttoni 1989].
Suite à la considération de cette rotule, la déformation théorique de la poutre peut
encore être augmentée, avec toutefois une diminution de la charge Q. Cette
augmentation est possible en considérant le comportement post-pic de la relation M – κ
pour la rotule plastique et le déchargement des autres sections.
Comme mentionné initialement, une simulation par éléments finis a été effectuée à
l’aide d’un logiciel spécialement adapté au béton armé. Ce logiciel, développé à l’EPFL
est dénommé JCONC. Sa particularité est de permettre la modélisation et la
représentation des champs de contrainte continus EPSF. L’hypothèse principale de ce
modèle, qui admet des sollicitations en contraintes planes, est la considération d’un
comportement mécanique élastique – plastique du béton en compression en tenant
compte du facteur de réduction ηε de la résistance du béton qui évolue avec la
déformation transversale du béton selon le modèle proposé par Vecchio et
Collins [Vecchio et Collins 1986]. Les autres hypothèses sont la négligence de la
résistance en traction du béton et la considération d’un comportement élastique –
plastique de l’acier d’armature. Ce modèle admettant le béton en compression comme
élastique – plastique, la résistance des bétons dont fc > 30 MPa doit être corrigée par
ηfc = (30 / fc)1/3 [SIA 2003c] pour tenir compte de la diminution de la ductilité. Plus
d’explications sur les aspects théoriques de ce modèle peuvent être trouvées dans
[Fernández Ruiz et Muttoni 2007, Muttoni et Fernández Ruiz 2007 et Kostic 2009]
102
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
(a) (b)
0.16 60
wx=1420mm [mm] w [mm]
x=1420mm
15 50 15
30 30
0.12 45 45
40
θ [μrad]
κ [1/m]
0.08 30
20
0.04
10
0 0
20 220 420 620 820 1020 1220 1420 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
x [mm] x [mm]
(c) (d)
50 80
w [mm] QR,test = 60 kN
x=1420mm
QR,modèle = 61 kN
15
40 30
45
60
30
w [mm]
Q [kN]
40
20
20
10
0 0
20 220 420 620 820 1020 1220 1420 0 10 20 30 40 50 60
x [mm] w [mm]
x=1420mm
Figure 5.23: Résultats de l’essai DT1b à partir du modèle basé sur les relations du § 3.1.2,
pour (a à c), points : mesures experimentales, lignes continues : simulations ;
(a) diagramme position x – courbure κ pour différentes valeurs de flèche wx=1420mm ;
(b) diagramme position x – rotation θ pour différentes valeurs wx=1420mm ;
(c) diagramme position x – flèche w pour différentes valeurs wx=1420mm ; (d) comparasion
entre la relation flèche wx=1420mm – charge Q obtenue experimentalement et par
simulation, les étoiles correspondes à la résistance maximale QR, le points blanc à la
plastification des armatures tendues, le carré au début du comportment post-pic de la
fibre extrème du béton comprimé et le point noir à la rupture de l’armature tendue.
Finalement, la figure 5.23 (d) compare les résultats de la relation flèche w – charge Q au
niveau de la position de l’inductif indD–8, c’est-à-dire à la position x = 1420 mm. Les
phases : élastique non fissurée, élastique fissurée et avec développement de la rotule
plastique sont en accord avec les mesures expérimentales avec toutefois une légère sous
évaluation du tension stiffening dans la phase élastique fissurée. La résistance
maximale QR ainsi que la déformation correspondante sont évaluées pour cette essai
avec respectivement moins de 5 % et moins de 10 % de différence. Ces résultats sont
donc très satisfaisants.
103
CHAPITRE 5
(a)
225 kN 225 kN
0 0.2 0.4 [m]
amplification : 2 fois
u = 27 mm
w = −109 mm
39 kN
(b)
225 [kN] 225 [kN] 0 0.2 0.4 [m]
σ1 / (ηε ηfc fc )
=0
= 0.5
=1
39 [kN]
Figure 5.24: Résultats de l’essai DT1a à partir du modèle EPSF, (a) déformation du maillage ;
(b) contrainte dans les armatures (gris clair : σs < fy, gris foncé : σs = fy ) et le béton (voir
légende)
La figure 5.24, respectivement 5.25 montre les résultats obtenus par la méthode des
champs de contraintes élastiques-plastiques EPSF pour l’essai DT1a, respectivement
DT2a. Ces deux résultats ont été choisis comme exemple des deux ruptures différentes
prédites par cette méthode. La méthode EPSF prédit une rupture flexionnelle de la
poutre DT1a. Cette rupture est atteinte par plastification des armatures flexionnelles
supérieures et plastification de l’enrobage pour une charge Q = 39 kN. Cette prédiction
est parfaitement en accord avec le résultat expérimental. La rupture prédite pour l’essai
DT2a est différente. La rupture est atteinte par plastification de la bielle inclinée entre la
charge Q et le pied de l’armature inclinée avec également une légère plastification de
l’enrobage dû à la flexion. La rupture effective constatée expérimentalement à l’aide du
relevé des fissures, figure 5.18, se situe effectivement entre une rupture flexionnelle et
une rupture par éclatement de la bielle inclinée. En effet, en plus des fissures
flexionnelles perpendiculaires aux armatures flexionnelles, des fissures parallèles à la
bielle inclinée sont également visibles. La charge ultime QR est une nouvelle fois bien
estimée par le modèle.
104
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
(a)
175 kN 175 kN
0 0.2 0.4 [m]
amplification : 2 fois
u = 5 mm
w = −31 mm
70 kN
(b)
175 [kN] 175 [kN] 0 0.2 0.4 [m]
σ1 / (ηε ηfc fc )
=0
= 0.5
=1
70 [kN]
Figure 5.25: Résultats de l’essai DT2a à partir du modèle EPSF, (a) déformation du maillage ;
(b) contrainte dans les armatures (gris clair : σs < fy, gris foncé : σs = fy ) et le béton (voir
légende)
105
CHAPITRE 5
(a) (b)
150 Q
QR,test = 39 kN R,test = 60 kN
QR,modèle = 38 kN Q = 61 kN
R,modèle
125 QR,EPSF Q
= 38.8 kN R,EPSF = 56.8 kN
QCSCT,d = Qflex Q = Qflex
CSCT,d
étrier
100 Q
étrier
= Qflex Q = Qflex
CSCT,d CSCT,d
flex flex
Q [kN]
75
50
25
0
(c) (d)
150 QR,test
Q = 74 kN = 75 kN
R,test
Q = 79 kN QR,modèle = 80 kN
R,modèle
125 QR,EPSF QR,EPSF
= 69.8 kN = 76 kN
QCSCT,d QCSCT,d = 71 kN
= 66 kN étrier
100 QCSCT,d
étrier
QCSCT,d = Qflex
= 78 kN
flex flex
Q [kN]
75
50
25
0
(e) (f)
150
125
100
Q [kN]
75
QR,test = 91 kN QR,test = 109 kN
50 QR,modèle = 132 kN QR,modèle = 132 kN
Q
R,EPSF = 113.6 kN QR,EPSF = 118.2 kN
25 Q = 81 kN QCSCT,d = 88 kN
CSCT,d
étrier étrier
Q = 97 kN Q = 108 kN
CSCT,d CSCT,d
flex flex
0
(g) (h)
150 QR,test = 80 kN
QR,test = 82 kN
QR,modèle QR,modèle = 83 kN
= 87 kN
125 Q QR,EPSF = 78 kN
R,EPSF = 72.6 kN
QCSCT,d QCSCT,d = 77 kN
= 74 kN étrier
100 QCSCT,d
étrier Q = Qflex
= Qflex CSCT,d
flex
flex
Q [kN]
75
50
25
0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
wx=1420mm [mm] w [mm]
x=1420mm
Figure 5.26: Résultats de la modélisation de la série DT, trait gris : test, trait noir : modèle proposé,
traitillé : modèle EPSF, pour le modèle proposé le rond blanc indique σs,max = fs, le rond
noir σs,max = fsu et le carré σc,min = fc ; (a) DT1a ; (b) DT1b ; (c) DT2a ; (d) DT2b ;
(e) DT3a ; (f) DT3b ; (g) DT4a ; (h) DT4b
106
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
107
CHAPITRE 5
Figure 5.27: Principe statique préalablement présenté à la figure 4.25 ; (a) connexion articulée entre
la culée et la dalle de transition ; (d) connexion monolithique entre la culée et la dalle de
transition
108
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
xchariot [m]
0 1.5 3 4.5 6 7.5
600
Lvide [m]
[kNm/m] 0.5
450 1
2
3
300 4
long,max
5
5.5
m+
150
0
−0.25 0 0.25 0.5 0.75 1 1.25
xchariot / LDT
Figure 5.28: Moment de flexion longitudinal maximal m+long,max dans la dalle de transition en fonction
de la position du chariot xchariot et de la dimension du vide sous la dalle de
transition Lvide , l’étoile indique la valeur maximale de m+long,max , c'est-à-dire le moment
longitudinal de dimensionnement m+long,d à considérer lors du dimensionnement de la
dalle de transition
(a) (b)
1000 2
800
1.5
1,d vide
L
[kNm/m]
600
/Q
1
voie long,d
long,d
m+
400
m+
2B
La figure 5.30 (a) présente les résultats, sous une forme analogue à ceux de la
figure 5.29 (a), pour une connexion monolithique, voir détail figure 5.15, entre la dalle
de transition et la culée. Comme mentionné précédemment, la capacité de déformation
du détail est la caractéristique principale recherchée. De ce fait, le taux d’armature
choisi pour la rotule plastique est ρ = 0.3 %. Par conséquent, le moment plastique de
dimensionnement, déterminé selon l’équation 5.6 en considérant les facteurs de
résistances des matériaux γM selon la SIA262 [SIA 2003c], vaut m−pl,d = −55 kNm/m.
109
CHAPITRE 5
La figure 5.30 (b) présente une normalisation de m+long,d sur l’ordonnée par
m+ref = [ Q1,d (Lvide−Ldiag) + m−pl,d Bvoie] / 2 Bvoie, où Ldiag est la position de la rotule en
béton. Pour le détail proposé Ldiag = 0.62 m.
(a) (b)
1000 2
B ]
pl,d voie
800
/ [Q1,d (Lvide−Ldiag ) + m−
1.5
[kNm/m]
600
1
long,d
400
m+
long,d
L [m] 0.5 L [m]
200 DT 2Bvoiem+ DT
4 approche simplifiée 4
6 6
8 8
0 0
0 2 4 6 8 0 0.25 0.5 0.75 1
Lvide [m] Lvide −Ldiag / LDT −Ldiag
Figure 5.30: Moment longitudinal de dimensionnement m+long,d pour une dalle connectée de manière
monolithique à la culée, voir détail de la figure 5.15, avec m−pl,d = −55 kNm/m et
Ldiag = 0.62 m, en fonction de la dimension du vide sous la dalle de transition Lvide,
points : valeurs obtenues par le modèle numérique, ligne continue : approximation
polynomiale de 3ème degré ; (a) variation de la longueur de la dalle de transition LDT ;
(b) normalisation de la figure 5.30 (a)
Lorsque le moment longitudinal de dimensionnement m+long,d sur les figures 5.29 (a) et
5.30 (a) est plus grand que 400 kNm/m, la ductilité des dalles de transition
d’épaisseur hDT = 0.3 m n’est plus assurée, la hauteur plastique xp de la section étant
plus importante que la valeur limite fixée par la SIA262 [SIA 2003c]. Pour
m+long,d > 400 kNm/m, qui peut se produire pour une dimension de vide Lvide > 4 m sous
la dalle de transition, une augmentation de la hauteur hDT de la dalle de transition est
donc nécessaire.
110
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
(a) (b)
600
450
[kNm/m]
300
long,d
m+
kv,0 [MPa/m]
150
180 Efissuré [MPa]
405
rigide−plastique 6690
0 14080
0 1.5 3 4.5 6
L [m] 0 1.5 3 4.5 6
vide
Lvide [m]
111
CHAPITRE 5
(a) (b)
80 1
1,d vide
L2
60 0.75
/ 3Q
ΔαDT [‰]
DT
Δα
40 0.5
voie DT fissuré
h3 E
20 L [m] 0.25 L [m]
DT DT
approche simplifiée
B
4 4
6 6
8 8
0 0
0 2 4 6 8 0 0.25 0.5 0.75 1
Lvide [m] L /L
vide DT
Figure 5.32: Rotation entre l’infrastructure routière et la superstructure du pont ΔαDT,voir figure 4.28,
en fonction de la dimension du vide sous la dalle de transition Lvide, points : valeurs
obtenues par le modèle numérique, ligne continue : approximation polynomiale de 3ème
degré ; (a) variation de la longueur de la dalle de transition LDT ; (b) normalisation de la
figure 5.32 (a)
Figure 5.33: Modèle pour le dimensionnement statique de la dalle de transition par la métode des
éléments finis
112
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
Comme dans le cas de la pression des terres contre le mur de culée, le choix du modèle
mécanique pour le remblai doit être effectué en gardant à l’esprit que le modèle a pour
objectif de représenter le comportement du remblai le plus proche de la réalité. Le
modèle mécanique de Hujeux [Aubry et al. 1982 et Hujeux 1985] précédemment utilisé
et présenté dans le § 3.2, remplit une nouvelle fois ces conditions. Les paramètres
mécaniques du remblai doivent tenir compte d’un compactage suite au passage fréquent
des véhicules sur la dalle de transition. Dans cette étude, la rigidité de l’enrobé
bitumineux n’est plus négligeable. En effet, la durée de l’application des charges
routière est courte et de ce fait, le module d’élasticité de l’enrobé bitumineux Eenrobé se
trouve dans une fourchette de valeurs située entre 105 et 2·107 MPa. Le choix de Eenrobé
dépendant principalement de la vitesse des véhicules, de la température ambiante et de
la composition de l’enrobé [Dumont et al. 2003].
En plus des efforts flexionnels et tranchants déterminés par la méthode des modules de
réaction, l’approche par éléments finis permet également de déterminer les efforts
normaux dans la direction longitudinale nx consécutifs au frottement entre la dalle de
transition et le remblai lors de l’application du déplacement imposé uimp. Lors de cette
évaluation, les paramètres mécaniques concernant le cisaillement de l’interface sol-
structure doivent être évalués. De manière standard, en accord avec la norme
SIA 261 [SIA 2003a], l’angle de frottement de l’interface δinterface utilisé comme
paramètre principal dans le critère de rupture de Mohr-Coulomb est donné par
δinterface = 2ϕ /3 pour des surfaces rugueuses. C’est cette valeur qui est utilisée dans cette
approche.
(a) (b)
100
LDT [m] α [%]
DT
4 5
6 10
80 8 15
60
n [kN/m]
40
20
0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
u [mm] u [mm]
imp imp
Figure 5.34: Evolution de l’effort normal par mètre linéaire n dans la dalle de transition au niveau de
la connexion avec la culée en fonction du déplacement imposé uimp ;(a) comparaison de
l’effet de LDT pour αDT = 10 % ; (b) comparaison de l’effet de αDT pour LDT = 6 m
La figure 5.34 montre l’évolution de l’effort normal par mètre linéaire n dans la dalle de
transition en fonction du déplacement imposé uimp. Le remblai considéré est, comme
pour les autres études effectuées avec la méthode des éléments finis, la grave compactée
présentée dans le § 3.2 Comme attendu, lorsque la longueur de la dalle de transition LDT
113
CHAPITRE 5
augmente, figure 5.34 (a), ou lorsque l’angle d’inclinaison αDT est accru, figure 5.34 (b),
l’effort normal maximal nmax augmente.
Si en lieu et place des courbes n - uimp, seuls les efforts normaux maximaux par mètre
linéaire nmax atteints avant l’adoucissement du remblai sont représentés, figure 5.35, on
peut condenser les résultats en vue d’évaluer l’intensité de nmax pour prédimensionner la
dalle de transition à l’effort normal. On peut constater que dans le cas extrême, c'est-à-
dire pour une dalle de LDT = 8 m et αDT = 15 %, un effort normal par mètre linéaire nmax
d’environ 100 kN/m peut se présenter.
L’effort normal maximal par mètre linéaire nmax dépend essentiellement du frottement
effectif de l’interface δinterface,effectif entre la dalle de transition et le remblai en dessous
ainsi que du poids de la dalle et du remblai en dessus, figure 5.36 (a). L’angle de
frottement effectif de l’interface δinterface,effectif est évalué sur la base de l’analyse par
éléments finis et l’équilibre décrit par le diagramme des forces de la figure 5.36 (b) et
par l’équation 5.12.
⎛L e 2
⎞
Geffectif = γ remblai ⎜ DT (e0, DT + eextr ., DT ) + extr ., DT ⎟ + γ c ( LDT hDT ) (5.11)
⎜ 2 2 tan(α R , a ) ⎟⎠
⎝
⎛ nmax ⎞
δ interface,effectif = arctan ⎜ − tan(α DT ) ⎟ (5.12)
⎜G ⎟
⎝ effectif cos(α DT ) ⎠
où γremblai est le poids propre du remblai et γc est le poids propre du béton composant la
dalle de transition. Une nouvelle fois, αR,a peut être évalué par la théorie de
Rankine [Rankine 1857], c'est-à-dire αR,a = 45°+ ϕ / 2.
(a) (b)
100 40
80
30
δinterface,effectif [°]
[kN/m]
60
20
max
40
n
10
20 αDT = 5 % αDT = 5 %
αDT = 10 % ϕ αDT = 10 %
αDT = 15 % δinterface αDT = 15 %
0 0
0 3 6 9 0 3 6 9
L [m] L [m]
DT DT
Figure 5.35: Détermination de l’effort normale maximal par mètre linéaire nmax dans la dalle de
transition au niveau de la connexion avec la culée ; (a) nmax en fonction de LDT et αDT ;
(b) angle de frottement effectif de l’interface δinterface,effectif en fonction de LDT et αDT
114
ADAPTATION DES ELEMENTS DE LA CULEE POUR LES PONTS INTEGRAUX
Figure 5.36: Détermination de δinterface,effectif ; (a) volume considéré pour la détermination du poids
propre effectif Geffectif ; (a) détermination de l’angle de frottement effectif δinterface,effectif de
l’interface
La figure 5.35 (b) montre que l’angle de frottement effectif de l’interface δinterface,effectif
est approximativement constant pour n’importe quel couple géométrique [LDT ; αDT]. La
valeur de δinterface,effectif s’approche de l’angle de frottement de l’interface δinterface. Une
nouvelle fois, ces résultats découlent uniquement d’une étude numérique et devraient
encore être validés expérimentalement.
+
Q1,d ( Lvide − Ldiag ) + m −pl , d Bvoie
mlong , d = 1.5 ≤ m +pl , d (5.14)
2 Bvoie
où Q1,d = 1.5 x 0.9 300 = 405 kN est la valeur de calcul de la charge de l’essieu du
chariot du modèle 1, Bvoie = 3 m est la largeur de la voie fictive, Lvide est la dimension du
vide sous la dalle de transition déterminée selon l’équation 5.3, Ldiag est la position de la
rotule en béton (usuellement Ldiag = 0.62 m, voir figure 5.15) et m−pl,d est le moment
plastique de dimensionnement de la rotule plastique (recommandé à −55 kNm/m, voir
équation 5.6).
Lorsque la connexion entre la culée et la dalle de transition est articulée, l’ouverture de
la cassure entre l’infrastructure routière et la superstructure du pont ΔαDT, pour
l’évaluation du risque de fissuration de l’enrobé bitumineux, relatif au passage du
chariot normalisé peut être estimée par l’équation 5.15 reposant sur la figure 5.32 (b).
Dans tous les cas, Δα,DT 5 ‰ doit être considéré.
115
CHAPITRE 5
3Q1,d Lvide
Δα DT = 0.5 3
(5.15)
Bvoie hDT E fissuré
116
6. Conséquences des déplacements imposés uimp sur le système
pile − fondation superficielle
Les déplacements imposés uimp par le tablier aux têtes des piles de pont peuvent
conduire à des déformations et à des efforts flexionnels importants. Comme mentionné
dans le § 2.3, les efforts conséquents à uimp dépendent de la rigidité flexionnelle de la
pile mais également du comportement du tablier et de la fondation superficielle,
figure 2.19. En particulier, la rotation de la tête de pile dépend de la rigidité flexionnelle
du tablier du pont lorsque la connexion est monolithique. De même, le déplacement et
la rotation du pied de pile sont donnés par la fondation superficielle lorsque la
connexion est monolithique, ce qui est le cas standard à l’heure actuelle. Par conséquent
le déplacement et la rotation du pied de pile dépendent de la rigidité structurelle de la
fondation mais également du comportement mécanique du sol de fondation situé à
proximité de la fondation. Pour évaluer le comportement d’une pile de pont soumise à
un déplacement imposé uimp en tête, le système global composé du tablier, de la pile et
de la fondation superficielle doit être analysé, figure 6.1. Une interaction entre le sol et
la structure est donc prévisible.
Figure 6.1: Système tablier − pile − fondation superficielle, géométrie et éléments composant le
système global ; (a) élévation ; (b) coupe
117
CHAPITRE 6
Figure 6.2: Modèle pour étudier la fondation superficielle ; (a) géométrie et matériaux considérés ;
(b) efforts et cinématique
118
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
la fondation, peut être défini figures 6.3 (b et c). La seconde, dénommée cyclique
instable, est un accroissement constant de la rotation θF et de la translation uF pour
chaque nouveau cycle. Dans ce cas, le point A ne peut pas être évalué. Cet état conduit
finalement à une instabilité d’ensemble de la fondation si les cycles sont maintenus. En
plus des paramètres mécaniques du sol, les intensités de MF,ϕ et de ΔMF,ΔT
respectivement VF,ϕ et ΔVF,ΔT ont une grande influence sur la stabilité ou non de la
fondation soumise à des chargements cycliques [England et al. 1997].
Figure 6.3: Cinématique d’une fondation superficielle ; (a) effort normal NF − tassement wF ;
(b) moment MF − rotation θF ; (c) effort horizontal VF − translation uF
Pour toutes les combinaisons de charge envisageables, l’état limite ultime vis-à-vis de la
stabilité d’ensemble doit être vérifié [SIA 2003]. Puisque les mécanismes plastiques
résistants pour NF, MF et VF sont interdépendants, une vérification combinant ces efforts
doit être effectuée. Pour effectuer cette vérification, Butterfield et Gottardi proposent le
critère de plasticité exprimé par l’équation 6.1 qui a été validé par une campagne
expérimentale importante [Butterfield et Gottardi 1994]. Toutes les combinaisons de NF,
MF et VF confinées dans ce volume respectent la stabilité d’ensemble pour un
chargement monotone.
2 2
⎛ tan α ⎞ ⎛ e ⎞ 2ζ e tan α
− (1 − η ) = 0
2
Φ=⎜ ⎟ +⎜ ⎟ − (6.1)
⎝ ξV ⎠ ⎝ ξ M ⎠ ξV ξ M
avec tanα = VF / NF, e = MF / (NF LF) et η = NF / NF,Rd
ξV = 0.52, ξM = 0.35 et ζ = 0.22
avec LF la dimension longitudinale de la fondation.
L’entrée principale de ce critère est la résistance au poinçonnement de la fondation NF,Rd
sous charge normale seule. La détermination de NF,Rd prend en compte les
caractéristiques mécaniques du sol de fondation ainsi que les dimensions de la
fondation. La détermination de NF,Rd peut être effectuée sur la base du mécanisme
plastique défini par les équations 4.9 et 4.10. Ces équations doivent toutefois être
corrigées pour tenir compte de la largeur BF de la fondation qui n’est pas infiniment
longue. De manière alternative, une modélisation par éléments finis peut être effectuée.
119
CHAPITRE 6
120
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
rotation ΔθF non nul à la fin des cycles. Cette instabilité cyclique est effective pour un
couple [MF,ϕ ; ΔMF,ΔT] = [1.2 ; 0.2 MNm] pour la fondation de dimensions LF = 2 m et
BF = 12 m et respectivement [3.0 ; 0.5 MNm] pour la fondation de dimensions LF = 4 m
et BF = 6 m. Suite à l’application de ces différents couples, la relation MF,ϕ − θF,ϕ à long
terme de la fondation peut être déterminée en reliant les points A précédemment définis,
figure 6.4. Pour chaque fondation, une courbe de recharge est également mise en
évidence, courbe noire continue à partir du point A pour ΜF,ϕ = 0.5 MNm et
respectivement ΜF,ϕ = 1.8 MNm. Ces courbes montrent le comportement que suit la
fondation pour une recharge de ΔMF,ΔT bien plus important que précédemment. On peut
constater que la courbe de recharge suit initialement la courbe cyclique correspondante
puis rejoint la courbe monotone. En simplification de ce comportement, il est admis
dans la suite de cette étude, une courbe de recharge simplifiée de rigidité rotationnelle
équivalente à la rigidité des cycles jusqu’à l’intersection de la courbe monotone. Par la
suite, le comportement monotone est admis, voir courbe noire en traitillés sur la
figure 6.4.
(a) (b)
5
4
MF [MNm]
2
monotone
cyclique
1 à long terme
recharge
recharge simpl.
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
θF [°] θF [°]
0.1
ΔMF [MNm] ΔMF [MNm]
± 0.04 ± 0.1
0.08
± 0.08 ± 0.2
± 0.12 ± 0.3
0.06 ± 0.16 ± 0.4
Δθ [°]
± 0.2 ± 0.5
F
0.04
0.02
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Cycle [n°] Cycle [n°]
121
CHAPITRE 6
Figure 6.5: Répartition des contraintes sous la fondation et paramètres à modifier pour augmenter la
résistance structurelle de la fondation ; (a) sol de moindre qualité ; (b) sol d’excellente
qualité
122
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
6.2 Piles
Depuis les années 1930, de nombreuses séries d’essais sur des colonnes ont été
effectuées pour tenter de déterminer l’influence des caractéristiques géométriques, de la
forme et du taux d’armature sur le comportement des colonnes, voir par
exemple [Richart et Heitman 1938]. Initialement, ces études ont été menées
exclusivement pour déterminer la résistance des colonnes à l’état limite ultime en
particulier vis-à-vis des ruptures par instabilité. Dans les années 1980, pour palier au
manque de connaissances sur le comportement à l’état limite de service des colonnes en
béton armé, une recherche a été menée à l’EPFL. Cette recherche a été conclue par trois
thèses dans le domaine [Thürlimann 1984, Najdanovic 1987 et Dal Busco 1988]. En
complément des cette recherche, la pertinence du modèle mécanique proposé au § 3.1.
est vérifiée dans les paragraphes suivants.
κ P ( z) = f ( M P ( z)) (6.3)
θ P ( z ) = ∫ κ P (ζ ) dζ + θ P (0)
z
(6.4)
0
123
CHAPITRE 6
maximale des fissures wfiss et à la comparer à une valeur admissible wfiss,adm. Pour
déterminer wfiss, l’approche intitulée Tension Chord Model, proposée par Marti et
al. [Marti et al. 1998], a été utilisée en considérant un tirant fictif de dimension htirant
dans la zone tendue des sections fléchies. Muttoni [Muttoni 2009] propose
d’évaluer htirant = LP / 5 où LP est la hauteur de la section considérée alors que
l’EN 1992 [Eurocode 2005] propose htirant = 2.5 heff où heff est la hauteur barycentrique
des armatures flexionnelles. Toutefois, la position des armatures transversales peut
également avoir une influence sur l’espacement des fissures et donc sur leur
ouverture [Fernández Ruiz 2005]. Dans la suite de cette recherche, lors de l’évaluation
de l’espacement des fissures sfiss, la valeur minimale entre la valeur prédite par le
Tension Chord Model et l’espacement des armatures transversales a été admise. La
seconde approche, proposée dans la norme SIA 262 [SIA 2003c], évalue directement la
fissuration à travers la contrainte σs dans les armatures flexionnelles tendues et leur
espacement s. Pour s donné, la contrainte σs est limitée à σs,adm qui varie selon
l’exigence souhaitée. Pour les ponts, une exigence accrue voir élevée est généralement
admise et alors pour s = 200 mm, σs,adm ≈ 300 MPa.
Colonnes A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7
N [kN] −267 −267 −267 −515 −515 −515 −787
e [mm] 92 145 198 72 93 113 65
armature [nbφ mm] 8φ12 8φ12 8φ12 8φ12 8φ12 8φ12 8φ12
ρ [%] 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0
124
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
Colonnes B1 B2 B3 B4 B5 B6
N [kN] −523 −523 −523 −523 −523 −523
e [mm] 109 123 129 156 161 221
armature [nbφ mm] 4φ12 4φ12 8φ18 8φ18 8φ26 8φ26
ρ [%] 0.5 0.5 2.3 2.3 4.7 4.7
125
CHAPITRE 6
Tableau 6.3: Valeurs mécaniques du béton et de l’acier d’armature à dureté naturelle des colonnes des
séries A et B
Série A B
fcm,28 jours [MPa] 38.9 38.1
Ec,moy,28 jours [MPa] 31’300 30’200
fsm [MPa] 575
fsu [MPa] 680
εsu [%] 6.1
Es [MPa] 209’800
C’est pourquoi, pour valider la courbure obtenue, seules les mesures des déformations
maximales εs de l’armature située sur les faces comprimées sont utilisées. L’effort
normal N imposé étant maintenu tout au long de l’essai, le coefficient de
vieillissement χϕ est choisi égal à 0.8, voir § 3.1.2. L’intensité du coefficient de fluage ϕ
et de la déformation du retrait εc,sh sont directement tirées des mesures effectuées sur les
spécimens de référence. L’évolution du déplacement à mi-hauteur uP,demi ainsi que la
déformation de l’armature dans la zone comprimée εs en fonction du temps t sont
présentés aux figures 6.7 (a et b) pour les spécimens A1 à A3. De plus, pour évaluer la
pertinence du modèle vis-à-vis de l’état limite de service des colonnes, l’ouverture
maximale des fissures wfiss estimée et mesurée lors des essais est reportée pour les
mêmes spécimens à la figure 6.7 (c). L’évaluation de wfiss est donnée en considérant la
dimension du tirant fictif proposée par Muttoni [Muttoni 2009] et celle proposée par
l’EN 1992 [Eurocode 2005].
[mm]
ε [‰]
4 −1 0.2
fiss
s
2 −0.5 0.1
0 0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300 400 0 100 200 300 400
t − t [jours] t − t0 [jours] t − t [jours]
0 0
Figure 6.7: Résultats de la modélisation en fonction du temps pour les spécimens A1, A2 et A3,
N = −267 kN et ρ = 1 % , points : valeurs mesurées, ligne : valeurs estimées;
(a) déplacement de la colonne à mi-hauteur uP,demi; (b) déformation des armatures
comprimées εs ; (c) ouverture maximale des fissures wfiss
126
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
directement au niveau des armatures comprimées mais sur la face la plus comprimée du
béton. Une légère différence entre la position réelle et considérée est donc effective. De
plus, le fluage du béton de surface non entravé par les armatures est certainement plus
important que la valeur estimée par le modèle présenté au § 3.1.2. L’estimation de
l’ouverture maximale des fissurations wfiss est reproduite de manière satisfaisante par le
Tension Chord Model que ce soit associé à la proposition de Muttoni ou celle de
l’EN 1992 pour htirant. Dans tous les cas, on constatera que l’accroissement principal de
la déformée uP,demi, de la déformation εs et de l’ouverture des fissures wfiss se produit lors
de 50 premiers jours. Toutefois, l’accroissement se poursuit et n’est pas encore stabilisé
après une année de mesures.
Les figures 6.8 et 6.9 présentent la valeur initiale c'est-à-dire lors du chargement et
après un an du déplacement uP,demi, de la déformation εs et de l’ouverture maximale des
fissures wfiss pour la série A, respectivement pour la série B. La position des essais sur
les diagrammes théoriques MP,demi − κP,demi respectifs est également donnée. Cette
représentation permet de constater l’effet négligeable de l’augmentation de uP avec le
temps sur les moments MP pour les essais analysés, la valeur initiale et après un an de
MP,demi étant quasiment similaires. Le classement des essais par familles met en
évidence la grande sensibilité des résultats par rapport à l’excentricité initiale e de
l’effort normal N. Par exemple, la comparaison directe des valeurs mesurées et évaluées
des essais B1 et B2, figure 6.9 (a) conduit à une disparité importante. Toutefois, la
considération de quelques centimètres supplémentaires d’excentricité initiale e tend à
des résultats bien plus cohérents. Ce phénomène est d’autant plus marqué que la
courbure des spécimens est grande donc que le produit Ne est important ou que le taux
d’armature ρ est faible. Pour les spécimens A7 et B3 à B6, les deux estimations de
l’ouverture des fissures wfiss se confondent. En effet, l’espacement entre les fissures sfiss
n’est pas donné par l’estimation de htirant selon Muttoni ni selon l’EN 1992 mais par la
position des armatures transversales.
Bien qu’une certaine variance est constatée entre les résultats expérimentaux et ceux du
modèle, l’évaluation reste pertinente. En effet, l’attrait principal du modèle proposé est
la considération directe, c'est-à-dire sans aucun calage, des paramètres donnés (la
géométrie, e, ϕlin, εc,sh, fc, fct et Ec) dans les séries expérimentales. Par conséquent, la
validité du modèle proposé est admise.
127
CHAPITRE 6
150
P,demi
100
M
A3 A6 A7
50 A5
A2 A4
A1
0
0 0.01 0.02 0.03 0 0.01 0.02 0.03 0 0.01 0.02 0.03
κ [1/m] κP,demi [1/m] κP,demi [1/m]
P,demi
12
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7
9
[mm]
6
P,demi
u
−3
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7
−2.5
−2
εs [‰]
−1.5
−1
−0.5
0.4
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7
htirant = LP / 5
0.3 htirant = 2.5 heff
wfiss [mm]
0.2
0.1
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
e [m] e [m] e [m]
128
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
150
B6
100
B4 B5
B2 B3
B1
50
0
0 0.01 0.02 0.03 0 0.01 0.02 0.03 0 0.01 0.02 0.03
κ [1/m] κP,demi [1/m] κP,demi [1/m]
P,demi
12
9
[mm]
6
P,demi
u
B1B2 B3 B4 B5 B6
0
−3
−2.5
−2
εs [‰]
−1.5
−1
−0.5
B1 B2 B3 B4 B5 B6
0
0.8
B1 B2 B3 B4 B5 B6
0.7
0.6
0.5
wfiss [mm]
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25
e [m] e [m] e [m]
Figure 6.9: Résultats de la modélisation de la série B, N = −523 kN, trait noir : t − t0 = 0, trait gris :
t − t0 = 365 jours, étoile : rupture sous charge constante par instabilité de la colonne,
carré : εc = εc,pic ; (a) ρ = 0.5 % ; (b) ρ = 2.3 % ; (c) ρ = 4.7 %
129
CHAPITRE 6
Figure 6.10: Evolution du déplacement imposé en tête de pile uimp consécutif au retrait, au fluage et à
des variations de température quasi-permanentes et rare en fonction du temps
Pour évaluer le comportement du système global au point A, les relations dites à long
terme MP − κP pour la pile et respectivement MF − θF pour la fondation et
Mtablier − θtablier pour le tablier du pont sont considérées, figure 6.11. On remarquera que
pour tous les éléments différentiels de dimension ΔhP qui composent la pile, la relation
MP − κP à long terme est identique si la géométrie et le taux d’armature sont constants
sur toute la hauteur et si le poids propre de la pile est négligé. Les moment MP(z), la
courbure κP(z), la rotation θP(z) et le déplacement uP(z) de la pile sont déterminés à
partir des équations 6.2 à 6.5. Les conditions de bord à z = 0 et à z = hP sont données par
la fondation et respectivement le tablier. Lors de l’évaluation du comportement du
système global au point B, les relations à considérer sont celles relatives à une recharge,
figure 6.11. A présent, chaque élément différentiel de pile a une relation MP − κP
130
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
Dans la suite de cette étude, le comportement flexionnel du tablier est admis infiniment
rigide, par conséquent θP (hp) = 0. Cette simplification tend vers la réalité lorsque la
rigidité flexionnelle du tablier du pont est significativement plus importante que la
rigidité flexionnelle de la pile. Ce cas est généralement effectif lorsque le tablier du pont
est un caisson et la pile une lame en béton. Par contre, lorsque le pont considéré est un
pont dalle et les piles en béton des lames d’épaisseur quasi-équivalente à htablier, la
conservation de cette simplification conduit à surestimer les contraintes maximales dans
les armatures σs,max et donc a surestimer les problèmes liés à la fissuration, le système
global considéré étant plus rigide que ce qui a été considéré.
131
CHAPITRE 6
plus faibles que ceux admis pour le béton du tablier. Cette différence vient de la qualité
supérieure du béton C45/55 des piles qui sont légèrement moins sensibles au retrait et
au fluage. La charge verticale sous poids propre est admise à NGd = − 3360 kN. Cette
charge conduit à une contrainte normale moyenne sur le sol de
fondation σsol,n = −140 kPa et à une contrainte moyenne dans la pile σc,n = −3.4 MPa.
Un coefficient de vieillissement du béton χϕ = 0.6 est admis. En effet, contrairement à la
modélisation des essais du § 6.2.3 où la charge est maintenue, le déplacement imposé en
tête uimp s’accroît avec le temps et donc χϕ est plus faible que précédemment [Fernández
Ruiz 2003]. Une contrainte admissible dans les armatures σs,adm = 300 MPa est
considérée, § 6.2.2. Ces différentes valeurs sont considérées dans la suite de cette étude
si aucune indication supplémentaire n’est donnée.
Les courbes grises sur la figure 6.12 montrent le moment MP(z), la courbure κP(z), la
contrainte maximale dans les armature σs,max(z), la rotation θP(z) et le déplacement uP(z)
de la pile pour un déplacement imposé uimp à long terme choisi égal à 26 mm, point A
de la figure 6.10. Les courbes noires sur la figure 6.12 montrent les mêmes résultats
pour une recharge avec un rapport αrecharge = uimp,ΔT / (uimp,cr + uimp,c,sh) = 1/3. Par
conséquent, le déplacement imposé suite à la recharge vaut 26 (1+1/3) = 34 mm.
0.8
0.6
P
z/h
0.4
0.2
α
recharge
0
1/3
0
−4 −2 0 2 4 −8 −4 0 4 8 −0.5 0 0.5 1 0 2.5 5 7.5 10 0 10 20 30 40
MP [MNm] κP [1/km] σs,max /σs,adm θP [mrad] uP [mm]
Figure 6.12: Comportement de la pile pour un déplacement imposé de la tête de pile uimp = 26 mm à
long terme et uimp = 34 mm suite à la recharge pour αrecharge = 1/3 ; (a) moments MP ;
(b) courbure κP ; (c) contrainte normalisée dans les armatures σs,max / σs,adm ;
(d) rotation θP ; (e) déplacement horizontal uP
En étudiant la figure 6.12 (c), on constate que les armatures les plus tendues se trouvent
en tête de pile. Ce constat est logique pour le système statique admis et vient de la
rigidité rotationnelle infinie du tablier du pont au contraire de la fondation qui subit une
rotation θF = θP (0) 0. Par conséquent, la vérification de la fissuration de la pile doit
132
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
être effectuée en tête de pile. Dans la situation analysée, c'est-à-dire pour αrecharge = 1/3,
le rapport entre Δσs,max,recharge / σs,max,long terme > 1/2 alors que
ΔθF,recharge / θF,long terme < 1/5. Ces rapports différents de celui de αrecharge sont la
conséquence directe de la rigidité flexionnelle de des relations MP − κP et
respectivement de la rigidité rotationnelle de la relation MF − θF significativement plus
importantes lors de la recharge en comparaison de celles considérées à long terme. Par
conséquent, cette approche montre la nécessité de distinguer le déplacement imposé à
long terme et celui après recharge.
0.75
/σ
0.5
σ
uimp,adm = (1+0.3) 26 = 34 mm
0.25
αrecharge
0 1/3
0
−0.25
0 15 30 45 60
uimp,cr + uimp,c,sh [mm]
133
CHAPITRE 6
tranchant en pied de pile VP(0) pour le cas de charge à long terme et le rapport entre
ΔVF,ΔT / VF,ϕ = 1/3. La modélisation par éléments finis du comportement de la fondation
doit être réeffectuée en imposant sur la fondation l’évolution du moment MF ainsi que
l’effort horizontal VF. De cette manière la relation VF − uF à long terme et pour une
recharge peut être déterminée et la valeur de uF à long terme et après recharge évaluée.
Cette nouvelle modélisation permet également d’évaluer l’effet de VF sur la relation
MF − θF et de vérifier la stabilité d’ensemble vis-à-vis du glissement de la fondation.
134
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
(a)
45 75
[mm]
30 50
imp,adm
u
15 25
0 0
0 2 4 6 8
ρ [%]
(b) (c)
= −0.6 [mm/m]
60 100
45 75
uimp,adm [mm]
c,sh
50
[m] pour ε + ε
30
cr
15 25
0 0
pf
0 0.25 0.5 0.75 1
L
0 2 4 6
BP [m] LP [m]
(d)
Lpf [m] pour εcr + εc,sh = −0.6 [mm/m]
60 100
45 75
uimp,adm [mm]
30 50
15 25
0 0
0 2 4 6
LF [m]
Figure 6.14: Déplacement imposé admissible uimp,adm ; (a) variation du taux d’armature ρ ;
(b) variation de la largeur de la pile BP ; (c) variation de l’épaisseur de la pile LP ;
(d) variation des dimensions de la fondation
135
CHAPITRE 6
rigidité impose une rotation θF plus importante à la fondation et approche les valeurs de
uimp,adm de la limite supérieure fixée par une rotule en pied de fondation. Le
positionnement sur la relation MF − θF des figure 6.16 (a et b) des points indiqués sur
les figures 6.15 (a et b) montrent la relation étroite entre la rigidité flexionnelle de la
pile et rotationnelle de la fondation. En particulier, lorsque LF = 2 m, le moment
appliqué sur la fondation ΜF,ϕ à long terme équivaut au moment le plus petit qui
conduit à une instabilité cyclique de la fondation, figures 6.3 et 6.4. Cette intensité de
ΜF,ϕ est tout de même acceptable. En effet, la sollicitation de la fondation dérive d’un
déplacement imposé et non d’une force. Ce positionnement sur cette branche
« instable » permet donc de profiter d’une rotule plastique en pied de pile. Des études
sur le comportement en service et à l’état ultime de cette rotule plastique créée dans le
massif de fondation doivent encore être effectuées avant son application dans la
pratique, de nombreuses questions restant encore en suspend sur son comportement réel.
(a) (b)
45 75
[mm]
30 50
imp,adm
u
15 25
0 0
0 2 4 6 0 2 4 6
LF [m] L [m]
F
Figure 6.15: Déplacement imposé admissible uimp,adm pour différentes dimensions de la fondation et
largeur de pile; (a) BP = 2 m ; (b) BP = 6 m
(a) (b)
4
MF [MNm]
1 monotone
à long terme
recharge
0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
θF [°] θF [°]
Figure 6.16: Comparaison de la rotations θF, pour différentes dimensions de la fondation et largeur de
pile, à long terme et suite à la recharge conduisant à uimp = uimp,adm, point : BP = 2 m,
carré : BP = 6 m ; (a) LF = 2 m et BF = 12 m ; (b) LF = 4 m et BF = 6 m
136
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
Figure 6.17: Précision et maîtrise des paramètres du problème atteintes en fonction du temps de calcul
dévoué à l’étude [adapté de Muttoni et Fernández Ruiz 2010]
L’étape I admet un encastrement rigide de la pile dans le sol de fondation et une relation
simplifiée pour le moment M − courbure κ de la pile. Pour la pile, cette relation est
déterminée de manière monotone en négligeant les redistributions des contraintes dans
la section à long terme conséquentes à l’hyperstaticité de la section, l’augmentation de
la courbure κ par le retrait et le comportement du béton soumis à une recharge. Par
contre, lors de l’évaluation de la relation M − κ monotone, un module d’élasticité
réduit Eϕ est admis avec un coefficient de vieillissement χϕ = 0.6, équation 3.14. Ces
hypothèses simplifient considérablement la résolution des équations 6.2 à 6.5. En effet,
les conditions de bord en pied de pile sont bloquées et la relation M − κ est identique
pour tous les éléments différentiels de la pile, le comportement du béton rechargé
n’étant pas considéré. Par conséquent, le déplacement
imposé uimp = uimp,cr + uimp,c,sh + uimp,ΔT en tête de pile peut être appliqué en une seule
phase.
L’étape II admet les mêmes simplifications concernant la relation
moment M − courbure κ de la pile. Par contre, la relation moment M − rotation θ de la
fondation est évaluée par élément finis. Cette détermination est effectuée en admettant
un modèle mécanique élastique-plastique pour le sol de fondation avec un critère de
plasticité de Mohr − Coulomb. L’angle de frottement ϕ et de dilatance ψ sont
généralement facilement estimables. Par contre, les paramètres élastiques du sol E et ν
ne le sont pas. Cette difficulté est associée à la détermination du module d’élasticité E
qui n’est pas un paramètre intrinsèque du sol. En effet, dans les modèles élastique-
plastique, il est généralement admit que E est constant pour n’importe quelle contrainte
sphérique effective p´. Pour cette étape, il est proposé d’évaluer E à l’aide des
équations 3.15 et 3.16 en admettant une contrainte sphérique p´ d’intensité équivalente à
la contrainte sous la fondation superficielle sollicitée par le poids propre du pont. Par
conséquent, p´ = (1+2 k0) NGd / (LF BF) peut être déterminée directement puis E
également en admettant un coefficient de Poisson ν = 0.3 et un module de cisaillement
de référence Gref selon l’équation 3.27 ou 3.28. La détermination de la relation M − θ
permet de définir la condition de bord rotationnelle en pied de pile de manière plus
137
CHAPITRE 6
Tableau 6.4: Synthèse des hypothèses relatives à chaque étape de la méthode incrémentale proposée
138
CONSEQUENCE DES DEPLACEMENTS IMPOSES SUR LE SYSTEME PILE − FONDATION
piles sont fondées sur des fondations profondes, cette étape conduit à une bonne
estimation de uimp,adm. Cette différence provient du comportement rotationnel,
généralement très rigide, des fondations profondes. Dans l’étape II, en accord avec les
paramètres constitutifs du sol de fondation défini au § 3.2.3, un module d’élasticité du
sol E = 51.3 MPa a été admis pour une contrainte sphérique effective sous poids propre
du pont p´ = (1+2 k0) NGd / (LF BF) = −85 kPa. Cette étape met en évidence l’influence
significative de la rigidité rotationnelle. Comme attendu, cette influence est d’autant
plus marquée que la dimension longitudinale de la fondation LF est petite. Cette
deuxième étape, qui considère de manière relativement simple l’interaction sol-
structure, conduit à une meilleure évaluation de uimp,adm. Les étapes III et IV permettent
d’affiner l’évaluation de uimp,adm. En particulier, l’attrait principal de l’étape III et la
possibilité de représenter l’influence du déplacement imposé à long terme et de la
recharge dans le format de la figure 6.13. L’étape IV ajoute encore la possibilité de
représenter la relation MF − θF dans le format de la figure 6.16 et d’évaluer si la
fondation superficielle joue pleinement ou non le rôle de rotule plastique dans le sol de
fondation.
= −0.6 [mm/m]
60 100
45 75
[mm]
c,sh
30 50
imp,adm
[m] pour ε + ε
cr
LF = 2 m et BP = 2 m
u
LF = 4 m et BP = 2 m
15 25
L = 2 m et B = 6 m
F P
L = 4 m et B = 6 m
F P
0 0
pf
I II III IV
L
étape
Figure 6.18: Comparasion entre les valeurs de uimp,adm obtenues selon l’étape considérée de l’approche
incrémentale proposée
139
CHAPITRE 6
140
7. Conclusions et travaux futurs
Bien que leur dimensionnement repose principalement sur des règles empiriques et sur
l’expérience des ingénieurs praticiens, la construction de ponts intégraux et semi-
intégraux est de plus en plus envisagée pour les nouveaux ouvrages de moyenne
longueur, Lpont = 50 à 200 m, ainsi que lors de la rénovation de ponts de longueur plus
importantes, Lpont jusqu’à 300 m. Cette recherche apporte une contribution théorique à
la détermination et la compréhension des problèmes spécifiques aux ponts intégraux.
Elle facilite la compréhension des mécanismes d’interaction sol-structure complexes et
met en évidence l’influence des paramètres géométriques et mécaniques principaux. Ses
résultats ont permis de tirer des enseignements utiles à la conception ainsi qu’au
dimensionnement des extrémités et des piles de ponts intégraux visant une amélioration
significative de leur comportent à long terme. En particulier, cette recherche a montré
l’importance de la considération de l’interaction sol-structure dès la phase de
conception.
7.1 Conclusions
Les paragraphes suivants présentent les conclusions les plus importantes de cette
recherche, séparées selon les deux études effectuées.
141
CHAPITRE 7
142
CONCLUSIONS
143
CHAPITRE 7
144
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155
156
Annexes
157
Essais de dalles de transition
Damien Dreier
Prof. Dr Aurelio Muttoni
IBETON Série DT1 à DT4 3 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 4 / 95 décembre 2009
Avant-propos
Ce rapport présente la description et les résultats d’une campagne d’essai sur des spécimens
représentant une rotule en béton à l’extrémité d’une dalle de transition conduit en 2009 par le
LABORATOIRE DE CONSTRUCTION EN BETON DE L’ECOLE POLYTECHNIQUE FEDERALE DE
LAUSANNE. La campagne d’essai est composée d’une série de 4 spécimens permettant 8
essais au total. Les spécimens ont toutes les mêmes dimensions mais différents par leur détail
d’armature ainsi que par leur sollicitation lors de l’essai (monotone ou cyclique).
Les résultats expérimentaux de la série décrite sont nécessaires à une meilleure
compréhension des phénomènes conduisant à la rupture des rotules en béton armés selon les
détails d’armature proposés. En particulier, l’influence de la position de la charge appliquée,
du taux d’armature flexionnel, du détail d’armature considéré et du type de chargement sont
investigués.
Les résultats doivent permettre une amélioration significative du détail actuel de la rotule
située entre la culée et la dalle de transition.
IBETON Série DT1 à DT4 5 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 6 / 95 décembre 2009
Table des matières
Avant-propos.............................................................................................................................. 5
Notation...................................................................................................................................... 9
1. Introduction...................................................................................................................... 11
1.1. Motivation des essais ............................................................................................... 11
1.2. Programme des essais .............................................................................................. 11
2. Bandes de dalle d’essais................................................................................................... 15
2.1. Schéma d’armature .................................................................................................. 15
2.2. Matériaux ................................................................................................................. 17
2.2.1. Béton ................................................................................................................ 17
2.2.1. Acier d’armature .............................................................................................. 19
3. Gestion des essais ............................................................................................................ 21
3.1. Bâti de charge .......................................................................................................... 21
3.2. Mise en charge ......................................................................................................... 21
3.3. Mesures .................................................................................................................... 23
4. Résultats........................................................................................................................... 26
4.1. Essais monotones ..................................................................................................... 26
4.1.1 Essai DT1a ....................................................................................................... 27
4.1.2 Essai DT1b....................................................................................................... 34
4.1.3 Essai DT2a ....................................................................................................... 41
4.1.4 Essai DT2b....................................................................................................... 50
4.1.5 Essai DT3a ....................................................................................................... 57
4.1.6 Essai DT3b....................................................................................................... 64
4.2. Essais cycliques ....................................................................................................... 71
4.2.1. Essai DT4a ....................................................................................................... 72
4.2.2. Essai DT4b....................................................................................................... 80
4.3 Comparaisons........................................................................................................... 88
4.3.1. Essais monotones ............................................................................................. 90
4.3.2. Essais cycliques ............................................................................................... 92
5. Bibliographie.................................................................................................................... 95
IBETON Série DT1 à DT4 7 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 8 / 95 décembre 2009
Notation
Dmax diamètre maximal du granulat [mm]
Ec,28 module d’élasticité moyen du béton à t = 28 jours [MPa]
Es module d’élasticité des aciers d’armature [MPa]
L position depuis l’encastrement [mm], voir figure 6
Q somme des charges appliquées par chaque vérin, Q = Q1+ Q2 [kN]
QR charge maximale atteinte lors de l’essai [kN]
Qréaction réaction d’appui [kN]
P force de précontrainte [kN]
a excentricité de la charge [m]
c enrobage nominal [mm]
ca à ch enrobage mesuré [mm]
d hauteur statique nominale [mm]
dm hauteur statique mesurée [mm]
fc,28 résistance du béton à la compression à t = 28 jours sur cylindre calculé selon
l’approximation des moindres carrés[MPa]
fcm,28 résistance moyenne du béton à la compression à t = 28 jours sur cylindre [MPa]
fc(t) résistance du béton à la compression au temps t [MPa] déterminé selon l’équation 1
fc,jour essai résistance du béton à la compression le jour de l’essai [MPa] déterminé selon l’équation 1
fs,m limite moyenne d’écoulement de l’acier d’armature [MPa]
fst,m résistance moyenne à la traction de l’acier d’armature [MPa]
t temps [jours]
w flèche mesurée [mm]
Δ variation de la force de précontrainte [kN]
Δh changement d’épaisseur du spécimen mesuré [mm]
εdiag déformation de la surface du béton de la partie inférieure du spécimen [%]
εinf déformation de la surface du béton le long de l’armature inclinée [%]
εsup déformation de la surface du béton au niveau des armatures tendues [%]
εu,min valeur minimum mesurée de l’allongement spécifique de rupture de l’acier d’armature
ρflex taux d’armature flexionnel [%], voir figure 6
ρflex,m taux d’armature flexionnel déterminé avec dm [%]
θ rotation mesurée [mrad]
φ diamètre des barres d’armature [mm]
φetrier diamètre des barres d’armature des étriers [mm]
IBETON Série DT1 à DT4 9 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 10 / 95 décembre 2009
1. Introduction
Figure 2: Détail recommandé par l’OFROU [2] de l’articultion entre le dalle de transition et la
culée ; (a) articulation avec rotation autour de l’axe du goujon en acier ; (b) articulation
avec rotation autour des fibres supérieurs du détail renforcé par de l’armature.
Dans le cadre de ces essais, un détail monolithique, c’est-à-dire sans articulation entre la dalle
de transition et la culée du pont, permettant une construction facilitée et une durabilité accrue
est envisagé, figure 3. L’influence du taux d’armature flexionnel ρflex et du détail d’armature
sur la ductilité et la résistance du détail monolithique est évaluée.
Figure 3: Détail monolitique, sans articulation, testé dans la série d’essai.
IBETON Série DT1 à DT4 11 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 12 / 95 décembre 2009
Les paramètres principaux, qui caractérisent les bandes de dalle sont résumés dans le
tableau 1.
Figure 6: Définition de l’excentricité a de l’hauteur statique d ; ρflex est calculé par rapport à d à
L = 0.62m.
Figure 5: Système statique des bandes de dalle de transition lors des essais.
Les trois premiers spécimens, c'est-à-dire les six premiers essais, visent a cerner l’influence
du taux d’armature flexionnel ρflex, du type de détail d’armature (avec ou sans étriers) et de
l’excentricité du chargement a.
Le dernier spécimen, donc les deux derniers essais, vise à cerner l’influence d’un chargement
cyclique par rapport au chargement monotone effectué sur les trois premiers spécimens.
IBETON Série DT1 à DT4 13 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 14 / 95 décembre 2009
Les spécimens DT2, DT3 et DT4 possèdent exactement la même armature. L’armature de
flexion ainsi que l’armature diagonale est cette fois composée de barres de diamètre
φ = 18 mm. Le plan d’armature de ces bandes de dalle est présenté à la figure 8.
2. Bandes de dalle d’essais L’enrobage nominal c = 50 mm est maintenu constant pour tous les spécimens, et ceci dans
les zones comprimées ainsi que tendues.
2.1. Schéma d’armature
Toutes les bandes de dalles disposent d’une armature de flexion supérieure composée de 2
barres du même diamètre (position 1 de la figure 7, respectivement 4 de la figure 8). De plus,
les bandes de dalles possèdent toutes une armature supplémentaire inclinée (barres relevées)
qui permet une plus grande résistance à la flexion et à l’effort tranchant à proximité de
l’encastrement. A nouveau, cette armature est composée de 2 barres de même diamètre
(position 3 de la figure 7, respectivement 4 de la figure 8). Un des côtés pour les spécimens
DT2, DT3 et DT4 est renforcé par deux étriers supplémentaires de diamètre φétrier = 12 mm
(position 6 de la figure 8.). Toutes les bandes de dalle possèdent aussi une armature
constructive, composée par 2 barre φ = 12 mm dans la zone comprimée (position 5 dans les
figures 7 et 8). Des étriers constructifs de diamètre φétrier = 12 mm sont positionnées dans les
zones non sollicitées non influentes pendant l’essai (positions 6 et 7 dans les figures 7 et 8).
La disposition de ces étriers facilite l’assemblage de la cage d’armature. Finalement, un étrier
de diamètre φétrier = 12 mm positionné longitudinalement dans le centre de chaque spécimen a
été introduit pour éviter la plastification des armatures constructive de compression située
entre les appuis lors de la mise en précontrainte de la zone d’encastrement (position 8 dans les
figures 7 et 8).
L’armature de flexion ainsi que l’armature diagonale du spécimen DT1 est composé Figure 8: Plan d’armature des spécimens DT2, DT3 et DT4 ; cotes en [mm].
exclusivement de barres de diamètre φ = 12 mm. Le plan d’armature de la bande de dalle DT1
est présenté à la figure 7.
Les tableaux 2, 3 contiennent les valeurs mesurées de l’enrobage avant bétonnage,
respectivement de la position dans le coffrage des armatures. Les positions relatives aux
valeurs mesurées sont présentées à la figure 9.
Figure 9: Position relatives aux valeures mesurées; (a) spécimen DT1 ; (b) spécimens DT2, DT3
et DT4.
Figure 7: Plan d’armature du spécimen DT1 ; cotes en [mm].
IBETON Série DT1 à DT4 15 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 16 / 95 décembre 2009
Le tableau 4 compare les valeurs nominales et mesurées du taux d’armature de flexion des nominale des quantités utilisées pour les quatre gâchées est donnée dans le tableau 5. Le
sections 1-1 et 2-2 définies à la figure 9. rapport eau / ciment nominal vaut E / C = 0.53.
Tableau 2: Données mesurées de l’enrobage des armatures des sépcimens [mm]. Tableau 5: Composition nominale du béton utilisé pour les quatre gâchées.
Nom ca cb cc cd ce cf cg ch Quantité [kg/m3] Proportion [%]
DT1 50 57 52 62 42 47 42 Sable 0 - 4 304 25.8
DT2 45 52 52 60 50 52 52 45 Gravier 4 - 8 133 11.3
DT3 43 45 40 60 45 50 55 47 Gravier 8 - 16 199 16.9
DT4 43 45 45 57 50 55 55 48 Gravier 16 - 32 313 26.5
Ciment 150 12.7
Tableau 3: Données mesurées du positionnement des armatures des spécimens [mm].
Eau 80 6.8
Nom I II III IV V VI VII VIII IX X
Adjuvants - -
DT1 305 950 380 320 730 280 490 980 240
DT2 240 950 460 290 720 310 440 190 760 280
Lors du bétonnage, la consistance de chaque béton a été vérifiée par des tests d’étalement et
DT3 − − − 750 670 730 225 − − − d’affaissement [3, 4]. Des éprouvettes cylindriques de diamètre 160 mm et de hauteur
DT4 − − − 750 685 750 185 − − − 320 mm ont été confectionnées pour chacune des gâchées afin de suivre l’évolution de la
résistance à la compression jusqu’au jour des essais.
Remarque : les valeurs indiquées par un − n’ont pas été mesurées
La figure 10 illustre l’évolution de la résistance de la compression du béton de chaque gâchée
obtenues lors des essais sur cylindres. Sur le même graphique, la courbe d’évolution proposée
Tableau 4: Comparasion entre les valeurs nominales et mesurées des sections 1-1 et 2-2. par le Model Code 90 [1], définie par l’équation 1, est montrée.
Nom - section φ [mm] d [mm] ρflex [%] dm [mm] ρflex,m [%] ⎡ ⎛ 28 ⎞⎤
f c (t ) = f c , 28 ⋅ exp ⎢ s ⎜⎜1 − ⎟⎥ (1)
DT1 – 1-1 12 244 0.31 237 0.32 ⎣⎢ ⎝ t ⎟⎠⎥⎦
DT1 – 2-2 12 244 0.31 247 0.31 avec : fc (t) résistance du béton à la compression au temps t exprimé en jours
DT2 - 1-1 18 241 0.70 239 0.71 fc,28 résistance du béton à la compression à 28 jours
DT2 - 2-2 18 241 0.70 239 0.71 s paramètre relatif à la classe de ciment utilisé, s = 0.25 pour les ciments à prise
DT3 - 1-1 18 241 0.70 246 0.69 normale
DT3 - 2-2 18 241 0.70 241 0.70
DT4 - 1-1 18 241 0.70 246 0.69 Le paramètre fc,28 a été calculé selon l’approximation des moindres carrés qui permet de
déterminer fc,28 = 31.5 MPa pour la gâchée du spécimen DT1, fc,28 = 30.5 MPa pour la gâchée
DT4 - 2-2 18 241 0.70 236 0.72
du spécimen DT2, fc,28 = 33.8 MPa pour la gâchée du spécimen DT3 et fc,28 = 37.2 MPa pour
la gâchée du spécimen DT4.
Le module d’élasticité a été mesuré à 28 jours sur les éprouvettes de compression
2.2. Matériaux correspondantes. Le tableau 6 résume les résultats principaux des essais réalisés sur le béton
frais et à 28 jours.
2.2.1. Béton
Le béton de type C30 / 37 utilisé pour la fabrication des spécimens a été préparé en quatre
gâchées de 800 litres chacune par l’entreprise Genetti SA à Riddes / VS et présente des
résistances moyenne à la compression à 28 jours fcm,28 = 30.5 ÷ 37.2 MPa. Le ciment Normo 4
a été fournit par Holcim. La taille maximale des granulats est de Dmax = 32 mm. La valeur
IBETON Série DT1 à DT4 17 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 18 / 95 décembre 2009
50 800
(a) (b)
40 600
30 400
s
σ [MPa]
fc [MPa]
20
200
DT1
10 DT2
DT3 0
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
DT4 ε [%] ε [%]
0 s s
0 14 28 42 56 70
t [jours] Figure 11: Diagramme σs – εs des échantillons de barres d’armature prélevés sur les lots utilisés
pour les dalles d’essais ; (a) φ 12 mm; (b) φ 18 mm
Figure 10: Evolution de la résistance à la compression au cours du temps ; courbe déterminé selon
l’équation 1 en ligne continue et valeurs mesurées en points ponctuels.
Tableau 7: Essai sur les échantillons d’armature utilisés dans les spécimens.
Tableau 6: Essai sur béton frais, résistance à la compression et module d’élasticité à 28 jours. fs,m [MPa] Es [GPa] fst,m [MPa] εu,min [%]
Gâché Etalement [mm] Affaissement [mm] fc,28 [MPa] Ecm,28 [GPa] φ 12 mm 528 215 593 5.8
DT1 360 40 31.5 27.0 φ 18 mm 570 203 705 9.5
DT2 370 40 30.5 25.0
DT3 350 15 33.8 24.5
DT4 350 25 37.2 26.5
Les armatures utilisées sont de type Topar R B500B écrouis à froid pour les diamètres
φ = 12 mm et de type Topar S B500B de dureté naturelle pour les diamètres φ = 18 mm. Trois
échantillons ont été prélevés sur des barres d’armatures issues du même lot que celui utilisé
pour les dalles d’essais pour être testées, figure .
Le tableau 7 résume les résultats principaux des essais effectués sur les échantillons de barres
d’armature testés.
IBETON Série DT1 à DT4 19 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 20 / 95 décembre 2009
3. Gestion des essais
Les deux essais du spécimen DT4 ont été effectués avec un chargement cyclique. Le
chargement a également été contrôlé en déplacement avec une augmentation de la vitesse
(jusqu’à 10 mm/min) lors de cycles successifs. Les cycles de chargement ont été effectués en
imposant pour chaque cycle successif un déplacement imposé maximum au niveau des vérins
de 5 mm de plus que le déplacement obtenu au cycle précédent. Une fois atteint le
déplacement maximum souhaité pour chaque cycle, la charge a été descendu jusqu’à 5 kN.
Des paliers, pour relever la fissuration, ont également été effectués à chaque maxima des
cyclique. Les cycles ont été prolongés jusqu’à rupture du spécimen. A titre d’exemple, la
figure 14 (a) montre la flèche w à la position L = 1420 mm (position de l’IndD-8) en fonction
du temps alors que la figure 14 (b) montre le chargement en fonction du temps de l’essai
DT4a. Le chargement relatif au deuxième essai cyclique est présenté dans le chapitre 4.2 qui
présente les résultats. Figure 12: Bâti de charge avec les verins possitionnés pour les essais avec une excentricité
a = 1.52 m, échelle 1 : 50 ; (a) élévation ; (b) vue perpendiculaire depuis l’avant ;
(c) plan ; échelle graphique en [m]
IBETON Série DT1 à DT4 21 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 22 / 95 décembre 2009
◦ mesure de l’allongement de la surface du béton au niveau des barres d’armature
supérieures (OmeT-1 à OmeT-15), figure 15 (c) ;
80 120
(a) (b) ◦ mesure du raccourcissement de la surface du béton de la partie inférieure du spécimen
(OmeC-1 à OmeC-15), figure 15 (c) ;
60 90
◦ mesure de l’allongement de la surface du béton au niveau de l’armature inclinée
(OmeS-1 à OmeS7), figure 15 (d).
40 60 • Mesure de la rotation avec deux inclinomètres (Inc-1 et Inc-2), figure 15 (e).
Q [kN]
• Mesure de la flèche à l’aide d’inductifs, 8 du côté chargé (IndD-1 à IndD-8), figure 15 (f),
wIndD−8 [mm]
et 2 du côté non chargé pour vérifier que l’encastrement empêche bien la rotation du
20 30 spécimen (IndD-9 et IndD-10), figure 15 (f).
• Mesure, en 6 sections, du changement d’épaisseur du spécimen (IndS-3 à IndS-8),
0 0 figure 15 (f).
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210
t [min] t [min]
Figure 13: Séquence de chargement monotone (DT2a); (a) flèche w de l’IndD-8– temps t ;
(b) charge Q – temps t.
80 120
(a) (b)
60 90
40 60
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
20 30
0 0
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210
t [min] t [min]
Figure 14: Séquence de chargement cyclique (DT4a); (a) flèche w de l’IndD-8– temps t ;
(b) charge Q – temps t.
3.3. Mesures
Différents mesures en continu ont été effectuées pendant les essais, voir figure 15 :
• Mesure de la force appliquée par chaque vérin (Q1 et Q2), figure 15 (a) et (b).
Figure 15: Position des capteurs et jauges de mesure ; (a) élévation générale ; (c) plan général ;
• Mesure de la réaction d’appui sur les blocs en béton avec 4 capteurs de force (Reac-NE, (c) jauges Oméga dans la partie supérieur et inférieure du spécimen ; (d) jauge Oméga
Reac-NO, Reac-SE et Reac-SO), figure 15 (a) et (b). le long de l’armature inclinée ; (e) inclinomètres ; (f) capteurs inductifs sur le côté
• Mesure de la déformation de la surface du béton à l’aide de 37 jauges Oméga avec une chargé du spécimen ; cotes en [mm].
base de mesure ℓ0 = 100 mm comprenant :
IBETON Série DT1 à DT4 23 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 24 / 95 décembre 2009
Les caractéristiques principales des capteurs et jauges de mesure sont données dans le
tableau 8.
Remarques :
• la charge Q est déterminée par addition de Q1 et Q2, les charges appliquées par chacun
des vérins ;
• lorsqu’une mesure est perdue lors de l’essai, la dernière valeur mesurée est mise en
évidence par une étoile sur le diagramme concerné.
IBETON Série DT1 à DT4 25 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 26 / 95 décembre 2009
4.1.1 Essai DT1a
60
Q [kN]
30 Reac−NO
Reac−NE
Reac−SO Reac−N
Reac−SE Reac−S
0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700
QRéaction [kN] QRéaction [kN]
Figure 16: DT1a : Plan d’armature du spécimen.
Figure 18: DT1a : diagramme charge Q – réaction d’appui Qréaction.
80 120 120
60 90 90
40 60 60
Q [kN]
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
20 30 30 Inclino n°1
Inclino n°2
0 0 0
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210 0 20 40 60 80 100
t [min] t [min] θ [mrad]
Figure 17: DT1a : diagrammes flèche windD-8 – temps t et charge Q – temps t. Figure 19: DT1a : diagramme charge Q – rotation θ.
IBETON Série DT1 à DT4 27 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 28 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeT−1 OmeT−5
OmeT−2 OmeT−6
90 OmeT−3 OmeT−7
OmeT−4 OmeT−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndD−1 IndD−5
IndD−2 IndD−6
IndD−3 IndD−7 90
IndD−4 IndD−8
0
0 20 40 60 80
w [mm] 60
Q [kN]
120 0
30 OmeT−9 OmeT−13
OmeT−10 OmeT−14
OmeT−11 OmeT−15
90 20 OmeT−12
0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
εsup [%] εsup [%]
60 40
Q [kN]
w [mm]
Q [%] 4
R QR [%]
30 IndD−9 60 100 100
IndD−10 90 90
60 3 60
30 30
0 80
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
[%]
w [mm]
2
sup
ε
Figure 20: DT1a : diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le niveau de
chargement.
1
0
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
Figure 21: DT1a : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton au niveau des
armatures tendues εsup et déformation de la surface du béton au niveau des armatures
tendues selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 29 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 30 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeC−1 OmeC−5
OmeC−2 OmeC−6
OmeC−3 OmeC−7 90
OmeC−4 OmeC−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndS−3 IndS−7
IndS−4 IndS−8
90 IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8 −2 0 2 4 6 8
Δh [mm] Δh [mm]
60
Q [kN]
Figure 23: DT1a : diagramme charge Q – changement d’épaisseur de spécimen Δh.
30 OmeC−9 OmeC−13
OmeC−10 OmeC−14 120
OmeC−11 OmeC−15
OmeC−12
0
0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8
εinf [%] εinf [%] 90
0
Q [kN] 60
−0.2
30 OmeS−1 OmeS−5
OmeS−2 OmeS−6
OmeS−3 OmeS−7
OmeS−4
−0.4 0
εinf [%]
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε [%] εdiag [%]
Q [%] diag
R
−0.6 100
90 Figure 24: DT1a : diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en diagonale εdiag ;
60 base de mesure ℓ0 = 100 mm.
30
−0.8
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
Figure 22: DT1a : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton de la partie inférieure
du spécimen εinf et déformation de la surface du béton de la partie inférieure du
spécimen selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 31 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 32 / 95 décembre 2009
4.1.2 Essai DT1b
80 120
60 90
[mm]
40 60
Q [kN]
IndD−8
w
20 30
0 0
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210
t [min] t [min]
IBETON Série DT1 à DT4 33 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 34 / 95 décembre 2009
120
120 90
90 60
Q [kN]
60 30 IndD−1 IndD−5
Q [kN]
IndD−2 IndD−6
IndD−3 IndD−7
IndD−4 IndD−8
30 Reac−NO 0
Reac−NE 0 20 40 60 80
Reac−SO Reac−N w [mm]
Reac−SE Reac−S
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700 120
Q [kN] Q [kN]
Réaction Réaction
120
60 40
Q [kN]
w [mm]
QR [%]
90
30 IndD−9 60 100
IndD−10 90
60
30
60
0 80
Q [kN]
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
w [mm] L [mm]
30 Inclino n°1
Inclino n°2
Figure 30: DT1b : diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le niveau de
chargement.
0
0 20 40 60 80 100
θ [mrad]
IBETON Série DT1 à DT4 35 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 36 / 95 décembre 2009
120 120
90 90
60 60
Q [kN]
Q [kN]
30 OmeT−1 OmeT−5 30 OmeC−1 OmeC−5
OmeT−2 OmeT−6 OmeC−2 OmeC−6
OmeT−3 OmeT−7 OmeC−3 OmeC−7
OmeT−4 OmeT−8 OmeC−4 OmeC−8
0 0
120 120
90 90
60 60
Q [kN]
Q [kN]
30 OmeT−9 OmeT−13 30 OmeC−9 OmeC−13
OmeT−10 OmeT−14 OmeC−10 OmeC−14
OmeT−11 OmeT−15 OmeC−11 OmeC−15
OmeT−12 OmeC−12
0 0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8
ε [%] εsup [%] εinf [%] ε [%]
sup inf
4 0
QR [%]
100
90
3 60 −0.2
30
[%]
[%]
−0.4
inf
2
ε
sup
ε
Q [%]
R
−0.6 100
1 90
60
30
−0.8
0 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
20 220 420 620 820 1020 1220 1420 L [mm]
L [mm]
Figure 32: DT1b : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton de la partie inférieure
Figure 31: DT1b : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton au niveau des du spécimen εinf et déformation de la surface du béton de la partie inférieure du
armatures tendues εsup et déformation de la surface du béton au niveau des armatures spécimen selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
tendues selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 37 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 38 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
30 IndS−3
IndS−4
IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8
Δh [mm]
90
60
Q [kN]
30 OmeS−1 OmeS−5
OmeS−2 OmeS−6
OmeS−3 OmeS−7
OmeS−4
0
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε [%] εdiag [%]
diag
Figure 34: DT1b : diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en diagonale εdiag ;
base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 39 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 40 / 95 décembre 2009
4.1.3 Essai DT2a
60
Q [kN]
30 Reac−NO
Reac−NE
Reac−SO Reac−N
Reac−SE Reac−S
Figure 36: DT2a : Plan d’armature du spécimen. 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700
QRéaction [kN] QRéaction [kN]
60 90 120
40 60 90
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
20 30 60
Q [kN]
30 Inclino n°1
0 0
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210 Inclino n°2
t [min] t [min]
IBETON Série DT1 à DT4 41 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 42 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeT−1 OmeT−5
OmeT−2 OmeT−6
90 OmeT−3 OmeT−7
OmeT−4 OmeT−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndD−1 IndD−5
IndD−2 IndD−6
IndD−3 IndD−7 90
IndD−4 IndD−8
0
0 20 40 60 80
w [mm] 60
Q [kN]
120 0
30 OmeT−9 OmeT−13
OmeT−10 OmeT−14
OmeT−11 OmeT−15
90 20 OmeT−12
0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
ε [%] εsup [%]
40 sup
60
Q [kN]
w [mm]
QR [%] 4
QR [%]
30 IndD−9 60 100 100
IndD−10 90 90
60 3 60
30 30
0 80
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
[%]
w [mm] L [mm]
2
sup
ε
Figure 40: DT2a : diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le niveau de
chargement.
1
0
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
Figure 41: DT2a : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton au niveau des
armatures tendues εsup et déformation de la surface du béton au niveau des armatures
tendues selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 43 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 44 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeC−1 OmeC−5
OmeC−2 OmeC−6
OmeC−3 OmeC−7 90
OmeC−4 OmeC−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndS−3 IndS−7
IndS−4 IndS−8
90 IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8 −2 0 2 4 6 8
Δh [mm] Δh [mm]
60
Q [kN]
Figure 43: DT2a : diagramme charge Q – changement d’épaisseur de spécimen Δh.
30 OmeC−9 OmeC−13
OmeC−10 OmeC−14 120
OmeC−11 OmeC−15
OmeC−12
0
0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 90
εinf [%] ε [%]
inf
0 60
Q [kN]
−0.2 30 OmeS−5
OmeS−1
OmeS−2 OmeS−6
OmeS−3 OmeS−7
OmeS−4
[%]
−0.4 0
inf
ε
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε [%]
diag
εdiag [%]
Q [%]
R
−0.6 100
90 Figure 44: DT2a : diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en diagonale εdiag ;
60 base de mesure ℓ0 = 100 mm.
30
−0.8
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
Figure 42: DT2a : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton de la partie inférieure
du spécimen εinf et déformation de la surface du béton de la partie inférieure du
spécimen selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 45 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 46 / 95 décembre 2009
4.1.3.1. Essai DT2a’
Le spécimen DT2a a été replacé dans le bâti de charge et rechargé. En effet, lors du
chargement monotone, l’essai a été arrêté avant d’atteindre le comportement post-pic. Seuls
les capteurs de forces, l’inclinomètre Inc-1 et les capteurs inductifs mesurant la flèche entre la
position L = 820 et 1420 mm (IndD-5 à IndD-8) ont été replacés. Par conséquent, seuls les
diagrammes relatifs à ces mesures sont présentés.
Les courbes du chargement monotone sont également représentées, en trait fin, sur les
diagrammes présentés.
120
90
30 Inclino n°1
0
0 20 40 60 80 100
θ [mrad]
IBETON Série DT1 à DT4 47 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 48 / 95 décembre 2009
4.1.4 Essai DT2b
Q [kN]
30 IndD−5 IndD−9
IndD−6 IndD−10
IndD−7
IndD−8
0
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
w [mm] w [mm]
80 120
60 90
40 60
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
20 30
IBETON Série DT1 à DT4 49 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 50 / 95 décembre 2009
120
90
120
60
90
Q [kN]
30 IndD−1 IndD−5
60
IndD−2 IndD−6
Q [kN]
IndD−3 IndD−7
IndD−4 IndD−8
0
30 Reac−NO 0 20 40 60 80
Reac−NE w [mm]
Reac−SO Reac−N
Reac−SE Reac−S
0 120 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700
Q [kN] Q [kN]
Réaction Réaction
90 20
Figure 51: DT2b : diagramme charge Q – réaction d’appui Qréaction.
120 60 40
Q [kN]
w [mm]
QR [%]
90 30 IndD−9 60 100
IndD−10 90
60
30
60 0 80
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
Q [kN]
w [mm] L [mm]
30 Inclino n°1 Figure 53: DT2b : diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le niveau de
Inclino n°2 chargement.
0
0 20 40 60 80 100
θ [mrad]
IBETON Série DT1 à DT4 51 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 52 / 95 décembre 2009
120 120
90 90
60 60
Q [kN]
Q [kN]
30 OmeT−1 OmeT−5 30 OmeC−1 OmeC−5
OmeT−2 OmeT−6 OmeC−2 OmeC−6
OmeT−3 OmeT−7 OmeC−3 OmeC−7
OmeT−4 OmeT−8 OmeC−4 OmeC−8
0 0
120 120
90 90
60 60
Q [kN]
Q [kN]
30 OmeT−9 OmeT−13 30 OmeC−9 OmeC−13
OmeT−10 OmeT−14 OmeC−10 OmeC−14
OmeT−11 OmeT−15 OmeC−11 OmeC−15
OmeT−12 OmeC−12
0 0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8
ε [%] εsup [%] εinf [%]
sup
εinf [%]
4 0
QR [%]
100
90
3 60 −0.2
30
[%]
[%]
2 −0.4
inf
sup
ε
ε
Q [%]
R
1 −0.6 100
90
60
30
0 −0.8
20 220 420 620 820 1020 1220 1420 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm] L [mm]
Figure 54: DT2b : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton au niveau des Figure 55: DT2b : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton de la partie inférieure
armatures tendues εsup et déformation de la surface du béton au niveau des armatures du spécimen εinf et déformation de la surface du béton de la partie inférieure du
tendues selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm. spécimen selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 53 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 54 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
30 IndS−3 IndS−7
IndS−4 IndS−8
IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8 −2 0 2 4 6 8
Δh [mm] Δh [mm]
120
90
60
Q [kN]
Figure 58: DT2b : relevé des fissures.
30 OmeS−1 OmeS−5
OmeS−2 OmeS−6
OmeS−3 OmeS−7
OmeS−4
0
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε [%] εdiag [%]
diag
Figure 57: DT2b : diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en diagonale εdiag ;
base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 55 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 56 / 95 décembre 2009
4.1.5 Essai DT3a
Q [kN]
niveaux de chargement les plus importants.
30 Reac−NO
Reac−NE
Reac−SO Reac−N
Reac−SE Reac−S
0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700
QRéaction [kN] QRéaction [kN]
80 120 90
60 90 60
Q [kN]
40 60 30 Inclino n°1
Q [kN]
Inclino n°2
wIndD−8 [mm]
20 30 0
0 20 40 60 80 100
θ [mrad]
IBETON Série DT1 à DT4 57 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 58 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeT−1 OmeT−5
OmeT−2 OmeT−6
OmeT−3 OmeT−7
90 OmeT−4 OmeT−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndD−1 IndD−5
IndD−2 IndD−6
IndD−3 IndD−7
90
IndD−4 IndD−8
0
0 20 40 60 80
w [mm] 60
Q [kN]
120 0
30 OmeT−9 OmeT−13
OmeT−10 OmeT−14
OmeT−11 OmeT−15
90 20 OmeT−12
0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
ε [%] εsup [%]
sup
60 40
Q [kN]
w [mm]
4
QR [%] QR [%]
30 IndD−9 60 100 100
IndD−10 90 90
60 3 60
30 30
0 80
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
w [mm] L [mm] 2
εsup [%]
Figure 63: DT3a : diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le niveau de
chargement. 1
0
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
Figure 64: DT3a : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton au niveau des
armatures tendues εsup et déformation de la surface du béton au niveau des armatures
tendues selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 59 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 60 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeC−1 OmeC−5
OmeC−2 OmeC−6
OmeC−3 OmeC−7 90
OmeC−4 OmeC−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndS−3
IndS−4
90 IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8
Δh [mm]
60
Q [kN]
Figure 66: DT3a : diagramme charge Q – changement d’épaisseur de spécimen Δh.
30 OmeC−9 OmeC−13
OmeC−10 OmeC−14 120
OmeC−11 OmeC−15
OmeC−12
0
0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 90
εinf [%] ε [%]
inf
0 60
Q [kN]
εinf [%]
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε [%]
εdiag [%] diag
Q [%]
R
−0.6 100
90
Figure 67: DT3a : diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en diagonale εdiag ;
60 base de mesure ℓ0 = 100 mm.
30
−0.8
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
Figure 65: DT3a : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton de la partie inférieure
du spécimen εinf et déformation de la surface du béton de la partie inférieure du
spécimen selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 61 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 62 / 95 décembre 2009
4.1.6 Essai DT3b
80 120
60 90
40 60
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
20 30
0 0
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210
t [min] t [min]
IBETON Série DT1 à DT4 63 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 64 / 95 décembre 2009
120
120 90
90 60
Q [kN]
60 30 IndD−1 IndD−5
Q [kN]
IndD−2 IndD−6
IndD−3 IndD−7
IndD−4 IndD−8
30 Reac−NO 0
Reac−NE 0 20 40 60 80
Reac−SO Reac−N w [mm]
Reac−SE Reac−S
0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700 120 0
Q [kN] Q [kN]
Réaction Réaction
120
60 40
Q [kN]
w [mm]
QR [%]
90
30 IndD−9 60 100
IndD−10 90
60
60 30
0 80
Q [kN]
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
w [mm] L [mm]
30 Inclino n°1
Inclino n°2 Figure 73: DT3b : diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le niveau de
chargement.
0
0 20 40 60 80 100
θ [mrad]
IBETON Série DT1 à DT4 65 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 66 / 95 décembre 2009
120 120
90 90
60 60
Q [kN]
Q [kN]
30 OmeT−1 OmeT−5 30 OmeC−1 OmeC−9
OmeT−2 OmeT−6 OmeC−2 OmeC−10
OmeT−3 OmeT−7 OmeC−3 OmeC−11
OmeT−4 OmeT−8 OmeC−4 OmeC−12
0 0
120 120
90 90
60 60
Q [kN]
Q [kN]
30 OmeT−9 OmeT−13 30 OmeC−9 OmeC−13
OmeT−10 OmeT−14 OmeC−10 OmeC−14
OmeT−11 OmeT−15 OmeC−11 OmeC−15
OmeT−12 OmeC−12
0 0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8
ε [%] εsup [%] εinf [%]
sup
εinf [%]
4 0
QR [%]
100
90
3 60 −0.2
30
[%]
2 −0.4
inf
ε
εsup [%]
Q [%]
R
1 −0.6 100
90
60
30
0 −0.8
20 220 420 620 820 1020 1220 1420 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm] L [mm]
Figure 74: DT3b : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton au niveau des Figure 75: DT3b : diagramme charge Q – déformation de la surface du béton de la partie inférieure
armatures tendues εsup et déformation de la surface du béton au niveau des armatures du spécimen εinf et déformation de la surface du béton de la partie inférieure du
tendues selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm. spécimen selon le niveau de chargement ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
IBETON Série DT1 à DT4 67 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 68 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
30 IndS−3
IndS−4
IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8
Δh [mm]
120
90
60
Q [kN]
30 OmeS−1 OmeS−5
OmeS−2 OmeS−6
OmeS−3 OmeS−7
OmeS−4
0
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε [%] εdiag [%]
diag
Figure 77: DT3b : diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en diagonale εdiag ;
base de mesure ℓ0 = 100 mm. Figure 78: DT3b : relevé des fissures.
IBETON Série DT1 à DT4 69 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 70 / 95 décembre 2009
4.2. Essais cycliques 4.2.1. Essai DT4a
Les résultats des 2 essais cycliques sont présentés sous la forme suivante : L’essai DT4a a été effectué le 29 septembre 2009.
• diagrammes flèche wIndD-8 – temps t et charge Q – temps t L’excentricité du chargement est de a = 1.52 m, le taux d’armature flexionnel ρflex = 0.7 % et
le détail sans étriers, figure 79. La résistance du béton, déterminé selon l’équation 1, est de
• diagramme charge Q – changement d’épaisseur de spécimen ΔhIndS-5 pour l’essai DT4a et fc,jour essai = 40.4 MPa.
respectivement ΔhIndS-6 pour l’essai DT4b
La charge maximale atteinte est de QR = 82.1 kN pour une flèche windD-8 = 39.9 mm
• diagramme charge Q – déformation de la surface du béton au niveau des armatures tendues (L = 1420 mm). La rupture a été atteinte par effort tranchant avec écoulement des armatures
de la partie supérieure du spécimen εsup,OmeT-6 pour l’essai DT4a et respectivement flexionnelles.
εsup,OmeT-8 pour l’essai DT4b
Remarque : la jauge OmeT-10 c’est décollé lors de l’essai. Par conséquence, le diagramme
• diagramme charge Q – déformation de la surface du béton de la partie inférieure du déformation de la surface du béton au niveau de l’armature tendue du spécimen selon le
spécimen εinf,OmeC-5 pour l’essai DT4a et respectivement de l’ εinf,OmeC-7 pour l’essai niveau de chargement de la figure 86 n’est pas représenté entre la position L = 820 et
DT4b 920 mm. Presque toutes les jauges OmeC se sont décollées lors de l’essai par conséquence le
Par la suite, les graphiques présentés sont de la même forme que ceux des essais monotones. diagramme déformation de la surface du béton de de la partie inférieure du spécimen selon le
Toutefois, seule l’enveloppe des courbes cycliques est représentée. niveau de chargement de la figure 87 est incomplet pour un grand nombre de positon.
Remarque : lorsqu’une mesure est perdue lors de l’essai, la dernière valeur mesurée est mise
en évidence par une étoile sur le diagramme concerné.
80 120
60 90
40 60
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
20 30
0 0
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210
t [min] t [min]
IBETON Série DT1 à DT4 71 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 72 / 95 décembre 2009
120
90 120
60 90
Q [kN]
30 60
Q [kN]
0 30 Reac−NO
0 20 40 60 80 0 1 2 3 4 5 6 7 Reac−NE
w [mm] Δh [mm] Reac−SO Reac−N
Reac−SE Reac−S
Figure 81: DT4a : diagramme charge Q – flèche wIndD-8 et charge Q – changement d’épaisseur du 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700
spécimen ΔhIndS-5. QRéaction [kN] QRéaction [kN]
120
90
90
60
Q [kN]
60
Q [kN]
30
30 Inclino n°1
Inclino n°2
0
0 1 2 3 4 5 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 −1
ε [%] εinf [%]
sup 0
0 20 40 60 80 100
θ [mrad]
Figure 82: DT4a : diagramme charge Q – déformation εinf de l’OmeT-8 et charge Q –
déformation εsup de l’OmeC-5 ; base de mesure ℓ0 = 100 mm. Figure 84: DT4a : enveloppe du diagramme charge Q – rotation θ.
IBETON Série DT1 à DT4 73 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 74 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeT−1 OmeT−5
OmeT−2 OmeT−6
90 OmeT−3 OmeT−7
OmeT−4 OmeT−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndD−1 IndD−5
IndD−2 IndD−6
IndD−3 IndD−7 90
IndD−4 IndD−8
0
0 20 40 60 80
w [mm] 60
Q [kN]
120 0
30 OmeT−9 OmeT−13
OmeT−10 OmeT−14
OmeT−11 OmeT−15
90 20 OmeT−12
0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
ε [%] εsup [%]
40 sup
60
Q [kN]
w [mm]
4
Q [kN] Q [kN]
30 IndD−9 60 64 post pic 64 post pic
IndD−10 80.3 post pic 80.3 post pic
76.6 3 76.6
51.8 51.8
0 80
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420
[%]
w [mm] L [mm]
2
sup
ε
Figure 85: DT4a : enveloppe du diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le
chargement.
1
0
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
IBETON Série DT1 à DT4 75 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 76 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeC−1 OmeC−5
OmeC−2 OmeC−6
OmeC−3 OmeC−7 90
OmeC−4 OmeC−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndS−3 IndS−7
IndS−4 IndS−8
90 IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8 −2 0 2 4 6 8
Δh [mm] Δh [mm]
60
Q [kN]
Figure 88: DT4a : enveloppe du diagramme charge Q – changement d’épaisseur de spécimen Δh.
30 OmeC−9 OmeC−13
OmeC−10 OmeC−14 120
OmeC−11 OmeC−15
OmeC−12
0
0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 90
ε [%]
εinf [%] inf
0 60
Q [kN]
εinf [%]
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
εdiag [%] εdiag [%]
Q [kN]
−0.6 51.8 post pic
76.6 post pic
Figure 89: DT4a : enveloppe du diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en
80.3 diagonale εdiag ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
64
−0.8
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
IBETON Série DT1 à DT4 77 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 78 / 95 décembre 2009
4.2.2. Essai DT4b
80 120
60 90
40 60
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
20 30
0 0
0 30 60 90 120 150 180 210 0 30 60 90 120 150 180 210
t [min] t [min]
IBETON Série DT1 à DT4 79 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 80 / 95 décembre 2009
120
90 120
60 90
Q [kN]
30 60
Q [kN]
0 30 Reac−NO
0 20 40 60 80 0 1 2 3 4 5 6 7 Reac−NE
w [mm] Δh [mm] Reac−SO Reac−N
Reac−SE Reac−S
Figure 93: DT4b : diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 et charge Q – changement 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500 600 700
d’épaisseur du spécimen Δh de l’IndS-6. QRéaction [kN] QRéaction [kN]
120
90
90
60
Q [kN]
60
Q [kN]
30
30 Inclino n°1
Inclino n°2
0
0 1 2 3 4 5 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 −1
ε [%] ε [%]
inf 0
sup
0 20 40 60 80 100
θ [mrad]
Figure 94: DT4b : diagramme charge Q – déformation εinf de l’OmeT-8 et charge Q –
déformation εsup de l’OmeC-7 ; base de mesure ℓ0 = 100 mm. Figure 96: DT4b : enveloppe du diagramme charge Q – rotation θ.
IBETON Série DT1 à DT4 81 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 82 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeT−1 OmeT−5
OmeT−2 OmeT−6
90 OmeT−3 OmeT−7
OmeT−4 OmeT−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndD−1 IndD−5
IndD−2 IndD−6
IndD−3 IndD−7 90
IndD−4 IndD−8
0
0 20 40 60 80
w [mm] 60
Q [kN]
120 0
30 OmeT−9 OmeT−13
OmeT−10 OmeT−14
OmeT−11 OmeT−15
90 20 OmeT−12
0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
ε [%] εsup [%]
40 sup
60
Q [kN]
w [mm]
5
Q [kN] Q [kN]
30 IndD−9 60 79.4 post pic 79.4 post pic
IndD−10 74.4 74.4
4
51.8 51.8
0 80
0 20 40 60 80 20 220 420 620 820 1020 1220 1420 3
[%]
w [mm] L [mm]
sup
ε
Figure 97: DT4b : enveloppe du diagramme charge Q – flèche w et déformée du spécimen selon le 2
chargement.
1
0
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
IBETON Série DT1 à DT4 83 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 84 / 95 décembre 2009
120
90
60
Q [kN]
120
30 OmeC−1 OmeC−5
OmeC−2 OmeC−6
OmeC−3 OmeC−7 90
OmeC−4 OmeC−8
0
60
Q [kN]
120
30 IndS−3 IndS−7
IndS−4 IndS−8
90 IndS−5
IndS−6
0
−2 0 2 4 6 8 −2 0 2 4 6 8
Δh [mm] Δh [mm]
60
Q [kN]
Figure 100: DT4b : enveloppe du diagramme charge Q – changement d’épaisseur de spécimen Δh.
30 OmeC−9 OmeC−13
OmeC−10 OmeC−14 120
OmeC−11 OmeC−15
OmeC−12
0
0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 0 −0.2 −0.4 −0.6 −0.8 90
εinf [%] ε [%]
inf
0 60
Q [kN]
−0.2
30 OmeS−1 OmeS−5
OmeS−2 OmeS−6
−0.4 OmeS−3 OmeS−7
OmeS−4
[%]
0
inf
ε
−0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
−0.6 ε [%]
diag
εdiag [%]
Q [kN]
79.4 post pic
−0.8 74.4 Figure 101: DT4b : enveloppe du diagramme charge Q – déformation le long de l’armature en
51.8 diagonale εdiag ; base de mesure ℓ0 = 100 mm.
−1
20 220 420 620 820 1020 1220 1420
L [mm]
IBETON Série DT1 à DT4 85 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 86 / 95 décembre 2009
4.3 Comparaisons
Le tableau 9 compare et résume les résistances QR, flèche wIndD-8 et rotation θInc-2 à la rupture.
De plus, une indication sur le type de rupture obtenue est donnée.
Tableau 9: Comparaison entre les essais des résistance, flèche et rotation à la rupture.
QR [kN] wIndD-8 à QR [mm] θInc-2 à QR [mrad] Type de rupture
DT1a 39.2 39.1 39.8 flexion
effort tranchant avec écoulement
DT1b 59.6 62.9 65.4
des armatures flexionnelles
DT2a 73.7 38.2 47.6 flexion
DT2a’ 70.2 48.8 50.2 effort tranchant
DT2b 75.4 43.3 49.2 flexion
DT3a 91.2 23.5 20.7 effort tranchant
DT3b 109.3 47.0 46.4 flexion
effort tranchant avec écoulement
DT4a 82.1 39.9 39.7
des armatures flexionnelles
effort tranchant avec écoulement
DT4b 79.6 44.9 46.3
des armatures flexionnelles
La figure 103 présente la comparaison entre les relevés de fissures des spécimens à la fin des
essais.
Les diagrammes comparatifs présentes tous la flèche wIndD-8 (L = 1420 mm) sont données au
§ 4.4.1 pour les essais monotones et au § 4.4.2 pour les essais cycliques.
IBETON Série DT1 à DT4 87 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 88 / 95 décembre 2009
4.3.1. Essais monotones
120
109.3 kN
91.2 kN
90
73.7 kN 75.4 kN
59.6 kN
60
Q [kN]
39.2 kN DT1a
DT1b
30 DT2a
DT2b
DT3a
DT3b
0
0 20 40 60 80
wIndD−8 [mm]
Figure 104: diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 ; comparasion entre tous les essais
monotones.
La figure 105 présente la comparaison entre les essais monotones DT1a et DT1b.
L’excentricité du chargement est de a = 1.52 m pour l’essai DT1a et de 1.20 m pour l’essai
DT1b, le taux d’armature flexionnel est de ρflex = 0.3 % et le détail est sans étrier pour les
deux essais.
La rupture de l’essai DT1a est survenue par écoulement des armatures tendues puis par
plastification du béton dans la zone comprimé. La rupture de l’essai DT1b c’est produite par
écoulement des armatures tendues puis par une rupture par effort tranchant.
La figure 106 présente la comparaison entre les essais monotones DT2a et DT2b.
L’excentricité du chargement est de a = 1.52 m, le taux d’armature flexionnel est de
ρflex = 0.7 % pour les deux essais et le détail est sans étrier pour l’essai DT2a et avec étriers
pour l’essai DT2b.
Figure 103: Comparasion entre le relevé des fissures à la fin des essais La rupture de l’essai DT2a c’est produite par écoulement des armatures tendues puis par
plastification du béton dans la zone comprimé. Toutefois, l’essai a été stoppé avant
d’atteindre le comportement post-pic. La rupture de l’essai DT2b c’est produite par
écoulement des armatures tendues puis par plastification du béton dans la zone comprimé.
IBETON Série DT1 à DT4 89 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 90 / 95 décembre 2009
120 120
109.3 kN
91.2 kN
90 90
59.6 kN
60 60
Q [kN]
Q [kN]
39.2 kN
30 30
DT1a DT3a
DT1b DT3b
0 0
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80
wIndD−8 [mm] wIndD−8 [mm]
Figure 105: diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 ; comparasion entre les essais DT1a et Figure 107: diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 ; comparasion entre les essais DT3a et
DT1b. DT3b.
120
4.3.2. Essais cycliques
90 La figure 108 présente la comparaison entre les essais monotones et les enveloppes des essais
73.7 kN 75.4 kN cycliques relatifs.
60
Q [kN]
120
30
90 82.1 kN 79.6 kN
DT2a 73.7 kN 75.4 kN
DT2b
0
0 20 40 60 80 60
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
Figure 106: diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 ; comparasion entre les essais DT2a et
30 DT2a
DT2b. DT2b
DT4a
DT4b
0
La figure 107 présente la comparaison entre les essais monotones DT3a et DT3b. 0 20 40 60 80
wIndD−8 [mm]
L’excentricité du chargement est de a = 1.20 m, le taux d’armature flexionnel est de
ρflex = 0.7 % pour les deux essais et le détail est sans étrier pour l’essai DT3a et avec étriers Figure 108: diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 ; comparasion entre les essais DT2a et
pour l’essai DT3b. DT2b (monotones) et l’enveloppe des essais DT4a et DT4b (cycliques).
La rupture de l’essai DT3a c’est produite par effort tranchant. La rupture de l’essai DT3b
c’est produite par écoulement des armatures tendues puis par plastification du béton dans la
zone comprimé et finalement par détachement du béton d’enrobage plastifié. La figure 109 présente la comparaison entre les essais monotones DT2a et DT4a.
L’excentricité du chargement est de a = 1.52 m, le taux d’armature flexionnel est de
ρflex = 0.7 % et le détail est sans étrier pour les deux essais.
IBETON Série DT1 à DT4 91 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 92 / 95 décembre 2009
Comme mentionné précédemment, la rupture de l’essai DT2a c’est produite par écoulement 120
des armatures tendues puis par plastification du béton dans la zone comprimé. Par contre, la
rupture de l’essai DT4a c’est produite par écoulement des armatures tendues puis par
plastification du béton dans la zone comprimé puis simultanément par détachement du béton 90 79.6 kN
d’enrobage plastifié et par ouverture de la fissure d’effort tranchant. 75.4 kN
60
Q [kN]
120
30
90 82.1 kN
DT2b
73.7 kN
DT4b
0
0 20 40 60 80
60
Q [kN]
wIndD−8 [mm]
Figure 110: diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 ; comparasion entre l’essais DT2b et
30
l’enveloppe de l’essai DT4b.
DT2a
DT4a
0
0 20 40 60 80
wIndD−8 [mm]
Figure 109: diagramme charge Q – flèche w de l’IndD-8 ; comparasion entre l’essais DT2a et
l’enveloppe de l’essai DT4a.
La figure 110 présente la comparaison entre les essais monotones DT2b et DT4b.
L’excentricité du chargement est de a = 1.52 m, le taux d’armature flexionnel est de
ρflex = 0.7 % et le détail est avec étriers pour les deux essais.
Comme mentionné précédemment, la rupture de l’essai DT2b c’est produite par écoulement
des armatures tendues puis par plastification du béton dans la zone comprimé. Par contre, la
rupture de l’essai DT4b c’est produite par écoulement des armatures tendues puis par
plastification du béton dans la zone comprimé puis simultanément par effort tranchant.
IBETON Série DT1 à DT4 93 / 95 décembre 2009 IBETON Série DT1 à DT4 94 / 95 décembre 2009
5. Bibliographie
[ 1] CEB, CEB-FIP Model Code 1990, Comité Euro-International du Béton (CEB), 460 p., Thomas
Telford, Londres, UK, 1993.
[ 2] OFROU, Détails de construction de ponts : directives, Département fédéral des transports des
communications et de l'énergie, 190 p., Suisse, 1990.
[ 3] SN, EN 12350-5, Essai pour béton frais - Partie 5 : Essai d'étalement à la table à chocs,
Société Suisse des Ingénieurs et Architectes (SIA), Zurich, Suisse, 1999.
[ 4] SN, EN 12350-2, Essai pour béton frais - Partie 2 : Essais d'affaissement, Société Suisse des
Ingénieurs et Architectes (SIA), Zurich, Suisse, 1999.
Formation
10. 2006 – 12. 2010 Doctorant, Laboratoire de construction en béton (IBETON),
Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Lausanne / Suisse
Intitulé de la thèse :
Interaction sol − structure dans le domaine des ponts intégraux
10. 2000 – 07. 2006 Etude d’ingénieur civil, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne;
master of science msc, spécialisation ingénierie structurale;
Lausanne / Suisse.
Intitulé du travail de master :
Conception et dimensionnement d’un pont sur la ravine Fontaine
à la Réunion / France
Prix : ASEP (association des entreprises de précontrainte suisses)
Ernst & Sohn
08. 1996 – 06. 2000 Maturité Fédérale, Collège de Saussure, section scientifique ;
Genève / Suisse
Expériences professionnelles
04. 2010 – Ingénieur civil, Dreier Frenzel Architecture + Communication,
Lausanne / Suisse
10. 2006 – 12. 2010 Assistant, Laboratoire de Construction en Béton (IBETON),
Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Lausanne / Suisse
10. 2006 – 03. 2010 Ingénieur civil, Activité indépendante pour des concours de bâtiments
et ponts, Lausanne / Suisse
Concours représentatifs :
Eco-quartier Jonction, Genève / Suisse, 2009 , 1er prix
Aarebrücke, Aarau / Suisse, 2010, 2ème tour
Publications
Dreier D., Influence of soil-structure interaction on structural behaviour of integral bridge
piers, Proceedings of the 7th International FIB PhD Symposium, pp. 11-20, Stuttgart,
Allemagne, septembre, 2008.
Dreier D. et Muttoni A., Essais de dalles de transition, série de DT1 à DT4, Rapport d'essais,
95 p., Lausanne, Suisse, décembre, 2009.
Dreier D., Modified Geometry of Transition Slabs for Integral Bridges, Proceedings of the 1st
EPFL Doctoral Conference in Mechanics, Advances in Modern Aspects of Mechanics, pp. 107-
110, Lausanne, Suisse, février, 2010.
Dreier D. et Muttoni A., Interaction sol-structure : Ponts à culées intégrales, Rapport
OFROU, 99 p, Berne, Suisse, 2010, en révision.
Dreier D., Burdet O. et Muttoni A., Transition Slabs of Integral Abutment Bridges, Structural
Engineering International, août, 2011, approuvé pour publication.