THESE Polymerisation Amine Bisphenol
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THESE Polymerisation Amine Bisphenol
THESE
Présentée à l’Université du Sud Toulon-Var pour l’obtention du grade de
DOCTEUR
En Chimie et Physico-Chimie des Polymères
\ [
Par
À mes parents
Remerciements
Ce travail a été réalisé dans le cadre d’une thèse en cotutelle entre deux
établissements : Université du Sud Toulon Var – Université des Sciences de
l’Université Nationale du VietNam à Hanoï avec l’aide financière de l’Agence
Universitaire de la Francophonie (AUF).
Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde gratitude à Monsieur le
Professeur Jean Louis VERNET pour m’avoir accueillie au Laboratoire Matériaux à
Finalités Spécifiques (MSF). Je le remercie également pour avoir accepté de diriger
mes recherches, de ses précieux conseils et de son soutien dont il a fait preuve tout au
long de ce travail.
J’exprime me reconnaissance à Monsieur le Professeur LUU Kim Boi,
Directeur de la Faculté de Chimie, Université Nationale de Hanoï qui m’a permis de
réaliser ce travail lorsque j’étais au Viet Nam.
Je remercie vivement Monsieur le Professeur Alain CRESPY pour le grand
honneur qu’il me fait en acceptant de présider le jury. Qu’il soit assuré de toute ma
reconnaissance.
Je suis très honoré que Madame Jocelyne GALY, chargée de recherche CNRS
et Monsieur la Professeur Jean -Jacques ROBIN aient accepté d’être rapporteurs de ce
travail. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma sincère reconnaissance et mes
salutations respectueuses.
Je tiens également à remercier Monsieur Olivier BATAILLE de la Société
REA Industrie d’avoir accepté de participer à ce jury et de nous avoir fourni
gracieusement l’ensemble des matières premières nécessaires à l’accomplissement de
ce travail.
Je remercie sincèrement Madame le Professeur TRAN Thi My Linh pour
avoir accepté d’être mon co-directeur de thèse. Je lui suis très reconnaissante pour ses
conseils et ses encouragements lors de la réalisation de ce travail.
Je voudrais tout particulièrement exprimer ma reconnaissance au Dr.
François Xavier PERRIN qui m’a suivi tout au long de cette thèse. Je n’oublierai
jamais son aide efficace tant scientifique qu’expérimentale, et pour la rédaction de ce
mémoire.
J’exprime également mes sincères remerciements à tous les membres du
MFS, qu’ils soient assurés que j’ai trouvé au milieu d’eux une ambiance amicale et
chaleureuse dont je garderai un excellent souvenir.
Je remercie tout spécialement Brigitte TANGUY, Brigitte GEDOUX, Mme et
Mr Quy, Van Nhan, Minh Ngoc, Son, Viet pour leur gentillesse et leur
encouragement durant ces années. Un grand merci à mes amis : Hoa, Loan, Phuong,
Mai, Yen, Giang, Trung,… qui m’ont aidé beaucoup dans la vie quotidienne et m’ont
donné des moments amicaux et agréables pendant tout le temps où j’ai été séparé de
ma famille.
J’adresse enfin mes plus profonds sentiments à mes parents, Ham Hanh, bac
Tien, chi Tu et à toute ma famille qui, grâce à leur patience et leur encouragement
m’ont permis d’affronter l’éloignement avec sérénité et de rester enthousiaste durant
ces années de travail.
Avant - propos
Bonne lecture !
SOMMAIRE
INTRODUCTION -------------------------------------------------------------------------------------- 1
\•[
CONCLUSION -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 19
REFERENCES -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 19
\•[
2.3 RHEOLOGIE--------------------------------------------------------------------------------------------------------35
2.3.1. Généralités------------------------------------------------------------------------------------------------------ 35
2.3.2. Mode opératoire ----------------------------------------------------------------------------------------------- 35
CONCLUSION -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 95
REFERENCES -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 96
\•[
\•[
\•[
Les résines époxydes rentrent dans un très grand nombre d’applications dont
certaines sot d’un niveau technique élevé : industrie aéronautique et automobile (collage de
structures), sport (skis, raquettes, cadres de vélo…), industrie électrique, électronique,
stratifiés et composites…Ces résines se caractérisent notamment par un retrait minime lors de
la réaction de réticulation, une résistance exceptionnelle aux agents chimiques , une excellente
adhésion sur tous types de renforts (verre, aramide, carbone …etc) et de très bonnes
propriétés mécaniques. Dans le cas des stratifiés épais (tout comme dans le moulage des
pièces à trois dimensions), il est nécessaire de maîtriser la durée d’emploi du mélange à la
température de mise en œuvre et le pic exothermique associé à la réaction de réticulation.
Notre étude concerne des systèmes commerciaux époxy-amine durcissant à froid. Ces
systèmes sont caractérisés par un temps de travail très long et une faible exothermie et sont
donc particulièrement adaptés à la conception de stratifiés épais. De tels systèmes réticulant à
température ambiante sont à base d’amine aliphatique, plus réactives que les amines
aromatiques.
L’utilisation d’amines aliphatiques de faible masse moléculaire (éthylènediamine
(EDA),diéthylènetriamine (DETA), triéthylènetétramine (TETA)) présente plusieurs
inconvénients : toxicité, pression de vapeur élevée pouvant entraîner une évaporation
partielle, réactivité élevée avec le CO2 atmosphérique, résistance mécanique moyenne du
matériau final…Les durcisseurs utilisés contiennent une fraction importante de Jeffamine
D230 (polyoxypropylène diamine) qui ne présente pas les inconvénients cités précédemment.
Ce durcisseur présente une réactivité nettement plus faible que les amines aliphatiques de
faible masse moléculaire telle que l’EDA. De tels systèmes sont donc formulés avec des
quantités variables d’accélérateur phénolique selon la durée de durcissement requise à
température ambiante, cette dernière étant gouvernée par des raisons économiques et
techniques. Ce travail vise à mieux appréhender les caractéristiques d’un tel système époxy-
amine contenant une faible teneur de bisphénol A comme accélérateur. Nous étudierons en
particulier trois aspects importants pour les transformateurs de résines.
Après une description de la nature chimique du prépolymère époxy et du durcisseur
au Chapitre I, le Chapitre II sera consacré à une étude de la cinétique de réticulation de ces
systèmes catalysés. En effet, si l’effet catalytique des dérivés phénoliques est bien connu des
formulateurs de résines époxy, le développement d’un modèle cinétique de réticulation
prenant en compte la présence du catalyseur phénolique n’a pas été décrit jusqu’à présent à
notre connaissance. Un modèle mécanistique pertinent peut à cet égard permettre de prévoir
l’effet de modifications dans la formulation (quantité de catalyseur par exemple) sans avoir
recours à des expériences supplémentaires.
Le chapitre III visera à déterminer si le bisphénolA n’intervient que comme
catalyseur ou s’il est également incorporé chimiquement au réseau par réaction
d’éthérification avec les groupements oxiranes du prépolymère. Dans ce chapitre, l’étude sera
élargie aux époxydes réticulés par des durcisseurs de type amine aromatique qui requièrent
des températures de réticulation plus élevées. L’intérêt consiste ici à mieux maîtriser les
risques associés à une éventuelle extraction du bisphénolA dans l’environnement.
Page-1
Introduction
Page-2
CHAPITRE I
CONCLUSION ---------------------------------------------------------------------------------------- 19
REFERENCES ---------------------------------------------------------------------------------------- 19
Chapitre I Description du système époxy/amine
Dans notre étude, les produits utilisés ont été gracieusement fournis par la Société
REA Industrie à laquelle nous présentons tous nos remerciements. Les données fournies par
REA Industrie concernant la composition des systèmes étudiés sont les suivantes (% indiqués
en masse) :
Résine Epoxy : (EP)
Durcisseur (D)
1. Poly(oxy(méthyl-1.2-éthanediyl))alpha-(2-aminométhyléthyl)- > 50 %
oméga(2-aminométhyléthoxy)- éther
Poly(oxypropylène) diamine ou Jeffamine (JEFF)
3. Bisphénol A (BPA) De 5 à 15 %
La résine époxy étudiée est un mélange DGEBA/DGEBF noté EP. Les fiches
techniques fournies par REA Industrie indiquent une fraction massique de DGEBF supérieure
à la DGEBA.
DGEBA
CH3 CH3
n1
DGEBF
H H
H2C CH CH2 O C O CH2 HC H2C O C O HC CH2
O OH H O
H
n2
Page-4
Chapitre I Description du système époxy/amine
L’équivalent époxy est défini comme le poids en grammes de résine qui contient un
équivalent molaire de fonction époxyde.
On se base sur la réaction du groupement époxyde avec un halogénure d’acide [1].
Les groupements époxydes sont ouverts par un excès d’acide chlorhydrique en présence de
pyridine. Le dosage en retour par une solution alcoolique de soude permet de calculer la
quantité d’acide ayant réagi avec l’époxy.
OH Cl
O
+ HCl
C CH2 C CH2
H H
¾ Condition opératoire :
Solution de NaOH dans le méthanol NNaOH = 0.6625 mol /l
Solution préparée à partir de HCl (37%) dans la pyridine pour que : NHCl ≈ 0.2 mol/l
Indicateur : phénophtaléine dans le méthanol (1%)
On pèse environ 0,2 – 0,3 g de résine époxyde dans un ballon de 100 cm3. Un
volume de 25 ml de la solution de chlorhydrate de pyridine y est ajouté. L’ensemble est
chauffé à reflux pendant 20 minutes. Après le refroidissement de la solution, le dosage de
l’excès d’acide est effectué par une solution de soude en présence de phénophtaléine. Le point
d’équivalence est déterminé au virage de la phénophtaléine au rose. Un blanc est effectué
dans les mêmes conditions en l’absence de résine.
¾ Calcul de l’équivalent époxy
p × 10 3
E EP = Eq. 1
(A − B) × C NaOH
p : masse de résine (g)
A : Volume (ml) de la solution NaOH utilisé pour le blanc
B : Volume (ml) de la solution NaOH utilisé pour l’échantillon
¾ Résultat :
EEP = 174.04 ± 2.7
Page-5
Chapitre I Description du système époxy/amine
Page-6
Chapitre I Description du système époxy/amine
Figure- 1
Spectre RMN 1H de la résine EP
Page-7
Chapitre I Description du système époxy/amine
Figure- 2
Spectre RMN 1H de la résine EP dans la région 3.7-4.3 ppm
OH
O CH2 CH Cl
CH2
OH
Le second fragment est notamment caractérisé par un multiplet à 3.67 ppm associé
aux protons du groupement méthylène.
Page-8
Chapitre I Description du système époxy/amine
x 1 M n1 + x 2 M n 2
Mn = Eq. 4
x1 + x 2
Page-9
Chapitre I Description du système époxy/amine
Tableau- 1
Interprétation de spectre RMN de la résine EP (DGEBA/DGEBF) dans CDCl3 à 20° C
Déplacement Proton
Quantité (moles) Intégrale
chimique δppm correspondant
1.58 Hh 6x1(n1+1) 6 I3
2.62 He 2(x1+x2) 5.97
2.74 Hf 2(x1+x2) 5.7 I2
3.28 Hg 2(x1+x2) 5.42
3.74 Hd -
11,06
3.84 Hh’ -
4.1 Hi - -
4.18 Hc - 5.82
6.81 Ha 4[x1(n1+1)+x2(n2+1)] 12.12
I1
7.01 Hb 4[x1(n1+1)+x2(n2+1)] 12.6
EEP peut être calculé à partir des intégrales I1, I2 et I3 correspondant respectivement
aux protons aromatiques (Ha ; Hb), époxydes (He, Hf ; Hg) et aux groupements méthyle (Hh).
Les structures idéales (a) et (b) permettent de définir l’expression des rapports d’intégrales R1,
R2 et R3 :
I1 8[x 1 (n 1 + 1) + x 2 (n 2 + 1)]
R1 = = Eq. 6
I2 6(x 1 + x 2 )
I 3 x 1 (n 1 + 1)
R2 = = Eq. 7
I 2 (x 1 + x 2 )
3I1 − 4I 3 x 2 (n 2 + 1)
R3 = = Eq. 8
4I 2 (x 1 + x 2 )
Page-10
Chapitre I Description du système époxy/amine
x 1n1 + x 2 n 2
n= Eq. 10
x1 + x 2
n=
[x (n1+1)+ x (n2+1)]−(x + x )
1 2 1 2
Eq. 11
(x1+ x2)
n = 0.08
y1
x1= Eq. 13
284n1+340
y2
x2 = Eq. 14
256n 2 + 312
Page-11
Chapitre I Description du système époxy/amine
x1[284(n1+1)+56]=y1 Eq. 15
En remplaçant Eq. 7dans Eq. 15 et Eq. 8 dans Eq. 16, ces équations deviennent :
1
(x 1 + x 2 ) = Eq. 19
284R 2 + 256R 3 + 56
Par ailleurs, les deux équations Eq. 7 et Eq. 8 conduisent aux inégalités suivantes :
x1<R2(x1+x2) Eq. 20
x2<R3(x1+x2) Eq. 21
312R 3 340R 2
1− 〈 y1 〈 Eq. 22
284R 2 + 256R 3 + 56 284R 2 + 256R 3 + 56
La relation Eq. 22 a été utilisée afin d’estimer la fraction massique de chacun des
constituants de la résine EP :
0.34<y1<0.35
L’intervalle de fraction massique est très étroit et conduit donc à une estimation
précise de la fraction massique de chacun des constituants. Ce résultat est en accord avec les
données des fiches techniques. La résine EP est donc constituée de 65% en masse de DGEBF
et 35% en masse de DGEBA.
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Chapitre I Description du système époxy/amine
a b d e b' a'
H 2N CH CH2 O CH2 CH O CH2 CH NH2
Jeffamine (JEFF)
g h h g
H2N H2C CH2 NH CH2 CH2 NH2
Bisphénol A (BPA)
Page-13
Chapitre I Description du système époxy/amine
Figure- 3
Spectre RMN C13 du durcisseur D dans la région de 10 à 60ppm
Page-14
Chapitre I Description du système époxy/amine
Figure- 5
Figure- 4
13 Spectre RMN C13 du durcisseur D dans la région de 110 à 160 ppm
Spectre RMN C du durcisseur D dans la région de 70 à 80ppm
Page-15
Chapitre I Description du système époxy/amine
DETA et BPA étant des molécules isomoléculaires, les pics de résonance associés à
ces molécules sortent sous forme de pic fin et symétrique.
Les intensités relatives des signaux associés au BPA et au DETA correspondent de
façon prévisible aux relations suivantes :
Ig = Ih
2Ii = 2Im = 2Il = Ij = Ik = 4In
Les signaux de JEFF sont plus complexes en raison du caractère polymoléculaire de
ce composé. On constate en particulier que l’intégrale, associée aux carbones CH a, est plus
intense que celle associée aux carbones a’ (Figure- 6). Ce résultat peut s’expliquer en
considérant la structure correspondant à n=0 qui se distingue des autres oligomères (n>0) :
H2N CH CH2 O CH2 CH NH2
CH3 CH3
Figure- 6
Spectre RMN C13 du durcisseur D dans la région de 43 à 47 ppm
Page-16
Chapitre I Description du système époxy/amine
Tableau- 2
Interprétation de spectre RMN 13C du durcisseur D (JEFF/DETA/BPA) dans CDCl3 à 20° C
16,5 f xn 88,4
18,9 c 2x 100
30,5 m 2z 3,5
40,6 n z 1,88
41 g 2y 8,23
45,5 ÷ 45,8 a
2x 96,32
46 ÷ 46,3 a’
51,6 h 2y 8,45
73,5 ÷ 75 e
75 ÷ 76 d
2x + 2xn 277,1*
b’
77 ÷ 78
b
114,3 j 4z 7,22
126,9 l 4z 7,04
140,7 k 2z 3,33
154,6 i 2z 3,42
* Intégrale corrigée des signaux de CDCl3
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Chapitre I Description du système époxy/amine
xM JEFF I c M JEFF
% JEFF = × 100% = × 100%
xM JEFF + yM DETA + zM BPA I c M JEFF + I g M DETA + I n M BPA
Eq. 23
yM DETA I g M DETA
% DETA = × 100% = × 100%
xM JEFF + yM DETA + zM BPA I c M JEFF + I g M DETA + I n M BPA
Eq. 24
zM BPA I n M BPA
% BPA = × 100% = × 100%
xM JEFF + yM DETA + zM BPA I c M JEFF + I g M DETA + I n M BPA
Eq. 25
La faible proportion de BPA et DETA par rapport à JEFF dans le durcisseur D peut
constituer une limite quant à la précision de cette méthode. Pour évaluer le degré de précision
de cette méthode, nous avons préparé un mélange de jeffamine D400 avec du BPA à partir
des composés purs tel que JEFF D400 ~97% et BPA ~3% (% en masse). La valeur calculée à
partir des données de RMN correspond à un taux de BPA de 2.8% soit une erreur de 7%.
Cette erreur n’est pas négligeable mais reste cependant acceptable.
Le Tableau- 3 regroupe les résultats obtenus à partir du durcisseur D.
Tableau- 3
Fractions massiques du mélange JEFF/DETA/BPA
Page-18
Chapitre I Description du système époxy/amine
CONCLUSION
REFERENCES
[1] Lee, H.; Neville, K., Handbook of Epoxy Resins, McGraw-Hill: New York, (1967).
[2] Dorsey, J. D.; Dorsey, G. F.; Rutenberg, A. C.; Green, L. A., Anal.Chem., (1977) 49,
1144.
[3] Garcia, F. G.; Soares, B. G., Polymer Testing, (2003) 22, 51.
[4] González, F.; Perez, C.; Ortiz, P.; Galego, N., Revista CENIC Ciencias Químicas,
(1998) 29, 119.
[5] Gulino, D.; Galy, J.; Pascault, J. P., Makromol. Chem., (1983) 184, 411.
Page-19
CHAPITRE II
CONCLUSION ---------------------------------------------------------------------------------------- 95
REFERENCES ---------------------------------------------------------------------------------------- 96
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
C CH2 + H N H N CH2 C
H
H H
Réaction- 1
L’amine secondaire ainsi obtenue pendant la Réaction- 1 va réagir à son tour avec un
groupement époxyde selon la Réaction- 2.
OH
O OH k02,k2 CH2 CH
C CH2 + N CH2 C N
H
CH2 CH
H H
OH
Réaction- 2
OH OH
O
k3'
CH CH2 + H O R CH CH2 O R
OH
Réaction- 3
Page-21
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
La réaction d’éthérification est catalysée par des groupements hydroxyle et par des
amines tertiaires [7] . Elle ne revêt une importance dans les systèmes époxy-amine que dans les
stades ultimes de la réaction de réticulation et en présence d’un excès stœchiométrique
d’époxy [8] par rapport à la stœchiométrie.
L’homopolymérisation de la résine époxy peut se produire à température ambiante en
présence d’un catalyseur de type amine tertiaire[5] tel que le 2-(diméthylaminométhyl)phénol
(DMAMP) ou le Tri(diméthylaminométhyl)phénol (TDMAMP). Pour des raisons
d’encombrement stérique, l’amine tertiaire produite par la réaction époxy-amine ne permet
pas d’activer la réaction d’homopolymérisation.[7].
Page-22
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 1
Diagramme TTT type d’un matériau thermodurcissable
Page-23
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
dα
(α; T) est l’équation cinétique de vitesse
dt
dα
L’expression des fonctions (α; T) et DF(α; T) est étudiée dans les deux parties
dt
qui suivent.
E + PA ⎯ k
0
⎯⎯1 → SA + ( P − OH )
E + SA ⎯ k
0
⎯⎯2 → TA + ( P − OH )
Mécanisme catalytique
k
E + PA + C 0 ⎯ ⎯1 → SA + C 0
k
E + SA + C 0 ⎯⎯→
⎯2
TA + C 0
Mécanisme auto-catalytique
k
E + PA + ( P − OH ) ⎯⎯
⎯11
→ SA + (P − OH)
k
E + SA + (P − OH) ⎯⎯
⎯22
→ TA + (P − OH)
Ethérification
k
E + E + [Cat] ⎯⎯→
⎯3
P − O − P + [Cat]
k
E + (P − OH) + [Cat] ⎯⎯
⎯4
→ P − O − P + [Cat]
k'
E + (R − OH) + [Cat] ⎯⎯
⎯4
→ P − O − R + [Cat]
Page-24
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
= [E][PA ] { k 0 1 + k 1 [C 0 ] + k 11 [P − OH] }
dE
−
dt
+ [E][SA ] { k 0 2 + k 2 [C 0 ] + k 22 [P − OH] } Eq. 2
+ [E][Cat ] { k 3 [E] + k 4 [P − OH] + k ' 4 [R − OH] }
Cette équation est générale et peut être simplifiée selon le système étudié et les
conditions de réticulation. Le traitement cinétique de Horie[13] a constitué la base des études
ultérieures relatives à la cinétique de réticulation des réseaux époxy[14, 15]. Les hypothèses
simplificatrices, dans le modèle de Horie, sont les suivantes :
(i) seules les réactions catalysées interviennent dans le processus, à savoir k01<<k1,
k02<<k2 ou k01 = k02 = 0
(ii) la réaction d’homopolymerisation est négligée. En effet, cette réaction ne se
produit de façon significative qu’en présence de catalyseurs de type amine tertiaire
peu encombrée [16]
(iii) les réactions d’éthérification sont également négligeables. La réaction
d’éthérification ne se produit de façon significative que dans des systèmes
contenant un excès de fonctions époxy, et une fois tous les hydrogènes d’amine
consommés[17, 18]. Les résultats expérimentaux du chapitre III confirmeront la
validité de cette hypothèse en ce qui concerne la réaction entre le bisphénol A et
l’époxy (constante k’4)
En prenant en compte les hypothèses (i), (ii) et (iii), l’équation Eq. 2 simplifiée
s’écrit :
dE
− = k 1 [E ][PA ][C 0 ] + k 11 [E ][PA ][P − OH] + k 2 [E ][SA ][C 0 ] + k 22 [E ][SA ][P − OH] Eq. 3
dt
L’équation Eq. 3 peut s’écrit ainsi :
dα
= (K 1 + K 2 α )(1 − α ) H c
2
Eq. 4
dt
Page-25
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
En posant :
k 2 k 22 1
κ= = = + Δκ (rapport de réactivité entre hydrogène secondaire et hydrogène
k 1 k 11 2
primaire). La valeur du rapport κ varie en général entre 0.5 et 1 selon la nature de l’amine
considérée[12].
E0 − E dα 1 dE
α= ⇒ =−
E0 dt E 0 dt
1
K1 = k 1C 0 E 0
2
1 2
K2 = k 11 E 0
2
⎛ 2[SA ]Δκ ⎞
H c = ⎜⎜1 + ⎟⎟ (appelé facteur de connectivité de Horie)
⎝ 2[PA ] + [SA ] ⎠
2[SA ]Δκ
Hc évolue au cours la réaction. 〈〈1 jusqu’à un taux de conversion de l’ordre de
2[PA ] + [SA ]
1 dα
50%. Le tracé de en fonction de α est alors linéaire. Aux conversions plus élevées,
(1 − α ) 2
dt
Hc n’est plus négligeable par rapport à 1 et la réaction devient de plus en plus contrôlée par la
diffusion des espèces réactives.
Kamal et Sourour [19, 20] sont partis du postulat de Horie, mais en considérant une
réactivité identique entre amines primaire et secondaire, c’est à dire κ=1 :
k
H + E + C 0 ⎯ ⎯1 → SA ou TA
k
H+ E + (P −OH) ⎯⎯→
⎯
11
SA ou TA
[P − OH] = E 0 − E = E 0 α
dE
= [E 0 (1 − α )] (k 1C 0 + k 11 E 0 α )
2
Eq. 3 ⇒ -
dt
E
d
E0 2⎛ C ⎞
⇔ - = [E 0 (1 − α )] ⎜⎜ k 1 0 + k 11α ⎟⎟
dt ⎝ E0 ⎠
dα
= k (1 − α ) (B + α )
2
⇔ Eq. 6
dt
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Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
avec
2
k = k 11 E 0
k1 C0
B= (la constante B traduit la présence de catalyseurs à l’état initial)
k 11 E 0
dα
= kα m (1 − α )
n
Eq. 8
dt
Dans le cas d’une réaction non auto-catalytique, m = 0, et on retrouve l’équation de
vitesse d’une réaction d’ordre n[24, 25] :
dα
= k (1 − α )
n
Eq. 9
dt
⎡ dα ⎤ dα
⎢⎣ dt ( α ; T ) ⎥⎦ = ⎡⎢ ( α ; T ) ⎤⎥ × DF ( α ; T ) Eq. 10
app ⎣ dt ⎦ chem
Dans le cas général, la vitesse de réaction est reliée à la conversion par une loi de
type :
dα
= k (T )f (α ) Eq. 11
dt
Page-27
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
⎛−E⎞
k = k 0 exp⎜ ⎟ Eq. 12
⎝ RT ⎠
Où
E est l’énergie d’activation
k0 est une constante dépendant de la fréquence de collision entre les groupements réactifs
En développant Eq. 10 avec Eq. 11 , on a :
k app ( α , T ) = k chem ( T ) × DF ( α ; T ) Eq. 13
kapp est la constante de vitesse apparente prenant en compte l’effet de diffusion sur la
constante de vitesse intrinsèque kchem.
L’approche communément adoptée pour rendre compte des effets de diffusion au
cours de la réticulation des résines époxy-amine est basée sur l’équation de Rabinowitch [32] .
Dans cette théorie, la réaction est supposée se dérouler en deux étapes indépendantes : le
temps de réaction apparent combine à la fois un temps intrinsèque pour que la liaison
chimique se forme (tchem), et un temps relatif de diffusion (tD):
t reaction = t diffusion + t chem Eq. 14
ou
1 1 1
= + Eq. 15
k app kD k chem
kDo est une constante dépendant de la distance entre deux noeuds du réseau macromoléculaire.
k0
En posant D1 = , et avec Eq. 17, Eq. 16 devient :
kD 0
Page-28
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
1
DF = Eq. 18
D1 ⎛ − Ea ⎞
1+ exp ⎜ ⎟
D ⎝ RT ⎠
où B est une constante de l’ordre de l’unité, νf est le volume libre, et si ν est le volume total
alors, ν0 = ν - νf.
νf
On réécrit Eq. 19 en utilisant la fraction de volume libre f =
ν
⎡ ⎛1 ⎞⎤
D = D 0 exp ⎢ − B ⎜ − 1 ⎟ ⎥ Eq. 20
⎣ ⎝ f ⎠⎦
⎡ ⎛ 1 ⎞⎤
D = D 0 exp ⎢ B ⎜ 1 − ⎟⎥
f 0 + δ (T − T g ) ⎟⎠ ⎥⎦
Eq. 22
⎢⎣ ⎜⎝
Récemment, Chean[40] a réussi à modéliser les effets de diffusion, avec Eq. 22, pour le
système bisphénol-A polycarbonate/tétraglycidyl-4,4-diaminodiphénylméthane/4,4-
diaminodiphénylsulfone (PC/TGDDM/DDS), en supposant que la relation Eq. 21 est encore
valable au dessous de la Tg.
Gordon[41] a modélisé D (α ;T) en adoptant le formalisme Williams-Landel-Ferry
(WLF) [39]. D est considéré comme proportionnel à l’inverse du temps de relaxation des
segments polymériques.
⎛ C 1 (T − T g ) ⎞
D = D 0 exp ⎜ ⎟ Eq. 23
⎜C + T −T ⎟
⎝ 2 g ⎠
Page-29
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Dans cette relation, C, et la conversion critique αc, sont deux paramètres ajustables.
Avec Eq. 18, le facteur de diffusion s’exprime alors par :
1
DF = Eq. 25
1 + exp [C (α − α c )]
Page-30
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Page-31
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
2.2.1. Généralités
La calorimétrie différentielle à balayage est une méthode thermique basée sur la
mesure du flux de chaleur entre un échantillon et une référence inerte soumis à une même loi
d’échauffement ou de refroidissement. Les mesures sont quantitatives. Outre les
déterminations de températures et d'enthalpies de transformations de phases, la DSC permet
aussi la mesure de la Tg et des capacités calorifiques.
La conception de l’appareil utilisé (DSC 92-SETARAM) est basée sur la mesure
différentielle de l’effet thermique à l’aide de deux piles thermoélectrique. La Figure- 2
schématise la tête de mesure de l’appareil constituée de deux cellules identiques (échantillon
et référence) placées dans un même bloc programmé en température. La mesure différentielle
du flux thermique est réalisée par deux capteurs thermiques plans montés en opposition. Les
détecteurs sont des thermocouples.
Figure- 2
Tête de mesure de la D.S.C. 92 – SETARAM
Page-32
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
dH
[W/g] est le flux thermique mesuré
dt
H Totale [j/g] est l’enthalpie totale de réticulation réalisée en balayage dynamique.
dα -1
[s ] est la vitesse de réaction
dt
α est le taux de conversion à un instant t.
La conversion à un instant t peut être déterminée par intégration du signal du flux
thermique entre l’instant 0 et l’instant t :
t
1 ⎛ dH ⎞
H Totale ∫0 ⎝ dt ⎠
αt = ⎜ ⎟dt Eq. 28
Les études DSC peuvent être effectuées en conditions isothermes ou non isothermes.
Les données en mode isotherme sont fréquemment utilisées pour étudier la validité de
modèles cinétiques[23, 44, 47, 59] sachant que :
dα
= k (T ) × f (α ) Eq. 29
dt
où k est la constante de vitesse de la réaction. k ne dépend que de la température selon la loi
d’Arrhenius (Eq. 12).
En condition isotherme, αt peut être également déterminé par mesure de l’enthalpie
résiduelle Hr lors d’un balayage en températures effectué après une durée t de réaction. Le
taux de conversion est alors calculé selon :
Hr
αt = 1− Eq. 30
H Totale
Page-33
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
dα dα dT dα
= × =β = k (T) × f (α ) Eq. 31
dt dT dt dT
Page-34
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
2.3 RHEOLOGIE
2.3.1. Généralités
L’évolution de la viscosité au cours de la réticulation est schématisée à la Figure- 3.
Au temps de gel, tg, la masse molaire moyenne en masse du polymère et sa viscosité
divergent brusquement vers l’infini.
η E'
tgel
t
Figure- 3
Evolution dans le temps de la viscosité η et du module de conservation E’ au cours d’un processus de
réticulation
Page-35
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Tête de mesure
(capteur de force)
Tige métallique φ 4 mm
Echantillon à analyser
Thermocouple
Figure- 4
Schéma simplifié du montage du Trombomat
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Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 5
Vitesse de réaction en fonction de la température dans des conditions non isothermes
Page-37
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 6
Taux de conversion en fonction de la température en conditions non isothermes
Figure- 7
Vitesse de réaction en fonction du temps dans des conditions isothermes
Page-38
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 8
Taux de conversion en fonction du temps en conditions isothermes
Page-39
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 9
Vitesse de réticulation en fonction du taux de conversion à différentes températures
Page-40
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 10
Thermogrammes obtenus au cours de la réticulation à 80ºC
Les valeurs de Tg enregistrées au cours du temps sont reportées dans la Figure- 11.
Page-41
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Tg (ºC) 90
70
50 80ºC
60ºC
40ºC
30
10
temps (s)
-30
-50
Figure- 11
Evolution de Tg en fonction du temps à différentes températures de cuisson
Page-42
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Résine Durcisseur
Nombre d’onde Mode de vibration
DGEBA/DGEBF JEFF/DETA/BPA
3487 υ (O-H) de l’alcool secondaire D +
3357,3287 υ (N-H) de l’amine primaire - D
3057 υ (=C-H) aromatique D -
2970, 2927,2870 υ (C-H) aliphatique D D
1613, 1574, 1504 υ (C=C) aromatique D D
1452 δ (CH) de CH2 et CH3 D D
1378, 1339 δsym (CH) gem-diméthyle D D
1235 υ (C-O) aromatique D -
1178 υ (C-O) de l’alcool IIaire D -
1113 υ (C-O-C) aliphatique - D
1035 υ (C-O-C) aromatique D -
917 υasym du cycle oxirane D -
γ (C-H) aromatique et γCH2r du D D
830
groupement époxide
571 υ (C-O-C) D +
«D» bande d’absorption présente
«-» bande d’absorption absente
Page-43
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
2,4
1508,70
(a) Résine (EP)
2,2
1239,13
2,0
1,8
1,6
1,4
Abs
1,2
1034,78
1,0
830,43
1289,10
1178,26
1604,35
1452,17
0,8
752,17
913,04
1113,04
1585,47
2926,09
2991,30
0,6
1347,83
3056,52
2865,22
973,91
3486,96
0,4
0,2
0,55
1104,35
0,50
(b) Durcisseur (D)
0,45
2865,22
2960,87
2926,09
0,40
0,35
Abs
0,30
1373,91
0,25
826,09
1460,87
3369,57
3286,96
1293,46
0,20
1586,96
1258,60
0,15
0,10
1,2
1504,35
1,0
0,9
1034,78
1113,04
1452,17
1178,26
830,43
1291,30
2969,57
2921,74
1613,04
0,8
2869,57
1587,25
917,39
752,17
0,7
Abs
973,91
1378,26
3056,52
0,6
571,38
3356,52
0,5
3286,96
0,4
2060,87
1891,89
0,3
0,2
0,1
Figure- 12
Spectres IRTF de (a) Résine EP ; (b) Durcisseur ; (c) Mélange EP/D au tem
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Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
1.1
2927
1.0
916
1608
0.9
0.8
0.7
Absorbance
0.6
0.5
0h
0.4
0.3 1h
0.2
3h
0.1
4h
0.0
Figure- 13
Spectres IRTF dans des conditions de réticulation isotherme à T=60°C
où
A est l’absorbance
ε est le coefficient d’extinction molaire
c est la concentration en groupements absorbants
l est l’épaisseur de l’échantillon analysé
Pour compenser le changement d’épaisseur de l’échantillon en cours de
polymérisation, on utilise une bande IR caractéristique d’un groupement dont la concentration
reste constante, comme étalon interne. Dans cette étude, la vibration de la liaison CH
Page-45
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
aliphatique, à 2927 cm-1 ou CH aromatique à 1608 cm-1, a été choisie comme référence.
Aucune différence significative n’a été notée selon le choix de la bande de référence.
La conversion α est reliée aux absorbances mesurées par l’équation :
A916cm _ 1
A° 916cm _ 1
αt = 1 − Eq. 33
Aref
A° ref
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Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
1
α
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,1
0
0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000 40000
temps (s)
Figure- 14
Evolution de la conversion en fonction du temps en conditions isothermes obtenues par IRTF et DSC.
Figure- 15
Corrélation entre IR et DSC en combinant les taux de conversion obtenus à des temps de réticulation identiques
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Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
⎛ dα ⎞ ⎛ dα ⎞ ⎛ dα ⎞
=⎜ +⎜ ⎟ = kB(1 − α) + kα (1 − α)
n m n
⎜ ⎟ ⎟ Eq. 34
⎝ dt ⎠ totale ⎝ dt ⎠ n eme ⎝ dt ⎠ auto
dα
et α sont la vitesse et la conversion expérimentalement obtenues en DSC
dt
Vo
B= est proportionnel à la concentration initiale en catalyseur.
k
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Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
⎡ dα ⎤
⎢ dt ⎥ = kB = V0 Eq. 35
⎣ ⎦ t =0
⎛ dα ⎞
⎟ = ln (V0 + kα ) + n ln(1 − α )
m
ln⎜ Eq. 36
⎝ dt ⎠
⎛ dα ⎞
Selon Eq. 36, n peut être obtenu en traçant ln⎜ ⎟ en fonction de ln(1 − α ) : cette
⎝ dt ⎠
relation est linaire quand α→1 et la pente permet une première estimation n0 de l’ordre de
réaction n (Figure- 16 (a)).
Eq. 36 peut aussi s’écrire :
⎡ ⎛ dα ⎞ ⎤
⎢ ⎜ dt ⎟ ⎥
ln ⎢ ⎝ ⎠ − V ⎥ = ln (k ) + m ln (α ) Eq. 37
⎢ (1 - α )n
o
i
⎥
⎢ ⎥
⎣ ⎦
Le tracé du terme de gauche de Eq. 37 en fonction de ln(α) conduit donc à une droite
de pente m et d’ordonnée à l’origine ln(k). Une première estimation k0, m0 des coefficients k
et m a été effectuée en injectant les valeurs n0 et V0 précédemment calculées dans Eq. 37
(Figure- 16 (b)). Afin d’obtenir des estimations de k, m et n plus précises, il est nécessaire
d’effectuer une procédure itérative.
Un réarrangement de Eq. 36 conduit à :
⎛ dα ⎞
⎜ ⎟
⎝ dt ⎠
ln
(Vo + k i α m ) = n ln(1 − α )
i
Eq. 38
Page-49
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure 16 (a)
Figure 16 (b)
Page-50
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure 16 (c)
Figure 16 (d)
Figure- 16
Paramètres cinétiques de la réticulation déterminés par analyse graphique
(a) Valeurs n initiales (b) Valeurs m et k initiales
(c) Valeurs n finales (d) Valeurs m et k finales
Page-51
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
ordre de 2,5
reaction n
[n,m, (n+m)] m
2 (n+m)
1,5
0,5
0
0 20 40 60 80 100
T (ºC)
Figure- 17
Evolution de n, m, (m+n) avec la température
Page-52
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
⎡ (dα / dt )auto ⎤ kα m (1 − α )n α m
⎢ ⎥= = Eq. 39
⎣ (dα / dt )n eme ⎦ Vo (1 − α )
n
B
αm
La Figure- 18 représente en fonction de α à différentes températures. Comme le
B
prévoit l’équation Eq. 39, le rapport entre la vitesse des réactions auto catalytiques et la vitesse
des réactions non-auto catalytiques augmente de façon continue avec la conversion. Il est plus
intéressant de constater que ce rapport augmente, à conversion donnée, avec la température, et
donc que les réactions auto catalytiques prennent une part croissante dans le mécanisme
réactionnel lorsque la température augmente. Afin de confirmer ce résultat, les valeurs des
énergies d’activation des réactions auto catalytiques et non-auto catalytiques ont été
déterminées.
Figure- 18
Tracés du rapport de vitesse entre la réaction auto catalytique et la réaction d’ordre n
La Figure- 19 montre que Vo et k évoluent avec la température selon une loi de type
Arrhénius.
Page-53
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
-4
ln(k), ln(Vo)
-5
Vo
-6
k
-7
-8
y = -8267,7x + 16,813
R2 = 0,9998
-9
-10
y = -6722,2x + 9,9489
R2 = 0,9914
-11
-12
0,0028 0,003 0,0032 0,0034
1/T (K-1)
Figure- 19
Tracés d’Arrhenius des constantes de vitesse
Les deux paramètres essentiels de la cinétique sont représentés par les équations
suivantes :
⎛ 68,7 × 103 ⎞
k = 2 × 107 exp⎜⎜ − ⎟⎟
⎝ RT ⎠
⎛ 55,9 × 103 ⎞
Vo = 2,1 × 104 exp⎜⎜ − ⎟
⎝ RT ⎟⎠
Page-54
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
expérimentales. Cet écart s’explique par les effets de diffusion qui seront pris en compte dans
la partie 3.1.4.
0,7
dα /dt.10 3(s-1)
Modèle KS
0,65
0,6
0,05
0,55 0,04
80°C 80°C
0,5 0,03
0,45 0,02
0,01
0,4
0
0,35 0,82 0,88 0,94 1
0,3 70°C
0,25
0,2 60°C
0,15
50°C
0,1
40°C
0,05
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Figure- 20
Corrélation entre les données expérimentales, le modèle KS
b. Modèles mécanistiques
Pour simplifier l’analyse mécanistique, l'éthérification, et l’homopolymérisation,
dans notre système, sont considérées absentes en raison (i) des faibles températures utilisées
(40°C-80°C), (ii) du ratio stoechiométrique entre groupements époxyde et amine[16] et (iii) de
l'absence de catalyseur de type base ou acide de Lewis[71]. L’éthérification est en plus assurée
Page-55
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
par la récupération totale du BPA après l’extraction du mélange complètement réticulé à 80°C
(chapitre III).
Un rapport de réactivité entre les hydrogènes des amines primaires et secondaires
proche de l'unité est en général rapporté pour les amines aliphatiques[72] et, notamment, pour
le jeffamine D400 [71] dont la structure est semblable au composant principal (93,4 %) du
durcisseur utilisé dans ce travail. On supposera donc, par la suite, que les hydrogènes des
amines primaires et secondaires ont la même réactivité avec les groupements époxydes (aucun
effet de substitution). En se basant sur la particularité de notre système et sur des
considérations théoriques, deux modèles mécanistiques différents peuvent être proposés.
Modèle Smith-Horie modifié (modèle SH)
Le premier modèle est dérivé du modèle de Horie[13]. La réticulation d’un système
époxy/amine simple sans catalyseur se produit par une réaction non-catalysée et une réaction
catalysée par les impuretés et par les groupements hydroxyles produits pendant la réaction :
e + aH ⎯⎯→
ka
produit + OH
E + AH + OH1 ⎯⎯→
k b1
produit + OH1 + OH 2
E + AH + OH 2 ⎯k⎯→
b2
produit + 2OH 2
où E, AH, OH1 et OH2 indiquent les groupements époxy, les hydrogènes des amines, les
groupements hydroxyles du BPA et les groupements hydroxyles de la chaîne époxy,
respectivement.
Selon ce mécanisme, la vitesse de disparition des groupements époxy s’écrit :
d[E ]
− = (k b1 [OH ]1 + k b 2 [OH ]2 )[E ][AH] Eq. 40
dt
Dans le mélange stoechiométrique, les concentrations des espèces sont reliées par les
équations suivantes :
[E ] = [AH ] = [E ]o (1 − α ) Eq. 41
Page-56
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
k ' 2 = k b 2 [E ]o
2
Eq. 46
d α / dt
Dans la Figure- 21, le tracé de la vitesse réduite en fonction de la
(1 − α )2
conversion α est linéaire, jusqu’à une conversion proche de 0,7 ÷ 0,8, dans la gamme de
température 40°C ÷70°C. La diminution rapide de la vitesse réduite à la fin de la réaction peut
être associée aux effets de diffusion dus à la vitrification du système. La courbe obtenue à
80°C ne montre pas une relation linéaire unique dans la gamme de conversion 0 ÷ 0,8. Cela ne
peut pas être attribué à des effets de diffusion car la vitrification ne peut pas se produire à
cette température (Tg∞ = 79°C). Ce comportement résulte sans doute de la perturbation du
signal associée à l’introduction d’un échantillon à température ambiante dans le four DSC,
préalablement chauffé à 80°C. Les données à 80°C ne seront donc pas utilisées pour
déterminer les paramètres cinétiques du modèle SH.
Des valeurs de kb1 et de kb2 ont été déterminées en ajustant les données
expérimentales entre 40°C et 70°C selon Eq. 44. Les constantes de vitesse suivent la loi
d'Arrhénius (Figure- 22). Les valeurs kb1 s'avèrent plus élevées que celles de kb2 dans toute la
gamme de température. Ce résultat est cohérent avec le fait que l'acidité du BPA est plus
élevée que celle des groupements hydroxyles de la chaîne époxyde. Les énergies d'activation
de la réaction auto catalytique et catalytique ont des valeurs comparables, respectivement, 58
kJ/mol et 50 kJ/mol. Dans la littérature, l'énergie d'activation de la réaction auto catalytique
s'avère habituellement sensiblement inférieure à celle de la réaction catalytique[69, 73]. Ce
résultat peut être attribué à la particularité du système époxy/amine qui contient du BPA
comme catalyseur externe. Il justifie également le mécanisme proposé où les deux réactions
catalytiques passent par le même type d'état de transition amine-époxy-hydroxyle.
Page-57
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
0,002
0,0016
0,0014
70°C
0,0012
0,001
0,0008
60°C
0,0006
0,0004 50°C
40°C
0,0002
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Figure- 21
-1
kb1
-3
kb2
-5
y = -6042,3x + 10,14
-7 R2 = 0,9963
-9
-11
-17
0,0029 0,003 0,0031 0,0032 0,0033
1/T(K-1)
Figure- 22
Relation d’Arrhenius des constantes de vitesse kb1, kb2
Page-58
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
réactivité des jeffamine est inférieure à la réactivité des amines aliphatiques de faible masse
molaire telles que l’EDA. Cette faible réactivité des jeffamine s’explique en partie par les
interactions entre l'amine et la chaîne oxypropylène (complexe non réactif amine/éther). Par
ailleurs, les vitesses initiales du système actuel (composé principalement de jeffamine D230)
sont beaucoup plus élevées que celles déterminées sur DGEBA-jeffamine D400. Ceci résulte
de l'effet catalytique du BPA. Cet effet catalytique est tellement fort qu'il tend à donner des
vitesses initiales du système DGEBA-polyoxypropylene comparables à celles mesurées avec
le système DGEBA/EDA. Il est intéressant de noter que l'effet catalytique du BPA semble
plus important aux températures relativement modérées (< 50°C). La formation du complexe
époxy/BPA aux températures élevées ne semble donc pas favorisée. Les données
thermodynamiques extraites du modèle avec pré-équilibre confirmeront ce résultat.
T, °C
20 30 40 50 60 70 80
6
4
DGEBA-EDA [74]
Système étudié
2
-2
-1
Ln(dα/dt)0, s
-4
Figure- 23
Vitesses initiales de la réaction époxy/amine en condition isotherme déterminée selon le modèle SH
Page-59
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
H-O R
O R'R"NH
TSC1 (1)
a lente
H-NR'R"
O R'R"NH
TSC2 (2)
lente
b
O
H R'
R' N H N TSC3 (3)
R" R" lente
c 1 TSC4 (4)
H lente
R' N H-O R O
(5)
R" d TSC4'
lente
Figure- 24
Complexes bimoléculaires dans la réaction époxy/amine et l’étape cinétiquement limitante (TSC1, TSC2,
TSC3,TSC4’= complexe de transition trimoléculaire, TSC4= complexe de transition tétramoléculaire)
E + OH1 ←⎯→
K1
E ⋅ ⋅ ⋅ OH1
E ⋅ ⋅ ⋅ OH1 + AH ←⎯→
k1
produit + OH1 + OH 2
E + OH1 ←⎯→
K2
E ⋅ ⋅ ⋅ OH1
E ⋅ ⋅ ⋅ OH 2 + AH ←⎯→
k2
produit + 2OH 2
Page-60
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
K1 =
[E − OH1 ] (eq-1.L) Eq. 48
[E][OH1 ]
K2 =
[E − OH 2 ] (eq-1.L) Eq. 49
[E][OH 2 ]
Si K1, K2 〉〉 1, les groupements époxy et hydroxyles existent principalement sous
forme complexée
Si K1, K2 〈〈 1, les groupements époxy sont libres, on aura donc le modèle SH modifié.
La conversion des groupements époxy est calculée selon :
α=
[E]o − ([E ] + [E ⋅ ⋅ ⋅ OH1 ] + [E ⋅ ⋅ ⋅ OH 2 ]) Eq. 50
[E]o
Dans le mélange stœchiométrique, les équations de bilan matière des différentes
espèces s’écrivent :
[AH] = [E ]o − ([E] + [E ⋅ ⋅ ⋅ OH1 ] + [E ⋅ ⋅ ⋅ OH 2 ]) Eq. 51
dα ⎡ k ' K ' (1 − α − x ) ⎤
= (1 − α ) ⎢ 1 1 + k'2 x ⎥ Eq. 54
dt ⎣1 + K '1 (1 − α − x ) ⎦
x
K '2 = Eq. 55
(1 − α − x )(c0 + α − x )
où x =
[E ⋅ ⋅ ⋅ OH 2 ] est la concentration normalisée des groupements époxy engagés dans les
[E]o
complexes [E···OH2]
Page-61
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
[ ]
k '1 = k1 [OH1 ]o et k '2 = k 2 [E ]o sont les constantes de vitesse normalisées 1 s −11 o
co =
[OH 2 ]o est la concentration initiale réduite des groupements hydroxyles des chaînes
[E]o
époxy.
La dépendance de x vis-à-vis de α peut être obtenue en résolvant Eq. 55[74] :
A−(A²−4[c0 +α(1−c0)−α²])
0.5
x= Eq. 56
2
avec
1
A = 1 + co + Eq. 57
K '2
[OH 1 ]o = 0 , 08 ( eq.L-1)
[OH 2 ]o = 0 , 2 ( eq.L-1)
En conditions isothermes, k’1, k’2, K’1, K’2 sont des constantes. L’ajustement des
dα
valeurs du modèle, et des données expérimentales en conditions isothermes, est effectué
dt
en utilisant les équations Eq. 54, Eq. 56, et Eq. 57. La méthode d’optimisation des moindre
carrés consiste à faire varier itérativement les paramètres ajustables k’1, k’2, K’1, K’2 pour que
la somme S suivante soit minimale :
⎡⎛ d α ⎞ ⎛ dα ⎞ ⎤
S = ∑ ⎢⎜ ⎟
⎢⎣ ⎝ dt ⎠ exp
−⎜ ⎟
⎝ dt ⎠ mod
⎥
⎥⎦
Eq. 58
èle
Il est certain qu’une procédure d’ajustement avec quatre paramètres sans aucune
contrainte sur ces paramètres semble totalement illusoire. C’est pourquoi nous avons choisi de
fixer le paramètre K’2 et de déterminer les trois restants k’1, k’2, K’1. Le choix de K’2 se base
sur deux raisons. Tout d’abord, il apparaît que la qualité de l’ajustement est très peu sensible
aux variations de K’2 comparée aux variations des autres paramètres. De plus, les paramètres
thermodynamiques de complexation de l’isopropanol avec le phénylglycidyléther donnés par
Rozenberg[72] peuvent être utilisés pour estimer K’2 dans notre système. Cette approximation
provient du fait que la structure et les énergies moyennes des liaisons hydrogènes des
systèmes polymériques se sont avérés relativement proches de celles des composés modèles
de faible masse molaire[72].
Page-62
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
0
ln(k1), ln(k2)
-2
y = -7521,3x + 16,663
-4 R2 = 0,9959
-6
-8
k1
-10 k2
-16
0,0027 0,0029 0,0031 0,0033
1/T(K-1)
Figure- 25
Relation d’Arrhénius des constantes de vitesse k1, k2.
ln(K1) 1
0,5
y = 3470,2x - 10,822
R2 = 0,998
0
-0,5
-1
-1,5
-2
0,0027 0,0029 0,0031 0,0033
1/T(K-1)
Figure- 26
Relation d’Arrhénius de la constante d’équilibre K1
Page-63
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
0,07 0,1
dα/dt (10.s )
3 -1
dα/dt (10.s )
3 -1
40°C Modèle FR 0,09
0,06
50°C Modèle FR
0,08
0,05
0,07
0,04 0,06
0,05
0,03
0,04
0,02 0,03
0,02
0,01
0,01
0 0
0 10000 20000 30000 40000 50000 0 5000 10000 15000 20000 25000
temps (s) temps (s)
0,18
dα/dt (10.s )
0,4
3 -1
dα/dt (10.s )
0,16 3 -1
60°C Modèle FR 0,35
70°C Modèle FR
0,14
0,3
0,12
0,25
0,1
0,2
0,08
0,06 0,15
0,04 0,1
0,02 0,05
0 0
0 5000 10000 15000 0 2000 4000 6000 8000
temps (s) temps (s)
0,7
dα/dt (10.s )
3 -1
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 1000 2000 3000 4000
temps (s)
Figure- 27
Accord entre le modèle FR et les données en isothermes
Page-64
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Tableau- 6
Paramètres cinétiques et thermodynamiques de la réticulation époxy/amine selon le modèle FR
Page-65
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Page-66
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
[E-OH]1(eq.L-1) 0,09
K1 = ∞
0,08
0,07 40°C
0,06 50°C
60°C
0,05
70°C
0,04 80°C
0,03
0,02
0,01
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
(a)
[E-OH]2/eq.L-1
3
2,5
K= ∞
2
40°C
1,5
1 80°C
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
(b)
Figure- 28
Concentration du complexe (a) [E-OH]1 (b) [E-OH]2 calculée en fonction du taux de conversion
En d’autre terme, pour une paire de valeurs T et α, il existe une valeur de vitesse
unique. La réticulation du système peut être dans ce cas schématisée par un diagramme 3D
(Figure- 29).
Page-67
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 29
Vitesse de réaction en fonction de la conversion et de la température
Les données DSC obtenues en mode isotherme et non isotherme ont été utilisées afin
de vérifier qu’une relation univoque existe entre la vitesse et les couples conversion –
température. Dans la Figure- 30, les courbes pointillées représentent des données isothermes à
diverses températures 80°C, 70°C, 60°C, 50°C, 40°C, alors que les points indiquent les
vitesses de la réaction obtenues aux mêmes températures sur les différents rampes non
isothermes. Pour un couple conversion-température donné, les vitesses en dynamique sont
systématiquement inférieures aux vitesses en isotherme. Malgré tout, la corrélation entre les
deux modes de cuisson apparaît satisfaisante et justifie l’utilisation du modèle mécanistique
développé, en condition isotherme, comme outil de simulation et de prédiction de la
réticulation en mode dynamique.
Figure- 30
Evolutions de vitesse de réticulation obtenues par DSC en modes isothermes et non isothermes
Page-68
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 31
Simulation de la réticulation non isotherme en variant la vitesse de rampe
Afin d’évaluer la pertinence d’un modèle mécanistique, il est nécessaire de vérifier
que le modèle peut prédire précisément la cinétique de réticulation de systèmes de
composition initiale différente avec un seul jeu de paramètres cinétiques.
La Figure- 32 montre les données expérimentales et simulées obtenues en condition
dynamique à deux teneurs en BPA différentes. On peut noter le déplacement du pic
exothermique vers les basses températures lorsque la concentration en BPA augmente. Cela
confirme l’effet catalytique du BPA pour la réaction époxy/amine. Le modèle SH ne donne
pas de résultat satisfaisant en terme de simulation. Par contre, les courbes simulées avec le
modèle FR présentent un accord satisfaisant avec les données expérimentales.
La prédiction des réticulations, en conditions non isothermes, peut être effectuée en
utilisant la méthode Runge-Kutta d’ordre 4. L’équation de vitesse peut être mise sous la
forme d α = f ( α ,T ) . Cette équation peut être obtenue à partir de Eq. 44 (pour le modèle SH)
dT
Page-69
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
et des trois équations Eq. 54, Eq. 56, et Eq. 57 (pour le modèle FR). Les paramètres cinétiques
d’Arrhénius, obtenus par ajustement des données en mode isotherme, ont été utilisés. La
résolution de l’équation différentielle nous permet de déterminer l’évolution de la conversion
avec la température.
Figure- 32
Simulation de la réticulation non isotherme à 10 K/min en variant la concentration du BPA
(les valeurs indiquées correspondent au % de BPA dans le durcisseur)
Figure- 33
Prédiction de la réticulation non isotherme en variant la vitesse de rampe
Page-70
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 34
Prédiction de la réticulation non isotherme à différentes teneurs en BPA
k '2 = k 2 K 2 [E ]o ² Eq. 61
Les pseudo-constantes de vitesse ‘k2’ peuvent être calculées à partir des tracés
d α / dt
en fonction de α habituellement utilisés dans le traitement du modèle SH. Ces
(1 − α )2
valeurs peuvent être comparées avec les vraies valeurs k2 obtenues par le modèle FR (`vrai'
dans le sens qu'elles sont déterminées à partir des équations cinétiques issues du mécanisme
réactionnel avec pré-équilibres). La Figure- 35 présente les valeurs de k2 en fonction de la
température déterminées par des deux méthodes mentionnées ci-dessus. Les valeurs de k2
calculées à partir des données rapportées dans la littérature pour les systèmes
DGEBA/éthylènediamine[73, 74] et DGEBA-jeffamineD400[69] sont également représentées. La
différence entre les ‘pseudo’ et ‘vraie’ valeurs de k2 diminuent lorsque la température
Page-71
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
T(°C)
20 30 40 50 60 70 80 90 100
-2
-4
-6
-8
-10
k2-DGEBA-EDA [74]
-14
'k2'-DGEBA-jeffamine D400 [69]
Ln(k2)
'k2' - système étudié
-16
k2 - système étudié
Figure- 35
Constantes de vitesse k2 en fonction de la température déterminées
à partir des tracés dα/dt/(1-α)² en fonction de α (symboles vides) et à partir du modèle des pré-équilibres FR
(symboles pleins)
⎛ dα ⎞
⎜ ⎟
⎝ dt ⎠ exp
DF(α) =
( )
Eq. 62
k B + α m (1 − α )
n
Page-72
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 36
Profils du facteur de diffusion en fonction de conversion établi par Eq. 62
TºC αc αf C b
90ºC 0,957 0.964 0.0063 260.46
80ºC 0,901 0.928 0.022 79.8
70ºC 0,894 0,917 0.019 89.7
60ºC 0.824 0.867 0.037 45.3
50ºC 0.796 0.87 0.066 23.8
40ºC 0,764 0.82 0.063 13.3
Page-73
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
α
0,9
0,8 αf
0,7
αc réticulation contrôlée
0,6 par la diffusion
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 20 40 60 80 100
T(°C)
Figure- 37
Evolution de αc et αf en fonction de la température
⎛ dα ⎞
⎜ ⎟ ( )
= k B + α m (1 − α ) ×
n 1
1 + exp[C(α − α c ]
Eq. 63
⎝ dt ⎠ totale
ou
⎡ ⎤
⎢ ⎥
⎛ dα ⎞
⎜ ⎟ ( m
)
= k B + α (1 − α ) ×
n
⎢ 2
− 1⎥ Eq. 64
⎝ dt ⎠ totale ⎢ ⎛ α − αf ⎞ ⎥
⎢1 + exp⎜ b ⎟ ⎥
⎣ ⎝ ⎠ ⎦
La corrélation entre le modèle KS, le modèle KS incluant la diffusion selon les
équations Eq. 63 et Eq. 64 et les données expérimentales est illustrée dans la Figure- 38. Ces
graphes montrent que la prise en compte des restrictions diffusionnelles améliore nettement
l’accord avec les données expérimentales, dans le domaine des conversions élevées. En
zoomant ces graphes aux conversions élevées, les deux modèles selon Eq. 63 et Eq. 64 ne
coïncident pas : le facteur de diffusion modélisé par Cole et Fournier (Eq. 64) est plus proche
des données expérimentales. Notons que la conversion critique αc n’est pas un paramètre
observable, car la transition du régime chimique au régime de diffusion est un processus
graduel : il n’est donc pas évident de déterminer ce paramètre avec précision.
Page-74
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
0,05 0,02
dα /dt.10 (s )
-1
-3
0,01
0,04
0
0,03 0,7 0,9
0,02 40°C
0,01
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
0,2
dα /dt.10 (s )
0,015
0,12 0,015
-1
dα /dt.10-3(s-1)
-3
0,01 0,01
0,1
0,15
0,005 0,005
0,08
0 0
0,04
50°C 0,05 60°C
0,02
0
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 α
0,7 0,01
dα dt.10 (s )
-1
0,4 0,015
3
0,6
dα /dt.10 (s )
-1
0,005
0,01
-3
0,5
0,3 0,005
0
0,4 0,9 0,96
0
0,87 0,92 0,97
0,2 0,3
80°C
0,2
70°C
0,1 0,1
Figure- 38
Corrélation entre les données expérimentales, le modèle KS et les modèles de KS prenant en compte l’effet de
diffusion
dα 1 ⎛−E ⎞
= k o exp⎜⎜ ⎟.f (α ) Eq. 66
dT β RT ⎟
⎝ ⎠
β représente la vitesse de rampe.
Les équations Eq. 65 et Eq. 66 ne sont strictement valables que si le processus de
réticulation procède en une seule étape. Comme nous l’avons vu précédemment, la
réticulation des époxy s’effectue le plus souvent en plusieurs étapes comportant des valeurs
propres d’énergie d’activation.
L’approche isoconversionnelle développée en particulier par Vyazovkin[81-85] ne
présente pas ces inconvénients. L'idée fondamentale du principe isoconversionnel est que la
vitesse de la réaction, à une conversion donnée, ne dépend que de la température :
d ln(dα / dt ) α E
−1
=− α Eq. 67
dT R
Page-76
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
α
dα
Avec g (α) = ∫ . A une valeur de α donnée et à différentes températures T, le tracé de lntα
0
f (α )
en fonction de 1/T permet de déterminer l’énergie d’activation Eα et le facteur pré-exponentiel
k
ln o .
g(α )
Méthode (B)
Dans la méthode différentielle de Friedman [86], Eq. 65 est réécrit sous la forme:
[ ]
ln dα =ln[k o f (α )]α − E α
dt α RT
Eq. 69
⎡ dα ⎤ 1
Les tracés linéaires entre ln ⎢ ⎥ et permettent de déterminer les valeurs Eα et
⎣ dt ⎦ α T
ln[k o f (α )]α à chaque conversion. Cette méthode est appliquée pour des données isothermes
ainsi que des données non isothermes.
Méthode (C)
La méthode intégrale d’Ozawa -Flynn-Wall est basée sur l’intégration de Eq. 66 et ne
peut être utilisée que pour les réticulations en mode non isotherme :
ko T ⎛ E ⎞
g (α ) =
β 0∫ exp⎜ − ⎟dT
⎝ RT ⎠
Eq. 70
k o E ⎡ e −x ∞ ⎛ e −x ⎞ ⎤
β R ⎣ x ∫x ⎜⎝ x ⎟⎠ ⎦
g (α ) = ⎢ − ⎜ ⎟dx ⎥ Eq. 71
Comme aucune solution exacte n'existe pour Eq. 71, cette équation est habituellement
représentée en introduisant une approximation p(x) :
koE
g (α ) = p( x ) Eq. 72
βR
⎛ k ⎞ ⎛E ⎞ ⎛E ⎞
ln β ≅ ln⎜⎜ o ⎟⎟ + ln⎜ α ⎟ − c − l⎜ α ⎟ Eq. 73
⎝ g(α ) ⎠ ⎝ R ⎠ ⎝ RT ⎠
⎛ k ⎞
Selon cette équation les valeurs de Eα et ln⎜⎜ o ⎟⎟ peuvent être facilement
⎝ g(α ) ⎠
1
déterminées à partir des tracés de ln(βi) en fonction de . Les valeurs fréquemment
Tα ,i
utilisées sont c=5,326 et l = 1.0516 si E/RT = 28 ÷ 50 ou c=4,605 et l = 1.075 si E/RT =18
Page-77
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
÷30 [91]. Pour notre système les valeurs E/RT sont comprises entre 11 et 23, les deux dernières
valeurs ont donc été utilisées.
Méthode (D)
Une méthode isoconversionnelle a été développée récemment par Vyazovkin [83, 84]
Cette méthode permet de réduire les inexactitudes liées à l’approximation analytique de la
fonction intégrale de température p(x) (méthode (C)). Elle peut être appliquée pour des
données isothermes et non isothermes.
A partir de Eq. 65, nous pouvons écrire :
g(α ) = k o J (E α ; Ti;α ) Eq. 74
avec
tα
⎛ Eα ⎞
J (E α ; Ti ( t α ) ) = ∫ exp⎜⎜ − ⎟⎟dt Eq. 75
0 ⎝ RTi ( t ) ⎠
où Ti (t) (i=1,2,… n) est la température à l’instant t de la réaction. En mode isotherme, Ti étant
constante, J (E α ; Ti;α ) est analytiquement résolu. Dans des conditions non isothermes, Ti varie
avec une vitesse de rampe βi. La valeur de J (E α ; Ti;α ) peut alors être évaluée par intégration
numérique.
Pour un ensemble de n isothermes à des températures (T1, T2..Tn) ou pour un
ensemble de n expériences effectuées à différentes vitesses de rampe (β1, β2…..βn) :
J(E α ; T1 ( t α ) ) = J(E α ; T2 ( t α ) ) = .... = J(E α ; Tn ( t α ) ) Eq. 76
soit minimale.
Le procédé de minimisation est répété pour chaque valeur de α afin de déterminer la
dépendance de Eα en fonction de α.
Page-78
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Eα (kJ/mol) 70
conversion absolue
Conversion relative
65
60
55
50
45
40
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Conversion
Figure- 39
Relation Eα-α déterminée par Méthode (A)
Page-79
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Eα (kJ/mol) 75
conversion absolue
70 conversion relative
65
60
55
50
45
40
35
30
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Conversion
Figure- 40
Relation Eα-α déterminée par Méthode (B)
d ln k (T ) RT ⎡ dg(α ) ⎤
2
d ln t α
Eα = R = −R − Eq. 80
d
1
d
1 g(α ) ⎢⎣ dT ⎥⎦ α
T T
⎡ ⎛ dα ⎞ ⎤
⎢d ln⎜ dt ⎟⎥
d ln k (T ) RT ⎡ df (α ) ⎤
2
⎝ ⎠⎦ α
Eα = −R ⎣ = −R + Eq. 81
d
1
d
1 f (α ) ⎢⎣ dT ⎥⎦ α
T T
Le premier composant dans les sommes ci-dessus correspond à l’énergie d’activation
intrinsèque de la réaction. Le second terme peut être négligé lorsque la fonction f(α) est
indépendante de la température comme on l’a supposé initialement. En fait, la dérivée
df(α)/dT n’est pas égale à zéro lorsque Tc<Tg,∞. En effet, Eq. 65 indique que la vitesse de
réaction devient proche de zéro lorsque f(α) devient proche de zéro. Considérons par exemple
l’expression générale du modèle auto catalytique : f(α)= αm(1-α)n. En cas de réticulation
incomplète, la vitesse de réaction devient proche de zéro lorsque α tend vers αf (et non pas 1).
Ainsi, l’expression de f(α) doit être corrigée : f(α)= αm(αf-α)n . Comme αf dépend de la
température, f(α) dépend également de la température. On introduit donc une erreur
systématique positive dans la valeur de l’énergie d’activation. Les expressions Eq. 80 et Eq. 81
montrent que cet écart devient important quand α s’approche de αf. Si la conversion relative
αr est utilisée, cette erreur systématique peut être éliminée. Les méthodes isoconversionnelles
conduisent alors aux valeurs réelles d’énergie d’activation. Ce résultat a été confirmé par la
Page-80
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
simulation de réticulation sur la réaction du premier ordre ainsi que par une analyse
expérimentale du système époxy/novolac[81].
70
Eα (kJ/mol)
(A)-isotherme
(B)-isotherme
60 (D)-isotherme
50
40
30
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
Figure- 41
Relation Eα-αr déterminée à partir des données isothermes
La Figure- 41 nous permet de comparer les dépendances Eα-α déterminées par les
méthodes (A), (B) et (D) obtenues à partir des données isothermes. La méthode (A) et la
méthode (D) présentent un excellent accord. Au contraire, la méthode (B) conduit à des
différences significatives de valeurs Eα comparée aux méthodes (A) et (D). Salla et Ramis [92]
ont montré que la méthode (A) est plus simple et plus précise que la méthode (B). La méthode
(B) utilise en effet des valeurs de flux thermique instantané très sensibles aux perturbations du
signal et qui tendent à être numériquement instables. Par analyse de nos données
expérimentales, on a constaté que les vitesses de réaction instantanées dépendent de la ligne
de base choisie. La méthode (B) conduit donc à des résultats moins fiables que la méthode
(A).
Page-81
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
60
Eα (kJ/mol)
50
(B)-nonistherme
(C)-nonisotherme
(D)-nonisotherme
40
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
Figure- 42
Relation Eα-α déterminée à partir des données non isothermes
Page-82
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
70
Eα (kJ/mol)
50
40
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
Figure- 43
Dépendances Eα-α obtenues par méthodes isoconversionnelles et par simulation du modèle SH
La dépendance Eα–α peut être simulée à partir du modèle SH en appliquant le
principe isoconversionel :
E α = −R
[
d ln (k '1 + αk ' 2 )(1 − α )
2
]
dT −1
soit,
(k '1 E 1 + αk ' 2 E 2 )
Eα = Eq. 82
k '1 + α k ' 2
Selon Eq. 82 , Eα est compris entre E1 et E2. Pour α=0, Eα=E1 mais Eα tend vers E2
pour des taux de conversion élevés uniquement si k’1<<k’2. Si E1 est inférieur à E2, on
obtiendra une évolution décroissante de Eα avec α et réciproquement. En général, les systèmes
époxy-amine sont caractérisés par une énergie d’activation E1 supérieure à E2. E1 est en
général associé à la réaction non catalytique ou catalysée par les impuretés. E2 est associé à la
réaction auto catalytique. La courbe simulée (Figure- 43) est établie en appliquant les valeurs
E1 et E2 déterminées par le modèle SH. La courbe simulée se traduit comme prévu par une
évolution croissante de Eα avec α (car E1<E2). Elle présente un excellent accord avec les
courbes obtenues par les méthodes isoconversionnelles dans la gamme de conversion 0,1 à
0,4. Aux conversions supérieures à 0.4, elle s’écarte progressivement des courbes des
méthodes isoconversionnelles car le modèle SH ne prend pas en compte les effets de
diffusion. En effet , l’énergie d’activation de diffusion n’excède pas en général 20 kJ/mol [82].
Le maximum de Eα est observé pour une conversion proche de 0.4. Par conséquent, les effets
de diffusion sont perceptibles pour des valeurs de conversion précédant largement la
Page-83
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
vitrification du système. Ce résultat doit être cependant nuancé par la faible variation de Eα
(environ 7 kJ/mol) dans la gamme de conversion 0.4-0.9. De nombreux auteurs ont montré
que les effets de diffusion peuvent être perçus dès le point de gel en raison de l’augmentation
spectaculaire de la viscosité associée à cette transition [68, 93, 94].
On constate que la décroissance de Eα est moins marquée pour les réticulations en
mode non isotherme comparée aux réticulations en mode isotherme. Les limites
diffusionnelles associées à une augmentation de la viscosité du milieu sont moins importantes
aux températures élevées (150-250°C) propres aux conditions de réticulation dynamique.
D’autre part, des réactions secondaires d’éthérification peuvent se produire dans cette gamme
de température et compenser les effets diffusionnels.
La méthode (C) donne des valeurs Eα légèrement plus élevées que celles obtenues
par la méthode (D). La méthode d'Ozawa présente l’inconvénient d’utiliser une approximation
de l’intégrale de la température qui dépend de la valeur du rapport E/RT.
ko
Il est également intéressant de constater que les valeurs de ln (Figure- 44)
g(α )
obtenues selon les méthodes (A) et (C) sont voisines. Cela semble logique car ces deux
procédures utilisent le même principe (la méthode intégrale isoconversionnelle). Ce résultat
confirme la correspondance entre les méthodes isoconversionnelles dynamique et isotherme.
Un écart significatif est seulement observé dans les stades ultimes de la réaction qui
correspondent aux températures les plus élevées des conditions non isothermes.
ln(k o/g( α )) 20
(A)-isotherme
18 (C)-nonisotherme
16
14
12
10
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
Figure- 44
k
Évolutions du facteur ln o en fonction de la conversion obtenues par Méthode (A) (données isothermes) et
g(α )
Méthode (C) (données non isothermes)
Page-84
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
⎛ E ⎞
g (α ) = t α k oα exp⎜⎜ − α ⎟⎟ Eq. 83
⎝ RTo ⎠
En conditions non isothermes, Eq. 66 peut être transformée en
Tα
k oα ⎛ Eα ⎞
g (α ) =
β ∫ exp⎜⎝ − RT ⎟⎠dT
0
Eq. 84
Page-85
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 45
Prédiction des réticulations en mode isotherme par les méthodes isoconversionnelles non isotherme
Figure- 46
Prédiction des réticulations en mode isotherme par la méthode (D) non isotherme
Page-86
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Tableau- 8
Valeurs des paramètres cinétiques obtenues selon les méthodes (A), (B) et (D) à partir des données en mode isotherme
α Méthode (A)-α Méthode (A)-αr Méthode (B)-α Méthode (B)-αr Méthode (D)
(αr) Eα (kJ/mol) k
ln o
Eα (kJ/mol)
ln
k o [
Eα (kJ/mol) ln k f (α )
o ]α Eα [
ln k o f (α ) α] Eα (kJ/mol) Eα (kJ/mol)
(kJ/mol) (α) (αr)
g(α ) g(α )
0,1 54,1 13,1 51,6 12,4 58,0 12,3 54,6 11,2 54,6 51,8
0,2 55,6 13,0 53,0 12,2 56,6 11,8 55,4 11,5 55,95306 53,1
0,3 56,0 12,6 53,2 11,9 55,4 11,3 54,1 11,0 56,27127 53,3
0,4 56,1 12,5 53,3 11,6 56,3 11,4 51,2 9,3 56,25757 53,0
0,5 55,8 12,0 52,3 11,0 55,1 10,7 49,4 8,9 56,03933 52,3
0,6 55,5 11,6 51,3 10,4 55,4 10,5 47,3 8,0 55,76501 51,3
0,7 55,7 11,4 49,9 9,6 55,3 9,9 44,0 6,4 55,60109 49,9
0,8 58 11,7 47,8 8,5 70,3 14,4 40,7 4,8 58,20568 47,8
0,9 44,5 6,9 33,9 1,6 44,5
Tableau- 9
Valeurs des paramètres cinétiques obtenues selon les méthodes (B), (C) et (D) à partir des données en mode non isotherme
Page-87
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Tg (°C) 90
données expérimentales avec BPA 3%
Modèle Dibenedetto
70
BPA 5%
BPA 7%
50
BPA 10%
30
10
-10
-30
-50
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
α
Figure- 47
Température de transition vitreuse en fonction de la conversion
Page-88
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
4000
η( Pa.s)
3500
3000
2500
80°C
70°C
2000
60°C
50°C
1500
40°C
1000
500
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
temps (min)
Figure- 48
Evolution de la viscosité en conditions isothermes
Dans cette étude, le temps de gel, tg, a été défini par l’intersection entre la tangente
au maximum de pente de la courbe de viscosité (point d’inflexion) et la tangente au minimum
de cette même courbe (Figure- 49). Les valeurs moyennes de tg obtenues sont représentées dans
le Tableau- 10.
η( Pas)
4000
3000
2000
tg
1000
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
temps (s)
Figure- 49
Détermination de tgel
Page-89
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Tableau- 10
Paramètres obtenus lors des suivis de viscosité en conditions isothermes
Page-90
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
ln(tg) 10
9
y = 6166,7x - 10,633
R2 = 0,9952
6
0,0028 0,0029 0,003 0,0031 0,0032 0,0033
1/T(K-1)
Figure- 51
Tracé Arrhénien pour le temps de gel
Cette équation montre que chaque courbe Tg en fonction de ln(t) obtenue, dans des
conditions isothermes de cuisson à T=Tc, peut se superposer en effectuant un déplacement
horizontal A(Tc) relativement à la courbe obtenue à une température de référence, Tr tel que :
A(Tc ) = ln t r − ln t = ln k Tc − ln k Tr
Ea ⎛ 1 1 ⎞
⇔ A(Tc ) = − ⎜ − ⎟ Eq. 90
R ⎜⎝ Tc Tr ⎟⎠
Page-91
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
TºC A(Tc)
80ºC -1,04
60ºC 0
40ºC 1,18
E⎛ 1 1 ⎞
lnt Tc = lnt Tr + ⎜⎜ − ⎟⎟ Eq. 91
R ⎝ Tc Tr ⎠
où tTr est le temps de réaction à T=Tr, mesuré sur la courbe maîtresse, conduisant à une
température de transition vitreuse Tg et tTc est le temps nécessaire pour atteindre la même
valeur de Tg à une température de cuisson Tc.
Le temps de vitrification tvit de la courbe de vitrification a été déterminé à partir de
l’équation Eq. 91 avec Tc=Tg.
L’énergie d’activation à la vitrification, Evit, peut être déterminée par un tracé
d’Arrhénius (Figure- 52). Une excellente linéarité est observée, particulièrement de -33ºC à
56ºC. On trouve Evit=33 kJ/mol. Cette valeur est nettement inférieure à l’énergie d’activation
du système mesurée dans le régime de la cinétique chimique. Nos résultats se rapprochent à
cet égard de ceux obtenus par Francilette et Guibe[63] et montrent que le contrôle diffusionnel
à T=Tg est significatif.
La courbe de gélification a été calculée comme la courbe d’isoconversion
correspondant à une conversion αg=0,57.
La Figure- 54 représente le diagramme TTT du système étudié. La courbe
d’isoconversion α=0.93 correspond à la conversion maximale atteinte en pratique avec ce
système. L’accord entre la courbe de gélification calculée et les temps de gel mesurés au
Trombomat est satisfaisant. Enfin, la courbe de vitrification présente l’allure en forme de
« S », classiquement observée avec les thermodurcissables.
Page-92
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
80
Tg(°C)
60 80ºC
60ºC
40ºC
40
20
-20
-40
-60
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
ln(t)
80
Tg(°C)
80ºC
60
60ºC
40ºC
40
20
-20
-40
-60
0 1 2 3 4 5 6 7 8
ATc+ln(t)
Figure- 53
Superposition temps-température avec Tr = 60ºC
Page-93
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
Figure- 54
Diagramme TTT du système époxy/amine (EP/D) étudié
ln(tvit) 11
10 y = 3978.3x - 6.0666
4
0,0025 0,003 0,0035 0,004 0,0045
1/T(K-1)
Figure- 55
Détermination de l’énergie d’activation de la vitrification
Page-94
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
CONCLUSION
L’analyse cinétique d’un système commercial époxy/amine en présence du BPA en
tant que le catalyseur externe a été effectuée par DSC, IR, Rhéologie.
La DSC s’avère être une méthode plus précise que la spectrométrie IRTF, en
particulier lorsque le taux de conversion devient élevée (>0.7).
La réticulation du système étudié est parfaitement représentée par le modèle
phénoménologique de Kamal et Sourour. La corrélation entre le modèle et les données
expérimentales est encore meilleur en tenant compte de l’effet de diffusion. Malgré la
présence d’un catalyseur externe dans le système étudié, le comportement autocatalytique est
observé aux temps courts de réaction. Deux approches mécanistiques ont été développées en
prenant en compte la particularité du système étudié : un modèle dérivé du mécanisme de
Smith-Horie et un modèle basé sur des équilibres rapides (modèle FR) entre groupements
époxy et hydroxyle précédant la réaction cinétiquement limitante de formation du complexe
trimoléculaire époxy/amine/hydroxyle. Malgré la simplicité de ce mécanisme, le modèle FR
conduit à des données cinétiques et thermodynamiques pertinentes. Ce modèle permet
également de prédire les réticulations en mode non isotherme d'une manière beaucoup plus
précise que le modèle SH. En particulier, le modèle FR permet de prédire les cinétiques de
réticulation de système époxy-amine à différentes teneurs en BPA.
La dépendance de l’énergie d’activation avec la conversion a été déterminée par
différentes procédures d’ajustement basées sur le principe isoconversionnel. La méthode
isoconversionnelle non linéaire conduit à des valeurs pertinentes d’énergie d’activation qui
révèlent bien la complexité du mécanisme réactionnel : l’énergie d’activation associée à la
réaction époxy-amine catalysée par le BPA étant inférieure à l’énergie d’activation de la
réaction auto catalytique, l’énergie d’activation augmente avec la conversion. Lorsque α>0.5,
l’énergie d’activation diminue ce qui traduit le début des limites diffusionnelles. La prédiction
des réticulations en mode isotherme est également développée sur la base de la relation Eα vs
α déterminée à partir des données non isothermes. Parmi les méthodes isoconversionnelles
proposées, la méthode non-linéaire isoconversionnelle donne là encore les résultats les plus
fiables.
La température de transition vitreuse est un bon paramètre pour le contrôle de la
structure moléculaire réticulée, nous avons confirmé la relation unique entre Tg et α
indépendante de la température ainsi que de la concentration du catalyseur externe. Le
diagramme TTT a été construit en se basant sur le principe de superposition temps-
température des données DSC. L’énergie d’activation de la vitrification est de 33 kJ/mol
nettement inférieure à la valeur Eα dans le régime contrôlé par la cinétique chimique. Ce
résultat montre que le contrôle diffusionnel est déjà important à T=Tg. Enfin, le diagramme
TTT construit dans une large variation de la température constitue un bon outil de prédiction
de la réticulation. Bien que le diagramme TTT présente la réticulation en isotherme, il est
possible d’envisager la réticulation en multiples étapes aux différentes températures (cycle de
cuisson). Ce diagramme va nous aider dans la création des cycles de cuisson en optimisant les
conditions de réticulation du système étudié (Chapitre IV).
Page-95
Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
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Chapitre II Etudes cinétiques de la réticulation
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Page-98
CHAPITRE III
III-1. PROBLEMATIQUE
Les résines époxy commerciales contiennent souvent des additifs ou agents
modificateurs tels que catalyseur, diluant, élastomère…. Ces composés permettent soit de
modifier les caractéristiques de la résine non réticulée (rhéologie, cinétique de réticulation)
soit d’améliorer des propriétés finales du matériau (comportement mécanique…). Certaines
formulations industrielles contiennent une certaine quantité de composés phénoliques en
mélange avec le durcisseur. C’est le cas de la formulation utilisée au cours de ce travail.
La réticulation époxy/ amine en présence des composés phénoliques (cf chapitre II)
est compliquée par la compétition des trois réactions principales et l’interaction entre trois
groupements réactifs : époxy, amine et hydroxyle. Les composés phénoliques sont donneurs
d’hydrogène et sont donc susceptibles de catalyser la réaction entre époxy et amine par
formation d’un complexe trimoléculaire facilitant l’attaque de l’amine (Schéma- 1). Le même
type de mécanisme explique le caractère autocatalytique des réactions époxy /amine, relié à
l’accumulation des groupements hydroxyles générés durant la réticulation [1, 2].
CH
R1
HN H2C O H O
R2
Schéma- 1
Complexe trimoléculaire (amine – époxy – phénol) indiquant l’effet catalytique du composé phénolique sur la
réaction époxy/amine
La formation de liaisons éther par réaction entre les groupement époxy et hydroxyle
au cours de la réticulation n’est significative que dans certaines condition : excès
stoechiométrique en fonctions époxy, température de réticulation très élevée… [3] Il faut noter
que l’amine tertiaire et le groupement hydroxyle peuvent accélérer la réaction d’éthérification.
Dans ce cas, l’ouverture du cycle époxy intervient selon un mécanisme concerté faisant là
encore intervenir un complexe trimoléculaire [4] (Schéma- 2 et Schéma- 3)
CH
H O C O H O R2
H2
R1
Schéma- 2
Complexe trimoléculaire indiquant l’effet catalytique du groupement hydroxyle sur la réaction d’éthérification
(R1 = or ≠ R2)
Page-100
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
O R1
CH CH2 O H NR3
Schéma- 3
Complexe trimoléculaire indiquant l’effet catalytique de l’amine tertiaire sur la réaction d’éthérification
(R1 = or ≠ R2)
Ces deux schémas suggèrent que les composés phénoliques dans le système tertiaire
époxy/amine/phénol peuvent être incorporés dans le réseau réticulé avec des liaisons éther
aromatique (Schéma- 2 et Schéma- 3 avec R1 = phényl).
Les composés phénoliques peuvent aussi accélérer la réaction d’éthérification des
hydroxyles aliphatiques (présents dans le prépolymère époxy ou générés durant la réaction
époxy/amine) avec les groupements époxy (Schéma- 2 avec R1 = chaîne époxyde et R2 =
phényl).
Les connaissances actuelles sur la réactivité des composés phénoliques avec les
époxy et les systèmes époxy/amine n’ont que peu évolué depuis les travaux pionniers de
Schechter [3, 5]. Ces études ont été effectuées sur des composés modèles monofonctionnels qui
permettent d’éviter la gélification du système réactionnel. Ainsi, des méthodes d’analyse
conventionnelles faciles à mettre en œuvre permettent d’élucider le mécanisme de réaction.
Les limites de cette approche résident dans l’extrapolation de tels résultats à des systèmes
réels polyfonctionnels. En effet, la vitesse et le mécanisme de réaction observés pour les
composés monofonctionnels ne sont pas forcément identiques aux résultats obtenus sur des
systèmes réels polyfonctionnels (effets stériques plus importants pour ces derniers,
notamment). Schechter a mis en évidence l’effet catalytique du phénol sur la réaction
d’éthérification[5] et sur la réaction amine/époxy [3]. Ils ont également montré que la formation
de groupements aryl éther par addition du phénol dépend étroitement de la présence ou non
d’un catalyseur basique[3] : sans catalyseur, le phénol réagit avec l’époxy seulement au delà de
200ºC[5] alors que la réaction du phénol avec l’époxy se produit à une vitesse raisonnable dès
50ºC dans le mélange phénol-phényldiglycidyl éther- di-éthyle amine (ou N- méthyle aniline)
[3]
.
Certaines formulations commerciales contiennent une faible quantité de bisphénol A
incorporée avec le durcisseur. La faible quantité (de 1 à 4%) de BPA dans ces formulations
suggère que ce composé est utilisé essentiellement comme catalyseur de la réaction
époxy/amine.
L’objectif de ce chapitre est de déterminer le type d’interactions entre le bisphénol A
et le réseau époxy dans ces formulations commerciales complexes comportant un faible taux
de bisphénol A : est il lié par des liaisons faibles de type liaisons hydrogène ou par des
liaisons fortes de covalence ?
Cette étude permettra de savoir si les amines encombrées d’un système époxy/amine
polyfonctionnel peuvent exercer un effet catalytique vis à vis de la réaction d’éthérification.
Page-101
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Page-102
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
2.1 REACTIFS
2.1.2 Durcisseur
Les caractéristiques de l’amine aliphatique de type jeffamine (JEFF) (Aldrich, 97%)
et de la diaminodiphénylsulphone (DDS) utilisées pour cette étude sont regroupées dans le
Tableau- 1.
2.1.3 Bisphénol A
Le (4,4-dihydroxydiphényl)2,2- propane est plus connu sous le nom de bisphénol A
(BPA). 99.9% de la production de BPA est utilisée comme produit intermédiaire dans la
fabrication du polycarbonate et des résines époxy. Une quantité plus confidentielle de BPA
est utilisée pour des usages spécifiques tels que catalyseur, plastifiant…
Dans cette étude, afin de se rapprocher des conditions des systèmes commerciaux
polyfonctionnels, la proportion de BPA (Aldrich 97%) dans les mélanges n’est que de 4% en
masse. A température ambiante, le BPA est solide (T°f =150ºC) et sensible à la
photooxydation [10]. La solubilité du BPA dans l’eau est comprise entre 120 et 300 mg/l à
20°C [11]. Le BPA contient 2 groupements hydroxyles acides (pKa1 = 9,6 et pKa2 = 10.2) qui
assurent une solubilité élevée en milieu alcalin [12]. Le BPA est également soluble dans
plusieurs solvants organiques tels que l’éther diéthylique, le méthanol ou le dichlorométhane.
Afin de faciliter l’homogénéisation des mélanges, le BPA est mélangé au durcisseur
amine (cas de la jeffamine) ou au mélange époxy / amine préchauffé à 100°C (cas de la DDS)
en le broyant activement à l’aide d’un pilon.
Toutes les autres substances chimiques utilisées lors de cette étude de dosage du BPA
sont des produits de qualité analytique fournis par Aldrich.
Page-103
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Page-104
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Tableau- 1
Caractéristiques de la résine 550 (REA Industrie) de Jéffamine, DDS, BPA (Aldrich)
Température
Tºdég > 200ºC Tºéb = 124ºC Tºf = 176ºC Tºf = 155ºC
caractérisque
Equivalent Eep =174 g EN-H = 100 g EN-H = 62 g EO-H = 114 g
Liquide
Aspect liquide solide solide
visqueux
Acide/base - Base Base Acide
Ether, méthanol,
solvants organiques Ether, méthanol, acétonitrile…. - Méthanol, dichlorométhane
acétonitrile
Tableau- 2
Conditions opératoires des essais en DSC
Page-105
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
a. Principe
Le bisphénol A a été extrait en deux étapes.
La première étape vise à éliminer globalement la résine époxy en faisant intervenir deux
phases distinctes : la phase organique éther qui extrait la résine époxy et la phase aqueuse alcaline
qui dissout le BPA et l’amine hydrosoluble. Il faut noter que la solubilité du bisphénol A dans
l’eau est très faible, mais il est totalement dissous en milieu alcalin en réagissant rapidement avec
une base comme la soude :
CH3 CH3
HO C OH + 2NaOH NaO C ONa + 2H2O
CH3 CH3
Schéma- 4
Réaction du BPA en présence de soude
On note également que la soude doit être en large excès par rapport au BPA (au moins
10 fois en excès par rapport au ratio stoechiométrique dans la solution sans NaCl et 30 fois dans
la solution de NaCl 100 g/L) (Tableau- 3).
Page-106
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Tableau- 3
Influence du ratio NaOH/BPA sur le rendement d’extraction*
Parmi les solvants de l’époxy, le diéthyl éther est le plus approprié car, contrairement au
méthanol ou à l’acétonitrile, il permet une extraction liquide/liquide avec l’eau. De plus, des
essais préliminaires ont montré que l’époxy est plus soluble dans l’éther diéthylique que dans le
toluène, le dichlorométhane ou le benzène.
La deuxième étape consiste à séparer le BPA de la solution aqueuse BPA/amine obtenue
lors de l’étape précédente. La méthode adoptée consiste à acidifier la solution aqueuse
BPA/amine avec une solution aqueuse d’acide chlorhydrique : l’amine reste alors en phase
aqueuse sous forme de sels d’ammonium (Schéma- 5) alors que le BPA non ionisé (Schéma- 6) peu
soluble en milieu acide, provoque l’opacification de la solution. Le BPA est alors facilement
extrait avec un solvant organique approprié. Le toluène, l’hexane et le dichlorométhane ont été
testés comme solvants d’extraction. Avec le dichlorométhane, le rendement de récupération du
BPA atteint à peu près 100%, après seulement 2 extractions successives.
O O
-+ +-
NH2 S NH2 + 2 HCl Cl NH3 S NH3 Cl
O O
Schéma- 5
Réaction du DDS en présence d’acide
CH3 CH3
NaO C ONa + 2HCl HO C OH + 2NaCl
CH3 CH3
Schéma- 6
Réaction de récupération du bisphénol A
Les essais expérimentaux montrent que la force ionique de la solution aqueuse est une
des clés importantes qui conditionne le rendement d’extraction du BPA et l’efficacité de la
séparation. La force ionique est ajustée par addition de chlorure de sodium.
Lors de la première étape, une concentration de 100g/L de NaCl dans la phase alcaline
s’avère suffisante pour limiter la présence de la résine époxy dans la phase aqueuse. En effet,
avec une solution aqueuse alcaline de NaCl 100g/l, la phase aqueuse contenant BPA est moins
Page-107
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
opaque et environ 95% de la résine époxy (déterminé par pesée) se trouve dans la phase éthérée
après extraction.
Par ailleurs, une concentration de NaCl à 200 g/L est nécessaire dans la phase acide lors
ère
de la 2 étape pour relarguer totalement le BPA dans le dichlorométhane (Tableau- 4).
Tableau- 4
Influence de la concentration en NaCl sur le rendement d’extraction (2ère étape)
b. Protocole opératoire
Dans 1g du mélange (résine/durcisseur/catalyseur), on ajoute 20 mL d’éther en agitant le
système pendant 2 minutes afin d’homogénéiser et de solubiliser les différents composés. On
verse ensuite 20 mL d’une solution aqueuse de soude (300 mmol/L) et 2g de chlorure de sodium
NaCl (pour obtenir une concentration de100g/l). On agite vivement ce mélange pendant 5 min
puis on laisse au repos afin d’extraire la phase aqueuse plus dense que l’éther. On acidifie cette
dernière jusqu’à un pH voisin de 1 en ajoutant goutte à goutte une solution aqueuse d’acide
chlorhydrique à 10% en masse. On ajoute ensuite environ 6 g de NaCl (~ 200g/L) puis 20 mL de
dichlorométhane. Ainsi, après 5 minutes d’agitation, on obtient deux phases, la phase inférieure
étant cette fois-ci la phase organique. Afin de récupérer le maximum de bisphénol A, on réitère
cette opération. L’ensemble des phases organiques est alors séché sur sulfate de magnésium
anhydre. Enfin, on évapore le solvant à l’évaporateur rotatif jusqu’à masse constante. Le Schéma-
7 résume étape par étape la procédure d’extraction.
a. Principe
Pour récupérer les molécules du bisphénol A emprisonnées dans le réseau
tridimensionnel, la résine gélifiée est réduite en poudre fine par cryobroyage à la température de
l’azote liquide afin d’augmenter la surface d’échange entre le solvant du BPA et la résine. Les
solvants du BPA testés sont le méthanol, l’acétonitrile et le dichlorométhane. La fraction de
chaînes solubles après le temps de gel n’est pas négligeable dans tous les cas mais ne perturbe pas
la caractérisation de la teneur en BPA. Des essais préliminaires effectués sur le système EP/D
nous ont permis de déterminer le temps minimal pour extraire totalement le bisphénol A qui est
de l’ordre de 48 heures.
Page-108
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
b. Protocole opératoire
On cryobroie une quantité comprise entre 1g et 5 g du système EP/DDS ou JEFF/BPA
réticulé au temps t > tgel . On récupère des poudres desquelles on extrait le bisphénol A n’ayant
pas réagi par agitation pendant 48 heures à l’abri de la lumière dans le méthanol. On filtre alors le
mélange et on évapore le méthanol à l’évaporateur rotatif.
Page-109
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Schéma- 7
Soude+NaCl Schéma récapitulatif de l’extraction du bisphénolA
Ether
(95% époxy)
éther
H2O
(Amine +BPA-Na)
Epoxy
+ Agitation
amine CH2Cl2
+
BPA HCl 10%
NaCl
H2O
(amine-Cl) )
CH2Cl2
(BPA)
Trompe à vide
pH = 1 Agitation
H2O H2O
+
(Amine +BPA-Na) (Amine-Cl +BPA+H )
MgSO4
anhydre
MgSO4 .5H2O
CH2Cl2
BPA
Evaporateur rotatif séchage
30ºC
CH2Cl2 CH2Cl2
(BPA) (BPA+H2O)
Page-110
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
a. Principe
Même si la RMN 1H est une méthode généralement dédiée à l’analyse structurale,
lorsque les signaux à analyser sont bien distincts des signaux d’un étalon connu, il est possible
d’accéder à la composition du mélange. La RMN quantitative se base sur le rapport des aires des
pics du composé à doser et de l’étalon.
Le naphtalène (NPL) a été choisi comme étalon interne car les protons aromatiques du
NPL ont des déplacements chimiques voisins, mais bien distincts de ceux du BPA. De plus, ce
composé n’est pas censé établir d’interaction particulière avec le BPA.
Le spectre RMN 1H et l’attribution de chacun des signaux d’un mélange NPL/BPA à
ratio molaire de 1/1 est enregistré dans la Figure- 1 .
Hao Hao
Ha Hb Hb Ha
Hbo Hbo CH3d
HcO C OHc
Hbo Hbo CH3d
Hao Hao Ha Hb Hb Ha
Naphtalène Bisphénol A
Page-111
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Figure- 1
Spectre RMN H1 d’un mélange bisphénol A/naphtalène (1/1)
Les écarts constatés entre valeurs mesurées et valeurs théoriques des intégrales sont
systématiquement inférieurs à 7% (5% dans le cas de la Figure- 1). L’erreur de mesure devient par
contre plus élevée s’il existe un résidu important de la résine (voir la partie 3.3.1). Dans un souci
de reproductibilité des résultats, toutes les analyses ont été effectuées dans les mêmes conditions :
paramètres d’acquisition, nature du solvant deutéré (DMSO) et concentration de l’étalon interne.
La droite de calibration de la Figure- 2 indique que le rapport des intégrales entre les protons
aromatiques du BPA et ceux du naphtalène est systématiquement légèrement supérieur aux
valeurs théoriques (pente < 1).
Page-112
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
0,6
0,4
0,2
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
Ia/Iao
Figure- 2
Courbe de calibration du dosage du bisphénol A par RMN en utilisant le naphtalène comme étalon interne
Cet écart a été pris en compte dans le calcul de la quantité présente de bisphénol A en
fonction de la masse de naphtalène ajoutée :
Ia M BPA
m BPA = 4 × m NPL .0,9338 × ×
Ia o M NPL
b. Protocole opératoire
Le bisphénol A extrait à partir de 1g de mélange résine/amine/BPA contenant au
maximum 40 mg de bisphénol A est dilué dans 2 ml de méthanol. Un volume de 1ml est ensuite
filtré et divisé en 2 portions de 500 μL. Le résidu obtenu après avoir évaporé le méthanol contenu
dans la première portion (<10 mg de BPA) est solubilisé dans 600 μl de DMSO deutéré
contenant environ 6 mg de naphtalène (≅1%). L’analyse RMN 1H est rapidement effectuée à
température ambiante. La deuxième portion de 500 μL est conservée dans un récipient
hermétique et à l’abri de la lumière avant d’être analysée par GC/MS (voir 2.4.3) dans un laps de
temps n’excédant pas 24 heures.
Page-113
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
a. Principe
La chromatographie en phase gazeuse (GC) permet de séparer les constituants d'un
mélange en les partageant entre deux phases. L'une de ces phases est un liquide stationnaire
uniformément réparti sous forme d'une pellicule mince sur un solide inerte de grande surface
spécifique, tandis que l'autre phase est un gaz mobile qui s'écoule au travers de la phase
stationnaire. Le spectromètre de masse associée (SM) permet d'obtenir le spectre de masse de
chacun des constituants, et bien souvent de les identifier en fonction du rapport m/q
(masse/charge) de leurs différents fragments.
Une fois identifié (s) le (ou les) soluté (s) intéressant (s), le chromatogramme permet
aussi une analyse quantitative grâce à la relation :
mi =Ki×Ai
mi : masse du soluté i injecté
Ai : aire du pic représentant ce soluté
Ki : coefficient de proportionnalité
Il est donc nécessaire de déterminer pour chaque soluté la valeur de Ki. Ki dépend en
outre du débit gazeux, de la température du détecteur ainsi que de l'intensité du courant qui le
traverse. Il est impossible avec les chromatographes courants de calculer le coefficient de
proportionnalité par mesure directe de l’aire du pic enregistré quand on introduit une masse
connue de soluté. Les seringues d’injection ne permettent pas de repérer le volume d’échantillon
avec une précision suffisante. Les mesures quantitatives en GC/MS sont donc souvent basées sur
l’utilisation d’un étalon interne présentant un temps de rétention différent du ou des composés à
caractériser.
Dans cette méthode, on compare le pic à évaluer (bisphénol A) au pic du naphtalène, les
deux composés étant introduits en proportion connue dans le mélange à analyser.
[BPA] = k × A BPA
[NPL] A NPL
Page-114
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Ki
où k = est une constante à définir.
K ref
b. Protocole opératoire
L'appareillage comprend un chromatographe de type HP 6890 séries GC et un
spectromètre de masse HP 6890 séries MSD. Quelques essais préliminaires nous ont permis de
définir les conditions optimales en terme de résolution, sensibilité et durée d’expérience. Les
deux signaux du naphtalène et du BPA sont parfaitement résolus et chaque analyse est effectuée
en moins de 8 minutes :
Gaz porteur (Helium) – débit de 1mL/min
Colonne (30m x 0,25mm x 0,25μm)
Injecteur – TºC=270ºC
Volume injecté – 1μL
Split ratio – 250/1
Programme du four :
TºC initiale 150°C 2 min
Rampe à 30°C/min De 150ºC à 280°C 4,33 min
TºC finale 280°C 1 min
Temps total 7,33 min
Page-115
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
1,2
y = 1,2087x
1 R2 = 0,9656
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
ABPA/ANPL
Figure- 3
Courbe de calibration du dosage du bisphénol A par GC-MS en utilisant le naphtalène comme étalon interne
⎛A ⎞
m BPA moyen = 4 × 10 × 1,2087. × ⎜⎜ BPA ⎟⎟
⎝ A NPL ⎠ moyen
Page-116
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Figure- 4
Thermogrammes obtenus à une vitesse de balayage de 10K/min montrant l’effet catalytique du BPA
L’exothermie de la réaction est sensiblement plus faible en présence de BPA : 321 J/g
pour le mélange EP/JEFF et 304 J/g pour le mélange EP/JEFF/BPA. Cet écart est en partie du à la
Page-117
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
fusion du BPA (T°f = 150°C) qui se produit simultanément aux réactions de réticulation. A partir
de l’enthalpie de fusion du BPA ( ΔHf du BPA = 136J/g déterminée par une mesure DSC
indépendante), on peut recalculer l’exothermicité de réticulation dans le mélange EP/JEFF/BPA :
on trouve une valeur corrigée de 316 J/g qui reste néanmoins légèrement inférieure à
l’exothermicité du mélange EP/JEFF.
L’effet accélérateur du BPA est également mis en évidence dans les conditions
isothermes de réticulation (Figure- 5). La vitesse maximale de la réaction est environ deux fois
supérieure en présence de BPA. De façon prévisible, cette vitesse maximale est atteinte plus
rapidement avec le BPA. Il est également intéressant de constater que le BPA ne supprime pas
totalement le caractère autocatalytique de la réaction époxy/amine car la vitesse maximale de la
réaction ne correspond pas au temps zéro.
Figure- 5
Effet catalytique du BPA en conditions isothermes
Page-118
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
gel correspond à une valeur d’environ 0,44 dans les deux cas. Ce résultat suggère que le BPA
induit un effet accélérateur prononcé, mais ne modifie pas de façon significative la nature du
réseau polymère au temps de gel.
Figure- 6
Courbes de viscosité et de conversion pour le système EP/JEF avec ou sans BPA à 60°C
Page-119
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
6
ln(tg )
y = 6122,5x - 13,332
2
5 R = 0,9902
2
y = 6556,8x - 15,205
2
R = 0,9855
1
RES/JEFF/BPA (1/1/0,076) RES/JEFF (1/1)
0
0,0025 0,0026 0,0027 0,0028 0,0029 0,003 0,0031
1/T(K-1)
Figure- 7
Tracés d’Arrhénius dans le cas des mélanges EP/JEFF/BPA et EP/JEFF
Page-120
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Par contre, dans le cas des mélanges à base de DDS, on constate que le phénomène de
transition vitreuse s’étend sur une gamme de température plus étendue en présence de BPA. On
note surtout que le début de la transition est décalé d’environ 10°C vers les basses températures
en présence de BPA. A ce stade, on ne peut toutefois conclure sur les raisons expliquant cette
diminution de Tg : elle peut être liée, soit à un effet de plastification externe du BPA, soit à une
modification interne de la structure du réseau final (la réaction EP/BPA se produisant
simultanément à la réaction EP/DDS, diminue la densité de réticulation du réseau final). La
quantification de BPA libre au sein de ces réseaux effectuée par la suite permettra d’estimer
l’influence relative de ces deux facteurs. L’effet du BPA sur la Tg des mélanges EP/DDS est
qualitativement la même que celle observée dans des mélanges époxy/DDS/polymère
thermoplastique (polycarbonate [15], poly(4-vinyle phénol) [16] ou poly(hydroxyle éther du
bisphénol A) [17] par exemple). Parmi ces polymères thermoplastiques, le poly(4-vinyle phénol) a
un effet accélérateur sur la réaction de réticulation. De plus, le poly(4-vinyle phénol) en
s’incorporant au réseau, diminue la densité de réticulation et entraîne une diminution de la Tg du
réseau final.
Figure- 8
Thermogrammes des systèmes réticulés
Page-121
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Page-122
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Page-123
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Figure- 9
Analyse par RMN du mélange EP/JEFF/BPA (1/1/0.076) avant extraction (spectre en orange) et après extraction (spectre en rouge)
Page-124
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Figure- 10
Chromatogramme obtenu après 4h de réticulation du système EP/DDS/BPA à 100ºC
Figure- 11
Spectre de masse du composé II identifiant le bisphénol A
Page-125
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
Les courbes de dosage obtenues par GC-MS et RMN 1H effectuées sur les mélanges
EP/BPA et EP/DDS/BPA indiquent une excellente correspondance entre les deux méthodes
d’analyse (Figure- 12). Par la suite, nous ne présenterons que les résultats de RMN 1H qui ne
nécessitent pas l’absence drastique de résidus époxy que requiert la technique GC/MS.
1
Fraction de BPA résiduel
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
tem ps (m in)
(a)
Fraction du BPA résiduel
0,6
0,4
0,2
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
tem ps (m in)
(b)
Figure- 12
Courbes de dosage obtenu par GC - MS et RMN 1H
a. EP/BPA à 100ºC
b. EP/DDS/BPA à 100ºC
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Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
0,9
0,8
200°C 150°C 100°C
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
temps (min)
Figure- 13
Fraction du bisphénol A restant au cours de l’éthérification EP/BPA (1/0.076)
Le dosage chimique des groupements époxy n’a été effectué que pour la réaction à
150°C. En effet, la réaction d’homopolymérisation est sans nul doute inopérante à 100°C et le
dosage chimique des époxy est difficile à effectuer à 200°C car on obtient dans ce cas un
Page-127
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
matériau solide réticulé. Les résultats indiquent un accord excellent entre la concentration en
époxy mesurée dans le mélange et sa valeur calculée à partir du dosage du BPA en considérant
une réaction d’éthérification mole à mole entre l’époxy et le BPA (Tableau- 5). Ces résultats
montrent que la réaction d‘homopolymérisation de l’époxy n’a pas lieu à cette température.
Tableau- 5
Evolution de l’équivalent époxy d’un mélange EP/BPA à 150°C
La diminution de la concentration en BPA pour les essais à 100°C et 150°C est attribuée
à la réaction d’étherification entre le BPA et la résine époxy. Par contre, à 200°C, on ne peut pas
écarter une dégradation simultanée du BPA. Le solide formé à 200°C résulte de
l’homopolymérisation de la résine époxy et/ou de réactions de dégradation thermo-oxydative des
chaînes polymères induisant des réactions de couplage par voie radicalaire. On peut rappeler à ce
stade qu’une résine DGEBA ou DGEBF est tétrafonctionnelle pour la réaction
d’homopolymérisation. Cette réaction induit donc la formation d’un réseau réticulé. La couleur
marron du matériau obtenu tend à privilégier la deuxième possibilité à savoir la dégradation
thermo-oxydative de la résine. Le rôle du BPA pour ce type de réaction reste à démontrer.
Page-128
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
0,6
0,4
0,2
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
temps (min)
Figure- 14
Evolution de la fraction en BPA présente dans les mélanges époxy/amine (1/1)
Dans les mélanges à base de jeffamine, le BPA est intégralement récupéré après
réticulation. Ce résultat est en accord avec les analyses DSC et rhéologiques et montre que le
BPA est incorporé dans le réseau uniquement par interactions physiques de type liaisons
hydrogène. Le BPA joue alors uniquement le rôle de catalyseur, il est susceptible d’être relargué
dans l’environnement en particulier lorsque la pièce est en contact avec un milieu liquide tel que
l’eau.
Dans les mélanges à base de DDS, la température élevée nécessaire à la réaction époxy-
amine favorise la conversion du BPA. Ce dernier s’incorpore au réseau polymère par réaction
d’éthérification. La diminution de la Tg de 10°C observée précédemment résulte donc en grande
partie d’une modification de la structure interne du réseau polymère (plastification interne). En
fin de réticulation, il ne reste qu’environ 10% de BPA libre susceptible d’être relargué dans
l’environnement.
Page-129
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
confirmé par la superposition des deux courbes de dosage sans et avec DDS à chaque température
(Figure- 15).
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Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
200ºC
0,8
0,6
0,4
0
0 200 400 600 800 1000
tem ps (m in)
150ºC
fraction du BPA résiduel
0,8
0,6
0,4
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
tem ps (m in)
100ºC
1
fraction du BPA résiduel
0,8
0,6
0,4
sans DDS
0,2
avec DDS
0
0 1000 2000 3000 4000 5000
tem ps (m in)
Figure- 15
Evolution de la fraction de bisphénol A présente dans les mélanges époxy/BPA avec ou sans DDS
Page-131
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
4,5
3,5
2,5
RES
2 BPA
DDS
1,5
0,5
0
0 20 40 60 80 100 120 140
tem ps (m in)
4,5
Quantité réagie (mmol/g)
150ºC
4
3,5
3 RES
2,5 BPA
DDS
2
1,5
0,5
0
0 100 200 300 400 500 600 700
tem ps (m in)
2,5
Quantité réagie (mmol/g)
100ºC
2
1,5 RES
DDS
BPA
1
0,5
0
0 100 200 300 400
tem ps (m in)
Figure- 16
Evolution en équivalents époxy, amine et hydroxyle (en mmol/g de mélange) consommés au cours de la réticulation
Page-132
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
CONCLUSION
Nous avons mis au point dans cette étude une méthode d’extraction du bisphénol-A dans
des mélanges époxy-amine-BPA à faibles taux de BPA (4%). Deux procédures d’extraction ont
été utilisées. Une extraction liquide-liquide et une extraction solide-liquide respectivement avant
et après gélification. Chacune des méthodes conduit à un rendement d’extraction supérieur à
95%. De plus, l’extraction liquide – liquide s’avère particulièrement sélective et élimine plus de
99% de la résine et du durcisseur présent dans le mélange avant extraction. Le BPA a été dosé par
analyse GC/MS et RMN du 1H. L’accord entre ces deux méthodes est excellent.
Le dosage du BPA dans des mélanges à base d’amine aliphatique et d’amine aromatique
a été effectué. Lorsqu’une amine réactive est utilisée, le BPA se trouve lié au réseau par des
interactions physiques et n’a qu’un effet accélérateur sur la réaction époxy-amine. Ce résultat est
attribué à la température modérée utilisée dans de telles formulations. En raison de sa faible
proportion dans le mélange, le BPA n’induit pas d’évolution significative de la Tg du matériau
final.
Lorsque la réaction est effectuée avec une amine aromatique moins réactive telle que le
DDS, le bisphénol A est incorporé chimiquement au réseau par des liaisons de type éther. Nous
avons mis en évidence que cette réaction modifiait la structure interne du réseau et induisait une
plus grande hétérogénéité en terme de mobilité moléculaire accompagné d’un effet de
plastification interne significatif. La vitesse d’éthérification époxy/bisphénol A dans le mélange à
trois composants EP/DDS/BPA augmente lorsque la conversion de la résine époxy atteint 25 à
35%. Cet effet est attribué à l’augmentation de la concentration en groupements hydroxyle et
amine tertiaire qui sont tous deux produits lors de la réaction époxy-DDS. La formation de
complexes intermédiaires trimoléculaires BPA-époxy-hydroxyle et BPA-époxy-amine tertiaire
lors de la réaction BPA-époxy est donc clairement mise en évidence dans cette étude.
Page-133
Chapitre III Effets du bisphénol A sur les systèmes époxy/amine
RÉFÉRENCES
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[11] Staples, C. A.; Dorn, P. B.; Klecka , G. M.; O'Block, S. T.; Harris, L. R., Chemosphere,
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[17] Hseih, H. K.; Su, C. C.; Woo, E. M., Polymer, (1998) 39, 2175.
Page-134
CHAPITRE IV
Page-136
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 1
Contrôle du transport de l’eau par les interactions eau-polymère dans les réseaux époxy-amine[6]
Page-137
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 2
Trois types de liaison hydrogènes possibles des groupements hydroxyles dans un système époxy/amine [6]
Figure- 3
Liaisons possibles entre l’eau et le réseau époxyde[8]
(a) H2O type I Ea = 9,5 kcal/mol
(b) H2O type II Ea = 15,5 kcal/mol
Page-138
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Page-139
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Δα correspond à la différence des coefficients d’expansion volumique dans l’état liquide (ou
caoutchouteux selon le domaine de masse molaire) et dans l’état vitreux
L’expression Eq. 2 peut être simplifiée par la règle de Simha-Boyer[20] : Δα.Tg =
const. Le modèle de Kelley-Bueche s’écrit alors :
1 1
= + Aφ2 Eq. 3
Tg Tg 1
1 1
avec A = −
Tg 2 Tg 1
Page-140
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
d’hydrolyse. Ces évolutions sur les courbes de suivi gravimétrique sont précédées d’un
plateau Fickien lorsque l’hydrolyse est plus lente que la diffusion.
Xiao a développé un modèle prenant en compte les pertes de masse associées aux
réactions d’hydrolyse et observées sur des systèmes époxy-dicyandiamide lors d’une
immersion dans l’eau à 90°C[26]. Des réactions d’hydrolyse peuvent également se produire
dans le cas des réseaux époxy formés à partir de durcisseurs de type anhydride (hydrolyse des
fonctions ester du réseau). Au contraire, les réseaux époxy/amine ne devraient pas subir
d’hydrolyse.
1.3 HYDROPHILIE
L’hydrophile est définie comme l’affinité de l’eau avec la matrice et peut être
appréciée en pratique par la teneur massique en eau que le matériau absorbe à l’équilibre dans
un milieu isotherme et à taux hygrométrique constant.
Un calcul simple basé sur la polarité des groupements chimiques permet d’estimer la
quantité d’eau maximale que peut absorber un polymère :
M max (% ) = 1800 H
Eq. 4
M
avec H le nombre de moles d’eau absorbée par l’unité monomère de masse moléculaire M. H
est une fonction sensiblement additive des contributions Hi des groupements élémentaires i
des motifs du monomère. Ces contributions Hi peuvent être considérées comme des valeurs
‘universelles’ si la contribution du groupement considéré est indépendante de son
environnement structural. Ce n’est en toute rigueur pas le cas dans les réseaux époxy-amine
où les liaisons hydrogènes internes sont en compétition avec les liaisons polymère-eau. Une
autre complication provient du fait qu’une molécule d’eau peut être liée à deux groupements
polaires voisins (deux groupements hydroxyles par exemple). Dans ces conditions,
l’augmentation pseudo-parabolique de la masse d’eau absorbée à saturation avec la
concentration en groupements OH pourrait être due à l’augmentation des paires OH actives
vis-à-vis de l’eau (diminution de la distance moyenne entre sites OH)[2].
D’autres auteurs[27] ne prennent pas en compte cette approche moléculaire et
considèrent que le volume libre contrôle la quantité d’eau absorbée à saturation. En effet, la
densité de résines époxy réticulées pendant des durées variables varie en sens inverse de leur
taux de réticulation et de la quantité d’eau absorbée à saturation. Lors du refroidissement, un
plus grand volume libre resterait « figé » dans la structure vitreuse du fait de la mobilité
moindre des segments de chaînes macromoléculaires des réseaux plus réticulés (Figure- 4). Le
fait que la polarité du réseau augmente sans doute avec le taux de conversion de la résine
introduit ici une confusion supplémentaire pour cerner la pertinence relative des deux
approches, moléculaire et volumique.
Page-141
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Volume
spécifique
a
b
Vob
Voa
RT Tg T∞ Tcure
Figure- 4
Volume spécifique en fonction de la température pour un thermodurcissable avec deux niveaux de réticulation
en absence de la réaction supplémentaire durant le balayage de température[27]
(a) système moins réticulé
(b) système plus réticulé
Dans certains cas [4, 28], l’augmentation de volume associée au gonflement est
nettement inférieure au volume d’eau absorbé. Une part importante de l’eau absorbée réside
donc dans le volume libre préexistant. La quantité d’eau libre est de l’ordre de 2.0 – 2.5 %
pour une quantité totale d’environ 3-3.5%[28, 29]. Si chaque groupement hydroxyle du réseau
était lié à une seule molécule d’eau, la quantité d’eau absorbée par liaisons hydrogène
atteindrait 8% soit une absorption totale de 10%[29]. De telles valeurs d’eau à saturation sont
rarement atteintes avec les systèmes époxyde-amine. Cela résulte au moins en partie de
l’inaccessibilité des sites hydrophiles[4]. D’après certains auteurs[30-32], elle s’explique par la
morphologie biphasée des réseaux époxy (Figure- 5) : une phase dense, fortement réticulée (ou
microgel) est noyée dans une matrice internodulaire de plus faible densité de réticulation.
L’encombrement stérique dans les zones fortement réticulées serait responsable de
l’inaccessibilité de certains sites de sorption. Cette hétérogénéité peut être aussi à l’origine du
caractère non-Fickien de la cinétique d’absorption, l’eau pénétrant à une vitesse beaucoup
plus lente dans la phase hautement réticulée que dans la phase peu réticulée.
Page-142
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 5
Image de phase en microscopie de force atomique d’un système époxyde-amine stoechiométrique (la phase
dense, plus dure (microgel) est attribuée aux régions claires alors que la phase moins dense correspond aux
régions plus sombres.)[31]
Page-143
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
En particulier, pour une plaque mince (Figure- 6) dont les dimensions surfaciques sont
grandes comparées à l’épaisseur h (l,b >> h), Eq. 6 peut être résolue en considérant les
conditions aux limites suivantes :
z h
Figure- 6
Géométrie représentative d’une plaque mince
h h
Pour t = 0 et − 〈x〈 → C = Co
2 2
h
Pour t = 0 et x = ± → C = Cs
2
C0 est la concentration initiale d’eau dans le matériau et Cs est la concentration d’eau
à saturation. La solution de Eq. 6 développée par Crank[33] est alors :
C − Co 4 ∞ (− 1 )
n
⎡− D (2 n+ 1) π 2 t ⎤
2
(2 n + 1 )π x
=1− ∑ exp ⎢ x
⎥ cos Eq. 7
Cs − Co π n=0 2n + 1 ⎣⎢ h 2
⎦⎥ h
Mt 8 ∞ 1 ⎡ − D x (2 n + 1 )2 π 2 t ⎤
=1− 2 ∑ exp ⎢ ⎥ Eq. 8
M∞ π n = 0 (2 n + 1 )2 ⎣ h2 ⎦
M∞ étant la masse d’eau sorbée à saturation.
Pour faciliter l’utilisation du modèle, Shen et Springer[34] proposent l’approximation
suivante :
Page-144
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Mt ⎡ ⎛ Dxt ⎞
0 , 75
⎤
= 1 − exp ⎢ − 7 , 3 ⎜ 2 ⎟ ⎥ Eq. 9
M∞ ⎢⎣ ⎝ h ⎠ ⎥⎦
Dxt Mt
Dans la première étape de diffusion, 2
〈〈 0 , 05 ou 〈 0 ,6 , Eq. 9 peut
h M∞
être simplifiée :
Mt 4
= Dxt Eq. 10
M∞ h π
L’équation Eq. 10 montre que le coefficient de diffusion D peut être calculé à partir
de la pente de la droite initiale de la courbe du gain massique en fonction de la racine carrée
du temps (Figure- 7)
Figure- 7
Principe de calcul du coefficient de diffusion (loi de Frick)
D= Dx
( h
1+ + h
b l
)
2
Eq. 11
Pour les réseaux époxy, le coefficient de diffusion est de l’ordre de 10-13 m².s-1 à
température ambiante et l’énergie d’activation est de l’ordre de 30 à 50 kJmol-1[2].
Figure- 8
Modèle de Carter-Kibler appliqué à l’époxy 5208[36]
Page-146
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
T1 T2 Stockage
A Traitement à 20°C 2 mois en conditions ambiantes*°C dans un dessiccateur
B Traitement à 40°C 24h à 20°C 48h à 40°C (agent desséchant =
C Traitement à 60°C 24h à 20°C 16h à 60°C silicagel) sous vide
D Traitement à 80°C 24h à 20°C 8h à 80° C statique
* températures du laboratoire non contrôlées variant entre 26 et 30°C
Tableau- 2
Dimensions des échantillons pour le suivi de la sorption/désorption d’eau
DSC -
Densité 20ºC -
DMA 4 30 3 20ºC
Page-147
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Porte échantillon
Eau distillée
Balance
Figure- 9
Mesure de la masse volumique
Page-148
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
le temps de pesée est suffisamment court (< 1min) pour que l’absorption d’eau
(pour me) et la désorption d’eau (pour m) soient négligeables.
Chaque valeur expérimentale représente la valeur moyenne de quatre échantillons.
ε = ε o e iϖ t Eq. 15
σ = σ o e i (ϖ t + δ ) Eq. 16
Ces termes peuvent être représentés (dans le plan complexe) de la manière suivante :
Page-149
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
E* σo
E’ εo
E’
Figure- 10
Représentation schématique du module complexe et ses composantes
Page-150
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Monture immobile
Éprouvette
Mâchoire mobile
Eprouvette
Flexion
17.66 mm
Mors fixe
Figure- 11
Tête de mesure de DMA et le montage du mode « Single cantilever »
Page-151
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Page-152
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 12
Description des cycles de cuisson sur le diagramme TTT
Tableau- 3
Propriétés du matériau en fonction du traitement thermique
Echantillon Tg Tg* α
A 60 53 0.89
B 64 55 0.90
C 76 75 0.98
D 78 77 0.99
Page-153
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
5000 600
E'
0.8
4000
400
0.6
Storage Modulus (MPa)
E'v
0.4 200
2000 E"
0.2
0
Tan (delta)
1000
0.0
E'c
0 -200
-150 -100 -50 0 50 100 150
Temperature (°C) Universal V3.0G TA Instruments
Figure- 13
Spectre DMA de l’échantillon C
Page-154
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 14
Modules de conservation E’ de A,B,C et D dans la région caoutchoutique
Tableau- 4
Une transition sous vitreuse dans la gamme de température –40°C, -80°C à une
fréquence de sollicitation de 1 Hz est observée pour l’ensemble des systèmes époxy, quel que
soit l’agent de durcissement[46, 47]. Pogany[48] Cuddihy[49] et plus récemment Laupêtre[50] en
combinant les résultats de RMN 13C à l’état solide et de DMA ont conclu qu’elle est liée au
mouvement des séquences hydroxypropyléther –CH2-CHOH-CH2-O-.
Page-155
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
coopératifs faisant intervenir des points de jonction qui nécessitent donc le franchissement de
barrières énergétiques plus élevées[45, 51]. La dissymétrie du pic de perte vers les hautes
températures pour C et D traduit un caractère coopératif plus marqué de la relaxation β pour
ces échantillons fortement réticulés. L’analyse de Starkweather [52-54] a montré que le
caractère coopératif des mouvements locaux est bien marqué dans la transitionβ pour les
réseaux époxy-amine dense et peut impliquer jusqu’à 6 unités.
Figure- 15
Relaxation β en fonction de traitement thermique
Page-156
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 16
Relaxation β en fonction au second balayage
réseau. Le temps caractéristique de relaxation des chaînes dans les réseaux denses C et D est
nettement plus élevé. La reprise de réticulation en immersion, pour A à 40 °C et 65°C, ainsi
que pour B, à 65°C est censée se produire dans les 1ers instants de l’immersion : t < 0.2.106
s1/2m-1 et t < 0.1.106 s1/2m-1 respectivement pour les températures d’immersion de 40°C et
65°C, en se basant sur les cinétiques de diffusion en conditions isothermes déterminées au
chapitre II. L’absorption d’eau se produira donc simultanément à la réaction de réticulation à
la surface de l’échantillon alors que lorsque l’eau parvient au cœur de l’échantillon, les
réactions de compléments de réticulation sont déjà bien avancées. L’évolution de la chimie et
du degré de réticulation en cours d’immersion pour ces échantillons complique
l’interprétation des résultats. Les coefficients de diffusion calculés dans ce cas ne
correspondent bien sur pas à un mode de sorption Fickien et ne sont que des coefficients de
diffusion apparent traduisant la vitesse de sorption moyenne dans un système réactif. Les
analyses DMA montreront d’ailleurs que même à 20°C, un complément de réticulation est
réalisé au sein des systèmes A et B. Ce résultat montre que les réactions d’hydrolyse des
groupements époxy résiduels n’interviennent de façon significative qu’en l’absence de
fonctions amines NH réactives. C’est le cas des réseaux préparés par Tcharkhtchi à partir de
proportions époxy/amine non stoechiométriques[2].
Un autre élément à prendre en compte dans ces suivis gravimétriques est la
possibilité de relarguage du BPA en cours d’immersion (voir Chapitre III). Aucun des suivis
gravimétriques ne s’accompagne d’une perte de masse transitoire indiquant un tel phénomène.
Cependant, on constate que l’immersion à 65°C conduit à une inversion de tendance
concernant la masse d’eau sorbée à l’équilibre pour C et D : alors que la quantité d’eau
absorbée à saturation augmente entre 20°C et 40°C, elle diminue ou se stabilise à 65°C. Cela
pourrait s’expliquer par un relarguage d’une fraction du BPA lors de l’immersion à 65°C.
Dans ces conditions, l’ordre de grandeur de la chaleur de dissolution Hs des systèmes étudiés
ne peut être estimée que sur les réseaux non réactifs C et D (comportement Fickien) et en
considérant les fractions massiques d’eau à l’équilibre mesurées à 20°C et 40°C (relarguage
négligeable). Pour les systèmes époxyde-amine, la concentration à l’équilibre de l’eau C varie
peu avec la température de l’eau[25]. Cela est du à une compensation entre l’enthalpie de
vaporisation de l’eau Hw(= 42 kJmol-1) et la chaleur de dissolution Hs. Dans notre cas, la
pente du tracé lnC=f(1/T) nous permet d’estimer la valeur de Hs à environ -40 kJmol-1 pour C
et D. Hs n’a été déterminé qu’à partir de 2 points de mesure et manque donc de précision.
Cependant, il est clair que ⎟Hs⎟<⎟Hw⎟ et que le système étudié est caractérisé par une
exothermie de solubilisation sensiblement plus faible que pour d’autres systèmes époxy-
amine pour lesquels Hs est de l’ordre de 43 à 47 kJ mol-1[25].
La Figure- 19 montre que la diffusivité D suit une loi d’Arrhénius même pour les
réseaux réactifs A et B. Les valeurs de D et Ea sont du même ordre de grandeur que les
valeurs reportées dans la littérature pour d’autres réseaux époxyde-amine (D de l’ordre de 10-
13
m2s-1 à 20°C et Ea compris entre 30 et 50 kJ mol-1).
La Figure- 17 montre que les conditions de réticulation C induisent à la fois la vitesse
de sorption et la quantité d’eau absorbée à saturation les plus faibles comparées aux autres
conditions de réticulation. Il est ainsi intéressant de constater que le réseau D est à la fois plus
Page-158
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
hydrophile et conduit à une vitesse de diffusion plus élevée que le réseau C à 20°C. Ce
résultat indique que le transport d’eau dans le système étudié n’est pas uniquement contrôlé
par les interactions entre le réseau et les molécules d’eau. Dans un tel cas, la solubilité et le
transport d’eau seraient contrôlés respectivement par la polarité du réseau et par un
mécanisme de piégeage – dépiégeage des molécules d’eau au niveau des sites hydrophiles du
réseau.
Figure- 17
Cinétique d’absorption d’eau de A, B, C et D à 20°C en immersion
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
(a)
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
(b)
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
(c)
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 18
Cinétique d’absorption d’eau A (a), B(b), C(c), D(d)
Modèle de Fick
Page-163
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
ln(D)
-27 y = -5782,7x - 10,703
R2 = 0,9845
-28
-29 A
-30
-31
0,0028 0,003 0,0032 0,0034 0,0036
1/T
ln(D)
-29 B
-30
-31
0,0028 0,003 0,0032 0,0034 0,0036
1/T
ln(D)
-29 C
-30
-31
0,0028 0,003 0,0032 0,0034 0,0036
1/T
ln(D)
-29
D
-30
-31
0,0028 0,003 0,0032 0,0034 0,0036
1/T
Figure- 19
Tracés d’Arrhenius du coefficient de diffusion
Page-164
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Tableau- 5
Paramètres thermodynamiques et cinétiques de sorption d’eau
Mmax1 M∞2 C3 Dx D4 Ea
Système TºC Ln(Do)
/% /% mol.m-3 x10 .m2.s-1
13
10 .m2.s-1
13
(kJ.mol-1)
20 3.25 2.75 21.1 1.3 0.7
A 40 2.86 2.77 18.6 3.5 1.8 -10.7 48
65 2.58 2.54 16.8 18.0 9.2
20 2.99 2.57 19.4 1.1 0.6
B 40 2.88 2.80 18.7 3.5 1.8 -10.6 48
65 2.78 2.74 18.1 15.7 8.0
20 2.55 2.48 16.6 1.0 0.5
C 40 2.8 2.71 18.1 3.4 1.7 -11 48
65 2.72 2.68 17.6 13.8 7.0
20 2.67 2.58 17.4 1.2 0.6
D 40 2.79 2.69 18.2 3.5 1.8 -11.5 46
65 2.79 2.72 18.2 15.7 8.0
1 pourcentage de prise en masse maximale mesurée lors des essais de sorption
2 pourcentage de prise en masse à l’équilibre déterminée par le modèle de Fick
3 calculé selon C=10ρMmax/18
4 coefficient de diffusion corrigé selon Eq. 11
Page-165
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
ΔV ⎡ ρ ⎤
(%) = ⎢(1 + 0.01 × M t ) o − 1⎥ × 100 Eq. 19
Vo ⎣ ρ ⎦
Le principe d’additivité des volumes conduirait à l’expression suivante du taux de
gonflement :
ΔV V ρ
(%) = w (%) = M t o x100 Eq. 20
Vo Vo ρw
Page-166
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
D est le coefficient de diffusion réel de l’eau dans la matrice. Le raisonnement le plus simple
consiste à considérer que la distance d est une fonction décroissante de la concentration en
groupements polaires dans le réseau. Il est dans ces conditions logique d’obtenir une vitesse
de sorption supérieure pour D comparée à celle pour C. Ce raisonnement est corroboré par
l’hydrophilie moyenne de ces systèmes époxyde-amine comparée aux systèmes époxyde-
amine recensés par Tcharkhtchi[2]. La distance d entre 2 sites polaires n’est pas suffisamment
faible, dans notre cas, pour que le processus de sorption soit contrôlé par la cinétique de
piégeage-dépiégeage. Par ailleurs, ces résultats suggèrent que la participation des
groupements polaires amine, NH, dont la concentration est supérieure dans les réseaux C
comparée aux réseaux D participent moins au processus de sorption que les groupements
hydroxyle.
Figure- 20
Evolution de la masse volumique au cours de la sorption d’eau
Page-167
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 21
Taux de gonflement du polymère en fonction du volume d’eau sorbée
Page-168
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Page-169
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Tableau- 6
Propriétés viscoélastiques concernant la transition α au cours de la sorption et après le séchage
Tableau- 7
Rapport des aires des massifs de E’’ associés à la relaxation vitreuse entre les systèmes saturés en eau et secs
Page-170
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
700
E"
0%
A
600
500 2,05 %
400
3.41 %
1.21%
300 0.67%
200
100
0
30 40 50 60 70 80
T (°C)
E"
600
B
0%
500
2,02 %
3.12 %
400 1.18%
300 0.7%
200
100
0
30 40 50 60 70 80
T (°C)
Page-171
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
E"
500 C
450 0%
400
2%
2,72 %
350 1.22%
300 0.7%
250
200
150
100
50
0
30 40 50 60 70 80 90 100
T (°C)
500
E"
450 0%
400
2,91 %
350 2,01 % 0.78%
300 1.24%
250
200
150
100
50
0
30 40 50 60 70 80 90 100
T (°C)
Figure- 22
Evolution des modules de perte E’’ des systèmes A,B,C,D en fonction de la température à une fréquence f=1Hz
Page-172
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
1,2
tg δ A
1
0%
0,8
0,6
0.67%
1.21%
0,4
2,05 %
3.41 %
0,2
0
30 50 70 90 110 130 150
T (ºC)
tg δ
1,2
B
1
0%
0,8
0.7%
0,6
1.18%
0,4 2,02 %
3,12 %
0,2
0
30 50 70 90 110 130 150
T (ºC)
Page-173
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
tg δ
C
0,9
0%
0,8
0,7
0,6 0.7%
0,5 1.22%
0,4 2%
0,3
0,2
2.72 %
0,1
0
30 50 70 90 110 130 150
T (ºC)
1
tg δ
D
0,9
0,8 0%
0,7
0,6
0.78%
0,5
1.24%
0,4
2,01 %
0,3
0,2
2.91 %
0,1
0
30 50 70 90 110 130 150
T (ºC)
Figure- 23
Spectres de Tanδ des systèmes A,B,C,D en fonction de la température à une fréquence f=1Hz
Page-174
Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
Figure- 24
Spectres de Tanδ des systèmes A,B,C,D en fonction de la température à une fréquence f = 1Hz- Comparaison
entre échantillons secs, saturés et après désorption.
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
complaisance de perte J’’ (= E" ) semble être plus appropriée que E’’ lorsqu’il s’agit
(E'2 +E"2 )
d’effectuer des opérations mathématiques sur les courbes.
Tableau- 8
Caractéristiques de la relaxation β des réseaux humides
Aire β Aire β du
Tβ Tβ (ºC)
Mt (%) du pic E ‘’ pic Tanδ
Du pic E’’ du pic Tanδ
(Mpa*min) (min)
0 -62 -59 1316 0.378
0.67 -68 -65 1839 0.540
1.21 -69 -65 2025 0.543
A
2.05 -73 -68 2384 0.579
3.41 -79 -74 2345 0.633
désorption -62 -58 1553 0.477
0 -65 -63 1323 0.362
0.7 -67 -65 1853 0.493
1.17 -70 -67 2445 0.620
B
2.02 -72 -68 2469 0.631
3.12 -80 -74 2285 0.629
désorption -62 -58 1588 0.474
0 -62 -58 1960 0.574
0.7 -66 -60 2362 0.660
1.22 -70 -66 2764 0.692
C
2.0 -71 -66 2707 0.681
2.72 -78 -73 2267 0.632
désorption -61 -57 1502 0.447
0 -59 -54 1886 0.577
0.78 -65 -60 2295 0.674
1.24 -69 -64 2833 0.700
D
2.02 -77 -65 2623 0.665
2.91 -62 -72 2844 0.743
désorption -60 -57 1577 0.476
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0,05
Tan δ A
3,41 % 0%
0,045
0,04
0,035
0,03
0,025
0,02
0,015
0,01
0,005
0
-150 -100 -50 0 50
T(°C)
0,05
B
Tan δ
3,12 % 0%
0,045
0,04
0,035
0,03
0,025
0,02
0,015
0,01
0,005
0
-150 -100 -50 0 50
T(°C)
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0,05
C
Tan δ
2,72 % 0%
0,045
0,04
0,035
0,03
0,025
0,02
0,015
0,01
0,005
0
-150 -100 -50 0 50
T(°C)
0,06
D
Tan δ
2,91 % 0%
0,05
0,04
0,03
0,02
0,01
0
-150 -100 -50 0 50
T(°C)
Figure- 25
Spectres de Tanδ des systèmes A,B,C,D dans la région des basses températures à une fréquence f=1Hz
Une comparaison plus fine du pic β à l’état sec, saturé et désorbé a été effectuée en
soustrayant la relaxation du réseau saturé ou du réseau désorbé avec la relaxation du réseau
sec à l’état initial (Figure- 26 (A) Figure- 27 (B) Figure- 28 (C) Figure- 29 (D)).
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Figure- 26
Evolution de J’’ du système A avant et après soustraction
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Figure- 27
Evolution de J’’ du système B avant et après soustraction
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Figure- 28
Evolution de J’’ du système C avant et après soustraction
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Figure- 29
Evolution de J’’ du système D avant et après soustraction
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
désorbé et l’échantillon sec, obtenu pour C et D montre que dans ce cas l’absorption d’eau est
réversible. Le faible signal négatif obtenu pour l’échantillon D suggère une certaine
irréversibilité du processus de sorption. La Figure- 30 montre les courbes de relaxation à l’état
humide soustraites de celles à l’état sec. On observe une intensité du pic créé par l’eau
nettement supérieure dans D que dans C. Le nombre de segments polaires impliqués dans la
relaxation β et accessible par les molécules d’eau, est donc supérieur dans le réseau D
comparé à C.
6
J"(µm^2/N)
5
D
4
A
3 B
1 x
-1 C
-2
-150 -100 -50 0
T(ºC)
Figure- 30
Résultat de la soustraction entre l’échantillon humide et l’échantillon sec
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3.5 PLASTIFICATION
La Figure- 31 représente les valeurs de Tg déterminées au DMA en fonction du %
d’eau absorbé pour les réseaux A, B, C et D. L’ajustement des points expérimentaux à
l’équation Eq. 3 est systématiquement meilleur avec la Tg prise au maximum du module de
perte E’’ comparé au maximum du pic de Tanδ. L’accord avec le modèle basé sur l’additivité
des volumes libres du polymère et du plastifiant apparaît satisfaisant, sauf pour le réseau A
pour lequel la diminution de Tg au-delà de 1% d’eau apparaît anormalement faible. Cet effet
est associé aux réactions époxy-amine se produisant en cours d’immersion. L’effet de
plastification est alors compensé, en partie, par la perte de mobilité associée à la réaction de
réticulation. La valeur attendue de Tg de l’eau d’environ 160 K, supérieure aux valeurs (entre
100 et 150 K), confirme cette hypothèse. Pour le réseau B, l’accord avec le modèle est
nettement meilleur, mais la valeur encore élevée de la Tg de l’eau, de l’ordre de 155K,
suggère là encore un effet de compensation du à la lente reprise de réticulation en cours
d’immersion. Pour les réseaux C et D, les valeurs de Tg de l’eau calculées sont
respectivement de l’ordre de 118K et 106K. Ces valeurs sont conformes aux valeurs de Tg de
l’eau attendues. La diminution de Tg pour C et D est respectivement de l’ordre de 6.6 K et 7.8
K par pourcent d’eau absorbé. L’effet plastifiant sensiblement plus intense dans D comparé à
C est du, au moins en partie, à la plus forte cohésion du réseau D associé à un degré
d’interaction interchaîne, par liaisons hydrogène, plus important que pour le réseau C.
L’effet plastifiant est relativement constant pour les réseaux C et D sur toute la
gamme de pourcentage d’eau considérée. Cela confirme que l’eau inclue dans le volume libre
du polymère ne participe pas à la diminution de Tg. Cet effet plastifiant est essentiellement du
à la rupture des liaisons hydrogène, interchaînes et intrachaînes, par l’eau, phénomène
provoquant alors le gonflement de la matrice.
70
A
Tg (°C)
60
50
0 1 2 3 4
Mt(%)
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80
Tg (°C)
B
70
60
50
0 1 2 3 4
Mt (%)
Tg (°C)
90 C
80
70
60
50
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
Mt (%)
Tg (°C)
90 D
80
70
60
50
0 1 2 3 4
Mt (%)
Figure- 31
Tg en °C en fonction du % d’eau absorbé pour les réseaux A,B,C et D. Les lignes tracées correspondent au
modèle du volume libre Eq. 3. Les symboles vides et pleins correspondent respectivement aux Tg prises au
maximum du pic de Tanδ et au maximum du pic de perte E′′
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
CONCLUSION
Les résultats obtenus dans ce chapitre montrent que les conditions de post-cuisson
conditionnent le comportement ultérieur du matériau lorsqu’il est soumis à un vieillissement
hydrolytique.
Malgré un degré d’avancement des réseaux réticulés à 28°C et à 40°C assez élevés
(>89%), on constate une reprise de réticulation au cours de l’immersion dans l’eau à 20°C.
Cette reprise de réticulation est du à l’effet plastifiant des molécules d’eau mais aussi à l’effet
catalytique que ces molécules exercent sur la réaction époxyde-amine. Cette reprise de
réticulation complique l’interprétation des suivis gravimétriques d’absorption d’eau pour ces
échantillons initialement sous réticulés. On montre cependant que le comportement non
Fickien n’est pas seulement du à l’état réactif du système mais aussi au gonflement de la
matrice aux longs temps d’immersion à 20°C.
L’absorption d’eau dans les réseaux plus réticulés (>95%) se produit selon un
processus Fickien. Les résultats suggèrent cependant un relarguage du BPA lors de
l’immersion à haute température (65°C). On ne constate que le réseau réticulé à 60°C conduit
à un meilleur comportement en immersion à 20°C, en termes de quantité d’eau absorbée, et de
vitesse d’absorption, que le réseau réticulé à 80°C. Nous avons montré que la quantité d’eau
absorbée à saturation n’était pas contrôlée par le volume libre du polymère mais par la
concentration en groupements hydroxyles du réseau. La chaleur de dissolution a été estimée et
indique une exothermie de dissolution sensiblement plus faible que pour d’autres réseaux
époxyde-amine recensés dans la littérature. Ce résultat a été attribué à une polarité moyenne
du réseau. Dans ces conditions, la cinétique de sorption est contrôlée par le transfert d’un site
polaire à un autre, plutôt que par la cinétique de piégeage-dépiégeage au niveau des sites. La
diffusion plus rapide dans le réseau le plus réticulé est alors attribuée à la distance plus faible
entre sites polaires dans ce réseau.
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Chapitre IV Effet du cycle de cuisson sur le comportement hydrolytique
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SYSTEMES EPOXY-AMINE INCLUANT UN CATALYSEUR EXTERNE PHENOLIQUE
Cinétique de réticulation- vieillissement hydrolytique
RESUME