Bilateralisme Americain PDF
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international
Droit l économie
l economie
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internationalDroit l economie
Droit l économie Droit l économie
Droit l économie Droit l économie
intern i ant i iotnnteaelr nrant i oaniantl t ei ron a n al
tional
i n t e r n a it i n
o n atl e r n a t i o n a l
international international
Le bilatéralisme
brevets
de développement économique, d’accès démunis. Aux yeux des États-Unis, par contre,
aux médicaments, de protection des savoirs c’était le signal qu’il fallait changer de tactique. Ce
autochtones, d’agriculture traditionnelle et de livre explique comment les négociations bilatérales
transferts technologiques. sont devenues le nouveau terrain d’affrontement
entre l’industrie pharmaceutique et les pays en
Jean-Frédéric Morin dresse un nouveau portait développement.»
du droit international des brevets en analysant ce Mark Fried, coordonateur de campagne, Oxfam
bilatéralisme en émergence. Cette étude détaillée
arrive à point, à l’heure où de nombreux pays «Ce livre offre, dans un champ pourtant
s’apprêtent à lancer à leur tour des négociations très complexe et controversé des relations
bilatérales avec les États-Unis. internationales, un éclairage stimulant dans un
style très accessible et précis. Indispensable pour
les chercheurs, décideurs publics et négociateurs
Préface de Michel Vivant
concernés par l’évolution du droit international de
la propriété intellectuelle.»
Docteur en droit de l’Université de Laurence Tubiana, directrice de la Chaire de
Montpellier et docteur en science Développement Durable de Sciences Po à Paris
politique de l’Université du Québec,
Jean-Frédéric Morin est chercheur et
chef de projet au Centre des politiques
en propriété intellectuelle de l’Univer-
sité McGill.
BIAMBRE
ISBN 978-2-8044-2695-8
,!7IC8A4-ecgjfi!
Résumé
larcier 13
Introduction générale
« It is probable enough that the patent laws will be abolished ere
long » présageait la revue The Economist en juin 1869 1. Aujourd’hui,
cette prédiction fait sourire. Non seulement tous les pays ont-ils encore
un système de brevet, mais rares sont ceux qui réclament sa suppres-
sion. Le brevet est si bien institutionnalisé, si bien intégré dans son envi-
ronnement juridique, culturel et industriel, qu’il structure les champs
d’action concevables et que ses principes fondateurs ne sont plus remis
en question 2. Aux yeux de la majorité, il va de soi qu’une invention
satisfaisant à certaines conditions confère à son inventeur des droits
exclusifs sur sa fabrication et sa vente pour une période déterminée. Le
profond ancrage institutionnel de cette norme assure à lui seul la péren-
nité du système des brevets, comme le remarquait déjà Fritz Machlup
en 1958 devant le Congrès américain :
« If we did not have a patent system, it would be irresponsible, on the basis
of our present knowledge of its economic consequences, to recommend insti-
tuting one. But since we have had a patent system for a long time, it would be
irresponsible, on the bias of our present knowledge, to recommend abolishing
it » 3.
Cet extrait est cité dans Graham Dutfield, Intellectual Property Rights, and the
Life Science Industries, Aldershot, Ashgate, 2002, p. 49.
Richard Gold, Wen Adams, David Castle et al., « The Unexamined Assump-
tions of Intellectual Property : Adopting an Evaluative Approach to Patenting Biotech-
nological Innovation », Public Affairs Quarterly, vol. 18, 2004, p. 299-336.
Fritz Machlup, An Economic Review of the Patent System : Study of the Subcom-
mittee on Patents, Trademarks, and Copyrights of the Committee on the Judiciary,
Washington, United States Senate, 1958, p. 80.
larcier 15
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
pas nouvelle 4. Plus de deux siècles s’étaient déjà écoulés depuis que le
parlement britannique avait adopté le Statute of Monopolies, autorisant
le souverain à octroyer de brevets aux inventeurs. La « préhistoire » du
système des brevets peut même être retracée jusqu’à l’Antiquité. Dès
600 ans avant notre ère, Sybaris, colonie grecque d’Italie, conférait aux
cuisiniers une exclusivité d’un an sur leurs innovations culinaires 5.
L’histoire moderne des brevets, quant à elle, remonte à la République de
Venise de la Renaissance. La Parte veneziana du 19 mars 1474 prévoyait
déjà des mesures équivalentes à l’exigence de nouveauté et à l’obliga-
tion de divulgation suffisante. Puis, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles,
plusieurs pays européens adoptèrent des législations similaires.
Ce n’était donc pas la nouveauté du système des brevets qui choquait
les esprits du XIXe siècle, mais plutôt son aspect rétrograde. Ses oppo-
sants percevaient les « lettres patentes » comme les héritières des
privilèges aristocratiques. Plus encore, ils y voyaient une intervention
étatique brouillant le jeu de la concurrence. Si aujourd’hui on associe
libéralisme économique et protection de la propriété intellectuelle, il
en allait tout autrement au XIXe siècle. Selon les thèses (ultra)libérales
de l’époque, les brevets entravaient le jeu du marché autorégulateur
en facilitant la création de monopoles économiques. Certaines lois sur
les brevets servaient même d’instruments protectionnistes dans les
échanges internationaux 6. Au nom de la liberté de commerce, les libé-
raux réclamaient un marché affranchi de brevets 7.
Un discours propriétariste se développa en réaction à ces thèses
libérales et contribua à l’institutionnalisation de la norme des brevets 8.
Sur l’histoire du droit des brevets, voir Christopher May et Susan Sell, Intel-
lectual Property Rights : A Critical History, Boulder et Londres, Lynne Rienner, 2006 ;
Alain Beltran, Sophie Chauveau et Gabriel Galvez-Behar, Des brevets et des
marques. Une histoire de la propriété industrielle, Paris, Fayard, 2001 ; Fritz Machlup
et Edith Penrose, « The Patent Controversy in the Nineteenth Century », Journal of
Economic History, vol. X, 1950, p. 3-5.
Shu Zhang, De l’OMPI au GATT : La protection internationale des droits de la
propriété intellectuelle, Paris, Litec, 1994, p. 34.
Par exemple, jusqu’en 1836, seuls les citoyens américains pouvaient obtenir des
brevets américains.
Particulièrement sensibles à ces thèses, les Pays-Bas allèrent jusqu’à abolir leur
système de brevet en 1869 ! Machlup et Penrose, p. 5.
Machlup, et Penrose, p. 11-21 ; Peter Drahos, A Philosophy of intellectual Prop-
erty, Aldershot, Dartmouth, 1996, p. 41-68 et 200-201 ; Graham Dutfield, Intellectual
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Introduction générale
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Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
18 larcier
Introduction générale
13 Aux yeux de Peter Drahos, l’idée de contrat qui bénéficie à la fois aux inventeurs
et à la société n’est qu’un récit destiné à rassurer les néophytes. Peter Drahos et John
Braithwaite, Information Feudalism, New York, New Press, 2003, p. 42.
14 Dutfield, Intellectual Property Rights, and the Life, p. 54.
15 Jean Carbonnier, Flexible droit : Pour une sociologie du droit sans rigueur, Paris,
LGDJ, 2000.
16 Marie-Angèle Hermitte, « Les concepts mous de la propriété industrielle :
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Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
of Ideas, Coercion and Chaning Interests », in Death of Patents, sous la dir. de Peter
Drahos, Londres, Lawtest Publishing et Queen Mary Intellectual Property Research
Institute, 2005, p. 150-174.
19 Christopher May, « Capacity Building, Intellectual Property and the
(Re)production of Intellectual Property Rights », Third World Quarterly, vol. 25, no 5,
2004, p. 821-837.
20 Comme le remarque Graham Dutfield, un nombre croissant d’auteurs sur le
droit international des brevets adopte une approche multidisciplinaire. Voir Intel-
lectual Property Rights, and the Life, p. 22. Voir aussi Susan Silbey, « Let them Eat
Cake : Globalization, Postmodern Colonialism, and the Possibilities of Justice », Law &
Society Review, vol. 31, no 2, 1997, p. 233.
21 Jean Maurice Arbour, Droit international Public, 4 e éd., Cowansville, Yvon Blais,
2002, p. 5.
20 larcier
Introduction générale
22 Peter Drahos identifie six catégories d’acteurs qui jouent un rôle dans le régime
des brevets. Il s’agit des organisations interétatiques, des firmes, des associations de
firmes, des organisations non gouvernementales (ONG), de l’opinion publique et des
communautés épistémiques. Chacune de ces catégories d’acteurs peut à son tour être
subdivisée. Dans le groupe des firmes, par exemple, celles qui investissent massive-
ment en recherche et développement doivent être distinguées de celles qui utilisent ou
produisent des produits inventés par d’autres. À des degrés divers, le rôle de chacun
larcier 21
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
de ces acteurs dans l’évolution du régime international sera souligné dans cette thèse.
Voir Developing Countries and International Intellectual Property Standard-Setting,
Londres, The Royal Society : Commission on Intellectual Property Rights, 2002,
p. 40.
23 Les États n’expriment pas toujours leurs intérêts de façon unifiée, cohérente et
définitive. Voir Robert Ostergard, The Development Dilemma : The Political Economy
of Intellectual Property Rights in the International System, New York, LFB Scholarly
Pub., 2003, p 4-5.
24 Owen Lippert, « One Trip to the Dentist is Enough : Reasons to Strengthen Intel-
lectual Property Rights though the Free Trade Area of the Americas », Fordham Intel-
lectual Property, Media and Entertainment Law Journal, vol. 9, 1998, p. 268.
25 Vandana Shiva, Protect or Plunder ? Understanding Intellectual Property Rights,
22 larcier
Introduction générale
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Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
moins développés, les pays nouvellement développés et les pays les plus
développés sur le plan technologique. Les premiers auraient générale-
ment avantage à adopter des règles souples afin de permettre à leurs
consommateurs et à leurs entreprises d’accéder aux plus récentes
technologies. À l’inverse, les derniers bénéficieraient de règles plus
strictes pour protéger les intérêts commerciaux des titulaires de droits
de propriété intellectuelle. Même parmi un groupe de pays ayant un
revenu par habitant similaire, il peut subsister des disparités d’intérêt
importantes. Les structures industrielles, commerciales et technologi-
ques propres à chaque pays font varier les effets d’un système de brevet
sur les flux commerciaux, les investissements étrangers, l’innovation
technologique et les transferts de technologie.
Pays les plus développés technologiquement : Ces pays sont les plus innovateurs. Ils investissent
massivement en recherche et développement. Leur marché national est souvent saturé de nouveaux
produits. Leurs entreprises sont les principaux dépositaires de brevet à l’étranger (ex. : États-Unis).
Pays nouvellement développés ou modérément développés : Ces pays ont les capacités suffi-
santes pour produire les technologies développées à l’étranger. Ils investissent en recherche et déve-
loppement dans certains secteurs. Leur marché national est inégal. Leurs entreprises déposent peu de
brevets à l’étranger (ex. : Pérou).
Pays les moins développés technologiquement : Ces pays n’ont pas toujours les capacités de
produire les technologies développées à l’étranger. Ils investissent peu en recherche et développe-
ment. Leur marché national est extrêmement sensible aux variations de prix. Leurs entreprises ne
déposent presque pas de brevets, même au niveau national (ex. : Botswana).
Source : Lall, Indicators of the Relative Importance of IPRs in Developing Countries, p. 2.
General Context and Implications for Developing Countries, Penang, Third World
Network, 1998, p. 7-8 ; Keith Maskus, « Normative Concerns in the International
Protection of Intellectual Property Rights », World Economy, vol. 13, 1990, p. 408 ;
Emmanuel Combe et Étienne Pfister, « Le renforcement international des droits de
propriété intellectuelle », Économie internationale, vol. 85, 2001, p. 63-81 ; Banque
mondiale, « Intellectual Property : Balancing Incentives with Competitive Access »,
Global Economic Prospects and the Developing Countries, 2001, Wahington, Banque
mondiale, p. 129 ; Commission on Intellectual Property Rights, Integrating Intellec-
tual Property Rights and Development Policy : Report of the Commission on Intellectual
Property Rights, Londres, Commission on Intellectual Property Rights, 2002, p. 20-25 ;
Edwin Lai et Larry Qui, « The North’s Intellectual Property Rights Standard for the
South ? », Journal of International Economics, vol. 59, 2003, p. 183-209.
24 larcier
Introduction générale
larcier 25
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
Tableau 2 : Durée (années) des brevets dans quelques pays en 1992
(Avant l’Accord sur les ADPIC)
B. La coopération internationale
De prime abord, si l’on admet que les États sont des acteurs qui
cherchent à maximiser leur propre intérêt, on pourrait penser que l’asy-
métrie d’intérêt décourage la coopération internationale en matière de
brevet. Pourtant, l’anarchie est loin de régner. Dans un système anar-
chique, qu’il soit harmonique ou conflictuel, les États exercent leur
26 larcier
Introduction générale
Economy, Princeton, Princeton University Press, 1984, p. 49-57. Sous cette définition,
le fait que des États coopèrent ne se traduit pas nécessairement par des gains pour
les deux parties. Peter M. Gerhart, « The Triangulation of International Intellectual
Property Law : Cooperation, Power and Normative Welfare », Case Western Reserve
Journal of International Law, vol. 38, no 1, 2004, p. 7.
34 Lisa Martin, « Interests, Power and Multilateralism », International Organization,
vol. 46, 1992, p. 765-792 ; Stein, p. 115-140. Pour une application aux DPI, Anonyme,
« Tackling Global Software Piracy Under TRIPs : Insights from International Relations
Theory », Harvard Law Review, 116, 2003, p. 1150-1151. Il ne s’agit pas d’une typologie
admise universellement. Voir Joost Pauwelyn, The Nature of WTO Obligations, New
York, Jean Monnet Center, 2002 et Claude Ménard, « The Economics of Hybrid Orga-
nizations », Journal of Institutional and Theoretical Economics, vol. 160, no 3, 2004.
35 Pour cette raison, les arrangements de collaboration sont similaires à ce que
larcier 27
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
Paris pour la protection de la propriété industrielle, 20 mars 1883, 828 R.T.N.U. 305,
art. 4bis, (révisée à Stockholm le 14 juillet 1967) (ci-après Convention de Paris) : « [Les
brevets] seront indépendants des brevets obtenus pour la même invention dans les
autres pays », art. 4 bis.1.
38 Gaisford et Richardson, p. 139.
39 Ces arrangements sont des règles communes qui limitent la souveraineté des
États et qui permettent d’atteindre des états inaccessibles au système laissé à lui-
même. Gérard Kébabdjian, Les théories de l’économie politique internationale, Paris,
Seuil, 1999, p. 142-143. Pour une application aux brevets, voir Peter K. Yu, « Toward a
Nonzero-sum Approach to Resolving Global Intellectual Property Disputes : What We
Can Learn from Mediators, Business Strategists, and International Relations Theo-
rists », University of Cincinnati Law Review, vol. 70, 2002, p. 570-588.
28 larcier
Introduction générale
larcier 29
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
45 Pauwelyn, p. 4.
46 Cette classification est celle utilisée par l’OMPI.
47 Traité de Budapest sur la reconnaissance internationale du dépôt des micro-orga-
nismes aux fins de la procédure en matière de brevets, 28 avril 1977, 1861 R.T.N.U.
361.
48 Traité de coopération en matière de brevets, 19 juin 1970, 1160 R.T.N.U. 231.
30 larcier
Introduction générale
49 Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce, 15 avril 1994, 1869 R.T.N.U. 299 (annexe 1.C de l’Accord de Marrakech
instituant l’Organisation mondiale du commerce, 15 avril 1994, 1867 R.T.N.U. 3) (ci-
après Accord sur les ADPIC).
50 Peter Gerhart, « Reflections : Beyond Compliance Theory – TRIPs as a Substan-
tive Issue », Case Western Reserve Journal of International Law, vol. 32, 2000, p. 368.
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Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
51 Martin, p. 777.
52 John Braithwaite et Peter Drahos, Global Business Regulation, Cambridge,
Cambridge University Press, 2000, p. 85.
53 Abbott, « Toward a New Era ».
32 larcier
Introduction générale
tatique, mais une coopération qui ne se traduit pas par des gains pour
tous les États 54.
Comment les pays les plus développés technologiquement ont-ils
réussi à persuader les pays les moins développés d’adhérer à l’Accord sur
les ADPIC ? L’étude des dynamiques de puissance entre ces pays peut
vraisemblablement contribuer à éclairer cette question. Mais les dyna-
miques de puissance étant des phénomènes difficiles à appréhender, il
est préalablement nécessaire de s’appuyer sur un cadre théorique bien
établi. Celui des régimes hégémoniques nous semble particulièrement
approprié pour comprendre comment des pays aux intérêts asymétri-
ques peuvent adopter des règles communes.
larcier 33
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
34 larcier
Introduction générale
60 Mémorandum d’accord sur les règles et procédures régissant le règlement des diffé-
rends, 15 avril 1994, 1869 R.T.N.U. 401, (annexe 2 de l’Accord de Marrakech instituant
l’Organisation mondiale du commerce, 15 avril 1994, 1867 R.T.N.U. 3), art. 23.2(a) (ci-
après : Mémorandum sur le règlement des différends).
61 Kathleen Thelen, « Historical Institutionalism in Comparative Politics », Annual
tionalisms », Political Studies, vol. 44, no 5, 1996, p. 936-957 ; Thelen, p. 369-404 ; John
Ikenberry, « Conclusion : An Historical Approach to American Foreign Economic
Policy », International Organization, vol. 42, no 1, 1988, p. 219-243.
64 Stein, p. 133-134 ; Hasenclever, Mayer et Rittberger, p. 10-11.
larcier 35
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
et leurs États Membres, d’une part, et la République de Bulgarie, d’autre part, 29 mars
1993, Journal Officiel no L. 358, 31 décembre 1994, p. 0205-0222.
67 Victor et Raustiala, p. 279-280.
68 Keohane, After Hegemony, p. 61.
69 Sur la distinction entre la puissance agrégée et la puissance spécifique à un
domaine, voir Mark Habeeb, Power and Tactics in International Negociations : How
Weak Nations Bargains with Strong Nations, Baltimore, Johns Hopkins University,
1988, p. 17-23.
36 larcier
Introduction générale
Theory : A Dual Agenda », American Journal of International Law, vol. 87, 1993, p. 220 ;
Andrew Hurrell, « International Society and the Study of Regimes : A Reflective
Approach », in International Rules : Approaches from International Law and Interna-
tional Relations, sous la dir. de Robert J. Beck, Anthony Clark Arend et Robert
Vander Lugt, New York, Oxford University Press, 1996, p. 211 ; Robert Keohane,
« International Relations and International Law : Two Optics », Harvard International
Law Journal, vol. 38, 1997, p. 487-502 ; Kenneth W. Abbott, « Modern International
Relations Theory : A Prospectus for International Lawyers », Yale Journal of interna-
tional Law, vol. 14, 1989, p. 35 ; John K. Setear, « An Iterative Perspective on Trea-
ties : A Synthesis on International Relations Theory and International Law », Harvard
larcier 37
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
International Law Journal, vol. 37, 1996, p. 139-229 ; Claire Cutler, Private Power
and Global Authority : Transnational Merchant Law in the Global Political Economy,
Cambridge, Cambridge Univesity Press, 2003, p. 72 ; Thomas Gehring, Integrating
Integration Theory : Neofunctionalism and International Regimes, Florence, European
University Institute, 1995, p. 3.
75 Krasner, « Regimes and the Limits of Realism » ; Krasner, « Structural
Causes ».
76 Myres S. McDougal et Harold D. Lasswell, « The New Haven School. The
ries sur la gouvernance globale et le programme de recherche des régimes. Voir Andy
Hira et Theodore Cohn, « Toward a Theory of Global Regime Governance », Inter-
national Journal of Political Economy, vol. 22, no 4, 2003 ; Michael Schechter, « The
New Haven School of International Law, Regime Theorists, their Critics and Beyond »,
Annual Meeting of the International Studies Association, Acapulco, 26 mars 1993.
79 Gehring, p. 9. Voir aussi Susan Strange, « Cave ! Hi dragones : A Critique of
38 larcier
Introduction générale
larcier 39
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
Règles
internationales
88 Benoît Frydman, « Les nouveaux rapports entre droit et économie : trois hypo-
thèses concurrentes », in Le droit dans la mondialisation : Une perspective critique,
sous la dir. de Monique Chemillier-Gendreau et Yann Moulier-Boutang, Paris,
Presses universitaires de France, 2000, p. 61.
89 En ce sens, nous partageons le questionnement de Christopher May dans son
40 larcier
Introduction générale
brevets 90. Comme nous l’avons déjà souligné, l’Accord sur les ADPIC
correspond à la forme de coopération que Lisa Martin qualifie d’arran-
gement de persuasion 91. Puisque ce traité ne répond pas aux intérêts
de tous les partenaires, ceux qui en bénéficient ont dû persuader les
autres pays de le ratifier. Pour en comprendre le succès, l’analyse des
rapports de force est essentielle 92. Comme Christopher May le précise
en introduction de son ouvrage sur l’économie politique internationale
des droits de propriété intellectuelle : « The TRIPs agreement and other
legal formulation of intellectual property are not technical solutions to
emergent problems but are rather manifestations of structural power
within the global political economy » 93.
Oran Young qualifie les arrangements de persuasion, comme l’Ac-
cord sur les ADPIC, d’ordres imposés, par opposition aux ordres spon-
tanés ou négociés. Les ordres imposés sont délibérément établis par les
acteurs dominants qui réussissent à transformer leurs préférences en
normes communes par une combinaison de coercition, de cooptation
et de compensation 94. Il identifie deux catégories d’ordres imposés.
Selon la forme de domination exercée, il peut s’agir d’un ordre de type
impérial, dans lequel la domination est directe, ou de type hégémo-
nique, dans lequel la domination s’opère par le biais de règles acceptées
volontairement par les parties 95.
En reprenant cette typologie, on peut affirmer que la conclusion de
l’Accord sur les ADPIC manifeste un ordre de type hégémonique 96. Au
début du XXe siècle, Antonio Gramsci avançait déjà que l’hégémonie
90 Susan K. Sell a déjà démontré que l’approche réaliste est la plus adéquate pour
national Cooperation and Regimes », American Political Science Review, vol. 79, 1985,
p. 940.
93 May, A Global Political Economy, p. 44.
94 Oran Young, « Regime Dynamics : the Rise and Fall of International Regimes »,
larcier 41
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
Paris, Fayard, 1992, p. 51 ; Laïdi Zaki, « De l’hégémonie à la “ prédation ” ? Hypothèses
sur la transformation de la puissance américaine », Le Cahier du CERI, no 1, 1991, p. 35 ;
Grégory Vanel, « Le Concept d’Hégémonie en économie politique internationale »,
Économie Politique Internationale, avril 2003, p. 12, en ligne : GRIC <http://www.
unites.uqam.ca/gric/pdf/Cahier_Vanel.pdf> (date d’accès : 2 mars 2006) ; Keohane,
After Hegemony, p. 46.
42 larcier
Introduction générale
Regimes and on the Evolution of the Law of Treaties », in United States Hegemony and
the Foundations of International Law, sous la dir. de Michael Byers et Georg Nolte,
Cambridge, Cambridge University Press, 2003, p. 363.
101 David Vaver, « Intellectual Property Today : Of Myths and Paradoxes », Cana-
dian Bar Review / La revue du barreau canadien, vol. 69, 1990, p. 98-128 ; Drahos,
Information Feudalism ; Hugh C. Hansen, « International Copyright : An Unorthodox
Analysis », Vanderbilt Journal of Transnational Law, vol. 29, 1996, p. 579-593.
102 Shiva, Protect or Plunder ? ; Nadia Natasha Seeratan, « The Negative Impact
logies et propriété, sous la dir. de Ejan Mackaay, Montréal et Paris, Thémis, Litec,
1991, p. 111-138 ; Laurie Anne Whitt, « Interdisciplinary Perspective : Indigenous
Peoples, Intellectual Property & the New Imperial Science. Part I », Oklahoma City
University Law Review, vol. 23, printemps/été 1998, p. 211-259 ; Samuel Oddi, « TRIPs
– Natural Rights and a Polite Form of Economic Imperialism », Vanderbilt Journal
of Transnational Law, vol. 29, 1996, p. 415-470 ; Shiva, Protect or Plunder ?, p. 14 ;
Benjamin Coriat, « Du “ Super 301 ” aux TRIPs : La “ vocation impériale ” du nouveau
droit américain de la propriété intellectuelle », Revue d’économie industrielle, vol. 99,
p. 179-189 ; Marci A. Hamilton, « The TRIPs Agreement : Imperialistic, Outdated,
and Overprotective », Vanderbilt Journal of Transnational Law, vol. 29, 1996, p. 613-
634.
larcier 43
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
Ne fournit pas
de bien public
Fournit un
Leadership Hégémonie
D’un autre côté, l’hégémonie ne doit pas être confondue avec l’exer-
cice d’un leadership. En situation de leadership, tel que le conceptua-
lise Charles Kindleberger, tous les acteurs retirent un bénéfice net de la
coopération maintenue par le leader 104. Par exemple, il peut supporter
l’essentiel des coûts associés à la fourniture d’un bien public, comme
la paix mondiale. Mais ce n’est pas parce que deux pays signent libre-
ment un traité que celui-ci sera nécessairement à l’avantage des deux
parties 105. En situation d’hégémonie, les acteurs dominés supportent
une partie, voire la totalité, des coûts associés au régime 106. Or, de l’aveu
même de la Commission britannique sur la propriété intellectuelle, au
terme de son enquête sur les négociations internationales de propriété
intellectuelle, les règles prévues dans l’Accord sur les ADPIC représen-
tent un coût pour les pays les moins avancés, au profit des pays les plus
avancés 107. Tous les pays bénéficient de la relative stabilité et prévi-
sibilité qu’entraîne l’adoption de règles internationales sur les brevets,
mais le contenu de ces règles ne profite qu’à un groupe de pays. Ceux
qui maintiennent ces règles ne sont donc pas des leaders bienveillants,
mais des hegemons.
44 larcier
Introduction générale
108 Joseph Nye, Le leadership américain : Quand les règles du jeu changent, Nancy,
Presses universitaires de Nancy, 1992, p. 23. Pour une typologie des définitions de la
puissance, voir Michael Barnett et Raymond Duvall, « Power in International Poli-
tics », International Organization, vol. 59, 2005, p. 39-75.
109 Keohane et Nye, p. 220.
110 Comme le soulignent John Ikenberry et Charles Kupchan : « There are two
basic ways in which a hegemonic nation can exercise power and secure the acquies-
cence of other nations. The first is by manipulating material incentives. […] The second
is by altering the substantive beliefs of leaders in other nations ». Voir « Socialization
and Hegemonic Power », International Organization, vol. 44, no 3, 1990, p. 285. Voir
aussi Robert Cox, Approches to World Order, Cambridge, Cambridge University Press,
1996, p. 127.
111 Keohane et Nye, p. 220 ; Paul Gordon Lauren, « Theories of Bargaining with
larcier 45
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
the nature of social relations that condition behavior and expectations of behavior
and the collective images of a social order held by different groups ». Cutler, p. 101.
Voir aussi Robert Cox, « Social Forces, States and World Orders », in Neorealism and
its Critics, sous la dir. de Robert Keohane, New York, Columbia University Press,
1986, p. 218-219 ; Morten Boas et Desmond McNeil, « Power and Ideas in Multila-
teral Institutions : Towards an Interpretative Framework », in Global Institutions and
Development, sous la dir. de Mortehn Boas, Londres et New York, Routledge, 2004,
p. 1 et 6.
46 larcier
Introduction générale
it, or because they see it as natural and unchangeable, or because they value it
as divinely ordained and beneficial ? » 115 .
115 Steven Lukes, Power : A Radical View, Londres, MacMillan, 1974, p. 24.
116 Ikenberry et Kupchan, « Socialization and Hegemonic Power », p. 289. Voir
aussi Ikenberry et Kupchan, « The Legitimation of Hegemonic Power ».
117 Steinberg, p. 301 ; Ikenberry et Kupchan, « The Legitimation of Hegemonic
Power », p. 49-51.
118 Thomas Risse, « Lets’s Argue ! Communicative Action in World Politics », Interna-
tional Organization, vol. 54, no 1, 2000, p. 3 ; Martha Finnemore et Kathryn Sikkink,
« International Norm Dynamics and Political Change », International Organization,
vol. 52, no 4, 1998, p. 888.
larcier 47
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
United States Trade Policy, Developing Countries and the Uruguay Round », Uruguay
Round, Further Papers on Selected Issues, New York, UNCTAD, 1990, p. 94.
122 Jonathan Miller identifie au moins quatre catégories d’exportation de droit.
« A Typology of Legal Transplants : Using Sociology, Legal History and Argentine
Examples to Explain the Transplant Process », American Journal of Comparative Law,
vol. 51, 2003, p. 843-867.
123 Peter Drahos, « Negotiating Intellectual Property Rights : Between Coercion and
48 larcier
Introduction générale
règles de son droit des brevets 124. La France utilisa une stratégie simi-
laire envers la Belgique 125. Dans son article sur les différentes catégo-
ries d’exportation de droit, Jonathan Miller utilise même l’exemple de
l’Accord sur les ADPIC comme cas type de la catégorie qu’il nomme
« les transplantations juridiques imposées de l’externe » 126. Bien que
l’on puisse douter que la puissance soit le seul vecteur d’exportation de
droit, on ne pourrait imaginer un régime hégémonique des brevets sans
exportation de droit.
Hégémonie
Règles internationales
(exportées)
Puissance
Capacités de Capacités de Comportement
coercition socialisation des acteurs
larcier 49
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
127 D’autres auteurs proposent une triangulation similaire pour analyser le régime
international des brevets. Gerhart, « The Triangulation of International Intellectual
Property Law » ; May et Sell, p. 31
128 Cox, Approches to World Order, p. 224.
129 Ibid., p 225.
130 Haggard et Simmons, p. 500 : « The Theory of hegemonic stability offers the
berger avance qu’une forme ou l’autre de domination est nécessaire pour qu’un bien
public international soit créé et maintenu. De cette version initiale de la théorie de
la stabilité hégémonique, Robert Keohane accepte l’idée que l’hégémonie peut faci-
liter la création d’un régime. Par contre, il considère que lorsqu’un régime est créé, le
maintien de l’hégémonie n’est pas nécessaire à la survie d’un régime. Kindleberger,
p. 247 ; Keohane, After Hegemony. Pour une vision similaire à celle de Keohane, voir
Duncan Snidal, « The limits of Hegemonic Stability Theory ». International Organi-
zation, vol. 39, no 4, 1985, p. 579-614.
50 larcier
Introduction générale
133 Parce qu’il y a absence de bien public international, une des rares études qui
monique, reconnaît lui-même que les régimes créés par les hegemons produisent rare-
ment des biens publics internationaux. Gilpin, p. 87-88. Voir également Lake, p. 459-
489.
135 Martin, p. 790.
136 Young, « Regime Dynamics », p. 292.
larcier 51
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
52 larcier
Introduction générale
141 Ibid.
142 Robert Cox, Production, Power and World Order : Social Forces in the Making of
History, New York, Columbia University Press, 1987, p. 7.
143 Bertram I. Spector, « Deconstructing the Negotiations of Regime Dynamics », in
slashing tariffs, proved effective in dealing with the ever-present protectionist pres-
sures from constituency-conscious congressmen ; they served to counter these pres-
sures on the grounds that succumbing to them would imperil ongoing deliberations
and negotiations. An ongoing, continual set of rounds was this tactically wise as well.
Washington has christened this the bicycle theory : unless you keep pedaling, you will
fall off ». Protectionism, Cambridge, MIT Press, 1988, p. 41.
larcier 53
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
145 Les négociations ne se limitent pas à la conclusion d’un traité mais se poursui-
vent lors de leur mise en œuvre, voire jusqu’à la conclusion d’un autre traité. Wiliam
Zartman, « Negotiating the Rapids : The Dynamics of Regime Formation », in Getting
It Done : Postagreement Negotiation and International Regimes, sous la dir. de Bertram
I. Spector et I. William Zartman dirs., Washington, United States Institute of Peace
Press, 2003, p. 14.
146 Zartman, « Negotiating the Rapids », p. 41. Voir également Bertram I. Spector
54 larcier
Introduction générale
ment ceux opérés par les États-Unis (C). Nous articulerons ainsi une
problématique sur le rôle des traités bilatéraux américains dans l’évolu-
tion récente du régime international des brevets (D).
larcier 55
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
150 CNUCED, Le rôle du système des brevets dans le transfert des techniques aux pays
en voie de développement, Doc. No. TD/AC.11/19/Rev.1, New York, CNUCED, 1975,
p. 51.
151 Ibid. Formation », in Getting It Done : Postagreement Negotiation and Inter-
56 larcier
Introduction générale
Implication of IPRs for the Arab World », Journal of World Intellectual Property, vol. 8,
no 1, 2005, p. 55.
larcier 57
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
58 larcier
Introduction générale
Propriété
Santé Commerce ….
intellectuelle
Multilatéral
Front du
Régional
régime
Bilatéral
159 James Caporaso, « International relations theory and multilateralism : the search
for foundations », International Organization, vol. 46, no 3, 1992, p. 599-632.
160 John Gerard Ruggie, « Multilateralism : The Anatomy of an International Institu-
larcier 59
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
lizing TRIPs Flexibilities for Public Health Protection Through South-South Regional
Frameworks, Genève, Centre Sud, 2004, p. 55-56, en ligne : Centre Sud : <http://www.
southcentre.org/publications/flexibilities/flexibilities.pdf> (date d’accès : 20 mai 2005) ;
Maskus, Intellectual Property Rights in the Global Economy, p. 5.
164 Ruggie, « Multilateralism », p. 568.
60 larcier
Introduction générale
180
160
Nombre de traités notifiés
140
120
100
80
60
40
20
0
58
60
62
64
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76
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00
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19
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19
19
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19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20 A nnées
165 OMC, Regional Trade Agreements Notified to the GATT/WTO and in Force, Docu-
ment Excel, en ligne : OMC <http://www.wto.org/english/tratop_e/region_e/eif_e.xls>
(date d’accès : 2 avril 2006).
166 Jo-Ann Crawford et Roberto V. Fiorentino, The Changing Landscape of
Regional Trade Agreements, Discussion Paper no 8, Genève, OMC, 2005, p. 2-15, en
ligne : OMC <http://www.wto.org/english/res_e/booksp_e/discussion_papers8_e.pdf>
larcier 61
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
(date d’accès : 23 mars 2006) ; Banque mondiale, Global Economic Prospects 2005,
p. 27-54.
167 OCDE, Relations entre les Accords commerciaux régionaux et le système commer-
cial multilatéral, p. 4 ; World Bank, Global Economic Prospects 2005, p. 97-124 ;
Crawford et Fiorentino, p. 5.
168 D’autres traités bilatéraux, notamment ceux signés par la Suisse, l’Association
62 larcier
Introduction générale
170 Arbour, p. 77-82. Pour la dénomination des traités en droit constitutionel améri-
cain, voir Jeanne J. Grimmett, Why Certain Trade Agreements Are Approved as
Congressional-Executive Agreements Rather Than as Treaties. Washington, Congres-
sional Research Service, 2004, en ligne : <http://fpc.state.gov/documents/organiza-
tion/9553.pdf> (date d’accès : 2 avril 2006).
171 Certains mémorandums font toutefois partie du negotium d’un traité.
larcier 63
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
1. Agreement Concerning the Protection and Enforcement of Intellectual Property Rights Between the
Government of the United States of America and the Government of Jamaica, 17 mars 1994
2. Agreement between the United States of America and the Republic of Lithuania on Trade Relations
and Intellectual Property Rights Protection, signé le 26 avril 1994
3. Agreement between the United States of America and the Republic of Latvia on the Relation and
Intellectual Property Rights Protection, signé le 6 juillet 1994
4. Memorandum of Understanding Between the Government of the United States of America and the
Government of Trinidad and Tobago Concerning Protection of Intellectual Property Rights, signé le
26 septembre 1994
5. Agreement Between the United States of America and the Kingdom of Cambodia on Trade Relations
and Intellectual Property Rights Protection, signé le 4 octobre 1996
6. Agreement Between the United States of America and the Laos People Democratic Republic on Trade
Relations, signé en 1997 à une date inconnue
7. Agreement Between the Government of the United States of America and the Government of the
Republic of Nicaragua Concerning Protection of Intellectual Property rights, signé le 7 janvier 1998
8. Agreement Between the United States of America and the Socialist Republic of Vietnam on Trade
Relations, signé le 13 juillet 2000
9. Agreement Between the United States of America and the Hashemite Kingdom of Jordan on the Esta-
blishment of a Free Trade Area, signé le 24 octobre 2000 et le Memorandum of Understanding on
Issues Related to the Protection of Intellectual Property Rights Under the Agreement between the
United States and Jordan, signé le 24 octobre 2000
10. United-States – Singapore Free Trade Agreement, signé le 6 mai 2003
11. United States – Chile Free Trade Agreement, signé le 6 juin 2003
12. United States – Central American and Dominican Republic Free Trade Agreement, signé le
17 décembre 2003
13. United States – Australia Free Trade Agreement, signé le 18 mai 2004
14. United States – Morocco Free Trade Agreement, signé le 2 mars 2004.
15. United States – Bahrain Free Trade Agreement, signé le 14 septembre 2004
64 larcier
Introduction générale
World Intellectual Property, vol. 4, 2001, p. 791 ; Martin, p. 784-785 ; Yu, « Currents
and Crosscurrents », p. 43-44.
larcier 65
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
66 larcier
Introduction générale
larcier 67
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
177 Pour une critique du fonctionnalisme dans l’étude du régime international des
brevets, voir May et Sell, p. 29 et Richards, p. 7-10.
178 Sell, « Intellectual Property Protection and Antitrust », p. 316. Depuis, Susan Sell
a pris certaines distances envers l’approche réaliste dans l’analyse du droit interna-
tional des brevets. May et Sell, p. 29.
179 Sur les explications réalistes dans les débats sur le régionalisme et le multilaté-
68 larcier
Introduction générale
tique commerciale des États-Unis, Montréal, Cahiers de recherche CEIM, mars 2004,
p. 14, en ligne : GRIC <http://www.er.uqam.ca/nobel/ceim/gricpdf/Cahiercont_0403_
polcom-US.pdf> (date d’accès : 4 avril 2006).
larcier 69
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
« Multilateral and bilateral Trade Policies in the World Trading System : An histo-
rical Perspective », in New Dimensions in Regional Integration, sous la dir. de Jaime De
Melo et Arvind Panagariya, Cambridge, Cambridge University Press, 1993, p. 90-
118.
186 Daniel J. Gervais, « The Internationalization of Intellectual Property : New Chal-
lenges from the Very Old and the Very New », Fordham Intellectual Property, Media
and Entertainment Law Journal, vol. 12, printemps 2002, p. 934 ; Yu, « Currents and
Crosscurrents », p. 14.
187 David Greenaway et Chris Milner, « Multilateral Trade Reform, Regionalism
70 larcier
Introduction générale
188 Ferenc Majoros, Les arrangements bilatéraux en matière de droit d’auteur, Paris,
Pedone, 1971, 130 p. ; Assafa Endeshaw, « A Critical Assessment of the US-China
Conflict on Intellectual Property », Albany Law Journal of Science & Technology, vol. 6,
1996, p. 301-303.
189 Stephen Gill, Power and Resistance in the New World Order, New-Yok, Palgrave,
2003, p. 69.
190 Paula Murphy Ives, « Negotiating Global Change : Progressive Multilateralism in
larcier 71
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
191 Pour Paul Haslam, « Forum shopping (and alternative legalization projects) and
path dependency […] are, to a large extent, in opposition. Forum shopping is ultimately
about using state power to realize certain ends in the fora where it can be maximized.
Path dependency assumes greater continuity with the existing structure of rules and
institutions, by definition, it does not amount to a challenge to the way an existing
institution reflects the issue-specific balance of power. » Paul Haslam, « Governing
Foreign Direct Investment in the Americas : International Relations Theory and the
Study of the Investment Regime », communication présentée au Congrès de l’Associa-
tion canadienne de science politique, York University, juin 2006, p. 6.
192 Helfer, « Regime Shifting », p. 75 ; Drahos, Information Feudalism, p. 194 ;
Sacha Wunsch-Vincent, « The Digital Trade Agenda of the US : Parallel Tracks of
Bilateral, Regional and Multilateral Liberalization », Aussenwirtschaft, 2003, p. 7-46 ;
Michael Dohane, « TRIPs and International Intellectual Property Protection in an
Age of Advancing Technology », The American University Journal of International Law
& Policy, vol. 9, 1994, p. 485 ; Michelle McGrath, « The Patent Provisions in TRIPs :
Protecting Reasonable Remuneration for Services Rendered – or the Latest Develop-
ment in Western Colonialism ? », European Intellectual Property Review, no 7, 1996,
p. 403 ; Mier Perez-Pugatch, « The International Regulation of IPRs in a TRIPs and
TRIPs-Plus World », Journal of World Investment and Trade, vol. 6, 2005, p. 449-454.
72 larcier
Introduction générale
193 GRAIN et SANFEC, TRIPs-Plus Through the Back Door : How Bilateral Treaties
Impose Much Stronger Rules for IPR on Life than the WTO, juillet 2001, p. 14, en ligne :
GRAIN <http://www.grain.org/docs/trips-plus-en.pdf> (date d’accès : 22 mars 2006) ;
David Vivas-Eugui, Regional and bilateral agreements and a TRIPs-plus world :
The Free Trade Area of the the Americas (FTAA), Genève, Quaker United Nations
Office, 2003 ; OCDE, Relations entre les Accords commerciaux régionaux et le système
commercial multilatéral ; Carsten Fink et Patrick Reichenmiller, Tightening TRIPs :
The Intellectual Property Provisions of Recent US Free Trade Agreements, Washington,
Banque mondiale, 2005 ; Kenneth Shadlen, Policy Space for Development in the WTO
and Beyond : The Case of Intellectual Property Rights, Global Development and Envi-
ronment Institute, Document de travail No. 05-06, novembre 2005, en ligne : Tufts
University <http://www.ase.tufts.edu/gdae/Pubs/wp/05-06PolicySpace.pdf> (date
d’accès : 22 mars 2006). Voir aussi El-Said, « The Road from TRIPs-Minus, to TRIPs,
to TRIPs-Plus » et Ruth Mayne, Regionalism, Bilateralism, and TRIP Plus Agree-
ments : The Threat to Developing Countries, New York, PNUD, 2004. Il existe quelques
études sur le bilatéralisme dans le domaine du droit d’auteur, voir Kenneth Shadlen,
Andrew Schrank et Marcus Kurtz, « The Political Economy of Intellectual Property :
The Case of Software », International Studies Quarterly, 2005, vol. 49, p. 45-71 ; Slike
von Lewinski, « Americanisation », in Propriété intellectuelle et mondialisation : La
propriété intellectuelle est-elle une marchandise ?, sous la dir. de Michel Vivant, Paris,
Dalloz, 2004, p. 13-29.
194 Frederick M. Abbott, The Doha Declaration on the TRIPs Agreement and Public
Health and the Contradictory Trend in Bilateral and Regional Free Trade Agreements,
Genève, Quaker United Nations Office, avril 2004, p. 12, en ligne : QUNO <http://
geneva.quno.info/pdf/OP14Abbottfinal.pdf> (date d’accès : 23 mars 2006).
larcier 73
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
Parmi les auteurs les plus prolifiques sur les mouvements d’ex-
portation des règles juridiques, plusieurs, comme Alan Watson aux
États-Unis et Éric Agostini en France, sont des comparatistes 197. Ce
195 Edward Kwarka, « The International Comunity, International Law, and the
United States : Three in One, Two Against One, or One and the Same », In United
States Hegemony and the Foundations of International Law, sous la dir. de Michael
Byers et Georg Nolte, Cambridge, Cambridge University Press, 2003, p. 363-391.
196 Les habitués de la plume de Michel Vivant reconnaîtront son style imagé et inspiré
du domaine artistique. Nous le remercions pour cette métaphore qui nous semble fort
appropriée.
197 Alan Watson, Legal Transplants : An Approach to Comparative Law, Athènes
74 larcier
Introduction générale
p. 6.
200 Ibid.
201 Pierre Legrand, Le droit comparé, Paris, Presses universitaires de France, 1999,
p. 27.
larcier 75
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
76 larcier
Introduction générale
204 Lijphart Arend, « Comparative Politics and the Comparative Method », The
American Political Science Review, vol. 65, 1971, p. 682-693.
205 Legrand, Le droit comparé, p. 56.
larcier 77
Le bilatéralisme américain : la nouvelle frontière du droit international des brevets
B. L’articulation de la démonstration
78 larcier
Première partie
larcier 81
Titre I
La nécessité de dépasser
le cadre multilatéral
larcier 83
L’exportation des règles
84 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
tional. Promue par les États-Unis dans les années 1980, cette associa-
tion a finalement été consacrée par l’Accord sur les ADPIC (chapitre 1).
Depuis, une association entre le droit des brevets et les questions de
développement international conteste l’ordre hégémonique (chapitre 2).
À travers la concurrence entre cette norme hégémonique et celle de
contre-régime, nous démontrons que l’évolution du multilatéralisme ne
correspond plus aux intérêts et aux valeurs des États-Unis.
larcier 85
Chapitre 1
« One of the great ironies of the recent drive to global free trade […]
is the inclusion of intellectual property on the free trade bandwagon » 8,
observe Robert Weissman. Par définition, les droits de propriété intel-
lectuelle restreignent le commerce de certains biens 9. Sous cet angle,
il semble effectivement paradoxal que l’Accord sur les ADPIC ait été
adopté dans le cadre de l’OMC, une organisation vouée à la promotion
des échanges commerciaux.
Ce premier chapitre étudie l’évolution de l’association entre le droit
des brevets et le commerce international, en tant que fondement de
l’hégémonie américaine sur le régime international des brevets. Cette
association est à la fois cognitive et stratégique. Elle peut être quali-
fiée de cognitive puisque les États-Unis considèrent qu’une protection
accrue des inventions favorise le commerce, du moins le commerce
loyal. Elle peut également être qualifiée de stratégique parce que les
négociations croisées des questions commerciales et des questions de
propriété intellectuelle donnèrent un levier de négociation supplémen-
taire aux États-Unis. L’origine de l’hégémonie américaine sur le régime
des brevets s’appuie à la fois sur un principe normatif et sur une puis-
sance coercitive 10.
Robert Weissman, « A Long Strange TRIPs : The Pharmaceutical Industry Drive
to Harmonize Global Intellectual Property Rules, and the Remaining WTO Legal
Alternatives Available to Third World Countries », University of Pennsylvania Journal
of International Economic Law, vol. 17, 1996, p. 1069.
D’un autre côté, le système de brevet n’a de sens que dans un système capita-
liste pour qu’il puisse effectivement stimuler les investissements privés en recherche.
Michel Vivant et al., Les créations immatérielles et le droit, Paris, Ellipses, 1997,
p. 71.
10 Susan K. Sell, « The Origins of a Trade-Based Approach to Intellectual Property
larcier 87
L’exportation des règles
Section 1
Une association promue par les États-Unis
88 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
12 Les institutions font plus que structurer les champs d’action possibles, elles
contribuent à définir les intérêts et les objectifs. Thelen, p. 375.
13 Dawson Chem. Co. Coriat. Rohm & Haas Co. 448 U.S. 176 (1980).
14 Keith Aoki, « Authors, Inventors and Trademark Owners : Private Intellectual
Property and the Public Domain », Columbia VLA Journal of the Law and Arts, vol. 18,
1994, p. 215-216.
larcier 89
L’exportation des règles
15 Daniel Boorstin, Histoire des Américains, Paris, Robert Laffont, 1991, p. 1418.
16 U.S. Const. art. I, sec. 8, cl. 8.
17 À cette époque, les brevets étaient perçus aux États-Unis comme des instruments
de politiques publiques, et non comme des droits quasi naturels des inventeurs. Donald
Harris, « TRIPs’ Rebound : An Historical Analysis on How the TRIPs Agreement Can
Richochet Back Against the United States », Journal of International Law & Business,
vol. 25, 2004, p. 99-164.
18 Sell, Private Power, p. 64.
90 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 91
L’exportation des règles
92 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 93
L’exportation des règles
des brevets, mais aussi en raison des mécanismes nationaux de contrôle des prix des
médicaments.
31 Le respect des droits de propriété intellectuelle est de plus en plus présenté
comme une question de sécurité nationale sous le prétexte que les activités de contre-
façon servent à financer des groupes terroristes. Il est d’ailleurs intéressant de noter
que c’est le Conseil national de sécurité qui coordonne l’initiative interministérielle
appelée Stratégie ciblant la piraterie organisée.
32 Deblock, Le Libre-échange et les accords de commerce, p. 7.
94 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 95
L’exportation des règles
Source : Cohen, Fundamentals of US Foreign Trade Policy, p. 111 à 121 ; National Intellectual Property Law Enforcement
Coordination Council, NIPLECC 2003 Annual Report, en ligne : USTR <http://www.uspto.gov/web/offices/dcom/olia/
niplecc2003/niplecc2003.pdf>
96 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 97
L’exportation des règles
Pr ésident C ongr ès
Conseil présidentiel
sur les exportations
UST R
98 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
1990, p. 56.
44 Dutfield, Intellectual Property Rights, and the Life, p. 27-33 ; William Landes
larcier 99
L’exportation des règles
Dans les années 1970 et 1980, plusieurs étaient convaincus que l’âge
d’or de l’économie américaine était révolu et qu’une phase de déclin
était amorcée 48. Ce pessimisme ambiant s’appuyait sur certains indica-
teurs économiques, dont la part du pays dans la production mondiale.
Comptant pour 40,3 % en 1950, elle n’était plus qu’à 21,8 % en 1980 49. Le
déficit commercial américain provoqua également de vives inquiétudes.
Jusqu’en 1970, le solde des échanges commerciaux fut positif. Mais la
concurrence étrangère conduisit progressivement les États-Unis à un
premier déficit commercial en 1971. Pire, ce déficit commercial s’ag-
grava rapidement. En l’espace de seulement sept ans, de 1980 et 1987, il
s’accrut de plus de 600 % pour atteindre 159 milliards de dollars.
Pour plusieurs, la principale menace à l’hégémonie économique
américaine venait des pays asiatiques. Au cours des années 1980, le
commerce avec le Japon était responsable du tiers du déficit commercial
américain 50. La croissance du nombre de voitures japonaises sur les
routes américaines devint alors le symbole de cette concurrence mena-
100 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
20000
-20000
-40000
-60000
-80000
-100000
-120000
-140000
-160000
-180000
Source : site Internet du US Department of Commerce Bureau of Economic Analysis, en ligne : <www.bea.gov>.
51 Pour Peter Drahos, le qualificatif de tigres illustre bien la crainte que suscitaient
certains pays asiatiques aux États-Unis. Voir Information Feudalism, p. 63.
52 Susan Strange, « The Persistent Myth of Lost Hegemony », International Orga-
larcier 101
L’exportation des règles
Intellectual Property Rights and Capital Formation in the Next Decade, sous la dir. de
Charles Walker et Mark Bloomfield, Lanham, University Press of America, 1988,
p. 109.
56 Données tirées du site Internet de National Science Foundation, en ligne : <www.
102 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
2,4%
2,2%
2,0%
1,8%
1,6%
1,4%
1,2%
1,0%
4
56
58
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1
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19
19
19
20
larcier 103
L’exportation des règles
Reserve Bank of Kansas City Economic Review, vol. 78, no 1, 1993, p. 16-17.
62 Ibid.
104 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Il est vrai que les industries qui produisent des biens incorporant
une forte composante immatérielle sont particulièrement vulnérables
à la concurrence étrangère. Leurs activités sont non seulement celles
qui offrent les meilleures perspectives de croissance, mais également
celles qui sont les plus exposées à la contrefaçon. La recherche et le
développement nécessaires à la production d’un nouveau médica-
ment ou d’une nouvelle variété agricole peuvent nécessiter des inves-
tissements d’un milliard de dollars et durer plus d’une décennie, alors
que des génériques peuvent être mis en vente rapidement et pour une
fraction du prix de l’original. La concurrence de produits génériques
sur les marchés étrangers représente, pour les firmes innovantes, un
manque à gagner en revenus de licence et en exportation. En 1985, la
National Agricultural Chemicals Association a estimé que les pertes
subies par ses sociétés membres en raison de la faible protection des
droits de propriété intellectuelle étaient de l’ordre de 150 à 300 millions
1982, p. A25.
larcier 105
L’exportation des règles
de dollars par an 65. Cette estimation, qui ne portait que sur un seul
secteur industriel, suscita de vives inquiétudes à propos de l’étendue de
ce phénomène sur l’ensemble de l’économie américaine.
Pour tenter de mieux évaluer le problème, le gouvernement améri-
cain mandata la Commission du commerce international (Interna-
tional Trade Commission) d’effectuer une enquête de grande envergure.
Dans son rapport de 1988, elle conclut que la protection inadéquate
de la propriété intellectuelle à l’étranger avait entraîné des pertes de
23,8 milliards de dollars en 1986, et ce, uniquement pour les 432 firmes
sondées par la commission 66. Cette somme représentait à elle seule
16 % du déficit commercial ! Plusieurs observateurs arrivèrent à la même
conclusion : « There is a direct link between the protection of intellec-
tual property rights and U.S. international competitiveness » 67.
Cette étude fut contestée par un petit groupe d’analystes 68. On
reprocha à la Commission du commerce international d’appuyer son
enquête uniquement sur les données transmises par des firmes, alors
que celles-ci avaient tout intérêt à gonfler leurs pertes, sachant très bien
que le rapport pourrait orienter la politique commerciale américaine.
On lui reprocha également de tenir pour acquis que les consomma-
teurs étrangers qui achètent des produits contrefaits auraient été prêts
à payer le prix de vente exigé par les firmes américaines en l’absence de
produits contrefaits disponibles. Que les conclusions de la commission
soient valides ou non, le fait est que la diffusion de ce rapport secoua
l’administration américaine et attira l’attention des responsables de
la politique commerciale, qui, jusqu’alors, s’intéressaient très peu aux
from the Private Sector », Georgia Journal of International and Comparative Law,
vol. 19, 1989, p. 345.
68 Marney Cheek, « The Limits of Informal Regulatory Cooperation in International
106 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
69 Voir par exemple cet article écrit par un directeur du département d’État en 1988.
Harvey Winter, « A View From the US State Department », in Intellectual Property
Rights and Capital Formation in the Next Decade, sous la dir. de Charles Walker et
Mark Bloomfield, Lanham, University Press of America, 1988, p. 101.
70 Yeutter, p. 110.
71 Dutfield, Intellectual Property Rights, and the Life, p. 199 ; Drahos, Informa-
larcier 107
L’exportation des règles
72 Risse, p. 22.
73 Peter Haas, « Epistemic Communities and International Policy Coordination », in
Knowledge, Power, and International Policy Coordination, sous la dir. de Peter Haas,
Columbia, University of South Carolina, 1996, p. 3.
74 Cheek, p. 277-323 ; Braithwaite et Drahos, Global Business Regulation, p. 74-
75 ; Hansen, p. 579-593 ; Dutfield, Intellectual Property Rights, and the Life., p. 41.
75 Sell, Private Power p. 99.
108 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
A. La propriété et la piraterie
76 Comme le notent Stephen Gill et David Law, « pure persuasion is very rare, since
normally the access to knowledge and funds is unequal. In this respect, large and
wealthy states are usually at an advantage relative to small ones, and also big business
is at an advantage relative to its smaller counterparts, to trade unions, and especially
to consumers », The Global Political Economy : Perspectives, Problems, and Policies,
New York, Harverter, Wheatsheaf, 1988, p. 71-72.
77 Mier Perez-Pugatch, The International Political Economy, p. 4..
78 Machlup et Penrose, p. 16-17 ; May, A Global Political Economy, p. 88.
79 Lippert, p. 255.
larcier 109
L’exportation des règles
110 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
B. Le commerce loyal
Journal of International and Comparative Law, vol. 10, no 1, 2002, p. 66. Debora
J. Halbert, Resisting Intellectual Property, Londres, Routledge, 2005, p. 92-93.
84 Sell, Private Power, p. 51.
85 Cité dans Weissman, « A Long Strange TRIPs », p. 1088.
86 Sell, Private Power, p. 51.
larcier 111
L’exportation des règles
87 Sell, « TRIPs and the Access », p. 486 ; Sell, « The Origins of a Trade-Based »,
p. 165.
88 Harvey Bale, « A computer and electronics industry perspective », in Intellectual
Property Rights and Capital Formation in the Next Decade, sous la dir. de Charles E.,
and Mark A. Bloomfield, Lanham, University Press of America, 1988 p. 123. Voir
également Patrick Leahy, « US Congressional Approches to Reconciling Intellectual
Poperty Rights », in Intellectual Property Rights and Capital Formation in the Next
Decade, sous la dir. de Charles Walker et Mark Bloomfield, Lanham, University
Press of America, 1988, p. 77.
89 Zhang, p. 210-211.
112 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 113
L’exportation des règles
C’est curieusement une loi tarifaire célèbre pour ses mesures protec-
tionnistes, la loi Smoot-Hawley de 1930, qui jeta les bases de l’intégra-
tion entre le droit des brevets et la politique commerciale 93. En effet,
l’article 337 de cette loi interdit les actions déloyales dans l’importation
de produits sur le territoire américain. Cette mesure fut principalement
utilisée pour interdire l’importation de produits qui contreviennent au
droit américain de la propriété intellectuelle ou pour interdire l’impor-
tation de produits fabriqués à l’étranger à l’aide d’un procédé breveté
aux États-Unis. Déjà, le commerce international de produits protégés
par des droits de propriété intellectuelle était perçu à travers le prisme
de la loyauté.
L’article 337 de la loi Smoot-Hawley demeura presque inchangé
jusqu’à l’adoption de la Loi sur le commerce de 1974 (Trade Act of
1974) 94, qui approfondit davantage le rapprochement entre le droit
des brevets et la politique commerciale. Le pouvoir d’émettre l’ordre
d’interdire l’importation d’un produit déloyal fut notamment trans-
féré du président à la Commission du commerce international, jugée
plus impartiale. De plus, l’article 301 de Loi sur le commerce de 1974
autorisa le président à prendre des sanctions contre n’importe quel pays
qui restreignait le commerce avec les États-Unis de façon injustifiable,
déraisonnable ou discriminatoire. Le droit américain autorisait déjà le
président à suspendre des avantages consentis dans un traité commer-
cial si un pays maintenait des mesures restreignant substantiellement le
After the Omnibus Trade and Competitiveness Act of 1988 », American University
Law Review, vol. 38, 1989, p. 1154 ; Sell, « The Origins of a Trade-Based », p. 166. La
section 337 a été amendée par le Trade Act of 1974, Pub. L. No. 93-618, § 341(a), 88
Stat. 1978, 2053 (1975) (codifié tel que modifié à 5, 19, 29 et 31 U.S.C.).
114 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
95 Trade Expansion Act of 1962, Pub. L. No. 87-794, § 252, 76 Stat. 872, p. 879-80
(abrogé par U.S.C. § 301, 88 Stat. 1978).
96 Sell, « The Origins of a Trade-Based », p. 169.
97 Cité dans Sell, Private Power, p. 83.
larcier 115
L’exportation des règles
98 19 U.S.C. § 2411(d)(3)(b).
99 Drahos, Information Feudalism, p. 88.
100 Ibid., p. 86-88.
116 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
[…] the extent to which such country is providing adequate and effec-
tive protection of intellectual property rights » 101. Cette nouvelle
mesure fut effectivement appliquée par l’Administration. Le Mexique,
la Thaïlande et l’Inde comptent parmi les pays retirés temporairement
du programme américain de préférences commerciales en raison de la
faible protection offerte aux droits de propriété intellectuelle 102. Selon
Peter Drahos, plusieurs autres pays, dont la Jamaïque et la République
dominicaine, ont modifié leur loi nationale pour éviter de subir la même
sanction 103.
C’est ainsi que les États-Unis sont devenus les promoteurs d’une
association entre le droit des brevets et le commerce international. Au
départ, il s’agissait de réagir au déficit commercial américain. Mais
le Congrès ne réagit pas à cette crise par un protectionnisme tradi-
tionnel. Au lieu de simplement tenter de protéger les manufacturiers
américains en restreignant l’arrivée de concurrents étrangers sur le
marché américain, il tenta de protéger le capital intangible américain
en restreignant l’arrivée de concurrents étrangers sur les marchés inter-
nationaux 104. Forts d’un discours référant à des principes soi-disant
universels, les États-Unis considéraient qu’il était légitime d’exiger de
leurs partenaires commerciaux une protection efficace et suffisante de
leur propriété intellectuelle 105. Cette association cognitive se traduisit
également par une association stratégique puisque le Congrès adopta
des lois prévoyant l’imposition de sanctions commerciales ou l’offre de
privilèges commerciaux aux autres pays, selon leur niveau de protection
des droits de propriété intellectuelle. Ainsi, les importations massives
qui étaient initialement une source d’inquiétude motivant l’association
entre le droit des brevets et le commerce international devinrent une
source de puissance que les États-Unis utilisèrent pour convaincre les
pays dépendants du marché américain de rehausser leur protection des
droits de propriété intellectuelle.
101 19 U.S.C. § 2462(c). L’année précédente, en 1983, une condition similaire fut
imposée dans le cadre de l’Initiative en faveur du bassin des Caraïbes. Voir Carib-
bean Bassin Economic Recovery Act, Pub. L. No. 98-67, 97 Stat. 384 (1983) (codifié à 19
U.S.C. § 2701).
102 Drahos, Information Feudalism., p. 88.
103 Ibid., p. 87.
104 Ibid.
105 L’Accord sur les ADPIC traduit adequate and effective par efficace et suffisante.
larcier 117
L’exportation des règles
Section 2
Une association consacrée sur la scène multilatérale
106 USTR, « Fact Sheet », BNA’s Patent, Trademark & Copyrights Journal, vol. 38,
1er juin 1989, p. 131.
107 Daniel Gervais, The TRIPs Agreement : Drafting History and Analysis, Londres,
118 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
A. Vers le GATT
larcier 119
L’exportation des règles
110 Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, 30 octobre 1947, 55 R.T.N.U.
tions may indeed allow more efficiency gains to be realized that if these issues were
negotiated separately ». Voir Long Strange TRIPs : Intellectual Property, the World
Trade Organization and the Developing World, Mémoire de maîtrise, Halifax, Univer-
sité Dalhousie, 2002, p. 84.
120 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 121
L’exportation des règles
sans doute le dernier forum dans lequel les États-Unis auraient souhaité
négocier un traité sur la propriété intellectuelle. Alice Zalik, du bureau
de l’USTR, soulève un dernier avantage. Selon elle, il était plus facile
de négocier des règles qui imposent des modifications aux droits natio-
naux avec des négociateurs commerciaux, qui sont généralement près
des centres de pouvoir, qu’avec des spécialistes de la propriété intellec-
tuelle 118.
Tous ces éléments ont certes pesé dans la balance. Avant tout, cette
stratégie, qui aurait semblé inusitée dans les années 1970, illustre mieux
que n’importe quel autre argument que les États-Unis en sont venus,
dans les années 1980, à percevoir les droits de propriété intellectuelle
comme un enjeu commercial.
122 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 123
L’exportation des règles
124 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
who.int/intellectualproperty/submissions/US%20FTAs%20and%20the%20Public%20
Health.pdf> (date d’accès : 22 mars 2006).
129 Drahos, Information Feudalism, p. 133.
130 GATT, Secrétariat, Synoptic Tables Setting Out Existing International Standards
tions Committee at its mid-term review held in Montreal on 5-9 December 1988 and in
Geneva on 5-8 April 1989, GATT Doc. MTN.TNC/11.
larcier 125
L’exportation des règles
133 GATT, Draft Final Act Embodying the Results of the Uruguay Round of Multil-
teral Trade Negotiations, GATT Doc. MTN.TNC/W/35/Rev.1, 3 décembre 1990 ; Gail
E. Evans, « Intellectual Property as a Trade Issue : The Making of the Agreement on
Trade-Related Aspects of Intellectual Property Rights », World Competition Law &
Economics Review, vol. 18 no 3, 1995, p. 169-173.
134 Alice Landau, Conflits et coopération dans les relations économiques internatio-
126 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
138 Omnibus Trade and Competitiveness Act of 1988, Pub. L. No. 100-148, 102
larcier 127
L’exportation des règles
négociations, à partir duquel il n’est plus nécessaire d’exercer une pression pour qu’il
y a un changement de politique. Voir Finnemore et Sikkink, p. 901-902.
128 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Died in the Third World ? », p. 112. Voir aussi Yu, « Currents and Crosscurrents »,
p. 338.
153 Jacques Gorlin note que les périodes transitoires de l’Accord sur les textiles et
les vêtements et de l’Accord sur l’agriculture offrent aux pays développés des périodes
transitoires similaires à celles qui sont offertes dans l’Accord sur les ADPIC pour les
pays en développement. « Protection and Enforcement of Intellectual Property Rights
under TRIPs », in International Intellectual Property Law & Policy, sous la dir. de
Hugh C. Hansen, vol. 3, Yonkers, Juris Publishing, Londres, Sweet & Maxell, 1998,
p. 53-55.
larcier 129
L’exportation des règles
La signature de l’Accord sur les ADPIC par 124 pays représenta, sans
conteste, un succès majeur dans la politique commerciale américaine 155.
Jacques Gorlin, alors directeur de l’Intellectual Property Committee,
conclut avec triomphalisme : « We got 95 % of what we wanted ! » 156.
Linda Lourie, qui travaille au bureau de l’USTR, partage son enthou-
siasme : « The USA sees the TRIPs Agreement as an achievement far
beyond that which was thought possible at the outset of the negotia-
tifie plutôt quatre narrations. Peter K. Yu, « TRIPs and Its Discontents », Marquette
Intellectual Property Law Review, vol. 10, no 2, 2006, p. 369-410.
155 Il ne s’agit pas de l’unique succès des États-Unis. Parmi les autres succès, mention-
nons l’adoption d’un accord sur le commerce des services. Sur la concomitance entre
la création de l’OMC et la dématérialisation de l’économie américaine, voir Raphaël
Belaiche Le nouveau droit des relations commerciales multilatérales : L’OMC et l’im-
matériel, Thèse de doctorat, Montpellier, Université Montpellier 1, 2000, 1029 p.
156 Cité dans Sell et Prakash, p. 160.
130 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
tions » 157. En effet, l’Accord sur les ADPIC fixe des règles sur tous les
droits de propriété intellectuelle (A) et plusieurs indicateurs permettent
de croire que cette stratégie fut concluante sur le plan économique (B).
Intellectual Property », in ., Global Genetic Resources : Access and Property Rights, sous
la dir. de Steve Eberhart et al., Madison, Crop Science Society of America, 1998,
p. 77.
158 Michel Cosnard, « Les créations normatives des États, point de vue publiciste »,
rence à la nécessité de « faire en sorte que les mesures et les procédures visant à faire
respecter les droits de propriété intellectuelle ne deviennent pas elles-mêmes des
obstacles au commerce légitime »
161 Ibid.
larcier 131
L’exportation des règles
162 Sur la légitimation par les organisations internationales, voir Cox, Approches to
World Order, p. 138 ; Finnemore et Sikkink, p. 903.
163 May, A Global Political Economy, p. 43.
164 Richards, p. 132.
165 Burch, p. 215.
166 Robert Sherwood et Carlos Primo Braga, Intellectual Property, Trade, and
Economic Development : A Road Map for the FTAA Negotiations, Miami, North-South
Center, no 21, septembre 1996, p. 4.
167 Accord sur les ADPIC, art. 2.1 et 9.1.
168 Accord sur les ADPIC, art. 3-4.
132 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
around the TRIPs Agreement : The Case for ongoing Public-Private Initiatives to Facil-
itate Worldwide Intellectual Property Transactions », Duke Journal of Comparative &
International Law, vol. 9, 1999, p. 34.
173 Accord sur les ADPIC, art. 42, 50, 51 et 61.
174 Miller, p. 848.
larcier 133
L’exportation des règles
modifications majeures à leur droit des brevets alors que les États-Unis
ne firent que des modifications mineures 175. L’Accord sur les ADPIC
a incontestablement contribué à l’établissement d’un environnement
juridique plus favorable à la protection des inventions américaines et
tout indique qu’il se traduira par des gains économiques majeurs pour
les États-Unis.
134 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
4500 000
4000 000
3500 000
3000 000
2500 000
2000 000
1500 000
1000 000
500 000
179 Pamela Smith, « How Do Foreign Patent Rights Affect US Exports, Affiliate Sales,
and Licenses ? », Journal of International Economics, vol. 55, 2001, p. 411-439.
180 US Department of Commerce Bureau of Economic Analysis, en ligne : <www.bea.
gov>.
larcier 135
L’exportation des règles
12 000 000
10 000 000
8 000 000
6 000 000
4 000 000
2 000 000
0
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Exportations Importations
136 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
50 000
Valeurs en millions de dollars
40 000
30 000
20 000
10 000
0
87
88
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90
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99
00
01
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03
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19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
Années
Source : Site internet du US Department of Commerce Bureau of Economic Analysis, en ligne : <www.bea.gov>.
gov>.
larcier 137
L’exportation des règles
138 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Sous cet angle, l’Accord sur les ADPIC serait effectivement un succès
dans la stratégie américaine. Cependant, il ne s’est probablement pas
encore directement traduit par une telle augmentation des parts de
marché, des prix et des cessions de licences à l’étranger puisqu’il n’a
pas encore été intégralement mis en œuvre par tous les pays, du moins
pas de la façon dont les États-Unis l’interprètent. C’est dans ce contexte
qu’ils cherchent aujourd’hui à poursuivre leur stratégie et à aller au-
delà de l’Accord sur les ADPIC.
183 Banque mondiale, Global Economic Prospects and the Developing Countries,
Washington, Banque mondiale, 2002, p. 137. Voir aussi Philip McCalman, « Reaping
What You Sow : An Emprirical Analysis of International Patent Harmonisation »,
Journal of International Economics, vol. 55, no 1, 2001, p. 161-186.
larcier 139
L’exportation des règles
Si, selon Jacques Gorlin, l’Accord sur les ADPIC répond à 95 % aux
attentes américaines, il reste néanmoins un 5 % jugé insatisfaisant 184.
Les articles 7 et 8, sur les objectifs et les principes de l’Accord, comptent
certainement parmi ce 5 % d’insatisfaction. En effet, l’article 7 précise
que la protection des droits de la propriété intellectuelle doit être « à
l’avantage mutuel de ceux qui génèrent et de ceux qui utilisent des
connaissances techniques et d’une manière propice au bien-être social
et économique, et à assurer un équilibre de droits et d’obligations ».
L’article 8, quant à lui, souligne que les membres de l’OMC peuvent
prendre des mesures pour éviter que la protection des droits de propriété
intellectuelle soit contraire à leur développement socio-économique, et
notamment à la promotion de la santé publique, de la nutrition, de la
concurrence loyale, du développement technologique et du commerce,
à condition que ces mesures soient compatibles avec les dispositions de
l’accord. Ces deux articles s’éloignent de la vision propriétariste selon
laquelle le principe de la protection des droits de propriété intellec-
tuelle doit primer sur l’analyse des coûts et des bénéfices que ces droits
représentent pour l’ensemble de la société. Les articles 7 et 8 s’ancrent
dans une vision utilitariste pour laquelle la protection de la propriété
intellectuelle n’a de sens que si elle contribue au bien-être général de
la société. Ils ne sont pas des sauf-conduits permettant aux membres
de l’OMC de ne pas respecter leurs obligations, mais ils peuvent être
utilisés comme appuis pour les interpréter de façon permissive 185.
Les États-Unis ont également accepté trois exceptions importantes
au droit des brevets. Premièrement, les États-Unis auraient voulu que
l’accord précise que les droits conférés par un brevet ne soient pas
140 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
303, 206 USPQ 193 (1980) ; UNCTAD-ICTSD, Resource Book on TRIPs and Develop-
ment, p. 391.
189 Carlos M. Correa, Droits de propriété intellectuelle et Licences Obligatoires :
larcier 141
L’exportation des règles
générale possible, […] se fait le plus souvent au détriment de la précision de la règle qui,
générale dans son propos, se prêtera par la suite à toute sorte d’interprétations diver-
gentes nuisant à son uniformité ». Voir « Les créations normatives des États », p. 152.
Prenant acte de cette relative marge de manœuvre, plusieurs auteurs ont publié des
manuels destinés aux pays en développement pour leur indiquer comment interpréter
les obligations de l’Accord sur les ADPIC de la façon la moins restrictive possible. Voir
par exemple, Correa, Intellectual Property Rights, the WTO and Developing Coun-
tries, p. 227-250.
194 Accord sur les ADPIC, art. 27.2.
195 En biotechnologie, le processus inventif est souvent automatisé à l’aide de
régnait un climat de méfiance envers les brevets. Cuno Eng. Corp. c. The Automatic
Devices Corp., 314 U.S. 84, 51 USPQ 272 (1941). Elle fut par la suite abandonnée, consi-
dérée comme trop sévère et trop vague. Voir Harries c. Air King Prod. Co., 183 F.2d
158, 162 (2nd Cir. 1950).
142 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 143
L’exportation des règles
Maintenant que les périodes transitoires sont échues pour les pays en
développement, ils aimeraient que l’Accord sur les ADPIC soit révisé
pour rattraper le retard par rapport à l’évolution du droit américain.
Les États-Unis n’ont jamais considéré l’Accord sur les ADPIC comme
l’aboutissement ultime du régime international des brevets. Dès le
lendemain de son entrée en vigueur, Jacques Gorlin, président de l’In-
tellectual Property Committee, proposait au gouvernement américain
de s’assurer que l’Accord sur les ADPIC progresse de façon continue,
en parallèle avec le droit américain 203. Or, ce dernier est lui-même en
constante évolution, notamment pour s’adapter aux nouvelles avan-
cées technologiques. Herbert Burkert se demande même, non sans une
certaine ironie, si c’est le droit ou les objets du droit qui évoluent le plus
rapidement 204.
Alors que le droit américain évolue constamment, l’Accord sur
les ADPIC n’a pas été amendé au cours des dix premières années de
son existence. Plusieurs firmes en concluent qu’il est désuet, qu’il ne
reflète plus l’état actuel de la technologie 205. La Biotechnology Industry
Organization, qui représente plus d’un millier de firmes biotechnologi-
ques américaines, le qualifie de « old style treaty » 206. Dans une lettre
adressée au USTR, son président a clairement indiqué que les obli-
gations ne répondent plus aux réalités contemporaines de l’industrie
biotechnologique :
« [The Biotechnology Industry Organization] advocates the establishment
of global standards protecting intellectual property comparable to those in
<http://www.ustr.gov/Trade_Sectors/Intellectual_Property/The_Work_of_USTR_-
_Intellectual_Property.html> (date d’accès : 2 avril 2006).
203 Gorlin, p. 53-57.
204 Hebert Burkert, « Nouveaux objets ou nouveau droit : Une tentative de synthèse »,
144 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
<http://www.ustr.gov/assets/Document_Library/Reports_Publications/2005/2005_
Special_301/asset_upload_file195_7636.pdf> (date d’accès : 24 mars 2006) ; Lettre de
J.W. Marriott, Président du Comité présidentiel sur les exportations, au Président des
États-Unis, 17 mars 2004, en ligne Comité présidentiel sur les exportations <http://
www.ita.doc.gov/TD/PEC/iprinvestorprotections.html> (date d’accès : 2 avril 2006) ;
210 USTR, Strategy Targeting Organized Piracy (Stop !), en ligne : USTR <http://www.
ustr.gov/assets/Document_Library/Fact_Sheets/2004/asset_upload_file507_6462.
pdf> (date d’accès : 2 avril 2006).
larcier 145
L’exportation des règles
146 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Conclusion
larcier 147
L’exportation des règles
213 « Identification of the United States as the hegemonic state in the modern world
system derives from ts ability to impose the necessary order not in the interest of U.S.
capitalist competitiveness, but rather in the interest of global capital accumulation, in
which US capitalism claims a disproportionate share », Richards, p. 102
214 Braithwaite et Drahos, Global Business Regulation, p. 66 ; Richards, p. 112 ;
Nonzero-Sum Approach », p. 580.
148 larcier
Chapitre 2
218 Jock A. Finlayson et Mark Zacher, « The GATT and the Regulation of Trade
Barriers : Regime Dynamics and Functions », in International Regime, sous la dir. de
Stephen Krasner, Cornell University Press, 1985, p. 313.
219 Sell, « TRIPs and the Access », p. 498. Selon Morten Boas et Desmond McNeil,
une idée aurait un plus grand pouvoir de changement si elle propose une réforme
plutôt qu’une révolution par rapport aux idées dominantes dans les organisations
internationales en place. « An important insight to be gained from this volume is
larcier 149
L’exportation des règles
Section 1
Une association bicéphale
150 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
220 D’autres enjeux ont également été associés au droit des brevets pour promouvoir
la prise en compte du développement dans le régime, comme le respect des droits de
l’homme et l’agroéconomie. Mais la question de la biodiversité et celle de l’accès aux
médicaments ont occupé l’avant-scène des débats.
221 Sur les aspects stratégiques de cette association, voir Kristen Rosendal, « Impacts
larcier 151
L’exportation des règles
224 Les États-Unis auraient proposé sans succès cette disposition : « Nothing in this
Conventions, or any protocol or annex thereto, shall derogate from the rights and
obligations of its contracting Parties under other international agreement in force for
them ». Melinda Chandler, « The Biodiversity Convention Selected Issues of Interest
to the International Lawyer », Colorado Journal of International Environmental Law
and Policy, vol. 4, 1993, p. 150.
225 Engagement international sur les ressources phytogénétiques, 23 novembre 1983,
Rés. 6/83, Conférence de la FAO, 22e sess. (tenue à Rome du 5 au 23 novembre 1983).
152 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Bioprospecting : From Biodiverstity in the South to Medecines in the North, sous la dir.
de Hanne Svarstad et Shivcharn Dhillion, Oslo, Spartacus Forlag, 2000, p. 20.
larcier 153
L’exportation des règles
231 David Cleveland et Stephen Murray, « The World’s Crop Genetic Resources
and the Rights of Indigenous Farmers », Current Anthropology, vol. 38, no 4, 1997,
p. 480 ; Tony Simpson, Indigenous Heritage and Self-Determination : The Cultural and
Intellectual Property Rights of Indigenous Peoples, Copenhague, International Work
Group for Indigenous Affairs, 1997, p. 139-140.
232 Svarstad, p. 20.
233 Vandana Shiva, The Plunder of Nature & Knowledge, Boston, South End Press,
1987, p. 56.
234 Laurie Anne Whitt, « Indigenous Peoples, Intellectual Property & the New
Imperial Science », Oklahoma City University Law Review, vol. 23, 1998, p. 211-259 ;
154 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
tual Property Rights and Sustainable Biodiversity Management », Global Trade and
Biodiversity in Conflict, no 1, avril 1998, en ligne : GRAIN <www.grain.org/publica-
tions/issue1-en-p.htm> (date d’accès : 10 octobre 2004).
236 Communication de l’Inde, Examen des dispositions de l’article 27(3)(b), OMC Doc.
larcier 155
L’exportation des règles
qui lui est associée et qui est potentiellement brevetable. Pour que les
droits d’accès limitent la possibilité de breveter l’information géné-
tique associée à une ressource génétique, ils doivent non seulement
s’appliquer au matériel tangible, mais aussi à l’intangible génétique
qu’il contient. Sinon, le matériel et l’immatériel génétiques peuvent
faire l’objet de droits de propriété et de droits d’accès différents, voire
complémentaires.
Puisqu’il n’y a pas de consensus international sur la question de
savoir si les droits d’accès au matériel génétique comprennent des
droits d’accès à l’intangible génétique, il semble vain d’espérer qu’elle
puisse justifier un amendement à l’Accord sur les ADPIC pour exclure
tout matériel génétique de la brevetabilité. On peut même remarquer
qu’un nombre croissant de spécialistes, comme Carlos Correa et David
Downes, considèrent que cet accord et la Convention sur la diversité
biologique ne sont pas fondamentalement en conflit 237. Cette position
sous-entend que les droits de propriété prévus dans les deux traités s’ap-
pliquent à des objets différents, l’un à l’intangible et l’autre au tangible.
Néanmoins, même en reconnaissant que les droits d’accès au maté-
riel génétique et les droits de propriété intellectuelle s’appliquent à des
objets différents, certains réclament des ajustements en vue de favo-
riser la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique. Ce
deuxième discours contestataire, plus nuancé, s’appuie sur une vision
utilitariste des droits d’accès aux ressources génétiques prévus dans la
convention. Selon cette vision, le partage des avantages est simplement
un moyen pour obtenir du financement et des technologies destinés à
la conservation de la diversité biologique 238. Mais alors que la conven-
237 David Downes, « The Convention on Biological Diversity and the GATT », in The
Use of Trade Measures in Select Multilateral Environmental Agreements, sous la dir.
de Robert Housman, Nairobi, UNEP, 1995, p. 198.
238 D’abord, on suppose que les fonds versés aux fournisseurs seront réinvestis dans
156 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
tion a plus de dix ans, les flux monétaires et technologiques des utilisa-
teurs vers les fournisseurs sont encore minimes, du moins insuffisants
pour financer la conservation de la biodiversité. Parmi les diagnostics
posés pour expliquer ce dysfonctionnement, on pense que plusieurs
utilisateurs ignorent leurs obligations 239. Pour résoudre ce problème,
on propose d’imposer aux demandeurs de brevet de divulguer l’origine
des ressources génétiques utilisées pour développer leur invention 240.
De cette façon, les fournisseurs pourraient plus facilement retracer les
transferts de ressources génétiques et identifier les contrevenants. Les
tenants de cette solution proposent que l’Accord sur les ADPIC soit
modifié pour autoriser expressément cette obligation de divulgation
ou même pour l’imposer à tous les membres de l’OMC. Ainsi, dans
une communication du 21 juin 2002, la Mission permanente du Brésil
à l’OMC, au nom des délégations brésilienne, chinoise, cubaine, domi-
nicaine, équatorienne, indienne, pakistanaise, thaïlandaise, vénézué-
lienne, zambienne et zimbabwéenne, a soumis cette proposition :
« Il faudrait modifier l’Accord sur les ADPIC de façon à prévoir que
les Membres exigeront de tout demandeur d’un brevet portant sur du
matériel biologique ou des savoirs traditionnels comme condition à
l’obtention des droits de brevet :
1) qu’il divulgue la source et le pays d’origine de la ressource biolo-
gique et des savoirs traditionnels utilisés dans l’invention ;
2) qu’il apporte la preuve du consentement préalable donné en connais-
sance de cause par le biais de l’approbation par les autorités confor-
mément aux régimes nationaux pertinents ;
larcier 157
L’exportation des règles
241 Communication des États-Unis, Relations entre l’Accord sur les ADPIC et la
Convention sur la diversité biologique et la protection des savoirs traditionnels, OMC
Doc. IP/C/W/356, 24 juin 2002, p. 5-6 ; Communication des Communautés euro-
péennes et de leurs États membres, Relations entre l’Accord sur les ADPIC et la Conven-
tion sur la diversité biologique et la protection des savoirs traditionnels, OMC Doc.
IP/C/W/383, 17 octobre 2002, en ligne : OMC <http://docsonline.wto.org/gen_search.
asp>.
242 OMC, Relations entre l’Accord sur les ADPIC et la Convention sur la diversité
biologique et la protection des savoirs traditionnels. Résumé des questions qui ont été
soulevées et des observations qui ont été formulées, OMC Doc. IP/C/W/368, 8 août
2002, p. 8 ; Susan K. Finston, « An American Bioindustry Alliance Perspective on
CBD/TRIPs Issues in the Doha Round », Global Economy Journal, vol. 5, no 4, 2005,
en ligne : Bepress <http://www.bepress.com/gej/vol5/iss4/24/> (date d’accès : 23 mars
2006).
243 Ces savoirs peuvent néanmoins faire l’objet de droits de propriété en droit coutu-
mier local.
158 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
loping Countries : How Level is the Playing Field », in Global Intellectual Property
Tights Knowledge, Access and Development, sous la dir. de Peter Drahos et Ruth
Mayne, Palgrave, Macmillan, 2002, p. 186 ; Commission on Intellectual Property
Rights, p. 77.
247 Halbert, p. 135-163.
larcier 159
L’exportation des règles
248 Voir le site Internet de SRISTI-Society for research and initiative for sustainable
technologies and institutions, en ligne : <www.sristi.org> ; le site Internet de Kippewa-
gardens, en ligne : <www.kippewa-gardens.com> ; et le site Internet du Traditional
Ecological Knowledge Prior Art Database, en ligne : <http://ip.aaas.org/tekindex.nsf>.
249 Gurdial Singh Nijar, In Defense of Local Community Knowledge and Biodiver-
sity : A Conceptual Framework and the Essential Elements of a Rights Regime, Penang,
Third World Network, 1996, p. 56-62.
160 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Ce débat n’est pas encore résolu, pas plus que celui sur la propriété
des ressources génétiques. Néanmoins, on peut déjà remarquer que le
discours qui critique le régime des brevets en s’appuyant sur la Conven-
tion sur la diversité biologique a repris les arguments du discours hégé-
monique, l’a adapté et le relance aujourd’hui en guise de riposte. À la
piraterie intellectuelle correspond maintenant la piraterie biologique,
au système sui generis sur les variétés végétales correspond un système
sui generis sur les connaissances traditionnelles, aux droits des obten-
teurs correspondent les droits des agriculteurs et à la protection de l’in-
tangible génétique correspond la protection du tangible génétique 251.
Cette curieuse récupération des arguments du discours hégémo-
nique dans le discours contestataire ne se manifeste pas uniquement
dans les débats sur la brevetabilité du matériel biologique. Elle se mani-
feste également dans le deuxième exemple généralement utilisé pour
démontrer que le droit des brevets peut être une entrave au développe-
ment, soit le cas de l’accès aux médicaments.
250 Le groupe Crucible II, Le débat des semences volume 1 : solutions politiques
pour les ressources génétiques, Seeding Solutions. Volume 1 : Policy options for genetic
resources : Un brevet pour la vie revisité, Canada, Italie, Suisse, International Deve-
lopment Research Center, International Plant Genetic Resources Institute, Dag
Hammarskjöld Foundation, 2000, p. 84.
251 Whitt, « Interdisciplinary Perspective », p. 251 ; Valérie Boisvert, Biodiversité
et théorie économique des droits de propriété : une mise en perspective des négocia-
tions entourant la Convention sur la diversité biologique, thèse de doctorat en sciences
économiques, Université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines, février 2000, p. 485.
D’autres auteurs parcourent le chemin inverse entre le droit de l’environnement et
celui de la propriété intellectuelle, en suggérant de s’inspirer des mesures conser-
vationnistes pour protéger le domaine public. James Boyle, « A Politics of Intellec-
tual Property : Environmentalism for the Net ? », Duke Law Journal, vol. 47, octobre
1997, p. 87-116. Peter K. Yu, « Intellectual Property and the Information Ecosystem »,
Michigan State Law Review, vol. 2005, no 1, p. 1-20.
larcier 161
L’exportation des règles
162 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
jour en 2004, devant ainsi la première cause de mortalité dans les pays
en développement 257.
Pour contrôler et éventuellement éliminer ce fléau, il est essentiel
que les populations des pays en développement aient accès à des soins
de santé, incluant les médicaments. Cependant, à la fin des années 1990
et au début des années 2000, le prix des antirétroviraux représentait un
des principaux obstacles à l’accès aux soins. En 2000, ils étaient vendus
au prix moyen de 10 000 $ américains par patient par année, ce qui
constitue sans contredit un prix prohibitif dans plusieurs pays en déve-
loppement 258. Le système des brevets était l’un des facteurs expliquant
que de tels prix aient été exigés aux populations des pays en dévelop-
pement 259.
Le discours contestataire du régime international des brevets
réduisit le problème de cette pandémie dans les pays en développement
à la question du droit des brevets. Bien que plusieurs autres facteurs
contribuent à restreindre l’accès aux médicaments, dont le manque de
personnel médical, le problème de transports dans les régions éloignées
et les tarifs douaniers sur les médicaments, les brevets pharmaceuti-
ques sont devenus le symbole de la lutte contre la pandémie du sida.
L’équation simpliste brevets = libre-échange = croissance économique
of Transnational
Pharmaceutical Industries, World Bank Policy Research Paper No. 2352, Washington,
Banque mondiale, 2000, en ligne : Banque mondiale <http://wbln0018.worldbank.org/
research/workpapers.nsf/0/5d9b67dfa0777405852568e80
065f3c4/$FILE/wps2352.pdf> (date d’accès : 22 mars 2006) ; Jayashree Watal, « Phar-
maceutical Patents, Prices and Welfare Losses : A Simulation Study of Policy Options
for India under the WTO TRIPs Agreement », The World Economy, vol. 23, 2000,
p. 733-752.
larcier 163
L’exportation des règles
fut remplacée par une équation tout aussi simpliste génériques = prix
réduits = vies sauvées 260.
Pour étayer leur contestation, plusieurs critiques s’appuyèrent sur
une série d’instruments internationaux qui reconnaissent à chaque
individu le droit à la vie et aux soins médicaux, dont le Pacte relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels et la Déclaration universelle des
droits de l’homme 261. Selon les contestataires du régime international
des brevets, la force morale de ces instruments commanderait qu’ils
aient préséance sur le droit de brevets 262.
164 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Protection in US Foreign Policy », The Journal of Gender, Race & Justice, vol. 7, 2003,
p. 290.
266 Kevin Watkins et Penny Fowler, « International trade rules as an obstacle to
development », chap. in Rigged Rules and Double Standards : Trade, Globalisation and
the Fight Against Poverty, Oxford, Oxfam, 2003, en ligne : Make Trade Fair <http://
www.maketradefair.com/assets/english/report%20chapter%208%20english.pdf> (date
d’accès : 23 mars 2006).
larcier 165
L’exportation des règles
tion for Essential Medicines », Journal of International Law and Business, vol. 21, 2001,
p. 400 ; F.M Abbott, « The TRIPs-Legality », p. 323.
269 US Department of State, US Government Efforts to Renegotiate the Repeal Termi-
nation or Withdrawal of Article 15(C) of the South American Medicines and Related
Substances Act of 1965, US Department of State Report, Washington DC, US Depart-
ment of State, 5 février 1999, en ligne : CP TECH <http://www.cptech.org/ip/health/
sa/stdept-feb51999.html> (date d’accès : 31 mars 2006) ; Ellen’t Hoen, « Public Health
and International Law : TRIPs, Pharmaceutical Patents, and Access to Essential Medi-
cines : A Long Way From Seattle to Doha », Chicago Journal of International Law,
vol. 3, 2002, p. 30 ; Patrick Bond, « Globalisation, Pharmaceutical Pricing And South
African Health Policy », International Journal of Health Sciences, vol. 29, no 4, 1999,
p. 771.
270 Ibid.
166 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
271 Ruth Mayne, « The Global Campaign on Patents and Access to Medicines : An
Property Law & Policy, sous la dir. de Hugh C. Hansen, vol. 7, Yonkers et Londres,
Juris Publishing, Sweet & Maxell, 2002, p. 83-83.
274 Chris McGreal, « Aids : South Africa’s new apartheid », The Guardian,
larcier 167
L’exportation des règles
277 Brazil – Measures Affecting Patent Protection – Request for the Establishment of a
Panel by the United States, OMC Doc. WT/DS199/3, 9 janvier 2001.
278 Brésil, loi no 9279 du 14 mai 1996 régissant les droits et obligations dans le domaine
programme », Campaign for access to essential medicines, MSF Press Realeases, 1er fé-
vrier 2001, en ligne : MSF <http://www.accessmed-msf.org/prod/publications.asp?scnt
id=2182001228232&contenttype=PARA&> (date d’accès : 31 mars 2006).
281 Tina Rosenberg, « Look at Brazil », New York Times Magazine, 28 janvier 2001.
168 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
282 Kevin Watkins et Penny Fowler, Rigged Rules and Double Standards : Trade,
Globalisation and the Fight Against Poverty, Oxford, Oxfam, 2003, p. 216.
283 F.M. Abbott, « Toward a New Era », p. 86.
284 Mayne, « The Global Campaign on Patents », p. 251.
285 En fait, moins de 5 % des médicaments figurant sur la Liste des médicaments
essentiels de l’OMS sont brevetés. Selon certains, une faible protection des brevets
représenterait même une menace pour la santé publique. Administrer des médica-
ments sans les infrastructures sanitaires adéquates risquerait de contribuer à l’appa-
rition de nouvelles résistances aux médicaments. Plus encore, les versions génériques
des médicaments brevetés pourraient être d’une qualité inférieure, voire dangereuses.
Commission on Intellectual Property Rights, p. 31
286 Cité dans Commission on Intellectual Property Rights, p. 29.
287 USTR, 2001 Special 301 Report, Washington, USTR, 2001, p. 5.
larcier 169
L’exportation des règles
288 PhRMA, Health Care in the Developing World – Executive Summary, 18 février
2002, en ligne : Phrma <http://world.phrma.org/exec.summary.html.html> (date
d’accès : 31 mars 2006). Voir aussi Gathii, « The Structural Power of Strong », p. 273.
289 David Rosenberg, p. 83-83.
290 PhRMA, Global Partnerships : Humanitarian Programs of the Pharmaceutical
170 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
éléphant accouchant d’une souris 293. Bien que les prix de vente dans
les pays en développement de plusieurs antirétroviraux brevetés aient
rejoint les sommes exigées par les producteurs de médicaments géné-
riques, Médecins sans frontières et plusieurs autres acteurs continuent
de réclamer l’assouplissement de l’Accord sur les ADPIC pour que les
prochains médicaments soient eux aussi proposés à des prix aborda-
bles 294.
Sous la pression, les firmes pharmaceutiques et le gouvernement
américain changèrent de stratégie 295. Il semblait préférable de faire
des ajustements plutôt que de risquer un renversement du régime. En
1999, le gouvernement américain retira l’Afrique du Sud de la liste
de surveillance du Special 301 et réintroduisit les privilèges commer-
ciaux offerts aux produits de ce pays. En mai 2000, le président Clinton
confirma le changement de politique de son administration en promul-
guant un décret qui appuyait l’utilisation des licences obligatoires pour
lutter contre le sida dans les pays d’Afrique subsaharienne 296. Puis, en
avril 2001, les trente-neuf firmes pharmaceutiques retirèrent leur plainte
contre le gouvernement sud-africain. Enfin, en juillet de la même année,
les États-Unis retirèrent leur plainte à l’OMC contre la loi brésilienne.
Il ne s’agissait alors que de mesures unilatérales, mais c’était déjà les
premiers signes d’ajustements au discours contestataire.
Section 2
Une association défendue sur la scène multilatérale
293 Cité dans Susan Sell, « Post-TRIPs Development : the Tension Between Commer-
cial and Social agendas in the Context of Intellectual Property », Florida Journal of
International Law, vol. 14, printemps 2002, p. 212.
294 Ibid.
295 Mayne, « The Global Campaign on Patents », p. 250-251.
296 Hoen, p. 35.
larcier 171
L’exportation des règles
nance and the North-South Conflict over Intellectual Property Rights », présentation
à l’Annual Meeting of the American Political Science Association, San Francisco,
30 août 2001, p. 31.
172 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 173
L’exportation des règles
l’OMPI.
305 Commission on Intellectual Property Rights, op. cit., p. 165
306 Sur la brevetabilité du matériel biologique, certaines prônent une exclusion obli-
gatoire pour tous les membres de l’OMC en considérant que ce matériel est sacré,
d’autres demandent une exception pour les pays en développement afin de tenir
compte de leur condition particulière, et d’autres encore proposent simplement de
modifier les conditions de divulgation pour faciliter la mise en œuvre de la Convention
sur la diversité biologique. J.-F. Morin, « Une réplique du Sud… », loc.cit.
174 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 175
L’exportation des règles
176 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 177
L’exportation des règles
315 Hoen, p. 31 ; Mayne, « The Global Campaig on Patents », p. 251 ; Sell, « Post-
TRIPs Development », p. 214.
316 Sell, « TRIPs and the Access », p. 502-504.
317 Ibid., p. 498-500.
318 Ibid., p. 504.
319 Executive Order No 13, 155, 65 Fed. Reg. 30,521 (2000).
178 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
le fait même les efforts des pays en développement pour que le régime
des brevets tienne davantage compte de leurs besoins particuliers 320.
larcier 179
L’exportation des règles
Chine, le Congo, la Croatie, les Émirats Arabes Unis, l’Équateur, Fidji, la Gambie, la
Géorgie, la Grenade, Haïti, les îles Salomon, la Jordanie, la Lituanie, la Macédoine, la
Moldavie, la Mongolie, le Népal, le Niger, Oman, le Panama, la Papouasie-Nouvelle-
Guinée, le Qatar, la République démocratique du Congo, la République kirghize, le
Rwanda, Saint-Kitts-et-Nevis, le Tchad et Taïwan. Ce changement est important
puisque les règles de procédures de l’OMC, contrairement à celles du Fonds moné-
taire international ou de la Banque mondiale, prévoient que chaque pays ne représente
qu’une voix, peu importe son poids économique. Néanmoins, la majorité des décisions
à l’OMC sont généralement prises par consensus.
325 Jennifer Fan, « The Dilemma of China’s Intellectual Property Piracy », UCLA
180 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 181
L’exportation des règles
182 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Les ONG et les pays en développement ont véhiculé avec force leur
discours sur les effets négatifs du droit de brevets pour le développe-
ment. Ce discours contre-hégémonique réussit progressivement à s’in-
troduire dans certains débats multilatéraux et contribua même à l’adop-
tion de nouvelles règles multilatérales 340. Il fut d’abord adopté dans les
forums onusiens déjà plus sensibles aux questions de développement
(A). Puis, l’OMPI (B) et l’OMC (C) adoptèrent des décisions qui, aussi
mineures puissent-elles paraître, représentent un véritable changement
ministérielle de 1999, Approche des CE en ce qui concerne les aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au commerce dans, le nouveau cycle de négocia-
tions, OMC Doc. WT/GC/W/193, 2 juin 1999 ; Communication of Japan, Proposal on
Trade-Related Aspects of Intellectual Property, OMC Doc. WT/GC/W/242, 6 juillet
1999, p. 1, en ligne : OMC <http://docsonline.wto.org/gen_search.asp>.
339 Commission on Intellectual Property Rights, p. 164.
340 « Each [multilateral organizations] has its own identity, socially constructed
larcier 183
L’exportation des règles
184 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
des avantages associés aux ressources génétiques, Décision VI/24, No. Doc. UNEP/CB/
COP/6/20, 19 avril 2002, partie C, para. 1.
345 Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, Accès et partage
des avantages associés aux ressources génétiques, Décision VI/10, art. 8(j) et disposi-
tions connexes, 19 avril 2002, para. 33.
346 ICTSD, « TRIPs Council Sets Agenda for June Meeting », Bridge Weekly News
larcier 185
L’exportation des règles
1996.
351 OMS, Globalization and Access to Drugs : Perspectives on the WTO/TRIPs Agree-
ment, Health, Economics and Drugs DAP Series No. 7, Doc. no . WHO/DAP/98.9,
Genève, OMS, 1999, en ligne : OMS <http://whqlibdoc.who.int/hq/1998/WHO_DAP_
98.9_Revised.pdf> (date d’accès : 31 mars 2006).
352 OMS, Globalization, TRIPs, and Access to Pharmaceuticals, Doc. no WHO/
186 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
353 OMS, Droits de propriété intellectuelle, innovation et santé publique, Doc no .
WHA56.27, Genève, OMS, 2003, para. 2.2.
354 Commission on Intellectual Property Rights, Innovation and Public Health,
larcier 187
L’exportation des règles
compact among nations to end human poverty, New York, PNUD, 2003, p. 160, en
ligne : PNUD <http://hdr.undp.org/reports/global/2003/pdf/hdr03_chapter_8.pdf>
(date d’accès : 31 mars 2006).
358 PNUD, Human Development Report 2004, Cultural Liberty in Today’s Diverse
crossroads : Aid, trade and security in an unequal world, New York, PNUD, 2005,
p. 135, en ligne : PNUD <http://hdr.undp.org/reports/global/2005/pdf/HDR05_
chapter_4.pdf> (date d’accès : 31 mars 2006).
360 Droits de propriété intellectuelle et droits de l’homme, Para. 2.
361 Ibid.
362 Ibid., para. 8.
188 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
363 Sur le rôle des organisations internationales dans la légitimation, voir Cox, Appro-
larcier 189
L’exportation des règles
366 OMPI, Assemblées des États membres, Plan d’action pour le développement du
système international des brevets, Mémorandum du Directeur général, Doc. no A/36/14,
6 août 2001, p. 6.
367 Comme le remarquent Carlos M. Correa et Sisule Musungu, « WIPO has
190 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
nouveau programme de travail pour le comité permanent du droit des brevets, Doc.
no WO/GA/31/10, Genève, OMPI, 27 août 2004.
371 OMPI, Standing Committee on the Law of Patents, Information on Certain Recent
Developments in Relation to the Draft Substantive Patent Law Treaty (SPLT), Doc.
no SCP/10/8, 10e sess., Genève, OMPI, 17 mars 2004, p. 2, en ligne : OMPI <http://
www.wipo.int/scp/en/documents/session_10/pdf/scp_10_8.pdf> (date d’accès : 31 mars
2006).
372 OMPI, Assemblée générale, Document prépare par le Secrétariat, Matters Concer-
ning Intellectual Property and Genetic Resources, Traditional Knowledge and Folklore,
Doc. no WO/GA/26/6, 26e sess., Genève, OMPI, 25 août 2000.
373 OMPI, Draft Provisions on the Protection of Traditional Knowledge (TK), and
larcier 191
L’exportation des règles
L’Accord sur les ADPIC n’était pas censé être un instrument statique,
sa révision étant prévue dans le texte même de l’accord. L’article 27(3)
permettant d’exclure les végétaux et les animaux de la brevetabilité
prévoyait que cette disposition devait être révisée en 1999. De même,
l’article 64 interdit les plaintes en situation de non-violation jusqu’au
1er janvier 2000 et donne l’instruction au Conseil des ADPIC de débattre
de la prolongation de cette période. Plus encore, l’article 71 prévoyait
que l’accord en entier devait être réexaminé en 2000.
Lors de sa négociation, il était entendu que ces révisions et réexa-
mens pouvaient éventuellement conduire à des amendements au texte de
l’accord. Les seules formes d’amendements qui étaient alors envisagées
étaient celles qui ont « pour objet l’adaptation à des niveaux plus élevés
de protection des droits de propriété intellectuelle » 377. Il n’était pas
question, comme le souligne la Commission européenne, « d’abaisser
375 Ibid.
376 OMPI, Assemblée générale, Rapport adopté par l’Assemblée générale, Doc. no WO/
GA/31/15, 31e sess., 5 octobre 2004, Genève, OMPI, p. 76.
377 Accord sur les ADPIC, art. 71.2.
192 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
larcier 193
L’exportation des règles
de cinq ans prévue à l’article 64.2 de l’Accord sur les ADPIC, OMC Doc. WT/GC/
W/275, 27 juillet 1999, p. 2 ; Communication du Venezuela, Propositions concernant
l’Accord sur les ADPIC présentées au titre du paragraphe 9 a) ii) de la Déclaration
ministérielle de Genève, OMC Doc. WT/GC/W/282, 6 août 1999, p. 2, en ligne : OMC
<http://docsonline.wto.org/gen_search.asp>.
389 Communication de la Bolivie, de la Colombie, de l’Équateur, du Nicaragua et
194 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
rence ministérielle de 1999, Accord sur les ADPIC, OMC Doc. WT/GC/W/302, 6 août
1999, p. 4, en ligne : OMC <http://docsonline.wto.org/gen_search.asp>.
392 Communication du Venezuela, Propositions concernant l’Accord sur les ADPIC,
Bien évidemment, cet échec ne s’explique pas uniquement par les controverses soule-
vées par l’Accord sur les ADPIC. Une série de facteurs complexes explique l’échec de la
conférence de Seattle. Destler, p. 271.
394 Frederick M. Abbott, « TRIPs in Seattle : The Not-So-Surprising Failure and the
Future of the TRIPs Agenda », Journal of International Law, vol. 18, Berkeley, 2000,
p. 168 ; Watal, Intellectual Property Rights in the WTO, p. 181 ; Maskus, Intellectual
Property Rights in the Global Economy, p. 238.
larcier 195
L’exportation des règles
p. 217.
398 Drahos, Information Feudalism, p. 207 ; F.M. Abbott, « The TRIPs-Legality »,
p. 321.
196 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
399 Draft Ministerial Declaration concerning TRIPs Agreement and public health,
Proposition du Bangladesh, de la Barbade, de la Bolivie, du Brésil, de Cuba, de
l’Équateur, du Groupe africain, de Haïti, du Honduras, de l’Inde, de l’Indonésie, de
la Jamaïque, du Pakistan, du Paraguay, du Pérou, des Philippines, de la République
dominicaine, de Sri Lanka, de la Thaïlande et du Venezuela, OMC Doc. IP/C/W/312,
4 octobre 2001.
400 Sell, Private Power, p. 160.
401 Aileen Kwa, Power Politics in the WTO, 2nd éd. Rév., Bangkok, Focus on the Global
South, janvier 2003, p. 24, en ligne : Focus on the Global South <http://www.focusweb.
org/publications/Books/power-politics-in-the-WTO.pdf> (date d’accès : 23 mars
2006).
402 John S. Odell et Susan K. Sell « The WTO Coalition on Intellectual Property
and Public Health », in ., Negotiating Trade : Developing Countries in the WTO and
NAFTA, sous la dir. de John Odell, New York, Cambridge University Press, 2006,
p. 1, en ligne : Economic Negotiation Network <http://www-rcf.usc.edu/~enn/geneva.
html> (date d’accès : 23 mars 2006).
larcier 197
L’exportation des règles
403 Declaration on the TRIPs Agreements and Public Health, OMC Doc. WT/
MIN(01)/DEC/2, 4 e sess., Conférence Ministérielle de Doha, 20 novembre 2001, para. 4
(ci-après : Déclaration de Doha sur la santé publique).
404 Ibid., para. 5.
405 Ibid., para. 6. Sur cette question, voir Marie Carpentier et René Côté, « La
vées par une autre situation, OMC Doc. IP/C/W/349/Rev.1, 24 novembre 2004.
408 Communication des États-Unis, Portée et modalités pour les plaintes en situa-
tion de non-violation dans le cadre de l’Accord sur les ADPIC, OMC Doc. IP/C/W/194,
17 juillet 2000.
198 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Conclusion
sur l’Accord sur les ADPIC et la santé publique, Décision du Conseil général du 30 août
2003, OMC Doc. WT/L/540, 1er septembre 2003, en ligne : OMC <http://www.wto.
org/french/tratop_f/trips_f/implem_para6_f.htm> (date d’accès : 31 mars 2006).
412 OMC, Conseil des ADPIC, Prorogation de la période de transition au titre de l’ar-
ticle 66.1 pour les pays les moins avancés membres, Décision du Conseil des ADPIC du
29 novembre 2005, Genève, OMC, 2005.
larcier 199
L’exportation des règles
200 larcier
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
sions, notamment l’idée promue par l’ONG CPTech de remplacer les brevets pharma-
ceutiques par des prix à l’innovation. Voir http://www.cptech.org/ip/health/hr417/.
417 Robert B. Zoellick, Allocution, Electronic Industry Alliance 2004 Government
– Industry Dinner.
418 Ibid.
larcier 201
L’exportation des règles
419 Robert Zoellick, « America will not wait for the won’t-do », Financial Times,
22 septembre 2003, p. 23.
202 larcier
Titre II
Le bilatéralisme
comme voie d’exportation
larcier 203
L’exportation des règles
204 larcier
Chapitre 1
La puissance structurelle
larcier 205
L’exportation des règles
Section 1
Un engagement relatif accru
206 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 207
L’exportation des règles
12 Baldwin, p. 866.
13 Tony Heron, The New Political Economy of United States-Caribbean Relations :
The Apparel Industry and the Politics of NAFTA Parity, Aldershot, Ashgate, 2004,
p. 113.
14 United States General Accounting Office (GAO), International Trade : Intensi-
fying Free Trade Negotiating Agenda Calls for Better Allocation of Staff and Resources,
GAO-04-223, janvier 2004, p. 44, en ligne : GAO <http://www.gao.gov/new.items/
d04233.pdf> (date d’accès : 22 mars 2006).
15 Le bureau de l’USTR a établi une première liste de treize critères qui a été ramenée
à six par le Conseil national de sécurité. United States General Accounting Office, p. 7-
10.
16 Deblock, Le Libre-échange et les accords de commerce, p. 39-43.
17 United States General Accounting Office, p. 37-56. Inversement, l’opposition du
208 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
de libre-échange scellent des alliances entre des pays qui partagent des
relations politiques étroites.
La volonté politique d’engager des réformes économiques constitue
un autre critère de sélection important. Si un pays prend l’initiative
de solliciter les États-Unis pour négocier un traité de libre-échange, il
manifeste déjà une certaine forme de volonté politique qui peut cepen-
dant être insuffisante pour convaincre le gouvernement américain 18.
Les candidats sont incités à démontrer leur engagement en entamant
des réformes avant même le début des négociations. Par exemple, la
réforme de droit de la propriété intellectuelle entamée par le Bahreïn a
été l’un des facteurs qui a encouragé les États-Unis à négocier un traité
de libre-échange avec ce pays 19.
Un pays peut également démontrer sa volonté politique en signant
un traité bilatéral sur la propriété intellectuelle avant d’entamer des
négociations sur un traité qui lui sera plus directement bénéfique. Le
Nicaragua a ainsi conclu un traité de propriété intellectuelle avec les
États-Unis en 1998 comme condition à la signature d’un traité sur
l’investissement 20. Tous deux ont ensuite contribué à démontrer la
volonté politique du Nicaragua lorsque les États-Unis ont envisagé de
signer un traité de libre-échange avec les pays d’Amérique centrale.
Une dernière façon d’exprimer sa volonté consiste à un aligne-
ment de ses positions sur celles défendues par les États-Unis à l’OMC.
Si l’USTR accepta l’offre de la République dominicaine de négocier un
traité de libre-échange, c’est notamment parce que ce pays s’est aligné
sur les positions américaines à l’OMC 21. Inversement, le gouverne-
ment américain envisagea de suspendre ses négociations bilatérales
avec les pays d’Amérique centrale lorsque le Costa Rica et le Guate-
par les traités bilatéraux du corpus, neuf ont fait partie de la coalition appuyant l’in-
tervention militaire en Irak de 2003. Il s’agit de la Lituanie, de l’Estonie, du Nica-
ragua, de Singapour, du Costa Rica, d’El Salvador, du Honduras, de la République
dominicaine et de l’Australie. Voir Alfred Eckes, « US Trade History », in US Trade
Policy : History, Theory and the WTO, sous la dir. de William Lovett, Alfred Eckes
et Richard Brinkman, New York, Sharpe, 2004, p. 90, en ligne : <http://www.questia.
com/PM.qst?a=o&d=9609163> (date d’accès : 23 mars 2006).
18 Schott, p. 363.
19 United States General Accounting Office, p. 40.
20 Drahos, « Negotiating Intellectual Property Rights », p. 2-3.
21 United States General Accounting Office.
larcier 209
L’exportation des règles
22 Destler, p. 300.
23 Draft ministerial declaration, proposal from a group of developed countries,
Contribution from Australia, Canada, Japan, Switzerland and the United States,
OMC Doc. IP/C/W/313, 4 octobre 2001 ; Communication from Australia : Review of
Article 27.3(b), OMC Doc. IP/C/W/310, 2 octobre 2001.
24 Submission by the African Group, Bolivia, Brazil, Cuba, Dominican Republic,
210 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 211
L’exportation des règles
26 Habeeb, p. 24.
27 Narlikar, p. 15.
28 John Odell, Negotiating the World Economy, Ithaca et Londres, Cornell Univer-
sity Press, 2000, p. 191. Il est vrai que le bilatéralisme, tel qu’il est défini dans cette
thèse, peut parfois associer plus de deux pays. Dans le corpus étudié, le seul traité
qui implique plus de deux pays est celui conclu entre les États-Unis d’un côté et les
pays d’Amérique centrale et la République dominicaine de l’autre. Cependant, ces
pays n’ont jamais formé une coalition au niveau multilatéral pour négocier le droit des
brevets. De plus, les États-Unis n’étaient en rien contraints par cette structure. En cas
de blocage, ils auraient très bien pu dissocier leurs négociations avec la République
dominicaine de leurs négociations avec les pays d’Amérique centrale.
212 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
de brevets et qui exercent une pression sur les négociateurs, mais ces
actions demeurent modestes, comparées à celles entourant les négocia-
tions multilatérales 29.
La concentration des activités des ONG sur les négociations multi-
latérales reflète la nature transnationale de leur coalition. Pour avoir
plus d’impact, elles doivent se concentrer sur des enjeux communs qui
sont, par définition, multilatéraux. Il est également plus facile d’attirer
l’attention des médias internationaux sur les négociations multilatérales
puisqu’elles soulèvent, en apparence, des enjeux plus importants, du
moins dans l’immédiat, que les négociations bilatérales 30. Les confé-
rences ministérielles représentent en outre une occasion exceptionnelle
pour rejoindre les médias. Certaines organisations multilatérales ont
même adapté leurs procédures pour intégrer la voix des ONG en créant
des comités consultatifs, en leur octroyant des statuts d’observateurs,
en diffusant les ébauches des accords et en organisant des symposiums
publics. Ces mécanismes de transparence sont beaucoup plus rares au
niveau bilatéral où les négociations ne sont pas institutionnalisées dans
un forum permanent, réduisant ainsi l’efficacité des pressions exercées
par les ONG. Alors que certains analystes ont développé le concept
de « multilatéralisme complexe » pour rendre compte de l’implication
croissante des ONG dans les négociations multilatérales, personne ne
semble observer un « bilatéralisme complexe » 31 !
Pendant que le réseau transnational des ONG concentre ses actions
sur les négociations multilatérales, les firmes américaines suivent de
près les négociations bilatérales 32. Plusieurs organisations indus-
and the Protection of Public Health ». American Journal of International Law, vol. 99,
2005, p. 354.
31 Robert O’Brien, Anne Marie Goetz, Jan Aart Scholte et Marc Williams,
d’un traité de libre-échange, voir Neo Gim Huay, « Advocates for the Economics of
Freer Trade », in The United States Singapore Free Trade Agreement Highlights and
larcier 213
L’exportation des règles
Insights, sous la dir. de Tommy Koh et Chang Li Lin, Singapour, Institute of Policy
Studies, 2004, p. 177-190.
33 Par exemple, voir la Lettre de Lila Feise, Directrice de l’Intellectual Property
la santé publique ont joint ce comité en 2006. Lors de la période de référence pour
cette thèse, ce comité était exclusivement composé de représentants de l’industrie.
35 Industry Functional Advisory Committee on Intellectual Property Rights for
Trade Policy Matters (IFAC-3), The US-Central American Free Trade Agreement (FTA)
– The Intellectual Property Provisions, Rapport du Comité consultatif sur la propriété
intellectuelle au Président, au Congrès et au USTR, 12 mars 2004, p. 5, en ligne : USTR
<http://www.ustr.gov/assets/Trade_Agreements/Bilateral/CAFTA-DR/CAFTA-DR_
Reports/asset_upload_file571_5945.pdf> (date d’accès : 3 avril 2006).
214 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
Parce que les firmes suivent de près les initiatives bilatérales, elles
contribuent à maintenir l’engagement des États-Unis à exporter son
droit des brevets. Par ailleurs, ces derniers négocient avec des pays
qui ne sont pas ceux qui opposent le plus de résistance aux positions
américaines. Isolés de leur coalition et des ONG développementalistes,
l’engagement individuel de ces pays à résister à l’exportation de droit
américain est certainement moindre au niveau bilatéral qu’au niveau
multilatéral.
larcier 215
L’exportation des règles
37 Tous les traités multilatéraux sur le droit des brevets autorisent leurs parties à
conclure des traités bilatéraux à condition que ceux-ci ne prévoient pas des règles
contradictoires avec les règles multilatérales, incluant celle de la nation la plus favo-
risée. Voir Convention de Paris, art. 19 ; Accord sur les ADPIC, art 1.1 et 4(d).
38 Accord de libre-échange entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du
Costa Rica, 23 avril 2001, non catalogué ; Accord de libre-échange entre le gouverne-
ment du Canada et le gouvernement de la République du Chili, 25 octobre 2001, R.T.
Can. 2001 no 33.
39 Australia-Thailand Free Trade Agreement, 5 juillet 2004, 2005 A.T.S. 2,
art. 1302.
40 Agreement between Japan and Singapore for a New Age Economic Partnership
216 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 217
L’exportation des règles
leurs États membres, d’une part, et la République de Moldova, d’autre part, 28 novembre
1994, 2042 R.T.N.U. 282.
45 Cooperation Agreement between the European Community and the Democratic
the European Communities and their Member States, on the one part, and the Russian
Federation, on the other part, Journal Officiel no L. 327, 28 novembre 1997, p. 0001-
0002.
47 Accord de partenariat et de coopération entre les Communautés européennes et
leurs États Membres, d’une part, et l’Ukraine, d’autre part, 14 juin 1994, 2064 R.T.N.U
181.
48 Euro-Mediterranean Agreement establishing an Association between the European
Communities and their Member States, of the one part, and the Republic of Tunisia, of
the other part, 17 juillet 1995, Journal Officiel no L. 97, 30 mars 1998, p. 0001.
49 Euro-Mediterranean Agreement establishing an Association between the Euro-
pean Communities and their Member States, of the one part, and the State of Israel, of
the other part, 20 novembre 1995, Journal Officiel no L. 147, 21 juin 2000, p. 0003.
50 Partnership and cooperation agreement between the European Communities
and their Member States and the Republic of Kazakhstan, Journal Officiel no L. 196,
28 juillet 1999, p. 0003-0045.
218 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
51 52 53 54 55 56 57 58
Council of 22 December 1995 on implementing the final phase of the Customs Union,
96/142/EC, Journal Officiel no L. 035, 13 février 1996.
52 Accord européen établissant une association entre les Communautés européennes
et leurs États Membres, d’une part, et la République de Lettonie, d’autre part, 12 juin
1995, 2018 R.T.N.U. 58.
53 Accord européen établissant une association entre les Communautés européennes
et leurs États Membres, d’une part, et la République d’Estonie, d’autre part, 12 juin
1995, 2019 R.T.N.U. 241.
54 Accord européen établissant une association entre les Communautés européennes
et leurs États Membres, d’une part, et la République de Lituanie, d’autre part, 12 juin
1995, 2018 R.T.N.U. 353.
55 Accord européen établissant une association entre les Communautés européennes
et leurs États Membres, agissant dans le cadre de l’Union européenne, d’une part, et la
République de Slovénie, d’autre part, 10 juin 1996, 2059 R.T.N.U. 158.
56 Framework Agreement for Trade and Cooperation between the European Commu-
nity and its Member States, of the one part, and the Republic of Korea, of the other part,
Journal Officiel no L. 090, 30 mars 2001, p. 0003-0045.
57 Euro-Mediterranean Agreement Establishing an Association between the European
Communities and their Member States, of the one part, and the Kingdom of Morocco, of
the other part, 26 février 1996, 2126 R.T.N.U. 386 (ci-après Traité d’association Europe-
Maroc).
58 Euro-Mediterranean Agreement Establishing an Association between the European
Communities and their Member States, of the one part, and the Hashemite Kingdom of
Jordan, of the other part, 24 novembre 1997, 2185 R.T.N.U. 64.
larcier 219
Le
59bilatéralisme
60 61 62 américain :
63 64 65la nouvelle frontière du droit international des brevets
between the European Community, of the one part, and the Palestine Liberation Orga-
nization (PLO) for the benefit of the Palestinian Authority of the West Bank and the
Gaza Strip, of the other part, Journal Officiel no L. 187, 16 juillet 1997, p. 003-0135.
61 Cooperation agreement between the European Community and the People’s Repu-
blic of Bangladesh on partnership and development, Journal Officiel no C. 143, 21 mai
1999.
62 Accord sur le commerce, le développement et la coopération entre la Communauté
européenne et ses États membres, d’une part, et la République d’Afrique du Sud, d’autre
part, Journal Officiel no L. 311, 4 décembre 1999, p. 0003-0415.
63 Euro-mediterranean Agreement establishing an Association between the European
communities and their Member States, of the one part, and the Arab Republic of Egypt,
of the other part, Journal Officiel no L. 304, 30 septembre 2004, p. 0039.
64 Accord de stabilisation et d’association entre les Communautés européennes et
leurs États Membres, d’une part, et la République de Croatie, d’autre part, Journal
Officiel no L. 026, 28 janvier 2005, p. 0003.
65 Accord de stabilisation et d’association entre les Communautés européennes et
220 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
66 67 68
États membres, d’une part, et la République du Chili, d’autre part, Journal Officiel
no L. 352, 30 décembre 2002, p. 1.
68 Euro-Mediterranean Agreement establishing an Association between the Euro-
pean Community and its Members States, of the one part, and the Republic of Lebanon,
of the other part, 17 juin 2002, non catalogué.
69 Callan, p. 15.
70 Sur cette question, voir David Demiray, « Intellectual Property and the External
Power of the European Community : The New Extension », Michigan Journal of Inter-
national Law, vol. 16, automne 1994, p. 187 – 236.
larcier 221
L’exportation des règles
Later », Journal of World Trade, vol. 38, no 6, 2004, p. 932. Voir également le site
Internet du Ministère des Affaires étrangères de France, France diplomatie, Décla-
rations officielles de politique étrangère, juillet 2004, en ligne : Ministère des Affaires
étrangères <http://www.diplomatie.gouv.fr/actu/bulletin.asp?liste=20040713.html>
(date d’accès : 2 avril 2006).
73 Commission européenne, Directorate General for Trade, Strategy for the Enfor-
222 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
74 Agreement between the EFTA States and the Republic of Slovenia, 13 juin 1995,
non catalogué.
75 Agreement between the EFTA States and the Republic of Estonia, 7 décembre 1995,
non catalogue.
76 Agreement between the EFTA States and the Republic of Latvia, 7 décembre 1995,
non catalogue.
77 Agreement between the EFTA States and the Kingdom of Morocco, 19 juin 1997.
78 Agreement between the EFTA States and the PLO for the benefit of the Palestinian
larcier 223
L’exportation des règles
80 Agreement between the EFTA States and the United Mexican States, 27 novembre
2000, non catalogue.
81 Agreement between the EFTA States and the Hashemite Kingdom of Jordan, 21 juin
non catalogué.
83 Agreement between the EFTA States and Singapore, 26 juin 2002, non catalogué.
84 Free Trade Agreement between the EFTA States and the Republic of Chile, 6 juin
224 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
dération suisse et l’Ukraine, 20 juillet 1995, R.O. 1997 1682, annexe 1, art. 3 ; Accord
de commerce et de coopération économique entre le Conseil fédéral suisse et le Gouver-
nement de la République d’Azerbaïdjan, 30 octobre 2000, R.O. 2003 1259, art. 10 ;
Accord de commerce et de coopération économique entre la Confédération suisse et
la République kirghize, 10 mai 1997, R.O. 2001 2545, art. 10 ; Accord de commerce
et de coopération économique du 8 janvier 1996 entre le Conseil fédéral suisse et le
Gouvernement macédonien, 8 janvier 1996, R.O. 1997 2110, annexe 1, art. 3 ; Accord
de commerce et de coopération économique entre la Confédération suisse et la Répu-
blique de Moldova, 30 novembre 1995, R.O. 1997 1670, art. 10 ; Accord de commerce
et de coopération économique entre la Confédération suisse et la République fédérale
de Yougoslavie, 21 novembre 2001, annexe 1, art. 3 ; Accord entre le Conseil fédéral
suisse et le Gouvernement de la République socialiste du Viêt Nam sur la protection
de la propriété intellectuelle et la coopération dans ce domaine, 7 juillet 1999, non
catalogué, art. 3 ; Accord de commerce et de coopération économique entre la Confédé-
ration suisse et la Géorgie, 11 mars 1999, R.O. 2005 2683, art. 10 ; Accord de commerce
et de coopération économique entre la Confédération suisse et la Fédération de Russie,
12 mai 1994, R.O. 1995 3974, annexe 1, art. 3 ; Accord de commerce et de coopération
économique entre la Confédération suisse et le Gouvernement de la République d’Ar-
ménie, 19 novembre 1998, R.O. 2001 51, art. 10 ; Accord de commerce et de coopération
économique entre la Confédération suisse et la République de Croatie, 12 mars 1999,
R.O. 2002 2810, annexe 1, art. 3.
88 Baldwin, p. 866.
larcier 225
L’exportation des règles
par with other countries that already have FTAs » 89. Chaque État tente
de se placer au cœur d’un faisceau de traités bilatéraux plus étendu que
celui de ses concurrents.
Cependant, ce modèle du moyeu et de ses rayons est peu approprié
pour l’étude de la dynamique entre les dispositions des traités bilaté-
raux européens et américains qui concernent le droit des brevets. Il ne
s’agit plus, comme le souligne Paul Haslam à propos des traités bilaté-
raux sur l’investissement, de « competitive liberalization », comme dans
le cas des traités purement commerciaux, mais de « competitive legali-
zation » 90. Le fait que les traités de libre-échange américains incluent
eux aussi des dispositions sur le droit des brevets ne doit pas nécessai-
rement être perçu comme le signe d’une concurrence normative avec le
modèle européen. Il pourrait y avoir une telle concurrence normative si
les États-Unis et les pays européens faisaient la promotion de normes
incompatibles. Ce pourrait éventuellement être le cas sur la délicate
question des indications géographiques 91. Puisque les États-Unis et
l’Union européenne proposent sur la scène multilatérale des modèles
forts différents de protection des indications géographiques, ils pour-
raient être tentés d’utiliser la voie bilatérale pour mettre en concurrence
leur modèle 92. Mais en matière de brevet, les pays européens n’orien-
tent pas leurs normes bilatérales dans une direction opposée à celle des
États-Unis. En prévoyant dans leurs traités bilatéraux une protection
allant au-delà de ce que prévoit l’Accord sur les ADPIC, ils participent
au même mouvement.
Plus encore, l’article 4 de l’Accord sur les ADPIC sur la règle de la
nation la plus favorisée prescrit que « tous avantages, faveurs, privilèges
tion géographique doit être refusée si elle est similaire avec une marque de commerce
existante. Voir United States-Chile free trade agreement, 6 juin 2003, non catalogué,
art. 17.4.10 (ci-après : Traité de libre-échange États-Unis – Chili). Sur la protection des
indications géographiques prévue dans les traités bilatéraux européens, voir Preto-
rius, p. 194.
226 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
93 Cette règle, classique dans les traités commerciaux, était étrangère au régime
international des brevets jusqu’à l’adoption de l’Accord sur les ADPIC. Il s’agit d’un
résultat du mariage entre le régime des brevets et celui du commerce international.
Voir Yusuf, p. 16-17.
94 Accord sur les ADPIC, art. 4(d). Il n’y a pas d’équivalent dans l’Accord sur les
plus favorisée sur les règles allant au-delà de l’Accord sur les ADPIC pourrait être de
facto discriminatoire puisqu’elle avantage seulement les pays qui détiennent le plus de
brevets à l’étranger. F.M. Abbott, « Toward a New Era », p. 97-98. Talia Einhorn ne
semble pas partager cette conclusion. Voir « The impact of the WTO Agreement on
TRIPs (Trade-related Aspects of Intellectual Property Rights) on EC Law : A Challenge
to Regionalism », in International Trade Law on the 50th Anniversary of the Multi
lateral Trade System, sous la dir. de Paulo Mengozzi, Milan, Giuffre, 1999, p. 539-
540.
96 Banque mondiale, Global Economic Prospects 2005, p. 104 ; Sherwood et Primo
Braga.
larcier 227
L’exportation des règles
the CARICOM Single Market and Economy, 5 juillet 2001, non catalogué, art. 66 (ci-
après : Traité de Chaguaramas).
99 Pérou – MERCOSUR, Accord de complémentarité économique No. 58, 25 août
2003, art. 31.
100 OMC, Relations entre l’Accord sur les ADPIC et la Convention sur la diversité
biologique et la protection des savoirs traditionnels. Résumé des questions qui ont été
soulevées et des observations qui ont été formulées, p. 8.
101 Sisule F. Musungu, Susan Villanueva et Roxana Blasetti, Utilizing TRIPs
228 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
sélectionner les candidats à un traité de libre-échange avec les États-Unis. Voir United
States General Accounting Office, p. 8-9.
106 Seule l’Europe de l’Ouest n’est jamais apparue sur la carte des traités bilatéraux
larcier 229
L’exportation des règles
Trade Policy Matters (IFAC-3), The US-Central American Free Trade Agreement (FTA)
– The Intellectual Property Provisions, p. 5.
110 Ibid.
111 Nous reviendrons sur cette question dans le chapitre 6.
230 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
112 PhRMA, « Developing Countries Gain Access to More Medicines Under CAFTA-
DR », communiqué de presse, 14 juin 2005, en ligne : PhRMA <http://www.phrma.
org/news_room/press_releases/developing_countries_gain_access_to_more_medi-
cines_under_CAFTA-DR/> (date d’accès : 2 avril 2006).
113 USTR, « U.S.-Bahrain FTA : Fact Sheet on Access to Medicines », 14 septembre
larcier 231
L’exportation des règles
catalogué.
124 Traité de libre-échange entre la République de Singapour et la Corée, 28 novembre
232 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
ouvert. Cette expression à la mode dans les années 1990 souffre toutefois d’un
problème de définition. Voir Fred Bergsten, Open Regionalism, Working Paper, no 97-
3, Washington, Institute for International Economics, 1997, en ligne : IIE <http://www.
iie.com/publications/wp/wp.cfm ?ResearchID=152> (date d’accès : 23 mars 2006).
128 David Price, « The US-Bahrain Free Trade Agreement and Intellectual Property
larcier 233
L’exportation des règles
start out with the leading reformers […] and then try to connect others
to it over time » 130. De façon similaire, le traité conclu avec Singapour
réfère à l’objectif d’accentuer l’intégration régionale dans la zone Asie-
Pacifique et celui conclu avec le Chili au projet de Zone de libre-échange
des Amériques (ZLÉA). En sachant qu’ils peuvent éventuellement se
transformer en traités régionaux si d’autres pays souhaitent y adhérer,
il importe d’autant plus de fixer dès le départ des règles sur le droit des
brevets jugées satisfaisantes.
Cinquièmement, les traités bilatéraux peuvent paver la voie à de
nouveaux traités régionaux ou multilatéraux en bousculant les systèmes
d’alliance déjà établis. On peut effectivement penser que les pays qui ont
accepté les dispositions sur le droit des brevets appuieront les proposi-
tions américaines visant à adopter des dispositions identiques au niveau
régional et multilatéral. Soit ils seront convertis à la pertinence de ces
normes, soit ils voudront empêcher que des pays concurrents tirent un
avantage comparatif de leurs plus faible protection des brevets. Dans
tous les cas, il est fort probable qu’ils appuieront les normes améri-
caines déjà adoptées. Dès lors, les opposants se retrouveront de plus en
plus isolés lorsqu’ils négocieront dans les forums régionaux et multila-
téraux 131.
Le gouvernement américain a prévu qu’un tel scénario pourrait se
produire lors des négociations de la ZLÉA 132. L’idée de créer une zone
de libre-échange entre 34 pays des Amériques a été entérinée pour la
première fois par les chefs d’État lors du premier sommet des Améri-
American Free Trade Agreement, 28 mai 2004, non catalogué, art. 22.5 (ci-après :
CAFTA-DR).
130 « US Official see FTA with Morocco as Potential Link to Tunisia, Algeria », Inside
raux avec les pays en développement afin d’affaiblir leur coalition dans les négocia-
tions plurilatérales. United States General Accounting Office, p. 9.
132 United States General Accounting Office, p. 8 ; Garry C. Hufbauer et Barbara
234 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
sur la propriété intellectuelle a alors été créé avec un mandat qui rappelle celui de
la Déclaration de Punta del Este lançant les négociations de l’Accord sur les ADPIC :
« Réduire les distorsions dans le commerce entre les pays de l’hémisphère et promou-
voir et garantir une protection adéquate et efficace des droits de propriété intellec-
tuelle ». Déclaration Ministérielle de San José, Sommet des Amériques, Quatrième
Réunion des Ministres du Commerce, 19 mars 1998, annexe II. Vivas-Eugui, Regional
and bilateral agreements, p. 10.
134 Puisque presque tous les pays impliqués étaient déjà membres de l’OMC, il
larcier 235
L’exportation des règles
Trade Policy Matters (IFAC-3), The US-Central American Free Trade Agreement (FTA)
– The Intellectual Property Provisions, p. 5.
236 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
140 David Vaver, « Le concept d’invention en droit des brevets : Bilan et perspectives »,
tion du droit coutumier international, voir Stephen Toope, « Powerful but unpersua-
sive ? The Role of the United States in the Evolution of Costomary International Law »,
in United States Hegemony and the Foundations of International Law, sous la dir. de
Michael Byers et Georg Nolte, Cambrige, Cambrige University Press, 2003, p. 287-
316.
142 Schott, p. 371.
143 OMPI, Standing Committee on the Law of Patents, Information on Certain Recent
Developments in Relation to the Draft Substantive Patent Law Treaty (SPLT), p. 2.
144 United States General Accounting Office, p. 11.
larcier 237
L’exportation des règles
238 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
with all regions within a global economy, and create a fresh political dynamic
by putting free trade on the offensive » 146 .
Section 2
L’indépendance relative accrue
gains to the US economy from the various FTAs, somewhat larger gain if long-term,
dynamic effects are taken into account »
148 En fait, Habeeb considère que le contrôle est une troisième variable permettant
larcier 239
L’exportation des règles
Dans toutes les négociations sur le droit des brevets, les États-
Unis dépendent plus du droit de leurs partenaires que ceux-ci dépen-
dent du droit américain. Cette situation est inévitable puisque, en tant
que première puissance technologique mondiale, ils déposent plus de
brevets, exportent plus de biens technologiques et investissent davan-
tage en recherche et développement que tous les autres pays. Si on isole
les négociations relatives au droit des brevets des négociations commer-
ciales qui y sont associées, les États-Unis auront toujours une indépen-
dance plus faible que leurs partenaires.
240 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
150 Données de 2000, au milieu de la période de référence. Voir le site Internet Strategis,
en ligne : <Strategis.gc.ca> ; le site Internet de l’OCDE, portail statistiques, en ligne :
<http://www.oecd.org/statsportal/0,2639,fr_2825_293564_1_1_1_1_1,00.html> ;
le site Internet de US Department of Commerce Bureau of Economic Analysis, en
ligne : <www.bea.gov>. Voir également Richards, p. 147.
151 L’Union européenne et le Canada ont notamment figuré à maintes reprises sur
larcier 241
L’exportation des règles
Banque mondiale classifie comme les pays à revenus inférieurs ou à revenus moyens
154 Il s’agit des traités conclus avec le Laos et le Cambdoge.
155 Feinberg, p. 1034.
156 Voir tableau 18 sur les différends soumis à l’OMC dans le quatrième chapitre.
242 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
la situation était déjà corrigée depuis longtemps lorsque ce pays signa son traité de
libre-échange avec les États-Unis. Peter H. Kang et Clark S. Stone, « IP, Trade, and
US/Singapore Relations : Significant Intellectual Property Provision of the 2003 US-
Singapore Free Trade Agreement », Journal of World Intellectual Property, vol. 5, no 5,
2003, p. 722 ; Mary B. Smith, p. 231.
larcier 243
L’exportation des règles
la Chine. Même si ces deux pays ont signé en 1992 un traité bilatéral sur
la propriété intellectuelle qui fixe des normes élevées, le gouvernement
américain considère toujours que le droit chinois des brevets est peu
respecté par la population et insuffisamment appliqué par les autorités
judiciaires et policières 160.
Avec les pays connus pour leurs activités de contrefaçon, on préféra
utiliser la menace de sanctions commerciales. Ainsi, le gouvernement
américain imposa des sanctions d’une valeur de 225 millions de dollars
à l’Ukraine, perçu comme l’un des principaux exportateurs de produits
contrefaits vers l’Europe 161. Il imposa également des sanctions de 260
millions à l’Argentine, un pays décrié comme « the worst expropriator
of the intellectual property of the research based pharmaceutical
industry in the entire hemisphere » 162. Avec d’autres pays connus pour
leurs activités de contrefaçon, ils signèrent des mémorandums d’accord
prévoyant en détail les mesures spécifiques devant être adoptées pour
que ces pays ne subissent pas de sanctions commerciales. Ils ont ainsi
signé des mémorandums sur la propriété intellectuelle avec le Pérou en
1997, la Croatie et le Paraguay en 1998 et de nouveau avec le Paraguay
en 2004 163. Aucun de ces mémorandums n’a été inclus dans le corpus
160 USTR, 2005 Special 301 Report, p. 15 ; Memorandum of Understanding Between
the Government of the People’s Republic of China and the Government of the United
States of America on the Protection of Intellectual Property, 17 janvier 1992, T.I.A.S.
12036 (ci-après : MOU États-Unis – Chine, 1992) ; Yu, « From Pirates to Partners » ;
Scott J. Palmer, « An Identity Crisis : Regime Legitimacy and the Politics of Intel-
lectual Property Rights in China », Indiana Journal of Global Legal Studies, vol. 8,
2001 ; Andrew Mertha et Robert Pahre, « Patently Misleading : Partial Implementa-
tion and Bargaining Leverage in Sino-American Negotiations on Intellectual Property
Rights », International Organization, vol. 59, 2005, p. 695-729.
161 Il s’agit de sanction de 75 millions par année pendant trois ans, sous la forme
de droit de douane de 100 % sur les métaux, les chaussures et d’autres produits. Voir
USTR, 2005 Special 301 Report, p. 1.
162 Daya Shanker, « Argentina-US mutually Agreed Solution, Economic Crisis in
Argentina and the Failure of the WTO Dispute Settlement System », Idea : The Journal
of Law and Technology, vol. 44, no 4, 2004, p. 170 ; voir également Hernan Bento-
lila, « Lessons from the United States Trade Policies to Convert a Pirate : The Case
of Pharmaceutical Patents in Argentina », Yale Journal of Law and Technology, vol. 5,
2002/2003.
163 MOU États-Unis – Pérou ; Memorandum of Understanding Between the Govern-
ment of the United States of America and the Government of the Republic of Para-
guay on Intellectual Property Rights, 17 novembre 1998, non catalogué ; Memorandum
244 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
of Understanding between the Government of the United States and the Republic of
Croatia Concerning Protection of Intellectual Property Rights, 26 mai 1998, KAV 5271 ;
Memorandum of Understanding on Intellectual Property Rights between the United
States of America and the Republic of Paraguay, 30 mars 2004, KAV 6438.
larcier 245
L’exportation des règles
164 Agreement on Trade Relations between the Government of the United States of
America and the Republic of Albania, 14 mai 1992, T.I.A.S. 12454 (ci-après : Accord de
commerce États-Unis – Albanie) ; Agreement on Trade Relations between the Govern-
ment of the United States of America and the Republic of Armenia, 2 avril 1992, non
catalogué ; Agreement on Trade Relations between the Government of the United States
246 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
ayant été conclus avant 1994, seulement cinq traités de notre corpus
entrent dans cette catégorie, soit ceux signés avec la Lituanie, l’Estonie,
le Cambodge, le Laos et le Viêt Nam 165.
Puisque aucun de ces pays n’était membre de l’OMC au moment
de la signature de ces traités commerciaux, la première section de
ces traités reprend les normes fondamentales qui gouvernent l’OMC,
comme celle de la nation la plus favorisée et celle du traitement national.
of America and the Republic of Azerbaijan, 12 avril 1993, non catalogué ; Agreement on
Trade Relations between the Government of the United States of America and Belarus,
16 février 1993, T.I.A.S. 12488 ; Agreement on Trade Relations between the Government
of the United States of America and Bulgaria, 22 avril 1991, non catalogué ; People’s
Republic of China Implementation of the 1995 Intellectual Property Rights Agree-
ment, 17 juin 1996, non catalogué ; MOU États-Unis – Chine, 1992 ; Memorandum of
Understanding between the Government of the United States and the People’s Republic
of China on the Protecton of Intellectual Property, 1995, non catalogué ; Agreement
on Trade Relations between the Government of the United States and Czechoslovakia,
12 avril 1990, non catalogué ; Agreement on Trade Relations Between the United States
of America and the Republic of Georgia, 1er mars 1993, T.I.A.S. 12489 ; Agreement on
Intellectual Property Between the Government of the United States of America and the
Government of the Republic of Hungary, 24 septembre 1993, T.I.A.S. 12138 ; Agree-
ment on Trade Relations between the United States of America and the Republic of
Kazakhstan, 19 mai 1992, non catalogué ; Agreement on Trade Relations between the
United States of America and the Republic of Kyrgyzstan, 8 mai 1992, non catalogué ;
Agreement on Trade Relations between The United States of America and the Republic
of Moldova, 1er juin 1992, non catalogué ; Agreement on Trade Relations Between the
Government of the United States of America and the Government of the Mongolian
People’s Republic, 23 janvier 1991, non catalogué ; Treaty Between the United States
of America and the Republic of Poland Concerning Business and Economic Relations,
21 mars 1990, non catalogué ; Agreement on Trade Relations Between the Govern-
ment of the United States of America and the Government of Romania, 3 avril 1992,
non catalogué (ci-après : Accord de commerce États-Unis – Roumanie) ; Agreement on
Trade Relations Between the United States and the Russian Federation, 17 juin 1992,
non catalogué ; Agreement on Trade Relations Between the United States of America
and the Republic of Tajikistan, 24 novembre 1993, non catalogué ; Memorandum
of Understanding Between the Government of the United States of America and the
Government of Trinidad and Tobago Concerning Protection of Intellectual Property
Rights, 26 septembre 1994, non catalogué (ci-après : MOU États-Unis – Trinidad et
Tobago) ; Agreement on Trade Relations Between the Government of the United States
of America and the Republic of Turkmenistan, 23 mars 1993, T.I.A.S. 12491 ; Agree-
ment on Trade Relations between the Government of the United States of America and
the Republic of Uzbekistan, 5 novembre 1993, T.I.A.S. 12515.
165 Bien que les trois premiers soient ultérieurement devenus membres de l’organisa-
larcier 247
L’exportation des règles
Une deuxième section, plus détaillée, porte sur les droits de propriété
intellectuelle et inclut quelques articles sur le droit des brevets. Cette
structure des traités reflète clairement l’association promue par le
gouvernement américain entre la protection des brevets et la libérali-
sation du commerce.
La troisième catégorie renferme des traités de libre-échange. Il s’agit
de la forme ultime de traité commercial par laquelle les États-Unis
consacrent leurs relations privilégiées avec certains pays. Le premier
traité de libre-échange du corpus étudié a été signé avec la Jordanie
dans les dernières semaines de l’administration Clinton. Les suivants,
signés avec Singapour, le Chili, les pays d’Amérique centrale, la Répu-
blique dominicaine, l’Australie, le Maroc et le Bahreïn, ont été conclus
sous l’administration Bush. Comme l’ALENA avant eux, tous incluent
un chapitre sur la propriété intellectuelle. Il ne s’agit probablement pas
du chapitre le plus important, bien qu’il soit tout de même essentiel.
Pour l’ancien USTR Mickey Kantor, « including intellectual property
provision in trade agreements is as important as negotiating the reduc-
tion of tariffs » 166.
Entre 1986 En
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
et 1994 négo-
ciation
Traités de
propriété
4 2 1
intellec-
tuelle
Traités
commer- 17 2 1 1 1
ciaux
Traités de
libre- 1 1 3 3 6+
échange
248 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 249
L’exportation des règles
170 En 2004, les exportations américaines de biens se chiffraient à 807 milliards, les
exportations de services à 343 milliards et le PIB était de 11 734 milliards. Source :
site Internet de US Department of Commerce Bureau of Economic Analysis, en ligne :
<www.bea.gov>.
250 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
171 Yu, « From Pirates to Partners », p. 168 ; Alisa M. Wrase, « US Bilateral Agree-
ments and the Protection of Intellectual Property Rights in Foreign Countries : Effec-
tive for US Intellectual Property Interests or a Way Out of Addressing the Issue ? »,
Dickinson Journal of International Law, no 19, 2000, p. 265.
larcier 251
L’exportation des règles
Par contre, lorsqu’ils négocient avec des pays qui ne sont pas leurs
principaux partenaires commerciaux, ces discussions soulèvent peu
d’enjeux significatifs pour leur économie, ce qui leur procure une indé-
pendance appréciable. La Jordanie, par exemple, ne reçoit que 0,04 %
de l’ensemble des exportations américaines, ce qui ne représente que
0,003 % du PIB américain. En négociant un accord commercial avec la
Jordanie, ils ont peu à perdre et peu à gagner. Si elle menace de bloquer
les négociations, les États-Unis se tourneront tout simplement vers un
autre État qui manifeste plus d’intérêt. Il en va de même, comme le
montre le tableau 16, avec tous les pays signataires de traités bilaté-
raux.
Jeffrey Schott nuance ce constat en rappelant que les pays industria-
lisés ont déjà abaissé sensiblement leurs barrières commerciales, alors
que plusieurs pays en développement maintiennent des tarifs douaniers
relativement élevés 172. Il en conclut que les gains commerciaux espérés
de la libéralisation des échanges viendront forcément des pays en déve-
loppement. Mais même si l’on suppose que la réduction des tarifs dans
252 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
173 Ka Zeng, « Trade Structure and the Effectiveness of America’s Agressively Unila-
teral Trade Policy », International Studies Quartely, 2002, vol. 46.
174 Ka Zeng, « Complementary Trade Structure and US-China Negotiations over
Intellectual Property Rights », East Asia, vol. 20, no 1, 2002, p. 66-67. Voir aussi Yu,
« From Pirates to Partners », p. 167-168.
larcier 253
L’exportation des règles
Conclusion
175 Andrew T. Guzman, « Why LDCs Sign Treaties that Hurt Them : Explaining the
Popularity of Bilateral Invetment Treaties », Virginia Journal of International Law,
vol. 15, no 28, 1998, p. 639-688.
176 Feinberg, p. 1020.
254 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
177 Mart Lessti et Tom Pengelly, Institutional Issues for Developing Countries in
Intellectual Property Policymaking, Administration & Enforcement, Study Paper 9,
Londres, Commission on Intellectual Property Rights, 2002, en ligne : IPR Commis-
sion <http://www.iprcommission.org/papers/pdfs/study_papers/sp9_pengelly_study.
pdf> (date d’accès : 23 mars 2006).
178 Jean-Frédéric Morin et Gilbert Gagné, « Explaining the Lateralism Paradox in
Unis que pour leurs partenaires. D’autre part, les procédures de ratification sont les
mêmes pour les traités multilatéraux et les traités bilatéraux.
181 Drahos, Information Feudalism, p. 194 ; Frank Pfetsch et Alice Landau,
larcier 255
L’exportation des règles
256 larcier
Chapitre 2
La puissance behaviorale
Section 1
La coercition
larcier 257
L’exportation des règles
258 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 259
L’exportation des règles
Quest for TRIPs, and Post-TRIPs Strategies », Cardozo Journal of International &
Comparative Law, vol. 10, printemps 2002, p. 102.
191 USTR, « USTR Annonces Results of Special 301 Annual Review », Communiqué
260 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
Report for the Pacific Council on International Policy, Los Angeles, Pacific Council on
International Policy, janvier 1998, p. 12.
193 USTR, 1999 Special 301 Report, Washington, USTR, 1999.
194 Ibid., p. 29.
larcier 261
L’exportation des règles
tion to the Special 301 reports, especially when they are listed only on the Watch List,
262 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
Tableau 17 : Les rapports Special 301 et les pays ciblés par les traités
bilatéraux
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Australie - LS LS LS LS - - - - - -
Bahreïn LS LS LS LS - - - - - - -
Cambodge - - - - - - - - - - -
Chili LS LS LS LS LS LS LS LS LS LS LS
Costa Rica LS LS LS LS LS LS LSP LS LS LS LS
Répu- - Obs LS LSP LSP LSP LSP LSP LS LS LS
blique
domini-
caine
Guatemala LS LS LS LS LSP LSP LS LS LS LS LS
Honduras Obs Obs LS LS - - - - - - -
Jamaïque - - - LS LS LS LS LS LS LS LS
Jordanie Obs Obs LS LS LS - - - - - -
Laos - - - - - - - - - - -
Lettonie - - - - - LS LS LS LS LS LS
Lituanie - - - - - LS LS LS LS LS LS
Maroc - - - - - - - - - - -
because they regard them as idle treats with uncertain consequences Considering the
large number of countries included in the annual Special 301 reports and the very few
coutries whose status is ever escalated to PFC, not to mention the even fewer cases of
countries that are actually sanctioned, this is not an unthinkable possibility ».
larcier 263
L’exportation des règles
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Nicaragua - Obs Obs Obs - - - - - -
El Salvador LS LS - - Obs - - - - -
Singapour LS LS LS LS LS LS - - - - -
Trinité-et- - - - - - - - - - - -
Tobago
Viêt Nam Obs Obs LS 2.1 LS LS LS LS LS LS LS
Légende : Obs = Observation ; LS = Liste de surveillance (Watch List) ; LSP = Liste de surveillance prioritaire (Priority
Watch List)
264 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
maceutiques et les produits chimiques pour l’agriculture (1997), OMC Doc. WT/DS50/
AB/R, para. 45 (Rapport de l’Organe d’appel), en ligne : OMC <http://docsonline.wto.
org>.
205 Ibid., Para. 59.
larcier 265
L’exportation des règles
cord sur les ADPIC, mais elle indique clairement que leurs obligations
seront interprétées de façon à préserver une flexibilité importante pour
leur mise en œuvre 206.
Une autre limite inhérente au mécanisme de règlement des diffé-
rends de l’OMC provient du moratoire sur les plaintes en situation de
non-violation 207. Sous le GATT, les pays peuvent déposer une demande
de consultation s’ils ont été privés d’un avantage escompté en raison
d’une mesure prise par un gouvernement étranger, même si cette mesure
ne viole pas l’accord 208. Ces plaintes en situation de non-violation sont
autorisées pour le commerce des biens afin de préserver l’équilibre
des avantages établis au cours des négociations. Toutefois, l’Accord sur
les ADPIC interdit les plaintes en situation de non-violation pour une
période de cinq ans 209. Ce moratoire a été renouvelé à la Conférence
ministérielle de Doha en 2001 et de nouveau à la Conférence ministé-
rielle de Hong Kong en 2005 210.
Le mécanisme de règlement des différends de l’OMC est ainsi limité
à la mise en œuvre des obligations que les États membres se sont déjà
engagés à respecter. Les États-Unis ne peuvent utiliser la menace d’y
recourir pour inciter leurs partenaires commerciaux à souscrire à de
nouvelles obligations de propriété intellectuelle, comme ils le faisaient
avec le Special 301 lors du cycle de l’Uruguay. Il n’est pas étonnant de
constater dans le tableau 18 que, parmi toutes les demandes de consul-
tation qui ont été notifiées à l’OMC, aucune n’opposa deux États ayant
ultérieurement signé un traité bilatéral. Des solutions mutuellement
convenues ont bien été négociées à propos de la mise en œuvre de l’Ac-
cord sur les ADPIC, mais il semble qu’aucune d’elles n’ait servi de levier
dans le cadre de la négociation d’un traité formel. Plus encore, il n’est
pations liées à la mise en œuvre, para. 11.1 ; Déclaration ministérielle de Hong Kong,
6e Conférence Ministérielle de l’OMC, 18 décembre 2005, OMC Doc. WT/MIN(05)/
DEC (2005), para 45.
266 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
Tableau 18 : Les différends relatifs à l’Accord sur les ADPIC soumis à
l’Organe de règlement des différends de l’OMC
larcier 267
L’exportation des règles
268 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 269
L’exportation des règles
211 Judith Bello, « Some Practical Observations About WTO Settlement of Intel-
lectual Property disputes », Virginia Journal of International Law, vol. 37, hiver 1997,
p. 259 ; John E. Giust, « Non-compliance with TRIPs by Developed and Developing
Countries : Is TRIPs Working ? », Indiana International and Comparative Law Review,
vol. 8, 1997, p. 94 ; Geralyn Ritter, « Recent Developments in WTO Dispute Sett-
lement under the TRIPs Agreement », in International Intellectual Property Law &
Policy, sous la dir. de Hugh C. Hansen, vol. 7, Yonkers, Londres, Juris Publishing,
Sweet & Maxell, 2002, p. 73-4 ; Levy, p. 791-792.
212 Bello, p. 259, Voir également Levy, p. 792.
213 Levy, p. 793.
214 Ibid., p. 793-194. C’est également ce que croit Geralyn Ritter du bureau de l’USTR :
« To be sure, dispute settlement is only one of the tools of our trade policy [to enforce
intellectual property rights] ». Ritter, p. 47-47.
270 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
in order to gain that party’ support for it » 215. Les États qui acceptent
cette compensation continuent de croire que les normes qui portent
spécifiquement sur le droit des brevets leur sont désavantageuses, mais
ils sont amenés à tenir compte d’autres facteurs et à conclure que les
traités bilatéraux leur sont globalement avantageux. Ces facteurs qui
incitent à conclure des traités bilatéraux sont notamment l’accès au
marché américain (A) et l’attraction des investissements américains
(B).
larcier 271
L’exportation des règles
un produit originaire d’un autre pays doit être étendue aux produits
similaires originaires du territoire de l’autre partie contractante 217.
Cette règle, dite de la nation la plus favorisée, conféra à ces pays un
avantage commercial majeur. Aucun d’eux n’étant membre de l’OMC
au moment de la signature du traité bilatéral, les États-Unis n’étaient
jusqu’alors pas contraints par la règle de la nation la plus favorisée du
GATT et pouvaient librement leur infliger un traitement discrimina-
toire 218. Mais avec l’inclusion de cette règle dans les traités bilatéraux,
les États-Unis s’engageaient à leur offrir les mêmes privilèges commer-
ciaux que ceux octroyés aux membres de l’OMC 219.
Les traités bilatéraux les plus récents du corpus analysé prévoient
des avantages commerciaux directs encore plus importants. En effet, les
traités de libre-échange conclus avec le Maroc, l’Australie, la Jordanie,
le Bahreïn, Singapour, le Chili, les pays d’Amérique centrale et la Répu-
blique dominicaine prévoient l’affranchissement complet des barrières
tarifaires. Tous les tarifs douaniers sont graduellement ramenés à néant
dans une période de dix ans suivant l’entrée en vigueur des traités 220.
217 Agreement on Trade Relations Between the Socialist Republic of Viet-Nam and
the United States of America, 13 juillet 2000, non catalogué, chap.1, art. 1 (ci-après :
Accord de commerce États-Unis – Viêt Nam) ; Agreement between the United States of
America and the Lao People’s Democratic Republic on Trade Relations, 13 août 1997,
non catalogué, art. 1 (ci-après : Accord de commerce États-Unis – Laos) ; Agreement
between the United States of America and the Republic of Lithuania on Trade Rela-
tions and Intellectual Property Rights, 26 avril 1994, non catalogué, art. 1 (ci-après :
Accord de commerce États-Unis – Lituanie) ; Agreement between the United States of
America and the Kingdom of Cambodia on Trade Relations and Intellectual Property
Rights Protection, 4 octobre 1996, non catalogué, art. 1 (ci-après : Accord de commerce
États-Unis – Cambodge) ; Agreement on Trade Relations and Intellectual Property
Rights between the United States of America and the Republic of Latvia, 6 juillet 1994,
non catalogué, art. 1 (ci-après : Accord de commerce États-Unis – Lettonie).
218 Alors que les membres de l’OMC profitaient de tarifs douaniers progressivement
consolidés par le mécanisme du GATT depuis 1947, la grille tarifaire applicable aux
pays qui ne jouissent pas du statut de la nation la plus favorisée est demeurée inchangée
depuis 1930.
219 Sur l’octroi du statut de nation la plus favorisée au Viêt Nam, voir David Frye,
« Vietnam’s Contemporary Battle with the United States : Vying for Most Favored
Nation Trading Status », Vanderbilt Journal of Transnational Law, vol. 29, octobre,
1996, p. 777-815.
220 Traité de libre-échange États-Unis – Australie, art. 2.3 ; Traité de libre-échange
272 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
Certes, les États-Unis fixaient déjà des tarifs relativement bas pour la
majorité des catégories douanières en provenance des pays membres de
l’OMC. Mais dans un contexte où les importations totales des États-Unis
risquent de stagner ou même d’être réduites lorsqu’elles sont calculées
en devises étrangères, tous les pays se livrent à une concurrence accrue
pour exporter leurs produits vers ce marché 221. L’abolition de tarifs de
deux ou trois pour cent peut être suffisante, pour procurer un avantage
comparatif non négligeable par rapport aux autres pays membres de
l’OMC. Les pays d’Amérique centrale, par exemple, espèrent que l’abo-
lition des tarifs douaniers prévue dans leur traité de libre-échange leur
permettra d’accroître leur part relative dans les importations améri-
caines de textiles et de vêtements, particulièrement face à leurs concur-
rents asiatiques 222.
Outre ces avantages directs, la signature d’un traité bilatéral avec les
États-Unis peut procurer des avantages commerciaux indirects. Pour
les pays qui ne sont pas membres de l’OMC, l’un d’eux est l’améliora-
tion des conditions favorisant leur adhésion à cette organisation multi-
latérale 223. Plusieurs souhaitent y adhérer afin de profiter des conces-
sions des autres membres, du mécanisme multilatéral de règlement des
différends et d’une participation directe aux prises de décision. Pour
ce faire, les pays candidats doivent non seulement s’engager à respecter
tous les accords de l’organisation, mais également négocier leur adhé-
sion avec tous les pays membres. Ils sont ainsi incités à prendre des
engagements qui vont au-delà des accords de l’OMC dans l’objectif de
convaincre les membres d’appuyer leur candidature 224. Par exemple,
Weisbrot, Fool’s Gold : Projections of the US Import Market, Washington, Center for
Economic and Policy Research, janvier 2004, en ligne : CEPR <http://www.cepr.net/
publications/trade_2004_01_08.pdf> (date d’accès : 23 mars 2006).
222 F.M. Abbott, « Toward a New Era », p. 93.
223 Yu, « From Pirates to Partners », p 169 ; Chengfei Ding, « The protection for New
Plant Varieties of American Businesses in China after China Enters the WTO », Drake
Journal of Agricultural Law, vol. 6, automne 2001, p. 333.
224 De l’aveu même du bureau de l’USTR, « Our negotiations on the accession of over
larcier 273
L’exportation des règles
gations as a condition of entry into the WTO, without transition. ». Voir USTR, The
Work of USTR – Intellectual Property.
225 OMC, Note technique sur le processus d’accession, Note du Secrétariat, OMC Doc.
274 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 275
L’exportation des règles
232 International Intellectual Property Alliance, Nicaragua, exerpt from the IIPA
Special 301 Recommandations for the year 1999, 1999, en ligne : IIPA <http://www.
iipa.com/rbc/1999/rbc_nicaragua_301_99.html> (date d’accès : 1er avril 2006). Voir
aussi Peter Drahos, Bilateralism in Intellectual Property, Oxford, Oxfam, 2001, p. 12,
en ligne : Oxfam <http://www.oxfam.org.uk/what_we_do/issues/trade/downloads/
biltateralism_ip.rtf> (date d’accès : 23 mars 2006).
233 UNCTAD, International Investment Agreements : Key Issues, New York et Genève,
UNCTAD, 2004.
276 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 277
L’exportation des règles
238 Bureau of Economic and Business Affairs, US Bilateral Investment Treaty Program,
Fact Sheet, Released by the Office of Investment Affairs (IFD/OIA), 1er novembre 2000,
en ligne : State Department <http://www.state.gov/www/issues/economic/7treaty.
html> (date d’accès : 31 mars 2006).
239 USTR, 1999 Special 301 Report ; Institute for Agricultural and Trade Policy,
Fourth Business Forum of the Americas – Workshop 4 : Intellectual Property, San José,
mars 1998, en ligne : SICE <http://www.sice.oas.org/ftaa/costa/forum/workshops/
papers/wks4/iatp_e.asp> (date d’accès : 1er avril 2006) ; Shaukat Piracha, « IPR laws
can expedite investment pact with US », Daily Times, Lahore, 30 septembre 2004.
240 Cheek, p. 179.
241 International Intellectual Property Alliance, Nicaragua. Bien que l’International
Intellectual Property Alliance n’était pas directement impliquée dans les négociations,
les liens étroits entre cette organisation et l’USTR ainsi que son expertise dans le suivi
278 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
accompanied signifie bien que les négociations des deux traités, signés à six semaines
d’intervalle, ont été étroitement associées.
243 Message from the President of the United States Transmitting the Treaty between
the United States of America and the Government of Trinidad and Tobago Concerning
the Encouragement and Reciprocal Protection of Investment, with Annex and Protocol,
signed at Washington on September 26, 1994, Washington, U.S. Government Printing
Office, 11 juillet 1995, p. 8, en ligne : US Government <http://www.state.gov/www/
issues/economic/bit_trinidad.pdf> (date d’accès : 30 mars 2005).
larcier 279
L’exportation des règles
des pays qui ont signé à la fois des traités bilatéraux sur la propriété
intellectuelle et sur l’investissement avec les États‑Unis ont conclu le
premier avant ou en même temps de conclure le deuxième 244. Dans le
corpus étudié, seuls le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge ne se sont pas
engagés à respecter des normes sur la protection et la libéralisation de
l’investissement. Au-delà de ces exceptions, cette tendance indique que
les traités sur la propriété intellectuelle ont pu servir, formellement ou
implicitement, de condition à la signature des traités sur l’investisse-
ment.
Par ailleurs, il est possible que certains pays considèrent que la
signature d’un traité sur la propriété intellectuelle peut directement
contribuer à attirer des investissements. Les firmes américaines ont
elles-mêmes fréquemment souligné aux gouvernements des pays en
développement qu’une forte protection des droits de propriété intellec-
tuelle était susceptible d’attirer des capitaux étrangers. En 1998, l’en-
treprise Microsoft a ainsi annoncé qu’elle investirait massivement en
Argentine si le gouvernement argentin acceptait de consacrer plus de
ressources à la lutte contre la contrefaçon 245. Inversement, la Biotechno-
logy Industry Organization écrivit une lettre au ministère du Commerce
de l’Afrique du Sud en 2004, le menaçant de sanctions s’il affaiblissait
son droit des brevets : « As a consequence, the industry will redirect its
interests to developmental opportunities outside of South Africa » 246.
Outre ces quelques exemples anecdotiques, il est cependant difficile de
documenter la coercition opérée directement par des firmes transnatio-
nales américaines auprès des pays ayant signé des traités bilatéraux.
244 Aux fins de ce calcul, les chapitres sur l’investissement et la propriété intellec-
tuelle des traités de libre-échange sont considérés comme des traités bilatéraux. Jean-
Frédéric Morin, « Le droit international des brevets : entre le multilatéralisme et le
bilatéralisme américain », Études internationales, vol. 34, no 3, décembre 2003.
245 Czub, p. 229-230.
246 Lettre de Val Giddings, Vice-président de Biotechnology Industry Organization,
280 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 281
L’exportation des règles
282 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
secteurs qui sont les plus atteints par une hausse des droits de propriété
intellectuelle : « Increased payments to textile producers must be used to
fund general increases in public health budgets to offsets the increases
in pharmaceutical prices » 248. Mais ces transferts entre secteurs indus-
triels sont rarement effectués dans la pratique. Ils risquent encore
moins d’être réalisés si les États-Unis parviennent à convaincre leurs
partenaires, par le biais des canaux de socialisation présentés dans la
prochaine section, qu’il est de leur propre intérêt de rehausser le niveau
de protection offert. En fait, si le processus de socialisation atteint ses
objectifs, il ne serait même plus nécessaire de recourir à la coercition.
Section 2
La socialisation
larcier 283
L’exportation des règles
soit réussie. D’abord, il est possible d’adapter les règles exportées aux
particularités sociales et culturelles du pays d’accueil. C’est ce que
proposent plusieurs auteurs, dont John Allison et Lianlian Lin dans leur
étude sur le droit des brevets en Chine. Selon eux, les pays développés
doivent proposer des solutions innovatrices aux problèmes de propriété
intellectuelle, en tenant compte des spécificités culturelles de l’Empire
du Milieu 251. L’autre solution consiste à mieux préparer la société d’ac-
cueil à recevoir des règles de droit exogènes.
L’industrie et le gouvernement américains privilégient cette
deuxième solution. Selon le lobbyiste Jacques Gorlin, un des principaux
architectes de l’Accord sur les ADPIC, les États-Unis doivent transmettre
leurs croyances, leurs valeurs et leurs idées aux pays en développement :
« We must work to get them to understand the value of intellectual
property, especially in patents » 252. L’USTR soutient également cette
stratégie : « Effective protection of intellectual property rights involves
[…] a general recognition that to copy is to steal » 253.
La socialisation est ce processus par lequel un hegemon transmet
aux États dominés et à leur population ses croyances, ses idées et ses
valeurs 254. Pour les théoriciens néo-gramsciens, il s’agit d’une compo-
sante essentielle de la puissance puisqu’elle permet de minimiser la
contestation et d’éviter que le régime établi soit renversé par des forces
contre-hégémoniques. Les contestations actuelles de l’Accord sur les
ADPIC illustrent bien que la socialisation américaine lors du cycle de
l’Uruguay ne fut pas suffisante dans le contexte multilatéral. Il s’agit
maintenant de voir comment et dans quelle mesure les États-Unis
recourent à la socialisation dans leurs relations bilatérales.
Deux formes de socialisation seront étudiées. Elles ont été distin-
guées et définies par John Ikenberry et Charles Kupchan dans leur
251 John Allison et Lin Lianlian, « The Evolution of Chinese Attitudes toward
property rights in invention and discovery », Journal of international Economic Law,
hiver 1999, no 20, p. 790.
252 Gorlin, p. 53-57.
253 USTR, The Work of USTR – Intellectual Property.
254 Ikenberry et Kupchan, « Socialization and Hegemonic Power », p. 289. Voir aussi
284 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 285
L’exportation des règles
258 James Gardner, Legal Imperialism : American Lawyers and Foreign Aid in Latin
America, Madison, University of Wisconsin Press, 1980.
259 USTR, The Work of USTR – Intellectual Property.
260 Jean Carbonnier, Essais sur les lois, Paris, Répertoire du notariat Defrénois,
1995, p. 191-202.
261 Maskus, Intellectual Property Rights in the Global Economy, p. 173. D’ailleurs,
l’article 67 de l’Accord sur les ADPIC prévoit que les pays développés « offriront, sur
demande et selon des modalités et à des conditions mutuellement convenues, une
coopération technique et financière aux pays en développement Membres ».
262 Sisule Musungu, Susan Villanueva et Roxanna Blasetti.
286 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 287
L’exportation des règles
288 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
268 Le gouvernement américain n’a pas concentré son assistance auprès des pays avec
lesquels il négocie des traités bilatéraux. En fait, le pays qui bénéficia le plus de l’aide
américaine est l’Égypte, recevant près de 5 millions de dollars pour la mise en œuvre de
l’Accord sur les ADPIC, alors qu’aucun traité bilatéral n’était en négociation. Voir USAID,
Trade Capacity Building Database – United States Trade Capacity Building Assistance
Agreement on TRIPs, en ligne : USAID <http://qesdb.usaid.gov/cgi-bin/broker.exe ?_
service=default&_program=tcbprogs.cat_2.sas&tccode=011500+&USAID=N&outpu
t=1> (date d’accès : 31 mars 2006).
larcier 289
L’exportation des règles
290 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
cain 272. En effet, plusieurs firmes offrent elles aussi des services d’assis-
tance technique aux pays en développement. Par exemple, la Pharma-
ceutical Research and Manufacturers of America et l’International Intel-
lectual Property Alliance organisent périodiquement des séminaires de
formation sur la propriété intellectuelle 273. Des hauts fonctionnaires
du Guatemala et du Costa Rica y ont d’ailleurs participé alors que leur
traité bilatéral était en pleine négociation.
Les firmes américaines peuvent aussi exercer une socialisation plus
indirecte, en s’adressant à la population locale 274. Ainsi, IBM et Micro-
soft financent une émission de télévision diffusée en Chine qui, sous
le couvert d’une fiction dramatique, fait la promotion du respect des
droits de propriété intellectuelle 275. Les firmes américaines peuvent
également créer des organisations locales qui feront elles-mêmes la
promotion des droits de propriété intellectuelle. En Afrique, l’Ame-
rican Seed Trade Association et les filiales africaines des grandes firmes
américaines de biotechnologie ont participé à la création de l’African
Seed Trade Association, dont l’un des mandats est de promouvoir la
protection des nouvelles variétés végétales 276. En Jordanie, l’Interna-
tional Executive Service Corps créa en 1998 l’organisation Jordan Intel-
lectual Property Association 277. Alors que la Jordanie négociait son
traité bilatéral avec les États-Unis, cette organisation mit en branle une
campagne de sensibilisation aux bénéfices que procurent les droits de
propriété intellectuelle.
Un des objectifs de ces programmes est de diviser l’opinion publique
du pays ciblé, ou à tout le moins d’atténuer son opposition au renfor-
cement des droits de propriété intellectuelle. Lorsque la société civile
d’un pays exprime un soutien fort et unanime en faveur de la position
base : Results.
274 Aronson, p. 9.
275 Ibid.
276 Voir le site Internet de African Seed Trade Association, en ligne : <www.afsta.
org>.
277 Voir le site Internet de Jordan Intellectual Property Association, en ligne : <http://
www.jipa.jo/>.
larcier 291
L’exportation des règles
278 Robert D. Putnam, « Diplomacy and Domestic Politics : The Logic of Two-Level
292 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
larcier 293
L’exportation des règles
283 Ibid.
284 Pour un portrait des débats et des inquiétudes soulevées par les ONG, on peut
consulter le site Internet Bilaterals.org, en ligne : <http://www.bilaterals.org/>
285 Sell, « Post-TRIPs Development », p. 204 ; Susanne Van de Wateringen « USA
294 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
286 Francesca Sawalha « Jordan’s e-movers and shakers : Take a look at us now »,
Jordan Times, 24 décembre 2000, en ligne : int@j <http://www.intaj.net/news/read-
news.cfm ?id=54> (date d’accès : 22 mars 2006).
287 Proposal by the Kingdom of Bahrain on the Importance of Intellectual Property in
Social and Economic Development and National Development Programs, OMC Doc.
IIM/2/2, 4 juin 2005.
288 May, « Capacity Building, Intellectual Property », p. 822.
larcier 295
L’exportation des règles
www.ustr.gov/assets/Document_Library/Reports_Publications/2006/2006_Trade_
Policy_Agenda/asset_upload_file478_9069.pdf> (date d’accès : 2 avril 2006).
293 Price, p. 832.
296 larcier
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
Conclusion
larcier 297
L’exportation des règles
298 larcier
Deuxième partie
Plus précisément, la Convention de Vienne sur le droit des traités prévoit qu’un
traité « doit être interprété de bonne foi suivant le sens ordinaire à attribuer aux termes
larcier 301
Les règles exportées
Il faut tout d’abord remarquer que les préambules des traités bila-
téraux ont nettement évolué depuis l’Accord sur les ADPIC. Ce dernier
exprime, dans une certaine mesure, un compromis entre les pays expor-
tateurs et importateurs de technologie 2. Les membres de l’OMC y
reconnaissent la nécessité de rehausser le niveau des droits de propriété
intellectuelle, mais également leur droit de prendre en compte leurs
objectifs fondamentaux de politique publique 3. Plus spécifiquement,
ils soulignent les « besoins spéciaux des pays les moins avancés [pour
qu’ils] puissent se doter d’une base technologique solide et viable » 4.
En comparaison, les préambules des traités bilatéraux reflètent
une conception plus industrielle des droits de propriété intellectuelle.
Plusieurs d’entre eux ne réfèrent pas aux « politiques générales publi-
ques » 5 mais plutôt à l’importance de la protection des droits de
propriété intellectuelle pour la croissance économique, l’innovation
technologique et les investissements 6. De plus, seul le préambule du
traité vietnamien note que ce pays a un faible niveau de développement.
Même les traités signés avec le Laos et le Cambodge, qui figurent pour-
tant sur la liste des pays les moins avancés de l’ONU, n’en font aucu-
nement mention. Certains ajoutent même une considération qui n’in-
téresse que les pays exportateurs de technologie : « Desiring to enhance
the intellectual property systems of the two Parties to account for the
latest technological developments… » 7.
du traité dans leur contexte et à la lumière de son objet et de son but ». Voir Convention
de Vienne sur le droit des traités, 23 mai 1969, 1155 R.T.N.U. 353, art. 31.1 (ci-après :
Convention de Vienne). Par exemple, les membres de l’Organe d’appel de l’OMC se sont
appuyés sur le préambule de l’Accord sur les ADPIC pour examiner la conformité de la
législation indienne avec l’obligation d’offrir un moyen pour déposer les demandes de
brevets. Voir Organe d’appel, Inde – Protection conférée par un brevet pour les produits
pharmaceutiques et les produits chimiques, pour l’agriculture, para. 57.
Plusieurs considérants ont été intégrés dans le préambule de l’Accord sur les
ADPIC sous l’initiative d’un groupe de pays en développement. Voir Yusuf, p. 10-11.
Accord sur les ADPIC, 5e cons.
Accord sur les ADPIC, 6e cons.
Seul l’Accord de commerce États-Unis – Viêt Nam fait référence aux objectifs
fondamentaux de politique générale publique. Voir chap. 2, art. 1.2.
Voir les préambules de l’Accord de commerce États-Unis – Cambodge ; l’Accord de
commerce États-Unis – Laos ; l’Accord de commerce États-Unis – Lettonie ; l’Accord de
commerce États-Unis – Lituanie ; le Traité de libre-échange États-Unis – Maroc.
Traité de libre-échange États-Unis – Chili, chap. 17, 2e cons.
302 larcier
Les règles exportées
larcier 303
Les règles exportées
Les parties sont « libres La protection doit être « à Les parties ont l’obliga-
de déterminer la méthode l’avantage mutuel de ceux tion d’offrir « un niveau
appropriée pour mettre qui génèrent et ceux qui de protection suffisant et
en œuvre… » utilisent les connaissances efficace »
techniques »
ADPIC √ √ Seulement dans le
préambule
Jamaïque √
304 larcier
Les règles exportées
Les parties sont « libres La protection doit être « à Les parties ont l’obliga-
de déterminer la méthode l’avantage mutuel de ceux tion d’offrir « un niveau
appropriée pour mettre qui génèrent et ceux qui de protection suffisant et
en œuvre… » utilisent les connaissances efficace »
techniques »
Lituanie √
Lettonie √
Trinité-et- √
Tobago
Cambodge √
Laos √
Nicaragua √
Viêt Nam √
Jordanie
Singapour
Chili Seulement dans le
préambule
Amérique
centrale
Australie
Maroc
Bahreïn
larcier 305
Les règles exportées
7 janvier 1998, non catalogué, art. 1(a) (ci-après : Traité sur la propriété intellectuelle
États-Unis – Nicaragua) ; Accord de commerce États-Unis – Laos, art. 13.1 ; Accord
de commerce États-Unis – Viêt Nam, chap. 2, art. 1 ; MOU États-Unis – Trinidad et
Tobago, art. 1 ; Agreement Concerning the Protection and Enforcement of Intellectual
Property Rights between the Government of the United States of America and the
Government of Jamaica, 17 mars 1994, non catalogué, art. 1 (ci-après : Traité sur la
propriété intellectuelle États-Unis – Jamaïque).
14 La version française de l’Accord sur les ADPIC traduit adequate par suffisant et
306 larcier
Les règles exportées
larcier 307
Les règles exportées
308 larcier
Titre I
Un domaine élargi
larcier 309
Les règles exportées
310 larcier
Chapitre 1
Section 1
Les conditions de brevetabilité maintenues
larcier 311
Les règles exportées
35 U.S.C. § 102(f).
Philip W. Grubb, Patents for Chemicals, Pharmaceuticals and Biotechnology :
Fundamentals of Global Law, Pratice and Strategy, Oxford, Oxford University Press,
1999, p. 103.
312 larcier
Un domaine élargi
35 U.S.C. § 135.
En fait, on peut considérer que le système américain est un hybride entre le
système de brevet au premier inventeur et celui du brevet au premier déposant puisque
la date prise en compte pour l’appréciation de la nouveauté est généralement celle du
dépôt de la demande.
Voir par exemple, Traité de libre-échange États-Unis – Chili, art. 17.9.1.
larcier 313
Les règles exportées
System : A Revolution in the Making ? », Bridges, vol. 6, no 6, septembre 2002, p. 17-18.
314 larcier
Un domaine élargi
Tous les pays n’octroient des brevets que pour des inventions qui
satisfont à la condition de la nouveauté, c’est-à-dire des inventions qui
ne figurent pas déjà dans l’état actuel de la technique. Mais en raison du
système du brevet au premier inventeur, les États-Unis ont une appré-
ciation complexe de la nouveauté. La date devant être prise en compte
pour l’appréciation des antériorités n’est pas simplement la date de
dépôt de la demande et elle peut varier selon plusieurs critères. Cette
spécificité, qui va à l’encontre de l’harmonisation du droit des brevets,
irrite particulièrement les déposants étrangers.
to Secure Global Patent Treaty », International Trade Reporter, vol. 19, no 14, 4 avril
2002, p. 601.
larcier 315
Les règles exportées
14 35 U.S.C. § 102(g).
15 OMC, Conseil des ADPIC, Examen des législations relatives aux brevets, aux
schémas de configuration de circuits intégrés, à la protection des renseignements non
divulgués et au contrôle des pratiques anti-concurrentielles dans les licences obliga-
toires, OMC Doc. IP/Q3/USA/1, 1er mai 1998, p. 3.
316 larcier
Un domaine élargi
des actes qui eurent lieu dans un pays membre de l’OMC pour établir
la date de l’invention 16. Cet amendement fut notamment motivé par
la crainte que l’Union européenne dépose une plainte à l’OMC en s’ap-
puyant sur la clause du traitement national. Mais il ne vaut que pour les
membres de l’OMC. Pour les pays qui n’en sont pas membres, comme
le Viêt Nam, seules les inventions divulguées peuvent être destructrices
de nouveauté. Par exemple, un déposant ne pourrait pas établir qu’il
est le véritable inventeur d’une invention en se fondant sur des activités
privées qui eurent lieu dans un laboratoire du Viêt Nam. Puisque le
traité conclu avec les États-Unis n’interdit pas la discrimination quant
au lieu de l’invention et ne prévoit pas de définition harmonisée de la
nouveauté, le système américain peut continuer d’ignorer les antério-
rités vietnamiennes qui ne sont pas divulguées.
16 35 U.S.C. § 102(g)(1).
17 35 U.S.C. § 102(e)(1). L’art. 122(b) auquel il est fait référence précise que les
demandes de brevet peuvent être publiées après un délai de dix-huit mois à partir de la
date de dépôt. Il s’agit d’une pratique fréquente mais, en droit américain, elle ne date
que de 1999.
larcier 317
Les règles exportées
at the NAFTA, the European Community, and the Community Patent Convention »,
Georges Washington Journal of International Law and Economics, vol. 27, 1994,
p. 513.
20 Mutual Understanding on Intellectual Property Rights between the Japanese
Patent Office and the U.S. Patent and Trademark Office, 20 janvier 1994, non cata-
logué, art. 1 (ci-après : MOU États-Unis – Japon).
21 Convention de Paris, art. 4.
318 larcier
Un domaine élargi
larcier 319
Les règles exportées
Par exemple, des firmes pharmaceutiques ont tiré profit d’une coutume du peuple San,
qui utilise depuis des générations une préparation à base de cactus pour calmer la
faim, afin de développer de nouveaux médicaments contre l’obésité. Rachel Wynberg,
« Sharing the crumbs with the San », mars 2003, en ligne : Biowatch South Africa
<http://www.biowatch.org.za/main.asp?include=docs/clippings/csir-san.htm> (date
d’accès : 2 avril 2006).
28 Il ne faut néanmoins pas conclure que les États-Unis autorisent les entreprises à
breveter des inventions tirées de savoirs traditionnels puisque ces savoirs peuvent être
pris en compte dans l’appréciation de l’activité inventive In re Nomiya, 148 USPQ 607
(CCPA 1975).
320 larcier
Un domaine élargi
§ 3. La discrimination
Les traités bilatéraux précisent que des brevets peuvent être obtenus
« dans tous les domaines technologiques ». En 1994, lors de la conclusion
de l’Accord sur les ADPIC, cette disposition était cruciale aux yeux des
États-Unis puisque plus de cinquante pays excluaient systématiquement
tous les produits pharmaceutiques de la brevetabilité 30. Aujourd’hui,
maintenant que la majorité des membres de l’OMC ont intégré cette
obligation dans leur régime interne, cette question ne soulève guère de
débats 31.
Une autre question, connexe, est plus problématique : si tous les
domaines technologiques peuvent être brevetables, doivent-ils l’être
sans discrimination ? L’Accord sur les ADPIC prévoit effectivement une
règle de non-discrimination mais celle-ci a été retirée des traités bilaté-
raux (A). Ce retrait reflète non seulement le droit américain, mais égale-
29 OMC, Conseil des ADPIC, Examen des législations relatives aux brevets, aux
schémas de configuration de circuits intégrés, p. 5.
30 Watal, Intellectual Property Rights in the WTO, p. 109.
31 Les questions les plus controversées sur la brevetabilité, comme celles sur les logi-
larcier 321
Les règles exportées
32 Paradoxalement, il semble que ce soit les États-Unis qui sont à l’origine de la règle
322 larcier
Un domaine élargi
les ADPIC, le Groupe spécial a décidé qu’il vaudrait mieux ne pas essayer de
définir ce terme d’emblée » 34.
larcier 323
Les règles exportées
36 35 U.S.C. § 104.
324 larcier
Un domaine élargi
larcier 325
Les règles exportées
Notre propos n’est pas de détailler ces dispositions qui peuvent être
considérées discriminatoires ni même à les recenser en entier. Il s’agit
simplement d’expliquer la suppression de la règle de non-discrimina-
tion en démontrant que le droit américain y demeure vulnérable. Nous
insistons sur un seul exemple de discrimination, soit la discrimination
positive en faveur de la brevetabilité des inventions biotechnologiques,
L’Accord sur les ADPIC n’autorise pas plus la discrimination positive
que la discrimination négative : avantager un domaine technologique
particulier est tout aussi prohibé que le désavantager par rapport aux
autres domaines technologiques. Or, les inventions biotechnologiques
bénéficient d’un régime particulier pour la brevetabilité de procédés
connus qui utilisent de nouveaux composés ou qui sont utilisés pour
développer de nouveaux composés :
« A biotechnological process using or resulting in a composition of matter
that is novel under section 102 and non obvious under subsection (a) of this
section shall be considered nonobvious if – (A) claims to the process and the
composition of matter are contained in either the same application for patent
or in separate applications having the same effective filing date ; and (B) the
composition of matter, and the process at the time it was invented, were owned
by the same person or subject to an obligation of assignment to the same
person » 44 .
43 35 U.S.C. § 102(g).
44 35 U.S.C. § 103(b)(1). Comme le rappelle Philip W. Grubb, cette exception a été
introduite dans la loi après qu’une firme biotechnologique américaine eut été lésée par
une firme japonaise : « The biotech company Amgen found itself seriously disadvan-
taged, because although it had a patent for recombinant host cells expressing erythro-
poietin (EPO), a know substance, it was unable to obtain a claim to the conventional
process for obtaining EPO by culturing those cells. When Chugai made such cells in
Japan and imported the product into the USA, the importation could not be stopped
because the imported product was not the product of a patented process ». Grubb,
p. 206-207.
45 In re Ochiai, 37 USPQ2d 1127 (Fed. Cir. 1995).
326 larcier
Un domaine élargi
dure, 8e éd., Rév. 1, Washington, USPTO, février 2003, sec. 708.02, para 12. Le statut
spécial qui permet d’accélérer les procédures n’est pas accessible à toutes les inven-
tions. Seules celles qui répondent à certaines priorités politiques du gouvernement
américain, comme le développement des biotechnologies, la lutte contre le terrorisme,
l’amélioration de la qualité de l’environnement, le traitement du cancer et l’identifica-
tion de nouvelles sources d’énergie, peuvent accéder à ce statut spécial.
larcier 327
Les règles exportées
328 larcier
Un domaine élargi
tions importées 51. En juillet, les deux pays ont annoncé qu’ils étaient
arrivés à un arrangement mutuel 52. En somme, un jeu de menaces
réciproques court-circuite l’intervention de l’Organe de règlement des
différends 53.
En supprimant la règle de non-discrimination, les traités bilaté-
raux reflètent non seulement le droit américain mais également ce qui
semble être un consensus latent de l’ensemble du régime international
des brevets. Plusieurs pays, incluant les États-Unis, maintiennent des
normes qui peuvent être considérées comme discriminatoires. Si l’Ac-
cord sur les ADPIC est un jour révisé dans son intégralité, il n’est pas
impossible que la règle de non-discrimination soit modifiée. C’est du
moins ce qu’indique le maintien des mesures discriminatoires dans les
régimes nationaux, le peu de plaintes pour discrimination déposées à
l’Organe de règlement des différends et la tendance dans les traités bila-
téraux.
Section 2
Les exceptions maintenues
Parmi les dispositions de l’Accord sur les ADPIC qui ont été repro-
duites dans les traités bilatéraux, certaines concernent les exceptions
à la règle de la brevetabilité. Dans cette deuxième section du chapitre
consacrée aux dispositions des traités bilatéraux qui ont été maintenues
pour préserver les spécificités américaines, nous démontrons que ces
exceptions sont formulées de telle façon qu’elles excluent peu d’inven-
tions qui ne le sont pas déjà en droit américain. Elles sont réaffirmées
larcier 329
Les règles exportées
mais généralement limitées à l’application qui en est faite par les États-
Unis. Quatre exceptions seront analysées, soit l’exclusion des méthodes
diagnostiques, thérapeutiques et chirurgicales (§ 1), l’exception pour la
protection de l’ordre public et la moralité (§ 2), celle pour la protection
de l’environnement (§ 3) et celle pour la protection de la sécurité natio-
nale (§ 4).
330 larcier
Un domaine élargi
No. 33.877, art. 37 (ci-après : Ley de Propiedad Industrial). Traduction libre : « Ne
sont pas considérées comme des inventions et sont exclus de la brevetabilité : […] les
méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique du corps humain ou animal et
les méthodes de diagnostic appliquées au corps humain ou animal, à l’exception des
produits destinés à mettre en couvre une de ces méthodes. »
larcier 331
Les règles exportées
332 larcier
Un domaine élargi
D’un autre côté, ce n’est pas tous les traités bilatéraux américains
qui reproduisent l’exclusion des méthodes diagnostiques, thérapeu-
tiques et chirurgicales prévue dans l’Accord sur les ADPIC. Le traité
de libre-échange conclu avec le Maroc, par exemple, ne reproduit pas
cette disposition. On pourrait en conclure qu’il interdit l’exclusion des
méthodes diagnostiques, thérapeutiques et chirurgicales. Le Maroc
devrait alors modifier sa loi qui exclut explicitement de la brevetabilité
des méthodes diagnostiques, thérapeutiques et chirurgicales 57.
En fait, il semble plus probable que les traités qui n’autorisent pas
expressément cette exclusion ne l’interdisent pas pour autant. Si cela
avait été le cas, ils auraient sans doute imposé explicitement leur breve-
56 35 U.S.C. § 287(c).
57 Maroc, Dahir no 1-00-91 du 9 Kaada 1420 (15 février 2000) portant promulgation
de la loi no 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle, art. 25.
larcier 333
Les règles exportées
tabilité comme ils le font pour les plantes et les animaux, la deuxième
catégorie d’invention qui est exclue de la brevetabilité dans l’Accord
sur les ADPIC. Comment expliquer autrement que les négociateurs
aient prévu une disposition particulière pour résoudre l’ambiguïté sur
les plantes et les animaux mais qu’ils ne se soient pas expressément
prononcés sur les méthodes diagnostiques, thérapeutiques et chirurgi-
cales ?
En outre, l’exclusion de ces méthodes ne constitue pas nécessai-
rement une exception additionnelle au principe de la brevetabilité des
inventions. Elle pourrait s’appuyer sur au moins deux ancrages exis-
tants. Premièrement, elle pourrait s’appuyer sur la condition de l’appli-
cation industrielle. Un pays pourrait justifier cette exclusion en préten-
dant que la notion d’application industrielle exclue les applications
médicales 58. De plus, cette exclusion pourrait s’appuyer sur l’exception
pour l’ordre public et la moralité. Le Congrès lui-même semble consi-
dérer que l’application de droits exclusifs sur des actes médicaux pose
de sérieux problèmes éthiques puisqu’il a prévu que les activités médi-
cales ne peuvent pas constituer une contrefaçon de brevet. L’exclusion
des méthodes diagnostiques, thérapeutiques et chirurgicales est donc
maintenue dans les traités bilatéraux.
1973, 1305 R.T.N.U. 307, art. 52.4 (ci-après Convention sur le brevet européen).
59 Antoine Scheuchzer, « L’invention brevetable en 2002 : Réflexions sur la notion
334 larcier
Un domaine élargi
réflexions sur les tendances actuelles du droit des brevets », in Protéger les inventions
de demain, sous la dir. de Michel Vivant, Paris, La Documentation française, 2003,
p. 184.
61 Si à une certaine époque les contraceptifs étaient exclus de la brevetabilité pour
art. 9.1(a)
larcier 335
Les règles exportées
64 Les traités signés avec l’Australie, le Maroc et Singapour précisent que les excep-
tions à la brevetabilité qui sont explicitement prévues sont les seules à être autori-
sées.
65 Ordre public ne signifie pas public order. Gervais, The TRIPs Agreement, p. 222.
66 Ibid.
336 larcier
Un domaine élargi
67 Cette interprétation s’appuie notamment sur une modification qui a été faite sur
une version préliminaire de l’Accord sur les ADPIC qui prévoyait plutôt ce libellé :
« Parties may exclude from patentability inventions, the prevention within their terri-
tory of the publication or any exploitation of which is necessary to protect public
morality or order, including to secure compliance with laws or regulations which are
not inconsistent with the provisions of the Agreement or to protect human, animal or
plant life or health ». Voir Gervais, The TRIPs Agreement, p. 218.
68 Gervais, The TRIPs Agreement, p. 223.
69 Organe d’appel, European Communities – Measures Affecting Asbestos and
larcier 337
Les règles exportées
in Les grands arrêts de la propriété intellectuelle, sous la dir. de Michel Vivant, Paris,
Dalloz, 2004, p. 96.
73 À moins que le législateur ait donné des indications précises sur l’appréciation des
effets qu’une invention peut avoir sur la moralité et l’ordre public, les examinateurs et
les magistrats seront hésitants à exclure une invention de la brevetabilité pour un tel
motif. Or, aucun pays ayant signé un traité bilatéral avec les États-Unis n’a explicite-
ment prévu dans sa législation des exemples d’inventions contraires à l’ordre public et
la moralité.
338 larcier
Un domaine élargi
§ 3. L’environnement
Products (1998), OMC Doc. WT/DS58/AB/R, para. 168 (Rapport de l’Organe d’appel).
76 Déclaration de Doha sur la santé publique, para. 31.
77 Ibid., para. 19.
larcier 339
Les règles exportées
340 larcier
Un domaine élargi
larcier 341
Les règles exportées
téraux, incluant celui signé avec le Costa Rica, définissent de façon très
restrictive la notion de loi environnementale :
« For greater certainty, environmental law does not include any statute or
regulation, or provision thereof, the primary purpose of which is managing the
commercial harvest or exploitation, or subsistence or aboriginal harvesting,
of natural resources. For purposes of the definition of « environmental law »,
the primary purpose of a particular statutory or regulatory provision shall be
determined by reference to its primary purpose, rather than to the primary
purpose of the statute or regulation of which it is part » 87.
342 larcier
Un domaine élargi
A. Un motif d’exclusion
larcier 343
Les règles exportées
344 larcier
Un domaine élargi
larcier 345
Les règles exportées
Conclusion
98 Ces inventions ne sont pas uniquement des technologies militaires mais égale-
ment des technologies civiles, comme du matériel informatique, des appareils photo-
graphiques ou des senseurs. Sabing H. Lee, « Protecting the Private Inventor under the
Peacetime Provisions of the Invention Secrecy Act », Berkeley Technology Law Journal,
vol. 12, no 2, 1997, p. 345.
99 OMC, Conseil des ADPIC, Examen des législations relatives aux brevets, aux
schémas de configuration de circuits intégrés.
346 larcier
Un domaine élargi
brevetabilité, nous avons identifié des similitudes, plutôt que les diffé-
rences, entre les dispositions relatives à la brevetabilité des traités bila-
téraux et l’Accord sur les ADPIC. Notre analyse du droit exporté a donc
débuté en prenant acte d’une nuance fondamentale à notre hypothèse
générale, à savoir que les États-Unis n’exportent pas l’ensemble du droit
américain des brevets dans leurs traités bilatéraux.
Au-delà de cette nuance à l’hypothèse générale, l’analyse des simi-
litudes entre les traités bilatéraux et l’Accord sur les ADPIC permet de
constater que les États-Unis souhaitent préserver dans le régime inter-
national des brevets les règles qui les autorisent à maintenir certaines
spécificités du droit américain. Par exemple, les traités bilatéraux les
autorisent à maintenir leur système du brevet au premier inventeur
et à apprécier la nouveauté sans tenir compte des inventions divul-
guées oralement à l’extérieur du territoire américain. Plus encore, ils
ne reproduisent pas la règle de non-discrimination de l’Accord sur les
ADPIC, ce qui reflète le maintien de mesures discriminatoires dans le
droit américain.
Dans quelle mesure les partenaires peuvent-ils profiter du fait que
les États-Unis n’exportent pas l’ensemble de leur droit ? Nous avons
souligné que leur capacité à restreindre sensiblement le domaine des
brevets est limitée. Ainsi, ils ne peuvent exclure systématiquement l’en-
semble des inventions biotechnologiques pour le motif qu’elles sont
contraires à l’ordre public et à la moralité, ils ne peuvent se servir des
dispositions sur la protection de l’environnement pour exclure les inven-
tions qui utilisent des ressources génétiques, et ils ne peuvent probable-
ment pas se servir des exceptions pour la sécurité nationale en vue de
refuser la brevetabilité des inventions pharmaceutiques.
Il subsiste néanmoins quelques zones grises. Plusieurs notions,
comme celle de nouveauté, d’activité inventive, de discrimination, de
sécurité nationale ne sont pas définies. Deux points de vue s’opposent
pour trancher ces zones grises. D’une part, on pourrait considérer que
l’absence de définition dans les traités bilatéraux signifie que les pays
signataires sont entièrement libres de les définir eux-mêmes. Un pays
pourrait, par exemple, considérer que des gènes simplement isolés ne
satisfont pas à la condition d’activité inventive 100. D’autre part, l’ab-
larcier 347
Les règles exportées
101 Comme nous l’avons mentionné précédemment, les préambules et les disposi-
tions générales des traités bilatéraux ne précisent pas, comme le fait l’Accord sur les
ADPIC, que les pays sont libres d’interpréter et d’appliquer leurs obligations en tenant
compte des politiques générales publiques. Plusieurs font simplement référence à
l’objectif de stimuler l’innovation technologique et à la nécessité de tenir compte des
récents développements technologiques. Ces préambules et ces dispositions générales
favorisent donc une interprétation des traités bilatéraux plutôt favorable aux droits des
inventeurs, au détriment des autres considérations de politiques publiques. Ils laissent
croire que les dispositions des traités bilatéraux qui reproduisent textuellement celles
de l’Accord sur les ADPIC doivent être interprété de façon plus restrictive que ne le
ferait un panel d’arbitrage de l’OMC à propos de l’Accord sur les ADPIC.
348 larcier
Chapitre 2
Après avoir analysé les règles des traités bilatéraux qui sont similaires
à celles de l’Accord sur les ADPIC, il s’agit maintenant de se pencher sur
celles qui constituent des ajouts par rapport au droit multilatéral. Nous
identifions ces ajouts en comparant systématiquement les dispositions
des traités bilatéraux relatives au domaine des brevets avec celles de
l’Accord sur les ADPIC. Puis, nous retraçons l’origine de ces innovations
en les comparant au droit américain, et nous jaugeons leur portée dans
une perspective globale, à la lumière des débats multilatéraux.
Ce chapitre démontre que les innovations des traités bilatéraux, et
particulièrement celles contenues dans les traités plus récents, contri-
buent à l’élargissement du domaine des brevets. Elles sont presque
toutes inspirées du droit, sinon des pratiques ou des politiques améri-
cains. Dès lors, les partenaires des États-Unis devront orienter leur droit
national vers le modèle américain. Désormais acquis à l’élargissement
du domaine des brevets, ces pays constituent de précieux alliés dans les
négociations multilatérales sur le droit des brevets.
Cette analyse des nouvelles dispositions des traités bilatéraux rela-
tives à l’objet brevetable emprunte un plan similaire au chapitre précé-
dent. Ainsi, nous examinons d’abord les conditions de brevetabilité
(section 1) avant d’étudier les exclusions à la brevetabilité (section 2).
Section 1
Les conditions de brevetabilité précisées
larcier 349
Les règles exportées
Tous les traités bilatéraux prévoient, comme l’Accord sur les ADPIC,
qu’« un brevet pourra être obtenu pour toute invention […] ». Mais
qu’est-ce qu’une invention ? Très peu de législations répondent claire-
ment à cette question 102. Par contre, la majorité des pays qui ont signé
un traité bilatéral établissent une distinction entre la notion d’invention
et celle de découverte : « La découverte est, dit-on, une mise en lumière
de quelque chose qui préexiste alors que l’invention concrétise l’activité
créatrice de l’homme en transformant l’existant » 103. Les tenants de
l’opposition entre invention et découverte utilisent la notion de tech-
nique pour établir la ligne de démarcation : l’invention serait une solu-
tion technique à un problème technique. Puisque les brevets doivent
compenser ou récompenser une activité créatrice, seules les inventions
peuvent être brevetables.
102 Le professeur Michel Vivant propose une définition : « Il y a invention dès lors
qu’un processus intellectuel, quel qu’il soit, permet d’aboutir à une innovation prenant
appui sur des connaissances issues des sciences dures, quelle que soit la nature de
l’effet produit ». Michel Vivant, Protéger les inventions de demain, Paris, La Docu-
mentation française, 2003, p. 143.
103 Michel Vivant, et Jean-Michel Bruguière, « Réinventer l’invention ? », Propriété
intellectuelle, vol. 8, juillet 2003, p. 287. Ces auteurs soulignent avec justesse qu’il
existe un continuum entre la découverte et l’invention. Parmi les pays qui ont signé un
traité bilatéral avec les États-Unis, le Cambodge, le Chili, le Costa Rica, El Salvador, la
Jordanie, la Lettonie, la Lituanie, le Maroc, le Nicaragua, le Paraguay, le Pérou, Trinité-
et-Tobago et le Viêt Nam excluent explicitement les découvertes de la brevetabilité.
350 larcier
Un domaine élargi
Le droit américain, quant à lui, ne fait pas une nette distinction entre
ces deux notions. La loi américaine sur les brevets précise elle-même :
« The term “invention” means invention or discovery » 104 ! Plutôt que
d’aborder la notion d’invention en s’appuyant sur ce qu’elle ne serait
pas, le droit américain adopte une approche positive en fournissant
une liste non limitative de quatre catégories d’inventions : « Whoever
invents or discovers any new and useful process, machine, manufac-
ture, or composition of matter […] may obtain a patent therefore » 105.
Le critère retenu n’est pas celui de la technique mais bien celui de l’im-
plication humaine dans le processus créatif 106.
Bien que l’approche américaine puisse sembler plus englobante,
l’opposition entre invention et découverte ne constitue pas nécessai-
rement un obstacle majeur à l’extension du champ des brevets. À cet
égard, l’exemple européen est éloquent : même si la Convention sur le
brevet européen exclut les découvertes de la définition d’invention 107, le
champ européen de la brevetabilité n’est pas beaucoup plus réduit que
l’américain, même dans le domaine de la biotechnologie. Ce « bascu-
lement de la découverte à l’invention » 108 est possible parce que le
caractère technique des inventions est mis en valeur 109. La Chambre
de recours de l’Office européen des brevets a reconnu que, pour que du
matériel biologique soit brevetable, il faut que « l’intervention humaine
sur le cours des processus vitaux soit significative au point de donner
naissance à un produit qui n’aurait pas pu apparaître sans cette inter-
vention humaine dans la nature » 110. Force est de constater que cette
décision européenne ressemble à celle retenue par la Cour suprême
technique : « Il est une technique de la métallurgie comme il est une technique du
droit ou de la peinture… sans oublier les techniques amoureuses ». Puisque le caractère
technique sert à distinguer la découverte de l’invention, si cette notion est nébuleuse,
l’opposition entre découverte et invention l’est aussi. Voir « Réinventer l’invention ? »,
p. 286.
110 Lubrizol Genetics Inc., déc. no T. 320/87 (1998), Journal Officiel de l’OEB 3/1990,
larcier 351
Les règles exportées
352 larcier
Un domaine élargi
précisant bien qu’il s’agit des seules exclusions possibles : « Each Party
may only exclude from patentability… » 113. L’ajout de l’adverbe only
dans le chapeau introductif de l’article consacré aux exclusions est une
innovation qui ne se trouvait ni dans l’Accord sur les ADPIC ni dans les
traités bilatéraux antérieurs à 2003. Cette modification pourrait être
interprétée comme une interdiction d’exclure les découvertes. Toute
invention ou découverte pourrait a priori être brevetable, même si elle
n’a pas de caractère technique, à condition qu’elle soit nouvelle, qu’elle
implique une activité inventive et qu’elle ait une application industrielle.
Toutefois, cette interprétation de la portée du terme only est pour le
moins contestable si on considère que l’invention, et par extension le
caractère technique de la création, est une quatrième condition à la
brevetabilité. Sous cette deuxième perspective, d’ailleurs fort légitime,
l’exclusion des découvertes ne serait pas une exclusion additionnelle,
mais une exclusion intrinsèque et inhérente à l’emploi de la notion d’in-
vention.
Le seul traité bilatéral du corpus analysé qui aborde directement la
notion d’invention est celui conclu avec la Jordanie. En effet, un arran-
gement conclu parallèlement au traité de libre-échange précise que
l’exclusion des méthodes mathématiques de la définition d’invention
prévue dans la loi jordanienne « does not include such methods as busi-
ness methods or computer-related inventions » 114. Pour être brevetés,
les programmes informatiques, les logiciels et les méthodes commer-
ciales doivent encore satisfaire aux conditions de nouveauté, d’activité
inventive et d’application industrielle. Néanmoins, le principal obstacle
à leur brevetabilité, soit leur supposée absence de caractère technique,
est levé. La Jordanie est ainsi invitée à suivre le modèle américain,
qui fut l’un des premiers à octroyer des brevets sur les logiciels et les
procédés commerciaux.
larcier 353
Les règles exportées
354 larcier
Un domaine élargi
tant l’art. 27 de l’Accord sur les ADPIC. Sur cette question, voir International Chamber
of Commerce, Current and Emerging Intellectual Property Issues for Business : A
Roadmap for Business and Policy Makers, Paris, International Chamber of Commerce,
larcier 355
Les règles exportées
Kantor, p. 7.
121 Cependant, le Memorandum of Understanding signé avec le Pérou en 1997 précise
que le Pérou doit ajouter à l’art. 43 du décret législatif 823 que « a different use from
that found in the state of art will be the object of a new patent if it complies with the
requirements established in Art. 22 […] ». MOU États-Unis – Pérou, art. 4.
122 Traité de libre-échange États-Unis – Australie, art. 17.9.1.
356 larcier
Un domaine élargi
larcier 357
Les règles exportées
L’Accord sur les ADPIC et les traités bilatéraux fixent trois condi-
tions à la brevetabilité : la nouveauté, l’activité inventive et l’applica-
124 Phil Thorpe, Study on the Implementation of the TRIPs Agreement by Developing
358 larcier
Un domaine élargi
127 Ces synonymes sont, en fait, les termes équivalents utilisés en droit américain.
Seul le traité conclu avec la Lettonie ajoute « possessing invention level », utilisé en
droit letton, comme synonyme à l’expression activité inventive. La version électro-
nique du traité conclu avec Trinité-et-Tobago utilise l’expression « inventive steel » au
lieu d’« inventive steep », mais il s’agit sans aucun doute d’une coquille : les négocia-
teurs voulant parler de saut inventif et non d’acier inventif !
128 Accord de commerce États-Unis – Laos, art. 18.2. Voir équivalent dans l’Ac-
larcier 359
Les règles exportées
B. Le délai de grâce
360 larcier
Un domaine élargi
n’est pas sans l’avoir remarqué et considère que tous les traités de libre-
échange devraient prévoir une telle disposition 131.
Les traités de libre-échange signés avec le Chili, les pays d’Amérique
centrale, l’Australie, le Maroc et le Bahreïn répondent à cette réclama-
tion et fixent un délai de grâce qui doit être pris en compte dans l’appré-
ciation de la nouveauté et de l’activité inventive :
« Neither Party shall use a public disclosure to bar patentability based
upon a lack of novelty or inventive step if the public disclosure (a) was made
or authorized by, or derived from, the patent applicant and (b) occurs within
12 months prior to the date of filing of the application in the Party » 132 .
Trade Policy Matters (IFAC-3), The U.S.-Singapore Free Trade Agreement – Intellec-
tual Property Provisions, Rapport du Comité consultatif sur la propriété intellectuelle
au Président, au Congrès et au USTR, 28 février 2003, p. 13, en ligne : USTR <http://
www.ustr.gov/assets/Trade_Agreements/Bilateral/Singapore_FTA/Reports/asset_
upload_file273_3234.pdf?ht= > (date d’accès : 3 avril 2006).
132 Traité de libre-échange États-Unis – Chili, art. 17.9.7 ; CAFTA-DR, art. 15.9.7, Traité
larcier 361
Les règles exportées
vention d’un tiers mais elle est inutile aux États-Unis puisque le droit
prévoit déjà que les brevets ne peuvent être conférés qu’à l’inventeur 138.
138 35 U.S.C. § 102(f) : « A person shall be entitled to a patent unless […] he did not
362 larcier
Un domaine élargi
139 Projet ZLÉA, chap. XX, sec. B.2(e), art. 2. et OMPI, Comité permanent du droit
des brevets, Projet de Traité sur le droit matériel des brevets, Doc. No. SCP/10/2,
30 septembre 2003, Genève, OMPI, art. 9, en ligne : OMPI <http://www.wipo.int/
edocs/mdocs/scp/fr/scp_10/scp_10_2.pdf> (date d’accès : 3 avril 2006).
140 CAFTA-DR, art. 15.1.10 ; Traité de libre-échange États-Unis – Australie,
larcier 363
Les règles exportées
menée dans les universités n’ont bien souvent pas d’application industrielle connue.
Plusieurs innovations biotechnologiques ont des fonctions qui sont déduites par
statistiques, simulations, analogies ou extrapolations mais qui ne reposent sur aucune
démonstration empirique. Mary Breen Smith, « An End to Gene Patents ? The Human
Genome Project Versus the United States Patent and Trademark Office’s 1999 Utility
Guidelines », Colorado Law Review, vol. 73, 2002, p. 747-785.
143 La directive en question précise elle-même : « The Guidelines do not constitute
substantive rulemaking and hence do not have the force and effect of law ». United
States Patents and Trademark Office, « Guidelines for Examination of Patent Applica-
tion Under 35 U.S.C. § 112 – “ Written Description ” Requirement », Federal Register,
vol. 66. no 4, 5 janvier 2001, en ligne : USPTO <http://www.uspto.gov/web/offices/com/
sol/notices/writdesguide.pdf> (date d’accès : 2 avril 2006).
364 larcier
Un domaine élargi
144 OMPI, Comité permanent du droit des brevets, Projet de Traité sur le droit maté-
riel des brevets, art. 12.
145 UNICE, AIPLA, JIPA et IPO. Resolution for a Path Forward in WIPO Harmo-
nization Talks From the Industry Trilateral, non daté, en ligne : <http://listbox.wipo.
int/wilma/scp-eforum/2004/msg00000/Unice_JIPA_IPO_AIPLA.pdf> (date d’accès :
3 avril 2006).
larcier 365
Les règles exportées
avoir été négligées pendant près de dix ans, les dispositions sur la divul-
gation réapparaissent enfin, sensiblement transformées. Pour l’admi-
nistration américaine, cette réintroduction au niveau bilatéral permet
de promouvoir le modèle du droit américain (A) ou les nouvelles politi-
ques américaines (B). Cette réintroduction permet également d’étouffer
dans l’œuf la position d’un nombre croissant de pays voulant créer une
synergie entre la condition de divulgation et la mise en œuvre de la
Convention sur la diversité biologique (C).
366 larcier
Un domaine élargi
aussi à la pratique de la majorité des pays, ils nous semblent plus précis
que le verbe to carry out 150.
Une distinction plus significative est l’ajout du segment « without
undue experimentation ». Cette notion d’expérimentation excessive a
été développée par la jurisprudence américaine 151. En droit américain,
une demande de brevet ne peut pas être rejetée parce que l’exécution de
l’invention requiert une expérimentation, mais seulement si cette expé-
rimentation est excessive pour une personne du métier. Or, cette notion
était jusqu’alors absente du droit international des brevets.
En plus de l’exigence d’habilitation, les traités conclus avec les pays
d’Amérique centrale, l’Australie et le Bahreïn reproduisent l’exigence
de description écrite du droit américain (written description require-
ment) : « Each Party shall provide that a claimed invention is suffi-
ciently supported by its disclosure if the disclosure reasonably conveys
to a person skilled in the art that the applicant was in possession of
the claimed invention, as of the filing date » 152. Aux États-Unis, pour
qu’une revendication soit valide, la description doit démontrer que le
déposant maîtrisait l’invention au moment du dépôt de la demande.
Cette exigence de description écrite, qui s’appuie sur le premier segment
de l’article 112 de la loi américaine, a été reconnue plusieurs fois par sa
jurisprudence 153 et a récemment été introduite dans le Guidelines for
Examination of Patent Application 154. Il s’agit donc, encore une fois,
d’un élément du droit américain exporté par le biais de traités bilaté-
raux.
larcier 367
Les règles exportées
La divulgation doit
La divulgation doit
permettre de fabri- Il est interdit d’exiger
démontrer que le
quer et d’exploiter la divulgation de la
déposant possède l’in-
l’invention sans expé- meilleure exécution
vention revendiquée
rimentation excessive
ADPIC
Jamaïque
Lituanie
Lettonie
Trinité-et-
Tobago
Cambodge
Laos
Nicaragua
Viêt Nam
Jordanie
Singapour
Chili
Amérique √ √ √
centrale
Australie √ √ √
Maroc √ √ √
Bahreïn √ √ √
155 Regents of the University of California c. Eli Lilly & Co, 119 F.3d 1559, 43 USPQ ed
368 larcier
Un domaine élargi
ment par l’Australie. Voir Australie, Patents Act of 1952, non catalogué, sec. 40.1(a).
159 CAFTA-DR, art. 15.9.9 ; Traité de libre-échange États-Unis – Maroc, art. 15.9.10 ;
larcier 369
Les règles exportées
302, § 102(a), 118 Stat. 1103 (2004). Dans une affaire récente concernant les droits
d’auteur, le gouvernement américain a plaidé devant la Cour Suprême des États-Unis
que la Cour devait interpréter la loi américaine de façon à éviter une violation aux
engagements internationaux des États-Unis. Plusieurs spécialistes s’inquiétèrent que
l’exécutif puisse ainsi s’immiscer dans le domaine du législatif par le biais détourné
des relations internationales. La Cour Suprême a rejeté cet argument du gouverne-
ment américain. Quality King Distributors c. L’Anza Research International, 523 U.S.
135 (1998).
370 larcier
Un domaine élargi
L’exigence de divulgation prévue dans les traités signés avec les pays
d’Amérique centrale, l’Australie, le Maroc et le Bahreïn doit également
être mise en perspective avec une politique environnementale émer-
gente dans le régime international des brevets 163. Celle-ci consiste à
imposer aux déposants la divulgation de l’origine des intrants géné-
tiques qui ont servi à développer leur invention. Cette divulgation
permettrait d’assurer un suivi sur la mise en œuvre de la Convention
sur la diversité biologique et plus particulièrement de son objectif sur
le partage juste et équitable des avantages qui découlent de l’utilisation
des ressources génétiques. L’idée sous-jacente est que, si les utilisateurs
de ressources génétiques divulguent dans leurs demandes de brevets
l’origine des intrants génétiques de leur invention, la communauté
internationale pourrait plus facilement vérifier que ces utilisateurs ont
bel et bien partagé avec leurs fournisseurs les avantages qu’ils en ont
tirés, tel que l’exige la Convention sur la diversité biologique 164 .
Un nombre croissant de pays se sont prononcés en faveur de cette
proposition 165. Parmi eux, le Costa Rica, un des principaux pays four-
nisseurs de ressources génétiques, a été un des premiers à exiger des
déposants qu’ils fournissent un certificat sur l’origine des ressources
génétiques 166. Plus récemment, des pays utilisateurs de ressources
génétiques envisagaient sérieusement cette proposition. Le Parlement
européen, par exemple, considère, dans le préambule de la Directive
98/44/CE que « si une invention porte sur une matière biologique
d’origine végétale ou animale […], la demande de brevet devrait, le cas
larcier 371
Les règles exportées
of the Obligation to Disclose the Source and Country of Origin of Biological Resources
and/or Traditional Knowledge Used in an Invention, OMC Doc. IP/C/W/429,
21 septembre 2004 ; Submission from Brazil, Cuba, Ecuador, India, Peru, Thailand
and Venezuela, The Relationship between the TRIPs Agreement and the Convention on
Biological Diversity, OMC Doc. IP/C/W/420, 26 février 2004.
372 larcier
Un domaine élargi
inventors, non-profit entities, and small and medium sized businesses, inclu-
ding those in developing countries » 171.
171 Communication from United States, Review of the Provisions of Article 27.3(b),
OMC Doc. IP/C/W/162, 29 octobre 1999, p. 6, en ligne : OMC <http://docsonline.wto.
org/gen_search.asp>.
172 Industry Functional Advisory Committee on Intellectual Property Rights for
Trade Policy Matters, Advisory Committee Report on the U.S.-Singapore Free Trade
Agreement, p. 10.
173 CAFTA-DR, art. 15.9.9 ; Traité de libre-échange États-Unis – Maroc, art. 15.9.10 ;
larcier 373
Les règles exportées
A. Le Traité de Budapest
174 Plusieurs traités bilatéraux réfèrent également à la Convention UPOV. Cette ques-
tions biotechnologiques appliquées à l’homme, Paris, TEC & DOC, 2004, p. 132. Il
s’agit, en quelque sorte, d’un retour à la pratique du USPTO qui exigeait au XIXe siècle
le dépôt d’un prototype pour toutes les inventions revendiquées. Cette pratique fut
abandonnée, en partie parce que le USPTO n’arrivait pas à gérer l’entreposage de
toutes les inventions. Voir Kenneth W. Dobyns, A History of the Early Patent Offices :
The Patent Office Pony, Fredricksburg, Sergeant Kirkland’s, 1997, p. 247.
374 larcier
Un domaine élargi
176 Voir par exemple Accord de commerce EFTA – Macédoine, annexe 5, art. 2.2 et
Traité d’association Europe-Maroc, annexe 7, art. 1.
177 Traité de libre-échange États-Unis – Jordanie, art. 4.21.
178 Traité de libre-échange États-Unis – Maroc, art. 15.1.2 ; Traité de libre-échange
cellulaires, les plasmides, les cosmides, les virus, les enzymes ou les factions d’orga-
nismes vivants entrent dans la définition de micro-organismes. Voir Mike Adcock
et Margaret Llewelyn, Micro-organisms, Definitions, and Options under TRIPs,
Genève, Quaker United Nations Office, 2000, en ligne : QUNO <http://www.geneva.
quno.info/pdf/OP2%20Adcock-Llewelyn%20PDF.pdf> (date d’accès : 23 mars 2006).
larcier 375
Les règles exportées
60
nombres de Parties
50
40 Pays industrialisés
Pays en développement
30
Total
20
10
0
79
81
83
85
87
89
91
93
95
97
99
01
03
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
années
376 larcier
Un domaine élargi
L’Accord sur les ADPIC et les traités bilatéraux conclus avant 2003
n’engagent pas les parties à adhérer au PCT. Le premier traité bilatéral
qui fait référence au PCT a été conclu avec la Jordanie en 2000, et il lui
demande de s’efforcer d’y adhérer 181. Puis, les traités postérieurs impo-
sent directement l’adhésion au PCT 182. Pour l’Australie, le Costa Rica,
le Nicaragua le Maroc et Singapour, cet engagement ne représentait pas
une concession significative puisqu’ils étaient déjà membres du PCT.
Par contre, le Chili, le Bahreïn, la République dominicaine, le Salvador,
le Honduras et le Guatemala devront adhérer au PCT.
Pays en
développement;
5359
Royaume-Uni; 6274
Bien que le PCT simplifie les procédures pour les déposants des
cent-vingt pays signataires, ce sont surtout les Américains qui en béné-
ficient. En effet, près de 40 % des demandes internationales proviennent
de ce pays. Il n’est donc pas surprenant que le Industry Functional Advi-
sory Committee on Intellectual Property Rights for Trade Policy Matters
larcier 377
Les règles exportées
Treaty, Doc No. PCT/A/29/3, 18 août 2000, Genève, OMPI, en ligne : OMPI <http://
www.wipo.int/documents/en/document/govbody/wo_pct/pdf/pct29_3.pdf> (date
d’accès : 3 avril 2006).
378 larcier
Un domaine élargi
cation explicite ou implicite selon laquelle les éléments sont censés constituer
une demande […] iii) une partie qui, à première vue, semble constituer une
description » 185.
185 Traité sur le droit des brevets, 1er juin 2000, 39 I.L.M. 1047, art. 5.
186 Correa et Musungu.
187 35 U.S.C. § 111 (b).
188 Traité de libre-échange États-Unis – Chili, art. 17.1.4.
189 CAFTA-DR, art. 15.1.6.
190 Traité de libre-échange États-Unis – Australie, art. 171.1.4.
191 Traité de libre-échange États-Unis – Maroc, art. 15.1.3.
larcier 379
Les règles exportées
380 larcier
Un domaine élargi
Section 2
Les exclusions retirées
192 Le PLT entrera « en vigueur trois mois après que dix instruments de ratification
ou d’adhésion [auront] été déposés auprès du Directeur général par des États ». Voir
Traité sur le droit des brevets, art. 21.1.
193 Les traités bilatéraux prévoient une mesure équivalente dans leurs dispositions
couvrent pas l’ensemble des questions liées à la brevetabilité. Néanmoins aucun traité
bilatéral n’interdit formellement ces deux exclusions.
larcier 381
Les règles exportées
4 février 2004, OMC Doc. IP/C/M/42 ; OMPI, Comité permanent du droit des brevets,
Projet de Traité sur le droit matériel des brevets.
382 larcier
Un domaine élargi
L’Accord sur les ADPIC n’est pas le premier traité à autoriser l’exclu-
sion des procédés d’obtention de végétaux et d’animaux de la brevetabi-
lité puisqu’elle est également prévue dans la Convention de Strasbourg
sur l’unification de certains éléments du droit des brevets d’invention
de 1963 et dans la Convention sur le brevet européen de 1973. Ces deux
traités, tout comme l’Accord sur les ADPIC, autorisent l’exclusion des
procédés d’obtention de végétaux et d’animaux mais limitent du même
souffle cette exclusion aux procédés essentiellement biologiques et aux
procédés qui ne sont pas microbiologiques 198.
Cette exclusion visait, à l’origine, « les procédés naturels d’obten-
tion de végétaux et d’animaux, c’est-à-dire les méthodes de croisement,
de sélection pour lesquelles l’intervention de l’homme, bien qu’indis-
pensable pour l’obtention du résultat, reste mineure dans le processus
global » 199. Les limites de cette exclusion devaient néanmoins permettre
l’octroi de brevet pour les « interventions significatives susceptibles
d’empêcher le cours naturel des choses vers un résultat déterminé et
déterminable » 200. Ainsi, dès 1969, la Cour suprême fédérale allemande
198 Convention de Strasbourg sur l’unification de certains éléments du droit des brevets
d’invention, 27 novembre 1963, 1249 R.T.N.U. 369, art. 2(b) ; Convention sur le brevet
européen, art. 53.
199 Clavier, p. 116.
200 Marie-Catherine Chemtob et Alain Gallochat, La brevetabilité des innova-
larcier 383
Les règles exportées
384 larcier
Un domaine élargi
larcier 385
Les règles exportées
386 larcier
Un domaine élargi
larcier 387
Les règles exportées
art. 6.1(b).
208 Il ne faut toutefois pas conclure que les pays qui ont signé des traités bilatéraux
388 larcier
Un domaine élargi
brevet et par un droit d’obtention végétal. Puisque les États-Unis autorisent la double
protection, cette disposition des traités vietnamien et lituanien reflète davantage le
droit européen que le droit américain. En effet, bien que la Convention sur le brevet
européen et la directive européenne 98/44/CE excluent la brevetabilité des variétés
larcier 389
Les règles exportées
végétales et des races animales, « les inventions portant sur des végétaux ou des
animaux sont brevetables si la faisabilité technique de l’invention n’est pas limitée à
une variété végétale ou à une race animale déterminée ». Directive 98/44/CE du Parle-
ment européen et du Conseil du 6 juillet 1998 relative à la protection juridique des
inventions biotechnologiques, art. 4.2.
216 Cette obligation peut être déduite de l’absence de toute exception concernant les
végétaux et les animaux dans la liste restreinte et exclusive des exceptions autorisées
à la règle de brevetabilité. Traité de libre-échange États-Unis – Australie, art. 17.9.2 ;
Traité de libre-échange États-Unis – Singapour, art. 16.7.
217 Watal, Intellectual Property Rights in the WTO, p. 152 et 155.
218 Traité de libre-échange États-Unis – Maroc, art. 15.9.2.
219 Fabienne Orsi, « La constitution d’un nouveau droit de la propriété intellectuelle
390 larcier
Un domaine élargi
larcier 391
Les règles exportées
Depuis que l’Accord sur les ADPIC impose aux membres de l’OMC
d’offrir une protection sui generis sur les variétés végétales, plusieurs
systèmes ont été imaginés. Par exemple, Dan Leskien et Michael
Flitener proposent aux pays en développement un système qui s’appa-
rente à celui des marques de commerce. La reproduction, l’utilisation
et la vente de la variété elle-même seraient libres mais seul le détenteur
du droit pourrait utiliser un certificat attestant de l’originalité du maté-
p. 3.
392 larcier
Un domaine élargi
227 Dan Leskien et Michael Flitner, Intellectual Property Rights and Plant Genetic
Resources : Options for a Sui Generis System, Rome, International Plant Genetic
Resources Institute, 1997, p. 75. Pour d’autres systèmes sui generis, voir The Crucible
II Group.
228 Communication from United States, Review of the provisions of article 27.3(b),
p. 3.
229 Convention internationale pour la protection des obtentions végétales, 1991,
S. Treaty Doc. No. 104-17 (1995), art. 15 (ci-après : Convention UPOV 1991).
230 Union pour la protection des obtentions végétales, Statistiques sur la protection
des obtentions végétales, Doc no C/37/7, Genève, UPOV, 23 octobre 2003, en ligne :
UPOV <http://www.upov.org/en/documents/c/37/c_37_7.pdf> (date d’accès : 31 mars
2006).
larcier 393
Les règles exportées
50
Nombre de Parties
40 Pays industrialisés
30 Pays en développement
Total
20
10
0
67
70
73
76
79
82
85
88
91
94
97
00
03
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
Années
Source : site internet de l’UPOV, Members of the International Union for the Protection of New Varieties of Plants, en
ligne : UPOV http://www.upov.org/en/about/members/pdf/pub423.pdf.
231 MOU États-Unis – Trinidad et Tobago, art. 1.2 ; Traité sur la propriété intel-
394 larcier
Un domaine élargi
pour les pays qui utilisent de nouvelles variétés mais qui ne visent pas à
développer l’industrie des semenciers.
Parmi les pays en développement qui ont récemment adhéré à la
Convention UPOV, plusieurs ne l’ont fait qu’après avoir conclu un
traité bilatéral qui fait explicitement référence à cette convention. En
fait, lorsqu’on élargit le corpus d’analyse aux traités bilatéraux conclus
par l’Union européenne, l’Association européenne de libre-échange, la
Suisse et le Mexique 232, on observe qu’au moins 14 pays en développe-
ment ont joint l’UPOV après avoir signé un traité bilatéral faisant expli-
citement référence à cette convention. On peut en déduire que plusieurs
pays en développement ont adhéré à la Convention UPOV pour honorer
leurs engagements bilatéraux, et non nécessairement parce qu’ils jugent
que cette convention répond à leurs intérêts.
232
Après s’être engagé à ratifier la Convention UPOV dans l’ALÉNA, le Mexique fait
maintenant la promotion de cette convention dans ses nombreux traités bilatéraux.
larcier 395
Les règles exportées
233 Accord sur les ADPIC, art. 27.3(b). Les pays en développement avaient jusqu’en
2000 pour ce conformer à cette obligation.
234 Watal, Intellectual Property Rights in the WTO, p. 146.
235 Ratnakar Adhikari, « Hydra-headed UPOV », Kathmandu Post, 15 août 2003.
396 larcier
Un domaine élargi
236 Jean-Pierre Clavier avance que cette réforme serait une réaction offensive face à
nale pour la protection des obtentions végétales, 23 octobre 1978, 1861 R.T.N.U. 281,
art. 4 (ci-après : Convention UPOV 1978) ; Convention UPOV 1991, art. 3.
239 Convention UPOV 1978, art. 8 ; Convention UPOV 1991, art. 19.
240 Convention UPOV 1978, art. 5 ; Convention UPOV 1991, art. 14 -15.
larcier 397
Les règles exportées
de les utiliser comme semences l’année suivante, fut limité aux inté-
rêts légitimes de l’obtenteur 241. Cinquièmement, la double protection
par un brevet et par un certificat d’obtention végétale, interdite dans
la version de 1978, est maintenant autorisée par la version de 1991 242.
En somme, cette révision répondait davantage aux attentes des firmes
agro-alimentaires qu’à celles des petits agriculteurs des pays en déve-
loppement.
Depuis 1998, année au cours de laquelle la version de 1991 de la
Convention UPOV entra en vigueur, les États-Unis ont accentué leur
appui à cette convention. En effet, la majorité des traités bilatéraux
conclus entre 1994 et 1998 n’exigeaient que de mettre en œuvre les obli-
gations prévues dans la version de 1978 ou 1991 243. Le traité conclu avec
la Jordanie en 2000 exige la mise en œuvre des obligations prévues dans
la version de 1991. Les traités postérieurs imposent tous, non seulement
de mettre en œuvre les dispositions de la version de 1991, mais égale-
ment d’adhérer à cette convention 244.
Malgré l’entrée en vigueur de la version 1991, la version 1978 est
toujours en vigueur pour ses parties. Les pays qui ont ratifié la version
de 1978 mais non celle de 1991 demeurent assujettis à cette première.
Or, les États-Unis ont exigé de leurs partenaires commerciaux qui
étaient déjà membres de l’UPOV au moment de signer le traité bilatéral,
comme le Chili et le Nicaragua, d’abandonner la version de 1978 pour
adhérer à celle de 1991. Néanmoins, ils semblent offrir un sursis aux
pays qui ont ratifié à la version de 1978 avant la signature de leur traité
bilatéral. La gradation prévue dans le traité signé avec les pays d’Amé-
rique centrale est particulièrement révélatrice à cet égard :
« Each Party shall ratify or accede to the International Convention for the
Protection of New Varieties of Plants (1991) (UPOV Convention 1991). Nica-
Unis – Lituanie, art. 6 ; MOU États-Unis – Trinidad et Tobago, art. 1.2 ; Traité sur la
propriété intellectuelle États-Unis – Nicaragua, art. 1.2 ; Accord de commerce États-
Unis – Laos, art. 13.2 ; Accord de commerce États-Unis – Lettonie, art. 6.1.
244 CAFTA-DR, art. 15.1.5 ; Traité de libre-échange États-Unis – Australie, art 17.1.2 ;
398 larcier
Un domaine élargi
ragua shall do so by June 1, 2010. Costa Rica shall do so by June 1, 2007. All
other Parties shall do so by June 1, 2006 » 245.
larcier 399
Les règles exportées
248 Le Creuset, Un Brevet pour la vie : La propriété intellectuelle et ses effets sur le
commerce, la biodiversité et le monde rural, Ottawa, Centre de recherches pour le
développement international, 1994, p. 96.
249 Commission on Intellectual Property Rights, p. 66.
250 OCDE, Pratiques en matière de propriété intellectuelle dans le domaine de la
biotechnologie, Documents de travail de l’OCDE, vol. VII, no 18, Paris, OCDE, 1999,
p. 5.
400 larcier
Un domaine élargi
Conclusion
larcier 401
Titre II
Une protection accrue
larcier 403
Chapitre 1
Les droits conférés par un brevet sont prévus dans les articles 28 et
33 de l’Accord sur les ADPIC. L’article 28 dispose qu’un « brevet confère
à son titulaire [le droit] d’empêcher des tiers agissant sans son consen-
tement d’accomplir les actes ci-après : fabriquer, utiliser, offrir à la
vente, vendre ou importer à ces fins ce produit ». L’article 33, quant à lui,
prévoit que « la durée de la protection offerte ne prendra pas fin avant
l’expiration d’une période de vingt ans à compter de la date du dépôt ».
La Déclaration de Doha sur la santé publique précise que ces normes
peuvent être interprétées et mises en œuvre « d’une manière qui appuie
le droit des Membres de l’OMC de protéger la santé publique et, en
particulier, de promouvoir l’accès de tous aux médicaments » 1.
Un nombre croissant de traités bilatéraux américains vont au-delà
de ces normes minimales. Plusieurs prévoient de nouveaux droits devant
être conférés aux titulaires de brevet et prolongent la durée effective de
protection. Cette extension est opérée au moyen d’une double associa-
tion entre, d’une part, le droit des brevets et, d’autre part, le droit de la
protection des renseignements non divulgués (section 1) et les forma-
lités administratives affectant la durée d’un brevet (section 2). Encore
une fois, ces modifications par rapport au modèle de l’Accord sur les
ADPIC sont directement inspirées du droit américain.
Section 1
Associer les droits conférés à la protection
des renseignements non divulgués
larcier 405
Les règles exportées
406 larcier
Une protection accrue
larcier 407
Les règles exportées
p. 6.
408 larcier
Une protection accrue
Les récents traités bilatéraux conclus fixent des règles plus strictes
pour la protection des renseignements transmis aux autorités publi-
ques. D’une part, ils définissent davantage le type de renseignements
qui doivent être protégés. Contrairement à l’Accord sur les ADPIC qui
larcier 409
Les règles exportées
410 larcier
Une protection accrue
larcier 411
Les règles exportées
412 larcier
Une protection accrue
A. Un droit de notification
Selon les termes des récents traités bilatéraux, un brevet doit conférer
à son titulaire deux nouveaux droits associés aux procédures d’autori-
sation de mise en marché. Le premier est un droit de notification sur
les demandes d’autorisation déposées par les concurrents : « Party shall
provide that the patent owner shall be informed of the request and the
identity of any such other person who requests approval to enter the
market during the term of a patent identified as claiming the approved
product or its approved use » 24.
23 USTR, 2004 Special 301 Report, Washington, USTR, 2004, en ligne : USTR
<http://www.ustr.gov/Document_Library/Reports_Publications/2004/2004_Special_
301/Section_Index.html> (date d’accès : 4 avril 2006).
24 CAFTA-DR, art. 15.10.2(b) ; similaire dans Traité de libre-échange États-Unis –
larcier 413
Les règles exportées
25 21 U.S.C. § 355(j)(2)(B).
414 larcier
Une protection accrue
B. Un droit d’autorisation
larcier 415
Les règles exportées
27 21 U.S.C. § 355(j)(5)(B)(iii).
28 Ibid.
29 Federal Trade Commission, Generic Drug Entry Prior to Patent Expiration : An
FTC Study, Washington, Federal Trade Commission, juillet 2002, p. i, en ligne : FTC
<http://www.ftc.gov/os/2002/07/genericdrugstudy.pdf>. Des modifications ont été
apportées à ce mécanisme depuis le dépôt de ce rapport.
416 larcier
Une protection accrue
larcier 417
Les règles exportées
doivent être établis avec le droit des brevets. Ces précisions représen-
tent-elles des obligations supplémentaires ou sont-elles simplement
des éclaircissements aux obligations déjà prévues dans l’Accord sur les
ADPIC ? L’organisation Pharmaceutical Research and Manufacturers of
America plaide en faveur de la deuxième interprétation :
« The United States should make it clear that the clarifications found in
the FTAs on data exclusivity represent the U.S. interpretation of how the obli-
gations contained in TRIPs Article 39.3 should be implemented and that it
will allocate the necessary resource to ensure that the non-FTA countries act
accordingly » 34 .
Section 2
Associer la durée de protection aux formalités administratives
418 larcier
Une protection accrue
Puisque l’Accord sur les ADPIC ne fixe que des normes minimales,
rien n’interdit à un pays membre de l’OMC d’assurer aux titulaires de
brevet une durée de protection effective lorsqu’elle est supérieure à vingt
ans à compter de la date de dépôt, les membres de l’OMC demeurant
libres de prolonger la durée de protection. Or, les États-Unis tiennent
à ce que les autres pays assurent aux titulaires de brevet une certaine
période de protection effective, comme le fait le droit américain. Ainsi,
para. 95.
larcier 419
Les règles exportées
L’Accord sur les ADPIC prévoit que les procédures de l’office des
brevets doivent représenter « un délai raisonnable de manière à éviter
un raccourcissement injustifié de la période de protection » 38. Cette
disposition ne précise pas ce qu’est un délai raisonnable ni qu’elles
devraient être les compensations pour les délais déraisonnables.
Aux États-Unis, les raccourcissements injustifiés sont compensés en
prolongeant la durée des brevets. Cette norme fut introduite dans le
droit américain pour contrebalancer l’engagement du pays à calculer la
durée de protection à partir de la date de dépôt plutôt qu’à partir de la
date de délivrance (A). Ils exportent maintenant la prolongation de la
durée des brevets vers des pays qui ont toujours calculé cette durée à
partir de la date de dépôt (B).
420 larcier
Une protection accrue
larcier 421
Les règles exportées
Les parties doivent compenser les Les parties doivent compenser les
délais de délivrance des brevets en délais de délivrance des auto-
prolongeant leur durée effective risations de mise en marché en
prolongeant leur durée effective
ADPIC N’est pas précisée N’est pas précisée
Jamaïque N’est pas précisée Encouragée
Lituanie N’est pas précisée Explicitement autorisée
Lettonie N’est pas précisée Explicitement autorisée
422 larcier
Une protection accrue
Les parties doivent compenser les Les parties doivent compenser les
délais de délivrance des brevets en délais de délivrance des auto-
prolongeant leur durée effective risations de mise en marché en
prolongeant leur durée effective
Trinité-et- N’est pas précisée Explicitement autorisée
Tobago
Cambodge N’est pas précisée Explicitement autorisée
Laos N’est pas précisée Explicitement autorisée
Nicaragua N’est pas précisée Explicitement autorisée
Viêt Nam N’est pas précisée Explicitement autorisée
Jordanie N’est pas précisée Obligatoire
Singapour Obligatoire (délais déraisonnables Obligatoire
= 4 ans après dépôt ou 2 ans après
demande d’examen)
Chili Obligatoire (délais déraisonnables Obligatoire
= 5 ans après dépôt ou 3 ans après
demande d’examen)
Amérique Obligatoire (délais déraisonnables Obligatoire
centrale = 5 ans après dépôt ou 3 ans après
demande d’examen)
Australie Obligatoire (délais déraisonnables Obligatoire
= 4 ans après dépôt ou 2 ans après
demande d’examen)
Maroc Obligatoire (délais déraisonnables Obligatoire
= 4 ans après dépôt ou 2 ans après
demande d’examen)
Bahreïn Obligatoire (délais déraisonnables Obligatoire
= 4 ans après dépôt ou 2 ans après
demande d’examen)
larcier 423
Les règles exportées
patents » 44. Dès lors, pour éviter toute confusion, les États-Unis ont
défini avec précision la notion de unreasonable delays en fixant des
délais maximums : « An unreasonable delay shall at least include a delay
in the issuance of a patent of more than four years from the date of
filing of the application in the Party, or two years after a request for
examination of the application has been made, whichever is later » 45.
Pour une raison inexpliquée, cette définition d’un délai déraisonnable
est assouplie dans les traités signés avec le Chili et avec les pays d’Amé-
rique centrale. Ces deux traités prévoient qu’un délai déraisonnable doit
être au minimum de cinq ans à partir de la date de dépôt et à trois ans
à partir de la demande d’examen 46.
En outre, les traités bilatéraux précisent que les délais qui résul-
tent des procédures enclenchées par le déposant ne doivent pas être
comptés dans la mesure des délais déraisonnables : « For the purposes
of this paragraph, any delays that occur in the issuance of a patent due
to periods attributable to actions of the patent applicant need not be
included in the determination of such delay » 47. On pourrait déduire
de cette disposition que tous les délais attribuables à des mesures prises
par des tiers autres que le déposant doivent être inclus dans le calcul
des délais déraisonnables.
Les traités conclus avec Singapour et avec le Bahreïn contiennent
une disposition supplémentaire. Ils prévoient que la durée de protection
Trade Policy Matters (IFAC-3), The U.S.-Singapore Free Trade Agreement – Intellec-
tual Property Provisions, p. 10.
45 Traité de libre-échange États-Unis – Australie, art. 17.9.8 ; Traité de libre-échange
424 larcier
Une protection accrue
larcier 425
Les règles exportées
51 Grubb, p. 146.
52 35 U.S.C. § 156
53 Watal, Intellectual Property Rights in the WTO, p. 117.
54 Traité sur la propriété intellectuelle États-Unis – Jamaïque, art. 9.4.
55 Traité sur la propriété intellectuelle États-Unis – Nicaragua, art. 7.11 ; Accord de
426 larcier
Une protection accrue
larcier 427
Les règles exportées
profiter de l’exception pour les utilisations expérimentales pour réaliser des expé-
riences et des tests afin d’obtenir une autorisation de mise en marché. Roche Products
Inc. c. Bolar Pharmaceuticals Co., 733 F.2d 858, 221 USPQ 937 (Fed. Cir. 1984).
428 larcier
Une protection accrue
Conclusion
Trade, Hearing on Implementation of U.S. Bilateral Free Trade Agreements with Chile
and Singapore, 10 juin 2003, en ligne : Ways and Means <http://waysandmeans.house.
gov/hearings.asp?formmode=view&id=1107> (date d’accès : 30 mars 2006) ; Henry
Waxman, Allocution, « The US-Dominican Republic-Central America Free Trade
Agreement », 27 juillet 2005.
larcier 429
Les règles exportées
62 Sur cette question, voir James Thuo Gathii, « The Legal Status of the Doha Decla-
ration on TRIPs and Public Health Under the Vienna Convention on the Law of Trea-
ties », Harvard Journal of Law & Technology, vol. 15, no 9, 2002, p. 292-317.
63 Voir par exemple Médecins sans frontières, Testimony on IP Provisions in CAFTA-
DR & Consequences for Access to Essential Medicines, avril 2005, p. 1, en ligne : MSF
<http://www.doctorswithoutborders.org/publications/speeches/2005/testimony_
guatemala_4-2005.cfm> (date d’accès : 2 avril 2006).
64 Cette hypothèse est également défendue par Margo A. Bagley, « Legal Move-
430 larcier
Chapitre 2
Section 1
Les exceptions aux droits conférés
L’Accord sur les ADPIC contient deux articles prévoyant des excep-
tions aux droits conférés, soit l’article 30 sur les exceptions générales
et l’article 31 sur les licences obligatoires. Chacun de ces articles déter-
mine des conditions que les membres de l’OMC doivent respecter lors-
qu’ils prévoient des exceptions aux droits conférés, peu importe les
motifs invoqués. Les traités bilatéraux restreignent les recours possibles
à ces articles en fixant des circonstances particulières sous lesquelles
les membres peuvent ou ne peuvent pas recourir aux exceptions géné-
rales (§ 1) et aux licences obligatoires (§ 2).
larcier 431
Les règles exportées
(No. 40), art. 66.2(f).
69 Cambodge, Law on the Protection of Patents, Utility Model Certificates, and
432 larcier
Une protection accrue
larcier 433
Les règles exportées
73 Matthews, p. 101.
74 Groupe spécial, Canada – Protection conférée par un brevet pour les produits
pharmaceutiques, para. 5.34.
75 Ibid., para. 7.36. Le Canada modifia sa loi en conséquence par le projet C-9 connu
434 larcier
Une protection accrue
de l’OMC. Organe d’appel, United States, Import prohibition on Certain Shrimp and
Dhrimp Product, para. 130.
larcier 435
Les règles exportées
436 larcier
Une protection accrue
tion ministérielle de Doah sur l’Accord sur les ADPIC et la santé publique, OMC Doc.
IP/C/W/355, 24 juin 2002, p. 2.
82 Gervais, The TRIPs Agreement, p. 242.
83 Communication from the United States, Paragraphe 6 of the Doha declaration on
the TRIPs Agreement and Public Health, OMC Doc. IP/C/W/358, 9 juillet 2002, p. 6.
84 Ibid.
larcier 437
Les règles exportées
438 larcier
Une protection accrue
larcier 439
Les règles exportées
440 larcier
Une protection accrue
93 Thorpe, p. 28-50.
94 Elle n’est pas prévue dans la loi américaine mais découle d’une décision
rendue en 1813. Center for Intellectual Property Rights – Health Law Institute, The
Research or Experimental Use Exception : A Comparative Analysis, Montréal, CIPP,
University McGill, août 2004, p. 8, en ligne : CIPP <http://www.cipp.mcgill.ca/data/
publications/00000007.pdf> (date d’accès : 2 avril 2006).
95 Madey c. Duke University, 307 F.3d 1351 (Fed. Cir. 2002).
96 35 U.S.C. § 271(e).
97 Merck c. Integra Lifesciences, 125 S. Ct 2372 (2005), no 03-1237. Voir également
larcier 441
Les règles exportées
98 Elle est toutefois limitée aux domaines technologiques dont les produits nécessi-
442 larcier
Une protection accrue
Une licence obligatoire est « une autorisation donnée par une auto-
rité nationale à une personne, sans le consentement du détenteur du
titre ou contre sa volonté, pour l’exploitation d’un objet protégé par un
brevet » 100. Il s’agit d’un recours extrême qui est, somme toute, rare-
ment utilisé 101. Néanmoins, la crainte qu’inspirent les licences obliga-
toires incite les titulaires de brevet à concéder des licences volontaires à
des conditions acceptables 102. Elles ne sont pas une panacée mais une
police d’assurance pour prévenir les abus du système des brevets 103.
Or, comme l’indiquent les traités bilatéraux, les États-Unis souhaitent
restreindre au minimum les motifs pouvant justifier les recours aux
licences obligatoires (A). La position américaine s’est toutefois récem-
ment assouplie envers les pays en développement (B).
Perspective, Legal Framework under TRIPs and an Overview of the Practice in Canada
and the USA, UNCTAD-ICTSD Project on IPR and Sustainable Development, Issue
Paper No. 5, Genève, ICTSD et UNCTAD, juin 2003, p. 12, en ligne : ICTSD <http:
www.ictsd.org/pubs/ictsd_series/iprs/CS_reichman_hasenzahl.pdf> (date d’accès :
30 mars 2006).
larcier 443
Les règles exportées
444 larcier
Une protection accrue
111 Sauf dans le cas de la technologie de semi-conducteur. Voir Accord sur les ADPIC,
art. 31(c).
112 Quelques circonstances particulières sont mentionnées, comme les situations
Licensing and Parallel Importation in South Africa », 5 août 1999, en ligne CP Tech :
<http://www.cptech.org/ip/health/sa/sa-timeline.txt> (date d’accès : 3 avril 2006).
larcier 445
Les règles exportées
115 Accord de commerce États-Unis – Viêt Nam, art. 7.8 ; Traité sur la propriété intel-
une invention brevetée. Voir Peter Drahos, Expanding Intellectual Property’s Empire :
The Role of FTAs, novembre 2003, p. 10, en ligne : GRAIN <htt ://www.grain.org/
rights_files/drahos-fta-2003-en.pdf> (date d’accès : 3 avril 2006).
446 larcier
Une protection accrue
119 Voir Hartford-Empire Co. c. United States, 324 U.S. 570 (1945).
120 Correa, Droits de propriété intellectuelle et Licences Obligatoires, p. 3, 11 et 12.
121 Australie, Patents Act 1990, art. 133.2(b).
122 Reichman, Non-voluntary Licensing of Patented Inventions, p. 4-5 et 21 ; Makan
larcier 447
Les règles exportées
autorisent les États à prendre toutes les mesures qu’ils estiment néces-
saires à la protection des intérêts essentiels à leur sécurité 125.
Toutefois, le droit américain prévoit une mesure qui semble incom-
patible avec les traités bilatéraux. En effet, le Clean Air Act dispose
que le gouvernement américain peut octroyer une licence obligatoire
sur une invention jugée nécessaire pour permettre à une personne de
se conformer aux normes sur les émissions de polluants atmosphé-
riques 126. Quelques traités bilatéraux conclus avant l’Accord sur les
ADPIC autorisent explicitement l’octroi de licences obligatoires pour
se conformer aux normes de pollution atmosphérique mais cette dispo-
sition a été supprimée dans les traités postérieurs à l’Accord sur les
ADPIC 127. Les traités conclus avec l’Australie, la Jordanie et Singapour
interdisent même toutes les licences obligatoires qui sont octroyées
pour un motif autre que ceux qui sont spécifiquement autorisés. Or,
une licence obligatoire octroyée pour permettre à une personne de se
conformer avec des normes de pollution atmosphérique peut difficile-
ment être considérée comme un moyen pour remédier à des pratiques
anticoncurrentielles, une utilisation publique à des fins non commer-
ciales ou une mesure prise en situation d’urgence nationale. Une
licence obligatoire octroyée sous cette disposition du Clean Air Act
serait probablement incompatible avec les restrictions prévues dans les
traités conclus avec ces trois pays. Bien que cette mesure n’ait jamais été
utilisée par le gouvernement américain, il nous faut constater que les
traités bilatéraux sont non seulement restrictifs pour ses partenaires,
mais qu’ils le sont également pour lui-même.
125 C’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait en répondant à question du Japon. Voir OMC,
Conseil des ADPIC, Examen des législations relatives aux brevets, aux schémas de
configuration de circuits intégrés.
126 42 U.S.C. § 7608.
127 Accord de commerce États-Unis – Roumanie, annexe I.
448 larcier
Une protection accrue
plusieurs ONG ont mené une vive campagne contre les entreprises
pharmaceutiques et le gouvernement américain, lorsqu’ils ont annoncé
leur intention de contester les lois sud-africaine et brésilienne facili-
tant le recours aux licences obligatoires. Ensuite, la menace d’attaques
terroristes à l’anthrax à l’automne 2001 a rappelé avec force à la popula-
tion américaine l’importance des licences obligatoires lors de situation
d’urgence nationale 128. La question des licences obligatoires est ainsi
devenue un des symboles de l’opposition au régime international des
brevets.
Les États-Unis ont accepté certains ajustements au régime des
brevets pour contrer ses pressions contre-hégémoniques. Ils ont retiré
leur plainte contre le Brésil, levé les sanctions commerciales imposées
à l’Afrique du Sud, et reconnu, à la Conférence de Doha de l’automne
2002, que chaque membre de l’OMC a la liberté de déterminer les
motifs pour lesquels de telles licences sont accordées. Ces ajustements
se reflètent également dans les traités bilatéraux puisque, contrairement
aux traités conclus avec des pays en développement entre 1994 et 2002,
ceux conclus avec le Chili, les pays d’Amérique centrale, le Bahreïn et
le Maroc ne prévoient aucune disposition spécifique sur les licences
obligatoires. Le Costa-Rica et le Maroc, par exemple, peuvent main-
tenir leur législation qui leur permet d’octroyer des licences obligatoires
lorsque l’invention n’est pas exploitée industriellement 129.
Cependant, la nouvelle flexibilité de certains traités bilatéraux
semble limitée aux pays qui ont des faibles revenus. En effet, les traités
conclus avec Singapour en 2003 et l’Australie en 2004 contiennent
des restrictions sévères sur l’utilisation des licences obligatoires. Or,
la Déclaration de Doha reconnaît la liberté de déterminer les motifs
pour lesquels les licences obligatoires sont accordées à l’ensemble des
membres de l’OMC, et non pas seulement aux pays en développement.
128 Bien qu’une entente ait finalement été conclue avec le titulaire du brevet, le
gouvernement américain a néanmoins publiquement envisagé de recourir aux licences
obligatoires. Commission on Intellectual Property Rights, p. 42
129 Costa Rica, Ley de Patentes de Invención, Dibujos y Modelos Industriales y Modelos
de Utilidad, Loi Nº 6867, 25 avril 1983, Gaceta No. 114, 16 juin 1983, art. 28 ; Maroc,
Dahir no 1-00-91 du 9 Kaada 1420 (15 février 2000) portant promulgation de la loi
no 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle, art. 60.
larcier 449
Les règles exportées
En fait, les pays développés sont ceux qui recourent le plus activement
aux licences obligatoires 130.
Cette distinction entre les pays en développement et les pays à revenu
plus élevé se manifeste également dans les échanges de lettres annexées
aux traités bilatéraux. En effet, les traités conclus avec le Maroc, le
Bahreïn et les pays d’Amérique centrale sont suivis de lettres relatives à
la question de l’accès aux médicaments, qui ont une valeur interpréta-
tive des obligations formelles. Les ministres signataires y reconnaissent
la décision du Conseil général de l’OMC du 30 août 2003 qui permet
d’accorder une licence obligatoire pour l’exportation de médicaments
génériques vers des pays qui ont des capacités industrielles insuffisantes
pour octroyer des licences obligatoires de fabrication. Ils ajoutent que,
si l’Accord sur les ADPIC est amendé pour intégrer cette décision, ils
devront entrer en consultation en vue de modifier également leur traité
bilatéral.
Toutefois, le traité conclu avec l’Australie ne contient pas une telle
annexe. La décision du 30 août 2003 vise pourtant les pays comme
l’Australie qui ont des capacités industrielles suffisantes pour produire
des médicaments génériques et les exporter vers les pays en dévelop-
pement. Si le gouvernement australien veut autoriser des licences obli-
gatoires pour l’approvisionnement des pays en développement, il devra
négocier avec les États-Unis une dérogation au traité bilatéral. Il n’est
pas exclu que ces derniers acceptent une telle dérogation puisqu’ils ont
déjà autorisé le Canada à déroger à l’ALENA pour mettre en œuvre la
décision du 30 août 2003 131. Mais cette dérogation n’est pas prévue a
priori, comme dans les traités conclus avec le Maroc et les pays d’Amé-
rique centrale.
En outre, l’effectivité des licences obligatoires est menacée par une
autre disposition des traités bilatéraux. Comme nous l’avons mentionné
précédemment, les traités bilatéraux fixent des règles plus strictes que
l’Accord sur les ADPIC à propos de la protection des renseignements
transmis aux autorités chargées d’autoriser la mise en marché. Ainsi,
450 larcier
Une protection accrue
neau ne fait toutefois pas autorité sur le traité et n’engage pas le gouvernement améri-
cain.
135 Traité de libre-échange États-Unis – Singapour, art. 16.7.6 ; Traité de libre-échange
larcier 451
Les règles exportées
452 larcier
Une protection accrue
Il n’y a pas lieu de conclure que les États-Unis ont intégré les prin-
cipes de la Déclaration de Doha sur la santé publique dans leurs rela-
tions bilatérales. En fait, les dispositions des traités bilatéraux relatives
aux exceptions aux droits conférés, que ce soit les exceptions générales
ou les licences obligatoires, restreignent sensiblement les possibilités de
produire, de vendre et d’exporter des médicaments génériques.
Section 2
La cessation des droits
§ 1. L’épuisement
Les droits conférés par un brevet sont épuisés une fois que le produit
protégé a été vendu une première fois 137. Plusieurs pays, dont la majorité
des pays développés et quelques pays en développement comme le Maroc
et Trinité-et-Tobago, considèrent que la portée géographique de l’épui-
sement doit correspondre à celle des brevets. Par conséquent, seules les
ventes sur le territoire national épuisent les droits. Cette doctrine de
l’épuisement national, en interdisant aux tiers d’importer des produits
achetés à l’étranger sans l’autorisation du titulaire du brevet, permet à
ce dernier de discriminer ses prix en fonction des marchés.
D’autres pays considèrent qu’une fois que le titulaire du brevet a
vendu un produit dans n’importe quel pays, obtenant ainsi un retour
sur son investissement, il ne peut contrôler une deuxième fois la vente
de ce produit en interdisant son importation. Dès lors, des importa-
137 Aux États-Unis, il s’agit de la first sale doctrine. Margareth Barrett « The United
State’s doctrine of Exhaustion : Parallel Imports of Patented Goods », Northern
Kentucky University Law Review, vol. 27, 2000, p. 911-985.
larcier 453
Les règles exportées
vol. 6, Yonkers, Londres, Juris Publishing, Sweet & Maxell, 2001, p. 45-10.
142 Accord sur les ADPIC, art. 6.
143 Watal, Intellectual Property Rights in the WTO, p. 295 ; F.M. Abbott, « The
TRIPs-Legality », p. 328.
454 larcier
Une protection accrue
A. Devancer le Congrès
144 Frederick M. Abbott, The TRIPs Agreement, Access to Medicines and the WTO
Ministerial Conference, Genève, Quaker United Nations Office, septembre 2001, p. 18,
en ligne : QUNO <http://www.geneva.quno.info/pdf/OP7%20Abbott1.pdf> (date
d’accès : 23 mars 2006).
145 F.M. Abbott, Property Provisions of Bilateral and Regional Trade Agreements in
2001), p. 1105.
147 Barrett.
larcier 455
Les règles exportées
148 Curtiss Aeroplane c. United Aircraft, 266 F.71 (2nd. Cir. 1920).
149 Cette différence de prix s’explique en partie par la réglementation du Conseil
d’examen des prix des médicaments brevetés. Voir Wayne Critchley, « Prix des
médicaments au Canada et aux États-Unis : une question complexe ? », Présentation
Powerpoint, Conférence annuelle National Academy of Social Influence, Washington,
27 janvier 2005, en ligne : Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés, <http://
www.pmprb-cepmb.gc.ca/CMFiles/NASIConferenceJan2705-French15KDY-242005-
1716.ppt> (date d’accès : 2 avril 2006).
150 Pharmaceutical Market Access and Drug Safety Act of 2004, S. 2328, p. 63, en ligne :
US Senate <http://dorgan.senate.gov/newsroom/extras/042104DrugReimportBill.pdf>
(date d’accès : 30 mars 2006). La chambre des représentants a même adopté un projet
de loi similaire à l’été 2003. Voir Pharmaceutical Market Access Act of 2003, 25 juillet
2003, H.R. 2427.
456 larcier
Une protection accrue
échange de lettres avec Singapour : « To the extent that Singapore permits parallel
importation of patented pharmaceutical products without the authorization of the
manufacturer, Singapore will have legislation or regulations in place to ensure compli-
ance with product identity, safety, quality, integrity, manufacturing practices, and
other relevant requirements related to health and safety. The government shall have
adequate provisions for enforcing such requirements ». Voir Traité de libre-échange
États-Unis – Singapour, lettres jointes de Robert B. Zoellick, USTR, à George Yeo,
Ministre du commerce et de l’industrie de Singapour, 6 mai 2003, para. 6, en ligne :
USTR <http://www.ustr.gov/assets/Trade_Agreements/Bilateral/Singapore_FTA/
Final_Texts/asset_upload_file222_4063.pdf > (date d’accès : 3 avril 2006).
larcier 457
Les règles exportées
458 larcier
Une protection accrue
« None of the funds made available in this Act may be used to include in
any new bilateral or multilateral trade agreement the text of (1) paragraph 3
of article 16.7 of the United States-Singapore Free Trade Agreement ; (2) para-
graph 5 of article 17.9 of the United States-Australia Free Trade Agreement ;
(3) paragraph 4 of article 15.9 of the United States-Morocco Free Trade Agree-
ment » 158 .
158 Science, State, Justice, Commerce and Related Agencies Appropriations Act of
2006, Pub. L. No. 109-108, art. 631, 119 Stat. 2290, H.R 2862. Voir John Thomas, Intel-
lectual Property and the Free Trade Agreements : Innovation Policy Issues, Washington,
CRS Report for Congress, RL33205, 21 décembre 2005, p. 18-19.
159 Voir par exemple United States-Australia Free Trade Agreement Implementation
Act, Pub. L. 108-286, § 102 (a), 118 Stat. 919 (2004). Dans une affaire récente concer-
nant les droits d’auteur, le gouvernement américain a plaidé devant la Cour Suprême
des États-Unis que la Cour devait interpréter la loi américaine de façon à éviter une
violation aux engagements internationaux des États-Unis. Plusieurs spécialistes s’in-
quiétèrent que l’exécutif puisse ainsi s’immiscer dans le domaine du législatif par le
biais détourné des relations internationales. La Cour Suprême a rejeté cet argument
du gouvernement américain. Voir Quality King Distributors c. L’Anza Research Inter-
national, 523 U.S. 135 (1998).
160 USTR, « US-Austrlia Free-Trade Agreement : Questions and Aswers about Phar-
larcier 459
Les règles exportées
Document_Library/Fact_Sheets/2004/US-Australia_Free_Trade_Agreement_--
_Questions_Answers_About_Pharmaceuticals.html> (date d’accès : 3 avril 2006).
161 Ibid.
162 Déclaration de Doha sur la santé publique, para. 5(d).
163 Nicaragua, Ley de la Propiedad Industrial, No. 354, 19 septembre 2000, art. 47.
Traduction libre : « Le brevet ne confère pas le droit d’interdire à un tiers d’accomplir
des actes de commerce portant sur un produit protégé par le brevet, dès lors que ce
produit a été mis sur le marché dans n’importe quel pays par le titulaire du brevet, par
460 larcier
Une protection accrue
une autre personne avec son consentement ou par une personne économiquement
liée à lui. »
164 PhRMA, « Press Release », 17 juin 2004, en ligne : PhRMA <http://www.phrma.
nation or Withdrawal of Article 15(C) of the South American Medicines and Related
Substances Act of 1965.
166 Czub.
larcier 461
Les règles exportées
§ 2. La révocation
167 Argentina – Patent Protection for Pharmaceuticals and Test Data Protection for
Agricultural Chemicals, Notification of Mutually Agreed Solution, p. 3.
168 Czub, p. 208
169 Drahos, Faunce, Goddard et Henry, p. 12-13.
170 Cette distinction s’appuie sur un échange de lettre avec les États-Unis et la Répu-
blique dominicaine : « Article 15.9.4 limits the conditions under which a Party may
revoke a patent but does not confine the circumstances, such as non-payment of main-
tenance fess, that may result in the expiration of a patent in a Party ».
462 larcier
Une protection accrue
larcier 463
Les règles exportées
176 OMC, Conseil des ADPIC, Remarks on revocation of patents and the TRIPs Agree-
ment, OMC Doc. IP/C/W/32, 6 août 1996.
177 Ibid.
178 OMC, Conseil des ADPIC, Compte rendu de la réunion (tenue au Centre William
464 larcier
Une protection accrue
181 Ibid.
182 Traité sur la propriété intellectuelle États-Unis – Jamaïque, art. 9.4.
183 MOU États-Unis – Trinidad et Tobago, art. 6.5 ; similaire dans l’Accord de commerce
larcier 465
Les règles exportées
466 larcier
Une protection accrue
larcier 467
Les règles exportées
187 Nuno Pires de Carvalho, « Requiring the Disclosure of the Origin of Genetic
Resources and Prior Informed Consent in Patent Application without Infringing the
TRIPs Agreement : the Problem and the Solution », Washington University Journal
of Law and Policy, vol. 2, 2000, p. 39, en ligne : Washington University <http://www.
wulaw.wustl.edu/Journal/2/p371carvalho.pdf> (date d’accès : 4 avril 2006) ; Commis-
sion on Intellectual Property Rights, p. 85.
188 Industry Trade Advisory Committee on Intellectual Property Rights (ITAC-15),
The US-Barhain Free Trade Agreement (FTA) – The Intellectual Property Provisions,
rapport préparé par ITAC-15, 14 juillet 2004, p. 14, en ligne : USTR <http://www.
ustr.gov/assets/Trade_Agreements/Bilateral/Bahrain_FTA/Reports/asset_upload_
file822_5528.pdf> (date d’accès : 2 avril 2006).
468 larcier
Une protection accrue
189 Par exemple, Communauté andine, Regimen comun sobre propiedad industrial.
Les procédures d’opposition doivent être distinguées des procédures administratives
de révocation. Dans certains cas, les procédures d’opposition ont lieu avant que le
brevet soit émis. Puisque le déposant n’a pas encore de droits exclusifs sur son inven-
tion, il ne peut y avoir de révocation.
190 Francis Grignon, « Les systèmes de brevets : une ouverture inégale », chap. in L’uti-
lisation des brevets par les entreprises françaises, Rapport d’information no 377, 2000,
en ligne : Sénat français <http://www.senat.fr/rap/r00-377/r00-37712.html#toc139>
(date d’accès : 2 avril 2006).
191 Accord sur les ADPIC, art. 62.4.
larcier 469
Les règles exportées
« [The validity of a patent] may be delayed for as long as three to five years
until final decisions are made in opposition proceedings. The damages incurred
by the patentee during the period of the opposition proceedings are significant,
not only because of the extensive legal costs involved in fighting sometimes frivo-
lous opposition filings but also because the patentee is faced with a decision of
whether to launch the product without the ability to stop the appearance on
the Israeli market of generic copies that is provided by patent protection or
forego the commercial benefits of having an innovative product on the Israeli
market » 192 .
Les États-Unis utilisent leurs traités bilatéraux pour limiter les effets
négatifs des procédures d’opposition. Les traités conclus avec Singapour,
le Maroc et le Bahreïn interdisent les procédures d’opposition avant la
délivrance du brevet : « Where a Party provides proceedings that permit
a third party to oppose the grant of a patent, a Party shall not make
such proceedings available before the grant of the patent » 193.
Cette restriction est compatible avec le droit américain à condi-
tion que l’expression « proceedings that permit a third party to oppose
the grant of a patent » soit définie de façon restrictive. En effet, le droit
américain prévoit deux types de procédures qui peuvent survenir avant
la délivrance du brevet. La première permet à des tiers de transmettre
aux examinateurs des observations sur les demandes de brevet qui sont
en examen 194. Cependant, contrairement aux procédures d’opposi-
tion en vigueur dans plusieurs pays, les procédures d’observation aux
États-Unis sont ex partes, c’est-à-dire que les tiers n’ont pas la possi-
bilité de répondre aux arguments des déposants. La seconde procé-
dure prévue en droit américain permet à des tiers d’initier des procé-
dures d’interférence pour déterminer une priorité entre des demandes
concurrentes 195. Contrairement aux procédures d’opposition ouvertes
à tous, les interférences ne peuvent être initiées que par des tiers qui
ont déposé des demandes de brevet en conflit avec les demandes visées.
En raison de ces distinctions entre, d’une part, les procédures d’oppo-
sition, et d’autre part, les procédures d’observation et d’interférence,
470 larcier
Une protection accrue
196 Par exemple, la décision 486 des pays andins prévoit que : Dentro del plazo de
sesenta días siguientes a la fecha de la publicación, quien tenga legítimo interés, podrá
presentar por una sola vez, oposición fundamentada que pueda desvirtuar la patenta-
bilidad de la invención. A solicitud de parte, la oficina nacional competente otorgará,
por una sola vez, un plazo adicional de sesenta días para sustentar la oposición. Com-
munauté andine, Regimen comun sobre propiedad industrial, art. 42.
197 Francis Grignon, « Les systèmes de brevets : une ouverture inégale ».
larcier 471
Les règles exportées
Administrative Revocation System for U.S. Patent Law », Harvard Journal of Law &
Technology, vol. 11, automne 1997, p. 101.
199 Traité de libre-échange États-Unis – Maroc, art. 15.9.5(c) ; Traité de libre-échange
tiers peut conduire une décision de réexamen du USPTO en appel devant la Cour
d’appel du circuit fédéral. Voir 35 U.S.C. § 315.
472 larcier
Une protection accrue
Conclusion
larcier 473
Les règles exportées
201 Médecins sans frontières, Access to Medicines at Risk Across the Globe, What to
Watch Out For in Free Trade Agreements with th United States, MSF Campaign for
Access to Essential Medicines, Briefing Note, MSF, mai 2004, en ligne : MSF <http://
www.accessmed-msf.org/documents/ftabriefingenglish.pdf> (date d’accès : 31 mars
2006).
Robert Weissman de Essential Action considère même que « [CAFTA-DR] will
cost lives ». Voir « Dying for Drugs : How CAFTA-DR will Undemine Access to Essen-
tial Medicines », Multinational Monitor, avril 2004, en ligne : CP Tech <http://www.
474 larcier
Une protection accrue
Congrès qui ont écrit au président Bush pour manifester leur opposi-
tion à ces dispositions des traités de libre-échange : « We believe that
provisions in these agreements or under consideration for inclusion
violate the requirement in Section 2101 (b)(4)(C) of the Trade Promotion
Authority Act of 2002 to uphold the 2001 WTO Declaration on Public
Health » 202. Enfin, c’est aussi l’opinion que le président français Jacques
Chirac a exprimée dans une lettre lue par le ministre Xavier Darcos à la
Conférence internationale sur le sida de 2004 : « Mettons en œuvre l’ac-
cord sur les génériques, afin de consolider les baisses de prix. Obliger
certains pays à renoncer à ces dispositions, à la faveur de négociations
commerciales bilatérales, relèverait d’un chantage immoral » 203.
Dans sa condamnation de l’immoralité américaine, Jacques Chirac
semble oublier que la Commission européenne a elle aussi, nous l’avons
vu, signé plusieurs traités bilatéraux sur la propriété intellectuelle avec
des pays en développement. Il faut toutefois reconnaître que les traités
américains, qui ont tous été négociés sous une pression coercitive,
renforcent particulièrement les droits conférés par un brevet et limitent
les exceptions autorisées bien davantage que ne le font les traités euro-
péens. Alors que les États-Unis font face à des mouvements contesta-
taires qui bloquent toutes avancées possibles sur le front multilatéral, le
passage au niveau bilatéral leur permet de poursuivre leur mouvement
d’exportation de droits.
larcier 475
Conclusion générale
Watson, p. 22-23.
Louis Vogel, « Unifier le droit : le rêve impossible ? », Unifier le droit : le rêve
impossible ?, sous la dir. de Louis Vogel, Paris, LGDJ, 2001, p. 8 ; Sala, p. 105.
larcier 477
Les règles exportées
Klein, p. 363.
478 larcier
Conclusion générale
May et Sell.
Braithwaite et Drahos, Global Business Regulation, p. 566.
Gervais, « The Internationalization of Intellectual Property », p. 934 ; Yu,
« Currents and Crosscurrents », p. 14 ; Endeshaw, « A Critical Assessment », p. 301-
302.
larcier 479
Les règles exportées
Klein, p. 364.
480 larcier
Conclusion générale
larcier 481
Les règles exportées
obligations prévues dans l’Accord sur les ADPIC à des pays en dévelop-
pement qui bénéficient de périodes transitoires. Le Laos, la Lettonie,
le Cambodge et le Nicaragua durent même accorder une protection à
des inventions qui ne répondaient plus à la condition de la nouveauté
depuis dix-sept ans.
Enfin, et surtout, les traités bilatéraux fixent les termes d’une exten-
sion juridique inspirée du droit américain. Au modèle de l’Accord sur
les ADPIC, ils ont progressivement ajouté des obligations assurant
l’élargissement du domaine de protection et l’accroissement des droits
conférés par un brevet. La plupart des nouvelles dispositions incor-
porées dans les traités bilatéraux sont directement inspirées du droit
américain. Par exemple, la définition de l’utilité et le droit des titulaires
des brevets d’être avisés des demandes d’autorisation de mise en marché
sont des spécificités du droit américain intégralement reproduites dans
les traités bilatéraux. Comme le remarque fièrement le gouvernement
américain : « US FTAs contain the highest level of intellectual property
protection of any agreement in the world » 8. Les États-Unis ne sont pas
les seuls à être engagés dans la voie bilatérale, mais ce sont clairement
leurs traités qui constituent maintenant la nouvelle frontière du régime
international des brevets.
Par ailleurs, il n’est pas anodin de remarquer que les développements
juridiques prévus dans les traités bilatéraux vont précisément à contre-
sens des réclamations exprimées sur la scène multilatérale par les forces
contre-hégémoniques. Alors que plusieurs ONG et pays en développe-
ment réclament une meilleure intégration entre l’Accord sur les ADPIC
et la Convention sur la diversité biologique, certains traités bilatéraux
imposent la brevetabilité des végétaux et des animaux et interdisent
d’imposer la divulgation de l’origine des ressources génétiques. Plus
encore, plusieurs ajoutent des restrictions à l’entrée de médicaments
génériques dans les pays en développement. Ils prohibent notamment la
doctrine de l’épuisement international, limitent le recours aux licences
obligatoires et prolongent la durée effective des brevets pharmaceuti-
ques. Cette concordance entre les normes contestées au niveau multi-
latéral, qui sont les principales responsables du blocage du processus
de négociation, et les normes avancées au niveau bilatéral, qui consti-
482 larcier
Conclusion générale
Rappelons que, pour Paul Haslam, « forum shopping (and alternative legalization
projects) and path dependency […] are, to a large extent, in opposition. Forum shop-
ping is ultimately about using state power to realize certain ends in the fora where
it can be maximized. Path dependency assumes greater continuity with the existing
structure of rules and institutions, by definition, it does not amount to a challenge to
the way an existing institution reflects the issue-specific balance of power ». Haslam,
p. 6.
10 Il fut par exemple proposé que le processus de création de régimes se divise en
différentes phases, allant d’une phase d’incertitude où quelques traités bilatéraux sont
conclus jusqu’à une phase hégémonique caractérisée par le multilatéralisme. Notre
étude rejette cette évolution linéaire et montre que l’incertitude et le bilatéralisme
peuvent coexister avec l’hégémonie. Nadelmann, p. 485-486.
larcier 483
Les règles exportées
11 Thelen, p. 384.
12 Musungu et Oh.
484 larcier
Conclusion générale
13 Harris.
14 Comme le remarque le professeur Bernard Remiche, « du droit d’exploiter indus-
triellement (qui est également une obligation) […], on en est arrivé à un droit qui est
essentiellement d’importer et de commercialiser le produit protégé par le brevet sans
crainte d’obligation réelle en contrepartie ». Remiche, p. 205.
larcier 485
Les règles exportées
486 larcier
Conclusion générale
larcier 487
Les règles exportées
488 larcier
Conclusion générale
for WTO moratorium of regional and bilateral trade agreements undermining access
to health », 17 décembre 2005, en ligne : Bilaterals <http://www.bilaterals.org/article.
php3?id_article=3289> (date d’accès : 23 mars 2006).
24 Thomas Franck, The Power of Legitimacy among Nations, Oxford, Oxford Univer-
sity Press, 1990, p. 26. Sur l’application des idées de Thomas Franck à l’Accord sur les
ADPIC, voir Daya Shanker, « Legitimacy and the TRIPs Agreement ». Journal of World
Intellectual Property, vol. 6, no 1, 2003, p. 155-189.
25 Alford, « How Theory Does – And Does Not – Matter », p. 20 ; Mertha et
Pahre, p. 695-729 ; Yu, « From Pirates to Partners » ; Andy Y. Sun, « From Pirate
King to Jungle King : Transformation of Taiwan’s Intellectual Property Protection »,
Fordham Intellectual Property, Media & Entertainment Law Journal, vol. 67, automne
1998 ; Czub ; Bentolila ; M. Smith ; Ding ; Knapp.
26 Pour cette raison, l’expression legal transplant, consacrée dans la littérature
larcier 489
Les règles exportées
leur droit par des voies moins formelles, comme l’aide technique au dévelopement.
Christopher May, « Capacity Building, Intellectual Property and the (Re)production
of Intellectual Property Rights », Third World Quarterly, vol. 25, no 5, 2004, p. 821-
837.
31 Legrand, « What “Legal Transplants” », p. 19.
32 Mireille Delmas-Marty, Trois défis pour un droit mondial, Paris, Seuil, 1998,
on parle : Du droit de l’inventeur sur son invention ou du droit à l’accès aux médica-
ments ?
490 larcier
Conclusion générale
34 Susan Sell, « Legal Movement in Trade & Intellectual Property », Emory Interna-
tional Law Review, vol.17, 2003, p. 600.
35 Voir http://www.cptech.org/ip/health/hr417/
36 Vivant, 2004.
larcier 491
Appendice A
Extrait du traité sur la propriété intellectuelle entre les États-
Unis et la Jamaïque
larcier 493
Appendice A : Extrait du traité sur la propriété intellectuelle entre les États-Unis et la Jamaïque
494 larcier
Appendice A : Extrait du traité sur la propriété intellectuelle entre les États-Unis et la Jamaïque
Where the law of a Party allows for use of the subject matter of
a patent, other than that use allowed under paragraph 3, without the
authorization of the right holder, including use by the government or
other persons authorized by the government, the Party shall respect the
following provisions :
a. authorization of such use shall be considered on its individual
merits ;
b. such use may only be permitted if, prior to such use, the proposed
user has made efforts to obtain authorization from the right holder on
reasonable commercial terms and conditions and such efforts have not
been successful within a reasonable period of time. The requirement
to make such efforts may be waived by a Party in the case of a national
emergency or other circumstances of extreme urgency or in cases of
public non-commercial use. In situations of national emergency or other
circumstances of extreme urgency, the right holder shall, nevertheless,
be notified as-soon as reasonably practicable. In the case of public non-
commercial use, where the government or contractor, without making
a patent search, knows or has demonstrable grounds to know that a
valid patent is or will be used by or for the government, the right holder
shall be informed promptly ;
c. the scope and duration of such use shall be limited to the purpose
for which it was authorized ;
d. such use shall be non-exclusive ;
e. such use shall be non-assignable, except with that part of the
enterprise or goodwill that enjoys such use ;
f. any such use shall be authorized predominantly for the supply of
the Party’s domestic market ;
g. authorization for such use shall be liable, subject to adequate
protection of the legitimate interests of the persons so authorized, to
be terminated if and when the circumstances that led to it cease to
exist and are unlikely to recur. The competent authority shall have the
authority to review, on motivated request, the continued existence of
these circumstances ;
h. the right holder shall be paid adequate remuneration in the
circumstances of each case, taking into account the economic value of
the authorization ;
larcier 495
Appendice A : Extrait du traité sur la propriété intellectuelle entre les États-Unis et la Jamaïque
496 larcier
Appendice B
Extrait du traité sur la propriété intellectuelle
entre les États-Unis et le Laos
Article 18 Patents
1. Each Party shall make patents available for any invention,
whether a product or a process, in all fields of technology, provided that
such invention is new, resulted from an inventive step and is capable of
industrial application. For purposes of this Article, a Party may deem
the terms « inventive step « and « capable of industrial application « to
be synonymous with the terms « non-obvious « and « useful », respec-
tively.
2. If a Party has not made available patent protection for a product
subject to a regulatory review period prior to its commercial marketing
or use commensurate with paragraph 1 as of seventeen years prior to
the date of this Agreement, that Party shall provide to the inventor of
any such product or its assignee the means to obtain product patent
protection or equivalent protection for such product for the unexpired
term of the patent for such product granted in the other Party, as long
as the product has not been marketed at the time of this Agreement in
the Party providing protection under this paragraph and the person
seeking such protection makesa timely request. The transitional protec-
tion must, at least, give the patent owner or his assignee the right to
exclude others from making, using or selling the invention during the
remaining term of the patent granted by the other Party.
3. Each Party shall provide that :
(a) where the subject matter of a patent is a product, the patent shall
confer on the patent owner the right to prevent other persons from
making, using, selling, offering for sale or importing the subject matter
of the patent, without the patent owner’s consent ; and
larcier 497
Appendice B : Extrait du traité sur la propriété intellectuelle entre les États-Unis et le Laos
(b) where the subject matter of a patent is a process, the patent shall
confer on the patent owner the right to prevent other persons from using
that process and from using, selling, offering for sale or importing at
least the product obtained directly by that process, without the patent
owner’s consent.
4. A Party may provide limited exceptions to the exclusive rights
conferred by a patent, provided that such exceptions do not conflict
with a normal exploitation of the patent and do not unreasonably preju-
dice the legitimate interests of the patent owner.
5. Patents shall be available and patent rights enjoyable without
discrimination as to the field of technology or whether products are
imported or locally produced.
6. A Party may revoke a patent only when grounds exist that would
have justified a refusal to grant the patent.
7. Each Party shall permit patent owners to assign and transfer by
succession their patents, and to conclude licensing contracts.
8. A Party may decline to allow use without the authorization of
the right holder of a patent. However, where the law of a Party allows
for use of the subject matter of a patent, other than use allowed under
paragraph 4, without the authorization of the right holder, including
use by the government or other persons authorized by the government,
the Party shall respect the following provisions :
(a) authorization of such use shall be considered on its individual
merits ;
(b) such use may be permitted only if, prior to such use, the proposed
user has made efforts to obtain authorization from the right holder on
reasonable commercial terms and conditions and such efforts have not
been successful within a reasonable period of time. The requirement
to make such efforts may be waived by a Party in the case of a national
emergency or other circumstances of extreme urgency or in cases of
public non-commercial use. In situations of national emergency or other
circumstances of extreme urgency, the right holder shall, nevertheless,
be notified as soon as reasonably practicable. In the case of public non-
commercial use, where the government or contractor, without making
a patent search, knows or has demonstrable grounds to know that a
498 larcier
Appendice B : Extrait du traité sur la propriété intellectuelle entre les États-Unis et le Laos
valid patent is or will be used by or for the government, the right holder
shall be informed promptly ;
(c) the scope and duration of such use shall be limited to the
purpose for which it was authorized, and in the case of semiconductor
technology shall only be for public noncommercial use or to remedy a
practice determined after judicial or administrative process to be anti-
competitive.
(d) such use shall be non-exclusive ;
(e) such use shall be non-assignable, except with that part of the
enterprise or goodwill that enjoys such use ;
(f) any such use shall be authorized predominantly for the supply of
the Party’s domestic market ;
(g) authorization for such use shall be liable, subject to adequate
protection of the legitimate interests of the persons so authorized, to
be terminated if and when the circumstances that led to it cease to
exist and are unlikely to recur. The competent authority shall have the
authority to review, on petition of an interested party, the continued
existence of these circumstances ;
(h) the right holder shall be paid adequate remuneration in the
circumstances of each case, taking into account the economic value of
the authorization ;
(i) the legal validity of any decision relating to the authorization
shall be subject to judicial or other independent review by a distinct
higher authority ;
(j) any decision relating to the remuneration provided in respect
of such use shall be subject judicial or other independent review by a
distinct higher authority ;
(k) the Party shall not be obliged to apply the conditions set out
in subparagraphs (b) and (f) where such use is permitted to remedy a
practice determined after judicial or administrative process to be anti-
competitive. The need to correct anticompetitive practices may be taken
into account in determining the amount of remuneration in such cases.
Competent authorities shall have the authority to refuse termination
of authorization if and when the conditions that led to such authoriza-
tion ate likely to recur ; and the Party shall not authorize the use of the
subject matter of a patent to permi
larcier 499
Appendice B : Extrait du traité sur la propriété intellectuelle entre les États-Unis et le Laos
500 larcier
Appendice C
Extrait du traité de libre-échange
entre les États-Unis et la Jordanie
larcier 501
Appendice C : Extrait du traité de libre-échange entre les États-Unis et la Jordanie
502 larcier
Appendice D
Extrait du traité de libre-échange
entre les États-Unis et le Bahreïn
larcier 503
Appendice D : Extrait du traité de libre-échange entre les États-Unis et le Bahreïn
504 larcier
Appendice D : Extrait du traité de libre-échange entre les États-Unis et le Bahreïn
patent owner, shall extend the term of a patent granted under such
procedure by a period equal to the period of the extension, if any,
provided in respect of the patent granted by such other territory.
8. Each Party shall disregard information contained in public disclo-
sures used to determine if an invention is novel or has an inventive
step 1 if the public disclosure was (a) made or authorized by, or derived
from, the patent applicant and (b) occurs within 12 months prior to the
date of filing of the application in the Party.
9. Each Party shall provide patent applicants with at least one oppor-
tunity to make amendments, corrections, and observations.
10. Each Party shall provide that a disclosure of a claimed inven-
tion is sufficiently clear and complete if it provides information that
allows the invention to be made and used by a person skilled in the art,
without undue experimentation, as of the filing date.
11. Each Party shall provide that a claimed invention is sufficiently
supported by its disclosure if the disclosure reasonably conveys to a
person skilled in the art that the applicant was in possession of the
claimed invention as of the filing date.
For purposes of this Article, the term “ inventive step ” will be treated as synony-
mous with the term “ non-obvious ”.
larcier 505
Appendice E
Les obligations des traités bilatéraux étaient-elles déjà prévues
en droit national ?
larcier 507
Appendice E : Les obligations des traités bilatéraux étaient-elles déjà prévues en droit national ?
508 larcier
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Liste des figures
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Liste des graphiques
larcier 567
Liste des tableaux
Tableau 2 : Durée (années) des brevets dans quelques pays en 1992
(Avant l’Accord sur les ADPIC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
larcier 569
Liste des tableaux
Tableau 17 : Les rapports Special 301 et les pays ciblés par les
traités bilatéraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263
Tableau 18 : Les différends relatifs à l’Accord sur les ADPIC soumis
à l’Organe de règlement des différends de l’OMC . . . . . . . . . 267
570 larcier
Liste des tableaux
larcier 571
Table des matières
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Introduction générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
§ 1. Les postulats de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
§ 2. Le cadre théorique des régimes hégémoniques . . . . . . . . 33
§ 3. Une problématique sur la dynamique du régime des
brevets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
§ 4. L’hypothèse de l’exportation de droit . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
§ 5. Une méthode comparatiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Première partie
l’exportation des règles
Titre I
La nécessité de dépasser le cadre multilatéral
Chapitre 1
Le droit des brevets et le commerce international . . . . . . . . . . 87
Section 1 : Une association promue par les États-Unis . . . . . . . 88
§ 1. Un héritage institutionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
§ 2. Une interprétation économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
§ 3. Un discours moral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
§ 4. Un droit commercial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
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Table des matières
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Chapitre 2
Le droit des brevets et le développement international . . . . . 149
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
Titre II
Le bilatéralisme comme voie d’exportation
Chapitre 1
La puissance structurelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
574 larcier
Table des matières
Chapitre 2
La puissance behaviorale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Section 1 : La coercition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
§ 1. Les sanctions commerciales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
§ 2. La réciprocité dans un contexte asymétrique . . . . . . . . . . 270
Section 2 : La socialisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
§ 1. La socialisation par la persuasion normative . . . . . . . . . . 285
§ 2. La socialisation par les incitatifs externes . . . . . . . . . . . . . 292
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
Deuxième partie
Les règles exportées
Titre I
Un domaine élargi
Chapitre 1
Une flexibilité maintenue en fonction des spécificités améri-
caines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311
Section 1 : Les conditions de brevetabilité maintenues . . . . . . . 311
§ 1. Le brevet au premier inventeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312
§ 2. L’appréciation de la nouveauté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315
§ 3. La discrimination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321
Section 2
larcier 575
Table des matières
Chapitre 2
Une flexibilité réduite pour les partenaires des États-Unis . . 349
Section 1 : Les conditions de brevetabilité précisées . . . . . . . . . 349
§ 1. L’objet de la protection précisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350
§ 2. Des précisions sur les conditions de fond à la brevetabi-
lité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358
§ 3. Des précisions sur la condition de divulgation . . . . . . . . . 365
§ 4. Des références supplémentaires aux traités multilaté-
raux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373
Section 2 : Les exclusions retirées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
§ 1. Les procédés biologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
§ 2. Les végétaux et les animaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
§ 3. Les variétés végétales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 392
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 401
Titre II
Une protection accrue
Chapitre 1
Les droits conférés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
Section 1 : Associer les droits conférés à la protection des
renseignements non divulgués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
§ 1. La protection des renseignements non divulgués
transmis aux autorités publiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 406
§ 2. L’intégration avec le droit des brevets . . . . . . . . . . . . . . . . 412
Section 2 : Associer la durée de protection aux formalités
administratives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 418
§ 1. Compenser la durée des procédures de l’office des
brevets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 420
§ 2. Compenser la durée des procédures d’autorisation de
mise en marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 429
576 larcier
Table des matières
Chapitre 2
Les limites aux droits conférés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431
Section 1 : Les exceptions aux droits conférés . . . . . . . . . . . . . . . 431
§ 1. Les exceptions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432
§ 2. Les licences obligatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 443
Section 2 : La cessation des droits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 453
§ 1. L’épuisement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 453
§ 2. La révocation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 462
§ 3. Les procédures d’opposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 469
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 473
Appendices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 493
larcier 577