Calcul Avancé Des Structure

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CALCUL AVANCÉ DES STRUCTURES

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Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166


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SOMMAIRE GENERAL

PARTIE I
MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS DEFORMABLES ET DISCRETISATION

Chapitre I-1 Équations de base de la Mécanique des milieux continus déformables – rappel
Chapitre I-2 Les théorèmes de l’énergie

PARTIE II
STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,


DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

Chapitre II.1-1 Définitions - hypothèses simplificatrices - relations déformations / déplacements – variations dim.
Chapitre II.1-2 Expression des contraintes, déformations et déplacements en fonction des sollicitations
Chapitre II.1-3 Application des théorèmes de l’énergie
Chapitre II.1-4 lignes d’influence
Chapitre II.1-5 EXERCICES CORRIGES - théorèmes de l’Energie – cont., défo., déplacemts en fonction des sollicitations

PARTIE II.2 CALCUL AU « PREMIER ORDRE » - METHODE DES FORCES

Chapitre II.2-1 Équations de la Statique-indétermination statique


Chapitre II.2-2 Méthode des Forces - principe et mise en équation
Chapitre II.2-3 Méthode des Forces - prise en compte de la précontrainte
Chapitre II.2-4 EXERCICES CORRIGES - Méthode des Forces

PARTIE II.3 CALCUL AU « PREMIER ORDRE » - METHODE DES DEPLACEMENTS

Chapitre II.3-1 Méthode des Déplacements-principe de la méthode


Chapitre II.3-2 Analyse préalable d’éléments poutres usuels dans leur base locale propre
Annexe au chapitre II.3-2 Récapitulation des analyses préalables d’éléments poutres dans leur base locale propre
Chapitre II.3-3 EXERCICES CORRIGES - Méthode des déplacements

PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE


CALCULS AU « SECOND ORDRE » ET EN « GRANDS DEPLACEMENTS »

Chapitre II.4-1 Introduction aux calculs en géométrie déformée au « second ordre » et au phénomène d’instabilité
Chapitre II.4-2 instabilité élastique – flambement Eulérien - méthode du déterminant - EXERCICES CORRIGES
Chapitre II.4-3 Instabilité élastique – application des théorèmes de l’énergie - EXERCICES CORRIGES
Chapitre II.4-4 Calcul des structures en géométrie déformée–instabilité - extension de la méthode des déplacements
Chapitre II.4-5 Calcul en géométrie déformée-Etape 1: analyse au «second ordre» d’une poutre droite à plan moyen
Chapitre II.4-6 EXERCICES CORRIGES - Calcul en géométrie déformée-extension de méthode des déplacements

PARTIE III
CALCUL AUX ELEMENTS FINIS

Chapitre III-1 La discrétisation des structures et la méthode des éléments finis


Chapitre III-2 Les éléments de plaques en membrane et en flexion
PARTIE I
MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS DEFORMABLES ET DISCRETISATION

CHAPITRE I-1
EQUATIONS DE BASE DE LA MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS DEFORMABLES – RAPPEL

1 -- EQUATIONS DE BASE DE LA MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS DEFORMABLES, FORMULATION MATRICIELLE


1.1 -- Définitions
1.1.1 -- déplacement au point banal P
1.1.2 -- contraintes au point banal P, définition du tenseur contraintes
1.1.3 -- déformations au point banal P, définition du tenseur déformations
1.2 -- Position du problème
1.3 -- équations de base de la mécanique des structures 3D, en équilibre sous un chargement donné
1.3.1 -- les équations d’équilibre
1.3.2 -- les conditions aux limites
1.3.3 -- hypothèse 1 : les déplacements sont infiniment petits
1.3.4 -- Comportement élastique isotrope du matériau
1.3.5 -- hypothèse 2 : le matériau est isotrope à comportement élastique linéaire, relations contraintes//déformations
1.3.6 -- Matériau à comportement élastique linéaire, conditions d’intégrabilité des déformations écrites en fonction des contraintes
2 -- RECAPITULATION DES EQUATIONS DE BASE DE LA MECANIQUE, D’UNE STRUCTURE EN EQUILIBRE SOUS UN
CHARGEMENT DONNE
2.1 -- Récapitulation des définitions et notations
2.2 -- équations d’équilibre
2.3 -- les conditions aux limites
2.4 -- hypothèse 1 les déplacements sont infiniment petits
2.5 -- comportement élastique et isotrope du matériau
2.6 -- hypothèse 2, matériau isotrope à comportement élastique linéaire
3 -- CHAMP DE DEPLACEMENTS, CHAMP DE CONTRAINTES, DEFINITIONS
3.1 -- champ de déplacements cinématiquement admissible pour un cas de charges donné
3.2 -- champ de contraintes statiquement admissible pour un cas de charges donné
4 -- STRUCTURES A COMPORTEMENT LINEAIRE, LINEARITE DES ETATS D’EQUILIBRE RELATIVEMENT AUX CAS DE CHARGES,
PRINCIPE DE SUPERPOSITION

CHAPITRE I-2
LES THEOREMES DE L’ENERGIE
1 -- LES THEOREMES DE L’ENERGIE FONDAMENTAUX APPLIQUES AUX MILIEUX CONTINUS DEFORMABLES

1.1 -- Potentiel de déformation W et potentiel complémentaire de déformation Wc - énergie de déformation et énergie complémentairen
1.1.1 -- définitions
1.1.2 -- Propriétés de W et Wc, énergies de déformation
1.1.3 -- cas des matériaux isotropes à comportement élastique linéaire
1.2 -- principe des travaux virtuels et théorème de l’énergie potentielle totale (approche cinématique)
1.3 -- principe des travaux virtuels complémentaires et théorème de l’énergie potentielle complémentaire (approche équilibre)
2 -- LES THEOREMES COMPLEMENTAIRES DANS L’HYPOTHESE OU LES ACTIONS EXTERIEURES APPLIQUEES DONNEES SONT
DISCRETISEES
2.1 -- les hypothèses communes
2.2 -- notations
2.3 -- Conséquences directes
2.4 -- Hypothèse du comportement élastique non linéaire à priori, du matériau - les théorèmes de Castigliano
2.4.1 -- Premier théorème de Castigliano
2.4.2 -- Deuxième théorème de Castigliano
2.5 -- hypothèse complémentaire du comportement (élastique) linéaire du matériau
2.5.1 -- Conséquences principales directes
2.5.2 -- Expression de l’énergie de déformation en fonction des efforts extérieurs appliqués, théorème de Clapeyron
2.5.3 -- théorème de réciprocité de Maxwell-Betti
2.5.4 -- conséquences, matrices de rigidité et de souplesse relativement à la base (B)
2.6 -- Exemples

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PARTIE II
STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.1
DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES, DEFORMATIONS ET
DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II.1-1
DEFINITIONS – HYPOTHESES SIMPLIFICATRICES - RELATIONS DEFORMATIONS-DEPLACEMENTS
VARIATIONS DIMENSIONNELLES

1 -- L’ELEMENT POUTRE, DEFINITIONS, ACTIONS APPLIQUEES


1.1 -- définitions
1.2 -- Les actions appliquées

2 -- SOLLICITATIONS DANS UNE SECTION DROITE


2.1 -- sollicitations extérieures
2.2 -- sollicitations internes
2.3 -- relation entre sollicitations internes et extérieures

3 -- HYPOTHESES SIMPLIFICATRICES DE LA THEORIE DES POUTRES


3.1 -- hypothèse de Saint-Venant
3.2 -- hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée
3.3 -- nullité de la contrainte normale sur les facettes parallèles à la fibre moyenne
3.4 -- Hypothèses complémentaires, petits déplacements et petites déformations, comportement élastique linéaire des matériaux, linéarité

4 -- L’HYPOTHESE DE NAVIER-BERNOUILLI GENERALISEE, SES LIMITES ET CALCUL DES DEPLACEMENTS


4.1 -- conséquence directe de l’hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée, prise en compte de la déformation des sections droites
4.2 -- gauchissement des sections droites et limite de validité de l’hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée
4.3 -- Calcul des déplacements des sections droites

5 -- COHERENCE DES CONVENTIONS DE SIGNES : SOLLICITATIONS ET DEFORMATIONS DES SECTIONS DROITES, TENSEUR
CONTRAINTES ET TENSEUR DEFORMATIONS EN UN POINT – POTENTIEL DE DEFORMATION
5.1 -- Application aux structures spatiales avec les conventions de signes de la mécanique
5.2 -- Application aux structures planes chargées dans leur plan avec les conventions de signes de la Résistance des matériaux

6 -- EXPLOITATION DFS HYPOTHESES SIMPLIFICATRICES DE LA THEORIE DES POUTRES, OBJECTIF ET DOMAINE DE


VALIDITE
6.1 -- objectif
6.2 -- Domaine de validité
6.3 -- conclusion – synthese

7 -- PRISE EN COMPTE DES VARIATIONS DIMENSIONNELLES ET EXEMPLES DE QUELQUES CAS REMARQUABLES


7.1 -- généralités
7.2 -- structure spatiale, conventions de signes de la mécanique :
7.3 -- Structure plane chargée dans son plan, conventions de signes de la Résistance des Matériaux :

8 -- ANNEXE 1 – CARACTERISTIQUES DES SECTIONS DROITES - RAPPEL


8.1 -- Centre de gravité
8.2 -- Opérateur d’inertie et matrice d’inertie d’une surface plane
8.3 -- Théorème de HUYGENS
9 -- ANNEXE 2 : LES PROFILS MINCES
9.1 -- définition
9.2 -- conséquences de l’hypothèse (1), caractéristiques mécaniques des sections droites de profil mince
9.3 -- exemple

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,


DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II.1-2
EXPRESSION DES TENSEURS « CONTRAINTES », « DEFORMATIONS » ET DES DEFORMATIONS DES SECTIONS
DROITES, EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

1 -- SOLIDE QUELCONQUE - TENSEUR CONTRAINTES – TENSEUR DEFORMATIONS - RAPPEL

2 -- STRUCTURES A POUTRES, SYNTHESE DES RESULTATS PRECEDENTS

→ →
2.5 -- principe de la recherche des déformations des sections droites (translation et rotation différentielles δ Λ (s ) et δ Ω(s ) ) en fonction des
contraintes

3 -- UN TYPE DE POUTRE PARTICULIER : LES PROFILS MINCES


3.1 -- Définitions
3.2 -- Hypothèses simplificatrices

4 -- STRUCTURE A POUTRES SPATIALE – LE PROBLEME DE SAINT-VENANT, SES HYPOTHESES ET SES PRINCIPAUX


RESULTATS
4.1 -- Position du problème
4.2 -- hypothèses générales retenues
4.3 -- Les équations qui régissent le problème, équations de base de la mécanique des milieux continus déformables et hypothèses
simplificatrices de la théorie des poutres

4.4 -- Calcul de la contrainte longitudinale σ xx

4.5 -- Calcul des composantes σ xy et σ xz du tenseur contraintes, limites de la résolution de Saint-Venant et conséquences

5 -- STRUCTURE SPATIALE QUELCONQUE - EXPRESSIONS DES COMPOSANTES DU TENSEUR CONTRAINTES EN UN POINT


QUELCONQUE DE LA STRUCTURE ET CONSEQUENCES SUR LES DEFORMATIONS

5.1 -- Tenseur contraintes produit par les sollicitations d’effort normal et de flexion - composante σ xx du tenseur contraintes - conséquences
5.2 -- Les composantes σ xy et σ xz du tenseur contraintes, flux de cisaillement

5.3 -- Théorie élémentaire de l’effort tranchant


5.4 -- Profils minces, tenseur contraintes hors torsion
5.5 -- Etude de la torsion pure (gauchissement non géné) établie par Saint-Venant
5.6 -- Torsion pure des profils minces ouverts
5.7 -- Torsion pure des profils minces fermés

6 -- RECAPITULATION

7 -- STRUCTURE A POUTRES, PLANE CHARGEE DANS SON PLAN


7.1 -- Définitions et conventions, rappel
7.2 -- Détermination des composantes du tenseur contraintes
7.3 -- Application aux profils minces

8 -- ANNEXES
8.1 -- structure spatiale, existence et unicité du centre de torsion d’une section droite
8.2 -- Déformations et déplacements de torsion

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,


DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II.1-3
APPLICATION DES THEOREMES DE L’ENERGIE AUX STRUCTURES DISCRETISEES
EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
1 -- RELATIONS DEFORMATIONS-SOLLICITATIONS, RAPPEL ET SYNTHESE
1.1 -- Caractéristiques géométriques et mécaniques de la structure
1.2 -- Actions appliquées
1.3 -- Sollicitations
1.4 -- Relations sollicitations-déformations, résultats de Saint-Venant, synthèse
2 -- APPLICATION DES THEOREMES DE L’ENERGIE, ENERGIE DE DEFORMATION
2.1 -- Energie de déformation de la tranche de poutre comprise entre les sections droites G(s) et G(s+ds)
2.2 -- En intégrant sur l’ensemble de la fibre moyenne, énergie de déformation d’une structure à poutres sur appuis fixes
2.3 -- Structure à poutres quelconque (iso. ou hyper.), sur appuis élastiques, soumise à des actions extérieures données
3 -- EXPRESSION DU DEPLACEMENT EN UN POINT QUELCONQUE
3.1 -- Corollaire du théorème de Castigliano, calcul du déplacement en un point quelconque rappel
3.2 -- Application aux structures à poutres sur appuis fixes, cas général d’une structure spatiale
3.3 -- cas d’une structure sur appuis fixes, plane chargée dans son plan (plan principal d’inertie Gy)
3.4 -- Structure à poutres spatiale quelconque (iso. ou hyper.), sur appuis élastiques, soumise à des actions extérieures données

CHAPITRE II.1–4
LIGNES D’INFLUENCE
1 -- GENERALITES
1.1 -- exemple d’introduction :
1.2 -- définition
1.3 -- applications
2 -- RECHERCHE DE LIGNES D’INFLUENCE
2.1 -- ligne d’influence d’un déplacement, translation ou rotation
2.2 -- ligne d’influence d’une réaction d’appui ou d’une sollicitation
2.3 -- allures générales des lignes d’influence des poutres continues

CHAPITRE II.1-5
THEOREMES DE L’ENERGIE – CALCUL DES CONTRAINTES, DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION
DES SOLLICITATIONS - EXEMPLES DE SYNTHESE – EXERCICES CORRIGES
1 -- CALCUL DE SOLLICITATIONS-THEOREMES DE L’ENERGIE, CALCUL DE DEPLACEMENTS-CALCUL DE CONTRAINTES,
TENSEUR CONTRAINTES-VARIATIONS DIMENSIONNELLES-LIGNES D’INFLUENCE-PHASAGE
1.1 -- Exemple 1 : console haubanée
1.2 -- Exemple 2 : portique isostatique
1.3 -- Exemple 3 : poutre diapason
1.4 -- Exemple 4 : structure phasée
2 -- EXEMPLES D’INTRODUCTION AUX METHODES CLASSIQUES DE CALCUL DE STRUCTURES HYPERSTATIQUES, METHODES
DES FORCES ET DES DEPLACEMENTS
2.1 -- Exemples : les formules de Bresse et la méthode des forces, poutres continues
2.2 -- exemples : les théorèmes de l’energie, méthode des forces et des déplacements, structure treillis spatiale
3 -- CISAILLEMENTS D’EFFORT TRANCHANT DANS UN PROFIL MINCE FERME A PLUSIEURS ALVEOLES

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PARTIE II
STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.2
CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES FORCES

CHAPITRE II.2-1
EQUATIONS DE LA STATIQUE - INDETERMINATION STATIQUE
1 -- EQUATIONS DE LA STATIQUE
1.1 -- équations d’équilibre statique
1.2 -- relations supplémentaires
2 -- SYSTEMES STATIQUEMENT DETERMINES OU STATIQUEMENT INDETERMINES
2.1 -- système extérieurement isostatique
2.2 -- système extérieurement hyperstatique
2.3 -- système hypostatique
2.4 -- Calcul formel du degré d’indétermination statique extérieur
2.5 -- système intérieurement isostatique :
2.6 -- système intérieurement hyperstatique :
2.7 -- Degré d’indétermination statique total d’une structure :
3 -- DETERMINATION DES DEGRES D’INDETERMINATION STATIQUE DES STRUCTURES A POUTRES
3.1 -- treillis réticulés
3.2 -- ossatures

CHAPITRE II.2-2
METHODE DES FORCES - PRINCIPE ET MISE EN EQUATION
1 -- POSITION DU PROBLEME
2 -- EXEMPLE D’INTRODUCTION
3 -- PRINCIPE DE LA METHODE DES FORCES
3.1 -- Structure isostatique associée
3.2 -- Principe de la méthode
4 -- MISE EN EQUATION DE LA METHODE DES FORCES
4.1 -- Structure isostatique associée
4.2 -- Efforts hyperstatiques et déplacements isostatiques associés
4.3 -- Structure isostatique associée, soumise aux actions extérieures données et aux efforts hyperstatiques

4.4 -- Calcul de δ i,j et δ iso ,i , formation de la matrice de souplesse S et du vecteur colonne ∆ iso
4.5 -- Résolution
4.6 -- calcul d’un effet quelconque dans la structure hyperstatique initiale
5 -- SOUS STRUCTURATION
5.1 -- Principe
5.2 -- Vecteurs colonnes des inconnues hyperstatiques et des déplacements isostatiques associés
5.3 -- Vecteur colonne des déplacements isostatiques associés dûs aux actions extérieures données
5.4 -- Vecteur colonne des déplacements imposés
5.5 -- Matrice de souplesse
5.6 -- Equation canonique de la méthode des forces
6 -- CHAPITRE II.2-2-ANNEXE -- STRUCTURE PLANE, A LIAISONS FIXES, CHARGEE DANS SON PLAN -- RESUME DES
PRINCIPALES FORMULES DE LA METHODE DES FORCES
7 -- CHAPITRE II.2-2-ANNEXE -- STRUCTURE SPATIALE QUELCONQUE, A LIAISONS FIXES -- RESUME DES PRINCIPALES
FORMULES DE LA METHODE DES FORCES
8 -- LES INTEGRALES DE MOHR - RAPPEL

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.2 CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES FORCES

CHAPITRE II.2-3
METHODE DES FORCES - PRISE EN COMPTE DE LA PRECONTRAINTE

1 -- METHODE EXTERNE
1.1 -- Définition du câble
1.2 -- Actions du câble sur le système (ou structure)
1.3 -- Prise en compte de la précontrainte par la méthode externe

2 -- METHODE INTERNE
2.1 -- Définition, notation préliminaires
2.2 -- Structure quelconque (isostatique ou hyperstatique) précontrainte - équations de la statique du cas de charges précontrainte
2.3 -- Structure hyperstatique précontrainte calculée par la méthode des forces
2.4 -- Exemple

CHAPITRE II.2-4
METHODE DES FORCES – EXEMPLES DE SYNTHESE ET EXERCICES CORRIGES

1 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE A 3 TRAVEES PAR LA METHODE DES FORCES GENERALE

2 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE SUR APPUIS FIXES, FORMULE DES 3 MOMENTS


2.1 -- Degrés d’indétermination statique de la structure
2.2 -- Structure isostatique associée
2.3 -- Equation cononique de la méthode des forces

3 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE A 3 TRAVEES

5 -- EXEMPLE : STRUCTURE SUR APPUI ELASTIQUE

6 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE, LIGNES D’INFLUENCE

7 -- EXEMPLE : STRUCTURE MISE EN ŒUVRE PAR PHASES – FLUAGE DES MATERIAUX

8 -- EXEMPLE : SOLLICITATIONS DE TORSION


8.1 -- Structure isostatique
8.2 -- Structure hyperstatique

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PARTIE II
STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.3
CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES DEPLACEMENTS

CHAPITRE II.3-1
METHODE DES DEPLACEMENTS RINCIPE DE LA METHODE

1 -- METHODE DES DEPLACEMENTS – EXEMPLE 1 SIMPLE D’INTRODUCTION

2 -- METHODE DES DEPLACEMENTS – EXEMPLE 2 SIMPLE D’INTRODUCTION

3 -- METHODE DES DEPLACEMENTS--PRINCIPE DE LA METHODE


3.1 -- Principe général de la méthode, notations
3.1.1 -- Les déplacements nodaux
3.1.2 -- Les efforts nodaux
3.1.3 -- Les bases de déplacements et efforts nodaux
3.1.4 -- Notations - rappel
3.1.5 -- Principe de la méthode
3.2 -- Mise en équation
3.2.1 -- Détermination du vecteur colonne Fint des efforts nodaux internes de la structure à l’équilibre
3.2.2 -- Equation canonique de la méthode
3.3 -- Calcul d'un effet quelconque dans la structure chargée, à l’équilibre

4 -- ASSEMBLAGE DU VECTEUR COLONNE Fint = FD + R ⋅ D

4.1 -- les bases de déplacements et efforts nodaux envisagées, relatives à l’élément (E )


k

4.2 -- Expression des efforts nodaux internes de l’élément banal (E )


k
de la discrétisation

4.3 -- Exemple
4.4 -- Démarche interprétative simplifiée
k
4.4.1 -- montage du vecteur colonne FD (dans la base (B))
k k
( )
4.4.2 -- montage de la matrice R matrice de rigidité de E dans la base (B)

4.5 -- Organigramme de la démarche, option formelle (1) et option interprétative (2)

5 -- ELEMENT POUTRE DROITE OE, PASSAGE DE LA BASE (B′ )


k
A LA BASE (B )k
1

5.1 -- Poutre dans l’espace


5.2 -- Poutre plane chargée et déformée dans son plan

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.3 CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES DEPLACEMENTS

CHAPITRE II.3-2
ANALYSE PREALABLE D’ELEMENTS POUTRES USUELS DANS LEUR BASE LOCALE PROPRE

1 -- POUTRE BI-ENCASTREE PLANE, RECTILIGNE, CHARGEE DANS SON PLAN, DE CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES ET
MECANIQUES CONSTANTES

1.1 -- Base locale propre (B′k ) des déplacements et efforts nodaux


1.2 -- Matrice de rigidité R ′k et vecteur colonne FD′k dans la base locale propre (B′ )
k

1.3 -- Vecteur colonne FD′k des réactions d’appui dans la base locale propre (B′ )
k
pour quelques cas de charges remarquables

1.3.1 -- charge répartie de densité constante p


1.3.2 -- charge concentrée verticale F
1.3.3 -- charge concentrée verticale F centrée
1.3.4 -- charge concentrée horizontale H
1.3.5 -- augmentation uniforme de température ∆T :
1.3.6 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre :

1.4 -- Matrice de changement de base Pk de passage de la base locale propre (B′ )k


à la base locale (B )
k
extraite de la base globale de la

modélisation (B)
2 -- POUTRE ENCASTREE A UNE EXTREMITE, ARTICULEE A L’AUTRE, PLANE, RECTILIGNE, CHARGEE DANS SON PLAN ET DE
CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES CONSTANTES
3 -- BARRE BI-ARTICULEE RECTILIGNE, PLANE CHARGEE DANS SON PLAN, DE CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES
CONSTANTES
4 -- RECAPITULATION DES MATRICES DE RIGIDITE DE POUTRES USUELLES
4.1 -- Barre bi-articulée plane, chargée dans son plan, rectiligne, de caractéristiques constantes
4.2 -- barre bi-encastrée plane, chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques constantes
4.3 -- barre encastrée à une extrémité, articulée à l’autre, plane chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques constantes

5 -- RECAPITULATION DES VECTEURS COLONNES ′


FDk DE POUTRES USUELLES

5.1 -- barre bi-articulée plane chargée dans son plan, rectiligne, de caractéristiques constantes
5.2 -- barre bi-encastrée, plane chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques constantes
5.3 -- barre encastrée à son extrémité O, articulée à l’autre E, plane chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques constantes
5.4 -- barre articulée à son extrémité O, encastrée à l’autre E, plane chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques constantes

ANNEXE AU CHAPITRE II.3-2


RECAPITULATION DES ANALYSES PREALABLES D’ELEMENTS POUTRES DANS LEUR BASE LOCALE PROPRE

1 -- RECAPITULATION DES MATRICES DE RIGIDITE DE POUTRES SIMPLES

2 -- RECAPITULATION DES VECTEURS COLONNES ′


FDk DE POUTRES SIMPLES

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.3 CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES DEPLACEMENTS

CHAPITRE II.3-3
METHODE DES DEPLACEMENTS - EXEMPLES DE SYNTHESE ET EXERCICES CORRIGES

1 -- EXEMPLE 1 – BASE ORDONNEE REDUITE


1.1 -- Modélisation, bases des déplacements et des efforts nodaux

1.2 -- Matrice de rigidité R


1.3 -- Cas de charges 1
1.4 -- Cas de charges 2
1.5 -- Cas de charges 3

2 -- EXEMPLE 2 – BASE ORDONNEE REDUITE COMPLETEE


2.1 -- Modélisation, bases des déplacements et des efforts nodaux, rappel et complément

2.2 -- Matrice de rigidité R :

2.3 -- Ecriture de l’équation canonique de la méthode des déplacements Fext − FD − R . D = 0

3 -- EXEMPLE 3 – BASE ORDONNEE REDUITE – EFFORTS NODAUX INTERNES

4 -- GENERALISATION DE LA METHODE DE CALCUL DES EFFORTS NODAUX INTERNES QUAND CERTAINES INCONNUES
CINEMATIQUES SONT NEGLIGEES CAR ASSOCIEES A DES DEFORMATIONS NEGLIGEABLES

5 -- EXEMPLE 4 : UTILISATION DES DIFFERENTES BASES D’ANALYSE

6 -- EXEMPLE 5 : BASE REDUITE - CHANGEMENT DE BASES

7 -- EXEMPLE 6 : CALCUL EN BASE ORDONNEE REDUITE COMPLETEE – UTILISATION DES DIFFERENTES BASES

8 -- EXEMPLE 7

9 -- EXEMPLE 8 : STRUCTURE PLANE CHARGEE PERPENDICULAIREMENT A SON PLAN

10 -- EXEMPLE 9 : STRUCTURE SUR APPPUIS ELASTIQUES

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PARTIE II
STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.4
INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE
CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-1
INTRODUCTION AUX CALCULS EN GEOMETRIE DEFORMEE «AU SECOND ORDRE»
ET AU PHENOMENE D’INSTABILITE

1 -- EXEMPLE D’INTRODUCTION AU CALCUL «AU SECOND ORDRE» ET A LA RECHERCHE DE L’INSTABILITE, ETUDE DE LA


COLONNE D’EULER
1.1 -- Chargement centré
1.2 -- Chargement excentré
1.3 -- Calcul en grandes déformations
2 -- CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE « AU SECOND ORDRE » DES STRUCTURES COMPOSEES DE POUTRES - POSITION
THEORIQUE DU PROBLEME
2.1 -- Les hypothèses du calcul au second ordre des structures composées de poutres et les conséquences
2.2 -- définition des géométries à vide et à l’équilibre, fibres moyennes et sections droites
2.3 -- Les principales données d’entrée de la recherche de la configuration à l’équilibre
2.4 -- Sections droites de la géométrie déformée à l’équilibre
2.5 -- Equations différentielles de la déformée
3 -- RESUME SYNTHESE DE LA METHODE DE CALCUL AU SECOND ORDRE
3.1 -- les hypothèses
3.2 -- les conséquences
3.2.1 -- déformations
3.2.2 -- déplacements
3.2.3 -- sollicitations
3.2.4 -- relations déformations-sollicitations, relations de Saint-Venant
3.3 -- définitions des géométries des configurations initiale à vide et déformée à l’équilibre
3.4 -- les résultats
4 -- CAS PARTICULIERS REMARQUABLES
4.1 -- Cas particulier d’une structure spatiale à poutres dont la géométrie à vide est constituée d’un assemblage de tronçons de poutres droites
de caractéristiques mécaniques constantes
4.2 -- Cas particulier d’une structure à plan moyen xy, chargée et déformée dans son plan
4.3 -- Cas particulier d’une structure à poutres, à plan moyen xy, chargée et déformée dans son plan, dont la géométrie à vide est constituée
d’un assemblage de tronçons de poutres droites de caractéristiques mécaniques constantes
5 -- RETOUR AUX EXEMPLES D’INTRODUCTION

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE


CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-2
INSTABILITE ELASTIQUE - DETERMINATION DES POINTS DE BIFURCATION D’EQUILIBRE
METHODE DU DETERMINANT – EXERCICES CORRIGES

1 -- DETERMINATION DES POINTS DE BIFURCATION D’EQUILIBRE :


1.1 -- Principe
1.2 -- Exercice 1, étude de la stabilité d’un mat vertical pesant
2 -- STRUCTURES DISCRETISABLES EN TRONÇONS DE POUTRE DROITE, DE SECTION CONSTANTE, METHODE DU
DETERMINANT
2.1 -- Mise en équation de la déformée
2.2 -- Points de bifurcation d’équilibre
2.3 -- Exercice 2, détermination de la charge critique d’une colonne de section constante soumise à des conditions d’extrémité diverses
2.3.1 -- Mise en équation
2.3.2 -- Colonne biarticulée
2.3.3 -- Colonne cantilever
2.3.4 -- Colonne encastrée en pied, articulée en tête
2.3.5 -- Colonne biencastrée
2.3.6 -- Colonne biencastrée libre de se déplacer transversalement en tête
2.3.7 -- Colonne encastrée en pied, avec rappel élastique en tête de raideur K
2.4 -- Exemple 3, d’application de la méthode, poutre continue sur appuis élastiques
2.5 -- Exemple 4, flambement d’une poutre bi-articulée d’inertie variable
2.6 -- exercice 5, flambement d’une poutre en milieu élastique
2.7 -- Exercice 6, portique encastré
3 -- EXTENSION DE LA METHODE DES FORCES DANS LE CALCUL AU SECOND ORDRE
3.1 -- problème
3.2 -- Analyse au premier ordre
3.3 -- Analyse au second ordre, en prenant en compte les effets du second ordre de l’effort normal N sur les moments de flexion
3.3.1 -- Equation différentielle de la déformée
3.3.2 -- Conditions aux limites et expression des rotations des sections d’extrémité

3.4 -- Extension : calcul au second ordre quand la poutre OE comporte des charges transversales {Σ}
3.5 -- Exemple 7, calcul au second ordre des poutres continues en tenant compte des effets du second ordre d’un effort normal N sur la flexion
- flambement des poutres continues
3.6 -- Exercice 8, application au flambement d’une poutre continue à 3 travées égales
3.7 -- Exercice 9, flambement d’un cadre, extension de la méthode des forces

CHAPITRE II.4-3
INSTABILITE ELASTIQUE - DETERMINATION DES POINTS DE BIFURCATION D’EQUILIBRE
THEOREMES DE L’ENERGIE – EXERCICES CORRIGES

1 -- LE PRINCIPE DES TRAVAUX VIRTUELS, CONDITIONS D’EQUILIBRE ET DE STABILITE D’UNE STRUCTURE CHARGEE-RAPPEL
DU CHAPITRE I-1
1.1 -- hypothèses retenues
1.2 -- Conséquences
1.3 -- principe des travaux virtuels et théorème de l’énergie potentielle totale (approche cinématique)
2 -- APPLICATION AUX STRUCTURES FORMEES DE POUTRES
2.1 -- Notations
2.2 -- Position du problème

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2.3 -- Expression de l’équilibre et de sa stabilité
2.3.1 -- accroissement cinématiquement admissible ∆u du champ de déplacements à l’équilibre et expression du principe des travaux virtueks
2.3.2 -- Application du théorème de l’énergie potentielle totale
2.4 -- Utilisation pratique de la méthode
3 -- EXEMPLES – EXERCICES CORRIGES
3.1 -- Exercice 1, étude de la stabilité d’un mat vertical pesant :
3.2 -- Exercice 2, étude de la stabilité d’un mât vertical pesant, autre approche
3.3 -- Exercice 3, flambement d’une poutre droite en milieu élastique « transversal »
3.4 -- Exercice 4, poutre droite soumise à 2 efforts normaux concentrés et à une densité linéique constante d’effort normal réparti

CHAPITRE II.4-4
CALCUL DES STRUCTURES EN GEOMETRIE DEFORMEE – INSTABILITE
EXTENSION DE LA METHODE DES DEPLACEMENTS

1 -- RAPPEL : METHODE DES DEPLACEMENTS EN ELASTICITE LINEAIRE, AU PREMIER ORDRE, EN BASE ORDONNEE
COMPLETE DES DEPLACEMENTS NODAUX
1.1 -- définitions, rappel
1.2 -- Equation canonique, rappel

1.3 -- Assemblage du vecteur colonne Fint = FD + R ⋅ D


2 -- APPLICATION DE LA METHODE DES DEPLACEMENTS AUX CALCULS EN GEOMETRIE DEFORMEE, POSITION DU PROBLEME
2.1 -- Principes généraux de la méthode :
2.1.1 -- Discrétisation de la structure et bases de projection
2.1.2 -- Les actions extérieures données du chargement
2.1.3 -- La spécificité fondamentale du calcul
2.1.4 -- Les 2 grandes étapes du calcul
3 -- ETAPE 1 DU CALCUL : ANALYSE PREALABLE, AU SECOND ORDRE, DE L’ELEMENT POUTRE BANAL
3.1 -- Rappel, définition de l’analyse au « second ordre »

3.2 -- Les données d’entrée de l’analyse préalable de l’élément banal (E )


k

3.3 -- Les effets du second ordre pris en compte


3.4 -- Les résultats
4 -- ETAPE 2 DU CALCUL : ANALYSE EN « GRANDS DEPLACEMENTS » D’UNE STRUCTURE A POUTRES
4.1 -- Généralités, Configuration de la structure et bases de projection
4.2 -- Les 3 principales séquences de l’étape 2 du calcul
4.3 -- Séquence 1 de l’étape 2 du calcul, calcul des efforts nodaux de la structure soumise à des actions extérieures données, en équilibre dans
une configuration G connue (géométrie et efforts extérieurs appliqués)

4.4 -- Séquence 2 de l’étape 2 du calcul, calcul des efforts nodaux de la structure dans une configuration voisine G∆ de la configuration G
d’un état d’équilibre connu, linéarisation et matrice de rigidité tangente
4.5 -- Séquence 3, calcul de l’état d’équilibre d’une structure soumise à des actions données , méthode itérative de Newton-Raphson
5 -- RECHERCHE DE L’INSTABILITE :
5.1 -- généralités
5.2 -- Analyse de l’instabilité d’une structure provoquée par le chargement
5.3 -- Flambement Eulérien
5.4 -- Prise en compte des grands déplacements dans la recherche de l’instabilité
6 -- ANNEXE A LA SEQUENCE (1) DE L’ETAPE (2) DU CALCUL (EFFORTS NODAUX INTERNES QUAND ON CONNAIT LA
GEOMETRIE DE LA CONFIGURATION A L’EQUILIBRE G)

6.1 -- Déplacement de corps rigide d’un élément (E )


k
, rappel

6.2 -- Exemple (1), élément de poutre à plan moyen bi-encastrée


6.3 -- Exemple (2), élément de poutre à plan moyen bi-encastrée

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE


CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-5
CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE – ETAPE 1 : ANALYSE PREALABLE «AU SECONS ORDRE»
DE L’ELEMENT POUTRE DROITE A PLAN MOYEN (PLANE, CHARGEE ET DEFORMEE DANS SON PLAN)

1 -- POSITION DU PROBLEME
1.1 -- définition géométrique et mécanique de l’élément
1.2 -- actions appliquées données
1.3 -- Les hypothèses de calcul
2 -- ELEMENT POUTRE BI-ENCASTREE, CALCUL AN SECOND ORDRE DES EFFORTS NODAUX SUR LA GEOMETRIE OBTENUE
PAR INTEGRATION DIRECTE
2.1 -- calcul des sollicitations au second ordre
2.2 -- Notations et bases locales propres des déplacements nodaux et d’efforts nodaux retenues
2.3 -- Calcul du moment de flexion dans la section banale
2.4 -- Equation différentielle de la déformée
2.5 -- Intégration et calcul des efforts nodaux internes au second ordre quand l’effort normal N est un effort normal de compression
2.6 -- Intégration et calcul des efforts nodaux internes, quand l’effort normal N qui crée des effets du second ordre, est un effort normal de
traction :
2.7 -- Prise en compte, au premier ordre, des charges axiales données, concentrées ou réparties directement appliquées à la poutre, les nœuds
d’extrémité étant bloqués longitudinalement
2.8 -- Récapitulation
3 -- ELEMENT DE POUTRE ENCASTRE-ARTICULE, CALCUL AU SECOND ORDRE DES EFFORTS NODAUX PAR INTEGRATION
DIRECTE DES EQUATIONS DE LA DEFORMEE
3.1 -- Calcul du moment de flexion dans la section banale
3.2 -- Equation différentielle de la déformée
3.3 -- Intégration et calcul des efforts nodaux internes au second ordre quand l’effort normal N est un effort normal de compression
4 -- ELEMENT POUTRE BI-ENCASTREE CALCUL DES EFFORTS NODAUX INTERNES AU SECOND ORDRE A PARTIR D’UNE
EXPRESSION APPROCHEE DU DEPLACEMENT TRANSVERSAL
4.1 -- hypothèse de base spécifique, complémentaire à celles du paragraphe 1 ci-dessus:

4.2 -- Notations et bases locales propres des déplacements nodaux (D ′) et d’efforts nodaux (F′) retenues :
4.3 -- Fonction de déplacement transversal :
4.4 -- Calcul du moment de flexion dans la section banale :
4.5 -- intégration
4.6 -- expression des conditions aux limites

4.7 -- inversion, expression de R E et de M E :

4.8 -- expression de R0 et M0 :

4.9 -- Prise en compte des charges axiales données, concentrées ou réparties directement appliquées à la poutre, les nœuds d’extrémité étant
bloqués longitudinalement :
4.10 -- récapitulation des efforts nodaux internes :
5 -- ELEMENT POUTRE ENCASTREE EN O, ARTICULE EN E, CALCUL DES EFFORTS NODAUX INTERNES AU SECOND ORDRE A
PARTIR D’UNE EXPRESSION APPROCHEE DU DEPLACEMENT TRANSVERSAL :

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PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE


CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-6
CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE - EXTENSION DE LA METHODE DES DEPLACEMENTS
EXEMPLES DE SYNTHESE - EXERCICES CORRIGES

1 -- EXEMPLE 1 : CALCUL AU SECOND ORDRE, FLAMBEMENT EULERIEN – PORTIQUE ENCASTRE A PLAN MOYEN
1.1 -- Matrice de rigidité
1.2 -- Equilibre
1.3 -- Flambement Eulérien
2 -- EXEMPLE 2 : CALCUL AU SECOND ORDRE, FLAMBEMENT EULERIEN – CADRE A PLAN MOYEN
2.1 -- Application de la méthode des déplacments étendue au second ordre
2.1.1 -- Discrétisation, inconnues cinématiques et efforts nodaux
2.1.2 -- Matrice de rigidité
2.1.3 -- Equilibre au second ordre, sous le cas de charge envisagé
2.2 -- Recherche de l’instabilité
2.2.1 -- Méthode générale « académique »
2.2.2 -- Conditions de flambement après anticipation des modes
2.2.3 -- Récapitulation des efforts critiques et des modes de flambement
3 -- EXEMPLE 3 : EXEMPLE D’UNE ETUDE COMPLETE D’UNE STRUCTURE EN GEOMETRIE DEFORMEE (LES 3 ETAPES DE
RESOLUTION ET LEURS SEQUENCES – VOIR CH. « EXTENSION DE LA METHODE DES DEPLACEMENTS AU CALCUL EN GEO
DEFORMEE » )
3.1 -- étude d’un élément particulier en vue de l’application de la méthode des déplacements
3.1.1 -- Equations d’équilibre statique en géométrie déformée
3.1.2 -- Matrice de rigidité au premier ordre
3.1.3 -- Etude en géométrie déformée
3.1.4 -- efforts nodaux en géométrie déformée de l’élément concerné dans une géométrie donnée G (séquence (1) de l’étape 2)
3.1.5 -- Séquence (2) de l’étape (2), calcul de la variation des efforts nodaux entre une géométrie donnée G et une géométrie voisine G ∆ - matrice de
rigidité tangente de l’élément dans la géométrie G
3.2 -- Etude d’une structure au premier ordre et en géométrie déformée
3.2.1 -- Etude de la structure au premier ordre
3.2.2 -- présentation des séquences (1), (2) et (3) de l’étape (2) du calcul de l’état d’équilibre de la structure en géométrie déformée
4 -- EXEMPLE 4 : CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE – ANALYSE PREALABLE D’UN CABLE TENDU ENTRE 2 POINTS,
SUPPORTANT SON POIDS PROPRE OU UNE CHARGE UNIFORMEMENT REPARTIE CONSTANTE
4.1 -- formulation « chainette »
4.1.1 -- intégration
4.1.2 -- Longueur de la chainette Lc = longueur du câble à l’équilibre
4.1.3 -- allongement du câble ∆L et longueur à vide L v
4.1.4 -- Tensions et efforts nodaux
4.1.5 -- Processus de résolution
4.2 -- Formulation approchée, simplifiée
4.2.1 -- hypothèse simplificatrice : le poids du câble par unité de longueur de sa projection horizontale est supposé constant
4.2.2 -- Intégration et principaux résultats
4.2.3 -- Module de rigidité apparent, tangent
4.3 -- Matrice de rigidité tangente du câble dans une configuration donnée (séquence (2) de l’étape 2)
5 -- EXEMPLE 5 : STRUCTURE HAUBANEE EN GEOMETRIE DEFORMEE : POUTRE AU SECOND ORDRE, HAUBANEE
6 -- EXEMPLE 6 : STRUCTURE HAUBANEE EN GEOMETRIE DEFORMEE : TABLIER DE PONT , SOUPLE, HAUBANE
6.1 -- Résolution préliminaire d’une barre biarticulée rigide considérée au premier ordre, haubanée
6.2 -- Tablier souple haubanée sur pylone rigide : « chaine » de barres biarticulées rigides haubanées
7 -- EXEMPLE 7 : STRUCTURE HAUBANEE EN GEOMETRIE DEFORMEE, TABLIER HAUBANE ENTIEREMENT SUSPENDU, SUR
PYLONES RIGIDES
8 -- ANNEXES
8.1 -- Annexe 1 : analyse d’une géométrie – méthode générale (voir cours)

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PARTIE III
CALCUL AUX ELEMENTS FINIS

CHAPITRE III-1
LA DISCRETISATION DES STRUCTURES ET LA METHODE DES ELEMENTS FINIS

1 -- GENERALITES
1.1 -- position du problème
1.2 -- Hypothèses de base et résultats de la mécanique des milieux continus déformables
1.3 -- Le critère énergétique qui caractérise la solution, théorème de l’énergie potentielle totale
2 -- LA METHODE DES ELEMENTS FINIS, FORMULATION
2.1 -- discrétisation de la structure
2.2 -- Principe de la méthode
2.3 -- Approximation du champ de déplacements de l’élément banal
2.4 -- énergie potentielle totale de l’élément banal de la discrétisation
2.5 -- expression de l’énergie potentielle totale de la structure
2.6 -- expression de la condition d’extrémum de l’énergie potentielle totale à l’équilibre
2.7 -- Détermination d’un effet quelconque dans la structure chargée à l’équilibre
3 -- EXEMPLE ELASTICITE PLANE, LE TRIANGLE A 3 NŒUDS ET CHAMP DE DEPLACEMENTS LINEAIRE
3.1 -- rappel des équations de base de la mécanique en élasticité 2D (contrainte plane), dans le cas d’un matériau isotrope à comportement
élastique linéaire
3.2 -- discrétisation de la structure
3.3 -- Etude de l’élément banal
3.3.1 -- Approximation du champ de déplacements de l’élément banal
3.3.2 -- Champ de déformations de l’élément banal
3.3.3 -- Potentiel de déformation de l’élément banal
3.3.4 -- Matrice de rigidité de l’élément
3.4 -- Exemple d’application, poutre console plane chargée dans son plan
3.4.1 -- Solution exacte
3.4.2 -- Calcul de la structure aux éléments finis

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PARTIE III CALCUL AUX ELEMENTS FINIS

CHAPITRE III-2
LES ELEMENTS DE PLAQUES EN MEMBRANE ET EN FLEXION

1 -- GENERALITES, NOTATIONS
1.1 -- définitions
1.2 -- repère de référence
1.3 -- actions appliquées à la plaque
1.4 -- déplacement, notations
1.5 -- Les phénomènes de membrane et les phénomènes de flexion
2 -- SOLLICITATIONS EN UN POINT DU PLAN MOYEN
2.1 -- coupure élémentaire au point banal P du plan moyen
2.2 -- Résultante et moment résultant, des contraintes (action partie (II) sur partie (I)), sur la coupure élémentaire orientée de longueur a
2.3 -- sollicitations au point banal P du plan moyen, relatives à une coupure élémentaire orientée
3 -- TENSEUR DE MEMBRANE, TENSEUR DE FLEXION-TORSION, FORME LINEAIRE DES EFFORTS TRANCHANTS
3.1 -- autres expressions des sollicitations
3.2 -- Tenseur membrane avec les conventions de plaques
3.3 -- Tenseur de flexion-torsion avec les conventions de plaques
3.4 -- forme linéaire des efforts tranchants, avec les conventions de plaques
3.5 -- Propriétés
4 -- LES DEUX PRINCIPALES THEORIES DES PLAQUES EN FLEXION-TORSION, LEURS HYPOTHESES SIMPLIFICATRICES ET
LEURS CONSEQUENCES MAJEURES
4.1 -- hypothèses simplificatrices possibles des plaques en flexion-torsion
4.1.1 -- hypothèse 1 : les déplacements sont infiniment petits
4.1.2 -- Hypothèse 2 : nullité des contraintes normales verticales
4.1.3 -- Hypothèse 3 : la déformation due au chargement ne provoque pas de variation d’épaisseur de la plaque
4.1.4 -- Hypothèse 4 : les points matériels situés sur une normale au plan moyen restent sur une droite, après déformation due au chargement
4.1.5 -- Hypothèse 5 : conservation de la normale au plan moyen
4.2 -- la théorie de KIRCHOFF
4.3 -- la théorie de HENCKY-MINDLIN
5 -- RECAPITULATION RESUMEE ET INTERPRETATION DES RESULTATS D’UN CALCUL D’ELEMENTS FINIS DE PLAQUES ET
COQUES
5.1 -- Définitions et géométrie
5.2 -- Définition des charges appliquées données
5.3 -- Comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements, superposition des 2 phénomènes de membrane et de flexion
5.4 -- Coupure élémentaire au point banal P(x,y) du plan moyen

⎛→ → →⎞
⎜ n, t , k ⎟
5.5 -- Sollicitations au point banal P relatives à une coupure
⎜ ⎟
⎝ ⎠
5.6 -- Résultats d’un calcul aux éléments finis au point banal (x,y) : tenseur membrane, tenseur de flexion-torsion, forme linéaire d’effort
tranchant

Sommaire -Page 16 sur 16


A
Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166

C
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PARTIE I

MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS


DEFORMABLES
ET DISCRETISATION

SOMMAIRE

Chapitre I-1 Équations de base de la Mécanique des milieux continus déformables – rappel

Chapitre I-2 Les théorèmes de l’énergie


J.-M. TOURTOIS– Chap-I-1.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE I MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS, DEFORMABLES ET DISCRETISATION

CHAPITRE I-1

EQUATIONS DE BASE DE LA MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS DEFORMABLES


RAPPEL

1 -- EQUATIONS DE BASE DE LA MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS DEFORMABLES,


FORMULATION MATRICIELLE

1.1 -- Définitions

Soit un corps solide, milieu continu déformable, dont la géométrie est définie par une surface extérieure S limitant un
volume v.
Soit Oxyz un repère orthonormé fixe de repérage des points et de projection des vecteurs efforts et déplacements, dans
toute la suite.
⎡x ⎤
P(x,y,z) est le point banal du solide, de coordonnées avant chargement ⎢⎢ y ⎥⎥ .
⎢⎣ z ⎥⎦

y
x
S ds
O
z

f .dv
n

Su


• Ce corps est en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées: (Rappel : f = vecteur f )
- forces de surface données, de densité « surfacique » Φ , appliquées sur la partie S σ de S ( Sσ ⊂ S ) :
Φ ⋅ ds
- forces de volume données, de densité « volumique » f : f ⋅ dv
- déplacements de surface imposés, u , sur la partie S u .de S ( Su ⊂ S, Su + Sσ = S, Su ∩ Sσ = 0 )

1.1.1 -- déplacement au point banal P


⎡x ⎤
• Soit P le point banal du solide, de coordonnées avant chargement ⎢⎢ y ⎥⎥ , dans le repère orthonormé fixe Oxyz.
⎢⎣ z ⎥⎦
⎡x + u x ⎤
Dans la transformation due au chargement, le point P vient en P1 de coordonnées ⎢⎢ y + u y ⎥⎥ .
⎢⎣ z + u z ⎥⎦

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⎡u x (x , y, z )⎤
Le point P subit donc un déplacement : PP1 = PP1 = u (P ) = u ( x , y, z) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦

On peut dire aussi que pour atteindre l’état d’équilibre, le solide a subi un champ de déplacements : u = u (P )

1.1.2 -- contraintes au point banal P, définition du tenseur contraintes

• Considérons le solide en équilibre sous le cas de charges donné et le repère orthonormé fixe Oxyz.
Soit Σ une surface, passant par le point P1 , qui décompose le corps en 2 parties (A) et (B). L'action de la partie
(A) sur la partie (B) se réduit à des contraintes réparties sur la surface Σ telle que sur un élément dΣ de Σ , centré
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤
r r ⎢ xx ⎥
sur P1 , la partie (A) exerce sur la partie (B) une force f . dΣ avec : f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥∗ ⎢⎢ β ⎥⎥
⎢σ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ zx σ zy σ zz ⎦ ⎣ γ ⎦
⎡α ⎤
⎢ ⎥ sont les cosinus directeurs de la normale à dΣ intérieure à (A) (conventions de signes de la mécanique).
⎢β ⎥
⎢⎣ γ ⎥⎦

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥
• Le tenseur contraintes au point banal P(x,y,z) est le tenseur d’ordre 2 : σ ij = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥
⎢σ σ zy σ zz ⎥⎦
⎣ zx

Les composantes σij du tenseur contraintes sont des fonctions scalaires de (x,y,z) : σ ij = σ ij (x , y, z ) .

1.1.3 -- déformations au point banal P, définition du tenseur déformations


• Soit :
- P(x,y,z) le point banal de la structure (coordonnées avant chargement),
- Q (x+dx,y+dy,z+dz) un point voisin de P.

• Dans la transformation due aux charges appliquées :



⎡u x (x, y, z )⎤
- le point banal subit un déplacement : PP 1 = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦


⎡u x + du x ⎤
- le point Q subit un déplacement : QQ1 = ⎢⎢ u y + du y ⎥⎥
⎣⎢ u z + du z ⎦⎥

• le déplacement du point Q :

- est la composition d’un déplacement de corps rigide autour de P et d’une déformation pure,
→ → → →
- soit : QQ1 = PP1 + Ω(P ) ∧ PQ + déformation pure ,
⎡u x + du x ⎤ ⎡u x ⎤ ⎡rx (x , y, z )⎤ ⎡dx ⎤ ⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡dx ⎤
- soit : ⎢ u + du ⎥ = ⎢ u ⎥ + ⎢ r (...) ⎥ ∧ ⎢dy ⎥ + ⎢ε ε yy

ε yz ⎥ ∗ ⎢⎢dy ⎥⎥ ,
⎢ y y⎥ ⎢ y⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ yx
⎢⎣ u z + du z ⎥⎦ ⎢⎣ u z ⎥⎦ ⎢⎣ rz (...) ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦ ⎢ ε zx ε zy ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦

⎡u x ⎤ ⎡rx (x, y, z )⎤ ⎡dx ⎤
⎢ u ⎥ + ⎢ r (...) ⎥ ∧ ⎢dy ⎥ est le déplacement de corps rigide autour de P,
⎢ y⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ u z ⎥⎦ ⎢⎣ rz (...) ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦

page I-1 -- 2
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡dx ⎤
⎢ ⎥
⎢ε yx ε yy ε yz ⎥ ∗ ⎢⎢dy ⎥⎥ est une déformation pure.
⎢ ε zx ε zy ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦

⎡ε xx ε xz ⎤ ⎡dx⎤
ε xy
⎢ ⎥
• On peut dire que ⎢ ε yx ε yy ε yz ⎥∗ ⎢⎢dy⎥⎥ représente le vecteur translation du point Q voisin de P de coordonnées
⎢ε ε zy ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦
⎣ zx
initiales (x+dx,y+dy,z+dz), dans des axes liés au point P(xyz) dans la transformation.
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤
⎢ Q ⎥
• Le tenseur déformations au point P est le tenseur d’ordre 2 : ε ij = ⎢ε yx ε yy ε yz ⎥
⎢ε ⎥
⎣ zx ε zy ε zz ⎦
Les composantes ε ij du tenseur déformations sont des fonctions scalaires de (x,y,z) : ε ij = ε ij (x , y, z ) .

1.2 -- Position du problème


⎡x ⎤
Au point banal P ⎢⎢ y ⎥⎥ du solide en équilibre sous un cas de charges donné, dans v, sur S σ ou sur S u , on considère les
⎢⎣ z ⎥⎦
⎡x ⎤
variables vectorielles suivantes des coordonnées d’espace ⎢⎢ y ⎥⎥ :
⎢⎣ z ⎥⎦
• données du chargement :
⎡f x (x, y, z )⎤
- f = f (P ) = [f i ] = ⎢⎢ f y (...) ⎥⎥ = vecteur « densité volumique » des forces de volume appliquées,
⎢⎣ f z (...) ⎥⎦
⎡ Φ x (x , y, z )⎤
- [ ] ⎢ ⎥
Φ = Φ (P ) = Φ i = ⎢ Φ y (...) ⎥ = vecteur « densité surfacique » des forces de surface appliquées,
⎢ Φ z (...) ⎥
⎣ ⎦
⎡ u x (x , y, z )⎤
- u = u (P ) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥ vecteur déplacements imposés donnés,
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦
• inconnues du problème caractérisant l’état d’équilibre :
⎡u x (x, y, z )⎤
- Champ de déplacements : u = u (P ) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥ = [u i ] = vecteur déplacements au point banal P(x,y,z),
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥
- Champ de contraintes : tenseur contraintes au point banal P(x,y,z) σ ij = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥
⎢σ σ zy σ zz ⎥⎦
⎣ zx
Avec σ ij = σ ij (x , y, z )
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤
⎢ ⎥
- Champ de déformations : tenseur déformations au point banal P(x,y,z) ε ij = ⎢ε yx ε yy ε yz ⎥
⎢ε ε zy ε zz ⎥⎦
⎣ zx
Avec ε ij = ε ij (x , y, z )

page I-1 -- 3
1.3 -- équations de base de la mécanique des structures 3D, en équilibre sous un
chargement donné

1.3.1 -- les équations d’équilibre


Au point banal P de la structure en équilibre on considère le parallélépipède de sommet P(x,y,z), de cotés dx, dy, dz .

Dans la structure en équilibre on exprime l’équilibre statique du volume de matière constitué par ce parallélépipède.
Les actions qui lui sont appliquées sont :
⎡f x (x , y, z )⎤
- les forces de volume : f = f (P ) = ⎢⎢ f y (...) ⎥⎥
⎢⎣ f z (...) ⎥⎦
- les contraintes sur chacune de ses faces.

Exprimer l’équilibre statique de ce système va consister à écrire la nullité de la résultante et du moment résultant des
actions appliquées.
1.3.1.1 -- Équilibre en rotation (nullité du moment résultant)
L’équilibre en rotation (nullité du moment résultant) du parallélépipède de sommet P(x,y,z) montre que le tenseur
contraintes en tout point est symétrique : σ ij = σ ji .
Z

X
Mx = 0 ⇒ dy ⋅ σ yz ⋅ dx ⋅ dz − dz ⋅ σzy ⋅ dx ⋅ dy = 0
⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥
⎢ yy ⎥
⎢ ⎥
La symétrie du tenseur contraintes permet de le définir par le vecteur contraintes généralisées : σ = ⎢ σ zz ⎥
⎢σ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥
t
[
σ = σ xx σ yy σ zz σ xy σ yz σ xz ]
1.3.1.2 -- Équilibre en translation (nullité de la résultante)
L’équilibre en translation (nullité de la résultante) du parallélépipède considéré au point banal P(x,y,z), permet d’établir
les conditions d’équilibre :

• Forces exercées sur les 2 faces perpendiculaires à Ox (sur le parallélépipède) :



⎡− 1⎤ ⎡− σ xx ⎤ ⎡− σ xx ⎤
- face x = 0 : n = ⎢ 0 ⎥ , contrainte : ⎢⎢ − σ yx ⎥⎥ ,
⎢ ⎥ force : ⎢ − σ ⎥ ⋅ dy ⋅ dz
⎢ yx ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ − σ zx ⎥⎦ ⎢⎣ − σ zx ⎥⎦
⎡ ∂σ xx ⎤ ⎡ ∂σ xx ⎤
⎢σ xx + ∂x ⋅ dx ⎥ ⎢σ xx + ∂x ⋅ dx ⎥

⎡1 ⎤ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
∂σ yx ∂σ
- face x = dx : n = ⎢⎢0⎥⎥ , contraintes : ⎢σ yx + ⋅ dx ⎥ , force : ⎢σ + yx ⋅ dx ⎥ ⋅ dy ⋅ dz
⎢ ∂x ⎥ ⎢ yx ∂x ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢ ∂σ zx ⎥ ⎢ ∂σ zx ⎥
⎢ σ zx + ⋅ dx ⎥ ⎢ σ zx + ⋅ dx ⎥
⎢⎣ ∂x ⎥⎦ ⎣ ∂x ⎦
⎡ ∂σ xx ⎤
⎢ ∂x ⋅ dx ⎥
⎢ ∂σ ⎥
yx
- résultante : ⎢ ⋅ dx ⎥ ⋅ dy ⋅ dz
⎢ ∂x ⎥
⎢ ∂σ zx ⎥
⎢ ⋅ dx ⎥
⎣ ∂x ⎦

page I-1 -- 4
⎡ ∂σ xy ⎤
⎢ ⋅ dy ⎥
⎢ ∂ y ⎥
⎢ ∂σ yy ⎥
• résultante sur les 2 faces perpendiculaires à Oy : ⎢ ⋅ dy ⎥ ⋅ dx ⋅ dz
⎢ ∂y ⎥
⎢ ∂σ zy ⎥
⎢ ∂y ⋅ dy ⎥
⎣ ⎦
⎡ ∂σ xz ⎤
⎢ ∂z ⋅ dz ⎥
⎢ ∂σ ⎥
• résultante sur les 2 faces perpendiculaires à Oz : ⎢ yz ⋅ dz ⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎢ ∂z ⎥
⎢ ∂σ zz ⎥
⎢ ⋅ dz ⎥
⎣⎢ ∂ z ⎦⎥
⎡f x ⎤
• force extérieure appliquée du chargement : ⎢f ⎥ ⋅ dx ⋅ dy ⋅ dz
⎢ y⎥
⎢⎣ f z ⎥⎦

• équilibre du parallélépipède dx.dy.dz ⇒

⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥
⎡R x ⎤ ⎡∂ ∂x 0 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂z ⎤ ⎢ yy ⎥ ⎡f x ⎤
⎢R ⎥ = 0 ⎢ 0 ⎢σ ⎥
0 ⎥⎥ ⋅ ⎢ zz ⎥ + ⎢⎢f y ⎥⎥ = 0 Soit :
t
⎢ ∂ ∂y 0 ∂ ∂x ∂ ∂z D ⋅σ+f = 0
⎢ y⎥ σ
⎢⎣ R z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 ∂ ∂z 0 ∂ ∂y ∂ ∂x ⎥⎦ ⎢ xy ⎥ ⎢⎣ f z ⎥⎦
⎢ σ yz ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥

D étant l’opérateur différentiel défini comme suit :


⎡∂ ∂x 0 0 ⎤
⎢ 0 ∂ ∂y 0 ⎥⎥
⎢ ⎡∂ ∂x 0 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂z ⎤
⎢ 0 0 ∂ ∂z ⎥ ⎢ 0 ⎥⎥
t
D =⎢ ⎥ D =⎢ 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂x ∂ ∂z
⎢∂ ∂y ∂ ∂x 0 ⎥
⎢⎣ 0 0 ∂ ∂z 0 ∂ ∂y ∂ ∂x ⎥⎦
⎢ 0 ∂ ∂z ∂ ∂y ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ ∂ ∂z 0 ∂ ∂x ⎥⎦

1.3.2 -- les conditions aux limites

1.3.2.1 -- conditions aux limites de type cinématique

⎡u⎤ ⎡u⎤
En un point M quelconque de la surface S u ( S u ⊂ S ) : u = ⎢⎢ v ⎥⎥ = ⎢⎢ v ⎥⎥ = u
⎢⎣ w ⎥⎦ ⎢⎣ w ⎥⎦

1.3.2.2 -- conditions aux limites de type équilibre


⎡n x ⎤
En un point M quelconque de la surface S σ , si ⎢⎢ n y ⎥⎥ sont les cosinus directeurs de la normale extérieure à la
⎢⎣ n z ⎥⎦
surface :

page I-1 -- 5
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡n x ⎤ ⎡ Φ x ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ ⋅ ⎢⎢ n y ⎥⎥ = ⎢ Φ y ⎥
⎢σ σ zy σ zz ⎥⎦ ⎢⎣ n z ⎥⎦ ⎢⎣ Φ z ⎥⎦
⎣ zx

⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥
⎡n x 0 0 ny 0 n z ⎤ ⎢ yy ⎥ ⎡Φ x ⎤
⎢ ⎥ ⎢σ ⎥ ⎢ ⎥
Soit : ⎢0 ny 0 nx nz 0 ⎥ ⋅ ⎢ zz ⎥ = ⎢Φ y ⎥
σ
⎢0
⎣ 0 nz 0 ny n x ⎥⎦ ⎢ xy ⎥ ⎢Φz ⎥
⎣ ⎦
⎢ σ yz ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ σ xz ⎥⎦

t
Soit : N ⋅σ = Φ

Avec : N = la matrice des cosinus directeurs au point M considéré :


⎡n x 0 0 ny 0 nz ⎤
t ⎢ ⎥
N =⎢ 0 ny 0 nx nz 0 ⎥
⎢0 0 nz 0 ny n x ⎥⎦

On a exploité jusque là :
- les équations de la statique
- les conditions aux limites
Pour aller plus loin on va devoir ajouter des hypothèses.

1.3.3 -- hypothèse 1 : les déplacements sont infiniment petits

1.3.3.1 -- relations déformations//déplacements

Dans l’hypothèse où les déplacements sont infiniment petits, les déformations sont également infiniment petites et
⎡u x (x , y, z )⎤
on montre qu’elles s’expriment au point banal P(x,y,z) en fonction du déplacement u = u (P ) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥ comme
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦
suit :
1 ⎡ ∂u i ∂u j ⎤
ε ij = ⋅⎢ + ⎥
2 ⎢⎣ ∂x j ∂x i ⎥⎦
• Conséquences :

Dans cette hypothèse 1, on voit que :


- le tenseur déformations est symétrique : εij = ε ji .
- Les relations entre déplacements et déformations sont linéaires.

• La symétrie du tenseur déformations permet de le définir par le vecteur déformations généralisées : ε


t
tel que : ε = ε xx[ ε yy ε zz 2 ⋅ ε xy 2 ⋅ ε yz 2 ⋅ ε xz ]
• Les relations déformations-déplacements dans l’hypothèse où ils sont infiniment petits s’écrivent alors :

page I-1 -- 6
⎡ ε xx ⎤ ⎡∂ ∂x 0 0 ⎤
⎢ ε ⎥ ⎢ ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ 0 ∂ ∂ y 0 ⎥ ⎡u ⎤
⎢ ε zz ⎥ ⎢ 0 x
0 ∂ ∂z ⎥ ⎢ ⎥
ε =⎢ ⎥=⎢ ⎥ ⋅ ⎢u y ⎥ Soit : ε = D ⋅u
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢∂ ∂y ∂ ∂x 0 ⎥
⎢u z ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 ∂ ∂z ∂ ∂y ⎥ ⎣ ⎦
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ 2 ⋅ ε xz ⎦⎥ ⎣⎢ ∂ ∂z 0 ∂ ∂x ⎥⎦

Remarque :
Les 2 vecteurs σ et ε sont ainsi définis de façon que le potentiel de déformation W et le potentiel de déformation
complémentaire Wc qui, pour une structure à comportement élastique linéaire, s’écrivent (on le verra plus loin) :
1
2
1
[ ]
W = Wc = ⋅ σ ij ⋅ ε ij = ⋅ σ xx ε xx + σ yy ε yy + σ zz ε zz + 2 ⋅ σ xy ε xy + 2 ⋅ σ yz ε yz + 2 ⋅ σ xz ε xz
2
1t 1t
s’écrivent sous forme matricielle : W = Wc = ⋅ ε ⋅ σ = ⋅ σ ⋅ ε
2 2
Cette expression est telle que pour un matériau à comportement élastique linéaire, W(x,y,z).dv représente le travail des
contraintes s’exerçant sur l’élément de volume dv = dx.dy.dz d’origine P(x,y,z), dans la déformation due au
chargement.

1.3.3.2 -- Conditions d’intégrabilité (ou de compatibilité) du tenseur déformations


⎡u x (x, y, z )⎤
• Le champ de déplacements u = u (P ) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥ est défini par 3 fonctions scalaires des coordonnées
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦
d’espace x,y,z.
⎡ε xx (x, y, z )⎤
⎢ ε (...) ⎥
⎢ yy ⎥
⎢ ε zz (...) ⎥
Le champ de déformations ε = ⎢ ⎥ est défini par 6 fonctions scalaires des coordonnées d’espace x,y,z.
⎢ 2 ⋅ ε xy (...) ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz (...) ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 2 ⋅ ε xz (...) ⎥⎦

On vient de voir comment déduire le champ de déformations (6 fonctions scalaires) d’un champ de
⎡u x (x , y, z )⎤
déplacements u = u (P ) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥ dont les 3 composantes sont des fonctions scalaires des coordonnées
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦
d’espace x,y,z continues et dérivables.

• Inversement on doit pouvoir déduire d’un champ de déformations le champ de déplacements associé.
Dans cette démarche, les relations déformations//déplacements nous fournissent 6 relations pour 3 fonctions
inconnues u x (x, y, z ) , u y (x , y, z ) , u z (x, y, z )

Les 6 fonctions scalaires du champ de déformations (que l’on suppose continues ainsi que leurs dérivées
premières et secondes), ne peuvent donc pas être quelconques.
⎡u x (x , y, z )⎤
Elles doivent permettre de calculer ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥ par les équations aux différentielles totales suivantes :
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦

⎡du x ⎤ ⎡rx (x, y, z )⎤ ⎡dx ⎤ ⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡dx ⎤


⎢du ⎥ = ⎢ r (...) ⎥ ∧ ⎢dy ⎥ + ⎢ε ε yy

ε yz ⎥ ∗ ⎢⎢dy ⎥⎥
⎢ y⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ yx
⎢⎣ du z ⎥⎦ ⎢⎣ rz (...) ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦ ⎢ ε zx ε zy ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦

On montre qu’elles doivent satisfaire les 6 conditions d’intégrabilité (ou de compatibilité) suivantes :

page I-1 -- 7
∂ 2 ε ij ∂ 2 ε kl ∂ 2 ε ik ∂ 2 ε jl
Forme indicielle : + − − =0
∂x k ∂x l ∂x i ∂x j ∂x j ∂x l ∂x i ∂x k
Cette démonstration, qui consiste à écrire les conditions d’intégrabilité d’équations aux différentielles totales
⎡u x (x , y, z )⎤
successives, servira d’ailleurs à calculer le champ de déplacements ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥ en fonction du champ de
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦
⎡ε xx (x, y, z )⎤
⎢ ε (...) ⎥
⎢ yy ⎥
⎢ ε zz (...) ⎥
déformations ε = ⎢ ⎥
⎢ 2 ⋅ ε xy (...) ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz (...) ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 2 ⋅ ε xz (...) ⎥⎦

• Les 6 conditions d’intégrabilité du tenseur déformations se détaillent comme suit :

∂ 2 ε xx ∂ ⎡ ∂ε yz ∂ε xz ∂ε xy ⎤ ∂ 2 ε yy ∂ ⎡ ∂ε xz ∂ε xy ∂ε yz ⎤
= ⎢− + + ⎥ = ⎢− + + ⎥
∂y∂z ∂x ⎢⎣ ∂x ∂y ∂z ⎦⎥ ∂x∂z ∂y ⎣⎢ ∂y ∂z ∂x ⎦⎥

∂ 2 ε zz ∂ ⎡ ∂ε xy ∂ε xz ∂ε yz ⎤
= ⎢− + + ⎥
∂x∂y ∂z ⎢⎣ ∂z ∂y ∂x ⎥⎦

∂ 2 ε yz ∂ 2 ε yy ∂ 2 ε zz ∂ 2 ε xz ∂ 2 ε xx ∂ 2 ε zz ∂ 2 ε xy ∂ 2 ε xx ∂ 2 ε yy
2 = + 2 = + 2 = +
∂y∂z ∂z 2 ∂y 2 ∂x∂z ∂z 2 ∂x 2 ∂x∂y ∂y 2 ∂x 2

Dans toute la suite du cours, on se place dans le cadre de l’hypothèse 1 et des relations ci-dessus qui en résultent.

1.3.4 -- Comportement élastique isotrope du matériau

Le comportement du matériau constitutif intervient évidemment dans l’étude des milieux continus déformables.
Dans toute la suite du cours, le matériau sera supposé isotrope, à comportement élastique.

• Comportement élastique du matériau :


pour un chargement donné :
- l’état d’équilibre de la structure est unique, (les champs de déplacements, de déformations et de
contraintes sont uniques),
- et, en tout point de la structure, il existe une loi contraintes / déformations relation entre le tenseur
contraintes et le tenseur déformations qui permet d’exprimer l’un en fonction de l’autre, indépendante
du chargement, fonction uniquement des caractéristiques du matériau.

• Le matériau sera supposé isotrope, c'est-à-dire que la loi contraintes / déformations en question, est indépendante
du repère dans lequel on l’exprime.

1.3.5 -- hypothèse 2 : le matériau est isotrope à comportement élastique linéaire, relations


contraintes//déformations
Les hypothèses permanentes, hypothèse 1 + comportement élastique isotrope du matériau, seront dans certains cas,
complétées de l’hypothèse 2 du matériau isotrope à comportement élastique linéaire.

• Dans le cas d’un matériau à comportement élastique linéaire, la relation entre le tenseur contraintes et le tenseur
3 ⎡ 3 ⎤
déformations est une relation linéaire de la forme : σ ij = ∑ ⎢ ∑ C ijkl ⋅ ε kl ⎥
k =1 ⎣l =1 ⎦
- la symétrie des tenseurs contraintes et déformations (hypothèse 1) ⇒ C ijkl = C jikl = C ijlk
- l’isotropie du comportement ⇒ Cijkl = C klij

page I-1 -- 8
• On peut écrire cette relation linéaire en utilisant les vecteurs contraintes et déformations généralisées :

σ = C ⋅ ε , C étant la matrice (6x6) constitutive du matériau.

• Le matériau est isotrope ⇒ la matrice C est symétrique soit : Cijkl = C klij


⇒ les coéfficients d’élasticité Cijkl se réduisent à 2 constantes λ et µ telles que la
matrice constitutive du matériau isotrope à comportement élastique linéaire s’écrit :
⎡λ + 2µ λ λ 0 0 0⎤
⎢ λ λ + 2µ λ 0 0 0 ⎥⎥

⎢ λ λ λ + 2µ 0 0 0⎥
C =⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 µ 0 0⎥
⎢ 0 0 0 0 µ 0⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ 0 0 0 0 0 µ ⎦⎥
E⋅ν E
Avec : λ et µ coefficients de Lamé : λ= µ= =G
(1 + ν ) ⋅ (1 − 2 ⋅ ν ) 2 ⋅ (1 + ν )
E = module d’Young ou module de déformation longitudinale
ν = coefficient de Poisson G = module de déformation transversale

• En conclusion, dans le cas d’un matériau isotrope à comportement élastique linéaire, la relation contraintes-
déformations s’écrit, quel que soit le repère orthonormé de référence : σ = C ⋅ε

⎡σ xx ⎤ ⎡λ + 2µ λ λ 0 0 0 ⎤ ⎡ ε xx ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ λ λ + 2µ λ 0 0 0 ⎥⎥ ⎢ ε yy ⎥
⎢σ ⎥ ⎢ λ λ λ + 2µ 0 0 0 ⎥ ⎢ ε zz ⎥
Soit : σ = ⎢ zz ⎥ = ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢σ xy ⎥ ⎢ 0 0 0 µ 0 0 ⎥ ⎢2 ⋅ ε xy ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 0 0 0 µ 0 ⎥ ⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ σ xz ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 0 0 0 µ⎥⎦ ⎢⎣ 2 ⋅ ε xz ⎥⎦

• De même, dans le cas d’un matériau isotrope à comportement élastique linéaire, la relation déformations-
−1
contraintes s’écrit, quel que soit le repère orthonormé de référence : ε= C ⋅σ

⎡ ε xx ⎤ ⎡ 1 −ν −ν 0 0 0 ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢ ε
⎢ yy ⎥
⎥ ⎢− ν 1 − ν
⎢ 0 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ σ yy ⎥⎥
⎢ ε ⎥ 1 ⎢− ν − ν 1 0 0 0 ⎥ ⎢ σ zz ⎥
Soit : ε = ⎢ zz ⎥ = ⋅ ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ E ⎢ 0 0 0 2(1 + ν ) 0 0 ⎥ ⎢ σ xy ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 0 0 0 2(1 + ν ) 0 ⎥ ⎢ σ yz ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 2 ⋅ ε xz ⎥⎦ ⎣ 0 0 0 0 0 2(1 + ν )⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦

1.3.6 -- Dans l’hypothèse du comportement élastique linéaire du matériau, conditions


d’intégrabilité des déformations écrites en fonctions des contraintes

En utilisant les relations contraintes / déformations de l’élasticité linéaire complétées par les conditions d’équilibre du
paragraphe 1.3.1 ci-dessus, les conditions d’intégrabilité des déformations peuvent s’écrire en fonction des contraintes,
en supposant constantes (ou nulles) les forces de volume appliquées f x ( x , y, z) , f y , f z :

6 équations : (1 + ν ) ⋅ ∆σ x i y j +
(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz )=0 ( ∆ est l’opérateur laplacien :
∂2
+
∂2
+
∂2
)
∂x i ∂x j ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2

page I-1 -- 9
(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz ) (
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz )
Soit : (1 + ν ) ⋅ ∆σ xx + =0 (1 + ν )⋅ ∆σ xy + =0
∂x 2 ∂x∂y
(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz ) (
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz )
(1 + ν )⋅ ∆σ yy + =0 (1 + ν )⋅ ∆σ xz + =0
∂y 2 ∂x∂z

(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz ) (
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz )
(1 + ν )⋅ ∆σ zz + =0 (1 + ν )⋅ ∆σ yz + =0
∂z 2 ∂y∂z

2 -- RECAPITULATION DES EQUATIONS DE BASE DE LA MECANIQUE, D’UNE STRUCTURE EN


EQUILIBRE SOUS UN CHARGEMENT DONNE
Dans toute la suite du cours on se place dans le cadre :
- de l’hypothèse 1 des déplacements (et déformations) infiniment petits,
- et du comportement élastique isotrope du matériau.

2.1 -- Récapitulation des définitions et notations


Soit Oxyz un repère orthonormé fixe de repérage des points et de projection des vecteurs efforts et déplacements, dans
toute la suite.
⎡x ⎤
P(x,y,z) est le point banal du solide, de coordonnées avant chargement ⎢⎢ y ⎥⎥ .
⎢⎣ z ⎥⎦
• Les variables vectorielles ou matricielles fonction des coordonnées d’espace (x,y,z) :

- les données du problème :


* f = vecteur (densité volumique) des forces de volume appliquées, données,
* Φ = vecteur (densité surfacique) des forces de surface appliquées données,
* u = vecteur déplacements imposés du chargement donnés,
- les inconnues du problème :
∗ u = vecteur déplacements,
∗ σ = vecteur contraintes généralisées,
∗ ε tenseur déformations ou ε = vecteur déformations généralisées dans le cas où
les déplacements sont infiniment petits,
⎡x ⎤
• au point banal P ⎢⎢ y ⎥⎥ de la surface extérieure du solide en équilibre, N = la matrice des cosinus directeurs de
⎢⎣ z ⎥⎦
la normale extérieure.

• D la matrice d’opérateurs différentiels, définie ci-dessus,


• C matrice constitutive du matériau, définie ci-dessus.

2.2 -- équations d’équilibre



• Le tenseur contraintes est symétrique ⇒ vecteur contraintes généralisées
t
• D ⋅σ+f = 0

2.3 -- les conditions aux limites

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2.3.1 -- conditions aux limites de type cinématique :
en tout point de la surface Su ⊂ S , où les déplacements de surface sont imposés : u = u

2.3.2 -- conditions aux limites de type équilibre :


t
en tout point de la surface complémentaire Sσ , où sont appliqués des efforts extérieurs Φ ⋅ ds : N ⋅σ = Φ

2.4 -- hypothèse 1 les déplacements sont infiniment petits



• les déformations sont infiniment petites
• le tenseur déformations est symétrique ⇒ vecteur déformations généralisées ε
• relations déformations//déplacements : ε = D ⋅ u
= relations linéaires entre déplacements et déformations
• les conditions d’intégrabilité (ou de compatibilité) des déformations :
∂ 2 ε ij ∂ 2 ε kl ∂ 2 ε ik ∂ 2 ε jl
+ − − =0
∂x k ∂x l ∂x i ∂x j ∂x j ∂x l ∂x i ∂x k

Dans toute la suite du cours, on se place dans le cadre de l’hypothèse 1 et des relations ci-dessus qui en résultent.

2.5 -- comportement élastique et isotrope du matériau

Dans toute la suite du cours on suppose que le matériau a un comportement élastique, isotrope.

⇔ en tout point de la structure en équilibre sous un chargement donné, les 2 tenseurs contraintes et déformations sont
uniques et il existe entre eux une relation indépendante du chargement et du repère dans lequel on l’exprime, fonction
uniquement des caractéristiques du matériau.

2.6 -- hypothèse 2, matériau isotrope à comportement élastique linéaire

Dans certains cas, en plus de l’hypothèse 1 et de l’hypothèse du comportement élastique isotrope du matériau, on fera
l’hypothèse 2 du matériau à comportement élastique linéaire.

• on associe au matériau la matrice de comportement C
C = matrice 6x6 fonction de 2 variables scalaires de comportement du matériau : E et ν (ou E et G)
−1
• relations contraintes//déformations : σ = C ⋅ε D’où : ε = C ⋅σ
= relations linéaires entre contraintes et déformations

• En utilisant les relations contraintes / déformations de l’élasticité linéaire complétées par les conditions d’équilibre
du paragraphe 1.3.1 ci-dessus, les conditions d’intégrabilité des déformations peuvent s’écrire en fonction des
contraintes, en supposant constantes (ou nulles) les forces de volume appliquées f x ( x, y, z) , f y , f z :

6 équations : (1 + ν ) ⋅ ∆σ x i y j +
(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz )=0 ( ∆ est l’opérateur laplacien :
∂2
+
∂2
+
∂2
)
∂x i ∂x j ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2

Dans toute la suite du cours on se place dans le cadre :


- de l’hypothèse 1 des déplacements (et déformations) infiniment petits,
- de l’hypothèse 2 du matériau à comportement élastique linéaire.
S’il arrive de restreindre cette dernière hypothèse à celle du matériau à comportement élastique
non linéaire à priori, ce sera sur indication explicite.

page I-1 -- 11
3 -- CHAMP DE DEPLACEMENTS, CHAMP DE CONTRAINTES, DEFINITIONS

3.1 -- champ de déplacements cinématiquement admissible pour un cas de charges


donné
Un champ de déplacements u (M ) est cinématiquement admissible si il satisfait :
• les conditions de continuité : classe C1 sur v et S (les composantes sont des fonctions scalaires continues et à
dérivées premières continues)
• les conditions cinématiques, c’est à dire les conditions aux limites sur S u : u = u ∀M ∈ Su

3.2 -- champ de contraintes statiquement admissible pour un cas de charges donné


Un champ de contraintes σ (M ) est statiquement admissible si il satisfait :
• les conditions de continuité,
• les conditions statiques ou de type équilibre :
t
∗ équilibre dans v : D ⋅σ+f = 0
t
∗ conditions aux limites sur Sσ soit ∀M ∈ S σ : N ⋅σ = Φ

4 -- STRUCTURES A COMPORTEMENT LINEAIRE, LINEARITE DES ETATS D’EQUILIBRE


RELATIVEMENT AUX CAS DE CHARGES, PRINCIPE DE SUPERPOSITION

On se place dans le cadre des hypothèses 1 et 2 (petits déplacements et petites déformations + matériau isotrope à
comportement élastique linéaire).

• Données du problème rappel :

- données définissant la géométrie de la structure :


Sσ = Sσ (x, y, z ) = Sσ (P ) et Su = Su (x, y, z ) = Su (P )

- données définissant les caractéristiques du matériau constitutif :


σ = C⋅ε soit : σ (P ) = C ⋅ ε (P ) avec C matrice de comportement du matériau

- données du chargement (cas de charges) :


⎡f x ⎤
* f = f (P ) = [f i ] = ⎢⎢f y ⎥⎥ = vecteur « densité volumique » des forces de volume appliquées, données,
⎢⎣ f z ⎥⎦
⎡Φ x ⎤
* [ ]
⎢ ⎥
Φ = Φ (P ) = Φi = ⎢ Φ y ⎥ = vecteur « densité surfacique » des forces de surface appliquées données,
⎢ Φz ⎥
⎣ ⎦
* u = u (P ) vecteur déplacements imposés donnés.
• inconnues du problème caractérisant l’état d’équilibre :
⎡u⎤
- Le champ de déplacements : u = u (P ) = ⎢⎢ v ⎥⎥ = [u i ] = vecteur déplacements au point banal P,
⎢⎣ w ⎥⎦
- Le champ de contraintes : σ = σ (P ) vecteur contraintes généralisées au point banal P tel que :
t
[
σ = σ xx σ yy σ zz σ xy σ yz σ xz ]
- le champ de déformations : ε = ε (P ) vecteur déformations généralisées au point banal P tel que :
t
[
ε = ε xx ε yy ε zz 2 ⋅ ε xy 2 ⋅ ε yz 2 ⋅ ε xz ]
• Les équations de la Mécanique permettent de calculer les inconnues du problème en fonction des données.

page I-1 -- 12
On constate que, sous réserve que ces équations soient écrites dans une géométrie unique indépendante du cas
de charges, elles sont linéaires et homogènes des données de chargement et des inconnues du problème.
Le calcul réalisé dans l’hypothèse de la géométrie unique indépendante du cas de charges (en général la géométrie
à vide de la structure) est qualifiée de calcul réalisé au premier ordre.

• En conclusion :

Dans le cadre des 3 hypothèses suivantes :


- Hypothèse 1 : petits déplacements (et déformations),
- Hypothèse 2 : matériau isotrope à comportement élastique linéaire,
- Hypothèse 3 : Calcul réalisé au premier ordre,

l’ensemble des équations permettant de résoudre le problème sont linéaires et homogènes des données du
chargement et des inconnues du problème.

En conséquence, si E est un effet quelconque dans la structure étudiée, déformation, déplacement ou contrainte,
réaction d’appui, effort interne,

E(CH) sa valeur pour le cas de charges CH,

Si λ est un scalaire quelconque, on a : E(λ.CH ) = λ.E(CH )


Si CH 1 et CH 2 sont 2 cas de charges indépendants, on a : E(CH 1 + CH 2 ) = E(CH 1 ) + E (CH 2 )

La structure a un comportement linéaire d’ensemble vis-à-vis des cas de charges appliqués.

Les structures étudiées dans ces conditions (dans les 3 hypothèses ci-dessus) sont qualifiées de « structures à
comportement linéaire vis à vis des chargements ».

L’application de cette linéarité du comportement d’une structure vis-à-vis des cas de charges est aussi appelée
principe de superposition.

• En pratique, les équations de base de la Mécanique sont fondées sur les équations d’équilibre statique et les
conditions aux limites (« de surface »).

Le calcul au premier ordre consiste donc, pour un état d’équilibre donné, à écrire ces équations dans une
géométrie unique indépendante du cas de charges.

Les équations d’équilibre statique de la structure, concernées, sont, entre autres :


- les équations d’équilibre statique de l’ensemble de la structure,
- les équations d’équilibre statique de parties de la structure, en particulier :
- les équations d’équilibre du parallélépipède élémentaire dx.dy.dz au point banal qui constituent un
des fondements des équations de la mécanique des milieux continus,
- les équations d’équilibre de parties de la structure faisant intervenir les contraintes ou les sollicitations
(en particulier les équations permettant le calcul des contraintes ou des sollicitations extérieures dans
une section droite de poutre),
- des relations supplémentaires exprimant les degrés de liberté internes de la structure…

page I-1 -- 13
J.-M. TOURTOIS– Chap-I-2.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE I MECANIQUE DES MILIEUX CONTINUS, DEFORMABLES ET DISCRETISATION

CHAPITRE I-2
LES THEOREMES DE L’ENERGIE

1 -- LES THEOREMES DE L’ENERGIE FONDAMENTAUX APPLIQUES AUX MILIEUX CONTINUS


DEFORMABLES
• Soit un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données :
∗ forces de surface données, appliquées sur la partie S σ de S ( Sσ ⊂ S ): Φ ⋅ ds
∗ forces de volume données : f ⋅ dv
∗ déplacements de surface imposés, u , sur la partie S u .de S ( Su ⊂ S, Su + Sσ = S, Su ∩ Sσ = 0 )

y
x
S ds
O
z

f .dv
n

Su

• On se place dans le cas général où les efforts extérieurs appliqués donnés dépendent de la position dans l’espace
de leur point d’application, ou, ce qui revient au même, dépendent du déplacement de leur point d’application :

Φ = Φ(u ) f = f (u ) plus précisément : Φ (M ) = Φ ( u (M ) ) f (M ) = f ( u (M ) )

• A l’équilibre, en tout point P (x,y,z) du solide :


∗ u = vecteur déplacements,
∗ σ = tenseur contraintes symétrique, que l’on peut ramener à un vecteur à 6 composantes :
σ = vecteur contraintes généralisées,
∗ ε = tenseur déformations

• On peut dire aussi que l’état d’équilibre est caractérisé par :


∗ Un champ de déplacements : u (M )
∗ Un champ de contraintes : σ (M ) ou σ (M )

∗ Un champ de déformations : ε (M )

• On fait l’hypothèse des petits déplacements : ⇒ relations déformations//déplacements : ε = D ⋅ u


On note que ce sont des relations linéaires entre déplacements et déformations.
De plus cette hypothèse entraine la symétrie du tenseur dé formations ce qui permet de représenter la déformation
en un point par le vecteur déformations généralisées (à 6 composantes) : ε (M )

• On fait l’hypothèse du comportement isotrope, élastique du matériau, non linéaire sauf indication contraire :
C'est-à-dire que en tout point de la structure dans un état d’équilibre quelconque, il existe une relation entre le
tenseur contraintes et le tenseur déformations :
∗ qui permet d’exprimer l’un en fonction de l’autre,
∗ indépendante du chargement,
∗ indépendante du repère dans lequel on l’exprime,
∗ fonction uniquement des caractéristiques du matériau.

page I-2 -- 1
1.1 -- Potentiel de déformation W et potentiel complémentaire de déformation Wc -
énergie de déformation et énergie complémentaire de déformation

1.1.1 -- définitions
• (1) Le comportement élastique du matériau ⇒ il existe une loi contraintes/déformations qui ne dépend que
du
matériau : (
σij = σij ε xx , ε yy , ε zz , ε xy , ε yz , ε xz )
( ∀ i, j = x, y, z)
∂σij ∂σ kl
(2) Matériau isotrope ⇒ = ( ∀ i, j, k, l = x, y, z )
∂ε kl ∂εij
(1) + (2) ⇒ il existe, en tout point de la structure en équilibre, une fonction scalaire des εij , W = W ( ε )
∂W
appelée potentiel de déformation telle que : σ ij =
∂ε ij
∂Wc
• On définit de même le potentiel complémentaire de déformation Wc = Wc ( σ ) , tel que : ε ij =
∂σ ij

1.1.2 -- Propriétés de W et Wc, énergies de déformation

1.1.2.1 -- Variations au premier ordre


A partir de l’état d’équilibre défini par les champs de déplacements u (M ) , de déformations ε (M ) , de
contraintes σ (M ) , une variation du chargement entraine :
- une variation δu = δu (M ) des déplacements (qui passent de u = u (M ) à u + δu (M ) = u + δu ),
- une variation correspondante des déformations : δε (M ) = δε
- une variation correspondante des contraintes δσ (M ) = δσ
• Au point M banal de la structure la variation du potentiel de déformation s’écrit ∆W = δW + δ 2 W + ....
Avec δW la variation du premier ordre, δ 2 W la variation du second ordre …
3 ⎡ 3 ⎤ 3 ⎡ 3 ⎤
δW = ∑∑ ⎢

i =1 ⎣⎢ j=1
∂W
∂ε ij
⋅ δε ij ⎥ =
⎥ ∑∑ ⎢

σ ij ⋅ δε ij ⎥

⎦⎥ i =1 ⎣⎢ j=1 ⎦⎥
t
soit en notation matricielle avec les vecteurs contraintes et déformations généralisés : δW = σ ⋅ δε
• Au point M banal de la structure la variation de contraintes s’écrit δσ et la variation de potentiel
complémentaire : ∆Wc = δWc + δ 2 Wc + ....
Avec δWc la variation du premier ordre, δ 2 Wc la variation du second ordre …
3 ⎡ 3 ∂W ⎤ 3⎡3 ⎤ t
δWc = ∑ ⎢ ∑ ⋅ δσij ⎥ = ∑ ⎢ ∑ εij ⋅ δσij ⎥ soit : δWc = ε ⋅ δσ
i =1⎣⎢ j=1 ∂σij ⎦⎥ i =1⎣⎢ j=1 ⎦⎥
• Signification physique dans le cas d’un état de contrainte unidimensionnelle pour un matériau à
comportement élastique non linéaire :

2W loi contraintes/déformations
Wc c
2W

Wc

W W

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• Au point banal P(xyz) du solide considéré, signification de l’expression
δW (xyz) ⋅ dx ⋅ dy ⋅ dz = δW (xyz) ⋅ dv = σ ⋅ δε ⋅ dv
t

zz

yz
xz
zy
z zx

xx yy
yx xy
y
x P

Considérons l’élément de volume dv = dx.dy.dz d’origine P(xyz).


t
Dans le champ de déformation δε le travail des contraintes σ sur l’élément dv, s’écrit :
⎡σ xx ⋅ dy ⋅ dz ⎤ ⎡δε xx ⋅ dx ⎤
⎢ ⎥ ⎢δε ⋅ dx ⎥ ⇒
- sur les faces normales à Ox (contraintes) ⎢σ yx ⋅ dy ⋅ dz ⎥ , déplacement relatif des sections ⎢ yx ⎥
⎢⎣ σ zx ⋅ dy ⋅ dz ⎥⎦ ⎢⎣ δε zx ⋅ dx ⎥⎦
travail : [
σ xx ⋅ δε xx + σ yx ⋅ δε yx + σ zx ⋅ δε zx ⋅ dxdydz]
- sur les faces normales à Oy : [σ xy ⋅ δε xy + σ yy ⋅ δε yy + σ zy ⋅ δε zy ]⋅ dxdydz
- sur les faces normales à Oz : [σ xz ⋅ δε xz + σ yz ⋅ δε yz + σ zz ⋅ δε zz ]⋅ dxdydz
t
Au total dans le champ de déformation δ ε le travail des contraintes σ supposées constantes, sur l’élément de
volume dv, s’écrit :
[σ xx ⋅ ε xx + σ yy ⋅ ε yy + σ zz ⋅ ε zz + 2 ⋅ σ xy ⋅ ε xy + 2 ⋅ σ yz ⋅ ε yz + 2 ⋅ σ xz ⋅ ε xz ]⋅ dxdydz= t σ ⋅ δε ⋅ dv = δW(xyz)⋅ dv
L’expression δW (xyz) ⋅ dv représente le travail des contraintes supposées maintenues constantes, s’exerçant
sur l’élément de volume dv =dx.dy.dz d’origine P(xyz), dans l’augmentation des déformations δε .

De même l’expression δWc = ε ⋅ δσ est telle que δWc (xyz) ⋅ dv représente le travail de l’augmentation de
t

contraintes, s’exerçant sur l’élément de volume dv =dx.dy.dz d’origine P(xyz), dans la déformation de
l’équilibre initial ε .

1.1.2.2 -- Energie de déformation U (ou potentiel interne) et énergie complémentaire de


déformation Uc

• Il en résulte (du 1.1.2.1) que le potentiel de déformation W = W ( ε ) pour un état d’équilibre donné, représente
une densité d’énergie interne.
En effet l’énergie emmagasinée dans l’élément de volume dv entourant le point banal P, entre l’état à vide et
l’équilibre considéré vaut : W ⋅ dv = W ( ε )⋅ dv

l’énergie de déformation U est l’énergie emmagasinée dans la structure, entre l’état à vide et l’équilibre
considéré.
Sa valeur pour un état d’équilibre donné est le scalaire :
U = ∫∫∫ W ⋅ dv = ∫∫∫ W ( ε ) ⋅ dv
V V
• De même pour le potentiel complémentaire de déformation Wc = Wc ( σ ) .
A un état d’équilibre donné, on associe l’énergie complémentaire de déformation Uc :
U c = ∫∫∫ Wc ⋅ dv = ∫∫∫ Wc ( σ ) ⋅ dv
V V

page I-2 -- 3
1.1.2.3 -- Relation entre W et Wc

∂W ∂Wc
A l’équilibre : σ ij = ε ij = D’où :
∂ε ij ∂σ ij
• A partir de l’état d’équilibre défini par les champs de déplacements u (M ) , de déformations ε (M ) , de
contraintes σ (M ) , une variation du chargement entraine :
- une variation δu = δu (M ) des déplacements (qui passent de u = u (M ) à u + δu (M ) = u + δu ),
- une variation correspondante des déformations : δε (M ) = δε
- une variation correspondante des contraintes δσ (M ) = δσ
3 ⎡ 3 ∂W ⎤ 3⎡3 ⎤
la variation au premier ordre du potentiel de déformation s’écrit : δW = ∑ ⎢ ∑ ⋅ δεij ⎥ = ∑ ⎢ ∑ σij ⋅ δεij ⎥
i =1⎣⎢ j=1 ∂ε ij ⎦⎥ i =1⎣⎢ j=1 ⎦⎥
3 ⎡ 3 ∂W ⎤ 3⎡3 ⎤
la variation au premier ordre du potentiel complémentaire s’écrit : δWc = ∑ ⎢ ∑ ⋅ δσij ⎥ = ∑ ⎢ ∑ εij ⋅ δσij ⎥
i =1⎢⎣ j=1 ∂σij ⎥⎦ i =1⎢⎣ j=1 ⎥⎦

⎡ 3 3 ⎤ 3 ⎡ 3 ⎤
D’où : δW + δWc = δ[W + Wc ] = ⎢
⎢ ∑ ∑[σ ij ⋅ δε ij + ε ij ⋅ δσ ij ]⎥⎥ = ∑ ⎢⎢∑ [δ(σ ij ⋅ ε ij )]⎥⎥
i =1 ⎣ j=1 ⎦ i =1 ⎣ j=1 ⎦
valable quelle que soit la variation du chargement envisagée.

On en déduit la relation suivante (à une constante additive près) au point banal de la structure en équilibre :

⎡ 3 ⎤
[σ ij ⋅ ε ij ]⎥
3
W + Wc = ∑ ⎢∑
i = 1 ⎢⎣ j = 1 ⎥⎦

• Sous forme matricielle :


t
la variation au premier ordre du potentiel de déformation s’écrit : δW = σ ⋅ δε
t
la variation au premier ordre du potentiel complémentaire s’écrit : δWc = ε ⋅ δσ

δW + δWc = δ[W + Wc ]= σ ⋅ δε + ε ⋅ δσ = σ ⋅ δε + δσ ⋅ ε = δ ⎡ σ ⋅ ε ⎤ = δ ⎡ ε ⋅ σ ⎤
t t t t t t
Soit :
⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦
t t
Soit : au point banal de la structure en équilibre, à une constante additive près : W + Wc = σ ⋅ ε = ε ⋅ σ

• Signification physique dans le cas d’un état de contrainte unidimensionnelle :

loi contraintes/déformations

Wc

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1.1.3 -- cas des matériaux isotropes à comportement élastique linéaire

1.1.3.1 -- expression de ces potentiels


3 ⎡ 3 ⎤
• Le matériau ayant un comportement élastique linéaire, on a : σ ij = ∑ ⎢ ∑ C ijkl ⋅ ε kl ⎥
k =1 ⎣l =1 ⎦
la symétrie des tenseurs contraintes et déformations (hypothèse 1) et l’isotropie du matériau
⇒ C ijkl = C jikl = C ijlk

l’isotropie du matériau ⇒ Cijkl = C klij


∂W 3 ⎡ 3 ⎤
• On en déduit que : σij = = ∑ ⎢ ∑ Cijkl ⋅ εkl ⎥ avec Cijkl = C klij
∂εij k =1 ⎣l =1 ⎦
Soit sous forme matricielle :
σij = Cij, kl ⋅ ε kl soit : σ = C ⋅ε avec Cij, kl = C = matrice symétrique

⎡1 ⎤
D’où on déduit que W est une forme quadratique des déformations : W = ∑ ⎢ ⋅ C ijkl ⋅ ε ij ⋅ ε kl ⎥
i, j,k,l ⎣ 2 ⎦

⎤ 1 3 ⎡3 ⎤
D’où on déduit :
⎡1
W = ∑ ⎢ ⋅ σij ⋅ εij ⎥ = ⋅ ∑ ⎢∑ σij ⋅ εij ⎥ [ ]
i, j ⎣ 2 ⎦ 2 i=1 ⎢⎣ j=1 ⎥⎦
⎡ ⎤
∑ ⎢⎢ ∑ [σ ij ]
3 3
Cette dernière relation associée à la relation générale : W + W c = ⋅ ε ij ⎥ montre que pour
i =1 ⎣ j=1 ⎥⎦
les matériaux isotropes à comportement élastique linéaire, les potentiels de déformation W et Wc sont égaux :
3 ⎡ 3 ⎤
∑ ∑[ ]
1 ⎢
W = Wc = ⋅ σij ⋅ εij ⎥
2 ⎢ ⎥
i =1 ⎣ j=1 ⎦

Soit :
1
[ 1t
W = Wc = ⋅ σxx ⋅ εxx + σyy ⋅ εyy + σzz ⋅ εzz + 2 ⋅ σxy ⋅ εxy + 2⋅ σyz ⋅ εyz + 2 ⋅ σxz ⋅ εxz = ⋅ σ ⋅ ε
2 2
]
• sous forme matricielle
Comportement élastique linéaire du matériau ⇒ σ = C ⋅ε
1t
⇒ W( ε ) = ⋅ ε ⋅ C ⋅ ε
1t 1t
grad ε W ( ε ) = σ = C ⋅ ε ⇒ W( ε ) = ⋅ ε ⋅ σ = ⋅ σ ⋅ ε
2 2 2
1t 1t
W ( ε ) = Wc ( σ ) = ⋅ ε ⋅ σ = ⋅ σ ⋅ ε
t t
W + Wc = σ ⋅ ε = ε ⋅ σ ⇒
2 2

W( ε ) = ⋅ ε ⋅ C ⋅ ε Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ C
1t 1t −1
Soit : ⋅σ
2 2

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• Signification physique dans le cas d’un état de contrainte unidimensionnelle :

2W loi contraintes/déformations
c
Wc 2W

Wc

W W

1.1.3.2 -- conséquences

• Cette expression est telle que W (xyz) ⋅ dv représente le travail des contraintes s’exerçant sur l’élément de volume
dv =dx.dy.dz d’origine P(xyz), dans la déformation due au chargement.
En effet :
zz

yz
xz
zy
z zx

xx yy
yx xy
y
x P

Considérons l’élément de volume dv = dx.dy.dz d’origine P(xyz).


t
Dans le champ de déformation ε le travail des contraintes σ sur l’élément dv, s’écrit :
⎡σ xx ⋅ dy ⋅ dz ⎤ ⎡ε xx ⋅ dx ⎤
- sur les faces normales à Ox (contraintes) ⎢⎢σ yx ⋅ dy ⋅ dz ⎥⎥ , déplacement relatif des sections ⎢ε ⋅ dx ⎥ ⇒
⎢ yx ⎥
⎢⎣ σ zx ⋅ dy ⋅ dz ⎥⎦ ⎢⎣ ε zx ⋅ dx ⎥⎦

travail :
1
2
[σ xx ⋅ ε xx + σ yx ⋅ ε yx + σzx ⋅ ε zx ]⋅ dx ⋅ dy ⋅ dz
- sur les faces normales à Oy :
1
2
[σ xy ⋅ ε xy + σ yy ⋅ ε yy + σzy ⋅ ε zy ]⋅ dx ⋅ dy ⋅ dz
- sur les faces normales à Oz :
1
2
[σ xz ⋅ ε xz + σ yz ⋅ ε yz + σzz ⋅ ε zz ]⋅ dx ⋅ dy ⋅ dz
t
Au total, le travail des contraintes σ sur l’élément de volume dv, dans le passage de l’état à vide à l’état
d’équilibre caractérisé par le champ de déformation ε , s’écrit :
1
2
[ ]
1t
⋅ σ xx ⋅ ε xx + σ yy ⋅ ε yy + σ zz ⋅ ε zz + 2 ⋅ σ xy ⋅ ε xy + 2 ⋅ σ yz ⋅ ε yz + 2 ⋅ σ xz ⋅ ε xz ⋅ dxdydz = ⋅ σ ⋅ ε ⋅ dv
2
1.1.3.3 -- énergie de déformation et énergie complémentaire de déformation

1 t 1 t −1
C’est le scalaire : U = Uc = ∫∫∫W ⋅ dv = ∫∫∫Wc ⋅ dv = ∫∫∫ ε ⋅ C ⋅ ε ⋅ dv = ∫∫∫ σ ⋅ C ⋅ σ ⋅ dv
v v
2 v 2 v

page I-2 -- 6
1.2 -- principe des travaux virtuels et théorème de l’énergie potentielle totale (approche
cinématique)

• Soit un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données :


∗ forces de surface données, appliquées sur la partie S σ de S ( Sσ ⊂ S ): Φ ⋅ ds
∗ forces de volume données : f ⋅ dv
∗ déplacements de surface imposés, u , sur la partie S u .de S ( Su ⊂ S, Su ∪ Sσ = S, Su ∩ Sσ = 0 )

y
x
S ds
O
z

f .dv
n

Su

• On se place dans le cas général où les efforts extérieurs appliqués donnés dépendent de la position dans l’espace
de leur point d’application, ou, ce qui revient au même, dépendent du déplacement de leur point d’application :

Φ = Φ(u ) f = f (u ) plus précisément : Φ (M ) = Φ ( u (M ) ) f (M ) = f ( u (M ) )

1.2.1 -- Définition du travail virtuel des efforts extérieurs appliqués donnés

• Considérons un accroissement virtuel, δu , cinématiquement admissible (respect des conditions de continuité


et δu = 0 sur S u ) du champ de déplacements à l’équilibre u (M ) :

f n

Su u

• On appelle travail virtuel des efforts extérieurs appliqués donnés, dans l’accroissement virtuel cinématiquement
admissible δu du champ de déplacements, le travail TVFE ( δu ) des forces extérieures appliquées supposées
maintenues constantes égales à leurs valeurs à l’équilibre :
TVFE ( δu ) = ∫∫S
t t t t
Φ ⋅ δu ⋅ ds + ∫∫∫v f ⋅ δu ⋅ dv = ∫∫S δu ⋅ Φ ⋅ ds + ∫∫∫v δu ⋅ f ⋅ dv
σ σ

avec : Φ = Φ(u ) f = f (u )

1.2.2 -- calcul de TVFE ( δu ) travail virtuel des efforts extérieurs appliqués donnés,
application du théorème d’Ostrogradsky

• Dans cet accroissement virtuel des déplacements, le travail virtuel des forces de surface appliquées données,
supposées constantes, gardant leurs valeurs à l’équilibre, (TVFS), s’écrit :
Φ = Φ(u )
t
∫∫S ∫∫S
t
TVFS = Φ ⋅ δu ⋅ ds = δu ⋅ Φ ⋅ ds avec
σ σ

page I-2 -- 7
- A l’équilibre, les conditions aux limites de type équilibre sur Sσ s’écrivent :
⎡n x ⎤
En un point M quelconque de la surface S σ , si n = ⎢⎢ n y ⎥⎥ est le vecteur unitaire normal extérieur à
⎣⎢ n z ⎦⎥
la surface :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡ n x ⎤ ⎡ Φ x ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ σ yx σ yy σ yz ⎥ ⋅ ⎢⎢ n y ⎥⎥ = ⎢ Φ y ⎥ = Φ
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥⎦ ⎢⎣ n z ⎥⎦ ⎢⎣ Φ z ⎥⎦

σ xz ⎤ ⎡ n x ⎤ ⎡σ xx σ xy
⎥ ⎢
∫∫ σ yz ⎥ ⋅ ⎢ n y ⎥ ⋅ ds
∫∫
t t
D’où TVFS = δu ⋅ Φ ⋅ ds = δu ⋅ ⎢σ yx σ yy
Sσ Sσ ⎢ ⎥
σzy σzz ⎥⎦ ⎢⎣ n z ⎥⎦ ⎢ σzx

- L’accroissement virtuel du champ de déplacements, δu , est cinématiquement admissible, donc
δu = 0 sur S u et comme Su ∪ Sσ = S et Su ∩ Sσ = 0 , on peut écrire :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡ n x ⎤
⎢ ⎥
∫∫S σ yz ⎥ ⋅ ⎢ n y ⎥ ⋅ ds
t
TVFS = δu ⋅ ⎢σ yx σ yy
⎢ ⎥
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥⎦ ⎢⎣ n z ⎥⎦

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
σ yz ⎥ = [δu δv δw ] ⋅ ⎢ σ yx
t t
- Posons V = δu ⋅ ⎢σ yx σ yy σ yy σ yz ⎥ ,
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥⎦ ⎢ σzx σ zy σ zz ⎥⎦
⎣ ⎣
⎡δu ⋅ σ xx + δv ⋅ σ yx + δw ⋅ σ zx ⎤
⎢ ⎥
Soit : V = ⎢ δu ⋅ σ xy + δv ⋅ σ yy + δw ⋅ σ zy ⎥
⎢ δu ⋅ σ xz + δv ⋅ σ yz + δw ⋅ σ zz ⎥
⎣ ⎦

∫∫S
t
il vient : TVFS = V ⋅ n ⋅ ds

∫∫S ∫∫∫v div V ⋅ dv


t
- Le théorème d’Ostrogradsky s’écrit : V ⋅ n ⋅ ds =
L’intégrale de la divergence d’une fonction vectorielle des coordonnées d’espace sur un volume
donné est égale au flux de ce vecteur, sortant de la surface qui limite le volume considéré.
div V =

∂x
(
δu ⋅ σ xx + δv ⋅ σ yx + δw ⋅ σ zx +

∂y
) (
δu ⋅ σ xy + δv ⋅ σ yy + δw ⋅ σ zy +

∂z
δu ⋅ σ xz + δv ⋅ σ yz + δw ⋅ σ zz ) ( )
t t t
d’où : div V = δu ⋅ D ⋅ σ + σ ⋅ D ⋅ δu avec :
⎡∂ ∂x 0 0 ⎤
⎢ 0 ∂ ∂ y 0 ⎥⎥
⎢ ⎡∂ ∂x 0 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂z ⎤
⎢ 0 0 ∂ ∂z ⎥ ⎢ 0 ⎥⎥
t
D =⎢ ⎥ D =⎢ 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂x ∂ ∂z
⎢∂ ∂y ∂ ∂x 0 ⎥
⎢⎣ 0 0 ∂ ∂z 0 ∂ ∂y ∂ ∂x ⎥⎦
⎢ 0 ∂ ∂z ∂ ∂y ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ ∂ ∂z 0 ∂ ∂x ⎥⎦
t
- Or, on a vu que les équations d’équilibre s’écrivent : D ⋅σ+f = 0
t t
D’où : div V =− δu ⋅ f + σ ⋅ D ⋅ δu

∫∫S ∫∫∫v div V ⋅ dv = − ∫∫∫v ∫∫∫v


t t t
TVFS = δu ⋅ Φ ⋅ ds = δu ⋅ f ⋅ dv + σ ⋅ D ⋅ δu ⋅ dv
σ

• On en déduit finalement la forme générale du principe des travaux virtuels :

TVFE ( δu ) =
t t t t t
∫∫Sσ Φ ⋅ δu ⋅ ds + ∫∫∫ f ⋅ δu ⋅ dv =
v ∫∫Sσ δu ⋅ Φ ⋅ ds + ∫∫∫ δu ⋅ f ⋅ dv =
v ∫∫∫v σ ⋅ D ⋅ δu ⋅ dv
TVFE ( δu ) = ∫∫∫ σ ⋅ D ⋅ δu ⋅ dv Φ = Φ(u ) = f (u )
t
Soit : avec : f
v

page I-2 -- 8
1.2.3 -- Prise en compte de l’hypothèse 1 : déplacements et déformations à l’équilibre sont
infiniment petits

• Hypothèse 1 ⇒ ε = D ⋅u
A l’accroissement virtuel du champ de déplacements δu correspond un accroissement virtuel connu du
champ de déformations δε = D ⋅ δu .

D’où TVFE ( δu ) = ∫∫∫ σ ⋅ D δu ⋅ dv =


t t

v ∫∫∫v σ ⋅ δε ⋅ dv
t
• Signification de l’expression ∫∫∫v σ ⋅ δε ⋅ dv
Considérons l’élément de volume dv = dx.dy.dz d’origine P (xyz) :
zz
yz
xz
z zy
zx
xx yy
y yx xy
x P

t
Dans le champ de déformation δε le travail des contraintes σ supposées maintenues constantes dans la
déformation δε s’écrit :
⎡σ xx ⋅ dy ⋅ dz ⎤ ⎡δε xx ⋅ dx ⎤
- sur les faces normales à Ox contraintes ⎢⎢σ yx ⋅ dy ⋅ dz ⎥⎥ , déplacement relatif des sections ⎢δε ⋅ dx ⎥ ,
⎢ yx ⎥
⎢⎣ σ zx ⋅ dy ⋅ dz ⎥⎦ ⎢⎣ δε zx ⋅ dx ⎥⎦
[
travail : σ xx ⋅ δε xx + σ yx ⋅ δε yx + σ zx ⋅ δε zx ⋅ dxdydz ]
- [
sur les faces normales à Oy : σ xy ⋅ δε xy + σ yy ⋅ δε yy + σ zy ⋅ δε zy ⋅ dxdydz ]
- sur les faces normales à Oz : [σ xz ⋅ δε xz + σ yz ⋅ δε yz + σ zz ⋅ δε zz ]⋅ dxdydz
t
Au total dans le champ de déformation δε le travail des contraintes σ sur l’élément de volume dv, supposées
t
maintenues constantes dans la déformation δε s’écrit : σ ⋅ δε ⋅ dv
t
Et l’expression ∫∫∫v σ ⋅ δε ⋅ dv représente le travail des contraintes supposées maintenus constantes, égales à
leurs valeurs à l’équilibre, dans la déformation virtuelle associée.

• Le principe des travaux virtuels s’écrit alors :

TVFE ( δu ) = Φ = Φ(u ) f = f (u )
t
∫∫∫v σ ⋅ δε ⋅ dv avec :

Le travail virtuel des forces extérieures appliquées est égal au travail des contraintes supposées maintenues
constantes égales à leurs valeurs à l’équilibre, dans la déformation virtuelle correspondante.

1.2.4 -- Prise en compte de l’hypothèse 1 + hypothèse 2 : existence d’un potentiel de


déformation W= W ( ε )
L’hypothèse 2 est en particulier réalisée, dans le cas où le matériau a un comportement élastique, non linéaire à
priori.

• On définit l’énergie de déformation U telle que : ∫∫∫v W ⋅ dv U=


∂W
• Il résulte de l’existence du potentiel de déformation W = W ( ε ) : σ ij =
∂ε ij
∂W
Et donc :
t
σ ⋅ δε = ∑ ∂εij ⋅ δεij = δW
i, j

page I-2 -- 9
• Finalement : à l’accroissement virtuel, cinématiquement admissible δu du champ de déplacements est associé :
∗ un accroissement virtuel du champ de déformations généralisées : δε = D ⋅ δu
∂W t
∗ un accroissement virtuel du potentiel de déformation δW tel que : δW = ∑ ⋅ δε ij = σ ⋅ δε
i, j ∂ε ij

∗ un accroissement virtuel de l’énergie de déformation : δU = ∫∫∫v δW ⋅ dv = δ∫∫∫v W ⋅ dv


les accroissements virtuels du potentiel de déformation et de l’énergie de déformation sont calculés à
contraintes constantes égales à leurs valeurs à l’équilibre, dans le champ de déformations virtuelles
δε = D ⋅ δu .
t
Et on a : δU = ∫∫∫ δW ⋅ dv = ∫∫∫ σ ⋅ ε ⋅ dv
v v

• Le principe des travaux virtuels s’écrit alors :


TVFE ( δu ) = ∫∫∫
t
σ ⋅ δε ⋅ dv = δU
v
Pour un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées données, et pour tout
accroissement virtuel, δu , cinématiquement admissible du champ de déplacements à l’équilibre, on a :

TVFE( δu ) = avec toujours : Φ = Φ ( u ) f = f (u )


t t
∫∫Sσ Φ ⋅ δu ⋅ ds + ∫∫∫ f ⋅ δu ⋅ dv = δU
v

Le travail virtuel des forces extérieures appliquées données est égal à l’accroissement virtuel de l’énergie de
déformation (calculé à contraintes constantes égales à leurs valeurs à l’équilibre).

1.2.5 -- Hypothèse 1 + hypothèse 2 + hypothèse complémentaire 3 : les forces de volume f


et de surface Φ dérivent de 2 potentiels G ( G = G ( u ) ) et g ( g = g( u ) )

Dans le cas général les forces extérieures appliquées données dépendent de la position de leur point d’application ou,
ce qui est équivalent, du déplacement de leur point d’application : Φ = Φ(u ) f = f (u )
plus précisément : Φ (M ) = Φ ( u (M ) ) f (M ) = f ( u (M ) )

Dans ce cas et avec les hypothèses 1 et 2 ci-dessus, le principe des travaux virtuels fait intervenir le champ de
déplacements à l’équilibre u inconnu à priori.
L’hypothèse 3, les forces de volume f et de surface Φ dérivent de 2 potentiels G = G ( u ) et g = g( u )
respectivement, va permettre d’exprimer le principe des travaux virtuels sous forme de principe d’extrémum et de
caractériser ainsi le champ de déplacements à l’équilibre.

∂G
Il résulte de l’hypothèse 3, que, à l’équilibre : fi = − f = − grad u (G )
∂u i
∂g
Φi = − Φ = − grad u (g )
∂u i
• D’où :
t
δu ⋅ grad u (g ) ⋅ ds − ∫∫∫ δu ⋅ grad u (G ) ⋅ dv
t t t t t
∫∫Sσ Φ ⋅ δu ⋅ ds + ∫∫∫
v
f ⋅ δu ⋅ dv = ∫∫

δu ⋅ Φ ⋅ ds + ∫∫∫
v
δu ⋅ f ⋅ dv = − ∫∫
Sσ v
t
f ⋅ δu ⋅ dv = − ∫∫ δg ⋅ ds − ∫∫∫ δG ⋅ ds = δ ⎡⎢− ∫∫ g ⋅ ds − ∫∫∫ G ⋅ dv ⎤⎥
t
∫∫Sσ Φ ⋅ δu ⋅ ds + ∫∫∫
v Sσ v ⎣ Sσ v ⎦
En définissant comme suit le travail T ∗ des forces appliquées de surface et de volume :
T ∗ = − ∫∫ g ⋅ ds − ∫∫∫ G ⋅ dv
Sσ v
t t
Il vient: ∫∫Sσ Φ ⋅ δu ⋅ ds + ∫∫∫ f ⋅ δu ⋅ dv = δT ∗
v

TVFE( δu ) = ∫∫
t t
• On en déduit : Φ ⋅ δu ⋅ ds + ∫∫∫ f ⋅ δu ⋅ dv = δU = δT∗
Sσ v

page I-2 -- 10
• On peut alors introduire la fonctionnelle énergie potentielle totale V :

V = U − T∗ = ∫∫∫v [W(ε ) + G ( u )]⋅ dv + ∫∫Sσ g( u )⋅ ds


• Le principe des travaux virtuels s’écrit alors :

Pour un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées données, et pour tout
accroissement virtuel, δu , cinématiquement admissible du champ de déplacements à l’équilibre, on a :
δU = δT∗ ou ( )
δV = δ U − T∗ = δU − δT∗ = 0

• On peut donc exprimer le principe des travaux virtuels sous forme de principe d’extrémum :

Soit un solide déformable soumis à des actions extérieures données, le champ de déplacements à l’équilibre
rend stationnaire son énergie potentielle totale V , dans l’ensemble des champs de déplacements
cinématiquement admissibles.

• Remarque :
L’hypothèse 3 selon laquelle, les forces de volume f et de surface Φ dérivent de 2 potentiels G = G ( u ) et
g = g ( u ) , est vérifiée dans le cas où les forces de volume f et de surface Φ sont constantes indépendantes du
déplacement de leur point d’application et donc indépendantes de la déformation du solide.
Dans ce cas :
t t
g =− Φ ⋅ u G =− f ⋅ u

Dans ces conditions, le travail T∗ des forces extérieures appliquées dans un champ de déplacements réel
quelconque u , s’écrit :
t t
T∗ = − ∫∫ g ⋅ ds − ∫∫∫ G ⋅ ds = ∫∫Sσ Φ ⋅ u ⋅ ds + ∫∫∫ f ⋅ u ⋅ dv
Sσ v v
Et la fonctionnelle énergie potentielle totale V s’écrit :

∫∫∫v W ( ε )⋅ dv − ∫∫Sσ
t t
V = U − T∗ = Φ ⋅ u ⋅ ds − ∫∫∫ f ⋅ u ⋅ dv
v

1.2.6 -- théorème de l’énergie potentielle totale, condition de la stabilité d’un état


d’équilibre :

Dans les 3 hypothèses du paragraphe précédent, ce théorème dont nous ne donnons pas la démonstration, s’énonce :

L’état d’équilibre stable (E) d’un solide déformable soumis à des actions extérieures données, est caractérisé par un
champ de déplacements qui rend son énergie potentielle totale V minimum strict , dans l’ensemble des champs de
déplacements cinématiquement admissibles.

L’état (E) est un état d’équilibre stable si quel que soit l’accroissement δu , cinématiquement admissible de son champ
de déplacements, δV = 0 et δ (2 )V > 0 ( δ(2 )V est la variation calculée au second ordre au moins de l’énergie
potentielle totale V).
δ( ) est la variation calculée au premier ordre, δ(2 ) ( ) est la variation calculée au second ordre au moins.
L’état (E) est un état d’équilibre ⇔ δV = 0 quel que soit l’accroissement δu , cinématiquement admissible
(application du principe des travaux virtuels)
Cet état d’équilibre est stable ⇔ δ (2 )V > 0 quel que soit l’accroissement δu , cinématiquement admissible
(théorème de l’énergie potentielle totale).

page I-2 -- 11
1.3 -- principe des travaux virtuels complémentaires et théorème de l’énergie potentielle
complémentaire (approche équilibre)

• Soit un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données :


∗ forces de surface données, appliquées sur la partie S σ de S ( Sσ ⊂ S ): Φ ⋅ ds
∗ forces de volume données : f ⋅ dv
∗ déplacements de surface imposés, u , sur la partie S u .de S ( Su ⊂ S, Su ∪ Sσ = S, Su ∩ Sσ = 0 )

y
x
S ds
O
z

f .dv
n

Su

• On se place dans le cas général où les efforts extérieurs appliqués donnés dépendent de la position dans l’espace
de leur point d’application, ou, ce qui revient au même, dépendent du déplacement de leur point d’application :

Φ = Φ(u ) f = f (u ) plus précisément : Φ (M ) = Φ ( u (M ) ) f (M ) = f ( u (M ) )

1.3.1 -- Accroissements virtuels statiquement admissibles des contraintes et des efforts


extérieurs appliqués

• A l’équilibre, en tout point P (x,y,z) du solide :

∗ u = vecteur déplacements,
∗ σ = vecteur contraintes généralisées,
∗ ε = vecteur déformations généralisées.

• A l’équilibre, sont vérifiées :


t
∗ Les équations d’équilibre : D ⋅σ+f = 0
∗ les conditions aux limites :
- conditions aux limites de type cinématique :
⎡u⎤ ⎡u⎤
∀M ∈ Su ( S u ⊂ S ) : u = ⎢⎢ v ⎥⎥ = ⎢⎢ v ⎥⎥ = u
⎢⎣ w ⎥⎦ ⎢⎣ w ⎥⎦
t
accompagné de forces de surface Φ telles que : N ⋅σ = Φ
- conditions aux limites de type équilibre :
Sur la surface complémentaire Sσ , ( Sσ ⊂ S, Su ∪ Sσ = S, Su ∩ Sσ = 0 ), sont appliqués
des efforts extérieurs Φ ⋅ ds ,
t
Soit : ∀M ∈ S σ N ⋅σ = Φ
⎡n x 0 0 ny 0 nz ⎤
t ⎢ ⎥
Avec : N =⎢ 0 ny 0 nx nz 0⎥
⎢0 0 nz 0 ny n x ⎥⎦

page I-2 -- 12
• Considérons un ensemble d’accroissements virtuels :
∗ des contraintes : δσ ou bien δσ
∗ des forces de volume : δf
∗ des forces de surface : δΦ sur Sσ et δΦ sur S u ,
Ces accroissements virtuels des contraintes et des efforts extérieures appliquées sont qualifiés de statiquement
admissibles si ils satisfont les équations d’équilibre et les conditions aux limites, à savoir :
t
∗ D ⋅ δσ + δf = 0 dans v,
∗ δσ ⋅ n = δΦ sur Sσ ,
∗ δσ ⋅ n = δΦ sur S u .
⎡n x ⎤
avec n = ⎢⎢ n y ⎥⎥ vecteur unitaire normal extérieur à la surface.
⎢⎣ n z ⎥⎦

1.3.2 -- Définition du travail virtuel complémentaire

• On appelle travail virtuel complémentaire TVC = TVC δf , δΦ , δΦ , le travail des champs virtuels : ( )
∗ des forces de volume : δf
∗ des forces de surface : δΦ sur Sσ et δΦ sur S u
dans le champ des déplacements réels u .

∫∫∫v ∫∫S ∫∫S


t t t
Ce travail virtuel complémentaire vaut : TVC = u ⋅ δf ⋅ dv + u ⋅ δΦ ⋅ ds + u ⋅ δΦ ⋅ ds
σ u

1.3.3 -- Calcul de TVC, travail virtuel complémentaire, application du théorème


d’Ostrogradsky
• On définit comme suit l’accroissement virtuel des forces de surface sur la surface totale S = Su ∪ Sσ :
δΦ* = δ Φ sur Sσ et δΦ* = δΦ sur S u

⇒ Alors les conditions aux limites s’écrivent : δσ ⋅ n = δΦ* sur S


t t t t t
Et TVC = ∫∫∫v u ⋅ δf ⋅ dv + ∫∫ u ⋅ δΦ ⋅ ds + ∫∫ u ⋅ δΦ ⋅ ds = ∫∫∫v u ⋅ δf ⋅ dv + ∫∫ u ⋅ δΦ* ⋅ ds
Sσ Su S
• Application du théorème d’Ostrogradsky :
t t t t t
∫∫ u ⋅ δΦ* ⋅ ds = ∫∫ u ⋅ δσ ⋅ n ⋅ ds on pose : V = u ⋅ δσ Soit : V = δσ ⋅ u = δσ ⋅ u
S S
t t
alors : ∫∫ u ⋅ δΦ* ⋅ ds = ∫∫ V ⋅ n ⋅ ds
S S
t t
et le théorème d’Ostrogradsky s’écrit : ∫∫ u ⋅ δΦ* ⋅ ds = ∫∫ V ⋅ n ⋅ ds = ∫∫∫ div V ⋅ dv
S S V
[ ] t
div V = div δσ ⋅ u = u ⋅ D ⋅ δσ + δσ ⋅ D ⋅ u
t t
d’où :
t
u ⋅ δΦ* ⋅ ds = ⎡ t u ⋅t D ⋅ δσ + t δσ ⋅ D ⋅ u ⎤ ⋅ dv = − t u ⋅ δf ⋅ dv + t
∫∫ ∫∫∫ div V ⋅ dv = ∫∫∫ ⎢⎣ ⎥⎦ ∫∫∫ ∫∫∫ δσ ⋅ D ⋅ u ⋅ dv
S V V V V
t t t
• D’où : TVC = ∫∫∫v u ⋅ δf ⋅ dv + ∫∫ u ⋅ δΦ* ⋅ ds = ∫∫∫ δσ ⋅ D ⋅ u ⋅ dv
S
V

1.3.4 -- Prise en compte de l’hypothèse 1 : déplacements et déformations à l’équilibre sont


infiniment petits
• Déplacements et déformations infiniment petits ⇒ à l’équilibre, ε = D ⋅ u

page I-2 -- 13
t t t
• D’où : TVC = ∫∫∫ δσ ⋅ D ⋅ u ⋅ dv = ∫∫∫ δσ ⋅ ε ⋅ dv = ∫∫∫ ε ⋅ δσ ⋅ dv
v v v
t t
• Signification de l’expression ∫∫∫v δσ ⋅ ε ⋅ dv = ∫∫∫
v
ε ⋅ δσ ⋅ dv
Cette expression représente le travail des accroissements virtuels de contraintes dans les déformations réelles à
l’équilibre.

• Le principe des travaux virtuels complémentaires s’écrit alors :

Pour un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées données, et pour tout
accroissement virtuel statiquement admissible des contraintes ( δσ ) et des forces extérieures appliquées (de
volume δf , de surface δΦ sur Sσ et δΦ sur S u ), on a :
t t t t t
TVC = ∫∫∫ u ⋅ δf ⋅ dv + ∫∫ u ⋅ δ Φ ⋅ ds + ∫∫ u ⋅ δΦ ⋅ ds = ∫∫∫ δσ ⋅ ε ⋅ dv = ∫∫∫ ε ⋅ δσ ⋅ dv
v Sσ Su v v
= travail virtuel complémentaire

Le travail virtuel complémentaire, travail des accroissements virtuels statiquement admissibles des actions
extérieures appliquées dans les déplacements réels à l’équilibre, est égal au travail des accroissements virtuels de
contraintes dans les déplacements réels à l’équilibre.

1.3.5 -- Hypothèse 1 + hypothèse 2 : existence d’un potentiel complémentaire de


déformation Wc = Wc ( σ )
L’hypothèse 2 est en particulier réalisée dans le cas où le matériau à un comportement élastique, non linéaire à
priori.
• On définit l’énergie complémentaire de déformation U c : U c = ∫∫∫v Wc ⋅ dv
∂Wc
• Il résulte de l’existence du potentiel complémentaire de déformation ε ij =
∂σ ij
∂W
Et donc :
t
ε ⋅ δσ = ∑ ∂σijc ⋅ δσij = δWc
i, j
• Finalement : aux accroissements virtuels, statiquement admissibles, des contraintes est associé :
- Un accroissement virtuel du potentiel complémentaire de déformation δWc tel que :
∂Wc t
δWc = ∑ ⋅ δσ ij = ε ⋅ δσ
i, j ∂σ ij
- Un accroissement virtuel de l’énergie complémentaire de déformation δU c :
δU c = δ ∫∫∫ Wc ⋅ dv = ∫∫∫ δWc ⋅ dv
v v

∫∫∫ δW ⋅ dv = ∫∫∫
t
et on a : δU c = c ε ⋅ δσ ⋅ dv
v v

t
• Le principe des travaux virtuels complémentaires s’écrit alors : TVC = ∫∫∫ ε ⋅ δσ ⋅ dv = δU c
v
Pour un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées données, et pour tout
accroissement virtuel statiquement admissible des contraintes ( δσ ) et des forces extérieures appliquées (de
volume δf , de surface δΦ sur Sσ et δΦ sur S u ),
t t t
On a : TVC = ∫∫∫ u ⋅ δf ⋅ dv + ∫∫ u ⋅ δ Φ ⋅ ds + ∫∫ u ⋅ δΦ ⋅ ds = δU c
v Sσ Su

Le travail virtuel complémentaire est égal à l’accroissement virtuel de l’énergie complémentaire de


déformation δU c .

page I-2 -- 14
1.3.6 -- Hypothèse 1 + hypothèse 2 + hypothèse complémentaire 3 : à l’équilibre, les forces
de volume f et de surface Φ sont constantes indépendantes du déplacement de
leur point d’application et donc indépendantes de la déformation du solide

• Soit le champ d’accroissements virtuels des contraintes et des efforts appliqués suivant :
∗ Des contraintes : δσ ,
∗ δf = 0 dans v,
∗ δΦ = 0 sur Sσ ,
t
∗δΦ = N ⋅ δσ sur S u
l’hypothèse 3 permet d’affirmer que ce champ est statiquement admissible.

∫∫S ∫∫S
t t t
• Le travail virtuel complémentaire s’écrit : TVC = u ⋅ δΦ ⋅ ds Soit : TVC = u ⋅ N ⋅ δσ ⋅ ds
u u

• L’expression précédente du principe des travaux virtuels complémentaires s’écrit alors :


t t t
δU c = δ ∫∫∫ Wc ⋅ dv = ∫∫∫ δWc ⋅ dv = ∫∫∫ ε ⋅ δσ ⋅ dv = TVC = ∫∫ u ⋅ N ⋅ δσ ⋅ ds
v v v Su
• On peut alors introduire la fonctionnelle énergie potentielle complémentaire Vc :
Rappel :
∗ en tout point P du solide en équilibre, le potentiel complémentaire de déformation Wc ( σ ) vaut :

Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ C
1t −1
⋅σ
2
∗ pour l’ensemble du solide en équilibre, l’énergie complémentaire de déformation U c vaut :
Uc = ∫∫∫v Wc ( σ ) ⋅ dv
On pose :
t t
∗ Tc∗ = ∫∫ u ⋅ N ⋅ σ ⋅ ds
Su
∗ pour l’ensemble du solide en équilibre, la fonctionnelle énergie potentielle complémentaire Vc
est définie :
Vc = U c − Tc∗ = ∫∫∫ Wc ( σ )⋅ dv − ∫∫
t t
u ⋅ N ⋅ σ ⋅ ds
v S u
Le principe des travaux virtuels complémentaires s’écrit alors : δVc = 0

• On peut alors énoncer le principe des travaux virtuels complémentaires sous forme de principe d’extrémum :

Soit un solide déformable soumis à des actions extérieures données, le champ de contraintes à l’équilibre rend
stationnaire son énergie potentielle complémentaire Vc , dans l’ensemble des champs de contraintes
statiquement admissibles.

1.3.7 -- Théorème de l’énergie potentielle complémentaire, condition de stabilité d’un état


d’équilibre :
Dans les 3 hypothèses du paragraphe précédent, ce théorème dont on ne donne pas la démonstration, s’énonce :

L’état d’équilibre stable d’un solide déformable soumis à des actions extérieures données, est caractérisé par un
champ de contraintes qui rend son énergie potentielle complémentaire Vc , minimum strict , dans l’ensemble des
champs de contraintes statiquement admissibles.
Vc = U c − Tc∗ = ∫∫∫ Wc ( σ )⋅ dv − ∫∫
t t
u ⋅ N ⋅ σ ⋅ ds
v S u

page I-2 -- 15
2 -- LES THEOREMES COMPLEMENTAIRES DANS L’HYPOTHESE OU LES ACTIONS EXTERIEURES
APPLIQUEES DONNEES SONT DISCRETISEES

2.1 -- les hypothèses communes

• Ces théorèmes s’appliquent à un solide, milieu continu déformable, en équilibre dans les conditions du paragraphe
2 sauf que les actions extérieures appliquées données de surface et de volume sont discrétisées c'est-à-dire
remplacées par un nombre fini d’actions (forces, moments, déplacements imposés) concentrées données.

Le solide déformable est donc en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données :

- Efforts concentrés (forces ou moments donnés, variables dans l’espace) en nombre fini : Fi (i = 1, n )
- déplacements imposés nuls concentrés aux points d’appui du solide (discrétisation de la surface Su ),
uj=0

• Seuls les efforts concentrés Fi fournissent un travail dans la déformation.

F1 F2

u1 =0
Fi
Fn

u j =0
• Remarque :
Si le cas de charges comporte un déplacement d’appui imposé non nul u k ≠ 0 , on le prend en compte en

intégrant ses réactions d’appui élémentaires à l’ensemble des efforts concentrés Fi (i = 1, n ) .
Donc le fait de considérer que les déplacements imposés sont nuls n’enlève rien à la généralité du cas de charges.

Par contre, seuls les efforts Fi fournissent un travail dans la déformation.

• On garde les 2 hypothèses suivantes :

- petits déplacements :
⇒ relations déformations//déplacements : ε = D ⋅ u
= relations linéaires entre déplacements et déformations

- comportement isotrope élastique du matériau, non linéaire à priori :


⇒ en tout point de la structure en équilibre sous un chargement donné, les 2 tenseurs contraintes et
déformations sont uniques et il existe entre eux une relation indépendante du chargement, fonction
uniquement des caractéristiques du matériau.
Enfin le matériau est isotrope, c'est-à-dire que cette loi contraintes/déformations est indépendante du repère
dans lequel on l’exprime.
2.2 -- notations

On adopte dans ce qui suit les notations suivantes :



∗ Fi effort extérieur appliqué, vecteur force ou vecteur moment,
→ →
∗ Fi intensité de l’effort Fi (norme du vecteur Fi ),
⎡ ... ⎤
∗ F = ⎢⎢Fi ⎥⎥ le vecteur colonne des intensités des n efforts extérieurs appliqués donnés,
⎢⎣ ... ⎥⎦

page I-2 -- 16

∗ M i point d’application de l’effort Fi
→ → →
∗ ei vecteur unitaire porté par Fi de même orientation, soit (B) la base constituée de l’ensemble des ei
⎧→ ⎫
(B) = ⎪⎨e i ⎪⎬
⎪⎩ ⎪⎭ i =1, n

∗ λ i projection sur la ligne d’action de Fi , du déplacement de M i dans le chargement, (translation ou
rotation)
⎡ ... ⎤
∗ λ = ⎢⎢λ i ⎥⎥ le vecteur colonne à n composantes correspondant.
⎢⎣ ... ⎥⎦

2.3 -- Conséquences directes


• Les 2 hypothèses, petits déplacements et comportement élastique isotrope du matériau assurent l’existence :
- d’un potentiel de déformation W = W ( ε ) et d’une énergie de déformation U = ∫∫∫ W(ε ) ⋅ dv = U( λ )
V
- d’un potentiel complémentaire de déformation Wc = Wc ( σ ) et d’une énergie complémentaire de
déformation U c = ∫∫∫ Wc ( σ )⋅ dv = Uc ( F )
V

2.4 -- Hypothèse du comportement élastique non linéaire à priori, du matériau - les


théorèmes de Castigliano

2.4.1 -- Premier théorème de Castigliano

• démonstration à partir du principe des travaux virtuels :

A partir de l’état d’équilibre donné, considérons un accroissement virtuel cinématiquement admissible des
déplacements (continu et δu j = 0 ) , défini, sur le vecteur colonne λ des déplacements des points d’application

des Fi , par le vecteur colonne : δλ tel que δλ i ≠ 0 et δλ j = 0 ∀j ≠ i
t
Le travail virtuel des efforts appliqués s’écrit : TVFE = δλ ⋅ F = δλ i ⋅ Fi
Le principe des travaux virtuels donne : TVFE = δU = δλ i ⋅ Fi , ∀ δλi ,
δU = accroissement virtuel correspondant de l’énergie de déformation.
et donc l’énergie de déformation étant exprimée en fonction des déplacements λ , U = U ( λ ) , il vient :
∂U( λ )
Fi = soit : F = grad λ (U )
∂λ i

2.4.2 -- Deuxième théorème de Castigliano

2.4.2.1 -- Application du principe des travaux virtuels complémentaires dans l’hypothèse (1) :
les déplacements imposés d’appui , u j = 0 , mettent la structure sur appuis isostatiques au
moins.

Les efforts appliqués du chargement Fi (i = 1, n ) sont des variables indépendantes.
A partir de l’état d’équilibre considéré, on considère donc un accroissement virtuel statiquement admissible :
- Des contraintes : δσ

page I-2 -- 17
- des efforts extérieurs appliqués, définis par le vecteur colonne : δF tel que δFi ≠ 0 et
δFj = 0 ∀j ≠ i (possible car les Fi (i = 1, n ) sont des variables indépendantes)

t
Le travail virtuel complémentaire s’écrit : TVC= λ ⋅ δF = λ i ⋅ δFi
Le principe des travaux virtuels complémentaires s’écrit : TVC = δU c = λ i ⋅ δFi , ∀ δFi ,
δU c = accroissement virtuel correspondant de l’énergie complémentaire de déformation.
et donc l’énergie complémentaire de déformation étant exprimée en fonction des efforts extérieurs appliqués F ,

∂Uc ( F )
U c = U c ( F ) , il vient : λi = soit : λ = grad F (U c )
∂Fi

2.4.2.2 -- application du principe des travaux virtuels complémentaires dans l’hypothèse (2) :
les déplacements imposés d’appui, u j = 0 , ne mettent pas la structure sur appuis
isostatiques au moins.
• La structure est libre.

C'est-à-dire qu’elle présente la possibilité de déplacement d’ensemble de solide indéformable sans déformation.
En fait la structure présente r modes rigides élémentaires indépendants, correspondant chacun à un déplacement
de corps rigide.
Tout déplacement d’ensemble de solide indéformable de la structure est une combinaison de ces r modes rigides.

• Les efforts donnés Fi (i = 1, n ) ne sont donc plus des variables indépendantes.


Ils doivent satisfaire r relations linéaires qui expriment l’équilibre statique de la structure chargée.

• Il faut bloquer r déplacements élémentaires λ i pour obtenir une structure sur appuis isostatiques associée.
Il y a donc C rn structures sur appuis iso « associables » à notre structure libre.

• Pour une structure sur appuis iso associée choisie, on réorganise la base (B) en calant en bas les r
déplacements élémentaires λ i bloqués. Ainsi :
λ n −r F n −r
λ = avec λ r = 0 et F= avec : composantes de F n − r variables indépendantes.
λr Fr
• La structure isostatique sur appuis iso associée soumise aux efforts F n − r est dans le même état de déformations
que la structure initiale chargée. Par contre les déplacements sont les mêmes à un déplacement de corps rigide près.

On peut alors appliquer le principe des travaux virtuels complémentaires comme précédemment (hypothèse (1)) à la
structure sur appuis iso associée choisie soumise aux efforts F n − r .
Son énergie complémentaire de déformation est fonction des efforts extérieurs appliqués F n − r : U = U c F n − r ( )
(
∂U c F n −r )
on trouve λ i = i=1,n-r soit : λ n − r = grad F (U c )
∂Fi n −r
à un déplacement de corps rigide près.
• Remarque :

On peut dire aussi que l’équilibre atteint sous le cas de charges appliqué à la structure Fi (i = 1, n ) est le même
que l’équilibre obtenu sous le cas de charges :
- Efforts extérieurs appliqués donnés : F n −r
- Déplacements imposés donnés aux points d’appui de la structure u j = 0
- Déplacements imposés donnés λ r ; déplacements de corps rigide ne générant aucune déformation de la
structure.
Alors λ n − r = grad F (U c )
n −r

page I-2 -- 18
2.4.2.3 -- Remarque : Dans le cas où les actions extérieures appliquées à la structure ne sont pas
toutes indépendantes, en particulier quand deux actions extérieures sont égales et opposées :

F1 = F.e1
e1
1
d e2
2 F2 = F.e 2
Su

∂U ∂U dF1 ∂U dF2 ∂U ∂U
= ⋅ + ⋅ = + = λ 1 + λ 2 = ∆d
∂F ∂F1 dF ∂F2 dF ∂F1 ∂F2
→ →
Quand deux des efforts extérieurs appliqués au solide sont égaux et opposés F et − F , la dérivée partielle de l’énergie
de déformation U = U c par rapport à F est égale au déplacement relatif des points d’application de ces actions ∆d .
Ce déplacement relatif est une translation si F est une force, c’est une rotation si F est un moment.

2.4.2.4 -- Corollaire du 2ième théorème de Castigliano, calcul du déplacement en un point


quelconque

Soit un système élastique linéaire (S), à liaisons fixes, en équilibre sous l’effet d’actions extérieures (P) (charges
appliquées ou déplacements imposés) ; le problème est de calculer un déplacement δ (translation ou rotation) en un
point quelconque de la structure.

On applique un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ ( Φ est une force pour
le calcul d’un déplacement translation, Φ est un moment pour le calcul d’un déplacement rotation).
Soit U[(P ) + Φ ] l’énergie de déformation du système élastique (S), soumis aux actions extérieures (P) et à l’effort
⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
virtuel Φ ; le déplacement δ cherché vaut : δ=⎜ ⎟
⎝ ∂Φ ⎠Φ =0

2.5 -- hypothèse complémentaire du comportement (élastique) linéaire du matériau

• On garde les notations du paragraphe 3.3 précédent.


2.5.1 -- Conséquences principales directes

2.5.1.1 -- comportement linéaire d’ensemble vis-à-vis des cas de charges appliqués.


Les hypothèses suivantes :
- petites déformations, petits déplacements : ⇒ relations déformations//déplacements : ε = D ⋅ u qui
sont des relations linéaires entre déplacements et déformations
- comportement du matériau élastique linéaire,
- calcul réalisé au premier ordre.

entrainent que la structure a un comportement d’ensemble linéaire vis-à-vis des cas de charges appliqués.

2.5.1.2 -- Expressions des potentiels et énergies de déformation

• l’hypothèse comportement élastique linéaire du matériau, entraîne :


−1
- En tout point de la structure, σ = C ⋅ε ε= C ⋅σ

page I-2 -- 19
- En tout point de la structure, il existe un potentiel de déformation W ( ε ) et un potentiel complémentaire
∂W ∂Wc
de déformation Wc ( σ ) tels que : σ ij = ε ij =
∂ε ij ∂σ ij

W ( ε ) = Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ ε
1t
ces 2 potentiels sont tels que :
2

W( ε ) = ⋅ ε ⋅ C ⋅ ε
1t
Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ C
1t −1
⋅σ
2 2

- A l’état d’équilibre considéré de la structure on peut donc associer :


∗ une énergie de déformation U telle que : U = ∫∫∫ W ⋅ dv =
v ∫∫∫v W(ε ) ⋅ dv = U( λ )
∗ et une énergie complémentaire de déformation U c : U c = ∫∫∫ Wc ( σ ) ⋅ dv = U c ( F )
v

∗ en tout point de la structure l’égalité des potentiels, W ( ε ) = Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ ε , entraîne :


1t
2
1 t 1 t 1 t −1
U = Uc =
2 ∫∫∫ σ ⋅ ε ⋅ dv =
2
⋅ ∫∫∫ ε ⋅ C ⋅ ε ⋅ dv =
2
⋅ ∫∫∫ σ⋅ C ⋅ σ ⋅ dv

2.5.2 -- Expression de l’énergie de déformation en fonction des efforts extérieurs appliqués,


théorème de Clapeyron

• L’énergie de déformation ne dépend que de l’état d’équilibre final de la structure chargée.


L’état d’équilibre final est obtenu en donnant aux efforts Fi (i = 1, n ) des valeurs progressivement croissantes
ρ ⋅ Fi , (i = 1, n ) , ρ croissant de 0 à 1. Cette variation peut être aussi lente qu’on le souhaite de façon à pouvoir
négliger les actions d’inertie.

• Le comportement linéaire du système vis-à-vis des cas de charges, assure l’existence des états d’équilibre
intermédiaires tels que : ρ ∈ (0,1) , le chargement ρ ⋅ Fi , (i = 1, n ) provoque l’état d’équilibre avec les
déplacements ρ ⋅ λ i .

• Considérons l’état d’équilibre (ρ ) caractérisé par la valeur ρ , ρ ∈ (0,1) :


- Le chargement est ρ ⋅ Fi , (i = 1, n )
- les déplacements des points d’application des efforts extérieurs appliqués valent : ρ ⋅ λ i

• Considérons l’état d’équilibre (ρ + dρ ) infiniment voisin associé à ρ + dρ :


- Le chargement est (ρ + dρ) ⋅ Fi , (i = 1,n )
- Les déplacements des points d’application des efforts extérieurs donnés valent (ρ + dρ ) ⋅ λ i

• le travail des efforts extérieurs appliqués ρ ⋅ Fi dans le passage de l’état d’équilibre (ρ ) à l’état d’équilibre
(ρ + dρ) vaut : dT = ∑ ρ ⋅ Fi ⋅ λ i ⋅ dρ
i =1, n
puisqu’on peut négliger les actions d’inertie, la variation de l’énergie de déformation vaut donc :
dU = dU c = dT = ∑ ρ ⋅ Fi ⋅ λ i ⋅ dρ
i =1, n
• Remarque, en fait : à partir de l’état d’équilibre (ρ ) (efforts extérieurs appliqués : ρ ⋅ F , déplacements : ρ ⋅ λ ),
on applique le principe des travaux virtuels sur un accroissement virtuel cinématiquement admissible du champ de
déplacements à l’équilibre δu = λ ⋅ δρ :
Le travail virtuel des efforts extérieurs appliqués donnés vaut :
TVFE ( δu ) = ρ⋅ F ⋅ δu = ρ⋅ δu ⋅ F = ρ ⋅ δρ⋅ λ ⋅ F =
t t t
∑ ρ ⋅ Fi ⋅ λi ⋅ δρ
i =1, n
Et le principe des travaux virtuel s’écrit : accroissement virtuel de l’énergie de déformation δU

page I-2 -- 20
δU =TVFE ( δu ) = ρ⋅ F ⋅ δu = ρ⋅ δu ⋅ F = ρ ⋅ δρ⋅ λ ⋅ F =
t t t
∑ ρ ⋅ Fi ⋅ λi ⋅ δρ ∀ δρ
i =1, n
t
D’où l’expression différentielle : dU = λ ⋅ F ⋅ ρ ⋅ dρ = ∑ ρ ⋅ Fi ⋅ λi ⋅ dρ
i =1, n

• Entre l’état initial de la structure au repos et l’état final, état d’équilibre de la structure chargée, la variation de
l’énergie de déformation vaut donc :
1 ⎡ ⎤ 1 1 1t
∆U = ∆U c = ∫ ∑ Fi ⋅ λ i ⋅ ρ ⋅ dρ = ⎢ ∑ Fi ⋅ λ i ⎥ ∫ ρ ⋅ dρ = ⋅ ∑ Fi ⋅ λ i = ⋅ F ⋅ λ
0 ⎢ ⎥ 0 2 2
i =1, n ⎣i =1, n ⎦ i =1, n

Si on suppose qu’une énergie de déformation nulle est associée à l’état au repos de la structure non chargée, il vient :
Energie de déformation de la structure à l’équilibre :
1 1t 1t
U = Uc = ⋅ ∑ Fi ⋅ λi = ⋅ F ⋅ λ = ⋅ λ ⋅ F
2 i =1,n 2 2

2.5.3 -- théorème de réciprocité de Maxwell-Betti


Enoncé :
Soit un système élastique linéaire (S), à liaisons fixes, qui peut être soumis séparément à deux ensembles d’efforts
extérieurs donnés concentrés indépendants, Fi ( i = 1, n) et Φ j ( j = 1, p) .
Le travail du système d’actions Fi ( i = 1, n) sur les déplacements provoqués par l’application du système d’actions
Φj ( j = 1, p) est égal au travail de système d’actions Φ j ( j = 1, p) sur les déplacements provoqués par l’application
du système d’actions Fi ( i = 1, n) .

Démonstration :

Soit :
∗ λ i ( i = 1, n) les déplacements des points d’application des actions Fi ( i = 1, n) , projetés sur leurs supports,
sous l’application du système d’actions extérieures Fi ( i = 1, n)
∗ µj ( j = 1, p) les déplacements des points d’application des actions Φ j ( j = 1, p) , projetés sur leurs
supports, sous l’application du système d’actions extérieures Φ j ( j = 1, p)
∗ λ i′ ( i = 1, n) les déplacements des points d’application des actions Fi ( i = 1, n) , projetés sur leurs supports,
sous l’application du système d’actions extérieures Φ j ( j = 1, p)
∗ µ ′j ( j = 1, p) les déplacements des points d’application des actions Φ j ( j = 1, p) , projetés sur leurs
supports, sous l’application du système d’actions extérieures Fi ( i = 1, n)

On va soumettre le système élastique (S) à l’ensemble d’actions extérieures Fi ( i = 1, n) + Φ j ( j = 1, p) de deux


manières :
∗ mode 1 : on applique d’abord le système d’actions Fi ( i = 1, n) , puis le système d’actions Φj ( j = 1, p)
∗ mode 2 : on applique d’abord le système d’actions Φ j ( j = 1, p) , puis le système d’actions Fi ( i = 1, n)

Travail des forces extérieures calculé suivant le mode de chargement 1 :

1 1
T1 (F + Φ ) =
2
⋅ ∑ Fi ⋅ λ i + 2 ⋅ ∑ Φ j ⋅ µ j + ∑ Fi ⋅ λ′i
i =1, n j=1, p i =1, n
En effet pendant l’application des actions Φ j ( j = 1, p) , les actions Fi ( i = 1, n) restent constantes et leurs points
d’application se déplacent de λ ′i ( i = 1, n) .

page I-2 -- 21
Travail des forces extérieures calculé suivant le mode de chargement 2 :

1 1
T2 (Φ + F) =
2
⋅ ∑ Φ j ⋅ µ j + 2 ⋅ ∑ Fi ⋅ λ i + ∑ Φ j ⋅ µ′j
j =1, p i =1, n j=1, p
En effet pendant l’application des actions Fi ( i = 1, n) , les actions Φ j ( j = 1, p) restent constantes et leurs points
d’application se déplacent de. µ ′j ( j = 1, p)

La structure ayant un comportement linéaire vis-à-vis des cas de charges, les 2 modes de chargement conduisent au
même cas de charge : d’où T1 (F + Φ ) = T2 (Φ + F ) , on en déduit le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti :

∑ Fi ⋅ λ′i = ∑ Φ j ⋅ µ′j
i =1,n j=1,p

2.5.4 -- conséquences, matrices de rigidité et de souplesse relativement à la base (B)


Rappel :

le solide déformable considéré est en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données :

- Efforts concentrés (forces ou moments donnés) en nombre fini : Fi (i = 1, n )
- déplacements imposés concentrés en des points de surface (points d’appui du solide), u j = 0

Fi Fn
Mi Mn

M1

Mj F1
Fj
u =0

Rappel des notations :



∗ Fi effort extérieur appliqué donné, vecteur force ou vecteur moment,
→ →
∗ Fi intensité de l’effort Fi (norme du vecteur Fi ),
⎡ ... ⎤
∗ F = ⎢⎢Fi ⎥⎥ le vecteur colonne des intensités des n efforts extérieurs appliqués donnés,
⎢⎣ ... ⎥⎦

∗ M i point d’application de l’effort Fi
→ →
∗ ei vecteur unitaire porté par Fi et de même orientation, soit (B) la base constituée de l’ensemble des

ei
⎧→ ⎫
(B) = ⎪⎨e i ⎪⎬
⎪⎩ ⎭⎪ i =1, n

∗ λi projection sur la ligne d’action de Fi , du déplacement de M i dans le chargement,
⎡ ... ⎤
∗ λ = ⎢⎢λ i ⎥⎥ le vecteur colonne à n composantes correspondant.
⎣⎢ ... ⎦⎥

page I-2 -- 22
2.5.4.1 -- Matrice de rigidité de la structure relativement à la base (B)

• L’état d’équilibre considéré ci-dessus peut être obtenu à partir d’une structure « intermédiaire » :

- identique à la structure initiale dont on complète l’ensemble des appuis ponctuels (déplacements imposés

u j = 0 ) avec les points M i (i = 1, n ) (points d’application des Fi ) ;
→ →
plus précisément, on place en M i un appui élémentaire bloquant le déplacement λ i = λ i ⋅ ei

- soumise aux actions données suivantes :

* déplacements imposés aux points d’appui du solide, u j = 0 ,


→ →
* déplacements imposés λ i = λi ⋅ ei aux points M i (i = 1, n ) .

Fi Fn
n Mn
Mi Mi
Mn Fi
i

M1 M1
j
Mj F1 1
Fj Mj
u =0 u =0

→ →
• Dans cette structure «intermédiaire» ainsi chargée, la réaction d’appui en M i est Fi = Fi ⋅ e i et, le comportement
linéaire d’ensemble de la structure « intermédiaire » vis-à-vis des chargements permet d’écrire :
Fi = R i,1 ⋅ λ 1 + R i,2 ⋅ λ 2 + .........R i, j ⋅ λ j + .....R i,n ⋅ λ n
R i, j est la valeur de l'effort Fi , pour l’ensemble de déplacements imposés λ j = 1 , λ k = 0 ∀k ≠ j.
⇒ F = R ⋅λ R est une matrice carrée (n x n) dont le terme banal est R i, j

• Le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti permet de montrer que R i, j = R j,i et donc que la matrice R est
symétrique.

1 1 1 1
• L’expression du théorème de Clapeyron devient : U = U c =
2
⋅ ∑ Fi ⋅ λ i = 2 ⋅ t F ⋅ λ = 2 ⋅ t λ ⋅ F = 2 ⋅ t λ ⋅ R ⋅ λ
i =1,n
Avec R matrice carrée symétrique.
L’expression de l’énergie de déformation est donc une forme quadratique des variables λ i (i = 1, n ) .

Par définition, la matrice R qui permet d’exprimer l’énergie de déformation à l’équilibre sous une forme
1t
quadratique des déplacements : U = U c = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ est la matrice de rigidité de la structure relative à la base (B)
2

ou relative aux « directions » d’efforts Fi (i = 1, n ) :

1 1t 1t 1t
F = R ⋅λ U = Uc = ⋅ ∑ Fi ⋅ λ i = ⋅ F ⋅ λ = ⋅ λ ⋅ F = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ
2 i =1, n 2 2 2

page I-2 -- 23
2.5.4.1-1 – les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , mettent la structure sur appuis
isostatiques au moins

La structure ne présente pas de possibilité de déplacement de corps rigide sans déformation c'est-à-dire à énergie de
déformation nulle.
Donc quel que soit λ ≠ 0 l’énergie de déformation (qui est toujours supérieure ou égale à 0) est dans ce cas
1 t
strictement positive : ∀ λ ≠ 0 , U = Uc = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ > 0
2
C’est une forme quadratique définie positive et donc la matrice R carrée symétrique est inversible.

Quand les déplacements imposés aux appuis, u j = 0 , mettent la structure sur appuis isostatiques au moins, la
matrice de rigidité de la structure relative à la base (B) est une matrice carrée n x n, symétrique, régulière inversible.

2.5.4.1-2 – les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , ne mettent pas la structure sur appuis
isostatiques au moins

La structure présente des possibilités de déplacement de corps rigide sans déformation c'est-à-dire à énergie de
déformation nulle.
Il existe donc λ ≠ 0 pour lequel l’énergie de déformation est nulle (déplacement de corps rigide):
1 t
∃ λ ≠ 0 tel que U = U c = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ = 0
2
La forme quadratique n’est plus définie positive et donc la matrice R carrée symétrique n’est pas inversible.

Quand les déplacements imposés d’ appuis, u j = 0 , ne mettent pas la structure sur appuis isostatiques au moins, la
matrice de rigidité de la structure relative à la base (B) est une matrice carrée n x n, symétrique, non inversible.

2.5.4.2 -- Matrice de souplesse de la structure relativement à la base (B)

2.5.4.3-1 – les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , mettent la structure sur appuis


isostatiques au moins

• La structure étant sur appuis isostatiques au moins, la matrice de rigidité R carrée nxn symétrique est inversible.
F = R ⋅λ
−1
R carrée nxn symétrique, inversible ⇒ λ = R ⋅F= S ⋅F
−1
S = R = matrice carrée nxn symétrique inversible

• La structure étant sur appuis iso au moins, les efforts concentrés appliqués donnés Fi (i = 1, n ) sont des variables
indépendantes ; ils n’ont pas à vérifier les équations de la statique appliquées à la structure et à ses parties.

• On retrouve le résultat précédent :

- le comportement linéaire d’ensemble de la structure vis-à-vis des chargements


⇒ λ = S ⋅F S est une matrice carrée (n x n)
- α ij le terme banal de la matrice S , est la valeur du déplacement λ i pour les actions extérieures
appliquées Fj = 1 , Fk = 0 ∀k ≠ j (possible puisque les Fi (i = 1, n ) sont des variables indépendantes)
- Le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti permet de montrer que α i, j = α j,i et donc que la matrice S
est symétrique.

page I-2 -- 24
• L’expression du théorème de Clapeyron devient : U = U c =
1
2
⋅ ∑ F ⋅λ
i =1,n
i i
1 t 1 t
= ⋅ F⋅λ = ⋅ F⋅ S ⋅F
2 2

Avec S matrice carrée symétrique, inversible.


L’expression de l’énergie de déformation est donc une forme quadratique définie positive des variables
Fi (i = 1, n ) .
Par définition, la matrice S qui permet d’exprimer l’énergie de déformation à l’équilibre sous une forme
1 t
quadratique des efforts appliqués donnés : U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F
2

S est la matrice de souplesse de la structure relative à la base (B) (ou relative aux « directions » d’efforts

Fi (i = 1, n ) )

Quand les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , mettent la structure sur appuis isostatiques au moins, on peut
associer à la structure une matrice de souplesse relative à la base (B) S matrice carrée n x n, symétrique, régulière
−1 −1
inversible. et on a : R ⋅ S = I R = S S = R

2.5.4.3-2 – les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , ne mettent pas la structure sur appuis
isostatiques au moins

• les efforts concentrés appliqués donnés Fi (i = 1, n ) ne sont pas des variables indépendantes.
Ils doivent vérifier les équations de la statique appliquées à la structure et à ses parties.

Plus précisément la structure est libre.


C'est-à-dire qu’elle présente la possibilité de déplacement d’ensemble de solide indéformable sans déformation.
En fait la structure présente r modes rigides élémentaires indépendants, correspondant chacun à un déplacement
de corps rigide.

Pour une structure spatiale : r ≤ 6


Pour une structure plane chargée et déformée dans son plan : r ≤ 3
Tout déplacement d’ensemble de solide indéformable de la structure est une combinaison de ces r modes rigides.

• Il faut bloquer r déplacements élémentaires λ i pour obtenir une structure sur appuis isostatiques associée.
Il y a donc C rn structures sur appuis iso « associables » à notre structure libre.

• Pour une structure sur appuis iso associée choisie, on réorganise la base (B) en calant en bas les r
déplacements élémentaires λ i bloqués. Ainsi :
λ n −r
λ = avec λ r = 0
λr
F n −r
et F = avec : composantes de F n − r variables indépendantes.
Fr

• La structure sur appuis iso associée choisie soumise aux efforts indépendants F n − r est dans le même état de
déformations que la structure initiale chargée.
Cette structure présente une matrice de souplesse S n − r,n −r
matrice carrée symétrique (n-r) x (n-r) régulière
inversible telle que :
- λ n −r = S n − r,n −r ⋅ F n −r
- son énergie de déformation s’exprime sous une forme quadratique des efforts appliqués donnés
1 t
indépendants F n − r : U = U c = ⋅ F n −r ⋅ S n − r,n −r ⋅ F n −r
2

page I-2 -- 25
• Considérons la matrice carrée n x n S = S n ,n
obtenue comme suit à partir de la matrice S n − r,n −r
:

⎡S 0 ⎤
S = S n ,n
= ⎢ n − r ,n − r n −r,r
⎥ la matrice 0 a ,b
étant une matrice de 0 comportant a lignes et b colonnes.
⎢⎣ 0 r ,n − r 0 r,r ⎥⎦

• On peut alors garder la même formulation que précédemment pour la structure sur appuis iso associée choisie
qui est dans le même état de déformation que la structure initiale chargée.
On peut en effet lui associer une matrice de souplesse, carrée n x n, la matrice :

⎡S 0 n −r,r ⎤
S = S n ,n = ⎢ n − r ,n − r ⎥
⎢⎣ 0 r ,n − r 0 r,r ⎥

telle que :
- λ = S ⋅F.
λ n −r ⎡S 0 n − r ,r ⎤ F S n − r ,n − r ⋅ F n − r
En effet λ = = ⎢ n − r ,n − r ⎥ ⋅ n −r =
λr ⎢⎣ 0 r ,n − r
0 r ,r ⎥ F r 0r

1 t 1 t 1 t
- U = Uc = ⋅ F ⋅ S ⋅ F En effet U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F = ⋅ F n − r ⋅ S n − r ,n − r ⋅ F n − r
2 2 2
La matrice S n − r ,n − r est régulière inversible. Par contre, de toute évidence, la matrice S = S n ,n n’est pas
inversible.

• Quand les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , ne mettent pas la structure sur appuis isostatiques au
moins, on peut définir pour une structure sur appuis isostatiques associée une matrice de souplesse relative à la
base (B), S matrice carrée n x n, symétrique, non régulière, non inversible.

2.5.4.3 -- Matrices de rigidité et de souplesse, conclusion

• A l’équilibre, l’énergie de déformation de la structure U = U c =


1
2
⋅ ∑ F ⋅λ
i =1, n
i i
1 t 1 t
= ⋅ F⋅λ = ⋅ λ⋅F :
2 2

1 t
- se met sous une forme quadratique des déplacements λ i (i = 1, n ) : U = U c = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ
2
R est unique, c’est la matrice de rigidité de la structure relative à la base (B).
C’est une matrice carrée (n x n) , symétrique, et on a : F = R ⋅λ
1 t
- se met sous une forme quadratique des efforts appliqués donnés Fi (i = 1, n ) : U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F
2
S est une matrice carré symétrique (n x n)

• Quand les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , mettent la structure sur appuis isostatiques au moins :

- La matrice S est unique. C’est une matrice attachée à la structure appelée matrice de souplesse de la
structure relative à la base (B) et on a : λ = S ⋅F
- Les 2 formes quadratiques sont définies positives. Les 2 matrices R et S sont régulières inversibles et
−1 −1
on a : R ⋅ S = I R = S S = R

page I-2 -- 26
• Quand les déplacements imposés d’appuis, u j = 0 , ne mettent pas la structure sur appuis isostatiques au
moins :

- Il existe toujours une matrice de rigidité unique R , attachée à la structure, relative à la base (B) telle que :
1 t
U = U c = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ et F = R ⋅ λ Cette matrice R est carrée symétrique (n x n) non inversible.
2

- Matrice de souplesse :

Il n’existe pas une matrice de souplesse unique attachée à la structure, relative à la base (B).
Soit r le nombre de modes rigides indépendants que présente la structure.
On peut associer à la structure initiale une structure sur appuis isostatiques associée obtenue en bloquant r
déplacements choisis parmi les n déplacements λ i (i = 1, n ) (il ya donc C rn structures iso associées
potentielles).
Une structure sur appuis iso associée quelconque soumise aux efforts Fi (i = 1, n ) est dans le même état de
déformation que la structure initiale chargée et présente donc la même énergie de déformation.

On peut attacher à la structure sur appuis iso choisie une matrice de souplesse S relative à la base (B) telle
que :
1 t
U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F = énergie de déformation commune à la structure initiale chargée et aux
2
structures iso associées chargées
Et λ = S ⋅ F uniquement pour la structure sur appuis iso associée choisie.
Cette matrice de souplesse S est une matrice carrée symétrique (n x n) non inversible.
On peut attacher à la structure autant de matrices de souplesse que de structures sur appuis iso associées
potentielles ( C rn ).

page I-2 -- 27
2.6 -- Exemples

2.6.1 -- Exemple 1

Soit la structure plane chargée dans son plan, travée sur appuis simples :
L

L/3 L/3 L/3

F1 F2

A1 A2
1 2

e1 e2

⎧→ ⎫
⎪ e1⎪
Matrices de rigidité et de souplesse dans la base (B) = ⎨→ ⎬ ??
⎪⎩ e 2 ⎪⎭

On suppose que l’on connaît les résultats suivants :


L

L/3 L/3 L/3

f1 f2

La structure est sur appuis isostatiques. Elle n’est pas libre.

⎡F ⎤ ⎡λ ⎤
F = ⎢ 1⎥ λ = ⎢ 1⎥
⎣F2 ⎦ ⎣λ 2 ⎦

• Matrice de rigidité : F = R ⋅ λ

⎡R R 12 ⎤ ⎡ f1 f2 ⎤ ⎡F ⎤ ⎡f f 2 ⎤ ⎡ λ1 ⎤
R = ⎢ 11 = F = R ⋅ λ = ⎢ 1⎥ = ⎢ 1 ⋅
⎣R 21 R 22 ⎥⎦ ⎢⎣f 2 f 1 ⎥⎦ ⎣F2 ⎦ ⎣f 2 f 1 ⎥⎦ ⎢⎣λ 2 ⎥⎦
1 t
Énergie de déformation : U = U c = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ
2

• Matrice de souplesse : λ = S⋅F

−1 1 ⎡ f1 − f2 ⎤ ⎡λ ⎤ 1 ⎡ f1 − f 2 ⎤ ⎡ F1 ⎤
S = R = ⎢− f λ = ⎢ 1⎥ = S ⋅ F = ⋅
f12 − f 22 ⎣ 2 f1 ⎥⎦ λ
⎣ 2⎦ f1 − f 22
2 ⎢− f
⎣ 2 f 1 ⎥⎦ ⎢⎣F2 ⎥⎦

1 t
Énergie de déformation : U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F
2

page I-2 -- 28
2.6.2 -- Exemple 2

Soit la structure plane chargée dans son plan, travée sur appui simple :

L/3 L/3 L/3

F1 F2

A1 A2
1 2

e1 e2

On suppose connu le résultat suivant :

L/3 L/3

1° / -- calculer les valeurs de f1 , f 2 , f1′ , f 2′ tels que :

L/3 L/3 L/3

f1 f2

L/3 L/3 L/3

f 1' f 2'

⎧→ ⎫
⎪ e1⎪
2°/ -- Matrices de rigidité et de souplesse dans la base (B) = ⎨→ ⎬ ??
⎪⎩ e 2 ⎪⎭

page I-2 -- 29
CORRIGE

1°/ -- valeurs de f1 , f 2 , f1′ , f 2′

La structure est libre.


Il suffit de bloquer un degré de liberté élémentaire pour la mettre qur appuis isostatiques.
D’où 1 mode rigide :

D’où F1 et F2 pas indépendantes, liées par une relation, moment nul sur appui : F1 + 2 ⋅ F2 = 0

L/3 L/3 L/3

f1 f2

L/3 L/3 L/3

f 1' f 2'

f f
f1 = f f1 + 2 ⋅ f 2 = 0 ⇒ f2 = − 1 = −
2 2
Maxwell-Betti ⇒ 0 ⋅ f1 + 1 ⋅ f 2 = 1 ⋅ f1′ + 0 ⋅ f 2′ ⇒ f 2 = f1′
f ′
f 1′ + 2 ⋅ f 2′ = 0 ⇒ f 2′ = − 1
2

f f f
D’où : f1 = f f2 = − f 1′ = − f 2′ =
2 2 4

page I-2 -- 30
⎧→ ⎫
⎪ e1⎪
2°/ -- Matrices de rigidité et de souplesse dans la base (B) = ⎨→ ⎬ ??
⎪⎩ e 2 ⎪⎭
2°/ - a - Matrice de rigidité : F = R ⋅λ

⎡R R 12 ⎤ ⎡f 1 f2 ⎤ ⎡ f − f 2⎤
R = ⎢ 11 = =⎢
⎣R 21 R 22 ⎥⎦ ⎢⎣f 1′ ⎥
f 2′ ⎦ ⎣− f 2 f 4 ⎥⎦

Le déterminant de R est nul. ⇒ R n’est pas régulière, n’est pas inversible.

⎡F ⎤ ⎡ f − f 2⎤ ⎡ λ 1 ⎤
F = R ⋅ λ = ⎢ 1⎥ = ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎣F2 ⎦ ⎣− f 2 f 4 ⎦ ⎣λ 2 ⎦
2
1 t 1 ⎡ f − f 2⎤ ⎡ λ 1 ⎤ 1 ⎛ λ2 ⎞
Énergie de déformation : U = U c = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ = ⋅ [λ1 λ 2 ]⋅ ⎢ ⎥ ⋅ ⎢λ ⎥ = ⋅ f ⋅ ⎜⎜ λ1 − ⎟⎟
2 2 ⎣ − f 2 f 4 ⎦ ⎣ 2⎦ 2 ⎝ 2 ⎠
Remarque :
⎡λ ⎤
La géométrie de la structure à l’équilibre est définie par le vecteur λ = ⎢ 1 ⎥ à un mode rigide de rotation près autour
⎣λ 2 ⎦
de l’appui simple.
⎡λ ⎤
Si aux déplacements λ = ⎢ 1 ⎥ on ajoute un mode rigide de rotation Ω autour de l’appui simple, en posant
⎣λ 2 ⎦
L ′ ⎡λ′ ⎤ ⎡ λ + k ⎤
Ω⋅ =k : λ = ⎢ 1⎥ = ⎢ 1 ⎥ on voit que l’énergie de déformation ne change pas :
3 ⎣λ ′2 ⎦ ⎣λ 2 + 2k ⎦
2 2
1 t ′ ′ 1 ⎛ λ′ ⎞ 1 ⎛ λ ⎞
U = U c = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ = ⋅ f ⋅ ⎜⎜ λ1′ − 2 ⎟⎟ = ⋅ f ⋅ ⎜⎜ λ1 − 2 ⎟⎟
2 2 ⎝ 2 ⎠ 2 ⎝ 2 ⎠

2°/ - b - Matrice de souplesse : λ = S ⋅ F


On a vu que la déformation de la structure et son énergie de déformation sont celles d’une structure sur appuis iso
associée obtenue en bloquant autant de degrés de liberté que de modes rigides indépendants présentés par la structure
libre initiale.
La structure présentant 1 mode rigide, on lui associe une structure sur appuis isostatiques en bloquant l’un des degrés
de liberté λ 1 ou λ 2

• Cas (1) : on bloque λ 1 = 0

L/3 L/3 L/3

1/f 2' = 4/f

- Pour cette structure sur appuis iso , non libre, il existe une matrice de souplesse sur son degré de liberté
restant λ 2 .
4
C’est un scalaire : S = [α 22 ] =
f
4 1 t 1 4 2
On a : λ 2 = ⋅ F2 U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F = ⋅F 2 ⋅ ⋅ F2 = ⋅ F22 avec F1 + 2 ⋅ F2 = 0
f 2 2 f f

page I-2 -- 31
- pour la structure libre initiale on a :
⎡λ ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ F ⎤ ⎡0 0 ⎤ ⎡ F1 ⎤
λ = ⎢ 1 ⎥ = ⎢4 ⎥ = S ⋅ F = S ⋅⎢ 1⎥ = ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⋅ F
⎣λ 2 ⎦ ⎢⎣ f 2 ⎥⎦ ⎣F2 ⎦ ⎣0 4 f ⎦ ⎣F2 ⎦
1 t 1 ⎡0 0 ⎤ ⎡ F1 ⎤ 2 2
U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F = ⋅ [F1 F2 ]⋅ ⎢ ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ = ⋅ F2
2 2 ⎣0 4 f ⎦ ⎣F2 ⎦ f
1 t
Compte tenu de la définition de la matrice de souplesse ( U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F ) on peut associer à la
2
⎡0 0 ⎤
structure libre initiale une matrice de souplesse S ⋅ = ⎢ ⎥
⎣0 4 f ⎦
- Cas (2) : on bloque λ 2 = 0

L/3 L/3 L/3

1/f = 1/f

- Pour cette structure sur appuis iso , non libre, il existe une matrice de souplesse sur son degré de liberté
restant λ 1 .
1
C’est un scalaire : S = [α11 ] =
f
1 1 t 1 1 1 2
On a : λ 1 = ⋅ F1 U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F = ⋅F1 ⋅ ⋅ F1 = ⋅ F1 avec F1 + 2 ⋅ F2 = 0
f 2 2 f 2f
2 2
On retrouve U = U c = ⋅ F2
f
- pour la structure libre initiale on a :
⎡λ ⎤ ⎡1 ⋅ F ⎤ ⎡F ⎤ ⎡1 ⎤
0⎥ ⎡ F1 ⎤
λ = ⎢ 1 ⎥ = ⎢f 1⎥ = S ⋅ F = S ⋅ ⎢ 1 ⎥ = ⎢f ⋅⎢ ⎥
⎣λ 2 ⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎣F2 ⎦ ⎢⎣ 0 0⎥⎦ ⎣F2 ⎦
1 t 1 ⎡1 f 0⎤ ⎡ F1 ⎤ 1 2
U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F = ⋅ [F1 F2 ]⋅ ⎢ ⋅⎢ ⎥ = ⋅ F1
2 2 ⎣0 0⎥⎦ ⎣F2 ⎦ 2f
1 t
Compte tenu de la définition de la matrice de souplesse ( U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F ) on peut associer à la
2
⎡1 f 0⎤
structure libre initiale une matrice de souplesse S ⋅ = ⎢ ⎥
⎣ 0 0⎦
- expression du vecteurdéplacement dans le cas général :
⎡λ ⎤
À partir du cas (2) on peut considérer le cas général du vecteur déplacement λ = ⎢ 1 ⎥ défini à un
⎣λ 2 ⎦
L
mode rigide de rotation Ω près autour de l’appui simple, en posant Ω ⋅ =k :
3
⎡1 ⎤
′ ⎡ λ ′ ⎤ ⎡ λ + k ⎤ ⎡ λ 1 ⎤ ⎡ k ⎤ ⎢ ⋅ F1 + k ⎥
λ = ⎢ 1⎥ = ⎢ 1 ⎥ = ⎢ ⎥+⎢ ⎥ = f
⎣λ ′2 ⎦ ⎣λ 2 + 2k ⎦ ⎣λ 2 ⎦ ⎣2k ⎦ ⎢⎣ 2k ⎥⎦

On ne peut pas écrire λ = S F

page I-2 -- 32
F1 F2

0 + 2k
F1 /f + k

3°/ -- Conclusion

• quelles que soient les conditions d’appuis de la structure


1 t
U = Uc = ⋅ λ ⋅ R ⋅ λ F = R ⋅λ
2

• Quand la structure est sur appuis isostatiques au moins :


1 t
U = Uc = ⋅ F ⋅ S ⋅ F λ = S ⋅F
2

• Quand la structure est libre r modes rigides (ici r=1)


Les efforts extérieurs appliqués sont liés par r relations (équilibre statique)
Compte tenu de l’ensemble des déplacements (N=n+p) Il y a s = C rn structures sur appuis iso associées
différentes.
1 t
On peut donc associer à la structure libre s matrices S telles que U = U c = ⋅ F ⋅ S ⋅ F
2
Pour chacune de ces s matrices on a : λ = S ⋅ F qui donne les déplacements à déplacement de corps rigide
combinaison des r modes rigides de la structure libre.

2.6.2.1 -- Exemple 3

• La structure est la poutre droite sur appuis simples plane et chargée dans son plan suivante :

F1 ...... Fi ...... Fn

A1 ...... Ai ...... An
1 i n

- Cette structure est sur appuis isostatiques.

λi = ∑ α ij ⋅ Fj soit λ= S⋅F
j =1, n
- α ij le terme banal de la matrice de souplesse S , est la valeur du déplacement λ i pour les actions
extérieures appliquées Fj = 1 , Fk = 0

- La structure étant sur appuis isostatiques, les efforts Fi (i = 1, n ) sont des variables indépendantes, et
la matrice S est régulière inversible.

page I-2 -- 33
• La structure est la poutre droite sur appuis simples plane et chargée dans son plan suivante :

- Cette structure présente 2 modes rigides :

mode rigide 1 : translation verticale

mode rigide 2 : rotation autour de A

- Soumise à un cas de charges semblable au précédent :

ai

F1 ...... Fi ...... Fn

A1 ...... Ai ...... An
1 i n


on voit que les efforts appliqués Fi (i = 1, n ) ne sont plus quelconques, ils ne sont plus indépendants,
ils doivent satisfaire les 2 équations de la statique :

∑F = 0
i =1, n
i ∑a ⋅F = 0
i =1, n
i i

- On a toujours les relations du type :


λi = ∑ α ij ⋅ Fj soit λ = S ⋅ F mais on ne peut rien avancer de plus sur la matrice de souplesse S
j =1, n

page I-2 -- 34
A
Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166

C
CAAL
LCCU
ULLA
AVVA
ANNC
CÉÉD
DEESS SST
TRRU
UCCT
TUUR
REESS
JJJeeeaaannn---M
Maaarrrccc T
M TO
T OU
O UR
U RT
R TO
TOOIIISSS

PARTIE II

STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS


DE BARRES ET POUTRES

SOMMAIRE

PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,


DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

PARTIE II.2 CALCUL AU « PREMIER ORDRE » - METHODE DES FORCES

PARTIE II.3 CALCUL AU « PREMIER ORDRE » - METHODE DES DEPLACEMENTS

PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE


CALCULS AU « SECOND ORDRE » ET EN « GRANDS DEPLACEMENTS »
A
Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166

C
CAAL
LCCU
ULLA
AVVA
ANNC
CÉÉD
DEESS SST
TRRU
UCCT
TUUR
REESS
JJJeeeaaannn---M
Maaarrrccc T
M TO
T OU
O UR
U RT
R TO
TOOIIISSS

PARTIE II

STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS


DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,


DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

SOMMAIRE

Chapitre II.1-1 Définitions - hypothèses simplificatrices - relations déformations / déplacements – variations dim.

Chapitre II.1-2 Expression des tenseurs contraintes et déformations, des déformations des sections droites, en
fonction des sollicitations

Chapitre II.1-3 Application des théorèmes de l’énergie

Chapitre II.1-4 lignes d’influence

Chapitre II.1-5 théorèmes de l’Energie - calcul des contraintes, déformations, déplacements en fonction des
sollicitations – exemples de synthèse et EXERCICES CORRIGES
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-1)-1.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,
DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II.1-1 DEFINITIONS – HYPOTHESES SIMPLIFICATRICES


RELATIONS DEFORMATIONS-DEPLACEMENTS
VARIATIONS DIMENSIONNELLES

1 -- L’ELEMENT POUTRE, DEFINITIONS, ACTIONS APPLIQUEES

1.1 -- définitions

• On appelle poutre prismatique un solide engendré par une aire plane (S) , dont le centre de gravité G décrit une
courbe (C) , le plan (P) de l’aire (S) restant normal à la courbe (C).
z
y
x
j
k (C)
t
G(s)

(S)

)
(P

L’aire (S) est appelée la section droite de la poutre ; la courbe (C) est appelée fibre moyenne de la poutre.
La fibre moyenne de la poutre (C) est orientée et on y définit une abscisse curviligne s.

• A la section droite banale de la poutre, de centre de gravité G(s) d’abscisse curviligne s sur (C), on associe un
→ → →
repère orthonormé direct local G(s)xyz de vecteurs unitaires respectifs t (s ), j (s ), k (s ) .

→ →d OG
Le vecteur unitaire t (s ) est tangent à la fibre moyenne (C) et vaut t (s ) = ; les directions Gy et Gz sont
ds
portées par les axes principaux d’inertie de la section droite; elles sont orientées de façon à former avec Gx un
repère orthonormé direct.
RAPPEL : ∫ y ⋅ dydz = ∫ z ⋅ dydz = ∫ yz ⋅ dydz = 0
S S S

Inertie principale I y = ∫ z 2 ⋅ dydz Inertie principale I z = ∫ y 2 ⋅ dydz


S S

• Les structures que nous étudions dans ce qui suit, sont dans le cas général des assemblages spatiaux de poutres.
La fibre moyenne de la structure est la réunion des fibres moyennes des éléments de poutres constitutifs.

Nous considérerons souvent le cas particulier des structures à plan moyen chargées dans leur plan.
Une structure (formée de poutres) à plan moyen est une structure :
- dont la fibre moyenne (C) est contenue dans un plan, le plan de la structure,
- dont les poutres constitutives sont telles que ce plan est un plan d’inertie principale commun à toutes les
sections droites,
cette structure à plan moyen est chargée dans son plan quand elle est soumise à des forces concentrées ou réparties
contenues dans ce plan et à des moments concentrés ou répartis d’axe normal à ce plan.

Une telle structure ainsi chargée se déforme dans son plan dans le cas de charges considéré.

Page II.1-1 -- 1
1.2 -- Les actions appliquées
Ce sont les actions extérieures données et les réactions d’appui.
Plus précisément :
- actions extérieures données du chargement :
efforts donnés
déformations imposées, variations dimensionnelles
déplacements d’appui imposés donnés
- les réactions d’appui qui en résultent.

1.2.1 -- Les efforts appliqués donnés du chargement

Les efforts appliqués donnés du chargement (ou efforts extérieurs appliqués donnés) dans une section droite de la
structure sont réduits au centre de gravité de cette section, sur la fibre moyenne.
On distingue :

- des forces concentrées F i (i = 1, n ) , appliquées aux centres de gravité G i de sections droites,

- des couples concentrés Γ j ( j = 1, m ) , appliqués aux centres de gravité G j de sections droites,

- des forces réparties sur la fibre moyenne (munie de l’abscisse curviligne s), de densité p (s )

- des couples répartis sur la fibre moyenne, de densité m(s )

1.2.2 -- déformations imposées ou variations dimensionnelles

1.2.2.1 -- Définition :
Le cas de charges déformations imposées ou variations dimensionnelles est du à des variations de volume élémentaires
de la matière constituant la structure.
Elles sont en général dûes à la température ou au retrait-fluage pour des matériaux tels que le béton.

1.2.2.2 -- Exemples :
• Augmentation uniforme de température dans certaines sections droites de poutres :
Cela se traduit par des velléités d’allongement des poutres concernées , allongement qui se produit librement dans
une structure librement déformable, sans sollicitations (structure isostatique).

• Gradient de température dans certaines sections droites de poutres :


Dans certaines sections droites, la température varie linéairement le long d’un axe principal d’inertie, sans qu’il y
ait augmentation de la température moyenne de la section.

Ce gradient de température provoque localement dans les poutres concernées, des velléités de prises de courbure
qui s’effectuent librement dans une structure librement déformable, sans sollicitations (structure isostatique).

Page II.1-1 -- 2
1.2.3 -- Les liaisons avec l’extérieur, les appuis, les réactions d’appui et les déplacements
imposés

• Le déplacement le plus général d’une section droite, dans l’espace est la composition d’une translation et d’une
rotation, qu’on peut réduire au centre de gravité de la section.
Soit pour une structure spatiale quelconque, 3 composantes de translation et 3 composantes de rotation qu’on peut
prendre en compte soit dans un repère global commun soit dans le repère local de la section considérée de la
structure à vide, avant déformation due au chargement.

• Un appui élémentaire dans une section droite donnée est un dispositif qui impose, nulle ou non, l’une de ces 6
composantes de déplacement.

• Les réactions d’appui sont les efforts associés aux déplacements imposés donnés nuls ou non :
- quand le déplacement imposé est une translation, la réaction d’appui correspondante est une force appliquée
sur la fibre moyenne au centre de gravité de la section concernée, de même axe que la translation imposée,
- quand le déplacement imposé est une rotation, la réaction d’appui correspondante est un moment appliqué sur
la fibre moyenne au centre de gravité de la section concernée, de même axe que la rotation imposée,

• On donne ci-dessous, la schématisation des principaux appuis envisagés dans le cas d’une structure plane chargée
dans son plan :
- appui simple glissant : une composante de translation v est imposée; la réaction d’appui correspondante est
une force R de même direction.

- appui simple fixe ou articulation : les translations sont imposées (les 2 composantes dans le plan de la
structure, u et v); la réaction d’appui correspondante est une force qui a 2 composantes, H et R, dans le plan
de la structure.

- encastrement : tous les déplacements du point concerné de la fibre moyenne sont imposés, translations et
rotations, soit les 2 composantes de translation dans le plan de la structure et la composante de rotation
perpendiculaire au plan de la structure. D’où les réactions d’appui H, R, M.

1.2.4 -- Repères de définition

• Les actions appliquées suivantes :


- efforts donnés du chargement,
- réactions d’appui et déplacements imposés,
peuvent être prises en compte dans le repère local G(s)xyz de la section droite concernée, ou dans un repère global
commun à toutes les sections droites.

• Par contre, on verra que les actions déformations imposées (ou variations dimensionnelles) sont considérées
prises dans les repères locaux Gxyz des sections droites concernées.

Page II.1-1 -- 3
2 -- SOLLICITATIONS DANS UNE SECTION DROITE

2.1 -- sollicitations extérieures


Soit une structure formée de poutres représentée par sa fibre moyenne orientée (C) (ensemble des fibres moyennes
orientées de chacune des poutres) en équilibre sous l’effet d’un chargement quelconque.

G1(s1) G(s) G2(s 2)

Soit G(s) un point de la fibre moyenne d’abscisse curviligne s.

Soit G (ξ ) le point banal de la fibre moyenne d’abscisse curviligne ξ .

Soit G (s1 ) et G (s 2 ) deux points de la fibre moyenne situés en amont et en aval de la section G(s) : s1 ≤ s ≤ s2 .
Entre G (s1 ) et G (s 2 ) les efforts extérieurs appliqués à la structure (sur sa fibre moyenne), y compris les réactions
d’appui, sont les suivants :

∗ F (ξ i ) (s1 < ξi < s2 ) forces ponctuelles appliquées aux points G (ξ i ) de la fibre moyenne,

∗ p (ξ ) (s1 < ξ < s2 ) densité de forces répartie,

∗ M ξj ( ) (s1 < ξ j < s2 ) moments ponctuels,

∗ m(ξ) (s1 < ξ < s2 ) densité de moment répartie.
→ →
2.1.1 -- éléments de réduction en G(s) des efforts appliqués à droite, R d (s ) et M d (s )
→ →
Soit R d (s ) et M d (s ) les éléments de réduction (résultante et moment résultant) en G (s ) des efforts extérieurs
appliqués à droite de G (s ) c'est-à-dire, efforts donnés du chargement et réactions d’appui appliqués à des abscisses
curvilignes supérieures à s.
→ → → s →
R d (s ) = R d (s 2 ) + ∑ F (ξ i ) + ∫s 2 p (ξ )⋅ dξ
s < ξ i <s 2
→ → − − −→ → → − − −→ → ⎡→ − − −→ → ⎤
∑ M(ξ j )+ ∑ G(s )G(ξ i ) ∧ F (ξ i ) + ∫s 2 ⎢m(ξ ) + G(s )G(ξ ) ∧ p (ξ )⎥ ⋅ dξ
s
M d (s ) = M d (s 2 ) + G (s )G (s 2 ) ∧ R d (s 2 ) +
s < ξ j <s 2 s < ξ i <s 2 ⎣ ⎦

→ →
2.1.2 -- éléments de réduction en G(s) des efforts appliqués à gauche, R g (s ) et M g (s )
→ →
Soit R g (s ) et M g (s ) les éléments de réduction (résultante et moment résultant) en G (s ) des efforts extérieurs
appliqués à droite de G (s ) c'est-à-dire, efforts donnés du chargement et réactions d’appui appliqués à des abscisses
curvilignes inférieures à s.

→ → → s →
R g (s ) = R g (s1 ) + ∑ F (ξ i ) + ∫s1 p (ξ )⋅ dξ
s1 <ξ i <s
→ → − − −→ → → − − −→ → s ⎡→ − − −→ → ⎤
M g (s ) = M g (s1 ) + G (s )G (s1 ) ∧ R g (s1 ) + ∑ M(ξ j )+ ∑ G(s )G(ξ i ) ∧ F (ξ i ) + ∫s1 ⎢m(ξ ) + G(s )G(ξ ) ∧ p (ξ )⎥ ⋅ dξ
s1< ξ j <s s1 <ξ i <s ⎣ ⎦

2.1.3 -- conséquence de l’équilibre de la structure

→ → → → → →
L’équilibre statique de la structure chargée entraine : R d (s ) + R g (s ) = 0 M d (s ) + M g (s ) = 0

Page II.1-1 -- 4
2.1.4 -- sollicitations extérieures dans la section (s)

2.1.4.1 -- structure spatiale quelconque, avec les conventions de signes de la mécanique :

• Les sollicitations dans la section droite banale de centre de gravité G(s) sont les composantes dans le repère
G(s)xyz des éléments de réduction en G, des forces extérieures appliquées à droite de G.

⎡ N(s ) ⎤ ⎡ effort normal ⎤



⎢ ⎥ ⎢ ⎥
Composantes de R d (s ) : ⎢Vy (s )⎥ = ⎢effort tranchant suivant Gy ⎥
⎢⎣ Vz (s )⎥⎦ ⎢ effort tranchant suivant Gz ⎥
⎢⎣ ⎥⎦

⎡M x (s )⎤ ⎡moment de torsion d ' axe Gx ⎤


→ ⎢ ⎥
Composantes de M d (s ) : ⎢⎢ M y (s )⎥⎥ = ⎢ moment de flexion d' axe Gy ⎥
⎢⎣ M z (s )⎥⎦ ⎢ moment de flexion d' axe Gz ⎥
⎢⎣ ⎥⎦

• Remarque, relations entre sollicitations :

Dans une zone de la fibre moyenne où les efforts extérieurs appliqués ne comportent pas d’efforts concentrés
→ →
(forces ou moments) mais uniquement des densités continues de forces ( p (ξ ) ) ou de moments m(ξ ) , on peut
noter les relations suivantes :

m( s )

p( s )
j
k
G(s+ds) (C)
t
G(s)

R d + dRd
Rd Md+ dMd
Md

→ → → → dR d →
• R d = R d + dR d + p (s ).ds d’où : = − p (s )
ds
→ → → → → ⎛→ → ⎞
• M d = M d + dM d + m(s ).ds + t .ds ∧ ⎜⎜ R d + dR d ⎟⎟
⎝ ⎠
→ → → → ⎛→ → ⎞
Soit au second ordre près : M d = M d + dM d + m(s ).ds + ds.⎜⎜ t ∧ R d ⎟⎟
⎝ ⎠

dM d → → →
D’où : = − m(s ) − t (s ) ∧ R d
ds

Page II.1-1 -- 5
2.1.4.2 -- structure plane chargée dans son plan, conventions de signes de la Résistance des
Matériaux :

⎛→ → ⎞
Supposons que le plan principal d’inertie commun à toutes les sections droites soit le plan ⎜⎜ t (s ), j (s )⎟⎟ , (xy).
⎝ ⎠
y

x
j

t (C)
G(s)
k
z Rd
Md


→ → → d k (s )
* le vecteur unitaire k (s ) est normal au plan de la structure et indépendant de s : k (s ) = k et =0
ds

* R d (s ) , résultante en G(s) des efforts appliqués à droite de G, se trouve dans le plan de la structure,

→ → →
* M d (s ) le moment résultant en G(s) des efforts appliqués à droite de G est porté par le vecteur k (s ) = k .

Ainsi, les sollicitations prises en compte avec les conventions de la mécanique dans le repère G(s)xyz sont telles que :
Vz (s ) = 0 ,
M x (s ) = 0
M y (s ) = 0
Les seules sollicitations non nulles sont : Effort normal = N(s )
Effort tranchant suivant Gy = Vy (s )
Moment de flexion d’axe Gz = M z (s )
Avec les conventions de signes de la Mécanique, pour les sollicitations :
→ → → → → →
R d = N(s ) ⋅ t (s ) + Vy (s ) ⋅ j (s ) M d = M z (s ) ⋅ k (s ) = M z (s ) ⋅ k

• Dans ce cas, pour les structures béton, on adopte les conventions de signes de la Résistance des Matériaux :

Sollicitations calculées à droite : Sollicitations calculées à gauche :

M> 0 M> 0

N>0 N>0
V>0 V>0

En prenant les sollicitations calculées à droite, avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux, on a :
→ → → → → → → →
N = − R d ⋅ t (s ) V = −Vy (s ) = − R d ⋅ j (s ) M = M z (s ) = M d ⋅ k (s ) = M d ⋅ k

Page II.1-1 -- 6
• Remarque, relations entre sollicitations définies avec les conventions de signes de la R de M :

m(s).k
p(s).j

M M+dM
j
t
N N+dN
k
(C)
V V+dV

s s+ds
dV dM
= p(s ) = V − m(s )
ds ds

2.2 -- sollicitations internes

Soit une structure formée de poutres, quelconque, en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données. Elle comporte
une fibre moyenne (C) orientée et munie d’une abscisse curviligne s.

La section droite banale de centre de gravité G (s ) la sépare en deux parties, la partie de droite (située en aval de la
section considérée c. a d. d’abscisse curviligne sur la fibre moyenne supérieure où égale à celle de la section
considérée) et la partie de gauche (située en amont de la section considérée c. a d. d’abscisse curviligne sur la fibre
moyenne inférieure où égale à celle de la section considérée).
La partie de droite exerce sur la partie de gauche, sur la surface de la section droite considérée, des contraintes qui
forment un torseur {Φ DG } .

De même, la partie de gauche exerce sur la partie de droite, sur la surface de la section droite considérée, des
contraintes qui forment un torseur {Φ GD } égal et opposé à {Φ DG } : { } {
ΦGD + ΦDG = 0 }
Les composantes de la réduction en G de ces deux torseurs {Φ GD } et {Φ DG } dans le repère local G(s)xyz de la
section droite, prises avec des conventions de signes appropriées, sont les sollicitations internes de la section.
Ainsi, les composantes de la réduction en G de {Φ DG } dans le repère local G(s)xyz sont les sollicitations internes
prises avec les conventions de signes de la Mécanique.
De même, on peut définir les sollicitations internes avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux.

Page II.1-1 -- 7
2.3 -- relation entre sollicitations internes et extérieures

Dans la section banale G de la structure à l’équilibre :

• forces extérieures appliquées (données du chargement et réactions d’appui) :


Soit {FG } le torseur des forces extérieures appliquées à gauche de la section banale G,
Soit {FD } le torseur des forces extérieures appliquées à droite de la section banale G.

La structure étant en équilibre on a : {FG }+ {FD } = 0

Rappel : les composantes de la réduction en G de {FG } et de {FD } , prises avec certaines conventions de signes
(Mécanique ou Résistance des Matériaux), sont les sollicitations extérieures dans la section droite considérée.

• La partie de droite exerce sur la partie de gauche, sur la surface de la section droite considérée G, des contraintes
de torseur {Φ DG } .
De même, la partie de gauche exerce sur la partie de droite, sur la surface de la section droite considérée, des
contraintes de torseur {Φ GD } égal et opposé à {Φ DG } (action / réaction) :
{ΦGD} + {Φ DG} = 0

• En adoptant les mêmes conventions de signes pour les torseurs {F} et {Φ} :
L’équilibre de la partie de gauche s’écrit : {FG }+ {Φ DG } = 0 soit : {Φ DG } = −{FG } = {FD }
L’équilibre de la partie de droite s’écrit : {FD}+{ΦGD} = 0 soit : {Φ GD } = {FG }
Pour une structure à poutres quelconque en équilibre, si on adopte les mêmes conventions de signes pour les
sollicitations extérieures et les sollicitations internes, les sollicitations internes sont égales aux sollicitations
extérieures.

Page II.1-1 -- 8
3 -- HYPOTHESES SIMPLIFICATRICES DE LA THEORIE DES POUTRES
Soit une structure constituée de poutres, en équilibre, soumise à des actions extérieures quelconques (efforts extérieurs
appliqués, variations dimensionnelles...).
Les hypothèses simplificatrices de la théorie des structures formées de poutres, sont indépendantes des lois de
comportement des matériaux constitutifs ; elles sont au nombre de trois :
∗ l’hypothèse de Saint-Venant relative aux sollicitations,
∗ l’hypothèse de Navier-Bernouilli relative aux déformations,
∗ l’hypothèse spécifique relative aux contraintes.

3.1 -- hypothèse de Saint-Venant


Dans une section droite de centre de gravité G, de la poutre chargée, éloignée des points d’application des forces
extérieures, les contraintes et les déformations ne dépendent que des sollicitations dans la section.

3.2 -- hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée


Deux sections droites infiniment voisines de la poutre chargée (d’abscisse curviligne s et s+ds de la géométrie initiale)
deviennent après déformation deux sections infiniment voisines, en général gauches (le gauchissement provient des
déformations d’effort tranchant et de torsion), superposables par déplacement (translation + rotation).

3.3 -- nullité de la contrainte normale sur les facettes parallèles à la fibre moyenne
En un point quelconque de la poutre, la composante normale de la contrainte sur une facette quelconque parallèle à la
fibre moyenne est nulle.

• Conséquence, forme du tenseur contraintes en un point quelconque, dans le repère local G(s)xyz de la section
droite qui le contient :
⎡0⎤
Dans G(s)xyz les composantes du vecteur unitaire d’une facette parallèle à la fibre moyenne ont la forme : ⎢⎢α ⎥⎥
⎢⎣β ⎥⎦
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡ 0 ⎤
La composante normale de la contrainte sur la facette vaut : [0 α β] ⋅ ⎢⎢σ yx σ yy

σ yz ⎥ ⋅ ⎢⎢α ⎥⎥ = 0 ∀ α, β
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥⎦ ⎢⎣ β ⎥⎦

⇒ σ yy = σ zz = σ yz = σ zy = 0
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⇒ Forme du tenseur contraintes dans le repère local G(s)xyz lié à la section droite : ⎢⎢σ yx 0 0 ⎥⎥
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦

3.4 -- Hypothèses complémentaires, petits déplacements et petites déformations,


comportement élastique linéaire des matériaux, linéarité
On appliquera les résultats de la mécanique des milieux continus déformables vus au chapitre I précédent dans le
cadre des 3 hypothèses suivantes :
- Hypothèse 1 : Les déformations et les déplacements sont infiniment petits,
- Hypothèse 2 : les matériaux constitutifs ont un comportement élastique linéaire,
- Hypothèse 3 : le calcul est réalisé au premier ordre, c'est-à-dire qsue les équations de la statique sont
écrites dans une géométrie unique indépendante du chargement.
• On sait que la réunion de ces 3 hypothèses assure à la structure un comportement linéaire vis-à-vis des chargements.

• La 1ière hypothèse simplificatrice (contraintes et déformations en un point ne dépendent que des sollicitations dans la
section droite) permet d’étudier les contraintes et déformations de la section G(s) en étudiant l’équilibre du système
G(s)G(s+ds) soumis aux efforts Si (s ) (i=1,6) et Si (s + ds ) (sollicitations dans les sections G(s) et G(s+ds)) ;

Associé au comportement linéaire de la structure ou de ses parties vis-à-vis des chargements, appliqué à la tranche
de poutre G(s)G(s+ds) ⇒ σij = ∑ σij (Sk ) de même : ε ij = ∑ ε ij (Sk )
k =1,6 k =1,6

Page II.1-1 -- 9
4 -- L’HYPOTHESE DE NAVIER-BERNOUILLI GENERALISEE, SES LIMITES ET CALCUL DES
DEPLACEMENTS

4.1 -- conséquence directe de l’hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée, prise en


compte de la déformation des sections droites

Compte tenu de l’hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée, la déformation des sections droites de la poutre sous un
cas de charges donné peut être représentée par 2 fonctions vectorielles de l’abscisse curviligne sur la fibre moyenne
(C) de la structure :

- le vecteur translation différentielles : δΛ(s ) ,

- le vecteur rotation différentielle : δΩ(s )
telles que le déplacement relatif des 2 sections infiniment voisines (s) et (s+ds) (abscisses curvilignes prises dans la
géométrie initiale), ou plus précisément, le déplacement de la section (s+ds) repéré sur des axes locaux liés à la section
(s) dans la déformation, est un déplacement infiniment petit :
⎡→ ⎤
- de translation ⎢δΛ(s ) ⋅ ds ⎥ ,
⎣ ⎦
⎡→ ⎤
- et de rotation ⎢δΩ(s ) ⋅ ds ⎥ autour de G (s ) .
⎣ ⎦

4.2 -- gauchissement des sections droites et limite de validité de l’hypothèse de Navier-


Bernouilli généralisée

• Le calcul du tenseur contraintes et du tenseur déformations en tout point de la structure en fonction des
sollicitations, par résolution des équations de la mécanique des milieux continus déformables, dans le cadre des
hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres, montre que :
- sous sollicitations d’effort normal et de moment fléchissant, les sections droites restent planes,
normales à la fibre moyenne déformée,
- sous sollicitations d’effort tranchant et de torsion, les sections droites ne restent pas planes, elles se
gauchissent.

• L’hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée permet de tenir compte de ce gauchissement mais néglige sa


variation entre 2 sections droites infiniment voisines G(s) et G(s+ds) ; elle le considère du second ordre, ce qui
est en général justifié.

• Dans la suite, le calcul du déplacement relatif de 2 sections non infiniment voisines sera mené en négligeant la
variation le gauchissement et donc en fait en négligeant le gauchissement. L’approximation est justifiée car,
pour les structures normalement conçues, ce gauchissement reste faible vis-à-vis du déplacement relatif
d’ensemble des sections.

4.3 -- Calcul des déplacements des sections droites


Ce calcul est donc mené en négligeant le gauchissement des sections droites dans la déformation due au
chargement, quel qu’il soit.

4.3.1 -- rappel, composition de translations et rotations infiniment petits

4.3.1.1 -- définition
Soit une composition de déplacements infiniment petits, CD, constituée de p translations et de q rotations, appliquée à
un solide indéformable.

- les p translations sont définies par leurs vecteurs respectifs : T i (i = 1, p )

- chacune des q rotations est définie par un vecteur Ω j ( j = 1, q ) et un point de passage, C j .

Page II.1-1 -- 10
⎛→ ⎞
- et l’image P’ d’un point quelconque P par la seule rotation infiniment petite ⎜ Ω j , C j ⎟ est définie par :
⎜ ⎟
⎝ ⎠
→ → →
PP ′ = Ω j ∧ C j P

4.3.1.2 -- Propriétés de la composition de déplacements infiniment petits


• Soit P (k ) l’image d’un point quelconque P par la composition d’un nombre fini (k) de translations et de rotations
infiniment petites.
− − − − − − −→ → − − −−→
⎛→ ⎞ ( ) ( )
L’image P ( k +1) ( k)
de P par la rotation infiniment petite ⎜ Ω j , C j ⎟ est définie par : P P
⎜ ⎟
k k +1
= Ω j ∧ C j P (k )
⎝ ⎠
− − − − − − −→ → −→
Et on peut écrire : P (k ) (k +1)
P = Ω j ∧ C j P à un infiniment petit du second ordre près.

• En conséquence :

- L’ordre de la composition CD des p translations et des q rotations infiniment petites est


indifférent à un infiniment petit du second ordre près.
- Et si P′ est l’image d’un point quelconque P par la composition de déplacements CD, on a:
→ p → q
⎡→ → ⎤
PP ′ = ∑ Ti + ∑ ⎢⎣Ω j ∧ C j P⎥⎦
i =1 j=1
• Soit M ′ l’image d’un point quelconque M :
→ p → q ⎡→ → ⎤ → q ⎡→ → ⎤ q ⎡→ → ⎤ → q ⎡→ ⎛ → → ⎞⎤
MM ′ = ∑ Ti + ∑ ⎢Ω j ∧ C j M ⎥ = PP ′− ∑ ⎢Ω j ∧ C j P ⎥ + ∑ ⎢Ω j ∧ C j M ⎥ = PP ′+ ∑ ⎢Ω j ∧ ⎜⎜ C j M − C j P ⎟⎟⎥
i =1 j=1 ⎣ ⎦ j=1 ⎣ ⎦ j=1 ⎣ ⎦ j=1 ⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦
→ → q ⎛ → → ⎞ → ⎡q →⎤ →
Soit : MM ′ = PP ′+ ∑ ⎜⎜ Ω j ∧ PM ⎟⎟ = PP ′+ ⎢ ∑ Ω j ⎥ ∧ PM
j=1 ⎝ ⎠ ⎢⎣ j=1 ⎥⎦
La composition de déplacements envisagée CD appliquée au solide indéformable considéré, se réduit à (l’ordre
est indifférent) :

- une translation définie par le vecteur PP′ ,
⎛⎛ → ⎞ ⎞ →
une rotation ⎜ ⎜ ⎟, P ⎟ autour d’un axe passant par P représentée par le vecteur
∑Ω j
⎜⎜ ∑
- Ω j
⎟ ⎟
⎝ ⎝ j=1,q ⎠ ⎠ j=1,q

• Soit M un point quelconque du solide considéré ; son image M ′ est donc ainsi obtenue :
→ →
translation PP′ rotation d'axe passant par P de vecteur Ω
M ⎯⎯ ⎯ ⎯ ⎯⎯→ M1 ⎯⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯⎯→ M ′
→ p → q q →
⎡→ → ⎤ →
Avec : PP ′ = ∑ Ti + ∑ ⎢⎣Ω j ∧ C j P⎥⎦ Ω= ∑Ω j
i =1 j=1 j=1

4.3.2 -- Calcul des déplacements, formules de Bresse

Ce calcul est mené dans l’hypothèse où on néglige le gauchissement des sections droites.

• Dans la déformation due au chargement, la section droite banale (s) de centre de gravité G (s ) d’abscisse
curviligne s sur la fibre moyenne, subit un déplacement infiniment petit composition :

- d’une translation (infiniment petite) Λ (s )

- d’une rotation (infiniment petite) Ω (s ) passant par son centre de gravité G(s)

Page II.1-1 -- 11
• Soit deux sections droites non infiniment voisines ( s0 ) de centre de gravité G (s0 ) et (s) de centre de gravité G (s )
avec s0 ≤ s .
→ →
Les formules de Bresse expriment le déplacement de la section (s) (translation Λ (s ) et rotation Ω (s ) ) en fonction
→ →
du déplacement de la section ( s0 ) (translation Λ (s0 ) et rotation Ω (s0 ) ) et de la déformation de la poutre entre les
2 sections ( s0 ) et (s) .
G (s )
(C)

G (s 0) (s )
(s 0)

G'(s 0)
G'(s )
(C')

• Pour établir ces formules, on applique les résultats rappelés ci-dessus relatifs à la composition de déplacements –
translations et rotations – infiniment petits.
→ → → → → →
Dans ces conditions, on peut écrire : Λ (s ) = Λ1 (s ) + Λ 2 (s ) et Ω(s ) = Ω1 (s ) + Ω 2 (s ) , où :
→ →
- Λ1 (s ), Ω1(s )
est le déplacement (translation, rotation) de la section (s) dans la déformation de la partie
de poutre en amont de ( s0 ) (d’abscisse curviligne ξ ≤ s 0 )
→ →
- Λ 2 (s ), Ω 2 (s ) est le déplacement (translation, rotation) de la section (s) dans la déformation de la partie
de poutre comprise entre les 2 sections ( s0 ) et (s) (abscisse curviligne ξ telle que : s0 ≤ ξ ≤ s )
G (s )
(C)

(s ) 1 (s )
G (s 0)
(s 0)

G'(s 0) 2 (s )

G'(s )
(C')
→ → → → → − − − − −→ → →
• Expression de Λ1 (s ), Ω1 (s ) : Λ1 (s ) = Λ (s0 ) + Ω(s0 ) ∧ G(s0 )G(s ) Ω1 (s ) = Ω(s0 )
→ →
• Expression de Λ 2 (s ), Ω 2 (s ) :
Soit G (ξ) le point banal de la fibre moyenne d’abscisse curviligne ξ situé entre G (s0 ) et G (s ) : s0 ≤ ξ ≤ s .

Dans la déformation limitée à la tranche de poutre située entre les sections ( ξ ) et ( ξ + dξ ), le déplacement de la
section (s), est un déplacement, composition :

- d’une translation :
→ → − − − − −→
δΛ(ξ ) ⋅ dξ + δΩ(ξ ) ⋅ dξ ∧ G (ξ )G (s )

- d’une rotation : δΩ(ξ) ⋅ dξ autour du centre de gravité G (s ) .

En négligeant le gauchissement des sections droites, on en déduit que dans la déformation limitée à la partie de
poutre comprise entre les 2 sections ( s0 ) et (s), le déplacement de la section (s), est la composition :
→ s ⎡→ → − − − − −→ ⎤
- d’une translation : Λ2 = ∫s ⎢δΛ(ξ ) + δΩ(ξ ) ∧ G (ξ )G (s )⎥ ⋅ dξ
0⎣ ⎦
→ s →
- d’une rotation : Ω2 = ∫s δΩ(ξ ) ⋅ dξ passant par son centre de gravité G (s ) .
0

Page II.1-1 -- 12
• D’où les formules de Bresse :

Les déplacements (translations, rotations) étant considérés infiniment petits, et en négligeant le gauchissement
des sections droites, si dans la déformation due au chargement, la section ( s0 ) de c. de g. G (s0 ) subit le
→ →
déplacement composition de la translation Λ (s 0 ) et de la rotation Ω(s 0 ) autour de son c.de g. G (s0 ) , la section
(s ) de c. de g. G(s) subit le déplacement qui se compose :
- d’une translation :
→ → → → → − − − − −→ s ⎡→ → −−−−−→ ⎤
Λ (s ) = Λ1 (s ) + Λ 2 (s ) = Λ (s 0 ) + Ω(s 0 ) ∧ G (s 0 )G (s )+ ∫s ⎢δΛ(ξ ) + δΩ(ξ ) ∧ G (ξ )G (s )⎥ ⋅ dξ
0⎣ ⎦
→ → → → s →
- d’une rotation autour de son c. de g. G (s ) : Ω(s ) = Ω1 (s ) + Ω 2 (s ) = Ω(s 0 ) + ∫s δΩ(ξ ) ⋅ dξ
0
→ →
d Λ (s ) → → → d Ω (s ) →
• Propriété: = δ Λ (s ) + Ω (s ) ∧ t (s ) et = δ Ω (s )
ds ds

Expressions dans lesquelles t (s ) est le vecteur unitaire de la tangente orientée à la fibre moyenne.

Page II.1-1 -- 13
5 -- COHERENCE DES CONVENTIONS DE SIGNES : SOLLICITATIONS ET DEFORMATIONS DES
SECTIONS DROITES, TENSEUR CONTRAINTES ET TENSEUR DEFORMATIONS EN UN POINT –
POTENTIEL DE DEFORMATION

Par la suite, pour appliquer correctement les théorèmes de l’énergie, il convient d’adopter des conventions de signes
cohérentes pour les sollicitations (résultantes des contraintes sur la section droite) et les déformations de la section
droite, les tenseurs contraintes et déformations .

5.1 -- Application aux structures spatiales avec les conventions de signes de la mécanique

5.1.1 -- Sollicitations et déformations des sections droites (translation et rotation différentielle)

Dans la section banale G(s) :

• Les sollicitations dans la section G(s) sont les composantes de la résultante et du moment résultant des forces
extérieures appliquées aux abscisses curvilignes supérieures à s sur la fibre moyenne, dans le repère local de la
section G(s)xyz.

→ →
• Les vecteurs translation et rotation différentielles δ Λ (s ) et δ Ω(s ) qui caractérisent la déformation des sections
droites dûe au chargement, sont projetés dans le même repère local de la section G(s)xyz avec les mêmes
conventions de signes.

• Pour une structure plane chargée dans son plan considérée avec les conventions de signes de la mécanique :
Sollicitations : déformations des sections droites, translation et rotation différentielles :
Mz > 0 z (s) > 0

N>0 u x (s) > 0


z x s s
G(s) G(s)
Vy > 0 uy (s) > 0

5.1.2 -- Tenseur contraintes et tenseur déformations – potentiel W de déformation

Au point banal P de la structure, dans le repère local G(s)xyz de la section droite contenant P, avec les conventions
de signes de la mécanique, RAPPEL :

• Tenseur contraintes :

Soit une facette dΣ centrée sur P, au voisinage de dΣ , l’action du volume de matière (A) situé d’un coté de dΣ sur
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤
r r ⎢ xx ⎥
l’autre volume (B) est une force f . dΣ avec : f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ ∗ ⎢⎢β ⎥⎥ = ⎢⎢σ yx 0 0 ⎥⎥ ∗ ⎢⎢β ⎥⎥
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥ ⎢ γ ⎥ ⎢ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ γ ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣
⎡α ⎤
⎢ ⎥ sont les cosinus directeurs de la normale à dΣ intérieure à (A), partie « agissante ».
⎢β ⎥
⎢⎣ γ ⎥⎦

Page II.1-1 -- 14
⎡σ xx ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ ⎥
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
Vecteur contraintes généralisées : σ = ⎢ zz ⎥ = ⎢ ⎥
⎢σ xy ⎥ ⎢σ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥ ⎣⎢ σ xz ⎦⎥
• Tenseur déformations :
⎡ε xx ε xz ⎤ ⎡dx⎤
ε xy
⎢ ⎥
Dans la transformation dûe aux actions extérieures appliquées ⎢ ε yx ε yy ε yz ⎥∗ ⎢⎢dy⎥⎥ représente le vecteur
⎢ε ε zy ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦
⎣ zx
translation du point Q voisin de P de coordonnées initiales (x+dx,y+dy,z+dz), dans des axes liés au point P(xyz)
dans la transformation.
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡dx⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ε yx ε yy ε yz ⎥∗ ⎢dy⎥ est une déformation pure.
⎢ε ⎥ ⎢ ⎥
⎣ zx ε zy ε zz ⎦ ⎣ dz ⎦
⎡ ε xx ⎤
⎢ ε ⎥
⎢ yy ⎥
⎢ ε zz ⎥
Vecteur déformations généralisées : ε = ⎢ ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ 2 ⋅ ε xz ⎦⎥

• matériau isotrope à comportement élastique linéaire, relations contraintes / déformations :

Soit C la matrice constitutive du matériau à comportement élastique linéaire :


⎡λ + 2µ λ λ 0 0⎤
0 ⎡ 1 −ν −ν 0 0 0 ⎤
⎢ λ λ + 2µ λ 0 0 ⎥⎥
0 ⎢− ν 1 − ν 0 0 0 ⎥⎥
⎢ ⎢
⎢ λ λ λ + 2µ 0 0⎥
0 −1 1 ⎢− ν − ν 1 0 0 0 ⎥
C =⎢ ⎥ C = ⋅⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 µ 0
0⎥ E ⎢0 0 0 2(1 + ν ) 0 0 ⎥
⎢ 0 0 0 0 µ 0⎥ ⎢0 0 0 0 2(1 + ν ) 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 0 µ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 0 0 0 2(1 + ν )⎥⎦
E⋅ν E
Avec : λ et µ coefficients de Lamé : λ= µ= =G
(1 + ν ) ⋅ (1 − 2 ⋅ ν ) 2 ⋅ (1 + ν )
E = module d’Young ou module de déformation longitudinale
ν = coefficient de Poisson G = module de déformation transversale

Soit : σ = C ⋅ε

⎡ ε xx ⎤ ⎡ 1 −ν −ν 0 0 0 ⎤ ⎡σ xx ⎤ ⎡ σ xx ⎤ ⎡ σ xx E ⎤
⎢ ⎥ ⎢− ν 1 − ν ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ε yy ⎥ ⎢ 0 0 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ − ν ⋅ σ xx ⎥ ⎢− ν ⋅ σ xx E⎥
⎢ ε ⎥ −1 1 ⎢− ν − ν 1 0 0 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ 1 ⎢ − ν ⋅ σ xx ⎥ ⎢− ν ⋅ σ xx E⎥
ε = ⎢ zz ⎥ = C ⋅ σ = ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥= ⎢ ⎥=⎢ ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ E ⎢0 0 0 2(1 + ν ) 0 0 ⎥ ⎢σ xy ⎥ E ⎢2(1 + ν ) ⋅ σ xy ⎥ ⎢ σ xy G ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢0 0 0 0 2(1 + ν ) 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢2 ⋅ ε xz ⎦⎥ ⎣⎢ 0 0 0 0 0 2(1 + ν )⎦⎥ ⎣⎢σ xz ⎦⎥ ⎣⎢2(1 + ν ) ⋅ σ xz ⎦⎥ ⎣⎢ σ xz G ⎦⎥

• potentiel de déformation :

au point banal P considéré :


1t 1t 1t
W= ⋅ σ ⋅ ε = ⋅ ε ⋅ σ = ⋅ σ ⋅ C
2 2 2
−1
⋅σ=
σ 2xx
+
2⋅E 2⋅G
1
(
⋅ σ 2xy + σ 2xz )
Page II.1-1 -- 15
5.2 -- Application aux structures planes chargées dans leur plan avec les conventions de
signes de la Résistance des matériaux

5.2.1 -- Sollicitations et déformations des sections droites (translation et rotation différentielle

Dans la section banale G(s) :


Conventions de signes de la résistance des matériaux : rappel :

Sollicitations calculées à droite : Calculées à gauche :


M> 0 M> 0

N>0 N>0
V>0 V>0

En conséquence, les conventions de signes pour les déformations des sections droites, vecteurs translation et rotation
différentielles seront les suivantes :

z (s) >0
u x (s) > 0
s
G(s)
uy (s) > 0

5.2.2 -- Tenseur contraintes et tenseur déformations – potentiel W de déformation

Au point banal P de la structure, dans le repère local G(s)xyz de la section droite contenant P, avec les conventions
de signes de la résistance des matériaux, contrainte normale positive en compression :

• Tenseur contraintes :

Soit une facette dΣ centrée sur P, au voisinage de dΣ , l’action du volume de matière (A) situé d’un coté de dΣ sur
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤
r r ⎢ xx ⎥
l’autre volume (B) est une force f . dΣ avec : f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ ∗ ⎢⎢β ⎥⎥ = ⎢⎢σ yx 0 0 ⎥⎥ ∗ ⎢⎢β ⎥⎥
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥ ⎢ γ ⎥ ⎢ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ γ ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣
⎡α ⎤
⎢ ⎥ sont les cosinus directeurs de la normale à dΣ extérieure à (A), partie « agissante ».
⎢β ⎥
⎢⎣ γ ⎥⎦
⎡σ xx ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ ⎥
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
Vecteur contraintes généralisées : σ = ⎢ zz ⎥ = ⎢ ⎥
⎢σ xy ⎥ ⎢σ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ σ xz ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
Remarque : ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ = − ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥
⎢σ σ zy σ zz ⎥⎦ ⎢σ σ zy σ zz ⎥⎦
⎣ zx conventions RdeM ⎣ zx conventions Mécanique

Page II.1-1 -- 16
• Tenseur déformations :
⎡ε xx ε xz ⎤ ⎡dx⎤
ε xy
⎢ ⎥
Dans la transformation dûe aux actions extérieures appliquées ⎢ ε yx ε yz ⎥∗ ⎢⎢dy⎥⎥ représente le vecteur
ε yy
⎢ε ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦
ε zy
⎣ zx
translation du point Q voisin de P de coordonnées initiales (x+dx,y+dy,z+dz), dans des axes liés au point P(xyz)
dans la transformation.

⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡dx⎤
⎢ ⎥
⎢ ε yx ε yy ε yz ⎥∗ ⎢⎢dy⎥⎥ est une déformation pure.
⎢ε ε zy ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦
⎣ zx
⎡ ε xx ⎤
⎢ ε ⎥
⎢ yy ⎥
⎢ ε zz ⎥
Vecteur déformations généralisées : ε = ⎢ ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ 2 ⋅ ε xz ⎦⎥

• matériau isotrope à comportement élastique linéaire, relations contraintes / déformations :

Soit C la matrice constitutive du matériau à comportement élastique linéaire :


⎡λ + 2µ λ λ 0 0⎤
0 ⎡ 1 −ν −ν 0 0 0 ⎤
⎢ λ λ + 2µ λ 0 0 ⎥⎥
0 ⎢− ν 1 − ν 0 0 0 ⎥⎥
⎢ ⎢
⎢ λ λ λ + 2µ 0 0⎥
0 −1 1 ⎢− ν − ν 1 0 0 0 ⎥
C =⎢ ⎥ C = ⋅⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 µ 0
0⎥ E ⎢0 0 0 2(1 + ν ) 0 0 ⎥
⎢ 0 0 0 0 µ 0⎥ ⎢0 0 0 0 2(1 + ν ) 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 0 µ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 0 0 0 2(1 + ν )⎥⎦

σ =−C ⋅ε

⎡ 1 −ν −ν 0 0 0 ⎤ ⎡σ xx ⎤ ⎡ σ xx ⎤ ⎡ − σ xx E⎤
⎢− ν 1 − ν ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ − ν⋅σ ⎥ ⎢ E⎥⎥
⎢ 0 0 0 ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ xx ⎥ ⎢ ν ⋅ σ xx
−1 1 ⎢− ν − ν 1 0 0 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ 1 ⎢ − ν ⋅ σ xx ⎥ ⎢ ν ⋅ σ xx E⎥
ε = − C ⋅ σ = − ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥=− ⎢ ⎥=⎢ ⎥
E ⎢0 0 0 2(1 + ν ) 0 0 ⎥ ⎢σ xy ⎥ E ⎢2(1 + ν ) ⋅ σ xy ⎥ ⎢ − σ xy G⎥
⎢0 0 0 0 2(1 + ν ) 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ 0 0 0 0 0 2(1 + ν )⎦⎥ ⎣⎢ xz ⎦⎥
σ ⎣⎢ 2(1 + ν ) ⋅ σ xz ⎦⎥ ⎣⎢ − σ xz G ⎦⎥

• potentiel de déformation :

au point banal P considéré :


1t
2
1t
2
1t
2
−1 σ2
W = − ⋅ σ ⋅ ε = − ⋅ ε ⋅ σ = ⋅ σ ⋅ C ⋅ σ = xx +
1
2⋅E 2⋅G
⋅ σ 2xy + σ 2xz ( )

Page II.1-1 -- 17
6 -- EXPLOITATION DFSHYPOTHESES SIMPLIFICATRICES DE LA THEORIE DES POUTRES,
OBJECTIF ET DOMAINE DE VALIDITE

6.1 -- objectif
Soit une structure formée de poutres, en équilibre sous un cas de charges donné.

• L’objectif est de calculer, à partir de ces hypothèses simplificatrices et sur la base des résultats et équations de
la mécanique des milieux continus déformables vus au chapitre I précédent,
- le tenseur contraintes, le tenseur déformations et le déplacement en tout point de la structure,
- en fonction des sollicitations supposées connues dans la section droite contenant le point considéré.

• Cette étude formelle directement déduite de la théorie de l’élasticité a été menée pour l’essentiel par Saint-Venant.
Dans la suite nous la qualifierons de étude ou calcul de Saint-Venant (raccourci de langage).

• Dans la suite, cette étude n’est pas présentée dans son intégralité.

Par contre, dans le chapitre II.1-2, est présenté, sur la base de résultats intermédiaires du calcul de SV, un calcul :

- du tenseur contraintes et du tenseur déformations en tout point de la structure en fonction des


sollicitations supposées connues dans la section droite contenant le point considéré.
- On en déduira :
1t
- le potentiel de déformation et le potentiel complémentaire en tout point : W (ε ) = Wc (σ ) = σ⋅ε
2
(conventions de signes de la mécanique),
- l’énergie de déformation de la tranche de poutre située entre les sections G(s) et G(s+ds), par
intégration sur le volume G(s)G(s+ds),
→ →
- et finalement les composantes des vecteurs translation et rotation différentielles δΛ(s ) et δΩ(s ) en
appliquant à cette tranche de poutre située entre les sections G(s) et G(s+ds) le théorème de

Castigliano qui donnera le déplacement du c. de g. G(s+ds) par rapport à G(s), δΛ (s ) ⋅ ds = ⋅ ⋅ ⋅ et

δΩ(s ) ⋅ ds = ⋅ ⋅ ⋅ , en fonction des efforts extérieurs appliqués à la tranche en G(s+ds) c'est-à-dire les
sollicitations.

• En outre, les résultats de ce calcul de SV relatifs à la déformation des sections droites (translation et rotation
différentielles) en fonction des sollicitations sont détaillés au chapitre II.1-3 en vue de l’application sans
équivoque des théorèmes de l’énergie.

• Plan global du cours, rappel :


- la partie II.1 est consacrée au calcul en question,
- les parties II.2, II.3, II.4 sont consacrées au calcul des sollicitations dans une structure hyperstatique
formée de poutres en équilibre sous un cas de charges donné avec les 2 hypothèses : hypothèse (1) petits
déplacements et déformations et hypothèse (2) matériaux à comportement élastique linéaire :
- les parties II.2et II.3 dans l’hypothèse d’un calcul au premier ordre (équations de la statique à
l’équilibre écrites dans une géométrie unique indépendante du cas de charges, en général la
géométrie à vide) qui confère à la structure un comportement linéaire vis-à-vis des chargements
(voir chapitre I),
- la partie II.4 dans l’hypothèse d’un calcul réalisé au second ordre et en grands déplacements, c'est-à-
dire : équations de la statique à l’équilibre écrites dans la géométrie déformée ; on perd alors le
comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements.

6.2 -- Domaine de validité


Ce calcul donne des résultats approchés d’autant plus satisfaisants que :
- les dimensions transversales des poutres sont petites par rapport à leur longueur,
- quand les caractéristiques géométriques des sections droites sont variables, cette variation a lieu de façon
lente et continue.

Page II.1-1 -- 18
6.3 -- conclusion – synthese

La définition géométrique de l’élément poutre (fibre moyenne + sections droites) et les hypothèses simplificatrices de
la théorie des poutres prises en compte dans le cadre des résultats de la mécanique des milieux continus déformables
permettent donc :

• quand on néglige la variation du gauchissement entre 2 sections droites infiniment voisines, de ramener la
recherche du champ de déformations (tenseur déformations ou vecteur déformations généralisées fonction des
coordonnées d’espace x,y,z) à la recherche de 2 fonctions vectorielles de l’abscisses curviligne s sur la fibre
→ →
moyenne, le vecteur translation différentielle δΛ(s ) et le vecteur rotation différentielle δΩ(s ) ,

• quand on néglige le gauchissement, de ramener la recherche du champ de déplacements (fonction vectorielle des
→ →
coordonnées d’espace) aux 2 fonctions vectorielles de l’abscisse curviligne s sur la fibre moyenne Λ (s ) et Ω(s )
translation et rotation de la section droite banale G(s),

• et d’exprimer ces grandeurs (contraintes, déformations, déplacements) en fonction des sollicitations dans les
sections droites (sollicitations externes = sollicitations internes à l’équilibre).

Page II.1-1 -- 19
7 -- PRISE EN COMPTE DES VARIATIONS DIMENSIONNELLES ET EXEMPLES DE QUELQUES CAS
REMARQUABLES

7.1 -- généralités

• On suppose que dans ce cas de charges il n’y a pas gauchissement des sections droites et donc qu’elles restent
planes dans la déformation.

• Le cas de charges variations dimensionnelles, appliqué à une structure à poutres quelconque pourra donc être
défini à l’aide des 2 fonctions vectorielles de l’abscisse curviligne s sur la fibre moyenne de la géométrie initiale
de la structure :

- le vecteur translation différentielle : δ Λ 0 (s ) ,

- le vecteur rotation différentielle : δ Ω 0 (s ) ,

telles que dans la déformation dûe aux variations dimensionnelles, le déplacement relatif supposé non gèné des 2
sections infiniment voisines (s) et (s+ds) (abscisses curvilignes prises dans la géométrie initiale) est un
⎡ → ⎤ ⎡ → ⎤
déplacement de translation ⎢δ Λ 0 (s ) ⋅ ds⎥ et de rotation ⎢δ Ω 0 (s ) ⋅ ds⎥ autour de G (s ) .
⎣ ⎦ ⎣ ⎦

• Attention, il faut adopter les mêmes conventions de signes que celles définies précédemment pour les vecteurs
translation et rotation différentielles de la structure en équilibre sous un chargement quelconque, en cohérence
avec les conventions de signes des sollicitations.

Nous donnons ci-dessous quelques exemples de prise en compte de variations dimensionnelles assimilées à des effets
thermiques.

α est le coefficient de dilatation du matériau.

Ces variations dimensionnelles sont prises en compte dans les repères locaux Gxyz des sections droites concernées.

7.2 -- structure spatiale, conventions de signes de la mécanique :

7.2.1 -- Effet d’une augmentation uniforme de température ∆T (s ) de la section droite :


∆T(s, y, z ) = ∆T(s )

Se traduit par des vecteurs translation et rotation différentielle de la forme, dans le repère local G(s)xyz de la
section droite G(s) :

⎡δu 0 x (s )⎤ →
⎡0 ⎤

δ Λ 0 (s ) = ⎢ 0 ⎥ ⎥ δ Ω 0 (s ) = ⎢⎢0⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
avec δu 0 x (s ) ⋅ ds = α ⋅ ∆T(s ) ⋅ ds soit : δu 0 x (s ) = α ⋅ ∆T(s )

Page II.1-1 -- 20
7.2.2 -- Effet d’un gradient thermique ∆T(s ) , linéaire, le long de l’axe principal d’inertie G(s)y
de la section droite G(s) :

Il apparait dans la section droite concernée une variation linéaire de température le long de l’axe principal
y
d’inertie Gy : ∆T(s, y, z ) = ∆T(s ) ⋅
h

Considérons la tranche de poutre située entre les abscisses curvilignes s et (s+ds) :

La rotation relative de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s) vaut, repérée dans les axes G(s)xyz (axes
dans lesquels sont prises les sollicitations à droite) :

1 ⎡ ⎛ α ⋅ ∆T(s ) ⋅ v ⎞ ⎛ α ⋅ ∆T (s ) ⋅ v ′ ⎞⎤ α ⋅ ∆T(s )
δω 0 z (s ) ⋅ ds = − ⋅ ⎢ds ⋅ ⎜1 + ⎟ − ds ⋅ ⎜1 − ⎟⎥ δω0z (s ) = −
h ⎣ ⎝ h ⎠ ⎝ h ⎠⎦ h
Soit dans le repère local G(s)xyz de la section G(s) :
⎡ ⎤

⎡0 ⎤ →
⎡ 0 ⎤ ⎢ 0 ⎥
δ Λ 0 (s ) = ⎢⎢0⎥⎥ ⎢
δ Ω 0 (s ) = ⎢ 0 ⎥ = ⎢ ⎥ 0 ⎥
⎢ α ⋅ ∆T(s ) ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣δω0z (s )⎥⎦ ⎢− ⎥
⎣ h ⎦

7.2.3 -- Effet d’un gradient thermique ∆T (s ) , linéaire, le long de l’axe principal d’inertie G(s)z
de la section droite G(s) :

Il apparait dans la section droite concernée une variation linéaire de température le long de l’axe principal
z
d’inertie Gz : ∆T(s, y, z ) = ∆T(s ) ⋅
h

Page II.1-1 -- 21
La rotation relative de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s) vaut, repérée dans les axes G(s)xyz
(axes dans lesquels sont prises les sollicitations à droite) :
1 ⎡ ⎛ α ⋅ ∆T(s ) ⋅ v ⎞ ⎛ α ⋅ ∆T(s ) ⋅ v ′ ⎞⎤ α ⋅ ∆T(s )
δω 0 y (s ) ⋅ ds = + ⋅ ⎢ds ⋅ ⎜1 + ⎟ − ds ⋅ ⎜1 − ⎟⎥ δω0 y (s ) = +
h ⎣ ⎝ h ⎠ ⎝ h ⎠⎦ h

⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
→ → ⎢ α ⋅ ∆T(s ) ⎥
δ Λ 0 (s ) = ⎢⎢0⎥⎥ ⎢ ⎥
δ Ω 0 (s ) = ⎢δω0 y (s )⎥ = ⎢+ ⎥
h
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ 0 ⎥
⎣ ⎦

7.3 -- Structure plane chargée dans son plan, conventions de signes de la Résistance des
Matériaux :
On suppose que le plan de la structure plane est le plan d’inertie principale Gxy.

Les conventions de signes pour les vecteurs translation et rotation différentielles (dûs aux charges extérieures
appliquées et aux variations dimensionnelles) sont celles de la Résistance des Matériaux suivantes :

z (s) >0
u x (s) > 0
s
G(s)
uy (s) > 0
.
La structure étant isostatique les déformations de variations dimensionnelles ont lieu librement.

7.3.1 -- Effet d’une augmentation uniforme de température ∆T (s ) de la section droite :


La translation relative de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s), considérée avec la même convention de signe
que la sollicitation associée N (positive en compression), vaut : δu 0 (s ) ⋅ ds = −α ⋅ ∆T (s ) ⋅ ds
D’où :


⎡δu 0 x (s )⎤ →
⎡0 ⎤
δ Λ 0 (s ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ δ Ω 0 (s ) = ⎢⎢0⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
avec : δu 0 x (s ) = −α ⋅ ∆T (s )

Page II.1-1 -- 22
7.3.2 -- Effet d’un gradient thermique ∆T(s ) linéaire le long de l’axe principal d’inertie G(s)y
du plan moyen de la structure :

Il apparait dans la hauteur de la section droite G(s) une variation linéaire de température le long de l’axe principal
y
d’inertie Gy : ∆T(s, y, z ) = ∆T(s ) ⋅
h

Considérons la tranche de poutre située entre les abscisses curvilignes s et (s+ds) :

La rotation relative de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s), considérée avec la même convention de
signe que la sollicitation associée M calculée à droite, vaut :
1 ⎡ ⎛ α ⋅ ∆T(s ) ⋅ v ⎞ ⎛ α ⋅ ∆T (s ) ⋅ v ′ ⎞⎤ α ⋅ ∆T(s )
δω 0 z (s ) ⋅ ds = − ⋅ ⎢ds ⋅ ⎜1 + ⎟ − ds ⋅ ⎜1 − ⎟⎥ δω0 z (s ) = −
h ⎣ ⎝ h ⎠ ⎝ h ⎠⎦ h
⎡ ⎤

⎡0 ⎤ →
⎡ 0 ⎤ ⎢ 0 ⎥
δ Λ 0 (s ) = ⎢⎢0⎥⎥ δ Ω 0 (s ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢ α ⋅ ∆T(s ) ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣δω0z (s )⎥⎦ ⎢− ⎥
⎣ h ⎦

7.3.3 -- Elévation de température quelconque le long de l’axe principal d’inertie G(s)y du plan
moyen de la structure

Ce cas de charges est constitué, dans la section droite banale G(s), d’une variation donnée quelconque de
température ∆T(s, y ) , le long de l’axe principal d’inertie Gy.

Dans ce cas de charges thermique, on suppose qu’il n’y a pas gauchissement des sections droites et donc que
les sections droites planes restent planes.
On garde l’hypothèse de la structure plane chargée dans son plan et les conventions de signes de la Résistance des
Matériaux.

• Ce cas de charges de variations dimensionnelles est représenté par :



⎡δu 0 x (s )⎤
⎢ ⎥
- une translation différentielle δ Λ 0 (s ) = ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎡ 0 ⎤ →
⎢ ⎥
- une rotation différentielle δ Ω 0 (s ) = ⎢ 0 ⎥
⎢⎣δω0z (s )⎥⎦
L’hypothèse « les sections planes restent planes » sous variations dimensionnelles permet de montrer que :

1 1
δu 0 x (s ) = − ⋅ ∫∫ α ⋅ ∆T(s, y) ⋅ dy ⋅ dz δω0z (s ) = − ⋅ ∫∫ α ⋅ ∆T(s, y) ⋅ y ⋅ dy ⋅ dz
S(s ) I z (s )
section (s ) sect.(s )

Page II.1-1 -- 23
• Démonstration :
xx .ds >0

0x (s).ds.y (> 0)
u 0x(s).ds (> 0)
y T(s,y).ds (> 0)

P
y
x
G(s)

(s) (s+ds)
ds

Entre les 2 sections droites G(s) et G(s+ds) considérons la tranche des fibres parallèles à Gx, d’ordonnées y.
Supposée libre de se déformer, cette tranche subit sous l’effet de l’élévation de température un allongement
ε xx1 ⋅ ds = α ⋅ ∆T(s, y ) ⋅ ds

L’hypothèse les sections droites restent planes, impose une déformation des sections droites représentée par :

⎡δu 0 x (s )⎤
δ Λ (s ) = ⎢ 0 ⎥
- une translation différentielle 0 ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡ 0 ⎤
⎢ ⎥
- une rotation différentielle δ Ω 0 (s ) = ⎢ 0 ⎥
⎢⎣δω0z (s )⎥⎦
prise avec les conventions de signes de la R de M, cette déformation des sections droites imposent à la tranche (s)-
(s+ds) des fibres d’ordonnées y, un allongement ε xx 2 ⋅ ds = −δu 0 x (s ) ⋅ ds − δω 0 z (s ) ⋅ ds ⋅ y

La déformation génée ε xx1 − ε xx 2 = α∆T(s, y ) + δu 0 x (s ) + δω0z (s ) ⋅ y génère des contraintes normales


( )
σ(y ) = E ⋅ ε xx1 − ε xx 2 = E ⋅ [α ⋅ ∆T(s, y ) + δu 0 x (s ) + δω0z (s ) ⋅ y]

La structure étant isostatique, les variations dimensionnelles ont lieu librement sans générer de sollicitations. Les
sollicitations internes (intégrales des contraintes dans les sections) sont donc nulles dans toute section droite :
N(s ) = effort normal = ∫∫ σ(y) ⋅ dy ⋅ dz = 0 et M(s ) = moment de flexion = ∫∫ σ(y) ⋅ y ⋅ dy ⋅ dz = 0
section (s ) section (s )

9 N(s ) = 0 ⇒ ∫∫ E ⋅ [δu 0x (s) + δω0z (s) ⋅ y + α ⋅ ∆T(s, y)]⋅ dy ⋅ dz = 0


section (s )

soit : ∫∫ [δu 0x (s) + δω0z (s) ⋅ y + α ⋅ ∆T(s, y)]⋅ dy ⋅ dz = 0


section (s )

Or ∫∫ dy ⋅ dz = aire de la section droite = S(s ) ∫∫ y ⋅ dy ⋅ dz = moment statique de la section droite/Gz = 0


section (s ) section (s )

D’où : ∫∫ [δu 0x (s) + δω0z (s) ⋅ y + α ⋅ ∆T(s, y)]⋅ dy ⋅ dz = 0 = δu 0x (s) ⋅ S(s) + ∫∫ α ⋅ ∆T(s, y) ⋅ dy ⋅ dz
section (s ) section (s )
1
d’où : δu 0 x (s ) = − ⋅ ∫∫ α ⋅ ∆T(s, y) ⋅ dy ⋅ dz
S(s )
section (s )

Page II.1-1 -- 24
9 M(s ) = 0 ⇒ ∫∫ E ⋅ [δu 0x (s) + δω0z (s) ⋅ y + α ⋅ ∆T(s, y)]⋅ y ⋅ dy ⋅ dz = 0
section (s )

soit : δu 0 x (s ) ⋅ ∫∫ y ⋅ dy ⋅ dz + δω0z (s) ⋅ ∫∫ y


2
⋅ dy ⋅ dz + ∫∫ α ⋅ ∆T(s, y) ⋅ y ⋅ dy ⋅ dz = 0
sect.(s ) sect.(s ) sect.(s )

Or ∫∫ y ⋅ dy ⋅ dz = moment statique de la section droite/Gz = 0


sect ⋅(s )

∫∫ y
2
⋅ dy ⋅ dz = Inertie de la section/Gz = I z (s )
sect.(s )
1
d’où : δω0 z (s ) = − ⋅ ∫∫ α ⋅ ∆T(s, y) ⋅ y ⋅ dy ⋅ dz
I z (s )
sect.(s )

Page II.1-1 -- 25
8 -- ANNEXE 1 – CARACTERISTIQUES DES SECTIONS DROITES - RAPPEL

8.1 -- Centre de gravité

P(x,y)

Q G
y
(S)
O x

P(x,y) est le point banal de la surface (S)

→ →
∫∫(S) GP⋅ dx ⋅ dy = 0
Le centre de gravité G de la surface (S) est défini par :
→ →
∫∫(S) QP⋅ dx ⋅ dy = S ⋅ QG
Soit Q un point quelconque du plan :
→ ⎛ → → ⎞ → → →
∫∫(S) QP⋅ dx ⋅ dy = ∫∫(S) ⎜⎜ QG + GP ⎟⎟ ⋅ dx ⋅ dy = QG ∫∫(S) dx ⋅ dy + ∫∫(S) GP⋅ dx ⋅ dy = S ⋅ QG
⎝ ⎠
8.2 -- Opérateur d’inertie et matrice d’inertie d’une surface plane
• Définitions
Oxyz repère orthonormé
(S) une surface plane du plan Oxy
Q un point donné de Gxy et ∆ un axe passant par Q.

δ le vecteur unitaire porté par ∆
P le point banal de la surface (S).

H
Q
y
(S)
O x

I ∆ = ∫∫(S) PH 2 ⋅ dx ⋅ dy
2 2
→ → → ⎛ → →⎞ ⎛ → →⎞
2
PH = PH = QP ∧ δ = ⎜⎜ QP ∧ δ ⎟⎟ ⋅ ⎜⎜ QP ∧ δ ⎟⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
→ ⎛→ → ⎞ ⎛→ → ⎞ →
Produit mixte : V1⋅ ⎜ V 2 ∧ V 3 ⎟ = ⎜ V1 ∧ V 2 ⎟ ⋅ V 3
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
⎛ → →⎞ → ⎛ → → ⎞ ⎛ → → ⎞ ⎡⎛ → → ⎞ → ⎤ → ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ →
⎜ QP ∧ δ ⎟ = V1 ⇒ ⎜⎜ QP ∧ δ ⎟⎟ ⋅ ⎜⎜ QP ∧ δ ⎟⎟ = ⎢⎜⎜ QP ∧ δ ⎟⎟ ∧ QP ⎥ ⋅ δ = ⎢QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ δ
⎜ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎢⎣⎝ ⎠ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦

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⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎡→ ⎛→ → ⎞⎤
⎢QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ et ∫∫(S) ⎢QP∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy ⋅ sont des vecteurs du plan Gxy.
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
→ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ → ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
PH 2 = δ ⋅ ⎢QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ I ∆ = δ ⋅ ∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy ⋅
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
Dans l’espace vectoriel R 2 de base Oxy, l’application
→ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
δ → ∫∫(S) ⎢QP∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy ⋅ est une application linéaire appelée opérateur d’inertie de (S) au point Q.
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
La matrice 2x2 : I(S),Q de cette application linéaire est la matrice d’inertie de l’aire (S) au point Q.

• Expression de l’opérateur d’inertie et de la matrice d’inertie de l’aire (S) au point Q


⎡x ⎤ ⎡α ⎤

Dans le repère Qxyz : QP = ⎢⎢ y ⎥⎥ ⎢ ⎥
vecteur unitaire δ = β
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

H
Q
y
(S)
O x

⎤ ⎡α ⋅ y − β ⋅ xy ⎤ ⎡ y − xy 0⎤ ⎡α ⎤
2 2
⎡ x ⎤ ⎛ ⎡α ⎤ ⎡ x ⎤ ⎞ ⎡ x ⎤ ⎡ 0
→ ⎛→ → ⎞ ⎢ ⎥ ⎜⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎟ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 2 ⎥ ⎢ 2 ⎥ ⎢ ⎥
QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟ = ⎢ y ⎥ ∧ ⎜ ⎢β ⎥ ∧ ⎢ y ⎥ ⎟ = ⎢ y ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ = ⎢β ⋅ x − α ⋅ xy ⎥ = ⎢ − xy x 0 ⎥ ⋅ ⎢β ⎥
⎝ ⎠ ⎢ 0 ⎥ ⎜ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎟ ⎢ 0 ⎥ ⎢α ⋅ y − β ⋅ x ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 0 0⎥⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎝⎣ ⎦ ⎣ ⎦⎠ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣⎢ ⎦⎥ ⎣⎢ ⎦
⎡ ∫∫ y 2 ⋅ dx ⋅ dy − ∫∫ xy ⋅ dx ⋅ dy 0⎤
⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎢ (S) (S) ⎥ ⎡α ⎤
2 ⎢ ⎥
⎜ ⎟ ⎢
∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜ δ ∧ QP ⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = − ∫∫(S) xy ⋅ dx ⋅ dy ∫∫(S) x ⋅ dx ⋅ dy 0⎥ ⋅ ⎢β ⎥
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎢ ⎥
⎢ 0 0 0⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ ⎦
Dans l’espace vectoriel R 2 de base Qxy :
⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎡ ∫∫ y 2 ⋅ dx ⋅ dy − ∫∫ xy ⋅ dx ⋅ dy ⎤ ⎡α ⎤ →
(S) (S)
∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜ δ ∧ QP ⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = ⎢
⎜ ⎟ ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ = I(S),Q ⋅ δ
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦ ⎢− ∫∫ xy ⋅ dx ⋅ dy ∫∫ x 2 ⋅ dx ⋅ dy ⎥ ⎣β ⎦
⎣ (S) (S) ⎦
→ ⎡→ ⎛→ → ⎞⎤
D’où la matrice 2x2 , I(S),Q , de l’application linéaire δ → ∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜ δ ∧ QP ⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy ⋅ qui est la matrice
⎜ ⎟
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
d’inertie de l’aire (S) au point Q, dans le repère orthonormé Qxy :

⎡ ∫∫ y 2 ⋅ dx ⋅ dy − ∫∫ xy ⋅ dx ⋅ dy ⎤ ⎡ I − I Qxy ⎤
I (S),Q =⎢ S
() (S) ⎥ = ⎢ Qx
Qxy ⎢ − xy ⋅ dx ⋅ dy ∫∫(S) x ⋅ dx ⋅ dy ⎥ ⎣− I Qxy
2 I Qy ⎥⎦
⎣ ∫∫(S) ⎦

Page II.1-1 -- 27
IQx est le moment d’inertie de la section (S) par rapport à Qx
IQy est le moment d’inertie de la section (S) par rapport à Qy
IQxy est le produit d’inertie de la section (S) par rapport à Qxy

→ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎡ IQx − IQxy ⎤ ⎡α ⎤
I ∆ = δ ⋅ ∫∫(S) ⎢QP∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = [α β ]⋅ ⎢ ⋅ = α 2 ⋅ IQx + β 2 ⋅ IQy − 2αβ ⋅ IQxy
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦ ⎣− IQxy IQy ⎥⎦ ⎢⎣β ⎥⎦

• Propriétés

- La matrice 2x2 I (S),Q de l’application linéaire dans R 2 est symétrique, à termes réels.
Qxy
Elle possède 2 valeurs propres réelles distinctes λ1 et λ 2 et les 2 vecteurs propres associés sont
linéairement indépendants et orthogonaux.
Dans le repère orthonormé QXY constitué par ces 2 vecteurs propres, la matrice d’inertie est diagonale et a
pour expression :
⎡I QX = λ1 0 ⎤
I (S),Q =⎢
QXY
⎣ 0 I QY = λ 2 ⎥⎦
QXY sont les directions principales d’inertie en Q ou axes principaux d’inertie en Q
Le produit d’inertie de la section par rapport à QXY, est nul : I QXY = 0
IQX est le moment principal d’inertie de la section (S) par rapport à QX
IQY est le moment principal d’inertie de la section (S) par rapport à QY
En général on place Q au centre de gravité G de la section.

- changement de repère
Soit Qx’y’ le repère orthonormé déduit de Qxy par rotation d’angle θ autour de Qz
La matrice de changement de base (vecteurs colonnes = composantes des vecteurs unitaires de Qx’y’ dans
Qxy) est :
⎡cos θ − sin θ ⎤
P =⎢ ⎥
⎣ sin θ cos θ ⎦
⎡ I Qx − I Qxy ⎤
si I (S),Q =⎢
I Qy ⎥⎦
est la matrice d’inertie de (S) en Q dans le repère Qxy
⎣− I Qxy
Qxy

dans le repère Qx’y’ la matrice d’inertie de (S) en Q vaut :


−1
I (S),Q = P ⋅ I (S),Q ⋅ P
Qx′y′ Qxy
⎡I QX = λ1 0 ⎤
- expression des inerties principales en Q : I (S),Q =⎢ ⎥ en fonction des inerties
QXY
⎣ 0 I QY = λ 2 ⎦
− I Qxy ⎤
⎡ I Qx
I (S),Q =⎢
I Qy ⎥⎦
calculées dans un repère orthonormé Qxy banal :
⎣− I Qxy
Qxy

⎡ I Qx − I Qxy ⎤
I QX = λ1 et I QY = λ 2 sont les valeurs propres de la matrice I (S),Q =⎢
I Qy ⎥⎦
et sont
⎣− I Qxy
Qxy

Ix − λ − I xy
les racines de l’équation : déterminant =0
− I xy Iy − λ

Soit : ( )
λ2 − λ ⋅ I x + I y + I x ⋅ I y − I 2xy = 0

λ1 = I QX ⎞ I x + I y ±
⎟=
(I x − I y )2 + 4 ⋅ I 2xy
D’où :
λ 2 = I QY ⎟⎠ 2

Page II.1-1 -- 28
- directions principales d’inertie QXY en Q en fonction de la matrice d’inertie en Q dans le repère banal
Qxy :
⎡ I Qx − I Qxy ⎤
I (S),Q =⎢
Qxy
⎣− I Qxy I Qy ⎥⎦
⎡ v (1) ⎤ ⎡ v (2 ) ⎤
Les directions principales d’inertie QXY sont portées par les vecteurs propres ⎢ 1(1) ⎥ et ⎢ 1(2 ) ⎥ associés
⎢⎣ v 2 ⎥⎦ ⎢⎣ v 2 ⎥⎦
aux valeurs propres λ1 et λ 2
⎡IQx − λ i − IQxy ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0⎤
i =1,2 ⎢ −I ⋅ =
⎣ Qxy IQy − λ i ⎥⎦ ⎢⎣ v 2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
soit : ( )
IQx − λ i ⋅ v1 − I Qxy ⋅ v 2 = 0
( )
− IQxy ⋅ v1 + I Qx − λ i ⋅ v 2 = 0
⎡v ⎤
on sait qu’il existe une solution non nulle ⎢ 1 ⎥ à ce système linéaire, car on a :
⎣v2 ⎦
I Qx − λ i − I Qxy
det =0
− I Qxy I Qy − λ i
les 2 directions des 2 vecteurs propres font avec l’axe Qx respectivement les angles φ1 et φ 2 tels que :
v IQx − λ i I Qxy
tgφi = 2 = = I −λ i =1,2
v1 I Qxy Qy i

On vérifie que les 2 directions sont orthogonales ( tgφ1 ⋅ tgφ 2 = −1 )

• Rappel : application linéaire

Soit l’espace vectoriel E défini sur le corps K = R avec dimE=2

- application linéaire « f » de E dans E (endomorphisme)


f : E ⎯⎯→ E , x a y = f(x) tel que : ∀(x , x ') ∈ E 2 , ∀(λ, µ ) ∈ K 2 : f (λx + µx ') = λf (x ) + µf (x ')
⎡x ⎤
- soit : B = {e1, e 2 } une base de E et x = ⎢ 1 ⎥ les composantes de x dans B x = x1 ⋅ e1 + x 2 ⋅ e 2
⎣x 2 ⎦
⎡1⎤ ⎡0 ⎤
e1 = ⎢ ⎥ e2 = ⎢ ⎥ x = x1 ⋅ e1 + x 2 ⋅ e 2
⎣0 ⎦ ⎣1⎦
- Matrice 2 x 2 associée à f et à B : y = f (x ) = x1 ⋅ f (e1 ) + x 2 ⋅ f (e 2 ) y = f (x ) = x1 ⋅ f (e1 ) + x 2 ⋅ f (e 2 )
⎡a ⎤ ⎡a ⎤ ⎡a a ⎤ ⎡x ⎤
f (e1 ) = ⎢ 11 ⎥ f (e 2 ) = ⎢ 12 ⎥ y = ⎢ 11 12 ⎥ ⋅ ⎢ 1 ⎥ = A ⋅ x
⎣a 21 ⎦ ⎣a 22 ⎦ ⎣a 21 a 22 ⎦ ⎣ x 2 ⎦
⎡a a 12 ⎤
A = ⎢ 11 ⎥ est la matrice associée à l’application linéaire, dans la base B
⎣a 21 a 22 ⎦
- valeur propre « λ » et vecteur propre associé « v »
ils sont définis par : f (v ) = λ ⋅ v
⎡v ⎤ ⎡a a ⎤ ⎡v ⎤ ⎡v ⎤ ⎡1 0⎤ ⎡ v1 ⎤
soit dans la base B : v = ⎢ 1⎥ f (v ) = ⎢ 11 12 ⎥ ⋅ ⎢ 1 ⎥ = λ ⋅ ⎢ 1 ⎥ = λ ⋅ ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎣v 2 ⎦ a a v
⎣ 21 22 ⎦ ⎣ 2 ⎦ v
⎣ 2⎦ ⎣0 1 ⎦ ⎣ v 2 ⎦
⎡ v ⎤ ⎡0 ⎤
ils sont donc définis par l’équation matricielle : [A ]
− λ ⋅ I ⋅ ⎢ 1⎥ = ⎢ ⎥
⎣ v 2 ⎦ ⎣0 ⎦
⎡a − λ a12 ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0⎤
soit : ⎢ 11 ⋅ =
⎣ a 21 a 22 − λ ⎥⎦ ⎢⎣ v 2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

⎡a − λ a 12 ⎤
ce système d’équations linéaire homogène a une solution ⇔ det ⎢ 11 =0
⎣ a 21 a 22 − λ ⎥⎦

Page II.1-1 -- 29
équation du second degré en « λ » qu’on suppose avoir 2 racines réelles distinctes λ1 et λ 2
à chacune de ces valeurs propres λ i i = 1,2 est associée une direction de vecteur propre « v (i ) » dont les
⎡ v (i ) ⎤
composanters dans B : v (i ) = ⎢ 1(i ) ⎥ sont définies par le système linéaire
⎢⎣ v 2 ⎥⎦
(a11 − λi ) ⋅ v1 + a12 ⋅ v 2 = 0
a12 ⋅ v1 + (a 22 − λ i ) ⋅ v 2 = 0
⎡v ⎤
on sait qu’il existe une solution non nulle ⎢ 1 ⎥ à ce système linéaire homogène, car on a :
⎣v2 ⎦
⎡a − λ a 12 ⎤
det ⎢ 11 =0
⎣ a 21 a 22 − λ ⎥⎦
Les 2 valeurs propres étant réelles distinctes, les 2 vecteurs propres correspondants v (1) et v (2 ) sont
linéairement indépendants et on peut les prendre comme base B’= v (1), v (2 ) de E= R 2 { }
∀x ∈ E x = x '1⋅v (1) + x '2 ⋅v (2 ) f (x ) = x '1⋅λ1 ⋅ v (1) + x '2 ⋅λ 2 ⋅ v(2 )
⎡ x '1 ⎤
⎢ x ' ⎥ = les composantes de x dans B’= x B'
⎣ 2⎦
⎡ x ′ ⋅ λ ⎤ ⎡λ 0 ⎤ ⎡ x1′ ⎤
Composantes de f(x) dans B’ : f (x ) B' == ⎢ 1 1 ⎥ = ⎢ 1 ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ = A′ ⋅ x B'
⎣ x′2 ⋅ λ 2 ⎦ ⎣ 0 λ 2 ⎦ ⎣ x′2 ⎦

La matrice de l’application linéaire dans la base des vecteurs propres B’= v (1), v (2 ) est { }
⎡λ 0⎤
A′ = ⎢ 1
⎣0 λ 2 ⎥⎦

- changement de base
⎡x ⎤ ⎡a a ⎤
dans base B= {e1, e 2 } x B = ⎢ 1⎥ matrice associée à f : A B
= ⎢ 11 12 ⎥
⎣x 2 ⎦ ⎣a 21 a 22 ⎦
⎡a a ⎤ ⎡x ⎤
f (x ) B = ⎢ 11 12 ⎥ ⋅ ⎢ 1 ⎥ = A B
⋅ xB
⎣a 21 a 22 ⎦ ⎣ x 2 ⎦ B
⎡α β1 ⎤
dans base B’= {e'1 , e'2 } : matrice de changement de base, de passage de B à B’ est : P =⎢ 1
⎣α 2 β 2 ⎥⎦
⎡α ⎤ ⎡β ⎤
avec e'1 B = ⎢ 1 ⎥ et e'2 B = ⎢ 1 ⎥ x B = P ⋅ x B' f (x ) B = P ⋅ f (x ) B'
⎣α 2 ⎦ ⎣β2 ⎦
f (x ) B' = P ⋅ f (x ) B = P
−1 −1 −1
⋅ A B⋅ xB= P ⋅ A B ⋅ P ⋅ x B'

f (x ) B' = A B' ⋅ x B'


−1
avec : A B' = P ⋅ A B⋅ P

8.3 -- Théorème de HUYGENS

• On a vu : dans l’espace vectoriel R 2 de base Qxy


⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎡ ∫∫ y 2 ⋅ dx ⋅ dy − ∫∫ xy ⋅ dx ⋅ dy ⎤ ⎡α ⎤ →
(S) (S)
∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜ δ ∧ QP ⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = ⎢
⎜ ⎟ ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ = I(S),Q ⋅ δ
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦ ⎢− ∫∫ xy ⋅ dx ⋅ dy ∫∫ x 2 ⋅ dx ⋅ dy ⎥ ⎣β ⎦
⎣ (S) (S) ⎦
→ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
IQ∆ = δ ⋅ ∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy ⋅
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥

Page II.1-1 -- 30
⎡→ ⎛→ → ⎞⎤ ⎡⎛ → → ⎞ ⎛→ → ⎞⎤
• ∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = ∫∫(S) ⎢⎜⎜ QG + GP ⎟⎟ ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎣⎢⎝ ⎠ ⎝ ⎠⎦⎥
⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
= ∫∫(S) ⎢QG ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy + ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
⎡→ ⎛→ → ⎞⎤ → ⎡→ → ⎤
- ∫∫(S) ⎢QG ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = QG ∧ ⎢ δ ∧ ∫∫(S) QP⋅ dx ⋅ dy⎥
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦ ⎣ ⎦
→ → ⎡→ ⎛→ → ⎞⎤ ⎡→ ⎡→ → ⎤⎤
∫∫(S) QP⋅ dx ⋅ dy = S ⋅ QG ⇒ ∫∫(S) ⎢QG ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = S.⎢QG ∧ ⎢ δ ∧ QG ⎥ ⎥
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦ ⎢⎣ ⎣ ⎦ ⎥⎦
⎡→ ⎛→ → ⎞⎤ ⎡→ ⎛→ ⎛ → → ⎞ ⎞⎤
- ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ ⎜⎜ QG + GP ⎟⎟ ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦ ⎢⎣ ⎝ ⎝ ⎠ ⎠⎥⎦
⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
= ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QG ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy + ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ GP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦ ⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦
⎡ → ⎤ ⎛→ → ⎞ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ → ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
= ⎢ ∫∫(S) GP⋅ dx ⋅ dy ⎥ ∧ ⎜⎜ δ ∧ QG ⎟⎟ + ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ GP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = 0 + ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ GP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎣ ⎦ ⎝ ⎠ ⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
• D’où :
⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ ⎡ → ⎡→ → ⎤ ⎤ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
∫∫(S) ⎢ QP ∧ ⎜ δ ∧ QP ⎟ ⎥ ⋅ dx ⋅ dy = S.⎢ QG ∧ ⎢ δ ∧ QG ⎥ ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ GP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎥ +
⎜ ⎟
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎣⎢ ⎣ ⎦ ⎦⎥ ⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
→ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤ → ⎡ → ⎡→ → ⎤ ⎤ → ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
IQ∆ = δ ⋅ ∫∫(S) ⎢QP ∧ ⎜⎜ δ ∧ QP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy = S. δ ⋅ ⎢QG ∧ ⎢ δ ∧ QG ⎥ ⎥ + δ ⋅ ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ GP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥ ⎣⎢ ⎣ ⎦ ⎦⎥ ⎣⎢ ⎝ ⎠⎦⎥
→ ⎡ → ⎡→ → ⎤ ⎤
δ ⋅ ⎢QG ∧ ⎢ δ ∧ QG ⎥ ⎥ = GH 2 Avec GH + distance de G à l’axe Q∆
⎢⎣ ⎣ ⎦ ⎥⎦
→ ⎡ → ⎛ → → ⎞⎤
IG∆ = δ ⋅ ∫∫(S) ⎢GP ∧ ⎜⎜ δ ∧ GP ⎟⎟⎥ ⋅ dx ⋅ dy
⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦
IQ∆ = IG∆ + S ⋅ GH 2

Q
G
y
(S)
O x

Page II.1-1 -- 31
9 -- ANNEXE 2 : LES PROFILS MINCES

9.1 -- définition

• Une telle section droite est constituée d’un assemblage de parois minces.

Elle est définie par :


sa ligne moyenne (L) tracée à mi-épaisseur de la paroi, sur laquelle on définit une origine, une orientation et une
abscisse curviligne σ ,
( )
l’épaisseur de la paroi le long de la ligne moyenne (L), e σ , fonction de l’abscisse curviligne σ .

Un point de la section droite est alors repéré par :


l’abscisse curviligne σ , de la normale à (L) qui le contient,
sa position sur cette normale à (L) : son abscisse ξ sur cette normale.
z

1
e( )

x
G(s) y
O

(L)
2

• On distingue les profils minces ouverts et les profils minces fermés à une ou plusieurs alvéoles :

- profils minces ouverts :


z z

y
x
x y
G(s)
G(s)

- profils minces fermés :

profil mince fermé à une alvéole z profil mince fermé à deux alvéoles z

G(s) G(s)
y y
x x

Hypothèses simplificatrices

- hypothèse simplificatrice (1) : on suppose la matière concentrée sur la ligne moyenne (L) du profil , en
particulier pour le calcul des caractéristiques géométriques et mécaniques des sections droites

- hypothèse simplificatrice (2) : sur une facette quelconque de la section droite, la contrainte de cisaillement
est parallèle aux parois.

Page II.1-1 -- 32
9.2 -- conséquences de l’hypothèse (1), caractéristiques mécaniques des sections droites
de profil mince

G est le centre de gravité de la section, Gyz ses axes principaux d’inertie.

⎛ y(σ )⎞
Le point banal de la ligne moyenne (L) est repéré dans Gyz par ses coordonnées paramétriques ⎜⎜ ⎟⎟ exprimés
⎝ z(σ ) ⎠
en fonction de son abscisse curviligne σ sur (L).

S = ∫(L ) e(σ ) ⋅ dσ ∫(L ) y(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = ∫(L ) z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = ∫(L ) y(σ ) ⋅ z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = 0

∫∫ z ⋅ dydz = ∫(L ) z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ


2 2
Inertie principale I y =
S
Inertie principale I z = ∫∫ y ⋅ dydz = ∫(L ) y(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ
2 2
S
Soit A l’aire comprise entre les 2 normales à (L) d’abscisses curvilignes respectives σ 1 et σ 2 :

Moment statique de l’aire A par rapport à Gy :


m A y = ∫∫A z ⋅ dy ⋅ dz = ∫σσ 2 z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ
1
Moment statique de l’aire A par rapport à Gz :
m A z = ∫∫A y ⋅ dy ⋅ dz = ∫σσ 2 y(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ
1

9.3 -- exemple

Calculer les caractéristiques mécaniques de la section droite, profil mince, suivante :


z
D (L)
C

y
2a G

(L) A B

a a

• Définition de la ligne moyenne (L) du profil mince, d’une origine A sur (L) et d’une abscisse curviligne « σ »
sur (L).
e(σ ) = cons tan te = e
• Aire : S = ∫∫ dydz = ∫ e(σ ) ⋅ dσ = e ⋅ ∫ dσ = 4 ⋅ e ⋅ a
(S) (L ) (L )

• Centre de gravité G

Au milieu de la paroi BC

Page II.1-1 -- 33
• Définition du repère « de travail » Gyz

• Recherche des directions principales d’inertie et des inerties principales, dans le repère de travail Gyz

⇒ Matrice d’inertie de la section dans le repère de travail Gyz :


⎡ I Gy − I Gyz ⎤
I (S),G = I Gyz = ⎢
Gyz
⎣− I Gyz I Gz ⎥⎦

e ⋅ (2a )3 8 ⋅ e ⋅ a3 2 ⋅ e ⋅ a3
I Gy = + 2 ⋅ ea ⋅ a 2 = I Gz =
12 3 3
IGyz = ∫∫ y ⋅ z ⋅ dydz = ∫ y(σ ) ⋅ z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = e ⋅ ∫ y(σ ) ⋅ z(σ ) ⋅ dσ
(S) (L ) (L )
épure de y( ) épure de z( )
z
a + a
D + a
C (L)
+

y
G

_
A B _ _ -a
-a -a
a a

∫∫ y ⋅ z ⋅ dydz = e ⋅ ∫ y(σ ) ⋅ z(σ ) ⋅ dσ = e ⋅ a


3
⇒ IGyz =
(S) (L )
e ⋅ a3 ⎡ 8 − 3⎤
Matrice d’inertie de la section dans le repère de travail Gyz : I Gyz = ⎢− 3 2 ⎥
3. ⎣ ⎦
⇒ valeurs propres λ1 et λ 2 de la matrice d’inertie
⎡ 8 − 3⎤
valeurs propres α1 et α 2 de la matrice ⎢ ⎥ :
⎣− 3 2 ⎦
8−α −3 α1 ⎞
det⋅ = (8 − σ ) ⋅ (2 − α ) − 9 = α 2 − 10 ⋅ α + 7 ⎟ = 5 ± 3⋅ 2
−3 2−α α 2 ⎟⎠

valeurs propres λ1 et λ 2 de la matrice d’inertie :


λ1 ⎞ e ⋅ a 3
⎟=
λ 2 ⎟⎠ 3
[
⋅ 5 ± 3⋅ 2 ]
⇒ inerties principales de la section I GY = λ1 =
e ⋅ a3
3
[
⋅ 5 + 3⋅ 2 ]
I GZ = λ 2 =
e ⋅ a3
3
[
⋅ 5 − 3⋅ 2 ]
⇒ directions principales d’inertie de la section

Dans le repère de travail Gyz, ce sont les directions de vecteurs propres de la matrice d’inertie I Gyz associés à
ses 2 valeurs propres λ1 et λ 2
⎡u 1 ⎤ ⎡u 2 ⎤
⎢ v ⎥ vecteur propre associé à λ1 ⎢ v ⎥ vecteur propre associé à λ 2
⎣ 1⎦ ⎣ 2⎦
Ils sont les solutions non nulles des 2 systèmes :
⎡I Gy − λ1 − I Gyz ⎤ ⎡u 1 ⎤ ⎡0⎤ ⎡I Gy − λ 2 − I Gyz ⎤ ⎡u 2 ⎤ ⎡0⎤
⎢ −I ⋅ = ⋅ =
⎣ Gyz I Gz − λ1 ⎥⎦ ⎢⎣ v1 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢ −I
⎣ Gyz I Gz − λ 2 ⎥⎦ ⎢⎣ v 2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

Page II.1-1 -- 34
Rappel : nous savons qu’il existe 2 solutions non nulles puisque λ1 et λ 2 sont tels que :
I Gy − λ1 − I Gyz I Gy − λ 2 − I Gyz
det⋅ = det⋅ =0
− I Gyz I Gz − λ1 − I Gyz I Gz − λ 2

⎡u 1 ⎤ ⎡ I Gyz ⎤ ⎡I Gz − λ1 ⎤
⎢ v ⎥ = k 1 ⋅ ⎢I − λ ⎥ = k 1′ ⋅ ⎢ I ⎥
⎣ 1⎦ ⎣ Gy 1⎦ ⎣ Gyz ⎦
v I Gy − λ1 I Gyz
direction principale associée : tgφ1 = 1 = =
u1 I Gyz I Gz − λ1
⎡u 2 ⎤ ⎡ I Gyz ⎤ ⎡I Gz − λ 2 ⎤
⎢v ⎥ = k 2 ⋅⎢ ⎥ = k ′2
⋅⎢ ⎥
⎣ 2⎦ ⎣I Gy − λ 2 ⎦ ⎣ I Gyz ⎦
v I Gy − λ 2 I Gyz
direction principale associée : tgφ 2 = 2 = =
u2 I Gyz I Gz − λ 2

8 ⋅ e ⋅ a3 2 ⋅ e ⋅ a3
I Gy = I Gz = I Gyz = e ⋅ a 3
3 3

λ1 =
e ⋅ a3
3
[
⋅ 5 + 3⋅ 2 ] λ2 =
e ⋅ a3
3
[
⋅ 5 − 3⋅ 2 ]
tgφ1 = 1 − 2 tgφ 2 = 1 + 2

z
Z

2 y
G
1

Page II.1-1 -- 35
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-1)-2.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,
DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II.1-2 EXPRESSION EN FONCTION DES SOLLICITATIONS :


- DES TENSEURS « CONTRAINTES » ET « DEFORMATIONS »
- DES DEFORMATIONS DES SECTIONS DROITES

L’objectif de ce chapitre est la recherche du tenseur contraintes en un point quelconque d’une structure composée
de poutres en équilibre sous un chargement donné. Les sollicitations sont supposées connues.
On en déduira le tenseur déformations au point considéré puis la déformation des sections droites (translation et
rotation différentielles).

1 -- SOLIDE QUELCONQUE - TENSEUR CONTRAINTES – TENSEUR DEFORMATIONS - RAPPEL

1.1 -- tenseur contraintes avec les conventions de signes de la mécanique, rappel du


chapitre I

Considérons un solide quelconque chargé, en équilibre, considéré dans un repère global OXYZ. Soit Σ une surface,
passant par le point P, qui décompose le corps en 2 parties (A) et (B). L'action de la partie (A) sur la partie (B) se
réduit à des contraintes réparties sur la surface Σ telle que sur un élément dΣ de Σ , la partie (A) exerce sur la partie
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤ ⎡α ⎤
r r ⎢ xx ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ sont les cosinus directeurs de la normale
(B) une force f . dΣ avec : f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥∗ ⎢ β ⎥ ⎢β ⎥
⎢σ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢⎣ γ ⎥⎦
⎣ zx σ zy σ zz ⎦ ⎣ γ ⎦
à dΣ intérieure à (A) (conventions de signes de la mécanique) .

Une contrainte normale positive est une traction.

1.2 -- tenseur contraintes avec les conventions de signes de la résistance des matériaux

Soit une facette dΣ centrée sur P, au voisinage de dΣ , l’action du volume de matière (A) situé d’un coté de dΣ sur
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤
r r ⎢ xx ⎥
l’autre volume (B) est une force f . dΣ avec : f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ ∗ ⎢⎢β ⎥⎥
⎢σ σ zy σ zz ⎥⎦ ⎢⎣ γ ⎥⎦
⎣ zx
⎡α ⎤
⎢ ⎥ sont les cosinus directeurs de la normale à dΣ extérieure à (A), partie « agissante ».
⎢β ⎥
⎣⎢ γ ⎦⎥

Une contrainte normale positive est une compression.

Remarque :
au même point d’une structure chargée en équilibre :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ = − ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥
⎢σ ⎥ ⎢σ ⎥
⎣ zx σ zy σ zz ⎦ conventions RdeM ⎣ zx σ zy σ zz ⎦ conventions Mécanique

Page II.1-2 -- 1
1.3 -- Symétrie du tenseur contraintes
Les composantes σij du tenseur sont des fonctions scalaires de (X,Y,Z) : σ ij = σ ij (X, Y, Z ) et σij = σ ji .

⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥
⎢ yy ⎥
⎢ ⎥
Le tenseur contraintes est symétrique ⇒ vecteur contraintes généralisées : σ = ⎢ σ zz ⎥
⎢σ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥
Remarque : σ concention RdeM
= − σ convention Mécanique

1.4 -- Théorème de Cauchy

Au point banal P d’une structure quelconque en équilibre, le tenseur contraintes est σ(P ) .
Considérons 2 facettes dΣ et dΣ ′ centrées sur P.
→ → →
dΣ : normale unitaire n et contrainte σ = σ(P ) ⋅ n
→ → →
dΣ ′ : normale unitaire n ′ et contrainte σ′ = σ(P ) ⋅ n ′
→ → → → → → → →
σ(P ) symétrique ⇒ n ′⋅ σ(P ) ⋅ n = n ⋅ σ(P ) ⋅ n ′ ⇒ n ′⋅ σ = n ⋅ σ ′
→ → → →
La projection de σ ′ sur n est égale à la projection de σ sur n ′ .

1.5 -- Tenseur déformations - rappel

Soit P(x,y,z) le point banal de la structure.

• Dans la transformation due aux charges extérieures appliquées, le point Q voisin de P, de coordonnées initiales
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡dx⎤
⎢ ⎥
(x+dx,y+dy,z+dz), subit un déplacement de corps rigide autour de P et le déplacement ⎢ ε yx ε yy ε yz ⎥∗ ⎢⎢dy⎥⎥
⎢ε ⎥ ⎢ ⎥
⎣ zx ε zy ε zz ⎦ ⎣ dz ⎦
qui est une déformation pure.
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡dx⎤
⎢ ⎥
• On peut dire que ⎢ ε yx ε yy ε yz ⎥∗ ⎢⎢dy⎥⎥ représente le vecteur translation du point Q voisin de P de coordonnées
⎢ε ⎥ ⎢ ⎥
⎣ zx ε zy ε zz ⎦ ⎣ dz ⎦
initiales (x+dx,y+dy,z+dz), dans des axes liés au point P(xyz) dans la transformation.

• Le tenseur déformations est indépendant des conventions de signes sur les contraintes.
Q
Dans l’hypothèse (H1) où les déformations et les déplacements sont infiniment petits, le tenseur déformations est
symétrique et on peut définir le vecteur déformations généralisées :
⎡ ε xx ⎤
⎢ ⎥
⎢ ε yy ⎥
⎢ ε ⎥
ε = ⎢ zz ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢2 ⋅ ε xz ⎦⎥

Page II.1-2 -- 2
1.6 -- Relation contraintes / déformations

Soit (H2) l’hypothèse du comportement isotrope élastique linéaire du matériau .

Avec les hypothèses (H1) + (H2), on peut associer au matériau une matrice C constitutive du matériau telle que au
point banal P de la structure en équilibre, σ = C ⋅ ε , quel que soit le système d’axes orthonormés auquel on se réfère.
• la matrice C constitutive du matériau est une matrice 6 x 6 symétrique inversible dont les termes sont fonction
de 2 variables scalaires caractérisant le matériau :
E : le module de déformation longitudinale ou module d’Young
G : le module de déformation transversale.

⎡λ + 2µ λ λ 0 0 0⎤ ⎡ 1 −ν −ν 0 0 0 ⎤
⎢ λ λ + 2µ λ 0 0 0 ⎥⎥ ⎢− ν 1 − ν 0 0 0 ⎥
⎢ ⎢ ⎥
⎢ λ λ λ + 2µ 0 0 0⎥ −1 1 ⎢− ν − ν 1 0 0 0 ⎥
C =⎢ ⎥ C = ⋅⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 µ 0 0⎥ E ⎢0 0 0 2(1 + ν ) 0 0 ⎥
⎢ 0 0 0 0 µ 0⎥ ⎢0 0 0 0 2(1 + ν ) 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ 0 0 0 0 0 µ⎦⎥ ⎣⎢ 0 0 0 0 0 2(1 + ν )⎦⎥
E⋅ν E
Avec : λ et µ coefficients de Lamé : λ= µ= =G
(1 + ν ) ⋅ (1 − 2 ⋅ ν ) 2 ⋅ (1 + ν )
ν = coefficient de Poisson

• Avec les hypothèses (H1) + (H2) au point banal P de la structure en équilibre, dans un système d’axes orthonormé
quelconque, il existe une relation matricielle contraintes / déformations :
−1
Avec les conventions de signes de la Mécanique : σ = C ⋅ε ε= C ⋅σ
−1
Avec les conventions de signes de la R de M : σ =−C ⋅ε ε =−C ⋅σ

1.7 -- Potentiel de déformation et énergie de déformation de la structure dans un état


d’équilibre donné

• Potentiel de déformation W au point P banal de la structure :


1 t 1 t
- conventions de signes de la mécanique : W= ⋅ σ⋅ε = ⋅ ε⋅σ
2 2
1 t 1 t
- conventions de signes de la R de M : W=− ⋅ σ⋅ε =− ⋅ ε⋅σ
2 2
Voir travail des contraintes (dW) sur parallélépipède dxdydz de sommet P.

• Energie de déformation de la structure :


c’est le scalaire attaché à la structure dans un état d’équilibre donné : U = ∫∫∫ W ⋅ dv
V

Page II.1-2 -- 3
2 -- STRUCTURES A POUTRES, SYNTHESE DES RESULTATS PRECEDENTS

2.1 -- Rappel du chapitre II.1-1 : repère local G(s)xyz de la section droite banale G(s)

z
y
x
j
k (C)
t
G(s)
)
(S

G(s)x porté par la tangente orientée à la fibre moyenne, Gy et Gz porté par les axes principaux d’inertie de la section
droite pour former un repère orthonormé direct.
Un point quelconque d’une structure à poutres est repéré par l’abscisse curviligne « s » de la section droite qui le
⎡s ⎤
⎡ y⎤
contient et par ses coordonnées ⎢ ⎥ dans le repère local G(s)xyz de cette section droite, soit les coordonnées ⎢⎢ y ⎥⎥ .
⎣z ⎦ ⎢⎣ z ⎥⎦
RAPPEL : ∫∫ y ⋅ dydz = ∫∫ z ⋅ dydz = ∫∫ y ⋅ z ⋅ dydz = 0
S S S
Inertie principale I y = ∫∫ z 2 ⋅ dydz Inertie principale I z = ∫∫ y 2 ⋅ dydz
S S
Soit A une surface incluse dans S :
Moment statique de l’aire A par rapport à Gy : m A y = ∫∫A z ⋅ dy ⋅ dz
Moment statique de l’aire A par rapport à Gz : m A z = ∫∫A y ⋅ dy ⋅ dz

2.2 -- Rappel du chapitre II.1-1 : sollicitations et déformations des sections droites


(translation et rotation différentielles)

2.2.1 -- avec les conventions de signes de la mécanique

Dans la section banale G(s) :

• Les sollicitations dans la section G(s) sont les composantes de la résultante et du moment résultant des forces
extérieures appliquées aux abscisses curvilignes supérieures à s sur la fibre moyenne, dans le repère local de la
⎡N⎤ ⎡M x ⎤
section G(s)xyz : ⎢ ⎥ et ⎢M ⎥
⎢ Vy ⎥ ⎢ y⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦

→ →
• Les vecteurs translation et rotation différentielles δ Λ (s ) et δ Ω(s ) qui caractérisent la déformation des sections
droites dûe au chargement, sont projetés dans le même repère local de la section G(s)xyz avec les mêmes
⎡δu x (s )⎤ ⎡δω x (s )⎤
conventions de signes : ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ δu y ⎥ et ⎢ δω y ⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ δω z ⎥⎦

Page II.1-2 -- 4
• Pour une structure plane chargée dans son plan considérée avec les conventions de signes de la mécanique :
Mz > 0
⎡N⎤ ⎡ 0 ⎤ N>0
z x s
Sollicitations : ⎢⎢Vy ⎥⎥ et ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ G(s)
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M z ⎥⎦ Vy > 0

Déformations des sections droites, translation et rotation différentielles :


z (s) >0
⎡δu x (s )⎤ ⎡ 0 ⎤ u x (s) > 0
⎢ δu ⎥ et ⎢ 0 ⎥ s
⎢ y ⎥ ⎢ ⎥ G(s)
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣δω z ⎥⎦ uy (s) > 0

2.2.2 -- Structure plane chargée dans son plan avec les conventions de signes de la résistance
des matériaux

Sollicitations calculées à droite : Calculées à gauche :


M> 0 M> 0

N>0 N>0
V>0 V>0

En conséquence, les conventions de signes pour les déformations des sections droites, vecteurs translation et rotation
différentielles seront les suivantes :
z (s) > 0
u x (s) > 0
s
G(s)
uy (s) > 0

2.3 -- Rappel du chapitre II.1-1 : structure à poutres, tenseur contraintes et tenseur


déformations – potentiel W de déformation

2.3.1 -- Avec les conventions de signes de la mécanique

• Au point banal P de la structure, dans le repère local G(s)xyz de la section droite contenant P :

⎡σ xxσ xz ⎤ σ xy
Tenseur contraintes : ⎢σ
0 0 ⎥⎥ (vecteur unitaire normal à dΣ intérieur à la partie « agissante »).
⎢ yx
⎢⎣ σ zx
0 0 ⎦ ⎥
Une contrainte normale positive est une traction.
⎡σ xx ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ ⎥
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
Vecteur contraintes généralisées : σ = ⎢ zz ⎥ = ⎢ ⎥
⎢σ xy ⎥ ⎢σ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥ ⎣⎢ σ xz ⎦⎥
• matériau isotrope à comportement élastique linéaire, relations contraintes / déformations et tenseur
déformations :

Page II.1-2 -- 5
⎡ ε xx ⎤ ⎡ σ xx E ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ε yy ⎥ ⎢− ν ⋅ σ xx E⎥
⎢ ε ⎥ −1 ⎢− ν ⋅ σ xx E⎥
σ = C ⋅ε ε = ⎢ zz ⎥ = C ⋅ σ = ⎢ ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢ σ xy G ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣2 ⋅ ε xz ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz G ⎥⎦

⎡ε xx ε xy ε xz ⎤
D’où forme du tenseur déformations : ⎢ε ε yy 0 ⎥⎥
⎢ yx
⎢⎣ ε zx 0 ε zz ⎥⎦
• potentiel de déformation :

au point banal P considéré :


1 t 1 t σ2
W = ⋅ σ ⋅ ε = ⋅ ε ⋅ σ = xx +
2 2
1
2⋅E 2⋅G
⋅ σ 2xy + σ 2xz( )
2.3.2 -- structure plane chargée dans son plan avec les conventions de signes de la Résistance
des matériaux

• Au point banal P de la structure, dans le repère local G(s)xyz de la section droite contenant P :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
Tenseur contraintes : ⎢σ 0 0 ⎥⎥ (vecteur unitaire normal à dΣ extérieur à la partie « agissante »).
⎢ yx
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦
Une contrainte normale positive est une compression.
⎡σ xx ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ ⎥
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
Vecteur contraintes généralisées : σ = ⎢ zz ⎥ = ⎢ ⎥
⎢σ xy ⎥ ⎢σ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ σ xz ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥ = − ⎢⎢σ yx 0 ⎥⎥
Remarque : ⎢σ yx 0 0 ⎥ 0
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ convention RdeM ⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ convention Mécanique

• matériau isotrope à comportement élastique linéaire, relations contraintes / déformations et tenseur


déformations :
⎡ ε xx ⎤ ⎡ − σ xx E ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ε yy ⎥ ⎢ ν ⋅ σ xx E⎥
⎢ ε ⎥ −1 ⎢ ν ⋅ σ xx E⎥
σ =−C ⋅ε ε = ⎢ zz ⎥ = − C ⋅ σ = ⎢ ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢ − σ xy G ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢2 ⋅ ε xz ⎦⎥ ⎣⎢ − σ xz G ⎦⎥

⎡ε xx ε xy ε xz ⎤
D’où forme du tenseur déformations : ⎢ε ε yy 0 ⎥⎥
⎢ yx
⎢⎣ ε zx 0 ε zz ⎥⎦
• potentiel de déformation :

au point banal P considéré :


1 t 1 t σ2
W = − ⋅ σ ⋅ ε = − ⋅ ε ⋅ σ = xx +
2 2
1
2⋅E 2⋅G
⋅ σ 2xy + σ 2xz ( )

Page II.1-2 -- 6
2.4 -- énergie de déformation

Quelles que soient les conventions de signes :

- Energie de déformation de l’ensemble de la structure :


⎡σ2
U = ∫∫∫V W ⋅ dx ⋅ dy ⋅ dz = ∫(C ) ds ⋅ ∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz = ∫(C ) ds ⋅ ∫∫S ⎢ xx +
⎢⎣ 2 ⋅ E 2 ⋅ G
1
(⎤
)
⋅ σ 2xy + σ 2xz ⎥ ⋅ dy ⋅ dz
⎥⎦
- Energie de déformation de la tranche de poutre entre les abscisses curvilignes « s » et « s+ds »

dU = ds ⋅ ∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz
⎡σ2
dU = ds ⋅ ∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz = ds ⋅ ∫∫S ⎢ xx +
1
⎢⎣ 2 ⋅ E 2 ⋅ G
( ⎤
)
⋅ σ 2xy + σ 2xz ⎥ ⋅ dy ⋅ dz
⎥⎦

2.5 -- principe de la recherche des déformations des sections droites (translation et


→ →
rotation différentielles δ Λ (s ) et δ Ω(s ) ) en fonction des contraintes

• rappel : la déformation des sections droites est caractérisée par les 2 fonctions vectorielles de l’abscisse curviligne
→ →
sur la fibre moyenne (C), les vecteurs translation et rotation différentielles δ Λ (s ) et δ Ω(s ) tels que dans la
déformation due au chargement, le déplacement relatif de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s) est la
composition :

- d’une translation infiniment petite δ Λ (s ) ⋅ ds

- d’une rotation infiniment petite δ Ω(s ) ⋅ ds de centre G(s)

→ →
les 2 vecteurs δ Λ (s ) et δ Ω(s ) sont projetés dans le repère local de la section G(s)xyz avec les mêmes conventions de


⎡δu x (s )⎤ →
⎡δω x (s )⎤
signes que les sollicitations : δ Λ (s ) : ⎢⎢ δu y ⎥⎥ et δ Ω(s ) : ⎢⎢ δω y ⎥⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ δω z ⎥⎦
⎡N⎤ ⎡M x ⎤
• ⎢V ⎥ et ⎢ M ⎥ étant les sollicitations projetées dans le repère local de la section droite G(s)xyz, le
⎢ y⎥ ⎢ y⎥
⎣⎢ Vz ⎦⎥ ⎣⎢ M z ⎦⎥
théorème de Castigliano appliqué à la sous structure constituée par la tranche de poutre G(s), G(s+ds) assure les
résultats suivants :

δu x (s ) ⋅ ds =

∂N
(dU ) avec :
⎡σ2
dU = ds ⋅ ∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz = ds ⋅ ∫∫S ⎢ xx +
1
⎢⎣ 2 ⋅ E 2 ⋅ G
( ⎤
)
⋅ σ 2xy + σ 2xz ⎥ ⋅ dy ⋅ dz
⎥⎦

∂ ⎡ ⎡ σ 2xx ⎤
Soit δu x =
∂N

[
∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz = ] ⎢ ∫∫S ⎢ +
∂N ⎢ ⎢⎣ 2 ⋅ E 2 ⋅ G
1
( ⎤
⎥⎦
)
⋅ σ 2xy + σ 2xz ⎥ ⋅ dy ⋅ dz ⎥
⎥⎦

∂ ⎡ ⎡ σ 2xx ⎤
δu y =
∂Vy

[
∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz = ] ⎢ ∫∫S ⎢ +
∂Vy ⎢ ⎢⎣ 2 ⋅ E 2 ⋅ G
1
( ⎤
⎥⎦
)
⋅ σ 2xy + σ 2xz ⎥ ⋅ dy ⋅ dz ⎥
⎥⎦

δu z =

∂Vz S
[ ]
∫∫ W ⋅ dy ⋅ dz = .....

∂ ⎡ ⎡ σ 2xx ⎤
δω x =

∂M x
[
∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz = ]
⎢ ∫∫S ⎢ +
1
∂M x ⎢ ⎢⎣ 2 ⋅ E 2 ⋅ G

⎥⎦
(
⋅ σ 2xy + σ 2xz ⎥ ⋅ dy ⋅ dz ⎥
⎥⎦
)

⎡ ⎡σ2 ⎤
δω y =

∂M y
[
∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz =

∂M y
] ⎢ ∫∫S ⎢ xx +
1
⎢⎣ ⎢⎣ 2 ⋅ E 2 ⋅ G
(
⋅ σ 2xy + σ 2xz )⎤⎥⎥ ⋅ dy ⋅ dz⎥⎥ .
⎦ ⎦

δω z =

[
∫∫ W ⋅ dy ⋅ dz = .....
∂M z S
]
Page II.1-2 -- 7
3 -- UN TYPE DE POUTRE PARTICULIER : LES PROFILS MINCES

Voir annexe 2 du chapitre II.1-1

3.1 -- Définitions

• Une telle section droite est constituée d’un assemblage de parois minces.

Elle est définie par :


- sa ligne moyenne (L) tracée à mi-épaisseur de la paroi, sur laquelle on définit une origine, une
orientation et une abscisse curviligne σ ,
- l’épaisseur de la paroi le long de la ligne moyenne (L), e(σ ) , fonction de l’abscisse curviligne σ .

Un point de la section droite est alors repéré par :


- l’abscisse curviligne σ , de la normale à (L) qui le contient,
- sa position sur cette normale à (L) : son abscisse ξ sur cette normale.
z

1
e( )

x
G(s) y
O

(L)
2

• On distingue les profils minces ouverts et les profils minces fermés à une ou plusieurs alvéoles :

- profils minces ouverts :


z z

y
x
x y
G(s)
G(s)

- profils minces fermés :

profil mince fermé à une alvéole z profil mince fermé à deux alvéoles z

G(s) G(s)
y y
x x

Page II.1-2 -- 8
3.2 -- Hypothèses simplificatrices

- hypothèse simplificatrice (1) : on suppose la matière concentrée sur la ligne moyenne (L) du profil , en
particulier pour le calcul des caractéristiques géométriques et mécaniques des sections droites
- hypothèse simplificatrice (2) : sur une facette quelconque de la section droite, la contrainte de cisaillement
est parallèle aux parois.

• conséquences de l’hypothèse (1), caractéristiques mécaniques des sections droites de profil mince

G est le centre de gravité de la section, Gyz ses axes principaux d’inertie.

⎛ y(σ )⎞
Le point banal de la ligne moyenne (L) est repéré dans Gyz par ses coordonnées paramétriques ⎜⎜ ⎟⎟ exprimés
⎝ z(σ ) ⎠
en fonction de son abscisse curviligne σ sur (L).

S = ∫(L ) e(σ ) ⋅ dσ ∫(L ) y(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = ∫(L ) z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = ∫(L ) y(σ ) ⋅ z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = 0
Inertie principale I y = ∫∫ z 2 ⋅ dydz = ∫(L ) z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ
2
S
Inertie principale I z = ∫∫ y 2 ⋅ dydz = ∫(L ) y(σ )2 ⋅ e(σ ) ⋅ dσ
S
Soit A l’aire comprise entre les 2 normales à (L) d’abscisses curvilignes respectives σ1 et σ 2 :
Moment statique de l’aire A par rapport à Gy : m A y = ∫∫A z ⋅ dy ⋅ dz = ∫σσ 2 z(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ
1

Moment statique de l’aire A par rapport à Gz : m A z = ∫∫A y ⋅ dy ⋅ dz = ∫σσ 2 y(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ


1

Page II.1-2 -- 9
4 -- STRUCTURE A POUTRES SPATIALE – LE PROBLEME DE SAINT-VENANT, SES HYPOTHESES ET SES
PRINCIPAUX RESULTATS

4.1 -- Position du problème

Le problème de Saint-Venant consiste en la recherche :


- du tenseur contraintes en tout point d’une poutre rectiligne AB, de section droite constante
(caractéristiques mécaniques constantes), en équilibre sous l’action, uniquement, de contraintes exercées
dans ses 2 sections droites d’extrémité A et B (éléments de réduction sous forme de sollicitations dans
chacune des 2 sections).
- Par intégration directe des équations de base de la mécanique des milieux continus déformables, dans le
cadre des hypothèses :
(H1) petites déformations et petits déplacements,
(H2) matériau à comportement isotrope, élastique, linéaire,
Hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres.

• Le repère global retenu Oxyz est le repère local de la section droite d’origine A(s=0,y,z).
On confondra dans toute la suite l’abscisse curviligne « s » sur la fibre moyenne avec l’abscisse « x » sur la fibre
moyenne droite.
y

A B x
z

• Actions appliquées données

Donc pas de forces de volume appliquées, pas de forces de surface sur la surface latérale.
Actions appliquées : torseurs des contraintes sur les 2 sections d’extrémité :

⎡R xA ⎤ →
⎡M xA ⎤ →
⎡R xB ⎤ →
⎡M xB ⎤

en A : R A = ⎢ R yA ⎥ ⎥ ⎢
M A = ⎢M yA ⎥ ⎥ en B : ⎢
R B = ⎢ R yB ⎥ ⎥ M B = ⎢⎢M yB ⎥⎥
⎢⎣ R zA ⎥⎦ ⎢⎣ M zA ⎥⎦ ⎢⎣ R zB ⎥⎦ ⎢⎣ M zB ⎥⎦

actions extérieures appliquées du chargement


y

RzA RzB
M zA M zB
M xA M xB

A B x
RxA RxB
z
M yA RyA M yB R yB

L
• Toutes les grandeurs considérées, sollicitations, déformations des sections droites (vecteurs translation et rotation
différentielles), tenseur contraintes et tenseur déformations sont prises en compte avec les conventions de signes
de la mécanique.
⎡s = x ⎤
• Les composantes σ ij du tenseur contraintes en P ⎢⎢ y ⎥⎥ sont fonctions :
⎣⎢ z ⎦⎥
- des sollicitations dans la sections G(s) qui contient le point P (incidence du chargement)
- des caractéristiques géométriques et mécaniques de la section droite G(s),
- des coordonnées (y,z) de P dans le repère local G(s)xyz de la section droite G(s).

Page II.1-2 -- 10
4.2 -- hypothèses générales retenues

• Ce sont les hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres :


- (HS1) : hypothèse de Saint-Venant,
- (HS2) : hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée,
- (HS3) : nullité de la contrainte normale sur toute facette parallèle à la fibre moyenne,

envisagées dans le cadre de la mécanique des milieux continus déformables avec les 2 hypothèses suivantes :
- (H1) : déformations et déplacements sont infiniment petits,
- (H2) : les matériaux constitutifs ont un comportement isotrope élastique linéaire.

• Conséquence directe : principe de superposition

La 1ière hypothèse simplificatrice (contraintes et sollicitations en un point ne dépendent que des sollicitations dans
la section droite) permet d’étudier les contraintes et déformations de la section G(s) en étudiant l’équilibre du
système G(s)G(s+ds) soumis aux efforts Si (s ) et Si (s + ds ) (sollicitations) ;
Associé au comportement linéaire de la structure ou de ses parties vis-à-vis des chargements, appliqué à la tranche
de poutre G(s)G(s+ds) : ⇒ σij = ∑ σij (Sk ) de même : ε ij = ∑ ε ij (Sk )
k =1,6 k =1,6

4.3 -- Les équations qui régissent le problème, équations de base de la mécanique des
milieux continus déformables et hypothèses simplificatrices de la théorie des
poutres

4.3.1 -- Forme du tenseur contraintes


⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
dans le repère local de la section droite : ⎢σ 0 0 ⎥⎥
⎢ yx
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦

4.3.2 -- Equations d’équilibre (avec forces de volume nulles)

σ xy = σ yx σ xz = σ zx

⎡σ xx ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎡∂ ∂x 0 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂z ⎤ ⎢ yy ⎥ ⎡f x ⎤ ⎡∂ ∂x 0 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂z ⎤ ⎢ ⎥
⎢ 0 ⎢ σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ∂ ∂y 0 ∂ ∂x ∂ ∂z 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢ zz ⎥ + ⎢⎢f y ⎥⎥ = ⎢⎢ 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂x ∂ ∂z 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢ ⎥= 0
⎢ σ xy ⎥ ⎢ σ xy ⎥
⎢⎣ 0 0 ∂ ∂z 0 ⎥
∂ ∂y ∂ ∂x ⎦ ⎢ f ⎥ ⎢ 0 0 ∂ ∂z 0 ⎥
∂ ∂y ∂ ∂x ⎦
⎢ σ yz ⎥ ⎣ z ⎦ ⎣ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥ ⎣⎢ σ xz ⎦⎥
∂σ xx ∂σ xy ∂σ xz ∂σ xy ∂σ xz
+ + =0 =0 =0
∂x ∂y ∂z ∂x ∂x

4.3.3 -- Conditions d’intégrabilité du tenseur déformations, en fonction des contraintes

(1 + ν ) ⋅ ∆σ x i y j +
(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz )=0 ( ∆ est l’opérateur laplacien :
∂2
+
∂2
+
∂2
)
∂x i ∂x j ∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
Soit les 6 équations :
∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx
(1 + ν ) ⋅ ∆σ xx + =0 (1 + ν ) ⋅ ∆σ xy + =0
∂x 2 ∂x∂y
∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx
=0 (1 + ν ) ⋅ ∆σ xz + =0
∂y 2 ∂x∂z

∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx
=0 =0
∂z 2 ∂y∂z

Page II.1-2 -- 11
Soit les 6 équations :

∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx
=0 =0 =0 =0
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 ∂y∂z

⎡ ∂ 2 σ xy ∂ 2 σ xy ⎤ ∂ 2 σ xx ⎡ ∂ 2 σ xz ∂ 2 σ xz ⎤ ∂ 2 σ xx
(1 + ν )⋅ ⎢ + ⎥+ =0 (1 + ν )⋅ ⎢ + ⎥+ =0
⎢ ∂y 2
⎣ ∂z 2 ⎥⎦ ∂x∂y ⎢⎣ ∂y 2 ∂z 2 ⎥⎦ ∂x∂z

4.3.4 -- Conditions de fermeture

Quand la section droite comporte des alvéoles (n alvéoles : i = 1,n) :

6 équations de fermeture par alvéole écrites sur un contour fermé entourant l’alvéole « i » , soit 6 x n équations :

∫(Ci ) du x (x, y, z ) = 0 ∫(Ci ) du y (x, y, z ) = 0 ∫(Ci ) du z (x, y, z ) = 0


∫(Ci ) drx (x, y, z ) = 0 ∫(Ci ) dry (x, y, z ) = 0 ∫(Ci ) drz (x, y, z ) = 0
⎡u x (x , y, z )⎤
rappel : ⎢ uy ⎥ = composantes de la translation du point banal P (x,y,z)
⎢ ⎥
⎢⎣ uz ⎥⎦
⎡rx (x, y, z )⎤
⎢ ry ⎥ = composantes de la rotation de l’élément de matière centré sur P (x,y,z)
⎢ ⎥
⎢⎣ rz ⎥⎦

4.3.5 -- Conditions aux limites de type équilibre

• Sur la surface latérale de la poutre (pas de forces de surface appliquées ) :

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢σ 0 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢α ⎥⎥ = 0 soit : α ⋅ σ xy + β ⋅ σ xz = 0
⎢ yx
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣β ⎥⎦

• L’équilibre statique de la poutre s’écrit :


→ → → → → → → →
RA+ RB = 0 M A + M B + AB∧ R B = 0

R xA + R xB = 0 R yA + R yB = 0 R zA + R zB = 0
M xA + M xB = 0 M yA + M yB − L ⋅ R zB = 0 M zA + M zB + L ⋅ R yB = 0

• Sur les 2 sections droites d’extrémité, on écrit que les sollicitations externes appliquées sont égales aux
sollicitations internes :

- sur la section d’extrémité (A) s = x = 0 avec les conventions de la mécanique :


⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡− 1⎤ ⎡R xA ⎤ ⎡R xB ⎤
R A = ⎢⎢σ xy 0 ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ ⋅ dy ⋅ dz = ⎢R yA ⎥ = − ⎢⎢ R yB ⎥⎥
⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
∫∫ 0
S ⎢⎣ σ xz 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ R zA ⎥⎦ ⎢⎣ R zB ⎥⎦

⎡ 0 ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡− 1⎤ ⎡M xA ⎤ ⎡ M xB ⎤
→ → → ⎢ ⎥
⎢ y ⎥ ∧ ⎢σ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
∫∫
M A = GP∧ σ (y, z ) ⋅ dy ⋅ dz = ⎢ ⎥ ⎢ xy ∫∫ 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ ⋅ dy ⋅ dz = ⎢ M yA ⎥ = − ⎢M yB − L ⋅ R zB ⎥
⎢M + L ⋅ R ⎥
S S ⎢⎣ z ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ M zA ⎥⎦
⎣ zB yB ⎦

Page II.1-2 -- 12
Soit pour x = 0 : ∫∫ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = R xB ∫∫ σ xy ⋅ dy ⋅ dz = R yB ∫∫ σ xz ⋅ dy ⋅ dz = R zB
S S S

∫∫ (y ⋅ σ xz − z ⋅ σ xy )⋅ dy ⋅ dz = M xB ∫∫ z ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M yB − L ⋅ R zB − ∫∫ y ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M zB + L ⋅ R yB
S S S

- sur la section d’extrémité (B) : s=x=L

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡1⎤ ⎡R xB ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡1⎤ ⎡M xB ⎤
⎢ 0 ⎥ ⋅ ⎢0⎥ ⋅ dy ⋅ dz = ⎢⎢R yB ⎥⎥
⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⋅ ⎢0⎥ ⋅ dy ⋅ dz = ⎢⎢M yB ⎥⎥
⎥ ⎢ ⎥
∫∫ ⎢σ xy 0 ∫∫ ⎢ y⎥ ∧ ⎢σ xy 0
S ⎢σ 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ R zB ⎥⎦ S ⎢z ⎥ ⎢σ 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ M zB ⎥⎦
⎣ xz ⎣ ⎦ ⎣ xz

Soit pour x = L : ∫∫ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = R xB ∫∫ σ xy ⋅ dy ⋅ dz = R yB ∫∫ σ xz ⋅ dy ⋅ dz = R zB
S S S

∫∫ (y ⋅ σ xz − z ⋅ σ xy )⋅ dy ⋅ dz = M xB ∫∫ z ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M yB − ∫∫ y ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M zB
S S S

4.4 -- Calcul de la contrainte longitudinale σ xx

∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx ∂ 2 σ xx
• =0 =0 =0 =0 ⇒ σ xx = y ⋅ (a ⋅ x + b ) + z ⋅ (c ⋅ x + d ) + e ⋅ x + f
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 ∂y∂z

∂ 2σ ∂ 2σ
( = 0 ⇒ σ = x ⋅ f (y, z ) + g(y, z ) ; = 0 ⇒ f (y, z ) = y ⋅ f1 (z ) + f 2 (z ) et g(y, z ) = y ⋅ g1(z ) + g 2 (z ) ….)
∂x 2 ∂y 2

• rappel : ∫∫ y ⋅ dydz = ∫∫ z ⋅ dydz = ∫∫ y ⋅ z ⋅ dydz = 0 Inerties principales : I y = ∫∫ z 2 ⋅ dydz I z = ∫∫ y 2 ⋅ dydz


S S S S S

• Dans la section d’extrémité (A) x = 0 : σ xx = b ⋅ y + d ⋅ z + f

∫∫ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = R xB ∫∫ z ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M yB − L ⋅ R zB − ∫∫ y ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M zB + L ⋅ R yB
S S S
R xB M yB − L ⋅ R zB M zB + L ⋅ R yB
⇒ f= d= b=−
S Iy Iz

• Dans la section d’extrémité (B) x = L : σ xx = (a ⋅ L + b ) ⋅ y + (c ⋅ L + d ) ⋅ z + e ⋅ L + f

∫∫ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = R xB ∫∫ z ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M yB − ∫∫ y ⋅ σ xx ⋅ dy ⋅ dz = M zB
S S S
R xB M yB M zB
⇒ e⋅L + f = c⋅L + d = a ⋅L + b = −
S Iy Iz
R zB R yB
⇒ e=0 c= a=
Iy Iz

• Sollicitations dans la section droite G(x) d’abscisse curviligne s = x , avec les conventions de la mécanique :
→ → → → −− → →
Torseur des efforts « aval » : R G (x ) = R B M G (x ) = M B + G (x )B∧ R B
Sollicitations en G(x) : N = R xB M y (x ) = M yB − (L − x ) ⋅ R zB M z (x ) = M zB + (L − x ) ⋅ R yB

N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
• On en déduit : σ xx (s, y, z ) = σ xx = + −
S(s ) I y (s ) I z (s )

Page II.1-2 -- 13
4.5 -- Calcul des composantes σ xy et σ xz du tenseur contraintes, limites de la
résolution de Saint-Venant et conséquences

On ne présente pas ci-dessous la suite détaillée du calcul de Saint-Venant, mais simplement ses principaux résultats.

4.5.1 -- Les limites de la résolution de Saint-Venant


Pour une section droite sans alvéole, le problème de Saint-Venant a une solution définie mathématiquement mais
pratiquement peu exploitable, sauf dans le cas de la torsion pure (gauchissement non géné).

Pour une section droite avec une ou plusieurs alvéoles :


Dans le cas général, il n’y a pas de solution au problème de Saint-Venant.
Le problème n’a une solution que :
- quand la section droite ne comporte qu’une seule alvéole de même centre de gravité que la section totale.
- Ou bien dans le cas de la seule torsion pure (gauchissement non géné)
4.5.2 -- Conséquences

En conséquence, on présente dans la suite, l’analyse des contraintes σ xy et σ xz :


- en séparant l’effet de l’effort tranchant et celui de la torsion,
- en présentant une approche différente de celle de Saint-Venant basée sur les propriétés du flux de
cisaillement dans la section droite qui permet :
¾ une analyse élémentaire de l’effet de l’effort tranchant,
¾ une analyse efficace de l’effet de l’effort tranchant et de la torsion pure sur les profils minces
quelconques ouverts ou fermés.
- en présentant l’étude de la torsion pure de la résolution de Saint-Venant.

4.5.3 -- Les résultats intermédiaires remarquables du calcul de Saint-Venant des composantes


σ xy et σ xz du tenseur contraintes

Evident mais à rappeler : σ xy et σ xz ne sont pas fonction de s = x , mais uniquement de y et z : σ xz (y, z ) ,


σ xz (y, z )

4.5.3.1 -- Gauchissement des sections droites


Sous sollicitations d’effort normal et de flexion, les sections droites de la structure restent planes.
Sous sollicitations d’effort tranchant et de torsion, les sections droites de la structure se gauchissent.

4.5.3.2 -- La torsion

• Centre de torsion :

Le calcul des contraintes de cisaillement d’effort tranchant (par la résolution de Saint-Venant ou par une approche
différente), permet de calculer, par intégration sur la section droite, les sollicitations internes d’efforts tranchants
Vyint et Vzint , ainsi que leurs éléments de réduction, résultante et moment résultant, en un point quelconque de la
section droite.
Ces résultats montrent que la résultante en question ( Vyint , Vzint ) passe par un point fixe de la section droite,
quel que soit l’état d’équilibre envisagé. Ce point fixe qui n’est pas le centre de gravité, est appelé le centre de
torsion de la section : T(s).

Il est attaché à la section droite comme une caractéristique mécanique de la section.

⎡ 0 ⎤ ⎡0⎤
⎢ y (s )⎥ = ⎢ y ⎥
les coordonnées de T(s) dans le repère local G(s)xyz de la section sont notées : ⎢ T ⎥ ⎢ T⎥
⎢⎣ z T (s )⎥⎦ ⎢⎣ z T ⎥⎦
Elles sont déterminées simplement à partir des contraintes de cisaillement d’effort tranchant dont on
recherchera le point de passage de la résultante.

Page II.1-2 -- 14
• Contraintes, déformations et déplacements de torsion, sollicitation moment de torsion :

Les sections droites d’une poutre sollicitée en torsion tournent autour d’un axe longitudinal, lieu des centres de
torsion des sections droites.
En conséquence, en torsion, les déplacements et les déformations des sections droites (les 2 vecteurs translation et
rotation différentielles), sont remplacés par les expressions suivantes :
le déplacement de la section banale G(x) est la composition, dans G(s)xyz :
⎡u x (x, y, z )⎤
- du gauchissement défini par le champ de déplacements sur la section droite G(x) : ⎢⎢ 0 ⎥

⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡Ω1x (x )⎤
- de la rotation autour du centre de torsion T : Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ associée au vecteur rotation différentielle
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡δω x ⎤
autour du centre de torsion T : δ Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
les contraintes et les déformations de torsion sont définies en fonction de la sollicitation moment de torsion
calculée au centre de torsion des sections droites.
Plus précisément, cette sollicitation moment de torsion, C(s), est la composante sur l’axe G(s)x du repère local
G(s)xyz, du moment résultant précédent calculé au centre de torsion T de la section droite :
→ → → →
M ext (s ) + TG ∧ R ext (s ) Si t (s ) est le vecteur unitaire de l’axe G(s)x :
⎡→ → → ⎤ →
C(s ) = ⎢M ext (s ) + TG ∧ R ext (s )⎥ ⋅ t (s ) = M x (s ) − y T .Vz (s ) + z T .Vy (s )
⎣ ⎦

• En conclusion :

Les contraintes et déformations à l’équilibre dans une section droite donnée sont calculées à partir des
sollicitations extérieures dans la section considérée :
- pour toutes les sollicitations, hormis la torsion, à partir des sollicitations calculées au centre de gravité de la
section droite considérée, en particulier pour la flexion :
moments de flexion calculés au centre de gravité de la section, M yext (s ) et M zext (s ) ,
- pour la torsion, à partir de la sollicitation couple de torsion C(s) calculée au centre de torsion T(s) de la
section : C(s ) = M x ext (s ) − y T .Vz ext (s ) + z T .Vyext (s )
⎡N⎤ ⎡ C ⎤
- Les sollicitations prises en compte sont donc les suivantes ⎢Vy ⎥ et ⎢⎢M y ⎥⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦

4.5.4 -- hypothèse complémentaire relative à l’incidence du gauchissement – torsion libre /


torsion gênée
Un résultat intermédiaire du calcul de Saint-Venant est que sous sollicitations d’effort tranchant et de torsion, les
sections droites se gauchissent.

4.5.4.1 -- gauchissement d’effort tranchant

Le gauchissement des sections droites sous sollicitation d’effort tranchant, sans torsion est considéré comme
négligeable.

4.5.4.2 -- Gauchissement de torsion

• La torsion pure ou libre est relative aux sections qui peuvent se gauchir librement.
Physiquement un encastrement de torsion pure dans une section droite d’une poutre est constitué d’un dispositif
qui empêche cette section droite de tourner autour de son axe longitudinal Gx ou Tx et qui laisse libre tout autre
déformation de la section.

Page II.1-2 -- 15
C’est un dispositif physique qui n’est ni courant ni pratique. E n général la torsion est gênée c’est à dire que le
gauchissement est bloqué dans les sections droites d’encastrement et gêné dans les autres sections.

• En conséquence, l’incidence du moment de torsion C est décomposable en 2 états superposables :

- Incidence de base : la torsion libre, c'est-à-dire un état où les sections droites sont libres de se gauchir sous
sollicitation de torsion. Dans cet état la torsion ne produit que des contraintes de cisaillement σ xy et σ xz
- Une incidence complémentaire de torsion gênée quand les sections droites ne sont pas libres de se gauchir
sous sollicitations de torsion ; il y a alors génération de contraintes additionnelles ∆ Cσ xx , ∆ Cσ xy , ∆ Cσ xz

• On en déduit la forme générale des composantes du tenseur contraintes

- La composante σ xx du tenseur contraintes est fonction des sollicitations :


⎡ N⎤ ⎡C : uniquement en cas de torsion gênée (∆ C σ xx )⎤
⎢0⎥ et ⎢ My ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ Mz ⎥⎦

- Les composantes σ xy et σ xz du tenseur contraintes sont fonctions des sollicitations :


⎡ 0 ⎤ ⎡C : torsion libre et gênée (σ + ∆ C σ)⎤
⎢V ⎥ et ⎢ 0 ⎥
⎢ y⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ Vz ⎦⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥

4.5.4.3 -- Hypothèse complémentaire relative à l’incidence du gauchissement

• Dans ce qui suit, on ne prend pas en compte l’incidence complémentaire de la torsion gênée ; on considère que la
torsion est libre.

En conséquence 1 :
⎡N⎤ ⎡ 0 ⎤
- La composante σ xx du tenseur contraintes est fonction des sollicitations ⎢ 0 ⎥ et ⎢⎢M y ⎥⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦
Et ces dernières sollicitations ne produisent que des contraintes σ xx
⎡ 0 ⎤ ⎡C : torsion libre ⎤
- Les composantes σ xy et σ xz du tenseur contraintes sont fonctions de ⎢⎢Vy ⎥⎥ et de ⎢
⎢ 0 ⎥

⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
Et ces dernières sollicitations ne produisent que des contraintes σ xy et σ xz .

En conséquence 2 :

L’expression du potentiel de déformation au point banal vu au paragraphe 2.4 ci-dessus :


1 t 1 t σ2
W = ⋅ σ ⋅ ε = ⋅ ε ⋅ σ = xx +
2 2
1
2⋅E 2⋅G
( )
⋅ σ 2xy + σ 2xz se décompose en 2 parties :

σ 2xx
- l’une W1 = ne dépend que des sollicitations N, M y , M z dans la section droite contenant le point
2⋅E
considéré,
- l’autre W2 =
1
2⋅G
( )
⋅ σ 2xy + σ 2xz ne dépend que des sollicitations Vy , Vz et C dans la section droite

contenant le point considéré.

Cette conséquence 2 est importante pour l’application du théorème de Castigliano dans le calcul des
composantes des vecteurs translation et rotation différentielles (représentatifs de la déformation des sections
droites).

Page II.1-2 -- 16
• Remarque 1 :

Quand les sections droites sont massives ou sont des profils minces fermés, leur raideur en torsion est importante
et en conséquence :
- elles drainent des sollicitations de torsion importantes (en rapport avec leur raideur)
- par contre leur gauchissement libre est faible (en rapport inverse avec leur raideur) et l’effet du gauchissement
gêné est lui-aussi faible, négligeable.

• Remarque 2 :

Quand les sections droites sont fines ou sont des profils minces ouverts, leur raideur en torsion est faible
(beaucoup plus faible que pour un profil équivalent fermé) et en conséquence :
- elles drainent de faibles et même très faibles sollicitations de torsion (en rapport avec leur raideur)
- par contre leur gauchissement libre est important (en rapport inverse avec leur raideur) et l’effet du
gauchissement gêné peut être relativement important.
Par contre ces sections ne sont pas faites, de toute évidence, pour équilibrer un moment de torsion. Les structures
correctement conçues ne comportent pas ce type de sections droites travaillant en torsion. En général, on néglige
leur participation en torsion à l’équilibre général de la structure.

Page II.1-2 -- 17
5 -- STRUCTURE SPATIALE QUELCONQUE - EXPRESSIONS DES COMPOSANTES DU TENSEUR
CONTRAINTES EN UN POINT QUELCONQUE DE LA STRUCTURE ET CONSEQUENCES SUR LES
DEFORMATIONS

• Rappel :

un point P quelconque de la structure en équilibre sous un cas de charges donné, est repéré dans la géométrie
initiale non déformée par ses coordonnées (s, y, z), avec :
« s » abscisse curviligne sur la fibre moyenne de la section droite G(s) qui contient P,
(0, y, z) les coordonnées de P dans le repère local de la section G(s)xyz .

• Toutes les grandeurs considérées, sollicitations, déformations des sections droites (vecteurs translation et rotation
différentielles), tenseur contraintes et tenseur déformations sont prises en compte avec les conventions de signes
de la mécanique.

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
• Dans le repère local de la section G(s)xyz, le tenseur contraintes en P est de la forme : ⎢σ 0 0 ⎥⎥
⎢ yx
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦
⎡ N(s )⎤ ⎡C(s )⎤
• A l’équilibre sous le cas de charges considéré, les sollicitations dans la section G(s) sont : ⎢⎢ Vy ⎥⎥ ⎢M ⎥
⎢ y⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦
• L’objectif est de déterminer les composantes du tenseur contraintes en P, dans le repère local de la section droite
G(s)xyz en fonction :
- des sollicitations dans la section droite qui le contient,
- des caractéristiques géométriques et mécaniques de cette section,
- des coordonnées (y,z) de P dans la section.

• On se place dans le cadre des hypothèses énoncées ci-dessus.

5.1 -- Tenseur contraintes produit par les sollicitations d’effort normal et de flexion -
composante σ xx du tenseur contraintes – conséquences

N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
• La résolution de Saint-Venant présentée ci-dessus montre que : σ xx (s, y, z ) = σ xx = + −
S(s ) I y (s ) I z (s )
⎡σ xx 0 0⎤
et le tenseur contraintes en P (s,y,z) ⎢⎢ 0 0 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 0⎥⎦

• D’où, tenseur déformations en P(s,y,z) :


⎡ ε xx ⎤ ⎡ σ xx E ⎤
⎢ ε ⎥ ⎢ ⎥
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡ε xx 0 0 ⎤ ⎢ yy ⎥ ⎢− ν ⋅ σ xx E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ε ⎥ ⎢− ν ⋅ σ xx E ⎥
⎢ε yx ε yy ε yz ⎥ = ⎢⎢ 0 ε yy 0 ⎥⎥ Avec : ε = ⎢ zz ⎥ = ⎢ ⎥
⎢ ε zx ε zy ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 ε zz ⎥⎦ ⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎣ ⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ 2 ⋅ ε xz ⎦⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥

• Potentiel de déformation

W=
σ 2xx
+
2⋅E 2⋅G
1
( ) σ2
⋅ σ 2xy + σ 2xz = xx
2E

Page II.1-2 -- 18
• Energie de déformation dU de la tranche de poutre comprise entre les sections G(s) et G(s+ds) :
ds
dU = ds ⋅
S ∫∫
W ⋅ dy ⋅ dz =
2⋅E S
⋅ ∫∫
σ 2xx ⋅ dy ⋅ dz avec :

N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
σ xx (s, y, z ) = + −
S(s ) I y (s ) I z (s )

et les relations dans le repère local de la section : ∫∫S y.dy.dz = ∫∫S z.dy.dz = ∫∫S y.z.dy.dz = 0
Inertie principale I y = ∫∫ z 2 ⋅ dydz Inertie principale I z = ∫∫ y 2 ⋅ dydz
S S
⎡ M (s ) ⋅ z ⎞
2 2⎤ ⎡ 2 M2 2⎤
⎢⎛⎜ N(s ) ⎞⎟ + ⎜ y ⎟ + ⎛⎜ M z (s ) ⋅ y ⎞⎟ ⎥ ⋅ dy ⋅ dz = ds ⋅ ⎢ N + y + M z ⎥
2 ⎛
ds
D’où dU = ⋅∫∫ ⎜
2 ⋅ E S ⎢⎝ S(s ) ⎠ ⎟ ⎜ I y (s ) ⎟
⎝ ⎠
⎜ I (s ) ⎟ ⎥
⎝ z ⎠ ⎥ 2⋅E ⎢ S Iy Iz ⎥
⎢⎣ ⎦ ⎣ ⎦

ds ⎡⎢ N 2 M y M z ⎤⎥
2 2
dU = ⋅ + +
2⋅E ⎢ S Iy Iz ⎥
⎣ ⎦

• Déformations des sections droites

Dans le repère local G(s)xyz :



⎡δu x ⎤ →
⎡δω x ⎤
vecteur translation différentielle : δ Λ (s ) = ⎢⎢δu y ⎥⎥ vecteur rotation différentielle : δ Ω(s ) = ⎢⎢δω y ⎥⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ δω z ⎥⎦
en appliquant le théorème de Castigliano à la tranche de poutre G(s)G(s+ds) :
∂ (dU ) N(s ) ∂(dU ) ∂ (dU )
δu x (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds δu y (s ) ⋅ ds = =0 δu z (s ) ⋅ ds = =0
∂N E ⋅S ∂Vy ∂Vz
∂ (dU ) ∂ (dU ) M y (s ) M z (s )
δω x (s ) ⋅ ds = =0 δω y (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds δω z (s ) ⋅ ds = ⋅ ds
∂C ∂M y E ⋅ I y (s ) E ⋅ I z (s )
N(s ) M y (s ) M z (s )
soit : δu x = δω y = δω z =
e ⋅ S(s ) E ⋅ I y (s ) E ⋅ I z (s )

D’où les composantes des vecteurs translation et rotation différentielles dans le repère local de la section G(s)xyz.


⎡ N(s ) E ⋅ S(s )⎤ →
⎡ 0 ⎤
δ Λ (s ) = ⎢⎢ 0 ⎥


δ Ω(s ) = ⎢M y (s ) E ⋅ I y (s )⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ M z (s ) E ⋅ I z (s ) ⎥⎦

5.2 -- Les composantes σ xy et σ xz du tenseur contraintes, flux de cisaillement

Dans le repère local G(s)xyz de la section droite concernée, les composantes σ xy et σ xz du tenseur cotraintes en un
point de la section, sont induites par les sollicitations d’effort tranchant et de torsion (pure ou libre).
Inversement les sollicitations d’effort tranchant et de torsion pure n’ont d’incidence que sur les composantes σ xy et
σ xz du tenseur contraintes en un point.

5.2.1 -- Définition du flux sortant de cisaillement

Soit une coupure AB totale de la section droite banale G(s) considérée, qui la partage en 2 parties indépendantes (aire A
et aire complémentaire de A). Sur la coupure AB on définit une orientation et une abscisse curviligne ξ .
M(ξ ) est le point banal de la coupure AB.

soit σ (ξ ) la contrainte sur une facette dΣ centrée sur M(ξ ) et contenue dans la section droite, action aval ( > s) sur
amont ( < )

Page II.1-2 -- 19
z
z aire A
aire A Vz > 0
( ) A
A
n = t(s)
M( )
y
n'( ) Vy > 0
amont aval n'( )
s
G(s) x G(s) B y
t(s) x
B

C >0


Avec les conventions de la mécanique, les composantes de σ (ξ ) dans G(s)xyz sont :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡1⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ 0 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢0⎥⎥ = ⎢⎢σ xy ⎥⎥
⎢ yx
⎣⎢ σ zx 0 0 ⎦⎥ ⎣⎢0⎦⎥ ⎣⎢ σ xz ⎦⎥
→ →
Soit τ (ξ ) la projection de la contrainte σ (ξ ) sur le plan de la section droite.


⎡ 0 ⎤
Les composantes de τ (ξ ) dans G(s)xyz sont : ⎢⎢σ xy ⎥⎥
⎢⎣σ xz ⎥⎦

τ (ξ ) est la contrainte de cisaillement sur la section droite en M(ξ ) (action aval (>s) sur amont (<s)).

Soit n ′(ξ ) le vecteur unitaire normal à la courbe AB en M(ξ ) , contenu dans la section droite et sortant de l’aire A.

On appelle flux de cisaillement sortant de l’aire A l’intégrale :


→ → → →
Φ(s, A ) = ∫ τ (ξ )⋅ n ′(ξ )⋅ dξ = ∫ σ (ξ )⋅ n ′(ξ )⋅ dξ .
AB AB

5.2.2 -- Propriété du flux sortant de cisaillement


z
y y
aire A
A Vz > 0
A d
D
M
d ' n = t(s)
Vy > 0
n'( ) n'( )
T(s) G(s)
G(s) B y G(s+ds) x
z t(s)
x
z
C B
C >0

• propriété du flux sortant de cisaillement

Soit : (aire A x (C)) le prisme défini par l’aire A quand G(s) décrit la fibre moyenne de la poutre
(complémentaire aire A x (C)) le volume complémentaire

Soit : dΣ ′ la facette centrée sur M(ξ ) de normale n ′(ξ )
→ → →
et σ ′(ξ ) = σ ⋅ n ′(ξ ) la contrainte sur dΣ′ action de (complémentaire aire A x (C)) qui contient n ′(ξ ) ,
sur (aire A x (C))

Page II.1-2 -- 20
→ → → → → →
théorème de Cauchy ⇒ n ⋅ σ ′(ξ ) = n ′(ξ ) ⋅ σ (ξ ) avec n = t (s )
→ → → → → → → →
d’où : Φ(s, A ) = ∫ τ (ξ)⋅ n ′(ξ)⋅ dξ = ∫ σ (ξ)⋅ n ′(ξ)⋅ dξ = ∫ n ⋅ σ′(ξ)⋅ dξ = t (s)⋅ ∫ σ′(ξ)⋅ dξ
AB AB AB AB
→ →
d’où : Φ(s, A ) ⋅ ds = ds ⋅ t (s ) ⋅ ∫ ⋅ σ′(ξ)⋅ dξ est la projection sur G(s)x de la force exercée par le prisme
AB
(complémentaire aire A x ds) sur le prisme (aire A x ds)

5.2.3 -- théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant (hors torsion)

⎡ N(s )⎤ ⎡ 0 ⎤
• Hors torsion, les sollicitations considérées dans la section G(s) sont : ⎢⎢ Vy ⎥⎥ ⎢M (s )⎥
⎢ y ⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦

5.2.3.1 -- Enoncé du théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant

flux sortant de cisaillement d’effort tranchant à travers une coupure totale de la section droite :
→ → → → m m Ay
Φ(s, A ) = ∫ τ (ξ ) ⋅ n ′(ξ ) ⋅ dξ = ∫ σ (ξ ) ⋅ n ′(ξ ) ⋅ dξ = −Vy ⋅ Az − Vz ⋅
Iz Iy
AB AB
m Ay et m Az étant les moments statiques de l’aire A par rapport aux axes principaux d’inertie Gy et Gz.

5.2.3.2 -- Démonstration

• Rappel : conventions de signes de la mécanique.

Le résultat acquis sur lequel on s’appuie est que en un point banal P de coordonnées (s, y, z) de la section droite
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤

G(s), le tenseur contraintes dans le repère local G(s)xyz de la section droite est de la forme σ yx 0 0 ⎥⎥

⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦
N(s) M y (s) ⋅ z M z (s) ⋅ y
avec σ xx (s, y, z) = σ xx = + −
S(s) I y (s) I z (s)

• Soit une tranche de partie courante de poutre comprise entre les 2 sections droites G(s) et G(s+ds), tranche sur
laquelle aucune force extérieure du chargement n’est appliquée (hypothèse simplificatrice (HS1) de St Venant : on
est « loin » des efforts extérieurs appliqués).
Les seules actions exercées sur cette tranche de poutre G(s)G(s+ds) sont donc les sollicitations en G(s) et en
G(s+ds) :

M z +dM z
Vz +dVz
Vz Mz
sollicitations internes,
z z actions aval sur G(s+ds)
sollicitations internes, A
actions amont sur G(s) D M y +dM y

y y Vy +dVy
amont N G(s) aval
Vy G(s+ds) x
C B N+dN
My

Page II.1-2 -- 21
Equilibre statique de cette tranche de poutre :

N(s + ds ) − N(s ) = 0 Vy (s + ds ) − Vy (s ) = 0 Vz (s + ds ) − Vz (s ) = 0 dN = dVy = dVz = 0

⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ − − − − − − − −−→ ⎡ N + dN ⎤ ⎡0⎤
Nullité du moment résultant en G(s) : − ⎢⎢M y ⎥⎥ + ⎢⎢M y + dM y ⎥⎥ + G (s )G (s + ds )∧ ⎢⎢Vy + dVy ⎥⎥ = ⎢⎢0⎥⎥
⎢⎣ M z ⎥⎦ ⎢⎣ M z + dM z ⎥⎦ ⎢⎣ Vz + dVz ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ds ⎤ ⎡ N ⎤ ⎡0⎤
⇒ − ⎢M y ⎥ + ⎢M y + dM y ⎥⎥ + ⎢⎢ 0 ⎥⎥ ∧ ⎢⎢Vy ⎥⎥ = ⎢⎢0⎥⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⇒ dM y − Vz ⋅ ds = 0 dM z + Vy ⋅ ds = 0
⎢⎣ M z ⎥⎦ ⎢⎣ M z + dM z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
dM y (s ) dM z (s )
⇒ = Vz (s ) = −Vy (s )
ds ds

• La démonstration consiste à écrire la nullité de la composante sur Gx de la résultante des forces appliquées au
prisme (aire A x ds)

actions de la partie aval ( > s+ds ) sur l’aire A(s+ds) :

au point banal P(s+ds,y ,z ) de l’aire A(s+ds) et sur une facette contenue dans la section droite, la contrainte
exercée par la partie aval (normale intérieure (1,0,0)) vaut :

⎡σ xx (s + ds, y, z ) σ xy σ xz ⎤ ⎡+ 1⎤ ⎡σ xx (s + ds, y, z )⎤
⎢ σ yx 0 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢ 0 ⎥⎥ = ⎢⎢ σ xy ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
Et sa composante sur Gx vaut :
( )
N + dN M y + dM y ⋅ z (M z + dMz ) ⋅ y (
N M y + dM y ⋅ z (M z + dMz ) ⋅ y )
σ xx (s + ds, y, z) = + − == + −
S I y (s) I z (s) S I y (s) I z (s)
Et la composante sur G(s)x de la résultante des contraintes exercées par l’aval sur l’aire A(s+ds), vaut :
N⋅A (
M y + dM y ⋅ z ) (M z + dM z ) ⋅ y
∫∫ σ xx (s + ds, y, z ) ⋅ dy ⋅ dz = + ∫∫ ⋅ dy ⋅ dz − ∫∫ ⋅ dy ⋅ dz
S Iy Iz
A A A

N ⋅ A M y + dM y M + dM z ( )
N ⋅ A M y + dM y ⋅ m A y (M z + dM z ) ⋅ m A z
=
S
+
Iy ∫∫
⋅ z ⋅ dy ⋅ dz − z
Iz ∫∫
⋅ y ⋅ dy ⋅ dz =
S
+
Iy

Iz
A A
m Ay et m Az étant les moments statiques de l’aire A par rapport aux axes principaux d’inertie Gy et Gz.

actions de la partie amont ( < s ) sur l’aire A(s) :

au point banal P(s,y ,z ) de l’aire A(s) et sur une facette contenue dans la section droite, la contrainte
exercée par la partie amont (normale intérieure (-1,0,0)) vaut :
⎡σ xx (s, y, z ) σ xy σ xz ⎤ ⎡− 1⎤ ⎡σ xx (s, y, z )⎤
⎢ σ 0 ⎥
0 ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ = − ⎢⎢ σ xy ⎥⎥
⎢ ⎥
⎢ yx
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
N(s) M y (s) ⋅ z M z (s) ⋅ y
Et sa composante sur G(s)x vaut : − σ xx (s, y, z) = − − +
S I y (s) I z (s)

Et la composante sur G(s)x, de la résultante des contraintes exercées par l’amont sur l’aire A(s), vaut :
N ⋅ A M z ⋅ mA z M y ⋅ mA y
=− + −
S Iz Iy

Page II.1-2 -- 22
actions exercées sur la surface de coupure ABCD :

z z

D A
n'( ) n
y y
amont G(s) aval
G(s+ds) x

C B

→ →
On a vu la propriété suivante du flux de cisaillement : Φ(s, A ) ⋅ ds = ds ⋅ t (s ) ⋅ ∫ ⋅ σ′(ξ)⋅ dξ est la
AB
projection sur G(s)x de la force exercée par le prisme (complémentaire aire A x ds) sur le prisme (aire A x ds)

Finalement, la composante sur G(s)x de la résultante des forces appliquées au cylindre de section droite l’aire
A, compris entre les sections droites G(s) et G(s+ds), est la somme de :
action de la partie aval ( > (s+ds)) :
( )
N ⋅ A M y + dM y ⋅ m A y (M z + dM z ) ⋅ m A z
+ −
S Iy Iz

N ⋅ A M z ⋅ mA z M y ⋅ mA y
action de la partie amont ( < (s)) : − + −
S Iz Iy
action sur la surface de coupure : Φ(s, A ) ⋅ ds

dM y m A y dM z m A z
L’équilibre statique s’écrit donc : Φ(s, A ) = − ⋅ + ⋅
ds Iy ds Iz
dM y (s ) dM z (s )
Or, avec les conventions de signes de la Mécanique : = Vz (s ) = −Vy (s )
ds ds
m Ay m Az
D’où : Φ(s, A ) = − Vz ⋅ − Vy ⋅
Iy Iz

5.2.4 -- théorème du flux sortant de cisaillement de torsion pure (libre ou non génée)

• La seule sollicitation considérée dans la section G(s) est la sollicitation de torsion C (composante sur l’axe G(s)x
du moment résultant au centre de torsion des forces appliquées en aval de la section).

• On se place dans l’hypothèse de base où la torsion est libre c'est-à-dire (rappel) que les gauchissements de
section qu’elle produit sont non gênés.

La section droite peut donc subir une déformation par déplacements de ses points parallèles à la fibre moyenne,
sans génération de contraintes normales σxx (s, y, z) ⇒ σ xx (s, y, z ) = 0
⎡ 0 σ xy σ xz ⎤
⇒ le tenseur contraintes en tous points de la section droite est donc de la forme ⎢σ yx⎢ 0 0 ⎥⎥ .
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦

• Le théorème du flux sortant de cisaillement de torsion à travers une coupure totale de la section droite s’écrit :

Le flux sortant de cisaillement de torsion est nul à travers toute coupure totale de la section droite.

→ → → →
Φ(s, A ) = ∫ τ (ξ )⋅ n ′(ξ )⋅ dξ = ∫ σ (ξ )⋅ n ′(ξ )⋅ dξ = 0
AB AB

Page II.1-2 -- 23
z

aire A C>0
B

coupure totale AB
G(s)
A
n x y

• Démonstration :

La démonstration consiste à écrire l’équilibre des forces appliquées suivant Gx sur le cylindre de section droite
l’aire A, compris entre les sections droites G(s) et G(s+ds).

z z
sollicitations internes, sollicitations internes,
actions amont sur G(s) A actions aval sur G(s+ds)
D
C(s) C(s+ds) y
y
amont T(s) T(s+ds) aval
G(s) G(s+ds) x
C B

Le gauchissement n’étant pas gêné, la contrainte normale en tout point des sections droites est nulle, en tenant
un raisonnement semblable à celui tenu pour l’effort tranchant, on montre que la composante sur G(s)x de la
résultante des forces appliquées au cylindre de section droite l’aire A, compris entre les sections droites G(s) et
G(s+ds), est la somme de :

- action de la partie aval ( > (s+ds)) : 0


- action de la partie amont ( < (s)) : 0
- action sur la surface de coupure ABCD : Φ(s, A ) ⋅ ds

L’équilibre statique s’écrit donc : Φ(s, A ) = 0

5.3 -- Théorie élémentaire de l’effort tranchant

5.3.1 -- Tenseur contraintes au point banal P(s,y,z), hors torsion

• Sollicitations et contraintes sont considérées avec les conventions de la Mécanique, comme l’action de l’aval sur
l’amont (droite sur gauche) par rapport à l’orientation de la fibre moyenne ⇒

- Dans la section considérée G(s) et dans son repère local, les sollicitations sont :
⎡ N(s )⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢V ⎥ ⎢M (s )⎥
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦
- Au point P de la section, et dans le repère local de la section :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ 0 ⎥⎥
le tenseur contraintes est : σ = ⎢σ yx 0
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦
N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
avec σ xx (s, y, z ) = + −
S(s ) I y (s ) I z (s )

Page II.1-2 -- 24
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡1⎤ ⎡σ xx ⎤

⎢ 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢0⎥⎥ = ⎢⎢σ xy ⎥⎥
la contrainte sur une facette contenue dans la section vaut : σ = ⎢σ yx 0
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
Les composantes σ xy et σ xz sont fonction de Vy (s ) et de Vz (s )

• Au point banal P(s,y,z) on considère les 2 coupures totales suivantes de la section droite :
- Coupure A1B1 parallèle à Gz, d’ordonnée y, qui définit une aire A1
- Coupure A 2B2 parallèle à Gy, d’ordonné z, qui définit une aire A 2
b 2 (z )

z a ire A 2 z
Vz > 0
A1
Vz > 0

P ( y ,z ) A2 B2
n' P ( y ,z )
Vy > 0 z Vy > 0

b 1 (y )
G (s ) y G (s) y
x x
n' a ire A 1

B1

• théorème du flux sortant de cisaillement appliqué à l’aire A1 :


⎡σ xx ⎤
B1 → → B1 B1
− 1 0] ⋅ ⎢⎢σ xy ⎥⎥ ⋅ dz = −
Φ(s, A1 ) =
∫A1 σ ⋅ n′⋅ dz =
∫A1 [0
⎢⎣ σ xz ⎥⎦
A1 ∫
σ xy (y, z ) ⋅ dz

m A1y m A1z
Et Φ(s, A1 ) = − Vz ⋅ − Vy ⋅
Iy Iz
- Hypothèse (1a) : on néglige l’incidence de Vz sur Φ(s, A1 ) ; cela revient à négliger m A1y : m A1y ≈ 0
( m A1y = 0 quand le C de G de l’aire A1 est sur G(s)y)
- Hypothèse (2a) : σ xy (y, z ) est constant le long de A1B1 donc indépendant de z : σ xy (y, z ) = σ xy (y )
Conséquences :
m A1z
Φ(s, A 1 ) = − Vy ⋅ = − ∫AB1 σ xy (y, z ) ⋅ dz = − ∫AB1 σ xy (y ) ⋅ dz = −σ xy (y ) ⋅ ∫AB1 dz = − b1 (z ) ⋅ σ xy (y )
Iz 1 1 1

m A1z (y )
D’où, le long de A1B1 et en P(y,z) en particulier : σ xy (y, z ) = σ xy (y ) = Vy ⋅
I z ⋅ b1(y )
L’hypothèse (1a) revient à négliger l’incidence de Vz sur σ xy

• théorème du flux sortant de cisaillement appliqué à l’aire A 2 :


⎡σ xx ⎤
B2 → → B2 B
Φ(s, A 2 ) =
∫σ ⋅ n′⋅ dy = [0 0 − 1] ⋅⎢⎢σ xy ⎥⎥ ⋅ dy = − 2 σ xz (y, z ) ⋅ dy
∫ ∫
A2 A2 A2
⎢⎣ σ xz ⎥⎦
mA2y m A 2z
Et Φ(s, A 2 ) = −Vz ⋅ − Vy ⋅
Iy Iz
- Hypothèse (1b) : on néglige l’incidence de Vy sur Φ(s, A 2 ) ; cela revient à nègliger m A 2 z ≈ 0
( m A 2 z = 0 quand le C de G de l’aire A 2 est sur G(s)z)
- Hypothèse (2b) : σ xz (y, z ) est constant le long de A 2B2 donc indépendant de y : σ xz (y, z ) = σ xz (z )
Conséquences :

Page II.1-2 -- 25
m A2y
Φ(s, A 2 ) = − Vz ⋅ = − ∫AB2 σ xz (y, z ) ⋅ dy = − ∫AB2 σ xz (z ) ⋅ dy = −σ xz (z ) ⋅ ∫AB2 dy = −b 2 (z ) ⋅ σ xz (z )
Iy 2 2 2

m A 2 y (z )
D’où, le long de A 2B2 et en P(y,z) en particulier : σ xz (y, z ) = σ xz (z ) = Vz ⋅
I y ⋅ b 2 (z )
• D’où les composantes du tenseur contraintes d’effort tranchant : σ xx (s, y, z ) = 0
m A1z (y ) m A 2 y (z )
σ xy (y, z ) = σ xy (y ) = Vy ⋅ σ xz (y, z ) = σ xz (z ) = Vz ⋅
I z ⋅ b1(y ) I y ⋅ b 2 (z )
• D’où le tenseur contraintes hors torsion (effort normal N, moments de flexion M y , M z , efforts tranchants
Vy , Vz ) :
⎡σ xx (s, y, z ) σ xy (...) σ xz (...)⎤
Au point P(s,y,z) ⎢ σ (...) 0 0 ⎥⎥
⎢ xy
⎢⎣ σ xz (...) 0 0 ⎥⎦
N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
avec : σ xx (s, y, z ) = + −
S(s ) I y (s ) I z (s )
m A1z (s, y ) m A 2 y (s, z )
σ xy (s, y, z ) = σ xy (s, y ) = Vy (s ) ⋅ σ xz (s, y, z ) = σ xz (s, z ) = Vz (s ) ⋅
I z (s ) ⋅ b1(s, y ) I y (s ) ⋅ b 2 (s, z )
• On déduit, de façon évidente, du tenseur contraintes, le tenseur déformations (voir paragraphe 2.3 ci-dessus)..

5.3.2 -- Potentiel de déformation et énergie de déformation hors torsion

On a vu ci-dessus le tenseur contraintes hors torsion en un point quelconque P(s,y,z).

• On en déduit directement le potentiel de déformation au point correspondant (expression établie au paragraphe 2.3

ci-dessus) : W =
σ 2xx
+
2⋅E 2⋅G
1
( )
⋅ σ 2xy + σ 2xz qui se décompose en 2 parties W = W1 + W2 (voir paragraphe 4.5.4.3

conséquence 2) :
σ 2xx
- W1 = ne dépend que des sollicitations N, M y , M z dans la section droite G(s) contenant P(s,y,z)
2⋅E
- W2 =
2⋅G
1
( )
⋅ σ 2xy + σ 2xz ne dépend que des sollicitations Vy , Vz dans la section droite G(s).

• D’où l’énergie de déformation U de la tranche de poutre comprise entre les sections G(s) et G(s+ds) :
dU = ds ⋅ ∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz =ds ⋅ ∫∫S (W1 + W2 )⋅ dy ⋅ dz = dU1 + dU 2
ds N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
dU 1 = ds ⋅ ∫∫S W1 ⋅ dy ⋅ dz = ⋅ ∫∫
σ 2xx ⋅ dy ⋅ dz avec σ xx (s, y, z ) = + −
2⋅E S S(s ) I y (s ) I z (s )
Rappel, dans le repère local G(s)xyz de la section droite :

∫∫ y ⋅ dy ⋅ dz = ∫∫ z ⋅ dydz = ∫∫ yz ⋅ dydz = 0 et I y = ∫∫ z 2 ⋅ dydz


S
I z = ∫∫ y 2 ⋅ dydz
S
S S S

⎡ M y (s ) ⋅ z ⎞
2 2⎤
⎛ M (s ) ⋅ y ⎞ ⎥ ds ⎡⎢ N 2 M y M 2z ⎤⎥
2
⎛ N(s ) ⎞
2 ⎛
ds ⎢
D’où dU 1 = ⋅ ⎜⎜
∫∫
2 ⋅ E S ⎢⎝ S(s ) ⎠
⎟⎟ + ⎜
⎜ I y (s ) ⎟



+ ⎜⎜ z

⎟⎟ ⋅ dy ⋅ dz =
I z (s ) ⎠ ⎥

2⋅E ⎢ S
+
Iy
+
Iz ⎥
⎣⎢ ⎦⎥ ⎣ ⎦

ds ⎡⎢ N 2 M y M z ⎤⎥
2 2
dU 1 = ⋅ + +
2⋅E ⎢ S Iy Iz ⎥
⎣ ⎦
m A1z (s, y )
∫∫S W2 ⋅ dy ⋅ dz = 2 ⋅ G ⋅ ∫∫S (σ xy + σ xz )⋅ dy ⋅ dz
ds
dU 2 = ds ⋅ 2 2
avec σ xy (s, y, z ) = σ xy (s, y ) = Vy (s ) ⋅
I z (s ) ⋅ b1(s, y )

Page II.1-2 -- 26
m A 2 y (s, z )
σ xz (s, y, z ) = σ xz (s, z ) = Vz (s ) ⋅
I y (s ) ⋅ b 2 (s, z )
⎡ 2
ds ⎢ Vy m 2A z (y ) V2 m 2A y (z ) ⎤
D’où : dU 2 = ⋅ ⋅ ∫∫
1
dy ⋅ dz + z ⋅ 2
dy ⋅ dz ⎥
∫∫
2 ⋅ G ⎢ I 2z S b 2 (y ) I 2y S b 2 (z ) ⎥
⎢⎣ 1 2 ⎥⎦
m 2A z (y ) m 2A z (y ) m 2A z (y ) m 2A z (y )
∫∫S
1
dy ⋅ dz = ∫
1

dy dz = ∫
1
dy ⋅ b1 (y ) = ∫
1
dy
b12 (y ) b12 (y ) b12 (y ) b 1 (y )
l arg eur

m 2A y z () ()
m 2A y z ()
m 2A y z m 2A y (z )
∫∫ dy ⋅ dz = ∫ dz ⋅ b 2 (z ) = ∫
() ∫
De même : 2 2
dz dy = ∫ 2
dz 2

S b2 z
2 () 2
b2 z ()
2
b2 z b 2 (z )
hauteur

1 m 2A z (y )
1 1 m 2A y (z )
1
S1y (s ) I 2z ∫ b1(y ) S1z (s ) I 2y ∫ b 2 (z )
On pose : = ⋅ 1 ⋅ dy et = 2 dz

ds ⎡⎢ Vy V2 ⎤
2
D’où : dU 2 = ⋅ + z ⎥
2 ⋅ G ⎢ S1y (s ) S1z (s ) ⎥
⎣ ⎦
S1y (s ) et S1z (s ) sont des caractéristiques mécaniques attachées à la section droite, désignées par « sections
réduites d’effort tranchant respectivement y et z ».
1 ⎡ N2 M 2y M 2z Vy2 Vz2 ⎤
Enfin dU = dU1 + dU 2 = ⋅ ⎢ + + + + ⎥ ⋅ ds
2 ⎢ E ⋅ S E ⋅ I y E ⋅ I z G ⋅ S1y (s ) G ⋅ S1z (s ) ⎥
⎣ ⎦

5.3.3 -- Déformations des sections droites hors torsion, vecteurs translation et rotation
différentielles
Dans le repère local G(s)xyz :
⎡δu x ⎤
→ →
⎡δω x ⎤

vecteur translation différentielle : δ Λ (s ) = ⎢δu y ⎥ ⎥ vecteur rotation différentielle : δ Ω(s ) = ⎢⎢δω y ⎥⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ δω z ⎥⎦
en appliquant le théorème de Castigliano à la tranche de poutre G(s)G(s+ds) :
∂ (dU ) N(s ) ∂ (dU ) Vy (s ) Vz (s )
δu x (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds δu y (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds δu z (s ) ⋅ ds = ⋅ ds
∂N E ⋅S ∂Vy G ⋅ S1y (s ) G ⋅ S1z (s )

∂ (dU ) ∂ (dU ) M y (s ) M z (s )
δω x (s ) ⋅ ds = =0 δω y (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds δω z (s ) ⋅ ds = ⋅ ds
∂C ∂M y E ⋅ I y (s ) E ⋅ I z (s )
D’où les composantes des vecteurs translation et rotation différentielles dans le repère local de la section G(s)xyz.

Page II.1-2 -- 27
5.4 -- Profils minces, tenseur contraintes hors torsion
⎡ N(s )⎤ ⎡ 0 ⎤
• ⎢
sollicitations dans la section G(s): ⎢ Vy ⎥ ⎥ ⎢M (s )⎥
⎢ y ⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
tenseur contraintes : ⎢⎢σ yx 0 0 ⎥⎥ avec : σ xx (s, y, z ) = + −
S(s ) I y (s ) I z (s )
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎦⎥
on ne s’intéresse dans la suite de ce paragraphe qu’à l’incidence de l’effort tranchant sur le tenseur contraintes
donc aux seules composantes σ xy et σ yz

• Section droite d’un profil mince :


z profils minces ouverts
z z z
1 y
x x y
e( ) G(s) G(s)
G(s) x y

x
G(s) y z
profil mince fermé à une alvéole profil mince fermé à deux alvéoles z
O

G(s) G(s) y
(L) x y
x
2

La section droite est définie par :


- sa ligne moyenne orientée (L), sur laquelle on a défini une origine O et une abscisse curviligne σ ,
- son épaisseur e(σ ) le long de sa fibre moyenne.
• Pour les sections droites en profils minces sollicitée par l’effort tranchant , l’hypothèse simplificatrice consiste
à supposer que le cisaillement d’effort tranchant en un point donné est parallèle aux bords, canalisé par les
parois, et constant dans l’épaisseur.

• Dans ces conditions, pour les profils minces ouverts , le théorème du flux sortant de cisaillement d’effort
tranchant, permet de calculer la contrainte de cisaillement en tout point de la section droite.
z

Vz
aire A

coupure totale P x y
de la section
G(s)
Vy

• par contre, lorsqu’une coupure totale de la section droite coupe plus d’une paroi du profil, c'est-à-dire quand le
profil est fermé, à une ou plusieurs alvéoles, le seul théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant, ne
permet pas de calculer la contrainte de cisaillement en tout point de la section droite.
Sauf cas exceptionnel d’un profil fermé à une seule alvéole présentant une symétrie par rapport à la sollicitation
d’effort tranchant appliquée.
cas exceptionnel du profil à une alvéole profil mince fermé à une alvéole profil mince fermé à plusieurs alvéoles,
symétrique par rapport à l'axe de l'effort sans symétrie particulière caisson multicellulaire
tranchant appliqué
z z
Vz Vz
z Vz

2 2
G(s) y G(s) y G(s) y
coupure totale
x coupure totale
x coupure totale 1 x Vy
1 de la section
de la section de la section

Page II.1-2 -- 28
5.4.1 -- Effort tranchant sur profil mince ouvert

5.4.1.1 -- Tenseur contraintes au point banal Q d’un profil mince ouvert, hors torsion

• La composante σ xx reste inchangée, fonction de N, M y , M z .


N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
au point Q (s,y,z) : σ xx (s, y, z ) = σ xx = + −
S(s ) I y (s ) I z (s )
Les composantes σ xy et σ xz sont fonction de Vy , Vz .

• au point Q (s,y,z) ou Q (s, σ , ξ) avec : σ = abscisse curviligne sur (L) de P projection de Q sur (L)
ξ = abscisse de Q sur la normale à (L) en P

z aire A
P aire A
Vz 1
i Q

1
x P
G(s) y Vy
(L)
O

(L)
2

Hypothèse simplificatrice : le long de PQ normale en P à la ligne moyenne (L) du profil, la contrainte de




d OP →
cisaillement est parallèle à (L) et constante égale à τ (σ ) = τ(σ ) ⋅ = τ(σ ) ⋅ i .

• On applique le théorème du flux de cisaillement d’effort tranchant à travers la coupure PQ (normale en P à (L))
sortant de l’aire A située en amont du point P sur la ligne moyenne (L) orientée.

d OP
Dans ces conditions, le vecteur unitaire de la tangente orientée en P, est sortant de l’aire A et le théorème

du flux sortant de cisaillement appliqué à l’aire A s’écrit :
m Ay m → →
Φ(s, A ) = Φ(s, σ ) = −Vz ⋅ − Vy ⋅ Az = τ (σ ) ⋅ i ⋅ e(σ ) = τ(σ ) ⋅ e(σ )
Iy Iz
→ → 1 ⎡ m Ay m ⎤ →
• D’où : Φ(s, A ) = τ(σ ) ⋅ e(σ ) soit : τ (σ ) = τ(σ ) ⋅ i = − ⋅ ⎢Vz ⋅ + Vy ⋅ Az ⎥ ⋅ i
e(σ ) ⎢⎣ Iy I z ⎥⎦
• la contrainte sur une facette centrée en P, contenue dans la section vaut :

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡1⎤ ⎡σ xx ⎤ →
⎡ 0 ⎤
σ = ⎢⎢σ yx 0 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢0⎥⎥ = ⎢⎢σ xy ⎥⎥ et τ = ⎢σ ⎥
⎢ xy ⎥
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦ ⎢⎣σ xz ⎥⎦

Les composantes σ xy et σ xz du tenseur contraintes sont les composantes dans G(s)yz du vecteur τ (σ ) :
⎡ 0 ⎤
→ → 1 ⎡ m Ay m Az ⎤ → ⎢ ⎥
τ (σ ) = τ(σ ) ⋅ i = − ⋅ ⎢Vz ⋅ + Vy ⋅ ⎥ ⋅ i = ⎢σ xy ⎥
e(σ ) ⎣⎢ Iy I z ⎦⎥
⎢⎣σ xz ⎥⎦
.
• Les composantes du tenseur déformations s’en déduisent.

Page II.1-2 -- 29
5.4.1.2 -- Potentiel de déformation et énergie de déformation hors torsion

• Comme précédemment, le potentiel de déformation W =


σ 2xx
+
2⋅E 2⋅G
1
( )
⋅ σ 2xy + σ 2xz se décompose en 2 parties

W = W1 + W2 (voir paragraphe 4.5.4.3 conséquence 2) :


σ 2xx
- W1 = ne dépend que des sollicitations N, M y , M z dans la section droite G(s)
2⋅E
- W2 =
2⋅G
1
( )
⋅ σ 2xy + σ 2xz ne dépend que des sollicitations Vy , Vz dans la section droite G(s).

• D’où l’énergie de déformation dU de la tranche de poutre comprise entre les sections G(s) et G(s+ds) :
dU = ds ⋅ ∫∫S W ⋅ dy ⋅ dz =ds ⋅ ∫∫S (W1 + W2 )⋅ dy ⋅ dz = dU1 + dU 2
• Comme précédemment :
ds N(s ) M y (s ) ⋅ z M z (s ) ⋅ y
dU 1 = ds ⋅ ∫∫S W1 ⋅ dy ⋅ dz = ⋅ ∫∫
σ 2xx ⋅ dy ⋅ dz avec σ xx (s, y, z ) = + −
2⋅E S S(s ) I y (s ) I z (s )

ds ⎡⎢ N 2 M y M z ⎤⎥
2 2
dU 1 = ⋅ + +
2⋅E ⎢ S Iy Iz ⎥
⎣ ⎦

• W2 =
1
2⋅G
(
⋅ σ 2xy + σ 2xz = )
τ2
2⋅G
e(σ ) 2
dU 2 = ds ⋅ ∫∫(S) W2 ⋅ dy ⋅ dz = ds ⋅ dσ ∫(L) ∫−e(σ) 2 W ⋅ dξ avec « ξ » abscisse sur la normale à (L) au point d’abscisse

curviligne « σ ».
e(σ ) 2
Sur cette normale : W2 = cste ⇒ dU 2 = ds ⋅ ∫(L) W2 ⋅ dσ∫−e(σ) 2 dξ = ds ⋅ ∫(L) W2 ⋅ e(σ)⋅ dσ
ds Vy2 m 2Az (σ)
- sous effort tranchant Vy : dU 2 y = ∫τ 2 (σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = ∫
⋅ ⋅ dσ
2 ⋅ G (L ) 2 ⋅ G ⋅ I 2z (L ) e(σ )

1 1 m 2Az (σ ) 1 ⎡⎢ Vy
2 ⎤
S1y I 2z ∫(L ) e(σ )
on pose : = ⋅ ⋅ dσ d’où : dU 2 y = ⋅ ⎥ ⋅ ds
2 ⎢ G ⋅ S1y ⎥
⎣ ⎦
ds Vz2 m 2Ay (σ )
- sous effort tranchant Vz : dU 2z = τ (σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ =
2
∫ ⋅ ∫ ⋅ dσ
2 ⋅ G (L ) 2 ⋅ G ⋅ I 2y (L ) e(σ )

1 1 m 2Ay (σ ) 1 ⎡ Vz2 ⎤
on pose : = ⋅∫ ⋅ dσ d’où : dU 2z = ⋅⎢ ⎥ ⋅ ds
S1z I 2y (L ) e(σ ) 2 ⎣⎢ G ⋅ S1z ⎦⎥

1 ⎡⎢ Vy ⎤
2
Vz2
- sous effort tranchant quelconque Vy , Vz : dU 2 = dU 2 y + dU 2 z = ⋅ + ⎥ ⋅ ds
2 ⎢ G ⋅ S1y G ⋅ S1z ⎥
⎣ ⎦

S1y (s ) et S1z (s ) sont des caractéristiques mécaniques attachées à la section droite, désignées par « sections
réduites d’effort tranchant respectivement y et z ».

1 ⎡⎢ N 2 M 2y M 2z Vy2 Vz2 ⎤
⎥ ⋅ ds
• Enfin dU = dU1 + dU 2 = ⋅ + + + +
2 ⎢ E ⋅ S E ⋅ I y E ⋅ I z G ⋅ S1y (s ) G ⋅ S1z (s ) ⎥
⎣ ⎦

Page II.1-2 -- 30
5.4.1.3 -- Déformation des sections droites – vecteurs translation et rotation différentielles hors
torsion
Sous sollicitations N, M y , M z et Vy , Vz :
⎡δu x ⎤
→ →
⎡δω x ⎤

vecteur translation différentielle : δ Λ (s ) = ⎢δu y ⎥ ⎥ vecteur rotation différentielle : δ Ω(s ) = ⎢⎢δω y ⎥⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ δω z ⎥⎦
en appliquant le théorème de Castigliano à la tranche de poutre G(s)G(s+ds) :

∂U Vy (s ) Vz (s )
δu y (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds δu z (s ) ⋅ ds = ⋅ ds
∂Vy G ⋅ S1y (s ) G ⋅ S1z (s )
∂ (dU ) N(s )
δu x (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds
∂N E ⋅S
∂ (dU ) ∂ (dU ) M y (s ) M z (s )
δω x (s ) ⋅ ds = =0 δω y (s ) ⋅ ds = = ⋅ ds δω z (s ) ⋅ ds = ⋅ ds
∂C ∂M y E ⋅ I y (s ) E ⋅ I z (s )

5.4.1.4 -- Exemple simple : profil ouvert en T, composantes σ xy et σ yz du tenseur contraintes


(effort tranchant hors torsion)

z z

Vz > 0 Vz > 0
aire A 1 aire A 2
P1
e
1
y coupure totale P2 x y
coupure totale de la section
de la section G(s) G(s)
2
Vy > 0 Vy > 0

b
m A1z m A1y 1⎡ m A1z m A1y ⎤
e ⋅ τ1 = − V y ⋅ − Vz ⋅ ⇒ τ1 = − ⎢ V y ⋅ + Vz ⋅ ⎥
Iz Iy e ⎢⎣ Iz I y ⎥⎦

1⎡ m A 2z m A 2 y ⎤ Vz ⋅ m A 2 y
τ2 = − ⎢Vy ⋅ + Vz ⋅ ⎥=
b ⎣⎢ Iz I y ⎦⎥ Iy ⋅b
D’où le tenseur contraintes :
En P1 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = τ1 σ xz = σ zx = 0
En P2 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = 0 σ xz = σ zx = − τ 2

Page II.1-2 -- 31
5.4.1.5 -- Exemple simple, distribution des cisaillements d’effort tranchant d’un profil mince
ouvert en U
z

Vz > 0 z

axe
a d = position du a
centre de gravité
e d e
ligne moyenne du
profil mince ouvert
Vy > 0
2a G(s) 2a G(s)
x y x y
e e

e e

• Caractéristiques mécaniques de la section droite, position du centre de gravité, inertie principale I y par rapport
à l’axe Gy
m ∆ = moment statique de la section par rapport à l’axe ∆ = e ⋅ a 2
m∆ e⋅a 2 a
d = position du centre de gravité par rapport à l’axe ∆ = = =
S 4e ⋅ a 4
e ⋅ (2a )3 2ae3 e ⋅ (2a )3 8ea 3
Iy = + + 2ea ⋅ a 2 ≅ + 2ea ⋅ a 2 =
12 12 12 3
⎡ ea 3 ⎛ a ⎞ ⎤ 2ea
2 3 2ea 3 ⎛a⎞
2
5ea 3
I∆ = 2 ⋅ ⎢ + ea ⋅ ⎜ ⎟ ⎥ = ⇒ Iz = I∆ − S ⋅ d 2 = − 4ea ⋅ ⎜ ⎟ =
⎢ 12 ⎝ 2 ⎠ ⎥⎦ 3 3 ⎝4⎠ 12

• Epures des moments statiques m A (σ )y et m A (σ )z
m A (σ )y − m A (4a − σ )y = 0 m A (σ )z + m A (4a −σ )z = 0
épure de mA( ) moment statique épure de mA( ) moment statique
y z
de l'aire A( ) par rapport à Gy de l'aire A( ) par rapport à Gz
z z z
-ea2 -9ea 2 /32
ligne moyenne (L) -ea 2 /4
2
du profil mince -ea +e( a)( -3a /2 _
i( _
-ea 2 /4
_

i( -ea2 -ea2 /2
G(s) _
y = -3ea 2 /2 G y G y
x
aire A( )
+
ea 2 /4
O _
i( +
ea 2 /4
-ea2 9ea 2/32

Le théorème du flux sortant de cisaillement s’écrit :



m A (σ )z m A (σ )y → → i (σ ) ⎡ m A (σ )z m A (σ )y ⎤
e(σ ) ⋅ τ(σ ) = − Vy ⋅ − Vz ⋅ τ (σ ) = τ(σ ) ⋅ i (σ ) = − ⎢ Vy ⋅ + Vz ⋅ ⎥
Iz Iy e(σ ) ⎢⎣ Iz I y ⎥⎦

i (σ ) est le vecteur unitaire porté par la tangente orientée à (L)

Page II.1-2 -- 32
5.4.1.6 -- Exemple simple, section droite en caisson à une alvéole, symétrique par rapport à l’un
de ses plans principaux d’inertie, contrainte de cisaillement due à la sollicitation d’effort
tranchant située dans ce plan

z z

coupure totale Vz > 0 Vz > 0


de la section aire A 1
aire A 2

1
e e
P1
G(s) coupure totale P2 G(s)
y de la section y
x 2 x
b b

z z

coupure totale
Vz > 0 aire A 3 Vz > 0
de la section

4
e e
P4
G(s) G(s)
y y
x x
P3 b b

3
coupure totale
de la section aire A 3

m A1y m A1y
e ⋅ τ1 + e ⋅ τ = e ⋅ τ1 = −Vz ⋅ τ1 = −Vz ⋅
Iy Iy ⋅e
m A2y m A2y
b ⋅ τ 2 + e ⋅ τ = b ⋅ τ 2 = −Vz ⋅ τ 2 = −Vz ⋅
Iy Iy ⋅b
m A3y m A3y
e ⋅ τ 3 + e ⋅ τ = e ⋅ τ 3 = −Vz ⋅ τ 3 = −Vz ⋅
Iy Iy ⋅e
m A4y m A4y
e ⋅ τ 4 = −Vz ⋅ τ 4 = − Vz ⋅
Iy Iy ⋅e
D’où le tenseur contraintes :

En P1 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = −τ1 ⋅ cos α σ xz = σ zx = −τ1 ⋅ sin α


En P2 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = τ 2 ⋅ sin β σ xz = σ zx = − τ 2 ⋅ cos β
En P3 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = − τ 3 σ xz = σ zx = 0
En P4 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = τ 4 ⋅ cos α σ xz = σ zx = τ 4 ⋅ sin α

Page II.1-2 -- 33
5.4.2 -- Détermination du centre de torsion, point de passage de la résultante des contraintes de
cisaillements d’effort tranchant, quel que soit l’effort tranchant appliqué.

• En général on calcule le moment résultant en un point quelconque de la section, des contraintes de cisaillement
d’un effort tranchant Vy ce qui donne la droite D y support de la résultante.
On refait le même calcul pour un effort tranchant Vz ce qui donne une droite D z équivalente.
Le centre de torsion est l’intersection de D y et de D z .
• On en déduit les coordonnées y T et z T du centre de torsion T(s) dans le repère local Gxyz de la section

On en déduit la sollicitation de torsion C calculée au centre de torsion : C(s ) = M x (s ) − y T .Vz (s ) + z T .Vy (s )

• Exemple : déterminer le centre de torsion du profil mince ci-dessous :


z

d = position du a
centre de gravité
d e

ligne moyenne du
profil mince ouvert
2a G(s)
x y
e

La section droite présente un axe de symétrie. En conséquence, cet axe de symétrie est un axe principal d’inertie
(soit Gy) et le centre de gravité et le centre de torsion sont situés sur cet axe.

- Caractéristiques mécaniques de la section droite, rappel


d = position du centre de gravité par rapport à la ligne moyenne de la membrure verticale = a/4
8ea 3
Iy =
3

- Contraintes de cisaillement dues à un effort tranchant Vz

La ligne moyenne (L) du profil est orientée, munie d’une origine et d’une abscisse curviligne σ .

Soit i (σ ) le vecteur unitaire porté par la tangente orientée à (L).

• Epure du moment statique m A (σ )y = m(σ )


épure de la fonction m(
le long de la ligne moyenne (L)
z z
Vz > 0
-ea2
ligne moyenne (L)
du profil mince
i(
B -ea2 +e( a)( -3a /2
C

i( -ea2 -ea2 /2
G(s)
y = -3ea 2 /2 G y
x
aire A( )
O
A m( m A( ) y = moment statique de l'aire
i( A( ) par rapport a Gy

-ea2

Page II.1-2 -- 34
• Le théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant s’écrit :

m A (σ )z m A (σ )y m(σ ) → → i (σ ) m (σ )
e(σ ) ⋅ τ(σ ) = − Vy ⋅ − Vz ⋅ = − Vz ⋅ et τ (σ ) = τ(σ ) ⋅ i (σ ) = − ⋅ Vz ⋅
Iz Iy Iy e(σ ) Iy
→ →
• D’où la résultante des cisaillements sur une partie rectiligne ( i (σ ) = vecteur constant = i )
A(σ 0 , σ1 ) du profil (aire située entre les 2 normales à (L) d’abscisses curvilignes σ 0 et σ1 ) :
→ → σ1 → V σ1
8ea 3
T = i ⋅ e(σ ) ⋅ τ(σ ) ⋅ dσ = − i ⋅ z m(σ ) ⋅ dσ
∫ ∫ avec Iy =
Iy 3
σ0 σ0
• D’où la résultante des cisaillements sur chacune des membrures du profil :
a
→ Vz → e⋅a3 → 3 →
- sur la membrure OA : T OA = − ⋅ i OA ∫ m(σ ) ⋅ dσ = ⋅ Vz ⋅ i OA = ⋅ Vz ⋅ i OA
Iy 2⋅Iy 16
0
4a
→ Vz → e ⋅ a3 → 3 →
- sur la membrure BC : T BC = − ⋅ i BC ∫ m(σ ) ⋅ dσ = ⋅ Vz ⋅ i BC = ⋅ Vz ⋅ i BC
Iy 2 ⋅ Iy 16
3a
3a
→ Vz → V ⎡ ea 2 2 ⎤ → →
- sur la membrure AB : T AB = − ⋅ i AB m(σ ) ⋅ dσ = z ⋅ ⎢2ea 3 +
∫ ⋅ ⋅ 2a ⎥ ⋅ i AB = Vz ⋅ i AB
Iy I y ⎢⎣ 2 3 ⎥⎦
a

z z
Vz = V

TBC= 3V /16 3a/8 a/4


B
C

G(s) G
TAB = V P x y T x y

O
A

TAO = 3V /16

• D’où moment résultant en P (milieu de AB) des contraintes de cisaillement d’effort tranchant
Vz = V ,projeté dans le repère Gxyz :
⎡ − 6V ⋅ a ⎤
→ ⎢ 16 ⎥ → → ⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡(y T − y P ) ⋅ V ⎤
M P = ⎢ 0 ⎥ = PT ∧ V = ⎢⎢ y T − y P ⎥⎥ ∧ ⎢⎢ 0 ⎥⎥ = ⎢⎢ 0 ⎥

⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣V ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎢⎣ ⎥⎦
−6 V ⋅ a −3a
D’où : (y T − y P ) ⋅ V = d’où : yT − yP = , dans le repère Gxyz.
16 8
−a −5a
yP = ⇒ yT =
4 8

Page II.1-2 -- 35
5.4.3 -- Effort tranchant sur profil mince fermé à une ou plusieurs alvéoles

5.4.3.1 -- Généralités

• Une coupure totale de la section droite coupe au moins 2 parois.


Le théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant ne suffit donc plus pour calculer les contraintes
de cisaillement (sauf dans le cas particulier d’une section à une alvéole symétrique et symétriquement chargée).

• Supposons que le profil fermé comporte n alvéoles, numérotées de 1 à n (le profil dessiné comporte 2 alvéoles).

On pratique, dans le profil, des coupures longitudinales parallèles à la fibre moyenne de la poutre pour le
rendre ouvert.
Il faut faire une coupure par alvéole ; soit n coupures.
Le profil ouvert ainsi obtenu est qualifié de profil ouvert associé.
1 2
ure
1 ure ure
up up up
co co co

alvéole 1 alvéole 1 alvéole 2 alvéole 1 alvéole 2

Les sollicitations d’effort tranchant Vy et Vz , considérées sur le profil fermé initial, appliquées au profil ouvert
associé provoquent à chaque coupure « i » un déplacement relatif « δ i » des lèvres de la coupure.

Il faut introduire, par unité de longueur de poutre, des efforts de glissement longitudinal « G i », égaux et opposés
aux lèvres de chaque coupure « i » pour annuler ces déplacements relatifs et restituer l’état de déformation du
profil mince initial.
G 1 et G 2 sont des densités linéiques de forces appliquées

G1 G2
G1 G2
section G(s)
z

y
x

t(s)
On va donc appliquer une méthode identique à la méthode des forces :
- les déplacements isostatiques associés étant les « n » déplacements relatifs des lèvres des « n » coupures
créées,
- les inconnues hyperstatiques étant les « n » efforts de glissement longitudinal inconnus « G i ».

5.4.3.2 -- application du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant

• On oriente la ligne moyenne de chaque alvéole dans le sens trigonométrique.

Les flux de cisaillement considérés en un point de la ligne moyenne du profil sont les flux à travers une coupure
normale à la ligne moyenne sortant de l’aire située en amont par rapport à l’orientation (trigo) de l’alvéole
concernée.
Ces flux sont donc positifs sur l’orientation trigo de la ligne moyenne de l’alvéole considérée.
Plus précisément, au point banal P de l’alvéole « i », d’abscisse curviligne « σ » sur la ligne moyenne du profil

ouvert, soit i (P ) le vecteur unitaire de la tangente orientée à la ligne moyenne de l’alvéole « i » ; le flux sortant de
⎡→ → ⎤
cisaillement en P vaut : ⎢ τ ⋅ i (P )⎥ ⋅ e(σ )
⎣ ⎦

Page II.1-2 -- 36
• Dans le profil ouvert associé, les forces réparties de glissement longitudinal « G i » (densité linéique),
provoquent des contraintes de cisaillement dans la section droite et un flux de cisaillement.

On choisit le sens de chaque force de glissement G i pour que le flux de cisaillement du à G i = 1 soit positif sur
l’orientation trigo de la ligne moyenne de l’alvéole concernée.

On considère le profil mince ouvert associé soumis à G i ≠ 0 et G j = 0 ∀ j ≠ i


rappel : on applique les conventions de signes de la mécanique
G i est une densité linéique de force appliquée

Gi
Gi section G(s)
z

i = Gi alvéole i
y
x

t(s)

Au point banal P de l’alvéole « i », d’abscisse curviligne « σ » sur la ligne moyenne du profil ouvert, soit :

i (P ) le vecteur unitaire de la tangente orientée à la ligne moyenne de l’alvéole « i »

dΣ une facette de la section droite de normale t (s ) :
→ →
contrainte sur dΣ : σ dont la composante de cisaillement τ est parallèle à la ligne moyenne et
→ → → →
constante dans l’épaisseur avec σ ⋅ i (P ) = τ ⋅ i (P )

dΣ′ une facette de normale − i (P ) (facette parallèle à la fibre moyenne de la poutre, normale à la ligne
moyenne du profil):
→ → → → → →
contrainte sur dΣ′ : σ′ dont la composante de cisaillement est τ′ avec σ′⋅ t (s ) = τ′⋅ t (s )
→ → Gi →
τ′ est parallèle à la ligne moyenne et constant dans l’épaisseur : τ′ = − ⋅ t (s )
e(σ )
→ → → → → → → → Gi
théorème de Cauchy ⇒ − σ ⋅ i (P ) = σ ′⋅ t (s ) ⇒ − τ ⋅ i (P ) = τ ′⋅ t (s ) = −
e(σ )
→ → Gi ⎡→ → ⎤
⇒ τ ⋅ i (P ) = ⇒ flux de cisaillement sortant en P : ⎢ τ ⋅ i (P )⎥ ⋅ e(σ ) = G i
e(σ ) ⎣ ⎦

Conséquence : soit ϕ i (σ ) le flux de cisaillement, le long de la ligne moyenne de la section droite, du à G i =1


appliqué :
φi (σ ) = G i = 1 dans une paroi de l’alvéole « i » (compté positif dans le sens trigo de l’alvéole « i »),
φ i (σ ) = 0 dans une paroi n’appartenant pas à l’alvéole « i ».

• Dans le profil mince ouvert associé soumis :


aux sollicitations d’effort tranchant du profil initial
aux efforts G i i = 1,n

Soit Φ iso (σ ) le flux de cisaillement du aux sollicitations d’effort tranchant du profil initial : Vy et Vz

Donc, dans le profil mince ouvert associé soumis aux sollicitations du profil initial fermé et aux « n » efforts de
glissement inconnus « G i » (par unité de longueur de la fibre moyenne de la poutre), le flux de cisaillement le
long de la ligne moyenne du profil vaut :

Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + ∑ G i ⋅ φ i (σ ) = τ(σ )⋅ e(σ )


i =1,n

Page II.1-2 -- 37
• Dans le profil ouvert associé ainsi chargé, calcul des « n » déplacements relatifs « δ i » des lèvres des coupures.

Pour ce faire on applique le théorème de Castigliano.

- potentiel de déformation d’effort tranchant : W=


1
2⋅G
( )
⋅ σ 2xy + σ 2xz =
τ2
2⋅G
constant dans l’épaisseur

- énergie de déformation d’effort tranchant pour la tranche G(s)G(s+ds) :


dU = ds ⋅ ∫∫(S) W ⋅ dy ⋅ dz
W est constant dans l’épaisseur ⇒ dU = ds ⋅ ∫(L ) W ⋅ e(σ)⋅ dσ
ds ds Φ(σ )2
D’où : dU = ∫τ 2 (σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = ∫ ⋅ dσ
2 ⋅ G (L ) 2 ⋅ G (L ) e(σ )
1 Φ(σ )2
2 ⋅ G ∫(L ) e(σ )
Energie de déformation d’une tranche de profil de longueur unité : U = ⋅ dσ

- application du théorème de Castigliano à une tranche de profil de longueur unité :


∂U ∂ ⎡ 1 Φ(σ )2 ⎤ 1 ∂Φ(σ ) dσ
δi = δi = ⎢ ∫ ⋅ dσ ⎥ = ⋅ ∫ Φ(σ ) ⋅ ⋅
∂G i ∂G i ⎢⎣ 2 ⋅ G (L ) e(σ ) ⎥⎦ G ( L ) ∂G i e(σ )
∂Φ(σ )
Or = φ i (σ )
∂G i
avec : φ i (σ ) = 1 dans une paroi de l’alvéole « i » (compté positif dans le sens trigo de l’alvéole « i »),
φ i (σ ) = 0 dans une paroi n’appartenant pas à l’alvéole « i ».
1 dσ 1 Φ (σ )
D’où : δi = ⋅ ∫ Φ(σ ) ⋅ φ i (σ ) ⋅ = ⋅∫ ⋅ dσ
G (L ) e(σ ) G alvéole i e(σ )

- Mais sur l’alvéole « i » : Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + ∑ G j ⋅ φ j (σ ) = Φ iso (σ ) + G i ⋅ φ i (σ ) + ∑ G j ⋅ φ j (σ )


j=1,n j=1,n j≠i
avec :
φ i (σ ) = 1 dans les parois de l’alvéole « i »
φ j (σ ) = 0 pour paroi n’appartenant pas à l’alvéole « j »
φ j (σ ) = 1 pour paroi commune aux 2 alvéoles « i » et « j », positif dans le sens trigo de l’alvéole « j »
φ j (σ ) = −1 pour paroi commune aux 2 alvéoles « i » et « j », positif dans le sens trigo de l’alvéole « i »

- d’où, sur l’alvéole « i », en comptant les flux positifs dans le sens trigo de l’alvéole « i » :
Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + G i sur une paroi extérieure ,
Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + G i − G j sur une paroi commune aux alvéoles « i » et « j »

1 Φ(σ ) Φiso (σ ) dσ ⎡ dσ ⎤
- d’où : δi = ⋅∫ ⋅ dσ = ∫ ⋅ dσ + G i ⋅ ∫ − ∑ ⎢G j ⋅ ∫
G alvéole i e(σ ) alvéole i e(σ ) alvéole i e(σ ) parois i I j e(σ ) ⎥⎦
j=1, n ⎣
j≠ i

• On écrit enfin que les « n » déplacements relatifs des lèvres des coupures sont nuls : δi = 0 i = 1,n
On obtient ainsi n équations à n inconnues : les n efforts de glissement longitudinal inconnus « G i ».

• connaissant les « G i », on déduit les flux de cisaillement et les cisaillements dans la section par :
Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + ∑ G i ⋅ φ i (σ ) = τ(σ )⋅ e(σ )
i =1,n
Voir les exercices du chapitre II.1-5

Page II.1-2 -- 38
5.5 -- Etude de la torsion pure (gauchissement non géné) établie par Saint-Venant

5.5.1 -- Section droite quelconque, théorie de la torsion pure établie par de Saint-Venant

• Soit une poutre rectiligne de section constante, soumise à des moments de torsion égaux et opposés appliqués à
chacune des 2 sections d’extrémité ; appliqués sous forme de contraintes de cisaillement dans chacune des
sections droites, de moment résultant C suivant Gx.
Pas de forces de volume appliquées,
Pas de forces de surface appliquées sur la surface latérale.
z z

y y
C C
G0 GE x

Fibre moyenne : droite G 0G E orientée, abscisse curviligne : s = x


Repère global = repère local de la section droite origine = G 0 xyz
• En toute section droite, la seule sollicitation non nulle est le moment de torsion C.
⎡ N(s ) = 0⎤ ⎡ C≠0 ⎤

Les sollicitations en toute section droite sont donc : ⎢ Vy = 0 ⎥ ⎥ ⎢ M = 0⎥
⎢ y ⎥
⎢⎣ Vz = 0 ⎥⎦ ⎢⎣ M z = 0 ⎥⎦
• Le problème est de calculer, à partir des équations de la mécanique des milieux continus déformables, en tout
point, les tenseurs contraintes et déformations, les déplacements et les déformations des sections droites.

5.5.1.1 -- Rappel des hypothèses (paragraphe 4.2.1)

Ce sont les hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres :


- hypothèse de Saint-Venant,
- hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée,
- nullité de la contrainte normale sur toute facette parallèle à la fibre moyenne,
envisagées dans le cadre de la mécanique des milieux continus déformables avec les 2 hypothèses suivantes :
- déformations et déplacements sont infiniment petits,
- les matériaux constitutifs ont un comportement élastique linéaire.

5.5.1.2 -- Principe de la résolution

• Forme de la section droite, rappel : connexion linéaire simple et connexions linéaires multiples
Le nombre de connexions d’une section est le nombre de chemins permettant d’aller d’un point de la section à un
autre qui ne pas être confondus par déformation continue, sans sortir de la matière.

Connexion linéaire simple connexion linéaire d’ordre 2 connexion linéaire d’ordre 3


Pas d’alvéole une alvéole 2 alvéoles
z z
z

y y
y

Nombre de connexions = nombre d’alvéoles + 1

Page II.1-2 -- 39
• Dans le repère local G(x)yz de la section droite contenant le point considéré :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡ 0 σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥ ⎢
- Le tenseur contraintes est de la forme : ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ = ⎢σ yx 0 0 ⎥⎥
⎢ σ zx σ yz σ zz ⎥ ⎢ σ zx 0 0 ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣

⎡σ xx ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ ⎥
⎢ σ zz ⎥ ⎢ 0 ⎥
- Et le vecteur contraintes généralisé : ⎢σ ⎥ = ⎢σ ⎥
⎢ xy ⎥ ⎢ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥ ⎣⎢σ xz ⎦⎥
⎡ 0 ⎤
- La contrainte sur une facette contenue dans la section droite vaut : ⎢⎢σ xy ⎥⎥
⎢⎣ σ xz ⎥⎦
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤ ⎡ 0 ε xy ε xz ⎤
⎢ ⎥
- Le tenseur déformations est de la forme : ⎢ε yx ε yy ε yz ⎥ = ⎢⎢ε yx 0 0 ⎥⎥
⎢ ε zx ε yz ε zz ⎥⎦ ⎢⎣ ε zx 0 0 ⎥⎦

• Application des équations de base de la mécanique des milieux continus déformables dans le cadre des
hypothèses ci-dessus, c'est-à-dire (rappel chapitre I) :
- les équations d’équilibre, en rappelant que les forces de volume appliquées sont nulles :

⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
⎡∂ ∂x 0 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂z ⎤ ⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥
soit : ⎢ ∂ ∂y 0 ∂ ∂x ∂ ∂z 0 ⎥⋅⎢ ⎥= 0
⎢ σ xy ⎥
⎢⎣ 0 0 ∂ ∂z 0 ∂ ∂y ∂ ∂x ⎥⎦
⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢σ xz ⎦⎥

- les conditions d’intégrabilité des déformations, exprimées en fonction des contraintes :


(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz ) (1 + ν )⋅ ∆σ x x
(1 + ν )⋅ ∆σ x x + =0 soit =0
i j
∂x i ∂x j i j

∂2 ∂2 ∂2
avec ∆ opérateur laplacien : ∆= + +
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2
⎡ 0 σ xy σ xz ⎤ ⎡n x ⎤ ⎡ Φ x ⎤
⎢σ ⎢ ⎥
- les conditions aux limites : ⎢ yx 0 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢ n y ⎥⎥ = ⎢ Φ y ⎥
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ n z ⎥⎦ ⎢⎣ Φ z ⎥⎦

- et les relations contraintes / déformations : σ = C ⋅ε

• Hypothèse complémentaire : centre de torsion et déformations des sections droites


⎡u x (x , y, z )⎤
Le point banal P(x,y,z), de la section G(x) subit le déplacement ⎢⎢ u y (x, y, z )⎥⎥ tel que la section droite G(x) subit :
⎢⎣ u z (x , y, z )⎥⎦
⎡u x (x, y, z )⎤
- le gauchissement défini par le champ de déplacements sur la section droite G(x) : ⎢⎢ 0 ⎥

⎣⎢ 0 ⎦⎥

Page II.1-2 -- 40

⎡Ω1x (x )⎤
- une rotation autour du centre de torsion T : Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ associée au vecteur rotation différentielle
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡δω x = cste⎤
autour du centre de torsion T : δ Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥
⎥ δω x ne dépend pas de x puisque la seule
⎢⎣ 0 ⎥

sollicitation non nulle est la sollicitation de torsion C qui est constante, indépendante de x.

5.5.1.3 -- exploitation des équations d’équilibre

∂σ xy ∂σ xz ∂σ xy ∂σ xz
• + =0 =0 =0
∂y ∂z ∂x ∂x
∂σ xy ∂σ xz
• =0 et =0 ⇒ σ xy = σ xy (y, z ) et σ xz = σ xy (y, z )
∂x ∂x
∂σ xy ∂σ xz ∂φ ∂φ
• + =0 ⇒ il existe une fonction φ(y, z ) telle que : σ xy = et σ xz = −
∂y ∂z ∂z ∂y
Le problème est de déterminer la fonction φ(y, z )

5.5.1.4 -- Exploitation des conditions d’intégrabilité des déformations


∂2 ∂2
• ∆σ xy = 0 ∆σ xz = 0 avec ∆ = +
∂y 2 ∂z 2
∂φ ∂
• ∆σ xy = 0 et σ xy = ⇒ (∆φ ) = 0
∂z ∂z
∂φ ∂
∆σ xz = 0 et σ xz =− ⇒ (∆φ ) = 0
∂y ∂y
• ⇒ ∆φ(y, z ) = cste = A

5.5.1.5 -- Exploitation des conditions aux limites

• Sur le contour de la section droite et sur le contour d’une alvéole, où aucune action extérieure n’est appliquée, la
contrainte de cisaillement est parallèle au contour
⇒ sur le contour (tangente (dy,dz), normale (dz,-dy)) :
∂φ ∂φ
σ xy ⋅ dz − σ xz ⋅ dy = 0 soit ⋅ dy + ⋅ dz = 0
∂y ∂z
Soit φ(y, z ) = cste sur le contour de la section droite et sur le contour d’une alvéole.
Comme la fonction φ(y, z ) n’est définie qu’à une constante additive près, on peut poser :

φ(y, z ) = 0 sur le contour de la section droite .

Et quand la section droite comporte une ou plusieurs alvéoles (section à connexions linéaires multiples) :

φ(y, z ) = cste = k i ≠ 0 sur le contour de l’alvéole « i ».

• On vérifie que les 2 composantes de la résultante des cisaillements sur une section droite sont nulles.
∂φ ∂φ
Composante de la résultante sur Gy : ∫∫S σ xy ⋅ dy ⋅ dz = ∫∫S ∂z ⋅ dy ⋅ dz = ∫ dy ∫ ∂z ⋅ dz
∂φ
y fixé, ∫ ⋅ dz = 0 car φ(y, z ) = cste sur le contour. D’où : ∫∫S σ xy ⋅ dy ⋅ dz = 0
∂z
De même de la composante sur Gz.

Page II.1-2 -- 41
• On écrit que dans la section droite banale, le moment résultant des contraintes de cisaillement (en tout point G
ou T en particulier) est égal au moment de torsion : dans G(s)xyz
⎡C ⎤ ⎡0⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡C ⎤
⎛ → →⎞ ⎢ ⎥ ⎛ → →⎞ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
∫∫S ⎜⎜⎝ GP∧ τ ⎟⎟⎠dy ⋅ dz = ⎢ 0 ⎥ ∫∫S ⎜⎜⎝ GP∧ τ ⎟⎟⎠dy ⋅ dz = ∫∫S ⎢ y⎥ ∧ ⎢σ xy ⎥ ⋅ dy ⋅ dz = ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ z ⎥⎦ ⎢⎣σ xz ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

∫∫S (y ⋅ σ xz − z ⋅ σ xy )⋅ dy ⋅ dz = C
⎛ ∂φ ∂φ ⎞ ∂φ ∂φ
soit C = − ∫∫ ⎜⎜ y ⋅ +z⋅ ⎟ ⋅ dy ⋅ dz = − ∫∫ y ⋅ ⋅ dy ⋅ dz − ∫∫ z ⋅ ⋅ dy ⋅ dz
S⎝ ∂y ∂z ⎟⎠ S ∂y S ∂z

- section droite sans alvéole


z z2

y1 y2
z

z1
∂φ z2 y2 ∂φ
∫∫S y ⋅ ∂y ⋅ dy ⋅ dz = ∫z1 dz ∫y1 y⋅
∂y
⋅ dy

y2 ∂φ y
⋅ dy = [y ⋅ φ]y 2 − ∫ 2 φ ⋅ dy
y
z fixé, intégration par parties ⇒ ∫y1 y⋅
∂y 1 y1

sur le contour de la section : φ(y1, z ) = φ(y 2 , z ) = 0 ⇒ [y ⋅ φ]yy 2 = 0


1
y2 ∂φ y ∂φ z2 y2
d’où : ∫ y⋅ ⋅ dy = − 2 φ ⋅ dy
∫ ∫∫S y ⋅ ∂y ⋅ dy ⋅ dz = − ∫z1 dz ∫y1 φ ⋅ dy = − ∫∫S φ ⋅ dy ⋅ dz
y1 ∂y y1
∂φ
on montre de même : ∫∫S z ⋅ ∂z ⋅ dy ⋅ dz = −∫∫S φ ⋅ dy ⋅ dz
⎛ ∂φ ∂φ ⎞
d’où : C = − ∫∫ ⎜⎜ y ⋅ + z ⋅ ⎟⎟ ⋅ dy ⋅ dz = 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz C = 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz
S
⎝ ∂y ∂z ⎠ S S

- section à connexions linéaires multiples (n alvéoles)


z
z2

y1 y4
y2 y3 z
alvéole "i" y

z1

∂φ z2 ⎡ y2 ∂φ y ∂φ ⎤
∫∫S y ⋅ ∂y ⋅ dy ⋅ dz = ∫z1 dz ⎢⎣∫y1 y⋅ ⋅ dy + ∫ 4 y ⋅ ⋅ dy ⎥
∂y y3 ∂y ⎦
y2 ∂φ y
⋅ dy = [y ⋅ φ]y 2 − ∫ 2 φ ⋅ dy
y
z fixé, intégration par parties ⇒ ∫y1 y⋅
∂y 1 y1
sur le contour de la section : φ(y1, z ) = 0

Page II.1-2 -- 42
sur le contour de l’alvéole « i » : φ (y 2 , z ) = k i ⇒ [y ⋅ φ]yy 2 = y 2 ⋅ k i
1
y2 ∂φ y
d’où : ∫ y⋅ ⋅ dy = y 2 ⋅ k i − 2 φ ⋅ dy

y1 ∂y y1
y4 ∂φ y4 y4
∫y3 y ⋅ ∂y ⋅ dy = [y ⋅ φ]y34 − ∫y3 φ ⋅ dy = − y3 ⋅ k i − ∫y3 φ ⋅ dy
y
de même :

∂φ z2 ⎡ y2 y4 ⎤
∫∫S y ⋅ ∂y ⋅ dy ⋅ dz = − ∫z1 dz ⎢⎣(y3 − y 2 ) ⋅ k i + ∫y1 φ ⋅ dy + ∫y3 φ ⋅ dy⎥⎦ = −k i ⋅ Si − ∫∫S φ ⋅ dy ⋅ dz
Avec S = aire de la section droite, Si = aire de l’alvéole « i »

∂φ
on montre de même : ∫∫S z ⋅ ∂z ⋅ dy ⋅ dz = −ki ⋅ Si − ∫∫S φ ⋅ dy ⋅ dz
⎛ ∂φ ∂φ ⎞
d’où : C = − ∫∫ ⎜⎜ y ⋅ +z⋅ ⎟ ⋅ dy ⋅ dz = 2 ⋅ ∑ k i ⋅ Si + 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz
S⎝ ∂y ∂z ⎟⎠ i
S

C = 2 ⋅ ∑ k i ⋅ Si + 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz
S
i

5.5.1.6 -- Analyse des déformations et des déplacements

Au point banal P(s=x,y,z) et dans le repère local G(s)xyz de la section droite qui le contient :

• Tenseur contraintes, rappel :


⎡ 0 σ xy σ xz ⎤
⎢σ ∂φ ∂φ
⎢ yx 0 0 ⎥⎥ avec : σ xy = et σ xz = −
∂z ∂y
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦

• Déformations :
⎡ 0 ε xy ε xz ⎤
⎢ε 1 1
le tenseur déformations est de la forme : ⎢ yx 0 0 ⎥⎥ avec : ε xy = ⋅ σ xy ε xz = ⋅ σ xz
2G 2G
⎢⎣ ε zx 0 0 ⎥⎦
⎡u x (s = x , yz)⎤
• Déplacements ⎢⎢ u y (x , y, z ) ⎥⎥ du point considéré
⎣⎢ u z (x , y, z ) ⎦⎥
1 ⎡ ∂u i ∂u j ⎤
les relations déformations / déplacements s’écrivent : ε ij = ⋅⎢ + ⎥
2 ⎢⎣ ∂x j ∂x i ⎥⎦

∂u x ∂u y ∂u z
soit : ε xx = ε yy = ε zz = 0 ⇒ ∂x
= ∂y
= ∂z
=0
∂u y ∂u z
ε yz = 0 ⇒ ∂z
+ ∂y
=0

1 ⎡ ∂u x ∂u y ⎤ 1 ⎡ ∂u x ∂u z ⎤
ε xy = ⋅⎢ + ⎥ et ε xz = ⋅ +
2 ⎣ ∂y ∂x ⎦ 2 ⎢⎣ ∂z ∂x ⎥⎦

• Déformations des sections droites :

∂u x
=0 ⇒ le gauchissement des sections droites est constant indépendant de x.
∂x
∂u x ∂u y ∂u z
= = =0 ⇒
∂x ∂y ∂z

Page II.1-2 -- 43
⎡ u x (y, z )⎤
Le point banal P(x,y,z), de la section G(x) subit le déplacement ⎢⎢ u y (x, z )⎥⎥
⎢⎣u z (x, y )⎥⎦
Les conditions d’intégrabilité des déformations étant satisfaites, on peut par intégration calculer les déplacements
à partir des déformations.
On montre ainsi que que la section droite G(x) subit :
⎡u x (y, z )⎤
- le gauchissement défini par le champ de déplacements sur la section droite G(x) : ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡Ω1x (x )⎤
- une rotation autour du centre de torsion T : Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ associée au vecteur rotation différentielle
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡δω x = cste⎤
autour du centre de torsion T : δ Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥
⎥ δω x ne dépend pas de x puisque la seule
⎢⎣ 0 ⎥⎦
sollicitation non nulle est la sollicitation de torsion C qui est constante, indépendante de x.

• Déplacement de la section droite banale G(x) :

En conséquence, le déplacement de la section banale G(x) est la composition :


⎡u x (y, z )⎤
- d’un gauchissement défini par le champ de déplacements sur la section droite G(x) : ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

- et d’une rotation Ω1(x ) autour du centre de torsion T(x), qui s’exprime comme suit en fonction de la

rotation Ω1(x 0 ) d’une section particulière G (x 0 ) (idem formules de Bresse) :
→ → x→
Ω1(x ) = Ω1(x 0 ) + δΩ1(ξ ) ⋅ dξ

x0
Enfin, en choisissant (x 0 ) tel que la section droite G (x 0 ) soit la section d’encastrement de torsion pure pour
→ →
laquelle Ω1(x 0 ) = 0 (à mi-portée de notre poutre rectiligne soumise aux 2 couples de torsion + C et – C
appliqués dans les 2 sections d’extrémité), il vient :

⎡δω x ⋅ (x − x 0 )⎤
Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥

⎢⎣ 0 ⎥⎦
• Le déplacement du point banal P de la structure de coordonnées P(s=x,y,z), vaut donc :

⎡u x (y, z )⎤ ⎡u x ⎤ → ⎡u x ⎤ ⎡δω x ⋅ (x − x 0 )⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ u x (y, z ) ⎤


⎢ u ⎥ = ⎢ 0 ⎥ + Ω (x ) ∧ −T−− →
⎢ ⎥
(x )P = ⎢ 0 ⎥ + ⎢ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ y ⎥ ⎢ ⎥ 1 0 ⎥ ∧ ⎢ y − y T ⎥ = ⎢− δω x ⋅ (x − x 0 ) ⋅ (z − z T )⎥
⎢⎣ u z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ z − z T ⎥⎦ ⎢⎣ δω x ⋅ (x − x 0 ) ⋅ (y − y T ) ⎥⎦
• Interprétation :
1 ⎡ ∂u ∂u y ⎤ 1 ⎡ ∂u x ⎤ 1 ⎡ ∂u ∂u ⎤ 1 ⎡ ∂u ⎤
ε xy = ⋅ ⎢ x + ⎥ = ⋅⎢ − (z − zT ) ⋅ δωx ⎥ ε xz = ⋅ ⎢ x + z ⎥ = ⋅ ⎢ x + (y − yT ) ⋅ δωx ⎥
2 ⎣ ∂y ∂x ⎦ 2 ⎣ ∂y ⎦ 2 ⎣ ∂ z ∂ x ⎦ 2 ⎣ ∂ z ⎦

Relation contraintes / déformations ⇒


⎡ ∂u ⎤ ⎡ ∂u ⎤
σ xy = 2µ ⋅ ε xy = 2G ⋅ ε xy = G ⋅ ⎢ x − (z − zT ) ⋅ δωx ⎥ σ xz = 2µ ⋅ ε xz = 2G ⋅ ε xz = G ⋅ ⎢ x + (y − yT ) ⋅ δωx ⎥
⎣ ∂y ⎦ ⎣ ∂z ⎦
G : module de déformation transversal

Page II.1-2 -- 44
∂φ ∂φ ∂ 2φ ∂ 2φ ∂σ xz ∂σ xy
D’où : σ xy = et σ xz = − ⇒ ∆φ = + =− + = −2 ⋅ G ⋅ δω x = A
∂z ∂y ∂y 2
∂z 2 ∂y ∂z
D’où : A = −2 ⋅ G ⋅ δω x

• Inertie de torsion K :
C 2⋅C
On pose δω x = d’où : K=− = inertie de torsion de la section droite .
G⋅K A

• Le centre de torsion T de la section droite :


∂φ ∂φ
Il est défini par σ xy = 0 et σ xz = 0 soit : =0 et =0
∂y ∂z

5.5.1.7 -- Section droite à connexions linéaires multiples (présentant une ou plusieurs alvéoles),
conditions de fermeture
z z

( 0)
k
G G j
( i) y t y


Sur le contour (Γi ) la contrainte (de cisaillement) τ (y, z ) est parallèle au contour .
→ →
Calculons l’expression : ∫(Γi ) τ ⋅ d GP = ∫
(Γi )
τ ⋅ dσ = ∫
(Γi )
(σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz )
P est le point banal du contour (Γi ) , et T est le centre de torsion de la section de coordonnées (0, y T , z T )
⎡ ∂u ⎤ ⎡ ∂u ⎤
σ xy = G ⋅ ⎢ x − (z − zT ) ⋅ δωx ⎥ et σ xz = G ⋅ ⎢ x + (y − yT ) ⋅ δωx ⎥ ⇒
⎣ ∂y ⎦ ⎣ ∂z ⎦

∫(Γi ) τ ⋅ dσ = ∫(Γi ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = G ⋅ ∫(Γi )du x + G ⋅ δωx ⋅ ∫(Γi )[(y − yT ) ⋅ dz − (z − zT ) ⋅ dy]


Or les conditions de fermeture sur les déplacements calculés par intégration des déformations s’écrivent :
∫ du x = ∫ du y = ∫ du z = 0
(Γi ) (Γi ) (Γi )
or on a : ∫ du y = ∫ du z = 0
(Γi ) (Γi )
⎡ ∂u y ∂u y ⎤ ∂u y
( u y = −δωx ⋅ (x − x 0 ) ⋅ (z − z T ) ⇒
(Γi )

(Γi ) ⎣ ∂y ∫ ⋅ dy +
∂z
⋅ dz ⎥ =
du y =


(Γi ) ∂z
⋅ dz = −δωx ⋅ (x − x 0 ) dz = 0 )
(Γi ) ∫ ∫
Donc la seule condition de fermeture restante s’écrit : ∫ du x = 0 qui est donc équivalente à :
(Γi )
∫(Γi ) τ ⋅ dσ = ∫(Γi ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = G ⋅ δωx ⋅ ∫(Γi )[(y − yT ) ⋅ dz − (z − zT ) ⋅ dy]
→ →
⎡ 0 ⎤ ⎡0⎤

⎢ ⎥ ⎢ ⎥
∫(Γi ) [(y − y T )⋅ dz − (z − z T )⋅ dy] = t ⋅ ∫(Γi ) TP∧ d TP = [1 0 0]⋅ ∫(Γi ) ⎢ y − y T ⎥ ∧ ⎢dy⎥ = 2 ⋅ Si
⎢⎣ z − z T ⎥⎦ ⎢⎣ dz ⎥⎦
S i est l’aire intérieure au contour (Γi ) .

D’où, sur chaque alvéole de la section, on doit vérifier la condition :

∫(Γi ) τ ⋅ dσ = ∫(Γi ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = 2 ⋅ G ⋅ Si ⋅ δω x
Les valeurs constantes « k i » de la fonction φ(y, z ) sur les contours (Γi ) de chaque alvéole doivent être choisies
pour satisfaire ces dernières conditions.

Page II.1-2 -- 45
5.5.1.8 -- Résumé des équations permettant le calcul des contraintes et des déformations sous
sollicitation de torsion pure C , sur une section droite de géométrie quelconque avec ou sans
alvéoles
z

y
k
j
x
G(s) t (C)

(S)

⎡ 0 σ xy σ xz ⎤
• Tenseur contraintes : ⎢⎢σ yx 0 0 ⎥⎥
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦

• On néglige les forces de volume appliquées.

• Les contraintes sont indépendantes de la variable x : σ xy = σ xy (y, z ) et σ xz = σ xy (y, z )

∂φ ∂φ
• il existe une fonction φ(y, z ) telle que : σ xy = et σ xz = −
∂z ∂y

• la fonction φ(y, z ) est définie par :

∆φ(y, z ) = cste = A

φ(y, z ) = 0 sur le contour de la section droite .

Quand la section droite comporte une ou plusieurs alvéoles (section à connexions linéaires multiples),

la fonction φ(y,z) doit vérifier : φ(y, z ) = cste = k i ≠ 0 sur le contour de l’alvéole « i ».

• « C » étant la sollicitation moment de torsion :

Pour une section droite sans alvéole : pour une section à une ou plusieurs alvéoles :

C = 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz C = 2 ⋅ ∑ k i ⋅ Si + 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz
S S
i
S i est l’aire de l’alvéole « i »
• déformations :

A = −2 ⋅ G ⋅ δω x
C 2⋅C
δω x = ⇒ K=− = inertie de torsion de la section droite .
G⋅K A

• condition de fermeture sur chaque alvéole dans le cas d’une section à connexion linéaire multiple

∫(Γi ) τ ⋅ dσ = ∫(Γi ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = 2 ⋅ G ⋅ Si ⋅ δω x (Γi ) est le contour de l’alvéole « i », S i , son aire.

∂φ ∂φ
• Le centre de torsion est défini par : =0 et =0
∂y ∂z

Page II.1-2 -- 46
5.5.2 -- Exemples de résolution du problème de torsion pure par les résultats de Saint-Venant
sur quelques sections droites

cette intégration directe des équations de la mécanique permet une bonne compréhension du phénomène mais reste
limitée à des sections droites de forme adaptée à ce calcul.

5.5.2.1 -- section droite de forme elliptique


z

b
aire S
inerties principales : I y et I z

a
G y

y2 z2
- Equation du contour de la section : + −1 = 0
a2 b2
πab 3 πba 3
Aire : S = π ⋅ a ⋅ b inertie principale : I y = Iz =
4 4
⎛ y2 z2 ⎞
- La fonction φ(y, z ) = k ⋅ ⎜ + − 1⎟ satisfait les conditions :
⎜ a 2 b2 ⎟
⎝ ⎠
⎛ 1 1 ⎞
∆φ(y, z ) = 2k ⋅ ⎜⎜ + ⎟⎟ = cste = A
2
⎝a b2 ⎠
φ(y, z ) = 0 sur le contour de la section droite
⎛I Iy ⎞ C
- C = 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz ⇒ C = 2k ⋅ ⎜ z + − S⎟ ⇒ k=−
S ⎜ a 2 b2 ⎟ πab
⎝ ⎠
C ⎛⎜ y 2 z 2 ⎞ ∂φ 2Cz
- ⇒ φ(y, z ) = − ⋅ + − 1⎟ ⇒ σ xy = =−
πab ⎜⎝ a 2 b 2 ⎟
⎠ ∂z πab 3
∂φ 2Cy
= σ xz = −
∂y πa 3 b
⇒ les contraintes sur un même rayon vecteur sont parallèles et donc parallèles à la tangente au contour sur
ce rayon vecteur.

-
⎛ 1
A = 2k ⋅ ⎜⎜ +
1 ⎞
⎟⎟ = −
2C ⎛ 1
⋅ ⎜⎜ +
1 ⎞
⎟⎟ = −
(
2C ⋅ a 2 + b 2 )
2
⎝a b2 ⎠ πab ⎝ a 2
b2 ⎠ πa 3 b 3

- Déformations des sections droites : δω x = −


A
=
(
C⋅ a 2 + b2 ) (composante sur Gx de la rotation
2G G ⋅ πa 3 b 3

différentielle δ Ω )
C πa 3 b 3 S4
- Inertie de torsion : en identifiant à l’expression δω x = , il vient : K = =
G⋅K a 2 + b 2 4π 2 ⋅ I y + I z ( )
Remarque : Saint-Venant a montré que pour des sections droites présentant 2 axes de symétrie, l’expression
S4
K= donne une bonne approximation de l’inertie de torsion.
(
4π 2 ⋅ I y + I z )

Page II.1-2 -- 47
5.5.2.2 -- Section circulaire pleine
z

n
t
R r M
0
G y

• On raisonne en coordonnées polaires et on cherche la fonction φ(r, θ ) .


Rappel (1) :
y z ∂r ∂r
y2 + z2 = r 2 r ⋅ dr = y ⋅ dy + z ⋅ dz dr = ⋅ dy + ⋅ dz = cos θ ⋅ dy + sin θ ⋅ dz = ⋅ dy + ⋅ dz
r r ∂y ∂z
∂ 2φ ∂ 2φ ∂ 2φ 1 ∂φ 1 ∂ 2 φ
Rappel (2) : ∆φ(y, z ) = + = + ⋅ + ⋅
∂y 2 ∂z 2 ∂r 2 r φr r 2 ∂θ 2

• symétrie de révolution ⇒ la fonction φ est indépendante de θ : φ(r, θ ) = φ(r )


∂ 2φ 1 ∂φ
⇒ ∆φ = + ⋅ = cste = A ⇒ φ = k1 ⋅ r 2 + k 2 ⋅ r + k 3
∂r 2 r φr
1 k
∆φ = 2 ⋅ k1 + ⋅ [2 ⋅ k1 ⋅ r + k 2 ] = A = 4 ⋅ k1 + 2 ∀ r ⇒ k2 = 0
r r
A
⇒ A = 4 ⋅ k1 ⇒ φ = ⋅r2 + k3
4

φ = 0 sur le contour pour r = R ⇒


A
φ = ⋅ r2 −R2
4
[ ]
R
[ ]
R R ⎡r4
2 2 r2 ⎤ π⋅A⋅R4
• C = 2 ⋅ ∫∫ φ ⋅ dydz = 2 ⋅ ∫ φ ⋅ 2 πr ⋅ dr = π ⋅ A ⋅ ∫ r − R ⋅ r ⋅ dr = π ⋅ A ⋅ ⎢ − R 2 ⋅ ⎥ = −
S 0 0
⎢⎣ 4 2 ⎥
⎦0
4

4⋅C 2⋅C π ⋅R 4
⇒ A=− ⇒ Inertie de torsion : K=− =
π⋅R4 A 2
• les contraintes :
∂φ A ⋅ r 2⋅C 2⋅C
= =− ⋅ r = −k ⋅ r on pose : k =
∂r 2 π⋅R4 π⋅R4
∂φ ∂φ ∂r ∂φ ∂φ ∂φ ∂r ∂φ
σ xy = = ⋅ = ⋅ sin θ = − k ⋅ r ⋅ sin θ et σ xz = − =− ⋅ =− ⋅ cos θ = k ⋅ r ⋅ cos θ
∂z ∂r ∂z ∂r ∂y ∂r ∂y ∂r
Soit :

¾ n le vecteur unitaire du rayon vecteur GM,
→ →
¾ t le vecteur unitaire déduit de n par une rotation de + π
2

¾ τ le vecteur contrainte (cisaillement) au point banal M (r, θ ) de la section
→ ⎡σ ⎤ ⎡− sin θ ⎤ → ⎡cos θ ⎤ → ⎡− sin θ ⎤
Dans le repère local Gyz de la section droite : τ = ⎢ xy ⎥ = k ⋅ r ⋅ ⎢ ⎥ n =⎢ ⎥ t =⎢ ⎥
⎣σ xz ⎦ ⎣ cos θ ⎦ ⎣ sin θ ⎦ ⎣ cos θ ⎦

On constate que le vecteur contrainte au point banal M (r, θ ) est porté par le vecteur t normal au rayon
→ → 2⋅C⋅r →
vecteur GM : τ = k⋅r⋅ t = ⋅ t
π⋅R4
C
• Déformations : δω x =
G⋅K

Page II.1-2 -- 48
5.5.2.3 -- Section circulaire tubulaire
z

n
t
R M
r
0
G y
R1

∂ 2φ 1 ∂φ
• Symétrie de révolution ⇒ φ est indépendante de θ : φ(r, θ ) = φ(r ) ⇒ ∆φ = + ⋅ = cste = A
∂r 2 r φr

φ = 0 sur le contour pour r = R ⇒ φ=


A 2
4
[
⋅ r −R2 ]
• condition de fermeture sur la seule alvéole de la section

∫(Γ1 ) τ ⋅ dσ = ∫(Γ1 ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = 2 ⋅ G ⋅ S1 ⋅ δωx = 2 ⋅ G ⋅ π ⋅ R1 ⋅ δωx


2

∂φ ∂φ ∂r ∂φ ∂φ ∂φ ∂r ∂φ
σ xy = = ⋅ = ⋅ sin θ et σ xz = − =− ⋅ =− ⋅ cos θ
∂z ∂r ∂z ∂r ∂y ∂r ∂y ∂r
y = r ⋅ cos θ dy = cos θ ⋅ dr − r ⋅ sin θ ⋅ dθ z = r ⋅ sin θ dz = sin θ ⋅ dr + r ⋅ cos θ ⋅ dθ
Sur (Γ1 ) , r = cste = R1 , d’où : dy = −R1 ⋅ sin θ ⋅ dθ dz = R1 ⋅ cos θ ⋅ dθ

La condition de fermeture sur (Γ1 ) , s’écrit :

∫(Γ1 ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = −R1 ⋅ ∫0

[sin 2 θ + cos2 θ]⋅ ∂∂φr ⋅ dθ = −2π ⋅ R1 ⋅ ⎛⎜⎝ ∂∂φr ⎞⎟⎠ = 2 ⋅ G ⋅ π ⋅ R12 ⋅ δω x
r = R1
⎛ ∂φ ⎞
Soit : ⎜ ⎟ = −G ⋅ R1 ⋅ δωx
⎝ ∂r ⎠ r = R1

• Reste à écrire φ(r, θ ) = φ(r ) = k1 sur (Γ1 ) , c'est-à-dire pour r = R1 , soit :


A
4
[ ]
⋅ R12 − R 2 = k1
R
• Enfin : C = 2 ⋅ k1 ⋅ S1 + 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz = 2 ⋅ k1 ⋅ S1 + 2 ⋅ ∫ φ(r ) ⋅ 2π ⋅ r ⋅ dr
S R1

C = 2π ⋅ R12 ⋅ k1 −
π⋅A
4
( 2
⋅ R 2 − R12 = −
π⋅A
4
)
⋅ R 4 − R14 ( )
4⋅C
D’où : A=−
(
π ⋅ R 4 − R14 )
• Inertie de torsion : K=−
2⋅C π
A 2
(
= ⋅ R 4 − R14 )
• Les contraintes :
φ=
C
2⋅K
[
⋅ R2 − r2 ] σ xy =
∂φ ∂φ ∂r ∂φ
= ⋅
∂z ∂r ∂z ∂r
= ⋅ sin θ = −
C⋅r
K
⋅ sin θ

∂φ ∂φ ∂r ∂φ C⋅r
σ xz = − =− ⋅ =− ⋅ cos θ = ⋅ cos θ
∂y ∂r ∂y ∂r K

La contrainte de cisaillement τ au point banal M, est telle que :
→ → → → → C⋅r →
[
τ ⋅ n = σ xy ] ⎡cos θ ⎤
σ xz ⋅ ⎢ ⎥=0 et τ ⋅ t = σ xy [ ] ⎡− sin θ ⎤ C ⋅ r
σ xz ⋅ ⎢ ⎥= D’où : τ⋅=
K
⋅ t
⎣ sin θ ⎦ ⎣ cos θ ⎦ K
C
• Déformations : δω x =
G⋅K

Page II.1-2 -- 49
5.6 -- Torsion pure des profils minces ouverts

• Avec les notations adoptées plus haut pour les profils minces :
σ abscisse curviligne sur la ligne moyenne (L),
ξ abscisse curviligne sur la normale à la ligne moyenne (L).

Un point quelconque de la section droite est repéré par l’abscisse curviligne σ de sa projection sur (L) et par son
abscisse curviligne ξ sur la normale à la ligne moyenne (L).

• Le flux de cisaillement de torsion est nul à travers la coupure totale de la section droite normale à (L) à l’abscisse
→ →
curviligne σ : ∫ τ (ξ ) ⋅ i (σ ) ⋅ dξ = 0 .
AB
e

(L)
(L)
coupure totale e
C.e( ) K de la section z
i( )
A
B
G(s)
y
C K
C.e( ) K

• On fait l’hypothèse simplificatrice complémentaire que le cisaillement est parallèle à la ligne moyenne et qu’il
varie linéairement dans l’épaisseur du profil et on en déduit la forme du cisaillement dans l’épaisseur.

−2C
Contrainte de cisaillement dans l’épaisseur : elle est parallèle à la paroi et vaut : τ(ξ, σ ) = ⋅ξ
K
1 3
Inertie de torsion : on montre que K=
3
⋅ ∫ [e(σ)] ⋅ dσ
(L )
• Remarque :
On a vu que la torsion pure, non génée, des profils minces ouverts n’est pas très réaliste ;
La torsion des profils minces ouverts est généralement génée (le gauchissement n’est pas libre de se produire).
On résoudra alors le problème non pas en intégrant les équations de la mécanique des milieux continus mais en
réalisant un modèle aux éléments finis adapté du profil mince ouvert :
- par le biais de poutres parallèles reliées entre elles longitudinalement,
- par le biais d’éléments de plaques et coques.
Voir module modélisation par éléments finis.

Page II.1-2 -- 50
5.7 -- Torsion pure des profils minces fermés

Les profils minces fermés sont beaucoup plus rigides en torsion que les profils minces ouverts.
En conséquence, leur gauchissement en torsion pure est négligeable et leur torsion génée n’est pas très différente de
leur torsion pure.

5.7.1 -- Torsion pure d’un profil mince fermé à une alvéole

• Soit (L) la ligne moyenne à mi-épaisseur, fermée, tracée autour de l’alvéole. On oriente (L) et on y définit une
abscisse curviligne σ .
z
( ) ( ).i ( )
e( )
P
i( ) C>0
(L)
x G(s) y
O

• On fait l’hypothèse que le cisaillement est parallèle à la ligne moyenne (L) et constant dans l’épaisseur du profil.
Considérons une coupure du profil, normale à la fibre moyenne (L), au point P d’abscisse curviligne σ de vecteur

→ → d OP(σ )
unitaire tangent i (σ ) et où l’épaisseur du profil est e(σ ) . i (σ ) =

→ → →
Le long de cette coupure le cisaillement est parallèle à i (σ ) et constant dans l’épaisseur, τ (σ, ξ ) = τ(σ ) ⋅ i (σ ) .

• Le théorème du flux sortant de cisaillement de torsion à travers une coupure totale de la section permet de
montrer que :
τ(σ ) ⋅ e(σ ) = constante, sur la ligne moyenne (L) quel que soit σ .

• Contrainte de cisaillement :
On écrit que le moment résultant en un point quelconque O des contraintes de cisaillement est égal à la

sollicitation moment de torsion C (s ) dans la section droite G(s) de la poutre :

→ → → → ⎡ → ⎤ → →
C (s ) = ∫ OP(σ ) ∧ τ (σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ dσ = ∫ OP(σ ) ∧ ⎢τ(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ i (σ )⎥ ⋅ dσ = τ(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ OP(σ ) ∧ i (σ ) ⋅ dσ

(L ) (L ) ⎣ ⎦ (L )
→ → → → →
Or ∫ OP(σ ) ∧ i (σ )⋅ dσ = ∫ OP(σ ) ∧ d OP(σ ) = 2 ⋅ S 0 ⋅ t (s)
(L ) (L )

Avec nos orientations et nos conventions de signes :


S 0 est l’aire intérieure à la ligne moyenne fermée (L),

t (s ) est le vecteur unitaire porté par la tangente orientée à la fibre moyenne de la poutre.

t (s ) est normal au plan de la section droite considérée.
→ → →
D’où : C (s ) = C(s ) ⋅ t (s ) = 2 ⋅ τ(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ S 0 ⋅ t (s ) d’où : C(s ) = 2 ⋅ τ(σ ) ⋅ e(σ ) ⋅ S 0 ⋅

d’où contrainte de torsion du profil mince fermé à une alvéole :


C(s )
contrainte constante dans l’épaisseur avec : τ(s, σ ) =
2 ⋅ e(σ ) ⋅ S 0

Page II.1-2 -- 51
• Déformation et inertie de torsion :

On a vu que, quand la section comporte une ou plusieurs alvéoles (Γi ) , l’intégrale du cisaillement le long du
contour s’écrit : ∫(Γi ) τ ⋅ dσ = ∫(Γi ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = 2 ⋅ G ⋅ Si ⋅ δω x
S i est l’aire intérieure au contour (Γi ) .
On écrit la même intégrale sur la ligne moyenne (L) du profil mince fermé :
C dσ C dσ
∫(L ) τ ⋅ dσ = 2 ⋅ S 0 ⋅ ∫(L ) e(σ ) = 2 ⋅ G ⋅ S 0 ⋅ δω x d’où : δω x = 4 ⋅ G ⋅ S 2 ⋅ ∫(L ) e(σ )
0

C 4 ⋅ S 02
On a par ailleurs posé : δω x = on en déduit : K=
G⋅K dσ
∫ e(σ )
(L )
• Exemple :
z
C >0
(L) 1
e P1
P2 G(s)
2 x 2 y
P4
P3 b
a
3

A aire intérieure à (L)

C C C
τ1 = τ2 = τ3 =
2 ⋅ S0 ⋅ e 2 ⋅ S0 ⋅ b 2 ⋅ S0 ⋅ a
D’où le tenseur contraintes :
En P1 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = −τ1 ⋅ cos α σ xz = σ zx = −τ1 ⋅ sin α
En P2 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = 0 σ xz = σ zx = − τ 2
En P3 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = τ 3 σ xz = σ zx = 0
En P4 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = 0 σ xz = σ zx = τ 2

Page II.1-2 -- 52
5.7.2 -- Torsion pure d’un profil mince fermé à plusieurs alvéoles

(2)

(1) (n)

(i)

Considérons un profil mince fermé comportant « n » alvéoles, numérotées de 1 à n.


On suppose toujours que la contrainte de cisaillement en un point quelconque du profil, est canalisée par la paroi,
parallèle aux bords et constante dans l’épaisseur.

• Le théorème du flux sortant de cisaillement de torsion nul à travers toute coupure totale de la section droite, établi
précédemment est satisfait :
- si on affecte à chaque alvéole « i » un flux Φ i compté positif dans le sens trigonométrique de l’alvéole i,
- si on considère comme suit, le flux résultant et la contrainte de cisaillement correspondante en un point du
profil :
Φ
dans une paroi extérieure de l’alvéole « i » : flux résultant Φ i , cisaillement correspondant τ i = i ,
e
comptés positifs dans le sens trigo de l’alvéole « i »
(
dans une paroi commune à l’alvéole « i » et à l’alvéole « j » : flux résultant Φ i − Φ j , cisaillement )
(Φ i − Φ j )
correspondant τ ij = , comptés positifs dans le sens trigo de l’alvéole « i »
e

• on peut écrire pour chaque alvéole « i » du profil mince, la relation qui donne l’intégrale de la contrainte de
cisaillement de torsion le long du contour d’une alvéole quelconque dans une section quelconque (voir paragraphe
5.5.1.9) : ∫ τ ⋅ dσ = 2 ⋅ G ⋅ Si ⋅ δω x
(Γi )
soit sur l’alvéole « i » :


τi ⋅ dσ + ∑∫
τij ⋅ dσ = 2 ⋅ G ⋅ Si ⋅ δω x S i = aire de l’alvéole « i »
ext Ii j iI j
⎡ ⎤
Φi ⋅

+ (
⎢Φ −Φ ⋅ )
dσ ⎥
∫ e(σ ) ∑ ⎢ i j ∫ e(σ )⎥ = 2 ⋅ G ⋅ Si ⋅ δωx i=1, n
ext Ii j ⎣⎢ iI j ⎦⎥

• on peut enfin exprimer que la sollicitation interne de torsion (moment résultant des contraintes de cisaillements)
est égale à la sollicitation externe appliquée donnée C.
soit : C = ∑ 2 ⋅ Φ i ⋅ Si
i =1,n

• les 2 dernières expressions encadrées constituent un système de (n+1) équations à (n+1) inconnues :
δω x et les n flux Φ i .

• Une fois ainsi calculés δω x et les n flux Φ i , on calcule :


- les contraintes de cisaillement de torsion pure en tout point du profil :
Φ
- dans une paroi extérieure de l’alvéole « i » : τi = i
e
(Φ i − Φ j )
- dans une paroi commune aux 2 alvéoles « i » et « j » : τ ij = (compté positif sur
e
sens trigo de l’alvéole « i »)
- les déformations et les déplacements à partir de δω x

Page II.1-2 -- 53
6 -- RECAPITULATION

HYPOTHESES GENERALES

Ce sont les hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres :


- hypothèse de Saint-Venant,
- hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée,
- nullité de la contrainte normale sur toute facette parallèle à la fibre moyenne,
envisagées dans le cadre de la mécanique des milieux continus déformables avec les 2 hypothèses suivantes :
- déformations et déplacements sont infiniment petits,
- les matériaux constitutifs ont un comportement élastique linéaire.

NOTATIONS

• Section droite :
z
y
x
j
k (C)
t
G(s)
)
(S

∫∫ y ⋅ dydz = ∫∫ z ⋅ dydz = ∫∫ y ⋅ z ⋅ dydz = 0 Inerties principales : I y = ∫∫ z 2 ⋅ dydz I z = ∫∫ y 2 ⋅ dydz


S S S S S
⎡N⎤ ⎡ C ⎤
⎢V ⎥ ⎢M ⎥
• Sollicitations dans la section banale : ⎢ y⎥ et ⎢ y⎥ sollicitation courante : Si (i=1,6)
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦


⎡δu x (s )⎤ ⎡δωx (s )⎤

⎢ ⎥ ⎢ ⎥
vecteur translation différentielle : δ Λ (s ) = ⎢ δu y ⎥ vecteur rotation différentielle : δ Ω (s ) = ⎢ δω y ⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ δωz ⎥⎦

• Tenseurs contraintes et déformations :

⎡σ xx ⎤ ⎡σ xx ⎤ ⎡ ε xx ⎤ ⎡ σ xx E ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ ε ⎥ ⎢− ν ⋅ σ ⎥
⎢ yy ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ yy ⎥ ⎢ xx E⎥
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ ε ⎥ ⎢− ν ⋅ σ xx E⎥
σ = ⎢⎢σ yx 0 ⎥⎥
−1
0 σ =⎢ zz
⎥=⎢ ⎥ ε = ⎢ zz ⎥ = C ⋅σ =⎢ ⎥
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢σ xy ⎥ ⎢σ xy ⎥ ⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢ σ xy G ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥ ⎣⎢ σ xz ⎦⎥ ⎢⎣2 ⋅ ε xz ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz G ⎥⎦

⎡ε xx ε xy ε xz ⎤
ε = ⎢⎢ε yx ε yy 0 ⎥⎥ composantes courantes : σij et εij
⎢⎣ ε zx 0 ε zz ⎥⎦

• Principe de superposition :

La 1ière hypothèse simplificatrice (contraintes et sollicitations en un point ne dépendent que des sollicitations dans
la section droite) permet d’étudier les contraintes et déformations de la section G(s) en étudiant l’équilibre du
système G(s)G(s+ds) soumis aux efforts Si (s ) et Si (s + ds ) (sollicitations) ;

Associé au comportement linéaire de la structure ou de ses parties vis-à-vis des chargements, appliqué à la tranche
de poutre G(s)G(s+ds) ⇒ σij = ∑ σij (Sk ) de même : ε ij = ∑ ε ij (Sk )
k =1,6 k =1,6

Page II.1-2 -- 54
• potentiel de déformation :
1t 1t σ2
W = ⋅ σ ⋅ ε = ⋅ ε ⋅ σ = xx +
2 2
1
2⋅E 2⋅G
σ2
⋅ σ 2xy + σ 2xz = xx +
τ2
2⋅E 2⋅G
( )
• énergie de déformation de la tranche G(s)G(s+ds) : U(s, s + ds ) = U ⋅ ds = ds ⋅ ∫∫ W ⋅ dy ⋅ dz U = ∫∫ W ⋅ dy ⋅ dz
S S


⎡δu x ⎤ →
⎡δω x ⎤
• déformation des sections droites : δ Λ (s ) = ⎢⎢δu y ⎥⎥ δ Ω(s ) = ⎢⎢δω y ⎥⎥ composante courante : δu i (i=1,6)
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ δω z ⎥⎦

∂U(s, s + ds ) ∂U ∂ ⎛⎜ ⎞

∂Si ∂Si ⎜ ∫∫
δu i ⋅ ds = δu i = = W ⋅ dy ⋅ dz
∂Si ⎟
⎝S ⎠

⎡N⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢0⎥ ⎢M ⎥
CONTRAINTES ET DEFORMATIONS SOUS SOLLICITATIONS ⎢ ⎥ ET
⎢ y ⎥ , COMPOSANTE σ xx DU TENSEUR CONT.
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦

• contraintes : intégration directe des équations de la mécanique des milieux continus déformables
N M y ⋅ z Mz ⋅ y
⇒ σ xx (s, y, z ) = σ xx = + − σ xy (s, y, z ) = σ xz (s, y, z ) = 0
S Iy Iz

σ 2xx
• potentiel de déformation : W=
2⋅E

• énergie de déformation de la tranche G(s)G(s+ds) :


⎡ 2 ⎤
ds ⎢ N 2 M y M 2z ⎥
U(s, s + ds ) = U ⋅ ds = ds ⋅ ∫∫ W ⋅ dy ⋅ dz = ⋅ + +
2E ⎢ S Iy Iz ⎥
S ⎣ ⎦
−1
• déformations : ε = C ⋅σ


⎡ N ES⎤ →
⎡ 0 ⎤
déformations des sections droites : δ Λ (s ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ δ Ω (s ) = ⎢M y EI y ⎥⎥

⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ M z EIz ⎥⎦

⎡0⎤ ⎡0 ⎤
⎢V ⎥ ⎢0 ⎥
CONTRAINTES ET DEFORMATIONS SOUS LES SOLLICITATIONS ⎢ y⎥ ET
⎢ ⎥ , COMPOSANTES σ xy ET σ xz
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

• théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant


z
aire A Vz > 0
A

Vy > 0
n'( )
G(s) B y
x

→ → → → m Az m Ay
flux de cisaillement sortant de l’aire A : Φ (s, A ) = ∫ τ (ξ ) ⋅ n ′(ξ ) ⋅ dξ = ∫ σ (ξ ) ⋅ n ′(ξ ) ⋅ dξ = − Vy ⋅ − Vz ⋅ .
Iz Iy
AB AB

Page II.1-2 -- 55
• Contraintes et déformations

Théorie élémentaire de l’effort tranchant Profils minces

b 2 (z)

aire A 2 z
Vz Vz z aire A
P
1

Vy i
P(y,z)
x
b 1 (y)
G(s) y G(s) y Vy
x
O
aire A1

(L)
2

- Hypothèses : m A1y = m A 2 z = 0 - Hypothèses


σ xy (y, z ) est constant le long de A1B1 le cisaillement est parallèle aux parois
σ xz (y, z ) est constant le long de A 2B2 et constant dans l’épaisseur

- contraintes : - contraintes :

m A1z (y ) → i ⎡ m Ay m ⎤
σ xy (y, z ) = σ xy (y ) = Vy ⋅ τ (σ ) = − ⋅ ⎢Vz ⋅ + Vy ⋅ Az ⎥
Iz ⋅ b1(y ) e(σ ) ⎣⎢ Iy I z ⎦⎥
m A 2 y (z )
σ xz (y, z ) = σ xz (z ) = Vz ⋅
I y ⋅ b 2 (z )
- Sections réduites d’effort tranchant : - Sections réduites d’effort tranchant :

1 1 m 2A z (y ) 1 1 m 2Az (σ )
= ⋅∫ 1 ⋅ dy = ⋅∫ ⋅ dσ
S1y (s ) I 2z b1(y ) S1y I 2z (L ) e(σ )

1 1 m 2A y (z ) 1 1 m 2Ay (σ )
= ∫ 2 dz = ⋅∫ ⋅ dσ
S1z (s ) 2
Iy b 2 (z ) S1z I 2y (L ) e(σ )

• énergie de déformation

ds ⎡⎢ Vy V2 ⎤
2
U= ⋅ + z ⎥
2 ⋅ G ⎢ S1y (s ) S1z (s ) ⎥
⎣ ⎦

• déformation des sections droites

⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤
→ ⎢ ⎥ →
δ Λ (s ) = ⎢Vy GS1y ⎥ δ Ω (s ) = ⎢⎢0⎥⎥
⎢ V GS ⎥ ⎢⎣0⎥⎦
⎣ z 1z ⎦

Page II.1-2 -- 56
CONTRAINTES ET DEFORMATIONS DE TORSION PURE, COMPOSANTES σ xy ET σ xz DU TENSEUR CONTRAINTES

⎡0 ⎤ ⎡C⎤
⎢0 ⎥ ⎢ ⎥
sollicitations ⎢ ⎥ et ⎢ 0 ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
• hypothèse de base :
on suppose que le gauchissement de torsion est non géné, soit parce que il est réellement libre, soit parce que les
sections droites sont « raides » en torsion et que leur gauchissement est faible et sans conséquence, donc
négligeable.

• Centre de torsion :
- La résultante des contraintes de cisaillement d’effort tranchant passe, quelles que soient les sollicitations
d’effort tranchant, par un point fixe, centre de torsion de la section droite.
- les contraintes et les déformations de torsion sont définies en fonction de la sollicitation moment de torsion
calculée au centre de torsion :
⎡→ → → ⎤ →
C(s ) = ⎢M ext (s ) + TG ∧ R ext (s )⎥ ⋅ t (s ) = M x (s ) − y T .Vz (s ) + z T .Vy (s )
⎢⎣ ⎥⎦
- la déformation des sections droites consiste en :
⎡u x (y, z )⎤
⎢ ⎥
o un gauchissement défini par le champ de déplacements sur la section droite G(x) : ⎢ 0 ⎥
⎣⎢ 0 ⎦⎥
o une déformation de vecteur rotation différentielle autour du centre de torsion T :

⎡δω x = cste⎤
δ Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥
⎥ qui provoque une rotation de la section autour du centre de torsion T :
⎢⎣ 0 ⎥

→ → x→ →
⎡Ω1x (x )⎤
Ω1(x ) = Ω1(x 0 ) + δΩ1(ξ ) ⋅ dξ
∫ Ω1(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
x0 ⎢⎣ 0 ⎥⎦
• Section droite quelconque, avec ou sans alvéoles, résolution par intégration directe des équations de la
mécanique des milieux continus déformables

⎡ 0 σ xy σ xz ⎤
⎢σ 0 ⎥⎥ avec
- Tenseur contraintes : ⎢ yx 0 σ xy = σ xy (y, z ) et σ xz = σ xy (y, z )
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦
∂φ ∂φ
- Le problème consiste à rechercher la fonction φ(y, z ) telle que : σ xy = et σ xz = −
∂z ∂y
- la fonction φ(y, z ) est définie par :

∆φ(y, z ) = cste = A

φ(y, z ) = 0 sur le contour de la section droite

pour une section à une ou plusieurs alvéoles : φ(y, z ) = cste = k i ≠ 0 sur le contour de l’alvéole « i ».

- « C » étant la sollicitation moment de torsion :

Pour une section droite sans alvéole : C = 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz


S
section à une ou plusieurs alvéoles : C = 2 ⋅ ∑ k i ⋅ Si + 2 ⋅ ∫∫ φ(y, z ) ⋅ dy ⋅ dz S i = aire de l’alvéole « i »
S
i
- déformations :
C 2⋅C
A = −2 ⋅ G ⋅ δω x δω x = ⇒ K=− = inertie de torsion de la section droite .
G⋅K A

Page II.1-2 -- 57
- condition de fermeture sur chaque alvéole dans le cas d’une section à connexion linéaire multiple

∫(Γi ) τ ⋅ dσ = ∫(Γi ) (σ xy ⋅ dy + σ xz ⋅ dz ) = 2 ⋅ G ⋅ S i ⋅ δω x (Γi ) est le contour de l’alvéole « i », S i , son aire.

∂φ ∂φ
- Le centre de torsion est défini par : =0 et =0
∂y ∂z

• théorème du flux sortant de cisaillement de torsion à travers une coupure totale de la section droite et
application aux profils minces

Le flux sortant de cisaillement de torsion est nul à travers toute coupure totale de la section droite.

→ → → →
Φ (s, A ) = ∫ τ (ξ )⋅ n ′(ξ )⋅ dξ = ∫ σ (ξ )⋅ n ′(ξ )⋅ dξ = 0
AB AB

- application aux profils minces ouverts :

le cisaillement de torsion pure est supposé parallèle aux parois et son flux est nul à travers toute coupure
simple, normale d’une paroi.
En général on supposera que le cisaillement varie linéairement dans l’épaisseur.

- application aux profils minces fermés à une ou plusieurs alvéoles :

le cisaillement de torsion pure est supposé parallèle aux parois, constant dans l’épaisseur.
Son flux à travers toute coupure simple, normale d’une paroi est constant : τ ⋅ e = cons tan t le long de
la ligne moyenne du profil mince.

Page II.1-2 -- 58
7 -- STRUCTURE A POUTRES, PLANE CHARGEE DANS SON PLAN

7.1 -- Définitions et conventions, rappel


⎛→ → ⎞
Supposons que le plan principal d’inertie de la structure soit le plan ⎜⎜ t (s ), j (s )⎟⎟ , (xy).
⎝ ⎠
y
x
j

t (C)
G(s)
k
z
Les seules sollicitations non nulles sont :

Effort normal = N(s )


Effort tranchant suivant Gy = Vy (s )
Moment de flexion suivant Gz = M z (s )
Il n’y a pas de sollicitation de torsion.

Dans la suite, sauf indication contraire, les sollicitations sont considérées avec les conventions de signes de la
Résistance des Matériaux, c'est-à-dire :

Sollicitations calculées à droite : Sollicitations calculées à gauche :


M>0 M>0

N>0 N>0
V>0 V>0

• Les conventions de signes de la Résistance des Matériaux sur les composantes du tenseur contraintes :

Considérons un solide chargé, en équilibre. Soit Σ une surface, passant par le point P, qui décompose le corps en 2
r réparties sur la surface Σ
parties (A) et (B). L'action de la partie (A) sur la partie (B) se réduit à des contraintes
telle que sur un élément dΣ de Σ , la partie (A) exerce sur la partie (B) une force f . dΣ avec :
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤ ⎡α ⎤
r ⎢ xx ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ sont les cosinus directeurs de la normale à dΣ extérieure à (A)
f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥∗ ⎢ β ⎥ ⎢β ⎥
⎢σ σ σ ⎥ ⎢γ ⎥ ⎢⎣ γ ⎥⎦
⎣ zx zy zz ⎦ ⎣ ⎦
(conventions de signes de la Résistance des Matériaux).

Remarque :
y

x
j (A)

t (C)
(B) G(s)
k
z
En considérant les sollicitations calculées à droite, le vecteur unitaire normal extérieur à (A), la partie « agissante »,
⎡− 1⎤
a pour composantes dans le repère de la section droite ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

Page II.1-2 -- 59
7.2 -- Détermination des composantes du tenseur contraintes

• Les sollicitations sont considérées avec les conventions R de M, calculées à droite, actions aval sur amont.

• Les contraintes :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
Dans le repère local de la section, le tenseur contraintes au point banal P de la section : σ = ⎢⎢σ xy 0 0 ⎥⎥
⎢⎣ σ xz 0 0 ⎥⎦
Les sollicitations étant calculées à droite, les contraintes qu’elles génèrent sur une facette dΣ contenue dans la section
droite, sont celles exercées par l’aval sur l’amont (partie de droite sur partie de gauche).
Le vecteur unitaire normal extérieur à (A), la partie « agissante » (conventions R de M), a donc pour composantes,
⎡− 1⎤
⎢ ⎥
dans le repère Gxyz de la section droite : ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

En P, dans le repère local, la contrainte sur une facette dΣ contenue dans la section droite, action aval sur amont (/
orientation de la fibre moyenne) s’écrit donc avec les conventions R de M :

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡− 1⎤ ⎡σ xx ⎤

σ = ⎢σ xy 0 ⎥ ⎢ ⎥
0 ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥
⎢⎣ σ xz 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦

7.2.1 -- Composante σ xx (s, y, z ) = σ xx

σ xx (s, y, z ) = σ xx ne dépend que des sollicitations N(s ) et M(s ) .


N(s ) M(s ) ⋅ y
σ xx (s, y, z ) = σ xx = +
S(s ) I z (s )

7.2.2 -- Composantes σ xy (s, y, z ) = σ yx et σ xz (s, y, z ) = σ zx


σ xy (s, y, z ) = σ yx et σ xz (s, y, z ) = σ zx ne dépendent que de la sollicitation V(s ) .

Les contraintes de cisaillements σ xy et σ xz sont toujours déterminées à partir du théorème du flux sortant de
cisaillement d’effort tranchant déduit du théorème de Cauchy rappelé ci-dessus.

• Théorème du flux sortant de cisaillement :


y
V> 0
aire A

B
n
G(s) A coupure totale AB
z x

Soit une coupure AB totale de la section droite considérée qui la partage en 2 parties indépendantes (aire A et aire
complémentaire de A).

Page II.1-2 -- 60
Le théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant s’écrit :
→ → → → m Az
∫ τ (ξ ) ⋅ n (ξ ) ⋅ dξ =
∫ σ (ξ ) ⋅ n (ξ ) ⋅ dξ = V ⋅
Iz
AB AB
Avec : m Az le moment statique de l’aire A par rapport à l’axe principal d’inertie Gz.


⎡σ xx ⎤ →
⎡ 0 ⎤
σ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥ τ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥
⎢⎣ σ xz ⎥⎦ ⎢⎣σ xz ⎥⎦
Ce théorème associé à des hypothèses simplificatrices sur les cisaillements déduites de la géométrie de la section droite
permet en général de calculer σ xy et σ xz .

7.3 -- Théorie élémentaire de l’effort tranchant


y

V> 0
aire A

B A
n

z G(s)
x

• Les 2 hypothèses simplificatrices sont :


⎡σ xx σ xy 0⎤
⎢ 0⎥⎥
Hypothèse (1) : en tout point, la composante σ xz du tenseur contraintes est nulle : σ = ⎢σ yx 0
⎢⎣ 0 0 0⎥⎦


⎡σ xx ⎤ →
⎡ 0 ⎤
⎢ ⎥
σ = − ⎢σ xy ⎥ τ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥
Conséquence : au point banal :
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

Hypothèse (2) : la composante σ xy du tenseur contraintes est constante le long d’une coupure AB parallèle à Gz.

• Le théorème du flux sortant de cisaillement d’effort tranchant s’écrit sur la coupure AB parallèle à Gz :
→ →
⎡0⎤

∫[ ] m
0 σ xy 0 ⋅ ⎢⎢− 1⎥⎥ ⋅ dξ = σ xy = V ⋅ Az

τ (ξ ) ⋅ n (ξ ) ⋅ dξ = −
⎢⎣ 0 ⎥⎦
Iz
AB AB
⎡σ xx σ xy 0⎤
• D’où le tenseur contraintes : σ = ⎢⎢σ yx 0 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 0⎥⎦

Page II.1-2 -- 61
7.4 -- Application aux profils minces

Pour les sections droites en profils minces, on a vu que les hypothèses simplificatrices consistent à supposer que le
cisaillement en un point donné est parallèle aux bords du profil et constant dans l’épaisseur.

7.4.1 -- Profil mince ouvert

Cette méthode permet de calculer simplement et directement les cisaillements en tout point d’un profil mince ouvert.

y aire A
V
P
1
i

z x
G(s)
O

(L)
2

→ → m Az
En P et sur toute l’épaisseur du profil, τ = τ ⋅ i , avec τ⋅e = V⋅
Iz


⎡ 0 ⎤
V ⋅ m Az →
On en déduit le tenseur contraintes en identifiant : τ = ⋅ i = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥
e ⋅ Iz
⎢⎣σ xz ⎥⎦

Exemple : section droite en profil mince ouvert soumise à l’effort tranchant V

y y
coupure totale coupure totale
de la section V>0 V>0 de la section

e e
aire A 1 P1 1 aire A 2 P2
G(s) G(s)
z z
x 2 x

b b

Théorème du flux sortant de cisaillement ⇒



⎡0⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0⎤ ⎡ 0 ⎤
m A1z → m A1z ⎢ ⎥ → mA 2z → mA 2z
τ1 = V⋅ ⋅ i = V⋅ ⋅ 0 = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥ τ 2 = V⋅ ⋅ i = V⋅ ⎢
⋅ ⎢− 1⎥ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥

Iz ⋅ e Iz ⋅ e ⎢ ⎥ Iz ⋅ b Iz ⋅ b
⎢⎣− 1⎥⎦ ⎢⎣σ xz ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
D’où le tenseur contraintes :
m A1z
en P1 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = 0 σ xz = σ zx = V ⋅
Iz ⋅ e
m A 2z
en P2 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = V ⋅ σ xz = σ zx = 0
Iz ⋅ b

Page II.1-2 -- 62
7.4.2 -- Profil mince fermé

• Cette méthode permet de calculer simplement et directement les cisaillements en tout point d’un profil mince
fermé que dans le cas d’un profil fermé à une seule alvéole présentant une symétrie par rapport au plan de la
structure qui est un de ses plans principaux d’inertie. C’est souvent le cas des structures planes chargées dans
leur plan.

• Exemple : section droite en caisson à une alvéole, symétrique par rapport au plan de la structure
y y

V>0 V>0
coupure totale
de la section aire A 1
aire A 2

1
e e
P1
P2
G(s) coupure totale G(s)
z de la section 2
z
x x
b b

y y

V>0 V>0
coupure totale
aire A 3
de la section

4
e e
P4
G(s) G(s)
z z
x x
b b
P3

3
coupure totale
de la section aire A 3

m A1z m A1z m A 2z m A 2z
e ⋅ τ1 + e ⋅ τ = e ⋅ τ1 = V ⋅ ⇒ τ1 = V ⋅ b ⋅ τ2 + e ⋅ τ = b ⋅ τ2 = V ⋅ ⇒ τ2 = V ⋅
Iz Iz ⋅e Iz Iz ⋅b
m A3z m A 3z m A 4z m A 4z
e ⋅ τ3 + e ⋅ τ = e ⋅ τ3 = V ⋅ ⇒ τ3 = V ⋅ e ⋅ τ4 = V ⋅ ⇒ τ4 = V ⋅
Iz Iz ⋅e Iz Iz ⋅e

D’où le tenseur contraintes :


en P1 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = τ1 ⋅ sin α σ xz = σ zx = − τ1 ⋅ cos α
en P2 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = τ 2 ⋅ cos β σ xz = σ zx = τ 2 ⋅ sin α
en P3 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = 0 σ xz = σ zx = − τ 3
en P4 : σ xx = 0 σ xy = σ yx = −τ 4 ⋅ sin α σ xz = σ zx = τ 4 ⋅ cos α

• Remarque :
Attention en considérant les sollicitations calculées à droite, le vecteur unitaire normal extérieur à (A), la partie
⎡− 1⎤
⎢ ⎥
« agissante », a pour composantes, dans le repère Gxyz de la section droite : ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
Ainsi le vecteur contrainte en P1 , a pour composantes dans le repère Gxyz local de la section :

⎡ 0 τ1 sin β − τ1 cos β ⎤ ⎡− 1⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ τ sin β ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 1 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ = ⎢− τ1 sin β ⎥
⎢⎣− τ1 cos β 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ τ1 cos β ⎥⎦

Page II.1-2 -- 63
8 -- ANNEXES

8.1 -- structure spatiale, existence et unicité du centre de torsion d’une section droite

Soit la section droite :


y

x
j

t (C)
G(s)
k
z
• cas de charges CH1 :

avec les conventions de signes de la Mécanique, la section droite considérée est soumise à une sollicitation
d’effort tranchant v y = 1 (action aval (>s) sur amont (<s)), de composantes dans le repère local de la
⎡0 ⎤
section Gxyz :
⎢1 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣0⎥⎦
y

x
j
vy = 1

t (C)

k
z
⎛ → →⎞
La résultante vint 1 des contraintes de cisaillement générées, est un vecteur glissant ⎜ ∆ y , j (s ) = j ⎟
⎜ ⎟
⎝ ⎠
Le support de ce vecteur glissant est la droite ∆ y , contenue dans le plan Gyz, parallèle à Gy, d’équation
z = zT
y y

x
vint1
j

t (C)
zT
k
z
• cas de charges CH2 :

avec les conventions de signes de la Mécanique, la section droite considérée est soumise à une sollicitation
d’effort tranchant v z = 1 (action aval (>s) sur amont (<s)), de composantes dans le repère local de la section
⎡0 ⎤
Gxyz :
⎢0 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣1⎥⎦

Page II.1-2 -- 64
y

x
j

t (C)
vz = 1
k
z

⎛ → →⎞
La résultante vint 2 des contraintes de cisaillement générées, est un vecteur glissant ⎜ ∆ z , k (s ) = k ⎟
⎜ ⎟
⎝ ⎠
Le support de ce vecteur glissant est la droite ∆ z , contenue dans le plan Gyz, parallèle à Gy, d’équation
y = yT

x
j
yT
t (C)
vint2

z k
z
• cas de charges CH :

considérons la même section droite soumise à une sollicitation d’effort tranchant quelconque V de
⎡0⎤
⎢ ⎥
composantes Vy dans le repère Gxyz.
⎢ ⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦
CH = Vy ⋅ CH1 + Vz ⋅ CH 2
S oit Vint la résultante des cisaillements du cas de charges CH.
Le comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements ⇒ Vint = Vy ⋅ vint 1 + Vz ⋅ vint 2
⎛ → →⎞
Vint est un vecteur glissant ⎜⎜ ∆, Vy ⋅ j + Vz ⋅ k ⎟⎟ dont le support ∆ est une droite du plan Gyz passant par le
⎝ ⎠
⎡0⎤
⎢ ⎥
point T intersection de ∆ y et de ∆ z , de coordonnées y T dans Gxyz.
⎢ ⎥
⎢⎣ z T ⎥⎦

Le centre de torsion T est donc le point de passage de toutes les résultantes des contraintes de cisaillement
d’effort tranchant.

Page II.1-2 -- 65
8.2 -- Déformations et déplacements de torsion

Soit une poutre rectiligne encastrée à une extrémité et libre à l’autre.

y
O

G
x
z
Ox est la fibre moyenne.
G est le centre de gravité de la section droite libre d’extrémité ; Gxyz est son repère local.

• cas de charges CH1 :


la poutre est soumise à une force F transversale appliquée au point P de la section libre d’extrémité.
F est contenue dans le plan Gyz.

F
P
G
x
z
Sous ce cas de charges, la section droite d’extrémité tourne d’un angle α autour d’un axe parallèle à Gx.

• cas de charges CH2 :


la poutre est soumise à un couple de torsion C appliqué à la section libre d’extrémité.
C est un couple d’axe parallèle à Gx.

P
C
G
x
z

Sous ce cas de charges, δ est le déplacement du point P projeté sur la ligne d’action de F.

Le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti appliqué à ces 2 cas de charges s’écrit : F⋅δ = C⋅α

Si le point P est situé en T centre de torsion de la section droite, l’effort F appliqué du cas de charges CH1,
ne génère pas de torsion et α = 0 . En conséquence δ = 0

On en déduit que le centre de torsion T ne se déplace pas sous une sollicitation de torsion ; la section droite
tourne autour d’un axe parallèle à GX passant par le centre de torsion T de la section.

Page II.1-2 -- 66
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-1)-3.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,
DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II.1-3
APPLICATION DES THEOREMES DE L’ENERGIE
AUX STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES

1 -- RELATIONS DEFORMATIONS-SOLLICITATIONS, RAPPEL ET SYNTHESE


Soit une structure à poutres quelconque, spatiale, en équilibre sous un chargement donné.

1.1 -- Caractéristiques géométriques et mécaniques de la structure

1.1.1 -- Caractéristiques géométriques de la structure


y

x
j

t (C)
G(s)
k
z
le repère local de la section droite G(s) est nommé :
G(s)xyz ou G(s) (t(s), j(s), k(s))
La géométrie de la poutre est définie par sa fibre moyenne (C) munie d’une abscisse curviligne « s » et par le repère
⎛ → → → ⎞
local de la section banale le long de (C) ⎜⎜ G (s ) t (s ), j (s ), k (s )⎟⎟ ou G(s)xyz.
⎝ ⎠
1.1.2 -- caractéristiques du matériau
Le matériau a un comportement isotrope, élastique linéaire, défini par les 2 constantes E et G.

E est le module de déformation longitudinal


E
G est le module de déformation transversal : G = ν étant le coefficient de Poisson.
2.(1 + ν )

1.1.3 -- Caractéristiques mécaniques des sections droites de la structure

Les caractéristiques mécaniques de la section droite G(s) sont :


- Aire : S = S(s )
- Inerties principales : par rapport à Gy : I y = I y (s ) , par rapport à Gz : I z = I z (s )
- Sections réduites d’efforts tranchants suivant Gy et Gz : S1y = S1y (s ) et S1z = S1z (s )
- Inertie de torsion : K = K (s )
⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
- Centre de torsion T(s) de coordonnées ⎢⎢ y T (s )⎥⎥ = ⎢⎢ y T ⎥⎥ dans le repère local G(s)xyz de la section.
⎢⎣ z T (s )⎥⎦ ⎢⎣ z T ⎥⎦

Page II.1-3 -- 1
1.2 -- Actions appliquées
La structure est soumise à :
• des efforts extérieurs appliqués (forces, moments, concentrés ou répartis), efforts donnés du chargement
ou réactions d’appui, tous « ramenés » sur la fibre moyenne,
→ →
• des variations dimensionnelles : δ Λ 0 (s ) et δ Ω 0 (s )
Leurs composantes dans le repère local G(s)xyz de la section G(s) sont respectivement :
⎡δu 0 x (s )⎤ ⎡δω0 x (s )⎤
⎢δu (s )⎥ et ⎢δω (s )⎥ .
⎢ 0y ⎥ ⎢ 0y ⎥
⎢⎣ δu 0z (s )⎥⎦ ⎢⎣ δω0 z (s )⎥⎦
• des déplacements imposés aux appuis.

1.3 -- Sollicitations

• Les sollicitations sont considérées avec les conventions de signes de la Mécanique, dans le repère local G(s)xyz
de la section droite G(s) concernée.

• On a vu au chapitre précédent, qu’à l’équilibre les sollicitations extérieures sont égales aux sollicitations internes.
→ →
Ce sont les composantes dans le repère local de la section droite G(s)xyz des vecteurs : R ext (s ) = R int (s )
→ →
M ext (s ) = M int (s )
éléments de réduction (résultante et moment résultant) au centre de gravité G(s) de la section droite considérée :
→ →
- R ext (s ) et M ext (s ) sont les éléments de réduction (résultante et moment résultant) au centre de gravité G(s)
de la section droite considérée des efforts extérieurs appliqués à droite de la section (conventions de la
mécanique),
→ →
- R int (s ) et M int (s ) sont les éléments de réduction (résultante et moment résultant) au centre de gravité G(s)
de la section droite considérée des contraintes excercées par la partie à droite de la section sur la partie de
gauche (conventions de la mécanique)

Soit :
⎡ N ext (s ) ⎤ ⎡ N int (s ) ⎤ ⎡ N (s ) ⎤ ⎡M x ext (s )⎤ ⎡M x int (s )⎤ ⎡M x (s )⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢Vy ext (s )⎥ = ⎢Vy int (s )⎥ = ⎢Vy (s )⎥ ⎢ M y ext (s )⎥ = ⎢ M y int (s )⎥ = ⎢ M y (s )⎥
⎢ Vz (s )⎥ ⎢ Vz (s )⎥ ⎢⎣ Vz (s )⎥⎦ ⎢ M z (s )⎥ ⎢ M z (s )⎥ ⎢⎣ M z (s )⎥⎦
⎣ ext ⎦ ⎣ int ⎦ ⎣ ext ⎦ ⎣ int ⎦

• La torsion :
- On a vu dans le chapitre précédent « expression des caractéristiques d’un état d’équilibre à partir des
sollicitations » que les effets de la torsion s’expriment en fonction du moment de torsion calculé au centre
de torsion de la section droite (point de passage de la résultante des contraintes de cisaillement) :
Contraintes, déformations en un point, déformations des sections droites, déplacements qui se réduisent à un
gauchissement de la section et à une rotation de torsion, autour du centre de torsion en question.

Le centre de torsion T(s) est attaché à la section droite comme une caractéristique mécanique.
⎡ 0 ⎤ ⎡0⎤
⎢ y (s )⎥ = ⎢ y ⎥
Les coordonnées de T(s) dans le repère local G(s)xyz de la section sont notées : ⎢ T ⎥ ⎢ T⎥
⎢⎣ z T (s )⎥⎦ ⎢⎣ z T ⎥⎦
- La sollicitation moment de torsion calculée au centre de torsion C(s) est la composante sur l’axe G(s)x du
repère local G(s)xyz, du moment résultant précédent calculé au centre de torsion T de la section droite :
→ ⎡→ → → ⎤ →
t (s ) vecteur unitaire de l’axe G(s)x : C(s ) = ⎢M ext (s ) + TG ∧ R ext (s )⎥ ⋅ t (s ) = M x (s ) − y T .Vz (s ) + z T .Vy (s )
⎣ ⎦
- Déformations et déplacements de torsion :
Les sections droites d’une poutre sollicitée en torsion tournent autour d’un axe longitudinal, lieu des centres
de torsion des sections droites.

Page II.1-3 -- 2
• En conclusion :
Les contraintes et déformations à l’équilibre dans une section droite donnée sont calculées à partir des
sollicitations extérieures dans la section considérée :
- pour toutes les sollicitations, hormis la torsion, à partir des sollicitations calculées au centre de gravité de
la section droite considérée, en particulier pour la flexion, moments de flexion calculés au centre de gravité
de la section, M yext (s ) et M zext (s ) ,
- pour la torsion, à partir de la sollicitation couple de torsion C(s) calculée au centre de torsion T(s) de la
section : C(s ) = M x ext (s ) − y T .Vz ext (s ) + z T .Vyext (s )
⎡N⎤ ⎡ C ⎤
- Les sollicitations prises en compte sont donc les suivantes ⎢Vy ⎥ et ⎢⎢M y ⎥⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦
Les déformations sont calculées :
- Pour toutes les sollicitations, hormis la torsion, au centre de gravité des sections droites,
- pour la torsion, au centre de torsion des sections droites.

1.4 -- Relations sollicitations-déformations, résultats de Saint-Venant, synthèse


• Résultats de Saint-Venant :

Dans la déformation, le déplacement relatif de la section G (s + ds ) par rapport à la section G (s ) se


compose :
⎡ → ⎤
9 d’une translation ⎢δ Λ1 (s ).ds ⎥ ,
⎣ ⎦
⎡ → ⎤
9 d’une rotation ⎢δ Ω1 (s ).ds⎥ de centre T(s) le centre de torsion de la section droite G (s ) ,
⎣ ⎦
⎡ → ⎤
9 d’une rotation ⎢δ Ω 2 (s ).ds ⎥ de centre G(s).
⎣ ⎦
Dans le repère local G(s)xyz de la section droite G (s ) , les composantes sont :


⎡ N(s ) E.S(s ) ⎤ ⎡ N E.S ⎤
9 translation différentielle δ Λ1 (s ) composantes : ⎢⎢Vy (s ) G.S1y (s )⎥⎥ = ⎢⎢Vy G.S1y ⎥⎥
⎢⎣ Vz (s ) G.S1z (s ) ⎥⎦ ⎢⎣ Vz G.S1z ⎥⎦


⎡C(s ) G.K (s )⎤ ⎡C G.K ⎤
9 rotation différentielle (s ) composantes : ⎢⎢
δ Ω1 0 ⎥=⎢ 0 ⎥
⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
9 rotation différentielle δ Ω 2 (s ) composantes : ⎢M y (s ) E.I y (s )⎥ = ⎢M y E.I y ⎥⎥
⎢ ⎥ ⎢
⎢⎣ M z (s ) E.I z (s )⎥⎦ ⎢⎣ M z E.I z ⎥⎦
• déformation ramenée au centre de gravitié de la section :

Dans la déformation, le déplacement relatif de la section G (s + ds ) par rapport à la section G (s ) se


compose :
→ ⎡ → → − − −−→ ⎤
9 d’une translation δ Λ (s ).ds = ⎢δ Λ 1 (s ) + δ Ω1 (s ) ∧ T (s )G (s )⎥ ⋅ ds ,
⎣⎢ ⎦⎥

9 d’une rotation δ Ω(s ).ds de centre G(s).

de composantes dans le repère local G(s)xyz de la section droite G(s) :



⎡δu x ⎤ ⎡ N E.S ⎤ →
⎡δωx ⎤ ⎡ C G.K ⎤
δ Λ (s ) : ⎢ δ u ⎥ = ⎢ V G.S + z .C G.K ⎥
δ Ω(s ) : ⎢δω ⎥ = ⎢M E.I ⎥
⎢ y ⎥ ⎢ y 1y T ⎥ ⎢ y⎥ ⎢ y y⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ Vz G.S1z − y T .C G.K ⎥⎦ ⎢⎣ δωz ⎥⎦ ⎢⎣ M z E.I z ⎥⎦

Page II.1-3 -- 3
2 -- APPLICATION DES THEOREMES DE L’ENERGIE, ENERGIE DE DEFORMATION

La structure, de comportement élastique linéaire, est en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées.
Considérée dans un repère orthonormé global OXYZ, n a vu, dans les chapitres précédents, qu’elle est munie d’un
potentiel de déformation défini comme suit au point banal P(XYZ) de la structure :
1 3 3
W (X, Y, Z) =
1t 1
[
⋅ ∑ ∑ σij ⋅ ε ij = ⋅ ο ⋅ ε == ⋅ σ xx ⋅ ε xx + σ yy ⋅ ε yy + σ zz ⋅ ε zz + 2 ⋅ σ xy ⋅ ε xy + 2 ⋅ σ xz ⋅ ε xz + 2 ⋅ σ yz ⋅ ε yz
2 i =1 j=1 2 2
]

Pour un cas de charges donné, ce potentiel de déformation est une fonction scalaire des coordonnées d’espace et ne
dépend que du point de la structure où on l’envisage.
On associe, également à la structure ainsi chargée, une énergie de déformation U = ∫∫∫ W (X, Y, Z) ⋅ dv
v

2.1 -- Energie de déformation de la tranche de poutre comprise entre les sections droites
G(s) et G(s+ds)

2.1.1 -- structure à poutres, iso. ou hyper., en équilibre sous l’action d’efforts extérieurs
appliqués, sans variations dimensionnelles :

• signification de l’expression dU = W (X, Y, Z) ⋅ dv = W (X, Y, Z) ⋅ dX ⋅ dY ⋅ dZ

dU =
1
2
[ ]
⋅ σ xx ⋅ ε xx + σ yy ⋅ ε yy + σ zz ⋅ ε zz + 2 ⋅ σ xy ⋅ ε xy + 2 ⋅ σ xz ⋅ ε xz + 2 ⋅ σ yz ⋅ ε yz ⋅ dX ⋅ dY ⋅ dZ

Cette expression représente le travail des contraintes qui s’exercent sur le pavé élémentaire (X,Y,Z, X+dX, Y+dY,
Z+dZ), quand la structure, de comportement élastique linéaire, passe de l’état initial non chargé à l’état final équilibre
considéré, caractérisé en tout point (XYZ) de la structure par un tenseur contraintes σij (XYZ) et un tenseur
déformations ε ij (XYZ ) .
• dans la structure à poutres, si G(s)xyz est le repère local de la section banale d’abscisse curviligne s sur la fibre
moyenne, l’énergie de déformation peut s’écrire :
⎡ ⎤
U = ∫∫∫ W (X, Y, Z) ⋅ dv = ∫ ⎢
∫∫ W (s, y, z )dydz⎥ ⋅ ds
v ⎢ ⎥
fibre moyenne C ⎣sec t. droite G (s ) ⎦
⎡ ⎤
• L’expression , dU(s ) = ⎢ W (s, y, z )dydz⎥ ⋅ ds est égale à l’énergie de déformation du volume constitué
∫∫
⎢ ⎥
⎢⎣sec t. droite G (s ) ⎦⎥
par la tranche de poutre comprise entre les sections droites G(s) et G(s+ds).

• Comme on l’a vu ci-dessus, cette énergie de déformation dU(s) représente le travail des contraintes qui s’exercent
sur le volume constitué par la tranche de poutre comprise entre les sections droites G(s) et G(s+ds) , quand la
structure, de comportement élastique linéaire, passe de l’état initial non chargé à l’état final équilibre considéré.

• Compte tenu de la définition des sollicitations internes (torseur des contraintes) et de la déformation des sections
droites (déplacement relatif de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s)), ce travail s’écrit :
1 ⎡→ → → → ⎤
dU(s ) = ⋅ ⎢ R int (s + ds ) ⋅ δ Λ (s ) ⋅ ds + M int (s + ds ) ⋅ δ Ω(s ) ⋅ ds ⎥
2 ⎣ ⎦
A l’équilibre, les sollicitations internes sont égales aux sollicitations extérieures,
→ → → → → →
R int (s + ds ) = R ext (s + ds ) = R (s + ds ) M int (s + ds ) = M ext (s + ds ) = M(s + ds )
1 ⎡→ → → → ⎤
D’où : dU(s ) = ⋅ ⎢ R (s + ds ) ⋅ δ Λ (s ) ⋅ ds + M(s + ds ) ⋅ δ Ω(s ) ⋅ ds ⎥
2 ⎣ ⎦
1 ⎡→ → → → ⎤
Soit au second ordre près : dU(s ) = ⋅ ⎢ R (s ) ⋅ δ Λ (s ) ⋅ ds + M(s ) ⋅ δ Ω(s ) ⋅ ds ⎥
2 ⎣ ⎦

Page II.1-3 -- 4
Soit dans le repère local G(s)xyz de la section G(s) :
T T
⎡N⎤ ⎡ N E.S ⎤ ⎡M x ⎤ ⎡ C G.K ⎤
dU(s ) 1 ⎢ ⎥ ⎢ 1 ⎢
= ⋅ ⎢Vy ⎥ ⋅ ⎢Vy G.S1y + z T .C G.K ⎥ + ⋅ ⎢ M y ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢M y E.I y ⎥⎥

ds 2 2
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ Vz G.S1z − y T .C G.K ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦ ⎢⎣ M z E.I z ⎥⎦

dU(s ) 1 ⎡⎢ N 2 Vy My2 Mz2 ⎤


2
V 2
ds
= ⋅ + + z +
2 ⎢ ES GS1y GS1z GK
C
(
⋅ M x + z T ⋅ Vy − y T ⋅ Vz +
EI y
+ ) ⎥
EI z ⎥
⎣ ⎦
Avec : C = M x + z T ⋅ Vy − y T ⋅ Vz

dU(s ) 1 ⎡⎢ N 2 Vy M 2⎤
2 2
V 2 C2 M y
Soit : = ⋅ + + z + + + z ⎥
ds 2 ⎢ ES GS1y GS1z GK EI y EI z ⎥
⎣ ⎦

2.1.2 -- Cas particulier, structure à poutres, isostatique soumise à des efforts extérieurs donnés
→ →
et des variations dimensionnelles δ Λ 0 (s ) , δ Ω 0 (s ) :
Les efforts extérieurs appliqués provoquent une déformation de la structure.
La structure étant isostatique, les variations dimensionnelles se produisent librement, sans générer de contraintes.
→ →
δ Λ (s ) , δ Ω(s ) sont les vecteurs translation et rotation différentielles de la déformation due aux seuls efforts donnés
appliqués à la structure.
Le travail des contraintes sur la tranche de poutre G(s), G(s+ds) = travail des contraintes générées par les efforts
extérieurs appliqués, dans la déformation « mesurée » à partir de l’état initial à vide + travail des mêmes contraintes
dans la déformation imposée de variations dimensionnelles.
1 ⎡→ → → → ⎤ ⎡→ → → → ⎤
dU(s ) = .⎢ R (s ).δ Λ (s ).ds + M(s ).δ Ω(s ).ds⎥ + ⎢ R (s ).δ Λ 0 (s ).ds + M(s ).δ Ω 0 (s ).ds ⎥
2 ⎣ ⎦ ⎣ ⎦
Soit dans le repère local G(s)xyz de la section G(s) :
T T
⎡ N ⎤ ⎡δu 0 x ⎤ ⎡M x ⎤ ⎡δω 0 x ⎤
dU(s ) 1 ⎡⎢ N 2 Vy M 2⎤
2 2
V 2 C2 M y ⎢V ⎥ ⋅ ⎢δu ⎥ + ⎢M ⎥ ⋅ ⎢δω ⎥
= ⋅ + + z + + + z ⎥+ ⎢ y ⎥ ⎢ 0y ⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ 0y ⎥
ds 2 ⎢ ES GS1y GS1z GK EI y EI z ⎥
⎣ ⎦ ⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢⎣ δu 0 z ⎥⎦ ⎢⎣ M z ⎥⎦ ⎢⎣ δω 0 z ⎥⎦

2.2 -- En intégrant sur l’ensemble de la fibre moyenne, énergie de déformation d’une


structure à poutres sur appuis fixes

2.2.1 -- structure iso. ou hyper. soumise à des efforts donnés sans variations dimensionnelles

1 ⎡ N2 V 2 V 2 C2 M y
2
M 2⎤

y
U= ⋅ ⎢ + + z + + + z ⎥ ⋅ ds
2 ⎢ ES GS1y GS1z GK EI y EI z ⎥
structure ⎣ ⎦

2.2.2 -- structure isostatique soumise à des efforts extérieurs donnés et des variations
→ →
dimensionnelles δ Λ 0 (s ) , δ Ω 0 (s ) :

1 ⎡ N2 V 2 V2 C2 M y
2
M 2⎤

y
U= ⋅ ⎢ + + z + + + z ⎥ ⋅ ds
2 ⎢ ES GS1y GS1z GK EI y EI z ⎥
structure ⎣ ⎦
+ ∫ [N ⋅ δu 0x + Vy ⋅ δu 0 y + Vz ⋅ δu 0z + M x ⋅ δω0x + M y ⋅ δω0 y + M z ⋅ δω0z ]⋅ ds
structure

Page II.1-3 -- 5
2.2.3 -- En notation généralisée des sollicitations

• On note Sk (s ) la sollicitation d’ordre k dans la section banale (s).


Pour une structure spatiale quelconque k = 6 et :
S1 (s ) = N(s ) ; S2 (s ) = Vy (s ) ; S3 (s ) = Vz (s ) ; S4 (s ) = C ; S5 (s ) = M y ; S6 (s ) = M z

• On note δd k (s ) la déformation différentielle d’ordre k dans la section banale (s).


Pour une structure spatiale quelconque k = 6 et :
δd1 (s ) = δu x (s ) ; δd 2 (s ) = δu y (s ) ; δd 3 (s ) = δu z (s ) ; δd 4 (s ) = δωx (s ) ; δd 5 (s ) = δωy (s ) ; δd 6 (s ) = δωz (s )

• De même les variations dimensionnelles : on note δd k 0 (s ) la composante d’ordre k de variations dimensionnelles


non gênées. Pour une structure spatiale quelconque, k = 6 et :
δd10 (s ) = δu 0x (s ) ; δd 20 (s ) = δu 0 y (s ) ; δd 30 (s ) = δu 0z (s ) ; δd 40 (s ) = δω0 x (s ) ; δd 50 (s ) = δω0 y (s ) ; δd 60 (s ) = δω0z (s )

• De même pour les caractéristiques mécaniques des sections.


On note R k (s ) la raideur d’ordre k de la section (s). Pour une structure spatiale quelconque, k = 6 et :
R1 (s ) = ES ; R 2 (s ) = GS1y ; R 3 (s ) = GS1z ; R 4 (s ) = GK ; R 5 (s ) = EI y ; R 6 (s ) = EI z

• structure iso. ou hyper. soumise à des efforts donnés sans variations dimensionnelles :

1 ⎡ S k (s )2 ⎤
U=
2
⋅ ∫ ∑k ⎢
⎢ R k (s ) ⎥
⎥ ⋅ ds
structure ⎣ ⎦

• structure isostatique soumise à des efforts extérieurs donnés et des variations dimensionnelles
→ →
δ Λ 0 (s ) ⋅ ds , δ Ω 0 (s ) ⋅ ds

1 ⎡ S k (s )2 ⎤ ⎡ ⎤
U=
2
⋅ ∫ ∑k ⎢
⎢ R k (s ) ⎥
⎥ ⋅ ds +
∫ ∑k⎢

S k (s ) ⋅ δd k 0 (s )⎥ ⋅ ds
⎥⎦
structure ⎣ ⎦ structure ⎣

2.2.4 -- Remarque, sollicitations et déformations, conventions de signes

• Ces expressions de l’énergie de déformation sont obtenues en exprimant l’énergie élémentaire dU de la tranche de
poutre comprise entre les sections droites G(s) et G(s+ds), dans le repère Gxyz lié à la section droite G(s) dans la
déformation. Dans ce repère, dU est le travail dans la déformation dûe au chargement, des sollicitations agissant
sur la section droite G(s+ds) ; nous l’avons écrit sous la forme :
1 ⎡→ → → → ⎤
dU(s ) = .⎢ R (s + ds ).δ Λ (s ).ds + M(s + ds ).δ Ω(s ).ds⎥
2 ⎣ ⎦
Avec un terme complémentaire dans le cas d’une structure iso. soumise à des efforts donnés et des variations
⎡→ → → → ⎤
dimensionnelles qui vaut : ⎢ R (s + ds ).δ Λ 0 (s ).ds + M(s + ds ).δ Ω 0 (s ).ds ⎥
⎣ ⎦
• Cela nécessite, impérativement que les vecteurs qui interviennent dans cette expression soient considérés dans le
même repère (repère local Gxyz de la section G(s) avec les conventions de la mécanique) avec les mêmes
conventions de signes.

• Cela nécessite, en particulier, que :


→ →
∗ les vecteurs R (s + ds ) , M(s + ds ) (dont les composantes sont les sollicitations à droite),
→ →
∗ les vecteurs translation et rotation différentielles δ Λ (s ) ⋅ ds et δ Ω(s ) ⋅ ds dûs aux charges extérieures
appliquées,
→ →
∗ les vecteurs translation et rotation différentielles δ Λ 0 (s ) ⋅ ds et δ Ω 0 (s ) ⋅ ds de variations dimensionnelles,
soient pris dans le même repère avec les mêmes conventions de signes.

Page II.1-3 -- 6
Il convient donc d’adopter des conventions de signes cohérentes pour les sollicitations et les déformations
différentielles, en particulier les déformations différentielles de variations dimensionnelles.

Exemple : structure plane chargée dans son plan conventions de signes de la mécanique :
y y

M>0 z
uy
x x
z z
N>0 ux
V>0

Exemple : structure plane chargée dans son plan conventions de signes de la Résistance des Matériaux :

Sollicitations calculées à droite : Calculées à gauche :


M>0 M>0

N>0 N>0
V>0 V>0

Déformations des sections droites :


y
z
uy
x
z
ux

2.3 -- Structure à poutres quelconque (iso. ou hyper.), sur appuis élastiques, soumise à
des actions extérieures données

Tous les théorèmes de l’énergie que nous avons vu (potentiel interne et théorème de Castigliano en particulier) ne
s’appliquent qu’à des structures élastiques linéairement à liaisons fixes.
Pour continuer à appliquer ces théorèmes, on va donc intégrer les appuis élastiques à la structure calculée, de façon à
ce qu’elle reste une structure linéairement élastique à liaisons fixes.

2.3.1 -- Appui élastique simple :

• Définition :
c’est un appui élastique à comportement linéaire suivant une seule composante de déplacement translation ou
rotation.

λ = souplesse de l’appui élastique R = réaction d ' appui


d A = déplacement du noeud A de jonction de l’appui élastique et du reste de la structure avec la même convention de
signes que pour la réaction d’appui R : dA = −λ ⋅ R

Page II.1-3 -- 7
• Energie de déformation de l’appui élastique dans la structure à l’équilibre :

Soit R(P) la réaction de l’appui élastique sous le cas de charges (P) considéré.
On isole l’appui élastique en pratiquant une coupure en A, jonction entre l’appui élastique et le reste de la structure. Les
actions qui s’exercent sur l’appui élastique ainsi isolé sont R (P ) et R A .

1
Energie de déformation de l’appui élastique : ∆U = ⋅ R A ⋅ dA
2
1
dA = λ ⋅ RA ⇒ ∆U = ⋅ λ ⋅ R 2A
2
1
Equilibre statique du ressort ⇒ R A + R (P ) = 0 d’où : ∆U = ⋅ λ ⋅ R (P )2
2

• Conclusion : sous l’effet des actions extérieures données (charges appliquées et variations dimensionnelles pour
les structures iso.), l’énergie de déformation totale de la structure, avec son appui élastique vaut :

⎡ S k (σ )2 ⎤ ⎧ ⎡ ⎤ ⎫
1 ⎪ ⎪ 1
U(P ) =
2
⋅ ∫ ∑ ⎢
⎢ R (σ )
⎥ ⋅ dσ + ⎨
⎥⎦ ∫ ∑ ⎢ S k (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⋅ λ ⋅ R (P )2
⎪⎩structure ⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪⎭ 2
structure ⎣ k
k

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.

2.3.2 -- Appui élastique complexe :

• Définition :
C’est un appui élastique (linéaire) suivant, théoriquement, toutes les composantes de déplacements, translation ou
rotation.
L’appui élastique complexe le plus général, d’une structure spatiale, portera donc sur 6 composantes de
déplacements (3 composantes de translation, 3 composantes de rotation) et les réactions correspondantes.
L’appui élastique complexe le plus général, d’une structure plane chargée dans son plan, portera donc sur 3
composantes de déplacements (2 composantes de translation dans le plan de la structure, 1 composante de rotation
perpendiculaire au plan de la structure) et les réactions d’appui correspondantes.

Une application linéaire biunivoque relie les réactions d’appui et les déplacements de l’appui élastique.

Pour simplifier les croquis et la formulation nous considérons dans ce qui suit, l’appui élastique complexe le plus
général d’une structure plane chargée dans son plan.

Page II.1-3 -- 8
t
S = matrice de souplesse de l’appui élastique S est une matrice symétrique : S = S
Dans le même repère de projection des réactions d’appui et des déplacements :
⎡H⎤
R = vecteur colonne des réactions d’appui R = ⎢⎢ R ⎥⎥
⎢⎣M ⎥⎦
A est le nœud de jonction de l’appui élastique et du reste de la structure.
R A = vecteur colonne des actions, en A, de la structure sur l’appui élastique.
On isole l’appui élastique en pratiquant une coupure en A, jonction entre l’appui élastique et le reste de la
structure.
⎡H⎤ ⎡HA ⎤
Les actions qui s’exercent sur l’appui élastique sont : ⎢
R = ⎢R⎥ ⎥ et R A = ⎢⎢ R A ⎥⎥
⎢⎣ M ⎥⎦ ⎢⎣ M A ⎥⎦

Equilibre statique du ressort ⇒ RA+ R =0


⎡uA ⎤
D A = ⎢⎢ v A ⎥⎥ = Vecteur colonne déplacement du noeud A : DA = S ⋅ RA = −S ⋅ R
⎢⎣ωA ⎥⎦

• Energie de déformation de l’appui élastique :

1t 1 t
∆U = ⋅ R A ⋅ D A DA = S ⋅ RA ⇒ ∆U = ⋅ R A ⋅ S ⋅ R A
2 2
1 t
RA+ R =0 d’où : ∆U = ⋅ R ⋅ S ⋅ R
2

Conclusion : sous l’effet des actions extérieures données (charges appliquées et variations dimensionnelles pour les
structures isostatiques) l’énergie de déformation totale de la structure avec son appui élastique complexe vaut donc :

⎡ S k (σ )2 ⎤ ⎧ ⎡ ⎤ ⎫
1 ⎪ ⎪ 1 t
U(P ) =
2
⋅ ∫ ∑ ⎢
⎢ R k (σ ) ⎥
⎥ ⋅ dσ + ⎨
∫ ∑ ⎢ S k (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⋅ R (P ) ⋅ S ⋅ R (P )
⎪⎩structure ⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪⎭ 2
structure ⎣ k ⎦

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.

Page II.1-3 -- 9
2.3.3 -- Généralisation à une structure spatiale comportant des appuis élastiques simples et
complexes :

Soit une structure spatiale quelconque, soumise à des actions extérieures données (P), charges appliquées et variations
dimensionnelles (pour les structures iso.). Cette structure comporte :
- p appuis élastiques simples de souplesse λ α (α = 1, p )
- q appuis élastiques complexes de matrice de souplesse Sβ (β = 1, q )
Les réactions d’appui de l’appui élastique simple α (α = 1, p ) sont :
- actions extérieures données : R α (P )
- facteur sollicitant Φ = 1 appliqué au point et dans la direction où on cherche un déplacement : rα ,ϕ
Les réactions d’appui de l’appui élastique complexe β (β = 1, q ) sont :
- actions extérieures données : vecteur colonne R β (P )
- facteur sollicitant Φ = 1 appliqué au point et dans la direction où on cherche un déplacement : vecteur
colonne rβ ,ϕ
Energie de déformation :

⎧ ⎫ 1 p
∑[ ] ∑
⎡ Sk (σ )2 ⎤ ⎡ ⎤ q
1 ⎪ ⎪ 1 ⎡t ⎤
U(P ) =
2
⋅ ∫ ∑k ⎢
⎢ R k (σ) ⎥
⎥ ⋅ dσ + ⎨ ∫ ∑k ⎢
⎪⎩structure ⎢⎣
Sk (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⋅
⎥⎦ ⎪⎭ 2
λ α ⋅ R α (P )2 + ⋅
2 ⎢⎣ R β (P ) ⋅ Sβ ⋅ R β (P ) ⎥⎦
structure ⎣ ⎦ α =1 β =1

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.

Page II.1-3 -- 10
3 -- EXPRESSION DU DEPLACEMENT EN UN POINT QUELCONQUE

3.1 -- Corollaire du théorème de Castigliano, calcul du déplacement en un point


quelconque rappel

Soit un système élastique linéaire (S), à liaisons fixes, en équilibre sous l’effet d’actions extérieures (P) (charges
appliquées ou déplacements imposés) ; le problème est de calculer un déplacement δ (translation ou rotation) en un
point quelconque de la structure.

On applique un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ ( Φ est une force pour
le calcul d’un déplacement translation, Φ est un moment pour le calcul d’un déplacement rotation).
Soit U[(P ) + Φ ] l’énergie de déformation du système élastique (S), soumis aux actions extérieures (P) et à l’effort
virtuel Φ ; le déplacement δ cherché vaut :
⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
δ=⎜ ⎟
⎝ ∂Φ ⎠Φ =0

3.2 -- Application aux structures à poutres sur appuis fixes, cas général d’une structure
spatiale

3.2.1 -- Structure isostatique ou hyperstatique soumise à des efforts extérieurs donnés sans
variations dimensionnelles

• Energie de déformation à l’équilibre :


1 ⎡ N2 Vy 2 V 2 C2 M y
2
M 2⎤
U (P ) = ⋅ ∫ ⎢ + + z + + + z ⎥ ⋅ ds
2 ⎢ ES GS1y GS1z GK EI y EI z ⎥
structure ⎣ ⎦

1 ⎡ S (σ )2 ⎤
Soit en notation généralisée : U (P ) =
2
⋅ ∫ ∑ ⎢
⎢ R
k
k (
⎥ ⋅ dσ
σ) ⎥
structure ⎣ k ⎦

• Calcul du déplacement en un point quelconque

On applique un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ .


1 ⎡ S k ,((P )+Φ ) (σ )2 ⎤
U[(P ) + Φ ] = ⋅
2 ∫ ∑

⎢ k R k (σ )
⎥ ⋅ dσ

structure ⎣ ⎦
Soit s k ,ϕ (σ ) la sollicitation d’ordre k, dans la section banale (σ ) dûe à l’effort Φ = 1 appliqué.
en vertu de la linéarité de comportement de la structure vis-à-vis des chargements :

S k ,((P )+ Φ ) (σ ) = S k ,(P ) (σ ) + S k ,Φ (σ ) = S k ,(P ) (σ ) + Φ ⋅ s k ,φ (σ )

U[(P ) + Φ ] =
1 ⎡ S[
⎢∑ k ,(P )
(σ ) + Φ ⋅ s k,Φ (σ ) 2 ⎤ ]
⎥ ⋅ dσ
2
⋅ ∫ ⎢ R k (σ ) ⎥
structure ⎣ k ⎦

∂U[(P ) + Φ ] ⎡ ⎤
∂Φ
= ∫ ⎢∑
R
1
(σ )
[ ]
⋅ Sk ,(P )(σ ) + Φ ⋅ s k ,Φ (σ ) ⋅ s k ,Φ (σ )⎥ ⋅ dσ
structure ⎣⎢ k k ⎦⎥

⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞ ⎡ S k,(P ) (σ ) ⋅ s k ,ϕ (σ ) ⎤
δ=⎜
⎝ ∂Φ

⎠ Φ =0
= ∫ ⎢⎢⎣∑k R k (σ )
⎥ ⋅ dσ
⎥⎦
structure

Page II.1-3 -- 11
3.2.2 -- Structure isostatique soumise à des efforts extérieurs donnés et à des variations
dimensionnelles

• Prise en compte des variations dimensionnelles dans une structure isostatique :

Nous avons analysé dans le détail la prise en compte des variations dimensionnelles au paragraphe § 1 ci-dessus,
pour une structure à poutres quelconque, en particulier les précautions à prendre en ce qui concerne les
conventions de signes.

Les variations dimensionnelles sont quantifiées par les 2 fonctions vectorielles, translation et rotation différentielles
→ →
δ Λ 0 (s ) et δ Ω 0 (s ) représentant la déformation supposée non gênée qu’elles provoquent (le déplacement relatif

supposé non gêné de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s) est un déplacement de translation δ Λ 0 (s ) ⋅ ds

et de rotation δ Ω 0 (s ) ⋅ ds ).

Dans une structure isostatique les déformations dûes aux variations dimensionnelles peuvent avoir lieu
librement. Elles ne génèrent pas de sollicitations. Les déformations qu’elles provoquent sont donc mesurées par
→ →
les 2 vecteurs δ Λ 0 (s ) et δ Ω 0 (s ) .

• Energie de déformation à l’équilibre :

1 ⎡ N2 Vy 2 V 2 C2 M y
2
M 2⎤
U (P ) = ⋅ ∫ ⎢ + + z + + + z ⎥ ⋅ ds
2 ⎢ ES GS1y GS1z GK EI y EI z ⎥
structure ⎣ ⎦
+ ∫ [N ⋅ δu 0x + Vy ⋅ δu 0y + Vz ⋅ δu 0z + C ⋅ δω0x + M y ⋅ δω0y + M z ⋅ δω0z ]⋅ ds
structure
Soit en notation généralisée :
1 ⎡ S (σ )2 ⎤ ⎡ ⎤
U(P ) = ⋅ ∫ ⎢∑ k ⎥ ⋅ dσ + ∫ ⎢∑ Sk (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ
2 R k (σ ) ⎥⎦
structure ⎢⎣ k structure ⎢⎣ k ⎥⎦

• Calcul du déplacement en un point quelconque

On applique un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ :


Soit s k ,ϕ (σ ) la sollicitation d’ordre k, dans la section banale (σ ) dûe à l’effort Φ = 1 appliqué.

1 ⎡ S k , ((P )+ Φ ) (σ )2 ⎤ ⎡ ⎤
U[(P ) + Φ ] =
2
⋅ ⎢
⎢ ∫ ∑ R k (σ )
⎥ ⋅ dσ +
⎥ ⎢ ∫ ∑
⎢ S k, ((P )+ Φ ) (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ
⎥⎦
structure ⎣ k ⎦ structure ⎣ k
Soit s k ,ϕ (σ ) la sollicitation d’ordre k, dans la section banale (σ ) dûe à l’effort Φ = 1 appliqué.
en vertu de la linéarité de comportement de la structure vis-à-vis des chargements :

S k ,((P )+ Φ ) (σ ) = S k ,(P ) (σ ) + S k ,Φ (σ ) = S k ,(P ) (σ ) + Φ ⋅ s k ,φ (σ )

1
U[(P ) + Φ ] = ⋅
⎡ S
⎢ ∑ k , (P )
[
(σ ) + Φ ⋅ s k,φ (σ ) 2 ⎤ ] ⎡
[ ] ⎤
∫ ⎢ ⎥ ⋅ dσ +
∫ ⎢∑ S k ,(P ) (σ ) + Φ ⋅ s k ,φ (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ
2 R k (σ ) ⎥
structure ⎣ k ⎦ structure ⎢⎣ k ⎥⎦

∂U[(P ) + Φ ] ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
∂Φ
= ∫ ⎢∑
1
R k (σ )
[ ]
⋅ Sk ,(P ) (σ ) + Φ ⋅ s k ,φ (σ ) ⋅ s k ,φ (σ )⎥ ⋅ dσ + ∫ ⎢∑ s k ,φ (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ
structure ⎢⎣ k ⎥⎦ structure ⎢⎣ k ⎥⎦

⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞ ⎡ S k , (P ) (σ ) ⋅ s k, ϕ (σ ) ⎤ ⎡ ⎤
δ=⎜
⎝ ∂Φ

⎠Φ = 0
= ∫ ∑ ⎢
⎢ R k (σ )
⎥ ⋅ dσ +
⎥⎦ ∫ ∑ ⎢ s k, ϕ (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ
⎢ ⎥⎦
structure ⎣ k structure ⎣ k

Page II.1-3 -- 12
3.3 -- cas d’une structure sur appuis fixes, plane chargée dans son plan (plan principal
d’inertie Gy)

3.3.1 -- sollicitations, translation et rotation différentielles, conventions de signes

• sollicitations :

Les sollicitations non nulles, dans le repère local G(s)xyz de la section, sont les suivantes :

⎡ N (s ) ⎤ ⎡ N (s ) ⎤ ⎡ N ⎤ ⎡ M x (s )⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ V (s )⎥ = ⎢ V (s )⎥ = ⎢ V ⎥ ⎢ M (s )⎥ = ⎢ 0 ⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ Vz (s )⎦⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥ ⎣⎢ M z (s )⎦⎥ ⎣⎢ M z (s )⎦⎥ ⎣⎢ M ⎦⎥

• Translation et rotation différentielles :

Les composantes non nulles des vecteurs translation et rotation différentielles, dans le repère Gxyz sont :

⎡δu x (σ )⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ δu (σ )⎥ et ⎢ 0 ⎥
⎢ y ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣δωz (σ )⎥⎦

• Conventions de signes de la résistance des matériaux :

Sollicitations calculées à droite : Calculées à gauche :


z z
M 0 M 0
ux

ux
N 0
V 0 N 0
uy
V 0
uy

3.3.2 -- structure iso. ou hyper. soumise à des efforts extérieurs donnés sans variations
dimensionnelles

1 ⎡ N2 V2 M2 ⎤
• L’énergie de déformation de la structure vaut : Wint = ⋅ ∫ ⎢ + + ⎥ ⋅ ds
2 ES GS1 EI ⎥⎦
structure ⎣⎢

1 ⎡ N2 M2 ⎤
Dans le cas où on néglige les déformations d’effort tranchant : U=
2
⋅ ∫ ⎢ + ⎥ ⋅ ds
⎢ ES EI ⎥⎦
structure ⎣
• Déplacement en un point quelconque :

On applique donc un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ :


⎡N 2
M 2⎤
⎢ (P + Φ ) + (P + Φ ) ⎥ ⋅ ds

1
U[(P ) + Φ ] = ⋅
2 ⎢ ES EI ⎥
structure ⎣ ⎦
Soit n ϕ (s ) et m ϕ (s ) les sollicitations d’effort normal et de moment fléchissant dans la section banale (s) dues à
l’action de l’effort Φ = 1 .
Linéarité de comportement de la structure ⇒ N (P + Φ ) = N (P ) + N (Φ ) = N (P ) + Φ ⋅ n ϕ
M (P + Φ ) = M (P ) + M (Φ ) = M (P ) + Φ ⋅ m ϕ

Page II.1-3 -- 13
[
⎡ N +Φ⋅n
⎢ (P )
]2 + [M(P) + Φ ⋅ mϕ ]2 ⎤⎥ ⋅ ds

1
U[(P ) + Φ ] =
ϕ

2 ⎢ ES EI ⎥
structure ⎣ ⎦
∂U[(P ) + Φ ] [ ] [
⎡ n ϕ ⋅ N (P ) + Φ ⋅ n ϕ m ϕ ⋅ M (P ) + Φ ⋅ m ϕ ⎤ ]
∂Φ
=

structure

⎣⎢ ES
+
EI
⎥ ⋅ ds
⎦⎥

⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞ ⎡ N (P ) (s ) ⋅ n ϕ (s ) M (P ) (s ) ⋅ m ϕ (s ) ⎤
δ=⎜
⎝ ∂Φ

⎠Φ =0
= ∫ ⎢
⎣ ES
+
EI
⎥ ⋅ ds

structure

3.3.3 -- Structure isostatique soumise à des efforts donnés et à des variations dimensionnelles

Les composantes non nulles des vecteurs translation et rotation différentielles de variations dimensionnelles sont :
⎡δu 0 x (σ )⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢δu (σ )⎥ et ⎢ 0 ⎥
⎢ 0y ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣δω 0z (σ )⎥⎦
• Energie de déformation :

En adoptant des conventions de signes cohérentes entre sollicitations et composantes de variations


dimensionnelles, l’énergie de déformation s’écrit :

⎡ N(σ )2 V (σ )2 M (σ )2 ⎤
U(P ) =
1
2
⋅ [
∫ ⎢⎢ ES(σ) + GS1y (σ) + EI z (σ) ⎥⎥ ⋅ dσ + ∫ N(σ)⋅ δu ′0x (σ) + Vy (σ)⋅ δu ′0y (σ) + M z (σ)⋅ δω′0z (σ) ⋅ dσ
y z
]
structure ⎣ ⎦ structure

Si on néglige les déformations d’effort tranchant, cette expression devient :

1 ⎡ N(σ )2 M (σ )2 ⎤
U(P) = ∫ ⎢⎢ ES(σ) + EI z (σ) ⎥⎥ ⋅ dσ + ∫ [N(σ)⋅ δu ′0x (σ) + M z (σ)⋅ δω′0z (σ)]⋅ dσ
z

2
structure ⎣ ⎦ structure

• Déplacement en un point quelconque :

Dans le cas où on néglige les déformations d’effort tranchant :


On applique un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ .
Soit n ϕ (s ) et m ϕ (s ) les sollicitations d’effort normal et de moment fléchissant dans la section banale (s) dues à
l’action de l’effort Φ = 1 :

⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞ ⎡ N (P ) (s ) ⋅ n ϕ (s ) M (P ) (s ) ⋅ m ϕ (s ) ⎤
δ=⎜
⎝ ∂Φ

⎠ Φ =0
= ∫ ⎢
⎢ ES
+
EI
⎥ ⋅ ds +
⎥⎦ ∫[ ]
δu 0 x (s ) ⋅ n ϕ (s ) + δω 0z (s ) ⋅ m ϕ (s ) ⋅ ds
structure ⎣ structure

Page II.1-3 -- 14
3.4 -- Structure à poutres spatiale quelconque (iso. ou hyper.), sur appuis élastiques,
soumise à des actions extérieures données

3.4.1 -- Appui élastique simple

λ = souplesse de l' appui élastique R = réaction d ' appui

• Energie de déformation rappel :

⎡ S k (σ )2 ⎤ ⎧ ⎡ ⎤ ⎫
1 ⎪ ⎪ 1
U(P ) =
2
⋅ ∫ ∑ ⎢
⎢ R (σ )
⎥ ⋅ dσ + ⎨
⎥⎦ ∫ ∑ ⎢ S k (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⋅ λ ⋅ R (P )2
⎪⎩structure ⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪⎭ 2
structure ⎣ k
k

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.

• Calcul du déplacement en un point quelconque,

On applique un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ .


⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
le déplacement δ cherché vaut : δ=⎜ ⎟
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0
1
∆U(P + Φ ) = ⋅ λ ⋅ R (P + Φ )2 est le terme complémentaire de l’énergie de déformation U(P + Φ ) , dû à l’appui élastique
2
considéré.
∂U[(P ) + Φ ] ∂∆U[(P ) + Φ ] ∂ ⎡ 1 ⎤
Le terme complémentaire de dû à l’appui élastique vaut : = ⎢ ⋅ λ ⋅ R 2 [(P ) + Φ ]⎥
∂Φ ∂Φ ∂Φ ⎣ 2 ⎦
Soit rϕ la réaction de l’appui élastique sous la seule charge appliquée Φ = 1 .

En vertu de la linéarité : R [(P ) + Φ ] = R (P ) + R (Φ ) = R (P ) + Φ ⋅ rφ d’où :


∂∆U[(P ) + Φ ] ∂ ⎡ 1
∂Φ
= ⎢
∂Φ ⎣ 2
[ ⎤
] [
⋅ λ ⋅ R (P ) + Φ ⋅ rφ 2 ⎥ = λ ⋅ R (P ) + Φ ⋅ rφ ⋅ rφ ]

⎛ ∂∆U[(P ) + Φ ] ⎞
d’où : ⎜ ⎟ = λ ⋅ R (P ) ⋅ rϕ
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0
⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞ ⎛ ∂∆U[(P ) + Φ ] ⎞
Le terme complémentaire de ⎜ ⎟ dû à l’appui élastique vaut donc : ⎜ ⎟ = λ ⋅ R (P ) ⋅ rϕ
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0 ⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0

Dans la structure avec appui élastique simple, soumise à des actions extérieures données (P), charges appliquées et
variations dimensionnelles (pour les structures isostatiques), le déplacement cherché vaut :

⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
δ=⎜ ⎟ =
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0
⎡ S k ,(P ) (σ ) ⋅ s k ,ϕ (σ ) ⎤ ⎧
⎪ ⎡ ⎤ ⎫ ∂∆U[(P ) + Φ ]
⎪ ⎛ ⎞
∫ ∑ ⎢
⎢⎣ k R k ( σ )
⎥ ⋅ dσ + ⎨
⎥⎦ ⎪
∫ ∑ ⎢ s k ,ϕ (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⎜
⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪ ⎝ ∂Φ

⎠ Φ =0
structure ⎩structure ⎭

Page II.1-3 -- 15
⎡ S k ,(P ) (σ ) ⋅ s k ,ϕ (σ ) ⎤ ⎧
⎪ ⎡ ⎤ ⎫

δ= ∫ ∑ ⎢
⎢ R k (σ )
⎥ ⋅ dσ + ⎨
⎥⎦ ∫ ∑ ⎢ s k ,ϕ (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + R (P ) ⋅ λ ⋅ rϕ
⎪⎩structure ⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪⎭
structure ⎣ k

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.

3.4.2 -- Appui élastique complexe


⎡H⎤
S = Matrice de souplesse de l' appui élastique R = Vecteur colonne réaction d' appui = ⎢ R ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ M ⎥⎦
• Energie de déformation, rappel

⎡ S k (σ )2 ⎤ ⎧ ⎡ ⎤ ⎫
1 ⎪ ⎪ 1 t
U(P ) =
2
⋅ ∫ ∑ ⎢
⎢ R k (σ ) ⎥
⎥ ⋅ dσ + ⎨
∫ ∑ ⎢ S k (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⋅ R (P ) ⋅ S ⋅ R (P )
⎪⎩structure ⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪⎭ 2
structure ⎣ k ⎦

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.
1 t
∆U = ⋅ R (P ) ⋅ S ⋅ R (P ) est le terme complémentaire de l’énergie de déformation U(P ) , dû à l’appui élastique
2
considéré.

• Calcul du déplacement en un point quelconque

On applique un effort virtuel Φ au point et dans la direction où on cherche le déplacement δ .


⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
le déplacement δ cherché vaut : δ=⎜ ⎟
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0
∂U[(P ) + Φ ]
Le terme complémentaire de dû à l’appui élastique vaut :
∂Φ
∂∆U[(P ) + Φ ] ∂ ⎡ 1 t ⎤
= ⎢ ⋅ R [(P ) + Φ ] ⋅ S ⋅ R [(P ) + Φ ] ⎥
∂Φ ∂Φ ⎣ 2 ⎦
∂∆U[(P ) + Φ ] 1 ∂
∂Φ
= ⋅
2 ∂Φ
{ R[(P) + Φ]}⋅ S ⋅ R[(P) + Φ] + 12 ⋅ R[(P) + Φ] ⋅ S ⋅ ∂∂Φ {R[(P) + Φ]}
t t

∂∆U[(P ) + Φ ] 1 ∂R [(P ) + Φ ] ∂R [(P ) + Φ ]


t
1 t
= ⋅ ⋅ S ⋅ R [(P ) + Φ ] + ⋅ R [(P ) + Φ ] ⋅ S ⋅
∂Φ 2 ∂Φ 2 ∂Φ
∂R [(P ) + Φ ]
t
Or l’expression ⋅ S ⋅ R [(P ) + Φ ] est un scalaire ; Elle est donc égale à sa transposée.
∂Φ
t
∂R [(P ) + Φ ] ⎡ t ∂R [(P ) + Φ ] ⎤ t ∂R [(P ) + Φ ]
t
⋅ S ⋅ R [(P ) + Φ ] = ⎢ ⋅ S ⋅ R [(P ) + Φ ] ⎥ = R [(P ) + Φ ]⋅ S ⋅
t
∂Φ ⎢⎣ ∂Φ ⎥⎦ ∂Φ

∂R [(P ) + Φ ] ∂R [(P ) + Φ ]
t
⋅ S ⋅ R [(P ) + Φ ] = R [(P ) + Φ ] ⋅ S ⋅
t t
Comme S = S alors
∂Φ ∂Φ
∂∆U[(P ) + Φ ] t ∂R [(P ) + Φ ]
D’où : = R [(P ) + Φ ] ⋅ S ⋅
∂Φ ∂Φ

Soit rϕ la réaction de l’appui élastique sous la seule charge appliquée Φ = 1 :


∂R [(P ) + Φ ]
En vertu de la linéarité : R [(P ) + Φ ] = R (P ) + Φ ⋅ rϕ et = rϕ
∂Φ
∂∆U[(P ) + Φ ] t ⎛ ∂∆U[(P ) + Φ ] ⎞
= R [(P ) + Φ ] ⋅ S ⋅ rϕ et = R (P ) ⋅ S ⋅ rϕ
t
⎜ ⎟
∂Φ ⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0

Page II.1-3 -- 16
⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
Le terme complémentaire de ⎜ ⎟ dû à l’appui élastique vaut donc :
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0
⎛ ∂∆U[(P ) + Φ ] ⎞
= R (P ) ⋅ S ⋅ rϕ
t
⎜ ⎟
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0

Dans la structure avec appui élastique complexe, soumise à des actions extérieures données (P), charges appliquées et
variations dimensionnelles pour les structures isostatiques, le déplacement cherché vaut :
⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
δ=⎜ ⎟ =
⎝ ∂Φ ⎠ Φ =0
⎡ S k ,(P ) (σ ) ⋅ s k ,ϕ (σ ) ⎤ ⎧
⎪ ⎡ ⎤ ⎫ ∂∆U[(P ) + Φ ]
⎪ ⎛ ⎞
∫ ∑

⎢⎣ k R k (σ )
⎥ ⋅ dσ + ⎨
⎥⎦ ⎪
∫ ∑ ⎢ s k ,ϕ (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⎜

⎣ ⎥
⎦ ⎪ ⎝ ∂Φ

⎠ Φ =0
structure ⎩structure k ⎭

⎡ S k ,(P ) (σ ) ⋅ s k ,ϕ (σ ) ⎤ ⎧
⎪ ⎡ ⎤ ⎫
⎪ t
δ= ∫ ∑ ⎢
⎢ R k (σ )
⎥ ⋅ dσ + ⎨
⎥⎦ ∫ ∑ ⎢ s k ,ϕ (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬+ R (P ) ⋅ S ⋅ rϕ
⎪⎩structure ⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪⎭
structure ⎣ k

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.

3.4.3 -- Généralisation à une structure spatiale comportant des appuis élastiques simples et
complexes :

Soit une structure spatiale quelconque, soumise à des actions extérieures données (P), charges appliquées et variations
dimensionnelles (pour les structures iso.). Cette structure comporte :
- p appuis élastiques simples de souplesse λ α (α = 1, p )
- q appuis élastiques complexes de matrice de souplesse Sβ (β = 1, q )

Les réactions d’appui de l’appui élastique simple α (α = 1, p ) sont :


- actions extérieures données : R α (P )
- facteur sollicitant Φ = 1 appliqué au point et dans la direction où on cherche un déplacement : rα ,ϕ

Les réactions d’appui de l’appui élastique complexe β (β = 1, q ) sont :


- actions extérieures données : vecteur colonne R β (P )
- facteur sollicitant Φ = 1 appliqué au point et dans la direction où on cherche un déplacement : vecteur
colonne rβ ,ϕ

Energie de déformation, rappel :

⎧ ⎫ 1 p
∑[ ] ∑
⎡ Sk (σ )2 ⎤ ⎡ ⎤ q
1 ⎪ ⎪ 1 ⎡ t R (P ) ⋅ S ⋅ R (P ) ⎤
U(P ) =
2
⋅ ∫ ∑k ⎢
⎢ R k (σ) ⎥
⎥ ⋅ dσ + ⎨ ∫ ∑k ⎢
⎪⎩structure ⎢⎣
Sk (σ ) ⋅ δd k 0 (σ )⎥ ⋅ dσ⎬ + ⋅
⎥⎦ ⎪⎭ 2 α =1
λ α ⋅ R α (P )2 + ⋅
2 β =1 ⎢⎣
β β β ⎥⎦
structure ⎣ ⎦

Déplacement en un point quelconque :

⎡ Sk ,(P )(σ) ⋅ s k ,ϕ (σ) ⎤ ⎧ ⎡ ⎤ ⎫ p q


∑[ ] ∑
⎪ ⎪ ⎡t ⎤
δ= ∫ ∑ ⎢
⎢ R (σ )
⎥ ⋅ dσ + ⎨
⎥⎦ ∫ ∑ ⎢ s k ,ϕ (σ) ⋅ δd k 0 (σ)⎥ ⋅ dσ⎬ +
⎪⎩structure ⎢⎣ k ⎥⎦ ⎪⎭ α =1
R α (P ) ⋅ λ α ⋅ rα,ϕ + ⎢

R β (P ) ⋅ Sβ ⋅ rβ,ϕ ⎥

structure ⎣ k
k β =1

Dans cette expression, le terme entre crochets, {⋅ ⋅ ⋅ ⋅} , représente le terme complémentaire de variations
dimensionnelles, valable uniquement dans le cas d’une structure isostatique.

Page II.1-3 -- 17
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-1)-4.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,
DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS
Rappel fondamental :

Les structures étudiées dans cette partie II.1 ont un comportement linéaire vis-à-vis des chargements c'est-à-dire que l’on adopte les hypothèses
suivantes (voir chapitre I-1) :
Hypothèse 1 : déplacements et déformations à l’équilibre sont infiniment petits,
Hypothèse 2 : le matériau constitutif a un comportement élastique linéaire.
Hypothèse 3 : le calcul est réalisé au premier ordre ; c'est-à-dire que les déplacements sont suffisamment petits pour qu’on puisse écrire
les équations d’équilibre statique appliquées à tout ou partie de la structure dans une géométrie unique indépendante du chargement (en
général la géométrie à vide)

Ces 3 hypothèses assurent un comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements. Cela signifie que :
si E est un effet quelconque dans la structure (déformation, déplacement, contrainte, réaction d’appui…), E(CH) sa valeur pour le cas de charges CH,
Si k est un scalaire quelconque, on a : E(k.CH) = k.E(CH)
Si CH1 et CH2 sont 2 cas de charges indépendants, on a : E(CH1+CH2) = E(CH1) + E(CH2)

CHAPITRE II.1–4 LIGNES D’INFLUENCE

1 -- GENERALITES

1.1 -- exemple d’introduction :


• L’Ingénieur concepteur de ponts a la constante préoccupation de calculer les extrema d’un effet quelconque
(déformation, déplacement, réaction d’appui , sollicitation…) dans les sections droites du tablier sous l’ensemble
des cas de charges appliqués à l’ouvrage en particulier sous l’action des charges roulantes de trafic.

• Les charges roulantes de trafic sont essentiellement des charges verticales de poids, constituées dans leur
principe et pour simplifier :
- de « convoi » d’efforts concentrés mobiles tels des camions,
Par exemple, les camions du règlement Français sont modélisés comme suit :

120 kN 120 kN 60 kN 120 kN 120 kN 60 kN

2,25 1,50 4,50 2,25

- de densités de charges réparties constantes par tronçons, modélisant par exemple les véhicules légers
(voitures) en file continue,

p kN/m (fonction de L 1 +L 2 +L3) p kN/m p kN/m

L1 quelconque quelconque L 2 quelconque quelconque L 3 quelconque

• Dans le but de calculer les effets extrèmes en valeur algébrique, dans les sections droites (déformation,
déplacement, réaction d’appui , sollicitation…) de ces charges mobiles, la notion de lignes d’influence, dans le
cadre d’une analyse linéaire, est très utile.

Page II.1-4 - 1
Supposons que nous ayons à étudier un tablier de pont à 4 travées, à fibre moyenne horizontale ; Plus précisément
que nous cherchons les sollicitations extrèmes (mini et maxi en valeur algébrique) de moment de flexion et
d’effort tranchant dues aux charges de trafic roulantes, dans une section particulière SD du tablier. La fibre
moyenne est orientée, l’origine des abscisses curvilignes « x » est fixée sur l’appui de gauche.
On adopte les conventions de signes de la Résistance des Matériaux avec l’orientation ci-dessous de la fibre
moyenne.
section droite
étudiée SD
+
x

La ligne d’influence de l’effort tranchant V dans la section SD est la fonction scalaire V(x ) , telle que V(x ) est
la valeur de l’effort tranchant V pour le cas de charge force verticale P = 1 appliquée sur le tablier dans la
section d’abscisse curviligne x.
L’épure de cette fonction scalaire de l’abscisse curviligne, ou ligne d’influence de l’effort tranchant dans la
section SD, a l’allure suivante :
section SD +
x

La recherche des extréma d’effort tranchant consiste à déplacer les convois de charges mobiles sur la fibre
moyenne en exploitant la linéarité de comportement de la structure.
Ainsi les extréma d’effort tranchant sous charges routières réparties seront atteints en chargeant comme suit le
tablier :

- effort tranchant minimum en valeur algébrique :

Il sera obtenu en prenant l’effort tranchant minimum des 3 cas de charges suivants :
p(a) p(L3)

x x

a b a b

L
L11 L2 L3 L4 L11 L2 L3 L4

p(a+L3) p(a+L3)

a b

L11 L2 L3 L4

La ligne d’influence étant représentée par la fonction scalaire V(x), les efforts tranchants correspondants
à ces 3 cas de charges s’écrivent :
L1 + a L1 + L 2 + L 3

V=
∫ p(a ) ⋅ V(x ) ⋅ dx
L1
V=
∫ p(L ) ⋅ V(x ) ⋅ dx
L1 + L 2
3

L1 + a L1 + L 2 + L 3

V=
∫ p(a + L ) ⋅ V(x ) ⋅ dx + ∫ p(a + L ) ⋅ V(x ) ⋅ dx
L1
3
L1 + L 2
3

Page II.1-4 - 2
- effort tranchant maximum en valeur algébrique :

Il sera obtenu en prenant l’effort tranchant maximum des 7 cas de charges suivants :

p(L1 ) p(b)

a b a b
L1 L2 L3 L4 L1 L2 L3 L4

p(L 4 ) p(b+L 1 ) p(b+L 1 )

a b a b
L1 L2 L3 L4 L1 L2 L3 L4

p(L1 +L 4) p(L1 +L 4 ) p(b+L 4 ) p(b+L 4 )

a b a b
L1 L2 L3 L4 L1 L2 L3 L4

p(b+L1 +L 4 ) p(b+L1 +L 4 ) p(b+L1 +L 4 )

a b
L1 L2 L3 L4

La ligne d’influence étant représentée par la fonction scalaire V(x), les efforts tranchants correspondants à ces 7 cas de
charges s’écrivent :
L1 L2 L1 + L 2 + L3 + L 4
⎛ ⎞
V=

0
p(L1 ) ⋅ V(x ) ⋅ dx V=

L1 + a
p(b ) ⋅ V(x ) ⋅ dx V=

L1 + L 2 + L3
p⎜ L 4 ⎟ ⋅ V(x ) ⋅ dx
⎜ ⎟
⎝ ⎠
L1 L1 + L 2 L1 L1 + L 2 + L3 + L 4

V=
∫ p(b + L )⋅ V(x )⋅ dx + ∫ p(b + L )⋅ V(x )⋅ dx
0
1
L1 + a
1 V=
∫ p(L
0
1 + L 4 ) ⋅ V(x ) ⋅ dx +
∫ p(L
L1 + L 2 + L3
1 + L 4 ) ⋅ V(x ) ⋅ dx

L1 + L 2 L1 + L 2 + L3 + L 4

V=
∫ p(b + L
L1 + a
4 ) ⋅ V(x )⋅ dx + ∫ p(b + L
L1 + L 2 + L3
4 )⋅ V(x ) ⋅ dx

L1 L1 + L 2 L1 + L 2 + L3 + L 4

V=
∫ p(b + L
0
1 + L 4 ) ⋅ V(x ) ⋅ dx +
∫ p(b + L
L1 + a
1 + L 4 ) ⋅ V(x ) ⋅ dx +
∫ p(b + L
L1 + L 2 + L3
1 + L 4 ) ⋅ V(x ) ⋅ dx

• La démarche concernant le moment fléchissant dans la section droite SD sous charges mobiles est tout à fait
identique, sur la base de la ligne d’influence du moment de flexion dans la section SD dont l’allure est la
suivante :

section SD +
x

Page II.1-4 - 3
• La suite de ce chapître consiste :

- d’une part à généraliser la notion de ligne d’influence,


- d’autre part à donner les méthodes spécifiques permettant de les définir outre les méthodes directes telles
la méthode des forces ou la méthode des déplacements.
Ces méthodes spécifiques consistent en l’application du théorème de réciprocité de Maxwell-Betti ou en
l’application du principe des travaux virtuels.

1.2 -- définition :

• Soit une structure formée de poutres à comportement linéaire vis-à-vis des cas de charges (petites déformations et
petits déplacements, comportement élastique linéaire du matériau, calcul au premier ordre).

• La fibre moyenne de la structure (C) est orientée et on y définit une abscisse curviligne s.

k(s)
j(s)
t(s)

G(s) (C)
y

x
z O

A la section droite banale de la poutre, de centre de gravité G(s) d’abscisse curviligne s sur (C), on associe son
→ → →
repère orthonormé local G(s)xyy ou G (s ), t (s ), j (s ), k (s ) .

→ → d OG → →
Rappel : Le vecteur unitaire t (s ) vaut t (s ) = ; les vecteurs unitaires j (s ) et k (s ) sont portés par les axes
ds

principaux d’inertie de la section droite; ils sont orientés de façon à former avec t (s ) un repère orthonormé
direct.

• Supposons que l’on étudie un effet particulier E , sollicitation, déformation, déplacement, réaction d’appui sous
l’effet de charges mobiles comme par exemple des charges routières, des pressions de vent…..
Plus généralement les charges appliquées sont des forces concentrées ou réparties (le même développement peut
être fait avec des moments) appliquées sur la fibre moyenne, dont la direction est définie par le vecteur unitaire

u (s ) défini soit dans le repère global Oxyz, soit dans le repère local de la section droite associée G(s).

La ligne d’influence de l’effet E , associée à la fonction vectorielle u (s ) ainsi définie, est la fonction
scalaire E(s ) qui donne la valeur de l’effet E sous l’effet d’une force unité appliquée en G (s ) dans la direction

u (s ) .

Page II.1-4 - 4
1.3 -- applications :

• Soit un train de charges mobile constitué de forces concentrées et réparties de direction u (s ) , défini comme suit :

- forces concentrées Fi ⋅ u (s 0 + s i ) appliquées aux abscisses curvilignes (s0 + si ) i = (1, n ) de la fibre moyenne,

- ( ) (
forces réparties de densité linéique f j.u (s ) appliquées entre les abscisses s0 + s j et s0 + s′j ) j = (1, p ) de la
fibre moyenne.

Le comportement linéaire de la structure vis-à-vis des cas de charges permet d’exprimer comme suit, l’effet
considéré E :
⎡ s0 + s′j ⎤
E = E(s0 ) = ∑ ∑ ∫
[Fi ⋅ E(s0 + si )] + ⎢
s +s
f j ⋅ E(s ) ⋅ ds⎥
i =1, n j=1, p ⎣⎢ 0 j ⎦⎥
dE(s 0 )
La valeur de s0 qui correspond à un extrémum de E , maximum ou minimum, est telle que : =0
ds 0
• Quand les charges mobiles consistent en une densité de charges répartie sur une longueur quelconque à définir
pour obtenir l’effet maximum ou minimum recherché, il conviendra de positionner ces charges réparties entre
« zéros » de la ligne d’influence pour obtenir les extréma recherchés.

Page II.1-4 - 5
2 -- RECHERCHE DE LIGNES D’INFLUENCE

• La recherche des lignes d’influence peut se faire par les méthodes classiques exposées dans les chapitres qui
suivent, méthode des forces ou méthode des déplacements en particulier.

• Elle peut aussi être menée en appliquant le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti ou le principe des travaux
virtuels. Cette deuxième approche présente par contre l’avantage de donner rapidement l’allure de la ligne
d’influence recherchée.
C’est cette deuxième approche qui est présentée ci-dessous.

2.1 -- ligne d’influence d’un déplacement, translation ou rotation

2.1.1 -- position du problème :



• Le problème est de déterminer la ligne d’influence, associée à la fonction vectorielle u (s ) , de l’effet E
déplacement translation ou rotation de la section droite G* de la fibre moyenne :
u(s)
u(s)
G(s)
G(s) E(s) e
Ee (C)
(C)
F(s)=1.u(s)
G* G*


Soit e le vecteur unitaire porté par l’effet E étudié, déplacement translation ou rotation.
Nous recherchons la fonction scalaire E(s ) qui donne la valeur de l’effet E sous l’effet d’une force concentrée
→ → →
unité appliquée en G (s ) dans la direction u (s ) : F (s ) = 1 ⋅ u (s )

2.1.2 -- Résolution générale :

• Nous appliquons le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti aux 2 cas de charge suivants :


→ →
Cas de charges (1) : force F (s ) = 1 ⋅ u (s ) appliqué dans la section G (s ) :
déplacement (translation ou
rotation) projeté sur e
G(s)
E(s) e
(C)
F(s) = 1.u(s)
G*

→ →
Cas de charges (2) : effort (force ou moment) P = 1 ⋅ e appliqué dans la section G* :
(s) déplacement translation projeté sur u(s)

d(s).u(s)
G(s)
(C)
G*

P=1.e

Soit λ (s ) le déplacement translation de la section banale de centre de gravité G(s), dans le cas de charges (2) et
→ →
d(s ) ⋅ u (s ) sa projection sur u (s ) .

Page II.1-4 - 6
→ ⎡ →⎤ → →
Le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti s’écrit : P ⋅ ⎢E (s ) ⋅ e ⎥ = F (s ) ⋅ λ (s )
⎣ ⎦
→ ⎡ →⎤ → →
Soit : 1 ⋅ e ⋅ ⎢E(s ) ⋅ e ⎥ = 1 ⋅ u (s ) ⋅ λ (s )
⎣ ⎦
→ → →
D’où : E (s ) = u (s ) ⋅ λ (s ) = d (s ) = déplacement translation projeté sur u (s )

2.1.3 -- Exemples :

• Soit le portique ABCD suivant. Déterminer la ligne d’influence du déplacement horizontal du sommet B

associée à la fonction vectorielle u (s ) telle que définie.

E(s) e u(s)

B C

u(s) u(s)

A D

Cas de charges (1) : Cas de charges (2) : ligne d’influence


F(s)=1.u(s) d(s).u(s)
E(s) e P=1.e
B B C
C

A D
A D

→ ⎡ →⎤ → →
Le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti s’écrit : P ⋅ ⎢E (s ) ⋅ e ⎥ = F (s ) ⋅ λ (s )
⎣ ⎦
→ → →
Soit : E (s ) = u (s ) ⋅ λ (s ) = d (s ) = déplacement translation projeté sur u (s )

2.2 -- ligne d’influence d’une réaction d’appui ou d’une sollicitation :

2.2.1 -- position du problème


Le problème est de déterminer la ligne d’influence, associée à la fonction vectorielle u (s ) , de l’effet E , réaction
d’appui ou sollicitation, au point G* de la fibre moyenne :
u(s)

G(s)
(C)
G*
E

Page II.1-4 - 7
Nous recherchons donc l’effet E(s ) sous l’action d’une force concentrée unité appliquée en G (s ) dans la direction
→ → →
u (s ) : F (s ) = 1 ⋅ u (s )

G(s)

(C)
G* F(s)=1.u(s)
E(s)

2.2.2 -- résolution générale


→ →
Considérons donc la structure en équilibre sous le cas de charges F (s ) = 1 ⋅ u (s )

L’effet E dont on cherche la ligne d’influence est :

une réaction d’appui : une sollicitation :


G(s) G(s)

(C) (C)
G* G* F(s)=1.u(s)
F(s)=1.u(s)

E(s)
sollicitation moment de flexion E (s)

On crée au point G* la coupure associée à l’effet cherché, coupure externe pour une réaction d’appui, coupure interne
pour une sollicitation et on assure l’équilibre de la structure en appliquant à la coupure l’effet recherché E(s ) .
Si on cherche la ligne d’influence d’une réaction d’appui, la coupure est externe et on lui applique un effort égal à la
réaction d’appui cherchée E(s ) .
Si on cherche la ligne d’influence d’une sollicitation, la coupure est interne et on lui applique 2 efforts opposés égaux à
la sollicitation coupée E(s ) .

G(s) G(s)

G*
(C) G* (C)
F(s)=1.u(s) F(s)=1.u(s)
E(s)
E(s)
E(s)

2.2.2.1 -- La coupure élémentaire crée un mécanisme

Si cette coupure crée un mécanisme on peut trouver un accroissement virtuel cinématiquement admissible du champ de
déplacements à l’équilibre qui a lieu sans déformation de la structure.

On applique alors le principe des travaux virtuels sur cet accroissement virtuel du champ de déplacements à
l’équilibre :
Le travail virtuel des efforts extérieurs appliqués maintenus constants égaux à leurs valeurs à l’équilibre est égal à
l’accroissement virtuel de l’énergie de déformation calculées à contraintes constantes égales à leurs valeurs à
l’équilibre, dans le champ de déformations virtuel associé à l’accroissement virtuel du champ de déplacements.

L’accroissement virtuel du champ de déplacements ayant lieu sans déformation de la structure, l’accroissement virtuel
de l’énergie de déformation est nul. On en déduit que le travail virtuel des efforts extérieurs appliqués maintenus
constants égaux à leurs valeurs à l’équilibre est nul.
On en déduit que la ligne d’influence cherchée est, à un facteur multiplicatif près, l’accroissement virtuel
cinématiquement admissible du champ de déplacements à l’équilibre qui a lieu sans déformation de la structure.

Voir les exemples ci-dessous.

Page II.1-4 - 8
2.2.2.2 -- La coupure élémentaire ne crée pas de mécanisme

On applique le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti aux 2 cas de charges suivants :


→ →
Cas de charges (1) : effort F (s ) = 1 ⋅ u (s ) appliqué dans la section G (s ) et effort E(s ) appliqué à la coupure :

G(s) G(s)
v=0 w=0
(C) (C)
G* F(s)=1.u(s) G* F(s)=1.u(s)
E(s)
E(s) réaction d'appui sollicitation
cas de charges (1) E(s) cas de charges (1)

Cas de charges (2) : effort P appliqué à la coupure dans la section G*

(s)
d(s).u(s) (s)
w'#0 d(s).u(s)
v'#0 G(s)
(C) G* G(s)
(C)
G*
réaction d'appui P
P sollicitation
cas de charges (2) P cas de charges (2)


Soit λ (s ) le déplacement translation de la section banale de centre de gravité G(s), dans le cas de charges (2) et
→ →
d(s ) ⋅ u (s ) sa projection sur u (s ) .
Le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti appliqué aux cas de charges (1) et (2), s’écrit respectivement :
→ → → →
E (s ) ⋅ v'+ F (s ) ⋅ λ (s ) = P ⋅ v = 0 E (s ) ⋅ w '+ F (s ) ⋅ λ (s ) = P ⋅ w = 0
→ → → →
Soit : E (s ) ⋅ v'+ u (s ) ⋅ λ (s ) = E (s ) ⋅ v'+d(s ) = 0 soit : E (s ) ⋅ w '+ u (s ) ⋅ λ (s ) = E (s ) ⋅ w '+d(s ) = 0

d (s ) d (s )
D’où la ligne d’influence : E(s ) = − D’où la ligne d’influence : E(s ) = −
v′ w′

Remarque :

• une coupure externe crée un mécanisme ⇔ la structure initiale est extérieurement isostatique

une coupure externe ne crée pas un mécanisme ⇔ la structure initiale est extérieurement hyperstatique

• Par contre une coupure interne peut créer un mécanisme dans une structure hyperstatique :

structure initiale hyperstatique

coupure interne : rotule dans le porte à faux

Page II.1-4 - 9
2.2.3 -- Exemples : ligne d’influence d’une réaction d’appui

2.2.3.1 -- la coupure externe réalisée crée un mécanisme, on applique le principe des travaux
virtuels

Exemple 1 : ligne d’influence de la réaction d’appui d’une poutre isostatique, associée à la fonction vectorielle u (s )
suivante (normale à la fibre moyenne) :

u(s)

E
On crée la coupure : on obtient le mécanisme :

Etat d’équilibre considéré :

v=0
F(s)=1.u(s)

E(s)

Accroissement virtuel du champ de déplacements :

v d(s).u(s)

Principe des travaux virtuels :


→ ⎡ → ⎤
Travail virtuel des efforts extérieurs appliqués : E(s ) ⋅ v + F (s ) ⋅ ⎢d (s ) ⋅ u (s )⎥ = E(s ) ⋅ v + d (s )
⎣ ⎦
Accroissement virtuel de l’énergie de déformation : 0

d (s )
D’où : E(s ) ⋅ v + d (s ) = 0 d’où la ligne d’influence : E(s ) = −
v

La ligne d’influence cherchée est, à un facteur multiplicatif près, la déformée de la structure suivant u (s ) , dans
l’accroissement virtuel cinématiquement admissible du champ de déplacements.

Page II.1-4 - 10
2.2.3.2 -- la coupure externe réalisée ne crée pas un mécanisme, on applique le théorème de
réciprocité de Maxwell-Betti.

Exemple 2 : ligne d’influence de la réaction d’appui d’une poutre continue, associée à la fonction vectorielle u (s )
suivante (normale à la fibre moyenne) :

u(s)

On crée la coupure :

Cas de charges (1) :

v=0
F(s)=1.u(s)

E (s)

Cas de charges (2) :

v'#0
d(s).u(s)

→ ⎡ → ⎤
Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti : E(s ) ⋅ v '+ F (s ) ⋅ ⎢d (s ) ⋅ u (s )⎥ = E(s ) ⋅ v '+ d (s ) = P ⋅ v = 0
⎣ ⎦
d (s )
D’où la ligne d’influence : E(s ) = −
v′

La ligne d’influence cherchée est, à un facteur multiplicatif près, la déformée de la structure suivant u (s ) , sous le cas
de charges (2).

Page II.1-4 - 11
2.2.4 -- Exemples : ligne d’influence d’une sollicitation

2.2.4.1 -- la coupure interne réalisée crée un mécanisme, on applique le principe des travaux
virtuels

Exemple 3 : ligne d’influence de l’effort tranchant dans une section droite banale d’une poutre isostatique, associée

à la fonction vectorielle u (s ) suivante (normale à la fibre moyenne) :

E
u(s)

On crée la coupure : on obtient le mécanisme :

Etat d’équilibre considéré :

E
E v=0
F(s)=1.u(s)

Accroissement virtuel du champ de déplacements :

v d(s).u(s)

Principe des travaux virtuels :


→ ⎡ → ⎤
Travail virtuel des efforts extérieurs appliqués : E(s ) ⋅ δv + F (s ) ⋅ ⎢d (s ) ⋅ u (s )⎥ = E(s ) ⋅ δv + d (s )
⎣ ⎦
Accroissement virtuel de l’énergie de déformation : 0

d (s )
D’où : E(s ) ⋅ δv + d (s ) = 0 d’où la ligne d’influence : E(s ) = −
δv

Page II.1-4 - 12
2.2.4.2 -- la coupure interne réalisée ne crée pas un mécanisme, on applique le théorème de
réciprocité de Maxwell-Betti.

Exemple 4 : ligne d’influence du moment fléchissant dans une section droite banale d’une poutre continue, associée

à la fonction vectorielle u (s ) suivante :

E
u(s)

On crée la coupure interne :

Cas de charges (1) :


w=0

E(s) E(s) F(s)=1.u(s)

Cas de charges (2) :


w'#0

P P
d(s).u(s)

→ ⎡ → ⎤
Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti : E(s ) ⋅ w '+ F (s ) ⋅ ⎢d (s ) ⋅ u (s )⎥ = E(s ) ⋅ w '+ d (s ) = P ⋅ w = 0
⎣ ⎦
d (s )
D’où la ligne d’influence : E(s ) = −
w′

La ligne d’influence cherchée est, à un facteur multiplicatif près, la déformée de la structure suivant u (s ) , sous le cas
de charges (2).

Page II.1-4 - 13
2.3 -- allures générales des lignes d’influence des poutres continues

2.3.1 -- ligne d’influence du moment de flexion dans la section droite banale SD

section SD

F F'

section SD

F F'

section SD

F F'

section SD

F F'

section SD

F F'

2.3.2 -- ligne d’influence de l’effort tranchant dans la section droite banale SD

section SD

Page II.1-4 - 14
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-1)-5.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.1 DEFINITIONS – HYPOTHESES ET PROPRIETES – EXPRESSIONS DES CONTRAINTES,
DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN FONCTION DES SOLLICITATIONS

CHAPITRE II.1-5 THEOREMES DE L’ENERGIE – CALCUL DES


CONTRAINTES, DEFORMATIONS ET DEPLACEMENTS EN
FONCTION DES SOLLICITATIONS - EXEMPLES DE SYNTHESE
ET EXERCICES CORRIGES

1 -- CALCUL DE SOLLICITATIONS-THEOREMES DE L’ENERGIE, CALCUL DE DEPLACEMENTS-


CALCUL DE CONTRAINTES, TENSEUR CONTRAINTES-VARIATIONS DIMENSIONNELLES-LIGNES
D’INFLUENCE-PHASAGE

1.1 -- Exemple 1 : console haubanée


Calcul de sollicitations par la statique
Variations dimensionnelles
Calcul de déplacements et de contraintes – tenseur contraintes

ENONCE

Soit la structure plane chargée dans son plan :


D

HD
L 2, E, S
L RD
C
A B
HA
+
RA
L, E, I L, E, I

E est le module de déformation commun de toutes les poutres de la structure.


On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant dans la poutre AB.

Les caractéristiques mécaniques des sections droites de chacune des 3 poutres sont constantes :
• Poutre AB : inertie I autour de l’axe perpendiculaire au plan de la structure.
• Poutre CD : aire S.

1°/ - La structure est soumise à l’action d’une densité de force verticale p appliquée sur BC :

HD p
RD

HA B
+
RA

Déterminer :
1°/ - a - Les réactions d’appui,
1°/ - b - Les sollicitations, effort normal, effort tranchant, moment fléchissant, dans la structure en adoptant les
conventions de signes de la Résistance des Matériaux dans l’orientation de la fibre moyenne indiquée
ci-dessus.

Page II.1-5 -- 1
2°/ - Sous le même cas de charge, déterminer le déplacement vertical δ de l’extrémité B de la poutre.

3°/ - Sous le cas de charge variation dimensionnelle δu 0 (translation différentielle) appliqué à la barre CD, calculer le
déplacement vertical δ ′ du point B.

u0

C
A
B

4°/ - En déduire la longueur à vide (longueur à contraintes nulles) de la barre CD pour que dans le cas de charge du 1°/
ci-dessus, le déplacement vertical de B soit nul.

5°/ - Les sections droites de la poutre AB ont la géométrie commune suivante :


1,00
y
0,10

1,00 z G
x

0,12

0,04
0,50

5°/ - a - Déterminer la position du centre de gravité de la section droite et son inertie principale I z , par rapport à l’axe
Gz .

5°/ - b - Donner, avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux, le tenseur contraintes au point P de la
section droite d’encastrement en C (section à droite de C, à l’abscisse curviligne L+ ε ), dans le repère local de la
section Gxyz.
y
0,10
P

z G
x

Rappel : Tenseur contraintes, conventions de signes de la Résistance des Matériaux :


Considérons un solide chargé, en équilibre. Soit Σ une surface, passant par le point P, qui décompose le corps en 2
parties (A) et (B). L'action de la partie (A) sur la partie (B) se réduit à des contraintes Σ
r réparties sur la surface
telle que sur un élément d Σ Σ
de , la partie (A) exerce sur la partie (B) une force f . dΣ avec :
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤ ⎡α ⎤
r ⎢ xx ⎥
f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ ∗ ⎢⎢ β ⎥⎥ ⎢ β ⎥ sont les cosinus directeurs de la normale à dΣ extérieure à (A)
⎢ ⎥
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥ ⎢ γ ⎥ ⎢⎣ γ ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
(conventions de signes de la Résistance des Matériaux). Une contrainte normale positive est une compression.

Page II.1-5 -- 2
SOLUTION

L 2, E, S
L
C
A B

L, E, I L, E, I

1°/ -

HD p
RD

HA B
+
RA

1°/ - a - Les réactions d’appui :

Equations de la statique : R A + R D − p.L = 0


HA + HD = 0
3L
L.H D + p.L. =0
2

Relation supplémentaire : L.H D + L.R D = 0


3pL pL
D’où : H A = R D = −H D = RA = −
2 2

1°/ - b - Les sollicitations :

Effort normal : N(σ ) Effort tranchant : V(σ ) Moment fléchissant : M(σ )

_ N=-3pL 2 /2 V=0 M=0

_
_ _
V=-pL/2
+ +

N=3pL/2
V=+pL M=-pL2/2

Page II.1-5 -- 3
2°/ - Déplacement vertical δ de l’extrémité B de la poutre :

-2 n =2 2

-2
=1
1 +
m
+L
M (σ ) ⋅ m ϕ (σ ) N(σ ) ⋅ n ϕ (σ ) 1 ⎡ pL2 L 3L pL2 L 2L ⎤ 1 ⎡ 3pL 2 ⎤
δ=
∫ EI
⋅ dσ +
∫ ES
⋅ dσ = ⎢− ⋅ ⋅
EI ⎣⎢ 2 3 4
− ⋅ ⋅ ⎥+ ⎢−
2 2 3 ⎥⎦ ES ⎣⎢ 2
⋅2 2 ⋅L 2⎥
⎥⎦
7pL4 6 2 pL2
δ=− −
24EI ES

3°/ - Sous le cas de charge variation dimensionnelle δu 0 (translation différentielle) appliqué à la barre CD,
déplacement vertical δ ′ du point B :

u0

C
A
B

δ′ =
∫ δu 0 (σ)⋅ n ϕ (σ) ⋅ dσ = δu 0 ⋅ 2 2 ⋅ L 2 = 4L ⋅ δu 0

4°/ - longueur à vide L v (longueur à contraintes nulles) de la barre CD pour que dans le cas de charge du 1°/ ci-
dessus, le déplacement vertical de B soit nul.

7pL4 6 2 pL2
L v = L 2 .[1 − δu 0 ] avec δu 0 tel que δ + δ ′ = 0 soit : − − + 4L ⋅ δu 0 = 0
24EI ES
7 pL3 3 2 pL
δu 0 = +
96EI 2ES
⎡ ⎛ 7 pL3 3 2 pL ⎞⎤
D’où : L v = L 2 ⋅ ⎢1 − ⎜ + ⎟⎥
⎢⎣ ⎜⎝ 96EI 2ES ⎟⎠⎥

5°/ - a –centre de gravité de la section droite d’encastrement et inertie principale I z , par rapport à l’axe Gz .
1,00
y axe
0,10 aire A1

1,00 z G G
x aire A2

0,12 aire A3

0,04
0,50

Page II.1-5 -- 4
Aire (m2) moment statique par Inertie par
rapport à l’axe ∆ rapport à l’axe ∆
0,13
Aire A1 0,1x1 0,1x1x0,05 1x
3
13
Aire A2 0,04x1 0,04x1x0,6 0,04x + 0,04 x1x 0,6 2
12
0,12 3
Aire A3 0,12x0,5 0,12x0,5x1,16 0,5x + 0,12x 0,5x1,16 2
12
------------- ------------------- ------------------------------------
S = 0,20 µ ∆ = 0,0986 I ∆ = 0,098874666
D’où :
- Position du centre de gravité par rapport à l’axe ∆ :
µ
v = ∆ = 0,493 v ′ = 0,727
S
- Inertie principale I z = I ∆ − S.v 2 = 0,050265

5°/ - b – Tenseur contraintes au point P de la section droite d’encastrement en A, dans le repère local de la
section Gxyz , avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux
1,00
y
0,10
P
i
aire A
z G
x
0,04
⎡ 0 ⎤
⎢ y = 0,393⎥
Les coordonnées de P dans Gxyz sont :
⎢ P ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
Sollicitations et contraintes sont considérées avec les conventions de la R de M, comme l’action de l’aval sur l’amont
(droite sur gauche) ⇒
pL2
- Dans la section considérée, les sollicitations sont : N = 0 V = pL M=−
2
- Au point P de la section, la contrainte sur une facette contenue dans la section vaut :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡− 1⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ 0 ⎥ ⎢ ⎥
0 ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥
⎢ yx
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
Avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux sur les sollicitations et sur le tenseur contraintes :
N M ⋅ yP M ⋅ yP − 0,393 pL2
• σ xx = + = = ⋅ = −3,9093 ⋅ pL2
S Iz Iz 0,050265 2


⎡0⎤ ⎡ 0 ⎤
m Az → m Az ⎢ ⎥
• τ =V⋅ ⋅ i =V⋅ ⋅ ⎢− 1⎥ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥ ⇒
Iz ⋅ b Iz ⋅ b
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦
m Az
σ xy = V ⋅
Iz ⋅ b
Avec m Az = moment statique de l’aire A par rapport à Gz = 0,10.1,00.(0,493-0,05) = 0,0443
0,0443
σ xy = pL ⋅ = 22,033.pL
0.050265 ⋅ 0.04
σ xz = 0
⎡− 3,9093 ⋅ L 22,033 0⎤
• D’où le tenseur contraintes : pL.⎢⎢ 22,033 0 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 0⎥⎦

Page II.1-5 -- 5
1.2 -- Exemple 2 : portique isostatique
Calcul de sollicitations par la statique
Calcul de dzéplacements par le théorème de Castigliano

ENONCE

Soit la structure composée de poutres, plane, chargée dans son plan suivante (fibre moyenne) :

2L

C
B D

A E
H1 H2

R1 R2

AB = BC = CD = DE = L

E = module de déformation longitudinale commun à toutes les poutres


I = inertie commune à toutes les sections droites autour de l’axe principal d’inertie perpendiculaire au plan de
la structure.

On considère le cas de charges suivant :

H1 H2

R1 R2

• Calculer les réactions d’appui,

• Tracer les diagrammes des sollicitations dans les poutres (effort normal, effort tranchant,
moment fléchissant) en adoptant les conventions de signes de la Résistance des Matériaux dans
l’orientation indiquée ABCDE de la fibre moyenne,

• Calculer le déplacement vertical du point C.

On négligera les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

Page II.1-5 -- 6
SOLUTION
p

H1 H2

R1 R2
1°/ - Réactions d’appui :

Equations de la statique :

Equations d’équilibre statique : R 1 + R 2 − p ⋅ L = 0


H1 + H 2 = 0
3L
2R1 ⋅ L − p ⋅ L ⋅ =0
2
Relation supplémentaire : H2 ⋅ L + R 2 ⋅ L = 0

3pL pL pL pL
⇒ R1 = R2 = H2 = − H1 =
4 4 4 4

2°/ - Sollicitations :

On adopte les conventions de signes de la Résistance des Matériaux avec l’orientation de la fibre moyenne définie ci-
dessus.

Rappel : conventions de signes de la Résistance des Matériaux

calculées à droite : calculées à gauche :

s0 s s0 s

Effort normal : Effort tranchant :

pL/4 pL/4
+ +

-- --
3pL/4 + + pL/4 -pL/4 -- -pL/4 + pL/4

H2 H2
H1 H1
R1 R2 R1 R2

Page II.1-5 -- 7
Moment fléchissant M :
x 2 2/2
- pL/4+3pLx/4-px
3L/4 = - pL(L-x)/4+px(L-x)/2
= - p(L-x)(L-2x)/4
L/2
2 2
-pL/4 -pL/4

-- --
2
-pL/4 2
+ 2
-pL/4
--
pL/32 --

H2
H1

R1 R2

Epure du moment fléchissant m ϕ provoqué par la force Φ = 1 appliquée au point et dans la direction du
déplacement cherché :
-L/2 -L/2
=1
-- --
-L/2 -L/2

-- --

H1 =1/2 H 2 = -1/2

R1 =1/2 R2 =1/2

M⋅m
d=∫ ⋅ ds
structure EI

1 ⎡⎛⎜ pL2 L 2 L ⎞⎟ LL ⎛ x⎞ p ⎤
d= ⋅⎢ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅3+ ∫ ⋅ ⎜1 − ⎟ ⋅ ⋅ (L − x ) ⋅ (L − 2 x ) ⋅ dx ⎥
EI ⎢⎜⎝ 4 2 3 2 ⎟⎠ 0 2 ⎝ L⎠ 4 ⎥⎦

1 ⎡ pL4 p L ⎤
d= ⋅⎢ + ⋅ ∫ (L − x )2 ⋅ (L − 2 x ) ⋅ dx ⎥
EI ⎣⎢ 8 8 0
⎦⎥
L 2 L L L 4
7 pL4
∫0 (L − x ) ⋅ (L − 2x )⋅ dx = L ⋅ 3 ⋅ 2 = 6
2
d=
48EI
(L-x) 2
L2

+ x
x G = L/4

(L-2x) x=L
L

+ x = L/2 x
_

Page II.1-5 -- 8
1.3 -- Exemple 3 : poutre diapason
Calcul de sollicitations par la statique
Calcul de déplacements – lignes d’influence
Calcul de contraintes – tenseur contraintes
ENONCE

Soit la structure plane chargée dans son plan :


L

D C

A B

a
E est le module de déformation commun de toutes les poutres de la structure.

Les caractéristiques mécaniques des sections droites de chacune des 3 poutres sont constantes :
aire S, inertie I

1 - La structure est soumise à des forces normales à la fibre moyenne

D C

A B

En appliquant le théorème de réciprocité de Maxwell – Betti, tracer à « main-levée » l’allure de la ligne d’influence du
déplacement vertical δ du point C.

Rappel :
( ) ( )
la ligne d’influence en question est la fonction scalaire δ x telle que δ x est la valeur de δ pour F = 1 appliqué
dans la section d’abscisse curviligne x sur la fibre moyenne.
Voir cours « Chapitre II.1-4 – lignes d’influence »

Page II.1-5 -- 9
2 - La structure est soumise à une force verticale F appliquée sur CD à la distance x de l’extrémité D

x
F
+
D C

+
+
HA
A B

MA RA

2 – a – Déterminer les réactions d’appui.

2 – b - Déterminer les sollicitations, effort normal, effort tranchant, moment fléchissant, dans la structure en adoptant
les conventions de signes de la Résistance des Matériaux dans l’orientation de la fibre moyenne indiquée ci-dessus,
Rappel :
conventions de signes de la Résistance des Matériaux

N>0 N>0

M>0
M>0
V>0 V>0

2 – c – calculer δ le déplacement vertical du point C en négligeant les déformations d’effort tranchant.

2 – d - Calculer le rayon de courbure de la fibre moyenne déformée le long de BC.

2 – e - La section droite d’encastrement au point A de la fibre moyenne, a la géométrie suivante :

1,00
y
0,10
P

1,00 z G
x

0,12

0,04
0,50
Déterminer la position du centre de gravité de la section droite d’encastrement et son inertie principale I z , par rapport
à l’axe Gz .

Donner, avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux, le tenseur contraintes au point P de la section
droite d ’encastrement en A, dans le repère local de la section Gxyz.

Page II.1-5 -- 10
Rappel : Tenseur contraintes, conventions de signes de la Résistance des Matériaux :

Considérons un solide chargé, en équilibre. Soit Σ une surface, passant par le point P, qui décompose le corps en 2
parties (A) et (B). L'action de la partie (A) sur la partie (B) se réduit à des contraintes réparties sur la surface Σ telle
r
que sur un élément dΣ de Σ , la partie (A) exerce sur la partie (B) une force f .dΣ avec :
⎡σ σ xy σ xz ⎤ ⎡α ⎤
r ⎢ xx ⎥ ⎢ ⎥
f = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ ∗ ⎢β ⎥
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥ ⎢ γ ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
⎡α ⎤
⎢ ⎥ les cosinus directeurs de la normale à dΣ extérieure à (A) (conventions de signes de la Résistance des
⎢β ⎥
⎢⎣ γ ⎥⎦
Matériaux). Une contrainte normale positive est une compression.

3 – ligne d’influence de δ le déplacement vertical du point C

Dans toute la suite, on adopte les hypothèses simplificatrices suivantes :

- on pose a = b = L/2
- on ne prend en compte que les déformations de flexion

Déterminer l’équation de la ligne d’influence de δ déplacement vertical en C pour les forces verticales appliquées à la
poutre CD.

4 – la structure est chargée par une charge verticale répartie d’intensité constante « p » appliquée entre 2
sections droites G 1 et G 2 de la poutre CD.
x2
x1
p

D G1 G2 C

A B

4 – a - Déterminer la position de la charge répartie « p », c'est-à-dire les valeurs de x 1 et x 2 , qui rend maximal en
valeur algébrique δ , le déplacement vertical de C et donner la valeur correspondante de ce déplacement.
Tracer « à main levée » l’allure de la déformée.

4 – b - Déterminer la position de la charge répartie « p », c'est-à-dire les valeurs de x 1 et x 2 , qui rend minimal en
valeur algébrique δ , le déplacement vertical de C et donner la valeur correspondante de ce déplacement.
Tracer « à main levée » l’allure de la déformée.

Page II.1-5 -- 11
SOLUTION

1 - La structure est soumise à des forces normales à la fibre moyenne, allure de la ligne d’influence du
déplacement vertical δ du point C

D C

A B

Application du théorème de réciprocité de Maxwell – Betti :


Cas de charges (1) : Cas de charges (2) :
x x

P=1 (x) F=1


D C D C
x v(x)
x

A B A B

Maxwell – Betti ⇒ P ⋅ v(x ) = F ⋅ δ(x ) ⇒ δ(x ) = v(x )


D’où allure de la ligne d’influence : δ(x ) = v(x )

F=1
_

x +
+

2 - La structure est soumise à une force verticale F appliquée à la distance x de l’extrémité D :

x
F
+
D C

+
HA +
A B

MA RA

2 – a - Réactions d’appui

La structure est extérieurement et intérieurement isostatique.


Equations d’équilibre statique : H A = 0 R A − F = 0 M A + F(L − x − a ) = 0

Page II.1-5 -- 12
D’où : H A = 0 R A = F M A = −F(L − x − a )
2 - b - Sollicitations

On adopte les conventions de signes de la R. de M. avec l’orientation ci-dessus de la fibre moyenne de la structure
:
conventions de signes de la Résistance des Matériaux

N>0 N>0

M>0
M>0
V>0 V>0
Effort normal : (compté positif en compression)

F
+ C
D

+ + +F
+
0
A B
- F(L-x-a)
F
Effort tranchant :
x

F
+ -F
D C

+
0 A +
B
+F
- F(L-x-a)
F

Moment fléchissant :

x
- F.(L-x)
F _
+ C
D

+ _ - F.(L-x)
- F.(L-x-a)
valeur algébrique +
0
A _ B
- F(L-x-a) - F.(L-x)
F

Page II.1-5 -- 13
2 – c - Déplacement vertical du point C :

Soit m ϕ (s ) et n ϕ (s ) les sollicitations de moment fléchissant et d’effort normal dans la structure dûes à une force
verticale Φ = 1 appliquée au point C.

Epure de m ϕ (s ) :

+
D C

+
A +
B
_

-a
Epure de n ϕ (s ) :

+ C
D

+ -1

A +
B

Remarque :
- F.(L-x-a) - F.(L-x-a)
valeur algébrique valeur algébrique

A B
= +
- F.(L-x) - F.(L-x)

⎡ M (F) ⋅ m φ N(F) ⋅ n φ ⎤ 1 ⎡ F ⋅ (L − x ) ⋅ a ⋅ a F ⋅ (L − x − a ) ⋅ a ⋅ 2 ⋅ a ⎤ F ⋅ b
δ= ∫ ⎢
EI
+
ES ⎥⎦
⎥ ⋅ ds = ⋅
EI ⎢⎣ 2⋅3
+
2⋅3 ⎥ − E ⋅S

struct ⎢⎣

F⋅a2 F⋅b
δ= ⋅ [3 ⋅ (L − x ) − 2 ⋅ a ] −
6EI E ⋅S

2 – d – rayon de courbure de la fibre moyenne déformée de BC

la rotation différentielle au point banal G(s) de la fibre moyenne sur BC, a pour composantes dans le repère local Gxyz
de la section :

⎡δωx ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
δ Ω (s ) = ⎢⎢δωy ⎥⎥ = ⎢⎢ 0 ⎥=⎢
⎥ ⎢ 0 ⎥

⎢⎣ δωz ⎥⎦ ⎢⎣M z E ⋅ I⎥⎦ ⎢⎣− F.(L − x ) E.I⎥⎦
Par définition δω z .ds est la rotation relative de la section G(s+ds) par rapport à la section G(s) dans la déformation
due au chargement.

Page II.1-5 -- 14
F

G(s) ds
z (s).ds
G(s+ds)
R(s)

ds
Si R(s) est le rayon de courbure de la déformée, on a donc, au signe près : δω z .ds =
R (s )
1 E .I
D’où : R (s ) = =
δω z (s ) F .(L − x )

2 – e1 – position du centre de gravité de la section droite d’encastrement et inertie principale I z , par rapport à
l’axe Gz .

1,00
y axe
0,10 aire A1

1,00 z G G
x aire A2

0,12 aire A3

0,04
0,50
µ

Aire (m2) moment statique par Inertie par


rapport à l’axe ∆ rapport à l’axe ∆

0,13
Aire A1 0,1x1 0,1x1x0,05 1x
3
13
Aire A2 0,04x1 0,04x1x0,6 0,04x + 0,04 x1x 0,6 2
12
0,12 3
Aire A3 0,12x0,5 0,12x0,5x1,16 0,5x + 0,12x 0,5x1,16 2
12
------------- ------------------- ------------------------------------

S = 0,20 µ ∆ = 0,0986 I ∆ = 0,098874666

D’où :

- Position du centre de gravité par rapport à l’axe ∆ :


µ
v = ∆ = 0,493 v ′ = 0,727
S
- Inertie principale I z = I ∆ − S.v 2 = 0,050265

Page II.1-5 -- 15
2 – e2 - Tenseur contraintes au point P de la section droite d ’encastrement en A, dans le repère local de la
section Gxyz , avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux

1,00
y
0,10
P
aire A
M>0 V>0 G
z
x
x sur y

0,04

⎡ 0 ⎤
Les coordonnées de P dans Gxyz sont : ⎢ y = 0,393⎥
⎢ P ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

Sollicitations et contraintes sont considérées avec les conventions de la R de M, comme l’action de l’aval sur l’amont
(droite sur gauche) ⇒
- Dans la section considérée, les sollicitations sont : N = 0 V=F M = F(L − x − a )

- Au point P de la section, la contrainte sur une facette contenue dans la section vaut :
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡− 1⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢σ 0 ⎥ ⎢ ⎥
0 ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥
⎢ yx
⎢⎣ σ zx 0 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ σ xz ⎥⎦

Avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux sur les sollicitations et sur le tenseur contraintes :

N M ⋅ yP M ⋅ yP 0,393
• σ xx = + = = ⋅ F ⋅ (L − x − a ) = 7,8186 ⋅ F ⋅ (L − x − a )
S Iz Iz 0,050265


⎡0⎤ ⎡ 0 ⎤
m Az → m Az ⎢ ⎥
• τ =V⋅ ⋅ i =V⋅ ⋅ ⎢− 1⎥ = − ⎢⎢σ xy ⎥⎥ ⇒
Iz ⋅ b Iz ⋅ b
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣σ xz ⎥⎦
Avec m Az = moment statique de l’aire A par rapport à Gz = 0,10.1,00.(0,493-0,05) = 0,0443
m Az 0,0443
σ xy = V ⋅ = F⋅ = 22,033.F
Iz ⋅ b 0.050265 ⋅ 0.04

σ xz = 0
⎡7,8186 ⋅ F ⋅ (L − x − a ) 22,033 ⋅ F 0⎤
• D’où le tenseur contraintes : ⎢ 22,033 ⋅ F 0 0⎥⎥

⎢⎣ 0 0 0⎥⎦

Remarque :

Avec les conventions de signes de la R de M, la contrainte en P (action « droite » sur « gauche ») a donc pour
composantes dans Gxyz :

⎡7 ,8186 ⋅ (L − x − a ) 22 ,033 0⎤ ⎡− 1⎤ ⎡− 7 ,8186 ⋅ F ⋅ (L − x − a )⎤


⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
F .⎢ 22 ,033 0 0⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ = ⎢ − 22 ,033 ⋅ F ⎥
⎢⎣ 0 0 0⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

Page II.1-5 -- 16
3 – ligne d’influence de δ déplacement vertical du point C pour les forces verticales appliquées à CD

Dans toute la suite, on adopte les hypothèses simplificatrices suivantes :


- on pose a = b = L/2
- on ne prend en compte que les déformations de flexion
a2
Equation de la ligne d’influence de δ (F=1) : δ= ⋅ [2 ⋅ L − 3 ⋅ x ]
6EI

x=2L/3

(0)= a 2 L/3EI (x)= a 2 (2L-3x)/6EI


+
D C
-
x (L)= -a 2 L/6EI

A
B

4 – la structure est chargée par une charge verticale répartie d’intensité constante « p » appliquée entre 2
sections droites G 1 et G 2 de la poutre CD.

x2
x1
p

G1 G2 C
D

A B

4 – a - valeur maximale de δ en valeur algébrique

2L 3
p ⋅ a 2 L2
x1 = 0 x 2 = 2L 3 δ max = ∫ p ⋅ δ(x ) ⋅ dx =
9EI
0
allure de la déformée :
2L/3

-4pL2 /9 allure de la déformée


_

+
réactions d'appui et _
+

moment de flexion -4pL2 /9

0 +

_
-pL2 /9
-pL2 /9 -4pL2 /9
2pL/3

Page II.1-5 -- 17
4 – b - valeur minimale de δ en valeur algébrique
L
p ⋅ a 2 L2
x 1 = 2L 3 x2 = L δ min = ∫ p ⋅ δ(x ) ⋅ dx = −
36 ⋅ EI
2L 3
allure de la déformée :

-pL2 /18 allure de la déformée

+
réactions d'appui et _
+
moment de flexion pL2 /9 -pL2 /18

0 + +
_
2
pL /9 -pL2 /18
pL/3

Page II.1-5 -- 18
1.4 -- Exemple 4 : structure phasée
Calcul de sollicitations par les équations de la statique
Calcul de déplacements par application du théorème de Castigliano
Phasage

ENONCE

Soit la structure plane chargée dans son plan suivante :

L E, I

E, I
B C

2L

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant dans les poutres AB et BC (respectivement
horizontale et verticale dans la structure non chargée).

E est le module de déformation commun des poutres de la structure.


I est l’inertie commune à toutes les sections droites (autour de l’axe perpendiculaire au plan de la structure).

1°/ -- Soit le cas de charge suivant :

RA
MA
HA A
p
v
u
B C
Déterminer :

- Les réactions d’appui,

- La sollicitation de moment fléchissant, dans la structure en adoptant les conventions de signes de la


Résistance des Matériaux dans l’orientation de la fibre moyenne indiquée ci-dessus,

- Le déplacement horizontal u, et le déplacement vertical v du point C.

Page II.1-5 -- 19
2°/ -- Déterminer, les déplacements horizontal u1 et vertical v1 du point C dans le cas de charge suivant :

F v1
a u1
B C

AB = L tg a = 1/2
BC = 2L sin a = 5/5
AC = L 5 cos a = 2 5/5
On exprimera u1 et v1 en fonction de F, E, I, L.

3°/ -- Le cas de charge du 1°/ -- précédent est supposé être le poids propre de la poutre BC.

On suppose que les opérations de mise en œuvre de la structure sont chronologiquement les suivantes :
- Phase 1 : mise en œuvre de la poutre AB verticale,
- Phase 2 : mise en œuvre de la poutre BC sur un étaiement continu horizontal,
- Phase 3 : enlèvement de l’étaiement après réalisation de la structure totale.

Le cas de charge poids propre de la poutre BC est donc appliqué à la structure dont la géométrie initiale à vide (en
supposant nulle l’accélération de la pesanteur) est : poutre AB verticale, poutre BC horizontale.

La phase 4 suivante de la mise en œuvre consiste à ramener le point C sur l’horizontale du point B par la mise en
tension d’une bielle (poutre bi-articulée supposée non pesante) entre les points A et C, comme suit :

B C

3°/ -- a/ - Déterminer l’effort F (en fonction de p et de L) à mettre en œuvre dans la bielle AC pour ramener le point C
sur l’horizontale du point B sous le cas de charge poids propre de la poutre BC. On utilisera évidemment les résultats
de 1°/ - et 2°/ - précédents.

3°/ -- b/ - Donner le déplacement horizontal final λ du point C.

3°/ -- c/ - En déduire la longueur à vide L 0 de la bielle AC qu’il faut mettre en œuvre en phase 4.
On supposera que :
- la bielle AC a une section droite constante égale à S et que son module de déformation longitudinal est E1 ,
- λ est infiniment petit devant L.

On exprimera L 0 en fonction de E1 ,S ,F et λ , sans détailler les expressions de F et de λ .

Dans la totalité de l’exercice, on ne raisonnera que sur des structures isostatiques, en ne prenant en compte :
- que les déformations de flexion dans les poutres AB et BC,
- que les déformations d’effort normal dans la bielle AC.

Page II.1-5 -- 20
SOLUTION

L E, I

E, I
B C

2L

La structure est extérieurement isostatique et intérieurement isostatique.

1°/ --

RA
MA
HA A
p
v
u
B C

- Les réactions d’appui :

Equations d’équilibre statique de la structure : HA = 0


R A − 2 pL = 0
M A − 2pL2 = 0
D’où les réactions d’appui : H A = 0
R A = 2pL
M A = 2pL2
- Sollicitation de moment fléchissant dans la structure avec les conventions de signes de la Résistance des
Matériaux dans l’orientation de la fibre moyenne indiquée :

Epure du moment fléchissant M dans la structure :

v
_ u
x

-2pL2 _
-px 2/ 2

-2pL2

Page II.1-5 -- 21
- Déplacement horizontal u, et le déplacement vertical v du point C :

Epure de m1 : Epure de m 2 :
+L +2L
+
+
1
1

+2L

M ⋅ m1 M ⋅ m2
u= ∫struct. EI
⋅ dσ v= ∫struct. EI
⋅ dσ

p ⋅ L4 6 ⋅ p ⋅ L4
u=− v=−
EI EI

2°/ -- Déplacements horizontal u1 et vertical v1 du point C dans le cas de charge suivant :

F v1
a u1
B C

AB = L tg a = 1/2
BC = 2L sin a = 5/5
AC = L 5 cos a = 2 5/5

Le moment fléchissant M1 dans la structure vaut : M1 = − F ⋅ cos a ⋅ m1 + F ⋅ sin a ⋅ m 2

M1 ⋅ m1 ⎡ m12 m1 ⋅ m 2 ⎤
u1 = ∫
struct. EI
⋅ dσ = F ⋅ ⎢ − cos a ⋅
⎢ ∫
struct. EI
⋅ dσ + sin a ⋅ ∫
struct. EI
⋅ dσ⎥

⎣ ⎦
M1 ⋅ m 2 ⎡ m1 ⋅ m 2 m 22 ⎤
v1 = ∫
struct. EI
⋅ dσ = F ⋅ ⎢ − cos a ⋅
⎢ ∫
struct. EI
⋅ dσ + sin a ⋅ ∫
struct. EI
⋅ dσ⎥

⎣ ⎦
m12 L3 m1 ⋅ m 2 L3 m 22 20 ⋅ L3
∫struct. EI ⋅ dσ =
3EI ∫
struct. EI
⋅ dσ =
EI ∫struct. EI ⋅ dσ =
3EI

FL3 5 FL3 14 5
D’où : u1 = ⋅ v1 = ⋅
EI 15 EI 15

Page II.1-5 -- 22
3°/ --

B C

3°/ -- a/ - Effort F (en fonction de p et de L) à mettre en œuvre dans la bielle AC pour ramener le point C sur
l’horizontale du point B sous le cas de charge poids propre de la poutre BC.
6 ⋅ p ⋅ L4 FL3 14 5
Cet effort F est une traction telle que : v + v1 = 0 soit : − + ⋅ =0
EI EI 15
9 5
d’où : F= ⋅ pL
7

3°/ -- b/ - Déplacement horizontal final λ du point C :

p ⋅ L4 FL3 5 4 p ⋅ L4
λ = u + u1 = − + ⋅ λ=− ⋅
EI EI 15 7 EI

3°/ -- c/ - Longueur à vide L 0 de la bielle AC mise en œuvre en phase 4 :

On suppose que :
- la bielle BC a une section droite constante égale à S et que son module de déformation longitudinal est E1 ,
- λ est infiniment petit devant L.

La longueur de la bielle AC dans la structure chargée vaut :


2
⎛ λ ⎞
L2 + (2L + λ )2 = L2 + 4L2 ⎜1 + ⎟
⎝ 2L ⎠
Comme λ est infiniment petit devant L on peut mettre cette expression sous la forme :
2
⎛ λ ⎞ 2⎛ λ⎞ 2 ⎛ 4λ ⎞ 4λ ⎛ 2λ ⎞
L2 + 4L2 ⎜1 + 2 2
⎟ ≅ L + 4 L ⎜ 1 + ⎟ = 5L + 4 ⋅ λ ⋅ L = 5L ⋅ ⎜ 1 + ⎟ = L ⋅ 5 ⋅ 1+ ≅ L 5 ⋅ ⎜1 + ⎟
⎝ 2 L ⎠ ⎝ L ⎠ ⎝ 5 L ⎠ 5 L ⎝ 5L ⎠

2λ 5
La longueur de la bielle AC dans la structure chargée vaut finalement : L 5+
5
2λ 5
Si donc L 0 est la longueur à vide de la bielle AC, on a : L 0 + ∆L = L 5 +
5
∆L F ⎛ 9 5 ⎞
avec : = F positif en traction : ⎜ F = ⋅ pL ⎟
L 0 E1 ⋅ S ⎜ 7 ⎟
⎝ ⎠
⎛ ⎞
⎜ L 5 + 2λ 5 ⎟
⎜ 5 ⎟⎠
F ⋅ L0 ⎛ F ⎞ 2λ 5 ⎝
D’où : L 0 + ∆L = L 0 + = L 0 ⋅ ⎜⎜1 + ⎟⎟ = L 5 + L0 =
E1 ⋅ S ⎝ E ⋅
1 ⎠S 5 ⎛ F ⎞
⎜⎜1 + ⎟⎟
⎝ E1 ⋅ S ⎠
9 5 4 p ⋅ L4
Avec : F= ⋅ pL et λ=− ⋅
7 7 EI

Page II.1-5 -- 23
2 -- EXEMPLES D’INTRODUCTION AUX METHODES CLASSIQUES DE CALCUL DE STRUCTURES
HYPERSTATIQUES, METHODES DES FORCES ET DES DEPLACEMENTS

2.1 -- Exemple 5 : les formules de Bresse et la méthode des forces, poutres continues
Calcul de déplacements par les formules de Bresse
Applications – introduction à la méthode des forces

2.1.1 -- rappel
Formules de Bresse (voir poly) :

→ → → → → −−−−−→ s ⎡→ → − − − − −→ ⎤
Λ (s ) = Λ 1 (s ) + Λ 2 (s ) = Λ (s 0 ) + Ω(s 0 ) ∧ G (s 0 )G (s )+ ∫ ⎢δΛ (ξ ) + δΩ(ξ ) ∧ G (ξ )G (s )⎥ ⋅ dξ
s0
⎣ ⎦
→ → → → s →
Ω(s ) = Ω1 (s ) + Ω 2 (s ) = Ω(s 0 ) + ∫ δΩ(ξ ) ⋅ dξ
s0
Propriété:
→ →
d Λ (s ) → → → d Ω(s ) →
= δ Λ (s ) + Ω(s ) ∧ t (s ) et = δ Ω(s )
ds ds

t (s ) est le vecteur unitaire de la tangente orientée à fibre moyenne.

Structure plane chargée dans son plan dont on néglige les déformations d’effort tranchant ⇒
dans le repère Oxyz tel que Oxy est le plan de la structure et Ox tangent à la fibre moyenne, les relations déformations
/ sollicitations s’écrivent :

⎡ N(x ) ES ⎤ →
⎡ 0 ⎤
⎢ ⎥
δ Λ (x ) = ⎢V(x ) GS1 ⎥ δ Ω(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥

⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M(x ) EI⎥⎦

et comme on néglige les déformations d’effort tranchant :



⎡ N(x ) ES⎤ →
⎡ 0 ⎤
δ Λ (x ) = ⎢⎢ 0 ⎥


δ Ω(x ) = ⎢ 0 ⎥

⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M(x ) EI⎥⎦

2.1.2 -- Exemple 5-1 : console, translation et rotation du point B

+PL

y +
x B
A +
P
L

→ → →
ΩA = Λ A = 0

Dans le repère Axyz et avec les conventions de la mécanique :

dans la section banale « x » les équations de la statiques donnent les réactions d’appui et les sollicitations :

N(x ) = 0 , V(x ) = P et M (x ) = P ⋅ (L − x )

Page II.1-5 -- 24
→ → a → a →
Ω B = Ω A + ∫ δ Ω(x ) ⋅ dx = ∫ δ Ω (x ) ⋅ dx Ω Bx = Ω B y = 0
0 0
L L
M(x ) P P⋅L 2
Ω Bz =
∫ EI
⋅ dx =
EI ∫ (L − x ) ⋅ dx = 2EI
0 0
→ → → → → L⎡ →
− − −− → ⎤ L⎡→ → − − −− → ⎤
Λ B = Λ A + Ω A ∧ AB+ ∫ ⎢δΛ(x ) + δΩ(x ) ∧ G (x )G B ⎥ ⋅ dx = ∫ ⎢δΛ(x ) + δΩ(x ) ∧ G (x )G B ⎥ ⋅ dx
0 0
⎣ ⎦ ⎣ ⎦

⎡ ⎡ N(x ) ES⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡L − x ⎤ ⎤ ⎡⎡ 0 ⎤ ⎡L − x ⎤ ⎤
→ L ⎢⎢ ⎥ L ⎢⎢
⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ ⎥ ⋅ dx
ΛB = ⎢⎢
0 ⎢

∫ 0
0


+⎢
⎢ M (x
0
) EI


∧ ⎢ 0 ⎥ ⎥ ⋅ dx =
⎢ 0 ⎥ ⎥
⎢⎢
0 ⎢
⎢ M (x
0
) EI
⎥ ⎢
⎥ ⎢

0
⎥⎥
⎥⎦ ⎥⎦
⎣⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦⎦ ⎣⎣ ⎦ ⎣

M (x )
L
P L 3
Λ B x = Λ Bz = 0 ΛBy = ∫ ( )
⋅ L − x ⋅ dx = ∫ (L − x )2 ⋅ dx = P ⋅ ⎛⎜ L ⋅ L ⋅ 2 ⋅ L ⎞⎟ = PL
0
EI EI 0 EI ⎝ 2 3 ⎠ 3EI

2.1.3 -- Exemple 5-2 : poutre à une travée sur appuis simples

y
A x B
0 0
+
C pL/2
pL/2
L

→ → →
ΛA = ΛB = 0

Dans le repère Axyz et avec les conventions de la mécanique :

• dans la section banale « x » les équations de la statiques donnent les réactions d’appui et les sollicitations :
⎛ L⎞ p ⋅ x ⋅ (L − x )
N(x ) = 0 , V(x ) = −P ⋅ ⎜ x − ⎟ et M(x ) =
⎝ 2⎠ 2

→ → → → L⎡→ → − − −−→ ⎤
• Λ B = Λ A + Ω A ∧ AB+ ∫ ⎢δΛ (x ) + δΩ(x ) ∧ G (x )G B ⎥ ⋅ dx
0
⎣ ⎦

⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ L ⎤ ⎡ ⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡L − x ⎤ ⎤
→ L ⎢⎢ ⎥ ⎢
ΛB ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
= ⎢0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ + ∫ ⎢ ⎢0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ ⎥ ⋅ dx Λ B x = Λ Bz = 0
0 ⎥ ⎢ ⎥⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Ω A ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣M(x ) EI⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎥
⎣ ⎦

M(x ) 1 p ⋅ x ⋅ (L − x )
L L
Λ By = Ω A ⋅ L + ∫ ⋅ (L − x ) ⋅ dx = Ω A ⋅ L + ⋅(L − x ) ⋅ dx
EI EI ∫ 2
0 0

1 ⎡ pL 2L L ⎤
2 pL3 pL3
Λ By = Ω A ⋅ L + ⋅⎢ ⋅ ⋅ ⎥=0 ⇒ ΩA = − Symétrie ⇒ ΩB =
EI ⎣⎢ 8 3 2 ⎦⎥ 24EI 24EI

Page II.1-5 -- 25
→ → → → L 2⎡→ → − − −−→ ⎤
• Λ C = Λ A + Ω A ∧ AC+ ∫ ⎢ δΛ (x ) + δΩ(x ) ∧ G (x )G C ⎥ ⋅ dx
0
⎣ ⎦
⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ L 2 ⎤ ⎡ ⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡L 2 − x ⎤ ⎤
→ L 2 ⎢⎢ ⎥ ⎢
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
Λ C = ⎢0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ + ∫ ⎢ ⎢0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ ⎥ ⋅ dx Λ C x = Λ Cz = 0
0 ⎥ ⎢ ⎥⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Ω A ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣M (x ) EI ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎥
⎣ ⎦
M(x ) ⎛ L p ⋅ x ⋅ (L − x ) ⎛ L
L2 L2
L ⎞ L 1 ⎞
Λ Cy = Ω A ⋅ ∫ EI ⋅ ⎜⎝ 2 − x ⎟⎠ ⋅ dx = Ω A ⋅ 2 + EI ∫
2
+
2
⋅⎜ − x ⎟ ⋅ dx
⎝ 2 ⎠
0 0

pL4 1 ⎡⎛ pL2 2 L ⎞⎟ ⎛ 3 L ⎞⎤ pL4 pL4 pL4 ⎡ 1 1 ⎤ 5pL4


Λ Cy = − + ⋅ ⎢⎜ ⋅ ⋅ ⋅ ⎜ ⋅ ⎟⎥ = − + = ⋅ ⎢− + ⎥ = −
48EI EI ⎢⎜⎝ 8 3 2 ⎟⎠ ⎝ 8 2 ⎠⎥ 48EI 128EI 16EI ⎣ 3 8 ⎦ 384EI
⎣ ⎦

2.1.4 -- Exemple 5-3 : poutre à une travée sur appuis simples

M
Moment de flexion
M
y +
A x B
0 0
+

-M/L M/L

→ → →
ΛA = ΛB = 0

Dans le repère Axyz et avec les conventions de la mécanique :

• dans la section banale « x » les équations de la statiques donnent les réactions d’appui et les sollicitations :
M M ⋅ (L − x )
N(x ) = 0 , V(x ) = et M(x ) =
L L

→ → → → L⎡→ → − − −−→ ⎤
• Λ B = Λ A + Ω A ∧ AB+ ∫ ⎢δΛ (x ) + δΩ(x ) ∧ G (x )G B ⎥ ⋅ dx
0
⎣ ⎦
⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ L ⎤ ⎡ ⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡L − x ⎤ ⎤
→ L ⎢⎢ ⎥ ⎢
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
Λ B = ⎢0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ + ∫ ⎢ ⎢0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ ⎥ ⋅ dx Λ B x = Λ Bz = 0
0 ⎥ ⎢ ⎥⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣Ω A ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣M (x ) EI ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎥
⎣ ⎦
M (x ) 1 M ⋅ (L − x )
L L
Λ By = Ω A ⋅ L + ∫ EI ⋅ (L − x ) ⋅ dx = Ω A ⋅ L + EI ∫ L
⋅(L − x ) ⋅ dx
0 0
1 ⎡ M ⋅ L 2L ⎤ M⋅L
Λ By = ΩA ⋅L + ⋅ ⎢ ⋅ ⎥=0 ⇒ ΩA = −
EI ⎣ 2 3 ⎦ 3EI
→ → a →
• Ω B = Ω A + ∫ δ Ω(x ) ⋅ dx
0


⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ ⎥ L⎢
ΩB = ⎢ 0 ⎥ + ∫ ⎢ 0 ⎥ ⋅ dx Ω Bx = Ω B y = 0
0 ⎥
⎢⎣Ω A ⎥⎦ ⎢⎣M (x ) EI⎥⎦

M (x )
L
M⋅L M⋅L M⋅L
Ω Bz = Ω B = Ω A + ∫ EI
⋅ dx = −
3EI
+
2EI
=
6EI
0

Page II.1-5 -- 26
2.1.5 -- Exemple 5-4 : poutre continue à 3 travées introduction à la méthode des forces

H1 A
+ B C D
y
R1 R2 R3 R4
x

L L L

• On rend la structure isostatique pour pouvoir calculer les réactions d’appui et les sollicitations par les
équations de la statique :

H'1 A
+ B C D
y
R'1 R'2 R'3 R'4
x

L L L

M1 M1
p
M2 M2
H'1 A
+ B C D
y
R'1 R'2 R'3 R'4
x

• Réactions d’appui

équilibre statique d’ensemble :


pL2
H1′ = 0 R 1′ + R ′2 + R ′3 + R ′4 − pL = 0 L ⋅ R ′2 + 2L ⋅ R ′3 + 3L ⋅ R ′4 − =0
2
Relations supplémentaires :
pL2
Rotule en B : M1 + − L ⋅ R 1′ = 0 Rotule en C : − M 2 + L ⋅ R ′4 = 0
2

Réactions d’appui : 5 équations pour 5 inconnues :

M1 pL M
H1′ = 0 R 1′ =
+ R ′4 = 2
L 2 L
pL M1 M 2 pL pL M
R ′2 + R ′3 = pL − R 1′ − R ′4 = − − R ′2 + 2 ⋅ R ′3 = − 3 ⋅ R ′4 = − 3⋅ 2
2 L L 2 2 L

M1 M pL M1 M 2 pL M M
R ′3 = − 2⋅ 2 R ′2 = − − − R ′3 = − 2⋅ 1 + 2
L L 2 L L 2 L L

Page II.1-5 -- 27
• Ouvertures angulaires sur appui

Superposition :
pL3 M ⋅ L M2 ⋅ L
ω1 = + 2⋅ 1 +
24EI 3EI 6EI
M1 ⋅ L M2 ⋅ L
ω2 = + 2⋅
6EI 3EI

• Restitution des déplacements de la poutre continue initiale chargée : ω1 = ω 2 = 0

⇒ M1 = −4 ⋅ M 2
pL2 + 16 ⋅ M1 + 4 ⋅ M 2 = 0 = pL2 − 60 ⋅ M 2
pL2 pL2
M2 = M1 = −
60 15

• D’où les réactions d’appui de la poutre continue initiale chargée :

H1 A
+ B C D
y
R1 R2 R3 R4
x

L L L

M1 pL 13pL M 2 pL
H1 = H1′ = 0 R 1 = R 1′ = + = R 4 = R ′4 = =
L 2 30 L 60

M1 M pL pL pL
R 3 = R ′3 = − 2⋅ 2 = − − =−
L L 15 30 10

pL M M pL pL pL 39pL
R 2 = R ′2 = − 2⋅ 1 + 2 = + 2⋅ + =
2 L L 2 15 60 60

• D’où les sollicitations …..

Page II.1-5 -- 28
2.2 -- exemple 6 : les théorèmes de l’energie, méthode des forces et des déplacements,
structure treillis spatiale
Etude d’un treillis réticulé isostatique
Théorèmes de l’énergie et déplacements
Treillis hyperstatique, introduction à ma méthode des forces
Structure treillis spatiale, introduction à la méthode des déplacements

2.2.1 -- Définition d’une structure plane chargée dans son plan

2.2.2 -- Définition d’une structutre réticulée : ensemble de barres bi-articulées


chargées aux nœuds, conséquence : sollicitations dans les barres

2.2.3 -- Définition d’une structure réticulée isostatique : b + r – 2n = 0

2.2.4 -- Exemple : sollicitations dans les barres d’un treillis réticulé

A B C

a
D E F G
H1 = 0
P
y
R1 = 2P/3 R 2 = P/3
O x 2a 2a 2a

• b = 11 r=3 n=7 b + r – 2n = 0 ⇒ isostatique

• Les efforts normaux dans les barres sont comptés positifs en compression.

• Réactions d’appui : équilibre statique de l’ensemble :


P 2P
R1 + R 2 − P = 0 H1 = 0 6aR 2 − 2aP = 0 ⇒ R2 = R1 =
3 3

• Méthode 1 : on écrit l’équilibre statique de chaque nœud (2 équations par nœud)

π 2
Equilibre du nœud D : sur Ox : − N DE − N AD ⋅ cos =0 − N DE − N AD ⋅ =0
4 2
2 2P
sur Oy : − N AD ⋅ + =0
2 3
2P 2 2 2P
d’où : N AD = N DE = − N AD ⋅ N DE = −
3 2 3

2 2
Equilibre du nœud A : sur Ox : − N AB + N AD ⋅ − N AE ⋅ =0
2 2
2 2P
soit : N AB + N AE ⋅ =
2 3
2 2 2P 2
sur Oy : N AD ⋅ + N AE ⋅ = 0 soit : N AE = − N AD = −
2 2 3
2P 2 4P
d’où : N AB = − N AE ⋅ N AB =
3 2 3
……

Page II.1-5 -- 29
• Méthode 2 : on écrit l’équilibre statique de sous-structures choisies (3 équations par sous-structure)

Sous-structure choisie : barre AD


2P 2P
Nullité du moment en A des forces extérieures appliquées : − ⋅ a − N DE ⋅ a = 0 N DE = −
3 3
2P 4P
Nullité du moment en E des forces extérieures appliquées : − ⋅ 2a + N AB ⋅ a = 0 N AB =
3 3
2P 2 2P 2
Nullité de la composante Oy des forces ext. appliquées : + N AE ⋅ = 0 N AE = −
3 2 3

Sous-structure choisie : barres AD + AE + DE


2P 4P
Nullité du moment en E des forces extérieures appliquées : − ⋅ 2a + N AB ⋅ a = 0 N AB =
3 3
2P
Nullité du moment en B des forces ext. appliquées : − ⋅ 3a + P ⋅ a − N EF ⋅ a = 0 N EF = −P
3
2P 2 P 2
Nullité de la composante Oy des forces ext. appliquées : − P − N EB ⋅ =0 N EB = −
3 2 3
……….

• Au final :

A 4P/3 B 2P/3 C
3

-2
2/

P
P

3
2/

2/
2P

2/

2/
2/

3
3

-P

-P

E F
D G
H1 = 0
-2P/3 -P -P/3
P

R 1 = 2P/3 R 2 = P/3

2.2.5 -- potentiel de déformation au point banal d’une barre biarticulée chargée à ses
nœuds d’extrémité (barre d’un treillis réticulé soumise qu’à un effort normal)

hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres + matériau élastique linéaire


forme du tenseur contraintes en un point quelconque P, dans le repère local de la section droite qui contient P :

σ xx σ xx
σ yy 0
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
σ zz 0
σ = ⎢⎢σ yx 0 0 ⎥⎥ σ= =
σ xy σ xy
⎣⎢ σ zx 0 0 ⎥⎦
σ yz 0
σ xz σ xz

barre bi-art chargée à ses nœuds ⇒ N est la seule sollicitation non nulle ⇒

Page II.1-5 -- 30
σ xx σ xx
σ yy 0
⎡σ xx 0 0⎤
σ zz 0
σ xy = σ xz = 0 ⇒ forme du tenseur contraintes ⎢⎢ 0 0 0⎥⎥ σ = =
σ xy 0
⎢⎣ 0 0 0⎥⎦
σ yz 0
σ xz 0
N
σ xx = constant dans la section droite =
S

dans le repère local Gxyz de la section G(s) et au point banal P de coordonnées (y,z) : potentiel de déformation
W(s,y,z) tel que W.dv = travail dans la déformation dûe au chargement des contraintes s’exerçant sur l’élément de
volume dv = ds.dy.dz
1E * * 0 0 0 ⎡σ xx ⎤
* * * 0 0 0 ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
1t 1t 1 * * * 0 0 0 ⎢ 0 ⎥ 1 σ 2xx
W = ⋅ σ ⋅ ε = ⋅ σ ⋅ C ⋅ σ = ⋅ [σ xx ...0..] ⋅
−1
⋅⎢ ⎥= ⋅
2 2 2 0 0 0 * 0 0 ⎢ 0 ⎥ 2 E
0 0 0 0 * 0 ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
0 0 0 0 0 * ⎣⎢ 0 ⎦⎥
N 1 N2
σ xx = ⇒ W (s, y, z ) = ⋅
S 2 ES2

2.2.6 -- énergie de déformation de la barre bi-articulée chargée aux nœuds

⎡ W (s, y, z ) ⋅ dy ⋅ dz ⎤ ⋅ ds = ⎡ N2 ⎤
U= ∫∫∫vW ⋅ dv = ∫∫∫v W (s, y, z ) ⋅ ds ⋅ dy ⋅ dz = ∫ ∫∫ ∫ ∫∫ ⎢ ⋅ dy ⋅ dz ⎥ ⋅ ds
(C ) ⎢⎣ S ⎥⎦ (C ) ⎢⎣ S 2ES2 ⎦⎥
⎡ N2 ⎤ N2
U=∫
(C ) ⎢ 2ES2 ∫∫S
⎢ ⋅ dy ⋅ dz ⎥ ⋅ ds = ∫(C ) 2ES ⋅ ds
⎣ ⎦⎥
N2 1 N2
Pour la barre bi-articulée de longueur L : U = ∫ ⋅ ds = ⋅ ⋅L
(C ) 2ES 2 ES

Remarque :
Application des résultats du chapitre II.1-3 « application des théorèmes de l’énergie aux structures composées de barres
et de poutres » :
1 L N2 N2
Sur la barre de longueur L : U barre =

2 0 ES
⋅ ds =
ES
⋅L puisque N est constant le long de la barre.

2.2.7 -- énergie de déformation d’un treillis réticulé (chargé qu’aux nœuds)

1 N 2k
Pour l’ensemble du treillis réticulé : U = ∑ ⋅ ⋅ Lk avec k = indice barres
k 2 ESk
corollaire du théorème de Castigliano : calcul d’un déplacement sous un chargement P (charges aux nœuds) :
1 N (P )2
U(P ) = ∑ ⋅ k ⋅ Lk
k 2 ES k
On applique un effort Φ au point et dans la direction du déplacement cherché :
1 N k (P + Φ )2
U(P + Φ ) = ∑ ⋅ ⋅ Lk
k 2 ES k

Page II.1-5 -- 31
N k (P + Φ ) = N k (P ) + N k (Φ ) = N k (P ) + Φ ⋅ n kφ
Avec : n kφ effort normal dans la barre « k » sous le cas de charges Φ = 1

U(P + Φ ) = ∑ ⋅
[
1 N k (P ) + Φ ⋅ n kφ
2
⋅ Lk
]
k 2 ES k
∂U(P + Φ )
=∑ ⋅
[
1 2 ⋅ n kφ ⋅ N k (P ) + Φ ⋅ n kφ
⋅ Lk
]
∂Φ k 2 ES k
⎡ ∂U(P + Φ ) ⎤ N k (P ) ⋅ n kφ
Le déplacement cherché vaut : δ=⎢ ⎥ =∑ ⋅ Lk
⎣ ∂Φ ⎦ Φ =0 k ES k
Remarque :
Application des résultats du chapitre II.1-3 « application des théorèmes de l’énergie aux structures composées de barres
et de poutres » :
⎡ ∂U(P + Φ ) ⎤ N(P ) ⋅ n ϕ N k (P ) ⋅ n kφ
δ=⎢
⎣ ∂Φ ⎥
⎦ Φ =0
=
ES ∫ ⋅ ds =
ESk ∑
⋅ L k puisque N(P) et n ϕ sont constants sur chaque
structure k
barre « k ».

2.2.8 -- Exemple treillis précédent, déplacement vertical du nœud E

A B C

D E F G

E P

• Efforts normaux dans les barres : N k (P )

A 4P/3 B 2P/3 C
3

-2
2/

P
P

3
3
2/

2/
2P

2/

2/
2/

3
3
3

-P

-P

E F
D G
H1 = 0
-2P/3 -P -P/3
P

R 1 = 2P/3 R 2 = P/3

• effort normal dans les barres sous le cas de charges Φ = 1 : n kφ

A 4/3 B 2/3 C
3
2/

-2

3
2/

2/
2

2/

2/
2/

3
3

E F
D G
H1 = 0
-2/3 -1 -1/3

R 1 = 2/3 R 2 = 1/3

Page II.1-5 -- 32
• Récapitulation et sommation

Barre N k (P ) n kφ Lk N k (P ) ⋅ n kφ ⋅ L k

AB 4P 3 43 2a 32aP 9
BC 2P 3 23 2a 8aP 9
AD 2P 2 3 2 2 3 a 2 8aP 2 9
AE − 2P 2 3 −2 2 3 a 2 8aP 2 9
BE −P 2 3 − 2 3 a 2 2aP 2 9
BF P 2 3 2 3 a 2 2aP 2 9
CF −P 2 3 − 2 3 a 2 2aP 2 9
CG P 2 3 2 3 a 2 2aP 2 9
DE − 2P 3 −2 3 2a 8aP 9
EF −P −1 2a 2aP
FG −P 3 −1 3 2a 2aP 9

N k (P ) ⋅ n kφ
δE = ∑ ESk
⋅ Lk =
1
ES ∑ (N k (P) ⋅ n kφ ⋅ Lk ) δE =
aP
9ES
[
⋅ 68 + 24 2 ]
k k

2.2.9 -- Exemple treillis précédent, déplacement vertical du nœud F


A B C

D E G

P F

• Efforts normaux dans les barres : N k (P )

A 4P/3 B 2P/3 C
3

-2
2/

P
P

3
2/

2/
2P

2/

2/
2/

3
3

-P

-P

E F
D G
H1 = 0
-2P/3 -P -P/3
P

R 1 = 2P/3 R 2 = P/3

effort normal dans les barre sous le cas de charges Φ = 1 : n kφ

A 2/3 B 4/3 C
3
2/

2
-
3

3
2/

2/

2/

2/
2/
3

3
3

-2

E F
D G
H1 = 0
-1/3 -1 -2/3

R 1 = 1/3 R 2 = 2/3

Page II.1-5 -- 33
Barre N k (P ) n kφ Lk N k (P ) ⋅ n kφ ⋅ L k

AB 4P 3 23 2a 16aP 9
BC 2P 3 43 2a 16aP 9
AD 2P 2 3 2 3 a 2 4aP 2 9
AE − 2P 2 3 − 2 3 a 2 4aP 2 9
BE −P 2 3 2 3 a 2 − 2aP 2 9
BF P 2 3 − 2 3 a 2 − 2aP 2 9
CF −P 2 3 −2 2 3 a 2 4aP 2 9
CG P 2 3 2 2 3 a 2 4aP 2 9
DE − 2P 3 −1 3 2a 4aP 9
EF −P −1 2a 18aP 9
FG −P 3 −2 3 2a 4aP 9

N k (P ) ⋅ n kφ
δ=∑
ES k
⋅ Lk =
1
ES k
(
∑ N k (P ) ⋅ n kφ ⋅ L k ) δF =
aP
9ES
[
⋅ 58 + 12 2 ]
k
Rappel :

E F

E P F

Page II.1-5 -- 34
2.2.10 -- Prémices de la méthode des forces, calcul du treillis hyperstatique suivant

A B C

a
D E F G
H1
P
y R2 R3
R1
O x 2a 2a 2a

• Considérons le treillis isostatique suivante :


A B C

a
D E F G

P
y

O x 2a 2a 2a

Chargée comme suit :

Cas de charges CH1 : force P en E


A B C

D E F G

P 1

δ1 = δ F =
a⋅P
9ES
[
⋅ 58 + 12 2 ]
Cas de charges CH2 : force X en F
A B C

D E F G

2
X

δ ⋅X
δ2 = − E
P
=−
a⋅X
9ES
[
⋅ 68 + 24 2 ]
• Linéarité de comportement de la structure vis à vis des cas de charges ⇒ la réaction d’appui R 2 du
treillis hyperstatique initial (chargement P) est la valeur de X telle que : δ1 + δ 2 = 0
δ
X = R2 = P ⋅ F
δE
[58 + 12 2 ] = α ⋅ P [58 + 12 2 ]
Soit R2 = P⋅
[68 + 24 2 ] en posant : α=
[68 + 24 2 ]
Page II.1-5 -- 35
• L’état d’équilibre du treillis hyper initial (chargement P descendant en E) est la superposition des 2 états
d’équilibre suivants du treillis iso :
A B C

D E F G
H1
P

R1 R2 R3

=
A B C A B C

D E F G
+ D E F G

P
.P

- Réactions d’appui :

2P α ⋅ P P 2⋅α⋅P
H1 = 0 R1 = − R2 = α ⋅P R3 = −
3 3 3 3

- Effort normal dans les barres : par exemple

2P 2 2 4P 2
N AE = − + ⋅α⋅P N AB = − ⋅α⋅P
3 3 3 3
δ
- Déplacement vertical de E : δ = δ E − F ⋅ R 2 = δ E − α ⋅ δ F
P

δ=
a⋅P
9ES
[
⋅ 68 + 24 2 −
a ⋅ αP
9ES
]
⋅ 58 + 12 2 [ ]

δ=
( ) ( )
a ⋅ P ⎡⎢ 68 + 24 2 − 58 + 12 2 ⎤⎥ a ⋅ P 126 + 36 2 ⋅ 10 + 12 2

2 2
= ⋅
( )( )
9ES ⎢ 68 + 24 2 ⎥ 9ES 68 + 24 2
⎣ ⎦

Rappel :

E F

R2 = .P

Page II.1-5 -- 36
2.2.11 -- Prémices de la méthode des déplacements, calcul d’un réseau de poutres treillis
croisées

B3 B4

N3 N4 A4
A3 P

N1 N2 A2
A1

B1 B2

Il s’agit d’un réseau de 4 poutres croisées A1A 2 , A 3 A 4 , B1B 3 , B 2 A 4 , schématisé comme ci-dessous :

B3 B4

N3 N4
A3 P A4
N1 N2
A1 A2

B1 B2

Pour chacune de ces 4 poutres, nous connaissons les résultats suivants :

f1 = valeur de P pour δ = 1
9ES 68 + 24 2 9ES 58 + 12 2
f1 = ⋅ f 2 = −α ⋅ f1 = − ⋅
( )(
a 126 + 36 2 ⋅ 10 + 12 2 ) ( )(
a 126 + 36 2 ⋅ 10 + 12 2 )
• Eléments : 4 poutres treillis
• Les nœuds
• Les noeuds de la modélisation ont pour rôle de transmettre des déplacements. On voit que les noeuds
d’appui A 1 , A 2 , A 3 , A 4 , B1 , B2 , B3 , B4 transmettent chacun 3 composantes de translation nulles ; par
contre chacun des noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 transmet un déplacement vertical non nul.
On leur associe comme ci-dessous quatre directions d’efforts nodaux F1 , F2 , F3 , F4 .

Page II.1-5 -- 37
• Les quatre déplacements verticaux inconnus, non nuls, v1 , v 2 , v 3 , v 4 transmis par les noeuds
N 1 , N 2 , N 3 , N 4 sont les inconnues du problème; ce sont les inconnues cinématiques.

En effet, connaissant les déplacements v1 , v 2 , v 3 , v 4 ,


on déduit les actions des nœuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 sur chacune des 4 poutres treillis,

v1 v2

f 1 .v1 f 2 .v1 f 2 .v2 f 1 .v 2

v1 v2

f 1 .v1 + f 2 .v2 f 2 .v1 + f 1 .v 2

dont on déduit les réactions d’appuis et les sollicitations (efforts normaux dans les barres) de chacune des 4
poutres treillis grace à notre analyse précédente de la poutre treillis élémentaire.

• Le principe de la méthode consiste à écrire l’équilibre statique des noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 suivant les
quatre directions d’efforts F1 , F2 , F3 , F4
⎡ F1 ⎤
⎢F ⎥
Nous regroupons ces efforts dans un vecteur colonne : ⎢ 2⎥
⎢ F3 ⎥
⎢ ⎥
⎣ F4 ⎦

bilan des efforts appliqués aux noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 suivant les 4 directions d’efforts nodaux F1 , F2 , F3 , F4 ,
dans la structure chargée :

- efforts extérieurs donnés appliqués aux noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 suivant les quatre directions
d’efforts F1 , F2 , F3 , F4 :
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎣− P⎦

Page II.1-5 -- 38
- actions des éléments sur les noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 , dans la structure chargée, suivant les quatre
directions d’efforts F1 , F2 , F3 , F4 :

* Actions de l’élément A 1A 2 sur les nœuds :

v1 v2

f 1 .v1 f 2 .v1 f 2 .v2 f 1 .v 2

v1 v2

f 1 .v1 + f 2 .v2 f 2 .v1 + f 1 .v 2

⎡− f1 ⋅ v1 − f 2 ⋅ v 2 ⎤ ⎡ f1 f2 0 0⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢− f ⋅ v − f ⋅ v ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎢ 2 1 1 2 ⎥ = − ⎢f 2 f1 0 0⎥⎥ ⎢ v 2 ⎥

⎢ 0 ⎥ ⎢0 0 0 0 ⎥ ⎢ v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣0 0 0 0⎦ ⎣ v 4 ⎦

* Actions de l’élément A 3A 4 sur les nœuds :

⎡ 0 ⎤ ⎡0 0 0 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢ ⎥ ⎢
⎢ 0 ⎥ = − ⎢0 0 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ v 2 ⎥⎥

⎢− f1 ⋅ v3 − f 2 ⋅ v 4 ⎥ ⎢0 0 f1 f 2 ⎥ ⎢ v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− f 2 ⋅ v3 − f1 ⋅ v 4 ⎦ ⎣0 0 f2 f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦

* Actions de l’élément B1B3 sur les nœuds :

⎡− f1 ⋅ v1 − f 2 ⋅ v3 ⎤ ⎡ f1 0 f2 0⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥ = −⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢ v 2 ⎥

⎢− f 2 ⋅ v1 − f1 ⋅ v3 ⎥ ⎢f 2 0 f1 0 ⎥ ⎢ v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣0 0 0 0⎦ ⎣ v 4 ⎦

* Actions de l’élément B2 B4 sur les nœuds :

⎡ 0 ⎤ ⎡0 0 0 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢− f ⋅ v − f ⋅ v ⎥ ⎢ 0 f 2 ⎥⎥ ⎢⎢ v 2 ⎥⎥
⎢ 1 2 2 4 ⎥ = − ⎢0 f1 ⋅
⎢ 0 ⎥ ⎢0 0 0 0 ⎥ ⎢ v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− f 2 ⋅ v 2 − f1 ⋅ v 4 ⎦ ⎣0 f 2 0 f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦

* Récapitulation, en faisant la somme matricielle des actions précédentes, on obtient les actions des
éléments sur les noeuds suivant les quatre directions d’efforts F1 , F2 , F3 , F4 :

⎡2f1 f 2 f 2 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢f 2f1 0 f 2 ⎥⎥ ⎢⎢ v 2 ⎥⎥
−⎢ 2 ⋅
⎢ f2 0 2f1 f 2 ⎥ ⎢ v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 f 2 f 2 2f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦

Page II.1-5 -- 39
• Résolution du problème, équilibre statique des noeuds :

L’équilibre statique des noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 , dans la structure chargée, suivant les directions d’efforts
F1 , F2 , F3 , F4 s’écrit donc sous la forme matricielle suivante :

⎡ 0 ⎤ ⎡2f1 f 2 f 2 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0⎤
⎢ 0 ⎥ ⎢f ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ − ⎢ 2 2f1 0 f 2 ⎥ ⋅ ⎢ v 2 ⎥ = ⎢0⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ f2 0 2f1 f 2 ⎥ ⎢ v3 ⎥ ⎢0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− P ⎦ ⎣ 0 f 2 f 2 2f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦ ⎣0⎦
⎡ v1 ⎤
⎢v ⎥
Cette équation matricielle permet de calculer les inconnues cinématiques ⎢ ⎥ .
2

⎢v3 ⎥
⎢ ⎥
⎣v 4 ⎦

• calcul d’un effet quelconque dans la structure chargée :

Un effet quelconque dans l’une des 4 poutres treillis se calcule à partir des déplacements verticaux que lui
transmettent les nœuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 et des efforts nodaux correspondants.
Par exemple, actions sur la poutre treillis A1A 2 :

v1 v2 A B C

E F
A1 A2 H1 D G
=
R1 F1 F2 R2
F1 = f 1 .v 1 + f 2 .v2 F2 = f 2 .v1 + f1 .v 2

Avec :
9ES 68 + 24 2 9ES 58 + 12 2
f1 = ⋅ f 2 = −α ⋅ f1 = − ⋅
( )(
a 126 + 36 2 ⋅ 10 + 12 2 ) ( )(
a 126 + 36 2 ⋅ 10 + 12 2 )
2 1 ⎛ 2f + f ⎞ ⎛ f + 2f 2 ⎞
La réaction d’appui en A 1 vaut : R A1 = − ⋅ F1 − ⋅ F2 = −⎜ 1 2 ⎟ ⋅ v1 − ⎜ 1 ⎟ ⋅ v2
3 3 ⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎠
2 2 2
Effort normal dans la barre AE (positif en compression) : F1 + F2 ….
3 3

Page II.1-5 -- 40
2.2.12 -- synthèse

2.2.12.1 -- structure élémentaire isostatique

• C’est un treillis réticulé chargé aux nœuds :

E F

E P F

• Statique ⇒ équilibre d’ensemble ⇒ réactions d’appui


Equilibre de chaque barre ⇒ seules sollicitations = efforts normaux N k dans les barres
Equilibre des nœuds ⇒ efforts normaux N k dans les barres

⎡ ∂U(P + Φ ) ⎤ N(P ) ⋅ n ϕ N k (P ) ⋅ n kφ
• Théorèmes de l’énergie ⇒ δ=⎢
⎣ ∂Φ ⎥
⎦ Φ =0
=
∫ ES
⋅ ds = ∑ ESk
⋅ Lk
structure k
⇒ δE = ⋅ ⋅ ⋅ δF = ⋅ ⋅ ⋅

2.2.12.2 -- Structure hyperstatique (1), introduction à la méthode des forces

• La structure hyper (1) est un treillis réticulé chargé aux nœuds :

E F

P
R2

• Structure isostatique associée :

E F

P
X

• Superposition Ch(P) + Ch(X) (linéarité de comportement de la structure) ⇒


δE δ
δ = δ1 + δ 2 = δ F + ⋅ (− X ) = δ F − E X
P P
δ δF
X = R2 ⇔ δ=0 ⇒ X = F ⋅P = α⋅P avec α=
δE δE
• Structure hyper chargée :

structure hyperstatique structure isostatique associée

E F = E F

P P
.P
R2

• Sur la structure iso associée, superposition Ch(P) + Ch( αP ) ⇒


réactions d’appui et sollicitations dans la structure hyper

Page II.1-5 -- 41
2.2.12.3 -- structure hyperstatique (2), introduction à la méthode des déplacements

• la structure hyper (2) est le treillis réticulé spatial chargé aux nœuds :

B3 B4 B3 B4

N3 N4 A4 N3 N4
A3 P = A3 P A4
N1 N2 A2 N1 N2
A1 A1 A2

B1 B2 B1 B2

• analyse préalable (1) :

E F

P
.P

δ
superposition Ch(P) + Ch( αP ) ⇒ δ = δ(Ch (P )) + δ(Ch (αP )) = δ E − F ⋅ α ⋅ P = δ E − α ⋅ δ F
P

• analyse préalable (2) :

Linéarité ⇒ f1 = valeur de P pour δ = 1 f 2 = −α ⋅ f1

• analyse préalable (3) :


v1 v2

f 1 .v1 f 2 .v1 f 2 .v2 f 1 .v 2

v1 v2

f 1 .v1 + f 2 .v2 f 2 .v1 + f 1 .v 2

Page II.1-5 -- 42
• Etude de la structure hyper :

⎡ F1 ⎤
⎢F ⎥
2
équilibre statique des noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 suivant les quatre directions d’efforts ⎢ ⎥
⎢ F3 ⎥
⎢ ⎥
⎣ F4 ⎦
chargement poutre A 1A 2 poutre A 3A 4 poutre B1B3 poutre B2 B4
⎡ 0 ⎤ ⎡ f1 f 2 0 0⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0 0 0 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡ f1 0 f2 0⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0 0 0 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0⎤
⎢ 0 ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥ ⎢
⎢ ⎥ − ⎢f 2 f1 0 0⎥ ⋅ ⎢ v 2 ⎥ − ⎢0 0 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ v 2 ⎥ − ⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢ v 2 ⎥ ⎢0 f1 0 f 2 ⎥⎥ ⎢⎢ v 2 ⎥⎥ ⎢⎢0⎥⎥
⋅ − ⋅ =
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 0 0 0⎥ ⎢ v 3 ⎥ ⎢0 0 f1 f 2 ⎥ ⎢ v 3 ⎥ ⎢f 2 0 f1 0 ⎥ ⎢ v 3 ⎥ ⎢0 0 0 0 ⎥ ⎢ v 3 ⎥ ⎢0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 0 0 0 0 ⎥ ⎢ v ⎥ ⎢0 0 f f ⎥ ⎢ v ⎥ ⎢ 0 0 0
⎥ ⎢ ⎥ ⎢
0 ⎦ ⎣ v 4 ⎦ ⎣0 f 2
⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
0 f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦ ⎣0⎦
⎣− P ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ 4⎦ ⎣ 2 1⎦ ⎣ 4⎦ ⎣

⎡ 0 ⎤ ⎡2f1 f 2 f 2 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢ 0 ⎥ ⎢f ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢v ⎥
⎢ ⎥ − ⎢ 2 2f1 0 f 2 ⎥ ⋅ ⎢ v 2 ⎥ = ⎢0⎥ ⇒ ⎢ 2⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ f2 0 2f1 f 2 ⎥ ⎢ v3 ⎥ ⎢0⎥ ⎢ v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− P ⎦ ⎣ 0 f 2 f 2 2f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦ ⎣0⎦ ⎣v4 ⎦

• calcul d’un effet quelconque dans la structure chargée :

Par exemple, poutre treillis A1A 2 :

v1 v2 A B C

E F
A1 A2 H1 D G
=
R1 F1 F2 R2
F1 = f 1 .v 1 + f 2 .v2 F2 = f 2 .v1 + f1 .v 2

Page II.1-5 -- 43
3 -- CISAILLEMENTS D’EFFORT TRANCHANT DANS UN PROFIL MINCE FERME A PLUSIEURS
ALVEOLES
Soit la section droite constituée du profil mince fermé à 2 alvéoles ci-dessous.
Son centre de gravité est G, ses 2 axes principaux d’inertie sont Gy et Gz.
Le problème est de calculer les contraintes de cisaillement sous l’action d’une sollicitation d’effort tranchant Vz .
On adopte les conventions de signes de la mécanique.
Les notations, les définitions et la méthode de résolution sont celles exposées au chapitre II.1-2 paragraphe

e2 e3 e2

z
e1
Vz y
h
G

e1

a b
• On rend le profil ouvert en faisant une coupure longitudinale par alvéole, au milieu de la membrure supérieure de
chacune d’elles.
Dans le profil ouvert associé :
- on oriente chaque alvéole dans le sens trigonométrique,
- on précise les 2 inconnues « hyperstatiques » G 1 et G 2 : 2 efforts de glissement longitudinal par
unité de longueur de poutre, appliqués aux lèvres de chaque coupure ; on oriente G 1 et G 2 pour que
le flux de cisaillement qu’ils provoquent soit positif suivant l’orientation choisie sur chaque alvéole
(sens trigo).
G1 G2
G1 G2

+ +

alvéole (1) alvéole (2)

• Détermination des flux de cisaillement dans le profil mince ouvert associé

- flux élémentaires φ i (σ ) : flux de cisaillement dans le profil ouvert associé , du à G i = 1 , mesuré sur
l’orientation retenue de chaque alvéole (sens trigo) :
G 1 =1 G 2 =1
G 1 =1 G 2 =1

+1 +1 +1 +1

+1 +1 +1 +1

+1 +1

Page II.1-5 -- 44
- flux Φ iso (σ ) : flux de cisaillement dans le profil ouvert associé, du à l’effort tranchant Vz ,
mesuré sur l’orientation retenue de chaque alvéole :

m Ay m Az m Ay
avec les conventions de signes de la mécanique : Φ iso (σ ) = −Vz ⋅ − Vy ⋅ = −Vz ⋅
Iy Iz Iy
d’où, orientation physique de Φ iso (σ )

Φ iso (σ ) ⋅ I y
d’où, épure de sur l’orientation choisie de chaque alvéole (sens trigo) :
Vz

épure de iso I y /Vz avec les conventions de signes trigo de chacune des 2 alvéoles ((1) et (2))
(a+b)he1 /4 -(a+b)he 1 /4 e2 e3 e2
-bhe1 /4
-ahe1 /4 ahe1 /4 bhe 1 /4 e1
_ _
+ +
h
e1
a b
_
+ (1) (2) + + 2
2
-ahe1 /4-e 2 h /8 (1) m _ -m (2) bhe 1 /4+e 2 h /8
+

_ _ 2
-ahe1 /4 + + (a+b)he1 /4+e 3 h /8 = m
bhe 1 /4
ahe1 /4
(a+b)he1 /4 -bhe1 /4 -(a+b)he 1 /4

- flux de cisaillement résultant Φ(σ ) dans le profil mince ouvert associé soumis à l’effort
tranchant Vz et aux efforts de glissement longitudinal inconnus G i , sur l’orientation trigo
choisie de chaque alvéole
Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + ∑ G i ⋅ φ i (σ )
i =1, n
Soit : Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + G i dans une paroi extérieure de l’alvéole (i)
Φ(σ ) = Φ iso (σ ) + G i − G j dans une paroi commune a l’alvéole (i) et à l’alvéole (j).

• mise en équation

on écrit que dans le profil ouvert associé ainsi sollicité (effort tranchant Vz + efforts de glissement inconnus G i ),
les déplacements relatifs des lèvres des coupures longitudinales δ i sont nuls.
1 Φ(σ )
d’où : δi = ⋅∫ ⋅ dσ = 0 (voir cours chapitre II.1-2)
G alvéole i e(σ )
Φ iso (σ ) dσ ⎡ dσ ⎤
soit : ∫alvéole i e(σ ) ⋅ dσ + G i ⋅ ∫ − ∑ ⎢G j ⋅ ∫ =0
alvéole i e(σ ) j=1,n ⎣ parois iI j e (σ ) ⎥⎦
j≠i
Φ iso (σ ) dσ dσ
- δ1 = 0 ⇒ ∫alvéole 1 e(σ ) ⋅ dσ + G 1 ⋅ ∫
(σ ) 2 ∫paroi
alvéole 1 e
−G ⋅
centrale e (σ )
=0

Page II.1-5 -- 45
Φ iso (σ ) ⋅ I y
* L’épure de le long de l’alvéole (1) donne :
Vz
Φ iso (σ ) ⋅ I y
1 ahe1 h h 2 2h 1 he h h 2 2h 1
∫alvéole 1 ⋅dσ = − ⋅ − e2 ⋅ ⋅ + (a + b ) 1 ⋅ + e3 ⋅ ⋅
Vz e(σ ) 4 e2 8 3 e2 4 e3 8 3 e3
Φ iso (σ ) ⋅ I y 1 h2 ⎡ e1 e1 ⎤
∫alvéole 1 Vz ⋅ e(σ ) dσ = 4 ⋅ ⎢⎣(a + b )⋅ e 3 − a ⋅ e 2 ⎥⎦
Φ iso (σ ) h 2 Vz ⎡ e e ⎤
∫alvéole dσ = ⋅ ⋅ ⎢(a + b ) ⋅ 1 − a ⋅ 1 ⎥
1 e(σ ) 4 Iy ⎣ e3 e2 ⎦

dσ ⎡ 2a ⎛ 1 1 ⎞⎤
* G1 ⋅ ∫ = G 1 ⋅ ⎢ + h ⋅ ⎜⎜ + ⎟⎥
alvéole 1 e(σ ) ⎟
⎣⎢ e1 ⎝ e 2 e 3 ⎠⎦⎥
dσ h
* G2 ⋅∫ = G2 ⋅
paroi centrale e(σ ) e3
h 2 Vz ⎡ e e ⎤ ⎡ 2a ⎛ 1 1 ⎞⎤ h
δ1 = 0 ⇒ ⋅ ⋅ ⎢(a + b ) ⋅ 1 − a ⋅ 1 ⎥ + G 1 ⋅ ⎢ + h ⋅ ⎜⎜ + ⎟⎥ − G 2 ⋅
⎟ =0
4 Iy ⎣ e3 e2 ⎦ ⎢⎣ e1 ⎝ e 2 e 3 ⎠⎥⎦ e3
Φ iso (σ ) dσ dσ
- δ2 = 0 ⇒ ∫alvéole 2 e(σ ) ⋅ dσ + G 2 ⋅ ∫alvéole 2 e(σ ) − G 1 ⋅ ∫paroi centrale e(σ ) = 0
Φ iso (σ ) ⋅ I y
* L’épure de le long de l’alvéole (2) donne :
Vz
Φ iso (σ ) h 2 Vz ⎡ e1 e ⎤
∫alvéole dσ = ⋅ ⋅ ⎢b ⋅ − (a + b ) ⋅ 1 ⎥
2 e(σ ) 4 Iy ⎣ e2 e3 ⎦

dσ ⎡ 2b ⎛ 1 1 ⎞⎤
* G2 ⋅∫ = G 2 ⋅ ⎢ + h ⋅ ⎜⎜ + ⎟⎥
alvéole 2 e(σ ) e e e ⎟
⎣⎢ 1 ⎝ 2 3 ⎠⎦⎥
dσ h
* G1 ⋅ ∫ =G ⋅
parois centrale e (σ ) 1 e 3
h 2 Vz ⎡ e1 e ⎤ ⎡ 2b ⎛ 1 1 ⎞⎤ h
δ2 = 0 ⇒ ⋅ ⋅ ⎢b ⋅ − (a + b ) ⋅ 1 ⎥ + G 2 ⋅ ⎢ + h ⋅ ⎜⎜ + ⎟⎥ − G 1 ⋅
⎟ =0
4 Iy ⎣ e2 e3 ⎦ ⎢⎣ e1 ⎝ e 2 e3 ⎠⎥⎦ e3

• on obtient ainsi 2 équations à 2 inconnues : les 2 efforts de glissement longitudinal inconnus G 1 et G 2

• connaissant G 1 et G 2 , on déduit les flux de cisaillement et les cisaillement dans la section par :

Φ (σ ) = Φ iso (σ ) + G 1 ⋅ φ1 (σ ) + G 2 ⋅ φ 2 (σ ) = τ(σ ) ⋅ e(σ )

Soit : Φ (σ ) = Φ iso (σ ) + G 1 dans une paroi extérieure de l’alvéole (1)


Φ (σ ) = Φ iso (σ ) + G 2 dans une paroi extérieure de l’alvéole (2)
Φ (σ ) = Φ iso (σ ) + G 1 − G 2 dans la paroi centrale compté positif sur le sens trigo de l’alvéole (1).

• Supposons : e1 = e 2 = e 3 = e h=a b = 2a

Les 2 équations en G 1 et G 2 deviennent :


⎡ 4 − 1⎤ ⎡ G 1 ⎤ ea 2 ⋅ Vz ⎡− 2⎤ ⎡ G 1 ⎤ 1 ea 2 ⋅ Vz ⎡6 1 ⎤ ⎡ − 2 ⎤
⎢ − 1 6 ⎥ ⋅ ⎢G ⎥ = ⋅ ⎢ ⎥ on en déduit : ⎢G ⎥ = ⋅ ⋅⎢ ⎥⎢ ⎥
⎣ ⎦ ⎣ 2⎦ 4⋅Iy ⎣1⎦ ⎣ 2 ⎦ 23 4 ⋅ I y ⎣1 4⎦ ⎣ 1 ⎦

Page II.1-5 -- 46
A
Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166

C
CAAL
LCCU
ULLA
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DEESS SST
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JJJeeeaaannn---M
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M TO
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U RT
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PARTIE II

STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS


DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.2 CALCUL AU « PREMIER ORDRE » - METHODE DES FORCES

SOMMAIRE

Chapitre II.2-1 Équations de la Statique-indétermination statique

Chapitre II.2-2 Méthode des Forces-principe et mise en équation

Chapitre II.2-3 Méthode des Forces-prise en compte de la précontrainte

Chapitre II.2-4 Méthode des Forces-Exemples de synthèse et EXERCICES CORRIGES


J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-2)-1.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.2 CALCUL AU PREMIER ORDRE - METHODE DES FORCES

CHAPITRE II.2-1 EQUATIONS DE LA STATIQUE


INDETERMINATION STATIQUE

Considérons une structure formée de poutres en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données, appliquées (efforts
donnés et déplacements imposés donnés)

Nous avons vu dans les chapitres précédents que connaissant les sollicitations, on sait calculer un effet quelconque :
• Les déformations en tout point (vecteurs translation et rotation différentielles, résultats de Saint-Venant) et par
intégration, les déplacements (formules de Bresse),
• Le tenseur contraintes en tout point (résultats de Saint-Venant),
• L’énergie de déformation et par application du théorème de Castigliano, un déplacement quelconque.

La résolution d’un problème quelconque d’un état d’équilibre d’une structure à poutres se ramène donc au calcul
des sollicitations.
On a vu également que les sollicitations à l’équilibre, dans la section droite banale de centre de gravité G sont les
composantes, dans le repère local de la section, des éléments de réduction en G, de tous les efforts extérieurs appliquées
d’un coté de G relativement à une orientation choisie de la fibre moyenne.

Les efforts extérieurs appliqués en question sont :


• Des efforts donnés du chargement, efforts connus,
• Les réactions d’appui qui elles sont inconnues.

Et donc on peut dire que la résolution d’un problème quelconque d’un état d’équilibre d’une structure à poutres se
ramène à la détermination des réactions d’appui et des sollicitations.

Ce chapitre est consacré au calcul des réactions d’appui et des sollicitations par le biais des équations d’équilibre
statique, dans le cadre d’un calcul au premier ordre c’est à dire dans la géométrie initiale non déformée de la
structure, géométrie à vide connue indépendante du chargement.

1 -- EQUATIONS DE LA STATIQUE

Les solides étudiés sont déformables (mécanique des milieux continus), mais nous excluons les mécanismes qui se
déforment sans effort.

Page II.2-1 -- 1
1.1 -- équations d’équilibre statique :

1.1.1 -- Principe fondamental :

• Un solide est en équilibre si et seulement si le système des forces extérieures qui lui sont appliquées est
identique à zéro.
→ →
• Soit R et M / O les élément de réduction, résultante et moment résultant, en un point O quelconque, des
forces extérieures appliquées au solide étudié. La condition nécessaire et suffisante d’équilibre du solide
s’écrit :
→ → → →
R = 0 et M/ O = 0
→ → −−→ →
La relation M / O ′ = M / O + O′O ∧ R assure la nullité du moment résultant en un point O’ quelconque et donc la
nullité des éléments de réduction des forces extérieures en un point O’ quelconque.

→ → → →
• La condition nécessaire et suffisante d’équilibre du solide R = 0 et M / O = 0 se traduit :

∗ pour une structure spatiale quelconque ramenée à un système d’axes XYZ, par 6
équations :
R X = 0 ; RY = 0 ; R Z = 0
M X / O = 0 ; MY / O = 0 ; M Z / O = 0
∗ pour une structure plane ramenée aux axes XYZ, chargée dans son plan XY par 3
équations :
R X = 0 ; RY = 0
MZ/ O = 0

1.1.2 -- équilibre d’un système :

Un système est en équilibre si et seulement si chaque solide constitutif du système est en équilibre.
La partition du système en solides constitutifs fait apparaître des forces de liaison dans le bilan des forces extérieures
appliquées à chaque solide constitutif.

Le principe d’action et de réaction s’écrit : F1,2 + F2 ,1 = 0

Page II.2-1 -- 2
1.2 -- relations supplémentaires :

Les équations d’équilibre statique liant les forces extérieures appliquées à un système peuvent être écrites sans faire
intervenir les forces de liaison entre solides constitutifs.
Prenons l’exemple d’un portique à 3 articulations, structure plane chargée dans son plan :

C’est une structure plane chargée dans son plan ; les équations d’équilibre statique sont donc au nombre de 3 pour
l’ensemble de la structure ou pour chacun des éventuel solides constitutifs.

1.2.1 -- On peut considérer le système constitué de 2 solides AB et BC et faire intervenir les


forces de liaison N B et VB .

Les équations d’équilibre statique sont au nombre de 3 pour chacun des 2 solides constitutifs du système AB et BC. Au
total les équations d’équilibre statique sont au nombre de 6 et font intervenir 6 inconnues :
∗ les 4 réactions d’appui : RA , H A , R B , H B
∗ les 2 forces de liaison : N B et VB

1.2.2 -- On peut aussi considérer que le portique en question posséde une propriété
particulière, un degré de liberté interne, l’articulation en B.

Cette propriété se traduit par une relation supplémentaire entre les 4 réactions d’appui, qui va exprimer la nullité de la
sollicitation extérieure moment fléchissant au droit de l’articulation B.

On peut donc au total écrire 4 équations faisant intervenir les 4 réactions d’appui inconnues :
∗ les 3 équations d’équilibre statique du portique,
∗ la relation supplémentaire qui exprime la nullité du moment fléchissant au droit de l’articulation B.

Page II.2-1 -- 3
1.2.3 -- Définition :

Un degré de liberté interne (ou coupure interne) dans une section droite d’une structure est un dispositif qui assure la
nullité d'une sollicitation dans la section droite considérée. On peut dire aussi que ce dispositif assure la non
transmission du déplacement correspondant.
Une relation supplémentaire, associée à un degré de liberté interne de la structure, localisé dans une section droite
donnée, exprime la nullité de la sollicitation extérieure correspondante, dans la section droite considérée.

Les relations supplémentaires sont donc des équations de la statique qui expriment les degrés de liberté internes de la
structure et qui s’ajoutent aux équations d’équilibre statique de l’ensemble de la structure.

Exemples : pour une structure plane chargée dans son plan (3 sollicitations N, V, M au plus dans chaque section) :

- degré de liberté interne associé au moment fléchissant M, articulation :

Seule la sollicitation moment fléchissant M n’est pas transmise. Les sollicitations d’effort normal N et d’effort
tranchant V sont transmises.
- degré de liberté interne associé à l’effort normal N, liaison tenon-mortaise :

Seule la sollicitation effort normal N n’est pas transmise. Les sollicitations de moment fléchissant M et d’effort
tranchant V sont transmises.
- degré de liberté interne associé à l’effort tranchant V :

Seule la sollicitation effort tranchant V n’est pas transmise. Les sollicitations de moment fléchissant M et
d’effort normal N sont transmises.

Page II.2-1 -- 4
2 -- SYSTEMES STATIQUEMENT DETERMINES OU STATIQUEMENT
INDETERMINES :

2.1 -- système extérieurement isostatique

• Un système est dit extérieurement isostatique si les équations de la statique (équations d’équilibre et relations
supplémentaires) suffisent pour calculer les réactions d’appui.

• Si on pose :
• nombre de réactions d’appui = r
• nombre d’équations d’équilibre = s
• nombre de relations supplémentaires = q

Un système extérieurement isostatique est caractérisé par la relation : r = s +q


2.2 -- système extérieurement hyperstatique

• Un système est dit extérieurement hyperstatique si les équations de la statique (équations d’équilibre et
relations supplémentaires) ne suffisent pas pour calculer les réactions d’appui.

• Le degré d’indétermination statique extérieur, h, ou dégré d’hyperstaticité est le nombre d’équations qui
manquent pour lever l’indétermination :
h =r −s−q
2.3 -- système hypostatique

Un système est hypostatique s’il peut se transformer en mécanisme. On a alors : h<0

2.4 -- Calcul formel du degré d’indétermination statique extérieur

2.4.1 -- Exemple :

Soit la structure ci-dessous dont nous cherchons le degré d’indétermination statique extérieur :

r = nombre de réactions d’appui = 6


s = nombre d’équations d’équilibre = 3
q = nombre de relations supplémentaires = 3
D’où : h = r − s− q = 0
Le système serait donc extérieurement isostatique. Il est de toute évidence hypostatique.
Le calcul du degré d’hyperstaticité extérieur doit donc être précisé.

Page II.2-1 -- 5
2.4.2 -- Formalisation du calcul du degré d’hyperstaticité extérieur

Nous allons écrire les équations d’équilibre et les relations supplémentaires sous forme matricielle.
Toutes les forces et moments sont projetés dans un repère unique OXYZ.
Soit R r le vecteur colonne des r composantes indépendantes inconnues des réactions d’appui.
Soit R s le vecteur colonne des s composantes, connues, de la résultante et du moment résultant en un point donné
P, des efforts extérieurs donnés du chargement appliqués à la structure.

2.4.2.1 -- Les s équations d’équilibre statique s’écrivent, au point P considéré :

A sr ⋅ R r + R s = 0
A sr est une matrice qui comporte s lignes et r colonnes.

2.4.2.2 -- Les q relations supplémentaires qui traduisent les degrés de liberté internes de la
structure :

Rappel : une relation supplémentaire, associée à un degré de liberté interne de la structure, exprime la nullité de la
sollicitation associée au déplacement que ce degré de liberté interne permet.
Les q relations supplémentaires expriment donc la nullité de q sollicitations dans la structure.
Soit R q le vecteur colonne des q sollicitations en question dûes aux forces extérieures données.

Le vecteur colonne des q sollicitations en question dûes aux réactions d’appui inconnues s’écrit : A qr ⋅ R r

A qr est une matrice qui comporte q lignes et r colonnes.


Les q relations supplémentaires qui expriment donc la nullité des q sollicitations en question s’écrivent :
A qr ⋅ R r + R q = 0

2.4.2.3 -- Les (s+q) équations de la statique (s équations d’équilibre et q relations


supplémentaires) s’écrivent donc sous forme matricielle :
A sr Rs
⋅ Rr + =0
A qr Rq

Soit : A ⋅ R r + R (s + q ) = 0
⎡ a11 a12 a13 ..... a1r ⎤
⎢ a ⎥
⎢ 21 ⎥
A est une matrice qui comporte (s+q) lignes et r colonnes : A = ⎢ a 31 ⎥
⎢ ⎥
⎢ ...... ⎥
⎢a (s + q )1 ⎥
⎣ ⎦
R (s + q ) un vecteur colonne à (s+q) termes qui sont :
∗ d’une part les s composantes de la résultante et du moment résultant en P, des forces extérieures données,
∗ d’autre part les q sollicitations, associées aux q degrés de liberté internes, dûes aux forces extérieures
données.

R r est le vecteur colonne des r composantes indépendantes inconnues des réactions d’appui.

2.4.2.4 -- L’équation matricielle trouvée :

A ⋅ R r + R (s + q ) = 0 est un système d’équations linéaires dont les inconnues sont les composantes R r des
réactions d’appui. Le rang du système détermine l’hypostaticité ou le degré d’indétermination statique extérieur :

• h = r − s − q < 0 ; r < s + q ; la structure est hypostatique.

Page II.2-1 -- 6
• h = r − s − q = 0 ; r = s + q ; la matrice A est carrée r*r
∗ la matrice A est inversible, le système est bien conditionné, la structure est isostatique.
−1
Les réactions d’appui sont données par : R r = − A ⋅ R (s + q )
∗ la matrice A n’est pas inversible, le système est mal conditionné, la structure est
hypostatique.

• h = r − s− q > 0 ; r > s+ q
∗ le rang de la matrice A est (s+q), le système est bien conditionné, la structure est
hyperstatique, son degré d’indétermination statique extérieur est h.
∗ le rang de la matrice A est inférieur à (s+q), le système est mal conditionné, la
structure est hypostatique.
2.5 -- système intérieurement isostatique :

Une structure formée de poutres est intérieurement isostatique quand, les réactions d’appui étant supposées connues,
il est possible de calculer les sollicitations en toute section droite.

2.6 -- système intérieurement hyperstatique :

• Une structure formée de poutres est intérieurement hyperstatique quand, les réactions d’appui étant supposées
connues, il est impossible de calculer les sollicitations en une section droite.

• Le degré d’indétermination statique intérieur est le nombre de sollicitations qu’il faut se donner, dans certaines
sections droites de la structure, pour lever l’indétermination. C’est donc le nombre de coupures qu’il convient de
faire dans la structure pour la rendre intérieurement isostatique.

Exemple :

Le cadre fermé ci-dessus, structure plane chargée dans son plan, est extérieurement isostatique. Par contre il est
intérieurement hyperstatique ; son degré d’indétermination statique intérieur est de 3, puisqu’il faut se fixer 3
sollicitations pour calculer les sollicitations en toute section. Il faut faire 3 coupures, N, V, et M pour rendre la
structure intérieurement isostatique.
2.7 -- Degré d’indétermination statique total d’une structure :

• On a défini ci-dessus le degré d’indétermination statique intérieur, en abrégé DISI, et le degré d’indétermination
statique extérieur, en abrégé DISE.
Le degré d’indétermination statique total, en abrégé DIST, est la somme du degré d’indétermination statique
intérieur et du degré d’indétermination statique extérieur.
DIST = DISI + DISE
• Une fois écrites les équations de la statique, équations d’équilibre et relations supplémentaires, le DIST est le
nombre d’équations indépendantes manquantes pour calculer les réactions d’appui et les sollicitations en toute
section de la structure.
• Le problème posé étant de calculer les réactions d’appui et les sollicitations en toute section de la structure, le
DIST est le nombre d’inconnues qu’il faut se fixer (réactions d’appui et sollicitations) une fois écrites les équations
de la statiques, équations d’équilibre et relations supplémentaires.

Page II.2-1 -- 7
3 -- DETERMINATION DES DEGRES D’INDETERMINATION STATIQUE DES
STRUCTURES A POUTRES

3.1 -- treillis réticulés :

Un treillis réticulé est un assemblage de barres articulées entre elles, chargé uniquement en ses noeuds (articulations
de jonction des barres entre elles).

Soit : * b le nombre de barres,


∗ r le nombre de réactions d’appui,
∗ n le nombre de noeuds.

3.1.1 -- équations d’équilibre statique de chaque barre :

En supposant le treillis plan, chargé dans son plan :

Les équations d’équilibre statique d’une barre quelconque s’écrivent :


RO + R E = 0
HO + H E = 0
RO ⋅ L = 0
Soit : RO = R E = 0
HO = − H E
On conclut que la seule sollicitation non nulle dans une barre quelconque est un effort normal constant.
Ce résultat se transpose facilement aux treillis spatiaux.

3.1.2 -- équations d’équilibre statique de chaque noeud :


Les équations d’équilibre de chaque noeud sont au nombre de :
∗ 2n pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ 3n pour une structure spatiale quelconque.

3.1.3 -- degrés d’indétermination statique d’un treillis :


Une fois écrites les équations d’équilibre des barres, il reste (b+r) inconnues :
∗ b sollicitations d’effort normal dans les barres,
∗ r réactions d’appui.

Il ne reste plus alors que les équations d’équilibre des noeuds. Ainsi le DIST vaut :
∗ (b+r-2n) pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ (b+r-3n) pour une structure spatiale quelconque.

Or le degré d’indétermination statique extérieur, DISE, vaut :


∗ (r-3) pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ (r-6) pour une structure spatiale quelconque.

On en déduit par différence le degré d’indétermination interieur : DISI = DIST-DISE


Recapitulation : degré d’indétermination statique des treillis réticulés :

structure plane chargée structure spatiale


dans son plan quelconque
DIST b + r − 2n b + r − 3n
DISE r −3 r −6
DISI b + 3 − 2n b + 6 − 3n

Page II.2-1 -- 8
3.2 -- ossatures :

• Une ossature est un assemblage de poutres reliées entre elles de façon quelconque.

• On note :
∗ p le nombre de poutres,
∗ n le nombre de noeuds,
∗ r le nombre de réactions d’appui,
∗ q le nombre de relations supplémentaires (qui traduisent les degrés de liberté internes).

• Les sollicitations dans une section droite quelconque sont au nombre de :


∗ 3 pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ 6 pour une structure spatiale quelconque.

3.2.1 -- Equations d’équilibre statique de chaque poutre :

• Les équations d’équilibre statique appliquées à des tronçons de la poutre considérée permettent de calculer les
sollicitations en toute section de la poutre, connaissant les 3 ou 6 sollicitations dans une section quelconque.

• On en déduit que en ce qui concerne les sollicitations dans les poutres de la structure, le nombre d’inconnues
est donc de :
∗ 3p pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ 6p pour une structure spatiale quelconque.

• Il convient d’y ajouter les r réactions d’appui inconnues. Le nombre d’inconnues est donc de :
∗ (3p+r) pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ (6p+r) pour une structure spatiale quelconque.

3.2.2 -- Equations d’équilibre des noeuds :

Les équations d’équilibre des noeuds sont au nombre de :


∗ 3n pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ 6n pour une structure spatiale quelconque.

3.2.3 -- Degrés d’indétermination statique :

• Finalement, le DIST est de :


∗ (3p + r − 3n − q ) pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ (6p + r − 6n − q ) pour une structure spatiale quelconque.

• Précisions relatives aux relations supplémentaires :


Une relation supplémentaire exprime un degré de liberté interne de la structure, plus précisément la nullité de
la sollicitation « coupée ».
Elle fait intervenir, pour tout ou partie :
∗ les actions données du chargement,
∗ certaines réactions d’appui,
∗ certains efforts internes (sollicitations) dans des sections spécifiques.

Il convient de distinguer :
∗ les relations supplémentaires qui font intervenir des réactions d’appui : nombre q1
∗ les relations supplémentaires qui ne font pas intervenir les réactions d’appui : nombre q 2
avec : q1 + q 2 = q

• Ainsi le degré d’indétermination statique extérieur, DISE, vaut :


∗ (r − 3 − q1 ) pour une structure plane chargée dans son plan,
∗ (r − 6 − q1 ) pour une structure spatiale quelconque.

Page II.2-1 -- 9
• On en déduit par différence le degré d’indétermination interieur : DISI = DIST-DISE

• Recapitulation : degré d’indétermination statique des ossatures :

structure plane chargée structure spatiale


dans son plan quelconque
DIST (3p + r − 3n − q ) (6p + r − 6n − q )
DISE r − 3 − q1 r − 6 − q1
DISI (3p + 3 − 3n − q2 ) (6p + 6 − 6n − q 2 )

3.2.4 -- Remarque 1 :

Il faut compter comme noeuds toutes les extrémités de poutres y compris les appuis et les extrémités libres de poutres et
compter en conséquence les relations supplémentaires.

Ainsi, pour la structure plane chargée dans son plan ci-dessus, on a :


∗ p=4
∗ n=5
∗ r=6
∗ q=0

Il faut compter q = 0. En effet l’extrémité libre E de la poutre CE se traduit par 3 relations exprimant la nullité des 3
sollicitations en E. Ces 3 relations sont prises en compte dans les 3n équations d’équilibre des noeuds (y compris le
noeud E).
Le DIST de la structure vaut donc : DIST = 3p + r − 3n − q = 12 + 6 − 15 = 3

DISE = r-3 = 3 DISI = DIST - DISE = 0

3.2.5 -- Remarque 2 :

Reprenons la structure précédente (structure 1). Ses degrés d’indétermination statique sont les mêmes que ceux de la
structure 2 obtenue en supprimant la poutre CE. En effet la poutre CE considérée comme système est isostatique :

Page II.2-1 -- 10
En particulier, les sollicitations dans une section droite quelconque de la poutre CE se calculent à partir des équations
de la statique en prenant les forces à droite. Ainsi les deux structures 1 et 2 ont les mêmes degrés d’indétermination
statique.

Ainsi, pour la structure 2 plane chargée dans son plan ci-dessus, on a :


∗ p=3
∗ n=4
∗ r=6
∗ q=0

Le DIST de la structure vaut donc : DIST = 3p + r − 3n − q = 9 + 6 − 12 = 3


DISE = r-3 = 3 DISI = DIST - DISE = 0

3.2.6 -- Remarque 3 :

Le décompte des relations supplémentaires traduisant les degrés de liberté internes de la structure doit être fait avec
prudence.
Ainsi une articulation à un noeud est équivalente à une articulation à l’extrémité de chaque poutre qui y aboutit sauf
une, car on a déja tenu compte de la nullité du moment résultant dans les équations d’équilibre du noeud en question.

3.2.6.1 -- Exemple :

3.2.6.2 -- Exemple :

3.2.6.3 -- Exemple :

Soit la structure plane chargée dans son plan suivante : poutre sous-bandée :

Nombre de réactions d’appui = r = 3


D’où : DISE = r - 3 = 0 La structure est extérieurement isostatique.

Détermination du degré d’indétermination statique total, DIST :

• Considérons d’abord la structure obtenue en supprimant tous les degrés de liberté internes :

Page II.2-1 -- 11
∗ p = nombre de poutres = 8
∗ r = nombre de réactions d’appui = 3
∗ n = nombre de noeuds = 6

• Ajoutons ensuite les degrés de liberté internes de la structure initiale :

On constate alors que l’on a : q = 8

• On en déduit le degré d’indétermination statique total :

DIST = 3p + r − 3n − q = 3 ⋅ 8 + 3 − 3 ⋅ 6 − 8 = 1

• En conclusion :
DISE = r − 3 = 0

DIST = 3p + r − 3n − q = 3 ⋅ 8 + 3 − 3 ⋅ 6 − 8 = 1
DISI = DIST − DISE = 1

Page II.2-1 -- 12
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-2)-2.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.2 CALCUL AU PREMIER ORDRE - METHODE DES FORCES
Rappel fondamental :
Les structures étudiées dans cette partie II.1 ont un comportement linéaire vis-à-vis des chargements c'est-à-dire que l’on adopte les hypothèses
suivantes (voir chapitre I-1) :
Hypothèse 1 : déplacements et déformations à l’équilibre sont infiniment petits,
Hypothèse 2 : le matériau constitutif a un comportement élastique linéaire.
Hypothèse 3 : le calcul est réalisé au premier ordre ; c'est-à-dire que les déplacements sont suffisamment petits pour qu’on puisse écrire
les équations d’équilibre statique appliquées à tout ou partie de la structure dans une géométrie unique indépendante du chargement (en
général la géométrie à vide)

Ces 3 hypothèses assurent un comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements. Cela signifie que :
si E est un effet quelconque dans la structure (déformation, déplacement, contrainte, réaction d’appui…), E(CH) sa valeur pour le cas de charges CH,
Si k est un scalaire quelconque, on a : E(k.CH) = k.E(CH)
Si CH1 et CH2 sont 2 cas de charges indépendants, on a : E(CH1+CH2) = E(CH1) + E(CH2)

CHAPITRE II.2-2
METHODE DES FORCES - PRINCIPE ET MISE EN EQUATION

La structure banale étudiée est constituée de poutres.


Elle est caractérisée par :
- sa géométrie, définie par sa fibre moyenne et par les caractéristiques géométriques des sections droites, en
particulier leurs repères locaux,
- les caractéristiques mécaniques des sections droites ( fonctions scalaires de l’abscisse curviligne sur la
fibre moyenne).

On retient donc toutes les hypothèses simplificatrices des structures à poutres, accompagnées des hypothèses rappelées
en en-tête du chapitre :
- petits déplacements,
- comportement élastique linéaire des matériaux ,
- calcul réalisé au premier ordre.
On rappelle que ces hypothèses complémentaires assurent le comportement linéaire de la structure vis-à-vis des
chargements.
1 -- POSITION DU PROBLEME :
Soit donc une structure formée de poutres en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données, efforts appliqués,
déplacements imposés, variations dimensionnelles.

• Que signifie, calculer la structure ?


Le calcul de la structure consiste à déterminer les réactions d’appui et les sollicitations, avec lesquelles, les
hypothèses simplificatrices nous permettent de calculer un effet quelconque en tout point de la structure
(contrainte, déformation, déplacement) :
- Les déformations en tout point (vecteurs translation et rotation différentielles, résultats de Saint-Venant)
et par intégration, les déplacements (formules de Bresse),
- Le tenseur contraintes en tout point (résultats de Saint-Venant),
- L’énergie de déformation et par application du théorème de Castigliano, un déplacement quelconque.

• On a vu que les équations de la statique, équations d’équilibre et relations supplémentaires (qui expriment les
degrés de liberté internes de la structure) permettent :
- de calculer les réactions d’appui quand la structure est extérieurement isostatique,
- connaissant les réactions d’appui, de calculer les sollicitations en toute section droite, quand la structure
est intérieurement isostatique.

• On constate donc que les structures hyperstatiques ne sont pas calculables par les seules équations de la
statique.
Il faut avoir recours à l’hypothèse du comportement élastique linéaire de la structure et aux théorèmes de
l’énergie qui en découlent pour lever l’indétermination.

Page II.2-2 - 1
On a défini en outre, les degrés d’indétermination statique des structures formées de poutres :
- DISE : degré d’indétermination statique extérieur,
- DISI : degré d’indétermination statique intérieur,
- DIST : degré d’indétermination statique total : DIST = DISE + DISI

2 -- EXEMPLE D’INTRODUCTION

Soit la poutre droite suivante :

p
H0 A
B C

R0 R1 R2
y x
x +
a a

C’est une structure plane chargée dans son plan xy. La poutre est de section droite constante sur toute sa longueur.
L’inertie de sa section droite autour de l’axe z perpendiculaire au plan de la structure est I.

On ne tient compte que des déformations de flexion.

La fibre moyenne ABC = Ax est rectiligne. Elle est orientée de A vers B. A est l’origine des abscisses « x ».
Dans la suite, on adopte les conventions de signes de la Résistance des Matériaux pour les sollicitations.

Degrés d’indétermination statique : DISE = 1 DISI = 0 DIST = 1

2.1 -- Considérons la poutre suivante, obtenue en supprimant l’appui intermédiaire 1 :

B
y
x x

L
C’est une structure isostatique (intérieurement et extérieurement) dont nous pouvons donc calculer :
- les réactions d’appui,
- les sollicitations,
- et par conséquent un effet quelconque à l’équilibre, en particulier la flèche δ à mi-portée (en B) comme
suit.

calcul de la flèche δ à mi-portée, en B :


⎛ ∂U[(P ) + Φ ] ⎞
• On applique le corollaire théorème de Castigliano : δ=⎜ ⎟
⎝ ∂Φ ⎠Φ =0
L M (x ).m φ (x )
soit si on ne prend en compte que les déformations de flexion : δ = ∫ ⋅ dx
0 EI
avec : M(x) la sollicitation de moment de flexion le long de la fibre moyenne, du à la charge répartie p,
m φ (x ) la sollicitation moment de flexion due à la force verticale Φ = 1 appliquée en B.

Page II.2-2 - 2
Avec les conventions de signe de la Résistance des Matériaux :

• Epure du moment de flexion M(x) :

p
0
B
y pL/2 + pL/2
x
+pL2 /8
L
pL pL2 p ⋅ x ⋅ (L − x )
M(x ) = ⋅x − =
2 2 2

• Epure du moment de flexion mϕ sous le cas de charge Φ = 1 appliqué à mi-portée :

- L/4
_
0
B
y =1 - 1/2
- 1/2
x
L

L M.mϕ 2 a p ⋅ x ⋅ (L − x ) x
• La flèche δ est donnée par : δ= ∫0 ⋅ dx soit δ=− ∫ ⋅ ⋅ dx
EI EI 0 2 2
2 ⎡ 2 paL2 5 L ⎤ 2.2.5 pL4 5.p.L4
Soit en appliquant les intégrales de Mohr : δ = − ⎢ ⋅ ⋅ ⋅ ⎥=− ⋅ d’où : δ =−
EI ⎣⎢ 3 8 8 4 ⎥⎦ 3.8.8.4.2 EI 384 ⋅ EI

2.2 -- Considérons la même poutre chargée comme suit :

-F.L/4
M(x) _

B
y F
x
L

L M. mϕ L F. mϕ . mϕ 2F a 2 FL3
La flèche à mi-portée s’écrit : δ′ = ∫0 EI
⋅ dx = ∫0 EI
⋅ dx = ∫
EI 0
mϕ . dx =
48EI

Page II.2-2 - 3
2.3 -- Considérons la même poutre chargée comme suit :

B
y F
x

La structure ayant un comportement linéaire vis-à-vis des chargements, la flèche en B sous ce cas de charge vaut :
v = δ + δ′ (théorème de superposition).
5.p.L4 FL3
Soit : v=− +
384EI 48EI
5pL
Il est clair que la valeur de F = qui annule v, est la réaction d’appui R1 de la structure hyperstatique initiale
8
chargée :

p
H0 A
B C

R0 R1 R2
y a a
x
L
Pour calculer la structure initiale chargée, nous disposons donc des 3 équations de la statique (structure plane chargée
dans son plan) :
H0 = 0
R 0 + R1 + R 2 − pL = 0
a. R0 − a. R2 = 0
5pL
et d’une équation supplémentaire permettant de lever l’indétermination : R1 =
8

Cette équation supplémentaire est une équation de compatibilité géométrique, plus précisément, une équation de
compatibilité des déformations avec les liaisons.

Ces 4 équations nous permettent donc de calculer les 4 réactions d’appui et les sollicitations en toute section droite en
prenant la résultante des forces appliquées d’un coté de la section considérée.

Page II.2-2 - 4
3 -- PRINCIPE DE LA METHODE DES FORCES

Soit une structure formée de poutres, hyperstatique, soumise à des actions extérieures données.

Supposons qu’elle soit n fois hyperstatique, c’est à dire que son degré d’indétermination statique total, DIST, est égal à
n:
DIST = DISI + DISE = n

3.1 -- Structure isostatique associée :

On associe à la structure hyperstatique initiale, une structure isostatique (extérieurement et intérieurement) obtenue
de la façon suivante :
- on crée n1 coupures externes en supprimant n1 liaisons élémentaires avec l’extérieur,
- on crée n 2 coupures élémentaires internes.
de façon telle :
- que n1 + n 2 = n
- et que la structure soit isostatique extérieurement et intérieurement.

STRUCTURE HYPERSTATIQUE INITIALE STRUCTURE ISOSTATIQUE ASSOCIEE


coupure interne :
rotule, coupure
de moment

coupure externe :
un appui élémentaire
supprimé

La structure isostatique ainsi obtenue à partir de la structure initiale est appelée la structure isostatique associée.
Elle est calculable (calcul des réactions d’appui et des sollicitations) pour tout type d’actions extérieures appliquées par
les équations de la statique.

3.2 -- Principe de la méthode :

Nous exprimons ci-dessous le principe de la méthode pour une structure soumise à des charges extérieures données,
sans déplacements imposés. Le cas des déplacements imposés sera examiné plus loin.

3.2.1 -- Considérons la structure hyperstatique initiale soumise au chargement envisagé :

∗ dans la section de coupure externe (liaison supprimée), i , (i = 1, n 1 ) , elle subit la réaction d’appui
correspondante R i supprimée pour atteindre la structure isostatique associée,

∗ dans la section de coupure interne j ( j = 1, n 2 ) , elle subit la sollicitation S j ‘’coupée’’ pour atteindre la
structure isostatique associée.

3.2.2 -- Par conséquent, la structure isostatique associée soumise :

∗ au chargement envisagé,
∗ aux efforts R i dans chacune des sections à liaison supprimée (i = 1, n 1 )
{ }
∗ aux couples d’efforts S j ,−S j appliqués aux lèvres de chaque coupure interne ( j = 1, n 2 ) ,

Page II.2-2 - 5
est dans le même état de contraintes, de sollicitations, de déformations et de déplacements que la structure
hyperstatique initiale soumise au chargement envisagé.
coupure interne j
j = 1, n 2

Sj Sj
coupure externe i
i = 1, n 1 Ri

Et donc dans la structure isostatique associée ainsi chargée :


∗ le déplacement absolu δ i du point d’application de l’effort R i est nul : δ i = 0 (i = 1, n 1 )
∗ le déplacement relatif δ j des lèvres de la coupure interne j, est nul : δ j = 0 ( j = 1, n 2 )

coupure interne j (j = 1, n 2 )
déplacement relatif

coupure externe i (i = 1, n 1 )
déplacement absolu
i Sj Sj

Ri

3.2.3 -- D’où principe de la méthode des forces :

• On travaille sur la structure isostatique associée soumise :


- au chargement envisagé,
- aux efforts inconnus R i , dans chacune des sections à liaison supprimée (i = 1, n 1 ) ,
{ }
- aux couples d’efforts inconnus S j ,−S j appliqués aux lèvres de chaque coupure interne ( j = 1, n 2 )
au total n = n1 + n 2 inconnues.

• Dans cette structure isostatique associée ainsi chargée :


- les équations de la statique permettent de calculer les réactions d’appui et les sollicitations en toute
section droite,
- connaissant les sollicitations, on peut calculer, la structure ayant un comportement élastique linéaire,
l’énergie de déformation U et en déduire par le théorème de Castigliano :
∂U
- les déplacements absolus δ i des point d’application des efforts R i : δi =
∂R i
- les déplacements relatifs δ j des lèvres des coupures internes au droit des couples d’efforts

{S j ,−S j } : δj =
∂U
∂S j
Soit : (
δ i = δ i R 1 , R 2 ,....R n1 , S1 , S 2 ,....S n1 ) (
δ j = δ j R 1 , R 2 ,....R n1 , S1 , S 2 ,....S n 2 )
• Pour restituer les conditions de déformations et de déplacements de la structure hyperstatique initiale chargée, aux
coupures internes et externes pratiquées pour atteindre la structure isostatique associée, on écrit :
(
δ i = δ i R 1 , R 2 ,....R n1 , S1 , S 2 ,....S n1 = 0)(i = 1, n 1 )
δ j = δ j (R 1 , R 2 ,....R n , S1 , S 2 ,....S n ) = 0
1 2
( j = 1, n 2 )
On écrit ainsi (n = n 1 + n 2 ) équations à n = n 1 + n 2 inconnues : R i (i = 1, n 1 ) et S j ( j = 1, n 2 )

On en déduit :

Page II.2-2 - 6
- les efforts R i , (i = 1, n 1 ) ,
- {
les couples d’efforts S j ,−S j } ( j = 1, n 2 ) .
3.2.4 -- détermination d’un effet quelconque dans la structure hyperstatique initiale chargée :

On se place dans la structure isostatique associée soumise :


- au chargement envisagé,
- aux efforts R i , précédemment calculés, appliqués dans chacune des sections à liaison supprimée
(i = 1, n 1 ) ,
{ }
- aux couples d’efforts S j ,−S j , précédemment calculés, appliqués aux lèvres de chaque coupure interne
créée ( j = 1, n 2 ) ,

En effet, sous ce cas de charges, la structure isostatique est dans le même état de contraintes, de sollicitations, de
déformations et de déplacements que la structure hyperstatique initiale soumise au chargement envisagé.

La structure étant isostatique, on sait calculer les réactions d’appui et les sollicitations en toute section droite par les
équations de la statique.
Connaissant les sollicitations, on sait calculer un effet quelconque dans la structure, contrainte, déformation,
déplacement.

Page II.2-2 - 7
4 -- MISE EN EQUATION DE LA METHODE DES FORCES

Soit une structure à poutres élastique linéaire, n fois hyperstatique (DIST = n), en équilibre sous l’effet d’actions
extérieures données (P) (efforts appliqués, variations dimensionnelles, déplacements imposés).

4.1 -- Structure isostatique associée

A partir de cette structure hyperstatique, on forme la structure isostatique associée, en créant n coupures (externes ou
internes), plus précisément :
- en supprimant n1 liaisons avec l’extérieur (coupures externes), pour rendre la structure extérieurement
isostatique,
- et en créant n 2 coupures internes, pour rendre la structure intérieurement isostatique
avec : n = n1 + n2

4.2 -- Efforts hyperstatiques et déplacements isostatiques associés

Aux n coupures externes ou internes créées pour atteindre la structure isostatique associée, on associe :
- n efforts hyperstatiques inconnus Fi (i=1,n ) ,
- et n déplacements isostatiques associés δ i (i = 1, n ) .
⎡ F1 ⎤ ⎡ δ1 ⎤
⎢F ⎥ ⎢δ ⎥
qu’on ordonne suivant les deux vecteurs colonnes suivants : F = ⎢ 2⎥ ∆ = ⎢ 2⎥
⎢ ... ⎥ ⎢ ... ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ Fn ⎦ ⎣δ n ⎦

STRUCTURE HYPERSTATIQUE INITIALE


STRUCTURE ISOSTATIQUE ASSOCIEE
coupure interne :
rotule, coupure de moment

coupure externe :
un appui élémentaire
supprimé

INCONNUES HYPERSTATIQUES
DEPLACEMENTS ISOSTATIQUES ASSOCIES
coupure interne j (j = 1, n 2 )
déplacement relatif

coupure externe i (i = 1, n1 )
déplacement absolu
i Fj Fj

Fi

Page II.2-2 - 8
4.2.1 -- les n efforts hyperstatiques inconnus Fi (i = 1, n ) :
• Fi représente un effort appliqué à la structure isostatique associée, si la coupure i créée est une coupure externe
(liaison supprimée), Fi correspond à la réaction d’appui R i ’’coupée’’ de la structure hyperstatique initiale.

• Si la coupure j créée est une coupure interne, Fj représente un couple d’efforts égaux et opposés Fj ,−Fj { }
appliqué à la structure isostatique associée, aux lèvres de la coupure interne j. Ce couple d’efforts {Fj ,−Fj }
correspond à la sollicitation S j de la structure hyperstatique initiale, ’’coupée’’ par la coupure interne j considérée
.

4.2.2 -- les n déplacements isostatiques associés δ i (i = 1, n ) :


• Si la coupure i créée est une coupure externe (liaison supprimée), δ i est le déplacement du point d’application de
Fi projeté sur sa ligne d’action
• Si la coupure j créée est une coupure interne, δ j est le déplacement relatif des lèvres de la coupure interne j
{ }
associé au couple d’efforts Fj ,− Fj , c’est à dire associé à la sollicitation S j = Fj de la structure hyperstatique
initiale, ’’coupée’’ par la coupure interne j considérée

4.3 -- Structure isostatique associée, soumise aux actions extérieures données et aux
efforts hyperstatiques :

Considérons la structure isostatique associée soumise :


∗ aux actions extérieures données (P),
∗ aux n efforts hyperstatiques inconnus, Fi (i = 1, n ) tels que définis plus haut.

4.3.1 -- Déplacements isostatiques associés :

• Pour cette structure isostatique ainsi chargée :

∗ on sait calculer, par les équations de la statique, les sollicitations en toute section droite, en fonction des n
efforts hyperstatiques inconnus Fi (i = 1, n ) ,

∗ on sait donc calculer l’énergie de déformation U (qui, pour une structure à poutres linéairement élastique,
s’exprime en fonction des sollicitations) en fonction des n efforts hyperstatiques inconnus Fi (i = 1, n ) ,

∗ on sait donc calculer les déplacements en toute section droite, en particulier les déplacements isostatiques
associés :
∂U
- déplacement absolu associé à une coupure externe : δi =
∂Fi
∂U
- déplacement relatif des lèvres d’une coupure interne : δj =
∂Fj
Ces déplacements isostatiques associés sont calculés en superposant (n + 1) états d’équilibre de la
structure isostatique associée :
- état (1) : la structure isostatique associée est soumise aux seules actions extérieures
données ; dans cet état le déplacement isostatique associé banal d’ordre i , δ i (i = 1, n ) ,
vaut : δ i = δ iso ,i
- état (k) (k = 1, n ) : la structure isostatique associée est soumise au seul effort
hyperstatique inconnu Fk ; dans cet état le déplacement isostatique associé banal d’ordre
i , δ i (i = 1, n ) , vaut : δ i = δ i ,k ⋅ Fk
Avec δ i ,k = valeur du déplacement isostatique associé δ i pour Fk = 1 appliqué à la
structure isostatique associée.

Remarque : En vertu du théorème de réciprocité de Maxwell-Betti, on a : δ i ,k = δ k ,i

Page II.2-2 - 9
• Donc, dans la structure isostatique associée, soumise :
∗ aux actions extérieures données (P),
∗ aux n efforts hyperstatiques inconnus, Fi (i = 1, n ) ,
n
les n déplacements isostatiques associés valent : δ i = δ iso ,i + ∑ δ i,k ⋅ Fk (i = 1, n )
k =1

4.3.2 -- identification à la structure hyperstatique initiale :

Il reste à restituer les conditions de déformations et de déplacements de la structure hyperstatique initiale aux
coupures réalisées pour atteindre la structure isostatique associée, en écrivant que ces déplacements isostatiques
associés δ i sont nuls, ou égaux aux déplacements, donnés du chargement appliqué, imposés à la structure
hyperstatique initiale suivant les directions de déplacements isostatiques associés :

n
δ i = δ iso,i + ∑ δi,k ⋅ Fk = 0 ou bien = δ i,imp. (i = 1, n )
k =1

Soit sous forme matricielle, l’équation canonique de la méthode des forces :

∆ iso + S ⋅ F = 0
avec :
= ∆ imp.
⎡ δ iso,1 ⎤
⎢δ ⎥
∗ ∆ = ⎢ iso, 2 ⎥
iso ⎢ ...... ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢δ iso,n ⎦⎥
le vecteur colonne des n déplacements isostatiques associés de la structure isostatique associée soumise aux
actions extérieures données (P) ; le terme banal δiso,i est égal au déplacement isostatique associé δ i de la
structure isostatique associée soumise aux actions extérieures données.

⎡ δ1,1 δ1,2 ... δ1,n ⎤


⎢δ δ2,n ⎥⎥
2,1 δ 2, 2 ...
∗ S =⎢
⎢ ... ... δi, j ... ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣δn ,1 δn ,2 ... δn ,n ⎥⎦

la matrice de souplesse de la structure, matrice symétrique dont le terme général δ i , j est égal au
déplacement isostatique associé δ i de la structure isostatique associée soumise au seul effort hyperstatique
Fj = 1.

⎡ δ1,imp ⎤
⎢δ ⎥
=⎢
2,imp ⎥
∗ ∆ imp
⎢ ...... ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢δ n ,imp ⎦⎥

est le vecteur colonne des déplacements donnés imposés à la structure hyperstatique initiale, suivant les
’’directions’’ des déplacements isostatiques associés.

Page II.2-2 - 10
4.4 -- Calcul de δ i , j et δ iso ,i , formation de la matrice de souplesse S et du vecteur colonne
∆ iso :

Nous reprenons ce que nous avons vu précédemment dans la partie II-1 « Les structures discrétisables en éléments de
poutres, définitions et propriétés-Expression du déplacement en un point quelconque ».
Les formules données ci-dessous concernent une structure à poutres, spatiale quelconque. Elles sont écrites en notation
généralisée des sollicitations. Les expressions entre parenthèses sont les formules équivalentes d’une structure plane
chargée dans son plan quand on néglige les déformations d’effort tranchant.

4.4.1 -- Notations :

4.4.1.1 -- Caractéristiques géométriques et mécaniques de la structure :

La structure comporte une fibre moyenne orientée sur laquelle est définie une abscisse curviligne σ .
R k (σ ) , (EI(σ ), ES(σ )) , est la raideur d’ordre k de la section droite banale d’abscisse curviligne σ .
Pour une structure spatiale : k = 6 et R k (σ ) = ES(σ ), GS1y (σ ), GS1z (σ ), GK (σ ), EI y (σ ), EI z (σ )
Pour une structure chargée dans son plan (x,y) : k = 3 et R k (σ ) = ES(σ ), GS1y (σ ), EI z (σ )
Pour une structure plane chargée dans son plan quand on néglige les déformations d’effort tranchant :
k = 2 et R k (σ ) = ES(σ ), EI z (σ )

La structure comporte :
∗ p appuis élastiques simples de souplesse λ α , α variant de 1 à p.
∗ q appuis élastiques complexes de matrice de souplesse Sβ , β variant de 1 à q.

4.4.1.2 -- Actions extérieures appliquées de variations dimensionnelles :

Soit δd k 0 (σ ) , (δω0 (σ ), δu 0 (σ )) , la composante d’ordre k du vecteur déplacement différentiel de variations


dimensionnelles, supposées non gênées, dans la section droite d’abscisse curviligne σ .

4.4.1.3 -- réactions des appuis élastiques éventuels :

∗ soit R iso,α la réaction de l’appui élastique α de la structure isostatique associée soumise aux actions
extérieures données,

∗ soit R iso,β le vecteur colonne des réactions de l’appui élastique complexe β de la structure isostatique
associée soumise aux actions extérieures données,

∗ soit rα ,i la réaction de l’appui élastique α de la structure isostatique associée soumise à l’inconnue


hyperstatique Fi = 1.

∗ soit rβ,i le vecteur colonne des réactions de l’appui élastique complexe β de la structure isostatique
associée soumise à l’inconnue hyperstatique Fi = 1.

4.4.1.4 -- Sollicitations :

(
∗ soit S k ,iso (σ ) , Niso (σ ), Vy
iso
(σ ), Vziso (σ ), Ciso (σ ), M yiso (σ ), M ziso (σ )) , la sollicitation d’ordre k dans la
section banale d’abscisse curviligne σ de la structure isostatique associée soumise aux forces extérieures
données,
Pour une structure chargée dans son plan (x,y) : k = 3 et Sk ,iso (σ ) = N iso (σ ), Vy iso (σ ), M z iso (σ )
Pour une structure plane chargée dans son plan quand on néglige les déformations d’effort tranchant :
k = 2 et Sk ,iso (σ ) = Niso (σ ), M z iso (σ )

Page II.2-2 - 11
∗ soit s k ,i (σ) , (pour une structure plane chargée dans son plan dont on néglige les déformations d’effort
tranchant : (m i (σ ), n i (σ )) , la sollicitation d’ordre k dans la section banale d’abscisse curviligne σ de la
structure isostatique associée soumise à l’inconnue hyperstatique Fi = 1.

4.4.2 -- Formation de la matrice de souplesse S

Son terme général δ i , j est égal au déplacement isostatique associé δ i de la structure isostatique associée soumise au
seul effort hyperstatique Fj = 1.

En vertu de ce que nous avons vu dans la partie II-1 « Les structures discrétisables en éléments de poutres, définitions
et propriétés-Expression du déplacement en un point quelconque », nous pouvons écrire :

⎡ s k ,i ⋅ s k , j ⎤ p q
δ i, j = ∫ ∑ ⎢
⎢ Rk ⎥ ∑[
⎥ ⋅ dσ + ] ∑
rα,i ⋅ λ α ⋅ rα, j + ⎡t r ⋅ S ⋅ r ⎤
⎢⎣ β,i β β, j ⎥

struc. ⎣ k ⎦ α =1 β =1
⎛ ⎡ mi ⋅ m j ni ⋅ n j ⎤ p q ⎞
⎜δ =
⎜⎜ i , j ∫ ⎢
⎢ EI
+
ES ⎥⎦
⎥ ⋅ dσ + ∑[
rα , i ⋅ λ α ⋅ rα , j ] ∑
+
⎡t
⎢⎣ rβ, i ⋅ S β ⋅ rβ, j
⎤⎟
⎥⎦ ⎟⎟
⎝ struc. ⎣ α =1 β=1 ⎠

4.4.3 -- Formation du vecteur colonne ∆ iso

Son terme banal δiso,i est égal au déplacement isostatique associé δ i de la structure isostatique associée soumise aux
actions extérieures données.

En vertu de ce que nous avons vu dans la partie II-1 au chapitre II.1-3 «relation déformations/sollicitation-application
des théorèmes de l’énergie-Expression du déplacement en un point quelconque »., nous pouvons écrire :

⎡ S k ,iso ⋅ s k ,i ⎤ ⎡ ⎤ p q
δ iso,i = ∫ ∑ ⎢
⎢ Rk
⎥ ⋅ dσ +
⎥⎦ ⎢ ∫ ∑
⎢ δd k 0 ⋅ s k ,i ⎥ ⋅ dσ +
⎥⎦
∑[
R iso,α ⋅ λ α ⋅ rα,i +
⎡t


] ∑ ⎤
R iso,β ⋅ Sβ ⋅ rβ,i ⎥

struct. ⎣ k struct. ⎣ k α =1 β=1

⎛ p q ⎞
∑[ ] ∑
⎜δ ⎡ M iso ⋅ m i N iso ⋅ n i ⎤ ⎡t R ⎤⎟
⎜⎜ iso ,i = ∫ ⎢ + ⎥ ⋅ dσ + [δω∫0 ⋅ m i + δu 0 ⋅ n i ] ⋅ d σ + R iso , α ⋅ λ α ⋅ rα ,i + ⎢⎣ iso,β ⋅ S β ⋅ rβ,i ⎥⎦ ⎟⎟
⎣ EI ES ⎦
⎝ struct. struct. α =1 β =1 ⎠

On remarquera que dans la structure isostatique associée, les déformations de variations dimensionnelles ont lieu
librement d’où la forme ci-dessus de l’expression du déplacement.

On trouvera ci-dessous, en annexe, deux tableaux récapitulatifs des principales formules de la méthode des forces :
∗ le premier tableau est relatif à une structure plane chargée dans son plan quand on néglige les déformations
d’effort tranchant,

∗ le second tableau est relatif à une structure à poutres spatiale quelconque et est rédigé en notation
généralisée des sollicitations.

Page II.2-2 - 12
4.5 -- Résolution :

La structure isostatique associée n’est pas un mécanisme. Il en résulte que la matrice de souplesse S est inversible.
L’équation canonique de la méthode :
∆ iso + S ⋅ F = 0
= ∆ imp.
⎡ F1 ⎤
⎢F ⎥
permet donc de calculer les inconnues hyperstatiques F = ⎢ 2 ⎥
⎢ ... ⎥
⎢ ⎥
⎣ Fn ⎦

4.6 -- calcul d’un effet quelconque dans la structure hyperstatique initiale

On calcule cet effet dans la structure isostatique associée soumise aux actions extérieures données du chargement et aux
efforts hyperstatiques que l’on vient de calculer. Ainsi chargée, elle est dans le même état de contraintes et de
déformations que la structure hyperstatique initiale soumise aux actions extérieures données du chargement.

Page II.2-2 - 13
5 -- SOUS STRUCTURATION

5.1 -- Principe :

• La sous-structuration consiste à faire en sorte que la structure isostatique associée soit constituée de sous
structures isostatiques plus simples et indépendantes. Cet objectif est atteint par un choix judicieux des coupures
internes et externes pratiquées dans la structure hyperstatique initiale pour définir la structure isostatique associée.

• Exemple :

Dans le cas de cette structure plane chargée dans son plan, on peut séparer la structure isostatique associée en deux
sous structures isostatiques en pratiquant une coupure interne totale (des trois sollicitations effort normal N, effort
tranchant V, moment fléchissant M).

Fin de l’exemple.

• On retient donc les c efforts ou sollicitations à la coupure totale comme efforts hyperstatiques. Dans l’exemple
ci-dessus, c = 3.

Le degré d’indétermination statique de la sous structure de gauche reste égal à r,


le degré d’indétermination statique de la sous structure de droite reste égal à t,
le degré d’indétermination statique total de la structure initiale étant égal à (c + r + t).

Cette sous-structuration crée une partition dans les (c + r + t) inconnues hyperstatiques de la structure hyperstatique
initiale :
∗ r inconnues hyperstatiques sont attachées à la sous structure de gauche,
∗ t inconnues hyperstatiques sont attachées à la sous structure de droite,
∗ c inconnues hyperstatiques sont communes aux deux sous structures.

Page II.2-2 - 14
5.2 -- Vecteurs colonnes des inconnues hyperstatiques et des déplacements isostatiques
associés :
⎡ Fr ⎤
⎢ ⎥
F = ⎢ Fc ⎥
• On ordonne le vecteur colonne des inconnues hyperstatiques de la façon suivante :
⎢ Ft ⎥
⎣ ⎦
Fr regroupe les r inconnues hyperstatiques de la structure de droite,
Fc regroupe les c inconnues hyperstatiques communes aux deux sous structures,
Ft regroupe les t inconnues hyperstatiques de la structure de gauche.
⎡ ∆r ⎤
⎢ ⎥
• De même le vecteur colonne des déplacements isostatiques associés : ∆ = ⎢ ∆c ⎥
⎢ ∆t ⎥
⎣ ⎦

∆ r comporte r termes, les r déplacements isostatiques associés relatifs à la sous structure de droite,
∆ c comporte c termes, les c déplacements isostatiques associés communs aux deux sous structures,
∆ t comporte t termes, les t déplacements isostatiques associés relatifs à la sous structure de gauche.

5.3 -- Vecteur colonne des déplacements isostatiques associés dûs aux actions extérieures
données :

Le vecteur colonne des déplacements isostatiques associés dûs aux actions extérieures données appliquées à la
structure isostatique associée (efforts extérieurs et variations dimensionnelles donnés) s’écrit de la même façon :

⎡ ∆r ⎤
⎢ iso ⎥
∆ iso = ⎢ ∆ c iso ⎥
⎢∆ ⎥
⎣ t iso ⎦
∆ r iso comporte r termes, les r déplacements isostatiques associés relatifs à la sous structure de droite,
∆ c iso comporte c termes, les c déplacements isostatiques associés communs aux deux sous structures,
∆ t iso comporte t termes, les t déplacements isostatiques associés relatifs à la sous structure de gauche.

5.4 -- Vecteur colonne des déplacements imposés :

De même le vecteur colonne des déplacements imposés de l’équation canonique de la méthode des forces s’écrit :

⎡∆ ⎤
⎢ r imp ⎥
∆ imp = ⎢ ∆c imp

⎢ ⎥
⎢⎣ ∆ t imp ⎥⎦
∆r imp
est le vecteur colonne des r déplacements imposés suivant les r déplacements isostatiques associés relatifs à la
sous structure de droite,
∆ c imp est le vecteur colonne des c déplacements imposés suivant les c déplacements isostatiques associés communs
aux deux sous structures,
∆ t imp est le vecteur colonne des t déplacements imposés suivant les t déplacements isostatiques associés relatifs à la
sous structure de gauche.

Page II.2-2 - 15
5.5 -- Matrice de souplesse :

La matrice de souplesse S est une matrice carrée symétrique (c + r + t)x(c + r + t). Son terme banal δ i , j est la valeur
du déplacement isostatique associé δ i pour Fj = 1 appliqué à la structure isostatique associée.
Compte tenu de notre partition des inconnues hyperstatiques et des déplacements isostatiques associés, la matrice de
souplesse S peut se décomposer en 9 sous matrices :

⎡ S r, r S r,c S r, t ⎤
⎢ ⎥
S = ⎢ S c, r S c, c S c, t ⎥
telles que :
⎢S S t,c S t , t ⎥⎥
⎢⎣ t , r ⎦

• Sr , r est une matrice carrée rxr dont le terme général δ i , j est la valeur du déplacement isostatique associé δ i issu
des r déplacements isostatiques associés appartenant à la sous-structure isostatique associée de gauche, pour
Fj = 1 appliqué à la structure isostatique associée ; Fj est une des r inconnues hyperstatiques attachées à la sous
structure isostatique associée de gauche.

• Sr ,c est une matrice rxc (r lignes et c colonnes) dont le terme général δ i , j est la valeur du déplacement
isostatique associé δ i , issu des r déplacements isostatiques associés appartenant à la sous-structure isostatique
associée de gauche, pour Fj = 1 appliqué à la structure isostatique associée ; Fj est une des c inconnues
hyperstatiques communes aux deux sous structures.

• Sr , t est une matrice rxt (r lignes et t colonnes) dont le terme général δ i , j est la valeur du déplacement isostatique
associé δ i , issu des r déplacements isostatiques associés appartenant à la sous-structure isostatique associée de
gauche, pour Fj = 1 appliqué à la structure isostatique associée ; Fj est une des t inconnues hyperstatiques
attachées à la sous structure isostatique associée de droite. Comme les deux sous-structures (de gauche et de
droite) sont indépendantes, δ i , j = 0 ∀i et ∀j . Sr , t est donc une matrice rxt faite uniquement de zéros.

• de même Sc,r est une matrice cxr (c lignes et r colonnes) qui relie les c déplacements isostatiques associés
communs aux deux sous-structures et les r inconnues hyperstatiques attachées à la sous-structure de gauche.

• de même Sc,c est une matrice cxc (c lignes et c colonnes) qui relie les c déplacements isostatiques associés
communs aux deux sous-structures et les c inconnues hyperstatiques communes aux deux sous-structures.

• de même Sc, t est une matrice cxt (c lignes et t colonnes) qui relie les c déplacements isostatiques associés
communs aux deux sous-structures et les t inconnues hyperstatiques attachées à la sous-structure de droite.

• de même St , r est une matrice txr (t lignes et r colonnes) qui relie les t déplacements isostatiques associés
appartenant à la sous structure de droite et les r inconnues hyperstatiques attachées à la sous-structure de
gauche. Comme les deux sous-structures (de gauche et de droite) sont indépendantes, δ i , j = 0 ∀i et ∀j . St , r est
une matrice txr faite uniquement de zéros.

• de même St ,c est une matrice txc (t lignes et c colonnes) qui relie les t déplacements isostatiques associés
appartenant à la sous structure de droite et les c inconnues hyperstatiques communes aux deux sous-structures.

• de même St, t est une matrice txt (t lignes et t colonnes) qui relie les t déplacements isostatiques associés
appartenant à la sous structure de droite et les t inconnues hyperstatiques attachées à la même sous-structure.

Page II.2-2 - 16
5.6 -- Equation canonique de la méthode des forces :

∆ iso + S ⋅ F = 0
= ∆ imp.
Compte tenu de ce que nous avons vu ci-dessus, elle s’écrit :

⎡ ∆ r ⎤ ⎡ S r ,r S r ,c 0 ⎤ ⎡ F ⎤ ⎡ ∆r ⎤
⎢ iso ⎥ ⎢ r ,t ⎥
⎢ ⎥
r ⎢ imp ⎥

⎢ c iso ⎥ + ⎢ S c,r S c ,c Sc,t ⎥ ⋅ ⎢ Fc ⎥ = ⎢ ∆ c imp ⎥
⎢ ∆t ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢F ⎥ ⎢ ⎥
⎣ iso ⎦ ⎢⎣ t ,r
S t ,c S t ,t t ∆
⎥⎦ ⎣ ⎦ ⎢⎣ t imp ⎥⎦

Soit en décomposant les équations matricielles :

Equation (1) : S r ,r ⋅ Fr + S r ,c ⋅ Fc = ∆ r imp


− ∆r iso

Equation (2) : S c,r ⋅ Fr + S c,c ⋅ Fc + S c, t ⋅ Ft = ∆ c imp − ∆ c iso

Equation (1) : S t ,c ⋅ Fc + S t , t ⋅ Ft = ∆ t imp


− ∆t iso

L’équation matricielle (1) permet de calculer Fr en fonction de Fc :

Fr = S r ,r
−1
[
⋅ ∆r imp
− ∆r iso
− S r ,c ⋅ Fc ]
L’équation matricielle (3) permet de calculer Ft en fonction de Fc :

Ft = S t , t
−1
[
⋅ ∆r imp
− ∆r iso
− S t ,c ⋅ Fc ]
En remplaçant Fr et Ft dans l’équation matricielle (2) on calcule Fc :

Fc = S c,c
−1
[
⋅ ∆ c imp − ∆ c iso
− S c,r ⋅ Fr − S c, t ⋅ Ft ]
D’où Fr , Ft et Fc .

On a condensé la structure sur les c inconnues hyperstatiques communes aux deux sous-structures.
Finalement le problème initial qui nécessitait l’inversion d’une matrice carrée (c+r+t)x(c+r+t) a été ramené à
l’inversion de trois matrices de taille réduite :
Sr , r , St, t , Sc,c

Page II.2-2 - 17
6 -- CHAPITRE II.2-2-ANNEXE -- STRUCTURE PLANE, A LIAISONS FIXES, CHARGEE DANS SON PLAN -- RESUME DES PRINCIPALES FORMULES DE LA
METHODE DES FORCES
Sollicitations, notations : (taille équations : 9, 7, 4 ,11 ,9)
On néglige les déformations d’effort tranchant. M(σ ) et N(σ ) sont les sollicitations de flexion et d’effort normal dans la section banale d’abscisse curviligne σ
M iso (σ ), N iso (σ ) sont les sollicitations de flexion et d’effort normal dans la section banale d’abscisse curviligne s de la structure isostatique associée.
m ϕ (σ ), n ϕ (σ ) sont les sollicitations de flexion et d’effort normal dans la section banale dues à un facteur sollicitant Φ = 1 appliqué au point et dans la direction du déplacement à calculer.
mi (σ ), n i (σ ) sont les sollicitations de flexion et d’effort normal dans la section banale de la structure isostatique associée soumise à l’inconnue hyperstatique Fi = 1.

Appuis élastiques, notations : (taille équations : 9, 7, 4 ,11 ,9)


λ α est la souplesse de l’appui élastique élastique simple α ( α variant de 1 à p) Sβ est la souplesse de l’appui élastique élastique complexe β ( β variant de 1 à q)
Réactions de l’appui élastique simple α : Réactions de l’appui élastique complexe β :
-- charges extérieures données : Rα -- charges extérieures données : matrice colonne R β

-- facteur sollicitant Φ = 1 : rα,ϕ -- facteur sollicitant Φ = 1 : matrice colonne rβ ,ϕ

-- inconnue hyperstatique Fi = 1 : rα,i -- inconnue hyperstatique Fi = 1 : matrice colonne rβ,i

structure isostatique ou structure isostatique soumise à des variations structure isostatique ou hyperstatique soumise à des charges données
taille équations : hyperstatique dimensionnelles δω0 (σ ) , δu 0 (σ ) avec appuis élastiques
10, 8, 5,12, 10 soumise à des charges données
avec charges données : M(σ ) , N(σ )
⎡ M2 N2 ⎤ ⎡M2 N2 ⎤
[ ]
potentiel 1 1 ⎡ M2 N2 ⎤ 1 1 p 1 q ⎡t ⎤
interne ⋅ ∫ ⎢ + ⎥ ⋅ dσ ⋅ ∫ ⎢ + ⎥ ⋅ dσ + ∫ [M ⋅ δω0 + N ⋅ δu 0 ] ⋅ dσ ⋅ ∫ ⎢ + 2
⎥ ⋅ dσ + ⋅ ∑ λ α ⋅ R α + ⋅ ∑ ⎢ R β ⋅ S β ⋅ R β ⎥
2 struct ⎣⎢ EI ES ⎥⎦ 2 struct ⎣⎢ EI ES ⎦⎥ struct 2 struct ⎢⎣ EI ES ⎥⎦ 2 α =1 2 β =1⎣ ⎦
sans charges données :
⎡ M ⋅ mϕ N ⋅ n ϕ ⎤ ⎡ M ⋅ mϕ N ⋅ n ϕ ⎤
[ ]
déplacement en p q t

∫ [δω0 ⋅ m ϕ + δu 0 ⋅ n ϕ ]⋅ dσ
⎡ ⎤
un point ∫ ⎢ EI + ES ⎥ ⋅ dσ ∫ ⎢ + ⎥ ⋅ d σ + ∑ R α ⋅ λ ⋅ r
α α ,ϕ + ∑ ⎢⎣ R β ⋅ S β ⋅ rβ,ϕ ⎥⎦
quelconque struct ⎣ ⎦ ⎢
struct ⎣ EI ES ⎥
⎦ α =1 β =1
struct

⎡ M iso ⋅ mi N iso ⋅ n i ⎤
[ ]
p q t
⎡ M iso ⋅ m i N iso ⋅ n i ⎤ ⎡ ⎤
∫ [δω0 ⋅ mi + δu 0 ⋅ n i ] ⋅ dσ
δ iso,i ∫ ⎢ + ⋅ dσ ∫ ⎢ + ⋅ dσ + ∑ R iso , α ⋅ λ α ⋅ rα ,i + ∑ ⎢ R iso ,β ⋅ Sβ ⋅ rβ,i ⎥

struct EI ES ⎥⎦ ⎣
struct EI ES ⎥
⎦ α =1 β =1⎣ ⎦
struct

δ i, j ⎡ mi ⋅ m j ni ⋅ n j ⎤ ⎡ mi ⋅ m j ni ⋅n j ⎤
⎡ mi ⋅ m j n i ⋅ n j ⎤
[ ]
p q t
⎡ ⎤
∫ ⎢ + ⎥ ⋅ dσ ∫ ⎢ EI + ES ⎥ ⋅ dσ ∫ ⎢ + ⎥ ⋅ dσ + ∑ rα,i ⋅ λ α ⋅ rα, j + ∑ ⎢ rβ,i ⋅ Sβ ⋅ rβ, j ⎥
struct ⎣ EI ES ⎦
struct ⎣ ⎦ struct ⎢⎣ EI ES ⎥⎦ α =1 β=1⎣ ⎦

Page II.2-2 - 1
7 -- CHAPITRE II.2-2-ANNEXE -- STRUCTURE SPATIALE QUELCONQUE, A LIAISONS FIXES -- RESUME DES PRINCIPALES FORMULES DE LA METHODE DES FORCES
R k (σ ) est la raideur d’ordre k de la section banale d’abscisse curviligne σ de la structure.
Sollicitations, notations : (taille équations : 9, 7, 4 ,11 ,9)
Sk (σ ) est la sollicitation d’ordre k dans la section banale d’abscisse curviligne σ ; δd k ,0 (σ ) est la composante d’ordre k du vecteur déplacement différentiel de variations dimensionnelles.
Sk ,iso (σ ) est la sollicitation d’ordre k dans la section banale d’abscisse curviligne σ de la structure isostatique associée soumise aux actions extérieures données.
s k , ϕ (σ ) est la sollicitation d’ordre k dans la section banale dues à un facteur sollicitant Φ = 1 appliqué au point et dans la direction du déplacement à calculer.
s k ,i (σ ) est la sollicitation d’ordre k dans la section banale de la structure isostatique associée soumise à l’inconnue hyperstatique Fi = 1.
Appuis élastiques, notations : (taille équations : 9, 7, 4 ,11 ,9)
λ α est la souplesse de l’appui élastique élastique simple α ( α variant de 1 à p) Sβ est la matrice de souplesse de l’appui élastique élastique complexe β ( β variant de 1 à q)
Réactions de l’appui élastique simple α : Réactions de l’appui élastique complexe β :
-- actions extérieures données : Rα -- actions extérieures données : matrice colonne Rβ
-- structure iso. associée soumise aux actions extérieures données : R iso,α -- structure iso. associée soumise aux actions extérieures données : matrice colonne R iso,β
-- facteur sollicitant Φ = 1 : rα ,ϕ -- facteur sollicitant Φ = 1 : matrice colonne rβ ,ϕ

-- inconnue hyperstatique Fi = 1 : rα,i -- inconnue hyperstatique Fi = 1 : matrice colonne rβ ,i

structure isostatique ou structure isostatique soumise à des variations structure isostatique ou hyperstatique soumise à des charges données
taille équations : hyperstatique dimensionnelles δd k ,0 (σ ) avec appuis élastiques
10, 8, 5,12, 10 soumise à des charges données
avec charges données : Sk (σ )

∑[ ] ∑
potentiel ⎡ 2⎤
⎡ ⎡ Sk 2 ⎤
p q
1 S Sk 2 ⎤ ⎡ ⎤
∫ ∑k Rkk ⎥⎥⎦ ⋅ dσ
1 1 1 ⎡t ⎤
∫ ∑k
1
interne
2
⋅ ⎢

struct. ⎣ 2
⋅ ∫ ∑k ⎢
⎢ Rk ⎥
⎥ ⋅ dσ +
∫ ∑k


Sk ⋅ δd k ,0 ⎥ ⋅ dσ
⎥⎦ 2
⋅ ⎢
⎢ Rk ⎥
⎥ ⋅ dσ + ⋅
2
λα ⋅R α2 + ⋅
2 ⎢⎣ R β ⋅ S β ⋅ R β ⎥⎦
struct. ⎣ ⎦ struc. ⎣ struct . ⎣ ⎦ α =1 β =1

sans charges données :


déplacement en ⎡ Sk ⋅ s k , ϕ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ Sk ⋅ s k ,ϕ ⎤ p q
un point ∫ ∑k ⎢

struct. ⎣
Rk ⎥
⎥ ⋅ dσ

∫ ∑ ⎢ δd k ,0 ⋅ s k ,ϕ ⎥ ⋅ dσ

struct. ⎣ k
⎥⎦ ∫ ∑ ⎢
⎢ Rk ⎥
⎥ ⋅ dσ + ∑[
R α ⋅ λ α ⋅ rα,ϕ +
⎡t


] ∑ ⎤
R β ⋅ Sβ ⋅ rβ,ϕ ⎥

struct. ⎣ k ⎦
quelconque α =1 β =1

δ iso,i ⎡ S k ,iso ⋅ s k ,i ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ Sk ,iso ⋅ s k ,i ⎤ p q

∫ ⎢⎢∑ R k ⎥⎥ ⋅ dσ ∫ ∑k ⎢

δd k ,0 ⋅ s k ,i ⎥ ⋅ dσ
⎥⎦
∫ ∑k ⎢
⎢ Rk ⎥⎦
∑[
⎥ ⋅ dσ + ] ∑
R iso , α ⋅ λ α ⋅ rα ,i +
⎡t R ⎤
⎢⎣ iso ,β ⋅ Sβ ⋅ rβ,i ⎥⎦
struct. ⎣ k ⎦ struct. ⎣ struct . ⎣ α =1 β =1

δ i, j ⎡ s k ,i ⋅ s k , j ⎤ ⎡ s k ,i ⋅ s k , j ⎤ ⎡ s k ,i ⋅ s k , j ⎤ p q
∫ ∑k ⎢

struct. ⎣
Rk ⎥
⎥ ⋅ dσ

∫ ∑k ⎢

struct. ⎣
Rk ⎥
⎥ ⋅ dσ

∫ ∑k⎢
⎢ Rk ⎥ ∑[
⎥ ⋅ dσ + ] ∑
rα,i ⋅ λ α ⋅ rα, j +
⎡t



rβ,i ⋅ Sβ ⋅ rβ, j ⎥

struct. ⎣ ⎦ α =1 β =1

Page II.2-2 - 1
8 -- LES INTEGRALES DE MOHR - RAPPEL

y
aire S

y = f(x)
G
x
O xG

y y = g(x) = a.x+b

g(xG)
x
O xG

La fonction y = f(x) garde le même signe sur l’intervalle [α, β]


β β
I = ∫ f (x ) ⋅ g(x ) ⋅ dx = ∫ [a ⋅ x + b] ⋅ f (x ) ⋅ dx
α α
β β
I = a.∫ x.f (x ).dx +b.∫ f (x ).dx = a.S.x G + b.S = S.[a.x G + b] = S.g(x G )
α α

β
I = ∫ f (x ) ⋅ g(x ) ⋅ dx = S.g(x G )
α

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

S = ab/3
b
G
x
O a/4
3a/4

a
y

G
b S = 2ab/3
x
O 5a/8
3a/8

Page II.2-2 -- 1
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-2)-3.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.2 CALCUL AU PREMIER ORDRE - METHODE DES FORCES
Rappel fondamental : structures à comportement élastique linéaire vis-à-vis des chargements

CHAPITRE II.2-3 METHODE DES FORCES


PRISE EN COMPTE DE LA PRECONTRAINTE

Ce chapitre n’a pas pour objet la description des différents procédés de précontrainte. Voir à ce sujet le cours de béton
précontraint. Cependant nous nous intéressons dans ce qui suit au cas général du câble tendu sur une courbe continue
quelconque qui s’apparente plutôt à la précontrainte intérieure par post-tension d’une structure en béton.
On considère donc une structure à poutres à l’intérieur de laquelle a été mis en oeuvre un tel câble de précontrainte.

1 -- METHODE EXTERNE
Cette méthode consiste à prendre en compte le câble de précontrainte au niveau des actions extérieures données.
Le système étudié est constitué de la structure à poutres sans le câble. On détermine les actions directes du câble sur
le béton , actions que l’on considère comme des charges extérieures appliquées au système ; et on calcule le système
ainsi chargé. Dans ce qui suit on appellera également ’’structure’’ le système envisagé.

1.1 -- Définition du câble

Le tracé du câble est une courbe (Cc) continue dans l’espace. Cette courbe est munie d’une origine, d’une orientation et
d’une abscisse curviligne « σ ».
La tension du câble au point M( σ ) de la courbe (Cc) d’abscisse curviligne σ est P( σ ), fonction scalaire de l’abscisse
curviligne.

Le câble de précontrainte est donc défini par :


∗ la courbe (Cc),
∗ la fonction scalaire P( σ ) le long de (Cc).

1.2 -- Actions du câble sur le système (ou structure)

• Soit M( σ ) le point banal de la courbe gauche (Cc), d’abscisse curviligne σ .


⎧⎪→ → → ⎫⎪
- Soit ⎨ t c (σ ), n c (σ ), b c (σ )⎬ le trièdre de Frenet associé au point banal M( σ ).
⎪⎩ ⎪⎭
−− →
→ → d OM
t c (σ ) est le vecteur unitaire porté par la tangente orientée à la courbe (Cc) : t c (σ ) =


n c (σ ) est le vecteur unitaire porté par la normale à la courbe (Cc), dans le plan osculateur à la courbe


d tc
en M, et dans la concavité, défini par n c = avec « ξ » abscisse curviligne sur l’indicatrice

→ →
sphérique, lieu des points µ tels que Oµ = t c .
→ →
d tc nc dσ
= avec R (σ ) = (> 0), rayon de courbure en M( σ ).
dσ R (σ ) dξ

Page II.2-3 -- 1
→ → →
b c (σ ) = t c (σ ) ∧ n c (σ )

- Soit M( σ )xyz le repère orthonormé direct associé au trièdre de Frenet :



l’axe M( σ )x porte le vecteur unitaire t c (σ ) , l’axe M( σ )y porte le vecteur unitaire de la normale à la
→ →
courbe n c (σ ) , l’axe M( σ )z porte le vecteur unitaire b c (σ )

• Nous allons écrire l’équilibre statique de l’élément de câble de longueur d σ , compris entre les points
d’abscisses curvilignes ( σ ) et ( σ +d σ ).
→ →
Cet élément de câble est situé dans le plan M( σ )xy ou plan ( t c (σ ) , n c (σ ) ), plan osculateur en M( σ ) de la
courbe gauche (Cc).

• Les actions extérieures appliquées à l’élément de câble d σ sont :

∗ actions du reste du câble :

9 partie de câble située en amont à des abscisses curvilignes inférieures à ( σ ) :



force : − P(σ ) ⋅ t c (σ ) avec (P( σ ) tension au point M( σ ))

9 partie de câble située en aval à des abscisses curvilignes supérieures à ( σ +d σ ) :



force : P(σ + dσ ) ⋅ t c (σ + dσ )

∗ actions du béton :

Le béton exerce sur le câble une force répartie le long de la courbe (Cc) dont l’intensité (densité linéique)

est la fonction vectorielle R B (σ ) .


L’action du béton sur l’élément de câble d σ est donc une force R B (σ ) ⋅ dσ

D’où actions extérieures appliquées à l’élément de câble d σ :

y (Cc)

P( +d )
RB( ).d ( +d )
nc
M( ) d
x
P( ) z tc
• l’équilibre statique de cet élément de câble de longueur d σ , s’écrit :
→ → → →
− P(σ ) ⋅ t c (σ ) + P(σ + dσ ) ⋅ t c (σ + dσ ) + R B (σ ) ⋅ dσ = 0
⎛ → ⎞
→ ⎛ dP ⎞ ⎜→ d tc ⎟ → →
− P(σ ) ⋅ t c (σ ) + ⎜ P(σ ) + ⋅ dσ ⎟ ⋅ ⎜ t c (σ ) + ⋅ dσ ⎟ + R B (σ ) ⋅ dσ = 0
⎝ dσ ⎠ ⎜ dσ ⎟
⎝ ⎠

dP → d tc → →
En négligeant les termes du second ordre : ⋅ t c (σ ) ⋅ dσ + P(σ ) ⋅ ⋅ dσ + R B (σ ) ⋅ dσ = 0
dσ dσ

Page II.2-3 -- 2

dP → d tc → →
soit : ⋅ t c (σ ) + P(σ ) ⋅ + R B (σ ) = 0
dσ dσ
→ →
n c (σ ) d t c dP → P(σ ) → → →
et avec = : ⋅ t c (σ ) + ⋅ n c (σ ) + R B (σ ) = 0
R dσ dσ R (σ )
→ → →
On en déduit : R B (σ ) = TB (σ ) ⋅ t c (σ ) + N B (σ ) ⋅ n c (σ ) , avec :

dP(σ ) P(σ )
TB (σ ) = − et N B (σ ) = −
dσ R (σ )

• On en conclut que le béton exerce sur le câble une force répartie le long de la courbe (Cc) dont l’intensité est une

fonction vectorielle R B (σ ) telle que :
→ dP(σ ) → P(σ ) →
R B (σ ) = − ⋅ t c (σ ) − ⋅ n c (σ )
dσ R (σ )

• Le principe d’action et de réaction nous permet de conclure que le câble dont le tracé suit la courbe gauche (Cc)
exerce, dans sa partie courante, sur le béton, une force répartie le long de la courbe (Cc) représentée par la
fonction vectorielle de l’abscisse curviligne s :

→ → dP(σ ) → P(σ ) →
R (σ ) = − R B (σ ) = ⋅ t c (σ ) + ⋅ n c (σ )
dσ R (σ )
→ →
t c (σ ) et n c (σ ) étant respectivement les vecteurs unitaires de la tangente et de la normale orientées à la courbe
(Cc) au point M( σ ) d’abscisse curviligne σ .

• Remarque :

On retrouve qu’au point banal du câble, l’action du béton sur le câble et en conséquence l’action du câble sur le
→ →
béton, sont contenues dans le plan osculateur (plan M( σ )xy ou plan ( t c (σ ) , n c (σ ) ) du tracé du câble.

• A ces forces réparties le long du tracé du câble, il convient d’ajouter les forces aux ancrages P(0) et P(l) pour
obtenir l’ensemble des actions du câble sur le béton :

1.3 -- Prise en compte de la précontrainte par la méthode externe

Le système étudié est constitué de la structure à poutres sans les câbles de précontrainte (le béton seul par exemple).
Les actions des câbles de précontrainte sur le système sont déterminées comme nous venons de le voir.
Après avoir réduit ces actions sur la fibre moyenne de la structure, elles sont considérées comme des actions
extérieures données appliquées au système que l’on calcule alors classiquement par les méthodes dont on dispose , la
méthode des forces en particulier.

Page II.2-3 -- 3
2 -- METHODE INTERNE
Cette méthode est adaptée aux structures hyperstatiques précontraintes calculées par la méthode des forces.
Elle consiste à adapter la précontrainte à la structure isostatique associée retenue de façon à simplifier sa prise en
compte dans le calcul.

2.1 -- Définition, notation préliminaires

• Rappel :
Soit un système en équilibre, qu’on peut décomposer en 2 sous systèmes A et B.
On désigne par ℑA, B le torseur des actions du sous système A sur le sous système B, à l’équilibre.
Le système étant en équilibre, le principe d’action et de réaction s’écrit : ℑ A,B + ℑ B,A ≡ 0

• On considère que les câbles de précontrainte sont des actions extérieures appliquées et donc qu’ils ne font pas
partie de la « structure » (du « système ») étudiée.
Dans toute la suite on distinguera bien :
- le système, chargé, étudié qui sera souvent appelé « le béton »,
- et le système des actions extérieures appliquées données qui sera qualifié de « précontrainte » ou de
« câbles de précontrainte ».

2.2 -- Structure quelconque (isostatique ou hyperstatique) précontrainte - équations de la


statique du cas de charges précontrainte

Soit un système constitué d’une structure quelconque (isostatique ou hyperstatique) précontrainte, en équilibre sous le
cas de charges constitué de l’action de câbles de précontrainte Ci (i = 1, n ) .

Le comportement linéaire de la structure vis-à-vis des cas de charges permet de dire que l’état d’équilibre de la
structure soumise aux « n » câbles de précontrainte est la superposition de « n » états d’équilibre élémentaires
correspondant chacun à l’action d’un cable Ci (i = 1, n ) .

Nous étudions donc ci-dessous l’état d’équilibre élémentaire de la structure soumise au seul câble banal C de la
précontrainte considérée.

2.2.1 -- Torseur de l’ensemble des actions du câble de précontrainte C sur la structure -


équations d’équilibre statique de la structure

Considérons les 2 systèmes suivants :


- système C : Le câble entier C entre ancrages,
- système B : le système chargé, étudié, « le béton » (complément du câble dans l’ensemble considéré).

Les actions extérieures agissant sur le câble C sont celles exercées par le système B (le « béton »).
On pose : ℑB,C = torseur des actions du béton sur le câble C
ℑC, B = torseur des actions du câble C sur le béton

• le câble C est en équilibre ⇒ ℑB,C ≡ 0

• Le principe d’action et de réaction s’énonce : ℑB,C + ℑC, B ≡ 0

• De ces deux résultats évidents, on déduit que le torseur de l’ensemble des actions du câble sur le béton est lui
aussi identiquement nul : ℑC,B ≡ 0

• On en déduit que les équations d’équilibre statique d’une structure isostatique ou hyperstatique précontrainte
sont linéaires et homogènes des réactions d’appui.

Page II.2-3 -- 4
• Formalisation de ce résultat

En reprenant les définitions et les notations du chapitre II.2-1 «équations de la statique»


Soit : R r le vecteur colonne des r composantes indépendantes des réactions d’appui,
R s le vecteur colonne des s composantes de la résultante et du moment résultant en un point des
efforts extérieurs donnés du chargement (s = 3 pour une structure plane, s = 6 pour une structure
spatiale)
Les équations d’équilibre statique d’un état d’équilibre quelconque s’écrivent sous la forme : A sr ⋅ R r + R s = 0
A sr est une matrice qui comporte « s » lignes et « r » colonnes.
Dans le cas considéré ci-dessus d’une structure soumise à la seule action précontrainte, on a vu que ℑCi , B ≡ 0 ;
il en résulte que R s ≡ 0
Les équations d’équilibre statique s’écrivent alors : A sr ⋅ R r = 0
Elles sont linéaires et homogènes des réactions d’appui.
Torseur des actions

2.2.2 -- Sollicitations isostatiques de précontrainte du câble C, dans une section droite


quelconque
Les sollicitations isostatiques de précontrainte dans une section droite quelconque de centre de gravité G sont les
composantes dans le repère local de la section Gxyz de la résultante et du moment résultant en G (torseur en G) des
actions du câble sur le béton, d’un « coté » de la section considérée (en amont ou en aval relativement à l’orientation de
la fibre moyenne).

2.2.2.1 -- Alternative 1 : la section droite n’est pas traversée par le câble de précontrainte C

Section droite
considérée

orientation de la fibre
moyenne

Dans ce cas le torseur au centre de gravité de la section droite, des actions du câble sur le « béton » situé d’un coté de la
section est identiquement nul.
En conséquence les sollicitations isostatiques de précontrainte du câble C dans la section considérée sont nulles.

2.2.2.2 -- Alternative 2 : la section droite est traversée par le câble de préc. C, au point M

Section droite
considérée G(s)

C1
P(L)

C0 M( )
P(0)
orientation de la fibre
moyenne

Notations :
- G(s) est la section droite considérée d’abscisse curviligne « s » sur la fibre moyenne de la structure
- le point de passage du câble dans la section G(s) est M(σ ) , d’abscisse curviligne « σ » sur la courbe (Cc)
définissant le câble.

Page II.2-3 -- 5
• Nous cherchons, dans la section droite considérée, la résultante et le moment résultant des actions sur la structure
de la seule portion de câble situé à droite de la section, relativement à l’orientation retenue de la fibre moyenne de
la poutre.

• Nous cherchons donc le torseur ℑMC1 , B , au centre de gravité de la section considérée, des actions sur le béton de
la partie de câble MC1 située à droite de la section.
Les actions sur le béton de la portion de câble MC1 sont :
→ dP(ξ ) → P(ξ ) →
- Dans la partie courante de MC1 : R (ξ ) = ⋅ t (ξ ) + ⋅ n (ξ )
dξ R (ξ )

- à l’ancrage C1 , la force concentrée P(L ) .

C1
P(L)

• Si ℑB, MC1 est le torseur des actions du béton sur la portion de câble MC1 , le principe d’action-réaction permet
d’écrire : ℑMC1 , B + ℑB, MC1 = 0

• Ecrivons maintenant l’équilibre de la partie de câble MC1 située à droite de la section considérée :
Cette partie de câble est en équilibre sous l’action :
- du béton situé à droite,

- de la tension du câble P (σ ) dans la section considérée.

C1
-P(L)
P( )
M

→ →
D’où : ℑ B , MC 1 + P (σ ) ≡ 0 D’où : ℑ MC 1 , B = −ℑ B , MC 1
= P (σ )

Le torseur des actions de la portion de cable MC1 sur le béton situé à gauche (en amont sur la fibre moyenne) se

réduit donc à P (σ ) .

• conclusion :

Les sollicitations isostatiques de précontrainte du câble C dans une section droite qu’il traverse sont donc
celles d’une force de compression tangente au câble dans la section considérée, et égale à la tension du câble
dans la section considérée.

Page II.2-3 -- 6
2.2.2.3 -- En pratique : structure spatiale précontrainte, sollicitations isostatiques de
précontrainte d’un câble dans la section banale, avec les conventions de signes de la
Mécanique

(C câble)
j tc
M t
G(s) (C poutre )
k

→ → →
Dans la section droite G(s) de la structure de repère local G (s ) t (s ), j (s ), k (s ) , M(σ ) est le point de passage du
câble de précontrainte ( « σ » est l’abscisse curviligne de M sur la courbe définissant le câble), P( σ ) est la tension
→ →
du cable, t c (σ ) = t c est le vecteur unitaire de la tangente orientée, en M, à la fibre moyenne du câble (C câble ) .
Les actions appliquées à la structure « amont » ( < s ), par la seule précontrainte située « en aval » ( > s ) de la
→ →
section considérée, se réduisent à : F prec = −P(σ ) ⋅ t c (σ )
Avec les conventions de signes de la Mécanique et si les fibres moyennes de la structure et du câble de
→ →
précontrainte ont la même orientation ( t c (σ ) ⋅ t (s ) ≥ 0 ) :
→ → → →
N iso (s ) = F prec ⋅ t = −P(σ ) ⋅ t c ⋅ t
→ → → → → → →→
Viso y (s ) = F prec ⋅ j = −P(σ ) ⋅ t c ⋅ j Viso z (s ) = F prec ⋅ k = −P(σ ) ⋅ t c ⋅ k
→ → → → ⎛ →⎞ → →
M G (s ) = GM ∧ F prec = GM ∧ ⎜ − P(σ ) ⋅ t c ⎟ = −P(σ ) ⋅ GM ∧ t c
⎜ ⎟
⎝ ⎠
⎡M iso ⎤
→→→ ⎢ x⎥ →
Dans le repère local de la section droite G (s ) t j k les composantes de M G sont ⎢ M iso y ⎥ soit :
⎢M ⎥
⎣ iso z ⎦
→ → → → → →
Miso x (s ) = M G ⋅ t M iso y = M G ⋅ j M iso z = M G ⋅ k

2.2.2.4 -- En pratique : structure plane précontrainte dans son plan, sollicitations isostatiques de
précontrainte dans la section banale, avec les conventions de signes de la Résistance des
Matériaux

Forces à droite Forces à gauche

tc (C câble) tc
(C câble)
M M M M
j N N j
k t (C poutre ) k t (C poutre )
V
V

→→→ → →
Dans la section droite G(s) de la structure de repère local G (s ) t j k , le plan moyen est le plan ( t , j ), M(σ ) est
→ → → →
le point de passage du câble de précontrainte ( GM = y ⋅ j ), P( σ ) est la tension du cable, t c (σ ) = t c est le vecteur
unitaire de la tangente orientée, en M, à la fibre moyenne du câble (C câble ) .

Page II.2-3 -- 7
On suppose que les fibres moyennes de la structure et du câble de précontrainte ont la même orientation
→ →
( t c ⋅ t ≥ 0 ).

Calcul des sollicitations isostatiques de précontrainte avec les conventions de signes de la Résistance des
Matériaux :

- prise en compte des forces « à droite » :


Les actions appliquées à la structure « de gauche », par la seule précontrainte située « à droite » de la
→ →
section considérée, se réduisent à : F prec = −P(σ ) ⋅ t c (σ )
→ → → → → → → →
N iso (s ) = − F prec ⋅ t (s ) = P(σ ) ⋅ t c ⋅ t Viso y (s ) = − F prec ⋅ j (s ) = P(σ ) ⋅ t c ⋅ j
→ → → → ⎛ →⎞ → ⎛ →⎞ → →
M G = GM ∧ F prec = GM ∧ ⎜ − P(σ ) ⋅ t c ⎟ = y ⋅ j (s ) ∧ ⎜ − P(σ ) ⋅ t c ⎟ = − y ⋅ P(σ ) ⋅ j ∧ t c
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
→ → ⎛ → → ⎞ →
M iso (s ) = M iso z = M G ⋅ k (s ) = − y ⋅ P(σ ) ⋅ ⎜ j ∧ t c ⎟ ⋅ k
⎜ ⎟
⎝ ⎠
- prise en compte des forces « à gauche » :
Les actions appliquées à la structure « de droite », par la seule précontrainte située « à gauche » de la
→ →
section considérée, se réduisent à : F prec = P(σ ) ⋅ t c (σ )
→ → → → → → → →
N iso (s ) = F prec ⋅ t (s ) = P(σ ) ⋅ t c ⋅ t Viso y = F prec ⋅ j = P(σ ) ⋅ t c ⋅ j
→ → → → ⎛ →⎞ → ⎛ →⎞ → →
M G = GM ∧ F prec = GM ∧ ⎜ P(σ ) ⋅ t c ⎟ = y ⋅ j ∧ ⎜ P(σ ) ⋅ t c ⎟ = y ⋅ P(σ ) ⋅ j ∧ t c
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
→ → ⎛→ →⎞ →
Miso (s ) = Miso z = − M G ⋅ k = − y ⋅ P(σ ) ⋅ ⎜ j ∧ t c ⎟ ⋅ k
⎜ ⎟
⎝ ⎠

2.3 -- Structure hyperstatique précontrainte calculée par la méthode des forces

2.3.1 -- Résultats préliminaires

• Soit à calculer l’effet d’une précontrainte, câbles Ci (i = 1, n ) , sur une structure hyperstatique par la méthode des
forces.
On définit :
- le système étudié, à savoir, la structure sans la précontrainte,
- les actions extérieures appliquées au système qui sont celles de la précontrainte.

• Le comportement linéaire de la structure vis-à-vis des cas de charges permet de dire que l’état d’équilibre de la
structure soumise aux « n » câbles de précontrainte est la superposition de « n » états d’équilibre élémentaires
correspondant chacun à l’action d’un cable Ci (i = 1, n ) .
Nous étudions donc ci-dessous l’état d’équilibre élémentaire de la structure soumise au seul câble banal C de la
précontrainte considérée.

• A partir du système initial tel que défini, on génère la structure isostatique associée (extérieurement et
intérieurement) en supprimant des liaisons (ou coupures externes) et en créant des coupures internes.
Les coupures internes réalisées n’intéressent que le système étudié c’est à dire la structure sans la précontrainte.
La précontrainte n’est donc pas, à priori, coupée par les coupures internes.

• Quand la précontrainte traverse l’une des coupures internes ainsi réalisées, on interrompt le câble et on crée des
ancrages fictifs de part et d’autre de la coupure interne considérée.
L’état de la structure hyperstatique ainsi calculée, sous le cas de charges précontrainte envisagé, est inchangé par
cet aménagement puisque on applique à la structure isostatique associée les efforts hyperstatiques qui referment les
coupures externes et internes réalisées, ce qui remet en parfaite superposition les ancrages fictifs 2 à 2 et ce qui
restitue donc la continuité théorique du câble coupé.

Page II.2-3 -- 8
• Dans ce qui suit, sauf indication contraire, la structure isostatique associée est obtenue en interrompant par
des ancrages fictifs la précontrainte quand elle traverse une coupure interne réalisée.
• Dans ces conditions, le torseur des actions sur le béton, de la précontrainte « d’un coté » d’une coupure interne est
identiquement nul.
En effet d’un coté ou de l’autre d’une coupure interne, on trouve des câbles entiers :
le câble C lui-même ou une portion entière PC entre ancrages (réel et fictif) du câble C, sur lesquels on peut tenir
le même raisonnement que précédemment :
Chaque portion de câble PC est en équilibre ⇒ ℑ B , PC ≡ 0
Principe d’action et de réaction ⇒ ℑ B , PC + ℑ PC , B ≡ 0
⇒ ℑ PC , B ≡ 0 ⇒ le torseur des actions du câble sur le béton est identiquement nul, en
particulier au droit de la coupure interne non traversée par le câble.

2.3.2 -- Réactions d’appui de la structure isostatique associée (avec câble interrompu aux
coupures internes réalisées)

• Les équations de la statique appliquées au cas de charges précontrainte sont alors telles que :
- les équations d’équilibre statique d’ensemble sont linéaires et homogènes des réactions d’appui,
- les relations supplémentaires associées aux coupures internes non traversées par la précontrainte sont
elles aussi linéaires et homogènes des réactions d’appui.

Dans ces conditions, toutes les équations de la statique, équations d’équilibre et relations supplémentaires liées aux
coupures internes sont linéaires et homogènes des réactions d’appui

• La structure étant isostatique, l’ensemble de ces équations suffit pour déterminer les réactions d’appui ; on en
déduit que les réactions d’appui de la structure isostatique associée considérée (avec précontrainte interrompue
aux coupures internes), sont toutes nulles.

2.3.3 -- Sollicitations du cas de charges précontrainte C dans une section droite banale de la
structure isostatique associée (avec câble interrompu aux coupures internes réalisées)

Le système considéré étant le béton seul, ces sollicitations sont les composantes, dans les axes locaux de la section
droite considérée, de la résultante et du moment résultant des efforts extérieurs appliqués (précontrainte et réactions
d’appui) d’un coté de la section relativement à une orientation de la fibre moyenne.

Les réactions d’appui étant toutes nulles, les sollicitations du cas de charges précontrainte se réduisent aux
sollicitations isostatiques de précontrainte définies précédemment :
- dans une section droite traversée par le câble : les sollicitations sont celles d’une force de compression
tangente au câble dans la section considérée, et égale à la tension du câble dans la section considérée),
- dans une section droite non traversée par le câble, les sollicitations sont nulles.

Ces sollicitations dans la structure isostatique associée sont indépendantes du choix des coupures pour passer de la
structure hyperstatique à la structure isostatique associée.

2.3.4 -- Finalisation de la résolution de la structure hyperstatique initiale

• Le problème est de calculer la structure hyperstatique soumise à la précontrainte par la méthode des forces.

On a créé la structure isostatique associée en créant n coupures internes ou externes ; et quand une coupure interne
créée est traversée par le câble, on a interrompu le câble et on a mis 2 ancrages fictifs aux lèvres de la coupure.
⎡ F1 ⎤
⎢F ⎥
A ces n coupures créées on a associé n inconnues hyperstatiques : F = ⎢ 2⎥
⎢ ... ⎥
⎢ ⎥
⎣Fn ⎦

Page II.2-3 -- 9
• Dans la structure iso associée, les sollicitations du cas de charges précontrainte sont les sollicitations
isostatiques de précontrainte telles que définies précédemment : N iso (s ) , M iso (s ) , Viso (s ) .
Ces sollicitations isostatiques permettent de former le vecteur colonne des déplacements isostatiques associés de la
⎡ δ iso,1 ⎤
⎢δ ⎥
∆ iso = ⎢
iso, 2 ⎥
méthode des forces :
⎢ ...... ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢δ iso,n ⎦⎥
Avec, pour une structure plane chargée dans son plan pour laquelle on néglige les déformations d’effort
tranchant :

⎡ Miso ⋅ mi Niso ⋅ n i ⎤
δiso,i =
∫ ⎢⎣
struct.
EI
+
ES ⎥⎦
⋅ dσ

⎡ δ1,1 δ1,2 ... δ1,n ⎤


⎢δ ... δ2,n ⎥⎥
⎢ 2,1 δ 2, 2
• On a, bien sûr, calculé par ailleurs la matrice de souplesse de la structure : S =
⎢ ... ... δi, j ... ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢δn ,1 δn ,2 ... δn ,n ⎦⎥
Avec, pour une structure plane chargée dans son plan pour laquelle on néglige les déformations d’effort
tranchant :

⎡ m i .m j n i .n j ⎤
δ i, j =

struct

⎣⎢ EI
+
ES ⎦⎥
⎥.dσ

• On peut alors poser l’équation canonique de la méthode des forces : ∆ iso + S ⋅ F = 0


⎡ F1 ⎤
⎢F ⎥
Qui permet de calculer les inconnues hyperstatiques F = ⎢ 2 ⎥
⎢ ... ⎥
⎢ ⎥
⎣Fn ⎦
• Les sollicitations de la structure iso associée soumise aux inconnues hyper ainsi calculées (la précontrainte ayant
été aménagée en créant des ancrages fictifs aux lèvres des coupures réalisées pour atteindre la structure iso
associée), sont les sollicitations hyperstatiques de la précontrainte telles que définies précédemment.

• CONCLUSION :

Les sollicitations du cas de charges précontrainte dans la structure hyperstatique initiale sont la somme :
- des sollicitations du cas de charges précontrainte appliquée à la structure iso associée, la précontrainte
étant aménagée en créant des ancrages fictifs aux lèvres des coupures réalisées pour atteindre la
structure iso associée ; ce sont les sollicitations isostatiques de la précontrainte,
- des sollicitations hyperstatiques de précontrainte.

On a vu que les sollicitations isostatiques de précontrainte sont indépendantes de la structure isostatique associée
retenue (elles sont celles d’un effort de compression tangent au cable dans la section égal à sa tension)
Les sollicitations hyperstatiques de la précontrainte sont, elles aussi, indépendantes de la structure isostatique
associée retenue.

En conclusion, à condition que la structure isostatique associée soit obtenue en interrompant la précontrainte au
droit de chaque coupure interne réalisée pour la constituer, les sollicitations de la précontrainte dans la structure
hyper initiale sont donc la somme :
- des sollicitations isostatiques de précontrainte, indépendantes de la structure iso retenue, égales
aux sollicitations d’une force de compression tangente au câble dans la section considérée et égale
à sa tension,
- et des sollicitations hyperstatiques de précontrainte elles aussi indépendantes de la structure iso
associée retenue.

Page II.2-3 -- 10
2.4 -- Exemple

Soit la poutre continue à 2 travées égales (2 x L), précontrainte par un cable droit de tension constante P et
d’excentricité constante e.

On ne prend en compte que les déformations de flexion.


Les caractéristiques mécaniques de la poutre continue sont constantes : E, I.
On adoptera les conventions de signes de la RDM.

Question : calculer les réactions d’appui et les sollicitations dues à la précontrainte par la méthode des forces (méthode
interne) ?
e
P P

H1 A B C

R1 R2 R3

L, E, I L, E, I
La structure est extérieurement hyperstatique de degré 1
DISE = 1 DISI = 0 DIST = 1
La structure isostatique associée est obtenue en faisant une coupure interne de moment de flexion sur l’appui
intermédiaire B.

Les sollicitations isostatiques de précontrainte sont :


N ′iso (s ) = P ′ (s ) = 0
Viso M ′iso (s ) = −Pe

2.4.1 -- Alternative 1 : la coupure interne coupe le câble et on met des ancrages fictifs aux
lèvres de la coupure

• Structure isostatique associée chargée :

P P

H 1,iso A B C

R 1,iso R 2,iso R 3,iso

L, E, I L, E, I

La structure isostatique associée étant obtenue en interrompant le câble au droit de la coupure et en mettant des
ancrages fictifs aux lèvres de la coupure, on a vu que dans ces conditions, les réactions d’appui sont toutes nulles :
D’où : H1,iso = R 1,iso = R 2,iso = R 3,iso = 0

• Inconnue hyperstatique et déplacement isostatique associé :

F F

A B C A B C

Page II.2-3 -- 11
• Matrice de souplesse :
Epure de m(s) :
F=1 F=1

+1 +1

+ +

h 1= 0 A B C
r 1 = 1/L r 2 = - 2/L r 3 = 1/L

m2 1 ⎡ L 2 ⎤ 2L
δ = δ11 = ∫ EI ⋅ ds = EI ⋅ ⎢ 2 ⋅ 3 ⋅ 2⎥ = 3EI
0, 2L ⎣ ⎦

• Sollicitation dues à la précontrainte dans la structure isostatique associée, sollicitations isostatiques de


précontrainte :

La structure isostatique associée étant obtenue en interrompant le câble au droit de la coupure et en mettant des
ancrages fictifs aux lèvres de la coupure, on a vu que dans ces conditions, les sollicitations de la précontrainte,
dans chaque section droite traversée, sont celles d’un effort de compression tangent au câble dans la section, égal
à sa tension.

Ces sollicitation sont d’ailleurs les sollicitations isostatiques de la précontrainte :


Epure de N iso (s ) = N ′iso (s ) :

+P +P
H1,iso = 0
A B C
R1,iso = 0 R 2,iso = 0 R 3,iso = 0

Epure de Viso (s ) = Viso


′ (s ) : Viso (s ) = 0 ∀ s

Epure de M iso (s ) = M ′iso (s ) :

- Pe - Pe
H1,iso = 0
A B C
R1,iso = 0 R 2,iso = 0 R 3,iso = 0

• Calcul de δiso :

2L
Miso ⋅ m 1 ⎡ 1 ⎤ P⋅e⋅L
δiso = ∫ ⋅ ds = − ⋅ ⎢P ⋅ e ⋅ L ⋅ ⋅ 2⎥ = −
0 EI EI ⎣ 2 ⎦ EI

• Méthode des forces :

3Pe
∆ iso + S ⋅ F + 0 ⇒ δiso + δ ⋅ F = 0 ⇒ F=
2

Page II.2-3 -- 12
• Sollicitations hyperstatiques de précontrainte :

Ce sont les sollicitations de la structure isostatique associée soumise aux inconnues hyperstatiques (à l’inconnue
3Pe
hyperstatique F = ).
2
F F
H1,hyp = 0
A B C
R1,hyp = F/L R2,hyp= - 2F/L R3,hyp= F/L

Epure de N hyp (s ) : N hyp (s ) = 0 ∀ s


Epure de Vhyp (s ) :
F F

+F/L=3Pe/2L
B
A C
-F/L=-3Pe/2L

Epure de M hyp (s ) :
3Pe/2 3Pe/2

+ +

A B C

• dans la poutre hyperstatique initiale précontrainte, réactions d’appui et sollicitations : R i = R isoi + F ⋅ ri


x

P P

H1 A B C

R1 R2 R3

Réactions d’appui :
3Pe 3Pe
H1 = H 1,iso + H 1,hyp = 0 R 1 = R 1,iso + R 1,hyp = R 1,hyp = R 3 = R1 =
2L 2L
3Pe
R 2 = R 2,iso + R 2,hyp = R 2,hyp = −
L

sollicitations :

Avec les conventions de signes de la RDM, l’origine des abscisses curviligne étant fixée en A :
N(s ) = N iso (s ) + N hyp (s ) = P ∀ s V(s ) = Viso (s ) + Vhyp (s ) = Vhyp (s )
M (s ) = M iso (s ) + M hyp (s ) = − Pe + M hyp (s )

Page II.2-3 -- 13
Epure de N(s)
Epure de V(s)
+P +P
+F/L=3Pe/2L
B
A B C
A C
-F/L=-3Pe/2L

Epure de M(s) Pe/2

+
A B C
_ _

-Pe -Pe

2.4.2 -- Alternative 2 : le câble n’est pas interrompu et traverse la coupure interne

• On perd les résultats suivants, dans la structure isostatique associée :


- les réactions d’appui de la structure isostatique associée sous le cas de charges précontrainte ne sont
pas nulles,
- les sollicitations de la précontrainte dans la structure iso associée ne sont plus celles d’un effort de
compression tangent au cable dans la section et égal à sa tension.

• Structure isostatique associée chargée :


e
P P

H iso1 A B C

R iso1 R iso2 R iso3

L, E, I L, E, I

• Réactions d’appui de la structure isostatique associée :


Equations d’équilibre statique : Hiso1 = 0 R iso1 + R iso 2 + R iso3 = 0 L ⋅ R iso 2 + 2L ⋅ R iso3 = 0
Relation supplémentaire, moment nul dans la coupure : L ⋅ R iso3 − Pe = 0
Pe 2Pe
D’où : Hiso1 = 0 R iso1 = R iso3 = R iso 2 = −
L L

• Inconnue hyperstatique et déplacement isostatique associé :


F F

A B C A B C

Page II.2-3 -- 14
• Matrice de souplesse (idem) :

Epure de m(s) :
F=1 F=1

+1 +1

+ +

h 1= 0 A B C
r 1 = 1/L r 2 = - 2/L r 3 = 1/L

m2 1 ⎡ L 2 ⎤ 2L
δ = δ 11 = ∫
0, 2 L
EI
⋅ ds = ⋅ ⋅ ⋅2 =
EI ⎢⎣ 2 3 ⎥⎦ 3EI
• Calcul de δiso :

Epure de M iso (s ) :
⎛s ⎞
en travée (1), M iso (s ) = − P ⋅ e + R iso1 ⋅ s = Pe⎜ − 1⎟
⎝L ⎠
s

- Pe _ _ - Pe

Hiso1 = 0 A B C
R iso1 = Pe/L R iso2 = -2Pe/L R iso3 = Pe/L

2L
Miso ⋅ m 1 ⎡ L 1 ⎤ P⋅e⋅L
δiso = ∫ ⋅ ds = − ⋅ ⎢P ⋅ e ⋅ ⋅ ⋅ 2⎥ = −
0 EI EI ⎣ 2 3 ⎦ 3EI
Pe
• Méthode des forces : ∆ iso + S ⋅ F + 0 ⇒ δiso + δ ⋅ F = 0 ⇒ F=
2

• Dans la poutre hyperstatique initiale précontrainte, réactions d’appui : R i = R isoi + F ⋅ ri


x

P P

H1 A B C

R1 R2 R3

3Pe 3Pe
H1 = 0 R1 = R 3 = R2 = −
2L L

Page II.2-3 -- 15
• Sollicitations de la précontrainte dans la structure isostatique associée : Siso (x )

e
H iso1 = 0 P P
A B C

R iso1 = Pe/L R iso2 = -2Pe/L R iso3 = Pe/L

Epure de N iso (x) Epure de V iso (x) - Pe - Pe


Epure de M iso (x)
_ _
+P +P + Pe/L

- Pe/L

• Sollicitations du cas de charges F = 1 de la structure isostatique associée : s(x)


F=1 F=1

h 1= 0 A B C
r 1 = 1/L r 2 = - 2/L r 3 = 1/L

n(x) = 0 ∀ x
+1
Epure de v(x) Epure de m(x)

+ 1/L + +

- 1/L

• Sollicitations du cas de charges précontrainte dans la structure hyperstatique initiale : S(x ) = S iso (x ) + s(x ) ⋅ F
Pe
Avec F=
2
Epure de M(x) Pe/2
Epure de N(x) Epure de V(x)
+
+P +P 3Pe/2L _ _

-3Pe/2L

- Pe - Pe

• Remarque :

Une sollicitation quelconque dans la section d’abscisse x s’écrit : S(x ) = S iso (x ) + s(x ) ⋅ F
S iso (x ) est une composante de la résultante ou du moment résultant de tous les efforts appliqués entre 0 et x, à la
structure iso associée précontrainte.

P P

H iso1 = 0 A B C

R iso1 = Pe/L R iso2 = - 2Pe/L R iso3 = Pe/L

Comme les réactions d’appui ne sont plus nulles les efforts appliqués entre 0 et x ne sont pas que les actions
directes du cable sur le béton. Ils sont donc dépendants de la structure iso associée et plus particulièrement de la
façon dont on est passé de la structure hyper initiale à la structure iso associée.
Il en est de même des sollicitations qui s’en déduisent.

Page II.2-3 -- 16
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-2)-4.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.2 CALCUL AU PREMIER ORDRE - METHODE DES FORCES
Rappel fondamental : structures à comportement élastique linéaire

CHAPITRE II.2-4 METHODE DES FORCES


EXEMPLES DE SYNTHESE ET EXERCICES CORRIGES
Structures à poutres, poutres droites, portiques… comportant éventuellement des appuis élastiques soumises à :
- des efforts donnés,
- des variations dimensionnelles,
- des déplacements d’appuis imposés,
- de la précontrainte.
Lignes d’influence
Retrait-fluage

Voir aussi les exercices corrigés de petites classes.

1 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE A 3 TRAVEES PAR LA METHODE DES FORCES GENERALE

1.1 -- énoncé du problème


+

Travée 1 Travée 2 Travée 3


H0 L, E ,I L, E ,I L, E ,I

A0 A1 A2 A3

R0 R1 R2 R3

On ne prend en compte que les déformations de flexion.


C’est une structure à plan moyen, chargée dans son plan.
On adopte les conventions de signes de la Résistance des matériaux, la fibre moyenne étant orientée de la gauche vers
la droite.
Les travées sont égales de longueur L.
Le module de déformation longitudinal du matériau est E.
K est le coefficient de dilatation thermique du matériau.
L’inertie des sections droites par rapport à l’axe perpendiculaire au plan de la structure est constante sa valeur est I.
La hauteur des sections droites est constante égale à h.

Le problème est de déterminer les sollicitations (effort normal, effort tranchant, moment fléchissant) dans les sections
droites de la poutre pour chacun des cas de charges suivants :

Chargement 1 :
p

A0 A1 A2 A3

Chargement 2 :
p

A0 A1 A2 A3

Page II.2-4 -- 1
Chargement 3 : gradient thermique ∆T sur la totalité de la poutre

T T T

A0 A1 A2 A3

Chargement 4 : déplacement vertical imposé λ de l’appui A1

A0 A1 A2 A3

Chargement 5 : précontrainte
a a fibre moyenne

e0
A0 A1 A2 A3

L L L

Le cable a un tracé parabolique, symétrique par rapport à l’axe de l’appui A1


La composante horizontale de sa tension est constante et vaut F, son excentricité sur appui par rapport à la fibre
moyenne est e 0 .

1.2 -- Résolution par la méthode des forces :

• degré d’hyperstaticité : 2

1.2.1 -- structure isostatique associée, inconnues hyperstatiques et déplacements isostatiques


associés :
1 2

M1 M1 M2 M2

A0 A1 A2 A3
On obtient la structure isostatique associée en créant 2 coupures internes de moment sur les appuis intermédiaires
A1 et A 2 .
⎡δ ⎤
Déplacements isostatiques associés : ∆ = ⎢ 1⎥
⎣δ 2 ⎦
⎡M ⎤
Inconnues hyperstatiques : F = ⎢ 1⎥
⎣M 2 ⎦

Page II.2-4 -- 2
1.2.2 -- Matrice de souplesse :

⎡δ δ12 ⎤
S = ⎢ 11 ⎥
⎣δ 21 δ 22 ⎦

Son terme général δ i , j est égal au déplacement isostatique associé δ i de la structure isostatique associée soumise
au seul effort hyperstatique M j = 1 .
mi ⋅ m j
δ ij =

str. E⋅I
⋅ dx

Epure de m1 :
m1 est le moment de flexion dans la structure isostatique associée dû à M 1 = 1 appliqué :

M 1= 1 M 1= 1

m 1 (x) m 1 (x)
+1 +1
h1,0 = 0 + +

A0 A1 A2 A3

r 1,0 = 1/L r 1,1 = -2/L r 1,2 = 1/L r 1,3 = 0

Epure de m 2 :
m 2 est le moment de flexion dans la structure isostatique associée dû à M 2 = 1 appliqué :

M2 = 1 M2 = 1

m 2(x) m 2(x)
+1 +1
h1,0 = 0 + +

A0 A1 A2 A3

r 2,0 = 0 r 2,1 = 1/L r 2,2 = -2/L r 2,3 = 1/L

m12 1 ⎡L 2⎤ 2L m1 ⋅ m 2 1 ⎡L 1⎤ L
δ11 = ∫ ⋅ ds = ⋅ ⋅ ⋅2= = δ 22 δ12 = ∫ ⋅ ds = ⋅ ⋅ = = δ 21
str EI EI ⎢⎣ 2 3 ⎥⎦ 3EI str EI EI ⎢⎣ 2 3 ⎥⎦ 6EI

L ⎡4 1 ⎤ −1 6EI ⎡ 4 − 1⎤
Matrice de souplesse : S = ⎢ ⎥ S = ⎢ ⎥
6EI ⎣1 4⎦ 15L ⎣− 1 4 ⎦

1.2.3 -- Pour chaque cas de charges recherche du vecteur colonne ∆ iso

L’équation canonique de la méthode des forces s’écrit :


∆ iso + S ⋅ F = 0
⎡ δ iso,1 ⎤
avec : ∆ iso = ⎢ ⎥
= ∆ imp. ⎣δ iso,2 ⎦

le terme banal δiso,i est égal au déplacement isostatique associé δ i de la structure isostatique associée soumise
aux actions extérieures données.

Page II.2-4 -- 3
• Chargement 1 :
p

A0 A1 A2 A3

p.L/2 p.L/2 0 0

H iso 0 = 0

Miso
A0 A1 A2 A3
+
R iso 0 = pL/2 pL2 /8 R iso 1 = pL/2 R iso 2 = 0 R iso 3 = 0

M iso ⋅ m i pL3
δ iso,i =

struct
EI
⋅ ds δ iso,1 =
24EI
δ iso,2 = 0

• Chargement 2 :
p

A0 A1 A2 A3

H iso 0 = 0

A0 Miso A3
A1 A2
+
R iso 0 = 0 R iso 1 = pL/2 R iso 2 = pL/2 R iso 3 = 0
pL2 /8
M iso ⋅ m i pL3
δ iso,i =

struct
EI
⋅ ds δ iso,1 = δ iso,2 =
24EI
δ iso,2 = 0

• Chargement 3 : gradient thermique ∆T sur la totalité de la poutre

K ⋅ ∆T
δω 0z (s ) = δω 0 = −
h

H iso 0 = 0 T T T

A0 A1 A2 A3

R iso 0 = 0 R iso 1 = 0 R iso 2 = 0 R iso 3 = 0

⎡ 1⎤ K ⋅ ∆T ⋅ L
δ iso,i =

struct
δω 0 ⋅ m i ⋅ ds δiso,1 = δiso,2 = ⎢δω0 ⋅ L ⋅ ⎥ ⋅ 2 = −
⎣ 2⎦ h

Page II.2-4 -- 4
• Chargement 4 : déplacement vertical imposé λ de l’appui A1

1 2

H iso 0 = 0

A0 A1 A2 A3

R iso 0 = 0 R iso 1 = 0 R iso 2 = 0 R iso 3 = 0

2λ λ
δ iso,1 = δ iso,2 = −
L L

• Chargement 5 : précontrainte
a a

e0
A0 A1 A2 A3

L L L
On interrompt la précontrainte au droit de la coupure interne qu’elle traverse et on met des ancrages fictifs aux
lèvres de la coupure.
Dans ces conditions, dans la structure iso associée soumise à la précontrainte :
- les réactions d’appuis sont nulles,
- les sollicitations de la précontrainte dans une section droite sont celles d’une force de compression
tangente au câble dans la section considérée, et égale à la tension du câble dans la section considérée.
a a

F.e 0
M iso
+ +
H iso 0 = 0

A0 A1 A2 A3

R iso 0 = 0 R iso 1 = 0 R iso 2 = 0 R iso 3 = 0

Le cable a un tracé parabolique, symétrique par rapport à l’axe de l’appui A1

La composante horizontale de sa tension est constante et vaut F, son excentricité sur appui par rapport à la
fibre moyenne est e 0 . M iso (x ) = F ⋅ e(x )

M iso ⋅ m i ⎡ 3a ⎤ 4a.F.e 0 ⎡ 3a ⎤

1 2
δ iso,i = ⋅ ds δ iso,1 = ⋅ a.Fe 0 ⎢1 − ⎥.2 = ⎢1 − 8L ⎥
EI EI 3 ⎣ 8L ⎦ 3EI ⎣ ⎦
struct
1 2 3a
δ iso,2 = ⋅ a.Fe 0 .
EI 3 8L

Page II.2-4 -- 5
1.2.4 -- Pour chaque cas de charges, calcul des inconnues hyperstatiques M 1 et M 2

Pour chaque cas de charges, l’équation canonique de la méthode des forces s’écrit :
⎡M ⎤ −1 6EI ⎡ 4 − 1⎤ ⎡ δ iso,1 ⎤
∆ iso + S ⋅ F = 0 soit F = ⎢ 1 ⎥ = − S . ∆ iso = − ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎣M 2 ⎦ 15L ⎣− 1 4 ⎦ ⎣δ iso,2 ⎦

1.2.5 -- Pour chaque cas de charges, calcul des réactions d’appuis et des sollicitations

Sous un cas de charges donné, un effet (E) dans la structure hyperstatique s’écrit :

théorème de superposition : (E ) = (E )iso + e1 ⋅ M1 + e 2 ⋅ M 2

(E )iso est la valeur de l’effet en question dans la structure isostatique associée soumise au cas de charges
considéré,
e i est la valeur de l’effet en question dans la structure isostatique associée soumise à l’inconnue hyperstatique
Mi = 1

1.2.5.1 -- Sollicitations de moment de flexion

Pour chaque cas de charges, avec les conventions adoptées sur les indices :
M(x ) = M iso (x ) + m1 (x ).M 1 + m 2 (x ).M 2

1.2.5.2 -- Réactions d’appui et sollicitations d’effort tranchant

Pour chaque cas de charges, la réaction de l’appui A i s’écrit, avec les conventions adoptées sur les indices :
R i = R iso i + r1,i .M 1 + r2,i .M 2
Connaissant les réactions d’appui, on déduit facilement les sollicitations d’effort tranchant.

1.2.5.3 -- Cas particulier de la précontrainte


a a fibre moyenne

e0
A0 A1 A2 A3
x

L L L

Le cable a un tracé parabolique, symétrique par rapport à l’axe de l’appui A1


La composante horizontale de sa tension est constante et vaut F, son excentricité sur appui par rapport à la fibre
moyenne est e 0 .
Si on prend l’origine de l’abscisse curviligne « x » sur la fibre moyenne de la poutre dans la section droite sur l’appui
A1 , l’excentricité du cable « e(x ) » par rapport à la fibre moyenne s’écrit :
⎡ x2 ⎤ de(x )
e(x ) = e 0 ⎢1 −
2.e
Pour –a<x<a : ⎥ = − 20 ⋅ x
2 dx
⎣⎢ a ⎦⎥ a

• un effet (E) dans la structure hyperstatique s’écrit : (E ) = (E )iso + e1 ⋅ M1 + e 2 ⋅ M 2

* (E )iso est l’effet isostatique de la précontrainte,


* e1 ⋅ M 1 + e 2 ⋅ M 2 est l’effet hyperstatique de la précontrainte.

Page II.2-4 -- 6
• Effet isostatique de la précontrainte (E )iso , sollicitations isostatiques de précontrainte :

Rappel :
dans la structure isostatique associée obtenue en interrompant la précontrainte au droit de chaque coupure
interne réalisée pour la constituée, les sollicitations du cas de charges précontrainte sont indépendante de la
structure isostatique associée choisie ; dans une section droite quelconque, elles sont celles d’une force de
compression tangente au câble dans la section considérée, et égale à la tension du câble dans la section
considérée.
Sollicitations isostatiques de la précontrainte, avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux :

sollicitations isostatiques de la précontrainte :

M>0 M>0
F(x) F(x)
N>0 N>0

V>0
V>0

La composante horizontale de la tension est constante et vaut F ⇒ F(x ) ⋅ cos α = cste = F


de(x ) 2.e
Avec tgα = = − 20 ⋅ x
dx a
On en déduit les sollicitations isostatiques de la précontrainte :
2.e 0 ⎡ x2 ⎤
Pour –a<x<a : N iso (x ) = F Viso (x ) = F ⋅ tgα = − F ⋅ ⋅x M iso (x ) = F ⋅ e(x ) = F ⋅ e 0 ⋅ ⎢1 − ⎥
2
a2 ⎣⎢ a ⎦⎥
Pour x<-a et x>a : N iso (x ) = Viso (x ) = M iso (x ) = 0

• Effet hyperstatique de la précontrainte e1 ⋅ M 1 + e 2 ⋅ M 2 , sollicitations hyperstatiques de précontrainte :

- sollicitations d’effort normal n 1 (x ) et d’effort tranchant v1 (x ) dans la structure isostatique associée


pour M 1 = 1 appliqué :
Connaissant les réactions d’appui pour M 1 = 1 , on déduit :
n 1 (x ) = 0 ∀ x ,
1 1
−L ≤ x ≤ 0 : v1 (x ) = 0 ≤ x ≤ L : v1 (x ) = − L ≤ x ≤ 2L : v1 (x ) = 0
L L

- sollicitations d’effort normal n 2 (x ) et d’effort tranchant v 2 (x ) dans la structure isostatique associée


pour M 2 = 1 appliqué :
Connaissant les réactions d’appui pour M 2 = 1 , on déduit :
n 2 (x ) = 0 ∀ x ,
1 1
−L ≤ x ≤ 0 : v 2 (x ) = 0 0 ≤ x ≤ L : v 2 (x ) = L ≤ x ≤ 2L : v 2 (x ) = −
L L

- On en déduit les sollicitations hyperstatiques de la précontrainte :

N hyper (x ) = n 1 (x ) ⋅ M 1 + n 2 (x ) ⋅ M 2 = 0 ∀ x
Vhyper (x ) = v1 (x ) ⋅ M 1 + v 2 (x ) ⋅ M 2
M hyper (x ) = m1 (x ) ⋅ M 1 + m 2 (x ) ⋅ M 2

Page II.2-4 -- 7
• d’où finalement les sollicitations de la précontrainte (sollicitations iso + sollicitations hyper) :

N(x ) = N iso (x ) + N hyper (x ) = N iso (x ) + n 1 (x ) ⋅ M 1 + n 2 (x ) ⋅ M 2


Pour –a<x<a : N(x ) = F
Pour x<-a et x>a : N(x ) = 0

V(x ) = Viso (x ) + Vhyper (x ) = Viso (x ) + v1 (x ) ⋅ M 1 + v 2 (x ) ⋅ M 2


2.e 0
Pour –a<x<a : V(x ) = Viso (x ) + v1 (x ) ⋅ M 1 + v 2 (x ) ⋅ M 2 = −F ⋅ ⋅ x + v1 (x ) ⋅ M 1 + v 2 (x ) ⋅ M 2
a2
Pour x<-a et x>a : V(x ) = v1 (x ) ⋅ M 1 + v 2 (x ) ⋅ M 2

M (x ) = M iso (x ) + M hyper (x ) = M iso (x ) + m1 (x ) ⋅ M 1 + m 2 (x ) ⋅ M 2


Pour –a<x<a :
⎡ x2 ⎤
M (x ) = M iso (x ) + m1 (x ) ⋅ M 1 + m 2 (x ) ⋅ M 2 = F ⋅ e 0 ⋅ ⎢1 − ⎥ + m1 (x ) ⋅ M 1 + m 2 (x ) ⋅ M 2
⎢⎣ a 2 ⎥⎦
Pour x<-a et x>a : M (x ) = m1 (x ) ⋅ M 1 + m 2 (x ) ⋅ M 2

Page II.2-4 -- 8
2 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE SUR APPUIS FIXES, FORMULE DES 3 MOMENTS

Soit la structure plane chargée dans son plan ci-dessous, constituée d’une poutre continue droite (fibre moyenne droite)
à n travées :
+
L1 Li
E1, I1 Ei, Ii
Travée 1 Travée 2 Travée (i-1) Travée i Travée (i+1) Travée (i+2) Travée (n-1) Travée n
H0 A0 A1 A2 Ai-2 Ai-1 Ai Ai+1 Ai+2 An-2 An-1 An

R0 R1 R2 Ri-2 Ri-1 Ri Ri+1 Ri+2 Rn-2 Rn-1 Rn

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

Les caractéristiques géométriques et mécaniques de la structure sont définies travée par travée.
Les caractéristiques géométriques et mécaniques de la travée i sont les suivantes :
• longueur de la travée : L i
• module de déformation longitudinal de son matériau est constant sur la travée et vaut E i ,
• inertie de flexion de la section droite banale autour de l’axe principal perpendiculaire au plan de la
structure vaut I i , éventuellement variable le long de la travée i, I i = I i (x ) .

Le chargement est constitué d’efforts extérieurs appliqués au niveau de la fibre moyenne, forces dans le plan de la
structure ou moments d’axe perpendiculaire au plan de la structure, concentrés ou répartis :
+

H0
Travée 1 Travée 2 Travée i Tr. n
R0 R1 R2 Ri-1 Ri Rn

On adopte les conventions de signes de la Résistance des Matériaux, la fibre moyenne étant orientée de la gauche vers
la droite. On appelle x l’abscisse curviligne le long de la fibre moyenne.
2.1 -- Degrés d’indétermination statique de la structure

nombre de poutres = p = n,
nombre de nœuds no = (n+1),
nombre de réactions d’appui = r = (n+2),
nombre de relations supplémentaires = q = 0

DIST = 3p + r − 3n 0 − q = 3 ⋅ n + (n + 2 ) − 3 ⋅ (n + 1) = (n − 1)

DISE = r-3 = (n+2)-3 = (n-1) DISI = 0


2.2 -- Structure isostatique associée
i

+
Mi Mi

A1 A2 A i-2 Ai-1 Ai A i+1 A i+2 A n-2 A n-1 An


A0
Travée 1 Travée 2 Tr.(i-1) Tr.i Tr.(i+1) Tr.(i+2) Tr.(n-1) Travée n

Page II.2-4 -- 9
2.3 -- Equation cononique de la méthode des forces

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

∆ iso + S ⋅ F = 0 avec :
⎡ M1 ⎤
⎢M ⎥
• F vecteur colonne des inconnues hyperstatiques : F=⎢ 2 ⎥
⎢ ... ⎥
⎢ ⎥
⎣M n −1 ⎦
• ∆ iso vecteur colonne des déplacements isostatiques associés dus aux actions extérieures données du
⎡ δiso,1 ⎤
⎢δ ⎥
chargement appliquées à la structure isostatique associée : ∆ iso = ⎢ iso , 2 ⎥
⎢ ...... ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢δ iso,n −1 ⎦⎥
⎡ δ1,1 δ1, 2 ... δ1,n −1 ⎤
⎢δ δ ... δ 2,n −1 ⎥⎥
S =⎢
2,1 2, 2
• S matrice de souplesse de la structure :
⎢ ... ... δi, j ... ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣δ n −1,1 δ n −1, 2 ... δ n −1,n −1 ⎥⎦

2.3.1 -- matrice de souplesse S

Son terme général δ i , j est égal au déplacement isostatique associé δ i de la structure isostatique associée soumise au
seul effort hyperstatique M j = 1 .
mi ⋅ m j
δ ij = ∫str. E(x )I(x ) ⋅ dx
• Epure de m i :

m i est le moment de flexion dans la structure isostatique associée dû à M i = 1 appliqué :

M i =1 M i =1
+ m i =1 m i =1
mi mi
+ +

A1 A2 A i-2 Ai-1 Ai A i+1 A i+2 A n-2 A n-1 An


A0
Travée 1 Travée 2 Tr.(i-1) Tr.i Tr.(i+1) Tr.(i+2) Tr.(n-1) Travée n

m i (x ) ≠ 0 pour A i −1 < x < A i +1


m i (x ) = 0 pour x ≤ A i −1 ou Ai +1 ≤ x

mi ⋅ m j mi ⋅ m j
• Ligne i de la matrice de souplesse : δ ij = ∫str. EI
⋅ dx = ∫[A i −1 [
,A i +1 ]∩ A j−1 , A j+1 ] E(x )I(x )
⋅ dx

¾ j ≤ (i − 2) : δij = 0
j=i-2
m j=1 m j=1 +
mj mj
+ +

A1 A2 A i-2 Ai-1 Ai A i+1 A i+2 A n-2 A n-1 An


A0
Travée 1 Travée 2 Tr.(i-1) Tr.i Tr.(i+1) Tr.(i+2) Tr.(n-1) Travée n

Page II.2-4 -- 10
¾ j = (i − 1) :
j=i-1
m j=1 m j=1 +
mj mj
+ +

A1 A2 A i-2 Ai-1 Ai A i+1 A i+2 A n-2 A n-1 An


A0
Travée 1 Travée 2 Tr.(i-1) Tr.i Tr.(i+1) Tr.(i+2) Tr.(n-1) Travée n

Li x ⎡ x ⎤ dx
δ i,i −1 = ∫0 Li
⋅ ⎢1 − ⎥ ⋅
⎣ L i⎦ E i I i (x )
= caractéristique mécanique de la travée i .

Li x ⎡ x ⎤ dx
On pose : ∫0 ⋅ ⎢1 − ⎥ ⋅
L i ⎣ L i ⎦ E i I i (x )
= bi δi, i −1 = b i

¾ j=i :
j=i
m j=1 m j=1 +
mj mj
+ +

A1 A2 A i-2 Ai-1 Ai A i+1 A i+2 A n-2 A n-1 An


A0
Travée 1 Travée 2 Tr.(i-1) Tr.i Tr.(i+1) Tr.(i+2) Tr.(n-1) Travée n
2 2
⎡x⎤
Li dx L i +1 ⎡ x ⎤ dx
δ i, i = ∫ ⎢ ⎥
0 ⎣ Li ⎦
⋅ + ⎢1 −∫ ⎥ ⋅
E i I i (x ) 0 ⎣ L i +1 ⎦ E i +1I i +1 (x )
2 2
⎡x⎤
Li dx ⎡ Lix⎤ dx
On pose : ∫ ⎢ ⎥ ⋅
0 ⎣ Li ⎦ E i I i (x )
= ci ∫ ⎢1 − ⎥ ⋅
0 ⎣ L i ⎦ E i Ii (x )
= ai

a i et c i sont des caractéristiques mécaniques de la travée i. δi,i = ci + a i +1

¾ j = i +1 :
j=i+1
m j=1 m j=1 +
mj mj
+ +

A1 A2 A i-2 Ai-1 Ai A i+1 A i+2 A n-2 A n-1 An


A0
Travée 1 Travée 2 Tr.(i-1) Tr.i Tr.(i+1) Tr.(i+2) Tr.(n-1) Travée n

L i +1 x ⎡ x ⎤ dx
δi,i +1 = ∫0 ⋅ ⎢1 − ⎥⋅
L i +1 ⎣ Li +1 ⎦ E i +1Ii +1 (x )
= caractéristique mécanique de la travée (i+1) = bi +1 .

¾ j ≥ (i + 2 ) : δij = 0
j=i+2
m j=1 m j=1
+
mj mj
+ +

A1 A2 A i-2 Ai-1 Ai A i+1 A i+2 A n-2 A n-1 An


A0
Travée 1 Travée 2 Tr.(i-1) Tr.i Tr.(i+1) Tr.(i+2) Tr.(n-1) Travée n

Page II.2-4 -- 11
• D’où, matrice de souplesse : matrice (n-1)x(n-1)

⎡c 1 + a 2 b2 0 0 0 0 0 ⎤
⎢ b c2 + a3 b3 0 0 0 0 ⎥
⎢ 2 ⎥
⎢ 0 b3 c3 + a 4 b4 0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
S = ⎢ .......... ⎥
⎢ 0 0 bi c i + a i +1 b i +1 0 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ ........... ⎥
⎢ b n −1 c n −1 + a n ⎥⎦

2.3.2 -- Vecteur colonne ∆ iso des déplacements isostatiques associés :

• ∆ iso est le vecteur colonne des déplacements isostatiques associés dus aux actions extérieures données du
⎡ δiso,1 ⎤
⎢δ ⎥
=⎢
iso , 2 ⎥
chargement appliquées à la structure isostatique associée : ∆ iso
⎢ ...... ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢δ iso,n −1 ⎦⎥
M iso (x ) ⋅ m i (x )
δ iso,i = ∫str. E(x )I(x )
⋅ dx

Compte tenu de l’épure de m i (x ) :


M iso (x ) ⋅ m i (x ) M iso (x ) ⋅ m i (x ) M iso (x ) ⋅ m i (x )
δ iso,i = ∫
[A i −1 ,A i +1 ] E(x )I(x )
⋅ dx = ∫
[A i −1 ,A i ] E(x )I(x )
⋅ dx + ∫
[A i ,A i +1 ] E(x )I(x )
⋅ dx

M iso (x ) ⋅ m i (x ) M iso (x ) ⋅ m i (x )
δ iso,i = ∫
travée i E(x )I(x )
⋅ dx + ∫
travée (i + 1) E(x )I(x )
⋅ dx

• Compte tenu de la structure isostatique associée retenue (rotules de moment sur appuis intermédiaires) l’épure
du moment M iso (x ) dans la travée i, ne dépend que des charges extérieures données directement appliquées à
la travée i.

Considérons donc la poutre isostatique à une travée, constituée par la travée i sur 2 appuis simples, soumise
aux charges extérieures données qui lui sont directement appliquées et soient ω′i et ω′i′ ses rotations sur appuis
(origine et extrémité, relativement à l’orientation de la fibre moyenne) :
+

'i "i

Ai-1 Travée i Ai

M iso (x ) ⋅ m i (x ) M iso (x ) ⋅ m i (x )
∫travée i E(x )I(x )
⋅ dx = ω′i′ ∫travée (i +1) E(x )I(x )
⋅ dx = −ω′i +1

M iso (x ) ⋅ m i (x ) M iso (x ) ⋅ m i (x )
D’où : δ iso,i = ∫travée i E(x )I(x )
⋅ dx + ∫
travée (i + 1) E(x )I(x )
⋅ dx = ω′i′ − ω′i +1

Page II.2-4 -- 12
2.3.3 -- Equation canonique de la méthode des forces, relation des 3 moments

∆ iso + S ⋅ F = 0
⎡ ω1′′ − ω′2 ⎤ ⎡c1 + a 2 b2 0 0 0 0 0 ⎤ ⎡ M1 ⎤
⎢ ω′′ − ω′ ⎥ ⎢ b c2 + a3 b3 0 0 0 0 ⎥ ⎢ M ⎥
⎢ 2 3 ⎥ ⎢ 2 ⎥ ⎢ 2 ⎥
⎢ ω′3′ − ω′4 ⎥ ⎢ 0 b3 c3 + a 4 b4 0 0 0 ⎥ ⎢ M3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ....... ⎥ + ⎢ .......... ⎥ ⋅ ⎢ ... ⎥ = [0]
⎢ ω′i′ − ω′i +1 ⎥ ⎢ 0 0 bi c i + a i +1 b i +1 0 0 ⎥ ⎢ Mi ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ........... ⎥ ⎢ ... ⎥
⎢ω′′ − ω′ ⎥ ⎢ b n −1 c n −1 + a n ⎥⎦ ⎢⎣M n −1 ⎥⎦
⎣ n −1 n⎦ ⎣

Soit (n-1) équations à (n-1) inconnues , les (n-1) inconnues hyperstatiques M i , i variant de 1 à (n-1).

L’équation scalaire banale (équation n° i correspondant à la ligne i de l’équation matricielle) s’écrit :

ω′i′ − ω′i +1 + b i ⋅ M i −1 + [c i + a i +1 ]⋅ M i + b i +1 ⋅ M i +1 = 0

Soit : b i ⋅ M i −1 + [c i + a i +1 ]⋅ M i + b i +1 ⋅ M i +1 = ω′i +1 − ω′i′

C’est la relation des 3 moments, qui exprime la nullité du déplacement isostatique associé δ i sur l’appui
intermédiaire i (Ai), avec :

2 2
Li ⎡ x ⎤ dx Li x ⎡ x ⎤ dx Li ⎡ x ⎤ dx
ai = ∫0 ⎢1 − ⎥ ⋅
⎣ L i ⎦ E i I i (x )
bi = ∫0 ⋅ ⎢1 − ⎥ ⋅
L i ⎣ L i ⎦ E i I i (x )
ci = ∫0 ⎢ ⎥ ⋅
⎣ L i ⎦ E i I i (x )

Remarque :
Si le module de déformation longitudinal E i est constant sur la travée i, ainsi que l’inertie de flexion de la section droite
banale autour de l’axe principal perpendiculaire au plan de la structure, I i alors :
Li Li
a i = ci = bi =
3E i I i 6E i I i

Page II.2-4 -- 13
3 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE A 3 TRAVEES

L L L
E, I E, I E, I
Travée 1 Travée 2 Travée 3
H0 A0 A1 A2 A3

R0 R1 R2 R3

Chargement :
p +

H0
A1 A2
A0 A3

R0 R1 R2 R3

3.1 -- Méthode des forces, relation des 3 moments :

3.1.1 -- Structure isostatique associée :

Le degré d’hyperstaticité total est de 2.

1 2
+
M1 M1 M2 M2

Tr.1 Tr.2 Tr.3


A0 A1 A2 A3
Inconnues hyperstatiques : M 1 et M 2

Déplacements isostatiques associés : δ1 et δ 2

3.1.2 -- Relation des 3 moments :

En général, sur l’appui intermédiaire A i : b i ⋅ M i −1 + [c i + a i +1 ]⋅ M i + b i +1 ⋅ M i +1 = ω′i +1 − ω′i′


L L
Avec : a i = ci = bi = et
3EI 6EI
+

'i "i

Ai-1 Travée i Ai

Page II.2-4 -- 14
3.1.2.1 -- Détermination de ω′i et ω′i′ :
• Travée 1 : détermination de ω1′ et de ω1′′ :
+
p
1' 1"

A0 Travée 1 A1

M(x ).m ϕ (x )
Calcul de ω1′ : ω1′ = ∫travée 1 EI
⋅ dx

Epure de M(x) : Epure de m ϕ (x ) :


+
p -1 +
m
M(x) = p.x.(L-x)/2 _
0
+
p.L/2 p.L/2
p.L2 /8

M(x ).m ϕ (x ) 1 ⎡ 2 pL2 ⎛ 1 ⎞⎤ pL3


ω1′ = ∫travée 1 EI
⋅ dx = ⎢ ⋅
EI ⎢⎣ 3 8
⋅ L ⋅ ⎜ − ⎟⎥ = −
⎝ 2 ⎠⎥⎦ 24EI

pL3
Calcul de ω1′′ : pour raison de symétrie : ω1′′ = −ω1′ =
24EI

• Travée 2 : elle n’est pas chargée dans le chargement considéré ⇒ ω′2 = ω′2′ = 0

• Travée 3 : elle n’est pas chargée dans le chargement considéré ⇒ ω′3 = ω′3′ = 0

3.1.2.2 -- Relation des 3 moments :

sur l’appui intermédiaire A1 : b1 ⋅ M 0 + [c1 + a 2 ]⋅ M 1 + b 2 ⋅ M 2 = ω′2 − ω1′′


pL3 3
M 0 = 0 , ω′2 = 0 et ω1′′ = ⇒ [c1 + a 2 ]⋅ M1 + b 2 ⋅ M 2 = −ω1′′ = − pL
24EI 24EI
sur l’appui intermédiaire A 2 : b 2 ⋅ M1 + [c 2 + a 3 ] ⋅ M 2 + b3 ⋅ M 3 = ω′3 − ω′2′
M 3 = 0 et ω′3 = ω′2′ = 0 ⇒ b 2 ⋅ M 1 + [c 2 + a 3 ]⋅ M 2 = 0

3
D’où le sytème de 2 équations à 2 inconnues : [c1 + a 2 ]⋅ M1 + b 2 ⋅ M 2 = − pL
24EI
b 2 ⋅ M 1 + [c 2 + a 3 ]⋅ M 2 = 0

L L
a i = ci = et bi = ⇒
3EI 6EI
pL2
le système de 2 équations devient : 4 ⋅ M1 + M 2 = −
4
M1 + 4 ⋅ M 2 = 0

pL2 pL2
D’où les inconnues hyperstatiques : M1 = − M2 =
15 60

Page II.2-4 -- 15
3.2 -- Détermination d’un effet quelconque (E) dans la structure hyperstatique initiale
chargée :

• Théorème de superposition : (E ) = (E )iso + e1 ⋅ M 1 + e 2 ⋅ M 2

• Effet (E ) dans la structure hyper. Initiale chargée :


+ sollicitations :
p Moment fléchissant M(x)
Effort tranchant V(x)
H0
A1 A2
A0 A3

R0 R1 R2 R3

• Effet (E )iso dans la structure isostatique associée soumise aux actions extérieures appliquées :

+ sollicitations :
p Moment fléchissant Miso(x)
Effort tranchant Viso(x)
H0 iso

R0 iso R1 iso R2 iso R3 iso

• Effet e1 dans la structure isostatique associée soumise à M1 = 1 :

+ sollicitations :
M1 =1 M1 =1 Moment fléchissant m1(x)
Effort tranchant v1(x)
h0 1

r01 r11 r 21 r31

• Effet e 2 dans la structure isostatique associée soumise à M 2 = 1 :

sollicitations : +
Moment fléchissant m2 (x)
M2=1 M2=1
Effort tranchant v2 (x)
h0 2

r0 2 r12 r22 r3 2

Page II.2-4 -- 16
4 -- EXEMPLE : TREILLIS RETICULE

Soit la structure plane, chargée dans son plan, suivante :


Toutes les barres sont bi-articulées ; c’est donc un treillis réticulé.
Les barres ont même section A et même module de déformation longitudinal E.

2L

Le treillis n’étant chargé qu’aux nœuds, l’équilibre statique des barres montre que les seules sollicitations non nulles
sont les efforts normaux, constants dans chaque barre.
4.1 -- Degré d’indétermination statique « h »
b = nombre de barres = 11
r = nombre de réactions d’appui = 3
n = nombre de nœuds = 6

degré d’hyperstaticité ou degré d’indétermination statique : DIST

DIST = b + r -2 x n = 11 + 3 -2 x 6 = 2
4.2 -- structure isostatique associée – inconnues hyperstatiques, déplacements
isostatiques associés

• structure isostatique associée :


La structure isostatique associée est obtenue en pratiquant 2 coupures internes d’effort normal dans chacune des 2
barres 8 et 11.
1 2
F1 F2
F1 F2
1 2
3 4 5
9 8 10
11

6 7

• inconnues hyperstatiques :
Ce sont 2 couples d’efforts extérieurs égaux et opposés {F1 ,−F1 } et {F2 ,− F2 } appliqués aux lèvres de chacune des
2 coupures internes réalisées.
⎡F ⎤
F = ⎢ 1⎥
⎣F2 ⎦
⎡δ ⎤
• Déplacements isostatiques associés : ∆ = ⎢ 1⎥
⎣δ 2 ⎦

Page II.2-4 -- 17
4.3 -- Matrice de souplesse
⎡δ δ12 ⎤ ni ⋅n j
S = ⎢ 11 δ ij = ∫ ⋅ ds
⎣δ 21 δ 22 ⎥⎦ ES
struct
Epure de n 1 : Epure de
n2 :

- 2/2 0 0 - 2/2
F1 =1 F2 =1
F1 =1 F2 =1
- 2/2

- 2/2
- 2/2 0 0 - 2/2
1 1 0 0 0 0 1 1

0 0 0 0
- 2/2 - 2/2
0
0 0

Les fonctions n i sont constantes sur chacune des barres ; donc si k = indice élément (indice barre) :
n ik ⋅ n kj
δ ij = ∫
ni ⋅n j
ES
⋅ ds = ∑ k
⋅ Lk =
1
EA k =1,11 i
(
∑ n k ⋅ n kj ⋅ Lk )
struct k =1,11 E⋅A
L (
⎡4 2 + 1 ) 1 ⎤ −1 ⎡4 2 + 1
2EA ( ) −1 ⎤
S =
2EA

⎢⎣ 1 ( ⎥
4 2 + 1 ⎥⎦ ) S =
( ⎢
47 + 32 2 ⋅ L ⎢⎣ − 1 ) ( ⎥
4 2 + 1 ⎥⎦ )
N° barre : k longueur : Lk n 1 : n 1k n 2 : n k2 k
N iso : N iso k
= N iso k
,H + N iso, V

1 L − 2 2 0 0
2 L 0 − 2 2 0
3 L − 2 2 0 0
4 L − 2 2 − 2 2 V
5 L 0 − 2 2 0
6 L − 2 2 0 (V − H ) 2
7 L 0 − 2 2 (V − H ) 2
8 L 2 1 0 0
9 L 2 1 0 − (V + H ) 2 2
10 L 2 0 1 − (V − H ) 2 2
11 L 2 0 1 0

4.4 -- Vecteur colonne ∆ iso , calcul des δ iso,i

• Dans la structure isostatique associée soumise au cas de charges donné (Pet V), les équations de la statique
(équilibre des nœuds) permettent d’exprimer les sollicitations (efforts normaux) des barres :
H
0 0 0 0
2

2
-V

H
2/

2/

2/
-V

2/

-H

0 0 0 0
2

V 0
0 0 0 0
0 -H
V/2 V/2 -H/2 -H/2
V
-V/2 H/2
-V/2 -H/2

Page II.2-4 -- 18
Soit sous (P+H) appliqué :
H
0 0

-(V
2

-H
2/
0 0

)
V

)
+H

2/
2
-(V
0 0
-H
(V-H)/2 (V-H)/2
V
-(V+H)/2 -(V-H)/2

⎡ δ iso,1 ⎤
∆ iso = ⎢ ⎥ avec : δ iso,i = ∫
N iso ⋅ n i
⋅ ds =
1
(
∑ N k ⋅ n k ⋅ Lk
EA k =1,11 iso i
)
⎣δ iso,2 ⎦ struct
ES

δ iso,1 =
L
4EA
[ ( ) (
⋅ −V 3 2 +4 +H 2 −4 )] δ iso,2 =
4EA
L
[ ( ) (
⋅ −V 3 2 +4 +H 2 +4 )]
4.5 -- Résolution ∆ iso + S ⋅ F = 0

) [V(25 2 + 36)+ H(13 2 + 12)]


1
F1 =
(
2 32 2 + 47

F2 =
1
2(32 2 + 47 )
[V(25 2 + 36)− H(19 2 + 28)]
4.6 -- Sollicitations dans la structure
Effort normal, constant, dans la barre k : N k = N iso
k
+ n 1k ⋅ F1 + n k2 ⋅ F2

4.7 -- Matrice de souplesse relative aux directions d’efforts/déplacements H et V/ u et v


– déplacements
u
H

v V

4.7.1 -- Calcul de u et v pour H appliqué


u
H

Page II.2-4 -- 19
Pour ce cas de charges, les inconnues hyperstatiques valent : F1 =
(
H ⋅ 13 2 + 12 ) F2 =
(
− H ⋅ 19 2 + 28 )
2(32 2 + 47 ) ( )
et
2 32 2 + 47
On fait le calcul dans la structure isostatique associée soumise à H , à F1 et à F2 .
Efforts dans les barres : N k = N iso
k k k
,H + n 1 ⋅ F1 + n 2 ⋅ F2

4.7.1.1 -- Calcul de u
Dans la structure isostatique associée on applique une force Φ = 1 au point et dans la direction du déplacement u
recherché.
N(σ ) ⋅ n φ (σ )
k
N iso
N(σ ) = N k = N iso n φ (σ ) =
k k k ,H
u= ∫ ES
⋅ dσ avec : ,H + n 1 ⋅ F1 + n 2 ⋅ F2
H
struct
⎛ k ⎞
u=
1 ⎜
⋅∑⎜Nk ⋅
EA k ⎜
N iso
H
,H ⎟
⋅ Lk ⎟ =
1 ⎛ k
⋅ ∑ ⎜ N iso
⎟ HEA k ⎝
,H ( )2
⋅ + n 1k ⋅ N iso
k k k ⎞ k
,H ⋅ F1 + n 2 ⋅ N iso,H ⋅ F2 ⎟ ⋅ L

⎝ ⎠

∑ (N iso ,H ) ( ) ( )
2 H2L HL
k
⋅ Lk =
2
⋅ 2 2 +1 ∑ n 1k ⋅ N iso
k k
,H ⋅ L =
4
⋅ 2 −4
k k

∑ n k2 ⋅ N iso
k k
,H ⋅ L =
HL
4
⋅ ( 2 +4 )
k

u=
(
HL ⋅ 66 + 45 2 )
EA ⋅ (32 2 + 47 )

4.7.2 -- Calcul de u et v pour V appliqué


u

v V

Pour ce cas de charges, les inconnues hyperstatiques valent : F1 = F2 =


(
V ⋅ 25 2 + 36 )
2 32 2 + 47 ( )
On fait le calcul dans la structure isostatique associée soumise à V, à F1 et à F2 .
Efforts dans les barres : N k = N iso
k k k
, V + n 1 ⋅ F1 + n 2 ⋅ F2

4.7.2.1 -- Calcul de u
Dans la structure isostatique associée on applique une force Φ = 1 au point et dans la direction du déplacement u
recherché.
N(σ ) ⋅ n φ (σ )
k
N iso
N(σ ) = N k = N iso n φ (σ ) =
k k k ,H
u= ∫ ES
⋅ dσ avec : ,V + n 1 ⋅ F1 + n 2 ⋅ F2
H
struct
⎛ k ⎞
u=
1
EA k ⎜

⋅∑⎜Nk ⋅
N iso
H
,H ⎟
⋅ Lk ⎟ =

1
HEA
∑ k
N iso k
( k k k k
, H ⋅ N iso, V + n 1 ⋅ N iso,H ⋅ F1 + n 2 ⋅ N iso,H ⋅ F2 ⋅ L
k
)
⎝ ⎠ k

∑ N iso
k k k
, H ⋅ N iso, V ⋅ L = −
VHL
2
∑ n 1k ⋅ N isok k
,H ⋅ L =
HL
4
⋅ 2 − 4 ∑ n k2 ⋅ N iso k
( k
)
,H ⋅ L =
HL
4
⋅ ( 2 +4 )
k k k

u=−
VL ⋅ 11 + 7 2( )
(
EA ⋅ 32 2 + 47 )
Page II.2-4 -- 20
4.7.2.2 -- Calcul de v
Dans la structure isostatique associée on applique une force Φ = 1 au point et dans la direction du déplacement u
recherché.
N(σ ) ⋅ n φ (σ )
k
N iso
N(σ ) = N = n φ (σ ) =
k k ,V
v= ∫ ⋅ dσ avec : N iso ,V + n 1k ⋅ F1 + n k2 ⋅ F2
ES V
struct

⎛ k ⎞
v=
1 ⎜ k N iso,V k ⎟
⋅∑⎜N ⋅
EA k ⎜ V
⋅L ⎟ =
1
⎟ VEA k ⎝
⎛ k
⋅ ∑ ⎜ N iso
2 k k
( k
) k ⎞ k
,V ⋅ + n 1 ⋅ N iso, V ⋅ F1 + n 2 ⋅ N iso, V ⋅ F2 ⎟ ⋅ L

⎝ ⎠

∑ (N iso ,V ) ( ) ( )
2 V2L VL
k
⋅ Lk =
2
⋅ 2 2 +3 ∑ n 1k ⋅ N iso
k k
,V ⋅ L = −
4
⋅ 3 2 +4
k k

∑ n k2 ⋅ N iso
k k
,V ⋅ L = −
VL
4
(
⋅ 3 2 +4 )
k

v=
(
VL ⋅ 244 + 172 2 ) = VL ⋅ (61 + 43 2 )
4EA ⋅ (32 2 + 47 ) EA ⋅ (32 2 + 47 )

4.7.3 -- Matrice de souplesse relative aux directions HV/uv - déplacements

• Matrice de souplesse :
L ⎡ 66 + 45 2 (
− 11 + 7 2 ⎤ )
On déduit du paragraphe précédent : S =
( ⎢
) (
EA ⋅ 32 2 + 47 ⎢⎣− 11 + 7 2 ) ⎥
61 + 43 2 ⎥⎦
• Déplacements :
⎡u ⎤ ⎡H ⎤
⎢ v ⎥ = S ⋅ ⎢V ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦

Page II.2-4 -- 21
5 -- EXEMPLE : STRUCTURE SUR APPUI ELASTIQUE

5.1 -- Enoncé

5.1.1 -- La structure

Soit la poutre continue à 2 travées sur appui élastique intermédiaire suivante :

L, E, I L, E, I

v
HA A C
B

RA souplesse de l'appui RC
élastique :
RB

C’est une structure plane chargée dans son plan, dont on néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant .

E est le module de déformation et I l’inertie constante de toutes les sections droites.

La souplesse de l’appui élastique est λ (v B = −λ ⋅ R B ) .

5.1.2 -- Les cas de charges


Soient les 3 cas de charges suivants :

- Charge uniformément répartie constante p sur les 2 travées,


- Gradient thermique ∆T dans la hauteur des sections droites sur les 2 travées,
- Précontrainte P d’excentricité e vers le bas, par rapport au centre de gravité, constante sur les 2 travées.

p T F F

Déterminer les réactions d’appui pour chacun de ces 3 cas de charges.

On appliquera la méthode des forces en adoptant les conventions de signes de la R. de M. en orientant la fibre moyenne
de la poutre de A vers C et en réalisant la structure isostatique associée par une rotule de moment en B :

Page II.2-4 -- 22
5.2 -- corrigé

L, E, I L, E, I

v
HA A C
B

RA souplesse de l'appui RC
élastique :
RB

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant .

6 EIλ
La souplesse de l’appui élastique est λ (v B = −λ ⋅ R B ) . On pose γ = .
L3

• Degré d’indétermination statique : DISE = 4-3 = 1 DISI = 0 DIST = 1

• Structure isostatique associée :

On crée la structure isostatique associée en introduisant dans la poutre, une rotule de moment en B :

F F
+ +

B
A C

L’inconnue hyperstatique est F.


Le déplacement isostatique associé est δ le déplacement relatif des lèvres de la coupure.

• Matrice de souplesse :

Elle se réduit à un seul terme : δ11


Sous le cas de charge F = 1 appliqué à la structure isostatique associée, épure du moment de flexion m, et réaction
de l’appui élastique rB :

F=1 F=1

m=1 m=1

m m
+ +
A C
+ B +
hA=0
rA=1/L rC =1/L
rB = - 2/L

m2 2 L 4λ
δ11 = ∫
ABC EI
⋅ dx + λ ⋅ rB2 = +
3EI L2

Page II.2-4 -- 23
• Cas de charges (1), charge uniformément p :

- Déplacement isostatique associé δ iso1 du aux charges données appliquées à la structure isostatique
associée :
x x

H Aiso A C
B
Miso Miso
RCiso
RAiso RBiso

pL
H Aiso = 0 R Aiso = R Ciso = R Biso = pL
2

Sur chacune des 2 travées AB et BC , avec les conventions de signes de la R de M :


p ⋅ x ⋅ (L − x )
M iso =
2
M iso ⋅ m pL3
δ iso1 = ∫
ABC EI
⋅ dx + λ ⋅ R B iso ⋅ rB δ iso1 =
12EI
− 2p ⋅ λ

- Inconnue hyperstatique F :

L’équation canonique de la méthode des forces s’écrit : δ iso1 + δ11 ⋅ F = 0


δ iso1 pL2 ⎡1 − 4 γ ⎤
D’où : F=− soit : F=− ⋅
δ11 8 ⎢⎣ 1 + γ ⎥⎦

- Réactions d’appui : R = R iso + r ⋅ F d’où :

H A = H Aiso + h A ⋅ F = 0
pL 1
R A = R Aiso + rA ⋅ F = + ⋅F
2 L
pL 1
R C = R Ciso + rC ⋅ F = + ⋅F
2 L
2
R B = R Biso + rB ⋅ F = pL − ⋅ F
L

- Sollicitations dans la structure :

Sollicitation quelconque : S k (x ) = S kiso (x ) + s k (x ) ⋅ F

En particulier le moment de flexion : M (x ) = M iso (x ) + m(x ) ⋅ F

Page II.2-4 -- 24
• Cas de charges (2), gradient thermique ∆T dans la hauteur h de la poutre :

- Déplacement isostatique associé δ iso1 du aux charges données (gradient thermique) appliquées à la
structure isostatique associée :

T
HA =0 A C
iso B

RA =0 R C =0
iso iso
R
Biso=0

H Aiso = R Aiso = R Biso = R Ciso = 0 M iso (x ) = 0

les variations dimensionnelles dues au gradient thermique provoquent dans chaque section de la
structure isostatique associée, une rotation différentielle non gênée δω0 (x ) .
K ⋅ ∆T
Avec les conventions de signes de la R de M : δω0 (x ) = −
h
K étant le coefficient de dilation du matériau.
Dans la structure isostatique associée : δ iso1 = ∫ABC δω0 ⋅ m ⋅ dx + λ ⋅ R Biso ⋅ rB
K ⋅ ∆T ⋅ L
δ iso1 = −
h

- Inconnue hyperstatique F :

L’équation canonique de la méthode des forces s’écrit : δ iso1 + δ11 ⋅ F = 0


δ iso1
D’où : F=−
δ11

- Réactions d’appui : R = R iso + r ⋅ F d’où :

H A = H Aiso + h A ⋅ F = 0
1
R A = R Aiso + rA ⋅ F = ⋅ F = RC
L
2
R B = R Biso + rB ⋅ F = − ⋅ F
L

- Sollicitations dans la structure :

Sollicitation quelconque : S k (x ) = S kiso (x ) + s k (x ) ⋅ F

En particulier le moment de flexion : M (x ) = M iso (x ) + m(x ) ⋅ F = m(x ) ⋅ F

Page II.2-4 -- 25
• Cas de charges (3), précontrainte P, d’excentricité e vers le bas, constante sur les 2 travées :

- Déplacement isostatique associé δ iso1 du aux charges données (précontrainte) appliquées à la


structure isostatique associée :

Dans la structure isostatique associée, on interrompt le câble au droit de la coupure.


Les effets dans la structure hyperstatique initiale sont inchangés ; par contre, dans la structure
isostatique associée, les réactions d’appui sont nulles et les sollicitations dans la section banale sont
celles d’un effort de compression P tangent au câble dans la section considérée égal à la tension du
câble dans cette section.

Miso=-P.e Miso=-P.e
HA=0 A C
iso B

RA =0 R C =0
iso
iso
R =0
Biso

H Aiso = R Aiso = R Biso = R Ciso = 0 M iso (x ) = − P ⋅ e


M iso ⋅ m M iso ⋅ m
δ iso1 = ∫ABC EI
⋅ dx + λ ⋅ R B iso ⋅ rB = ∫ABC EI
⋅ dx

L⋅ P⋅e
δ iso1 = −
EI

- Inconnue hyperstatique F :

L’équation canonique de la méthode des forces s’écrit : δ iso1 + δ11 ⋅ F = 0


δ iso1
D’où : F=−
δ11

- Réactions d’appui : R = R iso + r ⋅ F d’où :


1 2
H A = H Aiso + h A ⋅ F = 0 R A = R Aiso + rA ⋅ F = ⋅ F = RC R B = R Biso + rB ⋅ F = − ⋅F
L L

- Sollicitations dans la structure :


Les câbles coupés par les coupures internes crées étant interrompus au droit des coupures, avec des
ancrages fictifs aux 2 lèvres, on a les résultats suivants :
- Sollicitations isostatiques : S kiso (x )
- nulles dans touts les sections droites non traversées par la précontrainte,
- dans les sections traversées par le câble : sollicitations d’une force de compression
tangent au câble dans la section, égale à sa tension.
- Sollicitations hyperstatiques : s k (x ) ⋅ F , ce sont les sollicitations dans la structure isostatique
associée soumise aux inconnues hyperstatiques
- Sollicitations dans la structure hyperstatique initiale : quelconque :
En particulier le moment de flexion : M (x ) = M iso (x ) + m(x ) ⋅ F = m(x ) ⋅ F

Page II.2-4 -- 26
6 -- EXEMPLE : POUTRE CONTINUE, LIGNES D’INFLUENCE

6.1 -- énoncé
Soit la poutre continue à 2 travées représentative d’un tablier de pont, structure plane chargée dans son plan suivante :

section
droite SD
L/10
x
+
A0
A1 A2

L L

Les surcharges roulantes (véhicules) sont représentées par une densité constante, p, de charges verticales réparties sur
un tronçon quelconque de la fibre moyenne.
L’objectif est de déterminer la position des surcharges roulantes qui provoquent les sollicitations enveloppes
9L
(minimales et maximales) dans la section droite SD d’abscisse curviligne x = sur la fibre moyenne.
10

On adopte les conventions de signes de la Résistance des Matériaux avec l’orientation ci-dessus de la fibre moyenne.
La longueur de chaque travée est L.
L’origine des abscisses curvilignes est fixée en A 0 .

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.


Les caractéristiques mécaniques des sections droites sont constantes :
- module de déformation longitudinal : E
- inertie autour de l’axe perpendiculaire au plan de la structure : I

1°/ - Déterminer la forme des lignes d’influence de l’effort tranchant et du moment fléchissant dans la section droite
SD, sous l’effet d’une force concentrée verticale descendante unité parcourant la fibre moyenne.
Voir poly : Annexe commune aux parties II-1, II-2, II-3.

2°/ - Déterminer par la méthode des forces le « zéro» hors appuis, de la ligne d’influence du moment fléchissant.

3°/ - donner chacune des 4 configurations de surcharges provoquant dans la section droite SD :
- le moment fléchissant maximum en valeur algébrique (avec les conventions de signes de la Résistance des
Matériaux),
- le moment fléchissant minimum,
- l’effort tranchant maximum,
- l’effort tranchant minimum.

Page II.2-4 -- 27
6.2 -- corrigé
section
droite SD
L/10
x
+
A0
A1 A2

L L
On adopte les conventions de signes de la Résistance des Matériaux avec l’orientation ci-dessus de la fibre moyenne.
La longueur de chaque travée est L.
L’origine des abscisses curvilignes est fixée en A 0 .

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.


Les caractéristiques mécaniques des sections droites sont constantes :
- module de déformation longitudinal : E
- inertie autour de l’axe perpendiculaire au plan de la structure : I

1°/ - a - ligne d’influence de l’effort tranchant dans la section droite SD :

Voir poly : Annexe commune aux parties II-1, II-2, II-3.


Soit V(x) l’effort tranchant dans la section SD sous l’effet d’une force verticale descendante F(x) appliquée dans la
section d’abscisse x.
section droite SD
effort
tranchant V(x) +

F(x)

x
On crée une coupure d’effort tranchant dans la section SD. On obtient la structure ST1, qui n’est pas un mécanisme :

On applique le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti aux 2 cas de charges suivants :

- cas de charges (1) :


x

V(x)
F(x)=1

V(x)
Déformée 1 =0

Page II.2-4 -- 28
- cas de charges (2) :
P

P
Déformée d(x)
2 P

P
x

Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti ⇒ V(x ) ⋅ δ 2 + F(x ) ⋅ d(x ) = V(x ) ⋅ δ 2 + d(x ) = P ⋅ δ1 = 0


d(x )
V(x ) = −
δ2
A un facteur multiplicatif près, la déformée du cas de charges (2) donne l’allure de la ligne d’influence de l’effort
tranchant V dans la section SD :
ligne d'influence de l'effort
section SD

9L/10 tranchant dans la section SD

1°/ - b - ligne d’influence du moment fléchissant dans la section droite SD

Voir poly : Annexe commune aux parties II-1, II-2, II-3.


Soit M(x) l’effort tranchant dans la section SD sous l’effet d’une force verticale descendante F(x) appliquée dans lation
d’abscisse x.
section droite SD
moment
fléchissant M(x) +

F(x)

On crée une coupure d’effort tranchant dans la section SD. On obtient la structure ST1, qui n’est pas un mécanisme :

Page II.2-4 -- 29
On applique le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti aux 2 cas de charges suivants :

- cas de charges (1) :

M(x) M(x) F(x)=1

1 =0
Déformée

- cas de charges (2) :

2
Déformée d(x)

Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti ⇒ M(x ) ⋅ ω 2 + F(x ) ⋅ d(x ) = M(x ) ⋅ ω 2 + d(x ) = Γ ⋅ ω1 = 0


d(x )
M(x ) = −
ω2
A un facteur multiplicatif près, la déformée du cas de charges (2) donne l’allure de la ligne d’influence du moment
fléchissant M dans la section SD.

2°/ - Détermination du « zéro» hors appuis, de la ligne d’influence du moment fléchissant

section droite SD
moment fléchissant
M(a)=0 +

9L/10

Le problème est de déterminer par la méthode des forces, la valeur de « a » pour laquelle le moment M dans la section
SD est nul, sachant que cette valeur de a est inférieure à 9L 10 . a < 9L 10

Page II.2-4 -- 30
• structure isostatique associée :
Degré d’indétermination statique : extérieur =1
Intérieur = 0
Total = 1
Inconnue hyperstatique : F
Déplacement isostatique associé : δ

F F

• matrice de souplesse :
Epure de m(s), sollicitation de moment fléchissant due à F = 1 appliquée à la structure isostatique associée :

F=1 F=1
+1 +1
m(x)
+ +
0

1/L -2/L 1/L

La matrice de souplesse se réduit à un scalaire :


m2 2 ⎡ L 2 ⎤ 2L
δ11 =

EI
⋅ ds
structure
δ11 = ⋅ 1⋅ ⋅ =
EI ⎢⎣ 2 3 ⎥⎦ 3EI

• Calcul de δiso,1

M iso (x ) ⋅ m(x )
δ iso,1 =

structure
EI
⋅ dx

Epure de M iso :
a

P
0
M iso (x)
P.(L-a)/L + P.a /L 0

P.a(L-a)/L

M iso ⋅ m 1 ⎡ Pa (L − a ) a 2 a Pa (L − a ) (L − a ) ⎛ L−a ⎞ 1⎤
δ iso,1 =

structure
EI
⋅ dx = ⋅⎢
EI ⎣ L
⋅ ⋅ ⋅ +
2 3 L L

2
⋅⎜a +

⎟⋅ ⎥
3 ⎠ L⎦

δiso,1 =
Pa (L − a )
6EIL2
[ ]
⋅ 2a 2 + (L − a ) ⋅ (L + 2a ) =
Pa (L − a )(L + a )
6EIL

Page II.2-4 -- 31
δ iso,1 Pa (L − a )(L + a )
• ∆ iso + S ⋅ F = 0 ⇒ F=− =−
δ11 4L2
• Dans la section d’abscisse x : M(x ) = M iso (x ) + m(x ) ⋅ F
9L 9L Pa (L − x ) Pa 9
Pour x = avec : a < x = <L M iso (x ) = = et m(x ) =
10 10 L 10 10

D’où : M⎜ ⎟= − ⋅
2
⎛ 9L ⎞ Pa 9 Pa L − a
2
=
( Pa )
9a 2 − 5L2 ( )
⎝ 10 ⎠ 10 10 2 2
4L 40L
⎛ 9L ⎞ L 5
M⎜ ⎟ = 0 pour a= d’où le « zéro » de la ligne d’influence du moment fléchissant
10
⎝ ⎠ 3
dans la section droite d’abscisse curviligne x=9L/10.

section SD
9L/10
ligne d'influence du moment
de flexion dans la section SD
L 5/3

3°/ - configurations de surcharges des sollicitations enveloppes dans la section droite SD (x=9L/10)

Avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux, rappel :

3°/ - a – effort tranchant

Rappel de la ligne d’influence de l’effort tranchant :


ligne d'influence de l'effort
section SD

9L/10 tranchant dans la section SD

Effort tranchant minimum en valeur algébrique : Effort tranchant maximum en valeur algébrique

+ +

section L/10 section L/10


droite SD droite SD

Page II.2-4 -- 32
3°/ - b – moment fléchissant :

Rappel de la ligne d’influence du moment fléchissant :

section SD
9L/10
ligne d'influence du moment
de flexion dans la section SD
L 5/3

Moment fléchissant minimum en valeur algébrique : Moment maximum en valeur algébrique :


+ +

L 5/3 section L 5/3 section


droite SD droite SD

9L/10 9L/10

Page II.2-4 -- 33
6.3 -- ANNEXE 1 : Détermination du zéro de la ligne d’influence du moment fléchissant
par la recherche de l’abscisse de la section de déplacement vertical nul de la structure
chargée suivante

L L

9L/10
x M M

Déformée

b
On ne tient compte que des déformations de flexion.
La structure est isostatique.

• Réactions d’appui er sollicitations de flexion dans la structure chargée, épure de M(x) :

Par les équations de la statique :

Epure de M(x)
9L/10

b
10M/9
10bM/9L M

+ M M
+

-20M/9L 10M/9L
10M/9L
+
• Réactions d’appui er sollicitations de flexion dans la structure soumise à une force verticale Φ = 1 , dans la section
d’abscisse x = b dont on cherche le déplacement vertical y(b), épure de m φ (x ) :
Par les équations de la statique :

Epure de m φ (x )

9L/10

b
-b/9

=1 _

+
11b/9L -b/9L
1-10b/9L
+
b(1-10b/9L)

Page II.2-4 -- 34
2L M ⋅ mφ
• Application du théorème de Castigliano : y(b ) = ∫ ⋅ dx
EI
0
2L b L 2L
∫ M ⋅ m φ ⋅ dx = ∫ + ∫ + ∫
0 0 b L
Par les intégrales de Mohr :
b 2L
b2 ⎛ 10b ⎞ 10b 10b ⋅ L
∫ =
3
⋅ ⎜1 −

⎟⋅
9L ⎠ 9L
⋅M ∫ =−
243
⋅M
0 L
b 2L
M M
∫ = ⋅10b 3 ⋅ (9L − 10b ) ∫ =− ⋅10b ⋅ L3
2 2
0 243L L 243L

1 ⎡ ⎛ 10b ⎞ b ⎤ 10M ⋅ (L − b ) (L − b ) b ⋅ (7 L − 10b )


L
10b
∫ = ⋅ M ⋅ (L − b ) ⋅ ⋅ ⎢b⎜1 − ⎟− ⎥+ ⋅ ⋅A avec : A=
9L 2 ⎣ ⎝ 9L ⎠ 9 ⎦ 9L 2 27 L
b

( )
L
M
D’où : ∫ = ⋅ 5b ⋅ (L − b ) ⋅ 7L2 + 7bL − 20b 2
2
b 243L

∫ M ⋅ m φ ⋅ dx = 243L2 ⋅ [(L − b)⋅ (7L ) ]


2L
5b ⋅ M 2
+ 7bL − 20b 2 + 2b 2 (9L − 10b ) − 2L3
0
2L
y(b ) = 0 ⇔ ∫ M ⋅ m φ ⋅ dx = 0
0

⇔ (L − b )⋅ (7L2 + 7bL − 20b 2 )+ 2b 2 (9L − 10b ) − 2L3 = 0 ⇔ b=L


5
3

Page II.2-4 -- 35
6.4 -- ANNEXE 2 : Détermination du zéro de la ligne d’influence du moment fléchissant
par la recherche de l’abscisse « a » de la charge P telle que M(SD) = 0
section droite SD
moment fléchissant
M(a)=0 +

9L/10

Le problème est de déterminer par la méthode des forces, la valeur de « a » pour laquelle le moment M dans la section
SD est nul, sachant que cette valeur de a est inférieure à 9L 10 . a < 9L 10

• Structure isostatique associée

Elle est obtenue en supprimant l’appui intermédiaire :

• Matrice de souplesse
2L
m2
Elle se réduite à un scalaire δ11 = ∫ EI
⋅ dx
0
Epure de m(x) :
L L

-L/2
_

F=1
-1/2 -1/2

2 ⎛ L L 2 L ⎞ L3
δ11 = ⋅⎜ ⋅ ⋅ ⋅ ⎟ =
EI ⎝ 2 2 3 2 ⎠ 6EI
2L
M iso ⋅ m
• Calcul de δ iso = ∫ EI
⋅ dx
0
Epure de M iso (x ) :
L L

P(2L-a)/2L Pa/2 Pa/2L


+
Pa(2L-a)/2L

Page II.2-4 -- 36
2L
M iso ⋅ m
δ iso = ∫ EI
⋅ dx
0
Par les intégrales de Mohr :
2L a L 2L
∫ M iso ⋅ m ⋅ dx = ∫ + ∫ + ∫
0 0 a L

Pa 3 ⋅ (2L − a ) Pa ⋅ (L − a )
( )
a L 2L
PaL2
∫ =− ∫ =− ⋅ 2L2 + 2aL − a 2 ∫ =−
12L 12L 12
0 a L

D’où : δ iso =−
Pa
12EI
(
⋅ 3L2 − a 2 )
• Résolution, équation canonique de la méthode des forces

δ iso + δ11 ⋅ F = 0 ⇒ F= Pa
2 L3
(
⋅ 3L2 − a 2 )
• Moment de flexion M (SD) = M (x = 9L/10)

L L L L

section droite SD a L/10

P x P
=
F
a Pa/2L-F/2

9L/10

En prenant le moment résultant des forces à droite :


⎛ Pa F ⎞ 11 ⋅ L F ⋅ L 1
M(SD ) = M(9L / 10) = ⎜ − ⎟⋅ + = ⋅ (11 ⋅ Pa − 9 ⋅ FL)
⎝ 2L 2 ⎠ 10 10 20

• Zéro de la ligne d’influence, valeur de « a » telle que M (SD) = M (9L/10) = 0

M(SD ) = M(9L / 10 ) = 0 ⇔ 11 ⋅ Pa − 9 ⋅ FL = 0 ⇔
2L
(
11P ⋅ a − 9⋅Pa2 ⋅ 3L2 − a 2 = 0 )
⇔ (
22 ⋅ L2 − 9 ⋅ 3L2 − a 2 = 0 ) ⇔ a=
3
5
⋅L

Page II.2-4 -- 37
6.5 -- ANNEXE 3 : Equations des 2 lignes d’influence de l’effort tranchant V(9L/10) et
du moment fléchissant M(9L/10)
section droite SD +

9L/10

2L
⎛ 9L ⎞ ⎛ 9L ⎞
Les équations des 2 lignes d’influence de l’effort tranchant V⎜ ⎟ et du moment fléchissant M⎜ ⎟ s’obtiennent en
⎝ 10 ⎠ ⎝ 10 ⎠
⎛ 9L ⎞ ⎛ 9L ⎞
exprimant les 2 sollicitations V⎜ ⎟ et M⎜ ⎟ en fonction de l’abscisse « x » de la force verticale P = 1 appliquée.
⎝ 10 ⎠ ⎝ 10 ⎠

0<x<L L < x < 2L


9L/10 x

+ +
x 9L/10
P P
H=0 H=0

R2 R3 R'2 R'3
R1 R'1
L L L L

On pose α = x L
Les calculs faits précédemment montrent que pour 0 ≤ x ≤ L :
5P P 3P P P P
R1 = P − ⋅ α + ⋅ α3 R2 = ⋅α − ⋅ α3 R3 = − ⋅ α + ⋅ α3
4 4 2 2 4 4
3P 11P 3P 2 P 3
R 1′ = − ⋅α + ⋅α − ⋅α
2 4 2 4
⎛ 9L ⎞
D’où, avec les conventions de signes de la résistance des matériaux, ligne d’influence de V⎜ ⎟ :
⎝ 10 ⎠
⎛ 9L ⎞ 5P P
0 ≤ x ≤ 9L 10 soit 0 ≤ α ≤ 9 10 : V⎜ ⎟ = R1 − P = − ⋅ α + ⋅ α3
⎝ 10 ⎠ 4 4
⎛ 9L ⎞ 5P P
9L 10 ≤ x ≤ L soit 9 10 ≤ α ≤ 1 : V⎜ ⎟ = R 1 = P − ⋅α + ⋅α3
⎝ 10 ⎠ 4 4
⎛ 9L ⎞ 3P 11P 3P 2 P 3
L ≤ x ≤ 2L soit 1 ≤ α ≤ 2 : V⎜ ⎟ = R 1′ = − ⋅α + ⋅α − ⋅α
⎝ 10 ⎠ 2 4 2 4
⎛ 9L ⎞
D’où, avec les conventions de signes de la résistance des matériaux, ligne d’influence de V⎜ ⎟ :
⎝ 10 ⎠
⎛ 9L ⎞ 9 L ⎛ 9L ⎞ 9L P ⎛9 ⎞
0 ≤ x ≤ 9L 10 soit 0 ≤ α ≤ 9 10 : M⎜ ⎟= ⋅ R1 − P ⋅ ⎜ − x⎟ = ⋅ R1 − ⋅ ⎜ − α ⎟
⎝ 10 ⎠ 10 ⎝ 10 ⎠ 10 L ⎝ 10 ⎠
⎛ 9L ⎞ 9L
9L 10 ≤ x ≤ L soit 9 10 ≤ α ≤ 1 : M⎜ ⎟= ⋅ R1
⎝ 10 ⎠ 10
⎛ 9L ⎞ 9L
L ≤ x ≤ 2L soit 1 ≤ α ≤ 2 : M⎜ ⎟ = ⋅ R 1′
⎝ 10 ⎠ 10

Page II.2-4 -- 38
7 -- EXEMPLE : STRUCTURE MISE EN ŒUVRE PAR PHASES – FLUAGE DES MATERIAUX

7.1 -- Enoncé

Soit la structure S1 plane chargée dans son plan suivante :


On ne tient compte que des déformations de flexion. On adoptera les conventions de signes de la Résistance des
Matériaux avec les orientations de la fibre moyenne ci-dessous :
p

B 2L,I C B C
+
L,I + + L,I

A D A wA D
wA
uD HA uD

RA RD

1 - Calculer les réactions d’appui et déterminer l’épure du moment de flexion pour le cas de charges ci-dessus, densité
de charge uniformément répartie p sur la membrure supérieure BC.

2 - Pour le même cas de charges, déterminer la rotation ω A de l’extrémité A de AB et le déplacement horizontal u D


de D ; on supposera que l’unique matériau constituant la structure a un module de déformation constant E.

3 - Le matériau constituant la structure est du béton, c’est un matériau fluant. C’est à dire que sous un chargement
donné, son module de déformation E est une fonction décroissante de la durée du chargement. Les déformations et
déplacements dus à un chargement, mesurés « immédiatement » après son application, sont calculés avec le module de
déformation instantané E i ; mesurés après une longue durée d’application du cas de charges, les déformations et
déplacements sont calculés avec le module de déformation à long terme E ∞ .

On suppose que le cas de charge envisagé ci-dessus est le poids propre de la membrure BC.
C’est un chargement de longue durée, qui est mis en œuvre suivant les phases suivantes :
• Phase 1 :
Coulage de la membrure supérieure sur étais et décoffrage à t = 0 , après prise du béton. A t = 0 , le cas
de charges poids propre de la membrure supérieure BC est donc appliqué à la structure S1 et maintenu
ultérieurement de façon permanente.
• Phase 2 :
A t = ε ( ε petit, positif), on bloque par clavage la rotation ω A de l’extrémité A de AB et le
déplacement horizontal u D de D, c’est à dire que l’on empêche toute rotation ω A et tout déplacement
u D postérieurs à t = ε ; on transforme donc la structure S1 en la structure S2 suivante :
p

B C

HA HD D
A

MA RA RD

Page II.2-4 -- 39
3.1 - Déterminer, à t = ε ′ ( ε ′ < ε ) et à t = ε ′′ ( ε ′′ > ε ), les réactions d’appui H A , R A , M A , H D , R D et l’épure du
moment de flexion dans la structure.

3.2 - A t = ∞ , sous le même cas de charges, déterminer la rotation δωA et le déplacement δu D , empêchés par les
clavages. Ces déformations « empêchées » génèrent, à t = ∞ , des réactions hyperstatiques M A et H D , les calculer.
On supposera qu’à t = ∞ , ces efforts hyperstatiques sont des efforts constants ayant eu une longue durée d’application.

4 - En déduire, à t = ∞ , les réactions d’appui et l’épure du moment de flexion dues au cas de charges poids propre de
la membrure supérieure dans ses phases de construction.

5 - Généralisation :
Soit une structure ST de degré d’hyperstaticité total n, constituée d’un matériau fluant (module de déformation
instantané E 0 , module de déformation à long terme E ∞ ). La mise en œuvre du poids propre est réalisée en deux
phases :
• Phase 1 :
A t = 0 , mise en œuvre de la totalité du poids propre de la structure en phase isostatique dans une
structure isostatique STiso .
• Phase 2 :
A t = ε ( ε petit, positif), on passe de la structure STiso à la structure ST en réalisant n clavages, c’est à
dire en réalisant n1 liaisons avec l’extérieur et en bloquant n 2 degrés de liberté internes ( n1 + n 2 = n ).

Soit S k,iso (σ ) la valeur de la sollicitation banale d’ordre k (en notation généralisée des sollicitations), dans la section
droite d’abscisse curviligne σ sur la fibre moyenne, due au cas de charges poids propre appliqué à la structure STiso .
Soit S k,hyper (σ ) la valeur de la même sollicitation, due au cas de charges poids propre appliqué à la structure
hyperstatique ST.
Soit S k, t (σ ) la valeur de la même sollicitation, à la date t, dans la structure hyperstatique ST due au poids propre mis
en œuvre par phases.

Calculer S k, t (σ ) pour t = 0 et pour t = ∞ , en fonction de S k,iso (σ ) , S k,hyper (σ ) , E 0 et E ∞ .


On appliquera, bien sûr, la méthode des forces à la structure hyperstatique ST, avec la structure STiso comme structure
isostatique associée.

Page II.2-4 -- 40
7.2 -- corrigé
p
B 2L, I C
+ B C

L, I + + L, I

A wA D
uD A wA D
HA uD

RA RD

7.2.1 -- Epure du moment de flexion M (σ ) et réactions d’appui :

La structure est isostatique.


+
B C
+
2
pL /2
A wA D
HA = 0 uD

R A = pL R D = pL

7.2.2 -- Rotation ω A et déplacement u D :

Epure de mϕ1 = m1 : Epure de mϕ2 = m 2 :

+L
-1

-- +
-1 +L +L

+ + +
+
-- + + + +

I 1=1
O I
O2=1

0 -1
1/2L -1/2L 0
0

M (σ ) ⋅ mϕ1 pL3
ωA = ∫struct EI
⋅ dσ = −
3EI
M (σ ) ⋅ mϕ2 2pL4
uD = ∫ ⋅ dσ =
struct EI 3EI

Page II.2-4 -- 41
7.2.3 -- Etude du phasage

7.2.3.1 -- à t = ε ′ ( ε ′ < ε ) et à t = ε ′′ ( ε ′′ > ε ), réactions d’appui et épure du moment de flexion

à t = ε′ ( ε′ < ε ) : à t = ε ′′ ( ε ′′ > ε ) :
+
B C
+
B C +
+
pL2/2
pL2/2 D
A wA uD
A wA D
uD HA = 0 HD = 0
HA= 0
RA = pL
RD = pL
R A= pL R D = pL
MA = 0

7.2.3.2 -- A t = ∞ , rotation δωA et déplacement δu D , empêchés par les clavages :

pL3 2pL4
à t = ε ′ et à t = ε ′′ , on a : ωA = − uD =
3Ei I 3Ei I
pL3 ⎡ 1 1⎤ 2pL4 ⎡ 1 1⎤
δωA = − ⋅⎢ − ⎥ δu D = ⋅⎢ − ⎥
3 ⋅ I ⎣ E ∞ Ei ⎦ 3⋅ I E
⎣ ∞ E i⎦

A t = ∞ , réactions hyperstatiques M A et H D :

Structure hyper. après clavage : Structure iso. associée :


B C B C

D A D 2
A 1
HA HD F1 F2
RA
RD
MA

L’équation canonique de la méthode des forces s’écrit : ∆ iso + S ⋅ F = 0 avec :


⎡F ⎤
∗ F = ⎢ 1 ⎥ = vecteur colonne des inconnues hyperstatiques,
⎣ F2 ⎦

⎡δ iso,1 ⎤
∗ ∆ iso = ⎢ ⎥ = vecteur colonne des déplacements iso. associés de la structure iso. associée
⎣ δ isi,2 ⎦
soumise au cas de charges donné « déformations différées » :
pL3 ⎡ 1 1⎤ 2pL4 ⎡ 1 1⎤
δiso,1 = δωA = − ⋅⎢ − ⎥ δiso,2 = δu D = ⋅⎢ − ⎥
3 ⋅ I ⎣ E ∞ Ei ⎦ 3 ⋅ I ⎣ E∞ Ei ⎦
⎡δ δ12 ⎤
∗ S = ⎢ 11 = matrice de souplesse de la structure,
⎣δ 21 δ 22 ⎥⎦
mi ⋅ m j
avec δ ij = δ ji = ∫ ⋅ ds , les épures de m1 et de m 2 étant les suivantes :
struct. EI

Page II.2-4 -- 42
Epure de m1 : Epure de m 2 :

+L
-1

-- +
-1 +L +L

+ + +
+
-- + + + +

F1=1 F2=1

0 -1
1/2L -1/2L 0
0

⎡ 5L 3EI − 3L2 2 EI ⎤
S =⎢ ⎥
2 3
⎣⎢ − 3L 2 EI 8L 3EI ⎦⎥
En fait S ⋅ F = valeurs des déplacements iso associés dus aux efforts hyperstatiques
⎡F ⎤
F = ⎢ 1 ⎥ appliqués à la structure iso associée.
⎣ F2 ⎦
Comme on suppose que ces efforts hyper. F sont des efforts constants ayant eu une longue
durée d’application, les déplacements S ⋅ F qu’ils provoquent sont mesurés avec le module de
déformation à long terme E∞ . La matrice de souplesse doit donc être prise en compte avec ce
⎡ 5L 3E I − 3L2 2 E∞I ⎤ L ⎡ 53 − 3L 2⎤
module ; d’où : S =⎢ ∞ ⎥= ⋅⎢
2 3 2 ⎥
⎣⎢ − 3L 2 E∞I 8L 3E∞I ⎦⎥ E ∞ I ⎣ − 3L 2 8L 3 ⎦
−1 36E ∞ I ⎡8L2 3 3L 2⎤
S = ⋅⎢ ⎥
79 L3 ⎣⎢ 3L 2 5 3 ⎥⎦
⎡ F1 ⎤ −1 ⎡δiso,1 ⎤
∗ D’où : ⎢F ⎥ = − S ⋅ ⎢δ ⎥
⎣ 2⎦ ⎣ isi,2 ⎦
4 2 ⎡ E∞ ⎤ 22 ⎡ E ⎤
F1 = − M A = − pL ⋅ ⎢1 − ⎥ F2 = H D = − pL ⋅ ⎢1 − ∞ ⎥
79 ⎣ Ei ⎦ 79 ⎣ Ei ⎦

7.2.4 -- Réactions d’appui et l’épure du moment de flexion à t = ∞

Ils s’obtiennent en superposant 3 cas de charges de la structure iso. associée :


- Cas (1) : effet du poids propre,
- + cas (2) : F1 x (effet de F1 = 1 sur la structure iso. associée),
- + cas (3) : F2 x (effet de F2 = 1 sur la structure iso. associée)

Page II.2-4 -- 43
Soit : Cas (1) , moment de flexion et réactions d’appui :
+
B C
+

pL2/2
A D
HA= 0
R A= pL R D= pL

Cas (2) , moment de flexion et réactions d’appui : Cas (3) , moment de flexion et réactions d’appui :
+L.F2
-F1

-- +
+L.F2 +L.F2
-F1
+ + +
+
-- + + + +

F1 F2

0 -F2
F1/2L -F1/2L 0
0

Soit après superposition :


x

L.F 2 -- F1
M(x) L.F 2

L.F 2 -- F1 B -- + -- C
L.F 2
-- + --
+

A
+ D
-- F1
H A = -- F2 H F
D = 2
R = pL + F1 /2L
A R D = pL -- F1/2L
M A = -- F 1

Avec :
4 2 ⎡ E∞ ⎤ 22 ⎡ E ⎤
F1 = − M A = − pL ⋅ ⎢1 − ⎥ F2 = H D = − pL ⋅ ⎢1 − ∞ ⎥
79 ⎣ Ei ⎦ 79 ⎣ Ei ⎦
F 2 ⎡ E ⎤ F 2 ⎡ E ⎤
R A = pL + 1 = pL − pL ⋅ ⎢1 − ∞ ⎥ R D = pL − 1 = pL + pL ⋅ ⎢1 − ∞ ⎥
2L 79 ⎣ Ei ⎦ 2L 79 ⎣ Ei ⎦
22 2 ⎡ E ∞ ⎤ 18 2 ⎡ E ∞ ⎤
LF2 = − pL ⋅ ⎢1 − ⎥ LF2 − F1 = − pL ⋅ ⎢1 − ⎥
79 ⎣ Ei ⎦ 79 ⎣ Ei ⎦
px (2 L − x ) ⎛ x ⎞
M (x ) = + L ⋅ F2 − F1⎜1 − ⎟
2 ⎝ 2L ⎠

Page II.2-4 -- 44
7.2.5 -- Généralisation

• Rappel du problème :

Soit une structure ST de degré d’hyperstaticité total n, constituée d’un matériau fluant (module de déformation
instantané E 0 , module de déformation à long terme E ∞ ). La mise en œuvre du poids propre est réalisée en deux
phases :
- Phase 1 :
A t = 0 , mise en œuvre de la totalité du poids propre de la structure en phase isostatique dans une
structure isostatique STiso .
- Phase 2 :
A t = ε ( ε petit, positif), on passe de la structure STiso à la structure ST en réalisant n clavages, c’est à
dire en réalisant n1 liaisons avec l’extérieur et en bloquant n 2 degrés de liberté internes ( n1 + n 2 = n ).

S k,iso (σ ) = sollicitation banale d’ordre k (en notation généralisée des sollicitations), dans la section droite
d’abscisse curviligne σ sur la fibre moyenne, due au cas de charges poids propre appliqué à la structure STiso .

S k,hyper (σ ) = valeur de la même sollicitation, due au cas de charges poids propre appliqué à la structure
hyperstatique ST.

S k, t (σ ) = valeur de la même sollicitation, à la date t, dans la structure hyperstatique ST due au poids propre mis
en œuvre par phases.

Le problème est de calculer de S k, t (σ ) pour t = 0 et pour t = ∞ en fonction de S k,iso (σ ) , S k,hyper (σ ) , E 0 et


E∞ .

Sk, t =0 (σ ) = Sk,iso (σ )
• Calcul de S k, t (σ ) pour t = 0 et pour t = ε′′ (avec ε′′ petit ≥ ε ) :

• Calcul de S k,hyper (σ ) :

On applique la méthode des forces avec STiso comme structure iso. associée.
Equation canonique : ∆ iso + S ⋅ F = 0
⎡ M iso ⋅ m i N iso ⋅ n i ⎤
Vu la forme du terme banal de ∆ iso ( δiso,i = ∫ ⎢
⎣ EI
+
ES ⎥⎦
⋅ dσ ) et du terme banal de S
struct.
⎡ mi ⋅ m j n i ⋅ n j ⎤ 1 ′ 1 ′
( δi , j = ∫ ⎢ + ⎥ ⋅ dσ ), on peut écrire : ∆ iso = ⋅ ∆ iso et S = ⋅S
EI ES E E
struc. ⎣ ⎦
′ ′
∆ iso et S étant indépendants du module de déformation E.
′ ′
L’équation canonique devient : ∆ iso + S ⋅ F = 0
′−1 ′
On en déduit : F =−S ⋅ ∆ iso D’où les inconnues hyper. (F1, F2 ........Fn ) indépendantes
de E.

D’où par superposition les sollicitations : Sk,hyper (σ) = Sk,iso (σ) + ∑sk,i (σ) ⋅ Fi avec :
i =1,n
sk,i (σ ) = sollicitation banale d’ordre k, due au cas de charges Fi = 1 appliqué à la structure STiso .
S k,iso (σ ) et s k,i (σ ) étant des sollicitations calculées dans une structure iso., elles sont indépendantes de E.
Les sollicitations S k,hyper (σ ) sont donc indépendantes de E.

Page II.2-4 -- 45
• Calcul de Sk, t = ∞ (σ ) :

On applique la méthode des forces avec STiso comme structure iso. associée.
* * *
Equation canonique : ∆ iso + S ⋅ F = 0
* 1 ′
avec : S = ⋅S
E∞
* 1 ′ 1 ′ ′ ⎡ 1 1 ⎤
∆ iso = déplacements empêchés = ⋅ ∆ iso − ⋅ ∆ iso = ∆ iso ⋅ ⎢ − ⎥
E∞ E0 ⎣ E ∞ E0 ⎦

⎡ 1 1 ⎤ ′ 1 ′ *
D’où l’équation canonique : ⎢ − ⎥ ⋅ ∆ iso + ⋅S ⋅F = 0
E
⎣ ∞ E 0⎦ E ∞
* ⎡ E ⎤ ′−1 ′ ⎡ E ⎤
Et les inconnues hyperstatiques : F = − ⎢1 − ∞ ⎥ ⋅ S ⋅ ∆ iso = ⎢1 − ∞ ⎥ ⋅ F
⎣ E0 ⎦ ⎣ E0 ⎦
D’où les sollicitations :
⎡ E ⎤
Sk,t =∞ (σ) = Sk,iso (σ) + ∑sk,i (σ) ⋅ Fi* = Sk,iso (σ) + ⎢1 − E∞0 ⎥ ∑sk,i (σ) ⋅ Fi
i =1,n ⎣ ⎦i =1,n

Or : ∑sk,i (σ) ⋅ Fi = Sk,hyper(σ) − Sk,iso (σ)


i =1,n

E ⎡ E ⎤
D’où : Sk,t =∞ (σ) = ∞ ⋅ Sk,iso (σ) + ⎢1 − ∞ ⎥Sk,hyper (σ)
E0 ⎣ E0 ⎦

Page II.2-4 -- 46
8 -- EXEMPLE : SOLLICITATIONS DE TORSION

8.1 -- Structure isostatique

8.1.1 -- Structure étudiée, conditions d’appui, degré d’indétermination statique

• Soit la poutre droite à une travée dans l’espace G 0G E de longueur L de caractéristiques mécaniques constantes.

GE

y L
x
G0
z

La structure est considérée avec les conventions de signes de la Mécanique dans le repère global Oxyz = G 0 xyz
G 0 x est porté par la fibre moyenne de la poutre, G 0 y et G 0 z sont les directions principales d’inertie communes à
toutes les sections droites.

• Les appuis de la poutre sont ménagés en G 0 et G E .

Les déplacements élémentaires bloqués par les appuis G 0 et G E sont, dans le repère global G 0 xyz :
⎡ u 0 = 0⎤
⎢ x ⎥ ⎡ω 0 = 0 ⎤
- en G 0 : translations bloquées : ⎢ u 0 y = 0⎥ rotations bloquées : ⎢ x
ω = 0⎥⎥
⎢u = 0⎥ ⎣⎢ 0 y ⎦
⎣ 0z ⎦
- en G E : translation bloquée : uEy = 0

les réactions d’appui sont :


→ →
- en G 0 : R0 et M0
→ →
- en G E : RE et ME

réactions d’appui projetées dans le repère global G 0 xyz :


⎡R 0 ⎤ ⎡ M0 ⎤
→ ⎢ x⎥ → ⎢ x

- en G 0 : R 0 = ⎢R 0 y ⎥ M 0 = ⎢ M 0y ⎥
⎢R ⎥ ⎢M = 0⎥
⎣ 0z ⎦ ⎣ 0z ⎦
⎡R E = 0⎤ ⎡ M E = 0⎤
→ ⎢ x ⎥ → ⎢ x
⎥ →
- en G E : R E = ⎢ R Ey ⎥ M E = ⎢ M E y = 0⎥ = 0
⎢R = 0⎥ ⎢M = 0⎥
⎣ Ez ⎦ ⎣ Ez ⎦
On a donc 6 réactions d’appui pour 6 équations de la statique (structure spatiale) .

La structure est donc isostatique.

8.1.2 -- Cas de charges

Le cas de charges est constitué d’un couple de torsion C dans la section droite G (x 1 ) (d’abscisse curviligne
x 1 = G 0 G 1 sur la fibre moyenne).
C est compté mathématiquement dans le repère global G 0 xyz : C > 0 applique y sur z.

Page II.2-4 -- 47

Les actions extérieures données du chargement sont donc un moment M(x 1 ) appliqué en G (x 1 ) , de composantes dans


⎡C ⎤
le repère global G 0 xyz : M (x 1 ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

→ → → →
8.1.3 -- Les réactions d’appui R 0 , M 0 et R E , M E
→ → →
Equations d’équilibre statique : R0+RE = 0
→ → → → → − − −→ → → → →
M G0 = 0 ⇒ M 0 + M E + M (x 1 ) + G 0 G E ∧ R E = 0 avec ME = 0
⎡ R 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ M 0 x ⎤ ⎡C ⎤ ⎡ L ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ M 0 x ⎤ ⎡ C ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤
⎢ x⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ M ⎥ + ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ R ⎥ = ⎢0 ⎥ ⎢ M ⎥ + ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ = ⎢0 ⎥
Soit : ⎢ R 0 y ⎥ + ⎢ R E y ⎥ = ⎢0 ⎥ ⎢ 0y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ E y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 0y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ R ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢0 ⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢L ⋅ R E ⎥ ⎢⎣0⎥⎦
⎣ 0z ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣⎢ ⎥
y ⎦

→ → → → → → →
⎡− C⎤
Soit : R Ey = 0 d’où : R E = 0 d’où : R0 = 0 avec ME = 0 et M 0 = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

8.1.4 -- Les sollicitations

• Dans la section droite G(x) telle que x > x 1


Eléments de réduction en G(x) des efforts appliqués à droite :
→ → →
Résultante : R = RE = 0
→ → −−→ → →
Moment résultant : M G = M E + GG E ∧ R E = 0
⇒ Toutes les sollicitations en G(x) x > x 1 sont nulles.

• Dans la section droite G(x) telle que x < x 1


Eléments de réduction en G(x) des efforts appliqués à droite :
→ → →
Résultante : R = RE = 0
→ → −− → → → →
Moment résultant : M G = M E + GG E ∧ R E + M (x 1 ) = M (x 1 )
⎡ N=0⎤ ⎡ M x = C⎤
⇒ sollicitations en G(x) x < x 1 : ⎢ V = 0⎥ ⎢M = 0⎥
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎣⎢ Vz = 0 ⎦⎥ ⎣⎢ M z = 0 ⎥⎦

8.2 -- Structure hyperstatique

8.2.1 -- Structure étudiée, conditions d’appui, degré d’indétermination statique

• Soit la poutre droite à une travée dans l’espace G 0G E de longueur L de caractéristiques mécaniques constantes.

GE

y L
x
G0
z

Page II.2-4 -- 48
La structure est considérée avec les conventions de signes de la Mécanique dans le repère global Oxyz = G 0 xyz
G 0 x est la fibre moyenne de la poutre, G 0 y et G 0 z sont les directions principales d’inertie communes à toutes
les sections droites.
E et G sont les modules de déformation longitudinale et transversale.
Caractéristiques mécaniques des sections droites :
S = aire
I y et I z = inerties principales
S1y et S1z = sections réduites d’effort tranchant
K = inertie de torsion

• Les appuis de la poutre sont ménagés en G 0 et G E .

Les déplacements élémentaires bloqués par les appuis G 0 et G E sont, dans le repère global G 0 xyz :
⎡ u 0 = 0⎤
⎢ x ⎥ ⎡ω 0 = 0 ⎤
- en G 0 : translations bloquées : ⎢ u 0 y = 0⎥ rotations bloquées : ⎢ x ⎥
⎢u = 0⎥ ⎢⎣ω0 y = 0⎥⎦
⎣ 0z ⎦
- en G E : translation bloquée : uEy = 0 rotation bloquée : ω E x = 0

les réactions d’appui sont :


→ →
- en G 0 : R0 et M0
→ →
- en G E : RE et ME

réactions d’appui projetées dans le repère global G 0 xyz :


⎡R 0 ⎤ ⎡ M0 ⎤
→ ⎢ x⎥ → ⎢ x

- en G 0 : R 0 = ⎢R 0 y ⎥ M 0 = ⎢ M 0y ⎥
⎢R ⎥ ⎢M = 0⎥
⎣ 0z ⎦ ⎣ 0z ⎦
⎡R E = 0⎤ ⎡ ME ⎤
→ ⎢ x ⎥ → ⎢ x

- en G E : R E = ⎢ R Ey ⎥ M E = ⎢M E y = 0⎥
⎢R = 0⎥ ⎢M = 0⎥
⎣ Ez ⎦ ⎣ Ez ⎦
On a donc 7 réactions d’appui pour 6 équations de la statique (structure spatiale).

La structure est donc hyperstatique. Son degré d’indétermination statique extérieur vaut 1. DIST = DISE = 1

8.2.2 -- Cas de charges

Le cas de charges est constitué d’un couple de torsion C dans la section droite G (x 1 ) (d’abscisse curviligne
x 1 = G 0 G 1 sur la fibre moyenne).
C est compté mathématiquement dans le repère global G 0 xyz : C > 0 applique y sur z.

Les actions extérieures données du chargement sont donc un moment M (x 1 ) appliqué en G (x 1 ) , de composantes dans


⎡C ⎤
le repère global G 0 xyz : M (x 1 ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

Page II.2-4 -- 49
→ → → →
8.2.3 -- Les équations de la statique et les réactions d’appui R 0 , M 0 et R E , M E
→ → →
Equations d’équilibre statique : R0+RE = 0
→ → → → → − − −→ → →
M G0 = 0 ⇒ M 0 + M E + M (x 1 ) + G 0 G E ∧ R E = 0
⎡ R 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ M 0 x ⎤ ⎡ M E x ⎤ ⎡C ⎤ ⎡ L ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤
⎢ x⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ M ⎥ + ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ R ⎥ = ⎢0 ⎥
Soit : ⎢ R 0 y ⎥ + ⎢ R E y ⎥ = ⎢0 ⎥ ⎢ 0y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ Ey ⎥ ⎢ ⎥
⎢ R ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢0 ⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
⎣ 0z ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦
⎡ M 0 x ⎤ ⎡ M E x ⎤ ⎡ C ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤
⎢ M ⎥ + ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥ = ⎢0 ⎥
⎢ 0y ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢L ⋅ R E ⎥ ⎢⎣0⎥⎦
⎣⎢ ⎥
y ⎦

→ → → →
Soit : R Ey = 0 d’où : R E = 0 d’où : R0 = 0 et M 0x + M E x + C = 0 M 0y = 0

Remarque importante :

Dans la suite, les sollicitations de torsion doivent être calculées au centre de torsion, en particulier pour le calcul des
déformations et des déplacements par les théorèmes de l’énergie.
Or les actions extérieures appliquées, données du chargement et réactions d’appui ne comprennent pas de forces mais
que des couples de torsion.
En conséquence, en toute section droite, les sollicitations de torsion calculées au centre de torsion sont égales aux
sollicitations de torsion calculées au centre de gravité.

8.2.4 -- Calcul de la structure par la méthode des forces

8.2.4.1 -- Structure isostatique associée

Elle est obtenue en créant une coupure externe élémentaire consistant à supprimer l’encastrement de torsion en G E .

GE F

y L
x
G0
z
Inconnue hyperstatique : F = moment de torsion en G E (positif si il applique y sur z).
Déplacement isostatique associé : δ = rotation de torsion en G E (positive si elle applique y sur z).

8.2.4.2 -- Matrice de souplesse

• Elle ne comporte qu’un seul terme : δ11


⎡ s k i .s k j ⎤ GE ⎡ 2 v 2y m 2y m 2z ⎤
n v 2z c2
δij = ∫ ⎢∑ R ⎥ ⋅ dσ ⇒ δ11 = ⎢
∫ ES GS GS GK EI + EI ⎥⎥ ⋅ dx
+ + + +
struct. ⎢⎣ k k ⎥⎦ G 0 ⎢⎣ 1y 1z y z⎦

⎡n⎤ ⎡ c ⎤
Avec ⎢⎢ v y ⎥⎥ (x ) et ⎢m ⎥ (x ) les sollicitations dans la section banale G(x) dues à F = 1 appliquée à la structure
⎢ y⎥
⎢⎣ v z ⎥⎦ ⎢⎣ m z ⎥⎦
isostatique associée.

Page II.2-4 -- 50
• Structure isostatique associée soumise à F = 1
o réactions d’appui projetées dans le repère global G 0 xyz :

→ → →
⎡− F = −1⎤
- en G 0 : r 0 = 0 m 0 = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎣⎢ 0 ⎦⎥
→ → → →
- en G E : r E = 0 mE = 0
o Sollicitations dans la section droite d’abscisse x :
⎡n⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ c ⎤ ⎡c = 1⎤
⎢ v ⎥ (x ) = ⎢0⎥ et ⎢m ⎥ (x ) = ⎢ 0 ⎥ ∀ x
⎢ y⎥ ⎢ ⎥ ⎢ y⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ v z ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ m z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
L
c2 L ⎡ L ⎤
• ⇒ δ11 = ∫ GK ⋅ dx = GK ⇒ matrice de souplesse : S = [δ11 ] = ⎢ ⎥
0 ⎣ GK ⎦

8.2.4.3 -- Calcul de δ iso1

δ iso i = valeur de δi de la struct. iso. associée soumise aux actions extérieures données :
⎡ Sk iso .s k i ⎤
δiso i = ∫ ⎢∑ ⎥ ⋅ dσ
struct. ⎣⎢ k
Rk ⎦⎥
⎡C ⎤ →
δ iso1 = valeur de δ dans la structure isostatique associée soumise au moment M(x 1 ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ dans le repère global
⎢⎣ 0 ⎥⎦
G 0 xyz
GE ⎡
⎡ Sk iso .s k1 ⎤ N iso ⋅ n Vy iso ⋅ v y Vz iso ⋅ v z Ciso ⋅ c M y iso ⋅ m y M z iso ⋅ m z ⎤
δiso1 = ∫ ⎢∑ R ⎥ ⋅ d σ = ∫ ⎢⎢ ES + GS + GS + GK + EI +
EI z
⎥ ⋅ dx

struct. ⎣⎢ k k ⎦⎥ G0 ⎣ 1y 1z y ⎦
⎡C ⎤ →
• Structure isostatique associée soumise au moment M(x 1 ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ dans le repère global G 0 xyz
⎢⎣ 0 ⎥⎦
o réactions d’appui projetées dans le repère global G 0 xyz :

→ → →
⎡− C⎤
- en G 0 : R 0iso = 0 M 0iso = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
→ → → →
- en G E : R E iso = 0 M E iso = 0

o Sollicitations dans la section droite d’abscisse x :


⎡ N iso ⎤ ⎡0⎤ ⎡ Ciso ⎤ ⎡Ciso (x ) = M x iso (x )⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
Sollicitations Sk iso : ⎢Vy ⎥ (x ) = ⎢0⎥ et ⎢M y ⎥ (x ) = ⎢ 0 ⎥
iso iso
⎢ Vz ⎥ ⎣⎢0⎦⎥ ⎢Mz ⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥
⎣ iso ⎦ ⎣ iso ⎦
avec x > x 1 : Ciso (x ) = 0
x < x 1 : Ciso (x ) = C
• expression de δiso1

⎡n⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ c ⎤ ⎡c = 1⎤
⎢ v ⎥ (x ) = ⎢0 ⎥ et ⎢⎢m y ⎥⎥ (x ) = ⎢ 0 ⎥ ⇒
⎢ y⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ∀ x
⎢⎣ v z ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ m z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

Ciso (x ) ⋅ c Ciso (x )
x1
[ ]
L L
C C ⋅ x1 ⎡ C ⋅ x1 ⎤
δiso1 = ∫ GK ⋅ dx = ∫ GK ⋅ dx = ∫ GK
⋅ dx =
GK
⇒ ∆ iso = δiso1 = ⎢
⎣ GK ⎦

0 0 0

Page II.2-4 -- 51
8.2.4.4 -- Equation canonique de la méthode des forces et résolution
C ⋅ x1 L C ⋅ x1
∆ iso + S ⋅ F = 0 soit δiso1 + δ11 ⋅ F = 0 + ⋅F = 0 ⇒ F=−
GK GK L

8.2.4.5 -- Calcul d’un effet quelconque de la structure hyperstatique initiale chargée


⎡C ⎤
La structure hyperstatique soumise à M(x 1 ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ est dans le même état de contraintes et de déformations que la
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡C ⎤
C ⋅ x1
structure isostatique associée soumise à M(x 1 ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ et à F = − .
L
⎢⎣ 0 ⎥⎦

• D’où réactions d’appui : R = R iso + r ⋅ F


⎡ C ⋅ (L − x1 ) ⎤
⎡ − C⎤ ⎡ − 1⎤ ⎢− ⎥
→ → → → → → → L
Soit : R 0 = R 0iso + r 0 ⋅ F = 0 M 0 = M 0iso + m 0 ⋅ F = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ + F ⋅ ⎢⎢ 0 ⎥⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ ⎥⎦
⎡ C ⋅ x1 ⎤
⎡ F ⎤ ⎡ F⎤ ⎢ −
→ → → → → → → L ⎥
R E = R E iso + r E ⋅ F = 0 M E = M E iso + m E ⋅ F + ⎢⎢ 0 ⎥⎥ = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ ⎥⎦

• Sollicitations : dans la section droite d’abscisse x sur la fibre moyenne : Sk (x ) = Sk iso (x ) + s k (x ) ⋅ F


⎡N⎤ ⎡ N iso ⎤ ⎡n⎤ ⎡0 ⎤
⎢V ⎥ (x ) = ⎢V ⎥ (x ) + F ⋅ ⎢ v ⎥ (x ) = ⎢0⎥
⎢ y⎥ ⎢ y iso ⎥ ⎢ y⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ Vz ⎥⎦ ⎢ Vz ⎥ ⎢
⎣ v ⎥
⎦ ⎢⎣0⎥⎦
⎣ iso ⎦ z

⎡ C ⎤ ⎡ Ciso ⎤ ⎡ c ⎤ ⎡Ciso (x ) = M x iso (x )⎤ ⎡1⎤ ⎡Ciso (x ) = M x iso (x )⎤ ⎡1⎤


⎢M ⎥ (x ) = ⎢M ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ C ⋅ x1 ⎢ ⎥
⎢ y⎥ ⎢ y iso ⎥ (x ) + F ⋅ ⎢m y ⎥ (x ) = ⎢ 0 ⎥ + F ⋅ ⎢0 ⎥ = ⎢ 0 ⎥ − L ⋅ ⎢0 ⎥
⎢⎣ M z ⎥⎦ ⎢ ⎥ ⎢⎣ m z ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
⎣ M z iso ⎦ 0 0
avec x < x 1 : Ciso (x ) = C
x > x 1 : Ciso (x ) = 0

La seule sollicitation non nulle est la sollicitation moment de torsion C(x ) :


C ⋅ x1 C ⋅ (L − x1 )
avec x < x 1 : C(x ) = C + F = C − =
L L
C ⋅ x1
x > x 1 : C(x ) = 0 + F = −
L

8.2.5 -- calcul des déplacements, translations et rotations, sur appuis

GE

y L
x
G0
z

Page II.2-4 -- 52
rappel : Les déplacements élémentaires bloqués par les appuis G 0 et G E sont, dans le repère global G 0 xyz :
⎡ u 0 = 0⎤
⎢ x ⎥ ⎡ω 0 = 0 ⎤
- en G 0 : translations bloquées : ⎢ u 0 y = 0⎥ rotations bloquées : ⎢ x
ω = 0⎥⎥
⎢u = 0⎥ ⎣⎢ 0 y ⎦
⎣ 0z ⎦
- en G E : translation bloquée : uEy = 0 rotation bloquée : ω E x = 0
les déplacements sur appui libres sont les compléments :
translations : u E x , u E z
rotations : ω0z , ωE y , ωE z

• déformation des sections droites, rappel

les sections droites de la poutre étant repérées par l’abscisse curviligne « s » de leur centre de gravité sur la fibre
moyenne, la déformation des sections droites de la poutre est caractérisée par les vecteurs translation et rotation
→ →
différentielles : δ Λ (s ) et δ Ω(s ) tels que dans la déformation, le déplacement relatif de la section G (s + ds ) par
rapport à la section G (s ) se compose :

9 d’une translation δ Λ (s ).ds ,

9 d’une rotation δ Ω(s ).ds de centre G(s).
de composantes dans le repère local G(s)xyz de la section droite G(s) :

⎡δu x ⎤ ⎡ N E.S ⎤ →
⎡δωx ⎤ ⎡ C G.K ⎤
δ Λ (s ) : ⎢ δ u ⎥ = ⎢ V G.S + z .C G.K ⎥ δ Ω(s ) : ⎢δω ⎥ = ⎢M E.I ⎥
⎢ y ⎥ ⎢ y 1y T ⎥ ⎢ y⎥ ⎢ y y⎥
⎢⎣ δu z ⎥⎦ ⎢⎣ Vz G.S1z − y T .C G.K ⎥⎦ ⎢⎣ δωz ⎥⎦ ⎢⎣ M z E.I z ⎥⎦

• Formule de Bresse, rappel


G (s )
(C)

G (s 0) (s )
(s 0)

G'(s 0)
G'(s )
(C')

Les déplacements (translations, rotations) étant considérés infiniment petits, si dans la déformation due au

chargement, la section ( s0 ) de c. de g. G (s0 ) subit le déplacement composition de la translation Λ (s 0 ) et de la

rotation Ω(s 0 ) autour de son c.de g. G (s0 ) , la section (s ) de c. de g. G (s ) subit le déplacement qui se compose :

- d’une translation :
→ → → − − − − −→ s ⎡→ → − − − − −→ ⎤
Λ (s ) = Λ (s0 ) + Ω(s0 ) ∧ G (s0 )G (s )+ ∫s ⎢δΛ(ξ ) + δΩ(ξ ) ∧ G (ξ )G (s )⎥ ⋅ dξ
0
⎣ ⎦
→ → s →
- d’une rotation autour de son c. de g. G (s ) : Ω(s ) = Ω(s0 ) + ∫s δΩ(ξ ) ⋅ dξ
0

Propriété:
→ →
On note que les dérivées des fonctions vectorielles translation Λ (s ) et rotation Ω (s ) du déplacement ∏ (s ) de la
section banale G (s ) , dans la déformation, s’écrivent :
→ →
d Λ (s ) → → → d Ω (s ) →
= δ Λ (s ) + Ω (s ) ∧ t (s ) et = δ Ω (s )
ds ds

Expressions dans lesquelles t (s ) est le vecteur unitaire de la tangente orientée à la fibre moyenne.

Page II.2-4 -- 53
• Application à la structure étudiée

⎡ 0 ⎤ ⎡u E x ⎤ ⎡ 0 ⎤
→ → → ⎢ ⎥ → ⎢ ⎥ → ⎢ ⎥
(1) Dans le repère global G 0 xyz : Λ 0 = 0 Ω0 = ⎢ 0 ⎥ ΛE = ⎢ 0 ⎥ Ω E = ⎢ω E y ⎥
⎢ω0 ⎥ ⎢uE ⎥ ⎢ ωE ⎥
⎣ z⎦ ⎣ z⎦ ⎣ z⎦

(2) Les sollicitations sont toutes nulles sauf la sollicitation couple de torsion, d’où dans le repère global G 0 xyz qui
est aussi le repère local commun à toutes les sections droites :

⎡δu x ⎤ ⎡ 0 ⎤ →
⎡δωx ⎤ ⎡C(x ) G.K ⎤
δ Λ (x ) : ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ δ Ω(x ) : ⎢δω ⎥ = ⎢ ⎥
⎢δu y ⎥ = ⎢ z T .C(x ) G.K ⎥ ⎢ y⎥ ⎢ 0 ⎥
⎣⎢ δu z ⎦⎥ ⎣⎢− yT .C(x ) G.K ⎦⎥ ⎣⎢ δωz ⎦⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥
C ⋅ (L − x1 )
avec x < x 1 : C(x ) =
L
C ⋅ x1
x > x 1 : C(x ) = −
L
L
remarque : ∫ C(x ) ⋅ dx = 0
0
→ → L
L → → →
(3) formule de Bresse ⇒ Ω E = Ω 0 + ∫0 δΩ(x ) ⋅ dx ∫ C(x ) ⋅ dx = 0 ⇒ Ω E = Ω0
0
→ → → − −− → L⎡ → → − − −→ ⎤
Λ E = Λ 0 + Ω 0 ∧ G 0G E + ∫0 ⎢δΛ (x ) + δΩ(x ) ∧ G (x )G E ⎥ ⋅ dx
⎣ ⎦
⎡u E x ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡L⎤ L ⎡ ⎡ 0 ⎤ ⎡C(x ) GK ⎤ ⎡L − x ⎤ ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ ⎥ ⋅ dx
Dans le repère G 0 xyz : ⎢ 0 ⎥ = ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢ 0 ⎥ + ∫ ⎢ ⎢ z T ⋅ C(x ) GK ⎥ + ⎢ 0 ⎥ ⎢ ⎥⎥
⎢ u E ⎥ ⎢ω0 ⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ 0 ⎢ ⎢⎣− yT ⋅ C(x ) GK ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥
⎦ ⎣ ⎢ 0 ⎥⎦ ⎥⎦
⎣ z⎦ ⎣ z⎦ ⎣
L
⎡u E x ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡L⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
∫ C(x ) ⋅ dx = 0 ⇒ ⎢ 0 ⎥ = ⎢ 0 ⎥ ∧ ⎢⎢ 0 ⎥⎥ = ⎢⎢ω0 z ⋅ L⎥⎥ ⇒ u Ex = u Ez = 0 et ω0 z = 0
0 ⎢ u E ⎥ ⎢ω0 ⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ z ⎦ ⎣ z⎦
⎡ 0 ⎤ ⎡u E x ⎤
→ ⎢ ⎥ → → → ⎢ ⎥ → → →
(4) conclusion : Ω0 = ⎢ 0 ⎥ = 0 = Ω E ΛE = ⎢ 0 ⎥ = 0 et Λ0 = 0
⎢ ω0 ⎥ ⎢uE ⎥
⎣ z⎦ ⎣ z⎦
⇒ Tous les déplacements sur appuis, translations et rotations sont nuls.
⇒ l’état d’équilibre (réactions d’appui, contraintes déformations et sollicitations) est le même pour les
⎡u 0 x = 0 (bloqué nul)⎤ ⎡ ω0 x = 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
conditions d’appui suivantes : en G 0 ⎢ u0y = 0 ⎥ ⎢ ω0 y = 0 ⎥
⎢ u 0z = 0 ⎥ ⎢ ω libre ou bloqué⎥⎥
⎣ ⎦ ⎣⎢ 0 z ⎦
⎡ ⎤ ⎡ ⎤
⎢u E x libre ou bloqué⎥ ⎢ ωE x = 0 ⎥
en G E ⎢ uEy = 0 ⎥ ⎢ωE y libre ou bloqué⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ u E z libre ou bloqué ⎥ ⎢ ωE z libre ou bloqué ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
(5) conséquences

Soit une poutre continue, droite, dans l’espace, sur appuis isostatiques au moins.
Elle est encastrée en torsion sur 2 appuis successifs O et E.
Elle est soumise à des couples de torsion concentrés ou répartis sur la travée OE.
On néglige le gauchissement de torsion des sections droites.
Toutes les sollicitations sont nulles sauf les sollicitations de torsion dans les sections droites situées entre O et E.
Déformations et contraintes « ne franchissent pas » les sections droites O et E parce que on néglige le
gauchissement de torsion des sections droites.

Page II.2-4 -- 54
A
Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166

C
CAAL
LCCU
ULLA
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PARTIE II

STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS


DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.3 CALCUL AU « PREMIER ORDRE » - METHODE DES DEPLACEMENTS

SOMMAIRE

Chapitre II.3-1 Méthode des Déplacements-principe de la méthode

Chapitre II.3-2 Analyse préalable d’éléments poutres usuels dans leur base locale propre

Annexe au chapitre II.3-2 Récapitulation des analyses préalables d’éléments poutres dans leur base locale propre

Chapitre II.3-3 Méthode des déplacements-exemples de synthèse et EXERCICES CORRIGES


J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-3)-1.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.3 CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES DEPLACEMENTS
Rappel fondamental :
Les structures étudiées dans cette partie II.1 ont un comportement linéaire vis-à-vis des chargements c'est-à-dire que l’on adopte les hypothèses
suivantes (voir chapitre I-1) :
Hypothèse 1 : déplacements et déformations à l’équilibre sont infiniment petits,
Hypothèse 2 : le matériau constitutif a un comportement élastique linéaire.
Hypothèse 3 : le calcul est réalisé au premier ordre ; c'est-à-dire que les déplacements sont suffisamment petits pour qu’on puisse écrire
les équations d’équilibre statique appliquées à tout ou partie de la structure dans une géométrie unique indépendante du chargement (en
général la géométrie à vide)

Ces 3 hypothèses assurent un comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements. Cela signifie que :
si E est un effet quelconque dans la structure (déformation, déplacement, contrainte, réaction d’appui…), E(CH) sa valeur pour le cas de charges CH,
Si k est un scalaire quelconque, on a : E(k.CH) = k.E(CH)
Si CH1 et CH2 sont 2 cas de charges indépendants, on a : E(CH1+CH2) = E(CH1) + E(CH2)

xxxxxxxxxxxxxxxxxxx

CHAPITRE II.3-1 METHODE DES DEPLACEMENTS


PRINCIPE DE LA METHODE

Tout ce chapitre est consacré uniquement aux structures formées de poutres .


La structure banale étudiée est donc définie par sa fibre moyenne et par les caractéristiques géométriques et mécaniques
de ses sections droites ( fonctions scalaires de l’abscisse curviligne sur la fibre moyenne).

On retient donc toutes les hypothèses simplificatrices des structures à poutres, accompagnées de l’hypothèse des petits
déplacements et l’hypothèse du comportement élastique linéaire des matériaux et du calcul réalisé au premier ordre ;
On rappelle que ces 3 dernières hypothèses assurent le comportement élastique linéaire de la structure.

1 -- METHODE DES DEPLACEMENTS – EXEMPLE 1 SIMPLE D’INTRODUCTION

1.1 -- Hypothèses :

• Supposons connu le seul résultat suivant relatif à une barre bi-articulée, de section constante S et de longueur L :
∆L N
Sous l’action d’un effort normal N de traction l’allongement de la barre est ∆L tel que : =
L ES
N O L, S E N

1.2 -- Problème :

• Soit la structure plane, treillis réticulé (assemblage de barres bi-articulées sur les nœuds), chargée dans son plan,
suivante :

B L, S C

L, S LV2, S

A D

C’est un treillis réticulé plan constitué de 3 barres bi-articulées AB, BC, BD.

Page II.3-1 -- 1
• Le problème est de calculer les sollicitations dans les barres, dans les 2 cas de charges suivants :

Cas de charges (1) : Cas de charges (2) :


p

H B C B C

A D D
A

1.3 -- Résolution :

1.3.1 -- principe de la méthode :

• Compte tenu des hypothèses énoncées ci-dessus, on s’aperçoit que l’on saura calculer les sollicitations dans les
barres dès que l’on connaitra le déplacement (2 composantes de translation) du nœud B.

• On décompose donc la structure en éléments, les 3 barres bi-articulées AB, BC, BD.
Ces éléments sont reliés à l’extérieur par les noeuds d’appui A, C et D. Ils sont reliés entre eux par le nœud B.
Les noeuds de la décomposition sont donc A, B, C, D.

• Les noeuds de la modélisation ont pour rôle de transmettre des déplacements. On voit que les noeuds d’appui A,
C, D transmettent chacun 2 composantes de translation nulles ; par contre le nœud B transmet une translation non
nulle (2 composantes de translation non nulles). Ces 2 déplacements inconnus non nuls, d 1 et d 2 , transmis par le
nœud B sont les inconnues du problème; ce sont les inconnues cinématiques. On leur associe comme ci-dessous 2
directions d’efforts nodaux F1 et F2 .
y

d2 x
d1
C
F2 B

F1

A D

• Le principe de la méthode consiste à écrire l’équilibre statique du noeud B suivant les 2 directions d’efforts
F1 , F2 .

Page II.3-1 -- 2
1.3.2 -- Cas de charges (1) :

H B C

A D

1.3.2.1 -- bilan des efforts appliqués au nœud B suivant les 2 directions d’efforts nodaux F1 , F2 ,
dans la structure chargée :

⎡ F1 ⎤
Nous regroupons ces efforts dans un vecteur colonne : ⎢F ⎥
⎣ 2⎦

• efforts extérieurs donnés du chargement appliqués au noeud B suivant les 2 directions d’efforts F1 , F2 :
⎡H ⎤
⎢0⎥
⎣ ⎦

• actions des éléments sur le noeud B, dans la structure chargée, suivant les 2 directions d’efforts F1 , F2 :

⎡ 0 ⎤
o Actions de l’élément AB sur le nœud B : ⎢ ES ⎥
⎢⎣− L ⋅ d 2 ⎥⎦
⎡ ES ⎤
o Actions de l’élément BC sur le nœud B : ⎢− L ⋅ d 1 ⎥
⎢ 0 ⎥
⎣ ⎦
o Actions de l’élément BD sur le nœud B :

Dans le repère Oxy, soit :


→ ⎡d ⎤
* T le vecteur translation du nœud B de composantes ⎢ 1 ⎥ ,
⎣d 2 ⎦

* e le vecteur unitaire porté par BD orienté de B vers D. Les composantes du vecteur
→ ⎡ 2 2⎤
e sont : ⎢ ⎥
⎣⎢− 2 2⎦⎥

T
H B C

y
e
x

A D

Page II.3-1 -- 3
Le raccourcissement ∆L de la barre BD dans la structure chargée, est égal au produit scalaire
→ → → → 2
T ⋅ e : ∆L = T ⋅ e = ⋅ [d 1 − d 2 ]
2
ES ES → →
L’effort normal dans la barre BD (compté positif en compression) vaut : ⋅ ∆L = ⋅ T⋅ e
L 2 L 2

ES ⎡→ → ⎤ →
L’action de la barre BD sur le nœud B vaut donc : − ⋅ ⎢T⋅ e ⎥ ⋅ e
L 2 ⎣ ⎦
⎡ 2 ⎤
ES ⎢ ⎥
De composantes dans le repère Oxy : − ⋅ [d 1 − d 2 ]⋅ ⎢ 2 ⎥
2L ⎢ 2⎥
⎢⎣− 2 ⎥⎦
suivant les 2 directions d’efforts nodaux F1 , F2 , l’action de la barre BD sur le nœud B vaut :
⎡ 2 ⎤
⎢ ⎥

ES
⋅ [d1 − d 2 ] ⋅ ⎢ 2 ⎥ = − ES ⋅ ⎡⎢ 2 2 − 2 2⎤⎥ ⋅ ⎡ d1 ⎤
⎢ ⎥
2L ⎢ 2⎥ 2L ⎣⎢− 2 2 2 2 ⎦⎥ ⎣d 2 ⎦
⎢⎣− 2 ⎥⎦

- Récapitulation, en faisant la somme vectorielle des actions précédentes, on obtient, l’action des
éléments sur le noeud B suivant les 2 directions d’efforts F1 , F2 :

⎡ ES ES 2⎤ ⎡ 2⎤
⎢− ⋅ d1 − ⋅ [d 1 − d 2 ]⋅ ⎥ ⎢ d 1 + [d 1 − d 2 ]⋅ ⎥
⎢ L 2L 2 ⎥=− ES
⋅⎢ 4 ⎥ = − ES ⋅ ⎡⎢1 + 2 4 − 2 4 ⎤⎥ ⋅ ⎡ d 1 ⎤
⎢ ⎥
⎢ ES ES 2⎥ L ⎢ 2⎥ L ⎢⎣ − 2 4 1 + 2 4⎥⎦ ⎣d 2 ⎦
⎢⎣− L ⋅ d 2 + 2L ⋅ [d 1 − d 2 ]⋅ ⎥
2 ⎦ ⎢⎣d 2 − [d 1 − d 2 ]⋅ 4 ⎥⎦

1.3.2.2 -- Résolution du problème, équilibre statique du nœud B :

• L’équilibre statique du nœud B, dans la structure chargée, suivant les directions d’efforts nodaux F1 , F2 s’écrit
donc sous la forme matricielle suivante :

⎡H ⎤ ES ⎡1 + 2 4 − 2 4 ⎤ ⎡ d 1 ⎤ ⎡0⎤
⎢0⎥ − ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
⎣ ⎦ L ⎣⎢ − 2 4 1 + 2 4⎦⎥ ⎣d 2 ⎦ ⎣0⎦

⎡d ⎤
• Cette équation matricielle permet de calculer les inconnues cinématiques ⎢ 1 ⎥ .
⎣d 2 ⎦

⎡d ⎤
1.3.2.3 -- Connaissant ⎢ 1 ⎥ , calcul d’un effet quelconque dans la structure chargée :
⎣d 2 ⎦

• Sollicitations :
Les efforts normaux dans les barres du treillis (comptés positifs en compression) valent :
ES ES ES
N AB = − ⋅d2 N BC = ⋅ d1 N BD = ⋅ [d 1 − d 2 ]
L L 2L

• Réactions d’appui :
Connaissant les efforts normaux dans les barres, les équations d’équilibre statique des nœuds d’appui A, C, D
permettent de calculer les réactions d’appui.

Page II.3-1 -- 4
1.3.3 -- Cas de charges (2) :

1.3.3.1 -- bilan des efforts appliqués au nœud B suivant les 2 directions d’efforts nodaux F1 , F2 ,
dans la structure chargée :

B C

A D

⎡ F1 ⎤
Nous regroupons ces efforts dans un vecteur colonne : ⎢F ⎥
⎣ 2⎦

• efforts extérieurs donnés du chargement appliqués au nœud B suivant les 2 directions d’efforts F1 , F2 :
⎡0 ⎤
⎢0 ⎥
⎣ ⎦

• actions des éléments sur le nœud B, dans la structure chargée, suivant les 2 directions d’efforts F1 , F2 :

Pour calculer ces actions, on superpose deux états d’équilibre de la structure :

- état (1) : la structure est soumise aux charges extérieures qui sont directement appliquées aux éléments, les
⎡d ⎤
déplacements nodaux ⎢ 1 ⎥ , inconnues cinématiques, étant maintenus nuls,
⎣d 2 ⎦

- état (2) : la structure n’est soumise à aucune charge extérieure, on impose au nœud B les déplacements
⎡d ⎤
nodaux, inconnues cinématiques du problème ⎢ 1 ⎥ .
⎣d 2 ⎦

Remarque importante :

Nous appliquons ainsi le principe de superposition vu au chapitre I-1, expression du comportement linéaire d’une
structure vis-à-vis des cas de charges qui lui sont appliqués.
Ce principe s’applique à différents cas de charges d’une même structure.
Ainsi, de façon plus académique, on a en fait considéré la structure « intermédiaire » constituée de la structure
initiale dont les déplacements nodaux d 1 , d 2 sont bloqués nuls (le nœud B est considéré comme un nœud
d’appui bloquant le déplacement horizontal et le déplacement vertical), structure à laquelle on a appliqué les 2 cas
de charges :
- cas ce charges (1) :
charges extérieures directement appliquées aux éléments,
- cas ce charges (2) :
déplacements imposés au nœud d’appui B : d 1 , d 2
Fin de la remarque.

Page II.3-1 -- 5
∗ Etat (1) :
⎡0 ⎤
Actions de l’élément barre AB sur le noeud B dans l’état (1) : ⎢ ⎥ , aucune charge extérieure du chargement
⎣0 ⎦
n’est directement appliquée à la barre AB.
⎡0 ⎤
Idem : actions de l’élément barre BD sur le noeud B dans l’état (1) : ⎢ ⎥ , aucune charge extérieure du
⎣0 ⎦
chargement n’est directement appliquée à la barre BD.
⎡ 0 ⎤
Actions de l’élément barre BC sur le noeud B dans l’état (1) : ⎢ ⎥
⎣− pL 2⎦

∗ Etat (2) :

Dans l’état (2) les actions des éléments sur le noeud B, dans la structure chargée, suivant les 2
directions d’efforts F1 , F2 sont celles calculées au paragraphe 1.3.2.1 ci-dessus :

⎡ 0 ⎤
o Actions de l’élément AB sur le nœud B : ⎢ ES ⎥
⎢⎣− L ⋅ d 2 ⎥⎦
⎡ ES ⎤
o Actions de l’élément BC sur le nœud B : ⎢− L ⋅ d 1 ⎥
⎢ 0 ⎥
⎣ ⎦
⎡ 2 ⎤
ES ⎢ ⎥
o Actions de l’élément BD sur le nœud B : − ⋅ [d 1 − d 2 ]⋅ ⎢ 2 ⎥
2L ⎢ 2⎥
⎢⎣− 2 ⎥⎦
o Sommation : actions des éléments sur le noeud B dans l’état (2) suivant les 2 directions d’efforts
F1 , F2 :
ES ⎡1 + 2 4 − 2 4 ⎤ ⎡ d 1 ⎤
− ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
L ⎣⎢ − 2 4 1 + 2 4⎦⎥ ⎣d 2 ⎦

Récapitulation : En superposant les deux états d’équilibre de la structure état (1) + état (2), on obtient les actions des
éléments sur le nœud B, dans la structure chargée, suivant les 2 directions d’efforts F1 , F2 :

⎡ 0 ⎤ ES ⎡1 + 2 4 − 2 4 ⎤ ⎡ d 1 ⎤
⎢− pL 2⎥ − ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎣ ⎦ L ⎢⎣ − 2 4 1 + 2 4⎥⎦ ⎣d 2 ⎦

1.3.3.2 -- Résolution du problème, équilibre statique du nœud B :

• L’équilibre statique du nœud B, dans la structure chargée, suivant les directions d’efforts nodaux F1 , F2 s’écrit
donc sous la forme matricielle suivante :

⎡ 0 ⎤ ES ⎡1 + 2 4 − 2 4 ⎤ ⎡ d 1 ⎤ ⎡0⎤
⎢− pL 2⎥ − ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
⎣ ⎦ L ⎢⎣ − 2 4 1 + 2 4⎥⎦ ⎣d 2 ⎦ ⎣0⎦

⎡d ⎤
• Cette équation matricielle permet de calculer les inconnues cinématiques ⎢ 1 ⎥ .
⎣d 2 ⎦

Page II.3-1 -- 6
⎡d ⎤
1.3.3.3 -- Connaissant ⎢ 1 ⎥ , calcul d’un effet quelconque dans la structure chargée :
⎣d 2 ⎦
• Dans les hypothèses formulées ci-dessus, on a supposé que l’on connait le comportement des éléments de la
modélisation par une analyse systématique préalable. Cela signifie entre autres que l’on sait calculer un effet
quelconque dans un élément de la structure chargée à partir :
∗ des charges extérieures directement appliquées à l’élément considéré,

∗ des déplacements des noeuds frontières de l’élément considéré.

• Ainsi un effet quelconque dans un élément de la structure chargée s’obtient en superposant deux états
d’équilibre de l’élément considéré :

∗ état (1) : l’élément considéré est soumis aux charges extérieures qui lui sont directement appliquées les
déplacements nodaux de ses noeuds frontières étant maintenus nuls,

∗ état (2) : l’élément considéré n’est soumis à aucune charge extérieure, on impose à ses noeuds frontières,
les déplacements nodaux inconnues cinématiques que l’on a calculés.

• Sollicitations :

* état (1) :
Les sollicitations non nulles sont les sollicitations dans la barre BC. En prenant les conventions de signes de la
R. de M. la barre BC étant orientée de B vers C :
pL px (L − x )
N BC = 0 VBC (x ) = − px M BC (x ) =
2 2

B C

A D

* état (2) :
Les sollicitations non nulles sont les efforts normaux dans les barres du treillis (comptés positifs en
compression) qui valent :
ES ES ES
N AB = − ⋅d2 N BC = ⋅ d1 N BD = ⋅ [d 1 − d 2 ]
L L 2L

* sollicitations dans la structure chargée à l’équilibre, superposition état (1) + état (2) :
ES
N AB = − ⋅d2 VAB = 0 M AB = 0
L
ES pL px (L − x )
N BC = ⋅ d1 VBC (x ) = − px M BC (x ) =
L 2 2
ES
N BD = ⋅ [d 1 − d 2 ] VBD = 0 M BD = 0
2L

• Réactions d’appui :
Connaissant les sollicitations dans les barres, en particulier les efforts normaux et les efforts tranchants, les équations
d’équilibre statique des nœuds d’appui A, C, D permettent de calculer les réactions d’appui.

Page II.3-1 -- 7
2 -- METHODE DES DEPLACEMENTS – EXEMPLE 2 SIMPLE D’INTRODUCTION

2.1 -- Hypothèses :

• Supposons connus les résultats suivants relatifs à une poutre continue sur appuis simples, de section constante, à
trois travées égales P0 P1P2 P3 :

∗ les réactions f1 et f 2 sur les appuis intermédiaires P1 et P2 pour le cas de charge déplacement imposé v = 1
de l’appui P1 :

∗ les réactions d’appui R1 et R 2 des appuis intermédiaires P1 et P2 ainsi que le moment fléchissant M t au
milieu de la travée P0 P1 pour une densité de charge répartie p sur la travée P0 P1 ( M t est donné avec les
conventions de signes de la R. de M. la poutre étant orientée de P0 vers P1 ) :

13 ⋅ pL − pL 11 ⋅ pL2
R1 = R2 = Mt =
20 10 120

2.2 -- Problème :

• Soit la structure plane suivante constituée de quatre poutre croisées A 1A 2 , A 3A 4 , B1B3 , B2 B4 . C’est une
structure plane chargée perpendiculairement à son plan : charge répartie p sur la travée A 1N 1 et charge concentrée
R en N 4 .

Les liaisons entre poutres, aux points N i (i = 1,4) , sont des biellettes qui ne transmettent que le déplacement
vertical.
A 1N 1 = N 1N 2 = N 2 A 2 = A 3 N 3 = N 3 N 4 = N 4 A 4 = B1N 1 = N 1N 3 = N 3 B3 = B2 N 2 = N 2 N 4 = N 4 B4 = L

• Le problème est de calculer les sollicitations dans les poutres, en particulier, le moment de flexion au milieu de la
travée A 1N 1.

Page II.3-1 -- 8
2.3 -- Résolution :

2.3.1 -- principe de la méthode :

• Compte tenu des hypothèses énoncées ci-dessus, on s’aperçoit que l’on saura calculer les sollicitations dans les
poutres dès que l’on connaitra les déplacements verticaux des noeuds N1 , N 2 , N 3 , N 4 .
En effet, dans la structure en équilibre, l’état d’équilibre de l’une quelconque des poutres A i A j est défini par les
charges données du chargement qui lui sont directement appliquées et par les déplacements verticaux, vi et v j de
ses 2 nœuds intermédiaires Ni et N j :

vi
Ni vj
Nj

Ai Aj

Compte tenu du comportement linéaire des structures vis-à-vis des chargements, cet état d’équilibre peut être
atteint en superposant 3 états d’équilibre de la poutre continue à 3 travées associée :

vi
Ni vj
Nj

Ai Aj

Ni Nj Aj
Ai

vi
+
Ni

Nj Aj
Ai
+ vj
Nj

Ai Ni Aj

On connait ces 3 états d’équilibre par l’analyse préalable de l’élément poutre continue à 3 travées.
On connait par conséquent l’état d’équilibre de la poutre Ai A j considérée dans la structure initiale chargée.

Les inconnues du problème sont donc les déplacements verticaux des noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 .

Page II.3-1 -- 9
• On décompose donc la structure en quatre éléments, les quatre poutres A1A 2 , A 3A 4 , B1B3 , B2 B4 .
Ces éléments sont reliés à l’extérieur par les noeuds d’appui A 1 , A 2 , A 3 , A 4 , B1 , B2 , B3 , B4 . Ils sont reliés
entre eux par les noeuds N1 , N 2 , N 3 , N 4 .

Les noeuds de la décomposition sont donc A1 , A 2 , A 3 , A 4 , B1 , B2 , B3 , B4 , N1 , N 2 , N 3 , N 4 .

• Les noeuds de la modélisation ont pour rôle de transmettre des déplacements. On voit que les noeuds d’appui
A 1 , A 2 , A 3 , A 4 , B1 , B2 , B3 , B4 transmettent chacun 3 composantes de translation nulles ; par contre chacun
des noeuds N1 , N 2 , N 3 , N 4 transmet un déplacement vertical non nul. Les quatre déplacements verticaux
inconnus, non nuls, v1 , v 2 , v 3 , v 4 transmis par les noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 sont les inconnues du problème; ce
sont les inconnues cinématiques. On leur associe comme ci-dessous quatre directions d’efforts nodaux
F1 , F2 , F3 , F4 .

• Le principe de la méthode consiste à écrire l’équilibre statique des noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 suivant les quatre
directions d’efforts F1 , F2 , F3 , F4

2.3.2 -- bilan des efforts appliqués aux noeuds N1 , N 2 , N 3 , N 4 suivant les 4 directions
d’efforts nodaux F1 , F2 , F3 , F4 , dans la structure chargée :

⎡ F1 ⎤
⎢F ⎥
Nous regroupons ces efforts dans un vecteur colonne : ⎢ 2⎥
⎢ F3 ⎥
⎢ ⎥
⎣F4 ⎦

• efforts extérieurs donnés appliqués aux noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 suivant les quatre directions d’efforts
F1 , F2 , F3 , F4 :
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎣− R ⎦

• actions des éléments sur les noeuds N1 , N 2 , N 3 , N 4 , dans la structure chargée, suivant les quatre directions
d’efforts F1 , F2 , F3 , F4 :

Pour calculer ces actions, on superpose deux états d’équilibre de la structure :

- état (1) : la structure est soumise aux charges extérieures qui sont directement appliquées aux éléments, les
déplacements nodaux, inconnues cinématiques, étant maintenus nuls,

Page II.3-1 -- 10
- état (2) : la structure n’est soumise à aucune charge extérieure, on impose à ses noeuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4
⎡ v1 ⎤
⎢v ⎥
les déplacements nodaux, inconnues cinématiques du problème ⎢ 2⎥.
⎢v 3 ⎥
⎢ ⎥
⎣v 4 ⎦
Remarque importante :

Nous appliquons ainsi le principe de superposition vu au chapitre I-1, expression du comportement linéaire d’une
structure vis-à-vis des cas de charges qui lui sont appliqués.
Ce principe s’applique à différents cas de charges d’une même structure.
Ainsi, de façon plus académique, on a en fait considéré la structure « intermédiaire » constituée de la structure
initiale dont les déplacements nodaux v1 , v 2 , v 3 , v 4 sont bloqués nuls (les nœuds N 1 , N 2 , N 3 , N 4 sont
considérés comme des nœuds d’appui bloquant le déplacement vertical), structure à laquelle on a appliqué les 2
cas de charges :

- cas ce charges (1) :


charges extérieures directement appliquées aux éléments,

- cas ce charges (2) :


⎡ v1 ⎤
⎢v ⎥
déplacements ⎢ 2 ⎥ imposés aux nœuds d’appui N1 , N 2 , N 3 , N 4
⎢v 3 ⎥
⎢ ⎥
⎣v 4 ⎦
Fin de la remarque.

∗ Etat (1) :

Actions de l’élément A1A 2 sur les noeuds dans l’état (1) :

⎡− 13pL 20⎤ ⎡13pL 20⎤


⎢ pL 10 ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ = − ⎢ − pL 10 ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣ 0 ⎦

Aucune charge extérieure n’est directement appliquée aux trois autres éléments A 3A 4 , B1B3 , B2 B4 donc les
actions des éléments A 3A 4 , B1B3 , B2 B4 sur les noeuds dans l’état (1) sont nulles.

⎡− 13pL 20⎤ ⎡13pL 20⎤


⎢ pL 10 ⎥ ⎢ ⎥
D’où actions des éléments sur les noeuds dans l’état (1) : ⎢ ⎥ = − ⎢ − pL 10 ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣ 0 ⎦

∗ Etat (2) :

Page II.3-1 -- 11
v1 v2

f 1 .v1 f 2 .v1 f 2 .v2 f 1 .v 2

v1 v2

f 1 .v1 + f 2 .v2 f 2 .v1 + f 1 .v 2

- Actions de l’élément A1A 2 sur les noeuds dans l’état (2) :

⎡− f1 ⋅ v1 − f 2 ⋅ v 2 ⎤ ⎡ f1 f2 0 0⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢− f ⋅ v − f ⋅ v ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎢ 2 1 1 2 ⎥ = − ⎢f 2 f1 0 0⎥⎥ ⎢ v 2 ⎥

⎢ 0 ⎥ ⎢0 0 0 0⎥ ⎢ v 3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣0 0 0 0⎦ ⎣ v 4 ⎦

- Actions de l’élément A 3A 4 sur les noeuds dans l’état (2) :

⎡ 0 ⎤ ⎡0 0 0 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢ ⎥ ⎢
⎢ 0 ⎥ = − ⎢0 0 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ v 2 ⎥⎥

⎢− f1 ⋅ v 3 − f 2 ⋅ v 4 ⎥ ⎢0 0 f1 f 2 ⎥ ⎢v 3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− f 2 ⋅ v 3 − f1 ⋅ v 4 ⎦ ⎣0 0 f2 f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦

- Actions de l’élément B1B3 sur les noeuds dans l’état (2) :

⎡− f1 ⋅ v1 − f 2 ⋅ v 3 ⎤ ⎡ f1 0 f2 0⎤ ⎡ v 1 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥ = −⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢ v 2 ⎥

⎢ − f 2 ⋅ v1 − f 1 ⋅ v 3 ⎥ ⎢f 2 0 f1 0⎥ ⎢ v 3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣0 0 0 0⎦ ⎣ v 4 ⎦

- Actions de l’élément B2 B4 sur les noeuds dans l’état (2) :

⎡ 0 ⎤ ⎡0 0 0 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢− f ⋅ v − f ⋅ v ⎥ ⎢ 0 f 2 ⎥⎥ ⎢⎢ v 2 ⎥⎥
⎢ 1 2 2 4 ⎥ = − ⎢0 f 1 ⋅
⎢ 0 ⎥ ⎢0 0 0 0 ⎥ ⎢v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− f 2 ⋅ v 2 − f 1 ⋅ v 4 ⎦ ⎣0 f 2 0 f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦

- Récapitulation, en faisant la somme matricielle des actions précédentes, on obtient dans l’état (2),
les actions des éléments sur les noeuds suivant les quatre directions d’efforts F1 , F2 , F3 , F4 :

⎡2f 1 f2 f2 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤
⎢f 2f1 0 f 2 ⎥⎥ ⎢⎢ v 2 ⎥⎥
−⎢ 2 ⋅
⎢ f2 0 2f 1 f 2 ⎥ ⎢v 3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 f2 f2 2f 1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦

Page II.3-1 -- 12
Les actions des éléments sur les noeuds N1 , N 2 , N 3 , N 4 , dans la structure chargée, suivant les quatre
directions d’efforts F1 , F2 , F3 , F4 s’obtiennent en superposant les 2 états d’équilibre ci-dessus, l’état(1) et
l’état (2) et s’écrivent :

⎡13pl 20⎤ ⎡2f1 f 2 f 2 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤


⎢ − pl 10 ⎥ ⎢ f ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ − ⎢ 2 2f1 0 f 2 ⎥ ⋅ ⎢ v 2 ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ f2 0 2f1 f 2 ⎥ ⎢ v3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣ 0 f 2 f 2 2f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦

2.3.3 -- Résolution du problème, équilibre statique des noeuds :

• L’équilibre statique des noeuds N1 , N 2 , N 3 , N 4 , dans la structure chargée, suivant les directions d’efforts
F1 , F2 , F3 , F4 s’écrit donc sous la forme matricielle suivante :

⎡ 0 ⎤ ⎡13pl 20⎤ ⎡2f1 f2 f2 0 ⎤ ⎡ v1 ⎤ ⎡0⎤


⎢ 0 ⎥ ⎢ − pl 10 ⎥ ⎢ f 2f1 0 f2 ⎥ ⎢ v 2 ⎥ ⎢0⎥
⎢ ⎥−⎢ ⎥−⎢ 2 ⎥⋅⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ f2 0 2f1 f2 ⎥ ⎢ v 3 ⎥ ⎢0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− R ⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎣ 0 f2 f2 2f1 ⎦ ⎣ v 4 ⎦ ⎣0⎦

⎡ v1 ⎤
⎢v ⎥
Cette équation matricielle permet de calculer les inconnues cinématiques ⎢ ⎥ .
2

⎢v3 ⎥
⎢ ⎥
⎣v 4 ⎦

2.3.4 -- calcul d’un effet quelconque dans la structure chargée :

• Dans les hypothèses formulées au 1°/ ci-dessus, on a supposé que l’on connait le comportement des éléments
de la modélisation par une analyse systématique préalable. Cela signifie entre autres que l’on sait calculer un
effet quelconque dans un élément de la structure chargée à partir :

∗ des charges extérieures directement appliquées à l’élément considéré,

∗ des déplacements des noeuds frontières de l’élément considéré.

• Ainsi un effet quelconque dans un élément de la structure chargée s’obtient en superposant deux états
d’équilibre de l’élément considéré :

∗ état (1) : l’élément considéré est soumis aux charges extérieures qui lui sont directement appliquées les
déplacements nodaux de ses noeuds frontières étant maintenus nuls,

∗ état (2) : l’élément considéré n’est soumis à aucune charge extérieure, on impose à ses noeuds frontières,
les déplacements nodaux inconnues cinématiques que l’on a calculés.

• Calcul du moment de flexion au milieu de la travée A 1N1 (avec les conventions de signes de la R.de M. la
poutre étant orientée de A 1 vers N 1 :

On superpose deux états d’équilibre de l’élément A 1A 2 :

Page II.3-1 -- 13
∗ état (1) : l’élément A 1A 2 est soumis aux charges extérieures qui lui sont directement appliquées, charge
répartie p sur la travée A 1N1, les déplacements nodaux v1 et v 2 de ses nœuds frontières N1 et N 2 étant
11pL2
bloqués nuls. Dans cet état moment au milieu de A 1N 1 : M t1 =
120

∗ état (2) : l’élément A 1A 2 n’est soumis à aucune charge extérieure, on impose à ses noeuds frontières N 1 et
N 2 les déplacements nodaux calculés v1 et v 2 . Dans ce cas de charge, les actions F1′ et F2′ des noeuds N1
et N 2 sur l’élément A 1A 2 valent :

F1′ = f1 ⋅ v1 + f 2 ⋅ v 2 F2′ = f 2 ⋅ v1 + f1 ⋅ v 2

La réaction d’appui en A 1 vaut (équations de la statique) :


2 1 ⎛ 2f + f ⎞ ⎛ f + 2f 2 ⎞
R A1 = − ⋅ F1′ − ⋅ F2′ = −⎜ 1 2 ⎟ ⋅ v1 − ⎜ 1 ⎟ ⋅v
3 3 ⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎠ 2

Le moment au milieu de A 1N 1 vaut avec les conventions choisies :

L ⎡⎛ 2f + f ⎞ ⎛ f + 2f 2 ⎞ ⎤ L
M t 2 = R A1 ⋅ = − ⎢⎜ 1 2 ⎟ ⋅ v1 + ⎜ 1 ⎟ ⋅ v2 ⎥ ⋅
2 ⎣⎝ 3 ⎠ ⎝ 3 ⎠ ⎦ 2

∗ Finalement, le moment au milieu de la travée A 1N 1, dans la structure chargée vaut :


(superposition état (1) + état (2)) :

11pL2
Mt = Mt1 + Mt2 =
120
[ ]
− ( 2f1 + f2 ) ⋅ v1 + ( f1 + 2f2 ) ⋅ v2 ⋅
L
6

Page II.3-1 -- 14
3 -- METHODE DES DEPLACEMENTS--PRINCIPE DE LA METHODE

3.1 -- Principe général de la méthode, notations

Soit une structure à poutres, à comportement linéaire vis-à-vis des chargements, en équilibre sous des actions
extérieures données.

L’étude de cet état d’équilibre par la méthode des déplacements consiste :

1 - à décomposer la structure en éléments dont on connait le comportement par une analyse préalable.

Ces éléments sont reliés entre eux et à l’extérieur par des nœuds dont le rôle est de transmettre des déplacements
aux éléments.
Ces déplacements sont qualifiés de déplacements nodaux.

Les nœuds entre éléments transmettront des déplacements d’un élément à l’autre, inconnus.
Les nœuds de liaison avec l’extérieur sont des nœuds d’appui qui transmettrons des déplacements imposés (nuls ou
non), donnés du chargement.

2 – à identifier les déplacements nodaux et à leur associer des directions d’efforts nodaux.

L’analyse préalable de chaque élément est telle que l'on sait calculer (directement ou indirectement) un effet
quelconque (sollicitation, réaction d'appui, déplacement..) dans l’élément à partir :
- des charges extérieures qui lui sont directement appliquées
- et des déplacements nodaux de ses noeuds frontières.

Ainsi on saura calculer un effet quelconque dans la structure en équilibre dès que l’on connaitra ses déplacements
nodaux.
Le principe de la méthode consiste donc à prendre pour inconnues les déplacements nodaux de la structure
dans l’état d’équilibre considéré.

3 – à écrire, dans la structure à l’équilibre sous le cas de charges considéré, l’équilibre statique des nœuds,
suivant les directions d’efforts nodaux.

On obtient ainsi autant d’équations scalaires que d’efforts nodaux et donc que de déplacements nodaux.

Dans la structure à l’équilibre, les actions appliquées aux nœuds sont :


- les actions données du chargement directement appliquées aux nœuds : connues
- les actions des éléments sur les nœuds : inconnues
- les réactions d’appui

En conséquence l’analyse préalable minimale d’un élément de la discrétisation devra fournir ses actions sur ses
nœuds frontières ou les opposées de ces actions que sont les réactions d’appui des nœuds frontières, considérés
comme des appuis bloquant les déplacements nodaux, en fonction :
- des charges extérieures qui sont directement appliquées à l’élément,
- et des déplacements nodaux de ses noeuds frontières d’appui.

Les analyses préalables :


Les analyses préalables qu’on utilisera dans la suite, dans le cadre de l’étude de structures composées de poutres,
portent sur des éléments de poutres droites (fibre moyenne rectiligne) à plan moyen de caractéristiques mécaniques
constantes le long de la fibre moyenne, sur 2 appuis, articulés ou encastrés.

Ces études préalables sont réalisées au chapitre suivant (Ch II.3-2) par application de la méthode des forces.
Dans le cadre plus général du calcul par éléments finis, le principe général de la méthode est le même. On dispose par
contre d’une bibliothèque d’éléments beaucoup plus fournies avec des éléments de poutres, de plaques et coques et
d’éléments volumiques…

Page II.3-1 -- 15
3.1.1 -- Les déplacements nodaux

• Ce sont les déplacements transmis par les nœuds aux éléments.

• Les inconnues du problème sont donc les déplacements des noeuds ; mais pas tous les déplacements des noeuds,
en effet, le déplacement d'un noeud non transmis aux éléments adjacents ne nous intéresse pas car ce déplacement
ne génère aucun effet (sollicitation, déplacement..) dans l'un quelconque des éléments de la structure.
Les déplacements qui nous intéressent sont donc les déplacements transmis par les noeuds, aux éléments, ces
déplacements sont les déplacements nodaux de la discrétisation.

• On note enfin qu’il existe 2 types de nœuds :


- les nœuds qui relient les éléments entre eux et qui transmettent des déplacements non nuls
inconnus,
- les nœuds qui relient les éléments à l’extérieur ou nœuds d’appui, qui transmettent des
déplacements nuls ou imposés, données du chargement.

• On peut en conséquence faire une partition des déplacements nodaux en 2 sous ensembles :
- les déplacements transmis d’un élément à un autre, par des nœuds entre éléments,inconnus
qualifiés de inconnues cinématiques du problème,
- les déplacements connus, nuls ou imposés donnés du chargement, transmis par des nœuds d’appui
(liaison avec l’extérieur).

• Exemple :

Considérons la structure à plan moyen chargée dans son plan suivante :

A D
B C

E F

En supposant connues les analyses préalables d’éléments poutres (bi-articulée, articulée-encastrée, bi-encastrée),
une modélisation possible de la structure est :

∗ Eléments :
- poutre AB articulée à une extrémité, encastrée à l’autre,
- poutre BC bi-encastrée,
- poutre CD articulée à une extrémité, encastrée à l’autre,
- poutre BE articulée à une extrémité, encastrée à l’autre,
- poutre CF articulée à une extrémité, encastrée à l’autre.

∗ Noeuds : A, B, C, D, E, F.

∗ Déplacements nodaux :

A D
B C

E F

On constate que les 7 déplacements nodaux transmis par les noeuds d’appui A, D, E, F sont connus
nuls ou imposés et que les 6 déplacements nodaux transmis par les noeuds B et C sont non nuls et
inconnus, ce sont les inconnues du problème
Fin de l’exemple.

Page II.3-1 -- 16
3.1.2 -- Les efforts nodaux

• A chaque déplacement nodal est associé un effort nodal, une force associée à une translation, un moment
associé à une rotation, de même axe et de même direction.
Déplacements et efforts nodaux sont projetés dans une base commune (B) (voir ci-dessous).

• Les efforts nodaux sont les efforts (forces ou moments) d’interaction du système constitué par les nœuds.

Parmi les efforts nodaux, on distingue :


- Les efforts nodaux extérieurs qui sont les composantes, dans la base (B), des efforts concentrés du
chargement directement appliqués aux nœuds,
- Les efforts nodaux internes qui sont les composantes dans la base (B), des efforts internes
transmis par les nœuds aux éléments.

Parmi les efforts nodaux internes, on distingue :


- les efforts nodaux internes de la structure qui sont en chaque nœud, les composantes dans la base
(B), de la résultante et du moment résultant des efforts transmis par le noeud aux éléments
incidents
- les efforts nodaux internes d’un élément qui sont en chaque nœud, les composantes, dans la base
(B), de la résultante et du moment résultant des efforts transmis par le noeud à l’élément considéré.

3.1.3 -- Les bases de déplacements et efforts nodaux

• Soit N le nombre total de déplacements (et efforts) nodaux de la discrétisation. On dispose d'une certaine liberté
pour choisir l’ensemble des déplacements nodaux et efforts nodaux associés sur lequel on va travailler.
Cependant la résolution du problème passe par la détermination des déplacements nodaux inconnus.
La base minimale des déplacements et efforts nodaux que l'on doit retenir est donc la base des n déplacements
nodaux non nuls inconnus, les n inconnues cinématiques du problème. Ces déplacements nodaux sont associés à
des nœuds qui relient des éléments entre eux.

Cette base minimale s'appelle la base ordonnée réduite des déplacements nodaux.

En fonction du résultat à atteindre, cette base ordonnée réduite peut être complétée par tout ou partie des (N-n)
déplacements connus restants, associés à des nœuds d’appui.
Ces (N-n) déplacements restants sont connus :
- nuls quand ils sont associés à des appuis fixes,
- connus, donnés du chargement, représentant des déplacements d’appui imposés.

Soit p le nombre des déplacements nodaux connus, choisis parmi les (N-n), pour compléter la base ordonnée
réduite.

on obtient alors respectivement la base ordonnée complète (p = N-n) ou la base ordonnée réduite complétée (p<
N-n) des déplacements nodaux.

Exemple :
totalité des N déplacements nodaux n inconnues cinématiques exemple de base ordonnée réduite complétée
base ordonnée complète des déplacements nodaux base ordonnée réduite des déplacements nodaux des déplacements nodaux

A (E 3 ) (E 4) (E 5 ) D
B C
(E 1 ) (E2 )

E F

efforts nodaux
en base ordonnée complète en base ordonnée réduite en base ordonnée réduite
des déplacements nodaux des déplacements nodaux des déplacements nodaux

Page II.3-1 -- 17
3.1.4 -- Notations - rappel

• Soit (n+p) le nombre de déplacements nodaux et efforts nodaux ( (n + p ) ≤ N ) sur lesquels on va travailler, avec :
- n = nombre d’inconnues cinématiques, nombre de déplacements ou efforts nodaux liés à des
nœuds entre éléments,
- p = nombre de déplacements ou efforts nodaux, complémentaires, choisis parmi les (N-n)
déplacements et efforts nodaux restants, liés à des nœuds d’appui.

• Les (n+p) déplacements nodaux et les (n+p) efforts nodaux associés sont projetés sur une base commune
⎧→ ⎫
(B) = ⎨ e i ⎬
⎩ ⎭ i =1, (n + p )

e i est le vecteur unitaire porté par le déplacement nodal et l’effort nodal i (i = 1, n + p )
⎛ (B)n ⎞
La base (B) peut être décomposée et ordonnée en 2 « sous-bases » (B)n et (B)p , (B) = ⎜⎜ ⎟
(B) ⎟ telles que :
⎝ p⎠
- la base (B)n est associée aux n déplacements nodaux, inconnues cinématiques, transmis d’un élément à un
autre par les nœuds entre éléments :
⎧→ ⎫
(B)n = ⎨ e i ⎬
⎩ ⎭ i =1,n
- la base (B)p est associée aux p déplacements nodaux, connus, transmis (nuls ou imposés non nuls, connus)
de l’extérieur aux éléments par les nœuds d’appui :
⎧→ ⎫
(B)p = ⎨ e j ⎬
⎩ ⎭ j= n +1,n + p
• Les déplacements nodaux
⎡ ... ⎤
Ils sont projetés sur la base (B) suivant le vecteur colonne D = ⎢⎢Di ⎥⎥ = vecteur colonne des déplacements
⎢⎣ ... ⎥⎦
nodaux = vecteur colonne à (n+p) composantes dans la base (B) qu’on peut décomposer sur les 2 « sous-bases »
Dn
(B)n et (B)p D =
Dp
avec :

- D n vecteur colonne des n déplacements nodaux libres, inconnues cinématiques,


- D p vecteur colonne des p déplacements nodaux complémentaires choisis, connus, imposés par les appuis.

• Les efforts nodaux

• Les efforts nodaux extérieurs


⎡ ... ⎤
Fext = ⎢ Fi ⎥ vecteur colonne des efforts nodaux extérieurs, concentrés directement appliqués aux nœuds =
⎢ ⎥
⎢⎣ ... ⎥⎦
vecteur colonne à (n+p) composantes dans la base (B), qu’on peut décomposer sur les 2 « sous-bases » (B)n et
(B)p :
Fext n
Fext = avec :
Fext p

- Fext n vecteur colonne des n composantes sur (B)n des efforts extérieurs donnés du
chargement, connus, appliqués aux nœuds entre éléments,
- Fext p vecteur colonne des p composantes sur (B)p des réactions d’appui, inconnues.
Fext p = F appuis

Page II.3-1 -- 18
• Les efforts nodaux internes

- Fint = vecteur colonne des efforts nodaux internes de la structure = vecteur colonne à (n+p)
composantes dans la base (B), des actions des nœuds sur l’ensemble des éléments de la structure en
équilibre sous le cas de charges considéré,
Fint n
On pourra le décomposer sur les 2 « sous-bases » (B)n et (B)p : Fint =
Fint p

-
k
( )
Fint est le vecteur colonne des efforts nodaux internes de l’élément E k = vecteur colonne à (n+p)
composantes dans la base (B) des actions des nœuds sur l’élément (E ) dans la structure en équilibre
k

sous le cas de charges considéré,


Fint = ∑ Fint k est le vecteur colonne des efforts nodaux de la structure.
k
En vertu du principe d’action-réaction, dans la structure à l’équilibre :
L’action des éléments sur les nœuds, est le vecteur colonne à (n+p) composantes dans la base (B) : − Fint
( )
L’action de l’élément E k sur les nœuds, est le vecteur colonne à (n+p) composantes dans la base (B) : − Fint
k

• Dans la structure en équilibre, l’équilibre statique des nœuds s’écrit : Fext − Fint = 0

3.1.5 -- Principe de la méthode

• Les inconnues du problème sont :


- Les n inconnues cinématiques du vecteur colonne D n
- Les p réactions d’appui du vecteur colonne Fext p = F appuis

• Le principe de la méthode consiste à écrire l’équilibre statique des nœuds, dans la structure en équilibre, suivant
les directions d’efforts nodaux :
Dans la structure chargée, les nœuds sont en équilibre sous l’effet :
Fext n
- des efforts extérieurs appliqués : Fext =
F appuis

- des actions des éléments : − Fint

L’équilibre statique des nœuds s’écrit donc : Fext − Fint = 0

Avec : Fint = ∑ Fint k


k
On obtient ainsi un système linéaire de (n+p) équations à (n+p) inconnues, D n et Fext p = F appuis

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3.2 -- Mise en équation

3.2.1 -- Détermination du vecteur colonne Fint des efforts nodaux internes de la structure à
l’équilibre
• Le vecteur colonne Fint représente les efforts nodaux internes de la structure à l’équilibre, c’est à dire la
projection sur la base (B) des actions des nœuds sur les éléments, dans la structure à l’équilibre.

• Le comportement linéaire de la structure permet d’exprimer le vecteur colonne Fint en superposant 2 états
d’équilibre de la structure :

• état (1) : la structure est soumise à toutes les actions extérieures données du chargement, directement
Dn
appliquées aux éléments, l’ensemble des (n+p) déplacements nodaux D = étant bloqués nuls.
Dp

• état (2) : la structure n'est soumise à aucune action extérieure donnée, on impose aux noeuds les (n+p)
Dn
déplacements nodaux D = .
Dp

- D n vecteur colonne des n déplacements nodaux libres, inconnues cinématiques,


- D p vecteur colonne des p déplacements nodaux complémentaires choisis, connus,
associés à des nœuds d’appui, déplacements imposés, connus, du chargement.

• Remarque importante :

Nous appliquons ainsi le principe de superposition vu au chapitre I-1, expression du comportement linéaire d’une
structure vis-à-vis des cas de charges qui lui sont appliqués.
Ce principe s’applique à différents cas de charges d’une même structure.
Ainsi, de façon plus académique, on a en fait considéré la structure « intermédiaire » constituée de la structure
Dn
initiale dont tous les déplacements nodaux D = sont bloqués nuls (les nœuds de la discrétisation sont
Dp
tous considérés comme des nœuds d’appui, chacun d’eux bloquant ses déplacements nodaux associés), structure à
laquelle on a appliqué les 2 cas de charges :

- cas de charges (1), état (1) :


charges extérieures données du chargement, directement appliquées aux éléments,

- cas de charges (2), état (2) :


Dn
déplacements imposés aux nœuds d’appui D =
Dp
Fin de la remarque.

3.2.1.1 -- Etat (1) :


• On pose : Fint état1
= FD
FD est le vecteur colonne, dans la base (B), des (n+p) efforts nodaux internes de la structure actions des noeuds
sur les éléments, dans l'état (1).
k k
Avec : FD = Fint état1 = ∑ Fint état1 = ∑ FD
k k
k k
FD = Fint état1
est le vecteur colonne à (n+p) composantes dans la base (B), des efforts nodaux internes de
l’élément E ( ) , dans l'état (1).
k

FD n
• On peut décomposer FD sur les 2 « sous-bases » (B)n et (B)p : FD =
FD p

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3.2.1.2 -- Etat (2) :

• En vertu du comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements, l’état (2) est atteint par la
superposition de (n+p) états d’équilibre élémentaires.
L’état d’équilibre « j » (j = 1, (n+p)) correspond à l’ensemble des (n+p) déplacements imposés à la structure
D j = 1 , Dk = 0 ∀k ≠ j.

Dans l'état (2), en vertu du comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements, le vecteur colonne des
(n+p) efforts nodaux internes vaut : Fint état 2 = R ⋅ D
R est la matrice de rigidité de la structure relative à la base (B). C’est une matrice carrée ((n+p)*(n+p)).
Son terme banal Ri, j (i indice ligne, j indice colonne) est la valeur de l'effort nodal interne i , Fint i , dans la
structure totale, pour le champ de déplacements imposés D j = 1 , Dk = 0 ∀k ≠ j.
La matrice de rigidité R est symétrique, R i, j = R j,i .(théorème de réciprocité de Maxwell-Betti).

• Fint état 2 = ∑ Fint état


k
2
k
k
Fint état 2 étant le vecteur colonne à (n+p) composantes dans la base (B), des efforts nodaux de l’élément E k , ( )
dans l’état (2) .

k
Fint état 2 = R
k
⋅ D avec R
k
( )
matrice de rigidité de l’élément E k relative à la base globale (B), matrice carrée
symétrique ((n+p)*(n+p)). Son terme banal R ik, j (i indice ligne, j indice colonne) est la valeur de l'effort nodal

( )
k
interne i de l’élément E k , Fint i
, pour le champ de déplacements imposés D j = 1 , Dk = 0 ∀k ≠ j.

Remarque :
Si Di n’est pas un déplacement nodal d’un nœud frontière de l’élément E k , alors : ( ) R ik, j = R kj,i = 0 , ∀ j

• D’où : R ⋅ D = Fint état 2 = ∑ Fint état


k
2
=∑ R ⋅D
k
d’où : R = ∑Rk
k k k
⎛ (B)n ⎞
• La matrice de rigidité R peut être réorganisée suivant les 2 sous bases (B)n et (B)p , (B) = ⎜⎜ ⎟
(B) ⎟ , sous la
⎝ p⎠
R nn R np
forme : R =
R pn R pp

Et sous réserve que les (N − n ) déplacements nodaux imposés correspondants à des nœuds d’appui mettent la
structure sur appuis isostatiques au moins, la matrice de rigidité R nn (carrée n x n) relative à la base (B)n
associée aux déplacements nodaux libres, est régulière, inversible.

3.2.1.3 -- Superposition état(1) + état(2)

Dans la structure totale chargée, les efforts nodaux internes, actions des nœuds sur les éléments, s'obtiennent en
superposant l’état (1) et l’état (2) et valent donc :
Fint = Fint état1 + Fint état 2
Fint = FD + R . D

Page II.3-1 -- 21
3.2.2 -- Equation canonique de la méthode

• L’équilibre statique des noeuds suivant les (n+p) directions d’efforts nodaux se traduit donc par l’équation
matricielle canonique suivante : Fext − Fint = 0 soit :
Fext − FD − R . D = 0
• Cette équation matricielle peut se développer :

Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n =0
F appuis FD p R pn R pp D p

Cette équation matricielle constitue un ensemble de (n+p) équations linéaires, dans laquelle on retrouve :

- les caractéristiques géométriques et mécaniques de la structure discrétisée à travers sa matrice de


R nn R np
rigidité R = ,
R pn R pp

la matrice R nn est la matrice de rigidité de la structure relative à la base (B)n associées aux n
déplacements nodaux, inconnues cinématiques. On suppose que les (N-n) appuis élémentaires de
la structure la placent sur appuis isostatiques au moins. Dans ces conditions, la matrice R nn est
régulière, inversible.

- les actions extérieures données du chargement avec :


∗ Fext n vecteur colonne des n composantes sur (B)n des efforts extérieurs donnés du
chargement, appliqués aux noeuds,
∗ D p vecteur colonne des p déplacements nodaux imposés aux nœuds d’appui, données du
chargement.
FD n
∗ FD = représentatif des actions extérieures données directement appliquées aux
FD p
éléments. Ce vecteur colonne dépend aussi des caractéristiques géométriques et mécaniques
de la structure.

- Les (n+p) inconnues du problème :


∗ D n vecteur colonne des n déplacements nodaux libres, inconnues cinématiques,
∗ Fext p = F appuis vecteur colonne des p composantes sur (B)p des réactions d’appui,
inconnues.

• Résolution : cette dernière équation matricielle se décompose en 2 équations :

(1) Fext n − FD n − R nn ⋅ D n − R np ⋅ D p = 0

(2) F appuis − FD p
− R pn
⋅ Dn − R pp
⋅ Dp = 0

et comme la matrice R nn est inversible, on obtient :


−1
D n = R nn ⋅ ⎡ Fext n − FD n − R np ⋅ D p ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
F appuis = FD p + R pn ⋅ D n + R pp ⋅ D p

Page II.3-1 -- 22
3.3 -- Calcul d'un effet quelconque dans la structure chargée, à l’équilibre :

• Rappel : la structure a été initialement décomposée en éléments dont on connait le comportement par une analyse
systématique préalable.
( )
Ce calcul est donc mené dans l'élément concerné E k de la décomposition initiale.

• L'effet recherché dans l'élément E k ( ) de la structure totale chargée s'obtient en superposant deux états
( )
d'équilibre de l'élément E k :

( )
∗ état (A) : la sous-structure formée par l'élément E k seul est soumise aux actions extérieures données
qui lui sont directement appliquées, les déplacements nodaux de ses noeuds frontières étant bloqués
nuls.

( )
∗ état (B) : la sous structure formée par l'élément E k seul n'est soumise à aucune action extérieure ; on
impose à ses noeuds frontières les déplacements nodaux D , dont la part inconnue D n a été calculée
grâce à l'équation canonique.

• Remarque importante :

Dans certains cas, en s’appuyant sur l’hypothèse de déformations négligeables dans certains éléments, on est
amené à négliger certaines inconnues cinématiques Di (à les considérer nulles).

La méthode générale précédente de superposition (états (A) + (B)) ne permet pas alors d’atteindre les efforts
k
nodaux internes Fint
i
( )
(effort nodal interne suivant Fi dans l’élément E k ) dans les éléments, associés aux
inconnues cinématiques négligées, elles mêmes associées aux déformations négligées.
En effet ces efforts nodaux associés à des inconnues cinématiques considérées nulles ne sont pas nuls pour autant.

k′
Quand un tel effort nodal interne sera nécessaire pour calculer l’effet recherché, Fint (effort nodal interne suivant
i

Fi dans l’élément E ( )) :
k′

- on calculera par la superposition ci-dessus les efforts nodaux internes suivant Fi dans tous les
k
éléments : Fint k ≠ k′
i
- on écrira l’équilibre statique du nœud concerné suivant la composante d’effort nodal Fi :
k
Fext i − ∑ Fint i
=0 ∀ k
k

On constate immédiatement les limites de cette démarche quand pour négliger une inconnue cinématique, on est
amené à négliger les déformations correspondantes dans plusieurs éléments.
On ne peut plus, alors, calculer les efforts nodaux internes correspondants dans ces éléments car on ne dispose que
d’une seule équation scalaire d’équilibre.
Si ces efforts nodaux internes sont nécessaires pour calculer l’effet recherché il faudra revoir les hypothèses
retenues sur les inconnues cinématiques négligées.

Voir à ce sujet les exemples du chapitre II.3-3 ci-dessous et plus particulièrement son paragraphe 4 :
« généralisation de la méthode de calcul des efforts nodaux internes quand certaines inconnues cinématiques sont
négligées car associées à des deformations négligeables ».

Page II.3-1 -- 23
4 -- ASSEMBLAGE DU VECTEUR COLONNE Fint = FD + R ⋅ D

On réalise cet assemblage en écrivant : Fint = ∑ Fint k


k
( )
Le problème est donc de monter pour chaque élément E k de la discrétisation, dans la base (B) (dimension : <n+p>)
des déplacements (et efforts nodaux) de la discrétisation, le vecteur colonne des efforts nodaux de l’élément :
k k k
Fint = FD + R ⋅D

4.1 -- les bases de déplacements et efforts nodaux envisagées, relatives à l’élément E k ( )


4.1.1 -- les bases de la discrétisation / modélisation de la structure

(« n » déplacements nodaux inconnues cinématiques) + (« p » déplacements complémentaires d’appui)

( )
Les bases envisagées relatives à E k dans la modélisation retenue :

• la base globale (B) <n+p> des dép. nodaux D <n+p> de la discrétisation de l’ensemble de la structure
• ( ) ( )
la base locale Bk <q> des « q » dép nodaux Dk <q> de l’élément E k dans la modélisation retenue ;

D k est extrait de D

• ( )
la base locale complète B1k < q 1 > de la totalité des « q 1 » déplacements nodaux indépendants D1k de E k( )
( )
dans la modélisation ; de même dimension que la base locale propre de l’analyse préalable de E k

4.1.2 -- la base locale propre de l’analyse préalable

( )
Il s’agit de la base locale propre B′k < q 1 > de la totalité des « q 1 » dép. nodaux indep. D'k de l’analyse préalable de

(E ) :
k

′k = FD
Fint ′k + R ′k ⋅ D′k

Page II.3-1 -- 24
4.1.3 -- exemple

totalité des N déplacements nodaux n inconnues cinématiques

(E 1 ) (E2 ) (E 1 ) (E2 )

en négligeant les déformations d'effort normal dans la membrure supérieure

n = 4 inconnues cinématiques (n + p) = 4 + 1 = 5 déplacements nodaux retenus - base (B) <5>

(E 1 ) (E2 ) (E 1 ) (E2 )

élément (E 1 ) articulé - encastré base (B k) <3> base (B' k) <5> base (B1k) <5>

(E 1 ) (E 1 ) (E 1 )

élément (E 2 ) encastré - articulé sur appui fixe base (B k ) <2> base (B' k ) <3> base (B1k ) <3>

(E2 ) (E2 ) (E2 )

4.1.4 -- propriétés des bases de déplacements et efforts nodaux

• On désigne par {(B)}<n + p > l’espace vectoriel généré par la base (B) <n+p>,
de même : {( )}
l’EV B k <q > ( )
généré par la base Bk <q>
généré par la base (B )< q >
l’EV {(B )} k
1 <q1 >
k
1 1

généré par la base (B′ ) < q >


l’EV {(B' )} k
<q1 >
k
1

• {(B )} est un SSEV de l’EV {(B)}


k
<q > {(B )} ⊂ {(B)}
<n + p>
k
<q > <n +p>

• {(B )} est un SSEV de l’EV {(B )}


k
<q >
k
{(B )} ⊂ {(B )}
1 < q1 >
k
<q >
k
1 < q1 >

• Les 2 espaces vectoriels {(B )} et {(B' )}


k
1 < q1 >
k
sont confondus :
< q1 > {(B )} k
1 < q1 > {( )}
= B' k < q1 >

• Soit P la matrice de passage de la base (B′ ) à la base (B )


k k k
1

La matrice P k est une matrice (q1xq1 ) , dont les q1 vecteurs colonnes sont les composantes des q1 vecteurs

( )
unitaires de la base B1k dans la base B′k . ( )

Page II.3-1 -- 25
4.1.5 -- Correspondance entre les bases et propriétés

4.1.5.1 -- Définitions

• {(B )}
k
<q > ⊂ {(B)}< n + p > D ∈ {(B)} {( )} Dk ∈ Bk

⇒ γk <qx(n+p)> est la matrice de localisation de l’élément (E ) telle que k


Dk = γk ⋅ D
<qx1> = <qx(n+p)><(n+p)x1>
k
chaque ligne de la matrice γ ne comporte qu’un élément non nul égal à 1.

• {(B )}
k
<q > {( )}
⊂ B1k <q >
1
{( )}
D1k ∈ B1k Dk ∈ Bk {( )}
⇒ ∆k < q x q 1 > matrice de sélection de l’élément E k telle que ( ) D k = ∆k ⋅ D1k
<qx1> = <qx q 1 >< q 1 x1>
chaque ligne de la matrice ∆k ne comporte qu’un élément non nul égal à 1.

• {(B )}
k
1 < q1 > {( )}
= B' k <q >
1

⇒ ( )
Soit P k la matrice de passage de la base B′k à la base B1k : ( ) D′k = P k ⋅ D1k
< q 1 x1> = < q 1 x q 1 >< q 1 x1>
La matrice P k
est une matrice (q 1 xq 1 ) , dont les q1 vecteurs colonnes sont les composantes des q1

( )
vecteurs unitaires de la base B1k dans la base B′k . ( )
4.1.5.2 -- Propriétés

(1) : Soit V un vecteur de {(B)} de composantes V sur (B) <n+p> :

( )
V k = γ k ⋅ V = composantes sur Bk ⊂ (B) , de la projection de V sur Bk <q>

( )

(2) : Soit V k un vecteur de {(B )} ( {(B )}⊂ {(B)} ) de composantes V
k k k
sur (B ) <q> :
k


t
γ k ⋅ V k = composantes de V k sur (B) <n+p>

(3) : Soit V1 un vecteur de B1k{( )} de composantes V sur (B )< q > : 1
k k
1 1

V = ∆ ⋅ V = composantes sur (B ) ⊂ (B ), de la projection de V sur (B )<q>



k k k k k k
1 1 1

(4) : Soit V un vecteur de {(B )} ( {(B )}⊂ {(B )}) de composantes V dans (B ) :
k k k k
1
k k


∆ ⋅ V = composantes de V sur (B )
t
k k k k
1

Page II.3-1 -- 26
4.1.6 -- récapitulation de l’identification des bases

Discrétisation

Eléments E k ( )
k
Base (B) <(n+p)> des déplacements nodaux D et D et des efforts nodaux
Pour chaque élément E k ( )

( )
Base locale propre B′k < q 1 > ( )
base locale Bk <q> de E k ( ) (q ≤ q ) 1
de l’analyse préalable de E ( )
k
et ( q ≤ (n + p ) )
déplacements nodaux D ′ k déplacements nodaux D k

( ) ( )
base locale complète B1k < q 1 > de E k associée à la discrétisation
déplacements nodaux D1k

(B ) ⊂ (B )
k k
1 (B ) ⊂ (B)
k
(B ) = (B )∩ (B)
k k
1
<q> < q1 > <q> <(n+p)> <q> < q 1 > <(n+p)>

• ( )
Passage de Bk à (B) : γ k matrice de localisation <qx(n+p)> de l’élément E k : ( ) Dk = γk ⋅ D = γk ⋅ D
k

• ( ) ( )
Passage de B′k à B1k : P k matrice < q 1 x q 1 > de passage de B′k à B1k : ( ) ( ) D ′ k = P k ⋅ D1k

• ( ) ( )
Passage de B1k à Bk : ∆k matrice de sélection < q x q 1 > de l’élément E k : ( ) D k = ∆k ⋅ D1k

• Propriétés, rappel :

{( )}
Soit V k un vecteur de l’EV B k <q > avec : {(B )}
k
<q > ⊂ {(B)}< n + p >

{(Bk )}<q> ⊂ {(B1k )}<q > ≡ {(B'k )}<q >


1 1

V k les composantes de V k ( )
sur Bk : Vk

k t
sur (B) :
k k
V les composantes de V V = γ k ⋅ Vk

V1k les composantes de V k sur B1k : ( ) t
V1k = ∆k ⋅ V k

V′k les composantes de V k sur B'k : ( ) V′k = P k ⋅ V1k

Page II.3-1 -- 27
4.2 -- Expression des efforts nodaux internes de l’élément banal E k de la ( )
k k k
discrétisation : Fint = FD + R ⋅D

4.2.1 -- formulation 1

• On a donc identifié les 4 bases (et les 4 EV associés) dans lesquelles s’exprime le vecteur des efforts nodaux
( )
internes de l’élément E k dans la structure à l’équilibre.

• dans la base locale propre (de l’analyse préalable) B′k < q 1 > : ( )
D′ k ′k = FD
Fint ′k + R ′k ⋅ D′k

• dans la base locale complète (associée à la modélisation et à l’analyse préalable) B1k < q 1 > : ( )
k
D1k Fint = FDk + R 1k ⋅ D1k
1 1

D′k = P k ⋅ D1k
−1 −1 −1 −1
k
Fint = Pk ′k = P k
⋅ Fint ⋅ ⎡ F'kD + R ′k ⋅ D′k ⎤ = P k ′k + P k
⋅ FD ⋅ R ′k ⋅ P k ⋅ D1k
1 ⎢⎣ ⎦⎥

−1 −1
FDk = P k ′k
⋅ FD R 1k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k
1

• dans la base locale de l’élément (associée à la modélisation) Bk <q> : ( )


k
Dk Fint = FDk + R k ⋅ D k

D k = ∆k ⋅ D1k k
Fint = ∆k ⋅ Fint
k
1
<qx1> = < q x q 1 >< q 1 x1>
t
D1k = ∆k ⋅ D k = composantes sur B1k < q 1 > du vecteur D k ∈ Bk ( ) {( )} {(B )}
k
<q > {( )}
⊂ B1k <q >
1
t
k
Fint = ∆k ⋅ Fint
k
= ∆k ⋅ ⎡ FDk + R 1k ⋅ D1k ⎤ = ∆k ⋅ FDk + ∆k R 1k ⋅ ∆k D k
1 ⎢⎣ 1 ⎥⎦ 1

t
FDk = ∆k ⋅ FDk R k = ∆k R 1k ⋅ ∆k
1

• dans la base globale (de la modélisation) (B) <n+p> :


k k k
D Fint = FD + R ⋅D

Dk = γk ⋅ D
<qx1> = <qx(n+p)><(n+p)x1>
k t
Fint = γ k ⋅ Fint
k k
= composantes sur (B) <n+q> du vecteur Fint ∈ Bk {( )} {(B )} k
<q > ⊂ {(B)}< n + p >
t t t t
= γ k ⋅ ⎡ FDk + R k ⋅ D k ⎤ = γ k ⋅ FDk + γ k ⋅ R k ⋅ γ k ⋅ D
k
Fint = γ k ⋅ Fint
k
⎢⎣ ⎥⎦

k t k t
FD = γ k ⋅ FDk R = γk ⋅ Rk ⋅ γk

Page II.3-1 -- 28
k k k
• au final : Fint = FD + R ⋅D avec

k t −1 k t −1 t
FD = γ k ⋅ ∆k ⋅ P k ⋅ FD′k R = γ k ⋅ ∆k ⋅ P k ⋅ R ′k ⋅ P k ⋅ ∆k ⋅ γ k
<(n+p)x1> = <(n+p)xq>< q x q 1 >< q1xq1 >< q 1 x1>
<(n+p)x(n+p)> =
<(n+p)xq>< q x q 1 >< q1xq1 >< q1xq1 >< q1xq1 >< q 1 xq><qx(n+p)>

4.2.2 -- Formulation alternative 2

k t t t −1
Fint = γ k ⋅ Fint
k
= γ k ⋅ ∆k ⋅ Fint
k
= γ k ⋅ ∆k ⋅ P k ′k
⋅ Fint
1

k
Analyse préalable ⇒ F'int = F'kD + R ′k ⋅ D′k
t t
D′k = P k ⋅ D1k = P k ⋅ ∆k ⋅ D k = P k ⋅ ∆k ⋅ γ k ⋅ D

k k k
⇒ Fint = FD + R ⋅ D avec :

k t −1 k t −1 t
FD = γ k ⋅ ∆k ⋅ P k ⋅ FD′k R = γ k ⋅ ∆k ⋅ P k ⋅ R ′k ⋅ P k ⋅ ∆k ⋅ γ k

Page II.3-1 -- 29
4.3 -- Exemple

On considère la structure à plan moyen, chargée dans son plan, envisagée précédemment :

F F F

F F
/4 /4

Pour chaque élément, on néglige les déformations d’effort tranchant ; L est sa longueur, I l’inertie commune de
toutes ses sections droites par rapport à un axe normal au plan de la structure.
De plus on néglige les déformations d’effort normal dans la membrure supérieure.

k k k
Pour chaque élément, expression de Fint = FD + R ⋅D
′k = FD′k + R ′k ⋅ D′k
en fonction de son analyse préalable Fint

4.3.1 -- discrétisation, modélisation


totalité des N déplacements nodaux n inconnues cinématiques

(E 4)
(E 3) (E 5)
(E 1 ) (E2 )

en négligeant les déformations d'effort normal dans la membrure supérieure

n = 4 inconnues cinématiques (n + p) = 4 + 1 = 5 déplacements nodaux retenus - base (B) <5>


d1 d2 d4
(E 4) d3
(E 3) (E 5)
(E 1 ) (E2 ) (E 1 ) (E2 )

d5

élément (E1 ) articulé - encastré base (B k) <3> base (B' k) <5> base (B1k) <5>
d d2
1

(E 1 ) (E 1 ) (E 1 )

d5

élément (E 2 ) articulé sur appui fixe - encastré base (Bk ) <2> base (B' k ) <3> base (B1k ) <3>
d4
d3

(E2 ) (E2 ) (E2 )

⎡ d1 ⎤
⎢d ⎥
⎢ 2⎥ ⎡ d1 ⎤
D = ⎢d3 ⎥
⎢ ⎥
( )
élément E 1 : D k = ⎢⎢d 2 ⎥⎥ ( )⎡d ⎤
élément E 2 : D k = ⎢ 3 ⎥
⎢⎣d 5 ⎥⎦ ⎣d 4 ⎦
⎢d 4 ⎥
⎢d 5 ⎥
⎣ ⎦

Page II.3-1 -- 30
( )( )( )
4.3.2 -- pour les éléments E3 , E 4 , E 5 , formation directe de Fint
k
= FD
k
+ R
k
⋅D

• ( )
élément E 3 articulé – encastré
⎡ 11F 16 ⎤ ⎡ 3EI L3 − 3EI L2 0 0 0⎤
⎢− 3FL 16⎥ ⎢ 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢− 3EI L 3EI L 0 0 0⎥
k k
FD =⎢ 0 ⎥ R =⎢ 0 0 0 0 0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 0 0 0 0⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 0⎦
• ( )
élément E 4 encastré – encastré
⎡ F2 ⎤ ⎡ 12EI L3 6EI L2 − 12EI L3 6EI L2 0⎤
⎢ FL 8 ⎥ ⎢ 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 6EI L 4EI L − 6EI L2 2EI L 0⎥
k k
FD =⎢ F2 ⎥ R = ⎢− 12EI L3 − 6EI L2 12EI L3 − 6EI L2 0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢− FL 8⎥ ⎢ 6EI L2 2EI L − 6EI L2 4EI L 0⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 0⎦
• ( )
élément E 5 encastré - articulé

⎡ 0 ⎤ ⎡0 0 0 0 0⎤
⎢ 0 ⎥ ⎢0 0 0 0 0⎥⎥
k
⎢ ⎥ k

FD = ⎢ 11F 16 ⎥ R = ⎢0 0 3EI L 3EI L2
3
0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢3FL 16⎥ ⎢0 0 3EI L2 3EI L 0⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣0 0 0 0 0⎥⎦

( )
4.3.3 -- élément E1 encastré - articulé

base (B k) <3> base (B' k ) <5> base (B1k ) <5>


d d2 (5)
(3)
(5)
1 (4)
(3)
(4)
(E 1 )

d5 (1) (2) (1) (2)

4.3.3.1 -- ( ) ( )
analyse préalable dans la base B'k = B′1 < q 1 =5>

′k = FD
Fint ′k + R ′k ⋅ D′k

⎡ (1) ⎤
⎢(2 )⎥
⎢ ⎥
D' k = ⎢ (3)⎥
⎢ ⎥
⎢(4 )⎥
⎢⎣(5)⎥⎦

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 − ES L 0 0⎤ ⎡uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎢ O⎥ ⎢ 0 3EI L3 0 − 3EI L 3
3EI L ⎥⎥ ⎢ v O ⎥
2

⎢ H E ⎥ = ⎢− ES L 0 ES L 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ u E ⎥ = R ' k ⋅ D' k
⎢ ⎥ ⎢ 2⎥ ⎢ ⎥
R
⎢ E⎥ ⎢ 0 − 3EI L3 0 3EI L3 − 3EI L ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢M E ⎥ ⎢ 0 3EI L2 0 − 3EI L2 3EI L ⎥⎦ ⎢⎣ w E ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣

Page II.3-1 -- 31
⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 5F 16 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FDk
′ = ⎢HE ⎥ = ⎢ ⎥
0
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 11F 16 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ − 3FL 16⎥⎦

4.3.3.2 -- ( )
dans la base B1k < q 1 =5>
k
Fint = FDk + R 1k ⋅ D1k
1 1

⎡ (1) ⎤
⎢(2 )⎥
⎢ ⎥ −1
D 1k = ⎢ (3)⎥ D′k = P k ⋅ D1k k
Fint 1
= Pk k
⋅ F'int
⎢ ⎥
⎢(4 )⎥
⎢⎣ (5)⎥⎦
−1 −1
FDk = P k ′k
⋅ FD R 1k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k
1

( ) ( )
Matrice de passage de la base B′k à la base B1k : P k (vecteurs colonnes = vecteurs unitaires de B1k dans B′k ( ) ( )
⎡1 0 0 0 0⎤ ⎡1 0 0 0⎤
0
⎢0 1 0 0 0⎥⎥ ⎢0 1 0 0 0⎥⎥
⎢ −1 ⎢
D′k = P k ⋅ D1k Pk = ⎢0 0 2 2 2 2 0⎥ Pk = ⎢0 0 2 2 − 2 2 0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢0 0 − 2 2 2 2 0⎥ ⎢0 0 2 2 2 2 0⎥
⎢⎣0 0 0 0 1⎥⎦ ⎢⎣0 0 0 0 1⎥⎦

−1 −1
FDk = P k ′k
⋅ FD R 1k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k
1

4.3.3.3 -- dans la base Bk <3> ( )


k
Fint = FDk + R k ⋅ D k

⎡ (1) ⎤
⎢ ⎥
⎡ d1 ⎤ ⎡ 0 0 0 1 0 ⎤ ⎢(2 )⎥
Dk = ⎢⎢d 2 ⎥⎥ D k = ∆k ⋅ D1k = ⎢⎢0 0 0 0 1⎥⎥ ⋅ ⎢ (3)⎥
⎢ ⎥
⎢⎣d 5 ⎥⎦ ⎢⎣0 1 0 0 0⎥⎦ ⎢(4 )⎥
⎢⎣(5)⎥⎦

⎡0 0 0⎤
⎢0 0 1⎥⎥
⎡0 0 0 1 0 ⎤ ⎢
t
∆k ⋅ = ⎢⎢0 0 0 0 1⎥⎥ ∆k = ⎢0 0 0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣0 1 0 0 0⎥⎦ ⎢1 0 0⎥
⎢⎣0 1 0⎥⎦

t
k
Fint = ∆k ⋅ Fint
k
1
D1k = ∆k ⋅ D k

t
FDk = ∆k ⋅ FDk R k = ∆k R 1k ⋅ ∆k
1

Page II.3-1 -- 32
4.3.3.4 -- dans la base (B) <5>
k k k
Fint = FD + R ⋅D
⎡ d1 ⎤ ⎡ d1 ⎤
⎢d ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 2⎥ ⎡1 0 0 0 0 ⎤ ⎢ d 2 ⎥
D = ⎢d3 ⎥ Dk = γ k ⋅ D ⎢ ⎥
= ⎢0 1 0 0 0⎥ ⋅ ⎢ d 3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢d 4 ⎥ ⎢⎣0 0 0 0 1⎥⎦ ⎢d 4 ⎥
⎢d 5 ⎥ ⎢d 5 ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
⎡1 0 0⎤
⎢0 0⎥⎥
⎡1 0 0 0 0 ⎤ ⎢ 1
t
γ k
= ⎢⎢0 1 0 0 0⎥⎥ γ k
= ⎢0 0 0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣0 0 0 0 1⎥⎦ ⎢0 0 0⎥
⎢⎣0 0 1⎥⎦
k t
Fint = γ k ⋅ Fint
k

k t k t
FD = γ k ⋅ FDk R = γk ⋅ Rk ⋅ γk

( )
4.3.4 -- élément E 2 encastré – articulé sur appui fixe

base (B k ) <2> base (B' k ) <3> base (B1k ) <3>


d4 (3)
d3 (2) (3)
(1) (2)
(1)
(E2 )

4.3.4.1 -- ( ) ( )
analyse préalable dans la base B'k = B′1 < q 1 =3>

′k = FD′k + R ′k ⋅ D′k
Fint

⎡ (1) ⎤
D' k
= ⎢⎢(2 )⎥⎥
⎢⎣ (3)⎥⎦

⎡ H0 ⎤ ⎡ES L 0 0 ⎤ ⎡ u0 ⎤
⎢R ⎥ = ⎢ 0 3EI L 3EI L2 ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢ v0 ⎥⎥ = R 'k ⋅ D'k
3
⎢ 0⎥ ⎢
⎢⎣M 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 3EI L2 3EI L ⎥⎦ ⎢⎣ w 0 ⎥⎦

⎡ H0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
FD′k = ⎢⎢ R 0 ⎥⎥ = ⎢⎢ 11F 16 ⎥⎥
⎢⎣M 0 ⎥⎦ ⎢⎣3FL 16⎥⎦

Page II.3-1 -- 33
4.3.4.2 -- ( )
dans la base B1k < q 1 =3>
k
Fint = FDk + R 1k ⋅ D1k
1 1

⎡ (1) ⎤
−1
D1k = ⎢⎢(2)⎥⎥ D′k = P k ⋅ D1k k
Fint 1
= Pk k
⋅ F'int
⎢⎣ (3)⎥⎦
−1 −1
FDk = P k ′k
⋅ FD R 1k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k
1

( ) ( )
Matrice de passage de la base B′k à la base B1k : P k (vecteurs colonnes = vecteurs unitaires de B1k dans B′k ( ) ( )
⎡ 2 2 − 2 2 0⎤ ⎡ 2 2 2 2 0⎤
k ⎢ ⎥ k
−1 ⎢ ⎥
D ′k = P k
⋅ D1k P =⎢ 2 2 2 2 0⎥ P = ⎢− 2 2 2 2 0⎥
⎢ 0 0 1⎥ ⎢ 0 0 1⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦

−1 −1
FDk = P k ′k
⋅ FD R 1k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k
1

4.3.4.3 -- ( )
dans la base Bk <2>
k
Fint = FDk + R k ⋅ D k

⎡ (1) ⎤
⎡d ⎤ ⎡d 4 ⎤ ⎡0 1 0⎤ ⎢ ⎥
= ⎢ 4⎥ ⎥ ⋅ ⎢(2)⎥
k k k k
D D = ⎢ ⎥ = ∆ ⋅ D1 = ⎢
⎣d 5 ⎦ ⎣d 5 ⎦ ⎣0 0 1⎦ ⎢ (3)⎥
⎣ ⎦
⎡0 0⎤
⎡0 1 0⎤ t
k
∆ ⋅= ⎢ ⎥ ∆k
= ⎢⎢1 0⎥⎥
⎣0 0 1 ⎦ ⎢⎣0 1⎥⎦
t
k
Fint = ∆k ⋅ Fint
k
1
D1k = ∆k ⋅ D k

t
FDk = ∆k ⋅ FDk R k = ∆k R 1k ⋅ ∆k
1

4.3.4.4 -- dans la base (B) <5>


k k k
Fint = FD + R ⋅D
⎡ d1 ⎤ ⎡ d1 ⎤
⎢d ⎥ ⎢d ⎥
⎢ 2⎥ ⎡0 0 1 0 0⎤ ⎢ ⎥
2
D = ⎢d3 ⎥ Dk = γ k ⋅D =⎢ ⎥ ⋅ ⎢ d 3⎥
⎢ ⎥ ⎣ 0 0 0 1 0 ⎦ ⎢d ⎥
⎢d 4 ⎥ ⎢ 4⎥
⎢d 5 ⎥ ⎢d 5 ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
⎡0 0⎤
⎢0 0⎥⎥
⎡0 0 1 0 0 ⎤ t ⎢
γk = ⎢ ⎥ γk = ⎢1 0⎥
⎣0 0 0 1 0 ⎦ ⎢ ⎥
⎢0 1⎥
⎢⎣0 0⎥⎦
k t
Fint = γ k ⋅ Fint
k

k t k t
FD = γ k ⋅ FDk R = γk ⋅ Rk ⋅ γk

Page II.3-1 -- 34
4.4 -- Démarche interprétative simplifiée

La méthode précédente qualifiée de formelle ou « académique » est systématique et se prête aux calculs informatiques.

Dans le cadre de calculs « manuels » son application est lourde et on pourra la simplifier par une méthode interprétative
k
permettant de passer directement des efforts nodaux internes Fint1
k
= FDk1 + R1k ⋅ D1k de la base B1 aux efforts ( )
k k k
nodaux internes Fint = FD + R ⋅ D de la base (B).

• Rappel :
( )
efforts nodaux internes de l’élément E k dans la base globale (B) : Fint
k
= FD
k
+ R
k
⋅D

( ) k k k k
efforts nodaux internes de E k exprimés dans sa base locale complète B1k < q 1 > : Fint1 = FD1 + R1 ⋅ D1 ( )
D = vecteur colonne des (n+p) deplacements nodaux de la modélisation de l’ensemble de la structure dans la base
globale (B) :
⎡ ... ⎤
D = ⎢⎢Di ⎥⎥
⎢⎣ ... ⎥⎦
<n + p>

( ) ( )
la base locale Bk <q> de l’élément E k est la base des « q » dép nodaux Dk <q> de l’élément E k dans la ( )
modélisation retenue. Dk est extrait de D et on a :

{(B )}⊂ {(B)}


k
{(B )}⊂ {(B )}
k k
1 (B ) = (B) ∩ (B )
k k
1

k
4.4.1 -- montage du vecteur colonne FD (dans la base (B))
⎡ ... ⎤
= ⎢⎢FDk i ⎥⎥
k
FD
⎢⎣ ... ⎥⎦
• D i ∉ Bk ( ) (D i n’est pas un déplacement nodal d’un nœud frontière de l’élément E k ) ( ) ⇒ FDk i = 0

• Di ∈ (B ) ( D
k
i est un déplacement nodal d’un nœud frontière de l’élément E k ) ( )
⇒ {( )}
FDk i = composante de FDk1 ( ∈ B1k ) relative à Di

4.4.2 -- montage de la matrice R


k
( )
matrice de rigidité de E k dans la base (B)
⎡... ⎤
= ⎢⎢... R ijk ...⎥⎥
k
R
⎢⎣... ⎥⎦
détermination de son terme banal R ijk :

• ( ) et D ∈ (B ) ( ⇔ D , D ∈ (B ) ) ⇒ R = valeur de l’effort nodal interne F


D i ∈ Bk j
k
i j
k 2 k
ij i de
l’élément (E ) dans la structure totale soumise aux déplacements imposés D = 1 , D = 0 ∀ m ≠ j
k
j m

( )
R ijk = valeur de l’effort nodal interne Fi de l’élément E k soumis aux déplacements imposés D j = 1 ,

Dm = 0 ∀ m ≠ j
D’où : R ijk = terme correspondant de R1k matrice de rigidité de E k dans la base B1k ( ) ( )
• D i , D j ∉ Bk ( ) 2
⇒ R ijk = 0

Page II.3-1 -- 35
4.5 -- Organigramme de la démarche, option formelle (1) et option interprétative (2)

( )
Dans la base B′k < q 1 >
analyse préalable ⇒ R ′k et FD′k

passage à la base B1k < q 1 >( )


−1 −1
R 1k = P k ⋅ R′k ⋅ P k FDk1 = P k ⋅ FD′k

passage à la base Bk <q> ( )


option formelle (1) option interprétée (2)

⎡ ... ⎤
t
= ⎢⎢FDk i ⎥⎥
k k k
R = ∆ ⋅ R1k ⋅ ∆ k
>> A partir du vecteur FDk1 , on forme le vecteur FD
⎢⎣ ... ⎥⎦

FDk = ∆k ⋅ FDk1 de la base (B), terme à terme :

D i ∉ Bk( ): FDk i = 0

Di ∈ (B ) : F
k k
Di = composante de FDk1 relative à Di

>> A partir de la matrice R1k , on forme la matrice

⎡... ⎤
= ⎢... R ij ...⎥⎥ de la base (B), terme à terme :

k k
Passage à la base (B) R
⎢⎣... ⎥⎦
k t
R = γk ⋅ R k ⋅ γk D i , D j ∈ Bk ( )2
: R ijk = terme correspondant de R1k

k t
FD = γ k ⋅ FDk Di , D j ∉ (B )
k 2
: R ijk = 0

k k k
D’où : Fint = FD + R ⋅D

Page II.3-1 -- 36
5 -- ELEMENT POUTRE DROITE OE, PASSAGE DE LA BASE B′k ( ) A LA BASE (B ) k
1

5.1 -- Poutre dans l’espace

• Le long de la poutre, la section droite a des caractéristiques mécaniques constantes en particulier des directions
d’axes principaux d’inertie constantes. Il est évident que l’analyse préalable de cet élément sera menée dans le
repère Oxyz , Ox étant porté par la fibre moyenne de la poutre Oy et Oz étant portés par les directions constantes
des axes principaux d’inertie.
Plus précisément, dans l’analyse préalable, les déplacements nodaux et les efforts nodaux seront pris, en O dans le
( )
repère Oxyz, en E dans le repère Exyz, pour constituer la base locale propre B′k des q1 déplacements et des q1
efforts nodaux.
Remarque :
- pour une poutre bi-encastrée totalement : q1 = q1 max = 12
- pour une poutre bi-articulée totalement : q1 = 6
( )
Base locale propre B′k dimension < q1 > ( )
base locale complète B1k dimension < q1 >
y yE
x
zE E xE
E z yO
y
xO
O
O z
zO

• Dans la modélisation globale de la structure considérée, les déplacements nodaux et les efforts nodaux sont pris en
compte, en O dans le repère OX O YO Z O , en E dans le repère EX E YE Z E , c’est à dire dans la base locale complète
(B ) associée à la discrétisation.
k
1

Pk
( ) ( )
est la matrice < q 1 x q 1 > de passage de B′k à B1k .

• ( )
Dans la discrétisation retenue de la structure considérée, on ne retient en fait, dans la base locale Bk associée,
que q déplacements nodaux parmi les q1 précédents de la base locale complète ( ); q≤q
B1k 1

5.2 -- Poutre plane chargée et déformée dans son plan

• Exemple :

Reprenons l’exemple d’une structure plane chargée dans son plan, déja envisagée :

Les éléments retenus dans la modélisation étant les poutres AB, BC, CD, BE et CF:

Page II.3-1 -- 37
Quelle que soit la base, ordonnée réduite ou ordonnée réduite complétée des déplacements nodaux choisie, on voit
que les matrices de rigidité des poutres AB, BC, CD seront faciles à déterminer à partir de leur analyse préalable;
par contre celles des poutres BE et CF nécessiteront un changement de base.

• Dans le chapitre qui suit, on trouvera les analyses préalables du comportement de quelques éléments simples,
poutres rectilignes planes, chargées dans leur plan, en castrées ou articulées sur leurs noeuds frontières.

Pour chacun de ces éléments simples, on définit :

( )
∗ la base locale propre des déplacements et efforts nodaux B′k ,
∗ la matrice de rigidité R ′k relative à cette base locale propre,

∗ la méthode de détermination du vecteur colonne FD′k des efforts nodaux repérés dans la base

( )
locale propre B′k , dûs aux actions extérieures appliquées à l’élément, les déplacements nodaux
de ses noeuds frontières étant bloqués nuls.
( )
∗ la matrice de changement de base de passage de la base locale propre B′k à la base locale
complète ( ) associée à la base globale (B) de la discrétisation.
B1k

>>>

Page II.3-1 -- 38
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-3)-2.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.3 CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES DEPLACEMENTS
Rappel fondamental : structures à comportement élastique linéaire

CHAPITRE II.3-2 ANALYSE PREALABLE D’ELEMENTS POUTRES USUELS


DANS LEUR BASE LOCALE PROPRE

1 -- POUTRE BI-ENCASTREE PLANE, RECTILIGNE, CHARGEE DANS SON PLAN, DE


CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES ET MECANIQUES CONSTANTES

( )
L’élément E k est donc une poutre bi-encastrée plane et chargée dans son plan Oxy, de longueur L et de section
constante.
Les axes principaux d’inertie des sections droites de la poutre ont des directions constantes, Oy et Oz.

( )
1.1 -- Base locale propre B′ k des déplacements et efforts nodaux:

y y
x x

O z z
E
• Les noeuds de la structure sont : O et E.

• Les déplacements et les efforts nodaux sont pris dans chacun des deux repères Oxyz et Exyz affectés
respectivement à chacun des deux noeuds O et E.
Ox et Ex sont confondus avec l’axe longitudinal, fibre moyenne de la poutre.
Oy et Oz sont dirigés suivant les axes principaux d’inertie de la section d’extrémité O et forment avec Ox un
trièdre orthonormé direct. De mème pour Ey et Ez.

La poutre étant rectiligne, de caractéristiques géométriques constantes, le repère Exyz se déduit du repère Oxyz par
−→
une translation OE . Le plan de la structure et du chargement est le plan Oxy, c’est aussi le plan Exy.

La structure étant plane chargée dans son plan OExy, la forme générale des déplacements transmis par les
⎡u⎤ ⎡0⎤
noeuds frontières O et E est la suivante : translation = ⎢⎢ v ⎥⎥ ; rotation = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ .
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ w ⎥⎦
Les déplacements nodaux sont donc constitués, pour chacun des noeuds O et E, de deux composantes de
⎡u⎤
translation ⎢ ⎥ suivant les axes x et y et d’une composante de rotation w suivant l’axe z.
⎣v ⎦
De même les réactions d’appui à chaque nœud sont constituées de 2 composantes de translation H et R et d’une
composante de moment d’encastrement M autour de l’axe « z » normal au plan de la structure.
Finalement :

y
M0 ME
x

H0 HE
w0 R0 RE wE
v0 vE
u0 uE

Page II.3-2 -- 1
⎡Ox ⎤
⎢Oy ⎥
⎢ ⎥
( )
La base B′ k locale propre de l’élément peut donc se synthétiser comme suit : B′k ( ) ⎢ Oz ⎥
=⎢ ⎥
⎢ Ex ⎥
⎢ Ey ⎥
⎢ ⎥
⎣ Ez ⎦
⎡ uO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢w ⎥ ⎢M ⎥
déplacements nodaux : D′ = ⎢ O ⎥ efforts nodaux associés : F′ = ⎢ O ⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢ vE ⎥ ⎢RE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ w E ⎥⎦ Oxyz ⎢⎣ M E ⎥⎦ Oxyz
Exyz Exyz

• Le problème est de déterminer ces efforts nodaux, actions des nœuds O et E sur la poutre, (les réactions d’appui),
pour les cas de charges suivants :
- cas de charges type (1) : actions extérieures données appliquées à la poutre les déplacements
nodaux D ′ étant bloqués nuls,
- cas de charges type (2) : champ de déplacements nodaux imposés D′

1.2 -- Matrice de rigidité R ′ et vecteur colonne FD′k dans la base locale propre B′k
k
( )
• Soit donc une poutre bi-encastrée plane et chargée dans son plan Oxy, de longueur L , de section constante de
caractéristiques mécaniques suivantes :
- module de déformation longitudinal : E
- aire de la section droite : S
- inertie de la section droite autour de Oz : I

Elle est soumise à des actions extérieures données appliquées dans son plan :
- charges,
- variations dimensionnelles,
- déplacements d’appui imposés u O , v O , w O , u E , v E , w E .

On néglige les déformations d’effort tranchant.

• Le problème est de déterminer les réactions d’appui H O , R O , M O , H E , R E , M E :

y
x
M0 ME

H0 O + variations E HE
dimensionnelles
w0 R0 RE wE
v0 éventuelles vE
u0 uE

Page II.3-2 -- 2
• L’étude est faite par la méthode des forces. La structure est 3 fois hyperstatique.
La structure isostatique associée est obtenue en faisant une coupure totale en E :
- Les inconnues hyperstatiques sont : F1 , F2 , F3 .
- Les déplacements isostatiques associés sont : δ1 ,δ 2 ,δ 3 .

Structure isostatique associée :


y F3
x F2 3
F1 2

O E 1

1.2.1 -- Expression générale des réactions d’appui H O , R O , M O , H E , R E , M E :

H E = F1 R E = F2 M E = F3

de même : δ1 = u E δ2 = vE δ3 = w E

Soit H Oiso , R Oiso , M Oiso les réactions d’appui de la structure isostatique associée soumise aux actions extérieures
données non compris les déplacements imposés u O , v O , w O , u E , v E , w E et les variations dimensionnelles.

y
x
M 0 iso

H 0 iso
O E
R 0 iso

−H O iso ,−R O iso ,−M O iso sont les éléments de réduction en O des charges extérieures appliquées à la poutre.
Les équations d’équilibre statique de la poutre bi-encastrée soumise à toutes les actions extérieures données s’écrit :

H O + H E − H O iso = 0
R O + R E − R O iso = 0
M O + M E + L ⋅ R E − M O iso = 0

⎡ H 0 ⎤ ⎡ H 0 iso ⎤ ⎡ − 1 0 0⎤
⎢ R ⎥ ⎢R ⎥ ⎢ 0 −1 0 ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 iso ⎥ ⎢ ⎥ ⎡H ⎤
⎢ M 0 ⎥ ⎢ M 0 ⎥ ⎢ 0 − L − 1⎥ ⎢ E ⎥
⎢ ⎥ = ⎢ iso ⎥ + ⎢ ⎥ ⋅ RE ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 1 0 0⎥ ⎢
⎢ M E ⎥⎦
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 1 0⎥ ⎣
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 1 ⎥⎦

Reste à calculer H E , R E , M E c’est à dire les inconnues hyperstatiques F1 , F2 , F3 .

Page II.3-2 -- 3
1.2.2 -- Matrice de souplesse :
L m i (x ) ⋅ m j (x ) L n i (x ) ⋅ n j (x )
C’est une matrice 3*3 dont le terme général est δij = ∫0 ⋅ dx + ∫0 ⋅ dx
EI ES
puisqu’on néglige les déformations d’effort tranchant.
m i (x ) et n i (x ) sont respectivement les sollicitations de moment de flexion et d’effort normal dûes à Fi = 1 appliquée à
la structure isostatique associée.

L L2 L L2
δ11 = δ 22 = δ 33 = δ12 = δ 21 = 0 δ13 = δ 31 = 0 δ 23 = δ 32 =
ES 3EI EI 2 EI
D’où la matrice de souplesse :
⎡ L ES 0 0 ⎤ ⎡ES L 0 0 ⎤
⎢ −1 ⎢ 2⎥
S =⎢ 0 L 3EI L 2 EI ⎥⎥
3 2
S =⎢ 0 12EI L3 − 6EI L ⎥
⎢⎣ 0 L2 2 EI L EI ⎥⎦ ⎢⎣ 0 − 6EI L2 4EI L ⎥⎦

1.2.3 -- Application de la méthode des forces pour le cas de charges déplacements d’appui
imposés u O , v O , w O , u E , v E , w E :

• L’équation canonique de la méthode des forces s’écrit : ∆ iso + S ⋅ F = ∆ imp :


* ∆ iso est le vecteur colonne des déplacements isostatiques associés dûs aux actions extérieures
appliquées à la structure isostatique associée,
* S est la matrice de souplesse,
* F le vecteur colonne des inconnues hyperstatiques,
* ∆ imp le vecteur colonne des déplacements imposés suivant les déplacements isostatiques associés retenus.

• Résolution :
⎡ 0⎤ ⎡1 ⎤ ⎡ F1 ⎤ ⎡ −1⎤
∗ déplacement imposé u O : ∆ imp = ⎢⎢0⎥⎥ ∆ iso = ⎢⎢0⎥⎥ ⋅ u O ⎢ F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢ 0 ⎥ ⋅ u
⎢ 2⎥ ⎢ ⎥ O
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎡ 0⎤ ⎡ 0⎤ ⎡ F1 ⎤ ⎡0⎤
∗ déplacement imposé v O : ∆ imp = ⎢⎢0⎥⎥ ∆ iso = ⎢⎢1⎥⎥ ⋅ v O ⎢ F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢ − 1⎥ ⋅ v
⎢ ⎥ 2 ⎢ ⎥ O
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎡ 0⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ F1 ⎤ ⎡ 0 ⎤
∗ déplacement imposé w O : ∆ imp = ⎢⎢0⎥⎥ ∆ iso = ⎢⎢ w O ⋅ L⎥⎥ ⎢ F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢ − L⎥ ⋅ w
⎢ 2⎥ ⎢ ⎥ O
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ w O ⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣ − 1 ⎥⎦
⎡1⎤ ⎡ 0⎤ ⎡ F1 ⎤ ⎡1 ⎤
∗ déplacement imposé u E : ∆ imp = ⎢⎢0⎥⎥ ⋅ u E ∆ iso = ⎢⎢0⎥⎥ ⎢ F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢0⎥ ⋅ u
⎢ 2⎥ ⎢ ⎥ E
⎣⎢0⎦⎥ ⎣⎢0⎦⎥ ⎣⎢ F3 ⎦⎥ ⎣⎢0⎦⎥

Page II.3-2 -- 4
⎡0 ⎤ ⎡ 0⎤ ⎡ F1 ⎤ ⎡ 0⎤
∗ déplacement imposé v E : ∆ imp = ⎢⎢1⎥⎥ ⋅ v E ∆ iso = ⎢⎢0⎥⎥ ⎢ F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢1⎥ ⋅ v
⎢ 2⎥ ⎢ ⎥ E
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
⎡ 0⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ F1 ⎤ ⎡ 0⎤
∗ déplacement imposé w E : ∆ imp = ⎢⎢0⎥⎥ ⋅ w E ∆ iso = ⎢⎢0⎥⎥ ⎢ F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢0⎥ ⋅ w
⎢ 2⎥ ⎢ ⎥ E
⎣⎢1⎦⎥ ⎣⎢0⎦⎥ ⎣⎢ F3 ⎦⎥ ⎣⎢1⎦⎥

⎡uO ⎤
⎢v ⎥
⎡ F1 ⎤ ⎡− 1 0 0 1 0 0⎤ ⎢ O ⎥
⎢F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢ 0 − 1 − L 0 1 0⎥ ⋅ ⎢ w O ⎥
Finalement les inconnues hyperstatiques valent : ⎢ 2⎥ ⎢ ⎥ ⎢u ⎥
⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 − 1 0 0 1⎥⎦ ⎢ E ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ w E ⎦⎥

1.2.4 -- Application de la méthode des forces pour le cas de charges actions extérieures
appliquées, charges et variations dimensionnelles

⎡ 0⎤ ⎡ δ1 ⎤ ⎡ F1 ⎤ ⎡ δ1 ⎤
⎢ iso ⎥ ⎢ iso ⎥
= ⎢⎢0⎥⎥ ⎢F ⎥ = − S −1
∆ imp ∆ iso = ⎢δ 2 iso ⎥ ⎢ 2⎥ ⋅ ⎢δ 2 iso ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢δ ⎥ ⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢δ ⎥
⎣ 3iso ⎦ ⎣ 3iso ⎦

1.2.5 -- Récapitulation

• Sous l’ensemble des actions extérieures appliquées, charges, variations dimensionnelles, déplacements d’appui
imposés u O , v O , w O , u E , v E , w E , les inconnues hyperstatiques valent :
⎡ uO ⎤
⎢v ⎥
⎡ F1 ⎤ ⎡− 1 0 0 1 0 0⎤ ⎢ O ⎥ ⎡ δ1 ⎤
⎢ F ⎥ = S −1 ⋅ ⎢ 0 − 1 − L 0 1 0⎥ ⋅ ⎢ w O ⎥ − S −1 ⎢ iso ⎥
⋅ ⎢δ 2 iso ⎥
⎢ 2⎥ ⎢ ⎥ ⎢u ⎥
⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 − 1 0 0 1⎥⎦ ⎢ E ⎥ ⎢δ ⎥
⎣ 3iso ⎦
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ w E ⎥⎦
⎡ H 0 ⎤ ⎡ H 0 iso ⎤ ⎡ − 1 0 0⎤
⎢ R ⎥ ⎢R ⎥ ⎢ 0 −1 0 ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 iso ⎥ ⎢ ⎥ ⎡H ⎤ ⎡ H E ⎤ ⎡ F1 ⎤
⎢ M 0 ⎥ ⎢ M 0 ⎥ ⎢ 0 − L − 1⎥ ⎢ E ⎥ ⎢ R ⎥ = ⎢F ⎥
Or on a vu : ⎢ ⎥=⎢ iso
⎥+⎢ ⎥ ⋅ RE ⎥ et
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 1 0 0⎥ ⎢ ⎢ E ⎥ ⎢ 2⎥
⎢ M E ⎥⎦ ⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 1 0⎥ ⎣
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 1 ⎥⎦

⎡ −1 0 0⎤
⎢ 0 −1 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ 0 − L − 1⎥
On a donc, en posant : P =⎢ ⎥
⎢1 0 0⎥
⎢0 1 0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 1 ⎥⎦

⎡ H0 ⎤ ⎡ u O ⎤ ⎡ H 0 iso ⎤
⎢R ⎥ ⎢v ⎥ ⎢R ⎥
⎢ 0⎥ ⎢ O ⎥ ⎢ 0 iso ⎥ ⎡ δ1 ⎤
⎢ M0 ⎥ −1 t ⎢w ⎥ ⎢M ⎥ −1 ⎢ iso ⎥
⎢ ⎥= P ⋅ S ⋅ P ⋅ ⎢ O ⎥ + ⎢ 0 iso ⎥ − P ⋅ S ⋅ ⎢δ 2 iso ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ uE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢δ ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ vE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎣ 3iso ⎦
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣⎢ w E ⎦⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥

Page II.3-2 -- 5
• On en déduit donc :
⎡ uO ⎤
⎢v ⎥
⎢ O⎥
−1 t ⎢w ⎥
∗ d’une part que P ⋅ S ⋅ P ⋅ ⎢ O ⎥ est le vecteur colonne des efforts nodaux du cas de charges type (2)
⎢ uE ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ w E ⎥⎦
⎡ uO ⎤
⎢v ⎥
⎢ O⎥
⎢w ⎥
(voir position du problème en 1-1 ci-dessus) champ de déplacements nodaux imposés D′ = ⎢ O ⎥
⎢ uE ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ w E ⎦⎥

⎡ H 0 iso ⎤
⎢R ⎥
⎢ 0 iso ⎥ ⎡ δ1 ⎤
⎢M ⎥ −1 ⎢ iso ⎥
∗ d’autre part que ⎢ 0 iso ⎥ − P ⋅ S ⋅ ⎢δ 2 iso ⎥ est le vecteur colonne des efforts nodaux du cas de charges type
⎢ 0 ⎥ ⎢δ ⎥
⎢ 0 ⎥ ⎣ 3iso ⎦
⎢ ⎥
⎣⎢ 0 ⎦⎥
(1) (voir position du problème en 1-1 ci-dessus) actions extérieures appliquées (charges, variations
dimensionnelles) les déplacements nodaux D′ étant bloqués nuls.

1.2.6 -- Conclusion

1.2.6.1 -- ′k de la barre bi-encastrée dans sa base locale propre B′k


Vecteur colonne FD ( )
Pour le cas de charges actions extérieures appliquées à la poutre bi-encastrée, charges et variations dimensionnelles, les
déplacements nodaux D′ étant bloqués nuls, les efforts nodaux valent :

⎡ H O ⎤ ⎡ H 0iso ⎤ ⎡ H 0iso ⎤ ⎡− ES L 0 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢
⎢ O ⎥ ⎢ R 0iso ⎥
⎥ ⎢ R ⎥ ⎢ 0 − 12EI L3 6EI L ⎥⎥2
⎡ δ1 ⎤ ⎢ 0iso ⎥ ⎢ ⎡ δ1 ⎤
⎢ M O ⎥ ⎢M 0 ⎥ −1 ⎢
iso
⎥ ⎢M 0iso ⎥ ⎢ 0 − 6EI L2 2EI L ⎥ ⎢ iso ⎥

FD = ⎢
k
⎥=⎢ iso
⎥ − P ⋅ S ⋅ ⎢δ 2iso ⎥ = ⎢ ⎥−⎢ ⎥ ⋅ ⎢δ 2iso ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢δ ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎢ ES L 0 0 ⎥ ⎢δ ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥ ⎣ 3iso ⎦ ⎢ 0 ⎥ ⎢ 0 − 6EI L2 ⎥ ⎣ iso ⎦
3
12EI L3
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 − 6EI L2 4EI L ⎥⎦

Page II.3-2 -- 6
1.2.6.2 -- Matrice de rigidité R ′
k
de la poutre bi-encastrée dans sa base locale propre B′k( )

⎡ uO ⎤
⎢v ⎥
⎢ O⎥
⎢w ⎥
Pour le cas de charges champ de déplacements nodaux imposés D′ = ⎢ O ⎥
⎢ uE ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ w E ⎦⎥
• Les efforts nodaux valent :

⎡ uO ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢v ⎥ ⎢v ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢w ⎥ −1 t ⎢w ⎥
R ′k ⋅ D′ = R ′k ⎢ O ⎥ = P ⋅ S ⋅ P ⋅ ⎢ O ⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢ vE ⎥ ⎢ vE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ w E ⎦⎥ ⎢⎣ w E ⎥⎦

• On en déduit la matrice de rigidité de la poutre bi-encastrée dans sa base locale propre :

⎡ ES L 0 0 − ES L 0 0 ⎤
⎢ 0 12EI L3 6EI L2 0 − 12EI L3 6EI L 2 ⎥
⎢ ⎥
−1 t ⎢ 0 6EI L2 4 EI L 0 − 6EI L2 2 EI L ⎥
R ′k = P ⋅ S ⋅ P =⎢ ⎥
⎢− ES L 0 0 ES L 0 0 ⎥
⎢ 0 − 12EI L3 − 6EI L2 0 12EI L3 − 6EI L2 ⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 6EI L2 2 EI L 0 − 6EI L2 4 EI L ⎦

• Ou bien, efforts nodaux pour les déplacements nodaux imposés :

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 0 − ES L 0 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0
⎢ O⎥ ⎢ 12 EI L3 6EI L 2
0 − 12 EI L 3
6EI L ⎥⎥ ⎢⎢ v O ⎥⎥
2

⎢M O ⎥ ⎢ 0 6EI L2 4 EI L 0 − 6EI L2 2 EI L ⎥ ⎢ w O ⎥
⎢ ⎥=⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢− ES L 0 0 ES L 0 0 ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ 0 − 12 EI L3 − 6EI L 2
0 12 EI L3 − 6EI L2 ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 6EI L2 2 EI L 0 − 6EI L2 4 EI L ⎥⎦ ⎢⎣ w E ⎥⎦

Page II.3-2 -- 7
( )
1.3 -- Vecteur colonne FD′k des réactions d’appui dans la base locale propre B′k pour
quelques cas de charges remarquables :

1.3.1 -- charge répartie de densité constante p


⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ ⎥
⎢ O ⎥ ⎢ pL 2 ⎥
⎢M ⎥ ⎢ pL2 12 ⎥
′k = ⎢ O ⎥ = ⎢
FD ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ R E ⎥ ⎢ pL 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣⎢− pL 12⎥⎦
2

1.3.2 -- charge concentrée verticale F

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a )2 (L + 2a ) L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M ⎥ ⎢ Fa (L − a )2
L2

′k = ⎢ O ⎥ = ⎢
FD ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ R E ⎥ ⎢ Fa 2 (3L − 2a ) L3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 2 ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ − Fa (L − a ) L ⎦
2

1.3.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ F 2 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M ⎥ ⎢ FL 8 ⎥
′k = ⎢ O ⎥ = ⎢
FD ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ F 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ − FL 8⎦

1.3.4 -- charge concentrée horizontale H

⎡ H O ⎤ ⎡ H (L − a ) L⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M O ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ Ha L ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ 0 ⎦

Page II.3-2 -- 8
1.3.5 -- augmentation uniforme de température ∆T :

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M O ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − KES ⋅ ∆T ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ 0 ⎦

1.3.6 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre :

Coefficient de dilatation du matériau K.


⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O ⎥ ⎢ − KEI ⋅ ∆T h ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ KEI ⋅ ∆T h ⎦

Page II.3-2 -- 9
1.4 -- Matrice de changement de base P k de passage de la base locale propre B′k à la ( )
( )
base locale Bk extraite de la base globale de la modélisation (B) :

1.4.1 -- matrice de changement de base :

Soit PO la matrice de passage du repère Oxyz au repère OX O YO z ; les vecteurs colonnes de la matrice PO sont les
coordonnées des vecteurs unitaires du repère OX O YO z dans le repère Oxyz.

⎡ cos(α − β O ) sin (α − β O ) 0⎤
PO = ⎢⎢ − sin (α − β O ) cos(α − β O ) 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

De même soit PE la matrice de passage du repère Exyz au repère EX E YE z ; les vecteurs colonnes de la matrice PE
sont les coordonnées des vecteurs unitaires du repère EX E YE z dans le repère Exyz.

⎡ cos(α − β E ) sin (α − β E ) 0⎤
PE = ⎢⎢ − sin (α − β E ) cos(α − β E ) 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

La matrice de changement de base P k ou matrice de passage des bases locales propres (D ′k ) et (F′k ) aux bases locales
(D k ) et (Fk ) extraites des bases globales de la modélisation (D ) et (F) s’écrit :

⎡ cos(α − βO ) sin(α − βO ) 0 0 0 0⎤
⎢ − sin(α − β ) cos(α − β ) 0 0 0 0⎥⎥
⎢ O O
PO 0 ⎢ 0 0 1 0 0 0⎥
Pk = =⎢ ⎥
0 PE ⎢ 0 0 0 cos(α − β E ) sin(α − β E ) 0⎥
⎢ 0 0 0 − sin(α − β E ) cos(α − β E ) 0⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 0 1⎦

Page II.3-2 -- 10
⎡ uO ⎤ ⎡ uO ⎤ ⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢v ⎥ ⎢v ⎥ ⎢R ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥ ⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢wO ⎥ ⎢w ⎥ ⎢M O ⎥ ⎢M ⎥
⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ O ⎥ ⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ O ⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ uE ⎥ ⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢ vE ⎥ ⎢ vE ⎥ ⎢ RE ⎥ ⎢ RE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ w E ⎦⎥ Oxyz ⎢⎣ w E ⎥⎦ OX O YO z ⎣⎢ M E ⎦⎥ Oxyz ⎣⎢ M E ⎦⎥ OX O YO z
Exyz EX E YE z Exyz EX E YE z

1.4.2 -- Détermination de la matrice de rigidité R k relative à la base locale Bk ( )


⎡ uO ⎤
⎢v ⎥
⎢ O⎥
⎢w ⎥
La matrice de rigidité R k est telle que pour le cas de charges déplacements imposés D = ⎢ O ⎥ , les efforts
⎢ uE ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ w E ⎦⎥ OX O YO z
EX E YE z

⎡ HO ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢v ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢M ⎥ ⎢w ⎥
nodaux (actions noeuds sur poutre) valent : ⎢ O ⎥ = Rk ⋅⎢ O⎥ .
⎢ H E ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ vE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ OX O YO z ⎢⎣ w E ⎥⎦ OX O YO z
EX E YE z EX E YE z

⎡ HO ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢v ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢M O ⎥ ⎢w ⎥
Or : ⎢ ⎥ = R ′k ⋅ ⎢ O ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ vE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ Oxyz ⎢⎣ w E ⎥⎦ Oxyz
Exyz Exyz

⎡ uO ⎤ ⎡ uO ⎤ ⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢v ⎥ ⎢v ⎥ ⎢R ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥ ⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢wO ⎥ ⎢w ⎥ ⎢M O ⎥ ⎢M ⎥
et ⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ O ⎥ ⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ O ⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ uE ⎥ ⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢ vE ⎥ ⎢ vE ⎥ ⎢ RE ⎥ ⎢ RE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ w E ⎦⎥ Oxyz ⎢⎣ w E ⎥⎦ OX O YO z ⎣⎢ M E ⎦⎥ Oxyz ⎣⎢ M E ⎦⎥ OX O YO z
Exyz EX E YE z Exyz EX E YE z

⎡ HO ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢v ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢M O ⎥ ⎢w ⎥
Pk ⋅⎢ ⎥ = R ′k ⋅ P k ⋅ ⎢ O ⎥ d’où
⎢ HE ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ vE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ OX O YO z ⎣⎢ w E ⎦⎥ OX O YO z
EX E YE z EX E YE z

Page II.3-2 -- 11
⎡ HO ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢v ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢M O ⎥ −1 ⎢w ⎥
⎢ ⎥ = Pk ⋅ R ′k ⋅ P k ⋅ ⎢ O ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ vE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ OX O YO z ⎢⎣ w E ⎥⎦ OX O YO z
EX E YE z EX E YE z

−1 t
t PO 0 PO 0
Soit R k = Pk ⋅ R ′k ⋅ P k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k = t
⋅ R ′k ⋅
0 PE 0 PE

1.4.3 -- Détermination du vecteur colonne FDk des efforts nodaux dans la base locale Bk ( )
extraite de la base globale de la modélisation :

L’élément est soumis aux actions extérieures, les déplacements nodaux de ses noeuds frontières étant bloqués nuls.

⎡ HO ⎤
⎢R ⎥
⎢ O⎥
⎢M ⎥
FDk = ⎢ O⎥
⎢ HE ⎥
⎢ RE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ OX O YO z
EX E YE z

′ des
On a vu ci-dessus comment déterminer, par la méthode des forces, pour ce cas de charges le vecteur colonne FDk
⎡ HO ⎤
⎢R ⎥
⎢ O⎥
⎢M ⎥
′k = ⎢ O ⎥
FD
efforts nodaux dans la base locale propre de l’élément : .
⎢ HE ⎥
⎢ RE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ Oxyz
Exyz

⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢R ⎥ ⎢R ⎥ ⎢R ⎥ ⎢R ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥ ⎢ O⎥ ⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢M O ⎥ ⎢M ⎥ ⎢M O ⎥ −1 ⎢M ⎥ t ⎢M ⎥
⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ O ⎥ ⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ O⎥ = Pk ⋅ ⎢ O ⎥
Or : d’où :
⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ RE ⎥ ⎢ RE ⎥ ⎢ RE ⎥ ⎢ RE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ Oxyz ⎢⎣ M E ⎥⎦ OX O YO z ⎢⎣ M E ⎥⎦ OX O YO z ⎢⎣ M E ⎥⎦ Oxyz ⎢⎣ M E ⎥⎦ Oxyz
Exyz EX E YE z EX E YE z Exyz Exyz

Page II.3-2 -- 12
2 -- POUTRE ENCASTREE A UNE EXTREMITE, ARTICULEE A L’AUTRE, PLANE, RECTILIGNE,
CHARGEE DANS SON PLAN ET DE CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES CONSTANTES

Soit une poutre encastrée à une extrémité, articulée à l’autre, plane chargée dans son plan Oxy, de longueur L et de
section constante. Les axes principaux d’inertie des sections droites de la poutre ont des directions constantes, Oy et
Oz. Les caractéristiques mécaniques principales sont les suivantes :
- module de déformation longitudinal : E
- aire de la section droite : S
- inertie de la section droite par rapport à Oz : I

2.1 -- Base locale propre des déplacements et efforts nodaux B′k : ( )

• Les déplacements et efforts nodaux sont pris dans chacun des deux repères Oxyz et Exyz.

• La structure étant plane, chargée dans son plan, les déplacements transmis par les noeuds frontières sont :

⎡u O ⎤ ⎡ 0 ⎤
∗ noeud O (encastré), dans le repère Oxyz : translation ⎢⎢ v O ⎥⎥ et rotation ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ w O ⎥⎦
⎡uE ⎤
∗ noeud E (articulé), dans le repère Exyz : translation ⎢⎢ v E ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

• D’où :
⎡Ox ⎤
⎢Oy ⎥
On peut synthétiser la base locale propre des déplacements et efforts nodaux : (B′ )k
⎢ ⎥
= ⎢ Oz ⎥
⎢ ⎥
⎢ Ex ⎥
⎢⎣ Ey ⎥⎦

⎡ uO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
Déplacements nodaux : D′ = ⎢ w O ⎥ efforts nodaux : F′ = ⎢ M O ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢⎣ v E ⎥⎦ Oxyz ⎢⎣ R E ⎥⎦ Oxyz
Exy Exy

Page II.3-2 -- 13
2.2 -- Matrice de rigidité R ′ dans la base locale propre B′k :
k
( )
Considérons la matrice de rigidité de la poutre bi-encastrée. Elle donne les 6 réactions d’appui
H O , RO , MO , H E , R E , M E en fonction des déplacements imposés aux noeuds frontières O et E,
uO , v O , w O , u E , v E , w E .

Faisons M E = 0 dans les équations précédentes. Nous obtenons une relation entre uO , vO , w O , u E , v E , w E qui
permet d’exprimer w E en fonction de uO , vO , w O , u E , v E .

Les 5 équations restantes, dans lesquelles w E est remplacé par cette expression, donnent les 5 réactions d’appui de la
poutre encastrée en O et articulée en E, H O , RO , MO , H E , R E , en fonction des déplacements imposés des noeuds
frontières uO , vO , w O , u E , v E .

On obtient ainsi la matrice de rigidité de la poutre encastrée en O et articulée en E :

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 0 − ES L 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 3EI L3 3EI L 2
0 − 3EI L ⎥ ⎢⎢ v O ⎥⎥
3⎥
⎢ O⎥ ⎢
⎢M O ⎥ = ⎢ 0 3EI L2 3EI L 0 − 3EI L2 ⎥ ⋅ ⎢ w O ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − ES L 0 0 ES L 0 ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 − 3EI L3 − 3EI L2 0 3EI L3 ⎥⎦ ⎢⎣ v E ⎥⎦

2.3 -- Vecteur colonne FD′k des réactions d’appui dans la base locale propre pour
quelques cas de charges remarquables :

2.3.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢5pL 8⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k = ⎢ M O ⎥ = ⎢ pL2
FD 8⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣3pL 8⎥⎦

2.3.2 -- charge concentrée verticale F

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
(
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a ) 3L2 − (L − a )2 2 L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
)
′k = ⎢ M O ⎥ = ⎢ Fa (L − a )(2 L − a ) 2 L2 ⎥
FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ Fa 2 (3L − a ) 2 L3 ⎥⎦

Page II.3-2 -- 14
2.3.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ 11F 16 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥

FD = ⎢ M O ⎥ = ⎢3FL 16⎥
k
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 5F 16 ⎥⎦

2.3.4 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FD′k = ⎢ M O ⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢− KES ⋅ ∆T ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

2.3.5 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ − 3KEI ⋅ ∆T 2hL⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FD′ = ⎢ M O ⎥ = ⎢ − 3KEI ⋅ ∆T 2h ⎥
k
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 3KEI ⋅ ∆T 2hL ⎥⎦

Page II.3-2 -- 15
2.4 -- Matrice de changement de base de passage de la base locale propre B′k à la base ( )
( )
locale Bk extraite de la base globale de la modélisation :

2.4.1 -- matrice de changement de base :

• Soit OX O YO z le repère dans lequel sont pris en compte les déplacements nodaux et les efforts nodaux du noeud O
dans la base globale de la modélisation.

Soit EX E YE le repère dans lequel sont pris en compte les déplacements nodaux et les efforts nodaux du noeud E
dans la base globale de la modélisation.

• Soit PO la matrice de passage du repère Oxyz au repère OX O YO z ; les vecteurs colonnes de la matrice PO sont
les coordonnées des vecteurs unitaires du repère OX O YO z dans le repère Oxyz.

⎡ cos(α − β O ) sin (α − β O ) 0⎤
PO = ⎢⎢ − sin (α − β O ) cos(α − β O ) 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

De même soit PE la matrice de passage du repère Exy au repère EX E YE ; les vecteurs colonnes de la matrice
PE sont les coordonnées des vecteurs unitaires du repère EX E YE dans le repère Exy.

⎡ cos(α − β E ) sin (α − β E )⎤
PE = ⎢ ⎥
⎣ − sin (α − β E ) cos(α − β E )⎦

( )
La matrice de changement de base P k ou matrice de passage de la base locale propre B′k à la base locale Bk ( )
s’écrit :

⎡ cos(α − βO ) sin(α − βO ) 0 0 0 ⎤
⎢ − sin(α − β ) cos(α − β ) 0 0 0 ⎥
PO 0 ⎢ O O ⎥
Pk = =⎢ 0 0 1 0 0 ⎥
0 PE ⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 cos(α − β E ) sin(α − β E )⎥
⎢⎣ 0 0 0 − sin(α − β E ) cos(α − β E )⎥⎦

Page II.3-2 -- 16
2.4.2 -- Détermination de la matrice de rigidité R k dans la base locale Bk extraite de la base ( )
globale de la modélisation :

−1 t
t PO 0 PO 0
R k = Pk ⋅ R ′k ⋅ P k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k = t
⋅ R ′k ⋅
0 PE 0 PE

2.4.3 -- Détermination du vecteur colonne FDk des efforts nodaux dans la base locale Bk ( )
extraite de la base globale de la modélisation :

L’élément est soumis aux actions extérieures, les déplacements nodaux de ses noeuds frontières étant bloqués nuls.

⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢R ⎥ ⎢R ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ −1 ⎢ O ⎥ t ⎢ O⎥ t
FDk = ⎢ M O ⎥ = Pk ⋅ ⎢ M O ⎥ = Pk ⋅ ⎢MO ⎥ ′k
= P k ⋅ FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ OX O YO z ⎢⎣ R E ⎥⎦ Oxyz ⎢⎣ R E ⎥⎦ Oxyz
EX E YE Exy Exy

Page II.3-2 -- 17
3 -- BARRE BI-ARTICULEE RECTILIGNE, PLANE CHARGEE DANS SON PLAN, DE CARACTERISTIQUES
GEOMETRIQUES CONSTANTES :

Soit une barre bi-articulée, plane chargée dans son plan Oxy, de longueur L et de section constante. Les axes principaux
d’inertie des sections droites de la poutre ont des directions constantes, Oy et Oz. Les caractéristiques mécaniques de la
poutre sont :

- module de déformation longitudinal : E


- aire de la section droite : S

3.1 -- Base locale propre des déplacements et efforts nodaux B′k ( )


y y
x H0 HE
x
O E O E
u0 uE
v0 R0 RE vE

⎡Ox ⎤ ⎡u O ⎤ ⎡H O ⎤
⎢Oy ⎥ ⎢v ⎥ ⎢R ⎥
( )
B′k = ⎢ ⎥
⎢ Ex ⎥
(D ′ ) =
déplacements nodaux : k ⎢ u ⎥
⎢ O⎥
O
efforts nodaux : F′ = ⎢ O ⎥
⎢H E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ Ey ⎦ ⎣ O ⎦ Oxy
v
⎣ R E ⎦ Oxy
Exy Exy

3.2 -- Matrice de rigidité R ′


k
dans la base locale propre B′k : ( )

⎡H O ⎤ ⎡ ES L 0 − ES L 0⎤ ⎡ u O ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢⎢v O ⎥⎥
⎢ O⎥ = ⎢ ⋅
⎢ H E ⎥ ⎢− ES L 0 ES L 0⎥ ⎢ u E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ 0 0 0 0⎦ ⎣ v E ⎦

3.3 -- Vecteur colonne FD′ des réactions d’appui dans la base locale propre B′k pour
k
( )
quelques cas de charges remarquables

3.3.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡H O ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢pL 2⎥
FD′k = ⎢ O ⎥ = ⎢ ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎣pL 2⎦

Page II.3-2 -- 18
3.3.2 -- charge concentrée verticale F

⎡H O ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a ) L⎥
′k = ⎢ O ⎥ = ⎢
FD ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎣ Fa L ⎦

3.3.3 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
′ =
FDk ⎢ O⎥ ⎢
= ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢− KES ⋅ ∆T ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ 0 ⎦

3.4 -- Matrice de changement de base de passage de la base locale propre B′k à la base ( )
( )
locale B k extraite de la base globale de la modélisation :

3.4.1 -- matrice de changement de base :

• Soit OX O YO le repère dans lequel sont pris en compte les déplacements nodaux et les efforts nodaux du noeud O
dans la base globale de la modélisation.

Soit EX E YE le repère dans lequel sont pris en compte les déplacements nodaux et les efforts nodaux du noeud E
dans la base globale de la modélisation.

• Soit PO la matrice de passage du repère Oxyz au repère OX O YO ; les vecteurs colonnes de la matrice PO sont
les coordonnées des vecteurs unitaires du repère OX O YO dans le repère Oxy.

⎡ cos(α − β O ) sin (α − β O )⎤
PO = ⎢ ⎥
⎣ − sin (α − β O ) cos(α − β O )⎦

Page II.3-2 -- 19
De même soit PE la matrice de passage du repère Exy au repère EX E YE ; les vecteurs colonnes de la matrice
PE sont les coordonnées des vecteurs unitaires du repère EX E YE dans le repère Exy.

⎡ cos(α − β E ) sin (α − β E )⎤
PE = ⎢ ⎥
⎣ − sin (α − β E ) cos(α − β E )⎦

( )
La matrice de changement de base P k ou matrice de passage de la base locale propre B′k à la base locale Bk ( )
extraite de la base globale de la modélisation s’écrit :

⎡ cos(α − β O ) sin(α − β O ) 0 0 ⎤
PO 0 ⎢ − sin(α − β O ) cos(α − β O ) 0 0 ⎥
Pk = =⎢ ⎥
0 PE ⎢ 0 0 cos(α − β E ) sin(α − β E )⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 0 − sin(α − β E ) cos(α − β E )⎦

k
3.4.2 -- Détermination de la matrice de rigidité R relative à la base locale Bk extraite de la ( )
base globale de la modélisation :

−1 t
t PO 0 PO 0
R k = Pk ⋅ R ′k ⋅ P k = P k ⋅ R ′k ⋅ P k = t
⋅ R ′k ⋅
0 PE 0 PE

k
3.4.3 -- Détermination du vecteur colonne FD des efforts nodaux dans la base locale Bk ( )
extraite de la base globale de la modélisation :

L’élément étant soumis aux actions extérieures, les déplacements nodaux de ses noeuds frontières étant bloqués nuls.

⎡H O ⎤ ⎡H O ⎤ ⎡H O ⎤
⎢R ⎥ −1 ⎢ R O ⎥ t ⎢R ⎥ t
FD =
k ⎢ O⎥
= P k
⋅⎢ ⎥ = Pk ⋅⎢ O⎥ ′k
= P k ⋅ FD
⎢H E ⎥ ⎢H E ⎥ ⎢H E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ OXO YO ⎣ R E ⎦ Oxy ⎣ R E ⎦ Oxy
EX E YE Exy Exy

4 -- RECAPITULATION DES MATRICES DE RIGIDITE DE POUTRES USUELLES

4.1 -- Barre bi-articulée plane, chargée dans son plan, rectiligne, de caractéristiques
constantes

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 − ES L 0⎤ ⎡ u O ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢⎢ v O ⎥⎥
⎢ O⎥= ⎢ ⋅
⎢ H E ⎥ ⎢ − ES L 0 ES L 0⎥ ⎢ u E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ 0 0 0 0⎦ ⎣ v E ⎦

Page II.3-2 -- 20
4.2 -- barre bi-encastrée plane, chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques
constantes

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 0 − ES L 0 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 12 EI L3 6EI L 2
0 − 12EI L 3
6EI L ⎥⎥ ⎢⎢ v O ⎥⎥
2
⎢ O⎥ ⎢
⎢M O ⎥ ⎢ 0 6EI L2 4 EI L 0 − 6EI L2 2 EI L ⎥ ⎢ w O ⎥
⎢ ⎥=⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − ES L 0 0 ES L 0 0 ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 − 12 EI L3 − 6EI L2 0 12 EI L3 − 6EI L2 ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 6EI L2 2 EI L 0 − 6EI L2 4 EI L ⎥⎦ ⎢⎣ w E ⎥⎦

4.3 -- barre encastrée à une extrémité, articulée à l’autre, plane chargée dans son plan,
rectiligne et de caractéristiques constantes

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 0 − ES L 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 3EI L3 3EI L2 0 − 3EI L ⎥ ⎢ v O ⎥⎥
3⎥ ⎢
⎢ O⎥ ⎢
⎢M O ⎥ = ⎢ 0 3EI L2 3EI L 0 − 3EI L2 ⎥ ⋅ ⎢ w O ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − ES L 0 0 ES L 0 ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 − 3EI L3 − 3EI L2 0 3EI L ⎦ ⎣ v E ⎥⎦
3 ⎥ ⎢

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 − ES L 0 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 3EI L3
0 −3EI L3 3EI L2 ⎥⎥ ⎢⎢ vO ⎥⎥
⎢ O⎥ ⎢
⎢ H E ⎥ = ⎢− ES L 0 ES L 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ uE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ RE ⎥ ⎢ 0 −3EI L3
0 3EI L3 −3EI L2 ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢⎣M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 3EI L2 0 −3EI L2 3EI L ⎥⎦ ⎢⎣w E ⎥⎦

5 -- RECAPITULATION DES VECTEURS COLONNES ′


FDk DE POUTRES USUELLES

5.1 -- barre bi-articulée plane chargée dans son plan, rectiligne, de caractéristiques
constantes

5.1.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡H O ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ pL 2⎥
′k = ⎢ O ⎥ = ⎢
FD ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎣ pL 2⎦

Page II.3-2 -- 21
5.1.2 -- charge concentrée verticale F

⎡H O ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a ) L⎥
FD′ = ⎢
k O ⎥=⎢ ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎣ Fa L ⎦

5.1.3 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ k = ⎢ O ⎥ = ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − KES ⋅ ∆T ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ 0 ⎦

5.2 -- barre bi-encastrée, plane chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques
constantes

5.2.1 -- charge répartie de densité constante p


⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ pL 2 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M ⎥ ⎢ pL2 12 ⎥
′k = ⎢ O ⎥ =
FD ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ pL 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− pL 12⎦
2
⎣⎢ M E ⎦⎥

5.2.2 -- charge concentrée verticale F

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a )2 (L + 2a ) L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O ⎥ ⎢ Fa (L − a )2 L2 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ R E ⎥ ⎢ Fa 2 (3L − 2a ) L3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 2 ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ − Fa (L − a ) L ⎦
2

Page II.3-2 -- 22
5.2.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ F 2 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O ⎥ ⎢ FL 8 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ F 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ − FL 8⎦

5.2.4 -- charge concentrée horizontale H

⎡ H O ⎤ ⎡ H (L − a ) L⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M O ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ Ha L ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ 0 ⎦

5.2.5 -- augmentation uniforme de température ∆T :


Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M O ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − KES ⋅ ∆T ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ 0 ⎦

5.2.6 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre


Coefficient de dilatation du matériau K.
⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O ⎥ ⎢ − KEI ⋅ ∆T h ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ KEI ⋅ ∆T h ⎦

5.3 -- barre encastrée à son extrémité O, articulée à l’autre E, plane chargée dans son
plan, rectiligne et de caractéristiques constantes

Page II.3-2 -- 23
5.3.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢5pL 8⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k
FD = ⎢ M O ⎥ = ⎢ pL2 8⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 3pL 8⎥⎦

5.3.2 -- charge concentrée verticale F

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
(
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a ) 3L2 − (L − a )2 2 L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
)
′ k = ⎢ M O ⎥ = ⎢ Fa (L − a )(2 L − a ) 2 L2 ⎥
FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ Fa (3L − a ) 2 L
2 3 ⎥⎦

5.3.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ 11F 16 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FD′ k = ⎢ M O ⎥ = ⎢3FL 16⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 5F 16 ⎥⎦

5.3.4 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′ = ⎢M O ⎥ = ⎢
FDk
0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
H
⎢ E⎥ ⎢ − KES ⋅ ∆ T ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

5.3.5 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ − 3KEI ⋅ ∆T 2hL⎥
⎢ O ⎥ ⎢ ⎥
FD′ k = ⎢ M O ⎥ = ⎢ − 3KEI ⋅ ∆T 2h ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎣⎢ R E ⎦⎥ ⎣⎢ 3KEI ⋅ ∆T 2hL ⎦⎥

Page II.3-2 -- 24
5.4 -- barre articulée à son extrémité O, encastrée à l’autre E, plane chargée dans son
plan, rectiligne et de caractéristiques constantes

5.4.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ 3pL 8 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
k
′ = ⎢ HE ⎥ = ⎢ 0 ⎥
FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ R E ⎥ ⎢ 5pL 8 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ − pL2 8⎥⎦

5.4.2 -- charge concentrée verticale F

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ F(L − a )2 (2 L + a ) 2 L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k = ⎢ H E ⎥ = ⎢ ⎥
( )
FD 0
⎢ ⎥ ⎢ 2 2 3 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ Fa 3L − a 2 L ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ − Fa (L − a )(L + a ) 2 L2 ⎥⎦

5.4.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 5F 16 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FDk
′ = ⎢HE ⎥ = ⎢ ⎥
0
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 11F 16 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ − 3FL 16⎥⎦

5.4.4 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′ k = ⎢ H E ⎥ = ⎢ − KES ⋅ ∆T ⎥
FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

5.4.5 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre

Coefficient de dilatation K.

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ 3KEI ⋅ ∆T 2hL ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k = ⎢ H E ⎥ = ⎢
FD 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ R E ⎥ ⎢− 3KEI ⋅ ∆T 2 hL⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 3KEI ⋅ ∆T 2 h ⎥⎦

Page II.3-2 -- 25
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-3)-2-annex.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.3 CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES DEPLACEMENTS

ANNEXE AU CHAPITRE II.3-2 RECAPITULATION DES ANALYSES


PREALABLES D’ELEMENTS POUTRES DANS
LEUR BASE LOCALE PROPRE

1 -- RECAPITULATION DES MATRICES DE RIGIDITE DE POUTRES SIMPLES

1.1 -- Barre bi-articulée plane, chargée dans son plan, rectiligne, de caractéristiques
géométriques constantes

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 − ES L 0⎤ ⎡ u O ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢⎢ v O ⎥⎥
⎢ O⎥ = ⎢ ⋅
⎢ H E ⎥ ⎢ − ES L 0 ES L 0⎥ ⎢ u E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ 0 0 0 0⎦ ⎣ v E ⎦

1.2 -- barre bi-encastrée plane, chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques
géométriques constantes

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 0 − ES L 0 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 12 EI L3 6EI L2 0 − 12EI L3 6EI L2 ⎥⎥ ⎢⎢ v O ⎥⎥
⎢ O⎥ ⎢
⎢M O ⎥ ⎢ 0 6EI L2 4 EI L 0 − 6EI L2 2 EI L ⎥ ⎢ w O ⎥
⎢ ⎥=⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − ES L 0 0 ES L 0 0 ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 − 12 EI L3 − 6EI L2 0 12 EI L3 − 6EI L2 ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣⎢ 0 6EI L2 2 EI L 0 − 6EI L2 4 EI L ⎦⎥ ⎣⎢ w E ⎦⎥

1.3 -- barre encastrée à une extrémité, articulée à l’autre, plane chargée dans son plan,
rectiligne et de caractéristiques géométriques constantes

⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 0 − ES L 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 3EI L3 3EI L2 0 − 3EI L3 ⎥⎥ ⎢⎢ v O ⎥⎥
⎢ O⎥ ⎢
⎢M O ⎥ = ⎢ 0 3EI L2 3EI L 0 − 3EI L2 ⎥ ⋅ ⎢ w O ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − ES L 0 0 ES L 0 ⎥ ⎢ uE ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 − 3EI L3 − 3EI L2 0 3EI L3 ⎥⎦ ⎢⎣ v E ⎥⎦

Page II.3-2A -- 1
⎡ H O ⎤ ⎡ ES L 0 − ES L 0 0 ⎤ ⎡ uO ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 3EI L3
0 −3EI L3 3EI L2 ⎥⎥ ⎢⎢ vO ⎥⎥
⎢ O⎥ ⎢
⎢ H E ⎥ = ⎢− ES L 0 ES L 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ uE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
R
⎢ E⎥ ⎢ 0 −3EI L3
0 3EI L3 −3EI L2 ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢⎣M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 3EI L2 0 −3EI L2 3EI L ⎥⎦ ⎢⎣w E ⎥⎦

2 -- RECAPITULATION DES VECTEURS COLONNES ′


FDk DE POUTRES SIMPLES

2.1 -- barre bi-articulée plane chargée dans son plan, rectiligne, de caractéristiques
géométriques constantes

2.1.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡H O ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ pL 2⎥
′k = ⎢ O ⎥ = ⎢
FD ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎣ pL 2⎦

2.1.2 -- charge concentrée verticale F

⎡H O ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a ) L⎥
FD′ k = ⎢ O ⎥ = ⎢ ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ E⎦ ⎣
R Fa L ⎦

2.1.3 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ k = ⎢ O ⎥ = ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − KES ⋅ ∆T ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ 0 ⎦

Page II.3-2A -- 2
2.2 -- barre bi-encastrée, plane chargée dans son plan, rectiligne et de caractéristiques
géométriques constantes

2.2.1 -- charge répartie de densité constante p


⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ pL 2 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M ⎥ ⎢ pL2 12 ⎥
′k = ⎢ O ⎥ =
FD ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ pL 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− pL 12⎦
2
⎣⎢ M E ⎦⎥

2.2.2 -- charge concentrée verticale F

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a )2 (L + 2a ) L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O ⎥ ⎢ Fa (L − a )2 L2 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ R E ⎥ ⎢ Fa 2 (3L − 2a ) L3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 2 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎣ − Fa (L − a ) L ⎦
2

2.2.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ F 2 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M O ⎥ ⎢ FL 8 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ F 2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎣ − FL 8⎦

2.2.4 -- charge concentrée horizontale H

⎡ H O ⎤ ⎡ H (L − a ) L⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M O ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ Ha L ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ 0 ⎦

2.2.5 -- augmentation uniforme de température ∆T :

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢M O ⎥ ⎢ 0 ⎥
FD′ = ⎢
k
⎥=⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − KES ⋅ ∆T ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ M E ⎦⎥ ⎣ 0 ⎦

Page II.3-2A -- 3
2.2.6 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre

Coefficient de dilatation du matériau K.


⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
⎢ M ⎥ ⎢ − KEI ⋅ ∆ T h ⎥
FD′ k = ⎢ O ⎥ = ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎣ KEI ⋅ ∆T h ⎦

2.3 -- barre encastrée à son extrémité O, articulée à l’autre E, plane chargée dans son
plan, rectiligne et de caractéristiques géométriques constantes

2.3.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢5pL 8⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k
FD = ⎢ M O ⎥ = ⎢ pL2 8⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 3pL 8⎥⎦

2.3.2 -- charge concentrée verticale F

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
(
⎢ R ⎥ ⎢ F(L − a ) 3L2 − (L − a )2 2 L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
)
′ k = ⎢ M O ⎥ = ⎢ Fa (L − a )(2 L − a ) 2 L2 ⎥
FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ Fa (3L − a ) 2 L
2 3 ⎥⎦

2.3.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ 11F 16 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FD′ k = ⎢ M O ⎥ = ⎢3FL 16⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 5F 16 ⎥⎦

2.3.4 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′ = ⎢M O ⎥ = ⎢
FDk
0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ − KES ⋅ ∆ T ⎥
⎣⎢ R E ⎦⎥ ⎣⎢ 0 ⎦⎥

Page II.3-2A -- 4
2.3.5 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ − 3KEI ⋅ ∆T 2hL⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FD′ k = ⎢ M O ⎥ = ⎢ − 3KEI ⋅ ∆T 2h ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢⎣ 3KEI ⋅ ∆T 2hL ⎥⎦

2.4 -- barre articulée à son extrémité O, encastrée à l’autre E, plane chargée dans son
plan, rectiligne et de caractéristiques géométriques constantes

2.4.1 -- charge répartie de densité constante p

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ 3pL 8 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k = ⎢ H E ⎥ = ⎢ 0 ⎥
FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ R E ⎥ ⎢ 5pL 8 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ − pL2 8⎥⎦

2.4.2 -- charge concentrée verticale F

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ F(L − a )2 (2 L + a ) 2 L3 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k = ⎢ H E ⎥ = ⎢ ⎥
( )
FD 0
⎢ ⎥ ⎢ 2 2 3 ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ Fa 3L − a 2 L ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ − Fa (L − a )(L + a ) 2 L2 ⎥⎦

2.4.3 -- charge concentrée verticale F centrée

⎡HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 5F 16 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
FDk
′ = ⎢HE ⎥ = ⎢ ⎥
0
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 11F 16 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ − 3FL 16⎥⎦

Page II.3-2A -- 5
2.4.4 -- augmentation uniforme de température ∆T

Coefficient de dilatation du matériau K.

⎡ H O ⎤ ⎡ KES ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′ k = ⎢ H E ⎥ = ⎢ − KES ⋅ ∆T ⎥
FD
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

2.4.5 -- gradient de température ∆T dans la hauteur h de la poutre

Coefficient de dilatation K.

⎡ HO ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ 3KEI ⋅ ∆T 2hL ⎥
⎢ O⎥ ⎢ ⎥
′k = ⎢ H E ⎥ = ⎢
FD 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
R
⎢ E⎥ ⎢ − 3KEI ⋅ ∆T 2 hL ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢⎣ 3KEI ⋅ ∆T 2 h ⎥⎦

Page II.3-2A -- 6
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-3)-3.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.3 CALCUL AU PREMIER ORDRE – METHODE DES DEPLACEMENTS

Rappel fondamental : structures à comportement élastique linéaire

CHAPITRE II.3-3 METHODE DES DEPLACEMENTS


EXEMPLES DE SYNTHESE ET EXERCICES CORRIGES

Rappel :
montage « académique » de l’équation canonique de la méthode des déplacements Fext − FD − R . D = 0

R =∑ R
k
FD = ∑ FD
k
( )
k étant un indice portant sur les éléments E k de la discrétisation.
k k

• ( )
L’analyse préalable de l’élément donne dans la base locale propre B′k (dimension q 1 ) : R′k et FD′ k

• ( )
Dans la base locale complète B1k associée à la discrétisation (dimension q 1 ) :
−1 −1
R1k = Pk ⋅ R ′k ⋅ P k FDk = P k ⋅ FD′ k
1

( ) ( )
avec P k matrice < q 1 x q 1 > de passage de B′k à B1k : D′k = P k ⋅ D1k

• ( )
Dans la base locale Bk de la discrétisation (dimension q ≤ q 1 ) de l’élément E k : ( )
t
R k = ∆k ⋅ R1k ⋅ ∆k FDk = ∆k ⋅ FDk
1

avec ∆ k
( )
matrice de sélection < q x q 1 > de l’élément E k : D k = ∆k ⋅ D1k
• Dans la base globale (B) (dimension (n+p)) de la discrétisation :
k t k t
R = γk ⋅ R k ⋅ γk FD = γ k ⋅ FDk

avec γ k matrice de localisation <qx(n+p)> de l’élément E k : D k = γ k ⋅ D = γ k ⋅ D ( ) k

Remarque :
Cette méthode rigoureuse mais lourde, ne laissant pas de place à l’interprétation, à mettre en œuvre dans le cadre de
calculs informatisés, ne doit être retenue dans des calculs manuels que pour des structures complexes en particulier
quand l’orientation des bases locales propres des éléments diffère de celle de la base globale.
Une méthode plus directe, plus interprétative sera adoptée chaque fois que possible dans les calculs manuels.

1 -- EXEMPLE 1 – BASE ORDONNEE REDUITE

Soit la structure plane chargée dans son plan suivante :

L, I C
B

h 2, I 2

h 1 , I1 D

HD MD
A
RD

HA MA

RA

Page II.3-3 -- 1
Le module de déformation commun à toutes les poutres de la structure est E. Chaque poutre est de caractéristiques
géométriques et mécaniques constantes telles que définies sur le croquis ci-dessus. On néglige les déformations d’effort
normal et d’effort tranchant.

1.1 -- Modélisation, bases des déplacements et des efforts nodaux

• Eléments :

∗ poutre AB bi-encastrée,
∗ poutre BC encastrée en B, articulée en C,
∗ poutre DC encastrée en D, articulée en C.

• Noeuds : A, B, C, D.

• Déplacements nodaux (déplacements transmis par les noeuds) :

Les déformations d’effort normal étant négligées dans AB et dans CD, les composantes verticales des translations
des noeuds Bet C sont nulles.

Les déformations d’effort normal étant négligées dans BC, les composantes horizontales des translations des
noeuds Bet C sont égales.

Finalement la non prise en compte des déformations d’effort normal dans la structure ramène les déplacements
nodaux à :

• Inconnues cinématiques : les inconnues cinématiques sont :


∗ la translation u commune aux deux noeuds B et C (transmise d’un élément à un autre par la poutre BC
qui joue le rôle de noeud pour ce déplacement),
∗ la rotation w du noeud B.

Page II.3-3 -- 2
• Base ordonnée des déplacements nodaux :

On retient la base minimale c’est à dire la base ordonnée réduite constituée des seules inconnues cinématiques :
⎡u ⎤
D =⎢ ⎥
⎣w ⎦
• Base d’efforts nodaux associés :

⎡F⎤
F =⎢ ⎥
⎣M ⎦
• Les déformations d’effort normal dans la poutre BC étant négligées, nous avons confondu les deux translations
horizontales de B et de C en un seul déplacement nodal u qui est transmis par la poutre BC. Donc, c’est la poutre
BC qui joue le role de noeud (dans sa fonction de transmission du déplacement u d’un élément à un autre) en ce
qui concerne ce déplacement nodal u et l’effort nodal F associé.
Dans l’application de la méthode des déplacements, on est donc amené, dans ce cas à écrire l’équilibre statique
du noeud B suivant M et l’équilibre statique de la poutre BC, considérée comme noeud, suivant F.

1.2 -- Matrice de rigidité R

⎡R R12 ⎤
R = ⎢ 11 ⎥
⎣R 21 R 22 ⎦

1.2.1 -- Méthode 1
Le terme général R i, j est la valeur de l'effort nodal i , Fi , dans la structure totale, pour le champ de déplacements
imposés D j = 1 , D k = 0 ∀k ≠ j.

• Calcul de R11 :
⎡ u ⎤ ⎡1⎤
Pour le cas de charge déplacements imposés ⎢ ⎥ = ⎢ ⎥ à la structure totale, R11 est l’action suivant F, des nœuds
⎣ w ⎦ ⎣0 ⎦
sur les éléments :
∗ action sur la poutre AB : 12EI1 h13
∗ action sur la poutre CD: 3EI 2 h 32
D’où : R11 = 12 EI1 h13 + 3EI 2 h 32

• Calcul de R12 :
⎡ u ⎤ ⎡0 ⎤
Pour le cas de charge déplacements imposés ⎢ ⎥ = ⎢ ⎥ à la structure totale, R 12 est l’action suivant F, des nœuds
⎣ w ⎦ ⎣1 ⎦
sur les éléments :
∗ action sur la poutre AB : 6EI1 h12
∗ action sur la poutre CD: 0
D’où : R12 = 6 EI1 h12

• Calcul de R 21 vérification :
⎡ u ⎤ ⎡1 ⎤
Pour le cas de charge déplacements imposés ⎢ ⎥ = ⎢ ⎥ à la structure totale, R 21 est l’action suivant M, des
⎣ w ⎦ ⎣0 ⎦
noeuds sur les éléments :

Page II.3-3 -- 3
∗ action sur la poutre AB : 6EI1 h12
∗ action sur la poutre BC : 0
∗ action sur la poutre CD: 0
D’où : R 21 = 6 EI1 h12 = R12

• Calcul de R 22 :
⎡ u ⎤ ⎡0 ⎤
Pour le cas de charge déplacements imposés ⎢ ⎥ = ⎢ ⎥ à la structure totale, R 22 est l’action suivant M, des
⎣ w ⎦ ⎣1⎦
noueds sur les éléments :
∗ action sur la poutre AB : 4EI1 h1
∗ action sur la poutre BC : 3EI L
∗ action sur la poutre CD: 0

D’où : R 22 = 4 EI1 h1 + 3EI L

• La matrice de rigidité de la structure s’écrit donc :

⎡R R12 ⎤ ⎡12EI1 h13 + 3EI 2 h 32 6EI1 h12 ⎤


R = ⎢ 11 ⎥=⎢ ⎥
⎣R 21 R 22 ⎦ ⎢⎣ 6EI1 h12 4EI1 h1 + 3EI L⎥⎦

1.2.2 -- Méthode 2
R = ∑Rk
k

avec R
k
( ) relative à la base globale (B).
matrice de rigidité de l’élément E k

R = ∑ R k = R AB + R BC
+ R CD
k

⎡u⎤
En base ordonnée réduite des déplacements nodaux : ( D) = ⎢ ⎥
⎣w ⎦

⎡12EI1 h13 6EI1 h12 ⎤


∗ Matrice de rigidité de la poutre AB : R AB = ⎢ 2 ⎥
⎢⎣ 6EI1 h1 4EI1 h1 ⎥⎦
⎡0 0 ⎤
∗ Matrice de rigidité de la poutre BC : R BC = ⎢ ⎥
⎣0 3EI L⎦
⎡3EI h 3 0⎤
∗ Matrice de rigidité de la poutre CD : R CD = ⎢ 2 2 ⎥
⎣⎢ 0 0⎦⎥

∗ La matrice de rigidité de la structure totale vaut donc :

⎡12EI1 h13 + 3EI 2 h 32 6EI1 h12 ⎤


R = R AB + R BC + R CD = ⎢ ⎥
⎣⎢ 6EI1 h12 4EI1 h1 + 3EI L⎥⎦

Page II.3-3 -- 4
1.2.3 -- Méthode académique complète du cours

Avec les notations du cours.


Voir rappel en tête de chapitre.
Cette méthode rigoureuse est lourde dans le cas présent.
Les méthodes plus directes précédentes sont, bien sûr, préférables.

⎡u ⎤
• Base (B) des déplacements nodaux retenue : D =⎢ ⎥
⎣w ⎦
Avec les notations du cours : n = nombre d’inconnues cinématiques = 2
p = nombre de déplacements nodaux complémentaires ajoutés = 0

• bases locales Bk( ) (dimension q) des éléments de la discrétisation, passage de (B) à Bk ( ) et matrices de
k
localisation γ k (qx(n+p)) : (rappel : D k = γ k ⋅ D = γ k ⋅ D )

barre AB : (B ) = (B )
k AB
a
⎡u⎤
Dk = ⎢ ⎥ ⇒ q=2 ⇒
⎡1 0⎤
γ AB = ⎢ ⎥
⎣w ⎦ ⎣0 1 ⎦
barre BC : (B ) = (B )
k BC
a D k = [w ] ⇒ q=1 ⇒ γ BC = [0 1]

barre CD : (B ) = (B )
k CD
a D k = [u ] ⇒ q=1 ⇒ γ CD = [1 0]

• ( ) ( )
bases locales complètes B1k (dimension q1 ) et bases locales propres B′k (dimension q1 ) des éléments,
( ) ( )
passage de B1k à Bk et matrices de sélection ∆k (qx q1 ) : (rappel : D k = ∆k ⋅ D1k )

( ) ( )
pour tous les éléments de la discrétisation : B1k = B′k
(B1BC )

O E
w
O

B C
O

(B 1AB ) u (B 1CD )
D
E

A
E

⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
⎢ 0⎥
⎢w ⎥ ⎡v ⎤
barre bi-encastrée AB : D1AB = ⎢ 0 ⎥ , q1 = 6 , D AB = ⎢ 0 ⎥ = ∆AB ⋅ D1AB ⇒
⎢ uE ⎥ ⎣w 0 ⎦
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ w E ⎥⎦
⎡0 1 0 0 0 0 ⎤
∆AB = ⎢ ⎥
⎣0 0 1 0 0 0 ⎦
barre encastrée-articulée BC : q1 = 5 ∆BC = [0 0 1 0 0]

barre articulée-Eencastrée CD : q1 = 5 ∆CD = [0 1 0 0 0]

• matrices de rigidité élémentaires


( )
La base locale complète B1k et la base locale propre B′k ( ) sont les mêmes ∀ k ⇒ R1k = R 'k ∀ k

Page II.3-3 -- 5
- barre bi-encastrée AB : q1 = 6
R1k = R1AB = R ′k = R ′AB = matrice de rigidité (6x6) de l’analyse préalable d’une barre bi-encastrée

( )
de base B1AB « orientée » suivant le croquis ci-dessus.

Dans la base (B ) = (B ) :
t t
k AB
R k = ∆k ⋅ R1k ⋅ ∆k R AB = ∆AB ⋅ R1AB ⋅ ∆AB

⎡12EI1 h13 6EI1 h12 ⎤


R AB = ⎢ ⎥
⎣⎢ 6EI1 h12 4EI1 h1 ⎦⎥
k t AB t
Enfin dans la base (B) de la discrétisation : R = γ k ⋅ R k ⋅ γ k R = γ AB ⋅ R AB ⋅ γ AB

AB ⎡12EI1 h13 6EI1 h12 ⎤


R =⎢ 2 ⎥
⎣⎢ 6EI1 h1 4EI1 h1 ⎦⎥
- barre encastrée-articulée BC : q1 = 5
R1k = R1BC = R ′k = R ′BC = matrice de rigidité (5x5) de l’analyse préalable d’une barre encastrée-

( )
articulée de base B1BC « orientée » suivant le croquis ci-dessus.

Dans la base (B ) = (B ) :
t
k BC
R k = R BC = ∆BC ⋅ R1BC ⋅ ∆BC

⎡ 3EI ⎤
R BC = ⎢ ⎥
⎣ L ⎦
BC t ⎡0 ⎤
= γ BC ⋅ R BC ⋅ γ BC = ⎢ ⎥ ⋅ [3EI L] ⋅ [0 1]
k
Enfin dans la base (B) de la discrétisation : R = R
⎣1⎦
BC ⎡0 0 ⎤
R =⎢
⎣ 0 3EI L ⎥⎦

- barre articulée-encastrée CD : q1 = 5
R1k = R1CD = R ′k = R ′CD = matrice de rigidité (5x5) de l’analyse préalable d’une barre articulée-

( )
encastrée de base B1CD « orientée » suivant le croquis ci-dessus.

Dans la base (B ) = (B ) :
t
k CD
R k = R CD = ∆CD ⋅ R1CD ⋅ ∆CD

⎡ 3EI 2 ⎤
R CD = ⎢ ⎥
3
⎣⎢ h 2 ⎦⎥
Enfin dans la base (B) de la discrétisation :

R
k
= R
CD t ⎡1 ⎤
[
= γ CD ⋅ R CD ⋅ γ CD = ⎢ ⎥ ⋅ 3EI 2 h 32 ⋅ [1 0]
⎣0 ⎦
]
⎡3EI h 3 0⎤
R CD
=⎢ 2 2 ⎥
⎢⎣ 0 0⎥⎦

AB BC CD ⎡12EI1 h13 + 3EI2 h 32 6EI1 h12 ⎤


• R = R + R + R =⎢ ⎥
⎢⎣ 6EI1 h12 4EI1 h1 + 3EI L⎥⎦

Page II.3-3 -- 6
1.3 -- Cas de charges 1
L, I C
B
H
h 2, I 2

h 1 , I1 D

HD MD
A
RD

HA MA

RA

La structure est soumise à un effort horizontal réparti de densité constante p sur la poutre AB, et à un e force concentrée
H en B.

Calculer le moment de flexion le long de la poutre AB et la réaction d’appui M D .

1.3.1 -- Ecriture de l’équation canonique de la méthode des déplacements

Fext − FD − R . D = 0

1.3.1.1 -- vecteur colonne Fext


Fext est le vecteur colonne des efforts extérieurs directement appliqués aux noeuds suivant les directions d’efforts
⎡H⎤
nodaux : Fext = ⎢ ⎥
⎣0⎦

1.3.1.2 -- vecteur colonne FD


FD est le vecteur colonne des efforts nodaux (actions des noeuds sur les éléments) dans l’état (1) de la structure, c’est
à dire quand elle est soumise à l’effort horizontal réparti p directement appliqué à la poutre AB, les déplacements
⎡u⎤
nodaux de la base ordonnée réduite (D ) = ⎢ ⎥ étant bloqués nuls :
⎣w ⎦
k
FD = ∑ FD = FD AB + FD BC
+ FD CD
k

FD
k
( )
est le vecteur colonne, dans la base (B), des efforts nodaux de l’élément E k , dans l'état (1).

⎡ − ph1 2 ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ − ph 1 2 ⎤
• FD AB = ⎢ 2 ⎥ FD BC = FD CD = ⎢ ⎥ ⇒ FD = ⎢ 2 ⎥
⎣− ph1 12⎦ ⎣0 ⎦ ⎣− ph 1 12⎦

• Méthode académique :
( )
La base locale complète B1k et la base locale propre B′k ( ) sont les mêmes ∀ k ⇒ FDk = FD
1
′k ∀ k

- Barres BC et CD : FDBC = FDCD = 0


1 1
- barre bi-encastrée AB : q1 = 6
FDk1 = FDAB
1
= vecteur colonne <6x1> de l’analyse préalable d’une barre bi-encastrée de base B1AB ( )
« orientée » suivant le croquis ci-dessus.

( ) ( )
Dans la base Bk = BAB : FDk = ∆k ⋅ FDk FDAB = ∆AB ⋅ FDAB
1
⎡ ph 2 ⎤
= − ⎢ 21 ⎥
1 ⎣ph1 12⎦

Page II.3-3 -- 7
k t AB t ⎡ ph 2 ⎤
Enfin dans la base (B) de la discrétisation : FD = γ k ⋅ FDk FD = γ AB ⋅ FDAB = − ⎢ 21 ⎥
⎣ph1 12⎦
k AB ⎡ ph 2 ⎤
- FD = ∑ FD = FD = − ⎢ 21 ⎥
k ⎣ph1 12⎦

1.3.1.3 -- L’équation canonique de la méthode Fext − FD − R . D = 0 , s’écrit donc :

⎡ H ⎤ ⎡ − ph1 2 ⎤ ⎡12 EI1 h13 + 3EI 2 h 32 6EI1 h12 ⎤ ⎡ u ⎤ ⎡0 ⎤


⎢ 0 ⎥ − ⎢− ph 2 12⎥ − ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
⎣ ⎦ ⎣ 1 ⎦ ⎢⎣ 6 EI1 h12 4EI1 h1 + 3EI L⎥⎦ ⎣ w ⎦ ⎣0⎦
⎡u⎤
Cette équation matricielle permet de calculer les inconnues cinématiques ⎢ ⎥ du problème.
⎣w ⎦

1.3.2 -- Calcul d’un effet quelconque dans la structure

1.3.2.1 -- Moment de flexion dans la poutre AB

• On adopte les conventions de signes de la R. de M., la poutre étant orientée de A vers B.

• Il n’est pas nécessaire pour calculer l’effet en question de connaitre les efforts nodaux internes associés aux
dé formations négligées. On applique la méthode générale d’analyse du seul élément concerné.

• On superpose 2 états d’équilibre de la poutre AB :

∗ état (A) : la poutre AB est soumise à l’effort horizontal réparti p , les déplacements nodaux de ses noeuds
⎡u⎤
frontières ( D) = ⎢ ⎥ étant bloqués, nuls. Dans cet état, le moment de flexion le long de AB vaut :
w
⎣ ⎦
px( h1 − x) ph12
M′ = −
2 12
∗ état (B) : la poutre AB n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
⎡u⎤
déplacements nodaux ( D ) = ⎢ ⎥ calculés. Dans cet état, les actions des noeuds frontières sur la poutre
⎣w ⎦
AB suivant les directions d’efforts nodaux valent (voir matrice de rigidité de la poutre bi-encastrée) :

12 EI1 6 EI1 6 EI1 4 EI1


F= ⋅u+ ⋅w M= ⋅u+ ⋅w
h13 h12 h12 h1

Dans cet état, le moment de flexion dans la poutre se calcule, avec l’orientation choisie, en prenant le moment des
forces à droite :
6EI1 4EI1 ⎛ 12EI1 6EI1 ⎞
M ′′ = M − F ⋅ (h 1 − x ) = ⋅u + ⋅w −⎜ ⋅u + ⋅ w ⎟ ⋅ (h 1 − x )
h 12 h1 ⎜ h3 h 12 ⎟
⎝ 1 ⎠

Page II.3-3 -- 8
∗ Superposition, état (A) + état (B) :

Le moment de flexion M ( x ) le long de la poutre AB, dans la structure chargée, s’obtient en superposant
les 2 états (A) et (B) de la poutre AB :
px (h 1 − x ) ph 12 6EI1 4EI1 ⎛ 12EI1 6EI1 ⎞
M(x ) = M ′ + M ′′ = − + ⋅u + ⋅w −⎜ ⋅u + ⋅ w ⎟ ⋅ (h 1 − x )
2 12 2
h1 h1 ⎜ h 3 2
h1 ⎟
⎝ 1 ⎠

1.3.2.2 -- Réaction d’appui M D

Il n’est pas nécessaire pour calculer l’effet en question de connaitre les efforts nodaux internes associés aux
déformations négligées. On applique la méthode générale d’analyse du seul élément concerné.

On superpose 2 états d’équilibre de la poutre CD :

∗ état (A) : la poutre CD est soumise aux actions extérieures qui lui sont directement appliquées, les
⎡u⎤
déplacements nodaux de ses noeuds frontières (D ) = ⎢ ⎥ étant bloqués, nuls. Comme, dans la structure
⎣w ⎦
chargée, la poutre CD ne supporte aucune charge extérieure, un effet quelconque dans CD, dans cet état est
nul ; en particulier la réaction d’appui : M ′D = 0

∗ état (B) : la poutre CD n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
⎡u⎤
déplacements nodaux (D ) = ⎢ ⎥ calculés. Dans cet état, les actions des noeuds frontières sur la poutre CD
⎣w ⎦
suivant les directions d’efforts nodaux valent (voir matrice de rigidité de la poutre encastrée à une
extrémité, articulée à l’autre) :

3EI 2 3EI 2
F= ⋅u d’où dans cet état M ′′D = F ⋅ h 2 = ⋅u
h 32 h 22
∗ Superposition, état (A) + état (B) :

Dans la structure chargée, la réaction d’appui M D s’obtient en superposant les 2 états (A) et (B) soit :
3EI
M D = M ′D + M ′′D = 2 2 ⋅ u
h2

1.4 -- Cas de charges 2

Même structure que précédemment, la poutre BC est soumise à un gradient thermique ∆T ; mêmes questions que
précédemment.

Page II.3-3 -- 9
On suppose connus les résultats suivants :

h étant la hauteur de la section droite et α le coefficient de dilatation :

3αEI ⋅ ∆T 3αEI ⋅ ∆T
MO = − RO = −R E = − HO = H E = 0
2h 2 hL

1.4.1 -- Ecriture de l’équation canonique de la méthode des déplacements

Fext − FD − R . D = 0

⎡0⎤
1.4.1.1 -- vecteur colonne Fext Fext = ⎢ ⎥
⎣0⎦

1.4.1.2 -- vecteur colonne FD

⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
FD BC = ⎢ ⎥ FD AB = FD CD = ⎢ ⎥ FD = ⎢ ⎥
⎣− 3αEI ⋅ ∆T 2h ⎦ ⎣0 ⎦ ⎣− 3αEI ⋅ ∆T 2h ⎦

1.4.1.3 -- L’équation canonique de la méthode Fext − FD − R . D = 0 , s’écrit donc :

⎤ ⎡⎢12EI1 h1 + 3EI 2 h 2 ⎤ ⎡ u ⎤ ⎡0⎤


3 3 6EI1 h12
⎡ 0
⎥⋅⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
−⎢ ⎥ −
⎣ − 3αEI ⋅ ∆T 2h ⎦ ⎢⎣ 6EI1 h12 4EI1 h1 + 3EI L⎥⎦ ⎣ w ⎦ ⎣0⎦

⎡u⎤
Cette équation matricielle permet de calculer les inconnues cinématiques ⎢ ⎥ du problème.
⎣w ⎦

1.4.2 -- Calcul d’un effet quelconque dans la structure

On procède de la même façon que précédemment.

1.4.2.1 -- Moment de flexion dans la poutre AB

• On adopte les conventions de signes de la R.de M., la poutre étant orientée de A vers B.

• On superpose 2 états d’équilibre de la poutre AB :

∗ état (A) : la poutre AB est soumise aux actions qui lui sont directement appliqués dans la structure chargée,
⎡u⎤
les déplacements nodaux de ses noeuds frontières ( D) = ⎢ ⎥ étant bloqués, nuls. Dans cet état, le moment
⎣w ⎦
de flexion le long de AB vaut : M ′ = 0 car aucune action extérieure n’est appliquée à la poutre AB dans la
structure chargée.

Page II.3-3 -- 10
∗ état (B) : la poutre AB n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
⎡u⎤
déplacements nodaux ( D) = ⎢ ⎥ calculés. Dans cet état, les actions des noeuds frontières sur la poutre AB
⎣w ⎦
suivant les directions d’efforts nodaux valent (voir matrice de rigidité de la poutre bi-encastrée) :

12 EI1 6 EI1 6 EI1 4 EI1


F= ⋅u+ ⋅w M= ⋅u+ ⋅w
h13 h12 h12 h1

Dans cet état, le moment de flexion dans la poutre se calcule, avec l’orientation choisie, en prenant le
⎛ ⎞
6EI1 4EI1 12EI1 6EI1 ⎟
moment des forces à droite : M ′′ = M − F ⋅ ( h1 − x) = ⋅u + ⋅w −⎜ ⋅u + ⋅ w ⋅ ( h1 − x)
⎜ 3 ⎟
h12 h1
⎝ h1 h12 ⎠

∗ Superposition, état (A) + état (B) :

Le moment de flexion M (x ) le long de la poutre AB, dans la structure chargée, s’obtient en superposant les
2 états (A) et (B) de la poutre AB :
⎛ ⎞
6EI1 4EI1 12EI1 6EI1 ⎟
M ( x) = M ′ + M ′′ = ⋅u + ⋅w −⎜ ⋅u + ⋅ w ⋅ ( h1 − x)
⎜ 3 ⎟
h12 h1
⎝ h1 h12 ⎠

1.4.2.2 -- Réaction d’appui M D

On superpose 2 états d’équilibre de la poutre CD :

∗ état (A) : la poutre CD est soumise aux actions extérieures qui lui sont directement appliquées, les
⎡u⎤
déplacements nodaux de ses noeuds frontières ( D) = ⎢ ⎥ étant bloqués, nuls. Comme, dans la structure
⎣w ⎦
chargée, la poutre CD ne supporte aucune charge extérieure, un effet quelconque dans CD, dans cet état est
nul ; en particulier la réaction d’appui :
M ′D = 0

Page II.3-3 -- 11
∗ état (B) : la poutre CD n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
⎡u⎤
déplacements nodaux ( D) = ⎢ ⎥ calculés. Dans cet état, les actions des noeuds frontières sur la poutre CD
⎣w ⎦
suivant les directions d’efforts nodaux valent (voir matrice de rigidité de la poutre encastrée à une
extrémité, articulée à l’autre) :

3EI 2 3EI 2
F= ⋅u d’où dans cet état M ′′D = F ⋅ h 2 = ⋅u
h 32 h 22
∗ Superposition, état (A) + état (B) :

Dans la structure chargée, la réaction d’appui M D s’obtient en superposant les 2 états (A) et (B) soit :

3EI 2
M D = M ′D + M ′′D = ⋅u
h 22

1.5 -- Cas de charges 3

Même structure que précédemment, l’appui D est soumis à un déplacement imposé horizontal δ ; mêmes questions que
précédemment.

1.5.1 -- Ecriture de l’équation canonique de la méthode des déplacements


Fext − FD − R . D = 0

vecteur colonne Fext ⎡0⎤


1.5.1.1 -- Fext = ⎢ ⎥
⎣0⎦

1.5.1.2 -- vecteur colonne FD


⎡0 ⎤
FD AB = FD BC = ⎢ ⎥
⎣0 ⎦
⎡− 3EI 2 δ h 32 ⎤
FD CD = ⎢ ⎥ (voir matrice de rigidité d’une poutre encastrée à une extrémité, articulée à l’autre).
⎣⎢ 0 ⎦⎥
⎡− 3EI 2 δ h 32 ⎤
D’où : FD = ⎢ ⎥
⎣⎢ 0 ⎥⎦

Page II.3-3 -- 12
1.5.1.3 -- L’équation canonique de la méthode Fext − FD − R . D = 0 , s’écrit donc :

⎡ − 3EI δ h 3 ⎤ ⎡12EI1 h 3 + 3EI 2 h 3 6EI1 h12 ⎤ ⎡ u ⎤ ⎡0⎤


−⎢ 2 2⎥ − ⎢ 1 2 ⎥⋅⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
⎢⎣ ⎢ 2 4EI1 h1 + 3EI L⎥⎦ ⎣ w ⎦ ⎣0⎦
0 ⎦⎥ ⎣ 6EI1 h1

⎡u⎤
Cette équation matricielle permet de calculer les inconnues cinématiques ⎢ ⎥ du problème.
⎣w ⎦

1.5.2 -- Calcul d’un effet quelconque dans la structure :

On procède de la même façon que précédemment.

1.5.2.1 -- Moment de flexion dans la poutre AB :

• On adopte les conventions de signes de laR.de M., la poutre étant orientée de A vers B.

• On superpose 2 états d’équilibre de la poutre AB :

∗ état (A) : la poutre AB est soumise aux actions qui lui sont directement appliqués dans la structure chargée,
⎡u⎤
les déplacements nodaux de ses noeuds frontières ( D) = ⎢ ⎥ étant bloqués, nuls. Dans cet état, le moment
⎣w ⎦
de flexion le long de AB vaut : M ′ = 0 car aucune action extérieure n’est appliquée à la poutre AB dans la
structure chargée.

∗ état (B) : la poutre AB n’est soumise à aucune charge extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
⎡u⎤
déplacements nodaux ( D) = ⎢ ⎥ calculés. Dans cet état, les actions des noeuds frontières sur la poutre AB
⎣w ⎦
suivant les directions d’efforts nodaux valent (voir matrice de rigidité de la poutre bi-encastrée) :

12 EI1 6 EI1 6 EI1 4 EI1


F= ⋅u+ ⋅w M= ⋅u+ ⋅w
h13 h12 h12 h1

Dans cet état, le moment de flexion dans la poutre se calcule, avec l’orientation choisie, en prenant le
⎛ ⎞
6EI1 4EI1 12EI1 6EI1 ⎟
moment des forces à droite : M ′′ = M − F ⋅ ( h1 − x) = ⋅u + ⋅w −⎜ ⋅u + ⋅ w ⋅ ( h1 − x)
⎜ 3 ⎟
h12 h1
⎝ h1 h12 ⎠

∗ Superposition, état (A) + état (B) :


Le moment de flexion M (x ) le long de la poutre AB, dans la structure chargée, s’obtient en superposant les
2 états (A) et (B) de la poutre AB :
⎛ ⎞
6EI1 4EI1 12EI1 6EI1 ⎟
M ( x) = M ′ + M ′′ = ⋅u + ⋅w −⎜ ⋅u + ⋅ w ⋅ ( h1 − x)
⎜ 3 ⎟
h12 h1
⎝ h1 h12 ⎠

Page II.3-3 -- 13
1.5.2.2 -- Réaction d’appui M D

On superpose 2 états d’équilibre de la poutre CD :

∗ état (A) : la poutre CD est soumise aux actions extérieures qui lui sont directement appliquées,
⎡u⎤
déplacement imposé δ de l’appui D, les déplacements nodaux de ses noeuds frontières ( D) = ⎢ ⎥ étant
⎣w ⎦
3EI 2
bloqués, nuls. Dans cet état la réaction d’appui vaut : M ′D = − ⋅ δ (voir matrice de rigidité d’une
h 22
poutre articulée à une extrémité, encastrée à l’autre).

∗ état (B) : la poutre CD n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
⎡u⎤
déplacements nodaux ( D) = ⎢ ⎥ calculés. Dans cet état, les actions des noeuds frontières sur la poutre CD
⎣w ⎦
suivant les directions d’efforts nodaux valent (voir matrice de rigidité de la poutre encastrée à une
extrémité, articulée à l’autre) :

3EI 2 3EI 2
F= ⋅u d’où dans cet état M ′′D = F ⋅ h 2 = ⋅u
h 32 h 22
∗ Superposition, état (A) + état (B) :
Dans la structure chargée, la réaction d’appui M D s’obtient en superposant les 2 états (A) et (B) soit :
3EI 3EI
M D = M ′D + M ′′D = − 2 2 ⋅ δ + 2 2 ⋅ u
h2 h2

Page II.3-3 -- 14
2 -- EXEMPLE 2 – BASE ORDONNEE REDUITE COMPLETEE

Soit la structure plane chargée dans son plan suivante :

Le module de déformation commun à toutes les poutres de la structure est E. On néglige les déformations d’effort
normal et d’effort tranchant.

On considère les 3 cas de charge précédemment traités suivants :

Le problème est de déterminer pour chacun de ces 3 cas de charge la réaction d’appui M D .

2.1 -- Modélisation, bases des déplacements et des efforts nodaux, rappel et complément

• Eléments :
∗ poutre AB bi-encastrée,
∗ poutre BC encastrée en B, articulée en C,
∗ poutre DC encastrée en D, articulée en C.

Page II.3-3 -- 15
• Noeuds : A, B, C, D.

• Déplacements nodaux (déplacements transmis par les noeuds) :

Les déformations d’effort normal étant négligées dans AB et dans CD, les composantes verticales des translations
des noeuds Bet C sont nulles.

Les déformations d’effort normal étant négligées dans BC, les composantes horizontales des translations des
noeuds Bet C sont égales.

Finalement la non prise en compte des déformations d’effort normal dans la structure ramène les déplacements
nodaux à :

• Inconnues cinématiques : les inconnues cinématiques sont :

∗ la translation u commune aux deux noeuds B et C (transmise d’un élément à un autre par la poutre BC
qui joue le rôle de noeud pour ce déplacement),

∗ la rotation w du noeud B.

• Base ordonnée des déplacements nodaux :

Pour les cas de charge (1) et (2) on travaillera dans la base ordonnée réduite complétée des déplacements nodaux
⎡ u ⎤
: (D ) = ⎢⎢ w ⎥⎥ .
⎢⎣ w D ⎥⎦
⎡ u ⎤
⎢ w ⎥
Pour le cas de charge (3) on travaillera dans la base ordonnée réduite complétée : (D ) = ⎢ ⎥
⎢w D ⎥
⎢ ⎥
⎣ uD ⎦

Page II.3-3 -- 16
• Base d’efforts nodaux associés :

⎡F⎤
⎡F⎤ ⎢M⎥
Cas de charge (1) et (2) : (F) = ⎢⎢ M ⎥⎥ Cas de charge (3) : (F) = ⎢ ⎥
⎢ M ′⎥
⎢⎣ M ′⎥⎦ ⎢ ⎥
⎣ F′ ⎦

2.2 -- Matrice de rigidité R :

2.2.1 -- cas de charge (1) et (2):


⎡ u ⎤ ⎡ R 11 R 12 R 13 ⎤
La base des déplacements nodaux étant (D ) = ⎢⎢ w ⎥⎥ , la matrice de rigidité est de la forme : R = ⎢⎢ R 21 R 22 R 23 ⎥⎥
⎢⎣ w D ⎥⎦ ⎢⎣ R 31 R 32 R 33 ⎥⎦
Le terme général R i, j est la valeur de l'effort nodal i , Fi , dans la structure totale, pour le champ de déplacements
imposés D j = 1 , D k = 0 ∀k ≠ j.

Les termes R11 , R12 , R 21 , R 22 restent donc identiques à ceux trouvés précédemment.
3EI 3EI 2
R13 = R 31 = 2 2 R 23 = R 32 = 0 R 33 =
h2 h2

2.2.2 -- cas de charge (3) :


⎡ u ⎤
⎢ w ⎥
La base des déplacements nodaux est (D ) = ⎢ ⎥ ,
⎢w D ⎥
⎢ ⎥
⎣ uD ⎦
⎡ R 11 R 12 R 13 R 14 ⎤
⎢R R 22 R 23 R 24 ⎥⎥
la matrice de rigidité est donc de la forme : R = ⎢ 21
⎢ R 31 R 32 R 33 R 34 ⎥
⎢ ⎥
⎣ R 41 R 42 R 43 R 44 ⎦

Les termes R11 , R 12 , R 21 , R 22 , R13 , R 23 , R 31 , R 32 , R 33 restent identiques à ceux trouver précédemment.

−3EI 2 −3EI 2 3EI 2


R14 = R 41 = R 24 = R 42 = 0 R 34 = R 43 = R 44 =
h 32 h 22 h2

2.3 -- Ecriture de l’équation canonique de la méthode des déplacements


Fext − FD − R . D = 0

Cette équation matricielle peut se développer :

Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n =0
F appuis FD p R pn R pp D p

Page II.3-3 -- 17
Pour tous les cas de charge envisagés :
⎡u⎤ ⎡R R 12 ⎤ ⎡12 EI1 h13 + 3EI 2 h 32 6EI1 h12 ⎤
n=2 Dn =⎢ ⎥ et R = ⎢ 11 =⎢ ⎥
⎣w⎦
nn
⎣ R 21 R 22 ⎥⎦ ⎢⎣ 6EI1 h12 4 EI1 h1 + 3EI L⎥⎦

2.3.1 -- cas de charge (1) :

• déplacements nodaux :

Dn ⎡u⎤
D = Dn =⎢ ⎥ p=1 D p = [w D ] = [0]
Dp ⎣w⎦
• matrice de rigidité :
⎡ R 11 R 12 R 13 ⎤ ⎡12 EI 1 h 13 + 3EI 2 h 32 6EI 1 h 12 3EI 2 h 22 ⎤
⎢ ⎥
R = ⎢⎢ R 21 R 22 R 23 ⎥⎥ = ⎢ 6EI 1 h 12 4 EI 1 h 1 + 3EI L 0 ⎥
⎢⎣ R 31 R 32 R 33 ⎥⎦ ⎢ 3EI 2 h 22 0 3EI 2 h 2 ⎥
⎣ ⎦

R np
⎡3EI 2 h 22 ⎤
=⎢ ⎥ R pn
t
= R np
[
= 3EI 2 h 22 0 ] R pp
= [3EI 2 h 2 ]
⎣⎢ 0 ⎦⎥
• vecteur colonne F :
⎡F⎤
Rappel : base d’efforts nodaux : (F) = ⎢⎢ M ⎥⎥
⎢⎣ M ′⎥⎦

Fext n ⎡H⎤
Fext = Fext n = ⎢ ⎥ Fappuis = M D
Fappuis ⎣0⎦
• vecteur colonne FD :
FD ⎡ − ph1 2 ⎤
FD = n FD n = ⎢ 2 ⎥ FD = [0]
FD ⎣ − ph1 12⎦
p
p
• résolution de l’équation canonique de la méthode :
Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n =0
F appuis FD p R pn R pp D p

La résolution du problème s’obtient en décomposant l’équation matricielle ci-dessus en deux équations matricielles
suivantes :
(1) Fext n − FD n − R nn ⋅ D n − R np ⋅ D p = 0

(2) F appuis − FD p − R pn ⋅ D n − R pp ⋅ D p = 0
L’équation (1) permet de calculer D n :
−1
D n = R nn ⋅ ⎡ Fext n − FD n − R np ⋅ D p ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
L’équation (2) permet de calculer Fappuis :
F appuis = FD p + R pn ⋅ D n + R pp ⋅ D p

⎡u⎤
Supposons calculé le vecteur colonne des inconnues cinématiques D n = ⎢ ⎥ par l’équation (1).
⎣w⎦
On en déduit [
Fappuis = [M D ] = [0] + 3EI 2 h 22 ] ⎡u⎤
0 ⋅ ⎢ ⎥ + [3EI 2 h 2 ] ⋅ [0] − [0]
⎣w⎦
3EI 2
MD = ⋅u résultat prévisible à priori.
h 22

Page II.3-3 -- 18
2.3.2 -- cas de charge (2) :

• déplacements nodaux :
Dn ⎡u⎤
D = Dn =⎢ ⎥ p=1 D p = [w D ] = [0]
Dp ⎣w⎦
• matrice de rigidité :
⎡ R 11 R 12 R 13 ⎤ ⎡12 EI 1 h 13 + 3EI 2 h 32 6EI 1 h 12 3EI 2 h 22 ⎤
⎢ ⎥
R = ⎢⎢ R 21 R 22 R 23 ⎥⎥ = ⎢ 6EI 1 h 12 4 EI 1 h 1 + 3EI L 0 ⎥
⎢⎣ R 31 R 32 R 33 ⎥⎦ ⎢ 3EI 2 h 22 0 3EI 2 h 2 ⎥
⎣ ⎦
⎡3EI 2 h 22 ⎤
R np = ⎢
⎢⎣ 0

⎥⎦
R pn
t
= R np
[
= 3EI 2 h 22 0 ] R pp
= [3EI 2 h 2 ]

• vecteur colonne Fext :


⎡F⎤
Rappel : base d’efforts nodaux : (F) = ⎢⎢ M ⎥⎥
⎢⎣ M ′⎥⎦

Fext n ⎡0⎤
Fext = Fext n = ⎢ ⎥ Fappuis = M D
Fappuis ⎣0⎦

• vecteur colonne FD :
FD ⎡ 0 ⎤
FD = n
FD n = ⎢ ⎥ FD = [0]
FD p ⎣ − 3αEI ⋅ ∆T 2 h ⎦
p

• résolution de l’équation canonique de la méthode :

Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n =0
F appuis FD p R pn R pp D p

La résolution du problème s’obtient en décomposant l’équation matricielle ci-dessus en deux équations matricielles
suivantes :
(1) Fext n − FD n − R nn ⋅ D n − R np ⋅ D p = 0

(2) F appuis − FD p − R pn ⋅ D n − R pp ⋅ D p = 0
L’équation (1) permet de calculer D n :
−1
D n = R nn ⋅ ⎡ Fext n − FD n − R np ⋅ D p ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
L’équation (2) permet de calculer Fappuis :
F appuis = FD p + R pn ⋅ D n + R pp ⋅ D p

⎡u⎤
Supposons calculé le vecteur colonne des inconnues cinématiques D n = ⎢ ⎥ par l’équation (1).
⎣w⎦
On en déduit [
Fappuis = [M D ] = [0] + 3EI 2 h 22 ] ⎡u⎤
0 ⋅ ⎢ ⎥ + [3EI 2 h 2 ] ⋅ [0] − [0]
⎣w⎦
3EI 2
MD = ⋅u résultat prévisible à priori.
h 22

Page II.3-3 -- 19
2.3.3 -- cas de charge (3) :

• déplacements nodaux :
Dn ⎡u⎤ ⎡ w ⎤ ⎡ 0⎤
D = Dn =⎢ ⎥ p=2 D p = ⎢ D⎥ = ⎢ ⎥
Dp ⎣w⎦ ⎣ u D ⎦ ⎣ δ⎦
• matrice de rigidité :
⎡12 EI1 h 13 + 3EI 2 h 32 6EI1 h 12 3EI 2 h 22 − 3EI 2 h 32 ⎤
⎢ ⎥
6EI1 h 12 4 EI1 h 1 + 3EI L 0 0
R =⎢ ⎥
⎢ 3EI 2 h 22 0 3EI 2 h 2 − 3EI 2 h 22 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ − 3EI 2 h 32 0 − 3EI 2 h 22 3EI 2 h 32 ⎥⎦

⎡3EI 2 h 22 − 3EI 2 h 32 ⎤ t ⎡ 3EI 2 h 22 0⎤


R np = ⎢ ⎥ R pn = R np = ⎢ 3 ⎥
⎣⎢ 0 0 ⎦⎥ ⎣⎢ − 3EI 2 h 2 0⎦⎥
⎡ 3EI 2 h 2 − 3EI 2 h 22 ⎤
R pp = ⎢ 2 ⎥
⎢⎣ − 3EI 2 h 2 3EI 2 h 32 ⎥⎦
• vecteur colonne Fext :
⎡F⎤
⎢M⎥
Rappel : base d’efforts nodaux : (F) = ⎢ ⎥
⎢ M ′⎥
⎢ ⎥
⎣ F′ ⎦
Fext n ⎡0⎤ ⎡M ⎤
Fext = Fext n = ⎢ ⎥ Fappuis = ⎢ D ⎥
Fappuis ⎣0⎦ ⎣HD ⎦
• vecteur colonne FD :
FD n ⎡ 0⎤ ⎡ 0⎤
FD = FD n = ⎢ ⎥ FD p = ⎢ ⎥
FD p ⎣ 0⎦ ⎣ 0⎦

• résolution de l’équation canonique de la méthode :


Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n =0
F appuis FD p R pn R pp D p
La résolution du problème s’obtient en décomposant l’équation matricielle ci-dessus en deux équations matricielles
suivantes :
(1) Fext n − FD n − R nn ⋅ D n − R np ⋅ D p = 0

(2) F appuis − FD p − R pn ⋅ D n − R pp ⋅ D p = 0
L’équation (1) permet de calculer D n :
−1
D n = R nn ⋅ ⎡ Fext n − FD n − R np ⋅ D p ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
L’équation (2) permet de calculer Fappuis :
F appuis = FD p + R pn ⋅ D n + R pp ⋅ D p

⎡u⎤
Supposons calculé le vecteur colonne des inconnues cinématiques D n = ⎢ ⎥ par l’équation (1).
⎣w⎦
⎡ M ⎤ ⎡0⎤ ⎡ 3EI 2 h 22 0⎤ ⎡ u ⎤ ⎡ 3EI 2 h 2 − 3EI 2 h 22 ⎤ ⎡0⎤ ⎡0⎤
On en déduit Fappuis = ⎢ D ⎥ = ⎢ ⎥ + ⎢ 3 ⎥⋅⎢ ⎥+ ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥−⎢ ⎥
⎣ H D ⎦ ⎣0⎦ ⎣⎢ − 3EI 2 h 2 0⎦⎥ ⎣ w ⎦ ⎣⎢ − 3EI 2 h 22 3EI 2 h 32 ⎦⎥ ⎣δ⎦ ⎣0⎦

3EI 2 3EI 2 3EI 2 3EI 2


MD = ⋅u− ⋅δ HD = − ⋅u + ⋅δ
h 22 h 22 h 32 h 32

Page II.3-3 -- 20
3 -- EXEMPLE 3 – BASE ORDONNEE REDUITE – EFFORTS NODAUX INTERNES

3.1 -- énoncé

• Soit la structure plane chargée dans son plan suivante :

L, I

+
B C

HC
L, I + RC

HA MA
RA

Ce portique est constitué de 2 poutres de même longueur « L » et de même inertie « I » (inertie commune des
sections droites autour d’un axe perpendiculaire au plan de la structure).
Il est encastré sur son appui A et sur appui simple en C (blocage des 2 translations verticale et horizontale).

• On note « E » le module de déformation longitudinale commun aux 2 poutres.


On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

• On note « K » le coefficient de dilatation du matériau.

• On adoptera les conventions de signes de la Résistance des Matériaux avec l’orientation de la fibre moyenne
donnée ci-dessus.
RAPPEL : conventions de signes de la R de M pour les sollicitations :

Sollicitations calculé »es à gauche : Sollicitations calculées à gauche :


N N

M M
V V

• On considère les 3 cas de charges suivants :

- Cas de charges (1) : charge répartie transversale de densité constante « p » sur la poutre BC :

p
B C

HC
RC

HA MA
RA

Page II.3-3 -- 21
- Cas de charges (2) : déplacement vertical imposé « d » de l’appui C :

B C d

HC
RC

HA MA
RA
- Cas de charges (3) : augmentation uniforme de température ∆T de la poutre BC
B T C

HC
RC

HA MA
RA

1 -- résolution par la méthode des forces

1 – a – déterminer le degré d’hyperstaticité de la structure.

On prend comme structure isostatique associée la structure obtenue en supprimant l’appui C (on crée 2 coupures
externes en supprimant les 2 réactions d’appui H C et R C ).
1 – b – calculer la matrice de souplesse.

1 – c – poser l’équation canonique de la méthode des forces pour chacun des 3 cas de charges.

1 – d – calculer, pour chacun des 3 cas de charges, les réactions d’appui H A , R A , M A , H C , R C et les
sollicitations dans la section droite médiane de la poutre BC.

2 -- résolution par la méthode des déplacements

2 – a - déterminer la discrétisation de la structure en vue de l’application de la méthode des déplacements, en supposant


connues les lois de comportement des poutres droites (bi-encastrée, encastrée/articulée, bi-articulée).
Préciser :
- les éléments, les nœuds,
- les déplacements nodaux,
- les inconnues cinématiques.

On travaille en base ordonnée des déplacements nodaux réduite aux seules inconnues cinématiques.

2 – b – déterminer la matrice de rigidité

2 - c – établir l’équation canonique de la méthode des déplacements pour chacun des 3 cas de charges.

2 – d – calculer, pour chacun des 3 cas de charges, les réactions d’appui H A , R A , M A , H C , R C .

Page II.3-3 -- 22
3.2 -- Corrigé

1 -- résolution par la méthode des forces

1 – a – degré d’hyperstaticité de la structure : DISE = 2 DISI = 0DIST = 2

Structure iso associée la structure : obtenue en supprimant l’appui C (on crée 2 coupures externes en supprimant les 2
réactions d’appui H C et R C ).

1
B C
F1
2 F2

⎡δ ⎤ ⎡F ⎤
∆ = ⎢ 1⎥ F = ⎢ 1⎥
⎣δ 2 ⎦ ⎣F2 ⎦

1 – b –matrice de souplesse

⎡δ δ ⎤ mi ⋅ m j
S = ⎢ 11 12 ⎥ δij = ∫ ⋅ dσ
⎣δ 21 δ 22 ⎦ struct
EI
Epure de m1 : Epure de m 2 :
+L

+
+L
+ F1 =1 +
F2 =1
+ + +
_
-L
L -L
-1 0
0 -1

L3 L3 4L3
δ11 = δ12 = δ 21 == − δ 22 =
3EI 2EI 3EI
L3 ⎡ 2 − 3⎤ −1 6EI ⎡8 3⎤
S = ⎢ ⎥ S = ⎢ ⎥
6EI ⎣− 3 8 ⎦ 7 L3 ⎣3 2⎦

1 – c – équation canonique de la méthode des forces pour chacun des 2 cas de charges et résolution

∆ iso + S ⋅ F = 0 ou bien = ∆
imposé

• Cas de charges (1) : ∆ iso + S ⋅ F = 0

⎡ δiso,1 ⎤ M iso ⋅ mi
∆ iso = ⎢ ⎥ δiso,i = ∫ ⋅ dσ
⎣δiso,2 ⎦ struct
EI

Page II.3-3 -- 23
Epure de M iso :
-pL2/2

p _
-pL2/2
+

_
+

pL2/2
0
pL

pL4 5pL4
δiso,1 = δiso, 2 = −
4EI 8EI
−1 3pL 3pL
Résolution : F = − S ⋅ ∆ iso F1 = − F2 =
28 7

• Cas de charges (2) :


⎡0 ⎤
∆ iso + S ⋅ F = ∆ imp ∆ iso = 0 ∆ imp = ⎢ ⎥
⎣d ⎦
−1 18EI 12EI
Résolution : F = S ⋅ ∆ imp F1 = ⋅d F2 = ⋅d
7 L3 7 L3

• Cas de charges (3) : ∆ iso + S ⋅ F = 0


⎡ δiso,1 ⎤ ⎡K ⋅ ∆T ⋅ L ⎤
∆ iso = ⎢ ⎥=⎢ ⎥
⎣δiso,2 ⎦ ⎣ 0 ⎦
−1 48EI 18EI
Résolution : F =−S ⋅ ∆ iso F1 = − ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L F2 = −
3
7L 7 L3
1 – d - Réactions d’appui H A , R A , M A , H C , R C et sollicitations (N, V, M) dans la section médiane de BC

Réactions d’appui, en général : R = R iso + r1 ⋅ F1 + r2 ⋅ F2

3pL 3pL
• Cas de charges (1) : F1 = − F2 =
28 7
p
B C
+
HC
+ RC

HA MA
RA
- Réactions d’appui :
3pL 4pL
H A = 0 − F1 + 0 ⋅ F2 = R A = pL + 0 ⋅ F1 − F2 =
28 7
pL2 pL2
MA = + L ⋅ F1 − L ⋅ F2 = −
2 28
3pL 3pL
H C = F1 = − R C = F2 =
28 7

Page II.3-3 -- 24
- Sollicitations dans la section médiane de BC, avec les conventions de signes de la R de M :
3pL pL pL p(L 2)2 L 5pL2
N = −H C = V= − RC = M=− + RC ⋅ =
28 2 14 2 2 56
18EI 12EI
• Cas de charges (2) : F1 = ⋅d F2 = ⋅d
3
7L 7 L3

B C d
+
HC
+ RC

HA MA
RA
- Réactions d’appui :
18EI 12EI
H A = 0 − F1 + 0 ⋅ F2 = − ⋅d R A = 0 + 0 ⋅ F1 − F2 = − ⋅d
3
7L 7 L3
6EI
M A = 0 + L ⋅ F1 − L ⋅ F2 = ⋅d
7 L2
18EI 12EI
H C = F1 = ⋅d R C = F2 = ⋅d
7 L3 7 L3
- Sollicitations dans la section médiane de BC :

Avec les conventions de signes de la R de M :


18EI 12EI L 6EI
N = −H C = − ⋅d V = −R C = − ⋅d M = RC ⋅ = ⋅d
3 3 2 7 L2
7L 7L
48EI 18EI
• Cas de charges (3) : F1 = − ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L F2 = − ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L
3
7L 7 L3
B T C
+
HC
+ RC

HA MA
RA
- Réactions d’appui :
48EI 18EI
H A = 0 − F1 + 0 ⋅ F2 = ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L R A = 0 + 0 ⋅ F1 − F2 = ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L
7 L3 7 L3
30EI
M A = 0 + L ⋅ F1 − L ⋅ F2 = − ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L
7 L2
48EI 18EI
H C = F1 = − ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L R C = F2 = − ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L
3
7L 7 L3
- Sollicitations dans la section médiane de BC :
48EI
Avec les conventions de signes de la R de M : N = −H C = ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L
7L3
18EI L 9EI
V = −R C = ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L M = RC ⋅ =− ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L
7 L3 2 7 L2

Page II.3-3 -- 25
2 -- résolution par la méthode des déplacements

2 – a – discrétisation, déplacements nodaux, inconnues cinématiques

Eléments :
Poutre bi-encastrée AB
Poutre encastrée/articulée BC
les nœuds : A,B, C

déplacements nodaux et inconnues cinématiques :


inconnues cinématiques en
déplacements nodaux : inconnues cinématiques : négligeant les déformations
F M d'effort normal :
H M
C v C C
B u B B

A A A

⎡ω⎤ ⎡M ⎤
Inconnues cinématiques et efforts nodaux associés, avant limitation : D = ⎢⎢ u ⎥⎥ F = ⎢⎢ H ⎥⎥
⎢⎣ v ⎥⎦ ⎢⎣ F ⎥⎦
Inconnues cinématiques et efforts nodaux associés, en négligeant les déformations d’effort normal :
D − = [ω] = ω F− = [M ] = M
On travaille en base ordonnée des déplacements nodaux réduite à la seule inconnue cinématique « ω » :
D − = [ω] = ω

Effort nodal associé : « M » : F− = [M ] = M


M
C
B

2 – b – matrice de rigidité

4EI 3EI 7 EI
R = R AB + R BC = + =
L L L

2 - c – équation canonique de la méthode des déplacements pour chacun des 3 cas de charges et résolution

En général : Fext − FD − R ⋅ D = 0

pL2 pL2
• Cas de charges (1) : Fext = 0 = 0 FD = FD AB + FD BC = 0 + =
8 8
2 3
pL 7 EI pL
D’où équation canonique : − − ⋅ ω1 = 0 d’où ω1 = −
8 L 56EI

Page II.3-3 -- 26
3EI 3EI
• Cas de charges (2) : Fext = 0 = 0 FD = FD AB + FD BC = 0 − ⋅d = − ⋅d
L2 L2
3EI 7 EI 3d
D’où équation canonique : ⋅d − ⋅ ω2 = 0 d’où ω2 =
2 L 7L
L
• Cas de charges (3) : Fext = 0 = 0
6EI 6EI
FD = FD AB + FD BC = − ⋅ K ⋅ ∆T ⋅ L + 0 = − ⋅ K ⋅ ∆T
L2 L
6EI 7 EI 6
D’où équation canonique : ⋅ K ⋅ ∆T − ⋅ ω3 = 0 d’où ω3 = ⋅ K ⋅ ∆T
L L 7

2 – d - Réactions d’appui H A , R A , M A , H C , R C et sollicitations (N, V, M) dans la section médiane de BC

• Généralités :

( )
Pour calculer un effet quelconque dans l’élément E k de la structure à l’équilibre on superpose les 2 états d’équilibre
suivants de l’élément E : ( )
k

- état (A) : l’élément est soumis aux actions extérieures données qui lui sont directement appliquées, les
déplacements nodaux inconnues cinématiques étant bloqués nuls,
- état (B) : l’élément n’est soumis à aucune action extérieure, on impose à ses nœuds frontières les
déplacements inconnues cinématiques calculées.

• Remarque importante (vu au chapitre II.3-1) :

Nous avons négligé les inconnues cinématiques u et v (considérées nulles).

La méthode générale précédente de superposition (états (A) + (B)) ne permet pas alors d’atteindre directement les
efforts nodaux internes H et F dans les éléments associés aux inconnues cinématiques négligées. En effet ces efforts
nodaux associés à des inconnues cinématiques considérées nulles ne sont pas nuls pour autant.

Il s’agit des efforts nodaux internes suivants : H int et Fint


Plus précisément, au niveau des éléments, il s’agit des efforts nodaux internes suivants :
AB
H int : qui n‘est pas associé à des déformations négligées, mais qui est associé à une inconnue cinématique
négligée et qu’on peut considérer comme un effet banal calculable par la superposition (états (A) +
(B)) ci-dessus car calculable dans chaque état ((A) et(B)) par les analyses préalables de l’élément,
BC
Hint : qui est associé aux déformations d’effort normal négligées dans BC et qu’on ne peut plus atteindre
par les analyses préalables,
AB
Fint : qui est associé aux déformations d’effort normal négligées dans AB, idem,
BC
Fint : qui n‘est pas associé à des déformations négligées, et qu’on peut calculer par la superposition (A) + (B)
et les analyses préalables.

On calculera donc :
AB AB BC BC
H int , M int , Fint , M int comme des effets banals en appliquant les analyses préalables dans la
superposition,
BC AB
Hint et Fint en écrivant l’équilibre statique du nœud B suivant chacune des 2 directions d’efforts nodaux H
AB BC AB BC
et F , soit : H int + H int =0 Fint + Fint =0

Page II.3-3 -- 27
Rappel des notations :
F M
H
v C
u B

• Cas de charges (1) :


état (A) état (B)

p =0 p
B 1 B
C C C
B

= +

A A A

AB AB BC pL2 BC 5pL
- Etat (A) : M int = H int =0 M int = Fint =
8 8
Equilibre du nœud B suivant H et F ⇒ AB
H int BC
+ H int =0 AB
Fint BC
+ Fint =0 ⇒
BC AB 5pL
Hint =0 et Fint =−
8
AB 4EI AB 6EI BC 3EI BC 3EI
- Etat (B) : M int = ⋅ ω1 Hint = ⋅ ω1 M int = ⋅ ω1 Fint = ⋅ ω1
2
L L L L2
6EI 3EI
Equilibre du nœud B suivant H et F ⇒ BC
Hint =−
2
⋅ ω1 AB
Fint =− ⋅ ω1
L L2
- D’où les réactions d’appui dans chacun des 2 états (A) et (B) :
état (A) état (B)

p =0 p
B C 1
(6EI/L2 ).
HC 0
RC = 3pL/8
+ -(3EI/L2 ).

A
0 (2EI/L).
HA MA 0 -(6EI/L2 ).
RA 5pL/8 (3EI/L2 ).

Page II.3-3 -- 28
• Cas de charges (2) :
état (A) état (B)

d =0 d
B C 2

= +

AB AB BC 3EI BC 3EI
• Etat (A) : M int = H int =0 M int =− ⋅d Fint =− ⋅d
L2
L3
Equilibre du nœud B suivant H et F ⇒ AB
H int BC
+ H int =0 AB
Fint BC
+ Fint =0 ⇒
BC AB 3EI
Hint =0 et Fint = ⋅d
L3
AB 4EI AB 6EI BC 3EI BC 3EI
• Etat (B) : M int = ⋅ ω1 Hint = ⋅ ω1 M int = ⋅ ω1 Fint = ⋅ ω1
2
L L L L2

6EI 3EI
Equilibre du nœud B suivant H et F ⇒ BC
Hint =−
2
⋅ ω1 AB
Fint =− ⋅ ω1
L L2

- Etat (B) : en fonction de ω , idem que précédemment pour le cas de charges (1), en remplaçant ω1 par
ω2 .

- D’où les réactions d’appui dans chacun des 2 états (A) et (B) :

état (A) état (B)

d =0 d
B C 2
(6EI/L2 ).
HC 0
RC = (3EI/L3 ).d
+ -(3EI/L2 ).

A
0 (2EI/L).
HA MA 0 -(6EI/L2 ).
RA -(3EI/L3).d (3EI/L2).

• Cas de charges (3) :


état (A) état (B)
=0 3
B T T
C (6EI/L2 ).
-(12EI/L3 ).K. T.L
HC
RC = 0 + -(3EI/L2 ).

A
-(6EI/L2 ).K. T.L (2EI/L).
HA MA (12EI/L3 ).K. T.L -(6EI/L2 ).
RA 0 (3EI/L2 ).

On pourra vérifier, avec les valeurs de ω calculées dans chaque cas de charges, que l’on retrouve les résultats de la
méthode des forces.

Page II.3-3 -- 29
4 -- GENERALISATION DE LA METHODE DE CALCUL DES EFFORTS NODAUX INTERNES QUAND
CERTAINES INCONNUES CINEMATIQUES SONT NEGLIGEES CAR ASSOCIEES A DES
DEFORMATIONS NEGLIGEABLES

La démarche consiste à « dérouler » les actions suivantes :

• Identifier :

- Sur l’ensemble de la structure : les éléments et les noeuds,


- les déplacements nodaux,
- les inconnues cinématiques et les efforts nodaux associés,
- dans chaque élément : les déformations négligées,
- sur l’ensemble de la structure : les inconnues cinématiques correspondantes négligées et les efforts nodaux
associés,
- dans chaque élément : les efforts nodaux internes associés aux inconnues cinématiques négligées et en faire
la partition suivante :
- ceux qui sont associés aux déformations négligées dans l’élément concerné et qui ne sont pas
calculables grâce aux analyses préalables de l’élément,
- ceux qui ne sont pas associés aux déformations négligées dans l’élément et qui sont calculables
(calcul (1)) avec les analyses préalables de l’élément et la superposition des 2 états d’équilibre
de l’élément (avec les inconnues cinématiques retenues après élimination) :
- état (A) : l’élément est soumis aux actions extérieures données qui lui sont
directement appliquées, les déplacements nodaux inconnues cinématiques de ses
noueds frontières étant bloqués nuls,
- état (B) : l’élément n’est soumis à aucune action extérieure, on impose à ses nœuds
frontières les déplacements inconnues cinématiques calculées.

• Réaliser le calcul (1) pour chaque élément,

• Ecrire l’équilibre statique des nœuds sur les directions d’efforts nodaux associés aux inconnues cinématiques
négligées, en fonction des efforts nodaux internes dans les éléments, associés aux déformations négligées.

On applique souvent cette démarche sans l’expliciter dans le détail.

On constate immédiatement les limites de cette démarche quand pour négliger une inconnue cinématique, on est amené
à négliger les déformations correspondantes dans plusieurs éléments.
On ne peut plus, alors, calculer les efforts nodaux internes correspondants dans ces éléments car on ne dispose que
d’une seule équation scalaire d’équilibre.
Si ces efforts nodaux internes sont nécessaires pour calculer l’effet recherché il faudra revoir les hypothèses retenues
sur les inconnues cinématiques négligées.

Quand on cherche un effort nodal interne dans un élément :


- ou bien il n’est pas associé à des déformations négligées dans l’élément et on le calcule par le calcul (1) ci-
dessus,
- ou bien il est associé à des déformations négligées dans l’élément ; il faut alors calculer cet effort nodal
interne dans les autres éléments (par le calcul (1)) et écrire l’équilibre statique du nœud concerné sur la
direction d’effort nodal en question.

Page II.3-3 -- 30
5 -- EXEMPLE 4 : UTILISATION DES DIFFERENTES BASES D’ANALYSE
4L

A E, I B

3L ,S
E1
D C
5L
ressort simple de
traction/compression
raideur : k

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant dans la poutre AB.

5.1 -- Discrétisation, modélisation, bases des déplacements et des efforts nodaux


A B

y
D C
O x

• Elements : poutre AB, barre BC, ressort CD

• Nœuds : A, B, C, D

• Déplacements nodaux

A B

y
O x
D C =
~
=
• Inconnues cinématiques et efforts nodaux associés avant hypothèses particulières sur les déformations
négligées

vB F2
A B
uB
F3

y
D C
O x
uC
F1

Page II.3-3 -- 31
• Inconnues cinématiques et efforts nodaux retenus compte tenu de l’hypothèse particulière : on néglige les
déformations d’effort normal dans la poutre AB
vB
A B F2

D y
C
uC O x

F1
⎡u ⎤ ⎡F ⎤
D = ⎢ C⎥ F = ⎢ 1⎥
⎣v B ⎦ ⎣F2 ⎦

5.2 -- Matrice de rigidité

5.2.1 -- Poutre AB
⎡0 0 ⎤
R AB = ⎢ 3⎥
⎣0 3EI (4L ) ⎦

5.2.2 -- Ressort CD
⎡ k 0⎤
R ressortCD = ⎢ ⎥
⎣ 0 0⎦

5.2.3 -- Barre BC : formation académique de la matrice de rigidité


Avec les notations du poly.

• Les différentes bases locales

Base locale propre B′k ( ) ( )


base locale complète B1k

v'B u'B vB
y' B y HB B
x' H'B uB
O x
R'B RB

vC
v'C base (B' k ) HC
base (B1k )
C u'C (q1 = 4 ) C uC
H'C (q 1= 4 )
R'C RC

Base locale Bk ( )
vB
y B

O x
RB

HC base (B k ) ⎡u ⎤
(q = 2) base globale (B) : n = 2 p = 0 D = ⎢ C⎥
C uC ⎣v B ⎦

Page II.3-3 -- 32
⎡u′C ⎤ ⎡u C ⎤
⎢ v′ ⎥ ⎢v ⎥
⎡u ⎤
D′k = ⎢ C ⎥ D1k = ⎢ C ⎥ D = ⎢ C⎥
⎢u′B ⎥ ⎢u B ⎥ ⎣v B ⎦
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v′B ⎦ ⎣vB ⎦

• La matrice de passage du repère Ox’y’ au repère Oxy (ses vecteurs colonnes sont les composantes des vecteurs
⎡ 4 5 3 5⎤
unitaires de Oxy dans le repère Ox’y’) s’écrit : ⎢ ⎥
⎣ − 3 5 4 5⎦
⎡ 4 5 − 3 5⎤
L’inverse de cette matrice de passage est ⎢3 5 4 5 ⎥
⎣ ⎦
( )
La matrice P = P k de passage de la base B′k à la base B1k s’écrit : ( )
⎡45 35 0 0 ⎤ ⎡4 3 0⎤
0 ⎡4 − 3 0 0⎤
⎢− 3 5 4 5 0 0 ⎥ 1 ⎢⎢− 3
⎥ 4 0⎥⎥
0 ⎢ 0 ⎥⎥
−1 1 3 4 0
Soit P k = P =⎢ = ⋅ P = ⋅⎢
⎢ 0 0 4 5 3 5⎥ 5 ⎢ 0 0 4 3⎥ 5 ⎢0 0 4 − 3⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − 3 5 4 5⎦ ⎣0 0 − 3 4⎦ ⎣0 0 3 4⎦
−1
D′k = P ⋅ D1k D1k = P ⋅ D′ k

• La matrice de sélection ∆ = ∆k < qxq1 = 2x4>, elle permet de passer de la base locale complète B1k à la base ( )
⎡u C ⎤
⎢ ⎥
( )
locale Bk . D k = ∆k ⋅ D1k ⇒
⎡u C ⎤ ⎡1 0 0 0⎤ ⎢ v C ⎥
⎢v ⎥ ⎢= ⎥ ⋅ ⇒
⎣ B ⎦ ⎣0 0 0 1 ⎦ ⎢ u B ⎥
⎢ ⎥
⎣v B ⎦
⎡1 0 0 0⎤
∆ = ∆k = ⎢ ⎥
⎣0 0 0 1 ⎦

• La matrice de localisation γ = γ k <qx(n+p) = 2x2>, elle permet de passer de la base globale (B) à la base

( )
locale Bk ; Dk = γ k ⋅ D = γ k ⋅ D
k ⎡1 0⎤
comme les 2 bases sont les mêmes : γ = ⎢ ⎥
⎣0 1 ⎦

• Matrice de rigidité

( )
Dans sa base locale propre B′k , la matrice de rigidité de la barre BC s’écrit :

E1S 5L 0 − E1S 5L 0
0 0 0 0
R ′k = R ′BC =
− E1S 5L 0 E1S 5L 0
0 0 0 0

( )
Dans sa base locale complète B1k : R1k = Pk
−1
⋅ R′k ⋅ Pk soit : R 1k = R 1BC = P
−1
⋅ R ′ BC ⋅ P

⎡ 16 12 − 16 − 12⎤
⎢ 12 9 − 12 − 9 ⎥⎥
E S
D’où : R 1BC = 1 ⋅⎢
125L ⎢− 16 − 12 16 12 ⎥
⎢ ⎥
⎣− 12 − 9 12 9 ⎦

Page II.3-3 -- 33
( )
Dans la base locale Bk de la discrétisation la matrice de rigidité de l’élément BC s’écrit :
t t E 1S ⎡ 16 − 12⎤
R k = ∆k ⋅ R 1k ⋅ ∆k soit R k = R BC = ∆ ⋅ R 1BC ⋅ ∆ d’où : R BC = ⋅⎢ ⎥
125L ⎣− 12 9 ⎦
k t k BC t
Dans la base globale (B) : R = γk ⋅ R k ⋅ γk soit R = R = γ ⋅ R BC ⋅ γ

( )
La base locale Bk de l’élément s’identifie à la base globale (B) de la discrétisation, en conséquence
⎡1 0⎤
γ =⎢ ⎥ , et la matrice de rigidité de la barre BC dans la base globale (B) s’écrit :
⎣0 1 ⎦
BC E S ⎡ 16 − 12⎤
R = R BC = 1 ⋅ ⎢ ⎥
125L ⎣− 12 9 ⎦

5.2.4 -- Barre BC : formation moins formelle et plus directe de la matrice de rigidité


⎡H′C ⎤ ⎡H C ⎤ ⎡u′C ⎤ ⎡u C ⎤
⎢R′ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ v′ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ C ⎥ = P ⋅ ⎢R C ⎥ ⎢ C ⎥ = P ⋅ ⎢ vC ⎥
⎢ H′B ⎥ ⎢H B ⎥ ⎢u′B ⎥ ⎢u B ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R ′B ⎦ ⎣R B ⎦ ⎣ v′B ⎦ ⎣ vB ⎦

Dans son repère local propre Ox’y’, la matrice de rigidité de la barre BC s’écrit :

⎡H′C ⎤ E1S 5L 0 − E1S 5L 0 ⎡u′C ⎤ ⎡u′C ⎤


⎢R′ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ v′ ⎥
⎢ C⎥ = 0 0 0 0 ⎢ v′C ⎥
⋅ = R ′BC ⋅ ⎢ C⎥
⎢H′B ⎥ − E1S 5L 0 E1S 5L 0 ⎢u′B ⎥ ⎢u′B ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R ′B ⎦ 0 0 0 0 ⎣ v′B ⎦ ⎣ v′B ⎦

⎡HC ⎤ ⎡u C ⎤ ⎡u C ⎤
⎢R ⎥ ⎢ ⎥ ⎢v ⎥
D’où : ⎢ C ⎥ = P −1 ⋅ R ′BC ⋅ P ⋅ ⎢ vC ⎥ = R BC ⋅ ⎢ C⎥
1
⎢H B ⎥ ⎢u B ⎥ ⎢u B ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R B ⎦ ⎣ vB ⎦ ⎣vB ⎦

⎡ 16 12 − 16 − 12⎤
⎢ 12 9 − 12 − 9 ⎥⎥
E S
D’où : R 1BC = 1 ⋅⎢
125L ⎢− 16 − 12 16 12 ⎥
⎢ ⎥
⎣− 12 − 9 12 9 ⎦

⎡u ⎤ ⎡F ⎤
Dans les bases de déplacements et efforts nodaux D = ⎢ C ⎥ et F = ⎢ 1 ⎥ , v C = u B = 0 , et seuls H C et R B
⎣ vB ⎦ ⎣F2 ⎦
ES ES
nous intéressent : HC = 1 ⋅ [16u C − 12v B ] R B = 1 ⋅ [− 12u C + 9v B ]
125L 125L
⎡ ⎤
u ⎡ ⎤ ⎡H ⎤
F
Dans les bases de déplacements et efforts nodaux D = ⎢ C ⎥ et F = ⎢ 1 ⎥ = ⎢ C ⎥ , la matrice de rigidité de la
⎣ vB ⎦ ⎣F2 ⎦ ⎣ R B ⎦
BC E S ⎡ 16 − 12⎤
barre BC s’écrit : R = 1 ⋅⎢ ⎥
125L ⎣− 12 9 ⎦

Page II.3-3 -- 34
5.2.5 -- Barre BC : méthode vectorielle de formation de la matrice de rigidité

vB
y B
uB = 0
x

vC = 0 e

C uC
→ ⎡4 5⎤ → ⎡u ⎤ → ⎡0 ⎤
Dans le repère Oxy : e =⎢ ⎥ TC = ⎢ C⎥ TB = ⎢ ⎥
⎣3 5⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎣v B ⎦
→ → → → 1
Variation de longueur de la barre BC (positif en allongement) : ∆(BC) = T B ⋅ e − T C ⋅ e = ⋅ [3v B − 4u C ]
5
E1S ES
Effort normal dans BC compté positif en compression : N BC = − ⋅ ∆(BC) = 1 ⋅ [4u C − 3v B ]
5L 25L
→ →
Action nœud C sur barre BC : F C = N BC ⋅ e
→ →
Action nœud B sur barre BC : F B = − N BC ⋅ e
→ 4 ES
F1 = composante de F C suivant Ox = FC x = ⋅ N BC = 1 ⋅ [16u C − 12v B ]
5 125L
→ 3 ES
F2 = composante de F B suivant Oy = FB y = − ⋅ N BC = 1 ⋅ [− 12u C + 9v B ]
5 125L
⎡ F1 ⎤ E1S ⎡ 16 − 12⎤ ⎡u C ⎤
⎢F ⎥ = ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎣ 2 ⎦ 125L ⎣− 12 9 ⎦ ⎣ v B ⎦
E1S ⎡ 16 − 12⎤
D’où la matrice de rigidité de la barre BC ; R BC
= ⋅⎢ ⎥
125L ⎣− 12 9 ⎦

5.2.6 -- Matrice de rigidité de la structure

R = R AB
+ R BC
+ R ressortCD
⎡0 0 ⎤ ⎡ k 0⎤ E1S ⎡ 16 − 12⎤
R =⎢ 3⎥ R =⎢ ⎥ R = ⋅⎢ ⎥
⎣0 3EI (4L ) ⎦
AB ressortCD BC 125L ⎣− 12 9 ⎦
⎣ 0 0⎦

⎡0 0 ⎤ E 1S ⎡ 16 − 12⎤ ⎡k 0⎤
R =⎢ 3⎥+ ⋅⎢ ⎥+⎢ ⎥
⎣0 3EI (4L ) ⎦ 125L ⎣− 12 9 ⎦ ⎣ 0 0⎦

5.3 -- Cas de charges (1) : charge uniformément répartie p sur AB

p
HA B
A
vB F2
MA RA

D C
H D = F1 uC

RC

Page II.3-3 -- 35
5.3.1 -- Calcul des inconnues cinématiques

Fext − FD − R ⋅ D = [0]
⎡0 ⎤ ⎡u ⎤
Fext = ⎢ ⎥ D = ⎢ C⎥
⎣0 ⎦ ⎣v B ⎦
⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
FD = FD + FD + FD = FD =⎢ =
AB BC ressortCD AB
⎣3p (4 L) 8⎥⎦ ⎢⎣3pL 2⎥⎦
⎡u ⎤
D’où : D = ⎢ C⎥
⎣v B ⎦

5.3.2 -- Calcul d’un effet quelconque dans la structure

• On superpose 2 états d’équilibre de la structure (ou de l’élément concerné) :

∗ état (A) : la structure (l’élément) est soumise aux actions extérieures données du chargement, les
⎡u C ⎤
déplacements nodaux D = ⎢ ⎥ étant bloqués, nuls.
⎣v B ⎦
∗ état (B) : la structure (l’élément) n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds les
⎡u C ⎤
déplacements nodaux calculés D = ⎢ ⎥.
⎣v B ⎦

5.3.2.1 -- Effort normal dans la barre BC

• Effort normal N BC dans la barre BC

∗ état (A) : N BCétat ( A ) = 0


∗ état (B) : N BCétat ( B) = ? méthode académique :
On a vu au § 3.1.2.3 ci-dessus :

vB
v'B u'B
y HB B y' B
uB x' H'B
x
RB R'B

vC
HC v'C
C uC C u'C
H'C
RC R' C

⎡45 35 0 0 ⎤ ⎡4 3 00⎤
⎢− 3 5 4 5 0 0 ⎥ 1 ⎢⎢− 3
⎥ 4 00⎥⎥
Matrice de passage de Ox’y’ à Oxy : P = ⎢ = ⋅
⎢ 0 0 4 5 3 5⎥ 5 ⎢ 0 0 4 3⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − 3 5 4 5⎦ ⎣0 0 − 3 4⎦

⎡u ′C ⎤ ⎡u C ⎤
⎢ v′ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ C ⎥ = P ⋅ ⎢v C ⎥ ⎡u ⎤
avec D = ⎢ C ⎥ calculé et v C = u B = 0 ,
⎢u ′B ⎥ ⎢u B ⎥ ⎣v B ⎦
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v ′B ⎦ ⎣v B ⎦

Page II.3-3 -- 36
⎡u ′C ⎤ ⎡u C ⎤ ⎡u C ⎤
⎢ v′ ⎥ ⎢v ⎥ ⎢ ⎥
⎢ C⎥ = P ⋅⎢ C⎥ = P ⋅⎢ 0 ⎥
⎢u ′B ⎥ ⎢u B ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v ′B ⎦ ⎣v B ⎦ ⎣v B ⎦

Dans son repère local propre Ox’y’, la matrice de rigidité de la barre BC s’écrit :

⎡H ′C ⎤ ⎡u ′C ⎤ ⎡u C ⎤
⎢R ′ ⎥ ⎢ v′ ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ C ⎥ = R′ ⋅ ⎢ C ⎥ = R′ ⋅ P ⋅ ⎢ ⎥
⎢H ′B ⎥ BC ⎢ u ′ ⎥
B
BC ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R ′B ⎦ v
⎣ B⎦′ ⎣v B ⎦

Avec :
⎡ E1S 5L 0 − E1S 5L 0⎤ ⎡1 0 − 1 0⎤
⎢ 0 0 0 0⎥ E1S ⎢⎢ 0
⎥ 0 0 0⎥⎥
R ′ BC =⎢ = ⋅
⎢− E1S 5L 0 E1S 5L 0⎥ 5L ⎢− 1 0 1 0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0⎦ ⎣0 0 0 0⎦

⎡H ′C ⎤ ⎡1 0 − 1 0⎤ ⎡ 4 3 00⎤ ⎡u C ⎤ ⎡1 0 − 1 0⎤ ⎡ 4u C ⎤
⎢R ′ ⎥ ⎢ ⎢ 0 ⎥ ⎢ ⎥
⎢ C ⎥ = E1S ⋅ ⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢⎢− 3 4 0 0⎥ ⎢ ⎥ E1S ⎢⎢ 0
⎥ 0 0 0⎥⎥ ⎢− 3u C ⎥
⋅ ⋅ = ⋅ ⋅
⎢H ′B ⎥ 25L ⎢− 1 0 1 0⎥ ⎢ 0 0 4 3⎥ ⎢ 0 ⎥ 25L ⎢− 1 0 1 0⎥ ⎢ 3v B ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R ′B ⎦ ⎣0 0 0 0⎦ ⎣ 0 0 − 3 4⎦ ⎣ v B ⎦ ⎣0 0 0 0⎦ ⎣ 4 v B ⎦

E1S
N BCétat ( B) = H ′C = ⋅ [4u C − 3v B ]
25L

E1S
D’où : N BC = N BCétat ( A ) + N BCétat ( B) = ⋅ [4u C − 3v B ]
25L

• Remarque : calcul de N BCétat ( B) par la méthode vectorielle

vB
y B
uB = 0
x

vC = 0 e

C uC
→ ⎡4 5⎤ → ⎡u ⎤ → ⎡0 ⎤
Dans le repère Oxy : e =⎢ ⎥ TC = ⎢ C⎥ TB = ⎢ ⎥
⎣3 5⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎣v B ⎦
→ → → → 1
Variation de longueur de la barre BC (positif en allongement) : ∆(BC ) = T B ⋅ e − T C ⋅ e = ⋅ [3v B − 4u C ]
5
E1S ES
Effort normal dans BC compté positif en compression : N BC = − ⋅ ∆(BC) = 1 ⋅ [4u C − 3v B ]
5L 25L
E1S
D’où : N BCétat ( B) = ⋅ [4u C − 3v B ]
25L

Page II.3-3 -- 37
5.3.2.2 -- Effort normal N AB dans la poutre AB (compté positif en compression)

Si on applique sans discernement la méthode de superposition (§ 3.1.3.2), on trouve :


∗ état (A) : N ABétat( A ) = 0
∗ état (B) : N ABétat( B) = 0
Soit N AB = 0 ce qui est faux.

• En fait il est nécessaire, pour calculer l’effet en question, de connaitre l’effort nodal interne associé aux
déformations négligées dans l’élément AB. On applique la méthode explicitée au paragraphe 4 ci-dessus.

• Modélisation en base ordonnée de toutes les inconnues cinématiques :

vB F2
A B
uB
F3

y
D C
O x
uC
F1
⎡u C ⎤ ⎡ F1 ⎤
⎢ ⎥
Inconnues cinématiques : D = v B
⎢ ⎥
efforts nodaux : F = F2
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣u B ⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦
• Inconnues cinématiques et efforts nodaux retenus compte tenu de l’hypothèse particulière : on néglige les
déformations d’effort normal dans la poutre AB
vB
A B F2

D y
C
uC O x

F1
⎡u ⎤ ⎡F ⎤
D = ⎢ C⎥ F = ⎢ 1⎥
⎣v B ⎦ ⎣F2 ⎦

Le problème est de calculer l’effort nodal interne F3AB de l’élément AB


int
Comme il s’agit d’un effort nodal interne associé à des déformations négligées, on appliquera la méthode du paragraphe
4 ci-dessus en écrivant l’équilibre statique du nœud B suivant la direction d’effort nodal F3 , soit :
F3AB + F3BC = 0
int int

F3BC est un effort nodal interne de BC qui n’est pas associé à des déformations négligées ; il est donc calculable
int
comme un effet banal de l’élément BC par ses analyses préalables dans la superposition des 2 états d’équilibre suivants
de l’élément BC :
- état (A) : l’élément BC est soumis aux actions extérieures données, les déplacements nodaux inconnues
cinématiques de ses nœuds frontières étant bloqués nuls,
- état (B) : BC n’est soumis à aucune action extérieure, on impose à ses nœuds frontières les déplacements,
inconnues cinématiques calculées.

Page II.3-3 -- 38
- Etat (A) :

p
F2
B F3
A
vB = 0

F1, F2 , F3 sont les efforts


D C F1 nodaux
u C= 0

F3BC = 0
int

Equilibre du nœud B suivant F3 ⇒ F3AB + F3BC = 0 ⇒ F3AB = 0


int int int

- Etat (B) :

F2
B F3
A
vB

F1, F2 , F3 sont les efforts


D C F1 nodaux
uC

- Barre BC, calcul de F3BC dans l’état (B) :


int

vB
y HB B
uB
O x
RB

vC
HC
base (B1k )
C uC
(q 1= 4 )
RC

⎡u C ⎤
⎢v ⎥
Dans sa base locale complète B1k ( ) ( D1k = ⎢ C ⎥ ), la matrice dee rigidité de la barre BC s’écrit :
⎢u B ⎥
⎢ ⎥
⎣vB ⎦
⎡ 16 12 − 16 − 12⎤ ⎡ H C = F1 ⎤ ⎡ 16 12 − 16 − 12⎤ ⎡ u C ⎤
⎢ 12 ⎢ R ⎥ ⎢ 12 − 12 − 9 ⎥⎥ ⎢⎢ v C = 0⎥⎥
E S 9 − 12 − 9 ⎥⎥ ⎢ C ⎥ ES 9
R 1BC = 1 ⋅⎢ = 1 ⋅⎢ ⋅
125L ⎢− 16 − 12 16 12 ⎥ ⎢ H B = F3 ⎥ 125L ⎢− 16 − 12 16 12 ⎥ ⎢u B = 0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− 12 − 9 12 9 ⎦
⎣R B = F2 ⎦ ⎣− 12 − 9 12 9 ⎦ ⎣ vB ⎦
E1S
F3BC = ⋅ [− 16u C + 12 v B ]
int 125L

Page II.3-3 -- 39
E1S
Equilibre du nœud B suivant F3 ⇒ F3AB + F3BC = 0 ⇒ F3AB = ⋅ [16u C − 12 v B ]
int int int 125L

E1S
- Superposition étazt (A) + état (B) : ⋅ [16u C − 12 v B ]
F3AB =
125L int
4E S
D’où effort normal N AB compté positif en compression : N AB = − 1 ⋅ [4u C − 3v B ]
125L

5.3.2.3 -- Sollicitations dans la section médiane de la poutre AB avec les conventions de signes de
la R de M la fibre moyenne étant orientée de A vers B :

Conventions de signes de la résistance des matériaux : rappel :

Sollicitations calculées à droite : Calculées à gauche :


M>0 M>0

N>0 N>0
V>0 V>0

∗ état (A) :
3p(4L) 3p(4L) p( 2L) 2
N état ( A ) = 0 Vétat ( A ) = − + 2pL M état ( A ) = ⋅ 2L −
8 8 2

∗ état (B) :
4E1S 3EI 3EI
N état ( B) = − ⋅ [4u C − 3v B ] Vétat ( B) = − ⋅ vB M état ( B) = ⋅ 2L ⋅ v B
125L (4L )
3
(4L )3
∗ superposition :

D’où les sollicitations au milieu de la poutre AB :


N = N état ( A ) + N état ( B) V = Vétat ( A ) + Vétat ( B) M = M état ( A ) + M état ( B)

5.3.2.4 -- réactions d’appui

p
HA B
A
vB F2
MA RA

D C
y
H D = F1 uC
O x
RC

∗ état (A) :
5p(4L ) p(4L )2
H Aétat ( A ) = 0 R Aétat ( A ) = M Aétat ( A ) = HD = RC = 0
8 8

Page II.3-3 -- 40
∗ état (B) :
4E1S 3EI
H Aétat ( B) = N état ( B) = − ⋅ [4u C − 3v B ] R Aétat ( B) = − ⋅ vB
125L (4L )3
3EI
M Aétat (B) = − ⋅ vB
(4L )2
E1S
N BCétat( B) = ⋅ [4u C − 3v B ] (positif en compression)
25L
3
Equilibre du nœud C sur Oy : R C − ⋅ N BC = 0
5
3 3E S
R Cétat ( B) = ⋅ N BCétat ( B) = 1 ⋅ [4u C − 3v B ]
5 125L
H Détat ( B) = −k ⋅ u C

Remarque :
4
Equilibre du ressort sur Ox : HD − ⋅ N BC = 0
5
4 4E S
H Détat ( B) =⋅ N BCétat ( B) = 1 ⋅ [4u C − 3v B ] = − k ⋅ u C (relation qu’on vérifie avec l’équation canonique
5 125L
appliquée au cas de charges).

∗ superposition état (A) + état (B) ⇒ réactions d’appui

• effort de compression dans le ressort = H D

• Remarque :

Avec les expressions ci-dessus des réactions d’appui, on vérifie les équations d’équilibre statique de la
structure chargée avec l’équation canonique de la méthode appliqué au cas de charges considéré :
Fext − FD − R ⋅ D = [0]

⎡0⎤ ⎡u ⎤ ⎡ 0 ⎤
Dans laquelle : Fext = ⎢ ⎥ D = ⎢ C⎥ FD = ⎢ ⎥
⎣0⎦ ⎣v B ⎦ ⎣3pL 2⎦

5.4 -- Cas de charges (2) : augmentation uniforme de température ∆T de la barre BC

α est le coefficient de dilatation thermique du matériau.

5.4.1 -- Montage de l’équation canonique et calcul des inconnues cinématiques

Fext − FD − R ⋅ D = [0]

⎡0 ⎤ ⎡u ⎤
Fext = ⎢ ⎥ D = ⎢ C⎥ FD = FD AB
+ FD BC
+ FD ressortCD
⎣0 ⎦ ⎣v B ⎦
⎡0 ⎤
FD AB
= FD ressortCD
=⎢ ⎥
⎣0 ⎦

FD BC
=?

Page II.3-3 -- 41
• Formation de FD BC
méthode académique
Les différentes bases locales

Base locale propre B′k ( ) ( )


base locale complète B1k

v'B u'B vB
y' B y HB B
x' H'B uB
O x
T R'B T RB

vC
v'C base (B' k ) HC
base (B1k )
C u'C (q1 = 4 ) C uC
H'C (q 1= 4 )
R'C RC

Base locale Bk ( )
vB
y B

O x
T RB

HC base (B k ) ⎡u ⎤
(q = 2) base globale (B) : n = 2 p = 0 D = ⎢ C⎥
C uC ⎣v B ⎦

La barre BC est soumise à l’augmentation uniforme de température ∆T , les déplacements nodaux de ses nœuds
frontières B et C étant bloqués nuls.

⎡H′C ⎤
⎢R′ ⎥
Efforts nodaux dans la base locale propre B′k : ( )
FD′k = ⎢ C ⎥ (notations du poly)
⎢H′B ⎥
⎢ ⎥
⎣ R ′B ⎦
H ′C = α ⋅ E1S ⋅ ∆T H ′B = −α ⋅ E1S ⋅ ∆T R ′B = R ′C = 0
⎡H C ⎤
⎢R ⎥
Efforts nodaux dans la base locale complète B1k : ( ) FDk
1
= ⎢ C⎥
⎢H B ⎥
⎢ ⎥
⎣R B ⎦
−1
′ k = P ⋅ FDk
FD FDk = P ′k
⋅ FD
1 1

⎡4 3 0⎤ 0 ⎡4 − 3 0 0⎤
⎢ 0⎥⎥ ⎢ 0 ⎥⎥
1 −3 4 0 −1 1 3 4 0
P = ⋅⎢ P = ⋅⎢
5 ⎢0 0 4 3⎥ 5 ⎢0 0 4 − 3⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣0 0 − 3 4⎦ ⎣0 0 3 4⎦
Efforts nodaux dans la base locale Bk de la discrétisation : ( )
⎡1 0 0 0⎤
FDk = ∆k ⋅ FDk = ∆ ⋅ FDk avec : ∆ = ∆k matrice de sélection : ∆ = ∆k = ⎢ ⎥
1 1 ⎣0 0 0 1 ⎦

Page II.3-3 -- 42
−1 1 ⎡4H ′C ⎤
D’où : FDk = ∆ ⋅ P ⋅ FD′ k soit : FDk = ⋅⎢ ⎥
5 ⎣3H ′B ⎦
k t
Enfin dans la base globale : FD = γ k ⋅ FDk

( ) ⎡1 0⎤
comme les 2 bases (B) et Bk sont les mêmes : γ k = γ = ⎢ ⎥ FD
k
= FDk
⎣0 1 ⎦
k α ⋅ E 1S ⋅ ∆T ⎡ 4 ⎤
FD = FD BC = ⋅⎢ ⎥
5 ⎣− 3⎦

• Remarque, plus directement :

La matrice de passage du repère Ox’y’ au repère Oxy (ses vecteurs colonnes sont les composantes des vecteurs
⎡ 4 5 3 5⎤
unitaires de Oxy dans le repère Ox’y’) s’écrit : ⎢ − 3 5 4 5⎥
⎣ ⎦

⎡ 4 5 − 3 5⎤
L’inverse de cette matrice de passage est ⎢3 5 4 5 ⎥
⎣ ⎦

⎡45 35 0 0 ⎤ ⎡4 3 0 0⎤ ⎡4 − 3 0 0⎤
⎢− 3 5 4 5 0 ⎥
0 ⎥ 1 ⎢⎢− 3 4 0 0⎥⎥ ⎢ 0 ⎥⎥
−1 1 3 4 0
Soit P = ⎢ = ⋅ P = ⋅⎢
⎢ 0 0 4 5 3 5⎥ 5 ⎢ 0 0 4 3⎥ 5 ⎢0 0 4 − 3⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − 3 5 4 5⎦ ⎣0 0 − 3 4⎦ ⎣0 0 3 4⎦

⎡H C ⎤ ⎡H ′C ⎤ ⎡ α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⎤
⎢R ⎥ ⎢R ′ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ C ⎥ = P −1 ⋅ ⎢ C ⎥ = P −1 ⋅ ⎢ 0 ⎥
⎢H B ⎥ ⎢H ′B ⎥ ⎢− α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R B ⎦ ⎣ R ′B ⎦ ⎣ 0 ⎦
4 3
⇒ H C = ⋅ α ⋅ E1S ⋅ ∆T R B = − ⋅ α ⋅ E1S ⋅ ∆T
5 5

α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⎡ 4 ⎤
FD BC
= ⋅⎢ ⎥
5 ⎣− 3⎦

• Formation de FD BC méthode vectorielle

vB = 0 FB
y B
uB = 0
x

vC = 0 e

FC uC = 0

→ → ⎡4 5⎤
e est le vecteur unitaire porté par BC ; ses coordonnées dans Oxy sont e = ⎢ ⎥
⎣3 5⎦
Aucun effort n’est directement appliqué à la barre BC ⇒ elle ne supporte donc qu’un effort axial ne
générant qu’une sollicitation d’effort normal constant le long de la barre N BC = α ⋅ E1S ⋅ ∆T , compté positif en
compression.

Page II.3-3 -- 43
→ →
Les actions des nœuds B et C sur la barre BC sont donc des efforts axiaux F B et F C qui valent :
→ → → → → →
F C = N BC ⋅ e = α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⋅ e F B = − N BC ⋅ e = −α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⋅ e

⎡ F1 ⎤ ⎡FC x ⎤ α ⋅ E 1S ⋅ ∆T ⎡ 4 ⎤
FD BC
= ⎢F ⎥ = ⎢F ⎥ = ⋅⎢ ⎥
⎣ 2 ⎦ ⎣⎢ B y ⎦⎥ 5 ⎣− 3⎦
α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⎡ 4 ⎤
• FD = FD AB
+ FD BC
+ FD ressortCD
= FD BC
= ⋅⎢ ⎥
5 ⎣− 3⎦
⎡u ⎤
D’où : D = ⎢ C⎥
⎣v B ⎦

5.4.2 -- Calcul d’un effet quelconque dans la structure

• On superpose 2 états d’équilibre de la structure (ou de l’élément concerné) :

∗ état (A) : la structure (l’élément) est soumise aux actions extérieures données du chargement, les
⎡u ⎤
déplacements nodaux D = ⎢ C ⎥ étant bloqués, nuls.
⎣v B ⎦
∗ état (B) : la structure (l’élément) n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds les
⎡u ⎤
déplacements nodaux calculés D = ⎢ C ⎥ .
⎣v B ⎦

• Effort normal N BC dans la barre BC


∗ état (A) : N BCétat ( A ) = α ⋅ E1S ⋅ ∆T
∗ état (B) : N BCétat ( B) = ?
On a vu au § 3.1.3.2 ci-dessus :
E1S
(méthode académique ou vectorielle) N BCétat ( B) = ⋅ [4u C − 3v B ]
25L

E1S
D’où : N BC = N BCétat ( A ) + N BCétat ( B) = α ⋅ E1S ⋅ ∆T + ⋅ [4u C − 3v B ]
25L

• Effort normal N AB dans la poutre AB (compté positif en compression)


On peut appliquer la méthode du paragraphe 4 ci-dessus.

vB F2
A B
uB
F3

y
D C
O x
uC
F1

Page II.3-3 -- 44
- Etat (A) :

F2
B F3
A
e vB = 0
T
F1, F2 , F3 sont les efforts
D C F1 nodaux
u C= 0

Effort normal dans la barre BC compté positif en compression : N BC = α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⇒


→ → →
Action du nœud sur la barre : F B = − N BC ⋅ e = −α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⋅ e ⇒

4
F3BC = − ⋅ α ⋅ E1S ⋅ ∆T
int 5
4
Equilibre du nœud B suivant F3 ⇒ F3AB + F3BC = 0 ⇒ F3AB = ⋅ α ⋅ E1S ⋅ ∆T
int int int 5

- Etat (B) :

F2
B F3
A
vB

F1, F2 , F3 sont les efforts


D C F1 nodaux
uC

- Barre BC, calcul de F3BC dans l’état (B) :


int

vB
y HB B
uB
O x
RB

vC
HC
base (B1k )
C uC
(q 1= 4 )
RC

⎡u C ⎤
⎢v ⎥
( )
Dans sa base locale complète B1k ( D1k = ⎢ C ⎥ ), la matrice dee rigidité de la barre BC s’écrit :
⎢u B ⎥
⎢ ⎥
⎣vB ⎦

Page II.3-3 -- 45
⎡ 16 12 − 16 − 12⎤ ⎡ H C = F1 ⎤ ⎡ 16 12 − 16 − 12⎤ ⎡ u C ⎤
⎢ 12 ⎢ R ⎥ ⎢ 12 − 12 − 9 ⎥⎥ ⎢⎢ v C = 0⎥⎥
E S 9 − 12 − 9 ⎥⎥ ⎢ C ⎥ ES 9
R 1BC = 1 ⋅ ⎢ = 1 ⋅⎢ ⋅
125L ⎢− 16 − 12 16 12 ⎥ ⎢ H B = F3 ⎥ 125L ⎢− 16 − 12 16 12 ⎥ ⎢u B = 0⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣− 12 − 9 12 9 ⎦
⎣R B = F2 ⎦ ⎣− 12 − 9 12 9 ⎦ ⎣ vB ⎦
E1S
F3BC = ⋅ [− 16u C + 12 v B ]
int 125L
E1S
Equilibre du nœud B suivant F3 ⇒ F3AB + F3BC = 0 ⇒ F3AB = ⋅ [16u C − 12 v B ]
int int int 125L

4 ES
- Superposition étazt (A) + état (B) : F3AB = ⋅ α ⋅ E1S ⋅ ∆T + 1 ⋅ [16u C − 12 v B ]
int 5 125L
D’où effort normal N AB compté positif en compression :
4 ES
N AB = − ⋅ α ⋅ E1S ⋅ ∆T − 1 ⋅ [16u C − 12 v B ]
5 125L
• Remarque :

E1S
Beaucoup plus simplement, connaissant, à l’équilibre : N BC = α ⋅ E1S ⋅ ∆T + ⋅ [4u C − 3v B ]
25L
4
On obtient N AB en écrivant l’équilibre du nœud B suivant F3 : ⋅ N BC + N AB = 0 d’où N AB
5

• Sollicitations dans la section médiane de la poutre AB avec les conventions de signes de la R de M la fibre
moyenne étant orientée de A vers B :

Conventions de signes de la résistance des matériaux : rappel :

Sollicitations calculées à droite : Calculées à gauche :


M>0 M>0

N>0 N>0
V>0 V>0
∗ état (A) :
N état ( A ) = 0 Vétat ( A ) = 0 M état ( A ) = 0
∗ état (B) :
4E1S 3EI 3EI
N état ( B) = − ⋅ [4u C − 3v B ] Vétat ( B) = − ⋅ vB M état ( B) = ⋅ 2L ⋅ v B
125L (4L )
3
(4L )3
∗ superposition :

D’où les sollicitations au milieu de la poutre AB :


N = N état ( A ) + N état ( B) V = Vétat ( A ) + Vétat ( B) M = M état ( A ) + M état ( B)

Page II.3-3 -- 46
• réactions d’appui

HA A
B
vB F2
MA RA
T
D C
y
H D = F1 uC
O x
RC

∗ état (A) :
H Aétat ( A ) = 0 R Aétat ( A ) = 0 M Aétat ( A ) = 0
H Détat ( A ) = 0 R Cétat ( A ) = ?
3 3
N BCétat ( A ) = α ⋅ E1S ⋅ ∆T R Cétat ( A ) = ⋅ N BCétat ( A ) = ⋅ α ⋅ E1S ⋅ ∆T
5 5
∗ état (B) :
4E1S 3EI
H Aétat ( B) = N état ( B) = − ⋅ [4u C − 3v B ] R Aétat ( B) = − ⋅ vB
125L (4L )3
3EI
M Aétat (B ) = − ⋅ vB
(4L )2
E1S
N BCétat ( B) = ⋅ [4u C − 3v B ] (positif en compression)
25L
3
Equilibre du nœud C sur Oy : RC − ⋅ N BC = 0
5
3 3E S
R Cétat ( B) = ⋅ N BCétat ( B) = 1 ⋅ [4u C − 3v B ]
5 125L
H Détat ( B) = −k ⋅ u C

Remarque :
4
Equilibre du nœud C sur Ox : HD − ⋅ N BC = 0
5
4 4E S
H Détat ( B) =⋅ N BCétat ( B) = 1 ⋅ [4u C − 3v B ] = − k ⋅ u C (relation qu’on vérifie avec l’équation canonique
5 125L
appliquée au cas de charges).

∗ superposition état (A) + état (B) ⇒ réactions d’appui

• effort de compression dans le ressort = H D

• Remarque :

Avec les expressions ci-dessus des réactions d’appui, on vérifie les équations d’équilibre statique de la structure
chargée avec l’équation canonique de la méthode appliqué au cas de charges considéré : Fext − FD − R ⋅ D = [0]
⎡0 ⎤ ⎡u ⎤ α ⋅ E1S ⋅ ∆T ⎡ 4 ⎤
Dans laquelle : Fext = ⎢ ⎥ D = ⎢ C⎥ FD = ⋅⎢ ⎥
⎣0 ⎦ ⎣v B ⎦ 5 ⎣− 3⎦

Page II.3-3 -- 47
CE QU’IL FAUT RETENIR :

Barre BC, matrice de rigidité :

Base locale propre B′k ( ) base locale complète B1k ( )


v'B u'B vB
y' B y HB B
x' H'B uB
O x
R'B RB

vC
v'C base (B' k ) HC
base (B1k )
C u'C (q1 = 4 ) C uC
H'C (q 1= 4 )
R'C RC

Base locale Bk ( )
vB
y B

O x
RB

HC base (B k )
(q = 2)
C uC

⎡45 35 0 0 ⎤
⎢− 3 5 4 5 0 ⎥⎥
P =⎢
⎢ 0 0
0
4 5 3 5⎥
( )
matrice de passage de la base locale propre B′k à la base locale complète B1k de la ( )
⎢ ⎥
⎣ 0 0 − 3 5 4 5⎦
discrétisation (ses vecteurs colonnes sont les composantes des vecteurs unitaires de Oxy dans le repère Ox’y’)

⎡H ′C ⎤ ⎡H C ⎤ ⎡u ′C ⎤ ⎡u C ⎤
⎢R ′ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ v′ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ C ⎥ = P ⋅ ⎢R C ⎥ ⎢ C ⎥ = P ⋅ ⎢v C ⎥
⎢H ′B ⎥ ⎢H B ⎥ ⎢u ′B ⎥ ⎢u B ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R ′B ⎦ ⎣R B ⎦ ⎣ v ′B ⎦ ⎣v B ⎦
Si R ′ est la matrice de rigidité de la barre BC dans sa base locale propre B′k , R1 = P ( ) −1
⋅ R ′ ⋅ P est sa matrice
de rigidité dans sa base locale complète . ( )
B1k
Mais attention :
⎡H ′C ⎤ ⎡u ′C ⎤ ⎡{H C }⎤ ⎡u C ⎤ ⎡{X11} X12 X13 {X14 }⎤ ⎡ uC ⎤
⎢R ′ ⎥ ⎢v′ ⎥ ⎢R ⎥ ⎢v ⎥ ⎢ X X 22 X 23 X 24 ⎥⎥ ⎢⎢ v C = 0⎥⎥
⎢ C ⎥ = R′ ⋅ ⎢ C ⎥ et ⎢ C ⎥= R
1 ⋅ ⎢ C ⎥ = ⎢ 21 ⋅
⎢H ′B ⎥ ⎢u ′B ⎥ ⎢ HB ⎥ ⎢u B ⎥ ⎢ X31 X 32 X 33 X 34 ⎥ ⎢u B = 0⎥
⎢ ⎥ ⎢
⎢ ⎥
⎣ R ′B ⎦
⎢ ⎥
⎣ v ′B ⎦
⎢ ⎥
⎣{R B }⎦ ⎣ v B ⎦ ⎣{X 41} X 42 X 43 {X 44 }⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦

Plus précisément, la matrice de rigidité de la barre BC dans la base locale (B )


k
de la modélisation est
⎡{X } {X14 }⎤
R = ⎢ 11
⎣{X 41} {X 44 }⎥⎦
⎡ F1 ⎤ ⎡{H C }⎤ ⎡{X11} {X14 }⎤ ⎡u C ⎤ ⎡u ⎤
⎢F ⎥ = ⎢{R }⎥ = ⎢{X } {X }⎥ ⋅ ⎢ v ⎥ = R ⋅ ⎢ C⎥
⎣ 2 ⎦ ⎣ B ⎦ ⎣ 41 44 ⎦ ⎣ B ⎦ ⎣vB ⎦

Page II.3-3 -- 48
Cette matrice 2x2 est atteinte grace à la matrice de sélection ∆ = ∆k ( qxq1 = 2x4), elle permet de passer de la base

( ) ( )
locale complète B1k à la base locale Bk .
⎡1 0 0 0⎤ t
∆ = ∆k = ⎢ ⎥ R = ∆ ⋅ R1 ⋅ ∆
⎣0 0 0 1 ⎦

⎡ uC ⎤
⎢ v = 0⎥
Barre BC, efforts dans la barre une fois déterminées les inconnues cinématiques ⎢ C ⎥ :
⎢ u B = 0⎥
⎢ ⎥
⎣ vB ⎦

⎡u ′C ⎤ ⎡ uC ⎤ ⎡H ′C ⎤ ⎡u ′C ⎤
⎢v′ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢R ′ ⎥ ⎢v′ ⎥
⎢ C ⎥ = P ⋅ ⎢ v C = 0⎥ et ⎢ C ⎥ = R′ ⋅⎢ C⎥ d’où les sollicitations dans la barre.
⎢u ′B ⎥ ⎢u B = 0⎥ ⎢H ′B ⎥ ⎢u ′B ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v ′B ⎦ ⎣ vB ⎦ ⎣ R ′B ⎦ ⎣ v ′B ⎦

Page II.3-3 -- 49
6 -- EXEMPLE 5 : BASE REDUITE - CHANGEMENT DE BASES

• Soit la structure suivante :

• On néglige les déformations d’effort tranchant. On néglige les déformations d’effort normal dans AB mais pas
dans BC.

• Déterminer un effet quelconque dans la structure, par exemple les réactions d’appui en C, sous les 2 cas de
charges suivants :

cas de charge (1) : cas de charge (2) :

6.1 -- Modélisation, bases des déplacements et des efforts nodaux

• Eléments : Elément (1) : ressort+poutre AB bi-encastrée,


Elément (2) : poutre BC bi-encastrée.

• Noeuds : A, B, C.

• Déplacements nodaux : (déplacements transmis par les noeuds) :

• Inconnues cinématiques : wB , vB

• déplacements nodaux :
(D ) = ⎡⎢
wB⎤
Base des déplacements nodaux = base ordonnée réduite des déplacements : ⎥
⎣vB ⎦

Page II.3-3 -- 50
• efforts nodaux associés :

(F) = ⎡⎢
MB⎤

⎣ FB ⎦

6.2 -- Matrice de rigidité

6.2.1 -- Elément (1) : ressort + poutre AB

• Nous devons faire l’analyse préalable de l’élément (ressort + poutre AB) plus précisément nous cherchons sa
⎡w B ⎤ ⎡M B ⎤ ⎡w B ⎤
matrice de rigidité R dans la base de déplacements nodaux (D ) = ⎢ ⎥ qui est telle que: ⎢ F ⎥ = R ⋅⎢v ⎥
⎣vB ⎦ ⎣ B⎦ ⎣ B⎦

• On fait cette analyse par la méthode des déplacements appliquée à la structure ressort + poutre AB bi-encastrée.

D’où :
∗ Eléments : ressort
poutre AB bi-encastrée.

∗ Noeuds : A1 , A 2 , B

∗ Déplacements nodaux

∗ Inconnues cinématiques : w A2
⎡w A2 ⎤
∗ Base des déplacements nodaux : (D ) = ⎢⎢ w B ⎥⎥
⎣⎢ v B ⎦⎥
∗ efforts nodaux associés :

⎡ M A2 ⎤
(F) = ⎢⎢ M B ⎥⎥
⎢⎣ FB ⎥⎦

Page II.3-3 -- 51
∗ Matrice de rigidité :

⎡ k + 4 E 1 I 1 L1 2 E 1 I 1 L1 − 6E1 I 1 L21 ⎤
⎢ ⎥
⎢ 2 E 1 I 1 L1 4 E 1 I 1 L1 − 6E1 I 1 L21 ⎥
⎢ − 6E I L2 − 6E1 I1 L21 12 E1 I 1 L31 ⎥
⎣ 1 1 1 ⎦

∗ Equation canonique de la méthode :

0 ⎡ 0⎤ ⎡ w A2 ⎤
Fext n 0
Fext = = = MB FD = ⎢⎢0⎥⎥ D = ⎢⎢ w B ⎥⎥
Fappuis Fappuis
FB ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦

Les inconnues sont w A 2 , M B , FB . Par contre w B , v B sont des déplacements connus, imposés.

Equation canonique : Fext − FD − R ⋅ D = 0

⎡ 0 ⎤ ⎡0⎤ ⎡ k + 4 E1 I 1 L1 2 E 1 I 1 L1 − 6 E1 I1 L21 ⎤ ⎡ w A 2 ⎤ ⎡0⎤


⎢ M ⎥ − ⎢0⎥ − ⎢ 2 E I L 4 E 1 I 1 L1

− 6 E1 I1 L21 ⎥ ⋅ ⎢⎢ w B ⎥⎥ = ⎢⎢0⎥⎥
⎢ B⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 1 1 1
⎢⎣ FB ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢ − 6E1 I1 L21 − 6E1 I 1 L21 12 E1 I 1 L31 ⎥ ⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
⎣ ⎦
E1I1 2 w B 6v B ⎡ M B ⎤ ⎡ 16E 1 I1 5L1 − 18E1 I1 5L21 ⎤ ⎡ w B ⎤
k= w A2 = − + ⎢F ⎥=⎢ 2 ⎥⋅⎢ ⎥
L1 5 5L1 ⎣ B ⎦ ⎢⎣ − 18E 1 I 1 5L1 24 E 1 I 1 5L31 ⎥⎦ ⎣ v B ⎦

Revenons maintenant à la structure initiale :


⎡w B ⎤
La matrice de rigidité de l’élément (1) (ressort + poutre AB), dans la base de déplacements nodaux (D ) = ⎢ ⎥ est :
⎣vB ⎦
⎡ 16E1 I 1 5L1 − 18E 1 I1 5L21 ⎤
R =⎢ 2 ⎥
1
⎣⎢ − 18E1 I 1 5L1 24 E 1 I 1 5L31 ⎦⎥

6.2.2 -- Elément (2), poutre BC

• Reprenons les notations du cours :

∗ l’élément (E k ) considéré est l’élément (2),


∗ sa base locale de déplacements nodaux (D k ) , extraite de la base globale, est la base globale elle-même

(D k ) = (D ) = ⎡⎢
wB⎤

⎣vB ⎦

⎡ w ′B ⎤
∗ sa base locale propre est (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ projections du déplacement du noeud B dans le repère local propre
⎣⎢ v ′B ⎦⎥
de la poutre BC, Bxyz.

Page II.3-3 -- 52
∗ les directions d’efforts nodaux correspondantes sont évidemment : M ′B , H ′B , FB′ dans la base locale
⎡w B ⎤
propre (D′k ) et M B , H B , FB dans la base locale complétée D +k = ⎢⎢ u B ⎥⎥ . ( )
⎢⎣ v B ⎥⎦

⎡ w ′B ⎤
∗ Dans sa base locale propre (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ la matrice de rigidité de l’élément (E k ) est :
⎢⎣ v ′B ⎥⎦
⎡ 4E 2 I 2 L 2 0 6E 2 I 2 L22 ⎤
⎢ ⎥
R ′k = ⎢ 0 E 2S 2 L 2 0 ⎥
⎢6E I L2 0 12 E 2 I 2 L32 ⎥
⎣ 2 2 2 ⎦

⎡ w ′B ⎤
• Pk la matrice de changement de base, de passage de la base locale propre (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ à la base locale
⎢⎣ v ′B ⎥⎦
⎡w B ⎤ ⎡1 0 0 ⎤
complétée ( )
D +k = ⎢⎢ u B ⎥⎥ s’écrit : Pk ⎢
= ⎢0 cos α − sin α⎥⎥
⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣0 sin α cos α ⎥⎦
⎡ w ′B ⎤ ⎡w B ⎤ ⎡ M ′B ⎤ ⎡M B ⎤
⎢ u′ ⎥ = P ⋅ ⎢⎢ u B ⎥⎥ de même pour les efforts nodaux : ⎢ H′ ⎥ = P ⋅ ⎢ H ⎥
⎢ B⎥ k ⎢ B⎥ k ⎢ B⎥
⎢⎣ v ′B ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣ FB ⎥⎦
⎡ M ′B ⎤ ⎡ w ′B ⎤
−1
Or ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ = R ′k ⋅ ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ d’où R k = Pk ⋅ R ′k Pk
⎣⎢ FB′ ⎦⎥ ⎣⎢ v ′B ⎦⎥
⎡M B ⎤ ⎡ wB ⎤ ⎡ 4E 2 I 2 L 2 * 6E 2 I 2 cos α L22 ⎤ ⎡w B ⎤
⎢ H ⎥ = R ⋅ ⎢ u = 0⎥ = ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
D’où : ⎢ B⎥ k ⎢ B ⎥ ⎢ * * * ⎥⋅⎢ 0 ⎥
⎢⎣ FB ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢6 E I cos α L2 * 12 E 2 I 2 cos 2 α L32 + E 2 S 2 sin 2 α L 2 ⎥ ⎢⎣ v B ⎥⎦
⎣ 2 2 2 ⎦
⎡w B ⎤
D’où la matrice de rigidité R 2
de l’élément (2) dans la base initiale des déplacements nodaux (D ) = ⎢ ⎥
⎣vB ⎦
⎡ 4E 2 I 2 L 2 6E 2 I 2 cos α L22 ⎤
R 2
=⎢ 2 2 3 2 ⎥
⎢⎣6 E 2 I 2 cos α L 2 12 E 2 I 2 cos α L 2 + E 2 S 2 sin α L 2 ⎥⎦

⎡w B ⎤
6.2.3 -- matrice de rigidité de la structure dans la base de déplacements nodaux (D ) = ⎢ ⎥
⎣vB ⎦
R = R 1+ R 2

Page II.3-3 -- 53
6.3 -- Ecriture de l’équation canonique de la méthode

6.3.1 -- Cas de charge (1) :

• Pour calculer un effet quelconque dans cette structure ainsi chargée, on applique la méthode des déplacements en
adoptant la base ordonnée réduite des déplacements nodaux (constituée des inconnues cinématiques w B , v B ) :

(D ) = ⎡⎢
wB⎤ ⎡M ⎤
⎥ et la base associée d’efforts nodaux : (F ) = ⎢ B ⎥
⎣vB ⎦ ⎣ FB ⎦

• Ecrivons l’équation canonique de la méthode : Fext − FD − R ⋅ D = 0 :


⎡w B ⎤
∗ D est le vecteur colonne des inconnues cinématiques : (D ) = ⎢ ⎥
⎣vB ⎦
∗ Fext est le vecteur colonne des efforts extérieurs appliqués suivant les directions d’efforts nodaux :
⎡0⎤
Fext = ⎢ ⎥
⎣0⎦
∗ Matrice de rigidité : R = R 1+ R 2
⎡M B ⎤
∗ FD est le vecteur colonne des efforts nodaux (actions des noeuds sur les éléments) FD = ⎢ ⎥
⎣ FB ⎦ D
dans la structure à déplacements nodaux bloqués nuls, soumise aux actions extérieures directement
appliquées aux éléments.

• Reprenons les notations du cours :

∗ l’élément (E k ) considéré est l’élément (2),


∗ sa base locale de déplacements nodaux (D k ) , extraite de la base globale, est la base globale elle-même

(D k ) = (D ) = ⎡⎢
wB⎤

⎣vB ⎦

Page II.3-3 -- 54
⎡ w ′B ⎤
∗ sa base locale propre est (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ projections du déplacement du noeud B dans le repère local propre
⎢⎣ v ′B ⎥⎦
de la poutre BC, Bxyz.

∗ les directions d’efforts nodaux correspondantes sont évidemment M ′B , H ′B , FB′ ; elles forment la base
⎡ M ′B ⎤
locale propre des efforts nodaux (Fk′ ) = ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ , associée à la base locale propre (D′k ) .
⎢⎣ FB′ ⎥⎦
⎡ w ′B ⎤ ⎡w B ⎤
∗ ′ ⎢ ′ ⎥ +
( )
On associe à la base locale propre (D k ) = ⎢ u B ⎥ la base locale complétée D k = ⎢⎢ u B ⎥⎥ de déplacements et la
⎢⎣ v ′B ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦
⎡ M ′B ⎤
( )
base locale complétée d’efforts Fk+ = ⎢⎢ H ′B ⎥⎥
⎢⎣ FB′ ⎥⎦

∗ Pour le cas de charge, structure à déplacements nodaux bloqués nuls, soumise aux actions extérieures
⎡ M ′B ⎤ ⎡ M ′B ⎤
directement appliquées aux éléments, on connait les efforts nodaux ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ = ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ grace à l’analyse
⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣ FB′ ⎥⎦
D

⎡ M ′B ⎤ ⎡ pL22 12⎤
⎢ ⎥
préalable de l’élément poutre bi-encastrée : ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢ pL 2 ⎥
D ⎣ ⎦
⎡ w ′B ⎤
∗ Pk la matrice de changement de base, de passage de la base locale propre (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ à la base locale
⎢⎣ v ′B ⎥⎦
⎡w B ⎤ ⎡1 0 0 ⎤
( )
complétée D +k = ⎢⎢ u B ⎥⎥ s’écrit : Pk = ⎢⎢0 cos α − sin α⎥⎥
⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣0 sin α cos α ⎥⎦
⎡ w ′B ⎤ ⎡w B ⎤ ⎡ M ′B ⎤ ⎡M B ⎤
⎢ u′ ⎥ = P ⋅ ⎢ u ⎥ de même pour les efforts nodaux : ⎢ H′ ⎥ = P ⋅ ⎢ H ⎥
⎢ B⎥ k ⎢ B⎥ ⎢ B⎥ k ⎢ B⎥
⎢⎣ v ′B ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣ FB ⎥⎦

⎡ M ′B ⎤ ⎡M B ⎤ ⎡M B ⎤ ⎡ M ′B ⎤ ⎡1 0 0 ⎤ ⎡pL22 12⎤
⎢H ⎥ = P ⎢ ⎥
⎢ H′ ⎥ = P ⋅ ⎢ H ⎥ ⎢ ⎥ ⎢
⋅ ⎢ H ′B ⎥ = ⎢0 cos α sin α ⎥⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥
−1
D’où : ⎢ B ⎥ k ⎢ B⎥ soit : ⎢ B⎥ k
⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣ FB ⎥⎦ ⎢⎣ FB ⎥⎦ ⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣0 − sin α cos α⎥⎦ ⎢ pL 2 2 ⎥
D D D D ⎣ ⎦
⎡M ⎤ ⎡ pL22 12 ⎤
D’où : FD = ⎢ B ⎥ = ⎢ ⎥
⎣ FB ⎦ D ⎢⎣ pL 2 cos α 2⎥⎦

• L’équation canonique s’écrit donc :

⎡ pL22 12 ⎤ ⎡w D ⎤
−⎢ ⎥− R ⋅⎢ ⎥=0
⎣⎢ pL 2 cos α 2⎦⎥ ⎣vD ⎦

Elle permet de calculer w B , v B .

Page II.3-3 -- 55
6.3.2 -- Cas de charge (2) :

⎡w B ⎤ ⎡M B ⎤
• Base ordonnée réduite des déplacements nodaux : (D ) = ⎢ ⎥ ; Base associée d’efforts nodaux : (F ) = ⎢ F ⎥
v
⎣ B⎦ ⎣ B⎦

• Ecrivons l’équation canonique de la méthode : Fext − FD − R ⋅ D = 0 :


⎡w B ⎤
∗ D est le vecteur colonne des inconnues cinématiques : (D ) = ⎢ ⎥
⎣vB ⎦
∗ Fext est le vecteur colonne des efforts extérieurs appliqués suivant les directions d’efforts nodaux :
⎡0⎤
Fext = ⎢ ⎥
⎣0⎦
∗ Matrice de rigidité : R = R 1+ R 2
⎡M B ⎤
∗ FD est le vecteur colonne des efforts nodaux (actions des noeuds sur les éléments) FD = ⎢ ⎥
⎣ FB ⎦ D
dans la structure à déplacements nodaux bloqués nuls, soumise aux actions extérieures directement
appliquées aux éléments.

• Reprenons les notations du cours :

∗ l’élément (E k ) considéré est l’élément (2),

∗ sa base locale de déplacements nodaux (D k ) , extraite de la base globale, est la base globale elle-même

(D k ) = (D ) = ⎡⎢
wB⎤

⎣vB ⎦

⎡ w ′B ⎤
∗ sa base locale propre est (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ projections du déplacement du noeud B dans le repère local propre
⎣⎢ v ′B ⎦⎥
de la poutre BC, Bxyz.

Page II.3-3 -- 56
∗ les directions d’efforts nodaux correspondantes sont évidemment M ′B , H ′B , FB′ ; elles forment la base
⎡ M ′B ⎤
locale propre des efforts nodaux (Fk′ ) = ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ , associée à la base locale propre (D′k ) .
⎢⎣ FB′ ⎥⎦
⎡ w ′B ⎤ ⎡w B ⎤
∗ ( )
On associe à la base locale propre (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ la base locale complétée D k+ = ⎢⎢ u B ⎥⎥ de déplacements et la
⎢⎣ v ′B ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦
⎡ M ′B ⎤
( )
base locale complétée d’efforts Fk = ⎢⎢ H ′B ⎥⎥
+

⎢⎣ FB′ ⎥⎦

∗ Pour le cas de charge, structure à déplacements nodaux bloqués nuls, soumise aux actions extérieures
⎡ M ′B ⎤ ⎡ M ′B ⎤
directement appliquées aux éléments, on connait les efforts nodaux ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ = ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ grace à l’analyse
⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣ FB′ ⎥⎦
D

⎡ M ′B ⎤ ⎡ Pa (L 2 − a )2 cos α L22 ⎤
⎢ ⎥
préalable de l’élément poutre bi-encastrée : ⎢⎢ H ′B ⎥⎥ =⎢ − P(L 2 − a ) sin α L 2 ⎥
⎢ P(L − a )2 (L + 2a ) cos α L3 ⎥
⎣⎢ FB′ ⎦⎥ D ⎣⎢ 2 2 2 ⎥⎦
⎡ w ′B ⎤
∗ Pk la matrice de changement de base, de passage de la base locale propre (D ′k ) = ⎢⎢ u ′B ⎥⎥ à la base locale
⎢⎣ v ′B ⎥⎦
⎡w B ⎤ ⎡1 0 0 ⎤
complétée ( )
D k+ = ⎢⎢ u B ⎥⎥ s’écrit : Pk = ⎢⎢0 cos α − sin α⎥⎥
⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣0 sin α cos α ⎥⎦
⎡ w ′B ⎤ ⎡w B ⎤ ⎡ M ′B ⎤ ⎡M B ⎤
⎢ u′ ⎥ = P ⋅ ⎢ u ⎥ de même pour les efforts nodaux : ⎢ H′ ⎥ = P ⋅ ⎢ H ⎥
⎢ B⎥ k ⎢ B⎥ ⎢ B⎥ k ⎢ B⎥
⎣⎢ v ′B ⎦⎥ ⎢⎣ v B ⎦⎥ ⎣⎢ FB′ ⎦⎥ ⎢⎣ FB ⎦⎥
⎡ M ′B ⎤ ⎡M B ⎤
D’où : ⎢ H′ ⎥ = P ⋅ ⎢ H ⎥ soit :
⎢ B⎥ k ⎢ B⎥
⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣ FB ⎥⎦
D D

⎡M B ⎤ ⎡ M ′B ⎤ ⎡1 0 0 ⎤ ⎡ Pa (L 2 − a )2 cos α L22 ⎤
⎢H ⎥ = P −1 ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ B⎥ k ⋅ ⎢ H ′B ⎥ = ⎢0 cos α sin α ⎥ ⋅ ⎢ − P(L 2 − a ) sin α L 2 ⎥
⎢⎣ FB ⎥⎦ ⎢⎣ FB′ ⎥⎦ ⎢⎣0 − sin α cos α⎥⎦ ⎢⎢ P(L 2 − a )2 (L 2 + 2a ) cos α L32 ⎥⎥
D D ⎣ ⎦
⎡M ⎤ ⎡ Pa (L 2 − a )2 cos α L22 ⎤
D’où : FD = ⎢ B ⎥ = ⎢ ⎥
⎣ FB ⎦ D ⎢⎣ P(L 2 − a ) sin α L 2 + P(L 2 − a ) (L 2 + 2a ) cos α L 2 ⎥⎦
2 2 2 3

• L’équation canonique s’écrit donc :

⎡ Pa (L 2 − a )2 cos α L22 ⎤ ⎡w ⎤
−⎢ 3⎥
− R ⋅⎢ D⎥ = 0
⎢⎣ P(L 2 − a ) sin α L 2 + P(L 2 − a ) (L 2 + 2a ) cos α L 2 ⎥⎦
2 2 2
⎣vD ⎦

Elle permet de calculer w B , v B .

Page II.3-3 -- 57
6.4 -- Calcul d’un effet quelconque dans la structure chargée

Ayant calculé les inconnues cinématiques w B , v B , nous pouvons calculer un effet quelconque dans la structure
chargée, par exemple les réactions d’appui en C.

cas de charge (1) : cas de charge (2) :

Pour chacun des 2 cas de charge envisagés, on superpose 2 états d’équilibre de l’élément poutre BC :

∗ Etat (A) : la poutre BC est soumise aux actions extérieures qui lui sont directement appliquées, les
déplacements nodaux de ses noeuds frontières étant bloqués nuls.

∗ Etat (B) : la poutre BC n’est soumise à aucune action extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
déplacements nodaux calculés.

6.4.1 -- cas de charge (1) :


pL pL2
∗ Etat (A) : R ′CA = H ′CA = 0 M ′CA = −
2 12
∗ Etat (B) :

⎡ w ′B ⎤ ⎡ w B ⎤ ⎡1 0 0 ⎤ ⎡w B ⎤
⎢ u ′ ⎥ = P ⋅ ⎢ u ⎥ = ⎢0 cos α − sin α⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥
⎢ B⎥ k ⎢ B⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ v ′B ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣0 sin α cos α ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦
⎡ M ′C ⎤ ⎡ 2 E 2 I 2 L 2 0 6 E 2 I 2 L22 ⎤ ⎡ w ′B ⎤
⎢ B
⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H ′C B ⎥ = ⎢ 0 − E 2S 2 L 2 0 ⎥ ⋅ ⎢ u ′B ⎥ voir matrice de rigidité d’une poutre bi-

⎢ R ′ ⎥ − 6E I L 2
0 3 ⎥
− 12 E 2 I 2 L 2 ⎢⎣ v ′B ⎥⎦
⎣ CB ⎦ ⎣ 2 2 2 ⎦
⎡ M ′C ⎤ ⎡ 2 E 2 I 2 L 2 0 6 E 2 I 2 L22 ⎤ ⎡1 0 0 ⎤ ⎡w B ⎤
⎢ B
⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
encastrée. D’où : ⎢ H ′C B ⎥ = ⎢ 0 − E 2S 2 L 2 0 ⎥ ⋅ ⎢0 cos α − sin α⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥
⎢ R ′ ⎥ ⎢ − 6E I L2 0 3⎥ ⎢
− 12 E 2 I 2 L 2 ⎣0 sin α cos α ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦
⎣ CB ⎦ ⎣ 2 2 2 ⎦

D’où réactions d’appui en C sous cas de charge (1) :

R ′C = R C
′ A + RC
′B H ′C = H C
′ A + HC
′B M ′C = M ′CA + M C
′B

Page II.3-3 -- 58
6.4.2 -- cas de charge (2) :
Pa 2 (3L − 2a ) − Pa sin α Pa 2 (L − a ) cos α
∗ Etat (A) : R ′C = H ′CA = M ′CA = −
L3 L L2
A

∗ Etat (B) :

⎡ w ′B ⎤ ⎡ w B ⎤ ⎡1 0 0 ⎤ ⎡w B ⎤
⎢ u ′ ⎥ = P ⋅ ⎢ u ⎥ = ⎢0 cos α − sin α⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥
⎢ B ⎥ k ⎢ B ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ v ′B ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦ ⎢⎣0 sin α cos α ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦
⎡ M ′C ⎤ ⎡ 2 E 2 I 2 L 2 0 6 E 2 I 2 L22 ⎤ ⎡ w ′B ⎤
⎢ B
⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H ′C B ⎥ = ⎢ 0 − E 2S 2 L 2 0 ⎥ ⋅ ⎢ u ′B ⎥ voir matrice de rigidité d’une poutre bi-
⎢ R ′ ⎥ ⎢ − 6E I L2 0 − 12 E 2 I 2 L32 ⎥ ⎢⎣ v ′B ⎥⎦
⎣ CB ⎦ ⎣ 2 2 2 ⎦
⎡ M ′C ⎤ ⎡ 2 E 2 I 2 L 2 0 6 E 2 I 2 L22 ⎤ ⎡1 0 0 ⎤ ⎡w B ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢
α⎥⎥ ⋅ ⎢⎢ 0 ⎥⎥
B

encastrée. D’où : ⎢ H ′C B ⎥ = ⎢ 0 − E 2S 2 L 2 0 ⋅
⎥ ⎢ 0 cos α − sin
⎢ R ′ ⎥ ⎢ − 6E I L2 0 − 12 E 2 I 2 L32 ⎥ ⎢⎣0 sin α cos α ⎥⎦ ⎢⎣ v B ⎥⎦
⎣ CB ⎦ ⎣ 2 2 2 ⎦

D’où réactions d’appui en C sous cas de charge (2) :

′ = RC
RC ′ A + RC
′B H ′C = H ′C A + H ′C B ′ = M ′CA + M C
MC ′B

Page II.3-3 -- 59
7 -- EXEMPLE 6 : CALCUL EN BASE ORDONNEE REDUITE COMPLETEE – UTILISATION DES
DIFFERENTES BASES

• Considérons la structure précédente :

• On néglige les déformations d’effort tranchant. On néglige les déformations d’effort normal dans AB mais pas
dans BC.

• Question : pour le cas de charge déplacement horizontal imposé u C = δ à l’appui C, déterminer les réactions
d’appui en C R C , H C , M C .

7.1 -- Base des déplacements nodaux choisie et base d’efforts nodaux associée

• Inconnues cinématiques : wB , vB
⎡w B ⎤
⎢v ⎥
⎢ B⎥
• Base des déplacements nodaux : On adopte la base ordonnée réduite complétée suivante: (D ) = ⎢ w C ⎥
⎢ ⎥
⎢ uC ⎥
⎢ vC ⎥
⎣ ⎦
Avec les notations du cours, le vecteur colonne des déplacements nodaux s’écrit :

⎡w C ⎤
Dn ⎡w ⎤
D = avec Dn = ⎢ B⎥ et Dp = ⎢⎢ u C ⎥⎥
Dp ⎣vB ⎦
⎣⎢ v C ⎦⎥

Page II.3-3 -- 60
⎡M B ⎤
⎢F ⎥
⎢ B⎥
• efforts nodaux associée : (F ) = ⎢ F1 ⎥
⎢ ⎥
⎢ F2 ⎥
⎢ F3 ⎥
⎣ ⎦
⎡ F1 ⎤
Fn ⎡M B ⎤ ⎢ ⎥
De même le vecteur colonne des efforts nodaux s’écrit : F = avec Fn =⎢ ⎥ et F p = ⎢ F2 ⎥
Fp ⎣ FB ⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦

7.2 -- Matrice de rigidité

7.2.1 -- Elément (1), ressort + poutre AB :

• On a vu que la matrice de rigidité de l’élément (1) (ressort + poutre AB), dans la base de déplacements nodaux
⎡ 16E1I1 5L1 − 18E1I1 5L21 ⎤
(D ) = ⎡⎢
wB⎤
⎥ est : ⎢ 2 ⎥
⎣ vB ⎦ ⎢⎣ − 18E1I1 5L1 24 E1I1 5L31 ⎥⎦

⎡w B ⎤
⎢v ⎥
⎢ B⎥
Dans la base de déplacements nodaux (D ) = ⎢ w C ⎥ , la matrice de rigidité de l’élément (1) s’écrit donc:
⎢ ⎥
⎢ uC ⎥
⎢ vC ⎥
⎣ ⎦
⎡ 16E1I1 5L1 − 18E1I1 5L21 0 0 0⎤
⎢ 2 ⎥
⎢ − 18E1I1 5L1 24 E1I1 5L31 0 0 0⎥
R =⎢ 0 0 0 0 0⎥
1 ⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 0 0⎥
⎢ 0 0 0 0 0⎥⎦

7.2.2 -- Elément (2), poutre BC:

• Reprenons les notations du cours :

∗ l’élément (E k ) considéré est l’élément (2),


∗ sa base locale de déplacements nodaux (D k ) , extraite de la base globale, est la base globale elle-même
⎡w B ⎤
⎢v ⎥
⎢ B⎥
(D k ) = (D ) = ⎢ w C ⎥ :
⎢ ⎥
⎢ uC ⎥
⎢ vC ⎥
⎣ ⎦

Page II.3-3 -- 61
∗ sa base locale complétée de déplacements nodaux D +k est : ( )
⎡w B ⎤ ⎡M B ⎤
⎢u ⎥ ⎢H ⎥
⎢ B⎥ ⎢ B⎥
(D )
+
k
⎢ vB ⎥ ⎢F ⎥
( )
= ⎢ ⎥ , la base locale associée d’efforts nodaux est Fk+ = ⎢ B ⎥ :
⎢wC ⎥ ⎢ F1 ⎥
⎢ uC ⎥ ⎢ F2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
v
⎣⎢ C ⎦⎥ ⎢⎣ F3 ⎥⎦

⎡ w ′B ⎤ ⎡ M ′B ⎤
⎢ u′ ⎥ ⎢ H′ ⎥
⎢ B⎥ ⎢ B⎥
⎢ v′ ⎥ ⎢ F′ ⎥
∗ ses bases locales propres sont : (D′k ) = ⎢ B ⎥ et (Fk′ ) = ⎢ B ⎥
⎢ w ′C ⎥ ⎢ F1′ ⎥
⎢ u ′C ⎥ ⎢ F2′ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ v ′C ⎦⎥ ⎣⎢ F3′ ⎦⎥

⎡ w ′B ⎤
⎢ u′ ⎥
⎢ B⎥
⎢ v′ ⎥
∗ Dans sa base locale propre (D′k ) = ⎢ B ⎥ la matrice de rigidité de l’élément (E k ) est :
⎢ w ′C ⎥
⎢ u ′C ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ v ′C ⎦⎥
⎡ 4E 2 I 2 L2 0 6E 2 I 2 L22 2E 2 I 2 L2 0 − 6E 2 I 2 L22 ⎤
⎢ ⎥
⎢ 0 E 2S 2 L 2 0 0 − E 2S 2 L 2 0 ⎥
⎢ 6E I L2 0 12 E 2 I 2 L32 6E 2 I 2 L22 0 − 12 E 2 I 2 L32 ⎥
R ′k = ⎢ 2 2 2 ⎥
⎢ 2E 2 I 2 L2 0 6E 2 I 2 L22 4E 2 I 2 L2 0 − 6E 2 I 2 L22 ⎥
⎢ 0 − E 2S 2 L 2 0 0 E 2S 2 L 2 0 ⎥
⎢ ⎥
2
⎣⎢ − 6E 2 I 2 L 2 0 − 12 E 2 I 2 L32 − 6E 2 I 2 L22 0 12 E 2 I 2 L32 ⎦⎥

Page II.3-3 -- 62
⎡ w ′B ⎤
⎢ u′ ⎥
⎢ B⎥
⎢ v′ ⎥
• Pk la matrice de changement de base, de passage de la base locale propre (D′k ) = ⎢ B ⎥ à la base locale complétée
⎢ w ′C ⎥
⎢ u ′C ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ v ′C ⎥⎦
⎡w B ⎤ ⎡1 0 0 0 0 ⎤
0
⎢u ⎥ ⎢0 cos α − sin α 0 0 0 ⎥⎥
⎢ B⎥ ⎢
(D )+
k
⎢v ⎥
= ⎢ B ⎥ s’écrit : Pk
⎢0 sin α cos α
=⎢
0 0 0 ⎥

⎢wC ⎥ ⎢0 0 0 1 0 0 ⎥
⎢ uC ⎥ ⎢0 0 0 0 cos α − sin α⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ v C ⎥⎦ ⎢⎣0 0 0 0 sin α cos α ⎥⎦

⎡ w ′B ⎤ ⎡w B ⎤ ⎡ M ′B ⎤ ⎡M B ⎤
⎢ u′ ⎥ ⎢u ⎥ ⎢ H′ ⎥ ⎢H ⎥
⎢ B⎥ ⎢ B⎥ ⎢ B⎥ ⎢ B⎥
⎢ v ′B ⎥ ⎢ vB ⎥ ⎢ FB′ ⎥ ⎢ FB ⎥
⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ ⎥ de même pour les efforts nodaux : ⎢ ⎥ = Pk ⋅ ⎢ ⎥
w
⎢ C⎥ ′ ⎢w C ⎥ F
⎢ 1 ⎥′ ⎢ F1 ⎥
⎢ u ′C ⎥ ⎢ uC ⎥ ⎢ F2′ ⎥ ⎢ F2 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ v ′C ⎥⎦ ⎢⎣ v C ⎥⎦ ⎢⎣ F3′ ⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦

⎡ M ′B ⎤ ⎡ w ′B ⎤ ⎡M B ⎤ ⎡w B ⎤
⎢ H′ ⎥ ⎢ u′ ⎥ ⎢H ⎥ ⎢u ⎥
⎢ B⎥ ⎢ B⎥ ⎢ B⎥ ⎢ B⎥
⎢ FB′ ⎥ ⎢ v ′B ⎥ ⎢ FB ⎥ ⎢ vB ⎥ −1
Or ⎢ ⎥ = R ′k ⋅ ⎢ ⎥ et ⎢ ⎥ = Rk ⋅ ⎢ ⎥ d’où R k = Pk ⋅ R ′k Pk
F
⎢ 1 ⎥′ ⎢ w ′C ⎥ F
⎢ 1 ⎥ ⎢wC ⎥
⎢ F2′ ⎥ ⎢ u ′C ⎥ ⎢ F2 ⎥ ⎢ uC ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ F3′ ⎥⎦ ⎢⎣ v ′C ⎥⎦ ⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣ v C ⎥⎦

⎡1 0 0 0 0 ⎤ 0
⎢0 cos α − sin α 0 0 ⎥ 0
⎢ ⎥
⎢0 sin α cos α 0 0 0 ⎥
Pk =⎢ ⎥
⎢0 0 0 1 0 0 ⎥
⎢0 0 0 0 cos α − sin α⎥
⎢ ⎥
⎢⎣0 0 0 0 sin α cos α ⎥⎦

⎡ 4E 2 I 2 L2 0 6E 2 I 2 L22 2E 2 I 2 L 2 0 − 6E 2 I 2 L22 ⎤ ⎡1 0 0 0 0 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 0 E 2S 2 L 2 0 0 − E 2S 2 L 2 0 ⎥ ⎢0 cos α − sin α 0 0 0 ⎥
⎢ 6E I L22 0 12 E 2 I 2 L32 6 E 2 I 2 L22 0 − 12 E 2 I 2 L32 ⎥ ⎢0 sin α cos α 0 0 0 ⎥
R ′k ⋅ Pk =⎢ 2 2 ⎥⋅⎢ ⎥
⎢ 2E 2 I 2 L2 0 6E 2 I 2 L22 4E 2 I 2 L 2 0 − 6E 2 I 2 L22 ⎥ ⎢0 0 0 1 0 0 ⎥
⎢ 0 − E 2S 2 L 2 0 0 E 2S 2 L 2 0 ⎥ ⎢0 0 0 0 cos α − sin α⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ − 6E 2 I 2 L22 0 − 12 E 2 I 2 L32 − 6E 2 I 2 L22 0 12 E 2 I 2 L32 ⎥⎦ ⎢⎣0 0 0 0 sin α cos α ⎥⎦

⎡ 4E 2 I 2 L2 6E 2 I 2 sin α L22 6E 2 I 2 cos α L22 2E 2 I 2 L2 − 6E 2 I 2 sin α L22 − 6E 2 I 2 cos α L22 ⎤


⎢ ⎥
⎢ 0 E 2S2 cos α L 2 − E 2S 2 sin α L 2 0 − E 2S 2 cos α L 2 E 2S2 sin α L 2 ⎥
⎢ 6E I L2 12 E 2 I 2 sin α L32 12 E 2 I 2 cos α L32 6E 2 I 2 L22 − 12 E 2 I 2 sin α L32 − 12 E 2 I 2 cos α L32 ⎥
=⎢ 2 2 2 ⎥
⎢ 2E 2 I 2 L2 6E 2 I 2 sin α L22 6E 2 I 2 cos α L22 4E 2 I 2 L2 − 6E 2 I 2 sin α L22 − 6E 2 I 2 cos α L22 ⎥
⎢ 0 − E 2S2 cos α L 2 E 2S2 sin α L 2 0 E 2S 2 cos α L 2 − E 2S2 sin α L 2 ⎥⎥

⎢⎣− 6E 2 I 2 L22 − 12 E 2 I 2 sin α L32 − 12 E 2 I 2 cos α L32 − 6E 2 I 2 L22 12 E 2 I 2 sin α L32 12 E 2 I 2 cos α L32 ⎥⎦

Page II.3-3 -- 63
−1
R k = Pk ⋅ R ′k ⋅ Pk =

⎡1 0 0 0 0 0 ⎤ ⎡ 4E 2 I 2 L2 6E 2 I 2 sin α L22 6E 2 I 2 cos α L22 2E 2 I 2 L 2 − 6E 2 I 2 sin α L22 − 6E 2 I 2 cos α L22 ⎤


⎢0 cos α sin α 0 ⎢ ⎥
⎢ 0 0 ⎥⎥ ⎢ 0 E 2 S 2 cos α L 2 − E 2 S 2 sin α L 2 0 − E 2 S 2 cos α L 2 E 2 S 2 sin α L 2 ⎥
⎢0 − sin α cos α 0 0 0 ⎥ ⎢ 6E 2 I 2 L22 12 E 2 I 2 sin α L32 12 E 2 I 2 cos α L32 6E 2 I 2 L22 − 12 E 2 I 2 sin α L32 − 12 E 2 I 2 cos α L32 ⎥
⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢0 0 0 1 0 0 ⎥ ⎢ 2E 2 I 2 L2 6E 2 I 2 sin α L22 6E 2 I 2 cos α L22 4E 2 I 2 L 2 − 6E 2 I 2 sin α L22 − 6E 2 I 2 cos α L22 ⎥
⎢0 0 0 0 cos α sin α ⎥ ⎢ 0 − E 2 S 2 cos α L 2 E 2 S 2 sin α L 2 0 E 2 S 2 cos α L 2 − E 2 S 2 sin α L 2 ⎥⎥
⎢ ⎥⎢
⎣⎢0 0 0 0 − sin α cos α⎦⎥ ⎢⎣− 6E 2 I 2 L22 − 12 E 2 I 2 sin α L32 − 12 E 2 I 2 cos α L32 − 6E 2 I 2 L22 12 E 2 I 2 sin α L32 12 E 2 I 2 cos α L32 ⎦⎥

⎡ 4E 2 I 2 L 2 6E 2 I 2 sin α L22 6 E 2 I 2 cos α L22 * * *⎤


⎢ 2 2 2 ⎥
⎢ 6E 2 I 2 sin α L 2 E 2S 2 cos α L 2 + 12 E 2 I 2 sin α L32 − E 2S 2 sin α cos α L 2 + 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 * * *⎥
⎢ 6 E I cos α L2 − E 2S 2 sin α cos α L 2 + 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 E 2S 2 sin 2 α L 2 + 12 E 2 I 2 cos 2 α L32 * * *⎥
=⎢ 2 2 2 ⎥
⎢ 2E 2 I 2 L 2 6E 2 I 2 sin α L22 6 E 2 I 2 cos α L22 * * *⎥
⎢ − 6E I sin α L2 − E 2S 2 cos 2 α L 2 − 12 E 2 I 2 sin 2 α L32 E 2S 2 sin α cos α L 2 − 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 * * *⎥⎥
⎢ 2 2 2
⎢⎣ − 6E 2 I 2 cos α L22 E 2S 2 sin α cos α L 2 − 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 − E 2S 2 sin 2 α L 2 − 12 E 2 I 2 cos 2 α L32 * * *⎥⎦

⎡* * * 2E 2 I 2 L 2 − 6 E 2 I 2 sin α L22 − 6 E 2 I 2 cos α L22 ⎤


⎢ ⎥
⎢* * * 6 E 2 I 2 sin α L22 − E 2 S 2 cos 2 α L 2 − 12 E 2 I 2 sin 2 α L32 E 2 S 2 sin α cos α L 2 − 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 ⎥
⎢* * * 6 E 2 I 2 cos α L22 E 2 S 2 sin α cos α L 2 − 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 − E 2 S 2 sin 2 α L 2 − 12 E 2 I 2 cos 2 α L32 ⎥
=⎢ ⎥
⎢* * * 4E 2 I 2 L 2 − 6 E 2 I 2 sin α L22 − 6 E 2 I 2 cos α L22 ⎥
⎢* * * − 6 E 2 I 2 sin α L22 E 2 S 2 cos 2 α L 2 + 12 E 2 I 2 sin 2 α L32 − E 2 S 2 sin α cos α L 2 + 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 ⎥⎥

⎢⎣* * * − 6 E 2 I 2 cos α L22 − E 2 S 2 sin α cos α L 2 + 12 E 2 I 2 sin α cos α L32 E 2 S 2 sin 2 α L 2 + 12 E 2 I 2 cos 2 α L32 ⎥⎦

⎡M B ⎤ ⎡w B ⎤
⎢H ⎥ ⎢u ⎥
⎢ B⎥ ⎢ B⎥
⎢ FB ⎥ ⎢ vB ⎥
La matrice de rigidité R k de la poutre BC ainsi calculée est telle que : ⎢ ⎥ = Rk ⋅ ⎢ ⎥ .
F
⎢ 1 ⎥ ⎢wC ⎥
⎢ F2 ⎥ ⎢ uC ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ F3 ⎦⎥ ⎣⎢ v C ⎦⎥

Or :
- u B = 0 car nous négligeons les déformations d’effort normal dans AB,
⎡M B ⎤ ⎡w B ⎤
⎢F ⎥ ⎢v ⎥
⎢ B⎥ ⎢ B⎥
- la matrice de rigidité R 2 de la poutre BC, que nous cherchons est telle que : ⎢ F1 ⎥ = R 2
⋅ ⎢wC ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ F2 ⎥ ⎢ uC ⎥
⎢ F3 ⎥ ⎢ vC ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦

⎡M B ⎤ ⎡ wB ⎤
⎢H ⎥ ⎢ u = 0⎥
⎢ B⎥ ⎢ B ⎥
⎢ FB ⎥ ⎢ vB ⎥
D’où : ⎢ ⎥ = R k ⋅ ⎢ ⎥ et la matrice (5*5) R 2
s’obtient à partir de la matrice (6*6) R k en supprimant
⎢ F1 ⎥ ⎢ wC ⎥
⎢ F2 ⎥ ⎢ uC ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ F3 ⎥⎦ ⎢⎣ v C ⎥⎦
dans R k la deuxième ligne et la deuxième colonne. D’où : R 2
=

⎡ 4E2I 2 L2 6E2I2 cosα L22 2E2I2 L2 − 6E2I2 sin α L22 − 6E2I2 cosα L22 ⎤
⎢ 2 2 2 3 2 3 ⎥
⎢ 6E2I2 cosα L2 E2S2 sin α L2 + 12E2I2 cos α L2 6E2I 2 cosα L2 E2S2 sin α cosα L2 − 12E2I2 sin α cosα L2 − E2S2 sin2 α L2 − 12E2I2 cos2 α L32 ⎥
⎢ 2E I L 2
6E2I2 cosα L2 4E2I2 L2 2
− 6E2I2 sin α L2 2
− 6E2I2 cosα L2 ⎥
⎢ 2 2 2 ⎥
2 3 2
⎢ − 6E2I2 sin α L2 E2S2 sin α cosα L2 − 12E2I2 sin α cosα L2 − 6E2I2 sin α L2 E2S2 cos2 α L2 + 12E2I2 sin2 α L32 − E2S2 sin α cosα L2 + 12E2I2 sin α cosα L32 ⎥
⎢− 6E I cosα L2 2 2
− E2S2 sin α L2 − 12E2I2 cos α L2 3 2 3
− 6E2I2 cosα L2 − E2S2 sin α cosα L2 + 12E2I2 sin α cosα L2 2 2
E2S2 sin α L2 + 12E2I2 cos α L2 3 ⎥
⎣ 2 2 2 ⎦

Page II.3-3 -- 64
7.2.3 -- matrice de rigidité R de la structure totale :
⎡w B ⎤
⎢v ⎥
⎢ B⎥
Dans la base des déplacements nodaux choisie (D ) = ⎢ w C ⎥ et la base d’efforts nodaux associée :
⎢ ⎥
⎢ uC ⎥
⎢ vC ⎥
⎣ ⎦

la matrice de rigidité R (5*5) de la structure totale est : R = R 1+ R 2

7.3 -- Ecriture de l’équation canonique de la méthode des déplacements

Fext − FD − R . D = 0

• Pour le cas de charge déplacement horizontal imposé u C = δ à l’appui C, nous cherchons les réactions d’appui en
C R C , H C , M C . Pour résoudre ce problème nous avons choisi la base ordonnée réduite complétée de
⎡w B ⎤
⎢v ⎥
⎢ B⎥ Dn
déplacements nodaux : (D ) = ⎢ w C ⎥ décomposée en D = avec :
⎢ ⎥ Dp
⎢ uC ⎥
⎢ vC ⎥
⎣ ⎦
⎡w ⎤
D n = ⎢ B ⎥ vecteur colonne des inconnues cinématiques, et
⎣vB ⎦
⎡ w C ⎤ ⎡ 0⎤
D p = ⎢⎢ u C ⎥⎥ = ⎢⎢δ⎥⎥ vecteur colonne des déplacements nodaux connus, nuls ou imposés.
⎣⎢ v C ⎦⎥ ⎣⎢0⎦⎥

Déplacements nodaux : Efforts nodaux :

Page II.3-3 -- 65
L’équation matricielle canonique se développe suivant les déplacements nodaux inconnus ou connus, de la base
retenue, D n et D p :

Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n = 0
Fappuis FD p R pn R pp D p

• matrice de rigidité :

La matrice R est décomposée en 4 sous matrices, suivant les déplacements nodaux inconnus ou connus, de la
base retenue, D n et D p :

⎡ ⎡* *⎤ ⎡* * *⎤ ⎤
⎢⎢ ⎥
R R ⎢ ⎣* *⎥⎦ ⎢*
⎣ * *⎥⎦ ⎥
nn np
R = = ⎢ ⎡* *⎤ ⎡* * *⎤ ⎥
R R ⎢⎢ ⎥
pn pp
⎢ ⎢* *⎥⎥ ⎢*
⎢ * *⎥⎥ ⎥
⎢⎣ ⎣⎢* *⎦⎥ ⎣⎢* * *⎦⎥ ⎥⎦
• vecteur colonne Fext :

Fext n ⎡M C ⎤
⎡ 0⎤
Fext = Fext n = ⎢ ⎥ Fappuis = ⎢⎢ H C ⎥⎥
Fappuis ⎣ 0⎦ ⎢⎣ R C ⎥⎦
• vecteur colonne FD :
⎡0⎤
FD ⎡0⎤
FD = n
FD =⎢ ⎥ FD = ⎢⎢0⎥⎥
FD p
n
⎣0⎦
p
⎣⎢0⎦⎥

7.4 -- résolution de l’équation canonique de la méthode :

Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n = 0
Fappuis FD p R pn R pp D p

La résolution du problème s’obtient en décomposant l’équation matricielle ci-dessus en deux équations matricielles
suivantes :
(1) Fext n − FD n − R nn ⋅ D n − R np ⋅ D p = 0

(2) Fappuis − FD p − R pn ⋅ D n − R pp ⋅ D p = 0

L’équation (1) permet de calculer D n :


−1
D n = R nn ⋅ ⎡ Fext n − FD n − R np ⋅ D p ⎤
⎢⎣ ⎥⎦

L’équation (2) permet de calculer Fappuis :


Fappuis = FD p + R pn ⋅ D n + R pp ⋅ D p

⎡0⎤
⎡w B ⎤ −1 −1 ⎢ ⎥
Soit : Dn = ⎢ ⎥ = − R nn ⋅ R np ⋅ D p = − R nn ⋅ R np ⋅ ⎢δ⎥
v
⎣ B⎦ ⎢⎣0⎥⎦

⎡M C ⎤ ⎡ 0⎤
⎢ ⎥ ⎡w B ⎤ ⎢ ⎥
Fappuis = ⎢ H C ⎥ = R pn ⋅ D n + R pp ⋅ D p = R pn ⋅ ⎢ ⎥ + R pp ⋅ ⎢δ⎥
v
⎣ B⎦
⎢⎣ R C ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

Page II.3-3 -- 66
8 -- EXEMPLE 7

8.1 -- Enoncé du problème


• Soit la structure plane chargée dans son plan suivante :

E est le module de déformation commun à toutes les poutres.


On néglige les déformations d'effort normal et d’effort tranchant.

• Soit les 2 cas de charges suivants :

∗ cas (1) : charge répartie p sur BD :

∗ cas (2) : déplacement imposé v A de l'appui A :

• Questions :

∗ Décomposer la structure en éléments et recenser les déplacements nodaux ,


⎡v⎤
∗ Montrer que la base ordonnée réduite des inconnues cinématiques se réduit à ⎢ ⎥ en B (préciser
⎣w⎦
en particulier la décomposition en éléments correspondants).
∗ Déterminer la matrice de rigidité de la structure dans la base ordonnée réduite complétée
⎡ v ⎤
(D ) = ⎢⎢ w ⎥⎥ .
⎢⎣ v A ⎥⎦
∗ Pour chacun des 2 cas de charges envisagés, poser l'équation canonique de la méthode des
⎡ v ⎤
déplacements dans la base ordonnée réduite complétée (D ) = ⎢⎢ w ⎥⎥
⎢⎣ v A ⎥⎦
⎡ v1 ⎤
∗ En supposant calculées les inconnues cinématiques pour chacun des 2 cas de charge ( ⎢ ⎥ et
⎣ w1 ⎦
⎡ v2 ⎤
⎢ w ⎥ ) par les équations canoniques précédentes , calculer pour chacun des 2 cas de charges :
⎣ 2⎦
- la réaction d'appui R A
- le moment de flexion au milieu de BD .

Page II.3-3 -- 67
9 -- EXEMPLE 8 : STRUCTURE PLANE CHARGEE PERPENDICULAIREMENT A SON PLAN

9.1 -- Enoncé du problème

• Soit la structure plane chargée perpendiculairement à son plan suivante :

Les appuis A 0 , B0 , A1 , B1 sont des appuis simples.


Les deux poutres A 0B0 et A1B1 ont respectivement pour longueur l0 et l1 .
Elles sont reliées en C par une liaison type biellette qui ne transmet que le déplacement perpendiculaire au plan de
la structure. On pose : A 0C = α 0 et A1C = α1 .

• On suppose connue la fonction f 0 (x ′, x ′′) qui donne, pour la poutre A 0B0 considérée seule sur ses appuis simples
A 0 et B0 , la flèche dans la section d’abscisse x′ due à une force unité appliquée dans la section d’abscisse x′′ .
De même on suppose connue la fonction f1 (x ′, x ′′) qui donne, pour la poutre A1B1 considérée seule sur ses appuis
simples A1 et B1, la flèche dans la section d’abscisse x′ due à une force unité appliquée dans la section d’abscisse
x′′ .

Remarque : en vertu du théorème de Maxwell-Betti, on a : f 0 (x ′, x ′′) = f 0 (x ′′, x ′) et f1 (x ′, x ′′) = f1 (x ′′, x ′)

• Questions :

∗ Modéliser la structure en limitant au mieux le nombre d’inconnues cinématiques.

∗ Déterminer la matrice de rigidité de la structure. On posera : f i (α i , αi ) = f i ∀ i = 1,2

∗ La structure est soumise à deux forces concentrées F0 et F1 perpendiculaires au plan de la structure,


dirigées vers le bas et appliquées respectivement aux points M 0 et M1 sur la poutre A 0B0 et sur la poutre
A1B1 .
On pose : A 0M 0 = β0 et A1M1 = β1

Page II.3-3 -- 68
- Ecrire l’équation canonique de la méthode des déplacements, en précisant bien chacun
de ses termes.

- Calculer le moment fléchissant au milieu de la poutre A 0B0 ; on posera


α′0 = Min[α 0 , (l 0 − α 0 )] et β′0 = Min[β 0 , (l 0 − β 0 )] .

9.2 -- Corrigé

9.2.1 -- Modélisation de la structure :

• Eléments : poutres A 0B0 et A1B1

• Noeuds : A 0 , B0 , A1 , B1 et C

• Déplacements nodaux :

∗ 3 composantes de translation (u x , u y , u z ) pour chacun des noeuds A 0 , B0 , A1 , B1


∗ déplacement u z pour le noeud C

• Inconnues cinématiques :

Les 3 composantes de translation (u x , u y , u z ) de chacun des noeuds A 0 , B0 , A1 , B1 sont connues nulles, les noeuds
étant des noeuds d’appui.
La seule inconnue cinématique est donc D le déplacement u z du noeud C ;

• Effort nodal associé : F.

• Base de déplacements nodaux : D elle ne comporte qu’une seule composante D

Page II.3-3 -- 69
9.2.2 -- Matrice de rigidité de la structure : R

Dans la base de déplacements nodaux D , la matrice de rigidité de la structure R est un scalaire R.


R = R 0 + R1 . R 0 et R1 sont respectivement les matrices de rigidité (scalaires) de chacune des poutres A 0B0 et
A1B1 .
On a donc : R = R 0 + R1 avec : R 0 ⋅ f 0 (α 0 , α 0 ) = 1 et R 1 ⋅ f1 (α1 , α1 ) = 1
1 1
D’où : R= +
f 0 (α 0 , α0 ) f1 (α1 , α1 )
f +f
soit en posant : f i (α i , αi ) = f i ∀ i = 1,2 R= 0 1
f0 ⋅ f1

9.2.3 -- Cas de charges appliqué :

• Equation canonique : Fext − FD − R ⋅ D = 0

∗ Fext , FD , R et D sont des scalaires, respectivement : F, FD , R et D


L’équation canonique s’écrit donc : F − FD − R ⋅ D = 0
∗ F=0
∗ FD = FD0 + FD1

FD0 ⋅ f 0 − F0 ⋅ f 0 (α 0 , β 0 ) = 0 et FD1 ⋅ f1 − F1 ⋅ f1 (α1 , β1 ) = 0


f 0 (α 0 , β 0 ) f1 (α1 , β1 )
D’où : FD0 = F0 ⋅ et FD1 = F1 ⋅
f0 f1
F0 ⋅ f1 ⋅ f 0 (α 0 , β 0 ) + F1 ⋅ f 0 ⋅ f1 (α1 , β1 )
FD =
f 0 ⋅ f1
f +f
∗ R= 0 1
f0 ⋅ f1
⎡ F0 ⋅ f1 ⋅ f 0 (α 0 , β 0 ) + F1 ⋅ f 0 ⋅ f1 (α1 , β1 ) ⎤
∗ F − FD − R ⋅ D = 0 ⇒ D = − ⎢ ⎥
⎣ f 0 + f1 ⎦

• Moment fléchissant au milieu de la poutre A 0 B0 :

∗ α′0 = Min[α 0 , (l 0 − α 0 )] et β′0 = Min[β 0 , (l 0 − β 0 )]

∗ Remarque préliminaire : soit une poutre sur appui simple AB de longueur l soumise à une force
concentrée transversale F dans la section d’abscisse α ; on pose α′ = Min[α, (l − α)] . En adoptant les
conventions de signes de R.de M., la poutre étant orientée de A vers B, le moment de flexion au
F ⋅ α′
milieu de la poutre AB vaut
2

∗ Action du nœud C sur la poutre A 0B0 dans la structure totale chargée :

Φ0 = état (1) + état (2) = FD0 + R 0 ⋅ D


( Φ0 force positive vers le haut).

Page II.3-3 -- 70
A 0C = α 0 ; A 0M 0 = β0 ; α′0 = Min[α 0 , (l 0 − α 0 )] et β′0 = Min[β 0 , (l 0 − β 0 )]
f 0 (α 0 , β 0 ) 1 ⎡ F0 ⋅ f1 ⋅ f 0 (α 0 , β 0 ) + F1 ⋅ f 0 ⋅ f1 (α1 , β1 ) ⎤
Φ 0 = F0 ⋅ − ⋅⎢ ⎥
f0 f0 ⎣ f 0 + f1 ⎦
F0 ⋅ f 0 (α 0 , β 0 ) − F1 ⋅ f1 (α1 , β1 )
Φ0 =
f 0 + f1
∗ En adoptant les conventions de signes de la résistance des matériaux, la poutre étant orientée de A 0
vers B0 :
- le moment fléchissant au milieu de la poutre A 0B0 dû à la force Φ0 vaut :
Φ ⋅ α′
− 0 0
2
- le moment fléchissant au milieu de la poutre A 0B0 dû à la force F0 vaut :
F0 ⋅ β′0
2
- Le moment fléchissant au milieu de la poutre A 0B0 vaut donc
Φ ⋅ α ′ F ⋅ β′
MT = − 0 0 + 0 0
2 2

• Moment fléchissant au milieu de la poutre A 0B0 , méthode plus académique :

∗ On calcule un effet quelconque dans un élément de la structure chargée en superposant 2 états


d’équilibre de cet élément :
- état (1) : l’élément est soumis à toutes les charges extérieures qui lui sont directement appliquées,
les déplacements nodaux des ses noeuds frontières étant bloqués,
- état (2) : l’élément n’est soumis à aucune charge extérieure, on impose à ses noeuds frontières les
déplacements nodaux calculés.

∗ Moment fléchissant au milieu de la poutre A 0B0 dans l’état (1) : M T1

Φ 01 = FD0
Avec : α′0 = Min[α0 , (l 0 − α 0 )] et β′0 = Min[β 0 , (l 0 − β 0 )] ,
Φ ⋅ α ′ F ⋅ β′ F ⋅ α ′ F ⋅ β′
on déduit : M T1 = − 01 0 + 0 0 = − D0 0 + 0 0
2 2 2 2

Page II.3-3 -- 71
∗ Moment fléchissant au milieu de la poutre A 0B0 dans l’état (2) :

Φ 02 = R 0 ⋅ D
Φ 02 ⋅ α 0′ R ⋅ D ⋅ α 0′
Avec : α′0 = Min[α0 , (l 0 − α 0 )] on déduit : M T2 = − =− 0
2 2

FD0 ⋅ α ′0 F0 ⋅ β ′0 R 0 ⋅ D ⋅ α ′0
∗ superposition : M T = M T1 + M T2 = − + −
2 2 2
F0 ⋅ f 0 (α 0 , β 0 ) − F1 ⋅ f1 (α1 , β1 )
En posant : Φ 0 = FD0 + R 0 ⋅ D = , on retrouve :
f 0 + f1
Φ 0 ⋅ α ′0 F0 ⋅ β ′0
MT = − +
2 2

Page II.3-3 -- 72
10 -- EXEMPLE 9 : STRUCTURE SUR APPPUIS ELASTIQUES

10.1 -- Enoncé du problème

• Soit la structure plane chargée dans son plan suivante :

C’est une poutre continue à quatre travées qui ont :


- mème longueur : l
- mème inertie : I
- mème module de déformation : E

Les appuis A 0 et A 4 sont des appuis simples glissants (déplacement vertical bloqué).

Les appuis A1 et A 3 sont des appuis élastiques simples de traction-compression verticaux de raideur λ .
3⋅ E ⋅ I
On suppose λ= 3 .
l
L’appui A 2 est un appui simple (déplacements horizontal et vertical bloqués).

La structure est soumise à chacun des deux cas de charges suivantes :

- cas de charges (1) : charge uniformément répartie sur les deux travées centrales A1A 2 et A 2A 3
- cas de charges (2) : tassement d’appui vertical δ de l’appui A 2

• cas de charges (1) :

• cas de charges (2) :

• Questions :

∗ Modéliser la structure en minimisant le nombre d’inconnues cinématiques, en exploitant en particulier la


symétrie de la structure et de ses chargements.

∗ Calculer la réaction d’appui en A 2 et le moment fléchissant au milieu de A1A 2 pour chacun des deux cas
de charges (on travaillera en base ordonnée réduite complétée des déplacements nodaux).

Page II.3-3 -- 73
10.2 -- Corrigé

Compte tenu de la symétrie de la structure et des chargements envisagés, on étudie la structure suivante :

• Modélisation de la structure :

∗ Eléments : Poutres A 0A1′ , A1′ A 2 et le ressort.

∗ Noeuds : A 0 , A1′ , A1, A 2 .

∗ Déplacements nodaux :
en A 0 : v
en A1′ : v, w
en A1 : v
en A 2 : u, v, w

∗ Inconnues cinématiques :
v et w en A1′

∗ Base des déplacements nodaux :


on complète la base réduite aux inconnues cinématiques par le déplacement vertical v2 du noeud
A2 :
⎡v⎤ ⎡ F⎤
(D ) = ⎢⎢ w ⎥⎥ ; Base d’efforts nodaux associés : (F) = ⎢⎢ M ⎥⎥
⎣⎢ v 2 ⎦⎥ ⎣⎢ R 2 ⎦⎥

• Matrice de rigidité :

3EI l3 −3EI l2 0 12 EI l3 6 EI l2 −12 EI l3 λ 0 0


Poutre A 0A1′ : −3EI l2 3EI l 0 ; Poutre A1′ A 2 : 6 EI l2 4 EI l −6 EI l 2
; Ressort : 0 0 0
0 0 0 −12 EI l −6 EI l2
3
12 EI l 3
0 0 0

La matrice de rigidité de la structure dans la base de déplacements nodaux retenue est donc :

18 EI l3 3EI l2 −12 EI l3
3EI 2
avec λ = 3
R = 3EI l 7 EI l −6 EI l2
l
−12 EI l3 −6 EI l2 12 EI l3

−1
18 EI l3 3EI l2 l3 7 −3 l
On note que : =
3EI l2 7 EI l 117 ⋅ EI −3 l 18 l2

Page II.3-3 -- 74
• Réaction d’appui en A2 et moment de flexion au milieu de A1′ A 2 , pour chacun des deux cas de charges :

L’équation canonique de la méthode des déplacements s’écrit : Fext − FD − R ⋅ D = 0

∗ Cas de charges (1) :


⎡ 0 ⎤ ⎡ pl 2 ⎤ ⎡v⎤
- ⎢ ⎥
Vecteurs intervenant dans l’équation : Fext = ⎢ 0 ⎥ ; FD = ⎢pl 12⎥ ; D = ⎢⎢ w ⎥⎥ *
⎢ 2 ⎥

⎢⎣ R 2 ⎥⎦ ⎢⎣ pl 2 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
- Les inconnues sont : v, w, R 2
⎡v⎤ − l3 7 − 3 l ⎡ pl 2 ⎤
- Résolution : ⎢w⎥ = −

l 2 ⎢⎣pl 2 12⎥⎦
⎣ ⎦ 117 ⋅ EI 3 l 18
pl 12 EI 6 EI
R2 = − 3 ⋅v− 2 ⋅w
2 l l
− pl4 5pl
- On trouve : v= w=0 R2 =
36 EI 6
5pl 5pl
- Dans la structure totale à 4 travées, la réaction d’appui en A 2 vaut donc : 2 × =
6 3

- Moment de flexion au milieu de A1′ A 2 : M T = M T1 + M T2


-
En adoptant les conventions de signes de la R de M la poutre étant orientée de A1′ vers A 2 :
pl2
-- Etat (1) : M T1 =
24
1 ⎡ 6EI 4 EI 6EI 2 EI ⎤ EI
-- Etat (2) : M T2 = ⋅ − ⋅v − ⋅w+ 2 ⋅v + ⋅ w⎥ = − ⋅w = 0
2 ⎢⎣ l 2 l l l ⎦ l
pl2
Finalement : M T = M T1 + M T2 =
24

∗ Cas de charges (2) :


⎡ 0 ⎤ ⎡ 0⎤ ⎡v⎤
- Vecteurs intervenant dans l’équation : Fext = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ ; FD = ⎢⎢0⎥⎥ ; D = ⎢⎢ w ⎥⎥
⎢⎣ R 2 ⎥⎦ ⎣⎢0⎦⎥ ⎣⎢ δ ⎦⎥
- Les inconnues sont : v, w, R 2
⎡v⎤ δ ⋅ l3 7 −3 l ⎡12 EI l 3 ⎤
- Résolution : ⎢w⎥ = − l2
⋅⎢ 2 ⎥
⎣ ⎦ 117 ⋅ EI 3 l 18 ⎣⎢ 6EI l ⎦⎥
12 EI 6 EI 12 EI
R2 = − 3
⋅ v − 2 ⋅ w + 3 ⋅δ
l l l
22 ⋅ δ 8⋅δ 20 EI ⋅ δ
- On trouve : v= w= R2 =
39 13 ⋅ l 13 ⋅ l3
20 EI ⋅ δ 40 EI ⋅ δ
- Dans la structure totale à 4 travées, la réaction d’appui en A 2 vaut donc : 2 × =
13 ⋅ l 3 13 ⋅ l 3
- Moment de flexion au milieu de A1′ A 2 : M T = M T1 + M T2
En adoptant les conventions de signes de la R de M la poutre étant orientée de A1′ vers A 2 :
-- Etat (1) : M T1 = 0
-- Etat (2) :

1 ⎡ 6EI 4 EI 6EI 6EI 2 EI 6EI ⎤ EI 8EI


M T2 = ⋅ ⎢− 2 ⋅ v − ⋅w + 2 ⋅δ + 2 ⋅v + ⋅ w − 2 ⋅ δ⎥ = − ⋅w = − ⋅δ
2 ⎣ l l l l l l ⎦ l 13 ⋅ l 2
8 EI
Finalement : M T = M T1 + M T2 = − ⋅δ
13 ⋅ l2

Page II.3-3 -- 75
A
Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166

C
CAAL
LCCU
ULLA
AVVA
ANNC
CÉÉD
DEESS SST
TRRU
UCCT
TUUR
REESS
JJJeeeaaannn---M
Maaarrrccc T
M TO
T OU
O UR
U RT
R TO
TOOIIISSS

PARTIE II

STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS


DE BARRES ET POUTRES

PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE


CALCULS AU « SECOND ORDRE » ET EN « GRANDS DEPLACEMENTS »

SOMMAIRE

Chapitre II.4-1 Introduction aux calculs en géométrie déformée au « second ordre » et au phénomène d’instabilité

Chapitre II.4-2 Instabilité élastique-flambement Eulérien-méthode du déterminant – EXERCICES CORRIGES

Chapitre II.4-3 Instabilité élastique-application des théorèmes de l’énergie – EXERCICES CORRIGES

Chapitre II.4-4 Calcul des structures en géométrie déformée-instabilité-extension de la méthode des déplacements

Chapitre II.4-5 Calcul en géométrie déformée-Etape 1 : analyse au «second ordre» poutre droite à plan moyen

Chapitre II.4-6 Calcul en géo déformée-extension de la méthode des déplacements- EXERCICES CORRIGES
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-4)-1.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE
CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-1 INTRODUCTION AUX CALCULS EN GEOMETRIE


DEFORMEE «AU SECOND ORDRE»
ET AU PHENOMENE D’INSTABILITE

1 -- EXEMPLE D’INTRODUCTION AU CALCUL «AU SECOND ORDRE» ET A LA RECHERCHE DE


L’INSTABILITE, ETUDE DE LA COLONNE D’EULER
L’exemple de la colonne d’Euler qui suit, pose simplement le problème du calcul des sollicitations en géométrie
déformée et de la stabilité élastique que nous définirons ensuite plus généralement en mécanique des milieux continus.

1.1 -- Chargement centré

1.1.1 -- Définition de la colonne d’Euler

C’est une colonne OE de longueur L, droite à plan moyen Oxy, qui est chargée et qui se déforme dans son plan. Sa
fibre moyenne Ox est donc rectiligne, sa section est constante, ses axes principaux d’inertie sont de directions
constantes Oy et Oz. Elle est articulée à ses deux extrémités.

Nous la soumettons à un effort normal centré N :

1.1.2 -- Solution de l’élasticité linéaire classique

La fibre moyenne de la poutre est orientée vers le haut ; en adoptant les conventions de signes de la résistance des
matériaux dans cette orientation, les sollicitations dans la section d’abscisse x sont calculées dans la géométrie initiale
non déformée et valent :

N (x ) = N Vy (x ) = 0 Vz (x ) = 0 M x (x ) = 0 M y (x ) = 0 M z (x ) = 0
La fibre moyenne reste rectiligne et la seule déformation qu’elle subit est un raccourcissement uniforme:
N
ε=
ES

page II.4-1 -- 1
1.1.3 -- Résolution du problème en calculant les sollicitations en géométrie déformée, solution
d’Euler
On suppose maintenant que la colonne subit un déplacement y(x ) .

1.1.3.1 -- sollicitations dans la géométrie déformée

En gardant les conventions de signes de la résistance des matériaux précédentes (fibre moyenne orientée suivant Ox),
les sollicitations dans la section banale, calculées dans la géométrie déformée à l’équilibre et projetées dans le repère
→ → →
local G′(x ), t′ (x ), j′ (x ), k′(x ) de la section déplacée, valent :

N ′(x ) = N ⋅ cos α Vy′ (x ) = − N ⋅ sin α Vz′ (x ) = 0 M ′x (x ) = 0 M ′y (x ) = 0 M ′z (x ) = − N ⋅ y(x )

1.1.3.2 -- application des résultats de Saint-Venant

La structure étant plane, chargée et déformée dans son plan, les composantes des vecteurs translation différentielle
→ →
δ Λ (x ) et rotation différentielle δ Ω(x ) dans le repère local de la section banale sont telles que :
⎡δu x (x )⎤ ⎡δu x (x )⎤ ⎡δω x (x )⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢δu y (x )⎥ = ⎢δu y (x )⎥ et ⎢δω y (x )⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ δu z (x )⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ δω z (x )⎥⎦ ⎢⎣δω z (x )⎥⎦

• Rappel sur les conventions de signes de la Résistance des Matériaux, sollicitations et déformations :

Pour appliquer correctement les théorèmes de l’énergie, on a adopté des conventions de signes cohérentes pour les
sollicitations et les déformations différentielles.

Application aux structures planes chargées dans leur plan avec les conventions de signes de la Résistance des
matériaux:
Sollicitations calculées à droite : Calculées à gauche :
M>0 M>0

N>0 N>0
V>0 V>0

page II.4-1 -- 2
Conventions de signes correspondantes pour les vecteurs translation et rotation différentielles :

N ′(x ) V ′(x ) M ′ (x )
δu x (x ) = δu y (x ) = δω z (x ) = z
ES GS1 E ⋅Iz
En ne tenant compte que de la déformation de flexion, la géométrie déformée à l’équilibre s’obtiendra à partir de la
→ → →
M ′z (x )
composante de la rotation différentielle δ Ω (x ) , suivant k (x ) = k ′(x ) qui vaut : δωz (x ) = .
E ⋅ Iz
Or, δωz (x ) ⋅ dx représente la rotation relative d’axe Oz de la section (x+dx) par rapport à la section (x).

z (x).dx

R(x)

dx

dx
D’où : δωz (x ) ⋅ dx = avec R(x) rayon de courbure de la fibre moyenne déformée dans la section (x).
R (x )
1 y ′′
Soit : δωz (x ) = =
R (x ) ⎡
( )
3
1 + y ′2 ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
M ′ (x ) − N ⋅ y(x ) y ′′
δωz (x ) = z = =
E ⋅ Iz E ⋅ Iz
( )
3
⎡ 1 + y ′2 ⎤
⎢⎣ ⎥⎦

1.1.3.3 -- Equation différentielle de la déformée

y ′′
Nous allons supposer les déplacements suffisamment petits pour que : y ′ ≈ 0 et ≈ y ′′
( )
3
⎡ 1 + y ′2 ⎤
⎢⎣ ⎥⎦

D’où l’équation différentielle de la déformée (en posant I z = I ) : E ⋅ I ⋅ y ′′ + N ⋅ y = 0

1.1.3.4 -- Intégration :

N N
En posant ω 2 = soit ω = , sa solution générale est : y = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx
E⋅I E⋅I
0ù A et B sont deux constantes d’intégration données par les conditions aux limites : y(0) = 0 et y(L ) = 0

• y(0) = 0 ⇒ A=0

• y(L ) = 0 ⇒ B ⋅ sin ωL = 0 ⇒ deux possibilités :

∗ sin ωL ≠ 0 alors B=0


L’unique solution de l’équation différentielle est y(x ) = 0 ∀ x qui correspond évidemment à
l’équilibre rectiligne.

page II.4-1 -- 3
∗ sin ωL = 0 soit ωL = k ⋅ π ∀ k entier.
Alors la valeur de la constante B est arbitraire, on trouve une infinité de solutions de l’équation
différentielle :
kπx ⎛ L⎞ kπx
y(x ) = B ⋅ sin ωx = B ⋅ sin = y⎜ ⎟ ⋅ sin
L ⎝ 2k ⎠ L
A chaque valeur de k correspond un mode particulier de flambement.
Les déformées correspondantes sont :

N 2 π 2 EI
ωL = k ⋅ π ∀ k entier équivaut à ω 2 ⋅ L2 = k 2 ⋅ π 2 = ⋅L soit N = k2 ⋅ 2 ∀ k entier
EI L
La plus petite de ces valeurs particulières de N est obtenue pour k = 1 ; on l’appelle la charge critique d’Euler :

π 2 EI
N ce =
L2

1.1.4 -- Notion de bifurcation d’équilibre

Si on se limite aux valeurs de N inférieures ou égales à N ce , la déformée correspondant à sin ωL = 0 est atteinte pour
N = N ce , c’est à dire pour k = 1.
L ⎛L⎞ ⎛L⎞ πx
Pour x = y (x ) = y⎜ ⎟ = B la déformée à alors pour équation : y (x ) = y⎜ ⎟ ⋅ sin
2 ⎝2⎠ ⎝2⎠ L

En général :
L ⎛ L ⎞ ⎛ L ⎞ kπx
Pour x = y (x ) = y⎜ ⎟ = B la déformée à alors pour équation : y (x ) = y⎜ ⎟ ⋅ sin
2k ⎝ 2k ⎠ ⎝ 2k ⎠ L

⎛ L ⎞
Dans le plan ramené aux axes - y⎜ ⎟ , N - , chaque position d’équilibre de la colonne est définie par un point :
⎝ 2k ⎠

page II.4-1 -- 4
π 2 EI
Pour N ≠ k2 ⋅ ∀ k entier : seules les positions d’équilibre rectiligne sont possibles.
L2
π 2 EI ⎛ L ⎞ kπx
Pour N = k2 ⋅ 2
∀ k entier : toutes les positions d’équilibre fléchi sont possibles, y(x ) = y⎜ ⎟ ⋅ sin
L 2
⎝ ⎠k L
⎛ L ⎞
avec y⎜ ⎟ arbitraire.
⎝ 2k ⎠

π 2 EI
On voit que les points - y(x ) = 0 , N = k 2 ⋅ ∀ k entier - , jouent un rôle particulier dans l’équilibre de la colonne.
L2
Si la colonne est dans l’état d’équilibre correspondant à l’un de ces points, elle peut prendre plusieurs chemins de
chargement :
⎛ L ⎞
∗ dN < 0 et y⎜ ⎟ = 0
⎝ 2k ⎠
⎛ L ⎞
∗ dN > 0 et y⎜ ⎟ = 0
⎝ 2k ⎠
⎛ L ⎞
∗ dy⎜ ⎟ < 0 et dN = 0
⎝ 2k ⎠
⎛ L ⎞
∗ dy⎜ ⎟ > 0 et dN = 0
⎝ 2k ⎠

On dit que ces points sont des points de bifurcation d’équilibre.

π 2 EI
Le premier point de bifurcation d’équilibre correspondant à k = 1, soit N = N ce = , joue évidemment un rôle
L2
particulier.

1.2 -- Chargement excentré

1.2.1 -- Définition du chargement excentré de la colonne d’Euler

Reprenons la colonne d’Euler étudiée ci-dessus.

C’est une colonne OE de longueur L, droite à plan moyen Oxy, qui est chargée et qui se déforme dans son plan. Sa
fibre moyenne à vide, Ox, est donc rectiligne, sa section est constante, ses axes principaux d’inertie sont de directions
constantes Oy et Oz. Elle est articulée à ses deux extrémités.

Nous la soumettons à un effort normal N appliqué avec une excentricité « e » égale aux deux extrémités :

page II.4-1 -- 5
1.2.2 -- Solution de l’élasticité linéaire classique

La fibre moyenne de la poutre est orientée vers le haut ; en adoptant les conventions de signes de la résistance des
matériaux dans cette orientation, les sollicitations dans la section d’abscisse x sont calculées dans la géométrie initiale
non déformée et valent :

N (x ) = N Vy (x ) = 0 Vz (x ) = 0 M x (x ) = 0 M y (x ) = 0 M z (x ) = − e ⋅ N

La fibre moyenne se déforme. Sa déformation est caractérisée par :



⎡ δu (x ) ⎤ ⎡ N ES⎤
∗ une translation différentielle uniforme : δ Λ (x ) = ⎢⎢δv y (x )⎥⎥ = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ δv z (x )⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡δω x (x )⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
∗ une rotation différentielle : δ Ω(x ) = ⎢δω y (x )⎥ = ⎢ 0 ⎥=⎢ 0 ⎥
⎢⎣ δω z (x )⎥⎦ ⎢⎣M z (x ) EI⎥⎦ ⎢⎣ − e ⋅ N EI⎥⎦

1.2.3 -- Résolution du problème en calculant les sollicitations en géométrie déformée

La colonne, ainsi chargée, subit un déplacement y(x ) . Nous allons maintenant comme pour la colonne d’Euler calculer
les sollicitations dans la géométrie déformée de la poutre.

1.2.3.1 -- sollicitations dans la géométrie déformée

En gardant les conventions de signes de la résistance des matériaux précédentes, les sollicitations dans le repère local
→ → →
G ′(x ) t ' (x ), j′ (x ), k ′(x ) de la section banale déplacée valent :

N ′(x ) = N ⋅ cos α Vy′ (x ) = − N ⋅ sin α Vz′ (x ) = 0 M ′x (x ) = 0 M ′y (x ) = 0 M ′z (x ) = − N ⋅ e − N ⋅ y(x )

Dans l’expression du moment fléchissant M ′z (x ) = − N ⋅ e − N ⋅ y(x ) :


∗ le premier terme : − N ⋅ e est celui obtenu par le calcul classique des sollicitations dans la
géométrie initiale non déformée. On l’appelle le moment du premier ordre.
∗ le second terme : − N ⋅ y(x ) est le moment supplémentaire provenant de la déformation. On
l’appelle le moment du second ordre. D’où le nom de calcul au second ordre donné au calcul de
structure quand les sollicitations sont calculées dans la géométrie déformée.

De même, l’effort tranchant Vy′ (x ) du premier ordre est nul ; l’effort tranchant Vy′ (x ) du second ordre vaut : − N ⋅ sin α

page II.4-1 -- 6
1.2.3.2 -- déformations

Rappel : conventions de signes de la résistance de matériaux :

N ′(x ) V ′(x ) M ′z (x )
D’où : δu x (x ) = δu y (x ) = δω z (x ) =
ES GS1 E ⋅Iz

En ne tenant compte que de la déformation de flexion, la composante de la rotation différentielle δ Ω(x ) , suivant
→ →
M ′z (x )
k (x ) = k ′(x ) vaut donc : δωz (x ) = .
E ⋅ Iz

1 y ′′
Comme précédemment : δωz (x ) = =
R (x ) ⎡
( )
3
2 ⎤
⎢⎣ 1 + y ′ ⎥⎦

M ′z (x ) − N ⋅ e − N ⋅ y(x ) y ′′
δωz (x ) = = =
E ⋅ Iz E ⋅ Iz
( )
3
⎡ 2 ⎤
⎢⎣ 1 + y ′ ⎥⎦

1.2.3.3 -- Equation différentielle de la déformée

y ′′
L’hypothèse des petites déformations se traduit par : y ′ ≈ 0 et ≈ y ′′
( )
3
⎡ 2 ⎤
⎢⎣ 1 + y ′ ⎥⎦

D’où l’équation différentielle de la déformée (en posant I z = I ) : E ⋅ I ⋅ y ′′ + N ⋅ y = − N ⋅ e

C’est une équation différentielle du second ordre, linéaire, à coefficients constants, avec second membre.

1.2.3.4 -- Intégration :
N N
En posant ω 2 = soit ω = , sa solution générale est : y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx − e
E⋅I E⋅I
0ù A et B sont deux constantes d’intégration données par les conditions aux limites : y(0) = 0 et y(L ) = 0
∗ y(0) = 0 ⇒ A=e
∗ y(L ) = 0 ⇒ A ⋅ cos ωL + B ⋅ sin ωL − e = 0 ⇒ e ⋅ cos ωL + B ⋅ sin ωL − e = 0
1 − cos ωL
⇒ B = e⋅ en supposant : sin ωL ≠ 0
sin ωL

D’où la solution de l’équation différentielle :


1 − cos ωL ⎡ sin ωx + sin ω(L − x ) ⎤
y(x ) = e ⋅ cos ωx + e ⋅ ⋅ sin ωx − e = e ⋅ ⎢ − 1⎥
sin ωL ⎣ sin ωL ⎦

⎡ ⎤
⎛L⎞ ⎢ 1 ⎥
La flèche à mi-portée vaut : y⎜ ⎟ = e ⋅ ⎢ − 1⎥
⎝2⎠ ⎢ cos ωL ⎥
⎣⎢ 2 ⎦⎥

page II.4-1 -- 7
1.2.4 -- Comportement de la colonne
⎛L⎞
On voit que la flèche à mi-portée y⎜ ⎟ tend vers l’infini quand ωL tend vers π .
⎝2⎠
π 2 EI
Or pour ωL = π on a N = N ce =
L2
π 2 EI
Donc quand l’effort normal N tend vers N ce = , la déformée devient infinie, il y a instabilité.
L2
⎛L⎞
Dans le plan ramené aux axes - y⎜ ⎟ , N - , chaque position d’équilibre de la colonne est définie par un point :
⎝2⎠
Pour une valeur de e donnée, les états d’équilibre de la colonne sont représentés par une courbe qui a pour asymptote
π 2 EI
l’horizontale N = N ce = 2 .
L

La déformée de flexion du premier ordre dûe à l’excentrement de l’effort normal, induit un déplacement transversal de
la fibre moyenne du premier ordre qui interdit tous les équilibres rectilignes. Et donc dans ce cas de charge où l’effort
normal est excentré, la colonne n’atteint jamais, comme la colonne d’Euler soumise à un effort normal centré, l’état
π 2 EI
d’équilibre instable caractérisé par N = N ce = 2 point de bifurcation d’équilibre.
L
∗ Remarque 1 :
⎛L⎞
Quand N tend vers 0, on peut prendre un développement limité au voisinage de N = 0 de y⎜ ⎟ :
⎝2⎠
2
ωL 1 ⎛ ωL ⎞ L2 N
cos ≈1− ⋅⎜ ⎟ =1− ⋅ ω2 Or ω2 = d’où :
2 2 ⎝ 2 ⎠ 8 EI
⎡ ⎤
⎢ ⎥ ⎡⎛ −1 ⎤ ⎡⎛
⎛L⎞ 1 ⎢ NL2 ⎞⎟ NL2 ⎞⎟ ⎤ NL2
y⎜ ⎟ = e ⋅ ⎢ ⎥ ⎜
−1 = e ⋅ 1− − 1⎥ ≈ e ⋅ ⎢⎜1 + − 1⎥ = e ⋅
⎝2⎠ ⎢ NL2 ⎥ ⎢⎜ 8EI ⎟⎠ ⎥ ⎢⎣⎜⎝ 8EI ⎟⎠ ⎥ 8EI
⎢1 − ⎥ ⎣⎢⎝ ⎦⎥ ⎦
⎣ 8EI ⎦
⎛L⎞ eL2
Donc, au voisinage de N = 0 , on a : y⎜ ⎟ ≈ N ⋅ expression obtenue dans les calculs au premier
⎝2⎠ 8EI
ordre.
∗ Remarque 2 :
⎛L⎞
Quand e augmente, les courbes de comportement de la colonne dans le plan ramené aux axes - y⎜ ⎟ , N - ,
⎝2⎠
s’aplatissent :

page II.4-1 -- 8
1.3 -- Calcul en grandes déformations

Dans les calculs de la colonne à plan moyen Oxy, chargée et déformée dans son plan, que nous avons menés au second
ordre dans les deux paragraphes précédents, nous avons assimilé la composante suivant Oz de la rotation différentielle
à la dérivée seconde de la déformée.
1 y ′′
Plus précisément, l’équation exacte s’écrit : δω z (x ) = =
R (x ) ⎡
( )
3
2 ⎤
⎢⎣ 1 + y ′ ⎥⎦
Nous avons alors fait l’hypothèse des petites déformations qui se traduisait par :
y′′
y ′ ≈ 0 et ≈ y ′′
( )
3
⎡ 2 ⎤
⎢⎣ 1 + y ′ ⎥⎦
Ce qui nous a permis d’écrire l’équation différentielle de la déformée :
M ′z (x )
δωz (x ) = = y ′′(x ) soit EI z ⋅ y ′′(x ) − M ′z (x ) = 0
E ⋅ Iz

Faire le calcul en grandes déformations consiste à écrire l’équation différentielle exacte de la déformée :
1 y ′′ M ′ (x )
δωz (x ) = = = z
R (x ) ⎡
( )E ⋅ Iz
3
2 ⎤
⎢⎣ 1 + y ′ ⎥⎦
Ce calcul est possible pour la colonne d’Euler soumise à un effort normal centré ou excentré. Nous ne le produisons pas
ici.

page II.4-1 -- 9
2 -- CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE « AU SECOND ORDRE » DES STRUCTURES COMPOSEES DE
POUTRES - POSITION THEORIQUE DU PROBLEME
Dans cette quatrième partie II-4 du cours, les structures étudiées restent des structures composées de poutres.
Par contre leur souplesse eu égard au chargement qu’elles subissent est telle que les déplacements d’une configuration à
l’équilibre sous un cas de charges donné ne peuvent plus être considérés comme infiniment petits.
En conséquence, l’état d’équilibre ne peut plus être envisagé en géométrie initiale non déformée mais dans la géométrie
déformée de la structure sous le chargement considéré.

On peut envisager 2 types de calculs en géométrie déformée :


- les calculs « au second ordre » qui consistent à conserver certains résultats de l’hypothèse des petits
déformations et déplacements,
- les calculs en grands déplacements.

Dans ce chapitre, on considère les calculs en géométrie déformée au second ordre.


Les calculs en grands déplacements sont envisagés dans un chapitre ultérieur.

2.1 -- Les hypothèses du calcul au second ordre des structures composées de poutres et les
conséquences

2.1.1 -- Rappel des hypothèses du calcul au premier ordre

2.1.1.1 -- hypothèses de la Mécanique des milieux continus déformables (chapitre I-1)

• rappel :
- définitions des tenseurs contraintes et déformations
- équations d’équilibre et conditions aux limites : ⇒
relations entre contraintes et actions extérieures appliquées données (efforts et
déplacements imposés donnés).

• Hypothèse 1, déformations et déplacements infiniment petits : ⇒


relations déformations / déplacements
conditions d’intégrabilité des déformations
• Hypothèse 2, matériaux à comportement isotrope élastique linéaire : ⇒
relations contraintes / déformations.

• on peut compléter avec l’hypothèse 3 du calcul au premier ordre, c'est-à-dire équations de la statique (équilibre,
relations supplémentaires, expressions des sollicitations) écrites dans une géométrie de la structure connue,
constante indépendante du cas de charges.

• Rappel : hypothèse 1 + hypothèse 2 + hypothèse 3 ⇒


La structure a un comportement linéaire d’ensemble vis-à-vis des cas de charges appliqués (un effet quelconque
est fonction linéaire des cas de charges).

2.1.1.2 -- Hypothèses complémentaires : hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres

• Hypothèse de Saint-Venant :
un effet quelconque, contrainte ou déformation, en un point ne dépend que des sollicitations dans la section
droite contenant le point considéré.

• hypothèse de Navier-Bernoulli généralisée :


2 sections droites infiniment voisines de la géométrie initiale à vide, deviennent à l’équilibre sous un
chargement, 2 sections infiniment voisines superposables par déplacement infiniment petit (translation +
rotation). ⇒
Définition de la déformation des sections droites : vecteurs translation et rotation différentielles
Expression des déplacements à l’équilibre, formules de Bresse

• à l’équilibre sous un chargement, nullité de la contrainte normale sur une facette parallèle à la fibre moyenne,

page II.4-1 -- 10
2.1.1.3 -- conséquences : analyse de Saint-Venant d’un état d’équilibre, expressions des contraintes
et des déformations en fonction des sollicitations

Dans le cadre des hypothèses 1 et 2 de la mécanique des milieux continus déformables et des hypothèses
simplificatrices de la théorie des poutres, l’analyse de Saint-Venant permet d’exprimer contraintes et déformations en
fonction des sollicitations.
En particulier expression de la déformation (vecteurs translation et rotation différentielles) de la section droite banale en
fonction des sollicitations dans la section.
On remarque que l’analyse de Saint-Venant ne nécessite pas l’hypothèse du calcul au premier ordre (hypothèse 3 de la
mécanique).

2.1.2 -- Hypothèses du calcul au second ordre

On garde l’ensemble des hypothèses du paragraphe ci-dessus sauf l’hypothèse 3 du calcul au premier ordre.

On fait donc un calcul au second ordre qui va consister à écrire les équations de la statique dans la géométrie
déformée de la structure à l’équilibre.
Les équations de la statique en question sont :
- les équations d’équilibre d’ensemble et d’équilibre local,
- les relations supplémentaires qui expriment les degrés de liberté internes de la structure,
- les équations d’équilibre local permettant d’exprimer les sollicitations en fonction des actions extérieures
appliquées, pour les structures à poutres.

2.1.3 -- Les conséquences directes

2.1.3.1 -- actions extérieures appliquées données du chargement, à l’équilibre

Dans tous les cas, le point d’application des vecteurs forces ou moments, concentrés ou répartis, suit la déformation.
En ce qui concerne leur direction :
- forces ou moments concentrés directement appliqués aux nœuds :
leur direction, dans le repère absolu du modèle, reste fixe,
- forces ou moments, concentrés ou répartis, directement appliqués aux éléments poutres :
plusieurs options peuvent être retenues :
9 ils gardent une direction fixe dans le repère absolu du modèle,
9 ils gardent une direction fixe dans le repère local associé à l’élément poutre
considéré, c'est-à-dire un repère lié à ses nœuds frontières dans la déformation (donc
repère indépendant de la déformation propre de l’élément),
9 ils gardent une direction fixe dans le repère local de la section droite où ils sont
appliqués.

2.1.3.2 -- Les sollicitations à l’équilibre

• calcul au premier ordre, dans la géométrie initiale non déformée, Rappel :


→ →
Les éléments de réduction des forces à droite dans la section G (ξ ) , R d (s ) et M d (s ) , calculés dans la géométrie
initiale non déformée sont bien des fonctions vectorielles linéaires des actions extérieures données.
Les sollicitations dans la section G (ξ ) sont les projections de ces éléments de réduction dans le repère local
→ → →
G (s ), t (s ), j (s ), k (s ) de la section G (ξ ) , repère fixe quel que soit le chargement, puisque l'on fait le calcul des
sollicitations en géométrie initiale non déformée.

Les sollicitations sont donc elles aussi, dans ce cas, des fonctions linéaires des actions extérieures données.

• calcul au second ordre, dans la géométrie déformée :


→ →
Eléments de réduction des forces à droite calculés dans la géométrie déformée, R ′d (ξ) et M ′d (ξ) :
Dans l'hypothèse où les efforts extérieurs donnés gardent leur direction dans la déformation et que seuls leurs
points d'application suivent la déformation :

page II.4-1 -- 11
→ → →
∗ R d (ξ) n'est pas affecté par le calcul dans la géométrie déformée, R ′d (ξ) = R d (ξ)
→ → →
∗ M d (ξ) est modifié par le calcul en géométrie déformée, M ′d (ξ) ≠ M d (ξ)
→ → → → →
Par contre, les sollicitations sont obtenues en projetant R ′d (ξ) et M ′d (ξ) dans le repère local G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ)
de la section droite de la géométrie déformée. Ce repère n'est plus fixe et varie avec le chargement.

Dans ce cas, les sollicitations ne sont donc plus du tout des fonctions linéaires des actions extérieures
appliquées. Un effet quelconque dans la structure, fonction des sollicitations ne s’exprime donc plus
linéairement en fonction des actions extérieures données.

configuration initiale à vide de la structure


( ) (C)

t( )
j( )
G( ) G'( ) est la position à l'équilibre du point matériel G( ) d'abscisse
curviligne sur la fibre moyenne de la géométrie initiale à vide
k( )
Y j'( )
X t'( ) configuration à l'équilibre de la structure
Z O G'( )
(C')
k'( )

• Remarque :
Dans les 2 types de calcul (1ier ordre ou second ordre) les sollicitations puisqu’elles permettent de calculer un effet
quelconque déformation ou contrainte (hypothèses et résultats de Saint Venant), sont les données déterminantes
caractérisant un état d’équilibre.

Par contre, dans un calcul classique au premier ordre, les sollicitations sont indépendantes des déformations et des
déplacements ; le calcul des déplacements et de la géométrie déformée à l’équilibre est une conséquence de la
connaissance des sollicitations.

Au contraire, dans un calcul en second ordre, la géométrie déformée à l’équilibre devient une donnée d’entrée
du calcul des sollicitations. On ne peut donc plus dissocier le calcul des sollicitations et celui des déplacements.

2.2 -- définition des géométries à vide et à l’équilibre, fibres moyennes et sections droites

Soit une structure à poutres en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées.

La géométrie d’une configuration quelconque de la structure (configuration à vide ou configuration à l’équilibre sous
un cas de charge donné) est définie par sa fibre moyenne et par les repères locaux de ses sections droites.
→ → → →
Rappel : le repère local de la section droite de centre de gravité G est le repère orthonormé G, t , j , k avec t vecteur
→ →
unitaire de la tangente orientée à la fibre moyenne (lieu des centres de gravité des sections droites), j et k les
vecteurs unitaires portés par les axes principaux d’inertie de la section.

Les géométries de la configuration initiale à vide et de la configuration à l’équilibre sont définies dans un repère global
fixe OXYZ.

2.2.1 -- Définition de la géométrie initiale à vide

Dans la configuration initiale à vide, soit (C) la fibre moyenne de la structure.


On définit sur cette fibre moyenne (C) une abscisse curviligne s (ou (ξ ) ).

La géométrie de la configuration à vide est définie par :

page II.4-1 -- 12
⎡ x (ξ )⎤
- les coordonnées ⎢⎢ y(ξ )⎥⎥ dans le repère OXYZ du point banal G (ξ ) de la fibre moyenne ; ce sont des
⎢⎣ z(ξ )⎥⎦
équations paramétriques de la fibre moyenne (C), le paramètre étant « ξ » abscisse curviligne du point
considéré G (ξ ) de la fibre moyenne,
→ → →
- la matrice de passage P(ξ ) du repère OXYZ au repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section de centre
de gravité G (ξ ) . Les vecteurs colonnes de la matrice P(ξ ) sont les composantes dans OXYZ des vecteurs
→ → →
unitaires t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) .

2.2.2 -- Définition de la géométrie à l’équilibre

Soit (C’) la fibre moyenne de la structure à l’équilibre sous le cas de charges considéré.

On fait l’hypothèse de la conservation de la fibre moyenne.


- C'est-à-dire que dans la déformation due au chargement, le point matériel banal G (ξ ) de la fibre moyenne à
vide (C) ( G (ξ ) est le centre de gravité de la section droite à (C)), vient en G’ sur la courbe (C’) fibre
moyenne de la structure déformée à l’équilibre ; c'est-à-dire que G’ est le centre de gravité de la section
droite à (C’).
- En conséquence, le point matériel banal de (C’) peut être repéré par son abscisse curviligne sur la fibre
moyenne (C) de la géométrie initiale de l’état non chargé,
- et donc dans la déformation dûe au chargement, le point matériel G (ξ ) d’abscisse curviligne ξ de la fibre
moyenne (C) de la structure initiale à vide, ( G (ξ ) centre de gravité de la section droite à (C)), vient en
G′(ξ ) de la fibre moyenne (C’) déformée ( G′(ξ ) centre de gravité de la section droite à (C’)).

La géométrie de la structure à l’équilibre sous le chargement considéré est définie par :


⎡ x ′(ξ )⎤
- les coordonnées ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥ dans le repère OXYZ du point banal G ′(ξ ) de la fibre moyenne (C’) ; ce sont des
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦
équations paramétriques de la fibre moyenne (C’), le paramètre étant « ξ » abscisse curviligne du point
considéré avant déformation ( ξ abscisse curviligne du point origine G (ξ ) de la fibre moyenne (C)).
→ → →
- la matrice de passage P′(ξ ) du repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section droite du point matériel
→ → →
origine G (ξ ) au repère local G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) de la section droite de centre de gravité G′(ξ ) de la
fibre moyenne (C’).
→ → →
La matrice P(ξ ) ⋅ P ′(ξ ) est la matrice de passage du repère OXYZ au repère G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) . Ses
→ → →
vecteurs colonnes sont les composantes dans le repère OXYZ des vecteurs unitaires t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) .

x( ) configuration initiale à vide de la structure


G( ) y( ) ( ) (C)
z( )

t( )
j( )
P( ) G( ) P'( )
k( )
Y j'( )
X t'( ) configuration à l'équilibre de la structure
Z O G'( )
(C')
k'( ) x'( )
G'( ) y'( )
z'( )

page II.4-1 -- 13
2.2.3 -- remarque : conservation de la fibre moyenne et non conservation des sections droites

• Fibre moyenne, rappel : conservation de la fibre moyenne dans la déformation due au cas de charges appliqué

Le point matériel G (ξ ) , centre de gravité de la section droite à la fibre moyenne à vide (C)
G′(ξ ) sur la fibre moyenne (C’) de la géométrie déformée à l’équilibre, G′(ξ ) est
deformation
⎯⎯ ⎯ ⎯⎯→
donc le centre de gravité de la section droite de la géométrie déformée

• Sections droites :

On va voir ci-dessous que sauf à négliger les déformations transversales de cisaillement, il n’y a pas
conservation des sections droites dans la déformation.
→ → →
La section droite de centre de gravité G′(ξ ) et de repère local G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) de la configuration à
l’équilibre n’est donc pas constituée des points matériels de la section droite de centre de gravité G (ξ ) et de repère
→ → →
local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la configuration à vide (non conservation des sections droites).
→ → → → → →
G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) ⎯⎯ ⎯ ⎯⎯→ G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ )
déformation

2.3 -- Les principales données d’entrée de la recherche de la configuration à l’équilibre

2.3.1 -- Notations : caractéristiques géométriques et mécaniques des poutres de la structure

→ → →
• Soit G (ξ), t (ξ), j (ξ), k (ξ) le repère local associé à la section droite banale G (ξ ) de la géométrie initiale de
la structure non chargée.

∗ t (ξ) est le vecteur unitaire de la tangente orientée Gx de la fibre moyenne,
→ →
∗ j (ξ) et k (ξ) vecteurs des axes principaux d’inertie Gy et Gz de la section droite, formant avec

t (ξ) un repère orthonormé direct.
• Caractéristiques géométriques et mécaniques de la section droite banale G (ξ ) :
∗ S(ξ ) son aire,
∗ S1y (ξ ) et S1z (ξ ) ses sections d’effort tranchant suivant les axes principaux Gy et Gz ,
∗ I y (ξ ) et Iz (ξ) ses inerties principales, par rapport aux axes principaux Gy et Gz,
∗ K (ξ ) son inertie de torsion.

• Caractéristiques du matériau :
E est le module de déformation longitudinal du matériau,
E
G est le module de déformation transversal du matériau: G = , ν étant le coefficient de Poisson.
2 ⋅ (1 + ν )

2.3.2 -- Les sollicitations calculées en géométrie déformée dans la section droite banale
→ → →
G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ )
→ →
• Au point banal G′(ξ ) de la fibre moyenne de la géométrie à l’équilibre, soient R ′d (ξ) et M ′d (ξ) les éléments de
réduction (résultante et moment résultant) des efforts appliqués à droite calculés dans la géométrie déformée.
Les sollicitations calculées en géométrie déformée sont les composantes dans le repère local de la section droite
→ → → → → →
⎡ R ′x (ξ)⎤ →
⎡ M ′x (ξ)⎤
déformée G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) de R ′d (ξ) et M ′d (ξ) : R ′d (ξ) ⎢⎢ R ′y (ξ)⎥⎥ et M ′d (ξ) ⎢⎢ M ′y (ξ)⎥⎥
⎢⎣ R ′z (ξ)⎥⎦ ⎢⎣ M ′z (ξ)⎥⎦

page II.4-1 -- 14
• Sollicitation de torsion, rappel :
⎡ 0 ⎤ → → →
Soit T(ξ ) le centre de torsion de la section droite G (ξ) , de coordonnées ⎢⎢ y T (ξ)⎥⎥ dans le repère G (s ), t (s ), j (s ), k (s ) .
⎢⎣ z T (ξ)⎥⎦
⎡ 0 ⎤
Soit T ′(ξ ) le centre de torsion de la section droite G ′(ξ ) , les coordonnées de T ′(ξ ) restent ⎢⎢ y T (ξ)⎥⎥ dans le repère local
⎢⎣ z T (ξ)⎥⎦
→ → →
G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) .

Soit C′(ξ ) le couple de torsion calculé au centre de torsion T ′(ξ ) de la section droite G ′(ξ ) :
⎡C′(ξ )⎤ ⎡M′x (ξ )⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡R ′x (ξ )⎤ ⎡M′x (ξ ) − y′T (ξ ) ⋅ R ′z (ξ ) + z′T (ξ ) ⋅ R ′y (ξ )⎤
⎢ ... ⎥ = ⎢ M′ (ξ )⎥ + ⎢− y′ (ξ )⎥ ∧ ⎢ R ′ (ξ )⎥ = ⎢ ... ⎥
⎢ ⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ T ⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ ... ⎥⎦ ⎢⎣ M′z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ − z′T (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ R ′z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ ... ⎥⎦

C′(ξ ) = M′x (ξ ) − y′T (ξ ) ⋅ R ′z (ξ ) + z′T (ξ ) ⋅ R ′y (ξ )

2.3.3 -- Déformations, vecteurs translation et rotation différentielles

L’hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée permet de toujours prendre en compte les déformations grâce à deux
fonctions vectorielles de l’abscisse curviligne ξ sur la fibre moyenne initiale non déformée (C) :

∗ le vecteur translation différentielle δ Λ (ξ) ,

∗ le vecteur rotation différentielle δ Ω(ξ) ,

telles que, dans la déformation, le déplacement relatif (des points matériels) de deux sections droites infiniment
voisines G (ξ ) et G (ξ + dξ ) , ou plus précisément, le déplacement de la section G (ξ + dξ ) repéré sur des axes locaux
liés à la section G (ξ ) dans la déformation, est un déplacement considéré comme infiniment petit :
⎡ → ⎤
9 de translation ⎢δ Λ (ξ ) ⋅ dξ ⎥
⎣ ⎦
⎡ → ⎤
9 de rotation ⎢δ Ω(ξ) ⋅ dξ⎥ autour de G (ξ )
⎣ ⎦

2.3.4 -- déplacements

Les déformations et déplacements étant toujours considérés comme infiniment petits, les propriétés de la composition
de translations et rotations infiniment petites restent valables.
Il en résulte que les formules de Bresse sont applicables. Voir chapitre 1-1, paragraphe 4 : déformations et
déplacements.

Formules de Bresse, rappel :



si dans la déformation la section (s0 ) de c. de g. G (s0 ) subit le déplacement Π (s0 ) (translation Λ (s 0 ) +

rotation Ω(s 0 ) ), la section (s ) de c. de g. G(s) subit le déplacement Π(s) considéré comme infiniment petit, qui
se compose :
→ → → − − − − −→ ⎡→
s → − − − − −→ ⎤
- d’une translation : Λ (s ) = Λ (s0 ) + Ω (s0 ) ∧ G (s0 )G (s )+ ∫ ⎢δΛ (ξ) + δΩ(ξ) ∧ G (ξ)G (s )⎥ ⋅ dξ
s0 ⎣ ⎦
→ → s →
- d’une rotation : Ω (s ) = Ω (s0 ) + ∫s δΩ(ξ) ⋅ dξ autour de G (s ) .
0

page II.4-1 -- 15
Propriété:
→ →
d ⎛ s ⎞ s ∂f d ⎛→ →⎞ d U → → d V
⎜ f (x, s ) ⋅ dx ⎟ =
∫ ∫ ⋅ dx + f (s, s ) et ⎜ U ∧ V ⎟⎟ = ∧ V+ U∧ ⇒
ds ⎝ a ⎠ a ∂s ds ⎜⎝ ⎠ ds ds
→ →
Les dérivées des fonctions vectorielles translation Λ (s ) et rotation Ω (s ) du déplacement ∏ (s ) de la section
banale G (s ) , dans la déformation, s’écrivent :
→ →
d Λ (s ) → → → d Ω (s ) →
= δ Λ (s ) + Ω (s ) ∧ t (s ) et = δ Ω (s )
ds ds
−→
d OG (s )

Expressions dans lesquelles t (s ) = est le vecteur unitaire de la tangente orientée à la fibre moyenne (C).
ds

2.3.5 -- relations déformations-sollicitations, résultats de Saint-Venant

• Dans la déformation, le déplacement relatif de la section droite G (ξ + dξ ) par rapport à la section droite G (ξ ) se
compose :
⎡ → ⎤
∗ d’une translation ⎢δ Λ1(ξ) ⋅ dξ⎥ ,
⎣ ⎦
⎡ → ⎤
∗ d’une rotation ⎢δ Ω1 (ξ ) ⋅ dξ⎥ de centre T(ξ ) , le centre de torsion de la section G (ξ ) ,
⎣ ⎦
⎡ → ⎤
∗ d’une rotation ⎢δ Ω 2 (ξ ) ⋅ dξ⎥ de centre G (ξ ) .
⎣ ⎦

→ → →
• Dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) , le repère local de la section droite G (ξ ) :
⎡ R ′x (ξ ) E ⋅ S(ξ ) ⎤

∗ les composantes du vecteur δ Λ 1 (ξ) sont ⎢⎢R ′y (ξ ) G ⋅ S1y (ξ )⎥⎥
⎢⎣ R ′z (ξ ) G ⋅ S1z (ξ ) ⎥⎦
⎡C′(ξ ) G ⋅ K (ξ )⎤

∗ les composantes du vecteur δ Ω1 (ξ) sont ⎢⎢ 0 ⎥

⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎡ 0 ⎤

∗ les composantes du vecteur δ Ω 2 (ξ) sont ⎢⎢M′y (ξ ) E ⋅ I y (ξ )⎥⎥
⎢⎣ M′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ ) ⎥⎦

• Finalement on peut dire que dans la déformation, le déplacement relatif de la section droite (dans la géométrie
initiale à vide) G (ξ + dξ ) par rapport à la section droite G (ξ) se compose :
→ ⎡ → → − − − − −− → ⎤
∗ d’une translation δ Λ (ξ ) ⋅ dξ = ⎢δ Λ1 (ξ) + δ Ω1 (ξ) ∧ T(ξ)G (ξ)⎥ ⋅ dξ
⎣ ⎦
⎡ → → → ⎤
∗ d’une rotation δ Ω(ξ ) ⋅ dξ = ⎢δ Ω1 (ξ ) + δ Ω 2 (ξ )⎥ ⋅ dξ de centre G (ξ ) .
⎣ ⎦
→ →
• Les 2 fonctions vectorielles translation différentielle δ Λ (ξ) et rotation différentielle δ Ω(ξ) ont pour composantes,
→ → →
dans le repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section droite G (ξ ) :

⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡ R ′x (ξ ) E ⋅ S(ξ ) ⎤ ⎡δΩ x (ξ )⎤ ⎡ C′(ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎤



→ ⎢ ⎥ ⎢
δ Λ (ξ) : δΛ y (ξ ) = R ′y (ξ ) G ⋅ S1y (ξ ) + z T ⋅ C′(ξ ) G ⋅ K (ξ )
⎥ ⎢ ⎥ ⎢
δ Ω(ξ ) : δΩ y (ξ ) = M′y (ξ ) E ⋅ I y (ξ )

⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ R ′z (ξ ) G ⋅ S1z (ξ ) − yT ⋅ C′(ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎥⎦ ⎢⎣ δΩ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ M′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ ) ⎥⎦

page II.4-1 -- 16
• Cas particulier des structures planes chargées et donc déformées dans leur plan (xy) (plus précisément
dans le plan principal d’inertie commun à toutes les sections droites) :
⎡ R ′x (ξ) E ⋅ S(ξ) ⎤

∗ Composantes du vecteur translation différentielle, δ Λ (ξ) : ⎢ R ′ (ξ) G ⋅ S (ξ)⎥
⎢ y 1y ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡ 0 ⎤
∗ Composantes du vecteur rotation différentielle, δ Ω(ξ ) : ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ M ′z (ξ) E ⋅ I z (ξ)⎦⎥
Quand on néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant (on ne prend en compte que
les déformations de flexion) :
⎡ 0⎤

∗ Composantes du vecteur translation différentielle, δ Λ (ξ) : ⎢ 0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣0⎥⎦


⎡ 0 ⎤
∗ Composantes du vecteur rotation différentielle, δ Ω(ξ ) : ⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ M ′z (ξ) E ⋅ I z (ξ)⎥⎦

2.4 -- Sections droites de la géométrie déformée à l’équilibre


2.4.1 -- Plan de la section droite de la géométrie à l’équilibre – vecteur t ′ (ξ ) unitaire tangent à
la fibre moyenne déformée

configuration initiale à vide de la structure


(C)

t( ) G( d )
Y
j( ) X
G( )
Z O
k( )

j'( )
t'( )
G'( ) G'( +d )

(C')
k'( )

configuration à l'équilibre de la structure

Soit OXYZ un repère fixe de projection des géométries à vide et à l’équilibre et des déplacements.

• Considérons les 2 sections droites infiniment voisines de la géométrie initiale à vide de centre de gravité G (ξ ) et
G (ξ + dξ ) .
Dans la déformation due au chargement, G (ξ ) vient en G ′(ξ ) sur la fibre moyenne (C’) de la géométrie
déformée, G (ξ + dξ ) vient en G ′(ξ + dξ ) sur la fibre moyenne (C’) de la géométrie déformée.
Rappel : les points matériels de (C’) sont repérés par leur abscisse curviligne sur (C) dans la géométrie initiale de
l’état non chargé.
→ → →
• Soit G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) le repère local orthonormé de la section droite G (ξ ) de la géométrie initiale à vide
→ → →
(rappel : t (ξ ) vecteur unitaire de la tangente à la fibre moyenne (C), j (ξ ) et k (ξ ) vecteurs unitaires portés par
les axes principaux d’inertie de la section).

page II.4-1 -- 17
→ → →
Soit G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) le repère local orthonormé de la section droite G ′(ξ ) de la géométrie déformée à
→ → →
l’équilibre ( t ′ (ξ ) vecteur unitaire de la tangente à la fibre moyenne (C’), j′ (ξ ) et k ′(ξ ) vecteurs unitaires portés
par les axes principaux d’inertie de la section droite).

−→ − − − − − − − − −→
→ d OG (ξ ) G (ξ )G (ξ + dξ )
• t (ξ ) = =limite quand dξ → 0 de
dξ − − − − − − − −−→
norme de G (ξ )G (ξ + dξ )
Par contre on n’a pas défini une abscisse curviligne sur (C’), mais on a :
− − − − − − − − − − −→
→ G ′(ξ )G ′(ξ + dξ )
t ′ (ξ ) =limite quand dξ → 0 de
− − − − − − − − − −−→
norme de G ′(ξ )G ′(ξ + dξ )
− − − − − − − − − − −→ − − − − − − − − − − −→
• Or on peut écrire : norme de G ′(ξ )G ′(ξ + dξ )− norme de G (ξ )G (ξ + dξ ) = δΛ x (ξ ).dξ soit :
− −− −−− −−− −−→ ⎛ −−−−−−−−−−−→ ⎞ R ′x (ξ )
norme de G ′(ξ )G ′(ξ + dξ ) = ⎜⎜ norme de G (ξ )G (ξ + dξ ) ⎟⎟ ⋅ (1 + δΛ x (ξ )) avec δΛ x (ξ ) =
⎝ ⎠ E ⋅ S(ξ )
On en déduit :
−−−−−−−−−−−→ −− −−− −− −−− −→
→ G ′(ξ )G ′(ξ + dξ ) 1 G ′(ξ )G ′(ξ + dξ )
t ′ (ξ ) =limite quand dξ → 0 de = ⋅
− − − − − − − − − −− → 1 + δΛ x (ξ ) − −− −− −−− −−→
norme de G ′(ξ )G ′(ξ + dξ ) norme de G (ξ )G (ξ + dξ )

−→ −→
→ 1 d OG ′(ξ ) d OG ′(ξ ) →
Soit : t ′ (ξ ) = ⋅ Soit : = [1 + δΛ x (ξ )]⋅ t ′ (ξ )
1 + δΛ x (ξ ) dξ dξ

−→ →
−→ −→ − − − − −−→ −→ → d OG ′(ξ ) → d Λ (ξ )
• OG ′(ξ ) = OG (ξ ) + G (ξ )G ′(ξ ) = OG (ξ ) + Λ (ξ ) = t (ξ ) +
dξ dξ

d Λ (ξ ) → → →
Or on a vu que : = δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) d’où :

−→
d OG ′(ξ ) → → → → →
= t (ξ ) + δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) = [1 + δΛ x (ξ )]⋅ t ′ (ξ )

→ 1 ⎡→ → → → ⎤
t ′ (ξ ) = ⎢ t (ξ ) + δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ )⎥
1 + δΛ x (ξ ) ⎣ ⎦

• Dans la déformation due au chargement la section droite de centre de gravité G (ξ ) de la géométrie initiale à vide
subit le déplacement :

- translation Λ (ξ ) qui amène G (ξ ) en G ′(ξ ) ,

- rotation Ω(ξ ) autour de G ′(ξ ) .

Dans ce déplacement le vecteur unitaire t (ξ ) de la tangente en G (ξ ) à la fibre moyenne (C) de la géométrie
→ → → →
initiale à vide devient le vecteur unitaire t 1 (ξ ) = t (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ )


On constate que ce n’est pas le vecteur unitaire t ′ (ξ ) de la tangente à la fibre moyenne (C’), puisque
→ 1 ⎡→ → → → ⎤ R ′x (ξ )
t ′ (ξ ) = ⎢ t (ξ ) + δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ )⎥ avec δΛ x (ξ ) =
1 + δΛ x (ξ ) ⎣ ⎦ E ⋅ S(ξ )

page II.4-1 -- 18
• Conclusion :

Dans la déformation due au chargement :


- le point banal G (ξ ) de la fibre moyenne de la géométrie initiale à vide (C) vient en G ′(ξ ) sur
la fibre moyenne (C’) de la géométrie déformée,

- par contre le vecteur unitaire t (ξ ) de la tangente en G (ξ ) à la fibre moyenne initiale à vide

(C) ne devient pas le vecteur unitaire t ′ (ξ ) de la tangente à la fibre moyenne de la géométrie
déformée.
→ →
Les angles droits étant conservés dans le déplacement translation Λ (ξ ) + rotation Ω(ξ ) , on peut dire que les

points matériels de la section droite G (ξ ) (section normale à t (ξ ) ) de la géométrie à vide, ne viennent pas dans le

déplacement dans la section droite G ′(ξ ) de la géométrie à l’équilibre (section normale à t ′ (ξ ) ).

Il n’y a donc pas conservation des sections droites dans le déplacement entre la géométrie initiale à vide et la
géométrie à l’équilibre.

2.4.2 -- Détermination de la section droite G′(ξ ) de la géométrie déformée et de son repère local
→ → →
G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ)

• Soit Γ (ξ ) la rotation qui fait passer la section droite G (ξ ) de la géométrie initiale à la section droite G ′(ξ ) de la
géométrie déformée.
→ → → → → → →
Cette rotation Γ (ξ ) fait passer du repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) au repère G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) .


• Expression de Γ (ξ ) :
→ → → →
On peut écrire : t ′ (ξ ) = t (ξ ) + Γ (ξ ) ∧ t (ξ )
→ → → → →
Or : [1 + δΛ x (ξ)]⋅ t ′ (ξ) = t (ξ) + δ Λ (ξ) + Ω(ξ) ∧ t (ξ)
⎡→ → → ⎤ → → → →
D’où : [1 + δΛ x (ξ)]⋅ ⎢ t (ξ) + Γ (ξ) ∧ t (ξ)⎥ = t (ξ) + δ Λ (ξ) + Ω(ξ) ∧ t (ξ)
⎣ ⎦
→ → → → → →
Soit : δΛ x (ξ ) ⋅ t (ξ ) + [1 + δΛ x (ξ )] ⋅ Γ (ξ ) ∧ t (ξ ) = δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ )
→ → → →
Or : δ Λ (ξ ) = δΛ x (ξ ) ⋅ t (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ j (ξ ) + δΛ z (ξ ) ⋅ k (ξ )
→ → → →
D’où : δ Λ (ξ ) − δΛ x (ξ ) ⋅ t (ξ ) = δΛ y (ξ ) ⋅ j (ξ ) + δΛ z (ξ ) ⋅ k (ξ )
→ → → → → →
[1 + δΛ x (ξ )]⋅ Γ (ξ ) ∧ t (ξ ) = Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ j (ξ ) + δΛ z (ξ ) ⋅ k (ξ )
→ → → → → → → →
[1 + δΛ x (ξ )]⋅ Γ (ξ ) ∧ t (ξ ) = Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ k (ξ ) ∧ t (ξ ) + δΛ z (ξ ) ⋅ t (ξ ) ∧ j (ξ )
→ → ⎡→ → → ⎤ →
[1 + δΛ x (ξ )]⋅ Γ (ξ ) ∧ t (ξ ) = ⎢Ω(ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ k (ξ ) − δΛ z (ξ ) ⋅ j (ξ )⎥ ∧ t (ξ )
⎣ ⎦
→ 1 ⎡→ → →

Γ (ξ ) = ⋅ ⎢Ω(ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ k (ξ ) − δΛ z (ξ ) ⋅ j (ξ )⎥
1 + δΛ x (ξ ) ⎣ ⎦
→ ⎡→ → → ⎤
Petites déformations δΛ x (ξ ) ⇒ Γ (ξ ) ≈ (1 − δΛ x (ξ )) ⋅ ⎢Ω(ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ k (ξ ) − δΛ z (ξ ) ⋅ j (ξ )⎥
⎣ ⎦
→ → → →
En négligeant les termes du second ordre : Γ (ξ ) ≈ Ω(ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ k (ξ ) − δΛ z (ξ ) ⋅ j (ξ )

page II.4-1 -- 19
→ → → →
• Composantes de Γ (ξ ) dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ )

→ → →
⎡Ω x (ξ )⎤ → →
⎡δΛ x (ξ )⎤
On a défini dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) les composantes : Ω(ξ ) = ⎢⎢Ω y (ξ )⎥⎥ et δ Λ (ξ ) = ⎢⎢δΛ y (ξ )⎥⎥
⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦


⎡ γ x (ξ )⎤ ⎡ Ω x (ξ ) ⎤
→ → → ⎢ ⎥
⎢ ⎥
Γ (ξ ) = ⎢ γ y (ξ )⎥ = ⎢Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ )⎥
D’où dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) :
⎢⎣ γ z (ξ )⎥⎦ ⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ )⎥
⎣ ⎦

→ →
On constate que Γ (ξ ) = Ω(ξ ) quand δΛ y (ξ ) = δΛ z (ξ ) = 0 c'est-à-dire quand on néglige les déformations de
cisaillement d’effort tranchant et de torsion. Et donc qu’il n’ y a conservation des sections droites dans le
déplacement entre la géométrie initiale et la géométrie à l’équilibre que si on néglige les déformations d’effort
tranchant et de torsion.

→ → → → → →
• Détermination du repère G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) et réciproquement :

→ → → → →
⎡1⎤ ⎡ γ x (ξ )⎤ ⎡1⎤ ⎡ 1 ⎤
⎢ ⎥
t ′ (ξ ) = t (ξ ) + Γ (ξ ) ∧ t (ξ ) t ′ (ξ ) = ⎢⎢0⎥⎥ + ⎢⎢ γ y (ξ )⎥⎥ ∧ ⎢⎢0⎥⎥ = ⎢ γ z (ξ ) ⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ γ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢− γ y (ξ )⎥
⎣ ⎦
→ → → → →
⎡0⎤ ⎡ γ x (ξ )⎤ ⎡0⎤ ⎡− γ z (ξ )⎤
j′ (ξ ) = j (ξ ) + Γ (ξ ) ∧ j (ξ ) j′ (ξ ) = ⎢⎢1⎥⎥ + ⎢⎢ γ y (ξ )⎥⎥ ∧ ⎢⎢1⎥⎥ = ⎢⎢ 1 ⎥⎥
⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ γ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ γ x (ξ ) ⎥⎦

→ → → → →
⎡0⎤ ⎡ γ x (ξ )⎤ ⎡0⎤ ⎡ γ y (ξ ) ⎤
k ′(ξ ) = k (ξ ) + Γ (ξ ) ∧ k (ξ ) k ′(ξ ) = ⎢⎢0⎥⎥ + ⎢⎢ γ y (ξ )⎥⎥ ∧ ⎢⎢0⎥⎥ = ⎢⎢− γ x (ξ )⎥⎥
⎢⎣1⎥⎦ ⎢⎣ γ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣1⎥⎦ ⎢⎣ 1 ⎥⎦
→ → → → → →
D’où la matrice de passage P ′(ξ ) du repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) au repère G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) dont les
→ → →
vecteurs colonnes sont les composantes des vecteurs unitaires t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) dans le repère
⎡ 1 − γ z (ξ ) γ y (ξ ) ⎤
→ → → ⎢ ⎥
G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) : P ′(ξ ) = ⎢ γ z (ξ ) 1 − γ x (ξ )⎥
⎢− γ y (ξ ) γ x (ξ ) 1 ⎥⎦

⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ) Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ )⎤
⎢ ⎥
Soit : P ′(ξ ) = ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 − Ω x (ξ ) ⎥
⎣ (
⎢− Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ ) ) Ω x (ξ ) 1 ⎥

−1 → → → → → →
D’où la matrice de passage P ′(ξ ) du repère G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) au repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) dont les
→ → → → → →
vecteurs colonnes sont les composantes des vecteurs unitaires t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) dans le repère G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) :

⎡ 1 γ z (ξ ) − γ y (ξ )⎤
−1 ⎢ ⎥
P ′(ξ ) = ⎢− γ z (ξ ) 1 γ x (ξ ) ⎥
⎢ γ y (ξ ) − γ x (ξ ) 1 ⎥⎦

page II.4-1 -- 20
2.5 -- Equations différentielles de la déformée

( ) (C)
Y
X
t( ) Z O
j( )
G( )
k( )

j'( )
t'( ) configuration à l'équilibre de la structure
G'( )
(C')
k'( )

On a vu que :

• La géométrie de la configuration à vide est définie par :


⎡ x (ξ )⎤
- les coordonnées ⎢⎢ y(ξ )⎥⎥ dans le repère OXYZ du point banal G (ξ ) de la fibre moyenne,
⎢⎣ z(ξ )⎥⎦
→ → →
- la matrice de passage P(ξ ) du repère OXYZ au repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section de centre
de gravité G (ξ )

• La géométrie de la configuration de la structure à l’équilibre sous le chargement considéré est définie par :
⎡ x ′(ξ )⎤
- les coordonnées ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥ dans le repère OXYZ du point banal G ′(ξ ) de la fibre moyenne (C’),
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦
→ → →
- la matrice de passage P′(ξ ) du repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section droite du point matériel
→ → →
origine G (ξ ) au repère local G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) de la section droite de centre de gravité G ′(ξ) de la
fibre moyenne (C’).

−→
d OG ′(ξ ) → → → →
• On a vu que : = t (ξ ) + δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ )

→ → →
Soit dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) :
−→ ⎡1⎤ ⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡Ω x (ξ )⎤ ⎡1⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤
d OG ′(ξ ) ⎢ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
= ⎢0⎥ + ⎢δΛ y (ξ )⎥⎥ + ⎢⎢Ω y (ξ )⎥⎥ ∧ ⎢⎢0⎥⎥ = ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⎥

⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥
⎣ ⎦
→ → →
P(ξ ) étant la matrice de passage du repère OXYZ au repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) , dans le repère OXYZ :

−→ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤
d OG ′(ξ ) ⎢ ⎥
= P(ξ ) ⋅ ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⎥
dξ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥
⎣ ⎦

page II.4-1 -- 21
⎡ x ′(ξ )⎤
D’où, ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥ étant les coordonnées dans le repère OXYZ du point banal G ′(ξ ) de la fibre moyenne (C’) déformée,
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦

⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤
⎢dy ′ dξ⎥ = P(ξ ) ⎢ ⎥
on a : ⎢ ⎥ • ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥
⎣ ⎦

⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡Ω x (ξ )⎤
⎢δΛ (ξ )⎥ et ⎢Ω (ξ )⎥ sont les composantes de δ →
Λ (ξ ) et de

Ω (ξ ) dans le repère G (ξ ),

t (ξ ),

j (ξ ),

k (ξ ) .
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦

d Ω(ξ ) →
• Sans oublier la relation : = δ Ω(ξ )

⎡ dΩ x (ξ ) dξ ⎤ ⎡δΩ x (ξ )⎤
→ → →
⎢dΩ (ξ ) dξ⎥ = ⎢δΩ (ξ )⎥
qui s’écrit dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) : ⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ dΩ z (ξ ) dξ ⎥⎦ ⎢⎣ δΩ z (ξ )⎥⎦

page II.4-1 -- 22
3 -- RESUME SYNTHESE DE LA METHODE DE CALCUL AU SECOND ORDRE

3.1 -- les hypothèses

• Hypothèse 1 : on garde l’hypothèse des déformations et déplacements infiniment petits, sauf que les équations de
la statique sont écrites dans la géométrie déformée de la structure à l’équilibre (voir ci-dessous)
⇒ relations déformations / déplacements et formules de Bresse.

• Hypothèse 2 : matériaux à comportement élastique linéaire : ⇒ relations contraintes / déformations

• On écrit les équations de la statique locales ou globales (équations d’équilibre d’ensemble, d’équilibre local,
relations supplémentaires, sollicitations…) dans la géométrie déformée de la structure à l’équilibre

• Hypothèses simplificatrices de la théorie des poutres :


- hypothèse et résultats de Saint-Venant :
un effet quelconque, contrainte ou déformation, dans la section droite banale à l’équilibre ne dépend que des
sollicitations dans la section, les expressions sont les mêmes qu’au premier ordre avec par contre des
sollicitations calculées au second ordre (voir ci-dessous),
- hypothèse de Navier-Bernoulli généralisée :
2 sections droites infiniment voisines de la configuration de référence initiale à vide, deviennent, dans la
configuration à l’équilibre, 2 sections infiniment voisines superposables par déplacement infiniment petit
(translation + rotation).
- à l’équilibre, nullité de la contrainte normale sur une facette parallèle à la fibre moyenne,

3.2 -- les conséquences

3.2.1 -- déformations

L’hypothèse 1 et l’hypothèse de Navier-Bernouilli généralisée permettent de toujours prendre en compte les


déformations grâce à deux fonctions vectorielles de l’abscisses curviligne ξ sur la fibre moyenne initiale non déformée
(C) :

∗ le vecteur translation différentielle δ Λ (ξ) ,

∗ le vecteur rotation différentielle δ Ω(ξ) ,

3.2.2 -- déplacements

De la définition précédente de la déformation on déduit les formules de Bresse, rappel :



si dans la déformation la section (s0 ) de c. de g. G (s0 ) subit le déplacement Π (s0 ) (translation Λ (s 0 ) +

rotation Ω (s0 ) ), la section (s ) de c. de g. G (s ) subit le déplacement Π (s ) considéré comme infiniment petit,
qui se compose :
→ → → − − − − −→ s ⎡→ → − − − − −→ ⎤
- d’une translation : Λ (s ) = Λ (s0 ) + Ω (s0 ) ∧ G (s0 )G (s )+ ⎢δΛ (ξ) + δΩ(ξ) ∧ G (ξ)G (s )⎥ ⋅ dξ

s0 ⎣ ⎦
→ → s →
- d’une rotation : Ω (s ) = Ω (s0 ) + ∫s δΩ(ξ) ⋅ dξ autour de G (s ) .
0
Propriété : dérivées
→ →
d Λ (s ) → → → d Ω (s ) →
= δ Λ (s ) + Ω (s ) ∧ t (s ) et = δ Ω (s )
ds ds

Expressions dans lesquelles t (s ) est le vecteur unitaire de la tangente orientée à la fibre moyenne
−→
→ d OG (s )
(C) : t (s ) = .
ds

page II.4-1 -- 23
3.2.3 -- sollicitations

Elles sont :
- calculées dans la géométrie déformée avec des actions extérieures données qui ont suivi la déformation
→ → →
- projetées dans le répère local G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) de la section droite déplacée

3.2.4 -- relations déformations-sollicitations, relations de Saint-Venant


→ → →
• Elles s’expriment dans le repère local de la section droite banale concernée G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) en fonction des
sollicitations précédemment définies, calculées au second ordre.
→ →
• Les 2 fonctions vectorielles translation différentielle δ Λ (ξ) et rotation différentielle δ Ω(ξ) ont pour composantes,
→ → →
dans le repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section droite G (ξ ) :

⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡ R ′x (ξ ) E ⋅ S(ξ ) ⎤ ⎡δΩ x (ξ )⎤ ⎡ C′(ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎤



→ ⎢ ⎥ ⎢
δ Λ (ξ) : δΛ y (ξ ) = R y (ξ ) G ⋅ S1y (ξ ) + z T ⋅ C (ξ ) G ⋅ K (ξ )
′ ′ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢
δ Ω(ξ ) : δΩ y (ξ ) = M′y (ξ ) E ⋅ I y (ξ )

⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ R ′z (ξ ) G ⋅ S1z (ξ ) − yT ⋅ C′(ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎥⎦ ⎢⎣ δΩ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ M′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ ) ⎥⎦

3.3 -- définitions des géométries des configurations initiale à vide et déformée à


l’équilibre

• Une section droite en géométrie initiale à vide est définie par :

- l’abscisse curviligne ξ de son centre de gravité G (ξ ) sur la fibre moyenne (C) de la géométrie à vide
⎡ x (ξ )⎤
- les coordonnées ⎢⎢ y(ξ )⎥⎥ dans le repère OXYZ de son centre de gravité G (ξ ) ; ce sont des équations
⎢⎣ z(ξ )⎥⎦
paramétriques de la fibre moyenne (C), le paramètre étant « ξ » abscisse curviligne du point considéré G (ξ )
de la fibre moyenne,
→ → →
- son repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) , lui-même défini par la matrice de passage P(ξ ) du repère OXYZ
→ → →
au repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) . Les vecteurs colonnes de la matrice P(ξ ) sont les composantes dans
→ → →
OXYZ des vecteurs unitaires t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) .

• Dans la déformation due au chargement, il y a conservation de la fibre moyenne ; c'est-à-dire que les 2 fibres
moyennes sont constituées des mêmes points matériels.
Par contre il n’y a pas conservation des sections droites sauf si on néglige les déformations de cisaillement (effort
tranchant et torsion).

• Une section droite de la géométrie déformée à l’équilibre est définie par :

- son centre de gravité G ′(ξ ) ; ξ est l’abscisse curviligne du point matériel dans la géométrie initiale à vide,
c'est-à-dire l’abscisse curviligne de G (ξ ) ; autrement dit, G (ξ ) et G ′(ξ ) sont le même point matériel et le
centre de gravité G ′(ξ ) , considéré comme un point matériel est repéré par son abscisse curviligne ξ dans la
géométrie initiale à vide.

page II.4-1 -- 24
⎡ x ′(ξ )⎤
- les coordonnées ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥ dans le repère OXYZ de son centre de gravité G ′(ξ ) (sur la fibre moyenne (C’)) ; ce
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦
sont des équations paramétriques de la fibre moyenne (C’), le paramètre étant « ξ » abscisse curviligne du
point considéré avant déformation ( ξ abscisse curviligne du point origine G (ξ ) de la fibre moyenne (C)).
→ → →
- la matrice de passage P′(ξ ) du repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section droite de centre de gravité
→ → →
G (ξ ) , au repère local G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) de la section droite de centre de gravité G′(ξ ) de la fibre
→ → →
moyenne (C’). Les vecteurs colonnes de la matrice P ′(ξ ) sont les composantes dans G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ )
→ → →
des vecteurs unitaires t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) .

→ → →
La matrice P(ξ ) ⋅ P ′(ξ ) est la matrice de passage du repère OXYZ au repère G ′(ξ ), t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) . Ses
→ → →
vecteurs colonnes sont les composantes dans le repère OXYZ des vecteurs unitaires t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) .

configuration initiale à vide de la structure


( ) (C)

t( )
j( )
P( ) G( ) P'( )
k( ) y
Y j'( )
X t'( ) configuration à l'équilibre de la structure
Z O G'( )
(C')
k'( )

3.4 -- les résultats

formules de Bresse et leurs dérivées


+ relations de Saint-Venant ⇒

⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ) Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ )⎤ ⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤
⎢ ⎥ ⎢dy ′ dξ⎥ = P(ξ ) ⎢ ⎥
P ′(ξ ) = ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 − Ω x (ξ ) ⎥ ⎢ ⎥ • ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⎥
⎣ (
⎢− Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ ) ) Ω x (ξ ) 1 ⎥

⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥
⎣ ⎦

⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡Ω x (ξ )⎤
⎢δΛ (ξ )⎥ et ⎢Ω (ξ )⎥ sont les composantes de δ → → → → →
Λ (ξ ) et de Ω(ξ ) dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) .
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦

d Ω(ξ ) →
• Sans oublier la relation : = δ Ω(ξ )

⎡ dΩ x (ξ ) dξ ⎤ ⎡δΩ x (ξ )⎤
→ → →
⎢dΩ (ξ ) dξ⎥ = ⎢δΩ (ξ )⎥
qui s’écrit dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) : ⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ dΩ z (ξ ) dξ ⎥⎦ ⎢⎣ δΩ z (ξ )⎥⎦

page II.4-1 -- 25
4 -- CAS PARTICULIERS REMARQUABLES

4.1 -- Cas particulier d’une structure spatiale à poutres dont la géométrie à vide est
constituée d’un assemblage de tronçons de poutres droites de caractéristiques
mécaniques constantes

Pour chaque tronçon on adopte pour repère OXYZ le repère orthonormé local commun à toutes les sections droites de
→ → →
la géométrie à vide G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) .
⎡1 0 0 ⎤
• Alors : P(ξ ) = ⎢⎢0 1 0⎥⎥ et x (ξ ) = ξ + cste y(ξ ) = z(ξ ) = 0
⎢⎣0 0 1⎥⎦
⎡ x ′(ξ )⎤
• D’où, ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥ étant les coordonnées dans le repère OXYZ du point banal G ′(ξ ) de la fibre moyenne (C’)
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦
déformée du tronçon, les équations différentielles de (C’) s’écrivent :

⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤ ⎡ dΩ x (ξ ) dξ ⎤ ⎡δΩ x (ξ )⎤
⎢dy ′ dξ⎥ = ⎢ Ω (ξ ) + δΛ (ξ ) ⎥ ⎢dΩ (ξ ) dξ⎥ = ⎢δΩ (ξ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ z y ⎥ Avec : ⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥ ⎢⎣ dΩ z (ξ ) dξ ⎥⎦ ⎢⎣ δΩ z (ξ )⎥⎦
⎣ ⎦

⎡ dy ′ dz ′ ⎤
⎢ 1 − −
⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ) Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ )⎤ ⎢ dξ dξ ⎥⎥
⎢ ⎥ dy ′
P ′(ξ ) = ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 − Ω x (ξ ) ⎥ = ⎢ 1 − Ω x (ξ )⎥
⎢ dξ ⎥
⎣ (
⎢− Ω (ξ ) − δΛ (ξ )
y z ) Ω x (ξ ) 1 ⎥ ⎢
⎦ dz ′ ⎥
⎢ Ω x (ξ ) 1 ⎥
⎢⎣ dξ ⎥⎦

→ →
4.2 -- Cas particulier d’une structure à plan moyen xy ( t (ξ ), j (ξ ) ), chargée et déformée
dans son plan

Attention on garde les conventions de signes de la Mécanique.


Le repère OXYZ est tel que XY est le plan de la structure.

• R ′z (ξ ) = M ′y (ξ ) = C ′(ξ ) = 0

→ → → →
⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡ R ′x (ξ ) E ⋅ S(ξ ) ⎤ →
⎡ 0 ⎤
• Dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) : δ Λ (ξ ) = ⎢⎢δΛ y (ξ )⎥⎥ = ⎢⎢R ′y (ξ ) G ⋅ S1y (ξ )⎥⎥ et δ Ω(ξ ) = ⎢⎢ 0 ⎥

⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M ′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ )⎥⎦

⎡dΩ x (ξ ) dξ ⎤ ⎡δΩ x (ξ )⎤ ⎡ 0 ⎤ →
⎡Ω x (ξ )⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢dΩ (ξ ) dξ⎥ = ⎢δΩ (ξ )⎥ = ⎢ 0 ⎥ Ω(ξ ) = ⎢⎢Ω y (ξ )⎥⎥ = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ dΩ z (ξ ) dξ ⎥⎦ ⎢⎣ δΩ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣M ′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣Ω z (ξ )⎥⎦

⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤ ⎡ γ x (ξ )⎤ ⎡ 0 ⎤
→ ⎢ ⎥
⎢dy ′ dξ⎥ = P(ξ ) • ⎢⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ )⎥⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ Γ (ξ ) = ⎢ γ y (ξ )⎥ = ⎢ 0 ⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ γ z (ξ )⎥⎦ ⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ )⎥
⎣ ⎦

page II.4-1 -- 26
⎡ 1 − γ z (ξ ) 0⎤ ⎡ 1 − Ω z (ξ ) − δΛ y (ξ ) 0⎤
P ′(ξ ) = ⎢⎢ γ z (ξ ) 1 0⎥⎥ = ⎢⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

4.3 -- Cas particulier d’une structure à poutres, à plan moyen xy, chargée et déformée
dans son plan, dont la géométrie à vide est constituée d’un assemblage de tronçons de
poutres droites de caractéristiques mécaniques constantes

Attention on garde les conventions de signes de la Mécanique.


Le repère OXYZ est tel que XY est le plan de la structure.
On rassemble les conditions du paragraphe 4.1 et celles du paragraphe 4.2 ci-dessus.

4.3.1 -- On prend en compte toutes les déformations

• assemblage de poutres droites de caractéristiques constantes ⇒

Pour chaque tronçon on adopte pour repère OXYZ le repère orthonormé local commun à toutes les sections
→ → →
droites de la géométrie à vide G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) .
⎡1 0 0 ⎤
Alors : P(ξ ) = ⎢⎢0 1 0⎥⎥ et x (ξ ) = ξ + cste y(ξ ) = z(ξ ) = 0
⎢⎣0 0 1⎥⎦
⎡ x ′(ξ )⎤
D’où, ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥ étant les coordonnées dans le repère OXYZ du point banal G ′(ξ ) de la fibre moyenne (C’)
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦

⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤
déformée du tronçon, les équations différentielles de (C’) s’écrivent : ⎢dy ′ dξ⎥ = ⎢ Ω (ξ ) + δΛ (ξ ) ⎥
⎢ ⎥ ⎢ z y ⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥
⎣ ⎦

• structure plane chargée et déformée dans son plan ⇒ R ′z (ξ ) = M ′y (ξ ) = C ′(ξ ) = 0


→ → →
Dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) = OXYZ :


⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡ R ′x (ξ ) E ⋅ S(ξ ) ⎤ →
⎡ 0 ⎤
δ Λ (ξ ) = ⎢⎢δΛ y (ξ )⎥⎥ = ⎢⎢R ′y (ξ ) G ⋅ S1y (ξ )⎥⎥ et ⎢
δ Ω(ξ ) = ⎢ 0 ⎥

⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M ′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ )⎥⎦

⎡dΩ x (ξ ) dξ ⎤ ⎡δΩ x (ξ )⎤ ⎡ 0 ⎤ →
⎡Ω x (ξ )⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢dΩ (ξ ) dξ⎥ = ⎢δΩ (ξ )⎥ = ⎢ 0 ⎥ Ω(ξ ) = ⎢⎢Ω y (ξ )⎥⎥ = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ dΩ z (ξ ) dξ ⎥⎦ ⎢⎣ δΩ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣M ′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣Ω z (ξ )⎥⎦

⎡ 1 − γ z (ξ ) 0⎤ ⎡ 1 − Ω z (ξ ) − δΛ y (ξ ) 0⎤
P ′(ξ ) = ⎢⎢ γ z (ξ ) 1 0⎥⎥ = ⎢⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 1⎥⎦
• équations différentielles de la déformée : dans la suite on peut utiliser la variable ξ ou la variable
x (ξ ) = ξ + cste
⎡ x ′(ξ )⎤
⎢ y ′(ξ )⎥ étant les coordonnées dans le repère OXYZ du point banal G ′(ξ ) de la fibre moyenne (C’) déformée du
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦

page II.4-1 -- 27
⎡dx′ dξ⎤ ⎡ 1+ δΛx (ξ) ⎤ ⎡ 1+ R′x (ξ) ES ⎤
tronçon, les équations différentielles de (C’) s’écrivent : ⎢ ⎥=⎢ ⎥=⎢ ⎥
⎣dy′ dξ⎦ ⎣Ωz (ξ) + δΛy (ξ)⎦ ⎣Ωz (ξ) + R′y (ξ) GS1y ⎦

M′z (ξ )
Avec : dΩz (ξ ) dξ = δΩz (ξ ) =
EI

⎡ dy′ ⎤
⎢ 1 − 0⎥
⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ) 0⎤ ⎢ dξ

⎢ dy′
On en déduit dans le repère OXYZ : P′(ξ ) = ⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 0⎥⎥ = ⎢ 1 0⎥
⎢ dξ ⎥
⎢⎣ 1⎥⎦ ⎢ 0
0 0 0 1⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ ⎥⎦

D’où les équations différentielles de la déformée :

R ′x (ξ ) M ′z (ξ ) 1 dR ′y (ξ )
dx ′ dξ = dx ′(ξ ) dξ = 1 + d 2 y ′ dξ 2 = d 2 y ′(ξ ) dξ 2 = + ⋅
ES EI GS1y dξ

• Equation de la forme y′(x′) :


2
dy′ dy′ dξ d 2 y′ d 2 y′ ⎛ dξ ⎞ dy′ d 2 ξ
= ⋅ et l’équation différentielle de la déformée : = ⋅ ⎜ ⎟ + ⋅
dx′ dξ dx′ dx ′2 dξ 2 ⎝ dx ′ ⎠ dξ dx ′ 2

4.3.2 -- Hypothèses complémentaires : on néglige certaines déformations

4.3.2.1 -- On néglige les déformations d’effort tranchant

⎡dx′ dξ⎤ ⎡1+ δΛx (ξ)⎤ ⎡1+ R′x (ξ) ES⎤


δΛ y (ξ ) = 0 et ⎢dy′ dξ⎥ = ⎢ Ω (ξ) ⎥ = ⎢ Ω (ξ) ⎥
⎣ ⎦ ⎣ z ⎦ ⎣ z ⎦
R ′x (ξ )
D’où les équations différentielles de la déformée : dx ′ dξ = dx ′(ξ ) dξ = 1 +
ES
dΩ z (ξ ) M′z (ξ )
d 2 y′ dξ 2 = d 2 y′(ξ ) dξ 2 = =
dξ EI

4.3.2.2 -- Quand on néglige les déformations d’effort tranchant, et que la déformation d’effort
normal peut être considérée comme constante le long de la fibre moyenne
δΛ x (ξ ) = cons tan t ∀ ξ soit R ′x (ξ ) = cons tan t ∀ ξ
c’est le cas quand la sollicitation d’effort normal calculée au premier ordre en géométrie initiale est constante le
long de la poutre et que l’on néglige les effets du second ordre sur l’effort normal.

Alors les équations différentielles de la déformée s’écrivent :


R ′ (ξ ) M′ (ξ )
dx′(ξ ) dξ = 1 + x = cons tan t et d 2 y′(ξ ) dξ 2 = z
ES EI
Avec l’équation de la déformée de la forme y′(x′) :

M (ξ )
2
d 2 y′ d 2 y′ ⎛ dξ ⎞ dy′ d 2ξ
= ⋅ ⎜ ⎟ + ⋅ = α⋅ z ou α est une constante
dx′2 dξ 2 ⎝ dx′ ⎠ dξ dx′2 EI

page II.4-1 -- 28
4.3.2.3 -- Quand on néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant
R ′x (ξ )
δΛ x (ξ ) = =0 ⇒ dx ′ dξ = dx′(ξ ) dξ = 1 ⇒ x ′(ξ ) = ξ + x ′0
ES
R ′y (ξ ) M ′z (ξ )
δΛ y (ξ ) = =0 ⇒ d 2 y ′(ξ ) dξ 2 =
GS1y EI
Avec l’équation de la déformée de la forme y′(x′) :
2
d 2 y′ d 2 y′ ⎛ dξ ⎞ dy′ d 2 ξ dξ d 2ξ
= ⋅ ⎜ ⎟ + ⋅ où : =1 et =0
dx ′2 dξ 2 ⎝ dx ′ ⎠ dξ dx ′ 2 dx′ dx′2
M ′z (ξ )
on obtient l’équation différentielle de la déformée : d 2 y ′(x ′) dx ′ 2 =
EI

• Remarque : quand on néglige les déformations d’effort normal : x ′ = ξ + x ′0



Si R ′(ξ ) est le rayon de courbure de la géométrie déformée en G ′(ξ) , alors : R ′(ξ ) =
δΩ z (ξ ) ⋅ dξ
1 M ′ (ξ )
soit : δΩ z (ξ ) = = z
R ′(ξ ) EI

z ( ).d
(C')
R'( )

G'( +d
d
G'( )

page II.4-1 -- 29
5 -- RETOUR AUX EXEMPLES D’INTRODUCTION
Nous reprenons ci-dessous les exemples d’introduction dans le cadre de la formalisation du calcul au second ordre
présentée au para graphe 2. ci-dessus.

5.1 -- Chargement centré :

5.1.1 -- Définition de la colonne d’Euler et notations dans le cadre du calcul au second ordre
présenté ci-dessus
• Avec les notations du paragraphe 2 précédent : (nous nous trouvons dans les conditions du paragraphe 4.3)

C’est une poutre droite OE bi-articulée de longueur L.


Sa fibre moyenne OE est rectiligne ; on y définit l’abscisse curviligne ξ d’origine O.
Le repère de projection fixe est le repère OXYZ repère local commun à toutes les sections.
La poutre OE est à plan moyen OXY, elle est chargée et se déforme dans son plan.

La section de la poutre est constante, ses axes principaux d’inertie sont de directions constantes OX et OZ.
Elle est soumise à un effort normal centré N.
On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

Y
O

• Définition de la géométrie initiale à vide dans OXYZ :

- fibre moyenne :
soit G (ξ ) le point banal de la fibre moyenne de la géométrie à vide, d’abscisse curviligne ξ
dans OXYZ les coordonnées de G (ξ ) sont : x (ξ ) = ξ y(ξ ) = 0 z(ξ ) = 0
- section droite :
→ → →
la matrice de passage P(ξ ) du repère OXYZ au repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section de centre de
⎡1 0 0 ⎤
gravité G (ξ ) est la matrice unité : P(ξ ) = ⎢⎢0 1 0⎥⎥
⎢⎣0 0 1⎥⎦

• Définition de la géométrie déformée :

Fibre moyenne de la géométrie déformée :


Dans la déformation dûe au chargement, le point banal (matériel) G (ξ ) de la fibre moyenne à vide vient en G ′(ξ )
sur la fibre moyenne de la géométrie à l’équilibre.
⎡ x ′(ξ )⎤
Dans le repère OXYZ, les coordonnées de G ′(ξ ) sont ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦

page II.4-1 -- 30
Section droite en G ′(ξ ) de la géométrie déformée :
→ → →
elle est définie par son repère local G ′(ξ ) t ' (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ )
N

t'( ) X

G'( )
j'( )
k'( )
O

5.1.2 -- sollicitations dans la géométrie déformée à l’équilibre

Avec les conventions de signes de la Mécanique, les sollicitations calculées dans la géométrie déformée et projetées
→ → →
dans le repère local G ′(ξ ) t ' (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) de la section droite en G ′(ξ ) de la géométrie déformée, valent (structure à
plan moyen, chargée et déformée dans son plan) :

R ′x (ξ ) = − N ⋅ cos α R ′y (ξ ) = N ⋅ sin α R ′z (ξ ) = 0 C ′(ξ ) = 0 M ′y (ξ ) = 0 M ′z (ξ ) = − N ⋅ y ′(ξ )

5.1.3 -- Déformation

Elle est définie par les 2 fonctions vectorielles de l’abscisse ξ :



- le vecteur translation différentielle δ Λ (ξ) ,

- le vecteur rotation différentielle δ Ω(ξ) ,
→ → →
qui s’expriment dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) en fonction des sollicitations suivant les résultats de Saint-
Venant :
→ R ′ (ξ ) → ⎡ R ′y (ξ ) C′(ξ ) ⎤ → ⎡ R ′z (ξ ) C′(ξ ) ⎤ →
δ Λ (ξ ) = x ⋅ t (ξ ) + ⎢ + zT ⋅ ⎥ ⋅ j (ξ ) + ⎢ − yT ⋅ ⎥ ⋅ k (ξ )
E ⋅ S(ξ ) ⎢⎣ G ⋅ S1y (ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎥⎦ ⎣ G ⋅ S1z (ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎦
→ → → →
δ Λ (ξ ) = δΛ x (ξ ) ⋅ t (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ j (ξ ) + δΛ z (ξ ) ⋅ k (ξ )
→ C ′(ξ ) → M ′y (ξ ) → M ′z (ξ ) →
δ Ω(ξ ) = ⋅ t (ξ ) + ⋅ j (ξ ) + ⋅ k (ξ )
G ⋅ K (ξ ) E ⋅ I y (ξ ) E ⋅ I z (ξ )
→ → → →
δ Ω(ξ ) = δΩ x (ξ ) ⋅ t (ξ ) + δΩ y (ξ ) ⋅ j (ξ ) + δΩ z (ξ ) ⋅ k (ξ )

Compte tenu des valeurs calculées des sollicitations : R ′z (ξ ) = M ′y (ξ ) = C ′(ξ ) = 0

→ → →
⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡ R ′x (ξ ) E ⋅ S(ξ ) ⎤
→ →
⎡ 0 ⎤
dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) : ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
δ Λ (ξ ) = ⎢δΛ y (ξ )⎥ = ⎢R ′y (ξ ) G ⋅ S1y (ξ )⎥ ⎢
et δ Ω(ξ ) = ⎢ 0 ⎥

⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M ′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ )⎥⎦


⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡0⎤
On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant ⇒ δ Λ (ξ ) = ⎢⎢δΛ y (ξ )⎥⎥ = ⎢⎢0⎥⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

page II.4-1 -- 31
5.1.4 -- déplacements

• Le déplacement de la section droite de centre de gravité G (ξ ) de la géométrie à vide est considéré comme
infiniment petit. Il est la composition :
→ −−−−−−→
- d’une translation : Λ(ξ) = G(ξ)G ′(ξ)

- d’une rotation : Ω(ξ ) autour de G (ξ ) .
Propriété:
→ →
d Λ (ξ ) → → → → → d Ω(ξ ) →
= δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) = Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) et = δ Ω(ξ )
dξ dξ

Expressions dans lesquelles t (ξ ) est le vecteur unitaire de la tangente orientée à la fibre moyenne (C).

• Section droite :
→ → → → → →
La matrice de passage P ′(ξ ) du repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) au repère G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) dont les vecteurs
→ → → → → →
colonnes sont les composantes des vecteurs unitaires t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) :

⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ )) Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ )⎤ ⎡ 1 − Ω z (ξ ) 0⎤
⎢ ⎥ ⎢
P ′(ξ ) = ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 − Ω x (ξ ) ⎥ P ′(ξ ) = ⎢Ω z (ξ ) 1 0⎥⎥
⎣ (
⎢− Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ )) Ω x (ξ ) 1 ⎥

⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

5.1.5 -- Equations différentielles de la déformée

⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤ ⎡1 0 0 ⎤
⎢dy ′ dξ⎥ = P(ξ ) ⎢ ⎥
Dans le repère OXYZ : ⎢ ⎥ • ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⎥ et P(ξ ) = ⎢⎢0 1 0⎥⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥ ⎢⎣0 0 1⎥⎦
⎣ ⎦
⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡Ω x (ξ )⎤
⎢δΛ (ξ )⎥ et ⎢Ω (ξ )⎥ sont les composantes de δ →
Λ (ξ ) et de

Ω (ξ ) dans le repère G (ξ ),

t (ξ ),

j (ξ ),

k (ξ )
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦

⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤ ⎡ 1 ⎤
⎢dy ′ dξ⎥ = ⎢ Ω (ξ ) + δΛ (ξ ) ⎥ = ⎢Ω (ξ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ z y ⎥ ⎢ z ⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ ⎦
dΩ z (ξ ) M ′ (ξ ) N ⋅ y ′(ξ )
D’où : dx ′ dξ = 1 d 2 y ′ dξ 2 = = δΩ z (ξ ) = z soit : d 2 y ′ dξ 2 = −
dξ EI EI
Remarque :
⎡ dy′ ⎤
⎢ 1 − 0⎥
⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ) 0⎤ ⎢
dy′


P′(ξ ) = ⎢⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 0⎥⎥ = ⎢ 1 0⎥
⎢ dξ ⎥
⎢⎣ 1⎥⎦ ⎢ 0
0 0 0 1⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ ⎥⎦

5.1.6 -- Intégration :

dx ′ dξ = 1 ⇒ x ′(ξ ) = ξ + cste = ξ
N ⋅ y ′(ξ )
On peut faire le changement de variable x ′(ξ ) = ξ dans l'équation différentielle d 2 y ′(ξ ) dξ 2 = −
EI
N ⋅ y ′(x ′)
D’où l’équation différentielle de la déformée d 2 y ′(x ′) dx ′ 2 = − …..
EI

page II.4-1 -- 32
5.2 -- Chargement excentré :

5.2.1 -- Définition de la colonne et notations dans le cadre du calcul au second ordre présenté
ci-dessus

• Avec les notations du paragraphe 2 précédent : (nous nous trouvons dans les conditions du paragraphe 2.2.7.3)

C’est une poutre droite OE bi-articulée de longueur L.


Sa fibre moyenne OE est rectiligne ; on y définit l’abscisse curviligne ξ d’origine O.
Le repère de projection fixe est le repère OXYZ repère local commun à toutes les sections.
La poutre OE est à plan moyen OXY, elle est chargée et se déforme dans son plan.

La section de la poutre est constante, ses axes principaux d’inertie sont de directions constantes OX et OZ.
Elle est soumise à un effort normal centré N.
On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

Y O
N

• Définition de la géométrie initiale à vide dans OXYZ :

- fibre moyenne :
soit G (ξ ) le point banal de la fibre moyenne de la géométrie à vide, d’abscisse curviligne ξ
dans OXYZ les coordonnées de G (ξ ) sont : x (ξ ) = ξ y(ξ ) = 0 z(ξ ) = 0
- section droite :
→ → →
la matrice de passage P(ξ ) du repère OXYZ au repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) de la section de centre de
⎡1 0 0 ⎤
gravité G (ξ ) est la matrice unité : P(ξ ) = ⎢⎢0 1 0⎥⎥
⎢⎣0 0 1⎥⎦
→ → →
Evident : le repère local G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) est le repère OXYZ translaté.

• Définition de la géométrie déformée :

Fibre moyenne de la géométrie déformée :


Dans la déformation dûe au chargement, le point banal (matériel) G (ξ ) de la fibre moyenne à vide vient en G ′(ξ )
sur la fibre moyenne de la géométrie à l’équilibre.
⎡ x ′(ξ )⎤
Dans le repère OXYZ, les coordonnées de G ′(ξ ) sont ⎢⎢ y′(ξ )⎥⎥
⎢⎣ z′(ξ )⎥⎦

page II.4-1 -- 33
Section droite en G ′(ξ ) de la géométrie déformée :
→ → →
elle est définie par son repère local G ′(ξ ) t ' (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ )

N
E

t'( ) X

G'( )
j'( )
k'( )

Y O N

5.2.2 -- sollicitations dans la géométrie déformée à l’équilibre

Avec les conventions de signes de la Mécanique, les sollicitations calculées dans la géométrie déformée et projetées
→ → →
dans le repère local G ′(ξ ) t ' (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) de la section droite en G ′(ξ ) de la géométrie déformée, valent (structure à
plan moyen, chargée et déformée dans son plan) :

R ′x (ξ ) = − N ⋅ cos α R ′y (ξ ) = N ⋅ sin α R ′z (ξ ) = 0 C ′(ξ ) = 0 M ′y (ξ ) = 0 M ′z (ξ ) = − N ⋅ e − N ⋅ y ′(ξ )

5.2.3 -- Déformation

Elle est définie par les 2 fonctions vectorielles de l’abscisse ξ :



- le vecteur translation différentielle δ Λ (ξ) ,

- le vecteur rotation différentielle δ Ω(ξ) ,
→ → →
qui s’expriment dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) en fonction des sollicitations suivant les résultats de Saint-
Venant :
→ R ′ (ξ ) → ⎡ R ′y (ξ ) C′(ξ ) ⎤ → ⎡ R ′z (ξ ) C′(ξ ) ⎤ →
δ Λ (ξ ) = x ⋅ t (ξ ) + ⎢ + zT ⋅ ⎥ ⋅ j (ξ ) + ⎢ − yT ⋅ ⎥ ⋅ k (ξ )
E ⋅ S(ξ ) ⎣⎢ G ⋅ S1y (ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎦⎥ ⎣ G ⋅ S1z (ξ ) G ⋅ K (ξ ) ⎦
→ → → →
δ Λ (ξ ) = δΛ x (ξ ) ⋅ t (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⋅ j (ξ ) + δΛ z (ξ ) ⋅ k (ξ )
→ C ′(ξ ) → M ′y (ξ ) → M ′z (ξ ) →
δ Ω(ξ ) = ⋅ t (ξ ) + ⋅ j (ξ ) + ⋅ k (ξ )
G ⋅ K (ξ ) E ⋅ I y (ξ ) E ⋅ I z (ξ )
→ → → →
δ Ω(ξ ) = δΩ x (ξ ) ⋅ t (ξ ) + δΩ y (ξ ) ⋅ j (ξ ) + δΩ z (ξ ) ⋅ k (ξ )

Compte tenu des valeurs calculées des sollicitations : R ′z (ξ ) = M ′y (ξ ) = C ′(ξ ) = 0

→ → →
⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡ R ′x (ξ ) E ⋅ S(ξ ) ⎤
→ →
⎡ 0 ⎤
dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) : ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
δ Λ (ξ ) = ⎢δΛ y (ξ )⎥ = ⎢R ′y (ξ ) G ⋅ S1y (ξ )⎥ ⎢
et δ Ω(ξ ) = ⎢ 0 ⎥

⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M ′z (ξ ) E ⋅ I z (ξ )⎥⎦


⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡0⎤
On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant ⇒ δ Λ (ξ ) = ⎢⎢δΛ y (ξ )⎥⎥ = ⎢⎢0⎥⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

page II.4-1 -- 34
5.2.4 -- déplacements

• Le déplacement de la section droite de centre de gravité G (ξ ) de la géométrie à vide est considéré comme
infiniment petit. Il est la composition :
→ −−−−−−→
- d’une translation : Λ(ξ) = G(ξ)G ′(ξ)

- d’une rotation : Ω(ξ ) autour de G (ξ ) .
Propriété:
→ →
d Λ (ξ ) → → → → → d Ω(ξ ) →
= δ Λ (ξ ) + Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) = Ω(ξ ) ∧ t (ξ ) et = δ Ω(ξ )
dξ dξ

Expressions dans lesquelles t (ξ ) est le vecteur unitaire de la tangente orientée à la fibre moyenne (C).

• Section droite :
→ → → → → →
La matrice de passage P ′(ξ ) du repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) au repère G ′(ξ), t ′ (ξ), j′ (ξ), k ′(ξ) dont les vecteurs
→ → → → → →
colonnes sont les composantes des vecteurs unitaires t ′ (ξ ), j′ (ξ ), k ′(ξ ) dans le repère G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) :

⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ )) Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ )⎤ ⎡ 1 − Ω z (ξ ) 0⎤
⎢ ⎥ ⎢
P ′(ξ ) = ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 − Ω x (ξ ) ⎥ P ′(ξ ) = ⎢Ω z (ξ ) 1 0⎥⎥
⎣ ( )
⎢− Ω y (ξ ) − δΛ z (ξ ) Ω x (ξ ) 1 ⎥

⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

5.2.5 -- Equations différentielles de la déformée


⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤
⎢dy ′ dξ⎥ = P(ξ ) ⎢ ⎥
Dans le repère OXYZ : ⎢ ⎥ • ⎢ Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥
⎣ ⎦
⎡δΛ x (ξ )⎤ ⎡Ω x (ξ )⎤
⎢δΛ (ξ )⎥ et ⎢Ω (ξ )⎥ sont les composantes de δ →
Λ (ξ ) et de

Ω (ξ ) dans le repère G (ξ ),

t (ξ ),

j (ξ ),

k (ξ )
⎢ y ⎥ ⎢ y ⎥
⎢⎣ δΛ z (ξ )⎥⎦ ⎢⎣ Ω z (ξ )⎥⎦

⎡ dx ′ dξ ⎤ ⎡ 1 + δΛ x (ξ ) ⎤ ⎡ 1 ⎤
⎢dy ′ dξ⎥ = ⎢ Ω (ξ ) + δΛ (ξ ) ⎥ = ⎢Ω (ξ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ z y ⎥ ⎢ z ⎥
⎢⎣ dz ′ dξ ⎥⎦ ⎢− Ω y (ξ ) + δΛ z (ξ )⎥ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ ⎦
dΩ z (ξ ) M ′ (ξ ) − N ⋅ e − N ⋅ y ′(ξ )
D’où : dx ′ dξ = 1 d 2 y ′ dξ 2 = = δΩ z (ξ ) = z soit : d 2 y ′ dξ 2 =
dξ EI EI
Remarque :
⎡ dy′ ⎤
⎢ 1 − 0⎥
⎡ 1 (
− Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) ) 0⎤ ⎢
dy′


′ ⎢
P (ξ ) = ⎢Ω z (ξ ) + δΛ y (ξ ) 1 0⎥⎥ = ⎢ 1 0⎥
⎢ dξ ⎥
⎢⎣ 1⎥⎦ ⎢ 0
0 0 0 1⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ ⎦⎥

5.2.6 -- Intégration :

dx ′ dξ = 1 ⇒ x ′(ξ ) = ξ + cste = ξ
− N ⋅ e − N ⋅ y ′(ξ )
On peut faire le changement de variable x ′(ξ ) = ξ dans l'équation différentielle d 2 y ′(ξ ) dξ 2 =
EI
− N ⋅ e − N ⋅ y ′(x ′)
D’où l’équation différentielle de la déformée d 2 y ′(x ′) dx ′ 2 = …..
EI

page II.4-1 -- 35
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-4)-2.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE
CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-2 INSTABILITE ELASTIQUE


DETERMINATION DES POINTS DE BIFURCATION D’EQUILIBRE
METHODE DU DETERMINANT – EXERCICES CORRIGES

1 -- DETERMINATION DES POINTS DE BIFURCATION D’EQUILIBRE :

1.1 -- Principe

On considère dans toute la suite des structures à poutres, à plan moyen, chargées et déformées dans leur plan, dont
la géométrie à vide est constituée d’un assemblage de poutres droites de section constante.

L’objectif est de déterminer les points de bifurcation d’équilibre de ces structures, c’est à dire les valeurs critiques de la
charge appliquée ou de façon plus générale, quand plusieurs actions génèrent des effets du second ordre, la valeur
critique du facteur de chargement (coefficient multiplicateur de ces actions).

Nous nous trouvons dans les conditions d’application des résultats du paragraphe 2.2.8.3 du chapitre II.4-1 précédent.

Le principe de la méthode consiste :

• A ne prendre en compte que les déformations de flexion,

• à écrire l’équation différentielle (ou le système d’équations différentielles) de la déformée de la structure,


au second ordre, c’est à dire en calculant les sollicitations de flexion dans la géométrie déformée, et en
appliquant les résultats du paragraphe 2.2.8.3 du chapitre II.4-1 précédent :
rappel :
pour chaque tronçon OE de poutre droite de la structure :
- ξ abscisse curviligne sur la fibre moyenne à vide OE (origine O)
- G (ξ ) le point banal de la fibre moyenne à vide, d’abscisse curviligne ξ
→ → →
- G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ ) le repère local commun à toutes les sections droites du tronçon,
→ → →
- OXYZ le repère fixe du tronçon : OXYZ = G (0), t (0), j (0), k (0)
- Dans OXYZ les coordonnées de G (ξ ) sont : x (ξ ) = ξ y(ξ ) = 0 z(ξ ) = 0
- G ′(ξ ) est la position du point matériel G (ξ ) sur la fibre moyenne déformée à l’équilibre
- Dans le repère OXYZ les coordonnées de G ′(ξ ) sont : x ′(ξ ) y ′(ξ ) z ′(ξ ) = 0
- Résultat du chapitre II.4-1 précédent paragraphe 2.2.7.3 (structure à plan moyen chargée et
déformée dans son plan, formée de tronçons de poutres droites de section constante, avec
prise en compte des seules déformations de flexion) :
M ′ (ξ )
x ′(ξ ) = ξ + x ′0 d 2 y ′(ξ ) dξ 2 = z z ′(ξ ) = 0
EI
M ′z (ξ ) est la sollicitation moment de flexion calculée dans la géométrie déformée à
l’équilibre
Après avoir fait le changement de variable de ξ en x’, on obtient l’équation différentielle
M ′ (x ′)
de la déformée : d 2 y ′(x ′) dx ′ 2 = z
EI

page II.4-2 -- 1
Remarque importante, notations :

On constate :
- que la fibre moyenne initiale à vide est définie par : x (ξ ) = ξ y(ξ ) = 0 z(ξ ) = 0
- que la fibre moyenne déformée est définie par :
x ′(ξ ) = ξ + x ′0 = x (ξ ) + x ′0 z ′(ξ ) = 0
M ′ (ξ ) M ′ (x ′)
et l’équation différentielle : d 2 y ′(ξ ) dξ 2 = z ou d 2 y ′(x ′) dx ′ 2 = z
EI EI
M ′ (x )
ou d 2 y ′(x ) dx 2 = z car on peut faire le changement de variable de ξ en x’
EI
ou en x.

En conséquence puisque pour la fibre moyenne à vide y(ξ ) = 0 , on ne retiendra que les 2
variables x et y pour définir la fibre moyenne déformée, on oubliera l’indice « ’ » dans les
expressions des coordonnées de la fibre moyenne déformée.
Ainsi Les coordonnées dans OXYZ du point banal G ′(x ) de la fibre moyenne déformée
sont notées : x, y(x ) , z(x ) = 0
De même pour le moment de flexion calculé en géométrie déformée qu’on notera M z (x )

L’indice « ’ » aura valeur de dérivée première par rapport à x : y ′(x ) =


dy
dx
• à caractériser les points de bifurcation d’équilibre par le fait que une infinité de solutions sont possibles
quand ces points de bifurcation sont atteints.

Dans certains cas simples, on peut établir la solution de l’équation différentielle ou du système d’équations
différentielles, ce qui permet en particulier de définir les modes propres de flambement. A chaque valeur de la charge
critique ou du facteur de chargement, correspond un mode propre de flambement qui est, à un facteur multiplicatif près,
la déformée solution de l’équation différentielle (ou du système d’équations différentielles) pour cette valeur critique.

1.2 -- Exercice 1, étude de la stabilité d’un mat vertical pesant

Considérons une poutre verticale de section constante, de hauteur h, encastrée à sa base O et libre à son extrémité
supérieure A. Soit p le poids par unité de longueur de cette poutre. Le problème est de déterminer à partir de quelle
hauteur cette poutre devient instable sous son propre poids.

La poutre est supposée se déformer dans un de ses plans principaux d’inertie ramené au repère Oxy (Ox vertical
ascendant, Oy horizontal).
Soit y(x ) la déformée de la poutre.

page II.4-2 -- 2
1.2.1 -- Le moment fléchissant dans la section banale d’abscisse x est (moment d’axe Oz) :

M (x ) = ∫x p[y(ξ ) − y(x )]⋅ dξ


h

L’équation différentielle de la déformée s’écrit :


M (x ) p h
δω(x ) = y ′′(x ) = ∫ [y(ξ ) − y(x )]⋅ dξ δω(x ) = y ′′(x ) = ∫ [y(ξ ) − y(x )]⋅ dξ
p h
= soit :
EI EI x EI x

En dérivant par rapport à x : y ′′′(x ) = ∫ [− y ′(x )]⋅ dξ + y(x ) − y(x )⎤⎥⎦ = − EI ⋅ (h − x )⋅ y ′(x )
p ⎡ h p
EI ⎢⎣ x
d ⎛⎜ x ⎞ x
df (x, ξ )
(Rappel :

dx ⎝ a ∫
f (x, ξ ) ⋅ dξ ⎟ =


∫a dx
⋅ dξ +f (x , x ) )

y ′′′(x ) = − ⋅ (h − x ) ⋅ y ′(x )
p
D’où l’équation différentielle de la déformée :
EI

1.2.2 -- Cette équation différentielle se ramène à une équation différentielle classique en faisant

le changement de variable : z=
2 p
(h − x )3
3 EI

13
On peut alors calculer
dz
=−
p
(h − x ) = −⎛⎜ 3p ⎞⎟ ⋅ z1 3
dx EI ⎝ 2EI ⎠
13
dy dy dz ⎛ 3p ⎞ dy 1 3
D’où : = ⋅ = −⎜ ⎟ ⋅ ⋅z
dx dz dx ⎝ 2EI ⎠ dz

d2y ⎛ 3p ⎞
23 ⎡ d2y 1 dy ⎤
2
=⎜ ⎟ ⋅ ⎢ 2 ⋅ z 2 3 + ⋅ ⋅ z −1 3 ⎥
dx ⎝ 2EI ⎠ ⎣⎢ dz 3 dz ⎦⎥
d3y ⎛ 3p ⎞ ⎡ d 3 y d 2 y 1 dy 1 ⎤
= − ⎜ ⎟ ⋅ ⎢ ⋅ z + − ⋅ ⋅ ⎥
dx 3 ⎝ 2EI ⎠ ⎢⎣ dz3 dz 2 9 dz z ⎥⎦

d3y d2y ⎛ 1 ⎞ dy
L’équation différentielle s’écrit alors : z⋅ + + ⎜z − ⎟⋅ =0
dz 3
dz ⎝2 9z ⎠ dz

dy d 2 u 1 du ⎛ 1 ⎞
Soit en prenant pour nouvelle fonction u= : 2 + ⋅ + ⎜⎜1 − 2 ⎟⎟ ⋅ u = 0
dz dz z dz ⎝ 9z ⎠

1.2.3 -- La solution de cette équation différentielle peur être recherchée sous la forme d’une
fonction de Bessel

[
u( z) = Φ m ( z) = z m a 0 + a1z + a 2 z2 +.....+a n z n +..... ]
du d2u
A partir de cette expression, on peut calculer et , et les introduire dans l’équation différentielle précédente. On
dz dz2
trouve une solution de la forme : u( z) = A ⋅ Φ1 3( z) + B ⋅ Φ −1 3( z)

Expression dans laquelle :

∗ les fonctions Φ1 3( z) et Φ −1 3( z) sont les fonctions de Bessel d’ordre (1/3) et (-1/3),

avec : [
Φ1 3( z) = z1 3 ⋅ 1 + a 2 z2 +...+a n z n +... ] avec : a0 = 1 an = −

a n−2
1⎞
2
1
⎜n + ⎟ −
⎝ 3⎠ 9

[
Φ −1 3( z) = z −1 3 ⋅ 1 + b2 z2 +...+ b n z n +... ] avec : b0 = 1 bn = −

bn−2
1⎞
2
1
⎜n − ⎟ −
⎝ 3⎠ 9
∗ les 2 constantes Aet B sont deux constantes d’intégration.

page II.4-2 -- 3
1.2.4 -- Conditions aux limites, calcul des constantes d’intégration

dy
Nous devons déterminer la fonction y( x) à partir de : u( z) = et u( z) = A ⋅ Φ1 3( z) + B ⋅ Φ −1 3( z)
dz

Ces conditions aux limites se ramènent donc :

∗ aux deux conditions y′( 0) = 0 et y′′( h) = 0 (moment de flexion nul en haut de la colonne) qui permettent
de calculer les constantes d’intégration Aet B qui nous donnerons la fonction u( z)
∗ à la condition y( 0) = 0 qui permet de calculer la constante d’intégration résultant de l’intégration
dy
de = u( z) , ce qui nous donnera la fonction y( z) et ensuite la fonction y( x) , sachant que
dz

z=
2 p
(h − x )3 .
3 EI

1.2.4.1 -- Condition aux limites y′′( h) = 0

d2y ⎛ 3p ⎞
23 ⎡ d2y ⎤ dy d2y
= u( z) = u′( z)
1 dy
=⎜ ⎟ ⋅ ⎢ 2 ⋅ z 2 3 + ⋅ ⋅ z −1 3 ⎥
dx 2
⎝ 2EI ⎠ ⎢⎣ dz 3 dz ⎥⎦ dz dz2
1
On doit donc avoir pour x = h , c’est à dire pour z = 0 : u′ ⋅ z2 3 + u ⋅ z −1 3 = 0
3
u( z) = A ⋅ Φ1 3( z) + B ⋅ Φ −1 3( z) u′( z) = A ⋅
d
dz
(
Φ1 3( z) + B ⋅
d
dz
)
Φ −1 3( z) ( )
1 ⎡2 1 ⎤ ⎡ 3 ⎤
D’où : u′ ⋅ z2 3 + u ⋅ z −1 3 = A ⋅ ⎢ − ⋅ z2 +....⎥ + B ⋅ ⎢0 − ⋅ z2 +....⎥
3 ⎣3 2 ⎦ ⎣ 4 ⎦
1
La condition u′ ⋅ z2 3 + u ⋅ z −1 3 = 0 pour z = 0 se traduit par : A=0
3
Le mode propre de flambement du mât pesant correspond donc à la fonction de Bessel d’ordre (-1/3) :

u( z) = B ⋅ Φ −1 3( z)

1.2.4.2 -- Condition aux limites y′( 0) = 0

2 p 3
z=
2 p
(h − x )3 x = 0 correspond à : z= h
3 EI 3 EI
dy
La condition y′( 0) = 0 se traduit donc, puisque = u( z) , par :
dz
⎛ 2 p 3⎞ ⎛ 2 p 3⎞
u⎜⎜ z = h ⎟⎟ = B ⋅ Φ −1 3⎜⎜ z = h ⎟ =0
⎝ 3 EI ⎠ ⎝ 3 EI ⎟⎠
La solution banale de cette condition est B=0 et correspond à l’équilibre rectiligne, vertical non déformé.
2 p 3
Par contre quand z = h est racine de l’équation Φ −1 3( z) = 0 , la condition aux limites y′( 0) = 0 est satisfaite
3 EI
quelle que soit la valeur de B, il existe alors une infinité de solutions u( z) = B ⋅ Φ −1 3( z) , la constante B ayant une
valeur quelconque.
La première racine positive de l’équation Φ −1 3( z) = 0 est z1 = 1866
, ; la point de bifurcation d’équilibre est donc
2 p 3
donné par : h = 1866
, Soit : ph3 = 7,837 ⋅ EI
3 EI

page II.4-2 -- 4
2 -- STRUCTURESDISCRETISABLES EN TRONÇONS DE POUTRE DROITE, DE SECTION CONSTANTE,
METHODE DU DETERMINANT

• Nous venons d’étudier un cas particulier complexe d’une poutre à plan moyen, de section constante comportant
des charges normales réparties sur sa longueur, chargée et se déformant dans son plan. Le cas d’une colonne à
plan moyen, de section variable, soumise à des efforts normaux égaux et opposés appliqués à ses extrémités est
lui-aussi complexe et spécifique (à cause de la section variable de la poutre).

• Nous nous limitons, dans ce qui suit, au calcul au second ordre (défini au chapitre II.4-1) d’une structure plane
chargée et déformée dans son plan, discrétisable en éléments de poutre droite de section constante, avec les
hypothèses complémentaires suivantes :
• hypothèse 1 : le point d’application des efforts extérieurs appliqués suit la déformation de la structure,
les efforts extérieurs appliqués gardent une direction fixe dans la déformation,
• hypothèse 2 : seules les déformations de flexion sont prises en compte,
• hypothèse 3 : les seuls effets du second ordre pris en compte dans l’élément banal E k ( ) de la
discrétisation, sont les effets du second ordre d’un effort normal N *k constant le long de la poutre, gardant
une direction fixe dans la déformation.
Nous nous trouvons donc dans le cadre des hypothèses du paragraphe 4.3 du chapitre II.4-1.

• Remarque relative à l’hypothèse 3 :


( )
Dans la structure à l’équilibre, l’élément banal E k est en équilibre sous les actions suivantes :
• Les actions données du chargement qui lui sont directement appliquées,
• Les efforts nodaux internes induits par les déplacements nodaux de ses nœuds frontières.

L’hypothèse 3 ci-dessus est en particulier réalisée quand on prend en compte les effets du second ordre des efforts
nodaux internes dus aux déplacements nodaux des nœuds frontières de l’élément.

2.1 -- Mise en équation de la déformée

• ( )
Considérons l’élément banal E k de la discrétisation. C’est un élément de poutre droite OE, dont la fibre
moyenne rectiligne Ox (en géométrie initiale non déformée) est orientée de O vers E, et munie d’une abscisse
curviligne (s), d’origine O.
Dans la déformation, l’élément OE vient en O’E’, le centre de gravité banal G(s) de la fibre moyenne OE vient en
G’(s) sur O’E’.
( )
Efforts nodaux internes de l’élément E k , déformations et déplacements, sont pris dans le repère Oxy de la
géométrie initiale non déformée.
( )
Les efforts nodaux de l’élément E k à l’équilibre (actions des nœuds sur l’élément) sont :
- VO , M O , N *k + N O au nœud frontière O,
- VE , M E , − N *k + N E au nœud frontière E.

y Elément (E k )
ME
xk(s) +
E' -Nk* + NE

MO VE
G'(s)
O'
Nk* + NO
VO yk (s)

G(s) +
O E x
s
Lk

page II.4-2 -- 5
• Soit n (s ) , v (s ) les composantes sur Oxy de la résultante en G(s) des efforts extérieurs directement appliqués à
l’élément entre les abscisses curvilignes 0 et s, calculées en géométrie initiale non déformée.
Soit µ (s ) la composante sur Oz du moment résultant en G(s) des efforts extérieurs directement appliqués à
l’élément entre les abscisses curvilignes 0 et s, calculé en géométrie initiale non déformée.

Soit x k (s ) , y k (s ) les coordonnées du centre de gravité G’(s) de la section banale s , de la géométrie déformée, à
l’équilibre.

• Les équations de la statique et les sollicitations prises en compte :


- ( )
Equations d’équilibre statique de l’élément E k dans la géométrie déformée, c'est-à-dire compte tenu de
l’hypothèse 3 ci-dessus, en tenant compte des effets du second ordre de l’effort normal N *k :
VO + v (L k ) + VE = 0
N O + n (L k ) + N E = 0
M O − VO ⋅ L k + µ (L k ) + N *k ⋅ [y k (L k ) − y k (0)] + M E = 0

- Sollicitations : avec les conventions de signes de la Résistance des Matériaux, le moment fléchissant dans la
( )
section banale de la géométrie déformée de l’élément E k , d’abscisse s (dans la géométrie initiale), vaut en
prenant les forces à gauche et en calculant au second ordre suivant l’hypothèse 3 ci-dessus :
M (s ) = − M O + VO ⋅ s − µ(s ) − N *k ⋅ [y k (s ) − y k (0)]
Ce moment fléchissant est la somme :
- D’un moment calculé au premier ordre : M 1 (s ) = − M O + VO ⋅ s − µ (s )
- d’un effet du second ordre : M 2 (s ) = − N *k ⋅ [y k (s ) − y k (0)]

• Equations différentielle de la déformée et intégration :

- Les résultats du chapitre II.4-1 dans l’hypothèse où on néglige les déformations d’effort normal et d’effort
dx k d 2 yk M (s ) M (s )
tranchant ⇒ =1 et = =
ds 2 EI z EI
ds
d2 yk d 2 y k ds d2 yk
x k (s ) = s + x k (0 )
dy k dy k ds dy
D’où : et = ⋅ = k et = ⋅ =
dx k ds dx k ds dx k 2 ds 2 dx k ds 2
- D’où l’équation différentielle de la déformées :
d 2 yk M(s )
y′k′ = = EI ⋅ y ′k′ = M (s ) = − M O + VO ⋅ s − µ (s ) − N *k ⋅ [y k (s ) − y k (0)]
dx 2k EI
Soit : EI ⋅ y ′k′ + N *k ⋅ [y k (s ) − y k (0)] = − M O + VO ⋅ s − µ(s )

- Intégration :
C’est une équation différentielle du second ordre à coefficients constants.
( )
L’équation de la déformée de l’élément E k dans son repère local est de la forme :
y k (s ) = ∑ A k, j ⋅ y k, j (s)
j
celles des constantes A k , j qui sont inconnues étant déterminées par les conditions aux limites exprimant

( )
la continuité de la fibre moyenne de l ‘élément E k a chacune de ses extrémités O et E.

• Supposons donc que sur l’ensemble des éléments constituant la discrétisation de la structure considérée, il y a n
constantes inconnues du type A i , j , notées C i (i=1,n ) .
Ces n constantes inconnues sont déterminées par n conditions aux limites qui sont des fonctions linéaires de ces
constantes inconnues, de la forme :
n
∑ α p,i ⋅ Ci = Bp (p=1,n )
i =1

page II.4-2 -- 6
Les n conditions aux limites peuvent donc se mettre sous la forme matricielle :
α ⋅C = B
où : α est une matrice carrée n*n,
C est le vecteur colonne des n constantes inconnues,
B un vecteur colonne, second membre, de n constantes connues.

2.2 -- Points de bifurcation d’équilibre

Un point de bifurcation d’équilibre, caractérisé par la non unicité de la solution, est donc caractérisé par la nullité
du déterminant de la matrice α : det α = 0

2.3 -- Exercice 2, détermination de la charge critique d’une colonne de section constante


soumise à des conditions d’extrémité diverses

Nous déterminons dans ce qui suit, par la méthode du déterminant, la charge critique d’une colonne dans différentes
conditions de liaison.

2.3.1 -- Mise en équation

Considérons une colonne AB de section constante, soumise à des efforts concentrés quelconques en tête M, N, H et à
un déplacement imposé transversal δ :

La déformée y(x ) est définie dans le repère Axy, on note δ = y(h ) le déplacement de l’extrémité B.
La nature de la liaison en A n’est pas fixée à priori.

2.3.1.1 -- Equation différentielle de la déformée

En adoptant les conventions de signes de la Résistance des Matériaux dans le repère Axy, le moment total effet du
second ordre compris, s’écrit :
M (x ) = M + H ⋅ (h − x ) + N ⋅ [δ − y(x )]

L’équation différentielle de la déformée s’écrit donc :

EI ⋅ y ′′(x ) = M(x ) = M + H ⋅ (h − x ) + N ⋅ [δ − y(x )]

EI ⋅ y ′′(x ) + N ⋅ y(x ) = M + H ⋅ (h − x ) + N ⋅ δ

2.3.1.2 -- Résolution
N
Equation différentielle du second ordre à coefficients constants ; on pose : ω=
EI
Solution générale de l’équation sans second membre : y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx

y(x ) = + ⋅ (h − x ) + δ
M H
Solution particulière de l’équation avec second membre :
N N

page II.4-2 -- 7
Solution générale de l’équation avec second membre :

y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx + + ⋅ (h − x ) + δ


M H
N N

Aet B sont les constantes d’intégration.

Les constantes inconnues A, B, M, H et δ sont données cas par cas par les conditions aux limites.

2.3.2 -- Colonne biarticulée

Par rapport au cas général vu ci-dessus, la colonne biarticulée se caractérise par les propriétés suivantes :

∗ M=0
∗ δ=0
∗ M(0) = M + H ⋅ h + N ⋅ δ = 0 Soit : H=0

La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :

y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx


Les constantes d’intégration Aet B sont déterminées par les conditions aux limites : y(0) = 0 et y(h ) = 0

A =0 1 0 A 0
Soit : soit : ⋅ =
A ⋅ cosωh + B ⋅ sinωh = 0 cos ωh sin ωh B 0

Les points de bifurcation d’équilibre s’obtiennent en écrivant la nullité du déterminant de ce système linéaire,

d’où : det
1 0
=0 soit : sin ωh = 0
cos ωh sin ωh

On conclut que les points de bifurcation sont donnés par : ωh = kπ ∀ k entier positif .
N 2 π2 EI
Soit : ω 2 h2 = k 2 π2 = ⋅h et N k = k2 ⋅ ∀ k entier positif
EI h2
π2 EI
D’où la charge critique de flambement donnée par la plus petite valeur de k, k = 1 : Nc =
h2
Modes propres de flambement de la colonne :
Il s’agit de rechercher la forme de la déformée correspondant à chacune des charges critiques.

La charge critique banale, N k , est donnée par : ωh = kπ ∀ k entier positif


Le système linéaire donnant les constantes d’intégration s’écrit :

A =0
A ⋅ cosωh + B ⋅ sinωh = 0

Comme cos ωh = cos kπ = − 1 et sin ωh = sin kπ = 0 , le système linéaire se réduit à : A = 0


Il existe donc bien, quand N = N k , une solution non nulle du système linéaire puisque B est quelconque.

kπx
La solution de l’équation différentielle de la déformée s’écrit alors : y(x ) = B ⋅ sin ωx = B ⋅ sin
h
kπx
Les modes propres de flambement sont donc donnés par l’équation : y(x ) = B ⋅ sin
h
A chaque valeur de k correspond un mode propre :

page II.4-2 -- 8
2.3.3 -- Colonne cantilever

Par rapport au cas général vu ci-dessus, la colonne cantilever se caractérise par les propriétés suivantes :
∗ M=0
∗ H=0

La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :

y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx + δ


y ′(x ) = − Aω ⋅ sin ωx + Bω ⋅ cos ωx

Les constantes d’intégration Aet B sont déterminées par les conditions aux limites :

y(0 ) = 0 y ′(0) = 0 et y(h ) = δ


Soit :
A +δ = 0 1 0 1 A 0
Bω =0 soit : 0 ω 0 ⋅B = 0
A ⋅ cosωh + B ⋅ sinωh + δ = δ cosωh sinωh 0 δ 0

Les points de bifurcation d’équilibre s’obtiennent en écrivant la nullité du déterminant de ce système linéaire,

1 0 1
d’où : det 0 ω 0 =0 soit : cos ωh = 0
cosωh sinωh 0
π π
On conclut que les points de bifurcation sont donnés par : ωh = + kπ = (2k + 1) ⋅ ∀ k entier positif .
2 2
π2 π 2 EI
ω 2 h 2 = (2k + 1)2 ⋅ N k = (2k + 1)2 ⋅
N 2
Soit : = ⋅h et ∀ k entier positif
4 EI 4h 2
π 2 EI
D’où la charge critique de flambement donnée par la plus petite valeur de k, k = 0 : Nc =
4 h2

page II.4-2 -- 9
2.3.4 -- Colonne encastrée en pied, articulée en tête

Par rapport au cas général vu ci-dessus, la colonne encastrée en pied, articulée en tête, se caractérise par les propriétés
suivantes :

∗ M=0
∗ δ=0

La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :

y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx + ⋅ (h − x )


H
N
y ′(x ) = − Aω ⋅ sin ωx + Bω ⋅ cos ωx −
H
N

Les constantes inconnues A, B et H sont déterminées par les conditions aux limites :

y(0 ) = 0 y′(0 ) = 0 et y(h ) = 0


Soit :
H⋅h h
A + =0 1 0
N N A 0
H 1
Bω - =0 soit : 0 ω - ⋅B = 0
N N
A ⋅ cosωh + B ⋅ sinωh =0 cosωh sinωh 0 H 0

Les points de bifurcation d’équilibre s’obtiennent en écrivant la nullité du déterminant de ce système linéaire,

h
1 0
N
d’où : det 0 ω -
1
=0 soit : sin ωh − ωh ⋅ cos ωh = 0
N
cosωh sinωh 0

Soit : tgωh = ωh

page II.4-2 -- 10
On peut ‘’localiser’’ les solutions à partir des points d’intersection des deux courbes : y = tgx
y=x

La première racine positive de l’équation tgx = x vaut : x1 = 1, 43 ⋅ π


La charge critique est donc atteinte pour ω ⋅ h = 1, 43 ⋅ π

N c = ω 2 ⋅ EI =
(1,43)2 ⋅ π 2 ⋅ EI
Elle vaut :
h2

2.3.5 -- Colonne biencastrée

Par rapport au cas général vu ci-dessus, la colonne biencastrée se caractérise par les propriétés suivantes : δ=0

La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :

y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx + + ⋅ (h − x )


M H
N N
y ′(x ) = − Aω ⋅ sin ωx + Bω ⋅ cos ωx −
H
N

Les constantes inconnues A, B, M et H sont déterminées par les conditions aux limites :

y(0 ) = 0 y ′(0) = 0 y(h ) = 0 et y ′(h ) = 0


Soit :
M H⋅h
A + + =0
N N
H
Bω - =0
N
M
A ⋅ cosωh + B ⋅ sinωh + =0
N
H
− Aω ⋅ sin ωh + Bω ⋅ cos ωh − =0
N

page II.4-2 -- 11
Soit sous forme matricielle :

1 0 1N h N A 0
0 ω 0 −1 N B 0
⋅ =
cos ωh sin ωh 1N 0 M 0
− ω sin ωh ω cos ωh 0 −1 N H 0

Les points de bifurcation d’équilibre s’obtiennent en écrivant la nullité du déterminant de ce système linéaire,

1 0 1N h N
0 ω 0 −1 N
d’où : det =0
cos ωh sin ωh 1N 0
− ω sin ωh ω cos ωh 0 −1 N

ω
soit : det (α ) = − ⋅ [2 − 2 ⋅ cos ωh − ωh ⋅ sin ωh ] = 0
N2

Les racines sont : ωh = 2 kπ ∀ k entier positif


4 π 2 ⋅ EI
On en déduit : N k = ω 2 ⋅ EI = k 2 ⋅
h2
4 π 2 ⋅ EI
La valeur de la charge critique est la plus petite valeur de N k , elle vaut : Nc =
h2

2.3.6 -- Colonne biencastrée libre de se déplacer transversalement en tête

Par rapport au cas général vu ci-dessus, la colonne biencastrée, libre de se déplacer transversalement en tête, se
caractérise par les propriétés suivantes : H=0

La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :

y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx +


M

N
y ′(x ) = − Aω ⋅ sin ωx + Bω ⋅ cos ωx

Les constantes inconnues A, B, M et δ sont déterminées par les conditions aux limites :

y(0 ) = 0 y ′(0) = 0 y(h ) = δ et y ′(h ) = 0

page II.4-2 -- 12
Soit :
M
A + + δ = 0
N
Bω = 0
M
A ⋅ cosωh + B ⋅ sinωh + + δ = δ
N
− Aω ⋅ sin ωh + Bω ⋅ cos ωh = 0

Soit sous forme matricielle :

1 0 1N 1 A 0
0 ω 0 0 B 0
⋅ =
cos ωh sin ωh 1N 0 M 0
− ω sin ωh ω cos ωh 0 0 δ 0

Les points de bifurcation d’équilibre s’obtiennent en écrivant la nullité du déterminant de ce système linéaire,

1 0 1N 1
0 ω 0 0
d’où : det =0
cos ωh sin ωh 1N 0
− ω sin ωh ω cos ωh 0 0
0 ω 0
ω2
Soit en développant par rapport à la dernière colonne : det cos ωh sin ωh 1 N =0=− ⋅ sin ωh
N
− ω sin ωh ω cos ωh 0

soit : sin ωh = 0
Les racines sont : ωh = kπ ∀ k entier positif
π 2 ⋅ EI
On en déduit : N k = ω 2 ⋅ EI = k 2 ⋅
h2
π 2 ⋅ EI
La valeur de la charge critique est la plus petite valeur de N k , elle vaut : Nc =
h2

2.3.7 -- Colonne encastrée en pied, avec rappel élastique en tête de raideur K

Par rapport au cas général vu ci-dessus, la colonne encastrée en pied, articulée en tête, se caractérise par les propriétés
suivantes :

∗ M=0
∗ H = −K⋅δ

page II.4-2 -- 13
La solution générale de l’équation différentielle s’écrit :

K ⋅δ
y(x ) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx − ⋅ (h − x ) + δ
N
y′(x ) = − Aω ⋅ sin ωx + Bω ⋅ cos ωx + ⋅ δ
K
N

Les constantes inconnues A, B et δ sont déterminées par les conditions aux limites :

y(0) = 0 y ′(0 ) = 0 et y(h ) = δ


Soit :
⎛ Kh ⎞ Kh
A + δ ⋅ ⎜1 - ⎟=0 1 0 1−
⎝ N ⎠ N A 0
K K
Bω + ⋅δ = 0 soit : 0 ω ⋅B = 0
N N
A ⋅ cosωh + B ⋅ sinωh +δ = δ cosωh sinωh 0 δ 0

Les points de bifurcation d’équilibre s’obtiennent en écrivant la nullité du déterminant de ce système linéaire,

Kh
1 0 1−
N
K
d’où : det 0 ω =0
N
cosωh sinωh 0

⎛ Kh ⎞ K
soit : − ω ⋅ cos ωh ⋅ ⎜1 − ⎟ − ⋅ sin ωh = 0
⎝ N ⎠ N

ω ⋅ cos ωh = ⋅ (ωh ⋅ cos ωh − sin ωh )


K
soit :
N
K ⋅ h3 ⎡ ωh ⋅ cos ωh − sin ωh ⎤
En remplaçant N = ω 2 ⋅ EI , il vient : cos ωh = ⋅⎢ ⎥
EI ⎣⎢ (ωh )3 ⎦⎥

2.3.7.1 -- Pour K= 0 on retrouve le résultat de la colonne cantilever

π 2 EI
cos ωh = 0 et Nc =
4h 2

2.3.7.2 -- Pour K = infini, ressort infiniment raide matérialisant un point fixe en tête

On retrouve : ωh ⋅ cos ωh − sin ωh = 0

Soit : tgωh = ωh

La charge critique est atteinte pour ω ⋅ h = 1, 43 ⋅ π

N c = ω 2 ⋅ EI =
(1,43)2 ⋅ π 2 ⋅ EI
Elle vaut :
h2

page II.4-2 -- 14
2.4 -- Exemple 3, d’application de la méthode, poutre continue sur appuis élastiques

Soit une poutre de longueur 2L, articulée à ses 2 extrémités, maintenue en son milieu O par un ressort de raideur K.
Elle est soumise à ses extrémités à un effort normal de compression N.

2.4.1 -- Mise en équation

L’équation de la déformée est écrite dans le système d’axes Oxy, tel que dessiné ci-dessus.
La réaction du ressort vaut : R = − K ⋅ y( 0)
1
Les équations d’équilibre statique de la poutre donnent : ⋅ K ⋅ y( 0)
RA = R B =
2
On en déduit le moment de flexion dans la section banale de la poutre (conventions de la Résistance des Matériaux
dans le repère Oxy) :

1
∗ Travée AO (x<0) : M( x) = − N ⋅ y( x) + ⋅ K ⋅ y( 0) ⋅ ( L + x)
2
1
∗ Travée OB (x>0) : M( x) = − N ⋅ y( x) + ⋅ K ⋅ y( 0) ⋅ ( L − x)
2

L’équation différentielle de la déformée s’écrit :


1
∗ Travée AO (x<0) : M( x) = EI ⋅ y′′( x) = − N ⋅ y( x) + ⋅ K ⋅ y( 0) ⋅ ( L + x)
2
1
∗ Travée OB (x>0) : M( x) = EI ⋅ y′′( x) = − N ⋅ y( x) + ⋅ K ⋅ y( 0) ⋅ ( L − x)
2
N
En posant ω = , la solution générale s’écrit :
EI
K
∗ Travée AO (x<0) : y( x) = A ⋅ cos ωx + B ⋅ sin ωx + ⋅ y( 0) ⋅ ( L + x)
2N
K
y′( x) = −Aω ⋅ sin ωx + Bω ⋅ cos ωx + ⋅ y( 0)
2N
K
∗ Travée OB (x>0) : y( x) = C ⋅ cos ωx + D ⋅ sin ωx + ⋅ y( 0) ⋅ ( L − x)
2N
K
y′( x) = −Cω ⋅ sin ωx + Dω ⋅ cos ωx − ⋅ y( 0)
2N

page II.4-2 -- 15
2.4.2 -- Conditions aux limites

On constate qu’il existe 5 constantes inconnues, A, B, C, D, y( 0) . Elles sont données par les 5 conditions aux limites
suivantes :
∗ y( − L) = 0
∗ y( L) = 0
∗ ( )
y 0− = y( 0) , continuité de la déformée en O

∗ y(0 ) = y( 0) , continuité de la déformée en O


+

∗ y′( 0 − 0) = y′( 0 + 0) , continuité de la pente de la fibre moyenne de la poutre en O.


D’où :

(1) A ⋅ cos ωL − B ⋅ sin ωL = 0


(2) C ⋅ cos ωL + D ⋅ sin ωL = 0
K
(3) A+ ⋅ y( 0) ⋅ L = y( 0)
2N
K
(4) C+ ⋅ y( 0) ⋅ L = y( 0)
2N
K K
(5) B⋅ω + ⋅ y( 0) = D ⋅ ω − ⋅ y( 0)
2N 2N

En réordonnant comme suit les équations ci-dessus :

(1) A ⋅ cos ωL − B ⋅ sin ωL = 0


⎡ KL ⎤
(3) A+⎢ − 1⎥ ⋅ y( 0) = 0
⎣ 2N ⎦
K
(5) B ⋅ ω − D ⋅ ω + ⋅ y( 0) = 0
N
⎡ KL ⎤
(4) C+⎢ − 1⎥ ⋅ y( 0) = 0
⎣ 2N ⎦
(2) C ⋅ cos ωL + D ⋅ sin ωL = 0

En classant les constantes inconnues dans l’ordre :A, B, y( 0) ,C , D, ce système s’écrit sous forme matricielle :

cos ωL − sin ωL 0 0 0
⎡ KL ⎤ A 0
1 0 ⎢ 2N − 1⎥ 0 0
⎣ ⎦ B 0
K
0 ω 0 −ω ⋅ y( 0) = 0
N
⎡ KL ⎤ C 0
0 0 ⎢ 2N − 1⎥ 1 0
⎣ ⎦ D 0
0 0 0 cos ωL sin ωL

page II.4-2 -- 16
2.4.3 -- Points de bifurcation

Les points de bifurcation d’équilibre s’obtiennent en écrivant la nullité du déterminant du système, soit :

cos ωL − sin ωL 0 0 0
⎡ KL ⎤
1 0 ⎢ 2 N − 1⎥ 0 0
⎣ ⎦
K
det. 0 ω 0 −ω =0
N
⎡ KL ⎤
0 0 ⎢ 2 N − 1⎥ 1 0
⎣ ⎦
0 0 0 cos ωL sin ωL

⎡K ⎛ KL ⎞ ⎤
Soit, tous calculs faits : det α = sin ωL ⋅ ⎢ sin ωL − 2ω ⋅ ⎜ − 1⎟ ⋅ cos ωL⎥ = 0
⎣N ⎝ 2N ⎠ ⎦
On constate qu’il y a 2 familles de solutions :

2.4.3.1 -- famille 1

Elle correspond à : sin ωL = 0 Soit : ωL = kπ ∀ k entier positif


π2 ⋅ EI
On en déduit : N k = ω 2 ⋅ EI = k 2 ⋅
L2
π2 ⋅ EI
La valeur de la charge critique est la plus petite valeur de N k , elle vaut : Nc =
L2
Modes propres de flambement :
Les valeurs des constantes A, B, y( 0) ,C , D correspondant à sin ωL = 0 , sont :
∗ A=0
∗ C=0
∗ y( 0) = 0
∗ B = D quelconques.

Le mode propre correspondant est donc :


∗ Travée AO : y( x) = B ⋅ sin ωx
∗ Travée OB : y( x) = B ⋅ sin ωx avec B quelconque.

2.4.3.2 -- famille 2
K ⎛ KL ⎞
Elle correspond à : ⋅ sin ωL − 2ω ⋅ ⎜ − 1⎟ ⋅ cos ωL = 0
N ⎝ 2N ⎠
K ⎛ KL ⎞
Soit : ⋅ tgωL − 2ω ⋅ ⎜ − 1⎟ = 0
N ⎝ 2N ⎠
N
Soit : tgωL = ωL − 2 ω ⋅
K
⋅ (ωL )3
2EI
N = EI ⋅ ω 2 d’où : tgωL = ωL −
KL3

page II.4-2 -- 17
Résolution :

2 EI
Soit βπ la plus petite racine positive de l’équation tgx = x − ⋅ x 3 , la charge critique vaut :
3
KL
π 2 EI
N c = β2 ⋅ avec : 1 < β < 1,5
L2

2.5 -- Exemple 4, flambement d’une poutre bi-articulée d’inertie variable

L1 , E, I 1 L 2 , E, I 2

y1 y2
x1 x2
N A B

C N
A B
+

• Problème : force critique de flambement N c de la poutre à plan moyen, sur appuis simples, constituée de 2
tronçons droits d’inertie différentes I1 et I 2

• On adopte les conventions de signes de la R de M la fibre moyenne étant orientée de A vers B.


Pour le tronçon AB , les sollicitations et déplacements sont considérés dans le repère Ax1y1 .
Pour le tronçon CB , les sollicitations et déplacements sont considérés dans le repère Bx 2 y 2 .

2.5.1 -- Equation différentielle de la déformée

M (x ) = − N ⋅ y(x ) = EI ⋅ y′′(x ) ⇒ EI ⋅ y′′(x ) + N ⋅ y(x ) = 0


N
• Tronçon AC : EI1 ⋅ y1′′ + N ⋅ y1 = 0 k 12 = y1 = A1 ⋅ cos k 1 x + B1 ⋅ sin k 1 x
EI1
condition aux limites (1) : y1 (0) = 0 ⇒ A1 = 0 ⇒ y1 (x ) = B1 ⋅ sin k 1 x
y'1 (x ) = B1k 1 ⋅ cos k 1 x
N
• Tronçon BC : EI 2 ⋅ y ′2′ + N ⋅ y 2 = 0 k 22 = y 2 = A 2 ⋅ cos k 2 x + B 2 ⋅ sin k 2 x
EI 2
condition aux limites (1) : y 2 (0 ) = 0 ⇒ A2 = 0 ⇒ y 2 (x ) = B 2 ⋅ sin k 2 x
y' 2 (x ) = B 2 k 2 ⋅ cos k 2 x
• Les 2 inconnues de la déformée sont à ce stade B1 et B 2

page II.4-2 -- 18
2.5.2 -- Conditions aux limites communes aux 2 tronçons : continuité des déplacements en C

• Continuitè en C : y1 (L1 ) = y 2 (− L 2 ) et y'1 (L1 ) = y' 2 (− L 2 )

y1 (L1 ) = y 2 (−L 2 ) ⇒ B1 ⋅ sin k 1L1 = B 2 ⋅ sin (− k 2 L 2 ) = −B 2 ⋅ sin k 2 L 2


y'1 (L1 ) = y' 2 (−L 2 ) ⇒ B1k 1 ⋅ cos k 1L1 = B 2 k 2 ⋅ cos(− k 2 L 2 ) = B 2 k 2 ⋅ cos k 2 L 2

• soit les 2 conditions aux limites pour déterminer les inconnues B1 et B 2 :


B1 ⋅ sin k 1L1 + B 2 ⋅ sin k 2 L 2 = 0
B1k 1 ⋅ cos k 1L1 − B 2 k 2 ⋅ cos k 2 L 2 = 0

2.5.3 -- Condition de flambement

• Indétermination ⇒ déterminant = 0 ⇒ k 2 ⋅ sin k 1L1 ⋅ cos k 2 L 2 + k 1 ⋅ cos k 1L1 ⋅ sin k 2 L 2 = 0


tgk 1L1 tgk 2 L 2
⇒ + =0
k1 k2
N N
• k 12 = et k 22 = ⇒ k 12 ⋅ I1 = k 22 ⋅ I 2
EI1 EI 2
tgk 1L1 tgk 2 L 2
• D’où la condition de flambement : + =0 avec k 12 ⋅ I1 = k 22 ⋅ I 2
k1 k2

2.5.4 -- Application numérique


L1 = L 2 = L I 2 = 4 ⋅ I1 ⇒ k1 = 2 ⋅ k 2 = 2 ⋅ k
tg 2kL tgkL
la condition de flambement : + =0
2k k
tg 2u tgu
on pose u =kL + =0 u c plus petite racine positive : u c = 0,955317
2u u
u 2EI EI EI
N c = c 2 = 0,9126. 2 = 3,65. 1
L2 L2 L2
A comparer à :
π 2 EI1 EI1
- poutre de longueur 2L et d’inertie I1 N c1 = = 2,467.
(2L )2 L2
π 2 EI 2 EI 2
- poutre de longueur 2L et d’inertie I 2 Nc2 = = 2,467.
(2L )2 L2
N c = 1,48 ⋅ N c1 = 0,37 ⋅ N c 2

2.6 -- exercice 5, flambement d’une poutre en milieu élastique

p= .y(x)

y
N N
O E
x +

L
E, I

page II.4-2 -- 19
C’est le cas d’un pieu de fondation dans un sol homogène :
Le sol réagit sur le pieu suivant une charge répartie linéique transversale p(x ) = −λ ⋅ y(x )
Essais pressiométriques …

On ne tient compte que des déformations de flexion.

2.6.1 -- Equation différentielle de la déformée

• Avec les conventions de signes de la R de M dans l’orientation choisie de la fibre moyenne :


x
M (x ) = − N ⋅ y(x ) −
∫0 λ ⋅ y(ξ) ⋅ (x − ξ) ⋅ dξ
d x x ∂f d x x
dx a∫f (x, ξ ) ⋅ dξ =
a ∂x ∫dξ + f (x, x ) ⇒
dx 0 ∫ ∫
λ ⋅ y(ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ = λ ⋅ y(ξ ) ⋅ dξ
0
d2 x

dx 2 0 ∫ λ ⋅ y(ξ) ⋅ (x − ξ) ⋅ dξ = λ ⋅ y(x )
d 2M
⇒ = − N ⋅ y′′ − λ ⋅ y
dx 2
x
• EI ⋅ y′′(x ) = M (x ) = − N ⋅ y(x ) −
∫0 λ ⋅ y(ξ) ⋅ (x − ξ) ⋅ dξ
d4y d 2M
• EI ⋅ = = − N ⋅ y′′ − λ ⋅ y
dx 4 dx 2
d4y d2y
• La déformée y(x) est l’intégrale de l’équation différentielle : EI ⋅
+λ⋅y = 0 (1)+N
dx 4 dx 2
C’est une équation différentielle homogène (sans second membre) linéaire du 4 ième ordre à cofficients constants.

2.6.2 -- Résolution de principe de l’équation différentielle de la déformée (équa diff (1))

• L’intégrale générale de l’équa diff (1) est la combinaison linéaire de 4 intégrales particulières indépendantes.

y(x ) = C1 ⋅ y1 (x ) + C 2 ⋅ y 2 (x ) + C 3 ⋅ y 3 (x ) + C 4 ⋅ y 4 (x )
d2y
Les 4 constantes d’intégration sont données par les 4 conditions aux limites : y et nuls pour x = 0 et x = L.
dx 2
• On recherche les 4 solutions particulières de la forme : y(x ) = e r⋅x
Equation caractéristique : EI ⋅ r 4 + N ⋅ r 2 + λ = 0 (2)
Equation algébrique à coefficients réels positifs (EI, N et λ > 0)
On cherche les 4 racines ( r1 , r2 , r3 , r4 ) de cette équation (2) sur le corps des complexes.
• On pose : t = r 2 et on considère l’équation algébrique à coeff réels positifs : EI ⋅ t 2 + N ⋅ t + λ = 0 (3)
Soit ( t 1 , t 2 ) les racines complexes de (3)
On pose : ∆ = N 2 − 4λ ⋅ EI

2.6.3 -- Résolution et recherche du flambement dans l’hypothèse 1 : ∆ = N 2 − 4λ ⋅ EI < 0 c’est à


dire N 2 < 4λ ⋅ EI

∆ <0 les racines t 1 , t 2 de l’équation (3) sont complexes conjugués :


− N +i⋅ − ∆ − N −i⋅ − ∆
t1 = t2 =
2EI 2EI

2.6.3.1 -- Rappel , racine nième d’un nombre complexe


• racine nième d’un nombre complexe a = ρ ⋅ e iθ = ρ ⋅ (cos θ + i ⋅ sin θ )

page II.4-2 -- 20
n a = n ρ ⋅ e iθ n = n ρ ⋅ ⎛ cos θ + 2kπ + i ⋅ sin θ + 2kπ ⎞ = n ρ ⋅ ⎡cos⎛ θ + 2kπ ⎞ + i ⋅ sin ⎛ θ + 2kπ ⎞⎤
⎜ ⎟ ⎢ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎥
⎝ n n ⎠ ⎣ ⎝n n ⎠ ⎝n n ⎠⎦
Il y a « n » racines nième distinctes complexes k variant de 0 à (n-1) ou bien de 1 à n.

• 2 a = 2 ρ ⋅ e iθ 2 = 2 ρ ⋅ ⎡cos⎛ θ + 2kπ ⎞ + i ⋅ sin ⎛ θ + 2kπ ⎞⎤


En particulier, racine carrée : ⎢ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎥
⎣ ⎝2 2 ⎠ ⎝2 2 ⎠⎦
2 racines carrées :
imag a

2
2 a

/2
réel
2
a

« a » étant un complexe donné, l’équation complexe z = 2 a présente 2 solutions :


z1 = α + i ⋅ β z 2 = −α − i ⋅ β
• Racines carrées de 2 nombres complexes conjugués « a » et « a » :
imag a

2 2
a 2 a

/2
réel
2
a 2
a

l’équation complexe z = 2 a présente 2 solutions : α + i ⋅β −α − i ⋅ β


l’équation complexe z = 2 a présente 2 solutions : α − i ⋅β −α + i ⋅ β

2.6.3.2 -- racines ( r1 , r2 , r3 , r4 ) de l’équation cara. (2) et intégrales particulières de l’équa diff


(1)

⇒ r1 = 2 t 1 = α + i ⋅ β r2 = 2 t 1 = − α − i ⋅ β
__ 2 __
t 2 = t1 ⇒ r3 = 2 t 2 = t 1 = 2 t 1 = α − i ⋅ β r4 = 2 t 2 = −α + i ⋅ β
Les 4 intégrales particulières indep de (1) sont de la forme :
e αx cos(βx ) e αx sin (βx ) e −αx cos(βx ) e −αx sin (βx )

2.6.3.3 -- Intégrale générale de l’équa diff (1), conditions aux limites

L’intégrale générale de (1) est de la forme :


y(x ) = C1 ⋅ e αx cos(β x ) + C 2 ⋅ e αx sin (β x ) + C 3 ⋅ e −αx cos(β x ) + C 4 ⋅ e −αx sin (β x )
y ′(x ) = (αC1 + βC 2 ) ⋅ e αx cos(β x ) + (αC 2 − βC1 ) ⋅ e αx sin (βx ) + (βC 4 − αC 3 ) ⋅ e −αx cos(βx ) + (− αC 4 − β C 3 ) ⋅ e −αx sin (βx )
y ′(x ) = D1 ⋅ e αx cos(β x ) + D 2 ⋅ e αx sin (βx ) + D 3 ⋅ e −αx cos(β x ) + D 4 ⋅ e −αx sin (βx )
y′′(x ) = (αD1 + β D2 ) ⋅ eαx cos(βx ) + (αD 2 − β D1 ) ⋅ eαx sin (β x ) + (β D4 − αD3 ) ⋅ e−αx cos(β x ) + (− αD 4 − βD3 ) ⋅ e−αx sin (β x )

page II.4-2 -- 21
Condition aux limites y(0 ) = 0 ⇒ C1 + C 3 = 0
Condition aux limites y ′′(0 ) = 0 ⇒ (αD1 + βD2 ) + (βD4 − αD3 ) = 0
α(αC1 + βC2 ) + β(αC2 − β C1 ) − α(β C4 − αC3 ) + β(− αC4 − β C3 ) = 0
( )
α 2 − β 2 (C1 + C 3 ) + 2αβ(C 2 − C 4 ) = 0
C2 − C4 = 0
[ ] [ ]
y(x ) = C1 ⋅ e αx − e − αx cos (β x ) + C 2 ⋅ e αx + e − αx sin (β x ) = A 1sh (αx ) cos (β x ) + A 2 ch (αx ) sin (β x )

y(x ) = A 1sh (αx ) cos (β x ) + A 2 ch (αx ) sin (β x ) avec A1 = 2C1 A 2 = 2C 2

y ′(x ) = [αA1 + β A 2 ]ch (αx ) cos(β x ) + [− β A1 + αA 2 ]sh (αx ) sin (β x )

[ ( ) ] [ (
y ′′(x ) = A1 α 2 − β 2 + 2αβ A 2 sh (αx ) cos(β x ) + A 2 α 2 − β 2 − 2αβ A1 ch (αx ) sin (βx ) ) ]
Condition aux limites y(L ) = 0 ⇒ A 1sh (α L ) cos (β L ) + A 2 ch (αL ) sin (β L ) = 0
Condition aux limites y ′′(L ) = 0 ⇒
[A (α
1 ) 2 ] 2 [ ( 1 ) ]
2 − β 2 + 2αβ A sh (αL ) cos(β L ) + A α 2 − β 2 − 2αβ A ch (αL ) sin (βL ) = 0

Ces 2 dernières conditions aux limites constituent un système linéaire homogène des inconnues A1 et A 2

2.6.3.4 -- Condition de flambement

La condition de flambement s’écrit : déterminant du système = 0


⇒ [ ( ) ] [ (
A1 A 2 α 2 − β 2 − 2αβ A1 − A 2 A1 α 2 − β 2 + 2αβ A 2 = 0 ) ]
⇒ 2αβ(A + A ) = 0
2
1
2
2
⇒ A1 = A 2 = 0 ⇒ C1 = C 2 = 0
Il n’y a donc pas de solution non nulle ( y(x ) = 0 ∀ x ) le flambement est donc impossible.
Dans l’hypothèse : ∆ = N 2 − 4λ ⋅ EI < 0, c'est-à-dire N 2 < 4λ ⋅ EI , le flambement est impossible.

2
2.6.4 -- Résolution et recherche du flambement dans l’hypothèse 2 : ∆ = N − 4λ ⋅ EI > 0, c'est-à-
2
dire N > 4λ ⋅ EI

2.6.4.1 -- racines ( r1 , r2 , r3 , r4 ) de l’équation cara. (2) et intégrales particulières de l’équa diff


(1)

∆ > 0 les racines t 1 , t 2 sont réelles et négatives ( N > N 2 − 4λ ⋅ EI ) :


−N+ ∆ −N− ∆
t1 = t2 =
2EI 2EI
⇒ r1 = i ⋅ − t 1 r2 = −i ⋅ − t 1 r3 = i ⋅ − t 2 r4 = −i ⋅ − t 2

Les 4 intégrales particulières indep de l’équa diff (1) sont :


( )
cos − t 1 ⋅ x = cos k 1 x ( )
sin − t 1 ⋅ x = sin k 1 x ( )
cos − t 2 ⋅ x = cos k 2 x ( )
sin − t 2 ⋅ x = sin k 2 x
En posant : k1 = − t1 k2 = − t2

2.6.4.2 -- Intégrale générale de l’équa diff (1), conditions aux limites

• y(x ) = C1 cos k 1 x + C 2 sin k 1 x + C 3 cos k 2 x + C 4 sin k 2 x


y ′(x ) = − k 1C1 sin k 1 x + k 1C 2 cos k 1 x − k 2 C 3 sin k 2 x + k 2 C 4 cos k 2 x
y ′′(x ) = − k 12 C1 cos k 1 x − k 12 C 2 sin k 1 x − k 22 C 3 cos k 2 x − k 22 C 4 sin k 2 x

page II.4-2 -- 22
• Conditions aux limites
Condition aux limites y(0 ) = 0 ⇒ C1 + C 3 = 0
Condition aux limites y ′′(0 ) = 0 ⇒ k 12 C1 + k 22 C 3 = 0
⇒ C1 = C 3 = 0
⇒ y(x ) = C 2 sin k 1 x + C 4 sin k 2 x
y ′′(x ) = − k 12 C 2 sin k 1 x − k 22 C 4 sin k 2 x

Condition aux limites y(L ) = 0 ⇒ k1L = m1 ⋅ π C 2 sin k 1L + C 4 sin k 2 L = 0


Condition aux limites y ′′(L ) = 0 ⇒ − k 12 C 2 sin k 1L − k 22 C 4 sin k 2 L = 0

2.6.4.3 -- Condition de flambement

• La condition de flambement s’écrit : déterminant du système = 0 soit : (k12 − k 22 )⋅ sin k1L ⋅ sin k 2 L = 0
−N+ ∆ −N− ∆
Avec : k1 = − t1 k2 = − t2 t1 = t2 =
2EI 2EI
∆≠0 ⇒ t1 ≠ t 2 ⇒ k1 ≠ k 2
D’où : (k12 − k 22 )⋅ sin k1L ⋅ sin k 2 L = 0 ⇒
k 1L = m1 ⋅ π ou k 2L = m2 ⋅ π avec : m1 et m 2 entiers

2.6.4.4 -- Effort critique de flambement

• Rappel : L’équation caractéristique : EI ⋅ r 4 + N ⋅ r 2 + λ = 0 (2) a pour racines :


r1 = i ⋅ − t 1 = i ⋅ k 1 r 2 = − i ⋅ − t 1 = −i ⋅ k 1 r3 = i ⋅ − t 2 = i ⋅ k 2 r 4 = −i ⋅ − t 2 = −i ⋅ k 2

• m1 et m 2 satisfont donc l’équation : EI ⋅ r 4 + N ⋅ r 2 + λ = 0 avec r = i ⋅
L
m4π4 m2π2
Soit : EI ⋅ − N⋅ +λ = 0 cette équation donne l’effort critique de flambement :
L4 L2
⎧⎪ m2π2 L2 ⎫⎪
N crit = minimum de ⎨EI ⋅ +
+λ⋅ ⎬ pour m ∈ N ensemble des nombres entiers positifs.
⎪⎩ L2 m π ⎪⎭
2 2

π 2 EI λ ⋅ L2
En posant : a = et b=
L2 π2
⎧ b ⎫ +
N crit = minimum de ⎨a ⋅ m 2 + ⎬ pour m ∈ N ensemble des nombres entiers positifs.
2
⎩ m ⎭
• Remarque :
b
Considérons la fonction y = a⋅x2 + avec a et b >0
x2
C’est une fonction paire que l’on peut étudier pour x ∈ [0,+∞[

y ′(x ) = 2ax − y ′(x ) = 0 pour


2b b
x = ±4
x3 a
Variation sur x ∈ [0,+∞[ :
4
x b/a
8

0 +
y'(x) _ +
0
y min =
8
8

y(x) + 2 +
2 ab

page II.4-2 -- 23
2.6.4.5 -- Mode de flambement

L’équation de la déformée est : y(x ) = C 2 sin k 1 x + C 4 sin k 2 x


Les conditions aux limites qui donnent C 2 et C 4 sont : C 2 sin k 1L + C 4 sin k 2 L = 0
− k 12 C 2 sin k 1L − k 22 C 4 sin k 2 L = 0

La condition de flambement s’écrit : det = 0 soit : k1L = m1 ⋅ π ou k 2L = m2 ⋅ π avec : m1 et m 2 entiers


• Supposons : k1L = m ⋅ π
⇒ sin k1L = 0 ⇒ C4 = 0
mπx
⇒ déformée : y(x ) = C 2 sin k1x = C 2 sin qui est le mode de flambement.
L
• Supposons : k 2L = m ⋅ π
⇒ sin k 2 L = 0 ⇒ C2 = 0
mπx
⇒ déformée : y(x ) = C 4 sin k 2 x = C 4 sin qui est le mode de flambement.
L

• En conclusion, dans tous les cas :


⎧⎪ m2π2 L2 ⎫⎪ +
N crit = minimum de ⎨EI ⋅ +λ⋅ ⎬ pour m ∈ N ensemble des nombres entiers positifs.
⎪⎩ L2 m π ⎪⎭
2 2

mπx
Et le mode de flambement est : y(x ) = C ⋅ sin
L

2.6.5 -- Exemple numérique

Soit un pieu métallique bi-articulé de longueur L = 40 m, vertical, dans un sol homogène de coefficient de réaction
transversal « λ » (le sol réagit sur le pieu suivant une charge répartie linéique transversale p(x ) = −λ ⋅ y(x ) ).

Les unités retenues sont : longueur : mètre « m »


Force : méga-newton = 106 newton « MN » (1 MN = environ 100 tonnes)
Pression : méga-pascal = méga newton / m2 « MPA »

Acier du pieu :
module de déformation longitudinal est : E = 2 ⋅ 105 MPA (MN/m2 = méga newton / m2 = méga-pascal)

comportement du sol :
Le coefficient de réaction transversale du sol est « λ » 0,1 MPA < λ < 1 MPA

Caractéristiques mécaniques de la section droite du pieu :


Le pieu est un tube creux de diamêtre 0,3 m environ et de 0.02 m d’épaisseur environ.
Aire de la section droite : S = 2 ⋅ 10 −2 m 2 ( 2π ⋅ r ⋅ e )
Inertie de la section : I = 3 ⋅ 10 −4 m 4 ( π ⋅ r3 ⋅ e )

On pourra comparer les efforts critiques de flambement trouvés avec l’effort de flambement d’un poteau bi-articulé
π2EI
libre transversalement : a = =0,37 MN
L2

2.6.5.1 -- Hypothèse (1) du comportement du sol : λ = 0,1 MPA

• Pour N 2 < 4λ ⋅ EI soit N < 4λ ⋅ EI = 4,9 MN , le flambement est impossible.


π2EI λ ⋅ L2
• a= = 0,37 MN b= = 16,2 MN
L2 π2

page II.4-2 -- 24
• y min = 2 ab =2,45 MN
⎧ b ⎫ +
• N crit = minimum de ⎨a ⋅ m 2 + ⎬ pour m ∈ N ensemble des nombres entiers positifs.
2
⎩ m ⎭
N crit = 5,13 MN pour m = 3
mπx
• Mode de flambement : y(x ) = C ⋅ sin
L

2.6.5.2 -- Hypothèse (2) du comportement du sol : λ = 1 MPA

• Pour N 2 < 4λ ⋅ EI soit N < 4λ ⋅ EI = 15 ,5 MN , le flambement est impossible.


π2EI λ ⋅ L2
• a= = 0,37 MN b= = 162 MN
L2 π2
• y min = 2 ab =15,5 MN
⎧ b ⎫ +
• N crit = minimum de ⎨a ⋅ m 2 + ⎬ pour m ∈ N ensemble des nombres entiers positifs.
⎩ m2 ⎭
N crit = 15,73 MN pour m = 5
mπx
• Mode de flambement : y(x ) = C ⋅ sin
L

page II.4-2 -- 25
2.7 -- Exercice 6, portique encastré
L
E, J
N N
B B'

H E, I

A A'

Problème : calculer la force critique de flambement N pour les 2 modes de flambement suivants :
- mode (1) : la membrure supérieure BB’ ne peut pas se déplacer horizontalement,
- mode (2) : la membrure supérieure peut se déplacer horizontalement.

Dans la suite, on adopte les notations suivantes :


- ωB et ωB' les rotations des nœuds B et B’ comptées positives telles que représentées ci-dessous,
- M B et M B' les moments fléchissants actions des nœuds B et B’ sur les membrures AB, BB’ et A’B’ et
comptés positifs tels que représentés ci-dessous.
- Les réactions d’appui en A et A’ telles que représentées ci-dessous.
N N
B B'
MB MB'
MB MB'

A H A H A' A'

RA R A'

MA MA'
Dans tous les cas : H A + H A' = 0

2.7.1 -- Analyse préalable au premier ordre de la membrure horizontale supérieure, expression


de ωB et ωB' en fonction des moments aux extrémités M B et M B'

B B'

MB MB'
+

On ne tient compte que des déformations de flexion.

Pour les sollicitations, on adopte les conventions de signes de la R de M en orientant la fibre moyenne de B vers B’.

page II.4-2 -- 26
- effet de M B :
Sollicitations de flexion

B M(x) m (x) m ' (x)


B' MB -1 +1
MB MB _
MB' =0 + +
=1 '=1
+ + +

L M(x ) ⋅ m ϕ (x ) 1 ⎡ L 2⎤ M ⋅L
ωB =
∫0 EJ
⋅ dx = − ⋅ ⎢M B ⋅ ⋅ ⎥ = − B
EJ ⎣ 2 3⎦ 3EJ
L M (x ) ⋅ m ϕ' (x ) 1 ⎡ L 1⎤ M ⋅ L
ωB' =
∫0 EJ
⋅ dx = ⋅ MB ⋅ ⋅ ⎥ = B
EJ ⎢⎣ 2 3⎦ 6EJ

- effet de M B' :
Sollicitations de flexion

B M(x) m (x) m ' (x)


B' MB' -1 +1
MB=0 _
MB' + MB' +
=1 '=1
+ + +

L M(x ) ⋅ m ϕ (x ) 1 ⎡ L 1⎤ M ⋅L
ωB =
∫0 EJ
⋅ dx = − ⋅ M B' ⋅ ⋅ ⎥ = − B'
EJ ⎢⎣ 2 3⎦ 6EJ
L M (x ) ⋅ m ϕ' (x ) 1 ⎡ L 2⎤ M ⋅ L
ωB' =
∫0 EJ
⋅ dx = ⋅ M B' ⋅ ⋅ ⎥ = B'
EJ ⎢⎣ 2 3⎦ 3EJ

- superposition, effet de M B + M B' :


B B'

MB MB'
+

M B ⋅ L M B' ⋅ L M B ⋅ L M B' ⋅ L
ωB = − − ω B' = +
3EJ 6EJ 6EJ 3EJ

2.7.2 -- Mode (1)

N N
B
B'

A A'

page II.4-2 -- 27
N N
B B'
MB MB'
MB MB'

y A H A H A' A'

RA R A'

MA MA'

2.7.2.1 -- Conséquences du mode de flambement

• la symétrie du mode de flambement ⇒ ωB' = −ωB M B = M B'


M A = M A' R A = R A' = N H A = H A'
M B ⋅ L M B' ⋅ L M ⋅L
• ⇒ ωB = − − =− B
3EJ 6EJ 2EJ
MB − MA
• Equilibre de la membrure AB ⇒ MA + H ⋅ HA − MB = 0 ⇒ HA =
H

2.7.2.2 -- Equation différentielle de la déformée de la membrure AB

• La fibre moyenne, Ax, de la membrure AB a pour origine A et est orientée de A vers B.

• La déformée y(x) de la membrure est considérée dans le repère Axy

• M(x) le moment de flexion dans la membrure verticale AB, avec les conventions R de M et l’orientation de la
fibre moyenne choisie : M(x ) = M A + x ⋅ H A − R A ⋅ y(x ) = M A +
(M B − M A ) ⋅ x − N ⋅ y
H
• Equation différentielle de la déformée : M(x ) = EI ⋅ y′′ = M A +
(MB − MA )
⋅x − N⋅y
H
Soit : EI ⋅ y′′ + N ⋅ y = M A +
(M B − M A ) ⋅ x
H

2.7.2.3 -- intégrale et conditions aux limites


M A (M B − M A )
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx +
N
• en posant k 2 = + ⋅x
EI N N⋅H

y' (x ) = −Ak ⋅ sin kx + Bk ⋅ cos kx +


(M B − M A )
N⋅H
Les 4 inconnues sont :
- les 2 constantes d’intégration A et B
- et les 2 moments de flexion M A et M B
MB ⋅ L
• les conditions aux limites sont : y(0) = 0 y' (0) = 0 y(H ) = 0 y' (H ) = ωB = −
2EJ
on pose : u =k⋅H

y(0) = 0
MA
⇒ A=−
N
MA − MB MA − MB
y' (0 ) = 0 ⇒ B= =
k⋅N⋅H u⋅N

page II.4-2 -- 28
M A (M B − M A )
y(H ) = 0
M
⇒ 0 = A ⋅ cos u + B ⋅ sin u + + = A ⋅ cos u + B ⋅ sin u + B
N N N


MA
⋅ cos u +
(MA − MB )
⋅ sin u +
MB
=0
N u⋅N N
M A ⋅ (sin u − u ⋅ cos u ) + M B ⋅ (u − sin u ) = 0

y' (H ) = ωB = −
MB ⋅ L
⇒ − Ak ⋅ sin u + Bk ⋅ cos u +
(M B − M A ) = − M B ⋅ L
2EJ N⋅H 2EJ
k ⋅ MA
⋅ sin u +
(MA − MB )
k ⋅ cos u +
(MB − MA )
=−
MB ⋅ L
N u⋅N N⋅H 2EJ
⎛ L⋅H ⎞
M A ⋅ (u ⋅ sin u + cos u − 1) + M B ⋅ ⎜1 − cos u + ⋅ N⎟ = 0
⎝ 2 EJ ⎠
u 2 ⋅ EI ⎛ I⋅L ⎞
N= ⇒ M A ⋅ (u ⋅ sin u + cos u − 1) + M B ⋅ ⎜1 − cos u + ⋅ u2 ⎟ = 0
H2 ⎝ 2 ⋅ J ⋅ H ⎠

2.7.2.4 -- Condition de flambement

Déterminant = 0 ⇒
I⋅L
condition de flambement : (sin u − u cos u ) ⋅ ⎛⎜1 − cos u + ⎞
⋅ u 2 ⎟ − (u ⋅ sin u + cos u − 1) ⋅ (u − sin u ) = 0
⎝ 2⋅J⋅H ⎠
I⋅L
soit : 2 ⋅ (1 − cos u ) − u ⋅ sin u + ⋅ u ⋅ (sin u − u cos u ) = 0
2⋅J⋅H
2⋅J⋅H
qu’on met sous la forme : ⋅ [2 ⋅ (1 − cos u ) − u ⋅ sin u ] = u ⋅ (u cos u − sin u )
I⋅L

2.7.2.5 -- effort critique de flambemenrt

• si u c est la plus petite racine positive de la condition de flambement précédente, l’effort critique de flambement
vaut :
u 2 ⋅ EI
N crit = c
H2
On pose : y1 = 2 ⋅ (1 − cos u ) − u ⋅ sin u y 2 = u ⋅ (u cos u − sin u )
2⋅J⋅H
u c est donc la plus petite racine positive de l’équation : ⋅ y1 = y 2
I⋅L
Un tableur, EXCEL ou équivalent, permet de rapidement tracer les graphes des 2 fonctions y1 et y 2
2⋅J⋅H u 2 ⋅ EI 22,94 ⋅ EI
On obtient ainsi la solution pour =1 u c = 4,79 N crit = c =
I⋅L H2 H2

page II.4-2 -- 29
y
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

50 6,43
39,96
40

30

20 uc = 4,79
6,62
10 y1
7,73 u
0
4,49 6,28
-10

-20 3,405
-10,31
-30

-40

-50

-60

-70

-80 y2
-90

-100

2⋅J⋅H
• Pour une valeur ≠ 1 , on obtient la solution en réalisant, sur le graphe de la fonction y1 , une homothétie de
I⋅L
2⋅J⋅H
direction parallèle à Oy et de rapport positif .
I⋅L
Dans cette transformation, les « zéros » des 2 graphes sont conservés ainsi que les abscisses des extréma.
Quand le rapport (positif) d’homothétie balaie toutes les valeurs possibles comprises entre 0 et +∞ , l’abscisse u c
2⋅J⋅H
du point d’intersection des 2 graphes ( ⋅ y1 et y 2 ) varie entre les 2 premiers « zéros » 4,49 et 6,28
I⋅L
2⋅J⋅H
En conséquence, en fonction du paramêtre , l’effort critique de flambement varie entre :
I⋅L
u 2 ⋅ EI 20,16 ⋅ EI 2⋅J⋅H
- u c = 4,49 N crit = c = pour =0
H2 H2 I⋅L
Remarque :
on retrouve l’effort critique de flambement d’une poutre encastrée à une extrémité er articulée à l’autre,
dont la condition de flambement s’écrit : sin u − u ⋅ cos u = 0

soit : tgu = u u = 1,43 ⋅ π N crit =


u 2 ⋅ EI
=
(1,43)2 π2EI
H2 H2
u 2 ⋅ EI 39,44 ⋅ EI 2⋅J⋅H
- u c = 6,28 N crit = c = pour = +∞
H2 H2 I⋅L
Remarque :
4π 2 EI
on retrouve l’effort critique de flambement d’une poutre biencastrée : N crit =
H2

page II.4-2 -- 30
2.7.3 -- Mode (2)
La membrure horizontale supérieure peut se déplacer horizontalement.
N N
B B'

A A'

N N
B B'
MB MB'

MB MB'

y A H A H A' A'

RA R A'

MA MA'

2.7.3.1 -- Conséquences du mode de flambement

• « L’anti-symétrie » du mode de flambement ⇒ ωB' = ωB M B = − M B'


M A = −M A' R A = R A' = N
H A + H A' = 0 ⇒ H A = H A ' = 0 ⇒ l’effort tranchant est nul dans chacune des 2 membrures verticales
M B ⋅ L M B' ⋅ L M ⋅L
• ⇒ ωB = − − =− B
3EJ 6EJ 6EJ
• Equilibre de la membrure AB, moment en A = 0 ⇒ M B + N ⋅ y(H ) − M A = 0

2.7.3.2 -- Equation différentielle de la déformée de la membrure AB

• La fibre moyenne, Ax, de la membrure AB a pour origine A et est orientée de A vers B.

• La déformée y(x) de la membrure est considérée dans le repère Axy

• M(x) le moment de flexion dans la membrure verticale AB, avec les conventions R de M et l’orientation de la
fibre moyenne choisie : M(x ) = M A − N ⋅ y(x )
On note : M(H ) = M B = M A − N ⋅ y(H )
• Equation différentielle de la déformée : M(x ) = EI ⋅ y′′ = M A − N ⋅ y
Soit : EI ⋅ y′′ + N ⋅ y = M A

2.7.3.3 -- intégrale et conditions aux limites

y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx +


N MA
• en posant k 2 =
EI N
y' (x ) = −Ak ⋅ sin kx + Bk ⋅ cos kx

page II.4-2 -- 31
Les 3 inconnues sont :
- les 2 constantes d’intégration A et B
- et le moment de flexion M A
MB ⋅ L
• les conditions aux limites sont : y(0) = 0 y' (0) = 0 y' (H ) = ωB = −
6EJ
on pose : u =k⋅H
y(0) = 0
MA
⇒ A=−
N
y' (0 ) = 0 ⇒ B=0

y(x ) = ⋅ (1 − cos kx )
MA

N
Il ne reste qu’une inconnue : M A fournie par la dernière condition aux limites :

y' (H ) = ωB = − B
M ⋅ L (N ⋅ y(H ) − M A ) ⋅ L
= ⇒
M
k ⋅ A ⋅ sin u =
(N ⋅ y(H ) − M A ) ⋅ L = − M A ⋅ L ⋅ cos u
6EJ 6EJ N 6EJ 6EJ
⎡ k sin u L cos u ⎤ ⎡ NL ⎤
MA ⋅ ⎢ + ⎥ =0 M A ⋅ ⎢ tgu + =0
⎣ N 6EJ ⎦ ⎣ 6kEJ ⎥⎦
u 2 ⋅ EI ⎡ I⋅L ⎤
N= ⇒ M A ⋅ ⎢ tgu + ⋅ u⎥ = 0
H2 ⎣ 6⋅J⋅H ⎦

2.7.3.4 -- Condition de flambement

Déterminant = 0 ⇒
I⋅L
condition de flambement : tgu + ⋅u =0
6⋅J⋅H

2.7.3.5 -- effort critique de flambemenrt

• si u c est la plus petite racine positive de la condition de flambement précédente, l’effort critique de flambement
u 2 ⋅ EI
vaut : N crit = c
H2
y(u)
y(u) = tgu

/2 u c 3 /2 u
2

y(u) = - (I.L/6J.H).u

page II.4-2 -- 32
π
• On constate que dans tous les cas : < uc < π
2
π I⋅L
- uc = ⇒ →∞ ⇒ J→0 on retrouve la force critique de flambement
2 6⋅J⋅H
π 2 EI
d’une poutre console : N crit =
4H 2
I⋅L
- uc = π ⇒ =0 ⇒ J→∞ on retrouve la force critique de flambement
6⋅J⋅H
π 2 EI
d’une poutre bi-encastrée dont l’une des extré mités peut se déplacer pazr rapport à l’autre : N crit =
H2
• Dans cette hypothèse où la membrure supérieure est libre horizontalement, il est sûr que ce mode de flambement
se produit avant le mode (1) symétrique précédent, car la structure est moins bridée, elle comporte plus de degrés
de liberté et donc est moine stable.
2⋅J⋅H
On le constate pour =1 :
I⋅L
u 2 ⋅ EI 22,94 ⋅ EI
- pour le mode (1) : u c = 4,79 N crit = c =
H2 H2
u 2 ⋅ EI 6,05 ⋅ EI
- pour le mode (2) : u c = 2,46 N crit = c =
H2 H2

page II.4-2 -- 33
3 -- EXTENSION DE LA METHODE DES FORCES DANS LE CALCUL AU SECOND ORDRE

3.1 -- problème

• Considérons un élément OE de poutre droite à plan moyen, élément d’une structure globale en équilibre sous un
chargement donné.
Dans la structure en équilibre, la poutre est non chargée entre O et E.
La fibre moyenne OE = Ox est orientée de O vers E.
Les sollicitations dans la poutre OE dans la structure globale en équilibre sont prises avec les conventions de
signes de la R de M sur cette orientation de la fibre moyenne.
Les déplacements translations et rotations des sections droites de la poutre OE sont considérés dans le repère
orthonormé Oxyz, repère local de la section droite O de la poutre (Oxy plan moyen de la poutre).

structure à vide
y
x L, E, I
O E
+

ME
M0 NE
+
0 VE E
N0 uE
V0 v0 vE
u0 structure en charge

⎡ N0 ⎤
• Dans la structure en équilibre, les sollicitations dans la section droite O de la poutre OE sont ⎢⎢ V0 ⎥⎥ et dans la
⎢⎣M 0 ⎥⎦
⎡ NE ⎤
section droite E ⎢⎢ VE ⎥⎥
⎢⎣M E ⎥⎦
L’équilibre statique de l’élément OE ⇒ N0 − NE = 0 ⇒ N0 = N E = N
V0 − VE = 0 ⇒ V0 = VE

• Dans la structure en équilibre, les déplacements (translation + rotation),


⎡u0 ⎤
de la section droite O de la poutre OE sont : ⎢⎢ v0 ⎥⎥
⎢⎣ω0 ⎥⎦
⎡uE ⎤
de la section droite E de la poutre OE sont : ⎢⎢ v E ⎥⎥
⎢⎣ωE ⎥⎦
On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant ⇒ u0 = uE

• Le problème est d’exprimer ω0 et ωE en fonction des autres déplacements et des sollicitations en O et E, au


premier ordre et au second ordre en prenant en compte les effets du second ordre de l’effort normal N sur la
flexion.

page II.4-2 -- 34
3.2 -- Analyse au premier ordre

On superpose 2 états d’équilibre de la poutre droite à plan moyen OE :

Etat(1) : efforts appliqués M 0 et M E Etat(2) : déplacements imposés v 0 et v E


(2) (2)
(1) 0 E
(1)
0 E

M0 ME +
vE
+ v0

3.2.1 -- Etat (1)


On ne tient compte que des déformations de flexion.

- effet de M 0 :
Sollicitations de flexion

0 E
M(x) m (x) m ' (x)
M0 -1 +1
M0 M0 _
ME =0 + +
=1 '=1
+ + +

L M (x ) ⋅ m ϕ (x ) 1 ⎡ L 2⎤ M ⋅L
ω0 =
∫0 EI
⋅ dx = − ⋅ M0 ⋅ ⋅ ⎥ = − 0
EI ⎢⎣ 2 3⎦ 3EI
L M(x ) ⋅ m ϕ' (x ) 1 ⎡ L 1⎤ M ⋅ L
ωE =
∫0 EI
⋅ dx = ⋅ M0 ⋅ ⋅ ⎥ = 0
EI ⎢⎣ 2 3⎦ 6EI

- effet de M E :
Sollicitations de flexion

0 M(x) m (x) m ' (x)


E ME -1 +1
M0 =0 _
ME + ME +
=1 '=1
+ + +

L M(x ) ⋅ m ϕ (x ) 1 ⎡ L 1⎤ M ⋅L
ω0 =
∫0 EI
⋅ dx = − ⋅ ME ⋅ ⋅ ⎥ = − E
EI ⎢⎣ 2 3⎦ 6EI
L M(x ) ⋅ m ϕ' (x ) 1 ⎡ L 2⎤ M ⋅ L
ωE =
∫0 EI
⋅ dx = ⋅ ME ⋅ ⋅ ⎥ = E
EI ⎢⎣ 2 3⎦ 3EI
- superposition, effet de M 0 + M E :
(1) (1)
0 E

M0 ME
+

ω(01) = − ω(E1) =
M0 ⋅ L M E ⋅ L M0 ⋅ L M E ⋅ L
− +
3EI 6EI 6EI 3EI

page II.4-2 -- 35
3.2.2 -- Etat (2)
(2) (2)
0 E

+
vE
v0
(2) (2) v − v 0
ω0 = ωE = E
L

3.2.3 -- Superposition état (1) + état (2)


ME
M0 NE
+
0 VE E
N0 uE
V0 v0 vE
u0 structure en charge

(1) (2) M ⋅ L ME ⋅ L vE − v0
ω0 = ω0 + ω0 = − 0 − +
(1) (2) M ⋅ L + M E ⋅ L + v E − v 0
ωE = ωE + ωE = 0
3EI 6EI L 6EI 3EI L

3.2.4 -- Quand les caractéristiques méca ne sont pas constantes le long de la poutre
2
L⎛ x ⎞ dx Lx⎛ x ⎞ dx v − vE
ω 0 = −M 0
∫ ⎜1 − ⎟
0 ⎝ L ⎠ EI(x )
− ME

⎜1 − ⎟
0 L⎝ L ⎠ EI(x )
+ 0
L
Lx⎛ x ⎞ dx L ⎛ x ⎞ 2 dx v − vE
ωE = M 0
∫ 0 L


1 −
L

⎠ EI (x )
+ M E∫ ⎜ ⎟
0 ⎝ ⎠
L EI (x )
+ 0
L
L⎛ 2 L ⎛ x ⎞2
x ⎞ dx Lx⎛x ⎞ dx
∫ ∫ ∫0 ⎜⎝ L ⎟⎠
dx
On a posé : a= ⎜1 − ⎟ b= ⎜1 − ⎟ c=
0 ⎝ L ⎠ EI(x ) 0 L⎝ L ⎠ EI(x ) EI(x )

v − vE v − vE
ω 0 = −a ⋅ M 0 − b ⋅ M E + 0 ωE = b ⋅ M 0 + c ⋅ M E + 0
L L

3.3 -- Analyse au second ordre, en prenant en compte les effets du second ordre de
l’effort normal N sur les moments de flexion

y
x ME
0
M0 N
+
0 VE E
N uE = u 0
V0 v0 vE
u0
Rappel : le problème est d’exprimer ω0 et ωE
• L’équilibre statique de l’élément OE ⇒ N0 − NE = 0 ⇒ N0 = N E = N
V0 − VE = 0 ⇒ V0 = VE
M E − L ⋅ VE − M 0 + N ⋅ (v E − v 0 ) = 0
M E − M0 v − v0
⇒ V0 = VE = + N⋅ E
L L

page II.4-2 -- 36
3.3.1 -- Equation différentielle de la déformée

• Sollicitation de flexion dans la section banale d’abscisse x :


⎡ M − M0 v − v0 ⎤
M(x ) = M 0 + V0 ⋅ x − N ⋅ [y(x ) − v 0 ] = M 0 + ⎢ E + N⋅ E ⋅ x − N ⋅ [y(x ) − v0 ]
⎣ L L ⎥⎦
⎛ x⎞
M(x ) = (M 0 + N ⋅ v0 ) ⋅ ⎜1 − ⎟ + (M E + N ⋅ v E ) ⋅ − N ⋅ y(x )
x
⎝ L⎠ L
• Equation différentielle de la déformée : EI ⋅ y′′(x ) = M(x )
⎛ x⎞
EI ⋅ y ′′ + N ⋅ y = (M 0 + N ⋅ v 0 ) ⋅ ⎜1 − ⎟ + (M E + N ⋅ v E ) ⋅
x
⎝ L ⎠ L
N
• Résolution : en posant k 2 = et k.L = u
EI
⎛M ⎞ ⎛ x⎞ ⎛M ⎞ x
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + ⎜⎜ 0 + v 0 ⎟⎟ ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⎜⎜ E + v E ⎟⎟ ⋅
⎝ N ⎠ ⎝ L⎠ ⎝ N ⎠ L
M − M0 vE − v0
Dont on déduit : y' (x ) = −Ak ⋅ sin kx + Bk ⋅ cos kx + E +
N⋅L L

3.3.2 -- Conditions aux limites et expression des rotations des sections d’extrémité

• Les conditions aux limites sont :


y(0 ) = v 0 , y(L ) = v E
y' (0 ) = ω 0 , y' (L ) = ω E ces 2 dernières conditions aux limites fournissent les expressions
recherchées de ω0 et ωE
M0
y(0) = v 0 ⇒ A=−
N
1 ⎡ M 0 ⋅ cos u − M E ⎤
y(L ) = v E ⇒ B= ⋅
sin u ⎢⎣ ⎥ avec : kL= u
N ⎦
• D’où l’équation de la déformée :
⎛M ⎞ ⎛ x⎞ ⎛M ⎞ x
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + ⎜⎜ 0 + v 0 ⎟⎟ ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⎜⎜ E + v E ⎟⎟ ⋅
⎝ N ⎠ ⎝ L⎠ ⎝ N ⎠ L
M0
Avec : A=−
N
1 ⎡ M 0 ⋅ cos u − M E ⎤
B= ⋅
sin u ⎢⎣ N ⎥

• Conditions aux limites restantes, rotations d’extrémités :
M − M0 vE − v0
ω 0 = y' (0 ) = Bk + E +
N⋅L L
u 2 EI (M E − M 0 )⋅ L v E − v 0
⋅ [M 0 cos u − M E ] +
L
Avec N = : ω0 = +
L2 EI ⋅ u sin u u 2 ⋅ EI L
M0 ⋅L M ⋅L v − v0 3 ⎛1 1 ⎞
ω0 = − ⋅ f (u ) − E ⋅ g(u ) + E avec : f (u ) = ⋅ ⎜⎜ − ⎟
3EI 6EI L u ⎝ u tgu ⎟⎠
6 ⎛ 1 1⎞
g(u ) = ⋅⎜ − ⎟
u ⎝ sin u u ⎠
M E − M0 vE − v0
ω E = y' (L ) = −Ak sin u + Bk cos u + +
N⋅L L
On peut dire aussi : dans l’expression de ω0 , on échange M 0 et M E , v 0 et v E et on obtient −ω E

M0 ⋅L M ⋅L v − v0
ωE = ⋅ g(u ) + E ⋅ f (u ) + E
6EI 3EI L

page II.4-2 -- 37
• Remarque :
NL2
N→0 ⇒ u → 0 ( u2 = )
EI
u3 u3
Développements limités de sinu et de tgu : sin u = u − + ε⋅u4 tgu = u + + ε⋅u4
3! 3
⇒ f (u ) → 1 et g(u ) → 1
On retrouve les expressions de ω0 et ωE calculées au premier ordre.

3.4 -- Extension : calcul au second ordre quand la poutre OE comporte des charges
transversales {Σ}

structure à vide
y
x L, E, I
O E
+

ME
M0 NE
+
0 V'E E
N0 uE
V'0 v0 vE
u0 structure en charge

3.4.1 -- Sollicitation de flexion dans la section banale d’abscisse x de la poutre OE : M(x)

M(x ) = M (1)(x ) + effet du second ordre de l’effort normal N


M (1)(x ) = moment de flexion calculé au premier ordre M (1) (x )
• Moment de flexion calculé au premier ordre M (1)(x ) :
On superpose 2 états d’équilibre de la poutre OE sur appuis simples :

Etat (1) : M (état


1)
(1) (x )
(1) (x )
état (2) : M état ( 2)
y
x ME
0
M0
+ y
vE x
O E
v0 +

• M(x ) = M (1)(x ) + effet du second ordre de l’effort normal N


(1) + M (1) + effet du second ordre de l’effort normal sur le momemt de flexion
= M état (1) état (2 )

= M (état
1) (1)
(1) + effet du second ordre de l’effort normal sur le moment de flexion + M état (2 )
• On pose µ(x ) = M (état
1)
(2 ) = moment de flexion des charges transversales {Σ} dans la section banale de la poutre
OE sur appuis simples

page II.4-2 -- 38
• L’expression « M (état
1)
(1) + effet du second ordre de l’effort normal sur le moment de flexion » représente le
moment de flexion calculé au second ordre de la poutre non chargée transversalement envisagée au paragraphe
précédent.
y
x ME
0
M0 N
+
0 VE E
N uE = u 0
V0 v0 vE
u0
M E − M0 v − v0
On a vu : V0 = VE = + N⋅ E et
L L
M (état
1)
(1) + effet du second ordre de l’effort normal sur le moment de flexion =
⎡ M − M0 v − v0 ⎤
= M 0 + V0 ⋅ x − N ⋅ [y(x ) − v 0 ] = M 0 + ⎢ E + N⋅ E ⋅ x − N ⋅ [y(x ) − v 0 ]
⎣ L L ⎥⎦
⎛ x⎞
= (M 0 + N ⋅ v0 ) ⋅ ⎜1 − ⎟ + (M E + N ⋅ v E ) ⋅ − N ⋅ y(x )
x
⎝ L⎠ L
⎛ x⎞
M(x ) = (M 0 + N ⋅ v 0 ) ⋅ ⎜1 − ⎟ + (M E + N ⋅ v E ) ⋅ − N ⋅ y(x ) + µ(x )
x
• On en déduit :
⎝ L⎠ L

3.4.2 -- Equation différentielle de la déformée et résolution

EI ⋅ y′′(x ) = M(x )
⎛ x⎞
EI ⋅ y′′ + N ⋅ y = (M 0 + N ⋅ v 0 ) ⋅ ⎜1 − ⎟ + (M E + N ⋅ v E ) ⋅ + µ(x )
x
⎝ L ⎠ L
• Rappel :
Soit l’équation différentielle : y ′′ + P(x ) ⋅ y ′ + Q(x ) ⋅ y = f (x ) dont l’intégrale générale est y1 (x )
Soit l’équation différentielle : y ′′ + P(x ) ⋅ y ′ + Q(x ) ⋅ y = g(x ) dont l’intégrale particulière est y 2 (x )

y1 (x ) + y 2 (x ) est intégrale générale de l’équation différentielle : y ′′ + P(x ) ⋅ y ′ + Q(x ) ⋅ y = f (x ) + g(x )

• on considère les 2 équations différentielles :


⎛ x⎞
EI ⋅ y ′′ + N ⋅ y = (M 0 + N ⋅ v 0 ) ⋅ ⎜1 − ⎟ + (M E + N ⋅ v E ) ⋅
x
équa diff (1) :
⎝ L ⎠ L
équa diff (2) : EI ⋅ y ′′ + N ⋅ y = µ(x )
N
on pose : k2 = et k.L = u
EI
on a vu au paragraphe précédent que l’intégrale fénérale de (1) est :
⎛M ⎞ ⎛ x⎞ ⎛M ⎞ x
y1 (x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + ⎜⎜ 0 + v 0 ⎟⎟ ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⎜⎜ E + v E ⎟⎟ ⋅
⎝ N ⎠ ⎝ L⎠ ⎝ N ⎠ L
µ (x )
On cherche une intégrale particulière y 2 (x ) de (2) : y ′′ + k 2 ⋅ y =
EI
Comme on va le voir ci-dessous cette intégrale particulière y 2 (x ) ne comporte pas de constantes d’intégration
inconnues et n’intervient donc pas dans le déterminant du système linéaire des constantes d’inté »gration.

• On cherche une intégrale particulière y 2 (x ) de l’équation différentielle (2) par la méthode de la variation des
constantes.

On pose : y 2 (x ) = C(x ) ⋅ cos kx + D(x ) ⋅ sin kx

page II.4-2 -- 39
On en déduit : y ′2 (x ) = C ′(x ) ⋅ cos kx + D ′(x ) ⋅ sin kx − C(x ) ⋅ k ⋅ sin kx + D(x ) ⋅ k ⋅ cos kx
On impose : C ′(x ) ⋅ cos kx + D ′(x ) ⋅ sin kx = 0 ∀ x

D’où : y ′2 (x ) = −C(x ) ⋅ k ⋅ sin kx + D(x ) ⋅ k ⋅ cos kx


D’où : y ′2′ (x ) = −k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ C(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ D(x ) ⋅ sin kx

En remplaçant dans l’équation différentielle (2) :


µ (x )
− k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ C(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ D(x ) ⋅ sin kx + k 2 ⋅ [C(x ) ⋅ cos kx + D(x ) ⋅ sin kx ] =
EI
µ(x )
Soit: − k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx =
EI
Les deux fonctions C(x ) et D(x ) sont donc définies par le système de deux équations :

C ′(x ) ⋅ cos kx + D ′(x ) ⋅ sin kx = 0


µ(x )
− k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx =
EI
µ(x ) µ(x )
On en déduit : C ′(x ) = − ⋅ sin kx D ′(x ) =
⋅ cos kx
k ⋅ EI k ⋅ EI
C(x ) = − µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ D(x ) = µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
1 x 1 x

k ⋅ EI ∫0 k ⋅ EI ∫0
D’où à une constante près :
µ (x )
Une intégrale particulière y 2 (x ) de l’ équation différentielle (2) : y ′′ + k 2 ⋅ y = est donc :
EI
cos kx x sin kx x 1 x
y 2 (x ) = C(x ) ⋅ cos kx + D(x ) ⋅ sin kx = −
k ⋅ EI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ +
k ⋅ EI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ =
kEI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ sin k (x − ξ ) ⋅ dξ

• en conclusion :

y
x
0 ME
M0 N
+
0 V'E E
N uE
V'0 v0 vE
u0

l’équation de la déformée est donc : y(x ) = y1 (x ) + y 2 (x )


⎛M ⎞ ⎛ x⎞ ⎛M ⎞ x 1 x
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + ⎜ 0 + v 0 ⎟ ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⎜ E + v E ⎟ ⋅ +
⎝ N ⎠ ⎝ L⎠ ⎝ N ⎠ L kEI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ sin k (x − ξ ) ⋅ dξ

On constate bien que les constantes inconnues de la déformée, déterminées par les conditions aux limites
n’apparaissent que dans y1 (x ) déformée de la poutre non chargée transversalement.
La condition de flambement, qui exprime la nullité du déterminant du système linéaire des constantes inconnues, est
donc la même que la poutre soit chargée transversalement ou non.
Les forces critiques de flambement sont donc les mêmes.

3.4.3 -- Conditions aux limites et expression des rotations des sections d’extrémité

• Les conditions aux limites sont :


y(0 ) = v 0 , y(L ) = v E
y' (0 ) = ω 0 , y' (L ) = ω E ces 2 dernières conditions aux limites fournissent les expressions
recherchées de ω0 et ωE

page II.4-2 -- 40
M0
y(0) = v 0 ⇒ A=−
N
⎡ M ⋅ cos u − M E ⎤ L
y(L ) = v E

µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ
1 1
⇒ B= ⋅⎢ 0 ⎥ − avec : kL= u

sin u N ⎦ kEI ⋅ sin u 0
• D’où l’équation de la déformée :
⎛M ⎞ ⎛ x⎞ ⎛M ⎞ x 1 x
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + ⎜ 0 + v 0 ⎟ ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⎜ E + v E ⎟ ⋅ +
⎝ N ⎠ ⎝ L⎠ ⎝ N ⎠ L kEI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ sin k (x − ξ ) ⋅ dξ

M E − M 0 v E − v0 1 x
y' (x ) = −Ak ⋅ sin kx + Bk ⋅ cos kx +
N⋅L
+
L
+
EI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ cos k (x − ξ ) ⋅ dξ

M
Avec : A = − 0
N
⎡ M ⋅ cos u − M E ⎤ L

µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ
1 1
B= ⋅⎢ 0 ⎥ −
sin u ⎣ N ⎦ kEI ⋅ sin u 0
Rotations des sections d’extrémités :

• Conditions aux limites restantes, rotations d’extrémités :


M − M0 vE − v0
ω 0 = y' (0 ) = Bk + E +
N⋅L L
N u 2 EI
Avec : k2 = k.L = u : N=
EI L2
(M E − M 0 ) ⋅ L + v E − v0 − 1 L
⋅ [M 0 cos u − M E ] +

µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ
L
ω0 =
EI ⋅ u sin u u 2 ⋅ EI L EI ⋅ sin u 0

M0 ⋅ L M ⋅L v − v0 L
⋅ f (u ) − E ⋅ g(u ) + E

µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ
1
ω0 = − −
3EI 6EI L EI ⋅ sin u 0
3 ⎛1 1 ⎞ 6 ⎛ 1 1⎞
avec : f (u ) = ⋅ ⎜⎜ − ⎟ g(u ) = ⋅⎜ − ⎟
u ⎝ u tgu ⎟⎠ u ⎝ sin u u ⎠
M E − M 0 v E − v0 1 L
ωE = y' (L ) = −Ak sin u + Bk cos u +
N⋅L
+
L
+
EI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ cos k (L − ξ ) ⋅ dξ

M ⋅L M ⋅L v − v0 cos u L 1 L
ωE = 0
6EI
⋅ g(u ) + E
3EI
⋅ f (u ) + E
L

EI sin u 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ +
EI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ cos k (L − ξ ) ⋅ dξ

cos u L 1 L L
∫µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ +
∫ µ(ξ ) ⋅ cos k (L − ξ ) ⋅ dξ =

µ(ξ ) ⋅ [sin u ⋅ cos k (L − ξ ) − sin k (L − ξ ) ⋅ cos u ] ⋅ dξ
1

EI sin u 0 EI 0 EI sin u 0
L
∫µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ
1
=
EI sin u 0
M0 ⋅ L M ⋅L v − v0 L
⋅ g(u ) + E ⋅ f (u ) + E µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ

1
ωE = +
6EI 3EI L EI sin u 0

L L

µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ

1 1
• Les 2 expressions : ω0iso = − ωE iso =
EI ⋅ sin u 0 EI sin u 0
sont les rotations sur appuis de la poutre sur appuis simples soumise aux charges qui lui sont directement
appliquées {Σ} , calculées en tenant compte de l’effet du second ordre de l’effort normal N sur le moment de flexion.

0 iso E iso

N N
0 E

page II.4-2 -- 41
• En conclusion

y
x
0 ME
M0 N
+
0 V'E E
N uE
V'0 v0 vE
u0
Soit un élément de poutre, à plan moyen, de caractéristiques constantes, soumise à des efforts appliqués en travée {Σ}
et aux extrémités (sollicitations en O et en E).
Quand on tient compte des effets du second ordre d’un effort normal constant N le long de la poutre, les rotations
N
d’extrémité valent : avec k 2 = et k.L = u
EI

M0 ⋅ L M ⋅L v − v0
ω0 = − ⋅ f (u ) − E ⋅ g(u ) + E + ω0iso
3EI 6EI L

M0 ⋅ L M ⋅L v − v0
ωE = ⋅ g(u ) + E ⋅ f (u ) + E + ωE iso
6EI 3EI L

3 ⎛1 1 ⎞ 6 ⎛ 1 1⎞
avec : f (u ) = ⋅⎜ − ⎟ g(u ) = ⋅⎜ − ⎟
u ⎜⎝ u tgu ⎟⎠ u ⎝ sin u u ⎠

µ(x ) = moment de flexion des charges transversales {Σ} dans la section banale « x » de la poutre OE
sur appuis simples

L L
∫ µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ
∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ
1 1
et ω0iso = − ωE iso =
EI ⋅ sin u 0 EI sin u 0

qui sont les rotations sur appuis de la poutre sur appuis simples soumise aux charges qui lui sont directement
appliquées {Σ} , calculées en tenant compte de l’effet du second ordre de l’effort normal N sur le moment de flexion.

• Analogie avec la méthode des forces du calcul au premier ordre


⋅ f (u ) ⋅ g(u )
L L
a=c= b=
3EI 6EI
v − v0 v − v0
ω 0 = −a ⋅ M 0 − b ⋅ M E + E + ω 0iso ωE = b ⋅ M 0 + c ⋅ M E + E + ω Eiso
L L

page II.4-2 -- 42
3.5 -- Exemple 7, calcul au second ordre des poutres continues en tenant compte des
effets du second ordre d’un effort normal N sur la flexion - flambement des poutres
continues

3.5.1 -- Enoncé du problème et notations

Soit une poutre continue à plan moyen , à « n » travées soumise à des charges transversales et à un effort normal de
compression N.
Les caractéristiques mécaniques sont constantes par travée.
les sollicitations sont considérées avec les conventions de signes de la R de M, la fibre moyenne étant orientée de A 0
vers A n .

Question (1) : calculer les sollicitations en tenant compte des effets du second ordre de l’effort normal N sur la
sollicitation de flexion
Question (2) : déterminer l’effort critique de flambement N crit de la poutre ainsi chargée.

Travée banale (i), notations :


- Caractéristiques, elles sont constantes dans la travée (i) :
longueur Li , module de déformation longitudinale E i ,
inertie commune des sections droites par rapport à l’axe normal au plan de la structure : Ii
- chargement : charges transversales {Σi }
- sollicitations, déformations et déplacements considérés dans le repère A i −1xy lié à la fibre moyenne de la
travée (i)
- on pose µi (x ) le moment de flexion dans la section d’abscisse « x » de la travée (i), indépendante, sur
appuis simples, soumise aux charges transversales {Σi }
+
N N
--- ---
A A1 A2 A i-1 Ai A i+1 A n-2 A n-1 An
0
travée (1) travée (2) travée (i) travée (i+1) travée (n-1) travée (n)

travée banale (i), (i=1,n)

y i
x

A i-1 Ai
Li
Ei , I i

3.5.2 -- résolution, extension de la méthode des forces

3.5.2.1 -- structure iso associée

• la poutre continue considérée est telle que son DIST = DISE = n-1
On la rend isostatique en pratiquant (n-1) coupures de moment sur les (n-1) appuis intermédiaires.
On prend pour inconnues les (n-1) sollicitations moments de flexion sur appuis intermédiaires :
M1, M 2 ,...M i ,...M n −1 de la poutre hyper initiale chargée.

• On considère la poutre iso associée soumise :


- aux charges transversales {Σi } (i = 1,n)
- aux efforts + M i , −Mi , appliqués aux lèvres de la coupure sur appui Ai (i = 1,n)
- à l’effort normal de compression N

ainsi chargée, la poutre iso associée est dans le même état que la poutre hyper initiale chargée , les 2 structures
étant calculées au second ordre

page II.4-2 -- 43
+
M1 M1 M2 M2 M i-1 M i-1 Mi Mi M i+1 M i+1 M n-2 M n-2 M n-1 M n-1
N N
--- ---
A0 A1 A2 A i-1 Ai A i+1 A n-2 A n-1 An
travée (1) travée (2) travée (i) travée (i+1) travée (n-1) travée (n)

travée banale (i), (i=1,n)


y
x i
M i-1 Mi
N N

A i-1 Ai
0i Ei

3.5.2.2 -- application des résultats précédents à la travée banale « i »

Dans la poutre iso associée ainsi chargée, les rotations d’extrémité, en tenant compte des effets du second ordre de
l’effort normal sur le moment de flexion, s’écrivent :
N
Pour la travée banale « i », avec k i2 = et k i ⋅ L i = u i :
E i Ii
M i −1 ⋅ L i M ⋅L
ω0 i = − ⋅ f (u i ) − i i ⋅ g(u i ) + ω 0isoi
3E i I i 6E i I i
M i −1 ⋅ L i M ⋅L
ω Ei = ⋅ g(u i ) + i i ⋅ f (u i ) + ω Eisoi
6E i I i 3E i I i
⎛ 1 1 ⎞ 6 ⎛ 1 1 ⎞
f (u i ) = g(u i ) =
3
avec : ⋅ ⎜⎜ − ⎟⎟ ⋅ ⎜⎜ − ⎟⎟
ui⎝ u i tgu i ⎠ u i ⎝ sin u i u i ⎠
µ i (x ) = moment de flexion des charges transversales {Σ i } dans la section banale « x » de la travée
« i » ( A i −1A i ) sur appuis simples
Li Li
∫µ i (ξ ) ⋅ sin k (L i − ξ ) ⋅ dξ
∫ µ i (ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ
1 1
et ω 0isoi = − ω Eisoi =
E i I i ⋅ sin u i 0 E i I i sin u i 0
• en posant :
Li Li
a i = ci = ⋅ f (u i ) bi = ⋅ g(u i )
3E i I i 6E i I i
v − v0 v − v0
ω 0i = −a i ⋅ M i −1 − b i ⋅ M i + E + ω 0isoi ω Ei = b i ⋅ M i −1 + c i ⋅ M i + E + ω Eisoi
L L

3.5.2.3 -- compatibilité des déformations aux coupures et résolution

Comme pour la méthode des forces, on écrit la compatibilité des rotations sur appuis de la poutre iso associée chargée.
Sur chacun des (n-1) appuis intermédiaires on écrit :
Appui intermédiaire banal A i (i = 1,n-1) : appui entre travée « i » et travée « i+1 »
ω Ei = ω 0i +1
b i.⋅Mi −1 + c i ⋅ M i + ω Eisoi = −a i +1 ⋅ M i − b i +1 ⋅ M i +1 + ω 0isoi +1
Soit : b i.⋅Mi −1 + (c i + a i +1 ) ⋅ M i + b i +1 ⋅ M i +1 = ω 0isoi +1 − ω Eisoi (i = 1,n-1)
Il s’agit d’une extension de la relation des 3 moments établie dans le cadre de la méthode des forces du calcul au
premier ordre.

On obtient ainsi un système linéaire de (n-1) équations à (n-1) inconnues, les moments sur appuis M i (i = 1,n-1).

page II.4-2 -- 44
⎡ c1 + a 2 b2 0 0 0 0 0 ⎤ ⎡ M1 ⎤ ⎡ ω 0iso 2 − ω Eiso1 ⎤
⎢ b c2 + a3 b3 0 0 0 0 ⎥ ⎢ M ⎥ ⎢ ω − ω Eiso 2 ⎥⎥
⎢ 2 ⎥ ⎢ 2 ⎥ ⎢ 0iso3
⎢ 0 b3 c3 + a 4 b4 0 0 0 ⎥ ⎢ M 3 ⎥ ⎢ ω 0iso 4 − ω Eiso3 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ .......... ⎥ ⋅ ⎢ ... ⎥ = ⎢ ....... ⎥
⎢ 0 0 bi c i + a i +1 b i +1 0 0 ⎥ ⎢ Mi ⎥ ⎢ ω 0isoi +1 − ω ⎥
Eisoi ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢
⎢ ........... ⎥ ⎢ ... ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥

⎣ b n −1 c n −1 + a n ⎥⎦ ⎢⎣M n −1 ⎥⎦ ⎣ω 0iso n − ω Eiso n −1 ⎦

3.5.2.4 -- Résolution question (1) : calculer les sollicitations en tenant compte des effets du
second ordre de l’effort normal N sur la sollicitation de flexion

Ce système permet de calculer les (n-1) inconnues du problème (inconnues hyper) M i (i = 1,n)
Ensuite les résultats, déplacements et sollicitations, sont présentés pour chaque travée sur la base des résultats établis
précédemment, en fonction des M i calculés (i = 1,n).

Travée « i » :
y
x
0 ME
M0 N
+
0 V'E E
N uE
V'0 v0 vE
u0
Avec :
µ(x ) = µ i (x ) ,
N
L = Li , M 0 = M i −1 , ME = Mi , k 2 = k i2 = , u = u i = k i ⋅ Li , v0 = vE = 0
Ei Ii
• Déplacements :
⎛M ⎞ ⎛ x⎞ ⎛M ⎞ x 1 x
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + ⎜ 0 + v 0 ⎟ ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⎜ E + v E ⎟ ⋅ +
⎝ N ⎠ ⎝ L⎠ ⎝ N ⎠ L kEI 0
µ(ξ ) ⋅ sin k (x − ξ ) ⋅ dξ

M E − M 0 v E − v0 1 x
y' (x ) = −Ak ⋅ sin kx + Bk ⋅ cos kx +
N⋅L
+
L
+
EI 0 ∫
µ(ξ ) ⋅ cos k (x − ξ ) ⋅ dξ

M
Avec : A = − 0
N
⎡ M ⋅ cos u − M E ⎤ L
µ(ξ ) ⋅ sin k (L − ξ ) ⋅ dξ

1 1
⋅⎢ 0 B= ⎥ −
⎣ N sin u ⎦ kEI ⋅ sin u 0
• Sollicitations dans la section banale de la travée « i » :

Moment de flexion tenant compte de l’effet du second ordre de l’effort normal :


⎛ x⎞
M(x ) = (M 0 + N ⋅ v 0 ) ⋅ ⎜1 − ⎟ + (M E + N ⋅ v E ) ⋅ − N ⋅ y(x ) + µ(x )
x
⎝ L⎠ L
Autres sollicitations :
On peut les calculer au premier ordre :
en calculant la résultante et le moment résultant des forces extérieures appliquées d’un coté,
considérées en géométrie initiale à vide,
en projetant cette résultante et ce moment résultant dans le repère local de la section de la géométrie
initiale à vide.
On peut les calculer au second ordre :
en calculant la résultante et le moment résultant des forces extérieures appliquées d’un coté,
considérées en géométrie déformée à l’équilibre(on connaît y(x) et y’(x)),
en projetant cette résultante et ce moment résultant dans le repère local de la section de la géométrie
déformée à l’équilibre (on connaît y(x) et y’(x)).

page II.4-2 -- 45
3.5.2.5 -- Question (2) : déterminer l’effort critique de flambement N crit de la poutre ainsi
chargée.
On écrit la nullité du déterminant du système linéaire ((n-1) équations linéaires pour (n-1) inconnues les moments sur
appuis) :
⎡ c1 + a 2 b2 0 0 0 0 0 ⎤
⎢ b c + a b 0 0 0 0 ⎥
⎢ 2 2 3 3 ⎥
⎢ 0 b3 c3 + a 4 b4 0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
det ⎢ .......... ⎥⋅ = 0
⎢ 0 0 bi c i + a i +1 b i +1 0 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ ........... ⎥
⎢ + ⎥
⎣ b n −1 c n −1 a n⎦

La plus petite racine positive donne N crit

3.6 -- Exercice 8, application au flambement d’une poutre continue à 3 travées égales

travée (1) travée (2) travée (3)


y y y
x x + x
N N

A0 A1 A2 A3
L L L
E, I E, I E, I

M1 M1 M2 M2
N N

A0 A1 A2 A3

3.6.1 -- Application de l’extension de la méthode des forces au second ordre


3 ⎛1 1 ⎞ 6 ⎛ 1 1⎞
f (u ) = g(u ) =
N
k2 = u =k⋅L ⋅ ⎜⎜ − ⎟ ⋅⎜ − ⎟
EI u ⎝ u tgu ⎟⎠ u ⎝ sin u u ⎠

⋅ f (u ) ⋅ g(u )
L L
a=c= b=
3EI 6EI

Dans la structure iso associée, compatibilité des rotations appuis :


b i.⋅Mi −1 + (c i + a i +1 ) ⋅ M i + b i +1 ⋅ M i +1 = ω 0isoi +1 − ω Eisoi

Appui A1 : (c1 + a 2 ) ⋅ M1 + b 2 ⋅ M 2 = 0 ⇒
2L
⋅ f (u ) ⋅ M1 +
L
⋅ g(u ) ⋅ M 2 = 0
3EI 6EI

b 2 ⋅ M1 + (c 2 + a 3 ) ⋅ M 2 = 0 ⋅ g(u ) ⋅ M1 + ⋅ f (u ) ⋅ M 2 = 0
L 2L
Appui A1 : ⇒
6EI 3EI
Les inconnues M1 et M 2 sont solutions du système homogène :

⋅ f (u ) ⋅ M1 + ⋅ g(u ) ⋅ M 2 = 0
2L L
3EI 6EI

⋅ g(u ) ⋅ M1 + ⋅ f (u ) ⋅ M 2 = 0
L 2L
6EI 3EI

Soit : 4 ⋅ f (u ) ⋅ M1 + g(u ) ⋅ M 2 = 0
g(u ) ⋅ M1 + 4 ⋅ f (u ) ⋅ M 2 = 0

page II.4-2 -- 46
3.6.2 -- Condition de flambement

Flambement ⇒ déterminant = 0 ⇒ [4 ⋅ f (u )]2 − [g(u )]2 = 0


Soit : [4 ⋅ f (u ) + g(u )] ⋅ [4 ⋅ f (u ) − g(u )] = 0
3.6.3 -- Effort critique de flambement

3.6.3.1 -- Solution (1)

4 ⋅ f (u ) + g(u ) = 0 ⇒ M1 = M 2 flambement symétrique

la plus petite racine positive u c de l’équation : 4 ⋅ f (u ) + g(u ) = 0 u c = 5,13623


u 2 EI
donne l’effort critique de flambement : Nc = c
L2

3.6.3.2 -- Solution (2)

4 ⋅ f (u ) − g(u ) = 0 ⇒ M1 = −M 2 flambement anti-symétrique

la plus petite racine positive u c de l’équation : 4 ⋅ f (u ) − g(u ) = 0 u c = 3,8567


u 2 EI
donne l’effort critique de flambement : Nc = c
L2

3.6.4 -- modes de flambement correspondant à chacune des 2 solutions

pour chacune des 2 solutions en « u », u c = 5,13623 et u c = 3,8567 , le mode de flambement est donné dans chaque
M ⎛ x⎞ M
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + 0 ⋅ ⎜1 − ⎟ + E ⋅
x
travée par :
N ⎝ L⎠ N L
M0
Avec : A=−
N
1 ⎡ M 0 ⋅ cos u − M E ⎤
B= ⋅
sin u ⎢⎣ N ⎥

Un tableur nous permet de tracer le mode de flambement, graphe de y(x ) (données d’entrée «
x M M
, u, 0 , E »)
L N N

mode de flambement symétrique, M 1 = M 2 , u = kL= 5,13623

N N

A0 A1 A2 A3

mode de flambement anti-symétrique, M 1 = -- M 2 , u = kL= 3,8567

N N

A0 A1 A2 A3

page II.4-2 -- 47
3.7 -- Exercice 9, flambement d’un cadre, extension de la méthode des forces

L
E, J
N N
B C

H E, I

A D

• Problème : calculer la force critique de flambement N pour les 3 modes de flambement suivants :
- mode (1) : flambement symétrique, la membrure supérieure BB’ ne peut pas se déplacer horizontalement,
- mode (2) : flambement « anti-symétrique », la membrure supérieure BB’ ne peut pas se déplacer
horizontalement,
- mode (3) : la membrure supérieure peut se déplacer horizontalement.

mode (1) mode (2) mode (3)

N N N N N N

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

3.7.1 -- Notations, orientations et conventions de signes


• Dans la suite, on adopte les notations suivantes :
- ω A , ωB , ω C , ω D les rotations des nœuds B et B’ comptées positives telles que représentées ci-dessous,
- « v » le déplacement horizontal de la membrure supérieure avec la convention de signe ci-dessous,
- M A , M B , M C , M D les sollicitations « moments fléchissants » aux extrémités de chacune des
membrures, considérées avec les conventions de signes de la R de M et les orizentations des membrures
telles que ci-dessous.

N N
B C
v
MB MC
MB + MC

+ +

y MA +
A
MD
MA
MD
A D

page II.4-2 -- 48
3.7.2 -- Principe de la méthode

• Compte tenu des résultats du paragraphe précédent « extension de la méthode des forces dans le calcul au second
ordre », quel que soit le mode de flambement, l’équation de la déformée de la membrure AB, dans le repère Axy,
s’écrit :
⎛ x ⎞ ⎛M ⎞ x
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + A ⋅ ⎜1 − ⎟ + ⎜ B + v ⎟ ⋅
M
N ⎝ H⎠ ⎝ N ⎠ H
MA
Avec : A=−
N
1 ⎡ M A ⋅ cos u − M B ⎤
B= ⋅
sin u ⎢⎣ N ⎥

N
k2 = et k.H = u
EI

Les inconnues de cette expression sont : M A , M B et v.

• Pour chacun des modes de flambement, on va écrire la compatibilité des rotations des sections droites aux
coupures (A, B, C, D).
En particulier, à la coupure en B, on écrit que la rotation ω B
(AB) de la section droite d’extrémité B de la membrure
(BC) de la section droite d’extrémité B de la membrure BC.
AB est égale à la rotation ω B

ωB
(AB) est écrite en tenant compte des effets du second ordre de l’effort normal sur la flexion, et ω (BC) est
B
exprimée au premier ordre.
Compte tenu des résultats du paragraphe précédent « extension de la méthode des forces dans le calcul au second
ordre » :

ω(BAB) =
MA ⋅ H M ⋅H 3 ⎛1 1 ⎞
⋅ g(u ) + B ⋅ f (u ) + f (u ) =
v
avec : ⋅ ⎜⎜ − ⎟
6EI 3EI H u ⎝ u tgu ⎟⎠
6 ⎛ 1 1⎞
g(u ) = ⋅⎜ − ⎟
u ⎝ sin u u ⎠

ω(BBC) = −
M B ⋅ L MC ⋅ L

3EJ 6EJ

3.7.3 -- mode (1) : flambement symétrique, la membrure supérieure BB’ ne peut pas se
déplacer horizontalement

• forme du flambement et conséquences

N N
B C
MB MC
v=0

MB MC

y MA MD
A
MA
A MD D

page II.4-2 -- 49
M A = M B = M C et v = 0
• Les inconnues M A , M B et v de l’expression de la déformée de AB se

ω(BBC) = − A
M ⋅L
2EJ

D’où : ω(BAB) = ω(BBC) ⇒


⎡ H L ⎤
⎢ 6EI ⋅ g(u ) + 3EI ⋅ f (u ) + 2EJ ⎥ ⋅ M A = 0
H
⎣ ⎦

⋅ g(u ) + ⋅ f (u ) +
H H L
• La condition de flambement s’écrit : =0
6EI 3EI 2EJ
1 1 u I⋅L u I⋅L u
Avec les expressions de f(u) et g(u) : − + ⋅ = 0 soit : tg + ⋅ =0
sin u tgu 2 J ⋅ H 2 J⋅H 2

3.7.4 -- mode (2) : flambement « anti-symétrique », la membrure supérieure BB’ ne peut pas se
déplacer horizontalement

• forme du flambement et conséquences

N N
B
MB C
v=0 MC
MB MC

y MA MD
A
MA
MD D
A

M A = M B = −M C et v = 0
• Les inconnues M A , M B et v de l’expression de la déformée de AB se réduisent à une seule inconnue M A ,

ω(BAB) = ω(BBC) ω(BAB) = ⎢


⎡ H ⎤
⋅ g(u ) + ⋅ f (u )⎥ ⋅ M A
H
déterminée par la condition aux limites :
⎣ 6EI 3EI ⎦

ω(BBC) = −
M B ⋅ L MC ⋅ L M ⋅L
− =− A
3EJ 6EJ 6EJ

D’où : ω(BAB) = ω(BBC) ⇒


⎡ H L ⎤
⎢ 6EI ⋅ g(u ) + 3EI ⋅ f (u ) + 6EJ ⎥ ⋅ M A = 0
H
⎣ ⎦

⋅ g(u ) + ⋅ f (u ) +
H H L
• La condition de flambement s’écrit : =0
6EI 3EI 6EJ
1 1 u I⋅L u I⋅L u
Avec les expressions de f(u) et g(u) : − + ⋅ = 0 soit : tg + ⋅ =0
sin u tgu 6 J ⋅ H 2 3J ⋅ H 2

page II.4-2 -- 50
3.7.5 -- mode (3) : la membrure supérieure peut se déplacer horizontalement

• forme du flambement et conséquences

N N
B
MB C
v MC
MB MC

y MA MD
A
MA
A MD D

M A = −M B = M C et v ≠ 0

Sollicitations dans les 2 membrures verticales, avec les conventions de signes de la R de M :

N N N N
B C

+ +

+
+ VAB VCD

A D

Compte tenu de la forme du mode de flambement : VAB = VCD


L’équilibre statique de la partie supérieure du cadre au dessus des coupures ⇒ VAB + VCD = 0
On en déduit VAB = VCD = 0
• équilibre statique de la membrure AB : moment en A nul ⇒
M B − H ⋅ VBAB + N ⋅ v − M A = 0
M A − M B 2M A
VBAB = 0 ⇒ MB + N ⋅ v − MA = 0 ⇒ = v=
N N
• Les inconnues M A , M B et v de l’expression de la déformée de AB se réduisent à une inconnue M A ,
déterminée par la condition aux limites : ω(BAB) = ω(BBC)

ω(BAB) =
MA ⋅ H M ⋅H
⋅ g(u ) + B ⋅ f (u ) +
v
6EI 3EI H

ω(BAB) = ⎢
⎡ H 2 ⎤
⋅ g(u ) − ⋅ f (u ) +
H
⋅ MA
⎣ 6 EI 3 EI N ⋅ H ⎥⎦

ω(BBC) = −
MB ⋅ L MC ⋅ L M A ⋅ L
− =
3EJ 6EJ 6EJ

ω(BAB) = ω(BBC)
⎡ H 2 ⎤
⎢ 6EI ⋅ g(u ) − 3EI ⋅ f (u ) − 6EJ + N ⋅ H ⎥ ⋅ M A = 0
H L
D’où : ⇒
⎣ ⎦

⋅ g(u ) − ⋅ f (u ) −
H H L 2
La condition de flambement s’écrit : + =0
6EI 3EI 6EJ N ⋅ H

page II.4-2 -- 51
u 2 EI 1 1 u I⋅L 1 I⋅L u
Avec les expressions de f(u) et g(u) et N = : + − ⋅ = 0 soit : − ⋅ =0
H2 sin u tgu 6 J ⋅ H u 3J ⋅ H 2
tg
2
u I⋅L u
cot g − ⋅ =0
2 3J ⋅ H 2

3.7.6 -- Récapitulation des 3 modes

• Conditions de flambement, rappel :

u I⋅L u
- Mode (1) : tg + ⋅ =0
2 J⋅H 2
u I⋅L u
- Mode (2) : tg + ⋅ =0
2 3J ⋅ H 2
u I⋅L u
- Mode (3) : cot g − ⋅ =0
2 3J ⋅ H 2

• Pour chaque mode, la plus petite racine positive u c de la condition de flambement donne l’effort critique de
u 2 EI
flambement : Nc = c
H2

y(u/2)
/2 3 /2 2

y(u/2) = tg(u/2)

y(u/2) = cotg(u/2)

mode (3) y(u/2) = (I.L/3J.H).u/2

u/2

mode (2) y(u/2) = - (I.L/3J.H).u/2

mode (1) y(u/2) = - (I.L/J.H).u/2

On constate que, pour N croissant, les modes de flambement apparaissent dans l’ordre suivant :
u π
- mode de flambement (3) : pour 0 < c < soit pour 0 < u c < π
2 2
π u
- le mode (1) : pour < c < π soit pour π < u c < 2π
2 2
π u
- le mode (2) : pour < c < π soit pour π < u c < 2π
2 2
I⋅L
• Application numérique : pour =1
J⋅H
u 2EI EI
- mode (1) : u c = 4,0575 N c = c = 16,463 ⋅
H 2 H2
EI
- mode (2) : u c = 4,9113 Nc = 24,121 ⋅
H2
EI
- mode (3) : u c = 2,3849 N c = 5,688 ⋅
H2

page II.4-2 -- 52
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-4)-3.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE
CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-3 INSTABILITE ELASTIQUE


DETERMINATION DES POINTS DE BIFURCATION D’EQUILIBRE
THEOREMES DE L’ENERGIE – EXERCICES CORRIGES

1 -- MECANIQUE DES STRUCTURES-LE PRINCIPE DES TRAVAUX VIRTUELS, CONDITIONS


D’EQUILIBRE ET DE STABILITE D’UNE STRUCTURE CHARGEE-RAPPEL DU CHAPITRE I-1
• Soit un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données :
∗ forces de surface données, appliquées sur la partie S σ de S ( Sσ ⊂ S ): Φ ⋅ ds
∗ forces de volume données : f ⋅ dv
∗ déplacements de surface imposés, u , sur la partie S u .de S ( S u ⊂ S, S u + Sσ = S, S u ∩ S = 0 )

f n

Su
• A l’équilibre, en tout point P (x,y,z) du solide :
∗ u = vecteur déplacements,

∗ σ = vecteur contraintes généralisées, [


t
σ = σ xx σ yy σ zz σ xy σ yz σ xz ]
ε = vecteur déformations généralisées. ε = [ε xx ]
t
∗ ε yy ε zz 2 ⋅ ε xy 2 ⋅ ε yz 2 ⋅ ε xz

• On peut dire aussi que l’état d’équilibre est caractérisé par :


∗ Un champ de déplacements : u (M )
∗ Un champ de contraintes : σ (M )
∗ Un champ de déformations : ε (M )

• On se place dans le cas général où les efforts extérieurs appliqués donnés dépendent de la position dans l’espace
de leur point d’application, ou, ce qui revient au même, dépendent du déplacement de leur point d’application :

Φ = Φ(u ) f = f (u ) plus précisément : Φ (M ) = Φ ( u (M ) ) f (M ) = f ( u (M ) )

1.1 -- hypothèses retenues

• Hypothèse 1 : déplacements et déformations à l’équilibre sont infiniment petits,

• Hypothèse 2 : le matériau a un comportement élastique linéaire,

page II.4-3 -- 1
• Hypothèse 3 : les actions extérieures appliquées données, forces de volume f et de surface Φ dérivent de 2
∂G
potentiels G = G ( u ) et g = g( u ) respectivement : fi = − f = − grad u (G )
∂u i
∂g
Φi = − Φ = − grad u (g )
∂u i
On peut alors définir le travail des forces extérieures appliquées dans le champ de déplacements u (M ) :
T =− ∫∫S g( u )⋅ ds − ∫∫∫v G( u )⋅ dv
σ
Cette hypothèse 3 est vérifiée dans le cas général dans lequel nous nous plaçons où les efforts appliqués donnés
sont constants, indépendants du déplacement de leur point d’application et de la déformation de la structure.
Dans ce cas :
t t
g =− Φ ⋅ u G =− f ⋅ u
le travail des forces extérieures appliquées dans le champ de déplacements u (M ) vaut :
t
T (= Text ) = − ∫∫ ∫∫∫ G ⋅ ds = ∫∫ ∫∫∫
t
g ⋅ ds − Φ ⋅ u ⋅ ds + f ⋅ u ⋅ dv
Sσ v Sσ v

1.2 -- Conséquences

• L’hypothèse 2 du comportement élastique linéaire du matériau et la linéarité des lois contraintes/déformations qui
en résulte, permet d’affirmer qu’il existe :
∂W
∗ un potentiel de déformation W ( ε ) tel que : σ ij =
∂ε ij
∂Wc
∗ un potentiel complémentaire de déformation Wc ( σ ) tel que : ε ij =
∂σ ij

et une énergie complémentaire de déformation U c telle que : Uc = ∫∫∫v Wc ⋅ dv


∗ ces 2 potentiels sont tels que : W ( ε ) = Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ ε
1 t
2
W( ε ) = ⋅ ε ⋅ C ⋅ ε
1t
2
Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ C
1t −1
⋅σ
2
On en déduit la définition :
de l’énergie de déformation (ou potentiel interne) : U(= Wint ) = ∫∫∫ W(ε )⋅ dv
v

de l’énergie complémentaire de déformation : Uc = ∫∫∫v Wc (σ) ⋅ dv


• L’hypothèse 3 permet d’introduire la fonctionnelle énergie potentielle totale V :

V = U−T = ∫∫∫v [W(ε) + G( u )]⋅ dv + ∫∫S g( u )⋅ ds σ

Remarque :
dans le cas général où les forces de volume f et de surface Φ sont constantes indépendantes du déplacement
de leur point d’application et donc indépendantes de la déformation du solide, on a vu que :
t t
∫∫S ∫∫∫vG ⋅ ds = ∫∫S ∫∫∫v
t t
g =− Φ ⋅ u G =− f ⋅ u et T =− g ⋅ ds − Φ ⋅ u ⋅ ds + f ⋅ u ⋅ dv
σ σ
Et la fonctionnelle énergie potentielle totale V s’écrit :

∫∫∫v W ( ε ) ⋅ dv − ∫∫Sσ
t t
V = U −T = Φ ⋅ u ⋅ ds − ∫∫∫v f ⋅ u ⋅ dv

page II.4-3 -- 2
1.3 -- principe des travaux virtuels et théorème de l’énergie potentielle totale (approche
cinématique)

1.3.1 -- accroissement virtuel cinématiquement admissible du champ de déplacements


Considérons un accroissement virtuel, δu , cinématiquement admissible ( δu = 0 sur S u ) du champ de
déplacements à l’équilibre :
S

f n

Su u

• à l’accroissement virtuel, cinématiquement admissible δu du champ de déplacements à l’équilibre est associé :

∗ un accroissement virtuel du champ de déformations généralisées : δε = D ⋅ δu


∂W
∗ un accroissement virtuel du potentiel de déformation δW tel que : δW = ∑ ∂εij ⋅ δεij = t σ ⋅ δε
i, j
∗ un accroissement virtuel de l’énergie de déformation (potentiel interne) :
δU(= δWint ) = ∫∫∫δW ⋅ dv = δ ∫∫∫ W ⋅ dv
v v
∗ un travail virtuel des forces extérieures appliquées :
t
δT (= δT ext ) = ∫∫ ∫∫∫
t
Φ ⋅ δu ⋅ ds + f ⋅ δu ⋅ dv
Sσ v

∗ un accroissement virtuel de son énergie potentielle totale : δV = δ(U − T ) = δU − δT

1.3.2 -- principe des travaux virtuels

• Le principe des travaux virtuels s’écrit alors :

Pour un solide déformable en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées données, et pour tout
accroissement virtuel, δu , cinématiquement admissible du champ de déplacements à l’équilibre, on a :
δU = δT ou δWint = δT ext ou δV = δ(U − T ) = δU − δT = 0
• Ou sous forme de principe d’extrémum :

Soit un solide déformable soumis à des actions extérieures données, le champ de déplacements à l’équilibre rend
stationnaire son énergie potentielle totale V , dans l’ensemble des champs de déplacements cinématiquement
admissibles.

1.3.3 -- théorème de l’énergie potentielle totale, condition de la stabilité d’un état d’équilibre

Dans les 3 hypothèses du paragraphe précédent, ce théorème dont nous ne donnons pas la démonstration, s’énonce :
L’état d’équilibre stable (E) d’un solide déformable soumis à des actions extérieures données, est caractérisé par un
champ de déplacements qui rend son énergie potentielle totale V minimum strict , dans l’ensemble des champs de
déplacements cinématiquement admissibles.

L’état (E) est un état d’équilibre stable si quel que soit l’accroissement δu , cinématiquement admissible de son champ
de déplacements, δV = 0 et δ(2 )V > 0 ( δ(2 )V est la variation calculée au second ordre au moins de l’énergie
potentielle totale V).
δ( ) est la variation calculée au premier ordre, δ(2 ) ( ) est la variation calculée au second ordre au moins.

page II.4-3 -- 3
L’état (E) est un état d’équilibre ⇔ δV = 0 quel que soit l’accroissement δu , cinématiquement admissible
(application du principe des travaux virtuels) ; c'est-à-dire ⇔ δU = δT ou bien avec notations
δWint = δT ext
Cet état d’équilibre est stable ⇔ δ(2 )V > 0 quel que soit l’accroissement δu , cinématiquement admissible
(théorème de l’énergie potentielle totale) ou bien ⇔ δ (2 ) Wint > δ (2 )T ext

• Remarque :

- Dans le cadre de l’application du principe des travaux virtuels, l’accroissement, δu , cinématiquement


admissible du champ de déplacements à l’équilibre, est considéré comme virtuel. Cela signifie que dans cet
accroissement du champ de déplacements, on fait travailler les forces extérieures et les contraintes
maintenues constantes, égales aux valeurs qu’elles ont à l’équilibre pour calculer δU et δT ( δU = δT ). On
peut donc considérer les accroissements envisagés δ( ) comme des différentielles normales au premier
ordre.

- Dans le cadre de l’application du théorème de l’énergie potentielle totale, les accroissements


cinématiquement admissibles du champ de déplacements envisagés doivent être considérés comme des
déformations imposées, compatibles avec les liaisons, réelles qui modifient les sollicitations dans la
structure, de façon à obtenir la variation du travail de déformation et la variation du travail des forces
extérieures appliquées, calculées au second ordre au moins, δ(2 )U et δ(2 )T .
Il faut en effet mettre en évidence la relation δ(2 )U > δ(2 )T et éviter de rester dans les hypothèses
d’application du principe des travaux virtuels pour lesquels δU = δT .

page II.4-3 -- 4
2 -- APPLICATION AUX STRUCTURES FORMEES DE POUTRES

2.1 -- Notations

• Potentiel de déformation : W = W ( ε(M ) )

• Energie de déformation ou potentiel interne :


Les deux expressions qualifient la même grandeur : U = Wint = ∫∫∫v W(x, y, z ) ⋅ dv
Dans la suite, on emploiera plutôt l’expression potentiel interne Wint .

• Travail des forces extérieures appliquées données :


Ce travail noté T dans le paragraphe rappel précédent sera, dans la suite noté Text .

• Energie potentielle totale : V = U − T = Wint − Text

• Accroissements :
Tous les accroissements, représentés par la lettre grecque δ dans le paragraphe de rappel précédent, résultant d’un
accroissement δu cinématiquement admissible d’un champ de déplacements, seront, dans la suite, représentés par la
lettre grecque ∆ , de façon à ne pas confondre avec les expressions des vecteurs translation et rotation différentielles et
→ →
leurs composantes ( δ Λ(s ) , δ Ω(s ) , δωz (s ) ….).

δV ⎯
⎯→ ∆V δ(2 )V ⎯⎯→ ∆(2 )V δu ⎯⎯→ ∆u δT ⎯
⎯→ ∆Text
δU ⎯⎯→ ∆Wint
∆( ) est la variation calculée au premier ordre, ∆(2 ) ( ) est la variation calculée au second ordre au moins.

2.2 -- Position du problème

• Soit une structure formée de poutres, quelconque, en état d’équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées.
Nous allons écrire la condition suffisante de stabilité de cet état d’équilibre gràce au théorème de l’énergie
potentielle totale, énoncé ci-dessus.
Cette structure vérifie les 3 hypothèses du paragraphe 1.1 ci-dessus.

• Pour simplifier l’exposé et plus particulièrement les formules, nous nous limiterons au cas d’une structure plane
chargée et déformée dans son plan Oxy en ne prenant en compte que les déformations de flexion.

• Dans ces conditions et dans un état quelconque de la structure (équilibre ou non) caractérisé par un champ de
déplacements donné :
¾ Les sollicitations sont :
- Sollicitations internes (intégrales des contraintes dans chaque section droite): M int = M int (s )
- Sollicitations extérieures (résultante des forces extérieures appliquées à droite ou à gauche de
chaque section) : M ext = M ext (s )
¾ La déformation est caractérisée par :
⎧δu x (s )⎫ ⎧0⎫

⎪ ⎪ ⎪ ⎪
- translation différentielle : δ Λ(s ) = ⎨δu y (s )⎬ = ⎨0⎬ puisque l’on ne prend en compte que les
⎪δu (s )⎪ ⎪0⎪
⎩ z ⎭ ⎩ ⎭
déformations de flexion,

⎧δωx (s )⎫ ⎧ 0 ⎫
⎪ ⎪ ⎪ ⎪
- rotation différentielle : δ Ω(s ) = ⎨δωy (s )⎬ = ⎨ 0 ⎬ puisque la structure est plane,
⎪δω (s )⎪ ⎪δω (s )⎪
⎩ z ⎭ ⎩ z ⎭
chargée et déformée dans son plan. Aucune ambiguité n’étant possible on note : δω = δωz (s )
M int (s ) M int
Résultat de Saint-Venant : δω = =
EI z EI

page II.4-3 -- 5
• Caractéristiques de la structure à l’équilibre :

A l’équilibre les sollicitations internes sont égales aux sollicitations extérieures : M int = M ext = M 0 = M 0 (s )
La déformation est caractérisée par : δω = δωz (s ) = δω0
1 M 02
2 ∫Str . EI
Potentiel interne à l’équilibre : Wint = ⋅ ds

2.3 -- Expression de l’équilibre et de sa stabilité

2.3.1 -- Application d’un accroissement, cinématiquement admissible ∆u du champ de


déplacements à l’équilibre et expression du principe des travaux virtuels

Cet accroissement du champ de déplacements provoque un accroissement de la déformation : ∆ (δω)

On considère donc cet accroissement, cinématiquement admissible ∆u du champ de déplacements à l’équilibre


comme virtuel et on calcule la variation de potentiel interne et la variation du travail des forces extérieures appliquées ,
en faisant travailler les forces extérieures et les contraintes maintenues constantes, égales aux valeurs qu’elles ont à
l’équilibre : ∆Wint = ∫str. Mint a l'équilibre ⋅ ∆(δω) ⋅ ds
∆Text = ∫ M ext a l'équilibre ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds
str.

Le principe des travaux virtuels s’écrit : ∆V = ∆Wint − ∆Text = 0 soit : M int a l 'équilibre = M ext a l 'équilibre = M 0

2.3.2 -- Expression du théorème de l’énergie potentielle totale

Dans le cadre de l’application du théorème de l’énergie potentielle totale, l’accroissement cinématiquement admissible
du champ de déplacements envisagé doit être considéré comme un déplacement imposé, compatible avec les liaisons,
réel qui modifie les sollicitations internes et extérieures dans la structure, de façon à obtenir la variation du travail
de déformation et la variation du travail des forces extérieures appliquées, calculées au second ordre au moins,
∆(2 )Wint et ∆(2 )Text .

• L’accroissement cinématiquement admissible du champ de déplacements produit :


- Un accroissement de la déformation ∆ (δω)
- des variations de contraintes qui vont engendrer des variations de la sollicitation interne moment de
flexion d’axe z : ∆M int
- des variations de la sollicitation extérieure moment de flexion d’axe z : ∆M ext

• Les hypothèses 1, 2 et 3 retenues (paragraphe 1.1 ci-dessus) permettent d’écrire :

∆M int
- Le résultat de Saint-Venant : ∆ (δω) =
EI
Et la variation correspondante (calculée au second ordre au moins) du potentiel interne dans ce
déplacement imposé considéré comme réel :
∆(2 )Wint =
1 1
∫ M int equilibre ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds + ∫ ∆M int ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds = ∫ M 0 ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds + ∫ EI ⋅ [∆ (δω)]2 ⋅ ds
str. 2 str. str. 2 str.
- la variation correspondante (calculée au second ordre au moins) du travail des forces extérieures ∆(2 )Text ,
dans ce déplacement imposé considéré comme réel :
∆(2 )Text =
1 1
∫ M ext equilibre ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds +∫ ∆M ext ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds = ∫ M 0 ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds + ∫ ∆M ext ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds
str. 2 str. str. 2 str.

Remarque, signification des variations de sollicitations extérieures ∆M ext considérées :


1
et signification de l’expression ∫∆M ext ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds :
2 str.

page II.4-3 -- 6
Dans la section banale d’abscisse curviligne s , on a dans la déformation imposée :
∆M ext (s ) = ∆M ext = variation, dans le déplacement cinématiquement admissible imposé, de la sollicitation
moment fléchissant d’axe z de toutes les forces extérieures -- forces données et réactions d’appui -- appliquées
d’un coté de la section s .
Parmi les forces et actions extérieures données appliquées à la structure nous distinguons celles qui créent des
sollicitations du second ordre (c’est à dire des sollicitations complémentaires à celles calculées au premier ordre, en
géométrie initiale non déformée), de celles qui n’en créent pas.
Les forces et actions extérieures données qui ne génèrent pas de sollicitations du second ordre, créent des
sollicitations indépendantes de la déformée de la structure et donc ne provoquent pas de variation des sollicitations
extérieures dans le déplacement imposé. D’où :
[∆M ext ] = variation, dans la déformation imposée, du moment fléchissant d’axe z en G(s) dû à celles des actions
extérieures données appliquées d’un coté de la section s qui créent des effets du second ordre. = ∆M ′′ext. données
1 1
D’où : ∫ ∆M ext ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds = ′ données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds

∆M′ext.
2 str. 2 str.

• Théorème de l’énergie potentielle totale :


L’état (E) est un état d’équilibre stable si quel que soit l’accroissement δu , cinématiquement admissible de son
champ de déplacements, ∆(2 )V > 0 ( ∆(2 )V est la variation calculée au second ordre au moins de l’énergie
potentielle totale V).
V = Wint − Text et ∆(2 )V > 0 ⇔ ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text

1 1
⇔ ∫ EI ⋅ [∆ (δω)]2 ⋅ ds > ∆M ext ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds

2 str. 2 str.

∫str. EI ⋅ [∆(δω)] ′ données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds


∫str. ∆M′ext.
2
⇔ ⋅ ds >

Avec ∆M ext.
′′ données = variation, dans le déplacement imposé, du moment fléchissant d’axe z en G(s) dû à celles
des forces extérieures données appliquées d’un coté de la section s qui créent des effets du second ordre.
On en conclut que la présence de charges autres que celles qui provoquent les effets du second ordre sur la
structure ne modifie pas la valeur du chargement critique.

• Remarque :

Bien entendu, on appliquera directement la condition ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text , chaque fois qu’on pourra calculer
directement ∆Text , travail des forces extérieures dans la déformation imposée compatible avec les liaisons.

En particulier pour une poutre à plan moyen, à fibre moyenne à vide rectiligne, sollicitée au second ordre, par un
effort normal parallèle à la fibre moyenne à vide :
géométrie déformée (y(x))
N

N 0
y
x
géométrie à vide

Le raccourcissement de la poutre projeté sur Ox c'est-à-dire sur sa fibre moyenne à vide représente le déplacement
relatif « d » des points d’application des 2 efforts N et –N projeté sur leur ligne d’action.
Dans la déformation imposée y(x) le travail des 2 forces N vaut donc « N.d » ⇒ ∆ (2)Text = N ⋅ d
L
Or d = raccourcissement de la poutre projeté sur Ox =
∫0 [1 − cos θ(x )]⋅ dx

page II.4-3 -- 7
dy
θ(x ) est l’angle de la tangente à la fibre moyenne déformée avec l’axe Ox : tgθ(x ) =
dx
dy
θ(x ) restant petit : tgθ(x ) ≈ θ(x ) ⇒ θ(x ) ≈
dx
θ2
cos θ(x ) ≈ 1 −
2
On peut donc écrire :
L L θ2 2
1 L ⎛ dy ⎞
d = raccourcissement de la poutre projeté sur Ox =
∫ [1 − cos θ(x )]⋅ dx = ∫
0 0 2
⋅dx =

⋅ ⎜ ⎟ dx
2 0 ⎝ dx ⎠
2
N L ⎛ dy ⎞
∆ (2)Text = N ⋅ d =
d’où :

⋅ ⎜ ⎟ dx
2 0 ⎝ dx ⎠

• Remarque :

La méthode donne, pour chaque déplacement imposé compatible avec les liaisons, un majorant du chargement
critique.
Le chargement critique est donc la borne inférieure de l’ensemble des majorants que donne la méthode sur
l’ensemble des déplacements imposés possibles compatibles avec les liaisons.

• Remarque :

Pour simplifier l’exposé, nous avons raisonné sur une structure à plan moyen, chargée dans son plan, en ne prenant
en compte que les déformations de flexion ; ainsi la condition de stabilité s’écrit :

∫str. EI ⋅ [∆(δω)] ′ . données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds


⋅ ds > ∫ ∆M′ext
2
str .

Dans le cas général d’une structure spatiale, dont on ne néglige aucune sorte de déformations, on écrit la
condition de stabilité en notation généralisée des sollicitations et des déformations :

Un état d’équilibre du système est stable si quelle que soit la déformation -- ∆(δd k (s )) , k = 1,6 -- compatible avec
les liaisons, imposée à partir de cet état, l’inégalité suivante est vérifiée :

∆(2 )Wint > ∆(2 )Text


⎧ ⎫ ⎧ ⎫
∫str. ⎨⎩∑k R k ⋅ [∆(δd k )] ⎬⎭ ⋅ ds > ∫str. ⎨⎩∑k ∆S′k′ ext. données ⋅ ∆(δd k )⎬⎭ ⋅ ds
2
Soit :

Avec : ∆S′′k ext. données = variation, dans la déformation imposée, des sollicitations dûes à celles des forces
extérieures données appliquées d’un coté de la section s qui créent des effets du second ordre.

page II.4-3 -- 8
2.4 -- Utilisation pratique de la méthode

On se place dans l’hypothèse d’une structure à plan moyen, chargée dans son plan, pour laquelle on ne tient compte
que des déformations de flexion.

2.4.1 -- parmi les efforts extérieurs appliqués, un seul, Q crée des effets du second ordre

• Compte tenu de la définition de ∆M ext.


′′ données , Q y apparaît en facteur.

D’où ∆M ′′ext. données = Q ⋅ ∆m ′′ext. données


Avec :
∆m′′ext. données = variation, dans le déplacement imposé, du moment fléchissant d’axe z en G(s), dû à Q = 1.

• La condition de stabilité de l’état d’équilibre est donc que, quelle que soit la déformation -- ∆(δω(s )) --
compatible avec les liaisons, imposée à partir de cet état, l’inégalité suivante est vérifiée :

∫str. EI ⋅ [∆(δω)] ⋅ ds > ∫str. ∆M′ext


′ . données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds
2

∫str. EI ⋅ [∆(δω)] ⋅ ds > ∫str. Q ⋅ ∆m′ext


′ . données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds
2
Soit :

• La valeur critique de la charge Q est donc la borne inférieure de l’expression :


∫str. EI ⋅ [∆(δω)] ⋅ ds
2

sur l’ensemble des déformations imposées -- ∆(δω(s )) -- compatibles avec les


∫ ∆m′ext ′ . données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds
str .
liaisons.

2.4.2 -- Il existe plusieurs efforts extérieurs appliqués provoquant des effets du second ordre

Si on multiplie par λ l’ensemble des efforts extérieurs provoquant des effets du second ordre, les variations de
sollicitations extérieures produites par le déplacement imposé sont multipliées par λ .
∫ EI ⋅ [∆(δω)]2 ⋅ ds
str .
La valeur critique λ c du facteur de chargement est donc la borne inférieure de l’expression
∫ ∆M′ext ′ . données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds
str .
sur l’ensemble des déformations imposées - ∆(δω(s )) - compatibles avec les liaisons.

2.4.3 -- On souhaite ne faire porter le facteur de chargement que sur une partie des efforts
extérieurs appliqués provoquant des effets du second ordre

• Soit :
∗ ∆M1′′ext. données la variation, dans le déplacement imposé, du moment fléchissant d’axe z, dû aux charges
extérieures provoquant des effets du second ordre et sur lesquelles on veut faire porter le facteur de
chargement,
∗ ∆M 2′′ext. données la variation, dans le déplacement imposé, du moment fléchissant d’axe z, dû aux charges
extérieures provoquant des effets du second ordre et sur lesquelles on ne veut pas faire porter le facteur de
chargement.

• Bien entendu, si on multiplie par λ les charges extérieures provoquant des effets du second ordre et sur lesquelles
on veut faire porter le facteur de chargement, la variation de moment ∆M1′′ext. données est multipliée par λ ; par
contre la variation de moment ∆M 2′′ext. données ne changera pas.

La condition de stabilité de l’état d’équilibre sera donc que, quelle que soit la déformation -- ∆(δω(s )) --
compatible avec les liaisons, imposée à partir de cet état, l’inégalité suivante est vérifiée :
∫ EI ⋅ [∆(δω)] ⋅ ds > λ ⋅ ∫ ∆M1′′ext. données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds + ∫ ∆M′2′ ext. données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds
2
str . str . str .

page II.4-3 -- 9
La valeur critique λc du facteur de chargement est donc la borne inférieure de l’expression

∫str. EI ⋅ [∆(δω)] ⋅ ds − ∫str. ∆M′2′ ext. données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds


2

sur l’ensemble des déformations imposées -- ∆(δω(s )) --


∫str. ∆M1′′ext. données ⋅ ∆(δω) ⋅ ds
compatibles avec les liaisons.

2.4.4 -- Optimisation de la méthode

La méthode de l’énergie donne pour chaque déplacement imposé compatible avec les liaisons un majorant de la charge
critique ou du facteur de chargement critique; plusieurs essais de déplacements imposés choisis sont souvent
nécessaires.

Une optimisation de la méthode consiste à se donner comme déplacement imposé compatible avec les liaisons une
fonction y(x) dépendant de n paramètres indépendants qui seront déterminés de façon à minorer l’expression majorante
de la charge critique ou du facteur de chargement critique, donnée par la méthode de l’énergie. On approche ainsi de
beaucoup plus près la valeur exacte de la charge ou du facteur de chargement critique.

En s’inspirant de la méthode de Ritz dont on verra l’application aux calculs aux éléments finis, on peut ainsi prendre
comme déplacement imposé y(x), une combinaison linéaire de déplacements compatibles avec les liaisons yi (x ) :
n
y (x ) = ∑ a i ⋅ y i (x )
i =1
Dans cette hypothèse les paramètres indépendants sont les coefficients a i . La méthode de l’énergie sur la base du
déplacement imposé y(x ) donne un majorant de la charge critique Q c ou du facteur de chargement critique λ c .
Les coefficients a i qui donnent le déplacement imposé optimum dans l’application de la méthode sont ceux qui
minimisent ce majorant ; Ils sont donc déterminés en écrivant :

∂ (maj.Q c )
=0 (i = 1, n )
∂a i
∂ (maj.λ c )
ou bien =0 (i = 1, n )
∂a i

2.4.5 -- Cas particulier d’une poutre droite à plan moyen, chargée et déformée dans son plan,
dont l’état d’équilibre initial est rectiligne - on ne prend en compte que les déformations
de flexion

2.4.5.1 -- Expression de l’accroissement de l’énergie de déformation (potentiel interne) ∆(2)Wint

• on prend pour repère fixe de projection Oxyz le repère local commun à toutes les sections droites (Ox = fibre
moyenne – Oxy plan moyen) de la géométrie à vide ou de la géométrie à l’équilibre.

ξ = x est l’abscisse curviligne d’origine O sur la fibre moyenne de la géométrie à vide.

• La structure est plane chargée et déformée dans son plan ⇒


En toute configuration, la seule composante non nulle du vecteur déformation

différentielle δ Ω (x ) est la composante suivant Oz : δωz (x )

• La géométrie à vide et la géométrie à l’équilibre sont définie dans le repère Oxyz, par les équations :
y(x ) = 0 z(x ) = 0
• la déformation à l’équilibre est définie par δωz (x ) = 0 ∀ x
et on a : M =M =0
int équilibre ext équilibre

• Géométrie après accroissement cinématiquement admissible du champ de déplacements :

page II.4-3 -- 10
La fibre moyenne rectiligne à l’équilibre vient sur la courbe d’équation : y(x ) z(x ) = 0
La déformation est définie par δω z (x )
Dans cet accroissement du champ de déplacements l’accroissement de la déformation rotation différentielle s’écrit
donc : ∆(δω) = δω z (x ) − 0 = δω z (x )

• Or, δωz (x ) ⋅ dx représente la rotation relative d’axe Oz de la section (x+dx) par rapport à la section (x) dans la
déformation.
Si avant déformation, la fibre moyenne est rectiligne, alors δωz (x ) ⋅ dx représente la rotation relative d’axe Oz de
la section (x+dx) par rapport à la section (x) de la géométrie déformée.

z (x).dx

R(x)

dx

dx
D’où : δωz (x ) ⋅ dx = avec R(x) rayon de courbure de la déformée dans la section (x).
R (x )
1 y ′′
Soit : δωz (x ) = =
R (x ) ⎡
( )
3
′2 ⎤
⎢⎣ 1 + y ⎥⎦
L’accroissement cinématiquement admissible du champ de déplacements y(x ) étant petit, on peut négliger y ′(x )
1
devant 1 et écrire : δωz (x ) = = y′′
R (x )
• D’où ∆(δω) = δωz (x ) = y′′
∆Mint
• Saint-Venant ⇒ ∆(δω) =
EI
( ) 1 1 1
∫M int equilibre ⋅ ∆(δω) ⋅ ds +

∆M int ⋅ ∆(δω) ⋅ ds =

EI ⋅ [∆(δω)]2 ⋅ ds =

2
∆ Wint = EI ⋅ y ′′ 2 ⋅ ds
str. 2 str. 2 str. 2 str.

EI ⋅ y ′′ 2 ⋅ ds > ∆(2 )Text


1
La condition de stabilité ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text
• s’écrit alors :

2 str.

2.4.5.2 -- Quand, en plus, la poutre n’est sollicitée au second ordre, que par un effort normal
parallèle à sa fibre moyenne à vide

géométrie déformée (y(x))


N

N 0
y
x
géométrie à vide

L L θ2 2
1 L ⎛ dy ⎞
d = raccourcissement de la poutre projeté sur Ox =
∫ [1 − cos θ(x )]⋅ dx = ∫
0 0 2
⋅dx =

⋅ ⎜ ⎟ dx
2 0 ⎝ dx ⎠
2
N L ⎛ dy ⎞
∆ (2 )Text = N ⋅ d =
d’où :

⋅ ⎜ ⎟ dx
2 0 ⎝ dx ⎠
1 L N L 2
La condition de stabilité ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text s’écrit alors :
2 0∫EI ⋅ y′′2 ⋅ dx > ⋅
2 0
y′ ⋅ dx

page II.4-3 -- 11
3 -- EXEMPLES – EXERCICES CORRIGES

3.1 -- Exercice 1, étude de la stabilité d’un mat vertical pesant :

Reprenons l’exemple du chapître précédent II.4-2 où l’étude de la stabilité d’un mât pesant a été traitée par intégration
directe de l’équation différentielle de la déformée.

Considérons une poutre verticale de section constante, de hauteur h, encastrée à sa base O et libre à son extrémité
supérieure A. Soit p le poids par unité de longueur de cette poutre. Le problème est de déterminer à partir de quelle
hauteur cette poutre devient instable sous son propre poids.

La poutre est supposée se déformer dans un de ses plans principaux d’inertie ramené au repère Oxy (Ox vertical
ascendant, Oy horizontal).
Soit y(x ) la déformée de la poutre.

3.1.1 -- Résultat exact par intégration directe de l’équation différentielle de la déformée

Dans la géométrie déformée, le moment fléchissant dans la section banale d’abscisse x s ‘écrit :
M (x ) = ∫x p[y(ξ ) − y(x )]⋅ dξ
h

L’équation différentielle de la déformée s’écrit donc :


M (x ) p h p h
δω(x ) = y ′′(x ) =
EI
= ∫ [y(ξ) − y(x )]⋅ dξ
EI x
soit : δω(x ) = y ′′(x ) = ∫ [y(ξ) − y(x )]⋅ dξ
EI x

p ⎡ h
En dérivant par rapport à x : y ′′′(x ) = ⎢
⎣ ∫x
[− y′(x )]⋅ dξ + y(x ) − y(x )⎤⎥⎦ = − p ⋅ (h − x )⋅ y′(x )
EI EI

d ⎛⎜ x ⎞ x
df (x, ξ )
(Rappel :
dx ⎜⎝ a ∫
f (x, ξ ) ⋅ dξ ⎟ =



a dx
⋅ dξ +f (x, x ) )

p
D’où l’équation différentielle de la déformée : y ′′′(x ) = − ⋅ (h − x ) ⋅ y ′(x )
EI

L’intégration directe de l’équation différentielle de la déformée (voir chapitre précédent II.4-2 ) donne le résultat
« exact » suivant : .
(ph ) 3
critique = 7,837 ⋅ EI

page II.4-3 -- 12
3.1.2 -- Application de la méthode de l’énergie

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant. On ne prend donc en compte que les déformations de
flexion.

• A l’équilibre, le déplacement est y(x ) = 0 , l’équilibre est rectiligne et le moment de flexion est M (x ) = M 0 = 0

• La méthode de l’énergie s’énonce :

L’état d’équilibre est stable si quel que soit l’accroissement de déplacement cinématiquement admissible, imposé à
partir de cet état, l’inégalité suivante est vérifiée :
∆(2 )Wint > ∆ (2 )Text

• L’accroissement de déplacement y(x ) imposé doit être cinématiquement admissible donc doit obligatoirement
satisfaire : y(0) = 0 et y ′(0) = 0 .

On peut l’affiner en constatant que :


M (x )
* Le moment de flexion M = 0 pour x = h et comme y ′′(x ) = , on obtiendra une meilleure précision
EI
en adoptant une fonction y(x ) telle que : y ′′(h ) = 0
dM
* L’effort tranchant T = 0 pour x = h et comme T (x ) = , on obtiendra une meilleure précision en
dx
adoptant une fonction y(x ) telle que : y′′′(h ) = 0

• L’accroissement de déplacement y(x ) imposé choisi est finalement tel quel :


* y ′′′(x ) = K ⋅ (h − x )n

* y(0) = 0 y ′(0) = 0 y ′′(h ) = 0

• y ′′′(x ) = K ⋅ (h − x )n ⇒ y ′′(x ) = − K ⋅
(h − x )n+1 + A
n +1

y ′′(h ) = 0 ⇒ A=0

y ′′(x ) = − K ⋅
(h − x )n+1 ⇒ y ′(x ) = K ⋅
(h − x )n+2 + B
n +1 (n + 1) ⋅ (n + 2 )

y ′(0) = 0 ⇒ y ′(x ) = K ⋅
(h − x )n +2 − K ⋅ h n +2
(n + 1) ⋅ (n + 2 ) (n + 1) ⋅ (n + 2 )
• Cet accroissement y(x) du champ de déplacements provoque un accroissement de la déformation (rotation
différentielle) : ∆ (δω) = y ′′(x )
∆M int
On sait aussi que (résultat de Saint-Venant) : ∆ (δω) =
EI

• D’où dans l’accroissement de déplacement imposé y(x ) , la variation du potentiel interne calculée au second
ordre au moins vaut :
∆(2 )Wint =
1 1
∫ M int equilibre ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds + ∆M int ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds =
∫ M 0 ⋅ ∆ (δω) ⋅ ds +
∫ EI ⋅ [∆ (δω)]2 ⋅ ds

str. 2 str. str. 2 str.
∆(2 )Wint =
1
Comme, de plus, M 0 = 0 ∀x , on a :
2 str. ∫
EI ⋅ y ′′ 2 ⋅ ds

EI ⋅ K 2 h EI ⋅ K 2 ⋅ h 2 n +3
D’où : ∆(2 )Wint = ⋅ ∫0 (h − x )2n+2 ⋅ dx =
2(n + 1)2 2(n + 1)2 ⋅ (2n + 3)

page II.4-3 -- 13
• Dans l’accroissement de déplacement imposé y(x ) , calcul de la variation du travail des forces extérieures
calculée au second ordre au moins ∆(2 )Text

Dans le déplacement imposé, la composante verticale ∆x , du déplacement de la section banale d’abscisse x vaut
x
(en ne tenant compte que des déformations de flexion) : ∆x = ∫0 (1 − cos θ) ⋅ dt

dx

0
x x+dx

2
y ′2
Si le déplacement imposé y(x ) reste petit : (1 − cos θ) ≈ θ ≈
2 2
K2
[ ]
2
x x y′ 2
D’où : ∆x = ∫0 (1 − cos θ) ⋅ dt ≈ ∫0 2
⋅ dt avec y ′ 2 (x ) =
(n + 1)2 ⋅ (n + 2 )2
⋅ (h − x )n + 2 − h n +2

Après quelques calculs classiques :

∆x = ∆x (x ) =
K2 ⎡
⎢ x ⋅ h 2n+4 +
h 2 n +5 − (h − x )2 n +5 2 ⋅ h n + 2 ⋅ h n +3 − (h − x )n +3 ⎤
− ⎥
[ ]
2(n + 1)2 (n + 2 )2 ⎣⎢ 2n + 5 n+3 ⎥⎦

D’où le travail du poids de la colonne dans le déplacement imposé, calculé au second ordre au moins :
h
∆(2 )Text = ∫0 p ⋅ ∆x(x ) ⋅ dx
K2
En posant : C =
(n + 1)2 (n + 2)2
p ⋅ C ⎡ h 2 n +6 h 2 n +6 2h 2 n +6 h n +2 h ⎤
∆(2 )Text =
1
⋅⎢ + − − ⋅ ∫0 (h − x )2n+5 ⋅ dx + 2h ⋅ ∫0 (h − x )
n +3
⋅ dx ⎥
2 ⎢⎣ 2 2n + 5 n+3 2n + 5 n+3 ⎥⎦

h 2 n +6 h n +4
Compte tenu de : ∫0 (h − x )2n+5 ⋅ dx = h ∫0 (h − x )n +3 ⋅ dx = h
2n + 6 n+4
2 2 n +6
p⋅K ⋅h
Il vient : ∆(2 )Text =
4 ⋅ (n + 1)2 ⋅ (n + 3) ⋅ (n + 4 )

• La condition nécessaire de stabilité de l’équilibre rectiligne s’écrit ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text pour le déplacement
imposé y(x ) envisagé.
EI ⋅ K 2 ⋅ h 2 n +3 p ⋅ K 2 ⋅ h 2 n +6
Avec : ∆(2 )Wint = ∆(2 )Text =
2(n + 1)2 ⋅ (2n + 3) 4 ⋅ (n + 1)2 ⋅ (n + 3) ⋅ (n + 4 )
Soit :
stabilité de l’équilibre ⇒ ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text ⇔
2n+3
EI ⋅ K ⋅ h 2
p ⋅ K ⋅ h 2n+6
2
>
2(n + 1)2 ⋅ (2n + 3) 4 ⋅ (n + 1)2 ⋅ (n + 3) ⋅ (n + 4 )
2 EI ⋅ (n + 3) ⋅ (n + 4 )
stabilité de l’équilibre ⇒ p ⋅ h3 <
(2n + 3)
La meilleure approximation sera obtenue pour la valeur de n qui rend minimum l’expression :
D=
(n + 3) ⋅ (n + 4)
(2n + 3)

page II.4-3 -- 14
dD (2n + 3) ⋅ (2n + 4 ) − 2(n + 3) ⋅ (n + 4 )
d’où : =
dn (2n + 3)2
dD − 3 ± 15
D est minimum ⇒ =0 ⇔ 2 n 2 + 6n − 3 = 0 ⇔ n=
dn 2
− 3 + 15
n étant un nombre réel positif, le minimum de D a lieu pour n =
2
2 EI ⋅ (n + 3) ⋅ (n + 4 )
La valeur minimale de l’expression
(2n + 3)
est donc : ( )
EI 15 + 4 = 7,87 ⋅ EI

On trouve finalement : stabilité de l’équilibre ⇒ (


p ⋅ h 3 < EI 15 + 4 ) soit : p ⋅ h 3 < 7,87 ⋅ EI
Sachant que la valeur exacte précédemment calculée est : (ph 3 )critique = 7,837 ⋅ EI

3.2 -- Exercice 2, étude de la stabilité d’un mât vertical pesant, autre approche

On applique la méthode de l’énergie en prenant pour accroissement de déplacement cinématiquement admissible le


premier mode de flambement d’une console de hauteur h soumise à son extrémité libre à un effort ponctuel vertical :

N x

y O

• accroissement de déplacement cinématiquement admissible : y = A ⋅ [1 − cos(k ⋅ x )]


y ′ = A ⋅ k ⋅ sin (k ⋅ x )
y ′′ = A ⋅ k 2 ⋅ cos(k ⋅ x )

- cinématiquement admissible ⇒ y(0) = 0 et y ′(0) = 0 vérifié

- Comme précédemment, on affine en constatant que le moment de flexion M = 0 pour x = h et comme


M (x )
y ′′(x ) = , on impose la condition supplémentaire : y ′′(h ) = 0
EI
π
soit : cos(k ⋅ h ) = 0 soit : k=
2h
D’où l’accroissement de déplacement cinématiquement admissible pris en compte dans l’application de la
méthode de l’énergie :
⎡ ⎛ πx ⎞ ⎤
y = A ⋅ ⎢1 − cos⎜ ⎟⎥
⎣ ⎝ 2 h ⎠⎦
Aπ ⎛ πx ⎞ Aπ 2 ⎛ πx ⎞
y′ = ⋅ sin⎜ ⎟ y ′′ = ⋅ cos⎜ ⎟
2h 2
⎝ 2h ⎠ 4h ⎝ 2h ⎠
1
• Rappel : ∫ cos 2 (kx ) ⋅ dx = ⋅ [kx + sin (kx ) ⋅ cos(kx )]
2k
1
∫ sin 2 (kx ) ⋅ dx = ⋅ [kx − sin (kx ) ⋅ cos(kx )]
2k
1
∫ sin (kx ) ⋅ cos(kx ) ⋅ dx = ⋅ sin 2 (kx )
2k

page II.4-3 -- 15
• Dans l’accroissement de déplacement imposé y(x ) , la variation du potentiel interne calculée au second ordre
au moins vaut :

∆(2 )Wint =
1 1
∫str. Mint equilibre ⋅ ∆(δω) ⋅ ds + 2 ∫str. ∆Mint ⋅ ∆(δω) ⋅ ds = ∫str. M0 ⋅ ∆(δω) ⋅ ds + 2 ∫str. EI ⋅ [∆(δω)]
2
⋅ ds

∆ (δω) est la variation de la déformation (rotation différentielle) dans le déplacement imposé y(x ) :
∆ (δω) = y ′′(x )

∆(2 )Wint =
1
Comme, de plus, M 0 = 0 ∀x , on a :
2 ∫
str .
EI ⋅ y ′′ 2 ⋅ ds
2 2 4
Aπ ⎛ πx ⎞ EI A ⋅ π
y ′′ = ⋅ cos⎜ ⎟ ⇒ ∆(2 )Wint = ⋅
4h2
⎝ 2h ⎠ 64 h3

• Dans l’accroissement de déplacement imposé y(x ) , calcul de la variation du travail des forces extérieures
calculée au second ordre au moins

Dans le déplacement imposé, la composante verticale ∆x , du déplacement de la section banale d’abscisse x vaut
x
(en ne tenant compte que des déformations de flexion) : ∆x = ∫0 (1 − cos θ) ⋅ dt

dx

0
x x+dx

2
y ′2
Si le déplacement imposé y(x ) reste petit : (1 − cos θ) ≈ θ ≈
2 2
x y ′2 x
D’où : ∆x = (1 − cos θ) ⋅ dt ≈
∫ ∫
⋅ dt
0 0 2
Aπ ⎛ πx ⎞ A 2 π ⎡ πx ⎛ πx ⎞ ⎛ πx ⎞⎤
y′ = ⋅ sin⎜ ⎟ ⇒ ∆x = ⋅⎢ − sin⎜ ⎟ ⋅ cos⎜ ⎟⎥
2h 2
⎝ ⎠ h 8 h ⎣ 2 h 2
⎝ ⎠ h ⎝ 2 h ⎠⎦
D’où le travail du poids de la colonne dans le déplacement imposé, calculé au second ordre au moins :
h
∆(2 )Text = ∫0 p ⋅ ∆x(x ) ⋅ dx
A2π ⎡ π 1⎤
⇒ ∆(2 )Text = p ⋅ ⋅ −
8 ⎢⎣ 4 π ⎥⎦

• La condition nécessaire de stabilité de l’équilibre rectiligne s’écrit ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text pour le déplacement
imposé y(x ) envisagé.

EI ⋅ π 3
p ⋅ h3 < Soit: p ⋅ h 3 < 8,298 ⋅ EI
⎡π 1⎤
8⋅ ⎢ − ⎥
⎣4 π⎦
On constate que l’approximation est moins bonne que précédemment.

page II.4-3 -- 16
3.3 -- Exercice 3, flambement d’une poutre droite en milieu élastique « transversal »

p= .y(x)

y
N N
O E
x +

L
E, I
C’est le cas d’un pieu de fondation dans un sol homogène :
Le sol réagit sur le pieu suivant une charge répartie linéique transversale p(x ) = −λ ⋅ y(x )
L’état d’équilibre sous l’action de l’effort N est rectiligne.
Essais pressiométriques …

On ne tient compte que des déformations de flexion.

3.3.1 -- Equation différentielle de la déformée

• Avec les conventions de signes de la R de M dans l’orientation choisie de la fibre moyenne :


x
M(x ) = − N ⋅ y(x ) −
∫0 λ ⋅ y(ξ) ⋅ (x − ξ) ⋅ dξ
d x x ∂f d x x
dx ∫a ∫a ∂x dξ + f (x, x ) ⇒ ∫ ∫
f (x, ξ ) ⋅ dξ = λ ⋅ y(ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ = λ ⋅ y(ξ ) ⋅ dξ
dx 0 0
d2 x

dx 2 0 ∫ λ ⋅ y(ξ) ⋅ (x − ξ) ⋅ dξ = λ ⋅ y(x )
d 2M
⇒ = − N ⋅ y′′ − λ ⋅ y
dx 2
x
• EI ⋅ y′′(x ) = M(x ) = − N ⋅ y(x ) −
∫0 λ ⋅ y(ξ) ⋅ (x − ξ) ⋅ dξ
d4y d 2M
• EI ⋅ = = − N ⋅ y′′ − λ ⋅ y
dx 4 dx 2
d4y d2y
• La déformée y(x) est l’intégrale de l’équation différentielle : +λ⋅y = 0 EI ⋅ (1) +N
dx 4 dx 2
C’est une équation différentielle homogène (sans second membre) linéaire du 4 ième ordre à cofficients constants.

3.3.2 -- Déplacement imposé cinématiquement admissible, dans le cadre de l’application de la


méthode de l’énergie

L’état d’équilibre sous l’action de l’effort N est rectiligne.

Pour respecter les conditions aux limites y(0) = y(L ) = 0 (condition « cinématiquement admissible ») et
M(0 ) = M(L ) = 0 qui se traduit par : y′′(0 ) = y′′(L ) = 0 , on choisit comme déplacement imposé cinématiquement
admissible un développement en série de sinus :

πx 2πx nπx nπx
y(x ) = a1 ⋅ sin
L
+ a 2 ⋅ sin
L
+ ... + a n ⋅ sin
L
+ ... = ∑ a n ⋅ sin L
n =1
∞ ∞ 2
nπ nπx d2y ⎛ nπ ⎞ nπx
∑ ∑
dy
= ⋅ a n ⋅ cos =− ⎜ ⎟ ⋅ a n ⋅ sin
dx
n =1
L L dx 2 n =1
⎝ L ⎠ L

page II.4-3 -- 17
L kπx L
L 2 kπx L
Rappel :
∫0 sin 2
L
⋅ dx =
2 ∫0 cos L ⋅ dx = 2
L kπx nπx L kπx nπx
∫0 cos L ⋅ cos L ⋅ dx = ∫0 sin L ⋅ sin L ⋅ dx = 0
3.3.3 -- Expression de l’accroissement de l’énergie de déformation (potentiel interne) ∆(2)Wint

( ) (
∆(2)Wint = ∆(2)Wint poutre + ∆(2 )Wint milieu élastique )
(∆(2)Wint )poutre = 12 ∫str. EI ⋅ [∆(δω)]2 ⋅ ds = 12 ∫0L EI ⋅ y′′2 ⋅ dx = π44LEI3 ⋅ ∑ n 4a 2n
n

(∆(2)Wint )milieu élastique = 12 ⋅ λ ⋅ ∫0 y2 ⋅ dx = λ4L ⋅ ∑ a 2n


L

3.3.4 -- Expression de l’accroissement du travail des forces extérieures appliquées (effort N


créant des effets du second ordre) ∆(2)Text
L L θ2 2
1 L ⎛ dy ⎞
d = raccourcissement de la poutre projeté sur Ox =
∫ [1 − cos θ(x )]⋅ dx = ∫
0 0 2
⋅dx =

⋅ ⎜ ⎟ dx
2 0 ⎝ dx ⎠
2
N L ⎛ dy ⎞ π2
∆ (2 )Text = N ⋅ d = ∑ n 2 a 2n
d’où :

⋅ ⎜ ⎟ dx = N ⋅
2 0 ⎝ dx ⎠ 4L

n

3.3.5 -- condition de stabilité

• La condition de stabilité ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text s’écrit alors :


λL4
π 4 EI λL π2 π 2 EI
∑ n 4a 2n +
π 4EI
⋅ ∑ a 2n
⋅ ∑ n 4a 2n + ⋅ ∑ a 2n > N ⋅ 4L ⋅ ∑ n 2a 2n N< ⋅ n n
4L3 n
4
n n L2 ∑ n 2a 2n
n
L’effort critique de flambement est le minimum de cette expression.

• Rappel :
α1 α 2 α
soit une suite de fractions à termes positifs , , …., i , ….
β1 β2 βi
⎛ α ⎞ α + α 2 + ... + αi + ... ⎛α ⎞
on a : Min ⎜⎜ i ⎟⎟ < 1 < Max⎜⎜ i ⎟⎟
⎝ βi ⎠ β1 + β 2 + ... + βi + ... ⎝ βi ⎠
α
• Le problème est donc de rechercher la fraction « i » minimale c’est à dire la valeur « n c » de n qui rend
βi
l’expression
λL4 λL4
n 4a 2n + ⋅ a 2n n4 +
π4 EI π4 EI = a ⋅ n 2 + b minimale π 2 EI λ ⋅ L2
= .avec a = et b=
n 2a 2n n2 n2 L2 π2
On retrouve les résultats du chapitre précédent II.4-2.
Voir le détail de la suite et les applications numériques au chapitre II.4-2.

page II.4-3 -- 18
3.4 -- Exercice 4, poutre droite soumise à 2 efforts normaux concentrés et à une densité
linéique constante d’effort normal réparti

F f f F
O E
x +

L
E, I

L’état d’équilibre est rectiligne.

• Par analogie avec la colonne d’Euler, et à son premier mode de flambement, on chosit comme déplacement
imposé :
πx π πx π2 πx
y(x ) = B ⋅ sin y′(x ) = B ⋅ ⋅ cos y′′(x ) = −B ⋅ ⋅ sin
L L L L2 L

• (∆(2)Wint ) = 12 ∫str. EI ⋅ [∆(δω)]2 ⋅ ds = 12 ∫0L EI ⋅ y′′2 ⋅ dx = EI2 B2 πL44 ⋅ ∫0L sin 2 πLx ⋅ dx
L
L π4
∆(2)Wint =
πx ⎡x L 2πx ⎤ L EI 2
∫0 sin 2
L
⋅ dx = ⎢ −
⎣ 2 4π
⋅ sin ⎥ =
L ⎦0 2

4
B
L3
• ∆ (2 )Text = ∆ (2 )Text (F) + ∆ (2 )Text (f )
y

F f f F
O t

L
E, I

L
On fait un changement d’axes en prenant comme nouvelle origine le milieu de la poutre. x=t+
2
πt π πt
Dans le nouveau repère Oty : y(t ) = B ⋅ cos y′(t ) = − ⋅ B ⋅ sin
L L L

d(t ) = projection du déplacement du point banal G(t) de la fibre moyenne, sur la fibre moyenne à vide =
projection du déplacement du point banal G(t) sur la ligne d’action de F et de f.
t θ2 2
t 1 t ⎛ dy ⎞ B2 π 2 t 2 ⎛ πξ ⎞
d(t) =
∫ [1 − cos θ(ξ)]⋅ dξ = ∫
0 0 2
⋅dξ =

⋅ ⎜⎜ ⎟⎟ dξ =
2 0 ⎝ dξ ⎠ 2L2
⋅ sin ⎜ ⎟ ⋅ dξ
0 ⎝ L⎠ ∫
t t
⎛ πξ ⎞ ⎡ξ L 2πξ ⎤ t L 2πt
∫0
sin 2 ⎜ ⎟ ⋅ dξ = ⎢ −
L
⎝ ⎠ ⎣ 2 4 π
⋅ sin
L ⎥ = 2 − 4π ⋅ sin L
⎦0
B2π2 ⎡ L 2πt ⎤
d(t ) = ⋅ ⎢t − ⋅ sin
4L2 ⎣ 2π L ⎥⎦

2 2
∆ (2)Text (F) = 2F ⋅ d⎜ ⎟ =
⎛L⎞ B π
⋅F
⎝2⎠ 4L
L2
L2 B2 π 2 L 2⎡ B2π2 ⎡ t2 L2 2πt ⎤
∆ (2 )Text (f ) = 2 ⋅
L 2πt ⎤
∫0 f ⋅ d(t ) ⋅ dt = f ⋅
2L2

∫0 ⎢ t − 2π ⋅ sin L ⎥ ⋅ dt = f ⋅
⎣ ⎦ 2L2
⋅⎢ +
⎢⎣ 2 4π2
cos
L ⎥

⎦0

page II.4-3 -- 19
B2 π2 ⎡ L2 L2 ⎤ B2π2 ⎡1 1 ⎤
∆ (2)Text (f ) = f ⋅ ⋅⎢ − ⎥=f ⋅ ⋅⎢ − ⎥
2L2 ⎢⎣ 8 2π2 ⎥⎦ 4 ⎣ 4 π2 ⎦

B2π 2 B2π2 ⎡ 1 1 ⎤ B2 π 2 ⎡ ⎛1 1 ⎞⎤
∆ (2 )Text = ∆ (2 )Text (F) + ∆ (2 )Text (f ) = ⋅F+f ⋅ ⋅⎢ − ⎥= ⋅ ⎢F + f ⋅ L⎜⎜ − ⎟⎥

4L 4 ⎣ 4 π2 ⎦ 4L ⎢⎣ ⎝ 4 π 2 ⎠⎥⎦
B2 π2 ⎡ ⎛1 1 ⎞⎤
∆ (2 )Text = ⋅ ⎢F + f ⋅ L⎜⎜ − ⎟⎥

4L ⎢⎣ ⎝ 4 π 2 ⎠⎥⎦

⎛ 1 1 ⎞ π2EI
• La condition de stabilité s’écrit : ∆(2 )Wint > ∆(2 )Text F + f ⋅ L⎜⎜ − ⎟⎟ <
⎝ 4 π2 ⎠ L2
⎡ ⎛ 1 1 ⎞⎤ π2EI
Soit efforts critiques de flambement : ⎢F + f ⋅ L⎜⎜ − 2 ⎟⎟⎥ =
⎣⎢ ⎝ 4 π ⎠⎦⎥ crit L2
π2EI
• Cas particulier (1) : f = 0 Fcrit =
L2
On retrouve l’effort critique de flambement d’une poutre bi-articulée ; valeur exacte parce que on a pris comme
déformation imposée le premier mode de flambement.
1 π2EI π 2EI EI
• Cas particulier (2) : F = 0 f crit = ⋅ = 6,726 ⋅ = 66,382 ⋅
⎛1 1 ⎞
⎜ − ⎟ L3 L3 L3
⎜4 ⎟
⎝ π2 ⎠
L
A comparer avec la valeur exacte du « poids » critique de flambement d’un poteau de longueur « H = » (voir
2
EI EI
chapitre II.4-2 méthode du déterminant) f crit = 7,837 ⋅ = 62,696 ⋅
H3 L3

• Rappel :

x 1 x 1
∫ sin (ax ) ⋅ dx = 2 − 4a ⋅ sin(2ax ) ∫ cos (ax ) ⋅ dx = 2 + 4a ⋅ sin(2ax )
2 2

sin[(a − b )x ] sin[(a + b )x ] sin[(a − b )x ] sin[(a + b )x ]


∫ sin(ax ) ⋅ sin(bx ) ⋅ dx = 2(a − b) − 2(a + b) ∫ cos(ax ) ⋅ cos(bx ) ⋅ dx = 2(a − b) + 2(a + b)
1
∫ sin(ax ) ⋅ cos(ax ) ⋅ dx = 2a ⋅ sin (ax )
2

page II.4-3 -- 20
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-4)-4-2016.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE
CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-4
CALCUL DES STRUCTURES EN GEOMETRIE DEFORMEE - INSTABILITE
EXTENSION DE LA METHODE DES DEPLACEMENTS
Version courte (poly)

1 -- RAPPEL : METHODE DES DEPLACEMENTS EN ELASTICITE LINEAIRE, AU PREMIER ORDRE, EN


BASE ORDONNEE COMPLETE DES DEPLACEMENTS NODAUX

1.1 -- définitions, rappel

• Soit une structure dont la discrétisation est réalisée sur la base de :

- Une décomposition en éléments reliés entre eux ou à l’extérieur par des nœuds,
- Cette décomposition détermine N déplacements nodaux (déplacements transmis par les nœuds aux
éléments), qu’on retient tous dans l’analyse et qui se classent comme suit :
∗ les n déplacements nodaux inconnus, inconnues cinématiques,
∗ les p déplacements nodaux connus complémentaires
n+p = N

• Les (n+p) déplacements nodaux et les (n+p) efforts nodaux associés, de la discrétisation, sont projetés sur une
⎧→ ⎫ ⎛ (B)n ⎞
base commune (B) = ⎨ e i ⎬ décomposée en 2 « sous-bases » (B)n et (B)p , (B) = ⎜⎜ ⎟
⎩ ⎭ i =1, (n + p ) (B) ⎟
⎝ p⎠
Dn
• Les N = (n+p) déplacements nodaux se projettent suivant le vecteur colonne D = avec :
Dp

- D n vecteur colonne des n déplacements nodaux libres, inconnues cinématiques,


- D p vecteur colonne des p déplacements nodaux complémentaires, connus, imposés.

• Les N = (n+p) efforts nodaux associés sont les efforts (forces ou moments) d’interaction sur le système constitué
par les nœuds.

• Les efforts nodaux extérieurs sont les composantes, dans la base (B), des efforts concentrés du chargement
directement appliqués aux nœuds,
⎡...⎤
Fext n
Fext = ⎢⎢Fi ⎥⎥ qu’on peut décomposer sur les 2 « sous-bases » (B)n et (B )p : Fext = avec :
Fext p
⎢⎣...⎥⎦
- Fext n vecteur colonne des n composantes sur (B)n des efforts extérieurs concentrés donnés du
chargement, connus, appliqués aux nœuds entre éléments,
- Fext p vecteur colonne des p composantes sur (B )p des réactions d’appui, inconnues :

Fext p = F appuis .

page II.4-4 -- 1
• Les efforts nodaux internes qui sont les composantes dans la base (B), des efforts internes transmis par les
nœuds aux éléments.
- Fint est le vecteur colonne des efforts nodaux internes de la structure = vecteur colonne à (n+p)
composantes dans la base (B), des actions des nœuds sur l’ensemble des éléments de la structure en
équilibre sous le cas de charges considéré,
-
k
( )
Fint est le vecteur colonne des efforts nodaux internes de l’élément E k = vecteur colonne à
(n+p) composantes dans la base (B) des actions des nœuds sur l’élément (E ) dans la structure en
k

équilibre sous le cas de charges considéré,


Fint = ∑ Fint k est le vecteur colonne des efforts nodaux de la structure.
k
En vertu du principe d’action-réaction, dans la structure à l’équilibre :
L’action des éléments sur les nœuds, est le vecteur colonne à (n+p) composantes dans la base (B) : − Fint
( )
L’action de l’élément E k sur les nœuds, est le vecteur colonne à (n+p) composantes : − Fint
k

• Dans la structure en équilibre, l’équilibre statique des nœuds s’écrit : Fext − Fint = 0

1.2 -- Equation canonique, rappel

• Hypothèses fondamentales de la méthode des déplacements appliquées en élasticité linéaire au premier ordre
hypothèse 1 : les déformations et les déplacements sont infiniment petits,
hypothèse 2 : le matériau a un comportement élastique linéaire,
hypothèse 3 : le calcul est réalisé au premier ordre, c'est-à-dire que les équations de la statique
sont écrite dans une géométrie unique, la géométrie à vide.
Ces 3 hypothèses réunies assurent à la structure un comportement linéaire vis-à-vis des cas de charges.

• Les inconnues du problème sont :


- Les n inconnues cinématiques du vecteur colonne D n
- Les p réactions d’appui du vecteur colonne Fext p = F appuis
• Le principe de la méthode consiste à écrire l’équilibre statique des nœuds, dans la structure en équilibre, suivant
les directions d’efforts nodaux :
Dans la structure chargée, les nœuds sont en équilibre sous l’effet :
Fext n
- des efforts nodaux extérieurs appliqués : Fext =
F appuis

- des actions des éléments : − Fint


L’équilibre statique des nœuds s’écrit donc : Fext − Fint = 0

On obtient ainsi un système linéaire de N = (n+p) équations à N = (n+p) inconnues, D n et F p = F appuis


• Le vecteur colonne Fint s’obtient en superposant 2 états d’équilibre de la structure :

- état (1) : la structure est soumise à toutes les actions extérieures données du chargement directement
appliquées aux éléments, l’ensemble des N déplacements nodaux étant bloqués nuls.
Soit FD le vecteur colonne, dans la base (B), des (n+p) efforts nodaux internes de la structure dans l’état (1).

- Etat (2) : la structure est soumise à aucune action extérieure donnée, on impose aux noeuds les (n+p)
déplacements nodaux D .
Dans cet état (2), le vecteur colonne des (n+p) efforts nodaux internes de la structure est R ⋅ D
R est la matrice de rigidité de la structure relative à la base (B).
C’est une matrice carrée symétrique ((n+p)*(n+p)) dont le terme général Ri, j est la valeur de l'effort nodal
interne i , Fi , dans la structure totale, pour le champ de déplacements imposés D j = 1 , Dk = 0 ∀k ≠ j.
Superposition état (1) + état (2) ⇒ Fint = FD + R ⋅ D

page II.4-4 -- 2
• L’équilibre statique des noeuds suivant les (n+p) directions d’efforts nodaux se traduit donc par l’équation
matricielle canonique suivante : Fext − FD − R . D = 0

• Cette équation matricielle peut se développer sur les 2 « sous-bases » (B)n et (B )p :

Fext n FD n R nn R np D
− − ⋅ n =0
F appuis FD p R pn R pp D p
Et sous réserve que les p = (N − n ) déplacements nodaux imposés correspondants à des nœuds d’appui mettent la
structure sur appuis isostatiques au moins, la matrice de rigidité R nn (carrée n x n) relative à la base (B)n
associée aux déplacements nodaux libres, est régulière, inversible.
−1
D’où : D n = R nn ⋅ ⎡ Fext n − FD n − R np ⋅ D p ⎤
⎢⎣ ⎥⎦
F appuis = FD p + R pn ⋅ D n + R pp ⋅ D p

1.3 -- Assemblage du vecteur colonne Fint = FD + R ⋅ D

On réalise cet assemblage en écrivant :


Fint = ∑ Fint k avec Fint
k
le vecteur colonne, dans la base (B), des efforts nodaux internes de l’élément banal
k
(E ).
k

1.3.1 -- Efforts nodaux internes de l’élément banal E k ( )


Hypothèse sur la modélisation : on suppose que la modélisation retenue de la structure retient la totalité des
déplacements nodaux indépendants de chaque élément.

1.3.1.1 -- Dans la base globale (B) de la discrétisation

k k k
• Fint = FD + R •D

* FD
k
( )
est le vecteur colonne, dans la base (B), des efforts nodaux internes de l’élément E k dans l’état (1)
• D est le vecteur colonne, dans (B), des efforts nodaux internes de l’élément (E ) , dans l’état (2)
k k
* R
est la matrice de rigidité ((n+p)x(n+p)) de l’élément (E ) relative à la base globale (B).
k k
R

( )
1.3.1.2 -- Dans la base locale Bk de l’élément E k ( )
Soit q le nombre total des déplacements nodaux indépendants de l’élément banal E k . ( )
Il s’agit des q déplacements nodaux indépendants de ses nœuds frontières.

• ( ) de l’élément (E )
Base locale Bk k

La base locale (B ) rassemble les déplacements nodaux de (E ) dans la modélisation retenue.


k k

L’hypothèse sur la modélisation assure que la base locale (B ) est complète et donc de dimension <q>.
k

La base locale (B )<q> de l’élément (E ) est donc extraite de la base globale (B) <n+p> et regroupe les q
k k

vecteurs unitaires correspondants.

page II.4-4 -- 3
• ( )
La matrice de localisation γ k de l’élément banal E k est la matrice qui permet de « localiser » la base locale

(B ) dans la base (B) et d’exprimer les déplacements nodaux de (E ) dans sa base locale (B ) (vecteur colonne
k k k

D k ) en fonction des déplacements nodaux de la structure exprimés dans la base (B) (vecteur colonne D ).

Dk = γ k ⋅ D <qx1> <qx(n+p)><(n+p)x1>

La matrice de localisation γ k est une matrice (qx(n+p)) dont chaque ligne ne comporte qu’un seul terme non nul
égal à 1.

Propriétés :

Soit {(B)}<n + p> l’espace vectoriel généré par la base (B) <n+p>,
{(B )}
k
<q > l’espace vectoriel généré par la base Bk <q> ;( ) {(B )}
k
<q > est un SSEV de l’EV {(B)}<n + p>
- Si V est le vecteur colonne des composantes sur (B) d’un vecteur de {(B)}<n + p>
V k = γ k ⋅ V est le vecteur colonne des q composantes de la projection de V sur Bk ( )
- Si V k est le vecteur colonne des q composantes sur la base locale (B ) d’un vecteur de {(B )}
k k
<q >

k t
V = γ k ⋅ V k est le vecteur colonne des (n+p) composantes sur la base (B) du vecteur considéré.

( ) ( )
Si D k est le vecteur colonne des q déplacements nodaux de E k dans sa base locale Bk , D = γ k ⋅ D k est
k t

le vecteur colonne des q déplacements nodaux de l’élément (E ) projetés sur la base globale (B).
k

k k k k
• La forme de la matrice de rigidité R , est telle que : R ⋅D = R ⋅D

• ( ) ( )
Dans la base locale Bk <q> de l’élément E k expression des efforts nodaux internes de l’élément E k : ( )
k
Fint = FDk + R k
⋅D k

1.3.1.3 -- Analyse préalable dans la base locale propre B′k - efforts nodaux Fint
′k ( )
( )
L’analyse préalable de l’élément E k est faite dans une base locale propre des déplacements et des efforts nodaux
(B′ ).
k

Par définition cette base locale propre de l’analyse préalable est complète et rassemble la totalité des q déplacements
nodaux indépendants de l’élément E k . ( )
la base locale B <q> de E( ) k
( ) dans la modélisation retenue (extraite de la base globale (B) ) est donc différente de la
k

( )<q> de l’analyse préalable ; mais ces 2 bases ont même dimension <q>.
base locale propre B ′k

L’analyse préalable de l’élément (E ) fournit donc, dans la base locale propre (B′ ) :
k k

- F′ vecteur colonne des q efforts nodaux internes de l’élément (E ) dans l’état (1) de la superposition
D
k k

- R′ matrice de rigidité (qxq) de l’élément (E ) ,


k k

- ′ k = FD′ k + R ′ k ⋅ D ′ k
Fint D′k étant le vecteur colonne des q déplacements nodaux indépendants de

l’élément dans sa base locale propre B′k ( )

page II.4-4 -- 4
1.3.2 -- Enchainement du calcul
( )
Soit P k la matrice de passage de la base B′k à la base Bk . ( )
La matrice P k est une matrice (qxq), dont les q vecteurs colonnes sont les composantes des q vecteurs unitaires de

( )
la base Bk dans la base B′k . ( )
• ( )
Dans la base locale propre B'k <q> : ′ k = FD′ k + R ′ k ⋅ D ′ k
Fint D 'k = P k • D k

• ( )
Dans la base locale Bk <q> de la discrétisation : k
Fint = Pk
−1
′k
⋅ Fint Dk = γ k ⋅ D

k t
• Dans la base globale (B) de la discrétisation : Fint = γ k ⋅ Fint
k
et Fint = ∑ Fint k
k
−1 −1 −1 −1
• k
Détails : Fint = Pk ′k = P k
⋅ Fint ′k ⎤ = P k
⋅ ⎡ R ′ k ⋅ D ′ k + FD ⋅ R ′k ⋅ P k ⋅ D k + P k ′k ⋅
⋅ FD
⎢⎣ ⎦⎥
k t t −1 t −1
Fint = γ k ⋅ Fint
k
= γk ⋅ Pk ⋅ R ′k ⋅ P k ⋅ γ k ⋅ D + γ k ⋅ P k ′k
⋅ FD

Fint =
k
∑ k
Fint = FD + R ⋅ D avec :

∑ ∑
t −1 t −1
FD = γk ⋅ Pk ′k
⋅ FD R = γk ⋅ Pk ⋅ R ′k ⋅ P k ⋅ γ k
k k

page II.4-4 -- 5
2 -- APPLICATION DE LA METHODE DES DEPLACEMENTS AUX CALCULS EN GEOMETRIE
DEFORMEE, POSITION DU PROBLEME

2.1 -- Principes généraux de la méthode

2.1.1 -- Discrétisation de la structure et bases de projection

• On discrétise la structure, dans sa configuration à vide G 0 (configuration de la structure non chargée) en


( )
éléments de poutres E k dont on connaît le comportement en géométrie déformée au second ordre, par une
analyse systématique préalable,
• On en déduit la définition des nœuds et des déplacements nodaux, déplacements transmis par les nœuds aux
éléments. Les déplacements nodaux permettent de définir le champ de déplacements à l’équilibre.

On en déduit également, dans la configuration à vide G 0 , la base globale (B) des déplacements et efforts
( )
nodaux de la structure et les bases locales Bk (extraites de la base globale (B) ) des déplacements et efforts
( ) de la discrétisation.
nodaux des éléments E k

2.1.2 -- Les actions extérieures données du chargement

E
re G
l' é q uilib
O nà
tio
igura
co n f

O0 E0

configuration initiale à vide G 0


Dans tous les cas :

Les actions extérieures données du chargement sont donc des vecteurs forces ou moments, concentrés ou
répartis, dont les points d’application suivent la fibre moyenne déformée et qui restent constants (en intensité et
en direction).

En particulier le vecteur colonne Fext des efforts nodaux extérieurs donnés concentrés du chargement
directement appliqués aux nœuds dans la géométrie déformée à l’équilibre, est indépendant de la déformée et donc
des déplacements nodaux à l’équilibre.

2.1.3 -- La spécificité fondamentale du calcul

Les déplacements, à l’équilibre, sous l’effet des actions extérieures appliquées à la structure, ne sont plus infiniment
petits ; ainsi l’analyse globale de la structure et les analyses préalables de ses éléments, doivent être menées non plus
dans la géométrie initiale non déformée mais dans la géométrie déformée à l’équilibre, en particulier en ce qui
concerne :
- la configuration des actions extérieures données du chargement,
- l’expression des équations de la statique,
- le calcul des sollicitations,
- le calcul des efforts nodaux.

Par contre les déformations restent petites.

page II.4-4 -- 6
2.1.4 -- Les 2 grandes étapes du calcul

Calculer l’état d’équilibre d’une structure en géométrie déformée sous des actions extérieures données, dans une
configuration à l’équilibre G consiste à définir les grandeurs physiques attachées à cet état d’équilibre, à savoir :
- Les déplacements nodaux, dont on déduit la géométrie des éléments,
- la configuration (géométrie) des actions extérieures appliquées données (aux nœuds et sur les éléments),
- les caractéristiques mécaniques dans la configuration G des éléments et de la structure totale,
- les efforts nodaux internes.

2.1.4.1 -- Etape 1 : analyse préalable, au second ordre, de l’élément poutre banal


L’hypothèse des petites déformations permet de réaliser au second ordre (voir la définition ci-dessous) l’analyse de
l’élément poutre banal.
( ) ( )
Cette analyse préalable de l’élément banal E k fournit, dans la base locale propre B′k d’une configuration à vide de
référence, ′k
le vecteur colonne des efforts nodaux internes Fint de l’élément (actions des nœuds frontières sur
l’élément) en fonction des actions données qui lui sont appliquées :
- déplacements nodaux imposés de ses nœuds frontières : D ′ k
- actions données du chargement directement appliquées à l’élément.

2.1.4.2 -- Etape 2 : analyse en « grands déplacements » et petites déformations d’une structure à


poutres

L’étape 2 est le calcul en grands déplacements et petites déformations, d’une structure donnée en équilibre sous des
actions extérieures données.

3 -- ETAPE 1 DU CALCUL : ANALYSE PREALABLE, AU SECOND ORDRE, DE L’ELEMENT POUTRE


BANAL

Cette étape 1 du calcul est présentée en détail au chapitre II.4-5 pour une poutre à plan moyen, chargée et déformée
dans son plan.

( )
L’analyse préalable de l’élément banal E k est menée à partir d’une configuration à vide de référence de l’élément,
( )
dans la base locale propre B′k des déplacements et efforts nodaux de cette configuration à vide.

3.1 -- Rappel, définition de l’analyse au « second ordre »

Rappel du paragraphe 2.1 du chapitre II.4-1 :

• On se place dans le cadre des hypothèses classiques du calcul élastique de structure c’est à dire :
- hypothèse 1 : déformations et déplacements infiniment petits,
- hypothèse 2 : matériau à comportement isotrope élastique linéaire,

• On complète par les hypothèses simplificatrices de base de la théorie des poutres (voir chapitre II.1-1) et leurs
conséquences compte tenu des hypothèses 1 et 2 ci-dessus, à savoir :
- hypothèse de Saint-Venant :
un effet quelconque, contrainte ou déformation, dans la section droite banale à l’équilibre ne dépend que des
sollicitations dans la section,
- hypothèse de Navier-Bernoulli généralisée :
2 sections droites infiniment voisines de la configuration de référence initiale à vide, deviennent, dans la
configuration à l’équilibre, 2 sections infiniment voisines superposables par déplacement infiniment petit
(translation + rotation).
- à l’équilibre, nullité de la contrainte normale sur une facette parallèle à la fibre moyenne,

• Par contre on réalise un calcul au second ordre, c'est-à-dire que les équations de la statique sont écrites dans la
géométrie déformée à l’équilibre.
Donc réactions d’appui et sollicitations sont calculées précisément dans la géométrie déformée à l’équilibre.

page II.4-4 -- 7
3.2 -- Les données d’entrée de l’analyse préalable de l’élément banal E k ( )
( )
Elles sont définis dans la base locale propre B′k , base de la configuration à vide de référence de l’analyse préalable de
( )
l’élément E . k

• les caractéristiques géométriques et mécaniques de la configuration à vide de l’élément poutre.

• les actions extérieures appliquées à l’élément :


- { } ( )
les actions données du chargement directement appliquées à l’élément, P ′ k (dans la base B′k ), dont
on connait « l’évolution » dans la déformation (points d’application, intensités et directions),
- L’ensemble des déplacements nodaux indépendants, imposés aux noeuds frontières de l’élément, D ′ k

( )
dans la base B′k

• D’où, les 2 types d’effets du second ordre envisageables dans le calcul des sollicitations à l’équilibre :

- Les effets du second ordre des actions données du chargement directement appliquées à l’élément, P ′′ k { }
- Les effets du second ordre créés par les déplacements nodaux D′k des nœuds frontières de l’élément,
plus précisément, les effets du second ordre des efforts nodaux internes dus aux déplacements nodaux imposés
D′k .

3.3 -- Les effets du second ordre pris en compte

3.3.1 -- Démarche générale du choix des effets du second ordre envisagés dans la recherche
de la configuration à l’équilibre de l’élément

En fonction des caractéristiques de l’élément considéré et des actions qu’il subit, on choisit les effets du second ordre
que l’on prend en compte dans les calculs de la recherche de sa configuration à l’équilibre.

Plus précisément :
- parmi l’ensemble des sollicitations (3 pour une structure à plan moyen, 6 pour une structure spatiale) on
choisit celles Si , jugées comme participant de façon déterminante aux déformations et aux déplacements de la
structure et donc à sa géométrie à l’équilibre, et donc à prendre en considération précisément au second ordre,
{ }
- parmi les actions appliquées ( A j ) (chargement P ′ k , efforts nodaux internes associés aux déplacements

nodaux imposés D′k ), on choisit celles ( Aij ) (j = …) dont on prend en compte les effets du second ordre sur
la sollicitation Si

En général on écrira la sollicitation Si sous la forme : Si = Si 0 + ∑ ∆S (A )


j
i
i
j

Avec : Si 0 sollicitation Si calculée au premier ordre sous la totalité des actions appliquées
( )
et ∆Si Aij le seul effet du second ordre de l’action Aij sur la sollicitation Si

Remarque :
Une fois la configuration à l’équilibre de l’élément ainsi déterminée, une fois connue en particulier la géométrie à
l’équilibre de l’élément, on pourra prendre en compte au second ordre, d’autres sollicitations sous d’autres actions, en
vue de dimensionnements postérieurs.

page II.4-4 -- 8
3.3.2 -- Effets du second ordre pris en compte dans les analyses au second ordre proposées

Les analyses au second ordre présentées aux chapitres suivants (chapitre II.4-5) concernent les éléments de poutres
droites, d’extrémités O et E, dans l’espace ou à plan moyen pour lesquels on prend en compte les effets du second

ordre d’un effort normal N (compté positif en compression) constant en intensité et en direction dans le
déplacement, appliqué aux 2 extrémités de la poutre :
→ →
Il s’agit donc des effets du second ordre de 2 forces extérieures données N appliquées en O et − N appliquée en E
- leur point d’application suit la déformation
- leur direction reste fixe dans le repère Oxyz de la configuration à vide de référence de l’élément.

• poutre dans l’espace :

Avec les notations précédentes, dans le calcul de la configuration à l’équilibre :

- Sollicitations prises en compte au second ordre Si : les 2 moments de flexion M y et M z


- actions appliquées ( A j ) dont on prend en compte les effets du second ordre sur les sollicitations Si : l’effort

normal N
sollicitations calculées au second ordre : Si = Si 0 + ∑ ∆S (A )
j
i
i
j

⎡ − − − − −→ ⎛ → ⎞⎤ → ⎡ − − − − − → ⎛ → ⎞⎤ →
M y (ξ ) = M y 0 (ξ ) + ⎢G ' (ξ )G 'E ∧ ⎜⎜ − N ⎟⎟ ⎥ ⋅ j' (ξ ) M z (ξ ) = M z 0 (ξ ) + ⎢G ' (ξ )G 'E ∧ ⎜⎜ − N ⎟⎟⎥ ⋅ k ' (ξ )
⎢⎣ ⎝ ⎠ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎝ ⎠⎥⎦

calcul des sollicitations = soll. au 1ier ordre + effets du 2 ième ordre

calcul des sollicitations au 1ier ordre


ME
k
configuration initiale à vide de référence G 0 { } = p( ) , m( )
FE
j0
GE
t0
M0 (C) efforts nodaux à l'équilibre : F0 , M0 , FE , ME
j0 G( )
t0
G0 k0

F0
k0
configuration à l'équilibre de l'élément G

j0 j'( ) -N
G'0 (C')
N t0 G'( )
G'E
t'( )
k0
k'( ) complément de sollicitations = effets du 2 ième ordre

page II.4-4 -- 9
• poutre à plan moyen OXY :

Avec les notations précédentes, dans le calcul de la configuration à l’équilibre :

- Sollicitations prises en compte au second ordre Si : le moment de flexion M z


- actions appliquées ( A j ) dont on prend en compte les effets du second ordre sur les sollicitations Si : l’effort

normal N
sollicitations calculées au second ordre : Si = Si 0 + ∑ ∆S (A )
j
i
i
j

ξ=x et M z (x ) = M z 0 (x ) + N ⋅ (v E − v(x )) = M z 0 (x ) + N ⋅ (v E − y(x ))

configurations à vide et à l'équilibre calcul des sollicitations = soll. au 1ier ordre + effets du 2 ième ordre

configuration à l'équilibre G de l'élément ME


Y Y complément de sollicitations = effets du 2 ième ordre
E N E N
HE configuration à l'équilibre G de l'élément wE
M0 RE vE

uE
N H0 wE N
vE
w0 0 w0 0
v0 R0 uE v0
u0 u0 calcul des sollicitations au 1ier ordre
M0
ME

N O N X H0 O X

configuration de référence G0 de l'élément HE


R0 RE

Z Z configuration de référence G0 de l'élément



L’action A j = effort normal N dont on prend les effets du second ordre sur la flexion peut être celui induit au premier
∆L ES
ordre par les déplacements nodaux : N = ES ⋅ = ⋅ (u 0 − u E )
L L

3.4 -- Les résultats

( )
L’analyse préalable fournit, dans la base locale propre B′k de la configuration à vide de référence, en fonction des
déplacements nodaux imposés des nœuds frontières D ′ k et des actions données du chargement directement

appliquées à l’élément P ′ k : { }
- la géométrie de l’élément,
- la configuration à l’équilibre des charges données qui lui sont appliquées,
- les caractéristiques mécaniques de l’élément,
- ′ k de l’élément (actions des nœuds frontières sur l’élément).
les efforts nodaux internes Fint
En prenant en compte, dans le cas général, les effets du second ordre :
{ }
- d’une part P′′k du chargement directement appliqué à l’élément,
- des efforts nodaux internes associés aux déplacements nodaux D ′ k

Fint
⎝ ⎠
{ }
′ k ⎛⎜ D ′ k , P ′ k ⎞⎟ = FD
′ k = Fint
⎝ ⎠
{ }{ }
′ k ⎛⎜ D ′ k , P ′ k , P ′′ k ⎞⎟ + R ′ k ⎛⎜ D ′ k , P ′′ k ⎞⎟ ⋅ D ′ k
⎝ ⎠
{ }
• Cette expression des efforts nodaux internes dans la base locale propre de l’élément reste de la forme
′ k = FD′ k + R ′ k ⋅ D ′ k , de celle établie au premier ordre dans le cadre de la méthode des déplacements mais
Fint

page II.4-4 -- 10
attention aux 2 points suivants :

- il faut se garder d’interpréter cette expression comme résultant de la superposition de 2 états d’équilibre
comme dans le cadre de la méthode des déplacements appliquée aux structures à comportement élastique
linéaire puisque justement dans le cadre de l’analyse au second ordre, on a perdu cette linéarité.
- Il faut se garder également d’interpréter la matrice R ′ k = R ′ k ⎛⎜ D ′ k ⎞⎟ comme une matrice de rigidité
⎝ ⎠
classique telle que dans l’analyse linéaire au premier ordre.

• Quand on ne prend en compte que les effets du second ordre des déplacements nodaux (plus précisément des
efforts nodaux associés), l’expression des efforts nodaux internes prend la forme :
′ k = Fint
Fint

{ }
′ k ⎛⎜ D ′ k , P ′ k ⎞⎟ = FD
⎠ ⎝
{ }
′ k ⎛⎜ D ′ k , P ′ k ⎞⎟ + R ′ k ⎛⎜ D ′ k ⎞⎟ ⋅ D ′ k
⎠ ⎝ ⎠

Dans la suite on se tient dans cette hypothèse où on ne prend en compte que des effets du second ordre des
déplacements nodaux (plus précisément des efforts nodaux associés).
′ k ⎛⎜ D ′ k ⎞⎟ + R ′ k ⎛⎜ D ′ k ⎞⎟ ⋅ D ′ k sachant que l’effet des actions
′ k = FD
On simplifiera l’écriture comme suit : Fint
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
données du chargement directement appliquées à l’élément se trouve implicitement dans FD′ k ⎛⎜ D ′ k ⎞⎟
⎝ ⎠

page II.4-4 -- 11
4 -- ETAPE 2 DU CALCUL : ANALYSE EN « GRANDS DEPLACEMENTS » D’UNE STRUCTURE A
POUTRES

4.1 -- Généralités, Configuration de la structure et bases de projection

Un état d’équilibre de la structure étudiée est défini par sa configuration (qui englobe sa géométrie).
La structure étant constituée d’éléments de poutres, sa configuration à un instant donné, est définie par :
- sa géométrie :
ƒ la géométrie de sa fibre moyenne,
ƒ le repère local (vecteurs unitaires de la tangente orientée et des axes principaux d’inertie) des
sections droites le long de la fibre moyenne.
y x (C)
t( )
j( )
G( )
k( )
z

- la définition vectorielle des actions du chargement qui lui sont appliquées,


- la définition vectorielle des actions dont on prend les effets du second ordre.

Dans la suite :
- G est la configuration de la structure en équilibre sous le cas de charges considéré,
- D les déplacements nodaux, à l’équilibre, de la géométrie G
- G 0 est la configuration initiale ou configuration à vide de la structure. C’est la configuration
conventionnelle de la structure non chargée, dans laquelle on définit :
. La discrétisation, nœuds et éléments,
. la base globale (B) des déplacements et efforts nodaux de la structure et les bases locales (B ) de
k

ses éléments (extraites de (B)),


. bases dans lesquelles on définit les déplacements et efforts nodaux,

Les déplacements et efforts nodaux de la structure dans sa configuration à l’équilibre sont projetés dans la base
globale (B) associée à la configuration à vide G 0 .
- G est la configuration de référence, configuration à vide connue de la structure. C’est la configuration à
partir de laquelle on exprime les analyses préalables des éléments qui donnent donc les efforts nodaux
ou leurs variations, dans le passage de la configuration G à la configuration G.

On verra ci-dessous que G est en fait la réunion de configurations à vide de chacun des éléments
G
(E ) .
k

4.2 -- Les 3 principales séquences de l’étape 2 du calcul

Cette étape 2 comporte les 3 séquences principales suivantes :

• Séquence 1 :
Calcul des efforts nodaux internes d’une structure soumise au cas de charges suivant :
- actions extérieures données directement appliquées aux éléments
- déplacements nodaux imposés D d’une géométrie donnée G.

• Séquence 2 :
La structure étant soumise au cas de charges :
- actions extérieures données directement appliquées aux éléments
- déplacements nodaux imposés D d’une géométrie donnée G
calcul de la variation des efforts nodaux internes, dans le passage à une géométrie voisine G ∆ , obtenue par
application de déplacements nodaux additionnels imposés ∆D .

page II.4-4 -- 12
• Séquence 3 :
Enfin calcul de l’état d’équilibre d’une structure soumise à des actions extérieures données (appliqués aux
éléments et aux nœuds). Essentiellement calcul de la géométrie à l’équilibre G, définie par les déplacements
nodaux D .
Application de méthodes itératives en particulier la méthode de Newton-Raphson.

4.3 -- Séquence 1 de l’étape 2 du calcul : calcul des efforts nodaux internes de la structure
soumise aux actions extérieures données directement appliquées aux éléments et à des
déplacements nodaux imposés D associés à une géométrie donnée G

Le problème est d’exprimer, dans la base globale (B) de la modélisation de la structure à vide, ses efforts nodaux
internes quand elle est soumise :
- aux actions données du chargement directement appliquées aux éléments,
- aux déplacements nodaux imposés D d’une géométrie G donnée.
On écrira : Fint = ∑F
k
int
k

avec Fint
k
( )
efforts nodaux internes, dans la base (B), de l’élément E k dans la configuration connue G.

4.3.1 -- Notations et bases de déplacements et efforts nodaux envisagées

• G 0 est la géométrie initiale à vide de la structure.


G la configuration connue qui lui est imposée.
( )
Soit E k l’élément banal de la discrétisation, on note :

-
G0
(E ) la configuration à vide de l’élément (E ) dans la configuration à vide G
k k
0 de la structure,

-
G
(E ) la configuration de (E ) extraite de G, dans la configuration imposée G.
k k

• Dans la base globale (B) dimension <n+p> de modélisation de la structure, la configuration à l’équilibre G est
caractérisée par :
déplacements nodaux, connus avec G :
de l’ensemble de la structure : D <(n+p)x1>

( )
de l’élément E k : D
k
<(n+p)x1>
efforts nodaux, inconnues du problème :
de l’ensemble de la structure : Fint <(n+p)x1>

( )
de l'élément E k : Fint
k
<(n+p)x1>

rappel : Fint = ∑F
k
int
k

• ( ) k
Base locale B de l’élément E ( )k

Soit q le nombre de déplacements et efforts nodaux de la discrétisation, des nœuds frontières de l’élément banal
(Ek ).
( ) ( )
La base locale Bk de l’élément E k est extraite de la base globale (B) et regroupe les q déplacements
correspondants.
Dans la mesure où on a retenu, dans la modélisation, la totalité des déplacements nodaux indépendants de chaque
( )
élément, la base locale Bk rassemble la totalité des déplacements nodaux indépendants de l’élément et est donc
complète.
Dans la base locale (Bk ) de l’élément (E k ) dimension <q>, on note :
déplacements nodaux de l’élément (E k ) : D k <(q)x1>

page II.4-4 -- 13
efforts nodaux de l'élément E k : ( ) k
Fint <(q)x1>

( )
La matrice de localisation γ k <qx(n+p)> de l’élément E k est telle que :

Dk = γ k ⋅ D <qx1> <qx(n+p)><(n+p)x1>

k t k t
Et D = γk ⋅ Dk Fint = γ k ⋅ Fint
k

• ( )
L’analyse préalable au second ordre de l’élément E k de l’étape 1, est exprimée dans la base locale propre B′k ( )
attachée à une configuration à vide de référence de l’élément E . ( )
k

( )
Par définition, la base B′k rassemble la totalité des q déplacements nodaux indépendants de l’élément : B′k <q> ( )
Les 2 bases (B ) et (B′k ) sont de même dimension q.
k

( )
L’analyse préalable fournit dans la base locale propre B′k les efforts nodaux calculés au second ordre, de
( )
l’élément E k sous un chargement donné, dans une configuration définie par les déplacements nodaux D'k :

Fint ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ ⋅ D′k


′k = FD en prenant en compte les effets du second ordre d’efforts définis
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
( )
dans la base B′k .

( )
4.3.2 -- Efforts nodaux internes de l’élément banal E k soumis aux actions données qui lui
sont directement appliquées, et aux déplacements nodaux imposés de la géométrie G
connue
• Dans l’analyse préalable, efforts extérieurs appliqués donnés et efforts créant des effets du second ordre :
- sont définis et pris en compte dans le repère local de la configuration à vide de référence (à ne pas
( )
confondre avec la base B′k des déplacements et efforts nodaux),
- et restent constants en intensité et en direction (vecteurs) pendant la déformation jusqu’à la géométrie à
l’équilibre.

En conséquence, on applique l’analyse préalable à partir d’une configuration à vide de référence située au plus
près de la géométrie imposée considérée G, de façon que les efforts extérieurs donnés et ceux créant du second
ordre pris en compte (définis dans le repère local de cette configuration à vide de référence) soient aussi voisins
que possible de ceux de la configuration déformée considérée G.

• Exemple, prise en compte des effets du second ordre d’un effort de compression axial N :

Analyse préalable dont on dispose :


analyse préalable

configuration à l'équilibre de l'analyse préalable ME


Y
E N
HE
M0 RE

N H0 wE
vE
w0 0
v0 R0 uE
u0

N O N X

configuration de référence de l'analyse préalable

page II.4-4 -- 14
Configuration connue G considérée, et choix possibles de la configuration à vide de référence :

configuration G considérée effet du second ordre pris en compte dans l'analyse préalable

N N
N
E E E
E
E

configuration à l'équilibre G G
E

G
G
(E k )
(E k )

O
O O O
N N G k O
configuration de référence = (E ) O
vE vE N
uE uE
G0 k
configuration (E ) G k
configuration de référence = (E )
v0 E0 v0 E0
u0 E u0 E
G0 G0

0
O0 0
O 0 configuration de référence = G0(E k )

moyen bon
mauvais

• Le calcul est réalisé pour chaque élément avec l’analyse préalable au second ordre de l’étape 1 exprimée dans une

configuration à vide de référence de l’élément,


G
(E ) , voisine de la configuration (E ) de l’élément dans la
k G k

géométrie considérée.

On passe de la configuration à vide


G0
(Ek ) extraite de la configuration à vide G 0 de la structure à la

configuration
G
( )
E k voisine de la géométrie
G
(E ) par un « grand » déplacement (translation + grandes
k

rotations) de corps rigide.

conséquence :
- Grands déplacements (grandes rotations...) entre configuration à vide initiale de la structure G 0 et la

configuration à vide voisine (E ) de l’élément à l’équilibre ( (E ))


G k G k

Mais petits déplacements entre configuration à vide (E ) voisine et configuration « à l’équilibre » (E ) -


G k G k
-
configurations entre lesquelles on peut exprimer l’analyse préalable au second ordre.

• dans la base locale Bk ( ) ( )


de l’élément E k (extraite de la base globale (B)), soit D k le vecteur colonne des

( )
déplacements nodaux de E k dans le déplacement de corps rigide (grands déplacements dont grandes rotations),

choisi connu, qui amène l’élément de la configuration initiale à vide


G0
(E )k
(base globale (B) ) à la

configuration à vide
G
(E ) voisine de celle à l’équilibre.
k

• On choisit donc
G
( )
E k comme configuration de référence à vide pour exprimer les efforts nodaux au second
ordre de l’élément.
( )
B′k est la base locale propre des déplacements et efforts nodaux associée à cette configuration de référence.
Soit P k la matrice (qxq) de passage de la base B′k à la base Bk . ( ) ( )
( )
Dans la base locale Bk , ⎛⎜ D k − D k ⎞⎟ sont les déplacements nodaux de E k dans le passage de la géo à vide
⎝ ⎠
( )
G
(E ) à la géo G (E k )
k

page II.4-4 -- 15
( ) ( )
Dans la base B′k les déplacements nodaux de l’élément E k dans le passage de la géo à vide
G
(E ) à la géo
k

G
(E )
k
sont : D'k = P k ⋅ ⎛⎜ D k − D k ⎞⎟
⎝ ⎠
Dans la base B ( ) les efforts nodaux de l’élément (E ) dans la configuration G (géométrie et chargement) sont :
′k k

′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ ⋅ D′k


′k = FD
Fint
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
• ( ) ( )
Dans la base locale B k de la discrétisation (extraite de (B) ) les efforts nodaux de E k sont :
−1
k
Fint = Pk ′k
⋅ Fint

• ( )
Enfin les efforts nodaux de l’élément E k dans la base globale (B) :
k t
Fint = γ k ⋅ Fint
k

4.3.3 -- Efforts nodaux de la structure dans la base globale (B)

Et les efforts nodaux de la structure dans la base globale (B) : Fint = ∑F


k
int
k

VOIR EXEMPLES EN ANNEXE.

page II.4-4 -- 16
4.4 -- Séquence 2 de l’étape 2 du calcul, calcul des efforts nodaux de la structure dans une
configuration voisine G ∆ de la configuration G connue, linéarisation et matrice de
rigidité tangente

4.4.1 -- principe

On considère la structure soumise au cas de charges :


- actions extérieures données directement appliquées aux éléments
- déplacements nodaux imposés D d’une géométrie donnée G
Problème : calcul de la variation des efforts nodaux internes, dans le passage à une géométrie voisine G ∆ ,
obtenue par application de déplacements nodaux additionnels imposés ∆D .
• ( )
Considèrons l’expression des efforts nodaux calculés au second ordre de l’élément banal E k , dans sa base locale

( )
propre B′k : Fint ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ ⋅ D′k
′k = FD
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
On considère l’élément dans sa géométrie D'k , à partir de laquelle on envisage un accroissement ∆D'k des
déplacements nodaux.
′k + ∆Fint
Fint ′k ⎛⎜ D′k + ∆D′k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D′k + ∆D′k ⎞⎟ ⋅ ⎛⎜ D′k + ∆D′k ⎞⎟
′k = FD
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
∆D'k petit ⇒ FD ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟
′k ⎛⎜ D′k + ∆D′k ⎞⎟ ≈ FD et R ′k ⎛⎜ D′k + ∆D′k ⎞⎟ ≈ R ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
Alors ′k + ∆Fint
Fint ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ ⋅ ⎛⎜ D′k + ∆D′k ⎞⎟
′k ≈ FD
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
Et ′k ≈ R ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ ⋅ ∆D′k
∆Fint
⎝ ⎠
Dans cette expression la matrice R ′k ⎛⎜ D′k ⎞⎟ est indépendante de l’accroissement du champ de déplacements
⎝ ⎠
envisagé ∆D'k ; elle apparaît comme une matrice de rigidité tangente de l’élément dans la configuration G

associée aux déplacements D'k .


• Ci-dessous, on généralise à la structure en lui associant une matrice de rigidité tangente à la configuration G
associée aux déplacements nodaux D .

4.4.2 -- efforts nodaux de l’élément E k ( )


• la configuration G ∆ est caractérisée par les déplacements nodaux :
- structure totale : D + ∆D dans la base globale (B)

- ( )
élément E k :
k
D + ∆D
k
dans la base globale (B)

D k + ∆D k ( )
dans la base locale Bk (extraite de (B) )

• approximation (1) : on exprime l’analyse préalable au second ordre de (E k ) dans la même configuration à vide de

référence de l’élément, (E k ) , qu’on a choisie voisine de la configuration (E k ) de la géométrie G et qu’on


G G

suppose toujours voisine de la configuration


G∆
(E k ) de l’élément dans la géométrie considérée.
• ( ) de l’élément (Ek ) (extraite de la base globale (B)), D k est le vecteur colonne des
dans la base locale Bk

déplacements nodaux de (E k ) dans le déplacement de corps rigide (grands déplacements dont grandes rotations),

page II.4-4 -- 17
choisi connu, qui amène l’élément de la configuration initiale à vide
G0
(E ) (base globale (B) ) à la
k

configuration à vide
G
(E ) .
k

• ( )
Dans la base B′k , associée à la géométrie de référence à vide
G
(E ) , base de l’analyse préalable :
k

- ( )
Pour l’élément E k en configuration G :

les déplacements nodaux sont : D'k = P k ⋅ ⎛⎜ D k − D k ⎞⎟


⎝ ⎠
les efforts nodaux sont : Fint ′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ D'k
′k = FD
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
- ( )
Pour l’élément E k en configuration G ∆ :

les déplacements nodaux valent : D'+k = P k ⋅ ⎛⎜ D k + ∆D k − D k ⎞⎟ = D'k + ∆D'k


⎝ ⎠
∆D'k = P k ⋅ ∆D k

les efforts nodaux valent : Fint ′k ⎛⎜ D′+k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D′+k ⎞⎟ ⋅ D′+k


′k + = FD
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
′k ⎛⎜ D'k + ∆D'k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D'k + ∆D'k ⎞⎟ ⋅ ⎛⎜ D'k + ∆D'k ⎞⎟
′k + = FD
Fint
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
Approximation (2) : on suppose : FD ′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟
′k ⎛⎜ D'k + ∆D'k ⎞⎟ ≈ FD R ′k ⎛⎜ D'k + ∆D'k ⎞⎟ ≈ R ′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
alors : ′k + = FD
Fint ′k + R ′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ ∆D'k
′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ + R ′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ ⎛⎜ D'k + ∆D'k ⎞⎟ = Fint
⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠
′k + = Fint
Fint ′k + ∆Fint
′k avec : ′k = R ′k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ ∆D'k
∆Fint
⎝ ⎠
• ( )
dans la base locale B k de la discrétisation (extraite de (B) ), avec P k matrice de passage de B′k à Bk : ( ) ( )
Accroissement des efforts nodaux de E k : ( ) k
∆Fint = Pk
−1
′k = P k
⋅ ∆Fint
−1
⋅ R 'k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ ∆D'k
⎝ ⎠
−1
Or ∆D'k = P k ⋅ ∆D k D’où : k
∆Fint = Pk ⋅ R 'k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ P k ⋅ ∆D k
⎝ ⎠
• dans la base globale (B) de la discrétisation :

Accroissement des efforts nodaux de E k : ( ) k t


∆Fint = γ k ⋅ ∆Fint
k
= γ k ⋅ Pk
t −1
⋅ R 'k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ P k ⋅ ∆D k
⎝ ⎠
k t −1
Or ∆D k = γ k ⋅ ∆D D’où : ∆Fint = γ k ⋅ P k ⋅ R 'k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ P k ⋅ γ k ⋅ ∆D
⎝ ⎠
t −1
Soit : ∆Fint
k
= R ( D ) ⋅ ∆D
k
Avec : R D ( )k= γ k ⋅ Pk ⋅ R 'k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ P k ⋅ γ k
⎝ ⎠
R(D )
k
est une matrice indépendante de ∆D . C’est la matrice de rigidité tangente de l’élément E k dans la ( )
configuration G (géométrie G) :
= R ( D ) ⋅ ∆D
k k
∆Fint
• enfin, dans la base globale (B) de la discrétisation, l’accroissement des efforts nodaux dans le passage de la
géométrie G à la géométrie G ∆ vaut :
⎡ ⎤
∆Fint = ∑k
∆Fint
k
=⎢

⎣ k

R ( D ) ⎥ ⋅ ∆D = R (D ) ⋅ ∆D
k


⎡ ⎤
R (D ) = ⎢

⎣ k

R ( D ) ⎥ est la matrice de rigidité tangente de la structure dans la configuration G (géométrie G)
k

page II.4-4 -- 18
4.5 -- Séquence 3, calcul de l’état d’équilibre d’une structure soumise à des actions
données , méthode itérative de Newton-Raphson

Pour simplifier, la méthode est présentée ci-dessous dans l’hypothèse où les actions extérieures données appliquées à la
structure sont les efforts concentrés Fext directement appliqués aux nœuds.

4.5.1 -- Principe du calcul itératif

Discrétisation de la structure :
Décomposition de la structure en éléments,
Identification des nœuds,
Identification des déplacements nodaux (transmis par les nœuds)

Définition de la base ordonnée réduite des déplacements nodaux : (B)


Cette base est absolue, elle reste inchangée quelle que soit la géométrie de la structure envisagée.

(1) Calcul des déplacements nodaux au premier ordre D 1 par application de la méthode des déplacements en élasticité
linéaire dans la géométrie initiale non chargée G 0 : Fext − R (0) ⋅ D 1 = 0

adresse A

Soit G i la géométrie des nœuds obtenue en leur appliquant les déplacements D i

Définition de la configuration de référence à vide G i (définie par les déplacements nodaux D ) voisine
i
de la configuration G i (ensemble des configurations de référence à vide « voisines » des éléments
Gi
(E ))
k

( )
(2) Calcul de la matrice de rigidité tangente de la structure dans la configuration G i : R D i ,
séquence 2 ci-dessus

(3) Calcul des efforts nodaux Fint i


( )
= Fint D i dans la configuration G i de la structure ,
séquence 1 ci-dessus

( )
(4) Calcul de ∆D i par : Fext − Fint i − R D i ⋅ ∆D i = 0
séquence 2 ci-dessus

Test de convergence du genre : norme de ∆D i < ε ?

Réponse NON :
(4) D i +1 = D i + ∆D i
i = i + 1 retour à adresse A

Réponse OUI :
D = Di
G = G i = géométrie à l’équilibre
( )
R Di = matrice de rigidité tangente à l’équilibre

FIN

page II.4-4 -- 19
4.5.2 -- Illustration graphique de la méthode

F int
R(0) (1) R( D 1) (2) R( D 2)

F ext
F int 3

F int 2 (1)

(3) F int 1

D D D
1 2

Déplacements (1) D 1
(4) D 2= D 3=
D 1+ D 1 D 2+ D 2
Configurations G1 G2 G3

Effets du
F2 F2 F2
second ordre 1 2 3

F int
R( D i )

F ext

F int i+1

-1
F int F int ( D i )
D i = R( D i ) .[ Fext _ F int ]
i=
i

D D
i

Déplacements D i D i+1 =
D i+ D i
Configurations Gi G i+1

Effets du
F2 F2
second ordre i i+1

page II.4-4 -- 20
5 -- RECHERCHE DE L’INSTABILITE

5.1 -- généralités

• Dans le cadre d’une analyse au premier ordre (sollicitations calculées en géométrie initiale à vide et structure à
comportement linéaire vis-à-vis des chargements), par la méthode des déplacements, les seules instabilités qui
peuvent être identifiées sont structurelles, indépendantes du chargement.

En effet, on a vu que l’équation canonique de la méthode : Fext − FD − R . D = 0


Fext n FD n R nn R np D
peut se détailler comme suit : F − − ⋅ n =0
appuis
FD p R pn R pp D p

R nn est la matrice de rigidité associée aux inconnues cinématiques D n de la modélisation.


Les instabilités sont reconnues par une matrice de rigidité R
nn
singulière, non inversible ( det R
nn
= 0 ) et
correspondent à la présence de mécanismes dans la structure modélisée.
La structure est alors hypostatique.

• L’instabilité d’une structure provoquée par un chargement ne peut être identifiée que par une analyse en
géométrie déformée, au second ordre ou en grands déplacements.

• On présente ci-dessous l’analyse de ce second type d’instabilité, soit au second ordre, soit en grands
déplacements.

5.2 -- Analyse de l’instabilité d’une structure provoquée par le chargement

Dans tous les cas on considère une structure discrétisée dans le cadre de l’application de la méthode des
déplacements en équilibre sous l’action d’efforts donnés directement appliqués aux nœuds de la discrétisation.
Il n’y a donc pas d’actions extérieures données du chargement directement appliquées aux éléments.

On travaille en base ordonnée réduite des déplacements nodaux (inconnues cinématiques) :


Dans la base globale de la discrétisation :
- Le vecteur colonne des déplacements nodaux est réduit aux seules inconnues cinématiques : D = D n
- Le vecteur colonne des efforts extérieurs appliqués aux noeuds est réduit aux seuls efforts donnés du
chargement (il ne comporte pas les réactions d’appui) : Fext = Fext n

5.3 -- Flambement Eulérien

5.3.1 -- Expression de l’instabilité

• Par analogie avec la colonne d’Euler, l’hypothèse de base du flambement Eulérien est que dans le cadre d’un
chargement croissant, la structure a un comportement élastique linéaire avant de devenir instable.
Les déplacements restent donc petits tant que l’instabilité n’est pas atteinte.
Dans un état d’équilibre quelconque la structure a un comportement élastique linéaire et les déplacements sont
donc petits.
• En conséquence, quels que soient les efforts extérieurs appliqués aux nœuds, Fext = Fext n , l’état d’équilibre
est calculé au premier ordre (petits déplacements) : R ⋅ D = Fext
Dont on déduit les déplacements D puis les efforts susceptibles de provoquer l’instabilité.
avec R la matrice de rigidité de la structure calculée au premier ordre en élasticité linéaire classique, en
géométrie initiale non déformée.
La matrice R est inversible car on travaille en base ordonnée réduite aux seules inconnues cinématiques, des
déplacements nodaux.

page II.4-4 -- 21
• Le « comportement » de la structure (efforts nodaux internes / déplacements nodaux) peut être schématisé comme
suit :
stabilité d'Euler sous F ext

instabilité
F int
R
??

stabilité
F ext = F int

D configuration G D

• Considérons une configuration en équilibre G définie par les efforts appliqués et les déplacements D
Les déplacements étant petits, les géométries G et G 0 la géométrie à vide de la structure, sont voisines et on peut
prendre G 0 comme configuration de référence pour exprimer la matrice de rigidité tangente de la structure dans
la géométrie G : R D ( )
• Un petit accroissement ∆Fext du chargement provoque les déplacements ∆D calculables au second ordre par
l’équation matricielle : ∆Fext = R ( D ) ⋅ ∆D
Le chargement Fext provoquera l’instabilité quand un faible accroissement ∆Fext provoquera un
accroissement ∆D indéterminé des déplacements nodaux.
C'est-à-dire quand la matrice R D ( ) n’est pas inversible et donc pour : [ ]
det R ( D ) = 0

5.3.2 -- Recherche de l’instabilité par flambement Eulérien

• On atteint les déplacements nodaux D par un calcul linéaire au premier ordre : R ⋅ D = Fext ⇒
Fext → déplacements nodaux = D = R −1 ⋅ Fext
→ matrice de rigidité tangente calculée au 2ieme ordre dans la géo associée D :
R( D )

Le calcul étant réalisé au premier ordre, donc linéaire, si les efforts extérieurs appliqués donnés sont multipliés par
λ les déplacements D sont multipliés par λ
λ ⋅ Fext → déplacements nodaux = λ ⋅ D
et matrice de rigidité tangente au second ordre R λ ⋅ D ( )
• Le chargement λ ⋅ Fext provoquera l’instabilité quand [
det R (λ ⋅ D ) = 0]
La déformée, définie à un coefficient multiplicateur près, associée à chaque valeur de λ ainsi définie,, est le mode
de flambement correspondant.

• Quand on exprime les efforts nodaux au second ordre, à partir d’une estimation du champ de déplacements à
l’équilibre (voir approche 2 du chapitre II.4-5), la matrice de rigidité tangente dans la géo associée aux
déplacements nodaux D se met sous la forme : R D ( )= R + RG
- R est la matrice de rigidité de la structure calculée au premier ordre en élasticité linéaire classique, en
géométrie initiale non déformée ; la matrice de rigidité R est symétrique nxn et comme on travaille en
base ordonnée réduite aux seules inconnues cinématiques des déplacements nodaux, elle est inversible.

page II.4-4 -- 22
- RG est la matrice de rigidité géométrique ; c’est une matrice symétrique nxn fonction des
caractéristiques mécaniques de la structure et fonction linéaire des actions provoquant les effets du
second ordre.
⇒ λ ⋅ Fext → déplacements nodaux = λ ⋅ D
( )=
et matrice de rigidité tangente dans la géo associée : R λ ⋅ D R + λ ⋅ RG
Alors l’équation det [ R (λ ⋅ D ) ] = 0 se met sous la forme : det[ R + λ R G ] = 0
On est alors ramené à la recherche de valeurs propres généralisées. Les matrices étant symétriques, avec R
inversible, les valeurs propres sont réelles et distinctes et les vecteurs propres associés indépendants.

Si n est le nombre d’inconnues cinématiques de la discrétisation, on trouve donc n modes de flambement.

5.4 -- Prise en compte des grands déplacements dans la recherche de l’instabilité

Le calcul en grands déplacements présenté plus haut doit être fait à chaque incrément par λ de la part variable des
charges extérieures données appliquées à la structure (appliquées aux nœuds ou aux éléments).
On peut donc ainsi suivre pas à pas le comportement de la structure jusqu’au flambement, identifié par une géométrie
D (associée à des efforts nodaux internes calculés en grands déplacements et donc à un chargement) pour laquelle la
( )
matrice de rigidité tangente R D , calculée en grands déplacements comme présenté précédemment, n’est pas
inversible.
L’instabilité est caractérisée par : det R ( D ) = 0

Rappel :
⎡ ⎤
( )
Matrice de rigidité tangente R D , calculée en grands déplacements : R (D ) = ⎢
⎢ ∑
⎣ k
R(D ) ⎥
k


k t −1
avec R ( D ) = γ k ⋅ Pk ⋅ R 'k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ ⋅ P k ⋅ γ k
⎝ ⎠
et
⎝ ⎠
( )
R 'k ⎛⎜ D'k ⎞⎟ la matrice de l’expression au second ordre des efforts nodaux de E k à partir

d’une géométrie de référence


G
(E ) de l’élément, voisine de la géo à l’équilibre
k

page II.4-4 -- 23
6 -- ANNEXE A LA SEQUENCE (1) DE L’ETAPE (2) DU CALCUL (EFFORTS NODAUX INTERNES QUAND
ON IMPOSE UNE GEOMETRIE G)
définition de la configuration à vide de référence voisine d’un élément à l’équilibre, déplacement de corps rigide

6.1 -- Déplacement de corps rigide d’un élément E k , rappel ( )


• Soit Oxyz un repère orthonormé attaché à l’élément à vide (E k )

Oxyz est en position O0 x 0 y0 z 0 quand l’élément (E k ) est dans sa configuration à vide (E )


G0 k

• (Ek ) étant dans sa config à vide G0 (E k ), on lui fait subir un déplacement de corps rigide qui l’amène dans un
config à vide (E ) .
G k

Dans ce déplacement, le repère Oxyz, attaché à l’élément, vient en position Oxyz .


Autrement dit, le repère Oxyz attaché à l’élément est en position O xyz quand l’élément est dans sa configuration

à vide
G
(E ) .
k

• ( )
Soit V un vecteur attaché à l’élément E k ,

V est en position V0 quand l’élément (E k ) est dans sa configuration à vide (E )


G0 k

V est en position V quand l’élément (E k ) est dans sa configuration à vide (E k )


G

Soit : V0 G les composantes de V0 dans le repère O0 x 0 y0 z 0


0
V les composantes de V dans le repère Oxyz
G
V les composantes de V dans le repère O0 x 0 y0 z 0
G0
V = vecteur attaché à l’élément E k ( ) ⇒ V0 G = V
0 G
• Soit Pr la matrice de passage 3 x 3 du repère O0 x 0 y0 z 0 au repère O xyz (ses vecteurs colonnes sont les
composantes dans O0 x 0 y0 z 0 des vecteurs unitaires de Oxyz )
V = Pr ⋅ V = Pr ⋅ V0 G
G0 G 0
• Conclusion, dans le repère O0 x 0 y0 z 0 , le déplacement de corps rigide amène :
un vecteur V0 de composantes V0 G ,
0
en V de composantes V = Pr ⋅ V0 G
G0 0
• application :

le déplacement de corps rigide considéré est la composition d’une translation T et d’une rotation représentée par
la matrice Pr .
Connaissant cette translation et cette rotation, on sait déterminer les déplacements nodaux associés D k , dans la

( )
base Bk de la configuration à vide de référence
G0
(Ek ).

page II.4-4 -- 24
6.2 -- Exemple (1), élément de poutre à plan moyen bi-encastrée

6.2.1 -- déplacement de corps rigide et déplacements nodaux associés

configurations et repères envisagés bases de déplacements nodaux considérées

E XE E
YE

E XE E
YE
G G

G G
G base (B' k )
0
- repère local O 0 x 0y0 z 0 associé à G 0 0

- repère local "déplacé" O x y z associé à G


y x
- repère global fixe OXYZ dans lequel sont
z considérées les coordonnées des noeuds
OO OO
X0 X Y
= 0 X
Y0 Y0
Z O vE
uE
y0 G0
v0 base (B' k )
E 0 X0 E0
x0 E u0 E
G0 YE0 G0
z 0 O0 O0
0
X 00
Y00

Les repères et les bases de déplacements nodaux envisagés, voir croquis ci-dessus.

Repères :
- O0 x 0 y0 z 0 local de G 0 (fibre moyenne et axes principaux d’inertie communs à toute les sections droites de G 0
- Oxyz « déplacé » de O0 x 0 y0 z 0 dans le déplacement de corps rigide

- OXYZ = repère global fixe = repère local des sections droites de la géométrie à vide initiale
G0
(E ), à une
k

translation dans le plan moyen OXY près.

Les bases de déplacements nodaux envisagées :


- base locale propre (B'k ) de la configuration de référence à vide initiale (E )
G0 G0 k

base locale propre (B′k ) de la configuration de référence à vide (E )


G G k
-

• Géométrie à vide
G0
(E )k
>>>> géométrie à l’équilibre
G
(E ) : déplacements à l’équilibre
k

− − → ⎡X − X 0 ⎤ ⎡u ⎤ − −→ ⎡X − X 0E ⎤ ⎡u E ⎤
0
O0O = ⎢ 0 0 =
0 ⎥ ⎢v ⎥
E 0E =⎢ E 0⎥ ⎢
= ⎥
⎢⎣ Y0 − Y0 ⎥⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎢⎣ YE − YE ⎥⎦ ⎣ v E ⎦
⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
⎢ 0⎥
dans la base
G0
(B'k ) , déplacements nodaux à l’équilibre ( G0 → G ) : ⎢ω ⎥
D = ⎢ 0⎥
⎢uE ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ωE ⎥⎦

• Géométrie à vide
G0
(E )k
>>>> géométrie de référence voisine
G
(E ) :
k

−− →
déplacement de corps rigide = translation O0O et rotation d’axe Oz et d’angle γ = ω0

page II.4-4 -- 25
Pr la matrice de passage 3 x 3 du repère O0 x 0 y0 z 0 au repère Oxyz (ses vecteurs colonnes sont les
⎡cos ω0 − sin ω0 0⎤
composantes dans O0 x 0 y0 z 0 des vecteurs unitaires de O xyz ) : Pr = ⎢⎢ sin ω0 cos ω0 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦
⎡ u0 = u0 ⎤
⎢ v0 = v 0 ⎥
⎢ ⎥
dans la base
G0
(B'k ) , déplacements nodaux ( G0 → G ) : ⎢ ω0 = ω0 ⎥
D =⎢ 0⎥
⎢u E = XE − X E ⎥
⎢ v = Y − Y0 ⎥
⎢ E E E⎥
⎢⎣ ωE = ω0 ⎥⎦
Dans le repère O0 x 0 y0 z 0 = OXYZ :
− −→ ⎡X 0 − X 00 ⎤ −→ ⎡X − X0 ⎤
O0E 0 = ⎢ E0 OE = ⎢ E
0⎥ ⎥
⎢⎣ YE − Y0 ⎦⎥ ⎣ YE − Y0 ⎦
⎡ X E − X0 ⎤ ⎡cos ω0 − sin ω0 ⎤ ⎡X 0E − X 00 ⎤
Et compte tenu du paragraphe précédent : ⎢ ⎥=⎢ ⋅⎢ ⎥
⎣ YE − Y0 ⎦ ⎣ sin ω0 cos ω0 ⎥⎦ ⎢⎣ YE0 − Y00 ⎥⎦

⎡ u E ⎤ ⎡ X E − X 0E ⎤ ⎡ X E − X0 ⎤ ⎡ X0 − X 00 ⎤ ⎡X 00 − X 0E ⎤ ⎡ X E − X0 ⎤ ⎡X 0 − X 00 ⎤ ⎡X 00 − X 0E ⎤
⎢v ⎥ = ⎢ 0⎥ ⎢
= ⎥+⎢ +
0⎥ ⎢ 0 0⎥ ⎢
= ⎥+⎢ +
0⎥ ⎢ 0 0⎥
⎣ E ⎦ ⎣⎢ YE − YE ⎦⎥ ⎣ YE − Y0 ⎦ ⎣⎢ Y0 − Y0 ⎦⎥ ⎣⎢ Y0 − YE ⎥⎦ ⎣ YE − Y0 ⎦ ⎣⎢ Y0 − Y0 ⎦⎥ ⎣⎢ Y0 − YE ⎦⎥
⎡ u E ⎤ ⎡cos ω0 − sin ω0 ⎤ ⎡X 0E − X 00 ⎤ ⎡u 0 ⎤ ⎡X 00 − X 0E ⎤ ⎡cos ω0 − 1 − sin ω0 ⎤ ⎡X 0E − X 00 ⎤ ⎡u 0 ⎤
⎢ v ⎥ = ⎢ sin ω ⋅⎢ ⎥+ +⎢ ⎥=
cos ω0 ⎥⎦ ⎢⎣ YE0 − Y00 ⎥⎦ ⎢⎣ v 0 ⎥⎦ ⎢⎣ Y00 − YE0 ⎥⎦ ⎢⎣ sin ω0
⋅⎢ ⎥+
cos ω0 − 1⎥⎦ ⎢⎣ YE0 − Y00 ⎥⎦ ⎢⎣ v0 ⎥⎦
⎣ E⎦ ⎣ 0
⎡ u0 = u0 ⎤
⎢v =v ⎥
⎢ 0 0⎥

D’où, dans la base


G0 k
( ) ⎢ ω0 = ω0 ⎥
B' , le vecteur colonne D = ⎢
⎢ uE ⎥

⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ ωE = ω0 ⎥⎦

6.2.2 -- efforts nodaux dans la base locale propre de la géo à vide G 0 (


G0
(B'k ) )
• dans la base (B'k ) , déplacements nodaux à l’équilibre ( G → G ) : D − D
G0

dans la base (B′k ) , déplacements nodaux à l’équilibre ( G → G ) : D' = P ⋅ ( D − D )


G

avec P la matrice (6x6) de passage de la base (B′k ) à la base


G G
(B'k ) .
0

⎡ cos ω0 sin ω0 0 0 0 0⎤
⎢− sin ω cos ω0 0 0 0 0⎥⎥
⎢ 0
⎢ 0 0 1 0 0 0⎥
P =⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 cos ω0 sin ω0 0⎥
⎢ 0 0 0 − sin ω0 cos ω0 0⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ 0 0 0 0 0 1⎦⎥

• dans la base (B′k ), efforts nodaux à l’équilibre : Fint′k = FD′k ( D′ ) + R′k ( D′ ) ⋅ D′


G

• Dans la base locale propre


G
(B'k ) de l’élément les efforts nodaux à l’équilibre sont : Fint = P −1 ⋅ Fint′k
0

page II.4-4 -- 26
( )
6.2.3 -- efforts nodaux dans la base locale de l’élément Bk , extraite de la base globale (B) de
la discrétisation
E

bases de déplacements nodaux considérées E

G base G
(B' k )

OO

vE
uE vE u E
G0
v0 base (B'k ) base (B k )
E0 u0 E0
u0 E v0 E
G0 G0

0
O0 0
O0

Soit P k la matrice (qxq) de passage de la base


G0
(B'k ) à la base (B ). k

⎡cos α − sin α 0 0 0 0⎤
⎢ sin α cos α 0 0 0 0⎥⎥

k ⎢ 0 0 1 0 0 0⎥
P =⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 cos β − sin β 0⎥
⎢ 0 0 0 sin β cos β 0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 0 1⎥⎦
⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
⎢ 0⎥
( )
dans la base Bk , déplacements nodaux à l’équilibre ( G 0 → G ), connus :
⎢ω ⎥
D = ⎢ 0⎥
k
⎢u E ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ωE ⎥⎦

⇒ D = P k ⋅ Dk ⇒ de D on déduit D

⇒ dans la base (B′k ), déplacements nodaux à l’équilibre ( G → G ) :


G
D' = P ⋅ ( D − D )

⇒ dans la base (B′k ) , efforts nodaux à l’équilibre : Fint


G
′k = FD′ k ( D′ ) + R ′ k ( D′ ) ⋅ D′

⇒ dans la base locale propre


G
(B'k ) de l’élément, efforts nodaux à l’équilibre :
0

−1
Fint = P ′k
⋅ Fint

( )
⇒ dans la base locale Bk de la discrétisation, Fint
k = Pk
−1
⋅ Fint = P k
−1
⋅ P
−1
′k
⋅ Fint

k t
• Enfin les efforts nodaux de l’élément dans la base globale (B) : Fint = γ k ⋅ Fint
k

page II.4-4 -- 27
6.3 -- Exemple (2), élément de poutre à plan moyen bi-encastrée

Les notations restent les mêmes que celles du paragraphe précédent.

6.3.1 -- déplacement de corps rigide et déplacements nodaux associés

configurations et repères envisagés bases de déplacements nodaux considérées

E XE
YE E
E X E E
YE

G G
(B' k )
G base
G
G

- repère local O 0 x 0y0 z 0 associé à G 0


- repère local "déplacé" O x y z associé à G
- repère global fixe OXYZ dans lequel sont
y x considérées les coordonnées des noeuds

z
OO OO
X0 X Y
= 0 X
Y0 Y0
Z O vE
uE
y0 G0
v0 base (B' k )
E 0 X0 E0
x0 E u0 E
G0 YE0 G0
z 0 O0 O0
0
X 00
Y00

Les repères et les bases de déplacements nodaux envisagés, voir croquis ci-dessus.
La formulation est la même que celle du paragraphe précédent en remplaçant la rotation « ω0 » par la rotation « γ »

v YE − YE0
avec tgω0 = E =
v0 Y0 − Y00

• Géométrie à vide
G0
(E )k
>>>> géométrie à l’équilibre
G
(E ) : déplacements à l’équilibre
k

− − → ⎡X − X 0 ⎤ ⎡u ⎤ − −→ ⎡X − X 0E ⎤ ⎡u E ⎤
0
O0O = ⎢ 0 0 =
0 ⎥ ⎢v ⎥
E0E =⎢ E 0⎥ ⎢
= ⎥
⎣⎢ 0
Y − Y0 ⎦⎥ ⎣ 0 ⎦ ⎣⎢ YE − YE ⎥⎦ ⎣ v E ⎦
⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
⎢ 0⎥
dans la base
G0
(B'k ) , déplacements nodaux à l’équilibre ( G0 → G ) : ⎢ω ⎥
D = ⎢ 0⎥
⎢uE ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ωE ⎦⎥

• Géométrie à vide
G0
(E )k
>>>> géométrie de référence voisine
G
(E ) :
k

−−→ v YE − YE0
déplacement de corps rigide = translation O0O et rotation (axe Oz, angle γ ), avec : tgγ = E =
v0 Y0 − Y00
⎡cos γ − sin γ 0⎤
Pr la matrice de passage 3 x 3 du repère O0 x 0 y0 z 0 au repère Oxyz : Pr = ⎢⎢ sin γ cos γ 0⎥⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

page II.4-4 -- 28
⎡ u0 = u0 ⎤
⎢ v = v ⎥
⎢ 0 0 ⎥
dans la base
G0
(B'k ) , déplacements nodaux ( G0 → G ) : ⎢
D =⎢
ω0 = γ ⎥
0⎥
⎢u E = X E − X E ⎥
⎢ v = Y − Y0 ⎥
⎢ E E E⎥
⎢⎣ ωE = γ ⎥⎦
Dans le repère O0 x 0 y0 z 0 = OXYZ :
− −→ ⎡X 0 − X 00 ⎤ −→ ⎡X − X0 ⎤ ⎡ X − X0 ⎤ ⎡cos γ − sin γ ⎤ ⎡X 0E − X 00 ⎤
O0E 0 = ⎢ E0 OE = ⎢ E avec : ⎢ E ⎥=⎢ ⎥⋅⎢ 0 ⎥
0⎥ ⎥ 0
⎢⎣ YE − Y0 ⎥⎦ ⎣ YE − Y0 ⎦ ⎣ YE − Y0 ⎦ ⎣ sin γ cos γ ⎦ ⎢⎣ YE − Y0 ⎥⎦

⎡ u E ⎤ ⎡ X E − X 0E ⎤ ⎡ X E − X0 ⎤ ⎡ X0 − X 00 ⎤ ⎡X 00 − X 0E ⎤ ⎡ X E − X0 ⎤ ⎡X 0 − X 00 ⎤ ⎡X 00 − X 0E ⎤
⎢v ⎥ = ⎢ 0⎥ ⎢
= ⎥+⎢ +
0⎥ ⎢ 0
=
0⎥ ⎢ ⎥+⎢ +
0⎥ ⎢ 0 0⎥
⎣ E ⎦ ⎢⎣ YE − YE ⎥⎦ ⎣ YE − Y0 ⎦ ⎢⎣ Y0 − Y0 ⎥⎦ ⎢⎣ Y0 − YE ⎥⎦ ⎣ YE − Y0 ⎦ ⎢⎣ Y0 − Y0 ⎥⎦ ⎢⎣ Y0 − YE ⎥⎦
⎡ u E ⎤ ⎡cos γ − sin γ ⎤ ⎡X E − X 0 ⎤ ⎡u 0 ⎤ ⎡X 0 − X E ⎤ ⎡cos γ − 1 − sin γ ⎤ ⎡X E − X 0 ⎤ ⎡u 0 ⎤
0 0 0 0 0 0
⎢v ⎥ ⎢ = ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ + ⎢ ⎥ + ⎢ ⎥ = ⎢ ⋅ ⎢ ⎥+⎢ ⎥
0 0 0 0
⎣ E ⎦ ⎣ sin γ cos γ ⎦ ⎢⎣ YE − Y0 ⎥⎦ ⎣ v0 ⎦ ⎢⎣ Y0 − YE ⎥⎦ ⎣ sin γ cos γ − 1⎥⎦ ⎢ Y 0 − Y 0 ⎥ ⎣ v0 ⎦
⎣ E 0⎦
⎡u 0 = u 0 ⎤
⎢v = v ⎥
⎢ 0 0⎥

D’où, dans la base


G0 k
( ) ⎢ ω0 = γ ⎥
B' , le vecteur colonne D = ⎢
⎢ uE ⎥

⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ ωE = γ ⎥⎦

6.3.2 -- efforts nodaux dans la base locale propre de la géo à vide G 0 (


G0
(B'k ) )
• dans la base (B'k ) , déplacements nodaux à l’équilibre ( G → G ) : D − D
G0

dans la base (B′k ) , déplacements nodaux à l’équilibre ( G → G ) : D' = P ⋅ ( D − D )


G

avec P la matrice (6x6) de passage de la base (B′k ) à la base


G G
(B'k ) .
0

⎡ cos γ sin γ 0 0 0 0⎤
⎢− sin γ cos γ 0 0 0 0⎥⎥

⎢ 0 0 1 0 0 0⎥
P =⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 cos γ sin γ 0⎥
⎢ 0 0 0 − sin γ cos γ 0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 0 1⎥⎦

• dans la base (B′k ), efforts nodaux à l’équilibre : Fint′k = FD′k ( D′ ) + R′k ( D′ ) ⋅ D′


G

• Dans la base locale propre


G
(B'k ) de l’élément les efforts nodaux à l’équilibre sont :
0

−1
Fint = P ′k
⋅ Fint

page II.4-4 -- 29
( )
6.3.3 -- efforts nodaux dans la base locale de l’élément Bk , extraite de la base globale (B) de
la discrétisation
bases de déplacements nodaux considérées

E
E

G base G
(B' k )
G
0

OO

vE
uE vE u E
G0
v0 base (B'k ) base (B k )
E0 u0 E0
u0 E v0 E
G0 G0

0
O0 0
O0

⎡cos α − sin α 0 0 0⎤
0
⎢ sin α cos α 0 0 0⎥⎥
0

P k la matrice (qxq) de passage de la base
G0
(B'k ) à la base (B ) :
k k ⎢ 0
P =⎢
⎢ 0
0
0
1 0 0 0⎥
0 cos β − sin β 0⎥

⎢ 0 0 0 sin β cos β 0⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ 0 0 0 0 0 1⎦⎥
⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
⎢ 0⎥
( )
dans la base Bk , déplacements nodaux à l’équilibre ( G 0 → G ), connus :
⎢ω ⎥
Dk = ⎢ 0 ⎥
⎢u E ⎥
⎢ vE ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ωE ⎦⎥
⇒ D = P k ⋅ Dk ⇒ de D on déduit D

⇒ dans la base (B′k ), déplacements nodaux à l’équilibre ( G → G ) :


G
D' = P ⋅ ( D − D )

⇒ dans la base (B′k ) , efforts nodaux à l’équilibre : Fint


G
′k = FD ′ k ( D′ ) + R ′ k ( D′ ) ⋅ D′

⇒ dans la base locale propre


G
(B'k ) de l’élément, efforts nodaux à l’équilibre : Fint = P −1 ⋅ Fint′k
0

⇒ dans la base locale (Bk ) de la discrétisation, Fint


−1 −1 −1
k
= Pk ⋅ Fint = P k ⋅ P ⋅ Fint ′k

k t
Enfin les efforts nodaux de l’élément dans la base globale (B) : Fint = γ k ⋅ Fint
k

page II.4-4 -- 30
J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-4)-5..doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE
CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-5 CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE –


ETAPE 1 : ANALYSE PREALABLE «AU SECONS ORDRE»
DE L’ELEMENT POUTRE DROITE A PLAN MOYEN
(PLANE, CHARGEE ET DEFORMEE DANS SON PLAN)

1 -- POSITION DU PROBLEME :
Soit une poutre bi-encastrée à plan moyen OE (plan d’inertie principal commun à toutes les sections droites, chargée et
déformée dans ce plan), le problème est de calculer les efforts nodaux internes (actions des nœuds d’extrémités O et E
sur la poutre) pour le cas de charges constitué :
- des charges extérieures directement appliquées à la poutre,
- des déplacements d’appui imposés,
en tenant compte des effets du second ordre de certaines actions extérieures appliquées à la poutre c'est-à-dire :
- des effets du second ordre de certains efforts nodaux,
- ou/et des effets du second ordre de certaines actions extérieures directement appliquées à la poutre.

M0 ME
y
H0 HE
z x
u0 0 >0
n (x) N E uE
w0 wE
R0 RE vE
v0

1.1 -- définition géométrique et mécanique de l’élément

• C’est donc une poutre bi-encastrée OE droite à plan moyen de caractéristiques constantes, chargée dans son plan.

• Le repère global fixe du calcul est le repère orthonormé Oxyz, repère local de la section droite d’origine O.

Ox est l’axe longitudinal, fibre moyenne de la poutre.


Oy et Oz sont dirigés suivant les axes principaux d’inertie communs des sections droites.
Le plan moyen de la structure et du chargement est le plan Oxy.

Avec les notations du chapitre (II.4)-1 l’abscisse curviligne sur la fibre moyenne de la géométrie à vide
est : ξ = x

• Ses caractéristiques géométriques sont constantes :


∗ longueur de la poutre : L
∗ aire de la section droite : S
∗ inertie de la section droite autour de l’axe principal perpendiculaire au plan de la poutre : I

1.2 -- actions appliquées données

Le repère global de calcul est le repère orthonormé Oxyz, repère local de la section droite d’origine O.
La fibre moyenne Ox = OE est orientée de O vers E suivant Ox.
Le plan moyen de la poutre est le plan Oxy.

La poutre est chargée dans son plan. Les charges extérieures qui lui sont directement appliquées sont quelconques ;
elles comportent des charges transversales ou axiales, concentrées ou réparties.

page II.4-5 -- 1
Géométrie déformée à l'équilibre ME

E
HE
M0 RE

H0
M0 ME wE
y
w0
0 vE
H0 HE
v0 R0
x uE
0 z
u0 >0
n (x) N E uE u0 y y
w0 wE
R0 RE vE
v0
00 x x
E0
Géométrie initiale non déformée

Ces charges extérieures sont appliquées à la poutre, dans les conditions du chapitre II-4-4 précédent :
∗ Celles qui créent des effets du second ordre (dont les sollicitations sont calculées en géométrie déformée) :
- leurs points d’application sont sur la fibre moyenne et la suivent dans la déformation,
- leur direction reste fixe dans un repère absolu ou dans le repère attaché à la poutre, qui suit le
mouvement.
* Celles qui ne créent pas d’effet du second ordre sont définies classiquement dans la base locale propre de la
poutre.

1.3 -- Les hypothèses de calcul

• On se place dans le cadre d’un calcul au second ordre tel que défini au chapitre II.4

• on ne tient compte que des déformations de flexion et d’effort normal.



• On prend en compte les effets du second ordre sur le moment de flexion M z = M , d’un effort « normal » N ,
constant dans la déformation, de direction constante, dirigé suivant G O x , constant tout le long de la poutre.

N est compté positif en compression.

• Conventions de signes :

La seule sollicitation prise en compte dans la recherche de la configuration au second ordre est donc la
sollicitation moment de flexion M z = M .
Sur la fibre moyenne orientée Ox les conventions de signes de la mécanique ou de la résistance des matériaux
sur M z sont les mêmes.

configurations à vide et à l'équilibre calcul des sollicitations = soll. au 1ier ordre + effets du 2 ième ordre

configuration à l'équilibre G de l'élément ME


Y Y complément de sollicitations = effets du 2 ième ordre
E N E N
HE configuration à l'équilibre G de l'élément wE
M0 RE vE

uE
N H0 wE N
vE
w0 0 w0 0
v0 R0 uE v0
u0 u0 calcul des sollicitations au 1ier ordre
M0
ME

N O N X H0 O X

configuration de référence G0 de l'élément HE


R0 RE

Z Z configuration de référence G0 de l'élément

L’effort normal N dont on prend les effets du second ordre sur la flexion peut être celui induit au premier ordre par les
∆L ES
déplacements nodaux : N = ES ⋅ = ⋅ (u 0 − u E )
L L

page II.4-5 -- 2
2 -- ELEMENT POUTRE BI-ENCASTREE, CALCUL AN SECOND ORDRE DES EFFORTS NODAUX SUR LA
GEOMETRIE OBTENUE PAR INTEGRATION DIRECTE

2.1 -- calcul des sollicitations au second ordre

Les sollicitations en géométrie déformée dans la section droite banale G ′(ξ ) seront calculées comme suit :
- les sollicitations de toutes les actions données du chargement {P ′} , réparties le long de la fibre moyenne,
seront calculées en géométrie initiale non déformée en G (ξ ) , (résultante et moment résultant calculés en
⎡ → → → ⎤ ⎡ → → →⎤
géométrie initiale en G(x) et projetés dans le repère local ⎢G (ξ ), t (ξ ), j (ξ ), k (ξ )⎥ = ⎢G 0 , t 0 , j 0 , k 0 ⎥ de la
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
section droite de la géométrie à vide,
- de même les sollicitations dues aux efforts nodaux,
- on leur ajoute, non pas les sollicitations calculées en géométrie déformée à l’équilibre de l’effort « normal »
→ →
N mais ses seuls effets du second ordre sur le moment de flexion. De façon à pouvoir assimiler l’effort N
dont on prend les effets du second ordre soit à une action particulière du chargement {P ′} soit à une
composante d’effort nodal qu’on a déjà dans un cas comme dans l’autre, pris en compte au premier ordre
précédemment.

L’effort normal N est compté positif en compression.

En particulier, on ne tient pas compte de l’effet du second ordre d’effort normal des charges axiales données,
directement appliquées à la poutre.
Rappel : l’effort normal N en question peut être celui qui est du aux déplacements nodaux, calculé au premier ordre,
∆L ES
N = ES ⋅ = ⋅ (u 0 − u E )
L L

2.2 -- Notations et bases locales propres des déplacements nodaux et d’efforts nodaux
retenues

Sauf indications contraires, on reprend les notations du chapitre (II.4)-1, en oubliant le signe « ‘ » quand il n’y aura
pas d’ambiguité entre premier ordre et second ordre.
y
ME
M0
H0 HE
x
u0 O E uE
wE
w0
v0 R0 RE vE

• Les noeuds de la structure sont les extrémités de la poutre : O et E.

• Les déplacements et efforts nodaux aux nœuds O et E sont pris dans le repère global fixe Oxyz, repère local
commun de toutes les sections droites de la géométrie à vide.

• La structure étant plane chargée dans son plan Oxy ⇒


⎡ effort normal = R 'x = R x ⎤ ⎡ M 'x = 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ M' = 0 ⎥
- Les sollicitations sont de la forme : ⎢effort tranchant = R 'y = R y = V ⎥ ⎢ y ⎥
⎢ ⎥ ⎢⎣M 'z = M z = M ⎥⎦
⎣⎢ effort tranchant = R 'z = 0 ⎦⎥
- Les déformations des sections droites :

⎡δΛ x ⎤ ⎡ R x E ⋅ S ⎤ →
⎡ 0 ⎤
δ Λ (x ) = ⎢⎢δΛ y ⎥⎥ = ⎢⎢R y G ⋅ S1y = 0⎥⎥ δ Ω(x ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ δΛ z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣M E I⎥⎦

page II.4-5 -- 3
- Les déplacements :
⎡ x ' (ξ ) = x′(x ) ⎤
Des points matériels :
⎢ y' (ξ ) = y′(x ) = y(x )⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ z′(ξ ) = 0 ⎦⎥
⎡u (x ) = u ⎤ ⎡ 0 ⎤
Des sections droites :

translation = v(x ) = v
⎥ rotation =
⎢ 0 ⎥.
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ω(x ) = ω⎥⎦

- D’où :
⎡ uO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢ω ⎥ ⎢M ⎥
déplacements nodaux : D = ⎢ O⎥ efforts nodaux associés : F = ⎢ O⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢vE ⎥ ⎢ RE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ ωE ⎦⎥ ⎣⎢ M E ⎦⎥

2.3 -- Calcul du moment de flexion dans la section banale

Y complément de sollicitations = effets du 2 ième ordre


E N
configuration à l'équilibre G de l'élément wE
vE

uE
N
w0 0
v0
u0 calcul des sollicitations au 1ier ordre
M0
ME

H0 O X

HE
R0 RE

Z configuration de référence G0 de l'élément

Dans la section d’abscisse x on calcule le moment de flexion des forces à droite.


Soit µ(x ) le moment du premier ordre, dans la section d’abscisse x des charges extérieures données directement
appliquées à la poutre, à droite de x.

Alors : M(x ) = µ(x ) + M E + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ [v E − y(x )]

N est l’effort normal, constant le long de la poutre, dont on prend en compte les effets du second ordre.

2.4 -- Equation différentielle de la déformée

Avec les notations et les résultats du chapitre (II.4)-1 pour une structure à plan moyen composée de poutres
M (x )
droites quand on néglige les déformations d’effort tranchant : d 2 y dx 2 =
EI
E ⋅ I ⋅ y ′′ = M(x ) = µ(x ) + M E + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ [v E − y(x )]
E ⋅ I ⋅ y ′′ + N ⋅ y = µ(x ) + M E + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ v E

page II.4-5 -- 4
2.5 -- Intégration et calcul des efforts nodaux internes au second ordre quand l’effort
normal N est un effort normal de compression :

N µ (x ) M E R E N
En posant k 2 = y ′′ + k 2 ⋅ y = + + ⋅ [L − x ] + ⋅ v E
EI EI EI EI EI

2.5.1 -- Intégration :

Soit l’équation différentielle : y ′′ + P(x ) ⋅ y ′ + Q(x ) ⋅ y = f (x ) dont l’intégrale générale est y1 (x )


Soit l’équation différentielle : y ′′ + P(x ) ⋅ y ′ + Q(x ) ⋅ y = g(x ) dont l’intégrale particulière est y 2 (x )

y1 (x ) + y 2 (x ) est intégrale générale de l’équation différentielle : y ′′ + P(x ) ⋅ y ′ + Q(x ) ⋅ y = f (x ) + g(x )

2.5.1.1 -- équation différentielle (1) :

ME RE N
y′′ + k 2 ⋅ y = + ⋅ L − x + ⋅ vE
EI EI EI
Son intégrale générale est :

ME R E
y1 (x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + + ⋅ [L − x ] + v E
N N

Où A et B sont des constantes d’intégration.

2.5.1.2 -- équation différentielle (2) :

µ (x )
y ′′ + k 2 ⋅ y =
EI

On cherche une intégrale particulière y 2 (x ) de l’ équation différentielle (2) par la méthode de la variation des
constantes.

On pose : y 2 (x ) = C(x ) ⋅ cos kx + D(x ) ⋅ sin kx


On en déduit : y ′2 (x ) = C ′(x ) ⋅ cos kx + D ′(x ) ⋅ sin kx − C(x ) ⋅ k ⋅ sin kx + D(x ) ⋅ k ⋅ cos kx
On impose : C ′(x ) ⋅ cos kx + D ′(x ) ⋅ sin kx = 0 ∀x

D’où : y ′2 (x ) = −C(x ) ⋅ k ⋅ sin kx + D(x ) ⋅ k ⋅ cos kx


D’où : y ′2′ (x ) = −k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ C(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ D(x ) ⋅ sin kx

En remplaçant dans l’ équation différentielle (2) :


µ (x )
− k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ C(x ) ⋅ cos kx − k 2 ⋅ D(x ) ⋅ sin kx + k 2 ⋅ [C(x ) ⋅ cos kx + D(x ) ⋅ sin kx ] =
EI
µ(x )
Soit: − k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx =
EI

Les deux fonctions C(x ) et D(x ) sont donc définies par le système de deux équations :

C ′(x ) ⋅ cos kx + D ′(x ) ⋅ sin kx = 0


µ(x )
− k ⋅ C ′(x ) ⋅ sin kx + k ⋅ D ′(x ) ⋅ cos kx =
EI

µ(x ) µ (x )
On en déduit : C ′(x ) = − ⋅ sin kx D ′(x ) = ⋅ cos kx
k ⋅ EI k ⋅ EI

page II.4-5 -- 5
1
C(x ) = − µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ
x
On trouve par intégration à une constante près :
k ⋅ EI ∫ 0
1
D(x ) = µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
x

k ⋅ EI 0
µ (x )
Une intégrale particulière y 2 (x ) de l’ équation différentielle (2) : y ′′ + k 2 ⋅ y = est donc :
EI

y 2 (x ) = C(x ) ⋅ cos kx + D(x ) ⋅ sin kx


1 1
avec : C(x ) = − µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ et D(x ) = µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
x x

k ⋅ EI 0 ∫
k ⋅ EI 0

2.5.1.3 -- intégrale générale de l’équation différentielle initiale :

N
y(x ) = y1 (x ) + y 2 (x ) En notant que : k 2 =
EI

ME R E k ⋅ cos kx x k ⋅ sin kx x
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + + ⋅ [L − x ] + v E − ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + ∫0 µ(ξ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
N N N 0 N

A et B sont les constantes d’intégration.

On note:

R E k 2 ⋅ sin kx k 2 ⋅ cos kx
y ′(x ) = −A ⋅ k ⋅ sin kx + B ⋅ k ⋅ cos kx − ∫0 µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
x x
+
N N N

2.5.2 -- conditions aux limites :

Elles s’écrivent : y(0 ) = v O y ′(0 ) = ωO


y(L) = vE y ′(L ) = ω E

ME RE
• y(0 ) = v O ⇒ A = vO − vE − − ⋅L
N N

ωO R E
• y ′(0 ) = ωO ⇒ B= +
k k⋅N

• y(L ) = v E ⇒
ME k ⋅ cos kL L k ⋅ sin kL L
v E = A ⋅ cos kL + B ⋅ sin kL + + vE − ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
N N 0 N

⎡ MB R B ⎤ ⎡ ωO RE ⎤ ME
⎢ v O − v E − N − N ⋅ L⎥ ⋅ cos kL + ⎢ k + k ⋅ N ⎥ ⋅ sin kL + N
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
k ⋅ cos kL L k ⋅ sin kL L
− ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ = 0
N 0 N

R E ⋅ kL ⋅ cos kL − sin kL + M E ⋅ k ⋅ cos kL − k =


k ⋅ N[v O − v E ] ⋅ cos kL + ω O ⋅ N ⋅ sin kL − k 2 ⋅ cos kL ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + k 2 ⋅ sin kL ∫ µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
L L
0 0

page II.4-5 -- 6
• y ′(L ) = ω E
R E k 2 ⋅ sin kL L k 2 ⋅ cos kL L
ω E = −A ⋅ k ⋅ sin kL + B ⋅ k ⋅ cos kL − + ∫0 µ (ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
N N N

⎡ M R ⎤ ⎡ω R ⎤ R
ω E = − ⎢ v O − v E − E − E ⋅ L⎥ ⋅ k ⋅ sin kL + ⎢ O + E ⎥ ⋅ k ⋅ cos kL − E
⎣ N N ⎦ ⎣ k k ⋅ N⎦ N
k 2 ⋅ sin kL L k 2 ⋅ cos kL L
+ ∫0 µ (ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
N N

R E ⋅ kL ⋅ sin kL + cos kL − 1 + M E ⋅ k ⋅ sin kL =


N ⋅ [v O − v E ] ⋅ k ⋅ sin kL − N ⋅ ω O ⋅ cos kL + N ⋅ ω E − k 2 ⋅ sin kL ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ − k 2 ⋅ cos kL ∫ µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
L L
0 0

• Récapitulation :

⎡ kL ⋅ cos kL − sin kL k ⋅ cos kL − k ⎤ ⎡ R E ⎤


⎢kL ⋅ sin kL + cos kL − 1 ⋅⎢ ⎥=
⎣ k sin kL ⎥⎦ ⎣M E ⎦
⎡ k ⋅ N[v O − v E ] ⋅ cos kL + ω O ⋅ N ⋅ sin kL − k 2 ⋅ cos kL ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + k 2 ⋅ sin kL ∫ µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ
L L ⎤
⎢ 0 0 ⎥
⎢ ⎥
N ⋅ [v O − v E ] ⋅ k ⋅ sin kL − N ⋅ ω O ⋅ cos kL + N ⋅ ω E − k ⋅ sin kL ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ − k ⋅ cos kL ∫ µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ⎥
2 L 2 L
⎣⎢ 0 0 ⎦

2.5.3 -- Calcul des efforts nodaux internes en E R E et M E :

• On note que :

−1
⎡ kL cos kL − sin kL k cos kL − k ⎤
⎢kL sin kL + cos kL − 1 =
⎣ k sin kL ⎥⎦
1 ⎡ k sin kL − (k cos kL − k ) ⎤
⎢− (kL sin kL + cos kL − 1) kL cos kL − sin kL⎥
k ⋅ [kL sin kL − 2 + 2 cos kL] ⎣ ⎦

• De mème :

⎡ k ⋅ N[v O − v E ] ⋅ cos kL + ω O ⋅ N ⋅ sin kL − k 2 ⋅ cos kL ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + k 2 ⋅ sin kL ∫ µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ


L L ⎤
⎢ 0 0 ⎥=
⎢ ⎥
⎢⎣ N ⋅ [v O − v E ] ⋅ k ⋅ sin kL − N ⋅ ω O ⋅ cos kL + N ⋅ ω E − k ⋅ sin kL ∫0 µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ − k ⋅ cos kL ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ⎥⎦
2 L 2 L

⎡vO ⎤
⎢ ⎥ ⎡ 2 ⎤
⎡k cos kL sin kL − k cos kL 0⎤ ⎢ω O ⎥ ⎢− k ⋅ cos kL ∫0 µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + k ⋅ sin kL ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ⎥
L 2 L

N⋅⎢ ⎥ ⋅ +
⎣ k sin kL − cos kL − k sin kL 1⎦ ⎢ v E ⎥ ⎢⎢ − k 2 ⋅ sin kL ∫ µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ − k 2 ⋅ cos kL ∫ µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ⎥⎥
L L
⎢ ⎥ ⎣ 0 0 ⎦
⎣ω E ⎦

page II.4-5 -- 7
⎡R ⎤
• On en déduit : ⎢ E ⎥ =
⎣M E ⎦
⎡vO ⎤
⎢ ⎥
N ⎡ k sin kL − (k cos kL − k ) ⎤ ⎡ k cos kL sin kL − k cos kL 0⎤ ⎢ω O ⎥
⎢ ⎥ ⋅⎢ ⎥ ⋅ +
k ⋅ [kL sin kL − 2 + 2 cos kL ] ⎣− (kL sin kL + cos kL − 1) (kL cos kL − sin kL )⎦ ⎣ k sin kL − cos kL − k sin kL 1⎦ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥
⎣ω E ⎦
⎡ ⎤
− (k cos kL − k ) ⎤ ⎢− cos kL ∫0 µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + sin kL ∫0 µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ⎥
L L
k ⎡ k sin kL
⎢− (kL sin kL + cos kL − 1) ⋅
kL sin kL − 2 + 2 cos kL ⎣ (kL cos kL − sin kL )⎥⎦ ⎢− sin kL L µ(ξ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ − cos kL L µ(ξ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ⎥
⎢⎣ ∫0 ∫0 ⎥⎦
⎡vO ⎤
⎢ ⎥
⎡R E ⎤ N ⎡ k sin kL 2
k (1 − cos kL ) − k sin kL 2
− (k cos kL − k ) ⎤ ⎢ωO ⎥
• ⎢M ⎥ = ⎢ ⎥⋅ +
⎣ E ⎦ k ⋅ [kL sin kL − 2 + 2 cos kL] ⎢⎣k (− 1 + cos kL ) − kL + sin kL k (1 − cos kL ) kL cos kL − sin kL⎥⎦ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥
⎣ω E ⎦
⎡k L µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ − k sin kL L µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ − k cos kL L µ(ξ ) cos kξ ⋅ dξ⎤
k ⎢ ∫0 ∫0 ∫0 ⎥
⎢ ⎥
( ) ( ) ( ) ( )
L L
kL sin kL − 2 + 2 cos kL
⎣⎢
1 − cos kL ∫0 µ ξ ⋅ sin kξ ⋅ dξ + sin kL − kL ∫0 µ ξ cos kξ ⋅ dξ
⎦⎥

⎡vO ⎤
⎡RE ⎤ N ⎡− k sin kL cos kL − 1 k sin kL cos kL − 1 ⎤ ⎢ω ⎥
• ⎢M ⎥ = ⎢ sin kL sin kL ⎥⋅⎢ O⎥ +
⎣ E ⎦ 2(1 − cos kL ) − kL sin kL ⎢⎣
1 − cos kL L − cos kL − 1 − L cos kL⎥ ⎢ v E ⎥
k k ⎦ ⎢ ⎥
⎣ω E ⎦
⎡ k sin kL L µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ − k (1 − cos kL ) L µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ ⎤
k ⎢ ∫0 ∫0 ⎥
2(1 − cos kL ) − kL sin kL ⎢− (1 − cos kL ) L µ(ξ ) ⋅ sin kξ ⋅ dξ + (kL − sin kL ) L µ(ξ ) ⋅ cos kξ ⋅ dξ⎥
⎢⎣ ∫0 ∫0 ⎥⎦

En posant kL = u :

⎡ u sin u u sin u ⎤ ⎡vO ⎤


⎢ − − (1 − cos u ) − (1 − cos u ) ⎥ ⎢ ⎥
⎡RE ⎤ N L L ωO
⎢M ⎥ = ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥ +
⎣ E⎦ 2(1 − cos u ) − u sin u ⎛
⎢(1 − cos u ) L⎜1 − sin u ⎞ ⎛
⎟ − (1 − cos u ) L⎜
sin u ⎞ ⎢ ⎥
− cos u ⎟⎥ ⎢ v E ⎥
⎢⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎥
⎠⎦ ⎣ ω E ⎦

⎡ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎤
u ⎢ ∫ µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx − ∫0 µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥
L 0 L
L[2(1 − cos u ) − u sin u ] ⎢− (1 − cos u ) L µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (u − sin u ) L µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥

⎣ ∫0 ∫0 ⎥

page II.4-5 -- 8
2.5.4 -- Calcul des efforts nodaux internes en O : R O et M O :

• Déplacements des noeuds et efforts nodaux (actions des noeuds d’extrémité sur la poutre) rappel :

M0 ME
y
H0 HE
x
u0 0 >0
n (x) N E uE wE
w0
v0 R0 RE vE

configuration à l'équilibre G de l'élément ME


Y
E N
HE
M0 RE

N H0 wE
vE
w0 0
v0 R0 uE
u0

N O N X

configuration de référence G0 de l'élément

• Soit :
∗ R iso la composante suivant Oy de la résultante des actions extérieures données directement appliquées à la
poutre.
∗ µ(0) le moment du premier ordre, résultant en O, des actions extérieures données directement appliquées à
la poutre.
∗ R iso et µ(0) sont comptés positifs comme ci-dessous :

• L’équilibre statique de la poutre s’écrit :

R O + R E + R iso = 0
µ(0) + M O + M E + L ⋅ R E + N ⋅ [v E − v O ] = 0

page II.4-5 -- 9
On en déduit :
⎡vO ⎤
⎢ ⎥
⎡RO ⎤ ⎡ −1 0 ⎤ ⎡RE ⎤ ⎡0 0 0 0⎤ ⎢ωO ⎥ ⎡ R iso ⎤
= ⋅
⎢ M ⎥ ⎢ − L − 1⎥ ⎢ M ⎥ + N ⋅ ⎢1 0 − 1 0⎥ ⎢ v ⎥ − ⎢ µ(0) ⎥

⎣ O⎦ ⎣ ⎦ ⎣ E⎦ ⎣ ⎦ E ⎣ ⎦
⎢ ⎥
⎣ωE ⎦

D’où :
⎡ u sin u u sin u ⎤ ⎡vO ⎤
⎢ − − (1 − cos u ) − (1 − cos u ) ⎥ ⎢ ⎥
⎡RO ⎤ N ⎡ −1 0 ⎤ L L ωO
• ⎢M ⎥ = ( ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥ +
⎣ O⎦ 2 1 − cos u ) − u sin u ⎣ − L − 1 ⎛
⎦ ⎢(1 − cos u ) L⎜1 − sin u ⎞ ⎛
⎟ − (1 − cos u ) L⎜
sin u ⎞
− cos u ⎟⎥ v E ⎥

⎢⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎥⎦ ⎢⎣ ω E ⎥⎦

⎡ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎤
u ⎡−1 0 ⎤ ⎢ µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx −
∫ µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥

⋅ ⋅⎢ L 0 L 0
⎥+
L[2(1 − cos u ) − u sin u ] ⎢⎣ − L − 1⎥⎦ ⎢ L L
− (1 − cos u ) µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (u − sin u ) µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥
∫ ∫
⎣ 0 0 ⎦
⎡v O ⎤
⎢ ⎥
⎡0 0 0 0⎤ ⎢ωO ⎥ ⎡ R iso ⎤
N⋅⎢ ⎥ ⋅ −⎢ ⎥
⎣1 0 − 1 0⎦ ⎢ v E ⎥ ⎣ µ(0) ⎦
⎢ ⎥
⎣ωE ⎦

⎡ u sin u u sin u ⎤ ⎡v O ⎤
⎡RO ⎤ N ⎢ (1 − cos u ) − (1 − cos u )⎥ ⎢ωO ⎥
• = ⋅ L L ⋅⎢ ⎥+
⎢ M ⎥ 2(1 − cos u ) − u sin u ⎢ sin u ⎞⎥ ⎢ v E ⎥
⎢(u sin u + cos u − 1) L⎛⎜ ⎞ ⎛
sin u
⎣ O⎦ − cos u ⎟ (1 − u sin u − cos u ) L⎜1 − ⎟⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎥⎦ ω
⎣ E⎦
⎡v O ⎤
N ⎡ 0 0 0 0⎤ ⎢⎢ωO ⎥⎥
⋅⎢ ⋅ +
2(1 − cos u ) − u sin u ⎣(2 − 2 cos u − u sin u ) 0 (u sin u − 2 + 2 cos u ) 0⎥⎦ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥
⎣ωE ⎦
⎡ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎤
u ⎢ − ∫ µ (x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + ∫ µ (x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥ ⎡ R iso ⎤
⋅⎢ L 0 L 0
⎥−⎢ ⎥
L[2(1 − cos u ) − u sin u ] ⎢
(1 − cos u − u sin u ) µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (sin u − u cos u ) µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥ ⎣ µ(0) ⎦
L L

⎣ ∫ 0 ∫ 0 ⎦

⎡ u sin u u sin u ⎤ ⎡vO ⎤


⎡RO ⎤ N ⎢ (1 − cos u ) − (1 − cos u ) ⎥ ⎢ωO ⎥
• L L ⋅⎢ ⎥+
⎢ M ⎥ = 2(1 − cos u ) − u sin u ⋅ ⎢ sin u ⎞⎥ ⎢ v E ⎥
⎢(1 − cos u ) L⎛⎜ ⎞ ⎛
sin u
⎣ O⎦ − cos u ⎟ − (1 − cos u ) L⎜1 − ⎟ ⎥
⎣⎢ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎦⎥ ⎢ ω ⎥
⎣ E⎦
⎡ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎤
u ⎢ − ∫ µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + ∫ µ (x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥ ⎡ R iso ⎤
⋅⎢ L 0 L 0
⎥−⎢ ⎥
L[2(1 − cos u ) − u sin u ] ⎢
(1 − cos u − u sin u ) µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (sin u − u cos u ) µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥ ⎣ µ(0) ⎦
L L

⎣ ∫0 ∫ 0 ⎦

page II.4-5 -- 10
2.5.5 -- Récapitulation des efforts nodaux internes calculés au second ordre quand l’effort
normal N qui crée des effets du second ordre est un effort normal de compression :

Déplacements des noeuds et efforts nodaux internes (actions des noeuds d’extrémité sur la poutre) rappel :
y
ME
M0
H0 HE
x
u0 O E uE
wE
w0
v0 R0 RE vE

⎡ u sin u
⎢ (1 − cos u ) −
u sin u
(1 − cos u ) ⎤⎥
L L
⎡RO ⎤ ⎢ sin u ⎞ ⎥ ⎡ v O ⎤
⎛ sin u ⎞ ⎛
⎢M ⎥ ⎢ (1 − cos u ) L⎜ − cos u ⎟ − (1 − cos u ) L⎜ 1 − ⎟ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ O⎥ = N ⎢ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ ⎥ ⎢ ωO ⎥
⋅ ⎥ ⋅ ⎢v ⎥ +
⎢ R E ⎥ 2(1 − cos u ) − u sin u ⎢ u sin u ( ) u sin u
( )
⎢ ⎥ ⎢ − − 1 − cos u − 1 − cos u ⎥ ⎢ E⎥
M ⎢ L L ⎥ ⎣ωE ⎦
⎣ E⎦
⎢(1 − cos u ) ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞⎥
L⎜ 1 − ⎟ − (1 − cos u ) L⎜ − cos u ⎟
⎢⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎥⎦
⎡ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎤
⎢ − ∫ µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + ∫ µ (x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥ ⎡ R iso ⎤
⎢(1 − cos u − u sin u ) µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (sin u − u cos u ) µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥ ⎢
u
⋅⎢
∫ 0 ∫ 0

⎥ − ⎢ µ(0) ⎥
L[2(1 − cos u ) − u sin u ] ⎢ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ∫ µ (x ) ⋅ sin kx ⋅ dx − ∫ µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥ ⎢ ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥ ⎣ 0 ⎦
⎢ − (1 − cos u ) µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (u − sin u ) µ (x ) ⋅ cos kx ⋅ dx
∫ ∫ ⎥
⎣ 0 0 ⎦

2.6 -- Intégration et calcul des efforts nodaux internes, quand l’effort normal N qui
crée des effets du second ordre, est un effort normal de traction :

• Dans le cas où N est un effort de traction (N négatif), l’équation différentielle de la déformée s’écrit toujours :

E ⋅ I ⋅ y ′′ + N ⋅ y = µ(x ) + M E + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ v E
• Cette équation peut toujours se mettre sous la forme :
µ(x ) M E R E N
y ′′ + k 2 ⋅ y = + + ⋅ [L − x ] + ⋅ vE
EI EI EI EI
−N −N
à condition de poser : k = i ⋅ = i ⋅ k 1 où i = −1 et k 1 =
EI EI

Donc si N est un effort normal de traction, c’est à dire si N est négatif, il convient de remplacer dans toutes les
équations précédentes :
−N
k par i ⋅ k 1 avec i = −1 et k 1 =
EI
Dans cette opération :

u est changé en i ⋅ u1 avec u1 = k 1 ⋅ L


cos kx est changé en cos[i(k1x )] = ch k1x
sin kx est changé en sin[i(k1x )] = i ⋅ sh k1x
cosu est changé en cos(iu1 ) = ch u1
sinu est changé en sin (iu 1 ) = i ⋅ sh u 1

page II.4-5 -- 11
−N
Autrement dit, si on pose k = et u = k ⋅ L , on remplace dans les équations précédentes :
EI
u par i.u
cos kx par ch kx
sin kx par i ⋅ sh kx
cosu par ch u
sinu par i ⋅ sh u

• D’où quand N est un effort de traction (N négatif), les efforts nodaux internes calculés au second ordre sont :

⎡ u sh u
⎢− L (1 − ch u ) u sh u
(1 − ch u ) ⎤⎥
L
⎡RO ⎤ ⎢ sh u ⎞ ⎥ ⎡ v O ⎤

⎢(1 − ch u ) L⎜
sh u ⎞ ⎛
⎢M ⎥ − ch u ⎟ − (1 − ch u ) L⎜ 1 − ⎟ ⎥ ⎢ ⎥
N u ⎠ ⎥ ⎢ωO ⎥
⎢ O⎥ = ⋅ ⎢⎢ ⎝ u ⎠ ⎝
⎥ ⋅ ⎢v ⎥ +
⎢ R E ⎥ 2(1 − ch u ) + u sh u u sh u
( ) u sh u
( )
⎢ ⎥ ⎢ − 1 − ch u − 1 − ch u ⎥ ⎢ E⎥
L L ⎥ ⎣ωE ⎦
⎣M E ⎦ ⎢
⎢(1 − ch u ) ⎛ sh u ⎞ ⎛ sh u ⎞
L⎜ 1 − ⎟ − (1 − ch u ) L⎜ − ch u ⎟⎥
⎢⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎥⎦
⎡ u sh u L u (1 − ch u ) L ⎤
⎢ − ∫ µ(x ) ⋅ sh kx ⋅ dx − ∫ µ(x ) ⋅ ch kx ⋅ dx ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥ ⎡ R iso ⎤
⎢ − (1 − ch u + u sh u ) µ(x ) ⋅ sh kx ⋅ dx − (sh u − u ch u ) µ(x ) ⋅ ch kx ⋅ dx ⎥ ⎢
u
⋅⎢

0 ∫ 0

⎥ − ⎢ µ(0) ⎥
L[2(1 − ch u ) + u sh u ] ⎢ u sh u L u (1 − ch u ) L ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ ∫ µ(x ) ⋅ sh kx ⋅ dx + ∫ µ(x ) ⋅ ch kx ⋅ dx ⎥ ⎢ ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥ ⎣ 0 ⎦
⎢ (1 − ch u ) µ(x ) ⋅ sh kx ⋅ dx − (u − sh u ) µ(x ) ⋅ ch kx ⋅ dx
∫ ∫ ⎥
⎣ 0 0 ⎦

2.7 -- Prise en compte, au premier ordre, des charges axiales données, concentrées ou
réparties directement appliquées à la poutre, les nœuds d’extrémité étant bloqués
longitudinalement :

M0 ME
y
H0 x HE

0 >0
n (x) N (x ) E
R0 (x =1,p) RE

L
• R 0 = M0 = R E = M E = 0 H0 + H E − ∑ N α − ∫0 n(x ) ⋅ dx = 0
α =1, p
• Structure isostatique associée :

y
E 1
x
O F1

Inconnue hyperstatique : F1 Déplacement isostatique associé : δ1


L’effort normal dans la poutre est compté positif en compression.

page II.4-5 -- 12
• Epure d’effort normal pour F1 = 1 appliqué à la structure isostatique associée :

n1 = -1
O E
F1 =1

• Epure d’effort normal pour les charges axiales données appliquées à la structure isostatique associée :

L
N iso (x ) = ∫x n(ξ) ⋅ dξ + ∑α N α
xα ≥x

n12
L L
• Matrice de souplesse : S = [δ11 ] δ11 = ∫ ⋅ dx =
0 ES ES
L N iso ⋅ n1 1 L⎡ L ⎤ 1
• δ iso = ∫0 ES
⋅ dx = − ⎢
ES 0 ⎣ x
n (ξ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx −
∫ ∫ ⎦ ES
⋅ Nα ⋅ xα ∑
α
1 L⎡ L ⎤ 1
• δ iso + δ11 ⋅ F = 0 ⇒ F = HE =
L
⋅ ∫0 ⎢⎣∫x n(ξ) ⋅ dξ⎥⎦ ⋅ dx + L ⋅ ∑ N α ⋅ x α
L 1 L⎡ x ⎤ 1
H0 + HE − ∑ N α − ∫0 n(x ) ⋅ dx = 0
α =1, p
⇒ H0 =
L
⋅ ∫0 ⎢⎣∫0 n(ξ) ⋅ dξ⎥⎦ ⋅ dx + L ⋅ ∑
α
N α ⋅ (L − x α )

2.8 -- Récapitulation

2.8.1 -- Rappel des hypothèses

Soit une poutre bi-encastrée à plan moyen, rectiligne, chargée dans son plan, dont on ne prend en compte que les
déformations de flexion et d’effort normal.

Le problème est de calculer les efforts nodaux au second ordre (actions des noeuds d’extrémités sur la poutre) dans le
cadre des hypothèses du paragraphe 1 ci-dessus :
on tient compte des effets du second ordre d’un effort normal N, constant le long de la poutre.
En particulier, on ne tient pas compte de l’effet du second ordre d’effort normal des charges axiales données,
directement appliquées à la poutre.
ES
L’effort normal N en question peut être celui qui est du aux déplacements des nœuds d’extrémité, N = ⋅ ∆L .
L

configurations à vide et à l'équilibre

configuration à l'équilibre G de l'élément ME


Y
E N
HE
M0 RE

N H0 wE
vE
w0 0
v0 R0 uE
u0

N O N X

configuration de référence G0 de l'élément

page II.4-5 -- 13
• Soit : R iso la composante suivant Oy de la résultante des actions extérieures données directement
appliquées à la poutre,
µ(0) le moment résultant du premier ordre, en O des actions extérieures données appliquées à la
poutre,
µ(x ) le moment résultant du premier ordre, dans la section d’abscisse x des actions extérieures
directement appliquées à droite.

R iso , µ(0) et µ(x ) sont comptés positifs comme ci-dessous :

2.8.2 -- L’effort normal N est un effort de compression :

Avec nos conventions de signes : N > 0

N N
k= , u = kL, Φ =
EI 2(1 − cos u ) − u sin u

⎡ ES L 0 0 − ES L 0 0 ⎤
⎢ u sin u u sin u ⎥
⎡HO ⎤ ⎢ 0 Φ Φ (1 − cos u ) 0 −Φ Φ (1 − cos u ) ⎥ ⎡ u O ⎤
⎢R ⎥ ⎢ L L ⎥ ⎢ ⎥
⎢ O⎥ ⎢ 0 ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞ ⎥ ⎢ v O ⎥
Φ (1 − cos u ) Φ L⎜ − cos u ⎟ 0 − Φ (1 − cos u ) Φ L⎜ 1 − ⎟
⎢M O ⎥ ⎢ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ ⎥ ⎢w O ⎥
⎢ ⎥ = ⎢ − ES L 0 0 ES L 0 0 ⎥⋅⎢u ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ E⎥
u sin u u sin u
⎢RE ⎥ ⎢ 0 −Φ − Φ (1 − cos u ) 0 Φ − Φ (1 − cos u ) ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ L L ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢ ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞⎥ ⎢⎣ E ⎥⎦
w
⎢ 0 Φ (1 − cos u ) Φ L⎜ 1 − ⎟ 0 − Φ (1 − cos u ) Φ L⎜ − cos u ⎟⎥
⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎦
⎡ 0 ⎤
⎢ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎥
⎢ − ∫ µ (x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + ∫ µ (x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥
⎢(1 − cos u − u sin u ) µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (sin u − u cos u ) µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥
+
u
⋅⎢
∫0 ∫ 0 ⎥
L[2(1 − cos u ) − u sin u ] ⎢ 0 ⎥
⎢ u sin u L u (1 − cos u ) L ⎥
⎢ ∫ µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx − ∫ µ(x ) ⋅ cos kx ⋅ dx ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥
⎢ − (1 − cos u ) µ(x ) ⋅ sin kx ⋅ dx + (u − sin u ) µ (x ) ⋅ cos kx ⋅ dx
∫ ∫ ⎥
⎣ 0 0 ⎦
⎡1 L⎡ x ⎤ 1 ⎤
⎢ ⋅ ⎢ n (ξ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx + ⋅
∫ ∫
⎢L 0 ⎣ 0 ⎦ L ∑
N α ⋅ (L − x α )⎥

α
⎢ R iso ⎥
⎢ ⎥
−⎢
µ (0 ) ⎥
⎢ 1 L⎡ L ⎤ 1 ⎥
⎢ L ⋅ 0 ⎢ x n (ξ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx + L ⋅

∫ ∫ ⎦

Nα ⋅ xα ⎥
⎢ α ⎥
⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦

page II.4-5 -- 14
2.8.3 -- L’effort normal N est un effort de traction : N < 0
−N N
k= , u = kL, Φ =
EI 2(1 − ch u ) + u sh u

⎡ ES L 0 0 − ES L 0 0 ⎤
⎢ u sh u u sh u ⎥
⎡HO ⎤ ⎢ 0 −Φ Φ (1 − ch u ) 0 Φ Φ (1 − ch u ) ⎥ ⎡ u O ⎤
⎢R ⎥ ⎢ L L ⎥ ⎢ ⎥
⎢ O⎥ ⎢ 0 ⎛ sh u ⎞ ⎛ sh u ⎞ ⎥ ⎢ v O ⎥
Φ (1 − ch u ) Φ L⎜ − ch u ⎟ 0 − Φ (1 − ch u ) Φ L⎜ 1 − ⎟
⎢M O ⎥ ⎢ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ ⎥ ⎢w O ⎥
⎢ ⎥ = ⎢ − ES L 0 0 ES L 0 0 ⎥⋅⎢u ⎥
⎢HE ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ E⎥
u sh u u sh u
⎢RE ⎥ ⎢ 0 Φ − Φ (1 − ch u ) 0 Φ − Φ (1 − ch u ) ⎥ ⎢ v E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ L L ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢ ⎛ sh u ⎞ ⎛ sh u ⎞⎥ ⎢⎣ E ⎥⎦
w
⎢ 0 Φ (1 − ch u ) Φ L⎜ 1 − ⎟ 0 − Φ (1 − ch u ) Φ L⎜ − ch u ⎟⎥
⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎦

⎡ 0 ⎤
⎢ u sh u L u (1 − ch u ) L ⎥
⎢ − ∫ µ (x ) ⋅ sh kx ⋅ dx − ∫ µ (x ) ⋅ ch kx ⋅ dx ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥
⎢ − (1 − ch u + u sh u ) µ(x ) ⋅ sh kx ⋅ dx − (sh u − u ch u ) µ(x ) ⋅ ch kx ⋅ dx ⎥
+
u
⋅⎢
∫0 ∫ 0 ⎥
L[2(1 − ch u ) + u sh u ] ⎢ 0 ⎥
⎢ u sh u L u (1 − ch u ) L ⎥
⎢ ∫ µ(x ) ⋅ sh kx ⋅ dx + ∫ µ(x ) ⋅ ch kx ⋅ dx ⎥
L 0 L 0
⎢ L L ⎥
⎢ (1 − ch u ) µ(x ) ⋅ sh kx ⋅ dx − (u − sh u ) µ(x ) ⋅ ch kx ⋅ dx
∫ ∫ ⎥
⎣ 0 0 ⎦
⎡1 L⎡ x ⎤ 1 ⎤
⎢ ⋅ ⎢ n (ξ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx + ⋅
⎢ L ∫ ∫
0 ⎣ 0 ⎦ L ∑N α ⋅ (L − x α )⎥

α
⎢ R iso ⎥
⎢ ⎥
−⎢
µ (0 ) ⎥
⎢ 1 L⎡ L ⎤ 1 ⎥
⎢ L ⋅ 0 ⎢ x n (ξ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx + L ⋅

∫ ∫ ⎦
∑Nα ⋅ xα ⎥
⎢ α ⎥
⎢ 0 ⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦

page II.4-5 -- 15
3 -- ELEMENT DE POUTRE ENCASTRE-ARTICULE, CALCUL AU SECOND ORDRE DES EFFORTS
NODAUX PAR INTEGRATION DIRECTE DES EQUATIONS DE LA DEFORMEE

On peut faire un calcul analogue au précédent pour une poutre droite, encastrée en O articulée en E :
y
M0
H0 HE
x
u0 O E uE
w0
v0 R0 RE vE


• On prend en compte les effets du second ordre sur le moment de flexion M z = M , d’un effort « normal » N ,
constant dans la déformation, de direction constante, dirigé suivant G O x , constant tout le long de la poutre.

N est compté positif en compression.

3.1 -- Calcul du moment de flexion dans la section banale

Y complément de sollicitations = effets du 2 ième ordre


E N
configuration à l'équilibre G de l'élément
vE

uE
N
w0 0
v0
u0 calcul des sollicitations au 1ier ordre
M0

H0 O X

HE
R0 RE

Z configuration de référence G0 de l'élément

Dans la section d’abscisse x on calcule le moment de flexion des forces à droite.


Soit µ(x ) le moment du premier ordre, dans la section d’abscisse x des charges extérieures données directement
appliquées à la poutre, à droite de x.

Dans la section d’abscisse x, le moment de flexion des forces à droite vaut :


M (x ) = µ(x ) + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ [v E − y(x )]

3.2 -- Equation différentielle de la déformée

E ⋅ I ⋅ y′′ + N ⋅ y = µ(x ) + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ v E

page II.4-5 -- 16
3.3 -- Intégration et calcul des efforts nodaux internes au second ordre quand l’effort
normal N est un effort normal de compression

On se place dans l’hypothèse où aucune action extérieure du chargement n’est directement appliquée à la poutre.
N R N
µ(x ) = 0 et en posant k 2 = : y′′ + k 2 ⋅ y = E ⋅ [L − x ] + ⋅ vE
EI EI EI

3.3.1 -- Intégration
RE
y(x ) = A ⋅ cos kx + B ⋅ sin kx + ⋅ [L − x ] + v E
N
A et B sont les constantes d’intégration.
RE
On note: y′(x ) = −A ⋅ k ⋅ sin kx + B ⋅ k ⋅ cos kx −
N

3.3.2 -- conditions aux limites

Elles s’écrivent : y(0 ) = v O y ′(0 ) = ωO y(L) = vE


RE
• y(0 ) = v O ⇒ A = vO − v E − ⋅L
N
ωO R E
• y ′(0 ) = ωO ⇒ B= +
k k⋅N

• y(L ) = v E ⇒ A ⋅ cos kL + B ⋅ sin kL = 0

3.3.3 -- Efforts nodaux en E : R E


En posant u = k.L et en prenant en compte les valeurs calculées de A et de B dans l’expression
A ⋅ cos kL + B ⋅ sin kL = 0 ⇒
N ⎡ u cos u ⎤
RE = ⋅ ⎢(v 0 − v E ) ⋅ + ω 0 sin u ⎥
u cos u − sin u ⎣ L ⎦
⎡v0 ⎤
N ⎡ u cos u u cos u ⎤ ⎢ ⎥
En posant : Φ1 = R E = Φ1 ⋅ ⎢− − sin u ⋅ ω0
sin u − u cos u ⎣ L L ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎢⎣ v E ⎥⎦

3.3.4 -- efforts nodaux internes en O : R O et M O

• L’équilibre statique de la poutre s’écrit :

RO + RE = 0
M O + L ⋅ R E + N ⋅ [v E − v O ] = 0
⎡ v0 ⎤
⎡ R O ⎤ ⎡ −1 ⎤ ⎡0 0 0 ⎤ ⎢ ⎥
Soit : ⎢M ⎥ = ⎢ ⎥ ⋅ R E + N ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ ⎢ω 0 ⎥
⎣ O ⎦ ⎣− L ⎦ ⎣1 0 − 1⎦ ⎢ v ⎥
⎣ E⎦
• On en déduit R O et M O :
⎡v0 ⎤ ⎡ v0 ⎤
⎡R0 ⎤ ⎡ − 1 ⎤ ⎡ u cos u u cos u ⎤ ⎢ ⎥ ⎡ 0 0 0 ⎤ ⎢ ⎥
⎢M ⎥ = Φ1 ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ ⎢− − sin u ⋅ ω 0 + Φ1 ⋅ ⎢ ⋅ ω0
⎣ 0⎦ ⎣− L ⎦ ⎣ L L ⎥⎦ ⎢ ⎥ ⎣sin u − u cos u 0 u cos u − sin u ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎢⎣ v E ⎥⎦ ⎢⎣ v E ⎥⎦

⎡R0 ⎤ ⎡ u cos u u cos u ⎤ ⎡ v 0 ⎤


sin u − ⎢ ⎥
⎢M ⎥ = Φ1 ⋅ ⎢ L L ⎥ ⋅ ⎢ω 0 ⎥
⎣ 0⎦ ⎢ sin u L sin u ⎥
− sin u ⎦ ⎢ v ⎥
⎣ ⎣ E⎦

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3.3.5 -- Efforts nodaux en O et E

⎡ u cos u u cos u ⎤
⎡R0 ⎤ ⎢ sin u − ⎡ v0 ⎤
L L ⎥
D’où : ⎢⎢M 0 ⎥⎥ = Φ1 ⋅ ⎢ sin u L sin u − sin u ⎥ ⋅ ⎢⎢ω 0 ⎥⎥
⎢ u cos u u cos u ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ R E ⎥⎦ ⎢− − sin u ⎥ ⎣v E ⎦
⎢⎣ L L ⎥⎦
En complétant avec les efforts nodaux H O et H E :
⎡ ES ES ⎤
⎢ 0 0 − 0 ⎥
⎡ H0 ⎤ ⎢ L L ⎡u ⎤
⎢R ⎥ ⎢ 0 u cos u u cos u ⎥ ⎢ 0 ⎥
Φ1 Φ1 sin u 0 − Φ1 ⎥ v
⎢ 0⎥ ⎢ L L ⎥ ⎢ 0⎥ N
⎢M 0 ⎥ = ⎢ 0 Φ1 sin u Φ1L sin u 0 − Φ1 sin u ⎥ ⋅ ⎢ω0 ⎥ avec : Φ1 =
⎢ ⎥ ⎢ ES ES ⎥ ⎢u ⎥ sin u − u cos u
⎢ H E ⎥ ⎢− 0 0 0 ⎥ ⎢ E⎥
⎢R E ⎥ ⎢ L L ⎥ ⎢v ⎥
⎣ ⎦ u cos u u cos u ⎥ ⎣ E ⎦
⎢ 0 − Φ1 − Φ1 sin u 0 Φ1
⎢⎣ L L ⎥⎦

Remarque :
On aurait pu obtenir ce résultat à partir de celui de la poutre bi-encastrée dans lequel la condition M E = 0 permet
d’exprimer ω E en fonction des autres inconnues cinématiques et de retrouver ainsi l’expression ci-dessus des efforts
nodaux de la poutre encastrée – articulée.

page II.4-5 -- 18
4 -- ELEMENT POUTRE BI-ENCASTREE CALCUL DES EFFORTS NODAUX INTERNES AU SECOND
ORDRE A PARTIR D’UNE EXPRESSION APPROCHEE DU DEPLACEMENT TRANSVERSAL :

4.1 -- hypothèse de base spécifique, complémentaire à celles du paragraphe 1 ci-


dessus:

B
G)
u ili bre (
à l'éq
o métrie
A Gé

A0 B0
Géométrie initiale non chargée G )
(

on tient compte des effets du second ordre d’un effort normal N, constant le long de la poutre, et des charges axiales
réparties directement appliquées à la poutre.
En particulier, on ne tient pas compte de l’effet du second ordre d’effort normal des charges axiales concentrées
données, directement appliquées à la poutre.

ES
L’effort normal N en question peut être celui qui est du aux déplacements des nœuds d’extrémité, N = ⋅ ∆L .
L

M0 ME
y
H0 HE
x
u0 0 >0
n (x) N E uE wE
w0
v0 R0 RE vE

4.2 -- Notations et bases locales propres des déplacements nodaux (D ′) et d’efforts


nodaux (F′) retenues :
On reconduit les dispositions précédentes :

y
ME
M0
H0 HE
x
u0 O E uE
wE
w0
v0 R0 RE vE

page II.4-5 -- 19
⎡ uO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
⎢ω ⎥ ⎢M ⎥
déplacements nodaux : D = ⎢ O⎥ efforts nodaux associés : F = ⎢ O⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢vE ⎥ ⎢ RE ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ ωE ⎦⎥ ⎣⎢ M E ⎦⎥

4.3 -- Fonction de déplacement transversal :

Dans le repère Oxy, on adopte une expression de la forme :


y(x ) = a 0 ⋅ x 2 + b 0 ⋅ x 3 + a E ⋅ (L − x )2 + b E ⋅ (L − x )3
respectant les conditions : y(0) = v O
y(L ) = v E
y′(0 ) = ωO
y′(L ) = ωE
On trouve :
⎡ 3 ⋅ vE − L ⋅ w E ⎤ 2 ⎡ 2 ⋅ vE − L ⋅ w E ⎤ 3 ⎡ 3 ⋅ vO + L ⋅ w O ⎤ 2 ⎡ 2 ⋅ vO + L ⋅ w O ⎤
y (x ) = ⎢ 2 ⎥⋅x −⎢ 3 ⎥⋅x + ⎢ 2 ⎥ ⋅ (L − x ) − ⎢ ⎥ ⋅ (L − x )
3
⎣ L ⎦ ⎣ L ⎦ ⎣ L ⎦ ⎣ L3 ⎦

⎡ 3 ⋅ vE − L ⋅ w E ⎤ ⎡ 2 ⋅ vE − L ⋅ w E ⎤ ⎡ 3 ⋅ vO + L ⋅ w O ⎤ ⎡ 2 ⋅ vO + L ⋅ w O ⎤
a0 = ⎢ ⎥ b0 = −⎢ ⎥ aE = ⎢ ⎥ b E = −⎢ ⎥
⎣ L2 ⎦ ⎣ L3 ⎦ ⎣ L2 ⎦ ⎣ L3 ⎦

4.4 -- Calcul du moment de flexion dans la section banale :

M0 ME
y
H0 HE
x
u0 0 >0
n (x) N E uE wE
w0
v0 R0 RE vE
On adopte les conventions de signes de la résistance des matériaux dans les axes Oxy.

Dans la section d’abscisse x on calcule le moment de flexion des forces à droite.


Soit µ(x ) le moment du premier ordre, dans la section d’abscisse x des charges extérieures données directement
appliquées à la poutre, à droite de x.

Alors, dans la section d’abscisse x, le moment de flexion des forces à droite M(x ) vaut :
L
M (x ) = µ (x ) + M E + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ [v E − y(x )] + ∫x n(ξ) ⋅ [y(ξ) − y(x )]⋅ dξ (N O = N E = N )

N est l’effort normal, constant le long de la poutre, dont on prend en compte les effets du second ordre.

[ (
M (x ) = µ (x ) + M E + R E ⋅ [L − x ] + N ⋅ v E − a 0 ⋅ x 2 + b 0 ⋅ x 3 + a E ⋅ (L − x )2 + b E ⋅ (L − x )3 )]
+ a 0 ⋅ I 0 (x ) + b 0 ⋅ J 0 (x ) + a E ⋅ I E (x ) + b E ⋅ J E (x )

∫x n(ξ) ⋅ [ξ ] ∫x n(ξ) ⋅ [ξ ]
L L
En posant : I 0 (x ) = 2
− x 2 ⋅ dξ J 0 (x ) = 3
− x 3 ⋅ dξ

I E (x ) =
L
∫x [
n (ξ ) ⋅ (L − ξ )2 − (L − x )2 ⋅ dξ ] J E (x ) = ∫x n(ξ) ⋅ [(L − ξ)
L 3
]
− (L − x )3 ⋅ dξ

page II.4-5 -- 20
4.5 -- intégration :

On a, suivant les formules de Bresse appliquées à une poutre plane, droite, chargée dans son plan (chapitre 4-4,
x M (ξ )
paragraphe 2-2) : ω(x ) = ω(x 0 ) + δω(ξ ) ⋅ dξ avec : δω(ξ ) = ∫
x0 E⋅I
x
y(x ) = y(x 0 ) + ω(x 0 ) ⋅ (x − x 0 ) + ∫x δω(ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ
0
x
ou bien : y (x ) = y (x 0 ) + ∫x ω(ξ ) ⋅ dξ
0
x ⎡ ξ ⎤ x
( ∫x ⎢⎣∫x f (t ) ⋅ dt ⎥ ⋅ dξ = f (ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ )

0 0 ⎦ x0

4.5.1 -- calcul de la rotation :


x
ω(x ) = ω(x 0 ) + ∫x δω(ξ ) ⋅ dξ
0

ω(x ) = ω 0 +
1 x M R
⋅ µ(ξ ) ⋅ dξ + E ⋅ x − E ⋅ (L − x )2 − L2
EI 0 ∫ EI 2EI
[ ]
+
N ⎡ ⎛
⋅ ⎢v E ⋅ x − ⎜ a 0 ⋅
EI ⎢ ⎜
x3
3
+ b0 ⋅
x4 aE
4

3
[
b
⋅ (L − x )3 − L3 − E ⋅ (L − x )4 − L4 ⎟⎥
4
⎞⎤
⎟⎥
] [ ]
⎣ ⎝ ⎠⎦
a0 x b0 x aE x bE x
+ ⋅ I 0 (ξ ) ⋅ dξ +
∫ ⋅ J 0 (ξ ) ⋅ dξ + ⋅ I E (ξ ) ⋅ dξ +
∫ ⋅ J E (ξ ) ⋅ dξ
∫ ∫
EI 0 EI 0 EI 0 EI 0

4.5.2 -- calcul du déplacement transversal :


x
y (x ) = v 0 + ∫0 ω(ξ) ⋅ dξ
1 M E x 2 R E ⎡ (L − x )3 L3 ⎤
y (x ) = v 0 + ω 0 ⋅ L + ⋅ ∫ µ(ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ + ⋅ − ⋅ ⎢− − L2 ⋅ x + ⎥
EI EI 2 2EI ⎣⎢ 3 3 ⎦⎥

N E ⎡⎢ x 2 ⎛⎜ x4 x 5 a E ⎡ (L − x )4 L4 ⎤ b ⎡ (L − x )5 L5 ⎤ ⎞⎤
+ ⋅ vE ⋅ − a0 ⋅ + b0 ⋅ − ⋅ ⎢− − L3 ⋅ x + ⎥ − E ⋅ ⎢− − L4 ⋅ x + ⎥ ⎟⎥
EI ⎢ 2 ⎜ 12 20 3 ⎢⎣ 4 4 ⎥⎦ 4 ⎢⎣ 5 5 ⎥⎦ ⎟⎥
⎣ ⎝ ⎠⎦
a x b x a x b x
+ 0 ⋅ I 0 (ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ + 0 ⋅ J 0 (ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ + E ⋅ I E (ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ + E ⋅ J E (ξ ) ⋅ (x − ξ ) ⋅ dξ
∫ ∫ ∫ ∫
EI 0 EI 0 EI 0 EI 0

4.6 -- expression des conditions aux limites :

4.6.1 -- rotation en E :

1 L ME R
ω(L ) = ω E = ω 0 + ⋅ ∫0 µ(ξ) ⋅ dξ + ⋅ L + E ⋅ L2
EI EI 2EI
N ⎡ ⎛ L3 L4 L3 L4 ⎞⎟⎤
+ ⋅ ⎢v E ⋅ L − ⎜ a 0 ⋅ + b0 ⋅ + aE ⋅ + bE ⋅ ⎥
EI ⎢ ⎜ 3 4 3 4 ⎟⎠⎥
⎣ ⎝ ⎦
a L b L a L b L
+ 0 ⋅ I 0 (ξ ) ⋅ dξ + 0 ⋅ J 0 (ξ ) ⋅ dξ + E ⋅ I E (ξ ) ⋅ dξ + E ⋅
∫ ∫ ∫ ∫0 J E (ξ) ⋅ dξ
EI 0 EI 0 EI 0 EI
En posant :
L L L L
F0 = ∫0 I 0 (ξ) ⋅ dξ G0 = ∫0 J 0 (ξ) ⋅ dξ FE = ∫0 I E (ξ) ⋅ dξ GE = ∫0 J E (ξ) ⋅ dξ
1 L L L2 N ⎡ ⎛ L3 L4 L3 L4 ⎞⎤
ω E = ω0 + µ(ξ) ⋅ dξ +
∫ ⋅ ME + ⋅RE + ⋅ ⎢v E ⋅ L − ⎜ a 0 ⋅ + b0 ⋅ + aE ⋅ + bE ⋅ ⎟⎥
EI 0 EI 2 EI EI ⎢ ⎜ 3 4 3 4 ⎟⎥
⎣ ⎝ ⎠⎦
a b a b
+ 0 ⋅ F0 + 0 ⋅ G 0 + E ⋅ FE + E ⋅ G E
EI EI EI EI

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4.6.2 -- déplacement transversal en E :

1 L M L2 R E L3
y(L ) = v E = v 0 + ω 0 ⋅ L + ⋅ µ(ξ ) ⋅ (L − ξ ) ⋅ dξ + E ⋅
∫ + ⋅
EI 0 EI 2 EI 3
N ⎡ L2 ⎛⎜ L4 L5 L4 L5 ⎞⎟⎤
+ ⋅ ⎢v E ⋅ − a0 ⋅ + b0 ⋅ + aE ⋅ + bE ⋅ ⎥
EI ⎢ 2 ⎜⎝ 12 20 4 5 ⎟⎠⎥
⎣ ⎦
a L b L a L b L
+ 0 ⋅ I 0 (ξ ) ⋅ (L − ξ ) ⋅ dξ + 0 ⋅ J 0 (ξ ) ⋅ (L − ξ ) ⋅ dξ + E ⋅ I E (ξ ) ⋅ (L − ξ ) ⋅ dξ + E ⋅
∫ ∫ ∫ ∫0 J E (ξ) ⋅ (L − ξ) ⋅ dξ
EI 0 EI 0 EI 0 EI
En posant :
L L
Φ0 = ∫0 I 0 (ξ) ⋅ (L − ξ) ⋅ dξ Γ0 =∫0 J 0 (ξ) ⋅ (L − ξ) ⋅ dξ
L L
Φ E = ∫ I E (ξ ) ⋅ (L − ξ ) ⋅ dξ ΓE = ∫ J E (ξ ) ⋅ (L − ξ ) ⋅ dξ
0 0
1 L L2 L3
v E = v 0 + ω0 ⋅ L + ∫ µ(ξ ) ⋅ (L − ξ ) ⋅ dξ + ⋅ ME + ⋅RE
EI 0 2EI 3EI
N ⎡ L2 ⎛⎜ L4 L5 L4 L5 ⎞⎟⎤
+ ⋅ ⎢v E ⋅ − a0 ⋅ + b0 ⋅ + aE ⋅ + bE ⋅ ⎥
EI ⎢ 2 ⎜⎝ 12 20 4 5 ⎟⎠⎥
⎣ ⎦
a b a b
+ 0 ⋅ Φ 0 + 0 ⋅ Γ0 + E ⋅ Φ E + E ⋅ ΓE
EI EI EI EI

4.7 -- inversion, expression de R E et de M E :

⎡ 12 L 6 ⎤ ⎡ 12EI
L 6EI 12EI 6EI ⎤ ⎡ v 0 ⎤
− ∫ µ(x ) ⋅ (L − x ) ⋅ dx + µ(x ) ⋅ dx ⎥ ⎢−
∫ − − ⎥ ⎢ ⎥
⎡ R E ⎤ ⎢ L3 0 2
L 0 3
L2 L3 L2 ⎥ ⋅ ⎢ ω 0 ⎥
⎢M ⎥ = ⎢ ⎥+⎢ L
⎣ E⎦ ⎢ 6
L 4 L 6EI 2EI 6EI 4EI ⎥ ⎢ v E ⎥
∫ µ(x ) ⋅ (L − x ) ⋅ dx − µ(x ) ⋅ dx ⎥ ⎢ 2
∫ −
⎢⎣ L2 0 L 0 ⎥⎦ ⎢⎣ L L L2 L ⎥⎦ ⎢ω E ⎥
⎣ ⎦
⎡ 3 1 ⎤
⎢ 2 0 0 ⎥
L
⎢ L ⎥ ⎡ v0 ⎤
⎡ 6 1 6 1 ⎤ ⎡ v 0 ⎤ ⎡ 12 −
6 ⎤ ⎢− 2 −
1
0 ⎥ ⎢ ⎥
⎢− − − ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ 0
− N ⋅ ⎢ 5L 10 5L 10 ⎥ ⋅ ⎢ ω0 ⎥ − ⎢ L3 L2 ⎥ ⋅ ⎡Φ E ΓE Φ0 Γ0 ⎤ ⎢ L3
⋅ L2 ⎥ ⎢ ω0 ⎥

1 L 1 2L ⎥ ⎢ v E ⎥ ⎢ 6 4 ⎥ ⎢⎣ FE GE F0 G 0 ⎥⎦ ⎢ 0 3 1 ⎥ ⎢v E ⎥
⎢ − − ⎥ − ⎢ 0 − ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 10 30 10 15 ⎦ ⎢ω E ⎥ ⎣⎢ L2 L ⎦⎥ ⎢ L2 L ⎥ ωE
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
⎢ 0 2 1 ⎥
0 −
⎢⎣ L3 L2 ⎥⎦

4.8 -- expression de R 0 et M 0 :

M0 ME
y
H0 HE
x
u0 0 >0
n (x) N E uE wE
w0
v0 R0 RE vE

• Soit :
∗ R iso la composante suivant Oy de la résultante des actions extérieures données directement appliquées à la
poutre,
∗ µ(0) le moment résultant du premier ordre en O des actions extérieures données directement appliquées à
la poutre,
∗ R iso et µ(0) sont comptés positifs comme ci-dessous :

page II.4-5 -- 22
• L’équilibre statique de la poutre s’écrit :

L
R O + R E + R iso = 0 H0 + HE − ∫0 n(ξ)⋅ dξ − ∑
α
Nα = 0

L
µ(0) + M O + M E + L ⋅ R E − N ⋅ [v E − v O ] + ∫0 n(ξ) ⋅ [y(ξ) − v 0 ]⋅ dξ = 0

On en déduit :
⎡vO ⎤
⎢ ⎥
⎡ 0 0 0 0⎤ ⎢ ωO ⎥ ⎡ ⎤
R iso
⎡ RO ⎤ ⎡ −1 0 ⎤ ⎡ R E ⎤
= ⋅
⎢ M ⎥ ⎢ − L − 1⎥ ⎢ M ⎥ + N ⋅ ⎢1 0 − 1 0⎥ ⎢ v ⎥ µ(0) + n (ξ) ⋅ [y(ξ) − v ]⋅ dξ⎥
⋅ − ⎢ L
⎣ O⎦ ⎣ ⎦ ⎣ E⎦ ⎣ ⎦ E
⎢ ⎥ ⎣

0
0 ⎥
⎦ ∫
⎣ ωE ⎦

⎡ 12 L 6 L ⎤ ⎡12EI 6EI 12EI 6EI ⎤ ⎡ v 0 ⎤ ⎡ 6 1 ⎤ ⎡ v0 ⎤


∫0 µ(x )⋅ (L − x )⋅ dx − L2 ∫0 µ(x )⋅ dx⎥⎥ + ⎢⎢ L3 − 1 6
⎢ ⎥ − ⎢ ⎥
⎡ R 0 ⎤ ⎢ L3 L 2
L 3 2 ⎥ ω0
L ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ − N ⋅ ⎢ 5L 10 5L 10 ⎥ ⋅ ⎢ ω0 ⎥
⎢ ⎥=⎢ L 2 L 6EI 4EI 6EI 2EI ⎥ ⎢ v E ⎥ E ⎢ 1 2L 1 L⎥ ⎢ ⎥
⎣M 0 ⎦ ⎢ 6 ( ) ( ) µ(x ) ⋅ dx ⎥ ⎢ 2 − ⎥ ⎢ vE ⎥
⎢⎣ L2 ∫0 µ x ⋅ L − x ⋅ dx −
L ∫0 ⎥⎦ ⎢⎣ L L

L2

L ⎥⎦ ω
⎣ E⎦
⎥ ⎢
⎣ 10 15

10 30 ⎦ ω
⎣ E⎦
⎡ 3 1 ⎤
⎢ 2 0 0 ⎥
L
⎢ L ⎥ ⎡v ⎤
⎡ 12 6 ⎤ ⎢− 2 1 0
⎢− 3 − 0 0 ⎥ ⎢ ⎥

L2 ⎥ ⋅ ⎡Φ E ΓE Φ0 Γ0 ⎤ ⎢ L3 L2 ⎥ ⎢ ω0 ⎥ ⎡R iso ⎤ ⎡ L 0 ⎤
−⎢ L ⋅ ⋅ − − ⎢ ⎥
2 ⎥ ⎢⎣ FE G 0 ⎥⎦ ⎢ 0 1⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ n (ξ ) ⋅ [y(ξ ) − v 0 ] ⋅ dξ⎥

⎢− 6 − ⎥ ⎢ v E ⎥ ⎣ µ(0 ) ⎦ ⎢⎣ 0
GE F0 3
⎢ 0 ⎦
⎢⎣ L2 L ⎥⎦ ⎢ L2 L ⎥ ωE
⎣ ⎦
⎢ 2 1 ⎥
⎢ 0 0 − ⎥
⎣ L3 L2 ⎦

L
∫0 n(ξ)⋅ [y(ξ) − v0 ]⋅ dξ = a 0 ⋅ I0 (0) + b0 ⋅ J 0 (0) + a E ⋅ I E (0) + b E ⋅ J E (0)
⎡ 3 1 ⎤
⎢ 2 0 0 ⎥
L
⎢ L ⎥ ⎡ v0 ⎤
⎢− 2 1
− 2 0 0 ⎥ ⎢ ⎥
L ⎢ 3 ⎥ ⎢ ω0 ⎥
∫0 n (ξ ) ⋅ [y(ξ ) − v 0 ] ⋅ dξ = [I E (0 ) J E (0 ) I 0 (0 ) J 0 (0 )] ⋅ ⎢ L L ⋅
3 1 ⎥ ⎢ vE ⎥
⎢ 0 0 − ⎥ ⎢ ⎥
⎢ L2 L⎥ ω
⎣ E⎦
⎢ 0 2 1 ⎥
0 − 3
⎢⎣ L L2 ⎥⎦

page II.4-5 -- 23
⎡ 12 L 6 L ⎤ ⎡12EI 6EI 12EI 6EI ⎤ ⎡ v 0 ⎤ ⎡ 6 1 ⎤ ⎡ v0 ⎤
∫µ(x ) ⋅ (L − x ) ⋅ dx − ∫ µ(x ) ⋅ dx − R iso ⎥ ⎢ − ⎥ ⎢ ⎥
1

6
⎢ ⎥
⎡ R 0 ⎤ ⎢ L3 0 L2 0 3
L2 L3 L2 ⎥ ⋅ ⎢ ω0 ⎥ − N ⎢ 10 ⎥ ⋅ ⎢ ω0 ⎥
⎢M ⎥ = ⎢ 6 L ⎥+⎢ L E ⋅ ⎢ 5L 10 5L

2 L 6 EI 4 EI 6EI 2EI ⎥ ⎢ v E ⎥ 1 2L 1 L ⎢ ⎥
⎣ 0⎦ ⎢ µ(x ) ⋅ (L − x ) ⋅ dx − µ(x ) ⋅ dx − µ(0) ⎥ ⎢ 2 − ⎥ ⎢v E ⎥
⎢⎣ L2 0∫ L ∫
0 ⎥⎦ ⎢⎣ L L

L2 L ⎥⎦ ω⎢
⎣ E⎦
⎥ ⎢
⎣ 10 15

10 30 ⎦ ω
⎣ E⎦
⎡ 3 1 ⎤
⎢ 2 0 0 ⎥
L
⎢ L ⎥ ⎡v ⎤
⎡ 12 6 ⎤ Γ0 ⎤ ⎢− 2 1 0
⎢− 0⎥ ⎡ Φ E ΓE Φ0 − 0 0 ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎢ 3 ⎥ ⎢ ω0 ⎥
G 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢ L
3 2
−⎢ L L ⎥ ⋅ ⎢ FE GE F0 L2 ⋅
6 2 3 1⎥ ⎢ ⎥
⎢− 1⎥ ⎢I (0 ) J (0) I (0) J 0 (0)⎥⎦ ⎢ 0 0 − ⎥ ⎢vE ⎥
⎢⎣ L2 L ⎥⎦ ⎣ E E 0
⎢ L2 L ⎥ ωE
⎣ ⎦
⎢ 2 1 ⎥
⎢ 0 0 − ⎥
⎣ L3 L2 ⎦

4.9 -- Prise en compte des charges axiales données, concentrées ou réparties


directement appliquées à la poutre, les nœuds d’extrémité étant bloqués
longitudinalement :
M0 ME
y
H0 x HE

0 >0
n (x) N (x ) E
R0 (x =1,p) RE

L
R 0 = M0 = R E = M E = 0 H0 + HE − ∑ N α − ∫0 n(x ) ⋅ dx = 0
α =1, p

On trouve, comme précédemment :

1 L⎡ L ⎤ 1 1 L⎡ x ⎤ 1
HE = ⋅ ⎢ n (ξ ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx + ⋅
∫ ∫
L 0 ⎣ x ⎦ L ∑ Nα ⋅ xα H0 = ⋅ ⎢ n (ξ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx + ⋅
L 0 ⎣0 ∫ ∫ ⎦ L
N α ⋅ (L − x α ) ∑
α

page II.4-5 -- 24
4.10 -- récapitulation des efforts nodaux internes :

⎡ ES ES ⎤
⎢ L 0 0 − 0 0 ⎥
L ⎡0 0 0 0 0 0 ⎤
⎢ 12 EI 6EI 12 EI 6EI ⎥
⎡ H0 ⎤ ⎢ 0 0 − ⎥ ⎡ u0 ⎤ ⎢ 6 1 6 1 ⎥ ⎡u ⎤
⎢0 5L 0 − 0
⎢R ⎥ ⎢ L3 L2 L3 L2 ⎥ ⎢ ⎥ 10 5L 10 ⎥ ⎢ v ⎥
⎢ 0⎥ ⎢ 0 6EI 4 EI 6EI 2 EI ⎥ ⎢ v 0 ⎥ ⎢ 1 2L 1 ⎥
L ⎢ 0⎥
0 − ⎢0 0 − − ⎥ ⎢ω ⎥
⎢M0 ⎥ ⎢ L2 L L2 L ⎥ ⎢ ω0 ⎥ 10 15 10 30 ⎥ ⋅ 0
⎢ ⎥ = ⎢ ES ⎥⋅⎢ ⎥ − N⋅⎢
ES ⎢ 0 0 0 0 0 0 ⎥ ⎢uE ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢− 0 0 0 0 ⎥ ⎢ u E ⎥ 6 1 6 1 ⎢ ⎥
⎢RE ⎥ ⎢ L L ⎥ ⎢v ⎥ ⎢ 0 − − 0 − ⎥ ⎢v E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 12 EI 6EI 12 EI 6EI ⎥ ⎢ ⎥ E ⎢ 5L 10 5L 10 ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ M E ⎥⎦ ⎢ 0 − − 0 − ⎢ 2 L ⎥ ⎢⎣ω E ⎥⎦
2 ⎥ ⎢⎣ ω E ⎥⎦ 1 L 1
⎢ L3 L2 L3 L ⎥ ⎢0 − 0 − ⎥
6EI 2 EI 6EI 4 EI ⎥ ⎣ 10 30 10 15 ⎦
⎢ 0 0 −
⎣⎢ L2 L L2 L ⎦⎥

⎡1 L⎡ x ⎤ 1 ⎤
⎢ ⋅ ⎢ n (ξ) ⋅ dξ⎥ ⋅ dx + ⋅
⎢L 0 ⎣ 0
∫ ∫ ⎦ L ∑ N α ⋅ (L − x α )⎥

α
⎢ 12 L 6 L ⎥
⎡ u 0 ⎤ ⎢ 3 0 µ(x ) ⋅ (L − x ) ⋅ dx − 2 0 µ(x ) ⋅ dx − R iso ⎥
∫ ∫
⎢ ⎥ ⎢L L ⎥
⎡ matrice (6x6) ⎤ ⎢ v 0 ⎥ ⎢ 6 L 2 L ⎥
⎢fonction de la ⎥ ⎢ ω ⎥ ⎢ 2 µ (x )
∫ ⋅ (L − x ) ⋅ dx − ∫
µ (x ) ⋅ dx − µ (0 ) ⎥
⎥⋅⎢ 0⎥+ ⎢ L 0 L 0
−⎢ ⎥
⎢ charge axiale ⎥ ⎢ u E ⎥ ⎢ 1 L ⎡ L ⎤ 1
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ L 0 ⎢ x
⎣ répartie n (x ) ⎦ v E


n (
∫ ∫ξ ) ⋅ d ξ ⎥

⋅ dx +
L
⋅ ∑ N α ⋅ x α


⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ω E ⎦⎥ ⎢ − 12 Lµ(x ) ⋅ (L − x ) ⋅ dx + 6 Lµ(x ) ⋅ dx ⎥

L3 0 ∫ L2 0 ∫ ⎥
⎢ L L ⎥
6 4
⎢ µ(x ) ⋅ (L − x ) ⋅ dx −
∫ ∫µ(x ) ⋅ dx ⎥
⎢⎣ L2 0 L 0 ⎥⎦

page II.4-5 -- 25
5 -- ELEMENT POUTRE ENCASTREE EN O, ARTICULE EN E, CALCUL DES EFFORTS NODAUX INTERNES
AU SECOND ORDRE A PARTIR D’UNE EXPRESSION APPROCHEE DU DEPLACEMENT
TRANSVERSAL :
Une analyse semblable peut être menée sur une poutre encastrée à une extrémité, articulée à l’autre.

M0
y
y M0
H0 E HE
H0 HE
x
u0 0 >0
n (x) N uE
u0 O
x
E uE
w0 RE w0
v0 R0 vE R0 RE
v0 vE

⎡ uO ⎤ ⎡ HO ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥
⎢ O⎥ ⎢ O⎥
déplacements nodaux : D = ⎢ωO ⎥ ; base des efforts nodaux associés : F = ⎢MO ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ uE ⎥ ⎢ HE ⎥
⎢⎣ v E ⎥⎦ ⎢⎣ R E ⎥⎦

Matrice de rigidité :

⎡ ES ES ⎤
⎢ L 0 0 − 0 ⎥
L ⎡0 0 0 0 0 ⎤
⎢ 3EI 3EI 3EI ⎥ ⎡ u ⎤
⎡H0 ⎤ ⎢ 0 0 − ⎥ 0 ⎢ 7 11 7 ⎥ ⎡u ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎢ 0 5L 0 − ⎥ ⎢ 0⎥
L3 L2 L3 ⎥ ⎢ v 0 ⎥ 20 5L ⎢ v 0 ⎥
⎢R0 ⎥ ⎢ 3EI 3EI 3EI ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 11 L 11 ⎥
⎢M 0 ⎥ = ⎢ 0 0 − ⎥ ⋅ ⎢ ω 0 ⎥ − N ⋅ ⎢0 0 − ⎥ ⋅ ⎢ω 0 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ L2 L 2
L ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ 20 10 20 ⎥ ⎢ ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ ES ES ⎥ ⎢u E ⎥ ⎢0 0 0 0 0 ⎥ ⎢u E ⎥
⎢ R ⎥ ⎢− 0 0 0 ⎥ ⎢v ⎥ ⎢ 7 11 7 ⎥ ⎢v ⎥
⎣ E⎦ L L ⎣ E⎦ ⎢⎣0 − 5L − 0 ⎣ E⎦
⎢ 3EI 3EI 3EI ⎥ 20 5L ⎥⎦
⎢ 0 − − 0 ⎥
⎢⎣ L3 L2 L3 ⎥⎦

page II.4-5 -- 26
]J.-M. TOURTOIS – Chap-(II-4)-6..doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE II STRUCTURES DISCRETISEES EN ELEMENTS DE BARRES ET POUTRES
PARTIE II.4 INSTABILITE ELASTIQUE - NON LINEARITE GEOMETRIQUE
CALCULS AU «SECOND ORDRE» ET EN «GRANDS DEPLACEMENTS»

CHAPITRE II.4-6 CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE


EXTENSION DE LA METHODE DES DEPLACEMENTS
EXEMPLES DE SYNTHESE - EXERCICES CORRIGES

1 -- EXEMPLE 1 : CALCUL AU SECOND ORDRE, FLAMBEMENT EULERIEN – PORTIQUE ENCASTRE A


PLAN MOYEN

1 N N
v 2

B1 B2
L, E, J

H, E, I

A1 A2

⎡v⎤
Déplacements nodaux : D = ⎢⎢ ω1 ⎥⎥
⎢⎣ω2 ⎥⎦

1.1 -- Matrice de rigidité

1.1.1 -- Poutre B1B2 , premier ordre

⎡0 0 0 ⎤
R B B = ⎢0 4EJ L 2EJ L ⎥⎥

1 2
⎢⎣0 2EJ L 4EJ L ⎥⎦

1.1.2 -- Poutre A1B1 , second ordre, matrice de rigidité tangente


N N
k= u = k⋅H Φ=
EI 2(1 − cos u ) − u sin u
⎡ ⎤
− Φ(1 − cos u )
u sin u
⎢ Φ H 0⎥
⎢ ⎥
⎛ sin u ⎞
R A B = ⎢− Φ(1 − cos u ) ΦH⎜ − cos u ⎟ 0⎥
1 1 ⎢ ⎝ u ⎠ ⎥
⎢ 0 0 0⎥
⎢ ⎥
⎣ ⎦

1.1.3 -- Poutre A 2B2 , second ordre, matrice de rigidité tangente


⎡ ⎤
− Φ(1 − cos u ) ⎥
u sin u
⎢ Φ H 0
R A B =⎢ 0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢− Φ(1 − cos u ) 0 ΦH⎛⎜ sin u − cos u ⎞⎟⎥
1 1

⎢⎣ ⎝ u ⎠⎥⎦

page II.4-6 -- 1
1.1.4 -- Matrice de rigidité tangente de la structure
⎡ ⎤
− Φ (1 − cos u ) − Φ(1 − cos u )
u sin u
⎢ 2Φ ⎥
⎢ H ⎥
⎛ sin u ⎞
R = R A B + R A B + R B B = ⎢⎢− Φ(1 − cos u ) ⎥
4EJ 2EJ
+ Φ H⎜ − cos u ⎟ ⎥
1 1 2 2 1 2 L ⎝ u ⎠ L
⎢ ⎥
⎢− Φ(1 − cos u ) 2 EJ 4EJ ⎛ sin u ⎞
+ Φ H⎜ − cos u ⎟⎥
⎢⎣ L L ⎝ u ⎠⎥⎦
⎛ sin u ⎞
a = Φ(1 − cos u )
2EJ u sin u
On pose : b = Φ H⎜ − cos u ⎟ c= d = 2Φ
⎝ u ⎠ L H
EI ⋅ u 2 EI ⋅ u sin u − u ⋅ cos u
N= ⇒ b= ⋅
H2 H 2(1 − cos u ) − u sin u
⎡d −a −a ⎤
R = ⎢⎢− a b + 2c c ⎥⎥
⎢⎣− a c b + 2c⎥⎦
[ ] [
Déterminant de R = d ⋅ (b + 2c )2 − c 2 + 2a ⋅ [ac − a (b + 2c )] = d(b + 3c )(b + c ) − 2a 2 (b + c ) = (b + c ) d(b + 3c ) − 2a 2 ]
1.2 -- Equilibre
⎡d −a − a ⎤ ⎡ v ⎤ ⎡0 ⎤
Equilibre statique des nœuds ⇒ R ⋅ D = ⎢⎢− a b + 2c c ⎥⎥ ⋅ ⎢⎢ ω1 ⎥⎥ = ⎢⎢0⎥⎥
⎢⎣− a c b + 2c⎥⎦ ⎢⎣ω2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
Déterminant de R ≠ 0 ⇒ v = ω1 = ω2 = 0

1.3 -- Flambement Eulérien

On fait croitre N jusqu’à obtenir déterminant de R = 0 ⇔ [


(b + c ) d(b + 3c ) − 2a 2 ]= 0
1.3.1 -- flambement (1) : (b + c) = 0

1.3.1.1 -- Effort critique de flambement


⎛ sin u ⎞ 2EJ N EI ⋅ u 2
ΦH⎜ − cos u ⎟ + =0 avec : Φ= N=
⎝ u ⎠ L 2(1 − cos u ) − sin u H2

u (sin u − u cos u ) + [2(1 − cos u ) − u sin u ] = 0


IL
Condition de flambement :
2JH
EI ⋅ u c2
La plus petite racine positive « u c » donne l’effort critique de flambement N c =
H2

1.3.1.2 -- Mode de flambement

b + 2c c
(b+c) = 0 ⇒ déterminant =0
c b + 2c
⎡d −a − a ⎤ ⎡ v ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ v ⎤ ⎡0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎡d −a − a⎤ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⇒ le système homogène ⎢− a b + 2c c ⎥ ⋅ ⎢ ω1 ⎥ = ⎢0⎥ se réduit à : ⎢ ⎥ ⋅ ⎢ ω1 ⎥ = ⎢0⎥
⎢⎣− a b + 2c⎥⎦ ⎢⎣ω2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎣− a b + 2c c ⎦ ⎢ω ⎥ ⎢0⎥
c ⎣ 2⎦ ⎣ ⎦

page II.4-6 -- 2
⎡ v ⎤ ⎡ 0⎤
⎡ d − a − a⎤ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ d ⋅ v − a ⋅ (ω1 + ω2 ) = 0 v=0
⎢− a c ⋅ ω1 = 0
c ⎥⎦ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
Soit : soit : soit :
⎣ − a ⋅ v + c ⋅ (ω1 + ω2 ) = 0 ω1 + ω2 = 0
⎢⎣ω2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦

⇒ mode de flambement symétrique :

1 N N
v 2

1.3.2 -- Flambement (2) : d.(b + 3c) -2a² = 0

1.3.2.1 -- Effort critique de flambement

⎡ sin u 6EJ ⎤
− (1 − cos u )2 = 0 ⋅ u sin u + [2(1 − cos u ) − u sin u ] ⋅ cos u = 0
6EJ
u sin u ⋅ ⎢ − cos u + ⎥
⎣ u Φ ⋅ HL ⎦ Φ ⋅ HL
N 6EJ
Φ= ⇒ ⋅ u sin u + N ⋅ cos u = 0
2(1 − cos u ) − sin u HL
EI ⋅ u 2 6JH IL
N= ⇒ ⋅ sin u + u ⋅ cos u = 0 ⇒ tgu + ⋅u = 0
H2 IL 6JH

1.3.2.2 -- Mode de flambement


⎡d −a − a ⎤ ⎡ v ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ (1) ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢(2)⎥
le système homogène ⎢− a b + 2c c ⎥ ⋅ ⎢ ω1 ⎥ = ⎢0⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣− a c b + 2c⎥⎦ ⎢⎣ω2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦ ⎢⎣ (3)⎥⎦
⎡ (1) ⎤ ⎡ d −a − a ⎤ ⎡ v ⎤ ⎡0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
s’écrit aussi: ⎢(2) + (3)⎥ ⎢− 2a b + 3c b + 3c ⎥ ⋅ ⎢ ω1 ⎥ = ⎢0⎥
⎢⎣ (3) ⎥⎦ ⎢⎣ − a c b + 2c⎥⎦ ⎢⎣ω 2 ⎥⎦ ⎢⎣0⎥⎦
d −a
d(b + 3c ) − 2a 2 = 0 ⇒ déterminant de =0 ⇒
− a b + 3c
Le système homogène peut se réduire à (1) et (3) ou à (2)+(3) et (3) ou à (2)-(3) et (3)

(b + c ) ⋅ ω1 − (b + c ) ⋅ ω2 = 0
Soit :
− a ⋅ v + c ⋅ ω1 + (b + 2c ) ⋅ ω2 = 0

Soit : ω1 = ω2 et v=
(b + 3c) ⋅ ω1
a
⇒ mode de flambement :

page II.4-6 -- 3
1 N N
v 2

1.3.3 -- Retour sur les efforts critiques de flambement

1.3.3.1 -- flambement (1)

u (sin u − u cos u ) = u sin u − 2(1 − cos u )


IL
condition de flambement :
2JH
y1 = u (sin u − u cos u ) y 2 = u sin u − 2(1 − cos u )

I.L .y1
2.J.H

u critique
y1
y2
3,4056 4,7926 6,283 7,725 8,987
O 4,4934 6,4338
u
y2

y1

I.L .y1
2.J.H

EI ⋅ u c2
Nc =
H2
IL 20,19 ⋅ EI 23 ⋅ EI
>1 4,4934 < u c < 4,7926 < N c<
2
2JH H H2
IL 23 ⋅ EI 39,5 ⋅ EI
<1 4,7926 < u c < 6,283 < N c<
2JH H2 H2

page II.4-6 -- 4
1.3.3.2 -- Flambement (2)
IL
Condition de flambement : tgu + ⋅u = 0
6JH

• si u c est la plus petite racine positive de la condition de flambement précédente, l’effort critique de flambement
u 2 ⋅ EI
vaut : N crit = c
H2
y(u)
y(u) = tgu

/2 u c 3 /2 u
2

y(u) = - (I.L/6J.H).u

π 2,46 ⋅ EI 9,86 ⋅ EI
Dans tous les cas, = 1,57 < u c < π = 3,14 < N c<
2
2 H H2
C’est donc bien ce flambement (2) qui se produit le premier.

page II.4-6 -- 5
2 -- EXEMPLE 2 : CALCUL AU SECOND ORDRE, FLAMBEMENT EULERIEN – CADRE A PLAN MOYEN
L
E, J
N N
B C

H E, I

A D

• Problème : calculer la force critique de flambement N pour les 3 modes de flambement suivants :
- mode (1) : flambement symétrique, la membrure supérieure BB’ ne peut pas se déplacer horizontalement,
- mode (2) : flambement « anti-symétrique », la membrure supérieure BB’ ne peut pas se déplacer
horizontalement,
- mode (3) : la membrure supérieure peut se déplacer horizontalement.

mode (1) mode (2) mode (3)

N N N N N N

On néglige les déformations d’effort normal et d’effort tranchant.

2.1 -- Application de la méthode des déplacments étendue au second ordre

2.1.1 -- Discrétisation, inconnues cinématiques et efforts nodaux

• Discrétisation : éléments : poutres AB, BC, CD, AD


Nœuds : A, B, C, D

• Déplacements nodaux et efforts nodaux :

MB R MC
v
C
B B C

pour tous les chargements :

MA MD
A D
D
A

page II.4-6 -- 6
Dans le cas général et pour tous les chargements :
Inconnues cinématiques et efforts nodaux internes (action nœuds sur poutres) :
⎡ v ⎤ ⎡ R ⎤
⎢ω ⎥ ⎢M ⎥
⎢ A⎥ ⎢ A⎥
D = ⎢ ωB ⎥ F = ⎢MB ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ωC ⎥ ⎢ MC ⎥
⎢ ωD ⎥ ⎢M D ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦

2.1.2 -- Matrice de rigidité tangente

N N
On pose : k= u = k⋅H Φ=
EI 2(1 − cos u ) − u sin u

⎡ ⎤
− Φ(1 − cos u ) − Φ(1 − cos u )
u sin u
⎢ Φ H 0 0⎥
⎢ ⎥
⎢− Φ(1 − cos u ) ΦH⎛⎜ sin u − cos u ⎞⎟ ⎛ sin u ⎞
Φ H ⎜1 − ⎟ 0 0⎥
⎢ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ ⎥
Poutre AB au second ordre : R AB = ⎢ ⎥
⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞
⎢− Φ(1 − cos u ) Φ H ⎜1 − ⎟ ΦH⎜ − cos u ⎟ 0 0⎥
⎢ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ ⎥
⎢ 0 0 0 0 0⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 0 0 0 0⎦

⎡ ⎤
− Φ(1 − cos u ) − Φ(1 − cos u ) ⎥
u sin u
⎢ Φ H 0 0
⎢ 0 0 0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 0 0 ⎥
Poutre CD au second ordre : R CD = ⎢ ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞ ⎥
⎢− Φ(1 − cos u ) 0 0 Φ H⎜ − cos u ⎟ Φ H ⎜1 − ⎟ ⎥
⎢ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ ⎥
⎢ ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞⎥
⎢− Φ(1 − cos u ) 0 0 Φ H ⎜1 − ⎟ Φ H⎜ − cos u ⎟⎥
⎣ ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠⎦

⎡0 0 0 00⎤
⎢0 0 0 0 0⎥⎥

Poutre BC au premier ordre : R BC = ⎢0 0 4EJ L 2EJ L 0⎥
⎢ ⎥
⎢0 0 2EJ L 4EJ L 0⎥
⎢⎣0 0 0 0 0⎥⎦

⎡0 0 0 0 0 ⎤
⎢0 4EJ L 0 0 2EJ L ⎥⎥

PoutreAD au premier ordre : R AD = ⎢0 0 0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 0 0 ⎥
⎢⎣0 2EJ L 0 0 4EJ L ⎥⎦

page II.4-6 -- 7
R = R AB + R CD + R BC + R AD =

⎡ ⎤
− Φ(1 − cos u ) − Φ(1 − cos u ) − Φ(1 − cos u ) − Φ(1 − cos u )
u sin u
⎢ 2Φ H ⎥
⎢ ⎥
⎢− Φ(1 − cos u ) 4EJ + ΦH⎛⎜ sin u − cos u ⎞⎟ ⎛ sin u ⎞
Φ H ⎜1 − ⎟ 0
2EJ ⎥
⎢ L ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ L ⎥
⎢ ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞ ⎥
⎢− Φ(1 − cos u )
4EJ 2EJ
Φ H ⎜1 − ⎟ + ΦH ⎜ − cos u ⎟ 0 ⎥
⎢ ⎝ u ⎠ L ⎝ u ⎠ L ⎥
⎢ ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞ ⎥
⎢− Φ(1 − cos u )
2EJ 4EJ
0 + ΦH ⎜ − cos u ⎟ Φ H ⎜1 − ⎟ ⎥
⎢ L L ⎝ u ⎠ ⎝ u ⎠ ⎥
⎢ ⎛ sin u ⎞ ⎛ sin u ⎞⎥
⎢− Φ(1 − cos u )
2EJ 4EJ
0 Φ H ⎜1 − ⎟ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥
⎣ L ⎝ u ⎠ L ⎝ u ⎠⎦

2.1.3 -- Equilibre au second ordre, sous le cas de charge envisagé

N N
B C

A D

L’équation canonique à l’équilibre s’écrit quand seuls les nœuds sont chargés : R ⋅ D = Fext
Pour le chargement envisagé, Fext = 0 soit : R ⋅D = 0

L’état d’équilibre est caractérisé par déter min ant R ≠ 0


Les déplacements à l’équilibre sont donc : D =0

2.2 -- Recherche de l’instabilité

2.2.1 -- Méthode générale « académique »

La condition d’instabilité s’écrit : déterminant de R = 0


Pour rechercher le flambement Eulérien la méthode académique consiste donc à rechercher les valeurs « u c » de « u »
racines de l’équation : déterminant de R = 0

On retrouve ainsi, d’une part les efforts critiques de flambement et d’autre part, « à l’aveugle », les modes de
flambement correspondants.

page II.4-6 -- 8
2.2.2 -- Conditions de flambement après anticipation des modes

On peut aussi simplifier le calcul en anticipant les modes de flambement :


en général et pour
tous les chargements mode (1) mode (2) mode (3)
MB R MC M M R
N N -M M N N M N N M
v v
C
-
B B C

-M -M
MA MD -M M M M
A D -
D
A - -

2.2.2.1 -- Mode de flambement (1)

Ce mode de flambement est défini par : v = 0 −ω A = ω B = −ω C = ω D = ω


⎡ v ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ω ⎥ ⎢ ⎥
⎢ A ⎥ ⎢− ω⎥
D = ⎢ ω B ⎥ = ⎢ ω ⎥ est donc solution (à un coeff multiplicateur près) du système homogène : R ⋅ D = 0 avec
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ω C ⎥ ⎢− ω⎥
⎢ω D ⎥ ⎢ ω ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
déterminant de R = 0
ce système homogène se ramène à une seule équation, par exemple M B = 0 qui s’écrit :
⎛ sin u ⎞ ⎡ 4EJ ⎛ sin u ⎞⎤
− Φ(1 − cos u ) ⋅ v + ΦH⎜1 −
2EJ
⎟ ⋅ ωA + ⎢ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥ ⋅ ω B + ⋅ ωC = 0
⎝ u ⎠ ⎣ L ⎝ u ⎠⎦ L
⎛ sin u ⎞ ⎡ 4EJ ⎛ sin u ⎞⎤ 2EJ
soit : − Φ H ⎜1 − ⎟⋅ω+ ⎢ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥ ⋅ ω − ⋅ω = 0
⎝ u ⎠ ⎣ L ⎝ u ⎠ ⎦ L
⎛ sin u ⎞ ⎡ 4EJ ⎛ sin u ⎞⎤ 2EJ
l’indétermination s’écrit donc : − Φ H ⎜1 − ⎟+⎢ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥ − =0
⎝ u ⎠ ⎣ L ⎝ u ⎠⎦ L
⎡ sin u ⎤
− (1 + cos u )⎥ = 0
2EJ
soit : + ΦH ⎢ 2
L ⎣ u ⎦
u 2t 1 − t2
On pose : tg =t sin u = cos u =
2 1 + t2 1 + t2
u I⋅L u
Après quelques calculs, la condition de flambement devient : tg + ⋅ =0
2 J⋅H 2

2.2.2.2 -- Mode de flambement (2)

Ce mode de flambement est défini par : v = 0 −ωA = ωB = ωC = −ωD = ω


⎡ v ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ω ⎥ ⎢ ⎥
⎢ A ⎥ ⎢− ω⎥
D = ⎢ ωB ⎥ = ⎢ ω ⎥ est donc solution (à un coeff multiplicateur près) du système homogène : R ⋅ D = 0 avec
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ωC ⎥ ⎢ ω ⎥
⎢ωD ⎥ ⎢− ω⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
déterminant de R = 0

page II.4-6 -- 9
Ce système homogène se ramène à une seule équation, par exemple M B = 0 qui s’écrit :
⎛ sin u ⎞ ⎡ 4EJ ⎛ sin u ⎞⎤
− Φ(1 − cos u ) ⋅ v + ΦH⎜1 −
2EJ
⎟ ⋅ ωA + ⎢ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥ ⋅ ω B + ⋅ ωC = 0
⎝ u ⎠ ⎣ L ⎝ u ⎠ ⎦ L
⎛ sin u ⎞ ⎡ 4EJ ⎛ sin u ⎞⎤ 2EJ
soit : − Φ H ⎜1 − ⎟⋅ω+ ⎢ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥ ⋅ ω + ⋅ω=0
⎝ u ⎠ ⎣ L ⎝ u ⎠⎦ L
⎛ sin u ⎞ ⎡ 4EJ ⎛ sin u ⎞⎤ 2EJ
l’indétermination s’écrit donc : − Φ H⎜ 1 − ⎟+⎢ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥ + =0
⎝ u ⎠ ⎣ L ⎝ u ⎠⎦ L
⎡ sin u ⎤
− (1 + cos u )⎥ = 0
6EJ
soit : + ΦH ⎢2
L ⎣ u ⎦
u 2t 1 − t2
On pose : tg =t sin u = cos u =
2 1 + t2 1 + t2
u IL u
Après quelques calculs, la condition de flambement devient : tg + ⋅ =0
2 3JH 2

2.2.2.3 -- Mode de flambement (3)

M R
N v N M

M M

v≠0 ωA = ωB = ωc = ωD = ω
⎡ v ⎤ ⎡v⎤
⎢ω ⎥ ⎢ ⎥
⎢ A ⎥ ⎢ω⎥
D = ⎢ ωB ⎥ = ⎢ω⎥ est donc solution (à un coeff multiplicateur près) du système homogène : R ⋅ D = 0 avec
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ωC ⎥ ⎢ω⎥
⎢ωD ⎥ ⎢ω⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
déterminant de R = 0

Ce système homogène se ramène à deux équations indépendantes, par exemple R = 0 et M B = 0 qui s’écrivent :

⋅ v − 4Φ(1 − cos u ) ⋅ ω = 0
u sin u
(1) 2Φ
H
⎛ sin u ⎞ ⎡ 4EJ ⎛ sin u ⎞⎤
− Φ(1 − cos u ) ⋅ v + ΦH⎜1 −
2EJ
⎟ ⋅ ωA + ⎢ + Φ H⎜ − cos u ⎟⎥ ⋅ ωB + ⋅ ωC = 0
⎝ u ⎠ ⎣ L ⎝ u ⎠⎦ L
⎡ 6EJ ⎤
Soit (2) − Φ(1 − cos u ) ⋅ v + ⎢ΦH(1 − cos u ) + ⋅ω=0
⎣ L ⎥⎦

l’indétermination, c'est-à-dire la condition de flambement, s’écrit donc : déterminant ((1)(2)) = 0


u sin u ⎡ 6EJ ⎤
2Φ ⎢ΦH(1 − cos u ) + − 4Φ 2 (1 − cos u )2 = 0
H ⎣ L ⎥⎦
⎡ 6EJ ⎤
Soit : 2u sin u ⎢(1 − cos u ) + − 4(1 − cos u )2 = 0
⎣ ΦHL ⎥⎦

page II.4-6 -- 10
N EIu 2
Φ= =
2(1 − cos u ) − u sin u [2(1 − cos u ) − u sin u ]H 2

u 2t 1 − t2 2t 2 sin u 1
On pose : tg =t sin u = cos u = 1 − cos u = =
2 1 + t2 1 + t2 1+ t 2 1 − cos u t

u I⋅L u
Aprèe quelques calculs, la condition de flambement s’ écrit : cot g − ⋅ =0
2 3J ⋅ H 2

2.2.3 -- Récapitulation des efforts critiques et des modes de flambement

2.2.3.1 -- Conditions de flambement, rappel

u I⋅L u
- Mode (1) : tg + ⋅ =0
2 J⋅H 2
u I⋅L u
- Mode (2) : tg + ⋅ =0
2 3J ⋅ H 2
u I⋅L u
- Mode (3) : cot g − ⋅ =0
2 3J ⋅ H 2

2.2.3.2 -- Efforts critiques et modes de flambement

Pour chaque mode, la plus petite racine positive u c de la condition de flambement donne l’effort critique de
u 2 EI
flambement : Nc = c
H2

y(u/2)
/2 3 /2 2

y(u/2) = tg(u/2)

y(u/2) = cotg(u/2)

mode (3) y(u/2) = (I.L/3J.H).u/2

u/2

mode (2) y(u/2) = - (I.L/3J.H).u/2

mode (1) y(u/2) = - (I.L/J.H).u/2

On constate que, pour N croissant, les modes de flambement apparaissent dans l’ordre suivant :
u π
- mode (3) : pour 0 < c < soit pour 0 < u c < π
2 2
π u
- mode (1) : pour < c < π soit pour π < u c < 2π
2 2
π u
- mode (2) : pour < c < π soit pour π < u c < 2π
2 2

page II.4-6 -- 11
I⋅L
• Application numérique : pour =1
J⋅H
u 2EI EI
- mode (1) : u c = 4,0575 N c = c = 16,463 ⋅
H 2 H2
EI
- mode (2) : u c = 4,9113 Nc = 24,121 ⋅
H2
EI
- mode (3) : u c = 2,3849 N c = 5,688 ⋅
H2

page II.4-6 -- 12
3 -- EXEMPLE 3 : EXEMPLE D’UNE ETUDE COMPLETE D’UNE STRUCTURE EN GEOMETRIE
DEFORMEE (LES 3 ETAPES DE RESOLUTION ET LEURS SEQUENCES – VOIR CH. « EXTENSION DE
LA METHODE DES DEPLACEMENTS AU CALCUL EN GEO DEFORMEE » )

3.1 -- étude d’un élément particulier en vue de l’application de la méthode des


déplacements

L, E, I

8
h, E 1 I1 =
H0 O HE E

u0 uE
v0 R0 vE RE
Nœuds : O et E
⎡ u0 ⎤ ⎡ H0 ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥
Déplacements nodaux : D = ⎢ 0⎥ efforts nodaux : F = ⎢ 0⎥
⎢u E ⎥ ⎢H E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣vE ⎦ ⎣R E ⎦
Les actions appliquées sont les seuls déplacements nodaux imposés D

On ne tient compte que des déformations de flexion.

3.1.1 -- Equations d’équilibre statique en géométrie déformée

L+u E -u 0 L+u E -u 0
y'
y H'E
HE
E' E'
vE -v 0 u'E
H0 O' uE H'0 O' x'
x
vE RE base (B') v'E R'E = 0
u0 u'0
v0 R0 v'0 R'0 = 0

Equilibre statique en géométrie déformée ⇒

Dans le repère O’xy :


H0 + HE = 0 R0 + RE = 0 (L + u E − v 0 ) ⋅ R E − (v E − v 0 )⋅ H E =0
(v 0 − v E )⋅ H E
⇒ H 0 = −H E R 0 = −R E =
L + u E − v0
Dans le repère O’x’y’ :: R ′0 = 0 R ′E = 0 H ′0 + H ′E = 0

3.1.2 -- Matrice de rigidité au premier ordre

3.1.2.1 -- Etude préalable au premier ordre par la méthode des forces

• Soit la structure ci-dessous, chargée comme suit :


+

+ HE
H0 O +
E
u0 uE
v0 R0 vE RE

page II.4-6 -- 13
⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
La structure est soumise au cas de charges déplacements d’appuis imposés D = ⎢ 0 ⎥
⎢u E ⎥
⎢ ⎥
⎣vE ⎦
On adopte les conventions de signes de la R de M avec l’orientation indiquée de la fibre moyenne.

Equilibre statique au premier ordre en géométrie initiale :


⇒ H0 + HE = 0 R0 + RE = 0 L⋅RE = 0
⇒ H 0 = −H E R0 = RE = 0

• Degrés d’indétermination statique : DISE = 1 DISI = 0 DIST = DISE + DISI = 1

• Structure isostatique associée :

On crée une coupure externe en supprimant la réaction d’appui H E


Sollicitation moment de flexion :
On adopte les conventions de signes de la R de M avec l’orientation indiquée de la fibre moyenne.

structure iso associée


inconnue hyperstatique : F m(s)
déplacement isostatique associé : +h +h
+h + +h
F + + F=1
O E H 0 = -1 O E

R0 = 0 R E= 0

• matrice de souplesse : S = [δ11 ]


mi m j m2 ⎛ h2 2 ⎞ 1 h 2L
∫struct ∫ ⋅ ⋅ h ⎟ + ⋅ (h ⋅ L ⋅ h ) =
2 ⎜
δ ij = ds ⇒ δ11 = ds =
EI struct EI E 1 I1 ⎜ 2 3 ⎟ EI EI
⎝ ⎠
• Equation canonique de la méthode des forces : ∆ iso + S ⋅ F = ∆ imp soit : δ iso + δ11 ⋅ F = δ imp

H0 = - F O E F = HE

u0 uE
v0 R0 = 0 vE RE= 0

⎡ u0 ⎤
⎢v = 0⎥
δ EI
Cas de charges déplacement imposé u 0 , D = ⎢ 0 ⎥ : δ
iso = u 0 δ imp = 0 F = − iso = − ⋅u0
⎢u E = 0⎥ δ11 h 2L
⎢ ⎥
⎣ v E = 0⎦
⎡u 0 = 0⎤
⎢ v ⎥
Cas de charges déplacement imposé v 0 , D = ⎢ 0 ⎥ : δ iso = 0 δ imp = 0 F=0
⎢u E = 0⎥
⎢ ⎥
⎣ v E = 0⎦
⎡u 0 = 0⎤
⎢v = 0⎥ δ imp EI
Cas de charges déplacement imposé u E , D = ⎢ 0 ⎥ : δ
iso = 0 δ imp = u E F= = ⋅uE
⎢ uE ⎥ δ11 h 2L
⎢ ⎥
⎣ v E = 0⎦

page II.4-6 -- 14
⎡u 0 = 0⎤
⎢v = 0⎥
Cas de charges déplacement imposé v E , D = ⎢ 0 ⎥ : δ
iso = 0 δ imp = 0 F=0
⎢ u E = 0⎥
⎢ ⎥
⎣ vE ⎦

3.1.2.2 -- D’où la matrice de rigidité de l’élément au premier ordre

⎡ H 0 ⎤ ⎡ EI Lh 2 0 − EI Lh 2 0⎤ ⎡ u 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 0⎥=⎢ 0 0 0 0⎥ ⎢ v 0 ⎥

⎢H E ⎥ ⎢− EI Lh 2 0 EI Lh 2 0⎥⎥ ⎢u E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎢⎣ 0 0 0 0⎥⎦ ⎣ v E ⎦

3.1.3 -- Etude en géométrie déformée

On prend en compte les effets du second ordre, sur le moment de flexion, des efforts nodaux quand ils agissent en
compression.

3.1.3.1 -- Etude au second ordre préalable

h, E 1 I1 =
8

h a

N N x
d

H, E, I

O y O

• Equation différentielle de la déformée de la membrure verticale

M(x ) = N ⋅ [h + a − y(x )] = EIy ′′ EIy ′′ + N ⋅ y = N ⋅ (h + a )

• Intégration, équation de la déformée de la membrure verticale


N
On pose k 2 =
EI
y(x ) = A cos kx + B sin kx + h + a y ′(x ) = − Ak sin kx + Bk cos kx

3 inconnues : A,B, a 3 conditions aux limites : y(0) = y ′(0 ) = 0 y(H ) = a


⇒ A+h+a = 0
B=0
A cos kH + B sin kH + h + a = a
h (1 − cos kx ) h ⋅ k sin kx h ⋅ k 2 cos kx
⇒ y(x ) = y ′(x ) = y ′′(x ) =
cos kH cos kH cos kH

page II.4-6 -- 15
• Calcul du déplacement vertical « d » du point d’application de l’effort N

d = d1 + d 2
d1 = raccourcissement de la projection de la membrure verticale sur Ox
d 2 = déplacement vertical de l’extrémité de la console supérieure due à la rotation ω(H ) de la section droite supérieure
de la membrure verticale.
N x

x
0(x)

y O

H
d1 =
∫0 (1 − cos θ(x ))⋅ dx
θ2
On suppose θ(x ) petit ; ainsi : cos θ(x ) ≈ 1 − θ ≈ tgθ = y ′(x )
2
1 H 2 h 2k 2 H
∫ ∫ ∫ sin
⇒ d1 = y ′ ⋅ dx d1 = sin 2 kx ⋅ dx 2 kx ⋅ dx = x − 1 ⋅ sin 2kx
2 0 2 cos 2 kH 0 2 4k
h 2k 2 ⎡H 1 ⎤ h k ⎡ kH − sin kH ⋅ cos kH ⎤ h kH ⎡ kH − sin kH ⋅ cos kH ⎤
2 2
d1 = ⎢ 2 − 4k ⋅ sin 2kH ⎥ d1 = ⎢ ⎥= ⎢ ⎥
2
2 cos kH ⎣ ⎦ 4 ⎣ cos 2 kH ⎦ 4H ⎣ cos 2 kH ⎦
d 2 = h ⋅ y ′(H ) = h 2 k ⋅ tgkH
h 2 kH ⎡ kH + 3 sin kH ⋅ cos kH ⎤
d = d1 + d 2 = ⎢ ⎥ = d(H, h )
4H ⎣ cos 2 kH ⎦

3.1.3.2 -- Application à l’étude en géométrie déformée de l’élément concerné

N
H0 = N O E
= L
R0 = 0 R E= 0

Soit λ = ∆L la variation de longueur OE dans la déformation, comptée positif en raccourcissement.

⎛L ⎞ h 2kL ⎡ kL 2 + 3 sin (kL 2) ⋅ cos(kL 2) ⎤ h 2kL ⎡ kL + 3 sin kL ⎤ h 2u ⎡ u + 3 sin u ⎤


λ = ∆L = 2 ⋅ d⎜ , h ⎟ = 2 ⎢ ⎥= =
⎝2 ⎠ 4L ⎢⎣ cos 2 (kL 2) ⎥⎦ 2L ⎢⎣ 1 + cos kL ⎥⎦ 2L ⎢⎣ 1 + cos u ⎥⎦

N EI ⋅ u 2
En posant : u = kL avec k 2 = d’où : N = EI ⋅ k 2 =
EI L2
• Etude de la fonction ∆L = λ = λ(u ) sur l’intervalle [0, π[

u→0 : λ →0 u → π − : λ → +∞
dλ h 2 (1 + cos u )(5u + 3 sin u ) + u 2 sin u dλ
= ⋅ sur [0, π[ : >0
du 2L (1 + cos u )2 du

page II.4-6 -- 16
u 0 0,5 1 1,5 2 2,5 2,75

y' +

16,2 +

8
y=u(u+3sinu)/(1+cosu) 6,29 54 141,5
2,29
0,52
0

y=u(u+3sinu)/(1+cosu)

150
141,5

100

54
50

16,2
10 6,3
0,5 2,3
0 0,5 1 1,5 2 2,5 2,75 u

EI ⋅ u 2
Sur l’intervalle [0, π[ la fonction réciproque donne u (λ ) d’où : N(λ ) =
L2
Rappel : λ = ∆L est positif en raccourcissement.

page II.4-6 -- 17
3.1.3.3 -- efforts nodaux en géométrie déformée de l’élément dans sa base locale propre (B’), étape
(1) du calcul, analyse au second ordre d’un élément

dans la base locale propre (B’) de l’élément :

H'0 H'E
O' u'E E'

u'0 base (B')

v'0 R'0 = 0 v'E R'E = 0

Dans l’hypothèse où les déplacements et efforts nodaux provoquent de la compression dans l’élément :
λ = ∆L = u ' 0 −u ' E
N h 2 u ⎡ u + 3 sin u ⎤
En posant : u = kL avec : k 2 = , on a : λ=
EI 2L ⎢⎣ 1 + cos u ⎥⎦
EI ⋅ u 2
Sur l’intervalle [0, π[ la fonction réciproque de λ(u ) donne u (λ ) d’où : N(λ ) =
L2
⎡ H' 0 ⎤ ⎡ N(λ ) ⎤
⎢ R' ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 0⎥ ⎢ 0 ⎥
Dans la base locale propre (B’) : F' int = =
⎢H' E ⎥ ⎢− N(λ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R ' E ⎦ ⎣ 0 ⎦
Il s’agit des résultats de l’étape (1) du calcul en géométrie déformée, l’analyse au second ordre des éléments
concernés

3.1.4 -- efforts nodaux en géométrie déformée de l’élément concerné dans une géométrie
donnée G (séquence (1) de l’étape 2)

il s’agit de la séquence (1) de l’étape (2) du calcul – (voir cours chapitre II.4-4).
⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
La géométrie G est définie par les déplacements nodaux D = ⎢ 0 ⎥ dans la base (B) de la géo initiale de référence à
⎢u E ⎥
⎢ ⎥
⎣vE ⎦
vide.
géométrie à l'équilibre G géométrie à l'équilibre G

HE
E' E'
H0 base (B) uE
O' O'
u0 vE RE
uE v0
u0 R0
vE
v0
y y

z O E z O E
x x

L L

géométrie initiale à vide G 0 géométrie initiale à vide G 0

page II.4-6 -- 18
⎡ H0 ⎤
⎢R ⎥
La question est de déterminer les efforts nodaux de l’élément, Fint = ⎢ 0 ⎥ , dans la géométrie G donnée.
⎢H E ⎥
⎢ ⎥
⎣R E ⎦

On prend en compte les effets du second ordre, sur le moment de flexion, des efforts nodaux quand ils agissent en
compression.

3.1.4.1 -- Méthode directe adaptée à l’élément

3.1.4.1 – 1 – Raccourcissement λ = ∆L , méthode directe

vE − v0 1 tgω
tgω = cos ω = sin ω =
L + uE − u0
1 + tg 2 ω 1 + tg 2 ω
−→ −→ −→ −→
O' E' = O' O+ OE + EE'
−→ ⎡ u ⎤ ⎡ L ⎤ ⎡u ⎤ ⎡ L + u E − u 0 ⎤
Dans le repère Oxy : O' E ' = − ⎢ 0 ⎥ + ⎢ ⎥ + ⎢ E ⎥ = ⎢ ⎥
⎣v 0 ⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎣v E ⎦ ⎣ v E − v 0 ⎦

O' E ' = L − λ = (L + u E − u 0 )2 + (v E − v0 )2 = (L + u E − u 0 ) ⋅ 1 + tgω2 =


(L + u E − u 0 ) = vE − v0
cos ω sin ω
(L + u E − u 0 ) = v E − v0 (L + u E − u 0 ) ⋅ cos ω = (vE − v0 ) ⋅ sin ω = (L + u
= E − u 0 ) ⋅ cos ω + (v E − v0 ) ⋅ sin ω
cos ω sin ω cos 2 ω sin 2 ω

λ = ∆L = L −
(L + u E − u 0 ) = L − (vE − v0 ) = L − (L + u − u )cos ω − (v − v )sin ω
Au final : E 0 E 0
cos ω sin ω

3.1.4.1 – 2 – Efforts nodaux

géométrie à l'équilibre G

HE H'E = -N
E' E'
uE H'0 = N O' u'E
H0 O'
base (B) vE RE R'E = 0
u0
v0 R0 R'0 = 0
y'
y
géométrie initiale à vide G 0 géométrie initiale à vide G 0

z O E z O x' E
x

L L

⎛→ →⎞ ⎡ cos ω sin ω ⎤
Soit Q la matrice de passage du repère Ox’y’ (Ox’ // O’E’ ⎜ Ox, Ox ' ⎟ = ω ) au repère Oxy : Q = ⎢ ⎥
⎜ ⎟ ⎣− sin ω cos ω⎦
⎝ ⎠
⎡ H' 0 ⎤ ⎡ N(λ ) ⎤
⎢ R' ⎥ ⎢
0 ⎥⎥
Dans le repère Ox’y’ valent : F' int = ⎢ 0 ⎥ = ⎢
⎢H' E ⎥ ⎢− N(λ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R ' E ⎦ ⎣ 0 ⎦
⎡ H0 ⎤
⎢R ⎥
Dans le repère Oxy : Fint = ⎢ 0 ⎥ avec :
⎢H E ⎥
⎢ ⎥
⎣R E ⎦

page II.4-6 -- 19
⎡H 0 ⎤ −1 ⎡H '0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω⎤ ⎡ N(λ )⎤ ⎡H E ⎤ −1 ⎡H 'E ⎤ ⎡cos ω − sin ω⎤ ⎡− N(λ )⎤
⎢R ⎥ = Q ⋅ ⎢R ' ⎥ = ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥ ⎢R ⎥ = Q ⋅ ⎢R ' ⎥ = ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎣ 0⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎣ sin ω cos ω ⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎣ E⎦ ⎣ E ⎦ ⎣ sin ω cos ω ⎦ ⎣ 0 ⎦

⎡ H 0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω 0 0 ⎤ ⎡ N(λ ) ⎤


⎢R ⎥ ⎢
sin ω cos ω 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ 0 ⎥⎥
Soit : Fint = ⎢ 0 ⎥ = ⎢ ⋅
⎢H E ⎥ ⎢ 0 0 cos ω − sin ω⎥ ⎢− N(λ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ 0 0 sin ω cos ω ⎦ ⎣ 0 ⎦

3.1.4.2 -- Méthode académique

3.1.4.2 – 1 - Géométrie de référence à vide voisine G (voir cours ch II.4-4)


Voir annexe 1
_
géométrie de référence à vide voisine G
géométrie à l'équilibre G

y' _
E
_ E'
O = O' x'

u0 uE
v0 vE
y

z O E
x

géométrie initiale à vide G 0

• On passe de la géo initiale à vide G 0 à la géo de référence à vide voisine G par un déplacement de corps rigide
−→ −→
composition d’une translation OO = OO ′ et d’une rotation de centre O = O ′ d’axe Oz et d’angle « ω » telle
que les noeuds O = O' , E’ et E soient alignés.

vE − v0 1 tgω
tgω = cos ω = sin ω =
L + uE − u0
1 + tg 2 ω 1 + tg 2 ω
• Dans la base (B) de la géo initiale de référence à vide G 0 , les déplacements nodaux valent respectivement :
⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
- passage de G 0 à G : D = ⎢ 0 ⎥
⎢u E ⎥
⎢ ⎥
⎣vE ⎦
- passage de G 0 à G : dép. de corps rigide dans le repère Oxyz :
⎡ u 0 ⎤ ⎡u 0 ⎤
⎢v ⎥ = ⎢v ⎥
⎣ 0⎦ ⎣ 0⎦
⎡ u E ⎤ → −→ −→ −→ ⎡− L⎤ ⎡u 0 ⎤ → ⎡− L ⎤ ⎡u 0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω⎤ ⎡L ⎤
⎢ v ⎥ = EE = EO + OO + O E = ⎢ 0 ⎥ + ⎢ v ⎥ + Pr ⋅ OE = ⎢ 0 ⎥ + ⎢ v ⎥ + ⎢ sin ω cos ω ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥
⎣ E⎦ ⎣ ⎦ ⎣ 0⎦ ⎣ ⎦ ⎣ 0⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦

Pr est la matrice de la rotation, matrice de passage du repère Oxyz au repère O’x’y’z

page II.4-6 -- 20
⎡ u0 = u0 ⎤
⎢ v = v ⎥
D’où : D =⎢ 0 0 ⎥
⎢ u E = u 0 + L cos ω − L ⎥
⎢ ⎥
⎣ v E = v 0 + L sin ω ⎦
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
- passage de G à G : D− D =⎢ ⎥
⎢u E − u 0 − L cos ω + L ⎥
⎢ ⎥
⎣ v E − v 0 − L sin ω ⎦
• soit (B’) la base de déplacements (et efforts) nodaux associée à la géo de ref voisine G

3.1.4.2 -2 - déplacements nodaux D' de la géo G dans la base (B’) associée à la géo de ref voisine G

- méthode directe compte tenu des spécificités de l’élément


⎡ u'0 = 0 ⎤
⎢ v' = 0 ⎥
le choix de la géo de référence à vide voisine G ⇒ D =⎢ 0
′ ⎥
⎢ u' E ⎥
⎢ ⎥
⎣ v' E = 0⎦
(L + u E − u 0 )
u ' E = −λ = − ∆L = − L + (L + u E − u 0 ) cos ω + (v E − v 0 ) sin ω = −L +
cos ω
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
D’où : D′ = ⎢ ⎥
⎢(u E − u 0 + L ) ⋅ cos ω + (v E − v0 ) ⋅ sin ω − L⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦

- méthode générale (voir cours)


_
géométrie de référence à vide voisine G

_
géométrie à l'équilibre G _ E
O = O'
HE L
E'
H0 O' uE
base (B) vE RE
u0
_
géo G dans la base (B') de la géo de référence à vide voisine G
v0 R0

y H'E = -N
géométrie initiale à vide G 0
E'
H'0 = N O' u'E
z O E
x v'E = 0 R'E = 0
u'0 = 0 base (B')
L R'0 = 0
v'0 = 0

P = matrice de passage de la base (B’) à la base (B) :

⎡ cos ω sin ω 0 0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω 0 0 ⎤


⎢− sin ω cos ω 0 ⎥⎥ ⎢ sin ω cos ω 0 ⎥⎥
0 −1 ⎢ 0
P =⎢ P =
⎢ 0 0 cos ω sin ω ⎥ ⎢ 0 0 cos ω − sin ω⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − sin ω cos ω⎦ ⎣ 0 0 sin ω cos ω ⎦

Dans la base (B’) les déplacements nodaux pour passer de la géo de référence à vide voisine G à la géo déformée G
valent :

page II.4-6 -- 21
⎡ u'0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢ v' ⎥ ⎢ ⎥
D′ = ⎢ 0 ⎥ = P ⋅ D − D = ⎢
⎢u ' E ⎥
( ) 0 ⎥
⎢(u E − u 0 + L ) ⋅ cos ω + (v E − v 0 ) ⋅ sin ω − L⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v' E ⎦ ⎣ − (u E − u 0 + L ) ⋅ sin ω + (v E − v 0 ) ⋅ cos ω ⎦
vE − v0
tgω = ⇒ −(u E − u 0 + L ) ⋅ sin ω + (v E − v 0 ) ⋅ cos ω = 0 ⇒
L + uE − u0
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
D′ = ⎢ ⎥
⎢(u E − u 0 + L ) ⋅ cos ω + (v E − v0 ) ⋅ sin ω − L⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦

Remarque : on retrouve λ = ∆L = −u′E = L − (L + u E − u 0 )cos ω − (v E − v0 )sin ω

3.1.4.2 – 3 - Efforts nodaux dans la géométrie donnée G

_
géométrie de référence à vide voisine G

_
géométrie à l'équilibre G _ E
O = O'
HE L
E'
H0 O' uE
base (B) vE RE
u0
_
géo G dans la base (B') de la géo de référence à vide voisine G
v0 R0

y H'E = -N
géométrie initiale à vide G 0
E'
H'0 = N O' u'E
z O E
x v'E = 0 R'E = 0
u'0 = 0 base (B')
L R'0 = 0
v'0 = 0
λ = ∆L = u ' 0 −u ' E positif en raccourcissement.
N h 2 u ⎡ u + 3 sin u ⎤
On a posé : u = kL avec : k 2 = , on a : λ=
EI 2L ⎢⎣ 1 + cos u ⎥⎦
EI ⋅ u 2
Sur l’intervalle [0, π[ la fonction réciproque donne u (λ ) d’où : N = N(λ ) =
L2
⎡ H' 0 ⎤ ⎡ N(λ ) ⎤
⎢ R' ⎥ ⎢
0 ⎥⎥
Dans la base (B’) de la géo de référence à vide voisine G : F' int = ⎢ 0 ⎥ = ⎢
⎢H' E ⎥ ⎢− N(λ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R ' E ⎦ ⎣ 0 ⎦
⎡H0 ⎤ ⎡ H' 0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω 0 0 ⎤ ⎡ N(λ ) ⎤
⎢R ⎥ ⎢ R' ⎥ ⎢
−1 sin ω cos ω 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ 0 ⎥⎥
Dans la base (B) : Fint = ⎢
0⎥
= P ⋅⎢ 0 ⎥ = ⎢ ⋅
⎢H E ⎥ ⎢H' E ⎥ ⎢ 0 0 cos ω − sin ω⎥ ⎢− N(λ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣R ' E ⎦ ⎣ 0 0 sin ω cos ω ⎦ ⎣ 0 ⎦

Connaissant les déplacements nodaux de l’élément, on a ainsi exprimé ses efforts nodaux, en tenant compte des
effets du second ordre, sur le moment de flexion, de ces efforts nodaux quand ils agissent en compression.
On a ainsi réalisé la séquence (1) de l’étape (2) du calcul tel que présenté au chapitre II .4-4.

page II.4-6 -- 22
3.1.5 -- Séquence (2) de l’étape (2), calcul de la variation des efforts nodaux entre une
géométrie donnée G et une géométrie voisine G ∆ - matrice de rigidité tangente de
l’élément dans la géométrie G

3.1.5.1 -- Exploitation des résultats précédents dans la géométrie G


h 2u ⎡ u + 3 sin u ⎤
• Dans la géométrie G donnée : λ = ∆L =
2L ⎢⎣ 1 + cos u ⎥⎦
EI ⋅ u 2
u ∈ [0, π[
N
Avec u = kL k2 = N = EI ⋅ k 2 =
EI L2
dλ h 2 (1 + cos u )(5u + 3 sin u ) + u 2 sin u dN 2EI
= ⋅ = u
du 2L (1 + cos u )2 du L2
u ⋅ (1 + cos u )2
⋅ f (u )
dN dN du 4EI 4EI
D’où : = ⋅ = =
dλ du dλ Lh (1 + cos u )(5u + 3 sin u ) + u sin u Lh 2
2 2

u ⋅ (1 + cos u )2
Allure de la fonction f (u ) = pour u ∈ ]0, π] f (π) = 0
(1 + cos u )(5u + 3 sin u ) + u 2 sin u
u→0 y→
1 dN
(u = 0) = EI2 on retrouve le résultat de l’analyse au premier ordre.
4 dλ Lh
f(u)
0.3

0,25 0,235

0.2 0,19

0,13

0.1

0,06

0,015

0 0,5 1 1,5 2 2,5 u


⎡ u0 ⎤
⎢v ⎥
• Dans la géométrie G définie par les déplacements nodaux D = ⎢ 0 ⎥ dans la base (B) de la géo de référence à
⎢u E ⎥
⎢ ⎥
⎣vE ⎦
vide initiale :
- tgω =
vE − v0
λ = OE − O' E' = L − (L + u E − u 0 )cos ω − (v E − v0 )sin ω = L −
(L + u E − u 0 )
L + uE − u0 cos ω
- N = N(λ ) = compression, résultante des efforts nodaux à chaque nœud d’extrémité = effort créant des effets
du second ordre dans l’élément,
N N
- u = kL avec k 2 = : u=L
EI EI

page II.4-6 -- 23
u ⋅ (1 + cos u )2
- f (u ) = = f ( D ) ( u est fonction de N, donc de λ , donc de D )
(1 + cos u )(5u + 3 sin u ) + u 2 sin u
⋅ f (D )= (D )
dN 4EI dN
- =
dλ Lh 2 dλ

géométrie à l'équilibre G

N
E'
N O'

uE
u0
y v0 vE

z O base (B) E
x

géométrie initiale à vide G 0

3.1.5.2 -- Matrice de rigidité tangente de l’élément dans une configuration donnée G , définie par les
déplacements nodaux D , quand les efforts nodaux agissent en compression

⎡ u 0 ⎤ ⎡ ∆u 0 ⎤
⎢ v ⎥ ⎢ ∆v ⎥
• Soit G ∆ une géo voisine de G définie dans la base (B) par les déplacements nodaux D + ∆D = ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥
⎢ u E ⎥ ⎢ ∆u E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v E ⎦ ⎣ ∆v E ⎦
⎡ H 0 ⎤ ⎡ ∆H 0 ⎤
⎢ R ⎥ ⎢ ∆R ⎥
• Dans cette géo G ∆ les efforts nodaux dans la base (B) sont : Fint + ∆Fint = ⎢ 0 ⎥ + ⎢ 0 ⎥
⎢ H E ⎥ ⎢ ∆H E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎣ ∆R E ⎦
On garde pour géo de référence à vide voisine la géo G voisine de G, de base (B’).

géométrie à l'équilibre G (u 0 ,v 0 ,u E ,v E )
et géométrie voisine G (u 0+ u 0 , v 0+ v 0 ,u E + u E ,v E + v E )
( non représentée )
HE
E'
H0 O' uE
base (B) vE RE
u0
v0 R0

y
géométrie initiale à vide G 0

z O E
x

page II.4-6 -- 24
3.1.5.2 – 1- Matrice de rigidité tangente en G, de l’élément, dans la base locale propre (B’) de la géométrie de
référence à vide voisine G

(3) géo G voisine de G N( )


E"

u'E H"E
R"E
O" v'E
N( )
u'0 _
H"0 R"0 (2) géométrie de référence à vide G
(1) géométrie à l'équilibre G
commune à G et à G
v'0
base (B')
_
E
E' H'E = -N
H'0 = N _
O = O' u'E
v'E = 0 R'E = 0
u'0 = 0
y v'0 = 0 R'0 = 0

z O E
x

géométrie initiale à vide G 0

Dans la base (B’) de la géo de référence à vide G commune aux 2 géométries G et G ∆ :


⎡ u′0 = 0 ⎤
⎢ v′ = 0 ⎥
- déplacements et efforts nodaux de G : D′ = ⎢ 0 ⎥ λ = −u′E
⎢ u′E ⎥
⎢ ⎥
⎣ v′E = 0⎦
⎡ H′0 = N(λ ) ⎤
⎢ R′ = 0 ⎥
′ = Fint
Fint ′ ( D' ) = ⎢ 0 ⎥
⎢H′E = − N(λ )⎥
⎢ ⎥
⎣ R ′E = 0 ⎦
⎡ u ′0 = 0 ⎤ ⎡ ∆u ′0 ⎤
⎢ v ′ = 0 ⎥ ⎢ ∆v ′ ⎥
- dép. et efforts nodaux de G ∆ : D′ + ∆D′ = ⎢ 0 ⎥+⎢ 0⎥
⎢ u ′E ⎥ ⎢∆u ′E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v′E = 0⎦ ⎣ ∆v ′E ⎦
⎡H"0 = H′0 ( D' + ∆D' )⎤
⎢ ⎥
R"0 = R ′0 (...)
′ ( )
Fint D' + ∆D' = ⎢ ⎥
⎢ H"E = H′E (...) ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ R"E = R ′E (...) ⎦⎥
- Equations de la statique dans G ∆ :

H"0 + H"E = 0 R"0 + R"E = 0 H"0 ⋅(∆v'E −∆v'0 ) − (L − λ − ∆λ ) ⋅ R"E = 0

Analyse de la géométrie G ∆ :

- Raccourcissement : λ + ∆λ

page II.4-6 -- 25
∆v'E −∆v'0
- Rotation « α » par rapport à G et G : tgα =
L + u 'E + ∆u 'E −∆u '0
Les 3 configurations G, G et G ∆ sont voisines ⇒
∆v'E −∆v'0 ⎛ u 'E + ∆u 'E −∆u '0 ⎞ ∆v'E −∆v'0 ∆v'E −∆v'0
α ≈ tgα ≈ ⋅ ⎜1 − ⎟≈ cos α ≈ 1 sin α ≈
L ⎝ L ⎠ L L
∆λ ≈ ∆u ' 0 − ∆u ' E
Aux 2 extrémités O" et E" de la configuration G ∆ les efforts nodaux sont axiaux et valent (en compression)
N(λ + ∆λ ) .
⎡ H"0 = N(λ + ∆λ ) ⋅ cos α ⎤
⎢ R" = N(λ + ∆λ ) ⋅ sin α ⎥
D’où efforts nodaux de G ∆ dans la base (B’): ′ ( D ' + ∆D ' ) = ⎢
Fint 0 ⎥
⎢H"E = − N(λ + ∆λ ) ⋅ cos α ⎥
⎢ ⎥
⎣ R"E = − N(λ + ∆λ ) ⋅ sin α ⎦

H"0 ≈ N(λ + ∆λ ) ≈ N(λ ) + ∆λ ⋅ (λ )


dN

⎡ dN ⎤ ∆v'E −∆v'0 ∆v'E −∆v'0 EIu 2
R"0 = N(λ + ∆λ ) ⋅ sin α ≈ ⎢ N(λ ) + ∆λ (λ )⎥ ⋅ ≈ N(λ ) ⋅ = ⋅ (∆v'E −∆v'0 )
⎣ dλ ⎦ L L L3
D’où :
⎡ ⎤ ⎡
⎢ N(λ ) + ∆λ ⋅ dλ (λ ) ⎥ (λ ) ⎤⎥
dN dN
⎢ ∆λ ⋅
⎢ ⎥ dλ
⎢ ⎥
⎡ H"0 ⎤ ⎢ EIu 2 ⎥ ⎡ H′0 = N(λ ) ⎤ ⎢ EIu 2
⎢ R" ⎥ ⎢ ⋅ (∆ v ' E − ∆v ' )
0 ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⋅ ( ∆ v ' − ∆ v ' )
0 ⎥

′ = E
′ ( D' + ∆D' ) = ⎢ 0 ⎥ = ⎢ L ′ ( D' ) + ∆Fint
3 R 0 3
Fint ⎥=⎢ 0 ⎥+⎢ L ⎥ = Fint ′
⎢H"E ⎥ ⎢ ⎡ dN ⎤ ⎥ ⎢H′E = − N(λ )⎥ ⎢
⎥ ⎢ ⎢ − N (λ ) + ∆ λ ⋅ ( λ ) − ∆ λ ⋅
dN
(λ ) ⎥
⎢ dλ ⎥⎦ ⎥ ⎢ R ′ = 0 ⎥ ⎢ dλ ⎥
⎣ R"E ⎦ ⎢ ⎣ ⎥ ⎣ E ⎦ ⎢ 2 ⎥
2
⎢ − EIu ⋅ (∆v' −∆v' ) ⎥
⎢ E 0 ⎥
⎢− EIu
⋅ (∆ v ' E − ∆ v '0 )⎥
⎣ L3
⎦ ⎢
⎣ L3
⎦⎥
avec ∆λ = ∆u '0 −∆u 'E
⎡ ⎤ ⎡ dN
⎢ ∆λ ⋅
dN
(λ ) ⎥ ⎢ (λ )⋅ (∆u ' 0 −∆u ' E ) ⎤⎥ ⎡⎢ dN (λ ) 0 −
dN
(λ ) 0


dλ dλ dλ dλ
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎡ ∆H' 0 ⎤ ⎢ EIu 2 EIu 2 EIu 2 EIu ⎥ ⎡ ∆u ' 0 ⎤
2
⎢ ∆R ' ⎥ ⎢ ⋅ (∆v' E −∆v' 0 ) ⎥⎥ ⎢⎢ ⋅ (∆v' E − ∆v' 0 ) ⎥⎥ ⎢⎢ 0 − 0 ⎥ ⎢ ⎥
′ =⎢
∆Fint 0⎥
=⎢ L
3
⎥=⎢ L
3
⎥=⎢ L3 L3 ⎥ ⋅ ⎢ ∆v' 0 ⎥
⎢ ∆H ' E ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
(λ ) ⎥ ⎢− dN (λ ) ⋅ (∆u ' 0 −∆u ' E )⎥ ⎢− dN (λ ) (λ ) 0 ⎥ ⎢∆u ' E ⎥
dN dN
⎢ ⎥ ⎢ − ∆λ ⋅ 0
λ ⎥ ⎢ dλ ⎥ ⎢ dλ dλ ⎥ ∆v '
⎣ ∆R ' E ⎦ ⎢
d
⎥ ⎢ EIu 2 ⎥ ⎢ ⎣ E⎦
EIu 2 EIu 2 EIu 2 ⎥
⎢− ⋅ (∆v' E −∆v' 0 )⎥ ⎢ − ⋅ (∆v' E −∆v' 0 ) ⎥ ⎢ 0 0 − ⎥
⎢⎣ L3 ⎦⎥ ⎢⎣ L3 ⎥⎦ ⎢⎣ L3 L3 ⎥⎦

u ⋅ (1 + cos u )2 N(λ )
(λ ) = 4EI2 ⋅ f (u ) f (u ) =
dN
u = kL k2 =
d λ Lh (1 + cos u )(5u + 3 sin u ) + u 2
sin u EI
⎡ 4EI ⎤
⋅ f (u ) ⋅ f (u )
4EI
⎢ 0 − 0 ⎥
2 2
⎢ Lh Lh ⎥
⎡ ∆H ' 0 ⎤ ⎢ EIu 2
EIu 2 ⎥ ⎡ ∆u ' 0 ⎤
⎢ ∆R ' ⎥ ⎢ 0 − 0 ⎥ ⎢ ⎥
′ =
∆Fint ⎢ 0 ⎥ = ⎢ L 3
L3 ⎥ ⋅ ⎢ ∆v' 0 ⎥ = R ' ( D ) ⋅ ∆D'
⎢∆H' E ⎥ ⎢ 4EI ⎥ ⎢ ⎥
⋅ f (u ) ⋅ f (u ) 0 ⎥ ⎢ ∆u ' E ⎥
4EI
⎢ ⎥ ⎢− 2
0
2
⎣ ∆R ' E ⎦ ⎢ Lh Lh ⎥ ⎣ ∆v ' E ⎦
⎢ EIu 2 2
EIu ⎥
⎢ 0 0 − ⎥
3
⎣ L L3 ⎦
u est fonction de N, donc de λ , donc de D

page II.4-6 -- 26
⎡ 4EI ⎤
⋅ f (u ) ⋅ f (u )
4EI
⎢ 0 − 0 ⎥
2 Lh 2
⎢ Lh ⎥
⎢ EIu 2 EIu 2 ⎥
⎢ 0 − 0 ⎥
R' ( D ) = ⎢ L3 L3 ⎥
⎢− 4EI ⋅ f (u ) 0
4EI
⋅ f (u ) 0 ⎥⎥
⎢ 2
⎢ Lh Lh 2 ⎥
⎢ EIu 2 EIu 2 ⎥
⎢ 0 0 − ⎥
⎣ L3 L3 ⎦

D’où la matrice de rigidité tangente au second ordre R ' ( D ) :


- de l’élément dans sa géométrie G définie par les déplacements nodaux D ,
- dans la base locale propre (B’) de la configuration de référence à vide voisine G
- quand les efforts nodaux agissent en compression sur l’élément.

Quand les efforts nodaux agissent en traction cette matrice de rigidité est remplacée par la matrice de rigidité au
premier ordre.

3.1.5.2 – 2- Matrice de rigidité tangente en G, de l’élément, dans la base (B) de la géo à vide initiale G 0

Rappel : P = matrice de passage de la base (B’) de la géo de référence à vide voisine G , à la base (B) :
⎡ cos ω sin ω 0 0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω 0 0 ⎤
⎢− sin ω cos ω 0 ⎥⎥ ⎢ sin ω cos ω 0 ⎥⎥
0 −1 ⎢ 0
P =⎢ P =
⎢ 0 0 cos ω sin ω ⎥ ⎢ 0 0 cos ω − sin ω⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − sin ω cos ω⎦ ⎣ 0 0 sin ω cos ω ⎦
vE − v0 1 tgω
tgω = cos ω = sin ω =
L + uE − u0
1 + tg 2 ω 1 + tg 2 ω

∆Fint = P
−1
′ = P −1 ⋅ R ' ( D ) ⋅ ∆D' = P −1 ⋅ R ' ( D ) ⋅ P ⋅ ∆D
⋅ ∆Fint

La géo G est définie par les déplacements nodaux D

La matrice de rigidité tangente de l’élément, en G, dans la base (B) de la géométrie à vide initiale G 0 est :
R( D ) = P ⋅ R' ( D ) ⋅ P
−1

elle est telle que quand on passe de la géo G à une géo G ∆ voisine de G , définie par un accroissement ∆D des
déplacements nodaux, l’accroissement des efforts nodaux est : ∆Fint = R ( D ) ⋅ ∆D
(dans la base (B) de la géométrie à vide initiale G 0 )

page II.4-6 -- 27
3.2 -- Etude d’une structure au premier ordre et en géométrie déformée

structure étudiée

A
5L/4, E 1 , S 1

3L/4
y
P
P

h H
O x E
uE
R vE
L, E, I

géométrie initiale à vide G 0

4E1S1 α
On pose : α = EI Lh 2 β= et on suppose β =
5L 4

2 éléments : sous-structure OE, barre bi-articulée AE

La structure est isostatique.

3.2.1 -- Etude de la structure au premier ordre

3.2.1.1 -- Efforts nodaux


⎡H ⎤ ⎡H ⎤
Au premier ordre, les efforts nodaux des éléments (actions nœuds sur éléments) ⎢ ⎥ et ⎢ ⎥ se calculent par les
⎣ R ⎦ OE ⎣ R ⎦ AE
équations de la statique :
Equilibre de la sous-structure AB ⇒ L ⋅ R OE = 0
3L
Equilibre de la barre BC ⇒ L ⋅ R AE + ⋅ H AE = 0
4
⎡H ⎤ ⎡H ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤
Equilibre du nœud B ⇒ −⎢ ⎥ −⎢ ⎥ +⎢ ⎥=⎢ ⎥
⎣ R ⎦ OE ⎣ R ⎦ AE ⎣− P ⎦ ⎣0⎦
4P 4P
⇒ R OE = 0 R AE = − P H AE = H OE = −
3 3
⎡H ⎤ ⎡ 4P ⎤ ⎡H ⎤ ⎡ 4 P ⎤

Soit : ⎢ ⎥ =⎢ 3 ⎥ ⎢R ⎥ =⎢ 3 ⎥
⎣ ⎦ OE ⎣ 0 ⎥⎦
R ⎢ ⎣ ⎦ AE ⎢⎣− P ⎥⎦

3.2.1.2 -- Calcul des déplacements « u E » et « v E », application de la méthode des déplacements au


premier ordre

2 éléments : sous-structure OE, barre bi-articulée AE


Nœuds : O, E, A
⎡u ⎤ ⎡H ⎤
Déplacements nodaux : D = ⎢ E ⎥ efforts nodaux (actions nœuds sur éléments) : F = ⎢ ⎥
⎣ E⎦
v ⎣R ⎦

page II.4-6 -- 28
3.2.1.2 – 1 - Matrice de rigidité

• sous-structure OE

H0 O E HE

u0 uE ⎡ H 0 ⎤ ⎡ EI Lh 2 0 − EI Lh 2 0⎤ ⎡ u 0 ⎤
⎢R ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ 0⎥=⎢ 0⎥ ⎢ v 0 ⎥
v0 R0 = 0 vE RE= 0 0 0 0

⎢H E ⎥ ⎢− EI Lh 2 0 EI Lh 2 0⎥⎥ ⎢u E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎢⎣ 0 0 0 0⎥⎦ ⎣ v E ⎦
⎡EI Lh 2 0 ⎤ ⎡α 0 ⎤
D’où R OE = ⎢ ⎥=⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0⎥⎦ ⎣ 0 0⎦

• Barre bi-articulée AE

A A
5L/4, E 1 , S 1

base (B') base (B) H


E H' E
R' uE
v'E u'E R vE
⎡cos γ − sin γ ⎤ 1 ⎡4 − 3⎤ −1 1 ⎡ 4 3⎤
Matrice de passage de la base (B’) à la base (B) : P =⎢ ⎥= ⋅⎢ ⎥ P = ⋅⎢ ⎥
⎣ sin γ cos γ ⎦ 5 ⎣3 4 ⎦ 5 ⎣− 3 4⎦
⎡ 4E1S1 ⎤
0⎥ ⎡u 'E ⎤ ⎡β 0⎤ ⎡u 'E ⎤
Dans la base (B’) : F'int = ⎢ 5L ⋅⎢ ⎥=⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢ 0 0⎥⎦ ⎣ v'E ⎦ ⎣0 0⎦ ⎣ v'E ⎦

−1 −1 ⎡β 0⎤ ⎡u ⎤ ⎡u ⎤
Dans la base (B) : Fint = P ⋅ F'int = P ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ P ⋅ ⎢ E ⎥ = R BC ⋅ ⎢ E ⎥
⎣ 0 0⎦ ⎣vE ⎦ ⎣vE ⎦
−1 ⎡β 0⎤ β ⎡ 16 − 12⎤
R AE = P ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ P = ⋅⎢
⎣0 0⎦ 25 ⎣− 12 9 ⎥⎦
α α ⎡ 16 − 12⎤
On suppose β = ⇒ R AE = ⋅⎢
4 100 ⎣− 12 9 ⎥⎦

• Matrice de rigidité de la structure dans la base (B)


⎡α 0⎤ α ⎡ 16 − 12⎤ α ⎡ 116 − 12⎤
R = R OE + R AE = ⎢ ⎥+ ⋅⎢ ⎥= ⋅⎢ ⎥
⎣ 0 0 ⎦ 100 ⎣− 12 9 ⎦ 100 ⎣− 12 9 ⎦
−1 1 ⎡ 9 12 ⎤
R = ⋅⎢ ⎥
9α ⎣12 116⎦

3.2.1.2 – 2 - Résolution du cas de charges

Equation canonique : Fext − FD − R ⋅ D = 0


⎡ 0 ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ 0 ⎤ ⎡u E ⎤
Fext = ⎢ ⎥ FD = ⎢ ⎥ ⎢− P ⎥ − R ⋅ ⎢ v ⎥ = 0
⎣− P ⎦ ⎣0 ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ E⎦

page II.4-6 -- 29
⎡u E ⎤ −1 ⎡ 0 ⎤ P ⎡ 12 ⎤
⎢v ⎥ = R ⋅ ⎢ ⎥ = − ⋅⎢ ⎥ avec α = EI Lh 2
⎣ E⎦ −
⎣ ⎦P 9α ⎣116⎦

• Vérification, efforts nodaux dans les éléments


P ⎡α 0⎤ ⎡ 12 ⎤ ⎡⎢−
⎡H ⎤ ⎡u ⎤ 4P ⎤
⎢R ⎥ = R OE ⋅ ⎢ E ⎥ = − ⋅⎢ ⎥ ⋅⎢ ⎥= 3 ⎥
⎣ ⎦ OE ⎣vE ⎦ 9α ⎣ 0 0⎦ ⎣116⎦ ⎢ 0 ⎥
⎣ ⎦
⎡H'⎤ ⎡β 0⎤ ⎡u 'E ⎤ ⎡α 4 0⎤ ⎡u ⎤ P ⎡α 0⎤ ⎡4 − 3⎤ ⎡ 12 ⎤ ⎡ 5P ⎤
⎢ R '⎥ = F'int = ⎢ ⎥ ⋅⎢ ⎥=⎢ ⎥ ⋅ P ⋅ ⎢ E⎥ = − ⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥⋅⎢ ⎥=⎢ 3 ⎥
⎣ ⎦ AE ⎣ 0 0⎦ ⎣ v 'E ⎦ ⎣ 0 0⎦ ⎣vE ⎦ 180α ⎣ 0 0⎦ ⎣3 4 ⎦ ⎣116⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

3.2.2 -- présentation des séquences (1), (2) et (3) de l’étape (2) du calcul de l’état d’équilibre
de la structure en géométrie déformée

⎡u ⎤
3.2.2.1 -- Séquence (1) : efforts nodaux dans une géométrie donnée D = ⎢ E ⎥
⎣vE ⎦

géométrie G

RE

y E' uE
vE

x E
O
L
géométrie initiale à vide G 0

Fint = Fint OE + Fint AE

3.2.2.1 – 1 - Sous-structure OE

_ géométrie à l'équilibre G déplacements et efforts nodaux_


géométrie à l'équilibre G déplacements et efforts
géométrie de référence à vide voisine G dans la base (B') de la géo de référence à vide voisine G
nodaux dans la base (B) de la géo initiale à vide G0

RE vE
uE _
E' E u'E H'E = -N
y uE y y E'
HE
vE
R'E = 0
x x
O v'E = 0
E O N
O x
base (B)
base (B')
L 0

géométrie initiale à vide G 0

rappel : la sous structure OE est considérée au second ordre quand ses efforts nodaux la sollicitent en compression.

Soit N(λ ) l’effort de compression axial de l’élément (fonction du raccourcissement λ de OE).

page II.4-6 -- 30
• Expression de λ
vE − v0 vE 1 tgω
tgω = = cos ω = sin ω =
L + uE − u0 L + uE
1 + tg 2 ω 1 + tg 2 ω
Raccourcissement λ de OE :
λ = ∆L = −u′E = L − (L + u E − u 0 )cos ω − (v E − v0 )sin ω = L −
(L + u E − u 0 ) λ=L−
L + uE
cos ω cos ω

• Expression de N(λ )
N EI ⋅ u 2
On a posé : u = kL k2 = d’où : N = EI ⋅ k 2 =
EI L2
h 2 u ⎡ u + 3 sin u ⎤ EI ⋅ u 2
λ= sur l’intervalle [0, π[ La fonction réciproque donne u (λ ) d’où : N(λ ) =
2L ⎢⎣ 1 + cos u ⎥⎦ L2
λ = ∆L est positif en raccourcissement.

• Efforts nodaux dans la base (B) de la géo initiale à vide G 0

⎡ H0 ⎤ ⎡ H'0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω 0 0 ⎤ ⎡ N(λ ) ⎤


⎢R ⎥ ⎢ R' ⎥ ⎢
⎢ 0 ⎥ = P −1 ⋅ ⎢ 0 ⎥ = ⎢ sin ω cos ω 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ 0 ⎥⎥

⎢H E ⎥ ⎢ H 'E ⎥ ⎢ 0 0 cos ω − sin ω⎥ ⎢− N(λ )⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣R E ⎦ ⎣ R 'E ⎦ ⎣ 0 0 sin ω cos ω ⎦ ⎣ 0 ⎦
⎡H ⎤ −1 ⎡H ' ⎤ ⎡cos ω − sin ω⎤ ⎡− N (λ )⎤
Dans la base (B) réduite au nœud E / Fint OE = ⎢ E ⎥ = P ⋅ ⎢ E⎥ = ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎣ E ⎦ OE
R ⎣ R 'E ⎦ ⎣ sin ω cos ω ⎦ ⎣ 0 ⎦

3.2.2.1 – 2 - Barre AE

A A A

géométrie G

RE
E' u'E E' H
y E' uE
vE R' H' uE
base (B') v'E base (B) R vE
x E
O
L

géométrie initiale à vide G

On garde le comportement au premier ordre de la barre dans sa base locale propre (B’) ; par contre on réalise
le calcul en géométrie déformée ⇒

- Dans la base (B’) : dans cette base locale propre on garde le comportement au premier ordre de la barre.
⎡ 4E1S1 ⎤
0⎥ ⎡u 'E ⎤ ⎡β 0⎤ ⎡u 'E ⎤ 4E S
F'int AE = ⎢ 5L ⋅⎢ ⎥=⎢ ⎥ ⋅ ⎢ v' ⎥ en posant : β= 1 1
⎢ 0 ⎥
0⎦ ⎣ E ⎦ ⎣
v ' 0 0 ⎦ ⎣ E⎦ 5L

- Dans la base (B) :
⎡cos γ − sin γ ⎤ −1 ⎡ cos γ sin γ ⎤
Matrice de passage de la base (B’) à la base (B) : P = ⎢ ⎥ P =⎢ ⎥
⎣ sin γ cos γ ⎦ ⎣− sin γ cos γ ⎦
⎛ 3L ⎞ ⎛ 1 ⎞
Avec « γ » considéré en géo déformée ⇒ tgγ = ⎜ − v E ⎟ ⋅ ⎜⎜ ⎟
⎝ 4 ⎠ ⎝ L + u E ⎟⎠
1 tgγ
cos γ = sin γ =
1 + tg 2 γ 1 + tg 2 γ

page II.4-6 -- 31
−1 −1 ⎡β 0⎤ ⎡u E ⎤ ⎡u E ⎤
Dans la base (B) : Fint AE = P ⋅ F'int AE = P ⋅⎢ ⎥ ⋅ P ⋅ ⎢ v ⎥ = R AE ⋅ ⎢ v ⎥
⎣ 0 0 ⎦ ⎣ E⎦ ⎣ E⎦
−1 ⎡β 0⎤ α
R AE = P ⋅⎢ ⎥⋅ P β= ⇒
⎣ 0⎦
0 4
α −1 ⎡1 0⎤ α ⎡ cos 2 γ − sin γ ⋅ cos γ ⎤
R AE = ⋅ P ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ P = ⋅⎢ ⎥
4 ⎣0 0 ⎦ 4 ⎢⎣− sin γ ⋅ cos γ sin 2 γ ⎥⎦
α ⎡ cos 2 γ − sin γ ⋅ cos γ ⎤ ⎡u E ⎤
Fint AE = ⋅ ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
4 ⎢⎣− sin γ ⋅ cos γ sin 2 γ ⎥⎦ ⎣ v E ⎦

3.2.2.1 – 3 - Structure totale

Fint = Fint OE + Fint AE

3.2.2.2 -- Séquence (2) : matrice de rigidité tangente de la structure dans une géométrie donnée G :
⎡u ⎤
D = ⎢ E⎥
⎣vE ⎦
⎡∆u ⎤
A partir de la géo G on considère une variation des déplacements nodaux dans la base (B) : ∆D = ⎢ E ⎥
⎣ ∆v E ⎦
Le problème est de déterminer, dans (B) la variation des efforts nodaux : ∆Fint

3.2.2.2 – 1 - Sous-structure OE

- Dans la base (B’) de la structure de référence à vide voisine G :


(1) géométrie à l'équilibre G
_ déplacements et efforts nodaux _
(2) géométrie de référence à vide G dans la base (B') de la géo de ref à vide G
commune à G et à G

_ y
H'E = -N
E' E
E'
u'E
x R'E = 0
v'E = 0
_ E H'0 = N _ base (B')
O = O' = O O = O'
géométrie initiale à vide G 0 u'0 = 0 R'0 = 0
v'0 = 0

Dans la base (B’) de la géo de ref à vide G :


⎡ 4EI ⎤
⋅ f (u ) ⋅ f (u )
4EI
⎢ 0 − 0 ⎥
2 2
⎢ Lh Lh ⎥
⎡ ∆H'0 ⎤ ⎢ EIu 2 EIu 2 ⎥ ⎡ ∆u '0 ⎤
⎢ ∆R ' ⎥ ⎢ 0 − 0 ⎥ ⎢ ⎥
′ =⎢
∆Fint 0⎥ ⎢
= L3 L3 ⎥ ⋅ ⎢ ∆v'0 ⎥
⎢∆H'E ⎥ ⎢ 4EI ⎢ ⎥
⎥ ⎢− 2 ⋅ f (u ) ⋅ f (u ) 0 ⎥ ⎢ ∆ u 'E ⎥
4EI
⎢ 0
Lh 2 ⎥ ∆v '
⎣ ∆R 'E ⎦ ⎢ Lh ⎥ ⎣ E⎦
⎢ EIu 2 EIu 2 ⎥
⎢ 0 0 − ⎥
⎣ L3 L3 ⎦
u ⋅ (1 + cos u )2
f (u ) = pour u ∈ ]0, π]
N
u = kL k2 =
EI (1 + cos u )(5u + 3 sin u ) + u 2 sin u

page II.4-6 -- 32
⇒ dans la base (B’) réduite au nœud E :
⎡ 4EI ⎤
⋅ f (u ) 0 ⎥
⎡∆H'E ⎤ ⎢⎢ Lh 2 ⎥ ⎡ E⎤
∆u '

∆Fint =
OE ⎢ ∆R ' ⎥ ⎢
= 2 ⎥ ⋅ ⎢ ∆v' ⎥ = R ' ( D ) OE ⋅ ∆D'
⎣ E⎦ −
EIu ⎣ E⎦
⎢ 0 ⎥
⎣ L3 ⎦
⎡ 4EI ⎤
⎢ 2 ⋅ f (u ) 0 ⎥ ⎡4α ⋅ f (u ) 0 ⎤ ⎡4f (u ) 0 ⎤
R' ( D ) =⎢ ⎥=⎢ 2 2⎥ =α⋅⎢ 2 2⎥
Lh
h u h u ⎥
OE ⎢ EIu 2 ⎥ ⎢ 0 −α⋅ ⎥ ⎢ 0 −
⎢ 0 − ⎥ ⎢⎣ L ⎥⎦
2 ⎢⎣ L2 ⎥⎦
⎣ L3 ⎦

- Sous-structure OE dans la base (B) de la structure étudiée :

⎡ cos ω sin ω ⎤ −1 ⎡cos ω − sin ω⎤


Matrice de passage de (B’) à (B) : P =⎢ ⎥ P =⎢ ⎥
⎣− sin ω cos ω⎦ ⎣ sin ω cos ω ⎦
v E − v0 vE 1 tgω
Avec : tgω = = cos ω = sin ω =
L + u E − u0 L + u E 1 + tg 2ω 1 + tg 2ω

R( D ) ⋅ R'( D )
−1
Matrice de rigidité tangente de OE, en G : = P ⋅ P
OE OE

3.2.2.2 – 2 - Barre AE
y'

A A A

géométrie G x'
x

RE
E' u'E E' H
y E' uE
vE R' H' uE
base (B') v'E base (B) R vE
x E
O
L

géométrie initiale à vide G

On garde le comportement au premier ordre de la barre dans sa base locale propre ; par contre on réalise le
calcul en géométrie déformée ⇒

- Dans la base (B’) : dans cette base locale propre on garde le comportement au premier ordre de la barre.
⎡ 4E1S1 ⎤
0⎥ ⎡∆u 'E ⎤ ⎡β 0⎤ ⎡∆u 'E ⎤ 4E S
∆F'int AE = ⎢ 5L ⋅⎢ ⎥ =⎢ ⎥ ⋅⎢ ⎥ en posant : β= 1 1
⎢ 0
⎣ 0⎥⎦ ⎣ ∆v'E ⎦ ⎣0 0⎦ ⎣ ∆v'E ⎦ 5L

⎡ 4E1S1 ⎤
0⎥ ⎡β 0⎤
R'( D ) = ⎢ 5L =⎢ ⎥
AE ⎢ ⎥ ⎣0 0⎦
⎣ 0 0 ⎦
- Dans la base (B) :
⎡cos γ − sin γ ⎤ −1 ⎡ cos γ sin γ ⎤
Matrice de passage de la base (B’) à la base (B) : P = ⎢ ⎥ P =⎢ ⎥
⎣ sin γ cos γ ⎦ ⎣− sin γ cos γ ⎦
⎛ 3L ⎞ ⎛ 1 ⎞
Avec « γ » considéré en géo déformée ⇒ tgγ = ⎜ − v E ⎟ ⋅ ⎜⎜ ⎟

⎝ 4 ⎠ ⎝ L + uE ⎠
1 tgγ
cos γ = sin γ =
1 + tg 2 γ 1 + tg 2 γ

page II.4-6 -- 33
−1 −1 ⎡β 0⎤ ⎡ ∆u E ⎤ ⎡ ∆u E ⎤
Dans la base (B) : ∆Fint AE = P ⋅ ∆F'int AE = P ⋅⎢ ⎥ ⋅ P ⋅ ⎢ ∆v ⎥ = R AE ⋅ ⎢ ∆v ⎥
⎣ 0 0 ⎦ ⎣ E⎦ ⎣ E⎦
−1 ⎡β 0⎤ α
R( D ) ⋅ R'( D )
−1
= P ⋅ P = P ⋅⎢ ⎥⋅ P β= ⇒
AE AE ⎣ 0⎦
0 4
Matrice de rigidité tangente de AE, en G :
α −1 ⎡1 0⎤ α ⎡ cos 2 γ − sin γ ⋅ cos γ ⎤
R(D ) = ⋅ P ⋅⎢ ⎥ ⋅ P = ⋅⎢ ⎥
AE 4 ⎣0 0 ⎦ 4 ⎢⎣− sin γ ⋅ cos γ sin 2 γ ⎥⎦
∆Fint AE = R ( D ) ⋅ ∆D
AE

α ⎡ cos 2 γ − sin γ ⋅ cos γ ⎤


Matrice de rigidité tangente de AE, en G : R(D ) = ⋅⎢ ⎥
AE 4 ⎢⎣− sin γ ⋅ cos γ sin 2 γ ⎥⎦

3.2.2.2 – 3 - Structure totale

[ ]
Dans la base (B) :
∆Fint = ∆Fint OE + ∆Fint AE = R ( D ) ⋅ ∆D + R AE ⋅ ∆D = R ( D ) + R(D ) ⋅ ∆D = R ( D ) ⋅ ∆D
OE OE AE
Matrice de rigidité tangente de la structure, en G : R(D ) = R(D ) + R(D )
OE AE

3.2.2.3 -- Séquence (3) : calcul d’un état d’équilibre en géo déformée processus itératif

Organigramme :

Données d’entrée : L, h, E, I, E1 , S1 chargement : P


Discrétisation, modélisation :
⎡u ⎤ ⎡H ⎤ ⎡H ⎤ ⎡ 0 ⎤
⇒ inconnues cinématiques D = ⎢ E ⎥ , efforts nodaux : Fint = ⎢ ⎥ = ⎢ E ⎥ Fext = ⎢ ⎥
⎣ vE ⎦ ⎣R ⎦ ⎣R E ⎦ ⎣− P ⎦
Définition du critère de convergence : par exemple norme ( Fext − Fint ) < ε

⎡u ⎤
Calcul de la structure au premier ordre ⇒ géo D = ⎢ E ⎥
⎣vE ⎦
Adresse A
⎡u ⎤
Application de la séquence (1) : en géo D = ⎢ E ⎥ calcul des efforts nodaux internes : Fint = Fint OE + Fint AE
⎣vE ⎦
Test : norme ( Fext − Fint ) < ε oui ⇒ adresse B
Non ⇒ adresse C

Adresse C
⎡u ⎤
Calcul de la matrice de rigidité tangente de la structure dans la géo D = ⎢ E ⎥ : R ( D ) = R ( D ) + R(D )
⎣vE ⎦ OE AE

Calcul de ∆D tel que : ∆Fint = Fext − Fint = R ( D ) ⋅ ∆D


Nouvelle géo D = D + ∆D

Retour à adresse A

Adresse B
Calcul terminé : géo à l’équilibre = géo D
Efforts nodaux internes : Fint OE , Fint AE , Fint = Fint OE + Fint AE

page II.4-6 -- 34
3.2.2.4 -- Application numérique

A
5L/4, E 1 , S 1

3L/4
y
P

h H
O x E
uE
R vE
L, E, I

géométrie initiale à vide G 0

Unités : longueur : m. force : MN (1 MN = 100 tonnes)


L = 50 m h=2m
E = E = E1 = 2 ⋅ 105 MN / m 2 = 2 ⋅ 105 MPA (acier)
π 2 EI
I = 0,1 m 4 charge critique de flambement de la sous-structure OE (voir cours instabilité) : N crit = = 79 MN
L2
4E1S1 α
= = 25 MN / m ( S1 ≈ 78 ⋅ 10 −4 m 2 acier)
EI
α= = 100 MN / m β=
Lh 2 5L 4

⎡ 0 ⎤ ⎡0⎤
Chargement : P = 5 MN Fext = ⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
⎣− P ⎦ ⎣− 5⎦

3.2.2.3 – 1 - Calcul préalable au premier ordre :


⎡u ⎤ P ⎡ 12 ⎤ ⎡ 1 15 ⎤
Déplacements nodaux : ⎢ E ⎥ = − ⋅ ⎢ ⎥ = −⎢ ⎥
⎣ E⎦
v 9α ⎣ ⎦116 ⎣29 45⎦

⎡H ⎤ ⎡ 4P ⎤ ⎡− 20 3⎤

Efforts nodaux : ⎢ ⎥ =⎢ 3 ⎥=⎢ ⎥
⎣ R ⎦ OE ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎣ 0 ⎦

⎡H'⎤ ⎡ 5P ⎤ ⎡25 3⎤
⎢ ⎥ = ⎢ 3 ⎥=⎢ ⎥
⎣ R '⎦ AE ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎣ 0 ⎦
⎡u ⎤ ⎡ 1 15 ⎤
3.2.2.3 – 2 - Itération (1) - phase (1) : efforts nodaux dans la géométrie ⎢ E ⎥ = − ⎢ ⎥
⎣vE ⎦ ⎣29 45⎦
• Sous-structure OE :
v E − v0 vE 1 tgω
tgω = = = −0,0129 ≈ ω cos ω = ≈1 sin ω = ≈ −0,0129
L + uE − u0 L + uE 1 + tg 2ω 1 + tg 2ω
L + uE
Raccourcissement λ de OE : λ=L− ≈ −u E = 1 15 = 0,0666...
cos ω
h 2 u ⎡ u + 3 sin u ⎤ EI ⋅ u 2
λ= u ∈ ]0, π] u = 0,8685 N(λ ) = = 6,0343
2L ⎢⎣ 1 + cos u ⎥⎦ L2
Efforts nodaux dans la base (B) de la géo initiale à vide G 0

page II.4-6 -- 35
⎡H ⎤ −1 ⎡H ' ⎤ ⎡cos ω − sin ω⎤ ⎡− N(λ )⎤ ⎡ 1 0.0129⎤ ⎡− 6,0343⎤ ⎡− 6,0343⎤
Fint OE = ⎢ E ⎥ = P ⋅ ⎢ E⎥ = ⎢ ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥ = ⎢− 0.0129 ⋅ ⎥ = ⎢ 0.0778 ⎥
⎣ E ⎦ OE
R ⎣ E⎦ ⎣
R ' sin ω cos ω ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ 1 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎦ ⎣ ⎦

• Barre AE
On en reste à l’analyse au premier ordre.
⎡H ⎤ ⎡u ⎤ α ⎡ 16 − 12⎤ ⎡u E ⎤ ⎡ 16 − 12⎤ ⎡ 1 15 ⎤
Fint AE = ⎢ E ⎥ = R AE ⋅ ⎢ E ⎥ = ⋅⎢ ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ = −⎢ ⋅ = …..
⎣ R E ⎦ AE ⎣ v E ⎦ 100 ⎣− 12 9 ⎦ ⎣vE ⎦ ⎣− 12 9 ⎥⎦ ⎢⎣29 45⎥⎦

3.2.2.1 – 3 - Structure totale

Fint = Fint OE + Fint AE

A compléter

page II.4-6 -- 36
4 -- EXEMPLE 4 : CALCUL EN GEOMETRIE DEFORMEE – ANALYSE PREALABLE D’UN CABLE TENDU
ENTRE 2 POINTS, SUPPORTANT SON POIDS PROPRE OU UNE CHARGE UNIFORMEMENT REPARTIE
CONSTANTE

Soit un câble tendu entre 2 points fixes O et E , supportant son poids sous tension « p » réparti par unité de longueur
de câble tendu.

TE .sin E
TE

E E
HE
TE .cos E

E E
RE
H

y y

T0.cos 0 O 0 H0 O 0

x x
T0 T0 .sin 0
R0

Le câble étant considéré comme un élément d’une discrétisation, le problème est de déterminer les efforts nodaux
⎡ H0 ⎤
⎢R ⎥
Fint = ⎢ 0 ⎥ , actions des nœuds d’extrémité O et E sur le câble, à l’équilibre.
⎢H E ⎥
⎢ ⎥
⎣R E ⎦
Il s’agit d’une étude au second ordre particulière, les efforts nodaux et les caractéristiques mécaniques du câble
dépendant de la géo déformée du câble à l’équilibre.

Repère de l’étude : Oxy dans le plan vertical du câble, Ox horizontal.


y(x) est l’équation de la fibre moyenne du cable dans le repère Oxy.
« s » est l’abscisse curviligne le long du câble.

Les données d’entrée indépendantes :


Géométrie du câble : L, H
Caractéristiques du câble : section : S,
module de déformation longitudinal : E
longueur à vide : L v
poids au mètre linéaire, à tension nulle : p0

page II.4-6 -- 37
4.1 -- formulation « chainette »

4.1.1 -- intégration

Le câble n’est pas supposé inextensible, par contre on suppose que son poids à l’équilibre est uniformément réparti le
long du câble, de densité linéique constante « p(s) = p » .

in
Ts
+d(
ds in E
Ts T + dT
s
T cos +d(T cos
T cos

T T sin H
x
y
x + dx
s
O
x
x

On écrit l’équilibre statique de la portion de câble située entre les abscisses curvilignes s et s+ds ; on trouve les
résultats de la chainette.

d(T cos α ) = 0 d(T sin α ) = p ⋅ ds ⇒


T cos α = Q = cons tan te la composante de la tension est constante le long du câble
T sin α = p ⋅ (s − s 0 )

⇒ tension du câble à l’abscisse curviligne « s » : T(s ) = Q 2 + p 2 (s − s 0 )2


Q
On pose : a =
p

⇒ équation y = y(x) de la chainette :


dy
= tgα = ⋅ (s − s0 ) =
p (s − s0 ) ⇒
dx Q a

2
d2y 1 ds 1 1 1 1 ⎛ dy ⎞
= ⋅ = ⋅ = ⋅ 1 + tg 2α = ⋅ 1 + ⎜ ⎟ ⇒
dx 2 a dx a cos α a a ⎝ dx ⎠
⎛ x − x0 ⎞ ⎛ x − x0 ⎞
y(x ) = y0 + a ⋅ ch⎜
dy
= sh ⎜ ⎟ ⇒ ⎟
dx ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠
⎛x ⎞
Conditions aux limites : y(0) = 0 ⇒ y0 = −a ⋅ ch⎜ 0 ⎟
⎝ a ⎠
⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
y(L ) = H ⇒ H = a ⋅ ⎢ch⎜ ⎟ − ch⎜ 0 ⎟⎥
⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦
dy ⎛ x − x0 ⎞
⇒ s − s0 = a ⋅ = a ⋅ sh⎜ ⎟
dx ⎝ a ⎠
⎛ x − x0 ⎞
⇒ composante verticale de la tension : T sin α = p ⋅ (s − s 0 ) = Q ⋅ sh⎜ ⎟
⎝ a ⎠
⎛ x − x0 ⎞
⇒ tension : T(x ) = Q 2 + (T sin α )2 = Q ⋅ ch⎜ ⎟
⎝ a ⎠

page II.4-6 -- 38
4.1.2 -- Longueur de la chainette Lc = longueur du câble à l’équilibre
L
L ⎛ x − x0 ⎞
L ⎡ ⎛ x − x 0 ⎞⎤ ⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤

Lc = ds =
0 0 ∫
ch⎜
⎝ a ⎠
⎟ ⋅ dx = ⎢a ⋅ sh⎜
⎣ ⎝ a ⎠⎦ 0
⎟⎥ Lc = a ⋅ ⎢sh ⎜
⎣ ⎝ a ⎠
⎟ + sh ⎜ 0 ⎟⎥
⎝ a ⎠⎦
Conséquence :
le poids total du câble, qui est un invariant, vaut donc : Π = p0 ⋅ L v = p ⋅ Lc (3)

4.1.3 -- allongement du câble ∆L et longueur à vide L v


• Application de la loi de Hooke :
d(∆L ) T(x ) Q (ds )2
d(∆L ) =
Q 1 dx
La loi de Hooke s’écrit : = = ⋅ cos α = ⇒ ⋅
ds E ⋅ S cos α E ⋅ S ds E ⋅ S dx
⎡ 2⎤
Q ⎡ ⎛ dy ⎞ ⎤
2
(ds )2 = (dx )2 ⋅ ⎢1 + ⎛⎜ dy ⎞⎟ ⎥ ⇒ d(∆L ) = ⋅ ⎢1 + ⎜ ⎟ ⎥ ⋅ dx
⎢ ⎝ dx ⎠ ⎥⎦ E ⋅ S ⎢ ⎝ dx ⎠ ⎥
⎣ ⎣ ⎦
2
dy ⎛ x − x0 ⎞ ⎛ dy ⎞ ⎛ x − x0 ⎞
= sh ⎜ ⎟ ⇒ 1 + ⎜ ⎟ = ch 2 ⎜ ⎟
dx ⎝ a ⎠ ⎝ dx ⎠ ⎝ a ⎠
2
1 + ch 2x ⎛ dy ⎞ 1 ⎡ ⎛ x − x 0 ⎞⎤
1 + sh 2 x = ch 2 x = ⇒ 1 + ⎜ ⎟ = ⋅ ⎢1 + ch⎜ 2 ⋅ ⎟⎥
2 ⎝ ⎠
dx 2 ⎣ ⎝ a ⎠⎦
Q ⎡ ⎛ x − x 0 ⎞⎤
d(∆L ) = ⋅ ⎢1 + ch⎜ 2 ⋅ ⎟⎥ ⋅ dx
2ES ⎣ ⎝ a ⎠⎦
L⎡ L
⎛ x − x 0 ⎞⎤ Q ⎡ ⎛ x − x 0 ⎞⎤

Q a
∆L = ⋅ ⎢1 + ch⎜ 2 ⋅ ⎟⎥ ⋅ dx = ⋅ ⎢ x + ⋅ sh ⎜ 2 ⋅ ⎟⎥
2ES 0 ⎣ ⎝ a ⎠⎦ 2ES ⎣ 2 ⎝ a ⎠⎦ 0
a⋅p ⎡ a ⎛ L − x0 ⎞ a ⎛ x ⎞⎤
⇒ ∆L = ⋅ ⎢L + ⋅ sh⎜ 2 ⋅ ⎟ + ⋅ sh⎜ 2 ⋅ 0 ⎟⎥
2ES ⎣ 2 ⎝ a ⎠ 2 ⎝ a ⎠⎦

• Application des résultats précédents, longueur à vide : L v = Lc − ∆L

4.1.4 -- Tensions et efforts nodaux

Avec : Q = a⋅p

• Au point banal du câble :


⎛ x − x0 ⎞ ⎛ x − x0 ⎞
T (x ). cos α = Q T(x )sin α = Q ⋅ sh ⎜ ⎟ T(x ) = Q ⋅ ch⎜ ⎟
⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠
• A l’extrémité O :
⎛x ⎞ ⎛x ⎞
T(0 ) = Q ⋅ ch⎜ 0 ⎟ H 0 = −T (0)cos α 0 = −Q R 0 = −T(0 )sin α 0 = Q ⋅ sh ⎜ 0 ⎟
⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠
• A l’extrémité E :
⎛ L − x0 ⎞ ⎛ L − x0 ⎞
T(L ) = Q ⋅ ch⎜ ⎟ H E = T(L )cos α E = Q R E = T(L )sin α E = Q ⋅ sh ⎜ ⎟
⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠
⎡ −Q ⎤
⎡ H0 ⎤ ⎢ ⎛ x0 ⎞ ⎥
⎢ R ⎥ ⎢ Q ⋅ sh ⎜ ⎟ ⎥
• D’où les efforts nodaux : ⎢ 0⎥ = ⎢ ⎝ a ⎠ ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ Q ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎛ L − x 0 ⎟⎥

⎣ R E ⎦ ⎢Q ⋅ sh ⎜ ⎥
⎣ ⎝ a ⎠⎦

Il s’agit du résultat nécessaire à la séquence (1) de l’étape (2) du calcul itératif présenté au chapitre II.4-4
« extension de la méthode des déplacements au calcul en géo déformé »..

page II.4-6 -- 39
⎛ L 2 − x0 ⎞
• Tension au milieu du câble : T(L 2 ) = Q ⋅ ch⎜ ⎟
⎝ a ⎠
1 L ⎛ x − x0 ⎞
• Tension moyenne : Tm =
L 0 ∫
⋅ T x ⋅ dx avec : T(x ) = Q ⋅ ch⎜
⎝ a ⎠

L
aQ ⎧ ⎛ x − x 0 ⎞⎫ aQ ⎡ ⎛ L − x 0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
Tm = ⋅ ⎨sh ⎜ ⎟⎬ = ⋅ ⎢sh⎜ ⎟ + sh⎜ 0 ⎟⎥
L ⎩ ⎝ a ⎠ ⎭0 L ⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦

Remarque : ou bien, en supposant que T(x) varie suivant une parabole passant par chacun des 3 points :
⎡ 0 ⎤ ⎡ L 2 ⎤ ⎡ L ⎤ L (L 2) ⋅ [T(0) + 4 ⋅ T(L 2) + T(L )]
⎢T(0)⎥ ⎢T(L 2 )⎥ ⎢T(L )⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ 0
T x ⋅ dx =
∫ 3

⋅ [T(0) + 4 ⋅ T (L 2 ) + T (L )]
1
et Tm =
6

4.1.5 -- Processus de résolution

4.1.5.1 -- Données d’entrée indépendantes impératives

Géométrie du câble : L, H
Caractéristiques du câble : section : S,
module de déformation longitudinal : E
poids au mètre linéaire, à tension nulle : p0

4.1.5.2 -- inconnues indépendantes

4 inconnues indépendantes : x 0 y0 a p
A partir de ces 4 valeurs, on sait exprimer tous les paramètres du cable en équilibre.

4.1.5.3 -- Equations de base indépendantes

⎛x ⎞ ⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
3 équations de base indépendantes (encadrées) : y0 = −a ⋅ ch⎜ 0 ⎟ H = a ⋅ ⎢ch⎜ ⎟ − ch⎜ 0 ⎟⎥
⎝ a ⎠ ⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦

⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤ a⋅p ⎡ a ⎛ L − x0 ⎞ a ⎛ x ⎞⎤
Lc = a ⋅ ⎢sh ⎜ ⎟ + sh ⎜ 0 ⎟⎥ ∆L = ⋅ ⎢L + ⋅ sh⎜ 2 ⋅ ⎟ + ⋅ sh⎜ 2 ⋅ 0 ⎟⎥
⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦ 2ES ⎣ 2 ⎝ a ⎠ 2 ⎝ a ⎠⎦

p0 ⋅ (Lc − ∆L ) = p ⋅ Lc

4.1.5.4 -- Résultats exprimés en fonction des inconnues indépendantes

L v = L c − ∆L
⎛x ⎞ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ L 2 − x0 ⎞
Q = a⋅p T(0 ) = Q ⋅ ch⎜ 0 ⎟ T(L ) = Q ⋅ ch⎜ ⎟ T(L 2 ) = Q ⋅ ch⎜ ⎟
⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠
⎡ −Q ⎤
⎡ H0 ⎤ ⎢ ⎛ x0 ⎞ ⎥
⎢ R ⎥ ⎢ Q ⋅ sh ⎜ ⎟ ⎥
⎢ 0⎥ = ⎢ ⎝ a ⎠ ⎥
⎢H E ⎥ ⎢ Q ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎛ L − x 0 ⎞ ⎥
⎣ R E ⎦ ⎢Q ⋅ sh ⎜ ⎟⎥
⎣ ⎝ a ⎠⎦

page II.4-6 -- 40
4.1.5.5 -- Processus de résolution, généralités

On dispose donc de 3 équations de base indépendantes pour 4 inconnues de base.


Il faut donc choisir une donnée d’entrée supplémentaire, L v ou Q.
Q peut être introduit directement ou par l’intermédiaire d’une tension ou de l’une des composantes de tension.
La résolution du système des 4 équations à 4 inconnues ( x 0 , y0 , a, p ) est mené par approximations successives.

4.2 -- Formulation approchée, simplifiée

4.2.1 -- hypothèse simplificatrice : le poids du câble par unité de longueur de sa projection


horizontale est supposé constant
p étant le poids porté par le câble par unité de longueur (p = cste), soit q = q(x) le poids par unité de longueur de
projection horizontale.
q(x ) ⋅ dx = p ⋅ ds = q ⋅ ds ⋅ cos α q(x ) =
p
An point d’abscisse x, on a : α = angle de la tangente au
cos α
dy
câble au point d’abscisse x, avec l’horizontale : tgα =
dx
Le câble est supposé fortement prétendu de façon à se situer prés de sa corde.

L’hypothèse simplificatrice consiste alors, à supposer que q(x) est constant quel que soit x et vaut :
⎛L⎞
q(x ) = cste = q⎜ ⎟ =
p
⎝ ⎠
2 cos β
p
Le poids du câble par unité de longueur de sa projection horizontale est donc supposé constant égal à « ».
cos β
pL
Dans cette hypothèse, le poids total du câble est donc : Π =
cos β

4.2.2 -- Intégration et principaux résultats

in
Ts
+ d(
ds in E
Ts T + dT
s
T cos +d(T cos
T cos

T T sin H
x
y
x + dx
s
O
x
x

• On écrit l’équilibre statique de la portion de câble située entre les abscisses x et x + dx :


d(T cos α ) = 0 d(T sin α ) =
p
⋅ dx ⇒
cos β
T cos α = Q = cons tan te ⇒ la composante horizontale de la tension est constante le long du câble
p
T sin α = ⋅ x + k0
cos β

page II.4-6 -- 41
4.2.2.1 -- Déformée
2
⎛ p ⎞
⇒ tension du câble à l’abscisse « x » : T(x ) = Q 2 + ⎜⎜ x + k 0 ⎟⎟
⎝ cos β ⎠
dy p 1 k p 1 k
⇒ équation y = y(x) du câble : = tgα = ⋅ ⋅x + 0 = ⋅ ⋅ x + k1 k1 = 0
dx cos β Q Q cos β Q Q
p x2
⇒ y= + k1x + k 2
Q cos β 2
Conditions aux limites : x=0 ⇒ y=0 ⇒ k2 = 0
H pL
x=L ⇒ y=H ⇒ k1 = −
L 2Q cos β
x ⋅ (L − x ) H
y(x ) = −
p
⇒ + ⋅x la déformée est une parabole
Q cos β 2 L
dy p 1 p H pL p ⎛ L⎞ H
⇒ = tgα = ⋅ ⋅ x + k1 = ⋅x + − = ⎜x − ⎟ +
dx cos β Q Q cos β L 2Q cos β Q cos β ⎝ 2⎠ L
x ⋅ (L − x )
z(x ) = x ⋅ tgβ − y(x ) = ⋅ x − y(x ) =
H p

L Q cos β 2
E

H
z(x) f
y

O
x
x

L/2 L/2

L
• La déformée est un arc de parabole dont le sommet n’est pas forcément situé entre O et E ( jamais quand le câble
est un hauban de tablier de pont)..
Ramenée à la corde :
- cette parabole à pour équation z(x)
dz L
- le point du câble où la flèche est maximale, z = z max ( = 0 ) est situé à l’abscisse x = et :
dx 2
pL2
z max = f =
8 ⋅ Q cos β

4.2.2.2 -- Longueur du câble L C à l’équilibre

- Elle peut être calculée formellement : rappel, soit la parabole y = k ⋅ x 2

⋅ Argsh(2ka )
1
« s » la longueur de l’arc entre x = 0 et x = a : 2s = a ⋅ 1 + 4k 2 a 2 +
2k
- On en calcule une approximation : la longueur de l’arc de cercle de corde OE, et de rayon, le rayon de
courbure de la parabole de sommet M passant par O et E.Le point M est défini comme suit :

page II.4-6 -- 42
E

Y f.cos = pL2/8Q
H

y M

O
x

L/2 L/2

Parabole : Y=
pL2
⋅ X2 cercle : R =
1
=
(OE )2 ⋅ Q
2(OE )2 ⋅ Q Y" pL2
x3
approximation complémentaire (arc plat) : Arc sin x = x + + ε⋅x4
6
⎡ 1 ⎛ OE ⎞ 2 ⎤ ⎡ 1 8⎛ f ⎞
2 ⎤ ⎡ Π 2 ⋅ cos 2 β ⎤
L C = OE ⋅ ⎢1 + ⎜ ⎟ ⎥ = L⎢ + ⎜ ⎟ cos 3 β⎥ L C = OE ⋅ ⎢1 + ⎥
⎢ 6 ⎝ 2⋅R ⎠ ⎥ ⎢ cos β 3 ⎝ L ⎠ ⎥ ⎢⎣ 24 ⋅ T 2 ⎥

⎣ ⎦ ⎣ ⎦ r
pL Q
avec : Π = = poids total du câble Tr =
cos β cos β

4.2.2.3 -- Allongement ∆L du câble et longueur à vide L v

• Application de la loi de Hooke :


d(∆L ) T(x ) Q (ds )2
d(∆L ) =
Q 1 dx
La loi de Hooke s’écrit : = = ⋅ cos α = ⇒ ⋅
ds E ⋅ S cos α E ⋅ S ds E ⋅ S dx
⎡ 2⎤
Q ⎡ ⎛ dy ⎞ ⎤
2 L ⎡ ⎛ dy ⎞ 2 ⎤
(ds )2 = (dx )2 ⋅ ⎢1 + ⎛⎜ dy ⎞⎟ ⎥ ⇒ d(∆L ) = ⋅ ⎢1 + ⎜ ⎟ ⎥ ⋅ dx ∆L =

Q
⋅ ⎢1 + ⎜ ⎟ ⎥ ⋅ dx
⎢ ⎝ dx ⎠ ⎥ E ⋅ S ⎢ ⎝ dx ⎠ ⎥ E ⋅ S 0 ⎢ ⎝ dx ⎠ ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦
p ⎛ L⎞ H L ⎡ ⎛ dy ⎞ ⎤ 2 ⎡ Π 2 1 ⎤

dy
= ⎜x − ⎟ + ⎢1 + ⎜ ⎟ ⎥ ⋅ dx = OE ⋅ ⎢ cos β + ⎥
dx Q cos β ⎝ 2⎠ L 0 ⎢ ⎝ dx ⎠ ⎥ ⎢ ⋅ 2 cos β ⎥
⎣ ⎦ ⎣ 12 Q ⎦
Q ⋅ OE ⎡ Π 2 1 ⎤ OE ⎡ Π 2 Q ⎤ OE ⎡ Π 2 ⎤
∆L = ⋅⎢ cos β + ⎥= ⋅⎢ cos β + ⎥= ⋅⎢ + Tr ⎥
E ⋅ S ⎢12 ⋅ Q 2 cos β ⎥ E ⋅ S ⎢12 ⋅ Q cos β ⎥ E ⋅ S ⎢12 ⋅ Tr ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣

• Application des résultats précédents, longueur à vide : L v = Lc − ∆L

4.2.2.4 -- Tension et efforts nodaux du câble pesant, prétendu à une tension de composante
horizontale constante égale à Q, dans une géométerie donnée définie par les nœuds O et E

⇒ composante verticale de la tension :


p p p ⎛ L⎞
T sin α = ⋅ x + k0 = ⋅ x + k1 ⋅ Q = ⎜ x − ⎟ + Q ⋅ tgβ
cos β cos β cos β ⎝ 2⎠
2
⎡ p ⎛ L ⎞ H⎤
T(x ) = Q 2 + (T sin α )2 =
Q
⇒ tension : = Q ⋅ 1 + tg 2α = Q ⋅ 1 + ⎢ ⎜x − ⎟ + ⎥
cos α ⎣ Q cos β ⎝ 2⎠ L⎦
⇒ tensions aux extrémités :

page II.4-6 -- 43
2
⎡H p⋅L ⎤
T0 = T(0 ) = Q ⋅ 1 + ⎢ −
H pL
⎥ Inclinaison α 0 : tgα 0 = −
⎣ L 2 ⋅ Q cos β ⎦ L 2Q cos β
2
⎡H p⋅L ⎤
TE = T(L ) = Q ⋅ 1 + ⎢ +
H pL
⎥ Inclinaison α E : tgα E = +
⎣ L 2 ⋅ Q cos β ⎦ L 2Q cos β

TE

TE .sin E

E
TE .cos E =Q

T0.cos 0 =Q O 0

x
T0 T0 .sin 0

Remarque : on vérifie l’équilibre statique du câble suivant les forces verticales :


(T sin α )x = L − (T sin α )x =0 − pL = 0
cos β
⇒ dans la base (B) de déplacements et efforts nodaux :
p/cos

E
cable prétendu tel que la composante horizontale de la tension HE
en tout point vaut Q, soumis au cas de charges p/cos
uE
E
RE vE

H0 O 0

x
u0

v0 R0

efforts nodaux dans la base (B), actions des nœuds sur le câble :

⎡ −Q ⎤ ⎡ −Q ⎤
⎡H0 ⎤ ⎡ −Q ⎤ ⎢ pL ⎥ ⎢ Π ⎥
⎢ R ⎥ ⎢− T sin α ⎥ ⎢− Q ⋅ tgβ + ⎥ ⎢− Q ⋅ tgβ + ⎥
⎢ 0⎥=⎢ 0 0⎥ ⎢ 2 cos β ⎥ 2⎥ pL
= =⎢ Π= = poids du câble.
⎢H E ⎥ ⎢ Q ⎥ ⎢ Q ⎥ ⎢ Q ⎥ cos β
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ pL ⎥ ⎢ Π ⎥
⎣ R E ⎦ ⎣ TE sin α E ⎦ ⎢ Q ⋅ tgβ + Q ⋅ tgβ +
⎣ 2 cos β ⎥⎦ ⎢⎣ 2 ⎥⎦

Il s’agit du résultat nécessaire à la séquence (1) de l’étape (2) du calcul itératif présenté au chapitre II.4-4 :
« extension de la méthode des déplacements au calcul en géo déformée ».

page II.4-6 -- 44
4.2.3 -- Module de rigidité apparent, tangent

• On a vu au paragraphe 4-2-2 précédent :


⎡ Π 2 ⋅ cos 2 β ⎤
Longueur du câble à l’équilibre : L C = OE ⋅ ⎢1 + ⎥
⎢⎣ 24 ⋅ Tr2 ⎥⎦
pL Q
avec : Π= = poids total du câble Tr =
cos β cos β

⋅ [T(0) + 4 ⋅ T (L 2 ) + T (L )] = la tension moyenne du câble


1
Tm =
6

Dans la suite on suppose Tr ≈ Tm = T = ⋅ [T(0 ) + 4 ⋅ T(L 2 ) + T(L )]


1
6
Π 2 ⋅ cos 2 β ⎡ k ⎤
D’où : en posant k = LC = OE ⋅ ⎢1 + ⎥
24 ⎣ T2 ⎦

• à partir de l’état d’équilibre considéré, on impose au noeud E un petit déplacement dans la direction OE, δ(OE ) .
Dans le nouvel état d’équilibre :
⎡ Π 2 ⋅ cos 2 β ⎤ ⎡ k ⎤
Longueur du câble : L'C = (OE + δ(OE )) ⋅ ⎢1 + ⎥ = (OE + δ(OE )) ⋅ ⎢1 + ⎥
⎢⎣ 24 ⋅ T'r ⎥⎦
2
⎣ T '2 ⎦
L'C − LC T'm −Tm T '−T δT
La loi de Hooke s’écrit : = = =
LC ES ES ES

[OE + δ(OE )]⋅ ⎡⎢1 + k ⎤



L'C −LC
= ⎣ T '2 ⎦ − 1 ≈ ⎡1 + δ(OE ) ⎤ ⋅ ⎡1 + k ⎤ ⋅ ⎡1 − k ⎤ − 1 ≈ ⎡1 + δ(OE ) ⎤ ⋅ ⎡1 + k − k ⎤ − 1
⎢ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
LC ⎡ k ⎤ ⎣ OE ⎥⎦ ⎣ T'2 ⎦ ⎣ T 2 ⎦ ⎢
⎣ OE ⎥⎦ ⎣ T '2 T 2 ⎦
OE ⋅ ⎢1 + ⎥
⎣ T2 ⎦
L'C −LC ⎡ δ(OE ) k k ⎤ δ(OE ) k k
≈ ⎢1 + + − ⎥ −1 = + −
2 2 2 T2
LC ⎣ OE T' T ⎦ OE T'

1 ⎛⎜ T 2 ⎞⎟ 1 ⎛ T⎞ ⎛ T⎞ 2 ⎛ T ⎞ 2 ⎛ ⎞
⋅ [1 − (1 − δT T )]
1 1 1 2
− = ⋅ 1− = ⋅ ⎜1 − ⎟ ⋅ ⎜1 + ⎟ ≈ ⋅ ⎜1 − ⎟= ⋅ ⎜⎜1 − ⎟⎟ ≈
T2 T '2 2 ⎜ 2 ⎟
T ⎝ T' ⎠ T ⎝ T' ⎠ ⎝ T' ⎠ T ⎝ T + δT ⎠ T ⎝ 1 + δT T ⎠ T 2
2 2 2

1 1 2 ⋅ δT L'C −LC δT δ(OE ) 2k ⋅ δT δ(OE ) ⎡ 1 2k ⎤ δT


− ≈ ⇒ = ≈ − ⇒ = δT ⋅ ⎢ + ⎥=
T2 T '2 T3 LC E ⋅S OE T3 OE ⎣ E ⋅ S T3 ⎦ E'⋅S

Avec E’ = module apparent de la barre droite OE équivalente.


1 1 2k ⋅ S E Π 2 ⋅ cos 2 β
= + Soit : E' = k=
E '⋅ E ⋅ T3 2k ⋅ E ⋅ S 24
1+
T3

E
⇒ E' =
Π 2 ⋅ E ⋅ S ⋅ cos 2 β
1+
12 ⋅ T3

page II.4-6 -- 45
4.3 -- Matrice de rigidité tangente du câble dans une configuration donnée (séquence
(2) de l’étape 2)

La configuration considérée correspond à un état d’équilibre donné défini par :


- la géo du câble : position des nœuds O et E de coordonnées dans le repère global Oxy (structure à plan
⎡X ⎤ ⎡X ⎤
moyen) ⎢ 0 ⎥ et ⎢ E ⎥
⎣ Y0 ⎦ ⎣ YE ⎦
- les caractéristiques mécaniques du câble : section S, module de déformation E, poids linéique « p0 » à
contraintes nulles
- un paramètre complémentaire : longueur à vide L v ou Q ( ou équivalenrt à Q - voir ci-dessus)

Cette matrice de rigidité tangente à une configuration donnée est le résultat nécessaire à la séquence (2) de l’étape (2)
du calcul itératif présenté au chapitre II.4-4.

On considère que cette matrice de rigidité tangente est la matrice de rigidité au premier ordre de la barre rectiligne
rigide OE de section droite S et de module de déformation :
E
E' =
Π ⋅ E ⋅ S ⋅ cos 2 β
2
1+
12 ⋅ T3
état d'équilibre du câble dans une configuration donnée

base (B) des déplacements et efforts nodaux du câble base (B') locale propre des déplacements et efforts nodaux
de la barre rigide OE équivalente H'
E

E E u'E
HE

uE v'E
Y Y R' E
RE vE
X H X

y y

H0 O O
x H'0 x
u0
u'0 R'0
v0 R0 v'0

⎡ u0 ⎤ ⎡ H0 ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥
Base (B) des déplacements et efforts nodaux du câble : D = ⎢ 0⎥
Fint = ⎢ 0 ⎥
⎢u E ⎥ ⎢H E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣vE ⎦ ⎣R E ⎦
⎡ u ′0 ⎤ ⎡ H′0 ⎤
⎢ v′ ⎥ ⎢ R′ ⎥
Base locale propre (B’) de la barre rectiligne rigide équivalente : D ′ = ⎢ 0 ⎥ ′ = ⎢ 0⎥
Fint
⎢u ′E ⎥ ⎢H′E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v ′E ⎦ ⎣R ′E ⎦

Dans la base (B’) : matrice de rigidité de la barre rigide OE


⎡ H′0 ⎤ ⎡ E ' S OE 0 − E ' S OE 0⎤ ⎡ u '0 ⎤
⎢ R′ ⎥ ⎢ ⎢ ⎥
⎢ 0⎥ ⎢ 0 0 0 0⎥⎥ ⎢ v'0 ⎥
équivalente : = ⋅
⎢H′E ⎥ ⎢− E' S OE 0 E ' S OE 0⎥ ⎢u 'E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ R ′E ⎦ ⎣ 0 0 0 0 ⎦ ⎣ v 'E ⎦

page II.4-6 -- 46
⎡ E ' S OE 0 − E' S OE0⎤
⎢ 0⎥⎥
R ′( D ) = ⎢
0 0 0 E
avec : E ' =
⎢− E' S OE 0 E ' S OE 0⎥ Π ⋅ E ⋅ S ⋅ cos 2 β
2
⎢ ⎥ 1+
⎣ 0 0 0 0⎦ 12 ⋅ T3
Soit P la matrice de passage de la base locale propre (B’) de la barre rigide OE à la base globale (B) :

⎡ cos β sin β 0 0 ⎤ ⎡cos β − sin β 0 0 ⎤


⎢− sin β cos β 0 ⎥⎥ ⎢ sin β cos β 0 ⎥⎥
⎢ 0 −1 ⎢ 0
P = P =
⎢ 0 0 cos β sin β ⎥ ⎢ 0 0 cos β − sin β⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − sin β cos β⎦ ⎣ 0 0 sin β cos β ⎦

Dans la base (B) : matrice de rigidité de la barre rigide OE équivalente :

R(D ) = P ⋅ R ′( D ) ⋅ P
−1
= matrice de rigidité tangente du câble dans la configuration considérée.

Quand le câble passe de la géométrie considéré G à une géométrie voisine G ∆ définie par les accroissements de
⎡ ∆u 0 ⎤
⎢ ∆v ⎥
déplacements nodaux ∆D = ⎢ 0 ⎥ , les accroissements d’efforts nodaux valent :
⎢∆u E ⎥
⎢ ⎥
⎣ ∆v E ⎦

⎡ ∆H 0 ⎤ ⎡ ∆u 0 ⎤ ⎡ ∆u 0 ⎤
⎢ ∆R ⎥ ⎢ ∆v ⎥ ⎢ ∆v ⎥
∆ Fint = ⎢ 0⎥
⎢ ∆H E ⎥
−1
′( )
= P ⋅ R D ⋅ P ⋅ ⎢ 0⎥
⎢ ∆u E ⎥
( )
= R D ⋅⎢ 0⎥
⎢∆u E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ ∆R E ⎦ ⎣ ∆v E ⎦ ⎣ ∆v E ⎦
Il s’agit du résultat nécessaire à la séquence (2) de l’étape (2) du calcul itératif présenté au chapitre II.4-4 :
« extension de la méthode des déplacements au calcul en géo déformée ».

page II.4-6 -- 47
5 -- EXEMPLE 5 : STRUCTURE HAUBANEE EN GEOMETRIE DEFORMEE : POUTRE AU SECOND ORDRE,
HAUBANEE
On considère la structure de l’exemple précédent en remplaçant la barre bi-articulée par un hauban.

A
5L/4, E 1 , S 1

3L/4
y
P

h H
O x E
uE
R vE
L, E, I

géométrie initiale à vide G 0

Le problème est de déterminer la longueur à vide du hauban pour que les points O et E soient sur la même horizontale.
Quel est alors le déplacement horizontal du point E.

6 -- EXEMPLE 6 : STRUCTURE HAUBANEE EN GEOMETRIE DEFORMEE : TABLIER DE PONT , SOUPLE,


HAUBANE

6.1 -- Résolution préliminaire d’une barre biarticulée rigide considérée au premier


ordre, haubanée

géométrie initiale à vide G 0


A
5L/4, E 1 , S 1

3L/4
y
P

H
O x E
uE
R vE
L, E, I

6.2 -- Tablier souple haubanée sur pylone rigide : « chaine » de barres biarticulées
rigides haubanées
A

P1

P2
y P3

O x
E1 H1 E2 H2 E3 H3

u1 u2 u3
géométrie initiale à vide G 0 R1 v1 R2 v2 R3 v3

page II.4-6 -- 48
7 -- EXEMPLE 7 : STRUCTURE HAUBANEE EN GEOMETRIE DEFORMEE, TABLIER HAUBANE
ENTIEREMENT SUSPENDU, SUR PYLONES RIGIDES, EXEMPLE DU PONT DE RION-ANTIRION

7.1 -- Pont de RION – ANTIRION, présentation succincte de l’ouvrage, tablier,


haubans pylônes et culées en phase définitive

travées : 286 m - 560 m – 560 m – 560 m – 286 m

286 m 560 m 560 m 560 m 286 m

23 paires de haubans : entre axe des ancrages de haubans sur le tablier (ramenés
en surface de membrure supérieure des poutres métal longitudinales) = 12 m

23 paires de haubans : 23 paires de haubans :


entre-axe des ancrages de haubans entre-axe des ancrages de haubans
sur le tablier (ramenés en surface de sur le tablier (ramenés en surface de
membrure supérieure des poutres membrure supérieure des poutres
métal longitudinales) = 12 m métal longitudinales) = 12 m

L’ouvrage est droit : le tablier, les pylônes et la suspension présentent un plan de symétrie vertical commun, qui
contient la fibre moyenne du tablier et qui en est un plan d’inertie principal,

page II.4-6 -- 49
7.1.1 -- Le tablier

La partie résistante du tablier comporte :


- une partie métallique constituée de :
. 2 poutres métalliques longitudinales en « I » de hauteur constante 2,20 m
. de pièces de pont métalliques transversales en « I » entre poutres longitudinales prolongées au dela
par des consoles métalliques ; ces pièces tranversales sont réparties régulièrement longitudinalement
tous les 4 m.
. de plats métalliques soudés sur les âmes des poutres longitudinales constituant les ancrages des
haubans
. de raidisseurs métal locaux
- une dalle béton armé connectée (connecteurs soudés) à l’ensemble des poutres métal précédemment décrites

page II.4-6 -- 50
7.1.2 -- Les haubans

Câbles à torons parallèles sous gaine PEHD injectée.

L’ouvrage est droit : le tablier et la suspension présentent un plan de symétrie vertical commun, qui contient la fibre
moyenne du tablier et qui en est un plan d’inertie principal,

Les haubans sont regroupés par paires : une paire étant constituée de 2 haubans ancrés sur le tablier dans la même
section droite, de part et d’autre du plan moyen, sur les âmes des poutres métal longitudinales.
La suspension comporte 2 x 23 paires de haubans pour chacun des 4 fléaux.

Les ancrages des haubans sont considérés en surface des membrures supérieures des poutres métal longitudinales, à la
verticale de l’axe d’une des entretoises transversales situées tous les 4 mètres dans le sens longitudinal ,

Les paires de haubans sont ancrées sur le tablier dans des sections droites équidistantes (horizontalement) (d = 12m)
appelées sections de haubanage.

7.1.3 -- Les pylônes

Chacun des 4 pylônes est constitué en partant du haut :

- d’une tête de pylône, structure mixte caisson métallique métal connecté à une structure béton, sur laquelle
sont ancrés les haubans
- de 4 jambes de pylône, caissons béton armé 4m.x 4m portant la tête de pylône jusqu’en sous face du tablier,
réparties sur les arêtes d’une pyramide
- ces 4 jambes reposent, sous le tablier, sur la tête de pile (cadre carré en béton précontraint horizontalement)
qui supporte également les appuis transversaux du tablier, fusible rigide et amortisseurs (voir ci-dessous),
- cette tête de pile repose enfin sur une pile rigide béton armé de révolution elle-même appuyée sur le fond de
la mer renforcé par inclusions rigides, par l’intermédiaire d’une semelle, caisson circulaire béton armé, de
90m de diamêtre.

page II.4-6 -- 51
page II.4-6 -- 52
Compte tenu de cette conception, les pylônes peuvent être considérés en première approximation comme infiniment
rigides.

7.1.4 -- Les culées

Ou piles de transition
Chacune d’elles est une palée métallique transversale légère, rigide dans son plan, biarticulée sur chacun de ses 2 cotés
horizontaux.
Cette palée pivotante sur ces 2 axes horizontaux bloque donc le déplacement vertical du tablier en laissant libre son
déplacement horizontal longitudinal.

page II.4-6 -- 53
7.1.5 -- Les appuis du tablier, synthèse

Entre les 2 culées qui sont des appuis simples glissants longitudinalement, le tablier est entièrement suspendu aux 4
pylônes.
Il est bloqué transversalement sur culées et sur pylônes par des bielles horizontales fusibles qui autorisent les
mouvements horizontaux longitudinaux qui cassent sous séisme majeur et sont relayées par des amortisseurs
horizontaux transversaux

7.1.6 -- Elévation de principe, et représentation simplifiée

286 m 560 m 560 m 560 m 286 m


16 + 22,5 x 12 2 x (22,5 x 12) + 20
23 paires de haubans : entre axe des 2 x 23 paires de haubans : entre axe des
ancrages de haubans sur le tablier ancrages de haubans sur le tablier
(ramenés en surface de membrure (ramenés en surface de membrure
supérieure des poutres métal supérieure des poutres métal
longitudinales) = 12 m longitudinales) = 12 m

Représentation simplifiée

page II.4-6 -- 54
7.2 -- Pont de RION-ANTIRION, présentation succincte de la construction du tablier
et de la mise en oeuvre des haubans

7.2.1 -- Les fléaux et les voussoirs préfabriqués

Le tablier est préfabriqué par tronçons (voussoirs) de longueur d = 12m (charpente métal + dalle béton) ; chaque
voussoir est centré sur les ancrages d’une paire de haubans, donc sur une section de haubanage,
Les voussoirs et les paires de haubans correspondants sont mis en place en encorbellement autour de chaque pylône.
On appelle « fléau » la partie de tablier portée par les haubans d’un même pylône.

Voussoir préfabriqué, sans la dalle béton :

page II.4-6 -- 55
Distance entre ancrages
de haubans :
12 m
Épaisseur dalle béton :
40 cm - 25cm

Hauteur de poutre :
2,2 m

Pièces de pont
Largeur du tablier : distantes de 4 m
27 m

page II.4-6 -- 56
7.2.2 -- Mise en place d’un voussoir et réglage de la courbure (cassure angulaire)

LITAC Poids :
CODEVI Voussoir
LITAC
340 tonnes
2x15 tonnes
CODEVI 2x25 tonnes
Marsupiale 1x100 tonnes

Voussoir N+1
Voussoir N

« Marsupiale »

page II.4-6 -- 57
page II.4-6 -- 58
7.2.3 -- Stabilisation sur pylône, du fléau en cours de construction

page II.4-6 -- 59
7.3 -- Quelques points remarquables des études « statiques »

7.3.1 -- Le réglage du tablier et des haubans, géométrie à vide de la structure ; première


approximation

7.3.1.1 -- objectif

Contractuellement, en phase définitive, la structure (tablier, pylônes et en conséquence les ancrages de haubans), sous
charges permanentes « CP » (charges verticales de poids propre + superstructures) doivent présenter une géométrie
imposée donnée G CP .
On a vu que l’ouvrage est droit : le tablier, les pylônes et la suspension présentent un plan de symétrie vertical commun,
qui contient la fibre moyenne du tablier et qui en est un plan d’inertie principal,
Dans ces conditions, sous charges verticales centrées CP (poids propre et superstructures), le tablier est une structure à
plan moyen chargée dans son plan et sa géométrie sous charges permanentes (verticales) est définie par sa fibre
moyenne dans son plan moyen.

Le problème de la construction et du réglage de la structure est donc de déterminer les géométries à vide (à contraintes
nulles) :
- longueurs à vide des haubans,
- géométrie de construction des pylônes,
- géométrie de fabrication de la charpente métallique et des clavages acier/béton des voussoirs préfabriqués
du tablier,
pour que la structure, sous charges permanentes CP ait la géométrie imposée donnée G CP en particulier pour que le
tablier ait sa fibre moyenne sur une courbe donnée G T
CP dans son plan vertical moyen et pour que chaque pylône et sa
tête aient un axe vertical.

7.3.1.2 -- Hypothèses simplificatrices de l’approximation

• On suppose les pylônes infiniment rigides en flexion d’ensemble.

• On suppose que les haubans sont ancrés au nivean du centre de gravité des sections de haubanage (plus
précisément, la tangente à l’ancrage au câble coupe la section de haubanage au niveau du centre de gravité).

• On suppose que chacun des 2 haubans d’une même paire de haubans est situé dans 1 plan vertical parallèle au plan
moyen du tablier.

• On ramène la fibre moyenne imposée du tablier sous charges permanentes CP à la ligne brisée qui joint les centres
T = G G G G ....G ...
de gravité des sections de haubanage successives : G ′CP 0 1 2 3 i

• En ce qui concerne le tablier, les charges permanentes envisagées CP, essentiellement réparties sont assimilées à
des forces verticales concentrées appliquées au centre de gravité des sections de haubanage, calculées en
supposant que sous le cas de charges CP, les sections droites des sections de haubanage ne tournent pas, c'est-à-
dire que le tablier est totalement encastré dans chaque section de haubanage.
On appelle CP’ ce cas de charges équivalent à CP.
Remarque : ce sont les forces nodales FD de l’équation Fext − FD − R ⋅ D = 0 calculées pour chacun des
éléments G i G i +1

page II.4-6 -- 60
p p

fléau (1) fléau (2) fléau (3) fléau (4)

sections de haubanage

charges permanentes CP charges permanentes CP équivalentes


en partie courante de fléau

) ha p ha
de ) de + 1 u b p ai
e ) ir e s ( i a i r e n s ( i ub aire a n re
r e d (i -1 p a u b a n p uba an d s ( de
pai bans s( e i+

ha
h a h a i) 1)

ub
hau

pa s (i-
an
i re 1 )
de
G i+1
Gi
G i+1
G i-1 Gi
P i+1
G i-1 Pi
P i-1

demi fléau sur culée


de ) haubans (2) haubans (3)
re s (1 clavage entre fléaux 1)
pai uba n d e (2 n
+
ha i re s
p a u ba n
ha
paire
haub de
G3 ans G 2n+1
(2n)
G2 P3 P 2n+1
P2 G 2n
G1
Po G 2n-1 P 2n
P1
P 2n-1

• On va déterminer la géométrie à vide du tablier pour que sous cas de charges CP’, il soit dans la géométrie
T = G G G G ....G ... soumis aux seules sollicitations d’effort normal dans chacune des membrures
G ′CP 0 1 2 3 i
G i G i +1 .

Li

paire de haubans (i)


Hi
haubans (i+1)

haubans (i-1)
G i+1
Ti Gi ti
Pi
t i-1
G i-1 d i

T
G CP


On appelle : t i le vecteur unitaire de G i G i +1
N i la sollicitation effort normal constant de G i G i +1 compté positif en compression
T
d i la distance horizontale G i G i +1 de la géométrie G ′CP

page II.4-6 -- 61
7.3.1.3 -- Principe de la méthode approchée de réglage du tablier et des haubans

On ajuste les sections et les longueurs à vide des haubans pour que sous charges permanentes CP’, la fibre moyenne du
T = G G G G ....G ... , on ait :
tablier étant la ligne brisée G ′CP 0 1 2 3 i
→ → →
Ajustement des haubans (1) et équilibre du nœud G1 : T1 + P1 − N1 ⋅ t1 = 0
→ → → →
Ajustement des haubans (2) et équilibre du nœud G 2 : T2 + P2 + N1 ⋅ t1 − N 2 ⋅ t 2 = 0
…..
→ → → →
Ajustement des haubans (i) et équilibre du nœud G i : Ti + Pi + N i −1 ⋅ t i −1 − N i ⋅ t i = 0
…..
Ainsi, sous charges permanentes CP, les sollicitations dans la membrure banale G i G i +1 du tablier se réduisent au seul
effort normal constant N i compté positif en compression.

Avec les hypothèses simplificatrices retenues et en ajustant les haubans comme décrit ci-dessus, le tablier n’est suomis
qu’à une seule sollicitation d’effort normal, constant entre ancrages successifs.
Il ne subit donc que des déformations d’effort normal sans aucun autre type de déformation (effort tranchant, flexion,
torsion).

Remarque récapitulative :

(1) - la fibre moyenne imposée du tablier sous charges permanentes CP est ramenée à la ligne brisée qui joint les
T = G G G G ....G ...
centres de gravité des sections de haubanage successives : G ′CP 0 1 2 3 i
(2) - les charges permanentes CP sont assimilées à des forces verticales concentrées aux C de G des sections de
→ →
haubanage Pi en G i ; les Pi sont calculées en supposant les travées successives G i G i +1 parfaitement encastrées sur
appuis (rotations nulles).

(3) – les haubans sont ajustés dans l’hypothèse où le tablier supposé articulé dans les sections de haubanage G i , est

soumis aux forces Pi en G i

7.3.1.4 -- Données d’entrée du calcul

Li

paire de haubans (i)


Hi
haubans (i+1)

haubans (i-1) i G i+1

Gi N i = effort normal
positif en compression

G i-1 di

T
G CP

page II.4-6 -- 62
• Haubans : données d’entrée, paramêtres de calcul, résultats attendus

Les haubans sont pris en compte sous l’approche « chainette ».

Dans l’écriture de l’équilibre statique du nœud G i , seule intervient la paire de haubans (i) ; en conséquence, les
paramètres relatifs à la paire de haubans (i) ne comporteront pas l’indice « i » pour ne pas surcharger l’écriture.

Avec les notations du paragraphe 4 ci-dessus « analyse préalable d’un câble tendu entre 2 points » paragraphe 4.1
« formulation chainette » ?
Pour chacune des paires de haubans :
- Données d’entrée :
Implantation des ancrages : H, L,
Caractéristiques mécaniques de la paire de haubans :
E = module de déformation longitudinale
S = section droite d’un hauban
p 0 = poids porté par chacun des 2 haubans, par unité de longueur de sa longueur à vide
- Paramêtres du calcul, inconnues à déterminer : x 0 , a, Q
- Résultats attendus du calcul :
L v = longueur à vide de chacun des 2 haubans,
Tm = tension moyenne de chacun des 2 haubans

• Tablier :

- données d’entrée :

géométrie de la fibre moyenne imposée sous le cas de charges permanentes, ramenée à la ligne brisée :
T = G G G G ....G ...
G ′CP 0 1 2 3 i
d i = distance horizontale entre les centres de gravité G i et G i +1 des 2 sections de haubanage sucessives
⎛ − − −−→ ⎞
α i = angle ⎜ Ox , G i G i +1 ⎟
⎜ ⎟
⎝ ⎠
- résultats attendus :
N i = effort normal dans chaque membrure G i G i +1 , compté positif en compression

7.3.1.5 -- Calcul de la longueur à vide L v et de la tension moyenne Tm de chacune des paires de


haubans et des efforts normaux N i dans le tablier entre sections de haubanage

• Séquence (1) : haubans (1), équilibre du nœud G1 :

L L

appui sur culée glissant horizontal appui sur culée glissant tangent à la fibre moyenne
1)

1)
s(

s(
an

an
ub

ub
ha

ha

H H
de

de
ir e

ir e
pa

pa

2.Q.sh(x 0 /a) 2.Q.sh(x 0 /a)


1 1
G2 G2
2.Q G1 N1 2.Q G1 N1
P1 P1
0 équilibre du noeud G 1 0 équilibre du noeud G 1
P0 N0 = 0 P0 N 0 = -P 0 sin 0

page II.4-6 -- 63
Equilibre du nœud G1 ⇒ N 0 ⋅ cos α 0 − N1 ⋅ cos α1 − 2 ⋅ Q = 0 (1)
⎛x ⎞
2 ⋅ Q ⋅ sh ⎜ 0 ⎟ − P1 − N1 ⋅ sin α1 + N 0 ⋅ sin α 0 = 0 (2)
⎝ a ⎠
⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
Equations de base des haubans (1) : H = a ⋅ ⎢ch⎜ ⎟ − ch⎜ 0 ⎟⎥ (3)
⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦
(L − ∆L )
Q = a ⋅ p0 ⋅ c (4)
Lc
⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
Avec : Lc = a ⋅ ⎢sh ⎜ ⎟ + sh ⎜ 0 ⎟⎥
⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦
Q ⎡ a ⎛ L − x0 ⎞ a ⎛ x ⎞⎤
∆L = ⋅ ⎢L + ⋅ sh ⎜ 2 ⋅ ⎟ + ⋅ sh ⎜ 2 ⋅ 0 ⎟⎥
2ES ⎣ 2 ⎝ a ⎠ 2 ⎝ a ⎠⎦
On a 4 équations (1,2,3,4) pour 4 inconnues : N1 , Q, a, x 0 ⇒ N1 , Q, a, x 0

D’où on tire : longueur à vide des haubans (1) : L v = L c − ∆L


aQ ⎡ ⎛ L − x 0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
Tension moyenne des haubans (1) : Tm = ⋅ ⎢sh ⎜ ⎟ + sh⎜ 0 ⎟⎥
L ⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦
Sollicitations dans la membrure G1G 2 : effort normal N1

• Séquence (i) : haubans (i), équilibre du nœud G i :


L

paire de haubans (i)


H

2.Q.sh(x 0 /a) G i+1

i+1
2.Q Gi N i+1
i-1 Pi
N i-1
G i-1
équilibre du noeud G i

Equilibre du nœud G i ⇒ N i −1 ⋅ cos α i −1 − N i +1 ⋅ cos α i +1 − 2 ⋅ Q = 0 (1)


⎛x ⎞
2 ⋅ Q ⋅ sh ⎜⎜ 0 ⎟⎟ − Pi + N i −1 ⋅ sin α i −1 − N i +1 ⋅ sin α i +1 = 0 (2)
⎝ a ⎠
⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
Equations de base des haubans (i) : H = a ⋅ ⎢ch⎜ ⎟ − ch⎜ 0 ⎟⎥ (3)
⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦

Q = a ⋅ p0 ⋅
(Lc − ∆L ) (4)
Lc
⎡ ⎛ L − x0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
Avec : Lc = a ⋅ ⎢sh ⎜ ⎟ + sh ⎜ 0 ⎟⎥
⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦
Q ⎡ a ⎛ L − x0 ⎞ a ⎛ x ⎞⎤
∆L = ⋅ ⎢L + ⋅ sh ⎜ 2 ⋅ ⎟ + ⋅ sh ⎜ 2 ⋅ 0 ⎟⎥
2ES ⎣ 2 ⎝ a ⎠ 2 ⎝ a ⎠⎦
On a 4 équations (1,2,3,4) pour 4 inconnues : N i , Q, a, x 0 ⇒ N i , Q, a, x 0

page II.4-6 -- 64
D’où on tire : longueur à vide des haubans (i) : L v = L c − ∆L
aQ ⎡ ⎛ L − x 0 ⎞ ⎛ x ⎞⎤
Tension moyenne des haubans (i) : Tm = ⋅ ⎢sh ⎜ ⎟ + sh ⎜ 0 ⎟⎥
L ⎣ ⎝ a ⎠ ⎝ a ⎠⎦
Sollicitations dans la membrure G i G i +1 : effort normal N i

7.3.1.6 -- Géométrie à vide des haubans


On obtient ainsi la longueur à vide L v de chaque hauban.

7.3.1.7 -- Géométrie à vide de fabrication du tablier


′T corrigée pour chaque membrure rectiligne G i G i +1 du raccourcissement dû à
Sa fibre moyenne est la ligne brisée G ′CP
l’effort normal N i .
Plus précisément :
Soit ST la section droite du tablier, de la membrure G i G i +1 « homogénéisée » sur le béton :
E acier
ST = Sbéton + Sacier ⋅
E béton
E béton = module de déformation longitudinal du béton à long terme.

′T = G ′0′ G1′′G ′2′ G ′3′ ....G ′i′... obtenue à partie de la géo donnée, la
La géo de fabrication du tablier est la ligne brisée G ′CP
T = G G G G ....G ... :
ligne brisée G ′CP 0 1 2 3 i
⎛ − − −−→ ⎞
- en maintenant les cassures angulaires donc les angles α i = angle ⎜ Ox , G i G i +1 ⎟
⎜ ⎟
⎝ ⎠
- en corrigeant la longuer de chaque membrure rectiligne G i G i +1 du raccourcissement dû à l’effort normal
⎛ Ni ⎞
N i , c'est-à-dire en remplaçant G i G i +1 par G ′i′G ′i′+1 = G i G i +1 ⋅ ⎜⎜1 + ⎟⎟
⎝ E béton ⋅ ST ⎠

7.3.1.8 -- Remarque (1) : ajustement des sections des haubans

• En général les règlements imposent une contrainte de traction maximale σ max de traction des haubans sous ce cas
de charges permanentes, calculée à partir de la tension moyenne Tm .
En conséqnence, à chaque séquence du calcul précédent on peut minimiser la section S des haubans :
T
Smin = m avec la condition que la section en question est composée d’un nombre entier de torons
σ max
élémentaires.

7.3.1.9 -- Remarque (2) : stabilité horizontale d’un fléau fini

Quand les charges verticales du cas de charges CP d’un fléau ont une résultante qui n’est pas centrée sur le fléau, un
effet balançoire génère deux efforts horizontaux égaux et opposés, l’un en tête de pylône, l’autre comme effort normal
dans le tablier.
L’ajustement des sections de haubans peut participer par leur poids et par les composantes horizontales Qi au
recentrage de cette résultante.

7.3.1.10 -- Géométrie de construction (« à vide ») des pylônes

Soit « δ » le déplacement vertical de la tête de pylône sous un force verticale unité.


Si R est la valeur de la résultante verticale des efforts en tête de pylône :
du cas de charge CP du tablier du fléau correspondant + le poids des haubans associés
la tête de pylône sera « fabriquée » à un altitude « δ .R » au dessus de sa position dans la géométrie G CP donnée,
requise sous charges permanentes.

page II.4-6 -- 65
8 -- ANNEXES

8.1 -- Annexe 1 : analyse d’une géométrie – méthode générale (voir cours)


_
géométrie de référence à vide voisine G

_
géométrie à l'équilibre G _ E
O = O'
HE L
E'
H0 O' uE
base (B) vE RE _
u0 géo G dans la base (B') de la géo de référence à vide voisine G
v0 R0

y H'E
géométrie initiale à vide G 0
E'
H'0 O' u'E
z O E
x v'E = 0 R'E = 0
u'0 = 0 base (B')
L R'0 = 0
v'0 = 0

⎡ u0 ⎤ ⎡ H0 ⎤ ⎡ u ′0 ⎤ ⎡ H′0 ⎤
⎢v ⎥ ⎢R ⎥ ⎢ v′ ⎥ ⎢ R′ ⎥
Base (B) : D = ⎢ 0⎥ Fint = ⎢ 0 ⎥
Base (B’) : D ′ = ⎢ 0 ⎥ ′ = ⎢ 0⎥
Fint
⎢u E ⎥ ⎢H E ⎥ ⎢u ′E ⎥ ⎢H′E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣vE ⎦ ⎣R E ⎦ ⎣ v ′E ⎦ ⎣R ′E ⎦
⎡ u ′0 = 0 ⎤ ⎡ H′0 ⎤
⎢ v′ = 0 ⎥ ⎢ R′ = 0 ⎥
Compte tenu du choix de la géométrie de référence à vide G : D ′ = ⎢ 0 ⎥ ′ =⎢ 0
Fint ⎥
⎢ u ′E ⎥ ⎢ H′E ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ v ′E = 0⎦ ⎣R ′E = 0⎦
−→ −→ −→ −→ − →
EE ′ = EO ′+ O ′O+ OE + EE ′

Dans le repère fixe de la géo initiale à vide Oxyz :


−→ ⎡L cos ω⎤ ⎡u 0 ⎤ ⎡L ⎤ ⎡u E ⎤ ⎡L + u E − u 0 − L cos ω⎤
EE ′ = − ⎢ ⎥−⎢ ⎥+⎢ ⎥+⎢ ⎥ = ⎢ ⎥
⎣ L sin ω ⎦ ⎣ v 0 ⎦ ⎣ 0 ⎦ ⎣ v E ⎦ ⎣ v E − v 0 − L sin ω ⎦
→ ⎡cos ω⎤
Vecteur unitaire de O’E’ : t =⎢ ⎥
⎣ sin ω ⎦
→ −→
u ′E = t ⋅ EE ′ = (L + u E − u 0 − L cos ω) cos ω + (v E − v 0 − L sin ω) sin ω

u ′E = (L + u E − u 0 ) cos ω + (v E − v 0 ) sin ω − L

λ = ∆L (positif en raccourcissement) : λ = −u′E = L − (L + u E − u 0 ) cos ω − (v E − v 0 )sin ω

→ ⎡− sin ω⎤
Remarque 1 : n =⎢ ⎥
⎣ cos ω ⎦
→ −→
v′E = n ⋅ EE′ = −(L + u E − u 0 − L cos ω)sin ω + (v E − v0 − L sin ω)cos ω = −(L + u E − u 0 )sin ω + (v E − v 0 )cos ω
vE − v0
tgω = ⇒ v′E = 0
L + uE − u0

page II.4-6 -- 66
v E − v0 sin ω
Remarque 2 : tgω = = ⇒
L + u E − u 0 cos ω

(L + u E − u 0 )cos ω + (v E − v0 )sin ω = 1
cos ω
[
⋅ (L + u E − u 0 )cos 2 ω + (v E − v 0 )sin ω ⋅ cos ω ]
[ ]
(L + u E − u 0 )cos ω + (v E − v0 )sin ω = 1 ⋅ (L + u E − u 0 )cos2 ω + (L + u E − u 0 )sin 2 ω = (L + u E − u 0 )
cos ω cos ω

On retrouve bien : λ = −u′E = L − (L + u E − u 0 )cos ω − (v E − v 0 )sin ω = L −


(L + u E − u 0 )
cos ω

• Méthode académique , (voir cours ch II.4-4)

On passe de la géo initiale à vide G 0 à la géo de référence à vide voisine G par un déplacement de corps rigide
−→ −→
composition d’une translation OO = OO ′ et d’une rotation de centre O = O ′ d’axe Oz et d’angle ω .

Dans le repère fixe de la géo initiale à vide Oxyz, repère de la base (B) des déplacements nodaux :
−→ ⎡ u ⎤
- translation OO ⎢ 0 ⎥
⎣v 0 ⎦
- rotation de centre O = O ′ d’axe Oz et d’angle ω :
−−→
⎡cos ω − sin ω⎤ −−→
M→M OM = ⎢ ⎥ ⋅ OM
⎣ sin ω cos ω ⎦
Remarque : x + i ⋅ y = (x + i ⋅ y ) ⋅ e iω = (x + i ⋅ y ) ⋅ (cos ω + i ⋅ sin ω) = x ⋅ cos ω − y ⋅ sin ω + i ⋅ (x ⋅ sin ω + y ⋅ cos ω)
−−→
⎡cos ω − sin ω⎤ − −→ ⎡cos ω − sin ω⎤ ⎡L ⎤
E→E OE = ⎢ ⎥ ⋅ OE = ⎢ sin ω cos ω ⎥ ⋅ ⎢ 0 ⎥
⎣ sin ω cos ω ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦

Dans le repère fixe de la géo initiale à vide Oxyz, repère de la base (B) :
−→ ⎡ u ⎤ −→ ⎡u + L cos ω⎤ −→ −→ −→ ⎡u + L cos ω − L ⎤
OO = ⎢ 0 ⎥ OE = ⎢ 0 ⎥ EE = OE − OE = ⎢ 0 ⎥
⎣v 0 ⎦ ⎣ v 0 + L sin ω ⎦ ⎣ v 0 + L sin ω ⎦

Dans le repère fixe de la géo initiale à vide Oxyz, repère de la base (B) les déplacements nodaux dans le déplacement
⎡ u0 = u0 ⎤
⎢ v = v ⎥
de corps rigide valent : D = ⎢ 0 0 ⎥
⎢ u E = u 0 + L cos ω − L ⎥
⎢ ⎥
⎣ v E = v 0 + L sin ω ⎦

Dans le repère fixe de la géo initiale à vide Oxyz, les déplacements nodaux pour passer de la géo de référence à vide
voisine G à la géo déformée G valent :
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
D− D =⎢ ⎥
⎢u E − u 0 − L cos ω + L ⎥
⎢ ⎥
⎣ v E − v 0 − L sin ω ⎦

P = matrice de passage de la base (B’) de la géo de référence à vide voisine G , à la base (B) :
⎡ cos ω sin ω 0 0 ⎤ ⎡cos ω − sin ω 0 0 ⎤
⎢− sin ω cos ω 0 ⎥⎥ ⎢ sin ω cos ω 0 ⎥⎥
0 −1 ⎢ 0
P =⎢ P =
⎢ 0 0 cos ω sin ω ⎥ ⎢ 0 0 cos ω − sin ω⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − sin ω cos ω⎦ ⎣ 0 0 sin ω cos ω ⎦

page II.4-6 -- 67
Dans la base (B’) les déplacements nodaux pour passer de la géo de référence à vide voisine G à la géo déformée G
valent : (
D′ = P ⋅ D − D )
⎡ cos ω sin ω 0 0 ⎤ ⎡ 0 ⎤
⎢− sin ω cos ω ⎥ ⎢ 0 ⎥
0 0 ⎥ ⎢ ⎥
D′ = ⎢ ⋅
⎢ 0 0 cos ω sin ω ⎥ ⎢u E − u 0 − L cos ω + L ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 0 − sin ω cos ω⎦ ⎣ v E − v 0 − L sin ω ⎦
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
D′ = ⎢ ⎥
⎢ (u E − u 0 − L cos ω + L ) ⋅ cos ω + (v E − v0 − L sin ω) ⋅ sin ω ⎥
⎢ ⎥
⎣− (u E − u 0 − L cos ω + L ) ⋅ sin ω + (v E − v0 − L sin ω) ⋅ cos ω⎦
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
D′ = ⎢ ⎥
⎢(u E − u 0 + L ) ⋅ cos ω + (v E − v0 ) ⋅ sin ω − L⎥
⎢ ⎥
⎣ − (u E − u 0 + L ) ⋅ sin ω + (v E − v0 ) ⋅ cos ω ⎦
vE − v0
tgω = ⇒ −(u E − u 0 + L ) ⋅ sin ω + (v E − v 0 ) ⋅ cos ω = 0 ⇒
L + uE − u0
⎡ 0 ⎤
⎢ 0 ⎥
D′ = ⎢ ⎥
⎢(u E − u 0 + L ) ⋅ cos ω + (v E − v0 ) ⋅ sin ω − L⎥
⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦

λ = ∆L = − u′E = L − (L + u E − u 0 )cos ω − (v E − v0 )sin ω = L −


(L + u E − u 0 )
D’où :
cos ω

page II.4-6 -- 68
A
Annnnééee ssccoollaaiirree 22001155 -- 22001166

C
CAAL
LCCU
ULLA
AVVA
ANNC
CÉÉD
DEESS SST
TRRU
UCCT
TUUR
REESS
JJJeeeaaannn---M
Maaarrrccc T
M TO
T OU
O UR
U RT
R TO
TOOIIISSS

PARTIE III

CALCUL AUX ELEMENTS FINIS

SOMMAIRE

Chapitre III-1 La discrétisation des structures et la méthode des éléments finis

Chapitre III-2 Les éléments de plaques en membrane et en flexion


J.-M. TOURTOIS -- Chap-III-1.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE III CALCUL AUX ELEMENTS FINIS

CHAPITRE III-1 LA DISCRETISATION DES STRUCTURES


Version courte (poly) ET LA METHODE DES ELEMENTS FINIS

1 -- GENERALITES

1.1 -- position du problème

Considérons l’état d’équilibre d’un milieu continu déformable soumis a des actions extérieures données, efforts ou
déplacements imposés.
y
x
S ds
O
z

f .dv
n

Su

• Ce corps est en équilibre sous l’effet d’actions extérieures appliquées :



(Rappel : f = vecteur colonne composantes de f )
- forces de surface données, appliquées sur la partie S σ de S ( Sσ ⊂ S ): Φ ⋅ ds
- forces de volume données : f ⋅ dv
- déplacements de surface imposés, u , sur la partie S u de S ( Su ⊂ S, Su ∪ Sσ = S, Su ∩ S = 0 )

• P (x,y,z) est le point banal du solide.

L’état d’équilibre est caractérisé par les inconnues suivantes :



⎡u x (x , y, z )⎤
- un champ de déplacements : PP1 = PP1 = u (P ) = u ( x, y, z) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦
⎡ε xx ε xy ε xz ⎤
⎢ ⎥
- un champ de déformations, tenseur au point banal : ε ij (P ) = ⎢ε yx ε yy ε yz ⎥
⎢ ε zx ε zy ε zz ⎥⎦

⎡σ xx σ xy σ xz ⎤
⎢ ⎥
- un champ de contraintes, tenseur au point banal : σij (P ) = ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥
⎢ σ zx σ zy σ zz ⎥⎦

page III-1 -- 1
1.2 -- Hypothèses de base et résultats de la mécanique des milieux continus déformables

1.2.1 -- Equations d’équilibre local


⎡σ xx ⎤
⎢σ ⎥
⎢ yy ⎥
⎢ ⎥
⇒ le tenseur contraintes est symétrique ⇒ vecteur contraintes généralisées : σ = ⎢ σ zz ⎥
⎢σ xy ⎥
⎢ σ yz ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ σ xz ⎦⎥
t
⇒ D ⋅σ+f = 0
⎡∂ ∂x 0 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂z ⎤
avec D opérateur différentiel:
t ⎢
D =⎢ 0 ∂ ∂y 0 ∂ ∂x ∂ ∂z 0 ⎥⎥
⎢⎣ 0 0 ∂ ∂z 0 ∂ ∂y ∂ ∂x ⎥⎦

1.2.2 -- conditions aux limites

⇒ sur la surface S u : u (P ) = u
⎡σ xx σ xy σ xz ⎤ ⎡n x ⎤ ⎡ Φ x ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⇒ sur la surface S σ : ⎢σ yx σ yy σ yz ⎥ ⋅ ⎢⎢ n y ⎥⎥ = ⎢ Φ y ⎥
⎢σ σ zy σ zz ⎥⎦ ⎣⎢ n z ⎦⎥ ⎢⎣ Φ z ⎥⎦
⎣ zx

1.2.3 -- Hypothèse 1 : les déplacements et les déformations à l’équilibre sont infiniment petits
1 ⎡ ∂u i ∂u j ⎤
⇒ expression des déformations en fonction des déplacements : ε ij = ⋅⎢ + ⎥,
2 ⎢⎣ ∂x j ∂x i ⎥⎦
⇒ Le tenseur déformations est symétrique,
⎡ ε xx ⎤ ⎡∂ ∂x 0 0 ⎤
⎢ ε ⎥ ⎢
⎢ yy ⎥ ⎢ 0 ∂ ∂y 0 ⎥⎥
⎡u x ⎤
⎢ ε zz ⎥ ⎢ 0 0 ∂ ∂z ⎥ ⎢ ⎥
⇒ vecteur déformations généralisées : ε = ⎢ ⎥=⎢ ⎥ ⋅ uy ,
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢∂ ∂y ∂ ∂x 0 ⎥ ⎢ ⎥
⎢u z ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 ∂ ∂z ∂ ∂y ⎥ ⎣ ⎦
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ 2 ⋅ ε xz ⎦⎥ ⎢⎣ ∂ ∂z 0 ∂ ∂x ⎦⎥
Soit ε = D ⋅u
∂ 2 ε ij ∂ 2 ε kl ∂ 2 ε ik ∂ 2 ε jl
⇒ conditions (6) d’intégrabilité des déformations : + − − =0
∂x k ∂x l ∂x i ∂x j ∂x j ∂x l ∂x i ∂x k

1.2.4 -- Hypothèse 2 : Le matériau constitutif a un comportement isotrope, élastique linéaire

⇒ C la matrice constitutive du matériau, indépendante du repère :


⎡λ + 2µ λ λ 0 0 0⎤
⎢ λ λ + 2µ λ 0 0 0 ⎥⎥

⎢ λ λ λ + 2µ 0 0 0 ⎥
C =⎢ ⎥
⎢ 0 0 0 µ 0 0⎥
⎢ 0 0 0 0 µ 0⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 0 0 0 µ⎥⎦
E⋅ν E
λ= µ= =G
(1 + ν ) ⋅ (1 − 2 ⋅ ν ) 2 ⋅ (1 + ν )

page III-1 -- 2
−1
En tout point de la structure à l’équilibre : σ = C ⋅ε ε = C ⋅σ

⎡ ε xx ⎤ ⎡ 1 −ν −ν 0 0 0 ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢ ε
⎢ yy ⎥
⎥ ⎢− ν 1 − ν
⎢ 0 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ σ yy ⎥⎥
⎢ ε ⎥ 1 ⎢− ν − ν 1 0 0 0 ⎥ ⎢ σ zz ⎥
ε = ⎢ zz ⎥ = ⋅ ⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ E ⎢ 0 0 0 2(1 + ν ) 0 0 ⎥ ⎢ σ xy ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 0 0 0 2(1 + ν ) 0 ⎥ ⎢ σ yz ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢ 2 ⋅ ε xz ⎦⎥ ⎣ 0 0 0 0 0 2(1 + ν )⎦ ⎣⎢ σ xz ⎦⎥
⇒ conditions d'intégrabilité des déformations exprimées en fonction des contraintes :

(1 + ν ) ⋅ ∆σ x i y j +
(
∂ 2 σ xx + σ yy + σ zz )=0
∂x i ∂x j

1.2.5 -- conséquences

• L’hypothèse du comportement isotrope élastique du matériau (hypothèse incluse dans l’hypothèse 2) entraine que
en tout point de la structure, il existe un potentiel de déformation W ( ε ) et un potentiel complémentaire de
∂W ∂Wc
déformation Wc ( σ ) tels que : σ ij = ε ij =
∂ε ij ∂σ ij
• L’hypothèse 2 (comportement isotrope, élastique linéaire du matériau) entraine que ces 2 potentiels sont égaux et
valent :
W ( ε ) = Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ ε W( ε ) = ⋅ ε ⋅ C ⋅ ε Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ C
1 t 1t 1t −1
⋅σ
2 2 2

• Dans le cadre des hypothèses 1 et 2, à l’état d’équilibre considéré de la structure on peut associer :
- une énergie de déformation U telle que : U= ∫∫∫v W ⋅ dv
- et une énergie complémentaire de déformation U c telle que : ∫∫∫v Wc ⋅ dv
Uc =

potentiels, W ( ε ) = Wc ( σ ) = ⋅ σ ⋅ ε ,
1 t
- en tout point de la structure l’égalité des entraîne :
2
U = Uc

1.2.6 -- Hypothèse complémentaire 3 : Les forces extérieures données appliquées, de volume et


de surface f et Φ , dérivent respectivement de 2 potentiels

L’hypothèse 3 consiste à supposer que les forces de volume f = f (P ) et de surface Φ = Φ (P ) dérivent de 2


potentiels G = G ( u ) et g = g( u ) respectivement.
∂G
Il en résulte que, à l’équilibre : fi = − f = f (u ) = −grad u (G )
∂u i
∂g
Φi = − Φ = Φ (u ) = −grad u (g )
∂u i
Le travail des forces extérieures appliquées dans le champ de déplacements u (P ) s’écrit : T∗ = − ∫∫ g ⋅ ds − ∫∫∫ G ⋅ ds
Sσ v
Et on définit, comme suit, l’énergie potentielle totale V :

V = U − T* = ∫∫∫ W ⋅ dv + ∫∫ g ⋅ ds + ∫∫∫ G ⋅ ds =
V Sσ v

page III-1 -- 3
• Cette hypothèse 3 est réalisée en particulier, quand les forces extérieures données appliquées que nous
considérons, f et Φ , sont constantes, indépendantes du déplacement de leur point d’application et donc
indépendantes de la déformation de la structure.
Dans ce cas :
t t
g =− Φ ⋅ u G =− f ⋅ u

Dans ces conditions, le travail T∗ des forces extérieures appliquées dans un champ de déplacements réel
quelconque u , s’écrit :
t t
T∗ = − ∫∫ g ⋅ ds − ∫∫∫ G ⋅ ds = ∫∫Sσ Φ ⋅ u ⋅ ds + ∫∫∫ f ⋅ u ⋅ dv
Sσ v v
Et la fonctionnelle énergie potentielle totale V s’écrit :

∫∫∫v W ( ε )⋅ dv − ∫∫Sσ
t t
V = U − T∗ = Φ ⋅ u ⋅ ds − ∫∫∫ f ⋅ u ⋅ dv
v
• Vocabulaire, rappel :

- potentiel de déformation : W
- énergie de déformation U : U= ∫∫∫v W ⋅ dv
∫∫∫v W ( ε )⋅ dv − ∫∫Sσ
t t
- énergie potentielle totale : V = U − T∗ = Φ ⋅ u ⋅ ds − ∫∫∫ f ⋅ u ⋅ dv
v

1.3 -- Le critère énergétique qui caractérise la solution, théorème de l’énergie potentielle


totale

• Dans les hypothèses énoncées ci-dessus, l’énergie potentielle totale V, s’écrit :

Sous forme indicielle : V= ∫∫∫v W(ε ij )⋅ dv − ∫∫S σ


Φ i ⋅u i ⋅ ds − ∫∫∫v f i ⋅ u i ⋅ dv
∫∫∫v W( ε )⋅ dv − ∫∫S
t
∫∫∫v
t
sous forme matricielle : V= Φ ⋅ u ⋅ ds − f ⋅ u ⋅ dv
σ
avec au point banal de la structure :
W( ε ) = ⋅ ε ⋅ C ⋅ ε
1t
et ε = D ⋅u avec D matrice d’opérateurs différentiels.
2
d’où :
1t
2
[
W( ε ) = ⋅ D ⋅ u ⋅ C ⋅ D ⋅ u ]
On sait donc écrire l’énergie potentielle totale V, à l’équilibre, en fonction du champ de déplacements à
l’équilibre :
⎡u x (x , y, z )⎤
u (P ) = u ( x , y, z) = ⎢⎢ u y (...) ⎥⎥
⎢⎣ u z (...) ⎥⎦

• Le critère énergétique qui caractérise le champ de déplacements cinématiquement admissible solution est le
théorème de l’énergie potentielle totale qui s’énonce :

L’état d’équilibre stable de la structure considérée est caractérisé par un champ de déplacements qui rend son
énergie potentielle totale V minimum strict, dans l’ensemble des champs de déplacements cinématiquement
admissibles.

page III-1 -- 4
2 -- LA METHODE DES ELEMENTS FINIS, FORMULATION
On énonce ci-dessous, les différentes étapes de la méthode de résolution.

2.1 -- discrétisation de la structure

• La structure discrète associée est obtenue en décomposant la structure initiale en éléments, reliés entre eux, ou à
l’extérieur par des nœuds, dont le rôle est de transmettre des déplacements aux éléments..
Les efforts et déplacements sont projetés dans le repère global OXYZ.

Z F1

O
Y
X
F2

• La structure discrète obtenue est en équilibre sous l’effet d’actions extérieures données :

- actions directement appliquées aux éléments,



- Efforts ponctuels F i appliqués aux nœuds i entre éléments,
- Déplacements donnés, translations ou rotations, imposés au nœuds d’appui j, de jonction avec
l’extérieur.

• On définit, à l’équilibre, les déplacements nodaux, déplacements indépendants transmis par les nœuds aux
Dn
éléments, projetés sur une base globale (B), D = :
Dp

- les n déplacements nodaux D n transmis d’un élément à un autre, inconnues du problème, les
inconnues cinématiques,
- les p déplacements nodaux D p transmis d’un élément à l’extérieur : connus, nuls ou imposés
donnés du chargement.
⎛ (B) ⎞
La base globale (B) de dimension N=n+p est ainsi décomposée en 2 « sous bases » (B)n et (B)p : (B) = ⎜⎜ (B)n ⎟⎟
⎝ p⎠

• A chaque déplacement nodal est associé une « direction » d’effort nodal.


On distingue :
Fext n
- les efforts nodaux extérieurs : Fext = avec :
Fext p

- Fext n vecteur colonne des n composantes sur (B)n des efforts extérieurs donnés
du chargement, connus, appliqués aux nœuds entre éléments,
- Fext p vecteur colonne des p composantes sur (B)p des réactions d’appui,
inconnues : Fext p = F appuis

- Les efforts nodaux internes : Fint

page III-1 -- 5
2.2 -- Principe de la méthode
( )
Soit E k l’élément banal de la discrétisation.

• Le principe de la méthode est le suivant :


- Etape (1) : calculer dans la structure en équilibre l’énergie potentielle totale V k de chaque élément E k , en ( )
fonction des déplacements de ses nœuds frontières et des actions données du chargement qui lui sont
directement appliquées,
- Etape (2) : écrire l’énergie potentielle totale de la structure V : V= ∑ V k − t D ⋅ Fext
k
V est une fonction scalaire des déplacements nodaux D et des actions données du chargement.
- Etape (3) : exprimer la condition d’extrémum de l’énergie potentielle totale : grad D (V ) = 0
- Etape (4) : en déduire les déplacements nodaux D
- Etape (5) : en déduire enfin un effet quelconque (contrainte, déformation, déplacement…) en un point
quelconque d’un élément de la discrétisation en fonction des déplacements nodaux de ses nœuds frontières
et des actions données du chargement qui lui sont directement appliquées.

• Les étapes (1) et (5) ci-dessus font l’objet des analyses préalables des éléments.

2.3 -- Approximation du champ de déplacements de l’élément banal

• Soit q le nombre de déplacements nodaux des nœuds frontières de l’élément banal E k et Bk sa base locale, ( ) ( )
extraite de la base globale (B) et qui regroupe les q vecteurs unitaires portés par les déplacements nodaux
considérés.

Soit :
d1
d2
Dk =
...
le vecteur colonne des déplacements nodaux des nœuds frontières de l’élément E k dans la base Bk . ( ) ( )
dq
• ( ) u (M ) dde l’élément E k ,
Au point banal M de l’élément E k , l’approximation du champ de déplacements ~
k
( )
∑ di ⋅ Φi (M )
k
u (M ) =
~ k
dans le repère OXYZ est de la forme :
i =1,q
α1i (M )
Φ i (M ) i = (1, q ) sont des fonctions vectorielles des coordonnées d’espace : Φ i (M ) = α 2i (M )
k k

α 3i (M )

Φ i (M )
k
i = (1, q ) représente l’approximation du champ de déplacements de l’élément (E )k
pour les
déplacements nodaux imposés à l’élément : di = 1 , d j = 0 ∀ j≠i

Les q fonctions vectorielles Φ i (M ) i = (1, q ) forment une base de q champs de déplacements, cinématiquement
k

admissibles définis à priori sur le type de l’élément E k ; ( )
α1i (M ) α11 α12 ... α1q d1
∑ d i ⋅ Φ i (M ) ∑ d i ⋅ α 2i (M ) =
k
u (M ) =
~ ... α 2q ⋅ ... = A(M )
k k
D’où : = α 21 α 22 ⋅ Dk
i =1,q i =1,q α 3i (M ) α 31 α 32 ... α 3q dq

page III-1 -- 6
u (M ) = A(M ) ⋅ D k
~ A(M )
k k k
expression dans laquelle est une matrice d’interpolation 3 x q (dans le cas
d’un problème spatial quelconque), qui comporte 3 lignes et q colonnes, dont les q vecteurs colonnes sont les q
fonctions vectorielles Φ i (M ) i = (1, q ) de la base précédente.
k

Le terme banal αij de la matrice d’interpolation dépend du type de l’élément E k ( ) et est fonction des
coordonnées d’espace αij = α ij (M ) .

• ( )
L’élément E k est caractérisé par sa seule matrice d’interpolation A (M )
k

• On constate que l’approximation du champ de déplacements de l’élément ne dépend que des déplacements nodaux
de ses nœuds frontières et pas des actions extérieures données directement appliquées à l’élément. Ceci suppose
que les éléments chargés doivent être de dimensions suffisamment petites pour que les actions qui leur sont
directement appliquées n’aient pas d’incidence sur leur déformation propre. L’approximation du champ de
déplacements de la méthode des E.F. nécessite donc une modélisation suffisamment fine dans certaines zones
sensibles de la structure en particulier dans les zones chargées.
Cet impératif n’existe pas dans la méthode des déplacements appliquée en élasticité linéaire aux éléments de
barres et de poutres, pour laquelle les lois de comportement des éléments barres et poutres sont définies en
fonction des déplacements nodaux des nœuds frontières mais aussi en fonction des actions extérieures données, du
chargement directement appliquées aux éléments.

2.4 -- énergie potentielle totale de l’élément banal de la discrétisation

• Dans la structure totale en équilibre sous le cas de charges considéré, l’énergie potentielle totale de l’élément
( )
banal E k s’écrit :

∫∫∫v W( ε )⋅ dv − ∫∫S ∫∫∫v W( ε )⋅ dv − ∫∫S


t
∫∫∫v ∫∫∫v
t t t
Vk = k k
Φ ⋅ u ⋅ ds − k
f ⋅ u ⋅ dv = k k
u ⋅ Φ ⋅ ds − k
u ⋅ f ⋅ dv
σ σ

W ( ε(M ) ) = ⋅ ε(M ) ⋅ C ⋅ ε(M ) et


1t
avec au point banal M de l’élément : ε(M ) = D ⋅ u (M )
2
avec D matrice d’opérateurs différentiels. d’où : W ( ε ) = ⋅ D ⋅ u ⋅ C ⋅ D ⋅ u
1t
2
[ ]
Rappel des définitions :
W ( ε(M ) ) = potentiel de déformation, Uk = ∫∫∫v W( ε )⋅ dv = énergie de déformation = potentiel interne,
k

k
V = énergie potentielle totale.

2.4.1 -- Dans la base locale B k ( ) ( )


de l’élément E k , extraite de la base globale (B) de la
discrétisation

• L’approximation du champ de déplacements, à l’équilibre, à l’intérieur de l’élément banal E k , est : ( )


α11 α12 ... α1q d1
u (M ) = A(M ) ⋅ D = α21 α22 ... α2q ⋅ ...
~ k k k
<3xq><qx1>
α31 α32 ... α3q dq

avec : D k le vecteur colonne des déplacements nodaux des nœuds frontières de l’élément E k ( )
A(M )
k
matrice d’interpolation <3xq> dont le terme banal est une fonction scalaire des
coordonnées d’espace : αij = αij (M ) .

• D’où l’approximation de la déformation au point banal de l’élément :


ε(M ) = D ⋅ ~u (M ) = D ⋅ A(M ) ⋅ D k = B(M ) ⋅ D k B(M ) = D ⋅ A(M )
k k k k k
en posant :
<6x1> <6x3><3x1> <6x3><3xq><qx1> <6xq><qx1> <6xq> <6x3><3xq>

page III-1 -- 7
• D’où l’expression du potentiel de déformation de l’élément dans la structure totale à l’équilibre :
W ( ε(M ) ) = ⋅ ε(M ) ⋅ C ⋅ ε(M ) = ⋅ D k ⋅ B(M ) ⋅ C ⋅ B(M ) ⋅ D k
1t 1t t k k
2 2
<1x6><6x6><6x1> <1xq><qx6><6x6><6xq><qx1>
• D’où son potentiel interne ou énergie de déformation U k :
1t
U k = ∫∫∫ k W ( ε(M ) )⋅ dv = ⋅ D k ⋅ ∫∫∫ k B(M ) ⋅ C ⋅ B(M ) ⋅ dv ⋅ D k
t k k
v 2 v
<1xq> <qxq> <qx1>

Remarque : ∫∫∫ λij (M ) qxq ⋅ dv = Λ ij avec : Λ ij = ∫∫∫ λ ij (M ) ⋅ dv


qxq
v v

• Matrice de rigidité R k de l’élément dans sa base locale :


Elle permet d’exprimer l’énergie de déformation comme une forme quadratique des déplacements nodaux,
1 t
B(M ) ⋅ C ⋅ B(M ) ⋅ dv
∫∫∫
t k k
U k = ⋅ D k ⋅ R k ⋅ D k , il vient : Rk = k
2 v
<qxq> <qx6><6x6><6xq>
La matrice R k est une matrice symétrique.

• D’où l’énergie potentielle totale de l’élément V k :

∫∫ u (M ) ⋅ Φ ⋅ ds −
~
∫∫∫ u (M ) ⋅ f ⋅ dv
~
t k t k
Vk = Uk −
k k
Sσ v
1t t t
A(M ) ⋅ Φ ⋅ ds − Dk ⋅ A(M ) ⋅ f ⋅ dv
t k t k
V k = ⋅ Dk ⋅ R k ⋅ Dk − Dk ⋅ k ∫∫ ∫∫∫vk
2 Sσ

∫∫S A(M ) ⋅ Φ ⋅ ds + ∫∫∫v A(M ) ⋅ f ⋅ dv


t k t k
En posant : FEk = k k
σ
1t t
il vient : V k = ⋅ D k ⋅ R k ⋅ D k − D k ⋅ FEk
2
V k est donc une fonction scalaire des déplacements nodaux des nœuds frontières de l’élément.

• Remarque : le 1ier théorème de Castigliano s’écrit :


Efforts nodaux (actions nœuds sur élément) = grad (V ) = R ⋅ D − F Dk
k k k k
E

* R ⋅ D est le vecteur colonne dans la base locale (B ) de l’élément, des q efforts nodaux (actions des
k k k

nœuds frontières de l’élément (E ) sur lui-même) dans le cas de charges déplacements imposés D des
k k

nœuds frontières.
On en déduit que le terme banal R ij de la matrice de rigidité de l’élément R k est la valeur de l’effort
nodal Fi (action des nœuds sur les éléments) pour l’ensemble de déplacements nodaux imposés à
( )
l’élément E k , d j = 1 , d h = 0 ∀ h ≠ j . Le théorème de Maxwell-Betti assure la symétrie de la matrice
de rigidité.
* Le vecteur colonne FEk est le vecteur colonne des forces élémentaires équivalentes ou forces extérieures

appliquées aux éléments, ramenées aux nœuds et − FEk est le vecteur colonne des q efforts nodaux,

( )
actions des nœuds frontières sur l’élément E k , dans le cas de charges de l’élément E k : ( )
- déplacements nodaux des nœuds frontières bloqués nuls,
- les actions extérieures qui lui sont appliquées sont les actions données du chargement initial :

Efforts de surface: Φ ⋅ ds = Φ ⋅ ds ,

Et forces de volume : f ⋅ dv = f ⋅ dv .

page III-1 -- 8
2.4.2 -- Dans la base globale (B) de la discrétisation de la structure

On pose R
k
( ) ( )
l’ « extension » de la matrice de rigidité R k de l’élément E k , de sa base locale B k de dimensions
q à la base globale (B) de la structure de dimension N = n+p.
k
R est une matrice <(n+p)x(n+p)> symétrique.

De même, on pose FE
k
( )
l’ « extension » du vecteur colonne FEk de l’élément E k , de sa base locale B k de ( )
dimensions q à la base globale (B) de la structure de dimension N.

( )
Alors, dans la base globale (B), l’énergie potentielle de l’élément E k s’exprime comme suit :
1 t k t k
V k = ⋅ D . R ⋅ D − D ⋅ FE
2

• Rappel : matrice de localisation γ k <qxN=(n+p)> Dk = γ k ⋅ D <qx1> <qx(n+p)> <(n+p)x1

k t k t k t
D = γk ⋅ Dk FE = γ k ⋅ FEk et R = γk ⋅ R k ⋅ γk
<Nx1> <Nxq><qx1> <Nx1> <Nxq><qx1> <NxN> <Nxq><qxq><qxN>

Rappel
2.5 -- expression de l’énergie potentielle totale de la structure
L’énergie potentielle totale de la structure à l’équilibre vaut V= ∑ Vk expression à laquelle il faut ajouter l’effet
k
des efforts extérieurs (du chargement) ponctuels, directement appliqués aux nœuds ; ces efforts se projettent sur la base
(B) des efforts nodaux suivant le vecteur Fext .

L’énergie potentielle totale de la structure à l’équilibre s’écrit donc finalement :


V= ∑ V k − t D ⋅ Fext
k

⎡1 ⎤ 1t ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
V= ∑ ⎢⎣ 2 ⋅t D . R k ⋅ D − t D ⋅ FE k ⎥⎦− t D ⋅ Fext = ⋅ D .⎢
2 ⎢
k
∑ t
R ⎥ ⋅ D − D ⋅ ⎢ Fext +
⎥ ⎢
k
FE ⎥


k ⎣ k ⎦ ⎣ k ⎦

soit :
1t t
[
V = ⋅ D . R ⋅ D − D ⋅ Fext + FE ]
2
avec : R = ∑Rk et FE = ∑ FE k
k k
R est une matrice symétrique <NxN>

L’énergie potentielle totale V de la structure à l’équilibre est ainsi exprimée sous la forme d’une fonction scalaire
des N déplacements nodaux D .

2.6 -- expression de la condition d’extrémum de l’énergie potentielle totale à l’équilibre

• On considère la structure comme étant soumise aux actions données du chargement et aux réactions d’appui.

La condition d’extrémum s’écrit alors sur l’ensemble des déplacements nodaux : grad D (V ) = 0

soit : R ⋅ D − FE − Fext = 0

• Cette équation matricielle constitue un système de N équations linéaires qui sont en fait les équations d’équilibre
statique des nœuds dans la structure chargée à l’équilibre, suivant les N directions d’efforts nodaux.

page III-1 -- 9
En effet, dans la structure chargée à l’équilibre, le bilan des efforts appliqués aux nœuds, suivant les N directions
d’efforts nodaux, s’exprime comme suit :

- Efforts extérieurs (du chargement) directement appliqués aux nœuds, de vecteur colonne Fext ,

- Actions des éléments sur les nœuds :

On les obtient en superposant 2 états d’équilibre de la structure :


∗ Etat (1) :

La structure est soumise à toutes les charges et effets donnés du chargement, directement
appliqués aux éléments, l’ensemble des N déplacements nodaux étant bloqués nuls ;
Dans cet état, compte tenu de la remarque rappel du paragraphe 2.3 précédent le vecteur
( )
colonne des efforts nodaux actions des nœuds sur l’élément E k vaut :
k
− FE
( )
dans cet état, l’action de l’élément E k sur les nœuds vaut donc : FE
k

Dans cet état, l’action de l’ensemble des éléments sur les nœuds, vaut donc :
∑ FE k = FE
k

∗ Etat (2) :

La structure n’est soumise à aucune charge ou effet extérieur, on impose à ses nœuds les
déplacements nodaux D .
Dans cet état, compte tenu de la remarque rappel du paragraphe 1.2 précédent le vecteur
( )
colonne des efforts nodaux actions des nœuds sur l’élément E k vaut : R
k
⋅D
( )
dans cet état, l’action de l’élément E k sur les nœuds vaut donc : − R
k
⋅D
dans cet état, l’action de l’ensemble des éléments sur les nœuds vaut donc :
⎡ k⎤
−⎢
⎢⎣ k

R ⎥⋅ D = − R ⋅ D
⎥⎦
Dans la structure à l’équilibre, l’équilibre statique des nœuds suivant les N directions d’efforts nodaux s’écrit
donc : Fext + FE − R ⋅ D = 0
Par la même occasion on retrouve que le terme banal R ij de la matrice de rigidité de la structure R est la
valeur de l’effort nodal Fi (par convention action des nœuds sur les éléments) pour l’ensemble de
déplacements nodaux imposés d j = 1 , d h = 0 ∀ h ≠ j .
Le théorème de réciprocité de Maxwell-Betti assure R ij = R ji ; la matrice de rigidité est symétrique.

• L’équation canonique de la méthode s’écrit donc : R ⋅ D − FE − Fext = 0

Les vecteurs et matrices écrites ci-dessus sont projetés dans la base globale (B) de dimension N=n+p.
⎛ (B)n ⎞
On peut les décomposer comme suit dans les 2 « sous bases » de (B), (B) = ⎜⎜ ⎟
( ) ⎟:
⎝ B p⎠
Dn Fext n FE n R nn R np
D= Fext = FE = R =
Dp Fext p FE p R pn R PP
t
Avec : R pn = R np

page III-1 -- 10
R R Dn ⎡ Fext FE n ⎤
nn np n
D’où : . ⋅ −⎢ + ⎥= 0 dont on tire 2 équations matricielles :
R R D p ⎢ Fext p FE p ⎥
pn pp ⎣ ⎦
(1) R nn D n + R np ⋅ D p − Fext [ + FE ]= 0
[ ]= 0
n n
(2) R pn
Dn + R pp
⋅ D p − Fext p
+ FE p
La structure étant sur appuis isostatiques au moins, la matrice R nn
est inversible et l’équation matricielle (1)
permet de calculer les inconnues cinématiques D n . Ensuite, l’équation matricielle (2) permet de calculer le
vecteur colonne Fext p
des réactions d’appui.

• On déduit donc de l’équation canonique l’ensemble des déplacements nodaux.


2.7 -- Détermination d’un effet quelconque dans la structure chargée à l’équilibre

A partir des déplacements nodaux ainsi calculés, on déduit le champ de déplacements par son approximation dans
( )
chaque élément E k de la modélisation ; ce qui permet de calculer les déformations et les contraintes en tout point
d’un élément quelconque de la structure.

• le champ de déplacements, à l’équilibre, à l’intérieur de l’élément banal E k , est : ( )


α11 α12 ... α1q d1
u = u (M ) = A(M ) ⋅ D = α21 α22 ... α2q ⋅ ...
~ k k k

α31 α32 ... α3q dq

• les déformations s’en déduisent : ε = D ⋅ u avec D matrice d’opérateurs différentiels :

⎡ ε xx ⎤ ⎡∂ ∂x 0 0 ⎤
⎢ ε ⎥ ⎢
⎢ yy ⎥ ⎢ 0 ∂ ∂y 0 ⎥⎥
⎡u x ⎤
⎢ ε ⎥ ⎢ 0 0 ∂ ∂z ⎥ ⎢ ⎥
ε = ⎢ zz ⎥ = ⎢ ⋅
⎥ uy
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢∂ ∂y ∂ ∂x 0 ⎥ ⎢ ⎥
⎢u z ⎥
⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥ ⎢ 0 ∂ ∂z ∂ ∂y ⎥ ⎣ ⎦
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 2 ⋅ ε xz ⎥⎦ ⎢⎣ ∂ ∂z 0 ∂ ∂x ⎥⎦

• on déduit les contraintes des déformations :


C étant la matrice constitutive du matériau : σ = C ⋅ε soit:

⎡σ xx ⎤ ⎡λ + 2µ λ λ 0 0 0 ⎤ ⎡ ε xx ⎤
⎢σ ⎥ ⎢ λ λ + 2µ λ 0 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ ε yy ⎥⎥
⎢ yy ⎥ ⎢
⎢ σ zz ⎥ ⎢ λ λ λ + 2µ 0 0 0 ⎥ ⎢ ε zz ⎥
⎢ ⎥=⎢ ⎥⋅⎢ ⎥
⎢ σ xy ⎥ ⎢ 0 0 0 µ 0 0 ⎥ ⎢2 ⋅ ε xy ⎥
⎢ σ yz ⎥ ⎢ 0 0 0 0 µ 0 ⎥ ⎢ 2 ⋅ ε yz ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
σ
⎣⎢ xz ⎦⎥ ⎣ 0 0 0 0 0 µ ⎦ ⎣⎢ 2 ⋅ ε xz ⎦⎥

page III-1 -- 11
3 -- EXEMPLE ELASTICITE PLANE, LE TRIANGLE A 3 NŒUDS ET CHAMP DE DEPLACEMENTS
LINEAIRE

3.1 -- rappel des équations de base de la mécanique en élasticité 2D (contrainte


plane), dans le cas d’un matériau isotrope à comportement élastique linéaire

Il s’agit de plaques minces, d’épaisseur e, ramenées à leur plan moyen Oxy et sollicitées dans ce plan par des forces
de surface ou de volume. Soit Oz l’axe normal au plan de la plaque. Le repère Oxyz est orthonormé.

y
f
fx
fy x n x
nx y
ny
Ces hypothèses de base du modèle de contrainte plane, se traduit par les propriétés suivantes du tenseur contraintes :

σ zz = σ xz = σ yz = 0

−1
Ces propriétés, couplées avec les relations contraintes-déformations, ε = C ⋅ σ , permettent de déduire :
−1
ε = C ⋅σ et σ xz = σ yz = 0 ⇒ ε xz = ε yz = 0

σ = C ⋅ε et σ zz = 0 ⇒ ε zz = −
λ
λ + 2µ
(
⋅ ε xx + ε yy )
3.1.1 -- notations

⎡x ⎤
• au point banal P ⎢ ⎥ du plan ou feuillet moyen de la structure en équilibre, soit :
⎣ y⎦
⎡u ⎤
∗ u = ⎢ ⎥ = vecteur déplacements,
⎣v ⎦
∗ σ = vecteur contraintes généralisées tel que :
t
[
σ = σ xx σ yy σ xy ]
ε = [ε xx ]
t
∗ ε = vecteur déformations généralisées tel que : ε yy 2 ⋅ ε xy

3.1.2 -- relations déformations-déplacements

Dans l’hypothèse où les déplacements et déformations sont infiniment petits :


⎡ ε xx ⎤ ⎡∂ ∂x 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ 0 ⎡u x ⎤
ε = ⎢ ε yy ⎥ = ⎢ ∂ ∂y ⎥⎥ ⋅ ⎢ ⎥
uy
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢⎣∂ ∂y ∂ ∂x ⎥⎦ ⎣ ⎦
⎣ ⎦
⎡∂ ∂x 0 ⎤
Soit : ε = D ⋅u avec D la matrice d’opérateurs différentiels : ⎢
D =⎢ 0 ∂ ∂y ⎥⎥
⎣⎢∂ ∂y ∂ ∂x ⎦⎥

page III-1 -- 12
3.1.3 -- matériau isotrope à comportement élastique linéaire, relations contraintes-
déformations

⎡σ xx ⎤ ⎡1 ν 0 ⎤ ⎡ ε xx ⎤
⎢ ⎥ E ⎢ ⎥
σ = ⎢σ yy ⎥ = ⋅ ⎢⎢ν 1 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢ ε yy ⎥ = C ⋅ ε
2
⎢σ ⎥ 1 − ν ⎢⎣ 0 0 (1 − ν ) 2⎥⎦ ⎢⎣2 ⋅ ε xy ⎥⎦
⎣ xy ⎦

⎡ ε xx ⎤ ⎡ 1 −ν 0⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢ ⎥ 1 ⎢ ⎥
ε = ⎢ ε yy ⎥ = ⋅ ⎢⎢− ν 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢ σ yy ⎥ = C ⋅ σ
−1
1
⎢2 ⋅ ε ⎥ E ⎢ 0 0 2(1 + ν )⎥⎦ ⎢⎣σ xy ⎥⎦
⎣ xy ⎦ ⎣

et
ν
ε zz = − ⋅ σ xx
E
( )
+ σ yy = −
λ
λ + 2µ
⋅ ε xx + ε yy( )

3.2 -- discrétisation de la structure

F1

F2
y

z x

• La structure est discrétisée avec des éléments plan triangulaires, à 3 nœuds (les sommets du triangle).

• Les nœuds relient les éléments triangulaires, entre eux ou à l’extérieur par leurs sommets.
u
Ce sont des articulations M z qui ne transmettent que le déplacement translation dans le plan Oxy.
v

v3
(3)
u3
x3
y3
v1

(1)
u1
x1
y1

y v2

z (2) u2
x x2
y2

( )
L’élément banal E k comporte donc 3 nœuds frontières et q = 6 déplacements nodaux associés.

page III-1 -- 13
Avec les notations précédentes, le vecteur colonne des déplacements nodaux des nœuds frontières de l’élément
u1
u2

( )
E k est D k =
u3
v1
v2
v3

3.3 -- Etude de l’élément banal

3.3.1 -- Approximation du champ de déplacements de l’élément banal


k
u
u (M ) =
k
• L’approximation du déplacement au point banal de l’élément ~ est un polynôme complet du 1ier degré
v
en fonction des coordonnées x, y du point considéré : u (x, y ) = a1 + a 2 ⋅ x + a 3 ⋅ y
v(x, y ) = a 4 + a 5 ⋅ x + a 6 ⋅ y
⎡ ε xx ⎤ ⎡∂ ∂x 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎡u x ⎤
∗ Les déformations, ε = ⎢ ε yy ⎥ = ⎢ 0 ∂ ∂y ⎥⎥ ⋅ ⎢ ⎥ sont constantes dans l’élément ;
u
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢∂ ∂y ∂ ∂x ⎥ ⎣ y ⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
⎡σ xx ⎤ ⎡1 ν 0 ⎤ ⎡ ε xx ⎤
⎢ ⎥ E ⎥⋅⎢ ε ⎥
∗ Les contraintes σ = ⎢σ yy ⎥ = ⋅ ⎢⎢ν 1 0 ⎥ ⎢ yy ⎥ = C ⋅ ε sont donc également
2
⎢σ ⎥ 1 − ν ⎢⎣ 0 0 (1 − ν ) 2⎥⎦ ⎢⎣2 ⋅ ε xy ⎥⎦
⎣ xy ⎦
constantes dans l’élément.

∗ Cette approximation est donc telle que :

- le tenseur déformation étant constant en tout point de l’élément, elle permet la représentation
correcte des 3 états de déformation constante,
- elle permet également la représentation correcte des modes rigides.
Elle satisfait donc le critère de complétude.

Cette approximation s’écrit :


a1
a2
k a1
u β β12 ... β16 1 x y 0 0 0 a3
u (M ) = = A′(M ) ⋅ A = 11
~ k k k
⋅ ... = ⋅
v β 21 β 22 ... β 26 0 0 0 1 x y a4
a6
a5
a6
• On peut écrire que les déplacements en chacun des 3 nœuds frontières, sont les déplacements nodaux, soit :
u1 1 x1 y1 0 0 0 a1 a1
u2 1 x 2 y2 0 0 0 a 2 a2
1 x1 y1
k u3 1 x 3 y3 0 0 0 a 3 Γ 0 a3
D = = ⋅ = ⋅ avec : Γ = 1 x 2 y2
v1 0 0 0 1 x1 y1 a 4 0 Γ a4
1 x 3 y3
v2 0 0 0 1 x 2 y2 a5 a5
v3 0 0 0 1 x 3 y3 a 6 a6

page III-1 -- 14
a1 u1
a2 u2
−1 −1
a3 Γ 0 u3 Γ 0
= ⋅
−1 v
= −1
⋅ Dk
a4 0 Γ 1 0 Γ
a5 v2
a6 v3
u1
u2
1 x y 0 0 0 Γ −1
k
u 0 u
u (M ) = ⋅ 3 = A(M ) ⋅ D k
~ k k
= ⋅
v 0 0 0 1 x y −1 v
0 Γ 1
v2
v3

3.3.2 -- Champ de déformations de l’élément banal

• les déformations constantes dans l’élément sont définies par le vecteur déformations généralisées qui vaut :
⎡ ε xx ⎤ ⎡∂ ∂x 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎡u x ⎤
ε = ⎢ ε yy ⎥ = ⎢ 0 ∂ ∂y ⎥⎥ ⋅ ⎢ ⎥
u
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢∂ ∂y ∂ ∂x ⎥ ⎣ y ⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
u1 u1
u2 u2
⎡∂ ∂x 0 ⎤ 0 1 0 0 0 0
⎢ 1 x y 0 0 0 Γ −1 0 u3 Γ
−1
0 u
ε =⎢ 0 ∂ ∂y ⎥⎥ ⋅ ⋅ ⋅ = 0 0 0 0 0 1 ⋅ ⋅ 3
0 0 0 1 x y −1 v −1 v
⎢⎣∂ ∂y ∂ ∂x ⎥⎦ 0 Γ 1
0 0 1 0 1 0 0 Γ 1
v2 v2
v3 v3
0 1 0 0 0 0 −1
k k k Γ 0
Soit : ε = B ⋅D avec B = 0 0 0 0 0 1 ⋅ matrice constante en tout point
−1
0 0 1 0 1 0 0 Γ
de l’élément.
(y 2 − y3 ) (y3 − y1 ) (y1 − y 2 ) 0 0 0
1
Tous calculs faits : B
k
= ⋅ 0 0 0 (x 3 − x 2 ) (x1 − x 3 ) (x 2 − x1 )
2⋅A
(x 3 − x 2 ) (x1 − x 3 ) (x 2 − x1 ) (y 2 − y3 ) (y3 − y1 ) (y1 − y 2 )
1
Avec : A= ⋅ [x1 ⋅ (y 2 − y3 ) + x 2 ⋅ (y3 − y1 ) + x 3 ⋅ (y1 − y 2 )] = Aire du triangle.
2

3.3.3 -- Potentiel de déformation de l’élément banal

au point M banal de l’élément, le potentiel de déformation vaut : W ( ε(M ) ) = ⋅ ε(M ) ⋅ σ(M )


1t
2
déformations et contraintes étant constantes dans l’élément, le potentiel de déformation est lui aussi constant
dans l’élément et vaut : W ( ε ) = ⋅ ε ⋅ σ
1t
2
soit compte tenu de σ = C ⋅ ε , W ( ε ) = ⋅ ε ⋅ C ⋅ ε avec C matrice d’élasticité :
1t
2
⎡1 ν 0 ⎤
E ⎢ ⎥
C = ⋅ ⎢ν 1 0 ⎥
1 − ν 2 ⎢ 0 0 (1 − ν ) 2⎥⎦

page III-1 -- 15
k
Compte tenu de ε = B ⋅ D k , le potentiel de déformation sur l’élément est constant en tout point, et vaut :

1t
W( ε ) = ⋅ Dk ⋅ B ⋅ C ⋅ B ⋅ Dk
t k k
2

• Rappel des définitions :

W ( ε(M ) ) = potentiel de déformation,

Uk = ∫∫∫v W( ε )⋅ dv = énergie de déformation = potentiel interne,


k

k
V = énergie potentielle totale.

• L’énergie de déformation de l’élément s’écrit donc :


U k = ∫∫∫ W ( ε ) ⋅ dv = ∫∫ W ( ε ) ⋅ e ⋅ dx ⋅ dy = e ⋅ A ⋅ W ( ε )
vk aire triangle
1t
⋅ ⎡ e ⋅ A⋅ B ⋅ C ⋅ B ⎤ ⋅ Dk
t k k
U k = ⋅ Dk
2 ⎢⎣ ⎥⎦

3.3.4 -- Matrice de rigidité de l’élément

1t
• La matrice de rigidité de l’élément, telle que U k = ⋅ D k ⋅ R k ⋅ D k , vaut donc :
2
t k k
R k = e ⋅ A⋅ B ⋅ C ⋅ B

(y 2 − y3 ) (y3 − y1 ) (y1 − y 2 ) 0 0 0
1
Avec : B
k
= ⋅ 0 0 0 (x 3 − x 2 ) (x1 − x 3 ) (x 2 − x1 )
2⋅A
(x 3 − x 2 ) (x1 − x 3 ) (x 2 − x1 ) (y 2 − y3 ) (y3 − y1 ) (y1 − y 2 )
⎡1 ν 0 ⎤
E
C = ⋅ ⎢ν 1 0 ⎥
2 ⎢ ⎥
1 − ν ⎢0 0 (1 − ν ) 2⎥⎦

E
Compte tenu de l’expression du module de déformation transversal G = , on peut écrire :
2 ⋅ (1 + ν )
⎡ 1 ν 0⎤ ⎡0 0 0 ⎤
E
C = Cn+ Cc avec Cn= ⋅ ⎢⎢ν 1 0⎥⎥ et Cc = G ⋅ ⎢⎢0 0 0⎥⎥
1 − ν 2 ⎢ 0 0 0⎥ ⎢⎣0 0 1⎥⎦
⎣ ⎦
t k k t k k t k k
R k = e ⋅ A⋅ B ⋅ C ⋅ B = e ⋅ A⋅ B ⋅ Cn⋅ B + e ⋅ A⋅ B ⋅ Cc⋅ B = Rk + Rk
n c
Rk est la matrice de rigidité due aux contraintes normales,
n
Rk est la matrice de rigidité due aux contraintes de cisaillement.
c
y 223
y31y 23 2
y31
2
E⋅e y12 y 23 y12 y31 y12
Rk
n
=
( )
4A ⋅ 1 − ν 2 νx 32 y 23 νx 32 y31 νx 32 y12
2
x 32
νx13 y31 νx13 y 31 νx13 y12 x13x 32 2
x13
νx 21y 23 νx 21y31 νx 21y12 x 21x 32 x 21x13 x 221

page III-1 -- 16
2
x 32
x13x 32 2
x13
G ⋅ e x 21x 32 x 21x13 x 221
Rk =
c 4A y 23x 32 y 23x13 y 23x 21 y 223
y31x 32 y31x13 y31x 21 y31y 23 2
y31
y12 x 32 y12 x13 y12 x 21 y12 y 23 2
y12 y31 y12

Avec : x ij = x i − x j et y ij = y i − y j

3.4 -- Exemple d’application, poutre console plane chargée dans son plan

Considérons la poutre console OE, encastrée en O, constituée d’une plaque mince de caractéristiques géométriques et
mécaniques suivantes :
- Longueur : L = 10 m.
- Hauteur : 2h = 2 m.
- Epaisseur : b = 0,05 m.
- Module de déformation longitudinal : E = 200 000 MPA.
- Module d’ Young : ν = 0,30

b(2h )3
On pose I = I z =
12

P = 1 MN
uy
y
ux

O x E
2h b = 0,05
= 2,00

L = 10,00

Cette poutre est chargée dans le plan de la plaque et dans sa section droite d’extrémité E, par une force verticale P = 1
MN appliquée suivant une densité de forces verticale répartie le long de l’axe Ey de la forme :
P
2⋅I
(
h 2 − y2 .)
3.4.1 -- Solution exacte

• La solution exacte donne le tenseur contraintes au point banal de la plaque de coordonnées (x,y) :
P ⋅ (L − x ) ⋅ y ⎛ M ⋅ v ⎞
σ xx = − ⎜= ⎟
I ⎝ I ⎠
σ yy = 0

σ xy =
( )
P ⋅ h 2 − y2 ⎛ V ⋅ µ ⎞
⎜= ⎟
2I ⎝ I ⎠

page III-1 -- 17
- Cette solution est exacte à condition que la charge P soit appliquée dans la section droite d’extrémité suivant

la loi des cisaillements σ xy =


( )
P ⋅ h 2 − y2 ⎛ V ⋅ µ ⎞
⎜= ⎟
2I ⎝ I ⎠
⎡ ε xx ⎤ ⎡ 1 −ν 0 ⎤ ⎡σ xx ⎤
⎢ ⎥ 1 ⎢ ⎢ ⎥
• Le tenseur déformations au point banal (x,y) est donné par : ε = ⎢ ε yy ⎥ = ⋅ ⎢ − ν 1 0 ⎥⎥ ⋅ ⎢ σ yy ⎥
E
⎢2 ⋅ ε xy ⎥
⎣ ⎦
⎢⎣ 0 0 2(1 + ν )⎥⎦ ⎢⎣ σ xy ⎥⎦

ε xx = −
P ⋅ (L − x ) ⋅ y
ε yy = ν ⋅
P ⋅ (L − x ) ⋅ y
σ xy =
(
1 + ν P ⋅ h 2 − y2

)
EI EI E 2I

• Les déplacements u x et u y sont obtenus en intégrant les déformations


⎡ ε xx ⎤ ⎡∂ ∂x 0 ⎤
⎢ ⎥ ⎡u x ⎤
ε = ⎢ ε yy ⎥ = ⎢⎢ 0 ∂ ∂y ⎥⎥ ⋅ ⎢ ⎥
u
⎢2 ⋅ ε xy ⎥ ⎢∂ ∂y ∂ ∂x ⎥ ⎣ y ⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
P ⎡ y3 ⎤
D’où : ux = ⋅ ⎢(2L − x ) ⋅ xy + (2 + ν ) ⋅ − (1 + ν ) ⋅ h 2 y + Ky⎥
2EI ⎢ 3 ⎥⎦

P ⎡ ⎛ x⎞ ⎤
uy = − ⋅ ⎢ν ⋅ (L − x ) ⋅ y 2 + ⎜ L − ⎟ ⋅ x 2 + (1 + ν ) ⋅ h 2 x + Kx ⎥
2EI ⎣ ⎝ 3⎠ ⎦
• La constante K est fixée par la condition aux limites d’encastrement en O.
∂v
Si on adopte la condition = 0 pour x = y = 0, on a K = −(1 + ν ) ⋅ h 2 ; d’où la valeur des déplacements.
∂x
P ⎛ x⎞
Dans ces conditions, la déformée de la fibre moyenne Ox, est : uy = − ⋅ ⎜ L − ⎟ ⋅ x2
2 EI ⎝ 3⎠

3.4.2 -- Calcul de la structure aux éléments finis

• La structure est modélisée avec des éléments triangulaires à 3 nœuds tels que définis précédemment.

Tous les éléments sont des triangles rectangles ½ carré 0,10 x 0,10 :

0,10

0,10

• On trouvera ci-dessous :
- La modélisation de la structure avec le principe de numérotation des nœuds,
- La modélisation de la structure avec le principe de numérotation des éléments,
- La modélisation du chargement,
- La déformée de la structure chargée,
- Les cartes d’iso-déplacements et iso-contraintes,

page III-1 -- 18
- Les tableaux de résultats du calcul théorique et du calcul EF des déplacements et des composantes du
tenseur contraintes, dans la section droite d’abscisse 5,00m.
- Les déplacements des nœuds de la section d’extrémité.

section x=5m.

section x=4,95m. du calcul théorique


des contraintes
section x=5m. du calcul théorique et du
calcul aux EF des déplacements section x=4,90m.
(déplacements des noeuds)

40

éléments du calcul aux EF des contraintes

éléments du calcul aux EF des contraintes


39

(constantes dans chaque élément)

(constantes dans chaque élément)


38
37

36
35

34
33

page III-1 -- 19
page III-1 -- 20
page III-1 -- 21
page III-1 -- 22
Poutre console plane chargée dans son plan – déplacements section x = 5m.

xxx 051 Théorie Eléments Finis Ecart %


yy x y ux uy ux uy ux uy
21 5,000 1,000 0,005488 -0,015738 0,005578 -0,016236 -1,65 -3,17
20 5,000 0,900 0,004929 -0,015716 0,005011 -0,016215 -1,67 -3,17
19 5,000 0,800 0,004373 -0,015697 0,004446 -0,016196 -1,66 -3,18
18 5,000 0,700 0,003821 -0,015680 0,003884 -0,016179 -1,66 -3,18
17 5,000 0,600 0,003270 -0,015666 0,003325 -0,016165 -1,67 -3,19
16 5,000 0,500 0,002722 -0,015653 0,002767 -0,016153 -1,65 -3,19
15 5,000 0,400 0,002176 -0,015643 0,002212 -0,016143 -1,67 -3,20
14 5,000 0,300 0,001631 -0,015635 0,001657 -0,016135 -1,62 -3,20
13 5,000 0,200 0,001086 -0,015630 0,001104 -0,016129 -1,61 -3,20
12 5,000 0,100 0,000543 -0,015626 0,000551 -0,016126 -1,46 -3,20
11 5,000 0,000 0,000000 -0,015625 -0,000001 -0,016125 n.s -3,20
10 5,000 -0,100 -0,000543 -0,015626 -0,000553 -0,016126 -1,83 -3,20
09 5,000 -0,200 -0,001086 -0,015630 -0,001106 -0,016129 -1,80 -3,20
08 5,000 -0,300 -0,001631 -0,015635 -0,001659 -0,016135 -1,74 -3,20
07 5,000 -0,400 -0,002176 -0,015643 -0,002213 -0,016143 -1,72 -3,20
06 5,000 -0,500 -0,002722 -0,015653 -0,002769 -0,016153 -1,72 -3,19
05 5,000 -0,600 -0,003270 -0,015666 -0,003326 -0,016165 -1,70 -3,19
04 5,000 -0,700 -0,003821 -0,015680 -0,003886 -0,016180 -1,71 -3,19
03 5,000 -0,800 -0,004373 -0,015697 -0,004448 -0,016197 -1,70 -3,19
02 5,000 -0,900 -0,004929 -0,015716 -0,005012 -0,016216 -1,69 -3,18
01 5,000 -1,000 -0,005488 -0,015738 -0,005580 -0,016237 -1,69 -3,17

page III-1 -- 23
y

21
20
19
18
17
16
15
14
Uxth
13
12
11
Uxef
10
09
08
07
06
05
04
03
02
01
-0,010

-0,008

-0,006

-0,004

-0,002

0,000

0,002

0,004

0,006

0,008

0,010
Ux

21
20
19
18
17
16
15
14
13
12 Uyth
11
10
09 Uyef
08
07
06
05
04
03
02
01
-0,018

-0,017

-0,016

-0,015

-0,014
Uy

page III-1 -- 24
Poutre console plane chargée dans son plan – contraintes section x = 4,95m.

xxx 050 Théorie Eléments Finis


yy x y σxx σyy σxy σxx σyy σxy
40 4,950 0,967 -146,450 0,000 0,983 -150,810 2,060 4,250
39 4,950 0,933 -141,400 0,000 1,933 -134,590 -1,960 -1,200
38 4,950 0,867 -131,300 0,000 3,733 -135,810 2,110 6,940
37 4,950 0,833 -126,250 0,000 4,583 -119,550 -2,010 1,460
36 4,950 0,767 -116,150 0,000 6,183 -120,800 2,160 9,340
35 4,950 0,733 -111,100 0,000 6,933 -104,510 -2,060 3,820
34 4,950 0,667 -101,000 0,000 8,333 -105,790 2,210 11,440
33 4,950 0,633 -95,950 0,000 8,983 -89,480 -2,100 5,880
32 4,950 0,567 -85,850 0,000 10,183 -90,790 2,260 13,240
31 4,950 0,533 -80,800 0,000 10,733 -74,440 -2,150 7,650
30 4,950 0,467 -70,700 0,000 11,733 -75,780 2,310 14,750
29 4,950 0,433 -65,650 0,000 12,183 -59,410 -2,200 9,120
28 4,950 0,367 -55,550 0,000 12,983 -60,780 2,360 15,950
27 4,950 0,333 -50,500 0,000 13,333 -44,370 -2,250 10,290
26 4,950 0,267 -40,400 0,000 13,933 -45,770 2,410 16,860
25 4,950 0,233 -35,350 0,000 14,183 -29,340 -2,300 11,170
24 4,950 0,167 -25,250 0,000 14,583 -30,760 2,460 17,470
23 4,950 0,133 -20,200 0,000 14,733 -14,300 -2,350 11,750
22 4,950 0,067 -10,100 0,000 14,933 -15,760 2,500 17,790
21 4,950 0,033 -5,050 0,000 14,983 0,740 -2,400 12,030
20 4,950 -0,033 5,050 0,000 14,983 -0,750 2,550 17,810
19 4,950 -0,067 10,100 0,000 14,933 15,770 -2,450 12,010
18 4,950 -0,133 20,200 0,000 14,733 14,260 2,600 17,530
17 4,950 -0,167 25,250 0,000 14,583 30,810 -2,500 11,700
16 4,950 -0,233 35,350 0,000 14,183 29,260 2,650 16,950
15 4,950 -0,267 40,400 0,000 13,933 45,840 -2,550 11,080
14 4,950 -0,333 50,500 0,000 13,333 44,270 2,700 16,070
13 4,950 -0,367 55,550 0,000 12,983 60,880 -2,590 10,170
12 4,950 -0,433 65,650 0,000 12,183 59,280 2,750 14,900
11 4,950 -0,467 70,700 0,000 11,733 75,910 -2,640 8,970
10 4,950 -0,533 80,800 0,000 10,733 74,280 2,800 13,430
09 4,950 -0,567 85,850 0,000 10,183 90,950 -2,690 7,460
08 4,950 -0,633 95,950 0,000 8,983 89,290 2,850 11,660
07 4,950 -0,667 101,000 0,000 8,333 105,990 -2,740 5,660
06 4,950 -0,733 111,100 0,000 6,933 104,290 2,900 9,600
05 4,950 -0,767 116,150 0,000 6,183 121,020 -2,790 3,560
04 4,950 -0,833 126,250 0,000 4,583 119,300 2,950 7,230
03 4,950 -0,867 131,300 0,000 3,733 136,060 -2,840 1,170
02 4,950 -0,933 141,400 0,000 1,933 134,310 2,990 4,570
01 4,950 -0,967 146,450 0,000 0,983 151,090 -2,890 -1,530

page III-1 -- 25
Poutre console plane chargée dans son plan – déplacements section x = 10m.

xxx 101 Théorie Eléments Finis Ecart %


yy x y ux uy ux uy ux uy
21 10,000 1,000 0,007363 -0,050000 0,007437 -0,050903 -1,01 -1,81
20 10,000 0,900 0,006616 -0,050000 0,006683 -0,050903 -1,01 -1,81
19 10,000 0,800 0,005873 -0,050000 0,005933 -0,050903 -1,01 -1,81
18 10,000 0,700 0,005133 -0,050000 0,005185 -0,050903 -1,01 -1,81
17 10,000 0,600 0,004395 -0,050000 0,004440 -0,050903 -1,01 -1,81
16 10,000 0,500 0,003660 -0,050000 0,003696 -0,050903 -0,99 -1,81
15 10,000 0,400 0,002926 -0,050000 0,002955 -0,050903 -1,00 -1,81
14 10,000 0,300 0,002193 -0,050000 0,002215 -0,050903 -1,00 -1,81
13 10,000 0,200 0,001461 -0,050000 0,001475 -0,050904 -0,93 -1,81
12 10,000 0,100 0,000731 -0,050000 0,000737 -0,050904 -0,88 -1,81
11 10,000 0,000 0,000000 -0,050000 -0,000001 -0,050904 n.s -1,81
10 10,000 -0,100 -0,000731 -0,050000 -0,000739 -0,050904 -1,16 -1,81
09 10,000 -0,200 -0,001461 -0,050000 -0,001478 -0,050904 -1,13 -1,81
08 10,000 -0,300 -0,002193 -0,050000 -0,002217 -0,050904 -1,09 -1,81
07 10,000 -0,400 -0,002926 -0,050000 -0,002957 -0,050904 -1,07 -1,81
06 10,000 -0,500 -0,003660 -0,050000 -0,003699 -0,050903 -1,07 -1,81
05 10,000 -0,600 -0,004395 -0,050000 -0,004442 -0,050903 -1,06 -1,81
04 10,000 -0,700 -0,005133 -0,050000 -0,005187 -0,050903 -1,05 -1,81
03 10,000 -0,800 -0,005873 -0,050000 -0,005935 -0,050903 -1,05 -1,81
02 10,000 -0,900 -0,006616 -0,050000 -0,006685 -0,050903 -1,04 -1,81
01 10,000 -1,000 -0,007363 -0,050000 -0,007439 -0,050903 -1,04 -1,81

21
20
19
18
17
16
15
14
13
12
11
10
09 Uxth
08
07
06 Uxef
05
04
03
02
01

Ux

21
20
19
18
17
16
15
14
13
12 Uyth
11
10
09
08 Uyef
07
06
05
04
03
02
01

Uy

page III-1 -- 26
J.-M. TOURTOIS –Chap-III-2.doc

CALCUL AVANCE DES STRUCTURES


PARTIE III CALCUL AUX ELEMENTS FINIS
Rappel fondamental : structures à comportement élastique linéaire

CHAPITRE III-2 LES ELEMENTS DE PLAQUES


Version courte EN MEMBRANE ET EN FLEXION

1 -- GENERALITES, NOTATIONS

1.1 -- définitions
• Une plaque mince est un solide limité par deux plans parallèles et par une surface cylindrique de génératrice
normale à ces 2 plans qui s’appuie sur une courbe fermée.

• Les 2 plans parallèles sont les faces de la plaque.

• La surface cylindrique est le bord de la plaque.

• L’épaisseur de la plaque est la distance des 2 plans parallèles ; la plaque est mince si son épaisseur est faible
devant ses autres dimensions.

• Le plan équidistant des 2 plans parallèles est le plan moyen de la plaque.

• L’intersection da la surface cylindrique, bord de la plaque, et du plan moyen est la courbe B .

y
h O

plan moyen

1.2 -- repère de référence


• C’est le repère orthonormé Oxyz, avec Oxy dans le plan moyen.

⎡x ⎤
• Le point banal de la plaque a pour coordonnées initiales avant chargement : ⎢ y⎥
⎢ ⎥
⎢⎣ z ⎥⎦

• Le plan moyen a pour équation : z=0

• Les 2 plans parallèles, faces de la plaque, ont pour équations : z = +h 2 et z = −h 2

page III-2 -- 1
1.3 -- actions appliquées à la plaque

Ce sont des forces de surface appliquées sur le plan moyen, dont la densité vectorielle surfacique P (x, y ) se projette
dans le repère Oxyz suivant :

⎡ p x (x, y )⎤
P (x, y ) = ⎢⎢ p y (x, y )⎥⎥
⎢⎣ pz (x, y )⎥⎦

1.4 -- déplacement, notations

⎡x ⎤
• Le déplacement du point banal de la plaque de coordonnées initiales avant chargement ⎢⎢ y ⎥⎥ est une fonction
⎢⎣ z ⎥⎦


⎡ u (x, y, z ) ⎤
vectorielle de ces coordonnées initiales : d (x, y, z ) = ⎢⎢ v (x, y, z ) ⎥⎥
⎣⎢ w (x, y, z )⎦⎥
⎡x ⎤
• Le déplacement du point banal du plan moyen de coordonnées initiales avant chargement ⎢⎢ y ⎥⎥ est une fonction
⎢⎣ 0 ⎥⎦


⎡ U (x, y ) ⎤
vectorielle de ces coordonnées initiales : D (x, y ) = ⎢⎢ V(x, y ) ⎥⎥
⎢⎣ W (x, y )⎥⎦

1.5 -- Les phénomènes de membrane et les phénomènes de flexion

1.5.1 -- Phénomènes de membrane


Les phénomènes de membrane correspondent à un état de contraintes planes de la plaque, induit par un chargement

⎡ p x (x, y )⎤
dans son plan moyen : P (x, y ) = ⎢⎢ p y (x, y )⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
Dans ce cas le déplacement du point banal du plan moyen est contenu dans le plan moyen :

⎡ U (x, y )⎤
D (x, y ) = ⎢⎢ V(x, y )⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
Les phénomènes de membrane ont été étudiés au chapitre III-1 ci-dessus.

1.5.2 -- Les phénomènes de flexion


Les phénomènes de flexion sont ceux induits par un chargement perpendiculaire au plan moyen :

⎡ 0 ⎤
P (x, y ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ pz (x, y )⎥⎦
Dans ce cas, et dans l’hypothèse des petits déplacements, le déplacement du point banal du plan moyen est

⎡ 0 ⎤
perpendiculaire au plan moyen : D (x, y ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎣⎢ W (x, y )⎦⎥

page III-2 -- 2
1.5.3 -- avec les 2 hypothèses, déplacements infiniment petits et comportement élastique
linéaire du matériau, découplement des phénomènes de membrane et des phénomènes de
flexion

• Les 2 hypothèses suivantes :


- les déplacements sont infiniment petits,
- le comportement du matériau est élastique linéaire.

Permettent :
- d’écrire toutes les équations d’équilibre sous un chargement donné dans la géométrie initiale non
déformée de la plaque,
- d’appliquer le théorème de superposition.

• Application du théorème de superposition à l’état d’équilibre d’une plaque chargée :

L ‘état de la structure, déplacements déformations et contraintes, sous l’action d’un chargement quelconque

⎡ p x (x, y )⎤
P (x, y ) = ⎢⎢ p y (x, y )⎥⎥ résulte de la superposition de 2 états d’équilibre :
⎢⎣ pz (x, y )⎥⎦


⎡ p x (x, y )⎤
- Etat (1) : la plaque est soumise aux seules charges appliquées dans son plan moyen P (x, y ) = ⎢⎢ p y (x, y )⎥⎥ ;
⎢⎣ 0 ⎥⎦
c’est un état de contraintes planes, phénomène de membrane, pour lequel le déplacement du point banal

⎡ U (x, y )⎤
du plan moyen est contenu dans le plan moyen : D (x, y ) = ⎢⎢ V(x, y )⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
- Etat (2) : la plaque est soumise aux seules charges appliquées perpendiculaires à son plan moyen

⎡ 0 ⎤
P (x, y ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ ; c’est un phénomène de flexion, pour lequel le déplacement du point banal du plan
⎣⎢ pz (x, y )⎦⎥

⎡ 0 ⎤
moyen est perpendiculaire au plan moyen : D (x, y ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ W (x, y )⎥⎦

2 -- SOLLICITATIONS EN UN POINT DU PLAN MOYEN

2.1 -- coupure élémentaire au point banal P du plan moyen

y
O
k
h (I) t
P (II)
h n
x
a

page III-2 -- 3
⎡x ⎤
⎢ ⎥ ⎛→→→⎞
• Supposons défini au point banal P du plan moyen, de coordonnées y , un trièdre trirectangle direct ⎜n t k⎟
⎢ ⎥ ⎜



⎢⎣ 0 ⎥⎦
→ → →
tel que les vecteurs unitaires n et t sont situés dans le plan moyen, le vecteur unitaire k étant celui de Oz.

On appelle coupure élémentaire orientée, de longueur a, le rectangle de centre P, de longueur a centrée sur P,
→→
défini comme l’intersection du plan vertical P t k et de la plaque.
⎡x ⎤
Le point M de coordonnées ⎢ y ⎥ Dans le repère global, est situé à la verticale de P ; ses coordonnées dans le
⎢ ⎥
⎢⎣ z ⎥⎦
⎡0⎤
⎛→→→⎞ ⎢0⎥ .
repère local ⎜⎜ n t k ⎟⎟ de la coupure sont ⎢ ⎥
⎝ ⎠ ⎢⎣z ⎥⎦

• La coupure sépare la plaque, dans son voisinage, en 2 parties : (I) et (II) . Par convention, la partie qui contient le

vecteur unitaire normal n est dite extérieure ((II) sur le dessin); l’autre partie est dite intérieure ((I) sur le dessin).

⎡α ⎤
• Les coordonnées du vecteur unitaire n , dans le repère global Oxyz sont ⎢⎢ β ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎛→ → →⎞
• La matrice de changement de base permettant de passer du repère global Oxyz au repère local ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ de la
⎝ ⎠
⎡ α − β 0⎤ ⎡ α β 0⎤
P = ⎢ β α 0⎥ P = ⎢ − β α 0⎥
−1
coupure est : ⎢ ⎥ avec : ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

⎡x ⎤ ⎡σ xx (xyz ) σ xy (xyz ) σ xz (xyz )⎤


⎢ ⎥
• Le tenseur contraintes au point banal M de coordonnées ⎢⎢ y ⎥⎥ est : ⎢ σ yx ( ) σ yy ( ) σ yz ( ) ⎥
⎢⎣ z ⎥⎦ ⎢ σzx ( ) σzy ( ) σzz ( ) ⎥⎦

→ −→
2.2 -- Détermination de R et MR , résultante et moment résultant, des contraintes (action
partie (II) sur partie (I)), sur la coupure élémentaire orientée de longueur a

⎛ → →⎞
• Le point banal Q de la coupure est repéré par ses coordonnées ( ξ , z) dans le plan ⎜⎜ P, t , k ⎟⎟
⎝ ⎠
⎡ σ(ξ, z ) ⎤
⎛→ → →⎞ →
Dans le repère ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ la contrainte au point banal Q vaut : σ (ξ, z ) = ⎢⎢ τ h (ξ, z )⎥⎥
⎝ ⎠ ⎢⎣ τ v (ξ, z )⎥⎦

Faisons un développement limité de σ (ξ, z ) au voisinage de P au second ordre près, par rapport à ξ :

→ →

→ →
⎡A⎤ →
∂σ
σ (ξ, z ) = σ (0, z ) + ξ ⋅ où K est un vecteur constant : K = ⎢⎢ B⎥⎥
(0, z ) + ξ2 ⋅ K
∂ξ
⎢⎣ C ⎥⎦
Sur une fraction élémentaire dξ × dz de centre Q de la coupure la résultante des contraintes vaut donc, dans le repère
⎡ σ(ξ, z ) ⎤
⎛→ → →⎞ → →
⎜ n , t , k ⎟ : dR = σ (ξ, z ) ⋅ dξ ⋅ dz = ⎢ τ h (ξ, z )⎥ ⋅ dξ ⋅ dz
⎜ ⎟ ⎢ ⎥
⎝ ⎠ ⎢⎣ τ v (ξ, z )⎥⎦

page III-2 -- 4
2.2.1 -- résultante des contraintes sur la coupure, en P :

⎡ ⎛ → ⎞ ⎤
⎛→ → →⎞ → + h 2 ⎡ +a 2 → ⎤ + h 2 ⎢ +a 2 ⎜ → ∂σ →⎟

Dans le repère ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ : R= ∫
⎢ σ (ξ, z ) ⋅ dξ⎥ ⋅dz =
∫ ⎢ − a 2 ⎜ σ (0, z ) + ξ ⋅ ∂ξ (0, z ) + ξ ⋅ K ⎟ ⋅ dξ⎥ ⋅dz
∫ ∫
2
⎝ ⎠ − h 2 ⎣ −a 2 ⎦ − h 2 ⎜ ⎟
⎢⎣ ⎝ ⎠ ⎥⎦
+a 2 →
En remarquant que ∫−a 2 ξ
2 n +1
⋅ f (z ) ⋅ dξ = 0 , il vient :


⎡ σ(0, z ) ⎤
+h 2 → → +h 2 ⎢ →
⎥ ⋅ dz + K
R = a⋅ ∫ σ (0, z ) ⋅ dz + K′⋅ a = a ⋅ 3
τ (0,∫z ) ′⋅ a 3
−h 2 ⎢ ⎥
h
−h 2
⎣⎢ τ v (0, z )⎦⎥


⎡ D⎤ →
où K ′ est un vecteur de composantes constantes : K ′ = ⎢⎢ E ⎥⎥
⎢⎣ F ⎥⎦

2.2.2 -- moment résultant des contraintes sur la coupure, en P :

⎛→ → →⎞
Dans le repère ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ :
⎝ ⎠
⎡ ⎡
⎛→ → ⎞⎤ ⎤
−→ → → + h 2 ⎡ +a 2 ⎡ → → ⎤ ⎤ + h 2 ⎢ +a 2 ⎢ → ⎜ ∂σ →⎟
⎥ ⎥
∫∫facette
PM ∧ dR = ∫ ⎢ PM ∧ σ (ξ, z )⎥ ⋅ dξ⎥ ⋅ dz = ∫ ( ) ( )
− h 2 ⎢ ∫− a 2 ⎣ ∫
2
MR = ⎢ ⎢ PM ∧ ⎜ σ 0, z + ξ ⋅ 0, z + ξ ⋅ K ⎟⎥ ⋅ dξ⎥ ⋅ dz
− h 2 −a 2 ⎢ ∂ξ
⎣ ⎦ ⎦⎥ ⎢ ⎢⎣ ⎜ ⎟⎥ ⎥
⎣ ⎝ ⎠⎦ ⎦

+a 2 → −→ +h 2 ⎡ +a 2 ⎡ → → ⎤ ⎤
En remarquant que ∫−a 2 ξ
2 n +1
⋅ f (z ) ⋅ dξ = 0 , il vient : MR = ∫− h 2 ⎢⎣⎢∫−a 2 ⎢⎣PM ∧ σ (0, z )⎥⎦ ⋅ dξ⎥⎦⎥ ⋅ dz + K1 ⋅ a
3

−→
⎡ ⎡0⎤ ⎡ σ(0, z ) ⎤ ⎤

⎡ ⎡ξ ⋅ τ v (0, z ) − z ⋅ τ h (0, z )⎤ ⎤

+ h 2 ⎢ +a 2 + h 2 ⎢ +a 2
⎢ξ⎥ ∧ ⎢ τ (0, z )⎥ ⋅ dξ⎥ ⋅ dz + K ⋅ a 3 = ⎢ ( ) ⎥ ⎥
MR = ∫− h 2 ⎢⎢∫−a 2 ⎢ ⎥ ⎢ h ⎥ ⎥ 1 ∫− h 2 ⎢⎢∫−a 2 ⎢ z ⋅ σ 0, z ⎥ ⋅ dξ ⎥ ⋅ dz + K1⋅ a 3
⎣ ⎢⎣z ⎥⎦ ⎢⎣ τ v (0, z )⎥⎦ ⎥
⎦ ⎣ ⎢⎣ − ξ ⋅ σ(0, z ) ⎥⎦ ⎥

+a 2
En remarquant que ∫−a 2 ξ
2 n +1
⋅ f (z ) ⋅ dξ = 0 , il vient :

−→
⎡ − z ⋅ τ h (0, z )⎤ → → ⎡G ⎤
+h 2 ⎢ →
MR = a. ∫ ⎢ z ⋅ σ(0, z ) ⎥⎥.dz + a 3. K1′ où K1′ est un vecteur de composantes constantes : K 1′ = ⎢⎢ H ⎥⎥
−h 2
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ I ⎥⎦

2.2.3 -- récapitulation

• Au troisième ordre près par rapport à a, la résultante et le moment résultant en P des contraintes, (action partie (II)

qui contient n , sur partie (I)), sur la coupure élémentaire orientée de longueur a, valent, dans le repère
⎛→ → →⎞
⎜ n, t , k ⎟ :
⎜ ⎟
⎝ ⎠

⎡ σ(0, z ) ⎤ −→
⎡ − z ⋅ τ h (0, z )⎤
+h 2 ⎢ ⎥ ⋅ dz +h 2 ⎢
R = a⋅ ∫ τ (0, z ) MR = a . z ⋅ σ(0, z ) ⎥⎥.dz ∫
−h 2 ⎢ ⎥ −h 2 ⎢
h
⎢⎣ τ v (0, z )⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

page III-2 -- 5
2.3 -- sollicitations au point banal P du plan moyen, relatives à une coupure élémentaire
orientée

2.3.1 -- définition
→ 1 → → 1 −→ →
• On pose F = ⋅ R et Γ = ⋅ MR ∧ k
a a
⎛ → → → ⎞
Dans le repère ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ :
⎝ ⎠

⎡R n ⎤ →
⎡Fn ⎤ ⎡R n ⎤
1
- les composantes de R sont ⎢⎢ R t ⎥⎥ et les composantes de F sont ⎢⎢ Ft ⎥⎥ = ⋅ ⎢⎢ R t ⎥⎥
a
⎢⎣R k ⎥⎦ ⎢⎣Fk ⎥⎦ ⎢⎣R k ⎥⎦
⎡ MR n ⎤
→ ⎢ ⎥
- les composantes de MR sont ⎢ M R t ⎥
⎢ M R = 0⎥
⎣ k ⎦
⎡M ⎤ ⎡ M R n ⎤ ⎡0 ⎤ ⎡ MR t ⎤
→ 1 ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ 1 ⎢
et les composantes de Γ sont ⎢ T ⎥ = ⋅ ⎢ M R t ⎥ ∧ ⎢0⎥ = ⋅ ⎢− M R n ⎥⎥
⎢ ⎥
a a
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢M R ⎥ ⎢⎣1⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎣ k⎦

Les sollicitations en P, relatives à la coupure orientée (action partie (II) qui contient n , sur partie (I)), avec les
⎡ Fn ⎤
⎢F ⎥
⎢ t⎥ → →
conventions de signes des plaques, sont les composantes ⎢ Fk ⎥ des 2 vecteurs F et Γ dans le repère
⎢ ⎥
⎢M⎥
⎢⎣ T ⎥⎦
⎛→ → →⎞
⎜ n, t , k ⎟.
⎜ ⎟
⎝ ⎠

2.3.2 -- Expression des sollicitations, conventions de signes des plaques


+h 2 +h 2 +h 2
Fn = ∫− h 2 σ(0, z ).dz Ft = ∫− h 2 τh (0, z ).dz Fk = ∫− h 2 τv (0, z ).dz
+h 2 +h 2
M= ∫− h 2 z ⋅ σ(0, z ).dz T= ∫− h 2 z ⋅ τh (0, z ).dz
⎡ Fn ⎤ ⎡1 0 0⎤
⎢F ⎥ ⎢0 1 0⎥⎥ ⎡ σ(0, z ) ⎤
⎛→ → →⎞ ⎢ t⎥ ⎡→ ⎤ +h 2 ⎢
• Soit dans le repère ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ : ⎢ Fk ⎥ == ⎢→F⎥ = ∫ ⎢0 0 1⎥ ⋅ ⎢⎢ τ h (0, z )⎥⎥ ⋅ dz
⎝ ⎠ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎛ α ⎞ ⎛ → → → ⎞ −h 2 ⎢ ⎥
M
⎢ ⎥ ⎣ Γ ⎦ ⎜ ⎟, ⎜ n , t , k ⎟
⎢z 0 0⎥ ⎢⎣ τ v (0, z )⎥⎦
⎜β⎟ ⎜ ⎟
⎢⎣ T ⎥⎦ ⎝ ⎠⎝ ⎠ ⎢⎣0 z 0⎥⎦

page III-2 -- 6

• Les sollicitations en P, sur la coupure orientée n de longueur a = 1, représentent les actions de la partie (II) (qui

contient n ), sur la partie (I), avec les conventions de signes des plaques suivantes :

z Ft
k M
Fk
y (I) t
(II)
O P
n
x T
Fn

2.3.3 -- Les sollicitations de membrane et les sollicitations de flexion-torsion

⎡ Fn ⎤
⎢F ⎥
⎢ t⎥
• Les sollicitations ⎢ 0 ⎥ sont associées à la part «membrane» du chargement,
⎢ ⎥
⎢0⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎡0⎤
⎢0⎥
⎢ ⎥
• Les sollicitations ⎢ Fk ⎥ sont associées à la part « flexion» du chargement.
⎢ ⎥
⎢M⎥
⎢⎣ T ⎥⎦

3 -- TENSEUR DE MEMBRANE, TENSEUR DE FLEXION-TORSION, FORME LINEAIRE DES EFFORTS


TRANCHANTS

3.1 -- autres expressions des sollicitations


• dans le repère global Oxyz :
⎡ α⎤ →
- soit ⎢⎢ β ⎥⎥ les composantes du vecteur unitaire n
⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎡σ xx (xyz) σ xy (xyz) σ xz (xyz)⎤ ⎡α ⎤
→ ⎢ ⎥
- la contrainte en P sur la facette n a pour composantes : ⎢ σ yx ( ) σ yy ( ) σ yz ( ) ⎥ ⋅ ⎢⎢β ⎥⎥
⎢ σ zx ( ) σ zy ( ) σ zz ( ) ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦

⎛→ → →⎞
• dans le repère ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ , la même contrainte a pour composantes :
⎝ ⎠
⎡ σ(0, z ) ⎤ ⎡σ xx (xyz ) σ xy (xyz ) σ xz (xyz )⎤ ⎡α⎤ ⎡ α β 0⎤ ⎡σ xx (xyz ) σ xy (xyz )⎤
⎢ τ (0, z )⎥ = P ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎡ α⎤
σ yz ( ) ⎥ ⋅ ⎢⎢ β ⎥⎥ = ⎢⎢ − β α 0⎥⎥ ⋅ ⎢ σ yx ( )
−1
⎢ h ⎥ ⋅ ⎢ σ yx ( ) σ yy ( ) σ yy ( ) ⎥ ⋅ ⎢ ⎥
β
⎣⎢ τ v (0, z )⎦⎥ ⎢ σzx ( )
⎣ σzy ( ) σ zz ( ) ⎥⎦ ⎣⎢ 0 ⎦⎥ ⎢⎣ 0 0 1⎦⎥ ⎢⎣ σ zx ( ) σzy ( ) ⎥⎦ ⎣ ⎦
D’où :
⎡ Fn ⎤ ⎡1 0 0⎤
⎢F ⎥ ⎢0 1 0⎥⎥ ⎡σ xx (xyz ) σxy (xyz )⎤
⎢ t⎥ ⎡→ ⎤ +h 2 ⎢ −1 ⎢ ⎥ ⎡ α⎤
⎢ Fk ⎥ = ⎢ F⎥ = ∫ ⎢0 0 1⎥ ⋅ P ⋅ ⎢ σ yx ( ) σ yy ( ) ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ dz
⎢ ⎥ ⎢→ ⎥ ⎛ α ⎞ ⎛ → → → ⎞ −h 2 ⎢ ⎥ β
⎢M⎥ ⎣ Γ ⎦ ⎜⎜ ⎟⎟,⎜ n , t , k ⎟ ⎢z 0 0⎥ ⎢ σzx ( )
⎣ σzy ( ) ⎥⎦ ⎣ ⎦
⎜ ⎟
⎢⎣ T ⎥⎦ ⎝β⎠ ⎝ ⎠ ⎢⎣0 z 0⎥⎦

page III-2 -- 7
→ →
• Dans le repère global Oxyz, les composantes des vecteurs F et Γ sont :

⎡α − β 0 ⎤ ⎡ Fn ⎤
0 0
⎢β α 0 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢ Ft ⎥⎥
⎡→⎤ ⎢
⎢ F⎥ = ⎢0 0 1 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ Fk ⎥
⎢→⎥ ⎛ α ⎞ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
Γ
⎣ ⎦ ⎜⎜ ⎟⎟,Oxyz 0 α − β⎥ ⎢ M ⎥
⎢0 0
⎝β⎠ ⎢⎣ 0 0
0 β α ⎥⎦ ⎢⎣ T ⎥⎦
⎡α − β 0 0 0 ⎤ ⎡1 0 0⎤
⎢β α 0 0 0 ⎥ ⎢0 1 0⎥ ⎡σ xx (xyz ) σ xy (xyz )⎤
⎡→⎤ ⎢ ⎥ +h 2 ⎢ ⎥ −1 ⎢ ⎥ ⎡ α⎤
⎢ F⎥ = ⎢0 0 1 0 0 ⎥ ⋅ ⎢0
∫ 0 1⎥ ⋅ P ⋅ ⎢ σ yx ( ) σ yy ( ) ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ dz
⎢→⎥ ⎛ α ⎞ ⎢ ⎥ −h 2 ⎢ ⎥ β
Γ
⎣ ⎦ ⎜⎜ ⎟⎟,Oxyz ⎢ 0 0 0 α − β⎥ ⎢z 0 0⎥ ⎢ σzx ( )
⎣ σzy ( ) ⎥⎦ ⎣ ⎦
⎝β⎠ ⎢⎣ 0 0 0 β α ⎥⎦ ⎢⎣0 z 0⎥⎦

⎡α − β 0 0 0 ⎤ ⎡1 0 0⎤ ⎡1 0 0⎤
⎢β α 0 0 0 ⎥⎥ ⎢⎢0 1 0⎥⎥ ⎢0 1 0⎥⎥
⎢ −1

⎢0 0 1 0 0 ⎥ ⋅ ⎢0 0 1⎥ ⋅ P = ⎢0 0 1⎥ ⇒
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢0 0 0 α − β⎥ ⎢ z 0 0⎥ ⎢z 0 0⎥
⎢⎣ 0 0 0 β α ⎥⎦ ⎢⎣0 z 0⎥⎦ ⎢⎣0 z 0⎥⎦
⎡1 0 0⎤ ⎡ σ xx σ xy ⎤
⎢0 ⎢ σ σ yy ⎥⎥
⎡→⎤ 1 0⎥ ⎡σ xx (xyz ) σ xy (xyz )⎤
+h 2 ⎢
yx
+h 2 ⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎡ α⎤ ⎡ α⎤
⎢ F⎥ = ∫ ⎢0 0 1⎥ ⋅ ⎢ σ yx ( ) σ yy ( ) ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ dz = ∫ ⎢ σzx σzy ⎥ ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ dz
⎢→⎥ ⎛ α ⎞ −h 2 ⎢ ⎥ β −h 2 ⎢ ⎥ β
⎣ Γ ⎦ ⎜ ⎟,Oxyz ⎢z 0 0⎥ ⎢⎣ σzx ( ) σzy ( ) ⎥⎦ ⎣ ⎦ ⎢z ⋅ σ xx z ⋅ σxy ⎥ ⎣ ⎦
⎜β⎟
⎝ ⎠ ⎢⎣0 ⎢ z ⋅ σ yx z ⋅ σ yy ⎥⎦
z 0⎥⎦ ⎣

h2
• On pose : N ij = N ij (xy ) = ∫− h 2 σij ⋅ dz avec i = x, y et j = x, y

h2
M ij = M ij (xy ) = ∫− h 2 z ⋅ σij ⋅ dz avec i = x, y et j = x, y

h 2
Qi = Qi (xy ) = ∫− h 2 σiz ⋅ dz avec i = x, y

⎡ N xx N xy ⎤
⎢N N yy ⎥⎥
⎡→⎤ ⎢ yx
⎢ F⎥ ⎡ α⎤
= ⎢ Qx Qy ⎥ ⋅ ⎢ ⎥
⎢→⎥ ⎛ α ⎞ ⎢ ⎥ β
Γ
⎣ ⎦ ⎜⎜ ⎟⎟,Oxyz ⎢ M xx M xy ⎥ ⎣ ⎦
⎝β⎠ ⎢ M yx M yy ⎥⎦

⎡ Fn ⎤ ⎡ α β 0 0 0 ⎤ ⎡ N xx N xy ⎤
⎢ F ⎥ ⎢− β α 0 0 0 ⎥ ⎢ N N yy ⎥⎥
⎡→ ⎤ ⎢ t⎥ ⎢ ⎥ ⎢ yx
⎢ F⎥ ⎡ α⎤
= ⎢ F ⎥ = ⎢ 0 0 1 0 0 ⎥ ⋅ ⎢ Qx Qy ⎥ ⋅ ⎢ ⎥
⎢→ ⎥ ⎛ α ⎞ ⎛ → → → ⎞ ⎢ ⎥ ⎢ k
⎥ ⎢ ⎥ β
Γ
⎣ ⎦ ⎜⎜ ⎟⎟,⎜ n , t , k ⎟ ⎢ M ⎥ ⎢ 0 0 0 α β ⎥ ⎢ M xx M xy ⎥ ⎣ ⎦
⎜ ⎟
⎝β⎠ ⎝ ⎠ ⎢⎣ T ⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 0 − β α⎥⎦ ⎢⎣ M yx M yy ⎥⎦

Vu la symétrie du tenseur contraintes, N xy = N yx et M xy = M yx

page III-2 -- 8
Qx
z
Ny x Qy Myy Mxx
Nxy Nx x My x
Ft
Ny y Mx y
y Nyy Mx y k M
O Fk
Ny x Nxy Mxx Myy t
x Nx x My x Qy (I) P
(II)
Qx n
T
Fn

3.2 -- Tenseur membrane avec les conventions de plaques

⎡ N xx (xy ) N xy (xy )⎤
• Dans le repère Oxyz il s’écrit : ⎢ N ( ) N ( )⎥
⎣ yx yy ⎦

• Il permet d’exprimer les sollicitations de membrane avec les conventions de plaques :


⎛→→→⎞ → ⎛ α⎞
Dans le repère ⎜⎜ n t k ⎟⎟ , sur la coupure orientée n de composantes ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz :
⎝ ⎠ ⎝β⎠

⎡ Fn ⎤ ⎡ α β ⎤ ⎡ N xx (xy ) N xy (xy )⎤ ⎡α⎤


Soit : ⎢ F ⎥ = ⎢− β α⎥ ⋅ ⎢ N ( ) N ( ) ⎥ ⋅ ⎢ β ⎥
⎣ t⎦ ⎣ ⎦ ⎣ yx yy ⎦ ⎣ ⎦

z
Nxy Ny x
Nxx
Ny y k Ft
y Ny y
O (I) t
Ny x Nxy (II)
x P
Nx x n
Fn
• Changement de base :

Soit OXYz le repère orthonormé déduit de Oxyz par unr rotation d’angle θ d’axe Oz ; la matrice de passage qui
⎡cos θ − sin θ⎤ −1 ⎡ cos θ sin θ ⎤
permet de passer du repère Oxy au repère OXY s’écrit : P′ = ⎢ ⎥ avec P′ = ⎢− sin θ cos θ⎥
⎣ sin θ cos θ ⎦ ⎣ ⎦


Les composantes du vecteur unitaire n sont :
⎛ α⎞
∗ ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz,
⎝β⎠
⎛ α′ ⎞ ⎛ α⎞ ⎛ α′ ⎞
∗ ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère OXYz , avec : ⎜⎜ ⎟⎟ = P′ ⋅ ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ β′ ⎠ ⎝β⎠ ⎝ β′ ⎠
⎡α − β⎤ ⎡α′ − β′⎤ ⎡ α β ⎤ ⎡ α′ β′ ⎤ −1
∗ ⎢ β α ⎥ = P′ ⋅ ⎢β′ α′ ⎥ ⎢ − β α⎥ = ⎢− β′ α′⎥ ⋅ P′
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦

⎡ Fn ⎤ ⎡ α′ β′ ⎤ −1 ⎡ N xx (xy ) N xy (xy )⎤ ⎡α′⎤


⎢ F ⎥ = ⎢ − β′ α′⎥ ⋅ P′ ⋅ ⎢ N ( ) N ( ) ⎥ ⋅ P′ ⋅ ⎢ β′ ⎥
⎣ t⎦ ⎣ ⎦ ⎣ yx yy ⎦ ⎣ ⎦

page III-2 -- 9
⎡ Fn ⎤ ⎡ α′ β′ ⎤ ⎡ N XX (XY ) N XY (XY )⎤ ⎡α′⎤
⎢ F ⎥ = ⎢ − β′ α′⎥ ⋅ ⎢ N ( ) ⋅
N YY ( ) ⎥⎦ ⎢⎣ β′ ⎥⎦
⎣ t⎦ ⎣ ⎦ ⎣ YX

⎡ N XX (XY ) N XY (XY )⎤
Dans le repère OXYz le tenseur membrane s’écrit : ⎢ N ( )
⎣ YX N YY ( ) ⎥⎦

⎡ N XX (XY ) N XY (XY )⎤ −1 ⎡ N xx (xy ) N xy (xy )⎤


avec : ⎢ N ( ) ⎥ = P′ ⋅ ⎢ ⎥ ⋅ P′
⎣ YX N YY ( ) ⎦ ⎣ N yx ( ) N yy ( ) ⎦

3.3 -- Tenseur de flexion-torsion avec les conventions de plaques


⎡ M xx (xy ) M xy (xy )⎤
• Dans le repère Oxyz il s’écrit : ⎢ M ( ) M ( )⎥
⎣ yx yy ⎦

⎡M⎤
• Il permet d’exprimer les sollicitations de flexion-torsion ⎢ ⎥ :
⎣T⎦
⎛→ → →⎞ → ⎛ α⎞
Dans le repère ⎜⎜ n t k ⎟⎟ , sur la coupure orientée n de composantes ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz :
⎝ ⎠ ⎝β⎠

⎡ M ⎤ ⎡ α β ⎤ ⎡ M xx (xy ) M xy (xy )⎤ ⎡α⎤


⎢ T ⎥ = ⎢ − β α⎥ ⋅ ⎢ M ( ) M ( ) ⎥ ⋅ ⎢ β ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ yx yy ⎦ ⎣ ⎦

Qx
z Qy Mxx
Myy Myx
Mx y
Mxy k M
y Fk
O Mxx Myy t
Myx Qy (I) P
(II)
x
Qx n
T

• Changement de base :

Soit OXYz le repère orthonormé déduit de Oxyz par une rotation d’angle θ d’axe Oz ; la matrice de passage qui
⎡cos θ − sin θ⎤ −1 ⎡ cos θ sin θ ⎤
permet de passer du repère Oxy au repère OXY s’écrit : P′ = ⎢ ⎥ avec P′ = ⎢ ⎥
⎣ sin θ cos θ ⎦ ⎣ − sin θ cos θ⎦

Les composantes du vecteur unitaire n sont :
⎛ α⎞
∗ ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz,
⎝β⎠
⎛ α′ ⎞ ⎛ α⎞ ⎛ α′ ⎞
∗ ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère OXYz , avec : ⎜⎜ ⎟⎟ = P′ ⋅ ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ β′ ⎠ ⎝β⎠ ⎝ β′ ⎠
⎡α − β⎤ ⎡α′ − β′⎤ ⎡ α β ⎤ ⎡ α′ β′ ⎤ −1
∗ ⎢ β α ⎥ = P′ ⋅ ⎢ β′ α′ ⎥ ⎢ − β α⎥ = ⎢ − β′ α′⎥ ⋅ P′
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦

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⎡ M ⎤ ⎡ α β ⎤ ⎡ M xx (xy ) M xy (xy )⎤ ⎡α⎤ ⎡ α′ β′ ⎤ −1 ⎡ M xx (xy ) M xy (xy )⎤ ⎡α′⎤
⎢ T ⎥ = ⎢ − β α⎥ ⋅ ⎢ M ( ) M ( ) ⎥ ⋅ ⎢ β ⎥ = ⎢ − β′ α′⎥ ⋅ P′ ⋅ ⎢ M ( ) M ( ) ⎥ ⋅ P′ ⋅⎢ ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ yx yy ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ yx yy ⎦ ⎣ β′ ⎦

⎡ M ⎤ ⎡ α′ β′ ⎤ ⎡ M XX (XY ) M XY (XY )⎤ ⎡α′⎤


⎢ T ⎥ = ⎢ − β′ α′⎥ ⋅ ⎢ M ( ) ⋅
M YY ( ) ⎥⎦ ⎢⎣ β′ ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ YX
⎡ M XX (XY ) m XY (XY )⎤
Dans le repère OXYz le tenseur flexion s’écrit : ⎢ M ( )
⎣ YX m YY ( ) ⎥⎦

⎡ M XX (XY ) m XY (XY )⎤ −1 ⎡ M xx (xy ) M xy (xy )⎤


Avec : ⎢ M ( ) ⎥ = P ′ ⋅ ⎢ M ( ) M ( ) ⎥ ⋅ P′
⎣ YX m YY ( ) ⎦ ⎣ yx yy ⎦

3.4 -- forme linéaire des efforts tranchants, avec les conventions de plaques

• Dans le repère Oxyz elle s’écrit : [Qx (xy) Q y (xy ) ]


h2 h2
avec : Qx = ∫− h 2 σzx (xyz ) ⋅ dz Qy = ∫− h 2 σzy (xyz ) ⋅ dz

• elle permet d’exprimer la sollicitation de flexion « effort tranchant » Fk sur la coupure orientée n de
⎛ α⎞
composantes ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz :
⎝β⎠

[ ]
⎡ α⎤
Fk = Q x (xy ) Q y (xy ) ⋅ ⎢ ⎥
⎣β ⎦

• Changement de base :

Soit OXYz le repère orthonormé déduit de Oxyz par unr rotation d’angle θ d’axe Oz ; la matrice de passage qui
⎡cos θ − sin θ⎤ −1 ⎡ cos θ sin θ ⎤
permet de passer du repère Oxy au repère OXY s’écrit : P′ = ⎢ ⎥ avec P′ = ⎢ ⎥
⎣ sin θ cos θ ⎦ ⎣ − sin θ cos θ⎦

Les composantes du vecteur unitaire n sont :
⎛ α⎞
∗ ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz,
⎝β⎠
⎛ α′ ⎞ ⎛ α⎞ ⎛ α′ ⎞
∗ ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère OXYz , avec : ⎜⎜ ⎟⎟ = P′ ⋅ ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ β′ ⎠ β
⎝ ⎠ ⎝ β′ ⎠

Dans le repère OXYz la forme linéaire des efforts tranchants s’écrit : [QX (XY ) Q Y (XY )] et l’on a :
⎡α′⎤ ⎡α′⎤
[ ]
⎡ α⎤
[ ]
Fk = [Q X (XY ) Q Y (XY )] ⋅ ⎢ ⎥ = Q x (xy ) Q y (xy ) ⋅ ⎢ ⎥ = Q x (xy ) Q y (xy ) ⋅ P′ ⋅ ⎢ ⎥
⎣ β′ ⎦ ⎣β ⎦ ⎣ β′ ⎦

D’où :
[QX (XY ) [
Q Y (XY )] = Q x (xy ) Q y (xy ) ⋅ P′]

page III-2 -- 11
3.5 -- Propriétés

• La conséquence de la symétrie du tenseur contraintes est que les 2 tenseurs membrane et flexion-torsion sont
symétriques.
Chacune de ces 2 matrices, quand elle est inversible, a des valeurs propres réelles distinctes et des vecteurs
propres 2 à 2 orthogonaux.

- En tout point banal P du plan moyen, il existe donc un repère orthonormé Px1y1z dans lequel le tenseur
⎡ N x 1x 1 0 ⎤
membrane est diagonal, de la forme : ⎢ 0
⎣ N y1y1 ⎥⎦
Autrement dit, en tout point banal P du plan moyen, il existe un ensemble de 4 facettes, 2 à 2 orthogonales,
sur chacune desquelles, la sollicitation de membrane cisaillement ( N xy ) est nulle.

z
Nx1x1
Ny1y1
Ny1y1
O y1
x1 Nx1x1

- De même, en tout point banal P du plan moyen, il existe un repère orthonormé Px 2 y 2 z dans lequel le
⎡M x 2 x 2 0 ⎤
tenseur flexion-torsion est diagonal, de la forme : ⎢
⎣ 0 M y 2 y 2 ⎥⎦
Autrement dit, en tout point banal P du plan moyen, il existe un ensemble de 4 facettes, 2 à 2 orthogonales,
sur chacune desquelles, la sollicitation de torsion ( M xy ) est nulle.

Qx2
z Mx2x2
My2y2
Qy2

My2y2
O y2 Mx2x2 Q y2

x2 Qx2

• On peut aussi imaginer une représentation des sollicitations de membrane analogue à celle de Mohr pour les
contraintes planes ; voir le cours de béton armé, précontraint et de charpente métallique.

• De même, on peut trouver une représentation des sollicitations de flexion-torsion analogue à celle de Mohr pour
les contraintes planes ; voir le cours de béton armé, précontraint et de charpente métallique.

page III-2 -- 12
4 -- LESDEUX PRINCIPALES THEORIES DES PLAQUES EN FLEXION-TORSION, LEURS HYPOTHESES
SIMPLIFICATRICES ET LEURS CONSEQUENCES MAJEURES

Les 2 principales théories des plaques en flexion-torsion sont la théorie de KIRCHOFF et la théorie de HENCKY-
MINDLIN.

4.1 -- hypothèses simplificatrices possibles des plaques en flexion-torsion

4.1.1 -- hypothèse 1 : les déplacements sont infiniment petits

• Voir ci-dessus.

4.1.2 -- Hypothèse 2 : nullité des contraintes normales verticales


La deuxième hypothèse simplificatrice consiste à négliger la contrainte normale sur une facette parallèle au plan Oxy,
soit dans le repère Oxyz : σzz (xyz ) = 0 ∀ x, y, z

⎡x ⎤
Dans le repère Oxyz, au point banal de la plaque de coordonnées ⎢ y ⎥ le tenseur contraintes est de la forme :
⎢ ⎥
⎢⎣ z ⎥⎦
⎡σ xx (xyz) σ xy (xyz) σ xz (xyz)⎤
⎢ ⎥
⎢ σ yx σ yy σ yz ⎥
⎢ σ σ zy 0 ⎥
⎣ zx ⎦

4.1.3 -- Hypothèse 3 : la déformation due au chargement ne provoque pas de variation


d’épaisseur de la plaque

4.1.4 -- Hypothèse 4 : les points matériels situés sur une normale au plan moyen restent sur
une droite, après déformation due au chargement

4.1.5 -- Hypothèse 5 : conservation de la normale au plan moyen


Les points matériels qui se trouvent sur une droite normale au plan moyen, avant déformation due au chargement,
restent sur une droite normale au plan moyen déformé, après déformation due au chargement.

4.2 -- la théorie de KIRCHOFF


• Les hypothèses simplificatrices de la théorie de KIRCHOFF sont les hypothèses 1, 2, 3 et 5.

• Approximation du champ de déplacements :


z
k'
Q'
P'

k
Q
O P xy

Dans la théorie de KIRCHOFF, l’approximation du champ de déplacements de la plaque est définie par une
seule variable indépendante, W (xy ) , le déplacement transversal du point banal de son plan moyen.

page III-2 -- 13
• En outre, on constate que les hypothèses de la théorie de Kirchoff conduisent à négliger les termes σ xz et σ yz du
tenseur contraintes.

En conséquence, la forme linéaire des efforts tranchants est donc nulle. En effet elle s’écrit :

[Q x (xy ) ]
Q y (xy ) avec : Qx = q x =
h2
∫− h 2 σzx (xyz ) ⋅ dz = 0 Qy = q y =
h2
∫− h 2 σzy (xyz ) ⋅ dz = 0
La théorie de Kirchoff ne permet donc pas d’atteindre les sollicitations d’effort tranchant Fk .

4.3 -- la théorie de HENCKY-MINDLIN

• Les hypothèses simplificatrices de la théorie de HENCKY-MINDLIN sont les hypothèses 1, 2, 3 et 4.

• Approximation du champ de déplacements :

z
k'
Q'
P'

k
Q
O P xy

• L’hypothèse 4 nous dit que les points matériels situés, avant chargement, sur la normale PQ au plan moyen, sont
portés dans la structure chargée, par une droite P’Q’ qui n’est pas normale à la surface, déformée du plan moyen

⎡Ω x (xy )⎤
.Soit Ω (xy ) = ⎢Ω y (xy )⎥ la rotation permettant de passer de la direction PQ à la direction P’Q’. C’est une fonction
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
vectorielle des seules variables x et y (hypothèse 4).

Dans la théorie de HENCKY-MINDLIN, l’approximation du champ de déplacements de la plaque est défini


par 3 variables scalaires indépendantes, au point banal de son plan moyen : le déplacement transversal W (xy ) ,
et les 2 composantes de rotation Ω x (xy ) , Ω y (xy ) .

• En outre, contrairement à la théorie de Kirchoff les termes σ xz et σ yz du tenseur contraintes ne sont pas
négligés.
En conséquence, la forme linéaire des efforts tranchants n’est pas nulle, puisqu’elle s’écrit :

[Q x (xy ) ]
Q y (xy ) avec : Qx =
h2
∫− h 2 σzx (xyz) ⋅ dz ≠ 0 Qy =
h2
∫− h 2 σzy (xyz) ⋅ dz ≠ 0
Donc, contrairement à la théorie de Kirchoff , la théorie de Hencky-Mindlin permet d’atteindre les
sollicitations d’effort tranchant.

L’approximation du champ de déplacements de la théorie de Hencky-Mindlin est donc plus complexe que celle de la
théorie de de Kirchoff ; par contre la théorie de de Kirchoff ne permet pas d’atteindre les sollicitations d’effort
tranchant, alors que la théorie de Hencky-Mindlin permet de les atteindre.

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5 -- RECAPITULATION RESUMEE ET INTERPRETATION DES RESULTATS D’UN CALCUL D’ELEMENTS
FINIS DE PLAQUES ET COQUES

5.1 -- Définitions et géométrie


Une plaque mince est un solide limité par deux plans parallèles et par une surface cylindrique de génératrice normale à
ces 2 plans qui s’appuie sur une courbe fermée.
Les 2 plans parallèles sont les faces de la plaque.
La surface cylindrique est le bord de la plaque.
L’épaisseur de la plaque est la distance des 2 plans parallèles ; la plaque est mince si son épaisseur est faible devant ses
autres dimensions.

Le plan équidistant des 2 plans parallèles est le plan moyen de la plaque.

y
h O

plan moyen

Le repère de référence est le repère orthonormé Oxyz, avec Oxy dans le plan moyen.

5.2 -- Définition des charges appliquées données



Ce sont des forces de surface appliquées sur le plan moyen, dont la densité surfacique vectorielle P (x, y ) se projette
dans le repère Oxyz suivant :

⎡ p x (x, y )⎤
P (x, y ) = ⎢⎢ p y (x, y )⎥⎥
⎢⎣ pz (x, y )⎥⎦

5.3 -- Comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements, superposition des


2 phénomènes de membrane et de flexion
• Le comportement linéaire de la structure vis-à-vis des chargements permet d’appliquer le théorème de
superposition à l’état d’équilibre d’une plaque chargée :

L ‘état de la structure, déplacements déformations et contraintes, sous l’action d’un chargement quelconque

⎡ p x (x, y )⎤
P (x, y ) = ⎢⎢ p y (x, y )⎥⎥ résulte de la superposition de 2 états d’équilibre :
⎢⎣ pz (x, y )⎥⎦

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⎡ p x (x, y )⎤
- Etat (1) : la plaque est soumise aux seules charges appliquées dans son plan moyen P (x, y ) = ⎢⎢ p y (x, y )⎥⎥ ;
⎢⎣ 0 ⎥⎦
c’est un état de contraintes planes, phénomène de membrane, pour lequel le déplacement du point banal

⎡ U (x, y )⎤
du plan moyen est contenu dans le plan moyen : D (x, y ) = ⎢⎢ V(x, y )⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
- Etat (2) : la plaque est soumise aux seules charges appliquées perpendiculaires à son plan moyen

⎡ 0 ⎤
P (x, y ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥ ; c’est un phénomène de flexion, pour lequel le déplacement du point banal du plan
⎢⎣ pz (x, y )⎥⎦


⎡ 0 ⎤
moyen est perpendiculaire au plan moyen : D (x, y ) = ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢⎣ W (x, y )⎥⎦

5.4 -- Coupure élémentaire au point banal P(x,y) du plan moyen

y
O
k
h (I) t
P (II)
h n
x
a

⎡x ⎤
⎢ ⎥ ⎛→→→⎞
• Supposons défini au point banal P du plan moyen, de coordonnées y , un trièdre trirectangle direct ⎜n t k⎟
⎢ ⎥ ⎜



⎢⎣ 0 ⎥⎦
→ → →
tel que les vecteurs unitaires n et t sont situés dans le plan moyen, le vecteur unitaire k étant celui de Oz.

On appelle coupure élémentaire orientée, de longueur a, le rectangle de centre P, de longueur a centrée sur P,
→→
défini comme l’intersection du plan vertical P t k et de la plaque.

• La coupure sépare la plaque, dans son voisinage, en 2 parties : (I) et (II) . Par convention, la partie qui contient le

vecteur unitaire normal n est dite extérieure ((II) sur le dessin); l’autre partie est dite intérieure ((I) sur le dessin).

⎡α ⎤
• Les coordonnées du vecteur unitaire n , dans le repère global Oxyz sont ⎢⎢ β ⎥⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎛→ → →⎞
• La matrice de changement de base permettant de passer du repère global Oxyz au repère local ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ de la
⎝ ⎠
⎡ α − β 0⎤ ⎡ α β 0⎤
P = ⎢⎢ β α 0⎥⎥ P = ⎢⎢ − β α 0⎥⎥
−1
coupure est : avec :
⎢⎣ 0 0 1⎥⎦ ⎢⎣ 0 0 1⎥⎦

⎛→ → →⎞
5.5 -- Sollicitations au point banal P relatives à une coupure ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟
⎝ ⎠

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⎛→ → →⎞
• Soit au point banal P du plan moyen, une coupure ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟ de longueur a.
⎝ ⎠
Les contraintes exercées par l’extérieur (partie (II)) sur l’intérieur (partie(I)) sur la coupure en P, ont pour
éléments de réduction eu P :
⎡R n ⎤
⎛→ → →⎞
- Résultante R de composantes ⎢⎢ R t ⎥⎥ dans le repère ⎜⎜ n , t , k ⎟⎟

⎢⎣R k ⎥⎦ ⎝ ⎠

⎡ MR n ⎤
→ ⎢ ⎥ ⎛→ → →⎞
- Moment résultant en P, MR de composantes ⎢ M R t ⎥ dans le repère ⎜ n, t , k ⎟
⎜ ⎟
⎢ M R = 0⎥ ⎝ ⎠
⎣ k ⎦
ième
On montre que M R k est nul au 3 ordre près par rapport à « a ».

• Les sollicitations en P, avec les conventions de signes des plaques, sont les scalaires Fn , Ft , Fk et M, T tels que :
⎡Fn ⎤ ⎡R n ⎤ ⎡M ⎤ ⎡ MR t ⎤
⎢F ⎥ = 1 ⋅ ⎢R ⎥ ⎢ T ⎥ = 1 ⋅ ⎢− M ⎥
⎢ t⎥ a ⎢ t⎥ ⎢ ⎥ a ⎢ Rn ⎥
⎢⎣Fk ⎥⎦ ⎢⎣R k ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢⎣ 0 ⎥⎦


Les sollicitations en P, sur la coupure orientée n de longueur a = 1, représentent donc les actions de la partie (II)

(qui contient n ), sur la partie (I), avec les conventions de signes des plaques suivantes :

z Ft
k M
Fk
y (I) t
(II)
O P
n
x T
Fn

⎡ Fn ⎤
⎢F ⎥
⎢ t⎥
Les sollicitations ⎢ 0 ⎥ sont associées à la part «membrane» du chargement,
⎢ ⎥
⎢0⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦
⎡0⎤
⎢0⎥
⎢ ⎥
Les sollicitations ⎢ Fk ⎥ sont associées à la part « flexion» du chargement.
⎢ ⎥
⎢M⎥
⎢⎣ T ⎥⎦

• analogie avec les sollicitations des sections droites de poutre :


Fn est assimilable à un effort normal : effort normal de membrane,
Ft est assimilable un effort tranchant : effort tranchant de membrane,
Fk est assimilable un effort tranchant : effort tranchant de flexion-torsion,
M est assimilable un moment de flexion,
T est assimilable à un moment de torsion.

page III-2 -- 17
5.6 -- Résultats d’un calcul aux éléments finis au point banal (x,y) : tenseur membrane,
tenseur de flexion-torsion, forme linéaire d’effort tranchant

5.6.1 -- Tenseur membrane

⎡ N xx (xy ) N xy (xy )⎤
• Dans le repère Oxyz il s’écrit : ⎢ N ( ) N ( )⎥
⎣ yx yy ⎦
• Il permet d’exprimer les sollicitations de membrane avec les conventions de plaques :
⎛→→→⎞ → ⎛ α⎞
Dans le repère ⎜⎜ n t k ⎟⎟ , sur la coupure orientée n de composantes ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz :
⎝ ⎠ ⎝β⎠

⎡ Fn ⎤ ⎡ α β ⎤ ⎡ N xx (xy ) N xy (xy )⎤ ⎡α⎤


Soit : ⎢ F ⎥ = ⎢− β α⎥ ⋅ ⎢ N ( ) N ( ) ⎥ ⋅ ⎢ β ⎥
⎣ t⎦ ⎣ ⎦ ⎣ yx yy ⎦ ⎣ ⎦
z
Nxy Ny x
Nxx
Ny y k Ft
y Ny y
O (I) t
Ny x Nxy (II)
x P
Nx x n
Fn

5.6.2 -- Tenseur de flexion-torsion

⎡ M xx (xy ) M xy (xy )⎤
• Dans le repère Oxyz il s’écrit : ⎢ M ( ) M ( )⎥
⎣ yx yy ⎦
⎡M⎤
• Il permet d’exprimer les sollicitations de flexion-torsion ⎢ ⎥ :
⎣T⎦
⎛→→→⎞ → ⎛ α⎞
Dans le repère ⎜⎜ n t k ⎟⎟ , sur la coupure orientée n de composantes ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz :
⎝ ⎠ ⎝β⎠

⎡ M ⎤ ⎡ α β ⎤ ⎡ M xx (xy ) M xy (xy )⎤ ⎡α⎤


⎢ T ⎥ = ⎢ − β α⎥ ⋅ ⎢ M ( ) M ( ) ⎥ ⋅ ⎢ β ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦ ⎣ yx yy ⎦ ⎣ ⎦

Qx
z Qy Mxx
Myy Myx
Mx y
Mxy k M
y Fk
O Mxx Myy t
Myx Qy (I) (II)
x P
Qx n
T

5.6.3 -- Forme linéaire d’effort tranchant

• Dans le repère Oxyz elle s’écrit : [Qx (xy ) Q y (xy ) ]



• elle permet d’exprimer la sollicitation de flexion « effort tranchant » Fk sur la coupure orientée n de
⎛ α⎞
composantes ⎜⎜ ⎟⎟ dans le repère Oxyz :
⎝β⎠

[ ⎡ α⎤
Fk = Q x (xy ) Q y (xy ) ⋅ ⎢ ⎥ ]
⎣β ⎦

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