11116201133915PM 92 31
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Que l’on sache par les présentes puisse - Dieu en élever et en fortifier la teneur!
Est promulguée et sera publiée au bulletin officiel à la suite du présent dahir, la loi n°12-90
relative à l’urbanisme adoptée par la Chambre des représentants le 29 Hija 1411 (12 Juillet
1991).
Pour contreseing :
Le Premier Ministre
Dr Azeddine LARAKI
ART.1 - Pour l'application des dispositions de la présente loi et des textes pris pour son
application, on entend par :
- "Communes urbaines" : les municipalités et centres dotés de la personnalité morale et de
l'autonomie financière dits "centres autonomes" ;
- "Centres délimités" : une partie du territoire d'une commune rurale, dont les limites sont
fixées par voie réglementaire ; (Voir art.1er du décret n°2-92-832).
- "Zones périphériques des communes urbaines et des centres délimités" : des territoires
ruraux avoisinant ces agglomérations. Les zones périphériques des villes s'étendent sur quinze
kilomètres à compter du périmètre municipal ; celles des centres sont définies dans chaque cas
par l’acte réglementaire qui fixe le périmètre du centre. (Voir art.1er du décret n°2-92-832).
Dans le cas de chevauchement de deux zones périphériques, le décret qui les institue ou à
défaut un décret spécial fixe la limite de chacune d'elles ; (Voir art.1er du décret n°2-92-832).
Les limites du groupement d'urbanisme sont fixées par voie réglementaire. (Voir art.1er du
décret n°2-92-832).
TITRE II
DES DOCUMENTS D’URBANISME
Chapitre premier
Du schéma directeur d'aménagement urbain
Ledit territoire peut comprendre une ou plusieurs communes urbaines et/ou un ou plusieurs
centres délimités et éventuellement partie ou totalité d'une ou plusieurs communes rurales
avoisinantes.
ART. 3 - Le schéma directeur d'aménagement urbain planifie, pour une durée ne pouvant
excéder 25 ans, l'organisation générale du développement urbain du territoire auquel il
s'applique.
Il coordonne les actions d’aménagement entreprises par tous les intervenants, notamment par
l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics et les organismes bénéficiant du
concours ou de la participation financière de ces personnes morales de droit public.
Section 2 - Objet
1° - de déterminer les choix et les options d'aménagement qui doivent régir le développement
harmonieux économique et social du territoire concerné ;
2° - de déterminer les zones nouvelles d'urbanisation et les dates à compter desquelles elles
pourront être ouvertes à l'urbanisation en préservant notamment les terres agricoles et les
zones forestières dont les limites sont fixées par voie réglementaire ; (Voir art. 2 du décret
n°2-92-832).
3°- de fixer la destination générale des sols en déterminant la localisation :
- des zones agricoles et forestières ;
- des zones d'habitat avec leur densité ;
- des zones industrielles ;
- des zones commerciales ;
- des zones touristiques ;
- des zones grevées de servitudes telles que les servitudes non aedificandi, non altius tollendi
et les servitudes de protection des ressources en eau ;
- des sites naturels, historiques ou archéologiques à protéger et/ou à mettre en valeur ;
- des principaux espaces verts à créer, à protéger et/ou à mettre en valeur ;
- des grands équipements tels que le réseau principal de voirie, les installations aéroportuaires,
portuaires et ferroviaires, les principaux établissements sanitaires, sportifs et d'enseignement;
- des zones dont l'aménagement fait l'objet d'un régime juridique particulier.
5° - de définir les principes d'assainissement et les principaux points de rejet des eaux usées et
les endroits devant servir de dépôt aux ordures ménagères ;
- des documents graphiques constitués notamment par des cartes d'utilisation des sols dont
celles définissant les zones agricoles et forestières et éventuellement un plan de sauvegarde
et de mise en valeur du patrimoine historique ;
- un rapport justifiant et explicitant le parti d'aménagement tel qu'il est figuré sur les cartes
d'utilisation des sols, déterminant les mesures à mettre en oeuvre pour la réalisation des
objectifs arrêtés par ledit parti et indiquant les phases d'exécution des dispositions prévues,
notamment celles auxquelles les zones concernées seront dotées de plans de zonage, plans
d'aménagement et plans de développement.
A défaut de faire connaître leur opinion dans ce délai, lesdits conseils sont censés ne pas avoir
de propositions à émettre.
ART. 8 - Le schéma directeur d'aménagement urbain est révisé dans les formes et conditions
prévues pour son établissement et son approbation.
ART. 9 - L'Etat, les collectivités locales, les établissements publics et les personnes morales
de droit privé dont le capital est souscrit entièrement par les personnes publiques précitées
sont tenus de respecter les dispositions du schéma directeur d'aménagement urbain.
ART. 11 - Les plans de zonage, les plans d'aménagement et les plans de développement
prévus par le dahir n° 1-60-063 du 30 hija 1379 (25 juin 1960) relatif au développement des
agglomérations rurales, doivent respecter les dispositions des schémas directeurs
d'aménagement urbain, prévues en application des alinéas 1°, 2°, 3° et 4° de l'article 4 ci-
dessus.
ART. 12 - Les plans d'aménagement, les plans de zonage et les plans de développement
applicables à des territoires faisant l'objet d'un schéma directeur d'aménagement urbain et
homologués à la date de publication du texte approuvant ce schéma directeur, continuent à
produire leurs effets sous réserve que leurs dispositions soient compatibles avec les options
dégagées par ledit schéma directeur.
Au cas où les dispositions des plans d'aménagement ou des plans de zonage visés à l’alinéa
qui précède, contrarieraient les orientations fondamentales arrêtées par le schéma directeur
d'aménagement urbain, une décision de mise à l'étude est prise par le président du conseil
communal, après délibération de ce conseil dans un délai maximum d’un mois à compter de
la date d'approbation dudit schéma, conformément aux dispositions de l'article 21 de la
présente loi, afin de définir les zones à doter de nouveaux plans d'aménagement.
Chapitre II
Du plan de zonage
Section première - Objet
A cette fin :
- il définit l'affectation des différentes zones suivant l'usage principal qui doit en être
fait telles que zone d'habitat, zone industrielle, zone commerciale, zone touristique,
zone agricole et zone forestière ;
- il délimite les zones dans lesquelles toute construction est interdite ;
- il localise les emplacements réservés aux équipements principaux et sociaux tels que
voies principales, dispensaires, écoles et espaces verts ;
- il définit les zones à l'intérieur desquelles un sursis à statuer peut être opposé par le
président du conseil communal à toute demande d’autorisation de lotir, de créer un
groupe d'habitations et à toute demande de permis de construire.
- un document graphique ;
- un règlement définissant les règles d'utilisation du sol.
Lesdits conseils peuvent formuler dans le délai de deux mois à compter de la date à laquelle
ils ont été saisis, des propositions qui sont étudiées par l'administration en liaison avec les
collectivités locales intéressées. (Voir art.15 du décret n°2-92-832).
A défaut de faire connaître leur opinion dans ce délai, lesdits conseils sont censés ne pas avoir
de propositions à émettre.
ART. 17 - Les plans de zonage ont effet pendant une période maximum de deux ans à partir
de la date de publication du texte d'approbation.
Chapitre III
Du plan d'aménagement
a) - pour tout ou partie d'un des territoires désignés au premier alinéa de l'article premier ci-
dessus. Toutefois un plan d'aménagement ne pourra être établi pour partie d'un groupement
d'urbanisme que si ledit groupement est doté d'un schéma directeur d'aménagement urbain ;
b) - pour tout ou partie du territoire d'une ou plusieurs communes rurales, ayant une vocation
spécifique telle que touristique, industrielle ou minière et dont le développement urbain
prévisible justifie un aménagement contrôlé par l’administration ; ces zones sont délimitées
par l'administration sur proposition des conseils communaux compétents ou à défaut, à la
demande du gouverneur de la préfecture ou de la province concernée. (Voir art.17 du décret
n°2-92-832).
ART. 19 - Le plan d'aménagement a pour objet de définir tout ou partie des éléments
énumérés ci-après :
1- L'affectation des différentes zones suivant l'usage principal qui doit en être fait ou la
nature des activités dominantes qui peuvent y être exercées telles que zone d'habitat,
zone industrielle, zone commerciale, zone touristique, zone maraîchère, zone agricole et
zone forestière ;
4- Les limites des espaces verts publics (boisements, parcs, jardins), des terrains de jeux et
des espaces libres divers tels que les espaces destinés aux manifestations culturelles et
folkloriques, à conserver, à modifier ou à créer ;
5- Les limites des espaces destinés aux activités sportives à créer conformément aux
dispositions de l'article 61 de la loi n° 06.87 relative à l’éducation physique et aux sports
promulguée par le dahir n°1.88.172 du 13 chaoual 1409 (19 mai 1989), et les limites des
mêmes espaces à conserver ou à modifier ;
6- Les emplacements réservés aux équipements publics tels que les équipements
ferroviaires et leurs dépendances, les équipements sanitaires, culturels et d'enseignement
ainsi que les bâtiments administratifs, les mosquées et les cimetières ;
9- Les règles d'utilisation des sols et les règles applicables à la construction, notamment les
hauteurs minima ou maxima du bâtiment et de chacune des parties, le mode de clôture,
les conditions d'implantation et d'orientation des immeubles, les parkings couverts ou
non, les distances des bâtiments entre eux, le rapport entre la surface constructible et la
surface totale du terrain, les servitudes architecturales ;
13- Les zones dont l’aménagement fait l’objet d’un régime juridique particulier.
Cet arrêté a effet pendant six mois à compter de la date de sa publication au Bulletin officiel,
et peut être renouvelé une seule fois pour une période d'égale durée.
ART. 22 - Dès la publication de l’arrêté visé à l’article précédent, le président du conseil
communal sursoit à statuer sur toutes les demandes d'autorisation de lotir, de créer un groupe
d'habitations ou de construire dans le territoire concerné. Toutefois, il peut délivrer des
autorisations de lotir, de créer des groupes d'habitations ou de construire, après accord de
l’administration, si le projet est compatible avec les dispositions du schéma directeur
d'aménagement urbain prises en application de l'article 4 ci-dessus, 2° et 3° et, à défaut d'un
schéma directeur, s'il est compatible avec la vocation de fait du secteur concerné. (Voir art.8
du décret n°2-92-832).
Lesdits conseils peuvent formuler dans le délai de deux mois à compter de la date à laquelle
ils ont été saisis, des propositions qui sont étudiées par l'administration en liaison avec les
collectivités locales intéressées.
A défaut de faire connaître leur opinion dans ce délai, lesdits conseils sont censés ne pas avoir
de propositions à émettre.
ART. 25 - Le projet de plan d'aménagement donne lieu à une enquête publique d'un mois qui
se déroule concomitamment à l'examen du projet par le ou les conseils communaux intéressés.
Les moyens de publication et de publicité sont assurés par le président du conseil communal
avant la date du début de l’enquête.
Les observations formulées au cours de cette enquête sont étudiées par le conseil communal,
lors de l'examen par ses soins du projet de plan d'aménagement, avant d'être soumises à
l'administration. (Voir art.23 à 25 du décret n°2-92-832).
ART. 26 : La modification du plan d'aménagement est effectuée dans les formes et conditions
prévues pour son établissement et son approbation.
Toutefois, si la publication du texte, visé au premier alinéa du présent article, n'intervient pas
dans le délai de douze mois à compter de la date de clôture de l'enquête publique, le projet de
plan cesse d'être opposable.
Les effets de la déclaration d'utilité publique cessent à l'expiration d'un délai de 10 ans à
compter de la date de publication au Bulletin officiel du texte d'approbation du plan
d'aménagement et aucune nouvelle déclaration d'utilité publique poursuivant le même objet ne
peut intervenir sur les zones réservées auxdits équipements avant un délai de 10 ans.
Lorsque les propriétaires reprennent la disposition de leurs terrains à la cessation des effets de
la déclaration d'utilité publique, l'utilisation desdits terrains doit alors être conforme à
l'affectation de la zone dans laquelle ils sont situés.
Par dérogation aux dispositions qui précèdent, les terrains réservés aux affectations prévues
par les paragraphes 3°, 4°, 5° et 6° de l'article 19 ci-dessus, peuvent recevoir à titre provisoire
une destination autre que celle prévue par le plan d'aménagement, après autorisation de la
commune. Cette autorisation n'est délivrée que si l'affectation provisoire ne compromet pas la
réalisation de l'équipement prévu par le plan. Dans tous les cas le propriétaire est tenu de
remettre les lieux en état au moment de la réalisation dudit équipement.
ART. 29 - Le plan d'aménagement peut également valoir acte de cessibilité des terrains
nécessaires à la réalisation des équipements prévus aux paragraphes 3°, 4°, 5° et 6° de l'article
19 ci-dessus.
A cette fin il désigne les propriétés frappées de cessibilité en mentionnant leur consistance,
leur superficie et le nom des propriétaires présumés.
Les dispositions prévues par la loi n°7.81 relative à l'expropriation pour cause d'utilité
publique et à l'occupation temporaire, promulguée par le dahir n° 1.81.254 du 11 rejeb 1402
(6 mai 1982), sont applicables au plan d'aménagement valant cessibilité, en ce qui concerne
les formalités auxquelles il est soumis et ses effets. Toutefois la durée de l'enquête prévue à
l'article 10 de la loi précitée, est limité à un mois comme il est dit à l'article 25 ci-dessus.
ART. 30 - Les indemnités auxquelles donnera lieu l'acquisition des terrains nécessaires à la
réalisation des équipements prévus aux paragraphes 3°, 4°, 5° et 6° de l'article 19 ci-dessus
sont fixées en ce qui concerne :
- la voirie, en tenant compte des éléments définis par les articles 37 et 38 ci-après ;
- les équipements autres que la voirie, conformément aux dispositions prévues par la loi
précitée n°7.81 relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique et à l'occupation
temporaire.
Section 5 - De la mise
en oeuvre du plan d’aménagement
ART. 31 - Les conseils communaux et, le cas échéant, le conseil de la communauté urbaine
prennent toutes mesures nécessaires en concertation avec l'administration pour la réalisation
et le respect des dispositions du plan d'aménagement. (Voir art.27 du décret n°2-92-832).
Chapitre IV
Des arrêtés d'alignement - Des arrêtés
d'alignement emportant cessibilité
ART. 32 - Des arrêtés des présidents des conseils communaux après délibération desdits
conseils peuvent décider la création des voies communales, places et parkings publics
communaux, la modification de leur tracé ou de leur largeur ou leur suppression totale ou
partielle. Ils sont assortis d'un plan indiquant les limites de ladite voirie.
Ces arrêtés peuvent également valoir actes de cessibilité des terrains nécessaires à la
réalisation des opérations qu'ils fixent.
A cette fin ils désignent les propriétés frappées de cessibilité en mentionnant leur consistance,
leur superficie et le nom des propriétaires présumés.
ART. 33 - Les arrêtés d'alignement ainsi que les arrêtés d'alignement emportant cessibilité
sont pris après avis conforme de l'administration qui examine la compatibilité du projet avec
le schéma directeur d'aménagement urbain et/ou le plan d'aménagement s'ils existent. (Voir
art.28 du décret n°2-92-832).
Ces arrêtés doivent recueillir les visas prévus par la réglementation en vigueur, préalablement
à l'ouverture d'une enquête publique. La durée de cette enquête est fixée à un mois pour les
arrêtés d'alignement et à deux mois pour les arrêtés d'alignement emportant cessibilité. (Voir
art.29 du décret n°2-92-832).
ART. 34 - Les arrêtés d'alignement valent déclaration d'utilité publique des opérations qu'ils
fixent. Ils produisent effet pendant une durée de dix ans. Cette durée est ramenée à deux ans
pour les arrêtés d'alignement emportant cessibilité.
Toutefois, les terrains frappés uniquement d'alignement peuvent recevoir à titre provisoire une
destination autre que celle prévue par l'arrêté d'alignement après autorisation du président du
conseil communal. Cette autorisation n'est délivrée que si l'affectation provisoire ne
compromet pas la réalisation de l'équipement prévu par le plan.
Dans tous les cas le propriétaire est tenu de remettre les lieux en état au moment de la
réalisation dudit équipement.
ART. 35 - Les dispositions prévues par la loi précitée n° 7.81 relative à l'expropriation pour
cause d'utilité publique et à l'occupation temporaire, sont applicables aux arrêtés d'alignement
emportant cessibilité, à l'exception de celles auxquelles il est dérogé par la présente loi.
La durée de validité de tout arrêté portant modification d'un arrêté d'alignement ou d'un arrêté
d'alignement emportant cessibilité est celle de l'arrêté objet de ladite modification.
ART. 37 - La commune procède soit à l'amiable, soit par voie d'expropriation à l'acquisition
des immeubles tombant dans les emprises de la voirie communale en faisant application des
règles particulières suivantes :
ART. 38 - L'indemnité due aux riverains en vertu de l'article 37 ci-dessus est fixée
conformément aux dispositions de la loi précitée n°7.81 sur l'expropriation pour cause d'utilité
publique et sur l'occupation temporaire, en tenant compte des limites qu'avait l'immeuble au
moment de l'ouverture de l'enquête préalable à l'acte déclaratif d'utilité publique.
En aucun cas il ne sera tenu compte pour la fixation de l'indemnité des dépenses afférentes
aux travaux qui auraient pu être autorisés en application des dispositions du troisième alinéa
de l'article 34 ci-dessus.
Le recouvrement des sommes dues par les propriétaires est poursuivi comme en matière
d'impôts directs, l'état de recouvrement est établi par l'ordonnateur concerné.
ART. 39 - Des voies spécialisées - Les propriétés riveraines des voies non ouvertes à la
circulation générale, notamment des chemins de piétons ou des pistes pour cyclistes, ne
jouissent pas des droits d'accès et de stationnement reconnus aux riverains des voies
publiques.
Les dispositions applicables auxdites voies, notamment les conditions dans lesquelles
l'exercice de certains droits peut être accordé aux riverains sont déterminées soit par l'acte
déclarant d'utilité publique l'ouverture de la voie (plan d'aménagement, arrêté d'alignement ou
arrêté d'alignement emportant cessibilité), soit par un arrêté du président du conseil
communal.
La cession des emprises des voies spécialisées où les droits des riverains définis ci-dessus
sont supprimés ou restreints, donne lieu à indemnité pour la totalité de la superficie.
TITRE III
DES CONSTRUCTIONS
Chapitre premier
Du permis de construire
ART. 40 - Il est interdit de procéder à aucune construction sans qu'ait été obtenu un permis
de construire:
- dans les périmètres désignés à l'article premier ci-dessus et dans les zones à vocation
spécifique justifiant un aménagement contrôlé, visées au b) de l'article 18 de la
présente loi ;
- à l'extérieur des périmètres visés au paragraphe qui précède et des agglomérations
rurales dotées d'un plan de développement : le long des voies de communication
ferroviaires et routières autres que les communales, sur une profondeur de un
kilomètre à compter de l'axe desdites voies, et le long des limites du domaine public
maritime sur une profondeur de cinq kilomètres ;
- dans les lotissements autorisés en application de la législation relative aux
lotissements, morcellements et groupes d'habitations.
Le permis de construire est également exigible dans le cas de modification aux constructions
existantes, si elles portent sur des points visés par les règlements.
Dans la zone périphérique d'une commune urbaine, le permis de construire est délivré par le
président du conseil de la commune rurale concernée en coordination avec le président du
conseil de ladite commune urbaine.
ART. 42 - En dehors des périmètres visés à l'article 40 ci-dessus, le permis de construire peut
être rendu obligatoire pour tout ou partie du Royaume ou pour certaines catégories de
constructions définies par décret qui fixe également les règles et servitudes notamment
d'implantation auxquelles devront satisfaire les constructions dans l'intérêt de la salubrité, de
la commodité, de la circulation, de la sécurité et de l'esthétique. (Voir art.31 du décret n°2-92-
832).
ART. 43 - Le permis de construire est délivré lorsque la construction projetée est reconnue
satisfaire aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, notamment aux
dispositions des plans de zonage et des plans d'aménagement.
Ledit permis est délivré sous réserve des autorisations prévues par des législations
particulières et après obtention des avis et visas prévus par les réglementations en vigueur.
(Voir art.32 du décret n°2-92-832).
ART. 44 - En outre, dans les communes urbaines et les centres délimités pour la construction
de :
- tout immeuble, quel qu'en soit la nature ou l'usage, comportant au moins, soit quatre
niveaux, soit trois niveaux comprenant six logements ;
- tout immeuble à usage commercial ou industriel d'une surface au sol égale ou
supérieure à 500 m2 .
Le permis de construire doit être refusé si le projet ne prévoit pas l'installation des lignes
nécessaires au raccordement desdits immeubles au réseau général des télécommunications
publiques. (Voir art.33 du décret n°2-92-832).
ART. 45 - Lorsque l'affectation des terrains n'est pas définie par un plan d'aménagement ou
par un plan de zonage, le président du conseil communal peut dans les périmètres des
communes urbaines, des centres délimités et des zones à vocation spécifique, après avis de
l'administration chargée de l’urbanisme :
- soit surseoir à statuer sur les demandes des permis de construire ; le sursis doit être
motivé et ne peut excéder deux années ;
- soit délivrer le permis de construire si la construction projetée est compatible avec les
dispositions du schéma directeur d'aménagement urbain, prises en application de
l'article 4, (2° et 3°) ci-dessus et, à défaut d'un schéma directeur, si elle est compatible
avec la vocation de fait du secteur concerné.
ART. 46 - En dehors des périmètres visés à l'article 45 ci-dessus, et lorsque l'affectation des
terrains n'est pas définie par un plan d'aménagement ou par un plan de zonage, le président du
conseil communal délivre le permis de construire si le projet satisfait aux dispositions prévues
par voie réglementaire, relatives à la superficie minimale de la parcelle de terrain sur laquelle
doit être édifiée la construction, à la superficie constructible et à la hauteur de la construction.
(Voir art.34 à 37 du décret n°2-92-832).
La construction doit respecter une zone de recul de 10 m par rapport à la limite d’emprise de
la voie publique riveraine et de 5 m par rapport aux limites séparatives de propriété.
ART. 47 - Le permis de construire est refusé si le terrain concerné n'est pas raccordé à un
réseau d'assainissement ou de distribution d'eau potable.
ART. 49 - Le permis de construire, qu'il soit exprès ou tacite, est périmé si les travaux relatifs
aux fondations de l'ouvrage prévus au plan autorisé, n'ont pas débuté à l'expiration d'un délai
d'un an qui court à partir de la date de la délivrance du permis ou de l'expiration du délai de
deux mois visé à l'article 48 ci-dessus.
Chapitre II
De l’intervention de l’architecte et de sa mission
ART. 50 - Dans les communes urbaines, les centres délimités et leurs zones périphériques,
ainsi que dans les zones à vocation spécifique définies au b) de l'article 18 ci-dessus, le
recours à un architecte exerçant à titre libéral et à des ingénieurs spécialisés est obligatoire
pour :
Le recours à un architecte exerçant à titre libéral et inscrit au tableau de l’ordre des architectes
constitue une condition pour l’obtention du permis de construire.
ART. 51 : En dehors des périmètres visés à l'article 50 ci-dessus, le concours d'un architecte
exerçant à titre libéral et d’ingénieurs spécialisés est obligatoire pour toute construction de
bâtiments publics ou à usage du public.
ART. 52 - Dans le cas où le recours à l'architecte et aux ingénieurs spécialisés est obligatoire
en application des articles 50 et 51 ci-dessus, ceux-ci peuvent assumer la mission que leur
confie le maître d'ouvrage sous réserve des dispositions prévues à l'article 53 ci-après.
Chapitre III
Du permis d’habiter et du certificat
de conformité
ART. 55 - Le propriétaire ne peut utiliser la construction une fois les travaux achevés, que s'il
obtient le permis d'habiter ou, s'il s'agit d'immeuble à usage autre que d'habitation, un
certificat de conformité.
Ces pièces sont délivrées, dans les formes et conditions fixées par voie réglementaire, par le
président du conseil communal sur demande du propriétaire qui doit obligatoirement déclarer
l'achèvement de la construction. Elles sont établies après récolement des travaux. Toutefois,
si ceux-ci ont été dirigés par un architecte, le récolement peut être remplacé par une
attestation de l'architecte.
ART. 57 - Lorsque dans un lotissement les constructions sont réalisées par le lotisseur lui-
même conformément aux dispositions de la législation relative aux lotissements, groupes
d'habitations et morcellements, le permis d'habiter et le certificat de conformité ne peuvent
être délivrés avant la réception provisoire dudit lotissement.
Chapitre IV
Des règlements de construction
ART. 60 - Les règlements généraux de construction sont approuvés par décret réglementaire.
(Voir art.39 du décret n°2-92-832).
Ces règlements sont applicables, dans les conditions qu’ils fixent ou qui sont fixées par leur
acte d’approbation, à l’ensemble du territoire sauf dispositions contraires contenues soit dans
lesdits règlements soit dans leur acte d’approbation.
ART. 61 - Le président du conseil communal peut fixer, par arrêtés dits "règlements
communaux de construction", celles des dispositions définies à l'article 59 ci-dessus qui ne
sont pas prévues par les règlements généraux de construction ou par les plans d'aménagement.
Ces règlements sont pris après délibération du conseil communal approuvée conformément
aux dispositions du dahir portant loi n°1.76.583 du 5 chaoual 1396 (30 septembre 1976)
relatif à l'organisation communale. Ils ne doivent pas contredire les dispositions des
règlements généraux de construction ou celles des règlements d'aménagement.
Chapitre V
Dispositions diverses
ART. 63 - Les dispositions du titre III de la présente loi ne sont pas applicables aux ouvrages
d'art (ponts - tunnels...) ainsi qu'aux équipements d'infrastructure tels que barrages, digues...
TITRE IV
DES SANCTIONS
ART. 64 - les infractions aux dispositions de la présente loi et à celles des règlements
généraux ou communaux de construction et d’urbanisme sont constatées par :
ART. 65 - L’agent ayant constaté une infraction de celles visées à l’article 64 ci-dessus en
établit procès-verbal qu’il transmet dans les plus brefs délais au président du conseil
communal, au gouverneur concerné et au contrevenant.
ART. 66 - Lorsque les faits constatés sont constitutifs des interdictions prévues à l’article 34,
alinéa 2, de l’interdiction de construire sans permis exprès ou tacite édictée par les articles 40
et 42, de l’interdiction d’utilisation de la construction sans permis d’habiter ou certificat de
conformité prévue par l’article 55, d’un détournement d’affectation de la construction en
violation de l’article 58, de la violation des règlements généraux ou communaux de
construction prévus aux articles 59 et 61, ou de la violation des règlements d’urbanisme, le
président du conseil communal dépose plainte entre les mains du Procureur du Roi compétent
aux fins d’engager les poursuites à l’encontre des contrevenants. Le wali ou gouverneur
concerné en est informé.
ART. 67 - Si les faits constitutifs de l’une des infractions prévues à l’article 66 ci-dessus
peuvent être rapportés car ils ne présentent pas un trouble grave aux règlements d’urbanisme
ou de construction violés, le président du conseil communal ordonne au contrevenant les
mesures qui s’imposent pour faire cesser l’infraction dans un délai qui ne peut être inférieur à
15 jours ni excéder 30 jours.
Si à l’expiration de ce délai les faits constitutifs de l’infraction ont pris fin, les poursuites de
ce chef sont abandonnées.
Si à l’expiration de ce délai le contrevenant n’a pas exécuté les ordres qui lui ont été notifiés,
il est procédé comme il est prévu aux articles 68 et suivant ci-après.
ART. 68 - Lorsque l’infraction consiste en une construction sans autorisation préalable, alors
que celle-ci est exigible, ou sur une zone réglementairement non susceptible d’accueillir la
construction édifiée ou en cours d’édification, ou lorsque la construction n’est pas conforme à
l’autorisation délivrée en ce qu’elle viole les hauteurs permises, les volumes ou l'implantation
autorisés, la surface constructible, les règles de solidité, de stabilité ou relatives aux matériaux
et procédés de construction interdits ou la destination de la construction, le gouverneur peut,
sur demande du prédissent du conseil communal ou d’office, et après que la plainte visée à
l’article 66 ci-dessus eut été déposée, ordonner la destruction totale ou partielle des
constructions irrégulières.
ART. 69 - L’ordre de démolir est notifié au contrevenant et précise le délai qui lui est accordé
pour effectuer les travaux de démolition, délai qui ne peut excéder 30 jours. Si dans le délai
fixé, la démolition n’a pas été effectuée, il y est procédé par l’autorité locale aux frais du
contrevenant.
ART. 71 - Est puni d’une amende de 10.000 dirhams à 100.000 dirhams le contrevenant qui
engage une construction sans avoir obtenu l’autorisation expresse ou tacite prévue aux articles
40 et 42 ci-dessus.
Est puni de la peine prévue à l’alinéa précédent le contrevenant qui, détenteur d’un permis de
construire, construit un immeuble en violation du permis qui lui a été délivré en modifiant les
hauteurs permises, les volumes ou l’implantation autorisés, la surface constructible ou la
destination de l’immeuble.
Est puni de la même peine le contrevenant qui viole l’une des interdictions visées à l’aliéna 2
de l’article 34 ci-dessus.
ART. 72 - La violation des normes édictées par les règlements d’urbanisme et de construction
généraux ou communaux concernant la stabilité et la solidité de la construction, les matériaux
et procédés de construction interdits, les mesures destinées à prévenir l’incendie est punie
d’une amende de 10.000 à 100.000 dirhams.
ART. 74 - La violation des normes édictées par les règlements d’urbanisme et de construction
généraux ou communaux qui ne sont pas visées par les dispositions des articles 72 et 73 ci-
dessus, sont punies d’une amende de 1.000 à 10.000 dirhams.
ART. 76 - Sont considérés comme coauteurs des infractions à la présente loi et aux
règlements généraux ou communaux d’urbanisme ou de construction, le maître d’ouvrage,
l’entrepreneur qui a exécuté les travaux, l’architecte, l’ingénieur spécialisé ou tout autre
maître d'œuvre qui a donné les ordres qui sont à l'origine de l’infraction.
ART. 77 - La juridiction compétente est tenue d’ordonner, aux frais des contrevenants, la
démolition de la construction ou l’exécution des travaux nécessaires pour rendre l’immeuble
conforme à la réglementation en vigueur, s’il n’a pas été fait application des articles 68 et 69
ci-dessus.
Les travaux ordonnés par la juridiction doivent être exécutés dans un délai de 30 jours à dater
de la notification du jugement devenu définitif. A défaut, l'autorité locale peut y faire procéder
quarante-huit heures après la mise en demeure adressée au contrevenant aux frais et risques de
ce dernier, et prendre toutes mesures utiles à cette fin.
ART. 80 - Nonobstant la procédure prévue au présent titre lorsque la construction est édifiée
sur le domaine public, l’autorité locale peut faire procéder d’office et aux frais du
contrevenant à sa démolition, sans préjudice de l’application des peines encourues par
l’infraction constituée.
TITRE V
DISPOSITIONS DIVERSES
ET MESURES TRANSITOIRES
Chapitre premier
Dispositions diverses
Des décrets et des arrêtés de reconnaissance
ART. 81 - Dans tout le Royaume, il peut être procédé à la reconnaissance des routes,
chemins, pistes ou rues utilisés en vue de confirmer leur domanialité publique et de fixer leur
limite.
Cette reconnaissance est prononcée par arrêté du président du conseil communal après
délibération dudit conseil en ce qui concerne la voirie communale et par décret en ce qui
concerne les autres voies de communications routières. (Voir art.40 du décret n°2-92-832).
Les décrets et les arrêtés de reconnaissance sont assortis d'un plan fixant le tracé de la voirie
publique.
Ils ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation passé le délai d'un an à partir de leur
publication au Bulletin officiel.
ART. 83 - Les dispositions visées à l'article 39 ci-dessus sont fixées pour les voies
spécialisées d'Etat, notamment les autoroutes, soit par l'acte déclarant d'utilité publique
l'ouverture desdites voies, soit par décret. (Voir art.41 du décret n°2-92-832).
Toutefois une indemnité est due s'il résulte de ces servitudes une atteinte à des droits acquis
ou une modification à l'état antérieur des lieux déterminant un dommage direct, matériel et
certain ; cette indemnité à défaut d'accord amiable est fixée par le tribunal.
ART. 85 - Les attributions reconnues par la présente loi aux présidents des conseils
communaux sont exercées dans les communes urbaines (1) de Rabat-Hassan et du Méchouar
de Casablanca par les autorités désignées respectivement aux articles 67 et 67 bis du dahir
portant loi n°1.76.583 du 5 Chaoual 1396 (30 septembre 1976) relatif à l'organisation
communale, tel qu'il a été modifié et complété notamment par le dahir portant loi n°1.84.165
du 6 Moharrem 1405 (2 0ctobre 1984).
ART. 86 - Demeurent applicables dans l'intégralité de leurs dispositions :
ART. 87 - Est abrogé le dahir du 7 Kaada 1371 (30 juillet 1952) relatif à l'urbanisme tel qu'il
a été modifié et complété.
ART. 88 - Les références faites par les textes législatifs et réglementaires aux dispositions du
dahir du 7 Kaada 1371 (30 juillet 1952) relatif à l'urbanisme s’appliquent de plein droit aux
dispositions correspondantes édictées par la présente loi.
Chapitre II
Mesures transitoires
ART. 89 - Par dérogation aux dispositions du chapitre 1er du titre II de la présente loi et
jusqu’à l’établissement de nouveaux schémas directeurs d’aménagement urbain, les schémas
directeurs établis antérieurement à la date de publication de ladite loi et dont la liste sera
arrêtée par voie réglementaire (2) produisent les effets prévus à la section 4 du chapitre
précité.
Toutefois, la date d’engagement des consultations entre les différentes personnes morales
visées à l’article 9 ci-dessus, au sujet de ces schémas directeurs ne doit pas être antérieure à
plus de dix ans à la date de publication de la présente loi.
ART. 91 - Les procédures d'instruction et d'approbation des plans d'aménagement dont les
conseils communaux auront été saisis à la date de publication de la présente loi, seront
menées à leur terme conformément aux dispositions du dahir précité du 7 kaada 1371 (30
juillet 1952).
ART. 93 - Les dispositions de la présente loi ne sont pas applicables aux projets de
construction, qui à la date de sa publication, ont fait l'objet d'un dossier régulièrement
constitué, déposé au siège du conseil communal en vue de l'obtention du permis de construire.
_______________________________________
(1) Depuis la parution de la loi n° 28-93 modifiant le dahir portant loi susvisée au B.O. du 3-8-94 les communes urbaines soumises au
régime dérogatoire sont Rabat-Hassan et les méchouars de Casablanca, de Fès-el-jadid , d’El Kasba (préfec. de Marrakech Ménara) et de
Stinia (préfec. d’Al-Ismailia).
(2) voir art. 41 du décret n°2-92-832 ci-contre. La liste en question dans cet article a paru au B.O. n° 4292 du 1er -2-1995.