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Finance
L’essentiel en fiches
4e édition
Pascal BARNETO
Agrégé en sciences de gestion
Docteur en sciences de gestion
Professeur des universités à l’IAE Bordeaux
Georges GREGORIO
Agrégé d’économie et de gestion
Docteur en sciences de gestion
Maître de conférences à l’IAE Pau-Bayonne
Collection « Express Expertise comptable »
DCG
l J.-F. Bocquillon, M. Mariage, Introduction au droit, DCG 1
l L. Siné, Droit des sociétés DCG 2
l V. Roy, Droit social DCG 3
l E. Disle, J. Saraf, Droit fiscal DCG 4
l P. Vanhove, J. Longatte, Économie DCG 5
l F. Delahaye-Duprat, J. Delahaye, Finance d’entreprise DCG 6
l J.-L. Charron, S. Sépari, F. Bertrand Management DCG 7
l C. Disle, Introduction à la comptabilité DCG 9
l R. Maéso, Comptabilité approfondie DCG 10
l F. Cazenave, Anglais appliqué aux affaires DCG 12
DSCG
l V. Roy, G. Meyer, Gestion juridique, fiscale et sociale DSCG 1
l P. Barneto, G. Grégorio, Finance DSCG 2
l S. Sépari, G. Solle, L. Le Coeur, Management et contrôle de gestion, DSCG 3
l R. Obert, Comptabilité et audit, DSCG 4
© Dunod, 2017
11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-076231-6
IV
La maximisation 1
de la valeur financière
Points clés
• La notion de valeur sous-entend la manière dont elle est créée par les firmes et
pour les propriétaires de celles-ci.
• Une firme est une organisation dans laquelle différents acteurs sont parties prenan
tes dans le cadre de relations contractuelles.
• Les intérêts des différentes parties prenantes sont souvent source de conflit ; la
relation entre dirigeants et actionnaires est au centre de la théorie de l’agence.
• Le rôle du dirigeant est central dans la création de valeur : les décisions qui amélio
rent l’espérance de revenus futurs améliorent la valeur actuelle d’une firme.
• Le dirigeant doit œuvrer pour le compte des actionnaires : la maximisation de
richesse des actionnaires doit être leur objectif.
1
1 La maximisation de la valeur financière
•••
• Ils prêtent des fonds et perçoivent des intérêts.
Les banques et les • Ils surveillent la solvabilité de la firme (niveau de liquidité).
créanciers obligataires • Ils peuvent proposer d’autres services (conseil, etc.).
La relation principale : dirigeant et actionnaires (shareholders ou stockholders)
yy
Les relations entre acteurs sont sources de conflit :
Clients Les premiers veulent des profits élevés, les seconds des prix faibles.
yy
La relation entre les dirigeants et les actionnaires représente le conflit potentiel le
plus important et le plus intéressant :
Différences Les dirigeants gèrent les fonds apportés par les actionnaires (relation de mandat
d’intérêts ou d’agence) pour le compte de ces derniers.
Asymétrie Les dirigeants sont à l’intérieur de la firme et prennent des décisions : ils ont une
d’information meilleure information.
Les coûts de surveillance des actions des dirigeants par les actionnaires sont appelés
coût d’agence.
2
La maximisation de la valeur financière 1
Projets
d’investissements Marchés
nécessitant 2 1 pourvoyeurs
MANAGEMENT
des fonds de fonds
FINANCIER
3 4
OFFRE
DEMANDE
(1) La firme émet des titres pour lever des fonds et emprunte (décision de financement)
(2) La firme investit dans des actifs (décision d’investissement)
(3) Les activités génèrent des flux de trésorerie dont une partie, après impôts, est réinvestie
(4) La firme rémunère les apporteurs de capitaux sous la forme d’intérêts et de dividendes
yy
Il garantit la mise en œuvre de la planification stratégique au sein de la firme.
yy
Il a une action sur les principaux facteurs influençant la valeur de la firme :
Conditions Décisions
Flux
économiques externes opérationnelles
de trésorerie
et d’investissement
Décisions Coût
de financement du capital
Apports
Clients
des actionnaires
Biens et services
vendus
Flux Matériaux
Emprunts et crédits
de Travail
fournisseurs
trésorerie Frais généraux
Investissement
Gouvernement
en capital
3
1 La maximisation de la valeur financière
Taux Coût
de rentabilité des ressources
des capitaux de financement
investis
Maximisation
de la valeur de l'entreprise
Application
Dans un article publié dans Le Nouvel Économiste, Bertrand Jacquillat indiquait que « des
voix de plus en plus nombreuses s’élèvent, et au sein même des entreprises, pour critiquer
l’objectif, encore naguère sacro-saint, de création de valeur actionnariale, sans doute la théorie
du management la plus influente des trois dernières décennies, selon laquelle l’objectif des
dirigeants d’entreprise devrait être la maximisation de la valeur actionnariale ».
4
La maximisation de la valeur financière 1
Même s’il en reconnaît les effets pervers « par ses implications sur les rémunérations des
dirigeants liées aux cours boursiers, qui ont pris diverses formes : la manipulation des états
comptables et des cours boursiers, le court-termisme des dirigeants consistant à couper dans
les dépenses d’investissement, de recherche et développement, de publicité pour embellir les
bénéfices à court terme au détriment de la prospérité économique de long terme », il indique
toutefois que « beaucoup d’entreprises ont eu une carrière boursière fulgurante sans pour
autant obérer leur succès à long terme ; pensez à Amazon qui réinvestit tous ses profits pour
dominer un jour la distribution mondiale, ou Microsoft, Google et autres Apple qui ont attendu
des années, voire des dizaines d’années, avant de distribuer des dividendes ».
Il invite donc à « conserver l’objectif, après tout le cours d’un titre est une mesure externe
objective sur laquelle les dirigeants peuvent être jugés, en le modifiant légèrement pour éra-
diquer la tentation du court-termisme : refuser d’offrir une guidance des bénéfices aux inves-
tisseurs, comme le recommande Warren Buffett et comme le font de plus en plus de sociétés,
donner un bonus aux actionnaires qui gardent longtemps leurs titres (Air Liquide et L’Oréal),
faire dépendre les rémunérations variables des dirigeants des performances spécifiques de
l’entreprise et non d’une conjoncture boursière générale, interdire aux dirigeants qui exercent
leurs options ou à qui sont attribuées des actions gratuites de les vendre avant leur départ en
retraite. »
Bertrand Jacquillat, « Vive la création de valeur actionnariale »,
Le Nouvel Économiste, 10.12.2012.
Commenter ces propos.
Corrigé
1. La justification de la création de valeur actionnariale
yyLa création de valeur est réalisée lorsque le taux de rentabilité des investissements est supé-
rieur au coût moyen pondéré du capital. Ce doit être l’objectif des décisions prises par les
dirigeants financiers.
yyOn parle de création de valeur actionnariale en raison de l’appropriation de la valeur créée
au profit exclusif des actionnaires et non pas au profit de l’ensemble des parties prenantes à
l’entreprise.
yyLe postulat est d’abord que les actionnaires sont les propriétaires de la firme et donc qu’ils
doivent être rémunérés pour leur investissement. Ensuite, la maximisation de la valeur des
actionnaires entraîne de fait l’augmentation des revenus des autres parties prenantes qui se
trouvent alors au bénéfice de l’augmentation de la valeur de la firme.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
5
1 La maximisation de la valeur financière
Transfert du risque
yyCertaines opérations peuvent se traduire par un transfert de valeur au détriment des créanciers
et au profit des actionnaires : l’augmentation de l’endettement dévalorise la dette en cours de
l’entreprise et aboutit à un transfert de valeur des créanciers au profit des actionnaires.
yyLe risque supporté par l’actionnaire est souvent transféré vers le salarié. Le partage de la va-
leur ajoutée est détourné au profit des actionnaires. L’importance de ce détournement dépend
du rapport de force entre actionnaires, dirigeants et salariés. Les contraintes de rentabilité
internalisées par les managers peuvent les conduire à réduire d’abord les coûts salariaux et
l’emploi pour diminuer le risque supporté par l’actionnaire (ajustements rapides de l’emploi,
recherche de flexibilité, pratiques de rémunérations variables, etc.).
Vision court-termiste
yyLes actionnaires ont une vision souvent court-termiste en se focalisant sur l’évolution des cours
de bourse. Cela se traduit par des contraintes de publication des performances quasi-per-
manente avec des objectifs de rentabilité élevés (les fameux 15 %). Les dirigeants qui ne
respectent pas ces objectifs sont généralement remerciés.
yyLa conséquence est que les firmes ont souvent ignoré les investissements liés à la recherche
et à l’innovation qui sont pourtant nécessaires à leur profitabilité et leur viabilité à long terme.
yyLa création de valeur ne doit pas seulement prendre en compte les capitaux financiers mais
aussi les capitaux physiques, immatériels et humains.
Difficulté de mesure
Il existe une prolifération des indicateurs qui se donnent pour objectif de mesurer la valeur action-
nariale :
ȃȃla variation de la capitalisation boursière d’une entreprise ;
ȃȃle bénéfice par action (BPA) ;
ȃȃles différents ratios de rentabilité ;
ȃȃdes indicateurs innovants utilisant le coût du capital (TSR et EVA notamment).
4. Conclusion
La création de valeur actionnariale est une notion fondamentale dans la conception de la gestion
des firmes. Elle a été toutefois trop souvent utilisée comme une forme de légitimation à toutes
sortes de pratiques managériales face aux actionnaires, face aux salariés, face aux pouvoirs
publics, face à l’opinion, au-delà de toute rationalité économique.
6
Le modèle d’équilibre 2
des actifs financiers
(MEDAF)
1 Éléments de gestion de portefeuille
2 La construction du MEDAF
Points clés
• Tout actif financier est caractérisé par une rentabilité et un risque.
• Le risque est une notion polymorphe. Sur le plan financier, il doit être rémunéré.
• Le MEDAF est un modèle qui permet d’expliquer les taux de rentabilité des diffé
rents actifs financiers en fonction de leur niveau de risque.
• Le MEDAF montre que seul le risque non diversifiable doit être rémunéré. Il
permet de déterminer le taux de rentabilité exigé pour un titre ou un portefeuille
compte tenu de son risque systématique.
Le risque d’un portefeuille dépend aussi de la tendance des titres à évoluer de la même
façon (covariance).
7
2 Le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF)
Risque du portefeuille
Risque
total
Risque spécifique
Risque du marché
Nombre de titres
en portefeuille
8
Le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF) 2
c. Les explications du modèle de marché
Caractérisation du risque d’un titre
Si l’on calcule sur plusieurs périodes la rentabilité d’une action (Rx) par rapport à la
rentabilité du marché (R M) on obtient un nuage de points.
Ce nuage peut faire l’objet d’un ajustement linéaire :
Rx
RM
Pour un titre précis x composant le portefeuille, pour trouver les valeurs de Rx à partir
des valeurs de RM, il faut introduire une variable aléatoire, noté e, spécifique à l’action x.
L’équation précédente devient alors Rx = β x × RM + α + ε .
Cette relation permet d’écrire que :
VAR ( Rx ) = β 2VAR ( Rm ) + VAR (α ) + VAR (ε )
Soit, puisque VAR (α) = 0, σ 2 (Rx) = β 2σ 2 (Rm) + σ 2 (ε)
Avec : σ 2 ( Rx ) le risque total, β 2σ 2 ( Rm ) le risque systématique et σ 2 (ε ) le risque
spécifique.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
E(RA) A
σ(RB) σ(Rp)
σ(RA)
A
M
E(R F )
σ ( Rp)
10
Le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF) 2
yy
La décision de l’investisseur se fera selon son degré d’aversion au risque :
ȃȃ au point M, tout le capital est placé dans le portefeuille M ;
ȃȃ au point A, une partie est placé dans le portefeuille M ;
ȃȃ au point RF, tout le capital est placé dans l’actif sans risque ;
ȃȃ au point B, on contracte un emprunt (au taux sans risque) et on place cette somme
dans le portefeuille M.
yy droite (RF,M) constitue la frontière efficiente en présence de l’actif sans risque ;
La
c’est la droite de marché des capitaux.
Le portefeuille M est le point de tangence entre la droite (RF,M) et la frontière effi
yy
ciente.
M est le portefeuille de marché, portefeuille « super-efficient » composé de tous les
yy
titres en proportion de leur capitalisation boursière.
c. La formulation du Medaf
La rentabilité d’un portefeuille
Le MEDAF permet d’évaluer le prix du risque, et donc des primes de risque requises
par les investisseurs, à l’équilibre du marché (Sharpe & Lintner, 1964).
Sur la droite de marché des capitaux, les investisseurs ne vont ensuite arbitrer qu’entre
le portefeuille M et l’actif sans risque RF (principe de séparation).
On a donc :
E( RP ) = R F + [ E( RM ) − RF ] × β p
avec [E(RM) – RF] la prime de risque de marché et [E(RM) – RF]bp la prime de risque
global du portefeuille.
Généralisation
Pour un titre i quelconque (ou un portefeuille imparfaitement diversifié), son risque
total possédera une composante spécifique et une composante systématique.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Comme la composante spécifique peut être éliminée par diversification, la prime de risque
requise pour détenir ce titre ne dépendra que de son niveau de risque systématique.
Sa contribution individuelle au risque du portefeuille de marché est exprimée par la
covariance entre le titre et le portefeuille de marché :
E( Ri ) = RF + [ E (RM ) − RF ]βi
À partir de cette relation, on établit la droite du Medaf qui est une relation linéaire entre
le bêta d’un titre et son espérance de rentabilité :
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2 Le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF)
E(RF)
=0 =1
Application
Le marché boursier d’un État est composé de 7 valeurs cotées qui possèdent les caractéristiques
suivantes :
Nombre de titres
Nom du titre Prix unitaire
en circulation
A 456 178 12,05
B 312 985 6,98
C 45 789 21,54
D 267 032 9,32
E 479 382 7,21
F 412 298 11,76
G 26 336 56,86
Cet État a émis un emprunt garanti et rémunéré à 3 % et la prime de marché est de 4,5 %.
Un investisseur possède un capital de 10 000 qu’il souhaite placer sur ce marché.
1. Que signifie la capitalisation boursière d’une firme ? Quelle est la rentabilité espérée
sur ce marché ?
2. Quelle fraction de chaque titre doit détenir l’investisseur s’il souhaite que son por-
tefeuille corresponde au portefeuille de marché ? Quel est l’intérêt de cette stratégie ?
Quelle sera la proportion de capital détenue sur chaque firme ?
3. Les bêtas des titres A et B sont respectivement de 0,9 et 1,4. Il souhaite composer
un portefeuille constitué de ces deux titres à part égale. Que signifie le bêta de ces
titres ? Quels sont les bêtas du portefeuille de marché et de l’emprunt garanti ? Quelle
sera la rentabilité du portefeuille ?
4. Les volatilités du marché et du titre C sont respectivement de 15 % et 20 %. Ce titre
C a une corrélation de 35 % avec le portefeuille de marché. Quelle sera la rentabilité
espérée de ce titre ?
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