Cadre Lėgal Des Transports de Marchandises
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Cadre Lėgal Des Transports de Marchandises
MARCHANDISES
JEUDI 14 MARS 2019
La circulation maritime : La mer est un espace de circulation et de contacts depuis les
temps les plus anciens. Pendant des siècles, la circulation sur cet espace a été réglée par la
« liberté des mers », c’est-à-dire la loi du plus fort. Aujourd’hui, l’Organisation Maritime
Internationale (O.M.I.) créée en 1947, siégeant à Londres, est chargée de réglementer la
navigation, en particulier à travers des normes de sécurité s’appliquant soit à la construction,
soit à la circulation.
Epoque du droit maritime moderne ordonnance de la marine : Le contrat de transport
maritime est né de l’événement de la vapeur.
A partir de la moitié du 19ème siècle, la propulsion à vapeur permet d’assurer des escales
régulières, à date fixe : des lignes fixes entre divers ports se créent lesquelles engendrent un
flux croissant d’échanges commerciaux.
Dès lors le commerce maritime était l’apanage des gros industriels capables d’affréter un
navire entier. Le contrat d’affrètement est qualifié de louage de navire et ce service rendu
contre un prix est constaté par un document (charte-partie) comme un contrat de location.
Sous l’empire de l’ordonnance de Colbert, il fallait donc 2 documents pour transporter une
marchandise par mer :
- Une charte-partie comme preuve du louage du navire.
- Un connaissement (Bill of Lading) qui valait reçu de la marchandise sur le navire.
Droits et obligations des parties :
Fréteur : répond à la gestion nautique du navire, réparation remplacement, doit payer
l’équipage et assurer le navire.
Affréteur : Reçoit le navire, supporte les frais de l’exploitation commerciale.
Armateur : est considéré armateur, tout particulier, société, service public pour le compte
duquel un navire est armé. Armer un navire signifie le mettre en état de navigabilité et le
doter d’un équipage. Il peut donc en être le propriétaire ou l’affréteur. La définition
française : celui qui exploite le navire en son nom, qu’il en soit ou non le propriétaire. Celui
qui a la disposition du navire.
Registered Owner : Armateur inscrit dans les documents officiels comme propriétaire du
navire. Chaque navire a des documents officiels fournis par l’Etat du pavillon. Il est celui
qui va apparaître dans les documents officiels comme le propriétaire du navire.
Beneficial Owner : Celui qui va tirer les ficelles car, derrière le propriétaire que l’on
pourrait qualifier de façade que constitue le registered owner, il y a le propriétaire de fait,
derrière ce voile juridique que constituent les sociétés de papier.
Disponent Owner : Propriétaire qui à la disposition du navire mais n’est pas le vrai
propriétaire sur le papier. En termes de concept juridique, c’est cette notion qui
correspond à notre notion d’armateur dans la définition française à savoir celui qui
exploite en son nom, qu’il en soit ou non le propriétaire. Celui qui a la disposition du
navire.
Managing Owner : Gérant du navire.
JEUDI 21 MARS 2019
Les armements démembrés : Pourquoi démembrés ? 2 raisons.
Les navires sont souvent gérés non pas par leurs propriétaires mais par des managers
(des Ship Managers).
Les propriétaires, du moins sur le papier, sont ceux que l’on appelle des Single Ship
Companies, c’est-à-dire qu’un navire est la propriété d’une seule personne ou d’une Société
propriétaire d’un seul navire qui est vraiment la caractéristique de l’armement actuel.
Dans la pratique, une partie importante de la flotte mondiale n’est pas gérée directement
par leur armateur mais par des sociétés de gérance (Ship Managers). Il faut distinguer entre :
Technical Manager : Société de gérance qui va assumer la gérance nautique du
navire : Tout ce qui a trait à la gestion du navire (S’assurer que le navire est en bon
état, pouvoir à son entretien périodique, le respect de la réglementation …).
Commercial Manager : Va gérer le navire sur un plan commercial. Il s’assure de la
gestion commerciale : Tout ce qui a trait à la marchandise.
Crew Manager : Gère l’équipage. Appelé péjorativement un « marchand
d’hommes ».
Chaque navire est la propriété d’une entreprise. Une flotte composée de 4 navires. Chacun de
ces navires est la propriété d’une société dédiée.
- Navire A sera la propriété de la société A+
- Navire B sera la propriété de la société B+
- Navire C sera la propriété de la société C+
- Navire D sera la propriété de la société D+
L’armateur des 4 navires est X, il a 4 navires et donc 4 Single Ship Company.
X est le beneficial owner : (Beneficial owner : Celui qui va tirer les ficelles car derrière le
propriétaire que l’on pourrait qualifier de façade que constitue le Registered Owner, il y a le
propriétaire de fait, derrière ce voile juridique que constituent les sociétés de papier).
X va détenir par exemple 99% des parts de chaque Single Ship Company.
Chacune des Single Ship Companies est une Registered Owner :
(Registered Owner : armateur inscrit dans les documents officiels comme propriétaire du
navire) : Chaque navire a des documents officiels fournis par l’Etat du pavillon. Il est celui
qui va apparaître dans les documents officiels comme la propriétaire du navire).
Avec ses 99%, X qui est le Beneficial Owner va souvent créer une société mère X HOLDING
(cascade de sociétés).
Pourquoi une cascade de sociétés ?
Multiplier les sociétés, pose un problème aux juges car il devient impossible à travers la
cascade de sociétés de remonter jusqu’à lui sachant que les Etats de libre immatriculation ne
jouent pas la carte de l’entraide judiciaire.
Les Single Ship Companies sont des boîtes aux lettres chez des avocats. Quand on va dans
les immeubles de ces cabinets d’avocats, il y a d’immenses boîtes aux lettres sur lesquelles il
y a les noms de ces sociétés off-shore (Single Ship Companies) qui sont gérées au quotidien
par des avocats.
Le Shipping : Il y a 2 modes d’exploitation de navires : Ligne régulière et Tramping.
EXEMPLE : Hambourg Shanghai (une ligne phare du commerce mondial).
Sur cette ligne, il y a des arrêts. Il faut à peu près 30 jours pour faire Hambourg-Shanghai
donc les navires se retrouvent tous les 60 jours à leur point de départ sauf en cas de panne ou
d’accident.
On va spécialement louer un navire pour le tramping sous le type affrètement au voyage
d’A à B. EXEMPLE : Un chargeur a 10.000 tonnes de pétrole à transporter jusqu’à tel
endroit, il va affréter un navire parce que le volume est suffisant.
D’où le terme tramping, le navire attend et va là où il y a un besoin, là où on l’appelle.
Les accords armatoriaux (2 plus connus) :
- Les conférences maritimes [accords sur le prix] Sont des accords ou arrangements
entre des armateurs sur une ligne régulière qui leur permettaient de s’entendre sur le prix
sur une ligne particulière. Donc, les armateurs membres de la conférence vont s’entendre
sur les frets et vont tous pratiquer un fret commun.
NOTION : Sont nés de l’évolution technique et de la conteneurisation. Le transport
conteneurisé nécessite de très forts investissements en matière de navire qui représentent
environ un investissement de 180 millions de dollars, investissements considérables même
pour les leaders mondiaux. Il est donc difficile d’opérer seuls sur les lignes maritimes. D’où
l’idée d’exploiter en commun dans le cadre d’un consortium.
- Les Consortiums [accords techniques et de services]. Sont nés de l’évolution technique et
de la conteneurisation. Le transport conteneurisé.
DEFINITION : « Un accord ou une série d’accords connexes entre ou moins 2
transporteurs ; exploitant des navires qui assurent des services maritimes internationaux
réguliers de ligne ; pour le transport exclusif de marchandises sur un ou plusieurs trafics ; dont
l’objet est d’établir une coopération pour l’exploitation en commun d’un service de transport
maritime améliorant le service offert, individuellement par chacun de ses membres, afin de
rationaliser leurs opérations au moyen d’arrangement techniques, opérationnels et/ou
commerciaux ».
Explications : Shanghai Hambourg (30 jours aller + 30 jours retour = 60 jours).
Si on met un navire en ligne, on assure un service une fois tous les 60 jours (ce qui est très
faible sachant que le navire a été payé à 180 millions). Avec 2 navires en ligne (360 millions
de dollars : 1 service tous les 30 jours).
Or, pour être compétitif et répondre aux attentes des chargeurs, il faut à peu près un navire
par semaine. Pour faire un navire tous les 8 jours, il faudrait 6 navires. 6 fois 180 millions de
dollars, c’est déraisonnable et pas à la portée de n’importe quel armement. D’où l’intérêt de
constituer des Consortiums.
Types de Consortiums :
- Il y a les pools Création d’une nouvelle société suite à une grande administration
commune (les pools c’est plus le domaine pétrolier qu’autre chose).
- Il y a les VSA (Vessel Sharing Agreement) Si les clients de CMA CGM ne chargent
que sur le navire de CMA CGM, on n’aura pas résolu le problème car on aura les 3
navires CMA CGM pour 60 jours, avec un navire puissant tous les 20 jours. La solution
est qu’on va répartir les espaces sur chaque navire. Si tout le monde amène 3 navires. On
va faire 1/3 CMA CGM, 1/3 Cosco et 1/3 à UASC. Si le navire est un 18 000 TEU (6000
CMA CGM, 6000 Cosco et 6000 UASC). Chaque compagnie émet son propre
connaissement comme si c’était transporté sur son propre navire.
- Il y a le NVOCC (Non Vessel Operating Common Carrier) Société qui fait du
commerce maritime sans posséder elle-même les navires. Les NVOCC exercent l’activité
de contracting carrier. Pour effectuer le déplacement physique des marchandises, ils vont
s’adresser aux compagnies maritimes classiques (Performing Carrier) en achetant des
slots.
Exemple : Je suis un NVOCC, j’achète chez CMA CGM 100 slots sur chacun de ses navires,
c’est-à-dire que je pourrai charger sur chaque navire 100 slots, CMA CGM va me consentir
un taux de fret privilégié. Il y a un risque. Si je n’ai que 80 conteneurs, je paierai pour tous
les 100 slots. Si on achète 100 slots et qu’on ne remplit que 60 slots, on perd les 40 slots et on
n’est pas remboursé.
- Il y a aussi le Slot Agreement Plutôt que d’échanger les navires, on peut faire un
accord qui consiste à acheter des lots mais sans les échanger sur les navires. C’est par le
biais de Slot Agreement qu’opèrent les NVOCC. Le Slot Agreement n’est pas réservé
qu’au NVOCC, n’importe qui peut acheter un Slot. Mais dans le VSA, le Slot Agreement
peut exister mais les choses sont différentes car il y a l’idée de partager des espaces et pas
d’acheter des espaces. C’est plutôt l’échange d’espaces. (Exemple : Je te donne 1/3 sur
mon bateau et en contrepartie, tu me donnes 1/3 des espaces sur ton navire ou la moitié).
En fonction de la désignation :
Le connaissement nominatif (Straight B/L) : le nom du destinataire (consignee) est
désigné. Il peut prendre possession de la marchandise sur simple justification d’identité. Il
n’est pas négociable et n’ouvre pas au crédit documentaire, il est donc rarement utilisé.
Le connaissement au porteur ou en blanc (Blank B/L ; Bearer B/L ; Open B/L) : la
marchandise sera délivrée ou porteur du connaissement. Rare du fait des risques.
Le connaissement à ordre : le nom d’une personne et la mention « ou à son ordre »
figurent dans la case destinataire. C’est un document négociable et transférable, il peut être
transmis par simple endossement. C’est la forme la plus utilisée car elle correspond au type de
document demandé dans le cadre du crédit documentaire.
En fonction du type de transport :
Le connaissement de port à port ou connaissement en droiture (Direct B/L) : il ne
concerne que la partie maritime du transport, d’un port à un autre à bord d’un navire.
Le connaissement de bout en bout dans le cas d’un transport multimodal pourra être
soit :
- Un connaissement direct de bout en bout ou connaissement direct (Through B/L) : qui
couvre la totalité du transport mais dont le transporteur maritime ne reconnaît sa
responsabilité que la partie maritime du transport. Il agira donc auprès des autres
transporteurs en tant que représentant du chargeur.
- Un connaissement de transport combiné de bout en bout (Combined Transport B/L) : qui
couvre la totalité du transport et dont le transporteur maritime reconnaît sa responsabilité
sur la totalité du transport. Le chargeur n’aura donc qu’un seul interlocuteur.
Fonction contractuelle : Ecrit qui prouve le contrat passé entre le chargeur et le transporteur.
Reçu de la cargaison : Il est un reçu de la cargaison, il fait preuve que le capitaine a reçu les
marchandises telles qu’elles y sont décrites.
Titre représentatif de la marchandise : titre négociable : La transmission du connaissement
entraîne le transfert de la propriété de la marchandise.
Une lettre de transport de transport maritime est un titre de transport de marchandise par
mer (comme la lettre de voiture en matière routière) permettant de prouver l’existence d’un
contrat de transport mais contrairement au connaissement, il est non négociable.
Les obligations du chargeur relatives au paiement du fret : Le chargeur s’engage à payer
le fret : prix du transport.
Le chargeur qui ne présente pas sa marchandise au temps et ou lieu convenu paiera une
indemnité correspondant au préjudice subi par le transporteur.
Les obligations du chargeur vis-à-vis de la marchandise : le chargeur doit déclarer par
écrit ou transporteur tous les éléments permettant d’identifier la marchandise. Il doit opposer
des marques sur les colis pour permettre l’identification de la marchandise pendant la durée
du voyage. Pour le cas des marchandises voyageant par conteneur, le principe est le suivant :
c’est le chargeur qui procède à l’arrimage de la marchandise dans le conteneur.
L’inexactitude des mentions relatives à la marchandise : L’article 3 de la Convention de
Bruxelles de 1924 (AM1968) énonce un principe. Le chargeur sera considéré avoir garanti au
transporteur, au moment du chargement, l’exactitude des marques, du nombre, de la quantité
et du poids tels qu’ils sont fournis par lui, et le chargeur indemnisera le transporteur de toutes
pertes, dommages et dépenses provenant ou résultant d’inexactitude sur ces points.
En cas de fausse déclaration ou de déclaration sciemment inexacte, la convention de
Bruxelles pose en principe que le transporteur n’encourt aucune responsabilité puisqu’il y a eu
volonté de fraude du chargeur.
La faute du chargeur : le chargeur est responsable des dommages causés aux
marchandises ou au navire par sa faute ou par vice propre de sa marchandise. Il est exonéré en
cas de vice propre de la marchandise : cas où les dommages allégués tiennent à la nature
même de la marchandise (pourriture ou germination (sauf freinte de route)). Les tribunaux
définissent le vice propre comme un dommage à une marchandise dû à une cause interne,
inhérente et inséparable de sa nature.
Le point de départ de la responsabilité du transporteur :
La Convention de Bruxelles de 1924 énonce que le transport maritime couvre le temps
écoulé depuis le chargement jusqu’au déchargement.
Les Règles de Hambourg de 1978 ont pris comme point de départ et de fin de la
responsabilité du transporteur deux bornes juridiques à savoir la prise en charge et la
livraison.
Les Règles de Rotterdam de 2009 prévoient que le transporteur est responsable depuis la
réception jusqu’à la livraison ce qui est assez vague.
Les obligations du transporteur avant et pendant le transport : Quelques obligations du
transporteur à partir du moment où il prend en compte la marchandise :
Obligation de chargement : la convention de Bruxelles prévoit que le transporteur procèdera
de façon appropriée et soigneuse au chargement.
Obligation de saisissage : le saisissage, c’est l’action permettant de fixer la marchandise sur
le navire pour éviter qu’elle ne bouge avec les mouvements de roulis et de langage des
navires.
Le déplacement au lieu de destination fixe au connaissement : le capitaine doit naviguer en
droiture.
Le soin à la marchandise : En cours de route, il doit soigner sa marchandise.
Le désarrimage : A l’arrivée, la marchandise est déchargée suivant le même processus qu’au
chargement.
La livraison : Elle marque l’accomplissement de la mission du transporteur. Elle marque la
fin du contrat de transport.
Pour qu’une personne physique ou morale soit reconnue responsable d’un dommage qu’elle
cause à autrui, il faut la réunion de 3 conditions :
- Existence d’un dommage.
- Existence d’une faute ou d’un fait générateur.
- Existence d’un lien de causalité entre le dommage et le fait générateur.
Le transporteur est responsable des pertes ou des dommages subis par la marchandise sauf à
démontrer que celles-ci sont dues à des causes exonératoires.
Le transporteur, pour s’exonérer, pour faire tomber la présomption de responsabilité pesant
sur lui, doit apporter la double preuve suivante :
- Il doit établir l’existence d’une des causes d’exonération admises par la loi ou la
Convention.
- Il doit établir un lien entre le dommage causé et le fait générateur.
MARDI 30 AVRIL 2019
EXPOSES EN MATIERE DE CADRE LEGAL DES TRANSPORTS INTERNATIONAUX
DE MARCHANDISES