Theme N°5 La Reforme de La Retraite
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إصالح التقاعد
APPROCHE IDEES :
Cette Approche consiste à rechercher le maximum d’idées faciles à retenir, les
simplifier, et les expliciter le plus exactement possible pour une utilisation future
tout en détectant pour chaque thème les mots clés que vous allez utiliser et
souligner pour les mettre en évidence dans votre copie
Les craintes sur la situation financière des caisses de retraite au Maroc ont été soulevées pour la première
fois en 2004 lorsque Driss JETTOU était à la tête de la Primature. A l’époque, le dossier est pris très au
sérieux et une commission nationale est formée dans la foulée pour étudier les différents scénarii de
réforme. Cette commission qui regroupe notamment le Chef de Gouvernement, les Ministres concernés
et les représentants des partenaires économiques et sociaux, s’est réunie d’ailleurs peu de fois depuis sa
création. C’est une sous-commission dite technique, créée par la suite, qui est chargée d’étudier l’aspect
pratique de la réforme. Mais cette commission n’a toujours pas trouvé une vision claire, pragmatique et
surtout consensuelle afin de démarrer la réforme globale des régimes de retraites. Plusieurs études
avaient également été commandées. La plus connue est celle réalisée par le cabinet ACTUARIA. Une autre
étude, après demande des partenaires économiques et sociaux, a été fournie par le BIT.
Le Maroc dispose de cinq régimes de retraite. Tous déficitaires et tous ayant démontré leur faiblesse. En
plus du vieillissement apparent de la population, c’est l’inertie des réformes promises par le
gouvernement qui aggrave la situation. A quelle hauteur s’élève le déficit ? L’épuisement de ces caisses
est-il inéluctable ? Et quelles alternatives s’offrent à nous à l’heure actuelle ?
La couverture retraite au Maroc est assurée par cinq régimes à caractère général.
- La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) : Un régime obligatoire pour les salariés du secteur
privé ;
- La Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites (CIMR) : Un régime complémentaire
facultatif pour les salariés du secteur privé ;
- La Caisse marocaine de retraites (CMR) : Un régime obligatoire pour les fonctionnaires titulaires de
l’Etat (civils et militaires) et des collectivités locales ;
- Le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) : obligatoire pour le personnel des
établissements publics et employés temporaires des collectivités locales ;
- Celle de l’Office national de l’électricité et des régies de distribution d’eau et d’électricité et celle
de Bank Al-Maghrib : deux caisses internes qui sont gérées différemment et leur mode de calcul de
pension n’est pas le même. Une hétérogénéité qui rend leurs réformes, une à une, encore plus difficiles.
Les problèmes qui pèsent sur le système de retraite au Maroc sont nombreux et majeurs. Le premier est
à caractère démographique : la population connaît une baisse remarquable de la part des actifs et une
montée de la population dépendante de troisième âge. Au total la part des personnes âgées de 60 ans et
plus n’est pas inquiétante, Elle ne représente aujourd’hui que 9% de la population. Toujours est-il qu’un
grand nombre de Marocains ne bénéficie d’aucun système de retraite. La faille serait-elle propre à la
gestion de ces caisses ?
S’il y a à peu près 15 années de cela, les caisses affichaient un excédent de 1%, tel n’est plus le cas
aujourd’hui. Le déficit ne cesse de se creuser. Une étude réalisée par le Haut-Commissariat au Plan du
Maroc (HCP) montre que le déficit est estimé à 7,4% du PIB en 2050.
La Direction des assurances et de la prévoyance sociale (DAPS) avait annoncé en 2012 que le nombre des
actifs cotisants était de 4,1 millions et les bénéficiaires étaient au nombre de 1,3 million.
Quant aux réserves, des études faites à la demande du gouvernement démontrent qu’elles connaîtront
un épuisement à l’horizon de :
Début juin 2014, Benkirane a présenté devant la commission nationale chargée de la réforme des
retraites une série de mesures urgentes à prendre pour que les régimes ne basculent pas davantage
dans le rouge. Il s’agit entre autres de :
- Une hausse du taux de cotisation de 20 à 28% (14% pour l’Etat et 14% pour les fonctionnaires ;
- La définition d’un salaire moyen pour le calcul des pensions : la moyenne des salaires des 8 dernières
années ;
- L’allongement progressif de l’âge légal du départ à la retraite de 60 à 65 ans sur la base d’un semestre
supplémentaire par an. (Avant 1955 comme date de naissance, l’âge de retraite est de 62 ans, en 1956 :
62 ans et 6 mois, ainsi de suite).
- La baisse du taux de calcul : la pension = nombre d’années travaillées * salaire moyen des 8 dernières
années* taux de 2,5%, ce taux sera ramené a 2 %.
- Les personnes qui atteignent l’âge de retraite au cours de l’année doivent rester en poste jusqu’à juin
prochain.
Le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, avait exprimé son avis
sur ces mesures. «Nous avons toujours appelé à ce que la réforme paramétrique des caisses de retraite
prenne en compte la pénibilité des métiers puisqu’on ne peut pas contraindre un fonctionnaire
exerçant un métier difficile de travailler plus. A côté de cela, nous sommes pour le volontariat des
fonctionnaires qui doivent décider eux-mêmes de l’âge du départ à la retraite».
Le taux de cotisation doit également passer de 50% 50% entre Etat et fonctionnaires à 2/3 et 1/3.
Il ne faut pas oublier que le taux de cotisations dans la CMR a déjà été augmenté de trois points pour
atteindre 10%. La problématique de cette caisse est une problématique de gouvernance. Le débat
s’annonce long et le processus de réforme qui on l’espère aura lieu, ne le sera pas moins. Toutefois, si l’on
se limite à des mesures telles l’élévation de l’âge du départ à la retraite et l’augmentation des
contributions du citoyen sans pour autant se pencher sur la qualité de gouvernance des caisses, cette
réforme aurait un risque. Celui de faire porter son coût à un segment réduit d’une population qui n’a pas
les épaules assez larges pour en soutenir la charge.
ARCHITECTURE DES RÉGIMES DE RETRAITE AU MAROC
L’architecture des régimes de retraite au Maroc s’articule entre quatre caisses, deux pour le secteur privé :
CNSS et CIMR ; et deux pour le secteur public : CMR et RCAR
La CMR est un établissement public sous la tutelle du Ministère des Finances, réorganisée par la loi 43-95 promulguée par le
Dahir n° 1-96-106 du 7 Août 1996. Ce programme gère le régime des pensions civiles, le régime des pensions militaires, les
régimes et allocations des Anciens Résistants et Anciens Membres de l’armée de Libération et certaines rentes, pensions et
allocation instituées, pour la plupart, avant l’Indépendance. La CMR sert les prestations suivantes :
1) Pension de retraite 2) Pension d’invalidité 3) Pension de réversion (conjoint et orphelins) 4) Pension d’ascendants
5) Allocation familiale
Le RCAR est une institution de prévoyance sociale relevant du groupe de la CDG, créé par Dahir en 1977. Ce dispositif
est composé d’un régime général obligatoire et un régime complémentaire conventionnel financé par des cotisations
salariales et des contributions patronales.
La CNSS est un organisme public sous tutelle administrative du Ministre chargé de l’Emploi, créé par le Dahir n°1-59-
148 du 31 décembre 1959. Ce régime garantit une couverture pour les salariés du secteur de l’industrie, du commerce
et des professions libérales ainsi que ceux de l’agriculture, de l’artisanat et de la pêche. La CNSS assure une protection
contre les risques de suppression de revenu en cas de maladie, vieillesse, maternité, invalidité et réversion.
La CIMR est une association privée formée entre des personnes physiques et morales employant du personnel salarié
ayant adhéré au régime, administré par le Dahir du 15 novembre 1958. La CIMR garanti des pensions de retraite au
profit des adhérents et ce, au titre de vieillesse, invalidité et décès.
HISTORIQUE
1997 : Création du comité de suivi des études actuarielles
2000 : Premier rapport remis à Monsieur le Premier Ministre sur le diagnostic de la situation des régimes de retraite
2001 : Deuxième rapport remis à Monsieur Le Premier Ministre sur les pistes de réforme
2003 : Inscription de la réforme des régimes de retraite dans l’ordre du jour du dialogue social (accord du 30 avril 2003)
2003 : Tenue d’un Colloque national sur la réforme du secteur de la retraite au Maroc (16 et 17 décembre 2003)
2004 : Constitution par Monsieur le Premier Ministre de la Commission nationale et de la Commission technique chargées de
la réforme des régimes de retraite.
2006 : Validation du cahier des charges relatif à l’étude de la réforme du secteur de la retraite à confier à un cabinet
indépendant
2007 : Validation du cahier des charges relatif à l’étude de la réforme du secteur de la retraite à confier à un cabinet
indépendant ;
2008 : Démarrage des études relatives à la réforme dont le suivi a été confié à la Commission technique
2009/2010 : Poursuite des travaux de la Commission technique de réforme des retraites, et tenue de réunions d’étude des
rapports livrés par le cabinet d’étude
Le taux de couverture fournie par les caisses reste très faible. Il s’explique par les facteurs
structurels du marché de l’emploi, notamment un taux d’emploi de l’ordre de 45% et un taux de
sous-emploi d’environ 11% ;
La moyenne annuelle du taux de croissance des cotisants sur la période allant de 2000 à 2009 est
de 3,9% au moment où celui des bénéficiaires est de 6,3% ;
Les dépenses des caisses sont égales à 2,51% du PIB en 2005 alors qu’en 2009 elles ont atteint
2,97%. Pis, en 2050, les dépenses atteindrons 10% du PIB ;
La situation financière des systèmes de retraite sera encore plus affectée dans l’avenir en raison de
la transition démographique avancée au Maroc et du changement profond qu’il traduit dans la
pyramide des âges (En 2050 : Augmentation de 25% de la population en âge de travailler, alors que
celle des séniors (65 ans et plus) croitra de 30%)
Le nombre de retraité se multipliera par « 4 » à l’horizon 2050 ;
Plusieurs secteurs à grande valeur ajoutée sont caractérisés par une forte saisonnalité, d’où le faible
nombre des cotisants. De plus, l’informel, 40% de l’économie nationale, est un facteur a surpassé ;
La dépense totale des retraites devrait représenter 10% du PIB à l’horizon 2050, alors qu’elle ne
représente que 3% du PIB en 2010.
Scénario N°2
Créer deux pôles : un pôle public qui vise l’intégration de la CMR et du RCAR et un pôle privé qui vise l’intégration de
la CNSS et de la CIMR.
Scénario N° 3
La création d’un régime unique avec un système de retraite intégré pour l’ensemble des travailleurs.
Position de la CGEM
Pour la CNSS :
Pour la CIMR :