Polypropyléne
Polypropyléne
Polypropyléne
Matières thermoplastiques :
monographies
III
Cet ouvrage fait par tie de
Plastiques et composites
(Réf. Internet ti100)
composé de :
Plasturgie : fabrications de corps creux, de films et de fils Réf. Internet : 42149
Finitions des plastiques, conceptions des pièces et recyclage Réf. Internet : 42475
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Plastiques et composites
(Réf. Internet ti100)
Jean-François AGASSANT
Professeur Mines-Paristech, Responsable Département « Mécanique et Matériaux »,
Délégué Mines-Paristech à Sophia-Antipolis
Christophe BINÉTRUY
Professeur à l'Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique (GeM), École Centrale de
Nantes
Pierre CHARRIER
Global Advanced Engineering , CAE Durability Prediction Director, Modyn,
TrelleborgVibracoustic Group
Claude JANIN
Conseiller scientifique du LRCCP
Patricia KRAWCZAK
Professeur à l'Ecole des Mines de Douai, Responsable du Département Technologie des
Polymères et Composites et Ingénierie Mécanique
Marie-France LACRAMPE
Responsable du Groupe Polymères, Professeur au Département Technologie des
Polymères et Composites et Ingénierie Mécanique de l'Ecole des Mines de Douai
Jean-Benoît LE CAM
Professeur des Universités, Institut de Physique de Rennes, CNRS/Université de Rennes 1
Francis PINSOLLE
Ingénieur ENSEM (École nationale supérieure d'électricité et de mécanique de Nancy),
IAE (Institut d'administration des entreprises d'Aix-en-Provence)
Gilbert VILLOUTREIX
Professeur au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers)
Redouane ZITOUNE
Maître de conférences-HdR à l'IUT-A de l'Université Paul Sabatier
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Matières thermoplastiques : monographies
(Réf. Internet 42147)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
Polyamides PA A3360 61
Polycarbonates AM3381 79
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VII
Polyétheréthercétone (PEEK) AM3394 99
Concept, propriétés de base, monographies des TPE d'usage général AM3400 113
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amSSPU
Matières thermoplastiques
Introduction
par Michel CHATAIN
Ingénieur de l’Institut industriel du Nord (IDN)
Docteur ès sciences physiques
Ancien professeur à l’École nationale supérieure d’arts et métiers de Paris (ENSAM)
Directeur du Traité Plastiques et composites
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur AM 3 305 − 1
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QP
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amSSPV
QQ
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amSSPV
QR
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amSSPV
Il convient d’être prudent sur l’utilisation des valeurs indiquées qui ne peuvent se sub-
stituer aux valeurs notifiées par le Producteur ou le Transformateur du grade finalement
sélectionné. Les propriétés sont mesurées sur des éprouvettes d’essais dont la mise en
œuvre est normalisée et, dans la réalité, les valeurs peuvent être notablement différentes
pour de multiples raisons, par exemple :
– présence d’additifs de toute nature : colorants nucléophiles, plastifiants fonctionnels,
fibres ou noir de carbone, agents de démoulage, antistatiques, déchets rebroyés, recyclé ;
– conditions de mise en œuvre entraînant des variations de cristallinité, des contraintes
résiduelles, une orientation des macromolécules et des renforts, des défauts physiques
tels que des lignes de soudure... ;
– finition : traitement de surface, peinture, assemblage...
Les températures d’essai sont de 20 oC ou 23 oC, ce qui n’est pas forcément la
température d’utilisation. En outre, pour certains matériaux, un faible écart de tempéra-
ture peut entraîner des variations notables de propriétés (module du PVC plastifié, coeffi-
cient de dilatation du PTFE...).
L’hygrométrie joue également un rôle qui n’est pas négligeable, notamment pour les
polyamides qui sont plastifiés par l’eau absorbée.
QS
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1. Propriétés physico-chimiques
Tableau 1 – Masse volumique, selon NF T 51-063 ou norme équivalente (g/cm3)
Plastique Article Mini Maxi 0,6
0,7 0,8 0,9
1,0
1,1 1,2 1,3
1,4
1,5 1,6 1,7
1,8
1,9 2,0 2,1
2,2
QT
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amSSPV
QU
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QV
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2. Propriétés mécaniques
2.1 Traction
QW
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QX
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Tableau 4 – Contrainte de rupture en traction, selon NF EN ISO 527 (indice de classement TS1-034)
ou norme équivalente (MPa)
0 50 100 150 200
Plastique Article Mini Maxi 10 20 30 40 60 70 80 90 110 120 130 140 160 170 180 190
QY
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Tableau 4 – Contrainte de rupture en traction, selon NF EN ISO 527 (indice de classement TS1-034)
ou norme équivalente (MPa) (suite)
0 50 100 150 200
Plastique Article Mini Maxi 10 20 30 40 60 70 80 90 110 120 130 140 160 170 180 190
RP
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amSSQP
RQ
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amSSQP
pondants donnent une plus large gamme de produits que les unités travaillant
à haute pression et permettent de produire des polyéthylènes de haute densité
(PE-HD) (densité de 0,935 à 0,970), des PE-BDL (densité de 0,915 à 0,935) et voir
même des polyéthylènes de très basse densité, les PE-tBDL.
Enfin, en 1993-1994, sont apparus sur le marché des PE-BDL fabriqués par
ces procédés à basse pression, mais, à l’aide de nouveaux catalyseurs de type
métallocène.
Les différents polyéthylènes basse densité (densité de 0,860 à 0,935) sont
caractérisés par un module d’Young allant de 10 MPa à 500 MPa, par de
bonnes propriétés diélectriques, par une faible perméabilité à la vapeur d’eau
et une bonne résistance à la fissuration sous contrainte.
Les PE-BD et PE-BDL sont employés principalement pour l’emballage des ali-
ments et de divers produits industriels, en câblerie, géomembranes, film
d’étanchéité, et aussi sous forme de tuyaux ou pour la fabrication de mélanges
maîtres.
Les applications en tant que films représentent environ 70 % en tonnage du
marché total des polyéthylènes basse densité. Le PE-BD est également utilisé
en extrusion couchage sur papier, carton ou feuille d’aluminium.
1. Procédés de fabrication
Notations et symboles
Les différents procédés de fabrication des polyéthylènes basse
Symbole Définition densité PE- ainsi que des copolymères obtenus à partir de diffé-
rents comonomères sont rassemblés dans le tableau 1.
PE-BD Polyéthylène basse densité radicalaire
PE-BDL Polyéthylène basse densité linéaire – fabriqué à Pour plus de détails, le lecteur pourra se reporter aux dos-
l’aide de catalyseurs de type Ziegler ou Phillips siers spécialisés décrivant ces polymérisations [J6539]
[J6540].
mPE-BDL – fabriqué à l’aide de catalyseurs de type
« métallocène »
Le tableau 2 résume les principales caractéristiques des PE-BD
PE-tBDL Polyéthylène très basse densité linéaire – fabriqué
linéaires, les PE-BDL
à l’aide de catalyseurs de type Ziegler
RR
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Type de PE Teneur
Masse volumique Structure et caractéristiques Nature
homopolymère Autoclave Tubulaire massique
(g/cm3) principales chimique
ou copolymère (%)
PE radicalaires homopolymères
Copolymères
Photofragmentable
Réticulable
Terpolymères
affinité physico-chimique ou par réaction entre les produits comme – des polyéthylènes très basse densité, de masse volumique
par exemple lors de l’extrusion des terpolymères incluant de allant de 0,860 à 0,915 g/cm3.
l’anhydride maléique (MAH) et avec du PA. Dans ce cas, MAH réa-
Comparés aux PE-BD, les polyéthylènes linéaires ont seulement
git rapidement dans le fondu avec les fins de chaîne amine du PA.
des branchements courts (figure 3). Cela leur confère de meilleures
propriétés mécaniques que les PE-BD, par contre, leur mise en œuvre
1.1.3 Polyéthylènes basse densité linéaires PE-BDL est plus difficile, en particulier lorsqu’il s’agit de films soufflés.
Les polyéthylènes basse densité linéaires sont obtenus par copo- La figure 2 présente l’ensemble de ces gammes de polyéthylène
lymérisation d’éthylène et d’une ou plusieurs α-oléfines (propy- et copolymères d’éthylène en rapportant les modules de Young en
lène, butène-1, hexène-1, octène-1, méthyl-4-pentène-1) à l’aide de fonction de la masse volumique.
catalyseurs de type Ziegler-Natta, Phillips ou « métallocène » [3], Les polyéthylènes fabriqués à l’aide de catalyseurs de type
essentiellement sous basse pression. La densité du PE fabriqué est « métallocène » (mPE-BDL) ont une distribution de masses molé-
contrôlée par la concentration en comonomère. En effet, la double culaires plus étroite et également une distribution des branche-
liaison du comonomère s’incorpore dans la chaîne de PE, ce qui ments courts plus régulière que les polyéthylènes fabriqués à
donne naissance à des branchements courts (figure 3). partir de catalyseurs de type Ziegler-Natta ou Phillips (PE-BDL). À
Ces nouveaux procédés de fabrication permettent de produire masse volumique et à indice de fluidité à chaud identiques, leur
sur la même unité teneur en faibles masses molaires (extractibles à l’hexane) est plus
– des polyéthylènes moyenne et haute densité, de masse volu- faible.
mique comprise entre 0,935 et 0,970 g/cm3 ; Les polyéthylènes très basse densité (PE-tBDL, mPE-tBDL)
– des polyéthylènes basse densité, de masse volumique allant présentent une faible cristallinité (13 % pour ρ = 0,870 g/cm3,
de 0,915 à 0,935 g/cm3 ; contre 50 % pour ρ = 0,920 g/cm3) ou sont amorphes
RS
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Ziegler-Natta (ZN)
Phillips (P)
Type de PE Teneur
Masse volumique Structure et caractéristiques
homopolymère Métallocène (m) α – oléfines massique
(g/cm3) principales
ou copolymère (%)
Phase
Suspension Solution
gazeuse
(1)
PE-BDL 0,915 à 0,935 Branchements courts (P) ZN ZN C4 , C6 , C8 12 à 4
ou 4MP1(2)
Cristallinité de 45 à 60 %.
(1) Le catalyseur entre parenthèses indique que les volumes de PE produits suivant ce procédé et catalyse sont très faibles.
(2) Le 4 méthylpentène 1 (4MP1) a été utilisé comme comonomère mais ce n’est pratiquement plus le cas aujourd’hui.
(ρ = 0,855 – 0,860 g/cm3). Cette faible cristallinité confère aux PE 1.2.1.1 Procédé autoclave
de très basse densité des propriétés spécifiques comme une
L’éthylène est comprimé à 1 200 – 2 500 bar (120 à 250 MPa) par
très grande souplesse, une résistance aux chocs et à la déchi-
des compresseurs à plusieurs étages puis envoyé dans le réacteur
rure bien plus élevée que les autres PE, ainsi qu’un large agité. On utilise comme initiateur des peroxydes ou des peresters
domaine de soudabilité. organiques. La polymérisation produit un mélange de polyéthy-
lène et d’éthylène non polymérisé. La vanne de détente règle la
sortie du réacteur, la pression y baisse fortement et l’on sépare
1.2 Procédés de fabrication l’éthylène en excès du polyéthylène fondu. L’éthylène est recyclé
tandis que le polyéthylène est extrudé à travers une tête de granu-
La polymérisation de l’éthylène est très exothermique, l’enthal- lation où il est coupé sous forme de granulés et refroidi.
pie de polymérisation étant de l’ordre de 3,6 MJ par kilogramme
Du point de vue des échanges thermiques, les réacteurs autocla-
de polymère formé. L’élimination des calories et le contrôle de la
ves fonctionnent en régime quasi adiabatique, les échanges de
réaction sont les points critiques de la conception des différents
chaleur à travers la paroi étant faibles ; l’enthalpie de réaction est
procédés de fabrication de polyéthylène. absorbée par l’éthylène. Les procédés modernes utilisent des réac-
teurs multizones ou deux réacteurs en série, avec des entrées mul-
1.2.1 Polyéthylène basse densité radicalaire tiples. Éventuellement, une section de réacteur tubulaire est
ajoutée entre le réacteur autoclave et la vanne de détente.
Le PE-BD est polymérisé en continu sous haute pression, à des
températures allant de 150 à 300 °C, en présence d’un générateur En France, la première unité a été démarrée par la société Éthylène
de radicaux libres (initiateur). La polymérisation se fait par réaction et Plastiques en 1954 à Mazingarbe (Pas-de-Calais) avec une capacité
radicalaire en chaîne. Le temps de séjour dans le réacteur est très de 5 000 t/an. En 2010, les unités de Carling (Total Petrochemicals) et
court (environ 30 s). La proportion d’éthylène polymérisée est de Dunkerque (Polimeri) produisent du PE-BD par cette technologie, tou-
25 à 33 % lors d’un seul passage dans le réacteur. Le recyclage de tes deux dépassent les 100 kt/an.
l’éthylène vers l’alimentation du réacteur est donc aussi une partie
très importante de ces procédés. 1.2.1.2 Procédé en réacteur tubulaire
Deux procédés ont été développés industriellement : un procédé Dans ce procédé, le réacteur est constitué par un tube haute
en autoclave (le plus ancien) et un procédé tubulaire. pression d’une longueur de 1000 à 2 500 m. Comme initiateur, on
RT
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amSSQP
2
1
102
CH2 CH2 CH CH2 CH2 CH CH2
5
(CH2)n CH2 4
CH3 CH3
a PE-BD 10
C CH3
Pour une description détaillée des installations et des condi-
O CH3 tions opératoires de polymérisation, le lecteur pourra se
reporter aux schémas d’unités industriels dans les dossiers
c copolymère E/VA [J6539] et [J6540].
RU
RV
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amSSQU
1. Définitions................................................................................................. AM 3 315 - 2
2. Fabrication ................................................................................................ — 2
2.1 Procédés et catalyseurs de polymérisation .............................................. — 2
2.2 Présentations commerciales ...................................................................... — 2
3. Contrôle ..................................................................................................... — 3
3.1 Méthodes de contrôle................................................................................. — 3
3.2 Conformité, normes spécifiques................................................................ — 3
4. 4 Propriétés ............................................................................................... — 3
4.1 Paramètres structuraux .............................................................................. — 4
4.2 Propriétés mécaniques ............................................................................... — 5
4.3 Propriétés thermiques ................................................................................ — 7
4.4 Propriétés chimiques .................................................................................. — 7
4.5 Propriétés électriques ................................................................................. — 8
5. Mise en œuvre et applications ............................................................ — 8
5.1 Injection ....................................................................................................... — 8
5.2 Extrusion soufflage ..................................................................................... — 9
5.3 Extrusion en continu................................................................................... — 10
5.4 Rotomoulage ............................................................................................... — 11
5.5 Enduction..................................................................................................... — 11
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. AM 3 315
RW
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amSSQU
dans certains cas, des matériaux plus traditionnels tels que la fonte ductile
ou le béton.
Enfin on peut citer aussi les grands conteneurs de stockage de mazout ou
d’eau de pluie qui sont fabriqués par extrusion soufflage ou par rotomoulage.
RX
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amSSQU
RY
SP
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amSSQW
et Marion HELOU
Docteur en chimie et catalyse des polymères (Université de Rennes)
R&D PLA et Biopolymères – Raffinage Chimie – Total, Feluy, Belgique
SQ
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amSSQW
SR
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O OH
HO O
PUR 41 %
O CH3 O
n
Figure 3 – Capacité mondiale de production de biopolymères non
Figure 2 – Structure du PLA biodégradables (bleu) et biodégradables (vert) en 2016 [1]
SS
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amSSQW
pour certains d’entre eux, indirectement du prix du baril de pétrole. Il est également utilisé pour la production de films principale-
Ainsi, plus le prix du baril est élevé, plus les polymères convention- ment pour l’étiquetage et l’emballage alimentaire, certains produits
nels (à base d’hydrocarbures) sont chers et plus les biopolymères nécessitant une haute perméabilité à l’eau. Une des premières
biosourcés sont compétitifs. Ces derniers présentent de manière applications du PLA a été la production de fibres textiles en rempla-
générale un coût supérieur à leurs homologues ou équivalents cement du PET, notamment grâce à une meilleure perméabilité à
d’origine fossile mais avec une empreinte carbone moindre. Jus- l’eau. Les fibres PLA sont encore utilisées aujourd’hui pour la pro-
qu’en 2014, une croissance annuelle de 10 à 15 % des capacités de duction de textiles ou de non tissés pour les lingettes, certaines
production des biopolymères a été observée, supportée entre applications paramédicales ou encore les couches-culottes.
autres par un prix du baril de pétrole élevé et des initiatives visant Plus récemment, le PLA sous forme de fibres, de granules ou de
à limiter le réchauffement climatique. poudre est employé comme additif dans la production d’hydrocar-
– La production mondiale de polymères en 2015 s’élevait à bures non conventionnels du fait de ses propriétés de dégradation.
322 millions de tonnes pour seulement 4 millions de tonnes concer- Bien qu’étant, par nature, biodégradable, le PLA entre également
nant les biopolymères, soit un peu plus de 1 %. dans des applications dites durables (e.g. électroménager, électro-
– European Bioplastics a estimé que seulement 0,01 % des terres nique…) notamment sous la forme de mélanges avec d’autres
cultivées l’ont été pour la production de matières premières pour polymères.
les polymères biosourcés en 2014 (pour comparaison, 1 % des ter-
Enfin, grâce à sa haute réactivité, le PLA est utilisé dans les
res ont été cultivées pour la production de biocarburants). industries suivantes : encres, surfactants, revêtements, adhésifs…
1.3.2 PLA
La capacité mondiale de production de PLA en 2016 est estimée à
quelque 200 000 tonnes. Les 3/4 de cette capacité sont détenus par
2. Synthèse (procédés)
Natureworks ce qui en fait, de loin, le premier producteur mondial.
Natureworks dispose de deux lignes de production à Blair
et structure
(Nebraska – États-Unis ; pour plus d’information sur Natureworks,
voir encadré). Les autres producteurs de PLA se trouvent principa-
lement en Asie (e.g. Hisun et Esun en Chine ou Teijin au Japon). En 2.1 Structure L, D et méso
Europe, Synbra (NL) dispose d’une unité de production de PLA
d’une capacité de 5 000 tonnes, destinées principalement à un Comme présenté dans le paragraphe 1.2, le PLA est obtenu à par-
usage interne pour la production de mousses de PLA. tir d’acide lactique qui peut être produit par fermentation ou par
voie chimique. L’acide lactique est une des plus petites molécules
Récemment, le major pétrolier Total et le premier producteur optiquement actives. Elle existe sous la forme L et sous la forme D
mondial d’acide lactique, Corbion, ont annoncé la création d’une (figure 5).
co-entreprise et le démarrage au second semestre 2018 d’une
L’acide lactique est très majoritairement produit à partir de res-
unité de production de 75 000 tonnes de PLA en Thaı̈lande. On
sources renouvelables comme la betterave, le maı̈s ou la canne à
peut aussi mentionner l’annonce de Cofco pour une unité d’une
sucre même si la synthèse à partir de ressources fossiles ne peut
capacité de 10 000 tonnes en Chine prévue également pour 2018.
être totalement exclue.
La principale application du PLA est l’emballage alimentaire ainsi L’acide lactique L est la forme énantiomérique naturellement pro-
que les produits jetables utilisés dans l’industrie alimentaire (gobe- duite par les bactéries ; elle est donc majoritairement disponible
lets, barquettes moussées, couverts (figure 4) [2]…). Ces applica- sur le marché. Cependant, il est possible d’obtenir de l’acide
tions concernent près de 60 % du volume de PLA. Ce dernier y est lactique D à partir de souches modifiées. Il est également dispo-
utilisé d’une part pour ses propriétés biodégradables (§ 5) et nible commercialement mais à un coût très élevé et à des volumes
d’autre part pour son origine biosourcée. Enfin, pour certaines limités.
applications, la haute rigidité du PLA et sa facilité de mise en
forme en font un atout non négligeable. Le lactide existe ainsi sous 3 formes stéréo-isomériques, la forme
L-lactide (LL), la forme D-lactide (DD) et la forme méso-lactide (LD).
Il est à noter que la forme méso n’est pas à confondre avec le
mélange racémique (rac), qui est un mélange équimolaire des
deux formes L et D (figure 6).
Autres Le lactide est obtenu par voie catalytique en deux étapes de syn-
thèse : oligomérisation de l’acide lactique suivi d’une cyclisation.
Emballages L’acide lactique est d’abord polymérisé sous forme d’oligomères
Durables alimentaires
de faibles masses molaires, afin que la viscosité du milieu reste
(rigides)
suffisamment faible et que l’eau formée puisse être retirée en
Fibres
O O
HO HO
Jetables OH OH
(alimentaire)
Films
H H
CH3 CH3
Figure 4 – Marché du PLA par applications en 2016 [2] Figure 5 – Stéréo-isomères de l’acide lactique
ST
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Polypropylènes (PP)
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© Techniques de l’Ingénieur AM 3 320 − 1
SU
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amSSRP
POLYPROPYLÈNES _____________________________________________________________________________________________________________________
1. Préparation H2C CH
CH3
1.1.1 Homopolymères + +
Enchaînement régulier
Ce sont des polymères obtenus par polymérisation d’un seul
monomère, le propylène. + +
Irrégularité d'enchaînement
1.1.1.1 Monomère Le schéma est très simplifié en ce qui concerne l'action du catalyseur
C’est un corps gazeux à la température ambiante (point
ébullition : − 47,8 ˚C) très soluble dans l’acide acétique, soluble dans Figure 2 – Principe de la polymérisation
l’alcool et dans l’éther et peu soluble dans l’eau. Sa formule est don-
née à la figure 1.
CH3 CH3 CH3 CH3 CH3
1.1.1.2 Chaîne de polypropylène H H H H H H
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AM 3 320 − 2 © Techniques de l’Ingénieur
SV
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_____________________________________________________________________________________________________________________ POLYPROPYLÈNES
Germe
CH2 ou CH
CH3
Lamelles
Figure 7 – Sphérolites
1.1.1.3 Cristallinité
■ Maille
a élévation b vue de dessus Lors du refroidissement du polymère fondu, les chaînes réguliè-
res et isotactiques sont susceptibles de s’organiser pour former une
Trois groupes CH3 successifs ont leurs liaisons de 120°, le quatrième maille cristalline. Plusieurs mailles sont possibles, mais la maille
se superpose. Les hélices peuvent être droites ou gauches. observée est dite de type monoclinique ou α (figure 5).
Peau
Lamelles
cristallines
Zones
interlamellaires Éprouvette
amorphes Vers le cœur
de la pièce
Plan de
découpe
32 µm
Figure 6 – Lamelles cristallines et zones amorphes
Dans la peau, les sphérolites sont si petits que l'on ne peut les voir au
grossissement (G = 320) choisi, puis la transition est rapide vers des
■ Conformation de la chaîne isotactique sphérolites de plus en plus gros vers le cœur.
Le moule d'injection était maintenu à 30 °C pour le refroidissement de
En réalité, la chaîne isotactique n’aligne pas ses carbones dans un la matière. Les stries diagonales dans la zone de peau sont des traces
même plan. La chaîne se développe en forme d’hélice de manière à de coupe.
ce que les groupes CH3 se retrouvent les plus éloignés possibles les
uns des autres (figure 4). Figure 8 – Structure cœur-peau
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© Techniques de l’Ingénieur AM 3 320 − 3
SW
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POLYPROPYLÈNES _____________________________________________________________________________________________________________________
AAAABBBAAAAA
a copolymère tribloc comportant des motifs
A (propylène) et B (éthylène)
BABBBAAAAAAAABBABB
b le bloc homogène est entouré par deux blocs copolymères
32 µm A A A A A A' A A A A A A
B
La pièce est la même que celle de la figure 8. Le grossissement est B
identique. Le moule a été maintenu à 100 °C. La coupe transversale a B
été faite aux deux tiers de la pièce depuis la point d'injection. On B
observe des sphérolites dont le germe se trouve sur la paroi.
Au cœur, les sphérolites sont de grande taille (diamètre 30 à 50 µm). B
Pour un même volume, la surface de contact entre sphérolites devient
très faible. La fissuration intersphérolitique est alors facilitée. Le c le bloc comportant les motifs B est greffé sur
matériau devient fragile. une chaîne homopolymère
Figure 9 – Organisation sphérolitique dans le cas de parois mal Figure 11 – Exemples de copolymères à blocs
refroidies
1.1.2 Copolymères
■ Influence de la vitesse de refroidissement
Pour réaliser des copolymères, il faut faire réagir des monomères
Lorsque la paroi n’est pas correctement refroidie, la surfusion et propylène et d’autres monomères.
la vitesse de refroidissement sont faibles. Il y a peu de germes actifs
et les sphérolites sont de grande taille. Les germes de paroi (le plus
1.1.2.1 Copolymères statistiques
souvent des poussières) peuvent provoquer la naissance de
« sphérolites » très orientés perpendiculairement à cette paroi. On Environ 20 % des produits vendus comme « polypropylènes »
parle de transcristallinité (figure 9). sont en fait des copolymères. Ils sont généralement obtenus par
copolymérisation de propylène et d’éthylène. La structure de ces
Si on fait des essais de choc, on constate alors que la pièce est
copolymères est semblable à celle des homopolymères, avec une
devenue fragile. Au cours d’un essai de traction, les allongements
distribution statistique des motifs éthyléniques (figure 10) (c’est-à-
passent de 400 % à moins de 20 % et la rupture se produit par fissu-
dire au hasard tout en tenant compte des rapports de réactivité).
ration intersphérolitique avant que le phénomène de striction ne
puisse se développer. Les produits commerciaux contiennent de 1,5 à 7 % en masse
d’éthylène polymérisé. La cristallinité est affectée car les segments
Dans la pratique industrielle, on cherchera donc à éviter ces gros éthyléniques sont rejetés hors des cristaux de polypropylène. Ils
sphérolites. Pour cela, il faut assurer un refroidissement rapide des sont plus transparents, plus facilement thermoscellables et plus
pièces. Il faut donc un moule bien refroidi. Enfin, tous les produc- résistants au choc que les homopolymères. Par contre, leur module
teurs de polypropylène ajoutent des agents nucléants qui favorisent de Young, leur température de fusion et leur masse volumique sont
la germination et diminuent, par conséquent, la taille des sphéroli- plus faibles.
tes. Les agents nucléants les plus utilisés sont des composés miné-
raux comme le talc ou le benzoate de sodium ou des composés
1.1.2.2 Copolymères à blocs
organiques dérivés du sorbitol.
Dans de tels copolymères, la chaîne comporte des blocs diffé-
■ Influence de l’épaisseur rents. Les uns comportent le seul motif propylène, les autres con-
tiennent un motif étranger, le plus souvent de l’éthylène (figure 11).
Le polypropylène étant peu conducteur de la chaleur, il faut éviter
les trop grandes épaisseurs qui provoquent un refroidissement lent ■ Copolymères éthylène-propylène
à cœur. Les propriétés mécaniques vont dépendre du rapport de
Ils sont fabriqués par copolymérisation en plusieurs étapes de
l’épaisseur de la peau (qui est fonction des conditions thermiques) à
blocs de structure différente (homopolymère ou copolymère), le
l’épaisseur totale de la pièce. Les propriétés mécaniques d’une
comonomère étant généralement de l’éthylène.
pièce massive ne peuvent être déduites des valeurs mesurées sur
une pièce mince. ■ Terpolymère EPDM (éthylène/propylène/diène)
■ Taux de cristallinité Il est possible de copolymériser trois monomères. Ainsi, on a réa-
lisé des terpolymères comportant des blocs « polyéthylène », des
Les produits commerciaux ont un taux de cristallinité variant de blocs « polypropylène » et des blocs « diènes ». Les diènes compor-
50 à 70 % qui dépend du taux d’isotacticité et des conditions de tent deux doubles liaisons. La première sert à l’insertion dans la
transformation. chaîne, la seconde pourra donner lieu à une réaction ultérieure pour
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SX
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SY
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1. Préparation
w
0,4
0
Depuis 1970, le chlorure de vinyle monomère de formule 0 Mn Mp Mz 2 3 10–5 M
semi-développée :
1
CH2 = CHCl
est essentiellement produit à partir d’éthylène dans des unités de
grande capacité pouvant dépasser 500 000 tonnes/an.
Le monomère est obtenu en 2 étapes :
a) production de 1,2 dichloroéthane, soit par chloration de
l’éthylène, soit par oxychloration de l’éthylène par le chlorure
d’hydrogène en présence d’air (ou d’oxygène) ;
b) pyrolyse du 1,2 dichloroéthane en chlorure de vinyle.
1.2 Polymérisation
Figure 1 – Exemple de répartition des masses moléculaires
C’est la réaction par laquelle les molécules s’additionnent d’un PVC [20]
successivement les unes aux autres pour former une chaîne
macromoléculaire de grande longueur.
Quand les macromolécules sont constituées à partir d’un seul ■ Polymérisation en suspension
type de monomère, elles sont appelées homopolymères. Le système réactionnel (monomère + initiateur organo-soluble)
Lorsque la polymérisation s’effectue en présence de mélanges est dispersé sous forme de gouttelettes dans un milieu spécifique
de monomères différents, on réalise une copolymérisation qui (eau + colloïde protecteur) (figure 2). En fin de polymérisation, on
conduit à des copolymères. obtient des grains de PVC (de diamètre moyen d’environ 120 à
150 µm) en suspension dans l’eau (slurry ).
■ Principe Après récupération du monomère non transformé, le PVC est
La réaction de polymérisation du chlorure de vinyle monomère séparé de l’eau, par essorage ou décantation, puis séché et tamisé.
par voie radicalaire donne naissance à des macromolécules
linéaires de masses moléculaires moyennes déterminées (cf. 2.1 ■ Polymérisation en masse
Indice de viscosité) dont la répartition présente une allure Ce procédé consiste à polymériser le monomère en l’absence
gaussienne asymétrique (figure 1). C’est une réaction fortement totale d’eau et d’agent dispersant.
exothermique. Un initiateur organo-soluble est ajouté au chlorure de vinyle
Il existe plusieurs procédés industriels de polymérisation du monomère. Le PVC, insoluble dans son monomère, précipite dans
chlorure de vinyle monomère [4] à [10] : le milieu réactionnel au fur et à mesure de sa formation selon les
— en suspension ; deux étapes suivantes :
— en masse ; — une étape de prépolymérisation où environ 10 % du mono-
— en émulsion ; mère est polymérisé dans des conditions spécifiques pour former
— en microsuspension. des grains de caractéristiques morphologiques définies ;
TP
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Tensioactif Initiateur
Colloïde protecteur Initiateur
A Eau déminéralisée
A Eau déminéralisée CVM
CVM B
B Vapeur d’eau Air chaud
Air
E F C E
C D
D
F
Air Air
G
PVC (vers stockage
en vrac ou emballage) G
TQ
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amSSRU
ruration et, d’autre part, assurer un bon écoulement dans les appa- ● Lubrifiants [27]
reils de transformation. La mise en œuvre du PVC à température élevée fait intervenir
D’autres adjuvants vont être incorporés pour obtenir des pro- des forces de frottement entre le polymère et les parois métal-
priétés particulières de l’objet fini telles que souplesse, coloration... liques des machines de transformation et entre les grains ou les
macromolécules du polymère lui-même.
Cet ensemble donne naissance à une composition vinylique
appelée « compound » en anglais. Selon la présence de plastifiants Le rôle du lubrifiant est donc de maîtriser et régulariser ces
ou pas, on obtient un mélange plastifié PVC-P ou non plastifié forces de frottement. Il en existe deux grandes familles :
PVC-U (désignations ISO 1043-1) [28]. — externes : leur action vise à combattre les frottements sur les
parois métalliques des outillages en facilitant le glissement de la
L’homogénéisation de ces ingrédients avec le PVC est réalisée au
matière plastique et en évitant les collages sur ceux-ci ; ils sont peu
cours d’un traitement thermomécanique qui permet de fabriquer
compatibles avec le polymère ; on utilise généralement des paraf-
des mélanges prêts à l’emploi se présentant sous forme de :
fines et des cires de polyéthylène ;
— poudres sèches ; — internes : leur action consiste à réduire les frottements inter-
— granulés ; moléculaires qui provoquent l’échauffement du polymère et
— pâtes plus ou moins visqueuses. risquent d’entraîner sa dégradation thermique ; ces lubrifiants,
compatibles avec le PVC pour éviter toute migration hors du poly-
Ces mélanges prêts à l’emploi sont ensuite transformés sur des mère, sont des dérivés des alcools et esters d’acides gras, souvent
machines appropriées qui, par apport d’énergie thermique et de l’acide stéarique.
mécanique, permettent d’obtenir soit des objets finis, soit des
matériaux semi-finis. Certains lubrifiants combinent ces deux effets.
● Plastifiants [24]
■ Formulation Le rôle du plastifiant est de diminuer les forces de liaisons entre
Comme indiqué ci-dessus, les résines PVC nécessitent, pour leur les différentes chaînes moléculaires du polymère. Cela permet
mise en œuvre et l’obtention des propriétés particulières de l’objet d’abaisser la température de transition vitreuse du PVC (78 oC pour
fini ou du matériau semi-fini, l’adjonction d’adjuvants spécifiques. le PVC pur) et d’obtenir un comportement souple et une meilleure
Ceux-ci se classent en différentes familles. résistance au choc, à température ambiante.
● Stabilisants [25] Les plastifiants les plus communément utilisés sont les esters
phtaliques (diisooctyle, dibutyle, diisononyle, diisododécyle), phos-
Sous l’effet de la chaleur, de la lumière et de l’oxygène, les molé- phoriques et adipiques.
cules de PVC se dégradent avec départ de chlorure d’hydrogène
On trouve aussi des plastifiants polymériques de masses molécu-
qui catalyse lui-même la réaction (réaction autocatalytique). Il y a
laires variées. Ces produits peu volatils résistent bien à la migration.
déhydrochloruration intramoléculaire du polymère, donnant lieu à
la formation de chaînes polyéniques conjuguées et à l’apparition La législation européenne tend à restreindre le choix des plasti-
d’une coloration jaune puis brune, progressivement [2]. fiants autorisés pour le PVC (à consulter ainsi que les directives).
● Charges [23]
La poursuite intermoléculaire de la déhydrochloruration provoque
une réticulation des chaînes entre elles, conduisant à l’obtention Ce sont des substances inertes, minérales en général, qui sont
d’un produit charbonné infusible. incorporées dans les mélanges pour modifier certaines propriétés
(mécaniques, électriques, thermiques), améliorer l’aspect de sur-
Le rôle de la stabilisation est double :
face ou réduire le prix de revient des produits finis. Les plus
— fixer le chlorure d’hydrogène libéré pour empêcher la réac- utilisées sont :
tion autocatalytique ; — les carbonates de calcium (naturels ou précipités) ;
— réagir sur les liaisons insaturées pour supprimer les structures — les kaolins calcinés ;
polyéniques. — le talc ;
— les dolomies ;
— le sulfate de baryum ;
Encadré 1 – Natures chimiques et applications commerciales — les oxydes métalliques.
● Colorants et pigments [26]
L’efficacité des stabilisants dépend de leur nature chimique et
de leur mode d’action, ainsi que de leur association provoquant Ajoutés à faibles doses, en général, ces adjuvants permettent
souvent un effet de synergie [14]. d’obtenir une gamme de coloris très étendue. Ils se classent en
Selon leur nature chimique, les principaux stabilisants sont à plusieurs catégories :
base de : — colorants organiques de type azoïque, anthraquinonique solu-
— plomb, utilisé principalement pour la fabrication de bles dans le polymère et formant avec celui-ci une phase homogène ;
tuyaux et profilés rigides pour le bâtiment et d’isolants de — pigments minéraux (oxydes de titane, de fer, de chrome, de
câbles électriques. En Europe, l’industrie s’est engagée à ne manganèse, de cobalt...) ;
plus l’utiliser à l’horizon 2015 ; — composés organométalliques (phtalocyanine de cuivre...) ;
— étain, pour la production d’emballages et d’objets néces- — noirs de carbone ;
sitant une bonne tenue aux intempéries ; — pigments métallisés.
— calcium/zinc, fréquemment associés à d’autres stabili-
sants d’origine, soit minérale (magnésium, aluminium), soit Contrairement aux colorants, les pigments sont insolubles dans le
organique (polyol) ; leur principale application concerne polymère et se retrouvent sous forme de suspension de particules
l’emballage de produits alimentaires et les articles médicaux ; dans le produit fini.
— composés organiques et stabilisants secondaires ; cer- ● Agents antichocs
tains produits ont une action qui renforce celle du stabilisant Ils sont destinés à améliorer la résistance aux chocs du PVC, en
primaire en créant un effet de synergie. C’est le cas de l’huile particulier à basse température. Ce sont généralement des poly-
de soja époxydée ; mères et des copolymères de types :
— cadmium, son emploi est supprimé depuis 2001 en Europe. — polyéthylènes chlorés ;
Les réglementations concernant l’emploi de certains additifs — polyacrylates ;
peuvent varier entre l’Europe et les autres régions du monde. — copolymères MBS ou ABS.
TR
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● Autres adjuvants [27] Pour caractériser avec plus de précision chaque résine et aussi
Pour répondre à des exigences particulières, on peut incorporer faciliter le choix des utilisateurs, on a recours à des désignations
au PVC des produits tels que des agents : normalisées par l’AFNOR (Association Française de Normalisation),
le CEN (Comité Européen de Normalisation) et l’ISO (International
— antistatiques ; Organization for Standardization).
— fongicides ;
— gonflants ; Nous indiquons, ci-après, leurs principales caractéristiques
— protecteurs contre le rayonnement ultraviolet ; d’ordre physico-chimique, résultant des mesures effectuées sui-
— processing-aids pour améliorer la gélification du mélange vant les méthodes décrites dans les normes rassemblées (voir
prêt à l’emploi. la [Doc. AM 3 325v2]).
2.1 Résines
■ Granulométrie
Les résines de PVC se présentent sous forme de poudres blanches Pour chaque résine en poudre, il existe une distribution statis-
généralement inodores et insipides. Suivant leur distribution granu- tique moyenne de la dimension des grains qui couvre générale-
lométrique, elles font penser soit à de la farine, soit à du sable très ment une plage de quelques micromètres à 350 µm, selon le
fin. procédé de polymérisation. On la détermine, soit à sec (tamiseuse
TS
TT
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Polystyrène et copolymères
de styrène
par Philippe HEIM
Assistance technique et développement Polystyrène
Olivier de LINARÈS
Ingénieur procédés
Responsable du service Procédé Polystyrène
et Laure HYM
Chef de marché Polystyrène
ATOFINA
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TU
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TV
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amSSTP
Eau
R3
D1
R1 P6 D2
E2
B
E1 R2
H P7
P4 P5 P8
G F
P9
Polybutadiène
C I Polystyrène
Air
(vers stockage) Fluide
V caloporteur
A Styrène
P3 P2 P1
Figure 1 – Exemple de procédé de fabrication du polystyrène choc : procédé masse continu [1]
■ Préparation de l’alimentation (pour le PS choc, dissolution de ■ Dévolatilisation par réchauffage rapide de la solution entre 230 et
polybutadiène broyé dans le styrène). 260 °C typiquement, puis évaporation du diluant et du monomère
non réagi. La dévolatilisation peut se faire en une ou plusieurs éta-
■ Préchauffage de la solution d’alimentation entre 60 et 110 °C sui- pes afin d’abaisser le taux de monomère résiduel dans le produit
vant le procédé. fini. Le monomère et les solvants évaporés sont condensés, puis
recyclés à l’alimentation ou dans le premier réacteur.
■ Réaction dans un ou plusieurs réacteurs agités continus ou réac-
■ Granulation : le polymère fondu est pompé du dernier dévolati-
teurs pistons. La réaction est menée entre 90 et 175 °C suivant le pro-
seur et granulé sous forme de petits cylindres ou de petites sphères
cédé.
de 3 mm de diamètre.
L’enthalpie de réaction (170 kcal/kg de PS formé soit 710 kJ/kg de
PS formé) est évacuée soit par ébullition du mélange réactionnel et ■ Stockage/expéditions : les granulés sont séchés, triés, puis mis
condensation des vapeurs, soit par échange thermique dans les ser- en silos pour être ensachés ou vendus en vrac.
pentins via un fluide caloporteur. Le taux de solide à la sortie du der- Une des caractéristiques du procédé est la viscosité du mélange
nier réacteur est compris entre 65 et 75 % en masse typiquement ; le dans les réacteurs et du polystyrène fondu ( de 5 Pa.s au début de la
temps de séjour en réaction est typiquement de 5 à 9 h. Les condi- réaction jusqu’à 3000 Pa.s dans les dévolatiliseurs pour les grades à
tions opératoires (températures, vitesses d’agitation, temps de masse moléculaire élevée). Ainsi est-il nécessaire d’utiliser des
séjour, composition de l’alimentation) sont ajustées afin d’obtenir pompes à engrenage pour transférer le mélange d’un réacteur à
les caractéristiques désirées du produit fini. l’autre ou d’un dévolatiliseur à l’autre.
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TW
TX
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amSSTQ
TY
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expansible en perles
H CH2
C
1.1 Polymérisation H H
Le procédé de polymérisation en suspension dans l’eau est
employé pour la polymérisation du PSE. Le styrène monomère H H
(C8H8) (figure 1) est dispersé en fines gouttelettes dans l’eau.
H
Les initiateurs radicalaires de polymérisation sont essentielle-
ment des peroxydes organiques (peroxyde de benzoyle) qui doi-
vent être solubles dans le styrène monomère et insolubles dans Figure 1 – Formule développée du styrène monomère
ESSORAGE TAMISAGE
PRÉPARATION POLYMÉRISATION
SÉCHAGE TRAITEMENT
Eau de procédé
Cyclone
Monomère styrène (C8H8)
Filtre
Agent Tamis
porogène
(C5H12) Sécheur
Adjuvants de
polymérisation Fines
Bac de stockage
sous pression Produits
hors Silo
Eau normes
granulométrique Agents de
Bac de stockage Essoreuse traitement
sans pression de surface
Malaxeur
Réacteur de Perles
polymérisation
Bac de
stockage Silo
Transport
sans pneumatique
Mélangeur
pression
Venturi
Vapeur de chauffage
Filtre
Eau de refroidissement
Perles de polystyrène
expansible
UP
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Br
Br
CH2 CH
Br
n Br Br
Br
La masse moléculaire relative des perles de polystyrène expan- Pourvue de cette molécule, la mousse se rétracte au contact de
sible (Mr) est comprise entre 160 000 et 260 000. Ces perles la source de chaleur. En se décomposant, ces molécules empê-
contiennent de 3 à 8 % d’agent d’expansion. chent l’inflammation du PSE, de sorte que le PSE ignifugé ne brûle
pas. Le HBCD n’a rien de comparable avec les retardateurs aroma-
tiques tels que le PBB (polybromobiphényle) et le PBBO (poly-
1.2 Traitement de finition bromobiphényloxyde) dont l’usage est interdit. Pendant la
combustion, le HBCD ne forme pas de composés toxiques tels que
Le mélange précédent est ensuite essoré pour séparer l’eau des les dioxines ou les furannes. Enfin le HBCD est insoluble, il n’y a
perles et un séchage est alors réalisé. Il existe une certaine disper- pas de contamination à l’eau.
sion dans le diamètre des perles obtenues. Un tamisage permet
d’obtenir différentes coupes granulométriques destinées à diffé-
rentes applications. Ces différentes coupes granulométriques
reçoivent un traitement de surface destiné à optimiser leur mise en
œuvre. C’est un enrobage par divers stéarates (organiques ou
2. Production du polystyrène
métalliques). expansé PSE-M à partir
Après un stockage intermédiaire en silos, les produits sont
conditionnés en conteneur carton d’une tonne ou bien en fûts
du polystyrène expansible
métalliques.
Le produit doit être conservé à une température modérée Le polystyrène expansé est obtenu à partir du polystyrène
(θ ⭐ 20 °C); la durée de conservation est limitée : expansible après trois étapes de fabrication :
– à 1 mois pour le stockage en conteneur carton ; – la pré-expansion ou pré-moussage. C’est à ce stade que la
– à 6 mois pour le stockage en fûts métalliques. masse volumique finale est déterminée ;
En effet, le pentane diffuse lentement à l’extérieur des emballa- – la maturation et le stockage. C’est à ce stade que les perles repo-
ges et les performances d’expansibilité du produit se dégradent sent pendant plusieurs heures pour permettre leur stabilisation ;
dans le temps. – le moulage. C’est à ce stade que les perles sont soudées entre
elles.
Les opérations de pré-expansion, de maturation et de stockage
1.3 Caractéristiques des produits ont trois buts principaux :
commerciaux – permettre au pentane en surface de se disperser afin de
réduire pendant le moulage la thermosensibilité des perles pré-
Les producteurs offrent sur le marché différentes qualités qui se expansées ;
distinguent par : – éliminer l’excédent d’eau contenu dans les perles afin d’obte-
– leur granulométrie. nir des perles sèches ;
• les produits les plus fins (∅ compris entre 0,2 mm et 1 mm) – laisser à l’air le temps de pénétrer dans les alvéoles pour com-
sont destinés principalement à la fabrication d’emballages ; bler le vide créé pendant la pré-expansion.
• les produits les plus gros (∅ compris entre 1 mm et 3 mm) La figure 5 représente l’ensemble du procédé de fabrication.
servent à la production de plaques d’isolation thermique.
– leur masse volumique.
La nature du polymère, la teneur en agent porogène et la présence 2.1 Pré-expansion des perles
de certains adjuvants permettent d’obtenir des produits ayant des en polystyrène expansible
masses volumiques variables : entre 8 et 40 kg/m3.
– leur cadence de moulage. Le polystyrène expansible est introduit dans une cuve en inox.
Les adjuvants et les traitements de surface permettent l’obtention L’opération consiste à chauffer les perles par de la vapeur d’eau.
de produits dont le démoulage peut être accéléré. Il se produit un ramollissement de la matrice polystyrène vers
– leur tenue au feu amélioré. 90 ˚C et une augmentation de la pression de l’agent d’expansion
En tant que matériau organique, le PSE est par nature combusti- (appelé encore agent porogène) qui se trouve au-dessus de sa
ble. Sa réaction au feu est cependant dépendante de ses proprié- température normale d’ébullition (pour le pentane technique,
tés intrinsèques, qui diffèrent selon que le polystyrène est chargé ≈ 35 ˚C). Ces deux phénomènes simultanés provoquent l’expansion
ou non en additifs retardateurs de flamme. Lors de la combustion, des perles. La figure 6 représente l’évolution de la masse volumi-
le PSE se comporte comme le bois et le papier qui sont aussi des que apparente des perles en fonction du temps de séjour dans le
composés hydrocarbonés. Les produits de combustion du PSE pré-expanseur. La masse volumique minimale atteinte est variable
sont essentiellement du CO et du CO2, de la vapeur d’eau et de la selon les produits. Elle dépend de facteurs comme :
suie. Le PSE ignifugé (PSE-SE) a des performances améliorées
grâce aux retardateurs de flammes. Le HBCD (hexabromocy- – la taille initiale des perles ;
clododécane) est une molécule qui entre dans le PSE ignifugé. – la teneur en agent d’expansion ;
C’est un composé organo-bromé cycloaliphatique (figure 4). – la présence de certains adjuvants.
UQ
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amSSTQ
Vapeur Vapeur
d’eau d’eau
Perles
Perles pré-expansées
expansibles
Sécheur Silos de
stockage PSE
Air moulé
Vapeur d'eau
Pré-expansion Séchage Stabilisation Moulage
Perles
20 de polystyrène
expansible
19 Dégazage
18
17 By-pass
16
15
14
Axe de l'agitateur
13 Hublot
12
Barreau fixe modifiant
11 le mouvement
10 Bras d'agitateur d'agitation
0 2 4 6 8 10 12
Temps d’expansion (min)
La masse volumique apparente est la masse par unité Vapeur
de volume après passage dans une étuve à 105 5 °C
UR
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Séchage et convoyage
Alimentation par
pompe à ailettes
Seconde
pré-expansion
Alimentation
Moulage
Séchage et convoyage Alimentation
Alimentation par
pompe à ailettes
Ventilateur Tamis
Distributeur d'air
45˚ vibrant
Collecteur
des
Soufflerie conique Orifice de nettoyage agglomérats
Vanne Diffuseur
papillon
Déversoir ajustable
Tubulure
de raccordement
US
UT
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aSSTU
Terpolymères ABS
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UU
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aSSTU
1. Préparation finale. Les additifs conférant des propriétés particulières sont des
lubrifiants, des pigments, des charges renforçantes, des agents antis-
tatiques, des stabilisants, des ignifugeants, des agents porogènes.
Les ABS sont obtenus par copolymérisation de styrène ■ Autre procédé
(comonomère majoritaire), de butadiène et d’acrylonitrile, avec Depuis quelques années, certains producteurs ont développé un
éventuellement un quatrième comonomère conférant des proprié- procédé où la matrice et le caoutchouc sont produits en une seule
tés particulières (§ 1.1). Les proportions des différents monomères étape par polymérisation continue en solution. Le produit final est
varient d’un ABS à l’autre. Des exemples de composition sont don- un ABS « plus propre » (c’est-à-dire contenant moins d’impuretés
nés dans le paragraphe 1.4. de polymérisation), éventuellement utilisable tel quel à la sortie du
réacteur. Ce type de procédé offre un écobilan plus favorable
vis-à-vis de l’environnement que ceux des procédés classiques.
1.1 Monomères constitutifs
1.3 Structure des ABS
• Styrène :
• Méthacrylate de méthyle :
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UV
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aSSTU
Cette structure biphasique confère au matériau une très bonne Les propriétés finales de l’alliage seront fonction des polymères
tenue au choc car les nodules initient alors de multiples micro- de départ, mais aussi des conditions de préparation (type de
craquelures, ce qui consomme de l’énergie ; de plus, la propagation mélangeur, cisaillement et intensité lors du mélange).
d’éventuelles fissures (microcraquelures devenues macrocraque-
lures) est ralentie voir stoppée par ces mêmes nodules.
1.5.1 Alliage ABS-PVC
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UW
UX
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Polyméthacrylate de méthyle
(PMMA)
Aspects économiques
par Françoise PARDOS
Pardos Marketing
UY
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amSSUP
Le PMMA peut prendre de nombreuses formes diverses, essen- Les chiffres de capacité par groupe n’ont pas été indiqués, car
tiellement feuilles, plaques, produits moulés, mais aussi tubes, les granulés et les feuilles sont souvent confondus, ce qui peut
films, monofilaments, tiges, etc. conduire à des doubles comptages. Le total identifié des grands
producteurs ci-dessus, internationaux et asiatiques, est de l’ordre
Les limites d'emploi sont les suivantes : de 900 000 tonnes de capacité, soit un peu plus de la moitié du
– fragilité ; marché mondial de 1,7 million de tonnes estimé en 2012.
– sensibilité à la rayure mais possibilité de repolir, sensibilité à À part ces grands producteurs identifiés, il y a de très nombreux
l’entaillage ; fabricants de feuilles acryliques directement obtenues par coulée
– inflammabilité. casting ou par extrusion, notamment en Chine, où plus d’une cen-
– faible tenue en température, de 85 à 160 °C (température de taine de producteurs apparaissent dans les annuaires. Il y a plus de
transition vitreuse, 105 °C) ; 150 producteurs de feuilles acryliques indiqués sur ces sites:
– faible résistance aux hydrocarbures et aux solvants ; À part ces grands producteurs identifiés, il y a de très nombreux
– technicité requise pour l'injection et l'extrusion ; fabricants de feuilles acryliques directement obtenues par coulée
– nécessité de recuisson ou trempe des plaques épaisses pour casting ou par extrusion, notamment en Chine, où plus d’une cen-
pallier le fendillement en étoile. taine de producteurs apparaissent dans les annuaires. Il y a plus de
150 producteurs de feuilles acryliques indiqués sur ces sites:
http://www.made-in-china.com/manufacturers-exporters/
c5q0nolimit/Acrylic_Sheet-1.html
2. Producteurs http://www.ecvv.com/business_directory/acrylic-sheet.html
Certains, très nombreux fournissent toute une gamme de
La maîtrise des techniques de première transformation, coulée feuilles de plastiques, incluant PS, ABS, et PMMA, à la fois extru-
et extrusion de plaques, a autant d'importance que la polymérisa- dées et coulées. Il est évidemment impossible d’en faire une liste
tion, expliquant l'importance relative des très grands producteurs exhaustive.
et la spécialisation de producteurs de taille moyenne dans les pla-
En Europe, Quinn Plastics, en Irlande, est l’ex Barlo, avec une
ques.
capacité de 50 000 tonnes de feuilles.
Les marchés du PMMA sont très fragmentés, couvrant toute une
Les projets annoncés pour le PMMA se montent à près de
gamme très large d'applications techniques. Ce sont les différen-
500 000 tonnes entre 2012 et 2016. Les sites prévus sont tous en
ces régionales et l'éparpillement des applications qui expliquent la
Asie, Chine surtout, et en Arabie.
présence de petits producteurs, à côté de très grands producteurs
mondiaux.
Ainsi, s’il n’y a que quelques producteurs de monomère dans le
monde, les fabricants de polymère sont beaucoup plus nombreux.
Si ils ne sont pas eux-mêmes producteurs de MMA, ils achètent le
3. Marchés
monomère sur le marché, ce qui, compte tenu de l’instabilité de ce
produit, pose des problèmes de transport et de manipulation. Le PMMA est un exemple tout à fait unique de thermoplasti-
ques. C'est l'un des polymères les plus anciens, dont le marché n'a
Le principal débouché du MMA est le PMMA. Les autres débou-
jamais atteint les volumes de la grande diffusion, malgré un prix
chés sont des revêtements de surface.
largement inférieur à celui des plastiques techniques, mais plus
Au total, la capacité de production du monomère MMA était esti- élevé que celui des plastiques courants. De nombreuses applica-
mée à 4,2 millions de tonnes en juin 2012. Des projets de nouvelle tions existent sous forme de très grosses pièces, ce qui est aussi
capacité de MMA pour 1,8 million de tonnes, sont annoncés, d’ici contraire au profil habituel des plastiques d'un tonnage global
2015, surtout au Moyen Orient, en Arabie, pour près de la moitié. comparable.
VP
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Polyamides PA
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POLYAMIDES _________________________________________________________________________________________________________________________
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_________________________________________________________________________________________________________________________ POLYAMIDES
Historique Historique
Le poly(ε-caproamide) fut obtenu pour la première fois en 1889 De nouveaux producteurs apparurent rapidement :
en chauffant de l’acide ε-aminocaproïque. En 1927 furent créés — pour le PA 6 :
deux groupes de recherche fondamentale en chimie macromo- • Vereinigte Glanzstoff-Fabriken (Obernburg en Allemagne),
léculaire, le premier chez IG-Farbenindustrie en Allemagne, le • Algemene Kunstzijde Unie (Arnhem aux Pays-Bas) ;
second chez Du Pont de Nemours aux États-Unis.
— pour le PA 6-6 :
W.H. Carothers entreprit dès 1929 l’étude systématique de la
synthèse des polyamides et ses travaux de recherche fonda- • Chemsrand Corp. (Monsanto Textiles Co.),
mentale se traduisirent par le dépôt de plusieurs brevets sur les • Deutsche Rhodiaceta (Freiburg),
polyamides à base d’aminoacides aliphatiques ; les résultats • Italian Rhodiaceta (Pallanza),
obtenus montraient le grand intérêt de ces nouveaux matériaux • British Nylon Spinners (Courtaulds et ICI/Covington),
sous forme de fibre textile. Il prépara pour la première fois le • Canadian Industries (Du Pont et ICI/Kingston),
PA 6-6 en 1936. • Argentina Ducilo (Du Pont/Buenos Aires),
• Société Rhodiacéta (Lyon-Vaise),
D’autres brevets suivirent en 1938 concernant les polyamides
• Toyo Rayon (Nagoya au Japon).
préparés à partir de monomères diamine - diacide dont la struc-
ture pouvait être aliphatique, aromatique, alicyclique ou encore Ainsi, en 1950, 14 usines dans 10 pays produisaient environ
hétérocyclique, éventuellement en combinaison entre eux ou 55 000 t de PA 6-6 et PA 6.
avec d’autres monomères aliphatiques. Des applications autres que textiles apparurent progressive-
En 1937, toujours aux USA, les premiers bas féminins furent ment :
tissés à partir de PA 6-6 obtenu au laboratoire et, en 1938, la — monofilaments pour pinceaux, brosses et filtres industriels ;
polycondensation et le filage du PA 6-6 furent développés au — pièces moulées en substitution des métaux et des résines
stade pilote. thermodurcissables ;
Également en 1937, P. Schlack réussit à polymériser directe- — pièces extrudées sous forme de films, de feuilles, de tubes
ment le caprolactame en présence d’acide aminocaproïque et et de tuyaux ;
d’eau, ce qui lui permit de déposer une demande de brevet en — adhésifs thermofusibles, notamment des poudres pour
1938 en Allemagne sur le PA 6 filable. collage à chaud de tissus ;
En France, dès 1938, J. Zeltner eut l’idée de préparer l’acide — poudres pour revêtements de pièces métalliques,
amino-11-undécanoïque à partir de l’acide undécylénique, qui, elles-mêmes, appelèrent la mise au point d’autres
coproduit non valorisé à l’époque résultant du craquage de polyamides particulièrement adaptés à certaines applications,
l’huile de ricin, matière première d’origine agricole. par exemple le PA 6-10 et le PA 6-12 issus de la polycondensation
de l’hexaméthylènediamine respectivement, avec l’acide séba-
Le développement industriel des PA 6-6 et des PA 6 fut
accéléré lors de la Seconde Guerre mondiale, car ces nouveaux cique et l’acide dodécanedioïque (pour les monofilaments) ou
encore destinés à concurrencer d’autres polyamides ayant
matériaux pouvaient suppléer à la pénurie de soie indispen-
trouvé à l’époque leur taille critique, par exemple le PA 12
sable à certaines applications militaires (toile de parachute et
(commercialisé en 1965), d’origine pétrolière (trimérisation du
renfort de pneus d’avion notamment). Ainsi, dès octobre 1939,
butadiène) en complément du PA 11.
Du Pont de Nemours commençait à produire industriellement le
PA 6-6 sous la marque Nylon, suivi par IG-Farbenindustrie pour Ainsi, au départ substituts de la soie et donc principalement
le PA 6. utilisés sous forme de fibres textiles, les polyamides aliphatiques
En 1940, en France, M. Genas et M. Kastner, collaborateurs de vierges devenaient des matériaux renforcés, chargés, plastifiés,
J. Zeltner, préparaient les premiers grammes de monomère à résistance au choc améliorée, renforcés et modifiés-choc
(§ 1.4), mélangés à d’autres polymères et présentant ainsi de
acide amino-11-undécanoïque ; quant à la commercialisation
nouveaux compromis de propriétés pour de nouvelles
du polymère correspondant, le PA 11, elle devint effective en
France en 1955. applications.
Plus de cinquante ans après leur apparition industrielle, les
En 1941, la production de PA 6 démarrait au Japon selon la
technologie transmise par IG-Farbenindustrie. Dès la fin de la polyamides présentent encore une extraordinaire vitalité si l’on
en juge par l’introduction continue de nouveaux types et grades
guerre, le grand public découvrait les bas, sous-vêtements et
chemises en Nylon. (homopolymères ou copolymères, aliphatiques ou aromatiques,
statistiques ou séquencés, cristallins ou amorphes, en mélange
biphasique avec d’autres polymères ou avec des fibres et
charges diverses, etc.), visant à offrir la gamme la plus étendue
possible de propriétés au meilleur prix.
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POLYAMIDES _________________________________________________________________________________________________________________________
métaphénylènediamine
+ MPD-I
Polyamides chlorure d’acide isophtalique
aromatiques
cristallins paraphénylènediamine
+ PPD-T
chlorure d’acide téréphtalique
(0)
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_________________________________________________________________________________________________________________________ POLYAMIDES
caprolactame PA 6/12
Copolyamides
aliphatiques + laurolactame H([—NH—(CH 2)5—CO]x—[NH—(CH2)11—CO—] y )n OH
cristallins
PA 11/NHAU
acide amino-11-undécanoïque
+ acide N—heptylamino-11-undécanoïque
hexaméthylènediamine
+ acide téréphtalique PA 6-T/6
+ caprolactame
hexaméthylènediamine
+ acide téréphtalique PA 6-T/6-6
Copolyamides + acide adipique
semi-
aromatiques hexaméthylènediamine
cristallins + acide téréphtalique PA 6-T/6-I
+ acide isophtalique
hexaméthylènediamine
+ acide téréphtalique
PA 6-T/6-I/6-6
+ acide isophtalique
+ acide adipique
2,2,4- et 2,4,4-triméthyl-hexaméthylène- PA 2,2,4TMHMDA-T/2,4,4TMHMDA-T
diamine + acide téréphtalique
bis(3-méthyl 4-aminocyclohexyl)méthane
+ acide isophtalique PA BMACM-I/12
+ laurolactame
bis(3-méthyl 4-aminocyclohexyl)méthane
+ acide isophtalique PA BMACM-T/BMACM-I/12
+ acide téréphtalique
+ laurolactame
bis(4-aminocyclohexyl)méthane
Copolyamides + acide téréphtalique
semi- + acide isophtalique
PA BACM-T/BACM-I/6-T/6-I
aromatiques + hexaméthylènediamine
amorphes
2,2-bis(3-méthyl 4-aminocyclohexyl)propane
+ acide isophtalique PA BMACP-I/6
+ caprolactame
bis(4-aminocyclohexyl)méthane
+ isophorone diamine
+ acide isophtalique PA BACM-I/IPDA-I/12
+ laurolactame
caprolactame
+ 2,6-bis(aminométhyl)norbornane PA 6/BAMN-T
+ acide téréphtalique
1.4 Additifs et agents modifiants — l’aptitude à être mis en forme : agents démoulants et agents
lubrifiants internes ou externes ;
Outre les pigments et les colorants, de très nombreux additifs — le comportement au feu : ignifugeants et retardateurs de
peuvent être incorporés dans les polyamides, soit lors de la poly- combustion ;
condensation elle-même, soit lors d’un passage en extrudeuse ou — la résistance au fluage et la rigidité à chaud : fibres et charges
en séchoir, afin d’optimiser certaines caractéristiques, telles que : renforçantes, agents nucléants (fin du § 3.1), organiques et
minéraux ;
— la résistance à l’oxydation à chaud et à l’exposition aux
— la souplesse : plastifiants et modifiants élastomères ;
intempéries : antioxydants primaires et secondaires, absorbeurs
— la résistance au choc : modifiants de type élastomère.
UV et agents de type AES ;
Nota : AES : amines à empêchement stérique (article Stabilisants [A 3 232], dans ce Pour être efficaces, ces additifs doivent être intimement dispersés
traité). Elles sont souvent désignées par leur sigle anglais HALS (hindered amine light dans la matrice polyamide et avoir une compatibilité suffisante avec
stabilizer ). elle.
Nota : pour plus de détails, se reporter à la rubrique spécialisée Adjuvants et renforts
des plastiques, dans le présent traité.
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Description générale Au niveau moléculaire, les TPU sont constitués de chaînes hydrocarbonées
contenant aussi de l’oxygène et de l’azote. Ils se caractérisent par le motif chimi-
que uréthanne (NHCO2) (figure A). Ce sont des copolymères blocs caractérisés
par une alternance de phases dures et souples. La proportion et la structure
moléculaire de ces segments déterminent les caractéristiques spécifiques de la
résine.
p。イオエゥッョ@Z@。カイゥャ@RPPP
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H O
N C O Motif uréthanne
Motif
uréthanne
U G U G U U G U G U G U
Figure A – Structure moléculaire du motif uréthanne (en haut) et du copolymère bloc de TPU
(en bas)
Les composés de TPU réunissent un ensemble de propriétés originales et pré- Propriétés et avantages
sentent de nombreuses et diverses combinaisons de propriétés, obtenues avec caractéristiques
un minimum d’additifs. Ces propriétés étant propres à leur structure chimique,
les TPU n’ont pas les problèmes de fragilité ou de migration pouvant affecter les
films vinyliques, par exemple.
Les TPU se prêtent à d’innombrables projets et gardent leur fiabilité tout au
long de leur vie, y compris dans des conditions difficiles.
En l’absence de statistiques fiables sur le marché des films et feuilles de TPU Données économiques
(aromatiques et aliphatiques), on évalue grossièrement la production mondiale
à 14 000 tonnes, dont les deux tiers sont fabriqués par les États-Unis. L’Europe
produit quelque 3 000 tonnes, l’Allemagne étant le premier pays producteur
avant la Grande-Bretagne, la France et l’Italie. Le reste de la production est
assuré par l’Asie, principalement par Taïwan, le Japon et la Corée.
On estime que le marché mondial des films et feuilles de TPU connaîtra une
croissance de l’ordre de 5 à 8 % jusqu’en 2003. Les segments de marché les plus
importants pour les films et feuilles de TPU sont les feuilletages textiles pour
d’innombrables produits finis, ainsi qu’une grande variété d’applications dans le
domaine automobile, médical et celui des vitrages de sécurité.
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Polyéthylènetéréphtalates (PET)
pour films et feuilles
par Sándor FÜZESSÉRY
Docteur-ingénieur
Ingénieur-conseil
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(1)
n diacide ( s ) + n diol ( s ) &
: PET + 2n H 2 O
(2)
1.2 Copolymères
2. Mise en œuvre
Le terme copolyester est utilisé lorsque, pour les produire, on uti- 2.1 Extrusion
lise ou bien deux diols, ou bien deux acides. En comparaison avec
les homopolymères, la structure moléculaire de ces copolymères est
moins régulière et, de ce fait, ils ont moins de tendance à cristalliser. 2.1.1 Séchage
Le PET est hygroscopique : les granulés absorbent l’eau, et, en
conséquence, la masse molaire, l’indice limite de viscosité et les pro-
priétés mécaniques diminuent d’une façon significative. Pour cette
raison, les granulés en PET doivent être séchés avant extrusion afin
que le taux d’humidité soit inférieur ou égal à 0,005 % en masse.
Les conditions optimales de séchage sont les suivantes :
— le dessicateur doit fournir de l’air sec (point de rosée de l’air
entre – 30 et – 40 oC) à une température de 150 à 180 oC avec un
débit minimal d’air d’environ 4 m3/ h par kg/ h de PET ;
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Polyesters thermoplastiques
PET et PBT pour injection
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2.1 Structure
HO C C O (CH2 – CH2)p O H
Les PBT et PET sont des polymères semi-cristallins (à l’état solide,
O O n une partie de la matière est amorphe et le reste est cristallisé).
pour le PBT : p = 2, pour le PET : p = 1. Le taux de cristallinité ne dépasse pas 40 à 50 % en volume. Un
Ces polymères sont obtenus par polycondensation du diméthy- certain nombre de facteurs influent sur la vitesse de cristallisation :
lènetéréphtalate (DMT) avec un diol (p = 2 : butanediol-1,4, p = 1 : — la nature chimique du polymère : le PBT cristallise beaucoup
éthylèneglycol), selon le schéma réactionnel suivant : plus vite que le PET ;
(2)
— la masse moléculaire du polymère : plus elle est élevée, plus
faible est la vitesse de cristallisation ;
n DMT + n diol % polyester + 2n CH3OH
(1) — la température.
Ainsi, pour le PET, la vitesse de cristallisation est maximale vers
Cette réaction chimique est une réaction équilibrée :
175 °C. Encore suffisante entre 130 et 140 °C pour permettre des
— pour aller dans le sens (1) : fabrication de polyester, il faut éli- durées de cycle de moulage inférieures à 1 min, elle devient trop fai-
miner l’eau ; ble à 80 °C.
— par contre, si le polyester est amené à l’état fondu en présence
d’eau, l’équilibre se déplace dans le sens (2) : l’eau coupe les macro- Cette faible vitesse de cristallisation permet le moulage, à tempé-
molécules de polyester provoquant, entre autre, une baisse des pro- rature ambiante, de pièces amorphes et, par suite, transparentes, en
priétés mécaniques. utilisant un moule froid (environ 20 °C) et une grande vitesse de
refroidissement (parois minces).
Les procédés de polycondensation peuvent être continus ou dis-
continus. Une fois la masse moléculaire désirée obtenue, le poly- Pour le PBT, la vitesse de cristallisation est maximale entre 120 et
mère est extrait du réacteur soit sous forme de joncs, soit sous 140 °C. Elle est encore suffisante à 80 °C, température de moule
forme de bandes, qui sont ensuite découpés en granulés ou en pas- généralement employée pour ce polymère. Il n’est pas possible par
tilles (cachous). moulage d’obtenir des pièces amorphes en PBT.
Signalons que la vitesse de cristallisation peut être augmentée
par addition de nucléants (germes de cristallisation) et de plasti-
1.2 Poudres à mouler fiants (accélérateurs de la croissance des parties cristallines).
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Les CL sont naturellement composés de molécules comprenant des segments Cristaux liquides (CL)
linéaires rigides (d’une longueur > 20 Å (2 nm) selon P. Flory [1]) avec des rap- et polymères à cristaux
ports L/D (longueur/diamètre) élevés. Des atomes individuels ou des molécules
simples ne peuvent donc constituer des CL. liquides (PCL)
Si la molécule constituant le CL est unique, il s’agit d’un CL monomérique. Si,
au contraire, la molécule est constituée de nombreux monomères (identiques ou
non), on parlera de polymère à cristaux liquides « PCL », sujet de cet article.
Pour mémoire, les écrans à cristaux liquides utilisent un CL monomérique
entre deux lames de verre ou deux films plastiques. Lors de l’application d’un
faible champ électrique, les domaines cristallins s’orientent et le CL réfracte la
lumière, faisant apparaître des caractères.
1. Structure chimique Les sous-unités (monomères) les plus courantes sont aromati-
ques comme le benzène ou le naphtalène avec des liaisons 1,4
et cristalline des PCL orientées en para pour le benzène ; 1,4 et 2,6 pour le naphtalène.
Bien qu’aussi rigide, le cyclohexane 1,4 parasubstitué n’est pas
aromatiques utilisé en raison de son instabilité thermique. De nombreuses
liaisons rigides sont possibles pour lier les anneaux benzéniques ou
naphtaléniques entre eux.
Comme on l’a vu, les molécules de PCL comme les CL doivent Les principaux monomères utilisés dans la fabrication de poly-
contenir des segments rigides d’une longueur excédant 20 Å (2 nm) esters à cristaux liquides sont donnés dans la figure 1.
[1].
■ Principales liaisons utilisées dans l’élaboration de PCL
Dans le PCL, ces segments sont eux-mêmes constitués de sous- En associant des groupes réactifs particuliers (voir figure 2) aux
unités (monomères) rigides connectées par des liaisons rigides. différents monomères aromatiques, on peut créer des liaisons rigi-
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H O H H
O O O
O H
Acide 1,4-hydroxybenzoïque Hydroquinone
H
H CL-nématiques CL-smectiques CL-cholestérique
O O H
O O
Figure 3 – Les trois types de structure de cristaux liquides
O H
Acide 2,6-hydroxynaphtoïque 4,4'-Biphénol
■ PCL thermotropes et PCL lyotropes
a hydroxyacides b diols
Dans de nombreuses liaisons, les forces intermoléculaires peu-
vent être excessivement élevées en raison de la formation de ponts
O hydrogène. C’est le cas lorsque les liaisons entre monomères sont
O H O O H de type amines (voir figure 2).
H O
O H O O Les polymères comprenant de telles liaisons nécessitent une
grande quantité d’énergie pour rompre les liaisons intermoléculai-
Acide décarboxylique 2,6-naphtalène Acide téréphtalique res et se transformer en CL.
H
Ainsi, pour les polyamides aromatiques à cristaux liquides, le
O point de fusion dépasse 700 °C, largement au-dessus de la tempéra-
O
O ture de décomposition thermique. Ces polymères ne peuvent donc
être transformés par les procédés thermiques propres aux polymè-
res. Ils ne peuvent être transformés qu’après mise en solution dans
H O
un solvant puissant (anhydride sulfurique, acide phosphorique). Si
Acide isophtalique les forces intermoléculaires entre chaînes polymériques sont suffi-
samment élevées, la solution elle-même formera un cristal liquide.
c diacides Ces cristaux liquides sont dits « lyotropes ».
Figure 1 – Principaux monomères utilisés dans la fabrication La fibre aramide Kevlar® de DuPont est un des produits les plus
de polyesters à cristaux liquides thermotropes connus fabriqué à partir d’un PCL lyotrope.
O C
Trois types de structure de CL ont été identifiés par diffraction de
rayons X : nématique, smectique, cholestérique (figure 3).
Ester
O
En ce qui concerne les PCL thermotropes, ceux-ci ont une struc-
N C ture de type nématique en raison de la longueur variable de leurs
C N molécules.
O C
S La structure cholestérique se retrouve cependant dans les PCL de
N O type lyotrope (cf. alinéa précédent). Quant à la structure smectique,
O Benzoxazole Imide c’est généralement celle des CL monomériques.
S Benzothiazole
N Benzimidazole ■ PCL aromatiques-aliphatiques
Figure 2 – Principales liaisons intermoléculaires utilisées Il est possible d’inclure une certaine quantité de monomères ali-
dans l’élaboration de PCL phatiques dans les chaînes polymériques des PCL. On peut ainsi
ajouter des segments de polyéthylène téréphtalate (PET). L’inclusion
de ces segments a pour principal effet de diminuer le coût des PCL
des. Ainsi, l’utilisation de groupes carboxyles et hydroxyles permet mais en affectant négativement l’ensemble de leurs caractéristi-
en les faisant réagir entre eux de créer des liaisons « ester » rigides. ques, principalement leur résistance thermique (point de fusion).
La plupart des PCL thermotropes commercialement disponibles Ces types de PCL trouvent donc leur utilisation dans des applica-
sont réalisés de la sorte. Ils sont donc obtenus par polycondensation tions très spécifiques, en particulier dans l’extrusion ou la coextru-
et appartiennent à la famille des polyesters. sion pour la fabrication de films.
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2. Synthèse et transformation Elles ont pour fonction de conférer au produit les caractéristiques
souhaitées : conductivité, rigidité, état de surface, ...
des PCL aromatiques De ce point de vue, les PCL sont parmi les polymères les plus
polyvalents.
■ Synthèse
■ Transformation
Les polyesters aromatiques à cristaux liquides ne peuvent être
synthétisés par la même voie que le PET et le PEN. Les PCL, compte tenu de la diversité de leur composition, se prê-
En effet, les groupes hydroxyles ne sont pas assez réactifs pour tent à l’ensemble des procédés de transformation des polymères
garantir un taux de conversion élevé en liaisons « ester » lors d’une thermoplastiques (voir tableau 1).
polycondensation directe de diacides, dialcools et hydroxyacides ● Caractéristiques d’écoulement des PCL
entre eux.
On fait donc d’abord réagir les groupes hydroxyles avec de Au cours de leur transformation dans les procédés mentionnés
l’anhydride acétique pour former un acétate et de l’acide acétique dans le tableau 1, les PCL sont soumis à des contraintes de cisaille-
que l’on élimine (figure 4 a). On fait ensuite réagir l’acétate ainsi ment ou d’élongation orientant les domaines dans le sens de la con-
formé avec les groupes carboxyliques sous pression atmosphéri- trainte (figure 5). Comme les forces intermoléculaires sont assez
que, en présence d’un gaz neutre, et sous une température crois- élevées, le temps de relaxation de la structure est lui-même élevé,
sante jusqu’à environ 320 °C. On obtient ainsi un oligomère de permettant la solidification du PCL en l’état. Cet état sera maintenu
faible masse moléculaire (Mn ≈ 2 000). Enfin, on effectue une poly- même au-delà de Tg (température de transition vitreuse).
mérisation en masse de l’oligomère (figure 4 b), sous pression
atmosphérique ou sous vide, jusqu’à une masse moléculaire Mn de Ces polymères sont donc susceptibles à l’état solide de déforma-
10 000 à 20 000. tions élastiques mais non de déformations plastiques.
■ Compoundage
Dans de nombreuses applications, en particulier dans le moulage
par injection, il est souhaitable de mélanger les PCL avec différents Tableau 1 – Viscosité de PCL à l’état fondu à la température
renforts et charges (verre, minéraux, pigments hautes températures, de mise en œuvre pour différents procédés
fibres de carbone...). Cela se réalise généralement à l’état fondu de transformation
dans des extrudeuses à double vis.
Les principales charges utilisées dans les résines commerciales Procédé de transformation Viscosité
sont les suivantes : (Pa · s)
fibre de verre.................................... de 15 à 50 % Extrusion de fibres ...................... 30 à 100
billes de verre................................... jusqu’à 50 % Injection-moulage ....................... 50 à 200
charges minérales (TiO2, talc...) ..... jusqu’à 50 % Extrusion de films ....................... 200 à 2 000
fibre de carbone............................... jusqu’à 50 % Extrusion de profils ..................... 300 à 3 000
carbon black
Extrusion-soufflage .................... 300 à 5 000
paladium
etc.
a acétylation Contrainte
O O
b polymérisation
Figure 4 – Synthèse des PCL aromatiques Figure 5 – Orientation des domaines dans les PCL
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Polycarbonates
par Jean-Marie DUMONT
Ingénieur recherche et développement formulation matières plastiques
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POLYCARBONATES _________________________________________________________________________________________________________________
CH3 O
C O C O + 2 NaCl + 2 H2O
1. Procédé de fabrication
CH3 n
par polycondensation bisphénol A carbonate
|Moiety A| |Moiety B|
Polycarbonate
1.1 Chimie et étapes de production
Figure 1 – Réactions de formations du BPA et de la résine PC
Tous les grands producteurs de polycarbonate utilisent le procédé
de polycondensation interfaciale à deux phases en continu. Dans ce procédé de fabrication le polycarbonate est appelé poly-
Le polycarbonate tient son nom des groupes carbonates de la carbonate de bisphénol A parce qu’il est composé de bisphénol A
chaîne macromoléculaire principale. Les matières premières de et de phosgène.
base concernant ce procédé de fabrication sont : Cela commence par la réaction du bisphénol A avec l’hydroxyde
• le CO de sodium ou soude caustique pour obtenir un sel sodique du
bisphénol A. Puis, le sel de bisphénol A réagit avec le phosgène
CH4 + H2O CO +
3H2 (composé très mauvais utilisé comme arme chimique durant la
méthane eau monoxyde hydrogène Première Guerre mondiale) pour produire le polycarbonate.
de carbone
Le procédé général de fabrication peut être représenté de la
• le chlore manière suivante (figure 2).
XP
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__________________________________________________________________________________________________________________ POLYCARBONATES
ÉCHANGEUR
Phosgène Soude DE CHALEUR
caustique De l´extraction
à 33 % 16 % de solide
1 2 3 4 5
LIGNE
DE PRÉCIPITATION
De la
concentration
Séparation Acide Eau Eau Eau
22 % de solide
eau de lavage de lavage de lavage de lavage
Vapeur
XQ
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Polycarbonates
Aspects économiques
par Françoise PARDOS
Pardos Marketing
XS
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POLYCARBONATES _________________________________________________________________________________________________________________
1. Principales propriétés polyarylate. Bayer avait été le premier à offrir du polyester carbo-
nate sur le marché, en fin 1983. Mitsubishi Chemical a une usine
et limites d’emploi au Japon avec un brevet d’Allied. Les résines PPC (polyphthalate
carbonate) lancées en 1984 par General Electric, sont un dévelop-
pement analogue, visant à ajouter une meilleure résistance à des
Les principales propriétés sont les suivantes : températures plus élevées, en conservant toutes les autres caracté-
– dureté et résistance au choc exceptionnelles ; ristiques des PC.
– transparence ;
– résistance aux hautes températures, en service continu jusqu’à ■ Pour des raisons de sécurité et de coûts, les producteurs de PC
140 °C ; ont développé des procédés pour éviter le phosgène.
– utilisation possible de -100 °C à + 135 °C ; Un procédé lancé par General Electric en son temps contourne
– bonne stabilité dimensionnelle et résistance au fluage ; le phosgène. Il produit un PC avec des qualités optiques proches
– bonnes propriétés diélectriques ; de celles du PMMA. Ce procédé de GE, désormais Sabic, utilisé à
– résistance au feu sans halogènes ; Cartagena, convertit le gaz naturel en monoxyde de carbone, qui
– non toxicité, pour applications extérieures au contact avec le réagit ensuite avec du méthanol pour produire du carbonate de
vivant ; diméthyle, DMC. Le méthanol dans le DMC est déplacé par le phé-
– facilité de mise en œuvre. nol pour produire du carbonate de diphényle, DPC et, dans une
Les limites d’emploi sont les suivantes : étape distincte, de l’acétone et du phénol sont utilisés pour pro-
duire le bisphénol A de pureté de plus de 99,5 %. Ce mélange est
– mauvaise résistance à certains agents chimiques, hydrocarbu-
res, solvants, bases, graisses ; conduit avec le DPC dans un réacteur pour produire du PC.
– faible résistance à la rayure et à l’abrasion, sauf après traite- L’usine Bayer à Anvers utilise un procédé sans phosgène qui
ments spécifiques ; peut offrir une large gamme de degrés de viscosité. Tous les
– nécessité de séchage avant la mise en œuvre ; autres grands producteurs, notamment Teijin, Chimei Asahi, ont
– résistance aux UV à améliorer avec des additifs. des procédés sans phosgène.
Le PC peut être moulé par injection, extrudé en plaques, simples Shell offre un procédé qui utilise du gaz carbonique, du phénol
ou à plusieurs parois, en profilés, en films. Il peut être transformé et de l’oxyde de propylène pour obtenir du propylène glycol et du
en corps creux par extrusion soufflage. Les demi-produits et les DPC.
pièces moulées sont faciles à usiner et à métalliser.
Contrairement à la plupart des thermoplastiques, le polycarbo-
Une très importante polémique a démarré dès 2007, sur les
nate peut subir des déformations importantes sans se fissurer ou
effets toxiques dangereux du bisphénol A, de la migration de
se briser. Il peut ainsi être traité et formé à température ambiante
ce produit dans les contenants alimentaires et dans des appli-
en utilisant les techniques de courbure de la tôle. Même des
cations en contact avec la peau. Après de nombreuses études
angles vifs sont possibles, sans chauffage préalable. Le PMMA
non encore achevées, les législations internationales s’orien-
transparent n’a pas ces propriétés de prototypage.
tent désormais vers une interdiction du polycarbonate dans
En raison de la bonne résistance mécanique de ce plastique, le des applications très sensibles, comme les biberons. Ainsi,
renforcement est relativement rare, pas plus de 10 % du marché depuis mars 2011, il est interdit de produire des biberons à
total. Le renforcement avec des fibres de verre vise à améliorer la base de bisphénol A dans l’Union européenne. L’interdiction
rigidité, la résistance à la flamme, le fluage et le retrait au mou- d’importer et de commercialiser des biberons contenant ce
lage. composé chimique est effective depuis juin 2011. En France,
Le PC reste un plastique très évolutif, avec l’apparition fréquente l’ANSES, Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, a rendu des
de nouveaux grades. De plus, le PC se trouve à l’origine de très conclusions en fin 2011 dans le même sens.
nombreux alliages, dont les plus importants sont les PC/ABS et PC/
PBT, mais aussi des alliages avec le PET moulable, les ASA et
autres styréniques.
Des traitements de surface peuvent améliorer les PC dans des
applications exposées aux intempéries ou aux rayons UV. Ce peut
3. Production
être un revêtement, par exemple pour améliorer la résistance à
l’abrasion, un film de surface, un dépôt de silicones ou une coex-
et consommation
trusion.
La capacité totale mondiale de PC est estimée à 4,7 millions de
tonnes en 2012.
Le PC est polymérisé dans le monde par un nombre relative-
2. Polyester carbonate ment limité de producteurs dont deux sont dominants, Bayer et
Sabic, ex General Electric (tableau 1).
et procédés sans phosgène Assez loin en retrait, plusieurs Japonais fournissent les marchés
en Asie, indépendamment ou en association avec les grands pro-
■ Le polyester carbonate est un produit dérivé, à caractéristiques ducteurs mondiaux. Les producteurs japonais, Idemitsu, Teijin,
supérieures à celles du PC, intermédiaires entre celles des polysul- Mitsubishi Gas, Styron, Kasei fournissent les marchés asiatiques.
fones et celles des polyarylates. Le produit est, comme le PC,
Styron, qui faisait partie de Dow Chemical, est devenu indépen-
obtenu à partir du bisphénol A et de bisphénol TMC, triméthylcy-
dant en 2010. Aussi en 2010, DSM, l’un des pionniers du PC en
clohexanone-bisphénol. Les deux produits peuvent être condensés
Europe a échangé son PC Xantar, avec Mitsubishi Chemical Corpo-
dans tous les rapports de mélange, la résistance thermique aug-
ration, en échange du Novamid, polyamide.
mentant avec la proportion de bisphénol TMC. L’acide carbonique
du PC est en partie remplacé par de l’acide téréphtalique. S’il l’était La capacité de production du PC (tableau 2) est désormais très
en totalité, le résultat serait du polyester aromatique, tel que du dominante en Asie, de même que les marchés.
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Polyacétals : polyoxyméthylènes
(POM)
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1. Fabrication du POM Les POM cristallisent très facilement en lamelles, chaque lamelle
étant composée de chaînes macromoléculaires repliées sur elles-
mêmes. Lors du refroidissement, ces lamelles grossissent par addi-
tion de nouvelles chaînes qui viennent l’une après l’autre se replier
sur les bords. L’épaisseur d’une lamelle est de 10 à 20 nm. Plusieurs
Aperçu historique lamelles peuvent alors se juxtaposer et donner naissance à des
sphérulites. La résistance à la traction élevée des POM (65 à 75 MPa)
Dans les années 1950, la recherche sur la fabrication d’un s’explique, d’une part, par les forces de Van der Waals qui s’exercent
polyformaldéhyde de haute masse molaire est menée parallèle- normalement entre les surfaces des deux lamelles et, d’autre part,
ment par les sociétés DuPont et Celanese selon deux voies par la création de liaisons encore plus solides par l’intermédiaire des
différentes. chaînes macromoléculaires qui font partie de deux lamelles à la fois
(figure 2).
■ DuPont développe la polymérisation du formaldéhyde mono-
mère en utilisant un initiateur à base d’amine tertiaire dans un
hydrocarbure liquide. Le polymère ainsi formé, relativement ins-
table, est stabilisé par la modification des fins de chaîne dans
une solution d’anhydride acétique. Un brevet fut pris en 1956 et 1.2 Procédés de fabrication
des publications de DuPont ont décrit un polyoxyméthylène
(POM) de haute masse molaire thermiquement stable défini
comme une structure de chaîne linéaire d’acétal d’une cristalli- 1.2.1 Préparation des monomères
nité inhabituellement élevée. La commercialisation du Delrin
interviendra en 1960.
Les monomères utilisés, formaldéhyde ou trioxanne, sont préala-
■ Celanese Corporation a de son côté développé une solution blement purifiés, leur teneur en impuretés (eau par exemple) devant
basée sur la polymérisation d’un trimère cyclique du formaldé- être inférieure à 100 parties par million (ppm en masse).
hyde, le trioxanne. L’utilisation de catalyseur du type BF3 ainsi
que la présence d’un copolymère, généralement l’oxyde d’éthy- Par rapport au formaldéhyde, le trioxanne présente l’avantage
lène, conduisent à des réactions complexes permettant la for- d’être stable, plus facile à purifier et à stocker.
mation d’une chaîne acétal de haute masse molaire, stabilisée
par la présence statistiquement répartie dans la chaîne de
liaisons carbone-carbone. Les extrémités de chaîne sont stabili-
sées par un traitement thermique. Le produit sera commercia- 1.2.2 Polymérisation des homopolymères
lisé en 1962 sous la marque Celcon et les années suivantes, des
accords de partenariat permettront le développement du même Le formaldéhyde est transformé par polymérisation anionique ou
produit en Europe sous la marque Hostaform et au Japon sous cationique, en suspension ou en phase gazeuse. On utilise comme
la marque Duracon. initiateur des amines, des phosphines, des composés organo-métal-
liques. Dans le procédé en suspension, les teneurs en eau, en
méthanol, en formiate de méthyle, en diméthylformal, en acide for-
mique, doivent être inférieures à 100 ppm masse.
1.1 Structure du POM
O O
Les chaînes sont constituées par des motifs formyle (oxyméthy- a homopolymère
lène) –CH2–O– dont les groupes terminaux instables sont bloqués
par estérification au moyen d’acide acétique anhydre. La formule – [(CH2–O)p –/–(CH2–CH2–O)q]n
générale d’un homopolymère est indiquée sur la figure 1a.
b comonomère
Les masses molaires Mn sont comprises entre 28 000 g ⋅ mol–1
(Delrin 1 700) et 58 000 g ⋅ mol–1 (Delrin 100).
Figure 1 – Formules générales
1.1.2 Copolymère
Liaisons entre deux lamelles
La présence d’un comonomère, essentiellement de l’oxyde
d’éthylène (ou 1,3-dioxolane) introduit entre les motifs –CH2–O– de
l’homopolymère des liaisons C–C. La formule générale est celle
représentée sur la figure 1b. Lamelle
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XV
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Les groupes terminaux instables –CH2–OH qui, sous l’action de la 1.3 Développement de spécialités
chaleur, de l’oxygène et des acides, peuvent provoquer la rupture
des chaînes (dépolymérisation), sont bloqués par estérification au
moyen d’acide acétique anhydre, après la polymérisation.
En fonction des applications, les producteurs de POM commercia-
lisent une gamme très large de produits qui se distinguent par leur
masse molaire et par les adjuvants, les charges, les fibres de renfort
ou les élastomères qui leur sont incorporés par compoundage
1.2.3 Copolymérisation (tableau 1).
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Polymères fluorés
L es polymères fluorés forment une classe bien à part dans le large éventail de
composés macromoléculaires que l’industrie met à la disposition des utilisa-
teurs. D’une manière générale, la substitution par le fluor des atomes d’hydro-
gène présents dans une chaîne macromoléculaire améliore la tenue thermique
et la résistance chimique, retarde ou inhibe la propagation des flammes, abaisse
la tension superficielle critique et exalte les caractéristiques diélectriques. L’effet
est naturellement d’autant plus marqué que le taux de substitution de l’hydro-
gène par le fluor est plus élevé et il atteint son maximum pour les polymères qui
ne contiennent plus que du carbone et du fluor. Les polymères fluorés sont des
« spécialités » fabriquées à échelle relativement modeste et réservées à des
applications dans des milieux qui détruisent ou dégradent les autres polymères,
ou bien utilisées en raison de certaines de leurs propriétés exceptionnelles.
Dans la suite, nous nous limiterons à l’étude des polymères fluorés fabriqués
au stade industriel ou semi-industriel, c’est-à-dire les matières plastiques
fluorées et les élastomères fluorés.
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPPT
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Poudre à mouler
d'usage général
Poudre pour
Préfrittage
extrusion granulaire
Polymérisation
en dispersion
Dispersion
Concentration
concentrée
Poudre pour
Coagulation extrusion lubrifiée
dite poudre fine
Figure 1 – Polymérisation et traitements
de finition du PTFE
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Densité ..................................................... 2,14 à 2,18 2,14 à 2,16 2,12 à 2,17 2,12 1,78 1,70 1,69
Résistance à la rupture en traction
• à 23 ˚C .......................................... (MPa) 25 à 40 21 à 23 30 31 à 40 40 à 50 45 50
• à température élevée .................. (MPa) 6 (à 100 ˚C) 14 (à 250 ˚C) 3 à 4 (à 125 ˚C) 24 (à 100 ˚C)
Allongement à la rupture à 23 ˚C........... 300 à 400 % 300 % 300 % 150 % 300 % 200 % 200 %
Module d’Young :
• en traction.................................... (MPa) 750 1 400 2 000 825 1 700
• en flexion ..................................... (MPa) 600 à 1 000 650 700 1 270 1 900 1 370 1 700
• en compression........................... (MPa) 1 200 à 1 500 1 700
Dureté Rockwell R................................... 80 à 95 45 110 à 115 115 50 93
Dureté Shore D........................................ 50 à 60 55 55 76 à 80 80 75 75
Résistance au choc Izod avec entaille
à 23 ˚C ...............................................(J/m) 350 à 500 pas de rupture 200 200 pas de rupture pas de rupture
Coefficient de frottement :
• statique .................................................. 0,05 0,14 0,2 0,25 0,4 0,15
• dynamique............................................. 0,21 0,42 0,3 0,37 0,48 0,65
Abrasion Taber CS 17
(1 000 cycles) ................................... (mg) 10,5 7 8,5
Déformation sous charge en 3à6% 1,8 % 3% 0,2 à 0,4 % 4%
24 h ........................................................... (6,8 MPa, 23 ˚C) (6,8 MPa, 23 ˚C) (15 MPa, 70 ˚C) (6,8 MPa, 70 ˚C) (14 MPa, 50 ˚C)
Tension superficielle critique de
mouillage ....................................... (N/m) 18,5 × 10−3 16 × 10−3 31 × 10−3 25 × 10−3 32 × 10−3
−1 −1
Conductivité thermique.. (W · m ·K ) 0,25 0,25 0,22 0,21 0,18 0,24 0,15
Capacité thermique
massique ............................. (J · g−1 · K−1) 1,05 1,2 0,9 1,26 1,93
Coefficient de dilatation linéique....(K−1) 13 × 10−5 5 × 10−5 14 × 10−5 7 × 10−5 12 × 10−5 9 × 10−5 8 × 10−5
Température de déformation sous
charge :
0,45 MPa............................................. (˚C) 130 à 140 70 74 125 135 à 148 105 115
1,82 MPa..............................................(˚C) 50 à 60 51 50 76 80 à 110 71 76
Constante diélectrique ou permittivité
relative à 50 Hz ........................................ 2,1 2,1 2 2,4 à 3 8 2,4 à 2,6 2,5
tan δ à 103 Hz............................................ 2 × 10−4 3 × 10−4 1 × 10−4 2,5 × 10−2 1,8 × 10−2 8 × 10−4 5 × 10−4
Résistivité volumique .................. (Ω · m) 1016 1016 1016 1016 1012 1014 1013
Rigidité diélectrique.................. (kV/mm) 36 34 >80 21 36 > 80 20 (e = 3 mm)
(e = 1 mm) (e = 1,25 mm) (e = 0,2 mm) (e = 1,6 mm) (e = 1 mm) (e = 0,2 mm) 80 (e = 0,25 mm)
Résistance à l’arc................................. (s) 200 165 360 60 75 135
Comportement chimique ....................... Excellent. Identique Identique Identique à Est attaqué par Un peu meilleur Meilleur que
Résiste à tous à celui à celui celui du PTFE. H2SO4 fumant que celui du PVDF celui du PVDF
les réactifs du PTFE du PTFE Gonfle dans et les amines
minéraux et les solvants (n-butylamine
organiques. chlorés et cer- et pyridine).
Attaqué par F2 tains solvants Gonfle dans les
et ClF3 à légers polaires solvants polai-
chaud et par ou aroma- res, se dissout
les métaux tiques dans les solvants
alcalins polaires apro-
tiques (2)
(1) Dans le cas où la stabilité thermique a été améliorée par réticulation sous l’effet d’un rayonnement ionisant.
(2) Un solvant qui n’échange aucun proton (H+) avec le soluté est dit aprotique.
Les caractéristiques mécaniques essentielles du PTFE sont ses Il présente cependant de sérieuses limitations d’emploi aux vites-
qualités d’antiadhérence et son pouvoir autolubrifiant, ce qui en fait ses et aux charges élevées, en raison d’une usure importante ainsi
un matériau de choix pour résoudre de nombreux problèmes de que d’un fluage important (figure 3) pouvant être corrigé par addi-
frottement. tion de charges (§ 1.2.5).
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Polyphénylèneéther (PPE)
Polyarylènesulfones (PSU, PES, PAS)
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1. Préparation
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2. Propriétés
Les masses volumiques et les indices de fluidité à chaud des PPE Figure 5 – Variation de la résistance à la rupture en traction
et des polyarylènesulfones commercialisés sont mentionnés res- en fonction du temps de séjour du PES dans la vapeur d’eau à 140 °C
pectivement dans les tableaux 1, 2 et 3 (p. 4, 5 et 6).
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Polyétheréthercétone (PEEK)
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1. Synthèse Conditions :
DPS
200-400 C Les propriétés thermiques du PEEK sont résumées dans le
tableau 2.
n KO OK + n F CO F + n H2O + n CO2 Une structure quasi linéaire et aromatique confère au PEEK une
excellente stabilité thermique, y compris à long terme. Sa tempéra-
ture de service en continu est de 240 °C pour les grades non renfor-
DPS cés et renforcés. Il se situe ainsi immédiatement après le polyamide-
200-400 C imide et les polyimides (figure 2).
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QPP
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250
Température ( C)
200
Polysulfone
Polyamide-imide renforcé
200
PEEK 450CA30
PEEK 450GL30
fibres de verre
150
PEEK 450G
PEEK 450CA30
PEEK 450GL30
fibres de verre
fibres de verre
Polyimide
PPS renforcé
PEEK 450G
Polyimide
PES
100
PES
100
PES : polyéthersulfone
PPS : polysulfure de phénylène
Figure 2 – Comparaison des températures de service en continu Figure 3 – Comparaison des températures de déformation
du PEEK et d’autres polymères sous charge du PEEK et d’autres polymères
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QPQ
QPR
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Polyaryléthercétones PAEK
par Sandor FÜZESSÉRY
Docteur-Ingénieur
Anciennement à la Direction Thermoplastiques de CdF Chimie Éthylène et Plastiques
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QPS
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Les PAEK sont constitués par des noyaux aromatiques réunis par De cette cristallinité découlent des propriétés mécaniques élevées
un atome d’oxygène (éther) et/ou un groupe carbonyle (cétone) à basse et à haute températures, ainsi qu’une bonne résistance aux
(figure 1). agents chimiques. Le module d’élasticité en cisaillement du PEKEKK
Les propriétés des différents PAEK dépendent de leur structure est ainsi de 1 900 MPa à 23 oC, 1 500 MPa à 150 oC et 290 MPa
moléculaire et de leur taux de cristallinité. La structure moléculaire à 200 oC.
influe sur les propriétés thermiques, la résistance aux radiations Les objets en PAEK peuvent avoir une structure soit cristalline, soit
bêta, gamma et X, et également sur la résistance au feu. La tem- amorphe, suivant les conditions de mise en œuvre et de refroidis-
pérature de transition vitreuse (Tg ), la température de fusion (Tf ), sement. Ainsi les objets injectés entre 390 et 420 oC puis refroidis
la tenue thermique et la température de mise en œuvre dépendent entre 180 et 210 oC (température superficielle du moule) sont cris-
du rapport en nombre de motifs éther/cétone (figure 2). Un plus tallins. En revanche, un film extrudé à 400-420 oC puis refroidi entre
grand nombre de motifs cétone dans la chaîne macromoléculaire 45 et 50 oC a une structure amorphe.
augmente les températures de transition vitreuse (Tg ) et de fusion
(Tf ) du polymère, mais augmente aussi la difficulté de mise en
œuvre. Les liaisons chimiques, lesquelles comptent parmi les plus
stables de la chimie organique, confèrent à ces polymères une 1.2 Procédés industriels de fabrication
bonne résistance aux diverses radiations, ainsi que d’excellentes
tenue thermique et résistance au feu.
Les polyaryléthercétones sont fabriqués par polycondensation de
monomères phénylés en présence d’un solvant et d’un catalyseur
appropriés. Des exemples de réactions mises en jeu sont représentés
sur la figure 3.
Pour les aspects économiques de ces fabrications, se reporter en
[Doc. A 3 395] en fin d’article.
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70 61 0 Injection
40 67 0 Injection ou extrusion
20 70 0 Extrusion ou injection
30 67 20 Injection
20 67 30 Injection
(1) Ultrapek, marque déposée de BASF.
(2) Indice de fluidité à chaud (IF), mesuré à 400 oC sous une charge de 98,1 N
(10 kg) pour les produits sans renfort et sous une charge de 212 N (21,6 kg)
pour les produits renforcés.
(3) Indice de viscosité (IV), mesuré dans de l’acide sulfurique concentré, en
solution à 0,5 g de polymère pour 100 cm3 à 25 oC (méthode ISO 1628).
2. Propriétés
Les divers PAEK se différencient surtout par leurs propriétés
Figure 3 – Exemples de réactions d’obtention
thermiques, mais assez peu en ce qui concerne les autres caracté-
de quelques polyaryléthercétones
ristiques.
Les propriétés caractéristiques des PAEK sont récapitulées dans
le tableau 2.
Signalons que les méthodes d’essai utilisées ne sont pas spéci-
fiques aux PAEK et font l’objet d’articles spécialisés dans ce traité.
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Polyaryléthercétones PAEK
Aspects économiques
par Françoise PARDOS
Pardos Marketing
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1. Principales propriétés ces au monde. Son portefeuille de produits constitue la plus vaste
gamme de polyaryléthercétones sur le marché actuel. La famille de
produits de polymères très évoluée de Victrex comprend plusieurs
Les principales propriétés sont suivantes : types distincts de polyaryléthercétones, ainsi que des douzaines de
– solidité, rigidité et stabilité dimensionnelle dans les environne- mélanges et de composés, sous forme de granulés, films et poudres.
ments de haute température et hostiles ; L’unité de production des films a ouvert en 2006, avec une capa-
– facilité de traitement et légèreté par rapport à l’acier, à l’alumi- cité de 300 t par an de films cristallins et amorphes, en épaisseurs
nium et au titane ; de 6 à 750 µm.
– faible coefficient de friction et résistance élevée à l’usure sans Le film est destiné à des applications d’isolation, de rubans
lubrification ; adhésifs, dans des domaines requérant de très hautes performan-
– résistance aux produits chimiques ; ces. D’après Victrex, la demande de ces films augmente de plus de
– insolubilité dans les solvants ordinaires y compris les acides, 15 % par an.
les sels et l’huile ;
En 1997, Mitsui Chemicals avait conclu une association avec Vic-
– faible taux de bullage ;
trex, 49/51, appelée Victrex MC, pour produire et commercialiser le
– faible production de particules ;
PEEK Victrex au Japon. Puis, en 2007, Victrex a racheté à Mitsui la
– pureté inhérente et contamination réduite ;
part que cette société avait dans Victrex MC au Japon.
– isolation électrique.
Bien que le prix de ces plastiques leur interdise les applications ■ Solvay avait racheté en 2001 le Kadel de BP Amoco. Solvay Spe-
d’emballages, les PAEK ont été acceptés par le FDA aux États-Unis, cialty Polymers, ayant intégré Solvay Advanced Polymers en 2011,
comme compatibles alimentaires. offre les PAEK KetaSpire PEEK and AvaSpire PAEK, distribués par
Albis. Solvay souligne que les films de AvaSpire PAEK, jusqu’à
6 µm d’épaisseur seulement, sont plus performants que les films
de KetaSpire PEEK, avec une plus grande ductilité et une meilleure
2. Producteurs résistance à la perforation, une plus grande facilité de mise en
œuvre et une meilleure résistance au feu.
Les chiffres de capacité et leur total (tableau 1) sont vraiment des ■ En Allemagne, Evonik, ex Hüls Degussa, produit le PEEK Vesta-
estimations, les producteurs ayant souvent tendance à un peu valo- keep, avec une capacité de production estimée à 1000 t. En 2005,
riser les chiffres, et surtout à facilement compter deux fois, voire Degussa avait acheté les brevets de PEEK de Ticona. En 2007, Evo-
trois fois, les polymères, les compounds et les produits semi-finis. nik a passé un accord avec la société japonaise Daicel, créant Dai-
cel Evonik avec le distributeur Polyplastics.
Le premier producteur à lancer le PEEK, (polyetheretherketone)
et le PEK (polyetherketone) en 1980, avec un succès très rapide, fut En 2005, Degussa, désormais Evonik, avait créé une association
ICI avec le Victrex. en participation, 80/20, avec l’Université de Jilin, alors JIDA
Degussa High Performance Polymers Changshu. Cette unité fait
Au moment de l’essor prometteur de Victrex, plusieurs autres
désormais partie d’Evonik, et a une capacité de 500 t de PEEK. De
producteurs s’étaient lancés dans les PAEK, qui ont tous aban-
plus, Evonik a une unité de production, ou compounds, en Chine,
donné avant 2000, comme par exemple BASF, Ultrapek, 400 t en
en participation avec un producteur local.
1995, Hoechst, PEK Hostatec, en 1992, Du Pont Areton, PEKK.
La plupart des brevets du Victrex ont expiré en 1998 et 1999. ■ En Chine, Panjin Zhongrun High Performance Polymers, filiale
de Shenyang Zhongrun Chemical, a une capacité de production de
■ Victrex, ex ICI, racheté en 1992, produit du PEEK, Victrex, à PEEK annoncée en mai 2012 de 1200 t, CoPEEK à Panjin, province
Thorton Cleveleys au Royaume Uni, avec une capacité de produc- de Liaoning. Panjin a acquis les brevets de production du PEEK de
tion de quelques 3 000-4 000 t. l’Université Jilin en Chine, et la production a commencé en 2011.
Victrex reste le plus important producteur, offrant le Victrex sous Ce sont les mêmes brevets et le même procédé de fabrication que
trois formes principales : ceux exploités par Evonik.
– polymères PEEK, ou Victrex ; Panjin a passé un accord en 2012 avec BieGlo, en Allemagne, pour
– films Aptiv ; vendre le PEEK en Europe. BieGlo a de très ambitieux projets d’acqui-
– revêtements Vicote. sition de sociétés de distribution de plastiques hautes performances
dans toute l’Europe. Panjin a aussi de très fortes ambitions aux États-
D’après le site Internet de Victrex, le polymère Victrex PEEK est
Unis. Toutefois, la société insiste sur les hautes performances, souli-
considéré comme l’un des matériaux ayant les meilleures performan-
gnant qu’il n’y a aucun avantage de prix à attendre d’un polymère
hautes performances produit en Chine. Les prix des monomères sont
les mêmes et ce n’est pas une production de main-d’œuvre.
Tableau 1 – Producteurs de PAEK (2012)
Pour le moment, à part Evonik, Panjin Zhongrun est le seul pro-
Capacité estimée ducteur de PEEK en Chine, mais il existe d’autres très petits pro-
Producteur
(t) ducteurs, avec des unités pilotes.
Victrex 3 000 ■ En Inde, Gharda Chemicals, il y a une dizaine d’années, dans le
cadre de son lancement des plastiques à hautes performances,
Solvay < 1 000
avait lancé sous le nom de marque général Gafone, du PES, du
Evonik < 1 000 PSU, puis le polyetherketone PEEK, sous le nom de G-PAEK. Sol-
vay y participa pendant quelques années, puis Gharda retrouva sa
Panjin Zhongrun 1 200 complète indépendance.
Gharda < 1 000 L’unité de PEEK est indiquée avec une capacité d’environ 1 000 t
à Panoli, Gujerat. Gharda exploite son propre brevet, un procédé
Total estimé < 6 000
de polymérisation à basse température, qui produit un PEEK aux
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L e PPS a été lancé en 1973 par Phillips, sous la marque Ryton, qui est restée
une exclusivité jusqu’en 1987.
Le PPS est un polysulfure cristallin, formé d’une chaîne de noyaux benzé-
niques réunis entre eux par un atome de soufre. Il est obtenu en faisant réagir le
paradichlorobenzène avec le sulfure de sodium, dans un solvant polaire.
Le PPS a les propriétés élevées des plastiques « spéciaux », notamment tenue
thermique élevée (température d’utilisation maximale : 230 ˚C), résistance
chimique, hautes propriétés mécaniques et électriques. Comme la plupart des
plastiques spéciaux, sa mise en œuvre est plus difficile que celle des thermo-
plastiques de grande ou moyenne consommation. Toutefois, les produits finis
sont très faciles à usiner.
Le PPS peut se présenter sous différentes formes :
— en poudre, surtout pour revêtements ;
— ramifié, de stabilité thermique et dimensionnelle améliorées, pour revête-
ments et injection ;
— linéaires, produit en une étape, de meilleure résistance au choc, pour
compounds pour injection ;
— modifiés, surtout pour extrusion de films.
Tous les grades offerts pour injection sont renforcés de fibres de verre, dont le
pourcentage peut s’élever jusqu’à 40 %.
Pour plus de détails, se reporter à l’article [A 3 396] du présent traité.
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laborés dans les années 1960, les polyimides linéaires (PI) constituent une
É famille de polymères de spécialité en forte croissance, particulièrement
recherchés pour des applications dans des environnements sévères. En
effet, leurs propriétés en font des matériaux de choix lorsque sont demandées
de bonnes propriétés diélectriques ou une forte stabilité thermique, ainsi que
pour la conception de pièces mécaniques à faible coefficient de frottement et
à résistance élevée à l’usure.
Leur structure chimique fortement aromatique, responsable de bon nombre
de leurs propriétés, notamment via des interactions interchaînes de type trans-
fert de charge, est telle que certains de ces polyimides linéaires ne présentent
ni transition vitreuse ni fusion observable avant la décomposition par oxyda-
tion au voisinage de 500 oC. Ces caractéristiques particulières font de cette
catégorie de polyimides (type A) une famille de polymères à part, qu’on distin-
guera des thermoplastiques malgré leur caractère linéaire, et qui nécessitent
souvent des techniques de mise en œuvre spécifiques. On les classe en deux
types.
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Les plus anciens, de type Kapton ou Vespel, sont obtenus par frittage d’une
poudre sous pression à température élevée. Les pièces ainsi obtenues ne sont
modifiables que par usinage, car les températures de ramollissement et de
dégradation sont très proches. Ils peuvent être mis en forme par frittage iso-
statique ou par usinage de pièces semi-finies. Ils peuvent également être obte-
nus sous forme de film à partir d’une solution.
Une deuxième famille de polyimides (type B), plus récente, regroupe des
thermoplastiques pouvant être mis en œuvre avec les méthodes classiques de
transformation des thermoplastiques comme l’injection, l’extrusion ou le
thermoformage (Ultem, Aurum).
Les propriétés recherchées dans les polyimides sont la tenue thermique, la
résistance aux solvants, les bonnes propriétés mécaniques, la stabilité dimen-
sionnelle, un faible coefficient de friction, une excellente résistance aux radia-
tions, etc. Les applications courantes des polyimides se trouvent dans les
composants pour l’automobile ou l’aéronautique, les instruments chirurgicaux,
les fours micro-ondes... Leur constante diélectrique en fait des matériaux de
choix pour les applications en électricité et en électronique (circuits...). Tous les
polyimides présentent des propriétés remarquables, mais celles-ci varient
sensiblement suivant les PI. Ainsi, la conservation des propriétés mécaniques
en température des polyimides de type A est excellente, mais leur non-proces-
sabilité limite leurs applications. Les polyimides thermoplastiques de type B
ont une tenue en température légèrement inférieure, sont moins résistants aux
solvants et peuvent subir des dégradations thermiques.
1. Préparation
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1. Définitions.................................................................................................. AM 3 400 - 2
2. Évolution et perspectives ...................................................................... — 2
3. Concepts et propriétés de base ........................................................... — 3
3.1 Concepts de base......................................................................................... — 3
3.2 Propriétés générales des TPE...................................................................... — 4
4. Monographies ........................................................................................... — 5
4.1 Élastomères thermoplastiques styréniques (TPS) : SBS et SEBS ........... — 6
4.2 Polypropylènes à phase EPDM vulcanisé dynamiquement :
PP/EPDM-VD................................................................................................. — 9
4.3 Élastomères thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère
vulcanisé dynamiquement : PP/NR-VD...................................................... — 12
4.4 Élastomères thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère
non vulcanisé (TPO) .................................................................................... — 13
4.5 Polypropylènes à phase NBR vulcanisé dynamiquement : PP/NBR-VD . — 15
4.6 Polypropylènes à phase caoutchouc bromobutyl vulcanisé
dynamiquement : PP/IIR-VD........................................................................ — 17
4.7 Alliages polychlorure de vinylidène à phase EVA réticulé : EVA/VC ....... — 19
4.8 Élastomères thermoplastiques polyuréthannes (TPU)............................. — 21
4.9 Copolyesters – COPE ................................................................................... — 25
4.10 Élastomères thermoplastiques polyéthers blocs amides (PEBA) ........... — 29
4.11 Élastomères thermoplastiques à base PVC : TPE/PVC .............................. — 32
4.12 Élastomères thermoplastiques divers ....................................................... — 34
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. AM 3 400
E
Thermoplastiques ntre les thermoplastiques à mise en œuvre aisée mais à propriétés élas-
tiques restreintes, et les élastomères aux propriétés élastiques remarqua-
bles, mais à mise en œuvre plus complexe, des matériaux intermédiaires ont fait
leur apparition, les élastomères thermoplastiques ; TPE (ThermoPlastic Elasto-
TPE à mer). Ils constituent une famille de matériaux relativement récents (apparition
faible élasticité du concept dans les années 1960) et, de par leur structure hétérogène constituée
de domaines souples et rigides, ils se situent à mi-chemin (figure A) :
— des caoutchoucs ou élastomères réticulés irréversiblement pour leur confé-
rer élasticité (déformation réversible sous contrainte) et souplesse ;
TPE à — et des thermoplastiques : thermoplasticité réversible, plasticité (déforma-
forte élasticité tion irréversible sous contrainte), souplesse ou rigidité.
Les TPE offrent une combinaison de propriétés particulières :
— élasticité, limitée à un domaine de températures modérées inférieures aux
températures de ramollissement des domaines rigides ;
Élastomères — facilité de mise en œuvre des thermoplastiques, sans vulcanisation ;
— facilité de recyclage des déchets de thermoplastiques.
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3. Concepts et propriétés
de base Polymère étoilé
Les élastomères dans leur état définitif ont une structure tridimen-
sionnelle obtenue par réaction chimique provoquée après (extru-
sion, calandrage) ou pendant la mise en forme (moulage par
compression ou par injection par exemple) (figure 1 a).
Au contraire, les chaînes des polymères thermoplastiques restent
isolées les unes des autres (figure 1 b).
Les TPE ont une structure intermédiaire qui se rattache à l’un des
deux modèles suivants :
■ Existence dans la même macromolécule de segments souples et
de segments rigides (figure 1 c). Ces derniers s’arrangent en
domaines rigides constituant les « nœuds » réver-sibles d’un réseau
physique, par exemple les styrène-butadiène-styrène ou SBS. Les e
segments rigides et souples peuvent être disposés linéairement ou
en étoile ou branchés (figure 1 d ). Les liaisons physiques des
domaines rigides se relâchent puis disparaissent quand la tempéra- Figure 1 – Structure des élastomères, des polymères
ture augmente, permettant la mise en forme suivant les techniques thermoplastiques et des TPE
utilisées pour les thermoplastiques. L’élasticité est donnée par les
segments souples qui alternent avec les segments rigides
(tableau 2).
■ Existence d’une phase élastomère souple, réticulée ou non, dis-
Les propriétés pour deux monomères donnés dépendront des persée dans une phase continue thermoplastique rigide
longueurs des segments, de la configuration des macromolécules (figure 1 e). Cette phase continue permet la mise en forme suivant
(linéaires, étoilées, branchées), du rapport des segments rigides et les techniques utilisées pour les thermoplastiques. La phase élasto-
souples, de la masse moléculaire. mère, réticulée ou non, donne l’élasticité.
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Tableau 2 – TPE composés d’une alternance de segments Tableau 4 – Influence de la vulcanisation de la phase
souples et rigides élastomérique dans un TPO PP/EPDM
TPO TPO-VD
Abréviations Segments rigides Segments souples
Dureté ................................................. (Shore A) 81 84
SBS polystyrène polybutadiène Déformation rémanente ............................. (%) 78 31
Gonflement ASTM 3 .................................... (%) 162 52
SIS polystyrène polyisoprène
Résistance à la rupture ............................ (MPa) 4 13
SEBS polystyrène poly(éthylène/butylène) Allongement à la rupture ............................ (%) 630 430
Contrainte à 100 % .................................. (MPa) 3 5
TPU isocyanate éther ou ester
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Effort de traction
Effort de traction (N /mm2)
[N / mm2] 8
80 – 20 °C
7
70
6
60 23 °C
5
50
4
40 60 °C
3
30
2
20 100 °C 1
10
0
0 50 100 150 200 250
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 Taux de déformation (%)
Allongement (%) a TPU de dureté 80 Shore A
20 0
0 50 100 150 200 250
10
Taux de déformation (%)
0 b TPU de dureté 64 Shore D
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000
Allongement (%) Figure 3 – Exemple d’évolution de l’hystérésis en fonction
de la tension appliquée pour différents taux de déformation,
b TPU de dureté 64 Shore D pour deux grades de TPU (doc. Elastollan)
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Tableau 6 – Comparaison des principales propriétés des différentes familles de TPE (1)
Résistance Résistance Résistance
Dureté Tenue aux HT Tenue aux BT Résistance à Tenue à Prix
DRC à à O3 aux produits
Shore (°C) (°C) l’hydrolyse l’oxydation matière
l’abrasion pétroliers
TPE/PVC 51A 70 − 20 1 2 3 3 2 3 4
69A 85 − 55 3 3 4 4 3 3 5
SBS/SIS 30A 50 − 50 1 1 1 3 2 1 4
60D 75 − 60 2 3 3 5 2 2 5
SEBS 10A 80 − 40 1 1 3 3 3 1 3
70D 120 − 50 2 3 5 5 4 2 4
PP/EPDM-VD 45A 90 − 30 1 2 3 3 3 1 3
50D 130 − 60 4 3 5 5 4 3 4
PP/NR-VD 56A 80 − 30 1 2 2 3 3 1 4
54D 120 − 60 3 3 5 5 4 3 5
TPO 62A 60 − 30 1 1 3 3 3 1 4
47D 100/110 − 60 2 3 5 5 4 3 5
PP/NBR-VD 70A 90 − 20 1 2 3 3 3 3 3
45D 120 − 40 4 4 5 5 4 4 4
PP/IIR-VD 65A 90 − 30 1 1 3 4 3 1 3
85A 130 − 60 4 3 4 5 4 3 4
EVA/VC 60A 70 − 40 1 2 3 3 3 3 3
80A 100 − 50 3 3 5 5 3 4 4
TPU 62A 70 − 30 1 2 3 1 2 2 3
75D 100 − 60 3 5 5 3 3 4 4
COPE 80A 100 − 40 1 3 4 2 3 2 2
82D 135 − 60 3 5 5 4 3 4 3
PEBA 75A 90 − 40 1 3 3 2 2 2 2
70D 130 − 60 3 4 5 3 2 4 3
(1) Indice 5 : le TPE a un très bon comportement
Indice 4 : le TPE a un bon comportement
Indice 3 : le TPE a un comportement moyen
Indice 2 : le TPE a un comportement limité
Indice 1 : le TPE a un comportement généralement inadéquat
Exemple : dans ce système de cotation, 5 indique une résistance élevée à l’abrasion (donc un indice d’abrasion faible), un prix intéressant (donc un faible prix
au kg).
Abréviations : DRC déformation rémanente après compression, HT hautes températures, BT basses températures
— la résistance chimique : lorsque les informations sont données 4.1 Élastomères thermoplastiques
sous forme d’appréciations, il faut les utiliser avec circonspection styréniques (TPS) : SBS et SEBS
car, pour un couple polymère/produit, le grade du polymère, la qua-
lité du produit (pur, technique, concentration...) et les conditions de
contact ne sont pas précisés, de même que la durée. Telle source 4.1.1 Introduction
visant une application de courte durée indiquera une appréciation
bien moins sévère que telle autre source visant des applications per- Les SBS et les SEBS, apparus plus récemment, sont constitués de
manentes de longue durée ; séquences rigides polystyrène et de séquences souples polybuta-
diène ou poly(éthylène/butylène) ou plus rarement polyisoprène.
— le comportement au feu ; Les SBS et SEBS, qui ont bien des points communs, différent prin-
— les propriétés électriques ; cipalement par leurs résistances aux différents vieillissements et à
l’oxydation. En outre, les SEBS ont une tenue plus limitée aux bas-
— la mise en œuvre et le recyclage. ses températures, une rigidité plus élevée et des allongements à la
rupture plus faibles, une meilleure tenue physique aux températu-
et des exemples de noms commerciaux et de producteurs. res supérieures à la température de transition vitreuse du polysty-
rène, une viscosité en solution plus élevée.
Les TPE styréniques sont commercialisés sous formes de poly-
Concernant les essais sur les plastiques, le lecteur pourra se mères de base ne contenant que des additifs fondamentaux ou sous
reporter à la rubrique « Essais normalisés » [2] de ce traité des forme de compounds, incorporant éventuellement d’autres polymè-
Techniques de l’Ingénieur. res et ingrédients, pour la fabrication de produits ou de pièces.
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Une part substantielle des applications concerne la modification Pour les SEBS testés à 70 °C, il ressort un très large éventail de
de polymères ou de bitumes et la fabrication d’adhésifs. valeurs de DRC reflétant la diversité des utilisations visées et des
Exemples de noms commerciaux : Calprene de Repsol, Europrene possibilités de formulation (tableau 7).
de Enichem, Finaprene de Fina, Kraton D et Kraton G, Elexar de
Shell, Multiflex de Multibase, Téfabloc de Cousin Tessier.
Tableau 7 – Exemples de valeurs de déformation rémanente
4.1.2 Préparation après compression de SBS et SEBS
Dureté Shore A
Les SBS sont obtenus par copolymérisation de séquences rigides Déformations rémanentes
de polystyrène reliées par des séquences souples de polybutadiène 25 35 45 55 65 75 85 90
ou plus rarement de polyisoprène, alors que, pour les SEBS, la
séquence souple est constituée de poly(éthylène/butylène). Les SBS SBS : compounds
ou SEBS sont souvent triblocs avec deux segments rigides reliés par DRC 22 h à 23 °C .............. (%) 20 9à 12 à 13 à 13 à
un segment souple. 20 18 16 20
Les doubles liaisons des segments polybutadiène ou polyiso- SEBS : compounds
prène sont chimiquement fragiles et les SBS sont donc plus sensi- DRC 22 h à 23 °C .............. (%) 6 8 à 10 à 10 à 12 à 14 à 19
bles que les SEBS aux oxydants dont l’ozone, à la chaleur et aux UV. 12 12 14 15 18
La compatibilité de la phase polybutadiène avec la phase polysty- DRC 72 h à 23 °C .............. (%) 13 14 à 14 à 42
rène dont la température de transition vitreuse est peu élevée rend 17 17
les SBS particulièrement sensibles à l’élévation de la température.
DRC 22 h à 70 °C .............. (%) 38 30 à 18 à 19 à 23 à 26 à 50 à 63
La phase élastomère des SEBS est moins compatible avec la phase 50 50 55 60 60 65
polystyrène ce qui améliore la stabilité physique à la température.
DRC 22 h à 100 °C ............ (%) 35 à 39 à 39 à 45 à 77
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination 58 60 64 66
des grades, varient fortement en fonction :
— de la nature des segments souples ; ■ Propriétés physiques
— de la morphologie des chaînes macromoléculaires (linéaires, Les masses volumiques sont voisines de 1 g/cm3 ou supérieures,
branchées...) ; par exemple 1,2 g/cm3 voire 1,9 g/cm3 pour des matériaux denses,
— de la longueur des segments ; appelés « masses lourdes », conçus pour amortissement phonique.
— du rapport des segments rigides et souples.
Certains grades sont transparents.
Généralement, avant transformation, les TPE styréniques doivent
être additionnés d’ingrédients divers, dont parfois d’autres thermo- Les absorptions d’eau ou d’humidité, sauf cas particuliers, sont
plastiques, ce qui conduit à une grande diversité de grades : stabili- limitées, par exemple 0,1 à 0,4 % après 24 h d’immersion dans l’eau
sés aux UV, stabilisés à la chaleur, transparents, stérilisables, à température ambiante.
étendus à l’huile, pour masses lourdes d’isolation phonique, pour ■ Propriétés mécaniques
isolation de fils et câbles électriques, agréés pour usage médical ou
pharmaceutique. Certains grades ont une grande souplesse, descendant jusqu’à 25
shore A.
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades
4.1.3 Propriétés. Caractéristiques mais sont, en général, d’un niveau suffisant pour les applications
habituelles. Les résistances à la rupture en traction peuvent descen-
Bien qu’il soit difficile de donner des règles générales pour une dre en dessous de 2 MPa pour certaines qualités courantes. La résis-
famille aussi diversifiée, les points forts qui peuvent être retenus tance à l’abrasion des grades adéquats permet l’utilisation en
pour les TPS sont : éventail de duretés allant jusqu’à des valeurs très semelage d’articles chaussants. Les résistances au déchirement,
basses (25 Shore A), faible prix, bonne résistance aux flexions répé- très variables pour une même classe de dureté, sont généralement
tées et aux chocs, ainsi qu’à l’abrasion (pour certains grades), bon d’un niveau modeste.
comportement à froid (particulièrement pour les SBS), faible den- ■ Stabilité dimensionnelle
sité, facilité de recyclage des déchets, possibilité de formulation et
de coloration, bonne tenue au vieillissement des SEBS, possibilité Pour un SEBS de dureté 75 Shore A, l’absorption d’eau après
de surmoulage sur polyoléfines, EVA ou polystyrène pour certaines immersion pendant 168 h à 70 °C est faible (1,1 %).
familles. Comme pour tous les polymères peu ou pas chargés, les coeffi-
Par contre les inconvénients généraux sont : risques de fluage et cients de dilatation sont élevés, par exemple 7 · 10−5 à 40 · 10−5/°C.
de déformation sous contraintes à chaud (DRC à 70 °C élevées pour ■ Comportement thermomécanique
certaines séries de grades), gonflement important dans les huiles et
produits pétroliers, résistance limitée aux différents vieillissements Les effets à long terme de la température sont examinés au paragraphe
« Vieillissement ».
pour les SBS, faible tenue thermique (50 °C maximum pour certains
SBS). Pour des raisons de compatibilité des phases souples et rigides,
les SBS sont particulièrement sensibles à l’élévation de la tempéra-
■ Élasticité ture.
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique dimi- Les températures de service de certains grades de SBS sont limi-
nue lorsque la dureté augmente. tés à 50 °C.
Déformations rémanentes après compression : les résultats qui Les températures de service des SEBS sont plus élevées, 80 à
suivent concernent des essais effectués d’après la norme 100 °C, voire 120 °C.
ASTM D 395 méthode B sous déformation constante de 25 %, à des
températures adaptées aux comportements thermiques des diffé- ■ Comportement à basse température
rents grades. La méthode n’est pas adaptée aux compounds de La transition vitreuse, due à la phase élastomère, se situe à
dureté supérieure à 90 Shore A. − 42 °C pour les polymères de base SEBS et − 80 °C pour les polymè-
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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QQY
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res de base SBS, laissant envisager, pour les compounds, des tem-
pératures d’utilisation de − 40 °C et − 60 °C respectivement. Tableau 9 – Exemples de caractéristiques de SBS
■ Résistance chimique
4.1.4 Mise en œuvre. Recyclage
La tenue est :
— satisfaisante dans : eau, acétone, bases, oxyde d’éthylène, for- ■ Coloration : la transparence des TPS permet l’obtention d’une
maldéhyde, acides nitrique dilué, chlorhydrique, sulfurique, phos- grande variété de coloris francs par addition de mélanges maîtres.
phorique, organiques ;
■ Séchage : le séchage n’est généralement pas nécessaire lorsque
— limitée à satisfaisante dans : acide acétique dilué, chlore, eau les sacs n’ont pas été ouverts depuis trop longtemps. En cas de
de chlore, acide chromique ; nécessité, le séchage pourra être de l’ordre de 1 h à 60 °C.
— limitée dans : éthylèneglycol, butanol, éthanol, huiles végéta-
■ Rhéologie : les SEBS ont un comportement rhéologique à l’état
les, acétate de butyle, acides gras ;
fondu dépendant peu de la température et plus largement du taux
— limitée à insuffisante dans : solvants chlorés, hydrocarbures de cisaillement. Les outillages et procédés de transformation
aliphatiques et aromatiques, produits pétroliers, acide nitrique con- devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement.
centré, cyclohexanone, éthers.
■ Les TPS sont transformables par injection, extrusion, extrusion-
■ Comportement au feu soufflage, injection-soufflage, thermoformage, calandrage, filage à
l’état fondu. Certaines qualités peuvent être surmoulées sur poly-
Les polymères de grades standards brûlent facilement. Des igni- éthylènes, polypropylènes, EVA ou polystyrènes.
fugeants peuvent réduire l’aptitude à la combustion.
● Injection : les presses d’injection classiques avec des taux de
Les polymères de grades standards sont classés HB selon l’essai compression de 2 à 3 conviennent. Le matériel doit être parfaite-
UL 94 alors que des grades autoextinguibles V0 sont proposés avec ment nettoyé. En général les machines peuvent être purgées à l’aide
des indices d’oxygène de 30. de polypropylène ou de polyéthylène. Les vitesses et pressions
d’injection seront élevées pour provoquer une augmentation des
■ Propriétés électriques taux de cisaillement et une diminution de la viscosité des SEBS. Les
retraits dans les conditions optimales de moulage sont de l’ordre de
Les polymères de grades standards sont isolants et des grades 0,3 à 3 %.
spéciaux ont été développés pour concurrencer les polyéthylénes
dans les revêtements isolants pour fils électriques basse tension ou Exemples de températures de moulage : voir tableau 10.
dans certains câbles coaxiaux.
■ Les tableaux 8 et 9 donnent des exemples de caractéristiques de Tableau 10 – Exemples de températures de moulage
SEBS et SBS. par injection et d’extrusion de TPS
Injection Presse Moule
Tableau 8 – Exemples de caractéristiques de SEBS Température SBS .............. (°C) 170 à 190 25 à 30
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Les températures de point Vicat (méthode A/50) varient Les acides et bases concentrés attaquent rapidement les TPU et
d’environ 55 à 155 oC. le contact doit être évité.
Les plages de température de fusion pour la mise en œuvre se Les acides et bases dilués ont une action qui, modérée à tempé-
situent, en général, entre 160 et 240 oC. rature ambiante, s’amplifie plus ou moins avec la température. Le
contact prolongé doit être évité.
■ Comportement à basse température
Les TPU résistent bien aux huiles et graisses, gazole, carburants
Les températures de fragilité à froid vont, généralement, de ordinaires sans alcool. Cependant, les additifs des huiles hautes
– 65 oC pour les grades les plus durs à – 70 oC pour les grades les performances peuvent être incompatibles avec les TPU.
plus souples, avec parfois des températures plus élevées, par
exemple, – 50 oC pour un type ester ignifugé. Les carburants avec alcool ou riches en aromatiques peuvent
provoquer une dégradation ou un gonflement exagéré.
Les températures limites fonctionnelles peuvent être
Les solvants chlorés provoquent un gonflement important.
considérées de l’ordre de – 40 oC.
Les esters et cétones entraînent un gonflement susceptible, sui-
■ Vieillissement vant la durée de contact, de dégrader les propriétés mécaniques.
Température : les températures limites d’utilisation en continu
■ Comportement au feu
sont de l’ordre de 70 à 80 oC avec des pointes possibles à 120 oC.
La décomposition lente avec apparition de fumée se produit à par- Les qualités standard brûlent facilement. Certains grades ignifu-
tir d’environ 240 oC et il est alors conseillé d’aspirer efficacement gés sont classés V2 à V0 suivant les classements UL 94, avec des
les postes de travail. indices d’oxygène de 28 à 30.
Environnement : les TPU présentent généralement une bonne ■ Propriétés électriques
tenue aux UV, malgré un jaunissement des grades blancs ou natu-
rels. Une stabilisation supplémentaire aux UV apporte une amélio- Les TPU de grades standard sont isolants et permettent l’utilisa-
ration en cas d’exposition prolongée et pour les climats tion comme revêtements de fils et câbles électriques ayant de bon-
désertiques ou tropicaux. nes propriétés mécaniques, une bonne tenue aux produits
pétroliers et à l’abrasion.
Les utilisations en climat tropical, à cause de la forte hygromé-
trie, doivent tenir compte de la résistance à l’hydrolyse des grades Cependant, il faut noter que certaines caractéristiques varient
choisis. fortement en fonction du type et de la dureté. Le tableau 3 indique
des plages de propriétés pour des grades courants polyéthers ou
Fatigue dynamique : les TPU sont utilisés dans des applications polyesters.
entraînant des déformations répétées, même à basse
température : chaussures de ski, semelles de chaussures de sport. ■ Des exemples de caractéristiques de TPU et de TPU chargés de
fibres de verre sont regroupés dans les tableaux 4 et 5.
■ Résistance chimique
En général :
– les polyesters ont une meilleure résistance chimique aux Tableau 3 – Plages de caractéristiques électriques
huiles et graisses ; pour des TPU de grades courants
– les polyéthers sont plus résistants à l’hydrolyse et aux Caractéristique Valeurs
micro-organismes ;
– pour des séries homologues, la résistance chimique augmente Résistivité transversale ........................... (Ω ⋅ cm) 109 à 1013
en même temps que la dureté.
Constante diélectrique (permittivité relative)..... 5à8
La tenue à l’eau pure ou salée à température ambiante est de
plusieurs années sans détérioration importante des propriétés Facteur de dissipation diélectrique ............ (10–4) 300 à 2 200
mécaniques. Cependant, lorsque la température s’élève, les pro-
priétés diminuent, particulièrement à partir de 60 oC. Rigidité diélectrique ................................ (kV/mm) 15 à 50
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Dureté Shore D ..................................... 50 70 85 Les pièces doivent être disposées de telle sorte qu’elles ne se
déforment pas pendant cette opération. Le stockage prolongé à
Masse volumique .....................(g/cm3) 1,27 1,38 1,67 température ambiante ne peut pas remplacer ce recuit.
Dureté Shore................................................. 85 A 35 D 50 D 55 D 70 D
Presse...................................................... (oC) 160 à 220 170 à 220 170 à 220 210 à 230 210 à 230
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1. Applications high-tech
Les TPE et TPV sont des produits de spécialité représentant
approximativement 1 % des matières plastiques. En conséquence, Repenser
fonctionnalités
les prix sont relativement élevés. D’un point de vue technique, les
propriétés sont différentes de celles des caoutchoucs réticulables
d’une part et des matières plastiques d’autre part. L’expérience
Intégrer Revoir
prouve que pour réussir dans le remplacement de pièces existan- fonctions conception
tes ou pour conquérir de nouveaux marchés, il faut repenser com-
plètement les problèmes et rechercher de nouvelles solutions
d’ensemble (figure 1) exploitant les avantages des TPE et minimi-
sant leurs limitations. Solution
globale
1.1 Conception
Ce paragraphe a pour seul but de présenter quelques exemples Choix Choix
des possibilités d’exploitation des spécificités des TPE et ne consti- procédé du TPE
tue pas un catalogue de règles à respecter.
Parmi d’autres avantages :
Redessiner
– le choix de grades plus rigides et de masses spécifiques infé- la pièce
rieures à celles des élastomères vulcanisés peut conduire à la
réduction des épaisseurs travaillantes et des poids des pièces ;
– la simplification des formulations et la réduction des étapes de
mise en œuvre entraînent souvent un resserrement des plages de
dispersion des propriétés, notamment de fatigue dynamique, ainsi Figure 1 – Recherche d’une solution globale pour une nouvelle appli-
cation
qu’une meilleure reproductibilité des propriétés entre livraisons
successives. Cela permet de diminuer le niveau moyen des carac-
téristiques sans altérer le minimum des exigences ;
– l’internationalisation des homologations et l’internationalisa- d’autant plus importants que les contraintes, déformations et tem-
tion des grades facilitent ou suppriment la transposition internatio- pératures s’élèvent ;
nale des fabrications. – aux coû s d’outillage qui peuvent dépasser ceux des élastomè-
Par contre, il faut prendre garde : res réticulés dans des rapports parfois élevés.
– à la persistance du comportement thermoplastique amplifié Quelques exemples illustrent les possibilités d’exploitation des
par la température. Les risques de fluage et/ou de relaxation sont propriétés des TPE et de leurs procédés de mise en œuvre aboutis-
QSP
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sant à des cycles innovants choix du TPE/conception/mise en 1.2 Principaux TPE et TPV disponibles
œuvre/application.
Les élastomères thermoplastiques (tableau 1) comprennent à la
Soufflets d’étanchéité pour l’automobile fois des produits doués de propriétés courantes (SBS et TPO par
exemple) et des produits à caractéristiques techniques plus parti-
Suivant leurs fonctions et le degré d’exigence envisagé, bien des culières (COPE et PEBA, par exemple). Plus récemment sont appa-
familles de TPE peuvent être choisies. Mais dans tous les cas, pour rues de nouvelles familles présentant une ou plusieurs propriétés
passer des élastomères vulcanisés aux TPE, la conception des souf- particulièrement performantes. Elles sont souvent regroupées sous
flets doit être revue profondément de façon à profiter pleinement des l’appellation générale de super-TPE.
propriétés des nouveaux matériaux tout en améliorant les durées de
vie et en compensant le coût matière. Par exemple : Les applications high-tech vont exploiter la quasi-totalité des
familles de TPE, mettant à profit :
– les épaisseurs peuvent être réduites par le choix de modules plus
élevés que celui des caoutchoucs réticulés permettant, à forme et – des propriétés communes à bien des TPE telles que la simpli-
contrainte équivalentes, la réduction des déformations maximales cité des formulations, l’absence de plastifiants ;
subies par les fibres externes en sommet d’arêtes. La longévité est – des propriétés particulières des TPE d’ingénierie et des super-
ainsi améliorée et le poids est bien sûr réduit ; TPE.
– des formes très arrondies des sommets des circonvolutions peu-
vent être adoptée ;
– une longueur hors tout après moulage correspondant à la lon- Tableau 1 – Principales familles de TPE
gueur maximale d’extension en service peut être adoptée, ce qui per-
met de travailler en compression au lieu de traction qui pénalise la Sigle
Polymères
durée de vie. ou appellation
Conduits d’alimentation d’air pour l’automobile (cf. § 3.1.2) Copolymères blocs
Les exigences sont : butadiène/styrène ........................................ SBS
– la tenue à la dépression à chaud ; isoprène/styrène .......................................... SIS
– l’étanchéité à l’air ;
– la résistance aux produits pétroliers du compartiment moteur ; éthylène/butylène/styrène........................... SEBS
– l’amortissement de la transmission des vibrations du moteur ; éthylène/propylène/styrène ........................ SEPS
– le prix minimal ;
– le montage aisé ; Copolymère bloc de styrène .......................... SBC
– la géométrie adaptable à l’encombrement des compartiments Copolymère bloc de styrène hydrogéné ...... HSBC
moteurs.
Par rapport aux élastomères vulcanisés, moulés en épaisseurs de Mélange polyoléfine/ caoutchouc réticulé.... TPO-VD
plusieurs millimètres pour résister à la dépression, les TPV peuvent
être extrudés-soufflés plus rapidement avec des duretés élevées, 87 Mélange polyoléfine/ caoutchouc
ou 92 Shore A par exemple, permettant, grâce à des modules plus non réticulé ...................................................... TPO
élevés, de réduire l’épaisseur et le poids des tubulures.
Copolymère bloc oléfinique ........................... OBC
L’aspect est un des arguments du développement des TPE. Pour Ionomères ........................................................
des raisons de coût, l’objectif optimal est de supprimer les opéra-
tions de finition : TPE acryliques .................................................
– en soignant particulièrement les outillages et les procédés de Polyuréthannes thermoplastiques................. TPU ou TPE-U
transformation pour avoir les cotes correctes sans reprise et des
aspects de surface convenables ; Copolymères éther/ester ................................ COPE ou TPE-E
– en profitant des possibilités de coloration dans la masse qui ou TPEE
peuvent convenir à la plupart des cas. Éventuellement, les colo-
Copolymères éther/amide .............................. PEBA ou TPE-A
rants ou pigments peuvent être dosés et mélangés en ligne direc-
ou TPEA
tement sur l’extrudeuse ou la presse à injection ;
– en utilisant les techniques de décoration dans le moule (IMD). Super-TPE et super-TPV
En plus des critères habituels, le film de décoration doit supporter
les déformations de la pièce en service. E n g i n eering Thermoplastic Vulcanizate.... ETPV™
Toutefois, il est possible que l’on ne puisse totalement échapper Élastomère thermoplastique fluoré ........... FluoroXprene®
à certaines étapes de finition et qu’il faille peindre, vernir ou impri- Copolymère bloc de polydiméthylsi- Geniomer®
mer le TPE. C’est le cas par exemple avec les TPO pour l’automo- loxane et d’urée...........................................
bile.
TPV de copolyester et d’EVM..................... Hipex®
Dynamically Vulcanized Alloys .................. DVA
Le problème est particulièrement aigu pour tous les TPE à
base oléfinique qui, comme les polyéthylènes ou polypropylè- TPV à phase caoutchouc de silicone TPSiV
nes, ont une faible activité chimique de surface. En consé- réticulé dynamiquement.............................
quence, les peintures, vernis et encres y adhèrent Élastomère réticulé...................................... Vegaprene®
difficilement. Les producteurs ont donc développé des grades
Élastomère ACM vulcanisé dynamique-
spéciaux de TPE pour faciliter la décoration en étape finale.
ment dispersé dans un polyamide ............ Zeotherm® TPV
Certains primaires et traitements de surface appliqués aux
autres thermoplastiques peuvent être adaptés aux TPE, tels Copolymère blocs siloxane-polyétherimide
que le flammage ou l’effet Corona…
TPE issu de la technologie
supramoléculaire............................................. Reverlink®
QSQ
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Les caractéristiques exposées ci-après, émanant des produc- – une bonne résistance aux intempéries ;
teurs, ne sont que des rappels succincts destinés à caractériser – une bonne tenue à basse température ;
rapidement les différentes familles. [AM3400] [AM3401]. – l’aptitude à la coloration ;
– la compatibilité avec les polyoléfines (co-injection, co-extrusion,
■ TPE styréniques (TPS) soudage) ;
Les SBS et SEBS, qui ont bien des points communs, diffèrent – des grades souples exempts de plastifiants ;
principalement par leurs résistances au vieillissement et à l’oxyda- – la facilité de recyclage des déchets.
tion. En outre, les SEBS ont une tenue plus limitée aux basses tem- Les inconvénients sont, en général :
pératures, une rigidité plus élevée et des allongements à la rupture
– un faible caractère élastique et un comportement plastique
plus faibles, une meilleure tenue physique aux températures supé-
prononcé, même à température ambiante, entraînant de forts ris-
rieures à la température de transition vitreuse du polystyrène, une
ques de fluage sous contrainte ;
viscosité en solution plus élevée.
– une température de service limitée ;
Bien qu’il soit difficile de donner des règles générales pour une – une déformation rémanente élevée ;
famille aussi diversifiée, les points forts qui peuvent être retenus – une résistance limitée aux hydrocarbures.
pour les TPS sont :
Les TPV, PP/EPDM-VD pour les plus courants, se distinguent des
– un large éventail de duretés allant jusqu’à des valeurs très bas- TPO par l’élasticité (fluage et déformation rémanente plus faibles)
ses (3 Shore A), obtenue grâce à la phase caoutchouc vulcanisé. Pour les mêmes
– un faible prix ; raisons, les températures de service et la résistance aux fluides
– une bonne résistance aux flexions répétées et aux chocs ainsi sont améliorées alors que le prix est plus élevé à cause de la plus
qu’à l’abrasion (pour certains grades) ; grande complexité du cycle de fabrication.
– un bon comportement à froid (particulièrement pour les SBS) ;
Le tableau 4 indique quelques caractéristiques de TPO et TPV.
– une faible densité ;
– la facilité de recyclage des déchets ; ■ Élastomères thermoplastiques à base PVC (TPE/PVC)
– la possibilité de formulation et de coloration ; La diversité des produits permet difficilement de dégager des
– une bonne tenue au vieillissement des SEBS ; propriétés générales. Disons toutefois que les TPE/PVC ont une
– la possibilité de surmoulage sur polyoléfines, EVA ou polysty-
rène pour certaines familles.
En revanche, les inconvénients généraux sont : Tableau 2 – Exemples de caractéristiques
de TPE styréniques
– le risques de fluage et de déformation sous contraintes à
chaud (DRC à 70 °C élevé pour certaines séries de grades) ; Grades de très faible dureté
– le gonflement important dans les huiles et produits pétroliers ;
– la résistance limitée aux différents vieillissements pour les Dureté Shore A......... 3 5 15 20
SBS, la faible tenue thermique (50 °C maximum pour certains Dureté Shore 00 ....... 25
SBS).
Le tableau 2 indique quelques caractéristiques de TPE styréniques. Masse
volumique .... (g/cm3) 0,87 0,87 0,92 1,13
Les applications high-tech concernent principalement les pièces
pour le médical, telles que les embouts de seringues, les tubages Résistance
intraveineux, les capuchons de compte-gouttes, les tétines, les à la rupture .....(MPa) 2,1 2,1 1,55 2,1
poches, les récipients divers, les bouchons.
Module
Nota : DRC pour déformation rémanente après compression. à 100 % . . . . . . . . . . . .( M Pa) 0,1 0,2 0,4
■ TPS sulfonés Module
Des dérivés particuliers sont commercialisés sous le nom de à 200 % ............(MPa) 0,3 0,8
K raton Nexar™ proposées par Kraton Polymers, Inc. Ce sont des Module
copolymères blocs sulfonés présentant un ensemble de fonction- à 300 % ............(MPa) 0,24 0,35 1,2 0,7
nalités liées au transport, filtration et à la séparation de l’eau.
Les premiers grades, Kraton MD9200 et MD9150, sont disponibles Allongement
sous forme soit d’un polymère en solution, soit de membranes à la rupture ......... (%) 1 100 700 500 800
ayant des capacités d’échange d’ions de 2,0 meq/g et 1,5 meq/g. Résistance au déchi-
Cette nouvelle architecture de polymère démontre des capacités rement ..........(N/mm) 8,8 5,3
particulières pour le traitement de l’eau :
Grades standard
– flux élevé de filtration ;
– sélectivité ionique ; Dureté Shore ............ 40 A 70 A 25 D 60 D
– résistance chimique au chlore ;
– faible résistance électrique ; Masse
volumique .... (g/cm3) 0,9 à 1,7 0,9 à 1,2 1 à 1,2 1,2 à 1,3
– résistance et stabilité mécanique à l’état sec et humide ;
– mise en œuvre sur les lignes de fabrication traditionnelles. Résistance
Le tableau 3 indique quelques caractéristiques des Nexar. à la rupture .....(MPa) 2à8 4 à 10 9 à 14 14 à 18
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place intermédiaire entre les PVC plastifiés et les caoutchoucs réti- Module
culés d’usage général avec les caractéristiques suivantes : à 100 % .......... (MPa) 1,6 à 3 4à7 8 à 10 10 à 16
– des duretés correspondant au domaine des caoutchoucs ; Allongement
– une résistance moyenne à l’abrasion et aux hydrocarbures ; à la rupture ........(%) 350 à 500 300 à 600 450 à 600 600
– une bonne résistance aux flexions répétées y compris à froid ; Résistance au déchi-
– un bon aspect de surface ; rement ..........(N/mm) 7 à 20 15 à 49 20 à 75 80 à 90
– une faible température d’extrusion entraînant une bonne
matité ; SVE : seuil viscoélastique
– des possibilités de coloration ;
– une facilité de recyclage des déchets de fabrication.
Les prix sont intéressants par rapport aux TPO-VD, SEBS et
caoutchoucs réticulés d’usage général tels que les EPDM et les
polychloroprènes. Tableau 5 – Exemples de caractéristiques
de TPE/PVC
Dans le cas d’une phase élastique en caoutchouc polyacrylate, la
résistance à la chaleur et la tenue aux UV sont améliorées. DRC
Grades Standards amélio-
Les inconvénients généraux sont :
rée
– des DRC élevés à températures modérées ;
– l’absence de grades de fortes duretés ; Dureté Shore A................................. 51 à 62 54 à 69
– une résistance insuffisante aux aromatiques ; Masse volumique ................ (g/cm3) 1,1 à 1,2 1,25
– la présence d’halogènes.
Résistance à la rupture ..........(MPa) 7 à 14 7 à 11
Dans certains cas, des quantités importantes de plastifiants peu-
vent être utilisées. Allongement à la rupture .......... (%) 330 à 490 310
Le tableau 5 indique quelques caractéristiques de TPE/PVC Module à 100 %...................... (MPa) 2,6 à 3,3
■ Ionomères Abrasion DIN 53516 .............. (mm3) 90 à 145
Les ionomères sont des polymères contenant une certaine pro-
portion de groupes ioniques ou ionisables. Par exemple, les copo-
lymères d’éthylène et d’acide méthacrylique (figure 2) peuvent être
liés par les fonctions ioniques grâce à des sels de zinc, calcium,
magnésium…. Ces liaisons sont de moyenne énergie et réversibles
C-OO-(Zn++)–OOC
à chaud, permettant la réticulation physique à température
ambiante ou modérée et la transformation par les méthodes adap-
tées aux thermoplastiques à chaud. Figure 2 – Formule simplifiée d’un ionomère
QSS
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amSTPR
Le premier ionomère qui a été commercialisé est le S u rlyn® de Les TPU font partie des élastomères thermoplastiques utilisés
DuPont (tableau 6) dont les propriétés sont : souplesse, ténacité, avec un renforcement de fibres de verre, ce qui leur confère une
résistance aux graisses et à beaucoup de solvants, transparence, rigidité élevée et des applications qui sortent des emplois habi-
résistance à l’abrasion, résistance à la fissuration sous contrainte, tuels des élastomères.
bon comportement au froid. Des grades spécifiques sont utilisa- Les TPU sont commercialisés prêts à l’emploi sous forme de
bles pour le contact alimentaire. nombreux grades :
Par contre, les températures de fusion sont faibles, par exemple – résistance améliorée à l’hydrolyse, aux micro-organismes et
de 81 °C à 96 °C, ce qui limite l’utilisation à chaud, même en aux huiles ;
l’absence de contraintes. Les températures de fragilisation s’éta-
– ignifugés ;
gent de – 50 °C à – 70 °C. La transparence naturelle peut encore
– renforcés de fibres de verre ;
être améliorée par un refroidissement rapide dans un bain d’eau
par exemple. Les résistances en traction et à l’abrasion sont bon- – alimentaires ;
nes à température ambiante. La résistance aux chocs est élevée – transparents ;
même à – 40 °C. Pour l’exposition en extérieur, il faut choisir des – pour film ;
grades convenables d’ionomères protégés contre les UV. La résis- – pour adhésifs...
tance au feu est faible. Les pièces peuvent être soudées au miroir Le tableau 7 indique quelques caractéristiques de polyuréthan-
ou par rotation. nes thermoplastiques
Les Surlyn ont des utilisations ciblées comme l’emballage, le Elastogran GmbH propose son Elastollan® X-Flex, un TPU vulca-
pelliplacage, les bouchons de parfum, les enveloppes de balle de nisable (x-TPU) combinant la facilité de mise en œuvre des ther-
golf, les films sandwich pour vitres pare-balles, les couches scella- moplastiques, l’élasticité des produits réticulés et les performances
bles dans les films multicouches, les chaussures de ski, des mem- mécaniques des polyuréthannes. L’Elastollan X-Flex peut être
branes hémiperméables. transformé par les méthodes habituelles des thermoplastiques ou
■ Élastomère de COC (Cyclic Olefin Copolymer) par des procédés réactifs innovants tels que ceux développés par
Krauss Maffei GmbH, Mues Products & Moulds et Elastogran
TOPAS Advanced Polymers propose un élastomère complétant GmbH.
sa ligne TOPAS® COC caractérisé par :
– une grande transparence ; ■ Copolyesters (COPE)
– une dureté 89 Shore A ; Les polyesteréthers (les plus courants) et les polyesteresters
– un allongement à la rupture supérieur à 450 % ; sont constitués de séquences rigides semi-cristallines et de
– une ductilité conservée à – 80 °C ; séquences souples polyesters ou polyéthers.
– une aptitude à la stérilisation par rayons gamma et irradiation
Les COPE ont de bonnes propriétés mécaniques, un bon com-
électronique.
portement à l’ozone, aux huiles et aux produits pétroliers, résistent
Les marchés visés sont le médical, l’emballage pharmaceutique, à la fatigue dynamique et ont une bonne imperméabilité aux gaz.
le remplacement du PVC pour les tubulures médicales.
Vendus prêts à l’emploi, certaines de leurs propriétés peuvent
■ Polyuréthannes thermoplastiques (TPU) être adaptées par utilisation de mélanges maîtres.
Les polyuréthannes thermoplastiques sont constitués de Le tableau 8 indique quelques caractéristiques de copolyesters.
séquences rigides polyuréthannes et de séquences souples polyes-
ters ou polyéthers. En général, les polyesters ont de meilleures ■ Polyéthers bloc amides (PEBA)
propriétés mécaniques et une bonne résistance chimique alors que Les PEBA sont constitués de séquences rigides polyamides alter-
les polyéthers sont plus résistants à l’hydrolyse et aux attaques nées avec des séquences polyéthers qui apportent la souplesse et
biologiques. la résilience.
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