Chapitre II
Chapitre II
I. Introduction à la modélisation
La modélisation d’un système est la donnée d’une structure ou d’une loi (le modèle) qui, dans un
domaine de validité bien défini, reproduit, d’une manière assez « proche », sa correspondance
Sollicitation Réponse.
On distingue deux étapes différentes pour accomplir la modélisation :
• L’étape Identification : consiste à trouver les valeurs numériques des coefficients qui
interviennent dans le modèle.
Ex : si on choisit une fonction de transfert de deuxième ordre, il faut quantifier les
paramètres : K, ξ et ωn.
C’est la phase quantitative ou la phase d’estimation des paramètres.
Ces valeurs numériques sont déterminées pour que le comportement du modèle soit le plus
proche de celui du système. Cette proximité se mesure à l’aide d’un critère.
a. Le modèle de connaissance
C’est le modèle obtenu par expression directe des lois physico-chimiques qui régissent le système. Il
donne une description complète et est utilisé pour la simulation et, donc, l’analyse des procédés.
C’est souvent un modèle non linéaire, complexe mais fiable.
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b. Le modèle de conduite
Lorsque l’analyse interne n’est pas possible (lois internes inconnues, mesures internes
impossibles,…etc.) ou qu’elle mène à un modèle aussi compliqué pour être contrôlé, on se contente
d’une description mathématique fixée à priori et n’ayant pas nécessairement un sens physique. C’est
le modèle de représentation ou de conduite.
Le modèle qu’on utilise souvent pour la commande des procédés doit être dynamique et linéaire.
Raison pour laquelle, il est généralement local (lié à un point de fonctionnement).
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B. Le modèle de connaissance
I. Elaboration
Les équations de tel modèle sont obtenues en écrivant les équations de conservation de matière,
d’énergie et de quantité de mouvement autour de chaque unité du procédé.
, ,
D’où : . . √ .
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Un modèle non linéaire peut être linéarisé autour d’un point de fonctionnement (ue,ye) sous
l’hypothèse de petite variations.
On linéarise les termes non linéaires dans le modèle du procédé par un développement en série de
Taylor limité à l’ordre1.
1 1
, . . √ .
La fonction f a deux variables Qa et h.
∂f ∂f
f(Q a , h ) = ( Q ae , h e ).( Q a − Q ae ) + ( Q ae , h e ).( h − h e ) =
∂qa ∂h
( Q a − Q ae ) k Q k dH
− ( h − h e ) = va − H =
A 2 A he A 2 A he dt
Avec ( Q a − Q ae ) = Q va et ( h − h e ) = H
ou encore :
dH dY
H + a1 = b0Q a ou Y + a1 = b 0U
dt dt
2 A he
avec Y = H; Q a = U ; a1 = = T ( constante de temps) ;
k
2 he
b0 =
k
Donc le modèle qui lie le débit d’alimentation Qa à la hauteur h, est un modèle de premier ordre
√ √
de gain statique 2 et de constante de temps T = 2 , mais seulement au voisinage d’un point
! !
de fonctionnement : (Qae,he).
Quand est-ce qu’il est impossible de linéariser autour d’un point (u,y) ?
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I. Introduction
Lorsqu’un modèle de connaissance s’avère complexe (pour la commande et donc pour la régulation),
on opte pour un modèle de représentation ou de conduite. C’est un modèle plus simple dont les
coefficients, n’ayant pas de sens physique, sont ajustés pour reproduire, le plus possible, le vrai
comportement du système dans un domaine de travail donné.
NB : ces modèles seront munis d’un pôle à l’origine dans le cas où on s’intéressera à l’identification
des systèmes évolutifs.
L’objectif est d’obtenir des modèles paramétriques à partir de modèles non paramétriques, type
« réponse en échelon » ou « réponse en fréquence ».
On identifie la réponse indicielle en BO du système à celle d’un modèle dont la forme est prédéfinie
avec certains paramètres. La méthode consiste à calculer les meilleurs paramètres en fonction de la
forme de la réponse.
Cette méthode est dédiée aux modèles du 1er et 2nd ordre. Elle consiste à faire une confrontation
entre le modèle paramétrique (à identifier) et le modèle non paramétrique (réponse à l’échelon)
obtenu pour un système stable.
Un modèle de 1er ordre, avec retard, est donné par la fonction de transfert suivante :
. $ %&'
"#
1 (. #
Avec :
• K : le gain statique.
• T : la constante de temps.
• τ : le retard.
s(t) = k. E. (1 – e – (t – τ)/T)
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La constante du temps est la durée nécessaire pour que le système atteigne 63% de son régime
permanent. Et le retard c’est la durée nécessaire au système pour que la variation de la sortie ne soit
plus nulle.
A l’encontre du modèle de premier ordre, celui du 2nd ordre permet de modéliser des systèmes aux
réponses oscillatoires (présentant des dépassements).
Un modèle du 2nd ordre, avec retard, est donné par la fonction de transfert suivante :
. $ %&'
"#
) 1
1 2. *+ . # . #²
*+²
Avec :
• K : le gain statique.
• ωn : la pulsation normale.
• ξ : le coefficient d’amortissement.
2π
t2 − t1 = Tp =
ω0 1 − ξ 2
ξ 1 D1
= ln
1−ξ2 2π D2
NB : pour tous les modèles qu’on va identifier, le gain statique est toujours le rapport de la variation
de la sortie à la variation de l’entrée une foi le régime permanent est bien établi : K = ∆s/∆e.
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2. Méthode de Strejc
La méthode s’applique aux systèmes dont la réponse indicielle présente un point d’inflexion et ne
présente pas de dépassement (réponse apériodique).
!. -./
Le modèle à identifier est une fonction de transfert de la forme : "#
01.'2
Les paramètres à identifier sont donc :
• le gain statique : K,
• le retard : τ,
• la constante du temps : T,
• et l’ordre : n.
La méthode :
• Déterminer la constante du
temps T à partir de du tableau.
• Déterminer le retard réel à partir de la courbe, et le retard fictif à partir de la différence entre
Tu mesurée et celle donnée par le tableau. Le retard τ étant la somme des deux retards.
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3. Méthode de Broïda
!. -./
Le modèle à identifier est une fonction de transfert de la forme : "#
01.'
Les paramètres à identifier sont donc :
• le gain statique : K,
• le retard : τ,
• et la constante du temps : T.
Le principe n’est pas de faire coïncider la tangente au point d’inflexion (souvent imprécis), mais
d’ajuster les paramètres T et τ pour que les courbes de réponse du modèle et du système aient deux
points communs judicieusement choisis.
t1-τ = 0.328 . T
t2-τ = 0.510 . T
Donc :