Chapitre 1 Module 1 PDF
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La création d’entreprise et, d’une façon plus large, l’entrepreneuriat sont aujourd’hui
unanimement reconnues comme étant des phénomènes vitaux pour la société, par leur
contribution à la régénération et au développement de l’économie. Ce 1er chapitre va nous
permettre de pénétrer au cœur de l’entrepreneuriat et d’approfondir quelques notions clés.
Notre point de départ est de montrer avant toute chose, l’importance du phénomène dans la
société et pour l’économie.
Conscients que l’entrepreneur a une importance capitale dans la réussite de son entreprise, il
nous a semblé intéressant de dresser, dans la première section de ce chapitre, un état de la
littérature relative à l’étude de ce personnage clé. Puis, nous exposons, dans une seconde
section, les différentes situations entrepreneuriales.
Depuis quelques années, deux institutions d’enseignement, Babson College aux Etats-Unis et
London Business School en Europe, animent un programme de recherche international GEM
(Global Entrepreneurship Monitor) qui vise à démontrer l’influence du dynamisme
entrepreneurial sur la croissance économique. Au-delà de la vérification de cette hypothèse,
GEM permet d’avoir des éléments de comparaison entre pays sur de nombreuses dimensions
sociales et culturelles.
Chaque année GEM permet de mesurer, dans les différents pays partenaires du programme de
recherche, un taux d’activité entrepreneuriale, qui traduit une participation active de la
population dans des créations d’entreprises.
Trois groupes de pays sont ainsi identifiés:
• Les pays à activités entrepreneuriale élevée, comme les USA (8,4%), le Canada
(6,8%) ou Israël (5,4%)
• Les pays activités entrepreneuriale moyenne, comme l’Italie (3,4%) ou la grande
Bretagne (3,3%).
• Les pays à activité entrepreneuriale faible, comme la France (1,8%), le Japon (1,6%)
ou la Finlande (1,4%)
Certaines des spécificités sociales et culturelles de certains pays sont antinomiques avec
l’esprit d’entreprendre. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant de constater qu’elles
contribuent à induire et à entretenir des situations paradoxales.
L’innovation :
L’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1935), avec la fonction d’innovation et l’idée de
« destruction créatrice », a donné à l’entrepreneuriat ses premières bases théoriques. D’après
cet auteur, les entrepreneurs constituent le moteur de ce processus de « destruction créatrice »
en identifiant les opportunités que les acteurs en place ne voient pas et en développant les
technologies et les concepts qui vont donner naissance à de nouvelles activités économiques.
Les exemples de nouvelles entreprises innovantes et d’entrepreneurs qui ont apporté des
innovations importantes ne manquent pas. Dans le domaine de l’informatique, Apple,
Microsoft, Lotus, Digital constituent des références pionnières en la matière, avec leurs
fondateurs, Steve Jobs, Bill Gates, Mitch Capor et Ken Olsen. Plus récemment, des
entreprises qui ont bénéficié d’avancées technologiques liées à Internet comme Amazon,
eBay, Google ou encore Yahoo! en sont également de bonnes illustrations. A une autre
époque, nul n’a oublié que le développement de l’entreprise Ford (et de l’industrie automobile
!) est pour une grande part lié au génie de son créateur, Henry Ford, qui a innové en
introduisant avec succès, dans la production de véhicules automobiles, les principes de
l’organisation scientifique du travail. En France, l’entreprise Technomed a été créée par un
ingénieur qui a proposé un nouveau procédé, destiné à éliminer les calculs rénaux. Truong
Trong Thi a innové lorsqu’il a mis au point le Micral, premier micro-ordinateur français.
Certes, l’innovation n’est pas uniquement l’oeuvre des entrepreneurs, mais nous sommes
convaincus que les entrepreneurs introduisent beaucoup plus fréquemment que d’autres
acteurs les innovations de rupture. Les grandes entreprises utilisent davantage leurs ressources
pour améliorer les produits et les processus en apportant des innovations incrémentales.
La création d’emploi :
Depuis le début des années 1970, la création d’entreprise apparaît comme une source
potentielle d’emplois et une réponse au problème du chômage. Des chiffres sont, en général,
prudemment avancés pour tenter de quantifier le nombre d’emplois générés par la création
d’entreprise.
La difficulté principale réside dans la définition qui est donnée au mot « emploi » : s’agit-il
d’emplois directs ou d’emplois induits ? D’emplois créés ou d’emplois pérennisés ?
D’emplois à temps plein ou d’emplois à temps partiel ? Malgré tout, on peut considérer, en
nous appuyant sur les travaux de l’APCE, que la création d’entreprise contribuerait à créer
annuellement, en France, environ 400.000 à 450.000 emplois, alors que la reprise d’entreprise
permettrait d’en sauvegarder environ 300.000. Il s’agit bien, ici, d’emplois créés ou
sauvegardés au moment de l’acte entrepreneurial, et non pas d’emplois pérennisés, au bout
d’une période donnée (trois ou cinq ans, par exemple).
Section 1 : L’entrepreneur
Définition :
Selon le Grand Dictionnaire, l’entrepreneur est défini comme étant une « personne ou
groupes de personnes qui crée, développe et implante une entreprise dont il assume les
risques, et qui met en oeuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer le
succès et pour réaliser un profit ».
Le mot « entrepreneur » est d’origine française qui peut signifier étymologiquement «
celui qui entreprend ».
E.M. Hernandez considère que : « le concept de l’Entrepreneurship ne peut pas être apprécié
qu’en faisant référence à l’entrepreneur ».
Les entrepreneurs créatifs possèdent de grandes réserves d’énergie, de ténacité
et d’imagination, et ces qualités, combinées à leur aptitude à prendre des risques
calculés, leur permettent de transformer en un projet concret ce qui n’est souvent au
départ qu’une idée très simple et assez floue. Ils savent faire partager leur enthousiasme à une
organisation. Le volontarisme et la détermination qui les animent leur permettent de susciter
l’adhésion autour de leur projet d’entreprise.
Selon Manfred (1997) : les entrepreneurs sont des individus tournés vers l’action et les
résultats concrets, ils aiment décider et refusent la routine, le travail répétitif.
De nombreux travaux ont cherché à mettre à jour les caractéristiques individuelles favorables
à l’entrepreneuriat. Nous avons identifié à partir de la littérature 9 caractéristiques. Nous
écarterons ici des facteurs tels que la chance ou la santé pourtant déterminants dans certains
projets.
La tolérance à l’ambiguïté, la confiance, et l’optimisme
L’ambiguïté est inhérente au phénomène entrepreneurial. Rien n’est écrit par avance et les
surprises sont inévitables. L’avenir est par essence, incertain et indéterminables ou inconnu.
La confiance, d’abord en soi et l’optimisme permettent de tolérer l’ambiguïté, mais il subsiste
toujours des espaces incontrôlables ou inconnus.
Donalds Kuratko et Richard Hodgetts évoquent également la tolérance pour les erreurs, c’est
à dire la capacité à apprendre des erreurs commises, lesquelles constituent des véritables
expériences sur laquelle on peut capitaliser par la suite.
La perception et l’estimation des risques
Pratiquement il est général reconnu qu’un entrepreneur sait s’engager personnellement la où
d’autres ne s’y risqueraient pas.
Le projet de création d’entreprise s’insère dans un environnement organisationnel, social,
culturel, économique, plus ou mois favorable. Une des caractéristiques clés de la situation
considérée est l’existence de la perception d’un degré d’incertitude plus ou moins élevé (lié à
l’intensité du changement pour l’individu et pour l’environnement)
Une forte capacité de travail et la résistance au stress
Il suffit de discuter avec des créateurs pour comprendre à quel point le phénomène
entrepreneurial dont-ils ont l’initiative a consommé d’énergie.
L’observation du terrain confirme ainsi la proposition théorique selon laquelle le processus
entrepreneurial démarre par une accumulation d’énergie, qui sera ensuite dépensée pour
attirer les différentes ressources dont les créateurs ont besoin pour faire décoller leur
entreprise.
La créativité: la créativité se révèle et s’apprend par des méthodes aujourd’hui
éprouvées. Elle est à la base de tout le processus d’innovation.
La capacité de convaincre et de communiquer:
L’exercice de conviction est permanent. Il faut convaincre les possesseurs de ressources
d’adhérer au projet d’entreprendre en apportant leurs concours. L’échange de valeur place
l’entrepreneur en perpétuelle position de négociation et ses qualités en terme de
communication s’avèrent importante.
La capacité à conduire l’organisation et l’équipe vers le futur souhaité :
L’entrepreneur doit présenter des qualités de leadership. Le leader est celui sachant justement
guider les autres, qu’il aura acquis à sa cause, vers l’atteinte des buts et objectifs.
Une focalisation sur les opportunités d’affaires :
Avant de se préoccuper des ressources, de la stratégie et de la configuration organisationnelle
nécessaire à la réalisation de celle-ci, tout entrepreneur a détecté ou construit une opportunité
d’affaires, et ses actions, ses buts et ses objectifs sont orientés vers l’exploitation de cette
opportunité.
Le sens de l’initiative, la responsabilité et l’intégrité :
Prendre l’initiative de créer une entreprise responsabilise personnellement l’entrepreneur. Sa
responsabilité est engagée vis-à-vis de toutes les parties prenantes qu’il aura convaincues, au
premier chef desquels sa famille, puis les salariés, les actionnaires, les prêteurs de capitaux,
etc. Une affaire en démarrage pose toujours une question d’éthique et adopter le
comportement afférent constitue une ligne de conduite pour les salariés. Il en résulte un gage
d’intégrité apprécié par les partenaires. L’entité créée n’ayant pas toujours une histoire
accessible, ces partenaires parient sur un entrepreneur en qui ils peuvent avoir confiance.
L’ouverture d’esprit et les capacités d’apprentissage :
Il n’est pas difficile d’imaginer qu’un créateur entreprenant pour la première fois doit
apprendre beaucoup durant les premières années de son entreprise. Outre ses capacités
intrinsèques à l’apprentissage, son ouverture d’esprit, sa curiosité et sa capacité d’écoute le
serviront.
L’individu L’organisation
Ce que l’intrapreneuriat Un parcours stimulant mais Un outil de management
constitue pour… exigeant et présentant permettant d’améliorer
certains risques. certains aspects de la
performance de l’entreprise
Apports principaux de … Créativité, talent, motivation, Ressources, expertises
expertise, influence, réseau complémentaires, cadre
personnel. stratégique, méthode,
récompenses.
Rôles respectifs de … L’individu s’engage L’organisation encourage,
personnellement et guide, évalue et soutient le
entièrement dans la réussite intrapreneurs dont le projet et
d’un projet pour le compte de le profil répondent à certains
l’organisation. critères.