Management Bancare
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Introduction
L’environnement extérieur qui à travers ses dimensions économiques, sociales,
culturelles, politiques et technologiques conditionne la circulation de l’activité bancaire. Cette
dernière, caractérisée par la multiplicité des vagues de changement et des évolutions assez
rapides, rend la formulation et la mise en œuvre de la stratégie de plus en plus délicates.
La première partie sera consacrée à traiter les différents déterminants qui participent à la
réalisation des stratégies et la deuxième partie portera sur les options stratégiques à savoir : les
stratégies fondamentales, les stratégies de domaine et les modes de développement.
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Les établissements bancaires ont pris conscience de la nécessité de définir une véritable
stratégie, aussi bien pour des raisons internes de présentation plus claire des objectifs et des
missions que pour des raisons de communication externe vis-à-vis des clients ou des actionnaires
et ce afin de montrer un développement maitrisé.
1 - Définitions
Une stratégie est un schéma interprétatif de la banque dans son environnement qui a pour
vocation de définir les voies et les moyens de l’adaptation de la banque à son environnement et
donc d’assurer sa pérennité. Elle repose sur trois socles : le portefeuille d’activités de
l’entreprise, l’organisation mise en œuvre pour réaliser ces activités et la motivation et les
compétences nécessaires pour réussir.
La segmentation clientèle est une méthode destinée à diviser le marché total en groupes
ou segments homogènes intéressants du point de vue de leur taille et sur lesquels l’entreprise
peut agir par l’intermédiaire du marketing-mix.
Ainsi, des produits et services peuvent être développés et positionnés pour certains
segments de la population, des canaux de distribution peuvent être choisis pour atteindre certains
groupes, des programmes de promotion peuvent être crées pour toucher certains types de
consommateur.
Les critères de segmentation sont divers mais dans le domaine bancaire une distinction
fondamentale doit être établie entre la clientèle des particuliers et la clientèle des entreprises. Le
comportement de ces deux sortes de clients est divergent pour qu’une politique commerciale 3
identique leur soit appliquée.
b - Produits
L’activité bancaire est à l’origine d’une conception spécifique de la politique produit
demeurée très traditionnelle et régi par la forte réglementation étatique et interprofessionnelle
dont l’argent fait l’objet. Le rôle de la politique de produits consiste en fait à réaliser une
adéquation maximale de la production bancaire aux besoins exprimés par les consommateurs
cibles, de ce fait la politique du produit est un élément très important de choix stratégique : elle
concerne la création de nouveaux produits, l’entretien des produits existants.
Besoins de précaution c’est à dire le besoin de constituer une épargne comme les
comptes sur livrets, bon de caisse,…
Besoin de trésorerie d’ou des produits comme les prêts personnel crédit- bail et
autre.
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Besoin de financement à court, moyen et long terme d’ou les différents types de
crédit.
Cette approche tient également compte des motivations psychologiques des clients :
recherche de la sécurité, de l’anonymat, de la rentabilité. Le besoin d’épargne en liquide pour un
particulier peut s’analyser soit comme le désir de profiter d’opportunités d’achats soit comme
une crainte de l’avenir.
L’espérance de vie d’un produit bancaire est très longue et les causes de sa disparition
sont liées à l’initiative d’être crées par les pouvoirs publics ou, une modification de la législation
ou de la réglementation peut décider la suppression du produit ou en altérer les caractéristiques.
c - Technologie :
Il est clair que l’état de la technologie conditionne au même titre que le besoin ou le client
le produit bancaire. L’innovation technologique en effet donne naissance à de nouveaux produits,
notamment lorsqu’elle se développe dans le domaine des télécommunications, citons quelques
exemples de produits bancaires dont la création est liée à l’état de la technologie : les carte
bancaires, la télé- compensation, les distributeurs automatique de billet et autres.
d – Zone géographique
Dans le secteur bancaire, cette dimension à longtemps était une variable principale dans
la définition du champ stratégique, ce qui est sans doute moins vrais dans la période actuelle.
Mais une réflexion sur la dimension et les frontières de sa zone d’intervention reste essentielle.
Les décisions en terme de taille optimale et d’articulation entre dimension locale et globale sur le
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plan de service, du contact avec les clients et de l’organisation, conditionnent souvent le succès
des plus grands établissements. L’un des reproches adresses aux grandes banques actionnariales
est de s’être coupé de leurs clientèles locales lorsqu’elles ont privilégié le développement
d’activité internationale. Au contraire un des forces reconnues des banques mutualistes est
d’allier des instances nationales puissantes, de dimensions internationales et des instances locales
fortes et reconnues dans leurs régions.
Le succès de cette stratégie dépend beaucoup de la manière avec laquelle la banque sait
choisir et satisfaire un créneau, qui, pour être rentable et durable, doit posséder au moins cinq
attributs : être d’une taille suffisante en terme de pouvoir d’achat, avoir un potentiel de
croissance significatif, être ignoré ou délaisser par la concurrence, correspondre aux
compétences distinctives de la banque, et défendables en cas d’attaque. La politique de créneau
constitue une base de développement pour une institution de taille petite ou moyenne.
Bref, nous pouvons dire que la spécialisation confère à la banque des avantages
compétitifs qui proviennent de plusieurs sources. Du point de vue de ses effets, la stratégie de
spécialisation génère d'abord des effets d'expérience et des économies d'échelle qui sont à la
source de la baisse des coûts de production. De plus, une banque spécialisée atteint beaucoup
plus facilement la masse critique nécessaire pour s'assurer une position confortable sur son
marché.
Il est extrêmement important de signaler que dans ces dernières années, cette
stratégie n’est plus adoptée par les banques, on assiste à l’émergence des banques
universelles.
b – La diversification
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La diversification consiste pour une banque à s’engager sur des domaines d’activités dans
lesquels elle n’est pas encore présente tant en terme de marché que des produits de compétences.
Plus récemment la technologie est apparue comme le moteur d’un mouvement de diversification
des canaux de distribution et d’ouverture à de nouveaux marchés à l’étranger.
b – 1/ La diversification horizontale
Cette forme de diversification consiste à écouler des produits nouveaux ayant
éventuellement un lien technologique entre eux mais ayant surtout un lien commercial puisque la
clientèle est la même.
b – 2/ La diversification verticale
Se caractérise par une intégration des activités en amont et en aval.
b – 3 La diversification concentrique
Est, quant à elle, assez multiforme. Il peut s'agir de fabriquer des services semblables
pour des clients différents. Il peut s'agir également d’offrir des services nouveaux pour des
clients identiques, ou encore des services différents pour des clients différents.
Au sein du secteur bancaire dans son ensemble une tendance à la diversification s’est
manifestée à destination des particuliers et des entreprises.
La gamme de produits s’est généralement élargie. Les banques ont toujours fait des
efforts en matière de produits pour cette clientèle. La caractéristique principale est la
multiplication des opérations de haut de bilan et des interventions en fonds propres. Le concept
de « bancindustrie » traduit le nouveau métier d’investisseur exercé par les établissements. Ce
mouvement s’est accompagné d’une multiplication des services offerts (gestion de trésorerie,
affacturage, . . .) et a abouti à la création d’une gamme couvrant une large palette de besoins.
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Ansoff H.I., « Stratégie du développement de l’entreprise », Ed. Hommes et techniques, Paris 1984
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L’effort d'innovation
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Cette stratégie connait un certain engouement dans le secteur bancaire depuis le début des
années 90. Il existe en effet une croissance importante de la demande de services à haute valeur
ajoutée et personnalisés. Par ailleurs, cette stratégie peut contribuer à la création d’une image
spécifique et bien identifiée de la banque qui la met en œuvre.
La banque à distance et les nouveaux canaux de distribution offrent, outre une réduction
des coûts, des possibilités de différentiations à travers la disponibilité, la simplicité d’accès ou la
rapidité de transactions.
Les inconvénients
Ecart de prix trop important par rapport aux concurrents qui éloigne d'office une
catégorie de clientèle. Donc, la banque doit veiller à ce que le cout de la
différentiation n’entraine pas un prix supérieur à celui que le client est prêt à
accepter
Risque d'imitation
A ce niveau, il est important de signaler que la banque est amenée à ne pas s’efforcer de
différencier un élément du produit ou du service qui n’a aucune valeur pour le client. La
connaissance très fine du marché, de la valeur d’usage du produit pour le client et son
importance dans sa chaine de valeur est donc indispensable pour ne pas créer une confusion dans
l’esprit des consommateurs.
Exemple :
Payer avec son mobile est d’abord un élément de différenciation sur un marché très
concurrent M-Pesa, le service de MPayment lancé en 2007 par Safaricom au Kenya, atteint tout
juste l’équilibre aujourd’hui avec 7 millions de clients dans le pays.iel. Ensuite, c’est un
formidable moyen de fidéliser la clientèle. Pour se lancer dans le MPayment, il faut en général
avoir une licence de monnaie électronique. Mais les pays africains n’ont pas tous un cadre
réglementaire approprié. L’association des opérateurs mobiles GSMA, en coopération avec les
Banques centrales africaines, travaille actuellement sur un cadre législatif harmonisé susceptible
d’être déployé dans les pays qui en ont besoin. L’autre solution pour un opérateur est de nouer un
partenariat avec une banque du pays et d’opérer sous sa licence. Cela rassure la Banque centrale
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sur la bonne conformité du service de MPayment. Ce schéma fonctionne dans l’ensemble des
pays d’Afrique de l’Ouest et va s’étendre en Afrique centrale, voire à Madagascar
Risques spécifiques : un segment trop étroit qui risque d'être remis en cause par
l'émergence de sous-segments
Pour les banques, la stratégie de domination par les coûts qui est la troisième stratégie de
domaine à coté de celle de différenciation et de focalisation, n’est généralement pas adoptée.
Les banques françaises ont opté pour une stratégie de niches privilégiant notamment le
crédit à la consommation, la location longue durée, le leasing ou le courtage.
Facilité de gestion
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Lenteur du développement
Ampleur de financement
Les accords de coopération sont ainsi apparus comme une alternative aux
modes de croissance traditionnels.
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Rapidité d’action
b-1/ La fusion
La fusion est l’opération par laquelle deux ou plusieurs entreprises mettent ensemble
leurs actifs et leurs passifs pour former une nouvelle entité. En d’autre terme c’est une mise en
commun des patrimoines (une concentration) de deux ou plusieurs sociétés, qui aboutit à la
constitution d'une nouvelle entreprise ou à une prise de contrôle .Elle permet d’acquérir une taille
supérieure pour les banques qui décident de s’unir selon cette méthode et de façon plus rapide
que l’acquisition ou l’implantation.
b-1-2Fusion-pure : Est elle se traduit par la disparition les banques qui fonctionnent pour
s’intégrer dans une nouvelle entité. Les actionnaires de deux banques sont alors
rémunérés par les parts sociales émises par la nouvelle entité.
Les avantages
Economie d’échelle
Maitrise de marché
Effet de taille
Les inconvénients
Apparition d’un double écart : écart entre cultures nationales et écarts entre
cultures des banques
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Exemple
b-2/ Le partenariat
On définit un partenariat comme étant une relation dans laquelle au moins deux parties
ayant des objectifs compatibles s’entendent pour faire quelque chose ensemble. Les partenariats
concernent les gens qui travaillent ensemble dans une relation qui leur procure des avantages
communs et qui leur permet de faire ensemble des choses qu'ils ne pourraient accomplir seuls.
Avantage du partenariat
Inconvénient du partenariat
Les partenariats peuvent être d’une durée et d’une complexité variables. Ils peuvent être
mis sur pied pour quantité de raisons et d’objectifs; ils présentent toutefois certaines
ressemblances :
Le partage de l’autorité;
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Exemple :
Ce projet de partenariat va être discuté lors de la conférence régionale qui sera organisée,
en mars 2010 à Tunis.
b-3/ L’alliance
C’est une perspective stratégique communément acceptée, en général, à travers un pacte
fondateur de l’alliance et porte, en principe, sur des actifs centraux ; on parle donc d’alliance
stratégique pour signifier que les accords s’inscrivent dans la durée.
Garrette et Dussauge (1997)4 les considèrent comme étant « des associations entre
plusieurs entreprises indépendantes qui choisissent de mener à bien un projet ou une activité
spécifique en coordonnant les compétences, moyens et ressources nécessaires plutôt que :
Les alliances d’intégration conjointe : son but est de réaliser des économies
d’échelle. Ainsi par exemple les banques ayant noué cette forme d’alliance
peuvent réduire les couts de recherche et développement et limiter le montant
d’investissement de chaque partenaire.
3
Bouayed.A , Legus P.Y « les alliances stratégiques :maitriser les facteurs clés de succès », Dunod Paris,1996.
4
Garrette.B, Dussauge.P « la stratégie d’alliance »,les éditions des organisations, Paris 1997.
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Elle permet d’éviter les difficultés et les risques d’échec liés à la coexistence de
cultures différentes.
Exemple
Conclusion
Il faut noter que la réflexion stratégique est totalement dépendante de la structure
financière de la banque , ce qui convient de signaler que le choix d'une telle stratégie est
conditionné par la situation économique administrative de cette dernière, en tenant compte de la
mondialisation et de sa position par rapport à ses principaux concurrents. Pour chaque segment
ou secteur, la banque dispose des indications sur les stratégies à pratiquer ; elle peut gérer
globalement son portefeuille d’activités et établir une liaison entre sa stratégie et sa structure
financière .Il est tout d’abord intéressant de noter que les banques tendent de nos jours vers
l'universalité ce qui entraine par conséquent la déspécialisation des banques et la réorientation
vers la croissance externe. On remarque par conséquent, le recours de plus en plus important
vers des alliances stratégiques afin de réaliser des objectifs économiques tels que l'acquisition de
nouveaux marchés et l'amélioration de leurs marges bénéficiaires ou des objectifs immatériels
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tels que l'amélioration de leur savoir technologique ou organisationnel ou encore les fusions pour
atteindre la taille qui leur permettra de faire face à la concurrence. Reste à mentionner que les
banques se concentrent de plus en plus à la différenciation des services afin de mieux répondre
aux préférences hétérogènes des consommateurs.
Pour conclure, on peut souligner que des nouveaux axes de recherche proposés pourraient
ultérieurement enrichir notre modeste travail. Par exemple une étude sur l'environnement
bancaire.
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