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Discipline, spécialité selon la liste des spécialités pour lesquelles l'École Doctorale est
accréditée :
Automatique
UMR 8201)
Commande de robots manipulateurs basée sur le modèle de
Takagi-Sugeno : nouvelle approche pour le suivi de trajectoire
JURY :
Président du jury :
Pr. Noureddine Manamanni - Université de Reims, CRESTIC
Rapporteur :
Pr. Ahmed El Hajjaji - Université de Picardie Jules Vernes, MIS
Examinateurs :
Dr. Lynda Seddiki - Université Vincennes-Saint-Denis Paris 8, LIASD
Dr. Anh-Tu Nguyen - Université Polytechnique Hauts-de-France, LAMIH
Encadrants de thèse :
Pr. Laurent Vermeiren - Université Polytechnique Hauts-de-France, LAMIH
Dr. Antoine Dequidt - Université Polytechnique Hauts-de-France, LAMIH
Membres invités :
Dr. Benyamine Allouche - Automation & Robotics, Altran Technology
Pr. Michel Dambrine - Université Polytechnique Hauts-de-France, LAMIH
Résumé
Ce travail présente une nouvelle approche de synthèse de la commande non linéaire en
suivi de trajectoire de robots manipulateurs. Malgré la richesse de la littérature dans le
domaine, le problème n'a pas encore été traité de manière adéquate : en raison de l'exis-
tence inévitable dans les applications pratiques de perturbations et incertitudes telles que
les forces de frottement, des perturbations externes ou les variations des paramètres il
est dicile d'assurer un suivi de trajectoire de haute précision. An de résoudre ce pro-
blème, nous proposons tout d'abord une méthode de commande prenant en compte la
performance H∞ pour le suivi de trajectoire d'un robot manipulateur. Deuxièmement,
nous proposons un nouveau cadre pour la synthèse de lois de commande combinant une
action anticipatrice et un retour d'état basée sur une représentation sous forme Takagi-
Sugeno descripteur de la dynamique du manipulateur. Un avantage de la représentation
choisie est de pouvoir simultanément simplier le calcul des gains de commande à l'aide
de LMI de dimension réduite et de réduire la complexité du correcteur en agissant sur
le nombre de règles du modèle de Takagi-Sugeno. Basé sur la théorie de la stabilité de
Lyapunov, le réglage du correcteur est formulé comme un problème d'optimisation LMI
(inégalité matricielle linéaire). Les résultats obtenus en simulation eectuée avec un mo-
dèle de manipulateur série développé dans l'environnement Simscape MultibodyTM de
Matlab
R démontrent clairement l'ecacité de la méthode proposée en comparaison avec
le régulateur PID et la commande CTC (Computed Torque Control).
Mots-clés : Robot manipulateur, commande oue, commande de suivi de trajectoire,
stabilité de Lyapunov, performance H∞ , performance L∞ , inégalités matricielles linéaires,
modèle descripteur, modèle de Takagi-Sugeno.
Abstract
This work presents a new design approach for trajectory tracking control of robot
manipulators. In spite of the rich literature in the eld, the problem has not yet been
addressed adequately due to the lack of an eective control design. In general, it is dif-
cult to adopt design to achieve high-precision tracking control due to the uncertainties
in practical applications, such as friction forces, external disturbances and parameter va-
riations. In order to cope this problem, we propose rst control with H∞ performance to
reference trajectory tracking control of two degrees of freedom robot. Secondly, we pro-
pose a new design framework with parametric uncertainties and unknown disturbances by
using the feedback and the feedforward controllers. Using the descriptor Takagi-Sugeno
systems, the design goal is to achieve a guaranteed tracking performance while signi-
cantly reducing the numerical complexity of the designed controller through a robust
control scheme. Based on Lyapunov stability theory, the control design is formulated as
an LMI (linear matrix inequality) optimization problem. Simulation results carried out
with a high-delity serial manipulator model embedded in the Simscape MultibodyTM
environment of Matlab
R clearly demonstrate the eectiveness of the proposed method by
comparing with PID controller and computed torque controller.
Key words : Robot manipulators, fuzzy control, tracking control, Lyapunov stability,
H∞ performance, L∞ performance, linear matrix inequality.
2
Table des matières
Remercierments 5
Introduction générale 7
2 Approche TS 33
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.2 Représentation de systèmes non linéaires sous la forme Takagi-Sugeno . . . 34
2.2.1 Modèle Takagi-Sugeno standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2.2 Obtention des modèles ous de type Takagi-Sugeno . . . . . . . . . 36
2.2.3 Modèle T-S descripteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.3 Stabilité et stabilisation des modèles T-S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.3.1 Rappels sur les inégalités matricielles linéaires . . . . . . . . . . . . 39
2.3.2 Méthode directe de Lyapunov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.3.3 Stabilité des modèles T-S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.3.4 Stabilisation des modèles T-S . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.4 Spécications de performance en boucle fermée . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.4.1 α-stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.4.2 Critère H∞ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.4.3 Robustesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.4.4 Prise en compte du signal de référence . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3
3 Poursuite de trajectoire avec contrainte H∞ 53
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2 Formulation du problème de commande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.2.1 Modèle général du manipulateur : forme nominale . . . . . . . . . . 54
3.2.2 Spécications des performances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.3 Synthèse de la loi de commande en poursuite de trajectoire . . . . . . . . . 56
3.3.1 Conditions LMI pour le réglage du correcteur . . . . . . . . . . . . 56
3.3.2 Ajout d'une action intégrale dans le correcteur . . . . . . . . . . . . 59
3.4 Simplication des modèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.4.1 Réduction du nombre de règles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.4.2 Conditions LMI pour le réglage du correcteur - cas incertain . . . . 60
3.5 Application au manipulateur à deux degrés de liberté . . . . . . . . . . . . 62
3.5.1 Représentation descripteur non linéaire de la dynamique des robots
manipulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
3.5.2 Modèle Takagi-Sugeno descripteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3.5.3 Modèle de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.5.4 Lois de commande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3.5.5 Résultats de simulation et discussions . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4
Table des gures 114
Liste des tableaux 115
5
6
Remercierments
Je tiens à adresser en premier lieu mes plus chaleureux remerciements à mon directeur
de thèse Laurent Vermeiren et mes co-encadrants Antoine Dequidt, Michel Dambrine et
Anh-Tu Nguyen pour m'avoir coné ce travail de recherche, ainsi que pour ses aides, ses
soutiens, ses disponibilités ainsi que ses patiences au cours de ces années. Et je souhaite
vraiment les remercie également pour ses nombreuses qualités humaines exceptionnelles
pendant la période de ma thèse.
Je remercie l'Ambassade de France au Vietnam pour m'avoir accorder une bourse doc-
torale.
Je remercie mes collègues doctorants Anh-Tu, Benyamine, Viet, Pipit, Lydia, Tariq,
Thomas, Mathias, Molly, Amir, Younfei, Amine, Ajie, Mohamed, Anas pour leur coopé-
ration et leur amitié.
Enn, je remercie ma famille au Vietnam : mes parents et mes soeurs pour leur soutien
spirituel et moral tout au long de mon parcours en france.
7
8
Introduction générale
Depuis les années soixante, les applications de la robotique dans l'industrie manufac-
turière se sont développées grâce à ses atouts se traduisant en termes de productivité, de
qualité, de conditions de travail ou de sécurité. La robotique reste un marché prometteur
avec le développement de la robotique personnelle et de service permettant de répondre
aux grands enjeux sociétaux comme, par exemple, le vieillissement de la population (cf.
le rapport Le développement industriel futur de la robotique personnelle et de service
en France , PIPAGE, DGCIS, 2012). Ceci explique très certainement le développement
des activités de recherche autour de la robotique ces dernières années.
Un des points importants en robotique est la commande dont la fonction est d'obte-
nir le mouvement requis d'un robot manipulateur pour exécuter une tâche. L'objet de
la commande porte sur le comportement dynamique du robot dans son espace de travail
en agissant via ses actionneurs. La modélisation dynamique d'un robot manipulateur est
une étape importante pour la synthèse de sa loi de commande. L'utilisation d'un modèle
dynamique rigide (corps supposés indéformables) permet d'établir des lois de commande
performantes, en particulier pour suivre une trajectoire précisément et à vitesse élevée. Un
tel modèle permet de prendre en compte le comportement non linéaire du robot et les cou-
plages entre ses articulations. Néanmoins, l'utilisation d'un tel modèle pour la commande
soure de plusieurs limites. Une limite principale provient de la complexité des modèles
non linéaires générés, ce qui rend dicile la synthèse de commande et son implémentation
(coût de calcul). Une seconde limite, fortement pénalisante, est liée au risque d'obtenir
une commande dont les performances ne sont pas robustes aux incertitudes structurées et
non structurées de modélisation ainsi qu'aux perturbations. En eet, si le comportement
dynamique rigide se modélise bien, avec des paramètres identiables par des techniques
éprouvés, un certain nombre de phénomènes sont plus diciles à appréhender. Le frot-
tement sec dans les articulations (avec réducteur) est complexe à modéliser en incluant
les diérents facteurs (comportement à vitesse nulle, rôle des eorts appliqués à l'articu-
lation, de la température, de l'usure,...). Les modes vibratoires (résonances mécaniques)
issus de la exibilité des organes (transmission dans les articulations, bras, ...) sont éga-
lement délicats à prendre en compte. Inclure ces phénomènes complexes dans le modèle
de synthèse de la commande conduit très vite à des lois de commande avec un coût de
calcul rédhibitoire. En outre, compte-tenu des incertitudes de modélisation importantes,
la robustesse des performances est dicile à garantir. Enn, les perturbations extérieures
peuvent également dégrader ces performances. Le challenge est donc de proposer des mé-
thodes de synthèse de commande qui permettent d'atteindre les performances les plus
élevés possibles tout en garantissant leur robustesse (aux incertitudes de modélisation et
aux perturbations) et la maîtrise de la complexité de loi à implémenter.
Sur le plan théorique et des outils de synthèse, cette problématique dépasse largement
le cadre de la robotique. Elle concerne un vaste domaine de l'automatique où de nom-
breuses questions restent encore ouvertes pour la commande des systèmes non linéaires.
9
Parmi les diérentes approches proposées, l'une d'elle a pris son essor en proposant une
alternative pour dépasser les dicultés liées à la modélisation et les incertitudes inhé-
rentes.
Cette problématique de modélisation a conduit au développement de systèmes de
commande basés sur la logique oue exploitant l'expertise des opérateurs humains et la
traduisant sous forme de système de règles du type Si-Alors. Si de nombreuses applications
ont été rapportées montrant leur ecacité dans divers domaines d'ingénierie concernant
des processus industriels ou des produits grand public, une critique majeure de cette
technique de commande a été l'absence de preuve mathématique concernant la stabilité
ou les performances des systèmes commandés. Ce verrou scientique a été levé avec les
travaux de Takagi et Sugeno en 1985 proposant une nouvelle classe de modèles ous
pour lesquels l'analyse de la stabilité est possible à l'aide de la deuxième méthode de
Lyapunov. Depuis lors, de nombreuses techniques de commande exploitant la structure
de ces modèles (dits de Takagi-Sugeno) ont été développées et mises en ÷uvre dans de
multiples domaines dont la robotique. Cependant, la très large majorité des travaux sur
ces modèles porte sur l'analyse de la stabilité, la stabilisation d'un point d'équilibre xé a
priori, ou encore le rejet de perturbation. En revanche, le suivi de trajectoire est un sujet
peu traité et, à notre connaissance, aucune méthode de synthèse n'a été proposée pour la
commande de robot manipulateur dédiée à ce suivi selon l'approche Takagi-Sugeno.
L'objectif principal de cette thèse est de contribuer au développement de nouvelles
lois de commande permettant le suivi par un robot manipulateur d'une trajectoire sou-
haitée en utilisant une méthodologie de commande basée sur l'utilisation de modèles de
Takagi-Sugeno. Les enjeux majeurs considérés sont la garantie de certains indicateurs
de performances et la réduction de la complexité du calcul de la commande ou de son
implémentation permettant l'utilisation de cette technique à des architectures de robots
manipulateurs susamment complexes. Ce mémoire est décomposé en cinq chapitres.
10
du manipulateur et les spécications des performances sont présentés an de formuler le
problème de commande avec un modèle de référence. Ensuite, la structure de commande
pouvant inclure une action intégrale est donnée, ainsi que des conditions LMI permettant
le réglage du correcteur. La suite de ce chapitre concerne la simplication des modèles
avec la réduction du nombre de règles et la prise en compte d'incertitudes paramétriques
dans le modèle. Enn, une application à un manipulateur à deux degrés de liberté est
donnée.
Publications personnelles
Revues internationales
1. Nguyen, V. A., Nguyen, A.-T., Dequidt, A., Vermeiren, L., Dambrine, M. (2019).
Nonlinear Tracking Control with Reduced Complexity of Serial Robots : A Robust
Fuzzy Descriptor Approach. International Journal of Fuzzy Systems, 21(4) : 1038-
1050 (IF=3.085).
2. Nguyen, V. A., Nguyen, A.-T., Dequidt, A., Vermeiren, L., Dambrine, M. (2019).
L∞ Fuzzy Descriptor Approach for High-Precision Tracking Control of Nonlinear
Robot Manipulators IEEE Transactions on Systems, Man, and Cybernetics : Sys-
tems (In preparation).
11
2. Nguyen, V. A., Nguyen, A.-T., Dequidt, A., Vermeiren, L., Dambrine, M. (2018).
LMI-based 2-DoF control design of a manipulator via TS descriptor approach.
IFAC-PapersOnLine, 51(22), 102-107 (IFAC SYROCO 2018), Budapest, Hungary,
August.
3. Nguyen, V. A., Vermeiren, L., Dequidt, A., Nguyen, A.-T., Dambrine, M., Cung,
L. (2018, May). Takagi-Sugeno fuzzy descriptor approach for trajectory control of a
2-DOF serial manipulator. In 2018 13th IEEE Conference on Industrial Electronics
and Applications (IEEE ICIEA) (pp. 1284-1289), Wuhan, China.
12
Chapitre 1
1.1 Introduction
13
1.2 Robots manipulateurs
1.2.1 Introduction
La robotique est à la fois un domaine technologique et une science à la frontière des
sciences pour l'ingénieur et des sciences humaines. Elle a récemment été dénie comme
la science étudiant la relation "intelligente" entre la perception et l'action [Sciavicco and
Siciliano, 2012]. Les robots manipulateurs et les robots mobiles sont caractérisés par les
fonctions d'action qu'ils apportent : des fonctions de manipulation d'objets dans leur
environnement immédiat pour les premiers, des fonctions de mobilité dans un large envi-
ronnement articiel ou naturel (une usine, un terrain extérieur irrégulier, la mer,...) pour
les seconds. Ces moyens d'action sont constitués de structures mécaniques et de sources
de puissance, aujourd'hui le plus souvent électriques. Une variété de capteurs fournit aux
robots des moyens de perception pour évoluer dans son espace. Une unité de calcul et de
traitement (micro-contrôleur, PC industriel,...) fournit le support pour l'intégration et la
connexion des moyens d'action et de perception ainsi que pour "l'intelligence" nécessaire
pour les coordonner. Par conséquent, la robotique est une science interdisciplinaire qui
s'appuie sur la mécanique, l'électrotechnique, l'électronique, l'automatique et l'informa-
tique. En outre, la robotique fait appel de plus en plus aux sciences humaines comme les
neurosciences.
14
Figure 1.2: Le robot Unimate.
15
(a) Manutention (b) Soudage
(de biens d'équipement), mais aussi les industries agro-alimentaires, pharmaceutiques, etc.
Ils sont utilisés dans une très grande variété de tâches (Figure 1.3) :
la manutention, le transfert de pièces dans une ligne de production, le charge-
ment/déchargement de machine, le conditionnement, la palettisation, etc.
l'assemblage, le soudage, la peinture, l'encollage, le découpage, le meulage, le po-
lissage, le contrôle qualité, etc.
Un robot manipulateur industriel est destiné au positionnement et à la mise en mouvement
dans l'espace qui l'entoure d'un outil ou d'un produit à partir d'une base xe ou plus
rarement mobile (robot manipulateur mobile). Il est composé des éléments principaux
suivants [Sciavicco and Siciliano, 2012] (voir la gure 1.4) :
Le système mécanique articulé (SMA) est constitué d'un ensemble de corps solides
articulés entre eux conférant à l'organe terminal (le préhenseur ou l'outil) les degrés
de libertés (ddl) souhaités pour générer un mouvement. Le manipulateur est dit
sériel (architecture cinématique sériel) lorsque les articulations et les corps sont
16
Figure 1.4: Composition d'un robot industriel.
placés en série entre la base et l'organe terminal ; il est dit parallèle (architecture
cinématique parallèle) lorsque plusieurs SMAs sériels relient la base à l'organe
terminal.
Les actionneurs sont associés aux articulations (toutes les articulations dans le cas
d'un cas d'un manipulateur sériel) pour apporter la puissance mécanique nécessaire
et les commander en eort (force ou couple) ou en position ; les moteurs utilisés
sont le plus souvent électriques, parfois hydrauliques.
Les capteurs proprioceptifs mesurent l'état des articulations (position, vitesse et
parfois l'eort) et, éventuellement, l'eort d'interaction entre le SMA et l'organe
terminal par exemple. Des capteurs extéroceptifs peuvent servir à obtenir des in-
formations sur l'environnement, comme, par exemple, un système de vision.
Le système de contrôle/commande assure la supervision et la commande du mani-
pulateur.
Les tâches eectuées par un robot manipulateur requièrent la génération du mouvement
de l'organe terminal. Cette génération de mouvement repose sur deux fonctions princi-
pales du système de contrôle/commande : d'une part, la génération de consignes associées
à une trajectoire résultant de l'interpolation entre points, appelée planication de trajec-
toire, et, d'autre part, la commande des actionneurs assurant le suivi (ou la poursuite) de
ces consignes, appelée commande du mouvement. Ce mouvement peut être décrit dans un
espace propre à l'opération à eectuer par l'organe terminal ou dans l'espace de l'ensemble
des articulations. Ceci conduit à distinguer fondamentalement deux espaces, appelés es-
paces opérationnel et articulaire, dans lesquels la trajectoire pourra être générée et/ou la
commande du mouvement assurée.
17
butées articulaires ; la position dans cet intervalle est la position articulaire. La con-
guration d'un manipulateur à un instant donné est dénie par l'ensemble des positions
articulaires du manipulateur à cet instant ; l'espace articulaire est l'ensemble des con-
gurations possibles du manipulateur, compte-tenu des butées articulaires. L'espace dans
lequel la position et/ou l'orientation de l'organe terminal est décrite (par rapport à un
repère donné), appelé espace opérationnel du manipulateur, est l'ensemble des points at-
teignables par l'organe terminal de ce manipulateur lorsqu'il parcourt tout son espace
articulaire. L'espace opérationnel, de dimension 6 au maximum, est de même dimension
que l'espace articulaire dans le cas d'un robot non redondant ou de dimension inférieure
dans le cas d'un robot redondant (i.e. le manipulateur possède plus d'articulations que
le nécessite le mouvement de l'organe terminal). La trajectoire de l'organe terminal peut
résulter de l'interpolation de points dans l'espace articulaire ou dans l'espace opération-
nel. Une interpolation dans l'espace opérationnel permettra de générer une trajectoire
avec un chemin prédéni, comme un chemin rectiligne ou circulaire, d'un point matériel
particulier appartenant à l'organe terminal ou comme une orientation constante de cet
organe terminal par exemple. En revanche, une interpolation dans l'espace articulaire ne
permettra pas de générer une trajectoire avec un chemin prédéni entre un point de dé-
part et un point d'arrivée, ce chemin dépendant non seulement de la position de ces deux
points, mais aussi de l'architecture cinématique du SMA. La commande du mouvement
est obtenue à partir d'un écart de position (et de vitesse) entre la consigne et la mesure
calculé soit dans l'espace articulaire, soit dans l'espace opérationnel. Dans le cas d'une
commande dans l'espace opérationnel, les mesures articulaires doivent être transformées
dans l'espace opérationnel à l'aide de modèles du SMA. Un ensemble de modèles régis-
sant la relation entre ces deux espaces et décrivant le comportement dynamique dans l'un
de ces espaces est établi pour assurer la planication de trajectoire et la commande du
mouvement.
Les manipulateurs sériels à architecture cartésienne (manipulateurs dépourvus d'ar-
ticulation en rotation, les axes des articulations en translation étant orthogonaux) sont
exclus de la description qui est faite par la suite parce qu'ils constituent des cas particuliers
ne nécessitant pas les outils de modélisation non linéaires présentés.
18
lement un modèle dynamique du SMA dès lors que l'on souhaite prendre en compte les
eorts (e.g. les couples moteurs, les forces extérieures) en jeu dans les mouvements géné-
rés. En utilisant les formalismes habituels (Équations de Newton-Euler ou de Lagrange),
le modèle dynamique d'un manipulateur s'exprime par un système d'équations diéren-
tielles ordinaires du second ordre. Les équations sont non linéaires et en nombre égal à
la dimension de l'espace articulaire, exception faite d'un robot redondant dont le modèle
dynamique est écrit dans l'espace opérationnel. Le modèle dynamique est par exemple
nécessaire pour optimiser une trajectoire entre deux points sous contraintes de limites
articulaires en position, vitesse et eort (issues des limites des actionneurs : vitesses no-
minales et couples maximum des moteurs électriques par exemple). La synthèse de la
commande du mouvement pourra également utiliser ce modèle.
χ = gD (q), (1.1)
T T
avec q = q1 q2 ... qnq et χ = χ1 χ2 ... χnχ , où nq et nχ sont les dimensions,
19
algorithme qui s'appuie, pour les manipulateurs industriels courants, sur les diérentes
solutions analytiques obtenues à partir de l'inversion du MGD.
q = gI (χ). (1.2)
Pour un manipulateur sériel, le MGI permet de calculer, si il existe, le ou les points dans
l'espace articulaire à partir de la connaissance d'un point cible dans l'espace opérationnel
[Khalil and Dombre, 2004]. Pour un robot redondant (nq > nχ ), les solutions seront
généralement en nombre inni contrairement à un robot non redondant (nq = nχ ).
Le MGI servira le plus souvent à calculer les consignes de position dans l'espace ar-
ticulaire à partir des consignes dans l'espace opérationnel, cf. gure 1.6. La commande
du mouvement est alors établie dans l'espace articulaire (correction de l'écart de position
entre les consignes et les mesures de position articulaire).
NB : Une planication de trajectoire dans l'espace articulaire (e.g. une interpolation entre
deux points articulaires) ne nécessite ni le MGD ni le MGI dans le schéma de commande.
Figure 1.6: Génération de trajectoire dans l'espace opérationnel et commande dans l'es-
pace articulaire.
χ̇ = J(q)q̇, (1.3)
avec la jacobienne J ∈ Rnχ ×nq . Le MCD est utilisé comme le MGD pour la commande
dans l'espace opérationnel an de calculer l'écart de vitesse.
Le MCI est utilisé comme le MGI pour la commande dans l'espace articulaire an de
transformer les consignes de vitesse générées dans l'espace opérationnel.
20
Modèle statique :
Le modèle statique établit la relation entre les eorts exercés par l'environnement sur
l'organe terminal, Fe ∈ Rnχ , et les eorts exercés par les actionneurs, Γ ∈ Rnq , en l'absence
de mouvement du manipulateur. L'expression suivante de ce modèle se déduit facilement
du MCD (1.3) grâce au principe des puissances virtuelles, expression où les frottements
secs et l'eet de la pesanteur n'ont pas été pris en compte :
Γ = −J T (q)Fe , (1.5)
Le modèle statique peut être utilisé pour la commande dans l'espace opérationnel (Fig. 1.5).
où
M (q) ∈ Rnq ×nq est la matrice d'inertie,
21
N (q, q̇) ∈ Rnq ×nq est la matrice contenant les termes de Coriolis et centripète ainsi
que les coecients de frottement visqueux aux articulations,
G(q) ∈ Rnq représente le vecteur des termes de pesanteur,
Γf ∈ Rnq est le vecteur des eorts de frottement sec appliqués aux articulations.
Notons que cette forme de modèles (1.6) couvre les SMAs à architecture sérielle (éventuel-
lement redondant) à l'exclusion des SMAs sous-actionnés (e.g. le SMA d'un préhenseur
à doigts), et couvre des SMAs à architecture parallèle. Néanmoins, le modèle dynamique
d'un SMA à architecture parallèle sera la plupart du temps très délicat à écrire explicite-
ment sous cette forme en raison de son modèle cinématique [Allouche, 2016]. Par la suite,
un exemple de modèle dynamique est explicité, puis un modèle de frottement sec Γf et
un modèle de force extérieure Fe pour faire apparaître les perturbations appliquées au
manipulateur.
Exemple 1. L'exemple présente un robot manipulateur à 2 ddl en mouvement dans un
plan horizontal muni d'un axe x dans la direction du champ de pesanteur et d'un axe
y horizontal. Le SMA schématisé à la gure 1.7 est constitué de deux bras en série de
longueur L1 et L2 , les articulations étant localisées en O1 et O2 et l'organe terminal en
P.
22
moments d'inertie de la partie tournante des moto-réducteurs ne sont pas inclus dans ceux
des bras ; notés respectivement Ia1 et Ia2 pour la première et la seconde articulation, ils
sont exprimés en sortie de réducteur.
Pour ce robot, les matrices du MDI (1.6) peuvent alors être écrites telles que [Spong
and Vidyasagar, 2008a] :
Ia1 + c1 + 2c2 cos q2 c3 + c2 cos q2
M (q) = ,
c3 + c2 cos q2 Ia2 + c3
2c2 q̇2 sin q2 + fv1 c2 q̇2 sin q2
N (q, q̇) = , (1.7)
−c2 q̇1 sin q2 fv2
−c4 sin q1 − c5 sin q12
G(q) = ,
−c5 sin q12
avec
c1 = m1 r12 + I1 + m2 L21 + m2 r22 + I2 ,
c2 = m2 L1 r2 ,
c3 = m2 r22 + I2 , (1.8)
c4 = m1 gr1 + m2 gL1 ,
c5 = m2 gr2 .
23
suit :
(
Λai if |q̇i | > 0 (slip),
Γf i = (1.9)
Λbi if q̇i = 0 (stick),
où
2
q̇
−( v i )
Λai = − Γf ci + (Γf si − Γf ci )e s sign(q̇i ), (1.10)
Λbi = − min(|Γi − Γti | , Γf si )sign(Γi − Γti ) (1.11)
et
Γf si est l'eort de frottement statique (seuil d'adhérence),
Γf ci est l'eort de frottement de Coulomb (eort résistant durant le glissement),
Γti est l'eort transmis dans l'articulation i entre l'actionneur et le bras qu'il en-
traîne.
Dans ce modèle de frottement sec, le terme Λai décrit en phase de glissement (slip)
l'eet de Stribeck au voisinage de la vitesse articulaire nulle compte tenu de la diérence
des constantes Γf si et Γf ci dont le raccordement dépend de la constante vs . En outre, en
phase d'adhérence (slip) où la vitesse articulaire q̇i est nulle, le terme Λbi décrit exactement
l'équilibre statique entre les eorts en présence : l'eort exercé par l'actionneur Γi , la
réaction du bras via l'articulation −Γti et l'eort de frottement sec Γf i dont le seuil
est Γf si . Ce modèle permet de simuler de manière réaliste le frottement sec dans une
articulation.
24
généralement munis de réducteurs entre le moteur et le bras, constituent le maillon faible
de cette chaîne cinématique. Considérant bras et articulations exibles, il est raisonnable
de supposer que les articulations amènent des résonances mécaniques dont les fréquences
sont les plus basses [Makarov et al., 2016]. Les articulations exibles constituent une limite
bien connue à l'augmentation des gains de commande pour améliorer les performances en
suivi de trajectoire [Spong, 1987]. De ce fait, dans cette étude, on présente un modèle
dynamique à articulations exibles qui sera utilisé pour vérier que les lois de commande
développées n'excitent pas les premières résonances mécaniques.
On sépare donc la dynamique de l'actionneur, représentée par :
Ma q̈a + Na q̇a = Γ + Γf − Γt , (1.13)
de la dynamique des bras, représentée par :
Mb (qb )q̈b + Nb (qb , q̇b )q̇b + Gb (qb ) = Γt + Γf + J T (q)Fe , (1.14)
où
qa ∈ Rnq est le vecteur des positions généralisées des actionneurs,
qb ∈ Rnq est le vecteur des positions généralisées des bras,
Γt ∈ Rnq est le vecteur des forces généralisées transmises dans les articulations entre
les actionneurs et les bras,
Ma est la matrice diagonale d'inertie des actionneurs,
Na est le matrice diagonale des coecients de frottement visqueux,
Mb (qb ) est la matrice d'inertie des bras,
Nb (qb , q̇b ) est le matrice contenant les termes de Coriolis et centripète,
Gb (qb ) représente le vecteur des termes de pesanteur.
Les actionneurs et les bras sont couplés par des transmissions visco-élastiques telles
que :
Γt = Kt (qa − qb ) + Bt (q̇a − q̇b ), (1.15)
où
Kt est la matrice de raideur,
Bt est la matrice d'amortissement.
Ce modèle dynamique à articulations exibles repose sur les hypothèses énoncées dans
[Spong, 1987]. Lorsque que l'on néglige la déformation dans les articulations, les constantes
de raideur contenues dans la matrice Kt sont supposées inniment grandes et il s'en suit
que : qa = qb = q , ce qui conduit au modèle dynamique rigide (1.6) avec : M = Ma + Mb ,
N = Na + Nb , G = Gb .
Exemple 2. Pour l'exemple du manipulateur à 2 ddl, cf. gure 1.7, on donne l'expression
des matrices du modèle dynamique à articulations exibles selon le schéma 1.9 :
Ma = diag(Ia1 , Ia2 ),
Na = diag(f
v1 , fv2 ),
c1 + 2c2 cos qb2 c3 + c2 cos qb2
Mb = ,
c3 + c2 cos qb2 c3
2c2 q̇b2 sin qb2 c2 q̇b2 sin qb2
Nb = ,
−c
2 q̇b1 sin qb2 0
−c4 sin qb1 − c5 sin qb12
Gb = ,
−c5 sin qb12
Kt = diag(kt1 , kt2 ),
Bt = diag(bt1 , bt2 ),
25
où kti et bti sont respectivement les constantes de raideur et d'amortissement de la ième
articulation. Les caractéristiques du robot manipulateur utilisées dans cette étude sont
données dans le tableau 1.1.
26
Figure 1.10: Modèle Simscape/Multibody (1G) du manipulateur 2ddl à articulations
exibles.
Le but est de pouvoir valider en simulation les lois de commande avec un modèle
susamment réaliste. Par conséquent, les hypothèses retenues avec ce modèle Simulink
détermine le cadre de validité de cette étude, à défaut d'avoir des validations expérimen-
tales.
27
Ce problème reste en robotique un problème de premier ordre [Chen, 2011, Chu et al.,
2014, Han et al., 2014, Xiao and Yin, 2018, Zhou et al., 2018, Xiao et al., 2019]. Enn, le
rejet de perturbation consiste à minimiser l'eet de perturbations sur la sortie, comme des
phénomènes "mal modélisés" au sein du système en raison de leur caractère incertain ou
trop complexe, e.g. le frottement sec sur les articulations, ou comme des actions de l'envi-
ronnement sur le système, e.g. des forces extérieures exercées sur l'organe terminal [Chen
et al., 2000b,Mohammadi et al., 2013,Eom et al., 1998,Sariyildiz et al., 2018,Nikdel et al.,
2016]. La commande du mouvement d'un robot manipulateur inclue donc ces trois pro-
blématiques. Les travaux présentés dans cette thèse poursuivront l'objectif principal du
suivi de trajectoire, tout en traitant conjointement le rejet de perturbation. Après avoir
posé formellement le problème du suivi de trajectoire, les lois de commande développées
couramment en robotique seront présentées.
28
telle que, pour le système en boucle fermée résultant de (1.16), (4.3), on vérie :
u = u(t, xr , r, y, z) (1.21)
ż = g(t, xr , r, y, z) (1.22)
Commandes linéaires
La commande des robots manipulateurs industriels est basée le plus souvent sur un
schéma de type commande linéaire PID en raison d'une structure décentralisée simple
et adaptée à une implémentation articulation par articulation (un correcteur linéaire im-
plémenté par carte d'axe ou variateur numérique). La commande PID est donnée par
l'expression en temps continu :
Z t
Γ = Kp eq + Kv e˙q + Ki eq (s) ds (1.24)
0
29
Figure 1.11: Schéma de principe de la commande PID
robotique utilisent des lois d'évolution des vitesses continues et dérivables à un ordre
supérieur à un ; ces dérivées peuvent donc être facilement exploitées pour améliorer les
performances de suivi de trajectoire grâce à des termes d'anticipation (feedforward) en
réduisant l'écart de suivi de trajectoire à corriger par la rétroaction (feedback). Des termes
d'anticipation en vitesse et en accélération sont facilement ajoutés à la commande pour
compenser partiellement les forces de frottement visqueux (forces proportionnelles à la
vitesse) et les pseudo-forces d'inertie (forces nécessaires pour générer l'accélération d'un
bras compte-tenu de son inertie). Le terme d'anticipation uf f peut donc s'écrire sous
forme linéaire à partir de deux matrices diagonales à termes constants positifs tel que :
Cette commande PID avec anticipation linéaire [Paccot et al., 2009, Zhiyong and Tian,
2004, Denkena and Holz, 2006], cf. gure 1.12, s'écrit donc sous la forme :
Z t
Γ = Mf f q̈d + Cf f q̇d + Kp eq + Kv e˙q + Ki eq (s) ds (1.26)
0
Cette loi de commande que l'on peut facilement implémenter sur les baies de commande
industrielles est bien adaptée pour des manipulateurs rapides (parcours de trajectoire à
vitesse élevée) dont le comportement est quasi linéaire et dont le couplage dynamique
entre les articulations est faible. C'est le cas par exemple pour des robots de type SCARA
avec des rapports de réduction élevés entre le moteur et le bras [Khalil and Dombre,
2004, Spong and Vidyasagar, 2008a].
Lorsque l'eet du champ de pesanteur sur le manipulateur est variable en raison d'ar-
ticulation possédant un axe de rotation non vertical, les perturbations induites dépendent
de la position articulaire. La commande d'une articulation par un correcteur PID per-
met de rejeter les perturbations supposées constantes (faiblement variables) appliquées à
cette articulation. Les perturbations principales que le correcteur PID rejettent sont les
frottements et les forces de pesanteur. Des alternatives aux commandes linéaires de type
PID consistent à utiliser une commande linéaire PD à laquelle on rajoute un terme de
compensation des perturbations. Citons ici la commande PD avec compensation de pesan-
teur [Kelly et al., 2006], bien que ce schéma ne soit plus linéaire, pour faire la transition
30
Figure 1.12: Commande PID avec anticipation linéaire.
avec les commandes non linéaires. Le terme de compensation est issu de la partie statique
du modèle dynamique (1.6) et peut être calculé à partir des mesures de positions :
Γ = Kp eq + Kv e˙q + G(q), (1.27)
ou à partir des positions articulaires de référence :
Γ = Kp eq + Kv e˙q + G(qd ) (1.28)
Ces schémas de commande prégurent les commandes non linéaires basées sur le modèle
dynamique du manipulateur.
31
Il en résulte l'équation suivante régissant la dynamique de l'erreur pour un modèle dyna-
mique exact et en l'absence de perturbation :
Z t
e¨q + Kv e˙q + Kp eq + Ki eq (s) ds = 0. (1.31)
0
Pour simplier l'implémentation, on peut aussi séparer les termes d'anticipation et de ré-
troaction, cf. gure 1.13, pour obtenir une commande PID avec anticipation non-linéaire :
Z t
Γ = M (qd )q̈d + N (qd , q˙d )q˙d + G(qd ) + Kp eq + Kv e˙q + Ki eq (s) ds. (1.33)
0
An d'obtenir des lois de commande robustes aux incertitudes de modélisation, di-
verses approches ont été proposées. Par exemple, en exploitant la propriété de passivité du
modèle dynamique, des lois de commande dites par passivité ont été développées (cf. [Slo-
tine and Li, 1991,Ortega et al., 1998]). Comme ces commandes reposent sur le choix d'une
fonction de Lyapunov basée sur des considérations énergétiques, elles possèdent générale-
ment de bonnes propriétés de robustesse. Cependant, pour obtenir un suivi de trajectoire
susamment précis, une action anticipatrice doit être ajoutée nécessitant ici encore une
bonne identication du système.
Pour faire face aux incertitudes et aux variations paramétriques du modèle, la théorie
de la commande adaptative a été exploitée en robotique. En reprenant la structure CTC,
on obtient une première version de commande adaptative en introduisant un mécanisme
32
Figure 1.13: Commande PID avec anticipation non linéaire.
d'ajustement des paramètres du modèle dynamique en temps réel [Craig et al., 1987,
Slotine and Weiping, 1988]. Ce type de commande exploite le fait que le modèle dynamique
peut s'écrire linéairement en fonction de ses paramètres. L'utilisation de la propriété de
passivité du manipulateur conduit à une version de commande adaptative passive [Slotine
and Li, 1987]. De nombreuses autres versions ont été proposées [Middletone and Goodwin,
1986, Whitcomb et al., 1996, Lee and Khalil, 1997, Tomei, 2000].
Parmi toutes les approches de commande robuste, on peut citer la commande par
mode glissant (Sliding mode control) qui est une approche populaire pour les systèmes
non linéaires avec incertitudes et perturbations extérieures [Slotine, 1984]. Le principe
de cette approche repose sur une logique de commutation an d'amener et maintenir
l'état du système sur une surface stable selon lequel il va glisser vers l'état d'équilibre.
Diérents schémas ont été proposés pour les manipulateurs, voir par exemple [Slotine
and Sastry, 1983,Yeung and Chen, 1988]. Le phénomène de broutement dû au mécanisme
de commutation est préjudiciable pour le manipulateur (sollicitation de ses actionneurs,
excitation des modes vibratoires) ; diérentes techniques permettent de dépasser cette
diculté, comme par exemple celle présentée dans [Zhihong et al., 1994].
Enn, les approches de commande par logique oue répondent directement aux pro-
blématiques liées à l'obtention d'un modèle dèle du manipulateur. Les approches dites
classiques s'appuient sur la théorie des ensembles ous introduite par Zadeh pour prendre
en compte des connaissances approximatives. Cette approche est particulièrement bien
adaptée pour la commande des systèmes complexes diciles à modéliser. Elle a été ini-
tialement développée par Mandani sous la forme d'un système expert implémenté pour la
commande du système en l'absence de modèle mathématique. Cette approche a été utilisée
pour la commande de manipulateurs, par exemple avec un correcteur PID ou [Li et al.,
2001]. Elle a aussi été combinée avec des commandes non linéaires comme la commande
par mode glissant [Choi and Kim, 1997]. Néanmoins, en raison de sa nature heuristique
et de l'absence de preuve de stabilité, cette approche a connue des réticences dans la
communauté des automaticiens. Dans ce contexte, une approche diérente, basée sur un
modèle mathématique, a été introduire pour pouvoir utiliser les outils de l'automatique,
tels que la méthode de Lyapunov : l'approche basée sur la représentation oue de type Ta-
kagiSugeno (T-S) d'un modèle dynamique [Tanaka and Sugeno, 1992]. La construction
de modèle TS, très proche des modèles LPV (Linear Parameter-Varying Models), permet
d'adopter une approche polytopique de la commande des systèmes non linéaires en exploi-
tant les propriétés de convexité du modèle TS. Cette approche est donc particulièrement
bien adaptée à l'analyse et la synthèse de commande de systèmes non linéaires incertains
33
en formulant le problème via des inégalités linéaires matricielles (LMI) résolues avec des
outils d'optimisation ecaces. Si le problème de stabilisation a été très largement étudié
avec l'essor de cette approche depuis deux décennies, le problème du suivi de trajectoire
de robot manipulateur n'a été que très peu abordé. C'est donc cette approche qui est
choisie dans cette thèse.
1.4 Conclusion
Ce premier chapitre a présenté le contexte de la commande des robots manipula-
teurs, avec les modèles utilisés, ainsi que la problématique de suivi de trajectoire abordée
dans cette thèse. Une revue de littérature succincte a permis de rappeler les diérentes
approches développées pour le suivi de trajectoire. Si les travaux sur le sujet sont très
nombreux comme en témoigne les bibliographies des ouvrages de synthèse [Dawson et al.,
2003, Khalil and Dombre, 2004, Kelly et al., 2006, Spong and Vidyasagar, 2008a, Siciliano
et al., 2010, Siciliano and Khatib, 2016], il s'avère que peu de travaux sur le sujet ont ex-
ploité l'approche ou TakagiSugeno ; cette approche a pourtant rencontré un vif succès
pour la commande de systèmes non linéaires sur le plan théorique et avec de nombreux
domaines d'applications. Le cadre général de cette approche, choisie dans cette thèse, est
rappelé dans le chapitre suivant.
34
Chapitre 2
L'approche Takagi-Sugeno pour
l'analyse et la commande des systèmes
non linéaires
2.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous abordons le problème de l'analyse et de la commande des
systèmes non linéaires. Il existe principalement deux approches pour la commande des
processus.
35
l'utilisation pour l'analyse et la commande de concepts et méthodes propres aux systèmes
non linéaires.
(
ẋ(t) = f (x(t), u(t), t)
(2.1)
y(t) = g(x(t), u(t), t)
où t ∈ R est le temps, x(t) ∈ Rnx représente le vecteur d'état du système, u(t) ∈ Rnu le
vecteur des entrées de commande et y(t) ∈ Rny le vecteur des sorties (mesures ou variables
à commander selon le contexte).
Sous certaines hypothèses sur les fonctions f et g , le système précédent peut se récrire
sous la forme quasi-linéaire suivante :
(
ẋ(t) = A(x(t), t)x(t) + B(x(t), t)u(t)
(2.2)
y(t) = C(x(t), t)x(t) + D(x(t), t)u(t)
36
où A(.) ∈ Rnx ×nx , B(.) ∈ Rnx ×nu , C(.) ∈ Rny ×nx , D(.) ∈ Rny ×nu sont des matrices
appelées respectivement matrices de dynamique, de commande, d'observation et d'action
directe.
Il est parfois nécessaire ou judicieux d'utiliser une forme plus générale de modèles
pouvant prendre en compte, outre les relations diérentielles précédentes, des contraintes
algébriques liant les diérentes grandeurs du système [Luenberger, 1977]. Ces modèles
sont appelés systèmes descripteurs et sont de la forme :
(
E(x(t))ẋ(t) = f (x(t), u(t), t)
(2.3)
y(t) = g(x(t), u(t), t)
où E(x(t)) ∈ Rnx ×nx .
Lorsque la matrice E(x(t)) est non inversible, le système est alors dit singulier [Dai,
1989]. Sinon, le système est dit régulier. Dans ce cas, il est alors possible de se ramener
sous une forme standard donnée par une représentation d'état de la forme (2.1) ou (2.2).
Il est cependant souvent avantageux de conserver la forme descripteur pour l'analyse ou
la synthèse d'une loi de commande [Taniguchi et al., 2000, Guelton et al., 2008].
Ces systèmes seront étudiés par la suite et constituent l'objet principal des contribu-
tions présentées dans ce manuscrit.
(
ẋ(t) = Ai x(t) + Bi u(t)
Ri : Si z1 (t) est Mi1 et . . . et zp (t) est Mip Alors (2.4)
y(t) = Ci x(t) + Di u(t)
où les Mij sont des ensembles ous de fonctions d'appartenance µij (.), les grandeurs zl (t)
sont les variables de prémisse dépendant de l'état x(t) ∈ Rnx du système ou éventuellement
d'autres entrées exogènes comme le vecteur d'entrée de commande u(t) ∈ Rnu . Le vecteur
y(t) ∈ Rny représente les sorties. Les matrices Ai ∈ Rnx ×nx , Bi ∈ Rnx ×nu , Ci ∈ Rny ×nx et
Di ∈ Rny ×nu sont supposées constantes.
Pour chaque règle Ri , une fonction ωi (z) caractérisant le degré de vérité de son anté-
cédent est dénie comme le produit des fonctions d'appartenance µij (.) des variables de
prémisse :
p
(2.5)
Y
ωi (z) = µij (zj )
j=1
ωi (z)
hi (z) = P
r (2.6)
ωi (z)
i=1
37
de telle sorte qu'elles possèdent les propriétés suivantes
0 ≤ hi (z) ≤ 1
r
X (2.7)
hi (z) = 1.
i=1
Les modèles T-S sont donc des cas particuliers de systèmes quasi-linéaires à paramètres
variants (quasi-LPV) [Shamma and Cloutier, 1993] de forme polytopique.
Remarque 1. Dans le cas général, les fonctions d'appartenance peuvent dépendre du vec-
teur d'état x(t) et/ou de la loi de commande u(t). Néanmoins, la présence du signal de
commande dans le vecteur des prémisses entraîne des dicultés théoriques et pratiques
dans la détermination de l'entrée dans le cas d'une loi de commande par rétro-action
dépendant de l'état et des prémisses : une telle loi u = κ(x, ξ(x, u)) conduit à l'apparition
d'une boucle algébrique qui peut compliquer la mise en ÷uvre du correcteur.
par linéarisation d'un modèle non linéaire préétabli autour d'un ensemble de points
de fonctionnement [Ma et al., 1998,Johansen et al., 2000,Tanaka and Wang, 2004],
les degrés de liberté pour la modélisation repose alors sur le choix de ces points
ainsi que des fonctions d'appartenance ;
par décomposition en secteurs non linéaires d'un modèle non linéaire préétabli [Oh-
take et al., 2003, Tanaka et al., 1998, Kawamoto et al., 1992, Morère, 2001].
Dans la suite de ce manuscrit, les modèles T-S étudiés sont tous obtenus à partir d'une
décomposition en secteurs non linéaires. Le principe de cette méthode est donc explicité
ci-dessous.
Considérons un modèle de la forme (2.2) pour lequel les éléments des matrices A(.),
B(.), C(.) et D(.) s'expriment tous comme des combinaisons anes à coecients constants
de variables z1 , z2 , . . ., zp :
38
p
(2.9)
X
(0)
A(x, t) = A + zi (t)A(i) ,
i=1
A(x, t) B(x, t)
où A(x, t) = et les A(i) sont des matrices constantes vériant le même
C(x, t) D(x, t)
partitionnement que A(x, t) :
A(i) B (i)
(i)
A := .
C (i) D(i)
Supposons que, sur un certain domaine D de l'état (et, éventuellement, des autres signaux
exogènes), les variables zi soient bornées : z i ≤ zi (t) ≤ z i . Alors, en dénissant les fonc-
tions ωi0 et ωi1 par
p
(2.10)
X Y 0
(0)
(ωj (zj (t)) + ωj1 (zj (t))) ωi0 (zi (t))z i + ωi1 (zi (t))z i A(i)
A(x, t) =A +
i=1 j6=i
Il est facile de vérier que les fonctions hk vérient sur D les propriétés (2.7) et que
l'égalité (2.10) peut se réécrire sous la forme
2 p
(2.11)
X
A(x, t) = hk (z(t))Ak .
k=1
Le système non linéaire (2.2) se réécrit donc, sur le domaine D, sous la forme de
Takagi-Sugeno (2.8) avec le nombre de règles r = 2p ; les matrices Ak , Bk , Ck et Dk étant
39
dénies par
Ak Bk
:= Ak .
Ck Dk
Exemple 3. Pour illustrer cette démarche, considérons le système du second ordre sui-
vant :
(x21 + 1)x2
3 2
ẋ = x+ u (2.12)
cos(x2 ) 8 cos(x2 )
4
(2.16)
X
ẋ = hi (z)(Ai x + Bi u)
i=1
où
3 −π 3 π 2
A1 = A3 = B1 = B3 =
−1 8 −1 8 −1
(2.17)
3 −π 3 π 2
A2 = A4 = B2 = B4 =
1 8 1 8 1
Remarque 2. Remarquons que la représentation T-S n'est pas unique, elle dépend de la
décomposition du système sous la forme quasi-linéaire (2.2) et du choix des variables de
prémisse. Par exemple, le système (2.12) aurait pu être écrit sous la forme
x1 x22 + x2
3 2
ẋ = x+ u
cos(x2 ) 8 cos(x2 )
40
2.2.3 Modèle T-S descripteur
Les premiers modèles ous de type descripteur proposés en 1999 par [Yoneyama and
Ichikawa, 1999] et [Taniguchi et al., 1999] sont décrits par des règles de la forme :
Ri : Si z1 (t) est Mi1 et . . . et zp (t) est Mip
(2.18)
(
Ei ẋ(t) = Ai x(t) + Bi u(t)
Alors
y(t) = Ci x(t)
Yonemaya et Ichikawa ont considéré le cas où toutes les matrices Ei sont identiques :
Ei = E . Taniguchi et ses collaborateurs se ramènent à ce cas en choisissant l'état aug-
menté x∗ (t) = (x(t), ẋ(t)) conduisant à un modèle TS de type singulier avec E =
diag(Inx ×nx , 0nx ×nx ).
En 2000, dans [Taniguchi et al., 2000], une nouvelle forme de systèmes T-S descrip-
teurs est proposée :
re ra
X X
vk (z(t))Ek ẋ(t) = hi (z(t))[Ai (x(t))x(t) + Bi (x(t))u(t)]
k=1 i=1
ra (2.19)
X
y(t) = hi (z(t))[Ci (x(t))x(t) + Di (x(t))u(t)]
i=1
où les fonctions d'appartenance vk (.) et hi (.) vérient les propriétés :
ra
X
hi (z(t)) ≥ 0, hi (z(t)) = 1,
i=1
re (2.20)
X
vk (z(t)) ≥ 0, vk (z(t)) = 1.
k=1
Notons qu'en utilisant la décomposition par secteurs non linéaires présentée ci-dessus,
il est possible de construire, sur un domaine donné de l'espace d'état, un tel modèle T-S
à partir d'un modèle initial écrit sous la forme
(
E(x(t), t)ẋ(t) = A(x(t), t)x(t) + B(x(t), t)u(t)
(2.21)
y(t) = C(x(t), t)x(t) + D(x(t), t)u(t)
m
(2.22)
X
F (x) , F0 + xi Fi > 0,
i=1
41
où x ∈ Rm est le vecteur des variables de décision et les matrices Fi ∈ Rn×n (pour
i = 0, . . . , m) sont symétriques.
L'écriture sous forme LMI d'une inégalité matricielle nécessite souvent l'utilisation de
transformations spéciales. Les résultats ci-dessous en présentent quelques unes parmi les
plus utilisées.
Q XT
(i) >0 (2.23)
X P
(
Q > 0 et
(ii) (2.24)
P − XQ−1 X T > 0
(
P > 0 et
(iii) (2.25)
Q − X T P −1 X > 0
Dans l'approche basée sur l'utilisation de modèles T-S, de nombreux problèmes d'ana-
lyse de la stabilité ou de synthèse de lois de commande stabilisantes peuvent être résumées
en un problème d'optimisation semi-dénie positive impliquant une ou plusieurs LMI pa-
ramétrées ; ces dernières pouvant être sous la forme d'une simple somme :
r
(2.29)
X
Υh := hi (z(t))Υi < 0,
i=1
42
ou d'une double somme :
r X
r
(2.30)
X
Υhh := hi (z(t))hj (z(t))Υij < 0
i=1 j=1
ra Xre
(2.31)
X
Υhv := hi (z(t))vk (z(t))Υik < 0,
i=1 k=1
Sans autre information disponible que la propriété de somme convexe (2.20) sur les
fonctions d'appartenance hi et vk , ces conditions sont peu restrictives. Il en est de même
pour la LMI (2.31) qui est vériée si chacune des matrices Υik est dénie négative. Ces
conditions se révèlent par contre très sévères dans le cas de la LMI (2.30). Plusieurs résul-
tats sont disponibles dans la littérature permettant de la relâcher. Dans ce qui suit, trois
d'entre eux assurant diérents compromis complexité-conservatisme sont présentés.
Lemme 5 (Lemme de relaxation de [Tanaka et al., 1998]). La LMI (2.30) est vériée
pour toute famille de fonctions {hi }1≤i≤r vériant les conditions (2.7) si
(
Υii < 0 ∀i = 1, 2, ..., r
(2.33)
Υij + Υji < 0 ∀i, j = 1, 2, ..., r tels que i < j
Lemme 6 (Lemme de relaxation de [Tuan et al., 2001]). La LMI (2.30) est vériée pour
toute famille de fonctions {hi }1≤i≤r vériant les conditions (2.7) si
(
Υii < 0 ∀i = 1, 2, ..., r
(2.34)
2
Υ + Υij + Υji < 0 ∀i, j = 1, 2, ..., r tels que i 6= j
r−1 ii
Les conditions précédentes sont moins fortes que celles du lemme de Tanaka et al. au
prix d'un nombre plus important de contraintes LMI (r(r − 1)/2 LMI supplémentaires).
Il est possible de réduire davantage le conservatisme en introduisant des variables auxi-
liaires comme dans le lemme suivant, cas particulier des conditions données dans [Sala
and Ariño, 2007] et basées sur l'utilisation du théorème de Polya.
Lemme 7 (Lemme de relaxation de [Liu and Zhang, 2003]). La LMI (2.30) est vériée
pour toute famille de fonctions {hi }1≤i≤r vériant les conditions (2.7) s'il existe des ma-
trices Ξij telles que
43
Υii > Ξii ∀i = 1, 2, ..., r
∀i, j = 1, 2, ..., r tels que i < j
Υ
ij + Υji > Ξij + Ξji
Ξ11 Ξ12 · · ·
Ξ1r
(2.35)
Ξ21 Ξ22 · · · Ξ2r
. ..
.. >0
.
. . .
Ξ
r1 Ξ r2 ··· Ξrr
ẋ = f (x, t) (2.36)
où x(t) ∈ Rnx est le vecteur d'état du système. Sans perte de généralité, nous supposons
que ce système admet x = 0 comme point d'équilibre. La seconde méthode de Lyapunov
repose sur la notion fondamentale de fonction dite de Lyapunov. Ces fonctions doivent
posséder certaines propriétés an de garantir la propriété de stabilité de la solution nulle
du système :
semi-dénie positive si elle vérie les deux conditions précédentes avec la fonction
α=0.
S'il est possible de démontrer qu'une telle fonction décroît strictement le long de toute
trajectoire du système non réduite au point d'équilibre, alors la stabilité est assurée. C'est
l'idée sur laquelle repose le théorème de Lyapunov énoncé ci-dessous.
44
Dénition 2. Une fonction V (x, t) satisfaisant toutes les hypothèses du théorème précé-
dent est appelée une fonction de Lyapunov.
Remarque 3. La notion de stabilité est une propriété locale du système autour du point
d'équilibre étudié ; les conditions xées sur la fonction V sont donc à vérier localement
autour de x = 0. Pour montrer la stabilité asymptotique globale de l'équilibre, ces condi-
tions doivent être vériées globalement (i.e. pour tout x dans Rnx ) et la fonction α de la
dénition 1 doit être non bornée.
Dans le cadre de l'approche par modèles T-S, le choix des fonctions de Lyapunov
est crucial pour l'obtention de solutions. Plusieurs formes de fonctions de Lyapunov sont
proposées dans la littérature telles que les fonctions de Lyapunov de type quadratique [Ta-
naka and Wang, 2004], ou quadratique par morceaux [Johansson et al., 1999,Feng, 2003],
de type non quadratique, oue ou multiple [Tanaka et al., 2003, Guerra and Vermeiren,
2004,Tanaka et al., 2007,Mozelli et al., 2009,Nguyen et al., 2016], de type polynomial [Sala
and Ariño, 2009] ou encore des fonctions dénies par des intégrales de chemin [Rhee and
Won, 2006]. An de réduire le conservatisme, il est nécessaire d'exploiter tous les ren-
seignements disponibles sur le comportement local des solutions. Cependant, certaines
approches nécessitent des hypothèses supplémentaires comme la connaissance de bornes
sur les dérivées de l'état ou des fonctions d'appartenance. D'autres peuvent aboutir à des
conditions LMI de grande complexité (en termes de nombre de contraintes ou de variables)
ne pouvant être résolues avec les solveurs LMI actuels [Nguyen et al., 2019b].
Une fonction quadratique de Lyapunov est de la forme
V (x) = xT P x (2.37)
r
(2.38)
X
ẋ = hi (z)Ai x
i=1
45
V̇ (x) = ẋT P x + xT P ẋ (2.39)
X r
=x T T
hi (z)(Ai P + P Ai ) x (2.40)
i=1
Théorème 9 ( [Tanaka and Sugeno, 1992]). La solution nulle du système (2.38) est glo-
balement asymptotiquement stable s'il existe une matrice P > 0 telle que les contraintes
LMIs suivantes soient vériées pour tout i ∈ {1, 2, . . . , r} :
ATi P3 + P3T Ai
?
< 0. (2.43)
P1 − EkT P3 + P4T Ai −EkT P4 − P4T Ek
x
Démonstration. En choisissant l'état augmenté x̄ = , on obtient une nouvelle descrip-
ẋ
tion sous forme T-S singulière du système (2.19) :
˙
Ē x̄(t) = Āhv x̄(t), (2.44)
46
Inx 0nx 0nx Inx
où Ē = , Āhv = .
0nx 0nx Ah −Ev
Soit la fonction candidate de Lyapunov :
où
P1 0nx
P̄ = . (2.46)
P3 P4
Notons que V est bien une fonction quadratique et dénie positive de l'état x car
V (x̄) = xT P1 x. On a en eet Ē P̄ = P̄ T Ē T = diag(P1 , 0nx ). La dérivée de V le long des
trajectoires du système (2.42) a pour expression
Remarque 4. Notons que, de (2.43), on déduit que les matrices −EkT P4 − P4T Ek doivent
être, elles aussi, dénies négatives. Cela n'est possible que si les matrices Ek sont régulières.
Ces conditions de stabilité ne peuvent donc s'appliquer à un système T-S descripteur
singulier.
47
Cette loi de commande par retour d'état non linéaire partage les mêmes fonctions
d'appartenance que le modèle T-S et est déni comme suit :
r
(2.48)
X
u(t) = − hi (z(t))Fi x(t).
i=1
Il s'agit alors de déterminer les matrices des gains de retour d'état Fi ∈ Rnu ×nx de
chaque sous-modèle an d'obtenir les performances désirées pour le système asservi.
On peut facilement remarquer que si tous les gains Fi sont identiques, la loi de com-
mande par retour d'état linéaire est retrouvée.
Utilisant la loi PDC (2.48) dans le modèle (2.8), le modèle T-S standard en boucle
fermée devient :
r X
r
(2.49)
X
ẋ = hi (z)hj (z)(Ai − Bi Fj )x.
i=1 j=1
Théorème 11 ( [Wang et al., 1996]). S'il existe une matrice X dénie positive et des
matrices Mj vériant les contraintes LMI suivantes :
(
Υii < 0, ∀i ∈ {1, 2, . . . , r},
(2.50)
Υij + Υji < 0, ∀i, j ∈ {1, 2, . . . , r} tels que i < j,
où Υij = Ai X − Bi Mj + XATi − MjT BiT , alors, en choisissant la loi de commande (2.48)
avec les gains de retour d'état Fj = Mj X −1 , la solution nulle du système (2.8) est asymp-
totiquement stable.
Démonstration. Reprenons la fonction de Lyapunov (2.37) avec P = X −1 . Sa dérivée le
long des trajectoires du système en boucle fermée (2.49) a pour expression :
r X
r
!
(2.51)
X
T −1 T −1
V̇ (x) = x hi (z)hj (z)(X (Ai − Bi Fi ) + (Ai − Bi Fi ) X ) x.
i=1 j=1
D'après le lemme de Tanaka et al., les inégalités (2.50) impliquent que la LMI suivante
est vériée
r X
r
(2.52)
X
hi (z)hj (z)(Ai X − Bi Mj + XATi − MjT BiT ) < 0.
i=1 j=1
r X
r
(2.53)
X
hi (z)hj (z)(X −1 (Ai − Bi Fi ) + (Ai − Bi Fi )T X −1 ) < 0.
i=1 j=1
48
Cas des systèmes T-S descripteurs réguliers
Pour les systèmes T-S descripteurs, la loi de commande utilisée est de type PDC mo-
diée [Taniguchi et al., 2000]. Elle incorpore les fonctions d'appartenance hi (z) et vk (z)
dans la dénition de la loi de commande :
ra X
re
(2.54)
X
u = −Fhv x := − hi (z)vk (z)Fik x,
i=1 k=1
avec Fik ∈ Rnu ×nx , i ∈ {1, 2, . . . , ra }, k ∈ {1, 2, . . . , re } représentant les matrices des gains
de retour d'état de chaque sous-modèle.
x
Réécrivons le système (2.19) en utilisant de nouveau l'état augmenté x̄ = :
ẋ
Démonstration.
Lesinégalités (2.58) impliquent que la matrice X4 est inversible. Posons
X 0 P 0
alors X̄ = 1 nx et P̄ = X̄ −1 := 1 nx .
X3 X4 P3 P4
Comme P1 est l'inverse de X1 , elle est également dénie positive. Choisissons de nou-
veau la fonction candidate de Lyapunov (2.45).
49
On a alors
ra X ra Xre
!
X
= x̄T P̄ T hi (z)hj (z)vk (z)Υijk P̄ x̄.
i=1 v=1 k=1
Les inégalités (2.58) impliquent que V̇ est une fonction dénie négative. La solution
nulle du système bouclé est donc asymptotiquement stable.
2.4.1 α-stabilité
50
2.4.2 Critère H∞
Soit le modèle T-S perturbé suivant :
r
X
ẋ = hi (z)(Ai x + Di w),
i=1
r (2.60)
X
y = hi (z)Ci x,
i=1
où x(t) et y(t) sont les mêmes grandeurs que précédemment et w(t) ∈ Rnw est un signal
de perturbation à énergie bornée (w ∈ L2 ).
Dénition 3 ( [van der Schaft, 1992]). Soit γ ≥ 0. Le système (2.60) possède un gain
L2 inférieur ou égal à γ si la sortie y(t) du système (2.60) partant de la condition initiale
x(0) = 0 vérie
Z T Z T
T
y(t) y(t) dt ≤ γ 2
w(t)T w(t) dt, (2.61)
0 0
Pour étudier cette propriété, il est possible ici encore d'utiliser la seconde méthode
de Lyapunov en remplaçant la condition sur la dérivée de la fonction de Lyapunov par
l'inégalité
V̇ (x) ≤ γ 2 wT w − y T y.
Soit le modèle T-S perturbé suivant :
r
X
ẋ = hi (z)(Ai x + Bi u + Di w)
r
i=1
(2.62)
X
y = hi (z)Ci x
i=1
En utilisant la même démarche que pour le théorème 11, on peut démontrer le résultat
suivant.
Théorème 13 ( [Tanaka and Wang, 2004]). Soit γ ≥ 0. S'il existe une matrice X > 0
et des matrices Mj , pour j ∈ {1, 2, . . . , r} telles que les contraintes (2.33) soient vériées
avec les matrices Υij dénies par
Υij , ? −γ 2 I 0 , (2.63)
? ? −I
alors, pour la loi PDC (2.48) avec les gains de retour d'état Fj = Mj X −1 , le système (2.62)
a un gain L2 inférieur ou égal à γ vis-à-vis de l'entrée de perturbation w. De plus, lorsque
w est nul, l'équilibre x = 0 est asymptotiquement stable.
51
2.4.3 Robustesse
Un modèle comporte toujours un certain degré d'approximation, d'erreurs de modéli-
sation... Il est important d'en tenir compte dans l'analyse ou la commande d'un système
asservi. Il existe de nombreuses manières de prendre en compte dans le modèle ces incer-
titudes, une des plus souvent utilisée est l'incertitude paramétrique menant au modèle de
Takagi-Sugeno incertain
r
X
ẋ(t) = hi (z(t)) (Ai + ∆Ai (t))x(t) + (Bi + ∆Bi (t))u(t) ,
r
i=1
(2.64)
X
y(t) = hi (z(t))(Ci + ∆Ci (t))x(t),
i=1
∆Ai (t) = Ha ∆a (t)Wa,i , ∆Bi (t) = Hb ∆b (t)Wb,i , ∆Ci (t) = Hc ∆c (t)Wc,i . (2.65)
Les matrices Ha , Hb , Hc , Wai , Wbi ,Wci sont constantes, de dimensions appropriées et les
matrices variables ∆x (t) (avec x = a, b ou c) vérient
52
yd ẋI R xI u y
+ FI + Système
− −
x
Fh
Pour tenir compte de cet intégrateur dans la détermination des gains de commande,
la représentation d'état du système peut être augmentée en y associant la dynamique
dénissant l'intégrale de l'erreur de sortie xI (t) :
et
Fh∗ := Fh Lh ,
où
Ai 0 Bi 0
A∗i Bi∗ Ci∗
= , = , = Ci 0 , B0 = .
Ci 0 0 −I
Tous les résultats précédents peuvent alors être appliqués avec le modèle T-S étendu
(2.69) et le contrôleur PDC étendu (2.68).
Le cas des systèmes T-S descripteur peut être traité de la même façon en considérant
la commande [Vermeiren et al., 2012] :
ra X
re
(2.70)
X
u(t) = − hi (z(t))vk (z(t))Fi∗ x∗ (t).
i=1 k=1
53
2.5 Conclusion
Dans ce chapitre, un bref aperçu de la modélisation sous forme T-S standard ou des-
cripteur et de son intérêt pour la commande des systèmes non linéaires a été donné. Ce
chapitre a montré comment peuvent être obtenues des conditions susantes de stabi-
lité/stabilisation sous forme de contraintes LMI via la théorie de la stabilité de Lyapunov.
Des éléments de la panoplie disponible pour la synthèse de commande ont été donnés :
α-stabilité, atténuation des eets d'une perturbation avec critère H∞ , stabilité robuste et
stabilité entrée-état. D'autres techniques peuvent être trouvées dans la littérature comme
la commande à coût garanti, la commande H2 [Chen et al., 2000a,Tognetti et al., 2011,Wu
and Cai, 2006]. Pour un état de l'art plus complet sur l'approche T-S, le lecteur peut se
reporter aux références [Tanaka and Wang, 2004, Sala et al., 2005, Feng, 2006] ou en-
core [Guerra et al., 2009].
La plupart des résultat présentés peuvent être étendus à d'autres classes de modèles
T-S, comme les systèmes sous forme descripteur singulière [Yoneyama and Ichikawa, 1999,
Chadli et al., 2014, Guelton et al., 2009], les systèmes de type retardé [Cao and Frank,
2000, Yoneyama, 2007]...
Ces problèmes de synthèse de commande seront examinés plus en détail aux chapitres
suivants.
54
Chapitre 3
Poursuite de trajectoire avec contrainte
H∞
3.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons une approche de synthèse de commande pour la
poursuite de trajectoire d'un manipulateur avec prise en compte d'une contrainte H∞ .
55
représentation d'état standard pouvant être obtenue après multiplication des équations
du modèle par l'inverse de la matrice d'inertie car ainsi la matrice de commande (matrice
B ) reste constante et l'introduction de non-linéarités additionnelles est évitée. Enn, le
caractère incertain est dû au fait que, pour simplier davantage le modèle, certaines non-
linéarités de la dynamique du robot sont interprétées comme des incertitudes.
Le manipulateur série à 2 ddl présenté dans le premier chapitre sera utilisé dans la sec-
tion 3.5 pour présenter notre méthodologie de synthèse de lois de commande en poursuite.
(
Epv ẋp (t) = Aph xp (t) + Bph u(t) + Bd d(t),
(3.1)
y(t) = Cp xp (t),
où les deux familles de fonctions {vk } et {hi } sont positives et de somme l'unité (condi-
tion 2.20). On suppose la matrice Epv régulière pour tout z .
où l'entrée de référence r(t) ∈ Rnr est supposée bornée et les matrices Ar et Br sont
choisies en fonction de la dynamique en boucle fermée souhaitée du manipulateur.
Pour préciser d'un point de vue quantitatif cet objectif, soit l'erreur de suivi e(t) dénie
par
56
À partir des équations (3.1) et (3.2), la dynamique de l'erreur de suivi peut être dé-
duite :
Epv ė(t) = Aph e(t) + (Aph − Epv Ar )xr (t) + Bph u(t) − Epv Br r(t) + Bd d(t). (3.4)
Dénissons :
Epv 0 Aph Aph − Epv Ar
Ev = , Ahv = , (3.6)
0 I 0 Ar
Bph Bd −Epv Br
Bh = , Dv = . (3.7)
0 0 Br
C'est à partir de ce modèle que la loi de commande pour le suivi de trajectoire sera
déterminée.
Notre objectif est de déterminer une loi de commande par rétroaction de façon à ce
que le système (3.5) vérie en boucle fermée les performances suivantes :
Z tf Z tf
T
e (t)Qe(t)dt ≤ γ 2
wT (t)w(t)dt (3.8)
0 0
est vériée pour tout instant terminal tf > 0, en supposant les conditions initiales
nulles.
Remarque 5. L'inégalité (3.8) implique que si w est un signal à énergie bornée (w ∈ L2 ),
il en va de même pour l'erreur de suivi : e ∈ L2 . Le coecient γ est un majorant du gain
L2 du système. Plus γ est petit, plus le suivi de la trajectoire de référence est précis. Il est
à noter que la matrice Q, généralement choisie égale à la matrice identité (voir [van der
Schaft, 1992]), permet d'introduire des degrés de liberté supplémentaires dans le réglage
du correcteur.
57
3.3 Synthèse de la loi de commande en poursuite de
trajectoire
Pour résoudre notre problème de commande, nous choisissons une loi de commande
étendant la structure PDC en ajoutant un terme de commande anticipatrice (feedfor-
ward) :
ra X
X re
u(t) = hi (z)vk (z) (Kik e(t) + Lik r(t))
i=1 k=1
= [Khv 0] x(t) + [0 Lhv ] w(t). (3.9)
58
Alors, la loi de commande (3.9) avec les gains Kik = Mik P11 −1
et Lik est telle que les
spécications données dans la section 3.2.2 sont satisfaites.
où
I 0 0 I 0
Ē = , Āhhv = , B̄hv = ,
0 0 Ahhv −Ev Bhv
Ahhv = Ahv + Bh [Khv 0], Bhv = Dv + Bh [0 Lhv ].
Soit
P 0
P̄hh = ,
Qhh Xhh
P11 0 Q11hh Q12hh X11hh X12hh
avec P = , Qhh = et Xhh = .
0 P22 Q21hh Q22hh X21hh X22hh
Par calcul, on montre aisément que la matrice Ξhhv s'écrit également sous la forme
Ξ11 ? ?
Ξhhv = B̄Thv −γ 2 I 0 , (3.13)
C̄z P̄hh 0 −Q−1
He(Qhh + αP) ?
Ξ11 = ,
Ahv P − Ev Qhh + XThh − He(Ev Xhh )
il résulte de l'inégalité (3.14) que He(Ev Xhh ) > 0. On montre alors, par contradiction, que
la matrice Xhh est inversible. Comme la matrice P̄hh est triangulaire inférieure par blocs
et que tous ses blocs diagonaux sont inversibles, elle l'est également.
Considérons la fonction de Lyapunov candidate suivante :
59
Il est à noter que dans cette expression, il n'apparaît pas de dérivées temporelles des
fonctions d'appartenance du fait de la structure choisie de P̄hh . Cela simplie grandement
l'approche choisie car le cas contraire nécessite une estimation de ces termes dérivées
pouvant être xée arbitrairement imposant une vérication a fortiori du respect des bornes
choisies, ou intégrée dans la démarche de synthèse au prix de nombreuses contraintes
additionnelles (cf. [Guerra et al., 2012, Nguyen et al., 2017a]).
Des expressions (3.12) et (3.16), il vient l'égalité
V̇ (x̄) + eT Qe − γ 2 wT w + 2αV (x̄) = ξ T Ωhhv ξ,
où
P̄−1 Ξ11 + P̄Thh C̄zT QC̄z P̄hh
hh x̄ ?
ξ= , Ωhhv = .
w B̄Thv −γ 2 I
En utilisant le lemme de complément de Schur, nous pouvons montrer que (3.14) est équi-
valent à Ωhhv < 0. Cela signie que
Z tf
(γ 2 wT w − eT Qe)dt > V (x̄(tf )) − V (x̄(0)) = V (x̄(tf )) > 0 (3.22)
0
Remarque 6. Il a été choisi de considérer γ non pas comme un paramètre imposé par le
cahier des charges mais comme une variable de décision. Cela laisse la possibilité d'estimer
sa plus petite valeur possible an de minimiser l'impact des perturbations sur la sortie
ou, si cette approche conduit à des gains trop importants, à xer une valeur maximale en
imposant une contrainte supplémentaire.
60
Remarque 7. Une valeur trop élevée du taux de décroissance exponentielle garanti α ou
une trop faible valeur du gain-H∞ γ peut conduire à des valeurs inacceptables des gains
de commande. Ce problème peut être facilement traité dans la synthèse de la commande
en introduisant des contraintes LMI supplémentaires dans le problème d'optimisation. La
variable de décision Mik est liée aux gains de commande par l'expression Mik = Kik P11 .
Pour éviter des gains excessivement élevés, on peut imposer que
T
Mik Mik ≤ 2 Inu , ∀i ∈ {1, 2, . . . , ra }, ∀k ∈ {1, 2, . . . , re }, (3.23)
pour un réel positif . Les conditions (3.23) sont équivalentes aux LMI suivantes :
2
Inu Mik
T ≥ 0, ∀i ∈ {1, 2, . . . , ra }, ∀k ∈ {1, 2, . . . , re }. (3.24)
Mik Inx
où
∗
Khv = [Khv Hhv ].
La représentation du système augmenté s'écrit de nouveau sous la forme (3.5) mais avec
les dénitions (3.6) remplacées par :
Epv 0 0 Aph 0 Aph − Epv Br
Ev = 0 I
0 ,Ahv = Cp 0 0 , (3.26)
0 0 I 0 0 Ar
Bph Bd −Epv Br
Bh = 0 , Dv = 0
0 . (3.27)
0 0 Br
61
variables de décision du problème d'optimisation semi-dénie permettant le calcul des
gains du correcteur ; un nombre trop élevé pouvant conduire à des temps de calculs trop
long, voire l'impossibilité d'obtenir une solution du fait des erreurs numériques. Un autre
impact visible de par l'expression (3.9) de la commande est la complexité du correcteur en
termes de nombre d'opérations à eectuer pour déterminer à chaque instant la valeur de
l'entrée à appliquer au système. Pour traiter ce problème, une solution possible consiste
à considérer certaines non-linéarités apparaissant dans le modèle initial comme des incer-
titudes paramétriques : pour certaines valeurs de l'indice i, on remplace la variable zi (t)
par une expression de la forme
Ψ1ijk ?
Ψijk = , (3.31)
Ψ2ijk Ψ3ijk
62
avec
S11 ? ? ? ? ? ?
S21 S22 ? ? ? ? ?
∗
S31 S32 S33 ? ? ? ?
Ψ1ijk S41
= S42 S43 S44
T
?
2
? ? ,
0
0 Bd 0 −γ I ? ?
T 2
0 0 S63 Br 0 −γ I ?
P11 0 0 0 0 0 −Q−1
T11 T12 0 0 0 0 0
Ψ2ijk = T21
0 0 0 0 T26 0 , (3.32)
T31 T32 T33 T34 0 T36 0
a b e
Ψ3ijk = diag(−τijk I, −τijk I, −τijk I),
où
∗ a
S33 =S33 + τijk HaT Ha + τijk
b
HbT Hb + τijk
e
HeT He ,
T11 =Wapi P11 ,
T12 =Wapi P22 ,
T21 =Wbpi Mjk ,
T26 =Wbpi Ljk ,
T31 = − Wepk Q11ij ,
T32 = − Wepk (Ar P22 − Q12ij ),
T33 = − Wepk X11ij ,
T34 = − Wepk X12ij ,
T36 = − Wepk Br .
Alors, la loi de commande (3.9) avec les gains Kik = Mik P11 −1
et Lik est telle que les spé-
cications données dans la section 3.2.2 sont satisfaites pour le système incertain (3.29).
Démonstration. La démonstration suit les mêmes lignes que celle du théorème 14, il est
possible de montrer que (3.17) est satisfaite si
où la matrice Ξhhv est celle dénie en (3.13). Le terme incertain ∆Ξhhv est lui déni par :
63
donc dénie positive, par complétion des carrés, il s'ensuit que
−1
Ξhhv + ∆Ξhhv ≤ Ξhhv + H̄ T Shhv H̄ + ΨT2hhv ∆T (t)Shhv ∆(t)Ψ2hhv
−1
≤ Ξhhv + H̄ T Shhv H̄ + ΨT2hhv Shhv Ψ2hhv .
Par application du lemme de complément de Schur, la matrice Ψhhv étant dénie négative,
il en est de même pour Ξhhv + ∆Ξhhv . La n de la démonstration reprend alors les mêmes
arguments que précédemment.
Remarque 8. La complexité des conditions de stabilité LMI peut être évaluée par le nombre
de variables de décision scalaires Nvar et le nombre de lignes de toutes les conditions LMI
considérées Nrow . Pour le théorème 14, il vient
Nvar = 1 + nx (1 + nx + 8ra2 nx + nu ra re ) + nu nr ra re ,
Nrow = 3ra2 re (5nx + nd + nr ) + 2nx , (3.34)
alors que pour le théorème 15 on a
G(q) = P (q)q.
64
>
En notant xp = q > q̇ > , la dynamique du manipulateur (1.6) peut être réécrite sous
où Ω2n = {1, 2, . . . , 2n}. Les bornes xi min et xi max caractérisant l'espace articulaire du
manipulateur et ses limites en vitesse dues aux moteurs sont supposées connues.
0 1
1 0 0 0
Cp = ,
0 1 0 0
1. Pour simplier l'écriture, on notera plus loin Ep (z) = Ep (z1 ) et Ap (z) = Ap (z2 , . . . , z5 )
65
avec Iˆa1 = Ia1 + c1 , Iˆa2 = Ia2 + c3 et
z1 = cos q2 ,
z2 = −c4 sinc q1 − c5 sinc q12 ,
z3 = −c5 sinc q12 , (3.39)
z4 = c2 q̇2 sin q2 ,
z5 = −c2 q̇1 sin q2 .
Ces limites ont été dénies de façon à ce que le robot puisse fonctionner dans un grand
espace de travail.
z1 = 1, z 1 = −1,
z2 = 4.79, z 2 = −103.01,
z3 = 4.79, z 3 = −22.07,
z4 = 16.87, z 4 = −16.87,
z5 = 16.87, z 5 = −16.87.
La méthode de décomposition par secteurs non linéaires [Tanaka and Wang, 2004] conduit
alors à une représentation T-S descripteur à 32 règles (re = 2 et ra = 16) du robot
équivalente au modèle (3.38) sur le domaine considéré.
Soient
zi − z i
ωi1 = , ωi0 = 1 − ωi1 ,
zi − zi
pour i ∈ {1, 2, . . . , 5} et posons
Ep1 = Ep (z 1 ), Ep2 = Ep (z 1 )
et, pour k = 1, . . . , 16
66
avec ẑi = z i si ki = 0 et ẑi = z i sinon, et
0 0
0 0
Bpk = Bp =
1
.
0
0 1
Théoriquement, l'approche de commande proposée dans la section 3.3 peut être utili-
sée pour traiter les systèmes T-S descripteurs possédant un nombre quelconque de règles.
Cependant, la complexité du modèle de commande impacte directement celle du correc-
teur (cf. expression 3.9 de l'entrée de commande). Il est par conséquent utile, et parfois
indispensable, de simplier le modèle pour faire face aux limitations matérielles. Pour
atteindre cet objectif, certaines non-linéarités du système seront considérées comme des
incertitudes de modélisation an de réduire le nombre de variables de prémisse et donc
le nombre de sous-modèles. Ensuite, ces incertitudes peuvent être traitées en utilisant
le schéma de commande robuste proposé dans le théorème 15. Nous présentons ici un
exemple menant à un système T-S de la forme (3.29) possédant 4 règles. À cette n, nous
considérons les variables z2 , z4 et z5 comme des incertitudes décrites par
z2 (t) = z2m + δ2 (t)z2r , z4 (t) = z4m + δ4 (t)z4r , z5 (t) = z5m + δ5 (t)z5r , (3.41)
avec (pour i = 2, 3, 4) zim = (z i + z i )/2 et zir = (z i − z i )/2. On a donc |δi (t)| ≤ 1. Les
fonctions d'appartenance sont
0 1
et
Remarquons que r̄e = 2, r̄a = 2, le modèle possède donc 4 règles. Il est possible de
réduire davantage le nombre de règles en considérant, par exemple, z2 ,z3 , z4 , z5 comme
incertitudes du système. Dans le cas extrême où toutes les variables de prémisse sont
considérées comme des incertitudes, un modèle linéaire descripteur incertain peut être
obtenu.
67
3.5.3 Modèle de référence
Selon, la gure 1.7, page 20, les coordonnées de la position de l'eecteur P dans le
plan xy sont données par le modèle géométrique direct suivant :
xP = L1 cos(q1 ) + L2 cos(q1 + q2 ),
(3.43)
yP = L1 sin(q1 ) + L2 sin(q1 + q2 ).
L'objectif est que le point P suive une trajectoire de référence circulaire ayant un rayon
de R = 0.2 m et un centre de coordonnées xP 0 = 0.35 m, yP 0 = 0.65 m. La position
correspondante de P à l'instant t est donc donnée par les expressions :
Par conséquent, la position désirée qid doit être deux fois dérivable pour construire
l'entrée de référence ri de l'axe i :
T T
(3.45)
T T
ri = qid q̇id q̈id .
0 1 0 0 0
Air = , Bir = 2 . (3.47)
−ωr2 −2ξr ωr ωr 2ξr ωr 1
68
résonances mécaniques. Ces paramètres sont donc xés de façon identique pour les deux
axes (i = 1, 2) an d'avoir un comportement identique telles que :
1
ωr = ωm , ξr = 1. (3.48)
2
Dans l'exemple choisi (tableau 1.1), la fréquence de résonance des bras étant de 125.6
rad/s, la fréquence du modèle de référence ωr est xée à 62 rad/s. En combinant les deux
T
axes pour obtenir l'équation d'état de référence (3.2), avec xr = q1r q2r q̇1r q̇2r , les
0 0 1 0
0 0 0 1
Ar =
−3844
, (3.49)
0 −124 0
0 −3844 0 −124
0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0
Br =
3844
. (3.50)
0 124 0 1 0
0 3844 0 124 0 1
69
Il est clair que de telles valeurs pour les gains de commande ne peuvent pas être rete-
nus pour ce système. Par conséquent, les gains de commande sont recalculés en incluant
la contrainte supplémentaire (3.24) avec = 104 comme cela a été expliqué dans la re-
marque 7. Nous donnons ci-dessous quelques exemples de gains obtenus :
4 −6.31 1.16 −0.0978 −0.0018
K11 = 10 × ,
0.91 −6.513 0.0044 −0.0591
4 0.720 0.939
H11 = 10 × ,
0.939 4.62
3 −9.73 −1.74 −0.469 −0.0896
K12 = 10 × ,
−1.89 −3.76 −0.0968 −0.162
3 0.312 0.159
H12 = 10 × ,
0.152 0.0302
14.7 −1.13 0.47 −0.04 0.004 −3 × 10−4
L11 = ,
−6.37 15.2 −0.21 0.49 −0.002 3.9 × 10−4
12.3 0.634 0.395 0.0205 0.0032 0.0002
L12 = ,
3.82 11.8 0.123 0.380 0.0010 0.0031
avec α = 20 et Q = diag(10−5 , 10−5 , 1, 1).
En utilisant le théorème 14 et le modèle complet, un correcteur PDC à 32-règles a été
calculé pour les mêmes valeurs de α et Q. Quelques exemples de gains obtenus sont :
5 −0.9254 0.4664 −0.0080 −0.0004
K11 = 10 × ,
0.1738 −1.0869 0.0001 −0.0035
−6 0.0466 −0.0169
H11 = 10 × ,
−0.0169 −0.1312
0.264 −0.1294 0.0085 −0.0042 0.0001 −3.3 × 10−5
L11 = ,
−0.520 0.612 −0.0168 0.0197 −0.0001 0.0002
5 −1.2761 −0.4625 −0.0105 −0.0025
K12 = 10 × ,
−0.1713 −0.9200 −0.0022 −0.0034
−7 0.9266 0.4632
H12 = 10 × ,
0.4632 0.7926
0.0627 −0.0899 0.0020 −0.0029 1.6 × 10−5 −2.3 × 10−5
L12 = ,
0.2122 0.4943 0.0068 0.0159 5.5 × 10−5 0.0001
Comme expliqué en remarque 8, la complexité des LMI pour le calcul de la commande
simpliée à 4 règles est bien moindre que celles pour le modèle complet. Le tableau 3.1
donne les valeurs de Nvar et Nrow pour le modèle exact à 32 règles (avec re = 2 et ra = 16)
et le modèle simplié à 4 règles (avec r̄e = r̄a = 2).
Table 3.1: Coûts de calcul.
70
3.5.5 Résultats de simulation et discussions
Dans cette section nous présentons quelques résultats de simulation illustrant l'ap-
plicabilité de notre démarche de commande au manipulateur à deux degrés de liberté
présenté au premier chapitre. Si le calcul de la loi de commande a été fait à l'aide du
modèle présenté ci-dessus, les simulations seront quant à elles réalisées à l'aide du modèle
plus complet présenté dans le premier chapitre et du logiciel Matlab/Simulink en utilisant
l'environnement Simscape MultibodyTM .
An de démontrer la robustesse de l'approche proposée, trois diérents cas associés à
des modes opératoires diérents du robot.
Cas 1 : Le premier correspond au cas nominal à vide : le robot travaille à vide et
sans contact avec l'environnement extérieur.
Cas 2 : Le second cas se produit au cours d'un processus d'usinage. Dans ce cas, la
perturbation externe correspond à une force externe Fe (t) appliquée sur l'eecteur
(1.12). Cette force est supposée tangente à la trajectoire et opposée au vecteur
vitesse ; son intensité notée fe (t) varie entre 138 et 218 N (voir la gure 3.3).
Cas 3 : Dans le troisième cas, le robot manipulateur doit déplacer une masse de 5 kg
correspondant à une variation de la masse de l'eecteur m2 de 55.6%.
Dans chacun des cas, les eets de frottement et d'élasticité articulaire sont pris en
compte dans la simulation, mais pas dans le modèle de commande.
On notera
(3.52)
p
∆R = (xP − xP 0 )2 + (yP − yP 0 )2 − R,
l'erreur de circularité.
Horizontal (y) axis (m)
0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
0.2
Vertical (x) axis (m)
0.3
0.4
0.5
Figure 3.2: Trajectoires de l'eecteur pour le cas 1. Référence (noir solide), trajectoire
avec le correcteur à 32 règles (bleu), trajectoire avec le correcteur à 4 règles (rouge).
71
200 32-rules
4
2
0
0
−200 −2
32-rules 32-rules
4 4
Circularity error (mm)
2 2
0 0
−2 −2
Figure 3.5: Erreurs de circularité pour le correcteur à 32 règles (en bleu) et le correcteur
à 4 règles (en rouge).
comportements similaires. Le pire résultat est obtenu dans le Cas 2, c'est-à-dire lorsqu'une
force externe est appliquée. L'écart en rayon évolue alors entre −2.3 et 4.4 mm.
Les couples des actionneurs sont donnés à la gure 3.6 pour le correcteur à 4 règles
dans le cas nominal. Les couples maximum requis sont de 228 Nm pour le joint 1 et 47 Nm
pour le joint 2. Les vitesses des articulations sont illustrées à la gure 3.7.
Les résultats obtenus pour les deux derniers cas illustrent la robustesse des perfor-
mances de suivi de trajectoire vis-à-vis des perturbations externes (force d'usinage) et
des incertitudes (variation de la charge). Les performances obtenues en précision restent
cependant à améliorer (surtout pour le 2e cas).
72
Γ1 4 q̇1
100
0
−2
0
−4
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Time (s) Time (s)
Figure 3.6: Couples des actionneurs Figure 3.7: Vitesse des articulations
(Cas 1). (Cas 1).
3.6 Conclusion
Dans ce chapitre, la synthèse de lois de commande non linéaires pour la poursuite
de trajectoire d'un robot manipulateur a été présentée. Le modèle de référence génère
la trajectoire de référence. L'approche proposée est basée sur l'utilisation de modèles T-
S de type descripteur et de la seconde méthode de Lyapunov et permet de moduler la
complexité du calcul et de la structure du régulateur sans trop pénaliser les performances
du système asservi comme l'exemple considéré a pu l'illustrer. Ces performances sont
spéciées dans la synthèse par la prise en compte d'un taux de convergence exponentiel,
ainsi que d'un gain L2 maximal entre la sortie et les entrées exogènes.
73
74
Chapitre 4
Poursuite de trajectoire avec contrainte
L∞
4.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons une nouvelle approche pour le problème de suivi de
trajectoires d'un robot manipulateur basée de nouveau sur une représentation sous forme
Takagi-Sugeno descripteur de la dynamique non linéaire du robot.
Cette approche utilise de nouveau une loi de commande combinant une action antici-
patrice avec un retour d'état, ce qui permet d'améliorer de façon signicative les perfor-
mances du système asservi par rapport à une commande par rétroaction simple.
Pour assurer un bon rejet des perturbations, il a été imposé au chapitre précédent
que le système en boucle fermée soit L2 -stable vis-à-vis des entrées exogènes avec un gain
L2 susamment faible. De cette manière, on limite l'énergie de l'erreur de suivi de tra-
jectoire. Dans cette section, la commande est déterminée de façon à assurer la stabilité
entrée-état de la dynamique de l'erreur de suivi vis-à-vis des perturbations. Les perfor-
mances en précision du suivi de trajectoire seront alors évaluées en termes de gain L∞
garantissant une amplitude maximale de l'erreur de suivi pour une entrée de perturbation
donnée et supposée bornée.
Ce chapitre est organisé comme suit. Il commence par une formulation du problème de
suivi de trajectoire et la structure de commande associée. Ensuite, les conditions LMI per-
mettant de régler les gains du correcteur sont données. Enn, des résultats de simulation
obtenus avec le manipulateur série considéré dans le premier chapitre sont proposés.
75
4.2 Formulation du problème de suivi de trajectoire
d'un robot manipulateur
La formulation du problème de suivi de trajectoire s'appuie sur la forme descripteur
(3.36) du modèle non linéaire, présenté au chapitre précédent, que l'on réécrit ici sans
l'indice p :
où les n-vecteurs qr et q̇r sont, respectivement, les position et vitesse articulaire de ré-
férence. On supposera dans la suite que xr est susamment régulière et que sa dérivée
seconde est bornée.
Soit e = x − xr , l'erreur de suivi de trajectoire. La dynamique de e(t) est déduite du
modèle descripteur (4.1) :
Γ = ufb + u . (4.3)
La commande par retour d'état ufb est utilisée pour garantir certaines spécications de la
dynamique d'erreur de suivi en boucle fermée. La commande par anticipation u vise à
contrer les eets de xr sur la dynamique de l'erreur de suivi. La structure de commande
proposée est illustrée à la gure 4.1.
De (4.2) et de (4.3), la dynamique de l'erreur de suivi en boucle fermée est donnée par
où
76
Figure 4.1: Schéma de commande proposé.
(P1) Pour un signal de perturbation nul, d ≡ 0, la solution nulle du système (4.6) est
exponentiellement stable avec un taux de décroissance supérieur à un scalaire po-
sitif α prédéni.
(P2) Le système en boucle fermée (4.6) est stable entrée-état par rapport à la perturba-
tion d.
77
De plus, si e(0) = e0 6= 0, alors l'inégalité suivante est vraie :
re ra
(4.9)
X X
vk (z)Ek ė = hi (z)Ai e + B(ufb + d).
k=1 i=1
>
Soit ē = e> ė> . Le système (4.9) peut être réécrit comme
ra X
re
(4.10)
X
Ē ē˙ = hi (z)vk (z)Āik ē + B̄(ufb + d),
i=1 k=1
où
I 0 0 0 I
Ē = , B̄ = , Āik = . (4.11)
0 0 B Ai −Ek
La loi de commande par retour d'état sera choisie sous la forme
ra X
re
(4.12)
X
ufb = − hi (z)vk (z)Kik e,
i=1 k=1
en boucle fermée de l'erreur de suivi peut être exprimée sous la forme T-S descripteur
suivante :
ra X
re
(4.13)
X
Ē ē˙ = hi (z)vk (z)(Āik − B̄ K̄ik )ē + B̄d,
i=1 k=1
où K̄ik = Kik 0 .
78
4.3.2 Calcul des gains de commande
Le résultat suivant permet de transformer le problème de commande 3 en un problème
d'optimisation LMI.
Théorème 16. Étant donné un réel positif α, s'il existe une matrice P ∈ R2n×2n dénie
positive, des matrices Qi ∈ R2n×2n , Ri ∈ R2n×2n , Mik ∈ Rn×2n (avec (i, k) ∈ Ωr × Ωre ) et
un réel positif γ̄ solutions du problème d'optimisation
minimiser γ̄
sous les contraintes :
P ?
0, (4.14)
P I
αP + Qi Ri 0
Ξik = He Ai P − BMik − Ek Qi −Ek Ri B ≺ 0, ∀(i, k) ∈ Ωra × Ωre (4.15)
0 0 −αγ̄I
alors, la loi de commande par retour d'état (4.12) avec les gains Kik = Mik P −1 est telle
√
que les spécications données dans le problème 3 sont satisfaites avec le gain L∞ γ = γ̄ .
ra X
re
(4.16)
X
hi (z)vk (z) He(Ek Ri ) 0
i=1 k=1
pour toute famille vk et hk Pvériant la propriété de somme convexe (2.20), et donc que
toute combinaison convexe ri=1 a
hi (z)Ri est régulière.
De ce qui précède, il est possible de dénir la fonction candidate de Lyapunov V par
ra
!−1
(4.17)
X
V(ē) = ē> Ē hi (z)P̄i ē,
i=1
P 0
où P̄i = .
Qi Ri
En raison des structures spéciales des matrices partitionnées Ē et P̄i , il s'ensuit que
ra
!−1 ra
!−1
P −1 0
(4.18)
X X
Ē hi (z)P̄i = hi (z)P̄i Ē = .
0 0
i=1 i=1
En conséquence :
T T P −1 0 e
V(ē) = e ė = e> P −1 e. (4.19)
0 0 ė
79
r −1
a
En notant ê = ē, la dérivée de V dénie dans le long des trajectoires
P
hi (z)P̄i
i=1
de (4.13) a pour expression
( ra
! )
> X
V̇(ē) = He Ahv ē + B̄d hi (z)P̄i ē
i=1
" #>
ra
!
(4.20)
X
= He Ahv hi (z)P̄i ê + B̄d ê ,
i=1
" #>
ra X
re ra
!
X
(4.21)
X
V̇(ē) = He ( hi (z)vk (z)(Āik − B̄ K̄ik )) hi (z)P̄i ê + B̄d ê
i=1 k=1 i=1
En utilisant
0 I 0
Āik − B̄ K̄ik = − Kik 0
Ai −Ek B
0 I
= (4.22)
Ai − BKik −Ek
"
ra Xre X ra ! # >
0 I P 0 0
X
V̇(ē) = He ( hi (z)vk (z) hi (z) ê + ê
Ai − BKik −Ek Qi Ri Bd
i=1 k=1 i=1
"
ra Xre # >
Qi Ri 0
X
= He ( hi (z)vk (z) ê + ê (4.23)
Ai P − BMik −Ek Qi Bd
i=1 k=1
À partir des expression de V(ē) (Équation (4.17)) et de V̇(ē) (Équation (4.23)), la relation
suivant devient :
80
où
>
ξ = ê> d> ,
Xra X
re
Ξhv = hi (z)vk (z)Ξik .
i=1 k=1
Par convexité, il résulte de (4.15) que Ξhv ≺ 0. Combinant ceci avec (4.25) conduit à
√ √
ke(t)k ≤ σ1 e(−αt) ke0 k + γ̄kd(.)k∞ . (4.30)
On en déduit alors les résultats suivants :
Quand d 6= 0 :
Pour une erreur de suivi initialement, e(0) = 0, l'inégalité (4.30) implique :
√
ke(t)k ≤ γ̄kd(.)k∞ = γkd(.)k∞ . (4.33)
Si e(0) 6= 0, par intégration (4.30) sur l'intervalle [0, ∞], l'inégalité (4.8) est
donc vériée.
L'inégalité (4.30)
√
garantit les propriétés (P1), (P2) et (P3) données dans le problème
3 en posant γ = γ̄ .
81
4.3.3 Réduction de la complexité du correcteur
Comme expliqué à la section 3.4, il est possible de simplier le correcteur en réduisant
le nombre de règles du système T-S descripteur modélisant la dynamique de l'erreur de
suivi. La même astuce est utilisée : considérer certaines non-linéarités du modèle initial
comme des incertitudes. À cette n, nous réécrivons certaines variables de prémisse sous
la forme
où
zjm = (z j + z j )/2,
zjr = (z j − z j )/2
re ra
(4.35)
X X
vk (z)Êk ė = hi (z)Âi e + B(ufb + d),
k=1 i=1
où
Les matrices ∆Ek (t) et ∆Ai (t) pouvant être paramétrées comme suit
ra X
re
(4.36)
X
ufb = − hi (z)vk (z)Kik e,
i=1 k=1
82
Théorème 17. Étant donné un réel α > 0, s'il existe une matrice dénie positive
P ∈ R2n×2n , les matrices Qi ∈ R2n×2n , Ri ∈ R2n×2n , Mik ∈ Rn×2n et les scalaires po-
sitifs γ̄ , φaik , φeik , avec (i, k) ∈ Ωra × Ωre , solutions du problème d'optimisation suivant :
minimiser γ̄ (4.37)
sous les contraintes (4.14) et (4.38)
Ξik ? ?
Sik H> −Sik ? ≺ 0, ∀(i, k) ∈ Ωra × Ωre , (4.39)
Wik 0 −Sik
Ξhv ? ?
Shv H> −Shv ? ≺ 0, (4.40)
Whv 0 −Shv
où
ra X
X re
Ξhv = hi (z)vk (z)Ξik ,
i=1 k=1
ra X
X re
Shv = hi (z)vk (z)Sik ,
i=1 k=1
ra X
X re
Whv = hi (z)vk (z)Wik .
i=1 k=1
> −1
Ξhv + HShv H> + Whv Shv Whv ≺ 0. (4.41)
83
avec S = Shv , X = H> et Y = ∆Whv , l'inégalité
est obtenue.
De la même façon que pour la démonstration du théorème 16 et du (4.42), on peut
alors montrer que
garantissant que les propriétés (P1), (P2) et (P3) du problème 3 sont vériées pour la
dynamique de l'erreur de suivi décrite par le modèle incertain (4.35).
84
recteur obtenu sont :
4 3.3963 −0.6804 0.1065 −0.0235
K11 = 10 × ,
−0.2474 3.2393 −0.0096 0.1042
4 3.2825 −0.6270 0.1024 −0.0217
K21 = 10 × ,
−0.2252 3.0701 −0.0088 0.0986
4 3.3895 −0.6771 0.1063 −0.0234
K31 = 10 × ,
−0.2441 3.2368 −0.0095 0.1040
3.2876 −0.6108 0.1026 −0.0212
K41 4
= 10 × , (4.43)
−0.2168 3.0527 −0.0086 0.0979
4 5.5382 1.3438 0.1757 0.0419
K12 = 10 × ,
0.7173 3.2047 0.0216 0.1031
4 5.3417 1.3121 0.1689 0.0408
K22 = 10 × ,
0.6952 3.0550 0.0209 0.0982
4 5.5259 1.3435 0.1753 0.0418
K32 = 10 × ,
0.7180 3.2015 0.0215 0.1029
4 5.3599 1.3256 0.1694 0.0411
K42 = 10 × ,
0.7065 3.0470 0.0211 0.0978
...
8.60 × 10−6
0.001 −0.0218 −0.001
8.60 × 10−6 9.09 × 10−4 −3.03 × 10−5 −0.0209
P = . (4.46)
−0.0218 −3.03 × 10−5 0.8146 0.029
−0.001 −0.0209 0.0290 0.7501
85
Les valeurs des gains L∞ obtenus sont γ = 1 pour le modèle à 32 règles et γ = 3.48
pour le modèle à 4 règles.
-3
10
5
-1
-2
0 0.5 1 1.5
Pour être plus précis dans la comparaison, nous dénissons deux indicateurs de préci-
sion :
et
86
32-Règles 4-Règles
ufb ufb + u ufb ufb + u
ERM (mm) 4.7 2.6 4.8 3.1
ERmav (mm) 1.3 0.75 1.4 0.99
Table 4.1: Valeurs de ERM et ERmav pour le 1er cas
32-Règles 4-Règles
ufb ufb + u ufb ufb + u
ERM (mm) 6.6 4.1 6.6 3.9
ERmav (mm) 1.8 1.7 1.8 1.6
Table 4.2: Valeurs de ERM et ERmav pour le 2e cas
ZT
1
ERmav = |∆R|dt. (4.48)
T
0
Ces deux indicateurs de performance sont donnés, pour le 1er cas, dans le tableau
4.1. Les observations précédentes sont conrmées : la plus petite erreur absolue moyenne
(0.75 mm) est obtenue pour la structure complète à 32 règles. Par rapport à cette référence,
l'erreur augmente de 32 % pour le modèle simplié correspondant et d'au moins 73 % sans
action anticipatrice.
Dans le 2e cas (force externe s'appliquant sur l'eecteur), les erreurs de circularité sont
représentées à la gure 4.3, les indicateurs correspondants sont donnés au tableau 4.2. Les
erreurs de circularité moyenne sont ici relativement voisines pour tous les cas considérés
de 1.6 à 1.8 mm, le meilleur résultat étant obtenu pour le correcteur simplié à 4 règles
avec l'action anticipatrice.
10-3
8
-2
-4
0 0.5 1 1.5
87
Sollicitations des actionneurs
On ne considère ici que la structure de commande proposée à la section 4.2. Les
évolutions en fonction du temps des couples des actionneurs sont présentées aux gures 4.4
et 4.5 pour le 1er cas. Les couples maximum requis sont de 231.5 Nm pour l'articulation 1
et 49.8 Nm pour l'articulation 2. Les erreurs de positions des articulations sont illustrées
aux gure 4.6 4.7. Les erreurs de vitesses des articulations sont données aux gure 4.8 4.9.
Pour le 2e cas considéré, les couples des actionneurs sont représentées sur les -
gures 4.10 et 4.11. Les couples maximum requis sont plus importants que précédemment :
308.1 Nm pour le joint 1 et 132.7 Nm pour le joint 2. Les erreurs de positions des articu-
lations sont illustrées aux gure 4.12 4.13. Les erreurs de vitesses des articulations sont
données aux gure 4.14 4.15.
Comme dans le chapitre précédent, la commande obtenue pour le correcteur simplié
ne dière que de très peu de celle du correcteur à 32 règles.
250 50
40
200
30
150
20
100
10
50
0
0
-10
-50 -20
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Figure 4.4: Couple moteur Γ1 pour le Figure 4.5: Couple moteur Γ2 pour le
1er cas. 1er cas.
10-4 10-4
10 2.5
2
8
1.5
6
1
4 0.5
2 0
-0.5
0
-1
-2
-1.5
-4 -2
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Figure 4.6: Erreur de position de l'ar- Figure 4.7: Erreur de position de l'ar-
ticulation 1 pour le 1er cas. ticulation 2 pour le 1er cas.
88
0.04 0.015
0.03 0.01
0.02
0.005
0.01
0
0
-0.005
-0.01
-0.01
-0.02
-0.03 -0.015
-0.04 -0.02
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Figure 4.8: Erreur de vitesse de l'arti- Figure 4.9: Erreurs de vitesse de l'arti-
culation 1 pour le 1er cas. culation 2 pour le 1er cas.
400 150
300
100
200
50
100
0
0
-50
-100
-100
-200
-300 -150
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Figure 4.10: Couple moteur Γ1 dans le Figure 4.11: Couple moteur Γ2 dans le
cas avec la perturbation externe. cas avec la perturbation externe.
10-3 10-3
4 3
3
2
1
1
0 0
-1
-1
-2
-2
-3
-4 -3
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Figure 4.12: Erreur de position de l'ar- Figure 4.13: Erreur de position de l'ar-
ticulation 1 dans le cas avec la perturba- ticulation 2 dans le cas avec la perturba-
tion externe. tion externe.
89
0.15 0.08
0.06
0.1
0.04
0.05
0.02
0 0
-0.02
-0.05
-0.04
-0.1
-0.06
-0.15 -0.08
0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5
Figure 4.14: Erreur de vitesse de l'arti- Figure 4.15: Erreurs de vitesse de l'ar-
culation 1 dans le cas avec la perturba- ticulation 2 dans le cas avec la perturba-
tion externe. tion externe.
4.5 Conclusion
Dans ce chapitre, une approche systématique pour la synthèse d'une loi de commande
pour le suivi de trajectoires de robots manipulateurs a été proposée. Basée sur une repré-
sentation sous forme de Takagi-Sugeno descripteur, cette approche utilise les arguments
de la théorie de la stabilité au sens de Lyapunov pour garantir les propriétés en boucle
fermée des dynamiques des erreurs de suivi de trajectoire.
Deux techniques de commande ont été proposées pour la poursuite en trajectoire d'un
robot manipulateur. Le chapitre suivant propose de comparer les performances de ces
deux approches avec d'autres utilisées classiquement en robotique : les commandes par
PID ou CTC.
90
Chapitre 5
Étude comparative des diérentes
techniques pour le suivi de trajectoire
5.1 Introduction
91
5.2 Gains des loi de commande
5.2.1 Commande PID
La loi de commande PID a été donnée par l'équation (1.24) avec eq = qd − q . Pour
déterminer les paramètres du correcteur PID, on va suivre la méthodologie présentée
dans [Dombre and Khalil, 1999]. On considère le modèle de l'articulation j suivant :
avec aj = Mjj max la valeur maximale de l'élément Mjj de la matrice d'inertie du robot et
γj est un couple perturbation.
Pour γ = 0, la fonction de transfert en boucle fermée est :
Pour obtenir une réponse la plus rapide possible sans oscillation, un choix classique
consiste à déterminer les gains du correcteur an d'obtenir un pôle triple réel négatif.
∆(s) = aj (s + $j )3 (5.4)
avec $j > 0. Cette valeur $j est choisie la plus grande possible tout en restant en deçà
de la pulsation de résonance $rj an de ne pas déstabiliser le système. Un choix courant
consiste à prendre $j = $rj /2. Les gains obtenus sont les suivants :
a1 = 7.4583 (5.8)
a2 = 1.25 (5.9)
92
Figure 5.1: Schéma de principe de la commande CTC.
(5.15)
Kv = 138.9509 138.9509
Ki = 104 9.9362 9.9362
93
5.3.1 Cas nominal
9
2.5
8
7
2
6
5
1.5
4
3
1
2
1
0.5
1 1.5 2 2.5 3 1 1.5 2 2.5 3
En ce qui concerne l'erreur maximale de suivi de trajectoire, elle est minimisée par les
deux correcteurs FBFF 4-rules et FBFF 32-rules et maximisée pour le correcteur PID.
Quant à l'erreur moyenne, les résultats sont plus variables : elle est minimisée par le
correcteur CTC pour la durée la plus longue, par le correcteur H∞ 32-rules pour une
durée de parcours de 2 s et par le correcteur FBFF 4-rules pour le régime le plus rapide.
Remarquons que l'erreur moyenne obtenue par ce dernier varie peu en fonction de la du-
rée de parcours, si bien qu'il est un mauvais choix pour la plus grande durée de parcours
considérée.
94
14 3.5
12 3
10
2.5
8
2
6
1.5
4
1
2
1 1.5 2 2.5 3 1 1.5 2 2.5 3
95
5.4.2 Cas nominal
Les évolutions des erreurs de circularité pour les diérents correcteurs sont tracées à
la gure 5.6 conrmant certains faits relevés dans la section précédente sur les bonnes
performances des correcteurs CTC et FBFF 32-rules et 4-rules ou, au contraire, des per-
formances limitées du correcteur PID.
10-3
10
-2
-4
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Concernant les performances de suivi dans l'espace articulaire du robot, les évolu-
tions des positions et vitesses des deux actionneurs sont représentées gures 5.7-5.10 et
conrment les résultats précédents.
10-3 10-3
12 8
10
6
8
4
6
2
4
2 0
0
-2
-2
-4
-4
-6
-6
-8 -8
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Figure 5.7: Erreurs de position de l'ar- Figure 5.8: Erreurs de position de l'ar-
ticulation 1. ticulation 2.
La table 5.1 donne les valeurs moyennes absolues et maximales des erreurs de suivi des
deux articulations. Pour l'articulation 1, les meilleures performances sont obtenues pour la
commande CTC, suivie de peu du correcteur FBFF 32-rules. Le correcteur FBFF 4-rules
vient en 3e position, mais donne aussi des erreurs inférieures au millimètre, contrairement
au trois autres correcteurs conduisant à une erreur moyenne supérieure à 7 mm. Les résul-
tats sont assez semblables pour l'articulation 2, l'ordre diérant légèrement (le correcteur
96
0.15 0.2
0.1 0.15
0.05 0.1
0 0.05
-0.05 0
-0.1 -0.05
-0.15 -0.1
-0.2 -0.15
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Figure 5.9: Erreurs de vitesse de l'arti- Figure 5.10: Erreurs de vitesse de l'ar-
culation 1. ticulation 2.
Table 5.1: valeurs moyennes absolues et maximales des erreurs de suivi des deux articu-
lations (en gras : plus petite valeur, en italique : deuxième meilleure valeur)
Les tracés des couples des deux actionneurs en fonction du temps sont donnés aux
gures 5.11 et 5.12. Leurs valeurs quadratiques moyennes et ecaces (rms) sont données
à la table 5.2. Il n'y a pas de diérences importantes sur les valeurs de ces diérents indi-
cateurs entre les approches proposées. Les couples maximaux nécessaires vont de 497 N
(H∞ 32-rules) à 509 N (PID) pour l'articulation 1 et de 76 N (H∞ 32-rules) à 84.6 N
(PID) pour l'articulation 2. D'un point de vue énergétique, les performances des diérents
correcteurs sont voisines, mis à part, peut être, le régulateur PID qui donne systémati-
quement les plus mauvaises valeurs.
97
600 100
500 80
60
400
40
300
20
200
0
100
-20
0
-40
-100 -60
-200 -80
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Figure 5.11: Couples Γ1 (1er action- Figure 5.12: Couples Γ2 (2nd action-
neur). neur).
Table 5.2: Couples maximaux et ecaces (en gras : plus petite valeur, en italique
deuxième meilleure valeur)
10-3
14
12
10
-2
-4
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Les erreurs de suivi en position et en vitesse pour chacun des deux actionneurs sont
représentées sur les gures 5.145.17. La table 5.3 regroupe les diérentes valeurs des
98
0.015 0.015
0.01
0.01
0.005
0.005
0
-0.005
-0.005
-0.01
-0.01 -0.015
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Figure 5.14: Erreurs de position de l'ar- Figure 5.15: Erreurs de position de l'ar-
ticulation 1. ticulation 2.
0.3 0.8
0.2 0.6
0.1 0.4
0 0.2
-0.1 0
-0.2 -0.2
-0.3 -0.4
-0.4 -0.6
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Figure 5.16: Erreurs de vitesse de l'ar- Figure 5.17: Erreurs de vitesse de l'ar-
ticulation 1. ticulation 2.
Table 5.3: valeurs moyennes absolues et maximales des erreurs de suivi des deux articu-
lations (en gras : plus petite valeur, en italique : deuxième meilleure valeur)
indicateurs (5.16) et (5.17). Les conclusions précédentes restent valables à une nuance
près : pour la 1er articulation, le correcteur CTC fournit des erreurs absolues moyennes
et maximales plus faibles - il y a cependant peu de diérences avec les correcteurs FBFF.
Les évolutions des couples des deux actionneurs sont données dans les gures 5.18 et
99
600 150
500
100
400
300 50
200
0
100
0 -50
-100
-100
-200
-300 -150
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
5.19, leurs valeurs ecaces et maximales sont présentées dans la table 5.4. Il n'y a pas de
diérences notables entre les correcteurs.
Le correcteur PID conduit aux valeurs maximales de ces indicateurs avec un couple
maximal de 586.9 N pour l'articulation 1 et 144.3 N pour l'articulation 2. L'approach H∞
a la meilleur performance de suivi de trajectoire pour l'articulation 2.
Table 5.4: Couples maximaux et ecaces (en gras : plus petite valeur, en italique
deuxième meilleure valeur)
5.5 Conclusions
Ce chapitre présente une comparaison des performances des correcteurs proposés aux
chapitres 3 et 4 avec d'autres correcteurs utilisés couramment en industrie : le correc-
teur PID et la commande CTC (Computed Torque Control). Ces résultats montrent que
le correcteur simplié FBFF 4-rules avec la méthode de synthèse proposée au chapitre
4 constitue une solution viable de commande d'un robot manipulateur avec des perfor-
mances proches voire meilleure que la technique de commande CTC et une architecture
relativement simple.
100
Conclusion générale et perspectives
Ce mémoire présente notre contribution à la modélisation et la commande en suivi de
trajectoire de robots manipulateurs.
Dans un premier temps, le contexte des robots manipulateurs industriels a été pré-
senté. Les modèles utilisés pour l'analyse et la synthèse des lois de commande de robot
manipulateur ont été rappelés. En particulier, les modèles dynamiques sous forme analy-
tique d'un manipulateur plan à deux degrés de liberté ont été développés an de servir
d'exemple dans la suite du manuscrit pour la synthèse de commande. En l'absence d'essais
expérimentaux, le but était de disposer également d'un modèle de simulation le plus dèle
possible du point de vue du comportement mécanique. Ce modèle a été développé dans
l'environnement Simulink de Matlab avec la toolbox Simscape MultibodyTM . Sachant que
la synthèse de commande est basée sur un modèle dynamique rigide sans connaissance
précise des lois de comportement des perturbations comme le frottement sec ou des forces
extérieures, le modèle de simulation inclut des articulations exibles (responsable de ré-
sonances mécaniques), un modèle de frottement sec réaliste par articulation (avec eet de
Stribeck et équilibre des eorts à vitesse nulle) et un modèle de force extérieure exercée
sur l'organe terminal (représentant un procédé de découpage ou d'usinage). L'utilisation
de ce modèle a permis de valider dans les derniers chapitres les méthodes de synthèse
proposées et la robustesse des performances des lois de commande aux incertitudes de
modélisation structurées et non structurées et aux perturbations. Par la suite, la problé-
matique du suivi de trajectoire a été posée et une revue de littérature succincte sur les
principales méthodes de commande des robots manipulateurs a été exposée.
Dans le chapitre 2, l'approche Takagi-Sugeno pour l'analyse et la commande des sys-
tèmes non linéaires a été rappelée. L'approche T-S ore diérentes possibilités en matière
d'analyse et de synthèse de lois de commande. Dans ce chapitre, les représentations de sys-
tèmes non linéaires sous la forme T-S standard ou descripteur ont été rappelées. Ensuite,
les problèmes de stabilité et stabilisation de ces modèles ont été abordés. Les problèmes
de commande basée sur les modèles T-S peuvent être formulés sous forme de contraintes
décrites par des inégalités matricielles linéaires. La méthode directe de Lyapunov est uti-
lisée pour obtenir les conditions de stabilité permettant le calcul des gains. Enn, des
critères de performance en boucle fermée comme la α−stabilité, le critère H∞ , etc. ont
été présentés.
Dans le chapitre 3, une étude sur le suivi de trajectoire d'un manipulateur avec une
contrainte H∞ pour le rejet de perturbation a été donnée. La dynamique non linéaire
du robot a été écrite sous forme T-S descripteur. Le problème de synthèse de commande
pour le suivi de trajectoire a été posé en introduisant un modèle de référence sous forme
standard. Ce problème a été transformé grâce à l'approche T-S descripteur et la dénition
d'une loi PDC en conditions LMIs pour le calcul des matrices de gain. Une commande
PDC avec action intégrale a également été introduite. An de simplier le modèle T-S
descripteur et réduire le nombre de règles dans la loi PDC, des conditions LMI pour la
101
synthèse des gains ont été établies dans le cas d'un modèle avec incertitudes. Les résultats
de simulation illustrent la robustesse de l'approche proposée dans diérents cas (suivant les
perturbations et les variations de charge de l'eecteur). Dans tous les cas considérés, l'eet
du frottement sec et des résonances mécaniques est pris en compte dans la simulation. Les
performances obtenues sont similaires pour les commandes PDC à 32 règles et 4 règles ;
elles apparaissent comme satisfaisantes dans le cas nominal et le cas avec variation de
charge. Néanmoins, les performances obtenues en présence d'une force externe appliquée
à l'eecteur restent à améliorer sur le plan de la précision de suivi de trajectoire.
Dans le chapitre 4, une nouvelle approche de commande pour le suivi de trajectoire
d'un manipulateur a été présentée. Elle est fondée sur un schéma avec retour d'état et
anticipation et elle s'appuie sur une contrainte L∞ de façon à garantir une amplitude
maximale de l'erreur de suivi pour une entrée de perturbation donnée et supposée bornée.
Le problème est reformulé grâce à une représentation descripteur T-S de l'écart entre
l'état du robot et la trajectoire pour aboutir à des conditions LMI permettant le calcul
des gains du retour d'état PDC. Cette approche, contrairement à celle du chapitre précé-
dent, ne nécessite pas de modèle de référence, ce qui la rend plus simple. Les résultats de
simulation présentés ont permis d'illustrer l'ecacité de l'approche proposée.
Le dernier chapitre expose un comparatif des performances de nos deux approches avec
d'autres utilisées couramment en robotique : les commandes PID et CTC. L'inuence de
la vitesse de parcours de la trajectoire et des perturbations appliquées a été analysée. Les
simulations ont montré les bonnes performances de l'approche L∞ dans les diérents cas.
En revanche, l'approche H∞ présente de moins bonnes performances que le schéma CTC
en l'absence de forces extérieures et, même avec ces perturbations, son intérêt n'est pas
avéré. Quant à l'approche L∞ , elle est similaire ou parfois sensiblement meilleure que le
schéma CTC dans le cas nominal et elle dépasse les autres approches dans le cas avec
perturbations. En outre, les commandes PDC avec 4 règles ont des performances assez
proches de celles avec 32 règles, ce qui permet donc de réduire la complexité des lois de
commande sans dégrader les performances.
Les travaux présentés dans ce mémoire ouvrent plusieurs perspectives de développe-
ment :
1. À court terme et moyen terme
Un robot de type SCARA opérationnel devrait être prochainement disponible
dans notre laboratoire et permettrait de valider les diérents résultats de simu-
lation par des essais expérimentaux. Pour cela, une identication paramétrique
du modèle dynamique sera nécessaire au préalable.
La commande proposée dans le chapitre 4 combine une action anticipatrice à
un retour d'état ce qui nécessite la présence de capteurs de vitesse. Sans ces
capteurs, une commande par retour de sortie est nécessaire. Il est donc néces-
saire d'aborder le problème du suivi de trajectoire en utilisant des correcteurs
à retour de sortie.
La possibilité d'utiliser en premier lieu un retour de sortie statique [Kau
et al., 2007, Bouarar et al., 2013, Nguyen et al., 2018] est à étudier en terme
de faisabilité, en premier lieu pour des modèles de robot avec peu de non-
linéarités. Ce type de lois de commande par retour de sortie statique est
intéressant dans le cadre d'applications nécessitant un faible coût de calcul
parce qu'il n'y a pas besoin de résolution numérique d'équations diéren-
tielles supplémentaires comme des lois de commande à retour de sortie dy-
102
namique. Notons que dans la littérature, il existe déjà plusieurs résultats
concernant la commande par retour de sortie statique de systèmes T-S de
diérents types (en temps continu ou discret, sous forme standard ou des-
cripteur) [Bouarar et al., 2013, Nguyen et al., 2017c, Wang et al., 2019]. Ces
travaux abordent tous le problème de la stabilisation. Il reste à étudier leur
applicabilité au problème du suivi de trajectoires.
Pour une plus grande marge de manoeuvre, on envisage de développer des
commandes à retour de sortie dynamique reposant, par exemple, sur l'utili-
sation d'observateurs [Tanaka and Wang, 2004,Nguyen et al., 2019a,Guerra
et al., 2015, Guelton et al., 2008]. Une des dicultés rencontrées pour la
commande des robots manipulateurs est l'existence de prémisses non me-
surables. Les travaux récents sur les observateurs avec prémisses non mesu-
rables seront étudiés [Ichalal et al., 2018,Guerra et al., 2018]. Les conditions
seront BMI ; par conséquent, des techniques de convexication seront testées
pour réduire le conservatisme [Nguyen et al., 2017c, Nguyen et al., 2018].
Dans le travail présenté, on a utilisé un modèle dynamique rigide du robot
manipulateur pour la synthèse de la loi de commande. Lors du parcours des
trajectoires à haute vitesse, les modes de résonance du robot manipulateur
sont excités, ce qui se traduit par des vibrations et donc une dégradation de
la précision de suivi de trajectoire. Pour limiter ces vibrations, un critère H∞
en fréquence nie [Iwasaki and Hara, 2005, Wang et al., 2013, Xu et al., 2016,
El-Amrani et al., 2018] pourrait être introduit, conduisant à la dénition de
nouvelles lois de commande.
2. À long terme Ces dernières années connaissent le développement rapide d'appli-
cations de robotique en interaction avec l'homme (robotique collaborative, exos-
quelette actif, etc.). Un des dés concerne la génération de mouvement du robot
paraissant naturel pour l'utilisateur. Il serait intéressant de voir comment les tra-
vaux développés dans cette thèse peuvent s'inscrire dans cette problématique.
103
104
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114
Table des gures
1.1 Une scène de R.U.R. montrant les trois robots. . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2 Le robot Unimate. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3 Applications de robots manipulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4 Composition d'un robot industriel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5 Génération de trajectoire et commande dans l'espace opérationnel. . . . . . 17
1.6 Génération de trajectoire dans l'espace opérationnel et commande dans
l'espace articulaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.7 Un robot de 2ddl. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.8 Modèle Simscape/Multibody (1G) du manipulateur 2ddl rigide. . . . . . . 21
1.9 Description d'un robot manipulateur à 2 degrés de liberté. . . . . . . . . . 24
1.10 Modèle Simscape/Multibody (1G) du manipulateur 2ddl à articulations
exibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.11 Schéma de principe de la commande PID . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.12 Commande PID avec anticipation linéaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.13 Commande PID avec anticipation non linéaire. . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.1 Commande PDC avec action intégrale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.1 Référence : axe mécanique linéaire i. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
3.2 Trajectoires de l'eecteur pour le cas 1. Référence (noir solide), trajectoire
avec le correcteur à 32 règles (bleu), trajectoire avec le correcteur à 4 règles
(rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3.3 Force extérieure Fe (t) (cas 2). Composantes verticale (en bleu) et horizon-
tale (en rouge) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.4 Erreurs de circularité (cas 1) : correcteur à 32 règles (bleu), à 4 règles
(rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.5 Erreurs de circularité pour le correcteur à 32 règles (en bleu) et le correcteur
à 4 règles (en rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.6 Couples des actionneurs (Cas 1). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3.7 Vitesse des articulations (Cas 1). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.1 Schéma de commande proposé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
4.2 Erreurs de circularité pour le cas nominal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.3 Erreurs de circularité pour le 2e cas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4.4 Couple moteur Γ1 pour le 1er cas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.5 Couple moteur Γ2 pour le 1er cas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.6 Erreur de position de l'articulation 1 pour le 1er cas. . . . . . . . . . . . . 86
4.7 Erreur de position de l'articulation 2 pour le 1er cas. . . . . . . . . . . . . 86
4.8 Erreur de vitesse de l'articulation 1 pour le 1er cas. . . . . . . . . . . . . . 87
4.9 Erreurs de vitesse de l'articulation 2 pour le 1er cas. . . . . . . . . . . . . . 87
115
4.10 Couple moteur Γ1 dans le cas avec la perturbation externe. . . . . . . . . . 87
4.11 Couple moteur Γ2 dans le cas avec la perturbation externe. . . . . . . . . . 87
4.12 Erreur de position de l'articulation 1 dans le cas avec la perturbation externe. 87
4.13 Erreur de position de l'articulation 2 dans le cas avec la perturbation externe. 87
4.14 Erreur de vitesse de l'articulation 1 dans le cas avec la perturbation externe. 88
4.15 Erreurs de vitesse de l'articulation 2 dans le cas avec la perturbation externe. 88
5.1 Schéma de principe de la commande CTC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
5.2 Erreur de circularité maximale en fonction du temps de parcours imposé
cas nominal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
5.3 Erreur de circularité moyenne en fonction du temps de parcours imposé
cas nominal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
5.4 Erreur de circularité maximale en fonction du temps de parcours imposé
cas avec perturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
5.5 Erreur de circularité moyenne en fonction du temps de parcours imposé
cas avec perturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
5.6 Erreurs de circularité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
5.7 Erreurs de position de l'articulation 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
5.8 Erreurs de position de l'articulation 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
5.9 Erreurs de vitesse de l'articulation 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
5.10 Erreurs de vitesse de l'articulation 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
5.11 Couples Γ1 (1er actionneur). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.12 Couples Γ2 (2nd actionneur). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.13 Erreurs de circularité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.14 Erreurs de position de l'articulation 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.15 Erreurs de position de l'articulation 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.16 Erreurs de vitesse de l'articulation 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.17 Erreurs de vitesse de l'articulation 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.18 Couples Γ1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5.19 Couples Γ2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
116
Liste des tableaux
1.1 Nomenclature du robot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.1 Coûts de calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
4.1 Valeurs de ERM et ERmav pour le 1er cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4.2 Valeurs de ERM et ERmav pour le 2e cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.1 valeurs moyennes absolues et maximales des erreurs de suivi des deux ar-
ticulations (en gras : plus petite valeur, en italique : deuxième meilleure
valeur) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
5.2 Couples maximaux et ecaces (en gras : plus petite valeur, en italique
deuxième meilleure valeur) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.3 valeurs moyennes absolues et maximales des erreurs de suivi des deux ar-
ticulations (en gras : plus petite valeur, en italique : deuxième meilleure
valeur) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.4 Couples maximaux et ecaces (en gras : plus petite valeur, en italique
deuxième meilleure valeur) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
117