4958 - File - HYPERFREQUENCE ANTENNES
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SUPPORT DE COURS
Le rôle d’une antenne est de convertir l’énergie électrique d’un signal en énergie électromagnétique
transportée par une onde électromagnétique (ou inversement). Une définition traditionnelle est la
suivante : « Une antenne d’émission est un dispositif qui assure la transmission de l’énergie entre un
émetteur et l’espace libre où cette énergie va se propager. Réciproquement, une antenne de réception est
un dispositif qui assure la transmission de l’énergie d’une onde se propageant dans l’espace à un appareil
récepteur » [Combes]. Le transport d’énergie par une onde électromagnétique va donc permettre le
transfert d’information sans support physique à travers un canal ou une liaison radioélectrique, à
condition que l’onde électromagnétique soit modulée par un signal informatif. Une liaison
radioélectrique est un canal de transmission entre un émetteur et un récepteur, dont le support de
transmission est assuré par des ondes électromagnétiques. Comme tous les canaux de communication, il
est soumis aux problèmes posés par le bruit et les perturbations, qui vont limiter les performances du
système de transmission. Ils sont aussi dépendants des propriétés de l’antenne qui va donner naissance à
l’onde électromagnétique, et à l’environnement autour de l’antenne qui va influer sur la propagation des
ondes électromagnétiques. La connaissance et la modélisation de la propagation et des antennes sont
complexes … mais nécessaires pour dimensionner un système de transmission sans fils.
Historique
La figure 1 dresse un rapide historique des découvertes et inventions liées aux radiocommunications et
aux antennes. Le développement des radiocommunications est basé sur la théorie de l’électromagnétisme,
mise au point au XIXe siècle et améliorer au XXe siècle. Les ondes électromagnétiques, support des
radiocommunications, ont été prévu de manière théorique dans le cadre des équations de Maxwell et
mises en évidence expérimentalement par Hertz à la fin du XIXe siècle. Peu de temps après, les
premières applications de transmission radio sont apparues. Leur développement s’est fait en parallèle
avec celui de l’électronique au début du siècle. Le XXe siècle est ensuite ponctué d’innovations
majeures, qui répondaient à des besoins précis.
A. Notions fondamentales
Le but de ce chapitre est de revenir sur certaines notions fondamentales d’électromagnétisme avant de se
concentrer sur les antennes. Il s’agit de répondre aux questions suivantes : pourquoi une antenne rayonne
t-elle ? Qu’est-ce qu’une onde électromagnétique ?
I. Quelques rappels d’électromagnétisme
Les charges électriques au repos peuvent exercer des forces électriques entre elles, cette action à distance
se fait par l’intermédiaire d’un champ électrique. Toute charge électrique Q immobile créé un champ
électrique E dans l’espace environnant, qui décroit inversement avec le carré de la distance.
De la même manière, toute circulation de courant (c'est-à-dire des charges en mouvement) à travers une
interconnexion élémentaire est à l’origine d’un champ magnétique tournant autour de la ligne. Cette ligne
exercera une force à distance sur toute autre interconnexion parcourue par un courant.
Les charges électriques et les courants constituent donc les sources élémentaires des champs
électromagnétiques. Les deux cas précédents correspondent au cas où les charges sont immobiles
(électrostatique) et les courants continus (magnétostatiques), qui conduisent à des champs constants
dans le temps. Cependant, l’action d’une charge ou d’un courant n’est pas instantanée et est retardée
par un temps t = r/c, où c est la vitesse de la lumière. Ainsi, tout mouvement de charges ou toute
variation de courant induira une variation de champ électrique ou magnétique en un point donné de
l’espace après un temps de retard donné. Bien qu’en électrostatique et en magnétostatique les champs
électriques et magnétiques soient indépendants, cela n’est plus le cas dès que la quantité de charge ou le
courant varient. Les champs électriques et magnétiques sont alors liés. On parle alors de champ
électromagnétique. Par exemple, dans un circuit électrique soumis à un champ magnétique, un courant se
mettra à circuler en raison de l’apparition d’une force électromotrice, elle-même liée au champ électrique
induit par la variation de champ magnétique (loi de Faraday).
II. Une manière simple de comprendre l’origine du
rayonnement électromagnétique
Toute charge et tout mouvement de charge sont capables de créer des champs électriques et
magnétiques autour d’eux et devraient être capables de produire un rayonnement électromagnétique
(création d’une onde électromagnétique qui se propage librement dans l’espace). Cependant, dans la
nature, quasiment tous les objets ne rayonnent pas. En effet, la plupart des objets contiennent des
charges positives et négatives en équilibre, si bien que les champs électriques que chacune de ces
charges génèrent s’annulent. Lorsqu’un courant circule le long d’une interconnexion, les charges
véhiculées ne s’accumulent pas au bout de l’interconnexion, mais reviennent par un autre chemin,
formant ainsi une boucle. Ainsi, le champ magnétique créé par chaque élément de cette boucle
s’additionne avec la contribution des autres et annulent quasiment le champ magnétique total à grande
distance. Alors comment une antenne fait-elle pour rayonner ? Intuitivement, on sent qu’il faut qu’il y ait
un déséquilibre dans la distribution de charges et les courants parcourant l’antenne, par exemple produit
par toute variation temporelle du courant ou toute discontinuité dans l’antenne conduisant à une
accumulation de charges. Ceci pour empêcher l’annulation de la contribution de chaque charge et de
chaque élément de courant de l’antenne. Dans l’exemple suivant [Dobkin], un courant continu se met à
parcourir une petite boucle carrée à t = 0. Bien que les contributions des 2 côtés de la boucle (notés
éléments 1 et 2) soient identiques en amplitude et de signe inverse, la contribution de l’élément 1 de
l’antenne arrive un peu avant celle de l’élément 2 (ou les contributions des 2 éléments sont déphasées),
permettant la création d’un rayonnement électromagnétique pendant un temps très bref. Si maintenant un
courant variable se met à parcourir la boucle, un rayonnement électromagnétique sera produit
continuellement.
Figure 3 - Rayonnement électromagnétique créé par la variation d’un courant dans un circuit de petite
taille [Dobkin]
On peut donc voir le rayonnement électromagnétique comme la résultante des différences de phase des
contributions de chaque élément de l’antenne.
Remarque : zones de champ proche et de champ lointain
Dans le raisonnement précédent, on considère que la taille de l’antenne est petite devant la distance R la
séparant du point d’observation. La contribution de chaque partie de l’antenne a alors à peu près la même
amplitude. Supposons maintenant que le point d’observation soit placé près de l’antenne, de telle manière
à ce que la partie de l’antenne la plus proche fournisse la plus grande contribution aux champs électriques
et magnétiques. Ceux-ci résultent de la différence de distance entre chaque partie de l’antenne. Le point
d’observation est placé en zone dite de champ proche (voir annexe B). Lorsqu’on parle de rayonnement,
le point d’observation est placé en champ lointain, le rayonnement est dû à la différence de phase des
champs électriques et magnétiques produits par chaque partie de l’antenne La figure 4 présente de
manière générale le champ électromagnétique produit par une antenne parcourue par un courant
sinusoïdal. Celui-ci se propage à la vitesse de la lumière, son amplitude décroit avec la distance et sa
phase varie avec la distance en fonction d’une constante de phase ou d’onde β.
Figure 4 - Rayonnement électromagnétique produit par une antenne de longueur effective Leff et parcouru
par un courant sinusoïdal
III. Equations de Maxwell
« Tout l’électromagnétisme est contenu dans les équations de Maxwell » [Feynman]. La présentation des
équations de Maxwell permet de donner un cadre un peu plus mathématique à la discussion précédente.
Pour plus de détails sur l’art de résoudre ces équations, reportez-vous à un ouvrage d’électromagnétisme.
1. Présentation des équations de Maxwell
La répartition des champs électriques et magnétiques dans l’espace produite par une distribution donnée
de charges et de courants peut être déterminée en résolvant les équations de Maxwell. En outre, celles-ci
permettent de déterminer comment l’onde électromagnétique se propage dans l’espace. Pour un milieu
homogène et isotrope (cas général de la propagation en espace libre ou guidée), celles-ci sont données par
les équations 3 à 7.
Equation de Maxwell-Gauss
Avec :
ρ : densité volumique de charge
ε : permittivité électrique (F/m). A noter ε0 : permittivité diélectrique dans le vide (= 8.85e-12) et εr :
permittivité électrique relative telle que ε = ε0× εr
μ : perméabilité magnétique (H/m). A noter μ0 : permittivité diélectrique dans le vide (=
-7
4π.10 ) et μr : permittivité magnétique relative telle que μ = μ0× μr
σ : conductivité électrique du milieu (S/m)
L’équation de Maxwell-Gauss (issue du théorème de Gauss) indique que toute distribution de charges
dans l’espace conduit à l’apparition d’un champ électrique, de telle sorte que pour tout volume
contenant ces charges, le flux du champ électrique sortant de cette surface est proportionnel à la somme
de toutes les charges. L’équation de Maxwell-Thompson indique qu’un courant induit un champ
magnétique qui forme une boucle autour de ce courant. Contrairement au champ électrique créé par une
charge, le flux de champ magnétique sortant de toute surface entourant la ligne parcourue par un courant
est nul. En comparant cette équation avec celle de Maxwell-Gauss, on peut en conclure qu’il n’y a pas de
charges magnétiques analogues aux charges électriques. L’équation de Maxwell-Faraday est issue de la
loi de Faraday et décrit le phénomène d’induction d’une force électromotrice par un champ magnétique
variable. Le flux d’un champ magnétique variable à travers toute surface incluse à l’intérieur d’un
contour fermé donne naissance à une force électromotrice. L’équation de Maxwell-Ampère permet de
relier le champ magnétique au courant circulant dans un circuit. Elle est issue de la loi d’Ampère rotH
IC qui relie le champ magnétique au courant de conduction IC E. Il s’agit du flux d’électrons
apparaissant dans un conducteur électrique entre chaque molécule lorsqu’on le soumet à une force
électromotrice. Cependant, cette équation n’est pas suffisante pour expliquer l’existence d’un courant
alternatif dans un circuit comprenant un condensateur. L’isolant présent entre chaque armature d’un
condensateur ne permet pas la présence d’un courant de conduction à travers celui-ci. Cependant, sous
l’influence du champ électrique variable apparaissant entre les 2 armatures chargées du condensateur, la
variation de charge est identique sur les 2 armatures. Ce flux de charge en mouvement est appelé courant
de déplacement
2. Interprétation
Que se passe t-il lorsqu’un courant de conduction variable traverse un fil ? D’après l’équation de
Maxwell-Ampère, un champ magnétique variable est produit au voisinage de ce fil. Localement autour
de ce point, il y a une variation du flux du champ magnétique qui, d’après l’équation de Maxwell-
Faraday, va donner naissance à un champ électrique variable. Localement, cette variation de
champ électrique donne naissance à un champ magnétique et ce processus continue de proche en proche.
Les champs électriques et magnétiques se propagent conjointement à l’image d’une vague. La résolution
des équations de Maxwell montre que la vitesse de déplacement des champs est une constante c égale à la
vitesse de la lumière.
3. Rayonnement électromagnétique d’une source électrique
Les courants et les charges sont les sources primaires du champ électromagnétique. Selon le principe de
Huygens, elles rayonnent dans l’espace des ondes sphériques dont la propagation est fonction de
A partir de ces potentiels, il est possible de calculer les champs électriques et magnétiques en tout point
de l’espace :
Les solutions à ces 2 équations se comportent comme des ondes qui se propagent à la vitesse v :
. Dans le vide ou dans l’air, cette vitesse est notée c et est égale à
β est la constante de phase et caractérise la propagation :
Remarque : propagation dans un milieu à pertes
Un milieu à pertes est caractérisé par un diélectrique présentant des pertes telles que la permittivité
Au-delà d’une épaisseur δ, l’onde est atténuée d’un facteur e-1 = 0.37 dans un matériau à pertes. Un
conducteur parfait présente une épaisseur de peau quasi nulle et est capable d’arrêter une onde
électromagnétique quel que soit la fréquence. Par exemple, dans un bon conducteur comme le cuivre
(σ=57 MS), l’épaisseur de peau est égale à 0.08 mm à 1 MHz et 2.5 μm à 1 GHz.
2. Surface d’onde et onde plane
On appelle surface d’onde l’ensemble des points de l’espace atteints à un instant t par une onde émise à
un instant antérieur t0. La phase de l’onde identique en tout point de cette surface, l’amplitude ne l’est
qu’à condition que la source rayonne de manière isotrope dans toutes les directions de l’espace. Dans le
cas d’un milieu de propagation isotrope et homogène, la vitesse de propagation est identique dans toutes
les directions de l’espace et la surface d’onde est une sphère. On parle alors d’ondes sphériques. Loin de
la source, l’onde peut être vue localement comme une onde plane. Localement, les champs électriques et
magnétiques ont la même valeur en tout point du plan d’onde.
3. Propriétés d’une onde électromagnétique plane
Nous allons chercher à donner une image à l’onde électromagnétique issue des équations de propagation
en régime sinusoïdale (équation 13). On considère que l’onde se propage le long de l’axe z. A grande
distance de la source, l’onde est localement une onde plane. A partir des équations de Maxwell, il est
possible de montrer les propriétés suivantes :
Les champs E et H sont perpendiculaires à la direction de propagation. Ils sont donc inclus au plan
d’onde. On parle alors d’onde transversale électromagnétique (onde TEM)
Les champs E , H et la direction de propagation forment un trièdre direct. Les champs E et H sont
donc perpendiculaires entre eux.
Dans le cas d’un milieu de propagation sans pertes, les champs E et H sont en phase et sont reliés
entre eux par l’équation 16.
η est appelé impédance d’onde du milieu. Dans le vide, η = 120π ≈ 377 Ω.
La figure 5 représente une vue d’une onde électromagnétique dans l’espace à un instant donné. L’onde
est formée par la superposition des champs électriques et magnétiques qui évoluent de manière
sinusoïdale dans l’espace. A un instant après, la position des maximums et des minimums de champs
se déplaceraient le long de l’axe z, indiquant la propagation de l’onde. A noter la longueur d’onde qui
correspond à la distance entre 2 maximums de l’onde. Celle-ci se calcule à l’aide de l’équation 17.
Figure 5 – Représentation d’une onde électromagnétique TEM se propageant dans l’espace
Remarque : plans E et H
Pour une antenne à polarisation rectiligne, on appelle le plan E le plan formé par la direction de
propagation et par la direction du champ électrique. Le plan H est celui formé par la direction de
propagation et par la direction du champ magnétique.
4. Polarisation d’une onde électromagnétique
On définit la polarisation d’une onde électromagnétique comme la direction du champ électrique. En se
plaçant dans un repère sphérique ayant pour origine la source de l’onde avec l’axe r orienté le long de la
direction de propagation, on peut décrire la direction du champ E par la relation suivante :
Si les deux composantes du champ électrique vibrent en phase ou en opposition de phase ( ),
les champs E et H conservent une direction constante dans le temps. La polarisation est dite rectiligne.
L’onde électromagnétique présentée à la figure 5 est rectiligne. Sinon, la polarisation est elliptique et la
direction du champ E varie dans le temps. L’extrémité du vecteur représentant le champ électrique décrit
une ellipse. Dans le cas particulier où les 2 composantes sont en quadrature ( / 2), la
polarisation est alors circulaire.
Figure 8 – Puissance rayonnée par une antenne dans une direction de l’espace
Remarque : soit un repère cartésien où l’axe z correspond à l’axe vertical. On appelle plan horizontal
le plan repéré dans le repère sphérique par les coordonnées On appelle plan vertical
tous les plans repérés dans le repère sphérique par les coordonnées (0,2;cons tan te ).
Cas particulier : Antenne omnidirectionnelle ou isotrope
Dans le cas d’une antenne sans pertes et d’une propagation dans un milieu homogène et isotrope, une
antenne isotrope est une source ponctuelle qui rayonne une onde sphérique, c'est-à-dire de manière
constante dans toutes les directions de l’espace la puissance P A fournie par l’alimentation. Bien qu’une
telle antenne n’ait pas de réalité physique, elle est considérée comme une antenne de référence.
Puissance rayonnée par unité d’angle solide :
Puissance rayonnée par unité de surface :
2. Diagramme de rayonnement
Les antennes sont rarement omnidirectionnelles et émettent ou reçoivent dans des directions privilégiées.
Le diagramme de rayonnement représente les variations de la puissance rayonnée par l’antenne dans les
différentes directions de l’espace. Il indique les directions de l’espace (θ0,φ0) dans lesquelles la puissance
rayonnée est maximale. Il est important de noter que le diagramme de rayonnement n’a de sens que si
l’onde est sphérique.
On trace dans le diagramme de rayonnement la fonction caractéristique de rayonnement r(θ,φ), qui varie
entre 0 et 1 selon la direction. Celui-ci peut se représenter sous différentes formes (Fig. 9). En général, le
diagramme de rayonnement d’une antenne est représenté dans les plans horizontaux (θ= 90°) et verticaux
(φ = constante), ou bien dans les plans E et H.
Figure 9 – Représentation du diagramme de rayonnement d’une antenne
Le diagramme de rayonnement d’une antenne est principalement relié à sa géométrie mais peut aussi
varier avec la fréquence. Hormis les antennes omnidirectionnelles, les antennes ne rayonnent pas la
puissance de manière uniforme dans l’espace. Dans ce cas, la fonction caractéristique de rayonnement est
égale à 1 quel que soit la direction considérée. En général, la puissance est concentrée dans un ou
plusieurs « lobes ». Le lobe principal correspond à la direction privilégiée de rayonnement. Les lobes
secondaires sont généralement des lobes parasites. Dans ces directions, l’énergie rayonnée est perdue
donc on cherche à les atténuer.
Remarque : niveau du premier lobe secondaire
Pour que les lobes secondaires ne soient pas considérés comme gênants, on admet en pratique que le
niveau du premier lobe secondaire doit être au moins 20 dB inférieur au niveau du lobe principal.
Figure 10 – Exemple de diagramme de rayonnement d’une antenne (antenne log-périodique)
3. Angle d’ouverture
L’angle d’ouverture (beamwidth) caractérise la largeur du lobe principal. L’angle d’ouverture à 3 dB 2θ3
représente la portion de l’espace dans lequel la majeure partie de la puissance est rayonnée. Il s’agit de
l’angle entre les 2 directions autour du lobe principal où la puissance rayonnée est égale à la moitié de la
puissance rayonnée dans la direction de rayonnement maximal.
2. Gain
Le gain G(θ,φ) d’une antenne dans une direction (θ,φ) est le rapport entre la puissance rayonnée dans une
direction donnée P(θ,φ) sur la puissance que rayonnerait une antenne isotrope sans pertes. En général, le
gain G correspond au gain dans la direction de rayonnement maximal (θ0,φ0).
Cette propriété caractérise la capacité d’une antenne à focaliser la puissance rayonnée dans une direction.
Si l’antenne est omnidirectionnelle et sans pertes, son gain vaut 1 ou 0 dB. Le gain est généralement
exprimé en dB (voir annexe A) ou en dBi car une antenne isotrope est utilisée comme référence. On
trouve aussi parfois le gain exprimé en dBd, lorsqu’une antenne dipôle est utilisée comme référence.
3. Rendement
Le rendement η d’une antenne traduit sa capacité à transmettre la puissance électrique en entrée P A sous
forme de puissance rayonnée PR. On le définit comme le rapport entre la puissance totale rayonnée par
une antenne et la puissance qui lui est fournie. Le rendement est lié aux pertes dans le réseau de
polarisation et dans les éléments rayonnants. En comparant les équations 27 et 28, on voit que le
rendement relie le gain et la directivité.
Dans le cas idéal où l’antenne émet uniformément dans un cône (r(θ) = 1 si 0 < θ < θ0, = 0 ailleurs), le
gain est égal à :
. Par exemple, pour une antenne sans pertes, si l’antenne rayonne dans une demi
sphère (θ0 = π/2), G = 2 = 3 dB. Pour un cône très étroit
Par exemple, prenons le cas d’une antenne dipôle. L’inductance et la capacité sont liées à la longueur de
l’antenne. En basse fréquence, l’inductance est négligeable et l’antenne se contente de stocker des
charges. Lorsque la fréquence augmente, l’effet de la capacité diminue alors que celui de l’inductance
s’accroît et une partie de l’énergie est stockée sous forme d’énergie magnétique. A une fréquence
particulière appelée fréquence de résonance, l’inductance et la capacité sont égales en magnitude et leurs
effets s’annulent. L’antenne est alors équivalente à une résistance pure. Si les pertes ohmiques sont
négligeables, la puissance fournie à l’antenne est alors entièrement rayonnée. Sa capacité à rayonner est
alors liée à la résistance de rayonnement.
2. Résistance de rayonnement
Il ne s’agit pas de la résistance liée aux pertes ohmiques de l’antenne, mais de la perte de puissance liée à
l’onde électromagnétique rayonnée par l’antenne. Il s’agit donc d’une puissance active Une grande
résistance de rayonnement indique une forte capacité à convertir l’énergie électrique incidente (lié au
courant qui « passe » dans la résistance de rayonnement) en énergie électromagnétique. En effet, la
puissance électrique qui lui est fournie est une puissance égale à :
A partir de la connaissance du courant en tout point de l’antenne, il est possible de calculer la puissance
rayonnée. Cependant, cette définition suppose que le courant soit constant en tout point de l’antenne. En
pratique, on considèrera le point où le courant est maximum. L’efficacité d’une antenne est reliée au
rapport entre la puissance rayonnée et la puissance dissipée totale (équation 36).
Si l’adaptation n’est pas assurée, une partie de la puissance (P mismatch = Γ².PA) est renvoyée vers la source
(ou re-rayonnée par l’antenne dans le cas de la réception), appelée en anglais mismatch loss (pertes de
désadaptation). En pratique, soit on cherchera à concevoir l’antenne de telle manière à ce qu’elle présente
une impédance égale à Zc à la fréquence de travail, soit on disposera en entrée de l’antenne un circuit de
transformation d’impédance qui modifiera l’impédance d’entrée de l’antenne vue depuis la source et
assurera l’adaptation d’impédance. Ce réseau est composé d’éléments passifs (filtres à base
d’inductances et de capacités) ou de lignes de transmission (à haute fréquence).
Remarque :
Bien que les pertes par désadaptation réduisent l’efficacité d’une antenne, celles-ci (ainsi que les pertes
par polarisation) ne sont généralement pas incluses dans le calcul de l’efficacité η. Dans les notes
d’application d’antennes, l’adaptation de l’antenne est souvent caractérisée par le rapport d’onde
stationnaire (ROS) ou Voltage Standing Wave Ratio (VSWR). Lorsqu’il y a désadaptation, la réflexion
d’une partie de l’onde incidente et l’addition avec l’onde incidente conduit à l’apparition d’une onde
stationnaire dans la ligne qui relie l’antenne à la source (ou au récepteur). L’amplitude de cette onde
stationnaire n’est pas constante le long de la ligne : l’amplitude est maximale en certains endroits
(ventres) et minimale à d’autres (noeuds). Le rapport d’onde stationnaire est le rapport entre l’amplitude
maximale et l’amplitude minimale de cette onde stationnaire, et est lié au coefficient de réflexion par
l’équation 37. Outre l’indication des pertes par désadaptation, il s’agit aussi d’une notion importante du
point de vue électronique. Ainsi, si le VSWR est supérieur à 1, la tension obtenue en un ventre dépasse la
tension nominale, ce qui peut conduire à une dégradation des équipements électroniques présents. Le
VSWR est souvent noté de la manière suivante : 1.9 : 1, qui signifie un VSWR = 1.9, c'est-à-dire que le
rapport entre l’amplitude max. de l’onde stationnaire est 1.9 fois plus grande que l’amplitude min. Le
coefficient de réflexion est alors de 0.31. La perte de puissance par désadaptation sera alors de 10 % de la
puissance incidente, soit une perte de 0.44 dB.
Une antenne avec un fort facteur de qualité rayonne très efficacement à la fréquence de rayonnement sur
une bande de fréquence très étroite, ce qui peut limiter les interférences hors bande. Cependant, si la
bande passante est trop étroite, tout signal émis ou reçu près des bornes de la bande de fréquence de
fonctionnement sera atténué. Une antenne avec un faible facteur de qualité est large bande mais collecte
le bruit présent sur la bande de fonctionnement, dégradant ainsi la qualité du signal reçu.
Remarque : Analyseur de réseau :
L’impédance d’une antenne peut être mesurée à l’aide d’un analyseur de réseau. Connecté à l’entrée
d’une antenne, celui-ci transmet un signal harmonique et est capable de séparer l’onde incidente de
l’onde réfléchie, et ainsi de mesurer le coefficient de réflexion et donc d’en déduire l’impédance à la
fréquence considérée. Néanmoins, l’utilisation de cet appareil nécessite une étape de calibration précise
pour mesurer l’impédance dans le plan de référence de l’antenne.
Les termes en
deviennent négligeables. Seules termes réels persistent, l’onde formée est donc
une onde progressive. L’antenne rayonne ! En outre, seule les champs E et H forment une onde TEM
puisqu’elles sont forment un trièdre direct avec la direction de propagation. On peut remarquer aussi que
la polarisation de l’onde est rectiligne.
Si les pertes sont négligeables, le gain de l’antenne est de 1.5 ou 1.76 dBi.
L’angle d’ouverture à 3 dB est de 90°.
, les termes en
La directivité de l’antenne est égale à Équation 57. Elle est identique à
celle du dipôle électrique.
Si les pertes sont négligeables, le gain de l’antenne est de 1.5 ou 1.76 dBi.
L’angle d’ouverture à 3 dB est de 90°.
Soit S la surface de la boucle, la résistance de rayonnement est égale à :
Équation 58. Plus le rapport entre la surface de la boucle sur la longueur d’onde
augmente, plus le rayonnement devient plus efficace.
Le facteur de qualité d’une petite boucle créée avec un fil de rayon r w est donné par
Figure 23 – Antenne ferrite (n = 160 tours, μr = 60, L =820 μH) [Brzeska]
III. Antenne dipôle demi-onde
L’antenne dipôle demi-onde correspond au cas particulier d’une longue antenne filaire linéaire utilisée à
sa fréquence de résonance. Cette antenne est utilisée pour un grand nombre d’applications sur les bandes
VHF et UHF.
1. Principe
Un dipôle est constitué de 2 tiges cylindriques de diamètre fin (d < λ/100), connectées à une source
d’excitation. Cette fois-ci, sa longueur n’est plus négligeable devant la longueur d’onde et la répartition
du courant n’est plus constante le long du fil. L’analyse du rayonnement du dipôle peut se faire en
découpant le dipôle en dipôle élémentaire et en sommant leur contribution. La répartition du courant le
long du dipôle est quasi sinusoïdale (vrai si le diamètre de la tige est nul), à l’image de la répartition du
courant le long d’une ligne bifilaire. Cependant, le courant doit être nul à chaque extrémité du dipôle (le
circuit est ouvert donc il ne peut y avoir de courant de conduction aux extrémités). La période de
variation du courant le long du dipôle est égale à λ. Les courants sont en opposition de phase en 2 points
placés symétriquement sur chaque brin par rapport au centre du dipôle.
Figure 25 – Diagramme de rayonnement d’une antenne dipôle : (a) Vue 3D du gain d’un dipôle demi
onde, (b) : gain dans le plan H d’un dipôle demi onde, (c) : gain dans le plan E pour des dipôles de
différentes longueurs.
L’antenne est donc omnidirectionnelle dans le plan H, puisque le diagramme de rayonnement ne dépend
pas de φ. Le gain à la fréquence de résonance est égal à 1.64 soit 2.15 dBi et l’angle d’ouverture à 3 dB
de 78°. Comme le montre la figure 25, le diagramme de rayonnement évolue avec la fréquence. Plus la
fréquence augmente et plus l’ouverture du lobe principal est petite. Pour L= λ, l’angle d’ouverture à 3 dB
est égal à 48° et le gain à 2.48 soit 3.94 dBi. Cependant, lorsque la fréquence augmente de telle sorte que
L > λ, des lobes secondaires apparaissent. Si on considère un dipôle demi onde épais, son diagramme de
rayonnement se rapproche plus de celui d’un doublet.
Remarque : dBd
Il est possible de calculer le gain d’une antenne en utilisant n’importe quelle antenne de référence, par
exemple un dipôle demi onde. Dans ce cas, le gain est exprimé en dBd. Le passage des dBi au dBd se fait
par la relation suivante : GdBd GdBi2.15dB .
3. Impédance d’entrée et bande passante
L’impédance d’entrée d’un dipôle demi-onde isolé dans l’espace et de diamètre d peut se calculer à partir
des formules de R.A. Smith (équations 63 et 64).
Au fur et à mesure que la fréquence augmente, la distribution des charges sur le patch n’est plus
uniforme, et celle du courant et du champ électrique dans le plan xy aussi. Un champ magnétique
apparaît aussi. La distribution du champ électrique dans la cavité rectangulaire est donnée par l’équation
suivante :
r
Où m et n sont des entiers supérieurs ou égaux à 0, qui représentent les modes de cavités. Ces modes
caractérisent la distribution du champ électrique le long d’un axe de la cavité. Le mode fondamental est
le mode (m,n) = (0,1) si W > L, indiquant que le champ électrique présente un minimum le long de l’axe
parallèle à la largeur, et (m,n) = (1,0) si L > W, indiquant que le champ électrique présente un minimum
le long de l’axe parallèle à la longueur. Cette formule est valable uniquement si la hauteur de la cavité est
négligeable. Si ce n’est pas le cas, il faudra pendre en compte une troisième composante dans le mode de
résonance. Vous pouvez vous reporter à des ouvrages spécialisées [Hill] pour plus de détails sur les
modèles de cavité résonante.
Prenons le cas où L > W et étudions la distribution du champ électrique dans la cavité (Fig. 31). Lorsque
la longueur L de la cavité est environ égale à λ/2, l’antenne entre en résonance, à la manière d’un dipôle
demi onde. Le champ électrique est maximal et en opposition de phase aux 2 extrémités séparées par L.
Le long de l’axe Y (parallèle à W), le champ électrique est quasiment uniforme. Par contre, le champ
électrique n’est pas uniforme le long de l’axe X (parallèle à L). Il présente un minimum et un maximum
et passe par un zéro le long des extrémités séparées par W.
Cette distribution de champ électrique est liée à une accumulation de charges de signes opposées sur les
bords séparées par L et un courant orienté le long de l’axe X.
Figure 35 – Exemple d’antenne planaire multi-bande (antenne PIFA) pour les bandes GSM, DCS et
UMTS [Ciais]
Figure 36 – Exemple d’antenne planaire multi-bande (antenne PIFA) : station de base indoor pour les
bandes GSM et DCS [Chen]
5. Dimensionnement d’une antenne patch rectangulaire
En guise de résumé, voici une procédure de conception d’une antenne patch rectangulaire
donné par [Luxey]. Celle-ci peut être utilisée pour un premier dimensionnement. L’optimisation peut
être faite ensuite à l’aide d’un simulateur électromagnétique.
Les données d’entrée sont : le substrat (permittivité électrique, tangente de pertes, épaisseur), la
fréquence de fonctionnement. L’épaisseur du substrat doit être telle qu’elle satisfasse à l’équation 66. On
considère un plan de masse parfait et infini.
a. Calcul de la largeur du patch :
En pratique, on trouve
b. Gain d’une ouverture rayonnante
Le champ rayonné peut être déterminé par la formule de Kottler, issue du principe de Huygens (que nous
ne présentons pas), à partir des champs électriques et magnétiques incidents. En champ lointain, cette
formule peut se simplifier et le champ électrique est donné par la formule de Fresnel (équation 81).
Dans le cas d’une ouverture de faible surface, l’amplitude et la phase de l’onde incidente peuvent être
constants. Prenons le cas d’une ouverture équiphase et équiamplitude, en notant E 0 le champ incident. Le
champ électrique émis dans la direction de rayonnement maximal (θ=0°) est donné par :
Calculons maintenant l’expression du gain à partir de sa définition. La puissance par unité de surface est
donnée par le module du vecteur de Poynting (équation 19). Il est alors possible de déterminer la
puissance rayonnée par unité d’angle solide (équation 83).
c. Diagramme de rayonnement
Jusque-là, nous ne nous sommes intéressés qu’au lobe principal de cette antenne. Cependant, le
diagramme de rayonnement est complexe et contient de nombreux lobes secondaires en raison de la
surface non nulle de l’ouverture (l’apparition de nuls et de lobes provient des interférences constructives
ou destructives des contributions de chaque source secondaire de l’ouverture) et de la diffraction dû aux
bords de l’ouverture (que nous ne prendrons pas en compte ici). A partir de la formule de Fresnel, il est
possible de déterminer le diagramme de rayonnement de toute ouverture plane rayonnante en intégrant le
champ incident sur la surface de l’ouverture rayonnante. L’expression ne sera valable que sur une plage
angulaire limitée autour du lobe principal si les diffractions ne sont pas prises en compte. Le diagramme
de rayonnement dépend de 2 paramètres : la forme de l’ouverture et la loi d’éclairement de l’ouverture,
que nous allons supposer équiamplitude ici. Nous allons présenter le cas d’une ouverture rectangulaire.
Dans le cas d’une ouverture rectangulaire de longueur a et de largeur b, le champ électrique en un point P
en champ lointain est donné par l’équation 87. On peut remarquer que la fonction caractéristique de
rayonnement contient de nombreux termes trigonométriques, à l’origine des nombreux lobes secondaires
apparaissant dans les plans E et H, comme le montre la figure 43. De plus, la présence des termes en sin
x/x indique une décroissance de l’amplitude des lobes quand on s’éloigne de la direction du lobe
principal.
La loi d’éclairement va aussi modifier le diagramme de rayonnement. Le tableau ci-dessous compare
l’effet de 2 lois d’éclairement sur le rayonnement d’une ouverture rectangulaire [Combes]. Suivant la loi
d’éclairement, il est possible soit de réduire la largeur du lobe principal, soit de diminuer l’amplitude des
lobes secondaires.
d. Antenne cornet
Les antennes cornet sont des guides d’ondes dont la section augmente progressivement avant de se
terminer par une ouverture rayonnante, dont la section peut être rectangulaire, carrée ou circulaire.
Suivant la forme du cornet, il est possible d’obtenir un diagramme de rayonnement fin soit dans le plan
E, soit dans le plan H, soit les deux. La figure ci-dessous présente un exemple d’antenne
cornet (Fig. 42) ainsi que son diagramme de rayonnement (Fig. 43).
Figure 42 – Antenne cornet (modèle R&S HF906 1 – 18 GHz) [http://www2.rohde-schwarz.com/en/]
D. Antennes de réception
Une antenne passive peut être utilisée en émission et en réception. Jusque-là, nous avons raisonné sur des
antennes d’émission, connectées à une source électrique et rayonnante une onde plane. Dans ce chapitre,
nous allons travailler sur des antennes de réception, excitées par une onde plane incidente et connectées à
un récepteur. Quel que soit le sens d’utilisation, les propriétés restent les mêmes. Une antenne à fort gain
émet la majeure partie de l’énergie rayonnée dans une direction de l’espace et, inversement, couple
principalement une onde électromagnétique venant de cette direction. Une antenne émettrice adaptée
permet un transfert de puissance efficace depuis la source électrique vers l’onde rayonnée. Une antenne
réceptrice adaptée permet un transfert de puissance de l’onde incidente vers le récepteur. Plusieurs
caractéristiques sont propres aux antennes de réception, comme le facteur de conversion entre le signal
capté et le champ incident (facteur d’antenne) ou le seuil de réception imposé par l’antenne. Connaissant
les propriétés des antennes émettrices et réceptrices d’une liaison radio et celles su canal de propagation,
il est possible de réaliser un bilan de liaison, c’est-à-dire déterminer la puissance reçue par un récepteur
connaissant la puissance émise et la séparation entre antennes. Le bilan de liaison nécessite de connaître
les conditions de propagation et de modéliser l’ensemble des effets parasites dégradant la propagation des
ondes électromagnétiques. Ces modèles devenant très complexes dans un environnement réel, ils
dépassent le cadre de ce cours. Dans ce chapitre, nous n’aborderons que le modèle de perte puissance par
propagation en espace libre (formule de Friis). Pour une bonne introduction à la problématique de la
propagation des ondes électromagnétiques dans les réseaux terrestres, vous pouvez vous reporter aux
ouvrages suivants
[Siwiak] [Sizun] [Lee].
Enfin, nous commencerons à aborder quelques techniques permettant d’améliorer la sensibilité d’un
récepteur en exploitant les techniques de diversité d’antenne. Nous verrons d’autres techniques dans le
prochain chapitre.
I. Surface équivalente d’une antenne
Une antenne en réception capte une puissance PA égale au produit de la densité de puissance à l’endroit
où elle se trouve par un coefficient Seq appelé surface équivalente de l’antenne. La surface équivalente
correspond à la surface plane qui placée perpendiculairement à l’onde incidente capterait la même
puissance que l’antenne considérée. La puissance électrique générée aux bornes d’une antenne s’écrit
donc :
IV. Bilan de liaison
Le bilan de liaison est un outil courant en télécommunication permettant d’estimer les puissances reçues
dans une liaison entre un émetteur et un récepteur et la qualité du signal. Il permet de dimensionner
l’émetteur, le récepteur et de déterminer les limites en terme de performance (couverture radio, puissance
minimale, amplification nécessaire …). Un bilan entre 2 antennes permet notamment de :
Déterminer la puissance reçue connaissant la puissance émise, les caractéristiques des antennes et la
perte liée à la propagation de l’onde électromagnétique, et en déduire la qualité du signal reçu
Déterminer la perte de propagation maximale connaissant la puissance émise, les caractéristiques
des antennes, le seuil de réception et le modèle de propagation, et en déduire la couverture d’une antenne
Pour construire notre premier bilan de liaison, il nous faut disposer de modèles de propagation des ondes
électromagnétiques. Cette problématique dépasse le cadre de ce cours, nous ne verrons que le modèle de
propagation en espace libre.
1. Atténuation en espace libre – Formule de Friis
En supposant qu’une antenne émettrice produise une onde sphérique et que celle-ci se propage en espace
libre (milieu homogène, isotrope, libre de tout obstacle), la puissance rayonnée P ray par une antenne de
gain Ge et excitée par une puissance Pe à une distance d est donnée par :
La puissance reçue Pr par une antenne de gain Gr est donnée par la formule suivante appelée Formule de
Friis.
La puissance reçue diminue avec le carré de la distance. Il s’agit d’une perte de propagation aussi appelée
Path Loss. Cette perte de propagation en espace libre Lp peut s’écrire :
2. Bilan de liaison
Le bilan de liaison se présente sous la forme d’un tableau avec 3 lignes principales :
Les caractéristiques de l’émetteur
Les caractéristiques du récepteur
Les pertes propagation
Il s’agit de faire la somme de tous les gains et toutes les pertes pour déterminer la puissance émise par
l’antenne, la puissance reçue minimale (à partir de la sensibilité du récepteur), puis d’en déduire la perte
de propagation maximale. Considérons la liaison descendante entre une station de base GSM et un
récepteur mobile. La station de base est composée par des antennes directives de gain = 14 dBi. La
puissance maximale de l’émetteur est fixée à 42 dBm. Les coupleurs et les câbles induisent des pertes
respectives de 3 et 3.5 dB. La station mobile est composée d’une seule antenne omnidirectionnelle. Les
pertes sont principalement dues à la proximité d’un corps humain et sont évaluées à 3 dB. Le seuil de
réception
est donné à -102 dBm. Pour tenir compte des effets parasites de l’environnement sur la propagation,
une marge de bruit de 8 dB est ajoutée. On cherche la perte de propagation maximale. La figure 47 décrit
sous forme de schéma le transfert de puissance, en indiquant les gains (notés G) et les pertes (notées L).
Figure 47 – Transfert de puissance entre une station de base et une station mobile
L’équation constitutive du bilan de liaison est la suivante. Le bilan de liaison est donné par le tableau ci-
dessous.
modèle propagation, il est possible de déduire une valeur de séparation maximale entre les antennes
émettrices et réceptrices, donnant la couverture de la station. En considérant une propagation en espace
libre, on trouve une séparation maximale de 280 km. Une telle couverture pour une cellule de réseau
cellulaire est irréaliste car le modèle de propagation employé est trop optimiste. En utilisant un modèle de
propagation plus réaliste et adapté en environnement urbain (COST231 – Hata [Sizun]), on trouve une
portée théorique proche de 4 km.
V. Diversité
Lors de sa propagation, l’onde électromagnétique subit une forte atténuation qui devient parfois aléatoire
en présence d’obstacles (fading), en raison du phénomène de propagation multi-trajet. Dans ce type
d’environnement, la puissance du signal reçue peut être améliorée à chaque fois qu’il est possible de
recevoir ce signal par au moins 2 chemins indépendants. En diversifiant les canaux de réception, on
améliore l’amplitude du signal reçu. On parle alors de gain de diversité.
1. Diversité spatiale
Dans les environnements où de nombreux obstacles sont présents, de nombreuses réflexions sont
engendrées qui conduisent à la création de plusieurs canaux de transmission. A cause de cette
propagation multi-trajet, le signal reçu par un site fixe semble provenir d’une source distribuée dans
l’espace. Il subit alors de fortes variations sur de petites distances (Fig. 48). Supposons qu’on ait un
récepteur dual, c’est-à-dire utilisant 2 antennes. Si ces antennes sont suffisamment éloignées, il y a de
fortes chances que les signaux reçues par chacune d’elles soient décorrélés. Cette différence de signal
reçu peut être exploitée comme technique de diversité pour améliorer l’amplitude du signal reçu. Le
récepteur sélectionne alors la voie sur laquelle le signal capté est maximal. La puissance moyenne
reçue au cours du temps est alors supérieure au cas où une seule antenne est utilisée. Le gain apportée
est appelé gain de diversité. Cette diversité est exploitée dans les stations de base des réseaux cellulaires
et les routeurs WiFi.
Où ρ représente le coefficient de corrélation entre les 2 signaux. Il est donné en terme de puissance
corrélée. Moins les signaux sont corrélés, meilleur est le gain de diversité. Dans le cas de 2 antennes fixes
séparées par une distance d :
où J0 est la fonction de Bessel d’ordre 0 (Fonction de Bessel d’ordre n
Exemple 1 : Gain de diversité spatiale pour 2 antennes séparées à 2450 MHz
En appliquant les formules précédentes, on peut tracer l’évolution du coefficient de corrélation et du gain
de diversité en fonction de la distance entre les 2 antennes de réception. A partir d’une séparation
supérieure à λ/5, le coefficient de corrélation entre les signaux reçus par chaque antenne est inférieur à
0.5. Le gain de diversité maximal est alors de 6 dB.
Figure 49 – Gain de diversité en fonction de la séparation entre antennes d’un récepteur dual fonctionnant
à 2450 MHz
Exemple 2 : diversité spatiale pour stations de base de réseaux cellulaires
Les figures ci-dessous présentent des schémas de stations de base omnidirectionnelles. Dans l’exemple
ci-dessous, l’antenne centrale surélevée correspond à l’antenne d’émission. Cette configuration permet de
réduire le couplage parasite entre antenne. Les 2 autres antennes sont séparées d’une distance allant de 12
à 20λ permettant d’atteindre un gain de diversité de 4-6 dB.
Pour reconstituer les 2 trames, il faut résoudre le système d’équations précédent. Cela est
possible car le système MIMO utilise une modulation de type OFDM (Orthogonal Frequency Division
Multiplexing). Le signal à transmettre est modulé par un grand nombre de sous-porteuses orthogonales
entre elles et placées sur des fréquences proches. La propagation multi-trajet étant très sélective en
fréquence, certaines fréquences seront mieux transmises que d’autres. Connaissant le signal initialement
transmis, il est possible de déterminer la fonction de transfert du canal Hij. Ainsi, dans un système
OFDM, les trames présentent des entêtes connues permettant de la déterminer. Ainsi, grâce à l’utilisation
de plusieurs antennes et l’exploitation de la diversité spatiale, il est possible d’accroître le débit de
transmission. La technologie MIMO fera son apparition dans la téléphonie mobile avec les réseaux 4G.
E. Réseau d’antennes
Combiner le rayonnement de plusieurs éléments rayonnants peut conduire à augmenter le rayonnement
global, à condition de les combiner judicieusement. C’est ce principe qui est utilisé dans les réseaux
d’antennes. Les réseaux d’antennes connaissent un grand essor en télécommunications, car ils permettent
de produire des diagrammes de rayonnement complexes et modifiables électriquement. On parle alors de
beamforming (formation de faisceaux). Associé à un traitement de signal complexe, ces réseaux
d’antennes forment des antennes intelligentes, capable de modifier leurs caractéristiques pour optimiser
les performances du système qui les emploient. Avant de présenter quelques exemples concrets de
réseaux d’antennes, nous allons présenter les éléments théoriques. Seules les considérations liées aux
antennes seront abordées, pas le traitement de signal associé. Il est conseillé de se reporter à des ouvrages
spécialisés pour plus d’informations. Ensuite, nous introduirons trois concepts avancées basés sur les
réseaux d’antennes apparus récemment : le beamforming, les antennes intelligentes et le Multiple In
Multiple Out (MIMO).
I. Réseaux d’antennes
1. Présentation du concept
L’idée est de combiner le rayonnement de plusieurs éléments rayonnants afin d’accroître le rayonnement
de l’antenne dans une ou plusieurs directions données, comme le montre la figure 52. En d’autres termes,
il s’agit de créer une interférence constructive entre les ondes électromagnétiques issues de différentes
sources. La combinaison de ces différentes ondes va dépendre de la disposition et de la séparation entre
les éléments rayonnants, ainsi que des propriétés en amplitude et en phase de l’excitation. Le réseau
d’antennes comprend les différents éléments rayonnants ainsi que les structures permettant de modifier
l’excitation de chaque élément rayonnant. Les éléments peuvent être quelconques : dipôles, patches,
fentes rayonnantes. L’unique condition est que la mise en réseau de ces éléments ne modifie pas leurs
caractéristiques propres. Par rapport aux éléments rayonnants, le gain et l’angle d’ouverture du réseau
d’antenne seront donc modifiés.
Ψi correspond au déphasage entre les ondes issues de chaque antennes. Il dépend de la phase de chaque
source et des distances entre les antennes. Le champ rayonné total au point M est la somme des
contributions de chaque source (équation 107).
Dans l’expression précédente, il apparaît un terme de somme lié à l’excitation et au diagramme de
rayonnement de chaque source. Ce terme correspond au diagramme de rayonnement F N du réseau,
puisqu’il est dépendant de la direction Θk.
Le diagramme de rayonnement FN(θ) du réseau peut être déterminé à partir du diagramme de
rayonnement f(θ) d’une antenne élémentaire du réseau et du facteur de réseau (Array Factor) noté AF.
Le facteur de réseau traduit l’effet de la mise en réseau de plusieurs antennes sur le diagramme de
rayonnement total, la directivité ou le gain. Il va conduire à accroître le gain et diminuer l’angle
d’ouverture de l’antenne formée par le réseau. Le facteur d’antenne est lié à la position des antennes et
à leur alimentation complexe (amplitude, phase). Ainsi, pour déterminer les propriétés du réseau, il suffit
de connaître celles d’un élément rayonnant et de déterminer l’expression du facteur de réseau.
Figure 54 – Le diagramme de rayonnement d’un réseau de N antennes identiques correspond au
diagramme de rayonnement d’un élément rayonnant multiplié par le réseau d’antenne
3. Cas particulier : N antennes colinéaires équidistantes
Plaçons-nous maintenant dans un cas particulier où nous pourrons établir une expression analytique du
facteur de réseau. Celui-ci est décrit dans la figure 55 : N antennes colinéaires identiques sont placées le
long d’un axe et séparées d’une distance constante d. De plus, l’excitation des antennes présente une
amplitude constante, mais leur phase présente un gradient constant. L’élément rayonnant S1 est excité
avec une phase = 0°, l’élément S2 par une phase Φ, l’élément S3 par une phase 2 Φ, …
Remarque : il est possible de déterminer l’expression analytique du facteur de réseau pour des
alignements différents (par exemple sur 2 dimensions) et des variations d’amplitude et de phase plus
complexes. Ces cas ne seront pas traités dans ce cours, nous nous limiterons au cas simple d’un réseau à
1 dimension formé par des antennes colinéaires équidistantes.
Une suite géométrique de raison N apparaît dans l’expression du facteur de réseau qui peut alors s’écrire
de la manière suivante :
Ainsi, plus le nombre d’antennes N est important, plus le champ électrique est grand dans la direction du
lobe principal. Ainsi, le gain augmente dans cette direction lorsque N augmente, alors que l’angle
d’ouverture diminue.
Remarque : accroissement du gain d’une antenne
Supposons qu’on dispose de plusieurs antennes de gain G 0 donné en dBi. Cependant, on souhaite
développer une antenne présentant un gain G1 > G0. Compte tenu de la propriété précédente, on peut
mettre les antennes à gain G0 en réseau. Dans la direction du lobe principal du réseau, le gain sera plus
grand que G0 et dépendra du nombre d’antenne. A chaque fois qu’on doublera le nombre d’antenne, on
doublera le gain dans cette direction (on augmentera de 3 dB le gain). Par exemple, si G 0 = 6 dBi et qu’on
souhaite obtenir G1 = 12 dBi. Il faut augmenter le gain de 6 dB, c’est-à-dire disposer 4 antennes de gain
G0 dans le réseau. La figure 56 présente un exemple de tracé du facteur de réseau en fonction de l’angle
d’élévation pour un réseau de 8 antennes colinéaires séparées de d = λ, et sans déphasage entre les
excitations (Φ= 0°). On pose A0 = 1. 3 maximum apparaissent pour m = -1, 0 et 1. La valeur maximale
prise par le facteur de réseau est de 8A 0. Un lobe primaire apparaît pour m = 0 (ψ= 0) c’est-à-dire une
élévation α=90° (rayonnement transversal). Deux lobes secondaires apparaissent pou m = +/-1 (ψ = +/-
2π) c’est-à-dire des élévations α=0/180° (rayonnement longitudinal).
Figure 56 – Facteur de réseau pour un réseau composé de 8 antennes colinéaires (d= λ et Φ=0°)
4. Effet de la phase de l’excitation
Dans le tracé du facteur de réseau présenté à la figure 57, nous n’avons pas introduit de déphasage entre
les excitations transmises à chaque élément rayonnant. Elles sont donc toutes en phase (Φ= 0°). Dans ce
cas, le rayonnement/gain est maximal dans la direction normale de l’alignement ou direction transversale
(m= 0 et α0 = 90°), mais aussi dans la direction longitudinale de l’alignement (α = 0° et 180°) qui
correspondent à des lobes secondaires non désirés. Cependant, d’après les équations 109 et 111, le terme
d’incrément de phase ajouté à chaque source va modifier le terme de phase Ψ ainsi que la direction α0 du
lobe principal. En effet, le facteur de réseau est maximal pour d cosm., m 0 . En
présence d’un déphasage entre sources Φ, la direction du lobe principal est donnée par l’équation
suivante.
Figure 57 – Effet du déphasage entre les sources sur un réseau d’antennes colinéaires : le lobe principal
s’incline du côté où les phases retardent.
5. Réduction des lobes secondaires
Nous avons vu que la mise en réseau d’antennes colinéaires conduisait à créer un lobe principal à fort
gain, dont la direction pouvait être modifiée par la phase des excitations de chaque antenne.
Malheureusement, des lobes secondaires à fort gain sont aussi générés dans des directions différentes.
Ces lobes secondaires réduisent le gain du lobe principal et engendrent des rayonnements parasites dans
des directions où l’antenne ne devrait pas rayonner. La question que l’on peut se poser est : quelles sont
les conditions qui permettent d’annuler les lobes secondaires ? Les lobes secondaires correspondent à la
condition ψ = +/- 2π. Soit α1 la direction des lobes secondaires. Leur direction est donnée par
Les lobes secondaires disparaissent si leur direction α1 est telle que |cos(α1)| > 1, ce qui donne une
condition sur la séparation des antennes (équation 113).
Cette condition conduit à ne pas espacer les antennes de plus d’une longueur d’onde. Elle tend à
rapprocher le plus possible les antennes. Cependant, plus celles-ci sont rapprochées, plus les couplages
en champ proche entre antennes sont importants. Or, ceux-ci vont modifier les caractéristiques de chaque
antenne. Il y a donc un compromis sur la distance de séparation à trouver entre annulation des lobes
secondaires et réduction des couplages entre antennes. La figure ci-dessous reprend l’exemple présenté à
la figure 59. On souhaite avoir un lobe principal dans la direction α0 = 90° et annuler les lobes
secondaires. Le déphasage entre source est fixé à Φ = 0° et la séparation entre antennes à d = 0.8λ. La
figure ci-dessous présente le tracé de l’évolution du facteur de réseau en fonction de l’angle d’élévation.
Le résultat montre que les lobes secondaires ont été fortement réduits.
Figure 58 – Facteur de réseau pour un réseau composé de 8 antennes colinéaires (d = 0.8λ et Φ = 0°) –
réduction des lobes secondaires
6. Antenne Yagi
L’antenne Yagi (ou Yagi-Uda) est une antenne couramment employée pour la réception de la télévision
(Fig. 60). Il s’agit d’un exemple de réseau d’antennes formé de N dipôles colinéaires équidistantes. Les
dipôles sont orientés le long d’un axe qui est pointé vers l’émetteur de télévision. La mise en réseau
est à l’origine d’un rayonnement longitudinal. Ce réseau est comparable à celui que l’on vient de traiter.
Excepté qu’en l’absence de déphasage entre les excitations de chaque antenne, le rayonnement est
transversal. Les dipôles de l’antenne Yagi sont alimentés avec une amplitude constante, mais avec un
déphasage constant.
Généralement un réflecteur est situé à à l’arrière du réseau pour réduire l’amplitude des lobes secondaires
émis dans la direction longitudinal opposée.
II. Concepts avancés
Les parties suivantes présentent plusieurs innovations récentes basées sur des réseaux d’antennes qui ont
été intégré dans les systèmes de télécommunications sans fil. De plus en plus, les standards de
télécommunications intègrent des techniques de diversité spatiale, qui permettent d’optimiser la
couverture et la capacité d’un réseau et améliorer la qualité de service d’un utilisateur.
1. Utilisation pour les stations de base
Les réseaux cellulaires sont un exemple de champ d’application où de nombreuses innovations sur les
technologies d’antennes sont apparues. Le principe de base repose sur une réutilisation des ressources
(fréquences, codes) dans des cellules différentes et adjacentes. Les caractéristiques de l’antenne de la
station de base sont essentielles au contrôle de la réutilisation des ressources (fréquences, codes) et à
l’optimisation de la capacité de la cellule (dépendante du rapport signal à bruit et donc des interférences
entre cellules).
Afin de pouvoir offrir l’ouverture horizontale (azimuth beamwidth), vertical (elevation beamwidth) et le
gain souhaités, les antennes de station de base sont formées d’un réseau vertical d’éléments rayonnants
(Fig. 61) monté au dessus d’un plan réflecteur placé en face arrière. Chaque élément rayonnant est conçu
pour fournir l’ouverture horizontale désirée, le nombre d’éléments rayonnants est choisi pour fournir le
gain et l’ouverture verticale désirée. La figure 60 présente un exemple de montage d’antennes de station
de base. Il est à noter que ces antennes sont fortement exposées à des conditions environnementales
difficiles (vent, pluie, cyclage thermique) et qu’il est nécessaire de tenir compte de ces paramètres pour
garantir que les paramètres de couverture ne varient pas au cours du temps.
Références
Annexe A – Rappel sur les unités
Le passage en dB correspond au rapport d’une grandeur (puissance, tension …) avec une grandeur de
référence, placé sur une échelle logarithmique. Dans le cas où il s’agit d’un rapport entre une puissance
P1 et une puissance de référence P0, on utilise l’équation 115. Dans le cas où il s’agit d’un rapport entre
une tension V1 et une tension de référence V0, on utilise l’équation 116.
L’intérêt d’une représentation logarithmique réside dans la possibilité d’additionner les affaiblissements
et les gains au lieu de multiplier les rapports de puissance. De plus, elle permet de représenter une très
grande dynamique au niveau des amplitudes. En pratique, on indique parfois l’unité des grandeurs du
rapport. Il n’est pas rare de trouver des dBV, des dBmW, des dBV/m … Il s’agit toujours de nombres
sans unité, mais correspondant à un rapport entre 2 grandeurs exprimées dans l’unité qui est ajoutée au
dB. Par exemple, les équations 80 et 81 donnent les formules de calcul de rapports exprimés en dBV et
dBW.
Figure 63 – Conversion V-dBV et W-dBW
En télécommunications, les signaux reçus sont en général très faibles et les microvolts (μV) et milliwatts
(mW) sont les unités les plus courantes. Il est courant de rencontrer des rapports exprimés en dBμV et
dBmW ou dBm (équations 119 et 120).
Il est important de noter que lorsqu’une antenne est placée dans la zone de champ proche d’une autre
antenne, un fort couplage existe entre les deux antennes (couplage électrique, assimilable à une capacité)
ou magnétique (assimilable à une inductance mutuelle) qui va contribuer à fortement modifier les
propriétés de chaque antenne (impédance, diagramme de rayonnement, fréquence de résonance). De
même, tout objet métallique placé à proximité de l’antenne va modifier ses propriétés (par exemple le
mat d’installation d’une antenne). Lors d’une installation d’antenne, il est important d’évaluer cette
modification.