Dead Man de Jim Jarmusch
Dead Man de Jim Jarmusch
Dead Man de Jim Jarmusch
GÉNÉRIQUE
Dead man
USA / Allemagne / Japon 1995
Scénario et réalisation : Jim Jarmusch
Image : Robby Müller 3 13
Montage : Jay Rabinowitz
Musique originale : Neil Young
Décors : Bob Ziembicki
Costumes : Marit Allen
Durée : 2h14
Format : 35 mm noir et blanc 4 14
Sortie française : janvier 1996
Interprétation
William Blake : Johnny Depp
Nobody : Gary Farmer
Cole Wilson : Lance Henriksen
Scholfield : William Hurt 5 15
Conway Twill : Michael Wincott
Thel Russel : Mili Avital
Salvatore “Sally” Jenko : Iggy Pop
John Dickinson : Robert Mitchum
6 15b
À LIRE, EN LIGNE
– Jonathan Rosenbaum, Dead Man, Paris, Editions de la
Transparence, 2005.
–.Jean-Louis Leutrat, Le western, quand la légende devient réalité,
Paris, Gallimard « Découvertes », 1995.
www.filmdeculte.com/portrait/portrait.php?id=100 7 15c
benlelon.club.fr/voyage.htm - 3k
http://www.imdb.com
http://members.tripod.com/~jimjarmusch/
http://www.sfgoth.com/~kali/jarmusch.html
8 16
Rédaction : Cyril Neyrat
Crédit affiche : DEAD MAN, BAC FILMS
SÉQUENCE 9 17a
La séquence du meurtre des deux shérifs par William Blake
est un tournant du film : l’ancien comptable accepte la mis-
sion que lui confie Nobody : devenir un poète tueur de
Blancs. Elle intervient juste après que Nobody a dessiné
deux éclairs sur son visage, signes de sa transformation et de
sa nouvelle mission. . 10 17b
Fiche Élève
LYCÉENS AU CINÉMA
LE PREMIER PLAN
Dead Man s’ouvre par un plan des roues de la locomotive lancée à pleine
vitesse. Il annonce d’emblée le thème du film : le voyage. Le train, ou
« cheval de fer », fut l’instrument principal de la « conquête de l’Ouest ».
Comme la plupart des westerns, Dead Man est une réflexion sur cet épi-
sode fondateur de l’histoire des Etats-Unis. Mais une réflexion doublement
critique : de l’épisode historique lui-même, et de sa représentation par le
western.À la barbarie et la violence de la conquête des Blancs, Jarmusch
oppose la sagesse et la profondeur spirituelle de la quête entreprise par
William Blake grâce à Nobody : à la fois un voyage vers la mort, et une
quête de visions, principal rite initiatique dans la culture indienne. Contre
la célébration de la conquête de l’Ouest par les Blancs, thème récurrent du
western classique, Jarmusch prend le parti des Indiens.
Ce plan n’est que le premier d’une série qui court tout au long de la
séquence d’ouverture. La répétition des plans de la locomotive insiste sur
l’idée de vitesse implacable, de marche en avant inexorable : aussi bien
celle de la civilisation vers l’Ouest que celle de William Blake vers la mort.
Le retour systématique de la guitare de Neil Young, qui imite le rythme de
la locomotive, appuie par le son la répétition visuelle. Enfin, la répétition
de ce plan est le premier signe de la structure circulaire du récit. Dès cette
première séquence, Jarmusch annonce le sens profond du film : alors
qu’on a l’impression de filer tout droit, d’avancer, on ne fait en réalité que
revenir, répéter.
LE RÉALISATEUR
Jim Jarmusch naît en 1953 à Akron, près de Cleveland, la ville d’origine de William
Blake dans Dead Man. D’abord attiré par la poésie, il se tourne vers le cinéma après
un séjour à Paris, en 1975, où il fréquente la Cinémathèque française. De retour à
New York, il suit des cours de cinéma à New York University, où il rencontre Wim
Wenders et Nicholas Ray. Passioné de rock, Jarmusch joue dans un groupe new wave.
Encouragé par Ray, il finance seul son film de fin d’études, Permanent Vacation. Le
style et l’univers de Jarmusch sont posés : l’errance urbaine d’un jeune homme
désoeuvré, de longs plans contemplatifs en noir-et-blanc, l’importance de la
musique. En 1983, son second long-métrage, Stranger than Paradise. remporte la
Caméra d’Or au festival de Cannes. Jarmusch devient la nouvelle star du cinéma
indépendant américain. En 1985, autre succès avec Down by Law, épopée absurde de
trois taulards en noir-et-blanc. Son film suivant, Mystery Train, suit les destins croi-
sés de marginaux à Memphis, autour de la figure d’Elvis Presley. En manque d’inspi-
ration, Jarmusch réalise ensuite le film à sketchs Night on Earth et la série de courts-
métrages Coffee and Cigarettes. En 1995, il trouve un second souffle avec Dead Man,
confirmé en 1999 par Ghost Dog, transposition du film de samouraï dans la culture
gangsta-rap. Broken Flowers (2005), son dernier film à ce jour, profite de la popula-
rité de l’acteur Bill Murray et remporte le Grand Prix à Cannes.
ACTEURS / PERSONNAGES
MONTAGE