Exercice Maupassant PDF
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Français
Analyse de textes littéraires (1)
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Conte réaliste
Maupassant
FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
Rédaction : Sylvia Beauduin, A.E.S.S. philologie romane
Jean Kokelberg, A.E.S.S. philologie romane
Mise en page : Jean Kokelberg, A.E.S.S. philologie romane
Coordination : Nicole Braekman, Chargée de mission
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FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
I. REPÈRES BIOGRAPHIQUES
GUY DE MAUPASSANT
1850 1893
Né en 1850 en Normandie, dans une famille aisée et de petite noblesse, Guy de Maupassant a
connu une jeunesse très libre dans la campagne normande, une « vie de poulain échappé »,
comme il le dit lui‐même.
Il a observé la vie des petites gens, marins, paysans, soldats… Il a bénéficié aussi de l’amitié de
grands écrivains comme Flaubert et Zola, qui l’ont initié au réalisme.
Dans les milieux mondains, il a mené une vie de fêtes et d’aventures féminines : parties de
chasse, bals et voyages… Autant d’occasions de scruter les êtres, qu’il décrit avec un
exceptionnel sens du croquis, aussi bien dans leurs attitudes que dans leur psychologie.
Mais le drame va rapidement marquer la vie de cet auteur à succès : sous les effets de l’alcool
et de l’éther, pris pour calmer de violentes névralgies, il est en proie à d’effrayantes
hallucinations. Hanté par la peur de la mort, il voit des spectres, son double même… et devient
lentement fou. Enfermé dans la maison de santé du docteur Blanche où furent aussi soignés
Vincent Van Gogh et Gérard de Nerval, il meurt en 1893, à l’âge de 43 ans.
Que se passetil dans les milieux littéraires français à cette époque ?
Maupassant eut la chance d’apprendre son métier d’écrivain avec Flaubert, un ami de sa mère.
Il a aussi été rapidement introduit dans les soirées de Meudon où Zola recevait tout ce qui
comptait dans le monde littéraire.
Le Réalisme a succédé au Romantisme, auquel il s’oppose… évidemment !
Les Romantiques multipliaient les élans lyriques, étalaient leurs sentiments – surtout leurs
souffrances ! Ils croyaient – ou feignaient de croire – en Dieu, exaltaient la nature et
affichaient un désespoir intellectuel et élégant.
Les Réalistes prônent une écriture sobre et masquent leurs sentiments dans des fictions.
Ils ont renoncé à Dieu et s’engagent sur le chemin du rationalisme et du progrès
scientifique. La plupart d’entre eux sont très préoccupés de progrès social.
Si son écriture a la sobriété rigoureuse des réalistes, Maupassant est fondamentalement
pessimiste. Il ne croit pas en Dieu, mais il considère le progrès scientifique comme une
chimère et voit dans l’homme un animal à peine supérieur aux autres. Contrairement à son
ami Flaubert qui – pessimiste lui aussi – a encore la force de rire de la bêtise humaine,
Maupassant ne croit même pas en son art. On peut supposer que ce pessimisme désespéré
était accru par son état de santé.
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FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
Il laisse des romans ainsi que de nombreux recueils de nouvelles et de contes. C’est en effet
dans l’art du récit court que cet auteur s’est fait le plus apprécier.
Ses œuvres les plus connues
La Maison Tellier : recueil de nouvelles qui mettent en scène des
personnages cruels, capables des pires bassesses et des plus odieuses
mesquineries.
BelAmi : roman qui raconte l’ascension sociale d’un salaud séduisant.
Le Horla : conte angoissé écrit à la fin de sa vie, inspiré par la hantise de
l’invisible et de la mort.
Le texte proposé dans ce module est extrait du recueil Contes divers (regroupement
posthume). Il avait été publié antérieurement (1883) dans le quotidien Gil Blas ; il appartient
encore aux œuvres de jeunesse et a été écrit au cours d’une période de bonheur. Il n’est pas
représentatif de ce qui caractérise vraiment Maupassant.
Vous aurez l’occasion de découvrir le vrai Maupassant dans le second texte proposé, extrait
du recueil Les Sœurs Rondoli qui date de 1884.
La farce
Oh ! J'en ai fait, j'en ai fait des farces, dans mon existence. Et on m'en a fait aussi,
morbleu ! et de bien bonnes. […]
Commençons par la dernière […].
J'allais chasser, à l'automne, chez des amis, en un château de Picardie. Mes amis
étaient des farceurs, bien entendu. Je ne veux pas connaître d'autres gens.
Quand j'arrivai, on me fit une réception princière qui me mit en défiance. On tira
des coups de fusils ; on m'embrassa, on me cajola comme si on attendait de moi de
grands plaisirs ; je me dis : « Attention, vieux furet, on prépare quelque chose. »
Pendant le dîner, la gaieté fut excessive, trop grande. Je pensais : « Voilà des
gens qui s'amusent double, et sans raison apparente. Il faut qu'ils aient dans
l'esprit l'attente de quelque bon tour. C'est à moi qu'on le destine assurément.
Attention. »
Pendant toute la soirée, on rit avec exagération. Je sentais dans l'air une farce,
comme le chien sent le gibier. Mais quoi ? J'étais en éveil, en inquiétude. Je ne
laissais passer ni un mot, ni une intention, ni un geste. Tout me semblait suspect,
jusqu'à la figure des domestiques.
L'heure de se coucher sonna, et voilà qu'on se mit à me reconduire à ma
chambre en procession. Pourquoi ? On me cria bonsoir. J'entrai, je fermai ma
porte, et je demeurai debout, sans faire un pas, ma bougie à la main.
J'entendais rire et chuchoter dans le corridor. On m'épiait sans doute. Et
j'inspectais de l'œil les murs, les meubles, le plafond, les tentures, le parquet. Je
n'aperçus rien de suspect. J'entendis marcher derrière ma porte. On venait
assurément regarder à la serrure.
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Une idée me vint : « Ma lumière va peutêtre s'éteindre tout à coup et me laisser
dans l'obscurité. » Alors j'allumai toutes les bougies de la cheminée. Puis je
regardai encore autour de moi sans rien découvrir. J'avançai à petits pas faisant le
tour de l'appartement. – Rien. – J'inspectai tous les objets l'un après l'autre. – Rien.
– Je m'approchai de la fenêtre. Les auvents, de gros auvents en bois plein, étaient
demeurés ouverts. Je les fermai avec soin, puis je tirai les rideaux, d'énormes
rideaux de velours, et je plaçai une chaise devant, afin de n'avoir rien à craindre
du dehors.
Alors je m'assis avec précaution. Le fauteuil était solide. Je n'osais pas me
coucher. Cependant le temps marchait. Et je finis par reconnaître que j'étais
ridicule. Si on m'espionnait, comme je le supposais, on devait, en attendant le
succès de la mystification préparée, rire énormément de ma terreur.
Je résolus donc de me coucher. Mais le lit m'était particulièrement suspect. Je
tirai sur les rideaux. Ils semblaient tenir. Là était le danger pourtant. J'allais peut
être recevoir une douche glacée du cieldelit, ou bien, à peine étendu, m'enfoncer
sous terre avec mon sommier. Je cherchais en ma mémoire tous les souvenirs de
farces accomplies. Et je ne voulais pas être pris. Ah ! mais non ! Ah ! mais non !
Alors je m'avisai soudain d'une précaution que je jugeai souveraine. Je saisis
délicatement le bord du matelas, et je le tirai vers moi avec douceur. Il vint, suivi
du drap et des couvertures. Je traînai tous ces objets au beau milieu de la
chambre, en face de la porte d'entrée. Je refis là mon lit, le mieux que je pus, loin de
la couche suspecte et de l'alcôve inquiétante. Puis, j'éteignis toutes les lumières, et
je revins à tâtons me glisser dans mes draps.
Je demeurai au moins encore une heure éveillé tressaillant au moindre bruit.
Tout semblait calme dans le château. Je m'endormis.
J'ai dû dormir longtemps, et d'un profond sommeil ; mais, soudain, je fus réveillé
en sursaut par la chute d'un corps pesant abattu sur le mien, et, en même temps, je
reçus sur la figure, sur le cou, sur la poitrine, un liquide brûlant qui me fit pousser
un hurlement de douleur. Et un bruit épouvantable comme si un buffet chargé de
vaisselle se fût écroulé m'entra dans les oreilles.
J'étouffais sous la masse tombée sur moi, et qui ne remuait plus. Je tendis les
mains, cherchant à reconnaître la nature de cet objet. Je rencontrai une figure, un
nez, des favoris. Alors, de toute ma force, je lançai un coup de poing dans ce visage.
Mais je reçus immédiatement une grêle de gifles qui me firent sortir, d'un bond, de
mes draps trempés, et me sauver en chemise, dans le corridor, dont j'apercevais la
porte ouverte. Ô stupeur ! il faisait grand jour. On accourut au bruit et on trouva,
étendu sur mon lit, le valet de chambre éperdu qui, m'apportant le thé du matin,
avait rencontré sur sa route ma couche improvisée, et m'était tombé sur le ventre
en me versant, bien malgré lui, mon déjeuner sur la figure.
Les précautions prises de bien fermer les auvents et de me coucher au milieu de
ma chambre m'avaient seules fait la farce redoutée.
Ah ! on a ri, ce jourlà !
Maupassant, Revue Gil Blas, 1883
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II. COMPRÉHENSION DU TEXTE
Un conseil : en cas de doute, utilisez votre dictionnaire.
Le jury contrôlera certainement votre compréhension des mots. Avouer
ne pas connaître le sens de mots tirés du texte que l’on propose fait un
très mauvais effet.
TAC 1
Retrouvez dans le texte le mot qui convient à la définition :
1. montage en tissu et en bois servant de rideau et de décoration au‐dessus d’un lit :
..................................................................................................................................................................................................
2. renfoncement, niche pour abriter un lit :
..................................................................................................................................................................................................
TAC 2
En tenant compte du contexte, choisissez, parmi les termes proposés, celui qui pourrait être
utilisé comme synonyme dans chacune des expressions qui suivent.
1. j’ai fait des farces… et on m’en a fait aussi, morbleu
certainement – parfois – sapristi
2. on me cajola
rudoya – combla d’attentions – rit au nez
3. une précaution que je jugeai souveraine
noble – très efficace – inutile
4. ma couche improvisée
bricolée – améliorée – déplacée
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TAC 3
Maupassant a utilisé des expressions plus précises que celles qui vous sont proposées ci‐
dessous en italique ; retrouvez‐les pour alléger les phrases suivantes :
1. L’auteur, dans l’obscurité, se dirige en sentant avec les mains tendues.
..................................................................................................................................................................................................
2. Il reste à l’écoute, ayant des petits sursauts involontaires au moindre bruit.
..................................................................................................................................................................................................
3. Il se sentait observé attentivement et secrètement.
..................................................................................................................................................................................................
4. Le lit lui semblait particulièrement digne d’inspirer de la défiance.
..................................................................................................................................................................................................
5. Le valet portait des touffes de barbe sur les côtés du visage.
..................................................................................................................................................................................................
6. Le pauvre subit une série de gifles qui tombèrent dru.
..................................................................................................................................................................................................
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TAC 4
Dans son récit, l’auteur a glissé trois références à l’univers de la chasse.
On tira des coups de fusil : tirer des salves d’honneur était un usage chez les chasseurs.
Attention, vieux furet le héros s’identifie à ce petit animal rusé et vif, toujours en quête
d’une proie et que les chasseurs dressaient parfois, comme ils dressaient aussi certains
rapaces et leurs chiens.
Trouvez la troisième expression liée au monde de la chasse :
TAC 5
Je ne laissais passer ni un mot, ni une intention, ni un geste.
Comment comprendre cette réflexion ?
a. Je ne comprenais rien à la conversation.
b. Je faisais attention à tout, je ne perdais aucun détail.
c. Je n’admettais aucune parole, aucun comportement.
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TAC 6
1. Voici une série d’actions. Certaines sont accomplies par le héros, d’autres non. A
vous de les retrouver et de faire une croix dans la colonne adéquate. Pour vous inciter à une
lecture très attentive, nous n’avons pas respecté l’ordre chronologique des actions.
Oui Non
1. rire et chuchoter dans le corridor au moment du coucher
2. ouvrir les auvents
3. faire un tour d’inspection du château
4. tirer une salve d’honneur en guise de bienvenue
5. allumer les bougies
6. placer les chaises devant une bougie
7. vérifier les rideaux du ciel de lit
8. déplacer le sommier
9. découvrir un attirail destiné à lui infliger une douche glacée
10. éteindre toutes les lumières
2. Quelle est la motivation du héros quand il accomplit ces différentes actions ?
a. L’emporter sur un valet de chambre.
b. Ne pas être ébouillanté.
c. Echapper à une farce.
d. Eviter d’être épié dans sa chambre.
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TAC 7
1. Comment expliquer la défiance immédiate du personnage ?
a. Il se sait chez des farceurs.
b. Il a remarqué une attention exagérée liée à sa personne.
c. Il trouve anormal d’être reconduit à sa chambre par une procession d’invités.
d. Il a perçu dès les premiers instants, à divers détails, une hostilité précise.
2. Que penser de la « précaution souveraine » ?
a. Grâce à elle, le héros échappera au pire.
b. Elle a permis de limiter les dégâts.
c. Elle est devenue la cause d’une catastrophe.
d. Elle est devenue la cause de la catastrophe imaginée et attendue par les
farceurs.
3. Avec quelle autre précaution s’est‐elle combinée pour aboutir à la situation du
plateau renversé ?
a. Tirer sur les rideaux du baldaquin.
b. Fermer les volets et les tentures.
c. Allumer toutes les bougies de la cheminée.
d. Déplacer la literie.
4. Maupassant soigne les détails : rideaux en velours, auvents en bois plein.
Précisez l’utilité de ces informations.
a. Rendre le récit plus réaliste en faisant voir les lieux.
b. Rendre l’accident plus vraisemblable.
c. Rendre l’accident plus comique.
d. Rendre le climat angoissant en évoquant l’obscurité totale.
(Plusieurs réponses possibles)
5. Quelle morale peut‐on lier à cette anecdote ?
a. Rira bien qui rira le dernier.
b. Deux précautions valent mieux qu’une.
c. La fin justifie les moyens.
d. On peut provoquer ce que l’on redoute.
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TAC 8
Nous vous proposons deux phrases extraites du texte. Pour chacune d’entre elles, choisissez
l’expression qui en rend véritablement le sens.
1. Il faut qu’ils aient dans l’esprit l’attente de quelque bon tour.
a. Il faut qu’ils sachent qu’un bon tour se prépare.
b. Il est évident qu’ils pensent à un bon tour qui se prépare.
c. Il faut qu’ils sachent qu’ils peuvent attendre un bon tour de ma part.
2. Je m’avisai soudain d’une précaution que je jugeai souveraine.
a. Je pensai soudain à une précaution qui me sembla imparable.
b. Je compris soudain à quoi servait une précaution souveraine.
c. Je compris soudain qu’il me fallait prendre des précautions.
TAC 9
Choisissez le résumé qui correspond au récit de Maupassant.
a. Un farceur, accueilli pour une partie de chasse chez d’autres farceurs, se sent choisi
comme cible.
Sitôt installé dans sa chambre, il vérifie tous les éléments susceptibles de servir à une
farce, allume des bougies, ferme les volets, déplace la literie… si bien qu’au matin, le
valet de chambre, trompé par l’obscurité et le changement dans le décor, trébuche sur
lui et lui renverse le petit déjeuner sur la figure et sur le corps.
b. Un joyeux drille, lors d’une partie de chasse chez des amis farceurs, devine qu’il a été
choisi comme la victime du prochain mauvais tour.
Il vérifie tous les objets de sa chambre, se barricade, déplace la literie… mais ne
parvient pas à échapper à la farce prévue : le valet de chambre avait ordre de lui verser
le petit déjeuner sur la figure !
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Pas d’effet sans cause, disent les philosophes.
Voyons de plus près comment dans ce texte se tisse l’enchaînement
inéluctable (ou inévitable) des causes et des conséquences.
TAC 10
1. Pourquoi le valet de chambre a‐t‐il renversé le déjeuner sur l’invité ?
a. Il en avait reçu l’ordre des amis farceurs.
b. Indigné d’avoir reçu un coup de poing, il s’est vengé.
c. Il est tombé, victime de l’obscurité et de cet obstacle inattendu :
la couche déplacée.
2. Pourquoi le héros a‐t‐il allumé des bougies ?
a. En prévision d’une coupure d’éclairage.
b. Pour mieux inspecter la cheminée.
c. Parce qu’il venait de se trouver plongé dans l’obscurité.
d. Pour ne pas être visible.
Vous l’avez constaté : la cause précède le fait le et le provoque, le conditionne. Elle est aussi
l’intention qui fait agir. L’acte est la conséquence.
TAC 11
Voici 4 associations de deux éléments ; replacez‐les dans la colonne adéquate du tableau.
1. gaieté excessive des convives – soupçons du héros, ses inquiétudes
2. crainte d’être arrosé dans le lit à baldaquin – déplacement de la literie
3. accident avec le plateau – obscurité
4. agressivité du valet – coup de poing donné par l’invité
Cause Conséquence : le fait
Ex. crainte de subir une farce multiplication des précautions
1.
2.
3.
4.
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TAC 12
Précisez la cause première des soupçons chez le héros
a. l’excès de précautions prises
b. la sollicitude générale
c. la gaieté excessive des convives
d. la crainte de subir un mauvais tour
TAC 13
Choisissez les expressions qui conviennent au sens du texte.
1. C’est la crainte d’une farce ‐ qui a été à l’origine de la mésaventure.
‐ qui a provoqué
‐ qui a évité
2. C’est la crainte d’une farce qui a été ‐ la conséquence de la mésaventure.
‐ la cause
‐ le résultat
3. L’accident s’est produit ‐ à cause des précautions prises.
‐ en dépit
‐ au détriment
4. Le héros a multiplié les précautions ‐ parce qu’il redoutait un mauvais tour.
‐ bien qu’il redoutât
‐ même s’il redoutait
Quelles que soient ses précautions, le héros n’échappe pas à son destin. Il
sera victime de la farce. Ce récit reprend en fait sur le mode humoristique
le thème du destin auquel on n’échappe pas.
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TAC 14
LA PARANOÏA
Ce récit est un très bel exemple du développement d’une idée fixe. Aujourd’hui on parlerait de
« parano ».
Voici six extraits du texte numérotés de 1 à 6. Dans chaque cas, soulignez la partie qui exprime
la réalité (et non la réflexion subjective) et retrouvez‐en l’explication rationnelle, une
explication qui viendrait naturellement à l’esprit de quelqu’un qui ne craindrait pas d’être
victime d’une farce. Ces explications vous sont proposées sous les rubriques a à f.
Ex. Quand j’arrivai, on me fit une réception princière qui me mit en défiance.
(Réalité soulignée)
Les amis du héros sont enchantés de le revoir. (Explication rationnelle)
1. On tira des coups de fusil ; on m’embrassa, on me cajola, comme si on attendait de moi de
grands plaisirs. Je me dis : « Attention, vieux furet, on prépare quelque chose. »
2. Pendant le dîner, la gaieté fut excessive, trop grande. Je pensais : « Voilà des gens qui
s’amusent double, et sans raison apparente. Il faut qu’ils aient dans l’esprit l’attente de
quelque bon tour. C’est à moi qu’on le destine assurément. Attention. »
3. Pendant toute la soirée, on rit avec exagération. Je sentais dans l’air une farce, comme le
chien sent le gibier. Mais quoi ? J’étais en éveil, en inquiétude. Je ne laissais passer ni un mot,
ni une intention, ni un geste. Tout me semblait suspect, jusqu’à la figure des domestiques.
4. L’heure de se coucher sonna, et voilà qu’on se mit à me reconduire à ma chambre en
procession. Pourquoi ? On me cria bonsoir.
5. J’entrai, je fermai la porte et je demeurai debout, sans faire un pas, ma bougie à la main.
J’entendais rire et chuchoter dans le corridor. On m’épiait sans doute. Et j’inspectais de l’œil
les murs, les meubles, le plafond, les tentures, le parquet. Je n’aperçus rien de suspect.
6. J’entendis marcher derrière ma porte. On venait assurément regarder à la serrure.
a. Un retardataire regagne sa chambre.
b. Le dîner a été bien arrosé et les convives, un peu ivres, sont joyeux et bruyants.
c. Les amis du narrateur sont heureux de le recevoir et lui font fête.
d. Les amis du narrateur sont de bons vivants, ils sont expansifs et ils aiment
s’amuser.
e. Excités par la soirée, les joyeux drilles se calment difficilement et tardent à rentrer
dans leurs chambres respectives.
f. Tout le monde va se coucher en même temps. Le narrateur étant l’invité, on le
raccompagne jusqu’à sa chambre.
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LA COMMUNICATION
On a certainement beaucoup parlé, lors de cette rencontre mondaine : accueil des invités,
échanges de nouvelles comme toujours lors des retrouvailles, badinages au cours du souper…
Mais l’auteur ne reproduit pas les paroles : elles n’ont pas de rôle dans la mécanique du récit.
Même les réflexions destinées au héros, les paroles qui témoigneraient d’une sollicitude
excessive envers lui sont escamotées avec des formules très générales.
Comment expliquez‐vous cette imprécision ?
a. Elle fait ressentir la solitude de la « proie » face à tous les conspirateurs.
b. Elle est le signe que le narrateur n’écoute pas vraiment ce qui se dit parce qu’il est
obsédé par sa crainte d’être victime d’une farce.
c. Elle est le signe que l’auteur écoute attentivement ce qui se dit, mais le déforme au gré
de son obsession.
Q
Q Q
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III. POUR MIEUX COMPRENDRE COMMENT S’ÉCRIT UN TEXTE
TAC 15
Dans ce récit, l’entrée en matière nous donne directement le ton : vif, animé. Des procédés très
simples et très classiques sont utilisés pour obtenir ce ton : des exclamations, des
interrogations, du discours direct, des phrases sans verbe, des tournures simples et familières.
Complétez le tableau ci‐dessous en situant les expressions proposées dans les cases
adéquates. Tenez compte du fait qu’une même expression peut relever de plusieurs procédés
différents et pensez alors à la « caser » plusieurs fois !
Des exclamations
Des interrogations
Des tournures simples et
familières
Des répétitions de mots
Des répétitions de structures
grammaticales
Des phrases sans verbe
Des phrases verbales très
brèves
1. Pourquoi ?
2. Les auvents, de gros auvents en bois plein étaient demeurés ouverts.
3. Attention !
4. Ah ! mais non ! Ah ! mais non !
5. J’en ai fait des farces.
6. Je m’endormis.
7. Et on m’en a fait aussi morbleu, et de bien bonnes.
8. Ô stupeur ! Il faisait grand jour.
9. Ah ! on a ri ce jourlà !
10. Rien […] Rien.
11. Pendant le dîner, la gaieté fut excessive. Pendant toute la soirée, on rit avec exagération.
12. Je reçus sur la figure, sur le cou, sur la poitrine, un liquide brûlant qui me fit pousser un
hurlement de douleur.
13. Mais quoi ?
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LE RÉCIT RÉALISTE
Le récit que vous venez d’analyser est un récit réaliste. Le réalisme vise à faire croire au lecteur
que l’histoire qui lui est racontée s’est effectivement déroulée. Pour lui donner cette impression,
l’écrivain recourt à une série de stratégies dont voici les plus importantes :
1. Le choix d’un narrateur en « je » donne l’illusion au lecteur que c’est la personne réelle de
l’auteur qui raconte. Le récit se présente alors comme le témoignage d’une expérience
vécue. De plus, le lecteur a l’impression que le narrateur s’adresse directement à lui.
2. Les personnages possèdent une identité précise : nom, prénom,…
3. Le cadre spatio‐temporel dans lequel va se dérouler le récit est décrit. Les lieux sont
détaillés ; l’époque est signalée ou peut se deviner. L’histoire s’ancre ainsi dans la réalité.
4. L’auteur cite des noms de lieux, de personnages connus.
5. Les paroles des personnages, leurs pensées sont rapportées telles quelles, avec les tics de
langage de chacun.
6. L’action est vraisemblable et les personnages ne s’écartent pas trop des personnes que le
lecteur peut rencontrer dans sa vie quotidienne.
7. Les personnages évoluent et, comme dans la vie de tous les jours, le lecteur apprend à les
connaître au fur et à mesure que le récit se déroule.
8. Si le narrateur est extérieur à l’histoire, il se fait le plus discret possible, de façon à ne pas
rappeler au lecteur qu’il est en train de lire une fiction construite de toutes pièces.
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TAC 16
1. Parmi les stratégies qui se trouvent dans l’encadré, lesquelles sont utilisées par
Maupassant dans le texte ?
2. Appariez maintenant les caractéristiques que vous avez choisies aux éléments qui les
illustrent et qui se trouvent ci‐dessous. Si vous éprouvez des difficultés à les associer, c’est
peut‐être que vous n’avez pas coché les caractéristiques correctes. Reconsidérez alors
votre choix. Servez‐vous du petit encadré pour noter vos réponses.
Effectuez la seconde partie de l’exercice avant de vérifier vos réponses à la partie 1 dans
les corrigés.
a. en un château de Normandie
b. « Attention, vieux furet, on prépare quelque chose »
c. des chasseurs bons vivants, un dîner entre amis
d. j’en ai fait des farces…
e. de gros auvents en bois plein… d’énormes rideaux de velours…
Stratégies n°
Exemples
Lettre
Q
Q Q
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FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
TRAVAIL À ENVOYER
Nous vous proposons ici un autre extrait de Maupassant, au sujet duquel nous vous posons
quelques questions.
Maître Chicot, aubergiste normand, a persuadé une vieille paysanne de lui céder sa ferme en
viager : « Vous resterez tant que l’bon Dieu vous laissera vivre. Vous êtes chez vous. […] Vous
garderez votre bien votre vie durant, et j’vous donne 30 écus de cent sous par mois. »
Longtemps la vieille hésite et marchande. Finalement un acte est signé prévoyant 50 écus
mensuels et, comme il est normal en cas de viager, la paysanne aura le droit de rester dans sa
ferme autant qu’elle vivra.
Le petit fût
Trois ans s'écoulèrent. La bonne femme se portait comme un charme. Elle
paraissait n'avoir pas vieilli d'un jour, et Chicot se désespérait. Il lui semblait, à lui,
qu'il payait cette rente depuis un demisiècle, qu'il était trompé, floué, ruiné. Il
allait de temps en temps rendre visite à la fermière, comme on va voir, en juillet,
dans les champs, si les blés sont mûrs pour la faux. Elle le recevait avec une malice
dans le regard. On eût dit qu'elle se félicitait du bon tour qu'elle lui avait joué ; et il
remontait bien vite dans son tilbury en murmurant :
– Tu ne crèveras donc point, carcasse !
Il ne savait que faire. Il eût voulu l'étrangler en la voyant. Il la haïssait d'une haine
féroce, sournoise, d'une haine de paysan volé.
Alors il chercha des moyens.
Un jour enfin, il s'en revint la voir en se frottant les mains, comme il faisait la
première fois lorsqu'il lui avait proposé le marché.
Et, après avoir causé quelques minutes :
– Dites donc, la mère, pourquoi que vous ne v'nez point dîner à la maison, quand
vous passez à Épreville ? On en jase ; on dit comme ça que j' sommes pu amis, et ça
me fait deuil. Vous savez, chez mé, vous ne payerez point. J' suis pas regardant à
un dîner. Tant que le coeur vous en dira, v'nez sans retenue, ça m' fera plaisir.
La mère Magloire ne se le fit point répéter, et le surlendemain, comme elle allait
au marché dans sa carriole conduite par son valet Célestin, elle mit sans gêne son
cheval à l'écurie chez maître Chicot, et réclama le dîner promis.
L'aubergiste, radieux, la traita comme une dame, lui servit du poulet, du boudin,
de l'andouille, du gigot et du lard aux choux. Mais elle ne mangea presque rien,
sobre depuis son enfance, ayant toujours vécu d'un peu de soupe et d'une croûte
de pain beurrée.
Chicot insistait, désappointé. Elle ne buvait pas non plus. Elle refusa de prendre du
café.
Il demanda :
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– Vous accepterez toujours bien un p'tit verre.
– Ah ! pour ça, oui. Je ne dis pas non.
Et il cria de tous ses poumons, à travers l'auberge :
– Rosalie, apporte la fine, la surfine, le filendix.
Et la servante apparut, tenant une longue bouteille ornée d'une feuille de vigne en
papier.
Il emplit deux petits verres.
– Goûtez ça, la mère, c'est de la fameuse.
Et la bonne femme se mit à boire tout doucement, à petites gorgées, faisant durer
le plaisir. Quand elle eut vidé son verre, elle l'égoutta, puis déclara :
– Ça, oui, c'est de la fine.
Elle n'avait point fini de parler que Chicot lui en versait un second coup. Elle
voulut refuser, mais il était trop tard, et elle le dégusta longuement, comme le
premier.
Il voulut alors lui faire accepter une troisième tournée, mais elle résista. Il
insistait :
– Ça, c'est du lait, voyezvous ; mé j'en bois dix, douze, sans embarras. Ça passe
comme du sucre. Rien au ventre, rien à la tête ; on dirait que ça s'évapore sur la
langue. Y a rien de meilleur pour la santé !
Comme elle en avait bien envie, elle céda, mais elle n'en prit que la moitié du verre.
Alors Chicot, dans un élan de générosité, s'écria :
– T'nez, puisqu'elle vous plaît, j' vas vous en donner un p'tit fût, histoire de vous
montrer que j' sommes toujours une paire d'amis.
La bonne femme ne dit pas non, et s'en alla, un peu grise.
Le lendemain, l'aubergiste entra dans la cour de la mère Magloire, puis tira du
fond de sa voiture une petite barrique cerclée de fer. Puis il voulut lui faire goûter
le contenu, pour prouver que c'était bien la même fine ; et quand ils en eurent
encore bu chacun trois verres, il déclara, en s'en allant :
– Et puis, vous savez, quand n'y en aura pu, y en a encore ; n' vous gênez point. Je
n' suis pas regardant. Pû tôt que ce sera fini, pu que je serai content.
Et il remonta dans son tilbury.
Il revint quatre jours plus tard. La vieille était devant sa porte, occupée à couper le
pain de la soupe.
Il s'approcha, lui dit bonjour, lui parla dans le nez, histoire de sentir son haleine.
Et il reconnut un souffle d'alcool. Alors son visage s'éclaira.
– Vous m'offrirez bien un verre de fil ? ditil.
Et ils trinquèrent deux ou trois fois.
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Mais bientôt le bruit courut dans la contrée que la mère Magloire s'ivrognait toute
seule. On la ramassait tantôt dans sa cuisine, tantôt dans sa cour, tantôt dans les
chemins des environs, et il fallait la rapporter chez elle, inerte comme un cadavre.
Chicot n'allait plus chez elle, et, quand on lui parlait de la paysanne, il murmurait
avec un visage triste :
– C'estil pas malheureux, à son âge, d'avoir pris c' t' habitudelà ? Voyezvous,
quand on est vieux, y a pas de ressource. Ça finira bien par lui jouer un mauvais
tour !
Ça lui joua un mauvais tour, en effet. Elle mourut l'hiver suivant, vers la Noël,
étant tombée, soûle, dans la neige.
– C'te manante, si elle s'était point boissonnée, elle en avait bien pour dix ans de
plus.
Maupassant, Les Sœurs Rondoli, 1884
Nous vous demandons de répondre aux questions suivantes :
1. COMPRÉHENSION DU TEXTE
a. comme on va voir, dans les champs, si les blés sont mûrs pour la faux.
‐ Expliquez le sens de cette comparaison.
b. Il s’en revint la voir en se frottant les mains…
Quel état psychologique laisse deviner cette gesticulation ?
c. Pu tôt ce sera fini, pu que je serai content.
Expliquez ce sousentendu (en fonction du contexte).
2. LE RÉALISME
Relisez les caractéristiques du réalisme (p.15) et rédigez un texte dans lequel vous
expliquerez pourquoi Le petit fût est un récit réaliste. N’oubliez pas d’illustrer chaque
caractéristique par des éléments du texte. Veillez à bien structurer votre propos.
3. LE TRAITEMENT DU TEMPS
a. Dans le premier paragraphe, nous trouvons les expressions temporelles suivantes :
‐ trois ans
‐ un jour
‐ un demi‐siècle
Les trois ans écoulés sont ressentis différemment par la Mère Magloire et Maître
Chicot. Expliquez.
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b. Il se passe peu de choses pendant trois ans (première partie). A partir de Un jour,
l’histoire s’accélère (deuxième partie). Repérez les expressions temporelles et indiquez
quelle action est introduite par chacune d’elle.
Exemple : Un jour = nouvelle visite
Après quelques minutes …………………………………………….
………………………………………….. …………………………………………….
………………………………………….. …………………………………………….
…………………………………………. …………………………………………….
c. En résumé
‐ la première partie dure 3 ans racontés en 12 lignes
‐ la deuxième partie dure …. jours racontés en …. lignes
‐ la troisième partie dure …. ………… racontés en …. lignes.
Le récit épouse des rythmes différents. Expliquez la raison de ces changements de rythme.
4. LES LIEUX
L’étude des lieux dans ce récit est intéressante dans le sens où chaque visite rendue constitue
une étape du récit.
a. À quatre reprises, Maître Chicot se rend chez la Mère Magloire pour des motifs
différents. Relevez‐les.
1. ……………………………………………………………………………
2. ……………………………………………………………………………
3. ……………………………………………………………………………
4. ……………………………………………………………………………
b. À partir de quel moment Maître Chicot cesse‐t‐il de rendre visite à la Mère
Magloire ? Pourquoi ?
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TRAVAIL FACULTATIF
Pour le plaisir de l’écriture et le délire de l’imagination, nous vous proposons de rédiger en
quelques lignes un dénouement du texte différent de celui de Maupassant, sur le thème :
« Ça finira bien par lui jouer un mauvais tour. Le méchant sera puni. »
À vos plumes !
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CORRIGÉ DES TAC
TAC 1
1. montage en tissu et en bois servant de rideau et de décoration au‐desssus d’un lit :
ciel de lit
2. renfoncement, niche pour abriter un lit : alcôve
TAC 2
1. j’ai fait des farces… et on m’en fait aussi, sapristi
2. on me combla d’attentions
3. une précaution que je jugeai très efficace
4. ma couche bricolée
TAC 3
1. Le narrateur, dans l’obscurité, se dirige à tâtons.
2. Il reste à l’écoute, tressaillant au moindre bruit.
3. Il se sentait épié.
4. Le lit lui semblait particulièrement suspect.
5. Le valet portait des favoris.
6. Le pauvre subit une grêle de gifles.
TAC 4
Je sentais dans l’air une farce, comme le chien sent le gibier.
TAC 5
b. Je faisais attention à tout, je ne perdais aucun détail.
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TAC 6
Oui Non
1. rire et chuchoter dans le corridor au moment du coucher x
2. ouvrir les auvents x
3. faire un tour d’inspection du château x
4. tirer une salve d’honneur en guise de bienvenue x
5. allumer les bougies x
6. placer les chaises devant une bougie x
7. vérifier les rideaux du ciel de lit x
8. déplacer le sommier x
9. découvrir un attirail destiné à lui infliger une douche glacée x
10. éteindre toutes les lumières x
N.B. : 4. Une salve d’honneur est bien tirée, mais ce n’est pas par le héros, mais pour le héros !
8. Ne pas confondre matelas et sommier !
2. c. Échapper à une farce.
TAC 7
1. a. Il se sait chez des farceurs.
2. c. Elle est devenue la cause d’une catastrophe.
3. b. Fermer les volets et les tentures.
4. a. et b. Rendre l’accident plus vraisemblable et le récit plus réaliste.
5. d. On peut provoquer ce que l’on redoute.
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TAC 8
1. b. Il est évident qu’ils pensent à un bon tour qui se prépare.
2. a. Je pensai soudain à une précaution qui me sembla imparable.
TAC 9
a. Un farceur, accueilli pour une partie de chasse chez d’autres farceurs, se sent
choisi comme cible.
Sitôt installé dans sa chambre, il vérifie tous les éléments susceptibles de servir
à une farce, allume des bougies, ferme les volets, déplace la literie… si bien qu’au
matin, le valet de chambre, trompé par l’obscurité et le changement dans le
décor, trébuche sur lui et lui renverse le petit déjeuner sur la figure et sur le
corps.
TAC 10
1. c. Il est tombé, victime de l’obscurité et de cet obstacle inattendu :
la couche déplacée.
2. a. En prévision d’une coupure d’éclairage.
TAC 11
Cause Conséquence : le fait
soupçons du héros, ses
1. gaieté excessive des convives
inquiétudes
TAC 12
b.
TAC 13
1. C’est la crainte d’une farce qui a été à l’origine de la mésaventure.
N.B. : Ce qui provoque la mésaventure, ce sont les causes matérielles : le déplacement
de la literie et l’obscurité. Si le héros n’était pas soupçonneux, il n’aurait pas pris ces
précautions.
2. C’est la crainte d’une farce qui a été la cause de la mésaventure.
3. L’accident s’est produit à cause des précautions prises.
4. Le héros a multiplié les précautions parce qu’il redoutait un mauvais tour.
TAC 14
LA PARANOÏA
1. On tira des coups de fusil ; on m’embrassa, on me cajola, comme si on attendait de moi de
grands plaisirs. Je me dis : « Attention, vieux furet, on prépare quelque chose. »
c. Les amis du narrateur sont heureux de la recevoir et lui font fête.
2. Pendant le dîner, la gaieté fut excessive, trop grande. Je pensais : » Voilà des gens qui
s’amusent double, et sans raison apparente. Il faut qu’ils aient dans l’esprit l’attente de quelque
bon tour. C’est à moi qu’on le destine assurément. Attention. »
d. Les amis du narrateur sont de bons vivants, ils sont expansifs
et ils aiment s’amuser.
3. Pendant toute la soirée, on rit avec exagération. Je sentais dans l’air une farce, comme le
chien sent le gibier. Mais quoi ? J’étais en éveil, en inquiétude. Je ne laissais passser ni un mot, ni
une intention, ni un geste. Tout me semblait suspect, jusqu’à la figure des domestiques.
b. Le dîner a été bien arrosé et les convives, un peu ivres, sont joyeux et
bruyants.
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FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
4. L’heure de se coucher sonna, et voilà qu’on se mit à me reconduire à ma chambre en
procession. Pourquoi ? On me cria bonsoir.
f. Tout le monde va se coucher en même temps. Le narrateur étant l’invité,
on le raccompagne jusqu’à sa chambre.
5. J’entrai, je fermai la porte et je demeurai debout, sans faire un pas, ma bougie à la main.
J’entendais rire et chuchoter dans le corridor. On m’épiait sans doute. Et j’inspectais de l’œil les
murs, les meubles, le plafond, les tentures, le parquet. Je n’aperçus rien de suspect
e. Excités par la soirée, les joyeux drilles se calment difficilement et tardent à
rentrer dans leurs chambres respectives.
6. J’entendis marcher derrière ma porte. On venait assurément regarder à la serrure.
a. Un retardataire regagne sa chambre.
LA COMMUNICATION
c. L’imprécision est le signe que le narrateur écoute attentivement ce qui se
dit, mais le déforme au gré de son obsession.
En choisissant le récit plutôt que le discours direct, Maupassant présente les faits filtrés par
les soupçons d’un narrateur‐protagoniste.
© Enseignement à Distance – Ministère de la Communauté française de Belgique 27
FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
TAC 15
3. Attention !
4. Ah ! mais non ! Ah ! mais non !
Des exclamations
8. Ô stupeur ! Il faisait grand jour.
9. Ah ! on a ri ce jourlà !
1. Pourquoi ?
Des interrogations
13. Mais quoi ?
5. J’en ai fait des farces.
6. Je m’endormis.
Des tournures simples et
7. Et on m’en a fait aussi morbleu, et de bien bonnes.
familières
9. Ah ! on a ri ce jourlà !
13. Mais quoi ?
2. Les auvents, de gros auvents en bois plein étaient
Des répétitions de mots demeurés ouverts.
10. Rien […] Rien.
4. Ah ! mais non ! Ah ! mais non !
11. Pendant le dîner, la gaieté fut excessive. Pendant
Des répétitions de structures
toute la soirée, on rit avec exagération.
grammaticales
12. Je reçus sur la figure, sur le cou, sur la poitrine, un
liquide brûlant qui me fit pousser un hurlement de douleur.
4. Ah ! mais non ! Ah ! mais non !
Des phrases sans verbe
13. Mais quoi ?
Des phrases verbales très 6. Je m’endormis.
brèves
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FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
TAC 16
LE RÉCIT RÉALISTE
Stratégies n° 1 3 4 5 6
Exemples
d e a b c
Lettre
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FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
Ce cours est une initiation à l’analyse de textes littéraires. Vous arrivez déjà à la dernière série.
Si vous désirez poursuivre cet apprentissage, inscrivez‐vous gratuitement au cours suivant en
renvoyant le talon ci‐dessous. Il n’y aura ainsi aucune interruption dans votre travail.
Le cours suivant est conçu dans le même esprit que celui‐ci. Progressivement, il vous propose
des textes un peu plus longs et un peu plus nombreux. Progressivement aussi, il vous apporte
des informations complémentaires sur les grands écrivains et les grands courants littéraires.
Ce second cours vous ouvre la voie vers les examens du secondaire supérieur, mais vous
pouvez aussi vous y inscrire tout simplement parce que la matière vous intéresse. C’est ce que
nous souhaitons.
À l’attention de Madame Nelly EICHER bureau 2 G 1
N° d’inscription ……………./………./…………..
Nom, prénom……………………………………………………………..
Je désire m’inscrire au cours 162 : Analyse de textes littéraires (2)
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Questionnaire de satisfaction
À renvoyer à l’attention de Mme Jeanne Abraham, Inspectrice, avec votre dernier devoir.
Afin de nous aider à améliorer ce cours et le travail des correcteurs, nous vous remercions de
bien vouloir répondre à ce questionnaire le plus consciencieusement possible.
N° d’inscription : ………… / ………… / ………………………… N° du correcteur * : …………………
Nom, prénom : .................................................................................. Sexe : F M
Adresse : ...................................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................................................
Téléphone : .............................................. GSM : ...........................................................................................
Courriel : ......................................................................................................................
1. Le contenu matière a‐t‐il répondu à vos attentes ?
Oui Plutôt oui Plutôt non Non
2. La méthodologie a‐t‐elle répondu à vos attentes ?
Oui Plutôt oui Plutôt non Non
3. Les exercices et devoirs ont‐ils répondu à vos attentes ?
Oui Plutôt oui Plutôt non Non
4. Le travail de correction a‐t‐il répondu à vos attentes ?
Oui Plutôt oui Plutôt non Non
5. Le suivi des envois a‐t‐il répondu à vos attentes ?
Oui Plutôt oui Plutôt non Non
* Vous trouverez cette information dans le « Guide de l’apprenant » à la page 10.
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FRANÇAIS – ANALYSE DE TEXTES LITTÉRAIRES (1) COURS 204 – Série 05 de 05
6. Citez 3 éléments que vous trouvez particulièrement positifs dans ce cours :
...........................................................................................................................................................................
...........................................................................................................................................................................
...........................................................................................................................................................................
7. Citez 3 éléments à améliorer dans ce cours :
...........................................................................................................................................................................
...........................................................................................................................................................................
...........................................................................................................................................................................
8. Précisez, si vous le pouvez, le temps passé en moyenne pour l’étude d’une série :
...........................................................................................................................................................................
9. Envisagez‐vous de présenter un examen au Jury de la Communauté française de
Belgique ?
Oui Non
Si oui, lequel ?
...........................................................................................................................................................................
10. Avez‐vous l’intention de suivre un autre cours à distance avec l’EAD ?
Oui Non
Si oui, lequel ? (Consultez notre catalogue ou le site EAD)
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...........................................................................................................................................................................
Si vous désirez nous faire part d’un commentaire ou d’un avis, cet espace vous est réservé :
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...........................................................................................................................................................................
Nous vous remercions pour votre collaboration et pour la confiance que vous témoignez à
l’Enseignement à Distance.
L’équipe de l’EAD
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