Hsitoire de Constantine

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Constantine (Algérie)

Pour les articles homonymes, voir Constantine.

Cet article concerne la ville moderne de Constantine. Pour la ville originelle à


l'époque antique, voir Cirta.

Constantine

Noms

Nom arabe
‫قسنطينة‬
Nom berbère
ⵇⵙⵏⵟⵉⵏⴰ

Administration

Pays
 Algérie
Région
Constantinois

Wilaya
Constantine
(chef-lieu)

Daïra
Constantine
(chef-lieu)

Président de l'APC
Seif-Eddine Rihani
2017-2022
Code postal
25000
Code ONS
2501

Démographie

Gentilé
Constantinois, Constantinoise(s)
Population
448 374 hab. (2008 ) 1
Densité 1 936 hab./km2

Géographie

Coordonnées
36° 17′ 00″ nord, 6° 37′ 00″ est
Altitude
694 m
Superficie
231,63 km2

Divers

Saint patron
Sidi Rached2

Localisation

Localisation de la commune dans la wilaya de


Constantine.

Géolocalisation sur la carte : Algérie


Constantine

 Voir sur la carte administrative d'Algérie


 Voir sur la carte topographique d'Algérie
Liens

Site de la commune
http://www.commune-constantine.dz/ 
[archive]

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Constantine (prononcé /kɔ̃.stɑ̃.tin/), (en arabe : ‫قسنطينة‬, en berbère : ⵇⵙⵏⵟⵉⵏⴰ,


en arabe algérien : Qsentina), est une commune du nord-est de l'Algérie,
chef-lieu de la wilaya de Constantine. Comptant plus de 448 000 habitants,
cette métropole est la troisième ville la plus peuplée du pays. Le Grand
Constantine s'étale sur un rayon d'une quinzaine de kilomètres sous forme
d'une agglomération comprenant une ville mère et une série de satellites.
L'agglomération de Constantine comptait 943 112 habitants en 20153, dont
seulement 54 % habitent dans la commune de Constantine.
Constantine est une ville importante dans l'histoire méditerranéenne.
Anciennement Cirta, capitale de la Numidie de 300 av. J.-C. à 46 av. J.-C.,
elle passe ensuite sous domination romaine. C'est à
l'empereur Constantin Ier qu'elle doit son nom actuel, depuis 313.
Durant le Moyen Âge elle est conquise par les Arabes au VII  siècle ; elle fera
e

partie successivement du royaume aghlabide, de l'empire fatimide puis des


royaumes ziride, hammadide, almohade et hafside.
Elle devient au XVI  siècle la capitale du beylik de Constantine, siège du
e

pouvoir beylical et vassale de la régence d'Alger. Lors de la conquête de


l'Algérie par les Français elle est prise en 1837, après un échec en 1836.
Intégrée à la wilaya II, le Constantinois, par le FLN durant la guerre d'Algérie,
elle devient le siège de sa propre wilaya à l'indépendance du pays.
Constantine est surnommée la « ville des ponts suspendus », « ville du vieux
rocher », « ville des oulémas », « ville des aigles » et « ville du malouf »,
variante constantinoise de la musique arabo-andalouse. Elle est considérée
comme la capitale de l'est du pays.
En 2015, la ville de Constantine est capitale arabe de la culture, deuxième
ville d'Algérie à être choisie pour organiser cet événement,
après Alger en 2007.

Sommaire

 1Géographie
o 1.1Situation
o 1.2Relief et géologie
o 1.3Climat
o 1.4Transports
 2Toponymie
 3Histoire
o 3.1Période préhistorique
o 3.2Période antique
o 3.3Moyen Âge arabo-berbère
o 3.4Beylik de Constantine
o 3.5Période française 1837-1962
 3.5.1Communauté juive
 4Urbanisme
o 4.1Évolution urbaine
o 4.2Tissu urbain
o 4.3Le Grand Constantine
 5Population
o 5.1Évolution démographique
o 5.2Pyramide des âges
 6Économie
 7Tourisme
 8Patrimoine
o 8.1La médina
o 8.2Monuments
o 8.3Patrimoine religieux
o 8.4La ville des ponts suspendus
o 8.5Musée
o 8.6Sites proches
 9Vie quotidienne
o 9.1Culture et littérature
o 9.2Cuisine
o 9.3Éducation
o 9.4Langues
o 9.5Sport
o 9.6Jumelage
 10Personnalités liées à la ville
 11Constantine dans les arts et la culture
 12Notes et références
 13Annexes
o 13.1Bibliographie
o 13.2Articles connexes
o 13.3Liens externes

Géographie[modifier | modifier le code]
Situation[modifier | modifier le code]
Constantine est l'une des villes les plus importantes de l’Est algérien. Elle
occupe une position géographique centrale dans cette région, étant une ville
charnière entre le Tell et les Hautes plaines, au croisement des grands axes
nord-sud (Skikda-Biskra) et ouest-est (Sétif-Annaba)4. Elle est également la
métropole de l’Est du pays et la plus grande métropole intérieure du pays, elle
assure des fonctions supérieures notamment culturelles et industrielles5.
Constantine se situe à 431 km à l'est de la capitale Alger, à 130 km à l'est de
Sétif, à 119 km au nord-nord-est de Batna, à 198 km au nord-ouest
de Tébessa, à 146 km au sud-est de Jijel, à 89 km au sud-sud-ouest
de Skikda et à 156 km à l'ouest-sud-ouest d'Annaba2.

Communes limitrophes de Constantine

Hamma
Ibn Ziad Bouziane, Didouche Zighoud Youcef
Mourad

Aïn Smara Ali Mendjeli El Khroub, Ibn Badis

Aïn Smara Ali Mendjeli El Khroub El Khroub

Relief et géologie[modifier | modifier le code]


La ville s'étale sur un terrain caractérisé par une topographie très accidentée,
marquée par une juxtaposition de plateaux, de collines, de dépressions et de
ruptures brutales de pentes donnant ainsi un site hétérogène6.

Vue sur les gorges du Rhummel et les 3 ponts.


 

Vue sur les gorges du Rhummel.


 

 Bni hmiden, constantine.jpg


La campagne près de Constantine. Mai 2016.
Elle s'étend sur un plateau rocheux à 649 mètres d'altitude, coupé des
régions qui l'entourent par des gorges profondes où coule
l'oued Rhummel7 qui l'isole, à l'est et au nord, des djebels Ouahch et Sidi
Mcid, dominant de 300 mètres, à l'ouest, le bassin d'El-Hamma8. Le choix de
cet emplacement est avant tout une stratégie de défense7. Aux alentours, la
région est dotée de terres fertiles.
Climat[modifier | modifier le code]
Le climat de la wilaya de Constantine est méditerranéen avec des
températures à fortes amplitudes (voir tableau). La moyenne pluviométrique
varie de 500 mm à 700 mm par an9. Il y fait froid l'hiver jusqu'à - 6 C°
enregistrés et très chaud l'été avec des pics de chaleurs allant jusqu'à 47 C°10.

 Données climatiques à Constantine.

jan fév mar avri ma jui jui aoû sep oct nov déc anné
Mois
. . s l i n . t . . . . e

Température
minimale
2 3 4 6 10 15 17 18 15 11 6 3 9
moyenne
(°C)

Température
moyenne 7 8 10 12 16 21 25 25 21 16 11 8 15
(°C)

Température
maximale
11 12 14 17 22 28 32 32 27 22 16 12 21
moyenne
(°C)

Record de
−3 −3 −2 −2 −2 1 5 8 10 7 2 −3 −3
froid (°C)

Record de
22 27 27 30 35 41 41 41 38 36 27 27 41
chaleur (°C)

Précipitation
80 60 60 50 40 20 0 10 20 40 50 80 560
s (mm)

Source : Weatherbase, statistiques sur 20 ans11.


Diagramme climatique

J F M A M J J A S O N D

                     
 
                     
 
                     
32
11 12 14 17 22 28 32 27 22 16 12
17
2 3 4 6 10 15 18 15 11 6 3
0
80 60 60 50 40 20 10 20 40 50 80

Moyennes : • Temp. maxi et mini °C •
Précipitation mm

Transports[modifier | modifier le code]

D'Alger à Constantine.

Transport routier
L'autoroute Est-Ouest algérienne traverse l'agglomération de Constantine au
sud de la ville, à proximité de l’aéroport et de l'université Mentouri.
Transport ferroviaire
La ville possède une gare ferroviaire qui constitue en outre un nœud
ferroviaire important reliant les principales villes de l’est algérien4.
Transport urbain
Articles détaillés : Tramway de Constantine et Télécabine de Constantine.
Le réseau de transport urbain de Constantine est assez dense et en voie de
consolidation et de modernisation.
Les bus :
Il existe 2 types de transport en commun par bus dans l'agglomération : le
transport public, géré par L'Entreprise de Transport de Constantine (ETC),
disposant de bus modernes et assurant un service plus ponctuel, et un
réseau dense de bus privés géré par des particuliers dans le genre EURL et
PME.
Le tramway :

Le tramway de Constantine sous la neige

Un premier tronçon de 8,9 kilomètres comprenant 10 stations entre le stade


Benabdelmalek Ramdane (centre-ville) et la cité Zouaghi (sud-est de
l'agglomération) a été mis en service le 4 juillet 2013.
À raison d'une fréquentation estimée à 70 000 usagers quotidiens, ce
nouveau mode de transport fonctionne tous les jours de 5 h à 23 h avec une
fréquence de trois minutes en heures de pointe et cinq minutes en heures
creuses.
Cette première ligne sera complétée par deux tronçons supplémentaires,
réalisés en fourche depuis le terminus de Zouaghi. Il s'agit, d'une part, d'une
branche de 2,7 km vers l'aéroport Mohamed Boudiaf et, d'autre part, d'un
tronçon vers la nouvelle ville Ali Mendjeli.
Une gare multimodale s'étendant sur une superficie de 10 hectares est en
cours de construction à Zouaghi.
Le téléphérique
Téléphérique de Constantine.

Rendu nécessaire par la topographie de la ville, le transport par cabines


téléphériques apporte une solution à la saturation du réseau routier.
Une première ligne d'une longueur totale de 2,3 km traverse les gorges de
l'oued Rhummel pour relier la partie est de la ville au niveau de la place
Tatache Belkacem à la partie ouest au niveau de la cité Emir Abdelkader, en
passant par le CHU Ben Badis. Elle est fonctionnelle depuis 2010 et
comprend 33 cabines détachables de 15 places chacune, permettant de relier
les deux terminaux en 8 minutes et de transporter 2 400 personnes par heure.
Transport aérien

Article détaillé : Aéroport de Constantine - Mohamed Boudiaf.

Un aéroport (code IATA : CZL) est situé à environ 12 km au sud de la ville. Il


est desservi essentiellement par les compagnies aériennes Air Algérie, Tassili
Airlines, TUI fly Belgium et, depuis 2020, Transavia France, et dispose d'une
capacité de 700 000 passagers annuels12. Un second terminal a été mis en
service le 14 juin 2013, jour de son inauguration par le ministre des
Transports, et permettant de porter la capacité à 1 000 000 passagers
annuels12.

Toponymie[modifier | modifier le code]
La ville porte le nom de l'empereur romain Constantin Ier qui l’a restaurée et
embellie en 313 après qu'elle eut été assiégée et mise à sac
par Maxence et Domitius Alexander en 311. Elle devient alors la capitale de la
province de Numidia Constantina13.
Le nom algérien officiel de la ville est Qacentina, en arabe algérien Ksentina2.
Le nom de Cirta / Qirta vient possiblement de la racine sémitique QRTN14,
prononcé Qirta (‫ )قرة‬et signifiant « ville » ou « village » en phénicien (‫ قرية‬en
arabe), dont la prononciation a depuis dérivé vers Sirta sous les Romains (le
caractère latin C pouvant en effet être prononcé Q ou S, et passer de l'un à
l'autre).
Cette première hypothèse rapproche le nom de Cirta du nom
de Carthage (Qirta Hadcha ‫ )قرة حدشة‬qui signifie « ville nouvelle » en phénicien
(‫ قرية حديثة‬en arabe).
Selon une deuxième hypothèse, le nom de Cirta provient du nom15 berbère
« tissirt » (meule) vu l'abondance de la culture du blé dans la région.

Histoire[modifier | modifier le code]
Période préhistorique[modifier | modifier le code]
La région de Constantine a été très tôt occupée par l'Homme, des
outils préhistoriques ont été trouvés sur le plateau de Mansourah et à Ouled
Rahmoune. L'Atérien était présent au Djebel Ouach, dans les grottes du
Mouflon et de l'Ours. L'Ibéromaurusien et le Capsien supérieur ont laissé
quelques traces, mais c'est surtout au Néolithique que les grottes de la région
ont connu une occupation importante. Les paléo-Berbères ont habité les
mêmes lieux au cours du Ier millénaire av. J.-C. et ont construit des
monuments mégalithiques, des bazinas et des tumulus13.
Période antique[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Cirta.
Le roi massyle Massinissa, qui a unifié le royaume de Numidie.

Constantine est fondée vers le VI  siècle av. J.-C. Auparavant sous le contrôle


e

des Massyles avec la Première Guerre punique et l'affaiblissement du pouvoir


carthaginois, vers le III  siècle av. J.-C., elle passe sous le contrôle
e

des Numides16. Ville fortifiée et commerciale, elle bénéficie d'une position


stratégique, avec son rocher et ses murailles17. La première mention de Cirta
remonte à la fin du III  siècle av. J.-C. Elle est alors la capitale du
e

roi masæsyle Syphax, avant de devenir celle du Massyle Massinissa et de


ses successeurs lors de la Deuxième Guerre punique13.
Pendant le long règne de Massinissa et celui de ses successeurs,
notamment Micipsa, la ville s'agrandit : selon Appien, elle peut ainsi contenir
jusqu'à 10 000 cavaliers et 20 000 fantassins18. L'historien Stéphane
Gsell estime le nombre de ses habitants entre 150 000 et 180 000. Elle
commence également à produire et à exportater des céréales. À la fin
du II  siècle av. J.-C., elle aurait même eu une autonomie monétaire13. À la fin
e

du III  siècle av. J.-C. et au début du II  siècle av. J.-C., la ville commence à


e e

s'étendre au sud/ouest sur la rive gauche du Rhummel, de nombreux vestiges


ont été retrouvés en dehors du rocher (inscriptions, tombes, fondations
d'édifices, îlots d'habitation et objet domestiques)13.
La capitale numide était une ville cosmopolite ouverte sur les autres
civilisations méditerranéennes, notamment punique et grecque, et cohabitant
avec le mode de vie nomade des Gétules19. Les souverains numides ont été
les propagateurs de la langue punique dans leur royaume, au point que la
société de Cirta a été profondément punicisée13. La population a adopté le
culte de Baal Hamon et de Tanit, déesse carthaginoise de la fécondité. Le
sanctuaire d'El Hofra témoigne de l'importance de la culture punique dans la
société20.

Carte de la Numidie romaine (rose).

Après la mort de Massinissa, Cirta devient un enjeu dans la lutte


entre Jugurtha et son frère adoptif Adherbal. Refusant le partage du pouvoir
imposé par les Romains en Numidie, Jugurtha parvient à s'emparer de la ville
après la mort d'Adherbal, lors du siège de Cirta, où s'était réfugié son
adversaire soutenu par Rome. Toutefois, le massacre des Italiens marque le
début d'une guerre entre Numides et Romains. Cirta change de main
plusieurs fois durant le conflit13.
À la suite de la défaite du roi numide Juba Ier, allié aux partisans de Pompée, le
royaume numide est annexé et César attribue sa partie orientale à Sittius et à
ses compagnons. Les Sittiani mettent en place autour de Cirta une
principauté qui bénéficie pendant quelque temps d'une certaine autonomie.
Cirta prend alors le nom de Colonia Cirta Sittianorum21.
Elle devient ensuite le centre de la confédération cirtéenne, qui regroupe trois
autres colonies : Rusicade, Chullu et Mileu avec un vaste territoire et un statut
particulier21. Puis la ville devient la capitale provinciale de la Numidie
cirtéenne qui remplace l'ancienne confédération22.
En 308, elle est assiégée et mise à sac par Domitius Alexander, puis
conquise par Maxence en 311. La ville est restaurée et embellie
par Constantin, qui lui donne son nouveau nom Constantina. Elle devient
alors l'unique capitale civile de la nouvelle Numidie impériale sous le nom
de Numidia Constantina22.
Moyen Âge arabo-berbère[modifier | modifier le code]

La ville passe sous administration arabo-musulmane vers l'an 700, et voit sa


population se convertir progressivement à l'islam. Après un demi-siècle
d'administration omeyyade (de l'an 700 à 750 environ), la ville passe sous
les Abbassides puis sous leurs vassaux les Aghlabides de Kairouan, pendant
près d'un siècle et demie (750 à 909).
En 909, une révolte menée par les Ketamas, une grande tribu berbère du
Nord-Constantinois convertie au chiisme, fait chuter le pouvoir aghlabide et
impose le chiisme comme nouvelle religion dominante sous l'égide de la
dynastie Fatimide, dynastie qui s'installera plus tard en Égypte. Le pouvoir
fatimide et chiite durera pendant environ un siècle et demi, avant que les
souverains Zirides (berbères Senhadja initialement vassaux des Fatimides)
décident la rupture avec les Fatimides en 1048 et le retour au sunnisme.
Cette décision provoquera en représailles l'invasion hilalienne à partir de
1051, une invasion qui dévastera Kairouan mais épargnera Constantine.
Cependant, Constantine payera un tribut annuel aux hilaliens installés sur les
Hauts-Plateaux environnants pour éviter d'être mise à sac.
La période de trouble ayant suivi l'invasion hilalienne en 1051 prend fin un
siècle plus tard en 1152 lors de la prise de la ville par les Almohades,
Berbères puritains originaires du Haut Atlas marocain, qui soumettent
l'ensemble du Maghreb à leur discipline et mettent fin à l'anarchie, en
intégrant les Hilaliens à leur armée, et en les déplaçant du Constantinois vers
les plaines atlantiques au Maroc, prévoyant de les utiliser comme
mercenaires en Andalousie face aux chrétiens.
Le pouvoir Almohade finit par s'écrouler vers l'an 1240 à la suite de luttes de
pouvoir internes, laissant place à un Maghreb fractionné en trois royaumes
aux frontières mouvantes et au pouvoir peu étendu sur le pays profond
(Mérinides à Fès, Zianides à Tlemcen et Hafsides à Tunis). Constantine
passera alors pour trois siècles sous la coupe des Hafsides de Tunis,
alternant des phases de soumission au pouvoir de Tunis et des phases
d'indépendance. Et ce jusqu'à l'arrivée des Ottomans vers 1520.
Beylik de Constantine[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Bey de Constantine et Beylik de l'Est.

Plan de la ville à la fin de la période ottomane.

À partir du XVI  siècle, Constantine passe sous domination ottomane en


e

153523 et devient le siège du Beylik de l'Est, le plus important des trois beylik


de la régence d'Alger24. Elle est alors une ville moyenne du monde arabe à
cette époque25. C'est la seule ville intérieure de la régence, qui continue de
jouir d'une certaine prospérité26. Constantine disposait d'autorités
véritablement urbaines23. Il y avait un préposé appelé caïd ed-dar doté
d'attributions « municipales », chargé de l'administration et de la police de la
ville24.
Les notables citadins participaient activement à la gestion des affaires de la
ville27. Certes, le bey est désigné par le dey d'Alger. Mais comme à Alger, les
élites lettrées des grandes familles trouvaient place dans les fonctions
d'encadrement de l'enseignement, de la justice, du culte et des habous, et
plusieurs beys étaient des kouloughlis27. L'élément ethnique turc ne joua qu'un
rôle négligeable, le nombre des Turcs qui y étaient installés resta toujours très
réduit : la garnison permanente de la province ne comprenait que 300
hommes et aucune inscription turque n'ait été découverte dans la ville25.
La ville était divisée en quatre quartiers principaux situés aux angles : Tâbiya,
au sud- ouest, Qasba, au nord-ouest, Qantara, au nord-est et Bâb al-Jâbiya,
au sud-est25. Les portes principales se trouvaient du côté du sud : Bâb al-
Jadid (porte Neuve), Bâb al-Wâd (porte de la Rivière), Bâb al-Jâbiya (porte de
la Citerne) desservent la partie basse de la ville. La ville comptait de
nombreuses mosquées et zaouïas24. Elle disposait de 41 corporations de
métiers, dirigées par des amîn contre 57 à Alger26. Le faubourg situé au sud
était habité par une population d'artisans, d'ouvriers, avec beaucoup
de Kabyles. Les notables citadins étaient les grands propriétaires terriens de
la couronne céréalière autour de la ville27.
Constantine au début du XVIII  siècle.
e

La période des XVI  et XVII  siècles est difficile, la ville reste à peu près
e e

autonome, mais en proie à de vives troubles intérieures et à une pression


turque, l'approche des Turcs ottomans avait contribué à révéler et à fixer
l'existence de deux partis rivaux qui partageaient la cité ; la famille
maraboutique des Abdal-Muman et celle des Lefgoun, cadis et chefs d'une
zaouïa, qui représente le «parti turc». Un siècle de désordres avait
consommé l'effondrement des Abd al-Mu'min et l'affirmation de leur rivaux25.
Toutefois, au XVIII  siècle, Constantine connaît une période de grande stabilité
e

politique, un essor urbain important, grâce à la succession de quelques beys,


gouverneurs énergiques et administrateurs compétents notamment Salah
Bey, qui est considéré comme le plus remarquable des gouverneurs25. C'est
durant cette période, que les monuments les plus considérables de
Constantine à l'époque ottomane ont été édifiés25.
En 1807, les habitants de Constantine s'associent à la résistance de la ville,
assiégée par les Tunisiens ; en 1808, ils refusent de soutenir la révolte
d'Ahmad Chaouch et restent fidèles aux autorités d'Alger25. Après la prise
d'Alger par les Français en 1830, les Constantinois investissent Ahmed
Bey du pouvoir, ils réaffirment leur loyalisme vis-à-vis du Bey dans plusieurs
pétitions et le maintiennent jusqu'aux expéditions de 1836 et 1837, au cours
desquelles ils participent activement à la résistance, sous la conduite des
notables de la ville25. Le dernier siège permet aux Français de prendre la ville
le 13 octobre 1837.

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