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Historicisme
L'historicisme est une doctrine philosophique qui affirme que les connaissances, les courants de pensée ou les
valeurs d'une société sont liés à une situation historique contextuelle. Ses tenants privilégient l'étude du
1
développement de ces connaissances, pensées ou valeurs, « plutôt que celle de leur nature propre » . C'est une
notion présente dans les débats nés des discussions autour de la philosophie de l'histoire. Ses principaux
2
critiques sont les philosophes Wilhelm Dilthey, Edmund Husserl, Ernst Troeltsch, Martin Heidegger et Karl
Popper.
Sommaire
Définition
Discussion
Les critiques de l'historicisme
La notion
Les critiques du libéralisme classique
Historicisme (architecture)
Notes et références
Bibliographie
Articles connexes
Définition
Le terme « historicisme » recouvre plusieurs acceptions.
De son côté, Ernst Troeltsch définit, en 1922, dans Der Historismus und seine Probleme, l'historicisme comme
« l'historicisation fondamentale de toute notre pensée sur l'homme, sa culture et ses valeurs. » Selon lui, ce
n'est pas l'esprit humain qui, en façonnant ses pensées et ses valeurs, oriente l'histoire, mais le contexte
6
historique qui les détermine .
C'est cette seconde acception de l'historicisme que la plupart des penseurs du XXe siècle ont retenu. Ainsi,
Raymond Aron en parle comme de « la doctrine qui proclame la relativité des valeurs et des philosophies aussi
7
bien que de la connaissance historique » . Pour sa part, Leo Strauss critique le relativisme de cet historicisme,
8
dont il fait remonter l'origine à l'école historique allemande du XIXe siècle .
9, 10
En revanche, Louis Althusser vise la conception hégélienne de l'histoire quand il parle d'historicisme .
11
Quant à Karl Popper, mettant sous ce vocable les pensées de Platon, Hegel et Marx , il donne cette définition
12
de l'historicisme dans Misère de l'historicisme (1944) :
« Qu'il me suffise de dire que j'entends par [historicisme] une théorie, touchant toutes les
sciences sociales, qui fait de la prédiction historique son principal but, et qui enseigne que
ce but peut être atteint si l'on découvre les « rythmes » ou les « motifs » (patterns), les
« lois », ou les « tendances générales » qui sous-tendent les développements historiques. »
Il s'agit donc d'envisager l'histoire comme le développement d'un processus identifié et déterminé, que l'on
devine à l'aide du passé, et qui permet de déterminer le futur. Selon Karl Popper, le marxisme est l'historicisme
le plus abouti, qui fait explicitement de la lutte des classes le moteur de l'histoire.
Pour Christophe Bouton, « Popper sème la confusion en définissant l'historicisme comme une doctrine qui
affirme la prédictibilité de l'histoire à partir de lois générales, ce que nient tant l'historicisme épistémologique
13
que l'historicisme relativiste » .
Pour sa part, George W. Stocking reprend la définition de l'historicisme épistémologique dans son article « On
the limits of "presentism" and "historicism" in the historiography of the behavioral sciences » (1965), où il met
en garde les historiens contre l'abus des récurrences et des anachronismes propres au point de vue des
vainqueurs et leur oppose l'historicisme méthodologique, qui permet d'appréhender une « raisonnabilité » et
14
des modalités du savoir distinctes .
De même, en 1998, Laurent Mucchielli considère qu'« être historiciste ou tout simplement historien, c'est
comprendre que les textes ont des contextes, que les discours ont été pensés et prononcés à l'intention d'un
auditoire, que les articles et les livres ont été pensés et écrits à l'intention d'un lectorat, que les grands hommes
quels qu'ils furent ont eu des professeurs et n'ont pas tout inventé, qu'ils ont reproduit comme les autres les
préjugés et les stéréotypes culturels les plus généraux de leur époque, qu'ils ont eu les mêmes faiblesses
narcissiques (bien souvent plus que les autres...), bref qu'ils furent simplement des hommes et surtout des
15, 16
hommes de leur temps » .
Discussion
Certains auteurs font le lien entre le développement de l'historicisme et du positivisme et les égarements des
idéologies modernes de l'autonomisation de la volonté du Sujet. Un Voegelin, un Karl Löwith ou un Leo
Strauss n'hésitent pas à voir dans la pensée moderne l'expression d'un historicisme, réalisé par Hegel et Comte.
Selon Jeffrey Andrew Barash, l'historicisme débute en Allemagne au XVIIIe siècle, notamment à partir des
écrits du jeune Johann Gottfried Herder. En mettant en question les prétentions des Lumières, puis de la
Révolution française, à pouvoir réorganiser l'ordre socio-politique grâce à une raison abstraite qui
s'appliquerait uniformément à toute nation, l'historicisme naissant à partir de Herder, de Friedrich von Gentz et
de Wilhelm von Humboldt vise à légitimer une pluralité de critères du vrai selon le contexte singulier de leur
élaboration linguistique et nationale. Après avoir joué un rôle décisif dans la naissance des différentes
idéologies politiques traditionnelles au cours du XIXe siècle, Barash identifie dans les déplacements ultérieurs de
la réflexion sur l'histoire les signes de grandes mutations idéologiques qui rendent notamment possible les
17
mythologies politiques du totalitarisme .
La notion
La critique porte sur le fait que la représentation d'un tel développement de la raison dans l'Histoire, non
seulement est contradictoire en soi (si chaque époque révèle un particularisme qui doit être dépassé, la
modernité est une telle époque), mais aboutit aussi à rendre relatives les figures historiques dans lesquelles la
raison s'est montrée.
Le relativisme propre à l'historicisme tend à déconsidérer comme choses du passé les philosophies antérieures,
pour ne privilégier que ce qui arrive en dernier Non seulement l'historicisme est aliéné à la conscience
pour ne privilégier que ce qui arrive en dernier. Non seulement l historicisme est aliéné à la conscience
historique, mais tend à faire le lit de l'idée selon laquelle les Modernes comprennent mieux les auteurs du
passé, que ceux-ci ne se comprenaient eux-mêmes. Cette appréhension surplombante du passé, en tant qu'elle
réinterprète l'histoire à la faveur des opinions du présent et sous le mode du relativisme, préfigure le nihilisme,
et par sa distinction entre faits et valeurs, l'éclatement de la philosophie en sciences humaines.
L'historien des religions Mircea Eliade reproche à la démarche historiciste d'être trop contextualisante et de
18
refuser la valeur heuristique des structures, un des fondements du comparatisme religieux .
Mises postule ainsi que, croyant pouvoir appliquer les méthodes des sciences naturelles à l’histoire,
l’historiciste recherche les lois qui gouverneraient l’histoire. S’étant fixé un objectif impossible, les lois que
l'historiciste énonce ne sont dès lors que le produit de son intuition, peu importe que « Hegel et, par-dessus tout
Marx se considéraient comme parfaitement informés des lois de l'évolution historique ».
Historicisme (architecture)
L'historicisme en architecture, d'où dérive l'éclectisme, désigne la tendance apparue au XIXe siècle de retrouver
les racines nationales des différents styles européens, surtout allemand, bavarois, russe, scandinave, par
opposition au style néoclassique et de manière plus large que le néogothique ou le romantisme en vogue. Il se
décline en périodes historiques et en styles régionaux.
Notes et références
1. Dictionnaire actuel de la langue française, Paris, Éditions Flammarion, 1985, p. 552.
2. Pierre Gisel, Vérité et histoire: La théologie dans la modernité, Ernst Käsemann, Éditions
Beauchesne, 1977, p. 62 (https://books.google.fr/books?id=7Nu3vQflNUkC&pg=PA62&dq=hist
oricisme+d%C3%A9finition&hl=fr&ei=Wx7ATOikD9KBswad3eidCA&sa=X&oi=book_result&ct
=result&resnum=2&ved=0CDAQ6AEwAQ#v=onepage&q=historicisme%20d%C3%A9finition&f
=false).
3. Friedrich Meinecke, Die Entstehung des Historismus, 1936.
Bibliographie
Karl Popper : Misère de l'historicisme et La société ouverte et ses ennemis
Ludwig von Mises : Théorie et Histoire (Chapitre 10 de la troisième partie, L'historicisme),
traduction en français par Hervé de Quengo (http://herve.dequengo.free.fr/Mises/TH/TH10.ht
m)
Jean-François Malherbe, La philosophie de Karl Popper et le positivisme logique, Presses
universitaires de Namur, 1976, 313 p. (ISBN 2870370016)
Christophe Bouton, Le procès de l'histoire, fondements et postérité de l'idéalisme historique,
Vrin, 2004, 319 p. (ISBN 271161655X)
Adrien Barrot, « La Critique de l'historicisme », in Laurent Jaffro, Leo Strauss, art d'écrire,
politique, philosophie : texte de 1941 et études, Vrin, 2001, 322 p. (ISBN 2711614697)
Jean-Paul II : Fides et Ratio - encyclique publiée le 14 septembre 1998 sur la façon
d'interpréter l'Histoire, comportant une critique de l'historicisme.
Articles connexes
Notions induites
Libéralisme classique
Millénarisme
Nihilisme
Positivisme
Utopie technologique
Art connexe
Peinture historique
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