Les Routes - Matériaux de Chaussées Souples Et Semi-Rigides

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: C4314 V1

Les routes - Matériaux de


Date de publication :
10 août 2012 chaussées souples et
semi-rigides

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Travaux publics et


infrastructures

par Jean BERTHIER

Mots-clés Résumé C'est sur la base des matières premières que sont fabriqués les matériaux
fissuration | norme constituant les différentes couches de la chaussée. L'objectif est, par des conditions de
européenne | couche de forme
| couche de base | couche de fabrication et de mise en oeuvre appropriées, de répondre au mieux aux exigences de
surface | grave non traitée | dimensionnement des chaussées routières. Les couches constitutives de la chaussée
matériau hydrocarboné
doivent, tout d'abord, résister aux actions répétées des charges roulantes, et plus
particulièrement des poids lourds (usure superficielle de la couche de roulement,
formation d'ornières par fluage du matériau, fatigue des couches traitées, etc.). Elles
doivent, d'autre part, assurer à l'automobiliste un bon niveau de service (adhérence, bruit
de roulement, fréquence des interventions d'entretien). […]

Keywords Abstract Materials constituting the various layers of the road are manufactured on the
cracking | european standard | basis of raw materials. The objective is to better respond to the design requirements of
improved formation | sub-base
| surface course | untreated roads through manufacturing conditions and appropriate implementation. The layers that
graded aggregate | constitute the road must, first of all, withstand the repeated actions of traffic loads and in
hydrocarbon material
particular heavy goods vehicles (surface wear of the road surface, creep induced rut
formation, fatigue of the treated layers etc.). They must also provide the motorist with a
good standard of service (adhesion, rolling noise, frequency of maintenance operations).
Standardization plays an increasingly important role, as it covers all product applications
previously enumerated, and also reconciles points of views that are rarely consistent
within the different European countries.

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Les routes
Matériaux de chaussées souples
et semi-rigides
par Jean BERTHIER
Ingénieur général des Ponts et Chaussées
Professeur honoraire de l’École Nationale des Ponts et Chaussées

1. Contexte ........................................................................................... C 4 314 – 2


2. Couche de forme ............................................................................. — 3
2.1 Critères à satisfaire par les matériaux ............................................... — 3
2.2 Amélioration des matériaux .............................................................. — 3
2.3 Traitement à la chaux et aux liants hydrauliques ............................. — 3
3. Matériaux utilisés en assises de chaussée ................................ — 4
4. Graves non traitées ........................................................................ — 5
4.1 Granularité .......................................................................................... — 5
4.2 Angularité et forme ............................................................................ — 5
4.3 Propreté .............................................................................................. — 5
4.4 Dureté ................................................................................................. — 6
4.5 Comportement mécanique ................................................................ — 6
4.6 Catégories de GNT préconisées par la norme .................................. — 6
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4.7 Conditions d’élaboration ................................................................... — 6


5. Mélanges traités aux liants hydrauliques et pouzzolaniques — 6
5.1 Principaux liants hydrauliques et pouzzolaniques ............................ — 6
5.2 Conditions d’utilisation ...................................................................... — 8
5.3 Caractéristiques de la grave ou du sable à traiter ............................ — 8
5.4 Caractéristiques du liant .................................................................... — 9
5.5 Caractéristiques mécaniques des mélanges traités .......................... — 9
5.6 Fissuration des matériaux traités ...................................................... — 9
6. Généralités sur les matériaux hydrocarbonés........................... — 10
6.1 Adhérence .......................................................................................... — 11
6.2 Bruit de roulement ............................................................................. — 11
6.3 Optimisation du choix ........................................................................ — 11
7. Enduits superficiels ........................................................................ — 12
7.1 Granulats ............................................................................................ — 12
7.2 Liant .................................................................................................... — 12
7.3 Formulation ........................................................................................ — 13
8. Enrobés bitumineux à chaud ........................................................ — 14
8.1 Granulats ............................................................................................ — 15
8.2 Liant .................................................................................................... — 15
8.3 Étude de formulation ......................................................................... — 15
8.4 Enrobés épais pour couche de surface ............................................. — 16
8.5 Enrobés minces pour couches de surface ......................................... — 17
8.6 Bétons bitumineux drainants ............................................................. — 17
9. Enrobés à froid ................................................................................ — 17
9.1 Enrobés coulés à froid ....................................................................... — 17
9.2 Bétons bitumineux à froid ................................................................. — 18
9.3 Enrobés à froid stockables ................................................................. — 18
10. Graves-bitume et graves-émulsion .............................................. — 18
10.1 Graves-bitume .................................................................................... — 18
10.2 Graves-émulsion ................................................................................ — 19
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 4 314

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LES ROUTES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

L es couches constitutives de la chaussée doivent tout d’abord résister aux


actions répétées des charges roulantes et, plus particulièrement, de celles
liées à la circulation des poids lourds qui ont pour effet, comme le dit la norme
NFP 98-086, de faire apparaı̂tre quatre types de dommages :
« une usure superficielle de la couche de roulement due aux efforts tangen-
tiels ; la formation d’ornières par fluage des couches liées, sous l’effet des
contraintes verticales et des efforts tangentiels ; une fatigue des couches trai-
tées, provoquée par leur flexion sous l’action des charges ; une accumulation
des déformations permanentes au niveau du support ou des couches non
liées ».
Elles doivent d’autre part assurer à l’automobiliste un bon niveau de service,
du point de vue des caractéristiques suivantes :
– uni ;
– adhérence ;
– bruit de roulement ;
– fréquence des interventions d’entretien, particulièrement pénalisantes en
zone urbaine ou périurbaines.
Ne sera pas abordé ici le « matériau béton », utilisé pour la construction des
« chaussées rigides », car il est abondamment évoqué dans de nombreux arti-
cles du traité « construction ». Cet article sera donc limité, suivant la terminolo-
gie de l’article [C 4 316] aux matériaux rentrant dans la constitution des chaus-
sées souples et semi rigides. Ne sera pas non plus traitée la question des
matériels de fabrication et de mise en œuvre, pour des raisons de place
disponible.
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modifiées par le développement des techniques de recyclage et de


1. Contexte retraitement des matériaux des chaussées existantes.
Ces techniques, décrites dans les articles [C 5 620] et [C 5 622],
d’où sont extraits les passages qui suivent répondent à l’évidence
Les « matières premières » dont sont constitués les matériaux « … à une impérieuse nécessité du point de vue de la protection de
utilisés dans les assises de chaussée sont décrites dans différents l’environnement et du développement durable : économie de res-
articles du traité Construction, et notamment les suivants : sources naturelles (granulats), d’espaces naturels (décharges),
– [C 903] : granulats, production et utilisation ; d’énergie, de réduction de l’émission des gaz à effet de serre.…
– [C 904] : liants hydrocarbonés ; Apparues vers la fin des années 1970, à la suite du premier choc
– [C 920] : ciments ; pétrolier, leur développement a ensuite été plutôt lent, du fait de
l’abondance des carrières et des postes d’enrobage. La situation a
– [C 921] : liants hydrauliques routiers ;
toutefois commencé à changer significativement dans les
– [C 922] : chaux, définitions et histoire ;
années1990, avec l’apparition d’une législation plus sévère, interdi-
– [C 923] : chaux aérienne, contexte, fabrication, domaines
sant, en particulier, la mise en décharge de matériaux autres que
applicatifs ;
les déchets « ultimes » (non réutilisables) et imposant de valoriser
– [C 5 445] : chaux aérienne, application en Génie Civil ;
les matériaux existant dans les chaussées (loi du 13 juillet 1992).
– [C 924] : chaux hydrauliques. Depuis, l’augmentation du prix de l’énergie et du bitume a fait le
C’est à partir de ces divers composants que sont fabriqués les reste, si bien qu’aujourd’hui le recyclage des matériaux est à peu
matériaux qui constituent les différentes couches de la chaussée, près systématique ».
l’objectif étant que, par une formulation et des conditions de fabri- Comme on le constatera au fil de la lecture, la normalisation, qui
cation et de mise en œuvre appropriées, ils répondent au mieux est de plus en plus généralement européenne y jouant un rôle tou-
aux exigences énumérées dans l’article [C 4 316]. Comme l’indique jours plus essentiel, est très touffue, à la fois parce qu’elle couvre
ce dernier, ces exigences sont de deux natures : toutes les applications des produits précédemment énumérés et
– résister aux actions répétées des charges roulantes, surtout les parce qu’elle concilie les points de vue, rarement concordants, des
poids lourds ; différents pays européens.
– garantir à l’automobiliste des services de qualité pour l’entre-
tien des chaussées. Le lecteur voudra donc bien considérer cet article, inévitable-
Avant d’examiner, couche par couche, à partir du sol de fonda- ment succinct, comme un « fil d’Ariane » qui devrait l’aider à
trouver, parmi ceux cités dans le « Pour en savoir plus », les
tion, la nature des matériaux les mieux adaptés, il faut souligner
textes les mieux à même de répondre à ses interrogations.
que les approches traditionnelles sont en voie d’être fortement

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& Actions sur la granularité


2. Couche de forme Elles peuvent viser, soit à éliminer la fraction fine sensible à l’eau
(mais l’opération est alors délicate et coûteuse) soit à éliminer la
fraction grossière qui gêne une mise en œuvre correcte.
L’article [C 4 316] définit par le terme « plate-forme support de
chaussée », ou PST, un ensemble constitué : On retient, en général, les dimensions maximales suivantes :
 du sol (déblai ou remblai, sol en place ou rapporté) consti- – 50 mm pour les matériaux devant être malaxés avec des pro-
tuant la partie supérieure des terrassements, sur 1 m d’épais- duits de traitement ;
seur environ ; – 60 à 80 mm pour les matériaux granulaires concassés non
 d’une couche de forme éventuelle mise en place sur la PST. traités ;
– 100 mm pour les matériaux granulaires roulés non traités.
& Il précise que, pour bien remplir son rôle, cette plate-forme doit
posséder un certain nombre de qualités : & Actions sur l’état hydrique
– présenter des caractéristiques minimales de nivellement pour Elles visent à amener le sol à une teneur en eau aussi voisine que
garantir la régularité de l’épaisseur des couches ; possible de la teneur en eau de l’optimum Proctor normal. Elles
– offrir une assise convenable pour le compactage des couches consistent en un arrosage pour maintenir la teneur en eau durant
de chaussée ; le malaxage ou le compactage, en humidification de masse, ou au
– être suffisamment rigide ; contraire à des scarifications entrecoupées de phases de séchage.
– être peu sensible aux intempéries (cette rigidité ne doit pas se
& Traitement
détériorer pendant la période qui sépare l’exécution des terrasse-
ments et la réalisation de la chaussée) ; Pour les couches de forme, le traitement consiste à ajouter au
– participer au fonctionnement de la chaussée : une meilleure matériau naturel de la chaux et/ou un liant hydraulique pour amé-
plate-forme autorise une chaussée moins épaisse, donc moins liorer ses performances mécaniques ou le rendre insensible au gel.
coûteuse ; On se reportera, pour plus de détails sur cette technique
– ne pas offrir un sol gélif : si, compte tenu de l’épaisseur de la d’amélioration :
chaussée, le front de gel risque de pénétrer à l’intérieur du sol de
fondation. – à l’article [C 5 362] ;
– au guide technique GTS [1] complété par le guide technique du
& Ceci a conduit, dans un premier temps, à réserver à la partie CFTR [2].
supérieure des terrassements les meilleurs matériaux rencontrés
sur le tracé, puis, progressivement, à imaginer la notion de « cou- Le paragraphe 2.3 est consacré à cette technique d’amélioration
che de forme ». qui joue un rôle de plus en plus important.
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& Protection superficielle


Celle-ci est une structure plus ou moins complexe, placée sur La plupart des matériaux utilisés en couche de forme requièrent
l’arase des terrassements, permettant d’avoir une plate-forme une protection de surface dont le rôle principal est de les protéger
support de chaussée homogène et performante et contribuant, contre les intempéries et de leur donner une résistance suffisante
le cas échéant, à la protection de la chaussée contre le gel. aux efforts tangentiels créés par les pneumatiques des engins.
Elle peut être constituée d’une seule couche de matériaux ou,
au contraire, de couches successives répondant à des fonctions Dans le cas des matériaux traités à la chaux ou aux liants
distinctes, pouvant inclure un géotextile, et se terminer par un hydrauliques, elle a aussi comme but très important de mainte-
enduit gravillonné ou un film de protection. nir leur teneur en eau constante pendant la période de prise et
de durcissement.
La couche de forme assure, de fait, une transition entre le sol en
place, ou rapporté, et la chaussée. Elle tend à devenir un des élé- Cette protection est généralement réalisée sous forme d’un
ments de la chaussée, tout autant qu’une partie des terrassements ; enduit de cure à l’émulsion de bitume, éventuellement gravillonné
un effet significatif ne pouvant cependant être obtenu que si ou clouté.
l’épaisseur de la couche de forme est suffisante.
2.3 Traitement à la chaux et aux liants
2.1 Critères à satisfaire par les matériaux hydrauliques
Dans tous les cas, un matériau ne pourra être employé en couche La mise au point des techniques de traitement à la chaux et au
de forme que s’il est (ou s’il a été) rendu : ciment a considérablement élargi la gamme des sols réutilisables
– insensible à l’eau ; en plate-forme de chaussée et en couche de forme.
– non gélif ; Le traitement peut être réalisé :
– d’une résistance mécanique en rapport avec la circulation de
chantier. – à la chaux seule, pour les sols argileux et très argileux ;
– au ciment seul, ou autre liant hydraulique, pour les sols peu (ou
La dimension des plus gros éléments doit être compatible avec pas) argileux ;
le réglage recherché (tolérance de +/- 3 cm). – à la chaux et au ciment dans le cas des sols moyennement
Le module E déterminé à la plaque au moment de la mise en argileux.
œuvre des couches de chaussée doit être supérieur à 50 MPa.
2.3.1 Chaux
2.2 Amélioration des matériaux Ainsi que le précisent les articles [C 923] et [C 5 445], l’addition
de chaux a pour effet, à la fois de modifier la teneur en eau, de
On peut ne pas trouver sur le chantier, ou à proximité, des maté- transformer les argiles potassiques ou sodiques en argiles calci-
riaux qui conviennent naturellement à un emploi en couches de ques beaucoup moins plastiques, et de produire, par dissolution
forme.Il faut alors s’efforcer d’améliorer les sols disponibles par et recristallisation, des aluminates et silicates qui constituent une
une des techniques suivantes. trame résistante.

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LES ROUTES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

La vitesse de formation de ces silicates et aluminates dépend du


type d’argile contenue dans le sol, mais reste faible. Il faut plu-
3. Matériaux utilisés en
sieurs années pour atteindre une résistance notable. assises de chaussée
La chaux vive est la plus active et la plus utilisée, les dosages
habituels étant de l’ordre de 1 à 3 %. Elle produit les effets
suivants : On entend ici par « assises de chaussées » les couches de maté-
– assèchement du sol du fait de l’évaporation de l’eau due à la riaux qui constituent le corps de chaussée, au sens de la figure 1,
en excluant donc les couches de surface. Le rôle des assises de
chaleur d’hydratation ;
chaussée est fondamentalement de réduire les contraintes exercées
– augmentation de la limite de plasticité, réduction de l’indice de sur la plate-forme support de chaussée.
plasticité et production de grumeaux non collés ;
– aplatissement de la courbe Proctor, traduisant une diminution & Les granulats constituent le composant principal de tous les
de la sensibilité à l’eau, et de la densité sèche maximale ; matériaux utilisés en assise de chaussée, les liants et autres pro-
– augmentation du CBR ; duits rentrant dans leur composition n’en représentant générale-
ment que quelques %.
– renforcement à long terme de la structure liée aux mécanismes
de cristallisation en pH basique.  Les prescriptions auxquelles sont soumis les granulats sont
définies dans l’article [C 903], le principal texte normatif étant
L’ajout de 1 % de chaux vive entraı̂ne un abaissement de la maintenant la norme européenne NF EN 13242, « granulats pour
teneur en eau de 0,4 % en laboratoire et pouvant aller jusqu’à 3 % graves traitées aux liants hydrauliques et graves non traitées », fon-
sur chantier lorsque les conditions météorologiques sont favora- damentale pour tous les matériaux décrits ci-après.
bles du fait de l’aération provoquée par les opérations de
traitement.  Outre le respect des prescriptions de la norme EN 13242, une
autre démarche est essentielle pour les matériaux faisant l’objet
de ce paragraphe, c’est la détermination en laboratoire de la
2.3.2 Ciment masse volumique de référence et de la teneur en eau optimale,
effectuée grâce à l’essai Proctor, qui fait l’objet de la norme
Le traitement au ciment permet de renforcer la structure du sol NF EN 13286-2.
du fait du réseau de silicates résultant de l’hydratation et de la
& Cet essai Proctor a pour but de simuler l’évolution du sol au
prise du ciment. On l’accompagne assez souvent d’un traitement
préalable à la chaux, qui permet d’abaisser la plasticité et de rendre cours du compactage et de déterminer, pour une énergie de com-
pactage déterminée, la teneur en eau qui permet d’obtenir la den-
plus efficace l’action du ciment.
sité sèche maximale.
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Le traitement au ciment seul est bien adapté aux sols peu, ou


non, plastiques ; les dosages habituellement utilisés étant de
l’ordre de 4 à 7 %. Il consiste à compacter, dans un moule standard, à l’aide
d’une dame standard, et selon un processus bien déterminé,
En fait, si les ciments courants ont été utilisés majoritairement un échantillon du sol à étudier et à déterminer la teneur en eau
jusqu’aux années 1980, ils ont par la suite été progressivement du sol et sa densité sèche après le compactage.
remplacés par les liants hydrauliques routiers et ne sont pratique-
ment plus utilisés pour les traitements de sols.  L’essai est répété plusieurs fois de suite sur des échantillons
portés à des teneurs en eau croissantes. On détermine ainsi plu-
sieurs points de la courbe représentative des densités sèches en
2.3.3 Liants hydrauliques routiers fonction des teneurs en eau. On trace alors la courbe en interpolant
entre les points expérimentaux. Elle présente un maximum dont
Selon les articles [C 921] et [C 5 362], les LHR, comme les l’abscisse est la teneur en eau de l’optimum Proctor, et l’ordonnée
ciments, confèrent aux matériaux traités une cohésion permanente la densité sèche Proctor.
dénommée « prise hydraulique » qui améliore leurs caractéristi-
ques mécaniques de façon pérenne.  Deux variantes de l’essai Proctor sont pratiquées :
– essai Proctor normal, qui rend assez bien compte des énergies
Ils présentent de plus par rapport aux ciments, les avantages
de compactage pratiquées pour les remblais ;
suivants : – essai Proctor modifié, dans lequel le compactage est beaucoup
– une meilleure adaptation aux particularités des chantiers ; plus poussé et correspond aux énergies mises en œuvre pour les
– un délai de maniabilité plus long, grâce à une prise plus lente, couches de forme et les couches de chaussée.
qui rend leur utilisation plus souple ; & C’est bien entendu l’essai Proctor modifié qui doit être utilisé
– une plus faible fissuration des matériaux traités et des chaus- pour les matériaux qui font l’objet de ce chapitre. Suivant la granu-
sées qu’ils supportent. lométrie du terrain étudié, l’essai s’effectue dans un moule de
faible section, dit « moule Proctor » (101,6 mm de diamètre,
Les dosages préconisés, exprimés par rapport au poids du sol
sec à traiter, varient entre 4 et 10 % selon la nature du sol et du
liant.
Couche Couche de roulement
de surface Couche de liaison
2.3.4 Mixte chaux – LHR
Corps Couche de base
Selon l’article [C 5 362], un tel traitement s’applique à des maté- de chaussée
Couche de fondation
riaux argileux pour lesquels il est nécessaire de floculer préalable-
ment la fraction argileuse par l’action de la chaux, pour favoriser Sous-couche (éventuellement)
ensuite la prise avec le liant hydraulique, et plus rarement pour Couche de forme (éventuellement)
abaisser préalablement la teneur en eau du matériau.
L’opération de traitement mixte comporte un prétraitement à la
chaux, réalisé avant le traitement aux liants hydrauliques. Figure 1 – Coupe type d’une chaussée

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4.1 Granularité
du sol sec pd (en kg/m3)

& La norme européenne EN 13242 donne, en ce qui concerne la


Masse volumique

2,12 granularité des sables et des graves, les définitions suivantes :


Co
ur – classe granulaire : désignation d’un granulat en terme de
2 be
1,9 d es dimension inférieure (d) et supérieure (D) de tamis, exprimée en
atu d/D ;
rat
1,7 ion – sable : désignation des classes granulaires pour lesquelles d est
égal à zéro et D est inférieur ou égal à 6,3 mm ;
1,5 – grave : mélange pour lequel d est égal à zéro et D supérieur à
5 9 10 15 20 25 30 6,3 mm.
Teneur en eau w (en %)
Il faut aussi souligner qu’elle prend en compte l’utilisation de
granulats recyclés, qu’elle définit comme des « granulats résultant
Modifié
de la transformation de matériaux inorganiques antérieurement uti-
Normal lisés dans la construction ».

Figure 2 – Exemple de courbes Proctor normal et modifié & La grave étant par définition un mélange 0/D, d étant supérieur à
6,3 mm, sa granularité est caractérisée par :
117 mm de hauteur) pour les terrains qui ne contiennent pas d’élé-
ments de dimension supérieure à 5 mm, dans un moule de large – la dimension D des plus gros éléments. Une réduction de D
section, dit « moule CBR » (152 mm de diamètre, 127 mm de hau- diminue la ségrégation à la mise en œuvre et améliore l’uni. On
teur) pour les terrains dont les plus gros éléments ont des dimen- admet généralement que, pour le domaine routier, D doit être limi-
sions comprises entre 5 et 20 mm. Dans le cas de matériaux de tée à 14 ou 20 mm, pour les couches de base, et à 20 ou 31,5 mm
dimension maximale supérieure à 20 mm, on remplace poids par pour la couche de fondation. Les seuils retenus dans l’avant-propos
poids la fraction supérieure à 20 mm par du 5/20 mm venant du national de la norme NF EN 13285 (tous domaines confondus) sont
même matériau. les suivants : 14 mm – 20 mm – 31,5 mm – 63 mm ;
– la courbe granulométrique. Celle-ci joue un rôle fondamental,
On compacte le matériau ainsi préparé aux chocs répétés d’une
car elle conditionne la possibilité d’obtenir un bon arrangement
dame qui, dans l’essai Proctor modifié, pèse 4,535 kg et tombe
des grains sous l’effet de compactage, donc une compacité élevée,
d’une hauteur de 45,7 cm.
qui :
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Toujours dans l’essai Proctor modifié, le sol est mis en place en


 assure une bonne stabilité et une bonne résistance à l’ornié-
5 couches auxquelles on applique :
rage sous charges répétées,
– 25 coups de dame dans le moule Proctor ;
 limite l’attrition des grains,
– 55 dans le moule CBR.
 augmente le module d’élasticité E,
La figure 2 donne un exemple de courbes obtenues dans les
 assure un meilleur étalement des charges sur le sol de fonda-
deux essais (normal et modifié). On a représenté également la
tion (une courbe granulométrique bien « pleine » limite égale-
courbe de saturation. On constate, et c’est une règle générale, que
ment la ségrégation. L’avant propos national de la norme pré-
l’optimum Proctor modifié correspond à une masse volumique du
cise les fuseaux à respecter) ;
sol sec supérieure et à une teneur en eau plus faible que celle de
l’essai Proctor normal. – la teneur en fines. Un manque de fines entraı̂ne une diminution
de la cohésion. Inversement, un excès de fines peut conduire à
l’instabilité en présence d’eau. La norme précise les fourchettes à
respecter pour la teneur en fines, définie par le passant au tamis
4. Graves non traitées de 0,063 mm.

Une grave non traitée est un mélange à granularité continue de 4.2 Angularité et forme
cailloux, de graviers et de sable, avec généralement une certaine
proportion de particules plus fines. La forme, l’angularité et la texture superficielle des granulats
C’est le plus ancien des matériaux modernes. Depuis qu’elle s’est concourent à une bonne stabilité. À ce titre, les graves entièrement
substituée au macadam, dans les années 1950, le progrès des roulées ne peuvent convenir que pour les chaussées à très faible
méthodes de fabrication a permis d’en faire un matériau de qualité trafic.
sans cesse améliorée, l’expression la plus achevée de cette tech- Ainsi que l’indique l’article [C 902], ces caractéristiques sont
nique étant la « grave recomposée humidifiée » ou GRH. appréciées par l’aplatissement d’une part, par l’angularité d’autre
Pour pouvoir être mise en œuvre dans de bonnes conditions et part, l’un et l’autre définis par des normes européennes.
jouer correctement son rôle dans la chaussée, la grave non traitée
doit répondre à un certain nombre de conditions, définies dans les
norme européenne NF EN 13285 « graves non traitées, spécifica- 4.3 Propreté
tions », qui traite des mélanges non traités utilisés pour la construc-
tion et l’entretien des routes, aérodromes et autres aires de trafic. C’est un élément essentiel de la stabilité par temps humide. Il se
Comme il est prévu par le dispositif européen de normalisation, définit par la teneur en fines, déjà évoquée, et par la nocivité de ces
un avant-propos national, intégrée dans la norme française NF EN, fines.
complète le texte de la norme européenne. Ainsi que le spécifie la norme EN 13242, la nocivité des fines est
Les principales caractéristiques à considérer pour les graves non appréciée par l’essai d’équivalent de sable ou par l’essai au bleu de
traitées sont abordées des § 4.1 au § 4.7. méthylène, l’un et l’autre définis dans les normes européennes.

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4.4 Dureté des granulats roulés. Leur teneur en fines et leur propreté sont, de
plus, souvent erratiques et peuvent conduire à des déboires, même
Par suite de l’absence de liant, les efforts de fragmentation et pour des routes peu circulées.
d’attrition supportés par les granulats sont nettement plus intenses
que pour une assise traitée. La dureté est donc un élément essen- & Au sens de la norme (caduque) NF 98-129, ils rentraient, comme
tiel pour la permanence des qualités de l’assise sous l’effet du les matériaux issus des carrières de roches massives et obtenus en
trafic. une seule fraction, sans mélange, sans ajouts d’eau, tels que sortis
du crible de la carrière, dans la catégorie des « GNT de type A », qui
On se base sur l’« essai Los Angeles » pour évaluer la résistance n’est pas distinguée de la suivante par la norme NF EN 13285.
à la fragmentation et sur l’« essai Microdeval » en présence d’eau
pour la résistance à l’attrition, l’un et l’autre étant définis dans des Dès que le trafic devient plus élevé, on a intérêt à faire subir au
normes européennes et décrits dans l’article [C 902]. matériau un minimum d’élaboration par criblage, concassage et
recomposition.

4.5 Comportement mécanique & Le produit le plus élaboré fabriqué suivant cette méthode est la
GRH, Grave recomposée humidifiée, dont on maı̂trise, non seule-
Une annexe informative traite de la détermination mécanique ment la granularité, grâce à une recomposition en « centrale de
globale d’un mélange non traitée. grave », mais également la teneur en eau par un dispositif appro-
prié d’humidification.
La méthode préconisée est celle de l’« essai triaxial à charge-
ments répétés », défini dans la norme NF EN 13286-7. Cet essai per- La GRH étant normalement destinée à une utilisation immédiate,
met d’apprécier notamment : l’humidification a pour avantage de réduire la ségrégation et de
– la rigidité (comportement réversible) du mélange, mesurée par permettre le compactage dans des conditions optimales de teneur
le module d’Young et calculé pour un niveau de contrainte en eau.
conventionnel ;
– sa sensibilité aux déformations permanentes. Les GRH étaient classées par la norme NF 98-129 dans la caté-
gorie des « GNT de type B ».
L’annexe précise que « L’utilisation de la méthode d’essai per- Si la norme NF 98-129 est devenue caduque, il faut noter que
mettra d’accumuler de l’expérience et des connaissances relatives l’avant propos national à la norme NF EN 13285 cite, mais sans
aux spécifications pouvant être inclus dans les révisions ultérieures s’y étendre, ces deux catégories A et B de GNT.
de la norme ».

4.6 Catégories de GNT préconisées


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par la norme 5. Mélanges traités aux liants


Sur la base de l’analyse précédente, l’avant propos national de la
hydrauliques
norme NF EN 13285, commentée par CFTR-info n 12 [2], définit et pouzzolaniques
6 catégories de graves non traitées, caractérisées par :
– la dimension maximale des granulats ;
– des fourchettes de courbes granulométrique ;
Quelles que soient leurs qualités, les graves non traitées ont
– les conditions à respecter par le coefficient Los Angelès (LA) et
l’inconvénient d’avoir un module E faible, et d’ailleurs dépendant
le microdeval en présence d’eau (MDE).
de celui du sol support. Elles répartissent assez mal les charges
Le tableau 1 résume ces caractéristiques. sur le sol de fondation et ne peuvent convenir que pour les chaus-
sées à faible trafic ou pour certaines utilisations particulières. Les
ingénieurs ont donc cherché des techniques de traitement permet-
4.7 Conditions d’élaboration tant de les rigidifier.

Il existe dans la nature des gisements alluvionnaires dont la Les premiers développements ont porté sur l’utilisation de
courbe granulométrique est à peu près satisfaisante, après éven- ciment.
tuellement élimination des plus gros éléments. On peut alors utili- On a ensuite expérimenté, puis généralisé, l’utilisation de diffé-
ser les matériaux qui en proviennent tels quels, mais seulement rents liants à caractéristiques hydrauliques ou pouzzolaniques, ter-
pour les chaussées à faible trafic car ils comportent essentiellement mes qui vont être définis ci-après.

Tableau 1 – Caractéristiques des GNT usuelles 5.1 Principaux liants hydrauliques


Catégories de D maximum
et pouzzolaniques
LA MDE
GNT (en mm)
Les liants hydrauliques et pouzzolaniques se définissent comme
des produits capables, lorsqu’on les met en présence d’eau, de
GNT1 63 ł 40 ł 35
donner lieu à un phénomène de prise, c’est-à-dire à des mécanis-
mes de dissolution et de recristallisation qui rigidifient le produit
GNT2 31,5 ł 40 ł 35
jusqu’à en faire une véritable roche.
GNT3 20 ł 40 ł 35 & On peut les classer en trois catégories :

GNT4 14 ł 40 ł 40 – liants hydrauliques au sens strict qui forment, par réaction avec
l’eau, des composés hydratés stables présentant entre eux et avec
GNT5 31,5 LA > 40 ou MDE > 35 les granulats une forte adhérence. Ce sont les ciments et les cen-
dres volantes hydrauliques. Ces dernières proviennent de la com-
GNT6 20 LA > 40 ou MDE > 35 bustion de lignite dans les centrales thermiques ; c’est le cas, en
France, des cendres de Gardanne ;

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0 100 Tableau 2 – Les quatre classes de laitier


SiO2
Cendres volantes
10 90 a ł 20 Non employé en technique routière
d’Arjuzanx

20 80 20 < a ł 40 (20/40) Catégorie courante


Pouzzolanes
Réservé aux granulats difficiles (sables,
30 70 40 < a ł 60 (40/60)
granulats peu anguleux)
Cendres
40 60 volantes
silico-
60 < a Classe exceptionnelle
Cendres volantes
de Gardanne 50 50 alumineuses
Un refroidissement brutal en fait un produit vitreux qui le rend apte,
Laitier de 60 40 dans certaines conditions, à donner lieu au phénomène de prise.
haut-fourneau
 Le refroidissement brutal peut être obtenu de deux façons
Clinker 70 30
différentes :
Portland Ciment
80 20 – dans un pot de granulation soumis à des jets d’eau sous pres-
alumineux sion. On obtient alors un sable granulé 0/5 appelé « laitier
90 10 granulé » ;
CaO
– en projetant le laitier en fusion dans une atmosphère sursatu-
100 0 rée d’eau, à l’aide d’un tambour tournant à grande vitesse. On
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 obtient alors le laitier bouleté, grave 0/20 dont on sépare par cri-
Al2O3 blage la fraction 0/4 qui peut être utilisée en traitement des maté-
riaux de chaussée.
Figure 3 – Identification des liants hydrauliques et pouzzolaniques  On peut augmenter le pouvoir hydraulique du laitier bouleté
par broyage jusqu’à obtention de 10 à 15 % de fines. Ce broyage
– liants dont les propriétés hydrauliques ne se manifestent qu’en préalable peut également être réalisé sur le laitier granulé pour en
présence d’un activant. C’est le cas du laitier granulé qui ne réagit augmenter la réactivité. Le laitier ayant subi ce traitement est
qu’en présence de bases telles que la chaux ou le gypse sodé ; appelé « laitier prébroyé ».
– liants pouzzolaniques qui réagissent après addition de chaux Les teneurs en fines généralement requises sont de :
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en proportion appropriée, la chaux n’étant plus seulement un acti- – 10 % en moyenne pour les laitiers granulés prébroyés ;
vant, mais un élément de la réaction qui s’intègre dans les édifices
– 15 % pour les laitiers bouletés prébroyés.
moléculaires qui se créent au cours de la cristallisation. Entrent
dans cette catégorie :
– les pouzzolanes volcaniques (qui, additionnées de chaux, don- Les laitiers granulés sont caractérisés par leur « coefficient
naient le ciment des romains) ; a ». C’est le produit, divisé par 1 000, de la surface spécifique
– les cendres volantes silico-alumineuses provenant des centra- des fines du laitier par le pourcentage de fines obtenu par un
les thermiques au charbon. broyage normalisé dans un broyeur à boulets.
Le coefficient a est en relation avec la vitesse de prise et la
résistance à long terme des graves traitées au laitier.
Dans tous les cas, il s’agit de produits vitreux, donc
métastables.  On distingue à cet égard 4 classes de laitier (tableau 2).
Les mécanismes de dissolution et de recristallisation évoqués  Il faut souligner que les graves-laitier ont été, et de très loin, le
précédemment les font évoluer vers une configuration cristal- principal matériau utilisé pour la réalisation de l’important pro-
line stable. gramme de « renforcements coordonnés des routes nationales »
engagé en 1969 pour éviter que ne se reproduisent les graves dété-
La figure 3 situe les différents produits que nous allons exami- riorations du réseau produites par le dégel au cours du mois de
ner, parmi d’autres, sur le diagramme classique CaO/SiO2/Al2O3. février 1963.
& Cendres volantes
& Ciments
Les cendres volantes sont les résidus de la combustion dans les
Les ciments sont des produits constitués essentiellement de sili-
centrales thermiques de charbon ou de lignite pulvérisés. Ce sont
cates et d’aluminates de calcium anhydres obtenus par broyage de
de fines particules transportées par les fumées de la centrale et
clinker. Le clinker est lui-même obtenu par cuisson à haute tempé-
captées par des dépoussiéreurs électrostatiques.
rature d’un mélange approprié de calcaire et d’argile en proportion
moyenne de 80 %-20 %. Le clinker peut être additionné de laitier, de  Les cendres volantes provenant de la combustion de houille
pouzzolanes naturelles, de cendres volantes, etc. ont des teneurs élevées en silice et en alumine, et une faible teneur
La gamme des ciments est très étendue et fait l’objet d’une nor- en chaux et en sulfates. Ce sont les cendres volantes silico-alumi-
malisation précise. L’article [C 920], et la documentation qui le com- neuses, qui représentent en France 95 % de la production de cen-
plète, donnent toutes informations utiles à leur sujet. dres volantes.

& Laitiers de haut-fourneau  Celles qui proviennent de la combustion du lignite ont des
teneurs en silice et alumine plus faibles et des teneurs en chaux et
Le laitier de haut-fourneau est la scorie en fusion provenant du en SO3 nettement plus élevées. Ce sont des « cendres volantes
traitement des minerais de fer. La température de sortie du creuset sulfocalciques ».
va de 1 450 à 1 600  C. Les premières doivent être additionnées de chaux pour faire
Laissé à l’air libre, le laitier se refroidit lentement en donnant un prise, les secondes font prise naturellement, comme de véritables
produit cristallisé inerte qui, concassé, est utilisé comme granulat. ciments.

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Les cendres volantes sont des matériaux très friables, très fins
(dimension maximale 0,2 mm), elles sont légères (1,2 à 1,4 g/cm3 Tableau 3 – Ordre de grandeur des dosages généralement
à sec après compactage), elles sont très hydrophiles, pouvant utilisés dans les mélanges traités aux liants hydrauliques
absorber 20 à 25 % d’eau sans perdre leur stabilité.
& Pouzzolanes 8 à 20 % suivant réactivité
Laitier granulé des laitiers et nature de
Ce sont les scories de certains types d’éruption volcanique. À l’activant de prise
l’état naturel, il s’agit de roches poreuses, légères, friables, dont la
granularité est de l’ordre de 2 à 20 mm, avec une couleur variable Laitier prébroyé et bouleté 8 à 15 %
(du rouge au gris et au noir).
 Leurs propriétés pouzzolaniques sont connues depuis l’époque Ciments 3 à 5 %
des Romains, qui, en les mélangeant avec de la chaux, en faisaient
un liant utilisé dans la construction. Liants hydrauliques routiers 3 à 5 %

 Pour l’emploi en traitement d’assises de chaussée, elles sont Cendres volantes calciques 3,5 à 4 %
broyées en usine pour obtenir un sable de 0/3 à 0,5 mm, avec une
moyenne de 12 % de fines. Mélangées avec de la chaux, elles don- Cendres volantes siliceuses -chaux 10 à 15 %
nent lieu à un phénomène de prise, d’autant plus marquée que la
teneur en fines est plus élevée. 15 à 25 % suivant la classe
Pouzzolanes-chaux des pouzzolanes et la nature
 Les contraintes d’environnement qui s’imposent aux carrières
pétrographique de la grave
de pouzzolanes sont désormais telles que cette technique est plutôt
citée ici à titre historique, en tout cas pour le territoire français.
& Liants hydrauliques routiers

E (en 103 MPa)


Avec le développement d’une aussi large gamme de liants
hydrauliques utilisables en assises de chaussées, a progressive- 40
Grave-ciment
ment émergé la notion de liants hydrauliques routiers, ou LHR,
que l’article [C 921] décrit comme « des liants composites obtenus
par mélange et/ou broyage de clinker ou de coproduits de l’indus- 30 Grave-cendres
trie (laitiers, pouzzolanes, cendres volantes etc.)… qui font l’objet volantes
de deux normes européennes, NF EN 13282-1 et NF EN 13282-
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2… » et qui se caractérisent par « une cinétique de prise et de dur- 20


cissement qui peut être lente, propriété très recherchée dans les
travaux routiers pour des raisons de délai de maniabilité des
matériaux ». 10
Grave-laitier et
5.2 Conditions d’utilisation grave-pouzzolane
0
Toutes ces techniques de traitement ont maintenant fait l’objet de 1 2 7 14 28 60 90 180 360
normes européennes, qui portent, à la fois sur les liants et sur les Âge (en jours)
mélanges, ces derniers ayant fait l’objet d’une norme globale,
GC Grave-ciment GL Grave-laitier
transposée dans la normalisation française sous l’intitulé
GCV Grave-cendres volantes GPz Grave-pouzzolane
NF EN 14227 « mélanges traités aux liants hydrauliques, spécifica-
tions », se déclinant elle-même suivant les normes :
– NF EN 14227-1, mélanges granulaires traités au ciment ; Figure 4 – Exemples de fuseaux d’évolution dans le temps du module
d’élasticité E de graves traitées aux liants hydrauliques
– NF EN 14227-2, mélanges traités au laitier ;
– NF EN 14227-3, mélange traité à la cendre volante ;
– NF EN 14227-5, mélange traite au liant hydraulique routier. Précisons enfin que la prise des graves traitées au liant hydrau-
lique est toujours progressive, et continue à se développer long-
Cette série de normes relatives au matériau traité étant complé- temps après que la chaussée ait été mise en circulation. La figure 4
tée par une norme relative à un liant particulier, la cendre volante : donne à titre d’illustration des exemples de plages d’évolution des
NF EN 14227-4, cendre volante pour mélanges traités aux liants modules. La résistance à la traction ou la résistance à la compres-
hydrauliques. sion suivent des courbes analogues.
Comme l’indique CFTR-info n 13 [4], ces normes examinés plus La progressivité de la prise est bien entendu un avantage dans la
en détail ci-après, n’apportent en fait pas de changements notables mesure où elle allonge les délais acceptables de mise en œuvre et
dans les caractéristiques des graves et sables traités aux liants où elle permet un post-compactage dû au trafic qui améliore la
hydrauliques utilisés en France, telles que décrites dans 2 normes compacité. Les liants friables tels que le laitier subissent de plus,
françaises annulées par les normes européennes, mais qu’il n’est pendant toute cette période, une attrition qui accroı̂t la surface spé-
néanmoins pas inutile de citer : cifique et permet un développement plus complet de la prise.
– NF P 98-113, assises de chaussées, sables traités aux liants C’est enfin un argument qui plaide, comme on l’a vu, en faveur
hydrauliques et pouzzolaniques, définition – composition – de l’utilisation des liants hydrauliques routiers
classification ;
– NF P 98-116, assises de chaussées, graves traitées aux liants
hydrauliques, définition-composition-classification. 5.3 Caractéristiques de la grave
Il a paru utile de donner dans le tableau 3 un ordre de grandeur ou du sable à traiter
des dosages utilisés dans les différentes techniques de traitement,
le dosage le plus approprié ne pouvant résulter, comme on le verra, Du fait du développement progressif de la prise, le comporte-
que d’une étude de laboratoire approfondie. ment du matériau immédiatement après sa mise en œuvre est

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La norme européenne laisse toute liberté de choisir l’une ou


Tableau 4 – Classement des sables traités en fonction l’autre méthode.
de l’indice de portance immédiate Elle précise également, et ceci est très important, que la méthode
de confection des éprouvettes et le régime de conservation utilisé
IPI Catégories (durée en particulier) doivent être conformes à la réglementation
nationale en vigueur sur le lieu d’utilisation. Quelle que soit la
ø 40 IPI40 nature du mélange traité, la méthode de dimensionnement utilisée
en France (article [C 4 316]) utilise ses caractéristiques mécaniques,
ø 25 IPI25 résistance en traction et module, à 360 jours.
C’est la méthode basée sur le couple Rt/E qui est utilisée en
Pas de spécification IPInr France, et qui est donc prescrite par l’avant-propos national. C’est
la seule que nous décrirons dans ce qui suit.
celui d’une grave ou d’un sable non traité, et il doit donc avoir une & Cette méthode étant basée sur un essai de traction, 2 modalités
stabilité propre suffisante pour ne pas s’ornièrer sous l’effet du tra- d’exécution sont possibles, d’après la norme.
fic et protéger le développement des aiguilles de silico-aluminate
qui vont se créer pendant la prise.  Méthode par essai de traction directe :
La grave ou le sable qui entrent dans le traitement doivent donc – Rt est déterminé conformément à la norme EN 13286-40 ;
avoir des caractéristiques appropriées qui se caractérisent, comme – E est déterminé par un essai de traction directe Et conformé-
pour les mélanges non traités, par la granularité, l’angularité et la ment à la norme EN 13286-43.
dureté des granulats. Ces caractéristiques sont définies, de façon  Méthode par essai de traction indirecte :
générale, par :
– Rt est obtenue à partir de Rjt (en traction indirecte) déterminée
– la norme NF EN 13242 ; conformément à EN 13286-42 en utilisant la relation Rt = 08Rjt ;
– les normes de la série NF EN 14227 ; – E est déterminé à partir d’Ejt (en traction indirecte) obtenu
– les avants propos nationaux de ces normes pour la France. selon NF EN 13286-43, en utilisant la relation E = Ejt.
& En ce qui concerne les graves, ces avant-projets nationaux décri- Chacune des parties de la norme donne un classement du maté-
vent les fuseaux granulométriques habituellement utilisés en riau en 5 catégories, de T1 à T5, selon les valeurs du couple Rt/E.
France et précisent que, quelle que soit la technique de traitement, Ainsi qu’il a été indiqué précédemment, ce sont les valeurs de Rt
ils s’appliquent à 3 classes de granularité : et E à 360 jours qui sont utilisées en France pour ce classement.
Ces valeurs peuvent être mesurées directement à cet âge ou être
– 0/20 mm ;
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estimées à partir des valeurs obtenues pour des durées plus cour-
– 0/14 mm ;
tes, en appliquant un coefficient de correspondance approprié.
– 0/10 mm.
& Les coefficients cités par les avant-propos nationaux des normes
& Les sables, qui entrent dans la composition des sables traités, ne européennes pour les mélanges traités au ciment, au laitier et au
résultent pas d’un processus d’élaboration spécial. Ce sont, soit liant hydraulique routier sont les suivants :
des sables naturels, soit des excédents de carrière ou de ballastière.
– mélanges liés au ciment :
Il est particulièrement important que leur stabilité immédiate soit
 Rt28j/Rt360j = 0,60,
néanmoins suffisante pour permettre de réaliser, dans de bonnes
conditions, les opérations de mise en œuvre, et pour limiter les  E28j/E360j = 0,65 ;
déformations au jeune âge sous le trafic de chantier et sous la cir- – graves traitées au laitier :
culation. Elle est appréciée par l’IPI, Indice de portance immédiate,
basé sur l’essai CBR dans les conditions définies par la norme  Rt90j/Rt360j = 0,70,
européenne EN 13286-47.  E90j/E360j = 0,70 ;
C’est sur l’IPI que les normes de la série EN 14227 se basent pour – sables traités au laitier :
établir la grille de classement donnée dans le tableau 4.  Rt90j/Rt360j = 0,70,
 E90j/E360j = 0,75 ;
5.4 Caractéristiques du liant – graves traitées au liant hydraulique routier :
Chacun des liants cités dans les normes européenne est très  Rt60j/Rt360j = 0,65,
complètement décrit dans l’article [C 920] pour le ciment, [C 921]  E60j/E360j = 0,70 ;
pour les autres. Ils précisent les références normatives actuelles
– sables traités aux liants hydrauliques routiers :
pour ces différentes catégories de liants.
 Rt60j/Rt360j = 0,65,
 E60j/E360j = 0,70.
5.5 Caractéristiques mécaniques Les coefficients relatifs aux mélanges traités à la cendre volante
des mélanges traités sont donnés par le tableau 5.
Seule, l’étude de laboratoire permet d’optimiser la composition La classification française commune à tous les mélanges traités
du mélange, de déterminer son comportement mécanique, et de est dans ces conditions celle du tableau 6.
le ranger dans une des catégories définies par la norme et son
avant-propos national. Sur ce dernier aspect de l’étude, les normes
EN 14227 laissent le choix entre 2 types d’approche : 5.6 Fissuration des matériaux traités
– classification en classes de résistance à la compression, celle-ci Un des inconvénients des matériaux traités aux liants hydrauli-
étant déterminée conformément aux prescriptions de la norme ques ou pouzzolaniques est que, du fait du retrait, ils se fissurent
EN 13286-41 ; transversalement à plus ou moins long terme (ces figures de retrait
– classification sur la base du couple Rt/E, résistance à la trac- étant de natures différentes des fissures de fatigue créées par le
tion/module d’élasticité. trafic).

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 Ceci a donc conduit à rechercher des procédés pour limiter la


Tableau 5 – Coefficients relatifs aux mélanges traités remontée des fissures à la surface des chaussées. Ces procédés,
à la cendre volante qui sont généralement brevetés et spécifiques à chaque entreprise,
se rattachent à 2 grands principes :
Age n – réduire les sollicitations transmises par l’assise traitée à
Mélanges Rtn/Rt360j En/E360j l’enrobé, par la maı̂trise du pas de fissuration, c’est la technique
(en j)
de la « préfissuration » ;
Grave-cendre silicoalumi- – mettre un obstacle à la transmission de ces sollicitations de
90 0,65 0,75 l’assise à l’enrobé, par l’utilisation d’une interface anti-fissure, pla-
neuse-chaux
cée entre l’assise en grave hydraulique et la couche de roulement.
Sable-cendre silicoalumineuse- & Préfissuration
90 0,65 0,75
chaux
 L’objectif est de multiplier les fissures de retrait, en les rame-
Grave-cendre hydraulique 60 0,60 0,65 nant à un pas de 2 à 3 m suivant les techniques, pour qu’elles
soient aussi fines que possible et que les amplitudes d’ouverture à
Grave-cendre silicoalumi- chaque cycle thermique soient très faibles. Il s’ensuit un meilleur
90 0,60 0,65
neuse-laitier-chaux engrènement des lèvres de la fissure et des contraintes plus limi-
tées dans la couche de roulement [6].
Sable-cendre silicoalumineuse-
laitier-chaux
90 0,70 0,75  Les entreprises proposent différents procédés pour la mise en
œuvre de ce principe. Ces procédés font l’objet « d’avis techni-
ques » délivrés par l’IDRRIM, Institut des routes, des rues et des
infrastructures pour la mobilité [7].
Tableau 6 – Classification selon Rt et E à 360 jours Différents principes sont actuellement utilisés (cette liste pouvant
bien entendu s’allonger dans l’avenir) :
E
2000 5000 10000 20000 40000 – entaille dans le matériau compacté, dans laquelle on introduit
(en MPa)
une feuille de plastique qui assure le maintien de la discontinuité ;
– technique du joint actif qui consiste à introduire dans le maté-
Rt
Limite basse riau en cours de mise en œuvre un joint constitué d’une plaque
(en MPA)
ondulée ;
– sillon transversal avant compactage final, et introduction dans
T5 0,97 1,50 1,93 2,35 2,60
le sillon d’un produit bitumineux.
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T4 0,67 1,00 1,26 1,49 1,70 & Interface anti-fissure

T3 0,52 0,73 0,90 1,05 1,20  Le rôle du dispositif anti-fissure est triple :
– dissiper les contraintes apparaissant en tête des fissures de
T2 0,34 0,47 0,57 0,67 0,75 l’assise du fait des cycles thermiques ;
– assurer un bon collage de l’enrobé sur son support ;
T1 0,19 0,26 0,32 0,38 0,43 – conserver l’imperméabilité de la structure malgré les cycles
d’ouverture thermique.
On doit en fait distinguer 2 types de retrait [5] :  Là encore, de nombreux types de couches anti-fissure sont
proposés par les entreprises, dont on trouvera la description sur le
– le retrait hydraulique, provoqué par la « prise » progressive du
site de l’IDRRIM, les trois principes les plus utilisés étant les
matériau traité, qui le met progressivement en traction, alors qu’il
suivants :
est encore peu résistant ;
– le retrait thermique, associé aux variations journalières et – enrobé fin bitumineux riche en liant et en fines (couche de 1,5 à
annuelles de température. 2 cm d’un enrobé fin comportant de l’ordre de 10 % de bitume et 12
à 15 % de fines) ;
Sous l’effet du trafic et des conditions climatiques, ces fissures – enduit épais en bitume caoutchouc ou élastomère (enduit épais
remontent inéluctablement à travers les couches de roulement constitué de 2,5 à 3 kg/m2 d’un liant modifié à forte teneur en
bitumineuses, d’autant plus vite qu’elles sont plus minces. élastomère) ;
– géotextile imprégné de bitume, avec une grande variété de
choix de géotextiles, de bitume modifié et de conditions de mise
& Par types de chaussées en œuvre).
 Dans le domaine des chaussées à trafic faible ou moyen, la fis-
suration n’est pas très gênante et n’a pas de conséquences sensi-
bles sur la durée de vie de la chaussée qui, en général, évolue
peu, et pour laquelle les enduits superficiels constituent une
6. Généralités sur les
bonne solution d’entretien. matériaux hydrocarbonés
 Pour les chaussées à fort trafic, il est souhaitable de colmater
les fissures par pontage. Ce colmatage présente cependant des
inconvénients qui font que la fissuration est de moins en moins C’est la lutte contre la poussière des routes qui a conduit, au
acceptée sur les autoroutes : début du XXe siècle, aux premières utilisations dans la route de la
technique du « goudronnage ». Grâce à l’action enthousiaste du
– les chaussées, dont les fissures ont été colmatées, présentent docteur suisse Ernest Guglielminetti, fondateur de la « ligue contre
un aspect inesthétique et qui donne à l’usager l’impression d’un la poussière des routes », le développement du goudronnage est
mauvais état de la chaussée ; très rapide, avec, à partir du début des années 1920, le remplace-
– l’opération de colmatage, qui doit être renouvelée tous les trois ment progressif du goudron par l’émulsion de bitume, inventée
ans, constitue une gêne réelle pour les usagers. en 1922.

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Utilisés initialement en surfaces de chaussées, d’abord sous


forme d’enduits superficiels, forme moderne du goudronnage, Tableau 7 – Rugosité des revêtements
puis d’enrobés, les liants hydrocarbonés pénètrent très vite dans
le corps de chaussée sous forme de produits de pénétration du Hauteur au sable
Appréciation sur le revêtement
macadam, puis beaucoup plus tard de graves bitumes et graves HS
émulsions, jusqu’à en faire un des constituants essentiels des
chaussées souples, semi-rigides et mixtes, suivant les définitions Revêtements à texture très fine ; ces revête-
HS ł 0,2
de l’article [C 4 316]. ments sont à proscrire.
L’article [C 904] traite de façon approfondie de l’origine et des
propriétés des liants hydrocarbonés en insistant plus spécialement Revêtements à texture fine ; ces revêtements
sur le bitume et ses dérivés, le goudron ayant été totalement aban- sont à réserver aux sections sur lesquelles la
donné depuis une vingtaine d’années, d’une part en raison de la 0,2 < HS ł 0,4 vitesse des véhicules automobiles n’est qu’oc-
disparition progressive des usines à gaz, d’autre part pour des rai- casionnellement susceptible de dépasser
sons de santé publique, le goudron renfermant des hydrocarbures 80 km/h, par exemple en zone urbaine.
aromatiques cancérigènes.
Revêtements à texture moyenne ; ce sont les
Le présent article ne sera donc consacré qu’aux matériaux à base revêtements normaux pour les sections sur
de bitume et de produits dérivés. Il traitera successivement des 0,4 < HS ł 0,8
lesquelles les vitesses sont moyennes, com-
couches de roulement (enduits superficiels et enrobés), puis des prises entre 80 et 120 km/h.
assises de chaussée à base de liants hydrocarbonés.
Avant de recenser les grandes catégories de couches de roule- Revêtements à texture grossière ; ces revête-
ment, nous précisons dans les paragraphes qui suivent sur quelles ments sont à utiliser pour les sections sur les-
0,8 < HS ł 1,2
bases techniques doivent se faire les choix. quelles les vitesses sont normalement supé-
rieures à 120 km/h.

6.1 Adhérence Revêtements à texture très grossière ; ces re-


vêtements sont à utiliser dans les cas spé-
À faible vitesse, l’adhérence en présence d’eau, qui seule pose ciaux : zones de danger succédant à une ligne
problème, dépend essentiellement de la microrugosité, c’est-à-dire droite sur laquelle les vitesses sont très éle-
des microaspérités des granulats. À plus grande vitesse, elle HS > 1,2
vées ; zones où apparaı̂t fréquemment le « pe-
dépend également de l’aptitude du revêtement à permettre l’éva- tit » verglas (précipitation de vapeur d’eau
cuation de l’eau emprisonnée sous la surface de contact du quand le degré hygrométrique est élevé et la
température voisine de 0  C).
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pneumatique.
Si cette évacuation est facile, l’adhérence décroı̂t très peu avec la
vitesse. Son niveau général dépend de la microrugosité, qui joue
donc un rôle essentiel dans tous les cas, et dont l’évolution est
CFL
caractérisée par le coefficient de polissage accéléré (PSV).
La capacité de drainage superficiel du revêtement a longtemps 0,56
été obtenue par le seul relief des gravillons caractérisés par la hau-
teur au sable. Pour le choix de la hauteur au sable la plus adaptée, Enduits
on peut retenir le classement donné par la circulaire de 1988 rela- superficiels
0,48
tive à l’adhérence des couches de roulement neuves [8] dont le
tableau 7 donne une présentation simplifiée. Enrobés
drainants
Les enrobés drainants ont apporté une solution nouvelle au pro- 0,39 Enrobés Bétons
blème de l’évacuation de l’eau puisqu’elle pénètre à l’intérieur du à froid de ciment
revêtement avant de cheminer transversalement jusqu’à l’accote-
ment. L’adhérence à grande vitesse est nettement améliorée, les 0,31
projections d’eau sont pratiquement supprimées et, de plus, le
bruit de roulement est fortement réduit.
0,22 Enrobés fins
6.2 Bruit de roulement
Plusieurs causes sont à l’origine du bruit de roulement : 0,14
– déformation du pneumatique ; 69 72 75 77 80 83
– impact des pavés de caoutchouc sur la chaussée ;
Niveau sonore (en dB (A))
– microglissements dans l’aire de contact ;
– compression, puis détente, de l’air piégé dans les alvéoles non
communicantes. Figure 5 – Niveaux sonores selon la procédure LCPC et coefficient
de frottement longitudinal à 80 km/h pour différentes techniques
On le mesure, suivant une procédure normalisée, en plaçant un
microphone à 7,50 m de l’axe de passage d’un véhicule roulant, 6.3 Optimisation du choix
moteur coupé, à la vitesse choisie.
Le spectre en fréquence du bruit émis et son intensité dépendent Le choix du revêtement est toujours le résultat d’un compromis
des caractéristiques du revêtement. En ce qui concerne l’intensité, entre des exigences contradictoires. La recherche d’une bonne
la figure 5 montre qu’on peut avoir des écarts importants entre les adhérence conduirait à retenir plutôt des revêtements dont la sur-
différents types de revêtement. face est très rugueuse, mais ils sont alors plus bruyants, comme
le montre la figure 5.
Dans le cas des enrobés drainants, le mécanisme compression
détente disparaı̂t car les pores communiquent, le bruit est forte- Cette figure montre également que les enrobés drainants échap-
ment réduit (de 3 à 5 dB(A)). pent à la règle générale et ont à la fois une adhérence élevée et un

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LES ROUTES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

niveau sonore réduit. Par contre, ils sont plus coûteux et, comme  Afin d’obtenir une bonne mosaı̈que, il est nécessaire d’utiliser
nous le verrons, demandent des précautions spéciales en période des granulats présentant une granulométrie la plus serrée possible.
hivernale, car ils réduisent l’efficacité des sels de déverglaçage uti- Les granularités les plus employées en France sont :
lisés en traitement préventif. – 2/4 mm ;
– 4/6 mm ;
– 6/10 mm ;
– 10/14 mm.
7. Enduits superficiels  Les granulats doivent posséder les caractéristiques suivantes :
– résister à la fragmentation et à l’usure, car ils sont directement
& La norme NFP 98-160 définit les « enduits superficiels d’usure » au contact des pneumatiques, leurs performances dans ces deux
comme « une couche de roulement réalisée en place et constituée domaines étant appréciées par l’« essai Los Angeles », d’une part,
de couches de liant et de granulats répandues successivement », par l’« essai micro-Deval », d’autre part ;
leur structure étant définie par « le nombre et l’arrangement des – leur résistance au polissage, appréciée par l’« essai PSV »
couches de liant et de granulats d’une part, la (ou les) classe(s) gra- (Polished Stone Value), doit être suffisante ;
nulaire(s) des couches de granulats, d’autre part… ». – ils doivent avoir une bonne forme, caractérisée par le coeffi-
cient d’aplatissement, pour ne pas se coucher à plat ;
Héritière des goudronnages évoqués précédemment, la tech-
– ils doivent être suffisamment anguleux, car les arêtes vives
nique des enduits superficiels est ancienne, mais reste la technique
contribuent à l’adhérence. Les catégories définies à ce point de
la plus utilisée pour l’entretien de surface des réseaux à faible et
vue par la norme sont basées sur la teneur en grains entièrement,
moyen trafic, et est encore très évolutive. Les enduits superficiels
ou partiellement, concassés ;
permettent, pour un faible coût, de régénérer les caractéristiques
de surface d’une chaussée usée et d’en améliorer l’étanchéité. – la propreté est une qualité tout à fait essentielle des granulats
pour enduits. Compte tenu, en effet, des conditions de mise en
& La norme NF EN 12271, qui se substitue depuis le 1er janvier 2011 œuvre, la présence de fines peut gêner l’adhérence du liant sur les
à la norme précédente, revient à l’ancienne terminologie des gravillons qui sont alors chassés par le trafic. Cette propreté doit
« enduits superficiels », mais les documents techniques ultérieurs être évaluée, selon la norme européenne :
utilisent à la fois les deux termes. Par souci de simplicité, c’est le – par la teneur en fines, caractérisée par le pourcentage d’élé-
terme « enduits superficiels » qui sera retenu dans la suite du texte. ments passant au tamis de 0,063 mm ;
Précisons également que cette norme ne s’applique, ni aux – par la qualité des fines, déterminée par l’essai au bleu de
enduits réalisés dans les tunnels ou autres zones concernées par méthylène.
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des réglementation sur l’incendie, ni aux revêtements pour chaus- C’est en fonction de ces deux grandeurs que la norme classe les
sées aéronautiques. granulats en classes de qualité du point de vue de la propreté.
& Plusieurs formules d’enduits superficiels sont utilisées, chacune Si les exigences de propreté ne sont pas remplies, il faut procé-
der, soit à un dépoussiérage à sec, soit à un lavage, soit à un préen-
comportant ses avantages et ses inconvénients, le coût étant, bien
robage des gravillons (laquage), qui consiste à recouvrir les gravil-
entendu croissant avec le nombre de couches. Les principales
lons d’une fine pellicule de bitume dur 40/50 ou 60/70 au dosage de
d’entre elles sont les suivantes [9] :
0,5 à 0,8 % ; cette opération pouvant être réalisée à chaud ou à froid
– structure monocouche simple gravillonnage (MSG), composé (émulsion à faible teneur en bitume).
d’une couche de liant suivie d’une couche de gravillons, est la
plus utilisée sur les réseaux de trafic faible et moyen ;
– structure monocouche double gravillonnage (MDG), composé 7.2 Liant
d’une couche de liant suivie de 2 couches de gravillon, la deuxième
ayant une granulométrie inférieure est utilisé sur tous types de On peut utiliser une large catégorie de liants, dont le choix se fait
réseaux ; en fonction du niveau du trafic, de l’état du support, des périodes
– structure bicouche (BIC), composé d’une couche de liant, puis de mise en œuvre, des disponibilités en liant et également de
d’une couche de gros gravillons suivie par une couche de liant, l’expérience propre de l’entreprise. En règle générale, on choisit
puis une couche de gravillons plus petites, est la structure à utiliser un liant d’autant plus visqueux que la circulation est importante.
sur les supports hétérogènes peu étanches ;
– structure monocouche prégravillonnée (MPG), composé d’une & Le guide technique « enduits superficiels d’usure » [9] classe les
couche de gros gravillons, suivie par une couche de liant, puis liants pour enduits en 3 groupes :
d’une couche de gravillons plus petits, est utilisée sur des supports – liants chauds classiques ou liants anhydres (sans eau) ;
hétérogènes et ressuants.
– émulsions de bitume ;
– liants modifiés sous forme anhydre ou en émulsion.
7.1 Granulats  le guide technique subdivise le premier groupe en trois
catégories :
Les prescriptions relatives aux granulats pour enduits superfi-
ciels sont définies dans la norme européenne NF EN 13043 « granu- – bitume pur, de pénétration 70/100 et 160/220 (voir Nota), ou
lats pour mélanges hydrocarbonés et pour enduits superficiels uti- modifié ;
lisés dans la construction des chaussées, aérodromes et d’autres – bitume fluidifié, en observant que leur utilisation est en voie
zones de circulation ». d’extinction, pour des raisons de protection de l’environnement ;
– bitume fluxé, qui pendant longtemps furent préparés en ramol-
& La granularité est à choisir en fonction : lissant un bitume 70/100 par une huile anthracénique obtenue par
– de la structure choisie ; distillation du goudron de houille. Les préoccupations relatives à la
– des objectifs visés : les petites granularités sont plus favorables santé des travailleurs ont maintenant conduit à remplacer l’huile
à la diminution du bruit de roulement et à une meilleure adhérence anthracénique par des fluxants ne présentant pas de danger (d’ori-
à faible vitesse, les grosses granularités apportent une meilleure gine pétrolière, et maintenant végétale).
Nota
drainabilité, donc une meilleure adhérence à plus grande vitesse, En fait, 180/220 dans le texte du guide technique, remplacée par la catégorie 160/220
mais augmentent le bruit de roulement. dans la normalisation européenne (cf. [C 904]).

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& Pour les émulsions, il préconise les émulsions cationiques à rup- élastomère, plastomère ou mélange des deux – il souligne qu’ils
ture rapide, en soulignant que les émulsions anioniques – qui n’ont pas, à la date de publication du guide, fait l’objet d’une clas-
furent les premières utilisées en France, et ceci dès l’aube du sification particulière, cette lacune étant maintenant comblée par la
XXe siècle – ne sont quasiment plus utilisées en France dans le normalisation européenne (cf. [C 904]).
domaine routier, pour des problèmes de rupture. Les liants bitumi-
neux utilisés pour la fabrication des émulsions utilisées en enduits & Il rappelle enfin que certains produits commerciaux font l’objet
superficiels sont généralement des bitumes purs (70/100 ou 160/ d’un avis technique du CFTR, Comité français pour les techniques
220), ou modifiés. routières, intégré depuis dans l’IDRRIM, Institut des routes, des
rues et des infrastructures pour la mobilité [7]. Ces avis techniques
& En ce qui concerne les liants dont les caractéristiques rhéologi- concernent des produits bien identifiés, fabriqués et mis en œuvre
ques ont été modifiés par ajout au bitume d’un polymère – par une entreprise donnée ; ils renseignent l’utilisateur sur les per-
formances atteintes, les domaines, conditions et précautions
d’emploi.
Tableau 8 – Choix des catégories de liant (d’après le guide
Le tableau 8, extrait du guide technique, propose certains princi-
technique) pes à retenir pour le choix de la catégorie de liant.

Trafic Nature du liant


7.3 Formulation
Liant anhydre modifié visqueux
Fort T0-T1 La formulation doit être telle que la surface de la chaussée soit
Émulsion de liant modifié
constituée d’une mosaı̈que régulière et complète, sans apparition
Liant anhydre modifé de liant en surface.
Bitume fluxé 1.600/3.200 ou 800/1.600 Elle varie suivant chaque cas particulier et doit être adaptée à la
Moyen T2-T3
Bitume fluidifié 800/1400 nature et aux caractéristiques du support, un support poreux
Émulsion classique ou de liant modifié nécessitant des dosages en liants plus importants. L’ajustement
précis du dosage en liant peut nécessiter la réalisation d’une plan-
Bitume fluxé 800/1.600 ou 400/800 che d’essai.
Faible 10-50
Bitume fluidifié 800/1.400 ou 400/600
PL/j Le tableau 9, extrait du guide technique, propose les dosages de
Émulsion
base à retenir en fonction de la nature de l’enduit, de la nature du
Bitume fluxé 800/1.600 ou 400/800 liant et de la dimension des granulats, en précisant que ces dosa-
Très faible ges, donnés à titre indicatif, correspondent à une chaussée dont la
Bitume fluidifié 800/1.400 ou 400/600
< 10PL/j 2 sens
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Émulsion surface est homogène, à texture lisse et sans ressuage, et suppor-


tant un trafic de 50 à 100 PL/j/sens (T3 faible).

Tableau 9 – Dosage de base en liant et gravillon


Liant anhydre Émulsion à 69 % Granulats
Structure Granularité
(en Kg/m2) (en Kg/m2) (en L/m2)
4/6 1,050 1,300 6 à 7
Monocouche 6/10 1,350 1,750 8 à 9
10/14 1,600 2,150 11 à 13
6/10 1,300 1,750 6 à 7
2/4 3 à 4
Monocouche double gravillonnage
10/14 1,550 2,150 8 à 9
4/6 4 à 5
6/10 0,850 1,000 7 à 8
2/4 1,300 4 à 5
Bicouche
10/14 0,950 1,100 10 à 11
4/6 1,400 6 à 7
4/6 1,050 1,300 5 à 6
2/4 4 à 5
6/10 1,350 1,750 7 à 8
Monocouche prégravillonné
2/4 6 à 7
10/14 1,600 2,100 8 à 9
4/6 7 à 8
10/14 8
6/10 1,400 1,750 8
4/6 1,400 1,650 7 à 8
Bicouche prégravilloné
14/20 9
10/14 1,600 1,950 7
4/6 1,500 1,850 7 à 8

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LES ROUTES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

8. Enrobés bitumineux Dans l’une et l’autre tendance, les entreprises en sont assez lar-
gement au stade de l’innovation, ou des avis techniques pour les
à chaud plus avancées d’entre elles, mais pas encore à celui de la codifica-
tion ; pour cette raison, elles ne seront pas davantage développées
dans cet article.
Ce sont des mélanges de granulats et de bitume pur ou modifié,  On constate donc que la variété des types et formules d’enro-
réalisés à chaud en centrale de fabrication et mis en place par un bés s’est considérablement accrue au fil des années, d’autant plus
matériel spécifique appelé « finisseur ». vite que chaque entreprise, encouragée par la politique de soutien
Pour bien comprendre les problèmes auxquels les enrobés bitu- à l’innovation des pouvoirs publics, a mis au point ses propres for-
mineux à chaud sont confrontés, il est utile de faire un bref histo- mules, intégrées dans le champ des techniques disponibles par la
rique de leur développement en France, très largement inspiré du procédure des avis techniques déjà évoquée [7].
document « les enrobés bitumineux » [13], et de distinguer 4 gran-
des périodes. Ces évolutions se sont accompagnées, depuis les années 1990,
d’un très important effort de normalisation, d’abord dans un
& Enrobés denses (1950-1965) cadre français, puis dans celui de la normalisation européenne.
Conçus à partir d’enrobés utilisés aux États-Unis après la Il a permis d’officialiser à ce jour, sous le sigle NF EN :
Seconde Guerre mondiale, ils ont donné lieu à d’importants phéno- – 43 normes d’essai ;
mènes de fluage et d’orniérage lors de l’été très chaud de 1965. Les – 8 normes « produit » ;
analyses réalisées ont conduit à les expliquer par : – 2 normes en relation avec le marquage CE, rendu obliga-
toire depuis le 1er mars 2008 pour tous les enrobés bitumineux
– l’utilisation de bitumes trop mous ;
à chaud mis sur le marché.
– la présence de granulats roulés ;
– l’emploi de formules trop riches en sable, des dosages en
bitume trop élevés. La « coexistence » dans les textes de référence à l’ancienne nor-
& Enrobés grenus (1966-1968) malisation française et à la nouvelle normalisation européenne rend
le « paysage » très touffu. Le CFTR, maintenant relayé par l’IDRRIM,
Pour tenir compte des désordres constatés, de nouvelles formu- s’est efforcé d’en faciliter la lecture grâce au guide technique « utilisa-
les sont mises au point, se caractérisant notamment par : tion des normes enrobés à chaud » [14] et au CFTR-info 17 [15].
– le remplacement des matériaux roulés par des matériaux entiè- C’est du 2e de ces documents qu’est extrait le tableau 10 qui
rement concassés ; définit la correspondance entre les nouvelles et les anciennes nor-
– une diminution du pourcentage de sable ; mes produits pour les enrobés routiers couramment utilisés en
– l’emploi de bitumes plus durs.
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France (y compris les graves bitume traités au § 10).


Les caractéristiques d’adhérence et la résistance à l’orniérage de
ces enrobés étaient bonnes, mais leur « raideur » en rendait difficile Tableau 10 – Correspondance entre les nouvelles
la mise en œuvre, ce qui illustre la difficulté de répondre simultané-
ment à des exigences contradictoires. et anciennes normes
& Enrobés semi-grenus (de 1969 à nos jours) Nouvelle norme Ancienne norme
Objet des normes NF P
Les difficultés de mise en œuvre des formules « grenues » NF EN NF P
conduisent assez vite à des arbitrages un peu différents, avec la Béton bitumineux
mise au point des formules « semi-grenues », encore d’actualité, NF P 98-130 semi-grenu
plus faciles à mettre en œuvre tout en étant convenablement résis- (BBSG)
tantes à l’orniérage et en offrant une adhérence suffisante.
Ces enrobés sont codifiés en 1969 par l’administration française Béton bitumineux pour
dans sa « directive pour la réalisation des couches de surface de chaussées
NF P 98-131
chaussées en béton bitumineux » [15], puis dans la norme aéronautiques
NF P 98-130. (BBA)
Béton bitumineux mince
& Enrobés modernes (période actuelle) NF P 98-132
(BBM)
Les réflexions sur le rôle des différentes couches de la chaussée
ont conduit plus récemment à réserver à une couche spéciale, plus NF EN 13108-1 BB pour couche de
mince, les fonctions fondamentales d’une couche de roulement : Enrobés bitumineux surface de chaussées
NF P 98-136
souples à faible trafic
– bonne adhérence ; (BBS)
– bonne drainabilité ;
– bon niveau d’uni ; Grave bitume
NF P 98-138
– réduction du bruit de roulement des véhicules. (GB)

Simultanément, l’apparition des bitumes modifiés et les progrès Enrobés à module élevé
NF P 98-140
dans la maı̂trise de leur rhéologie ont permis de développer (EME)
d’autres solutions d’enrobés « épais » pour réaliser des compromis Béton bitumineux à
intéressants entre les exigences contradictoires évoquées NF P 98-141 module élevé
précédemment. (BBME)
 Deux autres tendances, encore plus actuelles, motivées l’une NF EN 13108-2 Bétons bitumineux très
et l’autre par des raisons d’environnement, doivent être signalées : Béton bitumineux XP P 98-137 minces
– l’utilisation de liants de nature végétale en lieu et place du très minces (BBTM)
bitume ; NF EN 13108-7 Bétons bitumineux
– la réalisation de formules d’enrobés « tièdes », fabriqués et mis Béton bitumineux NF P 98-134 drainants
en œuvre à des températures sensiblement inférieures à celles des drainant (BBDr)
enrobés traditionnels.

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Ce dispositif normatif est complété par la norme NF P 98-150-1 Cette étude est basée sur un ensemble d’essais très complète-
(enrobés hydrocarbonés à chaud – constituants, formulation, fabri- ment définis par des normes qui sont toutes, maintenant, des nor-
cation, transport, mise en œuvre et contrôle sur chantier). mes européennes, le choix des essais à mettre en œuvre étant
Avant commentaires sur les différentes catégories d’enrobés uti- fonction du type d’enrobé considéré.
lisés en France, les paragraphes 8.1, 8.2, 8.3, 8.4, 8.5, et 8.6 abor- Ne seront considérés ici que ceux qui portent sur l’enrobé lui-
dent certains aspects qui leur sont communs. même, les essais relatifs aux granulats étant traités dans l’arti-
cle [C 902] et ceux relatifs au liant dans l’article [C 904]. Les princi-
paux sont les suivants.
8.1 Granulats
Comme celles des granulats pour enduits superficiels, les pres- & Essai à la presse à cisaillement giratoire
criptions relatives aux granulats pour enrobés sont définies dans la Il permet de déterminer la composition granulométrique opti-
norme européenne NF EN 13043 « granulats pour mélanges hydro- male, en tenant compte de la nature et de l’angularité des granulats
carbonés et pour enduits superficiels utilisés dans la construction (figures 6 et 7).
des chaussées, aérodromes et d’autres zones de circulation ».
Partant d’une idée avancée, dans les années 1940, par les ingé-
Comme ceux des enduits superficiels, les granulats pour enrobés nieurs du Texas Highway Department comme mode de compac-
sont directement au contact des pneumatiques et doivent résister à tage des éprouvettes en laboratoire, cet essai a été développé en
l’usure et au polissage. France à partir des années 1960. Codifié par la norme NF EN 12-
Ils sont, de plus, soumis à des mécanismes d’interaction entre 697.31, il constitue maintenant en France la base des études de
grains et doivent donc répondre à la fois à des exigences de stabi- formulation.
lité du mélange et de résistance à l’attrition, qui imposent des Il consiste à compacter l’enrobé à une température constante,
conditions très strictes relatives à : correspondant à celle de la mise en œuvre sur chantier, dans un
– la courbe granulométrique du mélange ; moule cylindrique tournant avec un certain angle par rapport à la
– l’angularité des grains ; verticale en créant un effet de pétrissage simulant l’effet des com-
– leur forme ; pacteurs sur le chantier.
– leur résistance à la fragmentation.
La propreté est une qualité tout à fait essentielle des granulats ρ = 0,6 MPa
pour enrobés, la présence de fines pouvant en effet gêner l’adhé-
rence du liant sur les gravillons. Comme pour les granulats pour
enduits, elle est évaluée, selon la norme européenne, par la teneur
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en fines et par leur nocivité.

8.2 Liant
Le bref historique dressé en introduction de ce paragraphe met
en évidence le fait que chaque évolution des pratiques en matière
d’enrobés s’accompagne de besoins précis en ce qui concerne les
caractéristiques et propriétés des liants utilisés, eux mêmes décrits
avec précision dans l’article [C 904].
ρ
Le développement des enrobés semi-grenus s’accompagne d’un Q = 1°
« durcissement » des bitumes utilisés, les bitumes 180/220 précé-
demment utilisés étant remplacés par des bitumes de grade 35/50
Figure 6 – Principe de compactage à la presse à cisaillement giratoire
ou 50/70.
Celui des bétons bitumineux à module élevé suppose l’utilisation
de bitume de grade encore plus dur, d’ajout de polymères ou
d’additifs spéciaux.
Le développement des enrobés minces ou ultraminces, enfin,
n’aurait pu se faire sans la mise au point de bitumes modifiés ou 100
Compacité absolue

spéciaux autorisant de meilleurs comportements vis-à-vis l’arrache-


1
ment, du plumage ou du décollement des couches.
L’étude de formulation peut conclure à la nécessité d’ajouter au liant 95 3
bitumineux, outre des polymères, d’autres constituants tels que :
– des dopes d’adhésivité, nécessaires si l’affinité liant-granulats 2
est insuffisante ;
– un filler ou des fines spéciales (ciment ou chaux) ;
– des fibres d’origine minérale comme les fibres de roche ou de 90
verre, ou organiques comme les fibres de cellulose ou acryliques ;
– des produits bitumineux, tels que les asphaltes naturels. 80
20 50 100 200
8.3 Étude de formulation Nombre de girations
1 2
Mélange satisfaisant aux exigences Mélange trop difficilement
Les normes ne donnent, pour chaque catégorie d’enrobés, que pour les couches de surface compactable
des indications d’ordre général, c’est l’étude de formulation qui 3
Mélange trop maniable
permet de choisir la composition optimale de l’enrobé qui sera
mis en œuvre sur un chantier donné, avec des constituants donnés,
et d’apprécier quelles seront ses performances effectives. Figure 7 – Exemples de résultats d’essais à la PCG

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LES ROUTES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

& Essai Duriez


Tableau 11 – Ordre de grandeur des hauteurs au sable
Il permet de vérifier la compatibilité liants/granulats et peut indi-
quer la limite basse de la teneur en liants. (HS) pour les 0/10 et les 0/14
Développé en France au début des années 1950, il a pour objectif
la détermination de la résistance mécanique à la compression et la BBSG et BBME 0/10 BBSG et BBME 0/14
HS vraies
tenue à l’eau de l’enrobé. Il est maintenant essentiellement utilisé (en mm) (en mm)
pour apprécier la résistance de l’enrobé au désenrobage en pré-
sence d’eau. HS vraies moyennes 0,5 à 0,7 0,6 à 0,9
Codifié par la norme NF EN 12697-12, il est pratiqué sur des HS spécifiées 0,4 0,5
éprouvettes de diamètre 80, ou 120 mm si D > 14 mm, préparées
par compactage statique sous une pression de 12 MPA. La résis-
tance en compression simple est déterminée à 18 , pour une Les textes en distinguent 3 catégories :
vitesse de chargement de 1 mm/s sur éprouvette conservée à sec, – les bétons bitumineux semi-grenus (BBSG) ;
d’une part, sur éprouvette maintenue en immersion à 18 pendant – les bétons bitumineux à module élevé (BBME) ;
7 jours, d’autre part. – les bétons bitumineux souples (BBS).
On détermine alors :
– la résistance en compression à l’air R et à l’eau r ; 8.4.1 Bétons bitumineux semi-grenus
– le rapport immersion/compression r/R, qui traduit la résistance Mis au point, ainsi qu’on l’a vu en 1969, pour mettre fin aux phé-
au désenrobage de l’enrobé ; nomènes généralisés de fluage observés au cours de l’été 1965, ils
– la compacité et le pourcentage de vide. ont été codifiés dans la « directive pour la réalisation des couches
& Essai d’orniérage de surface de chaussées en béton bitumineux » [12], puis en 1999
dans la norme NF P 98-130, première norme française concernant
L’historique, rappelé dans un précédent paragraphe, montre que les produits bitumineux pour chaussée, maintenant intégrée dans
la résistance à l’ornièrage est une des caractéristiques essentielles la norme européenne NF EN 13108-1.
attendue d’un enrobé pour couche de surface.
C’est l’enrobé de référence en France, puisqu’il représente 30 %
Cette propriété est évaluée en France à l’aide d’un essai de simu- des surfaces pour les routes nationales et 37 % pour les autoroutes.
lation de trafic à échelle réduite, l’essai à l’ornièreur LPC.
Selon l’épaisseur de mise en œuvre, de 5 à 7 cm ou de 6 à 9 cm,
Développé à la fin des années 1960, il est maintenant codifié par ils sont de granularité 0/10 ou 0/14. Les 0/10 présentent un léger
la norme NF EN 12697-12. Il consiste à faire rouler à la fréquence de avantage du point de vue de la ségrégation. À l’inverse, les 0/14
1 Hz sur une plaque du matériau à étudier, maintenue à 60  C, une
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offrent un niveau de macrostructure un peu plus élevé, contribuant


roue équipée d’un pneumatique lisse gonflée à 0,6 MPa appuyée à une adhérence supérieure à celle des enrobés 0/10, la même
avec une force de 5 kN, et à suivre l’évolution de la profondeur observation pouvant être faite pour les BBME, comme le montre
d’ornière en fonction du nombre de cycles de sollicitations. le tableau 11.
& Détermination du module de rigidité
8.4.2 Bétons bitumineux à module élevé
Elle n’a d’intérêt que pour les enrobés jouant un rôle dans le
comportement de la structure et se pratique suivant deux modali- Les BBME constituent une évolution des enrobés épais permet-
tés, l’une et l’autre codifiées dans la norme NF EN 12697-26. tant de mieux répondre aux attentes en matière de résistance à
l’ornièrage et de comportement mécanique face à l’accroissement
L’essai de module complexe est pratiqué sur des éprouvettes de des sollicitations lourdes, l’augmentation des performances étant
formes trapézoı̈dales encastrées à leur base, et sollicitées en tête en obtenue par l’emploi de bitume de grade plus dur (souvent 20/30
flexion sinusoı̈dale. Réalisé à 6 températures (entre - 10 et + 40  C), au lieu de 35/50 pour les BBSG), d’ajouts de polymères, d’additifs
il permet une approche très complète des caractéristiques rhéologi- spéciaux, tels que poudre d’asphalte ou fibres.
ques du matériau.
Les principales différences entre BBSG et BBME concernent les
La détermination du module en traction directe est pratiquée sur performances en matière de résistance à la fatigue et de module de
des éprouvettes cylindriques de diamètre compris entre 50 et rigidité, supérieurs pour les BBME à 9 000 MPa (et même 12 000
160 mm (supérieur ou égal à 4D) et d’élancement 2 à 3. Les éprou- pour la classe supérieure), contre 6 000 à 8 000 MPa pour les BBSG.
vettes, maintenues à température constante, sont sollicitées en
traction directe suivant une loi de déformation codifiée. Bien que définis dans une norme, les BBME sont généralement
des produits d’entreprise, qui font l’objet de la procédure des avis
& Détermination de la résistance à la fatigue techniques.
Son objet est de simuler l’apparition et le développement des fis-
sures de traction à la base des couches bitumineuses au passage 8.4.3 Bétons bitumineux souples
des charges roulants. Définis initialement dans la norme française NF P 98-136, mainte-
L’essai correspondant, codifié par la norme NF EN 12697-24, est nant intégrée dans la norme européenne NF EN 13108-1, ils ne
pratiqué sur des éprouvettes de forme trapézoı̈dale, de même conviennent qu’aux chaussées souples à faible trafic, à faible
dimension que pour l’essai de module complexe. La répétition des niveau d’exigence en matière d’adhérence.
cycles de flexion alternée entraı̂ne dans l’éprouvette une microfis- Bien que la norme française ait défini 4 catégories de BBS, ne
suration, puis le développement de certaines fissures à partir des sont plus utilisées que les catégories BBS1 (0/10 en 4 à 5 cm
défauts existants dans l’enrobé, qui se traduit par une diminution d’épaisseur) et BBS2 (0/10 en 4 à 6 cm d’épaisseur). Les deux autres
de la raideur. L’essai est conduit jusqu’à réduction de moitié de catégories, 0/14 en 8 à 12 cm d’épaisseur, ont été abandonnées
l’effort mesuré en tête : c’est le critère conventionnel de rupture. pour des raisons économiques.
Constitués le plus souvent pour la partie minérale à partir de
8.4 Enrobés épais pour couche de surface sable roulé et de granulats alluvionnaires semi-concassés, et pour
le liant d’un bitume 70/100, ou plus rarement 50/70, au dosage
Ils ont une épaisseur moyenne de mise en œuvre comprise entre élevé, ils sont « déformables » et adaptables au support, mais en
5 et 10 cm. contrepartie peu résistants à l’ornièrage.

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8.5 Enrobés minces pour couches Les domaines d’emploi privilégiés sont pour les BBUM 0/6 celui
des revêtements urbains, et pour les BBUM 0/10 l’entretien des rou-
de surface tes secondaires.
Apparus dans le milieu des années 1970, les enrobés « minces »
sont aujourd’hui largement utilisés pour la réalisation de couches 8.6 Bétons bitumineux drainants
de roulement sur chaussée neuve ou en entretien de chaussées.
Ils n’ont pas d’effet structurel, leur rôle étant essentiellement « Inventés » au Royaume-Uni, les « enrobés drainants » se sont
d’apporter, ou de restaurer, les caractéristiques de surface de la développés en France à partir de 1984, après une expertise interna-
chaussée. C’est la raison pour laquelle les normes relatives aux tionale du LCPC diligentée par la Direction des Routes.
enrobés minces ne comportent pas de spécifications relatives au Ils se caractérisent par un pourcentage élevé de vides communi-
module et à la résistance à la fatigue. cants, obtenu par une granularité adaptée du squelette minéral, la
teneur en sable 0/2 étant réduite à 10 ou 14 %, et la teneur en fines
Compte tenu de leur faible épaisseur, les formulations ont du à 3 ou 4 %.
être adaptées pour obtenir une maniabilité suffisante lors de la
mise en œuvre, essentiellement par l’introduction d’une disconti- Du fait de ce pourcentage élevé de vides, un revêtement en BBDr
nuité dans la courbe granulométrique. Ainsi les 0/10, formulation présente la particularité d’être perméable à l’eau, qui traverse le
la plus utilisée, présentent une discontinuité de type 2/6, et les 0/6 revêtement et s’écoule à la base de la couche pour ressortir sur le
une discontinuité de type 2/4. côté de la chaussée. Cette perméabilité :
Ces formulations discontinues conduisent à des enrobés à tex- – lui confère des qualités exceptionnelles d’adhérence à grande
vitesse ;
ture ouverte nécessitant la réalisation d’une couche d’accrochage
– réduit considérablement les projections d’eau (la chaussée
légèrement surdosée pour assurer l’imperméabilisation de la cou-
parait sèche) ;
che de roulement.
– réduit de façon sensible le bruit de roulement [17].
La famille des enrobés minces se décline en trois catégories.
Ils sont codifiés dès 1991 dans la norme NF P 98-134, mise à jour
en 2000, puis intégrée dans la norme européenne NF EN 13108-7.
8.5.1 Bétons bitumineux très minces
On distingue 2 types de BBDr en fonction de leur granularité, le
Codifiés par la norme Française NF P 98-132, maintenant intégrée BBDr 0/6 et le BBDr 0/10, et 2 classes de performances suivant le
dans la norme européenne NF EN 13108-1, ils représentent 22 % pourcentage de vide obtenu par compactage à la presse à cisaille-
des techniques d’entretien de surface des routes nationales et 5 % ment giratoire :
de celles des autoroutes. – classe 1 : de 20 à 25 % de vides ;
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Leurs épaisseurs moyennes varient de 3 à 4 cm pour les 0/10 et – classe 2 : de 25 à 30 % de vides.


de 3,5 à 5 cm pour les 0/14, les épaisseurs minimales en tout point Le liant est un bitume fortement modifié par des polymères, à
correspondantes étant de 2,5 ou 3 cm. raison de 4,4 à 4,8 % de liant, voire 5,2 % (avec un liant fortement
Les liants utilisés sont essentiellement des bitumes purs dosés modifié et ajout de fibres).
de 5,4 à 5,8 %, mais aussi, pour les chaussées à fort trafic, des liants Les épaisseurs habituelles sont de 3 à 4 cm pour les BBDr 0/6 et
spéciaux ou modifiés. de 4 à 5 cm pour les BBDR 0/10.
Développée à partir de 1984, cette technique est maintenant codi- Le pourcentage de vide et leur caractère plus ou moins commu-
fiée dans la norme NF EN 13108-2. nicant sont des caractéristiques importantes de ce type d’enrobé,
car ils conditionnent le niveau d’absorption acoustique, qui peut
Les granularités d’origine étaient essentiellement des 0/14 ou 0/
aller jusqu’à 4 et même 5 DBA.
10, plus rarement des 0/6, mais les 0/14 ont été rapidement aban-
donnés en raison de leur sensibilité à la ségrégation et aux arrache- En contrepartie de leurs avantages, les enrobés drainants néces-
ments, à un niveau sonore plus élevé et à des performances moin- sitent des précautions particulières en matière de viabilité hiver-
dres en matière d’adhérence. nale [18]. Les fondants chimiques utilisés pour le déverglaçage de
la chaussée ont en effet tendance à pénétrer à l’intérieur du revête-
Le liant est généralement un bitume modifié par des polymères, ment et à ne plus être disponibles pour éliminer la glace et la neige
ou un bitume pur, avec ajout de fibres pour augmenter la quantité interposée entre le revêtement et le pneumatique.
et la résistance du mastic. Les épaisseurs utilisées sont de l’ordre
de 2 à 2,5 cm.
L’expérience montre que les performances des BBTM en matière
de conservation de la structure, et surtout du profil, sont excellen- 9. Enrobés à froid
tes, et que leur niveau d’adhérence se situe parmi les plus élevées
parmi toutes les couches de roulement en enrobés.
Sous le vocable « enrobés à froid », sont rassemblés plusieurs
8.5.2 Bétons bitumineux ultra-minces types de mélanges bitumineux dont le point commun est d’être
constitués de granulats et d’émulsion de bitume, et principalement
Les BBUM ne sont pas encore codifiés et relèvent donc de la pro- les enrobés coulés à froid et les enrobés à froid stockables.
cédure des avis techniques.
L’intérêt pour les techniques à froid s’est accru dans les années
Ce sont les derniers-nés de la famille des enrobés à chaud ; ils 1990 pour des raisons d’économie d’énergie et de protection de
dérivent à la fois de la technique des BBTM pour la composition l’environnement.
de l’enrobé et des enduits superficiels par la faible épaisseur mise
en œuvre (inférieure à 2 cm).
9.1 Enrobés coulés à froid
Les fonctions de collage et d’imperméabilisation sont assurées
simultanément par le répandage d’une couche de liant au dosage Ce sont les lointains descendants des Slurry Seal américains,
élevé de 500 g/m2, ajusté suivant l’état du support, ce qui a conduit constitués de sable 0/3 ou 0/5 et d’émulsion. Importés en France
à la mise au point de matériels spécifiques pour l’application simul- dans les années 1960, ils sont rapidement abandonnés en raison
tanée de la couche d’accrochage et de la couche de BBUM. d’une rugosité tout à fait insuffisante.

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En 1978, apparait en Allemagne un nouveau produit, importé en


France sous le terme « enrobé coulé à froid », capable d’assurer, à 10. Graves-bitume
la fois imperméabilité et rugosité, et qui fait désormais partie des
techniques couramment utilisées dans le cadre de l’entretien des
et graves-émulsion
chaussées [19].
Appliqués en couche d’épaisseur comprise entre 0,6 et 1,5 cm
Le § 2.3.3 a évoqué l’utilisation du traitement aux liants hydrauli-
avec un matériel spécifique, les enrobés coulés à froid sont formu-
ques pour augmenter le module des graves utilisées en assises de
lés pour combiner une montée en cohésion rapide autorisant :
chaussées et leur permettre de mieux jouer leur fonction de réparti-
– une ouverture au trafic dans un délai bref ; tion des contraintes et de réduction du poinçonnement sur le sol de
– une rugosité convenable ; fondation.
– une durabilité suffisante ; Le même résultat peut être obtenu par l’utilisation d’un liant
– une bonne imperméabilité. hydrocarboné : c’est le principe à l’origine des graves-bitume et
Le liant est une émulsion cationique de bitume pur ou modifié, graves-émulsion.
des additifs solides (de type chaux ou ciment) étant souvent ajou-
tés au cours du malaxage pour ajuster la vitesse de rupture de
l’émulsion et la vitesse de montée en cohésion après application.
10.1 Graves-bitume
Des fibres organiques ou minérales peuvent également être Mises au point au début des années 1970, elles représentent
ajoutées. actuellement la principale technique de construction des assises
Le domaine d’emploi des ECF recoupe en partie celui des enduits de chaussés sur le réseau autoroutier.
superficiels et celui des BBTM. En adaptant leur formulation, ils Décrites dès 1972 dans une directive de la Direction des Rou-
peuvent être appliqués sur tout type de réseau. tes [20], elles sont codifiées dans la norme NF P 98-138 publiée en
En voirie urbaine, ils sont de plus en plus préférés aux enduits, 1972, révisée en 1999, puis intégrée dans la norme européenne
en raison notamment de leur extrême minceur et de l’absence de NF EN 13108-1.
rejets. Elles étaient réalisées à l’origine sous forme d’un mélange à
chaud à faible taux de bitume : 3 à 3,5 % en couche de base, et seu-
lement 1,5 à 2,2 % en couche de fondation. Les premiers bilans
9.2 Bétons bitumineux à froid ayant mis en évidence leur susceptibilité au désenrobage, les
teneurs en bitume sont progressivement augmentées jusqu’à 4 %,
Les bétons bitumineux à froid, bien que codifiés en 1994 dans la et même 5 % pour les plus performantes, avec un bitume de grade
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norme NF 9 98-139 (actuellement en révision), étaient jusqu’à main- 35/50, quelquefois modifié par un polymère.
tenant très peu utilisés. Pour des raisons de protection de l’environ-
nement, et grâce aux progrès importants réalisés dans leur formu- Les granularités les plus courantes sont de type 0/14 et 0/20. Les
lation, ils suscitent maintenant de plus en plus d’intérêt. épaisseurs d’utilisation sont celles du tableau 12.

Les courbes granulaires sont des 0/6 ou 0/10, plus rarement des Les caractéristiques mécaniques des granulats sont spécifiées en
fonction de celles du chantier considéré. Elles ne peuvent pas être
0/14, le plus souvent continues.
inférieur aux suivantes :
Selon les techniques développées par les entreprises, le liant
– couche de base : LA < 30 ;
résiduel peut être soit du bitume pur (50/70 ou 70/100) apporté par
– couche de fondation : LA < 40.
une seule émulsion, soit un mélange de deux bitumes purs appor-
tés par 2 émulsions différentes. En fonction de leurs performances mécaniques, la norme distin-
Les épaisseurs de mise en œuvre vont généralement de 2 à 5 cm, gue 3 classes de grave bitume, définies dans le tableau 13.
plus rarement davantage. Une couche d’accrochage de 300 à 400 g/
2
m précède l’application de l’enrobé. La mise en circulation est pos- Tableau 12 – Épaisseur d’utilisation par couche
sible dès la fin du compactage.
Le domaine d’emploi est plutôt celui du réseau secondaire, pour Épaisseur moyenne Épaisseur minimale
Type de
assurer le renouvellement de la couche de roulement tout en assu- d’utilisation en tout point
grave-bitume
rant un léger reprofilage. (en cm) (en cm)

GB 0/14 8 à 14 6
9.3 Enrobés à froid stockables
GB 0/20 10 à 16 8
Ce sont des enrobés hydrocarbonés à froid, pouvant être stockés
pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, destinés à l’entre-
tien courant des chaussées : réparations localisées, déflachage, etc. Tableau 13 – Performances mécaniques suivant
Les enrobés stockables traditionnels sont des matériaux mono- les classes
granulaires 2/4, 4/6 ou 6/10 enrobés à l’émulsion d’un bitume fluxé
ou fluidifié. Essais sur GB 0/14 ou 0/20 Classe 2 Classe 3 Classe 4
Les enrobés denses, obtenus par enrobage d’un squelette miné-
ral 0/6 ou 0/10 à granularité continue, sont une nouvelle génération Essai Duriez, valeur de r/R ø 0,65 ø 0,70 ø 0,70
d’enrobés stockables apparue plus récemment. Leur domaine 
d’emploi privilégié est le reprofilage de chaussées bombées ou Module à 15 C (en MPa) ø 9 000 ø 9 000 ø 11 000
déformées avant application d’un enduit ou autre revêtement de
surface. Essai de fatigue, déformation
relative à 106 cycles, 10  C et ø 80 ø 90 ø 100
Ce sont les uns et les autres des produits d’entreprise, livrés froid 25 Hz
en vrac, en sacs ou en seaux.

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10.2 Graves-émulsion 0/14 ou 0/20. Après rupture de l’émulsion, le bitume est fixé préfé-
rentiellement sur les éléments fins avec lesquels il forme un
& La norme expérimentale XP P 98-121 de février 2005 définit la mélange très riche en liant souple et autoréparable qui enchâsse
grave-émulsion de la façon suivante : matériaux préparés à partir les gros grains et les scelle entre eux. Le mélange est ainsi doté
d’un mélange d’émulsion de bitume, de granulats et d’eau, dosés d’un frottement interne élevé. Cette morphologie est donc assez
et malaxés à froid soit dans : différente de celle des enrobés à chaud traditionnels où le bitume
– un appareil de type « malaxeur et finisseur associé ». Dans ce est ajouté de façon homogène autour des granulats…
cas le matériau est fabriqué et mis en œuvre simultanément ; Elle présente un certain nombre de particularités :
– une installation appelée « centrale ». Dans ce cas, la grave-  C’est un matériau évolutif, qui n’atteint ses propriétés définiti-
émulsion est transportée de la centrale à la chaussée où elle est ves qu’après un temps de murissement de plusieurs mois,
mise en œuvre. voire une année ou plus…
& La norme distingue d’autre part les graves-émulsion :  La morphologie du mélange permet d’exploiter au mieux le
– de type R, de granularité 0/6, 0/10 ou 0/14, utilisées pour les tra- squelette minéral. Il en résulte une résistance à l’ornièrage
vaux de reprofilage ou réparations localisées ; particulièrement élevée par rapport à celle qui serait atteinte
– de type S, dites structurantes, de granularité 0/10, 0/14 ou 0/20, pour des enrobés à chaud au bitume 180/220 ou 80/100 ».
utilisées pour les couches d’assise (ce sont les seules qui intéres- & Le liant de l’émulsion est, en général, un 180/220 pour les routes
sent ce chapitre). à trafic moyen ou faible, un 80/100 pour les trafics plus élevés, plus
& Le document [14] fait de la grave-émulsion la description rarement un bitume plus dur. Les pourcentages de bitume résiduel
suivante : sont généralement de 3,9 à 4,6 pour les graves-émulsion 0/14 et de
3,7 à 4,4 pour les graves-émulsion 0/20.
« Elle est obtenue par dispersion et malaxage d’une émulsion
cationique de bitume à rupture lente au sein d’une grave 0/6, 0/10, & Les granulats sont d’origine alluvionnaire ou de roche massive.
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P
O
U
Les routes R
Matériaux de chaussées souples
et semi-rigides E
N
par Jean BERTHIER
Ingénieur général des Ponts et Chaussées
Professeur honoraire de l’École Nationale des Ponts et Chaussées
S
Sources bibliographiques A
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la chaux et/ou aux liants hydrauliques en
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Traitement des sols à la chaux et/ou aux
[8] Circulaire du 1er septembre 1988 relative à
[16] Enrobés bitumineux à chaud, mise en appli-
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liants hydrauliques – application à la réalisa-
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Mise en application de la nouvelle norme
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[10] Enduits superficiels d’usure (Esu), enrobés note d’information Sétra (septembre 2001).
grave non traitée NF EN 13285, CFTR-info coulés à froid (Ecf), actualisation des
n 12, Comité Français pour les Techniques
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connaissances sur les revêtements superfi- [19] Les enrobés coulés à froid, note d’informa-
Routières (mai 2006). ciels, note d’information, Sétra (avril 2005). tion Sétra (juin 1997).
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NF EN 14227, parties 1,2,3,5 ; mélanges trai- [11] Norme enduits superficiels NF EN 12271, [20] Directive pour la réalisation des assises de P
CFTR-info n 18 (octobre 2009). chaussées en graves-bitume et sables-bi-
tés aux liants hydrauliques, spécifications,
CFTR-info n 13, Comité Français pour les
Techniques Routières (mai 2006). [12] Directive pour la réalisation des couches de
[21]
tume, Sétra-LCPC (septembre 1972).
Les émulsions de bitume, USIRF-RGRA (sep-
L
surface de chaussées en béton bitumineux,
[5] La maı̂trise de la fissuration des graves hy-
drauliques, Cimbéton, supplément routes 77
[13]
Sétra-LCPC (1969).

Les enrobés bitumineux, tome 1, USIRF,


tembre 2006).
U
(septembre 2001).
[6] Préfissuration des assises de chaussées en
grave hydraulique, note d’information, Sétra [14]
RGRA (décembre 2001).

Les enrobés bitumineux, tome 2, USIRF,


S
(septembre 2002). RGRA (décembre 2003).

À lire également dans nos bases


DUPONT (P.), AUSSEDAT (G.), DESCANTES MARTINET (G.) et SOUCHU (P.). – La chaux, SERFASS (J.-P.). – Recyclage en centrale des
(Y.) et GUEDON (J.-S.). – Granulats, origine définitions et histoire. [C 922] (2009). matériaux de chaussée. [C 5 620] (2008).
et caractéristiques. [C 902].
HERRIER (G.), PELLETIER (M.) et PUIATTI SERFASS (J.-P.). – Recyclage et retraitement
DUPONT (P.), AUSSEDAT (G.), DESCANTES (D.). – Chaux aérienne, contexte, fabrication, en place des matériaux de chaussée.
(Y.) et GUEDON (J.-S.). – Granulats, produc- domaines applicatifs. [C 923] (2010). [C 5 622] (2009).
tion et utilisation. [C 903] (2007).
HERRIER (G.), LESUEUR (D.) et PUIATTI (D.). RAOUL (G.), GAVOIS (L.) et ROSSI (P.). – Trai-
– La chaux aérienne, application en génie ci- tement des matériaux. [C 5 362] (2007).
LOMBARDI (B.). – Liants hydrocarbonés.
vil. [C 5 445] (2011).
[C 904] (2007). BERTHIER (J.). – Les routes. [C 4 308] (2010).
GUILLOT (X.) et ROQUE (E.). – Chaux hydrau-
ABDO (J.). – Ciments. [C 920] (2008). liques. [C 924] (2010). BERTHIER (J.). – Les routes – Géométrie des
routes. [C 4 310] (2011)
ABDO (J.). – Liants hydrauliques routiers. BERTHIER (J.). – Dimensionnement des
[C 921] (2009). chaussées routières. [C 4 316] (2009).

Normes et standards
NFP 98-086 1992 Chaussées, terrassements, dimensionnement des NF EN 13242 2003 Granulats pour graves traitées aux liants hydrauli-
chaussées routières, éléments à prendre en ques et graves non traitées utilisés pour les travaux
compte pour le calcul de dimensionnement. de génie civil et pour la construction des
chaussées.

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P LES ROUTES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

O
U NF EN 13286-2 2010 Mélanges traités et mélanges non traités aux liants NFP 98-160 1994 Enduit superficiel d’usure, spécifications.
hydrauliques, partie 2, méthodes d’essai de déter-
R mination en laboratoire pour la masse volumique
de référence et la teneur en eau, compactage
NF EN 13043 2003 Granulats pour mélanges hydrocarbonés et pour
enduits superficiels utilisés dans la construction
des chaussées, aérodromes et d’autres zones de
Proctor.
circulation.
NF EN 13285 2004 Graves non traitées, spécifications.
NF P 98-150-1 2010 Enrobés hydrocarbonés à chaud – constituants, for-
XP P 18-545 2004 Granulats, éléments de définition, conformité et
E NF EN 13286-7 2004
codification.
Essai triaxial sous charge cyclique pour mélanges NF EN 12697-312007
mulation, fabrication, transport, mise en œuvre et
contrôle sur chantier.
Méthodes d’essai pour mélange hydrocarbonés à

N NF EN 14227
sans liant hydraulique.
Mélanges traités
spécifications
aux liants hydrauliques,
chaud, confection d’éprouvettes à la presse à com-
pactage giratoire.
NF EN 12697-122008 Méthodes d’essai pour mélange hydrocarboné à
Partie 1 : mélanges granulaires traités au ciment. chaud, détermination de la sensibilité à l’eau des
Partie 2 : mélanges traités au laitier. éprouvettes bitumineuses.

S Partie 3 : mélanges traités à la cendre volante.


Partie 4 : cendres volantes pour mélanges traités aux liants hydrauliques.
NF EN 12697-222007 Méthodes d’essai pour mélange hydrocarboné à
chaud, essai d’ornièrage.

A Partie 5 : mélanges traités au liant hydraulique routier.


NF EN 13286-402003 Mélanges traités aux liants hydrauliques et mélan-
NF EN 12697-262004 Méthodes d’essai pour mélange hydrocarboné à
chaud, module de rigidité.
NF EN 12697-242007 Mméthodes d’essai pour mélange hydrocarboné à
V ges non traités, partie 40, méthode d’essai pour la
détermination de la résistance en traction directe
des mélanges traités aux liants hydrauliques. NF EN 13108-1 2007
chaud, résistance à la fatigue.
Mélanges bitumineux, spécification des matériaux,

O NF EN 13286-432003 Mélanges traités aux liants hydrauliques et mélan-


ges non traités, méthode d’essai pour la détermi-
nation du module d’élasticité des mélanges traités
NF EN 13108-2 2006
partie 1, enrobés bitumineux.
Mélanges bitumineux, spécification des matériaux,
partie 7, enrobés bitumineux très minces.
I NF EN 13286-422003
aux liants hydrauliques.
Mélanges traités aux liants hydrauliques et mélan-
NF EN 13108-7 2006 Mélanges bitumineux, spécification des matériaux,
bétons bitumineux drainants.

R ges non traités, méthodes d’essai pour la détermi-


nation de la résistance à la traction indirecte des
mélanges traités aux liants hydrauliques.
NF P 98-139 1994 Enrobés hydrocarbonés, couches de roulement,
béton bitumineux à froid, définition, classification,
caractéristiques, fabrication, mise en œuvre.
EN 13286-47 2004 Mélanges traités aux liants hydrauliques et mélan-
ges non traités, méthode d’essai pour la de l’indice XP P98-121 2005 Assises de chaussées, graves-émulsion, définition,
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portant californien (CBR), de l’indice de portance classifications, caractéristiques, fabrication, mise

P immédiate (IPI) et du gonflement. en œuvre.

L
U
S

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Doc. C 4 314 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.

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