Cours S1 Organisation de L'entreprise
Cours S1 Organisation de L'entreprise
Cours S1 Organisation de L'entreprise
Objectifs pédagogiques
Au terme de ce chapitre, vous serez capable de:
Pour fonctionner l’entreprise a besoin de s’appuyer sur un cadre cohérent dans lequel
s’articulent les relations entre les individus qui la composent. Ce cadre s’appelle la structure.
Cette structure permet d’organiser les activités d’une entreprise
A- Définition de la structure
La structure d’une organisation est l’ensemble des dispositifs par lesquels une
entreprise répartit, coordonne et contrôle ses activités. Elle constitue l’ossature de l’entreprise
car elle organise la répartition du travail, des pouvoirs et des responsabilités ainsi que les
liaisons d’information entre les différents niveaux hiérarchiques.
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Economie et organisation de l’entreprise
-sa forme structurelle (organigramme). En effet, l’organigramme définit les grandes lignes de
la répartition des responsabilités, le nombre de niveaux hiérarchiques ainsi que les critères de
départementalisation.
Pour ce qui est des objectifs à satisfaire, toute structure se doit de remplir deux
missions à la fois complémentaires et antinomiques : la différenciation et l’intégration. En
effet, le bon fonctionnement d’une entreprise implique une spécialisation des tâches et des
rôles, la création de départements, de services autonomes, etc. ; autant d’éléments conduisant
l’entreprise à se « différencier », c’est-à-dire à développer des comportements et des pratiques
différents au sein de l’entreprise .Il est ainsi trivial de souligner que les hommes, les méthodes
de gestion, les horizons temporels, les objectifs sont très différents d’un service de marketing
ou de publicité à un service comptabilité. Mais pour que l’entreprise ne devienne pas une
constellation de baronnies indépendantes et rivales, il est indispensable pour sa survie que la
structure organisationnelle remplisse sa fonction « d’intégration ». Par intégration, on entend
non seulement la coordination des parties de l’entreprise mais également l’adhésion des
personnes aux objectifs de l’entreprise.
Dans le même sens, Henry Mintzberg (1939, -) affirme que pour organiser l’entreprise,
il est nécessaire d’articuler deux dimensions apparemment opposées de l’activité humaine :
-la division du travail entre diverses tâches à effectuer. Cette division est nécessaire à la
réalisation des fonctions et des services;
-la coordination des tâches qui garantit l’accomplissement de ces fonctions. Cette structure
est, bien entendu, matérialisée par un organigramme qui la représente et la symbolise.
Dans une entreprise artisanale, un individu seul confectionne lui- même un objet, exécute
une tâche, s’occupe lui-même de ses approvisionnements et gère lui-même son temps de
travail. Par conséquent, le besoin de coordonner l’ensemble ne se fait sentir que faiblement
car l’architecture de l’entreprise est suffisamment simple pour qu’une formalisation des
procédures s’avère superflue. Le besoin d’organisation est satisfait par l’artisan lui-même.
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Economie et organisation de l’entreprise
En effet, pour bien fonctionner, l’entreprise est amenée à spécialiser ses tâches et ses
rôles, à créer des départements, des services autonomes, etc. ; autant d’éléments conduisant
l’entreprise à se « différencier », c’est-à-dire à développer des comportements et des pratiques
différents. Il est ainsi trivial de souligner que les hommes, les méthodes de gestion, les
horizons temporels, les objectifs sont très différents d’un service de marketing ou de publicité
à un service comptabilité. Mais pour que l’entreprise ne devienne pas une constellation de
baronnies indépendantes et rivales, il est indispensable pour sa survie que la structure
organisationnelle remplisse sa fonction « d’intégration » ou de coordination.
Le schéma suivant illustre cette évolution. Organigramme d’une structure d’une moyenne entreprise
Patron
Production Directeur
Ventes
Administrateur
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Economie et organisation de l’entreprise
Lorsqu’un dirigeant parle de division de travail, il peut exprimer trois idées différentes :
Ces trois notons permettent de classer les différents types de structure et d’obtenir l’une des
configurations matérialisées par le schéma suivant :
-les structures de base qui sont fondées sur l’autorité et le pouvoir (hiérarchiques,
fonctionnelles).
Ces deux types de structures ont souvent fait l’objet de contestation. Certains spécialistes en
l’occurrence Alfred P. Sloan (1875-1966) ont procédé à leur aménagement pour dépasser les
clivages entre hiérarchique et fonctionnel. Ainsi, cet auteur a inventé deux autres types de
structures améliorées. Il s’agit de :
- la structure « Staff and line », dite aussi structure par « état- major » ou hiérarchico-
fonctionnelle ;
- Pour sa part, J.K. Galbraith a inventé au début des années 70 du XXème siècle une autre
structure complexe appelée structure matricielle ou multidivisionnelle.
Toujours à la recherche de structure performantes, les auteurs s’orientent vers la mise en place
de structures souples tenant compte de l’environnement mouvant de l’entreprise et profitant
de nouvelles technologies de l’information et de la communication. Leurs recherches sont
focalisées sur la recherche de structures plates réduisant de plus en plus les niveaux
hiérarchiques. Il s’agit de :
Mais, aucune structure n’est bonne dans l’absolu car l’entreprise n’évolue pas dans un cadre
figé. Par conséquent, il faut s’adapter à la demande y compris en modifiant sa structure.
L’apport de Henry Mintzberg est enrichissant dans ce domaine. Il s’est efforcé de montrer
comment les organisations se structurent pour s’adapter à leurs besoins.
A- la structure fonctionnelle
Elle est développée par Taylor et consiste à utiliser au mieux les compétences
et la spécialisation de chaque salarié dans l’entreprise. Elle repose sur l’idée d’une
nécessaire association de l’autorité et de la compétence. En fonction de la
spécialisation des superviseurs, un même ouvrier peut recevoir des ordres (ou rendre
des comptes) de la part de plusieurs chefs hiérarchiques selon la nature du problème
(production, commercial, technique…).
Directeur de la production
Etc.…
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B- La structure hiérarchique
Elle consiste à établir une relation d’autorité unique à laquelle se réfère chaque
employé. Dans une telle structure, les chefs donnent des ordres à des subordonnés qui les
exécutent puis rendent compte. Cela implique que chaque subordonné n’ait qu’un chef et que
chaque chef n’ait qu’un nombre limité de subordonnés (principe de l’unité de
commandement). Cette unicité s’applique aussi bien sur les fonctions de l’entreprise que sur
les individus.
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Economie et organisation de l’entreprise
Direction Générale
Hiérarchie par
fonction
Direction Commerciale
Direction de Production
Hiérarchie par
Direction Région Direction Région Direction Région
direction
A C géographique
Chef Unité
Chef unité
A Hiérarchie de
B
type militaire
Ouvrier Ouvrier
Ouvrier
- c’est une structure simple qui conduit à une clarté des relations entre niveaux
hiérarchiques ;
- elle permet des communications rapides et une fixation claire des responsabilités de
chacun ;
- en cas de problèmes ou de simples difficultés dans un secteur déterminé, leur
résolution n’affecte pas l’ensemble de l’organisation. La stabilité est donc un atout de
ce type de structure.
Toutefois, elle présente les inconvénients suivants :
- concentration des tâches stratégiques entre les mains du seul dirigeant lequel risque
d’y consacrer peu d’attention car il est débordé par les activités courantes qu’en
principe il est le seul à pouvoir contrôler (réactivité très faible) ;
- une rigidité de l’ensemble qui anéantit toute l’initiative individuelle.
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1-La structure hiérarchico- fonctionnelle ou « staff and line » ou hiérarchique par Etat- major.
Cette structure vise à conserver les avantages de la structure hiérarchique mais en plaçant
certaines fonctions hors hiérarchie (en Etat-major). L’Etat- major (staff) est en relation
fonctionnelle avec les services opérationnels (line). Il leur assure le conseil (comités représentant
les diverses fonctions : finances, personnel, etc.) et service (gestion du personnel, comptabilité).
Il peut également assurer des fonctions que la direction désire distinguer en raison de sa politique
(recherches, études de marché).
Etat Finances
Direction Générale
Personnel
Major Recherches
Comités
Production
Marketing
Administration
Commercial Conseils et services
Comptabilité
Usine B Etudes
Finances
Méthodes Administration
des ventes
Recherches
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- risque de tension dû à l’ingérence des conseillers dans les attributions des responsables
hiérarchiques (opérationnels).
- risque d’aggravation du poids de l’autorité entre niveaux hiérarchiques et non
résolution du problème de circulation de l’information.
Dans cette structure, chaque division gère un produit, une gamme de produits, un projet
ou un secteur géographique. Elle est organisée en centre de profit qui dispose en propre de
tous les services fonctionnels pour prendre en charge le produit ou le projet ; et ce de la
production à la vente.
Direction générale
Etat major
- les divisions (line) bénéficient d’une large autonomie dans leurs domaines de
compétences en matière de décisions d’exploitation ;
- facilité du contrôle des activités de l’ensemble de l’entreprise. Les contrôles directs
sont réduits à la rentabilité du capital investi ;
- la coordination se fait au sein des comités où siègent des représentants de la direction
générale, de chaque division et des services fonctionnels.
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- les chefs de produits ou de projets ont une autorité sur l’équipe constituée autour
d’intérêt commun ce qui permet de créer une dynamique au sein de l’entreprise
favorisant la création et l’initiative ;
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- cette structure permet, dans une forme élaborée ou finale, le développement d’une
direction participative par objectif amenant alors les individus à percevoir directement
les fruits financiers de leur collaboration ;
- la prise de décision au sein des groupes est facilitée par l’existence d’un intérêt
commun.
Toutes les réflexions modernes sur les structures sont guidées par le souci de flexibilité
pour orienter les actions de l’entreprise en fonction des impératifs du marché. Dans ce sens,
trois structures sont proposées :
- le travail en équipe ;
- beaucoup moins de niveaux hiérarchiques ;
- responsabilisation des individus et reconnaissance de leur travail.
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les domaines pour changer d’un pôle à un autre. Ce type de structure est beaucoup plus rare
car il exige un personnel très polyvalent.
3- La structure polycellulaire
Cette structure consiste à organiser l’entreprise en cellules fédérées par la cellule de
direction. Chaque cellule vit de façon relativement autonome. Leur apparition, leur
prolifération et leur disparition s’opèrent en fonction des besoins de l’entreprise et au gré
du marché. L’animateur de la cellule doit dynamiser les membres du groupe constituant la
cellule. Le rôle de la cellule de direction consiste à affirmer un projet fédérateur et à en
contrôler l’efficacité.
L’inconvénient majeur de cette structure est la stagnation totale des carrières car
cette structure est censée assurer une progression horizontale et non verticale des carrières,
d’où un « Labor turn over » très important.
Dans ses différents travaux sur les structures des organisations, Henry Mintzberg
s’est efforcé d’établir un lien entre les fonctions et les structures de l’entreprise. Ces
dernières doivent refléter la situation réelle de l’organisation ; par exemple son âge, sa
taille, le type de système de production, la nature de la complexité, de la dynamique de
son environnement et la stratégie adoptée.
Elle est caractérisée par l’organigramme qui définit les grandes lignes de la
répartition des responsabilités, le nombre de niveaux hiérarchiques ainsi que les critères de
départementalisation. Concrètement, l’organigramme est un schéma qui représente et
symbolise une structure. A cet effet, Mintzberg distingue six composantes de
l’organisation :
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Economie et organisation de l’entreprise
- une idéologie : l’organisation crée ses traditions, ses usages, son mode de transmission
des messages et ses croyances tout au long de son développement. Elle participe ainsi à la
création de la culture d’entreprise.
Idéologie
Sommet
Stratégique
Fonctions de
technostucture
support
ligne logistique
Hiérarchi
que
Centre opérationnel
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Economie et organisation de l’entreprise
2. la supervision directe, lorsqu’une personne donne des ordres à plusieurs autres dont le
travail s’effectue en interrelation, par exemple lever une plaque de béton, larguer les amarres
d’un bateau, réajuster les railles des chemins de fer.
4. la standardisation des résultats (output). Elle réalise la coordination en spécifiant non pas le
contenu du travail à faire mais de son résultat. Les normes qui sont établies également au
niveau de la technostructure concernent par exemple les caractéristiques physiques des
produits ou un certain pourcentage d’accroissement des ventes.
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Economie et organisation de l’entreprise
6-la standardisation des normes. La coordination du travail est effectuée par la mise en place
des normes établies pour l’ensemble de l’organisation de telle sorte que chaque membre
travaille à partir des mêmes croyances et de données.
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Economie et organisation de l’entreprise
A- L’âge de l’organisation
En ce qui concerne l’effet de l’âge sur l’organisation, plus une organisation est
ancienne, plus son comportement est formalisé. Elle tend à répéter ses
comportements et, partant, à devenir plus prévisible est plus facile à formaliser.
B- La taille de l’organisation
C- Le système technique
Ainsi, plus le système technique est régulé et contrôlé, c’est-à-dire que le contrôle du
travail des opérateurs est de plus en plus grand, plus le travail opérationnel est formalisé et
plus la structure du centre opérationnel est bureaucratique. De même, plus le système
technique est complexe, plus les fonctions du support logistique sont développées.
D-L’environnement
Mintzberg considère que la structure tend à se décentraliser à mesure que
l’environnement devient plus complexe. La prise de décision reposant sur un corps
complexe de connaissances non disponibles chez un seul décideur, il devient alors
nécessaire de décentraliser le pouvoir de prise de décision.
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Economie et organisation de l’entreprise
E- Le pouvoir
Plus le pouvoir externe qui s’exerce sur l’organisation est puissant, plus la structure de
l’organisation est centralisée et formalisée (exemple : une société mère et sa filiale, le
pouvoir d’un ministère sur une délégation ou sur une province ou préfecture, celui d’une
province sur un district ou sur un caïdat).
Par ailleurs, une coalition externe divisée tend à créer une coalition interne politisée
et vice versa. (Exemple : cas d’une querelle sur les prisons entre les partisans de la répression
et ceux de l’insertion, ou une querelle entre les associés d’une entreprise sur le maintien ou la
suppression du service Marketing).
Associations
d’employés
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Fournisseurs,
associés, clients…
Remarque :
1) signifie que tous les acteurs travaillant à l’intérieur de l’organisation sont envisagés
comme des détenteurs d’influence formant une coalition interne et qui sont en lutte entre eux
pour déterminer la répartition du pouvoir
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F- Le type de stratégie
En revanche, l’absorption d’une firme par un groupe conduit vers une structure plus
formalisée.
1- l’organisation entrepreneuriale
2- l’organisation mécaniste
3- l’organisation divisionnalisée
Cette structure résulte de la volonté des managers de la ligne hiérarchique de
concentrer le pouvoir dans leurs propres unités. Il en résulte une division de
l’organisation en plusieurs unités distinctes et autonomes afin de s’occuper
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Economie et organisation de l’entreprise
4- l’organisation professionnelle
Cette structure résulte de la volonté des membres du centre opérationnel
d’améliorer leur qualification professionnelle pour diminuer l’influence des
collègues, de la hiérarchie ou des administrateurs technocrates sur leur travail. Il en
résulte une configuration professionnelle avec une complète décentralisation
verticale et horizontale du pouvoir au centre opérationnel. Le mécanisme de
coordination est réalisé à travers la standardisation du savoir et des qualifications.
Cette structure possède une petite technostructure et une petite ligne hiérarchique
car le besoin de contrôle administratif n’y est pas nécessaire. Par contre, elle
possède une petite importante fonction de support logistique pour aider les
professionnels de haut niveau.
5- l’organisation innovatrice
Cette organisation qui cherche l’innovation tend à unir les fonctions de
support logistique et la ligne hiérarchique et dans certains cas le centre opérationnel
dans le cadre d’équipes pluridisciplinaires d’experts. La coordination à l’intérieur de
ces équipes et entre elles s’opère au moyen de l’ajustement mutuel.
6- l’organisation missionnaire
Il s’agit d’une structure qui utilise la standardisation des normes comme mécanisme
de coordination. L’idéologie y est pratiquée comme force d’endoctrinement de ses
membres pour les encourager à tirer tous ensemble et dans le même sens. Par
ailleurs, l’organisation missionnaire se compose de petites unités « enclavées »,
organisées de façon assez souple et hautement décentralisées mais soumises à de
puissants contrôles normatifs.
7- l’organisation politisée
Ce type d’organisation est marqué par l’absence des notions traditionnelles de
coordination. Ces notions sont remplacées par le jeu d’un pouvoir informel.
L’organisation politisée n’est marquée par aucune forme stable de centralisation ou
de décentralisation. Elle repose sur la notion de politique qui peut envahir une
organisation en dominant ses processus. Cette politique s’exprime à travers
différents jeux politiques qui tantôt coexistent, tantôt s’opposent ou encore se
substituent aux systèmes légitimes de pouvoir.
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Economie et organisation de l’entreprise
Très souvent, la crise couve pendant quelques temps avant d’éclater. Pendant
cette période d’incertitude, les individus hostiles à toute innovation tentent de créer
des clans en rassemblant autour d’eux des partisans afin d’affaiblir l’équipe
dirigeante et bénéficier de la situation. Pour la débloquer, il serait souhaitable de
solliciter l’aide d’un intervenant extérieur. Son rôle vise à rétablir la communication
entre les groupes, à limiter les tensions, à proposer des solutions acceptables par
tous. Il aide et contribue alors au changement.
B- Le changement intégré
Dans ce cas, la conception de l’entreprise sur le plan organisationnel
présuppose le besoin de son adaptation aux mouvances de l’environnement. Pour ce
faire, la structure est conçue de manière flexible et le fonctionnement de l’entreprise
laisse une large place aux interfaces aussi bien entre les différents services qu’entre
ceux-ci et l’environnement. L’entreprise est plus proche des sources de changement
comme par exemple l’évolution des goûts et de la demande des consommateurs, les
retombées de la veille technologique. Par conséquent, la prise en compte de
nouveaux éléments susceptibles de modifier la stratégie de l’entreprise est plus
rapide. Cette souplesse d’adaptation implique :
- une rapidité dans la circulation des informations et une réactivité rapide également ;
- l’adhésion du personnel aux buts de l’entreprise. Le rôle de l’individu dans ce genre
d’entreprise ne s’arrête pas à la gestion des moyens qui lui sont confiés, mais l’incite à
s’impliquer, à participer et à créer une communauté culturelle qui conduit sans heurt
les changements organisationnels.
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Economie et organisation de l’entreprise
Un stock est une accumulation physique de biens sous forme de matières premières,
d’en-cours de fabrication ou de produits finis et qui sont en attente d’utilisation. Il joue un
rôle régulateur important dans la mesure où :
- un stock d’en-cours permet d’amortir les arrêts et les pannes de machines sans
bloquer tout le processus de fabrication ;
Par ailleurs, du point de vue économique, l’entreprise peut obtenir grâce au stock
des réductions sur les grandes quantités achetées. Mais à l’inverse, un gros stock
immobilise de l’argent. De point de vue commercial, le stock permet de fournir aux clients
internes (en matières premières) et aux clients externes (en produits finis) des délais
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Economie et organisation de l’entreprise
- déterminer parfaitement les besoins réels de l’entreprise car les achats excessifs
engendrent des frais financiers, des coûts de stockage et un risque de détérioration des
marchandises. En revanche, les achats insuffisants créent des retards dans la production,
donc des ventes manquées et des frais supplémentaires de réapprovisionnement ;
- sélectionner les produits et les fournisseurs. Le produit à acheter peut être soit déjà
connu sur le marché, soit totalement nouveau. Selon le cas, l’Acheteur fera appel aux
fournisseurs habituels ou à des fournisseurs nouveaux. Ces derniers seront sélectionner en
fonction de leurs importance, de la qualité du prix de leurs produits, du délai de livraison,
des conditions de paiement, de leur organisation commerciale, de leur technicité, de leur
solvabilité et de leur valeur humaine ;
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Economie et organisation de l’entreprise
Les produits codifiés sont stockés dans des magasins ou des entrepôts ou des plates-
formes de distribution. Ces lieux comportent des aires ou des quais de chargement
déchargement et des allées de circulation adaptées aux chariots élévateurs.
Le choix de l’implantation des lieux de stockage résulte d’un arbitrage entre les différentes
fonctions de l’entreprise. Le service commercial veut installer l’entrepôt près de la
demande ce qui multiple le nombre d’entrepôts. Le service de production veut installer à
proximité de l’usine. Le service financier voudrait diminuer le nombre d’entrepôts pour
diminuer les frais et les investissements.
La mesure des flux d’entrée et des flux de sortie permet de connaître le niveau des
stocks. Ces derniers sont déterminés à partir de l’inventaire permanent. Le plan comptable
préconise la valorisation des stocks au coût moyen unitaire mensuel pondéré (la moyenne
arithmétique pondérée des coûts d’achat ou de production des produits stockés).
La gestion des stocks peut être également assurée part le calcul du stock moyen c'est-à-
dire la moyenne entre le stock initial et le stock final. Selon cette méthode, le stock moyen
diminue quand le nombre de commandes augmente.
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Economie et organisation de l’entreprise
La logistique est « l’ensemble des activités ayant pour but la mise en place au
moindre coût d’une quantité d’un produit à l’endroit et au moment où une demande existe
» L’Association Française pour la Logistique dans l’entreprise.
La logistique influence tous les processus d’activités de l’entreprise. En effet une bonne
gestion des flux physiques de marchandises permet à la fonction de production de ne pas
perdre de temps en attente ou en rupture de stock, de réduire les délais donc les coûts de
fabrication et de mieux gérer les stocks de matières et de produits. Elle influence
favorablement la fonction commerciale par l’amélioration des flux avec les fournisseurs et
avec les clients car le délai de mise à disposition, l’emballage, la facilité de mise en route,
la maintenance, le service après-vente sont des facteurs d’appréciations importants et de
compétitivité.
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Economie et organisation de l’entreprise
Pour produire, l’entreprise doit connaître le marché pour savoir la nature du produit à
vendre et la clientèle cible, puis concevoir la forme, la couleur et les fonctions du produit, puis
étudier la manière de fabriquer, les composants à utiliser, les équipements à planifier et à
financer, puis organiser toutes les ressources techniques et humaines pour produire, ensuite
piloter les étapes de transformation, vérifier les résultats des actions et, le cas échéant , les
corriger et enfin transporter et distribuer les biens et les services. Pour ce faire, l’activité de
production doit être organisée en fonction en système et en gestion de la production.
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Economie et organisation de l’entreprise
On distingue :
- la production sur stock basée sur la prévision de demande. Ce système est utilisé
quand le délai de fabrication est supérieur au délai de livraison (électroménager) ;
- la production unitaire : le produit fabriqué est directement livré au client sans stockage
(film, immeuble, bateau) ;
- la production de grands lots, en grande série, ou de masse caractérisée par des produits
standardisés c'est-à-dire dont les composants sont interchangeables et les produits substitutifs
;
décisions peuvent être d’ordre stratégique portant sur les investissements de capacité, de
production et sur le choix de l’implantation de l’usine. Elles peuvent aussi être d’ordre
tactique et opérationnel concernant le volume à produire, l’ordonnancement, le délai, la
qualité et le coût.
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Economie et organisation de l’entreprise
Commentaire :
-Les produits sont fabriqués de la même manière. La standardisation des produits favorise la
fabrication en grande série créant ainsi des économies d’échelle par une réduction des frais
fixes.
-Les machines de même spécialité sont regroupées sur un même espace. Ce sont alors les
produits qui circulent entre les groupes de machines spécialisées.
-Les opérationnels sont spécialisés sur une tâche, sur une machine. Leur rendement est obtenu
par une division très fine du travail et leur rémunération est fonction du nombre de pièces
faites par heure.
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Economie et organisation de l’entreprise
Commentaire :
L’objectif de réduction des coûts aussi bien à l’amont qu’à l’aval et de produire ce qui
est vendu conduit à la production en flux tendus illustrés par le juste à temps. Cette
organisation surtout efficace pour une production en masse et où la demande est relativement
stable cherche à éviter toutes les formes de gaspillage dans la production :
- au niveau du temps en faisant en sorte que le temps de préparation soit court et le coût
de lancement soit faible. Cela nécessite une entreprise flexible qui peut varier la durée du
travail des salariés (au Japon la variation est de ± 1 heure).
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La qualité c’est « l’aptitude d’un produit à satisfaire les besoins exprimés ou explicités
d’un consommateur » l’AFNOR.
- au niveau technique par l’instauration d’un contrôle avant la mise en fabrication par le
contrôle de conformité des matières premières et d’un contrôle en cours de fabrication par des
tests sur la conformité du produit fini ;
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