Progfrancaiscollege PDF
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ENSEIGNER AU COLLÈGE
FRANÇAIS
Programmes
et
Accompagnement
« Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes de l’article L. 122-5 2° et 3° d’une part que “les copies
ou reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective” et, d’autre part,
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propriété intellectuelle ».
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Classe de 3e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
• Programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
• Accompagnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
Organisation de la formation
au collège
Décret n° 96.465 du 29 mai 1996 – (BO n° 25 du 20 juin 1996)
Article 1er – Le collège accueille tous les élèves ayant suivi leur
scolarité élémentaire. Il leur assure, dans le cadre de la scolarité
obligatoire, la formation qui sert de base à l’enseignement secon-
daire et les prépare ainsi aux voies de formation ultérieures.
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Les modalités de mise en œuvre des programmes d’enseigne-
ment et des orientations nationales et académiques sont définies par
les établissements, dans le cadre de leur projet, conformément aux
dispositions de l’article 2-1 du décret du 30 août 1985 susvisé.
Article 5 – Le collège offre des réponses appropriées à la diver-
sité des élèves, à leurs besoins et leurs intérêts.
Ces réponses, qui ne sauraient se traduire par une organisation
scolaire en filières, peuvent prendre la forme d’actions diversifiées
relevant de l’autonomie des établissements.
Elles peuvent également prendre d’autres formes, dans un
cadre défini par le ministre chargé de l’éducation nationale, notam-
ment :
– un encadrement pédagogique complémentaire de l’enseignement ;
– des dispositifs spécifiques comportant, le cas échéant, des aména-
gements d’horaires et de programmes ; ces dispositifs sont proposés
à l’élève avec l’accord de ses parents ou de son responsable légal ;
– des enseignements adaptés organisés, dans le cadre de sections
d’enseignement général et professionnel adapté, pour la formation
des jeunes orientés par les commissions de l’éducation spéciale pré-
vues par la loi du 30 juin 1975 susvisée ;
– une formation s’inscrivant dans un projet d’intégration individuel
établi à l’intention d’élèves handicapés au sens de l’article 4 de la
loi du 30 juin 1975 susvisée ;
– des formations, partiellement ou totalement aménagées, organisées
le cas échéant dans des structures particulières, pour répondre par
exemple à des objectifs d’ordre linguistique, artistique, technolo-
gique, sportif ou à des besoins particuliers notamment d’ordre médi-
cal ou médico-social. Les modalités d’organisation en sont définies
par le ministre chargé de l’éducation nationale, le cas échéant
conjointement avec les ministres concernés. Des structures parti-
culières d’éducation peuvent également être ouvertes dans des éta-
blissements sociaux, médicaux ou médico-éducatifs, dans des
conditions fixées par arrêté conjoint du ministre chargé de l’éduca-
tion nationale et du ministre chargé de la santé.
Par ailleurs, peuvent être proposées aux élèves, en réponse à
un projet personnel, des formations à vocation technologique ou
d’initiation professionnelle dispensées dans des établissements d’en-
seignement agricole. Les modalités d’organisation en sont définies
par arrêté conjoint du ministre chargé de l’éducation nationale et du
ministre chargé de l’agriculture.
Article 6 – Le diplôme national du brevet sanctionne la for-
mation dispensée au collège.
Article 7 – Au terme de la dernière année de scolarité obliga-
toire, le certificat de formation générale peut, notamment pour les
élèves scolarisés dans les enseignements adaptés, valider des
acquis ; ceux-ci sont pris en compte pour l’obtention ultérieure d’un
certificat d’aptitude professionnelle.
Article 8 – Afin de développer les connaissances des élèves sur
l’environnement technologique, économique et professionnel et
notamment dans le cadre de l’éducation à l’orientation, l’établisse-
6 ■ FRANÇAIS
ment peut organiser, dans les conditions prévues par le Code du tra-
vail, des visites d’information et des séquences d’observation dans
des entreprises, des associations, des administrations, des établisse-
ments publics ou des collectivités territoriales ; l’établissement orga-
nise également des stages auprès de ceux-ci, pour les élèves âgés de
quatorze ans au moins qui suivent une formation dont le programme
d’enseignement comporte une initiation aux activités profession-
nelles.
Dans tous les cas une convention est passée entre l’établisse-
ment dont relève l’élève et l’organisme concerné. Le ministre chargé
de l’éducation nationale élabore à cet effet une convention-cadre.
Article 9 – Dans l’enseignement public, après affectation par
l’inspecteur d’académie, l’élève est inscrit dans un collège par le
chef d’établissement à la demande des parents ou du responsable
légal.
Article 10 – Les dispositions du présent décret sont applicables
en classe de sixième à compter de la rentrée scolaire 1996, en classe
de cinquième à compter de la rentrée scolaire 1997, en classe de
quatrième à compter de la rentrée scolaire 1998, en classe de troi-
sième à compter de la rentrée scolaire 1999.
Article 11 – Le décret n° 76-1303 du 28 décembre 1976 rela-
tif à l’organisation de la formation et de l’orientation dans les col-
lèges est abrogé progressivement en fonction du calendrier
d’application du présent décret défini à l’article 10.
Article 12 – Le ministre de l’éducation nationale, de l’ensei-
gnement supérieur et de la recherche, le ministre du travail et des
affaires sociales, le ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’ali-
mentation, le secrétaire d’État à la santé et à la sécurité sociale sont
chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent
décret qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris,
le 29 mai 1996
Alain JUPPÉ
Par le Premier ministre :
Le ministre de l’éducation nationale,
de l’enseignement supérieur
et de la recherche
François BAYROU
Le ministre du travail
et des affaires sociales
Jacques BARROT
Le ministre de l’agriculture,
de la pêche et de l’alimentation
Philippe VASSEUR
Le secrétaire d’État à la santé
et à la sécurité sociale
Hervé GAYMARD
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Cycle d’adaptation :
Classe de 6e
Organisation des enseignements
dans les classes de 6e de collège
Arrêté du 29 mai 1996 – (BO n° 25 du 20 juin 1996), modifié par l’arrêté du 14 jan-
vier 2002 (BO n° 8 du 21 février 2002)
Français 4 + (0,5) ou 5
Mathématiques 4
Histoire-géographie-éducation civique 3
Sciences et techniques :
- sciences de la vie et de la Terre 1 + (0,5)
- technologie 1 + (0,5)
Enseignements artistiques :
- arts plastiques 1
- éducation musicale 1
Aide aux élèves et accompagnement de leur travail personnel : 2 heures par division
En plus des enseignements obligatoires, chaque élève peut participer aux diverses activités édu-
catives facultatives proposées par l’établissement.
____________
(1) Le programme d’EPS de la classe de sixième, défini par l’arrêté du 14 novembre 1985 est abrogé à
compter de la rentrée 1996 par l’arrêté du 18 juin 1996.
(2) Remplacés par les nouveaux programmes en vigueur.
II – Progression et orientations
générales
A. En première approche, les formes de discours peuvent être
réparties selon deux pôles : le pôle narratif et le pôle argumentatif.
Les diverses formes de discours sont en général mêlées, mais cette
distinction est utile pour les rendre mieux accessibles aux élèves.
La progression d’ensemble au collège sera donc la suivante :
• en 6e : identifier le pôle narratif et le pôle argumentatif ; lire,
produire, étudier diverses formes de récits ; s’entraîner à l’expression
orale d’un point de vue argumenté ;
• en 5e-4e : pour le pôle narratif, poursuivre l’étude de la
narration et développer celle de la description ; pour le pôle
argumentatif, aborder l’étude du discours explicatif ;
• en 3e : pour le pôle argumentatif, étudier les principales
formes d’argumentation ; pour le pôle narratif, enrichir la pratique
des formes du récit.
Concernant les programmes de lecture, la progression se fera,
pour une part, en liaison avec les programmes d’histoire.
B. Au collège, l’étude de la langue n’est pas une fin en soi,
mais elle est subordonnée à l’objectif de la maîtrise des discours.
Elle se fonde donc sur la prise en compte des situations de commu-
nication. Dans la pratique, elle est liée à la lecture, à l’écriture et à
l’expression orale. Ainsi, les temps spécifiques qui lui sont consacrés
seront intégrés à la progression la mieux adaptée aux besoins et
capacités des élèves dans ces domaines.
C. L’enseignement du français entretient des relations dans
plusieurs domaines avec d’autres disciplines.
• L’image
Elle est étudiée par plusieurs disciplines à la fois : son approche
artistique est inscrite dans les enjeux des enseignements d’arts
plastiques. L’image porte sens ; en français, le travail vise à appré-
hender le lien entre image et texte.
• L’éducation civique
Par la lecture des textes, le français contribue à une réflexion
sur le monde des valeurs ; par la maîtrise des discours, il donne la
capacité de formuler ses opinions, de prendre en compte l’interlo-
cuteur, il amène au respect d’autrui. Il participe ainsi à la tâche
générale d’éducation du citoyen.
Programme de la classe de 6e
Objectifs généraux
• Dans le cadre des finalités du collège et de la progression
définies ci-dessus, en classe de 6e l’étude du récit est privilégiée, et
les élèves sont initiés à l’argumentation.
• Une place importante est donnée à la réception (lire et
écouter) et la production (dire et écrire) de textes narratifs. Une
place est également donnée à la lecture, à l’identification de textes
argumentatifs et à la présentation orale d’un point de vue.
L’éveil à la sensibilité esthétique et au goût de lire, d’écrire, de
raconter oralement est un but majeur de ces activités.
B. Pratiques de lecture
À l’entrée en sixième, les élèves devraient avoir atteint la com-
préhension immédiate des mots et des phrases (saisie du thème et
du propos global d’un texte) et être entrés dans la compréhension
logique (saisie des relations qui structurent un texte) (1).
Le but de la classe de 6e en ce domaine est que l’élève maî-
trise la compréhension logique et reconnaisse la présence de l’im-
plicite.
Des activités de consolidation sont mises en place pour les
élèves qui n’ont pas atteint la compréhension immédiate.
1. Compétences et applications
COMPÉTENCES APPLICATIONS
d. Lecture documentaire
L’élève doit acquérir la pratique courante des ouvrages
documentaires, des manuels et des dictionnaires : le repérage par
ordre alphabétique et par table des matières doit être maîtrisé en fin
de 6e. Dans toute la mesure du possible, cette pratique sera déve-
loppée en collaboration avec les documentalistes.
e. Texte et image
Les élèves observent la relation entre l’image et le texte dans
au moins un texte associé à des images fixes (texte illustré, photo-
graphie et texte, bande dessinée) et un texte associé à des images
mobiles (audiovisuel). L’étude de documents iconographiques, des
visites de monuments ou de musées accompagnent la lecture de
textes pour l’approche de grands mythes de l’Antiquité.
II – Écriture
A. Objectifs
• développer le plaisir d’écrire ;
• développer la capacité de s’exprimer et de communiquer
par écrit, assimiler l’idée qu’un texte est notamment écrit en fonction
d’un ou de plusieurs destinataires ;
• être apte à produire un texte complet cohérent ;
• maîtriser la narration et s’initier à la description.
1. Compétences et applications
COMPÉTENCES APPLICATIONS
2. Textes à écrire
a. Pour soi
• rédaction de ce que l’on retient (d’un texte, d’un document,
d’un ensemble, avec leurs références) ;
• mise au point d’une liste, d’un tableau ;
• écriture et réécriture d’un brouillon ;
• reformulation écrite d’un court énoncé (produit par l’élève
lui-même, entendu par lui).
B. Pratiques de l’oral
Pendant le cycle des approfondissements de l’école élémen-
taire, les élèves se sont exercés à des travaux d’expression orale
visant à améliorer organisation, cohérence et clarté du propos (2).
Ces acquisitions seront consolidées, s’il est nécessaire.
Le but de la classe de 6e en ce domaine est que les élèves
soient capables de prendre en compte l’interlocuteur et d’être eux-
mêmes, quand ils prennent la parole, audibles et compréhensibles.
1. Compétences et applications
COMPÉTENCES APPLICATIONS
I – Objectifs
Dans le cadre de la progression d’ensemble indiquée dans le
texte liminaire, l’étude de la langue, toujours associée à la lecture,
l’écriture et l’expression orale, est principalement liée, en 6e, à la
pratique du récit. L’objectif est de faire maîtriser les outils lexicaux
et grammaticaux nécessaires à la narration et à la description, et de
permettre le simple repérage de l’argumentation.
Les notions sont présentées ici sous forme de catalogue : la
progression didactique est de la responsabilité du professeur.
II – Contenus
Le discours
• La mise en œuvre de situations de communication diverses
et significatives permet de faire apparaître des notions de base : le
message, l’émetteur, le récepteur, les divers registres de langue, les
mots qui renvoient à la situation de communication.
• L’organisation et la cohérence du discours.
• Trois formes du discours à identifier : narratif, descriptif,
argumentatif.
• Les valeurs des temps verbaux dans les discours narratif et
descriptif, principalement celles du présent, de l’imparfait, du passé
composé, du passé simple.
• Les substituts du nom (reprises nominales et pronominales).
• La ponctuation : segmentation du texte en phrases, de la
phrase en propositions.
La morphosyntaxe
• Les classes de mots : le nom, le verbe, l’adjectif, les princi-
paux déterminants.
• Les fonctions :
– par rapport au nom : épithète, complément du nom, apposi-
tion ;
– par rapport au verbe : sujet et attribut du sujet, les complé-
ments d’objet (direct, indirect ; premier, second), complément
circonstanciel (maîtrise des compléments circonstanciels de lieu, de
temps et de cause).
• Les conjugaisons à l’indicatif (présent, futur, imparfait, passé
simple, passé composé, plus-que-parfait) et aux présents de l’impé-
ratif, du conditionnel et du subjonctif :
– des verbes être et avoir,
– des verbes du 1er et du 2e groupe,
– des verbes du 3e groupe d’emploi fréquent (aller, devoir, dire,
faire, falloir, prendre, savoir, valoir, venir, voir, vouloir).
Le lexique
• Enrichissement du vocabulaire : en particulier du temps, de
l’espace, des sensations.
• Étude du mot : sens général et sens contextuel ; synonymes,
doublets, antonymes ; composition des mots (préfixe, radical,
suffixe) ; étymologie (racines grecques et latines appartenant notam-
ment aux champs lexicaux du temps et du lieu, locutions emprun-
tées au latin).
L’orthographe
• Accords dans la proposition : sujet-verbe, sujet-attribut.
• Accords dans le groupe nominal.
• Accords avec l’auxiliaire être ; accords avec l’auxiliaire avoir
(compétence en cours d’acquisition).
• Morphologie du verbe (temps appris en conjugaison).
• Orthographe lexicale : les mots appartenant aux vocabu-
laires étudiés (en se fondant sur les étymologies éclairantes).
• Homophones lexicaux et grammaticaux les plus fréquents.
SOMMAIRE
III – Évaluation
A. L’évaluation initiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
B. Les séquences et l’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
C. Les critères de l’évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Le français en 6e
I – Actions particulières
A. Les actions de consolidation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
B. La sensibilisation à l’héritage antique . . . . . . . . . . . . . . 35
C. Le français langue seconde en 6e . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
II – Lecture
A. Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
B. Textes à lire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
C. Modalités pédagogiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
IV – L’oral
A. L’expression orale préparée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
B. Échange oral et prise de parole . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
C. Modalités pédagogiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Annexe 2 : Glossaire
II – Contenus généraux : lecture, écriture, oral . . . . . . . . . 54
II – Outils de la langue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Le français au collège
I – Objectifs et contenus
A. La maîtrise des discours développer d’abord l’analyse des phénomènes
liés à la dominante narrative, de façon à accé-
Le programme fixe comme objectif de fin de 3e der peu à peu à l’analyse des discours à domi-
la maîtrise des principales formes du discours. nante argumentative.
On entend par discours toutes les mises en pra- La progression d’ensemble s’ordonne selon ce
tique du langage à l’oral et à l’écrit (voir principe :
Glossaire). La conception générale du pro- – en 6e, I’accent est mis sur les textes où domi-
gramme se fonde donc sur l’énonciation, défi- ne la fonction narrative ; pour l’argumentation,
nie comme l’actualisation de la langue dans on se borne à un repérage ;
des situations concrètes d’utilisation. Dans la – en 5e-4e, on poursuit l’étude du narratif en y
réalité des pratiques, les diverses formes de dis- associant celle de la description et du
cours sont, bien entendu, mêlées. Pour rendre dialogue. La façon dont un participant à un
leur approche accessible aux élèves de collège, dialogue justifie une assertion ou un acte, c’est-
il faut donc, d’une part, distinguer les formes à-dire s’explique, conduit à une première
essentielles et, d’autre part, établir une progres- approche de l’argumentation ;
sion.
– en 3e, I’accent sera mis davantage sur l’argu-
Trois critères permettent d’identifier les formes mentation, tout en approfondissant l’étude des
les plus importantes : fonctions précédentes.
– celui des effets visés et produits : convaincre, On rencontrera bien entendu d’autres formes
informer, émouvoir, persuader, etc. ; discursives dans les textes et les documents. Il
– celui des fonctions : raconter, décrire, expli- n’est pas question de les ignorer. Mais on ne les
quer, justifier, argumenter, etc. ; étudiera pas pour elles-mêmes au collège, leur
– celui des fréquences d’emploi. complexité exigeant la maîtrise d’éléments
Le programme est fondé sur les fonctions du dis- d’histoire, de sociologie ou d’anthropologie
cours et leurs fréquences d’emploi. Il écarte le trop complexes à ce niveau. On se contente
critère des effets, plus difficile à analyser, parce donc de les identifier, lorsqu’elles se présen-
qu’il fait appel à des éléments du contexte so- tent, sans alourdir indûment les programmes.
cial (par exemple ce qui peut convaincre les uns Exemple : l’injonctif est une forme de discours
ne convaincra pas les autres). C’est ainsi que fréquente et ordinaire. Mais son analyse précise
deux fonctions majeures, raconter et argumen- doit faire une large place à l’implicite.
ter, ont été retenues. Chacune inclut elle-même L’injonction Défense de fumer par exemple,
des aspects complexes, qui sont soulignés par suppose des raisons (de santé publique) et des
l’emploi des expressions pôle narratif et pôle ar- sanctions (les amendes encourues) : elle ne
gumentatif. prend sa valeur d’argument qu’au prix de ces
Pour construire une progression efficace, tout implicites forts. L’injonction Viens ! peut, quant
en tenant compte de préoccupations d’ordre à elle, se fonder sur un argument d’autorité, sur
scientifique, le programme propose de procé- une demande nourrie d’affectivité, sur une
der selon des dominantes. Il s’agira donc de réalité de pouvoir. L’injonction peut encore se
A. Un projet des enseignants ces actions. Il est bien entendu que ces choix et
ces initiatives ne doivent en aucun cas avoir
Dans le cadre qui vient d’être défini, la pro- pour effet d’alourdir le programme.
gression à l’intérieur de chaque année est du Cette liberté dans l’élaboration des projets pé-
ressort de l’enseignant. Le programme ne dagogiques est un des moyens d’adapter le pro-
prend son sens que dans une mise en œuvre gramme à la diversité des établissements, des
qui relève de la liberté et de la responsabilité classes, des élèves. Ce programme, en effet,
des professeurs. fixe des objectifs mais ce sont les situations qui
Pour établir le projet pédagogique annuel en dictent la manière de les réaliser. S’il est pres-
français, il est recommandé de mesurer et de crit, par exemple, que les élèves sachent
prendre en compte les acquis des élèves au composer une lettre, c’est à l’enseignant de
début de l’année scolaire, leurs rythmes décider s’il doit revenir ou non sur cette pra-
d’acquisition, évalués en cours d’année, et, tique plusieurs fois dans l’année. Il ne s’agit pas
dans toute la mesure du possible, les choix et de chercher, au risque d’alourdir le travail, la
les priorités de l’équipe pédagogique. Le pro- perfection des acquis, mais il convient de viser
gramme indique des domaines où le choix des l’efficacité : une lettre est efficace si elle répond
contenus appartient à l’enseignant. Il indique clairement et correctement à son objectif
également les points sur lesquels une vérifica- communicatif, et on ne cherchera l’élégance
tion des acquis antérieurs et, si besoin, des ou l’originalité de l’expression que si le
actions de consolidation sont nécessaires (voir contexte pédagogique le permet. Sans cette
infra). L’enseignant a la liberté de déterminer souplesse, on reproduirait dans les pratiques un
III – Évaluation
A. L’évaluation initiale B. Les séquences et l’évaluation
Au début de l’année de 6e, les élèves passent Dans le cadre d’une séquence, I’enseignant ne
une épreuve d’évaluation qui vise un double se borne pas à une évaluation unique, avec un
objectif : exercice « de contrôle » en fin de parcours. Il
- faire connaître à chacun ses acquis et ses pratique au contraire diverses formes d’évalua-
manques au début de sa scolarité au collège ; tion intermédiaire, dans les domaines de la lec-
- permettre à l’enseignant de préparer, à partir ture, de l’écriture et de l’oral ; il peut avoir
de ce diagnostic, un ensemble de séquences recours à l’auto-correction. Au vu des résultats
qui tienne compte des compétences effectives de ces exercices, il régule la fréquence et le
des élèves qu’on lui a confiés et qui réponde à rythme des activités afin d’assurer au mieux les
leurs besoins. acquisitions des élèves.
Aux autres niveaux (5 e - 4 e , 3 e ), I’enseignant Chaque séquence se conclut par une évaluation
mesure au début de chaque année les acquis qui porte sur un exercice ou un ensemble
des élèves afin de préparer un projet pédago- d’exercices. Il s’agit alors de mesurer à quel
gique annuel adapté. Pour cela, le choix des degré les élèves ont acquis les compétences
moyens lui est laissé. précisément attendues au terme de la séquence.
Le français en sixième
L’enseignement du français en 6e présente sités linguistiques et culturelles au début de la
trois aspects spécifiques qui doivent être scolarité en collège. Les chapitres concernant
exposés en premier lieu. Ces « actions parti- les activités générales – lecture, écriture, oral,
culières » concernent la consolidation des outils de la langue – sont commentés ensuite,
acquis de l’école, la sensibilisation à l’héri- dans l’ordre où ils apparaissent dans les
tage antique et la prise en compte des diver- programmes.
I – Actions particulières
A. Les actions de consolidation contenus mais également les méthodes. Le but
est de conduire les élèves à davantage d’auto-
Les actions de consolidation sont très impor- nomie en lecture et en écriture : elles ne se
tantes en classe de 6e. Elles visent à apporter limitent donc pas à des travaux sur les outils de
une aide aux élèves qui en ont besoin dans les la langue. Le programme signale un certain
domaines de la lecture, de l’écriture et de nombre de points sur lesquels il est recom-
l’oral. Elles font partie intégrante du projet mandé de faire porter l’attention pour d’éven-
pédagogique annuel. tuelles consolidations : en particulier le manie-
Elles se pratiquent dans des groupes à effectifs ment du dictionnaire, la lisibilité d’un écrit, la
réduits. Elles concernent non seulement les lecture silencieuse et la saisie de la significa-
III – L’écriture
À l’école, au cours du cycle des approfondisse- (par exemple, ses travaux) ou à lui-même
ments, l’élève a fait porter son attention sur la (notamment les notes qu’il prend). Il doit aussi
présentation et l’organisation de ses produc- se perfectionner dans l’exercice du discours
tions écrites. Il s’est exercé à l’écriture, et narratif.
notamment à celle du récit. Ainsi, pour une La place accordée à l’écriture pour soi-même,
large part, I’écriture en 6e se situe dans la conti- I’importance donnée à la prise en compte des
nuité de l’école : au cours de l’année, I’élève destinataires et l’accent mis sur l’écriture nar-
doit acquérir davantage d’autonomie dans la rative comptent parmi les principales nou-
pratique des écrits courants, adressés à autrui veautés du programme. Il s’agit ainsi de mettre
IV – L’oral
L’évaluation à laquelle la récitation donne lieu En 6e, on se limitera à une initiation simple à
comprend un double aspect. On distingue les l’oral en interaction entre les élèves, notam-
éléments qui portent sur la mémorisation et ment pour ce qui est de l’oral spontané ; le dia-
ceux qui, relevant de l’énonciation orale, logue sera en effet abordé et étudié de façon
concernent la mise en jeu du sens. Pour les pre- plus approfondie les années suivantes.
miers, une connaissance juste et complète du
texte peut valoir la note maximale. Mais il est Esquisse de séquence (1)
nécessaire de bien faire percevoir que réciter En 6e, il est difficile que l’oral devienne le pivot
engage le sens, et que le sens engage la façon d’une séquence entière, sauf avec une classe
d’oraliser. particulièrement motivée. En revanche, on aura
L’exercice de la récitation favorise alors l’ap- soin de le faire intervenir aux diverses étapes
prentissage de la co-évaluation, qui prend en d’une séquence ayant un autre objet principal :
compte le point de vue des élèves aussi bien mise en voix et en espace d’un personnage
que celui du professeur. Quel que soit le mode qu’on prévoit de faire entrer dans un récit,
d’évaluation choisi, les critères accordent la lectures à haute voix, etc.
même importance à tout ce qui fait l’attrait d’un
On peut combiner les pratiques de l’oral avec
texte oral – ton, articulation, rythme, diction,
l’écrit et la lecture dans une simulation globale.
volume… – qu’à la mémoire proprement dite.
Cette technique consiste à mettre en place un
La lecture à haute voix peut aussi être évaluée scénario cadre qui permet à un groupe d’élèves
selon les mêmes procédures. ou à une classe entière de créer un univers de
Récitation et lecture à haute voix sont des référence (un village, un immeuble, un cirque,
temps où l’apprentissage de l’écoute est mis en une île…), d’y installer des personnages en
valeur de façon méthodique. La co-évaluation interaction et d’y simuler toutes les activités de
participe ainsi de la valorisation de l’écoute. discours que cet univers est susceptible de
requérir. La rencontre d’une multiplicité de per-
2. La parole partagée sonnages dont les rôles sociaux peuvent être
incarnés par les élèves suscite des événements
En cours d’année, les diverses pratiques de prévisibles ou inattendus d’ordre romanesque.
l’oral doivent être mises en œuvre de manière à Dans le cadre d’une séquence pédagogique, ou
ce que chaque élève ait plusieurs occasions de la constituant, la simulation globale donne lieu
prise de parole, et reçoive une évaluation de sa à une gamme étendue d’activités langagières et
prestation orale globale. Lors des prises de discursives, orales et écrites : recherche et
parole improvisées (comptes rendus qui n’ont consultation de documents, activités de discus-
pas été préparés, réponses à des questions dans sions et de débat, lettres échangées, articles de
l’instant même), on ne fait pas peser de presse, écrits d’imagination, récits quotidiens et
contrainte grammaticale lourde : on n’inter- jeux de rôles, etc.
vient que pour souligner les incohérences qui
rendent le propos inintelligible ou ambigu. En
revanche, on profite de toute occasion de tra- (1) Les esquisses de séquence sont données à titre purement indi-
vail oral pour enrichir le lexique (voir Les outils catif. Elles ne constituent ni des modèles, ni des obligations.
I – Contes
Anonyme. Ali Baba et les 40 voleurs – Histoire Grimm, J. et W. Contes – La Clé d’or – Les 7 corbeaux
d’Aladin et autres contes (traduits de l’allemand)
Simbad le marin (traduits de l’arabe et du persan) Gripari, P. La Sorcière de la rue Mouffetard
Anonyme. Contes du Panchatantra (traduit de Janson, T. Contes de la vallée de Moumine (traduit
l’hindi) du suédois)
Anonyme. Contes et légendes de l’lnde (bilingue Kahn, E. Contes et légendes de la Bible
tamoul/français) Khasai, M. Le Prince et le faon (bilingue persan/
Anonyme. L’honnête commis Tchang (traduit du français)
chinois) Khemir, Y. L’Ogresse (bilingue arabe/français)
Andersen, H.C. La petite Sirène et autres contes Laabi, A. Saïda et les voleurs de soleil (bilingue
(traduit du danois) arabe/français)
Aymé, M. Les Contes du chat perché Leprince de Beaumont, Mme. La Belle et la bête
Asrafiev V. Perdu dans la Taïga – Une Enfance en Nodier, C. Le Chien de Brisquet- Trilby- La Fée aux
Sibérie (traduit du russe) miettes
Calvino, I. Romarine (traduit de l’italien) Perrault, C. Contes – Contes de ma mère l’oye
Singer, I.B. Zlateh la chèvre et autres contes (traduit
Cendrars, B. Petits Contes nègres pour les enfants
de I’américain)
des blancs
Soupault, R. et P. Histoire merveilleuse des cinq
Clavel, B. Légendes de la mer continents
Daudet, A. Les Aventures prodigieuses de Tartarin de Tournier, M. Sept Contes
Tarascon
Wilde, O. Le Prince heureux – Le Géant égoïste et
Diop, B. Contes et Lavanes autres contes (traduit de l’anglais)
Dumas, P. Contes à l’envers À consulter également : anthologies thématiques
Faulkner, W. L’Arbre aux souhaits (traduit de l’améri- publiées chez divers éditeurs, contes régionaux,
cain) contes contemporains (littérature – jeunesse).
IV – Albums
Alexander, S. et Lemoine, G. Leïla Joiret, P. et Bruyère, X. Mina, je t’aime
Aroneanu, D. et Dehong. La grande Muraille des Laurencin, G. et Pef. Le Dimanche noyé de
caractères grand’père
Bukiet, S. et Muller, H. Écritures dans l’histoire et Leprince de Beaumont, Mme, Cocteau, J. et Gauthier,
par les contes A. La Belle et la bête
Clément, C. et Cassabois, J. Le Luthier de Venise A. Maymat, N. et Clément, F. L’Histoire
Clément, C. et Lemoine, G. Le Batelier du Nil d’Héliacynthe
Coudray, J.-L. Le Mouton Marcel Morgensen, S. et Boucher, J. La grosse Patate
Daeninckx, D. et Gauthier, A. Le Papillon de toutes Place, F. Les derniers Géants
les couleurs Quesemand, A. et Berman, L.
Giono, J. et Bac, F. L’Homme qui plantait des arbres Colporteurs d’images
Hawkins J. et C. Les Sorcières Sempé, J.-J. Quelques enfants
Ce glossaire reprend un certain nombre de termes utilisés dans le Programme, qui sont susceptibles
d’être entendus selon des acceptions diverses : son but est d’éviter le flottement interprétatif, et de
proposer un langage commun. Il ne prétend donc être ni exhaustif, ni scientifiquement incontes-
table. Il se veut pratique avant tout et n’arbitre que selon la pratique lorsque plusieurs terminologies
et conceptualisations sont possibles.
Enseignements obligatoires
Français 4 5 4 5
Histoire-géographie-éducation civique 3 4 3 4
Sciences et techniques :
- Sciences de la vie et de la Terre 1,5 2,5 1,5 2,5
- Physique et chimie 1,5 2,5 1,5 2,5
- Technologie 1,5 2,5 1,5 2,5
Enseignements artistiques :
- Arts plastiques 1 2 1 2
- Éducation musicale 1 2 1 2
Enseignements facultatifs
Latin (***) 2 3
(*) Itinéraires de découverte sur deux disciplines : 2 heures inscrites dans l’emploi du temps de la classe auxquelles correspondent
2 heures professeur par division.
(**) Deuxième langue vivante étrangère ou régionale.
(***) Possibilité de faire participer le latin dans les itinéraires de découverte, à partir de la classe de quatrième.
(****) Cette option peut être proposée à un élève ayant choisi une langue vivante étrangère au titre de l‘enseignement de deuxième
langue vivante.
En plus des enseignements obligatoires, chaque élève peut participer aux diverses activités édu-
catives facultatives proposée par l’établissement.
____________
(1) Remplacés par les nouveaux programmes en vigueur.
I – La lecture
Objectifs du cycle
L’objectif général du collège étant de développer la capacité de
lire des textes variés et de susciter le goût de la lecture, celui du
cycle central est de faire accéder les élèves à un premier seuil
d’autonomie en ce domaine. Pour cela, trois formes d’approche des
textes, développant des pratiques complémentaires, peuvent se
combiner :
• la lecture cursive d’ouvrages empruntés à la littérature pour
la jeunesse ;
• l’étude d’œuvres intégrales adaptées aux élèves de collège ;
• la découverte rapide, sous forme d’extraits resitués dans leur
contexte, d’ouvrages particulièrement porteurs de références cultu-
relles.
Dans la mesure où c’est en lisant régulièrement que l’élève
améliore ses performances de lecteur, on s’efforce de mener cha-
cune de ces trois approches pour trois ouvrages. Ce nombre n’est
cependant pas impératif et il appartient au professeur d’estimer
jusqu’où il peut aller dans ses classes. Dans tous les cas, on évite de
s’arrêter trop longtemps sur une même œuvre afin de ne pas diluer
l’intérêt. On privilégie donc les lectures – fréquentes, régulières et
menées selon des modalités diverses – d’ouvrages variés, afin d’ame-
ner les élèves à développer progressivement, aussi bien sur le plan
culturel que sur le plan technique, leurs capacités de lecteur.
A. Objectifs
En matière de discours et de genres, on amène les élèves à
maîtriser progressivement la compréhension logique des textes à
dominante narrative, à identifier les principaux constituants du récit
et leur agencement, notamment pour l’insertion de descriptions et
de dialogues. Ils sont sensibilisés à la notion de genre à travers la
distinction entre dominante du récit (roman ou nouvelle) et domi-
nante du dialogue (théâtre).
Pour la formation d’une culture commune, il s’agit de donner
accès, de façon diversifiée selon le niveau de la classe, à des textes
représentatifs de références culturelles du Moyen Âge, de la Renais-
sance et de l’Âge classique.
B. Textes à lire
1. Approche des genres
On privilégie en 5e :
• le perfectionnement de la connaissance des genres narratifs :
le roman (abordé en 6e), et le récit bref, dont la nouvelle (à cette
occasion, on peut comparer des nouvelles littéraires et des faits-
divers pour faire percevoir les similitudes narratives et les différences
d’écriture) ;
• la poursuite de la découverte des genres documentaires ;
• l’initiation au théâtre, en relation avec le travail sur le
dialogue ;
• l’approche de textes poétiques (voir infra Textes à écrire, II B
et Textes à dire, III B).
C. Lecture de l’image
On précise les relations entre texte et image. On poursuit
l’étude de la fonction illustrative de l’image, et on aborde sa fonc-
tion argumentative (son rôle d’exemple ou de preuve). Le choix des
supports est laissé à l’appréciation des professeurs, l’approche de
l’image étant toujours mise en relation avec des pratiques de lecture,
d’écriture ou d’oral.
A. Objectifs
Dans le prolongement de la classe de 5e, on approfondit
l’étude de récits complexes pour les textes à dominante narrative, on
développe l’initiation au discours argumentatif, on étudie le discours
explicatif (comment développer des informations en réponse à des
questions) éventuellement à partir de dialogues.
On aborde l’étude de l’implicite dans tous les types de
discours.
Pour développer les connaissances culturelles, on fait lire des
textes français et européens des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
B. Textes à lire
1. Approche des genres
On poursuit la lecture de récits et d’œuvres théâtrales ; on
compare différents types de dialogues (théâtre, roman, bande dessi-
née, scripts cinématographiques).
On approfondit la lecture de la poésie (voir aussi infra, Textes
à écrire, II B, et Textes à dire, III B) en abordant une œuvre poétique
ou un ensemble de poèmes, notamment du XIXe siècle.
On étudie la correspondance en comparant les formes du
genre épistolaire littéraire et celles de la correspondance quoti-
dienne.
Textes documentaires
Pratique du dictionnaire, suite : en fin de 4e, les élèves doivent
savoir utiliser les dictionnaires de langue, de synonymes, d’anto-
nymes, en relation avec le travail sur le vocabulaire.
Dictionnaires et encyclopédies : en fin de cycle, les élèves
doivent savoir distinguer, selon les usages adaptés, les dictionnaires
de langue, les dictionnaires encyclopédiques, les ouvrages encyclo-
pédiques simples.
Autres supports documentaires : poursuite des acquisitions de
5e et approfondissement de l’étude de la presse.
N.B. – Les documents d’accompagnement donneront, à titre
indicatif, des listes d’œuvres de qualité pour la littérature de jeu-
nesse, et des listes de textes choisis pour leurs références culturelles.
C. Lecture de l’image
Dans la perspective de l’argumentation, on approfondit l’étude
d’images utilisées comme exemples ou comme preuves.
Dans l’étude du dialogue, on utilisera des enregistrements
audiovisuels montrant des dialogues de théâtre, de cinéma, de télé-
vision.
D’autres images peuvent être analysées, au choix du profes-
seur, notamment en relation avec les sources culturelles étudiées.
Dans tous les cas, on engage l’étude des questions de point de vue
(cadrage, angle de prise de vue) et de leurs implications (qu’est-ce
qui est montré ? qu’est-ce qui est caché ? qu’est-ce qui est men-
tionné par des mots et non par l’image ? comment certains éléments
sont-ils mis en relief et d’autres minorés ?). On passe ainsi, peu à
peu, de l’observation des images à l’étude du discours visuel.
Classe de 5e
A. Objectifs
En classe de 5e, on retient trois objectifs essentiels : la maîtrise
de la narration et de la description ; leur utilisation conjointe dans
un récit incluant également des dialogues ; la prise en compte de la
situation d’énonciation (en adaptant le propos en fonction du lec-
teur, notamment dans le cas de l’explication).
En fin d’année, les élèves doivent être en mesure de produire
un récit complet et cohérent de deux pages environ. Ils doivent
également savoir justifier une réponse par écrit.
B. Textes à écrire
Pour soi
– rédaction de ce qu’on retient (d’un texte, d’un document,
avec leurs références) ;
– écriture et réécriture d’un brouillon ;
– reformulation écrite d’un court énoncé (produit par l’élève
lui-même, entendu par lui).
Pour autrui
– description (objet, lieu, image) ;
– récit complet rendant compte d’une expérience personnelle ;
– récit fictif ayant un rapport avec le Moyen Âge ou la
Renaissance ;
– textes poétiques : exercices à contraintes formelles.
A. Objectifs
En classe de 4e, les élèves doivent maîtriser la composition
d’un récit complet et complexe de deux à trois pages, combinant
différentes formes de discours (éléments descriptifs, éléments dialo-
gués, éléments argumentatifs) et incluant un travail sur l’implicite
dans le récit (ellipses narratives, ruptures temporelles). Ils sont
également capables de rédiger un texte explicatif court (une page
environ).
B. Textes à écrire
Pour soi
– écriture et réécriture d’un brouillon (suite) ;
– prise de notes à partir d’un support écrit ou d’une commu-
nication orale (initiation) ;
– mise en ordre des idées et des informations afin d’argumen-
ter (initiation à l’élaboration d’un plan) ;
– résumés simples.
Pour autrui
– portrait ;
– lettre simple présentant une demande et la justifiant, ou
réponse à une telle lettre ;
– récit fictif simple ayant pour cadre le XVIIe, le XVIIIe ou
le XIXe siècles ;
– récit complexe (incluant ellipse narrative, retour en arrière,
anticipation) ;
– récit à partir d’un récit donné : suite avec ou sans change-
ment de point de vue ;
– texte explicatif avec liens entre assertions et justifications.
Classe de 5e
A. Objectifs
Le but de la classe de 5e en ce domaine est que l’élève sache
écouter et parler de manière efficace, qu’il sache participer à un dia-
logue à deux interlocuteurs en respectant la situation de communi-
cation dans laquelle il se situe (dialogue avec le professeur, dialogue
avec un autre élève), en choisissant le niveau de langage adapté.
A. Objectifs
On continue les travaux engagés en 5e (diction, écoute), mais
en classe de 4e on se propose d’amener les élèves à accepter et à
comprendre le point de vue d’autrui, à prendre part à un dialogue
explicatif ou argumentatif, à présenter une communication orale
construite en l’adaptant au public devant lequel elle est prononcée.
On passe des situations à deux interlocuteurs à des situations
plus complexes (interlocuteurs nombreux, échange avec un groupe).
On aborde, sans y insister, la réflexion analytique sur les pratiques
orales, à partir des productions des élèves. Leurs énoncés oraux
peuvent servir de support aux travaux sur la langue.
Plus encore qu’en 5e, les activités orales sont engagées dès le
début de l’année et pratiquées de façon fréquente et variée.
1. Grammaire
Discours
• Énoncé, énonciation :
– la situation d’énonciation et ses indices ;
– l’énoncé ancré dans la situation d’énonciation :
adverbes (ici, maintenant, demain) ;
temps verbaux (présent, passé composé, futur) ;
pronoms personnels (1re et 2e personne) ;
déterminants ;
– l’énoncé coupé de la situation d’énonciation :
adverbes (le lendemain) ;
temps verbaux (passé simple, imparfait) ;
pronoms personnels (3e personne) ;
déterminants.
• Fonctions des discours : raconter, décrire, expliquer, argu-
menter.
• Point de vue de l’énonciateur.
• Paroles rapportées :
– le dialogue et sa ponctuation ;
– paroles rapportées directement et indirectement.
• Niveaux de langage.
Texte
• Organisation des textes narratifs, descriptifs, explicatifs.
• Substituts du nom :
– les reprises pronominales (pronoms personnels et indéfinis) ;
– les reprises nominales (reprises fidèles, par synonymie, péri-
phrastiques).
Phrase
• Types et formes de phrases.
• Phrase simple et phrase complexe :
– les principales classes de mots ;
– les principales fonctions
par rapport au nom : expansions du nom, apposition ;
par rapport au verbe : sujet et attribut du sujet,
compléments essentiels, en particulier d’objet et d’agent,
par rapport à la phrase : compléments circonstanciels.
• Ponctuation dans la phrase.
• Verbe : temps simples et temps composés.
Conjugaison (indicatif, subjonctif, impératif, « conditionnel »)
des verbes du 1er et du 2e groupe, puis des verbes usuels du
3e groupe.
2. Orthographe
• Orthographe lexicale
Étude, en liaison avec les textes lus :
– des familles de mots et de leurs particularités graphiques ;
– des différentes formes de dérivation ;
– des homophones et des paronymes.
• Orthographe grammaticale :
– marques du genre et du nombre ;
– accords dans la phrase et dans le texte ;
– marques de l’énonciation (je suis venu/je suis venue) ;
– segmentation et homophonie (sait/s’est/ses/ces/c’est) ;
– désinences verbales.
On propose aux élèves des exercices brefs, nombreux et variés,
distinguant l’apprentissage (dictées guidées ou préparées, exercices
à trous, réécritures diverses) et l’évaluation (dictées de contrôle). Les
réalisations écrites des élèves (qu’il s’agisse de leurs propres textes
ou de textes d’autrui) donnent lieu à observation, interrogation sur
les causes d’erreur, et mise en place de remédiation. Dans tous les
cas, l’évaluation cherche à valoriser les graphies correctes plutôt
qu’à sanctionner les erreurs.
SOMMAIRE
PRÉFACE Pages
FRANÇAIS
I – Le français au cycle central
A. Un choix théorique : le discours . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
B. Un choix didactique : les principes de progression . . . 89
C. Un choix pédagogique : le décloisonnement . . . . . . . . 92
D. L’interdisciplinarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
II – Lecture
A. Objectifs généraux du cycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
B. Textes à lire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
C. Modalités pédagogiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
D. La lecture de l’image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
III – Écriture
A. Objectifs généraux du cycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
B. L’écriture en 5e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
C. L’écriture en 4e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
D. Modalités pédagogiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
IV – Oral
A. Objectifs généraux du cycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
B. Dialogue et expression orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
C. Expression, lecture et diction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
D. Évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Savoir argumenter
6e 5e 4e 3e
– Identification de passages – Image et argumentation – Approche de textes cen- – Organisation d’une
– argumentatifs dans – (publicité, affiches) – trés sur l’argumentation – argumentation simple :
– un récit – Dialogue – (critiques de films, arti- – thèse, arguments,
– Expression orale d’un – et argumentation : – cles polémiques simples) – exemples
– point de vue argumenté – qui argumente, pour qui, – Production d’un article – Ajustement de l’argumen-
– avec quel objectif ? – tation à celui que l’on
– Organisation d’un débat : – désire convaincre (écrire
– l’échange des arguments – et réécrire un texte pour
– deux destinataires
– différents)
II – Lecture
A. Objectifs généraux du cycle lisant. Trois pratiques essentielles de lecture
sont mises en œuvre au cours du cycle :
L’objectif du cycle central en matière de lecture – la lecture cursive (ouvrages documentaires
vise l’autonomie progressive de l’élève-lecteur : simples, œuvres littéraires et notamment littéra-
la diversité des pratiques de lecture lui permet- ture pour la jeunesse) ;
tra de multiplier les accès au texte, la formation – l’étude de textes intégraux (récits littéraires
des compétences de lecture favorisera une courts, littérature pour la jeunesse, œuvres
meilleure maîtrise de la compréhension et de théâtrales) ;
l’interprétation, la variété des textes avec les- – l’étude analytique d’extraits en contexte (pas-
quels il entre en contact lui permettra d’élargir sages d’œuvres littéraires plus longues et plus
ses possibilités de choix. Il s’agit avant tout de complexes).
former, d’entretenir et de développer le goût de
La formation des compétences du lecteur
la lecture.
Au cours du cycle, on s’attache à développer
La diversité des pratiques de lecture les compétences de lecture. On peut distin-
guer :
Comme en 6e, on reconnaît à l’intérieur du – Le développement des modes de lecture
contexte scolaire la légitimité des diverses pra- selon les objectifs qui sont visés. La saisie
tiques de la lecture, parce qu’elles permettent rapide s’attache à reconnaître la mise en page,
d’élargir concrètement l’accès à un plus grand invite à pratiquer la lecture-balayage, entraîne
nombre de textes, mais aussi parce qu’elles au repérage de mots-clefs. La saisie raisonnée
sensibilisent l’élève-lecteur à ce qu’il fait en prend appui sur la lecture de consignes qui per-
mettent la lecture sélective d’un texte et l’utili-
sation d’un appareil critique simple. La lecture
(3) Les professeurs de français sont ainsi invités à sensibiliser leurs
élèves en 4e à la possibilité de l’apprentissage du grec en 3e
linéaire et exhaustive est bien entendu prati-
(Cf. infra, p. 93 et pp. 123-125). quée.
L’analyse des textes littéraires se fonde sur l’ensemble des compétences et des applications présentées ci-
dessus. Elle précise et développe cependant certaines d’entre elles. On peut ainsi citer quelques pistes d’in-
vestigation, sans prétendre à l’exhaustivité, ni surtout imposer une grille d’analyse.
IV – Oral
A. Objectifs généraux du cycle gié d’exercice. La visée particulière d’un
apprentissage dans ce domaine peut consister,
Le programme du cycle central, à la suite du en partant des réalités de l’oral spontané, à
programme de 6e, réaffirme l’importance de développer progressivement l’aptitude des
l’oral en lui accordant une place équivalente à élèves à envisager l’oral de manière réfléchie et
celle de l’écriture et de la lecture. Or les diffi- raisonnée. Dans le cycle central, l’organisation
cultés que présente son enseignement sont de cet apprentissage est fondée sur trois situa-
nombreuses et connues : difficulté à faire tions d’oral : l’échange à deux interlocuteurs (le
reconnaître comme objet de travail aux élèves dialogue), l’échange à plusieurs (le respect des
ce qui participe aussi intimement à leur vie tours de parole), l’expression orale devant un
quotidienne, complexité des règles qui auditoire (exposé, récitation, théâtre).
commandent la diversité des formes d’expres-
sion orales, obstacles que présentent les B. Dialogue et expression orale
normes de l’oral scolaire aux variations des
niveaux de langage, contraintes psycholo- Le travail sur l’oral s’effectue en liaison étroite
giques et socio-culturelles, difficulté à gérer des avec l’étude du dialogue qui est introduite au
activités nécessairement individuelles dans un cours du cycle central.
enseignement collectif, problèmes posés par
l’évaluation. Pris dans la double contrainte de 1. L’écoute
faire taire et de faire parler, les enseignants En soulignant l’importance de l’écoute, le pro-
considèrent parfois avec scepticisme les possi- gramme met en avant le partage de la parole
bilités d’une pédagogie de l’oral. qui est, pour reprendre la formule connue de
Mais l’objectif de la maîtrise des discours Montaigne, « moitié à celui qui parle, moitié à
trouve dans l’oral un champ naturel et privilé- celui qui l’écoute ». Cette mise en commu-
Compétences et applications
Compétences Exemples d’applications
Écouter, parler Écouter en exerçant son attention, en vue de mémoriser
Écouter pour prendre la parole en respectant les interventions d’autrui
Assurer l’audibilité d’un texte Exercices de diction (prononciation, articulation, prise en compte des silences),
lecture orale, diction de textes mémorisés
Tenir compte de la situation Exercice de formulation ou de reformulation en fonction d’un destinataire ; prise en
d’énonciation compte de l’effet visé et du niveau de langage
COMPARER UNE SITUATION D’ÉNONCIATION ORALE ET ÉCRITE
NIVEAU DE LANGAGE
Présentation d’un avis ou d’une opinion en tenant compte de la situation
d’énonciation
ÉNONCÉ, ÉNONCIATION, DESTINATAIRE
Utiliser différentes formes Narration :
de discours – Compte rendu oral d’une écoute de document, d’une observation d’image, d’une
lecture, d’une expérience, en utilisant le vocabulaire approprié
ÉNONCÉ ANCRÉ DANS LA SITUATION D’ÉNONCIATION
EMPLOI DES TEMPS
REPRISES PRONOMINALES
– Poursuite des activités de compte rendu en combinant narration et description
Explication :
– présentation d’une information en réponse à une question
TYPES ET FORMES DE PHRASES
Argumentation :
– présentation justifiant d’une opinion, d’une assertion
CONNECTEURS LOGIQUES
– Échange oral d’arguments
VI – Actions particulières
A. Pédagogie de soutien faire avec lui, dans une structure ou une autre,
ce qui a déjà été fait en classe entière. Recom-
Les élèves en difficulté peuvent bénéficier, pen- mencer les mêmes exercices, reprendre à
dant le cycle central et selon des modalités l’identique des pratiques déjà existantes, les
variables (19), « d’enseignements en effectifs rendre parfois plus contraignantes en cherchant
allégés en vue d’une pédagogie de sou- à développer des automatismes ou en voulant
tien » (20), que ce soit par la création de faire mémoriser systématiquement des règles
groupes, ou de classes : « quatrièmes d’aide et diverses… tous ces choix pédagogiques sont
de soutien » (21), par exemple. d’une efficacité très limitée auprès d’élèves
auxquels il est nécessaire de proposer des
1. La question des groupes démarches, des approches, des activités diffé-
rentes, rendues possibles par les effectifs allé-
L’enseignement du français est décloisonné. Il gés.
est mené à l’intérieur de séquences didac-
La pédagogie de soutien passe par l’analyse des
tiques. Les formes de soutien mises en place à
difficultés rencontrées par l’élève, de manière à
l’intérieur des groupes ne doivent pas réintro-
remonter à leurs origines. Un élève en échec
duire une part de cloisonnement, par exemple
devant des cas très simples d’accord du parti-
en choisissant de dispenser la totalité d’un en-
cipe passé est peut-être incapable de faire la
seignement (lecture, orthographe, ou plus fré-
différence entre l’auxiliaire « avoir » et l’auxi-
quemment grammaire) uniquement à l’intérieur
liaire « être » sous ses formes composées (« il a
des groupes sans aucun lien avec la séquence
été »). Il peut aussi ne pas savoir identifier le
retenue. Il convient plutôt d’utiliser les groupes
sujet et le c.o.d. Il peut enfin ne pas maîtriser la
pour revenir avec les élèves en difficulté sur
notion d’accord en genre et en nombre. Il
les problèmes rencontrés en classe entière et
importe donc de trouver d’abord l’origine des
les aider à atteindre, au bout du compte, les
erreurs pour ensuite les traiter en s’attaquant à
mêmes objectifs que l’ensemble de la classe.
leurs causes. Ce travail se fait le plus indivi-
Ainsi, il n’y aura pas deux enseignements paral-
duellement possible, en associant l’élève à
lèles, dispensés l’un en classe, l’autre en
l’analyse des difficultés qu’il rencontre.
groupes, mais un enseignement unique à l’inté-
rieur duquel un soutien particulier est apporté à L’analyse préalable étant menée, la mise en
certains… pour que tous puissent s’inscrire œuvre du soutien appelle une pédagogie de
dans une même dynamique de séquence, de contrat, énonçant clairement les objectifs rete-
classe et de projet. nus, associant l’élève aux étapes d’apprentis-
sage et précisant les formes d’évaluation (ou
d’auto-évaluation) envisagées. Un élève en dif-
2. Une pédagogie de soutien ficulté manque souvent de repères. Le contrat,
Que ce soit en classe entière ou dans les clairement explicité, les lui fournit.
groupes tels que nous venons de les définir,
aider un élève en difficulté ne signifie pas re- 3. Des choix essentiels
Pour aider un élève en difficulté en français, il
(19) Précisées par le BO n° 10 du 6 mars 1997.
(20) Ibidem.
faut lui faire acquérir (ou réacquérir) un certain
(21) Ibidem. nombre de savoirs et de savoir-faire fondamen-
Le Bourgeois gentilhomme.
Classe de 5e Corneille, P. : Le Cid
• Textes du Moyen Âge
Chrétien de Troyes : Perceval ou le Conte du Graal – • Textes de critique sociale (XVIIIe siècle)
Yvain ou le Chevalier au lion – Erec et Enide.
De Foë, D. : Robinson Crusoé*.
Beroul et Thomas : Tristan et Iseut.
Montesquieu, C. : Lettres persanes*
• Textes de dérision critique (du Moyen Âge au
XVIe siècle) Voltaire : Micromégas* – Jeannot et Colin
Le Roman de Renart* Swift, J. : Les Voyages de Gulliver*
Rabelais, F. : Gargantua*- Pantagruel*.
• Récits de voyage en liaison avec les grandes • Romans et nouvelles (XIXe siècle)
découvertes
Balzac, H. de : Eugénie Grandet –
Marco Polo : Le Livre du devisement du monde Les Chouans*.
(Le Livre des merveilles)*
Flaubert, G. : « La Légende de Saint-Julien
Lery, J. de : Histoire d’un voyage fait en la terre du
l’Hospitalier » – in Trois Contes
Brésil*
Bougainville, L.A. de : Voyage autour du monde* Mérimée, P. : Mateo Falcone – Colomba –
La Vénus d’Isle
• Théâtre (farce ou comédie, du Moyen Âge Sand, G. : La Mare au diable – François le Champi
au XVIIe siècle) Daudet, A. : « L’Agonie de la Sémillante » –
La Farce de Maître Pathelin in Les Lettres de mon moulin
La Farce du Cuvier Gautier, T. : Le Capitaine Fracasse*
Molière : Le Médecin malgré lui – Dumas, A. : Les Trois Mousquetaires* –
Les Fourberies de Scapin Le Comte de Monte-Cristo*
- George Dandin Maupassant, G. de : Contes et nouvelles
On peut également citer, pour les transformations (au choix)
parodiques du roman de chevalerie : Verne, J. : (un roman au choix)
Cervantès, M. : Don Quichotte* Cros, Ch. : Monologues
Poe, E. : Histoires extraordinaires*
Classe de 4e Stevenson, R.L. : L’Ile au trésor – L’Étrange Cas
du Docteur Jekyll et de Mister Hyde
• Théâtre (XVIIe siècle) Pouchkine, A. : La Fille du capitaine
Molière : les œuvres mentionnées pour la classe Tchekhov, A. : Nouvelles
de 5e (si elles n’ont pas été étudiées), et L’Avare, Tolstoï, L. : Enfance
Poésie
Dubost, J.P. : Les Quatre Chemins Parmi les poètes contemporains, on pourra
Gabriel, P. : Chaque aube tient la parole sélectionner des textes de :
Jouanard : G. : Jours sans événement
Manier, J.F. : C’est moi M. Alyn, M. Béalu, R.G. Cadou, J. Cayrol,
Marie-Étienne : Poésies des lointains (anthologie) A. Chedid, P. Jaccottet, J. Held, J. L’Anselme,
Mathy, P. : L’Atelier des saisons J.H. Malineau, B. Noël, G. Rodari, J. Tardieu,
F. Venaille.
Milosz, C. : Enfant d’Europe et autres poèmes
(traduit du polonais)
Monnereau, M. : Poèmes en herbe Parmi les poètes classiques, on pourra sélec-
Moreau, J.L. : Poèmes de la souris verte tionner des textes de :
Norge, G. : Les Oignons et caetera – Le Vin profond
Hugo, La Fontaine, Marot, Rimbaud, Rutebeuf,
Piquemal, M. : Paroles de révolte – Paroles d’espoir Verlaine et Villon.
(anthologie)
Rochedy, A. : Le Chant de l’oiseleur
On n’oubliera pas les poètes mis en chansons :
Roubaud, J. : Les Animaux de tout le monde –
Les Animaux de personne Louis Aragon (J. Ferrat, L. Ferré…), Prévert
Rouquette, M. : Les Psaumes de la nuit (Y. Montand, S. Reggiani, C. Ribeiro, C. Vaucaire,
Stevenson, R.L. : Jardin de poèmes pour enfants C. Sauvage, Les Frères Jacques…), Rutebeuf
(traduit de l’anglais) (L. Ferré), Boris Vian (B. Vian, S. Reggiani…),
Trenet, C. : Le Jardin extraordinaire François Villon (G. Brassens)
Contes et nouvelles
Afanassiev, A. : Contes de la renarde (traduit du Calvino, I. : Le Pari aux trois colères – Marcovaldo
russe) (traduit de l’italien).
Barton, T. : Le Conteur de Marrakech (traduit de l’an- Camus, W. : Légendes de la Vieille-Amérique
glais) Chamisso von, A. : La Merveilleuse Histoire de Peter
Bloch, M. (ill. Vautier, M.) : 365 contes pour tous les Schlemihl (traduit de l’allemand)
âges Chedid, A. : Les Manèges de la vie (nouvelles)
Begag, A. : Beni ou le paradis privé Magorian, M. : Bonne nuit, M. Tom (traduit de l’an-
Bun, M.N. : Entre-deux glais)
Cauvin, P. : E = MC mon amour Mauffret, Y. : Pépé la boulange
Charyn, J. : Une petite histoire de guerre (traduit de Morgenstern, S. : Lettres d’amour de 0 à 10
l’américain) North, S. : Rascal (traduit de l’américain)
Chraibi, D. : La Civilisation ma mère
Oppel, J.H. : Nuit rouge
Cormier, R. : Quand les cloches ne sonnent plus
(traduit de l’américain) Pagnol, M. : La Gloire de mon père – Le Château de
David, F. : Une petite flamme dans la nuit ma mère – Le Temps des secrets
Dayre, V. : C’est la vie Lili Pohl, P. : Jan, mon ami (traduit du suédois)
Desarthe, A. : Je ne t’aime pas Paulus Renard, J. : Poil de Carotte
Farre, M. : Pourquoi pas Perle ? Sachs, M. : Les Retrouvailles (traduit de l’américain)
Ferdjoukh, M. : La Fille d’en face Smadja, B. : Billie
Grenier, C. : La Fille de 3e B – Pierre et Jeanne Schneegans, N. : Coup de foudre
Hicyilmaz, G. : Ankara ce printemps-là (traduit du Seidler, T. : Grand bal sous les pins (traduit de l’an-
turc et de l’anglais) glais)
Honoré, C. : Tout contre Léo
Troyat, H. : Viou, Aliocha
Howker, J. : Le Blaireau sur la péniche (traduit de
l’anglais) Tupet, J.J. : La Nuit de la louve
Kis, D. : Chagrins précoces (traduit du serbo-croate) Vasconcelos, J.M. : Mon bel oranger – Allons
Mac Lachlan, P. : Les Photos – Minna joue du vio- réveiller le soleil (traduit du brésilien)
loncelle (traduit de l’américain) Verlomme, H. : L’Homme des vagues
Romans d’aventure
Romans épistolaires
Caban, G. : Je t’écris, j’écris Hatano I. et I. : L’Enfant d’Hiroshima (traduit du
Cleary, B. : Signé, Lou (traduit de l’américain) japonais)
Donner, C. : Les Lettres de mon petit frère
Uhlman, F. : La Lettre de Conrad (traduit de l’an-
Feron Romano, J. et Forlani, S. : Lettres d’un écrivain glais)
à une adolescente
Feron Romano J. et Gourdain, G. : Lettres d’une Webster, J. : Papa longues-jambes (traduit de l’an-
adolescente à un écrivain glais)
Fink, G. et Sha’ban, M.A. : Si tu veux être mon amie
(traduit de l’arabe et de l’hébreu) Welsh, R. : Lettres à Félix (traduit de l’allemand)
Romans policiers
Alessandrini, J. : Le Détective de minuit – Le Kellett, R. : Le Téléphérique de la peur (traduit de
Labyrinthe des cauchemars l’anglais)
Amelin, M. : Train d’enfer Korb, L. et Lefevre, L. : L’étrange affaire Plumet
Arrou-Vignod, J.P. : Agence Pertinax Larroc, A. : Un couteau dans la nuit
Ashley, B. : Pièce à conviction (traduit de l’anglais) Martin, A. et Ribera, J. : Tous les détectives s’appel-
Bennet, J. : L’impasse du crime (traduit de l’améri- lent Flanagan (traduit de l’espagnol)
cain) Ménard, J.F. : Un costume pour l’enfer
Bunting, E. : Qui se cache à Alcatraz ? (traduit de Missonnier, C. : Pièges et sortilèges
l’anglais) Murail, M.A. : L’assassin est au collège
Charles, F. : L’assassin est un fantôme Myers, W.D. : Harlem blues (traduit de l’américain)
Daniels, S. : Un tueur à la fenêtre Pavloff, F. : Pinguino
Dayre, V. : Le Pas des fantômes Pelot, P. : Le Père Noël s’appelle Basile
Fleishman, S. : Jim l’affreux (traduit de l’américain) Perol, H. : L’Ombre de la pieuvre
Grimaud, M. : L’assassin crève l’écran Picouly, D. : Cauchemar pirate
Grisolia, M. : Menace dans la nuit Senecal, D. : Le Mystère des mots croisés
Horowitz, A. : Devine qui vient tuer – La Nuit du Thies P. : Signé vendredi 13
Scorpion (traduit de l’anglais) Trillard, M. : Les Petits Poucets
Hubert-Richou, G. : Accident mortel Les classiques du genre sont également à conseiller :
Hugues, Y. : Fausse note Agatha Christie, Arthur Conan Doyle, Alfred Hitch-
Jonquet, T. : Lapoigne et l’Ogre du métro cock, Maurice Leblanc, Gaston Leroux, Pierre Very.
Bandes dessinées
Cauvin, R. et Lambil : Série Les Tuniques bleues Par exemple : L’Oasis – L’Arme absolue
Par exemple : Le Blanc-bec – Black Face – Parcelier, L. : Série La Malédiction des sept boules
Quantrill vertes
Charlier, J.M. et Giraud, J. : Série Blueberry Par exemple : Le Voyageur imprudent – Le
Par exemple : La Mine de l’Allemand perdu – Le Magicien
Spectre aux balles d’or – Chihuahua Pearl
Rosy et Franquin, A. : Série Spirou et Fantasio
Christin, P. et Mézière, J.C. : Série Valérian
Par exemple : Les Oiseaux du maître – Par exemple : La Corne de rhinocéros – Le
L’Ambassadeur des ombres – Les Armes vivantes Dictateur et le champignon
De Moor, B. : Série Cori le Moussaillon Samivel : Bonshommes de neige
Par exemple : Cap sur l’or Tardi, J. : Série Adèle Blanc-sec
Derib : Série Buddy Longway Par exemple : Adèle et la bête
Par exemple : Chinook – Seul – Le Démon blanc Tillieux, M. : Série Gil Jourdan
Desberg et Desorgher : Série Jimmy Tousseul Par exemple : Les Cargos du crépuscule – Les
Par exemple : Le Serpent d’ébène – Moines rouges
Le Royaume du léopard
Dodier, A. : Série Jérôme K Jérôme Bloche Tillieux, M. et Walthery : Série Natacha
Par exemple : Un oiseau pour le chat – Le Cœur Par exemple : Un trône pour Natacha – Le
à droite Treizième Apôtre
Hergé : Série Tintin Van Hamme, J. et Rosinsky : Série Thorgal
Jacobs, E.P. : Série Blake et Mortimer Par exemple : La Magicienne trahie – Alinoë
Jije : Tout Jijé Wasterlain, M. : Série Docteur Poche
Par exemple : volume 10 (1963-1964) Par exemple : La Forêt magique
Le Gall, F. : Série Théodore Poussin
Série Jeannette Pointu
Par exemple : La Maison dans l’île
Leloup, R. : Série Yoko Tsuno Watterson, B. : Série Calvin et Hobbes
Par exemple : Les Trois Soleils de Vinéa Weyland, M. : Série Aria
Martin, J. et Chaillet, G. : Série Lefranc Par exemple : Le Voleur de lumière
*Acte de parole. Action qu’accomplit la parole par soins, la fantaisie, le gré de chacun, sans ordre ni
son insertion dans le discours et son fonctionnement rythme imposés, sans interruption autre que l’hu-
pragmatique. Dire c’est faire : ceci implique des meur, la disponibilité ou l’intérêt du lecteur.
stratégies énonciatives. Exemples : assertion, pro- Le but de tout travail sur la lecture étant de rendre
messe, explication, demande… [en termes plus l’élève lecteur, la lecture cursive est ce que les ap-
techniques, cf. illocutoire]. prentissages scolaires visent à nourrir et enrichir.
*Applications. Mises en pratique de tous ordres, qui Tout élève qui entre au collège est déjà, si peu que
visent à construire les compétences, à amener l’élè- ce soit, lecteur. Il est donc essentiel de prendre en
ve à assimiler des savoirs et des savoir-faire. compte ses compétences de lecture cursive au lieu
de les ignorer ou de les refouler.
*Capacités. Ensemble organique de compétences.
*Lecture documentaire. On appelle lecture docu-
*Compétences. Séries de savoir-faire acquis en mentaire toute lecture visant la recherche d’infor-
situation d’apprentissage et permettant de former mations et de renseignements. Pour être efficace,
des capacités. elle doit savoir sélectionner les documents en fonc-
*Français langue seconde. Langue enseignée à des tion d’un but, et y chercher des informations pré-
apprenants de langue étrangère (ou allophones) cises.
plongés dans la communauté linguistique française, *Projet pédagogique. Mise en œuvre du programme
en prenant en compte les spécificités de cet ensei- sur une année, dans et pour une classe déterminée.
gnement en contexte scolaire. À la différence du
français langue étrangère, exclusivement centré sur *Séquence. Ensemble de séances successives et
l’acquisition linguistique, la langue française est ici continues visant un objectif commun.
à la fois objet d’étude et outil d’apprentissage des
autres objets d’étude. Situation de communication. Situation dans la-
quelle sont échangés des messages.
*Lecture analytique. On appelle lecture analytique
une lecture qui se fonde sur une analyse, construite Situation d’énonciation. Ensemble de facteurs (mo-
avec méthode, d’un extrait ou d’une œuvre courte. ment, nombre et personnalité des locuteurs, buts
Elle amène l’élève à formuler des hypothèses que poursuivis, etc.) qui déterminent la production d’un
l’étude du texte permet d’infirmer ou de confirmer, discours.
dans un processus de construction du sens. On peut
employer également, dans un sens équivalent, lec- *Usage. Ensemble des habitudes discursives façon-
ture détaillée ou méthodique. nées par les communautés linguistiques et cultu-
relles. Les schémas (narratifs, descriptifs, etc.), les
*Lecture cursive. On appelle lecture cursive la motifs, les topoï et les formes diverses de la stéréo-
forme usuelle de la lecture. Elle se fait selon les be- typie sont des produits de l’usage.
Apposition. Cette fonction exprime la relation entre par la situation d’emploi, ils constituent une inscrip-
le mot (ou groupe de mots) apposé et le mot auquel tion du discours dans la langue.
il est mis en apposition, relation identique pour le
sens, à celle qui lie l’attribut et le terme auquel il Description. Production de discours rendant compte
renvoie, mais différente du point de vue syntaxique, des composantes et caractéristiques d’un objet quel
car elle n’est pas établie par le verbe. qu’il soit (être, chose, ensemble complexe). Résultat
de cette production.
Argumentation. Production de discours visant à
convaincre, persuader. Résultat de cette production. Destinataire. Dans la communication, celui à qui
est destiné le message. Dans le cas particulier du
Attribut du sujet. Mot (ou groupe de mots) qui dé- récit, personnage au profit duquel s’accomplit la
signe syntaxiquement une qualité attribuée au sujet mission réalisée par le protagoniste.
par l’intermédiaire d’un verbe, appelé attributif.
Dialogue. Ensemble de répliques, mutuellement
Auteur. Celui qui produit texte ou image. L’auteur déterminées, qu’échangent des personnages. La pré-
est du domaine de la réalité sociale, par opposition sentation typographique du dialogue est différente
au narrateur dans un récit, qui est construit par le s’il fait partie du récit (guillemets qui le bornent,
texte. tirets pour signaler les changements d’interlocuteurs)
Champ lexical. Ensemble de mots ou expressions se ou s’il appartient au théâtre (alinéas précédés des
rapportant à un même thème ou à un même univers noms des personnages, et parfois de didascalies).
d’expérience.
Didascalies. Indications scéniques données par le
Complément circonstanciel. Complément de phra- producteur du texte, et qui permettent d’imaginer, à
se, que l’on peut supprimer ou déplacer. la lecture de la pièce de théâtre, ce que voit le spec-
tateur.
Complément d’agent. Complément du passif, intro-
duit par les prépositions par ou de. Discours. Toute mise en pratique du langage dans
une activité écrite ou orale. Par extension, on parle
Complément d’objet premier et complément d’ob-
de discours iconique (valeur rhétorique de l’image).
jet second. Complément essentiel du verbe, le
complément d’objet désigne sémantiquement la Benveniste parle de discours au sens d’énoncé en
personne ou la chose auxquelles s’applique le pro- prise avec la situation d’énonciation, donc dans un
cès indiqué par ce verbe. Dans le cas où certains sens plus restrictif. Pour éviter les confusions, on
verbes admettent dans la même construction deux gardera le sens général de discours, et l’opposition
compléments d’objet (direct et indirect ou deux in- de Benveniste discours/récit est remplacée par
directs), on distingue pour le sens le complément énoncé ancré dans la situation d’énonciation/
d’objet premier et le complément d’objet second. énoncé coupé de la situation d’énonciation.
Complément de détermination. Mot ou groupe de Doublet. Couple de mots issus d’une même racine
mots qui détermine le sens d’un autre mot ou latine, l’un étant de formation populaire, l’autre de
groupe de mots, en général pronominal ou adjec- formation savante.
tival, en spécifiant la destination, l’usage, le point
de vue, la relation, la possession, etc. Ellipse narrative. Procédé qui consiste à omettre
volontairement une étape dans la narration des évé-
Complément essentiel. Complément du verbe, qui nements.
fait partie du groupe verbal, que l’on ne peut ni sup-
primer ni déplacer. Les compléments d’objet sont Émetteur. La personne (individuelle ou collective,
essentiels, mais également certains compléments de humaine ou figurée) qui émet un message ; à distin-
lieu ou de temps que l’on ne peut déplacer. guer de l’auteur d’un texte, avec lequel générale-
ment il ne se confond pas.
Connecteur. Mot ou locution de liaison qui joue le
rôle d’organisateur textuel. Il existe des connecteurs Énoncé. Par opposition à l’énonciation, comprise
spatiaux, temporels et logiques. comme acte de mise en œuvre du langage, l’énoncé
en est le résultat, indépendamment de sa dimension
*Déictiques. Éléments linguistiques qui se réfèrent (phrase ou texte).
aux coordonnées de la situation d’énonciation : la
personne (« je », « tu »), l’espace (« ici »), le temps Épithète. Fonction exercée par un mot ou un groupe
(« maintenant »). de mots qui, sur le plan sémantique, indique une
Pronoms, adverbes, locutions adverbiales, démons- qualité de la personne ou de la chose dont on parle,
tratifs peuvent servir de déictiques lorsqu’ils sont et qui, sur le plan syntaxique, entre dans la constitu-
marqueurs de l’énonciation. Leur sens se définissant tion d’un groupe nominal.
Français 4 h 30 4 h 30
Mathématiques 4 h 00 4 h 00
Première langue vivante étrangère 3 h 00 3 h 00
Histoire-Géographie-Éducation civique 3 h 30 3 h 00
Sciences de la Vie et de la Terre 1 h 30 1 h 30
Physique-Chimie 2 h 00 1 h 30
Technologie 2 h 00
Enseignements artistiques 2 h 00 2 h 00
(arts plastiques, éducation musicale)
Éducation physique et sportive 3 h 00 3 h 00
Enseignements optionnels
Obligatoires
Deuxième langue vivante (**) 3 h 00
Technologie 5 h (*)
Facultatifs
Latin 3 h 00
Grec 3 h 00
Langue régionale (***) 3 h 00
Deuxième langue vivante (**) 3 h 00
À titre transitoire, ce module peut être porté à six heures pour les
élèves en grande difficulté repérés en voie de décrochage scolaire à
la fin du cycle central : il vise alors à mieux préparer l’accès à une
formation qualifiante au moins de niveau V. Dans ce cas, les élèves
ne suivent pas, à titre dérogatoire, l’enseignement obligatoire de lan-
gue vivante 2. Cette dérogation requiert l’accord des parents ou du
responsable légal.
Dans tous les cas, une convention doit alors être signée entre le col-
lège et le lycée professionnel. Le choix de la scolarisation d’un élève
dans une telle classe de troisième implantée en lycée professionnel
incombe aux parents ou au responsable légal.
HORAIRE ÉLÈVE
Enseignements obligatoires
Français 4 h 30
Mathématiques 4 heures
Langue vivante étrangère 3 heures
Histoire-géographie-éducation civique 3 h 30
Sciences de la vie et de la Terre 1 h 30
Physique-chimie 2 heures
Technologie 2 heures
Enseignements artistiques :
– arts plastqiues 1 heure
– éducation musicale 1 heure
Éducation physique et sportive 3 heures
Langue vivante 2 (étrangère ou régionale) 3 heures
Enseignements facultatifs
(1) Le module découverte professionnelle peut être porté à 6 heures. Dans ce cas, les élèves ne suivent pas l’enseignement obligatoire de LV2.
(2) Langue vivante régionale ou étrangère :
– LV2 régionale pour les élèves ayant choisi une LV2 langue étrangère au titre des enseignements obligatoires;
– LV2 étrangère pour les élèves ayant choisi une LV2 régionale au titre des enseignements obligatoires.
(3) Dans la mesure des possibilités des collèges (capacité d’accueil et organisation des emplois du temps), certains élèves peuvent suivre à la fois
un enseignement de latin et de grec.
I – La lecture
A. Objectifs
Le principal objectif pratique de la lecture en troisième est de
consolider l’autonomie des élèves face à des textes divers.
Les principaux objectifs de connaissance sont :
– l’étude de l’expression de soi,
– la prise en compte de l’expression d’autrui.
Dans cette perspective, l’année de troisième :
– met l’accent sur la lecture de textes autobiographiques et de
poèmes lyriques ;
– ouvre davantage à la lecture d’œuvres étrangères ;
– accorde une place accrue à la lecture de textes à visée argu-
mentative.
B. Textes à lire
II – L’écriture
A. Objectifs
En classe de troisième, l’activité d’écriture a deux objectifs majeurs :
– perfectionner l’écriture de textes narratifs complexes,
– maîtriser l’exposé écrit d’une opinion personnelle.
Dans la continuité des cycles précédents, on conduit les élèves à
produire des écrits fréquents et diversifiés (narration, description, expli-
cation, expression d’opinion), dans une progression d’ensemble régie
par les deux objectifs ci-dessus.
B. Textes à écrire
III – L’oral
A. Objectifs
L’objectif général est qu’en fin de troisième les élèves sachent :
– identifier les situations d’oral les plus usuelles de la vie per-
sonnelle, scolaire et sociale,
– distinguer l’écoute, le dialogue, l’exposé,
– se comporter de façon pertinente dans les différentes activi-
tés orales.
On poursuit les pratiques des années précédentes dans les
domaines de la lecture à haute voix et de la récitation. On appro-
fondit, celle du compte-rendu oral en l’orientant vers l’initiation à
l’exposé, et celle du dialogue en l’orientant vers la participation à
un débat.
B. Textes à dire
B. Vocabulaire
Comme pour la 5e et 4e, l’étude du vocabulaire est envisagée
selon différents niveaux d’analyse, en allant de l’organisation du
lexique aux relations entre lexique et discours. En liaison avec le dis-
cours argumentatif, l’accent est mis en classe de troisième sur la
dimension axiologique du lexique ;
• la structuration lexicale (préfixe, suffixe, radical, modes de
dérivation, néologismes, emprunts). Aperçus sur l’histoire de la langue,
sur l’origine des mots français, sur l’évolution de la forme et du sens des
mots, sur la formation des locutions.
• les relations lexicales : antonymie, synonymie.
• les champs lexicaux et les champs sémantiques, à travers la
lecture et l’étude de textes ;
• le lexique et le discours :
– lexique et niveaux de langue,
– dénotation et connotation,
– lexique de l’évaluation méliorative et péjorative,
– lexique et expressivité : les figures (comparaison, métaphore,
métonymie, périphrase, antithèse ; leur rôle dans la créativité et dans
l’efficacité du discours) ;
C. Grammaire
Les italiques indiquent les acquisitions propres à la classe de
troisième ; les caractères romains : les notions déjà abordées en
cycle central.
Discours
• Énoncé, énonciation :
– personnes, temps verbaux, adverbes, déterminants, dans
l’énoncé ancré dans la situation d’énonciation ou coupé de la situa-
tion d’énonciation ;
– combinaison entre ces deux systèmes d’énonciation ;
• modalisation : modalisateurs, modes, temps verbaux.
• point de vue de l’énonciateur (approfondissements).
• mises en relief, usage de la voix active et de la voix passive.
• fonctions des discours (synthèses et combinaisons) :
– pôle narratif : raconter/décrire,
– pôle argumentatif : expliquer/argumenter ;
• paroles rapportées directement et indirectement. « style indi-
rect libre », marques d’oralité, récit de paroles ;
• actes de paroles ;
• explicite et implicite ;
• effets des discours : persuader, dissuader, convaincre, émou-
voir, amuser, inquiéter.
Texte
– Le paragraphe.
– Connecteurs spatio-temporels et logiques.
– Reprises pronominales et reprises nominales.
– Formes de progression.
– Organisation des textes : formes cadres et formes encadrées.
Phrase
– Phrase simple et phrase complexe :
• fonctions par rapport au nom (expansion nominale, apposi-
tion, relatives déterminatives et explicatives),
• fonctions par rapport à l’adjectif (le groupe adjectival),
• fonctions par rapport au verbe (approfondissements),
• fonctions par rapport à la phrase (approfondissements) ;
• Coordination et subordination (étude des diverses subordon-
nées, notamment conjonctives).
D. Orthographe
On distingue l’orthographe lexical (ou orthographe d’usage) de
l’orthographe grammaticale (formes verbales, accords en genre et en
nombre, homophones grammaticaux).
• Orthographe lexicale :
– familles de mots et de leurs particularités graphiques,
– différentes formes de dérivation,
– homophones et paronymes.
• Orthographe grammaticale :
– formes verbales (notamment des radicaux, des modes, des
temps, des homophones des formes verbales),
– accords dans le groupe nominal, dans la phrase verbale et
dans le texte,
– marques de l’énonciation (ex. : je suis venu/je suis venue).
L’évaluation cherche à valoriser les graphies correctes plutôt
qu’à sanctionner les erreurs.
On propose aux élèves des exercices brefs, nombreux et variés,
distinguant l’apprentissage (exercices à trous, réécritures diverses) et
l’évaluation. Les réalisations écrites des élèves donnent lieu à obser-
vation, interrogation sur les causes d’erreur, élaboration d’une typo-
logie et mise en place de remédiation.
L’usage du dictionnaire doit être une pratique constante des élèves.
SOMMAIRE
Pages
Préface 171
Annexe 2 : Glossaire
Contenus généraux : lecture, écriture, oral . . . . . . . . . . . . . . 220
Outils de la langue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
2. L’expression de soi
L’expression de soi invite à mettre l’accent sur le C. Les formes de discours
rôle central de l’énonciation, c’est-à-dire sur la
position de la personne par rapport à la parole. Les La classe de 3e, en effet, ne doit pas être une
élèves doivent apprendre à reconnaître et à utiliser « classe d’argumentation », et encore moins de
un large clavier d’attitudes énonciatives : le pro- « techniques argumentatives ». On ne saurait trop
gramme les établit entre deux pôles, d’un côté mettre en garde contre des tendances technicistes
l’engagement du sujet dans sa parole et de l’autre dans ce domaine. Toutes les formes de discours y
la distanciation. L’engagement met l’accent sur ont pleinement leur place, et c’est leur articulation
l’implication de soi, aussi bien dans l’expression que les élèves doivent apprendre à maîtriser. Les
d’une opinion, lorsqu’il s’agit par exemple de textes, du reste, ne correspondent que très rare-
défendre une conviction, que dans l’expression de ment à la mise en œuvre exclusive de l’une d’entre
la sensibilité, lorsqu’il s’agit par exemple de faire elles ; bien au contraire elles s’y entrecroisent.
partager une émotion ou de communiquer une C’est la raison pour laquelle on a évité de parler,
passion. La distanciation entraîne au contraire au dans les programmes, de « textes » argumentatif,
détachement du sujet de sa parole : c’est le cas par descriptif, explicatif, etc., ouvrant à des typologies
exemple lorsqu’on invite les élèves à rechercher rigides, et qu’on a préféré la notion de discours,
une plus grande objectivité, en mettant en relation plus proche de la réalité vivante de la langue en
des séries de faits, ou à marquer une distance cri- acte. Il s’agit donc de comprendre les articulations
tique par rapport à un événement ; c’est aussi le des différentes formes de discours et d’apprécier,
cas lorsqu’on les conduit à maîtriser les formes de de manière souple, la façon dont elles s’agencent
la dérision, de l’ironie et de l’humour, qui permet- dans la réalité concrète des textes. Comme les
tent d’exprimer une appréciation ou un jugement combinaisons possibles varient, on portera l’atten-
avec les formes du détachement tout en sollicitant tion sur quelques cas révélateurs.
la participation d’autrui. – Le discours narratif peut être à lui-même sa
propre fin (on raconte pour raconter et donner à
imaginer), mais il peut aussi être au service de
3. La prise en compte d’autrui l’argumentation : c’est le cas des « exemples »
La prise en compte d’autrui se réalise à la fois (les exempla du Moyen Âge) où le récit de vie
dans l’acquisition des références culturelles et illustre de manière exemplaire des valeurs reli-
dans l’élaboration des productions écrites et gieuses, morales, héroïques, etc. ; c’est aussi le
orales. L’attention portée aux destinataires cas de la fable qui distingue ses deux séquences,
immédiats du discours est le pendant de l’atten- narrative et argumentative.
tion portée aux différences d’époques, de cul- – La description, aussi objective qu’elle cherche à
tures et d’opinions. Dans le travail du français en être, n’épuisera jamais son objet. Elle impliquera
3e, cette prise en compte concerne donc aussi toujours une sélection et un point de vue. La des-
bien la personnalité individuelle de celui à qui cription peut avoir une portée explicative, mais le
l’on s’adresse que les identités collectives et les rôle crucial du point de vue met aussi la descrip-
différences culturelles. tion aux portes de l’argumentation : à travers elle,
Le choix des textes et des œuvres au programme l’énonciateur peut chercher à faire valoir son
est étroitement lié à ces trois orientations du objet, à en faire l’éloge et à le glorifier, ou au
travail : textes essentiellement argumentatifs contraire à susciter la compassion ou le blâme.
• Second exemple
Exemples de progression Une série de cinq séquences, centrées essentiel-
par entrecroisement lement sur l’argumentation, l’expression de soi et
la prise en compte d’autrui, envisagées autour de
• Premier exemple l’engagement du poète, de l’écrivain ou de l’ora-
Une série de trois séquences, prenant appui sur teur, s’organisent cette fois en fonction de la
certains des textes « porteurs de références cultu- réception des élèves, c’est-à-dire de la visée et de
relles », permet d’étudier diverses formes d’ex- l’efficacité du discours argumentatif.
pression de soi. Le genre autobiographique et la Séquence 1
poésie lyrique servent de fil conducteur. La ques- Direction essentielle : « Les formes d’argumen-
tion de l’argumentation est abordée rapidement tation ».
en première séquence, pour être reprise dans une Texte : « Une œuvre à dominante argumenta-
autre série de séquences. tive ». V. Hugo, Claude Gueux. Étude de la pre-
Séquence 1 mière partie (11).
Directions essentielles : « Expression de soi ». Le Axes d’étude : les discours narratif et descriptif au
récit autobiographique. service de l’argumentation ;
Texte : « Une œuvre autobiographique fran- l’apologue et l’exemple ;
çaise ». J.-J. Rousseau, Les Confessions (extraits émouvoir et persuader par l’argument concret.
des livres I et II). Production écrite : écrire un récit complexe à
Axes d’étude : valeur d’apologue.
– le discours narratif : le pacte autobiographique Séquence 2
et le rôle du narrateur adulte ; le bonheur passé ; Direction essentielle : « les formes d’argumenta-
– le discours argumentatif : les formes de justification. tion ». « L’expression de soi » (Engagement)
Production écrite : écrire un récit autobiogra- Texte : « Un ensemble de textes poétiques du
phique, en invitant les élèves à se projeter dans le XXe siècle. »
temps (fiction de ce qu’on est devenu, et récit L. Aragon, La Diane française (extraits) ;
rétrospectif). R. Desnos, Le Veilleur du Pont-au-Change (extraits) ;
Séquence 2 P. Éluard, Au rendez-vous allemand (extraits).
Direction essentielle : « Expression de soi ». La
poésie lyrique.
Texte : « Un ensemble de textes poétiques du
XIXe ou du XXe siècle ». Extraits d’œuvres d’A. de 11. Claude Gueux fait se succéder le récit d’un fait divers
Lamartine, d’A. de Musset, d’A. de Vigny, de – un homme du peuple est conduit au vol, à la prison
V. Hugo. puis au meurtre – et le plaidoyer imaginaire d’un
Axes d’étude : de l’expression à l’affirmation « citoyen anonyme » devant la Chambre des députés. Il
du moi ; est donc possible de dissocier nettement ces deux parties
dans une démarche didactique.
Les lieux imaginaires L’exposé oral peut aussi consister, à partir d’une
Dominante discursive : décrire pour persuader. séquence télévisée diffusée sans la bande-son
Dans leur scolarité au collège, les élèves ont été
conduits, grâce à leurs lectures, à visiter des lieux (images d’une catastrophe naturelle, d’un conflit,
n’existant que dans l’imagination de leurs créa- etc.), à demander aux élèves de produire
teurs : îles désertes, territoires ou républiques deux commentaires : l’un centré sur l’émotion à
communiquer, l’autre sur l’information brute.
Les termes marqués d’un * sont réservés aux enseignants ; il n’est pas nécessaire de les enseigner
aux élèves.
Imprimerie Desmet-Laire
7750 Mont-de-l’Enclus
Belgique