Memoire Final Master INE-LMI Lynda MAGNON
Memoire Final Master INE-LMI Lynda MAGNON
Memoire Final Master INE-LMI Lynda MAGNON
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INSTITUT NATIONAL DE L’EAU (INE)
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DEPARTEMENT DE L’EAU POUR L’AGRICULTURE ET LA SOCIETE (DEAS)
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OPTION GENIE RURAL ET MAITRISE DE L’EAU (GRME)
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Mémoire de fin de formation pour l’obtention du diplôme de Master Professionnel en
GÉNIE RURAL ET MAITRISE DE L’EAU (GRME)
Superviseur : Co-superviseur :
Dr. HOUNSOU B. Mathieu Dr Iboukoun Christian ALLE
Maître de Conférences du CAMES Enseignant chercheur à l’Institut National
Spécialiste en Hydraulique Agricole de l’Eau
Le superviseur
Le co-superviseur
ii
DEDICACES
iii
REMERCIEMENTS
Le présent travail est le fruit d’un projet de recherche initié par le Laboratoire Mixte
International (LMI-REZOC) co-porté par l’IRD et l’INE. Nous remercions ces organismes déjà
pour l’opportunité de stage, et donc d’apprentissage. Ensuite, ils nous ont été d’une grande aide
notamment en ce qui concerne la gratification, mais aussi le financement de la tournée de terrain
en zone de socle pour la collecte des données.
Nous adressons aussi nos sincères remerciements à ceux-là sans qui cette œuvre n’aurait pas
été achevée que leur apport ait été direct ou indirect. Il s’agit de Dr Jean-Michel
VOUILLAMOZ, chargé de recherche à l’IRD qui nous a fourni une explication intégrale de
notre sujet de recherche. On détenait ainsi une feuille de route pour mener à bien l’étude d’un
sujet qui au prime abord nous paraissait complexe, mais s’est avéré être à la portée de tous.
Dr Christian ALLE notre cosuperviseur a aussi facilité notre compréhension du sujet. En dépit
de ses multiples occupations, il s’est rendu disponible pour la réussite de ce travail. Il nous a
montré son accompagnement jusqu’au bout, pendant la collecte de données et pour les divers
obstacles rencontrés pendant la rédaction.
Nous ne pouvons pas nous empêcher d’être reconnaissants envers nos autres collègues qui ont
participé à la mission de terrain avec nous, Samuel TOTIN et Jean-Baptiste GNONHOUE dont
l’agilité surprenante a été d’une grande aide. Mr James LAWSON nous a montré les directives
à suivre pour le traitement des données dans le logiciel QGIS afin d’aboutir aux résultats
plébiscités.
iv
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
v
TABLE DES MATIERES
Certification ................................................................................................................................ ii
Remerciements .......................................................................................................................... iv
Resume ....................................................................................................................................... x
Abstract ..................................................................................................................................... xi
2. Hypoyhèses ................................................................................................................... 3
1.2.1 Nappe libre et nappe captive (aquifère libre ou aquifère captif) .................................. 6
1.2.2 Aquifère karstique ........................................................................................................ 8
1.3 Le socle ......................................................................................................................... 9
vi
2.1 Cadre géographique et hydrographique ...................................................................... 13
4.1.1.7 BOUKOSSOROU....................................................................................... 32
Conclusion ................................................................................................................................ 38
vii
Annexe ..................................................................................................................................... 44
viii
Figure 28 : Distance d pour le forage Massari ......................................................................... 30
Figure 29 : Forage jaillissant de Maka ..................................................................................... 31
Figure 30 : Distance d séparant Maka de son aire d'alimentation ............................................ 31
Figure 31 : Forage Boukossorou .............................................................................................. 32
Figure 32 : Distance d du site de Boukossorou ........................................................................ 32
Figure 33 : Graphes des corrélations par paire ......................................................................... 34
Figure 34 : Modèle 1 : d fonction de la charge et la latitude .................................................... 35
Figure 35 : Modèle 2 : d fonction de la hauteur, l’altitude et la latitude .................................. 35
Figure 36 : Modèle 3 : d fonction de la charge ........................................................................ 36
Figure 37 : Erreur lors des tests de modélisation ..................................................................... 37
ix
RESUME
x
ABSTRACT
The problem of access to water also threatens food security because population growth implies
an increase in food and therefore water needs. Access to water in the basement zone comes up
against problems related to the geology of the aquifers. However, thanks to artesianism, deep
groundwater comes to the surface naturally and can therefore be used. The purpose of this study
is to determine the origin of artesianism in the basement zone, and to discover its advantages
for the supply of drinking water and irrigation in Benin. To achieve this, we adopted a
methodology based on desk research to begin with. This was followed by data collection for
seven days on the various artesian boreholes in the basement zone. This made it possible to
recheck the coordinates of the said boreholes to observe those which are still in service or not,
to measure the flow rate, the height of the water gushing. With the help of users on site, we
collected information on the service periods of the boreholes. The analyzes and processing of
the data in Qgis led to the determination of the minimum distances which separate the boreholes
from their respective supply areas. They are represented by the value “d”. The latter helped us
to determine the origin of artesianism, because the more important it is, the more it would mean
that the water comes from underground fractures in the rocks. Statistical tests were then carried
out to certify the correlation between the different variables of the study. The goal is to propose
an equation for determining the distance “d”. Thus, the hydrogeologist finding himself in an
environment with similar characteristics could use it to conduct his studies by adapting the data
of his study area. The analyzes and processing in Qgis led to the determination of the distances
that separate the boreholes from their respective supply areas. These vary from 0.42 meters to
174 m. Since the distances are not in the order of a kilometer, it could be said that the water
from the gushing artesian boreholes circulates mainly in the altered zone in the middle of the
crystalline basement. Artesianism in the basement zone of Benin therefore results from
weathering. Bouanri2 boreholes; Bouanri3; Maka; and Boukossorou can provide flow rates of
11.28 m3 monthly and respectively; 23.28 m3; 74.304 m3; and 127.44m3.
xi
Introduction générale
La sécurité alimentaire passe par une alimentation répondant aux besoins nutritionnels en
termes de quantité, de qualité et selon la préférence des populations (FAO, 2008). La faim
touche de plus en plus de personnes avec en 2016, 815 millions de personnes sous-alimentées
(FAO et al., 2017). Avec une projection de 9,6 milliards de personnes en 2050 à l’échelle
mondiale (ONU, 2013) et en vue d’atteindre le deuxième Objectif de Développement Durable,
‘‘Faim « Zéro »’’, il urge de garantir une alimentation susceptible de couvrir, de manière
durable, tous les besoins nutritifs (FAO, 2015).
L’eau est inhérente à la garantie de cette sécurité alimentaire, car la croissance démographique
implique une augmentation des besoins en nourriture et donc en eau. Adam et Baptiste (2003)
ont affirmé que « L’Eau de boisson saine est le plus beau cadeau que l’être humain peut offrir
à son semblable ». Le gouvernement du Bénin l’a compris en mettant l’amélioration de l’accès
à l’eau potable parmi les défis les plus importants dans le cadre de la Stratégie de Croissance
pour la Réduction de la Pauvreté (FMI, 2011). Le taux de desserte sur l’ensemble du territoire
béninois est alors passé de 57% en 1990 à 78% en 2015 sur le plan national, avec une
progression de 23% en milieu rural (de 49% à 72%) et 12% en milieu urbain (UNICEF Bénin,
2017). Il reste toutefois encore à faire pour garantir une effective sécurité hydrique à la
population, conformément à l’ODD 6 : garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement.
Les eaux souterraines constituent le deuxième réservoir mondial d’eau douce après celui des
glaciers et des calottes polaires (N’go et al., 2004 in (Koumassi, 2017a). L’alimentation en eau
d’environ 75% des africains provient des eaux souterraines exploitées par des milliers de puits
et forages (LTHE-Grenoble, 2015). Au Bénin, les eaux souterraines représentent la principale
source d’alimentation en eau potable de la population rurale, notamment celle sise sur le socle
(Koumassi, 2017b). En effet, ledit socle représente 80 % du territoire, soit 90 400 Km2 de
superficie (FAO - AQUASTAT, 2005) et contient 97 % des ressources en eau souterraines (le
barbé et al., 1993 in (I. Alle, 2019). Pour l’AEP dans cette zone à partir des eaux souterraines,
deux types d’ouvrages sont généralement réalisés : le forage équipé de pompe à motricité
humaine ; le forage à gros débit équipé de pompe électrique (MEEM, 2017).
1
(CEDEAO, 2015) et demeure un facteur essentiel de la réduction de la sous-alimentation. Pour
cela, elle se doit de produire un milliard de tonnes de céréales supplémentaires chaque année
(FAO, 2011). Au Bénin, l’agriculture contribue en moyenne à 36% du PIB et emploie plus de
70% de la population (PNUD, 2015).
Pour pouvoir répondre aux besoins futurs en alimentation, il est indispensable d'améliorer les
connaissances, la recherche, l'innovation et la mise en œuvre pour parvenir à une utilisation
plus productive et durable de l'eau, notamment pour la production alimentaire. L’irrigation est
l’une des nombreuses méthodes de maitrise d’eau pour l’agriculture (Houssou et al., 2013). Son
efficience se doit d’être améliorée, car elle est indispensable à l’accroissement de la production
alimentaire (Agbossou et al., 2010). En 2013, la Banque mondiale a mentionné que l’agriculture
irriguée représente 18 % des surfaces et fournit 40 % de la production alimentaire mondiale. Ce
pourcentage devrait atteindre 60 % en 2025 selon la FAO.
Ainsi, pour aider à la mise en valeur des aménagements hydrauliques en zone de socle et
contribuer à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement, cette recherche vise à
déterminer comment utiliser l’artésianisme pour une auto-suffisance hydrique. Comme
l’affirmait le chercheur Jean-Michel Vouillamoz à SciDev.Net, « Il existe clairement des
déficits de connaissances qui demandent à être comblés pour mieux valoriser les eaux
souterraines. ».
1. Objectifs de l’étude
L’objectif général de la présente étude est de contribuer à une meilleure connaissance du
phénomène de l’artésianisme en zone de socle, et son utilité pour une mise en valeur de
l’alimentation en eau potable et l’irrigation au Bénin. Les étapes permettant d’atteindre celui-
ci sont déclinées en objectifs spécifiques suivants :
2
• Déterminer la distance de circulation de l’eau définissant l’aire d’alimentation
(distance/rayon séparant le forage de l’altitude la plus proche égale à sa charge
hydraulique) et en déduire l’origine probable de l’artésianisme.
• Définir l’utilité des forages artésiens jaillissants pour l’irrigation et l’approvisionnement
en eau potable.
2. Hypoyhèses
3. Structuration du document
Le présent travail est structuré en quatre chapitres. Au prime abord, une introduction générale
aborde le contexte, la problématique, les objectifs fixés et les hypothèses de l’étude. Le chapitre
1 renseigne sur la revue de littérature, une clarification des concepts et notions clés. Le chapitre
2 quant à lui est consacré à la présentation du milieu d’étude. L’avant-dernier chapitre (3)
présente le matériel utilisé ainsi que les méthodes adoptées par objectif spécifique pour
l’atteinte des résultats. Dans le quatrième chapitre, les résultats obtenus, les commentaires et
discussions sont présentés, et enfin la conclusion accompagnée de quelques suggestions.
3
Chapitre 1 : Revue de littérature
Avant d’entreprendre son voyage pour alimenter en profondeur nos sous-sols créant ainsi des
nappes, l’eau souterraine fait d’abord partie d’un processus connu depuis l’existence de la
planète, le cycle de l’eau. Ce fabuleux phénomène comporte plusieurs étapes dont :
l'évaporation, la transpiration, la condensation, les précipitations, l’écoulement de surface, les
infiltrations, la résurgence des eaux souterraines, le stockage des eaux souterraines ( The USGS
Water Science School, 2019).
L’eau issue des océans et lacs s’évapore du sol en plus de celle issue de la transpiration des
plantes (évapotranspiration) et se dirige vers l’atmosphère. Toutes ces étendues aquatiques de
surface passent à l’état gazeux sous l’action de l’énergie solaire. Une fois dans l’atmosphère,
lorsque les vapeurs sont assez importantes, elles se condensent (processus par lequel l'eau passe
de l'état gazeux à l'état liquide) sur des particules en suspension pour former des nuages. L’eau
retombe sur la terre sous forme de précipitations dès lors que les gouttes d’eau contenues dans
les nuages deviennent suffisamment lourdes. Elles peuvent rejaillir sous forme de pluies, de
grêle ou encore de neige en fonction de la température.
Une partie de l’eau ruisselle sur la surface du sol pour alimenter les réservoirs d’eaux
superficielles : lacs, ruisseaux, rivières, etc. Elle compte pour environ 24 % des précipitations
tandis que 11 % seulement s’infiltrent dans le sous-sol pour la recharge des nappes (Guillemain
& Winckel, 2013) et aquifères. Cette recharge se fait par la percolation qui représente
l’écoulement de l'eau dans le sol (milieu poreux non saturé) en direction de la nappe phréatique,
sous l’influence majeure de la gravité. Ce processus succède à l'infiltration et conditionne
directement l'alimentation en eau des nappes souterraines (CSEB, 2005a). Le cycle reprend
indéfiniment à partir du moment où les eaux continentales se déversent dans la mer. La figure
1 suivante illustre ce processus.
4
Figure 1 : Le cycle de l’eau terrestre © BRGM – Michel Villey
https://sigesbre.brgm.fr/Nouveau-Article-sur-le-cycle-de-l-eau.html
Le terme aquifère désigne une formation géologique contenant une nappe d’eau souterraine
(Margat, 1972). Il est perméable (pouvant se laisser traverser par l’eau) et abrite de l’eau en
quantités exploitables (CESEAU, 2021). Les aquifères sont opposés aux aquicludes et aquitards
qui sont quasi-imperméables, laissant difficilement passer l’eau. Les couches géologiques de
calcaire et de sables sont de parfaits exemples de réservoirs d’eau.
Selon Adam et Baptiste (2003), un aquifère (acque= eau ; fera= je porte) est « une formation
hydrogéologique perméable permettant l’écoulement significatif d’une nappe d’eau souterraine
et le captage de quantités d’eau appréciables, par des moyens économiques. C’est un système
5
hydrologique, hydrodynamique ». En supposant une coupe de l’aquifère, de haut en bas on
distingue (MUDRY, 2021) : un sol susceptible de réguler les flux d’infiltration d’eau, une zone
appelée « vadose » communément appelée zone non saturée (ZNS), et un milieu constitué de
la roche, l’eau et l’atmosphère souterraines. En fonction des bassins versants et la position
topographique considérée, la zone non saturée est constituée par le sol et/ou l’altérite (CSEB,
2005b).
À l’intérieur de l’aquifère, l’eau s’infiltre et finit par former une nappe d’eau au niveau de la
zone saturée (ZS) ou zone noyée. Elle se situe sous la vadose. Cette étendue se constitue
principalement de roche et d’eau (nappe d’eau), avec une surface supérieure, appelée surface
piézométrique(MUDRY, 2021). Une nappe d’eau souterraine est donc l’eau contenue dans les
interstices ou les fractures ou fissures d’une roche du sous-sol. En d’autres termes, c’est de l’eau
contenue dans les pores ou les fissures des roches, saturées par les eaux de pluie qui se sont
infiltrées (SIGES Occitanie, 2021). L’aquifère est donc le contenant et la nappe, le contenu. Il
existe les nappes libres ou phréatiques et les nappes captives. La figure 2 montre la procédure
de création d’une nappe d’eau.
Quand on parle de nappe libre, on fait référence à une nappe d’eau souterraine qui n’est
recouverte par aucun terrain imperméable (Renard, 2014a). La surface de la nappe phréatique
est de ce fait directement en contact avec l’atmosphère par l’intermédiaire de la zone non
saturée. Les nappes libres s’assimilent aux nappes phréatiques, car situées dans les premières
6
couches du sous-sol, et il est possible d’y creuser un puits quand elles sont moins profondes.
Elles représentent les principales sources d’approvisionnement en eau potable et en usages
agricoles (RNF, 2016). La figure 2 ci-dessus en est un exemple.
On qualifie une nappe de captive lorsqu’elle est prisonnière de deux horizons imperméables
fixes : le substratum à la base et le toit au sommet (Renard, 2014b). L’eau souterraine contenue
dans l’aquifère est dès lors confinée entre des couches d’argile ou de roche faiblement
perméable limitant son écoulement d’une formation à l’autre. Une nappe captive n’est donc pas
en contact direct avec l’air extérieur.
Vu qu’on est en présence d’un aquifère profond, le toit imperméable est placé à une cote
inférieure à celle de la surface piézométrique, et la pression sur les eaux contenues dans les
pores relève de la pression exercée par le poids des différentes couches y superposées. La
surface piézométrique correspond à la pression hydrostatique de la colonne de l’eau. Le fait de
découvrir ce type d’aquifère lors de la réalisation d’un forage va libérer l’eau sous pression qui
cherchera par la suite à atteindre son niveau piézométrique. Quand ce niveau est au-dessus du
niveau du sol, on assiste à l’émergence de l’eau du puits et qui déborde : c’est le phénomène
de l’artésianisme, fond de notre étude. Le puits est dit artésien jaillissant dans ce cas. La
figure 3 illustre différentes nappes et l’artésianisme.
7
1.2.2 Aquifère karstique
Les karsts sont des couches géologiques calcaires dont l’eau a dissout certaines zones pour créer
de véritables galeries souterraines. On peut parler, dans ce cas bien précis de « rivière »
souterraine, bien que ces réseaux soient très irréguliers et n’engendrent pas d’écoulement
continu (Ceseau, 2021).
Le karst et les processus de sa genèse et de son évolution constituent des aquifères offrant des
ressources et des réserves intéressantes à exploiter. L’eau prélevée des aquifères karstiques
contribue à environ 25 % à l’alimentation en eau domestique de la population mondiale. Il est
aussi sollicité pour l’irrigation et l’industrie (Bakalowicz, 2017). La figure 4 suivante présente
une coupe transversale d’un aquifère karstique.
8
1.3 Le socle
Selon le Dico des mots de la géologie (2017), le socle fait référence en géologie au substratum
rocheux d’une région. Il est composé de roches sédimentaires anciennes et de roches
magmatiques et métamorphiques formées au cours d’un ou plusieurs cycles orogéniques, par la
suite rabotées par l’érosion. On parle aussi de socle lorsqu’on est en présence de roches
cristallines et plutoniques caractérisées par une faible perméabilité, inférieure à 10-8 m/s
(Lachassagne et al., 2015).
Bogdanoff (2022) dans l’encyclopédie Universalis, affirme que le socle peut être considéré
comme un large ensemble de roches qui ont subi une ou plusieurs phases de déformation
intense, une ou plusieurs phases de métamorphisme régional, une ou plusieurs granitisations,
des intrusions de type varié acides ou basiques, le tout accompagné et suivi par une érosion et
une pénéplanisation.
Dès que ce dépôt est formé, une succession de transgressions marines, lacustres, etc., étagées
dans le temps, recouvrent complètement ou en partie le bâti érodé, permettant ainsi le dépôt de
roches sédimentaires horizontales. L’ensemble formé par ces roches est appelé couverture du
socle sous-jacent.
Les informations de cette rubrique ont été tirées du cours d’approvisionnement en eau potable
de Zoungrana, 2003. On parle d’un système d’approvisionnement en eau potable (AEP)
lorsqu’il s’agit d’un agencement d’ouvrages et d’équipements capables de fournir une eau
potable tant du point de vue bactériologique que physico-chimique.
• Amélioration de la santé
Il s’agit ici d’apporter à la population une eau de qualité, saine, et en quantité suffisante. Ceci
limite les risques de maladies hydriques. L’AEP ambitionne de fournir de l’eau dans des
conditions d’acceptabilité raisonnables à toutes les couches sociales de la population.
9
• L’eau pour les activités socioéconomiques
Cette partie concerne les usages de l’eau à des fins artisanales ou industrielles. L’eau est un
bien économique et doit faire l’objet d’une gestion durable.
Dans les régions situées en zone de socle cristallin, les populations sont confrontées à un
véritable problème d'approvisionnement en eau potable pour couvrir les besoins quotidiens. En
effet, la configuration des sous-sols de ces zones fait que la construction des forages n’est
possible qu’au niveau des discontinuités des roches qui les composent (Yetongnon, 2020).
Cette approche a été adoptée à la suite de différentes études comme celles de Lasm (2000) qui
ont conclu qu’il faut une meilleure connaissance des aquifères fracturés est indispensable pour
la localisation, l’exploitation et la gestion durable des ressources en eau.
En dépit de l’application de cette méthodologie, il est remarqué que le pourcentage des forages
de débit inférieur à 1m3 approche les 85%. De plus, 40% des forages réalisés dans le socle sont
négatifs, ils produisent des débits nuls ou inférieurs aux 700 l/h nécessaires pour que le forage
soit utilisé comme il faut (Akokponhoué et al., 2019 ; Vouillamoz et al., 2015).
1.6 Irrigation
L'irrigation de surface ou irrigation gravitaire consiste à amener l'eau au point le plus haut d’un
terrain et à la laisser s'écouler par gravité (Brouwer, 1990a). L'eau est ensuite distribuée au
champ, soit par submersion (irrigation par bassins), soit dans des sillons en terre (irrigation par
sillons) ou bien par ruissellement à la surface d'une planche d'arrosage (irrigation par planches).
10
Historiquement, le gravitaire est la méthode d’irrigation la plus utilisée sur les terres agricoles
avec une efficience de 40 à 80 % (Clément et al., 1978a).
Clément et al. (1978) ont souligné que les systèmes d'irrigation sous pression engendrent une
économie d'eau moyenne de 30 à 60 %, par rapport aux systèmes gravitaires. On distingue
l’irrigation par aspersion et l’irrigation localisée. La technique d'irrigation par aspersion est
conçue sur le modèle de la pluie naturelle (Brouwer, 1990b). C’est un arrosage sous forme de
pluie fine permettant une bonne infiltration, il est homogène sur la surface arrosée. L’eau est en
effet envoyée sous pression à travers des asperseurs et retombe en fines gouttes sur le sol (BRL,
2010). La Figure n° 5 illustre le système d’irrigation par aspersion du village maraicher de
Sèmè-Kpodji (VIMAS) au Bénin.
11
Figure 6 : Système d'irrigation goutte à Figure 7 : Arrosage d’une plante par le
goutte système d'irrigation goutte à goutte
Source : https://www.iStockphoto.com
1.7 Irrigation et besoins en eau des plantes
L’eau est un facteur limitant que ce soit par excès ou par manque (BLE-CIVAM & Bouchy,
2011). Pour atteindre des objectifs de production satisfaisants, une culture doit être dans les
conditions hydriques optimales (ARDEPI, 2012). Ces conditions sont assurées par une bonne
connaissance des besoins en eau, qui dépendent du stade de développement de la culture, des
conditions climatiques, des stocks d’eau dans le sol et des apports extérieurs (pluie, irrigation).
Le besoin en eau d’une culture représente la quantité d’eau totale requise pour
l’évapotranspiration et le développement de ses cellules, depuis la plantation jusqu’à la récolte
(Frenken & Gillet, 2012).
Selon AIQ (2004), il est important en irrigation, de fournir aux plantes le volume d’eau qui
manque dans le sol exploré par les racines, pour leur permettre de transpirer normalement et
donc de réaliser une bonne photosynthèse. En effet, pour réaliser sa photosynthèse, la plante
doit ouvrir une multitude de stomates lui permettant de capter le dioxyde de carbone (CO2) de
l’air. Ces stomates ouverts laissent échapper inévitablement l’eau sous forme de vapeur
(transpiration). Ainsi, pour assurer une gestion optimale des apports en eau, il est essentiel de
mettre en place un système d’irrigation bien pensé qui permettra d’apporter aux cultures la
quantité d’eau suffisante au bon moment (Sud&Bio, 2016). Une irrigation bien maîtrisée permet
des économies d’eau, un développement régulier et équilibré de la plante, une régularité de
rendements et de production dans le temps (GAB/FRAB, 2016).
12
Chapitre 2 : Présentation du milieu d’étude (Zone de Socle du Bénin)
Le Bénin est situé en Afrique de l’Ouest dans la zone tropicale entre l’équateur et le tropique
du Cancer (entre les parallèles 6°30’ et 12°30’ de latitude nord et les méridiens 1° et 30°40’ de
longitude est). Il couvre une superficie de 114 763 km2 et s'étend sur 700 km, du fleuve Niger
au nord à la côte atlantique au sud. Le pays dispose de quatre unités géologiques à savoir : le
bassin sédimentaire côtier ; le bassin de la Volta ; le bassin de Kandi et le socle cristallin. La
dernière occupe 80% du territoire. Communément appelée zone de socle, elle représente notre
milieu d’étude.
La zone du socle cristallin est située à une latitude comprise entre environ 7 °N et 12,4 °N et à
une longitude comprise entre environ 1 °E et 4 °E. Elle a un relief accidenté qui part de la
commune de Djidja au sud du pays (dans le département du Zou) dont l’altitude moyenne est
de 300 m, et monte jusqu’au niveau du Mont Atacora qui culmine à 658 m au Nord-Ouest du
pays dans la commune de Natitingou (département de l’Atacora). La zone de socle engloutit six
départements (et une petite partie de l’atlantique) parmi les 12 que contient le Bénin. Toutefois,
les ouvrages retenus pour notre étude sont concentrés dans les départements de la Donga, du
Borgou et de l’Atacora ; notamment dans les communes de Parakou, Bassila, Kouandé et
Bembèrèkè. Le tableau 1 présente le cadre administratif de la zone d’étude.
En ce qui concerne l’hydrographie, la zone de socle du Bénin est irriguée par plusieurs cours et
plans d’eau. Il s’agit des fleuves Mono, Couffo, Ouémé, Sota, Zou, Okpara, Beffa, Terou,
Alibori, Mékrou, Pendjari. Ces différents cours d’eau cours sont alimentés par un réseau de
cours d’eau temporaire. La figure 8 ci-dessous présente la localisation de notre milieu d’étude.
13
Figure 8 : Carte de présentation de la zone d'étude. a) Localisation de la zone de socles et les
bassins sédimentaires ; b) Situation du socle cristallin par rapport aux départements
administratifs ; c) Les 3 départements où sont concentrés les forages
14
2.2 Climat du milieu d’étude
Le climat dans la zone de socle (septentrionale) est soudanien avec une moyenne de pluie
annuelle de 1.190 mm (Le Lay and Galle, 2005 in Kotchoni, 2019). Le déclenchement des
saisons des pluies et les rythmes pluviométriques sont principalement liés à la phase
d’installation du système de mousson (Louvet et al., 2003 in Kotchoni, 2019) qui résulte d’un
différentiel énergétique inter hémisphérique entre l’océan et le continent. L’Évapotranspiration
Actuelle (ETA) représente environ 68 à 86 % de la pluie annuelle (Séguis et al., 2011 in Alle,
2019). L’humidité relative est très élevée durant la saison pluvieuse (80% en moyenne entre
juillet et septembre). Ce taux chute pendant la saison sèche (surtout entre février et mars) pour
se situer à environ 35%. Les températures annuelles moyennes sont comprises entre 26,5 et
37°C et varient en fonction de la latitude (Boukari, 2007 ; in Kotchoni, 2019).
Les roches de socle du Bénin sont constituées de roches métamorphiques et magmatiques. Elles
font partie de la ceinture des Dahoméyides du Néoprotérozoique panAfricain qui résulte de la
collision entre le craton Ouest-Africain, le craton du Congo et celui du block du Sahara de l’Est
il y a environ 600 Ma pendant l’assemblage de l’Ouest du Gondwana (Affaton et al., 1991 ;
Castaing et al., 1993 ; in (I. C. Alle, 2019). En dehors de ces formations on observe localement
des intrusions magmatiques acides ou basiques syn-tectoniques, tardi-tectoniques comme post-
tectoniques, et quelques complexes d'origine volcano-sédimentaires d’extension spatiale très
réduite (BRGM, 1978, in Boukari 2007).
15
Figure 9 : Géologie de la zone d'étude
2.4 Aquifères de socle du Bénin
Il a été démontré qu’au lieu d’être attribuée à une fracturation tectonique ou à des processus de
décompression, la potentialité aquifère (la perméabilité) des roches du socle résulte d’un
processus d’altération qui sont à l’origine de la potentialité aquifère (Lachassagne et al., 2011).
16
Au cours de ce processus d’altération, le gonflement des minéraux entraine une fissuration des
roches du socles (Dewandel et al., 2006 ; in Assemian et al., 2014). Cet horizon fissuré/fracturé
stratiforme abrite les zones perméables (Lachassagne et al., 2015).
Les aquifères d’altération jouent une fonction majeure dans le stockage de l’eau dans les régions
de socle. Les réserves d’eau souterraine sont emmagasinées dans la partie supérieure altérée,
mais sont drainées par les fissures et les fractures sous-jacentes, ouvertes parfois sur de grandes
profondeurs.
Les aquifères de socle sont représentés par trois types de réservoirs : le réservoir d’altérites qui
correspond aux arènes sablo-argileuses, le réservoir de fissures situé au-dessus de la roche saine
qui traduit une zone partiellement altérée comportant de nombreuses fissures et diaclases
généralement remplies de produits d’altération, et le réseau de fractures majeures qui affectent
la roche mère (Ouedraogo, 2019 in Yetongnon, 2020).
Ainsi, du haut vers la profondeur, un aquifère de socle comprend les zones décrites plus bas
inspirées de (Dewandel et al., 2011 in Assemian et al., 2014)) et (Lachassagne et al., 2017,
2014, 2011 in Alle, 2019) :
17
• La roche saine ou le socle sain SS
Imperméable, la roche saine peut se retrouver localement recoupée de couloirs d’altération plus
profonde liés à des filons, des contacts lithologiques ou des anciennes fractures tectoniques qui
peuvent aussi montrer une certaine perméabilité. La figure 10 suivante représente le modèle
conceptuel d’un aquifère de socle.
18
Chapitre 3 : Matériels et méthodes
3.1 Matériel
Nous sommes partis en quête des forages artésiens en zone de socle en nous aidant d’une base
de données reçue préalablement à la DGEau. Celle-ci répertorie les forages artésiens des
différents départements du Bénin que ce soit en zone de socle comme dans les bassins
sédimentaires.
Ces données, notamment celles en relation avec notre milieu d’étude, entrées dans un GPS
Garmin nous ont permis d’avoir un itinéraire précis de notre tournée qui s’est étendue sur un
peu plus de 872 km. Ensuite, à destination au niveau de chaque forage, un mesureur à ruban a
été utile pour mesurer la hauteur de jaillissement de l’eau par rapport au sol que nous
appellerons ici, potentiel au-dessus du sol. En vue d’une confirmation des coordonnées reçues,
le GPS a aussi été pratique pour prendre de nouvelles coordonnées, mais aussi les altitudes de
chaque ouvrage. Les débits respectifs ont été mesurés à l’aide d’un tuyau transparent et d’un
seau de 20 Litres de contenance.
Les différentes données ont été transcrites dans Excel pour en faire un fichier vecteur utilisable
dans le logiciel QGIS. Cet outil des SIG nous a aidés à faire le point des forages réellement en
services, car toutes les cordonnées n’étaient pas valides. D’autres fichiers de type
vecteur relatifs au Bénin sont également intervenus dans notre traitement QGIS. Enfin, le
traitement des données a requis l’utilisation du logiciel de programmation R, ainsi que des
fichiers SRTM de 30m de résolution que nous avons téléchargés sur Earth data, un site de la
NASA (https://www.earthdata.nasa.gov/)
3.2 Méthodes
19
La carte suivante résume les forages de la base de données et ceux visités.
20
3.2.2 Mesure du potentiel h et du débit Q
Pour connaitre la hauteur à laquelle l’eau jaillit du sol, des tuyaux transparents ont été utilisés.
Cette technique n’a pas pu être utilisée sur tous les sites du fait de l’aménagement complexe,
vétuste et fragile des ouvrages. Le tuyau a été placé à la sortie artificielle de l’eau et dirigé vers
le haut de façon à laisser l’eau gicler naturellement. À certains endroits où le diamètre des
canalisations était supérieur à celui du tuyau transparent, nous avons usé de chaleur pour en
élargir les bords. Les images suivantes montrent l’exemple des mesures sur deux sites.
21
Quant au débit, il a été mesuré en remplissant le seau (de 20 L) de l’eau du forage, tout en
chronométrant le temps mis pour remplir ce volume. Il est estimé ici en L/s et m3/h. Les images
qui suivent montrent un aperçu des mesures du débit Q sur deux sites.
Pour déterminer la charge hydraulique, il faut ajouter les potentiels respectifs h à l’altitude de
chaque forage (qui représente l’altitude du pixel où se situe le forage). Au préalable, les données
des forages recueillies sur le terrain ont été mises sous format shapefile afin de les importer
dans QGIS sous forme de point. Ensuite, des images de types SRTM ont été téléchargées avec
une résolution de 30 mètres pour plus de précision. Les altitudes y ont été extraites pour chaque
point avec l’outil ‘‘Point sampling tool’’ du logiciel.
Nous avons procédé à un recoupement des SRTM avec la carte de la zone d’étude pour attribuer
à chaque forage son altitude et sa charge hydraulique, ce qui tient lieu d’étude topographique.
Cette distance est considérée comme celle qui sépare le forage de l’altitude la plus proche et
supérieure à la charge hydraulique trouvée. Il faut donc déterminer une distance d qui sépare
le forage de cette altitude.Cette estimation nécessite une catégorisation du MNT avec des
couleurs attribuées aux différents intervalles d’altitudes. La catégorisation ainsi faite, nous
22
avons ensuite extrait les courbes de niveau (lignes imaginaires qui relient tous les points de
même altitude) à partir de l’image raster de la zone d’étude. Ceci a permis de tracer le sens
d’écoulement de l’eau, jusqu’à l’altitude correspondant à la charge hydraulique de la nappe. En
effet, les courbes de niveau sont également des courbes sopiézométriques, car elles
correspondent à des points de même charge hydraulique, d’où la ligne représentant
l’écoulement de l’eau dans la nappe est perpendiculaire aux courbes sur les figures. La longueur
de ces différentes lignes représente la distance « d » recherchée.
Légende :
Forage Végétation
Nous avons choisi d’étudier l’effet des paramètres clés, les uns par rapport aux autres afin de
déterminer les interdépendances et leur significativité. Ainsi, par des procédés statistiques dans
23
le logiciel R, nous avons premièrement déterminé les moyennes et les erreurs standards ainsi
que les bornes supérieures et inférieures de chaque variable. Nous avons admis un intervalle de
confiance de 95%. Ainsi les symboles * représentent une p-value comprise entre 0,05 et 0,01 ;
** une p-value entre 0,01 et 0,001 ; *** une p-value inférieure à 0,001.
24
Chapitre 4 : Résultats et discussions
4.1 Résultats
4.1.1.1 AMAOUIGNON-OUEST
Le site n° 1 est dans le département du Borgou, commune de Parakou et plus précisément dans la
localité AMAOUIGNON-OUEST. Il a été implanté le 20/04/2018, financé par le partenariat
ORLEANS-PARAKOU. Ce forage est situé à une longitude de 2,61541 et d’une latitude de 9,37349
avec 383 m d’altitude. Le potentiel au-dessus dus sol (h) est de 102 cm. L’ouvrage est aménagé par
une pompe à motricité humaine. Selon les témoins, le forage n’est jaillissant qu’en saison pluvieuse,
mais ne coule pas toujours de façon continue. Néanmoins à la date du 01/12/21, l’eau coulait à un
faible débit. Le forage était sec à la date du 18/01/22. Les figures 17 et 18 mettent en exergue ce forage
de la commune de Parakou.
La figure 19 suivante montre le croisement du MNT avec le forage. Nous avons pu ainsi déterminer la
distance qui sépare le forage de son aire d’alimentation en suivant le sens d’écoulement de l’eau. La
distance d pour le forage d’Amaouignon-Ouest dans la commune de Parakou est de 7,815 m.
25
Figure 19 : Détermination de d pour le site d'Amaouignon-Ouest
4.1.1.2 BOUANRI 2
Toujours dans le Borgou, il se trouve dans la commune de Bembereke spécifiquement dans
l’arrondissement de Bouanri. Ce fut le deuxième forage visité de la zone, d’où son nom. À la base, il
s’agit d’un forage aménagé par une pompe électrique pour l’adduction d’eau villageoise.
L’aménagement est à une altitude de 346 m. Le constat est que l’eau coule de façon continue quelque
soit la saison d’après l’artisan chargé de sa gestion. À cause de cet écoulement, la localité a décidé de
ne plus faire recours au pompage. L’eau jaillissait au moins à 154 cm du sol pour un débit de 0,132
L/s soit 0,47 m3/h. Les coordonnées sont : 2.88253 E et 10.19211 N.
Pour ce qui est du croisement du MNT avec ledit forage, nous avons obtenu une distance de 30,612
m. Le forage artésien Bouanri2 est donc situé à près de 31 m de son aire d’alimentation. La figure 20
montre le forage et la figure 21 la détermination de d.
26
Figure 20 : Forage BOUANRI 2
4.1.1.3 BOUANRI 3
Érigé en 2017, dans le cadre du PROGRAMME D’URGENCE D’ALIMENTATION EN EAU
POTABLE (310 forages), il est à une altitude de 340 m et est équipé d’une pompe à motricité humaine.
En raison de la portée du jaillissement de l’eau, cet ouvrage était installé à une hauteur élevée par
27
rapport au sol. La hauteur h est d’au moins 2.21 m (l’ouvrage mis en place empêche de voir la hauteur
réelle de jaillissement de l’eau) pour un débit de 0,27 L/s soit 0,97 m3/h. Les coordonnées de l’ouvrage
représenté sur la figure 22 SUIVANTE sont : 2,88508 E et 10,19071 N.
28
Comme le montre la figure 23 ci-dessus, le forage Bouanri3 est situé à 1, 937 m de son aire
d’alimentation, soit près de 2 m.
4.1.1.4 BEMBEREKE-OUEST
Ce site (figure 24) est situé à une longitude de 2,66360 et d’une latitude de 10,2830. Il a une altitude
de 368431m en considérant la partie inférieure du relief. La charge hydraulique de la nappe est de -
150 cm par rapport au niveau le plus élevé du sol tandis qu’elle est de 1,80 m par rapport au niveau le
plus bas du sol.
29
De la figure 25, nous déduisons que le site de Bemrèkè Ouest est situé à 42, 592 m de son aire
d’alimentation.
4.1.1.5 MASSARI
Ce dernier dont le nom local est Massari (figure 26 et 27), se trouve dans la commune de Bassila,
arrondissement Aledjo et plus précisément dans la localité d’Akpakpa. À une altitude de 420 m, sa
longitude et latitude sont respectivement de 1,44563 et 9,34940. La charge hydraulique est de 90cm et
l’écoulement est discontinu ce qui amène la population à faire recours au pompage quelques fois.
30
Massari est situé à 0,419 m de son aire d’alimentation.
4.1.1.6 MAKA
Le forage correspondant aux coordonnées dans cette zone est non jaillissant et n’est plus fonctionnel.
À une altitude de 429 m, il a les coordonnées suivantes : 10.45914 N et 1,65778 E. Un des habitants
nous a conduits vers un autre ouvrage (figure 29) qui jaillit sans interruption depuis bientôt 36 ans. Sa
charge hydraulique est de 2,65m. Avec une altitude de 436m, il a une longitude de 1,65637 et une
latitude de 10,45985. Le débit mesuré est de 0,86 L/s soit 3,096 m3/h.
31
De la figure 30, il ressort que 158, 727 m représentent la distance qui sépare Maka de son aire
d’alimentation.
4.1.1.7 BOUKOSSOROU
Ses coordonnées sont : 10,57344 N et 1,73336 E avec une altitude de 451 m. La charge hydraulique
libre est de 70cm et de 128cm une fois que l’eau est dans la conduite. On observe des ratées au niveau
de la sortie de l’eau, ce qui prouve que l’eau est à la limite de sa charge. D’autres canalisations nous
renseignent sur la charge probable de l’eau en saison de pluie qui est de 2,07m. Le débit mesuré est de
1,47 L/s soit 5,31 m3/h. La figure 31 illustre le forage et la figure 32 montre la distance d=174,210 m.
32
relativement faibles. L’eau des forages artésiens de ce milieu n’est donc pas issue des fractures profondes de la
roche.
Le tableau 2 ci-dessous présente les résultats des analyses descriptives des variables étudiées. Ils
révèlent des valeurs moyennes de 419893,90±26051,22 ; 1112223,93±20781,76 et 392,71±16,63
respectivement pour la latitude, la longitude et l’altitude. Ces résultats permettent d’appliquer les
conclusions obtenues à des zones de socles avec des caractéristiques similaires.
Les résultats montrent que dans notre zone d’étude, le niveau de jaillissement de l’eau varie de 0,9m à
5,6m avec une moyenne de 2,48m±0,67 ; pour une charge moyenne de 395,20m±17,04. Le ‘‘d’’
représentant la distance qui sépare l’ouvrage de la possible origine de l’eau qui l’alimente, est d’une
valeur moyenne de 65,72m±27,05 dans la zone d’étude.
Le tableau 3 présente les coefficients de corrélation entre les variables d’étude et les résultats des tests
de significativité associés sont présentés par le tableau 4.
Tableau 3 : Résultats du test de corrélation de Pearson avec la significativité
Longitude Altitude Hauteur (m) Charge (m) d (m)
Latitude 0.04 -0.92** -0.46 -0.92** -0.50
Longitude 0.10 0.75 . 0.13 0.61
Altitude 0.59 0.99*** 0.75 .
Hauteur (m) 0.62 0.88**
Charge (m) 0.77*
33
L’analyse des résultats réalisée à titre expérimental au regard du nombre statiquement insuffisant des
données, révèle que les hautes altitudes abritant les forages sont caractérisées par d’assez faibles
latitudes. Ils montrent qu’il existe une corrélation significativement positive entre la hauteur de
jaillissement de l’eau et la longitude du forage. Ainsi, dans la zone d’étude, lorsque la longitude d’un
forage est plus élevée qu’un autre, la hauteur de jaillissement l’est aussi. La hauteur de jaillissement
de l’eau du forage est alors proportionnelle à la grandeur de la longitude.
Des résultats, on retient également une corrélation significativement positive entre la charge
hydraulique et l’altitude. Autrement dit, la valeur de la charge hydraulique des forages dépend
fortement de l’altitude à laquelle ces forages ont été implantés. Aussi convient-il de relever que la
charge hydraulique est plus importante au niveau des forages réalisés sur de basses latitudes.
Autrement dit, la charge est négativement corrélée à la latitude : elles évoluent en sens inverse. Cela
pourrait s’expliquer par le fait que les altitudes les plus fortes sont à des latitudes plus fortes.
De ces résultats, on déduit aussi que la distance d est significativement proportionnelle à la charge
hydraulique du forage. Il en résulte que le potentiel d’irrigation est plus élevé du fait de la distance d
avec les forages artésiens réalisés sur de hautes altitudes en raison des résultats précédents.
L’analyse plus approfondie des graphes nous permet d’émettre trois hypothèses. Ainsi nous
admettons :
34
H1 : La distance « d » serait une fonction linéaire de la charge et de la latitude (la charge étant
significativement et inversement corrélée à la latitude) ;
35
Figure 36 : Modèle 3 : d fonction de la charge
• Modèle 1
La distance « d » peut être simulée à partir de la charge et de la latitude. L’équation résultante est la
suivante :
• Modèle 2
La distance « d » peut être simulée à partir de la hauteur ; de l’altitude et de la latitude. L’équation
résultante est la suivante :
• Modèle 3
La distance « d » peut être simulée uniquement à partir de la charge. L’équation résultante est la
suivante :
Les tests invalident chacun des trois modèles avec des différences par rapport à la distance « d »
réelle (tableau ci-dessous).
Tableau 5 : Tableau analytique des différences entre la distance « d » et les distances modélisées
d (m) d M1 Dif M1 d M2 Dif M2 d M3 Dif M3
36
1,94 -7,19 9,13 15,13 -13,19 1 0,94
L’effectif presque insuffisant des forages artésiens dans le cas de cette étude, ne nous permet pas
d’appliquer des tests de modélisation exponentielle, de quoi ajuster la valeur de « d » aux paramètres
disponibles. (Voir figure ci-dessous).
Les valeurs trop élevées du R2 ajusté (> 75%) cachent des problèmes d'endogénéité d’où la forte
probabilité des résultats erronés au niveau des deux premiers modèles. Les hypothèses H1 et H2 sont
donc rejetées.
La vérification de l’hypothèse H3 nous fait remarquer un R2 ajusté (< 75%), les résultats des
simulations du Modèle 3 pourraient être moins erronés que les précédents. Il convient de retenir que
seule la charge ne permet pas de déterminer d. La distance « d » serait aussi fonction de bien de
paramètres non pris en compte par cette étude.
4.2 Discussions
Au regard des distances d relativement faibles, on peut se permettre d’imaginer que la circulation de
l’eau souterraine en zone de socle se ferait préférentiellement dans l’altération et non dans les fractures
profondes. Une circulation dans les fractures devrait révéler des distances d plurikilométriques, ce qui
n’est pas le cas des sites étudiés. Cette remarque est importante pour l’hydrogéologue confirmant ainsi
que l’eau souterraine en zone de socle, circulerait préférentiellement dans les altérations plutôt que
dans les fractures.
Ces forages pourraient donc être utilisés à des fins d’approvisionnement en eau potable des populations
habitant les régions où ils sont implantés. Vu que les aires d’alimentation des différents forages se
situent pratiquement à proximité de ceux-ci, l’eau qui jaillit n’a donc pas parcouru d’énormes
distances. On pourrait s’en servir pour des activités d’irrigation à petite échelle, surtout les ouvrages
de MAKA et BOUKOSSOROU qui connaissent des débits d’écoulement importants et sans
interruption.
37
CONCLUSION
La demande alimentaire ne cesse de croître au fil des années. Avec l’essor démographique et le
changement climatique, il est nécessaire de prendre des mesures pour assurer les quatre dimensions de
la sécurité alimentaire que sont : la disponibilité, l’accès, la stabilité et l’utilisation. Ceci passe
nécessairement par la disponibilité des ressources en eau pour la boisson, mais aussi pour l’irrigation.
Cette étude a pour but de déterminer si l’artésianisme en zone de socle est dû à la circulation de l’eau
dans les altérites meubles ou dans les fractures de la roche. Les résultats de la présente étude sur 7
forages en zone de socle montrent que l’altération est principalement responsable de l’artésianisme en
zone de socle du Bénin. Aussi, a-t-on découvert qu’il y a un potentiel pour assurer un
approvisionnement en eau potable pour les populations autochtones. Toutefois, le faible effectif des
ouvrages étudiés ne nous permet pas d’approfondir les recherches pour déterminer d’autres paramètres
pouvant entrer en compte dans cette étude.
38
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42
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43
ANNEXE
Tableau 6 : Tableau récapitulatif des données liées aux forages de l'étude
1 2 3 4 5 6 7
Depart_ ATACORA ATACORA BORGOU BORGOU DONGA
Commune KOUANDE KOUANDE BEMBEREKE Parakou BASSILA
Arrondis_ FO-TANCE GUILMARO BEMBEREKE Parakou 3 ALEDJO
SINAKPA AMAOUI
Localité ZONGO BEMBEREKE-OUEST Akpakpa
GOUROU GNON
AMAOUI
BOUKOS- BEMBEREKE-
Nom Local MAKA BOUANRI2 BOUANRI3 OUEST
GNON- MASSARI
SOROU
EST
X_UTM 352943.265 361421.643 487133.44 487412.69 463164.22 457881.93 329300.12
Y_UTM 1156568.92 1169096.26 1126655.3 1126500.4 1136721.5 1036167.6 1033857.5
Alti_UTM 436 451 346 340 368 388 420
Niveau (m) 5.6 4.3 1.54 2.21 1.8 1.02 0.9
Charge (m) 441.6 455.3 347.54 342.21 369.8 389.02 420.9
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Tableau 8 : Quelques photos de la collecte de données
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