Cours 2 DIAGNOSTIC DES MYCOSES
Cours 2 DIAGNOSTIC DES MYCOSES
Cours 2 DIAGNOSTIC DES MYCOSES
➢ Diagnostic clinique :
Les différents signes cliniques des mycoses peuvent fournir un diagnostic présomptif de l'infection
fongique
➢ Diagnostic mycologique
• Les prélèvements, lorsqu'ils sont possibles, permettent d'affirmer un diagnostic par l'examen
direct, la culture, l'histologie, l'immunologie, voire l'inoculation à l'animal
• Lorsqu'un diagnostic a été établi, le laboratoire peut encore être utile dans le choix d'une
thérapeutique, le suivi de l'évolution de l'infection ou le contrôle du traitement
✓ Prélèvements médicaux
• Le diagnostic d'une mycose dépend beaucoup de la façon dont la récolte du matériel pathologique
suspect est effectuée
• Il ne peut y avoir de bon diagnostic réalisé sur de mauvais matériel
• Aussi, les prélèvements doivent-ils être faits au bon endroit de la lésion, en quantité suffisante et
dans de bonnes conditions
* Peau et phanères
• Il est nécessaire de s'assurer qu'aucun traitement antifongique n'aura été entrepris ; sinon, il
faudra effectuer le prélèvement une semaine après l'interruption du traitement
• Dans le cas de lésions squameuses, on grattera fortement les squames à la périphérie des
lésions à l'aide d'une curette de Brocq, un grattoir de Vidal ou éventuellement un vaccinostyle
stérile, qui seront recueillies dans une boîte de Pétri en verre
• Pour les teignes du cuir chevelu et des poils, il sera préférable de faire un examen préalable des
lésions sous une lampe de Wood, pour ne prélever que les cheveux fluorescents à l'aide d'une
pince à épiler
• A défaut, on recueillera les cheveux cassés. Les squames et les croûtes seront raclées avec
une curette, le pus des lésions suppurées sera prélevé avec un écouvillon
• Enfin, en cas d'onyxis, il est recommandé de couper, avec des ciseaux ou une pince stérile, toute
la partie de l'ongle atteint jusqu'à la limite de la partie saine
• Dans le cas des plaies cutanées, le prélèvement sera réalisé par écouvillonnage des lésions ou
par ponction à l'aide d'une aiguille stérile près avoir désinfecté la surface avec un antiseptique
* Muqueuses et orifices naturels
• On utilisera un écouvillon stérile
*Prélèvements pulmonaires
• Les expectorations seront recueillies dans un récipient stérile après rinçage de la bouche avec
un antiseptique
• Mais il est préférable de réaliser des aspirations trachéales ou bronchiques sous fibroscopie, ou
des lavages broncho-alvéolaires
*Urines et selles
• Les urines sont recueillies au milieu du jet après désinfection soignée des organes
• Les selles sont recueillies en récipient stérile
Coloration
• L'examen direct peut se faire sans coloration, mais dans certains cas, la coloration peut faciliter
l'observation
La coloration au bleu lactophénol convient à tous les types de prélèvements
La coloration de Gram convient également pour la plupart des types de matériel et est positive
pour tous les champignons en bon état physiologique.
Eclaircissement
Les prélèvements, tels que les cheveux, ongles, poils (quelquefois aussi certains échantillons de
pus ou d'expectoration), doivent faire l'objet d'un éclaircissement pour rendre visible les éléments
fongiques (KOH, chlorolactophénol).
Ce type de préparation trouve un intérêt particulier dans le cas de la recherche de dermatophytes.
Frottis et coupes de biopsie : Les frottis (pus, expectoration) doivent faire l'objet de coloration
(Gram, bleu de méthylène, Giemsa, Hotchkiss-McManus), ainsi que les coupes anatomo-
pathologiques, Gomori-Grocott).
✓ Histopathologie
-Examen histopathologique : L'examen histopathologique occupe une place de premier plan dans
l'étude des mycoses sous-cutanées et profondes : les réactions inflammatoires et les modifications
tissulaires ont souvent un aspect assez particulier qui oriente les recherches.
L'inflammation mycosique est le plus souvent caractérisée par une réaction granulomateuse subaiguë
ou chronique à laquelle s'associent suppuration et fibrose
• La culture des champignons est souvent aisée sur les milieux classiques (milieu de Sabouraud,
milieux au malt), mais parfois difficile (Histoplasma) ou impossible (Rhinosporidium)
• Certains champignons exigent des facteurs de croissance (milieux vitaminés pour Trichophyton
ochraceum) ou des milieux spéciaux (milieux au sang pour la phase levures de champignons
dimorphiques)
Température et délais de croissance
Les champignons des mycoses superficielles se développent à la température ordinaire, tandis que
les champignons des mycoses profondes poussent également à 37 °C, ce qui permet une différenciation
avec de nombreux champignons saprophytes qui ne se développent pas à cette température
Sélection : Les champignons ne sont pas sensibles aux antibiotiques antibactériens qui, additionnés au
milieu de culture (chloramphénicol), permettent d'éliminer les contaminations bactériennes
L'actidione est un antibiotique antifongique qui inhibe la croissance des champignons saprophytes
tout en laissant pousser la plupart des pathogènes (sauf Cryptococcus neoformans, Mucor)
✓ Identification du champignon :
La culture du champignon étant obtenue, l'étude des caractères macroscopiques, microscopiques et
physiologiques des champignons sur les milieux convenables, permettra d'en déterminer le genre et
l'espèce
-Critères immunologiques : Ils peuvent fournir des renseignements épidémiologiques intéressants : ils
permettent en particulier de préciser des sérotypes A ou B de Candida albicans et les sérotypes A, B, C
ou D de Cryptococcus neoformans
La détection des anticorps n'est intéressante seulement que dans certaines mycoses profondes et
leur présence ne permet pas toujours de distinguer les infections des simples colonisations.
Seules les séro-conversions franches et les grandes positivités ont une valeur diagnostique.
Une recherche négative n'exclut pas un diagnostic, en particulier chez les patients immunodéprimés.
La mise en évidence d'anticorps spécifiques n'est pas toujours facile et fiable, même si la fonction
immunitaire du patient est intacte.
La recherche des anticorps peut être décevante ou peu significative, soit par absence ou diminution
de leur synthèse, soit par la lenteur de leur production, soit par la faible valeur discriminante (candidose).
La difficulté d'interprétation des résultats obtenus réside dans la détermination du seuil de positivité,
permettant d'éliminer le bruit de fond et les réactions croisées.
Autres techniques : D'autres méthodes, utilisant aussi des réactifs marqués (enzymo-immunologie de
type ELISA, radio-immunologie) offrent un choix de techniques performantes.
Recherche des antigènes circulants : La détection d'antigènes circulants ou de métabolites est souvent
mieux corrélée avec l'évolution de l'infection fongique, et ne dépend que peu de l’état du système
immunitaire du malade. Les antigènes circulants apparaissent plus précocement que les anticorps
(cryptococcose, aspergillose, histoplasmose).
Biologie moléculaire : Les techniques reposant sur la réaction de polymérase en chaîne (PCR) sont les
plus prometteuses, mais restent encore, à ce jour, peu concurrentielles par rapports aux méthodes
biochimiques.