76-Texte de L'article-59-1-10-20180531
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LA PERFORMANCE ECONOMIQUE DE LA
FILIERE TOMATE INDUSTRIELLE EN ALGERIE
Amel BOUZID
Slimane BEDRANI
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
La filière tomate industrielle en Algérie mérite une attention parti-
culière de la part des chercheurs en économie agricole et alimentaire
pour au moins trois raisons. La première est que le concentré de
tomate est un composant essentiel dans la cuisine algérienne en
particulier, maghrébine et méditerranéenne de façon plus large. La
Chercheure au CREAD
Professeur à l'ENSA, chercheur associé au CREAD
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Une étude faite par Lenné et Branthome (2006) indique que "la prise en compte
des employés salariés agricoles (2700 équivalents temps plein) fait de ce secteur
d’activité – de la production agricole à la transformation industrielle-une filière
de tout premier plan au niveau national pratiquement équivalente à celle des
boissons". En fait, ce chiffre semble très sous estimé. D'après notre enquête (cf.ci-
dessous), un hectare de tomate nécessite 237 jours de travail (soit 0,948 équivalent
travailleur permanent, en admettant qu'un travailleur permanent se définit par un
travail de 250 jours par an). Les 12 000 ha de tomate industrielle cultivés en 2009
au niveau national fourniraient donc du travail à 11 376 équivalents travailleurs
permanents.
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Source : MADR
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Ministère de l’agriculture et du développement rural, 2010.
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Il faut signaler que les statistiques concernant aussi bien la production que les
superficies (et donc les rendements) sont parfois différentes selon la source qui
les fournit comme le note Bouacha (2012) "Aucun des chiffres de production
avancés par les principaux concernés par la production de la tomate industrielle
pour l’actuelle campagne n’est identique ou même proche de ceux des autres
acteurs de cette filière concentrée dans les quatre wilayas de l’extrême nord-est
du pays (Annaba, Skikda, Guelma et El Tarf)". Dans ce qui suit, nous utilisons
les chiffres officiels (issus du service des statistiques du MADR).
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Source : MADR
La régression des superficies peut être expliquée d’une part par les
conditions climatiques défavorables (déficit hydrique 2000/2001,
2002/ 2003) et d’autre part le retard dans le payement des livraisons
de tomate des producteurs par certaines unités de transformation 23.
Pour ce qui est du rendement, une nette amélioration a été observée
durant la période 1971-2009, le rendement passant de 8 tonnes/ha en
1990 à 32 tonnes/ha en 2009 et à 40 tonnes/ha en 2011 grâce à l'in-
troduction des variétés hybrides et au développement de l'irrigation
(cf. tableau 1 ci-dessous). Malgré cette évolution, les rendements algé-
riens restent faibles par rapport à ceux obtenus dans beaucoup d'autres
pays (cf. tableau 2).
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Source : Notre enquête dans la région de Guelma (2011)
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La forte dévaluation du dinar avec l'adoption du plan d'ajustement structurel a
gonflé la dette exprimée en monnaie locale des entreprises ayant emprunté des
devises avant la dévaluation. Une dizaine d’entreprises de transformation auraient
fermé de ce fait sur les 17 en activité au début des années quatre vingt dix
(Belkessam, 2010)
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Enquête effectuée en 2011 auprès de 150 agriculteurs dans une des principales
régions productrices d'Algérie (wilaya de Guelma)
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Les variétés hybrides ne sont apparues qu'en 2008-2009 avec la production de la
pépinière de la CAB (Conserverie Amor Benamor - CAB)
27
Données recueillies au cours de notre enquête en 2011 dans la région de Guelma.
28
Donnée recueillie au cours de notre enquête.
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80 35 000
30 000
60
25 000
40
double concentré
20 000
20
15 000
0
10 000
-20 5 000
-40 -
Source : MADR
29
Enquête effectuée en 2011 auprès de trois conserveries : CAB (capacité de trans-
formation de 7000T/an), Izdihar (capacité de transformation de 1000T/an) et SACA
(capacité de transformation de 300T/an)
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"Contrairement aux autres pays producteurs de tomate d'industrie, où la production
est programmée dans le cadre de contrats de culture entre agriculteurs et transfor-
mateurs (cf. Montigaud à propos de la tomate industrielle en France et des «con-
trats obligatoires», 1976), la production de tomate en Algérie ne fait pas l'objet,
la plupart du temps, de contrats formalisés entre ces deux parties" (Lenne &
Branthome, 2006).
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El Fedjoul, Bouati et Ben Azouz sont les localités où sont implantées les unités
de transformation.
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D'après le Code Rural français, on appelle "contrats d’intégration tous contrats
conclus entre un producteur agricole ou un groupe de producteurs et une
entreprise industrielle ou commerciales comportant obligation réciproque de
fournitures de produits ou de services" (source: .http://www.legifrance.gouv.fr
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En 2011, le plant de tomate est cédé à 2,50 DA.
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Au moment de l'enquête (2011), le prix de location d’un hectare pour la saison
de production de tomate varie entre 25 000 et 35 000 DA. Ce prix dépend de la
localisation de l’exploitation par rapport à la conserverie et par rapport à la
proximité du barrage.
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Au premier semestre 2011 durant lequel notre enquête s'est déroulée, le SNMG
était de 15 000 DA/mois.
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Le revenu procuré par la culture de la tomate correspond à un travail de six
mois. Pour calculer le rapport, on a donc pris un SNMG correspondant à la même
durée.
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Selon l'Institut National du Travail, le salaire moyen en Algérie s'établit à 33000DA
par mois. (Source :
http://www.algeriemonde.com/forums/economie/12799-salaire-moyen-en-
alg%E9rie.html?langid=1)
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CONCLUSION
La filière "tomate industrielle" a connu un développement im-
portant depuis les premières années de l'indépendance du pays, mais
elle reste encore marquée par des rendements faibles par rapport aux
autres pays méditerranéens et par une organisation encore défaillante.
Cet état de fait a influé négativement sur la production qui n’a satisfait
en 2011 qu’un tiers des besoins du pays.
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Références bibliographiques
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