Preparation Dissertation Roman PDF
Preparation Dissertation Roman PDF
Preparation Dissertation Roman PDF
- les visions du monde (le roman idéaliste, le roman réaliste et naturaliste, le roman
existentialiste) voir compléments de cours A ci-dessous à partir de la page 3
Objectifs
● S’interroger sur le roman comme support de réflexion et d’argumentation
● Étudier les différentes visions du monde proposées par les romanciers
Exemples de sujet :
Ne pas perdre de vue notre programmes de 1ère, quel que soit le sujet: « le roman et ses
personnages, visions du monde et de l’homme. »
Avoir en tête le nouveau programme de 1ère (réforme du lycée) qui sera en vigueur à la rentrée
prochaine car cela indique une direction... : «
1. « Un roman n’est pas de la vie représentée. C’est de la vie racontée. Les deux définitions sont
très différentes. La seconde est, seule, strictement conforme à la nature du genre. Si le roman est de
la vie racontée, il suppose un narrateur. C’est, si l’on veut, un témoignage et qui implique deux
choses : une réalité que l’on atteste et un témoin qui l’atteste. » Discutez cette affirmation de Paul
Bourget qui souligne le rôle capital du narrateur dans le roman.
2. Nombreux sont les écrivains qui, dans leurs préfaces, leurs manifestes ou leurs essais, revendiquent
comme fonction principale du romancier de représenter la réalité contemporaine dans ses
détails les plus concrets. Discutez cette conception du roman en vous aidant des textes suivants
3. Quelle est, selon vous, la différence entre un héros de roman et une personne réelle ? Vous
répondrez à cette question en un développement ordonné qui prendra appui sur les textes du corpus,
sur les textes étudiés en classe et sur vos lectures personnelles.
4. On dit souvent que le roman est le reflet de la société. Vous discuterez cette affirmation en vous
appuyant sur les textes du corpus et sur les romans que vous avez lus et étudiés.
5. Attendez-vous nécessairement du personnage de roman qu’il soit un personnage exceptionnel ou
préférez-vous que le roman mette en scène des personnages ordinaires ? Répondez à cette
question en vous appuyant sur les textes du corpus et vos lectures personnelles.
6. Vous avez rencontré de multiples personnages dans l’univers romanesque, théâtral ou
cinématographique. Jouent-ils un rôle important dans votre goût pour la fiction ? Pour vous attirer,
un personnage doit-il avoir toutes les caractéristiques d’une personne ?
7. « Romanesque » est un adjectif souvent utilisé péjorativement pour qualifier des histoires
invraisemblables, des aventures extraordinaires, des sentiments excessifs, loin de toute
réalité. En vous fondant sur les textes du corpus et sur la lecture des romans que vous avez lus et
étudiés, vous réhabiliterez cette notion de « romanesque » en montrant combien elle participe du
plaisir singulier de la lecture des romans.
8. « […] ce que je retiens pour un ‘grand roman’, c’est un roman qui 1°) explore un territoire encore
inconnu de l’expérience humaine […] ; 2°) invente ou renouvelle la forme narrative ; 3°) rend
indissociables ces deux aspects » (Guy Scarpetta, l’Âge d’or du roman, 1996) L’évolution du roman
moderne vous permet-elle de partager cette opinion ?
9. André Maurois (1885-1967) écrit : « un personnage de roman est simplifié et construit. On peut le
comprendre. Dans la vie réelle, les êtres vivants sont des énigmes dangereuses. » Discutez cette
appréciation en vous fondant sur cet extrait et sur vos lectures.
10. Parlant du monde romanesque et de ses personnages, Albert Camus écrit dans L’Homme révolté :
« Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau ni plus
édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu’au bout de leur destin et il n’est jamais de
si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu’à l’extrémité de leur passion. » Vous expliciterez et
illustrerez votre point de vue à partir de vos lectures romanesques et vous le discuterez si cela vous
semble nécessaire.
11. Dans son essai Pour un roman, le romancier Alain Robbe-Grillet affirme qu’un roman « c’est avant
tout une histoire » mais il précise que « Le vrai roman, c’est celui dont la signification dépasse
l’anecdote, la transcende vers une vérité humaine profonde, une morale ou une métaphysique ».
Vous expliciterez et illustrerez votre point de vue à partir de vos lectures et vous le discuterez si cela
vous semble nécessaire.
La réflexion du sujet 8 présente un bon roman comme un récit qui renouvelle à la fois notre vision du
monde et l’esthétique du genre.
Pour aider à la réflexion du sujet 9 : il importe de ne pas simplifier à l’extrême le propos en se contentant
d’illustrer l’idée selon laquelle le personnage romanesque pourrait être « compris » tandis que la personne
réelle échapperait toujours à nos tentatives de compréhension. On peut en effet montrer aussi que le
personnage de roman échappe à son créateur, qu’il est souvent plein de contradictions, qu’il ne se livre pas
toujours au lecteur, et que celui-ci peut le « comprendre » différemment selon le moment où il lit l’oeuvre,
ses dispositions d’esprit. Pour dépasser la contradiction entre un personnage simplifié et un personnage plus
complexe qu’il n’y paraît, voire énigmatique, on pourra proposer une troisième partie sur l’expérience du
roman : le roman et ses personnages offrent des expériences de vie que le lecteur peut lui-même
confronter à ses propres expériences, réelles ou livresques, dans un questionnement sans cesse renouvelé.
Pour aider à la réflexion autour su sujet 11 : Bien qu’il soit une œuvre de fiction et que certains voient en
lui surtout un divertissement dépaysant, le roman entretient avec la réalité sociale un ensemble de
relations complexes. Comme production artistique, il révèle certains aspects et certains choix esthétiques
de la société qui le voient naître. En tant qu’imitation du réel, il place ses actions et ses personnages dans
un contexte historique et social qui le situe. Il fait ainsi connaître ce contexte, et en témoigne, parfois
pour le critiquer, parfois pour en faire l’éloge, parfois pour le prendre comme point de départ de créations
utopiques et anticipatoires. Une des vocations du roman est aussi de prendre la société pour objet d’étude
et d’analyse, dans une perspective quasi scientifique.
Exercice 1
Pourtant cette notion de témoignage appelle quelques réserves. Et particulièrement que (une fois de plus)
l’attention est attirée ici plus sur la chose regardée que sur le regard. On imagine mal un président du tribunal
écoutant patiemment un témoignage qui n’intéresserait pas la Cour. On l’imagine plus mal encore renvoyant un
témoin parce qu’il s’exprime avec gaucherie. Or, dans le roman, ces deux péripéties sont constantes. Même si,
à priori, son sujet nous intéresse, nous pouvons très bien abandonner un roman à la page dix si sa forme nous
rebute. En revanche, nous pouvons très bien, dans un roman, nous intéresser à des gens dont les équivalents
dans la vie ne nous intéresseraient pas du tout. Je connais des Monsieur Homais (1) : dans la vie, je m’en
écarte avec soin. Je connais des Madame Verdurin (2) : la seule idée d’aller passer une heure à leurs raouts (3)
me fait me réveiller la nuit en poussant des cris d’épouvante. Je connais des Cousine Bette (4) : je cours
encore. D’où vient alors que, dans les romans où ces différents personnages figurent, je les retrouve avec tant
de bonheur, et j’écoute si volontiers leurs propos ? Il s’agit là d’ailleurs du phénomène constant de l’œuvre
d’art. J’ai déjà évoqué Cézanne (5) et ses trois pommes. Pourquoi pouvons-nous passer un quart d’heure à béer
d’admiration devant ces trois pommes ou devant une maison de la rue Lepic peinte par Utrillo (6) alors que ces
mêmes trois pommes dans notre salle à manger ou cette même rue Lepic lorsque nous y passons ne nous
arrachent pas un regard ? De toute évidence, c’est que, dans ces pommes, dans cette rue lepic, dans cette
Verdurin, dans cette Cousine Bette, l’artiste a vu et exprimé quelque chose que nous n’avons pas été capables
de voir, un sens, une beauté, un comique, un pathétique qui nous échappaient, et qui peut-être même n’y
étaient pas – qui n’étaient que chez lui, chez le peintre ou le romancier.
F. Marceau, Le Roman en liberté, 1978
Questions :
1. Où se trouve l’idée centrale de ce paragraphe ?
2. Distinguez un exemple rhétorique, ayant valeur de comparaison, et des exemples servant d’illustration.
3. Quels sont les arguments ?
4. Donc, quelle est la thèse de la réflexion de Marceau ?
Exercice 2
Sujet : « Selon vous, les œuvres de fiction (romans, films) font-elles oublier la réalité telle qu’elle est, ou
permettent-elles de mieux comprendre le réel ? »
Questions :
1. dans la liste ci-dessous, distinguez l’idée directrice, les arguments et les exemples
• Mme Bovary prête à ses amants, alors qu’ils ne cherchent que leur plaisir, les sentiments romantiques
qu’elle a rencontrés dans les romans d’amour.
• Les héros de roman accomplissent souvent des actions qu’il serait imprudent d’imiter.
• Les œuvres de fiction peuvent faire perdre dangereusement le sens des réalités.
• Don Quichotte, l’esprit embrumé de romans de chevalerie, prend des moulins à vent pour des géants.
• Les œuvres de fiction idéalisent généralement les relations amoureuses.
• Un adolescent vient de trouver la mort dans un accident de moto après une course-poursuite sur le
périphérique. Ses amis ont raconté qu’ils avaient assisté à une telle poursuite au cinéma.
2. faites un paragraphe sur le sujet proposé en associant à chaque argument les exemples qui lui
correspondent.
A. Le roman et le réel
Si la spécificité du genre romanesque est de représenter le réel, les visions du monde qu’offre le roman sont
multiples.
« Vous trouvez pessimistes mes romans. La réalité est beaucoup plus dure » Olivier ADAM
L’héritage médiéval
☛ Le roman naît au XII s. avec la littérature courtoise. L’amour du chevalier, héros paré de toutes les vertus, pour sa dame,
e
devient l’unique objet du récit. Toutefois, la préoccupation du roman est d’illustrer des valeurs universelles et
intemporelles (la loyauté, le courage, la fidélité, l’honneur) et non pas des destins individuels. Le cadre spatio-temporel est
secondaire, peu décrit, le monde représenté est idéalisé.
☛Le XVII e siècle qui croit encore à un monde stable aux valeurs immuables, perpétue cette tradition. Ainsi, Madame de La
Fayette, avec La Princesse de Clèves, crée une grande héroïne. Toutefois, les qualités de la princesse, en conflit avec sa passion
amoureuse, vont la mener à renoncer volontairement à l’amour. Le romanesque est ainsi mis à mal par l’esthétique classique et
ses nécessités d’équilibre moral et social.
L’intrusion du réel
☛ Le XVIII s. marque un tournant. Les écrivains tentent de représenter le monde tel qu’il est, ancré dans un cadre précis et
e
dans une époque identifiable, mais toujours avec des présupposés qui entravent le romanesque. Manon Lescaut adhère
ainsi à une croyance moralisatrice du XVIIIe s. dans le rôle systématiquement destructeur de la passion. Julie ou la Nouvelle
Héloïse est indissociable du décor alpestre et de la croyance philosophique de son auteur : Rousseau croit en la bonté originelle
de la nature humaine y compris amoureuse. La forme épistolaire de La Nouvelle Héloïse contribue aussi à l’effet
d’authenticité : le lecteur a l’impression d’entrer dans l’intimité de personnes réelles.
☛ Le XIXe siècle voit l’épanouissement du romanesque. Le roman doit être l’imitation de la réalité. La description prend
une importance majeure, le cadre spatio-temporel est déterminant dans le déroulement de l’histoire. Balzac, Stendhal, puis
Flaubert, tentent de dépeindre toutes les expériences humaines (voir annexe 2 ci-dessous).
☛Le roman de formation est alors le cadre privilégié du réalisme. En effet, un personnage jeune et naïf est confronté à la
réalité du monde. Julien Sorel (Stendhal,Le Rouge et le Noir), Rubempré (Balzac, Les Illusions Perdues) échouent. Rastignac
(Balzac, Le Père Goriot), Georges Duroy (Maupassant, Une Vie), eux, entrent dans la mêlée sans états d’âme. Le récit est le
support d’une observation méthodique et objective de la société.
☛Le naturalisme pousse cette doctrine encore plus loin : pour Zola, le monde doit être observé avec le regard d’un
scientifique qui étudierait les causes de son mal (Zola, L’Assommoir : L’Assommoir s’inscrit dans une série de vingt romans réunis
sous le titre Les Rougon-Macquart. Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire. Titre révélateur de l’ambition de Zola
: observer le comportement de l’individu avec le regard scientifique du naturaliste. Selon lui, l’être humain est le résultat de la double
influence de l’hérédité et du milieu social.).
☛Le courant idéaliste, lui, tente de peindre la réalité tout en lui donnant une dimension poétique. Il mêle l’invention à la
peinture du réel pour mieux atteindre le vrai.
☛ Cette volonté de faire vrai aboutit toutefois à un échec : l’objectivité n’est qu’une illusion. Les romanciers du XXe s., après
1945, soulèvent de graves questions sur l’existence humaine : la culpabilité, le sens de la vie, l’angoisse de l’homme face à
la mort. D’où l’étiquette d’existentialistes sous laquelle on réunira Sartre et Camus (voir annexe 3 ci-dessous).
☛ Le Nouveau Roman, lui, remet totalement en cause l’écriture romanesque. Dans la lignée de Proust, les auteurs des
années 1950 à 70, Duras, Sarraute, Robbe-Grillet, Perec (voir annexe 3 ci-dessous) bouleversent le rapport du lecteur au livre.
L’auteur crée un monde « en creux », fragmentaire, que le lecteur doit reconstituer lui-même.
☛Aujourd’hui, le genre romanesque propose des ouvrages aux visages multiples, signe d’une liberté créatrice exceptionnelle.
Une tendance semble se dessiner malgré tout, relevant de ce que l’on appelle la « Littérature du Moi ». Nourris d’expériences
personnelles, revendiquant dans le même temps une part fictionnelle, les auteurs mettent en place des oeuvres dont la part
biographique ou autobiographique ne se dément pas.
Avec le roman naît tout un univers de personnages, du héros exceptionnel et valeureux au personnage
quelconque noyé dans la réalité. Un long cheminement qui aboutit en partie, au XXe s. à la déconstruction
du personnage.
☛ Au XVIIe s. s’amorce le déclin des vieux idéaux féodaux. Les romans reflètent alors la vie mondaine des nobles confinés à la
cour de Louis XIV, et le héros devient un être plus nuancé, déchiré entre sa grandeur d’âme et sa passion amoureuse (La
Princesse de Clèves). En réaction à cet idéal aristocratique se développe une forme de « roman comique ». Le chevalier «
sans peur et sans reproche » du Moyen Âge laisse place alors à un personnage caricatural, plongé dans une réalité vulgaire
(Don Quichotte, de Cervantès, Le Roman comique, de Scarron).
☛ Le XVIIIe s. prolonge cette évolution. Plus de héros sublime ni de « picaro » bouffon, mais un personnage commun
dont l’aventure sentimentale est explorée dans toutes ses nuances et contradictions (Manon Lescaut).
Le personnage malmené
☛ Le XIXe s., avec ses rebondissements historiques et ses mutations sociales, laisse émerger des personnages atteints du
«mal du siècle », affadis, fragiles, analysés sans ménagement à travers le regard lucide du romancier. Tout un microcosme
voit le jour sous la plume de Stendhal, Balzac, Flaubert, Maupassant, Zola, peuplé d’êtres plus ou moins armés pour affronter le
monde. Zola va jusqu’à déposséder ses personnages de toute volonté : ils ne sont que la résultante de circonstances sociales
et génétiques !
Le personnage déconstruit
☛ Pour finir, le personnage au destin tout tracé, minutieusement décrit et analysé, disparaît du roman du XXe s. Proust le
premier amorce cette déconstruction. Ses personnages, comme les objets et les paysages, n’existent que par le regard d’un «
je » indéfini, mi-auteur mi-narrateur.
☛ Dans le Nouveau Roman, le personnage principal, indéfinissable, n’a plus d’identité, plus de nom parfois (Robbe-
Grillet, La Jalousie). Le lecteur découvre un inconnu, auquel ne s’applique aucune analyse « psychologisante », présenté de
l’extérieur, simple support à un tableau, et dont il doit construire lui-même la personnalité.
☛ Ainsi ce chemin parcouru par le personnage à travers l’histoire du roman est-il le reflet de la position qu’occupe l’homme
dans l’univers. Le héros chevaleresque a laissé place à « l’homme absurde » de Camus qui devra travailler à reconstruire son
rang dans le monde.
PERSONNAGES-CLÉS
● La princesse de Clèves dans La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette, 1678
● Manon Lescaut dans Manon Lescaut, Abbé Pévost, 1753
● Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir, Stendhal, 1830
● Lucien de Rubempré dans Illusions perdues, Balzac, 1843
● Emma Bovary dans Madame Bovary, Flaubert, 1857
● Ferdinand Bardamu dans Voyage au bout de la nuit (1932), suivi de Mort à crédit (1936), Céline
C. Le personnage de roman au 19è siècle
LES MOUVEMENTS LITTERAIRES et CULTURELS du 19è :
LE REALISME et le NATURALISME
D. Annexes d’exemples pour enrichir les preuves et développer sa culture