Analyse3 Notes de Cours Douiri
Analyse3 Notes de Cours Douiri
Analyse3 Notes de Cours Douiri
Module : M135
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ANALYSE 3 :
Fonctions de plusieurs variables
et calcul des intégrales multiples
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Notes de Cours
Table des matières
I
Analyse 3 (Notes de cours)/ S3/FSTE S.M. Douiri
II
Chapitre 1
Notions Topologiques dans Rn
· · × R}, où n ∈ N∗ .
Rn = |R × ·{z
n fois
x + y = (x1 + y1 , x2 + y2 , . . . , xn + yn ) et α x = (α x1 , α x2 , . . . , α xn ).
1.1.1 Distances
Définition 1.1.1. Soit E un ensemble quelconque. On appelle distance (ou métrique)
sur E toute application d définie de E × E à valeurs dans R+ , vérifiant les propriétés
suivantes :
i) ∀(x, y) ∈ E × E, d(x, y) = 0 ⇔ x = y (Séparation) ;
ii) ∀(x, y) ∈ E × E, d(x, y) = d(y, x) (Symétrie) ;
iii) ∀(x, y, z) ∈ E ×E ×E, d(x, y) ≤ d(x, z)+d(z, y) (Inégalité triangulaire).
L’ensemble E muni de cette distance est appelé espace métrique noté (E, d).
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Exemples 1.1.2.
1. L’application définie par d(x, y) = |x − y| est une distance sur R.
2. L’application définie par d(x, y = |x − y| + | x1 − y1 | est une distance sur
R∗ .
0 si x = y ;
3. L’application définie sur E ×E par d(x, y) = est une dis-
1 si x 6= y
tance sur E appelée la distance discrète et (E, d) est un espace métrique
discret.
1.1.2 Normes
Définition 1.1.3. Soit E un K-espace vectoriel (K = R ou C). On appelle norme sur
E toute application N de E dans R+ vérifiant les propriétés suivantes :
i) ∀x ∈ E, N (x) = 0 ⇐⇒ x = 0 (Séparation) ;
ii) ∀x ∈ E, ∀λ ∈ K, N (λ x) = |λ| N (x) (Condition d’homogéneité) ;
iii) ∀(x, y) ∈ E×E, N (x+y) ≤ N (x)+N (y) (Inégalité triangulaire).
Exemples 1.1.4.
1. La valeur absolue est une norme sur R.
2. On peut munir l’espace vectoriel Rn par les normes usuelles k k1 , k k2 et
k k∞ en posant pour chaque élément x = (x1 , . . . , xn ) de Rn :
n
P
kxk1 = |xi |;
i=1
n 21
x2i
P
kxk2 = (Norme euclidienne);
i=1
kxk∞ = sup |xi | (Norme sup ou infini).
i=1,...,n
Remarque 1.1.5.
1. Tout espace vectoriel normé (E, || ||) est un espace métrique dont la dis-
tance est définie par d(x, y) = ||x − y||. Cette distance est appelée dis-
tance associée à la norme || || et on a ||x|| = d(x, 0) pour tout x ∈ E.
2. On peut trouver des espaces métriques dont la distance n’est associée à
aucune norme.
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Preuve. "Exercice".
Exercice. Montrer que les trois normes usuelles || ||1 , || ||2 et || ||∞ définies sur
Rn sont équivalentes.
Remarques 1.2.2.
1. Dans le cas où a = 0Rn et r = 1, on parle des boules et sphères unitées.
2. Les boules (resp. sphères) ont des formes géométriques différentes selon
les normes utilisées.
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Exemples 1.2.3.
? Dans (R2 , || ||1 ) :
et B|| ||1 ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : ||(x, y)||1 < 1} = {(x, y) ∈ R2 : |x|+|y| < 1}.
? Dans (R2 , || ||2 ) :
p
S|| ||2 ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : ||(x, y)||2 = 1} = {(x, y) ∈ R2 : x2 + y 2 = 1}
p
et B|| ||2 ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : ||(x, y)||2 < 1} = {(x, y) ∈ R2 : x2 + y 2 < 1}.
? Dans (R2 , || ||∞ ) :
S|| ||∞ ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : ||(x, y)||∞ = 1} = {(x, y) ∈ R2 : max(|x|, |y|) = 1}
et B|| ||∞ ((0, 0), 1) = {(x, y) ∈ R2 : ||(x, y)||∞ < 1} = {(x, y) ∈ R2 : max(|x|, |y|) < 1}.
Définition et propriété 1.2.4. Une partie A de Rn est dite bornée si elle est in-
clue dans une boule (ouverte ou fermée). Dans ce cas, le diamètre de A est fini, où le
diamètre est défini par
Autrement dit, A et bornée dans Rn si, et seulement s’il existe M > 0 tel que pour
tout x ∈ A on a kxk ≤ M.
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1.2.3 Voisinages
Définition 1.2.9. On dit qu’une partie V de Rn est un voisinage de a ∈ Rn si V
contient une boule de centre a. On note par V(a) l’ensemble des voisinages de a.
Autrement dit, V ∈ V(a) si, et seulement s’il existe r > 0 tel que B(a, r) ⊂ V.
Exemple 1.2.10. Pour r > 0, la boule fermée B 0 (a, r) est un voisinage de a.
Proposition 1.2.11. Soit a ∈ Rn .
i) Si V ∈ V(a) alors a ∈ V.
ii) Toute intersection finie de voisinages de a est un voisinage de a.
iii) Si V ∈ V(a) et V ⊂ W alors W ∈ V(a).
Preuve. "Exercice".
Remarque 1.2.12. Dans un espace vectoriel normé E, deux normes équiva-
lentes N1 et N2 définissent la même topologie, c’est-à-dire, les ouverts de (E, N1 )
sont des ouverts de (E, N2 ) et réciproquement. Il en est donc de même pour
les fermés et les voisinages.
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1.2.4 Suites de Rn
Définition 1.2.13. "La convergence dans Rn "
Soit (xk )k∈N une suite dans Rn , c’est-à-dire, xk = (xk1 , . . . , xkn ) ∈ Rn pour tout k ∈ N.
On dit que la suite (xk )k∈N converge vers l ∈ Rn si lim kxk − lk = 0, ce qui signifie
k→∞
que
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀k ≥ N on a kxk − lk < ε.
Dans ce cas, la limite l est unique et on note lim xk = l ou xk −−−→ l.
k→∞ k→∞
Remarque 1.2.14. Si (xk )k∈N est une suite de Rn , alors pour toute application
ϕ : N → N strictement croissante, la suite (xϕ(k) )k∈N est appelée une sous-suite
(ou suite extraite ou suite partielle) de la suite (xk )k∈N .
Théorème 1.2.16. Soit (xk )k∈N une suite de Rn , avec xk = (xk1 , . . . , xkn ) pour tout
k ∈ N. La suite (xk )k∈N est convergente vers l = (l1 , . . . , ln ) ∈ Rn si, et seulement si,
les n suites réelles (xk1 )k∈N , . . . et (xkn )k∈N sont convergentes vers l1 , . . . et ln respecti-
vement. On dit que la convergence dans Rn est équivalente à la convergence compo-
sante par composante.
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1. L’adhérence de A, notée A (ou adh(A)), est le plus petit ensemble fermé conte-
nant A. D’après la Proposition 1.2.8, l’adhérence de A n’est autre que l’inter-
section de tous les fermés contenant A.
2. L’intérieur de A, noté Å (ou Int(A)), est le plus grand ouvert contenu dans A.
C’est la réunion de tous les ouverts contenus dans A.
3. La frontière de A, notée ∂A (ou F r(A)), est l’ensemble des points adhérents à
A qui ne sont pas des points intérieurs à A. C’est-à-dire,
∂A = A\Å = A ∩ (Å)c .
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Chapitre 2
Fonctions de plusieurs variables
réelles
2.1 Préliminaires
2.1.1 Fonctions numériques de plusieurs variables
Définitions 2.1.1.
1. Une fonction numérique de n variables réelles est une application définie sur
une partie D de Rn à valeurs dans R. On écrit
f: D ⊂ Rn −→ R
x = (x1 , . . . , xn ) 7−→ f (x).
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f: D ⊂ Rn −→ Rp
x = (x1 , . . . , xn ) 7−→ f (x) = (f1 (x), . . . , fp (x)),
où
fj : D ⊂ Rn −→ R ∀j ∈ {1, . . . , p}.
x = (x1 , . . . , xn ) 7−→ fj (x),
f: R3 \∆ −→ R3
y
X = (x, y, z) 7−→ f (X) = ( √ x
, √ ,√ z
).
x2 +y 2 x2 +y 2 x2 +y 2
L’image par f de la sphère unité de R3 privée de ses deux pôles qui appar-
tiennent à ∆ est le cylindre d’axe ∆ et de base le cercle unité de R2 .
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F IGURE 2.3 – La fonction vectorielle f transforme une sphère bornée à un cylindre non borné
∀A > 0, ∃η > 0 tel que kx − ak < η =⇒ f (x) > A (resp. f (x) < −A).
Exemples 2.2.2.
1. Soit f : R2 −→ R la fonction définie par f (x, y) = x2 − y 2 . On a
lim f (x, y) = 0.
(x,y)→(−1,1)
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f: D ⊂ Rn −→ Rp
x = (x1 , . . . , xn ) 7−→ f (x) = (f1 (x), . . . , fp (x))
∀ε > 0, ∃η > 0 tel que kx−akRn < η =⇒ |f (x)−f (a)| < ε (resp. kf (x)−f (a)kRp < ε).
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Définitions 2.3.1.
F On dit que f admet une dérivée au point a suivant le vecteur X si la fonction
ϕ est dérivable en 0. Lorsque ϕ0 (0) existe, on la note DX f (a) et on a
Dei f (a) est appelé la dérivée partielle première (ou d’ordre 1) de f au point
∂f
a par rapport à la ième variable xi . On la note ∂xi
(a) ou Di f (a).
∂f
Remarque 2.3.2. Pratiquement, le calcul de ∂x i
consiste à ne dériver l’expres-
ème
sion de f que par rapport à la i variable xi et considérer les autres variables
comme des constantes.
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2.3.2 La différentiabilité
Définition 2.3.7. "La différentiabilité d’une fonction numérique"
Soit f : U ⊂ Rn −→ R une fonction numérique de n variables. On dit que f est
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différentiable en un point a de U s’il existe une forme linéaire v sur Rn telle que pour
tout h ∈ Rn vérifiant a + h ∈ U on a
f (a + h) − f (a) − v(h)
Autrement dit : lim = 0.
h→0 khk
a+h∈U
Remarques 2.3.8.
θ(h)
1. On utilise aussi l’écriture f (a + h) = f (a) + v(h) + θ(h) avec lim = 0.
h→0 khk
df : U −→ (Rn )0
x 7−→ df (x)
Exemples 2.3.10.
1. Toute fonction constante d’un ouvert U de Rn dans R, c’est-à-dire, f (x) =
α ∀x ∈ U, est différentiable sur U et on df (x) = 0L(Rn ,R) pour tout x ∈ U,
ie, df (x)(h) = 0 ∀h ∈ Rn .
2. Toute forme linéaire f sur Rn est différentiable sur Rn et on a df (x) = f,
∀x ∈ Rn .
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On dit que f est différentiable en un point a de U s’il existe une application linéaire
continue v de Rn vers Rp telle que pour tout h ∈ Rn vérifiant a + h ∈ U on a
df (a) : Rn −→ Rp
h 7−→ df (a)(h) = (df1 (a)(h), . . . , dfp (a)(h)).
Preuve. "Exercice".
Preuve. "Exercice".
DX f (a) = df (a)(X)
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Preuve. Soit a = (a1 , . . . , an ) un point de l’ouvert U, alors il existe r > 0 tel que
a + B(0, r) ⊂ U. Soit h = (h1 , . . . , hn ) ∈ B(0, r), pour chaque i ∈ {1, . . . , n} et
en utilisant la norme k k1 , le point bi = a + (h1 , . . . , hi , 0, . . . , 0) ∈ B(a, r). On a
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Par conséquence,
n
n
P ∂f
P ∂f ∂f
f (a + h) − f (a) − hi (a) = hi ∂xi (ci ) − ∂xi (a)
∂xi
i=1 i=1
∂f ∂f
≤ khk max ∂x (c ) − (a) .
i
i ∂xi
1≤i≤n
∂f
Or, la fonction f est de classe C 1 sur U alors ∂x i
est continue sur U, ce qui
∂f ∂f
implique que ∂xi (ci ) − ∂xi (a) −−−→ 0, ∀i ∈ {1, . . . , n}, ce qui est vérifié lorsque
ci →a
h tend vers 0. D’où
n
P ∂f
f (a + h) − f (a) − ∂xi
(a).hi
i=1
lim = 0,
h→0 khk
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p p Pn
kv(x)k22 = yj2 = ( aij xi )2
P P
j=1 j=1 i=1
p n n
( a2ij ) ( x2i )
P P P
≤ (d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz)
j=1 i=1 i=1
p P n n
a2ij ) ( x2i )
P P
≤ (
j=1 i=1 i=1
1
M 2 kxk22 M = ( a2ij ) 2 .
P
≤ avec
i,j
D’où le résultat.
Théorème 2.3.25. Soient U un ouvert non vide de Rn et V un ouvert non vide de
Rp . Soit f : U −→ V et g : V −→ Rq deux fonctions différentiable en a ∈ U et
b = f (a) ∈ V respectivement. Alors, la fonction composée g ◦ f est différentiable en a
et on a
d(g ◦ f )(a) = dg(f (a)) ◦ df (a)
qu’on peut traduire en écriture matricielle
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où θ(h, k) = khkdg(f (a))(ε1 (h)) + kkkε2 (k). On remarque d’abord que l’appli-
cation dg(f (a)) ◦ df (a) est linéaire de Rn dans Rq comme composée de deux
applications linéaires. Reste à montrer que lim θ(h,k)
khk
= 0. En effet, θ(h,k)
khk
=
h→0
kkk er
dg(b)(ε1 (h)) + ε (k).
khk 2
pour le 1 terme de la somme on a lim dg(b)(ε1 (h)) = 0
h→0
d’après la linéarité et la continuité de l’application dg(b) et le fait que lim ε1 (h) =
h→0
0. Pour le 2ème terme de la somme on a
kkk kdf (a)(h)+khkε1 (h)k
khk
= khk
kdf (a)(h)k
≤ khk
+ kε1 (h)k.
kkk
lim ε2 (k) = 0.
h→0 khk
θ(h,k)
Finalement, on obtient ε(h) = −−→
khk h→0
0, ce qui donne
Par conséquence, g◦f est différentiable en a et on a d(g◦f )(a) = dg(f (a))◦df (a)
qu’on peut transformer à l’écriture matricielle suivante Jg◦f (a) = Jg (f (a)).Jf (a).
p
∂(g ◦ f ) X ∂g ∂fj
(a) = (f (a)). (a), ∀i ∈ {1, . . . , n}.
∂xi j=1
∂yj ∂xi
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Remarques 2.3.31.
1. D’après le Lemme 2.3.24, on peut définir la norme d’une application
linéaire v par
kv(x)k
kvk = sup .
x6=0Rn kxk
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∂x2
(x, y) = 6x − sin(x + y 2 ), ∂∂yf2 (x, y) = 2 cos(x + y 2 ) − 4y 2 sin(x + y 2 ),
∂2f ∂2f
∂y∂x
(x, y) = −2y sin(x + y 2 ), ∂x∂y (x, y) = −2y sin(x + y 2 ),
∂3f ∂3f ∂3f
∂x3
(x, y) = 6−cos(x+y 2 ), ∂y∂x 2
2 (x, y) = −2y cos(x+y ), ∂x∂y∂x (x, y) = −2y cos(x + y 2 ),
∂3f 3
∂y 2 ∂x
(x, y) = −2 sin(x + y 2 ) − 4y 2 cos(x + y 2 ), ∂x∂ 2f∂y (x, y) = −2y cos(x + y 2 ),
∂3f ∂3f
∂x∂y 2
(x, y) = −2 sin(x + y 2 ) − 4y 2 cos(x + y 2 ), ∂y∂x∂y (x, y) = −2 sin(x + y 2 ) −
3
4y 2 cos(x + y 2 ) et ∂∂yf3 (x, y) = −10y sin(x + y 2 ) − 8y 3 cos(x + y 2 ).
Définition 2.3.34. Soit k ∈ N∗ . On dit qu’une fonction f : U ⊂ Rn −→ R est de
classe C k sur U et on écrit f ∈ C k (U ), si toutes ses dérivées partielles d’ordre inférieur
ou égale à k existent et elles sont toutes continues sur U.
En particulier, si f ∈ C k (U ) pour tout k ∈ N∗ , on dit que f est de classe C ∞ sur U et
on écrit f ∈ C ∞ (U ).
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∂ 2f ∂ 2f
(a) = (a).
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
φ(x, y) ∂φ ∂f ∂f
= (cx , y) = (a + cx , b + y) − (a + cx , b).
x ∂x ∂x ∂x
φ(x,y)
On ré-applique le T.A.F à la fonction y 7−→ x
, on obtient
φ(x,y)
− φ(x,0)
x x ∂ φ(x, cy )
= avec cy entre 0 et y,
y−0 ∂y x
c’est-à-dire,
∂ 2φ ∂ 2f
φ(x, y) ∂ ∂φ
= (cx , cy ) = (cx , cy ) = (a + cx , b + cy ).
xy ∂y ∂x ∂y∂x ∂y∂x
∂2f
Or, la fonction ∂y∂x
est continue au point (a, b), alors
φ(x, y) ∂ 2f ∂ 2f
lim = lim (a + cx , b + cy ) = (a, b).
(x,y)→(0,0) xy (x,y)→(0,0) ∂y∂x ∂y∂x
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2 −2 0
En particulier, si (x, y, z) = (−1, 0, π) alors Hf (−1, 0, π) = −2 1 1 .
0 1 0
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n
Q
F α! = αi = α1 !α2 ! . . . αn !.
i=1
∂k f
ϕ(k) (t) = k!
+ th).hα1 1 .hα2 2 . . . . .hαnn
P
α1 !α2 !...αn ! ∂xα 1 ...∂xαn (a
1 n
α∈Nn
αP1 +···+αn =k
k! α
ϕ(k) (t) = α!
D f (a + th).hα .
|α|=k
Applications.
1. Pour k = 1 : |α| = 1 ⇐⇒ α = (0, . . . , 0, |{z}
1 , 0, . . . , 0) et dans ce cas
ième cte
n
∂f
on a ϕ0 (t) = 1! α
+ th).hα =
P P
α!
D f (a ∂xi
(a + th) hi . C’est exactement
|α|=1 i=1
le cas de la règle de dérivation en chaîne.
α = (0, . . . , 0, |{z} 2 , 0, . . . , 0) ou
i ème cte
2. Pour k = 2 : |α| = 2 ⇐⇒
α = (0, . . . , 0, 1
|{z} , 0, . . . , 0, |{z}
1 , 0, . . . , 0)
ème te ème te
i c j c
Dans ce cas on a
ϕ00 (t) = 2! α
+ th).hα
P
α!
D f (a
|α|=2
n n
2! ∂ 2 f 2! ∂ 2 f
+ th) h2i +
P P
= 2! ∂x2i
(a 1!1! ∂xi ∂xj
(a + th) hi .hj .
i=1 i,j=1
i6=j
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1
Dα f (a) hα + o(khkp ).
P
ou encore f (a + h) = α!
|α|≤p
2.4 Extrema
Soit f : U ⊂ Rn −→ R une fonction différentiable. On cherche à savoir si f
admet un minimum ou un maximum sur une partie V de U. On sait déjà que si
V est compact et d’après la continuité de f alors f est bornée sur V et atteint ses
bornes (Proposition 2.2.22). Dans ce paragraphe, on s’intéresse au cas où V est
un ouvert et on commence par rappeler le vocabulaire utilisé en optimisation.
Définitions 2.4.1.
1. On dit que f admet un minimum local en a ∈ U s’il existe un voisinage V de
a tel que
f (a) ≤ f (x) ∀x ∈ V.
2. On dit que f admet un minimum global (ou absolu) en a ∈ U si
f (a) ≤ f (x) ∀x ∈ U.
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4. Ces extrema locaux (resp. globaux) deviennent stricts si les inégalités précé-
dentes sont strictes sur V \{a} (resp. U \{a}).
Remarque 2.4.2. On utilise le mot extremum pour désigner sans distinction
un maximum ou minimum.
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associée à la matrice Hessienne Hf (a) qui se diagonalise dans une base ortho-
normée et qui a les valeurs propres sont toutes réelles (d’après la symétrie de
n
αi e0i dans cette base orthonormée {e01 , . . . , e0n } et les λ1 , . . . , λn
P
Hf (a)). Si h =
i=1
n
sont les valeurs propres de Hf (a), alors hT Hf (a) h = αi2 λi .
P
i=1
D’après le raisonnement précédent, on peut énoncer une condition suffisante
d’existence d’un extremum au Théorème suivant :
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Analyse 3 (Notes de cours)/ S3/FSTE S.M. Douiri
Remarques 2.5.2.
1. Si k = 0, c’est-à-dire, f et f −1 sont seulement continues, on dit que f est
un homéomorphisme.
2. Si f : U −→ V est un difféomorphisme (k ≥ 1), alors sa différentielle
en tout point a ∈ U est un isomorphisme de Rn dans lui même, c’est-
à-dire, det Jf (a) 6= 0. La fonction réciproque de cette différentielle n’est
autre que la différentielle de f −1 en f (a), c’est-à-dire,
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Si f (a, b) = 0 et ∂f
∂y
(a, b) 6= 0, alors il existe un voisinage V de a, un voisinage W de
b (W est un intervalle ouvert contenant b) et une fonction ϕ : V −→ W de classe C k
sur V vérifiant
i) V × W ⊂ U et ϕ(a) = b;
ii) f (x, ϕ(x)) = 0, ∀x ∈ V ;
∂f
∂x1
(x,ϕ(x)),..., ∂x∂f (x,ϕ(x))
iii) ∇ϕ(x) = − ∂f
n−1
(x,ϕ(x))
, c’est-à-dire,
∂y
∂f
∂ϕ (x, ϕ(x))
(x) = − ∂x
∂f
i
, ∀i ∈ {1, . . . , n − 1}.
∂xi ∂y
(x, ϕ(x))
33
Chapitre 3
Calculs des intégrales doubles et
triples
34
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ii) Si la fonction f est continue sur [a, b] alors f est intégrable sur [a, b].
iii) Si f et g sont deux fonctions intégrables sur [a, b] alors pour tous réels
Z b Z b Z b
α et β on a (α f + β g)(x) dx = α f (x) dx + β g(x) dx.
a a a
1er cas : Si f est en escalier, c’est-à-dire, il existe une partition de [a, b]×[c, d]
par des subdivisions t0 = a < t1 < t2 < · · · < tn−1 < tn = b et s0 = c < s1 <
s2 < · · · < sm−1 < sm = d telle que f est constante (f (x) = cij ) à l’intérieur de
chaque rectangle ]ti , ti+1 [×]sj , sj+1 [.
2ème cas : Si f est bornée sur R = [a, b] × [c, d], on l’approche par des
fonctions en escalier.
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Théorème 3.1.4. ZZ
i) Si la fonction f est positive sur R = [a, b] × [c, d] alors f (x, y) dxdy re-
R
présente le volume sous le graphe de f au-dessus à R.
ii) Si la fonction f est continue sur le rectangle R = [a, b] × [c, d] alors f est
intégrable sur R.
Propriété 3.1.5.
i) Si f et g sont deux fonctions intégrables sur le rectangle R = [a, b] × [c, d]
alors pour tous réels α et β on a
ZZ ZZ ZZ
(α f + β g)(x, y) dxdy = α f (x, y) dxdy + β g(x, y) dxdy.
R R R
Exemples 3.1.8.
1. Pour R = [−1, 0] × [0, 1] et f (x, y) = x2 + y 2 , on a
Z 0 Z 1 Z 0 1 !
y3
ZZ
2 2 2 2 2
(x + y ) dxdy = (x + y ) dy dx = x y+ dx
R −1 0 −1 3 0
Z 0 3 0
2 1 x 1 2
= x + dx = + x = .
−1 3 3 3 −1 3
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Type 1 : Type 2 :
D = {(x, y) ∈ R2 / a ≤ x ≤ b et g1 (x) ≤ D = {(x, y) ∈ R2 / c ≤ y ≤ d et h1 (x) ≤
y ≤ g2 (x)}, où g1 et g2 sont deux fonc- x ≤ h2 (x)}, où h1 et h2 sont deux fonc-
tions continues de [a, b] dans R (Figure tions continues de [c, d] dans R (Figure
3.1). 3.2).
F IGURE 3.1 – Type 1 de domaine d’in- F IGURE 3.2 – Type 2 de domaine d’in-
tégration D tégration D
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Remarques 3.1.10.
1. Le choix d’intégrer d’abord par rapport à x ou par rapport à y peut
amener des calculs plus ou moins long.
2. L’aire d’un domaine borné de R2 est donnée par
ZZ
A(D) = aire(D) = 1 dxdy.
D
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cos θ −r sin θ
Dans ce cas, on a det(Jϕ (r, θ)) =
= r, alors
sin θ r cos θ
ZZ ZZ
f (x, y) dxdy = f (r cos θ, r sin θ) r drdθ.
ϕ(D) D
ZZ
Exemple 3.1.12. Calculons l’intégrale I = xy dxdy où
A
A = {(x, y) ∈ R2 : x ≥ 0, y ≥ 0 et x2 + y 2 ≤ 1}.
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Remarques 3.2.2.
1. Il peut avoir différentes formulation suivant la forme du domaine d’in-
tégration A. On peut procéder dans l’ordre des variables que l’on veut,
toutes donnant le même résultat. ZZZ
2. En particulier, si f (x, y, z) = 1 sur A, l’intégrale 1 dxdydz repré-
A
sente alors le volume de A.
Exemple Z Z3.2.3.
Z Soit A = {(x, y, z) ∈ (R+ )3 / x + y + z ≤ 1}. Calculons l’in-
1
tégrale 2
dxdydz. Le domaine d’intégration peut être ex-
A (1 + x + y + z)
primé comme
A = {(x, y, z) ∈ R3 / 0 ≤ x ≤ 1, 0 ≤ y ≤ 1 − x et 0 ≤ z ≤ 1 − x − y}.
D’après le Théorème de Fubini, on a
ZZZ Z 1 Z 1−x Z 1−x−y
1 1
2
dxdydz = dz dy dx
A (1 + x + y + z) 0 0 0 (1 + x + y + z)2
= 34 − ln 2.
D’autre part, le volume du domaine A peut être calculé comme suit,
ZZZ Z 1 Z 1−x Z 1−x−y
1
V(A) = 1 dxdydz = dz dy dx = .
A 0 0 0 6
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Applications.
1. Les coordonnées cylindriques d’un point (x, y, z) ∈ R3 sont définies
par le changement de variables via l’application injective de classe C 1
sur R∗+ × [0, 2π[×R définie par
Exercice. ZZZ
2 +y 2
1. Calculer I = zx dxdydz où A = {(x, y, z) ∈ R3 / x2 + y 2 ≤ 1 et 0 ≤ z ≤ 1}.
A
2. Calculer le volume d’une boule de R3 de rayon r.
FIN .
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