Cours Algebre 4(2021)
Cours Algebre 4(2021)
Cours Algebre 4(2021)
LICENCE 2 MATHEMATIQUES
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
Avril 2021
Table des matières
1 Calcul tensoriel 2
1.1 Produits tensoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Produit tensoriels d’espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Produit tensoriel d’applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Tenseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Puissance tensorielle rième d’un espace vectoriel de dimension finie . . . . . . . 5
1.2.2 Contraction d’un tenseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Tenseurs symétriques et tenseurs antisymétriques . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 Algèbre tensorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Univ de Ndéré
Chapitre 1
Calcul tensoriel
est linéaire.
Remarque 1.1.1. (a) Lorsque r = 2 (resp. r = 3), on parle de forme bilinéaire (resp. trilinéaire).
(b) Si E = E1 = · · · = Er , alors la forme multilinéaire ci-dessus est appelée une r-forme linéaire
sur E ou forme multilinéaire de dedgré r sur E.
Remarque 1.1.2. L’ensemble des formes multilinéaires Lr (E1 , · · · , Er ; K) est un espace vectoriel
sur K dont la structure est définie par :
r
Q r
Q
f +g : Ei → K α·f : Ei → K
i=1 et i=1
(x1 , · · · , xr ) 7→ f (x1 , · · · , xr ) + g (x1 , · · · , xr ) (x1 , · · · , xr ) 7→ α · f (x1 , · · · , xr ) ,
Univ de Ndéré
Calcul tensoriel 3
Définition 1.1.2. On appelle produit tensoriel de E1∗ , ..., Er∗ l’espace vectoriel Lr (E1 , ..., Er ; K) des
formes r-linéaires sur E1 × ... × Er .
Notations 1.1.2. Le produit tensoriel Lr (E1 , ..., Er ; K) de E1∗ , ..., Er∗ est noté E1∗ ⊗ ... ⊗ Er∗ .
Pour tout (x∗1 , ..., x∗r ) ∈ E1∗ × ... × Er∗ , on considère l’application
c’est une forme r-linéaire sur E1 × ... × Er , donc un élément de E1∗ ⊗ ... ⊗ Er∗ .
Définition 1.1.3. x∗1 ⊗ ... ⊗ x∗r est appelé produit tensoriel de x∗1 , ..., x∗r .
Soient B1 = {e1,1 , ..., e1,m1 } , ..., Br = {er,1 , ..., er,mr } des bases respectives de E1 , ..., Er et B1∗ =
e∗1,1 , ..., e∗1,m1 , ..., Br∗ = e∗r,1 , ..., e∗r,mr les bases duales associées.
Proposition 1.1.1. Alors e∗1,i1 ⊗ ... ⊗ e∗r,ir , 1 ≤ i1 ≤ m1 , ..., 1 ≤ ir ≤ mr est une base de E1∗ ⊗...⊗
r
Er∗ . En d’autres termes dimK (E1∗ ⊗ ... ⊗ Er∗ ) =
Q
mj .
j=1
Remarque 1.1.3. (a) Le résultat précédent montre que les produits tensoriels x∗1 ⊗ ... ⊗ x∗r en-
gendrent l’espace vectoriel E1∗ ⊗ ... ⊗ Er∗ .
(b) On peut définir de la même manière le produit tensoriel E1 ⊗ ... ⊗ Er égal à l’espace vectoriel
Lr (E1∗ , ..., Er∗ ; K) des formes r-linéaires sur E1∗ × ... × Er∗ .
Théorème 1.1.1. (Propriété universelle) Pour toute application r-linéaire h de E1 × ... × Er dans
un espace vectoriel F , il existe une unique application linéaire h de E1 ⊗ ... ⊗ Er dans F telle que
E1 × ... × Er → E1 ⊗ ... ⊗ Er
(x1 , ..., xr ) 7→ x1 ⊗ ... ⊗ xr
est r-linéaire ; l’endomorphisme de E1 ⊗ ... ⊗ Er qui lui est associé est idE1 ⊗...⊗Er .
(b) Pour toute application r-linéaire k de E1∗ × ... × Er∗ dans un espace vectoriel F , il existe une
unique application linéaire k de E1∗ ⊗ ... ⊗ Er∗ dans F telle que
pour tous x∗1 ∈ E1∗ , ..., x∗r ∈ Er∗ . Donc les espaces vectoriels Lr (E1∗ , ..., Er∗ ; F ) et L(E1∗ ⊗ ... ⊗
Er∗ ; F ) sont canoniquement isomorphes pour tout espace vectoriel F sur K.
Univ de Ndéré
Calcul tensoriel 4
est r-linéaire, donc (Théorème 1.1.1) il existe une unique application linéaire, notée
telle que
E ∗ ⊗ F ∗ → (E ⊗ F )∗
E ∗ ⊗ F → L(E, F )
E → F
x 7→ hx, e∗i i εj
Univ de Ndéré
Calcul tensoriel 5
1.2 Tenseurs
1.2.1 Puissance tensorielle rième d’un espace vectoriel de dimension finie
Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur K et r un entier naturel ≥ 2 .
Définition 1.2.1. On appelle puissance tensorielle rième de E, le produit tensoriel, E ⊗ ... ⊗ E, de
r espaces vectoriels identiques à E.
r
Notations 1.2.1. (i) On note ⊗E , T r (E) ou T0r (E). On convient d’écrire T01 (E) pour E lui-
même (T01 (E) = E ) et T00 (E) pour K (T00 (E) = K).
r
(ii) On note de même Tr0 (E) le produit tensoriel ⊗E ∗ avec la convention T10 (E) = E ∗ .
q p
(iii) Si p, q sont des entiers naturels non nuls, on note Tqp (E) le produit tensoriel ⊗E ∗ ⊗ ⊗E .
Définition 1.2.2. 1. Les éléments de T0r (E) sont appelés des tenseurs r fois contravariants ou
de type (r, 0) sur E.
2. Les éléments de Tr0 (E) sont appelés des tenseurs r fois covariants ou de type (0, r) sur E.
3. Les éléments de Tqp (E) , p ≥ 0, q ≥ 0 sont appelés des tenseurs mixtes, p fois contravariants
et q fois covariants ou de type (p, q) sur E.
p+r
Proposition 1.2.1. Il y a un isomorphisme canonique Tqp (E) ⊗ Tsr (E) → Tq+s (E).
Remarque 1.2.1. Si
u = x∗1 ⊗ ... ⊗ x∗q ⊗ x1 ⊗ ... ⊗ xp ∈ Tqp (E) et v = y1∗ ⊗ ... ⊗ ys∗ ⊗ y1 ⊗ ... ⊗ yr ∈ Tsr (E)
p+r
alors u ⊗ v ∈ Tq+s (E) est égal à
x∗1 ⊗ ... ⊗ x∗q ⊗ y1∗ ⊗ ... ⊗ ys∗ ⊗ x1 ⊗ ... ⊗ xp ⊗ y1 ⊗ ... ⊗ yr ,
en vertu de l’isomorphisme canonique précédent.
Exemple 1.2.1. Soit E un espace vectoriel de dimension 4 sur K muni d’une base (ei )1≤i≤4 et soit
(e∗i )1≤i≤4 sa base duale. Soient u = 2e∗1 ⊗ e2 ⊗ e4 ∈ T12 (E) et v = e∗2 ⊗ e∗2 ⊗ e3 ∈ T21 (E) ; on a :
u ⊗ v = 2e∗1 ⊗ e∗2 ⊗ e∗2 ⊗ e2 ⊗ e4 ⊗ e3 ∈ T33 (E) .
Proposition 1.2.2. Pour tous tenseurs u ∈ Tnm (E), v ∈ Tqp (E) et w ∈ Tsr (E), on a : u⊗(v ⊗ w) =
(u ⊗ v) ⊗ w.
Preuve. Il suffit de la faire pour des générateurs de ces espaces, ce qui est immédiat.
Remarque 1.2.2. (a) Si (ei )1≤i≤n est une base de E et (e∗i )1≤i≤n la base duale associée alors
n o
e∗j1 ⊗ ... ⊗ e∗jq ⊗ ei1 ⊗ ... ⊗ eip , i1 , ..., ip , j1 , ..., jq ∈ {1, ..., n}
Univ de Ndéré
Calcul tensoriel 6
(E ∗ )q × E p → Tq−1
p−1
(E)
x1 , ..., xq , x1 , ..., xp 7→ xi , x∗j x∗1 ⊗ ... ⊗ xb∗j ⊗ ... ⊗ x∗q ⊗ x1 ⊗ ... ⊗ xbi ⊗ ... ⊗ xp
∗ ∗
telle que
cij x∗1 ⊗ ... ⊗ x∗q ⊗ x1 ⊗ ... ⊗ xp = xi , x∗j x∗1 ⊗ ... ⊗ xb∗j ⊗ ... ⊗ x∗q ⊗ x1 ⊗ ... ⊗ xbi ⊗ ... ⊗ xp ,
Posons maintenant p = q = 1 ; on sait T11 (E) = E ∗ ⊗ E ∼ = L(E, E). La seule contraction sur
1
T1 (E) est
c11 : T11 (E) → T00 (E) = K
Définition 1.2.4. On appelle trace de u ∈ L(E, E) ∼
= E ∗ ⊗ E, la valeur c11 (u) ∈ K de u par la
contraction c11 .
Notations 1.2.2. On note T r(u) la trace de u.
Proposition 1.2.3. 1. Si (αi,j ) est la matrice de u par rapport à une base (ei )1≤i≤n de E, alors
n
X
T r(u) = αi,i .
i=1
est r-linéaire ; il existe donc un unique endomorphisme de T0r (E) noté σ tel que
Univ de Ndéré
Calcul tensoriel 7
σ·t=t
pour tout σ ∈ Sr .
2. Un tenseur t ∈ T0r (E) est dit antisymétrique si l’on a ,
σ · t = εσ t
i ...i i ...i
t est symétrique ⇔ t σ(1) σ(r) = t 1 r
et
t est antisymétrique ⇔ tiσ(1) ...iσ(r) = εσ ti1 ...ir .
pour tout σ ∈ Sr .
Proposition 1.2.5. Pour tout t ∈ T0r (E), le tenseur
1. s(t) = r!1
P
σ·t est symétrique.
σ∈Sp
1
P
2. a(t) = r!
εσ σ · t est antisymétrique.
σ∈Sp
Définition 1.2.6. Pour tout t ∈ T0r (E), s(t) (resp. a(t)) est appelé symétrisé (resp. antisymétrisé)
de t.
Remarque 1.2.4. (a) L’application
E r → T0r (E)
(x1 , ..., xr ) 7→ s (x1 ⊗ ... ⊗ xr ) ,
est r−linéaire symétrique ; de même, l’application
E r → T0r (E)
(x1 , ..., xr ) 7→ a (x1 ⊗ ... ⊗ xr ) ,
est r−linéaire antisymétrique. En d’autres termes, si K est de caractéristique 6= 2, a (x1 ⊗ ... ⊗ xr ) =
0 dès que xi = xk avec i 6= k.
Univ de Ndéré
Calcul tensoriel 8
(b) Pour tout tenseur symétrique (resp. antisymétrique) t, on a s (t) = t (resp. a (t) = t).
Exemple 1.2.3. Soit E un espace vectoriel de dimension 4 sur K muni d’une base (ei )1≤i≤4 . Si
r = 2 alors
Proposition 1.2.6. Soit (Ei )i∈I une famille d’espaces vectoriels sur K.
1. Pour chaque j ∈ I, l’application
L
αj : Ej → Ei
i∈I
zj 7→ (xi )i∈I ,
t ⊗ t0 = (ξp )p∈N
p
tk ⊗ t0p−k ; la loi ⊗ est interne, associative et bilinéaire.
P
avec ξp =
k=0
N
Définition 1.2.8. Le quadruplet ( E, +, ·, ⊗) est appelé algèbre tensorielle de E.
p
N q
N p+q
N
Remarque 1.2.6. Si tp ∈ E et tq ∈ E alors tp ⊗ tq ∈ E.
Univ de Ndéré
Chapitre 2
est nul lorsque deux ik sont égaux (Remarque ?? ). Si les ik sont tous distincts (ce qui implique
que r ≤ n), il y a une permutation et une seule σ telle que iσ(1) < ... < iσ(r) . Pour toute partie
H = {i1 , ..., ir } de r éléments de l’ensemble {1, ..., n} telle que i1 < ... < ir , les éléments
forment une base de Cnr éléments de l’espace vectoriel Ar (E) des tenseurs contravariants antisymé-
triques d’ordre r sur E. D’où
Théorème 2.1.1. Si 1 ≤ r ≤ n, alors l’espace vectoriel Ar (E) des tenseurs contravariants antisy-
métriques d’ordre r sur E est de dimension Cnr .
De façon précise, si (ei )1≤i≤n est une base de E, alors
Remarque 2.1.1. Si r = n, on a Cnn = 1 donc An (E) est une droite vectorielle dont une base est
a (e1 ⊗ ... ⊗ en ).
Univ de Ndéré
Tenseurs antisymétriques et tenseurs symétriques 10
le sous-ensemble de Sp+q formé des permutations σ telles que σ(1) < ... < σ(p) et σ(p + 1) < ... <
σ(p + q). Si α ∈ Sp et β ∈ Sq , on note αβ la permutation de {1, ..., p + q} définie par
αβ(i) = α(i), 1 ≤ i ≤ p
αβ(p + j) = p + β(j), 1 ≤ i ≤ q.
On a εαβ = εα εβ , puisque (α(1), ..., α(p), p + β(1), ..., p + β(q)) s’obtient de (1, ..., p, p + 1, ..., p + q)
en transformant d’une part (1, ..., p) en (α(1), ..., α(p)) et, (p + 1, ..., p + q) en (p + β(1), ..., p + β(q))
d’autre part.
Exemple 2.1.1. Soit E un espace vectoriel de dimension 4 sur K muni d’une base (ei )1≤i≤4 . On
a: ^ 2
e2 e4 = a(e2 ⊗ e4 ) = e2 ⊗ e4 − e4 ⊗ e2
1!1!
Lemme 2.1.2. Pour tout couple (p, q) d’entiers naturels non nuls, la signature de la permutation
1 ... q q + 1 ... q + p
σ= ∈ Sp+q
p + 1 ... p + q 1 ... p
est (−1)pq .
Produit extérieur :
p q
Proposition 2.1.1. Soient tp ∈ ⊗E et tq ∈ ⊗E ; alors l’antisymétrisée de tp ⊗ tq ne dépend que de
celles de tp et tq .
Définition 2.1.1. Etant donnés deux tenseurs antisymétriques tp ∈ Ap (E) et tq ∈ Aq (E), on appelle
V
produit extérieur de tp et tq et on note tp tq , le tenseur antisymétriques d’ordre p + q , donné par
la formule
^ (p + q)!
tp tq = a(tp ⊗ tp ).
p!q!
Remarque 2.1.2. On a X
tp ∧ tq = ερ ρ · (tp ⊗ tq ),
ρ∈P
Univ de Ndéré
Tenseurs antisymétriques et tenseurs symétriques 11
Exemple 2.1.2. Soit E un espace vectoriel de dimension 5 sur K muni d’une base (ei )1≤i≤5 . On
pose :
V V V V
α = 2e2 e3 − e1 e5 , β = −e4 e5 + e1 e2 ;
V
Calculer α β.
pour tous x1 , ..., xr ∈ E, l’espace vectoriel Ar (E) appelé puissance extérieure rième de E.
r
V
Notations 2.1.1. Il est noté E.
0
V
Lorsque r = 0, on pose : E = R .
Soit F un espace vectoriel quelconque sur K.
Théorème 2.1.3. Pour toute application r-linéaire alternée h ∈ Altr (E; F ), il existe une unique
r
V
application linéaire h ∈ L( E, F ) telle que
^ ^ ^ ^
h(x1 ... xr ) = h(x1 ) ... h(xr ),
Univ de Ndéré
Tenseurs antisymétriques et tenseurs symétriques 12
Univ de Ndéré
Tenseurs antisymétriques et tenseurs symétriques 13
Vp p Vp p
V
Comme E est un sous-espace vectoriel de ⊗E, tout forme linéaire sur E est la restriction à E
p p
d’une forme linéaire z 7→ hz, t∗ i (t∗ ∈ ⊗E ∗ ). Mais pour z ∈ E et σ ∈ Sp
V
hz, t∗ i = εσ hσ · z, t∗ i
= εσ hz, σ −1 · t∗ i
= hz, εσ−1 σ −1 · t∗ i
donc
* +
X X X
p! hz, t∗ i = hz, t∗ i = z, εσ−1 σ −1 · t∗ = z, εσ−1 σ −1 · t∗ = hz, p!a (t∗ )i
σ∈Sp σ∈Sp σ∈Sp
i.e.
1
(2.4) hz, t∗ i = hz, δ (t∗ )i = hz, t∗ i .
p!
Univ de Ndéré
Tenseurs antisymétriques et tenseurs symétriques 14
où |α| = α1 + ... + αn .
Lemme 2.2.1. Pour tout r-uplet (i1 , ..., ir ) de (Nn )r , il existe un multi-indice unique α ∈ Nn tel que
avec γ i1 ,...,ir = λα si αk , 1 ≤ k ≤ n est le nombre d’occurences de k dans la suite (i1 , ..., ir ) ; donc tous
les γ i1 ,...,ir sont nuls, {ei1 ⊗ ... ⊗ eir , (i1 , ..., ir ) ∈ (Nn )r } étant une base, les λα le sont aussi. D’où
Théorème 2.2.1. Pour r ∈ N∗ , l’espace vectoriel Sr (E) des tenseurs contravariants symétriques
n−1
d’ordre r sur E est de dimension Cr+n−1 .
De façon précise, si (ei )1≤i≤n est une base de E, alors
{s (eα ) , α ∈ Nn et |α| = r}
p q
Proposition 2.2.1. Soient tp ∈ ⊗E et tq ∈ ⊗E ; alors le symétrisée de tp ⊗ tq ne dépend que de
ceux de tp et tq .
Définition 2.2.1. Etant donnés deux tenseurs symétriques tp ∈ Sp (E) et tq ∈ Sq (E), on appelle
produit symétrique de tp et tq et on note tp tq , le tenseur symétrique d’ordre p + q , donné par la
formule
(p + q)!
(2.6) tp tq = s(tp ⊗ tp ).
p!q!
Remarque 2.2.1. On a
X
(2.7) tp tq = ρ · (tp ⊗ tq ),
ρ∈P
Univ de Ndéré
Tenseurs antisymétriques et tenseurs symétriques 15
Exemple 2.2.1. Soit E un espace vectoriel de dimension 4 sur K muni d’une base (ei )1≤i≤4 . On
a:
2
e2 e4 = s(e2 ⊗ e4 ) = e2 ⊗ e4 + e4 ⊗ e2
1!1!
Théorème 2.2.2. Le produit symétrique a les propriétés suivantes :
1. Si tp ∈ Sp (E) et tq ∈ Sq (E), on a :
(2.8) tp tq = tq tp (commutativité)
Remarque 2.2.2. (a) En vertu de ce qui précède, on a pour z1 ∈ Sp1 (E), ..., zm ∈ Spm (E)
1 X
(2.10) z1 ...zm = Q
m σ · (z1 ⊗ ... ⊗ zm ) ;
pi ! σ∈Sp1 +...+pm
i=1
(b) Comme pour tous x1 , ..., xr ∈ E, le produit symétrique x1 ...xr est égal à s (x1 ⊗ ... ⊗ xr ) l’espace
vectoriel Sr (E) appelé puissance symétrique rième de E.
(c) On a une propriété universelle pour les tenseurs symétriques analogue au théorème 2.1.3.
u = zt = (ur )r∈N
r
P
avec ur = zk tr−k . En particulier si z ∈ Sp (E) et t ∈ Sq (E) alors zt ∈ Sp+q (E), donc (S (E) , +, ·, .)
k=0
est une K-algèbre graduée.
Univ de Ndéré
Chapitre 3
Définition 3.1.1. On dit qu’une forme bilinéaire ω : E × E → K est alternée si ω(x, x) = 0, pour
tout x ∈ E.
Notations 3.1.1. Leur ensemble est noté Alt2 (E; K) ; c’est un sous-espace de l’espace vectoriel
E ∗ ⊗ E ∗ des formes bilinéaires sur E.
Remarque 3.1.1. Toute forme bilinéaire alternée ω sur E est antisymétrique. En effet ∀ (x, y) ∈ E 2 ,
0 = ω (x + y, x + y) = ω (x, y) + ω (y, x). Si K est de caractéristique 6= 2, alors ω antisymétrique si
et seulement ω alternée.
symétriques.
X
ω= ωij e∗i ∧ e∗j
1≤i<j≤n
Univ de Ndéré
Formes bilinéaires alternées. Espaces vectoriels symplectiques 17
ω[ : E → E ∗
x 7→ ω (·, x)
Définition 3.1.2. (a) On appelle noyau de ω le noyau de l’application linéaire ω [ . on le note ker ω.
Définition 3.1.3. 1. On dit que ω est non dégénérée si ω [ est injective, c’est-à-dire si ker ω =
ker ω [ = {0E }.
2. On dit que ω est dégénérée si ω [ n’est pas injective i.e. ker ω 6= {0E }.
3. Si E est de dimension finie, on appelle rang de ω le rang de ω [ .
Remarque 3.1.2. Le rang de ω est pair. En effet si F est un supplémentaire de ker ω [ alors ω |F ×F
est non dégénérée, donc ϕ := (ω |F ×F )[ : F → F ∗ est un isomorphisme d’espaces vectoriels ; en
considérant une base C de F , la matrice carrée M (ϕ, C, C ∗ ) d’ordre r = dim F , est antisymétrique
et inversible, donc r est pair.
Proposition 3.1.1. Pour toute partie non vide F de E, l’ensemble F ω des vecteurs orthogonaux à
tout vecteur de F est un sous-espace vectoriel de E.
Univ de Ndéré
Formes bilinéaires alternées. Espaces vectoriels symplectiques 18
Remarque 3.1.3. Si E est de dimension finie, on a dimK (F ω ) = dimK ker ω [ +dimK Imω [ ∩ hF i◦ .
Définition 3.1.7. Une base de E satisfaisant (3.2) est dite canonique relativement à ω.
2
E ∗ de rang non nul
V
Remarque 3.1.4. Dans une base canonique (e1 , ..., en ) relativement à ω ∈
2m, on a
Xm
ω= e∗i ∧ e∗m+i ,
i=1
en vertu des définitions.
Univ de Ndéré
Formes bilinéaires alternées. Espaces vectoriels symplectiques 19
La dimension d’un espace vectoriel symplectique est toujours paire en vertu de la remarque 3.1.2.
Corollaire 3.2.1. Soit (E, ω) un espace vectoriel symplectique. Posons dim E = 2n. Il existe une
base (e1 , e2 , ..., e2n ), dite canonique, telle que pour tous i, j ∈ Nn ,
ω (ei , ej ) = ω (en+i , en+j ) = 0
et
ω (ei , en+j ) = −ω (en+j , ei ) = δi,j .
Remarque 3.2.1. Soit u : (E1 , ω1 ) → (E2 , ω2 ) un symplectomorphisme. Si u est bijective alors u−1
est aussi un symplectomorphisme. On dit alors que E1 et E2 sont symplectomorphes.
Remarque 3.2.2. Si les deux espaces sont identiques à (E, ω), les applications symplectiques forment
un groupe noté Sp(E, ω). Sp(E, ω) est un sous-groupe de (GL (E) , ◦).
Univ de Ndéré
Formes bilinéaires alternées. Espaces vectoriels symplectiques 20
Proposition 3.2.3. Soit (E, ω) un espace symplectique avec dim E = 2n. Alors le produit extérieur
ω n = ω ∧ ... ∧ ω est une forme déterminant sur E.
pour tout i ∈ Nn .
3. On peut considérer les puissances extérieures
r r r
! r r r
!
^ ^ ^ ^ ^ ^
ω [ ∈ Isom E, E ∗ et Λ] ∈ Isom E ∗ , E (Remarque 1.1.5).
Univ de Ndéré
Formes bilinéaires alternées. Espaces vectoriels symplectiques 21
Preuve. En effet si z = x0 − x ∈ F ∩ F ω et t = y 0 − y
ω (x0 , y 0 ) = ω (x + z, y + t)
= ω (x, y) + ω (x, t) + ω (z, y) + ω (z, t)
= ω (x, y) ,
Définition 3.2.4. L’espace vectoriel symplectique W
c, ω
b est appelé espace vectoriel symplectique
réduit associé à W .
Remarque 3.2.4. dim Fb = dim F −dim(F ∩F ⊥ ), donc dim F et dim(F ∩F ⊥ ) sont de même parité.
Univ de Ndéré
Bibliographie
Univ de Ndéré