Elasticite Poly
Elasticite Poly
1 Historique
1
en élasticité. Vers 1660, Hooke découvrit la loi entre l’allongement d’un res-
sort et la force qui lui est appliquée (figure 2). En fait, Hooke n’appliqua pas
ses idées au problème de la flexion des poutres entrevu par Galilée (figure 1).
C’est Mariotte qui, en 1680, publia la même loi et expliqua la différence entre
fibres tendues et fibres comprimées dans une poutre en flexion. Ce n’est qu’en
1807 que Young (1773-1829) introduisit la notion de module d’élasticité.
2
2 L’essai de traction
force F
F (N)
B
C
A
longueur l
∆ l (mm)
O
3
normale à cet axe est parallèle à cet axe et vaut FS −
→
x 3 . Les vecteurs contraintes
appliqués sur les autres surfaces étant nuls, il s’en suit que le tenseur des
contraintes de Cauchy vaut :
0 0 0
σ= 0 0 0 (1)
0 0 FS
¯
¯ X1 (1 − βt)
−
→ −
→− → −
→→ − ¯
x = Φ ( X ,t) avec Φ ( X ,t) = ¯¯ X2 (1 − βt) (2)
¯ X3 (1 + αt)
−β − 12 β 2 t2 0 0
E= 0 −β − 21 β 2 t2 0 (3)
1 2 2
0 0 α + 2α t
1
1− (1−βt)2
0 0
1 1
e= 0 1− (1−βt)2
0 (4)
2 1
0 0 1− (1+αt)2
4
ln(1 − βt) 0 0
²= 0 ln(1 − βt) 0 (5)
0 0 ln(1 + αt)
ε33
O
∆l
²33 = ln(1 + ) (6)
l0
5
2.3 Domaine d’élasticité
6
où ν est appelé coefficient de Poisson (1781-1840). Les tenseurs −
→
σ et −
→
² ont
donc la forme suivante dans un essai de traction sur un matériau isotrope
élastique :
0 0 0 −ν 0 0
σ = σ33 0 0 0 et ² = ²33 0 −ν 0 (9)
0 0 1 0 0 1
2.4 Exemples
La loi de Hooke a été généralisée par Cauchy (1789-1857), qui a proposé d’ex-
primer chaque composante du tenseur des contraintes comme une fonction
linéaire des composantes du tenseur des déformations. La loi de Hooke est
donc aujourd’hui souvent écrite sous la forme :
σ=C:² (10)
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matériau température module d’Young coefficient
(degré C) (GP a) de Poisson
Alliage 20 72 0,32
d’aluminium AU4G 200 66 0,325
500 50 0,35
Alliage de titane 20 315 0,34
Ti 4Al 4Mn 200 115 0,34
Acier XC10 20 216 0,29
200 205 0,30
600 170 0,315
Fonte grise 20 100 0,29
Acier inoxydable 20 196 0,3
austénitique 316 200 170
700 131
Aluminium (A5) 20 68 0,33
Bronze 20 130 0,34
180 61
Plexiglass 20 2,9 0,4
Araldite 20 3 0,4
Caoutchouc 20 0,002 0,5
verre-epoxy (sens long) 20 19 0,3
carbone-epoxy (sens long) 20 87,6 0,32
Béton 20 30 0,2
Granit 20 60 0,27
Pin sylvestre (sens long) 20 17 0,45
Pin sylvestre (sens trans.) 20 1
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où C est un tenseur du quatrième ordre appelé tenseur des rigidités ou ten-
seur d’élasticité (les composantes covariantes de ce tenseur sont Cijkl ). Le ten-
seur des rigidités fait intervenir l’ensemble des caractéristiques élastiques du
matériau. De même, les déformations sont reliées linéairement aux contraintes
par la relation inverse :
²=S:σ (11)
où S est les tenseur des compliances ou tenseur des complaisances élastiques
du matériaux (ses composantes covariantes sont Sijkl ).
Les tenseurs C et S ont a priori 81 composantes (chaque indice varie de 1 à
3). Toutefois, nous avons vu que les tenseurs des contraintes de Cauchy et
des déformations sont symétriques. Ils n’ont donc chacun que 6 composantes
indépendantes, et leur liaison linéaire peut alors être réalisée à l’aide de 36
termes seulement. La forme suivante est souvent utilisée, dans un repère
orthonormé, pour relier les composantes des contraintes et des déformations :
σ11 C1111 C1122 C1133 C1123 C1131 C1112 ²11
σ22 C2211 C2222 C2233 C2223 C2231 C2212 ²22
σ33 C3311 C3322 C3333 C3323 C3331 C3312 ²33
= . (12)
σ23 C2311 C2322 C2333 C2323 C2331 C2312 2²23
σ31 C3111 C3122 C3133 C3123 C3131 C3112 2²31
σ12 C1211 C1222 C1233 C1223 C1231 C1212 2²12
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U
d ΩU t
d ΩA
ΩA fv
Ω d ΩT
ργ
( R R − → →
→
− →
u ds + ΩA f v .δ −
δW = ∂ΩA t .δ − u ds
dE = δW + δQ avec (13)
δQ = T dS
Z
δW = σ : δ²dv (14)
ΩA
Il est donc possible d’écrire l’énergie interne par unité de volume dans le
solide de sous la forme de = σ : δ² + T ds. La température est dans notre cas
constante (pas d’échange de chaleur entre ΩA et l’extérieur). De plus, e et s
sont des fonctions d’état, de sorte que de et ds sont des différentielles totales.
Le travail δw s’écrit donc sous la forme :
δw = de − T ds = d(e − T s) = dw = σ : d² (15)
10
∂w ∂ 2w
= σ = C : ² , d’où =C (16)
∂² ∂²∂²
1
w= C:²:² (17)
2
11
Fig. 7 – Rigidités et compliances de différents métaux cubiques
σ11 C11 C12 C12 0 0 0 ²11
σ22 C12 C11 C12 0 0 0 ²22
σ33 C12 C12 C11 0 0 0 ²33
= . (18)
σ23 0 0 0 C44 0 0 2²23
σ31 0 0 0 0 C44 0 2²31
σ12 0 0 0 0 0 C44 2²12
12
²11 S11 S12 S12 0 0 0 σ11
²22 S12 S11 S12 0 0 0 σ22
²33 S12 S12 S11 0 0 0 σ33
= . (19)
2²23 0 0 0 S44 0 0 σ23
2²31 0 0 0 0 S44 0 σ31
2²12 0 0 0 0 0 S44 σ12
Le tableau 7 donne des valeurs pour ces coefficients dans le cas de métaux
dont la maille élémentaire est à symétrie cubique. Les compliances sont en
T P a−1 , soit 10−12 P a−1 . Les rigidités sont en GP a, soit 109 P a.
3.3.2 Isotropie
Dans le cas isotrope, le nombre de coefficients est réduit à deux par la relation
C44 = 12 (C11 − C12 ). Il existe plusieurs façon d’exprimer ces coefficients. On
peut par exemple choisir ceux de Lamé λ = 12 (C11 + C12 ) et µ = 12 (C11 − C12 ),
ou le module d’Young E = µ 3λ+2µ λ+µ
λ
et le coefficient de Poisson ν = 2(λ+µ) vus
dans le cas de l’essai de traction. La loi de comportement élastique linéaire
s’écrit dans le cas isotrope de la façon suivante :
E ν
σ = 2µ² + λtr(²)I = (² + tr(²)I) (20)
1+ν 1 − 2ν
1 λ 1+ν ν
²= σ− tr(σ)I = σ − tr(σ)I (21)
2µ 2µ(3λ + 2µ) E E
E
K = 3λ + 2µ = (22)
1 − 2ν
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3.4 Thermo-élasticité linéaire
Les matériaux sont souvent soumis à des chargements thermiques qui ont
pour effet de dilater les structures. Les déformations thermiques sont direc-
tement proportionnelles à la variation de température ∆T , par le coefficient
de dilatation thermique α :
1+ν ν
²= σ + (α∆T − tr(σ))I (24)
E E
E ν E
σ= (² + tr(²)I) − α∆T I (25)
1+ν 1 − 2ν 1 − 2ν
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