0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
118 vues14 pages

Elasticite Poly

Ce document décrit l'histoire de l'élasticité et de la relation contrainte-déformation. Il présente ensuite un essai de traction typique, notamment la courbe force-allongement, la courbe contrainte-déformation, et le domaine d'élasticité.

Transféré par

Youcef Kherroubi
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
118 vues14 pages

Elasticite Poly

Ce document décrit l'histoire de l'élasticité et de la relation contrainte-déformation. Il présente ensuite un essai de traction typique, notamment la courbe force-allongement, la courbe contrainte-déformation, et le domaine d'élasticité.

Transféré par

Youcef Kherroubi
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 14

ÉLASTICITÉ

1 Historique

1.1 Résistance des solides

Il semble que les premières analyses mathématiques de la résistance des so-


lides à la rupture aient été faites par Galilée (1564-1642) dans son ouvrage
”Discorsi e Demonstrazioni matematiche” publié en 1638 (figure 1).

Fig. 1 – Dessins de Galilée pour illustrer l’essai de traction et l’essai de


flexion

1.2 Relation contrainte-déformation

En Angleterre et en France, à la fin du 17eme siècle, Hooke et Mariotte


découvraient presque simultanément la relation entre déformations et contraintes

1
en élasticité. Vers 1660, Hooke découvrit la loi entre l’allongement d’un res-
sort et la force qui lui est appliquée (figure 2). En fait, Hooke n’appliqua pas
ses idées au problème de la flexion des poutres entrevu par Galilée (figure 1).
C’est Mariotte qui, en 1680, publia la même loi et expliqua la différence entre
fibres tendues et fibres comprimées dans une poutre en flexion. Ce n’est qu’en
1807 que Young (1773-1829) introduisit la notion de module d’élasticité.

Fig. 2 – Schémas dus à Hooke et décrivant ses expériences

2
2 L’essai de traction

2.1 Courbe force-allongement

L’essai de traction est le test le plus couramment utilisé pour caractériser le


comportement mécanique d’un matériau, et donc établir sa ”loi de compor-
tement”. Cet essai consiste le plus souvent à soumettre une éprouvette (ou
plus exactement une partie dite ”utile” de l’éprouvette) à un allongement ∆l
par déplacement relatif de ses extrémités, et à mesurer la force F nécessaire
à cet allongement. Une représentation schématique de l’essai de traction est
donnée sur la figure 3. Dans ce chapitre, nous nous intéressons uniquement à
la partie OA (déformation élastique) de la courbe ”force-allongement”. Les
parties AB (déformation plastique homogène) et BC (déformation plastique
localisée) n’entrent pas dans le cadre de ce cours. Nous nous plaçons de plus
dans ce paragraphe dans le cas d’un matériau ”isotrope”, c’est-à-dire qui
possède les mêmes propriétés dans toutes les directions.

force F

F (N)

B
C

A
longueur l

∆ l (mm)
O

Fig. 3 – Représentation schématique d’un essai de traction

2.2 Courbe contrainte-déformation

Analysons les efforts appliqués à la partie utile de l’éprouvette de la figure 3


pour la déformer. Pour cela, nous nous plaçons dans un repère orthonormé.
En choisissant l’axe −→
x 3 comme axe de traction, et en notant S la section de
la partie utile, on constate que le vecteur contrainte appliqué sur la surface

3
normale à cet axe est parallèle à cet axe et vaut FS −

x 3 . Les vecteurs contraintes
appliqués sur les autres surfaces étant nuls, il s’en suit que le tenseur des
contraintes de Cauchy vaut :

 
0 0 0
σ= 0 0 0  (1)
0 0 FS

Analysons maintenant la cinématique de la transformation. Si α est la vitesse


de déplacement de la partie supérieure de l’éprouvette (l’autre restant fixe),
et si β est sa vitesse de rétrécissement supposée identique dans les deux autres
directions, alors la description lagrangienne du mouvement donne dans un
repère cartésien :

¯
¯ X1 (1 − βt)

→ −
→− → −
→→ − ¯
x = Φ ( X ,t) avec Φ ( X ,t) = ¯¯ X2 (1 − βt) (2)
¯ X3 (1 + αt)

On en déduit facilement le tenseur gradient de la transformation (diagonal),


le tenseur des dilatations (également diagonal, ce qui signifie que les axes
principaux du solide restent fixes), et enfin les tenseurs de déformation de


Green-Lagrange E et d’Euler-Almansi − →e sous la forme :

 
−β − 12 β 2 t2 0 0
E= 0 −β − 21 β 2 t2 0  (3)
1 2 2
0 0 α + 2α t
 1

1− (1−βt)2
0 0
1 1 
e=  0 1− (1−βt)2
0  (4)
2 1
0 0 1− (1+αt)2

L’utilisation du tenseur gradient de la transformation permet également


d’écrire le tenseur gradient des vitesses de déplacement qui, symétrique, est
identique au tenseur des vitesses de déformation d’Euler (la vitesse de rota-
tion de corps solide est nulle). L’intégration dans la temps s’avère ici possible
car les composantes de la vitesse de déformation ne dépendent pas de la co-
ordonnée du point. On obtient alors un tenseur des déformations sous la
forme :

4
 
ln(1 − βt) 0 0
²= 0 ln(1 − βt) 0  (5)
0 0 ln(1 + αt)

En utilisant le tenseur des contraintes de Cauchy et le tenseur des déformations


d’Euler, on peut donc déduire la courbe σ33 −²33 de la courbe F −∆l. L’allure
de cette courbe est donnée sur le figure 4. Elle est appelée ”courbe ration-
nelle”.
σ33

ε33
O

Fig. 4 – Courbe rationnelle de traction

En utilisant la condition aux limites x3 = l0 + ∆l en X3 = l0 (longueur


initiale de l’éprouvette), on peut exprimer αt sous la forme ∆l
l0
. L’abscisse de
la courbe rationnelle de traction est donc obtenue directement à partir de
l’allongement ∆l et de la longueur initiale l0 sous la forme :

∆l
²33 = ln(1 + ) (6)
l0

Par contre, pour obtenir l’ordonnée, c’est-à-dire la contrainte appliquée σ33 ,


il faut déterminer la section courante S de l’éprouvette. Ceci peut se faire par
exemple en mesurant le rétrécissement dans une direction. Toutefois, cette
mesure s’avère souvent délicate. Pour expliciter cette contrainte appliquée,
nous allons nous limiter au domaine d’élasticité.

5
2.3 Domaine d’élasticité

Le domaine de l’élasticité linéaire OA de la courbe 4 est caractérisé par :

– une relation de proportionnalité entre la contrainte appliquée et la


déformation de l’éprouvette dans sa partie utile,
– une réversibilité de la déformation (si on relâche la force, l’éprouvette
revient dans son état initial).

Dans le cas de l’essai de traction, la relation de proportionnalité peut s’écrire


entre les composantes de la courbe rationnelle sous la forme :

σ33 = E²33 (7)

La constante de proportionnalité E de la relation précédente est appelée


module d’Young. Il s’agit de la pente de la courbe rationnelle dans le domaine
d’élasticité. La relation elle-même est appelée loi de Hooke. On remarque que
l’unité du module d’Young E est la même que celle d’une contrainte, c’est-à-
dire celle d’une pression (force par unité de surface). En effet, les déformations
sont sans unités. L’unité SI (Système International) d’une pression est le
Pascal (P a), qui vaut 1 Newton par mètre carré. Mais on rencontre souvent
d’autres unités pour représenter les contraintes et le module d’Young qui
sont :

le M P a (méga-Pascal) → 1M P a = 106 P a = 1N/mm2


le GP a (giga-Pascal) → 1GP a = 109 P a
le kgf /mm2 → 1kgf /mm2 = 9,81N/mm2
le psi (pounds per square inch) → 1psi = 6,895.103 P a

Nous avons vu que la section S de l’éprouvette de traction jouait un rôle dans


le passage de la force appliquée F à la contrainte de Cauchy. En fait, cette
section évolue par l’intermédiaire des déformations qui ont lieu perpendicu-
lairement à l’axe de traction. Ainsi, selon les axes X1 et X2 , on constate que
la déformation est donnée par :

²11 = ²22 = −ν²33 (8)

6
où ν est appelé coefficient de Poisson (1781-1840). Les tenseurs −

σ et −

² ont
donc la forme suivante dans un essai de traction sur un matériau isotrope
élastique :

   
0 0 0 −ν 0 0
σ = σ33  0 0 0  et ² = ²33  0 −ν 0  (9)
0 0 1 0 0 1

Notons enfin que la contrainte limite du domaine d’élasticité d’un matériau,


représentée par l’ordonnée du point A de la figure 4, est appelée limite
d’élasticité. Cette limite est d’une grande importance en résistance des matériaux.
En effet, le dimensionnement des structures est souvent réalisé par rapport
à cette valeur, à partir de laquelle il se produit une déformation plastique
(irréversible) du matériau. Le lecteur pourra d’ailleurs remarquer que, dans le
cas d’un essai de traction, la contrainte σ33 (ordonnée de la courbe) coı̈ncide
avec les contraintes équivalentes de von Mises et de Tresca.

2.4 Exemples

La figure 5 donne le module d’Young (en GP a) et le coefficient de Poisson


(sans unité) de différents matériaux à différentes températures. On constate
que le coefficient de Poisson est souvent voisin de 0,3. Si on calcule l’aug-
mentation relative de volume du matériau en cours de traction (par la trace
du tenseur des déformations), on remarque qu’elle vaut (1 − 2ν)²33 . Dans un
essai de traction, le matériau s’allonge et augmente généralement son volume
dans le domaine d’élasticité.

3 Loi de comportement élastique linéaire

3.1 Loi de Hooke généralisée

La loi de Hooke a été généralisée par Cauchy (1789-1857), qui a proposé d’ex-
primer chaque composante du tenseur des contraintes comme une fonction
linéaire des composantes du tenseur des déformations. La loi de Hooke est
donc aujourd’hui souvent écrite sous la forme :

σ=C:² (10)

7
matériau température module d’Young coefficient
(degré C) (GP a) de Poisson
Alliage 20 72 0,32
d’aluminium AU4G 200 66 0,325
500 50 0,35
Alliage de titane 20 315 0,34
Ti 4Al 4Mn 200 115 0,34
Acier XC10 20 216 0,29
200 205 0,30
600 170 0,315
Fonte grise 20 100 0,29
Acier inoxydable 20 196 0,3
austénitique 316 200 170
700 131
Aluminium (A5) 20 68 0,33
Bronze 20 130 0,34
180 61
Plexiglass 20 2,9 0,4
Araldite 20 3 0,4
Caoutchouc 20 0,002 0,5
verre-epoxy (sens long) 20 19 0,3
carbone-epoxy (sens long) 20 87,6 0,32
Béton 20 30 0,2
Granit 20 60 0,27
Pin sylvestre (sens long) 20 17 0,45
Pin sylvestre (sens trans.) 20 1

Fig. 5 – exemples de caractéristiques élastiques

8
où C est un tenseur du quatrième ordre appelé tenseur des rigidités ou ten-
seur d’élasticité (les composantes covariantes de ce tenseur sont Cijkl ). Le ten-
seur des rigidités fait intervenir l’ensemble des caractéristiques élastiques du
matériau. De même, les déformations sont reliées linéairement aux contraintes
par la relation inverse :

²=S:σ (11)

où S est les tenseur des compliances ou tenseur des complaisances élastiques
du matériaux (ses composantes covariantes sont Sijkl ).
Les tenseurs C et S ont a priori 81 composantes (chaque indice varie de 1 à
3). Toutefois, nous avons vu que les tenseurs des contraintes de Cauchy et
des déformations sont symétriques. Ils n’ont donc chacun que 6 composantes
indépendantes, et leur liaison linéaire peut alors être réalisée à l’aide de 36
termes seulement. La forme suivante est souvent utilisée, dans un repère
orthonormé, pour relier les composantes des contraintes et des déformations :

     
σ11 C1111 C1122 C1133 C1123 C1131 C1112 ²11
 σ22   C2211 C2222 C2233 C2223 C2231 C2212   ²22 
     
 σ33   C3311 C3322 C3333 C3323 C3331 C3312   ²33 
 = .  (12)
 σ23   C2311 C2322 C2333 C2323 C2331 C2312   2²23 
     
 σ31   C3111 C3122 C3133 C3123 C3131 C3112   2²31 
σ12 C1211 C1222 C1233 C1223 C1231 C1212 2²12

avec la condition Cijkl = Cijlk = Cjikl = Cjilk . Les composantes de la matrice


présente dans la relation précédente sont souvent notées CIJ , avec I et J
variant de 1 à 6.

3.2 Énergie de déformation élastique

Nous avons jusqu’à présent utilisé la symétrie des tenseurs de contraintes et


de déformations, ainsi que leur relation linéaire via la loi de Hooke. Nous pou-
vons maintenant utiliser l’autre caractéristique de la déformation élastique,
qui est sa réversibilité. Considérons donc un solide Ω, et isolons un sous-


domaine ΩA soumis à des forces volumiques f v , et à un vecteur contrainte


t sur sa frontière (pas de forces d’accélération, figure 6).

9
U

d ΩU t
d ΩA

ΩA fv
Ω d ΩT
ργ

Fig. 6 – Solide en cours de transformation

Nous nous intéressons à une transformation élémentaire associée aux ef-


forts appliqués sur le sous-domaine ΩA . Cette transformation élémentaire
réversible sera caractérisée par un vecteur déplacement δ −

u , et une énergie
interne dE sous la forme :

( R R − → →

− →
u ds + ΩA f v .δ −
δW = ∂ΩA t .δ − u ds
dE = δW + δQ avec (13)
δQ = T dS

où T est la température absolue et S l’entropie. Toutefois le terme δW peut


être modifié comme suit, en utilisant le théorème de la divergence, le fait que
le système est en équilibre, et la symétrie du tenseur des contraintes :

Z
δW = σ : δ²dv (14)
ΩA

Il est donc possible d’écrire l’énergie interne par unité de volume dans le
solide de sous la forme de = σ : δ² + T ds. La température est dans notre cas
constante (pas d’échange de chaleur entre ΩA et l’extérieur). De plus, e et s
sont des fonctions d’état, de sorte que de et ds sont des différentielles totales.
Le travail δw s’écrit donc sous la forme :

δw = de − T ds = d(e − T s) = dw = σ : d² (15)

On peut en déduire que :

10
∂w ∂ 2w
= σ = C : ² , d’où =C (16)
∂² ∂²∂²

L’énergie de déformation par unité de volume est finalement la forme qua-


dratique définie positive suivante :

1
w= C:²:² (17)
2

Les relations précédentes se traduisent par le fait que la matrice 6x6 de


l’équation 12 est symétrique et définie positive. Cette matrice ne possède donc
que 6x7/2=21 composantes indépendantes. Le tenseur des rigidités élastiques
C ne possède donc que 21 composantes indépendantes dans le cas le plus
général. Un raisonnement analogue nous aurait conduit au même résultat
pour le tenseur des compliances S, qui ne possède aussi que 21 composantes
indépendantes.

3.3 Relations de symétrie

En pratique, les matériaux possèdent des symétries supplémentaires qui per-


mettent de restreindre encore le nombre de composantes indépendantes du
tenseur des rigidités. Les principaux cas rencontrés sont l’orthotropie (symétrie
par rapport à trois plans orthogonaux), qui réduit le nombre de composantes
à 9 (c’est le cas par exemple du bois et des cristaux orthorhombiques), la
symétrie cubique (orthotropie avec des propriétés identiques dans les trois
directions orthogonales aux plans de symétrie), qui réduit le nombre de com-
posantes à 3 (c’est la cas de la structure de nombreux métaux), et l’isotropie
(mêmes propriétés dans toutes les directions), qui réduit le nombre de com-
posantes à 2 (cette hypothèse est largement utilisée en mécanique des milieux
continus, pour les matériaux courants).

3.3.1 Symétrie cubique

Dans le cas de la symétrie cubique, les trois composantes indépendantes


de C sont souvent notées C11 (= C1111 ), C12 (= C1122 ) et C44 (= C2323 ). Des
notations identiques pour S conduisent aux relations suivantes :

11
Fig. 7 – Rigidités et compliances de différents métaux cubiques

     
σ11 C11 C12 C12 0 0 0 ²11
 σ22   C12 C11 C12 0 0 0   ²22 
     
 σ33   C12 C12 C11 0 0 0   ²33 
 = .  (18)
 σ23   0 0 0 C44 0 0   2²23 
     
 σ31   0 0 0 0 C44 0   2²31 
σ12 0 0 0 0 0 C44 2²12

12
     
²11 S11 S12 S12 0 0 0 σ11
 ²22   S12 S11 S12 0 0 0   σ22 
     
 ²33   S12 S12 S11 0 0 0   σ33 
 = .  (19)
 2²23   0 0 0 S44 0 0   σ23 
     
 2²31   0 0 0 0 S44 0   σ31 
2²12 0 0 0 0 0 S44 σ12

Le tableau 7 donne des valeurs pour ces coefficients dans le cas de métaux
dont la maille élémentaire est à symétrie cubique. Les compliances sont en
T P a−1 , soit 10−12 P a−1 . Les rigidités sont en GP a, soit 109 P a.

3.3.2 Isotropie

Dans le cas isotrope, le nombre de coefficients est réduit à deux par la relation
C44 = 12 (C11 − C12 ). Il existe plusieurs façon d’exprimer ces coefficients. On
peut par exemple choisir ceux de Lamé λ = 12 (C11 + C12 ) et µ = 12 (C11 − C12 ),
ou le module d’Young E = µ 3λ+2µ λ+µ
λ
et le coefficient de Poisson ν = 2(λ+µ) vus
dans le cas de l’essai de traction. La loi de comportement élastique linéaire
s’écrit dans le cas isotrope de la façon suivante :

E ν
σ = 2µ² + λtr(²)I = (² + tr(²)I) (20)
1+ν 1 − 2ν

et dans le sens inverse :

1 λ 1+ν ν
²= σ− tr(σ)I = σ − tr(σ)I (21)
2µ 2µ(3λ + 2µ) E E

où I est le tenseur identité.


Notons enfin que le module de compression hydrostatique K est également
utilisé. Il relie la partie hydrostatique de la déformation (²H = tr(²)) à la
contrainte hydrostatique (σH = tr(σ)). Il peut être exprimé en fonction des
coefficients de Lamé ou en fonction de E et ν sous la forme :

E
K = 3λ + 2µ = (22)
1 − 2ν

13
3.4 Thermo-élasticité linéaire

Les matériaux sont souvent soumis à des chargements thermiques qui ont
pour effet de dilater les structures. Les déformations thermiques sont direc-
tement proportionnelles à la variation de température ∆T , par le coefficient
de dilatation thermique α :

²th = α∆T I (23)

Lorsque la structure n’est pas liée mécaniquement à l’extérieur, alors ce


champ de déformation thermique ne générera pas de contraintes s’il vérifie
les équations de compatibilité. On montre qu’une telle condition impose un
champ de températures linéaire dans la structure. Dans le cas contraire, ou si
la structure est liée mécaniquement à l’extérieur (on parle alors de dilatation
contrariée), alors des contraintes seront générées dans le solide.
Par exemple, lorsque l’on chauffe de façon homogène une barre de métal, celle-
ci se dilate sans qu’il y ait création de contraintes à l’intérieur. Par contre,
si on impose à celle-ci de garder la même longueur, alors une contrainte de
compression sera créée dans la barre pour respecter cette condition. Une autre
façon de créer des contraintes dans la barre est de la chauffer de façon non
homogène. Par exemple, lors d’un chauffage par induction à haute fréquence,
le diamètre extérieur de la barre est plus dilaté que le centre. La partie
extérieure de la barre sera donc mise en compression par la partie intérieure.
D’une façon plus générale, lors d’une sollicitation dite ”thermo-mécanique”,
les déformations thermiques s’ajoutent aux déformations mécaniques, elles-
même reliées aux contraintes par la loi de comportement du matériau. Dans le
cas élastique linéaire isotrope, on obtient une relation entre les déformations
et les contraintes sous la forme :

1+ν ν
²= σ + (α∆T − tr(σ))I (24)
E E

L’inversion de cette relation nous fournit la loi de comportement dite ”thermo-


élastique” du matériau :

E ν E
σ= (² + tr(²)I) − α∆T I (25)
1+ν 1 − 2ν 1 − 2ν

14

Vous aimerez peut-être aussi