Interesting Prosthetics
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2015
MP
4 heures Calculatrices autorisées
Prothèse de main myoélectrique
L’amputation d’un membre est une intervention chirurgicale lourde qui consiste à enlever tout ou partie d’un
membre. Les causes d’une amputation sont multiples :
− les affections traumatiques (83%), accidents de la route, du travail, domestiques, ainsi que les brûlures, les
gelures… ;
− les affections médicales (9%), irrigation sanguine insuffisante, infections osseuses ou des tissus, tumeurs… ;
− les affections congénitales (6%) ;
− …
Bien que l’amputation puisse être associée à des causes très différentes, celle-ci est toujours vécue comme un
drame humain pour l’amputé. Elle le touche en effet dans son intégrité physique et elle bouleverse sa manière de
vivre dans son activité quotidienne, ses études, son métier ou ses loisirs, modifiant ainsi ses aptitudes physiques.
Les amputations du ou des membres supérieurs (un doigt, une main, un avant-bras ou un bras) représentent
environ 14% des amputations en France, soit environ 8 000 à 10 000 amputations par an. Un cinquième des
amputations des membres supérieurs sont des amputations cubitales, c’est-à-dire comprises entre le coude et
le poignet. Afin de limiter les conséquences d’une amputation, le patient peut recourir à l’usage d’une main
artificielle appelée dans la suite « prothèse ».
Il existe actuellement de nombreuses technologies de prothèse de main, parmi lesquelles les prothèses esthétiques,
les prothèses passives et les prothèses myoélectriques. Les prothèses esthétiques sont visuellement proches d’une
main réelle mais ont des possibilités fonctionnelles limitées (soutenir des objets, porter un sac…). Les prothèses
myoélectriques (figure 1a), qui représentent la dernière génération, fonctionnent grâce aux contractions muscu-
laires du membre amputé restant, suite aux demandes du cortex frontal, qui sont acquises par des électrodes
EMG (ElectroMyoGraphe) placées au contact de la peau. Ces électrodes délivrent des signaux électriques à un
microprocesseur, qui après traitement, fournit les ordres de commande à un ou plusieurs actionneurs électromé-
caniques (figure 1b). Un gant esthétique recouvre l’ensemble de la prothèse.
(a)
(b)
Figure 1 (a) Photographie d’une prothèse myoélectrique ; (b) Constitution d’une prothèse myoélectrique
Ce sujet s’intéresse à une prothèse de main myoélectrique actuellement en phase de développement et dont la
mise en vente est prévue en 2016.
Objectif
L’objet de l’étude est d’évaluer la capacité de cette prothèse à effectuer des gestes de la vie courante,
en particulier saisir un verre à eau sans le casser.
Le tableau 1 regroupe quelques verres de référence devant être saisis par une telle prothèse.
Contenance 33 cl 32 cl 42 cl 52 cl 20 cl
Diamètre mini 48 mm 61 mm 76 mm 94 mm 42 mm
Masse 175 g 310 g 340 g 200 g 3,3 g
Tableau 1 Paramètres des différents modèles de verre à eau
Les besoins du patient s’expriment en termes d’exigences décrites dans le diagramme de la figure 2.
Le tableau 2 décrit la qualification des exigences relatives à la fonction « Boire avec un verre ».
Critères
Id Exigences Caractérisation du service rendu
V1 V2 V3 V4 G
Très satisfaisant ■ ■ ■ ■ ■
Satisfaisant ■ ■ ■ □ ■
1.1.1 Saisir un verre
Moyen ■ ■ □ □ ■
Non conforme Dans les autres cas
Très satisfaisant ■ ■ ■ ■ ■
1.1.2 Maintenir un verre à l’équilibre sans le casser Satisfaisant ■ ■ ■ □ □
Non conforme Dans les autres cas
Tableau 2 Caractérisation des exigences
L’objectif du sujet est de proposer quelques évolutions du prototype de prothèse déjà réalisé. Ce dernier est
organisé structurellement tel qu’indiqué sur la figure 3 (batterie non représentée).
Les électrodes positionnées sur les muscles de l’avant-bras délivrent des informations (impulsions électriques)
traitées par le microprocesseur. Celui-ci élabore les ordres de commande pour les modulateurs d’énergie qui
transfèrent la quantité d’énergie adaptée de la batterie aux actionneurs mettant en mouvement les phalanges
de la prothèse.
La première partie permet de s’approprier la problématique à l’aide d’une analyse des différences entre une
main humaine et une prothèse myoélectrique. Dans un premier temps, le contrôle de la position des doigts
de la main prothétique n’est pas exigé. Les ordres de commande sont donc la demande d’une flexion ou d’une
extension complète des doigts. Dans les parties II et III, des propositions d’évolutions du prototype de la prothèse
myoélectrique sont étudiées afin que l’ensemble des services rendus du tableau 2 soient très satisfaisants. Dans
un second temps (partie IV), l’étude porte partiellement sur le contrôle de la position des doigts de la prothèse.
Les organes du corps humain intervenant dans la commande des doigts humains sont listés ci-dessous :
− l’appareil digestif transforme les aliments en nutriments et assure également leur passage dans le sang ;
− le sang transporte les nutriments à tous les organes, notamment aux muscles ;
− les muscles actionnent le squelette osseux articulé via des tendons ;
− les capteurs sensoriels contenus dans la peau acquièrent des informations sensorielles telles que la température,
la pression, la douleur… ;
− la moelle épinière et les nerfs sensitifs transmettent les informations au cortex pariétal supérieur ;
− le cortex pariétal postérieur capte les informations sensorielles ;
− le cortex frontal traite, décide et élabore les ordres de commande ;
− la moelle épinière et les nerfs moteurs transmettent les informations du cortex frontal aux muscles.
Les fonctions remplies par ces organes du corps humain peuvent être rapprochées de celles remplies par les
constituants de tout système complexe, à savoir, l’actionneur, le capteur, le conditionneur de signaux issus
de capteurs, l’effecteur, l’interface de traitement, l’interface de puissance, le pré-actionneur, le transmetteur et
l’unité de traitement.
Q 1. Compléter le diagramme chaine d’énergie - chaine d’information du document réponse DR1 en indiquant
les organes du corps humain intervenant dans le fonctionnement d’une main humaine.
Q 2. Parmi les organes listés précédemment, préciser celui qui manque dans la chaine d’information chez la
personne amputée. Indiquer la différence de comportement lors de la prise d’un objet entre une main saine et
une main amputée équipée d’une prothèse myoélectrique.
La prothèse myoélectrique, comme la main humaine, est composée de 5 doigts mus par 5 actionneurs (un pour
chaque doigt). Chacun des doigts est composé de 3 phalanges, à l’exception du pouce constitué seulement de
2 phalanges. Les études étant identiques pour chaque doigt composé de 3 phalanges, seule celle de l’index est
mise en œuvre.
La figure 4 décrit sous forme simplifiée les constituants réalisant l’index d’une main gauche prothétique (gant
esthétique non représenté). On retrouve notamment la paume (0), la phalange (3) associée à la biellette (4), la
phalangine (5) associée à la biellette (6) et la phalangette (7). La bielle (2) permet la mise en mouvement de
la phalange (3) à partir du mouvement de l’arbre de l’actionneur (1).
En raison d’un encombrement limité, les ingénieurs ont proposé, sur le prototype de la prothèse, que la rotation
du pouce soit réalisée dans un plan perpendiculaire à celui de l’index. La prise d’un objet se fait donc par
pincement entre la phalangette (7) de l’index et la paume de la main (0). Le pouce de la main prothétique
n’enroule donc pas l’objet. Pour la saisie d’un verre, seule l’action de l’index est donc étudiée. À contrario, une
𝑧1⃗ 6
Axe de rotation 4
de l’arbre de l’actionneur 7
Arbre de l’actionneur 1 0
main humaine enroule l’objet avec tous les doigts, pouce compris, et permet de saisir des objets de plus grandes
dimensions.
𝑥4⃗
𝑥6⃗
𝑥3⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑥5⃗ ′ 𝐷𝐸 = 𝑙3 𝑥3⃗
6 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐻𝐼 = 𝑙4 𝑥4⃗
5 𝑥5⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝐼 = 𝑅5 𝑥5⃗ ′
7 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐷𝐻 = 𝑑𝑥0⃗ + 𝑒𝑦0⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐸𝐹 = 𝑙5 𝑥5⃗
3 4
𝑦0⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹 𝐺 = 𝑙7 𝑥7⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐽 𝐸 = 𝑅3 𝑥3⃗ ′
𝑥7⃗
𝑥0⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐾𝐹 = 𝑅7 𝑥7⃗ ′
0
Q 5. Proposer un graphe des liaisons de l’index (chaine complexe de solides 0-3-4-5-6-7) à partir des figures 4
et 5. Proposer une démarche permettant d’exprimer les angles 𝜃5 et 𝜃7 en fonction de l’angle 𝜃3 et les paramètres
géométriques dimensionnels. Ne pas mettre en œuvre les calculs.
Le modèle de connaissance ainsi obtenu permet de tracer l’évolution de la loi d’entrée-sortie (figure 7) pour un
mouvement complet de flexion (fermeture) de l’index. Le diamètre du verre pincé est égal à ‖⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐻𝐺‖ diminué de
4 mm correspondant aux épaisseurs du gant esthétique et des pièces.
90
35
Q 6. À partir des tableaux 1 et 2, indiquer le degré de satisfaction (très satisfaisant, satisfaisant, moyen ou
non conforme) du service rendu par le prototype de prothèse pour l’exigence 1.1.1.
Le choix initial sur le prototype de la prothèse myoélectrique d’imposer les mouvements du pouce et de l’index
dans des plans orthogonaux ne permet pas la saisie d’un nombre suffisant de verres. Par conséquent, l’articulation
du pouce a été modifiée afin de permettre la saisie d’objets entre le pouce et l’index. Cette disposition, retenue
pour la suite du sujet, permet ainsi d’obtenir un degré de satisfaction du service rendu très satisfaisant.
Q 8. À partir des tableaux 1 et 2, indiquer le degré de satisfaction (très satisfaisant, satisfaisant ou non
conforme) du service rendu par la prothèse pour l’exigence 1.1.2.
III.A.3) Synthèse intermédiaire
Les ingénieurs développant la prothèse myoélectrique souhaitent améliorer le degré de satisfaction du service
rendu au patient et ainsi assurer un maintien à l’équilibre sans rupture ou écrasement des 5 verres. Ils envisagent
donc de contrôler l’effort appliqué par chaque doigt sur l’objet à saisir par le contrôle du couple développé par
chaque actionneur. La suite de cette partie s’intéresse donc aux solutions technologiques assurant la maitrise de
l’effort de pincement.
Objectif
Établir un modèle dynamique de la chaine d’énergie relatif à la mise en mouvement de l’index de la
main prothétique.
𝐴3 −𝐹3 0
𝐼(𝐺 , 3) = ⎛
⎜ −𝐹 𝐵3 0 ⎞⎟
Opérateur d’inertie 3 3
⎝ 0 0 𝐶3 ⎠
u�3
Masse 𝑀1
𝐴1 0 −𝐸1
⎛ 0 ⎞
Opérateur d’inertie 𝐼(𝐺1 , 1) = ⎜ 0 𝐵1 ⎟
⎝ −𝐸1 0 𝐶1 ⎠
u� 1
où 𝜔mot est la vitesse angulaire de l’actionneur, 𝑐mot (𝑡) le couple fourni par l’actionneur, 𝐽u�u� l’inertie équiva-
lente rapportée sur l’axe de l’arbre de l’actionneur fonction de la position angulaire de (𝟏) et de sa vitesse
angulaire, 𝑐u� (𝑡) le couple résistant rapporté sur l’axe de l’arbre de l’actionneur modélisant l’action du verre sur
la phalangette (7), et 𝑓u�u� un coefficient tenant compte des frottements visqueux et des effets inertiels.
L’analyse de l’expression du couple que devra fournir l’actionneur pour mettre en mouvement l’index de la main
prothétique, dans le cadre des hypothèses retenues, montre un comportement fortement non linéaire. Il est donc
nécessaire d’élaborer un modèle de l’actionneur afin de déterminer une loi de commande permettant un contrôle
en couple de celui-ci. La maitrise du couple fourni par l’actionneur est alors primordiale, afin de contrôler les
efforts lors d’une phase de saisie d’un verre et d’éviter ainsi son écrasement ou sa rupture.
III.B.2) Modélisation de l’actionneur
L’actionneur utilisé est un moteur pas à pas hybride biphasé, c’est-à-dire composé de deux phases au stator
(partie fixe, aussi appelée induit) dont les axes magnétiques sont orthogonaux, représenté sur la figure 9 et d’un
rotor (partie mobile non représentée) constitué de 𝑁 = 12 dents.
𝑏⃗
𝑎⃗
d𝑖u� (𝑡)
𝑢u� (𝑡) = 𝑅u� 𝑖u� (𝑡) + 𝐿u� − 𝐾u� 𝜃˙1 sin(𝑁 𝜃1 )
d𝑡
d𝑖 (𝑡)
𝑢u� (𝑡) = 𝑅u� 𝑖u� (𝑡) + 𝐿u� u� + 𝐾u� 𝜃˙1 cos(𝑁 𝜃1 )
d𝑡
⃗ peut être représenté par la
Le moteur pas à pas, d’un point de vue énergétique, et dans la base fixe (𝑎,⃗ 𝑏),
figure 10.
𝑢u� (𝑡)
𝜔mot (𝑡)
𝑖u� (𝑡) Moteur
𝑢u� (𝑡) pas à pas
𝑐mot (𝑡)
𝑖u� (𝑡)
Figure 10 Représentation de l’actionneur dans la base fixe
Q 12. Donner l’expression des puissances électriques instantanées absorbées par les phases 𝑎 et 𝑏 notées
respectivement 𝑝u� (𝑡) et 𝑝u� (𝑡). En déduire la puissance électrique instantanée totale absorbée par l’actionneur
notée 𝑝mpp (𝑡) et l’écrire sous la forme :
où 𝑝u� (𝑡) représente la puissance instantanée dissipée par effet Joule, 𝑝u�u� (𝑡) la puissance instantanée électroma-
gnétique stockée dans les inductances et 𝑝u�u� (𝑡) la puissance instantanée transmise au rotor.
Le couple moteur 𝑐mot (𝑡) délivré par l’actionneur s’exprime par :
∂𝑝u�u� d𝜃1
𝑐mot (𝑡) = avec 𝜃˙1 = 𝜔mot = .
∂𝜃˙1 d𝑡
Q 13. Déterminer l’expression du couple moteur 𝑐mot (𝑡) en fonction de 𝐾u� , 𝑖u� (𝑡), 𝑖u� (𝑡), 𝑁 et 𝜃1 (𝑡).
Le modèle de l’actionneur élaboré dans la base fixe (𝑎,⃗ 𝑏)⃗ est composé de deux équations électriques et une
équation électromécanique. L’analyse de ce modèle montre qu’il est non linéaire et que les grandeurs sont
couplées entre elles. Dans le but d’obtenir un modèle linéaire et découplé, il est possible de travailler dans une
autre base, appelée base tournante (𝑑,⃗ 𝑞), ⃗ telle que représentée sur la figure 11. Les bases (𝑎,⃗ 𝑏)⃗ et (𝑑,⃗ 𝑞)⃗ sont
orthonormées directes. On note 𝑋 ⃗⃗⃗ ⃗ ⃗ un vecteur associé à une grandeur électrique (tension ou courant) tel que
⃗⃗⃗ ⃗ ⃗ = 𝑎𝑎⃗ + 𝑏𝑏⃗ = 𝑑𝑑 ⃗ + 𝑞 𝑞.⃗
𝑋
𝑑 𝑎
Q 14. Déterminer la matrice de changement de bases 𝑃 (𝑁 𝜃1 ) telle que ( ) = 𝑃 (𝑁 𝜃1 )( ). Calculer la
𝑞 𝑏
matrice 𝑃 −1 (𝑁 𝜃1 ).
De par sa construction, l’actionneur est équilibré, c’est-à-dire que les paramètres relatifs à chaque phase sont
identiques (𝑅u� = 𝑅u� = 𝑅 et 𝐿u� = 𝐿u� = 𝐿). Les tensions et les courants dans la base tournante (𝑑,⃗ 𝑞)⃗ sont notés
respectivement 𝑢u� (𝑡), 𝑢u� (𝑡), 𝑖u� (𝑡) et 𝑖u� (𝑡).
Q 15. Montrer que les 2 équations électriques de l’actionneur dans la base fixe (𝑎,⃗ 𝑏)⃗ de la question 11, s’écrivent
dans la base tournante (𝑑,⃗ 𝑞)⃗ :
𝑢u� 𝑖 d 𝑖 0 −𝐿 𝑖 0
( ) = 𝑅( u� ) + 𝐿 ( u� ) + 𝑁 𝜔mot ( )( u� ) + 𝐾u� 𝜔mot ( )
𝑢u� 𝑖u� d𝑡 𝑖u� 𝐿 0 𝑖u� 1
La démarche mise en œuvre à la question 12 pour la détermination de la puissance absorbée par l’actionneur
dans la base fixe (𝑎,⃗ 𝑏)⃗ peut être reconduite dans la base tournante (𝑑,⃗ 𝑞).
⃗ Celle-ci conduit au résultat suivant :
2 2
1 d(𝑖u� (𝑡) + 𝑖u� (𝑡))
𝑝mpp (𝑡) = 𝑅(𝑖u�2 (𝑡) + 𝑖u�2 (𝑡)) + 𝐿 + 𝐾u� 𝑖u� (𝑡)𝜔mot (𝑡)
2 d𝑡
L’expression du couple fourni par l’actionneur devient donc :
Le changement de bases a donc permis de linéariser et de découpler les grandeurs dans l’équation du couple
fourni par l’actionneur.
Une prothèse de main étant un système autonome en énergie, il est nécessaire de maitriser la consommation
d’énergie électrique, et notamment de minimiser les pertes par effet Joule de chacun des actionneurs.
Q 16. Proposer une valeur au courant 𝑖u� (𝑡) permettant de minimiser les pertes par effet Joule dans chaque
actionneur. Conclure sur le couplage des grandeurs et la linéarité du modèle de l’actionneur dans la base
tournante (𝑑,⃗ 𝑞)⃗ avec la valeur proposée du courant 𝑖u� (𝑡).
L’analyse des expressions du couple moteur et celle issue du théorème de l’énergie cinétique montre que le couple
𝑐mot (𝑡) et donc l’effort de pincement au moment de la saisie du verre est contrôlable par la maitrise des courants
𝑖u� (𝑡) et 𝑖u� (𝑡).
Objectif
Analyser les solutions constructives permettant un contrôle en couple de l’actionneur.
𝑢 = 𝑈u�0
∣ u�
𝑢 = 𝑈u�0
∣ u�
𝐹 ∣ 𝑖u� = 𝐼u�0
∣ 𝑖u� = 𝐼u�0
∣ 𝜔mot = 𝜔0 = constante
𝑃 −1 (𝑁 𝜃1 ) Modulateur 𝑃 (𝑁 𝜃1 ) Actionneur
dans la base (𝑑,⃗ 𝑞)⃗
De petites variations de tensions notées 𝛿𝑢u� (𝑡) et 𝛿𝑢u� (𝑡) provoquent de petites variations des courants notées
respectivement 𝛿𝑖u� (𝑡) et 𝛿𝑖u� (𝑡). La pulsation angulaire 𝜔mot (𝑡) est supposée constante et égale à 𝜔0 . Cette
hypothèse est vérifiée car la constante de temps électrique est très inférieure à la constante de temps mécanique.
Ce modèle linéaire permettra ensuite de déterminer les paramètres des correcteurs 𝐶u� (𝑝) et 𝐶u� (𝑝) afin de vérifier
le cahier des charges relatif aux asservissements de courant du tableau 6.
Q 17. Déterminer les deux relations liant les grandeurs 𝛿𝑢u� (𝑡), 𝛿𝑢u� (𝑡), 𝛿𝑖u� (𝑡), 𝛿𝑖u� (𝑡), 𝜔0 et les paramètres
électriques du modèle de l’actionneur.
On note 𝑈u� (𝑝), 𝑈u� (𝑝) , 𝐼u� (𝑝) et 𝐼u� (𝑝) respectivement les transformées de Laplace des grandeurs temporelles
𝛿𝑢u� (𝑡), 𝛿𝑢u� (𝑡), 𝛿𝑖u� (𝑡) et 𝛿𝑖u� (𝑡).
𝐼u� (𝑝)
Q 18. Déterminer la fonction de transfert ∣ .
𝑈u� (𝑝)
u�u� (u�)=0
La synthèse des deux correcteurs étant similaire, seule celle de 𝐶u� (𝑝) est abordée. Le schéma-blocs de la figure 12
se résume à celui de la figure 13 pour l’étude de l’axe 𝑞 de l’actionneur, où 𝐴 représente l’amplification statique
du modulateur d’énergie. 𝜀u� (𝑝) est l’entrée du correcteur 𝐶u� (𝑝).
𝜀u� (𝑝) 𝑈u�∗ (𝑝) 𝑈u� (𝑝) Modèle actionneur 𝐼u� (𝑝)
𝐼u� cons (𝑝) +
-
𝐶u� (𝑝) A
de l’axe 𝑞 linéarisé
Modulateur
On note FTBOu� (𝑝) la fonction de transfert en boucle ouverte de l’asservissement du courant sur l’axe 𝑞 définie
par :
𝐼u� (𝑝)
FTBOu� (𝑝) =
𝜀u� (𝑝)
Q 19. Justifier l’utilisation de tels correcteurs vis-à-vis des performances attendues du cahier des charges
fonctionnel (tableau 6).
0,8
Courant 𝑖u� (A)
0,6
0,4
0,2
0
0 5 10 15 20 25 30
temps (ms)
Figure 14 Réponse indicielle de la boucle de courant 𝑖u� pour 𝜔mot = 70 rad⋅s−1
Q 23. Vérifier l’ensemble des performances attendues dans le cahier des charges fonctionnel pour le point de
fonctionnement 𝐹 .
Il faut maintenant s’assurer que les performances des boucles de courant sont atteintes quel que soit le point
de fonctionnement 𝐹 . L’étude se limite ici à l’arrêt et dans ce cas, la fonction de transfert en boucle ouverte
s’écrit :
𝐼u� (𝑝) 𝐾 1 + 𝑇1 𝑝
FTBOu� (𝑝) = =
𝜀u� (𝑝) 𝑝 1 + 𝑇2 𝑝
+𝑈
Δ𝐼
𝜀u�
−𝑈
1,5
1
Courant 𝑖u� (A)
0,5
courant réel
0
−0,5
courant de consigne
−1
−1,5
2 4 6 8 10 12 14 16
temps (ms)
6,5
6
Courant 𝑖u� (A)
5,5
courant réel
5
4,5
courant de consigne
4
3,5
2 4 6 8 10 12 14 16
temps (ms)
Figure 16 Résultats de simulation des boucles de courant avec correcteurs à fourchette de courant
(Δ𝐼 = 0,1 A)
III.D – Synthèse
Cette étude a permis de valider les solutions technologiques ainsi que la loi de commande pour contrôler le
couple moteur 𝑐mot (t) par régulation du courant 𝑖u� (𝑡) = 0 et par asservissement du courant 𝑖u� (𝑡), avec la mise
en place de correcteurs non linéaires. Il est donc possible de contrôler l’effort normal des doigts de la prothèse sur
le verre à eau. Des saturations sont mises en place dans la chaine d’asservissement des courants afin de maitriser
le couple maximal développé par l’actionneur de chaque doigt, et ainsi éviter l’écrasement ou la rupture des
verres. La commande élaborée par le microprocesseur peut donc être du type Tout Ou Rien (sans contrôle de
la position des doigts) à partir des signaux fournis par les électrodes EMG.
Le microprocesseur équipant la prothèse myoélectrique reçoit et traite les signaux fournis par les électrodes EMG
placées au niveau des muscles et détermine la consigne de position angulaire 𝜃1 cons de l’arbre de l’actionneur.
Un capteur de position angulaire de coefficient d’amplification unitaire est placé sur l’arbre de l’actionneur. Il
délivre au microprocesseur un signal électrique, image de la position angulaire réelle de l’actionneur.
Le schéma de principe de l’asservissement en position angulaire à retour unitaire est donné figure 18.
Objectif
Décrire le traitement réalisé par le microprocesseur afin de contrôler l’angle de flexion des doigts de
la prothèse de main myoélectrique.
Ce correcteur de position est réalisé par le microprocesseur, et par conséquent le traitement est numérique
avec une période d’échantillonnage, notée 𝑇u� , supposée très faible. Cette partie s’intéresse à la réalisation du
correcteur de position sous forme numérique à partir d’une équation de récurrence.
Q 26. Donner l’équation différentielle décrivant le correcteur de position 𝐶u�u�u� (𝑝), en exprimant la relation entre
𝑖u� cons (𝑡), 𝜀u� (𝑡) et leurs dérivées temporelles respectives.
Les fonctions associées aux grandeurs 𝑖u� cons (𝑡) et 𝜀u� (𝑡) sont des fonctions supposées de classe au moins 𝒞1 .
𝑖u� cons (𝑛 ⋅ 𝑇u� ) = 𝐴 ⋅ 𝑖u� cons ((𝑛 − 1) ⋅ 𝑇u� ) + 𝐵 ⋅ 𝜀u� (𝑛 ⋅ 𝑇u� ) + 𝐶 ⋅ 𝜀u� ((𝑛 − 1) ⋅ 𝑇u� )
Symboles Fonctions
ACQUÉRIR ENTRÉE Cette fonction fait l’acquisition d’une grandeur analogique et réalise la
conversion analogique-numérique, puis sauvegarde la valeur numérisée
𝑀 ←𝐸
(𝐸 ) en mémoire dans la variable (𝑀 ).
ÉCRIRE MÉMOIRE Cette fonction permet de sauvegarder une valeur (𝑉 ) en mémoire dans
𝑀 ←𝑉 la variable (𝑀 ) du microprocesseur.
Q 28. Compléter, sur le document réponse DR5, l’algorigramme décrivant la suite d’opérations que doit réaliser
le microprocesseur afin de réaliser le correcteur de position 𝐶u�u�u� (𝑝) avec les constantes 𝐴, 𝐵 et 𝐶 .
V Synthèse
Q 29. Proposer une synthèse décrivant la démarche mise en œuvre dans ce sujet. Il est notamment attendu
de présenter les conclusions apportées pour valider les solutions technologiques afin de permettre à des patients
ayant subi une amputation cubitale d’exécuter des gestes de la vie courante.
• • • FIN • • •